Culture

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Des millions de voix, de couleurs et d’expressions

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LA COLOMBIE : UNE DESTINATION À NE PAS MANQUER

Culture

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Table des matières — Page 04 —

Medellin : musique et art urbain Aérosols, beats et reggaeton Textes Andrea Uribe Yepes Photographies Santiago Marzola — Page 10 —

Bogota cosmopolite La capitale de l’art et de la mode Textes Nicolás Rocha

— Page 16 —

Cali culturel Graphisme et salsa à Caliwood Textes Angel Unfried Photographies Stephanie Montes Mateo G. Rivas. — Page 22 —

Places de marché Gastronomie et point de rencontre Textes et photographies Mateo G. Rivas

— Page 30 —

Façades de villages patrimoniaux Illustrations Andrés Felfle — Page 32 —

Tourisme religieux — Page 34 —

Autres expériences culturelles en Colombie

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Module 04

Culture Dans de nombreux pays du monde, lorsque le mot « Colombie » est mentionné, l’une des premières idées qui vient à l’esprit de celui qui l’entend a trait à la musique. On nous identifie aussi au café dans de multiples latitudes, car il s’agit de l’un des produits fard d’exportation de notre pays et le résultat de la fusion de cultures qui se condensent en sons puissants et festifs. Nous sommes tambours et accordéons, mais également marimbas et samplers. Nous sommes harpes et gaitas, mais aussi beats et cris. Nous avons sur notre territoire les capitales mondiales de la Cumbia, de la Salsa, du Vallenato, de la Champeta et du Reggaeton. Cette diversité ne nuance pas seulement nos paysages sonores, mais développe aussi une économie créative qui définit son identité à travers la musique. Comme si cette fierté sonore ne suffisait pas, la « culture musicale » de notre pays signifie bien plus que la musique. Associé à des rythmes tels que le hip-hop et le reggaeton, un mouvement artistique urbain intense offre une alternative susceptible de changer la vie des jeunes et de transformer l’apparence des villes. Avec la salsa de Cali, toute une génération de cinéastes a vu le jour et a donné un nouveau nom à la ville, puis influencé un nouveau groupe de cinéastes qui suivent maintenant leurs traces. Caliwood, c’est le cinéma, la salsa, le rock, le graphisme. Cali est plus vivante que jamais. La musique du Pacifique, avec son majestueux piano

de jungle, la marimba de chonta, se mêle à d’autres expressions afro-colombiennes. La gastronomie est une autre façon pour les Afro-Colombiens de s’exprimer et de partager leur héritage. Quant à la musique des accordéons et des gaitas de la côte caraïbe, la proximité entre ces deux genres et le génie littéraire en a fait une expression organique. Il semble que de ces instruments à vents émergent des voix insistantes. La capitale est également un centre culturel. La croissance des arts visuels a été exceptionnelle au cours des dernières décennies. Grâce au dynamisme d’ARTBO (Salon international de l’art de Bogota), les foires d’art prennent une place de plus en plus importante dans les programmes et dans l’industrie culturelle florissante de la Colombie. Le mouvement artistique national comprend des entreprises établies avec une ligne émergente de gestionnaires, conservateurs, artistes, agents et collectionneurs. En termes d’innovation et de mode, tant Bogota que Medellin, ouvrent de nouvelles voies à l’entrepreneuriat et deviennent des pôles de créativité, d’affaires et de cette touche multiculturelle qui fait des projets colombiens, des projets uniques au monde. L’horizon de la culture s’élargit de jour en jour et la Colombie se peuple de nouvelles voix de plus en plus écoutées, vues, lues, commentées et complétées par d’autres cultures qui nous voit comme un point de référence.

PRÉSENTATION – 03

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MUSIQUE

Medelliue musiq

Aérosols, beats et reggaeton

La ville la plus innovante du pays est également l’une des capitales mondiales du reggaeton. La force que ces rythmes ont pris découle d’une longue histoire et d’un fort héritage culturel. Depuis les comunas, le centre-ville et le sud exclusif qui se sont appropriés et ont transformé l’espace urbain, Medellin est le résultat de voix qui racontent la ville et de couleurs qui recouvrent ses murs. Textes : Andrea Uribe Yepes

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Photographies : Santiago Marzola

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llin : ue et art urbain 04 c u lt u r e

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Le nom « urbain » donné à Medellin ne fait pas seulement référence au fait qu’il s’agisse d’une ville, mais plutôt aux formes d’appropriation de l’espace public. Les rues, autrefois peu usitées par la population, sont en train d’être récupérées. Elles reprennent davantage de signification. Ce processus se réalise à travers l’art, en changeant le silence par les sons aigus du rap, en changeant des pas de danse prudents par le rythme typique du reggaeton et en exposant la culture hors des musées et des lieux traditionnels, afin de la rendre visible à tous. La couleur prend d’assaut les murs de la ville Cela signifie, par exemple, qu’il suffit de descendre à n’importe quelle station de métro et de marcher quelques mètres pour se retrouver face à des murs colorés. La meilleure option pour voir ces œuvres d’art est de prendre le métro, de descendre à la station San Javier et d’entrer dans la Comuna 13. Là, des guides locaux racontent le passé difficile du quartier, sur fond de murs peints. Des murs qui racontent l’histoire des différentes versions de Medellin, des murs qui ­apparaissent comme le symbole de ce qui était et de ce qui est à venir. On peut y voir, comme nulle part ailleurs, que les rues grises ont laissé place aux récits divers qui racontent de nouvelles histoires. Le chemin qui mène à la comuna 13 est escarpé. À tel point que la mairie a construit des escaliers électriques, et même des toboggans, sur ce qui représentait, auparavant, 400 marches qu’il fallait monter et descendre quotidiennement pour se rendre chez soi. Il faut donc entamer la montée, et l’art local vous mène encore plus haut avec des graffitis et des peintures murales extraordinaires. Au début de la visite, l’une des premières peintures que l’on peut observer est un mur peint en rose et sur lequel apparait le visage d’une femme portant des figures colorées au nom de la diversité : orange, bleu, vert et jaune. Sur son épaule est posée une colombe blanche et sur son torse l’on voit plusieurs symboles, des cœurs et des chaussures, qui font allusion à un nouveau chemin. On peut également observer des graffitis de paons sur des angles de murs, de lions, de gorilles, de mains puissantes qui lancent des dés sur les maisons, de dates inoubliables pour la zone et des visages féminins aux cheveux faits d’eau. Les graffitis ne se trouvent pas uniquement sur les murs en béton. Les balcons des maisons se peignent. Les plus audacieux peignent même les

façades des premiers étages de leurs maisons. Il suffit de regarder depuis un point élevé du quartier ou de regarder en bas où s’arrête l’escalier électrique, pour voir que les toits sont convertis également en toiles. Ici tout se peint et dans chaque trait, un même message, celui de la réappropriation de la ville : « c’est aussi la mienne ». Les entrées des glaciers qui vendent des glaces traditionnelles de fruits combinés, mangue mûre et mangue verte [viche], sont également peintes. De même pour les barbiers, où l’on trouve des experts pouvant dessiner n’importe quelle figure avec des cheveux. Avec plus de 600 graffitis, cette zone de Medellin est la plus représentative de ce changement. Toutefois, en parcourant les rues de la ville vous tomberez toujours, à droite ou à gauche, sur ces expressions culturelles de l’art urbain. Vous pourrez apprécier les

Saviez-vous qu’une station de radio de Medellin a joué la première chanson de reggaeton jamais entendue en Colombie ? bombings et tags, façon de signer des graffiteurs et tout ce qui rentre dans cette catégorie. Cela ce doit aux artistes infatigables qui montent des échafaudages et dépensent des quantités de bombes aérosol pour exprimer leur art, mais aussi aux festivals, organisations et collectifs qui se sont chargés de rassembler tous ceux qui participent à la réalisation d’une peinture murale. L’objectif est de faire de Medellin une ville plus colorée, qu’elle se convertisse en musée, pour plus d’urbanisme collectif. Maintenant, à nous d’écouter. Les voix vibrantes de Medellin Le rap et les MC’s, autre manifestation urbaine permettant aux habitants de Medellin de se réapproprier la rue, chantent aux vivants et se souviennent de ceux qui les ont quittés. Avec des beats pleins d’esprit, ils célèbrent le quotidien tout en racontant les histoires qui les ont précédés. L’inspiration du rap local réside dans ce qui est à la portée de tous, dans le quotidien, dans les mots qui semblent être seulement dits ou compris d’une certaine manière.

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Medellin et son art urbain Capitale du département d’Antioquia Deuxième ville la plus peuplée de la Colombie

2 529 403 habitants

Source : DANE, recensement national de la population et du logement 2018.

275 quartiers 16 comunas 5 corregimientos

• 19 quartiers • Située dans le centre ouest de la ville • Environ 200 000 habitants • Une station de métro • Une ligne de Metro Cable

Comuna 13, un espace pour l’art urbain

• Tours des graffitis les plus représentatifs de la zone.

Autres endroits à Medellin pour voir des graffitis : Quartier d’El Poblado et les communes voisines de Sabaneta et Envigado

Quartier Buenos Aires

Quartier La América et de Santa Lucía

Quartier Castilla

brève histoire

4 raisons qui font de Medellin la capitale du reggaeton

• Genre dérivé du reggae et du hip-hop.

• Plusieurs artistes de reggaeton de renommée mondiale sont

• Il a débuté au début des années 90, à

originaires de Medellin

Porto Rico.

• Forte présence de producteurs de ce genre musical.

• Grande influence d’artistes latino-

• Les femmes artistes de reggaeton sont présentes sur les différentes

américains.

scènes musicales.

Reggaeton :

• Multiples espaces avec des discothèques dédiées à ce genre musical.

Quartier Provenza

Parque Lleras

Avenida Las Palmas

Avenida 33

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Calle Ayacucho

Quartier Colombia

Le centre-ville

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Photographie : Santiago Marzola Photographie : Santiago Marzola

La danse et le rap sont plus vivants que jamais dans les rues de la capitale d’Antioquia.

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Nea, parce, farra, estrén, chichipato, visaje, campanero, manga, mostro, llave, bandera, azara, no azara sont quelques-uns des mots qui s’entremêlent dans le rap paisa que l’on peut écouter à travers un casque ou en direct (plus recommandé), dans la rue. Les géants de l’improvisation ou du freestyle organisent fréquemment des battles dans les skateparks, les terrains de foot, les parcs ou les maisons. On dirait des coqs de combat. Au cours de ces battles, loin de toute violence physique, les seules armes possibles sont les mots, les rimes, la concentration et une oreille attentive. Sans trop s’éloigner des chansonniers d’Antioquia, leurs scènes se trouvent partout, mais la formation demeure. Un rappeur face à l’autre attendant d’être attaqué à coup de rimes et, tout autour, tout proche et faute de scène, les spectateurs se tiennent aux aguets. Ces derniers se bousculent presque entre les bouches qui ne s’arrêtent pas et qui parfois même se rapprochent de trop, pour que l’autre écoute bien ces phrases faites pour gagner puis périr. Il n’y a pas de registre et s’il y en a un, ce n’est pas pour construire à partir de celui-ci. Le freestyle ne nait que pour être profité sur le moment.

Saviez-vous que le reggaeton constitue près de 90% des revenus de l’industrie musicale colombienne ? Il y a aussi les chansons qui deviennent des hymnes et qui sont des « photos panoramiques » de Medellin vue de l’intérieur. Les habitants les écoutent pour se sentir chez eux et vont aux festivals, aux concerts et aux spectacles avec l’intention de vivre le rap de près et comme ce qu’il est : une manifestation de leur propre volonté. Ils vont écouter les histoires, le présent et ce qui vient avec les rues qu’ils occupent. Les rappeurs de Medellin et leurs chansons peuvent, en effet, se proclamer prophètes dans leur propre pays. Suivez la danse. Reggaeton : la langue de toute une génération Le reggaeton a plusieurs foyers maternels. Le Panama l’a vu naître lors du mariage du reggae en espagnol et du hip hop. Porto Rico l’a accueilli comme l’un des siens, lui a donné une identité et fait connaître dans le

monde entier. Il est arrivé par la suite à Medellin, ou il s’est établi en tant qu’industrie. Dans cette ville, l’on chante du reggaeton, on produit du reggaeton, on réalise des clips, on le négocie et, surtout, on danse le reggaeton. Les boîtes de nuit ne diffèrent pas beaucoup les unes des autres. Il s’agit de lieux sombres avec des néons de toutes les couleurs qui rendent les ombres plus floues et les peaux, sous leur reflet, identiques et uniformes. Les boîtes de nuit sont reparties dans toute la ville, bien que les plus fréquentées se trouvent dans le secteur d’El Poblado. Se rendre dans ces endroits permet de comprendre mieux les rythmes qui font vibrer Medellin. Ces rythmes collants et chauds. Il y a presque toujours un bar et quelques tables, car il faut de l’espace pour le perreo, pour que les corps des femmes et des hommes bougent au rythme de la cadence dembow du reggaeton, soit douce soit exagérée voir sauvage. Quelle que soit la vitesse du rythme, certains pas et certaines poses se caractérisent par les hanches des deux danseurs entrelacées et des mouvements allant d’un côté à l’autre. Les torses, quant à eux, descendent comme s’ils cherchaient à atteindre le sol. Nombre de rythmes et chansons dansés à Medellin sont réalisés sur place. Une industrie solide et en pleine expansion compose et produit du reggaeton, le commercialise, crée les images à diffuser et les clips qui les rendront viraux. Des artistes comme J Balvin, Maluma et Karol G sont originaires de Medellin et ont permis à ce genre de s’exporter dans le monde entier, grâce à toute une machinerie présente dans la ville. Medellin est un terrain fertile pour le reggaeton. En plus d’être les moyens par lesquels les habitants se sont réappropriés les rues, les graffitis, le rap et le reggaeton semblent ne connaître aucune frontière. Ces expressions sont vécues et partagées par tous. Il n’y a pas de quartier sans peinture. Il y a toujours au moins une maison qui sort ses haut-parleurs pour rapper. Il a toujours quelqu’un qui bouge sur un rythme de reggaeton. L’art urbain à travers ses sensibilités rassemble comme peu d’autres choses. C’est pourquoi, une fois de plus, pour véritablement connaître Medellin, il faut se promener dans ses rues avec des yeux avides, des oreilles attentives et des corps sensibles au rythme urbain.

Pour écouter le meilleur de la musique urbaine VEUILLEZ SCANNER LE CODE QR.

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Bogoctoasm Art

La capitale de l’art et de la mode Bogota est devenue une ville cosmopolite dans laquelle l’art, la culture et la gastronomie coexistent dans tous les recoins et quartiers. Comment vit-on dans l’Athènes sud-américaine ? Textes : Nicolás Rocha Photographies : Avec l’aimable autorisation d’ArtBo et de Circuito de la Moda

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Bogota vit, à travers les rues étroites du quartier de La Candelaria, sur les balcons en bois et sur les toits de tuiles rouges qui ont vu naître la capitale du pays le 6 août 1538. Elle existe par son architecture coloniale, par ses églises, par la vision de Germán Samper Gnecco architecte de la bibliothèque Luis Ángel Arango, par ses musées et ses passages pavés qui continuent de relier les visiteurs à l’aube de son histoire. Mais il y a une autre ville qui se trouve à quelques pâtés de maisons de la Bogota classique. Une métropole qui réinvente ses espaces, de temps en temps, et où l’art, la culture, la mode et la gastronomie sont vécus de toutes les manières possibles. Ortega y Gasset a déclaré que la ville était avant tout une place, une agora, une discussion, une éloquence. Il a expliqué que les gens construisent des maisons pour y vivre et fondent des villes pour sortir de chez eux et se retrouver avec d’autres personnes ayant également quitté la leurs. De cette façon, Bogota est davantage vécue dans ses rues et ses espaces publics que chez soi, dans son espace privé. Le Bogota qui s’éloigne des pilastres et des gargouilles du Capitole national, celui-là même qui, à la fin du XIXe siècle, a inventé le terme d’Athènes sud-américaine, existe par ses quartiers traditionnels qui se sont réinventés. Le quartier de San Felipe, par exemple, situé entre les calle 72 et 80, entre l’avenue Caracas et la Carrera 24, est un quartier qui, il y a dix ans, était comme tous les autres quartiers de Bogota : transité par des rues étroites, des boulangeries, des garages, un parc central, quelques endroits pour déjeuner et une église qui ouvrait quand tout le reste fermait. Néanmoins, aujourd’hui, à l’instar de SoHo ou Wynwood, San Felipe compte plus de quarante espaces où se multiplient les galeries, cafés, brasseries, bars et lieux où l’on peut profiter de la culture, de l’art et de la gastronomie. Depuis 2004, date du lancement du Salon international de l’art de Bogota (ARTBO), la croissance accélérée de ces espaces a redéfini la ville. L’émergence d’une nouvelle collection d’installations artistiques contemporaine et de performances a transformé la capitale du pays en une ville cosmopolite qui vit la culture comme une rencontre plutôt que comme un simple acte d’observation. C’est pourquoi la Noche San Felipe, un événement qui se répète deux fois par mois et dans lequel

des galeries, cafés et restaurants ouvrent leurs portes à partir de dix-huit heures pour les curieux, les collectionneurs occasionnels et les piétons qui se trouvent dans le quartier, est devenu un véritable succès. Selon plusieurs galeristes du quartier, la création d’un circuit renforce le marché et le secteur, car lors de nuits comme celle-ci, des centaines de personnes descendent dans les rues et visitent des dizaines de galeries pour voir les œuvres exposés des artistes. Les piétons prennent le contrôle du quartier et l’art devient une conversation qui va au-delà des expositions elles-mêmes. La dernière Noche San Felipe, en 2019, a eu lieu le 12 décembre. À partir de dix-huit heures, le quartier a accueilli les participants pour la clôture d’une décennie de développement culturelle. Conversations, rires, explorations timides d’espaces méconnus, concerts et un public rarement identique sont autant d’éléments qui se répètent

Saviez-vous que, bien que les grandes manifestations artistiques de Bogota se concentrent sur quelques mois, le circuit est actif toute l’année grâce aux multiples activités et expositions des galeries et collectifs ? par intermittence entre les pâtés de maison. Des galeristes et divers artistes y assistent et échangent avec des personnes qui apprécient leurs œuvres ou profitent de la nuit loin de l’observation critique d’un collectionneur. L’idée est de profiter, de développer ce circuit et de vivre le quartier. À Bogota, la nuit est toujours jeune. La ville, celle où il fait nuit vers dix-huit heures, allume ses lumières avant le dernier rayon de soleil et ouvre ses portes pour que les visiteurs puissent profiter de ses secrets les mieux gardés. Ses saveurs, stimulées par les nouvelles propositions et toujours à l’avant-garde de la programmation mondial, varient presque autant que le public qui arpente ses rues. La ville est devenue un épicentre de restaurants d’envergure internationale. Chaque année, de

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Bogota, capitale de l’art et de la mode

6 informations sur l’art à Bogota 60 galeries

d’art, approximativement.

57 espaces

dédiés aux activités culturelles et de divertissement dans le quartier de San Felipe.

11 595 millions

a été le montant total rapporté par les tickets d’entrées aux foires, salons, expositions photo, de peinture, de sculpture ou d’arts graphiques au cours de l’année 2017.

538 000 œuvres vendues en 2018. 15 480 millions

de dollars de ventes aux enchères en 2018.

10 758 millions

ont été dépensés dans des tickets d’entrée aux différentes foires et expositions d’artisanat en 2017.

7 expositions artistiques à Bogota Exposition ARTBO

Exposition nationale des artistes

Date : octobre

Date : entre septembre et novembre

Espace Odéon Intensivo Date : octobre

Exposition Barcú. Bogota, art et culture Date : septembre

Feria del millon

Open San Felipe

Date : septembre

Date : tous les 2 mois, environ

Prix Luis Caballero

Date : tous les 2 ans, les derniers mois de l’année

3 événements du secteur de la mode, du design et de la joaillerie Semaine de la mode de Bogota

Festival Buró

Expoartesanías

Date : entre avril et mai

Date : pendant les mois de juillet et décembre

Date : décembre

Gastronomie cosmopolite à Bogota Plus de 22 000 restaurants dans la capitale

5 zones gastronomiques à Bogota Localidad de Usaquén

Zona G

Lieu : de la calle 100 et l’autoroute vers le nord

Lieu : entre la calle 65 et la calle 75 et les carreras 4 et 7

Cuisine variée internationale et pour tous les goûts

Saveurs autochtones de la savane de Bogota

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La Candelaria

Lieu : entre les calle 4 et 22, et les carreras 1 et 10

Zona T

Quartier de San Felipe

Lieu : calle 83 Lieu : entre avec la les calle 72 et 80 carrera 13 et les carreras 20 et 24

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Photographie : Sebastián Sanint - www.ssanint.com Photographie : Avec l’aimable autorisation de ProColombia

À Bogota, il est possible de déguster, dans un même quartier, aussi bien des plats traditionnels que de la cuisine moléculaire ou expérimentale.

Au cours des dix dernières années, Bogota est devenue une ville où la mode redessine le paysage urbain.

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plus en plus de nouveaux restaurants ­apparaissent et les options sont presque inépuisables. Ces espaces qui font attention à leur menu, leur décoration intérieure, leur personnel, la musique et les propositions artistiques qui accompagnent l’expérience vécue par les clients, ont envahi les villes et les quartiers. À La Macarena, un quartier proche du centreville, fondé en 1950, qui borde les Cerros Orientales et se distingue par ses maisons colorées, cohabitent restaurants traditionnels et d’autres de cuisine méditerranéenne et européenne. D’autre part, à plus d’une centaine de pâtés de maisons vers le nord se trouve Usaquén, un quartier coloniale construit en 1665. Celui-ci abrite l’une des zones gastronomiques les plus reconnues de la ville et se distingue par son architecture, ses restaurants aux grandes terrasses et son marché aux puces. On peut y déguster la cuisine de toutes les régions du pays et du monde.

Saviez-vous que Bogota se trouve à 2 625 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui la convertie en la troisième plus haute capitale d’Amérique du Sud ? Entre ces deux quartiers, il existe d’autres options toutes aussi variées et reconnues internationalement pour leur qualité, comme la localité de Chapinero, qui abrite deux des trois restaurants qui figurent sur la liste des 50 meilleurs restaurants d’Amérique latine en 2019. La ville compte également des quartiers tels que Quinta Camacho, la Zona G, la Zona T et le Parc de la 93, tous réputés pour leur cuisine exceptionnelle. Cuisine grecque, fast food, italienne, espagnole, japonaise, péruvienne, argentine, moléculaire, à base d’ingrédients 100 % locaux, restaurants végétaliens, d’autres avec des emplacements secrets, Bogota offre une myriade d’options en matière d’alimentation qui relient les palais à l’expérience. Comme toute capitale latino-américaine, il n’est pas étonnant qu’entre un restaurant et un autre, l’on trouve des boutiques de créateurs, des bars, des points de rencontre où les trottoirs se

convertissent en podiums. À Bogota, gastronomie, culture et mode vont souvent de pair. Il y a douze ans, le Circuito Arte Moda (CAM) naissait aux États-Unis, à New York, Los Angeles et au sud de La Floride, avec l’intention de diffuser le travail des artistes de toutes les disciplines existantes. En 2015, à l’initiative d’un entrepreneur colombien, un bureau officiel pour toute l’Amérique latine a été inauguré à Bogota. La réinvention de l’espace public, dans la capitale du pays, a ainsi permis de créer un circuit dans lequel la mode, les arts plastiques, la musique et la gastronomie en plein air, coexistent. En profitant des transports publics, des musées, des maisons du centre-ville et des établissements commerciaux, Bogota a transformé ses rues en podiums pour tous les styles. Les industries créatives, stimulées par l’ère numérique, se sont développées grâce au dynamisme des colombiens qui parient de plus en plus sur ces secteurs. Les magasins de design indépendants, les foires, les lancements de collections et même les festivals de musique, favorisent l’émergence d’une génération de fashionistas qui défie toutes les normes. En outre, Bogota continue d’inaugurer des centres commerciaux dans lesquels, chaque fois plus de grandes marques s’installent. Ceci encourage la concurrence entre géants puis entre petits indépendants. Le fait est que Bogota existe, à bien des égards, au même endroit. Ses rues changent en fonction des personnes qui y vivent et ses trottoirs sont en constante mutation. Une station du Transmilenio peut ainsi être le théâtre de défilés avec des motifs inspirés de la Caraïbe colombienne. Ses quartiers sont des bêtes nocturnes qui varient au fil de la nuit et ses habitants ont la possibilité d’être qui ils veulent dans les espaces qui leur plaisent le plus. Bogota existe pour tous ceux qui veulent la visiter, pour tous ceux qui veulent se perdre parmi ses artistes, ses saveurs et ses contrastes. La ville se réinvente pour tout un chacun et parmi ses rues se cachent, à première vue, les mille visages d’une grande métropole qui ne cesse de grandir.

POUR PLUS D’INFORMATIONS VEUILLEZ SCANNER LE CODE QR.

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pacífico colombiano Pacifique colombien

Gráfica y salsa Graphisme et salsa en Caliwood à Caliwood Historiquement, Cali Históricamente, Cali ha estsido reconnue reconocida dans le enmonde el mundo entier porpour la salsa sa musique y, en años recientes, salsa et, ces la dernières música delannées, Pacíficopar hasa ganado musique un du lugar Pacifique visible gracias qui a gagné al Festival du Petronio terrain grâce Álvarez. au festival Además Petronio de estaÁlvarez. potencia Enmusical, plus de otras cette expresiones puissance musicale, artísticasexpressions d’autres dinamizan esta artistiques hermosa dynamisent y vibrantecette ciudad. ville belle et vibrante. Textes : Ángel Unfried

Photographies : Mateo G. Rivas et Stephanie Montes

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cultureal

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En vous promenant dans les rues du quartier de San Antonio, vous éprouverez un sentiment d’amour familial, vous aurez l’impression de naviguer dans la familiarité d’un petit village flottant au milieu d’une grande ville. Parfois, ses rues ressemblent à celles du petit Salento, village touristique du Paysage Culturel du Café. À d’autres moments, vous aurez peut-être l’impression d’arriver soudainement dans le quartier de La Candelaria à Bogota, avec son architecture coloniale et son offre touristique d’auberges confortables, de restaurants de cuisines variées et de murs peints par de talentueux artistes locaux. Si vous ne savez pas où vous allez, une de ces façades sera déconcertante et magnétique, vous ne pourrez guère éviter de vous arrêter, de sortir votre appareil photo et de prendre de nombreuses photos. Vos yeux vous forceront probablement à passer, curieux, de l’autre côté de cette porte noire. Si vous avez parcouru tout ce chemin, précisément à cause du bouche à oreille, de la fièvre épidémique exhibée sur les réseaux sociaux, ou parce que quelqu’un que vous connaissez vous a demandé de ne pas retourner sans rapporter une de ces affiches colorées de Cali en souvenir, alors vous saurez, tout de suite, que vous venez d’arriver à La Linterna. De l’extérieur, il est impossible de déchiffrer la couleur de l’immense mur entièrement recouvert d’affiches de toutes sortes, lignes et styles. La façade irrésistible est une carte postale colorée de l’âme culturelle de Cali. On y trouve, en couleur, les icônes de la vie quotidienne du Pacifique : la marimba, un instrument traditionnel connu sous le nom de piano de la jungle, le fruit exotique chontaduro et le tambour avec sa peau sonore. En plus des éléments du Pacifique, il y a des personnes comme Celia Cruz, Hector Lavoe et Ismael Rivera, grands maîtres de la musique salsa des Caraïbes, un rythme latent au cœur de la ville. Ils partagent également cette façade avec des hommages graphiques à Luis Ospina et Andrés Caicedo, membres de la génération qui a donné à cette ville un nouveau nom dans les années 70, un nom à la fois cinématographique et amusant : Caliwood. Dans leur jeunesse, ils ont également imprimé les affiches de leurs films dans l’atelier de La Linterna. Lorsque vous poussez le portail, vous pouvez comprendre d’où viennent toutes ces affiches et comment elles sont fabriquées. Deux énormes machines Heidelberg de la fin du XIXe siècle impriment des caractères mobiles avec des timbres en linoléum. Le grondement métallique des machines marque le rythme de l’après-midi avec les tambours et les vents

de la salsa, rejoints par les voix, en différentes langues, des visiteurs colombiens et étrangers venus assister au lancement d’une nouvelle série d’affiches de salsa. Au pied des Heidelberg se trouvent Olmedo Franco, Jaime García et Héctor Otálvaro, les pressiers et les maitres qui, de leur travail, donnent vie à ce lieu. Les mains pleines d’encre, Héctor sort de la machine un tambour jaune, vert et rouge. Ils reçoivent tellement de visiteurs curieux qu’ils ont déjà l’habitude de raconter leur histoire : « Je suis arrivé ici en 1989, grâce à mon beau-frère Olmedo, qui travaille toujours avec moi. À l’époque, les affiches de cinéma, des spectacles, des événements sportifs, des concerts de salsa, de rock et des événements culturels étaient imprimés ici. À cette époque, La Linterna était déjà très ancienne. Il n’existe pas de données précises sur la date de ses débuts, bien que tout semble t’indiquer qu’elle existait déjà depuis le début du XXe siècle, dans un local du quartier de Santa Rosa, à une dizaine de pâtés de maisons de San Antonio. Je ne connaissais rien à tout ceci. J’ai commencé comme apprenti et maintenant je suis dans le métier depuis plus de 30 ans », se souvient Héctor.

Saviez-vous que près de 60% de la population du Valle del Cauca se trouve à Cali ? Aujourd’hui, La Linterna est une attraction touristique et une référence culturelle à Cali. Toutefois, ce moment idyllique est très récent, par rapport à sa longue histoire pleine de hauts et de bas. Lorsque le graphiste Fabián Villa est entré pour la première fois à La Linterna, en avril 2017, la façade était très différente. Il était revenu à Cali après avoir travaillé pendant plusieurs années dans des agences de publicité à Bogota et s’était installé à San Antonio. Avec Patricia, sa complice dans de multiples projets, il cherchait un endroit où imprimer les affiches d’une exposition d’artistes émergents. De sa voix vive à la cadence Valluna, Fabián se souvient : « Ce n’était pas comme les visiteurs et les touristes le voient actuellement. C’était juste un portail fermé, comme celui d’un atelier de mécanique et personne ne savait ce qui se passait derrière. Nous sommes entrés pour nous renseigner sur le prix des affiches et avons pris connaissance de la crise que traversait La Linterna ». La situation était dramatique, la concurrence dans le domaine de la lithographie offrait des possibilités de

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Cali : ville culturelle

10 choses à savoir sur Cali

C’est la ville la plus importante du sud-ouest de la Colombie.

Elle compte 2 400 000 Habitants environ Elle est connue comme la filiale du ciel. C’est la troisième ville la plus importante du pays. C’est un moteur de création de théâtre expérimental C’est la ville du cinéma en Colombie

40% de ses habitants sont des Afro-Colombiens Cali est la capitale mondiale de la salsa Son climat est tropical sec

6% de ses habitants appartiennent à des communautés autochtones 6 événements pour connaître la Cali culturelle Festival de musique du Pacifique Petronio Álvarez

Festival international du film de Cali

Date : mois d’août

Date : mois de novembre

Foire internationale du Livre de Cali

Cali Exposhow

Date : entre mai et juin

Date : mois de septembre

Date : mois d’octobre

Cali : la capitale de la Salsa 127 Académies

Festival de théâtre de Cali

Festival international de la poésie de Cali Date : mois de septembre

3 grands festivals dédiés à la salsa Feria de Cali

de salsa

Du 25 au 30 décembre

115 établissements

Festival mondial de la salsa

3 500 mélomanes

Biennale internationale de la salsa

nocturnes de salsa

et collectionneurs de renommée mondiale

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Septembre

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Photographie : Stephanie Montes Photographie : Stephanie Montes

De nombreux murs dans le quartier de San Antonio, El Peñón et le centre-ville de Cali sont remplis de couleurs. Tapissés par les affiches de La Linterna ou peints par des muralistes locaux talentueux.

La salsa se vit dans tous les secteurs de la ville. Le touriste a la possibilité d’apprendre à danser dans les académies ouvertes dans des secteurs comme San Antonio ou peut prendre plaisir à observer les pas des couples qui dansent.

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design contre lesquelles il était presque impossible de rivaliser. Ils étaient sur le point de fermer l’atelier, de liquider les employés et de mettre au rebut les belles vieilles machines Heidelberg. Fabian et Patricia ont déclenché les sonnettes d’alarmes, ouvert le portail métallique et monté l’exposition à l’intérieur de l’imprimerie afin que tous les visiteurs puissent voir, de près, ces dinosaures de métal à l’œuvre. Ils ont convoqué tout le monde et ont commencé à promouvoir fortement la survie de cet endroit sur les réseaux sociaux. Leur préoccupation n’était pas seulement esthétique, il était urgent d’agir pour sauver le patrimoine. « Tout d’abord, jeter les machines auraient été un crime pour l’histoire du graphisme. Deuxièmement, le travail des maîtres est très important, car ce sont trois personnes qui travaillent dans ceci depuis près de quarante ans. Que seraient-ils devenus si La Lanterne avait fermé » explique Fabian. La réaction des jeunes de Cali a été rapide et massive. Tous se sont mobilisés pour sauver La Linterna. Les graphistes et les artistes de la ville se sont tournés vers l’atelier pour imprimer leurs œuvres. De nouvelles collections aux thèmes variés et une expérimentation à partir des techniques anciennes ont attiré les touristes, les collectionneurs et les acheteurs occasionnels. Selon les mots d’Héctor Gamboa : « Pendant de nombreuses années, grâce aux arts graphiques, ce lieu a décoré les rues de la ville, mais aujourd’hui, avec une nouvelle génération, cet art est passé de l’extérieur à l’intérieur et décore maintenant les murs des maisons ». Fabián et Patricia sont le lien entre les maîtres Olmedo, Héctor et Jaime, et toute une jeune génération de designers, d’illustrateurs et d’artistes qui viennent à La Linterna pour apprendre, imprimer et expérimenter. Le dialogue entre les vétérans et les apprentis est un échange créatif qui revitalise les deux parties. Héctor Otálvaro parle avec émotion de ces enfants qui ont changé sa vie : « Ils ont de grandes idées et de grands projets, mais nous, nous connaissons les techniques. Ensemble, nous réalisons des affiches que je n’aurais jamais imaginées et qu’ils n’auraient pas su imprimer sur ces machines ». Un samedi après-midi, les visiteurs et la musique débordent de La Linterna. Maitres et jeunes racontent l’histoire vivante du graphisme local aux visiteurs venus de tout le continent et d’Europe, qui regardent avec étonnement les Heidelberg en activité, tout en choisissant l’affiche de salsa ou de film à emporter chez eux. Tout le quartier se fait l’écho de cette dynamique coloré et sonore. San Antonio respire la joie, la musique et la culture. À quelques pâtés de mai-

sons de La Linterna se trouvent les deux collines. La première colline est l’imposante colline tutélaire couronnée par une église autour de laquelle le quartier s’est construit en 1787. L’autre s’appelle également La Colina, mais c’est un établissement ouvert depuis 1942 et dans lequel l’on parle de cinéma, de littérature, d’art, d’amour et de rêves, au rythme de l’incessante salsa et avec une bière très fraîche accompagnée d’une marranita juteuse, d’un aborrajado ou d’une empanada (fritures typiques de la région). Sans qu’il soit nécessaire de trop s’éloigner de San Antonio, Cali offre une diversité d’espaces culturels et touristiques. Le musée La Tertulia est l’épicentre culturel, non seulement de la ville, mais également de la région Pacifique. Tout comme La Colina, ce musée est né comme lieu de rassemblement du quartier de San Antonio, dans les années 50. Peu après, au fur et à mesure de son développement et du renforcement de sa vocation graphique, il s’est installé à l’ouest de la ville, dans un couloir touristique, face au fleuve Cali. L’autorité chargée de la conservation historique de cet espace confirme la relation intime qui lie la ville aux arts graphiques. Comme le reconnaît Carlos Hoyos Bucheli, directeur pédagogique du musée : « Au cours des années 70 et 80, La Tertulia est devenue le centre de la production graphique du pays grâce aux Biennales des arts graphiques. Ce n’est pas un hasard si une bonne partie des 1 800 œuvres qui composent la collection sont de ce type. Cela rend compte de l’histoire de ces arts sur le continent ». Dans le secteur voisin de Granada, un nouveau parcours créatif et gastronomique commence à faire son petit bonhomme de chemin. L’espace Lugar a Dudas, fondé par l’artiste Oscar Muñoz, est le centre de ce jeune mouvement des arts visuels contemporains. Sa curatelle innovante dialogue et complète les processus menés par La Tertulia et maintient des points de contact avec l’œuvre graphique de La Linterna. À La Tertulia et dans les deux Colinas, Cali se distingue par ses voix fortes, ses vents et ses tambours des Antilles. À Lugar a Dudas, Cali est jeune, talentueuse et créative. À La Linterna, par le biais du graphisme, Cali représente la tradition noire, la salsa et Caliwood.

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Place Medellin, Cali, Manizales et Bogota

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Gastronomie et point de rencontre Un photographe se promène sur les places de marché de quatre villes colombiennes et découvre « à travers son objectif » une culture vivante, colorée et délicieuse. Ce va-et-vient de marchands, d’agriculteurs et de touristes dégage une énergie particulière au moment du petit déjeuner et du déjeuner. Textes et photographies : Mateo G. Rivas

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En vous promenant sur les places de marché du pays, vous pourrez découvrir un autre aspect de la vie colombienne, comme l’agriculture, la pêche, l’élevage, le transport à dos de mule, en jeep ou gros camions, l’économie vivante du commerce, la couleur des fruits, les odeurs et les saveurs de tout un pays sous un même toit, chaque jour, avant le premier rayon de soleil. Cette dynamique commerciale se prolonge au-delà de midi et modifie l’heure du déjeuner. En effet, il s’agit d’un des espaces dans lesquels les différentes habitudes culinaires colombiennes s’expriment avec une plus grande transparence. Il y a quelque chose de transversal à la culture, à l’économie et aux provisions de toutes les places de marché du pays. Dans ces espaces, se devisent des nuances et des contrastes typiques des régions de la Colombie. Dans certains de ces endroits, il est possible de trouver un local vendant des petits déjeuner typiques avec tamal, à côté des bulteros de la place, pour la somme de 7 000 COP (soit 2,30 USD). À quelques mètres de là, l’on peut acheter un déjeuner gourmet fait avec des techniques de cuisine innovantes, sur fond de son cubain et un bon verre de vin, à 65 000 COP (20 USD). La chaleur du Pacifique à Cali peut être apaisée avec une lulada (une boisson traditionnelle à base de lulo, un fruit typique de la région) ou la fatigue de la journée à Medellin peut être rechargée avec une mazamorra (une boisson sucrée à base de grains de maïs pelés). Malgré les contrastes, sur toutes les places de marché du pays, on respire la chaleur, la bonne énergie et la satisfaction des agriculteurs, des commerçants et des restaurateurs qui partagent le fruit de leur travail et transforment en plats ce qu’offre la mer et la terre colombiennes. C’est ainsi qu’une journée se vit à travers l’objectif d’une caméra sur chacune des principales places de marché du pays. La Minorista Medellin Fondée en août 1984, La Minorista, comme on l’appelle communément, a remplacé El Pedrero, le marché agricole d’une zone voisine qui existe encore aujourd’hui, et dont les commerçants ont été déplacés sur la nouvelle place afin de répondre à la demande du nord, de l’est et du centre-est de la ville. Sa situation centrale en fait une étape obligée pour les habitants des communes qui s’installent dans la vallée dite de l’Aburrá. L’offre énorme de ses

26 000 mètres carrés et ses 3 332 locaux commerciaux, ont fait de La Minorista une place régulatrice qui, malgré son nom, sert de grossiste pour une grande partie de Medellin. Un jour de marché comme le dimanche, la place accueille environ 25 000 personnes parmi lesquels des commerçants, des travailleurs et des visiteurs. En vous promenant dans ses allées larges, hautes, colorées et bondées, vous trouverez une offre variée de fruits, de légumes, de produits d’entretien, de restaurants, de magasins de vêtements neufs et d’occasion, de babouilles, de chaussures et même d’animaleries. Dans l’un des restaurants les plus fréquentés, Memo goûte le riz au coco qu’il a préparé pour la journée tout en supervisant cinq autres recettes. En pleine préparation, il recommande que personne ne quitte La Minorista sans avoir goûté la soupe de poisson. Parmi le large éventail d’offre, trois variétés sont largement recommandées : la cuisine colombienne des Caraïbes, quelques excellents restaurants de cuisine espagnole et, bien évidemment, la cuisine paisa typique de Medellin et d’Antioquia. Cette dernière se distingue par sa bandeja paisa, un plat riche en protéines (chorizo, viande hachée, œuf, chicharrón, avocat, riz et haricots rouges). Vivante, agitée et colorée, avec des formes créatives de commerce et des voix fortes qui s’expriment dans la langue des habitants de cette région, La Minorista est le reflet vivant de Medellin et une exquise alternative pour aborder, à travers le palais et les produits de la terre, la culture colombienne, en particulier celle d’Antioquia. La Alameda Cali Au cours des années 50, dans le quartier traditionnel de La Alameda, près du centre de Cali, un groupe de commerçants locaux se sont réunis et ont donné vie aux premiers couloirs de ce marché. En 1994, grâce à la création de l’Association des Commerçants de La Alameda, la place a connu un essor important sous différents aspects. Ceci lui a permis d’être reconnue comme l’une des places de marché les plus complètes du pays. Les journées à La Alameda se passent au son de la chaleur, de la musique du Pacifique et de la salsa. Avant d’entrer, un verre de glace a la lulada et un madroño (fruit exotique) permettent de faire baisser la température, de préparer le palais et entamer

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Photographie : Mateo G. Rivas Photographie : Mateo G. Rivas

Tout au long de la journée, une multitude d’agriculteurs, de commerçants et de visiteurs font vivre les places de marché colombiennes, faisant circuler une grande diversité de produits agricoles.

Places de marché – 025

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la visite. En entrant dans les allées de La Alameda, l’arôme exquis des fruits de mer des cocottes et les plats de riz remplis les tables. Presque à l’extrémité d’un des pavillons de la place, Bacilia, une femme noire au visage aimant et au turban sur la tête, supervise le travail de ses commis tandis qu’elle s’occupe d’un couple qui s’assied à l’une de ses grandes tables en bois. À quelques mètres de là, dans un restaurant voisin, un groupe de jeunes hommes en uniforme noir cuisinent dans une petite cuisine très propre, des plats péruviens. Ce genre de rencontres et de contrastes enrichit l’expérience de la place et nous rappelle que le Pacifique américain n’est pas seulement colombien, le Pérou est aussi notre voisin sur ces rives. La Alameda propose également une cuisine espagnole, des plats typiques de différentes régions de Colombie, de la cuisine fusion et des plats contemporains pour tous les palais et les budgets. Sur la place du marché colorée de La Alameda, il est fréquent de voir des groupes, petits et grands, de visiteurs étrangers, manger sur place et se mêler aux Caleños, dans une ambiance chaleureuse qui vous invite à explorer Cali et le Pacifique, avec pour point de départ ce lieu gastronomique. Galeria Plaza Manizales La Zone du Café, ses riches terres et son paysage culturel, avec ses jeeps Willys, ses campagnards et amateurs de bon café se rencontrent ­quotidiennement dans ce bel endroit appelé La Galería, situé au nord-ouest de Manizales. En 1849, peu après la fondation de la ville et l’arrivée d’habitants qui apportaient des produits récoltés, pour la plupart, par eux-mêmes, l’on créa la première place de marché de Manizales où le troc servait principalement de monnaie. Au fil des ans, la population et la ville ont augmenté et en 1951, à l’occasion du centenaire de Manizales, ont été inaugurées les arènes, le bâtiment des Beaux-Arts, le Coliseo de Ferias et la Galerie Plaza et la nouvelle place du marché de la ville construite par l’ingénieur Jesús María Gómez Mejía. Cette place de marché, connue simplement sous le nom de La Galería, est devenue le plus important centre de distribution et d’approvisionnement de Manizales et du département de Caldas. Les étals de la place arborent les couleurs du café, de la canne à sucre, des tomates chonto, des

agrumes et des bananes. Près de 7 000 tonnes par mois de produits y transitent. Parmi les fruits, les légumes et les tubercules, une marée de personne débute la journée. Vers 5 heures du matin, le déchargement est sur le point de prendre fin. Entre les constructions typiques du Centenaire, le bruit des camions en transit, la foule qui échange autour des étals pleins de produits colorés et formes exotiques, l’odeur des champs frais et du paysage culturel le plus autochtone de Caldas, La Galería se réveille. Dario, un bultero local, décharge des sacs remplis de mangues Tommy et s’apprête à dévorer son petit déjeuner qu’il a payé environ 4 000 COP (1 USD). Ce petit déjeuner se compose d’une arepa avec du fromage campesino et du beurre, de deux œufs brouillés à la tomate et à l’oignon, d’une pomme de terre avec du guiso, d’une tranche de banane plantain mûre, de riz aux nouilles, d’un sancocho à la viande et d’une tasse d’agua de panela. Voici le petit déjeuner typique offert à La Galería et élaboré avec les produits frais de la place, par des cuisiniers et cousinières de la ville. Tout comme Dario, de nombreuses personnes qui travaillent et se promènent sur la place y prennent aussi leur petit-déjeuner et leur déjeuner, en se mêlant aux visiteurs locaux et étrangers qui aiment vivre une expérience typiquement colombienne. À La Galería, en raison du passage de personnes et des produits provenant de tout le pays, presque toutes les régions sont représentées dans l’offre gastronomique de cet endroit. L’on trouve des plats typiques de la région andine, comme la pajarilla et la soupe de mondongo, aux recettes du Llano et du Pacifique, comme le typique asado llanero, la soupe de poisson ou le ceviche frais. Parmi cette grande variété, la mazamorra antioqueña se distingue. Il s’agit d’une boisson sucrée à base de grains de maïs, qui est traditionnellement consommée dans la région et qui est proposée dans tous les restaurants de la place pour 1 000 COP (0,30 USD). Avec plus de quinze restaurants sous le même toit, avec des plats allant de 4 000 COP à 25 000 COP, l’offre promet d’être variée et attrayante. La Galeria est divisée en quatre pavillons qui abritent des plantes, des herbes et des aromates, des viandes et une offre variée de fruits et légumes frais de la région, le tout a très bon prix. Vous serez dépaysés dans cette atmosphère où le café prend ses racines dans la culture locale de trois beaux départements (Caldas, Risaralda et Quindio).

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Places de marché : un échantillon de l’identité colombienne 4 places de marché colombiennes 1. La Minorista Lieu : Medellin Horaires : du lundi au samedi de 4h30 à 18h00 Le dimanche de 4h à 15h Fruit à goûter : goyave Plat conseillé à l’heure du déjeuner : bandeja paisa

1.

2. La Perseverancia 4.

Lieu : Bogota Horaires : du lundi au samedi de 7 h à 17 h. Le dimanche de 7h00 à 15h00 Fruit à goûter : pitahaya Plat conseillé à l’heure du déjeuner : cocido boyacense le meilleur ajiaco de Bogota

2.

3.

3. La Alameda Lieu : Cali Horaires: tous les jours de 6h à 18h. Fruit à goûter : chontaduro Plat conseillé à l’heure du déjeuner : vivaneau rouge frit servi avec du riz et du patacón

4. La Galeria Lieu : Manizales Horaires: tous les jours de 4h à 19h. Fruit à goûter : lulo Plat conseillé à l’heure du déjeuner : sancocho de uña

10 fruits typiques de la Colombie

Tomate de arbol Où est-il cultivé : Région andine

Granadilla

Où est-il cultivé : Région andine. Principalement dans le Huila et Cundinamarca

Le fruit de la passion Où est-il cultivé : principalement dans le Huila, le Meta et le Valle del Cauca

Curuba

Où est-il cultivé : Région andine. Principalement dans Boyaca

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Goyave

Où est-il cultivé : Région andine. Principalement Santander

Carambole

Où est-il cultivé : Région andine et de la Caraïbe

Papaye

Où est-il cultivé : principalement dans Cordoba et le Valle del Cauca

Physalis

Où est-il cultivé : Région andine. Principalement dans Cundinamarca

Lulo

Où est-il cultivé : principalement dans le Huila

Corosol

Où est-il cultivé : Région Pacifique. Principalement dans le Valle del Cauca

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La Perseverancia Bogota Depuis La Perseverancia, l’un des plus anciens quartiers de la ville, l’on peut apercevoir de très près la colline de Monserrate et une vue panoramique de la capitale colombienne. « La Perse », comme on l’appelle populairement, possède l’une des places de marché les plus actives et touristiques de la ville. En 1889, avec la création d’une grande brasserie nationale dans le Barrio San Diego, aujourd’hui le centre de la ville, et la grande croissance industrielle et commerciale de Bogota, un groupe d’ouvriers et leurs familles se sont installés dans les zones voisines de la brasserie pour ainsi fonder le quartier ouvrier de La Perseverancia. Près d’un demi-siècle plus tard, avec la participation de quelques commerçants locaux, la place de marché de La Perseverancia a été construite. Elle propose des produits agricoles et des restaurants qui alimentent les quartiers voisins. Avec le temps et le développement du centreville, la place est également devenue le centre d’approvisionnement des restaurants du quartier voisin de La Macarena, du Centre international et d’autres lieux commerciaux au cœur de Bogota. Depuis 2013, un groupe d’entités publiques et de fondations travaillent à la promotion et à l’amélioration de la place, par le biais de travaux et aménagements qui en ont fait l’une des meilleures du pays. Sa situation centrale et sa proximité avec d’autres lieux très commerciaux en font une place privilégiée pour les touristes et locaux qui recherchent une bonne offre gastronomique ou des produits autochtones. De plus, sa situation géographique au pied des

montagnes de la ville permet de se déplacer facilement vers les zones touristiques du centre de Bogota. L’architecture moderne de la place est divisée en deux pavillons. Dans le premier, l’on trouve la zone des légumes, des fruits et d’autres aliments. Les étrangers et les cadres travaillant dans les entreprises du secteur remplissent les tables de zone restaurants située dans l’autre pavillon de la place. Les restaurants de cuisine typique colombienne avec leurs odeurs, le passage des clients et des serveurs, les bruits des clients qui profitent de leur expérience, font vivre aux visiteurs l’atmosphère très particulière de La Perse. Maria, cuisinière et propriétaire d’un restaurant sur la place, considère que l’ajiaco est le plat qui donne aux Bogotanais l’impression d’être en famille. Ici, vous pouvez commander un plat copieux de cette soupe typique préparée avec différentes variétés de pommes de terre, du poulet, de la crème fraîche, des guascas, de l’avocats et de câpres. À côté du très typique ajiaco, la Plaza de La Perse propose également une importante variété de fruits de mer du Pacifique et plusieurs plats de la Caraïbe colombienne, de même que les recettes typiques de Córdoba et de Sucre. Ce lieu abrite des cuisines et un public variés, tant au niveau de leurs d’origines que de leurs goûts. C’est une façon de comprendre la Colombie le ventre plein et le sourire aux lèvres.

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Façades de villages patrimoniaux Illustrations : Andres Felfle

JARDiN Département : Antioquia Superficie : 224 km2 Altitude : 1 750 m au-dessus du niveau de la mer Les façades traditionnelles des maisons de Jardín sont recouvertes de fleurs qui décorent de couleurs la commune. Celle-ci propose également des expériences particulières telles que la « garrucha », un câble aérien fait à la main qui permet d’apprécier le paysage de la Zone du Café.

Santa Cruz de Mompox Département : Bolivar Superficie : 645 km2 Altitude : 22 m au-dessus du niveau de la mer Située sur les rives du fleuve Magdalena, cette commune a été un port clé de la colonisation espagnole et abrite donc un important héritage religieux et artisanal. Santa Cruz de Mompox se distingue pour ses fêtes de la Semaine Sainte et l’élaboration de bijoux en filigrane.

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Honda Département : Tolima Superficie : 309 km2 Altitude : 229 m au-dessus du niveau de la mer Ce village très chaud, situé à trois heures de Bogota abritait le premier port de pêche de Colombie sur le fleuve Magdalena et constituait l’un des plus importants couloirs commerciaux et de distribution de marchandises du pays au moment de l’indépendance.

Santa Fe de Antioquia Département : Antioquia Superficie : 493 km2 Altitude : 500 m au-dessus du niveau de la mer Ce village conserve l’architecture traditionnelle propre de la région qui se caractérise par des façades blanches, avec des portes et des balcons colorés, des rues pavées et de grandes places qui font perdurer son histoire. En outre, il n’est qu’à deux heures de Medellin.

Villa de Leyva Département : Boyaca Superficie : 128 km2 Altitude : 2149 m au-dessus du niveau de la mer L’essence de ce lieu touristique se mêle aux vieilles maisons, rues pavées et paysages désertiques. C’est un superbe endroit pour ceux qui cherchent à faire partie, pour quelques instants, de l’histoire de la Colombie.

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Barichara Département : Santander Superficie : 134 km2 Altitude : 1336 m au-dessus du niveau de la mer Ce village, au climat chaud et sec, a été déclarée bien d’intérêt culturel du domaine national grâce à ses chapelles, ses maisons et ses rues coloniales en pierre. Barichara est l’endroit idéal pour se détendre et déconnecter.

Salamina Département : Caldas Superficie : 404 km2 Altitude : 1822 m au-dessus du niveau de la mer C’est l’endroit idéal pour connaître l’origine de la culture du café. Vous pourrez y visiter des haciendas et des fermes où vous pourrez apprendre à planter, entretenir, récolter, triller et torréfier le café colombien. Vous pourrez également y savourer les divers types de grains de café qui sont cultivés dans la région.

San Gil Département : Santander Superficie : 149 km2 Altitude : 1114 m au-dessus du niveau de la mer Cette commune offre une grande variété d’expériences uniques parmi lesquelles on peut citer : le rafting dans les rivières Ponce et Suárez, le torrentisme dans la Quebrada La Chorrera, le parapente à Curití et au-dessus du canyon du Chicamocha puis le saut à l’élastique au-dessus de la rivière Ponce.

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Photographie : Luis Ponce avec l’aimable autorisation de la Direction du tourisme du gouvernement de Nariño

Généralités

Tourisme religieux La Colombie offre un éventail très varié d’attractions touristiques autour du catholicisme. Découvrez-les et renforcez votre foi. Le patrimoine architectural, artistique et culturel que la Colombie a construit autour du catholicisme mobilise constamment des millions de colombiens et constitue une alternative touristique pour les adeptes d’autres latitudes. Les racines que la tradition catholique a acquises au cours des cinq derniers siècles dans le pays, nous permettent de proposer des destinations qui, en plus d’être propices aux pèlerinages, présentent des singularités historiques ou culturelles. En ce sens, l’offre n’est pas seulement composée de sanctuaires, de basiliques et de cathédrales. Les célébrations culturelles telles que la Semaine Sainte et les lieux importants de l’histoire de l’Église catholique comme Jéricho, village d’Antioquia où est née Mère Laura Montoya, la première sainte colombienne, font également partie d’un ensemble robuste d’activités liées à la foi qui positionnent le pays comme une destination unique en matière de tourisme religieux. Dans ce chapitre, nous ferons la visite des divers emblèmes de la tradition catholique colombienne du pays. Que ce soit pour chacun l’occasion de connaître

une nouvelle culture tout en renouvelant sa foi et en renforçant ses croyances. Un miracle architectural au bord d’un précipice Le Sanctuaire de Las Lajas est l’une des plus importantes attractions touristiques religieuses de la Colombie et un joyau de l’ingénierie. L’église repose sur un pont de 50 mètres de haut qui surplombe le canyon de la rivière Guáitara à Ipiales, dans le département de Nariño. Elle a été construite pour vénérer l’apparition de Notre-Dame du Rosaire sur une dalle de pierre, le 16 septembre 1754. Le temple a été construit entre 1916 et 1949, et est depuis un lieu de vénération et de pèlerinage. Aux alentours de l’église se trouvent des plaques portant des messages de remerciements pour les faveurs accordées. Le jour de l’anniversaire de l’apparition de la Vierge est le jour où l’église est le plus visitée. Depuis 1954, ce sanctuaire porte le titre de Basilique mineure et depuis 2015, celui de plus belle église au monde selon le journal anglais The Telegraph. Elle

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se trouve à sept kilomètres de Pasto, la capitale du département de Nariño et à dix kilomètres de la frontière avec l’Équateur. L’imposante ville blanche Popayán est la capitale du département du Cauca. Elle ne se distingue pas seulement par ses façades blanches, mais aussi par son offre de circuits d’églises et d’art religieux la plus complète du pays. Parmi les sanctuaires les plus populaires figurent la Cathédrale Basilique NotreDame de l’Assomption avec son dôme de 40 mètres de haut, l’église San Francisco, un temple du XVIIIe siècle qui abrite une relique de premier degré de San Magno, l’église San Agustín où repose une image de la Virgen de los Dolores et l’église sanctuaire de Belén, située sur une colline du même nom, d’où l’on peut apercevoir la ville. La visite de ces imposants temples peut se faire tout au long de l’année, mais comme dans d’autres villes et villages de la Colombie, le moment phare est la Semaine Sainte. Autre lieu touristique : le Musée d’art religieux de l’archidiocèse qui expose en permanence une collection de quatorze ostensoirs, de peintures, de gravures, de manteaux et de missels. La maison du Señor de los Milagros La basilique mineure del Señor de los Milagros a été fondée le 2 août 1907 et abrite une imposante statue en fonte de 2,5 mètres de haut à laquelle les fidèles et les pèlerins viennent adorer pour honorer une promesse ou faire une demande particulière. Le sanctuaire est situé à Buga, une commune du Valle del Cauca, qui appartient au Réseau des villages du patrimoine colombien et abrite d’autres temples catholiques tels que la cathédrale de San Pedro de Buga, l’église de Santo Domingo de Guzmán et l’église de San Francisco de Asís. Le Señor de los Milagros était vénéré avant même la construction de la Basilique. Tous les sept ans, l’on célèbre des rogations. Il s’agit d’un événement sur plusieurs jours où l’image est transportée à travers les rues de Buga, à la tête des cortèges de dévots ainsi que des représentants des autorités ecclésiastiques et gouvernementales de la Colombie. La dernière édition de cette célébration a eu lieu en septembre 2018. Vivre la Semaine Sainte en Colombie La Semaine Sainte est probablement la période la plus importante de l’année pour tous les temples catholiques du pays. De fait, plusieurs villages et communes

se caractérisent par l’organisation d’événements massifs d’envergure nationale et internationale. Ceux qui se trouvent à Popayán pourront se joindre aux traditionnelles processions (reconnues par l’UNESCO en 2009 comme patrimoine culturel de l’humanité), au festival de musique religieuse et aux processions plus petites ou pour les enfants. À Santa Cruz de Mompox, une commune du département de Bolivar qui se trouve sur les rives du fleuve Magdalena, les statues que les fidèles portent sur leurs épaules pendant les processions, sont au centre des festivités. Les momposinos, qui célèbrent la Semaine Sainte depuis le XVIe siècle, ont l’habitude de les décorer avec des manteaux et des bijoux fabriqués pour l’occasion. Pamplona, dans le département de Norte de Santander, organise également des processions très fréquentées ainsi que le festival de chorale internationale de musique sacrée, un événement qui se déroule dans les églises les plus importantes de la commune et qui rassemble différents groupes du continent.

D’autres icônes de la tradition catholique que vous pouvez découvrir en Colombie : Visitez Jéricho, la ville natale de la première sainte colombienne

Située dans le département d’Antioquia, à environ trois heures de Medellin, Jéricho est devenue une destination religieuse après la canonisation de la première sainte colombienne : Mère Laura Montoya. La missionnaire y est née en 1874, a fondé la Congrégation des Missionnaires de Marie Immaculée et de Sainte Catherine de Sienne en 1914 et a été canonisé par le Pape François en mai 2013.

Basilique Sanctuaire du Seigneur déchu de Monserrate

Situé dans les montagnes qui bordent la partie est de Bogota, à exactement 3 152 mètres d’altitude, se trouve la statue du Seigneur déchu, une sculpture qui date du XVIe siècle. Vous pouvez monter en téléphérique, en funiculaire ou à pied, et profiter de l’une des meilleures vues sur la capitale colombienne.

Entrer dans les profondeurs de la cathédrale de sel

Située à l’intérieur d’une ancienne mine de sel à Zipaquirá, une commune située à 50 kilomètres de Bogota, cette cathédrale de 8 500 mètres carrés, avec ses voûtes et ses niches, fait preuve d’une véritable ingéniosité architecturale. À l’intérieur de celle-ci, se trouvent des représentations du chemin de croix et une imposante croix de 16 mètres de haut.

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Divers

Autres expériences culturelles L’on dit qu’en Colombie, sous chaque pierre, une chanson résonne. La culture artistique colombienne est diverse et riche en sons, couleurs, odeurs et nuances. Chaque région du pays offre des manières différentes de voir le monde et les transmet à sa façon par la musique, la danse, le théâtre et la littérature. C’est pourquoi il est intéressant de visiter chacune des villes du pays pour y découvrir toute sa culture. Voici quelques expériences culturelles dans les principales villes du pays. Carthagène Tours des bars de salsa Durée : 4 heures

Le centre-ville de Carthagène respire la salsa la nuit. La tournée commence à 20h30 au Donde Fidel, une boîte de nuit parfaite pour la première partie de la nuit, s’échauffer et suivre les pas de Joe Arroyo, le célèbre chanteur de salsa de Carthagène. Ensuite, c’est la montée en puissance. Rendez-vous à La Charanga, El Koreano et le Vueltabajero, quelques-uns des meilleurs bars de salsa, pour mettre le feu aux poudres et passer la nuit sur la piste de danse. Picós de Champeta Durée : 5 heures

Les picós se sont développés autour de systèmes traditionnels de sonorisation placés dans les rues de la côte caraïbe colombienne. À l’origine, il s’agissait de placer plusieurs baffles à l’extérieur d’une maison et organiser la fête autour de ceux-ci. Aujourd’hui, ce sont de grands événements à vivre au rythme de la champeta. Cette visite passe par le picó Rey de Rocha, l’un des plus importants de la ville, afin de connaître l’histoire de ce mouvement, ses anecdotes et se termine par des cours basiques de la champeta.

encore. Tout au long de la visite, vous découvrirez l’histoire du village et pourrez apprécier sa musique et sa danse. C’est une expérience culturelle inoubliable. Barranquilla Musée de la Caraïbe Durée : 3 heures

Rendre hommage à la mémoire de la Caraïbe implique de reconnaître l’arrogance avec laquelle ses habitants composent des œuvres majestueuses, tant littéraires que musicales. Pensez entre autres à Gabriel Garcia Marquez. Le Musée de la Caraïbe, quant à lui, rassemble les traditions artistiques du pays autour de 5 thèmes (Nature, Peuple, Parole, Expression et Action), sur fond de vallenato et cumbia. Casa del carnaval Durée : 3 heures

La Casa del Carnaval a été construite en 1929. C’est un joyau culturel et architectural inestimable. Derrière sa façade coloniale, la Fondation Carnaval de Barranquilla organise le Carnaval, l’un des plus grands, des plus colorés et des plus captivants festivals de musique, de danse et de folklore du pays. La Casa offre à ses visiteurs la possibilité d’acheter de l’artisanat, se restaurer, écouter de la musique et voir des danses tout au long de l’année. Medellin La Pascacia Café Bar Durée : 2 heures

San Basilio de Palenque

Situé dans le centre-ville de Medellin, ce café ne sert pas seulement du café. En plus de plats et boissons alcooliques, ce bar sert éventuellement de boîte de nuit. Il est né comme un pari d’associations musicales et de médias alternatifs de la ville. Par conséquent, c’est l’endroit où connaître les nouveaux paris artistiques de la région.

Tour de la culture palenquera

Tour de la comuna 13

Durée : 5 heures

Durée : 4 heures

À deux heures de Carthagène, San Basilio de Palenque a été déclaré patrimoine mondial en 2005. Au cours du 17ème siècle, les Palenques étaient des hameaux fondés par des esclaves africains s’étant échappés (marrons). Celui de San Basilio est la seule qui existe

Également connu sous le nom de « Graffiti Tour de la Comuna 13 », ce tour a pour objectif de montrer comment la musique et l’art urbain ont permis à une communauté de s’en sortir grâce au travail en équipe. La comuna est un quartier situé sur le flanc d’une mon-

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Photographie : Avec l’aimable autorisation d’ArtBo

tagne. On peut facilement voir comment les façades des maisons forment une mosaïque d’images colorées de graffitis artistiques. Tout au long de la visite, certains des artistes parlent de leur travail et d’autres présentent des spectacles de Hip Hop ou Break Dance. Tour du tango Durée : 4 heures

En 1935, le roi du tango, Carlos Gardel, est mort à Medellin dans un accident d’avion. Depuis, la ville est devenue un lieu incontournable pour les amateurs de ce genre musical. La visite passe par la Casa Gardeliana, petit musée dédié à l’idole argentine, les bars El Patio de Tango, Adiós Muchachos, El Último Café et La Plaza Gardel. Ce tour comprend une classe, avec un professionnel, sur les pas de base du tango.

unique au monde dans son genre. Andrés Carne de Res est pour certains un rumbeadero [boîte de nuit] et pour d’autres un restaurant. Les week-ends, l’endroit peut réunir plus de 10 000 personnes qui viennent écouter de la musique live et danser sur les rythmes latinos. Cali École de danse Swing Latino Durée : 2 heures

Bogota

La compagnie et école Swing Latino propose un spectacle qui présente les principaux rythmes de danse latine et auquel participent des danseurs ayant remporté des prix nationaux et internationaux. L’endroit propose également des cours de danse pour couples ou groupes pour des heures de mouvements, chaleur et plaisir au son de la musique latine.

Tour de la Cumbia

Delirio

Durée : 5 heures

Durée : 6 heures

Mario Galeano est le musicien et producteur colombien qui a réussi à imposer la cumbia au niveau international, comme un rythme musical d’avant-garde. C’est lui qui est à l’origine d’Ondatrópica, de Los Pirañas et du Frente Cumbiero, des groupes qui sonnent dans les meilleurs bars et clubs des États-Unis et d’Europe. Au cours de cette visite, vous pourrez visiter la maison de Galeano et assister à un concert privé avec l’un des groupes de cumbia les plus populaires de Bogota : La Perla. Rompe Rayos et Tricofero de Barro.

Delirio est une fondation formée par des danseurs et des artistes de cirque colombiens. Tout au long de son histoire, elle a mis en scène une variété de spectacles qui combinent sans crainte la salsa et le cirque. Les spectacles sont des condensés de la culture du Pacifique sur fond de la salsa et du timbal, de sorte qu’ils constituent toute une expérience sensorielle semblable à celle des cabarets.

Andrés Carne de Res Chía Durée : 4 heures

Avec 30 ans d’expérience, ce restaurant est considéré comme l’un des meilleurs du pays et un restaurant

Découvrez des rythmes colombiens variés dans cette playlist.

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Culture L’horizon de la culture s’élargit de jour en jour et la Colombie se peuple de nouvelles voix de plus en plus écoutées, vues, lues, commentées et complétées par d’autres cultures qui nous voit comme un point de référence. C’est un voyage à travers les villes et les gens qui ont créé et créent des mouvements musicaux, cinématographiques, de mode, gastronomiques et littéraires. C’est ce qui fait notre fierté, celle d’être colombiens.

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