Energies décarbonées Quelles filières d’excellence pour la France ?
BIOGAZ SOLAIRE NUCLÉAIRE BIOMASSE ENERGIES MARINES
Avril 2011 – Le magazine du Club Energie & Environnement de Sia Conseil
La création de valeur et d’emplois au centre du débat Avec un positionnement fort en termes de sûreté nucléaire, la France dispose d’un atout majeur dans cette période de doute qui s’installe après le drame japonais. Par ailleurs, dans une Europe qui se veut pionnière dans le domaine du renouvelable, nous avons une place à prendre sur d’autres énergies alternatives qui pourraient être créatrices de valeur et d’emplois pour l’industrie française. Reste à sélectionner les technologies d’avenir qui feront sens dans un mix énergétique européen et mondial nécessairement panaché, et sur lesquelles la France a les moyens de devenir un des leaders mondiaux. Dans ce sens, l’actualité de ce début d’année a été chargée : nouveau tarif de rachat pour la production d’électricité à partir de déchets, premières décisions du conseil politique du nucléaire sur la stratégie de « l’Equipe de France », remise à plat des subventions au développement de la filière photovoltaïque... Et les prochains mois seront encore riches en initiatives de toute sorte, mais lesquelles permettront à la France de faire émerger de réelles filières d’excellence ? Création d’emplois, retour sur investissement et exportation d’un savoir-faire seront les maîtres mots dans le choix des incitations au développement de nouvelles filières énergétiques. Certaines filières délaissées, comme la biomasse ou les énergies marines, méritent plus de considération car la France dispose d’un potentiel indéniable. Les investisseurs attendent des signaux clairs : tarif incitatif, réglementations stables, suppression des barrières à l’entrée… Enfin, le modèle d’exportation du nucléaire doit trouver ses marques. Le duo EDF-AREVA parviendra-t-il à profiter de la relance du nucléaire, notamment lorsque la demande se portera sur des pays où le chef de file n’a pas d’intérêt stratégique ? Dans cette 6ème édition du magazine du Club Energie & Environnement de Sia Conseil, nous vous proposons de décrypter les atouts et freins de quelques énergies du futur et d’analyser les divers choix politiques qui permettraient de donner à l’expertise française une dimension industrielle et internationale. Bonne lecture !
Stéphane Meunier Directeur Associé Energie & Environnement
Le biogaz en France de belles perspectives de développement Malgré l’activité agricole importante et une filière de traitement des déchets bien développée, le nombre de producteurs de biogaz en France reste modeste. Un tarif de rachat équilibré pourra probablement lancer une filière à l’avenir prometteur.
n forte expansion et objet d’attention des énergéticiens, le biogaz présente des atouts indéniables : production d’électricité, reconversion des filières de déchets, stockage d’énergie et production de biocarburants sont autant de chantiers qui permettront d’atteindre peut-être l’objectif français de 10% d’énergies renouvelables dans les transports en 2020.
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6 000 en Allemagne. Malgré la cinquantaine de projets en cours, cette filière peine à devenir rentable en raison du tarif de rachat peu élevé et de la mise en œuvre tardive des législations – 2006 –. Plusieurs changements sont cependant en cours et pourraient créer un contexte réglementaire favorable pour attirer l’appétit des investisseurs.
Qu’est-ce que le biogaz et quels sont les éléments incitatifs qui permettront de faire émerger durablement cette filière ?
Des initiatives qui vont faire émerger la filière
Un grand potentiel peu exploité La fermentation des matières organiques animales ou végétales produit des gaz qui sont communément appelés « biogaz ». A travers la « méthanisation », différents types de matières peuvent produire du gaz, notamment les ordures ménagères, les boues de stations d'épuration des eaux usées, les déchets organiques industriels, ou encore les déchets de l'agriculture et de l’élevage. Le méthane ainsi produit est un gaz très nocif et la réglementation impose depuis 1997 son stockage, sa valorisation ou par défaut, sa combustion. Différents débouchés ont ainsi émergé pour le biogaz : la production de chaleur, d’électricité ou l’injection de biométhane dans le réseau de distribution gazier. Malgré l’activité agricole importante et une filière de traitement des déchets bien développée, la production de biogaz en France reste limitée : seuls 480 sites sont référencés, contre plus de
Pour faire décoller la filière biogaz dans la production d’électricité, une proposition d’augmentation du prix de rachat de l’électricité a été formulée par l’ADEME et repose sur une différenciation par taille et performance énergétique des installations. Actuellement, le prix de rachat de l’électricité est en effet d’environ 13 c /kWh contre 23 c /kWh en Allemagne ou 28 c /kWh en Italie. Pour résorber ce déséquilibre, le tarif de rachat français serait augmenté et des primes pourraient également être mises en place pour favoriser l’efficacité énergétique. Fin avril 2011, un tarif de rachat pouvant aller jusqu’à 20,1 c /kWh est évoqué, ramenant ainsi la filière française à jeu égal avec l’Allemagne, mais toujours derrière l’Italie. Concernant la sous-filière biométhane, son injection sur le réseau de distribution représente la dernière valorisation prometteuse du biogaz. Avec un grand potentiel dans la distribution, le biométhane est déjà injecté dans plusieurs pays d’Europe. En France, la loi Grenelle 2 adoptée en mai 2010 a donné le cadre réglementaire
pour l’injection du biométhane sur le réseau et le Groupe de travail GrDF-ADEME a contribué à en établir les critères techniques. Le distributeur GrDF jouera ainsi un rôle clé dans l’injection et serait chargé d’activités telles que le comptage et le contrôle de l’odorisation et de la qualité du gaz. Reste à fixer le prix de rachat. Une première formule propose un tarif avec une « obligation d’achat » sur le modèle de l’électricité, un contrat de 15 ans, des mécanismes de compensation et un système de garantie d’origine « verte » permettant aux fournisseurs de valoriser leur mix énergétique renouvelable. Ainsi, la France commence à disposer d’un cadre règlementaire structuré dans le secteur du gaz renouvelable. D’autres pays ont déjà pris de l’avance, mais ce retard sera rattrapable compte tenu du fort potentiel de production, notamment grâce à son agriculture.
Produc on et valorisa on du biogaz Déchets Verts
Déchets de transforma on
Agriculture Elevage
Laiterie Papeterie Aba oir Rhumerie
Déjec ons animales Résidus de culture
Sta ons d’Epura on
Ordures Ménagères
Déchets non recyclables
Tri
Compost Agriculture
Boues
Epandage
Frac on Fermentescible
Décharges
Méthaniseur
Unité d’Incinéra on des Ordures Ménagères
Biogaz
(Source : Sia Conseil)
Electricité Tarif 2011 : 201€/MWh électrique
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Injec on réseau gaz Tarif 2011 : 103€/MWh gaz
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Filière photovoltaïque Dur retour à la réalité pour la plus médiatique des énergies renouvelables françaises Avec des tarifs de rachats surévalués, la politique de soutien au photovoltaïque n'a pas su créer une filière d'excellence. Pour endiguer la spéculation, les tarifs ont baissé de 20 %, ce qui va remettre en cause la rentabilité de certains projets. La France ne pourrait-elle pas chercher la valeur de l'énergie solaire ailleurs ?
râce à une politique volontariste, l’Allemagne disposait dès le début des années 2000 d’une sérieuse avance dans le domaine photovoltaïque. De peur de se faire distancer dans ce secteur innovant et stratégique, la France avait alors décidé d’un plan ambitieux, largement inspiré de celui de son voisin, pour faire décoller sa filière : c’est le début d’un fantastique boom économique sur l’énergie solaire. En dix ans seulement, et grâce à des subventions massives,
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Des incitations inadaptées ont entrainé la filière dans une mauvaise direction
taïque se concentrent aujourd’hui sur l’aval de la filière comme la maintenance, la démarche commerciale et l’ingénierie technique. Parmi ces emplois, seuls ceux possédant une expertise technique peuvent prétendre à exporter l’expérience française à l’étranger. Ainsi, une grande partie des ressources de la filière sont captives du marché français et restent liées au niveau des aides octroyées par l’Etat. L’objectif étant à terme d’atteindre la parité sur les tarifs de l’électricité, les subventions sont inéluctablement amenées à disparaitre. Pour rester rentable, la filière sera donc amenée à se redimensionner et verra alors une part significative de ses emplois détruits. A l’heure du bilan, l’Etat retient donc une vision pragmatique : la filière photovoltaïque est un secteur très cher à entretenir, qui n’est capable de soutenir que quelques centaines d’emplois à long terme et qui ne génère des plus-values financières et technologiques que limitées.
Les subventions de l’Etat étant principalement destinées aux producteurs d’électricité, l’offre de services et les emplois du secteur photovol-
Car le problème est bien là : dix années d’une politique volontariste n’ont pas permis à la France
l’objectif fixé pour 2020 sera atteint en 2013 et plus de 15 000 emplois ont été créés. Cependant, ce secteur sous perfusion coûte cher, à la fois à l’état et au fournisseur historique EDF, chargé de racheter l’électricité injectée sur le réseau. Fin 2010, après deux amendements sur les conditions de rachat du solaire, un moratoire sur les tarifs de rachat est donc décidé pour les projets industriels, suivi d’une baisse de 20 % des tarifs de rachat. Ce véritable coup de frein plonge le milieu du photovoltaïque dans le doute et suscite la grogne des acteurs de la filière. Malgré un coût financier évident, pourquoi opérer un tel revirement alors que de nombreux emplois sont dans la balance et surtout quelles solutions alternatives est-il désormais possible de proposer ?
Chaîne de valeur et filière française : quels poten els et quelles opportunités ?
Facteurs du marché
R&D
Industrie Matériaux
Cellules
Modules
Intégra on
Développement de projet
Installa on
Exploita on
Niveau des Incita ons Posi on des acteurs français Maturité des acteurs européens Poten el d’export des compétences françaises
Opportunité pour la filière française
(Source : Sia Conseil)
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Retard de 5 ans et inves ssements trop faibles
Pas d’avantage concurren el
Poten el limité au marché français
Acteurs déjà Fort poten el mais très bien implantés peu exportable car ayant une nécessitant une forte exper se présence locale reconnue à l’interna onal Faible
Avantages concurren els liés aux systèmes d’intégra on Elevé
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de rattraper son retard industriel. Face à une concurrence déjà bien avancée et à cause d’un dispositif de subventions favorisant trop l’aval de la filière, très peu de PME françaises ont pu développer une expertise reconnue dans la fabrication de panneaux, qui constitue l’amont de la chaîne de valeur et possède la plus forte valeur ajoutée. Comme résultante de cette politique, la majorité des projets d’installation en France utilisent aujourd’hui des panneaux solaires en provenance de Chine ou d’Allemagne. La situation paradoxale veut donc que ces pays bénéficient des subventions françaises et profitent de leur position pour asseoir notre dépendance industrielle à leur égard. Ainsi, au grand regret des milieux scientifiques, et même si les principes technologiques sont maîtrisés, l’effort financier à fournir pour se mettre à niveau industriellement n’est tout simplement pas envisageable.
La filière française peut encore tirer son épingle du jeu mondial Les montants investis n’ont tout de même pas été vains et la France peut se targuer de posséder une filière au degré de maturité parmi les plus avancés au monde. Ainsi, malgré une quasi absence industrielle sur le marché, la France peut encore espérer tirer parti des enseigne-
ments acquis par dix ans d’expérience pour rebondir. La gestion du parc et l’intégration au bâti font figure d’exemples pour le recentrage de la filière française tant l’expertise technique est importante pour une réussite optimale des projets. Dans ce domaine, le niveau atteint par la France est unique et les prestations qu’elle est en mesure d’offrir sont de qualité. Pour conforter ce revirement technique et combler le vide sur la production de panneaux, la France se doit d’investir dans des projets alternatifs. Totalement effacée par la filière photovoltaïque, et délaissée en raison de coûts prohibitifs, les centrales à concentration solaire – CSC – sont aujourd’hui porteuses d’espoir pour les acteurs du solaire. Même si, en France métropolitaine, cette technologie n’est pas et ne sera jamais rentable pour des raisons d’ensoleillement insuffisant, le potentiel à l’export est immense, d’autant plus que certains grands industriels français, comme Saint-Gobain, sont déjà positionnés sur l’amont de la filière. Des phases d’expérimentation pourraient ainsi avoir lieu dans les îles où l’ensoleillement est convenable pour faire office de vitrine technologique avant de lancer une campagne d’exportation. Bien que le coût de l’électricité fournie par les centrales à concentration solaire soit à l’heure actuelle évalué à plus de 300 /MWh soit cinq
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fois plus que le coût de l’énergie nucléaire, cette technologie pourrait bénéficier de sérieux effets d’échelle. De plus, malgré son potentiel, aucun pays n’est clairement positionné sur cette technologie alors que la France dispose des compétences technologiques et du tissu industriel suffisant pour créer un pôle d’excellence dans le domaine. Cette filière pourrait donc devenir un atout unique et devrait permettre à la France de se positionner en tant que leader sur des projets internationaux. Dans un contexte mondialisé, la France doit, pour créer des emplois stables et se différencier des pays offrant des prestations à moindres coûts, se positionner sur les filières à forte valeur ajoutée. S’il est entendu que la filière photovoltaïque va devoir subir un recentrage sur les vecteurs technologiques du solaire, il est aussi nécessaire de prendre en compte les impacts sociaux d’un virage politique à 180 degrés. En effet, les arguments environnementaux et sociaux ne manqueront pas d’être mis en avant par les défenseurs de la filière photovoltaïque. Dans cette optique, la promotion du solaire à concentration permet de répondre à ces deux problématiques ; d’une part le bénéfice environnemental est préservé ; d’autre part l’excellence technologique permet de développer des emplois pérennes.
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Le nucléaire français à la recherche de son modèle d’exportation Après la catastrophe de la centrale de Fukushima, sûreté et transparence seront les principaux arguments de la relance mondiale du nucléaire. En France, alors que le conseil politique du nucléaire a confirmé EDF dans son rôle de capitaine de « l’Equipe de France nucléaire » et annoncé l’élargissement de la gamme de réacteurs, un doute plane toujours sur le modèle d’exportation du nucléaire français.
uite à la perte de l’appel d’offre d’Abou Dhabi par la France en 2009, les doutes concernant l’organisation de la filière nucléaire entre Areva et EDF sème l’incertitude dans le débat français quant à la réalité de la "renaissance" du nucléaire. En parallèle, l’accident de la centrale de Fukushima a laissé les passions prendre le dessus et parfois aboutir à
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des décisions prises trop rapidement. Pourtant, pour relever les défis de maîtrise des émissions de CO2 et d’augmentation de la demande énergétique, l’atome reste bel et bien sur le devant de la scène mondiale. Les difficultés rencontrées par la filière française ne font que témoigner de la concurrence sérieuse qui se met en place sur ce secteur prometteur, en dépit du récent accident qui forcera les constructeurs à faire preuve de plus de sûreté et de transparence. Aujourd’hui 56 réacteurs sont en construction dans le monde. En comparant aux 438 réacteurs actuellement en exploitation, cela représente une augmentation de plus de 12% de la capacité nucléaire. En parallèle, plus de 400 projets sont en cours dans le monde. Par définition, tous ne verront pas le jour et certains seront même remis en cause compte tenu de l’inquiétude du grand public face aux risques mis au grand jour suite à l’accident de la centrale de Fukushima. Cependant, si ces 400 projets donnent naissance à 50 nouveaux réacteurs plus sûrs que les anciens, une croissance considérable du secteur aura encore lieu.
Les concurrents internationaux se mettent en ordre de bataille Face à ce potentiel de relance et à l’ouverture de nouveaux marchés, les majors et nouveaux entrants repensent leur stratégie. Le conglomérat russe AtomEnergoProm – AEP – a relancé massivement les constructions sur son territoire afin d’éprouver sa technologie et de profiter de ses affinités politiques avec les pays de l’Est pour exporter. Cette stratégie s’est également montrée efficace pour le nouveau géant coréen Kepco, vainqueur de l’appel d’offre d’Abou Dhabi, qui dispose de six réacteurs en construction en Corée. De son côté, l’américano-japonais ToshibaWestinghouse ne construit que peu de réacteurs sur ses territoires nationaux mais offre des transferts de technologies particulièrement intéressants pour les marchés asiatiques. Seul le canadien Atomic Energy of Canada Limited – AECL– a décidé de rester sur le marché spécifique aux petites puissances afin de ne pas s’opposer frontalement aux majors. Confronté à ces nouvelles
(Source : WNA 2010, Sia Conseil)
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offres mondiales, comment se positionne l’EPR d’Areva ? Accusé d’être trop cher, l’EPR est pourtant un réacteur plus puissant que ses concurrents et plus rentable dans la durée. Par ailleurs, des études approfondies ont déjà eu lieu sur ce modèle en cas de séisme et pourront être un argument de vente pour les prochains appels d’offres. L’échec d’Abou Dhabi a néanmoins mis en défaut la structuration de la filière française. En effet, comment vendre une technologie nucléaire là où Areva a des intérêts économiques et non EDF ? Impliquer GDF Suez, deuxième opérateur électrique en Europe et exploitant nucléaire de premier plan par sa filiale Electrabel en Belgique, peut constituer une piste. Pourtant, notre deuxième champion national manque d’une vitrine en France pour vendre son expertise à l’étranger, d’autant plus que sa demande de construction d’un réacteur ATMEA a été récemment refusée par le Ministère de l’énergie. Cette décision soulève le double problème de l’exportation du nucléaire français : comment élargir la gamme pour éviter de ne proposer qu’un seul réacteur et comment structurer les offres ?
Le conseil politique du nucléaire réagit Afin d’éluder ces deux questions, le rapport Roussely, du nom de l’ancien président d’EDF chargé de l’enquête, préconise plusieurs solutions que le conseil politique du nucléaire compte mettre en application. Tout d’abord, il faudra établir un retour d’expérience des chantiers d’Olkiluoto et de Flamanville où deux EPR sont actuellement en construction. Les deux chantiers ont pris du retard mais tous les torts ne sont pas du seul ressort d’Areva. L’exploitant et l’autorité de sûreté finlandaise – la STUK – devront aussi assumer leur responsabilité dans les retards des permis et autorisations. Ensuite, EDF est désormais officiellement placée en tête de file en tant qu’architecte-ensemblier dans « l’Equipe de France » du nucléaire. Une société indépendante sera quant à elle chargée de structurer les réponses aux appels d’offres pour s’adapter aux besoins de chaque pays. Quant à GDF Suez, pourtant reconnu dans son rôle d’exploitant nucléaire en Belgique, sa participation dans la relance n’est pas mentionnée, ce qui pourrait expliquer sa volonté de retrait du projet de l’EPR de Penly pour ne pas « servir de banque à ses concurrents ». Se pose donc toujours la question des limites stratégiques du duo EDF-Areva : en effet, comment sera-t-il possible pour Areva de se positionner dans des pays où EDF n’a pas d’intérêt stratégique, comme cela a été le cas pour les Emirats Arabes Unis ? Enfin, et sans surprise, il serait question d’élargir la gamme proposée, notamment en ajoutant le nouveau réacteur ATMEA, conçu par Areva conjointement avec le japonais Mitsubishi, à l’offre d’exportation française. Les pays cibles pour ce réacteur restent
Les différentes généra ons de réacteurs : un gain en sûreté à chaque généra on Généra on 1 Rendement de conversion : 29% Généra on 2 Rendement de conversion : 33%
Gain en sûreté
Généra on 3 Rendement de conversion : 35%
Gain en compacité, sûreté, rentabilité et durée de vie
Généra on 4 Rendement de conversion : 45%
1965
1977
1994
2015
2030
2050
2075
Les réacteurs de 2e généra on cons tuent la majorité des réacteurs en service actuellement Les réacteurs de 3e généra on présentent plusieurs caractéris ques similaires : • Durée de vie de 60 ans • Facteur de charge compris entre 0,85 et 0,90 • Exigences de sécurité renforcées La 4e généra on apportera des avancées technologiques majeures.
(Source : Sia Conseil)
cependant à déterminer car les espoirs français pour capter les marchés chinois résident désormais dans une alliance avec les exploitants locaux sur la construction d’un nouveau réacteur.
L’avenir du nucléaire français : entre création de joint-venture et sécurité améliorée Afin d’exporter au mieux la technologie nucléaire, le conseil politique du nucléaire a décidé d’engager la création d’un nouveau réacteur avec les géants Chinois CNNC et CGNPC. Un choix cohérent quand on sait que, compte tenu des montants mis en jeu, une implication accrue des acteurs locaux sera un argument de poids dans les nouveaux appels d’offres. La France est-elle cependant prête à payer le prix des transferts de technologie ? Pourra-t-elle profiter efficacement
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pour ses besoins des investissements R&D ? D’un autre côté, la sécurité renforcée de l’EPR, justifiant son coût plus élevé que ses concurrents, pourrait prendre aujourd’hui tout son sens. C’est en effet le seul réacteur à intégrer une cuve récupératrice de corium pour éviter les rejets en cas de fusion du combustible comme cela a été le cas à la centrale de Fukushima. Il restera néanmoins à prouver que l’EPR résiste bien aux catastrophes naturelles car si le risque en cas de séisme a déjà été anticipé lors de sa conception, la résistance en cas de séisme combiné à une inondation sera à prouver et pourra constituer un argument de poids pour gagner les prochains marchés.
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Le Bois-Energie, une énergie renouvelable omniprésente qui a besoin de soutien local Le bois-énergie, principale ressource biomasse en France, n’arrive toujours pas à émerger malgré les appels d’offres et les tarifs de rachat. Le modèle de soutien centralisé ne semble pas adapté à cette filière particulière au cœur des politiques de développement locales.
Prendre en compte la diversité des forêts françaises
Une filière à développer, en oubliant les réflexes industriels traditionnels n 1977, le rapport Jouvenel concluait sur l’opportunité de développer les industries du bois, dans la mesure où la France disposait d’une grande ressource forestière qu’elle n’optimisait pas assez. Au fil des années et des rapports – Méo-Bételaud en 1978, Duroure en 1982, Bianco en 1998, Roy en 2006, Puech en 2009 et indirectement Gaymard en 2010 – bien que des progrès aient été réalisés, ce constat n’a guère évolué : le potentiel de la forêt française est immense et demeure globalement sousexploité. Aujourd’hui, il s’amplifie encore. Si la meilleure valorisation de la forêt est longtemps restée un enjeu industriel, – les sous-produits du bois étant traditionnellement un des principaux postes de déficit commercial de la France –, depuis 2008, la construction d’une politique forestière ambitieuse est aussi devenue centrale pour l’ambition énergétique française. Car le Grenelle de l’Environnement a pris acte du potentiel considérable du bois comme source d’énergie renouvelable. Avec un bilan carbone nul – pourvu que l’on replante ce qu’on l’a coupé – la biomasse et en particulier le bois devront contribuer à hauteur de la moitié de la production d’énergie renouvelable d’ici à 2020. Cependant, l’atteinte de ces objectifs nécessite d’oublier les réflexes industriels traditionnels pour valoriser intelligemment cette ressource : se méfier des visions trop éloignées du terrain, penser différemment le soutien à la filière et la piloter à une maille territoriale très fine.
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Le potentiel énergétique du bois français est indéniable. 16,1 millions d’hectares de forêt sur le continent et en Corse, recouvrant en moyenne 29% des surfaces de ces territoires : le couvert forestier français est le 4ème plus étendu d’Europe et le 3 ème en volume. Par ailleurs, en 2006, l’Inventaire Forestier National estimait que près de 30% du bois produit chaque année par nos forêts n’était jamais récolté. De quoi considérer la forêt française comme un vaste terrain vierge à conquérir. Pour autant, cette vision macroscopique reste trop éloignée du terrain pour gouverner la mobilisation de biomasse supplémentaire pour l’énergie. La forêt française est très loin d’être homogène ! Tout d’abord, en termes de propriété, elle est majoritairement détenue par des propriétaires privés – 74% –, parfois sur des parcelles très petites. Mais d’une région sur l’autre, les régimes de propriété de la forêt varient fortement : au Sud et à l’Ouest, la forêt privée prédomine très largement ; à l’inverse, à l’Est, la forêt est majoritairement détenue et gérée par des acteurs publics. Ensuite, sur le plan écologique, les forêts françaises comptent assez peu de forêts monospécifiques particulièrement productives. Au contraire, une part significative de nos forêts compte plusieurs espèces dominantes et cellesci diffèrent géographiquement. Enfin, le relief crée de fortes disparités en termes d’exploitabilité : les forêts de montagne sont moins accessibles pour les engins de transport du bois et les distances de débardage fluctuent localement. A ces spécificités naturelles, s’ajoute encore un dynamisme régional de la filière bois très contrasté. L’industrie du bois est essentiellement active dans quelques bassins forestiers tels que l’Aquitaine, l’Alsace ou les Vosges où se concentrent les industries du papier et des panneaux de bois. Dès lors, il apparaît délicat de promouvoir une politique forestière uniforme, transposant les mêmes formules sur des territoires très divers en termes d’essence, de facilité d’exploitation, de compétition locale sur la ressource bois, de
régime de propriété… La mobilisation du boisénergie appelle donc des mécanismes de soutien innovants.
Les succès contrastés des mécanismes de soutien à la production d’énergie à partir de bois En France, le bois est considéré comme une source d’énergie pour la chaleur, dans la mesure où l’efficacité énergétique pour produire de la chaleur est bien plus élevée que pour produire de l’électricité. Dans le mix EnR prévu pour 2020, les objectifs de production de chaleur sont pratiquement 10 fois plus élevés que pour la production d’électricité. L’Etat a retenu des mécanismes de soutien différents régis par deux organes distincts, au risque d’ailleurs d’une certaine incohérence, pour la chaleur seule – chaufferies pour process industriel ou réseau urbain – et la cogénération – production de chaleur et d’électricité. Cette dernière est traitée comme les autres EnR produisant de l’électricité. Les petites unités de cogénération – inférieures à 12 MWe – peuvent bénéficier des obligations d’achat. Les plus grosses unités sont régies par des appels d’offres menés par la CRE, dont l’échec est aujourd’hui patent. Sur les trois appels d’offre dont les résultats sont connus, seule une poignée de projets a effectivement vu le jour, pratiquement tous associés à des industriels du bois, avec des conditions d’approvisionnement extrêmement facilitées. Ces projets, pourtant nécessaires pour parvenir à l’objectif de production d’électricité, sont trop gros. Ils imposent de trouver un débouché pour des quantités de chaleur considérables, débouchés qui se font rares à proximité de nos principaux bassins forestiers. De plus, les industriels doivent obtenir des garanties sur un approvisionnement en quantités de bois jamais mobilisées jusqu’alors et à un prix stable sur 20 ans. Pour les plus petites unités de production, le seuil de puissance pour être éligible au tarif vient d’être abaissé par un amendement de la loi NOME, ce qui devrait simplifier leur développement – de 5 à 1 MWe pour les scieries –.
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En revanche, la production de chaleur est encouragée avec plus de succès par le fonds chaleur renouvelable. Piloté par l’ADEME, il intervient pour des projets de chaufferies bois, de développement de réseaux de chaleur ou de plateformes de transformation du bois en plaquettes forestières sous la forme d’aides à l’investissement attribuées par des guichets régionaux pour les projets de petite taille et dans le cadre d’appels d’offres pour les plus grandes unités. Depuis son instauration, il a toujours dépassé ses objectifs. Il intervient sur des projets plus petits pour en débloquer la rentabilité et non comme principale source de revenu.
Pour un pilotage décentralisé de la filière bois-énergie L’exemple du fonds chaleur est remarquable : c’est précisément en se plaçant à la bonne taille de projets et en intervenant comme déclencheur qu’il est parvenu à ses objectifs. Sans que tou-
tes les dispositions de ce fonds soient parfaites, il pourrait inspirer un pilotage plus large de la filière bois-énergie, notamment au niveau local. En effet, le bois énergie est un combustible adapté à une filière énergétique en circuit court, peu propice aux économies d’échelles. Il convient donc de mettre en place des structures locales de gouvernance de la filière bois, au départ pour stimuler la coopération et, sur le long terme, pour garantir la cohérence des plans d’approvisionnement des différents acteurs sur un même territoire et veiller à la durabilité de la gestion de la forêt. A ce titre, le développement des plans climats et des schémas régionaux EnR pourrait fournir des outils de pilotage de la filière. Les régions sont suffisamment proches du terrain pour connaître les projets de développement et couvrent des territoires suffisants pour initier des coopérations forestières intéressantes. Les communes pourraient également jouer un rôle d’ini-
tiateurs de projets particulièrement actifs : les chaufferies biomasse leur permettraient par exemple de réduire leur facture de chauffage tout en générant directement de l’emploi local pérenne. En définitive, si les forêts françaises ont le potentiel pour s’approcher au plus près des objectifs du Grenelle de l’Environnement, elles nécessitent d’être valorisées et suivies à une maille territoriale resserrée, proche du terrain et des acteurs locaux, avec des ambitions raisonnables. Dans ce cadre, il apparaît cependant que la réalisation du Grenelle pour la production d’électricité à partir de biomasse sera beaucoup plus ardue, car elle se fonde aujourd’hui sur de gros projets difficiles à insérer dans le territoire. Si l’on souhaite maintenir ces projets très centralisés, peut-être faudra-t-il réfléchir à des options encore tabou, comme l’importation de bois.
(Source : FCBA, Analyse Sia Conseil)
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Energies marines, la France a tout pour devenir leader mondial L’espace maritime français, grâce à sa surface importante, ses fortes marées et son exposition au vent, pourrait devenir une source d’énergie renouvelable très profitable.
Pourtant, si la France dispose d’un certain potentiel éolien offshore, elle accuse déjà un grand retard par rapport à ses voisins européens. Ce positionnement tardif risque d’entrainer le même scénario que pour le photovoltaïque. En effet, il sera difficile de concurrencer les industriels européens déjà en place et la filière se développera principalement là où les barrières à l’entrée sont les plus faibles, à savoir sur l’aval : assemblage et installation. A l’inverse, sur les nouvelles technologies – houle, marée, etc – , tout reste à faire car aucun pays n’a encore clairement émergé et la France a déjà certains avantages. utre le vent, exploité par l’éolien offshore, dont l’engouement actuel ne fait pas de doutes, de nombreux autres phénomènes marins permettent de valoriser l’énergie de la mer : houle, marée, courant, salinité, différence de température, biomasse marine.
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La plupart de ces technologies sont encore à l’état de prototype, mais certaines pourraient bientôt connaître une industrialisation rapide, comme le fameux Pelamis, serpent géant des mers qui ondule avec les vagues pour récupérer leur énergie.
Une ambition limitée à l’éolien offshore Le Président et le Premier Ministre ont affirmé qu’un grand soutien serait apporté aux énergies marines pour permettre à la France de devenir leader mondial. Les objectifs affichés par le gouvernement pour 2020 sont essentiellement concentrés sur l’éolien offshore avec 6 000 MW, les autres énergies marines étant limitées à environ 1 000 MW pour 2020.
Des compétences clés déjà disponibles En plus d'une zone d'exploitation idéale, avec le deuxième espace marin mondial, la France dispose de compétences clés sur l’ensemble de la chaîne de valeur pour devenir leader mondial :
R&D : des compétences de niveau international et un important retour d’expérience avec la plus grande production d’énergie marine depuis 40 ans – centrale de la Rance – ; Ingénierie marine : les chantiers navals – STX, DCNS – en perte de vitesse pourraient se reconvertir aisément ; Ingénierie électrique & offshore : les champions français comme Technip et Nexans pourraient développer de nouveaux marchés ; Développement de projet : les grands énergéticiens (EDF, GDF Suez), particulièrement habitués à la concertation avec les acteurs locaux pourront participer à l’exportation de la filière.
Objectifs des Energies Marines Renouvelables (EMR) pour 2020 (MW) Eolien offshore Hydrolien Houlomoteur
Le développement des énergies marines pourra créer des emplois stables, pérennes et compétitifs. En effet, les barrières à l’entrée d’ordre technologique permettront de conserver un avantage concurrentiel pendant de nombreuses années tandis que la maintenance de haut niveau sera toujours nécessaire pour intervenir sur les futures « centrales en mer ».
La France doit fixer une stratégie ambitieuse et se donner des moyens adaptés A objectif limité, action limitée : la seule véritablement engagée aujourd’hui est la création d’une plate-forme nationale dédiée au développement des énergies marines, France Energies Marines, basée en Bretagne. Ce projet devrait bénéficier d’un soutien de 150 M sur 10 ans avec pour objectifs de consolider les compétences, mettre en place des sites d’essais pour les prototypes et définir un cadre environnemental. Même si le budget paraît élevé, c’est moins que celui de la Grande-Bretagne sur les 10 dernières années – 200 M –. La France devra donc faire mieux si elle veut rattraper son principal concurrent. Ainsi, le levier restant pour assurer le développement de la filière est de convaincre les investisseurs qui ont besoin de signaux forts pour se décider. En effet, le tarif de rachat est limité à 150 /MWh alors que les coûts de production sont évalués à environ 250 /MWh. Un premier pas serait donc de relever ces tarifs. Enfin, audelà du risque financier, d’autres contraintes pèsent encore sur la filière : concurrence avec les usagers de la mer, acceptabilité environnementale, raccordement au réseau. En tant que leader mondial des énergies marines depuis 40 ans avec l’usine marémotrice de la Rance, et deuxième espace maritime mondial, la France peut se donner une véritable ambition. Et ce ne sont pas les erreurs faites sur le photovoltaïque – tarifs surdimensionnés, manque de développement sur l’amont… – qui doivent réduire cette ambition. Une politique de soutien adaptée et suivie dans le temps permettra de construire une filière compétitive tout en évitant ces écueils.
Marémoteur Energie Thermique des Mers (ETM) (Source : PPI 2009)
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Avril 2011 – Le magazine du Club Energie & Environnement de Sia Conseil
Nos partenariats
MOTORISATIONS ALTERNATIVES ETUDE À PARAÎTRE (MAI 2011)
BIOMASSE : LA PLACE DU BOIS DANS LE MIX ÉNERGÉTIQUE FRANÇAIS – ETUDE À PARAÎTRE (AVRIL 2011)
Stratégies des acteurs et perspectives de marché
Stratégies des acteurs et perspectives de marché
OBJECTIFS :
OBJECTIFS :
• Évaluer l'impact de l'arrivée des motorisations alternatives pour les constructeurs et équipementiers • Comprendre les enjeux liés à l'arrivée de nouveaux entrants et les rôles des différents acteurs de l'écosystème : producteurs de batteries, énergéticiens, pétroliers, pouvoirs publics... • Apporter tous les éléments d'analyse et de prospective du développement des motorisations alternatives • Déterminer les enjeux techniques, industriels, environnementaux et économiques
• Comprendre le réel potentiel français en matière de bois énergie • Dresser un panorama des marchés sur lesquels le bois énergie est valorisé aujourd'hui • Mettre en perspective les mécanismes de soutien de la filière vis-à-vis des objectifs ambitieux du Grenelle de l'Environnement Partenariats
Partenariats
PLAN CLIMAT ENERGIE TERRITORIAL FORMATION (30 JUIN 2011)
LE MARCHÉ DU NUCLÉAIRE FORMATION (21 SEPTEMBRE 2011)
LE MARCHÉ DES DÉCHETS FORMATION (6 OCTOBRE 2011)
Mettre en place efficacement un plan climat en conformité avec les obligations de 2012
Quels nouveaux enjeux face à la relance de l’industrie nucléaire ?
Quels enjeux stratégiques face à l’importance croissante de la gestion des déchets ?
OBJECTIFS :
OBJECTIFS :
OBJECTIFS :
• Savoir mener un plan climat de l’initiation à la mise en œuvre sur le long terme • Définir la stratégie en interne et coconstruire avec les partenaires du Plan Climat • Choisir les actions les plus adaptées à un territoire donné, écologiquement et économiquement • Identifier les parties prenantes et déterminer les sources de financement
• Analyser la reprise récente et soutenue de l’activité dans l’industrie nucléaire en Europe et dans le monde • Comprendre les différents métiers de la filière, de l’extraction du minerai au démantèlement des centrales • Identifier les forces et stratégies des acteurs du marché • Détecter les nouveaux enjeux du nucléaire : communication et innovations technologiques
• Analyser un marché dont l’importance et les coûts ne cessent de croître et qui rassemble trois métiers : collecte, traitement et valorisation des déchets • Acquérir une vision globale de la chaîne de valeur des déchets et comprendre de façon détaillée chaque technologie • Identifier les forces et stratégies des acteurs du marché • Détecter les opportunités émergentes
INSCRIPTION Caroline JAUBOURG – Les Echos Formation 16, rue du Quatre Septembre 75112 Paris CEDEX 02 Tél. : 01 49 53 22 25 Fax : 01 49 53 68 74 e-mail : cjaubourg@lesechos.fr www.lesechos-formation.fr
Avril 2011 – Le magazine du Club Energie & Environnement de Sia Conseil
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Fondée en 1999 par Matthieu Courtecuisse, Sia Conseil est un cabinet indépendant de conseil en Management et en Stratégie. Présente en Europe et au Moyen-Orient, Sia Conseil compte 300 consultants. En France, son portefeuille de clients est composé de 40% du CAC40 et de grandes entreprises publiques non cotées de premier plan. Ses missions consistent à assister la Transformation des Entreprises dans tous ses volets : stratégie, marketing, organisation, ressources humaines, gouvernance des systèmes d’information. Ses services sont déclinés dans six secteurs privilégiés : Banque & Assurance, Energie & Environnement, Télécoms & Médias, RH & Service Public, Transport & Logistique, Industrie.
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