1 minute read

BON POUR LA TÊTE

Next Article
INFO SVM

INFO SVM

Urgence ou crise?

Dans le fond, qu’est-ce qu’une urgence? Objective ou subjective…

Advertisement

Prof. JACQUES BESSON

PROFESSEUR HONORAIRE, FBM/UNIL L a médecine fait office de première ligne pour la souffrance globale de nos contemporains. S’il n’y a pas de débat à avoir sur la nature des urgences médico-chirurgicales de nos patients, où la réponse obligatoirement immédiate est évidente, qu’en est-il des urgences médico-psychosociales, qui occupent passablement nos services?

À L’ORIGINE DU MAL Le soussigné s’est chargé durant plusieurs années des urgences psychiatriques, un long serpent de mer entre spécialistes et généralistes... Un malentendu chronique concerne la distinction à opérer entre la notion d’urgence et celle de crise: si la notion d’urgence concerne la symptomatologie et les mesures à adopter immédiatement, la notion de crise fait référence à la compréhension des phénomènes sousjacents à l’émergence des symptômes, dans une vision systémique. En chinois, le symbole de crise signifie «risque ou chance». Pour les Grecs, la crise, c’est le «temps de la décision». Ainsi, dans la plupart des services hospitaliers, le dispositif d’urgence est connecté à des prestations de psychiatrie de liaison, si l’on pense notamment au dispositif établi pour répondre aux crises suicidaires.

VERS UNE MÉDECINE DE LA PERSONNE Cependant, depuis quelques années, émerge la question de l’urgence spirituelle: qu’en est-il? Après les travaux d’Aaron Antonovsky, un sociologue médical rescapé d’Auschwitz, notre attention doit être attirée vers le besoin de cohérence, fondement de la salutogenèse, cette nécessité de disposer d’attracteurs de santé (ou de «salut») dans le futur de nos patients, à l’inverse de la pathogenèse, préoccupation de la médecine classique. De plus, le psychanalyste viennois Viktor Frankl, lui aussi rescapé d’Auschwitz, a posé le diagnostic de crise de civilisation, basé sur le constat du vide existentiel (il est l’inventeur du concept), dont les symptômes sont la dépression, l’agression et l’addiction. Le vide existentiel est le résultat d’une névrose collective résultant du refoulement de l’inconscient spirituel et de la volonté de sens. D’où l’importance d’une médecine intégrant le spiritual care dans une approche interdisciplinaire où les trois ordres seraient intégrés dans une vraie médecine de la personne, passant de l’urgence à la crise! ■

Publicité

Espace publicitaire o ert.

Du rire et du rêve pour nos enfants hospitalisés

Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent chaque semaine la visite des docteurs Rêves. Merci pour votre soutien. CCP 10-61645-5 theodora.org

This article is from: