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LE MAG#7
http://tttetra.tumblr.com Š333
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LE MAG#7
SOMMAIRE
INTERVIEWS
Christophe Piquard Haze Wheels
REPORTS
La micro des bois Vos vacances en skate dans la Sarthe
PHOTOS ROCKS
Groezrock 2013 Nuno
PUBS
Directeur de la publication : 2-fre - www.sk8.net
Photographes & redacteurs : 333, Sylvain Stricanne, Nicolas Jacquemin, Mathieu Claudon, Pat Larcenet, Guillaume Silvere, 2-fre, Babas, SĂŠbastien Panzarella.
INTERVIEWS
S
Christophe Piquard
L’interview
B
onjour Christophe, alors tout d’abord peux-tu te présenter ? Guinnette, 35 ans, alcoolique au banga… Nan j’ai 37 ans, j’ai commencé le skate en 1989, comme beaucoup de mecs de ma génération. J’ai fait pas mal de trucs en dehors du skate mais j’ai jamais arrêté. Depuis 7 ans je m’occupe de la Halle de Skate du Val d’Orge avec l’association Family et nous organisons le FAR’n HIGH chaque année au mois de mai. C’est donc toi qui est à l’origine du Far’n’high, pourrais-tu nous dire comment cette idée t’est venue ? Tout simplement quand on a ouvert le skatepark en 2007 avec les copains, on s’est dit que pour le premier anniversaire du park on voudrait faire un gros évènement. On voulait que le lieu soit vivant et on avait envie de voir du beau skateboard. L’idée de base était de faire un gros contest ouvert a tous, contrairement à beaucoups d’autre évènements actuellement. On considère que les contest c’est surtout une chance de voir émerger de nouveau talents. On aime bien aussi mélanger les jeunes kids qui commencent à se débrouiller avec les mecs déjà confirmés. Pour le nom c’est mon pote Arnaud « MUD » Gasnier qui bosse avec moi qui l’a trouvé après une longue réflexion.
Texte & photos : Nicolas Jacquemin
La 1er édition était en 2008. Rétrospectivement que pourraistu dire du Far’n’high et comment vois-tu son futur ? Au départ on avait pensé le truc comme un festival avec une place importante pour la musique. Puis après la première édition on a compris que l’on devait se concentrer sur ce que l’on connait vraiment. Du coup on n’essaie plus de faire des gros concerts genre festival pour vraiment se concentrer sur le skate. Pas facile de prévoir le futur, mais on veut juste continuer à développer le FAR’n HIGH avec les gens qui veulent bien y contribuer. On étudie ce qu’il se fait ailleurs pour trouver des bonnes idées ou pour ne pas faire les mêmes erreurs. Il faut reconnaitre que la situation économique n’estpas encourageante, mais on se bat pour notre truc. Expliques-nous ce que tu penses de la scène skate Française comparée aux Etats-Unis ? Penses tu qu’elle va évoluer avec des petits jeunes tels qu’Aurelien Giraud, Robin Bolian pour ne citer qu’eux ? Il y a une vrai différence entre eux et nous. En Europe on cherche beaucoup à être originaux, à se démarquer, à trouver des spots inédits etc... Là-bas, les jeunes veulent juste aller sur les mêmes spots que les pros et faire un « never been done ». J’aime bien leur côté « couille sur la table », je n’aime pas notre côté « branlette ». On se retrouve dans une situation où finalement le jeune qui veux réussir en France doit être un peu arti, fashion, globe trotter, jetset, etc… A l’opposé, des mecs comme Julien Merour ou Adrien Bulard ont-ils vraiment eu la possibilité de s’exprimer pleinement et de vivre de leur talent ? Oui, il y a une nouvelle génération qui arrive très fort, j’espère qu’ils bousculeront un peu tout ça. Tu as pas mal vadrouillé, pourrais-tu me raconter une anecdote de road trip ? Nan, désolé, j’étais bourré ! Si on te donnait le choix d’une destination pour aller skater, où irais-tu ? Sur la lune direct pour retrouver le pop que j’ai oublié au début du siècle. Hihihi. Visiblement il faut aller en chine pour trouver les spots les plus fous. Il y a une vidéo sur une ville chinoise toute neuve où les habitants ne sont jamais venus s’installer. L’architecture futuriste et le calme au même endroit ça me fait rêver. Mais plus simplement j’aime bien aller au chaud en hiver et la Californie pour ça c’est vraiment bien. L’été, Prague c’est parfait pour moi. La ville est pas trop grande, la place Stalin c’est trop relax pour chiller. Et il y a toujours plein de copains, c’est parfait. Le mois prochain, normalement je vais aux Canaries, j’ai vu plein de footages de là-bas, ça à l’air très rigolo.
Que penses-tu de cette nouvelle mode du cruiser ? Je pense que c’est vraiment de la merde. Tu peux aussi vendre ta caisse pour te balader en charrette tirée par des boeufs c’est la même chose. C’est entre la pseudo nostalgie pourrie, le fétichisme de frustré et une sorte de mode de merde. Ça vient uniquement du fantasme de la skateuse en débardeur trop grand au bord de la plage avec son cruiser sous le bras. Le skateboard féminin n’avait vraiment pas besoin de cliché de ce genre. Il y a quelques mois au Bright à Berlin, j’ai entendu plusieurs personnes dire que « les ventes de cruisers allait peut-être sauver l’industrie du skateboard ». Alors là je dis NON, FAUX. D’ailleurs ça-y-est, les cruisers sont vendus à Carrefour et l’industrie du skate ne va pas mieux. L’an prochain se sera autre chose. Ça passera très vite comme, le fixie, la techtonik ou les bracelets powerbalance. En tour tu es plutôt du genre bobo ou du genre gipsy ? Moi je peux vivre dans un terrier en bouffant des hérissons !!!! Il-y-a une dizaine d’années, j’avais besoin d’un minimum de confort parce que je voulais vraiment pouvoir skater au maximum. Maintenant je m’en fous et je kiffe vagabonder sans aucunes contraintes. Et finalement plus c’est à l’arrache plus je rigole. Après le 3 étoiles avec piscine j’aime bien aussi mais si j’avais du fric je l’utiliserai autrement. Un mot sur la trottinette ? AH tu veux faire ressortir mon côté intolérant c’est ça ? Et bin je ne vais pas tomber dans le piège. Dans les skateparks, les gamins en trottinette sont chiants. Mais c’est des gamins c’est normal. Chez nous, on a interdit dès le départ les disciplines annexes et c’est très bien comme ça. www.farnhigh2014.com
À la base on était censé faire une interview de Bertrand Soubrier. Le skate, les tricks, les sessions, etc… Un truc classique quoi, que vous avez déjà du lire si vous suivez un minimum la presse skate française. Mais Bertrand, c’est aujourd’hui bien plus qu’un très bon skater. Chef d’entreprise, fondateur de Haze Wheels et Screwheads Hardware, Bertrand fait bouger le skate hexagonal. Cette histoire là, tous ne la connaissent pas, c’est donc de tout cela que nous allons parler. Interview & photos : Mathieu Claudon©.
Bertrand, Je n’avais pas spécialement envie de te demander de te présenter, tout le monde ici est censé déjà te connaitre... Mais bon, pour les petits jeunes qui viennent juste d’arriver, ou les mecs qui auraient passés les 20 dernières années à l’ombre, si tu peux nous faire la petite bio rapide, c’est cool ! B/ J’ai commencé le skateboard fin 89, j’ai du skater 6 mois à peine, après cela mes parents ont divorcé, j’ai changé de quartier et le skate n’était pas du tout d’actualité, du coup j’ai repris 2 ans après vers 91 je pense, via le seul skateur du collège ! C’était une autre époque tout ça. On passait pour des extra-terrestres en cours avec nos baggy et chaussures du futur ! Depuis je n’ai plus arrêté. Actuellement je skate pour Populiis skateshop, Lakai (officieusement, merci Jérôme Valette) Wrung clothing, et je reçois des casquettes Hélas depuis peu... Terrain de jeu favoris : tout sauf trop de marches et les rails qui vont avec ! Tricks préférés : kickflip, backside fifty fifty, feeble, ollie... Plus qu’un Skater tu es aussi le fondateur de HAZE WHEELS. Peux-tu nous raconter comment l’aventure Haze à commencé ? B/ Lorsque l’on a décidé d’arrêter Travel wheels, marque crée en 2007 avec Tao, j’ai conservé la société « Basementhill » et trouvé un nouveau nom de marque, j’ai eu la chance de rencontrer Steph (Func’) par le biais d’un ami commun et nous y sommes allés à fond les ballons ! Steph est un artiste confirmé passionné par la culture graphique skate depuis les 80’s, additionné à mon expérience passée et mes contacts dans ce business ça a été un peu plus rapide que la première fois, j’ai gardé plus ou moins la même équipe de rider, nous avons trouvé un nouveau fabriquant bien plus performant qui bosse avec des grosses marques (Deathwish, Baker, etc.. )
Func’ peux-tu te présenter ? Je m’occupe de l’image et de la direction artistique d’Haze Wheels depuis la création de la marque en 2010. Je bosse dans le graphisme et l’image depuis 20 piges, je skatais dans les 80’s jusqu’au début des 90’s. Travailler pour une marque de skate était mon rêve de gosse, ma Californie à moi ! hahah ! Ce que je trouve formidable avec Haze, c’est que l’on ne dirait pas une marque «Française», il n’y a pas ce petit coté « cheap » que l’on trouve chez beaucoup de marques Européennes. Quand je mets une Haze à coté d’une Spitfire, il n’ y en a pas une qui me fait moins rêver que l’autre. Comment avez-vous réussi ce tour de force ? B/ Alors ça ! C’est à Steph qu’elle se pose cette question ! C’est lui le DA ! F/ Peut être que « Cheap » est un peu exagéré, je dirais que beaucoup de marques européennes recherchent plus une image « clean » et « graphique » assez épurée, géométrique, moderne... Pour ma part ce n’est pas du tout mon délire, j’aime les trucs fait à la main, à l’ancienne, la plupart des graphiques sont juste scannés et envoyés en fab, tout est sur papier ! Je ne vais pas nier que mon inspiration vient de toute la culture graphique californienne, comics et skateboard-art donc forcement assez loin de ce qui se fait actuellement en Europe. C’est surement ça qui nous distingue aujourd’hui. En ce qui concerne la comparaison avec Spit, c’est flatteur, merci ! J’ai quand même eu un peu peur au début, ne connaissant pas du tout le public skate d’aujourd’hui, c’était peut être un risque de leur servir des graphiques inspirés de références totalement inconnues des plus jeunes... mais ça a fonctionné, comme quoi les bonnes choses vieillissent bien.
On parlait d’image, et là encore je suis impressionné par le fait que la marque rassemble tout le monde : « hesh » ou « fresh » tout le monde y trouve son compte. Vous avez su ne pas vous enfermer dans un coté Hip Hop ou Punk. J’aimerais en savoir un peu plus sur vos influences. Sans réfléchir donnez moi 5 Skaters : B/ Remy Taveira, Lucas Puig, Jb Gillet, Malik Abdeslem, Mike Carroll... F/ Jason Adams, John Lucero, Jason Jessee, Raney Beres, Ben Raybourn… 5 artistes musicaux : B/ WU, NWA, Time Bomb, Beatles, Pro Era... F/ Beastie Boys, Led Zeppelin, Black Sabbath, David Bowie, Ty Segall... Vos 5 films cultes : B/ Les Parasites, Retour vers le futur, les Goonies, Training days, Jurassic Park... F/ Phantom of the Paradise, Bad Taste, Dawn of the Dead, Land of the Lost, Steak...
Effectivement ! C’est très varié et assez complémentaire ! Un peu comme votre Team de riders en fait. B/ Oui, dans le skate comme la musique, il y a du bon dans chaque style, le principal est que ce soit bien fait... Nous sommes des amoureux du skate donc cela coule de source d’avoir aussi bien un Remy (Taveira) qu’un Sewa (Kroetkov), et puis cela doit être aussi à notre image, nous ne sommes pas sectaire au contraire je pense que l’on est super ouvert d’esprit dans la vie en général, c’est ce qui fait HazeWheels pour ma part. F/ Effectivement HazeWheels doit être un reflet de nos personnalités quelque part... On n’essaie pas de cibler une clientèle précise, je pense que les gens se retrouvent dans notre marque pour diverses raisons. Les inspirations sont variées, j’essaie d’avoir des concepts qui tiennent la route pour chaque séries et ne pas juste faire du « marquage de roue »... j’espère que les gens qui achètent Haze Wheels ont capté ça et que c’est une des raisons pour laquelle ils nous supportent. Je suis content que HW rassemble différentes tendances du Punk au B-Boy ! Cela dit il ne faut pas négliger la qualité des roues et bien sur les riders qui je pense déterminent 50% du choix. Parlez-nous du team justement. J’ai vu sur le dernier catalogue quelques nouvelles têtes. Comment faites-vous évoluer et comment choisissezvous vos riders. B/ Oui on a ajouté Oscar (Candon) et on a fait passer pro Remy (Taveira) et Hugo (Maillard), ce qui est bien mérité à mon avis!... Pour le choix c’est un tout et c’est aussi beaucoup de feeling, aujourd’hui tout le monde est fort... Après il y a toujours ce petit truc que certains ont et qui fait la différence, c’est ce que j’essaie de trouver chez un rider, le petit truc en plus ! ça va du choix des tricks ou des spots à la façon de les réaliser... c’est principalement du feeling de skater. F/ Je laisse Beber gérer les riders, principalement parce que je ne suis pas assez expert en la matière et qu’il a un très bon flair pour ça.... Cela dit il me demande toujours de checker les vidéos des gars avant pour que je donne mon avis (à titre indicatif uniquement). Je m’occupe plus des guests et colabs, comme je l’ai fait avec Matt French qui est artiste et qui fait partie du team en tant que skater et plus récemment avec Craig «Questions» Scott d’Heroin Skateboards. J’aime faire appel aux talents d’autres artistes qui plus est si ils sont de bons skaters.
Travailler pour une marque de skate était mon rêve de gosse, ma Californie à moi !
Vous avez lancé ScrewHeads Hardware l’an dernier, une marque de vis, vous avez d’autres projets à venir ? B/ On vient de produire de la wax à laquelle on a donné le doux nom de « Curb Sucker », on va surement faire des roulements aussi d’ici peu, mais rien de plus je pense. On ne va pas se lancer dans la wear ou shoes ! On va s’efforcer de rester dans ce que l’on sait bien faire. F/ HazeWheels est une marque de roues comme son nom l’indique, et ça reste notre préoccupation principale, ce que l’on peut faire autours comme Screwheads c’est de l’accessoire... plus pour le fun qu’autre chose. Nous produisons quelques boards de temps à autres sous le nom « CreepnCrawl Skates ». Ca ne tiendrait qu’à moi, je ferai des Rails du Grip fluo des gimmicks comme ça... mais je suis pas sur que Beber me suive là dessus ! Haha ! Comment voyez-vous l’évolution du skate dans les années qui viennent ? B/ Pour ce qui est de l’évolution je ne sais pas trop... Je pense que le skate a atteint une certaine notoriété (Media, gros contest, grand public etc... ). Je pense que le Skate core comme on l’a toujours connu et pratiqué restera aussi fort qu’il a toujours été, en tout cas pour notre part nous ne voulons pas tomber dans le mainstream, faire ce qui est à la mode pour répondre à une demande. F/ D’un point de vue technique et performances, je pense que le niveau est déjà très très haut et que cela sera de plus en plus difficile d’aller plus loin. En ce qui me concerne ce n’est pas ce qui m’intéresse de toute façon. Aujourd’hui le skateboard fait partie de la culture sur tous les continents, il n’est plus marginal comme il a pu l’être à plusieurs reprises depuis ses débuts, c’est devenu un produit de consommation, un sport, une activité de loisir au même titre que le tennis qu’on le veuille ou non c’est irréversible. Le coté Skate rebel a quelque part disparu... le bon coté c’est que le skateboard n’est pas prêt de mourir, maintenant il ne tient qu’a nous de préserver un état d’esprit « Core » pour les vrais passionnés.
Un message à faire passer ? Des remerciements ? B/ Merci à tous ceux qui nous supportent, nous aide, à toi Mathieu et à Sk8.net F/ Si quelque chose vous passionne allez-y a fond sans compter! www.hazewheels.fr - func88.tumblr.com
REPORTS
S
LA MICRO DES BOIS Pat Larcenet.
Parfois au beau milieu du conformisme jaillit la lumière de la dissidence. D’une envie, d’un manque, d’un constat. Je veux skater autre chose, j’aimerai rouler sans autres règles que les miennes... Certains partent voir s’il fait meilleur autre part, d’autres arrêtent tout simplement, croyant être arrivés au bout du chemin. Mais d’autres choisissent de se retrousser les manches et de faire d’un rêve de gosse une réalité bien concrète avec du muscle, de la sueur et de la tenacité. Jérémy avait
déjà ce projet depuis longtemps. A peine ses premières vidéos regardées il s’est dit : « Un jour moi aussi j’aurais ma rampe dans mon jardin ». Quelques années plus tard, le moment est arrivé. Il a récupéré tout ce qu’il pouvait, a commencé à penser plans, courbes, déblaiement, calage, perçage. Il ne savait pas vraiment où ça l’emmenait ni ce qui allait en résulter mais une chose était sûre : c’était lancé et ça n’allait pas s’arrêter. Seul, pour commencer, il a pris les mesures, nivelé le sol, élagué des arbres, étayé le terrain. Sa motivation s’est communiquée, son enthousiasme s’est propagé et ceux qui étaient intéressés sont venus lui prêter main forte. Il a fallu couper, visser, s’adapter, trouver des solutions, faire des choix. Difficile parfois de trouver des horaires communs pour pouvoir travailler ensemble, compliqué de rester motivé quand les choses n’avancent pas ou que le mauvais temps s’en mêle.
Mais ça valait le coup : un jour, une mini a poussé dans le jardin parental, coincée entre un champ et une forêt. Une mini qu’on ne trouvera jamais qu’ici, près du Mans. Tous ceux qui l’ont skatée diront qu’elle est courte, raide et difficile. Il y en a eu des éraflures et des ecchymoses, des tricks ratés, des planches qui volent. Mais malgré ça, tous ceux qui ont eu la chance de skater la micro des bois en parlent avec une petite lumière dans les yeux, une étincelle de plaisir. Ils savent qu’à chaque fois qu’ils reviendront ils seront en prise direct avec ce que le skate à de sauvage, de fou et d’esthétique. Ils savent qu’ici ils en retrouveront le frisson originel et brut. Loin des standards des parks et du skatebusiness, la micro des bois de Jérémy est là pour nous rappeler à quel point le courage et la sueur feront toujours plus avancer notre sport que l’argent et la conformité. Texte : Pat Larcenet. Photos : Guillaume Silvere.
Jérémy Hériveau.
Cachée au milieux des vallons herbeux et des pâturages sarthois l’antique cité du Mans (connue pour son histoire millénaire, ses fameuses rillettes de cochon et ses voitures qui tournent en rond pendant 24h), vous attend pour vous offrir enfin les vacances de vos rêves dans un cocon de verdure. Tenu par des employés avenants, polis et propres le skatepark Le Spot saura vous séduire, fort des ses 2100 mètres carrés de glisse extrême dans des locaux nettoyés régulièrement. Que vous soyez adeptes du street à la cool, un acharné du curb ou bien encore un courbeux invétéré vous retrouverez dans le park tout ce qui donne ses lettres de noblesse au skate moderne. Hardflip to nose manual to shove it out ? Gros gap ou
Alexis Chaussumier. Flip.
Heinrick Peccatus. B-smith.
Le SPOT - Skatepark Le Mans Rue Louis Harel de la Noé - 72000 Le Mans Tél.: 02 43 14 58 70 www.lespot.fr - skateparklespot@hotmail.fr
Pascal Thomas. F-side feeble grind.
50-50 sur des ledges parfaitement adaptés à la pratique de la planche à roulettes ? Bluntside 180 dans le corner d’un bowl en bois design et présentant toutes les garanties de sécurité ? Tout, vous pourrez tout essayer dans ce lieu unique, à l’ambiance chaleureuse, disposant de tout le confort moderne. Notre équipe, composés de la fine fleur des skateurs sarthois, saura vous mettre à l’aise pour des sessions agréables et enlevées, dans un bon esprit anti trottinettes, avec en général un petit apéritif dinatoire offert par la maison à la sortie. Alors pour des vacances branchées mais destroy, swag mais juste ce qu’il faut, n’hésitez plus, venez visiter le seul skatepark indoors chauffé de Sarthe, vous ne le regretterez pas !
Jérémy Hériveau. Fat F-side air.
Heinrick Peccatus. B-smith.
Texte : Pat Larcenet. Photos : Guillaume Silvere.
PHOTOS
Robin Bolian
Championnat de france de skateboard - Chelles 2013 Š2-fre
Christophe Sampaio
Championnat de france de skateboard - Chelles 2013 Š2-fre
Edouard Fontaine
Championnat de france de skateboard - Chelles 2013 Š2-fre
Khayam Do Castelo
Smith grind Olliewood-Jam Contest - Arcueil 2013 Š2-fre
Phil Swijsen Back side foot plant
Far’n high - Villier-sur-Orge 2013
©2-fre
Grant Taylor
The world of volcom stone - Paris 2013 Š2-fre
David Gonzalez
The world of volcom stone - Paris 2013 Š2-fre
Vans
Paul Van Doren
Vans downtown showdown - Paris 2013 ©2-fre
Dustin Dollin
s downtown showdown - Paris 2013 ©2-fre
Gabriel Jeanson
Frontside boardslide ŠBabas
Alex Noel
Frontside feeble gap out ŠBabas
Gabriel Jeanson Backside tailslide ŠBabas
Austin Shafkowitz Blunt to fakie ŠBabas
Jean-françois Gagné Wallride ©Babas
Marius
Bluntslide ŠBabas
Gabriel de Lery Frontside Crail ŠBabas
Max Gauvin
Kickflip to fakie ŠBabas
Julien Czapski ŠNicolas Jacquemin
Pierre Delacrose ŠNicolas Jacquemin
Tim Debauché ©Nicolas Jacquemin
Nicolas Bellet Salad grind
©Sébastien Panzarella
Stéphane Boussac Indy air
©Sébastien Panzarella
Tim Zom
Front side crailslide ŠSÊbastien Panzarella
Joris Brichet ©Sébastien Panzarella
Romain Covolan
Front side rock Soma Skate Rock
©Sébastien Panzarella
Eliot ŠSÊbastien Panzarella
David Rudnianski BS 5-o Nose grab
ŠSÊbastien Panzarella
ROCKS
Groezrock 2013 Meerhout (Belgique). les 27/28 Avril 2013
Texte & photos : Sylvain Stricanne.
Que celui qui ne comprend pas que l’on puisse trouver une partie musique dans un mag de skate sorte de ces pages. En effet le Groezrock est le festival idéal pour mettre en symbiose divers styles de musiques que nous affectionnons en général nous les skateurs. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’au moins un membre de chaque groupe que vous y verrez montre son appartenance ou son affection pour le milieu : vans skate, t-shirts thrasher ou indy, tatoo...
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C
ette année encore une fois la programmation est violente au sens propre comme au sens figuré. Toujours plus de hardcore ; toujours plus de screamo mais toujours de la très bonne musique punk, ska, HxC et acoustic punk. 90 combinaisons de groupes possibles sur 4 scènes avec entre autre Bad Religion, Less Than Jake, Ataris, Polar Bear Club, Strung Out, Billy Talent, Sparta, la reformation de Black Flag... enfin là je vous parle de ceux que je n’ai pas pu voir suite à des troubles post-fricadelles. Traitrise, je dois abandonner et rebrousser chemin après une journée bien remplie.
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z e o r G
. ) e u q i g l e B ( t u o h r e e M Avec un début très popunk le samedi 27 par les locaux belges de The Rocket, la vache Angus Young a fait des émules avec eux. Déjà midi, j’ai la dalle mais ça attendra car Far From Finished carbure et m’accroche dès le début, une pêche d’enfer, le chanteur a de la puissance à revendre, casquette bien vissée sur le crane, il entonne avec hargne chaque titre. S’en suit Riverboat Gamblers dont la popunk ne me branchait pas plus que cela, mais sur scène, c’est la claque. Le chanteur a des ressorts sous les pieds, le public doit être son élément car il s’en donne à cœur joie et l’audience adhère. Le leader doit aussi bénéficier d’une bonne réputation auprès des autres groupes car on le verra faire des duos avec certains. Venus l’an dernier, les skapunkers de Streetlight Manifesto balancent leurs cuivres plus que jamais, on sent qu’ils sont là pour faire la promotion de leur nouvel album, les hymnes fusent. C’est propre et toujours très bon de les revoir. Maintenant A Wilhelm Scream, de vrais oldschools skateurs entrent en scène, venus de la banlieue de Boston, leur hardcorepunk à la Good Riddance ne fait aucune concession. Nuno le chanteur donne tout ce qu’il a dans le ventre et sur le cœur pour passer ses messages et sa vision sur la société.
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k c o zr
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A ce moment là de la journée, je suis toujours scotché sur cette Monster Scene qui est sous une tente de 14000 personnes. Je me dis qu’il faudrait bien se bouger pour aller voir ce que donnent les vieux de Samiam. Je les connais par cœur, toujours aussi bon, je dois faire le dur choix de couper court car les punkrocker de Pulley, vus il y a au moins 15 ans sont là, les légendes du skatepunk qui sont honorés d’être parmi les têtes d’affiche. Ils le font savoir : « le temps où l’on vivotait de la musique est révolu, maintenant, on a un job et qu’est ce que c’est bon de prendre un jour de congés pour venir ici parce qu’on nous demande de jouer, oh putain c’est bon !!! ». Petite pause interview et retour rapidos, ça fait des années que j’attendais de voir les fous furieux d’Aquabats. Ok c’est du ska punk, ok les mecs ont des tenues moulantes bleues, ok c’est des presque quinqua bedonnants, ok c’est kitsch, ok à leur age ils devraient peut être faire autre chose (mince je deviens aussi con que ceux qui parlent des skateurs), mais non les Aquabats ont un show tv type série Z et continuent de faire de la musique un moment festif unique. La grosse poilade à base de blagues potaches, de lancé de pizza ou de piscine gonflable et jeux d’été. 14 000 personnes qui skankent ça vous dit ?
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z e o r G
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Valse hésitation, Scorpios (Joey Cape de Lagwagon en acoustic) et Frank Turner jouent en même temps. avec un son vintage bien musclé mais vraiment pas intéressant. Donc Frank Turner, ce folk/punk songwrite mec ???? Les compositions, la musique, les mélodies folk/punk sont absolument renversantes et accroch Détour par la Etnies Stage pour ne pas rater ce super-groupe de 5 musiciens issus de Ten Foot Pole, Strung les backstage pour les voir jouer. On est pas loin de la fin, mais je veux m’assurer que le retour de Jim Lindberg au chant de Pennywise est Road. Ma course se terminera par un rapide passage sur les reformations de l’année : Texas Is The Reason The Crypt. Leur punk rock’n’roll est toujours aussi couillu. La claque. A voir et à revoir. Mais ne suis pas obje remplie.
Encore une édition du GROEZROCK qui s’achève et l’éternelle question qui revient : « Mais commen
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L’instinct me dira de rester sur Turner car déjà au matin Joey Cape et ses Bad Loud m’avaient bien déçu er Anglais, est une superstar ici et là bas mais pas dans l’hexagone. Comment ai-je pu passer à côté de ce heuses. Je suis fan dès le premier titre. g Out, Pulley... ) : The Implants, eux aussi sont attendus par tous les autres groupes présents qui remplissent
t justifié et vaut le coup. Ça l’est tout à fait, on retrouve le combo comme on l’aimait du temps d’Unknown n, génial même si ça semble un peu trop cérébral pour moi à cette heure de la nuit et enfin les Rocket from jectif je suis super fan. Reste à jouer Turbonegro et Rise Against qui clôturent dans la joie cette journée bien
nt vont ils faire mieux l’an prochain ? ». Je ne sais pas mais : « Yes, they can ».
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H
ello Nuno, je suis venu spécialement au Groezrock Un de tes potes m’a dit : « Tu devrais aller voir Nuno Jimbo Philips. Jimbo, génial c’est un super me
Nuno de
A Wilhelm Scream
Interview&photos : Sylvain “Coach” Stricanne.
pour parler avec toi, le chanteur de A Wilhelm Scream. Pourquoi ? o, juste lui pour parler skate et graphique ». Ah oui !! et c’est qui ? ec.
“Le barman est cool, la nourriture est bon y a même des douches pour les groupe
Tu vois je suis skateur et je voulais parler plus de ce lien que tu as avec lui... moi aussi je skate !!! Et si ça ne te dérange pas, on parlera plus de skate et graphique que de musique. Pas de soucis, c’est cool. Mais avant tout, je viens de voir le show que ton groupe vient de donner, la vache on dirait qu’il y a comme de la haine dans ta façon de chanter. Je dirais que c’est plus de l’énergie que de la haine, ceci dit je chante avec peut être de la haine en apparence mais un sourire aux lèvres, une façon pour moi de faire sortir les démons qui sont en moi. C’est un peu la même chose dans beaucoup de domaines comme le skate, l’art et la musique. C’est aussi un moyen d’exprimer toute l’énergie que l’on a en nous. Beaucoup de personnes voient par exemple le skateboard comme quelque chose de destructeur. Combien de personnes t’arrêtent pour te dire : « Arrêtes de skater ce ledge, tu le détruis ». Mais en fait ce qu’on fait de ce ledge est qu’il devient utile et amusant en rentrant des tricks dessus. C’est en fait une sorte de haine positive !!! Au final c’est positif, tu le vois comme de la haine, moi je le ressent comme de l’énergie.
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C’est important que tu précises cela pour moi car je me disais que tu venais du Massachusetts, c’est pas la Californie ou la Floride, et que peut être ça pouvait expliquer cela... Y a des groupes bien haineux qui viennent aussi de Californie et de Floride, d’ailleurs peut être plus de Floride. En fait il y en a partout. Mais peu importe, en ayant grandi au Nord Est des States dans une ville où il y a une scène Hardcore très forte, un festival Hardcore / Punk, ça aide. C’est vrai que certains étaient haineux, négatifs, mais j’en avais rien à faire, je ne m’intéressais qu’au Hardcore positif, l’esprit collectif, je pense ici à Gorilla Biscuits et tous les groupes de ce style. Ou les groupes qui se sont formés après, de la scène Oldschool New York Hardcore, tels que Sick Of It All. Sans compter les bandes sons des vidéos de skate qui étaient une bonne introduction pour connaître ce genre musical en étant jeune. Tu as parlé des Gorilla Biscuits, du Hardcore Oldschool. Ce sont tes influences ? Tout le vieux Hardcore ou Punk. Je me souviens encore de l’époque où je n’écoutais qu’Operation Ivy. C’était pour moi le meilleur groupe du monde. Pour moi aussi au point que je garde mon vinyle précieusement... L’album Energy doit être celui que j’ai le plus acheté, genre 15 fois, je perdais l’album, je prétais la cassette ou le cd, quelqu’un me l’empruntait et ne le rendait jamais. Ce genre de groupes qui avait de quoi déprimer vu l’environnement dans lequel il vivait, affrontait cela en ayant des paroles positives.
Est-ce le cas pour vous ? Non pas vraiment. Nos paroles sont plus introspectives. C’est plus personnel. Toujours sur la base de l’énergie. Habituellement nous ne jouons jamais devant autant de personnes (ndlr : 8 000/10 000 personnes), on joue dans les clubs où on a le public juste en face. Je n’arrive d’ailleurs toujours pas à y croire. C’est trippant. On est généralement dans une ambiance fraternelle. Maintenant parlons graphique car soudainement vous avez changé complètement le logo, la charte graphique du groupe et travaillé avec Jimbo Philips. Nous avons travaillé avec pas mal d’artistes. Des mecs que l’on considère comme étant des amis proches. Pour nous c’est une autre partie marrante du groupe, d’avoir un nouveau CD, de le faire voir à nos potes et on nous présente des artistes. Avec Jimbo ça a été plus organique. On jouait dans au bar Parkside à San Francisco. On y a fait des shows régulièrement. C’est l’endroit où il faut être pour la scène Hardcore/ Punk, les gérants comprennent notre musique, le barman est cool, la nourriture est bonne, y a même des douches pour les groupes. Peu importe, l’endroit est super positif. Jimbo nous a vu et puis nous sommes parti en tournée Australienne, on est resté en contact avec lui et son groupe Punk/Hardcore « I don’t want to hear it » qui est un coverband style 80’s. Ils voulaient ouvrir pour nous. On a dit : « bordel mais oui sans soucis, génial !!! ». On a commencé à parler de faire un graphique de skateboard il y a très longtemps et déjà on se disait que Jimbo pourrait être celui qui le ferait. On a fait des ébauches, il a compris et on a eu 2 graphiques sur une base de skateboard oldschool à la Santa Cruz, Rob Roskopp. Il n’y avait pas à réfléchir sur qui pouvait faire un graphique liant le Hardcore/Punk et le skateboard. Vous l’avez choisi plus parce qu’il avait fait des graphiques skate ou parce qu’il a fait des dessins pour des grands groupes de ce milieu musical ? Oui pour No Use For A Name, mais c’est un mec vraiment normal, abordable. Parler avec lui c’est un peu comme parler à un vieux pote. C’est un des avantages dans le milieu skate, c’est que très facilement on peut se parler et se comprendre. Penses tu que l’on puisse lier votre musique au milieu du skate ? On peut tout lier au skate, je ne serais pas dans le Hardcore ou même dans un groupe s’il n’y avait pas eu le skate. Je suis certain à 99,9% que si je n’avais pas maté Ban This et toutes ces vidéos comme les vieilles Tracker. Ç’était dans les années 90 avant Useless Wooden Toys, je pense 1989. Je faisais de la pool mais j’étais là tôt pour découvrir les premières vidéos Plan B ou H-Street. Y avait un tel bon son, de Bay area punkrock... etc, tout ces groupes que je n’aurais jamais écouté. Je pense aussi à Bad Religion, Bad Brains... Peut être tu faisais ça ? Je posais mon radio cassette et j’enregistrais les bandes son sur cassette à partir des VHS et on avait le bruit des grinds... Je les ai encore !!! Je faisais tout le temps ça, j’en arrivais même en réécoutant à savoir par exemple : « Là y a Sean Sheffey qui fait un tail slide ». On faisait comme on pouvait, enregistrer cela avec tous les bruits. Le skateboard a changé ma vie c’est un truc phénoménal. C’est ce que je me dis souvent... J’aurai été footballeur... Ou peut être un grand scientifique ? Ah ah, ou éboueur... Merci à toi et à sk8.net pour l’intérêt que vous portez au groupe et à notre musique. https://www.facebook.com/awilhelmscream