N4
JARED LETO
30 SECONDS TO MARS
SUZANNE VON AICHINGER ALYSSON PARADIS, BRIGITTE
Edito by laetitia mannessier & anais obenson
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Voilà déjà un an que simon(e) à vu le jour. Nous avions pour ambition de marquer notre temps. Nous l'avons toujours. The Death Issue n'est pas la fin. Au contraire, envisageons la mort, comme accès à la vie éternelle. Ne fuis pas la Mort, et Souviens toi que TU mourras. SIMON(E) • 3
sommaire
PHOTO/ MARION KOTLARSKY TOMO /TOP METEORIT JARED/CHEMISE BORIS BIDJAN SHANNON / CHEMISE KRIS VAN ASSCHE, LUNETTE RAY BAN
LOUIS CANADA / Photographe WWW.LOUISCANADA.COM
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LES COLLABORATEURS SHOP SHOP GET THE LOOK IN BED WITH… VRAC VRAC BLOG BLOG ESCAPE IN FACES BEAUTY BEAUTY MANIFESTO VEUVE BLANCHE VEDOVA NERA A SHORT STORY ALYSSON PARADIS EL DIA DE LOS MUERTOS SHOOTING GOSTH MANIFESTO REPORTAGE
Marion Kotlarski / Photographe www.marionkotlarski.com
Jean Dusartel / Photographe www.timeoftheassassins
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LA JEUNE FILLE ET LA MORT VIEW VIEW JARED LETO YOUNGER BETTER STRONGER Ô VANITE COULISSES DU PRIX CONSTANTIN CULTURE FIAC LES TENDANCES à NE PAS SUIVRE LOOK AT YOU DEFILES LISTEN UP WHAT WHAT NIGHT NIGHT BIBLE
laëtitia mannessier rédactrice en chef
ANAÏS OBENSON RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE
CLAIRE LUPIAC GRAPHISTE & ILLUSTRATRICE
CLARK FRANKLYN / Photographe WWW.CLARKFRANKLYN.COM
PAULINA OTYLIE SURYS/ WWW.PAULINASURYS.CO.UK
FABIO REVELANT/ PHOTOGRAPHE & REDACTEUR
QUENTIN CAFFIER / Photographe
CLEMENT LOUIS / Photographe
WWW.QUENTINCAFFIER.COM
clementlouis.tumblr.com
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les collaborateurs REMERCIEMENTS / Hôtel Alba Opéra, Door Studio, Alexandre Goll Thimothé Chalazonitis, Sylvie Maison, Françoise Chambon, Antoinette Siaud et Simone souhaite la bienvenue à Anatole !
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Marion Henaux chef de la publicité Marion@simone-magazine.com
Laurie Oyarzun ILLUSTRATRICE coronarythief@hotmail.fr
STEFANY TURNER ASSISTANTE DE RÉDACTION REDACTION@SIMONE-MAGAZINE.COM
PIERRE LAPIN MARCHAL ASSISTANT DE RÉDACTION PIERRE.P.MARCHAL@GMAIL.COM
marc beyney sonier REDACTEUR & CHARGÉ DE COMMUNICATION marc@simone-magazine.com
AURÉLIA CHARAR RÉDACTRICE aurelia_charar@hotmail.com
Fatou Dem RÉDACTRICE ÉVÉNEMENTIEL lapetitewatou@hotmail.com
Julien garrec Rédacteur musique info@maisoncamiba.com
nelly hoffman rédactrice mr_propre_est_gay@hotmail.fr
Béatrice Hugues Rédactrice littéraire beatrice_huges@hotmail.fr
LAURIE MANNESSIER RÉDACTRICE CINÉMA HELL-ET-MOI@HOTMAIL.FR
MARIE SALOMÉ PEYRONNEL RÉDACTRICE mpeyronnel@gmail.com
john sannaee rédacteur littérature john.sannaee@hotmail.com
noemie al homsi styliste NOEMIE@SIMONE-MAGAZINE.COM
COLINE BACH styliste COLINE.BACH@GMAIL.COM
ÉLIE ORTIS STYLISTE ELIEORTIS@GMAIL.COM
YANN LARCHER RESPONSABLE BEAUTÉ YBLMUA@GMAIL.COM
francois rocci photographe, reporter mode francois.rocci@wanadoo.fr
FRANCOIS LOOCK PHOTOGRAPHE MODE YETI-VERT@LIVE.FR
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Nelly Hoffmann
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Qui n’a jamais rêvé de poser directement ses questions à Bouddha ou à Jésus, de se la jouer Hongkong en allant offrir à la tombe de sa grand-mère la reproduction-carton à l’identique de l’appareil photo qu’elle n’a jamais su utiliser, de conduire la Ghost-car de Manfred un Friday Night, ou bien qu’on jette lors de sa joyeuse mise en terre une délicieuse couronne mortuaire made in Pougeau orné d’un bon vieux «Salope» préfigurant un au-delà plein de promesses ?! Si la mort est inutile, ce qu’on peut acheter pour aller avec, bah faut bien reconnaître que c’est plutôt cool !
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1. Plaque Mortuaire, Eric Pougeau, prix sur demande 2.Urne funéraire en forme de Gland, Cremationsolution, 130$ 3. Urne funéraire en moulage du visage du mort, Cremationsolutions, 2600$ 4. Magic balls, Answermebuddha, Answermejesus 15$ 5. Appareil photo numérique en carton, utilisé pour les offrandes funéraires à Hong-Kong. 6. Lu Yang, Ghost Bed, p.s.d. 7. Headless Horseman and Ghost Horse, 695$ sur Etsy 8. Ben Skinner, Ghostbeds, p.s.d. 9. Manfred Kielnhofer, Spirit Guards, p.s.d. 10. Cendrier urne funéraire, Le Dindon, 18€ 11. Manfred Kielnhofer, Ghost Car, Art Basel Miami, p.s.d. 12. Ghost Chair, Valentina Glez Wohlers, p.s.d. 13. Lampe Fantome phosphorescente, llsa Parry, p.s.d. 14. Plaque Mortuaire, Eric Pougeau, p.s.d. 15. Mini-robot sauteur, Glamiz, 5$ 16. Ceramic Ghost Bag, Prestomark, 2$75 17. Kader Attia, Ghosts, p.s.d. 18. Spray haleine believe in god, 7$99
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Les Modasses Gothiques Il parait que le gothique c’est chic. Entre la sortie prochaine du remake de Millenium où Rooney Mara incarne la goth la plus sexy de la planète et la multiplication des références au style vampirella dans les derniers runways, il semblerait que tout nous incite à investir dans un long manteau en cuir noir et un fond de teint plus blanc que blanc. Avec cet épiphénomène touchant exclusivement Paris, Londres, New York (et peut être Milan, allez on est sympa…) est apparu une nouvelle famille dans le grand jeu des mille familles du look: la modasse-gothique. Analyse de cette nouvelle catégorie. texte : marie salomé peyronel photos : pauline darley modèles : jean-philippe et dimitri
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Au départ le gothique fut un état d’esprit porté par le mouvement punk dans les 70’s. S’il prit ses racines dans la working class anglaise, il fut vite, très vite, une sub-culture de la middle class. Le désir d’être un gentleman vampire, effrayant et envoûtant ne devint plus une contestation mais un mode de vie. Les goths des 80’s avaient des jobs, étaient moins en colère et rêvaient même d’un petit intérieur chaleureux, à la sauce gothique, cela va de soi. Velours sur les murs, fleurs fanées et crânes humains pour une déco des plus réussie. Ce qui revient souvent dans les interviews de l’époque c’est que leur accoutrement n’est pas un déguisement. Ils écoutaient, portaient et vivaient gothique là où la modasse-gothique se contente de se vêtir gothique. Qui aujourd’hui peut oser se la jouer goth en gardant un semblant de dignité? Ok, sur le papier ou dans les défilés McQueen le gothique c’est mortel, mais dans la vraie vie pour se permettre une allure de corbeau et des lèvres violettes il faut réunir quelques qualités. SIMON(E) • 11
Déjà il faut être beau histoire de ne pas faire pleurer les enfants dans la rue, ensuite il faut avoir un sens de la mode extrêmement pointu ce qui induit de ne pas aller se ravitailler en blouses à jabots dans les boutiques pour ado attardés qui se prennent pour des vampires, enfin il faut assumer les excentricités. Cela coule donc de source : la modasse-gothique est soit un jeune gay bossant dans la mode ou dans l’art soit un jeune gay étudiant la mode ou l’art... Une fois n’est pas coutume, les femmes sont exclues de cette catégorie. En effet, si en théorie certaines nanas pourraient remplir ces trois critères, dans la pratique quand on dit gothique, les filles se prennent déjà pour Olga Kurilenko la vampiresse canon dans Paris je t’aime. Et, à moins d’être une ukrainienne à forte poitrine, elles ressemblent vite à Cordelia Chase de Buffy Contre les Vampires. Nettement moins pointu. Bref, tout le contraire de notre modasse-gothique qui joue sur l’androgynéité et la sobriété. (En même temps, soyons clair, s’il mettait des corsets pigeonnant cela tomberait à plat) A quelques pulls en cachemire près il se rapproche presque du « bobor », le fameux bourgeois-boring
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qui trouve que le noir et le gris sont de suberbes couleurs. Nos mélano-modasses des temps modernes s’atramentent chaque matin mais, loin d’aller sucer le sang de leurs comparses, ils partent travailler, boire un café au Progrès ou déjeuner avec leurs grands parents. Leur look ne choque pas forcément pépé et mémé puisqu’ils ont rompu avec le kitsch gothique en troquant le velours et les dentelles contre des matériaux plus bruts : jeans, coton, laine. Seul résidu de la garde robe classique: le cuir, noir, bien sûr. Mais une question nous trotte alors dans la tête : outre le noir et le cuir, que reste t-il du gothique chez la modasse-gothique? Il ne jure que par les memento mori mais les bougies crânes de Cire Trudon ont remplacé les vrais crânes humains qu’on achetait avant dans West London. Notre modasse reprend les symboles gothiques en les aseptisant. Comme leitmotiv récurant : «La culture gothique ne me gêne pas mais ce n’est pas la mienne. » Très affairés à lécher leur look trash goth mixé avec des éléments rock (blouson de cuir, bermuda en jeans noir…) la modasse-gothique écoute du rock indé et même de l’électro, c’est vous dire. De mode de vie à simple mode, il n’y eut qu’un pas. Le gothique est désormais une coquetterie.
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R.I.P. V.I.P. Vous l’aurez peut-être remarqué, ces derniers temps il semblerait que les grands artistes de notre époque se sont passé le mot pour nous claquer dans les doigts. Depuis que Michael Jackson, grand trendsetter devant l’éternel, a initié le mouvement en 2009, les émules se sont multipliés. De McQueen jusqu’à DJ Mehdi, ça se bouscule au portillon du carré VIP de la Hades Haus. Si on peut légitimement être triste de voir des gens comme Patrick Swayze raccrocher définitivement leurs chaussons de danse, il semble important aussi d’être peiné par le déballage lacrymal en plastique que ça occasionne. Ceux qui se sont fendus d’un statut facebook larmoyant dans la minute qui a suivi l’annonce de la mort de DJ Mehdi,(c’est de vous qu’on parle !) C’est un peu comme quand l’ado à peau grasse en terminale littéraire à qui personne ne parlait a décidé de se mettre la tête dans le four et qui du jour au lendemain s’est découvert des meilleurs amis partout, de manière posthume. Surtout ceux qui lui volaient son goûter. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas avoir une émotion authentique quand un artiste dont on n’était pas particulièrement
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LE FLAN proche meurt. Par contre on peut s’étonner de voir tout le monde affirmer que rien ne sera plus jamais pareil depuis qu’Amy est partie, alors que jusque-là, personne n’aurait osé passer Rehab en soirée. Back To Black c’était, il y a 4 mois encore, plutôt un truc qui avait trouvé son chemin sur les étagères de la ménagère de moins de 50 ans qui essaye d’être qui essaye d’être dans le vent. Entendre des gens en chemise Kitsuné lui faire une homélie, avec la larme à l’œil, alors qu’ils ont supprimé sa musique de leurs iTunes depuis plusieurs années, ça a de quoi faire sourire gentiment. Imaginez qu’à l’enterrement de votre père votre cousine au 4ème degré, Gertrude, dont vous venez d’apprendre l’existence, vous pousse du coude pour se mettre devant le cercueil et se mettre à braire plus fort que tout le monde en se frappant la poitrine. Si comme 90% des gens de moins de 30 ans vous avez découvert Eli et Jacno à la mort de ce dernier, s’il-vous-plaît, téléchargez l’intégral et écoutez le tranquillement chez vous. N’allez pas prétendre que vous étiez des fans de la première heure, ce que beaucoup font en pensant qu’ils s’approprient la coolitude de feu Jacno en se positionnant en première ligne de son veuvage. Le deuil c’est comme le cul, c’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins. Faites pas votre Gertrude et laissez le talent reposer en paix. Tom Schembri http://leflan.tumblr.com/
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Parfois il y a des choses, sérieuses et moins sérieuses que nous voulons vous montrer. Vrac Vrac, comme son nom l’indique, sera donc la rubrique fourre-tout. /A.O
1/CINÉ
LES LYONNAIS ACCENT SUR/ Dimitri Storoge celui pour qui la comédie est plus qu’une nécessité « comme une addiction lente qui s’est développée ».
Un film de Olivier Marchal / Avec Gerard Lanvin, Tcheky Karyo, Daniel Duval,et Dimitri Storoge en salle depuis le 30 Novembre Synopsis/ De sa jeunesse passée dans la misère d’un camp de gitans, Edmond VIDAL, dit MOMON, a retenu le sens de la famille, une loyauté sans faille, et la fierté de ses origines. Il a surtout conservé l’amitié de Serge Suttel. L’ami d’enfance avec qui il a découvert la prison à cause d’un stupide vol de cerises. Avec lui, inexorablement il a plongé dans le Grand Banditisme, et connu l’apogée du Gang des Lyonnais, l’équipe qu’ils ont formé ensemble et qui a fait d’eux les plus célèbres braqueurs du début des années soixante dix. Aujourd’hui à l’approche de la soixantaine, Momon tente d’oublier cette période de sa vie. Sa rédemption, il l’a trouvée en se retirant des “affaires”. A l’inverse de Serge Suttel, qui malgré le temps n’a rien renié de son itinéraire...
SIMONE(E): Qu’est-ce qui vous plaisait le plus à interpréter dans ce personnage-là ? DIMITRI STOROGE: C’est son côté taiseux, son côté pas voyou… Je n’ai pas du tout eu envie de le faire «sale mec». En plus, c’est un bon père de famille, un bon fils, un bon mari, j’avais envie d’axer le personnage plus là-dessus. Ce n’est pas forcément simple de jouer un homme qui se tait et regarde les autres s’exciter. Ce n’est pas quelqu’un de terne ou de triste: il a l’étincelle dans l’œil. Il fallait absolument la retranscrire. Ne serait-ce que par contraste avec les années 2010 où, après quinze ans de prison, après les épreuves de la vie, de cette vie, quelque chose s’est éteint dans son regard… Il fallait faire brûler un feu intérieur…fallait surtout pas rater le moment de la rencontre, c’est là où tout se fait. SIMON(E): Qu’est-ce qui vous a surpris lorsque vous avez vu le film terminé ? DIMITRI SOTROGE: Je suis sorti secoué… Sans doute aussi parce qu’il y avait Edmond et que ce n’était pas rien de découvrir le film en même temps que lui… Ce qui est frappant, c’est que plus qu’une fresque sur des gangsters, c’est devenu un film sur l’amitié, Marchal ne peut pas y échapper, c’est ce qui le touche. Ce qui m’a frappé aussi, c’est à quel point les deux époques se nourrissent l’une l’autre et que, du coup, les personnages s’infusent beaucoup l’un l’autre. C’est peut-être l’émotion de le voir pour la première fois mais j’ai l’impression qu’avec Gérard, on partage une interprétation : on joue vraiment le même personnage. Ça s’est fait naturellement, ça s’est imposé comme ça…
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Théodore, Paul et Gabriel, se sont trois jeunes filles aux physiques frêles et androgynes, à la musique suave et délicate. Théodora, Pauline et Clémence se rencontrent dans un café, elles parlent musique et font de la musique. Pour le plaisir d’abord, parce que leur goûts et leur influences sont les même, BB King, Joplin, Beatles, Stones, Patti Smith, Clapton, Buddy Holly, Neil Young, etc. Puis le temps avance, les mélodies se créent et les textes s’écrivent, tout ça donnant naissance à The Silent Veil, le premier EP des filles.
2/MUSIQUE
PHOTO Arnaud Lam
THÉODORE, PAUL & GABRIEL
Clémence Gabriel, la chanteuse du groupe nous envoûte avec sa voix parfois douce et suave, parfois rauque et déchirée, mais tellement juste. Pauline et Théodora font les choeurs, un peu timide. Et toutes les trois sont musiciennes (2 guitares et 1 basse). Leur musique folk, s’écoute au fond d’un bar, au coin du feu avec cigarette et café, ou en road trip improvisé, comme le vrai blues mélancolique et enivrant. Silent Veil le premier titre des filles, est mis en image Alexandre Silberstein,un clip qui retranscrit parfaitement cette ambiance sobre et imposante. Theodore, Paul & Gabriel, trio de lianes élégantes, affichant une androgynie féminine naturelle, insuffle un air nouveau dans la musique hexagonale, un folk rock pétri de références mais en même temps libre et innocent. Des chansons assez solides, assez touchantes, et assez vraies pour que ces trois filles qui les ont enfantées s’en servent de piédestal pour aller tutoyer l’excellence d’un héritage éternel, celui de la musique qui vient de l’âme. Un album prévu pour le printemps, en attendant Silent Veil EP est en vente et Clémence sera dans l’émission “RDV à l’Hotel” de Michel Field sur Europe 1 le 22 décembre.
3/ CADEAU
Martini Gold by Dolce & Gabbana
La boisson préférée de Simone, c’est bien connu, c’est le Martini ( Bianco de préférence). Nous avons campé tout le printemps à la terrazza Martini, au neuvième étage d’une tour des Champs Elysée, nous avons également inauguré le bar Martini de l’Opéra Garnier, nous ne pouvions donc pas manquer cette nouvelle édition du Martini Gold. En plus Simone est un peu bling bling et adore Dolce & Gabbana ! Donc de l’association des ces deux icones italiennes est née, il y a quelques temps, une nouvelle recette de Martini, une recette unique et pérenne. « Notre collaboration avec Martini a commencé il y a plus de 10 ans avec l’installation d’un bar Martini dans notre boutique de Milan. Depuis, nous n’avons cessé de chercher de nouvelles façons d’associer nos talents et c’est ainsi qu’est né Martini Gold. » DOMENICO DOLCE & STEFANO GABBANA Certes l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, mais si vous voulez être des amours, vous savez quoi nous offrir pour Noël !
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4/ BIJOUX
FELICE AUSSI
Tu détestes ta belle-mere, ta mère, ta tante ou ta soeur, tu as envie de dire ta gueule à ton grand-père que ressasse chaque année les même histoires d’antan, profites donc de Noël pour régler tes comptes ! Felice Aussi crée une ligne de bijoux à mot doux. Ta gueule, peste, chieuse, connasse, merde, ne nous gênons pas pour faire passer le message en douceur. WWW.FELICEAUSSI.COM
5/ GéNéRATION 2.0 APPLICATION 7èME CIEL, POUR IPHONE Dites non au stress et oui au sexe ! Selon un sondage France Info réalisé en octobre dernier, 3 français sur 4 se disent inquiétés par la crise financière et monétaire. Et face à cette situation, savez-vous que le sexe serait le meilleur remède naturel ? Simone aussi s’inquiète.. D’après étude, faire l’amour donnerait cet effet apaisant grâce à la libération d’hormones et la stimulation de certains nerfs très précis. Donc en tant qu’enfant de la génération 2.0 téléchargez l’application « 177 façons d’emmener une femme au 7ème ciel ». Vous accéderez simplement à la sérénité et à la paix intérieure avec votre conjoint (ou votre toy boy), en ouvrant sans complexe les portes du sexe et de ses pratiques. Tout en restant littéraire et non vulgaire (ouais simone est distinguée !), l’application est une réelle victoire pour le sexe ! À télécharger sur Apple Store. SIMON(E) • 19
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«L’éLéGANCE EST MORTE, VIVE L’éLéGANCE !»
Nelly Hoffemann
1/ http://lolannonces.fr/ 2/ http://www.payetaraie.com/ 3/ http://unstoppablemoron.tumblr.com/ 4/ http://mileysvagina.tumblr.com/ 5/ http://fuckedupknitting.tumblr.com/ 6/ http://ivrevirgule.tumblr.com/
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3 jours à Montréal, ville qui mêle influence européenne et modernité nord-américaine. Culturelle, bilingue et dynamique, cette métropole est un melting-pot qui ne cesse de surprendre par son excentricité. « Attachez vos tuques* » et suivez le guide. *Tenez-vous prêts ! Le matin du premier jour nous montons jusqu’au belvédère du Parc du Mont-Royal en taxi (oui, nous sommes « lazy » ! Mais il est également possible de s’y rendre en bus ou à vélo). On y oublie le brouhaha de la ville et on admire ses grattes ciel tout en remplissant nos poumons d’air frais.
12h
Au déjeuner, on se dirige vers le boulevard Saint-Laurent pour savourer de la smoked meat chez Schwartz’s. On mange sur le pouce ce pastrami au goût unique pour seulement quelques dollars canadiens. A quelques pas de là on tombe sur plusieurs petites boutiques vintage dont Kitsch’n Swell, qui affiche fièrement son « NOT MADE IN CHINA! » sur la vitrine. Cadeaux kitsch, robes à pois et chaussures de grands-mères, ainsi que tableaux et magazines des années 50, bref un petit trésor de boutique.
17h Petite pause café au Cagibi, un espace chaud et convivial qui ressemble à une vraie brocante tellement tout y est dépareillé ; vaisselles, chaises et tables sont uniques. La nuit, le café devient un bar trendy. Il y a souvent des concerts pop, folk ou rolk pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
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Par Stefany Turner
... MONTREAL 21h
On passe se changer à l’hôtel avant de ressortir pour expérimenter la nightlife montréalaise. Nous nous dirigeons tout d’abord à la Distillerie. Lieu très prisé, c’est LE bar incontournable pour siroter des drinks servis non pas dans des verres mais dans des bocaux ! Nous sommes plongées dans une atmosphère enivrante et joyeuse, d’autant plus que le serveur se fait un plaisir de nous expliquer la carte de cocktails.
00h
Invitées par des étudiants de l’UQAM (Université de Québec à Montréal) nous nous dirigeons vers le Saint-Sulpice, un bar gigantesque à 4 étages, dont chaque salle offre une ambiance différente. Décidément les canadiens sont loin d’être « dull » Nous poursuivons ensuite avec le Saint-Bock, qui propose une sélection exhaustive de bières québécoises et importées. Point positif : même avec peu de « bacon »* vous passerez une bonne soirée. *argent
4h
Entre la rue Saint Denis, pleine de petits bars étudiants, le Plateau et le Village nous ne savons plus où donner de la tête. D'ailleurs, après avoir pris une brosse* elle fait très mal, la tête. Notre lit douillet de l’hôtel nous appelle. *prendre une cuite
SIMON(E) • 23
le lendemain....
9h 11h
Un peu de culture s’impose. Nous visitons donc le musée des Beaux Arts de Montréal qui a accueilli du 17 juin au 2 octobre La planète mode de Jean Paul Gaultier, la première exposition internationale consacrée au créateur parisien. A notre grand dam, nous n’y étions pas à ces dates, mais nous avons pu admirer les chefs-d’œuvre de Picasso, Cézanne, Matisse ou encore Miro. On fait le plein de cadeau pour les amis et la famille au gift shop du musée.
13h
On se balade dans le quartier chinois de la ville et on s’arrête à la Maison Kam Fung histoire de goûter aux délicieux Dim Sun. Dans ce restaurant on retrouve une ambiance digne des villes comme Hong Kong ou Shangai : la foule, l'activité incessante et le bruit, tout y est.
16h 24 • SIMON(E)
Le lendemain nous prenons un petit déjeuner à l’hôtel. Pancakes au sirop d’érable et jus d’orange frais, rien de mieux pour commencer la journée...
Direction les Quais du Vieux-Port. Ils offrent une vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent et sont animés en toute saison. Le côté industriel des quais est un autre visage de Montréal qui n’est pas sans déplaire.
Par Stefany Turner
20h Retour dans le centre, on passe boire un verre au pub Chez Baptiste. Décoration sobre, toiles d’artistes locaux qui égayent les murs, beau monde et carte alléchante, une bonne soirée en perspective.
23h
Nous sommes entraînées par un joyeux groupe de fêtards au Circus. On se déhanche aux sons house et électro sur l’énorme piste de danse de ce club de référence de la nuit montréalaise.
En rentrant à Paris, on se cale au fond du canapé en face des Amours Imaginaires de Xavier Dolan. On aime cette histoire de triangle amoureux mais on est surtout là pour écouter le bel accent québécois...
le dernier jour Le dernier jour nous prenons un excellent brunch au Comptoir charcuteries et vins, et avons à peine le temps de faire un tour dans les galeries souterraines du quartier d'affaires afin de nous approvisionner en jeans J.Crew (toujours pas de boutique en France !). Hostie, il est déjà l’heure de nous diriger vers l'aéroport...
SIMON(E) • 25
Bonnie, 20 ans
Thomas, 21 ans
Professions / activités / études ? Comédienne Rêve secret ? être un super héros Espoirs pour l'avenir ? Plus de végétarien Talent caché ? Diseuse de bonne aventure Odeur préférée ? Essence, patchouli Couleur préférée ? bleu vert d’eau Film préféré ? Doom generation, Party monster Artiste préféré ? Nina Simone, Diana Ross Beyonce ou Rihanna ? i’m crazy in love with beyonce !
Professions / activités / études ? Diplomé d'école de publicité en conception rédaction, reporter photo de soirée et fondateur du blog thomas smith's party diary Rêve secret ? Ouvrir un restaurant de tacos Espoirs pour l'avenir ? Fonder mon agence de pub avec mes potes Odeur préféréE ? Les oignons confits Talent caché ? J'ai la main verte Souvenir préféré ? Surfer en californie Couleur préféréE ? Bleu marine Chanson préféréE? Cadillac de "La Classe", des amis qui viennent de signer chez Tricatel cf( www.myspace.com/ laclassepop) Beyonce ou Rihanna ? Beyoncé sans hésitation
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Hélène, 18 ans
Benjamin, 23 ans
Professions / activités / études ? Zéro Souhaits pour 2012 ? Voyager plus Rêve secret ? Visiter le Sloth Sanctuary au Costa Rica Espoirs pour l'avenir ? Réussir à devenir végétarienne Talent caché ? Sirène Souvenir préféré ? Le concert de Blink 182 en août 2010 Couleur préféréE ? Cyan Chanson préféréE ? Françoise Hardy Message personnel Film préféré ? La Vérité de Clouzot
Professions / activités / études ? Université de la vie Souhaits pour 2012 ? Un appartement supérieur à 20m2 Espoirs pour l'avenir ? Que le projet sur lequel je travaille puisse voir le jour Talent caché ? Mes yeux peuvent bouger indépendamment l'un de l'autre Odeur préféréE ? Jasmin Couleur préféréE? Le blanc, je suis daltonien Film préféré ? Downtown 81 Artiste préféré ? Guy Bourdin Beyonce ou Rihanna ? Beyonce
Photographe Lucile Leber Réalisation Laëtitia Mannessier Maquilleur YANN Boussand Larcher Chat : Sydney
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Hugo Kreit, 20 ans Professions / activités / études ? Etudiant en design produits à l’ensci, les ateliers Souhaits pour 2012 ? Un stage à Londres, des cheveux longs, un président transsexuel Talent caché ? L’oreille absolue Odeur préféréE ? Celle de la résine polyester Souvenir préféré ? Mon premier cachet Couleur préférée ? Gris anthracite Film préféré ? “Hiroshima mon amour” d’Alain Resnais Artiste préféré ? Matthew Barney Beyonce ou Rihanna ? The Single Lady of course!
28 • SIMON(E)
Antoinette, 21 ans Professions / activités / études ? 4ème année à la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne Souhaits pour 2012 ? Que ce soit la teuf max ! Talent caché ? Mon booty shake Odeur préféréE? L’essence du tracteur de papi Ded Souvenir préféré ? Quand mon little bro a acheté la vraie baguette de Voldemort Couleur préféréE ? Bleu comme mes yeux Chanson préféréE ? Les sunlight des tropiques de notre Gilbert national Film préféré ? La tour montparnasse infernale Beyonce ou Rihanna ? BEYONCE !
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Géraldine, 20 ANS
Professions / activités / études ? Formation en stylisme et assistante styliste chez Waf Agency Rêve secret ? Aller sur la lune et prendre le thé avec nobody, l’indien du film dead man Talent caché ? La cuisine “expérimentale” Odeur préféréE ? Le parfum de ma grand mère Shalimar Souvenir préféré ? Les étés en Provence Couleur préféréE ? bleu canard Chanson préféréE ? Serge Gainsbourg sea sex and sun Film préféré ? Pulp fiction de tarantino Beyonce ou Rihanna ? Beyoncé sans hésiter 30 • SIMON(E)
Clara, 19 ans
Professions / activités / études ? étudiante à Paris 7 en Licence d'Etudes Cinématographiques Souhaits pour 2012 ? Arriver en Californie avant la fin du monde Rêve secret ? Devenir surfeuse Odeur préféréE ? La fleur d'oranger et les différences de lessives perso entre les gens Couleur préféréE ? Jaune curry, blanc foncé, fluo beige, noir clair Chanson préféréE ? Te Rima Patata de Emma Terangi Artiste préféré ? Les TRAVLATORS Beyonce ou Rihanna ? Ca dépend qui est enceinte. Mais Esmé Planchon.
Léopold, 20 ans
Professions / activités / études ? Licence professionnelle de Design de Mode à Duperré Souhaits pour 2012 ? Plus de nuggets Rêve secret ? Je n'ai plus vraiment de rêve depuis que Molly Soda me follow sur Tumblr Talent caché ? Je sais comment aller sur l'île Bug dans la version jaune de Pokemon Odeur préféréE ? Les pierres d'église Couleur préféréE ? Bleu Chanson préféréE ? Love you like a love song de Selena Gomez Film préféré ? Karaté Kid SIMON(E) • 31
1/BODY, BURBERRY
Il incarne la fragrance d'une femme aux facettes multiples, à la fois raffinée et séductrice. Un parfum naturellement sensuel et féminin alliant une combinaison éclectique d'ingrédients raffinés. Notes de tête d'absinthe verte fraîche, de pêche ensoleillée et de freesia délicat. Notes de cœur florales d'essence de rose naturelle, d'iris, et de bois de santal chaud. Notes de fond de bois de cachemire, vanille crémeuse, ambre et musc
2/ JIMMY CHOO PARFUM
Le parfumeur français Olivier Polge a composé, autour d'un bouquet d'orchidée, freesia et muguet, un floral sexy et séduisant, auquel il a ajouté patchouli et santal. C'est affirmé et glamour, très à l'image de la femme Jimmy Choo. Avec, en plus, cette petite note anglaise et gourmande : du toffee.
3/ LE POW WOW, LUSH
Une exfoliation douce à l’aide d’un gommage pour les lèvres vous débarrassera des petites peaux sèches. Le sucre et les bonbons pétillants exfolient en douceur tandis que l’huile de jojoba bio apaise les rougeurs et les irritations. Les huiles d’argan et d’églantier adoucissent et nourrissent toutes les deux pour vous donner des lèvres à croquer. / 20gr 8,95 €
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4/ LE GROG, LUSH
Le glögg traditionnel est une célèbre boisson chaude, épicée et fruitée servie pour se réchauffer dans les pays scandinaves. La version de Lush est un gel douche avec un parfum chaleureux similaire qui agit comme un grog quand il fait froid. Tout comme la boisson il est à base de jus d'orange, de jus de citron, de vin rouge, du brandy, de cannelle et du clou de girofle. Il améliore la circulation du sang, de quoi se rechauffer sans être tipsy. 250 gr 13,95 € /100gr 6,95 € /500gr 23,95 €
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5/ LINGETTE DEMAQUILLANTE
Lingettes démaquillantes réutilisables 300 fois, ultra-absorbantes, en microfibre S’utilisent tout simplement avec de l’eau (ne nécessitant pas d’ajout de démaquillant), adaptées aux peaux sensibles. le pack de 10 lingettes : 14,90€ et le pack de 20 lingettes : 25€
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Simone inaugure sa rubrique beauté. À base de produits innovants, de textures dégoulinantes et être fraîche fraîche fraîche avant d'être morte
6/ FUNNY BEE
Fluide miracle pour nuit courte au ginkgo et oméga 3 végétaux. Pour une mine fraîche et reposée, sans cernes ni teint brouillé, même après seulement quelques heures de sommeil. Formule anti-fatigue très fraiche à appliquer juste avant d'aller au lit en prévention des lendemains de fêtes ou en cure pour booster les capacités de régénération de la peau pendant la nuit, pour détendre les traits du visage et lisser les cernes et les poches du contour des yeux.
7/ CHLOÉ, PARFUM SHIRLEY
Parfum solide Chloé Signature. Des notes de rose toujours, mais une façon différente de se parfumer, un nouveau rituel. Une touche de parfum à déposer délicatement derrière l’oreille ou sur le poignet. /60 €
8/LA BûCHE DE NOËL, LUSH
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Ce nettoyant pour le visage enveloppé dans une feuille d’algue nori, est conçu pour tous les types de peau et contient beaucoup d’ingrédients adoucissants et nourrissants. Il y a notamment des amandes moulues pour exfolier la peau en douceur ;? des canneberges séchées et de l'huile d'amande douce. Il regorge d’airelles, de satsumas, d’algues, d’argile chinoise, de brandy et de beurre de cacao pour soigner la peau. 9,25€ les 100gr
9/POUDRE NETTOYANTE MICRO-PEEL
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de nouvelles matières, de produits naturels, de goulinantes et décapantes. Tout pour se refaire la façade morte et enterrée !/ A.O (illustrations Claire Lupiac.)
Un nettoyant démaquillant quotidien pour purifier, réilluminer et clarifier le teint, au contact de l’eau, la poudre « libère » l’acide salicylique inaltéré. Il exfolie doucement l’épiderme et stimule la rénovation cellulaire pour affiner et lisser le grain de peau. /29€
10/ EYELINER TIGHTLINE
Laura Mercier reformule aujourd’hui son célèbre eyeliner Tightline. Un eyeliner compact poudre sec qui permet de redéfinir le regard d’une manière unique. Ses atouts, des pigments couvrants qui donnent un résultat intense, il ne coule pas et résiste à l’eau et il tient toute la journée. /27€
SIMON(E) • 33
La mort, source entêtante
Si l’homme se sait mortel, tas d’os en devenir, la mort et ses divers symboles macabres ont nourri, depuis presque toujours, l’imaginaire des artistes, entre attraction et répulsion, fascination et superstition de la peur et avec, la possibilité de conjurer la mort ou de l’ignorer. Représenter la mort est devenu plus réel encore que sa présence elle-même. Puisque l’exhaustivité est impossible, retour – évidemment incomplet – sur une source intarissable inspirant tous les arts. Selon les temps politiques et les civilisations, selon les croyances et les persistances religieuses, la mort dans sa représentation artistique n’a pas la même forCe esthétique. Ainsi, l’art funèbre illustre combien le mystère du passage demeure un défi pour l’imaginaire. Le défi pour l’artiste d’inventer, de créer de l’être là où il n’y a que du néant. De créer de la matière là où il ne reste que poussière et cendres. Comme s’il y avait quelque chose à voir. Quelque chose à savoir. De l’insu à révéler. Chacun propose alors sa vision de ce monde invisible, insoupçonnable, le monde des ténèbres où se perdent des êtres efflanqués et erratiques. Comme une unique vérité. Les exemples de représentation de cette vérité sont nombreux. Ici, les admirables toiles de Caravage ou du plus méconnu Zurbaran qui habillent la mort d’une gravité sourde sans pathétique, toute en discrète retenue, faisant de cette inconnue non plus une tragédie mais bien une évidence à laquelle la croyance en Dieu permet sinon de la douceur du moins de s’y habituer. Là, en écho, les contemporains de ces maîtres du ténébrisme, les Géricault, Picasso, Warhol, Journiac et Dietman. Encore, ailleurs, le rappel des œuvres plus techniques, Jan Fabre et Damien Hirst en tête, faites d’élytres de coléoptères, de perruche empaillée, de mouches mortes, d’animaux découpés en tranche à la façon d’un laborantin fou ou crâne humain bling bling où sont enchâssés des diamants. La grande faucheuse a naturellement touché l’œil des plus grands photographes. Si on ne devait en retenir qu’un seul exemple, l’immense Richard Avedon et sa célèbre série In memory of the late Mr. and Mrs. Comfort, interprétation contemporaine des Danses macabres, lesquelles étaient peintes sur les murs extérieurs des ossuaires représentant un squelette mis en scène avec un personnage d’un rang social élevé. Plus de 34 • SIMON(E)
Aurélia Charar
d’inspiration des créateurs
vingt photos comme un testament, le chant du cygne du photographe qui proposa un dernier conte, celui d’un couple, elle, sublime Nadja Auermann, illustre top model des années 90, lui, squelette cynique, dans une suite de scènes de vies conjugales. On se délecte de la saynète de la Mort allumant la cigarette de Mrs. Comfort avec des billets de cent dollars. On admire l’audace de celle de la Mort, le pantalon aux mollets pénétrant le mannequin dans l’embrasure d’une porte. On applaudit celle de la Mort posant en veuve extravagante, en robe noire froufroutante, devant une cheminée qui s’écaille surmontée d’un crucifix desserti et où tout n’est que désastre. Et Avedon de convoquer cet improbable couple afin de s’interroger, une dernière fois, sur la vacuité du monde de la mode qui fit de lui un roi… Et puisqu’il s’agit de mode, elle n’échappe pas à la contagieuse tendance macabre, la mort ayant aussi jeté son long crêpe noir : ultime illustration de l’esthétique de
la mort et mise en abîme des vers d’Edgar Allan Poe, « Je n’ai pu aimer que là où la Mort mêlait son souffle à celui de la beauté »…
Maître de la provocation, génie excentrique aux goûts irrévérencieux, Alexander McQueen puisait dans les allégories noires et lugubres pour nourrir ses collections d’où il se dégageait une énergie cruelle contradictoire avec la futilité de la mode et ses artifices. Ici, vêtements déchirés et tachés de sang pour un défilé sur le thème Viol dans les Highlands. Ailleurs, des mannequins/ danseurs étiques et osseux au bord de l’épuisement. Là encore, d’autres mannequins handicapées au milieu d’un bestiaire empaillé. Lui seul savait convoquer le monde de la mode avec une crudité évidente face à ces paradoxes, exhibant des sujets hors de toute bienséance en vue de dénoncer la vanité de la condition humaine. Il manipulait ces êtres à la marge, sortis de Shining de Stanley Kubrick, pour mettre en scène ses vêtements sombres et baroques aux références terrifiantes comme Jack L’Eventreur ou les sorcières pendues de Salem. « J’utilise les choses que les gens cachent, la guerre, la religion, le sexe, et je les force à regarder » confiait-il. La joaillerie donne aussi sa lecture morbide de la création, proposant un monde pas si imaginaire dans lequel s’éveillent de précieux serpents siffleurs qui ne demandent qu’à s’enrouler autour de nos cous ou de terrifiantes araignées déclinées en autant de pendentifs et de bagues qu’on n’en oublierait presque nos plus irrationnelles phobies… Loin de la place Vendôme, s’illustre Delfina Delettrez chez Fendi, insolente de jeunesse, de beauté et de talent. Elle propose des créations étranges où l’imagerie mortuaire occupe une place privilégiée, la mort, esthétisée voire dédramatisée. Les colliers se déclinent en torques d’ossements où pend une main squelettique. Les insectes dégoûtants qu’elle suspend sur de simples joncs telle une accumulation d’amulettes qui nous donnent qu’une seule envie : rencontrer de près cette sombre Inconnue… SIMON(E) • 35
JULIETTE ROBE SYLVIA RIELLE
PHOTOGRAPHE : JEAN DU SARTEL STYLISME : ELIE ORTIS MODÈLE : JULIETTE LAMET HAIR STYLIST & MAKEUP ARTIST LAURA BARBOSA SCéNOGRAPHIE : MARIE SIRIEYS
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La veuve blanche supplie les dieux de rejoindre son bien aimé au royaume des morts, Partageant son identité spirituelle et totémique avec les sites sacrés, elle y foule le sol, légère…… Implore, pleure, puis s'évapore. / JDS & EO SIMON(E) • 37
JULIETTE ROBE AMERICAN RETRO SOUTIEN GORGE/ CULOTTE DÉMENT MASQUE ELIE ORTIS
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JULIETTE ROBE SYLVIA RIELLE
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JULIETTE ROBE ANAELLE PERIDOT CHAPEAU PANAM
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JULIETTE ROBE AMERICAN RETRO SOUTIEN GORGE DÉMENT MASQUE ELIE ORTIS
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JULIETTE ROBE ANAELLE PERIDOT CHAPEAU PANAM
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JULIETTE CAPE JANTAMINIAU
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JULIETTE ROBE ARZU KAPROL
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JULIETTE ROBE ARZU KAPROL CHAUSSURES JANTAMINIAU
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JULIETTE CAPE JANTAMINIAU
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JULIETTE VESTE MANOUSH JUPON MANOUSH NU-PIEDS REPETTO
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JULIETTE ROBE MAL-AIMéE ÉTOLE FALIERO SARTI
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"Sunday is gloomy, my hours are slumberless Dearest, the shadows I live with are numbless Little white flowers will never awaken you Not where the black coach of sorrow has taken you Angels have no thought of ever returning you Would they be angry if I thought of joining you Gloomy Sunday" Billie Holiday — Gloomy Sunday
D.A / RÉALISATION: ANAIS OBENSON PHOTOGRAPHE : FABIO REVELANT ASSISTANT PHOTOGRAPHE : JULIEN DE VIVENCY STYLISME : ANAIS OBENSON & SUZANNE VON AICHINGER ASSISTANTE STYLISTE : SU YUWEN MODÈLE : SUZANNE VON AICHINGER COIFFEUR : MARC ORSATELLI MAQUILLEUR : YANN BOUSSAND LARCHER REMERCIEMENTS à CREATIVE DOOR STUDIO & SON ÉQUIPE. SUZANNE, CAPE ARZU KAPROL ROBE SPON DIOGO, CHAUSSURES ROGER VIVIER
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SUZANNE ROBE RICK OWENS BRACELET VINTAGE 54 • SIMON(E)
SUZANNE ROBE ALEXANDRE VAUTHIER SIMON(E) • 55
SUZANNE CAPE ARZU KAPROL ROBE SPON DIOGO CHAUSSURES ROGER VIVIER
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SUZANNE JUPE SYLVELLE BODY WOLFORD CHEMISIER SPON DIOGO COLLIER LOULOU DE LA FALAISE pour YSL SIMON(E) • 57
SUZANNE ROBE ALEXANDRE VAUTHIER
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SUZANNE BODY WOLFORD COLLANTS WOLFORD CHAUSSURES ROGER VIVIER
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SUZANNE CAPE ARZU KAPROL
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SUZANNE VESTE ALEXANDRE VAUTHIER BODY WOLFORD JUPE CALLA
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SUZANNE LONGUE VESTE SPON DIOGO
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SUZANNE MANTEAU RICK OWENS BODY WOLFORD
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SUZANNE ROBE SPON DIOGO BODY WOLFORD, COLLIER LOULOU DE LA FALAISE pour YSL
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PERSONNE NE DORT, ICI ? MORT 1 : Ah ! Laisse-moi rire, tu ne sais pas de quoi tu parles…
MORT 1 : Non mais pour qui il se prend, lui ? Personne ne dort ici, de toute façon !
MORT 2 : Eh bien d’accord ! Parle-moi de la mort, puisque tu crois tout savoir à ce sujet !
MORT 2 : C’est clair, eh oh ! Justement, mec, le coma c’est la bonne planque, t’as vraiment pas de quoi te vanter, hein.
MORT 1 se relève de son cercueil et met ses mains sur ses hanches. MORT 1 : Ah ! Oui, bien sûr que j’en sais quelque chose ! Je l’ai vécue, moi, la mort ! J’ai combattu avec elle, je l’ai chassée à plusieurs reprises, je l’entendais arriver à pas de loup chaque nuit, pendant des mois, je la sentais me guetter derrière la porte… Toi ! Tu ne l’as pas entendue venir, tu n’avais même jamais pensé à elle auparavant… imposteur. MORT 2 : Ah ah ! Excusez-moi, Monsieur Je-connais-la-mort-mieux-que-tout-le-monde ! Excusez-moi d’avoir été assassiné ! MORT 3 : Les gars, fermez-la, quelqu’un vient ! Les morts se planquent dans les cercueils. Une fois le rôdeur éloigné du cimetière, MORT 2 se relève et interpelle MORT 1. MORT 2 : Allo ! MORT 1 : Mmm… j’allais m’endormir. MORT 2 : C’est ça, on ne dort pas, ici. J’aimerais bien qu’on reprenne notre petite conversation ! MORT 3 : Bon les gars, ça va durer longtemps cette histoire ? On s’en fout, maintenant, non ? C’est quoi, c’est à celui qui aura le plus souffert avant de mourir ? Moi je vous signale que j’ai passé quinze ans dans le coma ! Alors, j’ai gagné ? Je peux dormir maintenant ?
MORTE : Je peux intervenir ? MORT 2 : Euh, oui… on t’écoute. MORTE : Eh bien moi, la mort, je suis allée la chercher. J’avais besoin d’elle. Est-ce que cela fait de moi la plus courageuse ? Ou bien la plus faible ? J’ai combattu, vous savez. Mais j’ai combattu contre la vie. Et j’ai perdu. Un silence de mort règne tout-à-coup dans le cimetière. MORT 1 : Eh bien, disons que vous êtes hors jeu. MORTE : Alors, finalement, ici-bas, rien ne change… MORT 2 : Non, non ! Ne l’écoutez pas ! Vous n’êtes pas hors jeu, mademoiselle. Mais, si vous permettez, je voudrais savoir si… enfin… comment dirais-je… MORTE : Je sais ce que vous voulez savoir. Mais non, je ne regrette pas. J’ai refait mille fois le scénario dans mon esprit et j’en viens toujours à la même conclusion, j’ai fait ce qu’il fallait faire. Je n’aurais rien pu faire d’autre. MORT 2 : Que vous a dit la mort quand vous l’avez appelée ? MORTE : Elle m’a demandé si j’étais bien sûre de moi. MORT 1 : Non mais je rêve, elle m’a rien demandé à moi ! Elle m’a attrapé par le colbac, elle m’a… SIMON(E) • 67
MORT 2 : Tais-toi ! Laisse-la parler ! Continuez mademoiselle, je vous prie. Mort 1 tourne le dos aux autres morts et croise les bras, vexé. MORTE : Eh bien, je lui ai répondu par une question, je lui ai demandé ce qu’elle en pensait. MORT 2 : Que vous a-t-elle répondu ? MORTE : Elle s’est tue, d’abord. Et puis, elle a soupiré et a sorti un carnet de sa poche. Elle est revenue quelques pages en arrière. Un long moment plus tard, après avoir parcouru toutes les pages, elle m’a regardée avec un air désolé et m’a dit « Ah ouais, quand même ! Bon, venez avec moi ». MORT 1 : Qu’est-ce qu’il y avait dans ce calepin ? MORT 2 : Sa vie, imbécile. MORT 1 : Elle n’a pas lu la mienne. MORT 2 : Tu ne lui as pas posé de questions. MORT 1 (rêveur): Non, c’est vrai. Oh et puis, elle me connaissait bien, depuis le temps qu’on se côtoyait... MORT 3 : C’est quand même dingue ! Ce n’est pas parce que son passé était dégueulasse que son futur allait l’être aussi, la mort aurait pu l’encourager au lieu de la descendre. MORTE : Vous pouvez me parlez en face monsieur ! Et puis, j’aurais aimé vous y voir ! MORT 4 : J’ai fait comme mademoiselle un jour. Je suis allé chercher la mort. Et vous savez ce qu’elle m’a dit ? Elle m’a dit « Écoute, je suis débordée en ce moment, tu peux repasser plus tard ? ». Je lui ai dit que c’était une urgence. En fait, je devais du fric à la terre entière, et puis, aux meilleurs hein, des dealers, la mafia, etc. Alors je lui ai expliqué et là, elle m’a dit : « Aaaah, bah, très bien alors, pourquoi t’as voulu précipiter les choses ? On se voit bientôt, si je comprends bien. » Et elle m’a renvoyé direct. MORT 2 : Et alors, ils t’ont eu tes créanciers ? MORT 4 : Ben oui, une semaine plus tard. La mort m’a fait un clin d’œil et m’a dit « vous voyez, il faut être patient, parfois » MORT 5 : Ça n’a pas de sens. Un ange passe. MORT 6 : Quelqu’un peut me dire de quoi on parle ? MORT 1 : A ton avis, on est dans un cimetière ici, c’est pas un atelier cuisine ! Il est con, lui. MORT 6 : Eh bien… Bon déjà, je ne vous permets pas, et puis,
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texte / Béatrice Hugues & illustration / laurie oYarzun
ce n’est pas parce qu’on est dans un cimetière qu’on est obligé de parler de ça. D’ailleurs, quelqu’un sait combien de temps on doit rester ici ? Je suis arrivé hier et franchement, j’en ai déjà marre. Il n’y a rien à faire ici. MORT 1 : Ben, ça dépend. MORT 6 : Comment ça, ça dépend de quoi ? MORT 1 : Ben, certains restent à peine un jour et d’autres des années. Moi ça fait un an, alors te plains pas. Mais t’en fais pas, va, on viendra te chercher. MORT 6 : Mon dieu ! MORT 1 : Oui, enfin, te fais pas trop d’illusions, on n’en sait rien. MORT 6 : Mais, vous ne les voyez pas partir, les autres ? MORT 1 : Non. Je ne sais pas trop comment ils se débrouillent mais on ne voit jamais rien. Un jour on parle à son voisin et personne ne répond. MORT 6 : Et, euh… Enfin, vous savez s’il y a des règles ? Comme, je ne sais pas, les femmes et les enfants d’abord ? Ou bien, est-ce en fonction de la cause de la mort ? Depuis un an, vous avez du remarquer quelque chose, vous n’avez pas fait de petites statistiques ? MORT 1 : Non mais tu crois qu’on a que ça à faire ? MORT 6 : Bon. D’accord. MORT 1 : Tu verras bien, que veux- tu que je te dise ? MORT 6 : Ok, ok, ne t’énerve pas ! MORT 1 : Non, mais je ne m’énerve pas, mais bon, tout est fait en douce, on nous dit rien, on comprend rien, c’est agaçant. MORT 6 : … MORT 1 : Qu’est-ce qu’il t’est arrivé à toi ? MORT 6 : J’suis tombé. MORT 1 : Ah. Il se tourne vers la tombe de MORTE. Mademoiselle ? Silence. MORT 1 : Mademoiselle ? Silence. MORT 6 : Elle doit dormir. MORT 1 : Personne ne dort, ici. Non, je crois qu’elle est partie. Tu vois, on n’a rien vu venir.
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ME 70 • SIMON(E)
Drôle, blonde, tattouée,
brillante, Alysson Paradis est d’un naturel déconcertant, tant par son attitude de girl next door , que par son humour et son aisance qui donne l’impression d’un total contrôle de sa vie et de sa carrière. Un nouveau film tournée à Londres cet été où elle joue et chante en anglais, une série dans laquelle elle joue une ancienne actrice porno qui quitte tout après une illumination philosophique et se retrouve sur les bancs de la fac, une filmographie qui propose une palette très large... Bref, on a rencontré pour vous, Alysson Paradis : portrait./MBS SIMON(E): Quand nous avons regardé ton parcours, les films que tu as fait, nous avons été très agréablement surpris par la diversité de tes rôles, Je voulais donc savoir comment tu choisissais les films dans lesquels tu jouais ?
ALYSSON PARADIS: En règle générale, c'est d'abord le réalisateur qui influence mon choix. J'aime travailler avec des gens avec lesquels je m'entends bien, en qui je puisse avoir confiance. Ensuite, c'est l'envie de donner corps à un personnage, de participer à une histoire. Quand j'ai lu Thelma, Louise et Chantal j'avais un rôle secondaire mais l'histoire de ces trois femmes qui reprennent le contrôle de leur vie était tellement intéressante, que ça m'a donnée envie de jouer dans ce film. J'avais envie de faire partie de cette aventure. C'est également pour Benoit (ndlr) mon ami depuis dix ans que j'ai accepté. C'était important pour moi de faire ça.
SIMON(E): Donc c'est principalement sur des affinités que tu peux avoir avec les gens que tu fais tes choix ?
ALYSSON CHEMISIER PIERRE MARCHAL
INTERVIEW : MARC BEYNEY SONIER RéALISATION : ANAIS OBENSON & LAETITIA MANNESSIER PHOTOGRAPHE : JEAN DU SARTEL MAQUILLEUR : YANN BOUSSAND LARCHER COIFFEUSE: SONNEE ERCI À L’ALBA OPÉRA DE NOUS AVOIR ACCUEILLIS.
ALYSSON PARADIS: Oui sur des affinités, des histoires, moi j'ai besoin du package ! Je suis en train de monter une équipe pour une pièce de théâtre avec des amis, et on s'est dit que quitte à passer 3/4 mois avec les mêmes personnes, autant qu'on s'entende bien.J'ai besoin de ça et d'une jolie partition
SIMON(E): Combien d'années de formation au théâtre as-tu fait exactement ?
ALYSSON PARADIS: je n'ai pas fait de formation théâtre. J'ai pris des cours avec une ancienne directrice de casting, qui ne me faisait absolument pas travailler sur les textes de théâtre classique. C'est un peu mon angoisse maintenant parce que je me dis que j'ai des lacunes par rapport à d'autres acteurs. J'ai peur que si demain on me propose de jouer du Molière ou du Racine, je sois un peu perdue. Mais sinon j'ai fait un an et demie de formation.
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TOP ANTOINE TAURIN JUPE ANTOINE TAURIN
SIMON(E): C'est très peu par rapport à d'autres acteurs, pourtant ca ne se ressent pas du tout dans ton jeu. Est-ce que tu as appris beaucoup des gens avec lesquels tu as travaillé comme Béatrice Dalle ou Depardieu ? Est-ce qu'ils te donnent des conseils ?
ALYSSON PARADIS: Je regarde beaucoup de films et de séries pour m'enrichir parce que la rapidité et la disponibilité qu'il faut pour travailler dans une série est un bon exercice. Par exemple, j'adore The United State of Tara, je trouve que le jeu de Toni Colette est bluffant. Elle passe d'un homme à Alice l'anglaise avec des mimiques tellement justes ! Sinon sur un tournage, c'est rare que les acteurs vous donnent des conseils, d'abord parce que ca pourrait être mal pris. Chacun a une façon de jouer différente. Mais en regardant les gens jouer, j'apprends beaucoup. Par exemple sur la série (ndlr) Philippe Vieux, qui joue un vieux prof de philo et il devait apprendre des pavés de textes, qu'il récitait de façon tellement naturelle. J'ai trouvé sa technique vraiment intéressante. De toute façon, c'est un métier dans lequel on apprend tous les jours ! SIMON(E): Quels sont les réalisateurs, acteurs avec lesquels tu voudrais collaborer ?
ALYSSON PARADIS : J'aime beaucoup Lioret ou Audiart parce que pour moi ils vont au delà de la simple réalisation. 72 • SIMON(E)
Ce sont des vrais directeurs d'acteurs. La direction d'acteurs, ça veut dire que si on leur confie n'importe quelle personne qui ne sait pas jouer, je pense qu'ils en font un chef d'oeuvre. Ils ont une façon spéciale de travailler. Moi, j'ai eu la chance de rencontrer Philippe Lieuret, Il a une sensibilité tellement forte et communicative qu'il arrive à faire de chaque personne un acteur d'exception. SIMON(E): et en comédiens?
ALYSSON PARADIS: Marion Cotillard ou Leila Bekhti qui sont de sublimes actrices. Ou Anna Chariet qui joue dans Maison close et qui est également une actrice exceptionnelle au théâtre. SIMON(E): Quel rôle dans une série te ferait envie ?
ALYSSON PARADIS: J'aimerais bien un truc à la Mad Men, je ne réfléchirai pas deux secondes ! J'aimerais bien jouer dans une série d'époque. J'adorerais faire une comédie romantique, un truc léger où les gens sortent et se disent qu'ils ont envie de tomber amoureux. SIMON(E): Donc tu as joué en anglais cet été, ça fait quoi de jouer en anglais c'était la première fois pour toi ? ALYSSON PARADIS: J'ai adoré tourner en
anglais, j'ai trouvé que j'étais beaucoup plus libre. C'est sans doute aussi parce que j'étais à Londres et que la
top antoine taurin
mentalité est totalement différente. SIMON(E): Le tournage a duré combien de temps ?
ALYSSON PARADIS: C'était rapide, on a tourné en 3 semaines. Un long métrage en pellicule, un truc qui n'est pas possible normalement !Ca a été dur, nous faisions des journée de 18h et comme je chante aussi dans le film, parfois j'enregistrais après le tournage. Je recevais des appels à 2heures du matin pour me prévenir que les plannings avaient changé et que je travaillais dans deux heures ! C'était intense et génial, les londoniens ont une énergie assez folle, je ne dénigre pas la France mais en Angleterre rien n'est jamais impossible. Ils ont toujours envie d'essayer ! SIMON(E): Ca t'a redonné envie de tourner aux Etats-Unis ou en Angleterre ?
ALYSSON PARADIS: Oui, et j'aimerais bien tourner en Allemagne aussi, mais je ne parle pas un mot d'allemand. C'est dommage parce qu'en France on nous bombarde de films américains alors qu'il y a un cinéma européen hyper riche. SIMON(E): Qu'est-ce qui t'inspire dans le cinéma européen, est-ce que ce sont les films contemporains ou plutôt les vieux films ?
ALYSSON PARADIS: Autant des vieux films italiens que
je vais trouver très chantants et amusants que des films plus contemporains. J'aime l'ouverture, les différences culturelles. SIMON(E): Tu es une sorte d'éponge, tu absorbes tout ce que tu peux !?
ALYSSON PARADIS: C'est marrant parce que hier mon statut Facebook c'était "Je suis Bob L' Éponge" ! Ma psy me dit qu'il faut que j'arrête d'être une éponge. SIMON(E): Ou pas, c'est ce qui fait ta force.
ALYSSON PARADIS: J'ai été tourné en Roumanie pendant trois mois, ça a été un vrai choc culturel. C'était violent, j'étais dans la ville la plus polluée d'Europe, j'avais des maux de tête toute la journée, je ne me voyais pas rester dans cette ville pendant autant de temps. Puis finalement je me suis dit qu'il fallait que je m'acclimate, que je m'adapte et c'est ce que j'ai fait. Je me suis vraiment imprégnée de leur culture. SIMON(E): Pourquoi avoir fait un film comme les mouvements du bassin ?
ALYSSON PARADIS: C'était plus particulier, je venais de rentrer chez un agent, qui m'a décrochée ce casting et j'ai adoré la séance de travail d'essai avec HPG (ndlr). L'investissement qu'il a mis à faire ça était dingue, il avait une petite caméra, il a joué avec moi, il a fait de l'impro.. SIMON(E) • 73
SIMON(E): Tu devais être assez réticente à rencontrer cette personne? ALYSSON PARADIS: Non parce que je ne savais pas qui il était ! Je me suis rendue compte par la suite que j'avais fait un plateau télé avec lui à la sortie de À l'intérieur. Il était avec une rousse complètement tatouée, apparemment je n'ai pas vraiment prêté attention à son interview (rires). SIMONE: Quels sont tes nouveaux projets ? Tu voudrais être dans l'écriture, la réalisation ? ALYSSON PARADIS: J'aimerais bien réaliser, en ce moment j'écris un scénario. Dans l'idéal j'aimerais le réaliser et jouer dedans, mais ça dépendra du financement que je peux avoir. J'adore être actrice, mais c'est une participation passive, tu acceptes un point de vue qui n'est pas le tien, tu es un peu comme une marionnette. J'ai envie de donner mon point de vue. SIMON(E): Qu'est-ce que t'apporte le processus d'écriture ? ALYSSON PARADIS: C'est une façon de se libérer de plein de choses, c'est toujours un peu narcissique. Mais c'est aussi satisfaisant de pouvoir aboutir à quelque chose de concret, un film, un livre, une chanson, enfin quelque chose de pérenne. SIMON(E) : Donc tu te réfugies à Los Angeles pour écrire ? ALYSSON PARADIS: Non je ne me réfugie pas. J'ai rencontré une scénariste qui vit là bas et on s'entend bien, donc on travaille ensemble. On a d'abord skypé, mais il y a 9h de décalage et c'est vraiment impossible à gérer. Donc je suis partie y vivre pour travailler avec elle. SIMON(E): Quels sont tes autres projets en cours ? ALYSSON PARADIS: Il y a la série que j'ai tourné pour Orange et réalisé par Olivier Deplat. Ca parle d'une actrice porno qui décide de tout arrêter pour faire des études de philosophie. Au grand désarroi de tout le monde. SIMON(E): On sent que ça t’a plu quand tu en parles. ALYSSON PARADIS: Oui c'était chouette de jouer le rôle d'une personne hyper simple, sans être péjoratif. Elle est comme un enfant, spontané et naïf, elle ne va pas chercher plus loin. En fait elle a l'impression qu'elle va mourir et elle se pose des questions toutes bêtes, pour avoir des réponses elle décide donc de suivre des cours de philosophie. Ce personnage est vraiment très éloigné de moi, je trouvais ça drôle de me mettre des paillettes sur les yeux tous les matins !
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SIMON(E): Parlons un peu mode, quel est ton style de tous les jours ? ALYSSON PARADIS: Je suis en scooter donc ça influence vraiment mes tenues. J'aime les choses simples et confortables. Je déteste me sentir étriquée dans mes vêtements, je ne suis pas prête à faire ce genre de concession. J'aime beaucoup les marques Heimstone et Roseanna. Par contre pour sortir ou pour un événement public, j'aime avoir une belle robe Dior ou Sonia Rykiel. J'ai également toujours eu plaisir à m'habiller en Vanessa Bruno. C'est l'une des premières créatrices qui m'a habillée quand j'ai débuté à 17 ans. C'est féminin, les coupes sont jolies et simples. SIMON(E): Et donc pour des manifestations, tu es plutôt Dior, Rykiel… ALYSSON PARADIS: J'avais un apriori sur Dior, je trouvais que c'était trop sophistiqué et un peu vieillot. Puis j'ai rencontré Aline, la responsable presse, qui m'a accueillie au showroom, qui m'a montrée toute la collection, j'ai pu faire mon choix tout en discutant avec elle. J'avais dernièrement une robe longue, avec un décolleté dans le dos, rose poudrée, c'était sublime et tellement élégant. Et oui j'aime beaucoup Sonia Rykiel pour sa fantaisie ! SIMON(E): Sinon où sors-tu à Paris ? ALYSSON PARADIS: Je suis souvent à l'hôtel amour parce que mes copines habitent ici, c'est donc à moi de faire l'effort de venir. C'est un endroit très agréable, je m'y sens comme chez moi. J'aime bien le Barber Shop, un bar avec de gros buffets, des vieux canapés clubs, le week-end un mec mixe, mais ce n'est ni trop fort, ni trop branché. SIMON(E): Donc tu es plutôt soirée tranquille et cosy entre amis, plutôt que grosse soirée boîte? ALYSSON PARADIS: La seule boîte dans laquelle je vais c'est le Montana, parce qu'une amie à moi y travaille. Généralement, je reste au comptoir à discuter avec elle. Ca m'a pris un peu de temps avant de réaliser qu'il y avait une salle en bas !
ALYSSON CHEMISIER PIERRE MARCHAL
SIMON(E): Et bien écoute nous sommes ravies de t’avoir rencontrée. En tout cas garde cette fraîcheur de faire des films très différents, c'est vraiment agréable. ALYSSON PARADIS: Ah mais tu sais qu'on me le reproche souvent. Aujourd'hui un directeur de casting me dit " mais pourquoi je t'engagerais ? Tu passes d'un film comme À l'intérieur à Camping 2, mais qui es-tu ?" Je suis juste une actrice qui prend plaisir à faire différents rôles. // La rédaction
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Olya Etole Epice Bas Tabio Boucle d’oreilles Ruby Feathers Danielle Etole fleurie Charlotte Mullor Foulard noué en jupe Killian Loddo Soutien gorge Dément lingerie Epaulettes Leon Rose Magma Accessoire de tête Paname
Photographie : Louis Canadas Réalisation : Laëtitia Mannessier Maquilleur : Yann Boussand Larcher Coiffeur : Yann Taliercio Modèles : Danielle (Ford), Adeline (Oui Management) et Olya (Oui Management) Assistant photographie : Guilhem Malissen Assistant stylisme : Pierre Marchal illustration : CLAIRE LUPIAC Merci à la Cité de l’Immigration
Loin du noir et de la morosité, le mexique, où la mort n’est que fleurs, festivités et couleurs. SIMON(E) • 77
Olya Perfecto moutarde Sylvia Rielle Tee shirt Carven Chaussures Jeffrey Campbell
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Olya Haut et bas Lia Seval Veste noué Sylvia Rielle Sautoir Coprus Christi Chaussures Jeffrey Campbell Adeline Manteau Raphaëlle H’Limi Chaussures ??? Collants Tabio SIMON(E) • 79
Olya Haut et bas Lia Seval Veste noué Sylvia Rielle Sautoir Coprus Christi Chaussures Jeffrey Campbell
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Adeline Robe Louise Della Chemise Leon Rose Magma Bas Tabio Accessoire de tête Paname
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Adeline Robe Louise Della Chemise Leon Rose Magma Bas Tabio Accessoire de tête Paname Coeur en tissu Carol Landriot
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Danielle Robe Louise Della Accessoire de tête Paname
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Adeline Top Leon Rose Magma Capeline Charlotte Mullor Short Lia Seval Serre tête Raphaëlle H’Limi Chaussettes Tabio Sandales à talons Yves Saint Laurent
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Adeline Robe Carven Foulard Killian Loddo
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Adeline Robe Carven Boucles d’oreilles Ruby Feathers
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Danielle Etole fleurie Charlotte Mullor Echarpe en laine Roseanna Foulard noué en jupe Killian Loddo Soutien gorge Dément lingerie
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Olya Perfecto moutarde Sylvia Rielle Tee shirt Carven Chaussures Jeffrey Campbell Danielle Gilet en laine bouclette Guess Veste Pantheone Jupe longue American Retro Chaussures Givenchy SIMON(E) • 89
Edmond veste Wooyoungmi chemise Jean Philippe Chemin chemise John Lawrence Sullivan bijou Jorinde Meline Barke & Frank Michels
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“D’un souffle printanier l’air tout à coup s’embaume. Dans notre obscur lointain un spectre s’est dressé, Et nous reconnaissons notre propre fantôme Dans cette ombre qui sort des brumes du passé.” Louise Ackermann-Le Fantôme
Direction artistique : Clark Franklyn et Noémie Al Homsi Photographe : Clark Franklyn Réalisation : Noémie Al Homsi Modèles : Edmond Roosendaal chez Major Models Paris, Onnys chez Major Models Paris, Adrien Volkova chez Bananas Make up : Yoshiko Hair : Francois Cannizzo merci a Thimothé Chalazonitis et Alexandre Goll
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Onnys veste Steffie Christiaens pull Jorinde Meline Barke pantalon Wooyoungmi chaussures Steffie Christiaens 92 • SIMON(E)
Edmond // veste Wooyoungmi, chemise Jean Philippe Chemin, chemise John Lawrence Sullivan, pantalon John Lawrence Sullivan, chaussures Wooyoungmi, bijou Jorinde Meline Barke & Frank Michels
Adrien chemise Marie Laure Solinas combinaison Steffie Christiaens sac à dos Wooyoungmi chaussures Steffie Christiaens SIMON(E) • 93
Onnys veste Steffie Christiaens pull Jorinde Meline Barke pantalon Wooyoungmi 94 • SIMON(E)
Edmond veste Wooyoungmi chemise Jean Philippe Chemin chemise John Lawrence Sullivan pantalon John Lawrence Sullivan SIMON(E) • 95
Onnys veste Steffie Christiaens t-shirt Wooyoungmi short Levi’s vintage pantalon Steffie Chistiaens chaussures Wooyoungmi
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Edmond blouson Jorinde Meline Barke t-shirt Steffie Christiaens short Wooyoungmi pantalon Tim Hamilton chaussettes frites Topshop chaussures Steffie Christiaens
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à gauche Adrien veste Steffie Christiaens chemise Thibault Dutin polo Wooyoungmi à droite Adrien veste Steffie Christiaens chemise Thibault Dutin polo Wooyoungmi short Tim Hamilton chaussures Steffie Christiaens
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Adrien chemise Marie Laure Solinas combinaison Steffie Christiaens
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à gauche Onnys veste Steffie Christiaens t-shirt Wooyoungmi short Levi’s vintage à droite Edmond blouson Jorinde Meline Barke t-shirt Steffie Christiaens short Wooyoungmi pantalon Tim Hamilton chaussettes frites Topshop Onnys veste Steffie Christiaens t-shirt Wooyoungmi short Levi’s vintage pantalon Steffie Chistiaens
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Fabio Revelant
Au nom du Père et du fils et du Saint Esprit. Régulièrement, la Mode impose à ses plus fervents fidèles de se sacrifier. Gloire au Beau, au glamour, à la sophistication, sinon à l’innovation. Il faut créer, sans cesse. Tous les six mois, accoucher. Qu’importe les efforts, les cris, la douleur, si c’est pour l’amour du Vêtement. Tous sont martyrs ; ici pour répondre aux commandements.
Ici, aussi, pour assurer la survie d’un style, d’une Maison. Où avec chance, ils pourront travailler durant quatre saisons. Et si la jupe est trop courte ou le col est trop rond, à la une des magazines nous les lapiderons. Ô ! Saint Laurent ! Souvenons-nous de tes dernières années. Tu sembles vouloir nous dire que la mutilation était ta destinée. En attendant le prochain défilé, ne plus dormir et ne rien avaler ; fièvre et cocaïne comme ultimes alliées. 104 • SIMON(E)
CRÉATION ET DéPRESSION
La Frustration, mère de leurs plus grandes souffrances, deux fois par an, exige des créateurs qu’ils donnent naissance. Seulement cent quatre-vingts jours pour concevoir une collection et la réaliser. Resteront alors dans les ateliers, des dizaines de modèles à jamais inachevés. Ces étincelants soldats se battent à coup d’éclat médiatisé pour le devant de la scène. Ils s’arment des plus cruelles courtoisies, pour réprimer la Haine. Les grands couturiers ont rayé le Laid de leur vie, d’un beau trait d’eye-liner. Et leur corset, chaque jour, se resserre sur eux jusqu’à la dernière heure. Ils sont idoles des fanatiques, louant leurs douloureux talents, persécutés par la critique, assise au premier rang. C’est un défaut originel qui crée tous leurs tourments,
qui transcendé par le Sublime, devient des vêtements. SIMON(E) • 105
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REPORTAGE / Clément louis
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Barbara, LA MORT Qui est cette femme qui marche dans les rues, Où va-t-elle, Dans la nuit brouillard où souffle un hiver glacé, Que fait-elle? Cachée par un grand foulard de soie, A peine si l’on aperçoit la forme de son visage, La ville est un désert blanc, Qu’elle traverse comme une ombre, Irréelle,
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Qui est cette femme qui marche dans les rues, Qui est-elle? A quel rendez-vous d’amour mystérieux, Se rend-elle? Elle vient d’entrer dessous un porche, Et lentement, prend l’escalier, Où va-t-elle? Une porte s’est ouverte, Elle est entrée sans frapper, Devant elle, Sur un grand lit, un homme est couché, Il lui dit “je t’attendrais”, Ma cruelle, Dans la chambre où rien ne bouge,
Elle a tiré les rideaux, Sur un coussin de soie rouge, Elle a posé son manteau, Et belle comme une épousée, Dans sa longue robe blanche, En dentelle, Elle s’est penchée sur lui, qui semblait émerveillé, Que dit-elle? Elle a reprit l’escalier, elle est ressortit dans les rues, Où va cette femme, en dentelles? Qui est cette femme? Elle est belle, C’est la dernière épousée,
Celle qui vient sans qu’on l’appelle, La fidèle, C’est l’épouse de la dernière heure, Celle qui vient lorsque l’on pleure, La cruelle, C’est la mort, la mort qui marche dans les rues, Méfie-toi, Referme bien tes fenêtres, Que jamais, elle ne pénètre chez toi, Cette femme, c’est la mort, La mort, la mort, la mort, la mort...
Barbara - R. Romanelli, 1978
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la jeune fille corset harnais TOPSHOP cycliste en latex VOID OF COURSE collier en or et améthystes MAWI col en fibres de carbone et diamants ELSA SMITH cape cocon en fausse fourrure JAMES HOCK la mort chemise en dévoré à imprimés crânes AGI & SAM, pantalon RELIGION
there was this very young lady, there was this not so young man, there was love, there was war, there was blood, and then there was grie. 116 • SIMON(E)
réalisation, stylisme : Coline Bach photographe : Paulina Otylie Surys, Mystery Management, http://paulinasurys.co.uk/ set designer : Stéphanie Kevers make up artist : Megumi Matsuno (Carol Hyes management using MAC) hair stylist : Noriko Takayama (using Bumble and Bumble) modèles : Kristin Dahl (MandP) Nick West (Next models) assistantes stylistes : Marine Crosta, Liv Montuori assistant photographe: Piotr Karpinski shot at set designer's house 91 Mount Pleasant Lane, London special thanks to Becc (Bloody Gray Pr) & Ivan (Doll Pr)
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robe brodée de chainettes MALENE ODDERSHEDE BACH bolero en toile de parachute RACHEL FREIRE headpiece SACRED GEOMETRY
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robe KOKON TO ZAI corset en pvc RACHEL FREIRE platform shoes MALENE ODDERSHEDE BACH headpiece SACRED GEOMETRY
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la jeune fille robe bustier FAM IRVOLL tutu porté en dessous la robe BEYOND RETRO col en perplex blanc MARIA PIANA gants BEYOND RETRO ballerines à ponpons TOPSHOP la mort chemise en dévoré à imprimés crânes AGI & SAM pantalon BEYOND RETRO veston en soie imprimé cachemire BEYOND RETRO brogues shoes BEYOND RETRO
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corset harnais TOPSHOP cycliste en latex VOID OF COURSE collier en or et améthystes MAWI col en fibres de carbone et diamants ELSA SMITH cape cocon en fausse fourrure JAMES HOCK
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la jeune fille robe à manches ballons BEYOND RETRO harnais en macramé ELANOR AMOROSO bracelet MARIA FRANCESCA PEPE
la mort chemise AGI & SAM pullover AGI & SAM veston en soie imprimé cachemire BEYOND RETRO lunettes set designer’s own
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la jeune fille robe à manches ballons BEYOND RETRO harnais en macramé ELANOR AMOROSO
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la mort col en faux cheveux tressés CHARLIE LE MINDU corset de cou RACHEL FREIRE eye patch à pointes made by stylist
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la jeune fille robe en soie bleue pÂle GALLERY 4 bustier en maille crochet IOANIS DIMITROUSIS top a col roulé saumon RACHEL FREIRE manchette DOMINIQUE LUCAS
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la jeune fille robe brodée de chainettes MALENE ODDERSHEDE BACH bolero en toile de parachute RACHEL FREIRE headpiece SACRED GEOMETRY chaussettes hautes stylist’s own la mort kimono RACHEL FREIRE collier JAMES HOCK
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la jeune fille corset harnais TOPSHOP collier en or et améthystes MAWI col en fibres de carbone et diamants ELSA SMITH la mort chemise en dévoré à imprimés crânes AGI & SAM
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étienne Frasson-Cochet
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Peux-tu nous expliquer ton travail ? Je me suis intéressé à ce que “l’erreur” dans la production d’image peut générer. La mauvaise résolution, les défauts d’impressions, les chutes, images cryptées, agrandies, réduites, déformées... Ces “défauts”, j’ai essayé de les isoler, pour en faire des processus de création à part entière. J’utilise ces médiums, ces erreurs, comme des outils pour transformer des images et en produire de nouvelles. Du coup il y a toujours un côté aléatoire dans ce que je peux produire.
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Tu es issu d’un DSAA mode et environnement. Quelle est la place de la mode dans ton travail ? Je dirais qu’elle m’influence certainement sans que je m’en rende compte. Ce diplôme mode et environnement que je viens de passer, rassemble des élèves de tous les domaines des arts appliqués. Je suis issu d’un BTS de graphisme et quand j’ai intégré ce DSAA à Duperré je me suis retrouvé dans une classe avec des étudiants de textile, vêtement, tissage, tapisserie... C’était vraiment très enrichissant. Ca m’a beaucoup ouvert l’esprit et donné du recul par rapport à mon propre travail, à mes productions. J’ai commencé à regarder les choses d’un oeil nouveau, en m’y intéressant du point de vue de la matière, de la texture, du volume... Je ne pense pas m’y connaître d’avantage en mode aujourd’hui, mais j’ai un rapport différent à l’image en général.
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Te retrouves-tu dans ce que la mode propose aujourd’hui ? Pas toujours, mais j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus de courants très différents en même temps et qu’on s’éloigne de l’hégémonie d’une seule et unique mode. Quelles sont tes inspirations ? Tes références ? Je m’intéresse à l’édition en général, aux techniques d’impressions, les images truquées de Benis Bischof, les installations sonores de Janet Cardiff et Georges Buff Miller, les impressions de Derek Faust... Je m’inspire beaucoup en travaillant à plusieurs, même si on ne produit pas du tout les mêmes choses, on se nourrit mutuellement, ça tire vraiment toujours vers le haut.
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Riton La Mort Craignez-le, parce que dans son univers le loup vous mangera, craignez le parce que rien ne sert de fuir, l’ombre vous rattrapera toujours. Parce qu’il parle de de son travail beaucoup mieux que nous ne pourrons jamais le faire, nous vous laissons glisser dans le monde de Riton La Mort.//AO “C’est en nouveau venu sur la scène du dessin contemporain que mon langage s’est établi, d’où je peins de dessins noirs sur des feuilles blanches des idées pas bien claires posées sur une Histoire pas très nette. Mes illustrations sont celles d’un roman fictif basé sur des faits réels, au tracé direct et au format restreint par un univers graphique où tout sens est au minimum double. Quand les symboles volent en éclats, quand on ne croit ni en l’Humain ni en Dieu, à quelles forces se fier ? Mes dessins frustreront les cultivés et choqueront les incultes car je ne suis ni une bibliothèque ni une télévision, je dessine pour me jouer des choses en lesquelles je ne crois plus et je ne crois plus qu’aux battements de mon coeur.”//RLM
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SIMON(E): Peux-tu nous parler un peu de ton parcours. études, expériences professionnelles, etc.. J’ai fait un bac STI Arts Appliqués au Lycée Marie-Curie à Echirolles. Ecoeuré d’une approche trop “scolaire” du graphisme, je me suis tout de suite dirigé vers les Beaux Arts. Rêvant dès mon plus jeune âge d’être dessinateur de BD, j’ai évidemment tenté l’école d’Angoulême mais ma confrontation avec une majorité de geeks fans d’heroic fantasy discount et de mangas occidentalisés m’ont fait dire non à l’exploration classique du 9ème art. J’ai alors trouvé mon coin de paradis aux Beaux-Arts de Marseille qui proposait une option d’édition. Ma première expérience professionnelle sera en temps qu’illustrateur pour le label d’April 77 (une série de t-shirts et quelques pochettes de singles). Durant mes études, j’ai rencontré Pakito Bolino des éditions du Dernier Cri chez qui depuis j’ai sorti un livre, “Pur Sang”, et participé à quelques ouvrages collectifs. Ayant le sentiment d’être allé au bout de mon expérience estudiantine, je me suis arrêté, le DNAP en poche, soit trois ans d’études et d’accrocs assez usants avec mes enseignants. J’ai monté en novembre 2009 avec Adrien Fregosi des éditions Cotoreich l’atelier-galerie Going Blind. SIMON(E): Tes illustrations sont, le plus souvent en noir et blanc, pourquoi choisir de bannir la couleur de ton travail ? Est- ce pour respecter une esthétique sombre ? Il y a plusieurs raisons qui m’ont poussé au noir et blanc. La première, disons que c’est un héritage de la “culture de la photocopieuse” que j’ai développé grâce au punk -au sens large du terme- par les fanzines, les affiches, démos etc. une esthétique née d’une contrainte technique. Ensuite, tout comme la musique punk, mon dessin a quelque chose de direct, je n’ai pas la patience ni l’envie de colorier… il faut que le message soit compréhensible dans sa forme la plus brute, soit le tracé direct, sans artifices, ni cache-misère. Evidemment, ce parti-pris esthétique très marqué amène à une interprétation supplémentaire de mes dessins, mais comme il est mentionné dans la question, mes thématiques sont noires à la base de toute façon donc bon ... SIMON(E): Quelles sont tes sources d’inspiration ? artistes/architectes/ musique/designers, etc. Déjà, disons qu’il y a différents degrés d’inspiration. Il y a les références qui réveillent quelque chose en moi et celles qui me confortent dans une certaine esthétique.Parmi celles-ci, il y a -en vrac- les films de Bruce La Bruce, GG Allin, le groupe Magma, les polos Fred Perry, les peintures de Fragonard, le groupe Kickback, l’oeuvre de Jean Louis Costes que je respecte de plus en plus, Pierre et Gilles, les vieux travaux de Bazooka, Glenn Danzig, l’oeuvre de Raymond Pettibon … Et puis, il y a celles qui me mettent une claque, qui bouleversent mon travail comme l’album “Witchcult today” d’Electric Wizard, l’oeuvre de Kenneth Anger, l’oeuvre du Marquis de Sade, “Exocrismes et messes noires” et “le sadique Baron Von Klaus” de Jess Franco, la scène Oi! française des années 80, les dessins de Tom Of Finland, “But what ends …” de Death in June, les trois premiers Rambo, les films de Walerian Borowczyk, “Les démons de Jesus” de Bernie Bonvoisin, “Under a funeral moon” de Darkthrone, les peintures de John Martin, la série des journaux “L’étrangleur” de Jacques Tardi … La liste est encore longue mais toutes ces dernières références ont eu un impact palpable sur telle ou telle série de dessins. Tout cela m’a mené à une sorte de “romantisme prolétaire”, finalement.
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SIMON(E): De tous les médiums possible, pourquoi choisir le dessin pour t’exprimer ? Il se trouve actuellement que c’est par le dessin que je m’exprime le plus clairement et que par là, les gens s’intéressent à mon univers. Je n’exclus pas pour autant d’autres médiums, tels que la musique avec laquelle j’illustre quelques vidéos pour le collectif 4TH ainsi que la poésie que j’aimerais intégrer dans mon prochain livre, que j’imagine présenter sous forme de “chants” en référence au livre d’Isidore Ducasse. Mais tout ceci est encore vert et je manque un peu d’assurance pour exposer ces travaux au même degré que mes dessins.
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SIMON(E): Quels sont tes projets en ce moment et pour l’avenir ? Beaucoup de choses ! Un nouveau livre au Dernier cri, mais aussi la création d’un groupe de dessinateurs - la “New Wave Of French Heavy Drawing”- qui se manifestera par un livre collectif, des performances, expos etc. Je suis en train de m’essayer à la bande dessinée avec François Marcelly-Fernandez, mais vue l’ambition de ce projet, je n’imagine pas le livre sortir avant au moins un an. J’ai également deux-trois illustrations dans un livre de traduction des textes de Jello Biafra (le chanteur des Dead Kennedys) à paraître aux éditions Rytrut ainsi que 4 pages dans un nouveau fanzine de l’équipe de Ducrak sur le thème de la musique, à paraître également.
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RÉALISATION : ANAïS OBENSON & LAETITIA MANNESSIER PHOTOGRAPHIE : MARION KOTLARSKI ASSISTANTS PHOTO : Aude de cazenove Thomas Chéné Maquilleur : YANN BOUSSAND LARCHER COIFFEUR : FRANÇOIS CANNIZZO VIDEO : MARC BEYNEY SONIER CHEMISE BORIS BIDJAN
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Il y a Jared, Tomo et Shannon, à eux trois ils forment le groupe 30 Seconds to Mars. Le boys band préféré des teenagers ne fait pas dans la pop mais dans le rock alternatif. En dix ans, ils comptent à leur actif 3 albums et 6 tournées. À l’occasion de Closer to The Edge Tour, nos cover boys ont répondu aux questions de Simon(e). Plutôt dociles et bien disciplinés, ils n’ont pas laissé échapper grand chose. / La rédaction (Traduction / A.O) SIMON(E): bonjour, pouvez-vous vous présenter, chacun d’entre vous ainsi que votre groupe ? JARED: Je suis Jared, voici Tomo et Shannon, nous sommes le groupe 30 seconds to Mars. Nous sommes originaires de Los Angeles en Californie. Nous sommes actuellement en tournée en France et dans toute l’Europe. Nous commençons par deux concerts complets au Zénith. Il est prévu qu’il y ait plus de 25000 personnes ! TOMO: Nous sommes vraiment reconnaissants et excités à cette idée ! SIMON(E): Comment se passent les choses pour le moment ? TOMO: Les choses vont incroyablement bien. Nous sommes en tournée depuis deux ans et encore une fois nous sommes vraiment reconnaissants de pouvoir faire exactement ce que nous aimons faire.
SIMON(E): Vous avez commencé la musique en 2001, pouvez-vous nous dire comment votre musique a évolué en 10 ans ? JARED: Je crois que la musique change, tout comme nous changeons. Nous grandissons, nous évoluons comme tout dans la vie. Nos prospectives changent, le monde change, nous essayons de rester ouverts à ces changements pour que notre musique nous ressemble. SIMON(E): Est-ce que votre musique est plus mature ? SHANNON: Ce n’est pas une question de maturité. Il s’agit simplement d’une nouvelle prospective. Tant que vous continuez de rester ouvert aux choses autour de vous, vous pouvez importer cette créativité pour être toujours en accord avec ce que vous êtes dans le présent.
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CHEMISE KRIS VAN ASSCHE LUNETTE RAY BAN
SIMON(E) : Dans votre groupe qui est-ce qui écrit les paroles ? qui fait quoi ? TOMO: Jared écrit les paroles, Jared est comme notre capitaine de bateau. Il est le général de l’armée ! SIMON(E): Est-ce que c’est important que l’un d’entre vous soit le leader ? TOMO: Oui évidement ! Chaque équipe, chaque groupe a besoin d’avoir un leader, quelqu’un qui prenne les décisions. SIMON(E): Vous réalisez vos vidéo clips depuis le début, pensez-vous qu’il soit important de garder le contrôle de l’esthétique de votre groupe ? SHANNON: Je pense que c’est important pour chacun d’entre nous, et cela semble nous porter chance pour le moment, donc nous continuons dans ce sens. JARED: C’est vraiment une question de système. Nous 144 • SIMON(E)
aimons être étroitement liés aux décisions prises, parce que nous pouvons contrôler la qualité. S’il n’en tenait qu’à moi, nous ferions tout nous-même. TOMO: Parce que nous nous soucions de notre image, nous voulons faire les choses le mieux possible, pour notre public. SIMON(E): Est-ce que vous faites également attention aux marques de vêtements que vous portez ? A quel point la mode est-elle importante pour vous ? JARED: La mode ? C’est amusant, mais ce n’est pas si important. Si la mode sert une idée créative et artistique c’est super. Mais ce qui vient en premier c’est la performance quand nous jouons en live. SIMON(E): Est-ce que la mode peut vous inspirer ? TOMO: Oui ça peut être vraiment inspirant, surtout
TOP METEORIT
s’il s’agit de bons designers. Mais c’est un peu comme observer une jolie chaise ou un joli meuble, tout ce qui est différent, innovant est une source d’inspiration. SIMON(E): Est-ce que l’art vous inspire également ? JARED: Oh oui je suis allé au Pompladou aujourd’hui SIMON(E): Vous voulez dire Pompidou ? JARED: Ah oui c’est ça, le centre Pompidou. Je n’y suis pas resté longtemps, seulement 45 minutes, mais c’était fantastique. C’est toujours agréable d’être dans ce genre de lieu, c’est plein d’énergie, de force créative. SIMONE: Et quel genre de musique écoutez-vous ? TOMO: Beaucoup de choses différentes, entre nous trois nos références sont vraiment éclectiques.
SHANNON: Nous écoutons de tout, et nous sommes inspirés par tout ! Tout est bon à prendre. JARED: Une rue intéressante, Paris, un couché de soleil, un livre, un film, faire l’amour... Descendre les ordures à la poubelle ! L’inspiration vient de la vie quotidienne. SIMON(E): Un grand débat anime Simone et son équipe, Rihanna ou Beyoncé ? JARED: Je ne sais pas ! c’est trop dur ! SHANNON: Elles sont trop différentes, c’est impossible de choisir. TOMO: Elles sont toutes les deux super, mais tellement différentes ! Beyoncé est une superstar avec une voix de malade et ... Non vraiment c’est impossible de choisir. SIMON(E): Quelque chose à rajouter ? JARED: Thank you, Merci beaucoup. SIMON(E) • 145
MARTIN NIKLAS WIESER
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MARTIN NIKLAS WIESER Sain de corps et d'esprit, Martin le Berlinois sort d'une école au nom imprononçable, un nom allemand en somme, la prestigieuse "Kunsthochschule Berlin WeiSSensee" Après avoir prêté main forte à Tim Hamilton en 2010, il travailla également pour fabrics interseason et assista Bernhard Willhelm lors de la fashion week parisienne. Il est également très beau, c'est pourquoi il a défilé pour Margiela, fut un temps... Crazyness./L.M.
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Le fait de vivre à Berlin influence-t-il ton travail ? Modérément. Je suis plus nomade qu’autre chose. Je crois plus que de nombreux endroits peuvent m’influencer. C’est l’hédonisme et … qui m’influencent le plus dans Berlin. Ton style apparait tout de même très berlinois. Est-ce volontaire ? Je ne pense pas que Berlin soit le miroir de mon travail. Je suis certain qu’il y a certains aspects qui peuvent évoquer son style, mais jamais intentionnellement.
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Quelles sont tes inspirations majeures ? Les associations interculturelles, la vie au quotidien et internet. Que penses-tu de la vague des nouveaux créateurs de mode aujourd’hui ? C’est une période difficile pour se faire de l’argent en dessinant des vêtements depuis que nous sommes en crise économique, la culture et le luxe sont les premiers à la ressentir, étant donné que les institutions et le gouvernement réduisent les dépenses en premier dans ces domaines. C’est une situation problématique en premier lieu parce que beaucoup de designers vivent des institutions au lieu de se concentrer à vendre leurs vêtements, cela devient uniquement du business.
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Les centres de la mode semblent changer. Que penses-tu de la création à Paris aujourd’hui ? J’ai le sentiment que Paris plus que jamais est l’épicentre de la mode contemporaine dans un monde globalisé. Les plus grosses fashion weeks paraissent aujourd’hui très fabriquées bien que leur but soit d’en faire un événement culturel, l’aspect mondain prend encore le dessus sur le design des collections. Paris est probablement complètement saturée de mode, en même temps cela forme une énorme infrastructure.
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Paris étant une ville très chère , elle fait face a de gros problèmes , le fait d’être si condensée et si demandée ne permet pas la favorisation de jeunes créateurs, d’expérimentations et de dialogues. Les autres villes peuvent offrir cette liberté, et soutenir en plus les jeunes talents, mais la base n’est pas toujours stable. Je m’intéresse aux nouvelles économies comme celles de la Chine ou de l’Inde. Je pense qu’ils pourront trouver un intérêt grandissant pour la mode et la culture pop.
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SPON DIOGO
Spring Summuer 2010
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Spring Summuer 2010
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SPON DIOGO
Mia Lisa Spon et Rui Pedro Andersen Rodrigues Diogo ont créé SPON DIOGO. Ils se rencontrent et filent le parfait amour. Tout deux créatifs, ils regardent le travail de l’autre de loin. Petit à petit, ils unissent leur talents pour travailler en collaboration sur divers projets. C’est en 2008 qu’ils décident de s’unir devant l’éternel en créant leur propre marque. À deux ils mettent au point des collections simples et sereines mais avec à chaque fois un élément surprenant, un col relevé, une découpe bien placée ou le choix
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Autumn Winter 2010
d’une matière innovante. Néanmoins ils ne veulent pas faire du vêtementdufutur, chaque robe, pantalon veste, est portable, est adapté au corps et transmet cette sensation de légèreté et de confort. Ils dessinent ensemble leur collection puis se repartissent le travail au moment de la réalisation. Lisa s’occupe de suivre la production des pièces dans les ateliers, tandis que Ruis se concentre sur l’image de la marque, l’organisation des défilés et la post production. un tandem qui semble bien fonctionner. Inspiré par le grand Cristobal Balenciaga, SPON DIOGO est chic et gai, féminin et puissant, classique actuel actuel, sensible, vif… et toujours pertinent.//A.O
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Spring Summer 2012
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Spring Summer 2012
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EKATERINA COIFFE MIRA’BELLE
Photographie: Quentin Caffier Réalisation: Yann Boussand Larcher Coiffeuse : Sandra Lamzabi Manucure: Dina Raolison Maquilleur : Yann Boussand Larcher Modèles: Ekaterina, Julie et Alexandre
Souviens toi que tu es mortel. Seul le renoncement aux vanités pourra te conduire à la vie éternelle. Méfies-toi. La Mort te détruira et te remaquillera à sa guise. Sois forte et fatale, sois l’égale de la mort que tu affronteras, telle l’araignée qui attire l’Homme dans sa toile avant de le tuer./YBL
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EKATERINA BROCHE ARAIGNEE GAVILANE
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EKATERINA BOUCLES D’OREILLES GAVILANE
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ALEXANDRE COLERETTE MIRA’BELLE 166 • SIMON(E)
ALEXANDRE MASQUE MIRA’BELLE SIMON(E) • 167
JULIE MASQUE MIRA'BELLE
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dans les coulisses du Prix Constantin
PHOTO: PIERRE LAPIN MARCHAL
Le Prix Constantin récompense les nouveaux artistes qui ont marqué l’année par leur talent, leur originalité et leur potentiel. Ce prix a pour ambition d’offrir aux talents d’aujourd’hui, que l’on pressent être ceux de demain, un véritable tremplin, une vitrine mettant en valeur la qualité et la diversité de la production musicale française.
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Julien Garrec et Pierre Marchall de Simon(e) Magazine étaient présents au rendez-vous. En plus de vous offrir une interview de Brigitte, ils ont pisté les artistes de la sélection dans les coulisses de l’Olympia à la recherche de leur accessoire mode fétiche… Réponse en image.
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SIMON(E) : Qui es-tu Brigitte? BRIGITTE : Tu sais bébé, j’ai bien plus d’un tour dans mes bottes et l’attirail de la cocotte. Mais je ne suis pas une pauvre idiote, Brigitte ça pique si tu t’y frottes. Un tour, abracadabra. Je trébuche et plonge dans tes bras. Je te donne ma langue, mon chat. A Brigitte on ne résiste pas. SIMON(E) : Quelle est l’histoire de votre rencontre toutes les deux (Sylvie et Aurélie)? BRIGITTE : Pour faire court, c’est l’histoire de deux «MILF» désespérées qui ont décidé de prendre la route ensemble. SIMON(E): Comment vous est venue l’idée de reprendre ma Benz? BRIGITTE:: En fait, on aime bien NTM toutes les deux. Regarde, Sylvie porte le t-shirt du groupe ce soir ! On devait faire une reprise pour un festival érotique et on a entendu par hasard ce morceau se jouer à la radio.
On s’est dit que c’était plus original de chanter ce titre à notre façon, plutôt que de reprendre une énième fois une chanson de Gainsbourg par exemple. SIMON(E): Vous avez concouru pour le Prix Constantin. Qu’est ce que ça vous a fait d’apprendre cette bonne nouvelle? BRIGITTE : On est hyper fières d’avoir été sélectionnées pour le Prix Constantin parce que l’on aime beaucoup les autres artistes qui ont concouru avec nous. On en a croisé beaucoup tout au long de cette année dans des coulisses, des déplacements. Bien sûr on aurait préféré gagner. SIMON(E) : Quels sont vos projets? BRIGITTE : On est en tournée en ce moment dans toute la France, on fait un Zénith le 26 mai. C’est une étape importante pour Brigitte après l’Olympia. Et Vous, Tu m’aimes ?, 2011, Wagram Music Interview de Julien Garrec.
à gauche Le T-shirt NTM de “Brigitte” à droite (de gauche à droite) 1 & 3. Les chaussures et la médaille fétiche de “The Shoes”. 2. The Shoes 4 & 6. Le masque de catcheur de “Cascadeur” 5. Le détail mode de “We Were Evergreen” 7. Julien Garrec & the Brigitte 8. Camelia Jordana 172 • SIMON(E)
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Un passé, un héritage. Une référence à se remémorer.
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Un présent encore peu populaire. Une expression alternative qui gagne à être connue.
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Un futur déjà bien établi dans le présent. L’évocation d’un succès qui perturbe ou qui émerge.
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1 Serge Gainsbourg
Gainsbourg s’éteint le 2 mars 1991, suite à une cinquième crise cardiaque. Il laissera derrière lui une immense carrière qui continuera à s’écrire avec le temps. Serge Gainsbourg a beau être mort il y a désormais vingt ans, je crois qu’il n’a jamais semblé être autant d’actualité. Son succès post mortem bénéficie du goût prononcé de ce pays pour les hommages divers et autres commémorations. Reconnu par tous comme un chef-d’œuvre, son album intitulé l’Histoire de Melody Nelson bénéficie en ce moment d’un traitement de luxe, avec une sortie remasterisée quatre décennies après sa parution initiale. Ses enfants ne sont pas en restes et alimentent à leur manière cette actualité débordante. Avec quatorze ans et demi d’écart, un vécu et des souvenirs très différents, Charlotte et Lulu n’ont évidemment pas la même lecture de leur héritage, ni les mêmes envies d’ailleurs. Charlotte Gainsbourg, avec qui il a chanté en duo à plusieurs reprises lorsqu’elle était ado (on se souvient de la vidéo de Lemon Incest où Charlotte apparaît en petite tenue allongée à côté de son père avec des paroles évoquant «l’amour que nous ne ferons jamais ensemble») sera de retour début décembre avec son quatrième album Stage Whisper. Lulu Gainsbourg, l’héritier de Gainsbarre a longtemps hésité avant d’embrasser une carrière d’artiste. Mais la tentation était trop forte. Il nous propose à cette occasion un album hommage sur lequel figurent des reprises de son père avec divers artistes, From Gainsbourg to Lulu. Trois sorties «labellisées» Gainsbourg, qui clôturent cette année de commémoration des 20 ans de la disparition du grand Serge.
Julien Garrec
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Histoire de Melody Nelson (40ème anniversaire), 2011, Mercury. Stage Whisper, 2011, Because Music From Gainsbourg to Lulu, 2011, Mercury
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2 M83
M83 : entre Antibes et la Californie, un autre français qui cartonne à l’étranger. Décidément, les américains aiment l’électro française, après Daft Punk, Air, Phoenix ou encore David Guetta dans un autre style, c’est maintenant au tour de M83 de cartonner dans les charts électro US. Preuve du succès de M83 aux USA, le groupe vient de passer sur le plateau de Jimmy Fallon Late Night pour y interpréter son excellent single Midnight City tiré du nouvel album. Si les années 90 et l’adolescence étaient au cœur des préoccupations d’Anthony Gonzales sur le premier album, l’unique tête pensante depuis le départ de son copain Nicolas Fromageau change la donne sur le nouvel opus de M83 Hurry up, we’re dreaming. Le rêveur du Sud de la France, aujourd’hui expatrié en Californie, remonte encore le temps et plonge les deux pieds serrés dans la décennie de son enfance, les fameuses 80’s. Et pour ce faire, M83 n’y va pas de main morte, et fait de son nouveau bébé un double album grandiloquent ; pour le moins rempli de sonorités riches. En pleine confiance, le Français s’est même emparé du chant avec une aisance et une puissance surprenantes. Une œuvre totale, hollywoodienne et d’une ambition folle : un blockbuster épique et pop. Entre les palmiers, la mer à deux pas, la montagne à trois… les paysages d’Antibes et de ceux de la Californie, il n’y avait qu’un pas que M83 à visiblement su faire. Hurry up, we’re dreaming, 2011, 83 Recording Inc/naïve
Owlle
Fascinée par la scène trip-hop des années 1990 et le côté expérimental de Brian Eno, Owlle développe une démarche artistique audacieuse héritée de son goût pour les performances d’art contemporain. Il est agréable de se rendre compte que des projets que l’on suit depuis longtemps sont sur le point d’arriver à maturité. C’est le cas pour le groupe Owlle porté par sa chanteuse lookée à la Florence Welch, et à la voix pas désagréable. Les chansons s’inscrivent dans la lignée de ce qui se pratique pas mal outre-Manche, avec une petite touche pourtant bien identifiable. Le groupe crée ainsi des atmosphères froides et envoûtantes. Des ballades dans des paysages sonores que ne renieraient pas Lykke Li ou encore Bat for Lashes. Owlle a une passion absolue pour les machines, en particulier son Omnichord acheté sur eBay, dont elle tire des sons qui s’accordent merveilleusement à ses chansons, et dont les paroles anglaises lui offrent une forme de paravent. On regrette le «un peu trop» de ouhouh et de aaahaaah comme pour masquer un manque de mélodies marquantes. On attend l’âme impatiente un premier Ep et quelques concerts pour confirmer le tout. Elle est d’ailleurs très attirée par les installations et on sent un désir de progresser sur la voie des performances d’art contemporain. En tout cas Owlle a déjà un univers affirmé, une vision personnelle du songwriting électronique, une voix aussi douce que dure, bouillante que glacée. A suivre de près, tout comme la jeune chanteuse Birkii dont nous vous parlions lors du numéro précédent de Simon(e) Magazine. http://www.myspace.com/owllemusic
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MARC BEYNEY-SONIER
1 Edvard Munch
(1863-1944) / Démarrons dans la modernité, fin XIXème - début XXème, avec un artiste norvégien mis à l’honneur en ce moment au centre Georges Pompidou à Paris : Edvard Munch. Niveau peintre référent, il y a plus joyeux que le précurseur de l’expressionnisme aussi dépressif que talentueux et, il est vrai, très glauque. Aborder la mort dans l’art (ou dans l’âme), les œuvres de Munch semblent tenir du pléonasme et pour cause : tandis que les impressionnistes s’émerveillent de paysages fleuris, de cours d’eau irisés par un couché de soleil dans les jardins de Paris, Edvard Munch nous balance de la désolation, de l’agonie, de la maladie et traite majoritairement de la solitude irréductible des êtres, comme destin inéluctable. Youpi. Le Xanax n’existant pas, Munch s’exprime, et laisse un héritage massif, certes aussi attractif que la Modification de Michel Butor, mais qui pourtant marque un changement concret dans la peinture moderne, peignant le triste avec une honnêteté dérangeante. Il enlève les techniques académiques et les fioritures flatteuses pour renforcer la réalité de son ressenti. Imaginez un portrait de Madonna non photoshopé. Idem pour Munch qui peint son émotion sans travestir ou enjoliver. Et lorsqu’il s’agit de la mort, déclenchée par l’amour, il excelle. Car la mort dans l’œuvre du gai luron norvégien est à son apogée durant sa tumultueuse histoire d’amour avec Tulla Larsen, cette fille norvégienne, version muse de peintres, qui fréquentait à cette époque les mêmes milieux mondains artistiques que notre cher Edvard. Et comme les histoires d’amour finissent mal, pour ne pas citer les Rita Mitsouko, le couple passionnel explose. Munch reprend alors, après neuf ans de gestation, la célèbre peinture de Jacques-Louis David (aucun lien de parenté avec JeanLouis) La mort de Marat. Le trait moins soigné, plus franc, les couleurs à la fois ternes et violentes, l’opposition de l’horizontalité du cadavre, figé dans la mort, et de la femme, verticale, neurasthénique, figée dans son acte et dans la vie. Il morfle. On le ressent. Pari réussi, l’expressionnisme est né. Vous avez jusqu’au 9 janvier 2012 pour voir l’expo, allez hop, on y court. Ps : Condition sine qua non : être moralement stable, voir heureux. Dépressifs s’abstenir. 178 • SIMON(E)
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Marina Abramovic Hyungkoo Lee à défaut de traiter directement le thème de la mort, l’artiste serbe de 65 ans a tendance à la défier à chacune de ses performances.
Cataloguée très rapidement dans le courant artistique de l’Art corporel, elle met à mal son corps (ses assistants et son public au passage) en étant toujours borderline, dans les limites physiques et mentales. Alors, passés les sueurs froides et autres troubles intestinaux post traumatiques qu’elle peut causer, pourquoi la serbe déjantée s’adonne avec tant de sérieux à ce qui paraît être un délire SM quasi fatal ? Pourquoi tant de reconnaissance du «monde de l’art» qui fait que les commissaires d’exposition acceptent de frôler la crise d’apoplexie pour obtenir un «show d’Abramovic»? Car Marina Abramovic n’y va pas de main morte -sans jeux de mots- pour ce qui est de confronter son corps à divers tribulations sadiques : lacération, flagellation, congélation, prise de diverses substances psychoactives... (psychotiques?) Toutes ses mises en situations (les séries Rhythm , Balkan Barok, Relation in space, Thomas Lips) montrent un détachement de l’artiste et de son corps. Celui-ci devient objet, objet de sensation lorsqu’elle pousse les limites extrêmes et met sa vie en danger, objet de réaction lorsqu’elle s’asphyxie pour se mettre en opposition politique – au régime de Milosevic -, objet de participation quand elle provoque la patience d’un spectateur en le poussant à l’immobilité ou encore objet de relation, lorsque son corps et celui de son compagnon sont violentés. Pour Abramovic la douleur, le dépassement de soi, le corps comme objet sont un moyen de communication émotionnel, spirituel, qu’elle s’évertue à dépasser. Elle collabore depuis 1975 avec son compagnon et artiste Uwe Laysiepen, aka Ulay, qui suit la délirante performeuse dans ses manifestos (manifestations ?) les plus fous. Espérons juste qu’à force de se considérer au-delà des lois physiques elle ne perde pas le contrôle d’une ultime performance et succombe à son propre art. Le message serait alors plutôt macabre et le résultat un peu biaisé. Pas de performances prévues pour le moment, juste un hommage en Serbie en 2012. Envie de voyage ?...
Petit coréen loufoque, chasseur de fantômes de cartoons, Hyungkoo Lee fait partie des rares artistes contemporains à badiner avec la mort tout en humour et talent. Car oui, les sud-coréens sont drôles. Enfin, surtout Hyungkoo. Geek de 42 ans complexé par sa petite taille, il est d’abord sa propre muse, créant des monstres nouveaux sur ordinateur afin de transformer artistiquement ses souffrances. Il déconstruit la réalité en créant un casque lui permettant de voir le monde plus grand, et pour qu’on le remarque – l’attirail le faisant ressembler à une sauterelle géante, le deal est réussi-. Le petit coréen veut sortir des critères de beautés imposés par l’Oréal and Co. On évitera la comparaison trop facile avec Orlan, même si l’approche semble similaire, Hyungkoo à une démarche de laborantin, et se prends au début pour cobaye avant de rapidement se tourner vers des mannequins ou des êtres fictifs. Symptomatique d’une génération d’addicts à Internet et aux jeux virtuels (comptez grosso modo 95% de la population qui possède une connexion), il perd notion de la réalité – la « vraie vie » comme dirait l’autre -. Le voilà paléontologue de héros de dessins animés. Comme, on s’en doute, il n’existe pas d’ossements réels de Titi, Bugs Bunny ou Dingo, Hyungkoo les créent. En découle la série Animatus. Pour pousser la supercherie, il donne des noms à connotation scientifique, par exemple Geococcyx Animatus pour Bip Bip. Vous croyez en l’immortalité des cartoons ? Hyungkoo les réduits à notre condition de simple mortel, et eux aussi sont fossilisés, exposés, comme des témoignages du passé. L’exposition faite au Musée d’histoire naturelle de Bâle en 2008, au milieu de vieux fossiles historiques contribue à lier imaginaire et réalité. Cocasse le coréen, qui ne s’arrête pas là, mais englobe l’américanisation des dessins animés et s’attaquent à squelettiser tous les Toons qu’il rencontre, en sculpture ou sur papier. Pas d’expos ni de catalogue pour le moment, patience, patience.
SIMON(E) • 179
1 Dracula,
John Sannaee Béatrice Hugues 180 • SIMON(E)
Bram Stoker
Avec Dracula, Bram Stoker lança la deuxième vague de la littérature gothique, en bouleversant tout ce que les lecteurs de l’époque attendaient. Contrairement aux œuvres de la première éclosion du genre, presque cent ans avant, dans Dracula la séduction du mal, de l’interdit, et même de la mort n’est pas masquée. Certes, il y a un voile de moralité soutenue par l’action de l’histoire – Lucy, l’un des deux personnages féminins principaux est présenté comme coquine, sexuellement libérée, et elle rencontre finalement la mort. Pas une seule fois, mais deux. Par contre, l’autre, Mina, est une femme beaucoup plus morale et conformiste – du coup elle est capable de surmonter le mal, et elle ne meurt pas sous la charme et les dents du Comte Dracula. Pourtant, derrière l’intrigue morale (à première vue), Stoker cache un monde séduisant de la transgression et de la sexualité. En jouant avec l’appel de l’inconnu et le plaisir de la peur, Stoker excite le lecteur dès la première page, bien avant que le personnage de Dracula soit présenté. Une fois rencontré, cet homme-monstre devient symbole absolu de tout ce qui nous attire et nous fait peur en même temps, tout ce qui est interdit mais séduisant. Son apparence est dégoûtante mais il dégage une odeur pure des relations tabous qui attirent les autres personnages – ses victimes – et les lecteurs. Tout au long du roman, le comte éponyme joue le double rôle de séducteur et d’intimidateur, ce qui fournit ainsi une allégorie victorienne de la tentation et les risques d’y céder. Chez Stoker, le risque de céder à la tentation, de transgresser, paraît cependant moins une menace et plus une invitation : même la mort n’est pas la fin mais le début d’une deuxième vie, libérée des fers de la société. En plus, la mort ici n’est pas seulement la vraie mort mais plutôt la petite mort : la morsure du vampire est l’apogée, le point culminant d’une tension où finalement toutes les barrières sont brisées, les règles fixées, le noir et le blanc, tombent. Avec la pénétration des crocs du vampire, tout est réalisé – et tout est toujours décrit d’une façon hypersexuelle. Les vampires représentent une forme d’omnisexualité, de pansexualité, avec des bouches qui à la fois évoquent des vagins et portent des crocs phaliques. Cette combination attire tous les personnages du roman, malgré leurs efforts pour résister, pour rester moral. Jonathan, le héros, se laisse tenter par les trois sœurs-vampires dans la première partie de l’histoire, et même vers la fin de l’action, il se trouve, avec sa fiancée, la vertueuse Mina, couché dans un lit avec Dracula. Lorsqu’ils sortent de la situation, le livre conclut avec un rétablissement des conventions et des moeurs, l’écriture de Stoker trouve alors son apogée et séduit vraiment le lecteur – les morts de Lucy, du comte et des autres vampires ont une violence sèche et finale et la promesse de la liberté et l’assouvissement des désirs sexuels : laissez vous céder à la mort et vous aurez tout ce dont vous avez envie. /J. S.
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2 2666,
Roberto Bolaño
Une rhapsodie du désespoir, dans 2666, la mort se cache derrière chaque mot et suinte au détour de chaque phrase. Une spirale vers l’enfer terrestre, le dernier livre de Bolaño est un témoignage de crimes épouvantables mis en scène avec une grande délicatesse : aucun détail grimaçant n’est épargné, cependant il n’y a jamais un mot de trop sur ses plus de mille pages. Ici, le nouveau maître de la langue espagnole plonge le lecteur dans le monde apocalyptique de Ciudad Juarez, le vrai cœur noir de notre époque, qui devient la menace et le memento mori omniprésents dans la vie de chacun d’entre nous. Divisé en cinq parties bien séparées (et au départ destinées à devenir cinq volumes), tout ce qui a lieu dans 2666 dirige les personnages et les lecteurs vers le gouffre infernal de Juarez, où des centaines de femmes sont assassinées par un inconnu. Ici Bolaño explore les maux multiples de Ciudad Juarez, le Mexique, et le monde contemporain qui laisse ces femmes à leur destin tragique. Le monde des cartels, des maquiladoras et de la corruption qui se propagent partout, se tissent tout au long du roman, toujours sous entendus ou touchés mais jamais vraiment compris ou découverts : un reflet de la réalité mexicaine qui devient réflexion sur la menace quotidienne de la mort. Chez Bolaño, la mort et ses hommes de main (sbires) ne prennent pas les vieux ni les coupables, mais les femmes jeunes et innocentes, qui meurent de façon mystérieuse et horrifique : à Juarez règne sur tous les habitants l’attente d’une mort certaine. L’avant-dernière partie du livre, qui se trame autour d’une liste des meurtres est rendue par des rapports de police, elle dévoile ainsi sa véritable horreur. Il s’agit d’une part des tragédies (ou, plutôt, des injustices) bien spécifiques relatées dans le livre et de l’autre de faire réfléchir le lecteur sur l’horreur de la fin qui l’attend. Comme Bolaño lui-même qui écrivait 2666 pendant qu’il était en train de mourir prématurément d’une maladie hépatique, on se sent tous menacés par ce qu’aucun d’entre nous peut éviter. Notre destin ne nous avait jamais fait aussi peur, ni ne nous avait fascinés plus qu’ici, dans les cauchemars, les poèmes et les réalités desquels sont fait le premier chef d’œuvre du vingtet-unième siècle. /J. S.
Rien ne s’oppose à la nuit De Delphine de Vigan, La mort telle une «onde
souterraine, sismique, qui continuerait d’agir sans aucun bruit », est le terrain sur lequel s’aventure Delphine de Vigan, dans son roman Rien ne n’oppose à la nuit. Sur les pas de Lucile, sa mère, de son enfance jusqu’à son suicide, à l’âge de soixante-et-un ans, l’écrivain marche, tout au long de son nouveau roman passionnant, empreint d’amour et de sensibilité, que la réalité des faits rend d’autant plus puissant. « Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre.» L’histoire commence par l’enfance de Lucile, au cœur de la fratrie de neuf enfants dont elle est issue, dont trois partiront trop tôt. L’élan de la narration de cette période bouleversante, sera maintenu jusqu’au dernier mot. Par son écriture vivante et légère mais aussi grave et profonde quand il se doit, Delphine de Vigan nous plonge au cœur d’une histoire fascinante, où sont retranscrites les grandes joies comme la douleur, et où l’anecdote et l’essentiel se juxtaposent pour reconstituer la destinée de la belle Lucile. Perdre un proche ou l’esprit, perdre pied, le destin de Lucile ainsi jalonné de deuils et de combats, jusqu’à ce qu’elle baisse les armes, pousse sa fille à s’interroger « Que cherchais-je au fond si ce n’était approcher la douleur de ma mère, en explorer le contour, les replis secrets, l’ombre portée. » Delphine de Vigan questionne sa famille, tâche de rassembler les pièces du puzzle, d’aboutir au tableau complet, de résoudre une énigme, et nous fait part ponctuellement de ses doutes, de ses peurs, des raisons qui l’ont amenées à cette entreprise difficile, avec parfois une surprenante autodérision, à une légèreté bienvenue. «Ma mère est morte, mais je manipule un matériau vivant.» L’omniprésence du disparu chez les vivants, le fait de considérer la mort, non comme une affaire classée, mais comme quelque chose qui se poursuit, et qui peut aussi nous poursuivre, est ce que nous dit le livre. Il dit aussi et surtout le suicide, l’énigme qu’il laisse souvent derrière lui, celle d’un passé dans lequel on essaie en vain de trouver l’indice, la ligne qui pourrait tout expliquer. « Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti.» /B. H. SIMON(E) • 181
1 Mais ne nous délivrez pas du mal
Joël Séria, 1970 / Dans un milieu riche et chrétien contemporain à la réalisation du film, Anne, grande gamine d’environ 16 ans, entraîne son amie Laure à devenir sataniste.
Laurie Mannessier
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Ensemble, elles explorent les limites de la sexualité et du sadisme en se foutant à oilpé devant des hommes, tuant des oiseaux et brûlant des champs. L’éclate totale. Le film baigne dans une ambiance ultra catholique où les prières et les rituels sont détournés, et tourne au morbide obsessionnel dès lors que la mort se lie à l’affaire. Pas vraiment une réussite technique - faux raccords, zooms façon film de lycéens, dé-focalisation en guise de transition, les actrices adolescentes prennent les mêmes tics de paroles que les actrices adultes de l’époque -, le thème et le développement du film est tout de même avant-gardiste - refus de la religion, homosexualité, provocation, érotisme, sadisme, troubles psychologiques de l’adolescent : on a ici un carrefour antécédent de trois décennies de Thirteen (Catherine Hardwick, 2003), Heavenly Creatures (Créatures célestes, Peter Jackson, 1994) et Virgin Suicides (Sofia Coppola, 1999), mais on est loin du fun de Evan Rachel Wood, de la poésie de Kate Winslet dans le film néo-zélandais et de la beauté de l’oeuvre de Coppola - au-delà même de la parfaite Kirsten Dunst. Et si les films précédemment cités sont parfois classés davantage teenmovies (plus ou moins à tort), Mais ne nous délivrez pas du mal n’est en rien adressé à un public adolescent. Entre sous-texte politique et atmosphère dérangeante, on note sans trop d’étonnement que le film a été censuré à sa sortie en France et à l’exportation pendant huit mois, pour anticléricalisme explicite et séquences érotiques sulfureuses.
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2 Expo Tim Burton
Restless,
Du 7 mars au 5 août 2012, ouverture de la billetterie de l’exposition le 9 décembre 2011 sur cinematheque.fr et fnac.com
Ce serait oublier les dernières réalisations de la Palme d’or 2003 au Festival de Cannes : le tempo de Harvey Milk dont il fut également monteur avait sérieusement pris de la vitesse en 2009, surprenant changement qui en fit oublier à plus d’un l’ascendance de l’oeuvre. De même avec Restless, Gus Van Sant appose son film dans une forme plus abordable, moins stylisée, quelque part plus commerciale - et l’on peut supposer là une certaine stratégie de l’auteur : après avoir acquis une reconnaissance dans tous les sens du terme auprès des amateurs de cinéma d’arts et d’essai avec des films portant son empreinte très singulière, imposant ainsi ses topoï stylistiques tempo lent - malléabilité du temps troubles psychologiques, il se tourne vers des formes plus “accessibles” et tente de capter ainsi un second public qu’il avait endormi quelques années auparavant. Les plus fidèles s’en retrouvent parfois déçus mais il n’en reste pas moins que Restless conserve la subtilité de la psychologie des personnages et les thématiques entremêlées de l’adolescence et de la mort - celui-ci traité comme un désir de vie. On retrouve également l’effet bombe à retardement - identifiable dans Elephant et Last Days entre autres puisque l’argument du film est la rencontre d’Enoch, un grand ado atypique doté d’un ami-fantôme, avec Annabel, jeune fille en phase terminale d’un cancer. Mia Wasikowska y trouve un rôle autrement plus intéressant que son rôle de poupée Disneylandienne dans le Alice au pays des merveilles de Tim Burton et la B.O. dont la première pièce est Two of Us des Beatles porte ce mélange de légèreté de la vie amoureuse face à la pesanteur du corps qui tend vers la mort - éternelle hypothèse de la séparation de l’être en une âme et un corps dont Van Sant explore les possibles.
à la Cinémathèque Française L’univers de Tim Burton baigne dans le fantastique, l’enfantin des contes, des fêtes et de la musique, les relations de voisinage, l’imaginaire et… la mort. Une mort sympathique, poétique, une mort dont on rit : que ce soit l’accueil de Victor au Royaume des Morts dans Corpse Bride (Les Noces Funèbres, 2005), la cynique réplique de la suicidée devenue fonctionnaire dans l’autre monde : “If I knew then what I know now, I wouldn’t have had my little accident” dans Beetlejuice, 1988 ou l’univers chantant de L’étrange Noël de Mister Jack, Burton s’amuse de nos craintes et tourne l’inquiétant en fou. La Cinémathèque Française de Paris (qui a désormais son égal en terme d’archives à Toulouse, mais dont les expositions restent de loin les plus riches et les plus intéressantes culturellement) accueille en mars 2012 l’exposition Tim Burton. Un gros évènement au vu de l’immense succès rapportée par cette dernière au MoMa à New-York puis à Toronto et à Melbourne, et une grande chance pour nous puisque Paris a été choisie parmi les capitales de l’Europe entière. Au programme sculptures, dessins, costumes et toutes sortes de folies dont on sait capable Tim Burton, mais également des rencontres et des débats avec es collaborateurs du metteur en scène pas directement lui, donc. Certes difficile de ne pas avoir été déçu par son Alice au pays des merveilles ne serait-ce que pour sa 3D injustifiée et sa fin façon Narnia, et de ne pas être sur ses gardes en apprenant que son prochain film Dark Shadows a pour argument une histoire de vampire, cependant une exposition se veut rétrospective et c’est probablement au plaisir de découvrir les secrets de Charlie et la chocolaterie, Edward aux mains d’argent, Mars Attacks ! ou encore Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street qu’on se rendra à l’exposition. À noter que le réalisateur, toujours les mains sur plusieurs projets en même temps, devrait également sortir une nouvelle version de son Frankenweenie de 1982 ainsi qu’un La Famille Addams en 3D (…). Affaire à suivre.
Gus Van Sant, 2011
Dans les esprits dans lesquels “Gus Van Sant” rime avec quelque chose, il rime le plus souvent avec “C’est beau mais je m’endors façon salle d’attente” toujours mieux que de rimer avec Hugh Grant, note bien.
SIMON(E) • 183
Pour sa 38ème édition La FIAC était lors de son vernissage plus bondée que jamais. Que vous soyez de la presse ou non, invités ou non, “VIP” ou non, c’était 1h d’attente pour les plus chanceux, qui s’étendaient jusqu’à 4h pour d’autres. Oubliez la dénomination “Foire Internationale d’Art Contemporain”, maintenant FIAC résonne dans la tête des parisiens comme un évènement mondain supplémentaire. Vous y croiserez des greluches en fourrures et plateformes SaintLaurent qui parlent Art comme elles parlent chirurgie, des “RPds” qui ne savent plus où donner
184 • SIMON(E)
du flash, des jeunes étudiants/stagiaires/modeux qui ont volés l’invitations à leurs parents/ boss qui viennentt pour être vu. Donc voici en quelques oeuvres la FIAC. à deux pas, il y avait la soirée du magazine Soon au Raspoutine, au moins on savait pourquoi y aller, avec l’incroyable open bar et le bon set de dj : c’était de loin bien plus sympa. Et pour reprendre Thomas Shlesser, journaliste : “Heureusement, la création contemporaine se joue aussi ailleurs.”// MBS Photos Marc Beyney Sonier
SIMON(E) • 185
se tatouer des mème ▲ Petite remise à jour pour ceux qui ne sauraient pas. Le terme mème internet est utilisé pour décrire un élément, un phénomène, repris et décliné en masse sur internet. C’est une acception récente du terme mème, qui définit ce phénomène dans sa globalité. Le mème c’est donc rage guy, pedobear, ryan gosling et son “hey girl...”, antoine dodson et sa “bed intruder” song etc... le mème “ Keep Calm and carry on” était à la base un message politique placardé dans les rues de Londres pendant la guerre pour rassurer les Londoniens et les inciter à continuer à mener une vie normale. Or au cours des 2 dernières années c’est devenu un mème girly tumblr, le “carry on” étant remplacé par diverses activités girly niannian du genre “keep calm and eat a cupcake” ou “keepcalm and go shopping”. Les amis, un mème est éphémère et surtout cyber... se le faire tatouer c’est nulos.
LES TENDANCES à NE la queue de renard qu’on accroche sur son sac▲
Soyons clairs, si vous avez pu l’espace d’un instant croire que cette micro blog tendance de queue de renard allait pouvoir vous donner un air chic parce que c’était de la fourrure, vous vous êtes mis le doigt dans l’oeil ! Quand on ne s’appelle pas Audrey Kitiching c’est la tendance qui ne marche tout simplement pas. Non seulement ça donne un air cheap genre “je veux mettre une touche de fourrure mais j’avais de l’argent juste pour me payer la queue de l’animal”, mais en plus c’est vraiment pas esthétique quand ça pendouille comme ça. Si on a un beau sac ça détourne l’attention du sac, si on a des belles pompes ça détourne l’attention des pompes, si on a une belle robe ça... ok en gros si vous décidez d’adopter la tendance “queue de renard” tout ce qu’on verra dans votre look c’est un bout de fourrure pendouillant qui ne sert strictement à rien. Et je ne parle même pas de David Crockett Sinon c’est cool la Californie.
186 • SIMON(E)
par Coline Bach
▲ tout mickey-iser C’est bon les filles on n’a plus 18 ans, on n’est plus à l’époque où c’était cute cool de mettre du mickey partout, alors les hipsters Urban Outfitters qui essayent de nous faire avaler que mettre tout et n’importe quoi à la sauce mickey c’est cool et swag me font gentiment ricaner. Ca a commencé par le tee-shirt mickey, suivi par les chaussures mickey de Castelbajac (et toute la collection qui va avec merci), les bijoux mickey genre la dernière collaboration de mickey pour Mawi, les sous vêtements mickey de chez H&M, les sweat mickey, les tricots mickey façon “tricotés par grand mère pour mes 8 ans mais comme je suis un hipster cool à moustache je le remets maintenant et c’est trop cool” NON !
PAS SUIVRE
▲les aisselles velues Là encore une bonne grosse tendance internet, tumblr plus précisément. Lancée par la star du tumblr la teen trash Molly Soda, les aisselles velues et luxuriantes ou devrais-je dire les écureuils morts ? La vague des tendances tumblr est un mélange confus de trucs super mignon-mignon girly et d’affirmations féministes et la tendance “hairy armpits” en est le produit. D’ailleurs dans la série des tumblr “fuckyeah...” on peut trouver le tumblr “fuckyeahairyarmpits.tumblr. com” (fuckyeah aisselles poilues quoi en gros) qui t’offre - oh plaisir des yeux- une déferlante d’aisselles féminines velues à souhait. D’ailleurs la plupart des gens du monde entier ont dans leur tête le cliché que les françaises ne se rasent pas les aisselles. Allez savoir pourquoi. Sinon dans la vraie vie ça marche pas mais alors pas DU TOUT sur les mecs.
SIMON(E) • 187
Jess Summer Buckley, étudiante en maquillage artistique à LCF
Lea Maltesse étudiante en Fine Art Université of East London
188 • SIMON(E)
Roberto Piqueras designer espagnol
Thomas Guy étudiant en Journalisme Mode à LMBS
Rachel Clewes visuel marchandiser et Graduation en Knitwer Design à LCF
Milk shake de modasses gothiques à la sauce londonienne. Photos : François Rocci SIMON(E) • 189
fatima lopez
Peachoo Krejberg
Cette saison la morosité ambiante a laissé place à la gaité. En été 2012 pluie ou pas pluie, été à Paris ou à Bali, la mode sera joyeuse. Le color block se fera plus édulcoré, c’est le retour des teintes pastels, pour le plus grand plaisir de nos mères-grand. Les imprimés s’invitent dans notre garde robe, ils sont plus novateurs et moins prévisibles que les habituelles fleurs printanières. Les couleurs hivernales, s’imposent dans la gamme de l’été, la couleur gagnante ? Le vert bouteille ! Ce sera donc le nouveau bordeaux de 2012. La femme de cette été sera mystique, mythique, sensuelle, gracieuse, enfantine, casual, ou romantique, peu importe son style elle le sera dans la bonne humeur ! / A.O paul & joe
véronique leroy 190 • SIMON(E)
Alena Akhmadullina
Maison Martin Margiela1
felipe olivera baptista
Amaya Arzuaga SIMON(E) • 191
elie saab
manish arora
lie sang bong
192 • SIMON(E)
af vandervost
manish arora pour paco rabanne
martin grant
vanessa bruno
SIMON(E) • 193
Défilés (la suite)
Louis vuitton
gaspard yurkiecvich
charle le mindu
194 • SIMON(E)
belle sauvage
masha ma
vivienne westwood
SIMON(E) • 195
PAUL smith
196 • SIMON(E)
william richard green
agi & sam
amaya arzuaga
Simon(e) s’est glissée dans les backstages des défilés et vous a ramené quelques clichés. photoGRAPHIE / Fatou dem.
PAUL & joe
steffie christiaens
fatima lopes
SIMON(E) • 197
ILLUSTRATION claire LUPIAC
198 • SIMON(E)
LISTEN UP BABY ! ▲Ils s’aimaient et se roulaient dans les sables ardants or les amours d’un soir ne durent qu’un soir ▲ Alors chacun voulu se prouver qu’il était indépendant or les amours d’un soir ne durent qu’un soir ▲Tous deux partirent en discothèque, séparément or les amours d’un soir ne durent qu’un soir ▲Et le matin venu on se dit pardon dans le boudoir car les amours d’un soir ne durent qu’un soir Jusqu’en 70. PLAYLIST / Nathalie Duchêne et Loup-Félix Garcin
Amore à mort 1- Love Story / Bozzo Barrett ▲ Francis Lai 2- Alone Again (Naturally) ▲ Gilbert O’Sullivan 3- When We Kiss ▲ Bardeux 4- La Chanson De Slogan ▲ Serge Gainsbourg 5- Juste une mise au point - jakie quartz 6- Ramona Was a Waitress (Faux Pas remix) ▲ Paul Dempsey 7. Shopping Cart ▲ Paralle4 Very Well 8. Long song for zelda ▲ dashiell hedayat 9. Intimate ▲ Appaloosa 10. I Get Along Without You Very Well ▲ Chet Baker 11. Ballade de Jim ▲ Paradis 12. A Lovers Holiday (Scrilah Remix) ▲ Change 13. Lovemachine ▲ Supermax 14. Just An Illusion (Lindstrom Vs Todd Terje Dub) ▲ Imagination 15. Mirrorage ▲ Glasser 16. Entropy Reigns (in the Celestial City) ▲ Kelley Polar 17. Nightcall (Breakbot Remix) ▲ Kavinsky 18. I Need Somebody To Love Tonight ▲ Sylvester 19. Neeve (The Time And Space Machine Mix) ▲ Woolfy vs projection 20. When The Night Falls (Sammy Saxy Bananas Remix) ▲ ChromeoRemix) 21. Holiday Reverie ▲ Hypnolove 22. amor amor à mort ▲ Dario moreno
SIMON(E) • 199
Mode
Du 18 au 22 Janvier FASHION WEEK HOMME PARIS Deux semaines de mode intenses, avec les défilés, les showrooms et les salons tel que Tranoï. Du 23 au 26 Janvier FASHION WEEK COUTURE PARIS Du 21 au 24 Janvier WHO’S NEXT PARIS Durant 4 jours, le plus grand marché de mode de Paris nous présente ses nouveautés à travers six salons. www.whosnext.com Du 10 au 12 Février Take Me Out @ ESPACE DES BLANCS MANTEAUX Ce salon mélant art, shopping et concert se tiendra cette fois au cœur du Marais. Retrouvez des marques innovantes adaptées à tous les styles et portefeuilles, comme Wool Society ou Amanda vintage .
CONCERTS Par Fatou Dem
16 Décembre OH LA LA ! @ POINT EPHEMERE 22 Janvier NICOLAS JAAR @ LE TRIANON 25 Janvier BLACK KEYS @ ZENITH DE PARIS Les Black Keys viennent à Paris pour le lancement de leur album « El Camino » qui, nous l’espérons, sera aussi bon que le premier. 26 Janvier KID CREOLE AND THE COCONUTS @ BATACLAN L’historique groupe hype de New York des années 80 fait une tournée mondiale. 27 Janvier ARIELLE DOMBASLE @ THEATRE DU CHATELET Habillée par Jean Paul Gaultier Arielle Dombasle interprètera swings endiablés, romances latinos, standards hollywoodiens et grands airs classiques.
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SOIRéES
9 Décembre LINDSTROM ET PRINS THOMAS @ LA MACHINE DU MOULIN ROUGE Il faut écouter en live ces incroyables djs norvégiens, qui excellent aussi bien dans la remixologie que dans l’électro… 11 Décembre CONCRETE PARIS @ LE MONTECOSY Une journée de fête, de 7h à 2h du matin. 16 Décembre JEAN DU SARTEL DJ SET @ LE CURIO Avec Lina Aviation Street en warm up. 17 Décembre D J PONE VS PARA ONE @ LA BELLEVILLOISE Une soirée hip hop de qualité. 22 Décembre SOULWAXMAS @ LA GRANDE HALLE DE LA VILLETTE L’incontournable fête de noël du grand label Soulwax. Encore une belle occasion d’écouter les 2manyDJS (PHOTO 2). 30 Décembre SNATCH PARTY @ LE NOUVEAU CASINO Une bonne contre soirée du nouvel an, avec entre autre Surkin (institube/fr), LOGO (kitsune) ou encore Digikid. 31 Décembre Au choix: MISS KITTIN ET DAVE VEGA @ SOCIAL CLUB WEATHER NYE @ LE MONTECOSY Ce réveillon de nouveau genre durera pas moins de 24heures, et s’il vous plait avec des djs tels que Ellen Alien, Thomas Muller… Tous les 1ers Samedis du mois ULLMAN KARAROCKÉ @ BUS PALLADIUM Le mythique karaoké live de Nicolas Ullman est en résidence au Bus Palladium PHOTO 6
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Expos
Tous les Lundis QUAND LA TRANSGRESSION FLIRTE AVEC LE LUXE @ HOTEL PARTICULIER MONTMARTRE Vitrine des nouvelles tendances en art contemporain, l’hôtel particulier se lance activement dans l’art. Chaque mois, un artiste est invité à exposer ses œuvres, et des débats, lectures et performances se tiennent tous les lundis. Pierre Joseph est le résident de ce mois. http://hotel-particulier-montmartre.com/
Jusqu’au 15 Janvier MEMOIRES DU FUTUR @ LA MAISON ROUGE Thomas Olbricht nous présente sa vision du futur à travers de multiples objets, par le biais de nombreux artistes et au moyen de plusieurs formes d’art www.lamaisonrouge.org Jusqu’au 5 Février DIANE AIRBUS @ JEU DE PAUME La première rétrospective française de Diane Airbus. Des photographies exceptionnelles de scènes de vie ordinaires. www.jeudepaume.org Jusqu’au 18 Mars JEAN-PAUL GOUDE @ LE MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS Une autre première rétrospective, un autre photographe, un autre domaine de prédilection : la mode, l’esthétisme.
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LE SPOT L’HOTEL PARTICULIER MONTMARTRE Situé dans le passage de la sorcière à Montmartre, cet hôtel est d’extérieur typiquement parisien : le petit jardin a des airs de jardin d’acclimatation du XIXème siècle. Une fois entré dans le restaurant un autre univers se présente à nous… Ce lieu, est en fait un réel cabinet de curiosité, où se mèlent art contemporain et esprit vintage. Côté événementiel, l’hôtel particulier a organisé des soirées toujours très différentes : Le Fooding, Blast… En plus de la démarche artistique proposée récemment par Morgane Rousseau et Mehdi Brit, ce lieu hétéroclite se lance dans la restauration. Oscar Comtet a fait appel à Gilles Stassart pour officier dans les cuisines de l’hôtel dès la mi-décembre. Je vous conseille donc l’Hôtel Particulier Montmartre pour un verre ou un séjour ! http://hotel-particulier-montmartre.com/
ADRESSES
Le Bataclan / 50, boulevard Voltaire 75011 Paris La Bellevilloise Le Bus Palladium / 6, rue Fontaine 75009 Paris L’Espace des Blancs Manteaux / 42, Rue Blancs Manteaux 75004 Paris La Grande Halle de la Villette / 211, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris Jeu de Paume / 1, place de la Concorde 75008 Paris L’Hôtel Particulier Montmartre / 23, avenue Junot Pavillon D 75018 Paris La Machine du Moulin Rouge / 90, boulevard de Clichy 75018 Paris La Maison Rouge / 10, boulevard de Bastille 75012 Paris Le Montecosy / 69, port de la Rapée 75012 Paris Le Nouveau Casino Le Point Ephémère / 200, Quai de Valmy 75010 Paris Le Social Club / 142, rue Montmartre 75002 Paris Le Trianon Who’s Next / 1, place de la Porte de Versailles, 75015 Paris Le Zenith de Paris
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LE 19.11.11
CURIO PARLOR JUPITER DJSET Photo Pierre Lapin Marchal
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LE 29.09.11 JCDC
LE TRIANON photo Fatou Dem
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LE 30.09.11
ZOO ISSUE PARTY AU CHACHA Photo Jean du Sartel
206 • SIMON(E)
LE 10.11.11
GARCON-NIÈRES / LE DÔME DU MARAIS
Photo Jean du Sartel
SIMON(E) • 207
MARQUES & CRéATEURS AGI & SAM // WWW.AGIANDSAM.COM/ ALEXANDRE VAUTHIER // WWW.ALEXANDREVAUTHIER.COM AMERICAN RETRO // WWW.AMERICANRETRO.FR/ ANTOINE TAURIN // WWW.ANTOINETAURIN.COM/ ARZU KAPROL // WWW.ARZUKAPROL.COM BEYOND RETRO //WWW.BEYONDRETRO.COM/ BORIS BIDJAN // WWW.BORISBIDJANSABERI.COM/ CALLA // WWW.CALLA.COM CARVEN // WWW.CARVEN.FR/ CHARLIE LE MINDU // WWW.CHARLIELEMINDU.COM/ CHARLOTTE MULLOR // WWW.CHARLOTTEMULLOR.COM/ DEMENT LINGERIE // WWW.LINGERIE-DEMENT.COM/ ELEANOR AMOROSO // HTTP://ELEANORAMOROSO.COM/ ELSA SMITH // WWW.ELSASMITH.COM/ FALIERO SARTI // WWW.FALIEROSARTI.IT FAM IRVOLL // HTTP://FAMIRVOLL.COM/ GAVILANE // WWW.GAVILANE.COM/ GIVENCHY // WWW.GIVENCHY.COM/ GUESS // WWW.GUESS.COM IOANIS DIMITROUSIS // WWW.IOANNISDIMITROUSIS.COM/ JAMES HOCK // WWW.JAMESHOCK.CO.UK/ JANTAMINIAU // WWW.JANTAMINIAU.COM JEFFREY CAMPBELL // WWW.JEFFREYCAMPBELLSHOES.COM/ JOHN LAWRENCE SULLIVAN // WWW.JOHN-LAWRENCE-SULLIVAN.COM/ KOKON TO ZAI // WWW.KOKONTOZAI.CO.UK/ KRIS VAN ASSCHE // WWW.KRISVANASSCHE.COM/ LEON ROSE MAGMA // WWW.LEONROSEMAGMA.FR/ LOUISE DELLA // WWW.LOUISEDELLA.COM/ MAL-AIMEE MALENE ODDERSHEDE BACH // WWW.MALENEODDERSHEDEBACH.COM/ MANOUSH // www.manoush.com/ MARIA PIANA // WWW.MARIAPIANA.COM/ MAWI // WWW.MAWI.CO.UK/ MIRA’BELLE // WWW.MIRA-BELLE.FR/ PANAME // WWW.PANAME-PARIS.COM/ PANTHEONE // WWW.PANTHEONE.COM/ RACHEL FREIRE // RACHELFREIRE.COM/ RAPHAELLE H’LIMI // WWW.RAPHAELLEHLIMI.COM/ RAY BAN // WWW.RAY-BAN.COM/FRANCE RICK OWENS // WWW.RICKOWENS.COM RELIGION // WWW.RELIGIONCLOTHING.CO.UK/ ROSEANNA // WWW.ROSEANNA.FR/ ROGER VIVIER // WWW.ROGERVIVIER.COM
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RUBY FEATHERS // WWW.RUBYFEATHERS.COM/ SPON DIOGO // WWW.SPONDIOGO.COM STEFFIE CHRISTIAENS // WWW.STEFFIECHRISTIAENS.COM/ SYLVIA RIELLE // WWW.SYLVIARIELLE.COM/ TABIO // WWW.TABIO.COM/FR/ TIM HAMILTON // WWW.TIMHAMILTON.COM/ TOPSHOP // WWW.TOPSHOP.COM/ VOID OF COURSE // WWW.TOPSHOP.COM/ WOLFORD // WWW.WOLFORD.COM WOOYOUNGMI // WWW.WOOYOUNGMI.COM/ XUAN THU NGUYEN // WWW.X-TH.NL.COM YVES SAINT LAURENT // WWW.YSL.COM/
éTUDIANTS TALENTUEUX ANAELLE PERIDOT // WWW.ANAELLEPERIDOT.FR CAROL LANDRIOT // CAROL.LANDRIOT@HOTMAIL.FR ELIE ORTIS // JEAN PHILIPPE CHEMIN, ÉCOLE DE LA CHAMBRE SYNDICALE DE LA COUTURE PARISIENNE // JEAN_PHILIPPEC@HOTMAIL.FR JORINDE MELINEBARKE, UDK // WWW.JORINDEMELINEBARKE.COM/ KILLIAN LODDO, DIPLOMÉ DE LA GERRIT RIETVELD ACADEMIE // WWW.KILLIANLODDO.FR/ LIA SEVAL, DUPERRÉ // HTTP://CARGOCOLLECTIVE.COM/LIASEVAL MARIE LAURE SOLINAS, ÉCOLE DE LA CHAMBRE SYNDICALE DE LA COUTURE PARISIENNE // MLSOLINASFACEBOOK@HOTMAIL.FR PIERRE MARCHAL, ÉCOLE DE LA CHAMBRE SYNDICALE DE LA COUTURE PARISIENNE // HTTP://PIERREPATRICEMARCHAL.BLOGSPOT.COM/ THIBAULT DUTIN, ATELIER CHARDON SAVARD // THIBAULT.DUTIN@GMAIL.COM
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mars 2012
www.simone-magazine.com