NATURE Et AVENTURe
Des paysages surprenants, des expériences passionnantes
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03. LA COLOMBIE : UNE DESTINATION À NE PAS MANQUER
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Table des matières — Page 04 —
Chiribiquete Le secret ancestral des tepuys Textes María José Castaño Photographies César David Martínez
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Observation illustrée des oiseaux Un ciel retrouvé en plein post-conflit Textes Julián Isaza Illustrations Cromalario
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Villages de vélo Bogota et ses environs : la Mecque du cyclisme américain Textes Sinar Alvarado Photographies Juan Felipe Rubio
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Autres expériences de nature et d’aventure en Colombie
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Module 03
Nature et aventure Avec une superficie de 1,142 millions de km², la Colombie est un pays presque aussi grand que la France et l’Allemagne réunies. À l’amplitude de ce territoire s’ajoutent un réseau montagneux et hydrographique, des côtes sur deux océans, des îles, des paysages désertiques et de vastes étendues de jungle. Tant les bagages que la curiosité du visiteur doivent être ouverts à des contrastes profonds et passionnants d’un endroit à l’autre. Cette diversité de paysages se prête à une toute aussi grande variété d’expériences adaptées aux goûts et aux aspirations de chaque voyageur. Si des régions telles que la côte Pacifique, l’Amazonie et la Zone du Café sont largement reconnues pour la richesse de leurs paysages, pour certains, moins prévisibles, Bogota et ses environs sont également un lieu idéal pour découvrir la nature et vivre des aventures. Deux des histoires de ce chapitre partent précisément de la capitale du pays : haut lieu du cyclisme, centre d’un circuit complet de scénarios de sports d’aventure et habitat d’oiseaux endémiques que l’on peut observer sans quitter la ville, lors d’une séance d’observation inoubliable.
Pour certains, la relation avec l’environnement peut être une relation d’intimité, de silence et de détente. Pour d’autres, la façon d’aborder la nature peut aussi être intime, mais plus physique, passant par le corps et les voyages d’aventure. Pour ces derniers, ces esprits inquiets qui voient dans un rocher imposant l’envie de l’escalader, qui sentent le courant vibrant d’un rapide et veulent se jeter et ramer, ceux pour qui la montagne est à la fois un espace de contemplation et un défi d’ascension à conquérir, pour tous ceux-là, les régions colombiennes sont pleines d’émotions et de défis. Une solide infrastructure touristique et hôtelière, ainsi que des services complémentaires associés au voyage d’aventure et aux sports extrêmes, sont prêts à vous satisfaire en toute sécurité. Montagnes, rivières, lagunes, rochers, récifs coralliens, déserts, forêts tropicales, une flore et une faune inépuisables... la liste serait infinie et les mots toujours insuffisants. En ouvrant les yeux sur le paysage colombien, le voyageur est témoin de contrastes surprenants. Il échangera activement avec cette nature généreuse qui s’étend dans toutes les directions et même au-delà de nos frontières.
PRÉSENTATION – 03
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Chiribi Guaviare, Amazonie
Le secret ancestral des tepuys Enfant, l’auteur a entendu son père parler d’un territoire majestueux où la nature et la richesse archéologique étaient extraordinaires. Des années plus tard, elle se rendit au cœur de l’Amazonie colombienne pour découvrir Chiribiquete de ses propres yeux. Textes : María José Castaño
Photographies : César David Martínez
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biquete 03 Nat u r e e t av e nt u r e Amazonas – 05
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Le monde perdu de la Serrania de Chiribiquete était mon lieu imaginaire préféré quand j’étais enfant. Je me souviens que mon père, Carlos Castaño Uribe, un Indiana Jones à la colombienne, chaque fois qu’il revenait de ce paradis amazonien, avait des bleus, un visage de naufragé et était si maigre que de profil il disparaissait. J’écoutais avec fascination ses histoires sur cet endroit secret que personne ne connaissait. À l’école, je cherchais à connaître davantage sur ce lieu et comme il n’apparaissait sur aucune encyclopédie ou carte de l’époque, je me demandais s’il ne s’agissait pas d’une invention de mon père pour me divertir ou si les détails racontés avec sa voix étaient juste une fiction pour me faire rêver. Chiribiquete est un lieu unique sur la planète. Traversé par l’équateur, le parc est situé entre les départements du Caquetá et du Guaviare. C’est l’un des endroits les mieux préservés au monde. Entre les savanes herbacées et la plaine amazonienne, vivent des animaux et des espèces que les scientifiques rêvent d’étudier. Pour les cultures autochtones, c’était le centre du monde. La maison du Jaguar, qui est le fils du Soleil et de la Lune : blanc lunaire sur la poitrine, jaune soleil sur le dos. Ce félin et les hommes-jaguars sont les protagonistes de plus de 75 000 peintures trouvées par mon père sur les rochers de Chiribiquete. Le plus surprenant est que certaines d’entre elles remontent à plus de 20 000 ans. Ceci attesterait de la présence la plus ancienne de l’homme en Amérique latine, selon Gonzalo Andrade, de l’Institut national des sciences de l’Université nationale. Il y a plus de 30 ans, lorsque mon père était directeur des parcs naturels nationaux de Colombie, il a découvert par erreur cet endroit extraordinaire. C’est en 1986 qu’il a repéré les rochers monumentaux de Chiribiquete depuis un petit avion, après qu’une tempête tropicale l’ait obligé à dévier sa trajectoire vers Leticia, capitale du département de l’Amazonie. Ces plateaux ne figuraient sur aucune de ses cartes de navigation, alors qu’ils font trois fois la taille de la tour Eiffel et qu’ils se dressent au milieu d’une jungle intacte. Cette première fois, ils les ont simplement survolés et ont enregistré les coordonnées de l’endroit. Il dédia le reste de sa vie à travailler sur ce lieu et à y retourner régulièrement dans le but de chercher la formule parfaite pour le protéger. Que l’on dise de lui qu’il a « découvert le Chiribiquete » le met mal à l’aise car il sait que beaucoup d’autres l’ont probablement parcouru avant lui. Qu’il s’agisse de nomades autochtones, colons ou explo-
rateurs, « Je ne l’ai seulement découvert que pour les Parcs naturels et pour l’intégrer au système des zones protégées » déclarait-il. Il est cependant fier que la véritable découverte ait été de tomber sur l’art rupestre lors de sa première expédition en 1990. Après avoir escaladé l’un des rochers, il s’est retrouvé face à un immense abri rocheux avec deux énormes et imposants jaguars. En tout, il a mené plus d’une douzaine d’expéditions accompagné par des scientifiques spécialistes
Saviez-vous que Chiribiquete est un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ? renommés de la faune et la flore. Il s’est entièrement consacré à l’archéologie et à l’étude de l’art rupestre de ce lieu. Les pictogrammes trouvés à Chiribiquete sont des découvertes qui permettent une nouvelle interprétation de notre histoire. Ils relient nos ancêtres à diverses cultures autochtones d’Amérique latine et de la Caraïbe (depuis l’actuel Mexique au Brésil). Les mêmes peintures apparaissent dans des régions éloignées du continent, laissant ainsi trace d’une culture qui nous unit. L’on pense que les chamans qui peignaient sur les rochers étaient des nomades pèlerins qui venaient de divers endroits. Comme un temple sacré, celui-ci ne peut être habité, seulement visité. À la rencontre des tepuys En famille, nous disons pour plaisanter qu’en plus de ses quatre enfants, il avait un cinquième favori : Chiribiquete. J’ai grandi en écoutant les histoires de cet énigmatique cinquième frère. Ce mélange entre une nature vivante, de majestueux plateaux de pierres, de riches cultures lointaines et des milliers de peintures préservant un passé vivant. J’ai grandi en voulant le connaître. Mais nous étions si loin et notre réunion de famille ne devait pas encore avoir lieu. Bien que j’aie entendu mon père parler de Chiribiquete depuis mon enfance, de nombreuses années de silence se sont écoulées. Il y a cinq ans, il a de nouveau abordé le sujet, cette fois-ci avec beaucoup de discrétion et d’inquiétude. J’ai, par la suite, su de ces nuits d’insomnies après que le parc ait été plongé sous les feux des projecteurs à cause de plusieurs publications dans les médias nationaux et par un documentaire sur la faune et la flore colombiennes. La curiosité pour
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Que trouve-t-on dans le Chiribiquete ? 2.138
espèces végétales
60
46
espèces de reptiles
espèces d’amphibiens
70.000
60
189
espèces de poissons
espèces de papillons
Il s’agit d’une zone protégée de
espèces mammifères
Des arbres de
50 m de haut
communautés autochtones sans aucun contact avec la société occidentale
peintures rupestres
89
Autres activités
4 268 095 hectares
Visiter les réserves indigènes qui bordent le parc. Faire du yoga. Se rendre au Salto del Diablo. Découvrir le canyon d’Araracuara.
Il est possible de survoler la zone pour que les touristes puissent la connaître.
Destination 1:
Comment se rendre à la Serranía del Chiribiquete ?
SAN JOSé DEL GUAVIARE
Tour :
Destination 2: Une heure de vol au-dessus de la
Départ de l’aéroport Guaymaral à Bogota
Serranía del Chiribiquete
Prix : forfaits à partir de 3 700 000 pesos colombiens.
Pourquoi découvrir l’Amazonie colombienne ? 40 000
1 500 500
espèces de flore
espèces d’oiseaux
de long
420
tribus autochtones
219 000 m3
langues
650
550
espèces de reptiles
Parmi eux, le Pirarucu, l’un des plus gros poissons : il peut mesurer jusqu’à 3 mètres
Dauphins roses et gris, lamantins, piranhas, boas, alligators noirs et aquatiques.
d’eau
86
millions d’insectes
Animaux caractéristiques du fleuve Amazone
Extension du fleuve Amazone
6.700 Km
2,5
espèces de mammifères
Plus de 220 espèces de poissons
Quelles sont les activités à réaliser dans l’Amazonie colombienne ?
dialectes
Expéditions dans la jungle, observation des dauphins roses, descente du fleuve Amazone, visite des cultures autochtones, voir la Victoria regia (une grand nénuphar), visiter Leticia, visiter Puerto Nariño, faire du kayak, canyoning et la grimpe d’arbres puis, visiter la Isla de los Micos.
Rappelez-vous que :
Le Chiribiquete ne peut être vu que depuis les airs, lors d’un survol inoubliable de la zone.
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Avec un « cratère » de 260 mètres de diamètre et des parois rocheuses de plus de 60 mètres de haut, le Marmite Géante [Marmita Gigante] est l’une des icônes de la Serrania del Chiribiquete.
cette région s’est accrue et la manière dont le tourisme a commencé à se développer et à surmonter les informations et les conditions très complexes d’accès à ce territoire amazonien. Ce paysage mouvant et improbable est aussi séduisant qu’insaisissable. Or, c’est dans cette inaccessibilité que réside toute sa grandeur. C’est un privilège à apprécier sans l’endommager. En 2018, j’ai eu l’occasion de participer à un effort visant à le préserver davantage. Il s’agissait d’une expédition archéologique cherchant à rassembler du matériel et des documents qui serviraient de nouveaux arguments pour postuler le Chiribiquete afin qu’il intègre la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Nous avons pris un vol d’une heure de Bogota à San José del Guaviare. De là, nous avons décollé dans un avion autorisé par les Parcs nationaux à survoler Chiribiquete. Parce qu’une partie fondamentale de la préservation de ce territoire dépend de son maintien intact, les visiteurs ne peuvent survoler la région qu’en avion et apprécier depuis les hauteurs la majesté de la jungle. Pendant les premières minutes de ce vol, j’ai vu des parcelles déboisées s’alterner avec d’autres de forêt. L’espoir réapparut sous la forme d’un vert compacte et feuillu qui s’étendait à perte de vue. De ces 8 500 pieds d’altitude, je me souviens avoir vu, pour la première fois, les tepuys géants dont me parlait mon père depuis mon enfance. Ils émergeaient au milieu de la végétation comme des monuments de la nature dédiés aux dieux.
La Serranía del Chiribiquete est étonnante, comme toute l’Amazonie colombienne. Toutefois, c’est un espace que presque personne n’a vu malgré ses dimensions imposantes et qui cache des secrets à l’intérieur de ces énormes plateaux rocheux. Il se dégage un sentiment de respect envers les tepuys. Ils sont aussi grands que les gratte-ciels de Manhattan, mais construits au milieu d’une jungle fermée, exubérante et habitée par une faune et une flore riches ainsi que des communautés autochtones. Il n’est possible de le voir que du ciel. En effet, depuis son point le plus élevé, Chiribiquete semble caresser les nuages. Une rencontre familiale avec les tepuys En 2018, Chiribiquete a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, dans une catégorie spéciale et mixte, qui fait l’éloge tant de sa richesse naturelle que de sa pertinence culturelle. Il s’agit d’un cas exceptionnel, semblable à celui du Machu Picchu au Pérou. Ce succès résume, en partie, le long travail et les luttes menés par mon père pendant près de trente ans. Ce furent des années de patience et de compréhension envers lui, en raison de son dévouement exagéré, principalement pour ses projets avec la Fundación Herencia Ambiental, qu’il dirige avec sa femme Cristal, les projets socio-environnementaux avec les communautés et les populations autochtones de la Caraïbe et son travail avec les parcs naturels nationaux,
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© Avec l’aimable autorisation de la Fondation Herencia Ambiental
Les peintures rupestres de cette région ont près de 20 000 ans. Le jaguar est la figure principale aux côtés d’autres espèces animales de pouvoir.
dirigés par son successeur, la directrice Julia Miranda, qui a été son alliée et une figure clé dans la continuité et le renforcement du régime de soins spéciaux dont avait besoin le parc. En plus d’avoir travaillé pour que le parc soit reconnu par l’UNESCO, ce travail minutieux a permis de quadrupler la taille de la zone protégée. Mon père s’est beaucoup engagé, presque radicalement, dans la préservation de cette richesse culturelle, dont la survie a souvent été due à la difficulté à l’atteindre et y pénétrer. Sa position m’interpellait, car même si j’admirais son sacrifice pour le parc et sa capacité à taire tout ce qu’il trouvait au cours de ces expéditions, j’étais convaincue les colombiens avaient le droit de le connaître. Personne ne se soucie de ce qu’il ne connaît pas. C’est pourquoi j’ai commencé à lui faire un lavage de cerveau, et par la même occasion, de ses idées. Beaucoup avaient déjà essayé : chaînes de télévision, médias colombiens, écrivains. Rien. Il a fallu que j’emploie toute l’expérience acquise dans une entreprise de communication stratégique pour y parvenir. J’étais armé d’arguments, dont le plus important était celui-ci : « personne ne s’occupera de Chiribiquete si l’on ne comprend pas son importance ». Alors, en 2019, ces trois décennies de recherche, cette relation intime d’amour et de connaissance qu’il avait établi avec cette lointaine Amazonie, ont fini dans son livre Chiribiquete : la maloka cosmique des hommes-jaguars. Aujourd’hui, Chiribiquete ne peut être connu que par les airs, avec l’autorisation de l’armée de l’air
et des parcs nationaux. Ceux qui veulent voir les peintures peuvent les apprécier en dehors du parc, à Cerro Azul, un site adjacent à San José del Guaviare avec la même tradition autochtone. Personne n’est autorisé à y entrer afin d’éviter de mettre en danger son état vierge et ses communautés autochtones. Mais aujourd’hui, tout comme les chamans, les colombiens s’y rendent à travers les livres et les photos. Ils peuvent ainsi développer des arguments permettant d’exiger de leurs dirigeants leur protection. Quand j’ai rencontré ce grand frère de l’Amazonie, Chiribiquete, j’ai senti que ma famille était enfin au complet. Quand je l’ai vu des hauteurs, toutes les photos et les vidéos ont soudainement pâlies face à telle merveille. Lorsque j’ai connu ses peintures rupestres, grâce à une occasion exceptionnelle de faire partie d’une expédition scientifique, j’ai eu l’impression qu’un peuple autochtone tout entier m’embrassait depuis 20 000 ans en arrière. Et maintenant, alors que j’écris ces mots, mes yeux remercient la voix de mon père et veulent à nouveau se trouver parmi les nuages de l’Amazonie pour s’extasier face au Chiribiquete.
POUR PLUS D’INFORMATIONS VEUILLEZ SCANNER LE CODE QR.
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Pharomachrus fulgidus
Bogota et ses environs
Un ciel retrouvé en plein post-conflit
Obs des
Pour découvrir la riche faune aviaire de la Colombie, il n’est pas nécessaire de quitter la ville. Un matin de novembre, au cœur de Bogota, un journaliste expérimenté et un talentueux illustrateur sont partis ensemble connaître les oiseaux endémiques de la capitale et ont découvert des histoires inattendues sur le pays. Textes : Julián Isaza
Illustrations : Cromalario
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Ils ont la forme d’un boomerang. Ils passent rapidement. Ils tracent des cercles dans le ciel. Ils se poursuivent et leurs silhouettes rapides, les ailes en arrière, ressemblent à deux Mig 15 au combat. « Ce sont des martinets », explique Alejandro Pinto, un biologiste de 32 ans de l’Université nationale qui guide cette expédition et qui observe les oiseaux depuis dix ans. Il est 5h50 du matin, il ne fait donc plus nuit, mais on ne peut pas dire qu’il fasse jour non plus. Du firmament naît une faible lumière bleue, à peine suffisante pour distinguer la forme des oiseaux, des montagnes, du vallon. Jusqu’à il y a quelques minutes, nous empruntions une route sinueuse et en terre où le brouillard offrait un panorama laiteux que les feux antibrouillards du 4x4 ne pouvaient illuminer que de quelques mètres. C’était le dernier tronçon vers la zone tampon du parc Chingaza. Il s’agit d’une zone adjacente à la réserve naturelle, notre destination finale, à une heure et quarante minutes de Bogota. Alejandro sort son matériel du 4x4 : un télescope, des jumelles, un pointeur laser et un gros livre sur l’ornithologie. Le bruit de l’eau descendant du ravin semble statique, à plein volume, tandis que les martinets poussent des sifflement aigus et intermittents, plus en haut. Alejandro les observe. Le vol des deux oiseaux est agile, ils décrivent des virages serrés, se perdent dans la végétation et en ressortent. Le biologiste donne, à voix haute, leur nom en latin : Streptoprocne rutila. Il explique également qu’il s’agit d’un oiseau commun et largement répandu. Bien que ce soit un bel oiseau et que son vol soit, en soi, un petit spectacle, ce n’est pas le point fort de cette visite. Il, et par conséquent moi également, voudrions voir une perruche à ventre jaune ou, d’après son nom scientifique, un Pyrrhura calliptera, une espèce endémique, c’est-à-dire, qui ne vit que dans la cordillère orientale de la Colombie. Nous avançons de quelques pas et Alejandro pointe le laser vers un groupe d’arbustes. Il ouvre le trépied et y place le télescope. Puis il siffle et de ces arbustes on lui répond. Il y a là un couple de Myioborus ornatus, petits oiseaux au plumage noir et jaune sur le corps et avec une tache blanche sur le visage. Ces oiseaux sont aussi connus sous le nom de candelitas copetiamarillas. Par la suite, nous découvrons un cucarachero pechigris et, immédiatement après, un pitajo torrentero avec son plumage rouge sur l’abdomen.
*** Sur seulement quelques mètres, nous avons pu observer quatre espèces différentes d’oiseaux. Ceci se doit non seulement à l’œil et à l’ouïe d’Alejandro, mais aussi au fait que la Colombie abrite près de 20 % de la biodiversité aviaire de la planète. En effet, des neuf mille espèces que compte le monde, un peu plus de neuf cents se trouvent dans le pays. Il n’est donc pas surprenant qu’en mai de cette année (et pour la troisième fois consécutive), le pays ait remporté le Global Big Day, un événement mondial au cours duquel les ornithologues, amateurs et experts, vont observer les oiseaux et consigner leurs découvertes. Au cours de cette dernière édition, 1 574 espèces ont été observées, tandis qu’au Pérou seul 1 486 espèces ont été observées et en Équateur 1 142. C’est précisément en raison de cette énorme variété que le pays dispose d’un très grand potentiel en tant que destination avitouristique. En effet, selon le Conservative Strategy Fund, cette activité pourrait attirer 278 850 observateurs chaque année. Néanmoins, Alejandro affirme que bien qu’il fournisse des services de guide en permanence pour de petits groupes de voyageurs, ce secteur n’en est encore qu’à ses débuts comparé à d’autres pays comme l’Équateur, le Pérou ou le Brésil. Luis Ureña, propriétaire de Manakin Nature Tours, est du même avis. D’après lui : « Le Costa Rica, par exemple, vit de ce type de tourisme depuis environ 35 ans. Or, c’est un pays qui est à peu près quinze fois plus petit que la Colombie et qui possède la moitié de la biodiversité que nous possédons. Cependant, jusqu’à deux mille personnes par jour peuvent s’y rendre pour observer les oiseaux, tandis que nous, qui sommes l’une des plus grandes entreprises du pays, nous ne pouvons recevoir qu’entre 64 et 80 personnes à la fois, réparties en huit groupes. Ainsi, nous recevons entre 240 et 300 personnes par saison ». Cette froide forêt andine se révèle maintenant à nos yeux, dans la clarté du jour et avec une multitude de chants. Il est 6h30 du matin et nous empruntons la piste jusqu’à ce qu’Alejandro s’arrête. Un peu plus haut, l’on entend un sifflement. Il s’agit d’une
En Colombie, nous trouvons environ 1 900 espèces d’oiseaux, soit près de 20 % de la biodiversité aviaire de la planète.
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Chiroxiphia lanceolata
Manacus manacus
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Campephilus pollens
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succession de sons courts comme si quelqu’un prononçait la lettre « s » à plusieurs reprises ou, mieux encore, comme le bruit produit par une bague métallique qui tourne autour d’une vis. « Il s’agit d’un Hemispingus superciliaris ou Hemispingo Cejudo », indique-t-il, en tendant le télescope avec la vision amplifiée huit fois. Dans l’oculaire, l’on peut admirer l’oiseau et la raison de son nom, au-dessus de son œil, il a une franje, sorte de sourcil blanc et épais. Le guide sourit. Observer des oiseaux, les reconnaître, les collectionner dans sa mémoire, c’est l’essence même de l’observateur, qui parcourt des kilomètres pour voire de façon fugace, le temps d’un instant, ces animaux farouches et élaborer des listes d’espèces exotiques rendant compte de la couleur et des formes qui ont façonné l’évolution et la génétique. Luis Ureña conclue ainsi : « C’est comme remplir un album. Je n’ai pas encore vu, par exemple, le Cotinga rouge à cou noir et cet oiseau est devenu mon objectif. C’est pourquoi les personnes qui viennent observer les oiseaux arrivent avec leurs listes de deux cents ou deux cent cinquante espèces. Puis, chaque fois qu’ils en découvrent une nouvelle, c’est un moment émouvant ». Chaque lieu a ses propres « autocollants » pour compléter cet album et les plus rares sont bien sûr les plus convoités. Alejandro insiste sur le fait que le grand prix serait de voir la perruche à bec jaune, que nous entendons maintenant avec ses gazouillis lointains. Le guide aiguise l’ouïe et se retourne. Puis, indique une courte vallée qui s’ouvre entre les collines. Nous avons pu observer un petit groupe de ces oiseaux qui ne sont que des points au loin. Alejandro sort son téléphone portable de sa poche, ouvre un fichier son avec des chants d’oiseaux et recherche celui de la perruche. Il le fait sonner, mais sans obtenir de réponse. Cependant, il sait que nous sommes proches
*** Ce que nous faisons actuellement, à un peu moins de deux heures de Bogota, a été lancé dans plusieurs régions du pays depuis un certain temps. Il existe d’ores-et-déjà plusieurs itinéraires d’observation des oiseaux dans les régions Andine, Pacifique, Atlan-
tique, Magdalena Moyen et une partie de l’Amazonie. Et bien qu’il y ait plusieurs défis à relever pour développer l’avitourisme, ce secteur promet d’être rentable non seulement d’un point de vue économique, mais aussi d’un point de vue environnemental et social. Et ce, parce que nombre de lieux qui offrent la plus grande biodiversité sont situés dans des territoires qui ont subi des violences et dépendaient, dans une certaine mesure, d’économies illégales. C’est pourquoi plusieurs fondations, investisseurs et l’État lui-même parient sur le développement de projets conjoints avec les communautés des régions isolées, comme par exemple, avec le village de Playa Rica, dans le département de Putumayo. À cet endroit un travail de formation des habitants a débuté et se poursuivra en 2020. D’autre part, des investissements sont également réalisés dans les infrastructures afin de soutenir une communauté dont l’objectif est de prendre soin de ses ressources naturelles et
Saviez-vous qu’une espèce endémique est une espèce qui n’est pas présente naturellement dans une autre zone distincte de celle où elle a été enregistrée ? d’en vivre. « Vingt-deux familles vivent sur un territoire de 488 hectares et la majorité cultivaient la coca. Aujourd’hui, ils ne chassent plus, ne cultivent pas de coca et ne coupent pas les forêts pour l’élevage. Ils prennent maintenant soin de l’écosystème », déclare Michael Quiñones de l’association Quinti, l’une des entités qui accompagnent ce processus. L’on pourrait en dire autant des communautés de La Macarena, dans le Meta, à Manaure ou dans le Cesar, où vingt anciens combattants des FARC ont décidé de former Tierra Grata Ecotours, une agence de voyage qui propose ce type de forfait touristique. C’est précisément avec ces projets que de nombreux anciens combattants ont trouvé une alternative à travers laquelle ils peuvent mettre en pratique les connaissances acquises pendant les années où ils ont marché dans la jungle colombienne car comme l’ex-
L’observation des oiseaux est une activité pausée au cours de laquelle vous vous promenez à la recherche de différentes espèces d’oiseaux, que l’on observe normalement à l’aide de jumelles ou d’un télescope.
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plique Luis Ureña, « nombreux d’entre eux sont ceux qui ont passé beaucoup de temps dans la forêt. Ils ont appris à connaître la nature de manière empirique. Par conséquent, ils sont devenus de très bons pisteurs et observateurs, et savent reconnaître le chant des oiseaux. Ils se sont découvert un talent caché. Ils sont nombreux en Amazonie et au Caquetá. Nous travaillons avec certains d’entre eux ». L’avitourisme ne leur offre pas seulement des opportunités en tant que guides. Au sein de l’industrie, ils peuvent également participer à d’autres échelons. C’est le cas d’Henry, qui était responsable des télécommunications des FARC dans le sud du Meta et qui aujourd’hui transporte des touristes dans son 4x4. « C’est une excellente source de revenus. On vit bien si on travaille sérieusement pendant les saisons. J’arrive ainsi à payer le semestre de l’université de mon fils », explique-t-il, pour ajouter par la suite : « en permettant aux personnes de travailler dans leur propre région, celle qu’ils connaissent sur le bout des doigts, on peut aller de l’avant dans cette période de post-conflit ».
*** Nous voyons l’aigle caminera, la pava andine et un quetzal. Observer un quetzal, c’est observer une créature extraordinaire. Son plumage est vert sur le cou et la tête, rouge sur le torse et blanc sur la queue. Il semble être recouvert d’un métal brillant. Ce n’est pas une espèce endémique, mais est-ce important ? Sa beauté est presque incroyable. Puis nous tombons sur un pic qui, de son bec, perce un tronc. Alexander sourit à nouveau. Moi aussi. Nous continuons. Le guide ne veut pas abandonner. Nous remontons la piste et nous nous arrêtons sous un groupe d’arbres qui ombragent la route. L’obstination du guide est récompensée. Il vient d’entendre, à nouveau, le chant de ses perruches. Alejandro pose le trépied sur le sol. Il fait la mise au point, puis du trou d’un tronc très haut…. un, deux, trois perruches sortent. Elles sont vertes et présentent une ligne jaune sur le bord de chaque aile. Elles restent perchées sur la branche. Puis elles prennent leur envol et se perdent. La rencontre est éphémère, mais perdure dans la mémoire.
POUR PLUS D’INFORMATIONS Sur l’Observation des oiseaux VEUILLEZ SCANNER LE CODE QR.
Les oiseaux de la Colombie
Plus de
50 000
1 958
espèces de plantes et animaux enregistrées
espèces d’oiseaux
La Colombie est le pays qui abrite le plus de biodiversité d’oiseaux au monde
80
espèces endémiques
135
espèces menacées
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espèce éteinte
Départements ayant le plus d’espèces d’oiseaux Cauca 1 352 Meta 1 116 Antioquia 1 115 Valle del Cauca 1 086 Chocó 1 041 Amazonas 702 Atlántico 515
Oiseaux à Bogota À ce jour, 235 espèces d’oiseaux ont été enregistrées à Bogota dont 7 espèces endémiques.
L’oiseau emblème de cette ville est le Copeton
On n’y trouve divers écosystèmes 1. Zones humides 2. Parcs boisés et centres urbains 3. Forêts et zones rurales
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Pyrrhura calliptera
Les perruches à taches jaunes sont une espèce endémique et ne se trouvent que dans la cordillère orientale du pays.
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Village de vélo Bogota et ses environs : la Mecque du cyclisme américain Une nouvelle histoire du pays s’écrie à coups de pédales. En plus des stars mondiales qui se sont formées dans la rude géographie nationale, toute une riche culture locale tourne autour des petits chevaux d’acier. La situation stratégique de Bogota en fait une destination idéale pour les cyclistes qui veulent conquérir les montagnes des villages voisins. Textes : Sinar Alvarado
Photographies : Juan Felipe Rubio
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ges 03 Nat u r e e t av e nt u r e
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Avec les vélos arrivent les cyclistes, qui voyagent tels les fidèles d’un culte ancien et viral, toujours déterminés à conquérir un nouveau sommet, et qui, ce faisant, partagent leur passion avec un collègue. Avec les cyclistes arrive tout le reste : l’appétit qu’il faut satisfaire après avoir rudement pédalé, le besoin d’une pièce de rechange, d’un nouveau vêtement ou simplement de ramener quelque chose à la maison. Les cyclistes sont des ambassadeurs passionnés et grégaires qui cherchent à convertir partout où ils vont. Ils sont, nous sommes devrais-je dire, une loge internationale, presque toujours silencieuse et bienveillante, qui conquiert des territoires et les transforme. Bogota est le cœur battant d’un système nerveux dont le sang serait composé des divers cyclistes. De ce centre, irrigué par d’innombrables artères, la sève se déplace vers de nombreux points à la recherche de plus en plus de terrain à couvrir. Nous, les cyclistes de la capitale, avons commencé nos incursions à l’intérieur de ses frontières, aidés par l’infrastructure la plus étendue du continent : 500 kilomètres de pistes cyclables. Mais le vélo est un désir constant qui nous pousse, chaque semaine, à aller plus loin, toujours plus loin. Les premières orbites D’ici 2024, le commerce mondial du cyclisme, y compris les vélos, les vêtements et les accessoires, atteindra un total de 62 milliards de dollars. Les États-Unis et l’Italie sont les principaux bastions de cette industrie mondiale, mais la Colombie est le marché qui connaît la plus forte croissance en Amérique latine. Le vélo fait partie de notre ADN. À partir de 1951, avec le premier Tour de la Colombie à vélo, les courses ont tracé la carte d’un pays resté inconnu de ses propres habitants. Au fil des ans, attirés par ce mouvement, de nombreux étrangers ont également voulu parcourir la vaste géographie de la Colombie à coup de pédales. À Bogota, notre capitale, près d’un million de cyclistes descendent dans les rues chaque jour et se déplacent dans la ville. Le dimanche, lorsque les grandes avenues s’ouvrent aux piétons, leur nombre augmente considérablement : plus de 10 % de la population totale descend dans les rues à vélo. Les principaux réseaux du système nerveux des cyclistes se trouvent au niveau des avenues de
Bogota où progressent et se multiplient les ateliers de réparation de vélos, la vente de vêtements pour ce sport, les magasins de vélo de différentes tailles, etc…. Tout ce système est né et a évolué à la suite du phénomène cycliste. Il s’agit d’un écosystème humain et économique qui n’existerait pas sans le vélo. Or, ce mouvement s’est développé et dépasse désormais les frontières de la capitale. L’Alto de Patios est l’exemple le plus ancien et le plus évident de ce processus. C’est un point primordial à atteindre en deux roues. Patios étaient autrefois un simple arrêt sur la route de Bogota au village de La Calera. Avec une station essence, un péage et quelques petits commerces pour les voyageurs. Mais ces sept kilomètres de montée sont devenus le terrain d’entraînement des cyclistes amateurs. Une série de courbes inclinées voir parfois très inclinées, permettent aux amateurs de s’élever au-dessus de la ville en quelques minutes. Une demi-heure est un bon temps pour y arriver. Chaque dimanche, au moins cinq mille cyclistes empruntent cet itinéraire. À l’arrivée, un large éventail de possibilités s’offre aux cyclistes haletants.
Saviez-vous que la géographie de la Colombie permet aux cyclistes de monter à plus de 3 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, même sur des parcours pour débutants ? Patios propose au moins trente commerces pour prendre un bon petit déjeuner : des œufs à déguster avec l’arepa boyacense remplie de fromage, du pain et des almojábanas fraîchement cuits, des bagels, des sandwiches, des gâteaux, des jus, des sodas, des boissons énergétiques et, surtout, de l’agua de panela, la boisson colombienne par excellence. La même que celle des premiers coureurs colombiens ayant participé au Tour de France. Chaque dimanche, l’Alto de Patios se transforme en un festival qui dure plusieurs heures, du matin jusqu’à midi. Des centaines d’emplois, directs et indirects, sont générés et des dizaines de familles bénéficient de cette activité.
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La culture du vélo touche tout le monde de la même façon : enfants, agriculteurs, sportifs en formation et professionnels se partagent ces parcours.
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Bogota : la destination du vélo L’Alto de Patios
8 km. Hauteur : 3 000 m au-dessus du niveau de la mer. Difficulté : facile.
Cuchillas de Bocagrande
29 km. Hauteur : 2 790 m au-dessus du niveau de la mer. Difficulté : moyenne.
Le Paramo del Verjon
19 km. Hauteur : 2 600 m au-dessus du niveau de la mer. Difficulté : facile.
Qu’offrent les entreprises de tourisme à vélo ?
Transport
Hébergement
Alimentation
Mécanicien
À tous les endroits où se dirigent les touristes
dans les meilleurs endroits de Bogota
services d’un chef personnel
qui accompagne tout au long des parcours
Guide et accompagnement
Itinéraire des parcours
Location de vélos
par des cyclistes semiprofessionnels tout au long du parcours
pour profiter au maximum du temps
de la plus haute qualité
Les entreprises facturent ces services à partir de 3 000 dollars, en fonction du temps et de vos exigences particulières.
Bogota aventure 2.
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Destinations
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1. Nimaima. 2. Neusa. 3. Suesca. 4. Zipaquirá. 5. Guatavita.
Les points hauts les plus importants
6. Sopó.
1. Alto del Sisga.
7. Subachoque.
2. Alto del Vino.
8. El Rosal.
3. Alto de Canica.
9. Facatativá.
4. Alto de la Cuchilla.
10. La Calera.
5. Alto de Las Arepas.
11. Choachí.
6. Alto de Patios.
12. Chipaque.
7. Alto el Verjón.
13. Fusagasugá.
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Vers des parcours plus intenses À travers les Cerros Orientales, sur la route qui traverse La Calera, nous pouvons accéder à différents itinéraires. Beaucoup choisissent de monter à l’Alto de las Arepas où ils s’arrêtent pour le petit déjeuner avant de rentrer sur Bogota. C’est un itinéraire d’une cinquantaine de kilomètres, aller-retour, depuis le Centre International, cœur géographique et économique de la capitale. D’autres, plus ambitieux et résistants, continuent tout droit vers une zone appelée El Cruce, où d’autres établissements ont également vu le jour. Là, vous pourrez petit-déjeuner de délicieuses empanadas, des œufs, des soupes locales ou des viennoiseries, avant d’entamer votre retour. Depuis El Cruce, d’autres options s’offrent à vous : descendre à Sopó et Briceño, deux villages du nord, en pleine savane puis revenir à Bogota par l’autoroute. Ou bien faire le chemin inverse. Avec l’afflux de visiteurs à El Cruce, l’on peut voir comment le cyclisme, sport démocratique, rassemble et mélange toutes les classes sociales. La plupart des hommes ont entre 40 et 50 ans, certains habillés avec des marques coûteuse (marques internationales qui coûtent plusieurs centaines de dollars), d’autres avec des uniformes des années 80 vendus par des quincailleries et commerces de quartier ou encore des vêtements informels. Le cyclisme est devenu un point de rencontre pour les personnes de tous les milieux économiques, que les parcours mettent au même niveau. Amis et collègues se réunissent pour faire du sport, pour se détendre, mais aussi pour s’entendre sur des projets qui seront productifs pour tous. C’est pourquoi l’on parle du cyclisme comme du nouveau golf. Un sport qui permet de conclure d’importantes alliances commerciales. Néanmoins, quelque chose de pertinent change lorsque l’on troc ses clubs de golf pour des pédales : le scenario n’est plus un grand parcours privé, le parcours est désormais un chemin sans fin, la route, que nous partageons tous en une cérémonie moins exclusive et plus égale. De El Cruce au nord-est, une montée mène d’abord au village de Guasca puis à l’Alto de La Cuchilla, l’une des ascensions les plus exigeantes de la région, proche du barrage de Tominé. La distance, aller-retour, depuis Bogota est d’environ 130 kilomètres, avec plus de 2 500 mètres de dénivelé total.
La Cuchilla, en termes d’infrastructures et d’alternatives pour ceux qui parviennent à s’y rendre, est le passé de presque toutes les enclaves cyclables. C’est un paramo solitaire. Le pionnier de ce parcours est un jeune qui y monte à moto, mené par un oncle, avec un petit panier plein de bonbons et deux thermos de café, pas plus. Récemment, deux ou trois entrepreneurs minimalistes qui installent leurs tables et vendent des jus pour les extenués, ont rejoint le garçon. Au sommet de la montagne, les cyclistes ne sont accueillis que par ces personnes, qui sous une pancarte bleue où Nairo Quintana, « l’escarabajo », le plus médaillé de l’histoire du cyclisme colombien, lève les bras sous une phrase qui se lit comme suit : « J’ai atteint l’Alto de La Cuchilla ». Le plus fou des exploits est le plus beau des exploits Le páramo de El Verjón, situé sur la partie la plus haute de la route et qui mène du centre de Bogota à Choachí, est probablement la plus belle des ascensions. Elle permet aux cyclistes de contourner la ville. La route pavée traverse d’abord des forêts, passe par le point qui sépare les sanctuaires de Guadalupe et de Monserrate puis mène à un plateau situé à 3 400 mètres d’altitude. Au kilomètre 11, compté depuis l’avenue Circunvalar, à un point appelé La Tienda, les cyclistes s’arrêtent pour récupérer les calories brûlées au niveau des stands de nourriture et de jus déjà ouverts. C’est l’endroit le plus peuplé de cette route. Toutefois, de temps en temps, au bord de la route, de nouvelles initiatives d’agriculteurs locaux voient le jour, proposant des fromages locaux, des œufs de poule et de canard, des galettes de maïs, des arepas grillées, de la pâte de goyave et des jus frais. À l’entrée du parc Matarredonda, situé au kilomètre 18, se trouve un grand restaurant en rondins et en planches, qui se remplit tous les week-ends. La plupart des clients arrivent à vélo. De cette zone, quelques cyclistes parcourent 23 kilomètres de plus jusqu’à Choachí, où, avant d’entamer le voyage de retour, ils petit-déjeunent dans l’un des endroits qui s’y trouvent et dont la plupart sont également fréquentés par les cyclistes. Aucune raison logique ne pousse à se soumettre à ce genre de supplice. Toutefois, la vue des montagnes et des canyons qui les divisent, n’a pas d’égale. Comme l’a dit le cycliste italien Fausto Coppi, Il Campionissimo : « Le plus fou des exploits
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est le plus beau des exploits ». Le cyclisme est le sport colombien par excellence, peut-être en raison de sa ressemblance intime avec le pays. Un exploit fait de sacrifices et de risques, récompensé par la vitesse, le voyage, l’aventure et la fierté de triompher après un effort résiliant et soutenu. À l’ouest de Bogota, par la calle 80 qui permet de sortir de la ville pour aller en direction de Medellin, la deuxième plus grande ville du pays, la plupart des cyclistes roulent en équipe vers l’Alto del Vino et La Vega. D’autres préférons des petits villages comme Subachoque, La Pradera, Tenjo et Tabio, une zone très verte, traversée par des routes peu fréquentées qui serpentent entre les fincas d’élevages de bétail et les champs cultivés sur des sols fertiles. Il s’agit d’un cyclisme moins compétitif, conçu pour la découverte et la contemplation. Toutefois, il s’agit d’un parcours exigent, une centaine de kilomètres aller-retour depuis la ville. Sur la place principale de Subachoque, le phénomène cycliste s’est emparé de l’économie locale et l’on assiste à une prolifération d’anciennes maisons qui proposent désormais toutes sortes de snacks pour les cyclistes. Vers le nord, de nombreux petits commerces de toutes sortes d’où vont et viennent en permanence les cyclistes, se multiplient. Surtout le dimanche, mais aussi en semaine, des centaines de cyclistes ont l’habitude de rouler vers cette région des hauts plateaux, en direction du barrage du Sisga, ou vers les villages de Chia, Zipaquira ou même Tunja. Presque tous ces endroits font leur promotion à travers les réseaux sociaux, principalement Instagram, une application devenue la grande vitrine du cyclisme national et international. Là, à travers des images de mieux en mieux produites, hommes, femmes et marques commerciales font briller des étincelles d’aventure et de liberté. Car, ce sport représente un mode de vie. Le cyclisme est beau à voir, mais il fait mal et exige une bonne condition physique et mentale. Cette relation se fonde sur le puissant magnétisme exercé par les pédales. À l’instar de celle exercée par Bogota sur cette masse de cyclistes en constante augmentation.
POUR PLUS D’INFORMATIONS VEUILLEZ SCANNER LE CODE QR. 024 – Nature et aventure
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Photographie : ProColombia
Le cyclisme se vit au quotidien, avec passion et fierté. Les anciens « escarabajos » sont désormais des figures internationales, admirés de tous.
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Divers
Autres expériences de nature et d’aventure en Colombie Représentée dans ses mers, ses cordillères, sa Sierra Nevada, ses forêts et ses rivières, la diversité de la Colombie est idéale pour profiter d’expériences liées à la nature comme l’observation des oiseaux et des baleines ainsi que le cyclisme, entre autres activités. Osez les vivre. Agrotourisme Paysage culturel du café Les départements de Caldas, Quindío, Risaralda et Valle del Cauca offrent un hébergement dans des plantations de café où le paysage, la tranquillité, la gastronomie de la région, ainsi que la chaleur de ses habitants sont les vedettes. Le visiteur pourra profiter de promenades à travers les plantations de café, de randonnées à cheval au milieu des bruits de cascades et du chant des oiseaux. Les parcs à thème comme le Parque du Café et Panaca célèbrent les valeurs de la culture locale et offrent des divertissements pour tous les âges. Boyaca Cette région de superbes haciendas et maisons de campagne entourées de cultures de roses et d’œillets, de pommes de terre, d’orge, de plantes potagères et de blé, donnent vie à ce lieu de tradition rurale, d’églises coloniales et de villages paisibles. Entre les communes de Duitama et Nobsa se trouve le vignoble de Puntalarga, où l’on peut déguster son célèbre vin : le Marqués de Puntalarga.
Aventure Cali La capitale du Valle del Cauca se distingues pour son offre d’activités en plein air. Dans la commune de Roldanillo, vous pourrez vous jeter en parapente et sur le lac Calima, où se trouvent certains des vents les plus forts du monde, vous pourrez faire du skysurf et la planche à voile. Chocó Dans la région du Chocó, vous pourrez surfer sur une mer bordée par la forêt tropicale. De plus,
il vous sera possible d’observer les baleines qui, chaque année, viennent dans le Pacifique colombien, entre juillet et octobre, pour la mise bas. Vous pourrez aussi faire du trekking dans la forêt tropicale, afin d’observer les grenouilles les plus venimeuses au monde. Paysage culturel du café Faire du VTT dans cette région est une véritable aventure. Vous pourrez faire des randonnées en VTT dans des endroits comme la vallée de Cocora, un paysage naturel étonnant, situé dans une vallée ornée de palmiers de 20 mètres de haut. Le tourisme de haute montagne est une autre activité proposée. Dans le Parc National Naturel Los Nevados vous pourrez faire de longues randonnées jusqu’aux sommets ou escalader le sommet enneigé à 5 300 mètres d’altitude. Santander En raison de sa topographie accidentée, il s’agit de la destination des sports extrêmes par excellence. Vous y trouverez l’un des endroits les plus impressionnants du pays : le canyon de Chicamocha. Là, vous pourrez faire du rafting, du rappel, des randonnées et monter à vélo. La commune de San Gil, quant à elle, berceau de ces sports extrêmes propose de la spéléologie dans des endroits comme La Cueva del Indio. L’entrée se fait en rappel et elle se termine par un saut dans le vide à l’intérieur de la grotte.
Plongée L’île de Malpelo Située à l’extrême ouest de Colombie et entourée par onze rochers. Cette île figure sur la liste des 10 meilleurs endroits au monde permettant d’apercevoir
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Rio Claro, Antioquia
le requin-marteau, le requin à pointes blanches, la baleine, les Galapagos et le requin solrayo (une espèce qui vit dans les profondeurs appelée « le monstre »), ainsi que de nombreux poissons de toutes tailles et couleurs. L’île de Gorgona Connue comme « l’île des sciences », cette île est un laboratoire vivant visité par des chercheurs, des écotouristes et des plongeurs pour son sanctuaire de biodiversité. En plus de l’observation des tortues et des baleines à bosse qui arrivent entre juillet et octobre, l’île se prête aux randonnées, à la visite des ruines de l’ancienne prison, du vieux quai, de l’écoshop et de sa salle d’archéologie.
plongée recommandés figurent La Caleta de José, La Calera, Las Piedras de la Langosta, Trampa, Tortuga, Nirvana, Bowle View, Wild Life, La Rocosa et El Avión. Providence et Santa Catalina Deux petites îles qui forment la troisième plus grande barrière de corail au monde et la seule qui borde des îles volcaniques. Les sites de plongée les plus populaires sont La Chimenea, La Tortuga, Felipe’s Place, Tete’s Place, Manta’s City, El Valle de las Esponjas, El Planchón et Table Rock, où l’on peut observer des requins-nourrice, requins à pointes blanches, requins à pointes noires et le requin gris.
Pêche sportive
Capurganá et Sapzurro Deux villages au sable blanc et à l’eau cristalline qui relient la jungle du Darien à la mer des Caraïbes. La meilleure saison pour la plongée se situe entre mai et novembre, lorsque l’on peut observer une vie sous-marine fascinante dans plus de soixante-dix sites de plongée.
Le Pacifique Les pêcheurs à la mouche et autres, pourrons vivre des expériences inoubliables où les thons, les voiliers et les espadons (entre autres) sont les vedettes d’un scénario dominé par la forêt tropicale humide du Chocó.
San Andres L’île est entourée d’une mer multicolore et de récifs coralliens. On peut y apprécier des poissons de toutes les couleurs et différentes espèces comme le poisson-papillon, le sargento, l’obispo, les poissons ballons et les hippocampes nageant près des gorgones, des raies et des barracudas. Parmi les sites de
L’Orénoque et l’Amazonie Il s’agit d’un monde totalement différent, dominé par des rivières non exploitées par la pêche commerciale, où le contact avec les communautés et la nature fait partie du programme. Ces régions possèdent les meilleurs spots de pêche sportive de pavones y payaras.
Autres expériences – 027
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Nature et aventure Montagnes, rivières, lagunes, rochers, récifs coralliens, déserts, forêts tropicales, flore et faune inépuisables... la liste serait infinie et les mots insuffisants. Ouvrir les yeux sur les paysages colombiens fait du visiteur le témoin de contrastes surprenants et l’acteur d’expériences passionnantes dans une nature généreuse qui s’étend dans toutes les directions, au-delà des frontières.
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