Réflexion sur un espace d'éco-innovation : un incubateur à startups "vert" à Sfax

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Remerciements L’élaboration de ce travail n’aurait été possible sans le concours de plusieurs personnes auxquelles je souhaite adresser mes plus vifs remerciements. En premier lieu, je remercie Mme. Kacem, architecte enseignante à l’ENAU. En tant qu’enseignante puis directrice de mémoire, elle a aiguillé mon chemin et m'a aidé à trouver des solutions pour avancer. Je remercie également toute personne ayant eu l’amabilité de répondre à mes interrogations lors de mes recherches. Enfin, je remercie famille et amis pour leur soutien infaillible surtout lors des moments difficiles. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.

2


Sommaire Remerciements ................................................................................................................... 2 Introduction ...................................................................................................................... 5

Problématique ................................................................................................................... 6

Méthodologie .................................................................................................................... 7 Chapitre I. De la nécessité d’innover .................................................................. 9 1.

Qu’est-ce que l’innovation ? ................................................................................... 10

3.

Compétitivité par l’innovation, une politique à succès ...................................... 17

2. 4.

L’éco-innovation, une urgence ............................................................................... 14 Conclusion .................................................................................................................. 22

Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation ............................... 23 1.

De l’innovation vers la création d’entreprises ...................................................... 24

3.

Structures dédiés à la création d’entreprises ........................................................ 29

2. 4.

« L’union fait l’innovation » ................................................................................... 26 Conclusion .................................................................................................................. 34

Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture ................... 35 1.

Espaces de travail collectifs ..................................................................................... 36

3.

Projets similaires....................................................................................................... 62

2. 4.

L’architecture bioclimatique au service des espaces de travail......................... 52

Conclusion .................................................................................................................. 75

Chapitre

IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax ................... 77

1.

Contexte d’implantation ......................................................................................... 78

3.

Le projet architectural ............................................................................................. 89

2.

Programme fonctionnel de l’incubateur............................................................... 87

Conclusion générale ................................................................................................... 95 Bibliographie ................................................................................................................... 96

Table des figures.......................................................................................................... 96

3


“ Encouragez l’innovation. Le changement est notre force vitale, la stagnation notre glas.”

David M. Ogilvy

4


Introduction L’histoire humaine est truffée de trouvailles qui ont bouleversé son cours. De l’invention de la roue jusqu’à la création d’Internet, l’être humain a constamment fait preuve d’inventivité pour créer des solutions qui ont significativement amélioré sa qualité de vie. Si avant l’industrialisation l’innovation est seulement synonyme d’invention, elle est aujourd’hui définie comme « une invention qui rencontre un marché » [1]. Elle suppose, par définition, la rencontre du succès commercial, érigé au rang de valeur suprême dans une économie capitaliste. L’innovation tient une place de choix dans toute décision économique. Désormais, elle est activement recherchée voire provoquée par la mise en place de différents stratagèmes, et ce, à différentes échelles. Dans un contexte mondial ultra compétitif, l’innovation a acquis une place fondamentale. Adoptée comme stratégie de redynamisation de l’économie dans plusieurs pays, elle s’avère être payante comme politique de relance [2]. Nombre de ces pays qui ont misé sur le capital intellectuel humain sont passés de pays sous-développés à des économies puissantes. Ces pays ont misé sur la création de startups dont plusieurs sont passées de la petite entreprise à des géants de l’économie mondiale à l’instar de Facebook, Uber ou Skype. Au-delà d’une création d’emplois, on recherche avant tout un effet d'entraînement sur le reste de l'économie nationale. Cependant, dans cette recherche de la croissance économique, il ne faudrait pas se désolidariser des aspirations universelles à une planète plus propre. Dans un contexte planétaire marqué par le réchauffement climatique, l’innovation est supposée intégrer le critère écologique. C’est ce qu’on appelle l’éco-innovation.

5


Problématique Avec un taux de chômage alarmant1, notre pays a tout intérêt à suivre le chemin de la relance par l’innovation. Dès 2010, un système national d’innovation a été mis en place avec, entre autres, la parution d’un guide de l’innovation ainsi que l’instauration d’aides financières2. Ces dispositifs sont un effort de plus pour encourager les personnes à entreprendre : passer de la simple idée à la concrétisation puis au profit. Le présent mémoire s’inscrit dans la même veine en tentant de contribuer à la consolidation de ce système. En d’autres termes, le système mis en place aide à la création de startups, qui est la nouvelle appellation à la mode des petites entreprises innovantes. Leur création suppose avant tout une idée originale, mais celle-ci ne garantit pas le succès. En témoigne le taux d’échec des startups3. Pour avoir une chance de percer, il faudrait jouir d’un encadrement rigoureux, ainsi que d’un suivi rapproché. Cette tâche est ardue et met en relation plusieurs disciplines dont on attend un puissant effet de synergie. Pour ce faire, nous avons vu apparaître au cours des dernières années des espaces d’un genre nouveau où on crée volontairement un climat qui favorise l’échange, la créativité, l’innovation et l’entreprenariat. On parle de coworking, couveuses, pépinières, accélérateurs, incubateurs, … comme du nouvel eldorado des startups, qui sont autant d’espaces de travail qui ne disent pas leurs noms. Quel type de structure choisir ? Où l’implanter pour en maximiser les effets ? Comment allier innovation et architecture dans un espace architecturé qui favorise créativité, partage et entreprenariat ? Quel agencement spatial mettre en place pour assurer l’échange entre les différents acteurs ? Dans un contexte mondial soucieux de l’environnement, comment intégrer le critère écologique dans cet espace ? Quelle image donner à un projet architectural qui fait la promotion de l’éco-innovation ?

1

15,3% (Institut National des Statistiques, 2017) Ministère de l’industrie et des PME, site officiel 3 39 % de taux d’échec dans les 2 premières années (Banque Tunisienne de Solidarité) 2

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Méthodologie Intitulé « Réflexion sur un espace de travail dédié à l'éco-innovation », ce mémoire veut démontrer qu’un incubateur à startups est la structure d’accompagnement idéale des entreprises innovantes naissantes. Nous tenterons de tracer les contours d’un espace physique qui favoriserait la créativité, le partage entre les différentes disciplines ainsi que le suivi dont dépend le succès de ces startups. Nous intégrerons aussi le critère écologique au sein de cet espace en le spécialisant. Il sera ainsi dédié exclusivement aux startups qui innovent dans le domaine écologique. Nous tenterons de définir l’image d’un projet architectural qui soit fidèle à sa spécialité : un incubateur qui va mettre à profit les éléments naturels pour minimiser son impact sur la nature. Dans une approche théorique de la question, un premier chapitre sera consacré à démontrer que dans un contexte mondiale caractérisé par une concurrence féroce entre les acteurs économiques, l’innovation est devenue nécessaire pour relancer l’économie nationale. Au-delà, il sera démontré qu’on pourra faire d’une pierre deux coups en orientant l’innovation vers l’éco-innovation compte tenu des préoccupations liées au réchauffement climatique. Dans un deuxième chapitre, nous verrons que la « startup » est la forme d’entreprise consacrée à l’innovation par excellence. Nous verrons que pour atteindre le succès, il sera nécessaire de mettre en relation une multitude de compétences. Nous découvrirons par la suite la variété des espaces dédiés à la création de ces startups pour porter finalement sur le choix de l’incubateur comme espace idéal pour accompagner les startups de l’idée jusqu’au succès commercial. Dans une approche analytique, nous tenterons de tracer les contours de ce projet architectural, et ce, à travers : -l’analyse des espaces de travail d’un point de vue historique pour comprendre les orientations actuelles vers des espaces atypiques, et pour comprendre les besoins des usagers -l’analyse de l’architecture bioclimatique comme réponse à ces besoins dans une démarche qui met la durabilité au cœur de la réflexion

7


-l’analyse de projets similaires qui contribueront à consolider le parti pris à travers des concepts architecturaux clairs. Les

approches

théorique

et

analytique

déboucheront

sur

l’approche

conceptuelle de ce mémoire où le contexte d’intervention sera choisi et justifié, puis le programme fonctionnel établi pour arriver à la finalité de ce travail : concevoir.

8


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

Chapitre

I.

De

la

nécessité

d’innover

9


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

1. Qu’est-ce que l’innovation ?

a. Définition de l’innovation « Action d'innover ; son résultat Introduction,

dans

le

processus

de

production et/ou de vente d'un produit, d'un équipement ou d'un procédé nouveau. Ensemble du processus qui se déroule depuis la naissance d'une idée jusqu'à sa matérialisation (lancement d'un produit), en passant par l'étude du marché, le développement du prototype et les premières étapes de la production. »4 Le dictionnaire définit le sens primaire du mot « innovation » comme « ce qui est singulier, inattendu, surprenant »

[3]

mais il semble être orienté vers une conception

économique. En effet, en parlant de l’innovation comme un processus qui induit une mise sur le marché, il est clair qu’aujourd’hui le sens le plus répandu de ce mot désigne des innovations technologiques qui débouchent sur un profit matériel. « L’innovation […] une nouveauté ou une amélioration sensible apportée à un produit, un service (fonction, usage, technologie), un procédé, une méthode de commercialisation (marketing) ou d’organisation (interne, externe). Elle peut ainsi constituer une nouveauté pour le marché dans son ensemble ou une entreprise spécifique. Ces activités d’implémentations innovantes ont en commun de conserver ou de prendre un avantage compétitif durable sur un marché où l’obsolescence arrive aujourd’hui rapidement. »5 Le manuel d’Oslo dont l’objet est d’assoir les « principes directeurs pour le recueil et l'interprétation des données sur l'innovation » 6 va encore plus vers une définition économique en faisant de l’innovation un catalyseur de la création de valeur. Cette définition évoque la question de la compétitivité par l’innovation qui semble être une politique de relance économique à succès.

4

Le Petit Robert Manuel d’Oslo 6 Site officiel de l’OCDE 5

10


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

b. Processus de l’innovation L’innovation est un processus complexe qui se compose de 4 étapes [4] : 1) Créativité : Trouver l'idée et définir le concept 2) Faisabilité : Vérifier si le projet est réalisable, viable et rentable 3) Développement : Concevoir et élaborer les solutions techniques 4) Déploiement : Mettre en place la production et assurer la mise sur le marché

Figure 1. Processus de l’innovation (auteure)

c. Acteurs de l’innovation Plusieurs acteurs sont à l’origine de l’innovation à de différents degrés. Il s’agit aussi bien d’acteurs indépendants, que d’organisations. 1) Les indépendants L’un des mythes fondateurs des TIC7 est l’histoire du garage d’Apple. C’est au sein de celui-ci que Steve Jobs et Steve Wozniak ont conçu les premiers prototypes (ordinateurs) de ce qui est devenu un géant mondial de la microinformatique et de la téléphonie mobile. Cette anecdote fait partie des nombreuses histoires de plusieurs scientifiques et inventeurs de la trempe de Bell8, Edison9, Gutenberg10, etc. Grâce à leur travail acharné et à leur courage inentamable, ils ont montré le chemin à plusieurs générations d’individus mus par le besoin de changer, parfois contre l’avis de leurs congénères. Ils sont à l’origine d’innovations qui marque encore toute l’humanité.

7

Technologies de l’information et de la communication Inventeur du téléphone 9 Inventeur de la lampe à incandescence 10 Inventeur de la typographie 8

11


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

1) Les entreprises De par leur contact étroit avec les réalités du marché, relatives à leur recherche permanente de rentabilité, les entreprises appréhendent l’innovation comme un enjeu crucial de leur survie. Les entreprises sont le principal destinataire des programmes d’assistance étatiques, et dans une économie avancée, le principal bénéficiaire des innovations de l’université. La dynamique économique d’un pays se mesure à l’aune de la prospérité de ses entreprises novatrices. 2) Les universités Occupés à prodiguer le savoir pour les futurs employés, l’université ne doit pas négliger son rôle majeur dans l’innovation, à travers ses enseignants, ses étudiants et ses chercheurs. Elle est l’étape obligée dans un pays avancé, pour beaucoup de PME11, ne disposant pas des moyens importants des laboratoires universitaires. Dans les pays en développement, l’université peine à nouer des liens solides d’émulation avec les entreprises, pour des raisons souvent inhérentes au manque de dynamisme des entreprises. Pour créer un effet de synergie, il faut chercher à mettre en relation ces différents acteurs. Comment faire ?

Figure 2. Mettre les acteurs de l'innovation en relation (auteure)

11

Petites et moyennes entreprises

12


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

d.

Classification de l’innovation

Il existe diverses classifications de l’innovation. Nous nous limiterons à la classification de David Encaoua12 car elle est simple à comprendre et complète. Les innovations se classent en 3 types :

1) Les

innovations

«

de

remplacement » qui améliorent un produit

déjà

existant

par

l’introduction de de performances Figure 5. Innovation de remplacement (bufeed.com)

ou de fonctionnalités nouvelles. 2) Les

innovations

«

de

rationalisation » qui augmente la productivité par l’automatisation du travail humain.

Figure 4. Homme versus Machine (auteure)

3) Les innovations « autonomisantes » qui inventent une nouvelle forme de technologie qui n’existait pas auparavant.

Figure 3. Roue : Innovation « autonomisante » (coloritou.com)

Figure 6. Les types d'innovation (auteure)

Il est recommandé de s’orienter impérativement vers les innovations « autonomisantes » car elles sont les seules à garantir une création de valeur à long terme. [5]

12

Spécialiste de l’innovation, Université Paris 1 Panthéon‐Sorbonne

13


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

2. L’éco-innovation, une urgence a. Contexte : Réchauffement climatique Le réchauffement climatique causé par l’industrialisation est question urgente que de nombreux acteurs tentent de résoudre. La hausse de la température globale semble minime (0.87°C)13, pourtant, elle est à l’origine d’un fort dérèglement climatique dont les conséquences sont catastrophiques : -

Une atmosphère de plus en plus polluée

-

Un changement météorologique incontrôlable

-

Une biodiversité grandement menacée

-

Des ressources naturelles en cours d’épuisement14

Les problèmes cités auraient des conséquences désastreuses sur la vie terrestre s’ils ne sont pas traités sérieusement et dans les plus brefs délais. Face cette réalité, il faudra délaisser le modèle économique classique au profit d’une « économie verte » compatible avec des aspirations vers une planète plus propre, plus viable et plus vivable. C’est ce qu’on appelle le développement durable.

Figure 7. Triade du développement durable (admtl.com)

Pour s’inscrire dans cette économie dite « verte », il faudra viser des innovations majeures dans le domaine écologique pour remplacer les vieilles technologies ultra polluantes. Les défis liés à l’innovation sont concomitants avec un souci majeur de préserver l’environnement et de trouver des solutions de rechange, pour produire et consommer d’une manière durable.

13 14

GLOBAL Land‐Ocean Temperature Index, NASA‐GISS « Planète vivante 2016 », WWF

14


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

b. Définition de l’éco-innovation « …les activités qui produisent des biens et services capables de mesurer, de prévenir, de limiter ou de corriger les impacts environnementaux tels que la pollution de l'eau, de l'air, du sol, ainsi que les problèmes liés aux déchets, au bruit et aux écosystèmes. »15 « Nouveaux produits et procédés qui permettent client et valeur de l'entreprise, mais de diminuer de façon significative les impacts environnementaux. » [6]

Figure 8. Ecologie + innovation = éco‐innovation (agp‐inc.com)

S’il existe d’infimes nuances entre ces définitions, elles semblent s’accorder sur : -

L’éco-innovation est une sorte d’innovation qui vise à supprimer ou minimiser les impacts négatifs sur l’environnement.

-

L’éco-innovation n’est pas incompatible avec la création de valeur.

Comme vu précédemment, nous avons tout intérêt à nous orienter vers des innovations dites « autonomisantes », l’éco-innovation l’est-elle ?

c. Démonstration : l’éco-innovation est « autonomisante » Nous allons tenter de le démontrer à travers des exemples tangibles. Pour qualifier

une

1) Etre destructive : remplacer une ancienne technologie

innovation

une

nouvelle,

complètement différente.

d’ « autonomisante », il faut qu’elle réponde à 3 critères.

par

Exemple : Les énergies renouvelables éoliennes

au Danemark qui assurent depuis l’année 2015 la totalité de l’électricité du pays. Ce pays a donc réalisé une transition énergétique complète et a définitivement abandonné les centrales thermiques polluantes.

15

OCDE

15


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

2) Impulser une demande nouvelle et importante Exemple : L’utilisation massive du biocarburant

au Brésil qui, dès les années 80, s’est affranchi de la dépendance au pétrole en produisant de propre carburant à partir de la canne à sucre. Ce biocarburant a un meilleur bilan écologique que les carburants fossiles et est moins cher. Résultat : tous les Brésiliens possèdent désormais des voitures à réservoirs « flexfuel ».

Figure 9. Champs de canne à sucre au Brésil (eiver‐car.com)

3) Etre accompagnée d’un nouveau mode de vie spécifique qui la rende attractive et productive Exemple : L’installation des chauffe-eau solaires dans les ménages partout dans le monde qui est poussée, par ailleurs, par des politiques de défiscalisation, de primes, voire d’obligation d’installation sur toute nouvelle bâtisse. Ce genre de dispositif, même s’il est coûteux au départ permet de réaliser des économies considérables à moyen terme et est totalement amorti au bout de quelques années.

Figure 10. Chauffe‐eau solaires sur les toits de la ville de Marmaris en Turquie (framepool.com)

Il permet d’avoir, à terme, de l’eau chaude chauffée gratuitement.

16


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

3. Compétitivité par l’innovation, une politique à succès a. Définition La compétitivité est l’« aptitude à affronter des situations de concurrence et à rivaliser avec autrui. » [4]. A l’ère de la mondialisation et des multinationales, la compétition féroce entre les entreprises et les pays est vigoureuse, ne laissant que peu de place pour les acteurs économiques peu dynamiques. De nombreux pays semblent avoir trouvé leur « niche » : les uns misent sur leurs ressources naturelles, les autres sur le coût bas de leur main d’œuvre, mais certains ont fait de la compétitivité par l’innovation le maître-mot de leurs politiques économiques. On peut citer à titre d’exemple la Corée du Sud qui est passée, en quelques décennies, d’un pays pauvre à la 12ème puissance mondiale et qui est classée n°1 mondial par le « Bloomberg 2017 innovation index ».

Figure 11. Corée du Sud, avant/après (Coreato.com)

Dans un pays souffrant de plusieurs problèmes tel que la Tunisie, on pourrait alors se demander si la « compétitivité par l’innovation » ne serait pas l’unique échappatoire pour se frayer un chemin au milieu des mastodontes de l’économie mondiale.

Figure 12. Dynamique de l'innovation (Melviez)

17


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

a. Valorisation de la recherche universitaire « La valorisation de la recherche est une activité qui consiste à augmenter la valeur des résultats de recherche et développement. Elle se comprend dans le cadre des politiques d’innovation, la valorisation est aujourd’hui une fonction reconnue de l’université dans le cadre des systèmes d’innovation. » [5] Cette définition précise que la notion de valorisation de la recherche est inhérente aux politiques d’innovation. Elle met également l’accent sur le rôle essentiel des universités dans ce processus. Comme évoqué plus tôt, l’université est un acteur principal de l’innovation par sa qualité de pilier de la recherche scientifique. Dans ce contexte, l’université joue un rôle complexe dans la recherche et l’innovation audelà d’un rôle d’une usine de connaissance qui doit ensuite être transférée dans le monde productif. Les dépenses de recherche et développement dans les universités doivent suivre cette volonté de faire partie des pays émergents. Au-delà d’un souci budgétaire, la valorisation du travail en recherche et développement des universités doit s’appuyer sur des structures de proximité pour, d’une part, capitaliser les efforts et de créer, d’autre part, une synergie avec le monde productif. Il serait judicieux d’instaurer des partenariats entre universités et entreprises dans une optique d’aide mutuelle : les universités pourraient

disposer

de

moyens

de

conception et de fabrication conséquents dans le but de réaliser maquettes et prototypes, et les industriels, quant à eux, pourraient

faire

appel

à

l’aide

d’universitaires avérés pour solutionner d’éventuelles technique

problématiques ou

scientifique.

d’ordre Cette

Figure 13. Structure de proximité : monde universitaire/monde professionnel (2ei‐edu.com)

coopération doit trouver refuge dans un lieu physique. Lequel ?

18


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

En Tunisie, des efforts ont déjà été entrepris dans ce sens avec : -

pas moins de 590 unités de recherche.16

-

1803 chercheurs par million d’habitants, la moyenne

mondiale

étant

de

1083

chercheurs/million d’habitants-.17 -

un nombre de publications scientifiques lui permettant de figurer à la 3ème place en Afrique.18 Figure 14. La Tunisie en 3ème place

Qu’en est-il des politiques économiques ? Y a-t-il une réelle volonté d’incitation à l’innovation ?

b. Le système national de l’innovation Dès 2010, l’Etat tunisien a procédé à l’établissement d’un nouveau système de recherche et d’innovation à partir de la mise en œuvre de mécanismes et d’instruments qui se déclinent en 4 composantes selon le site officiel du Ministère de l’industrie :

16

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Rapport de l'UNESCO sur la science, 2014 18 Banque mondiale (1996‐2015) 17

19


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

Grâce à cette volonté politique pour aider à l’innovation, la Tunisie occupe 45ème place sur 128 pays dans le classement mondial de l’innovation 2017.19 Cependant, ce système souffre d’un manque de notoriété même au sein du gouvernement. De plus, plusieurs obstacles grèvent la progression de l’innovation et de la recherche en Tunisie tel que : -

La complexité des démarches administratives

-

Une réglementation souvent rigide et contraignante

-

Les obstacles financiers

-

Les difficultés de coopération entre les différentes disciplines

-

Les difficultés de coopération entre les universités et les entreprises

-

Manque d’espaces dédiés à la coopération, l’innovation et l’entreprenariat « L'objectif commun est de créer un environnement innovateur dans lequel on retrouve des entreprises dérivées de l'université, des initiatives trilatérales de développement économique fondée sur la connaissance ainsi que des alliances entre des entreprises œuvrant dans des secteurs distincts et à des niveaux technologiques différents, des laboratoires gouvernementaux et des groupes de recherche universitaires. L’Etat n'impose pas ces arrangements, mais les favorise souvent, que ce soit au moyen de nouvelles « règles du jeu », d'une aide financière directe ou indirecte, […] »

[6]

Ce passage parle de « nouvelles règles du jeu » qui se résument ainsi : -

Mettre en relation universitaires, indépendants et entreprises

-

Encourager l’entreprenariat pour les individus lambdas

-

Créer un environnement propice

 Ce mémoire s’inscrit dans ce système national de l’innovation tout en tentant d’apporter partiellement des solutions pour remédier à ses insuffisances, ou du moins à donner l’exemple pour faire la Tunisie un pays compétitif ou ce qu’on appelle une « startup nation ».

19

Bloomberg innovation index

20


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

a. La Tunisie, vers une « startup nation »20 La « startup nation » qui est à l’origine le titre d’un ouvrage21, est aujourd’hui une appellation revendiquée par plusieurs pays qui ont fait de l’innovation une politique majeure de croissance économique tel que la Suède. Ce pays est à l’origine de startups qui ont réussi tel que Skype, Spotify ou Candy Crush Saga. Si ces startups y ont créé peu d’emplois (relativement au nombre global), elles ont eu un effet d’entraînement considérable sur le reste de l’économie. Faire de la Tunisie une « startup nation » n’est pas chose aisée, mais c’est tout à fait possible. Pour commencer, elle occupe la 1ère place des pays africains où il fait bon entreprendre22. Et puis, même si son système d’innovation souffre de plusieurs défauts, il existe. Preuve de ces insuffisances, le taux d’échec des nouvelles startups est grandissant faute d’encadrement et d’accompagnement. Ce défaut englobe aussi bien la phase de création que de post-création où il est difficile d’atteindre une maturité et une stabilité suffisantes pour les nouvelles startups. Dans cette optique, un projet de loi intitulé « startup act » a été présenté, dont le but est d’offrir un cadre légal encore plus attractif pour les startups offrant des avantages de poids.

Figure 15. Faire de la Tunisie une « startup nation » (auteure)

20

Nation de startups Dan Senor et Saul Singer 22 Global Entrepreneurship Index 2017 21

21


Chapitre I. DE la nécessité d’innover

4. Conclusion

Pour avoir une chance de rivaliser avec les autres pays, la Tunisie a tout intérêt à

suivre la voie de l’innovation.

Compte tenu de l’urgence de la durabilité, il vaut mieux privilégier l’éco-

innovation en particulier.

Figure 16. Conclusion (auteure)

22


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

Chapitre

II.

Espaces

dédiés à l’innovation

physiques

23


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

1. De l’innovation vers la création d’entreprises

L’innovation semble épouser une nouvelle manière de créer l’entreprise : la startup. Ce terme est sur toutes les lèvres depuis quelques années déjà.

a. Définition de la startup

La startup qui est une « Jeune entreprise innovante, dans le secteur des nouvelles technologies. »23.

Le terme est un anglicisme qui se compose de « start » commencer et « up » élévation.

C’est donc littéralement une entreprise qui commence et qui vise haut. Mais plus qu’une simple entreprise, la startup est avant tout un état d’esprit, une perception de

son/ses fondateur/s par rapport à la réalité du marché. En effet, la réussite d’une startup doit répondre à ces exigences : -

Originalité de l’idée maîtresse

-

Capacité à concurrencer ses rivaux (s’ils existent).

-

Réponse à un besoin du consommateur

Figure 18. Processus de création d'une startup

Figure 17. Comment créer une startup (startupmania.com)

La startup étant par définition une concrétisation de l’innovation, elle passe par le même processus déjà évoqué : Créativité – Faisabilité – Développement – Déploiement

23

Larousse

24


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

b. Acteurs de la création de startups

Créativité : La créativité fait d’abord intervenir l’intelligence des individus qui ne se résument pas aux connaissances scientifiques ou techniques. C’est d’abord une capacité

à identifier les besoins des consommateurs et à envisager des solutions originales. Ceci est à la portée de n’importe quelle personne.  Tout le monde

Faisabilité : Ici, le créateur de l’idée doit faire appel à des compétences qu’ils ne

possèdent peut-être pas. Pour s’assurer de la faisabilité de son idée, il se doit d’élaborer une étude de marché qui est du ressort des marketeurs, économistes, etc.  Marketeurs + Economistes

Développement : C’est une étape délicate qui concrétise matériellement l’idée en objet (ou autre) palpable. Le créateur est la plupart du temps obligé de faire appel à des scientifiques de disciplines différentes pour élucider des questions techniques pointues. Il peut également faire appel à des techniciens pour passer au prototypage.  Scientifiques + Techniciens

Déploiement : Pour commercialiser son produit, le créateur doit élaborer un « business plan » par des experts-comptables et les gestionnaires.  Experts-comptables + Gestionnaires

 La création de startup fait appel à une infinité de compétences dans des disciplines très variées.

25


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

2. « L’union fait l’innovation » a. Intelligence collective « L'intelligence collective désigne les capacités cognitives d'une communauté résultant des interactions multiples entre ses membres (ou

agents). La connaissance des membres de la communauté est limitée à une perception partielle de l'environnement, ils n'ont pas conscience de la totalité des éléments qui influencent le groupe. Des agents au

comportement très simple peuvent ainsi accomplir des tâches

apparemment très complexes grâce à un mécanisme fondamental appelé synergie. » [9]

L’intelligence collective est impressionnante dans le règne animal où des êtres (termites,

fourmis, abeilles) en apparence démunis de toute forme d’intelligence accomplissent des choses extraordinaires tel que la construction de leur habitat.

Chaque individu accomplit une tâche qui lui est attribué, et c’est l’ensemble de ces petites actions qui crée un effet frappant.

26


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

« On appelle “intelligence collective” la capacité humaine de coopérer

sur le plan intellectuel pour créer, innover, inventer. Dans la mesure où notre société devient de plus en plus dépendante du savoir, cette faculté collective prend une importance fondamentale. »24

L’intelligence collective qui fascine au sein du règne animal existe aussi chez les humains qui ont souvent coopéré pour produire de grandes réalisations.

Chacun ayant des compétences dans un domaine en particulier, l’échange et le partage

produisent un résultat encore plus important : les intelligences ne s’additionnent pas mais se multiplient.

En plus de cela, l’homme est par essence un être social qui peut rarement se passer de son prochain.

Ces dernières années, Internet a constitué un virage dans l’histoire de l’humanité. En

abolissant les distances, il a facilité encore plus la communication entre les individus en créant des opportunités d’échange formidables. Peut-on se contenter d’internet comme support de l’intelligence collective ?

L’homme est « L'homme est un être qui aime son prochain et qui vit en société. »25. Internet n’arrivera jamais à remplacer la chaleur du contact humain. Les liens sociaux qu’engendre la proximité physique sont essentiels au partage.

24 25

Groupe Intelligence Collective de la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) Aristote, Etique à Nicomaque

27


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

a. De l’interdisciplinarité vers le travail collectif

L’intelligence collective évoque la notion d'interdisciplinarité. Celle-ci implique la

combinaison de deux disciplines académiques ou plus en une seule activité (par exemple, un projet de recherche). En usant de cette approche, le but et d’innover en pensant au-

delà des frontières préétablies : « Thinking outside the box »26 comme le veut l’expression populaire américaine.

L'interdisciplinarité implique des chercheurs, des étudiants et des enseignants dans les

objectifs de connexion et d'intégration de plusieurs écoles académiques de la pensée, des professions ou des technologies, ainsi que leurs perspectives spécifiques, dans la

poursuite d'une tâche commune. L'interdisciplinarité peut également être appliquée à des sujets complexes qui ne peuvent être compris qu'en combinant les perspectives de deux ou plusieurs champs.

L’une des pratiques qui représente cette nécessité de travail interdisciplinaire est le

brainstorming qui est « une technique de créativité qui facilite la production d’idées d'un

individu ou d'un groupe. L'utilisation du brainstorming permet de trouver le maximum d’idées originales dans le minimum de temps »

Figure 19. Brainstorming (fottahe.com)

 Un espace physique est nécessaire pour combiner cette interdisciplinarité nécessaire à la création de startups.

26

La pensée latérale

28


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

3. Structures dédiés à la création d’entreprises

La résurgence de l’innovation comme moteur central du développement économique, et de la startup comme modèle d’entreprise innovante ont vu éclore des structures d’un

genre nouveau, dont les fonctions vont, de l’aide à l’élaboration d’idées innovatrices jusqu’à la gestation des entreprises.

Il existe de nombreux types de structures d’accompagnement des startups. La question qui se pose alors : quelle structure est-elle la plus adaptée pour faire d’une simple idée une entreprise lucrative ?

a. Les différents types de structures d’accueil 1) La couveuse

La couveuse accueille des entreprises qui n’existent pas encore en tant que tel sur le plan

juridique. En d’autres termes, cette structure aide les plus hésitants à tester leurs entreprises avant d’acquérir un statut légal en simulant leur fonctionnement. La couveuse

offre la sécurité d’un salaire à son propriétaire et lui verse les dividendes de son activité après déduction des charges. La durée maximale de cette expérience est de 12 mois renouvelables seulement deux fois.

 La couveuse permet de sonder le terrain, d’acquérir une certaine expérience

tout en se faisant encadrer juridiquement et commercialement ainsi que d’éviter des erreurs irréparables. 2) L’accélérateur

L’accélérateur prend en charge des jeunes pousses déjà existantes pour les propulser à un niveau supérieur en particulier dans le domaine du numérique. En contrepartie d’une

cession d’un pourcentage du capital, l’accélérateur accompagne le propriétaire sur tous

les aspects allant jusqu’aux détails techniques très spécifiques. En plus de ce coaching

personnalisé, cette structure offre un hébergement et l’accès à un réseau développé. L’expérience dure quelques mois le temps que la start-up soit solide et rentable.  Accélère la croissance de startups déjà créées 3) La pépinière

C’est une structure qui accueille, accompagne et met en relation les entrepreneurs sur une durée allant jusqu’à 3ans. Elle offre un hébergement ainsi qu’un soutien financier, technique et juridique en plus de la mutualisation des services (secrétariat, internet, etc.)

29


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

 Héberge des entreprises pas nécessairement spécialisées dans l’innovation 4) Hôtel d’entreprises

Structure qui sert strictement à héberger des entreprises déjà établies. Elle relève de l’immobilier.  Sert seulement d’hébergement 5) Coworking space

C’est un espace de travail partagé où se mélangent pêle-mêle des professionnels de tous secteurs. Il est surtout destiné aux travailleurs indépendants qui ont besoin d’un cadre adapté au travail.  Destiné aux travailleurs indépendants, pas spécialement aux startups.

b. Zoom sur l’incubateur à startups

L’incubateur désigne à l’origine un « Appareil servant à l'incubation artificielle des œufs de poule, d'oie, etc. »27

Figure 20. L'incubation (cultupa.com)

Destiné aux projets innovants, l’incubateur prend en charge tous les aspects de la « gestation » des startups, c’est-à-dire qu’il aide à la concrétisation des idées innovantes prometteuses sous forme d’entreprises à succès.

Il est exclusivement spécialisé dans l’incubation des entreprises innovantes, c’est-à-dire les startups.

Pour y arriver, cet espace met en relation tous les acteurs pouvant concourir à la réussite de ces entreprises en en faisant un espace d’échange et d’apprentissage. Cette structure offre non seulement, l’accompagnement et l’expertise dans tous les domaines souhaités, mais également tous les moyens logistiques tels que bureaux, laboratoires, show-room, etc.

27

Larousse

30


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

L’incubateur est donc un lieu qui prend en charge tout le processus de l’innovation : de l’idée génératrice en passant par l’étude de faisabilité, le prototypage ainsi que la mise sur le marché.

Figure 21. Phases de création d'une startup (tnooz.com)

Il existe plusieurs types d’incubateurs : -Publics ou privés -Généraux ou spécialisés

Chiffre à l’appui, l’incubateur s’avère être la structure idéale pour encourager à l’innovation avec

85 à 90% des startups en activité 5 ans après.28 En plus, leur taux de croissance est plus élevé que la moyenne, preuve de leur efficacité.

Un incubateur comporte principalement des espaces de travail en groupe (coworking), des espaces

informels (salons, café, salle de jeux) ainsi que des

bureaux (hébergement), mais aussi des salles de formation, un auditorium, une bibliothèque, etc.

Figure 22. Composition d’un incubateur (auteure)

« Les incubateurs : émergence d’une nouvelle industrie – Comparaison des acteurs et de leurs stratégies », Avril 2002 – France 28

31


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

Figure 23. Processus de création d'une startup (auteure)

c. Zoom sur le fablab « Fablab, de la contraction de Fabrication et Laboratory, laboratoire de fabrication en français, est un lieu ouvert au public mettant à la disposition de ce dernier un arsenal de machines et d’outils utilisés pour la conception et la réalisation d’objets de toutes sortes. La population ciblée se démarque par la richesse de ses profils. »29

Comme défini ci-dessus, le Fablab est un espace

où l’on a à disposition tous les moyens matériels

Figure 24. Composition d'un fablab (H. Mahmoud)

pour donner libre cours à son inventivité. C’est une plate-forme de prototypage rapide d’objets physiques où l’on retrouve des machines-outils

Figure 25. Fablab "solidaire" à Paris (Fablabsolidaire.com) 29

Archibat.com

32


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

(imprimantes 3D, fraiseuses, découpeuses lasers, machines à coudre, des tours, des scanners 3D, des presses thermiques, etc).

Ce sont de formidables espaces gratuits accessibles à toute personne souhaitant fabriquer un prototype innovant. Il est à noter que ce nom est un label décerné par le MIT (Massachussetts Institute of Technology) sous conditions :

-

Être ouvert au public gratuitement

-

Participer activement au réseau international des

-

-

Déclarer adhérer et souscrire à la Charte des FabLab

FabLab, en échangeant et partageant des connaissances

Partager avec le reste du réseau un ensemble d’outils, de matériaux et de processus communs pour faciliter les échanges

Figure 26. Logo officiel du Fablab (MIT)

Le MIT ne donne pas de consigne quant aux exigences spatiales du lieu, mais tous les fablabs semblent avoir les mêmes caractéristiques, à savoir : -

Une surface comprise entre 100 et

-

Des

-

250 m²

espaces

clos

machines bruyantes

pour

les

Des espaces spécialisés selon le type de machine.

Plusieurs postes informatiques Un espace d’étude

Un espace de présentation

Figure 27. Activité dans un Fablab (H. Mahmoud)

Un espace de stockage

Avoir un laboratoire au sein de l’incubateur est un plus, mais le labéliser permet de

s’inscrire dans un réseau international permettant un rayonnement beaucoup plus important tant pour l’incubateur lui-même que pour ses usagers.

33


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

4. Conclusion  L’incubateur et le fablab semblent de parfaits espaces pour accompagner la startup de l’idée vers une mise sur le marché.

Ces espaces faits pour travailler doivent répondre à certaines exigences. Quelles sont-elles ? Dessinons le contour idéal de cet espace.

34


Chapitre II. Espaces physiques dédiés à l’innovation

Chapitre III. Espaces de travail, s patialité & architecture

35


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

1. Espaces de travail collectifs

a. Historique des espaces de travail

Au début associé à une production intellectuelle, le travail de bureau s’est peu à peu industrialisé à la recherche d’une productivité toujours plus importante. Ceci a entraîné des changements radicaux dans l’espace de travail au cours des siècles. 1) Un espace de travail « Taylorisé », le bureau rationalisé

Avec l’avènement de la révolution industrielle, la fin du 19ème siècle voit apparaître les premiers bureaux collectifs dans les villes industrielles des Etats-Unis d’Amérique.

Fortement imprégnés des idées du Taylorisme30, les décideurs ont adopté des espaces ordonnés, stricts, rationnels et purement fonctionnels, divisés en différentes unités, selon un découpage des activités. Telles des machines, les employés étaient alignés dans des boites suivant une logique de mécanisation des tâches.

Dans ces bureaux-usines, tout était fait pour favoriser l’isolement et la concentration. Une ambiance morose y régnait avec : 

Des fenêtres haut placées

La

Un éclairage au néon nuisance

sonore

machines à écrire.

des

Des superviseurs qui contrôlent tout le monde du coin de l’œil.

Figure 28. Image tirée du film "La Garçonnière" de Billy Wilder, compagnie d’assurance

Seuls ces derniers pouvaient prétendre au privilège du bureau individuel. L'organisation de l'espace est donc mise en place afin d'instaurer les principes de pouvoir et de contrôle.

Il est vrai que cette organisation scientifique du bureau engendra une plus grande productivité. Néanmoins, la composante humaine a été complètement négligée, ce qui finira par avoir raison de cette configuration spatiale. [7]

30

Forme d'organisation scientifique du travail, doctrine inventée par Frederick Winslow Taylor

36


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Grâce

2) Optimisation des espaces de travail, prémices de l’open-space à

des

avancées

technologiques que constituent la commercialisation de l’ascenseur

et la découverte du béton armé,

les architectes ont cherché à rentabiliser

l’espace

en

construisant plus grand et plus haut

dans

fonctionnaliste31.

une

logique

Tout ceci donna lieu à des bâtiments

bureautiques

optimisés où on commence à

donner une once de considération au travailleur.

Figure 29. Reconstitution du « Larkin building » (David Romero)

On cite à titre d’exemple le « Larkin Administration building » conçu par Frank Lloyd Wright en 1904.

Bien que présentant quelques innovations (climatisation, isolation sonore et chaise

roulante), ce bâtiment présente la même organisation spatiale : des bureaux alignés dans un grand espace où les travailleurs sont épiés par des superviseurs.

Dans les années 30, les entreprises ont commencé à exprimer leur identité à travers

l’architecture des bâtiments qui les abritent. On cite à titre d’exemple le « Johnson Wax building » conçu par Frank Lloyd Wright. Ce bâtiment est connu pour être la réincarnation de la vision de Wright pour le travail en milieu urbain.

Le président de la société avait décidé de bâtir

un nouveau siège pour moderniser l’image de

la société et améliorer le confort de ses employés. Cette attention amena les employés à se sentir fiers de travailler pour cette société, 31

Ecole de Chicago

Figure 30. Johnson Wax Building (uncubemagazine.com)

37


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

ce qui améliora leur performance (de 25% selon H. Johnson). On commence à comprendre qu’un espace bien aménagé augmente la productivité des employés.

« Le cadre auquel nous avons abouti […] s'est traduit par un accroissement notable de leur

efficacité. Si vous leur permettez d'être fiers de ce qui les entoure et heureux d'être où ils sont, si vous leur donnez de la dignité et de la fierté dans

leur cadre de travail, cela se révélera du meilleur Figure 31. Vue intérieure du Johnson Wax Building au Wisconsin (printcollection.com)

effet pour la production. »

Frank Lloyd Wright

On remarque, à travers cette vue intérieure, une certaine ouverture de l’espace et une fluidification de la circulation ainsi qu’une nouvelle manière d’envisager les limites par le mobilier. Malgré la rigueur de l’alignement taylorien, on ressent là les prémices d’une transition vers un espace plus sensible.

« La boite est un symbole fasciste. L'architecture de la liberté et de la

démocratie nécessitait quelque chose de radicalement meilleur qu'une boite. Je me suis mis à détruire la boite en tant que bâtiment. »

Frank Lloyd Wright

Dans cet espace, il règne encore une forte

hiérarchie palpable. En effet, les simples

employés étaient placés en bas tandis que les hauts cadres avaient leur mezzanine avec bureaux individuels et couloirs luxueux.

Figure 32. Hiérarchisation de l'espace de travail (auteure)

Ce bâtiment s’inscrit dans le mouvement moderniste qui prône le développement d’une ville fonctionnelle.

« Là où naît l'ordre, naît le bien-être. » Le Corbusier

38


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

3) Les bureaux paysagers ou open-space

Dès les années 50, le modèle moderniste est fortement décrié à cause d’une trop grande

rigidité qui a déshumanisé le cadre bâti. On commence à envisager plus sérieusement le confort et le bien-être des travailleurs. Entre temps, le secteur tertiaire explose.

Ce sont autant de facteurs qui ont mené à l’apparition de ce qu’on appelle le « bureau paysager » ou l’open-space imaginé par les frères Eberhard et Wolfang Schnelle qui le

définissent comme un « […] un espace sans cloison au mobilier discret et agrémenté de

plantes vertes pour favoriser la communication au sein de l’entreprise. » (Usbek & Rica). Le bureau paysager témoigne d'une rupture totale avec le moule du Taylorisme. Spatialement, ceci se traduit

par un plan ouvert mais plus libre, notamment en terme

de circulation. Le tri spatial par activité n’est plus matérialisé par des cloisons. Les meubles sont dispersés dans ces grands espaces, qui ne présentent

alors aucune division structurelle, mais plutôt des environnements différents. Ces derniers, partagés de

manière moins rigide, usent de créativité et de végétation. La hiérarchie n’est plus ou peu visible avec une approche qui se veut égalitaire.

Figure 33. Esquisse de la Stadtwerke Karlsruhe (1975) Crédit photo : Quickborner Team (stylepark.com)

Le bureau paysager est révolutionnaire car il offre une réduction des coûts, une meilleure communication et un gain d’espace. Cependant, il présente des inconvénients tel que le bruit, le manque d’intimité et la difficulté de concentration. 4) L’action office, des espaces semi-cloisonnés

Pour pallier à aux problèmes cités cidessus,

on

voit

apparaître

le

« cubicle » ou « poste de travail

modulaire » qui est un meuble bureautique conçu par Robert Propst. Il est cloisonné des 3 côtés par une

séparation haute de 1m50 à 1m80. En assemblant

ces

modules,

il

est

possible de placer plusieurs individus

Figure 34. Action office

39


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

dans un même espace tout en leur garantissant une relative concentration. En suivant une logique de rentabilisation de l’espace, ce mobilier pensé initialement pour répondre

aux besoins des travailleurs transforme le paysage bureautique en d’infinies étendues de cubes monotones. La légende dit même que Propst renia son invention sur son lit de mort.

Récapitulons…

Figure 35. Historique de l'organisation des espaces de travail (auteure)

40


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

b. Orientations actuelles, les tiers-lieux

Depuis l’apparition des ordinateurs portables, certains ont prédit la disparition du bureau. Aujourd’hui, en effet, de nombreux espaces de travail s’apparente plus au salon

ou la salle de jeu qu’au bureau. Ceci concerne principalement les domaines où la

créativité et l’innovation sont primordiales. Ce sont des espaces d’un nouveau genre qui sont très décontractés, colorés, inondés de lumière, garnis d’un mobilier ultra ergonomique. Ces lieux à mi-chemin entre la maison et le bureau sont appelés tierslieux.

Figure 36. Locaux de Google à Dublin (Google)

Ces nouveaux espaces de travail hybrides ont vu le jour dans un contexte de transition numérique. Ces lieux de vie qui favorise rencontres et échange sont le berceau d’une communauté vivante naissante.

Avant les années 2000, être assis confortablement était synonyme de paresse et de faible

productivité. Les canapés, poufs, arbres et paniers de basket n’avaient aucune place

dans les espaces de travail. A présent, architectes et designers mettent l’humain au centre de toute conception veillant à garantir un confort maximal pour l’épanouissement des travailleurs ainsi qu’une place primordiale à l’interaction et l’échange.

Cette rupture avec l’action office est dû au changement

radical que connaît le monde depuis l’explosion des TIC et le passage de la génération Y32 aux commandes.

32

Personnes nées entre 1980-2000

41


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Ces espaces de travail comportent une grande diversité dans la configuration des espaces de travail : open spaces, bureaux cloisonnés, coins salon, grandes salles de réunions, espaces plus intimes pour des comités plus restreints.

Figure 37. Vues intérieures des bureaux Google à Dublin (officesnapshots.com)

« Le travail s’effectue de plus en plus en mode projet. Il faut que l’entreprise s’adapte à cette nouvelle organisation en proposant de vrais espaces collaboratifs qui favorisent la créativité et le brainstorming. »

Catherine Gall, directrice de recherche de Steelcase33

c. Contour d’un espace de travail idéal La configuration de l’espace est essentielle pour favoriser ou au contraire mettre un frein

au travail collaboratif. Plusieurs procédés ont été expérimentés pour favoriser l’appropriation de l’espace, le sentiment de bien-être ainsi que la convivialité.

33

Leader mondial dans le mobilier de bureau et aménagement d’espaces de travail

42


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

1) Distances Il a été démontré que « la fréquence des interactions est directement liée au contact visuel, et donc à la distance physique qui sépare les individus » [8]

Dans le but de favoriser la proximité visuelle et physique, opter pour une compacité de

l’espace de travail s’avère bénéfique pour les relations sociales entre les individus. Mais jusqu’à quel point la réduction des distances est-elle supportable ?

Selon l’anthropologue Edward T. Hall, la distance qui caractérise l’interaction entre deux

êtres humains signale leur degré d’intimité. Selon ses dires, il existe 4 sphères d’interaction qui sont définies par des intervalles. La taille de ces sphères étant essentiellement définies par un paramètre culturel, il est reconnu que dans les pays méditerranéens les distances sont plus réduites. [9]

Dépassé une certaine distance, l’être humain

interprète la proximité comme une intrusion dans son espace personnel. Cette intrusion mène à un fort

sentiment d’inconfort (moins d’1m20) voire à une réaction violente (moins de 45cm).

Dans les espaces de travail, la plupart des interactions sont de type social. Pour être admise comme telle, la distance doit se trouver entre 1m20 et 3m60. Au-delà de cette valeur, il s’agit de la sphère publique.

Figure 38. Diagramme des sphères proxémiques d'après Hall. (psychoo.fr)

Figure 39. Interactions sociales (auteure)

43


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

2) Limites

Comme évoqué précédemment, le travail en open-space présente plusieurs avantages.

Ceci dit, on lui reproche le manque d’intimité. En effet, « Un peu partout dans le monde on met des écouteurs sur les oreilles, on monte des murs de livres ou des parois de plantes vertes. »34

Il faut donc instaurer des limites subtiles qui réussissent à préserver l’intimité des personnes sans pour autant couper le contact entre eux.

Figure 40. Contact visuel (auteure)

« Aujourd’hui, la demande […] va dans le sens d’une humanisation des espaces de

bureaux : il s’agit d’offrir aux collaborateurs les meilleures conditions de travail possible, en offrant le bon équilibre entre intimité et interaction. » Jean-Jacques Ory, architecte Il existe plusieurs moyens d’instaurer ces limites tel que par les cloisons légères, de la

végétation, du mobilier. Les limites peuvent aussi être marquées par les couleurs, le revêtement au sol, la hauteur du plafond, etc.

Figure 41. Exemples de limites (Google images)

34

Catherine Gall

44


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

3) Diversité des espaces de travail

Les besoins évoluent selon le moment de la journée, la personnalité de l’usager, son type

d’activité, etc. Il est donc naturel qu’un espace de travail lui offre différentes configurations et ambiances pour répondre à ses différents besoins.

Ces espaces s’adaptent avant tout à un souci de nombre. S’isoler pour travailler individuellement est différent d’une réunion restreinte de 3 ou 4 membres, encore plus d’une réunion entre une dizaine de personnes.

A ce propos, des espaces insolites conçus spécialement pour travailler individuellement

sont apparus au sein de ces tiers-lieux ainsi que des « bulles » qui sont des salles dans lesquelles on s’isole seul ou en petit comité. On les appelle aussi « cellules d’étude ».

Figure 43. Bulles / cellules de travail (Google images)

Figure 42. Différentes configurations spatiales (auteure)

45


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

4) « Informalisation »

Il a également été prouvé que les liens sociaux se

tissent surtout dans des espaces informels tel que les cafétérias, restaurants, espaces de relaxation. Ces interactions sont le moteur de génération de nouvelles idées.

Une étude a même prouvé que ces espaces de vie

sont le berceau des interactions les plus

créatrices de valeur, à savoir : les interactions entre des personnes qui n’ont rien en commun et

qui ont des champs de connaissance différents. [10]

A l’ère de l’individualisme, les tendances de l’aménagement des espaces de travail vont vers

une incitation aux rencontres afin tisser des liens

sociaux. On provoque ces rencontres par des espaces de détente, des salles de jeux… qui sont autant de lieux d’évasion et de respiration. Ces lieux sont le plus souvent chaleureux par les choix

des matériaux, le traitement de la lumière, le mobilier choisi, la végétation.

Le dosage entre espaces formels et informels est la clé pour réussir le pari.

Figure 44. Locaux Google dans le monde (Google Images)

Figure 45. Créer des noeuds de rencontre (auteure)

46


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

5) Fluidité

Par la distribution des différentes fonctionnalités dans le bâtiment, par le confort des espaces de circulation, par

la signalétique, il est possible d’établir une communication claire sur les usages et ainsi, de fluidifier la circulation. Les espaces

de

circulation comme les

escaliers, seuils ou couloirs sont des

Figure 46. Circulation (auteure + Google images)

nœuds de rencontre où peuvent se former des liens sociaux. 6) Flexibilité & personnalisation

La flexibilité est « l’aptitude à s’adapter facilement à une circonstance, ou l’aptitude à se plier facilement »35. En architecture, elle englobe différentes notions tel que souplesse, maniabilité, ou mobilité.

« […] des avancées récentes dans la technologie ont aidé à ouvrir la porte à une

utilisation plus flexible de l’espace… ce qui laisse à l’architecte une bien plus grande tâche dans la concertation entre technologie et agencement d’espaces. »36

Aujourd’hui, il est tout à fait à la portée de façonner l’espace selon les besoins et les

goûts. Par la mise en œuvre de parois coulissantes, d’un mobilier sur roulettes, l’usager peut agrandir ou rétrécir son espace.

On parle ici surtout des « bureaux modulables » qui offrent la possibilité d’associer deux ou plusieurs bureaux pour en faire soit

un bureau personnel spacieux ou pour en faire un open space où travaillent quelques personnes appartenant à la même entreprise.

Il est également possible de personnaliser l’espace en mettant des

Figure 47. Bureaux modulables (auteure)

surfaces (murs, tableaux, écrans) où on peut écrire/afficher ce qu’on veut.

Figure 48. Espaces personnalisables (Google images)

35 36

Encyclopédie Encarta Hays Layerd, architecte concepteur de l’incubateur « Domi’s »

47


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

7) Un mobilier ergonomique

L’ergonomie est « l'étude scientifique de la relation entre l'homme et ses moyens, méthodes et milieux de travail1 ». En ce qui concerne les milieux de travail, le souci a été dès le début de fournir un mobilier confortable adapté à la morphologie et aux besoins de l’usager.

Figure 49. Morphologie de l’usager

L’ergonomie est « l'étude scientifique de la relation entre l'homme et ses moyens,

méthodes et milieux de travail1 ». En ce qui concerne les milieux de travail, le souci a été

dès le début de fournir un mobilier confortable adapté à la morphologie et aux besoins de l’usager surtout en vue de la durée que passe une personne attablée, au travail.

Figure 50. Exemples de mobilier ergonomique (Google images)

De nos jours, les designers témoignent de plus en plus de leur inventivité avec un mobilier épousant à la perfection la silhouette humaine et comportant de nombreux gadgets.

L’autre tendance est un mobilier « comme à la maison » avec la mise en place de fauteuils, canapés, etc.

Figure 51. Un mobilier comme à la maison (steelcase.com)

48


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

8) Une luminosité dosée

Figure 52. Ecrans et éclairage (netfo.fr)

Travailler dans des espaces peu ou mal éclairés est source de fatigue oculaire. Travailler

dans des lieux trop éclairés où les rayons du soleil bombardent l’usager, l’est tout autant. Il est recommandé de favoriser une source de lumière naturelle plutôt qu’artificielle.

Celle-ci assure une meilleure ambiance intérieure, un meilleur confort psychologique de l’utilisateur, et une économie considérable d’énergie.

Le pari est de réussir le dosage de la lumière qui doit assurer le confort de la visibilité sans pour autant gêner. D’autant plus, qu’aujourd’hui la plus grande partie du travail se

passe sur des écrans d’ordinateur. Aucun reflet ne doit gêner l’utilisation. En conséquence, les ouvertures ne doivent se trouver ni en face ni au dos de l’usager. Un

emplacement latéral des ouvertures est à privilégier avec la prépondérance de la lumière indirecte.

Dans le cas d’un espace réservé au travail manuel, il faut adapter cette luminosité pour l’usager qui doit pouvoir apercevoir le détail sans se fatiguer.

Figure 53. Eclairage d’une zone de travail (Google images)

« La zone de travail est la région où se trouve la tâche à accomplir, où il faut distinguer le détail à percevoir et le fond sur lequel il se détache. » 37

37

Code du travail (avril 1984, France)

49


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

9) Confort acoustique

-Extérieur/intérieur

Tout espace est implanté dans un contexte

urbain que l’architecte se doit de prendre en considération. Il est appelé à gérer les

nuisances sonores (avions, voitures, camions, sirènes, enfants qui jouent, passants …) qui peuvent gêner les usagers de son espace.

Dans ce cas, il s’agit d’un espace de travail partagé où un bon traitement de l’enveloppe du projet, qu’elle soit transparente ou opaque, est crucial. Dans le cas des parois transparentes, un double voire triple vitrage est recommandé. -Intérieur/intérieur Dans des espaces de travail ouverts ayant un plan libre, se mêlent des personnes de

disciplines différentes, de personnalités parfois antagonistes, d’activités diverses. D’autant plus

que ces lieux sont faits pour favoriser le contact et le partage. Il peut donc s’avérer difficile de se concentrer dans ce brouhaha. Plusieurs

méthodes

sont

adoptées

pour

isoler

acoustiquement les différentes composantes des espaces de travail en open-space : -

On recommande déjà d’éloigner les imprimantes

-

On installe généralement du vitrage pour les cellules

-

dans un local fermé.

d’étude dans le but isoler du bruit mais en même temps garder un contact visuel.

On peut également installer des cloisons qui absorbent le bruit pour compartimenter l’espace en

douceur. Le changement de direction de ces parois est également un bon répulsif pour les nuisances sonores.

Figure 54. Nuisances sonores

50


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

10) Confort thermique

Pour une bonne expérience spatiale, le confort thermique est l’une des

composantes les plus importantes. Avoir trop chaud ou froid peut empêcher toute concentration ou toute envie d’interaction sociale.

Il existe des normes38 qui réglementent la température dans les espaces de travail : -

En hiver, il est recommandé de maintenir une température se situant entre 20 et

-

En été, les températures extérieures sont plus élevées, surtout dans un pays chaud

23,5 °C.

tel que la Tunisie. Pour cette raison, il est recommandé de maintenir une température entre 23 et 26°C.

Le but est d’éviter un choc thermique pour les usagers. Il faut donc veiller à un bon confort tout en minimisant l’écart de température entre intérieur et extérieur.

Pour maintenir la température souhaitée dans de grands espaces, on pense directement

aux dispositifs classiques. Ce genre de dispositif est gourmand en énergie avec des

factures d’électricités qui peuvent vite grimper. Au-delà de la question économique, se

pose la question morale de la préservation de notre planète pour les générations futures. 11) Renouvellement de l’air

L’air en milieu intérieur est, aujourd’hui, 8 fois plus pollué que l’extérieur39. Cette toxicité est causée par le CO2 dégagé par la respiration, les particules volatiles émanant

de la peinture, des produits d’entretien, etc. Une ventilation suffisante est alors requise pour assurer une bonne qualité de l’air en milieu intérieur, surtout dans un milieu de travail qui se veut confortable et invitant.

Il existe différents dispositifs pour assurer ce renouvellement de l’air. Les uns sont mécaniques, les autres font appel au bon sens. En effet, en réfléchissant à l’emplacement

des ouvertures (portes et fenêtres), leurs tailles, leurs orientations, leurs expositions aux vents dominants, on pourrait économiser de l’énergie. C’est ce qu’on appelle « ventilation naturelle ».

Figure 55. Bienfaits de la ventilation (auteure) 38 39

Norme CSA Z412-F00 (C2016) Tempsreel.nouvelobs.com

51


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

2. L’architecture bioclimatique au service des espaces de travail

L’architecture bioclimatique est définie comme « l'art et le savoir-faire de tirer le

meilleur parti des conditions d'un site et de son environnement, pour une architecture naturellement la plus confortable pour ses utilisateurs. » [14]

Objectif de la conception bioclimatique : 

  

Obtenir des conditions de vie et un confort d'ambiance, adéquats et agréables

(températures, taux d'humidité, salubrité, luminosité, etc.) de manière la plus naturelle possible

Utiliser en priorité des moyens architecturaux

Utiliser les énergies renouvelables disponibles sur le site (énergie solaire, géothermie, éolienne, etc.)

Utiliser le moins possible les moyens techniques mécanisés et le moins d'énergies extérieures au site

La « conception bioclimatique » du projet d'architecture pour fait référence aux stratégies, solutions et techniques architecturales mises en place dans le projet bioclimatique.

Elle doit répondre à ces 4 exigences : -

Capter / se protéger de la chaleur

-

Conserver la chaleur / fraîcheur

-

Transformer et diffuser la chaleur Valoriser l’environnement

Figure 56. Triade de l'architecture bioclimatique (auteure)

52


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

a. Capter/ se protéger de la chaleur

Dans une architecture bioclimatique, le soleil est la source principale de la chaleur, avec

laquelle il faut composer. Les besoins diffèrent entre les saisons : en hiver, il faut l’utiliser pour se chauffer, alors qu’en été, il faut s’en protéger pour préserver la fraîcheur du bâtiment.

D’abord, il faut prendre en considération la course du soleil. La hauteur du soleil sur l'horizon et le trajet qu'il parcourt dans le ciel varient au cours des saisons.

A la latitude de la Tunisie, en hiver, le soleil se lève au Sud-Est et se couche au Sud-Ouest, restant très bas.

La façade Sud reçoit un rayonnement non négligeable durant la période d’hiver.

Figure 57. Position du soleil selon la saison

En été, le soleil se lève au Nord-Est et se couche au Nord-Ouest, montant très haut.

Cette fois-ci, ce sont la toiture, les façades Est (le matin) et Ouest (le soir) qui sont le plus irradiées.

Figure 58. Courses du soleil en Tunisie (sunearthtools.com)

53


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Effet de serre

En hiver, en maximisant la surface vitrée au sud, la lumière du soleil est convertie en chaleur, ce qui chauffe le bâtiment de manière passive et gratuite. C’est ce qu’on appelle « l’effet de serre ».

Le rayonnement solaire (température du soleil voisine de 6 000°C) est principalement

composé de longueurs d'onde courtes, tandis que le rayonnement émis par les corps terrestres (température courante voisine de 20°C) est plutôt à grandes longueurs d'onde.

L'effet de serre provient de la transparence sélective du verre en fonction de la longueur d'onde du rayonnement. Un vitrage sera transparent pour le rayonnement solaire mais opaque pour le rayonnement en provenance des matériaux du bâtiment. Ainsi, les rayons du soleil traversent les parois

vitrées et échauffent les parois intérieures et les objets du bâtiment. Ces derniers réémettent

alors la chaleur accumulée. Leur longueur

d'onde étant dénaturée, ces rayons ne peuvent retraverser les parois par lesquelles ils se sont introduits. C'est alors l'escalade des degrés. 

Protections solaires horizontales / verticales

Figure 59. Effet de serre

En été, la façade Sud reste fortement irradiée mais l’angle d’incidence des rayons

lumineux est élevé. Il convient donc de protéger les surfaces vitrées orientées Sud via des

protections solaires horizontales dimensionnées pour bloquer le rayonnement solaire.

Figure 60. Comportement d’un brise soleil horizontal en hiver/été (auteure)

54


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Une formule permet de calculer la profondeur de la protection solaire horizontale :

L=H/2

L : longueur de l’avancée horizontale de la casquette H : longueur entre le bas de la fenêtre et le point le plus bas de la casquette

Sur les façades Est et Ouest, les protections solaires horizontales sont d’une efficacité limitées car les rayons solaires ont une incidence moins élevée. Il

Figure 61. Longueur L de la casquette selon H (auteure)

conviendra d’installer des protections solaires verticales, d’augmenter l’opacité des vitrages (volets, vitrage opaque).

Figure 62. Comportement des brise-soleil tout au long de la journée (auteure)

Double peau

Ces espaces ont pour vocation de venir « absorber » les variations du climat pour réguler

la température intérieure des espaces. Cela permet au bâtiment d’économiser de l’énergie, en protégeant du froid et du vent, ou en stockant de la chaleur comme les serres solaires passives.

Figure 63. Action de la double peau (auteure)

55


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

De la même manière, la façade double peau a pour fonction la régulation thermique du bâtiment. Elle le protège des contraintes météorologiques. Par rapport aux rayonnements solaires, elle évite les surchauffes d’été et limite le recours à la climatisation.

En évitant l’action directe du vent, elle supprime l’effet de paroi froide en hiver, source

d’inconfort. Elle permet aussi d’apporter une température et une humidité de l’air agréables.

Figure 64. Rôle de la double peau (architektizer.com)

b. Transformer et diffuser la chaleur

Figure 65. Comportement de l'air selon la T° (auteure)

La théorie de la thermodynamique explique les mouvements de l’air selon sa température. L’air chaud migre vers le haut, alors que l’air froid reste en bas. Ceci s’explique par la différence de densité : l’air chaud est moins dense que l’air froid. Pour simplifier, l’air froid est plus « lourd » que l’air chaud. « Un transfert thermique est un échange d'énergie thermique. Cela correspond à un transfert d'énergie microscopique désordonnée. Les trois modes de transfert thermique fondamentaux sont la conduction, la convection et le rayonnement. Il est possible d'avoir un transfert thermique par plus d'un mode. » [15]

Figure 66. Transfert thermique (Google images)

56


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Ventilation naturelle / passive

Une fois le rayonnement solaire capté et transformé en chaleur, celle-ci doit être diffusée et/ou captée. Le bâtiment bioclimatique est conçu pour maintenir en équilibre thermique

entre les pièces, diffuser ou évacuer la chaleur via le système de ventilation. On privilégie ici la ventilation naturelle pour son caractère écologique.

« La ventilation naturelle consiste à créer des courants d'air dans le logement en utilisant des mécanismes simples tels que le vent ou le tirage thermique. »40 Ses avantages sont : -

Pas de consommation électrique

-

Entretien inexistant

-

Figure 67. Ventilation naturelle (econature.com)

Fonctionnement silencieux

Réalisation économique et coût d'usage nul

Ventilation par tirage thermique : en s'élevant, l'air crée une dépression au bas du bâtiment, ce qui fait pénétrer de l'air froid (appel d'air). Cet appel d’air est recherché en été car il rafraichit le bâtiment.

Ventilation traversante : des entrées d'air sont placées face au vent dominant (les

sorties à l'opposé). L'organisation des pièces se doit d'être adaptée en situant les pièces de vie côté vent dominant.

Figure 68. De haut en bas, de gauche à droite : traversante, traversante avec tirage thermique (x2), mono-orientée, par tirage thermique (educo.com)

40

Ecohabitation.com

57


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Choix des revêtements

La conversion de la lumière en chaleur se fait principalement au niveau du sol. Naturellement, la chaleur a souvent tendance à s’accumuler vers le haut des locaux par convection et stratification thermique, provoquant un déséquilibre thermique. Afin

d’éviter le phénomène de stratification, il conviendra de favoriser les sols foncés, d’utiliser des teintes variables sur les murs selon la priorité entre la diffusion de lumière et la captation de l’énergie solaire (selon le besoin) et de mettre des teintes claires au plafond.

Les teintes les plus aptes à convertir la lumière en

chaleur et l’absorber sont sombres et celles plus aptes à réfléchir la lumière en chaleur sont claires.

Il est également à noter que les matériaux mats de

surface granuleuse sont plus aptes à capter la lumière et la convertir en chaleur que les surfaces lisses et brillantes (effet miroir).

Une réflexion pourra également être faite sur les

matériaux utilisés, pouvant donner une impression de

Figure 69. Comportement des matériaux selon la couleur (auteure)

chaud ou de froid selon leur effusivité41.

c. Conserver chaleur/fraicheur

En hiver, une fois captée et transformée, l’énergie solaire doit être conservée à l’intérieur de la construction et valorisée au moment opportun. En été, c’est la fraicheur nocturne,

captée via une sur-ventilation par exemple, qui doit être stockée dans le bâti afin de limiter les surchauffes pendant le jour. De manière générale, cette énergie est stockée dans les matériaux lourds de la construction. Afin de maximiser cette inertie, il faut privilégier : 

Compacité

La compacité d’un bâtiment est le rapport entre son volume protégé et sa surface de

déperdition. Les parois extérieures ont un coût économique et écologique important.

41

L’effusivité décrit la rapidité avec laquelle un matériau absorbe la chaleur

58


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Réduire leur surface permet de diminuer les déperditions, le coût et l’impact des bâtiments sur l’environnement.

La compacité d’un bâtiment dépend de : • Sa forme : la sphère est idéale, le cube est plus facile à mettre en œuvre

• Sa taille : pour une même forme, le facteur de compacité diminue avec la taille

• Ses caractéristiques de contact : les parois

mitoyennes ne sont pas considérées comme des

surfaces de déperdition, les maisons mitoyennes ainsi que les immeubles à appartements de

Figure 71. La compacité selon forme / taille / contact (asder.asso.org)

plusieurs étages ont une meilleure compacité.

Figure 70. Réduction des surfaces de contact (auteure)

Eco-matériaux et isolation

« Un éco-matériau est un matériau de construction (produit manufacturé en général, ou à mettre en

œuvre sur le site de construction) qui répond aux critères

techniques

habituellement

exigés

des

matériaux de construction (performances techniques

et fonctionnelles, qualité architecturales, durabilité, sécurité, facilité d’entretien, résistance au feu, à la chaleur,

etc),

mais

aussi

à

des

critères

environnementaux ou socio-environnementaux, tout au long de son cycle de vie (c'est-à-dire de sa production à son élimination ou recyclage). »

Figure 72. Cycle de vie d'un éco-matériau (artogreen.com)

59


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Les matériaux de gros œuvre doivent conférer aux murs de bonnes qualités d’isolation et d’accumulation de la chaleur pour atténuer les variations de température extérieure

au cours de la journée : c’est l’inertie. La chaleur emmagasinée pendant la journée par les

murs est restituée pendant la nuit. Cette caractéristique est définie par le temps de transfert. Plus celui-ci est grand, plus l’inertie est importante.

L’idéal serait donc de choisir des matériaux écoresponsables et qui aient des caractéristiques intrinsèques permettant une bonne isolation.

d. Valoriser l’environnement

L'environnement ainsi que la végétation plantée autour de la construction ont aussi un rôle de protection à jouer : 

Végétation

Comme brise-soleil : En pensant l’environnement immédiat du bâtiment, on pourra agir

sur le microclimat dans lequel s’implante le projet. Ainsi, les arbres à feuilles caduques dont le feuillage est dense en été et inexistant en hiver est un parfait moyen de réguler la pénétration des rayons solaires.

Figure 73. Arbres à feuilles caduques comme brise-soleil (auteure)

Comme brise-vent : en fonction des vents dominants, certaines façades sont à protéger pour empêcher leur refroidissement. Les haies brise-vent pallient à ce problème et sont formées d’espèces locales comme le bouleau, le cerisier, le frêne, le chêne, l’érable ou encore le peuplier (arbres résineux).

Figure 74. Les arbres résineux comme brise-vent (missionbocage.fr)

60


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Phyto épuration : Par leurs feuilles, les plantes captent le CO2 le jour. Pour les autres polluants, c'est le système sol-plante qu'il faut considérer, avec donc les bactéries et les champignons microscopiques de la rhizosphère, symbiotes des plantes ou que la plantes contribue à faire vivre. Certaines plantes contribuent aussi à fixer certains polluants, et donc indirectement à épurer l'air.

Figure 75. Mécanisme de la phytoépuration (eautarcie.org)

L’eau

Un point d'eau situé devant le bâtiment apportera un rafraîchissement d'un ou deux degrés en période estivale. L’air en entrant en contact avec l’eau se charge d’humidité, ce qui rafraichit l’air à l’intérieur du bâtiment.

Ceci est encore plus intéressant si l’eau pluviale est récupérée et stockée.

« La récupération d'eau de pluie consiste en un système de collecte et de stockage de l'eau pluviale dans la perspective d'une utilisation ultérieure. La mise en place d'une installation spécifique, qui peut varier dans sa complexité suivant l'utilisation finale, est nécessaire à la satisfaction de cet objectif. » [15]

Figure 76. L'eau rafraichit l'air (auteure)

Figure 77. Récupération de l'eau pluviale (durkenergy.com)

61


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

3. Projets similaires a. Station F

1) Fiche technique

Architecte : Wilmotte & Associés Maître d’ouvrage : Xavier Niel Année : 2017 Localisation : Paris, France Surface : 34 000 m² La Station F est un projet de reconversion installé dans l’ancienne Halle Freyssinet à

Paris. Il s’agit du plus grand campus à start-up au monde, parrainé par le célèbre business angel Xavier Niel. La Halle Freyssinet est à l’origine un bâtiment ferroviaire conçu par l’ingénieur Eugène Freyssinet. Elle est remarquable par la légèreté de sa structure.

2) Rapport au contexte d’implantation

Le projet est traversé par deux passages urbains

couverts,

véritables

vitrines

numériques disposant d’équipements de

proximité tournés vers les innovations digitales. Ces passages, qui favoriseront les échanges, ont également vocation à créer

un lien urbain fort entre deux quartiers aujourd’hui séparés par la présence du réseau ferroviaire.

Figure 78. Relation avec la ville

En plus, ce projet est inséré dans son quartier et dans la ville par la transformation

profonde de ses abords : grand parvis côté

Nord, jardins étagés au Sud, boutiques et commerces pour attirer les passants tout au long de passages ombragés.

Figure 79. Vitrine numérique

62


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

3) Spatialité Le bâtiment est composé de trois nefs parallèles

surmontés des voutes en béton précontraint. Il est

caractérisé par une forme oblongue (longueur = 310m).

Figure 83. Proportions en plan (Wilmotte & ass. )

Figure 80. Axialité (Wilmotte & ass. )

Figure 82. Axialité en plan (Wilmotte & ass. )

L’espace

intérieur

est

marqué par le dégagement

d’un axe qui traverse tout le projet. Figure 81. Coupe transversale (Wilmotte & ass. )

Cette

l’espace

axialité

clairement

en

organise

orientant

l’usager.

La

circulation horizontale se fait de part et d’autre de cet axe.

Elle est marquée tantôt par des parois, tantôt par le mobilier mis en place mais surtout par la verrière qui Figure 84. Verrière traversante (Wilmotte & ass. )

traverse le plafond de la nef centrale.

63


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

La station F étant par définition un lieu de travail et d’émulation, elle abrite toute sorte de

configurations spatiales pour les usagers : on peut y travailler en groupe, en petits commités ou en solo. L’usager est libre de choisir ce qui lui convient.

Figure 85. Espaces de travail, configurations spatiales (Wilmotte & ass.)

4) Approche durable

Les concepteurs ont mis en place un système de ventilation continue sous forme de

cheminées qui surplombent les 3 nefs qui constituent le bâtiment en plus d’ouvertures basses de part et d’autre du projet.

Une station météo régule automatiquement l’ouverture et la fermeture de ces mécanismes.

Figure 86. Aération par voie de "cheminée"

5) Programme fonctionnel

L’architecte a divisé le bâtiment en trois zones fonctionnelles distinctes : 1) La zone « SHARE » : En prolongement d’un vaste parvis minéral, le forum de

rencontre et de partage numérique comprendra notamment un « Fablab » (atelier de prototypage), un auditorium de 500 places et des salles de réunion réservées aux rencontres entre les jeunes entrepreneurs et leurs partenaires extérieurs (juristes, banquiers, investisseurs, conseils, etc.).

64


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

2) La zone « CREATE » : Le cœur de la Halle Freyssinet a dédié aux espaces de travail des startups. La nef centrale est laissée libre, dégageant ainsi des espaces

polyvalents et communautaires, tandis que les nefs latérales accueillent l’ensemble du programme fonctionnel sous forme de 24 villages (8 par niveau). Chaque village sera unique et offrira une panoplie de services (cuisine, Skype

box, salles de réunion, etc.). Les espaces de travail partagés seront ouverts et équipés de tables modulables et connectées.

3) La zone « CHILL » : Le dernier tronçon de la Halle Freyssinet hébergera un restaurant multifonctionnel en service continu (24h/24). Le lieu sera ouvert sur

le quartier grâce à une terrasse exposée au sud qui s’ouvrira généreusement sur un jardin étagé.

Figure 87. Zoning (auteure)

Etant le plus grand incubateur de startups au monde, la station

F

fonctionnalité

regroupe riche

une qui

permet à pas moins de 1000 startups d’y élire domicile.

Figure 88. Programme fonctionnel (H. Mahmoud)

65


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

b. CID center

1) Fiche technique

Architecte :

NGNP arquitectos Année : 2015 Localisation : Calamonte,

Séville, Espagne Surface : 789 m²

Ce projet est implanté à la périphérie d’une petite commune du nom de « Calamonte » en Espagne. Destiné à l’incubation d’entreprises, ce projet est à l’échelle de cette commune agricole. Il occupe une surface de moins de 800 m² sur un seul étage.

Figure 89. Localisation

66


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

1) Rapport au contexte d’implantation

Cet emplacement qui domine visuellement les terres agricoles environnantes. À partir de

cet emplacement, qui lui confère une valeur particulière dans la relation ville-campagne-

paysage guidant les principales décisions formelles et conceptuelles qui inspirent le projet.

Etant implanté à la périphérie de la ville dans un paysage agricole, le projet a besoin d’une certaine visibilité. Celle –ci est assurée par la toiture étonnante du bâtiment qui fait écho aux collines qui se trouvent à proximité de cette commune.

67


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

2) Spatialité

Le concept de générateur de l'incubateur est l'ouverture d'un patio-fissure dans son axe central, qui s'étend sur toute sa longueur, devenant l'espace principal du projet.

Côté Nord, cet axe configure l'accès public entre les volumes et, après le passage du

vestibule, se caractérise par un espace plus introspectif. Le programme requis, constitué d'utilisations administratives du soutien aux entrepreneurs, est organisé avec la plus

grande rationalité programmatique et l'économie de la circulation, garantissant la flexibilité requise.

68


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

Côté Sud, un atrium longitudinal assure la continuité de cet axe. La circulation entre les différents éléments du bâtiment se fait de part et d’autre ce cet atrium.

Figure 91. L'entrée du CID center

Figure 90. L'atrium longitudinal

69


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

3) Approche durable

La durabilité du bâtiment tient surtout du choix des matériaux et de sa bonne isolation. En plus de renforcer la puissance géométrique du volume, les matériaux sont savament

choisis selon leurs caractéristiques intrinsèques qui assurent un entretien minimal et un confort intérieur maximum.

Sur une structure minimale de piliers en acier, est exécutée la dalle de béton qui formalise le volume. Les cloisons sont en briques, finissant toute l'enveloppe avec une

isolation thermique externe et un revêtement blanc continu. Il s’agit d’une membrane de polyuréthane liquide dont les avantages sont :

- Haute résistance à des températures extrêmes (comprises entre-40 ºC et + 80 ºC) - Grande élasticité

- Totale étancheité

Différents degrés de transparence ont été mis en place. Du verre au polycarbonate cellulaire, la lumière et le rayonnement solaire direct sont maîtrisés.

Les façades translucides en polycarbonate à deux panneaux agissent très efficacement

dans le thermique et fournissent un niveau d'éclairage imbattable. Le verre est disposé de manière contrôlée pour encadrer les vues environnantes.

70


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

La forme de la toiture est mise à profit pour récupérer une partie de l’eau pluviale, qui est utilisée pour l’irrigation et l’entretien.

4) Programme fonctionnel

71


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

c. Yuanyang Express Co-working Space 1) Fiche technique

Localisation :

Sanyuanqiao, Chine Superficie : 800 m² Architecte : MAT office Date : 2015

L’espace de coworking We+ offre

une nouvelle tendance d’espace de

travail et d’activité hors du commun.

C’est un environnement flexible, de partage qui couvre deux niveaux.

Figure 92. Vues intérieures

72


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

2) Spatialité

Cet espace offre une plateforme de collaboration et d’échange ouverte au RDC. C’est un

espace ouvert: il offre des espaces de consommations tel que le bar comptoir, des espaces de travail, des cabines pour plus de confidentialité, de concentration et des espaces d’exposition ( 4 unités d’affichage pour les présentations en groupe).

Figure 93. Axonométrie du RDC

Ce qui nous intéresse ici, c’est la fluidité et l’ouverture de ce plan. Peu de délimitations existent dans cet espace, ce qui facilite le tissage de liens sociaux et donc l’échange.

Figure 94. Plan RDC

L’introduction de la couleur pour animer et revitaliser l’espace.

73


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

A travers les images, on remarque l’omniprésence du jaune qui est une couleur chaude qui apporte une touche de lumière sans déranger l’usager. Même l’escalier est peint en jaune clair menant jusqu’au sous-sol et au 1er étage. Ce niveau souterrain présente un

espace de travail commun entouré par des espaces de détentes : «Cat cave» et «Sleeping cabine».

Figure 95. Escaliers

L’insertion de boites modulaires à l’intérieur de l’espace commun. Ces boîtes sont des cellules d’étude réservées aux réunions ou au travail individuel. Ces espaces ont des parois transparentes pour une meilleure insertion et interactivité entre les coworkers.

Figure 96. Cellules d’étude

74


Chapitre III. Espaces de travail, spatialité & architecture

4. Conclusion

Ce chapitre est une analyse qui se déroule en 3 temps, dont les conclusions se trouvent ci-dessous : -

Qualités d’un espace de travail idéal

-

Projets similaires

La conception bioclimatique

Conclusion 2

Conclusion 1

-

75


Conclusion 3

Chapitre III. Espaces de travail, spatialitĂŠ & architecture

76


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

Chapitre IV.

Conception

incubateur « vert » à Sfax

d’un

77


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

1. Contexte d’implantation a. Sfax, pourquoi ?

Figure 97. Localisation de Sfax

Située au sud de la Tunisie au bord de la Méditerranée, Sfax est considérée comme la

« capitale du Sud ». Elle compte un peu moins d’1 million d’habitants, soit 8.7% de la

population nationale. Sa surface est de 7 545 km², l’équivalent de 4.6% de la surface totale

du pays. En terme de poids économique et de démographie, elle se place en 2ème position après la capitale Tunis.

Avec une large ouverture sur la mer méditerranéenne, ce gouvernorat possède une activité portuaire accrue qui lui confère une stature intercontinentale. Ce facteur en a fait une ville industrielle par excellence.

Mais, Sfax n’est pas seulement cet acteur économique, elle est aussi un pôle universitaire qui concentre les principales institutions universitaires du Sud. Elle comporte 40 000

étudiants inscrits dans 20 établissements de l’Université de Sfax42. Celle-ci est l’un des principaux centres d'enseignement supérieur et de recherche du pays. Elle est classée

10ème classement régional 2016 des universités arabes43. A côté des laboratoires de recherche dans les établissements universitaires et le pôle technologique à la « Cité El

Ons » le gouvernorat de Sfax renferme deux centres nationaux de recherche au profit du développement (le Centre de Biotechnologie de Sfax et l’Institut de l’olivier).

42 43

Site officiel de la ville de Sfax U.S. News & World Report, magazine d’actualité américain.

78


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

79


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

b. Campus de la route de l’aéroport

Contrairement aux campus d’une manière générale, le campus de l’Université de Sfax

n’est délimité par aucune barrière physique. D’ailleurs, personne n’use de cette

appellation tant cette notion est peu développée. Finalement, les institutions de ce campus sont implantées dans un tissu urbain dont on ne décèle aucunement les contours. Les interactions entre les différentes institutions sont peu prises en considération. S’y mêlent

-dans une logique à peine incompréhensible- universités, écoles, lycée, équipements de loisirs, habitat et commerce.

Historiquement, le noyau fondateur de ce « campus » est la Faculté des Sciences

Economiques et Gestion créée à la fin des années 70. Dans les années qui suivent, de nombreuses facultés lui emboîtent le pas à l’image de l’Ecole Nationale des Ingénieurs ou la Faculté des Sciences (voir carte).

 Ce lieu n’a de campus que le nom.

Avec un nombre élevé d’étudiants, d’universitaires et de chercheurs, cette parcelle de la

ville concentre probablement une effervescence intellectuelle supérieure à la moyenne. Ce mémoire propose de canaliser ces forces pour créer une valeur ajoutée.

80 Figure 98. Accessibilité du campus de la rte. De l’Aéroport (auteure)


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

c. Choix du site Le choix s’est porté sur un terrain vide au cœur du supposé campus. Il est la propriété de l’Etat. Le terrain se trouve sur la continuité d’un axe important qui réunit l’Ecole des Ingénieurs, la Faculté des Sciences et l’Institut de la Biotechnologie (voir figure ci-dessous). Pour l’instant, cette rue existe mais reste fermée telle une rue intérieure déserte. Bien que l’idée première du plan d’aménagement était de l’ouvrir.

Pour accéder depuis la route de la Soukra aux facultés citées précédemment les étudiants, empruntent des chemins atypiques : -Pour accéder à l’Ecole des Ingénieurs, la devanture de l’Institut de la Biotechnologie est aménagée en route. C’est-à-dire que la façade principale de cet institut est utilisée comme un passage vers l’Ecole des Ingénieurs qui se trouve en retrait par rapport à la route principale. - Pour accéder à la Faculté des Sciences, les étudiants traversent une piste d’une zone résidentielle dans le but d’éviter un grand détour.

Figure 99. Position du terrain choisi (auteure)

81


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

Figure 100. Le terrain par rapport à son environnement (auteure)

82


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

En rouvrant cet axe, l’incubateur à startups mettraient en relation les étudiants des différents instituts du campus, à savoir :

-Les universitaires des sciences exactes

Figure 103. Photo de l’axe bloqué (auteure)

-Les universitaires des sciences économiques

Figure 101. Zoom sur l’obstacle (auteure)

Figure 102. Photo du terrain (auteure)

83


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

Figure 105. Situation du plan (auteure)

Figure 104. Vus sur le terrain (Google Maps)

84


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

d. Analyse climatique

Sfax possède un climat méditerranéen chaud avec un été sec. Sur l'année, la température moyenne à Sfax est de 19.3°C et les précipitations sont en moyenne de 233.1 mm.

A titre de comparaison à Tunis, la température moyenne annuelle est de 18.6°C et les précipitations sont en moyenne de 473.9 mm. 1) Températures

Figure 106. Courbe de températures à Sfax (highlights.com)

 Comme toute ville méditerranéenne, il fait assez chaud à Sfax en été malgré la brise marine.

2) Précipitations

Figure 107. Pluviométrie à Sfax (highlights.com)

85


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

3) Vents

Figure 108. Moyennes vents annuels à Sfax (highlights.com)

Figure 109. Moyenne annuelle des vents à Sfax (windfinder.com)

Figure 110. Rose des vents à Sfax (windfinder.com)

 Vents dominants en période froide : Nord-ouest  Vents dominants en période chaude : Sud-est44

44

Institut météorologique national

86


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

2. Programme fonctionnel de l’incubateur

87


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

Unité

Sous unité

Surface (m²)

Accueil

-

-

Salles de formation

-

-

-

-

Administration Boutiques Cafétéria

-

Fablab

Auditorium Coworking Space Hébergement Bibliothéque Sanitaires

35

30

Espace machines

20

50 10

Auditorium

450

Local technique

12

Coulisses -

500

-

450

-

100

8Hommes 8Femmes

-

Terrasse

400

Surface couverte (+35%) : 3000 m²

200

Parking bicyclettes

70

230

Parking

730

Espace vert

800

Loge gardien

330 90

610

Parc éolien

Parc solaire

400

12

-

d’expérimentation

145

65

-

100

30

Aérographe peinture

Parc

Extérieur

-

Espace électronique

Fournitures

95

15*2

180

Espace travaux

(m²)

-

Espace études

Espace montage

Surface totale

3000

50

Surface non couverte : 3000m²

88


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

1. Le projet architectural a. Genèse du projet

Figure 2. Le terrain dans son environnement immédiat

Figure 1. Dégagement d’un parvis à l’intersection des 2 flux ciblés

Figure 113. Disposition du programme sur le site

Figure 114. La « boîte réglementaire » après déduction des retraits et du coefficient d’occupation au sol

89


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

Figure 115. Le programme fonctionnel « injecté » dans la boîte

Figure116. Enfoncement du volume dû au dépassement de la limite autorisée

Figure117. Rotation selon les vents dominants en période chaude

Figure 118. Réinterprétation du malqaf pour favoriser une ventilation naturelle

90


Chapitre IV. Conception d’un incubateur « vert » à Sfax

Figure 119. Soustraction d’un axe de ventilation

Figure 120. Rajout d’un plan d’eau pour rafraichir l’air qui pénètre cet axe de ventilation en saison chaude

Figure 121. Rajout d’une double peau algale qui offre tous les avantages d’une double peau classique et encore plus.

Figure 122. Soustraction de cette double peau pour garder une interaction entre le FabLab et le parc d’expérimentation

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Conclusion générale Ce travail a été l’occasion de comprendre que pour rejoindre le rang des pays développés, il faudra faire de l’innovation le fer de lance de notre politique de relance économique. Cette problématique est doublé d’une préoccupation à laquelle nous ne pouvons souscrire : le réchauffement climatique. Cette combinaison nous conduit à envisager l’innovation dans sa dimension écologique, c’est-à-dire l’éco-innovation. Ce mémoire a pour finalité d’imaginer un espace architecturé qui viendrait s’inscrire dans cette optique. A une échelle plus humaine, ceci équivaut à une forte incitation à créer des entreprises innovantes axées sur l’innovation dans le domaine écologique : des startups « vertes ». Bien qu’il existe divers espaces dédiés à la création et l’accompagnement de startups, l’incubateur semble être l’espace idéal. Cette structure d’accompagnement représente non seulement un espace d’interaction qui pousse à la créativité et l’innovation, mais aussi un espace d’hébergement qui accompagne les premiers pas de ces startups. Cette concentration de moyens techniques et scientifiques est une garantie du succès de ses usagers. Architecturalement, ce projet se doit de représenter ces aspirations : une invitation à l’écoinnovation. Cet « incubateur vert » est imaginé comme réunissant toutes les exigences d’un espace de travail agréable et respectueux de la nature. Le choix d’implantation de cet hypothétique projet architectural est guidé par une volonté de réunir tous les ingrédients nécessaires à son succès. La ville de Sfax –à l’instar d’autres villes tunisiennes- est un pôle industriel doublé d’un pôle universitaire. Cependant, la réponse aux problématiques évoquées aurait pu prendre d’autres formes et s’implanter sous d’autres cieux. Pour répondre à une problématique globale, nous avons besoin de plusieurs projets de ce genre un peu partout dans le pays. On songe notamment aux villes à l’intérieur du pays.

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