Les pétroliers face au financement de l’après-pétrole : Épisode 5 – « L’amorce d’une reprise chez les majors » Des investissements toujours en baisse mais une reprise amorcée au cours de l’année 2016
Septembre 2017
Résumé des épisodes précédents
Épisode 1 : Les majors pétrolières investissent-elles dans les énergies alternatives ? Alors que les majors pétrolières communiquent largement sur leurs actions dans le domaine des énergies renouvelables, l’étude de Sia Partners a mis en lumière le fait que les majors investissent en réalité très peu pour se développer dans les énergies alternatives.
Épisode 2 : Quels sont alors leurs axes de diversification? Le principal axe d’investissement et de diversification des majors pétrolières est le gaz naturel. Proche de leur cœur de compétence et présentant l’avantage d’être disponible en abondance et mieux réparti géographiquement, les majors se tournent toujours plus vers cette énergie. La fin du « beyond petroleum » semble amorcée.
Épisode 3 : Comment s’opère cette diversification ? Afin de reconstituer leurs réserves et augmenter leurs productions, les majors ont très fortement augmenté leurs investissements. Ceux-ci sont de plus en plus concentrés sur l’amont (non-conventionnels et gaz naturel liquéfié). Alors que les non-conventionnels gagnent du terrain, les biocarburants mènent la résistance.
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si
Épisode 4 : Quelles stratégies face à la baisse du prix du baril ? Alors que les cours du pétrole se sont effondrés, les résultats des compagnies internationales et nationales sont en net recul. Les majors ont drastiquement réduit leurs investissements et mis en stand-by leur diversification « gaz ». Pour certains, le recentrage sur les hydrocarbures s’affirme, pour d’autres au contraire, les stratégies de diversification dans les renouvelables reprennent.
Épisode 5 : Et dans un contexte de prix durablement bas du baril ? Alors que le prix du baril reste bas, les investissements poursuivent leur baisse. Les majors cherchent à se recentrer sur leur cœur de métier afin de réduire leurs coûts de production. Les majors européennes poursuivent leur diversification dans les énergies alternatives, contrairement aux majors américaines qui privilégient le schiste états-unien.
Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
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Energy Lab © Sia Partners
Executive Summary
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Executive Summary
Alors que le prix moyen du baril sur l’année 2016 a chuté de 15% par rapport à 2015, les chiffres d’affaires des majors pétrolières* suivent la même tendance : ils ont baissé de 15% entre 2015 et 2016. Certaines majors ont cependant redressé leurs résultats nets ; c’est le cas de Shell, BP, ENI et ConocoPhillips. Le résultat net de ces deux dernières, ainsi que celui de Chevron, sont néanmoins dans le rouge. Cependant, au cours de l’année 2016, la reprise s’est amorcée pour l’ensemble des majors (+7% par trimestre sur les chiffres d’affaires). Les investissements totaux des majors ont poursuivi leur tendance baissière avec -25% entre 2015 et 2016**. La tendance qui s’observait entre 2006 et 2015 d’une augmentation de la part des investissements dédiés à l’amont s’est inversée : alors qu’elle était passée de 80% en 2006 à 86% en 2015, elle a été réduite à 82% en 2015, rendant le remplacement des réserves critique. Toutes les majors ont réduit la part de leurs investissements dédiés à l’amont entre 2015 et 2016, sauf ENI qui l’a maintenue. Les majors – américaines principalement – profitent du boom du schiste états-unien : avec des réserves de 43 Gb, l’EIA indique que 48% de la production américaine provenait de cette ressource non-conventionnelle en 2016. Néanmoins, cette production est assurée à plus de 75% par les indépendants américains. Ceux-ci, implantés localement, bénéficient d’OPEX bien plus faibles que les majors (autour de 6 $/bep contre 9,6 $/bep pour les majors)***. La forte diversification gaz observée jusqu’en 2014 – quand la part du gaz dans la production a atteint 45% – a été suivie d’un ralentissement, qui s’est confirmé en 2016. Alors que les productions de liquides et de gaz sont en hausse (+3% et +4% entre 2015 et 2016, respectivement), la part de gaz dans la production est restée la même qu’en 2015 (43%). La diversification dans les énergies alternatives se renforce pour les majors européennes afin de faire face aux difficultés dans le cœur de métier, la dernière en date étant Shell, qui a annoncé y consacrer 1 Md$ par an d’ici 2020. Les majors américaines restent quant à elles beaucoup plus orientées vers leur secteur d’expertise. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
*Les majors analysées dans cette étude sont BP, Chevron, ConocoPhillips, ENI, ExxonMobil, Royal Dutch Shell et Total **Sans prendre en compte l’acquisition de BG Group par Shell 4 ***Coûts de production dans le secteur amont
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Contexte Un contexte de prix durablement bas du baril
$/b 120
Entre 2009 et 2011, le cours grimpe de 80% passant de 62$ à 111$ en moyenne sur l’année, en partie dû à la croissance chinoise et des tensions autour des matières premières.
110 100 90
Brent ($/b)
Henry Hub ($/Mbtu)
9 8 Entre 2014 et 2016, le prix du baril s’effondre de 56%, pour passer de 99$/b à 44$/b.
L’offre de gaz naturel restant largement plus importante que la demande, le prix du gaz naturel reste bas aux Etats-Unis.
80
Une offre importante associée à une ralentissement de la demande maintiennent un prix du baril bas.
Les réserves mondiales de gaz naturel augmentent de 6% en un an, limitant la remontée du prix du gaz naturel.
Après le pic de 2008, le prix du baril moyen annuel chute de 37% entre 2008 et 2009.
50
7 6 5
70 60
$/MBtu 10
40
4 3 2 1 0
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Majors
2014
2015
2016
2017
Les résultats nets des majors atteignent un record de 149 Mds$.
Acquisition de XTO Energy pour 41 Mds$ afin d’accentuer sa diversification gaz.
Rachat de 60% du capital de Sun Power par Total.
Mesures marquantes
2013
Afin d’enrayer la chute du prix du pétrole, l’OPEP – avec l’Arabie Saoudite en tête – décide de réduire sa production de 4,8 Mb par jour entre 2008 et 2009.
Recentrage sur les activités amont uniquement.
En 2013, les investissements totaux des majors atteignent un record : 234 Mds$.
Acquisition de BG Group pour 53 Mds$, renforçant les activités amont du groupe.
Face à une résistance de l’Arabie Saoudite, l’OPEP ne parvient pas à s’accorder sur une réduction de la production pour arrêter la chute du prix du baril.
Rachat de Maersk Oil pour 7,45 Mds$, renforçant les activités de Total dans la Mer du Nord.
Les USA lèvent l’interdiction d’exporter des produits pétroliers du pays.
Accord de l’OPEP ainsi que d’autres grands producteurs pour limiter la production afin de tenter de faire remonter le prix du baril.
Entre 2008 et 2009, le prix du baril chute de 37% en moyenne sur un an, avant une remontée de 80% sur deux ans entre 2009 et 2011. Il se maintient ensuite à des niveaux au dessus de 100 $/b jusqu’en 2013, avant de rechuter et de s’établir à 44 $/b en moyenne en 2016. Depuis 2009, l’offre importante de gaz naturel a gardé le prix du Henry Hub en dessous des 5 $/Mbtu en moyenne sur une année. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
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Contexte Demande de pétrole et prix du baril devraient croître, alors que les majors restent prudentes Prévisions de demande de pétrole d’ici 2040
Mb/j 120
Prévisions de prix réels du baril de Brent d’ici 2040
$/baril
0,7%
160
0,3%
AIE (Mesures actuelles)
0,4% -0,7%
100
140
AIE (Nouvelles mesures)
80 120 60
EIA 100
40
AIE (Scénario 450) 80 20
Banque Mondiale* 60
0
AIE (Mesures actuelles) 2000
2015
AIE (Nouvelles mesures) 2025
2040
AIE (Scenario 450)
X%
OPEP
TCAM 2015-2040
40 2015
2016
2020
2025
2030
2035
2040
*Banque Mondiale : moyenne du WTI, Brent, Dubai
Scénario « Mesures actuelles » Prise en compte des mesures déjà mises en place uniquement
Scénario « Nouvelles mesures » Prise en compte des mesures déjà mises en place et annoncées
Scénario 450 Scenario permettant d’atteindre l’objectif de réchauffement de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle
Major
BP
Chevron
Conoco Phillips
ENI
Exxon Mobil
Total
2020
$55$60/baril
$50/baril
$50/baril
$70/baril
$57/baril
$60/baril
D’après le scenario de référence de l’AIE, la demande mondiale en pétrole devrait croître de 0,3%/an jusqu’en 2040, et le cours du baril devrait lui aussi remonter pour dépasser les 100 $/b dès 2025. En annonçant leurs objectifs à court terme, les majors sont plus prudentes quant au prix du baril, l’estimant principalement entre $50/baril et $60/baril en 2020. 6 Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand Sources: Analyse Sia Partners d’après Banque Mondiale, EIA, AIE, présentations investisseurs des majors
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Contexte Des stratégies étroitement liées au prix du baril pour les majors pétrolières
Evolution du prix du baril et du résultat net des majors Investissements totaux et prix du baril depuis 2006 depuis 2006 $/bep
Mds$
120
160
Investissements (Mds$)
Marge de raffinage et prix du baril Brent ($/bep)
250 2013
230
110
140
100
120
90
100
80
80
70
60
60 50
40
40
20
Brent ($/bep)
RN total (Mds$)
Alors que le chiffre d’affaires est logiquement fortement corrélé au prix du baril, le résultat net global des majors l’est aussi. Depuis 2006, une augmentation (une baisse) du prix du baril d’un dollar en moyenne sur un an a pour effet d’augmenter (de réduire) le résultat net global des majors de 1,3 Mds$.
120
21
110
19
100
210
2014
190
2012 2011
170
2015 2009
2006
110 40
60
15 13 11
60 2007
2016
90
70
2010
150
17
80
2008
130
30 0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
BP RMM* ($/bep)
80
Investissements et prix du baril en 2006
100
Prix du baril ($/bep) 120
Régression linéaire
Les investissements totaux des majors pétrolières sont également proportionnels au prix du baril. L’effet d’une augmentation (d’une baisse) du prix moyen du baril d’un dollar sur une année a pour conséquence d’augmenter (de baisser) l’investissement total des majors de 1,2 Mds$.
9
50 40
7 20062007200820092010201120122013201420152016 Brent
BP RMM
Dans le secteur aval, la marge de raffinage n’est pas directement corrélée au prix du baril, comme le montrent les tendances différentes en 2008 et en 2015. Cette marge est liée au spread entre le baril et les produits pétroliers. Le spread est particulièrement important lors de fortes variations du prix du baril, comme ce fut le cas en 2008 et en 2015. *Indicateur de marge de raffinage de BP
Les stratégies et résultats des majors pétrolières sont étroitement liés au prix du baril. Depuis 2009, le résultat net suit la même tendance que le cours du baril. Une augmentation d’un dollar de ce dernier sur un an a pour conséquence d’augmenter les investissements cumulés des majors de 1,2 Mds$ sur un an. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
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Tableau de bord des pétroliers
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Baisse des chiffres d’affaires et des investissements, hausse des résultats nets et de la production
Entreprise
Chiffre d’affaires (Mds $)
Résultat net (Mds $)
Investissements (Mds $)
ROACE1
Production liquide2 (kb/j)
Production gaz (Mm³/j)
Réserves liquides (Mb)
Réserves gaz (Mds m³)
Royal Dutch Shell
233,6
4,6
27,0 3
3,0%
1 838
301
6 253
1 148
ExxonMobil
226,1
7,8
19,3
3,9%
2 365
287
10 557
1 600
BP
186,6
0,1
19,4
2,8%
2 048
200
10 333
1 228
Total
149,7
8,3
20,5
7,5%
1 271
183
5 414
934
Chevron
114,5
- 0,5
22,4
- 0,1%
1 719
149
6 328
814
ENI
61,7
- 1,6
10,2
0,2%
878
136
3 398
632
ConocoPhillips
24,4
- 3,6
4,9
- 5,0%
926
109
3 387
431
TOTAL (=somme)
997
15,1
123,6 3
11 045
1 364
46 170
6 788
NS
NS
1
Rentabilité moyenne des capitaux mis en œuvre Liquide = crude oil + natural gas liquids + bitumen 3 Sans prendre en compte l’acquisition de BG Group par Royal Dutch Shell 2
Evolution par rapport à 2015 ( si variation inférieure à ± 1%)
Face à une légère remontée du prix du baril fin 2016, les tendances observées en 2015 commencent à s’inverser, même si trois majors affichent toujours un résultat net négatif en 2016. Alors que les réserves liquides ont chuté (-8%) après une baisse des investissements, les productions liquides (+3%) et gaz (+4%) sont en hausse. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
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1
Energy Lab Š Sia Partners
Investissements des pĂŠtroliers
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1
Investissements des pétroliers
Après une année 2015 catastrophique pour l’ensemble des majors (-36% du chiffre d’affaires entre 2014 et 2015*) les résultats de certaines majors s’améliorent. Alors que les chiffres d’affaires restent à la baisse (-15% entre 2015 et 2016), deux tendances se dessinent parmi les résultats nets : les majors dont la reprise est amorcée (Shell, BP, ENI, ConocoPhillips) et celles pour lesquelles cette reprise devra attendre au moins un an encore (ExxonMobil, Chevron, Total). Chevron, ENI et ConocoPhillips affichent tout de même des résultats nets négatifs, avec une perte cumulée de 5,7 Mds$. Cependant, au cours de l’année 2016 – et jusqu’au deuxième trimestre de 2017 au moins – les résultats trimestriels montrent une inversion de tendance : le chiffre d’affaires des majors augmente de 7% par trimestre en moyenne, et le résultat net de 82% par trimestre. Les investissements totaux ont été réduits de 25% entre 2015 et 2016**. La part des investissements dédiés à l’amont a été réduite de 86% en 2015 à 82% en 2016, tous les majors la réduisant sauf ENI qui l’a maintenue.
Les majors se recentrent sur des terrains plus rentables. Le schiste américain est une opportunité, notamment pour les majors états-uniennes déjà bien implantées localement. Les majors européennes se tournent vers d’autres perspectives : le schiste argentin ou chinois pour Total et BP, ou encore l’Iran, avec qui Total a signé le premier gros contrat d’une major étrangère (5 Mds$) depuis la levée partielle des sanctions le 16 janvier 2016. Total a également annoncé l’acquisition de Maersk Oil pour plus de 7 Mds$, qui doit être conclue début 2018, dans le but de réaliser des économies d’échelle et de renforcer ses réserves et sa production en Mer du Nord. L’inversion de la tendance parmi les résultats des majors au cours de l’année 2016, combinée à une stabilisation des prix du baril et à une baisse des investissements qui devrait se poursuivre, doit permettre aux majors pétrolières de voir leurs résultats progresser en 2017. * Voir épisode précédent : http://www.energie.sia-partners.com/20161021/diversification-des-petroliers-episode-4
Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand ** Sans prendre en compte l’acquisition de BG Group par Shell.
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Investissements des pétroliers : Chiffres d’affaires et Résultats Nets 2016 : une tendance toujours à la baisse, des chiffres d’affaires au plus bas depuis 2003 Evolution des chiffres d’affaires et résultats nets entre 2006 et 2016
Milliards de $
-16%
-16%
450
TCAM 2012-2016 Ensemble des majors pétroliers Chiffre d’affaires
-16%
-18%
Résultat net* -43%
350
-13% -17% -22%
250
-21% 150
-36% -35% -68%
BP
Total
Chevron
ENI
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
ExxonMobil
-15%
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Royal Dutch Shell
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
50
ConocoPhillips
Après une baisse de 36% entre 2014 et 2015, le chiffre d’affaires de l’ensemble des majors a diminué de 15% entre 2015 et 2016. Le chiffre d’affaires des 7 majors pétrolières est passé sous la barre des 1 000 milliards de dollars pour la première fois depuis 2003, pour atteindre 997 Mds$. Le résultat net de l’ensemble des majors, qui avait baissé de 86% entre 2014 et 2015, a augmenté de 21% entre 2015 et 2016, grâce à l’acquisition de BG Group par Shell. Trois majors sont dans le rouge (Chevron, ENI et ConocoPhillips), BP est à l’équilibre, alors que Shell, ExxonMobil et Total parviennent à maintenir de résultats nets positifs malgré de fortes baisses. *L’absence de bulle indique qu’un résultat net passe de positif au négatif, ou vice versa
Les tendances du prix du baril et des chiffres d’affaires des majors sont étroitement liées : depuis 2012, le prix du baril a chuté de 21% par an en moyenne, alors que les chiffres d’affaires ont chuté de 18% par an en moyenne. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
11 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
1
Investissements des pétroliers : Résultats trimestriels depuis deux ans Une inversion de la tendance au cours de l’année 2016, poursuivie en 2017 Evolution des chiffres d’affaires et résultats nets entre le T2-2015 et le T2-2017
Mds $ 80
8% 5%
70
7%
Taux de croissance trimestriel global du T12016 au T2-2017 du chiffre d’affaires
82%
Taux de croissance trimestriel global du T12016 au T2-2017 du résultat net*
8% 4%
60
50
8%
3%
12%
40 30 20
26% 9%
13%
10
Chevron
ENI
T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017 T2 2017
Total
T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017 T2 2017
T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017 T2 2017
BP
T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017 T2 2017
ExxonMobil
T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017 T2 2017
Royal Dutch Shell
T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017 T2 2017
T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017 T2 2017
0
ConocoPhillips
Alors que le chiffre d’affaires total des sept majors avait chuté de –13% par trimestre entre le deuxième trimestre de 2015 et le premier trimestre de 2016, il est reparti à la hausse. Depuis le premier trimestre de 2016 (et jusqu’au deuxième trimestre de 2017), il augmente de +7% par trimestre. Le résultat net des majors reste encore fébrile. Même s’il progresse de 82% par trimestre en cumulé depuis le premier trimestre de 2016, les tendances sont diverses selon la major. *L’absence de bulle indique qu’un résultat net passe de positif au négatif, ou vice versa
L’année 2016 et le premier semestre de 2017 montrent un retour des résultats au niveau de début 2015. Le résultat net cumulé du premier semestre de 2017 s’établit à 21 Mds$, proche du premier semestre de 2015 qui affichait un résultat net cumulé de 24 Mds$. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
12 Sources : Analyse Sia Partners d’après résultats trimestriels des majors
Investissements des pétroliers : Investissements totaux
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Des investissements totaux qui restent en baisse Evolution des investissements entre 2006 et 2016
Mds $
Part de l’amont dans les investissements 2006
12%
80 70
2016
81%
92% *
82%
75%
76%
83%
76%
78%
77%
90%
66%
90%
Shell
60
* Dû à l’acquisition de BG Group
ExxonMobil 50 40
0%
BP
3%
30
3%
Total
0%
20
1%
10
Chevron
0% -9%
0 2006
2007
2008
Total
Shell
2009
2010
ExxonMobil
2011
2012
2013
2014
BP
ENI
Chevron
2015
ConocoPhillips
Shell avec rachat de BG Group
%/an
ENI
2016
ConocoPhillips
Taux de croissance annuel moyen sur la période 2006-2016
Evolution des investissements entre 2013 et 2016 Conoco Phillips
Exxon Mobil
BP
Chevron
Shell
Total
ENI
-69%
-55%
-47%
-46%
-41%
-40%
-40%
Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
ConocoPhillips s’étant recentré sur les activités amonts depuis 2012 , ses investissements y sont totalement consacrés
Alors que les investissements totaux ont baissé de 47% sur l’ensemble des majors depuis 2013, les montants d’investissements sont quasiment retombés aux montants de 2006 : 124 Mds$ en 2016 contre 116 Mds$ en 2006, alors qu’ils étaient montés jusqu’à 234 Mds$ en 2013. 13 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
1
Investissements des pétroliers : Investissements amont Des investissements amont toujours en baisse, retour à des niveaux comparables à 2009
Mds $
Evolution des investissements dans l’amont entre 2006 et 2016
73
TCAM* 2014-2016 Ensemble des majors pétroliers
45
-19%
-33%
40
-26%
-25%
-22%
35
-8% 30
25
-19% 20
-47%
15
10
BP
Total
Chevron
ENI
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
ExxonMobil
Shell, dont acquisition de BG Group
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Royal Dutch Shell
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
5
ConocoPhillips * Taux de croissance annuel moyen
Depuis 2014, les investissements amont sont en forte baisse avec -25% par an sur l’ensemble des majors. Toutes les majors sont revenues à des montants comparables ou inférieurs à ceux de 2009. Les investissements amont représentent 100 Mds$ en 2016 (10% du chiffre d’affaires cumulé des majors). Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors, Banque Mondiale
14
Investissements des pétroliers : Ratio de remplacement des réserves
1
Des ratios inquiétants, parfois sous le seuil des 100% Evolution des ratios de remplacement des réserves pour les majors entre 2011 et 2016 300%
200% 100% 0% 2011 -100%
2012
2013
2014
2015
2016
-200% -300% -400% Royal Dutch Shell Chevron Shell + BG Group
ExxonMobil
BP
ENI
ConocoPhillips
Total
Somme 2014 des désinvestissements
Somme 2015 des désinvestissements
Somme 2016 des désinvestissements
- 39 Mds $
- 27 Mds $
- 18 Mds $
Méthodologie Le ratio de remplacement de réserves se calcule par le quotient des nouvelles additions aux réserves par la production. Un ratio de 100% implique donc qu’une major a complètement renouvelé le stock écoulé par sa production.
Tous les majors ont vu leur ratio de remplacement de réserves chuter entre 2015 et 2016 sauf BP et Shell. Cette année, les ratios d’ExxonMobil ConocoPhillips sont devenus largement négatifs.
et
Avec le prix du baril en baisse, ExxonMobil a revu ses réserves à la baisse : 3 809 Mbep de ses réserves ne sont plus prouvées (i.e. elles ne sont plus exploitables économiquement). Combiné à des découvertes et autres additions de 551 Mbep seulement, et à une production de 1 527 Mbep, la major a un ratio de -313% pour l’année 2016. La cas de ConocoPhillips suit la même logique.
La baisse de la part des investissements amonts associée à la hausse de production et la baisse du prix du baril ont eu pour conséquence directe de faire chuter les ratios de remplacement des réserves. Quatre des sept majors ont ainsi un ratio inférieur à 100%. Les désinvestissements suivent une tendance baissière, puisqu’ils ont baissé de 46% en deux ans. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
15 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
1
Investissements des pétroliers : OPEX* Une tendance à la baisse qui se confirme depuis 2014 Evolution des OPEX entre 2006 et 2016
$/bep 20
Evolution 2015-2016 des dividendes par action
16
11,9 11,6 11,5
12
Programmes de réduction des coûts Major
9,9 8
8,5 6,2 5,9
4
0 2006
2007
Royal Dutch Shell
9,6
2008
2009 ExxonMobil
2010 BP
2011
2012
Total
2013
2014
Chevron
ENI
2015
Objectifs
Total
3,5 Mds $ d’économies entre 2014 et 2017, un coût de production ramené à 5,5 $/bep en 2017, 5 $/bep en 2018.
Shell (+BG Group)
Pas d’annonce concrète, mais volonté de réduire les coûts grâce aux synergies obtenues avec BG Group.
BP
Pas d’annonce. Plan précédent de réduction atteint.
ConocoPhillips
600 M$ d’économies entre 2016 et 2017.
2016
ConocoPhillips
Tous les majors ont maintenu ou augmenté leurs dividendes, sauf ConocoPhillips qui les a réduits de 66% en un an.
OPEX moyen en 2016 ($/bep)
Les OPEX ont continué de baisser pour l’ensemble des majors pétrolières en 2016, et ont été réduits d’un quart depuis 2014 (-28%), pour atteindre 9,6 $/bep en moyenne en 2016**. Ceci s’explique par un recentrage sur les actifs les plus rentables, et la tendance devrait se poursuivre en 2017 au vu des programmes de réduction des coûts des majors. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
*Coûts de production : coûts dans le secteur amont **Moyenne pondérée par la production de la major
16 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
Zoom : L’Iran
1
Une opportunité de renouveler les réserves à moindre coût saisie par Total Evolution des réserves iraniennes depuis 1990 Mds barils 170
Mds m³ 1400
150
1200
Evolution de la production iranienne depuis 1990 kb/j 7000 6000
800
5000 130
1000
110 90
4000
600
800
3000
400
600
2000
Liquides (Mds barils)
Gaz naturel ères 1 réserves mondiales
2016
2014
2012
2010
2008
2006
2004
2002
2000
1998
1996
1994
1992
400
1990
70
200
1000 0 1990
Gaz naturel (Mds m³)
Le contrat de Total (2017)
Mm³/j 1000
2000
2010
2020
Liquide (kb/j)
Liquides réserves mondiales
4èmes
• • • •
0 2040
2030
Gaz naturel (Mm³/j)
Un nouveau contrat pour favoriser les investissements étrangers Nouveau contrat : Iran Petroleum Contract (IPC)
Ancien contrat
Depuis la levée partielle des sanctions internationales le 16 janvier 2016 et malgré la situation politique qui reste instable, l’Iran cherche à attirer de nouveaux investisseurs, notamment grâce à des coûts de production bas (5$/bep) et un nouveau contrat plus avantageux. L’AIE prévoit des productions de gaz et de liquide en croissance de respectivement 2,3% et 2,0% par an d’ici 2040.
Les réserves considérables de l’Iran, associées à sa production qui devrait augmenter de plus de 2%/an d’ici 2040 et à des conditions d’investissements plus avantageuses, renforcent l’attractivité du pays pour les majors pétrolières. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
5 Mds $ 50% Total, 30% CNPC, 20% Petropars Exploitation de la Phase 11 du projet South Pars en 2021 Production de 370 kbep/j, soit +15% de production pour Total.
Durée
5 à 10 ans
20 à 25 ans, prolongeable
Propriété
Iran (une fois le développement achevé).
Joint Venture
Capex
Investissements fixés au début du contrat (non modifiables).
Investissements modifiables après le début du contrat.
Récupération possible uniquement pendant la durée du contrat.
Pas de seuil maximal de récupération des coûts. Rémunération en cash ou en nature par baril produit.
Récupération des coûts & rémunération
Seuil de récupération fixé a maxima à 50% des revenus. Réserves
Propriété de l’Etat iranien, selon la constitution. Possibilité dans certains cas pour l’investisseur de comptabiliser les réserves avec l’IPC. Sources : Analyse Sia Partners, EIA, OPEP, AIE
17
1
Zoom : Le schiste américain Des réserves abondantes attractives pour les majors américaines principalement
En bref
Part dans la production en 2016*
Royal Dutch Shell
Shell opère dans 5 bassins au Canada et 3 aux USA: Permian, Haynesville et Appalachia (Marcellus and Uttica). L’ensemble des découvertes de gaz états-uniennes en 2016 provenaient du schiste (4 000 Mm³).
1% à 5%
ExxonMobil
ExxonMobil possède une filiale XTO Energy depuis 2010 orientée schiste aux USA et au Canada. En janvier 2017, Exxon signe un contrat de 6,6 Mds$ pour des droits de forage dans le bassin Permian aux USA. Le recentrage vers le schiste devrait s’accentuer avec le prise de fonction du nouveau PDG depuis début 2017. 25% des réserves d’Exxon en 2016 étaient des ressources non-conventionnelles. De plus, 25% des investissements d’Exxon devraient être consacrés au schiste en 2017.
3% à 6%
BP
BP a racheté en 2015 du terrain à Devon Energy (indépendant américain) dans le bassin de San Juan aux Etats-Unis. BP a récemment investi dans le schiste chinois et argentin, plutôt que le schiste américain.
3% à 9%
Total
Total a racheté des terrains à Chesapeake (indépendant américain) pour 2 Mds$ en septembre 2015, et a investi 1,7 Mds$ dans la construction d’un vapocraqueur dans le Texas début 2017, dont l’input sera du gaz de schiste.
<3%
Chevron
Chevron prévoit de consacrer 2,5 Mds$ parmi ses 17,3 Mds$ d’investissements amont en 2017 dans le schiste, notamment dans le bassin Permian aux Etats-Unis.
2% à 8%
ConocoPhillips
ConocoPhillips a vendu des actifs de production conventionnelle début 2017 pour se concentrer sur le nonconventionnel. Près de 46% des investissements de 2017 devraient être alloués au schiste américain.
15% à 20%
ENI
ENI n’a quasiment aucune implantation dans le schiste américain. Un accord avec Quicksilver Resources en 2013 pour des réserves de schistes dans le Texas ne lui permet de produire que 4 kbep/j de non-conventionnels.
<1%
Entreprise
Présence
*Estimation Sia Partners
Degré d’implantation, de « forte » à « absente»
Les majors américaines, déjà implantées, ont investi dans le schiste américain, et devraient continuer d’investir massivement sur ce marché. Les majors européennes sont moins présentes et semblent moins intéressées par cette ressource à l’image de Total qui favorise des investissements en Mer du Nord avec le rachat de Maersk Oil pour plus de 7 Mds$. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
18 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
1
Zoom : Le schiste américain 90% des réserves détenues par 5 bassins de gaz et 3 bassins de pétrole Implantations dans le « Lower 48 »* des majors pétrolières ainsi que les entreprises schistes sélectionnées
Légende Bassin de pétrole X
Formations clefs
Williston
Réserves 2015 (Mbep)
5 030 X
Bakken, Three Forks
Bassin de gaz Formations clefs
Réserves 2015 (Mbep)
Appalachia 15 318
4 626
Marcellus, Utica, Pt. Pleasant
Arkoma, Anadarko Woodford, Fayetteville
Indépendants américains EOG Resources Pioneer Natural Resources EQT Antero Resources Whiting Petroleum
Permian (Delaware, Midland) Wolfcamp, Bone Spring
782
3 060
2 304
Texas/Louisiana Salt Haynesville, Bossier
Fort Worth Barnett
Western Gulf
7 823
Eagle Ford
48% de la production américaine en 2016 provenait du schiste. La part des majors dans cette production de schiste ne représente que 15% à 25% de la production totale**, le reste étant assuré par des indépendants américains. * Le « Lower 48 » dénomme l’espace occupé par cette carte : les Etats-Unis sans l’Alaska, Hawaii, et les territoires d’outre mer (Puerto Rico, etc.)
Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
** Estimation Sia Partners
19 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors, EIA
Tableau de bord des principaux indépendants américains
1
Une année 2016 compliquée, mais des voyants au vert pour 2017+
Entreprise
1
Chiffre d’affaires (Mds $)
Résultat net (Mds $)
Investissements (Mds $)
Coûts de production ($/bep)
Production liquide2 (kb/j)
Production gaz (Mm³/j)
Réserves liquides (Mb)
Réserves gaz (Mds m³)
EOG Resources
7,7
-1,1
6,6
6,10
365
33
1 594
94
Pioneer Natural Resources
3,8
-0,6
3,8
6,80
178
11
515
36
Antero Resources
2,7
0,7
1,3
6,05
77
39
1 001
266
EQT
1,6
-0,5
2,1
8,15
34
54
196
349
Whiting Petroleum
1,3
-1,3
0,6
8,25
111
3
496
20
Moyenne Majors
142
2,2
18
9,6
1 578
195
6 596
970
1Certains indépendants (Devon, Cheasapeake) n’ont pas été retenus dans le cadre de l’étude car ils utilisent une méthode de comptabilité différente des majors et de la plupart des entreprises O&G.
Evolution par rapport à 2015 ( si variation inférieure à ± 1%)
Alors que les chiffres d’affaires et les investissements sont bien inférieurs aux majors pétrolières, les indépendants américains bénéficient de coûts de production plus faibles (6,3 contre 9,6 $/bep), rendus possibles par des CAPEX limités notamment (entre 5 M$ et 7 M$ par puits selon l’EIA). Les investissements ne sont pour le moment pas affectés par les résultats de 2016. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels
20
1
Investissements des pétroliers : La diversification verticale Des capacités et marges de raffinage en baisse Evolution des capacités de raffinage des majors
Mb/d
Indicateurs de marge de raffinage*
7 6
2016
Variation par rapport à 2015
Total (ERMI)
4,7
-30%
BP (RMM)**
11,8
-31%
ENI (SERM)
4,2
-49%
-22%
5 4
-23%
3
-26% 2
-19% -37%
1 0 2006
Marge ($/baril)
Major (indicateur propre)
*Seules ces 3 majors disposent d’un indicateur public global de leurs marges ** L’indicateur de BP ne prend pas en compte certains coûts variables
-23% 2007
Shell
2008
2009
2010
ExxonMobil
2011
BP
2012
Total
2013
2014
2015
Chevron
Evolution entre 2006 et 2016
2016
ENI
Taux d’utilisation des raffineries en 2016 Exxon Mobil
BP
Chevron
Shell
Total
ENI
86%
91%
92%
88%
87%
72%
Entre 2006 et 2016, la capacité de raffinage des six majors*** a chuté de 24% en moyenne. ExxonMobil reste la major avec le secteur aval le plus important, ce qui lui a assuré 98% de son résultat net en 2016.
La capacité de raffinage des six majors a baissé de 3% entre 2015 et 2016, poursuivant sur la même tendance qu’entre 2006 et 2015 (-3% par an en moyenne), ce qui permet de conserver des taux d’utilisation des raffineries autour des 90% pour 5 des 6 majors. ***ConocoPhillips s’étant recentré sur les activités amonts depuis 2012, il n’est pas étudié dans cette partie.
La capacité de raffinage de l’ensemble des majors pétrolières a baissé d’un quart en 10 ans (-24%), dû à des marges de raffinage très fluctuantes. Ces dernières ont chuté pour l’ensemble des majors : Total et BP indiquent -30% environ entre 2015 et 2016. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
21 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
1
Investissements des pétroliers : Investissements aval Les investissements aval sont en hausse pour les majors européennes, en recul pour les majors américaines Investissements dans l’aval entre 2006 et 2016
Mds $ 7
18%
Taux de croissance 2015-2016 Ensemble des majors pétroliers
-14% 4%
6 2% 5
98%
-15%
4
3% 3
2
Royal Dutch Shell
ExxonMobil
BP
Total
Chevron
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
1
ENI
*ConocoPhillips s’étant recentré sur les activités amonts depuis 2012, il n’est pas étudié dans cette partie.
Les investissements dans l’aval ont baissé de 7% depuis 2011, bien qu’ils aient été épargnés entre 2015 et 2016 (+4%). Par conséquent, la part des investissements totaux dédiée aux investissements aval est en nette progression : elle représente 12% en 2016, contre 8% en 2015. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
22 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
2
Energy Lab © Sia Partners
La diversification “gaz” reste en stand-by
23
2
La diversification « gaz »
Alors que la diversification gaz battait son plein entre 2006 et 2011 (+2% par an en réserves et en production), cette diversification stagne depuis (-2% par an en réserves, -1% par an de production). La part du gaz dans la production était de 43% en 2016 (stable par rapport à 2015). Les prévisions de demande laissent néanmoins penser que cette tendance est temporaire : la diversification gaz devrait reprendre à moyen terme. En effet, dans son scénario principal, l’AIE prévoit une croissance de la demande en gaz de 1,5% par an en moyenne jusqu’en 2040, contre seulement 0,4% par an pour le pétrole. En 2016, les majors possèdent 3,5% des réserves mondiales de gaz naturel, en baisse d’un point par rapport à 2006. Elles possèdent également 2,8% des réserves mondiales de liquides, là aussi en baisse d’un point par rapport à 2006. Pour le moment, seuls Shell et ENI poursuivent une diversification gaz notable (50% de leur mix en 2016, en hausse). Total et BP sont en statut quo mais devraient reprendre cette diversification : Total annonce même que la part de gaz dans sa production pourrait atteindre 60% en 2035, ce qui va dans le sens du contrat signé avec l’Iran en 2017. Enfin, ExxonMobil et ConocoPhillips ont considérablement diminué la part du gaz dans leur production depuis 2011 (-7% et -5% dans leur mix, respectivement).
Les indépendants américains ne suivent pas les mêmes tendances que les majors pétrolières. Celles-ci, plus petites en taille et plus jeunes, se sont le plus souvent orientées soit vers le pétrole, soit vers le gaz, en fonction de leur implantation locale et des réserves disponibles.
Le ralentissement de la diversification gaz observé depuis 2014 s’est poursuivi en 2016 avec 43% de gaz dans la production totale, mais ne devrait pas perdurer puisque les prévisions de demande en gaz sont plus importantes qu’en pétrole. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors, EIA
24
La diversification « gaz » en stand-by : Réserves et production de liquides
2
Alors que les réserves de liquides baissent, la production reste à la hausse Réserves de liquides (Mb) 16.000
Rang
Entreprise
Réserves 2016
TC 2015-2016
TCAM 2006-2016
12.000
1
ExxonMobil *
10 557
-28%
-0,3%
10.000
2
BP
10 333
8%
0,6%
8.000
3
Chevron
6 328
1%
-2,1%
6.000
4 (+2)
Shell **
6 253
18%
4,5%
5 (-1)
Total
5 414
-3%
-1,8%
6 (-1)
ConocoPhillips
3 887
-27%
-5,3%
7
ENI
3 398
-5%
-0,2%
46 170
-8%
-0,6%
14.000
4.000 2.000 2006
2007
2008
Royal Dutch Shell*
2009 ExxonMobil
2010
2011 BP
2012 Total
2013 Chevron
2014 ENI
2015
2016
ConocoPhillips
TOTAL (=somme)
Production de liquides (kb/j)
3.000 2.500 2.000
1.500 1.000 500 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Royal Dutch Shell* ExxonMobil BP Total Chevron
2014 ENI
2015 2016 ConocoPhillips
Rang
Entreprise
Production 2016
TC 2015-2016
TCAM 2006-2016
1
ExxonMobil
2 365
+1%
-1,2%
2
BP
2 048
0%
-1,9%
3 (+1)
Shell **
1 838
+22%
-0,6%
4 (-1)
Chevron
1 719
-1%
-0,1%
5
Total
1 271
+3%
-1,7%
6
ConocoPhillips
926
+2%
-4,6%
7
ENI
878
-3%
-2,0%
11 045
+3%
-1,5%
TOTAL (=somme)
Même si le prix du baril est légèrement remonté dans la deuxième moitié de 2016, les réserves de liquides sont en baisse par rapport à 2015 (-8%). La production de liquides est néanmoins en forte hausse depuis 2014 (+5% par an). Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
*cf. slide 15 **Shell dont BG Group 25 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
La diversification « gaz » en stand-by : Réserves et production de gaz
2
Des réserves de gaz stables alors que les stratégies de production varient Réserves de gaz (Mds m³) 2.500
Rang
Entreprise
Réserves 2016
TC 2015-2016
TCAM 2006-2016
1
ExxonMobil
1 600
-6%
-1,8%
2
BP
1 228
-2%
-0,6%
3
Shell *
1 148
+8%
0,0%
4
Total
934
+2%
2,6%
5
Chevron
814
-2%
2,3%
6
ENI
632
+22%
2,8%
7
ConocoPhillips
431
-11%
-5,5%
6 788
0%
-0,3%
2.000 1.500 1.000 500 2006
2007
2008
Royal Dutch Shell*
2009 ExxonMobil
2010
2011
BP
Total
2012
2013
Chevron
2014 ENI
2015
2016
ConocoPhillips
TOTAL (=somme)
Production de gaz (Mm³/j)
400
300
Rang
Entreprise
Production 2016
TC 2015-2016
TCAM 2006-2016
1 (+1)
Shell *
301
+27%
2,4%
287
-4%
0,8%
2 (-1) 200
100
2006
2007
2008
Royal Dutch Shell*
2009 ExxonMobil
2010
2011 BP
Total
2012
2013 Chevron
2014 ENI
2015
2016
ConocoPhillips
ExxonMobil
3
BP
200
-1%
-1,7%
4
Total
183
+6%
3,3%
5
Chevron
149
0%
0,6%
6
ENI
136
+3%
1,9%
7
ConocoPhillips
109
-5%
-3,0%
1 364
+5%
0,4%
TOTAL (=somme)
Après deux années de forte baisse, les réserves de gaz des majors se sont stabilisées en 2016, alors que la production reste à la hausse (+5% entre 2015 et 2016). Avec l’acquisition de BG Group en 2015, Shell est devenu le premier producteur de gaz parmi les majors pétrolières. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
*Shell dont BG Group
26 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
2
La diversification « gaz » : Réserves des majors Des réserves représentatives des stratégies de diversification « gaz » Evolution des réserves de liquide et de gaz entre 2006 et 2016
Réserves de liquides Mbep 12000
06
BP -3
11000 10000
16
Chevron +10
16 06
9000
ExxonMobil -4
06
8000
ConocoPhillips -1
7000
16
06
16
06
6000
16
5000 4000
Total +11
16 06
3000
2000 2000
3000
16
06
Royal Dutch Shell -11
ENI +5 4000
Réserves de gaz Mbep 5000
6000
Flèche de tendance
7000
8000
9000
10000
11000
12000
Evolution de la part du gaz dans les réserves sur la période 2006-2016 (en point de pourcentage)
Même si la part de gaz dans les réserves est restée stable entre 2006 et 2016 (46% en 2006 et 47% en 2017), les réserves par major sont révélatrices des stratégies de diversification gaz : Total, ENI et Chevron ont considérablement augmenté leur part de gaz, alors que Shell, ExxonMobil et BP l’ont réduite. Trois majors ont des réserves composées à plus de moitié de gaz en 2016 : Shell (53%), Total (53%) et ENI (51%). Viennent ensuite ExxonMobil (47%), Chevron (43%), BP (42%), et ConocoPhillips (39%). Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
27 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
La diversification « gaz » en stand-by : Mix de production des majors
2
Une diversification moins marquée depuis 2011 Evolution du mix de production gaz/liquides entre 2006 et 2016 100%
Royal Dutch Shell
ExxonMobil
BP
Total
Chevron
ENI
ConocoPhillips
Ensemble des majors
90%
80%
70% 12
6
60%
2
-7
1
10
8
12
6 -6
3
0
50%
-1
3 0 -4
40%
30%
20%
10%
0%
2006
2011 2016 2006 2011 2016 2006 2011 2016 2006 2011 2016 2006 2011 Hausse/baisse de la part du gaz dans le mix de production sur les périodes 2006-2011 et 2011-2016 (en points de pourcentage)
2016 2006
2011
2016 2006
Production gaz
2011
2016 2006
2011
2016
Production liquide
Alors que la diversification en gaz s’était imposée comme la stratégie de toutes les majors sauf Chevron et BP (hausse de 6% de la part de gaz dans la production entre 2006 et 2011), les stratégies diffèrent aujourd’hui : augmentation pour Shell et ENI, part constante pour BP et Total, diminution pour ExxonMobil et ConocoPhillips. La part du gaz est restée stable entre 2015 et 2016, s’établissant à 43% de la production totale des sept majors. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
28 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
2
La diversification « gaz » : Mix de production d’indépendants américains Un mix fortement dépendant de la zone de production de l’entreprise Evolution du mix de production gaz/liquide entre 2010 et 2016 EOG Resources
Pioneer Natural Resources
Antero Resources
EQT
Whiting Petroleum
100% 90%
0
80%
-7 70%
-9
-18 60% 50%
2
40%
-29
-7 -18
30%
-9
20%
-10
10% 0%
2010
2013
2016
2010
2013
2016
2010
2013
2016
2010
2013
Hausse/baisse de la part du gaz dans le mix de production sur les périodes 2010-2013 et 2013-2016 (en points de pourcentage)
2016
2010
Production gaz
2013
2016
Production liquide
Les indépendants américains, implantés localement dans certains bassins aux Etats-Unis seulement, voient logiquement leur mix de production dépendre des ressources disponibles. Cette situation est comparable à celle des NOC*, dont le mix de production dépend du pays exploité. Les changements majeurs dans le mix de production sont dus à des acquisitions. *National Oil Companies. Voir épisode précédent : http://www.energie.sia-partners.com/20161021/diversification-des-petroliers-episode-4
Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des entreprises, EIA
29
3
Energy Lab Š Sia Partners
Les investissements dans les ĂŠnergies alternatives
30
3
Les investissements dans les énergies alternatives Statut quo de l’investissement dans les énergies alternatives pour les majors. Alors que Total et ENI sont aujourd’hui les plus impliquées avec de nombreux projets dans le solaire notamment, Shell a récemment annoncé le plan d’investissements le plus ambitieux parmi toutes les majors : 1 Md$ par an pour sa branche « New Energies » d’ici 2020. Shell fait d’ailleurs un retour remarqué dans l’éolien en remportant fin 2016 un projet de construction d’un parc éolien offshore de près de 700 MW aux Pays-Bas. BP pourrait suivre, en annonçant d’ici la fin de l’année s’il investit dans la rénovation de son parc éolien américain, ce qui lui permettrait d’augmenter sa capacité de 400 MW. Proches de leur cœur de métier, les biocarburants restent une option privilégiée des majors en termes d’énergie alternative. BP et Shell sont les majors avec la plus grande puissance installée, mais toutes les majors investissent au moins dans la recherche sur les biocarburants de 2ème ou 3ème génération.
L’AIE a estimé fin 2016 à 1 500 Mt la quantité cumulée de CO2 devant être captée par la technologie CCS* d’ici 2030 pour respecter le scénario 2°C de l’Accord de Paris. Or aujourd’hui, seules 28 Mt sont captées chaque année. Les majors pétrolières continuent d’investir dans cette technologie. Fin 2016, l’OGCI**, dont font partie Shell, BP, Total et ENI parmi les majors étudiées, annonce 1 Md$ d’investissements sur 10 ans sur des projets de « déploiement de technologies innovantes à faibles émissions ».
Les stratégies des majors diffèrent dans les énergies alternatives. Leur priorité affichée est la réduction de leurs émissions de GES***. Total et ENI investissent dans le solaire, alors que BP et Shell se tournent vers l’éolien. Les biocarburants font toujours l’unanimité parmi les majors car proches de leur cœur de métier. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
* Carbon Capture and Storage
**Oil and Gas Climate Initiative
***Gaz à effet de serre 31
3
Les investissements dans les énergies alternatives Total et ENI restent les plus actifs en matière d’énergies alternatives
Investissements
Mise en opération d’une ferme éolienne par Chevron
BP construit une usine de fabrication d’éthanol au UK et rachète Tropical Bio Energia et CNAA
Chevron s’associe avec LS9
Création de Shell investit dans Raízen par Shell la start-up et Cosan Synthetic Genomics Total Chevron s’associe avec s’associe avec Amyris Solazyme Rachat d’une majorité du capital de Sun Power par Total entre au Total capital de Gevo
2007
Désinvestissements
ENI signe Rachat Shell remporte un plusieurs progressif de appel d’offre pour accords avec EREN RE entre construire une ferme éolienne de 680MW General Electric 2017 et 2022, et Statoil pour avec une des projets à première énergie participation de Total investit dans renouvelable 240 M€ pour United Wind 23% du capital en 2017. Rachat de Saft Projets au Japon et de Lampiris (27 MW) et au ENI met en par Total Chili (100 MW, service sa premier métro biorafferie de solaire). Projet Mise en Porto Marghera d’équiper 5 000 production de la et prévoit de ENI lance un projet stations-service bioraffinerie de transformer solaire en Egypte, de panneaux PV Total à La Mède deux autres au Pakistan et en dans le monde (0,5 Mt/an) sites Italie
2008
2009
2010
Shell ne développe plus sa filiale Shell Wind Energy
Shell investit dans GlassPoint Solar
BP construit 2 fermes éoliennes aux US avec Sempra Combine
2011
BP abandonne le solaire
Total abandonne de nombreux projets éoliens
2012
2013
2014
2015
2016
BP tente de vendre sa division Eolien sans succès Chevron vend sa filiale Chevron Energy Solution
2018
Vente par Chevron de ses actifs géothermiques en Asie
Légende Shell BP Total
Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
2017
Chevron ENI
Eolien Solaire Biocarburants
32 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
3
Les investissements dans les énergies alternatives : Eolien Shell va investir massivement, BP pourrait suivre
Entreprise Royal Dutch Shell ExxonMobil
BP
Total
Chevron
Indicateur
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Commentaires
420
Fin 2016, un consortium mené par Shell a remporté un appel d’offre pour la construction d’un parc offshore éolien d’une capacité de 680 MW aux Pays-Bas.
Baisse due à un désinvestissement aux Etats-Unis. Cependant, BP réfléchit à investir massivement dans l’éolien pour augmenter sa capacité de 400 MW.
Investissements dédiés Puissance installée (MW)
450
450
547
547
547
507
507
507
507
507
Investissements dédiés Investissements dédiés Puissance installée (MW)
43
373
432
711
774
1048
1590
1590
1588
1588
1484
12
12
12
12
12
12
12
12
10
10
10
17
17
17
17
17
17
17
17
Investissements dédiés Puissance installée (MW)
Investissements dédiés Puissance installée (MW)
ENI
Investissements dédiés
Ensemble
Tendance
NB : ConocoPhillips s’est recentré sur les activités amont en 2012 et n’est donc pas étudié dans cette partie.
Possibilité de construction d’un parc éolien de 50 MW au Kazakhstan.
Degré d’investissement, de « stratégique » à « veille passive »
Après un échec mi-2016, Shell a remporté fin 2016 un appel d’offre pour construire un parc éolien offshore de 680 MW aux Pays-Bas, battant par la même occasion le record du prix du MWh d’éolien offshore, en le fixant à 55€. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
33 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
3
Les investissements dans les énergies alternatives : Solaire Total reste leader devant les autres majors
Entreprise Royal Dutch Shell ExxonMobil
BP
Indicateur
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2,5
2,5
2,5
2,5
Investissements dédiés Puissance installée (MW) Investissements dédiés Investissements dédiés Puissance installée (MW)
Abandon du solaire en 2011.
201
228
213
203
325
Investissements dédiés
Total*
Commentaires
Puissance installée (MW)
10
38
38
40
78
678
726
711
1000
1057
1072
Fin 2016, Total annonce un projet d’installer des panneaux photovoltaïques sur 5 000 stations-services dans le monde, d’une capacité de 200 MW. Des projets au Chili et au Japon pour 127 MW.
Chevron
Investissements dédiés
Joint-ventures aux Etats-Unis avec une capacité maximale de 75 MW.
ENI
Investissements dédiés
ENI prévoit 550 M€ sur 4 ans dans les énergies renouvelables, en particulier dans le solaire, pour atteindre une capacité de 463 MW en 2020.
Ensemble
Tendance
NB : ConocoPhillips s’est recentré sur les activités amont en 2012 et n’est donc pas étudié dans cette partie. *Total : capacité de production de cellules photovoltaïques uniquement.
Total maintient son objectif de devenir un leader mondial de l’énergie solaire, et a annoncé l’acquisition sur 5 ans de EDEN RE pour un montant cumulé de 1 à 2 milliards d’euros. ENI est également actif et devrait consacrer une part importante de son budget « énergies alternatives » de 550 millions d’euros sur 4 ans au solaire. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
34 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
3
Les investissements dans les énergies alternatives : Biocarburants Energie alternative privilégiée pour l’ensemble des majors
Entreprise Royal Dutch Shell
Indicateur
BP
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
0,5
0,5
1
1
1
1105
1105
1105
1105
1125
1125
Puissance installée Investissements dédiés
ExxonMobil ne se concentre pour le moment uniquement sur la recherche.
Investissements dédiés
BP investit également dans le biojet, un biocarburant pour les avions, notamment à travers l’acquisition de Fulcrum fin 2016 pour 30 M$.
Production * (ML/an – quote-part)
Total**
Investissements dédiés
Chevron
Investissements dédiés
218
218
218
313
403
492
542
795
733
Inauguration du projet BioTfueL à Dunkerque fin 2016 dans le but de se positionner sur le marché de biocarburants de 2ème génération (2020).
Investissements dédiés
ENI
Ensemble
Commentaires
Investissements dédiés (ML/an – quote-part)
ExxonMobil
2006
Production (ML/an)
133
227
242
ENI poursuit sa reconversion de certaines raffineries italiennes en bioraffineries.
Tendance
NB : ConocoPhillips s’est recentré sur les activités amont en 2012 et n’est donc pas étudié dans cette partie. * Changement de méthodologie de calcul en 2016 **Total ne distinguant pas sa production d’ETBE (Ethyl-tertio-butyl-éther) des quantités incorporées dans ses raffineries, seuls les biocarburants de 2ème et 3ème génération sont comptabilisés.
Toutes les majors sont investies dans les biocarburants, activité proche de leur cœur de métier. Exxon et Chevron restent pour le moment investies dans la recherche sur les biocarburants de 2ème et 3ème génération, alors que les autres complètent la recherche avec de nombreuses installations. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
35 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors
3
Les investissements dans les énergies alternatives : Autres technologies Chevron vend ses actifs géothermiques, le CCS en progression
Entreprise
Indicateur
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
CCS
Royal Dutch Shell
ExxonMobil
BP
1 Mt/an capturées au Canada.
Cogénération à partir de biomasse (capacité, MW)
CCS (capacité, Mt/an)
203
4,3
4,3
4,3
4,3
4,3
5,0
233
4,8
468
5,9
470
6,9
470
6,9
470
Shell investit également dans l’hydrogène, notamment en Allemagne avec la construction de 400 stations service à hydrogène d’ici 2023.
6,3
ExxonMobil participe surtout à des projets de recherche, et a annoncé des avancées majeures d’énergie d’origine algale.
CCS (capacité, Mt/an)
Electricité
10% du budget global de R&D devrait être consacré au CCS à terme. En novembre 2016, Total forme une JV avec Corbion, spécialiste du PLA*. En mai 2017, Total rachète PitPoint BV, 3ème opérateur de GNV** en Europe.
Géothermie (capacité, MW)
Chevron a vendu tous ses actifs en Asie du Sud-Est en 2017.
CCS (capacité, Mt/an)
0,1
Total
Chevron
1161
0,1
1263
0,2
1260
0,2
1260
0,3
1260
CCS
Conoco Phillips
Commentaires
0,3
1260
0,3
878
0,3
910
0,3
924
0,3
924
0,3
NS
Deux projets majeurs en Australie et au Canada.
CCS (capacité, Mt/an) * PLA: Acide polylactique, 100% biodégradable ** GNV: Gaz Naturel Véhicule
L’année est marquée par la vente de tous les actifs géothermiques de Chevron en Asie du Sud-Est. Les investissements pour la technologie CCS se maintiennent pour l’ensemble des majors. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
36 Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels des majors, AIE
3
Investissements des majors : Investissements futurs Des stratégies d’investissements permettant d’assurer des meilleurs résultats 2016 réalisé
Entreprise
Investissements totaux (Mds $)
Conoco Phillips
4,9 5 10,1
ENI
8
0%
1,3 3
Pas d’annonce officielle
ConocoPhillips s’est recentré sur ses activités amont.
-21%
1,2 1,5
550 M€ entre 2017 et 2020
86% des investissements 2017 totaux pour l’amont.
20,5
-20%
2,9 2
200 M$ par an
19,4
-18%
3,2 5
De 500 M$ à 1 Mds$ par an
19,3 22
+14%
Royal Dutch Shell
27 25
Total (=somme)
Pas d’annonce officielle
7
4,3 Pas d’annonce officielle 4,7
-7%
10
20
20,4 31,5+ 0
10
85% des investissements 2017 pour l’amont.
D’ici 2035, objectif annoncé que 20% du portefeuille soit consacré à des projets à bas carbone.
Pas d’annonce officielle
1 Mds $ par an d’ici 2020
13
123,6 -9% 112,5 0
Commentaires
2,8
16
ExxonMobil
Investissements énergies alternatives
-12%
16,5
Total
Désinvestissements (Mds $)
22,4 19,8
Chevron
BP
Evolution 2016-2017
2017 annoncé
Désinvestissements massifs pour palier le rachat de BG Group. Avec des investissements en baisse et des désinvestissements en hausse en 2017 par rapport à 2016, la rigueur budgétaire est le maître mot.
20
Seuls ExxonMobil et Total (avec l’acquisition de Maersk Oil) devraient revenir à une politique d’investissements en hausse en 2017, les autres majors assurant des restrictions budgétaires afin de maintenir, voire améliorer, leurs résultats de 2016. Energy Lab © Sia Partners – Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
Sources : Analyse Sia Partners d’après rapports annuels et communiqués 37
Vos contacts
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Le magazine Energies et Environnement de Sia Partners http://energie.sia-partners.com/ @SiaEnergie
+33 6 24 73 18 34
Mail: Charlotte.delorgeril@sia-partners.com
Philomène Portenart
Romain Durand
Consultant Energy
Consultant Energy
Mail: Philomene.portenart@sia-partners.com
Mail: Romain.durand@sia-partners.com
Energy Lab Š Sia Partners â&#x20AC;&#x201C; Contacts : C. de Lorgeril, P. Portenart, R. Durand
38
Abu Dhabi
Charlotte
London
Montreal
Rome
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