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« Je suis un intellectuel de l’action »

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PR JACQUES BESSON

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Le Pr Jacques Besson, chef du Service de psychiatrie communautaire du CHUV, dégage une énergie que ses nombreuses activités et ses divers engagements confi rment. Sa disponibilité à recevoir le CMV dans son fi ef de St-Martin témoigne sans doute d’une bonne organisation de son temps, mais illustre aussi l’un de ses credos : « On n’est riche que de ce que l’on donne. »

« Je suis un intellectuel de l’action »

Le parcours professionnel du Dr Besson ressemble à un marathon : des foulées rapides et régulières, la volonté de ne pas perdre l’objectif de vue, de la maîtrise et de l’endurance. Né en 1955, il est médecin à 24 ans, chef de clinique à 29, médecin associé à 31, puis privat-docent et professeur associé. Après avoir hésité entre la biologie et la théologie, il opte pour la médecine, « un compromis », puis pour la psychiatrie, « l’aboutissement ». Le jeune Dr Besson se tourne d’emblée vers la psychiatrie communautaire dont il marquera l’histoire dans notre canton. Il travaillera à l’Hôpital de Cery, à la Policlinique psychiatrique universitaire et à la Clinique du Vallon, en étroite collaboration avec l’Armée du Salut. Une expérience qui a fait découvrir à ce protestant pratiquant – et peut-être un peu protégé jusque-là – « le monde

tel qu’il est, la médecine des pauvres et les problèmes du quart-monde ». Entrepreneur passionné, le Dr Besson poursuit sa carrière au fi l des besoins psychiatriques de son temps et crée les structures pour y répondre. Citons le Centre d’intervention thérapeutique brève et les programmes d’alcoologie multidisciplinaires développés à Lausanne et dans le canton.

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LE CENTRE ST-MARTIN, UNE SUCCESS STORY

En 1996, le Dr Jacques Besson – avec la Dresse Martine Monnat et leurs premiers collaborateurs – ouvrent St-Martin, nouveau centre multidisciplinaire de référence psychiatrique vaudois capable d’accueillir, d’investiguer et d’accompagner des patients toxicodépendants. En ces temps de scènes ouvertes de la drogue, le succès est au rendez-vous. Quelque 600 toxicomanes sont accueillis en six mois. La collaboration est immédiate et étroite avec les institutions éducatives et sociales, ainsi qu’avec les médecins traitants des patients, pour la plus grande satisfaction du Dr Besson qui croit dans l’interaction des savoirs. En 1998, il ouvre La Calypso, un lieu cantonal de sevrage pour patients toxicodépendants. En 2001 naît le Centre du jeu excessif pour les joueurs pathologiques.

De ses années de vice-rectorat ( de 2003 à 2006 ), le Pr Besson retient le bonheur d’avoir été l’un des bâtisseurs des projets couvrant l’arc lémanique. Il évoque aussi la création d’Anthropos, un programme de recherche interdisciplinaire à l’UNIL. Depuis 2006, Jacques Besson dirige le Service de psychiatrie communautaire du CHUV mais continue à consulter, notamment dans le cadre des colloques médicaux. Au traitement des addictions pratiqué à St-Martin se sont ajoutés divers projets et collaborations : un programme de thérapie qui tend à la réinsertion des patients et une équipe mobile qui apporte une aide psychiatrique à des handicapés mentaux.

Sollicité en Suisse et à l’étranger, pleinement engagé dans ce qu’il croit et ce qu’il entreprend, Jacques Besson estime pourtant que sa plus grande satisfaction est d’avoir réussi à mener une vie familiale équilibrée. Sur son voilier ou en écoutant du jazz, il se donne le temps de rêver… peut-être à tout ce qu’il a encore envie de réaliser.

Paru en décembre 2008

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