Btp 10-2014 (Octobre)

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“Nadar, c'est la plus étonnante expression de vitalité. Adrien me disait que son frère Félix avait tous les viscères en double. J'ai été jaloux de lui à le voir si bien réussir dans tout ce qui n'est pas l'abstrait”. Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu, 1864

Bulletin Télétransmis de Photoceros Numéro dix

“Εθίσου να έχεις καθαρή και άφθαρτη ζωή και απόφυγε να πράξεις όσα προκαλούν φθόνο”. (Τα χρυσά έπη του Πυθαγόρα) “J’ai décidé de photographier ces gitans parce que j’avais envie de connaître, de comprendre. J’avais envie de voir comme ils étaient de près. C’étaient de vrais gitans, ceux-là” (Mario Giacomelli, La mia Vita intera)

n°26

Télétransmis à 15h15 le lundi 13 octobre 2014 depuis les Studios Robespierre


Ce bulletin propose des livres, des photographies et des documents anciens tels qu’ils nous ont été transmis par les auteurs et les amateurs des générations passées. Accompagnant l'aventure des galeries éphémères de Rhinocéros & Cie, ce BTP et les deux prochains sont télétransmis à 15h15 depuis le 156 Boulevard Haussmann la veille des vernissages : 14 octobre : Mario Giacomelli, prophète en son pays 11 novembre : Le charme discret de la finance 9 décembre : Gourmandise cosmique Ce dixième numéro, octobre 2014, a été télétransmis le lundi 13 octobre 2014 à 15h15 (méridien de Paris) et il comporte 31 articles comme autant de jours Tous les bulletins restent disponibles sur notre site : www.photoceros.com / BTP Prochaines télétransmissions : lundi 10 novembre, lundi 8 décembre Pour s’inscrire et recevoir le bulletin au format pdf, aisément imprimable, ou pour faire des remarques et des suggestions : https://confirmsubscription.com/h/d/4788E252FA5FA5BD Téléphone au 156 Bd Haussmann : 0145637680

Les descriptions matérielles, attributions, provenances, lieux et dates d’impression des livres et des photographies ont été soigneusement établis, à l’aide de collations et de confrontations avec d’autres exemplaires ou des échantillons comparables de notre laboratoire. Le parti pris est de présenter dans l’orde chronologique des photographies et des livres du monde entier. C’est le privilège des choses anciennes et authentiques de pouvoir être présentées ainsi mettant en lumière la succession des idées et des créations. Les prix sont libellés en euros. Les règlements en dollars, toujours possibles, nécessitent une autorisation préalable des autorités américaines. Les règlements par le moyen d’un compte paypal sont acceptés. Tous les articles sont garantis disponibles à l’instant de la transmission. La priorité est donnée au premier achat ferme, confirmé par email. studios@robespierre.fr Serge Plantureux Expert près la Cour d’Appel de Paris 71 rue Robespierre 93100 Montreuil


Octobre 2014 1

Gaspar Bouttats (1625-1695) Massacre de Henry le grand. Paris, Odieuvre, vers 1660 Épreuve gravée en tirage parisien d’époque, 280x390 mm, légendée “Massacre de Henry le grand roy de France par Ravaillac le 14 mai 1610”. La représentation du coup mortel porté par François Ravaillac, âgé de 33 ans, au roi Henri IV, âgé de 38 ans, dans la rue de la Ferronerie, est dû au travail d’un graveur anversois, mais le tirage est parisien. Il est intéressant de noter comment au milieu du XVIIeme siècle, la représentation graphique d’un évènement était capable d’une diffusion à l’échelle du continent européen. Ainsi, la National Portrait Gallery, Londres, possède une épreuve légendée en italien. Une image qui a changé le destin du photojournalisme ?

200 euros

Les numéros pairs de la rue de la Ferronerie furent détruits en 1669 pour construire un grand batîment toujours en place.


Octobre 2014 2

Dominicus de Rubeis Tabulæ Physiognomicæ Venetiis, MDCXXXIX (Venise, 1639) Ouvrage imprimé en caractères de plomb en agréable reliure de velin blanc d’’époque, [16], 144 pages, titre calligraphié sur le dos. Bel exemplaire de ce petit traité de poche proposant de percer le caractère de chacun par l’observation minutieuse de ses caractéristiques physiques. IL est dédicacé au Cardinal de Richelieu, qui fut le dédicataire et le protecteur de bien des ouvrages curieux de la période. De l'Antiquité à Lavater, la physiognomonie ou métoposcopie a une longue et très riche tradition passant par les Arabes. La Renaissance et les siècles qui suivent s'en passionnent et cet engouement a un sommet au XIXe siècle, avant de s’effacer devant la langage PC (vulg. politiquement correct). Cet ouvrage utile et passionnant tout en latin est disponible en version numérique gratuite depuis le 1er mars 2013 (après un essai de commercialisation privée numérique à 35,00 euros en 2002).

400 euros Le rire facile trahirait une personne crédule

L’ auteur propose une interpréattion immédiate de chaque aspect


Octobre 2014 3

Johann Kaspar Lavater (1740-1801) Madonna nach Raphaël Zürich, avant 1778 Aquarelle sur papier, 438x357 mm, titrée et commentée par le célèbre auteur de L’Art de connaître les hommes par la physionomie, longue note manuscrite du XVIIIe siècle au verso authentifiant l’écriture : “ce qui est écrit sous l'image de cette Sainte Vierge est écrit de la main du fameux ministre et auteur caspar Lavater de Zurich”. Et l’on retrouve en effet dans son célèbre ouvrage un essai sur ce portrait de la vierge, regravé inversé : intitulé Fragment six Physiognomische fragmente, zur befoerderung der menschenkenntniss und menschenliebe Erster (- vierter) versuch. Mit vielen kupfern, 1778, page 401

2.000 Certificat au verso de l’image

L’ œuvre de Raphaël commentée sous l’angle de la physiognomonie


Octobre 2014 4

Louis François Bisson (1795-1865) attr. Louis-Auguste Bisson (1814-1876) attr. Image daguerrienne, profil ethnographique Paris, circa 1843-1844 Gravure héliographique, in-4, annotée à l’encre : “épreuve” et “essai de reproduction lithographique d’image daguerrienne”. Intéressante planche d’essai d’impression photomécanique des premiers temps provenant d’une ancienne collection.

1.800 euros


Octobre 2014 5

[Ambroise Firmin-Didot (1790-1876)] Étude préalable pour un billet de Cent francs infalsifiable Paris, 1848 Éssai d’impression lithographique de filigrane, sur papier, 250x185 mm. “Les journées de panique de fin février et début mars 1848 ont réduit l’encaisse de la Banque de France à 59 millions le 15 mars au soir. Le Conseil général de la Banque de France sollicite des mesures exceptionnelles : le décret du 15 mars établit le cours forcé, et autorise la création d’une coupure de cent francs. Les jours suivants, les banques départementales sont sommées de fusionner avec la Banque de France. La création du premier billet de cent francs est vivement décriée et rappelle la douloureuse époque des assignats. Mais ceux qui prévoient déjà la diffusion du billet dans les paiements des salaires l’emportent : on décide de la création de ces coupures dans la limite de 10 millions de francs. La Banque émet alors en toute hâte un billet provisoire imprimé en noir sur papier vert du Marais, comportant un simple encadrement ornemental. L’impression des 80.000 billets de cette série est effectuée chez l’imprimeur Didot... A cette même période, l’invention de Nicéphore Niepce, mort en 1833, commence à se répandre... Le souci de la Banque de France n’est plus seulement de créer des billets afin de récupérer l’or des gens dans ses coffres, mais c’est avant tout de réaliser le billet mythique : le billet inimitable. Le gouverneur de la Banque de France commande rapport sur rapport pour suivre de près l’évolution de ces inquiétantes découvertes concernant la photographie, “qui touchent de trop près aux intérêts de la Banque de France”... (Solko)

200 euros

« C’est la bourgeoisie capitaliste qui a tout infecté. C’est la bourgeoisie capitaliste qui a commencé à saboter, et tout le sabotage a pris naissance dans la bourgeoisie. C’est parce que la bourgeoisie s’est mise à traiter comme une valeur de bourse le travail de l’homme que le travailleur s’est mis, lui aussi, à traiter comme une valeur de bourse son propre travail. C’est parce que la bourgeoisie s’est mise à faire perpétuellement des coups de bourse sur le travail de l’homme que le travailleur, par imitation, par collusion et encontre, et on pourrait presque dire par entente, s’est mis à faire continuellement des coups de bourse sur son propre travail. C’est parce que la bourgeoisie s’est mise à exercer un chantage perpétuel sur le travail de l’homme que nous vivons sous ce régime de coups de bourse et de chantage perpétuel à la grève. Ainsi est disparue cette notion de juste prix, dont nos intellectuels bourgeois font aujourd’hui des gorges chaudes, mais qui n’en a pas moins été le durable fondement de tout un monde » (Charles Péguy, L’Argent, 1913).


Octobre 2014 6

Edouard Delessert (1828-1898) Mademoiselle Eugénie de Montijo, future Impératrice Paris, vers 1852 Épreuve sur papier salé légèrement albuminisé, 165x100 mm, signée. Eugénie de Montijo était une amie d’enfance des Mlles Delessert. Une source suggère même qu’Édouard lui proposa de l’épouser : "Elle avait espéré épouser le duc d’Aumale, mais une comtesse de Teba ne pouvait devenir la belle-fille du roi des Français et le vainqueur d’Abd el-Kader s’était dérobé comme se dérobèrent, pour le même motif, quelques grandes familles espagnoles. Un ami d’enfance, Edouard Delessert – le futur romancier – s’était déclaré, mais c’était là un trop mince parti… Et depuis, Eugénie et sa mère cherchaient. Mais cette chasse au beau parti avait donné à Eugénie la réputation de fille un peu trop recherchée, un peu trop admirée, un peu trop courtisée.." Cette sympathique hypothèse correspondrait bien à ce curieux portrai, où la modestie semble incarnée par cette pose les yeux baissés.

7.000 euros


Octobre 2014 7

Disderi (1800-1800) Soldat Verlust, N°34906 Paris, vers 1857 Épreuve albuminée, 180x240 mm, lanche contact complète, huit portraits pour réaliser des cartes de visite. Il s’agit d’une des planches de référence, son feuillet porte la sobre indication “effacé”, c’est-à-dire que le négatif verre a été effacé pour réemploi, comme celui de Rimbaud par Carjat. Provenance : les albums témoin de Disdéri furent vendus après sa dernières faillite puis dispersés à Drouot.

300 Les huit poses ne sont en fait que quatre poses différentes

Une des poses du soldat Verlust, d’un négatif qui sera bien vite effacé.


Octobre 2014 8

Attr. à Alphonse Bernoud (1820-1889) Preuve de la mort du bandit Ninco Nanco Basilicate, 1864 Épreuve albuminée, 85x55 mm, montée à l’époque sur un carton muet au format carte de visite, “ref 1172” au crayon. Mise en scène organisée par les gendarmes. Giuseppe Nicola Summa, dit Ninco Nanco (ou, en dialecte aviglianais Ninghe Nanghe), est un hors-laloi italien né à Avigliano le 12 avril 1833 et mort à Frusci le 13 mars 1864. Dans sa jeunesse, Giuseppe est souvent mêlé à de violentes bagarres. Lors de l'une d'entre elles, il reçoit à la tête un coup de hache qui ne sera pas mortel. Une autre fois, il est poignardé à la jambe par cinq hommes. Après quelques mois de convalescence, il choisit de se faire justice lui-même et tue un de ses agresseurs à coups de hache. Cet homicide lui vaut dix ans d'emprisonnement à Ponza, mais il parvient à s'en évader en août 1860. Arrivé à Naples, il tente de s'engager dans l'armée de Giuseppe Garibaldi afin d'obtenir une grâce, mais il n'y est pas admis. À Salerne, il tente à nouveau, en vain, de s'engager dans la Garde Nationale. Contraint à la clandestinité, il se réfugie dans les forêts du Vulture et s'y livre au brigandage. Il fut un des plus fidèles lieutenants de Carmine Crocco et l'auteur de nombreuses attaques aux dépens de riches propriétaires et des militaires appartenant à la maison de Savoie. Connu pour ses talents de guérillero1 pour sa brutalité et pour son indifférence, il reste un des brigands les plus redoutés de son époque. Sa réputation de cruauté ne l'empêche pas d'être considéré par certains comme un héros populaire, représentant une partie du peuple révoltée contre les abus et la répression.

350 “Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue ...” (Le dormeur du Val).


Octobre 2014 9

Alexandre Oliva (1823-1890, sculpteur) L. Marais (photographe) François Arago, propagateur de la photographie Estagel, 1865 Épreuve albuminée d’époque, 170s105 mm, montée sur carton Agé de seulement vingt ans, le jeune et athlétique Arago (1786-1853) est envoyé en 1806 en Espagne avec Jean-Baptiste Biot pour poursuivre le relevé du méridien de Paris. Pris dans la guerre d'Espagne, il est fait prisonnier, s'évade plusieurs fois, et rentre en héros à Paris en 1809. Cela lui permet d'être élu membre de l'Académie des sciences le 18 septembre 1809, à seulement vingt-trois ans. Sa curiosité le fait s’intéresser aux sujets les plus stratégiques de la Révolution industrielle : machines à vapeur, vitesse de la lumière, invention de la photographie. La photographie de papier est plus durable que le bronze. Les statues de François Arago à Paris et à d’Estagel, toutes les deux sculptées par Alexandre Oliva, ont connu le même sort : elles ont été détruites pour récupération du bronze par les Allemands en 1942. Une nouvelle statue de François Arago, réalisée par le sculpteur Marcel Homs, a été installée en 1955 dans le village. 150

La photographie est plus durable que le bronze.


Octobre 2014 10

Frères Bisson Sculpture Moabite exfiltrée de Jordanie rejoignant le Louvre Paris, 1866 Épreuve albuminée, mm, avec un virage pour la rendre vert-de-gris. Une commade de duc de Luynes à ses photographes attitrés, au moment du don de la sculpture au musée du Louvre. Quelle serait le châtiment pour l’homme qui oserait aujourd’hui déplacer, transporter, commercer ou simplement posséder une telle statue moabite ? Pour quelques années encore, la possession de cette épreuve albuminée semble paisible. Et il est même autorisé et licite d’offrir cette épreuve photographique, de la reproduire, de la transmette, de la revendre. Pendant quelque temps encore.

300 euros Au Louvre ce jour


Octobre 2014 11

Adolphe Braun (1812-77) Alexandre Glais-Bizoin, introducteur du timbre-poste Paris, vers 1867 Épreuve d’époque au platine, 245x180 mm. Au début du XIXe siècle, c’est le destinataire qui acquitte — ou n’acquitte pas — le prix de l’acheminement du courrier. La grande réforme si imporatnate pour l’essor des relations date de l’introduction du timbre poste en 1848, huit ans après la réforme anglaise. “On attribue la réforme postale de 1848 à Etienne Arago ... le 24 février 1848, soit le jour de l'abdication de Louis-Philippe, il prend et occupe l'Hôtel des Postes... Le gouvernement de la République à peine formé, et dans lequel son frère François Arago est ministre, le confirme au poste de Directeur des Postes. Trois mois plus tard, soit le 24 août 1848, il promulgue le décret-loi” soit après neuf années de débats suscités par le même homme tenace : Alexandre Glais-Bizoin, député breton, “porteur du rojet de tarif unique”. La première tentative date de 1839, le grand débat huit ans plus tard, “Le débat de 1847 incontestablement le plus long depuis 1839 se déroule du 24 au 27 mai... 23 orateurs différents s’expriment en l’espace de quatre jours. Le texte est rejeté par 187 voix contre 162. La Monarchie de Juillet a raté son entrée dans l'histoire des tarifs postaux... Venant régulièrement avec la presse anglaise à la tribune c'est Glais-Bizoin qui assura la relation entre l'expérimentation anglaise et le souhait d'adopter la taxe uniforme en France...” (CF. Comité pour l’histoire de la Poste). Ce portrait fut transformé en estampe, un exemplaire au Musée de Compiègne. On remarque une curieuse édition moderne en contretype par le Musée de Bagdad en 2006.

450 euros L’introducteur en France du timbre poste (en 1848)


Octobre 2014 12

[Compagnie de Jésus] Les Martyrs de mai 1871 Adolphe Josse éditeur, rue de Sèvres, 1871 Album de huit épreuves albuminées (photomontages) montées sur cartons bleus, 1/2 chagrin rouge, titre typographique sur les plats de percaline. Album peu référencé, publié à petit nombre par les Jésuites de Paris, certainement pour accompagner les Mémoires du R.P. de Bengy, de la Compagnie de Jésus, Aumônier de la 8e ambulance pendant la guerre 187071. L'un des otages de la commune, mis à mort le 26 mai 1871, ouvrage paru chez le même éditeur, Adolphe Josse, dont la librairie se trouve au 31 rue de Sèvres, voisine de l’église Sainte Ignace, au 33 (non visible de la rue).

800 euros

Une des premières reconstitutions de l’Histoire par le photomontage

Un intéressant apport de la Compagnie de jésus à l’histoire du medium


Octobre 2014 13

Studio de photographe américain Fauteuil à bascule (Rocking chair) à 1$75 Amérique du Nord, années 1870 Épreuve albuminée, 95x55 mm, sur carton de montage d’époque, annotation du marchand de meubles au verso : “Plain twining, fin. in brown paint on walnut... in vermillion” (Canelage simple, finition brune, montants en noyer...).

100 euros Selon un mythe américain, la chaise berçante aurait été inventée par Benjamin Franklin, bien qu'aucune note dans son autobiographie ne le prouve. À partir du XIXe, la chaise berçante commence à être fabriquée par des compagnies d'ameublement, notamment l'atelier de Duncan Phyfe, pionnier dans les meubles de style Empire à New York.

Une chaise vide dans un studio, le début d’un roman.


Octobre 2014 14

Jules Luys (1828-1897) Traité clinique et pratique des maladies mentales Paris, 1881 Huit épreuves photographiques (photoglyptiques) dans un volume de 691 pages in-8, X planches hors-texte dont ces 8 photographies de l’auteur comparant des coupes de cerveaux “sains” et “malades”. Provenance : une importante collection sud-américaine Références bibliographiques : Heirs of Hippocrates n°1939. Outre son goût pour le dessin anatomique, Luys a été le premier à utiliser la photographie encore naissante pour établir une Iconographie photographique des centres nerveux (1873).

500 L’une des premières recherches photographiques de la folie dans les neurones


Octobre 2014 15

Yoshimitsu Nomura (1870-1958) Le capitaine Higuchi sauve un enfant sous la mitraille Japon 1895 Peinture à l’huite et gouache sur un paravent en deux panneaux, 180x180 cm, signée sur le panneau de gauche. “Although prints of the Sino-Japanese War purported to depict actual battles and the exploits of real-life officers and enlisted men, the “Hero” almost invariably struck a familiar pose—like a traditional Kabuki actor playing a modern-day warrior. Officers in austere Western-style uniforms brandished swords (the counterpart for enlisted men was the bayonet). eir posture was resolute, their discipline obvious, their will transparently unshakable” (MIT Visualizing Cultures 2013).

1.800 euros

Estampes de la collection Sharf, BMFI

un résumé sous l’image


Octobre 2014 16

Ooki Heizo (Premier fabricant de poupées japonaises) Baigneur Kyoto, An de Meiji 23 (JC 1890) Poupée de garçon en papier maché avec quelques vêtements, h = 600 mm, les pieds fragiles doivent être reconstitués, dans sa boîte d’origine en paulownia, 650x250x180 mm, étiquette du fabricant imprimée. Le premier modèle de jouet à l’occidentale est fabriqué dans les années qui suivent la Révolution Meiji.

250 euros Intérieur du couvercle


Octobre 2014 17

Marionettiste japonais époque Meiji Défilé de la victoire Tokyo, Meiji 38 (JC 1905) Jeu de 22 marionnettes à tige, ornées de feutres et de crins.

1.100

Marionnettes pour des spectacles populaires célébrant la victoire japonaise sur l’armée et la marine Russe en Coirée et en Mandchourie (Guerre Russojaponaise de 1904-1905). C'est la première fois depuis la guerre austroottomane de 1683-1697) que la partie qui n'est pas issue de la « civilisation occidentale » ouvre les hostilités et que cet affrontement débouche sur une défaite militaire sans appel de la puissance occidentale ; défaite ayant des conséquences stratégiques de grande ampleur pour tous les acteurs de l'événement. Le Japon a bénéficié d’un soutien financier déterminant des banquiers de Wall Street, 200 millions de dollars-or : “In 1904, the American banker Jacob Schiff (1847-1920) extended a critical series of loans to the Empire of Japan in the amount of $200 million, through Kuhn, Loeb & Co. ese loans were the first major flotation of Japanese bonds on Wall Street,

and provided approximately half the funds needed for Japan's war effort. Schiff made this loan partly because he believed that gold was not as important as national effort and desire in winning a war... It is quite likely Schiff also saw this loan as a means of answering, on behalf of the Jewish people, the anti-Semitic actions of the Russian Empire... is loan attracted worldwide attention, and had major consequences. Japan won the war, thanks in large part to the purchase of munitions made possible by Schiff 's loan... In this context were published in Russia the first editions of Protocols of the Elders of Zion, the antisemitic Tsarist forgery...” “Kuhn, Loeb & Co lost its independence in 1977 when it merged with Lehman Brothers”. (Cf. Wikipedia)


Octobre 2014 18

Georges Durand (1864-1941) Premières courses préfigurant les 24 heures du Mans Le Mans, 1904-1906 Épreuves argentiques d’époque (agrandissements), 170x230 mm. Remarquables photographies personnelles inédites de Georges Durand, né le 30 avril 1864 à Fresnay-sur-Sarthe, l’homme à l'origine des 24 heures du Mans. Tirages uniques.

Chaque : 600 euros

Issu d’une famille très modeste, Durand apprend la sténographie et obtient un poste de rédacteur sténographe au conseil municipal du Mans. Le 6 novembre 1897, deux parrains déposent sa candidature à l’Union Auto Cycliste de la Sarthe (U.A.C.S.). Il se prend de passion pour l’automobile et prend part à la course « Tours Blois Tours »... En octobre 1905, il s’associe à Singher, Carel et Pellier, en vue de la candidature de la Sarthe pour l’organisation du premier Grand Prix de l’Automobile Club de France qui se dispute le 25 et 26 juin 1906... En 1922, Georges Durand propose une nouvelle formule de course automobile, basé sur l’endurance plus que la vitesse, et le 26 et 27 mai 1923 se disputent, sur le circuit de la Sarthe, les premières 24 heures du Mans. La vitesse de la prise de vue photographique progresse à l’unisson des courses


Octobre 2014 19

Félix Lochard (1874–1951) Projet d’affiche Paris, vers 1906 Grand projet au pastel sur papier vergé, 225 x 465 mm, envoi à la mine de plomb au dos : “pour Marie-érèse Erlotte”. Félix Lochard participa au début du XXe siècle aux publications des Temps Nouveaux, organe du mouvement anarchiste français (couvertures, affiches). Marie-érèse Erlotte reçut aussi la dédicace d’un tableau de Gaston Latouche (passé en vente en 1985).

600

“Combien de fois, sacredieu, n'ai-je pas désiré qu'on pût attaquer le soleil, en priver l'univers, ou s'en servir pour embraser le monde ?” (Marquis de Sade, 120 jours, exposition au musée d’Orsay)


Octobre 2014 20

Agents de la Tchéka Une action American Zakoopsbit New York, Août 1921 Action de cent dollars imprimée sur papier fort, transférée de John D. Van Wagoner à Michael A. Dmitrieff. Première tentative d’établissement capitaliste sur le sol américain par les Bolchéviques pendant la NEP. Il est basé sur le modèle d’Arcos ARCOS en Angleterre. La Tchéka change de nom en 1922 (Guépéou) puis en 1923 : NKVD.

100 euros “American Zakoopsbit, Inc. 136 Liberty Street, New York. Cable : Zakoopsbit. Selling and purchasing agency for Siberian Co-operative Unions with offices in all large cities of Siberia.. (Fur Trade Review, 1921). Same personnal as Siberian Zakoopsbit, London ... e All-Russian Co-operative Society (ARCOS) began operations in London in October 1920, and was the principal body responsible for the orchestration of Anglo-Russian trade in the early days of Soviet Russia, following Lenin's New Economic Policy... In 1927 the organisation was raided by British authorities, who accused the company as serving as a front for subversive activities. Arcos was a British company, operating under British law, although the stockholders were all Soviet citizens.”


Octobre 2014 21

Fritz Brupbacher (1874-1945) et P.K.R. (Paulette Rajgrodski ?) Récit manuscrit d’un voyage dans le wagon 212 Train entre Moscou et Kazan, 11 décembre 1921 Récit en français signé P.K.R. et en allemand signé F. Brupbacher, adressé au camarade Henri Guilbaux, détaillant de manière coloré une mission de ravitaillement aux affamés de Kazan dans l’hiver glacé de l’année 1921 : “...Nous avons du décharger deux fois un wagon de harengs parce que l’axe a commencé à brûler... vu que les soldats n’avaient pas trop à manger, je fais en déchargeant casser un tonneau de herings. Natuerellement ils ont pris avec notre consentement quelques-uns... ils avaient été heureux, il faisait salement froid... le matin nous faisons généralement du chacolat au lait suisse avec du pain et du beurre... nous avons cherché en vains les hordes des ours ou de 150 euros loups, je crois ils savent qu’il n’y a rien à bouffer ici...”

8 jours déjà dans le wagon 212

Toute l’ambiance des trains de Corto Maltese en Sibérie de Hugo Pratt


Octobre 2014 22

[Anatole de Monzie (1876-1947)] Négociation sur les emprunts russes 5% 1906 Paris, juin 1925 Reçu divisionnaire de renouvellement des versements

100 euros

“Le 29 décembre 1917, un décret des bolchéviques répudie unilatéralement l'intégralité de ces dettes contractées à la suite de la guerre Russo-japonaise. Malgré la répudiation, les cours des emprunts russes demeurent assez élevés pendant trois années encore. Les investisseurs espérent notamment une reprise partielle de la dette par la France, par des pays créés sur les ruines de l'Empire russe , par une armée blanche victorieuse voire par un gouvernement bolchévique qui aurait revu ses positions... Et de fait, en 1925, le gouvernement sovietique envisage un règlement partiel. Les experts des deux pays tentent en fait d'estimer la valeur des saisies d’or et de billets russes opérées par les Français en 1917-1918. “En septembre 1925, une note officieuse de l'ambassadeur Krassine, représentant soviétique à Paris, précise le point de vue de Moscou: les dettes annulées en 1918 ne sont pas reconnues, mais indemniser les porteurs d'emprunts est tout à fait envisageable, à condition que la France accorde à l'URSS des crédits à moyen terme (cinq ou sept ans). La réaction du gouvernement français est très négative. (http://www.lexpress.fr)

Anatole de Monzie s'illustre en 1922, pour la reconnaissance par la France de l'Union soviétique. Il fut Président de la commission des Affaires russes (1924-1927), qui reprit les négociations avec le régime soviétique au sujet de l'indemnisation des porteurs d'emprunts russes, et de la délégation française à la conférence franco-soviétique en septembre 1927. Ouverte en février 1925, la négociation concernant les emprunts russes était sur le point d'aboutir au prix d'une forte réduction de l'encours des créances françaises lorsque le retour aux affaires de Poincaré en juillet 1926 fit rejeter ce dispositif, jugé insuffisamment favorable aux épargnants français.


Octobre 2014 23

Moses Solomonovitch Nappelbaum (1869-1958) Boris Pasternak en 1925 Agrandissement de 1950 Épreuve argentique des années 1950, agrandissement 280x225 mm, quelques annotations au verso. Provenance : portrait offert par le photographe Nappelbaum à Nina Nikolaevna Grin (1894-1970), qui a son tour, le légua au poète Nouri Shéikh-Zadé.

450 euros


Octobre 2014 24

Charles J. Carbonaro (1800-1800) Essai de photographie en couleur New York, 1937 Rare épreuve couleurs, procédé trichrome Carbonaro, 270x360 mm, signée, montée sur carton. Charles Carbonaro est plus connu pour ses films expérimentaux du milieu des années 1930 et ses rares essais d photographies en couleurs sont à rapprocher de la compétition industrielle pour réaliser les premiers films couleurs à l’époque (Agfa et Kodak). il remporta des prix : “At the regular monthly meeting of the Metropolitan Motion Picture Club, held January 13, 1938, in Radio City, New York, the films winning highest honors in the annual club contest were announced. "Little Sherlock," by MMPC President Charles J. Carbonaro, was pronounced best film of the contest...” (American Photographer, Feb. 1938). Provenance galerie Keith de Lellis, NYC.

1.200 euros


Octobre 2014 25

Roger Schall (1904-1995) Reportage sur l’exposition surréaliste de 1938 Buste en terre-cuite de Dali de 1962 Paris (tirages de 1960) Huit (8) épreuves argentiques, 240x180 mm, tirées dans les années 1960, tampon du photographe au verso. Roger Schall complète ainsi les reportages de Man Ray, Raoul Ubac et Denise Bellon, les trois photographes qui ont assuré la promotion officielle de l’évènement à la demande d’André Breton.

8 épreuves : 2.000 euros


Octobre 2014 26

Six sumotoris Souvenir d’un championnat de sumo et d’un bon diner Kyoto, 1946 Empreintes originales des mains gauche et droites encrées de six champions, complétées des signatures calligrafiées, 1050x216 mm. Références bibliographiques

1.200 euros


Octobre 2014 27

Werner Bishof (1916-1954) Jardin Zen du Temple Ryoanji Tokyo 1951 Épreuve argentique européenne d’époque, 240x180 mm, tirée un peu sombre, annotation et cachet au verso. Les épreuves tirées du vivant de Bishof sont très rares. Ses images du Japon sont publiés par Robert Delpire en 1954 dans la collection “Neuf ”. “Bishof couvre l'important évènement de la famine en Inde (1951) et il publie son reportage dans Life qui le rend célèbre. Il découvre le Japon, la Corée du Sud qu'il appréciera et y approfondira ainsi son style artistique puis il devient correspondant de guerre en Indochine pour Paris Match. En 1954, alors qu'il voyage en Amérique du Sud, il décède tragiquement dans un accident, sa voiture tombant d'une falaise dans les montagnes andines au Pérou. Aucun des quatre passagers n'a survécu. L'année suivante il est le premier récipiendaire, à titre posthume, du Prix Nadar”.

1.500 euros Les moines Zen reproduisent chaque jour la même sculpure de sable.


Octobre 2014 28

Alexandre Alexandrovitch Gromov (1886-1956) L’attentat des SR contre Lenine, 30 août 1918 Leningrad, 1953 6.000 euros Huile sur toile signée, 60x100 cm. Ce sujet fort sensible est traité par un artiste officiel âgé peu après la mort de Staline. Ce tableau est, semble-t-il, la première voire la seule représentation iconographique de la tentative d'assassinat de Lénine le 30 août 1918 par les SR, les Socialistes Révolutionnaires. En Août 1918, dix mois après sa prise du pouvoir, Lénine se rend à Moscou. Il termine la visite de l'usine de Mihélson et regagne son véhicule lorsqu’une une femme, Fanny Kaplan l'interpelle et tire trois coups de feu. Deux balles le touchent à l'épaule gauche et au poumon. Lénine rentré au Kremlin dans une atmosphère insurectionnelle refuse d’en ressortir mais les médecins dépéchés sur place s’avèrent incapables de retirer les balles en dehors d'un hôpital. Lénine survivra désormais très diminué, de novembre 1917 à août 1918, il a régné dix mois. Kaplan arrêtée et interrogée par la Tchéka déclara : “J'ai tiré sur Lénine aujourd'hui volontairement. Je ne dirai pas d'où provient le revolver. J'étais résolue à tuer Lénine depuis longtemps. Je le considère comme un traître à la Révolution. J'ai été exilée à Akatui pour avoir participé à la tentative d'assassinat du tsar à Kiev. J'ai passé là-bas sept ans à travailler dur. J'ai été libérée après la Révolution. J'étais en faveur de l'assemblée constituante et je le suis toujours”.

Son arme avait été de fait fournie par Boris Savinkov, l'un des dirigeants de l'Organisation de combat des SR. Fanny Kaplan est exécutée sans jugement le 3 septembre 1918, déclarant encore avant de mourir: “J'ai tiré sur Lénine parce que je le considère comme un traitre au socialisme et parce que son existence discrédite le socialisme. Je suis sans réserve pour le gouvernement provisoire socialiste-révolutionnaire de Samara (Komuč, ndlr) et pour la lutte contre l'Allemagne”. Le 5 septembre, le Conseil des commissaires du peuple publie décrete la “terreur rouge”, que Grigori Petrovski justifie sobrement : “Il est grand temps de mettre fin à toute cette mollesse et à cette sentimentalité”.


Octobre 2014 29

Ludvík Souček (1926-1978) Severni Korea Corée du Nord, 1955 Tirage argentique d’époque, grande épreuve d’exposition tirée à son retour à Prague, 300x240 mm, annotée au verso. La vie de cet espion-dentiste est depuis peu mieux connue du garnd public : “Ludvík Souček was probably the best-known author of science fiction in Czechoslovakia... He graduated at Medical faculty of Charles University in Prague as a dentist in 1951 and started his professional life at the dental clinic as an assistant. Later, he joined the military (1954) and became an officer. He spent two years (1954–1955) in Korea as a member of Czechoslovak (communist) peace mission aer Korean War.... Souček is actually best known as the Czech Däniken (Erich von Däniken). His books of "Portents" (Tušení souvislosti, 1974, Tušení stínu, 1978) are collections of Däniken-styled non-fiction essays on striking, surprising, obscured, or otherwise "not-yet" explained facts from the history of mankind, which are indeed hard to impossible to explain either given the present day scientific knowledge or our assumptions on the scientific knowledge or technology level of ancient civilizations. Similarly to his forerunner Däniken, Souček hinted that cultural and architecture phenomena (such as megaliths of Baalbek) some natural catastrophes (such as Tunguska event), mythologies and biblical histories (such as the destruction of Sodom and Gomorrah) can be best explained through an alien, extraterrestrial intervention...” Provenance : Cecz Center for Photography, Jiri Jaskmanicky.

1.200 euros Le Corée du Nord n’a jamais favorisé les photographes, Souček fait exception.


Octobre 2014 30

Mario Giacomelli (1925-2000) Zingari, 1958 Senigallia, tirage couleurs 1998 Épreuve couleur de développement ordinaire kodak à partir d’un négatif N&B, signée à l’encre sur l’épreuve et titrée et signée sur le montage Tenu par son galeriste à des règles très strictes quant aux tirages “officiels” de son œuvre photographique et à leurs prix, Mario Giacomelli confiait de temps en temps ses négatifs au labo Kodak de sa ville en demandant des tirages couleurs ordinaires comme n’importe quel touriste. Puis il vendait bon marché ses “cartes postales” signées dans la première entrée de son imprimerie du centre-ville.

“Ho scelto di fotografare gli zingari perché avevo voglia di conoscere, di sapere. Avevo voglia di vedere come erano fatti da vicino. Erano zingari veri, questi” (Mario Giacomelli, La mia Vita intera, page 85) “J’ai décidé de photographier ces gitans parce que j’avais envie de connaître, de comprendre. J’avais envie de voir comme ils étaient de près. c’étaient de vrais gitans, ceux-là”.

450 euros


Octobre 2014 31

Mario Giacomelli (1925-2000) Provino de la série Vita del Pittore Bastari Senigallia, 1993 Épreuve argentique d’époque sur papier agfa filigrané, numéroté par l’artiste au crayon au verso, à cinq reprises. Le travail sur le peintre Bastari a fait l’obejt d’une belle exposition et d’un catalogue en 2011. Bel exemple de ces tirages de travail que Mario Giacomelli dénommait “provini” : “Ce ne sont pas des épreuves refusées — a expliqué son fils Simone — la vérité est que mon père ne montrait pas et ne publiait pas ce qui lui tenait le plus à cœur. Il le gardait pour lui, il avait peur que les gens ne le comprennent pas. En 1963, il avait même voulu tout arrêter, il était en colère contre son propre travail. La nuit, il déchirait ses épreuves, il les jetait à la poubelle”. Interview de Simone Giacomelli réalisé par Emanuela Audisio, publié dans La Repubblica.

“La poésie supportait son imagination et il détestait tout ce qui était description scientifique. « La Jument tachetée gris » de Giovanni Pascoli qui lentement s’éloigne au loin. Oui il avait un esprit abstrait, il voyait les stigmates, il voyait les signes» (Interview de Simone Giacomelli). Trente de ces “provini” de Mario Giacomelli sont accrochés à partir du 14 octobre et jusqu’au 5 décembre 2014 sur les cimaises de la galerie Rhinocéros & Cie, 156 bd Haussmann, Paris VIIIe. Article en ligne : www.photoceros.com / Mario Giacomelli, prophète en son pays.

900 euros


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