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PORTRAIT

La tête froide dans le débat sur la 5G Martin Röösli, professeur d’épidémiologie environnementale à l’Institut tropical et de santé publique suisse, fait figure d’adversaire pour les activistes anti-5G. Pourtant, au début de sa carrière, il était aussi sceptique face à la nouvelle technologie que ses détractrices actuelles. Texte  Astrid Tomczak-Plewka  Photo  Roland Schmid

Certaines personnes se trouvent au bon endroit au bon moment. Martin Röösli en fait certainement partie. D’abord enseignant, il se lance dans des études de sciences de l’environnement à l’ETH Zurich et achève sa thèse à l’Université de Bâle en 2001, alors qu’il est déjà père. «A 34 ans, j’étais en fait déjà trop vieux pour une carrière scientifique», se souvient-il. Puis s’est passé une chose qui allait révolutionner la société: la technologie de téléphonie mobile amorce sa marche triomphale. Le jeune chercheur est alors convaincu que cela ne pouvait être bon pour la santé: «J’étais totalement fasciné par le fait qu’une nouvelle technologie soit introduite à grande échelle et que presque personne ne fasse de recherches 46 Horizons 131

à son sujet», raconte-t-il. Martin Röösli, qui «grand potentiel de conflit social». Le Conseil travaille à ce moment à l’Institut de médecine fédéral réagit en autorisant un projet de repréventive et sociale de l’Université de Berne, cherche national sur les risques du rayonnedécide de combler cette lacune. Il devient ainsi ment électromagnétique. Il est achevé en 2011 l’homme du moment que les médias et Martin Röösli est apaisé: «Je me suis dit que, consultent encore aujourd’hui lorsqu’ils maintenant, je pouvais aussi m’équiper d’un traitent de la téléphonie mobile. tel appareil sans fil.» Car lui et ses collègues En 2002, il rédige son premier rapport pour n’avaient «pas mis en lumière de nouveaux l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et faits alarmants». participe à une étude du même office en 2004, dont le but était de «recenser les inquiétudes Domaine de recherche peu gratifiant de la population suisse en lien avec les champs Le fait de n’avoir «rien» trouvé est aussi la raiélectromagnétiques». Il en ressort qu’une large son pour laquelle Martin Röösli, aujourd’hui majorité de la population est inquiète, sans professeur d’épidémiologie environnementale toutefois souffrir de symptômes. L’étude en à l’Institut tropical et de santé publique suisse conclut que cette situation est porteuse d’un de Bâle, est considéré comme l’expert de réfé-


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