Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université de Carthage
Atelier thématique : «Paysages culturels et patrimoine bâti en mutation» Année universitaire 2019/2020
Mémoire d’architecture
El-Kef au-delà de ses limites
Élaboré par : Skander TLILI Dirigé par : Hayet BADRANI
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Session 09/2020
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université de Carthage
Atelier thématique : «Paysages culturels et patrimoine bâti en mutation» Année universitaire 2019/2020
Mémoire d’architecture
El-Kef au-delà de ses limites
Élaboré par : Skander TLILI Dirigé par : Hayet BADRANI
Session 09/2020
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Le synclinal perché du Dyr Photo Skander TLILI 2019
Remerciements Merci à ma mère Fatma BARBOUCHE d’être toujours là malgré la distance et la pandémie. Merci à mon père Mohamed TLILI qui, sans son grand amour et dévouement au Kef, je n’aurais jamais pu avoir la motivation d’élaborer un travail pareil. Merci à Madame Hayet BADRANI pour avoir dirigé mon mémoire, pour sa disponibilité, sa patience et ses conseils pertinents, qui ont permis à ce travail d’aboutir. Merci à Monsieur Anwar HAMROUNI pour avoir corrigé mon manuscrit et m’avoir donné des idées enrichissantes ayant contribué au bon aboutissement de la présente approche. Merci à Madame Alia BELKAÏD JEDIDI de m’avoir toujours assisté et encouragé pour imprimer mes maquettes en 3D. Merci à Monsieur Salah JABEUR de m’avoir fourni des photos aériennes du Kef prises par lui-même. Merci à nos voyageurs d’avoir partagé avec moi leurs expériences et histoires au Kef avec moi. Merci à tous les Keffois qui ont répondu à mes sondages. Merci aux artisans du village artisanal pour m’avoir réservé du temps avec générosité. Je vais présenter, par ces temps particuliers, mes respects et mon estime, aux soldats en blouses blanches, ceux qui se frottent tous les jours aux virus et aux dangers pour nous garantir une meilleure santé et nous défendre. Merci pour tout ce que vous faites aujourd’hui pour sauver des vies malgré les craintes que vous devez ressentir. À tous ceux qui ont été toujours à mes côtés, je vous présente mes remerciements, mon affection et ma gratitude.
Skander
Photo de couverture : L’entrée de la Kasbah Croquis Mohamed TLILI 1986
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
10
1. Problématique 2. Objectifs
10 11
MÉTHODOLOGIE 12 CHAPITRE 1. LA LIMITE ARCHITECTURALE 14 1.1. La notion de limite
16
1.1.1. Définitions comparées 1.1.2. L’espace 1.1.3. Le seuil
16 18 18
1.2. La limite architecturale
19
1.2.1. Échelles 1.2.2. Types et exemples 1.2.3. Qualifications 1.2.4. Rôles
19 21 23 23
1.3. Évolution historique 1.3.1. 1.3.2. 1.3.3. 1.3.4. 1.3.5.
24
La limite préhistorique protectrice La limite antique identificatrice et pérenne La limite moyenâgeuse élancée La limite moderne libérée La limite contemporaine éphémère
24 25 26 26 27
Synthèse 1 : la limite est mutable
28
CHAPITRE 2. EL-KEF : LECTURE D’UN TERRITOIRE À TRAVERS SES LIMITES
30
2.1. Rétrospectives
32
2.1.1. 2.1.2.
Années d’enfance au Kef La redécouverte
2.2. El-Kef : Une cité de culture sans limites 2.2.1. Un site de transition et d’échanges 2.2.2. Paysages : Le Kef et le Jbel Dyr 2.2.3. Mode d’implantation et ressources naturelles
32 34
36 36 37 38
2.3. Évolution historique des limites spatiales et territoriales 39 2.3.1. 2.3.2. 2.3.3. 2.3.4. 2.3.5.
La préhistoire et la protohistoire : Limites par l’instinct L’antiquité : Limites par les repères L’époque médiévale (islam) et moderne : Limites par les enceintes et les portes L’époque du protectorat : la limite brutale L’époque de l’indépendance et contemporaine: La limite éclatée et éphémère
2.4. Caractérisation des composantes culturelles
40 42 44 48 50
58
2.4.1. Manifestations sociales 2.4.2. Manifestations matérielles 2.4.3. Manifestations culturelles du patrimoine immatériel
58 58 58
2.5. La Médina du Kef
59
2.5.1. Approche paysagère 2.5.2. Approche historique
59 59
Synthèse 2 : La médina du Kef berceau des civilisations
60
CHAPITRE 3. IDENTIFICATION DES BESOINS SPÉCIFIQUES À TRAVERS UNE APPROCHE PARTICIPATIVE 62 3.1. Zone et vocation du projet d’intervention
64
64 3.1.1. Enquête N°1 (quantitative) : Sondages pour des Keffois 3.1.2. Zone : Le quartier Bou Makhlouf 66 3.1.3. Vocation du projet d’intervention : Enquête N°2 (qualitative) : La culture locale au Kef , Entretien semi-directif avec les artisans du village artisanal. 82 (échantillon)
3.2. Rôle révélateur des circuits touristiques au Kef
84
3.2.1. Méthode d’enquête N°3 (qualitative) : Entretien non directif avec des étrangers via Airbnb 84 3.2.2. Les circuits touristiques au Kef 85
Synthèse 3 : Le quartier Bou Makhlouf, le cœur battant de la Médina du Kef 88
CHAPITRE 4. PLAN D’ACTION: APPROCHE RÉFÉRENTIELLE 90 4.1. Critères de choix 4.2. Projets étudiés
92 92
4.2.1. Centre culturel des arts et métiers de la montagne de Jbel Semmama /Fondation Rambourg , Tunisie (2018) 92 4.2.2. Ville d’Amsterdam ,Partager la ville / Amsterdam, Pays-Bas 94 4.2.3. Le centre d’interprétation de Dougga / Groupement Drawlink, Tunisie (2010) 96
Synthèse 4 : Revivifier une ville
98
CHAPITRE 5. UNE TRANSGRESSION ARCHITECTURALE 101 5.1. La transgression et l’art transgressif 5.1.1. Définitions confrontées 5.1.2. L’art Transgressif 5.1.3. Artistes 5.1.4. Interprétation pour l’intervention 5.1.5. Parti architectural : Une transgression architecturale multidimensionnelle
5.2. Stratégie d’intervention
102 102 102 103 103 104
106
5.2.1. Objectifs
106
8
5.2.2. 5.2.3. 5.2.4. 5.2.5. 5.2.6.
Les échelles interrogées La prothèse urbaine en tant qu’un visa architectural Une transgression dans le quartier Bou Makhlouf Une transgression dans les circuits touristiques Organigramme général
5.3. Le centre d’interprétation
106 107 107 108 108
108
5.3.1. Présentation 5.3.2. Implantation du centre 5.3.3. Objectifs 5.3.4. Programme 5.3.5. Images du projet
108 109 111 114 114
5.4. Les autres scénarios dans les circuits touristiques : Les points relais 116 5.4.1. «L’Hôtel Ghroff» Intervention sur les Ghroff de Sidi-Mansour 5.4.2. «Centre de réintégration de Chgega» Intervention sur les citernes romaines du quartier Chgega 5.4.3. «Partager les toits» intervention sur les terrasses domestiques 5.4.4. «Fondouk des arts» Intervention sur le Fondouk de Sidi Bou Makhlouf 5.4.5. «Les Akchek» Les ponctuations urbaines 5.4.6. Exemples de scénarios
Synthèse 5 : concepts clés
118 119 120 121 122 123
124
CONCLUSION GÉNÉRALE 125 ANNEXES 126 DOCUMENTATION 132
9
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1. Problématique « C’est l’espace qui est tenu par l’architecture. Ses parois forment la limite extérieure du domaine privé,..., Elles font partie intégrante de l’espace lui-même; elles lui donnent son identité de telle sorte qu’on ne peut plus construire (trois pavillons) à l’intérieur de cet espace sans l’abîmer.» (Henri Ciriani, 1984).1 Comme l’a formulé Ciriani, les parois constituent les limites (extérieures) de l’espace et lui confèrent son identité. Bien qualifier une architecture (espace ou forme) revient donc à bien qualifier ses limites. Toutefois, les limites ne se réduisent pas aux parois extérieures, mais s’étalent jusqu’à toucher d’autres niveaux, tels que les échelles socio-culturelles ou même psychologique des occupants, etc. En effet, l’espace est un cumul de limites ou il y a toujours lieu d’intervenir, de changer, d’adapter ou d’innover selon les besoins et les usages. C’est ainsi que se reconnaissent les objets produits par l’homme et se définissent les ambiances spatiales et les relations homme-espace ou homme-environnement. Un architecte se demande, chaque fois : Comment qualifier les limites spatiales en vue de déterminer l’identité d’un objet architectural ? Certes, la limite d’un espace se représente par son contour. Elle ne constitue pas seulement un obstacle matériel ou visuel, mais peut également être filtrante ou effacée, dictant la façon d’occuper l’espace. Aménager un espace veut dire (re)penser ses limites et se rendre compte de leurs adéquation avec les exigences humaines de l’époque, tout en interrogeant les seuils à franchir. Le changement s’opère sur un niveau conceptuel avant qu’il ne touche la perception humaine. A titre d’exemple, en langue arabe, et en référence au Coran, la notion de limite « Hadd » et « Hudud » est l’équivalent de seuil à ne pas franchir, voire même d’obstacle ou de fin. Paradoxalement, dans la philosophie chinoise du TAO, « les extrémités ne s’opposent pas mais s’associent » ; qu’il y ait des commencements ou des fins, le TAO part plutôt à la recherche de transitions, d’associations, de continuités et/ou de passages. La représentation de limite spatiale évolue avec le temps et varie d’une époque historique à une autre, ce qui engendre des différences entre les formes et les styles architecturaux, traduisant les pensées d’une époque historique, d’une civilisation ou d’un groupe humain et leurs manières de faire. Il y a lieu d’évoquer ici, à titre d’exemple, l’évolution qui a eu lieu allant de la limite épaisse et massive de l’époque classique, passant par la limite éclatée de l’époque moderne, jusqu’à arriver à la limite éphémère, réversible et inachevée de l’époque actuelle. La limite est multidimensionnelle (multi-échelle) et peut être soit territoriale, paysagère, urbaine, architecturale ou spécifiquement technique. Elle varie d’un site à un autre tenant compte de paramètres géographiques (morphologie, podologie, climatologiques, etc.) ou humains (histoire, ordre socio-énomique, culture locale, etc.). 1
CIRIANI Henri (1984), p. 53
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Du nord au sud tunisien, d’un site à l’autre, le rapport intérieur-extérieur change entre les habitants et entre les objets bâtis (entre historique et moderne tout comme entre urbain et rural). A titre d’exemple, et si nous prenons zone du nord-ouest Tunisien, caractérisée par ces sites montagnards et ses richesses paysagères, minières et historiques, dont spécifiquement la région du Kef sertie de sites naturels (Mont Sidi Mansour, le plateau du Dyr et les forets des pins), de vestiges archéologiques et de monuments de sa médina (tels que : la Kasbah, le temple des eaux, la basilique, les mausolées, l’église Saint-pierre, etc.). Elle constitue un cumul d’histoire et de patrimoine matériel (urbain et architectural) et immatériel (culturel et abstrait) qui riche et diversifié. Aujourd’hui, avec la forte et croissante évolution démographique et la prolifération et mutations urbaines, certains espaces historiques se trouvent abandonnés délivrés à eux-mêmes ; le langage architectural actuel est sans référence, les gens bâtissent d’une manière anarchique et éclectique ce qui crée une crise identitaire avec un certain nombre de changements inadaptés... Paradoxalement, le quartier Sidi Bou Makhlouf n’avait jamais fait l’objet d’une vision d’ensemble ni au niveau de l’étude, ni au niveau des restaurations et des aménagements ni au niveau de la mise en valeur. Il y a lieu aussi de revoir l’infrastructure (sanitaire, universitaire, touristique culturelle...) qui reste toujours défaillante et insuffisante aux nouveaux besoins de notre époque. Les circuits touristiques présentent des dysfonctionnements et se retrouvent dans un état statique à cause de plusieurs monuments inconnus, abandonnés ou fermés, et l’architecture en tant qu’expression subit les mêmes contraintes. On assiste ces dernières années à une évolution au niveau de l’activité touristique (particulièrement sous la forme du tourisme culturel), : on assiste à une émergence de nouvelles maisons d’hôtes, hôtels de charme et de diverses manifestations culturelles (festivals). Ainsi, d’importantes perspectives de développement s’offrent à la région du Kef ; avec lesquelles s’impose la problématique de l’adaptation et de la réhabilitation des espaces urbains et architecturaux du centre historique. D’où, il est question d’intervenir sur les différents espaces et composantes de la médina en vue de les entretenir, les réaménager et de mieux les reconnecter. D’où notre questionnement principal Comment pouvons-nous reconnecter les différentes composantes historiques, naturelles et culturelles de la région en vue d’une meilleure fluidité au niveau du circuit touristique ?
2. Objectifs La réponse à cette problématique nous permettra d’atteindre les quatre objectifs suivants : - Maîtriser la notion de la limite architecturale à travers des études de cas - S’initier aux principes et à l’art de dynamiser la ville, avec application sur la ville du Kef, et ce à travers une requalification des limites spatiales. - Mieux connecter les composantes de la ville en discutant les différentes possibilités d’intervention et leur impact sur les échelles sociale, économique, touristique et culturelle. - Re-dynamiser la vie socio-économique et culturelle au Kef, à travers une intervention sur le circuit touristique.
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MÉTHODOLOGIE Cette étude porte sur la notion de la limite en architecture. Elle tient compte des définitions de la notion d’une manière générale avant de passer aux échelles, types, qualifications, rôles, à l’évolution historique de la représentation des espaces et les différentes manières de les qualifier (CH1). Elle prend comme site d’application la région du Kef. Ensuite, en se focalisant sur la zone d’étude, nous avons adopté une approche rétrospective, après en se concentrant sur son site, ses paysages, en vue d’élaborer un diagnostic sur la situation actuelle ainsi que les possibilités et les différents obstacles de développement de la région (CH2). En vue de palier aux différents problèmes rencontrés nous avons opté pour une double approche : une approche participative pour la détermination des besoins et l’identification de la zone d’intervention et des composants des circuits touristiques et les thèmes (CH3), et une approche référentielle pour l’étude d’exemples, de méthodes et de concepts d’intervention dans des situations équivalentes (CH4). Chacun des moments suscités est développé dans un chapitre à part aboutissant à un moment de synthèse et de prise de décision. Considérant les différentes limites rencontrées, notre approche propose une façon particulière de les franchir par une «transgression architecturale» qui touche non seulement l’espace urbain et architectural mais vise d’améliorer la situation économique et socioculturelle par l’injection d’une nouvelle dynamique au niveau du quartier central Sidi Bou Makhlouf (CH5).
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CHAPITRE 1. LA LIMITE ARCHITECTURALE
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Chapitre 1. La limite architecturale
Dans la vie, nous sommes tenus par des contraintes et des limites, l’être humain en lui-même est limité entre sa propre chair, son interaction avec l’autre est régie par une relation qui se manifeste par un élargissement ou raccourcissement de la limite personnelle ou professionnelle qui les séparent, ils peuvent être près ou loin, se faire face ou non, être dans n’importe quelle posture (débout, assis, allongés...) Et ce rapport de limites est souvent régi par les relations qu’entretiennent ces personnes et les tâches qu’elles sont en train d’effectuer. Aussi, l’instauration des principes pour l’homme commence par une prise de recul nécessaire pour connaître ses limites en tenant compte non seulement de ses aptitudes et de ses connaissances, mais aussi, des moyens dont il dispose, une habitude qui lui évitera les mauvaises décisions. « Entre une discussion de groupe et une discussion à deux, il existe une différence quantitative, mais aussi une différence de nature. De même, la relation spatiale dans le groupe ne pose pas les mêmes problèmes que la relation spatiale interpersonnelle.»2 La relation de l’homme avec l’espace commence par l’appréhension et la compréhension de ses limites sociales, culturelles, psychologiques, abstraites, concrètes et techniques (évident).
1.1. La notion de limite 1.1.1. Définitions comparées La limite est un mot polysémique, ci-après quelques définitions du mot
1.1.1.1. Définitions étymologiques Limite du latin limes, -itis, frontière est un nom féminin
Ligne séparant deux pays, deux territoires ou terrains contigus: Le Rhin marque la limite entre les deux pays. Dictionnaire Larousse Ligne de démarcation naturelle ou convenue qui sert à séparer un terrain, un territoire, d’un terrain, d’un territoire contigu ou voisin. Le-dictionnaire.com
Ligne qui circonscrit un espace, marque le début et/ou la fin d’une étendue :Les limites du terrain de jeu. Dictionnaire Larousse (Figuré) Point qu’une pensée, un sentiment, une action ne peuvent ou ne doivent pas dépasser. Le-dictionnaire.com (Topologie) Pour une suite dans un espace topologique, un élément dont tout voisinage contient tous les termes de la suite à partir d’un certain rang (dépendant du voisinage). Autrement dit, la suite se rapproche indéfiniment de sa limite. Le-dictionnaire. com
Ce qui marque le début et/ou la fin d’un espace de temps ou ce qui le circonscrit : Dans les limites du temps qui m’est imparti. Dictionnaire Larousse 2
LECUYER R. (1976), p. 195
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Chapitre 1. La limite architecturale
Borne, point au-delà desquels ne peuvent aller ou s’étendre une action, une influence, un état, etc. : Il a montré ses limites dans cette affaire. Dictionnaire Larousse Degré extrême de quelque chose, seuil de ce qui est acceptable : Ce crime atteint les limites de l’horreur. Dictionnaire Larousse Restriction ; point réel fini au-delà duquel on ne doit pas aller. Ledictionnaire.com
En apposition, indique un seuil au-delà duquel quelque chose n’appartient plus à l’ensemble donné : Date limite d’inscription. Dictionnaire Larousse
Moment, l’âge au delà duquel on ne peut plus légalement exercer une fonction. (Mathématiques) Toute grandeur dont une autre grandeur peut approcher à l’infini sans jamais l’égaler exactement. Le-dictionnaire. com
1.1.1.2. Définition littéraire
1.1.1.2.1. La limite selon Ibn Khaldoun
Selon la pensée «naturaliste» de Ibn Khaldoun3 dans ce monde, il y a «ordre», «continuité entre les mondes créés», et «transformation de certains êtres en d’autres.»4 Cet ordre est une question d’infériorité ou de supériorité des limites des différents règnes d’où le passage entre eux impose la transformation des éléments en d’autres éléments (qui les suivent ou qui les précèdent) et aussi de la transformation d’êtres en d’autres.
Fig1. Le monde vivant selon Ibn Khaldoun Source : Ibn Khaldoun et la génération des êtres vivants5
3 Ibn Khaldoun est un historien du moyen-âge , littérateur et philologue né en 1332 à Tunis et décédé en 1406 au Caire 4 IBN KHALDOUN (1984) 5 SAAD Ben Meyssa (2008)
17
Chapitre 1. La limite architecturale
1.1.1.2.2. La limite dans l’islam «Al-Hudûd» Les Hudûd sont, en droit musulman, les peines légales prescrites par le Coran 6 ou la Sunna7 : le juge ne peut pas les moduler car elles sont ordonnées par Dieu 8 . Exemple : Traduction : «Voilà les lois d’Allah : ne vous en approchez donc pas.»
À retenir : La limite peut avoir plusieurs formes : sociales, architecturale, économique... Et peut définir différentes relations entre objets ou entre des êtres vivants
1.1.2.
L’espace
Tout espace se compose de trois dimensions de natures différentes et qui sont en interaction perpétuelle : une infrastructure matérielle, une réalité sociologique et culturelle, une dimension symbolique et psychologique.
Fig2. Composition de l’espace Source : Techniques d’enquête et méthodes d’analyse des données, Mme Oueslati Imen 2019
1.1.3.
Le seuil
1.1.3.1. Définitions Pas de la porte : le seuil de la chambre à coucher Élévation d’un terrain : le seuil de cette colline Valeur à partir de laquelle quelque chose se produit : le seuil de rentabilité 6 Le coran est le livre sacré des musulmans 7 Dans les sciences du hadith (les récits des prophètes) : la Sunnah fait référence aux déclarations, actes et approbations du prophète 8 HALLAQ B. Wael (2009).
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Chapitre 1. La limite architecturale
1.1.3.2. Le seuil comme limite spatiale Ce qui constitue l’accès à un lieu, le début de ce lieu. « Le seuil est la clé de la transition et de la connexion entre des zones soumises à des prétentions territoriales différentes, et, en tant que lieu à part entière, il constitue la condition spatiale de la rencontre et du dialogue entre des espaces d’ordres différents. »9
À retenir : La limite est évolutive à travers le temps . L’espace architectural ne peut pas être détaché de la notion de la limite.
1.2. La limite architecturale 1.2.1.
Échelles
La limite peut être spatiale et non spatiale, elle peut être une forme perçue , un espace vécu ou une enveloppe. On intéresse au sens architectural avec ses différentes dimensions : Charnière entre deux espaces. Ligne qui circonscrit un espace, qui marque le début et/ou la fin d’une étendue. Degré extrême de quelque chose, seuil de ce qui est acceptable10... En effet, l’architecture établit des limites et des passages pour configurer un monde alors que l’illimité ou le sans fond est inhabitable. L’architecture elle aussi est confrontée à ces entrelacs du limité, de l’illimité et du passage. La notion de limite – du latin « limes » qui signifie un chemin qui borde une propriété ou bien un sentier entre deux champs, et qui traduit le mot grec « péras » - renvoie à des confins, que ce soit ceux du connaissable et de l’inconnaissable, du fini et de l’infini, de l’ordre et du chaos. «Les situations de limites sont des situations critiques indissociables de transformations, de transgressions»11 . Elles constituent aussi des ouvertures : « La limite n’est pas ce où quelque chose cesse, mais bien, comme les Grecs l’avaient observé, «ce à partir de quoi quelque chose commence à être.»12 Dans les Prolégomènes13, Kant élabore le concept de limites en liaison et en opposition avec celui de bornes. Aussi bien les limites que les bornes sont des frontières mais la différence entre elles revient à ceci : tandis que les bornes sont des frontières négatives, les limites sont des frontières positives. Elles indiquent du même coup qu’elles déterminent un espace et le distinguent d’un autre qui lui est adjacent. Kant ajoute «en toutes limites… il y a quelque chose de positif, puisque les limites du connaissable donnent toujours à penser ». Quant à la notion de passage, elle conduit à s’interroger sur des situations intermédiaires mouvantes puisque ce mot exprime tout à la fois l’action de passer à travers, le trajet, l’issue, l’entre-deux ambigu par lequel s’opèrent des relations, des transitions et des médiations. 9 HERTZBERG Herman (1991). 10 Larousse.fr 11 FOUCAULT Michel (1964) 12 HEIDEGGER Martin (1958), p. 183 13 Kant (1783)
19
Chapitre 1. La limite architecturale
À retenir : La limite est une mesure qui définit les relations entre les espaces ainsi que celles entre les espèces et les hommes. Elle a une valeur qu’on peut définir en pourcentage relationnel (Sociale, Technique, Dimensionnelle intérieur/extérieur, intérieur/ intérieur, extérieur/extérieur...)
Fermé : aucune liaison entre les espaces (Exemple : mur) Coupure : une liaison est assurée entre les espaces par la matière, par la couleur, par la lumière, par l’opacité... (Exemple : dalles de verre) Discontinuité : une liaison plus prononcée entre les espaces est assurée visuellement mais indirectement (Exemple : fentes dans le mur) Transition : une liaison est assurée à travers l’usager qui traverse et franchit cette limite d’un espace à un autre dans un sens (Exemple : sas, porte-fenêtre) Connexion : une liaison entre les espaces est assurée directement par plusieurs sens (Exemple: fenêtre) Continuité : La liaison est assurée par un enchaînement entre les espaces (Exemple : porche d’entrée) Ouverture : La liaison entre les espaces ne comporte pas des contraintes (Exemple : terrasse)
Fig3. Pourcentage relationnel
20
Chapitre 1. La limite architecturale
1.2.2.
Types et exemples
Par sa typologie, la limite peut être matérielle ou immatérielle, ci-après quelques exemples
1.2.2.1. Limites matérielles Elle peuvent être touchées . Elles peuvent être tridimensionnelles ou bidimensionnelles par les composantes architecturales comme
Limite par les murs
Limite par le sol
Limite par marches et gradins
Limite par changement de niveaux
Limite par la forme
Limite par pente
Limite par le contour
Limite par définition de l’espace
Limite par l’implicite
Limite par le gabarit
Limite par plaque
Limite par porte-àfaux
Limite par le toit
Limite
par jeu hauteur
de
Limite par l’escalier
21
Limite par creusement
le
Limite par les vitres
Chapitre 1. La limite architecturale
Limite par la cloison mobile
Limite
par jeu hauteur
de
Limite par végétation
la
1.2.2.2.
Limite par le meuble
Limite par ouverture et percements
Limite par la baie
Limite par plaque
Limite par changement de matériaux
Limite par changement d’ordre
Limite par la mer
Limite par le sable
Limite par l’eau
Limites immatérielles
Est une limite qu’on ne peut pas toucher et qui peut prendre diverses formes
Limite par l’ombre
Continuité visuelle par les formes / couleurs
Limite par impression Limite par le vide d’hauteur (absence de matière)
Limite par illustration optique
22
Limite par la lumière
Chapitre 1. La limite architecturale
1.2.3.
Qualifications
1.2.3.1.
Un obstacle
La limite est une barrière de séparation entre deux ambiances ,en s’opposant ou en arrêtant à un passage, ambiance ou pièce
1.2.3.2.
Une interaction fragmentée
La limite est aussi l’agencement du stable et de l’instable, du délimité et l’illimité, de la mesure et l’incommensurable, de la continuité et la discontinuité.
1.2.3.3.
Un support expérimental
Au-delà des limites, on expérimente par le corps et par l’esprit des nouvelles visions et points de vues «Peu à peu, comme par hasard, sans y penser, sans qu’à aucun instant on ait été en droit d’affirmer avoir perçu quelque chose comme une transition, une coupure, un passage, une solution de continuité, le sentier devenait pierreux, c’est-à-dire que d’abord il n’y a avait que de l’herbe, puis il se mettait à y avoir des pierres au milieu de l’herbe, puis il y avait un peu plus de pierres et cela devenait comme une allée dallée et herbue»14
1.2.4.
Rôles
1.2.4.1.
Régulation thermique
En limitant , réduisant ou supprimant les transferts de chaleur entre deux milieux ayant des températures différentes (milieu chaud / milieu froid)
1.2.4.2.
Régulation acoustique
En évitant la propagation des bruits à l’intérieur d’une pièce et évitant les gênes acoustiques et aboutir à un confort phonique
1.2.4.3.
Régulation visuelle
En s’ouvrant ou en se fermant sur des parties et en divisant les parties intérieures d’un bâtiment
1.2.4.4.
Peau
Ou l’enveloppe qui permet au bâtiment de s’inscrire dans son époque et de se démarquer ou de s’intégrer au cadre environnemental
1.2.4.5.
Paroi
En étant une surface d’échange qui sépare deux ambiances différentes
1.2.4.6.
Frontière
En étant la ligne séparatrice entre ce qui appartient/n’appartient pas à l’édifice
1.2.4.7. Filtre En contrôlant la quantité de lumière qui rentre et en la dirigeant pour créer de l’ombre ou tracer des lignes de lumière...
14
PEREC Georges (1974)
23
Chapitre 1. La limite architecturale
1.3. Évolution historique Après plus de 180.000 ans d’errance et grâce à un climat plus clément, l’homme se fixe et ne dépend plus seulement de la chasse pour survivre . Il s’installe après la découverte de l’agriculture qui est sa première grande révolution et la condition même de sa survie. Il commence par tracer ses propres limites ensuite il les pousse encore plus pour fonder les villes et les civilisations. Ainsi elles prennent plusieurs formes et plusieurs fonctions.
1.3.1. La limite préhistorique protectrice La préhistoire s’étend sur la période allant de 65000 à 3300 ans AVJC. Dans l’ère préhistorique, les limites dont s’intéressait l’homme étaient celle de son habitat pour le protéger des animaux sauvages, des fauves et des intempéries. Elles sont réalisées avec des ossements de mammouth et des peaux d’animaux. Après avoir épuisé les ressources sur place, il se déplace vers un autre lieu ou il s’y adapte et crée un habitat typique à chaque région (Tentes, Abris rocheux...)
Fig4. Expansion des territoires et recherche de nouvelles limites15 Exemples d’habitats préhistoriques dans le monde :
Fig5. (Droite) Le site à cabanes en os de mammouths de Gontsy ,Ukraine Fig6. (Gauche) Une tente fait à partir de résultat de fouilles en Seine-et-Marne
15
www.quora.com/What-was-the-average-speed-of-early-human-migration-out-of-Africa
24
Chapitre 1. La limite architecturale
Fig7. (Droite) Les grottes de Sare au cœur du Pays basque Fig8. (Gauche) Reconstitution de hutte de chasseurs du nord de l’Europe.
1.3.2.
La limite antique identificatrice et pérenne
A l’antiquité, les limites spatiales étaient massives et épaisses , elles deviennent aussi esthétiques et significatives (religieuses, politique, sociale...) Comme les façades des temples, les pyramides qui suivent une géométrie et un ordre précis.. La limite non-spatiale était celle qui faisait la différence entre les esclaves, les affranchis, les étrangers, les propriétaires, l’empereur..
Fig9. Temple grec : Temple de Hephaestus
Fig10. Pyramides de Gizeh
25
Chapitre 1. La limite architecturale
1.3.3. La limite moyenâgeuse élancée Avec le moyen-Age , la limite prend une ampleur avec les découvertes scientifiques , développement technique et les nouvelles méthodes de construction , où la verticale atteint une hauteur que personne n’a pu atteindre auparavant, les constructions en hauteur étaient mieux maîtrisées
Fig11. Cathédrale Notre-Dame de Paris
1.3.4.
La limite moderne libérée
Avec les temps modernes et avec la découverte du métal et de ses caractéristiques structurelles, la limite devient de plus en plus fine et même flexible, on parle du plan libre, de la façade libre ,de la libération des façades...
Fig12. Villa Savoye, Le Corbusier
26
Chapitre 1. La limite architecturale
1.3.5.
La limite contemporaine éphémère
De nos jours, la tendance a changé et tout a été remis en cause .La définition de la limite s’est libérée et a dépassé le fait d’être seulement l’interaction close entre forme, fonction et technique vers des objectifs et horizons plus créatifs et plus ouverts qui la remettent en question ainsi que la technique de son exécution. La limite n’est pas nécessairement matérialisée : Une ligne lumineuse ou un tel mobilier peuvent chacun qualifier une limite. Cette libération de la limite est
à la fois structurelle, technique et visuelle. Ces éléments remettent en question la limite et la technique de son exécution
Fig13. Limite par la lumière, The House Of Secret Gardens / Spasm Design
27
Chapitre 1. La limite architecturale
Synthèse 1 : la limite est mutable
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CHAPITRE 2. EL-KEF : LECTURE D’UN TERRITOIRE À TRAVERS SES LIMITES
30
31
Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
2.1. Rétrospectives 2.1.1.
Années d’enfance au Kef
Ayant passé toute mes années d’enfance au Kef à travers lesquels j’ai pu expérimenter , découvrir, sentir et vivre plusieurs moments incontournables d’autres évènements et actions (culturelles, civiles, municipales...) Inoubliables qui ont marqué une grande partie de ma vie. Les premiers moments marquants sont les moments passés avec la famille (les sorties dans les différentes saisons, les randonnées et pique-niques en pleine montagne, les amis et les escapades, les voisins...
Fig14. Paysages du Kef Les autres moments marquants sont les évènements de grande échelle et d’un grand impact régional Ainsi que, les évènements qui ont un impact régional mais d’une échelle plus petite mais dont la partie la plus importante se concentre dans le quartier de Boumakhlouf (soit dans la Kasbah, soit dans le café Boumakhlouf).
Le Kef chante la Tunisie / Festival de Musique Alternative / Festival Siccajazz
Fig15. Une sélection de quelques événements culturels importants au Kef
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Festival du court au Kef 2016 (coordinateur) un festival de cinéma qui se déplace dans les zones rurales pour les projections des films
Carnaval dans les rues 2013 (participant) Un carnaval dans les rues du Kef dans le cadre du festival des droits de l’homme
Festival de la paix 2014 (coordinateur) un festival de cinéma qui se déplace dans les zones rurales pour les projections des films
Action associative 2013 (intervenant) Dans le cadre d’un des projets de l’AHK (Association Horizons Kef) qui traitent les problèmes des zones rurales
Action de sensibilisation pour les élections municipales 2015 (réalisateur) Micromégas : Défis et réponses / La dignité citoyenne en question, film de Skander TLILI 33
Fig16. Exemples de participations dans la société civile du Kef
Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
2.1.2.
La redécouverte
A partir de la première phase de l’exercice de l’atelier d’architecture de cette année , j’ai eu la chance de redécouvrir ma ville à travers des livres, articles , recueils et cartes historiques…tout en me projetant sur mes mémoires d’enfance et souvenirs passés dans le but de me retrouver dans toute cette richesse et tout ce nouveau savoir. Le camp des oliviers qui était a la base un campement militaire français qui a précédé l’invasion de la ville est actuellement mon quartier natal
Fig17. Le camp des oliviers (vers 1880) Source : Archive Mohamed TLILI L’histoire et les métamorphoses du quartier boumakhlouf avant et l’historique de ses modifications a travers le temps.
Fig18. La destruction de la grande mosquée (actuelle basilique romaine) Source : Archive Mohamed TLILI
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Place Logerot / actuelle Anin Chapitre 2. El-Kef à travers sesBen limites (1910)
Le Fondouk ,café et mausolée Bou Makhlouf avant leurs restaurations (1914)
Restitution de la mausolée de Boumakhlouf (1913)
Dar El Bey
Dar El Bey / actuel club des officiers (1917)
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Fig19. Exemples de quelques redécouvertes de certains endroits au Kef
Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
2.2. El-Kef : Une cité de culture sans limites El Kef est une ville située au NO à 170km de la capitale. Une région montagneuse gorgée d’histoire ,de richesses naturelles et minières est aussi sertie de sites archéologiques et naturels. La ville du Kef est représentative de la région naturelle du Haut-Tell tunisien16 . Le vieux centre urbain, couronné de sa Kasbah est perché comme un nid d’aigle sur l’immense plateau rocheux du Jbel Dyr et revêt le profil d’une authentique ville de montagne qui représente un bel exemple de la ville fortifiée.
2.2.1.
Un site de transition et d’échanges
La situation du Kef bénéficie du carrefour naturel entre un certain nombre de régions naturelles17et d’un important carrefour routier qui relie le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest du pays ainsi que l’Algérie à la Tunisie défini par un axe politicomilitaire (Un endroit politique et stratégique par excellence ) et un axe économique (les caravanes des ressources supplémentaires, les échanges spéciaux).
L’axe politicomilitaire L’axe économique Le Kef Oued Frontières Algériennes Limites des régions
Fig20. Le kef Source : Mohamed TLILI. (1980). Essai de reconstitution de la genèse du premier noyau urbain de la ville du Kef. Échanges, VOL II, N°2, p.109-128. Le Kef bénéficie d’une très large panorama qui lui permet de surveiller, au loin, les 16 Le Haut-Tell est dans son ensemble une zone de transition et d’échanges où le kef occupe une place de choix dans cet espace grâce à des voies naturelles de passage 17 « L’existence de l’obstacle impose la recherche des points les plus commodes pour son franchissement, donc le resserrement des courants d’échange aux abords de ces points» SORRE M. (1943-1952).
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
vastes et riches plaines agricoles, les monts boisés, les vallées, les principaux cols et gués et tout le réseau des communications de la région
.
Fig21. Le Kef et le Haut-Tell Source : Mohamed TLILI. (1980). Essai de reconstitution de la genèse du premier noyau urbain de la ville du Kef. Échanges, VOL II, N°2, p.109-128.
2.2.2. Paysages : Le Kef et le Jbel Dyr Le Jbel Dyr domine le vaste paysage étendu à ses pieds, en séparant nettement la partie des collines au nord, de celle des plaines au sud, et surveille les routes principales qui parcourent la contrée. Le site est accroché à l’extrémité sud-ouest du Dyr est contenu dans la corbeille limitée par les 3 mamelons rocheux des côtés N ,NE et E et dessinée avec les oueds
Fig22. Le site du Kef dans le plateau du Dyr Source : Mohamed TLILI. (1980). Essai de reconstitution de la genèse du premier noyau urbain de la ville du Kef. Échanges, VOL II, N°2, p.109-128.
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Fig23. Les trois mamelons rocheux du Jbel Dyr Source : Mohamed TLILI. (1980). Essai de reconstitution de la genèse du premier noyau urbain de la ville du Kef. Échanges, VOL II, N°2, p.109-128.
Fig24. Image actuelle des bâtiments sur le même relief
2.2.3. Mode d’implantation et ressources naturelles Grâce à son implantation sur un terrain incliné. Le Kef bénéficie : -D’un excellent drainage d’eau -Une bonne exposition au soleil Une protection contre les vents dominants par l’intermédiaire des végétations et des collines. -Un bon contrôle de terrains agricoles au sud et des routes de passage -D’une abondance des matériaux de construction en particulier la pierre calcaire, le sable, le plâtre, l’argile et les poutrelles en bois coupées et taillées dans les forets.
Fig25. Coupe schématique du côté ouest sur le site du Kef Source : Réparation et continuité urbaine : La ville du Kef S. Mohamed Nejib & Z. Mohamed Mejid (ITAAUT , juin 1981)
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
2.3. Évolution historique des limites spatiales et territoriales Limite par l’instinct Cette limite est observée pendant l’époque préhistorique ou l’homme définit ses limites en rapport avec son instinct de survie et de persistances
Limite par les repères Les civilisations à partir de l’antiquité veulent se caractériser par des architectures spécifiques et propres à elles
Limite par les enceintes et les portes A l’époque médiévale / Islam, la limite était principalement défensive et plus intime
La limite brutale La limite était traduite par la colonisation et l’introduction de ses nouvelles formes
La limite éclatée et éphémère La limite devient plutôt stratégique et extensible qui se développe au fil du temps. Elle est en rapport avec les visions de développement régionaux, locaux...
Fig26. Manifestations des limites à travers l’histoire
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Préhistoire et Protohistoire
L’antiquité
-814
L’époque médiévale (islam) et moderne 7e §
2.3.1. La préhistoire et la protohistoire : Limites par l’instinct A la préhistoire le seul souci était celui de survivre, donc l’existence de l’homme était étroitement liée aux abris ombrés pour se cacher et se protéger et les plaines et espace extérieurs exposés au soleil pour pratiquer l’agriculture et la chasse. (Sm) Les abris sous-roche de Sidi-Mansour.
2.3.1.1. Extension des limites du corps urbain
(Ch) la femme fissure de Chgega
Légende : (S)Sanctuaire de Ras El Aïn
: Préhistoire : Protohistoire S : La grande source (Ras El Aïn) Ch : La femme fissure de Chgega Sm : les abris sous-roche de Sidi-Mansour N : Nécropole protohistorique Fl : les dolmens dans la falaise de Sidi-Mansour (Ras El Kef)
Vestiges de deux tombes jumelées (-3000 ans)
Développement du corps urbain préhistorique et protohistorique Source : Travail sur la carte du PAU du Kef de 2007, Skander TLILI 2020
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18
Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
L’époque du protectorat 81
L’époque de l’indépendance 1990
1956
2.3.1.2.
L’époque contemporaine
Facteurs
2.3.1.2.1. Facteurs économiques
Agricole, humain et commercial
2.3.1.2.2. Facteurs religieux Fascination sur les hommes primitifs en excitant leur imagination pour célébrer le mythe de la fondation primitive de la cité Les cultes célébrés pour protéger les champs et les troupeaux , dédiés aux génies et aux forces des éléments naturels, des végétations, animaux...(Exemple : culte de la grande source «Ras El Aïn» Un lieu idéal pour la célébration des cultes primitifs
2.3.1.2.3. Facteurs défensifs L’occupation et l’exploitation des terres agricoles en plus de la nécessité de chercher la stabilité et de se prémunir à la fois contre la tyrannie du milieu physique et humain. La protection naturelle du site et le rocher fortifié.
2.3.1.3.
Étapes du développement du corps urbain
2.3.1.3.1. Premier stade :
Il a été marqué par les déplacements cycliques et périodiques des chasseurs nomades qui sont marquées par des arrêts auprès des refuges naturels. Vient ensuite se greffer un ordre religieux, stimulé à la fois par l’angoisse et l’émoi éprouvés devant le mystère de la nature et par la mort, surtout celle des Ancêtres qui a fait apparaître les premiers sanctuaires.
2.3.1.3.2. Deuxième stade Le clan d’origine s’élargit et se fractionne en plusieurs sous-ensembles qui gardent néanmoins en commun les ancêtres. D’où la notion du pèlerinage, prétexte aux échanges de différentes sortes et aux alliances multiples, le tout dans l’enceinte sacrée, protégée par les génies des lieux et l’âme des ancêtres. Cette interférence de l’économique et du sacré crée les germes des futurs «Temple et Marché»18
2.3.1.3.3. Troisième stade Combiné à des facteurs divers, notamment les possibilités de communication, la complémentarité économique inter-régionale,... Cette permanence du sacré et du marché aboutit à la fossilisation des «boutiques» temporaires des foires, et à la naissance d’un centre d’échanges régulier et fixe. D’où accumulation des richesses et création d’un système de défense collectif matérialisée par une enceinte fortifiée, ce dernier constitue un premier démarquage vis-à-vis de l’extérieur et symbolise une destinée urbaine commune.
À retenir : La préhistoire a marqué le début du développement des limites dominés par un caractère spirituel et instinctif 18 Une manifestation analogue et très bien illustrée de nos jours par les fêtes maraboutiques (Zerdas) de certaines tribus de la région.
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Préhistoire et Protohistoire
L’Antiquité
-814
L’époque médiévale (islam) et moderne 7e §
2.3.2. L’antiquité : Limites par les repères Chez les puniques, carthaginois, numides, romains, vandales, byzantins, leu pérennité se manifeste dans les différents édifices et repères distinguables par leur architecture et leurs différentes formes (basilique, temple des eaux, Eglise...) La basilique
La grotte
Temple des eaux
Légende :
Borj Leglel
Eglise St. Pierre
: Antiquité Ba : Basilique romaine Bl : Borj Leglel Es : Eglise saint-pierre Fb : Fort Byzantin Gc : Grandes citernes romaines Ih : Installations hydrauliques romaines Na : Nécropole antique (de Borj Errouah jusqu’au Bir Thelj) Nc : Nécropole chrétienne (vient s’installer après Kniset Qsar Lghoula) Nj : Nécropole juive Nr : Nécropole des vétérans romains Te : Temple des eaux
Développement du corps urbain antique Source : Travail sur la carte du PAU du Kef de 2007, Skander TLILI 2020
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
L’époque du protectorat 81
L’époque de l’indépendance
L’époque contemporaine
1990
1956
On parle de la formation des premiers royaumes indigènes et l’évolution de la sédentarisation. Comme tout l’intérieur du pays, la ville de SICCA se révèle à l’histoire grâce à l’expansion carthaginoise, consolidée au cours du 5e § AV JC. Très tôt, vers le 3e § AVJC Carthage implante une colonie au sicilienne à Sicca et probablement une garnison militaire pour surveiller les confins du territoire qu’elle s’est taillé. Le choix de SICCA comme lieu de cantonnement de ces soldats semble confirmer sa vocation militaire, d’autant plus que Vénus érycine, dont le temple est attesté dans la ville, est aussi une déesse protectrice des soldats Au 1er § AVJC, lors des guerres de Jughurta, SICCA a été prise par les légions romaines. Entre 439 et 533 SICCA a été occupée par les vandales. Le règne byzantin entre 533 et 698, marqué par une importante reprise des activités de fortification et de construction de citadelles nous légua d’importants vestiges de murailles et de tours, situés actuellement aux pieds d’Al-Kasbah du côté Ouest et bien visibles et mieux conservés jusqu’à la fin du siècle dernier. D’autre monuments marquants de cette période existent toujours comme la basilique romaine, la basilique saint-pierre, le temple des eaux, les citernes romaines à Chgega...
Fb/ Héliogravure de 1882 et photo de 1930 de la citadelle byzantine: Tour et murailles au pied du petit fort. Source : Mohamed TLILI, Al Kasbah du Kef (1986)
À retenir : Pendant l’antiquité, le développement des limites était lié à des civilisations qui ont voulu marquer leurs présence par des repères qui ,par leurs formes, renvoient aux mêmes civilisation dans le dessein d’imposer leurs existences et montrer leurs traits caractéristiques tout en gardant une hiérarchie dans les formes et dans les fonctions.
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Préhistoire et Protohistoire
L’Antiquité
-814
L’époque médiévale (islam) et moderne 7e §
2.3.3. L’époque médiévale (islam) et moderne : Limites par les enceintes et les portes Tout comme l’islam même, l’architecture et l’urbanisme islamiques étaient conservatrices et concentriques, protégés par une enceinte qui les protège et ne permet aux étrangers d’y accéder qu’à travers un certain nombre de portes bien surveillés et contrôlés
Légende : : Islam • Sd : Sabbat dar el Kahia Noyau de Jg jusqu’au Salsalet (Niveau Sd) • Jg : Jemâa l glâa • Sd : Sidi Ben Harzallah Noyau de Bm jusqu’à Mh • Bm : Sidi Bou Makhlouf • Mh : Medersa Husaynia
Les • • • Les • • •
portes principales : Bc : Beb Charfiyin Ba : Beb Ben Anin Bh : Beb Hwareth portes secondaires (portes secrètes / de secours) : Bj : Beb Jabbena Bs : Beb Sweni Bg : Beb Ghdar
Développement du corps urbain médiéval Source : Travail sur la carte du PAU du Kef de 2007, Skander TLILI 202019 19
TLILI M., El Kef
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18
Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
L’époque du protectorat 81
L’époque de l’indépendance
L’époque contemporaine
1990
1956
La ville connut un premier raid des armées arabes au 7e § (en 688). Sa conquête définitive semble acquise en 703. Islamisée mais insoumise , La ville de Chaqbanareya sera en 788 l’ultime carré de résistance des berbères. Elle a été célèbre pour sa forteresse «Chaqbanareya» et elle s’est déclarée autonome au 11e § Jusqu’à ce qu’elle tomba dans l’anonymat complet après les incursions de l’arménien Qaraqouch en 1204. On parlait toujours de son prestige religieux toujours bien gardé20 au 15e §. La ville devient un centre des ‘Arouch Es- Senjaq et métropole confrérique et devient El Kef, forteresse refuge . Elle a été prise par les Ottomans à la fin du 16e §
Un vétéran des cavaliers de Ouled TLIL (M. Salah TLILI) et autres cavaliers perpétuant les traditions équestres numides et les chevauchées arabes Source : Salem Gouadria Photography (2015)
Vue du toit de la basilique romaine reconvertie en mosquée Source : Mohamed TLILI (1966) 20
Le témoignage que donna Sidi Ahmed bin Harzallah, disciple de Sidi Ahmed bin Arous
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Préhistoire et Protohistoire -814
2.3.3.1.
L’époque médiévale (islam) et moderne
L’Antiquité
7e §
Limites et composantes de la Médina du Kef
Quartier de la grande mosquée (Bou Makhlouf) Quartier Sidi bakkouch Quartier de la source Quartier juif Quartier de la Rabta
Limites de l’ancienne Médina du Kef Source : travail sur la carte E. Esperandieu DEL. (1885)
Repères urbains 1
Mosquée Zaouiet Kadria
9
Ras El Aïn
2 Zawiya Er-Rahmania (musée ATP)
10 Citernes Romaines Ras El Aïn
3 El Qasbah
11 Le temple des eaux
4 Basilique
12 Dar El Kahia
5 Sidi Bou-Makhlouf
13 Citernes romaines Chgega
6 Mausolée Sidi Ali Turki
14 Temple de Venus
7 Citernes coloniales
15 Ksar El Ghoula
8 Eglise Dar El Kous
16 Synagogue
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18
Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
L’époque du protectorat 81
L’époque de l’indépendance
L’époque contemporaine
1990
1956
Photos de quelques monuments
1. Mosquée Kadria
4. Basilique Romaine
7.Synagogue
2. Zawia Rahmania
5. Sidi Bou Makhlouf
9.Ras El Aïn
3. El Kasbah
6. Mausolée S.A.Turki
12.Dar El Kahia
À retenir : Pendant l’époque médiévale, le centre urbain était toujours assiégé de manière perpétuelle par les envahisseurs, ce qui a imposé le traçage d’une limite rigide et haute qu’est les remparts pour le protéger. Tout en ayant un contrôle sur les accès.
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Préhistoire et Protohistoire
L’Antiquité
-814
L’époque médiévale (islam) et moderne 7e §
2.3.4. L’époque du protectorat : la limite brutale Les colons ont commencé par établir des camps avant de coloniser la ville en 1881 en dehors des remparts de la médina, ensuite ils ont transformé le Kef en une place militaire française et centre de colonisation et d’exploitation minière.
Légende : : Manifestations coloniales Pf : Le petit fort Cm : Le camp militaire Co : Camp des oliviers Nv : la nouvelle ville extra-muros
Développement du corps urbain colonial Source : Travail sur la carte du PAU du Kef de 2007, Skander TLILI 2020
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18
Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
L’époque du protectorat 81
L’époque de l’indépendance
L’époque contemporaine
1990
1956
Avec cette époque, la ville connaît de nouveaux types et formes architecturales surtout pour les bâtiments étatiques et résidentiels. Les français ont édifié les citernes coloniales en bas de la Kasbah pour acheminer l’eau de la grande source de Ras El Aïn vers toute la ville.
Le lever du drapeau français à la place du drapeau beylical à la Kasbah Source : Bernard Roy 1881 La ville a connu aussi de nouveaux équipements qui n’ont jamais existé avant tel que le premier télégraphe en Tunisie qui existait en face de Dar El Bey, le poste de répartition électrique toujours présent dans le quartier Boumakhlouf
L’ancien poste d’électricité avant et aujourd’hui Source : Elkef.info (début 20e) et Skander TLILI 2020
À retenir : Pendant l’époque coloniale, les français ont introduit brutalement un mode d’être à la fois économique, social et architectural qui a bouleversé les limites traditionnelles et les a poussé vers l’extérieur pour créer la nouvelle ville.
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Préhistoire et Protohistoire
L’Antiquité
-814
L’époque médiévale (islam) et moderne 7e §
2.3.5. L’époque de l’indépendance et contemporaine: La limite éclatée et éphémère
Légende : : Manifestations modernes et contemporaines
Développement du corps urbain moderne et contemporain Source : Travail sur la carte du PAU du Kef de 2007, Skander TLILI 2020
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
L’époque du protectorat 81
L’époque de l’indépendance 1990
1956
2.3.5.1. et 195521
L’époque contemporaine
Le développement du corps urbain entre 1930
La Médina du Kef
21 Réparation et continuité urbaine : La ville du Kef S. Mohamed Nejib & Z. Mohamed Mejid (ITAAUT , juin 1981)
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Préhistoire et Protohistoire
L’Antiquité
-814
L’époque médiévale (islam) et moderne 18
7e §
La Médina du Kef
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
L’époque du protectorat 81
L’époque de l’indépendance
L’époque contemporaine
1990
1956
La Médina du Kef Urbanisation entre 1975 et 1995
53
Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Préhistoire et Protohistoire -814
2.3.5.2.
L’époque médiévale (islam) et moderne
L’Antiquité
7e §
L’époque de l’indépendance
Au milieu des années 60. Dans le cadre de projets de tourisme culturel, on avait entrepris des grands travaux de démolition (la démolition de plusieurs monuments coloniaux en faveur des monuments plus anciens, la démolition des remparts...), De dégagements, de restauration et de mise en valeur. On avait à l’époque dégagé et restauré la basilique, le fondouk , le mausolée de Boumakhlouf et le café. Avec l’arrêt de ce programme, l’ensemble du quartier a connu une situation paradoxale entre la cohabitation d’une part de monuments de qualité et de terrains vagues abandonnés d’autre part. Des travaux complémentaires postérieurs avaient complété la restauration de la kasbah et de la medersa. Ensuite on a entamé quelques essais de réanimation de la basilique ,l’ouverture du café, la rénovation de medersa Militia , la rénovation de la kasbah du Kef. La démolition des remparts et extension de la ville, le centre n’est plus celui de Boumakhlouf mais la nouvelle ville en bas. Les souks descendent en bas par commodité de déplacements
Fig27. La visite de Bourguiba du camp français derrière la Kasbah Source : Archive Mohamed TLILI
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
L’époque du protectorat 81
L’époque de l’indépendance 1990
1956
2.3.5.3.
L’époque contemporaine
L’époque contemporaine
Marginalisée par des politiques économiques récentes, la ville connaît actuellement un renouveau urbain remarquable. Son patrimoine architectural, en particulier, ne cesse de bénéficier d’importants programmes de restauration et de mise en valeur, dignes de sa longue et prestigieuse histoire. La ville est en passe de devenir, outre un foyer culturel, un centre universitaire et technologique. D’importants efforts d’incitation à l’investissement privé laissent entrevoir des perspectives meilleures. 22 Le site urbain actuel se résume dans ce schéma
Même après la révolution, les décisions gouvernementales pour la démolition de quelques monuments historiques coloniaux abandonnés ne cessent d’être prises
À retenir : Après la proclamation de l’indépendance en 1956, les limites existantes ont suivi les nouveaux programmes de développement urbain ,économique, ,éducationnel ,social...Ce qui a abouti à une nouvelle image de la ville stratégique. 22
TLILI M., El Kef
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Préhistoire et Protohistoire
L’Antiquité
-814
L’époque médiévale (islam) et moderne 7e §
2.3.5.4. Les quartiers actuels du Kef et les zones rurales et marginalisées Aujourd’hui le Kef est composé de plusieurs quartiers, au fil des temps de leurs développement, on s’est toujours concentrés sur la partie sud de la Médina en tenant ensuite les élargissements à l’est est au ouest. Les zones au nord de la Médina ,notamment quartier Chgega et quartier Sidi-Mansour ont
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18
Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
L’époque du protectorat 81
L’époque de l’indépendance
L’époque contemporaine
1990
1956
été toujours considérés comme des zones «extra-muros» d’où la marginalisation de ces zones des premiers plans de développements urbain, économiques, social... Leur prolifération s’est faite d’une manière anarchique et spontanée.
Fig28. Quartiers actuels du Kef Source : Travail sur vue aérienne du Kef par google earth, Skander TLILI 2020
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
2.4. Caractérisation des composantes culturelles Le Kef est doté de plusieurs endroits naturels qui ont formé le caractère et le profil de la ville. L’ensemble des aspects, espaces, dépôt de mémoires collectives, savoir, évènements… ont à travers l’histoire et le temps, sculpté le Kef en tant que : Un tout social , économique , historique… et un mode de vie et une idéologie communs aux habitants.
2.4.1. Manifestations sociales Les festivals : Festival Bou Makhlouf, festival Siccajazz , festival 24h théâtre... Les caravanes artistiques : Caravane des arts, caravane cinéma... Associations et société civile : Association femmes & citoyenneté... Les cafés : Café place de la bat’ha, café Ras El Aïn... Les manifestations : Manifestation de la dignité... Les marchés et Souks : Marché central, Souk du dimanche, Souk du jeudi... Limites : L’inexistence d’un centre ou une plateforme commune pour les membres actifs dans la société civile dans différents domaines pour parler et exposer des problèmes et réalités socio-économiques (chômage...) Qui concernent la ville du Kef et communs à eux tous.
2.4.2. Manifestations matérielles Les endroits naturels : Jbel dyr, table Jughurta... Les vestiges : cimetière juif, les césariennes... Les bâtiments de la ville : hôtels, maisons d’hôtes, maisons, villas... Le centre historique : quartier Bou Makhlouf Les monuments historiques : La Kasbah, la basilique romaine... Les composantes naturelles et leurs couleurs : arbres, terre, pierres... Limites : Le Kef souffre d’une faiblesse quant aux états des monuments historiques et leurs intégrations dans des circuits touristiques et plans de développement sur les échelles urbaine et nationale.
2.4.3. Manifestations culturelles du patrimoine immatériel La musique traditionnelle : El Mansiyet, El Issaouia... Les notions et légendes collectives : la Nessma Kefia Le théâtre : troupe des arts dramatiques... La tapisserie et habits traditionnels : El Âabena, el Malia... La cuisine locale : Bourzgen Limites : même la culture keffoise traditionnelle et originale est quasi-absente chez un grand nombre d’habitants et cela est du à plusieurs facteurs, comme les nouvelles tendances de musique, d’art théâtral, de mode. (La broderie et les arts traditionnels sont chers à procurer.
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
2.5. La Médina du Kef La ville du Kef s’est développée à partir de son centre historique qu’est la «Médina du Kef» le résultat même de l’épanouissement du premier noyau urbain depuis la préhistoire jusqu’à aujourd’hui.
Fig29. Emplacement par rapport au périmètre communal actuel
2.5.1.
Approche paysagère
Le paysage de la médina kef est un paysage mixte qui jouit d’une image typique à la région du Haut Tell tunisien incluant montagnes, collines, verdure et roches ainsi que les maisons blanches les porte bleues...
Fig30. (de droite à gauche) Rue de la Kasbah et des vues des escaliers La palette de couleurs spécifique au paysage de la médina du Kef
2.5.2. Approche historique La médina du Kef est témoin d’importantes civilisations humaines depuis la préhistoire, passant par l’antiquité, l’islam, l’époque coloniale jusqu’à nos jours.
Fig31. Vue de la médina du Kef vers 1890 Source : Archive Mohamed TLILI colorisée par Youssef Khammassi 2020
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Synthèse 2 : La médina du Kef berceau des civilisations Le Kef est une cité de culture sans limites qui s’est développé à partir de son centre historique qui est la Médina du Kef. Il a toujours occupé un site stratégique de transition et d’échanges très riche en ressources naturelles et qui offre des paysages montagnards uniques à cette ville où la limite a toujours joué un rôle très important dans son évolution à travers son histoire
Préhistoire Protohistoire Antiquité Islam Époque coloniale Époque post coloniale et conntemporaine
Fig32. Évolution historique des limites spatiales et territoriales au Kef
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Chapitre 2. El-Kef à travers ses limites
Les abris sousroche
Eglise Saint Pierre
Mausolée Sidi Bou Makhlouf
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Le camp militaire
Le centre ville du Kef aujourd’hui
CHAPITRE 3. IDENTIFICATION DES BESOINS SPÉCIFIQUES À TRAVERS UNE APPROCHE PARTICIPATIVE
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63
Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
L’objectif de l’approche participative est de trouver les principaux points d’intérêts communs des habitants Keffois dans le but de relever les problèmes spécifiques à la vie communautaire au Kef afin de trouver des solutions pour la promotion de la région du Kef , son développement socio-économique, ainsi que la revitalisation de l’écotourisme.
3.1. Zone et vocation du projet d’intervention 3.1.1. Enquête N°1 (quantitative) : Sondages23 pour des Keffois (échantillon) 24 3.1.1.1. Démarche et objectifs (voir annexes) Les sondages se sont déroulés en deux étapes: La première étape composée de 3 questions qui visent à déterminer le quartier le plus connu et le plus visité du Kef. La deuxième étape est composée de 3 questions qui détermineront les attentes de la communauté par rapport à la vocation souhaitée pour le quartier en question.
Modèles des sondages
3.1.1.2. Les résultats
3.1.1.2.1. 1ere étape
Questions : 1) Connaissez-vous le centre historique du Kef ? (oui/non) Réponse : la majorité des sondés connaissent le centre historique du Kef. 2) Citez des noms de quartiers de la Médina du Kef 3) Parmi les quartiers mentionnés, lesquels avez-vous déjà visités ? Réponse : Dans le centre historique du Kef le quartier le plus connu et le plus visité est le quartier Bou Makhlouf.
3.1.1.2.2. 2eme étape Questions : 1) Habitez-vous dans ce quartier ou pas ? 2) Le projet qui portera sur l’histoire et le patrimoine du Kef vous concerne ? 3) Quelle est selon vous la vocation souhaitée du Quartier Boumakhlouf ? Réponse : La plupart des sondeurs n’habitent pas dans le quartier Bou Makhlouf pourtant le projet qui portera sur l’histoire et le patrimoine du Kef les concerne. Les futures vocations les mieux souhaitées pour ce quartier sont la culturelle, la touristique et l’économique. 23 C’est une enquête visant à déterminer la répartition des opinions sur une question, en recueillant des réponses auprès d’un échantillon de population. 24 Résultats obtenus à travers le groupe « les Indépendants libres» qui a été crée le 12 juillet 2017 dans le cadre des élections municipales. Il traite les affaires sociales et locales de la ville du Kef avec toutes ses délégations et fait lumière sur les différents problèmes auxquels fait face la communauté keffoise.
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.1.1.3. Résultats combinés
Fig33. Résultats des sondages combinés
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Fig34. Noms et classification décroissante des quartiers cités selon les sondages
À retenir : Selon les sondages le quartier le plus ciblé et le plus représentatif est le quartier Bou Makhlouf et sa vocation la mieux souhaitée est la culturelle et la touristique
3.1.2.
Zone : Le quartier Bou Makhlouf
3.1.2.1. Présentation Situé en haut de la ville historique du Kef, le quartier de Sidi Boumakhlouf occupe une position privilégiée et bénéficie à la fois d’une bonne exposition vers le sud et vers l’est, et d’une protection efficace contre les vents froids du nord et du nord ouest.
Fig35. Vue aérienne du quartier Boumakhlouf Source : Photo Salah Jabeur
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.1.2.2.
Plan et principales composantes
(1)
(2)
(3) Légende Monument historique exceptionnel
Limites du quartier
Fonction culturelle
Monument historique d’intérêt moyen
Voie véhiculaire
Café
Habitations
Voie piétonne
Arbre
Résidence touristique
Fonction militaire
Château d’eau / transformateur d’électricité
Terrain vert
Fonction religieuse
Vestiges archéologies
Remarque: les seuls monuments intégrés dans les circuits sont le mausolée, la basilique et la Kasbah Limites du quartier (1) Limite dessinée par la Medersa
(2) Limite dessinée par la 1ere bande d’habitations
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(3) Limite dessinée par l’ancienne porte au sud
Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Fig36. Vue panoramique sur le quartier de Bou Makhlouf à partir de la place
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.1.2.3.
Lecture diagnostique du quartier Bou Makhlouf
La kasbah
Le petit fort
Le terrain vert et vestiges des anciennes césariennes
Les citernes d’eau coloniales
Légende : Monuments accessibles et entretenus Monuments inaccessibles et/ou abandonnés Place et café Bou Makhlouf A1..A6 - Accès au quartier I - Hébergement touristique
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
L’ancien camp militaire La basilique romaine
Le mausolée Sidi Bou Makhlouf
La Medersa Militia La basilique romaine Le café Bou Makhlouf
La place Bou Makhlouf
Le mausolée Sidi Ali Turki
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.1.2.3.1. Les accès Ces accès étaient des portes qui se fermaient et qui ont configuré et limité l’ancienne Souk
Fig37. A1 - Accès depuis Ras El Aïn
Fig40. A4 - Accès depuis El Qadreya
Fig38. A2 - Accès depuis l’ex Dar el bey
Fig41. A5 - Accès depuis le mausolée
Fig39. A3 - Accès depuis El Hara
Fig42. A6 - depuis la Kasbah
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.1.2.3.2. Monuments accessibles et entretenus25 La Kasbah (photo Zaher Kammoun 2017) La Kasbah en tant qu’ensemble est une forteresse ottomane qui se compose de deux forts distincts : le petit fort (1601) et le grand fort (1679) qui comporte une grande cour entourée de vastes chambres, d’une mosquée, d’un sérail et pièces annexes.
La basilique romaine (photo Zaher Kammoun 2017) C’est un monument à auges. Il fait 35m de long sur 25m de large, construit en gros blocs de calcaire local, son plan est carré et se compose de deux parties principales, ce monument a abrité la grande mosquée (El Jemâa El Kebir) du 17e siècle jusqu’à 1966.
Mausolée Sidi Bou Makhlouf (Photo Roland Martin 2005) Il est distingué par une composition volumétrique harmonieuse enrichie de trois coupoles de forme et de grandeur différentes, et d’un minaret octogonal revêtu de petits carreaux de céramique émaillé. Il est aussi le symbole du paysage architectural et urbain du Kef.
25 TLILI M. pour SICCAVENERIA magazine électronique de l’Événement culturel SICCAJAZZ (Source : http://siccaveneria.com/)
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Le Café Bou Makhlouf (Photo Roland Martin 2005) Le café est la reconversion de 2/3 des boutiques/ Houanet (4 boutiques sur 6, les 2 autres ont été reconverties en maison) qui sont des modules à voûte en berceau. La placette du café est une succession de grandes marches et plateformes en pierre de taille.
Mausolée Sidi Ali Mlaihi (Photo Skander Tlili 2020) Il occupe tout un îlot et se compose d’une petite cour avec un puits et une salle oratoire élevée sur des anciennes colonnes et des chapiteaux de l’époque romaine et recouverte d’une simple coupole centrale. La salle est composée de trois nefs et de trois travées. Elle se termine du côté sud par un petit mihrab. Au milieu se trouvent les tombes en marbre
3.1.2.3.3. Monuments inaccessibles et/ou abandonnés Le petit fort (photo Camille Mifort 1997) Etant le premier noyau de la Kasbah le petit fort (1601) est situé sur le bord ouest de la forteresse. Il est de forme carrée, et garni de tours aux quatre coins. Au milieu se trouve un bâtiment de deux niveaux qui remonte à l’époque coloniale
Fondouk de Sidi Bou Makhlouf (Photo Skander Tlili 2019) À l’origine était Wkelet El Zit (qui contrôle le monopole de la vente de l’huile) au début du 17e dont les revenus ont été réserves pour la maintenance des remparts de la ville, ensuite Fondouk après un centre culturel jusqu’à la fin des années 80. Il est composé d’un Iwen qui ouvre sur le patio entouré de portiques qui distribue de part et d’autre sur des chambres dont une grande chambre voûtée en voûtes d’arête reposant sur des piliers carrés en pierre de taille. Au milieu un bassin avec fontaine.
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Espace vert et vestiges des césariennes (Photo Skander Tlili 2020) A l’origine l’espace vert est crée suite à un remblais des anciennes Qaysariyet qui ont été abandonnés, démolis ou vendus vers 1930 car le quartier a perdu sa vocation de commerce, d’artisanat et de service et s’est reconverti en quartier d’habitat spontané. Les murs de soutènement sont en fruit
Citernes coloniales (Photo Skander Tlili 2020) Elles présentent une architecture industrielle entre les deux époques (coloniales et pots-coloniales) et une évolution du stockage d’eau dans la médina du Kef, l’alimentation en eau se fait verticalement et en hauteur de la station de refoulement de Ras El Ain jusqu’à Bou Makhlouf. Elle fait environs 20x10m et composée de deux îlots circulaires de réservoirs et corps intermédiaire pour les installations hydrauliques.
La Medersa Militia La Medersa était la résidence des étudiants de la grande mosquée (l’actuelle basilique romaine qui faisait office d’annexe Zitounienne ) depuis le 18e siècle. Elle a été abandonnée vers la fin des années 50 avec la dissolution de l’université de la Zitouna et son transfert vers le quartier Zitouna. Elle est composée d’une série de pièces simples voûtés en voûtes en berceau, une petite mosquée à deux travées qui donne sur la rue avec une pièce en chicane et un bloc sanitaire (Knif) qui entourent ensemble un patio.
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Camp militaire (Photo Camille Mifort 1997) En 1881 l’armée française s’est installée un camp (camp du plateau) intégré dans un ensemble militaire beaucoup plus vaste qui est relié avec le camp militaire de la Zitouna et la Kasbah. Ce sont des baraquements d’une architecture militaire française typique du 19e siècle (garages, écuries, cantine, messe...)
3.1.2.3.4. Autres éléments Les maisons d’hôtes (Photo Tunisie.co 2017) Malgré son déclassement et malgré quelques expériences qui n’ont pas abouti tel celle du fondouk (gîte d’étape) et vu qu’il a été restauré en partie , le vieux centre a gardé son prestige. Le quartier a été repris et réhabilité à la fin des années 70 grâce aux activités d’animation (festivals...). Ce qui lui a donné une plus valu qui a attiré l’attention des investisseurs privés surtout dans le domaine de l’accueil où plusieurs vieilles maisons ont été reconverties en maisons d’accueil.
La place Sidi Bou Makhlouf (Photo Skander Tlili 2019) La place Bou Makhlouf était avant une série de ruelles avec des corps de métiers spécialisés. Elle a été dégagée avec les travaux de démolition de 1966. Elle fait 50x10m environs. La dernière nomination de cette place est «Place des arts»
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Les escaliers (Photos Skander Tlili 2019) La médina du Kef est bâtie en hauteur allant du plateau de la Kasbah jusqu’à la grande source en bas. Les ruelles menant vers le quartier comprennent des escaliers.
Les éléments naturels essentiels qui avaient dès l’origine structuré le site du Kef et constitué son originalité sont : le rocher, la grotte et les sources.
Fig43. Vue de la partie ouest du quartier à partir de la place Bou Makhlouf
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.1.2.4. L’évolution du cœur de la médina à travers l’histoire
Fig44. La Kasbah vers le 19e siècle
Fig45. La Grande mosquée vers 1904
Fig46. Vue du Hammam derrière la grande mosquée
Les 3 pôles qui ont initialement constitué le centre : le défensif, le religieux et l’économique Par la nature du site topographique et suite aux derniers aménagements militaires vers le début du 17e siècle, vient se greffer dans le quartier Bou Makhlouf un certain nombre de fonctions la plus importante est la défensive qui est celle de la prise du pouvoir de la région concrétisée par la forteresse qui exige une fonction politique et religieuse de Califat (la légitimité du pouvoir vient de la religion à travers les prêches) représentée par la grande mosquée (l’actuelle basilique romaine) d’où l’association étroite entre les deux fonctions et les deux monuments. La mosquée est liée à la fonction du Hammam (l’antichambre) qui est la représentation de l’hygiène morale, spirituelle et physique, de l’autre côté est aussi le lieu de référence morale des échanges et de la sécurité des échanges, en effet les corporation de métiers, les achats et les ventes, doivent être faits dans un espace protégé et sacré. Les métiers les plus propres et les plus nobles étaient les métiers les plus proches à la mosquée les métiers les plus polluants et les plus bruyants sont périphériques. Tout cet ensemble a été planifié d’une manière naturelle et grégaire et pas d’une manière aussi volontariste. Dans cet ordre de souks, le prince aussi s’investit et instaure aussi ses projets étatiques représentés par «El Qaysariyet» / «les césariennes»26 . Par la suite, on a construit vers le 18e siècle Dar El Bey qui représentait le centre administratif et la résidence du
Fig47. Vues dans les rues et souks de la médina Source : Archive M. TLILI
26 « Plus loin c’est le souk. Quelques trous laissent tomber des carrés de jour sous sa voûte que réveillent du battement de leurs ailes les hirondelles noires qui ont niché dans les voussures. Entre les colonnes grossières qui s’accolent à ses murailles, de petites boutiques s’enguirlandent de piments secs qu’un rayon de soleil qui, par hasard, les frappe, fait, par transparence, rougir comme des cornalines. Et accoudés sur leurs coffrets verts aux appliques de cuivre, ils sont là quelques-uns, mélancoliques, l’éventail de palmier dans une main où blanchit une bague d’argent. Ils s’assoupissent; ils échangent, par moments, quelques paroles paresseuses, et leur voix retentit, lugubre, dans ce bazar où ne passe personne. » Par Marius Bernard (1892), les côtes barbaresques de Tunis à Alger, p.51.
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
gouverneur civil,la Medersa Militia pour loger les élèves des mosquées, Wkelet El Zit / Fondouk Bou Makhlouf , la zewya Bou Makhlouf, etc...
Fonctions Religieuse Accueil Scolaire Militaire Résidentielle Commerciale Bain maure Four à pain
Fig48.
Quartier Bou Makhlouf entre 1893 et 1911 Source : Interprétation de Skander Tlili
En 1881 on a introduit brutalement un mode d’être à la fois économique, social, urbain, architectural... Qui a mis au défi l’équilibre précédent et vernaculaire qui est devenu peu pratique avec les nouvelles voies véhiculaires, voitures... À partir de 1930 Ce centre a connu d’importantes transformations plus particulièrement la descente des souks par commodités de circulation vers le bas de la médina vers El Hara ensuite vers la place de ben Anine. Etant petit à petit abandonné et délabré, ce quartier se transforma en taudis ou les lieux ont été envahis par une population exogène plus particulièrement rurale. On assiste aussi au phénomène de «Oukalisation27» qui s’est accentué avec les vagues d’exode rural. A partir de 1966, Dans le cadre de projets de tourisme culturel, on avait entrepris des grands travaux de démolition, 27 Le surpeuplement a été relevé dans des espaces tels que le fondouk, la medersa, le hammam, les mausolées, les boutiques (hanouts)… même à la Kasbah jusqu’à 1986
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Fig49. Les anciens souks voûtés du Kef avant et maintenant Source : Archive M. Tlili et photo Skander Tlili
Fig50. Dar El Bey
Fig51. La Medersa Militia Source : Archive Camille Mifort
Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Fig52. Wkelet Ezzit
de dégagements, de restauration et de mise en valeur. On avait à l’époque dégagé et restauré la basilique, le fondouk , le mausolée de Boumakhlouf et le café. Avec l’arrêt de ce programme, l’ensemble du quartier a connu une situation paradoxale entre la cohabitation d’une part de monuments de qualité et de terrains vagues abandonnés d’autre part. Des travaux complémentaires postérieurs avaient complété la restauration de la Kasbah et de la medersa.
Fig53. Le mausolée de Sidi Bou Makhlouf
Fig54. Boulevard de Tunis / le quartier neuf Source : Groux, éditeur, en face la Poste (1930)
Fig55. Le marché : Souk El Khemis ,Cliché Léandro (1914)
Fig56. Ces travaux ont été réalisés sous la gouvernance de Mr Abdessalem Kallel (gauche) . Son livre qui parle de la période de sa gouvernance «Le rêve et le mauvais virage»28 (droite) Source photo : Archive Mohamed TLILI À partir de 1976, le projet a subi un échec politique et économique. Ainsi, on a entamé quelques essais de réanimation de la basilique ,l’ouverture du café, la rénovation de medersa Militia, la rénovation de la kasbah du Kef. A partir de 1987, de nouveaux travaux de restauration et de réhabilitation ont été réalisés tel que les travaux de restauration de la Kasbah, ainsi le quartier a regagné sa valeur et a repris ses lettres de noblesse.
Source : elkef.info 28 Cette action a été rapportée dans l’ouvrage de l’ancien gouverneur du Kef à l’époque des grands travaux Monsieur KALLEL Abdessalem ‘’Le rêve et le mauvais virage’’ : le témoignage d’un (vrai) gouverneur. Actuellement avocat à la Cour de cassation, j’ai eu la chance de le rencontrer en octobre 2019 où il m’a parlé des stratégies entamées à l’époque pour la réhabilitation et la mise en valeur du quartier de Bou Makhlouf.
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Fig58. Travaux de restauration de 1966 Source : Archive M. TLILI
Fig59.
Fig60. Chantier de restauration sous la direction de l’archéologue et historien Mohamed TLILI Source photos : Archive M. TLILI
Fig57. Etat de la Kasbah en 1987 Source photos : Archive M. TLILI Aujourd’hui, tout le monde s’y investit sans tenir réellement compte de sa valeur historique et patrimoniale et cette richesse et cet enracinement sont menacés quotidiennement par de multiples et de nouveaux défis. L’amélioration de l’habitat privé et l’introduction de certains bâtiments modernes dont certains sont à caractère touristique ont donné des résultats plus ou moins contestables et critiquables.
À retenir : Sidi Bou Makhlouf est un quartier musée à ciel ouvert où la vie culturelle est enracinée dans les plus profondes couches de la créativité artistique et c’est ici où la culture vécue au quotidien continue à s’exprimer sous de multiples facettes.
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Fig61. Démolition de la maison B. Aissa pour bâtir un hôtel de charme Source : Micro-mégas Défis et Réponses ,film de Skander Tlili (2015)
Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.1.3. Vocation du projet d’intervention : Enquête N°2 (qualitative) : La culture locale au Kef , Entretien semi-directif avec les artisans du village artisanal. 3.1.3.1. Emplacement du village artisanal Le village artisanal du Kef29 se trouve dans la partie sud à 1 km de la Médina du Kef entre les cités Cherichi et la Cité Sakhra, Il est indépendant et n’appartient à aucun circuit touristique.
Fig62. Implantation du village artisanal
3.1.3.2.
Démarche et objectifs
L’entretien semi-directif30 avec les artisans du village artisanal du Kef est composé de deux questions et s’est déroulé en arabe tunisien Q1 : «Comment ça se passe avec vous dans le village artisanal ? Quels sont les problèmes majeurs» Q2 : «Quelle alternative choisissez-vous entre travailler dans le village artisanal et travailler dans le quartier Bou Makhlouf ?» Les objectifs ciblent d’évaluer l’état actuel du village artisanal et discuter l’alternative de travailler dans un quartier historique et touristique
29 Le village artisanal du kef a ouvert ses portes en 2007, c’est un regroupement sur une même zone d’un ensemble d’entreprises artisanales au service du dynamisme économique de la ville. Ce concept permet de partager des moyens, d’encourager des synergies. C’est un véritable projet de développement local, pour accompagner les artisans et favoriser l’emploi. Ce concept permet de partager des moyens, d’encourager des synergies. C’est un véritable projet de développement local, pour accompagner les artisans et favoriser l’emploi. 30 L’entretien semi-directif est un entretien qui se base sur des interrogations assez généralement formulées et ouvertes. Il est possible de poser de nouvelles questions si la personne interviewée soulève un aspect encore inconnu.(Source : https://www.scribbr.fr/methodologie/entretien-recherche/)
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.1.3.3.
Les résultats
Mahria Cherni (Tissage à la main) Q1: il manque l’encadrement technique de certains artisans et il manque aussi des espaces d’exposition dans la région Q2: Le quartier Bou Makhlouf Ahmed Fadhlaoui (Ferronnerie artistique) Q1: la contrebande et les produits de contrefaçon d’origine chinoise en particulier ont envahi les marchés tunisiens et ont condamné les produits artisanaux locaux à la stagnation. A cause de leurs bas prix, ces produits de qualité médiocre ont fortement, concurrencé l’artisanat local qui a fini par perdre une grande part de marché, en l’absence d’un vrai soutien de la part de l’État Q2: Le quartier Bou Makhlouf Henda Aouadi (Habit traditionnel) Q1: Les jeunes semblent réticents à investir dans cette activité et à prendre la relève à leurs prédécesseurs. Q2: Le quartier Bou Makhlouf Kamel Saidi (Sdara) Q1: l’éloignement des grands points de commercialisation, les coûts élevés et la précarité du secteur Q2: Le village si l’état en prend soin sur tout les plans convenablement
Fig63. Vues intérieures du village artisanal où on voit que la moitié des boutiques sont fermées Source : Skander Tlili (2020)
À retenir : Le domaine des arts traditionnels et de l’artisanat souffre de manques et d’une faiblesse sur les niveaux de communication, vente, marketing des produits, d’abord à cause de l’emplacement lointain du village, ensuite à cause de son exclusion des circuits touristiques de la ville. Les artisans préfèrent être intégrés dans les circuits touristiques et adhérent à l’idée de travailler dans la médina du Kef et précisément dans le quartier Bou Makhlouf.
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.2. Rôle révélateur des circuits touristiques au Kef On ne peut pas parler du développement et amélioration d’un quartier touristique sans y élaborer des circuits touristiques 31 bien connectés et étudiés sur les plans socio-économiques, historiques, stratégiques...
3.2.1. Méthode d’enquête N°3 (qualitative) : Entretien non directif avec des étrangers via Airbnb 3.2.1.1. Mon expérience comme hôte Membre et super-hôte Airbnb32 depuis 2019, j’ai pu héberger des centaines de voyageurs de différentes nationalités dans différents logements au Kef, Korba, l’Aouina, Sidi Bousaid, la Marsa... Parmi ces logements, une maison d’hôte au Kef dans laquelle j’ai pu rencontrer et connaître plusieurs personnes dont j’ai eu la chance d’aborder le sujet des circuits touristiques en leur demandant leurs avis et remarques en tant que voyageurs à travers un entretien non-directif 33
3.2.1.2.
Démarche et objectifs :
Comment trouvez-vous les circuits touristiques au Kef et qu’est ce qui leur manque pour les améliorer ?
3.2.1.3.
Les résultats
• Kada Boukrich - France - Entrepreneur individuel : -Un circuit touristique est avant tout une symbiose entre les 5 sens du corps humain. -D’une manière générale en Tunisie et spécifiquement au Kef, les circuits touristiques ne se basent que sur le sens de la vue et dans quelques cas ;avec la présence d’un guide touristique; on y rajoute le sens de l’ouïe. Il faut développer et impliquer les 3 autres sens (vue, odorat et goût) dans les circuits touristiques • Damien Issertes - France - musicien indépendant : -Beaucoup de lacunes dans les circuits touristiques au Kef, surtout au niveau des transports publics et pas d’indications pour les routes. Je dois toujours faire un très grand effort personnel pour pouvoir découvrir le Kef tout en improvisant dans les choix et dans la mobilité. -Il faut toujours avoir une voiture personnelle sinon on risque de trouver des 31 Un circuit touristique est le circuit dans lequel l’usager est impliqué par les cinq sens dans les différentes activités et animations proposées ainsi que dans l’apprentissage , le partage et l’enrichissement culturel 32 Airbnb est une plateforme communautaire payante de location et de réservation de logements de particuliers fondée en 2008 qui permet à des particuliers de louer tout ou une partie de leur propre habitation comme logement d’appoint. Le site offre une plateforme de recherche et de réservations entre la personne qui offre son logement et le vacancier qui souhaite le louer. 33 En posant une question générale, l’entretien non-directif permet à l’interrogé toute
possibilité pour développer son raisonnement et s’inspirer de sa propre rationalité et non de la nôtre.
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
difficultés pour se déplacer. -Il y a des zones à quelques kilomètres du Kef qui sont agréables et uniques au monde mais seulement une minorité les connaît à cause du manque de transport, et d’information et la non intégration de ces zones et endroits dans les circuits touristiques de la ville du Kef Rendre les déplacements entre les villes et les déplacements internes plus accessibles et faciles et homogénéiser les objets signalétiques pour mieux guider les visiteurs dans leurs mouvements et expériences. Dynamiser la mobilité à l’intérieur de chaque circuit touristique • Moutaz Ali - Libye - journaliste : -En tant que touriste dans les maison d’hôtes en Tunisie, et en tant qu’un touriste qui a visité plusieurs fois certains hébergements touristiques, hôtels et maisons d’hôtes keffois, je n’ai jamais pu sentir que je suis vraiment dans cette ville. La nourriture et les boissons sont les mêmes partout et surtout dans les restaurants de la ville, il manque toujours une touche personnalisée et locale. Retrouver la vie et les produits locaux dans les structures d’accueil ainsi que les circuits touristiques et dans les restaurants locaux.
3.2.2. Les circuits touristiques au Kef34 3.2.2.1.
Circuit de l’ASM (1976)
Circuit à la fois chronologique et topographique, à la base des caractéristiques de la ville du Kef : eau, montagnes...
1. Temple des eaux 2. Basilique de saint Pierre 3. Synagogue 4. Mausolée de Sidi Ali Turki
5. Basilique 6. Sidi Bou Makhlouf 7. El-Qasba 8. Zawiya er-Rahmaniya et Musée ATP
Fig64. Circuit de l’ASM 34
Les cartes ont été travaillées sur la base de la carte E. Esperandieu DEL. 1885
85
Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
3.2.2.2. actuel
3.2.2.3.
Circuit de la SODET35 : circuit touristique
1. Mosquée Zaouiet Kadria 2. Zawiya er-Rahmaniya et Musée ATP 3. El-Qasba 4. Basilique 5. Sidi Bou Makhlouf 6. Mausolée de Sidi Ali Turki
Autres circuits
7. Synagogue 8. Eglise Dar el Kous 9. Ras El Aîn 10. Citernes romaines 11. Le temple des eaux 12. Dar El Kahia
Circuit des Zouis (pluriel de Zewia) Circuit de l’émerveillement (Circuit des légendes et histoires locales) élaboré par Museum Lab36
Fig65. Affiche des ateliers des workshops de Museum Lab 35 Société de développement et d’études touristiques 36 Le circuit de l’émerveillement des circuits projetés durant les workshops estivaux de Museum Lab Connexion auxquels j’ai participé en août 2019 à Dar Sébastien à Hammamet. Museum Lab est une association à caractère scientifique qui œuvre pour le développement et la recherche dans la médiation culturelle numérique.
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Fig66. La carte du circuit touristique proposé par MLC au Kef, décembre 2019 Source : Page Facebook Museum Lab Tunisie
À retenir : les Problèmes des circuits actuels : Les dysfonctionnements observés dans les circuits touristiques actuels dans la Médina du Kef sont causés par plusieurs facteurs, notamment -L’inexistence d’un centre pour les circuits touristiques qui sert de les ordonner et organiser selon des scénarios ou des thèmes. -Pas de réflexions sur les animations ,la gastronomie dans les circuits touristiques. -Plusieurs monuments sont fermés, inconnus, démolis ou abandonnés. -Plusieurs autres monuments et sites importants sont exclus des circuits touristiques.
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
Synthèse 3 : Le quartier Bou Makhlouf, le cœur battant de la Médina du Kef
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Chapitre 3. Identification des besoins spécifiques
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CHAPITRE 4. PLAN D’ACTION: APPROCHE RÉFÉRENTIELLE
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Chapitre 4. Plan d’action
Contexte
Kasserine centre ouest de la Tunisie, une des régions les plus pauvres du pays 60% des habitants vivent en milieu rural et 30% de la population active est au chômage. Depuis quelques années un camp de terroristes s’est installé dans la montagne de Samama et terrorisent les populations quand ils ne recrutent pas les plus désespérés ou les plus en colère. (Jbel Semmama dont la seule mention du nom suscite peur et froid en Tunisie (confrontation, dangers, contrebande , terrorisme, …) Ce qu’il faut faire en revanche c’est de redonner espoir, confiance et la parole à tous ceux qui ;marginalisés; depuis trop longtemps ne trouvent aujourd’hui que la violence pour se faire entendre La population de Kasserine Ces populations subissent une double peine : Elles risquent leurs vies si elles s’aventure dans la montagne qui reste leur seul moyen de subsistance et avec laquelle ils ont une relation quasi fusionnelle . De l’autre coté ils n’ont rien dans leur village qui leur permettent de gagner leur vie ou de se divertir.
4.1. Critères de choix Les références étudiées traitent en grande partie des problèmes similaires aux problèmes observés dans l’analyse du site du Kef Ils engloberont les différentes étapes pour valoriser un site urbain comme étant un ensemble et l’améliorer. • Projet socio-économique et culturel • Vision stratégique urbaine • Valorisation d’un patrimoine
4.2. Projets étudiés 4.2.1. Centre culturel des arts et métiers de la montagne de Jbel Semmama /Fondation Rambourg , Tunisie (2018)37 Comment réputation profonde ?
changer la mauvaise avec une intervention
4.2.1.1. L’art et la culture comme axe principal
L’art et la culture comme levier d’inclusion mais aussi comme arme pour lutter efficacement contre le terrorisme ,car combattre l’exclusion et le terrorisme avec encore plus d’exclusion de stigmatisation et rompre le dialogue fait le lit de tous les extrémismes et ravive les rancœurs et les tensions
4.2.1.2.
Objectif
L’objectif de ce projet inclusif, pensé et conçu en proximité avec les habitants de la région de Kasserine est de : permettre un désenclavement progressif par l’augmentation du potentiel économique que ce centre développera par le biais de ses diverses activités. 37 CCDAMMJS est un lieu à vocation culturelle et économique mais aussi un outil de prévention de l’extrémisme et la radicalisation des jeunes de la région. L’approche socio-économique du centre : Culture de l’espoir à jabel sammama,Dorra Bannouri , ADO+, 2018 Objectifs du centre : La société civile se mobilise: Bientôt un centre culturel des arts et des métiers au Mont Sammama, CAFA Civic Actors against violent Extremism, 2017 L’inauguration du centre : La fondation Rambourg inaugure le Centre Culturel des Arts et Métiers de la montagne Djebel Semmama à Kasserine Rania Lahmer, 2018
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Chapitre 4. Plan d’action
4.2.1.3.
Les composantes du projet
La composante d’action culturelle qui abritera : Des ateliers de cinéma, théâtre, musique , danse… et des activités sportives avec la construction d’un terrain omnisport La composante métiers : Valoriser les ressources naturelles dans la volonté de développer les compétences locales et les former à l’apprentissage professionnel à l’artisanat traditionnel montagnard tel que la distillerie et la tapisserie.
4.2.1.4.
La marque de production
La fondation Rambourg à crée une marque de production artisanale et mettra une gamme de produits de cette marque à disposition du centre culturel des arts et métiers de la montagne afin que le centre gagne son autonomie et sa pérennité financière
4.2.1.5.
Les outils conceptuels
Objectifs Faire face a la marginalisation et le terrorisme
Manifestations
4.2.1.6.
Manipulations conceptuelles Art et culture comme levier d’inclusion et lutte contre le terrorisme
permettre un désenclavement progressif par l’augmentation du potentiel économique
Rassembler arts, culture et autres activités
Faire sortir cette zone de son obscurantisme avec l’organisationfréquente d’évenements
Approche participative encréant des emplois pour les usagers du centre
Composante culturelle : Amphithéâtre , cinema, ateliers… Composante sportive : terrain omnisports , aire de jeux pour enfants
Création d’une marque de produit locale: une gamme de produits de cette marque à disposition du centre
Acceptation du projet par les habitants Le 20 octobre 2018, a eu lieu l’inauguration tant attendue du centre culturel des arts et métiers de la montagne Jbel Semmama, créé par la fondation Rambourg à Kasserine. Le centre est aujourd’hui le berceau de plusieurs événements culturels et économiques importants pour la ville de Kasserine
Concepts à retenir : -Animer avec les événements et manifestations culturelles fréquents. -Créer de l’emploi et impliquer les habitants de Kasserine dans l’économie de la région. -Répondre aux différents besoins des usagers avec des composantes culturelle et sportive.
93
Chapitre 4. Plan d’action
Contexte
4.2.2. Ville d’Amsterdam ,Partager la ville / Amsterdam, Pays-Bas Pourquoi est-il si important de multiplier les options de déplacement ?
4.2.2.1.
En tant que capitale des Pays-Bas, Amsterdam est mondialement reconnue comme étant exemplaire dans le monde des villes intelligentes. Au cours des dernières années, Amsterdam a toujours été classée dans le top 10 de l’indice Cities in Motion.
Objectifs
Toutes les villes veulent être considérées comme « axées sur les personnes » et offrir aux citoyens un environnement propre, sécurisé et stimulant où ils aiment passer du temps et dépenser de l’argent– et auquel ils sont heureux de contribue
4.2.2.2. L’importance de multiplication des options déplacement ?
la de
Durabilité En aidant davantage de personnes à se déplacer à pied, à vélo ou en transports en commun, les villes désencombrent les rues et les autoroutes. Résultat: une croissance démographique plus durable. Réduction du niveau de pollution Les villes qui encouragent les déplacements à pied, à vélo et en transports en commun, ainsi qu’une circulation commerciale efficace, présentent des émissions réduites de CO2. Santé et bonne humeur Quand les citadins sont plus nombreux à se déplacer à pied et à vélo, leur santé s’améliore. Résultat : des services de soins de santé moins encombrés. Diminution du nombre des accidentés de la route Les villes adaptées à la circulation à pied et à vélo affichent un taux inférieur d’accidents, de blessures et de décès liés aux véhicules motorisés, ce qui réduit les pressions exercées sur les services d’urgence et de soins de santé. Potentiel de croissance Les personnes instruites et en âge de travailler affluent vers les villes offrant une qualité de vie élevée… et les entreprises affluent vers les villes qui concentrent une forte population de travailleurs instruits. Augmentation de l’activité économique locale Les villes abordables et accueillantes pour les citoyens de tous âges limitent les départs de populations vers la banlieue, qui impliquent plus de trajets et moins d’argent dépensé dans l’économie locale. Assurer l’acheminement des biens à destination en temps et en heure contribue aussi à une économie florissante.
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Chapitre 4. Plan d’action
4.2.2.3.
Les outils conceptuels
Objectifs Axer les villes sur les personnes
Manifestations
Manipulations concepuelles Garantir l’accessibilité piétonne
des trottoirs et passages piétons faciles d’accès et bien éclairés
Objectifs Axer les villes sur les personnes
Manifestations
4.2.2.4.
Réinventer les déplacements urbains Adapter les routes à la circulation à vélo des voies cyclables dotées d’une signalisation et d’une infrastructure adaptées
Faciliter les déplacements multimodaux intégrer différents systèmes afin de simplifier leur utilisation (tickets électroniques et sur téléphone, correspondances coordonnées..)
Manipulations concepuelles Faire preuve d’équité
Mettre en place des mesures et des politiques qui traitent de manière équitable les citoyens et leurs choix de transport .
Penser à la sécurité
Rendre les rues, les transports en commun et les espaces publics accueillants et sûrs
Améliorer la qualité de vie des habitants et encourager l’amélioration continue Recueillir les remarques et commentaires des habitants et tester de nouvelles façons d’améliorer leur mobilité.
Acceptation du projet par les habitants En 1971, des groupes de pression se sont formés pour inciter la ville et les gouvernements nationaux à « Stop de Kindermoord » (« arrêter de tuer les enfants »). En d’autres termes, trouver une solution pour la mobilité défaillante et dangereuse à l’intérieur des circuits de la ville .Aujourd’hui Amsterdam est considérée comme l’une des villes les plus intelligentes et les plus durables au monde.
Concepts à retenir :
Remettre le piéton au centre des réflexions urbaines pour améliorer les expériences dans les espaces visités d’un côté social et touristique et l’impliquer de plus en plus dans l’économie locale.
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Chapitre 4. Plan d’action
Contexte
4.2.3. Le centre d’interprétation de Dougga / Groupement Drawlink, Tunisie (2010) 4.2.3.1.
Au cœur du processus de valorisation du parc archéologique de Dougga vient la nécessaire mise en place d’un instrument au service de tous les publics pour transmettre, faire connaître, permettre d’apprécier et de ressentir. Intensifier ainsi l’émerveillement, l’émotion et le plaisir de la visite du parc archéologique par une meilleure compréhension du site.
Objectifs
Ce projet permettra de valoriser ce site majeur du patrimoine culturel tunisien et d’en faire une porte d’entrée Nord-Ouest dans un contexte de développement du tourisme culturel et de développement économique local et régional.
4.2.3.2. Les composantes du projet : l’axe culturel et l’axe scientifique pour le centre d’interprétation En l’absence de collections disponibles et suffisamment diversifiées pour sa connaissance et sa compréhension, c’est donc le site lui-même qui devient le «musée» de Dougga. La nouvelle structure est l’outil destiné à faciliter sa compréhension. Un centre d’interprétation, de présentation, d’introduction, ou de synthèse de la visite du parc, ce lieu d’accueil, d’apprentissage et de découverte accompagne la mise en valeur du site. Son accessibilité à tous les publics est un objectif prioritaire.
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Chapitre 4. Plan d’action
4.2.3.3.
Les outils conceptuels
Objectifs Développement du tourisme culturel et de développement économique local et régional. Manifestations
Manipulations concepuelles
La promenade offrir le maximum d’espace ouvert « HORS DOUANE » afin d’établir une habitude de visite du centre comme lieu de recréation et de détente.
Dès son arrivée, le visiteur s’engage dans une promenade en descente à travers l’espace paysager naturel.
Objectifs Développement du tourisme culturel et de développement économique local et régional Manifestations
4.2.3.4.
Manipulations concepuelles Continuité du relief et de ses textures minérales et végétales.
Fluidité de circulation une circulation en boucle et dans un sens unique (du haut en bas) ; celui d’une lecture juste.
l’agencement de volumes de formes simples et épurées
Les espaces d’exposition et d’interprétation organisés comme une succession d’entités caractérisées
Entre les volumes, le terrain est sculpté en forme de plateaux successifs
Acceptation du projet par les habitants
Le groupement d’architectes : Groupement Drawlink à remporté le concours de la conception du centre d’interprétation a Dougga en 2010 mais les travaux n’ont pas encore commencé.
Concepts à retenir :
Le centre est connecté aux différents points du site à travers des promenades ce qui permet à l’usager de vivre une expérience sans limites.
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Chapitre 4. Plan d’action
Synthèse 4 : Revivifier une ville
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Chapitre 4. Plan d’action
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CHAPITRE 5. UNE TRANSGRESSION ARCHITECTURALE
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
Le rétrécissement du Kef entre ses limites existantes sur les plans économiques, culturels et sociologiques a généré un état d’étouffement et de stagnation. Face à ces limites, les comportements possibles sont soit une fermeture en les considérant tel qu’elles le sont, soit ;comme elle était la démarche; une ouverture en les transgressant.
5.1. La transgression et l’art transgressif 5.1.1.
Définitions confrontées
Nom féminin (latin : transgressio-) -Action de transgresser une loi, un ordre, un interdit. -Avancée lente et relative de la mer due à une remontée du niveau marin, à l’érosion rapide du rivage ou à un affaissement tectonique. Dictionnaire Larousse Action consistant pour quelqu’un à transgresser, c’est-à-dire à aller à l’encontre d’une loi ou bien encore d’un ordre. Exemple : Aucune transgression ne sera tolérée en ce lieu. Toute entorse à ce principe sera sévèrement punie. Synonymes : infraction, désobéissance, violation, faute, manquement Dictionnaire linternaute.fr
5.1.2.
L’art Transgressif
5.1.2.1. Présentation C’est l’art d’outrager ou violer les mœurs et les sensibilités de base et communes. L’œuvre transgressive est toute œuvre d’art considérée par certains comme offensante du fait de son potentiel choquant. Plusieurs dérivés du mouvement d’art transgressif sont apparus
5.1.2.2.
Évolution du mouvement38
A la fin des années 1990, suite aux événements de la place Tiananmen, la situation de l’art expérimental en Chine devient extrêmement précaire et les artistes expérimentaux ne peuvent plus exposer leurs œuvres et les revues d’art qui s’intéressent à leur travaux sont étroitement contrôlées. Ainsi un nouveau groupe d’artistes transgressifs est apparu en Chine qui relança la scène de l’art performatif et évoluer vers des pratiques qui se consacrent davantage à l’exploration du corps-soi et du corps-chair où le corps individuel est volontairement soumis à des sévices extrêmes.
38
38.
BORDELEAU Erik (2009-2010)
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.1.3.
Artistes
Zhu Yu né en 1970 à Chengdu en Chine est connu pour sa série de photographies faites en 2001 intitulées «Eating People». Peng Yu née en 1974 à Pékin en Chine est connue pour ses installations sanguinaires. Yang Zhichao né en 1963 à Gansu en Chine est connu les expérimentations extrêmes sur son corps.
Fig67. (Gauche) Zhu Yu mangeant ce qui semblait être un fœtus humain Fig68. (Milieu) Peng Yu qui tue des animaux Fig69. (Droite) Yang Zhi Chao et l’art corporel extrême
5.1.4. Interprétation pour l’intervention Changer l’image de l’objet cible sans nuire (sans causer des dommages) à ses différentes composantes à travers une architecture qui blesse. Introduire une nouvelle manière de vivre et de penser inscrites dans un cadre de développement régional
Fig70. Réinterprétation et transgression
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.1.5. Parti architectural : Une transgression architecturale multidimensionnelle Liaison Relier les différentes composantes de la Médina et les sites naturels
Connexion Les différents projets à concrétiser sont inter-connectés pour faciliter et diversifier les choix de l’expérience
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
Continuité Vivre une expérience immersive dans la ville
Transition Un passage fluide entre deux architectures qui se contrastent
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.2. Stratégie d’intervention La stratégie va porter sur deux axes principaux architecturaux et urbains
5.2.1.
Objectifs
L’intégration du quartier Boumakhlouf et des circuits touristiques dans l’ensemble d’une vision globale par : • La réparation urbaine architecturale. • La création de points relais. • La reconsidération de la mobilité pour les visiteurs. • L’inclusion des services, raccourcis et projets à impact économique et touristique dans les circuits.
5.2.2. Les échelles interrogées • Échelle territoriale L’ensemble du circuit touristique qui est limité à l’ancienne médina du Kef comprend des éléments de valeur et d’autres éléments mal organisés, des monuments démolis, fermés, mal présentés ou abandonnés, d’autres monument et sites importants sont exclus des circuits touristiques qui manquent d’une centralité et de réflexion dans leurs élaborations. On parle aussi de l’inexistence d’une équité entre les différentes composantes de la Médina et une grande perte de mémoire • Échelle urbaine (quartier Boumakhlouf) Le tourisme culturel montre une évolution forte et croissante avec les nouvelles résidences touristiques, les festivals, les manifestations culturelles diverses... Et le quartier souffre de l’inexistence d’une vraie activité culturelle pourtant on l’a baptisé «place des arts». Malgré qu’il soit un quartier monumental exceptionnel riche en potentialités ( Kasbah , basilique, hôtel Bou Makhlouf...) Et malgré quelques efforts très minimes et réduits (Ces efforts sont sans résultats et réduisent la qualité
et les chances de ce quartier de se développer et garder ses valeurs), celui-ci reste très peu valorisé à cause des
problèmes de l’affection des monuments désaffectés d’une part et la perte de mémoire d’autre part. • Échelle architecturale Les citernes coloniales en plus du jardin panoramique et des vestiges des césariennes comprennent un certain nombre de valeurs et forment des dents creuses.
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.2.3. La prothèse urbaine en tant qu’un visa architectural Celui-ci redonnera vie aux monuments en les dynamisant avec des nouvelles fonctions. Il permettra aussi de diriger le visiteur de loin et le guider dans une expérience immersive.
5.2.3.1. urbaine
Étude des possibilités : une nouvelle forme
Parasite, sculpture, greffe, prothèse, dispositifs signalétiques, des unités dispersés. Et la représentativité des autres monuments dans les dispositifs avec différents niveaux de fusion : • Forme discrète basique ( >fusion = 100%) La prothèse prend la même typologie architecturale, les mêmes couleurs et matériaux et le même caractère du bâtiment en question. • Forme distincte régulière ( 1% < fusion < 99% ) La prothèse se distingue soit par la couleur, soit par la forme, soit par la typologie soit par les matériaux tout en respectant une certaine continuité et harmonie entre les deux formes. • Forme déconstruite marquante ( fusion = 0% ) La prothèse se distingue complètement de l’objet en question par les couleurs, par la forme, par les matériaux et par la typologie architecturale. Une forme qui représente un événement ou un repère urbain marquant dans son contexte.
5.2.3.2.
Une immersion et nouveau mode de vie
Redonner mouvement avec des formes légères, avec des exposition d’arts immersifs sur une échelle urbaine, avec une réactualisation de la culture locale où l’objet architectural devient un objet immersif sensible aux formes qu’il contient.
5.2.3.3.
Structure adaptable
Faisabilité : facile à confectionner, réversible, démontable et transportable, texture selon le besoin et selon la fonction Impact : formes basées sur les données sensibles Rôles : écran, toit, mobilier, piste cyclable... Durable : protection éphémère
5.2.4. Une transgression dans le quartier Bou Makhlouf Tenant compte de la centralité de ce quartier et les vocations d’animation de plus en plus marquées de résidences touristiques, on propose dans les zones vides des projets adaptés à ses structures : • Le centre de réinterprétation du quartier Bou Makhlouf • Les cellules de partages des toits • Le fondouk des arts
107
Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.2.5. Une transgression touristiques
dans
les
circuits
Entre les circuits éprouvés et les circuits projetés on propose une approche médiane: La position centrale du quartier Bou Makhlouf dans l’ensemble des circuits invite à proposer un point de départ intermédiaire qui : -Reflète l’ancienne disposition viaire de la médina aboutissant à ce quartier. -Permet d’accueillir et de distribuer d’autres circuits intermédiaires ou secondaires par le biais des points relais.
À retenir : Tenant compte de l’importance du quartier Bou Makhlouf en tant qu’un centre d’intérêt commun et des circuits touristiques en tant que moteur de développement économique, culturel et touristique, la transgression dans ces derniers engendra une transgression sur les échelles locale et régionale dans tout le Kef.
5.2.6. Organigramme général Le centre d’interprétation du quartier Bou Makhlouf jouera le rôle de la plaque tournante et centrale qui est connecté à des points relais qui sont 3 autres centres connectés chacun avec un ensemble d’autres projets. -Ras El Aïn : Centre d’information -Sidi Mansour : Centre touristique (hôtel, camping...) -Chgega : Centre de réintégration
Fig71. Organigramme de l’intervention
5.3. Le centre d’interprétation 5.3.1.
Présentation
Le centre est une plateforme de promotion de la culture locale et artistique à travers des ateliers didactiques (poterie, mosaïque antique...) Favorisant les interactions entre les artisans locaux (organisations d’ateliers et de workshops) avec les visiteurs, tout en présentant des différentes expositions et ateliers d’immersion. Il sert aussi d’un espace de détente et de loisirs.
108
Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.3.2. Implantation du centre Le centre d’interprétation sera bâti au cœur du quartier Bou makhlouf, sur les citernes coloniales en bas et sur le terrain vert et au dessus des vestiges des anciennes césariennes en haut , Il se situe en bas de la Kasbah ,entre les escaliers et l’ancien poste de distribution d’électricité limité par la voie piétonne en bas.
Terrain d’intervention
Au début, Une structure qui couvrira l’ensemble des vestiges des anciennes césariennes jouera le rôle d’un support pour le reste du plancher
Structure légère et plancher au dessus des vestiges
Ensuite les deux planchers du côté de la Kasbah et au dessus des citernes coloniales.
109
Chapitre 5. Une transgression architecturale
Structure légère et plancher au dessus des vestiges Plancher
Ensuite vient couvrir l’ensemble une prothèse urbaine de forme déconstruite et marquante
Structure légère et plancher au dessus des vestiges Plancher Enveloppe externe
110
Chapitre 5. Une transgression architecturale
Enveloppe externe
Fig72. Implantation du centre d’interprétation
5.3.3. Objectifs •
• •
• • • • • •
Croiser et héberger les artisans et artistes avec une jeunesse locale qui veut s’allier pour créer une synergie et innover et créer ensemble (Artistes+Artisans / Jeunesse+Artisans...) Restituer la mémoire de l’ensemble du quartier et ses stratifications historiques Remettre en valeur les vestiges des anciennes césariennes qui sont délaissés et inaccessibles à travers des ouvertures et des planchers transparents et résoudre leurs problèmes d’isolement Une valeur ajoutée au quartier et au circuit touristique Un instrument au service de tous les publics pour transmettre des connaissances Permettre d’apprécier et intensifier le plaisir de la visite à travers une approche muséographie Interprétations dans tous les domaines Connecter les différents points relais Restituer le cœur battant de la médina
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.3.4. Programme Composantes publiques
Composantes privées
Accueil et commodités (WC, vestiaires) Exposition permanente Exposition temporaire Bibliothèque Ateliers : gastronomie locale, moulage de pièces rares, poterie antique, mosaïques... Ateliers d’immersion Boutiques Resto-café
Réception artisans, dépôt
5.3.5. Images du projet
114
semi- Composantes privées Bureaux et offices pour le personnel du centre Archive Salle de réunion
Chapitre 5. Une transgression architecturale
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.4. Les autres scénarios dans les circuits touristiques : Les points relais
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
LA CARTE DES POINTS RELAIS Ra : Centre d’informations de Ras El Aïn Ci : Centre d’interprétation de Sidi Bou Makhlouf Ch : Centre d’intégration de Chgega 117 Ct : Centre touristique de Sidi Mansour
Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.4.1. «L’Hôtel Ghroff» Intervention sur les Ghroff de Sidi-Mansour Logements touristiques éphémères à l’intérieur des grottes qui offrent d’un côté une vue panoramiques sur les falaises de Sidi-Mansour, la source d’eau naturelle, les paysages et plaines et d’un côté ils présentent une exposition des peintures pariétales qui s’y trouvent
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.4.2. «Centre de réintégration de Chgega» Intervention sur les citernes romaines du quartier Chgega Le quartier Chgega est à la base un quartier extra-muros dont la population est considérée comme marginalisée. Il permettra à ces habitants à travers des sessions de formations d’apprendre des métiers et devenir artisans et les aider à s’intégrer dans l’économie locale de la région en exposant / vendant leurs produits dans le centre.
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.4.3. «Partager les toits» intervention sur les terrasses domestiques Initiative d’implication des citoyens dans le plan économique et touristique à travers des activités proposées dans les toits des maisons et partagées avec des familles (Jeux sociaux / gastronomie locale, hébergement...) Ces structures accueillent tout les profils qui veulent vivre l’expérience avec des résidents keffois.
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.4.4. «Fondouk des arts» Intervention sur le Fondouk de Sidi Bou Makhlouf Réaménagement du Fondouk en un centre d’art qui peut accueillir des groupes de musique, des formateurs en musique, des troupes de théâtre, des peintres... C’est aussi une scène de performances libres ouverte à tout les artistes qui veulent se produire en public.
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.4.5. «Les Akchek» Les ponctuations urbaines Des abris tout au long des parcours qui offrent différents services : - Informations et brochures des monuments et circuits touristiques - Vente de souvenirs, cartes postales, porteclés, livres... - Gastronomie - Billetterie - Repos - Location de vélos pour promenades
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
5.4.6. Exemples de scénarios «Je m’installe dans un hébergement touristique dans le quartier Sidi Bou Makhlouf et je travaille et coopère avec des artisans locaux.» «Je m’installe dans l’hôtel Ghroff de Sidi Mansour et à partir duquel je m’imprègne dans la nature et je visite les autres endroits naturels.» «Je viens pour une demi-journée au Kef, j’ai pu en visitant le centre historique, déjeuner dans un toit partagé avec une famille Keffoise et jouer au Charret traditionnel avec eux.» «Je suis un chercheur, j’ai pu à partir du centre d’interprétation de Sidi Bou Makhlouf et du centre d’information de Ras El Aïn m’orienter facilement dans mes choix de monuments et de sites naturels.» «J’habite dans le quartier Chgega et dans le centre d’intégration du quartier j’ai appris la poterie artisanale et aujourd’hui je gère mon propre projet de vente de poterie artisanale et j’organise mensuellement des workshops dans le centre d’interprétation de Sidi Bou Makhlouf où je reçois des artistes et des gens passionnés par la poterie, qui, avec leurs créativité, nous avons pu fabriquer des modèles et des séries de poteries uniques.» «Ce matin, nous avons loué d’un ‘Kochk’ installé en bas de la synagogue des vélos avec lesquels nous avons pu suivre des chemins cyclables qui nous ont emmené à différents endroits naturel du Kef, en rentrant nous avons acheté quelques souvenirs d’un autre Kochk situé dans le quartier historique» «J’assiste ,annuellement, avec un groupe d’amis aux festivals ‘SiccaJazz’ en hiver et ‘Sidi Bou Makhlouf’ en été et à chaque saison nous assistons parallèlement à des différentes performances artistiques de mapping vidéo à l’intérieur du petit fort de la Kasbah.» «Je suis un Jazzman multinational, j’organise fréquemment des workshops artistiques avec des chanteuses, chanteurs et instrumentistes de musique ethnique Keffoise pour aboutir à une production musicale identitaire aux normes internationales.»
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
Synthèse 5 : concepts clés
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Chapitre 5. Une transgression architecturale
CONCLUSION GÉNÉRALE
La limite n’est pas seulement un contour ; c’est une mesure qui change d’une époque à une autre. Appliquée sur un cadre spatial précis qui est le Kef qui; à travers ses limites spatiales, territoriales et culturelles on a pu en dégager d’autres limites, par conséquent, des problèmes liés à cet état régressif qui n’a pas pu permettre à cette ville d’évoluer et arriver à satisfaire les demandes et les besoins d’aujourd’hui. Les techniques d’enquêtes sociales appliqués sur les habitants du Kef , les artisans du village artisanal et les voyageurs et touristes ,nous ont permis d’arrêter la zone d’étude / terrain d’intervention qui est le quartier Bou Makhlouf et d’en cerner les problèmes et de définir les éléments du programme qui sont autour du tourisme et de la culture locale Ces résultats nous invitent à valoriser ce patrimoine, recourir à une vision stratégique et urbaine et travailler un projet à impact socio-économique et culturel. Nous avons pu appuyer ces idées avec des expérimentations pareilles en Tunisie et en Europe qui nous ont permis de trouver des solutions à appliquer sur notre cas d’étude comme l’implication des zones et populations rurales et marginalisées dans les circuits touristiques, la dynamisation de la mobilité à l’intérieur des chaque circuit touristique et les connecter et la promotion de la culture locale en établissant des connexions entre artisans et visiteurs Ainsi on choisit de transgresser les limites observés pour aboutir à une image contemporaine du quartier historique et de la ville du Kef à travers des structures qui sont des prothèses urbaines dans le but d’unifier et de reconnecter à partir d’un centre d’interprétation ;qui jouera le rôle de la plaque tournante qui relie le cœur de la Médina à tous les points d’intérêt de la ville (sites naturels, monuments historiques...) À travers des circuits didactiques, diversifiés et adaptés à tous les profils.
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Annexes
ANNEXES
Annexe 1
La plupart des sondeurs connaissent le centre historique du Kef
Annexe 2
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Annexes
Annexe 3
Dans le centre historique du Kef le quartier le plus connu et le plus visité est le quartier Bou Makhlouf
Annexe 4
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Annexes
Annexe 5
La plupart des sondeurs n’habitent pas dans le quartier Bou Makhlouf pourtant le projet qui portera sur l’histoire et le patrimoine du Kef les concerne.
128
Annexes
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TABLEAU DES FIGURES
Fig1. Le monde vivant selon Ibn Khaldoun 17 Fig2. Composition de l’espace 18 Fig3. Pourcentage relationnel 20 Fig4. Expansion des territoires et recherche de nouvelles limites 24 Fig5. (Droite) Le site à cabanes en os de mammouths de Gontsy ,Ukraine 24 Fig6. (Gauche) Une tente fait à partir de résultat de fouilles en Seine-et-Marne 24 Fig7. (Droite) Les grottes de Sare au cœur du Pays basque 25 Fig8. (Gauche) Reconstitution de hutte de chasseurs du nord de l’Europe. 25 Fig9. Temple grec : Temple de Hephaestus 25 Fig10. Pyramides de Gizeh 25 Fig11. Cathédrale Notre-Dame de Paris 26 Fig12. Villa Savoye, Le Corbusier 26 Fig13. Limite par la lumière, The House Of Secret Gardens / Spasm Design 27 Fig14. Paysages du Kef 32 Fig15. Une sélection de quelques événements culturels importants au Kef 32 Fig16. Exemples de participations dans la société civile du Kef 33 Fig17. Le camp des oliviers (vers 1880) 34 Fig18. La destruction de la grande mosquée (actuelle basilique romaine) 34 Fig19. Exemples de quelques redécouvertes de certains endroits au Kef 35 Fig20. Le kef 36 Fig21. Le Kef et le Haut-Tell 37 Fig22. Le site du Kef dans le plateau du Dyr 37 Fig23. Les trois mamelons rocheux du Jbel Dyr 38 Fig24. Image actuelle des bâtiments sur le même relief 38 Fig25. Coupe schématique du côté ouest sur le site du Kef 38 Fig26. Manifestations des limites à travers l’histoire 39 Fig27. La visite de Bourguiba du camp français derrière la Kasbah 54 Fig28. Quartiers actuels du Kef 57 Fig29. Emplacement par rapport au périmètre communal actuel 59 Fig30. Vue de la médina du Kef vers 1890 59 Fig31. Évolution historique des limites spatiales et territoriales au Kef 60 Fig32. Résultats des sondages combinés 65 Fig33. Noms et classification décroissante des quartiers cités selon les sondages 66 Fig34. Vue aérienne du quartier Boumakhlouf 66 Fig35. Vue panoramique sur le quartier de Bou Makhlouf à partir de la place 68 Fig36. A1 - Accès depuis Ras El Aïn 72 Fig37. A2 - Accès depuis l’ex Dar el bey 72 Fig38. A3 - Accès depuis El Hara 72 Fig39. A4 - Accès depuis El Qadreya 72 Fig40. A5 - Accès depuis le mausolée 72 Fig41. A6 - depuis la Kasbah 72 Fig42. Vue de la partie ouest du quartier à partir de la place Bou Makhlouf 77 Fig43. La Kasbah vers le 19e siècle 78 Fig44. La Grande mosquée vers 1904 78 Fig45. Vue du Hammam derrière la grande mosquée 78
130
Fig46. Vues dans les rues et souks de la médina 78 Fig47. Quartier Bou Makhlouf entre 1893 et 1911 79 Fig48. Les anciens souks voûtés du Kef avant et maintenant 79 Fig49. Dar El Bey 79 Fig50. La Medersa Militia 79 Fig51. Wkelet Ezzit 80 Fig52. Le mausolée de Sidi Bou Makhlouf 80 Fig53. Boulevard de Tunis / le quartier neuf 80 Fig54. Le marché : Souk El Khemis ,Cliché Léandro (1914) 80 Fig55. Ces travaux ont été réalisés sous la gouvernance de Mr Abdessalem Kallel (gauche) . Son livre qui parle de la période de sa gouvernance «Le rêve et le mauvais virage» (droite) 80 Fig56. Etat de la Kasbah en 1987 81 Fig57. Travaux de restauration de 1966 81 Fig59. Chantier de restauration sous la direction de l’archéologue et historien Mohamed TLILI 81 Fig60. Démolition de la maison B. Aissa pour bâtir un hôtel de charme 81 Fig61. Implantation du village artisanal 82 Fig62. Vues intérieures du village artisanal où on voit que la moitié des boutiques sont fermées 83 Fig63. Circuit de l’ASM 85 Fig64. Affiche des ateliers des workshops de Museum Lab 86 Fig65. La carte du circuit touristique proposé par MLC au Kef, décembre 2019 87 Fig66. (Gauche) Zhu Yu mangeant ce qui semblait être un fœtus humain 103 Fig67. (Milieu) Peng Yu qui tue des animaux 103 Fig68. (Droite) Yang Zhi Chao et l’art corporel extrême 103 Fig69. Réinterprétation et transgression 104 Fig70. Organigramme de l’intervention 109 Fig71. Implantation du centre d’interprétation 114 La Carte des points relais 120
131
DOCUMENTATION BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
BORDELEAU Erik, « Une constance à la chinoise : Considérations sur l’art performatif extrême chinois », Transtext(e)s Transcultures [En ligne], 5 | 2009, document 3, mis en ligne le 03 avril 2010, consulté le 26 juillet 2020. URL : http://journals.openedition. org/transtexts/269 ; DOI : https://doi. org/10.4000/transtexts.269. BOUDON Philippe. (1999). «échelle» en architecture et au-delà : mesurer l’espace ; dépasser le modèle géométrique. Les Annales de la Recherche Urbaine N°82 pp. 5-13 CIRIANI Henri « Entretiens », in Electa Moniteur, Paris Milan, 1984. ESPERANDIEU E. DEL. 1885 FOUCAULT M. 1964 HALLAQ B. Wael (2009), An introduction to Islamic law, p.173. Cambridge University Press. HEIDEGGER Martin, trad. André Préau (1958). Essais et conférences «Bâtir Habiter Penser» p.183. Paris (France) : Gallimard. HERTZBERG Herman, lessons for students in architecture, 1991 IBN KHALDOUN (1984), Prolégomènes au livre des exemples et recueil de l’inchoatif et de l’attribut des hauts faits des arabes, des étrangers, des berbères et de leurs contemporains parmi les sujets du grand souverain, Maison d’édition tunisiennel’association nationale du livre, Alger, Tunis, 1984 KALLEL Abdessalem. (2018). Le rêve et le mauvais virage. Tunis (Tunisie) : sud éditions KANT Emmanuel. (1891). Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science. Paris (France) : Hachette Groupe KHASSOUMA Ben Mounir - B.Rhouma Saber. (1991). Thèse d’architecture 3ème cycle : Un avenir pour notre passé : Revitalisation de la Kasbah du Kef. Tunis (Tunisie): ITAUUT LAROUSSE LECUYER R., Le Travail Humain, Vol. 39, No. 2. 1976 MARIUS Bernard, les côtes barbaresques de Tunis à Alger, 1892. OUESLATI Imen. (2019). Techniques d’enquête et méthodes d’analyse des données. Tunis (Tunisie) : ENAU PEREC Georges (poète) (nom de l’écrit, édition et lieu et année) SAAD Ben Meyssa. (2008). Ibn Khaldun et la génération des êtres vivants : réception des textes et traductions françaises. Bulletin d’histoire et d’épistémologie des sciences de la vie , VOL 15, N°1, p.73-110. SORRE M., Fondements de la géographie humaine, (nom de l’écrit, édition et lieu et année)
132
TLILI Mohamed. (1979). Introduction au milieu régional du Kef. Échanges, VOL I, N°2, p.274-279. TLILI Mohamed. (1979). Projet de réaménagement et de mise en valeur du quartier Sidi Bou Makhlouf El Kef Tunisie. Bruges (Belgique) : Collège d’Europe CECPAU TLILI Mohamed. (1979). Situation et site de la ville du Kef. Échanges, VOL I, N°3, p.363-370. TLILI Mohamed. (1980). Essai de reconstitution de la genèse du premier noyau urbain de la ville du Kef. Échanges, VOL II, N°2, p.109-128. TLILI Mohamed. (1986). Le Kef - Al Kasbah du Kef (Tunisie) TLILI Mohamed. (1987). Le Kef - La grande mosquée (Tunisie) TLILI Mohamed. (1987). Le Kef - Sidi Bou Makhlouf au Kef (Tunisie)
SOURCES ÉLECTRONIQUES www.larousse.fr/dictionnaires/francais/limite/47184 www.quora.com/What-was-the-average-speed-of-early-human-migration-out-ofAfrica www.siccaveneria.com www.elkef.info https://www.scribbr.fr/methodologie/entretien-recherche/
ICONOGRAPHIE Mohamed Tlili Skander Tlili Salem Gouadria Photography Youssef Khammassi Salah Jabeur Zaher Kammoun
CARTOGRAPHIE Carte E. Esperandieu DEL. (1885) Carte du PAU du Kef (2007) Mohamed TLILI. (1980). Essai de reconstitution de la genèse du premier noyau urbain de la ville du Kef. Échanges, VOL II, N°2, p.109-128. Réparation et continuité urbaine : La ville du Kef S. Mohamed Nejib & Z. Mohamed Mejid (ITAAUT , juin 1981)
FILMOGRAPHIE Micromégas Défis et Réponses, film de Skander Tlili (2015)
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TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION GÉNÉRALE 10 MÉTHODOLOGIE 12 CHAPITRE 1. LA LIMITE ARCHITECTURALE 14 1.1. La notion de limite
16
1.1.1. Définitions comparées 1.1.1.1. Définitions étymologiques 1.1.1.2. Définition littéraire 1.1.1.2.1. La limite selon Ibn Khaldoun 1.1.1.2.2. La limite dans l’islam «Al-Hudûd» 1.1.2. L’espace 1.1.3. Le seuil 1.1.3.1. Définitions 1.1.3.2. Le seuil comme limite spatiale
16 16 17 17 18 18 18 18 18
1.2. La limite architecturale
19
1.2.1. Échelles 1.2.2. Types et exemples 1.2.2.1. Limites matérielles 1.2.2.2. Limites immatérielles 1.2.3. Qualifications 1.2.3.1. Un obstacle 1.2.3.2. Une interaction fragmentée 1.2.3.3. Un support expérimental 1.2.4. Rôles 1.2.4.1. Régulation thermique 1.2.4.2. Régulation acoustique 1.2.4.3. Régulation visuelle 1.2.4.4. Peau 1.2.4.5. Paroi 1.2.4.6. Frontière 1.2.4.7. Filtre
19 21 21 22 23 23 23 23 23 23 23 23 23 23 23 23
1.3. Évolution historique
24
1.3.1. 1.3.2. 1.3.3. 1.3.4. 1.3.5.
La limite préhistorique protectrice La limite antique identificatrice et pérenne La limite moyenâgeuse élancée La limite moderne libérée La limite contemporaine éphémère
24 25 26 26 27
Synthèse 1 : la limite est mutable
28
CHAPITRE 2. EL-KEF : LECTURE D’UN TERRITOIRE À TRAVERS SES LIMITES
30
2.1. Rétrospectives
32
2.1.1. 2.1.2.
Années d’enfance au Kef La redécouverte
32 34
134
2.2. El-Kef : Une cité de culture sans limites
36
2.2.1. Un site de transition et d’échanges 2.2.2. Paysages : Le Kef et le Jbel Dyr 2.2.3. Mode d’implantation et ressources naturelles
36 37 38
2.3. Évolution historique des limites spatiales et territoriales 39 2.3.1. La préhistoire et la protohistoire : Limites par l’instinct 2.3.1.1. Extension des limites du corps urbain 2.3.1.2. Facteurs 2.3.1.2.1.Facteurs économiques 2.3.1.2.2.Facteurs religieux 2.3.1.2.3.Facteurs défensifs 2.3.1.3. Étapes du développement du corps urbain 2.3.1.3.1.Premier stade : 2.3.1.3.2.Deuxième stade 2.3.1.3.3.Troisième stade 2.3.2. L’antiquité : Limites par les repères 2.3.3. L’époque médiévale (islam) et moderne : Limites par les enceintes et les portes 2.3.3.1. Limites et composantes de la Médina du Kef 2.3.4. L’époque du protectorat : la limite brutale 2.3.5. L’époque de l’indépendance et contemporaine: La limite éclatée et éphémère 2.3.5.1. Le développement du corps urbain entre 1930 et 1955 2.3.5.2. L’époque de l’indépendance 2.3.5.3. L’époque contemporaine 2.3.5.4. Les quartiers actuels du Kef et les zones rurales et marginalisées
2.4. Caractérisation des composantes culturelles 2.4.1. Manifestations sociales 2.4.2. Manifestations matérielles 2.4.3. Manifestations culturelles du patrimoine immatériel
40 40 41 41 41 41 41 41 41 41 42 44 46 48 50 51 54 55 56
58 58 58 58
2.5. La Médina du Kef
59
2.5.1. Approche paysagère 2.5.2. Approche historique
59 59
Synthèse 2 : La médina du Kef berceau des civilisations
60
CHAPITRE 3. IDENTIFICATION DES BESOINS SPÉCIFIQUES À TRAVERS UNE APPROCHE PARTICIPATIVE 62 3.1. Zone et vocation du projet d’intervention 3.1.1. Enquête N°1 (quantitative) : Sondages pour des Keffois 3.1.1.1. Démarche et objectifs (voir annexes) 3.1.1.2. Les résultats 3.1.1.2.1. 1ere étape 3.1.1.2.2.2eme étape 3.1.1.3. Résultats combinés 3.1.2. Zone : Le quartier Bou Makhlouf 3.1.2.1. Présentation
135
(échantillon)
64 64
64 64 64 64 65 66 66
Annexes
3.1.2.2. Plan et principales composantes 67 3.1.2.3. Lecture diagnostique du quartier Bou Makhlouf 70 3.1.2.3.1.Les accès 72 3.1.2.3.2.Monuments accessibles et entretenus 73 3.1.2.3.3.Monuments inaccessibles et/ou abandonnés 74 3.1.2.3.4.Autres éléments 76 3.1.2.4. L’évolution du cœur de la médina à travers l’histoire 78 3.1.3. Vocation du projet d’intervention : Enquête N°2 (qualitative) : La culture locale au Kef , Entretien semi-directif avec les artisans du village artisanal. 82 3.1.3.1. Emplacement du village artisanal 82 3.1.3.2. Démarche et objectifs 82 3.1.3.3. Les résultats 83
3.2. Rôle révélateur des circuits touristiques au Kef
84
3.2.1. Méthode d’enquête N°3 (qualitative) : Entretien non directif avec des étrangers via Airbnb 84 3.2.1.1. Mon expérience comme hôte 84 3.2.1.2. Démarche et objectifs : 84 3.2.1.3. Les résultats 84 3.2.2. Les circuits touristiques au Kef 85 3.2.2.1. Circuit de l’ASM (1976) 85 3.2.2.2. Circuit de la SODET : circuit touristique actuel 86 3.2.2.3. Autres circuits 86
Synthèse 3 : Le quartier Bou Makhlouf, le cœur battant de la Médina du Kef 88
CHAPITRE 4. PLAN D’ACTION: APPROCHE RÉFÉRENTIELLE 90 4.1. Critères de choix 4.2. Projets étudiés
92 92
4.2.1. Centre culturel des arts et métiers de la montagne de Jbel Semmama /Fondation Rambourg , Tunisie (2018) 92 4.2.1.1. L’art et la culture comme axe principal 92 4.2.1.2. Objectif 92 4.2.1.3. Les composantes du projet 93 4.2.1.4. La marque de production 93 4.2.1.5. Les outils conceptuels 93 4.2.1.6. Acceptation du projet par les habitants 93 4.2.2. Ville d’Amsterdam ,Partager la ville / Amsterdam, Pays-Bas 94 4.2.2.1. Objectifs 94 4.2.2.2. L’importance de la multiplication des options de déplacement ? 94 4.2.2.3. Les outils conceptuels 95 4.2.2.4. Acceptation du projet par les habitants 95 4.2.3. Le centre d’interprétation de Dougga / Groupement Drawlink, Tunisie (2010) 96 4.2.3.1. Objectifs 96 4.2.3.2. Les composantes du projet : l’axe culturel et l’axe scientifique pour le centre d’interprétation 96 4.2.3.3. Les outils conceptuels 97 4.2.3.4. Acceptation du projet par les habitants 97
Synthèse 4 : Revivifier une ville
136
98
Annexes
CHAPITRE 5. UNE TRANSGRESSION ARCHITECTURALE 101 5.1. La transgression et l’art transgressif
102
5.1.1. Définitions confrontées 5.1.2. L’art Transgressif 5.1.2.1. Présentation 5.1.2.2. Évolution du mouvement 5.1.3. Artistes 5.1.4. Interprétation pour l’intervention 5.1.5. Parti architectural : Une transgression architecturale multidimensionnelle
5.2. Stratégie d’intervention
102 102 102 102 103 103 104
106
5.2.1. Objectifs 5.2.2. Les échelles interrogées 5.2.3. La prothèse urbaine en tant qu’un visa architectural 5.2.3.1. Étude des possibilités : une nouvelle forme urbaine 5.2.3.2. Une immersion et nouveau mode de vie 5.2.3.3. Structure adaptable 5.2.4. Une transgression dans le quartier Bou Makhlouf 5.2.5. Une transgression dans les circuits touristiques 5.2.6. Organigramme général
5.3. Le centre d’interprétation
106 106 107 107 107 107 107 108 108
108
5.3.1. Présentation 5.3.2. Implantation du centre 5.3.3. Objectifs 5.3.4. Programme 5.3.5. Images du projet
108 109 111 114 114
5.4. Les autres scénarios dans les circuits touristiques : Les points relais 116 5.4.1. «L’Hôtel Ghroff» Intervention sur les Ghroff de Sidi-Mansour 5.4.2. «Centre de réintégration de Chgega» Intervention sur les citernes romaines du quartier Chgega 5.4.3. «Partager les toits» intervention sur les terrasses domestiques 5.4.4. «Fondouk des arts» Intervention sur le Fondouk de Sidi Bou Makhlouf 5.4.5. «Les Akchek» Les ponctuations urbaines 5.4.6. Exemples de scénarios
Synthèse 5 : concepts clés
118 119 120 121 122 123
124
CONCLUSION GÉNÉRALE 125 ANNEXES 126 DOCUMENTATION 132
137
Résumé La limite est une notion polysémique et évolutive, dont l’acceptation dépend des échelles et des époques historiques. Le sens qu’on y attribue dépasse celui de l’obstacle pour désigner là ou s’effectue le passage, la connexion ou même l’ouverture totale entre composants. C’est à travers la qualité de la limite que se définit l’espace social, urbain et architectural. Ainsi, en analysant le tissu urbain de la Médina du Kef, nous avons pu identifier des composantes caractéristiques culturelles matérielles et immatérielles. Néanmoins nous avons identifié divers obstacles au développement de la région dont le dysfonctionnement des circuits touristiques actuels qui ont instauré une marginalisation de certains quartiers et une déconnexion entre les sites naturels et monuments historiques. Ce mémoire présente un essai de repenser les limites actuelles en vue d’adapter l’espace aux besoins de l’époque actuelle. Ayant affaire à l’espace urbain, architectural et historique, nous avons attribué le nom de «transgression architecturale» à notre action.
Mots clés : approche participative, circuit touristique, développement local, limite, Médina du Kef, transgression architecturale.
Abstract The limit is a polysemous and evolving notion, it’s acceptance depends on the scales and historical eras. The meaning attributed to it goes beyond that of the obstacle to designate where the passage, connection or even the otal opening between components takes place. It is through the quality of the limit that social, urban and architectural space is defined. Thus, by analyzing the urban fabric of the Medina of Kef, we have been able to identify the material and immaterial cultural components characteristic. However, we have identified various obstacles to the development of the region, including the dysfunction of the current tourist circuits which have marginalized certain neighborhoods and a disconnection between the natural sites and the historical monuments. This thesis presents an attempt to rethink current limits in order to adapt space to the needs of the present day. Having to do with urban, architectural and historical space, we have given the name of «architectural transgression» to our action.
Keywords : participatory approach, tourist circuit, local development, limit, Medina of Kef, architectural transgression.
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université de Carthage
Atelier thématique : «Paysages culturels et patrimoine bâti en mutation» Année universitaire 2019/2020
Mémoire d’architecture
El-Kef au-delà de ses limites
Élaboré par : Skander TLILI Dirigé par : Hayet BADRANI
Session 09/2020