CUSTOMBOOK ++ARTS & GRAPHISME++ numero 01+mars 2008
+alexandrebenjaminnavet+ +adrian johnson+ +delphine perrot+ +elisa reddet + +christophe simon+ +filth visual+ +germain chauveau+ +lucas hug + +prisK+ +sheraff+ 1
Enfin nous y voici, CUSTOMBOOK, numéro 1...
Jamais je n’aurais cru qu’à partir d’une simple idée, j’aurais pu borieux et surtout non lucratif. Je me disais ‘‘ je vais essayer de contenu créatif.
Je tiens donc à remercier tous ceux qui ont collaborer à son élaborat journées de travail: Lucas, Elisa, Delphine, Germain, Alex, PrisK
Pour inaugurer ce premier volume, je vous est réuni plusieurs de parfaits étrangers, mais tous possèdent un talent quelqu’il soit, p la musique. Nous ferons donc un petit tour du globe en passant pa les États-Unis, pour rendre visite à ces artistes.
La différence entre CUSTOMBOOK et tout autre magazine online, r ner les pages, comme n’importe quelle revue, mais vous pourrez é articles, aux pages web, me contacter, sans parler de quelques vid
Vous reconnaitrez peut-être certains artistes ou pas, certains vou c’est que ceux-ci vous fassent découvrir leur univers et leur pensé
J’espère que le magazine vous plaira, même s’il reste modeste, v début de printemps, et vous rappelant qu’il n’est pas nécessaire d
Sur ces mots, bonne lecture, en attendant la suite à la prochaine s Stéphann-sushi- Sananikone
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u réussir à réunir autant de personnes autour d’un projet aussi lafaire une quarantaine de pages ‘‘, et au final, plus de 120 pages de
tion et tous ceux qui m’ont sontenu durant mes longues, très longues K, Outhay, Chris, les Sheraff...
e mes propres connaissances, proches ou contacts...d’autres sont de pour l’illustration, le graphisme, le web, la 3D, la photgraphie, voire ar la France bien évidemment, l’Espagne, l’Angleterre, le Mexique et
réside dans son concept. En effet, il vous sera possible de lire, tourégalement cliquer sur certaines zones interactives afin d’accéder aux déos...
us toucheront, vous inspireront, mais ce qui compte par dessus tout, ées.
vous laissant profiter de la floraison de CUSTOMBOOK en ce presque d’attendre l’été pour récolter les fruits que l’on a semé.
saison. contact
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cliquez sur les images pour accĂŠder aux articles... et sur les + pour accĂŠder aux liens
illustration couverture: alexandrebenjaminnavet
SOMMAIRE 4
+alexandrebenjaminnavet+ +lucashug+ +adrian johnson+ +the filth+ +christophe simon+ +delphine perrot+ +sheraff+ +elisa reddet+ +prisK+ +germain chauveau+ +ray of light+ +outhay+
si vous dĂŠsirez participer, collaborer, paraitre dans le prochain numĂŠro, ou nous conseiller un artiste en particulier, contactez-nous.
contact
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lucas hug 26 ans madrid/espagne textureur en jeux vidĂŠos www.lucashug.com
lucas hug lucas hug 7
Raconte nous un petit peu ton parcours. Ben, je suis passé d’un BEP imprimerie à un bac arts appliquées, puis un BTS com visuelle, et enfin une formation en 3d broadcast (cinéma, télévision). j’ai travaillé dans le web, dans le domaine télévisuel (Arte), j’ai fait du freelance , et là je travaille dans les jeux vidéos (Pyro Studio). Je pense que je me suis laissé guider parce que j’avais envie de faire sur le moment. Qui ou quelles sont tes principales inspirations, tes influences? Je ne crois pas avoir de principale source d’inspiration. Je crois que ca change souvent. En ce moment c’est plutôt Basquiat, Nicolas Poirier, Marivi, Michel et Richard,... mais aussi beaucoup d’amis avec qui j’ai étudié: Stéphann sananikone (eh c’est moi), Julien Fouache, Delphine Perrot,... Est-ce que tu as déjà travaillé dans d’autres domaines artistiques? Ouais. J’ai travaillé dans le web, la télévision. et le freelance m’a permis de travailler dans la publicité, le graphisme, l’édition, l’illustration, la prostitution,... As tu des projets en cours dont tu pourrais nous parler? Je suis en train de faire un cours métrage entièrement en 3d qui parle d’Amour. Je travaille avec Remigio Hueso Aznar (Pyro Studio)....qui s’occupe de l’animation, et surement avec Florian Damour (Arte)....pour le son (mais il n’est pas encore au courant...). Ce court metrage fait partie d’une démarche créative qui consiste à chercher ce que signifie l’Amour. Aujourdui ce mot ne veut plus rien dire: on peut faire la guerre par amour, tuer par amour, empoisonner la vie des gens qu’on aime par amour,...(site web bientot en ligne)
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Que penses-tu de la 3D en Espagne et en France? En Espagne c’est tout nouveau, mais ils s’investissent plus qu’en France. par contre ils n’arrivent pas au niveau des Français. Il existe beaucoup de studios de production 3d dans l’hexagone, de plus ceux-ci travaillent couramment sur des blockbusters americains (Harry Potter, Fight Club, Batman,...). La 3D s’inspire parfois de la 2D, un retour aux sources? Je ne pense pas qu’il y ait un retour aux sources. la 2d a toujours existé et n’a jamais disparu. la 3d permet juste un gain de temps et d’argent énorme par rapport à l’animation traditionnelle en 2d, et permet un travail plus maitrisé, carré, ce qui n’a pas toujours ses avantages. La 3D d’aujourd’hui tend vers le réalisme...penses-tu qu’un jour les jeux vidéos seront de véritables films avec de vrais acteurs (comme c’était le cas avec la serie Wing Commander et Command and Conquer) et que la 3D servira justre à l’incrustation d’éléments annexes comme au cinéma? Oui pour les cinématiques. Non pour la partie jouable. Ils ont déjà essayé avec des jeux comme X-files,... mais c’est vraiment trop limité. La 3d apporte : -la liberté au niveau du cadrage et des mouvements avec un personnage en 3d. -la liberté de la camera dans un environement 3d. -un budget moindre, moins d’espace sur les dvds,... Aurais-tu un conseil a donné aux débutants? Aime ton travail.
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Où te vois-tu dans 10 ans? Je n’en sais rien, mais sûrement ailleurs.
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PrisK prisca mouanga 34 ans paris/france designer/dĂŠveloppeur interactif www.skywayproject.com
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aconte nous un petit peu ton parcours. Comment en es-tu arrivé au graphisme? Je suis un touche à tout depuis mon plus jeune âge, je suis passionné par les arts graphiques tout autant que la technologie, les sciences et l’informatique. D’ailleurs ça n’a pas été facile de faire un choix dans mon orientation scolaire, étant déchiré entre deux grosses passions, l’art ou la science, j’ai finalement opter pour la science et l’informatique tout en me disant qu’un jour je reviendrai à l’art. A cette époque les écoles d’infographie n’existaient pas ou étaient méconnu des étudiants de ma génération. J’ai eu un bac F2 (électronique), puis j’ai enchainé avec un DUT Génie Electrique et informatique industrielle, pour rentrer ensuite en école d’ingé à l’EPITA dans la section systèmes et réseaux. Durant toutes ces années scolaires, je n’ai jamais lâché ma feuille blanche et mon crayon HB. J’ai découvert au début des années 90, la retouche d’image avec Photoshop 2, la 3D sous DOS avec 3D Studio 4, c’était super excitant ce que l’on pouvait faire avec un ordinateur. Le web, je suis tombé dedans par pur hasard en répondant à une annonce de job étudiant. J’ai commencé par faire des pages HTML pour finir développeur d’application web. C’était en 1995, au tout début.
A la fin de mes études je n’ai pas eu de mal à trouver un boulot, c’était le boom de l’internet en France. Je me suis donc formé en parallèle le soir en sortant du bureau à l’infographie et à l’art en général. Je m’étais inscrit durant deux années à l’ADAC (Paris) aux cours de dessin, de modelage, de peinture et de 3D sous Maya puis 3D Studio Max. J’y ai même pris des cours d’écriture de scénario multimédia. Le jour où j’ai découvert Flash 4, j’ai su que j’avais là, avec ce logiciel, ma porte d’entrée dans le monde du graphisme. Venant du monde du développement, j’ai logiquement abordé Flash du coté script pour en faire un avantage sur les designers qui ne l’abordaient que du coté design. J’ai pu ainsi vendre mes premières presta sur Flash et développer ma sensibilité au graphisme en côtoyant les meilleurs professionels du pays. Qui ou quelles sont tes principales inspirations, tes influences? Superman, Michael Jackson, les comics des années 80, le cinéma de SF, la danse hip hop, le graffiti plus pleins d’autres choses. En fait mon site web est un bon condensé de tout ce qui m’inspire. Comment gardes-tu ta motivation et ta créativité? Je parcours de façon régulière des sites ou blogs comme FWA, Moockblog, ou Motiono23
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grapher pour me tenir informé des dernières créations interactives, des derniers films de motion design. Je vois que tu fais principalement du graphisme interactif, est-ce que tu as déjà travaillé dans d’autres domaines artistiques? La danse, j’ai été danseur hip hop pendant de longues années avant de tout lâcher pour mon métier. As tu des projets en cours dont tu pourrais nous parler? Nous avons lancé il y a un an, avec mon meilleur ami et associé Gemini (artiste danseur/chorégraphe), un projet artistique nommé LOCKING4LIFE. C’est un concept créatif autour du LOCKING, danse soul funk des années 70 crée par les LOCKERS. Le but est de réunir autour de ce projet des œuvres créatives qui touche aussi bien à la photo, la vidéo, le spectacle live, la mode, la peinture, l’illustration, etc... afin de faire connaitre et promouvoir l’image du LOCKING dans le monde entier. On travaille actuellement sur une série de clips vidéo, une série de dessin animée, ainsi que sur une expo photo. Pour plus d’infos, vas sur le site www.locking4life.com Je travaille également sur le site officiel de l’acteur Saïd Taghmaoui, acteur emblématique du film « La Haine »: 26
www.saidtaghmaoui.com Que penses-tu du graphisme/ des graphistes de ton pays? Que du bien, il y a de beaucoup de bons talents en France. Mes préférés ? 123KLAN, Super 2, 16ar garden. Avec la popularisation de l’ordinateur, on voit de plus en plus de graphistes autodidactes de bon niveau apparaitrent, et de plus en plus jeune, notamment en Asie. Crois-tu que le graphisme, en tant que carrière professionnelle, est voué à disparaitre? Je ne pense pas qu’il soit voué à disparaître, je pense plutôt qu’être un simple graphiste ne suffit plus, il faut se spécialiser dans un domaine précis (web, motion, illustration) mais surtout savoir utiliser tous les médias à disposition aujourd’hui. Aurais-tu un conseil a donné aux graphistes débutants? Bosser et rester attentif à ce qui se passe autour de toi. Le monde avance, et il avance vite ! Où te vois-tu dans 10 ans? Dans 10 ans, hmmm je me verrai bien en train de réaliser une comédie musicale à l’ancienne, un vieux rêve que je compte bien réaliser.
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adrian johnson 33 ans londres/angleterre gaucher illustrateur www.adrianjohnson.org.uk
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alexandrebenjaminnavet 21 ans french studio - paris.fr Masterdesign+graphismFreelance+ I love typo+Web=profession+happy www.alexandrebenjaminnavet.com
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aconte nous un petit peu ton parcours. Comment en es-tu arrivé au graphisme? Reminiscence: à 5 ans, on m’a offert une trousse de Crayola, mon papa et ma maman, pour l’occasion, avaient ouvert tous leurs livres d’art disposés au sol et m’avaient offert les murs de papier peint blanc de l’appartement. Je crois que depuis «j’aime mettre de la couleur sur des surfaces blanches» , c’est ca pour moi le graphisme. et après j’ai eu une machine à écrire automatique. Est-ce que tu as déjà travaillé dans d’autres domaines artistiques? J’ai travaillé 3 ans pour une galerie, Public relations. Je fais de l’illustration pour la presse, un peu de scénographie ( j’aimerais en faire plus !). Je continue à découvrir et à rechercher de nouveaux talents pour de futurs collaborations. Je termine un master en design à l’ENSCI / les Ateliers. As tu des projets en cours dont tu pourrais nous parler? Je travaille sur une grande série de posters en ce moment. C’est un travail d’écriture et de photographie. J’en profite pour préciser que je collecte sur ma boite mail des phraséologies cultes, entendues, personnelles, prononcées et notées !! Ainsi que de multiples visages garcon et fille pour une prise photo à Paris, cadrage photo-
maton pour cette série ! Tu as un style propre très particulier...quelles sont tes influences? Style = Biologie + Géographie + Crayons + Feutres Tu restes très analogique en travaillant surtout au feutre et au crayon...et ca rend plutôt bien. Tu n’aimes pas l’ordinateur? Je préfère principalement ressentir l’émotion du dessin. Pour le moment je ne ressens pas assez d’énergie graphique devant mon écran. Où achetes-tu ton materiel? J’ai fabriqué mon MacBook avec des petit billets trouvés dans mes poches ! Je cherche d’autres poches pour ma tablette graphique, ne pas hésitez à me contacter ! AlexandreBenjaminNavet recherche des mécènes. Où te vois-tu dans 10 ans? A/ Moi et mon Macbook, dans notre grand appartement, avec pleins de mes sérigraphies séchant entre des chemises Marc Jacobs. Le tout au 37e étage d’un grand building au bord de la Tamise . B/ Moi et mon Macbook, ma tablette graphique, mon appPhotoG9 et mes kilos de trousses en Road trip permanent dans un van Modern et graphique. 43
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christophe simon 33 ans paris/ france directeur artistique Sports&Style
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aconte nous un petit peu ton parcours. Comment en es-tu arrivé au maquettisme? Il était une fois l’histoire d’un mauvais élève qui n’avait même pas réussi à obtenir son baccalauréat, de petit boulot en petit boulot il finit chômeur mais équipé d’un ordinateur flambant neuf monté en express rue Daumesnil. Une fois les premières galères surmontées et les premiers logiciels installés, j’ai commencé à apprendre, je me souviens encore de la première fois où j’ai ouvert photoshop, j’ai dû appelé un ami pour avoir deux ou trois tuyaux avant de démarrer, bref finalement je me suis plongé dans des livres, d’abord des trucs du genre “Photoshop pour les nuls” puis des trucs un peu plus complets. J’ai dû retourner sur les bancs de l’école, ceux de Duperré plus précisément pour apprendre le dessin en cours du soir et pour suivre une formation de 6 mois intitulée “Direction artistique” Dans le même temps, je rentre comme graphiste chez Eurobid.com, c’était la grande époque des start-up, alors j’en ai profité, on avait besoin de tout et surtout de mecs motivés prêts à travailler dur et si c’était le cas, on pouvait devenir au choix programmeur, graphiste, webmaster. De rencontre en rencontre, j’ai fini par intégrer une agence (spécialisée dans le luxe): Assouline, je travaillais sur les catalogues
Galeries Lafayette et Chanel. C’est là que j’ai appris mon métier de DA. Je suis maintenant Freelance, intégré d’une part à la rédaction du magazine Sport&Style et je dirige d’autre part mon studio de création nommé Bevel&Emboss en hommage à l’un des filtres de Photoshop (« biseautageestampage » en français). Te considères-tu comme un graphiste? En fait je suis plus Directeur Artistique que graphiste, la photo est au coeur de la création. Mon travail commence avant, au moment de la prise de vues, je suis souvent présent dès le brief et j’aime accompagner mes créations jusqu’à l’imprimerie. Il me semble capital de bien maîtriser la chaîne graphique et d’avoir le plus en amont possible une idée précise de ce qui va être fait, quitte à laisser place à l’improvisation au dernier moment. Je ne conçois pas forcément mes maquettes à l’avance, en tout cas pas de façon trop précise, mais j’ai toujours une idée assez claire de la direction et du concept que je veux suivre. Si la magie se fait bien au moment de la prise de vues, le résultat est plus satisfaisant que ce que l’on espère et j’adapte mon principe aux images. C’est à ce moment-là que je suis le plus «graphiste”. Qui ou quelles sont tes principales inspirations, tes influences? Tu dois sûrement connaitre David Carson, non? 55
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omme je l’expliquais, c’est l’image qui prime pour moi, j’ai beaucoup appris en regardant des livres de photos, d’Helmut Newton à Terry Richardson en passant par Bruce Weber, Peter Lindberg ou Irving Penn. Pour ce qui est du graphisme et de la mise en page, je suis très proche de ce que faisait Alexey Brodovitch ou plus récemment de Fabien Baron, j’ai toujours beaucoup aimé les travaux de Neville Brody également. Le cinéma m’a et m’inspire encore beaucoup. En regardant de vieux films ou même de plus récents, on trouve souvent de bonnes idées à détourner, j’ajoute que des gens comme Tim Burton ou David Lynch à l’univers très marqué ne peuvent être que des références et des sources d’inspiration. Le musée du Louvre à Paris est un très bon endroit pour la culture visuelle. On y trouve tous les cadrages et toutes les lumières imaginables. Je crois qu’une bonne connaissance de l’art classique est de plus en plus importante à l’ère de l’ordinateur et du virtuel. 57
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Je n’ai pas le plaisir de connaître personnellement David Carson, mais je connais son travail évidemment. Je trouve ses créations admirables, c’est un graphiste de talent, je serais heureux de le rencontrer si l’occasion se présente. Est-ce que tu as déjà travaillé dans d’autres domaines artistiques ? Euh oui, il m’est arrivé de faire de la photo, et de la direction artistique pour des soirées évènementielles, j’avais aussi l’habitude de peindre mais le manque de place m’a contraint à arrêter, je reprendrai plus tard beaucoup plus tard à la retraite disons. As-tu des projets en cours dont tu pourrais nous parler? C’est toujours très délicat de parler des projets en cours car il y a beaucoup de gens impliqués et qu’ils ne veulent pas forcément que ces idées soient dévoilées trop tôt. 59
En revanche je peux te dire que je prépare une soirée pour le mois de mai avec un certain nombre de DJ français connus...à suivre. En fait le problème avec les projets, c’est de trouver le temps pour les réaliser. Ainsi je me retrouve en permanence avec un certain nombre d’idées que je n’ai pas le temps de réaliser. Il m’arrive souvent d’en donner à d’autres qui les réalisent ou pas, mais ça ne dépend plus de moi. J’ai entre autres des idées de scénario de court et long-métrage, un jour peut-être, qui sait ? Que penses-tu des magazines en France? Je pense que c’est un sujet compliqué À peu près toute la presse française est financée par la pub, ce qui fausse légèrement l’affaire, difficile d’être objectif quand on est contraint de faire plaisir à ses annonceurs, j’imagine que les lecteurs le sentent et ne voient pas ça d’un très bon oeil. D’autre part les Français bien que consommateurs de presse magazine n’ont pas un oeil très cultivé et ne font pas toujours la différence entre un magazine de qualité (visuelle bien sûr) et un mauvais. Le côté positif c’est qu’il y a plein de choses à faire dans ce domaine et donc du travail en perspective. Un grand nombre de petits formats et de presse people voit le jour, ça ne tue pas la création au profit du gain? Je trouve que la presse française de façon générale manque de créativité, les éditeurs feraient bien de songer à se renouveler. Le problème ne vient pas 60
des créatifs eux-mêmes mais plus des moyens qui sont mis a leur disposition. Difficile de s’amuser quand on a à peine de quoi payer le photographe et les retouches. La partie visuelle est bien souvent négligée ou sacrifiée au nom de la rentabilité. Donc oui, ça tue la création même si le mot me semble un peu fort. Pour ce qui est des petits formats il me semble qu’ils répondent à une demande de la part des consommateurs. D’ailleurs on trouve un grand nombre de magazines qui sont des réductions de l’original, c’est ainsi que certains textes se retrouvent en corps 6, ce qui n’est pas terrible pour les yeux du lecteur et qui ne valorise pas vraiment nos métiers. La première mission d’un graphiste est à mon sens de clarifier et de hiérarchiser l’information. Tu n’as jamais pensé créer ta propre revue? Non, ça demande des moyens considérables pour une liberté que je trouve très relative. De plus je ne suis pas sur d’avoir toutes les qualités “journalistiques” que requiert le poste de rédacteur en chef. Sinon, qu’est ce que tu écoutes comme musique quand tu travailles? Du hip-hop old school, du reggae et du punk quand je suis a la bourre ! C’est très important d’écouter de la musique en travaillant. Ça me permet de me couper des autres de me concentrer sur ce que je suis en train de faire en faisant abstraction des éventuelles gênes, bruits, sonneries de téléphone... 61
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t toujours en scooter? Oui je conduis un Vespa granturismo et j’ai aussi un Px que je dois remettre en état, j’aimerais bien que ce soit fait pour le printemps histoire de faire la dolce vita à Paris cet été !! Le scooter dans une ville comme Paris et pour quelqu’un qui a plusieurs boulots et plusieurs bureaux c’est vital. Un conseil aux débutants? Un seul ? ok euh... Apprenez le maximum auprès des vieux et montrez-leur qu’eux aussi ont à apprendre de vous, enfin sauf s’ils veulent partir en retraite. Où te vois-tu dans 10 ans? Il y a plusieurs options : je pourrais intégrer une marque comme DA ou faire du conseil, si l’avenir me le permet, je ferais bien un petit tour à la télé histoire de ne pas mourir idiot, on verra. Ce sera comme pour le reste de ma carrière une affaire de rencontres et de chance.
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elisa reddet 27 ans guadalajara/mexique graphiste
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Comment en es-tu arrivé au graphisme? Logiquement, j’ai toujours voulu travailler dans le domaine des arts, je ne me voyais pas vraiment faire autre chose. J’ai fais mes études à Paris en communication visuelle puis une spécialisation en conception web, et aujourd’hui je touche un peu à tout! Qui ou quelles sont tes principales inspirations, tes influences? Je m’inspire de tout ce que mon oeil rencontre et qui lui plait, j’ai tendance à aimer les collages graphiques maximalistes et colorés. J’ai découvert récemment le graphiste Radim Malinic et j’adore. Est-ce que tu as déjà travaillé dans d’autres domaines artistiques? Je fais de la photo pour mon propre plaisir. As-tu des projets en cours dont tu pourrais nous parler? J’ai travaillé sur une série de bébêtes en feutre, maintenant j’aimerais bien me mettre à la sérigraphie et produire quelques t-shirts / accessoires de mode personnalisés.
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Que penses-tu du graphisme au Mexique? Ici, le monde du graphisme est un petit village ou tout le monde se connait, il y a quelques collectifs qui font vraiment du bon boulot comme Fantasma ou Hematoma. Malheureusement le graphisme au mexique n’est pas encore bien reconnu mais j’espère que ça évoluera dans les prochaines années! Je vois que tes boulots sont exclusivement à l’ordinateur, tu continue malgré tout à dessiner à la main? (la palette graphique ca ne compte pas) C’est vrai que j’ai développé un style numérique, et même si je dessine moins j’essaie quand je peux d’utiliser le trait à la main dans mes projets, ou d’utiliser mes propres dessins et de les numériser par la suite. Aurais-tu un conseil a donné aux débutants? Nourrissez vous d’images, ouvrez l’oeil. Où te vois-tu dans 10 ans? Qui vivra verra, si je le savais ça ne serait plus une surprise.
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Delphine Perrot 26 ans bricklane/shoreditch/east london graphiste/directeur artistique free-lance et illustratrice + voyageuse et chercheuse! www.myspace.com/delphineperrot
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Raconte nous un petit peu ton parcours. Comment en es-tu arrivé au graphisme? Mes parents étaient propriétaire d’un cinéma “d’art et d’essai” à Marseille appelé “Le Breteuil”, donc j’ai grandi dans l’univers des films. De 9 à 18 ans, je voulais devenir styliste. À 18 ans, j’ai découvert le graphisme comme une manière d’aborder le design au sens large du terme. Ensuite, j’ai étudié dans des écoles d’Art à Paris (Duperré et Olivier de Serres) où ma passion pour la peinture et l’histoire de l’art est née. Quelles sont tes influences? Je m’intéresse aux parallèles et limites entre les différents champs artistiques. Tous les films de Jacques Tati, A Varda, Miranda July, Michel Gondry... En photographie, à Sophie Calle, William Eggleston... En dessin, à Wharol, Twombli, Amelie Von Wulfen, Kiki Smith... Et aux installations de Jenny Holzer and Barbara Kruger... Une autre partie de mon inspiration vient du mystérieux grenier de ma grand-mère, l’univers cinématographique de ma mère, de mes voyages et ma vie quotidienne. Est-ce que tu as déjà travaillé dans d’autres domaines artistiques? J’ai pris part l’année dernière au webzine mensuel “Desseins” avec des amis illustrateurs d’Olivier de Serres. Aujourd’hui, je me concentre sur mon travail personnel. En ce moment, j’expose à St Germain des Prés (Edgar le marchand d’art) et très bientôt, je ferai quelques gravures de grands formats. Mes dessins sont mes recherches visuelles. J’aime utiliser de différentes techniques graphiques et varier matériel et sujets. As tu des projets en cours dont tu pourrais nous parler? J’ai un projet en cours depuis 2 ans maintenant. Il consiste à surprendre, en détournant et en ouvrant de nouvelles possibilités et performances. C’est une continuité de mon projet principal à propos du Marché aux Puces. Il sera affiché “sauvagement” dans des endroits différents et improbables sur de nombreux supports (series d’affiches anonyms, stickers...).
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Que penses-tu du graphisme en France? et en Angleterre? L’énergie est très différente entre chaque pays. J’ai decide de quitter la France, parce que j’ai trouvé en Londres la liberté que je cherchais. Il n’y a pas de règles, tu peux faire tout ce que tu veux, au contraire de la France où je me sentais limitée. Cependant, je continue à suivre le travail du graphiste David Poullard qui était mon tuteur il y a 2 ans. Te considères tu plus comme une artsite ou comme une graphiste du fait de ton style particulier? J’ai l’impression d’être une «chercheuse graphique». Etre graphiste c’est être un technicien. être un artiste c’est apporter sa touche personnelle dans des projets créatifs et c’est que je projette vraiment de faire. Des conseils pour les novices? Suivez avant tout vos intuitions. Faites que vous voulez. Créez votre propre chemin. Le fait de travailler sur des compositions (pour des magazines et des livres) était un début vraiment intéressant. Maintenant cela me permet de réaliser mes oeuvres en toute liberté. L’absorption d’alcool aide à la créativité? ... J’adore les Pubs! L’Absinthe aux ‘‘Ten Bells’’ est douce et vraiment agréable (le pub ‘‘de Jack l’éventreur’’). J’aime y aller après le travail pour y faire une partie de billard et rencontrer les incroyables locaux...de pubs uniques comme ‘‘Kings Head’’ ou ‘‘the Russian bar‘‘ le tout dans une atmosphère originale et amicale. Où te vois-tu dans 10 ans? Dans 10 ans,wow...en réalité, j’ai decide de vivre dans le présent, parce qu’en étant freelance, on ne sait jamais où l’on sera les 6 prochains mois.. Mais, j’aimerais vraiment continuer à voyager dans d’autres villes. Donc, je pourrais m’imaginer dans un loft à New York dans 10 ans, ou dans une charmante maison de campagne, en train de peindre toute la journée, ou buvant des cocktails sur une plage à Tahiti. Quoi qu’il arrive, je suis sûre que ce sera une très bonne surprise. 75
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germain chauveau 27 ans paris/france graphiste www.germainchauveau.com 79
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the filth_visual studio/fette venice/californie/ĂŠtats-unis illustratrice www.the-filth.com
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sheraff benjamin/christophe/marc/benoit paris/france graphistes/musiciens/rock garage www.sheraff.com 96
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acontez nous un petit peu votre parcours. Comment en êtes vous arrivé à la zik? On vient tous d’horizons assez différents, même si ça touche toujours de près ou de loin au rock. Christophe avait un groupe de punk quand il était ado, Benoit et Benjamin jouait dans un groupe de métal (guitariste lead et bassiste), Marc s’est mis a la guitare à peu près a ce moment la. Quand on a commencé Sheraff, l’idée était tout d’abord de faire des reprises (Beatles, Green Day, White Stripes...) ensuite de composer des morceaux simples, sans prétention, et surtout en assumant pleinement nos influences. Marc et Benjamin se sont mis respectivement à la basse et à la batterie à la création du groupe. Le mot «Sheraff» a-t’il un sens? À l’origine ça vient du film «Le Grand Détournement, La Classe Américaine». C’est culte et à mourir de rire. À télécharger absolument si vous ne l’avez pas encore vu... Qui ou quelles sont vos principales inspirations, vos influences? Pour ne pas en citer trop on va dire: The Hives, Queens Of The Stone Age, MC5, DFA 1979. Ces quatres groupes quadrillent assez bien ce que nous faisons... Est-ce que vous avez déjà travaillé dans d’autres domaines artistiques? Ahah... Il paraît oui. Nous sommes tous les 4 graphistes - DA freelances de profession. On s’est rencontré lorsqu’on étaient en BTS com visuelle à Renoir à Paris en 2001.
Avez vous des projets en cours dont vous pourriez nous parler? Bien sûr! Après avoir sorti notre 4e maxi (autoproduit celui-ci) exclusivement et gratuitement distribué en digital (www.myspace.com/sheraff), on est en pleine composition et on veut sortir notre premier album d’ici la fin 2008! Nous sommes d’ailleurs à la recherche d’un label et/ou de licences pour financer celui ci. A part ça, on tourne un peu partout en France cette année et même en Angleterre et Suède, de très belles dates sont passées et à venir... Que pensez vous de la musique en France? Et du graphisme? Pour parler du Rock, c’est un peu maigre, y’a plein de bons groupes mais très peu ont l’occasion de faire parler d’eux... Question de culture, de marché... Les producteurs sont frileux et préfèrent miser sur le commercial. Le problème ne date pas d’hier... Mais y’a jamais eu 99
autant de groupes de rock en France, ça c’est cool. Niveau graphisme, comme toujours, il y a de tout et pour tous les goûts... Après les années 80 c’est bien, mais faudrait que certains dépassent un peu le graphisme pseudo «Ed Banger»(que «So Me» n’a pas inventé, on sait...). Les concerts, les amis et Myspace vous ont permis de vous faire connaitre? On a su faire marcher nos réseaux à fond c’est sûr et surtout on les a construit à force de se bouger grave le cul. On a une identité visuelle qui tiens bien la route depuis le début, ça compte. Puis notre rock rassemble pas mal de monde finalement, à la fois des gens qui aiment le gros son et d’autres qui n’écoutent quasiment pas de rock... enfin, parce qu’il faut quand même se la péter, en live tu vas prendre ta claque.(je confirme) Vous êtes passés récemment en Angleterre, une petite anecdote? Oui, en Novembre 2007. Liverpool, Hell... Cette ville est tarée le soir. C’est pas grand le centre ville mais ça festoie comme il faut! À 21h, les liverpudliennes sont déjà complètement torchées dehors en mini jupes et limite sous-tif par 4 degrés... Sans parler de l’odeur de vomis etc de la veille qui flotte dans la rue quandd t’arrives pour les balances en fin d’aprèm... Great souvenir. Et vous avez surement profiter d’un p’tit Whooper, non? Haha, chaque jour passé en angleterre a été prétexte à au moins un Doudle Whooper... Mension spéciale à celui d’après concert à Londres... Avez vous un conseil a donné aux débutants? Pas vraiment un conseil... Juste que pour un groupe fonctionne, et dure, au delà de l’entente musicale qui est primordiale, il vaut mieux être d’abord une belle bande de pôtes bien soudée... Où vous voyez vous dans 10 ans? En tournée mondiale, en concert au Shea Stadium ; )... Ou graphiste et musicien du dimanche. 100
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outhay sananikone 28 ans paris/france superviseur pour Frequence Plus Air France
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Raconte nous un petit peu ton parcours. J’ai un Bac +5 en management international. J’ai eu la chance de travailler dans des domaines complètement différents comme l’industrie du luxe et la mode où je représentais des marques en free-lance, chef de produits dans l’informatique, j’ai également monté une entreprise de communication qui a malheureusement fermé. Aujourd’hui je travaille pour le programme de fidélisation d’Air France KLM en tant que superviseur. Je gère une équipe de conseillers clientèles et m’occupe du marché allemand. Comment choisis-tu tes pays de destination? Jusqu’à présent, j’ai rendu visite à mes amis qui sont répartis un peu partout sur le globe Comment refuser des vacances à Marrakech, Amsterdam, Montréal, aux Antilles...? J’aime à la fois la ville dite jungle (Kuala, Londres, Hong Kong) et le farniente au bord d’une place paradisiaque. Je suis parti à Hong Kong en janvier, il y aura peut être Shanghai en juin et je prévois un voyage en Polynésie ou aux Seychelles pour la fin de l’année! Quel est celui qui t’a le plus marqué? La destination qui m’a le plus marqué est Marrakech. J’y suis allé une dizaine de fois en 2 ans. J’ai la chance d’avoir une amie qui possède une maison sur place. C’est une ville que j’ai appris à connaitre, j’ai mes repères sur place. Il y a autant de choses à faire le jour que la nuit. Nous ne sommes pas loin des Milles et Une Nuits. Une anecdote sur tes voyages? humm... la perte de mes bagages lors de mon arrivée à Hong Kong. Après 12h de vol, arrivé à l’hotel vers 11h, j’ai enchainé sur du shopping non stop jusqu’à minuit.
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Est-ce que tu as déjà pratiqué un art en particulier? J’essaie d’emmener des amis à des cours de Salsa au centre du Marais, mais ils sont un peu réticents... La seule forme d’art que j’ai pratiquée est la création de bijoux fantaisie. J’ai grandi dans ce milieu, car ma mère y travaille depuis plus de 20 ans. J’aime chiner des matières brutes comme du corail, des pierres semi-précieuses et les assembler. Aujourd’hui, j’aimerais me tourner vers d’autres formes d’art comme la photographie. Donc, cela te plairait de devenir photographe? Oh oui! J’ai découvert des photos qui dégagent énormement d’émotions ou parfois, on a l’impression que les sujets sont en mouvement. Il y a quelques années, j’avais tendance à prendre des photos comme un touriste classique, mais maintenant, je me rends compte de l’importance des couleurs, des perspectives, de la lumière... Même sur Paris, j’ai envie de me promener avec mon appareil, c’est un peu comme si je redécouvrais la ville. J’ai besoin de prendre des cours... As tu des projets en cours dont tu pourrais nous parler? J’attends la confirmation pour un projet professionel d’ici la fin de l’année. A suivre... Sinon, à quoi ressemble ton repas typique? Et quel est ton plat préféré? J’adore manger, cuisiner et boire! L’apéro commence à 19h, et on commence à diner vers 21h autour d’une jolie table (plein de bougies), une musique avec un rythme qui monte le long du repas. Quand je reçois, j’aime préparer une cuisine riche (je ne fais jamais dans le light): tajine de poulet au citron, une bonne viande rôtie, une vraie bolognaise... Ma mère est une excellente cuisinière. Elle est imbattable sur les plats asiatiques! Où te vois-tu dans 10 ans? Dans une grande maison avec mon amoureux ;-) Et coté professionel, retravailler à mon compte. 111
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sushi 28 ans madrid/espagne graphiste/directeur artistique free-lance www.custombox.es
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++Ce numéro vous a plu, d’autres suivront, avec encore plus d’interviews, de videós et de surprises++ ++contact++
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