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Motion déposée

Motion déposée

L’autorité politique et l’EMS dans le tourbillon pandémique

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Le 28 février, le Conseil d’Etat (CE) entend le rapport du médecin cantonal et du chef de l’Etat-major cantonal de conduite (EMCC) sur la situation épidémique qui se profile et déclenche le plan pré-ORCA. Le 16 mars, il déclare l’état de nécessité.

Dr PHILIPPE VUILLEMIN

DÉPUTÉ VAUDOIS

Puis, le 18 mars, suite aux décisions prises par le Conseil fédéral, le Conseil d’Etat prend une série de dispositions, dont l’article 13 qui interdit toute visite, en particulier dans les EMS, mais aussi, in fine, toute activité regroupant plus de cinq personnes. Les restaurants d’EMS ouverts au public sont fermés.

DES CARENCES RECONNUES Le CHUV organise sa première réunion de crise le 4 mars. Du 9 au 13 mars suivra la mise en place de mesures destinées à faire face à la préoccupation immédiate, soit la submersion des services d’urgence par les cas de Covid-19. Certains EMS comprennent très tôt – début mars – les enjeux et confinent leurs résidents. Ils auront peu de cas. D’autres en auront d’autant plus qu’ils prendront des mesures tardives. Un entretien informel avec la cheffe du Département de la santé le 12 mars met en évidence le manque de moyens de protection, de désinfection, etc. Les carences sont reconnues, les mesures prises, mais les obstacles redoutables. La problématique des chambres à deux lits et, d’une manière générale, les problèmes d’isolement en EMS des cas déclarés sont évoqués.

NÉCESSITÉ D’UNE STRATÉGIE COMMUNE Les faîtières œuvrant d’abord pour elles-mêmes, nous suggérons de les réunir pour définir une stratégie commune. La piste d’un hôpital de dégagement, souvent évoqué et réclamé, nécessite un déplacement de personnel et une logistique tels que le parti est pris de gérer, sauf exception, les cas survenant en EMS sur site. Sont créées des équipes mobiles et les régions de santé prennent les choses en main: la logistique suit enfin. Le bureau du GMEMS, groupement de la SVM, se montre très réactif: il est, avec les médecins d’EMS, l’interface entre le CHUV, les régions de santé et les directions d’établissement. Au fil des semaines, le nombre de cas en EMS diminue. Un premier bilan se doit d’être fait.

MOTION DÉPOSÉE LE 12 MAI Nous donnons ici notre appréciation de député fondée sur notre engagement dès le 12 mars et tirons les conclusions suivantes: 1. l’appréciation de la situation initiale et les mesures d’urgence doivent se prendre en même temps pour les hôpitaux, les EMS et les CMS; 2. les faîtières des EMS, les régions de santé, l’AVASAD et le GMEMS doivent être alertés et réunis immédiatement par les autorités; 3. un hôpital de dégagement doit être planifié dès maintenant; 4. les chambres à plusieurs lits doivent disparaître et les critères architecturaux imposés par l’Etat revus; 5. un concept de prise en charge des maladies démentielles doit être mis en place, y compris la formation subséquente des équipes; 6. les mesures de confinement puis de déconfinement, et leur application par les directions et le personnel d’EMS, doivent être planifiées puis décidées d’un commun accord entre les faîtières, le GMEMS et l’Etat, pour éviter que les peurs ne servent de critères de prise en charge; 7. la loi sur la planification et le financement des établissements sanitaires (LPFES) doit être modifiée dans le sens d’une nouvelle définition du statut et des missions des EMS.

Le 12 mai, nous avons déposé une motion en ce sens, car l’EMS est devenu, avec le grand âge de ses pensionnaires, d’abord un lieu de soins: les milieux concernés doivent s’y résoudre. ■

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