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CONCLUSION

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BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

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La ville de Guéret n’a pas échappé aux problématiques rencontrées par la majorité des villes intermédiaires en France depuis une dizaine d’années. Les premières actions mises en place pour surmonter ces difficultés se caractérisent par un certain mimétisme à la grande ville, à la métropole, et n’ont pas eu un franc succès, étant souvent jugées inadaptées à l’échelle du territoire. Nous avons vu qu’à partir de 2016, de nouvelles formes de stratégies de développement sont apparues pour Guéret, redéfinissant le cadre du développement mais aussi la vision que l’on a de ce territoire. Ainsi, la municipalité a développé son propre dispositif prospectif mais a bénéficié aussi de l’apparition de cadres plus larges portés par l’État constituant des outils, de réels facilitateurs de projets. À l’image des réflexions menées par certains chercheurs en sciences sociales pour les petites et moyennes villes, de nouveaux modèles d’action publique ont été mis en place. On retrouve ainsi des analogies entre les différents courants théoriques énoncés en première partie et le contenu des différentes actions mises en place à Guéret. Au-delà des actions, ce sont la méthode et l’approche qui sont nouvelles et qui témoignent d’une évolution dans l’approche des stratégies de développement des petites et moyennes villes en France. On retrouve tout d’abord dans le projet “Guéret 2040, une ville oxygène” une méthodologie, une approche de la recherche de développement du territoire très semblable à celle mise en place par le programme POPSU apportant de nouvelles clés de lecture des petites et moyennes villes. Cela produit une forme alternative de recherche sur ces territoires, basée sur une analyse fine mêlant différents acteurs. Cette démarche se veut expérimentale et propose une co-construction du développement par le biais d’ateliers participatifs, de workshop, de balades urbaines. À travers ces nouveaux plans de développements, on observe aussi la mise en place d’un récit territorial local faisant écho aux travaux du géographe Olivier Bouba-Olga. Il semble s’opposer à la mythologie CAME en ayant la volonté de travailler à l’échelle du local. On retrouve la volonté de construire une nouvelle histoire de territoire afin d’inclure toute la population dans les stratégies de développement de la ville. L’ensemble des recherches menées pour la ville de Guéret rejoint le point de vue d’Alberto Magnaghi pour lequel l’échelle fondatrice est celle du local. De plus, certaines pistes de développement tendent à se rapprocher du modèle de décroissance urbaine défini par Vincent Béal : on pourrait les qualifier plutôt de post-croissance dans la mesure où l’objectif de la ville n’est pas forcément de se développer démographiquement mais plutôt de retrouver une cohérence par un réajustement de l’échelle des interventions sur le territoire.

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Enfin, les travaux de Martin Vanier sur la notion d’interterritorialité entrent aussi en relation avec les stratégies de développement de la ville de Guéret dans la mesure où une pluralité d’échelles rentre en compte. Les différents plans mis en place à l’échelle de la ville de Guéret mais aussi à l’échelle du département de la Creuse revendiquent une certaine adaptabilité et une réflexion partagée sur le devenir du territoire. La place et le rôle des acteurs est aussi mise au premier plan dans ces stratégies et de nouveaux rôles sont en prévision. Une difficulté semble toutefois apparaître : la coordination de tous les acteurs dans l’élaboration du projet territorial de la ville de Guéret.

Nous avons vu que différentes méthodes de mise en place de développement sont à l’essai depuis 2016 à Guéret et cela m’amène à penser que nous sommes dans une période de perpétuelles expérimentations sans savoir où celles-ci vont nous mener. Cela explique les retours contrastés sur ces différents plans et projets. Malgré certaines critiques, un consensus apparaît sur l’apport bénéfique de la coconstruction de ces stratégies : les échanges entre les différents acteurs, lors des ateliers participatifs notamment, commencent à rendre l’approche du développement du territoire accessible à tous et les premiers projets réalisés suite à la mise en place de ces dispositifs connaissent un réel succès. Celui du square Jorrand en est une illustration. La population semble néanmoins regretter la diminution de ces échanges depuis la rédaction du projet urbain. En effet, entre temps, de nouveaux dispositifs d’aide au développement sont apparus, constituant un accélérateur de projets et leur apparition a marqué une baisse de la concertation des citoyens.

Le travail d’entretiens réalisé dans le cadre de ce mémoire m’a permis de nuancer l’enthousiasme véhiculé à travers ces différents plans. Même si les grands axes de développement semblent être les mêmes quel que soit le prisme par lesquels ils sont observés, les approches de développement et les avis divergent sur la méthodologie à mettre en place. Cela va complexifier l’étape post-expérimentation. En effet, la ville de Guéret a fait le choix stratégique d’expérimenter une nouvelle manière d’aborder le développement par la mise en place d’installations éphémères visant à montrer à la population que l’on peut pratiquer la ville autrement. Cette méthode a eu un franc succès et tout l’enjeu réside maintenant à pérenniser ces expérimentations.

Enfin, la crise du COVID 19 semble offrir de nouvelles perspectives et redonner de l’attrait au territoire. Elle peut aussi avoir un impact sur le changement de mentalité de la population vis-à-vis de son territoire qui présente de réels atouts en termes d’accueil et de qualité de vie. Cette prise de conscience viendrait conforter la ville de Guéret dans ses intentions de développer tout ce qui touche au local.

Avant de réaliser ce mémoire, j’avais la conviction que la ville de Guéret, comme de nombreuses petites et moyennes villes françaises, rencontrait des difficultés à développer une stratégie spécifique de développement, ce qui la «condamnait» en quelque sorte à dupliquer en plus petit les solutions des métropoles. Mes hypothèses de départ dégageaient que le «mimétisme» avec les grandes villes dominait dans les stratégies de développement des villes intermédiaires et que Guéret s’inscrivait dans ce modèle.

Après avoir réalisé cette étude de cas, rencontré les acteurs de la ville et analysé les pistes de développement mises en place par Guéret, je me suis rendu compte que cette notion de «mimétisme» ne ressortait pas dans l’étude des stratégies de développement actuelles. Au contraire, une prise de conscience collective de l’importance de réinventer la façon dont on va traiter les villes petites et moyennes semble offrir de nouvelles pistes de développement offrant des alternatives au simple mimétisme avec les grandes villes. Cela nous montre que ces hiérarchies intermédiaires ne sont pas condamnées à dupliquer en plus petit les solutions des métropoles. Nous avons vu que des actions sont mises en place sur le territoire pour favoriser l’attractivité de ces villes. Les programmes nationaux contituent des outils précieux et nous montrent une prise de conscience de l’importance des petites et moyennes villes dans le développement des territoires.

L’exemple de Guéret nous montre qu’à l’échelle locale, il est aussi possible de faire évoluer l’image d’une ville petite ou moyenne. Par la mise en place de son propre système de développement prospectif et collaboratif, basé sur un retour au local, l’exemple de la préfecture de la Creuse illustre bien cette opposition aux espaces métropolisés par l’élaboration d’un nouveau récit territorial. Les dispositifs nationaux et départementaux dont ils vont bénéficier constituent d’autres supports, accélérateurs du développement. On s’aperçoit aussi que le développement de ces territoires implique de plus en plus d’acteurs qui vont collaborer ensemble.

Néanmoins, la plupart des actions mises en place sont récentes et restent encore dans une phase préparatoire. Les villes moyennes sont ainsi confrontées à une pluralité de référentiels qui offrent une grande marge de manoeuvre dans l’élaboration de leurs stratégies de développement. Elles sont donc en quelques sortes dans l’obligation d’innover en tirant profit de tous les supports de développement qui s’offrent à elles. L’enjeu majeur auquel elles sont actuellement confrontées est donc l’articulation, l’assemblage de tous ces éléments. Il apparaît donc difficile de tirer, à ce jour, des conclusions de ces nouveaux modèles de stratégies de développement. Enfin, ces stratégies qui se mettent en place à Guéret revendiquent une vision élargie du développement de la ville mais il apparaît tout de même une concentration des réflexions sur le centre-ville. Cela nous amène à nous interroger sur le devenir de leurs périphéries, mises un peu de côté par des politiques qui proposent de lutter contre les processus de périurbanisation en augmentant l’attractivité des cœurs de ville.

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