Urbanisme et paysage sur l'île de Montréal

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École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

URBANISME ET PAYSAGE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

LA GESTION DU RAPPORT À LA NATURE, DANS LA VILLE DE MONTRÉAL, PAR LA MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME DE PARCS PRÉALABLES HISTORIQUES ET PERSPECTIVES

MÉMOIRE PRÉSENTÉ POUR LA VALIDATION DE LA LICENCE D’ARCHITECTURE SOUS LA DIRECTION DE MR LAURENT HODEBERT CHERCHEUR ET ENSEIGNANT AU SEIN

DE L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE MARSEILLE

PAR SONIA CHAMBREUIL

JUIN 2020


Ci-contre : Illustration de la situation actuelle de l’Ile de Montréal Dessin Sonia Chambreuil


CONSTRUIRE LA VILLE PAR LE VIDE

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

Maître d'oeuvre

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

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Carte de présentation - 2

1:1

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#Pln

#Nom entier de Dessinateur-projeteur #Etat du projet

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Conta Date :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

LA GESTION DU RAPPORT À LA NATURE, DANS LA VILLE DE MONTRÉAL, PAR LA MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME DE PARCS PRÉALABLES HISTORIQUES ET PERSPECTIVES

Etat du projet :



REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à l’aboutissement et la

rédaction de ce mémoire.

Je voudrais, dans un premier temps, remercier mon directeur de mémoire Mr

Hodebert, Architecte urbaniste, Docteur en Architecture, Architecte conseil de l’Etat et du CAUE 13, Professeur au sein de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille, Président de la Commission de la Recherche, Coordinateur du Master Ar-

chitecture et Territoires Méditerranéens, Enseignant-chercheur au laboratoire INAMA, pour sa disponibilité et ses conseils bienveillants, qui ont contribué à me guider et alimenter ma réflexion.

Je remercie également toute l’équipe pédagogique de l’École Nationale Supé-

rieure d’Architecture de Marseille et les intervenants professionnels responsables de ma formation, pour avoir assuré la partie théorique de celle-ci.

Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance aux personnes suivantes, pour leur

aide dans la réalisation de ce mémoire :

Mesdames Aurélia Crémoux et Amandine Mortka, pour m’avoir accordé des entre-

tiens et avoir répondu à mes questions sur les cultures montréalaise et canadienne, ainsi que d’avoir partagé leur expérience personnelle de la vie à Montréal. Elles ont été d’un grand soutien dans l’élaboration de ce mémoire.

Merci à ma famille, pour son soutien constant, ses encouragements et pour m’avoir

permis de voyager et découvrir le Québec et son cadre de vie. Je la remercie égale-

ment pour avoir corrigé mon mémoire. Les conseils de rédaction ont été très précieux.


SOMMAIRE

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Partie 1 . Histoire et développement de la structure urbaine sur l’île de Montréal de sa création à la Seconde Guerre Mondiale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 I. I. L’esquisse de l’aménagement d’un territoire stratégique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 I. I. I. A l’échelle de la Nouvelle-France, le Mont Réal, un lieu stratégique. I. I. II. La fondation de Ville-Marie par les français en 1642. I. I. III. Le régime anglais, début d’une logique urbaine. I. I. IV. Montréal, la porte d’entrée d’un territoire.

I. II. La société industrielle et les débuts d’un questionnement sur le bien-être social par la mise en place d’infrastructures extérieures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 I. II. I. L’Âge d’Or de Montréal. I. II. II. Le parc du Mont Royal et ses enjeux. I. II. III. La création de la cité-jardin de Ville Mont-Royal comme réponse à l’expansion de la ville industrielle. I. II. IV. À la sortie de la Première Guerre Mondiale, la mise en place de nouveaux parcs comme lieux de divertissements

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Partie 2 . Les enjeux d’un système de parcs dans une ville en pleine explosion depuis 1945. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 II. I. La sortie de la Seconde Guerre Mondiale et le développement de formes urbaines végétales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 II. I. I. Le Plan Dozois : l’histoire d’une rénovation urbaine dans un contexte social difficile II. I. II. Jacques Greber : prévenir l’exurbanisation avec une première démultiplication des parcs. II. I. III. Une forme urbaine inédite : l’Avenue McGill par J. Greber. II. I. IV. Le cas de la Place Ville-Marie.

II. II. L’impact de deux événements de renommée internationale dans le système de parcs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 II. II. I. L’Exposition Universelle de 1967. II. II. I. A. Un parc d’exposition sur mesure. II. II. I. B. Les retombées urbaines de l’Exposition Universelle de 1967.

II. II. II. Les Jeux Olympiques de 1976. II. II. II. A. Un parc olympique étendu. II. II. II. B. Les infrastructures olympiques aujourd’hui.

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Partie 3 . Une vision stratégique favorisant le développement durable et le cadre de vie des habitants depuis 2002. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 III. I. La création d’une trame verte et bleue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 III. I. I. Le réseau des grands parcs. III. I. II. La politique de l’arbre. III. I. III. Le réseau bleu de Montréal.

III. II. Les études de cas du système de parcs mis en oeuvre par le plan d’urbanisme de 2002. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 III. II. I. Le Mont Royal. III. II. II. Complexe et village olympiques. III. II. III. Le canal de Lachine.

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Ouvrages Articles en ligne Articles de presse Thèse de doctorat Cartographie Sources iconographiques

Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

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Introduction


INTRODUCTION

« Au-delà de la ville « finie », le projet urbain, se planifie à partir des banlieues et traite l’agglomération dans sa globalité. La bonne distribution des parcs et des jardins, la protection des paysages, la constitution de grandes réserves en prévision d’une exten-

sion urbaine future font l’objet d’une étude dans un programme d’ensemble, à l’échelle

départementale ou régionale. Les sorties de la ville, les accès aux jardins et leur mise en réseau par des avenues-promenades sont les éléments sur lesquels se fonde le « grand projet ». » Jean-Claude Nicolas Forestier, dans son ouvrage Grandes villes et systèmes de parcs.

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INTRODUCTION

Avec près de 347 millions d’hectares (ha) de forêts, le Canada est le troisième pays

le plus boisé au monde. L’urbanisation de ce dernier doit nécessairement prendre en compte ce fort rapport à la nature pour limiter les incidences néfastes sur la biodiversité locale et sur les changements climatiques à plus grande échelle.

La ville de Montréal cherche à installer un système de parcs sur l’ensemble de son

territoire afin d’offrir le meilleur cadre de vie à ses habitants et à préserver, de l’urbanisation, le paysage naturel dans lequel elle s’insère. Il est intéressant de regarder les étapes, depuis la création de la ville jusqu’à aujourd’hui, qui ont suggéré le besoin

d’instaurer un système de parcs et regarder les éléments qui le compose, s’ils ont été moteurs de nouvelles pratiques ou s’ils ont été l’aboutissement d’un long processus.

La ville de Montréal est une ville « nouvelle ». Elle s’est construite sur des concepts

urbains différents. La France fonde Ville-Marie (qui deviendra ensuite Montréal) et

l’Angleterre instaure la forme de grille orthogonale à la ville, forme que l’on retrouve souvent dans les villes du Nouveau Monde. Montréal est passée par des étapes si-

milaires aux pays européens après la Révolution industrielle, la peur d’une ville pre-

nant du terrain sur les terres agricoles, l’industrialisation rendant la ville « malade »...

Aujourd’hui, avec près de 2000 hectares de parcs sur son territoire et sur ses rives, Montréal ambitionne de devenir une ville durable, active face à son développement

économique, social et principalement environnemental (les trois fondements du dé-

veloppement durable) : devenir une ville verte où l’écologie urbaine est ardemment travaillée. Les changements réalisés tout au long du XXè siècle, et spécialement dans la seconde moitié, ont permis de redonner une place importante aux espaces verts par rapport à la ville et qui se poursuit de nos jours grâce à la volonté de créer un réseau de parcs, c’est à dire, un système de parcs.

Dans la discipline de l’urbanisme, le système de parcs est un concept d’aménage-

ment du territoire théorisé par Jean-Claude Nicolas Forestier à partir des expériences américaines, préalablement menées par Frederick Law Olmsted. Dans son ouvrage

Grandes Villes et Systèmes de Parcs, à partir duquel ce travail d’étude a été réalisé, J.-C. Nicolas Forestier donne les composants élémentaires d’un réseau de parcs au sein d’une ville déjà urbanisée. L’objectif premier est la réalisation d’une planification

pérenne du territoire tournée vers la gestion des espaces verts et la végétalisation. D’après Forestier, le système de parcs « est une oeuvre spéciale d’amélioration et de

prévoyance. Elle exige un certain ordre, une certaine méthode, une idée directrice, afin d’atteindre le plus économiquement au résultat le plus parfait, afin de ne pas

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INTRODUCTION

disperser inégalement et sous l’impulsion de circonstances accidentelles des efforts et des ressources précieuses. [...] Il y a non seulement à calculer quelle doit être la surface moyenne d’espaces libres à prévoir pour une population déterminée, il faut

aussi se préoccuper de leur plus efficace distribution et de leur uniforme répartition. [...] Il est nécessaire de définir et de classer les divers éléments qui peuvent être ainsi

énumérés dans le système de parcs : les grandes réserves et les paysages protégés, les parcs suburbains, les grands parcs urbains, les petits parcs, les jardins de quartier, les terrains de récréation qui pourront aussi comprendre des jardins d’enfants ; les

avenues -promenades. » [O1]. Le système de parcs est un outil de raisonnement et

de rationnalisation des espaces, il peut se faire à différentes échelles : celle de la ville, celle du territoire proche puis lointain. La finalité ou l’idéologie serait qu’il s’installe

à grande échelle au sein d’un ensemble regroupant plusieurs pays voisins. Le projet urbain doit être facteur de multiplication des espaces verts. Au départ, il est mis en

place dans une fonction de protection du territoire naturel face à l’expansion incontrôlée des villes. Aujourd’hui, à Montréal, il s’intègre parfaitement dans le raisonnement

global d’aménagement des territoires car l’idée du système de parcs a développé de nouvelles pratiques, un nouveau regard sur les espaces vacants facilement appro-

priables. Ce dernier s’inscrit, également, dans une question de développement social

car au fil des années, on s’est rendu compte de l’impact positif sur une société en perpétuel développement comme le renseigne J.-C. Nicolas Forestier1. L’outil permet un

étalement urbain encadré.

Dès sa création, l’attrait de Montréal témoigne des richesses que la ville peut

offrir. Sa proximité avec deux éléments majeurs, le fleuve Saint Laurent et le

Mont Royal, appartenant de nos jours au système de parcs, a été facteur d’installation et de développement. Le système de parcs de Montréal s’installe tardi-

vement comme une solution à la vie industrielle de la première moitié du XXè

siècle, bien qu’il soit déjà mis en place dans certaines grandes villes américaines. En mettant en exergue les événements marquants de la ville de Montréal, de-

puis sa création en 1642, nous montrons comment ces derniers ont influencé la nécessité d’une recomposition urbaine et l’importance d’une préservation des élé-

ments naturels présents sur le site. Dans un contexte environnemental difficile, à l’échelle de la planète, dans quelles mesures, Montréal s’impose-t-elle comme

un exemple à suivre en terme d’urbanisation ? Sous quelles formes le système de

1. Jean Claude Nicolas Forestier explique que « les parcs, les jardins et les terrains de récréation sont nécessaires, non pas tant parce qu’ils ajoutent à la valeur des terrains de la ville, ce qui est pourtant

une de leurs conséquences, que parce qu’ils doivent nous apporter la lumière, l’air et la vue de coins

de verdure, réconfortante, rafraîchissante, au milieu des fatigues et des soucis quotidiens de la vie des grandes villes, aussi parce qu’ils permettent aux enfants, aux jeunes gens, à tous les habitants, de vivre quelques heures chaque jour en plein air. » [O1].

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INTRODUCTION

parcs apparaît-il et quelles sont les perspectives de prolongement de ce système ?

Cette démarche nous permet de comprendre en quoi le système de parcs mis en place dans la ville Montréal a changé les moeurs d’une société entière, passant d’une

société industrielle, tournée vers le commerce et l’exportation, à une société attachée au cadre naturel et aux richesses végétales et animales de son territoire.

Pour ce faire, nous distinguerons trois périodes dans l’évolution des parcs sur l’île

de Montréal : le premier développement de la structure urbaine de l’île entre 1642 et la Révolution industrielle, l’explosion urbaine de l’Après-Guerre et la volonté de s’affirmer à l’échelle internationale (notamment en créant un cadre de vie qualitatif grâce

aux parcs et autres aires de jeux) et, finalement, le renouveau d’une ville qui se veut plus active contre les problèmes environnementaux actuels.

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Partie 1 . Histoire et développement de la structure urbaine sur l’île de Montréal de sa création à la Révolution industrielle.

I. I. L’esquisse de l’aménagement d’un territoire stratégique. I. I. I. A l’échelle de la Nouvelle-France, le Mont Réal, un lieu stratégique. I. I. II. La fondation de Ville-Marie par les français en 1642. I. I. III. Le régime anglais, début d’une logique urbaine. I. I. IV. Montréal, la porte d’entrée d’un territoire.

I. II. La société industrielle et les débuts d’un questionnement sur le bien-être social par la mise en place d’infrastructures extérieures. I. II. I. L’Âge d’Or de Montréal. I. II. II. Le parc du Mont Royal et ses enjeux. I. II. III. La création de la cité-jardin de Ville Mont-Royal comme réponse à l’expansion de la ville industrielle. I. II. IV. À la sortie de la Première Guerre Mondiale, la mise en place de nouveaux parcs comme lieux de divertissements.


HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Du début du XVè siècle au début du XVIIè siècle2, l’Europe part à la conquête de

nouveaux territoires, dans le but d’exploiter leur(s) richesse(s) et, également, d’asseoir leur pouvoir.

En 1492, Christophe Colomb découvre le Nouveau Monde, l’actuelle Amérique,

pour la Couronne Espagnole. Débute alors une longue période durant laquelle les

grandes puissances européennes partent à la découverte des Amériques.

L’expression « Nouvelle-France » existe depuis 15243, année de la reconnaissance

du littoral atlantique de l’Amérique du Nord. En 1534, le Roi de France, François Ier, missionne Jacques Cartier pour une expédition. L’explorateur devait découvrir de nouveaux territoires, de nouvelles richesses (notamment de l’or) et fonder un empire colonial.

Jacques Cartier, arrivé en Gaspésie, prend possession du territoire canadien au

nom du Roi de France. Il plante une croix avec un écusson portant des fleurs de lys le

24 Juillet 1534 à Gaspé, avec une inscription en français : « Vive le Roy de France ». C’est lors de ce voyage qu’il établira des relations fortes avec les Amérindiens : les Iro-

quois laurentiens. Pour son second voyage, Jacques Cartier arrive jusqu’à Stadaconé, une cité proche de Québec, et explore le grand axe fluvial du Saint-Laurent.

Le Royaume de France gagne des droits sur le territoire. Cependant, dû à un

contexte politique et religieux difficile, il se désintéresse, pour un temps, à coloniser ces nouveaux territoires. Les voyages de Cartier se présentent comme un échec d’un

point de vue colonial mais comme une richesse incroyable d’un point de vue géogra-

phique. C’est à cet explorateur que l’on doit les bases de la cartographie canadienne, la découverte de la Vallée du Saint-Laurent et donc la découverte de Hochelaga (ancienne cité amérindienne localisée sur l’actuelle Montréal) (figure 1).

I. I. L’esquisse de l’aménagement d’un territoire stratégique. I. I. I. A l’échelle de la Nouvelle-France, le Mont Réal, un lieu stratégique. Longtemps, on est arrivé à Montréal par l’eau. En découvrant le fleuve Saint Laurent,

Jacques Cartier a ouvert les portes de la Nouvelle-France au Royaume de France (figure 2). 2. Cette longue période est également appelée par les géographes, l’Âge des Découvertes. Les Eu-

ropéens entreprennent la découverte de la Terre. Ils commencent à la cartographier mais de manière

maladroite suite à une sous-estimation datant de l’Empire Romain. Plusieurs astronomes grecs ont appuyé cette sous-estimation dans leurs récits, alors que dans la Grèce Antique, Erathosthène avait

calculé la circonférence de la Terre avec une très grande précision. C’est ce dernier qui a, par ailleurs, utilisé le mot « géographie » pour la première fois.

3. Le territoire canadien est découvert par Giovanni da Verrazzano. Au nom du Royaume de France, ce dernier est parti pour une mission de reconnaissance du littoral atlantique pendant l’année 1524.

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Fig. 1. La Terra de Hochelaga Nella Nova Francia (« La Terre de Hochelaga en Nouvelle-France ») Plan figuratif de Gian Baptista Ramusio, de 1556.

Fig. 2. Carte géographique de la Nouvelle France faite en 1612 par le Sieur Champlain de Saintonge, capitaine ordinaire de la marine du Roi

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

C’est en 1535, que l’explorateur découvre la grande île se découpant sur l’horizon du

grand fleuve par sa forte topographie (figure 3). Il accoste à Hochelaga avec quelques centaines d’hommes et est accueilli par près de 1000 Iroquoiens. La flotte de Cartier découvre et admire la nouvelle culture, les nouveaux moeurs des Autochtones.

Depuis son arrivée, Jacques Cartier s’intéresse à la montagne située au centre de

l’île. Un jour, les Iroquoiens le conduisent jusqu’au sommet. C’est alors que l’explora-

teur comprend qu’il ne peut aller plus loin : les rapides de Lachine. C’est une barrière naturelle dangereuse qui empêche le liaison entre le Bassin de la Prairie et le Lac Saint Louis. La colline présente sur l’île fait office de point de repère. Jacques Cartier la nommera plus tard « Mont Royal4 » en l’honneur de son roi.

Au XVIè siècle, la ville d’Hochelaga est entourée de palissades et est constituée

d’une cinquantaine de maisons longues dans lesquelles se répartissent les 2000 Iroquoiens. Dans les moeurs des Iroquoiens du Saint-Laurent, lors d’un mariage, le mari

emménage dans la maison longue de sa compagne. C’est une société semi-sédentaire et matrilinéaire (la transmission par héritage passe par le lignage féminin). Ils

vivent de la culture : les champs de maïs, courges et fèves se situent à l’extérieur des palissades. Les Iroquoiens troquent leurs marchandises avec les Algonquiens contre de la viande et des fourrures. Les Amérindiens pratiquaient déjà, avant la venue des français, le commerce entre eux. En communiquant avec eux et en s’intégrant à leur

culture, l’équipage de Cartier apprend beaucoup sur la faune et la flore locales. En particulier, ce sont les Autochtones qui apprennent aux Français à faire épaissir la sève

des érables à sucre en y plongeant des pierres brûlantes. Ce n’est que vers 1820 que le sirop d’érable sera produit dans des peits abris en bois.

Près de 70 ans après Jacques Cartier, Samuel de Champlain débarque en Amérique

du Nord sous les commandements du Roi de France Henri IV. Le navigateur entre dans la Vallée du Saint Laurent mais ne trouve pas les Autochtones que Jacques Cartier décrivait, la société des Iroquoiens du Saint Laurent a disparu pendant cette longue pé-

riode. Ses descendants ont rejoint d’autres sociétés amérindiennes. En 1608, le Sieur Champlain construit la ville de Québec5 et en 1609, le Roi Henri IV donne le nom de

Nouvelle-France à la Colonie. C’est grâce au commandant Samuel de Champlain que

la colonisation du Canada commence véritablement. On lui doit le nom algonquien « Québec » désignant la ville, la province et la collectivité francophone (figure 2 et 4).

4. Mont Royal est littéralement la traduction de « Mons Realis » (« dépendant directement du roi »).

La forme « Montréal » apparaît en 1575, à la suite de diverses traductions, notamment celle de G. B. Ramusio (un explorateur italien) qui nomme la montagne « Monte Real » sur son plan figuratif de 1556 (figure 1) [E1].

5. Littéralement, « Québec » signifie : « le lieu où le fleuve se rétrécit ». C’est la porte d’entrée du Canada

profond, l’entrée dans le continent. Pendant les quinzes années qui suivirent son arrivée au Canada, Champlain cherchera à découvrir un passage vers la Chine à travers le continent nord-américain.

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Fig.3. Gravure illustrant Montréal et le Mont Royal depuis le fleuve St Laurent au XIIIè siècle, par Pierre-Charles Canot, en 1762.

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Fig. 4. Carte de le Sieur Champlain figurant le Grand Saint-Louis, premier nom du site de Montréal (1611)

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

I. I. II. La fondation de Ville-Marie par les français en 1642. L’idée d’une cohabitation Français / Améridiens émerge à partir d’une petite so-

ciété fondée, en 1739 à Paris, par Jérôme Le Royer de La Dauversière (un percepteur

d’impôts engagé dans plusieurs oeuvres religieuses), l’abbé Jean-Jacques Olier (fondateur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice) et Pierre Chevrier (baron de Fancamp) : la Société de Notre-Dame de Montréal. Cette dernière aimerait créer un

établissement missionnaire sur l’Île de Montréal pour convertir les populations Amérindiennes au Christianisme et peupler le royaumes d’âmes chrétiennes.

En 1640, alors que le Québec est gouverné par la Compagnie des Cents-Associés6,

la Société de Notre-Dame de Montréal obtient la seigneurie de l’île. Elle missionne

Paul de Chomedey de Maisonneuve pour s’occuper de l’établissement et ainsi établir une enclave française pour évangéliser les « Sauvages ». Le jeune officier embarque

en compagnie d’une cinquantaine de colons pour la Nouvelle-France, le 9 Mai 1641. Cependant, à cause de quelques complications, ce n’est qu’au Printemps 1642, que

l’ensemble de l’équipage arrive à Montréal. Les Français entendent bien s’installer de manière permanente sur le site qui deviendra Montréal.

Le 17 Mai 1642, près d’un an après leur départ, ils arrivent au port de Hochelaga

et s’établissent autour de l’actuelle Place Royale. Paul de Chomedey de Maisonneuve

prend officiellement possession de l’île au nom de la Société de Notre-Dame de Mon-

tréal et nomme la ville « Ville-Marie » en hommage à la Vierge Marie. Rapidement, les colons construisent un fort pour protéger la ville ainsi que des habitations sur la Pointe-à-Callière, à la rencontre de la rivière Saint-Pierre et du fleuve Saint-Laurent (un

emplacement identifié par Samuel de Champlain en 1611 permettant l’échouage des

embarcations avant le Sault Saint-Louis : les Rapides de Lachine). Cependant, la colonie vit dans l’inconfort. Ville-Marie est une cité très précaire, faiblement peuplée et qui

repose sur les ravitaillements de la Société de Notre-Dame de Montréal. De plus, elle est la cible de nombreuses attaques des Iroquoiens.

Il faut attendre les années 1650, sous le règne du Roi Louis XIV, pour que la si-

tuation de la ville s’améliore. Du fait de son emplacement stratégique, entre Terre et Fleuve, Ville-Marie devient rapidement le centre du commerce de fourrures en Nou-

velle-France. En 1664, les Filles du Roi7 débarquent en Nouvelle-France. De ce fait, 6. La Compagnie des Cents Associés est également appelée la Compagnie de la Nouvelle-France, ou

encore la Compagnie du Canada. Elle est créée le 29 Avril 1627 par Richelieu, principal ministre du Roi Louis XIII. Comme son nom l’indique, la société est financée par une centaine d’actionnaires. Son objectif est de poser les bases de l’empire colonial français en Amérique du Nord. Pour cela, le Roi donne

tous les pouvoirs et privilèges à la Compagnie : monopole du commerce à perpétuité, monopole du commerce de la fourrure pour quinze ans.

7. Les Filles du Roi sont des jeunes filles de bonne naissance, éduquées à Paris par l’aristocratie, qui sont envoyées en Nouvelle-France pour augmenter la population.

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

la population de la Nouvelle-France doublera en une dizaine d’années, et triplera en

à peine vingt ans. La ville commence à prendre une certaine renommée : elle est la

porte d’entrée des explorateurs français qui s’intéressent à l’intérieur des terres [AL2]. Les tensions s’accentuent entre la colonie française et les Iroquoiens à propos de la

gouvernance des réseaux de la traite des fourrures. En 1701, Louis-Hector de Callière

reçoit à Montréal trente-neuf représentants des tribus amérindiennes. Ils signent la Grande Paix8 en Août et mettent un terme à la guerre franco-iroquoise. L’Accord sera respecté jusqu’en 1760, soit la fin du régime français avec la Guerre des Sept Ans9

(1756-1763), la première guerre d’envergure mondiale. A la fin de cette guerre, la Nouvelle-France appartient désormais à la Couronne britannique.

I. I. III. Le régime anglais, début d’une logique urbaine. Suite à la Guerre de la Conquête, l’armée britannique prend le pouvoir de la Nou-

velle-France et instaure un régime militaire de 1760 à 1764. La colonie, anciennement française, devient officiellement la Province of Quebec (figure 5). Le rôle des anglais

sera très fort dans l’économie de la ville et dans la colonie en général. Effectivement, les marchands anglais prennent le dessus sur les échanges et refusent que les catholiques

accèdent à des emplois administratifs. Jusqu’en 1774, année de la signature de l’Acte du Québec10, les français sont mis en marge de la haute société. Cet acte est signé par

Londres afin de gagner la fidélité des canadiens. Les Anglais redoutent l’émergence d’idées révolutionnaires lorsque les treizes colonies britanniques essaient de gagner

leur indépendance dans les années 1770. En 1791, l’Angleterre scinde la Province de Québec en deux parties : le Bas-Canada (le Québec de nos jours) et le Haut-Canada (l’Ontario). Alors que le Haut-Canada est doté d’une première constitution, le Bas-Canada (où se situe Montréal) a la responsabilité d’administrer son territoire.

Montréal devient la capitale québécoise dans le commerce des fourrures au début 8. Le traité de la Grande Paix déclare la cessation de la guerre et la nouvelle relation entre Français et Iroquoiens en tant qu’alliés. La société Iroquoise s’engage à rester neutre dans un éventuel conflit entre la France et la Grande-Bretagne. Grâce à cette paix, la France assoit sa supériorité sur les questions autochtones et est désormais libre d’étendre son emprise militaire sur le continent.

9. Aussi nommée la Guerre de la Conquête, elle oppose les Anglais et les Français mais est aussi présente sur les autres continents du Monde : l’Europe, l’Afrique, les Indes et sur les mers. La guerre est

provoquée par l’amertume de la France envers l’Angleterre et l’Autriche. Au Québec, elle se termine par la signature du Traité de Paris où la France cède officiellement la Nouvelle-France à la Couronne britannique [AL3] [AP1].

10. L’Acte du Québec est la deuxième loi parlementaire de l’administration britannique au Canada après la proclamation royale de 1763. Elle reconnaît aux Canadiens français le droit de conserver leur

langue, leur droit civil et leur religion catholique. L’Acte de Québec a été abrogé en grande partie pour être remplacé par l’Acte constitutionnel en 1791.

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Archives de la Ville de Montréal

Fig. 5. Plan de la ville de Montréal ou de Ville-Marie au Canada, imprimé à Londres (Angleterre) en 1758 par Thomas Jeffreys, Géographe pour la Couronne britannique

Fig. 6. Plan de la ville de Montréal de 1823, publié le 1er Septembre 1893 par A. Bourne Archives de la Ville de Montréal

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Fig. 7. Représentation actuelle de la grille orthogonale du National Survey (ou Plan hippodamien, ou encore Trame de Jefferson) de la ville de Montréal Dessin Sonia Chambreuil (2020)

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

des années 1780. La ville est en plein essor économique et développe peu à peu le

commerce du bois et du blé. Elle est le centre d’un monde rural en expansion. C’est à cette période que l’organisation générale urbaine devient essentielle au bon fonctionnement de la société.

Depuis le début de l’Âge des Découvertes, les puissances européennes utilisent

la grille orthogonale, ou plan hippodamien, pour coloniser les territoires du Nouveau Monde. L’organisation en rues rectilignes qui se croisent en angle droit et forment alors des îlots carrés ou rectangulaires, semblait être une bonne solution face à l’im-

mensité des territoires découverts. Au Canada, l’aménagement du territoire va suivre

la dynamique présente aux Etats-Unis depuis la Land Ordinance11 de 1785 mise en place par Thomas Jefferson (Président des États-Unis). L’Ordonnance sur les terres

pose les premières règles qui dessineront la grille et mettront en place tout le nord du continent américain pendant le XIXème siècle.

Thomas Jefferson propose un quadrillage régulier de l’espace : un modèle de grille

qui s’appuie sur une trame de 6 miles par 6, divisée en 36 parcelles d’un mile carré. Cet outil a été utilisé pour reconnaître l’ensemble du territoire et établir les cartes du

Nouveau Monde. Il sera utilisé plus tard pour construire les routes, les limites de pro-

priétés et pour vendre les fermes des colons. Il définit également le paysage agricole car ce dernier se déforme seulement lorsque la géographie fait obstacle. Au départ, il faudra demander de l’aide aux scientifiques car on trouve des difficultés dans la mise

en oeuvre. La structure supposée simple du quadrillage doit être appliquée à grande échelle sur le sol et sur une topographie variable. Le territoire nord américain nous

contraint à repenser l’organisation urbaine à une nouvelle échelle, celle du grand territoire.

L’efficacité de cette géométrie n’était plus à prouver ; donc en 1823, le Plan de la

ville de Montréal (figure 6) montre le début de cette pensée urbaine sous forme de

quadrillage. La logique s’amplifiera tout au long de la croissance de Montréal avec quelques variantes, jusqu’à l’arpentage complet de l’île aujourd’hui (figure 7).

A la fin du XIXème siècle, la grille est au coeur des débats. Elle est accusée de créer

une ville sans fin et trop chaotique, remplie de lieux inhumains et artificiels. C’est ainsi que divers mouvements, comme le City Beautiful Movement (1893) [AL8], chercheront à corriger ces défauts en créant des systèmes de parcs urbains, en ouvrant de larges perspectives au travers du quadrillage... [M1].

11. La Land Ordinance, ou Jefferson’s Ordinance, installe les fondations de la politique foncière des États-Unis jusqu’à la signature du Homestead Act de 1862. L’Ordonnance sur les terres établit un système d’arpentage public. Les terres étaient systématiquement divisées en canton de 9,7 km (6 mil) de

côté, chacun divisé en trente-six sections de 2,6 km2 (1 mil) ou 640 ha (260 ha). Ces sections pouvaient

elles-même être subdivisées pour la vente. L’ordonnance marque les débuts de la spéculation sur les terrains. [M1]

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

I. I. IV. Montréal, la porte d’entrée territoriale. Avec cette grille urbaine, la ville de Montréal ne cesse de s’étendre sur toute l’île,

principalement pour développer les espaces ruraux. Au début du XIXème siècle, les plaines environnantes de Montréal se recouvrent de petits villages. L’agriculture va

beaucoup se développer à cette période : la production de céréales, de bois... En plus de la traite des fourrures, Montréal devient le centre névralgique de son hinterland. Le

commerce maritime développera beaucoup la ville. Sa position stratégique comme point de transbordement fluvial fait sa fortune et définit sa vocation.

Avant 1824, date de création du Canal de Lachine, la traversée pour se rendre

au-delà de Montréal, en direction du Haut-Canada, était très compliquée à cause des rapides de Lachine. Ces derniers représentaient un obstacle naturel interdisant la navigation de grosses ou petites embarcations entre le lac Saint-Louis et le bassin de La Prairie. Avec un dénivelé de 13m en seulement 10km, les courants produits sont stupéfiants et présentent de nombreux risques. Pour contourner les rapides, les commer-

çants, en particulier les trappeurs12 à cette époque, devaient emprunter deux chemins

de terre de Montréal à Lachine. L’idée d’un canal que les canots pourraient remonter existait depuis 1680, avec la proposition d’un aménagement complet entre le village de Lachine et Ville-Marie par le gouverneur de l’époque. L’opération se ferait en deux temps, avec le canal de Lachine, à creuser entièrement, entre Lachine et le lac SaintPierre (ou le lac à la Loutre), et un second canal entre le lac Saint-Pierre et la Pointe-à-

Caillère qui serait l’agrandissement de la rivière Saint-Pierre en canal de 3,6m de large et 0,46m de profondeur minimale (figure 8). Avec cette nouvelle voie maritime, le dé-

veloppement économique et industriel de Montréal explose. Les berges du Canal de Lachine vont accueillir de nombreuses industries dès 1824, mais le phénomène sera d’autant plus fort pendant la période d’industrialisation du Canada.

Un siècle et demi plus tard, en 1959, une seconde voie maritime ouvre cette fois au

Sud des rapides et entraîne donc la fermeture à la navigation de ce canal en 1970. En

1977, les directives urbaines ont transformé ses berges en piste cyclable et piétonne. Depuis 2002, il est ouvert à la navigation de plaisance. Aujourd’hui encore, c’est un élément important dans la politique de revalorisation de l’île. Il fait parti des lieux historiques nationaux du Canada. C’est un pilier important dans la croissance de la ville qui a facilité l’entrée dans le Haut-Canada au XIXè siècle.

12. Les trappeurs sont des chasseurs professionnels en Amérique du Nord. Ils chassent au moyen d’une trappe (une sorte de piège) et vivent du commerce des fourrures.

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Fig. 8. Reproduction d’une partie d’un plan de A. Jobin datant de 1834, montrant les paroisses de Montréal et de Lachine.

Archives de la Ville de Montréal

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

I. II. La société industrielle et les débuts d’un questionnement sur le bien-être social par la mise en place d’infrastructures extérieures. I. II. I. L’Âge d’Or de Montréal. L’édification du Canal de Lachine, au début du XIXè siècle, fait exploser la croissance

de Montréal. L’industrialisation se développe rapidement par la navigation à vapeur

et, plus tard, par la création de voies de chemin de fer qui viennent comme support au voies navigables. La première voie de chemin de fer est construite en 1836 entre La Prairie et Saint-Jean-sur-Richelieu pour éviter le portage de 23 km entre Montréal et le

Lac Champlain qui mène à New York, et permet d’appréhender la région par le train. Le fleuve Saint-Laurent s’industrialise et le port s’étend jusqu’à supplanter celui de

Québec en 1851 ; cependant, le chemin de fer est plus efficace. Avec le Pont Victoria13,

dont les travaux commencent en 1854, la ville de Montréal devient la plaque tournante du Canada. La traversée du fleuve Saint-Laurent par ce pont ferroviaire donne l’accès

au commerce américain. De nouvelles voies apparaissent bientôt entre Montréal, Portland (État du Maine aux USA) et plusieurs villes du Haut-Canada. Ces aménagements participent au rayonnement de la ville et attirent de plus en plus d’industries.

L’industrialisation aurait été moins performante sans la vague d’immigration re-

censée sur l’île. A partir des années 1810, de nombreux fermiers irlandais émigraient

au Canada. Ils faisaient partis de la classe des middling farmers, ce sont des fermiers cultivant de petites ou moyennes terres. A l’époque, l’Irlande était en proie aux spéculations financières et à la baisse des prix des produits agricoles. L’avenir de leurs enfants était incertain, et dans leurs moeurs il était préférable de liquider leur terrain

et d’émigrer dans d’autres colonies britanniques. L’artisanat est mis en retrait au profit de l’industrie manufacturière grâce à toute la main d’oeuvre entrante et à l’exode rural. Dans les dernières décennies du XIXè siècle, des milliers de personnes quittent

la campagne, qui a peu à leur offrir. Ils viennent des alentours de Montréal, mais éga-

lement de plus loin : des Cantons de l’Est, de l’Ontario, des Provinces Maritimes et du Québec en général [E2].

13. A l’origine, le Pont Victoria était un pont tubulaire destiné au trafic ferroviaire. Dessiné par Robert

Stephenson, il est réalisé par la Compagnie du Grand Tronc (une compagnie de chemin de fer qui relie Montréal et Toronto). Le pont de 1859 est composé d’éléments en fer forgé préfabriqués en Angleterre. Ses piles étaient consituées de maçonneries renforcées de vingt-quatre becs brise-glace en fer très massifs (figure 9).

Le pont sera modifié en 1897 suite au changement de combustible utilisé par les locomotives : du bois au charbon. Les fumées de ce dernier endommageaient l’acier et la structure tubulaire incommodait

les trajets des voyageurs (les fumées stagnaient dans le tube). Donc, le tube sera remplacé par un tablier à poutres en treillis.

Aujourd’hui, deux voies de circulation pour les automobiles entourent la voie ferrovière.

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Fig. 9. Carte postale du Pont Victoria, pont ferroviaire tubulaire, vers 1860 suite à l’inauguration par le Prince de Galles, au nom de la Reine Victoria.

Fig. 10. Gravure montée sur carton de la ville manufacturière de Montréal en 1888, publiée par A. W. Morris &Bro.

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Cette vague d’immigration propulse l’urbanisme de la ville (figure 10). En soixante

ans, le nombre d’habitants de Montréal est multiplié par cinq. À l’échelle du Canada,

Montréal devient Métropole d’industrie et de richesse. Parce que la ville est attractive, de fortes vagues d’immigration se produisent en direction de Montréal : ce sont prin-

cipalement des enfants de fermes environnantes [AP2]. Pour loger tous ces arrivants, des logements sont construits et entraînent l’expansion du territoire urbanisé. A partir de 1870, les limites de la ville ne peuvent plus accueillir les nouveaux arrivants, donc

on s’installe progressivement dans les municipalités voisines et la banlieue s’agrandit. Ce processus amène, entre 1883 et 1893, l’annexion par Montréal de quatres villes alentours. Avec l’expansion territoriale et les nombreux feux qui ont touché la ville

pendant la seconde moitié du XIXè siècle, l’architecture change en profondeur : on ne construit plus en bois, l’usage de la brique se généralise et on construit des maisons

en rangée avec une ruelle à l’arrière des lots. Les plexs, composés de deux logements superposés se démocratisent dans les quartiers ouvriers et bientôt ils s’agrandissent pour accueillir de deux à six logements. Ces nouveaux modèles sont pensés pour ré-

pondre à la croissance démographique de la ville et aux disparités sociales qui appa-

raissent progressivement. Les plexs sont construits massivement pour des personnes locataires à faibles revenus [AL4].

Avec cette augmentation de la population, la ville cherche à mettre en place ces

premiers réseaux modernes de services publics (aqueduc en 1856, égouts souter-

rains, le tramway...). La municipalité choisit de faciliter les déplacements d’un bout à

l’autre du territoire ce qui favorise l’expansion urbaine. Face à cette dernière et à l’industrialisation, le Mont Royal devient un lieu à préserver. Certains sont d’avis de l’offrir aux montréalais comme lieu de nature, de bien-être : le transformer en grand parc

public. Cet aménagement urbain marquera le début d’une idéologie sur la place de la nature dans la ville industrielle.

I. II. II. Le parc du Mont Royal et ses enjeux. Dans les années 1860, le Mont Royal est un lieu très apprécié car déconnecté de

la ville industrielle où les actitvités portuaires, commerciales ne cessent de s’accroître. C’est un espace éloigné des nuisances sonores, un espace de respiration important

pour les habitants. Plusieurs institutions comme l’Hôtel-Dieu des Religieuses Hospita-

lières quittent le Vieux-Montréal qui est en profonde transformation pour devenir le centre d’affaire de la ville. Elles viennent s’installer aux abords de la montagne avec

quelques bourgeois pour profiter de plus grands domaines et de quartiers résidentiels en retrait de la pollution générée par les activités de la ville. Le Grand Séminaire des Sulpiciens se construit sur la montagne dans les années 1850 et renforce

ainsi le caractère institutionnel et sacré du Mont Royal. Bientôt, ce sont l’Université

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

McGill et l’école secondaire du Pensionnat Villa Maria qui s’installent à la place d’an-

ciennes villas, en contre-bas de la montagne. Sur les versants nord et ouest du Mont Royal (de l’autre côté de la montagne par rapport au Vieux-Montréal), apparaissent des lotissements, des résidences de vacances pour les personnes les plus aisées. Cer-

taines communautés religieuses déménagent leur cimetière sur le Mont Royal, selon

un aménagement paysager célébrant la nature et font de lui un lieu de promenade et de divertissements pour la population [E3].

Face à l’expansion de Montréal qui menace le mont, plusieurs riches propriétaires

souhaitent la mise en place d’un projet pour assainir la ville et garder cet espace réservé à la nature, d’autant plus qu’il loge les premiers réservoirs d’eau potable qui

desservent la ville. Par gravité, l’eau pouvait s’écouler dans un rayon de 100km autour du Mont Royal. Donc, à partir de 1872, la ville commence l’expropriation des terrains autour du mont dans le but d’établir un parc public pour les habitants. En 1874, la ville

engage Frederick Law Olmsted14 pour travailler sur le plan d’aménagement du nou-

veau parc [AL5] (figure 11).

Le parc du Mont Royal représente une nouveauté dans le travail de l’architecte du

fait de la forte topographie du lieu sur lequel il devait agir. Auparavant, il agissait sur des terrains plats comme Central Park sur l’île de Manhattan. Ici, Olmsted prend le parti de mettre en valeur le carcatère montagneux et escarpé du lieu et place la montagne

comme une antithèse à la ville. L’ascension du Mont Royal devait éloigner les usagers de la ville, donc il choisit de créer des sentiers sinueux en contradiction avec la trame

urbaine en quadrillage de Montréal. En travaillant en cohérence avec les données topographiques, géomorphologiques et historiques, l’architecte désire valoriser l’image de la montagne. Ainsi, il cherche à mettre en place un parc selon les conditions de

croissance de la végétation indigène et complète la biodiversité présente avec des végétaux exotiques. Olmsted propose de créer huit zones reliées entre elles par un

chemin long de 7km. Un programme particulier est prévu pour chaque zone définie. Le parc du Mont Royal est un espace complètement façonné par l’homme, ce n’est

pas une réserve naturelle. Cependant, le parc participe à la préservation d’éléments naturels ainsi qu’à leur mise en scène. Dans son projet, l’architecte envisageait de ré-

server certains lots à des fins résidentielles pour y aménager des villas de banlieue. Cette zone suburbaine aurait permis d’assurer la transition entre l’espace urbanisé et

l’espace paysager du parc. Pour Olmsted, la parc du Mont Royal est un voyage, une

découverte de la nature, une découverte de la ville avec des ouvertures sur elle [AL5]. L’architecte est convaincu que les parcs urbains ont un impact positif sur l’éducation et le comportement social. Il pense que ce type d’aménagement assure la stabililté dans

14. F. Law Olmsted se met au travail avec son partenaire Calvert Vaux. Les deux architectes-paysagistes ont collaboré sur de nombreux projets ensemble, principalement dans de grandes villes aux Etats-Unis comme New-york, Boston ou encore Buffalo [M2].

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Archives de la Ville de Montréal

Fig. 11. Carte de l’aménagement paysager réalisé par Frederick Law Olmsted pour le Parc du Mont Royal (1877).

Fig. 12. Plan de la ville de Mont-Royal conçu par Frederick Todd en 1911.

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

les groupes de personnes, au sein de la société.Cette idée est reprise par Jean-Claude

Nicolas Forestier qui importe le système de parcs de Olmsted en France. Dans son

ouvrage Grandes Villes et Systèmes de Parcs, J.-C. Nicolas Forestier explique que les parcs suburbains participent à l’embellissement de la ville et sauvent également les jeunes générations de certaines mauvaises influences [O1].

Le parc représente un enjeu environnemental avec l’objectif de préserver cet es-

pace monumental et l’écosystème qu’il protège, mais il a également un enjeu social. Il

cherche à améliorer les conditions de vie des habitants, d’ouvrir ce grand lieu naturel

à toute la population (et pas uniquement à une petite poignée de personnes). En été,

on peut y faire du golf. C’est aussi un espace d’exposition et de découverte populaire.

En hiver, il est possible de faire des randonnées en raquette jusqu’en haut du mont. Le parc ne cherche pas à stopper l’industrialisation, il est plûtot un témoin de la compréhension, par les montréalais, que les espaces verts sont essentiels pour fonder une

société saine et prospère. Le parc marque le début d’une réflexion autour du bien-être social et des dangers de l’industrie sur la ville et métropole économique du Québec.

I. II. III. La création de la cité-jardin de Ville Mont-Royal comme réponse à l’expansion de la ville industrielle. Au début du XXè siècle, plusieurs mouvements artistiques dénoncent des inquié-

tudes face à l’industrialisation, à la mutation rapide des paysages et des sociétés à cause de la révolution industrielle. Les artistes et les architectes s’interrogent sur l’ave-

nir de la ville. Parmi eux, le mouvement City Beautiful15, actif au Canada de 1893 à

1930, promeut la beauté urbaine grâce à l’harmonie architecturale, à l’uniformité, à la conception et à la variété visuelle. La question touche tous les acteurs de la construction et du paysage : les architectes-paysagistes et les ingénieurs. Durant les dernières décennies du XIXè siècle, le chemin de fer se développe considérablement dans tout

le pays. La compagnie du Canadian Northern Railway (CNR) souhaite avoir sa gare à

Montréal car pour le moment elle est principalement installée en Ontario. Seulement, avec l’expansion urbaine, il n’est plus possible d’accéder à la ville ni par l’Ouest, ni par l’Est, le CNR décide alors de percer un tunnel de 5,3km sous le Mont Royal. Pour

15. Le Mouvement City Beautiful s’inspire des activités et des écrits américains. Il travaille sur la création de centres municipaux, sur la mise en place d’un réseau de parcs et de promenades. A l’origine, c’est

un groupe de citoyens intéressés par l’amélioration de la ville nouvelle. Ils agissent parfois avec de

petits gestes comme l’installation de boîtes à fleurs sur les rues, la plantation d’arbres le long des rues, l’aménagement paysager des immeubles publics... Seulement, avec le commencement de la Première Guerre Mondiale et les problèmes urbains générés, les grands projets se voient stoppés et petit à pe-

tit, les actions s’arrêteront complètement. Cependant, ce mouvement aura réussi à faire persister dans l’esprit des gens quelques idéaux [AL8] [O1].

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

financer cela, les architectes ont l’idée de construire un quartier résidentiel à la sortie Nord de la galerie souterraine. C’est alors qu’en 1911, les terrains de la future muni-

cipalité sont l’objet de spéculations immobilières, à l’époque ce sont essentiellement des terrains agricoles.

La cité-jardin de Ville Mont-Royal a été réalisée en réponse à l’industrialisation et

aux problèmes urbains des métropoles de la fin du XIXè et du début du XXè siècle.

Au début du XXè siècle, les architectes-paysagistes veulent revitaliser la ville. De plus, ces logements étaient pensés pour répondre à la demande des gens issus de la classe moyenne qui voulaient s’installer dans des résidences détachées. Or, l’architecte pay-

sager, Frederick Gage Todd, qui s’est occupé d’imaginer la future municipalité pour le compte du CNR, avait été formé par la firme Olmsted entre 1907 et 1912. Il a grandi

dans cette pensée de la ville-parc, de la cité-jardin. F. Todd connaissait bien la thématique du garden suburb et le mouvement de la City Beautiful [AL6]. Ville Mont-Royal apparait comme un modèle pour ces idées. Elle amène la ville à la campagne grâce, à

la voie de chemin de fer du CNR passant sous le Mont Royal et assure le jeu des spéculateurs car si le quartier est agréable à vivre, les lots se vendent facilement.

La morphologie urbaine de Ville Mont-Royal consiste en une grille orthogonale,

composée de parcelles rectangulaires. Deux avenues diagonales, qui ne forment pas

deux axes transversaux car chacune est orientée différemment, révèle un noyau cen-

tral, où se trouvent la gare et des bâtiments publics qui entourent un jardin, et des avenues rayonnantes. Ce système est complété d’une voie sinueuse qui relie les petits parcs du quartier entre eux, ainsi le terme de réseau peut être utilisé pour parler de

la distribution des parcs (même s’il est très peu développé). La voie ferrée dessine un des axes principaux alors que la zone industrielle s’étend au sud-ouest de la zone

d’habitation. Plusieurs personnes tendent à dire que la cité-jardin Ville Mont Royal ne répond pas exactement à la théorie howardienne, notamment du point de vue so-

cial. La zone d’habitation est principalement consitutée de maisons individuelles et de

quelques immeubles locatifs (autour du centre) car le projet avait pour but « d’attirer la

population aisée du centre-villle de Montréal ». Toute la dimension communautaire

prônée par Howard disparaît laissant place à une société individualiste. Les ouvriers, eux-mêmes, sont logés à l’extérieur de la ville. La compagnie du CNR cherche à atti-

rer les populations grâce à cette nouveauté qu’est la « cité-jardin ». Seulement, elle trompe volontairement les habitants sur les attentes de ce concept urbain. Malgré

tout, Ville Mont-Royal inspirera d’autres architectes dans la réalisation de cités-jardin à Montréal [AL7] [AP3] (figure 12).

Au début du XXè siècle, la recherche du bien-être, du bien-vivre, raisonne dans

la société et ce jusque dans la classe moyenne qui tente de s’installer à l’extérieur

de la ville. Grâce au réseau de tramway, qui s’est développé à la fin du XIXè siècle, il est possible d’avoir une connexion entre la ville et la campagne et d’assurer plus de confort aux habitants. L’heure est à l’expérimentation, on essaie d’appliquer ces

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

modèles sur l’île de Montréal tout en jouant de la spéculation et des besoins des populations. La ville de Montréal amorce de plus en plus cette pensée de la ville saine et conviviale en créant de nouveaux aménagements et équipements comme un grand

cinéma sur la rue Ste Catherine (le cinéma est le loisir le plus populaire à l’époque). Ce développement attire des populations, c’est-à-dire de la main d’oeuvre et donc une

prospérité économique et démographique qui, après la Première Guerre Mondiale, durera jusqu’en 1940.

I. II. IV. À la sortie de la Première Guerre Mondiale, la mise en place de nouveaux parcs comme lieux de divertissements. Dans les années 1870, Montréal se dote de trois grands parcs : le parc Mont Royal,

l’Île Ste Hélène et le parc La Fontaine. Ces deux derniers seront aménagés par une institution créée en 1875 : la « Commission des Parcs et Traverses ». En 1905, cette commission publie un rapport pour expliquer son idée de réserver des emplacements

dans l’Île de Montréal afin d’établir des parcs publics, lorsque le besoin s’en fait ressentir [E4]. La commission suggère que, face au développement considérable de la ville

de Montréal, il est nécessaire de réserver dans ses environs des terrains à convertir

en parcs publics. A cette époque, plusieurs associations de quartier se mettent éga-

lement en place comme la Ladies’ Parks and Playgrounds Association ou la Ligue du progrès civique de Montréal et proposent des projets d’embellissement de la ville

et d’amélioration des conditions sociales. Ceci s’inscrit en lien direct avec le mouve-

Jardin Botanique de montréal

1935 : Création des Parcs Angrignon et Jarry

ment City Beautiful. Seulement, lorsque les Canadiens doivent partir à la Guerre de 1914-1918, pour combattre au côté des Anglais, les opérations sont suspendues. Les s

irie s Pra

irie re de s Pra nouveaux parcs de grande tels le parc Maisonneuve / Jardin Rivièenvergure, e deBotanique, Rivièr s

le parc d’Angrignon et le Parc Jarry, apparaissent après la sortie de la Grande Guerre

1924

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Lac des Deux Montagnes

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(figure 13).

1935

Jardin Botanique et Parc Maisonneuve

Lac St Louis

Parc Jarry

Lac St Louis

Parc Angrignon Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

N° de plan:

A3

Ouvrage :

Maître d'oeuvre

Maître d'ouvrage:

site 1,Bassin postal sitePrairie #Ville site de #Adresse Contact de#Code Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal Fig. 13. Représentation des aménagements paysagers sur l’Île#Ville de Montréal, de la en 1924 et en 1935, avec la nomination des parcs récents créés. A3 1935 1924 Dessin Sonia Chambreuil (2020)

#Nom du projet Bassin de la Prairie #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site Titre:

#Nom entier de Client

#Société de Contact

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

Date :

1:1

A*

#Pln

#Nom entier de Dessinateur-projeteur #Etat du projet

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

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Etat du projet :

Maître d'oeuvre

#Nom du projet

#Nom entier de Client

N° de plan:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

1:1

A*

#Pln

#Nom entier de Dessinateur-projeteur #Etat du projet

Titre:

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Con Date :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

Etat du projet :


HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Le projet du parc Maisonneuve naît avant la guerre, en 1910. A l’origine, la volonté

principale des politiques de la ville était d’agrémenter la ville d’un boulevard sur l’Ave-

nue Morgan, directement inspiré du mouvement City Beautiful [AL9]. Elle consistait en la mise en place d’une longue avenue avec un terre-plein contenant de la végétation

et des arbustes. L’idée pionnière avait pour ambition de résoudre les problèmes d’in-

salubrité et de congestion routière. On pouvait également retrouver sur cette avenue de beaux bâtiments. Celle-ci conduit au parc municipal de Maisonneuve. L’ensemble

du programme est pensé par Marius Dufresne, l’architecte de la Ville de Maisonneuve. Plus tard, en 1931, le parc Maisonneuve est retenu pour loger le nouveau Jardin Bota-

nique de Montréal qui est le projet d’un religieux des Frères des écoles chrétiennes et

enseignant à l’institut botanique de l’Université de Montréal. Les objectifs de ce jardin sont multiples : conserver le patrimoine floral du Québec, populariser la botanique

et enrichir la culture scientifique francophone. Plusieurs architectes et paysagistes participeront au projet : Lucien Kérouak (pour la construction des bâtiments), Heury

Teusher (pour les travaux paysagistes) en collaboration avec Fredericck Gage Todd (l’architecte-paysagiste de Ville Mont-Royal).

Le projet de Jardin Botanique s’inscrit dans la seconde partie du parc Maisonneuve,

la partie Ouest, car la première est occupée par un golf municipal. Le Jardin Botanique fait un mille pour un demi-mille de largeur. Il est compris entre la rue Sherbrook

et le boulevard Rosemont (dans le sens de la longueur) et entre le Boulevard Pie IX et le terrain de golf (dans la largeur) (figure 14). Le jardin doit faire connaître la flore canadienne. A l’époque, on veut y creuser deux lacs artificiels pour les plantes aqua-

tiques, installer des plantes de rocaille et y planter un milllier d’arbres pour border

les allées et le tour du parc. C’est un immense projet qui ne sera terminé qu’en 1939, faute de moyens financiers. Pour solidifier les liens entre le Jardin et le milieu universi-

taire, le religieux à l’origine du projet, installe son laboratoire et l’institut botanique de

l’Université de Montréal dans l’optique de créer un centre de formation qui se voulait, au départ, public pour les enfants. C’est un espace récréatif et un pôle de recherche

scientifique. Aujourd’hui, le Jardin est reconnu comme l’un des plus importants au monde. Sa construction est une étape importante dans l’avancement de la culture scientifique québécoise [AL10] [AL11].

Le projet du parc Angrignon arrive quelques années pus tard, à partir d’un parc

existant : le Parc Crawford créé par la municipalité de Montréal dans le quartier de la

Salle à la limite de Ville-Émard, sur des terrains agricoles appartenant à la Compagnie des terrains de la banlieue de Montréal, en 1926. C’est l’année suivante que le parc

prend officiellement le nom de parc Angrignon. Après la fin de la Seconde Guerre

Mondiale, les premiers travaux commencent pour créer un jardin zoologique. La ville

de Montréal assainit les marais, trace des routes et des chemins et installe du mobilier. Cependant, ce n’est qu’une dizaine d’année plus tard, en 1954, que le plan directeur

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

Fig. 14. Plan du Parc Maisonneuve tracé au service technique municipal, sous la direction de M.E-P.-J. Courval et sous la dictée du frère Marie-Victorin, directeur de l‘institut botanique de l’Université de Montréal

Fig. 15. Projet de jardin zoologique dans le parc Angrignon, 1955

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

du parc zoologique est dessiné par la firme américaine d’architectes-paysagistes et

d’ingénieurs McFadzean Everly & Associates (figure 15)s. Ces acteurs souhaitaient créer des bâtiments à l’architecture symbolique inspirée des espèces animales. Ce type d’aménagement recquiert une attention particulière car il devra accueillir de

nombreux animaux, de formes et de tailles différentes avec différents besoins. Très

vite, les travaux d’aménagement se poursuivent : nivellement du terrain, creusement des étangs, mise en place d’un réseau de canalisations, d’égouts, de conduits électriques, installation de clôtures et de stationnements. Cependant, en 1965, avec les investissements prévus par la mairie pour l’Exposition Universelle et l’installation du métro, le projet s’arrête pour reprendre deux ans plus tard, une fois l’exposition termi-

née. Le bâtiment des quartiers d’hiver est construit, conçu par Denis Bouchard [AL12]. Aujourd’hui, il fait parti des bâtiments municipaux avec un certain intérêt patrimonial

grâce à ses valeurs architecturales, historiques, paysagères, sociales et son intérêt éducatif et récréatif. Finalement, le zoo n’est réalisé que partiellement, mais accueille tous

les hivers les animaux du Jardin des Merveilles du parc Lafontaine jusqu’en 1989, à la

fermeture de ce dernier. A partir de ce moment, les animaux sont définitivement relocalisés au parc Angrignon. Le projet voulait créer une immersion des visiteurs dans l’environnement des animaux car les architectes ont essayé de donner l’impression que les animaux circulaient en liberté. C’est un jardin inspiré des jardins anglais avec

une ambiance romantique créée par des chemins sineux, des dénivelés, des étangs... Le parc est composé, de nos jours, de plusieurs milliers d’arbres et il est encore très attractif.

En 1925, la ville de Montréal loue plusieurs terrains dans le quartier de Villeray,

à la Stanley Bagg Corporation, une société immobillière de Montréal. L’objectif est

d’oxygéner la ville, de l’embellir et donner aux habitants l’accès à des équipements sportifs pour pratiquer des activités saines. Ce n’est qu’en 1945, que la municipalité de

Montréal fait l’acquisition du parc. Le parc est créé pour être un « grand terrain de jeu », avec de nombreux équipements mis en place par la municipalité entre 1950 et 1960, tels que des aires de jeu, des terrains de jeux de tennis, un stade de baseball, des sen-

tiers... Cependant, les visiteurs peuvent également se rendre à la piscine municipale. Le parc a une immense capacité d’accueil car il reçoit des événements internationaux

comme des congrès, des tournois de tennis (les Internationaux de tennis du Canada) : à chaque fois, ce sont quelques centaines de milliers de personnes qui pratiquent

le parc. Jusqu’à ce que le stade olympique soit construit, le parc recevait les matchs

des Expos de Montréal (une équipe de baseball). En 1989, un lac est aménagé dans le

parc. Et à partir de 1995, un accord est conclu entre Montréal et Tennis Canada pour construire un Centre de tennis dans le parc et promouvoir le sport aux enfants (en parti-

culier le tennis). Les ambitions du parc étaient très précises à cette époque, aujourd’hui, le parc Jarry fait partie du quotidien des habitants de Villeray. Il offre a ces derniers

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HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA STRUCTURE URBAINE SUR L’ÎLE DE MONTRÉAL

un grand espace qui devient un lieu de rencontre pour des résidents et des sportifs, amateurs comme professionnels. Les autorités de la ville y installent régulièrement de

nouveaux équipements. Ce parc n’a jamais été laissé à l’abandon, aussi bien par la ville que par les habitants. Les citoyens se sont appropriés l’endroit en créant différentes

zones dans cet espace de 35,52 hectares. Ils ont contribué aux diverses modifications connues et ont fait du parc ce qu’il est aujourd’hui. Il n’est pas simplement un complexe sportif, il est coutume au Canada de faire de nombreuses fêtes dans les parcs

publics, comme les anniversaires, les fêtes de famille... C’est un parc urbain qui « appartient » aux citoyens [AL13] [AL14].

La période de l’entre-deux-guerres est une période d’abondance à Montréal. C’est

l’apogée de la ville avec un développement considérable des banques et donc des ressources financières pour la ville. C’est également synonyme d’une croissance non

négligeable des disparités sociales. La bourgoisie de Montréal continue de s’enrichir

et participe activement à l’embellissement de la ville et au développement de la ville. Le paysage urbain se transforme radicalement au sein de la métropole québécoise, avec de grands centres manufacturiers et industriels. De plus, l’expansion urbaine ne s’arrête pas, entre 1905 et 1918, la ville annexe plus de vingt municipalités.

Le début du XXè siècle est marqué par certains mouvements artistiques visant à

dénoncer l’impact de la ville industrielle sur le patrimoine naturel de l’Île de Montréal. Le mouvement City Beautiful aura un impact considérable sur l’aménagement des voi-

ries, sur la création de parcs et sur l’élaboration de modèles. L’industrialisation n’est pas rejetée complètement mais on cherche davantage à préserver des lieux de nature dans la ville [AL9]. Cette pensée de l’espace vert dans la ville entre progressivement

dans les moeurs et les montréalais défendent de plus en plus leurs droits d’accéder à la nature, d’abord en agissant à l’échelle de la rue et du quartier, et ensuite, en colla-

borant pour des projets de plus grande envergure. La Commission des Parcs et Tra-

verses, créée au début du siècle, propose aux autorités municipales de réserver des terrains que l’on pourrait convertir en parcs publics aux environs de la ville. Montréal

est à l’écoute et commence à louer, à acheter et à exproprier des terrains pour créer de grands parcs. A la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, la métropole assiste à

un bouleversement considérable dans la répartition des parcs dans la ville ; tous les

quartiers chercheront à intégrer des éléments de verdure dans le quotidien des populations. La nature reprend ses droits sur la ville.

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Partie 2 . Les enjeux d’un système de parcs dans une ville en pleine explosion depuis 1945.

II. I. La sortie de la Seconde Guerre Mondiale et le développement de formes urbaines végétales. II. I. I. Le Plan Dozois : l’histoire d’une rénovation urbaine dans un contexte social difficile. II. I. II. Jacques Gréber : prévenir l’ « exurbanisation » avec une première démultiplication des parcs. II. I. III. Une forme urbaine inédite : l’Avenue McGill par J. Greber. II. I. IV. Le cas de la Place Ville-Marie.

II. II. L’impact de deux événements de renommée internationale dans le système de parcs. II. II. I. L’Exposition Universelle de 1967. II. II. I. A. Un parc d’exposition sur mesure. II. II. I. B. Les retombées urbaines de l’Exposition Universelle de 1967. II. II. II. Les Jeux Olympiques de 1976. II. II. II. A. Un parc olympique étendu. II. II. II. B. Les infrastructures olympiques aujourd’hui.


LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

En 1929, a lieu le Krach boursier de Wall Street, à New York. Cette année marque

le début d’une profonde crise financière : La Grande Dépression16. Les activités éco-

nomiques de Montréal, en particulier l’export international de matières premières est mis à mal. Bientôt les autres secteurs ralentissent et la ville se retrouve dans une situa-

tion difficile. Les canadiens s’engageront dans la Seconde Guerre Mondiale au côté

des Alliés. L’économie de guerre propulse la ville dans une période de plein-emploi, malgré la crise de 1930 qui a duré une dizaine d’année. Les femmes sont appelées au travail pour participer à l’effort de guerre. L’après-guerre est prospère pour Montréal :

la démographie augmente par le Baby Boom (qui touche en particulier les pays vainqueurs de la guerre), par l’immigration et par l’exode rural, l’économie est également

en pleine croissance. A l’image des autres pays, les populations veulent moderniser leur quotidien. Après une quinzaine d’année de privations, les montréalais cherchent le confort. La ville est très attractive grâce au travail qu’elle propose dans les industries manufacturières, dans la construction résidentielle et commerciale... [AL16].

L’espace continue de s’urbaniser grâce à la voiture qui rend plus facile les tra-

jets d’une municipalité à l’autre. Pour pallier à cette nouvelle pratique de la voiture, on construit de grands boulevards, des autoroutes... Les façons d’habiter la ville varient : la typologie des maisons change, on voit apparaître de nouveaux centres commerciaux dans les périphéries. Montréal aussi sera transformée : son centre-ville est réaménagé avec de nouvelles places, de nouveaux buildings et de nouveaux parcs.

II. I. La sortie de la Seconde Guerre Mondiale et le développement de formes urbaines végétales. II. I. I. Le Plan Dozois : l’histoire d’une rénovation urbaine dans un contexte social difficile. La Grande Dépression des années 1930 a plongé Montréal dans une pénurie de logements car leur production a été arrêtée. De nombreux squats apparaissent dans

certaines rues. Nombreuses sont les familles qui logent dans de petits habitats ou qui se retrouvent à partager un logement. « À Montréal, de 1940 à 1945, la population

augmente de 65 000 personnes et le nombre de logements vacants tombe à zéro… Les familles s’entassent encore plus : 40 % des logements sont occupés par plus

d’une famille. 1 400 familles logent dans des entrepôts. On voit jusqu’à dix familles se

16. La Grande Dépression est le nom donné à la grande crise économique qui a suivi le krach boursier

de Wall Street à New York en octobre1929. Le « krach » est l’effondrement des valeurs boursières. Etant

donné l’importance des États-Unis dans l’économie mondiale, ce phénomène touche l’ensemble des grandes puissances économiques, dont le Canada qui est particulièrement dépendant du marché américain. Il ne trouve plus de pays où exporter ses matières premières [AL15].

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

partager une maison de dix pièces, avec une seule salle de bain ! On estime qu’il manquait 14 500 logements en 1943 » [AP4]. Les foyers sont expulsés de leur logement

sous le fait de la crise et s’installent dans des lieux insalubres. Le mouvement ouvrier proteste et réclame de meilleures conditions de vie. Au début de la guerre, le gouvernement met en place la : Wartime Housing Limited17 pour construire des maisons

à destination des ouvriers de guerre. Ces petits logements se trouvent à proximité des industries. Cette première opération de construction ne suffit pas lors du retour des soldats au pays. En 1945, ces derniers peinent à s’installer avec leur famille et les

propriétaires profitent de cette situation de crise, en rendant l’accès à un logement

encore plus difficile. Face aux soulèvements déclenchés par les vétérans militaires, au nom de la Ligue des Vétérans sans logis18, la Wartime Housing Limited réalise une

seconde vague de construction de logements participant à l’expansion de la ville.

D’autres projets urbains sont menés en parallèle par des opérateurs privés. L’idée

de la Cité-Jardin du Tricentenaire apparaît en 1940 lorsque l’Union Economique d’Habitation est créée par une communauté religieuse. Cette union vise à « offrir aux

familles de la classe ouvrière la possibilité d’accéder à la propriété, loin des plex19 des quartiers ouvriers d’Hochelaga ou du Faubourg plus au sud. » [AL18]. L’urbaniste Samuel Gitterman sera en charge du projet et dessinera des rues sinueuses, un bâti-

ment commun, de nombreux espaces verts, des alignements d’arbres le long des rues pour apporter de la fraîcheur dans la cité. Celle-ci est réalisée en collaboration avec

le Jardin Botanique de Montréal qui envisage de conseiller les habitants sur le choix des essences et de renouveler les végétaux au fil des années. La Cité-Jardin Rosemont est une opportunité de créer un quartier viable, profitant de la ville et des avantages 17. Le Wartime Housing Limited est une compagnie créée par le gouvernement lors de la crise des logements après l’entrée en guerre du Canada dans la Seconde Guerre Mondiale. Pour participer à l’effort de guerre, et également avoir un emploi, de nombreux hommes et femmes viennent s’installer

en ville pour travailler dans les industries. Seulement, avec la crise des logements (qui dure depuis

1930) le gouvernement doit construire rapidement de nouveaux habitats, proches des lieux de travail. Il crée alors la compagnie Wartime Housing Limited (aujourd’hui c’est la Société canadienne d’hypo-

thèques et de logements) pour construire et louer des maisons aux travailleurs des usines de guerre. Ce sont de petites maisons en bois, unifamiliales, et temporaires. Elles sont conçues pour être facilement montables et démontables [AP5].

18. La Ligue des Vétérans sans logis est un regroupement de soldats vétérans de la guerre de 39-45

qui manifestent contre l’impossibilité d’accéder à un logement (pénurie et inflation immobilière). La stratégie employée consiste à occuper des logements vacants sous les yeux de la presse. « Il s’agit de

montrer le scandale qu’il y a à laisser à la rue ou dans des conditions de logement inacceptables de

jeunes familles dont le père a défendu la liberté et la démocratie sur les champs de bataille d’Europe et du Pacifique, dans la lutte contre le nazisme, le fascisme et le militarisme japonais ». Au départ, ils

occupent des maisons de jeux clandestines mais bientôt ce sont des hopitaux militaires désaffectés. «Ils bénéficient aussi de la complicité bienveillante de certains médias, qui multiplient les reportages

sur les taudis dans lesquels on laisse croupir les familles d’anciens combattants et sur les actions d’éclat des squatters ». Face à cela, le gouvernement est contraint de réagir en construisant de nouveaux logements. [AP4].

19. Les immeubles de type plex peuvent être présents sous diverses formes et être composés de deux ou trois étages. Un plex peut compter de deux à six logements.

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

de la nature. Cependant, avec les complications rencontrées pendant les travaux, les

résidences prévues pour la classe moyenne seront achetées par la bourgeoisie. Aujourd’hui, c’est un quartier très prisé de Montréal mais où il a été nécessaire de mettre

en place un plan d’implantation et d’intégration architecturale pour éviter tout débor-

dement comme des extensions de propriétés sur des chemins piétonniers. La cité présente une réelle coupure avec la ville pourtant si proche.

En 1954, la municipalité propose le premier « Projet de rénovation d’une zone d’ha-

bitat défectueux et de construction d’habitation à loyer modique (PR) », plus communément appelé le « Plan Dozois ». L’objectif est double :

- La ville souhaite améliorer les conditions de vie et la qualité de la trame urbaine en

centre-ville car suite à un recensement de 1951, le gouvernement démontre que « le

problème du logement à Montréal n’est pas lié au nombre total de logements, qui

semble suffisant, mais plutôt à leur âge, à la vétusté et au coût moyen des loyers » [AP6].

- La ville tente de lutter contre les taudis, les bidonvilles et les squats créés pendant la guerre. Ce plan prévoyait l’élimination de zones de taudis en vue de la construction de projets d’habitation sociaux.

Cette opération de rénovation urbaine repose sur une analyse des quartiers défec-

tueux en prenant en compte leur raccordement aux réseaux de la ville (transports en

commun, eau...), la concentration des bâtiments vétustes, l’absence de parcs, la saturation des sols... et leur pratique sociale : les autorités municipales feront attention au

taux de délinquance des quartiers pour savoir lesquels détruire : « la présente étude

démontre qu’une fois de plus la désintégration sociale d’un secteur est reliée à sa désintégration physique » (Rapport de 1951 rédigé par la municipalité). Les politiques sont certains qu’ « en rénovant l’espace d’habitation, la vie sociale s’en trouvera amé-

liorée ou, autrement dit, que dans un habitat ensoleillé, aéré, entouré de verdure et

avec des équipements sanitaires modernes, les mœurs y seront plus civilisés » [AP6]. La construction en hauteur sera privilégiée pour aérer et fluidifier les sols.

En 1956, le plan des parcs présents dans la métropole de Montréal révèle, en partie,

cette opération urbaine. On assiste à une démultiplication notable du nombre de parcs

dans les quartiers densément peuplés de la ville (figures 16 et 17). Le Plan Dozois est

très controversé à l’époque de sa mise en place et encore aujourd’hui car il a détruit de nombreux bâtis historiques. L’histoire très riche de Montréal (influence française et

anglaise) a quasiment disparu. Cependant, il a mis en place une trame urbaine qualitative, en insérant des espaces de nature au milieu des quartiers. Le gouvernement

redoute de nouvelles manifestations et encouragent les urbanistes à travailler avec de nouveaux corps de métiers tels que les sociologues et les ethnographes, afin de comprendre les vrais « besoins des habitants ». On souhaite affirmer la ville moderne en faisant « table rase » des maisons délabrées, mal construites pour faire place à des

bâtiments salubres, aérés, éloignés les uns des autres pour qu’ils soient agréables à

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Fig.16. Carte présentant le surpeuplement pour les 17 quartiers résidentiels identifiés par les auteurs sur le territoire de la Ville de Montréal en 1961

CITÉ JARDIN DU TRICENTENAIRE

Ou

vra

#N ge : #A om dr du N° es de p s p A3 lan: e sit rojet e1 Tit ,# re : Co /U Fig.17.19 1956 : Une se depremière phase de démultiplication des parcs au sein de la métropole de Montréal rs/ so 5 po nia 6 ch sta Les débuts d’un système de parcs. am br eu ls il/D ite oc Dessin Sonia Chambreuil (2020) um en #V ts/ Ec ille ole d'a sit rch ite e Ma ctu îtr re ed /Lic 'ou en # ce vra N /L3 40 ge o /M : m ém oir e e/Q n Ec ué t he ier be c/M 1:1 lle : de on tré al/ Cl Do c


LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

vivre. En 1961, on ne parle plus de « slum clearance » (littéralement « le nettoyage des

taudis »), mais d’ « urban renewal » (littéralement « le renouveau urbain »), une formulation davantage positive.

En parallèle du Plan Dozois, un autre architecte-urbaniste travaille à une urbanisa-

tion (toujours plus importante) intelligente de l’île de Montréal, en protégeant les espaces libres et les terres agricoles. Cet architecte est Jacques Gréber. Il va largement

contribuer à la mise en place d’un système de parcs sur toute l’île durant les années 1950.

II. I. II. Jacques Greber : prévenir l’ « exurbanisation » avec une première démultiplication des parcs. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’immigration, l’exode rural, les in-

dustries manufacturières reprennent et sont en forte croissance. Le secteur tertiaire se

développe en réponse aux nouvelles exigences de la société. On entre dans la société de consommation grâce à un pouvoir d’achat qui augmente. Néanmoins, des disparités s’amplifient, en particuliers pour les plus démunis qui subissent la crise profonde des logements. Les plus fortunés décident de s’éloigner de la ville et d’habiter en pé-

riphérie tout en bénéficiant toujours des mêmes ressources ; c’est ainsi que les centres commerciaux s’installent progressivement dans les banlieues, tout comme certaines usines... Les réseaux de transports se multiplient entre les municipalités, mais c’est

l’apparition de l’automobile qui va démocratiser ces allers-retours entre municipalités. On poursuit le réseau viaire et on l’intensifie avec des autoroutes, des boulevards, en direction des ponts et gares, tout élément capable de relier l’île au continent. C’est

pourquoi l’étalement urbain se réalise suivant les axes Nord / Sud - liaison de l’infrastructure porturaire et des voies de chemin de fer pour le commerce - et Est / Ouest - autour de l’autoroute -.

En 1950, Jacques Gréber est nommé urbaniste au Conseil de réaménagement

des villes de Montréal et Québec. L’architecte-urbaniste français, qui a fait ses études

à l’École des Beaux Arts de Paris, défend le style Beaux-Arts et le Mouvement City Beautiful. Il dessine avec talent et cela participe à sa renommée Outre-Atlantique, en

Amérique. Il sera, par exemple, Architecte-Conseil de l’Exposition Internationale de NYC en 1939. Au Canada, avant de venir travailler à Montréal, il va réaliser entre 1945

et 1950, le plan de la capitale nationale : Ottawa et Hull. Il réussit à articuler les deux villes pour en faire un seul district fédéral.

Lorsque J. Gréber arrive en tant qu’urbaniste au Conseil de réaménagement des

villes de Montréal et Québec, en 1950, la ville est en pleine expansion urbaine et dans

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

les banlieues, les espaces verts commencent à disparaître au profit de bâtiments. Dans son travail, il cherche à contenir tout cela ; il souhaite « protéger les espaces naturels et

les terrains agricoles » [AP8]. Pour la ville-centre, les recommandations de l’architecte sont arrivées trop tard mais pas pour l’urbanisation de l’île. Son principe devait prévenir l’ « exurbanisation »20 des banlieues.

Aujourd’hui, il n’existe que des suppositions sur les explications des choix qu’a

fait l’urbaniste. Jacques Gréber réalise un zonage de l’île et sépare les circulations. L’exurbanisation et l’automobile étaient les deux indices à contrôler en premier lieu. La relance économique suite à la Dépression a imposé l’automobile de plus en plus

dans la ville et le tramway tendait à disparaître. La congestion automobile était totale

car le réseau viaire n’était plus adapté au flux omniprésent des transports routiers (au-

tobus...). « Le phénomène de l’étalement urbain, résultat du développement économique et technologique, et de l’impact démographique grandissant, atteignait déjà les autres municipalités de l’île » [AP8]. En centre-ville les problèmes étaient déjà présents, la ville étant déjà constituée, J. Gréber ne pouvait qu’améliorer les conditions générales et non mettre en place une nouvelle trame urbaine - qui aurait supposée

de réaliser des expropriations et de démolir des bâtis comme le Plan Dozois -. Cependant, comme l’urbanisation des périphéries était limitée, le plan viendrait comme un schéma directeur pour la future urbanisation. Il était un moyen d’ « orienter les ten-

dances de développement de la région [...]. Le plan Gréber pour Montréal propose un

schéma concentré, continu et restreignant pour des activités urbaines en dehors des secteurs desservis.» [AP8]. Le plan de zonage définit plusieurs choses:

- Des secteurs relatifs à leur fonction : par exemple la zone de travail avec les industries, les centres commerciaux, les bâtiments publics...

- Des secteurs à densité réglementée qui découlent en partie des rapports réalisés pour le Plan Dozois expliquent le besoin d’une rénovation urbaine.

Gréber contraint la surface des zones habitées et met en place une structure des

aires urbaines périphériques. Ces dernières seront constituées d’une zone pavillonnaire avec un centre commercial et un parc central. Les zones habitables sont proches

des usines mais en sont séparées par une zone verte. Il compose l’ensemble en co-

hérence avec la structure initiale de la ville de Montréal, il prolonge la ville (figure 18).

20. Selon Mario Gandelsonas, la ville « exurbaine » est le point d’arrivée « des juxtapositions de la croissance urbaine qui créent de nouveaux sujets d’études et d’interventions urbaines, en particulier

dans les aires qui étaient radicalement séparées comme les zones industrielles et les espaces ruraux, mais aussi de nouveaux habitats. [...] Il n’y a pas de limites séparant l’étalement urbain américain de

faible densité de la nature qui n’est plus hors la ville mais piégée dans des poches à l’intérieur du tissu hétérogène exurbain» [O3].

L’ « exurbanisation » désigne le fait d’habiter en périphérie. C’est un transfert des activités de ville vers la périphérie.

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Fig. 18. Représentation territoriale de l’île de Montréal par l’urbaniste Jacques Gréber en 1952-1953.

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Le plan est le premier à prendre en compte toute l’île et à envisager des espaces dédiés à la nature. Tous ne seront pas réalisés mais, à l’époque, le plan est un indi-

cateur des possibilités à envisager pour l’urbanisation. Dès 1956, on remarque les

effets de ce plan sur la proportion des parcs sur l’île (figure 17). L’urbaniste met en place le système de parcs qui, aujourd’hui, est encore d’actualité. Ce système propose

des infrastructures urbaines chères aux montréalais allant des terrains de sports à des «parcs-nature» (Parc-Nature de la Pointe-aux-Prairies...) de grandes dimensions.

II. I. III. Une forme urbaine inédite : l’Avenue McGill par J. Greber. Hormis un travail de zonage, Jacques Gréber intervient à plus petite échelle lors de

la réalisation du plan de l’île. Un élément notable de son intervention dans la ville de Montréal est la mise en place de l’Avenue McGill.

C’est en 1953 que l’urbaniste exprime son envie de créer une perspective sur le

Mont Royal - dans l’axe actuel de l’avenue McGill College -. Il réalise un élargissement de la rue de 120 pieds pour mettre le mont en valeur. C’est une forme urbaine très in-

novante qui ne cesse de grandir encore aujourd’hui, du fait de sa place centrale dans le quartier des affaires montréalais.

Gréber s’appuie sur l’explication des systèmes de parcs de J.-C. Nicolas Forestier

[O1] pour réaliser son plan. Ce dernier nomme et définit les différentes formes ur-

baines participant à un système de parcs idéal : parcs suburbains, des grands parcs

urbains, des petits jardins de quartiers, des terrains de récréation... La dernière forme qu’il évoque est l’avenue-promenade, elle permet de relier les parcs entre eux : cette

voie réalise la continuité entre les aménagements paysagers de la ville. Afin de justifier

ou réfuter le fait que l’avenue McGill est une avenue-promenade, telle que l’entend J.-C. Nicolas Forestier, nous devons démontrer, point par point, l’existence des caractéristiques propres à cette forme urbaine :

- « Elles [les avenues-promenades] sont destinées à servir tout à la fois de voies

de communication dans la ville, d’accès agréables et commodes à ses parcs, à ses grandes réserves, à sa campagne, de liaisons aussi à tout l’ensemble. Elles assureront pour l’avenir, parfois même pour le moment même, un système suffisant et complet de sorties commodes, larges et belles, de la ville. » [O1].

L’avenue McGill propose un cheminement confortable sur un axe fort de la ville : celui

de la gare du centre-ville à l’Université McGill située au pied du Mont Royal. C’est une

voie de communication importante qui, déjà en 1910, suscitait l’intérêt des hommes. Aujourd’hui l’avenue est une rue de prestige, au coeur du centre des affaires. Son axe

sur le mont Royal fait d’elle un lien entre ville et nature. J. Gréber met le centre de Mon-

tréal en relation avec le parc du Mont Royal, par une voie d’accès large et directe [O2]. 44


LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

- « Le parkway, l’avenue-promenade, n’est pas à proprement parler un boulevard. [...] Il paraît plus simple [...] d’appeler « avenues » ou « avenues-promenades » toutes ces avenues dont les détails de projet peuvent varier mais où la chaussée et les contres-al-

lées sont accompagnées de bandes plantées, gazonnées, et plus ou moins parées. » [O1].

Jacques Gréber a réalisé un élargissement de la voie, mais l’histoire de l’Avenue McGill

continue en 1980, à l’occasion d’un projet de salle de concert et de centre commer-

cial dans le quadrilatère des rues Maisonneuve, Sainte-Catherine, Mansfield et McGill

College. Le projet des équipements sera finalement abandonné mais celui de l’aménagement de l’avenue sera gardé [AL19]. Elle est élargie et dotée d’un terre-plein

planté d’arbres ainsi que d’un alignement d’arbres sur chacun des trottoirs (figures 19 et 20). Des îlots entiers de résidences cèderont, par la suite, la place à des tours de bureaux profitant du nouveau prestige de l’avenue.

- L’avenue-promenade doit s’inscrire dans un tout. « Elle ne peut pas être une opé-

ration isolée, résultat de circonstances ou de projets particuliers qui ne fait pas parti d’un ensemble, ou tout au moins d’un ensemble suffisamment étendu et complet. [...]

Il est clair qu’un programme de cette nature [le réseau / système de parcs] peut ne pas être seulement le programme d’une ville. Souvent il sera commun à plusieurs villes ;

parfois à toute une province, ou à plusieurs départements. Il peut même être un programme national, et, plus encore, arriver à intéresser plusieurs pays. » [O1].

Le plan réalisé par Jacques Gréber au début des années 1950 pose le cadre d’un

système de ce « tout » qu’est le réseau de parcs. L’avenue McGill s’inscrit dans un ensemble plus grand que sa propre échelle. La démarche globale considère le territoire de l’île.

L’urbaniste français lance l’aménagement de cette avenue mais elle deviendra une

avenue-promenade uniquement en 1980, lorsque les allées plantées seront créées. On peut dire que l’idée du système de parcs s’installe grâce à Jacques Gréber pour lutter contre l’urbanisation incontrôlée de l’île. Aujourd’hui, les espaces verts sont lar-

gement valorisés par les habitants qui s’y promènent très souvent dès que les beaux jours arrivent, ou simplement pour boire un café avec les voisins. Quelques années

plus tôt, en 1910, l’avenue Morgan était composée d’un terre-plein et menait jusqu’au Parc Maisonneuve - c’est une opération de moindre échelle, mais dont le principe

était le même, hormis l’inscription dans un vaste réseau. Les avenues-promenades, à l’image de l’avenue McGill, vont se déployer dans la ville déjà construite, de telle sorte que chaque habitant peut cheminer jusqu’au parc le plus proche dans un cadre qualitatif.

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Fig. 19. « Affiche l’Avenue McGill College…l’avenir a sa vue » (1984), Bibliothèque du Centre Canadien d’Architecture.

Fig. 20. Photographie de L’avenue McGill College qui est appelée à devenir plus agréable pour les piétons. OCPM (15/02/2019).

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

II. I. IV. Le cas de la place Ville-Marie. En 1956, l’Université McGill cède le tronçon de l’Avenue McGill, entre les rues

Sherbrooke et Sainte-Catherine, à la ville de Montréal. Le secteur est déjà très convoité, au début du siècle par de multiples entreprises qui ne peuvent plus s’installer au

centre-ville car ce dernier est saturé. La volonté de combler l’entrée du tunnel (un trou de 50 pieds sous les voiries), passant sous le Mont Royal et creusé par la Compagnie

ferroviaire Canadan North, justifie l’apparition de divers projets d’aménagements au niveau de l’actuelle Place Ville-Marie.

A la fin des années 1950, la Canadian Bank of Commerce entreprend la construc-

tion d’un gratte-ciel et engage l’architecte Ieoh Ming Pei [O5]. Il conçoit une tour en forme de croix, un espace public piétonnier et des galeries souterraines. Son projet

inclut une esplanade surélevée de la place Ville-Marie et un belvédère dans l’axe de

l’avenue McGill College qui mène à la montagne, qui respectent l’idée directrice du

plan de Gréber (on est après l’élargissement de la voie par Gréber mais avant la mise en place du terre-plein central de 1980). C’est le plus important investissement privé dans l’histoire de Montréal, le programme y est très varié : des bureaux, une galerie marchande, des cinémas, des stationnements, un belvédère et la plus grande place

privée financée par l’entreprise. « La place Ville-Marie se voulait « la tour Eiffel de Mon-

tréal » pour son architecte, Ieoh Ming Pei » [AL20]. Depuis son installation sur l’avenue

McGill College, le district financier s’est déplacé, quittant progressivement le quartier

du Vieux Montréal. Cette migration d’entreprises sera à l’origine des interventions sur l’avenue vingt ans plus tard [AP9].

La ville souterraine de Montréal qui se crée à l’occasion du projet de place Ville-Ma-

rie est à l’origine de la galerie souterraine très célèbre de Montréal. Cet espace si par-

ticulier est une ville sous la ville. On y trouve toute sorte de boutiques, de commerces, des hôtels, des restaurants..., le tout est relié par de multiples galeries qui cheminent sous les différents îlots de Montréal. Plus de 500 000 montréalais pratiquent ces galeries quotidiennement. L’idée était de se protéger du climat rude de l’hiver. C’est une

architecture surprenante, elle représente plus de 30 km de couloirs, tout en conférant

des moments de respiration au visiteur. Dès que cela est possible, les couloirs sont ponctués par un grand hall, généralement appartenant à des centres commerciaux ou des complexes municipaux dont une partie est accessible au public, comme des

musées, etc... Le cheminement dans la galerie consiste (schématiquement) en une variation des volumes. Les grands halls amènent souvent beaucoup de lumière, grâce

à des verrières finement réalisées (figure 21), entre les linéaires sombres des galeries. Certains couloirs, non enterrés, sont de véritables aérations dans la traversée, avec de grandes ouvertures, un volume sous plafond de plusieurs mètres (figure 22). En ce sens, je m’autorise à penser que cette galerie urbaine souterraine présente la même

idée directrice de pensée que le système de parcs : c’est un réseau ponctué d’espaces

47


LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Fig. 21. Photographies d’une trémis dans la galerie souterraine de Montréal. Photographie Sonia Chambreuil (12/2019)

Fig. 22. Photographie d’une sortie de la galerie souterraine de Montréal. Photographie Sonia Chambreuil (12/2019)

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

aux volumétries surprenantes, parfois gratuites, qui invitent le visiteur à respirer, à

contempler la beauté de la ville et ses prouesses techniques tant en terme de bâtiments que de travail artisanal.

Les divers projets de la place Ville-Marie témoignent de l‘impact positif de pers-

pectives visuelles et d’aménagements paysagers dans un espace dense. L’attraction, qu’une telle rue peut créer, lui permet de garder un caractère riche au fil des années. La place Ville-Marie ne s’inscrit pas, à proprement dit dans le système de parcs de la ville mais elle entre dans la pensée urbaine avec ses galeries souterraines, et sera un premier pas vers la transformation qualitative du centre-ville.

II. II. L’impact de deux événements de renommée internationale dans le système de parcs. II. II. I. L’exposition universelle de 1967. Les années 1960 sont marquées par de profonds changements économiques, so-

ciaux, et culturels au Québec, notamment grâce à l’action de l’État pendant la Révolution Tranquille21 [AL21]. Le Québec doit « rattraper » son retard sur les autres sociétés

occidentales accumulé depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Suite à la mort

de Duplessis, premier ministre du gouvernement conservateur, un nouveau conseil, mené par Jean Lesage, arrive au pouvoir et amorce de nombreuses réformes en

seulement deux ans : programmes énergétiques, industrialisation, réformes sociales

(avec la mise en place d’un système d’hopitaux publics), réformes sur l’éducation (avec le retrait forcé de l’Église sur les écoles publiques), réformes sur l’économie...

L’idée d’une possible Exposition Universelle à Montréal est proposée dès 1958. La

réalisation de celle-ci ne sera pas évidente car elle est d’abord évincée par le dossier

de la ville de Moscou qui prétend elle aussi à l’Exposition universelle de 1967. Cependant, lorsque l’Union Soviétique se retire en 1962, Montréal est définitivement choi-

sie pour accueillir cet événement international nommé « Terre des Hommes »[AL22].

21. La « Révolution Tranquille » est une période de changements vécus par le Québec pendant les

années 1960. L’expression « Révolution tranquille » est une traduction des mots « Quiet Revolution », utilisés dans un article sans signature paru dans le Globe and Mail.

La province du Québec est, en 1960, une société urbaine hautement industrialisée et tournée vers l’extérieur ; le parti de l’Union Nationale, au pouvoir depuis 1944, semble de plus en plus anachronique. En effet, il conserve obstinément son idéologie conservatrice et défend sans relâche des valeurs

traditionnelles dépassées. [AL21] Il faut noter, parmi ces grands changements, la nationalisation de l’électricité qui servira à soutenir l’économie québécoise et réduire les dépenses de la province à l’égard des capitaux étrangers. Par cette période, le Québec entre dans la modernité avec son affirmation au niveau mondial. L’indépendance nationale s’affirme de plus en plus [O6].

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Depuis la fin de la Guerre de 39/45, les expositions universelles mettent davantage l’accent sur les thématiques humanitaires et moins sur l’industrie. Il faut promouvoir la paix entre les nations en favorisant l’entente et les échanges [AL23]. C’est selon cette dynamique qu’ « Expo 67 » sera conçue.

II. II. I. A. Un parc d’exposition sur mesure. Lorsque le Bureau International des Expositions confirme la candidature de la mai-

rie de Montréal pour la prochaine exposition universelle, après l’abandon de l’Union Soviétique, tout s’accélère. L’exposition est dans cinq ans et il faut prévoir l’organi-

sation ainsi que les infrastructures d’accueil. Le site du projet doit tenir compte de plusieurs points techniques : la facilité d’accès, la surface possible, les possibilités du terrain. De plus, l’emplacement doit révéler la ville au Monde et ainsi contribuer à sa

reconnaissance internationale. Le projet initial prévoyait d’installer les pavillons dans plusieurs espaces à l’intérieur de la ville, dans le centre. Ainsi, il n’y aurait pas eu un seul parc d’exposition mais plusieurs espaces « cousus dans le tissu urbain » reliés entre eux par le réseau urbain souterrain en construction. Ce principe d’installation

diffuse fut refusé car il isolait les infrastructures et les pavillons aurait été forcément démolis à la fin de l’Exposition [E5].

Le site de l’actuel parc d’exposition devient évident, au maire Drapeau, lors d’une

excursion sur le fleuve Saint-Laurent. L’Exposition prendra place au centre de ce der-

nier, sur les îles autour de Ste Hélène, évitant toute spéculation financière car c’est un terrain neutre entre les quartiers anglais et français. À l’origine, l’Île Ste Hélène

accueille un petit parc public qui existe depuis 1853. La Cité du Havre n’aura qu’un rôle secondaire dans le projet. L’Île Ste Hélène est doublée pour rejoindre les Îles

Ronde et Verte, suivant des techniques de récupération de terre, en utilisant la roche

et le limon dragués du fond du fleuve. Seulement, ces ressources ne suffisent pas et l’on doit amener les terres excavées du métro en construction. Une seconde île, l’Île

Notre-Dame, est créée entièrement selon la même méthode. On « construit l’espace » [AL23]. Les coûts engagés sont monumentaux : les travaux d’aménagement, les voies

de circulation, les stations de métro, les différents réseaux, les pavillons..., doivent être

terminés d’ici quatre ans. C’est une idée très ambitieuse qui, de plus, nécessite l’obtention de quartiers entiers et l’expropriation de terrains.

Pour commencer les travaux, il était impératif de créer des voies d’accès jusqu’aux

futures îles de l’exposition, l’Île Ste Hélène n’était accessible que par le Pont Cham-

plain. Pour cela, le Pont de la Concorde ainsi que le Pont des Îles sont créés. Plusieurs

parcs automobiles ont été mis en place pour l’accueil des visiteurs d’une capacité de plusieurs dizaines de milliers d’automobilistes, le problème de leur reconversion se posait alors. Finalement, le métro, planifié avant l’obtention de l’Exposition Univer-

selle de Montréal s’est révélé très important pour l’accessibilité jusqu’à l’Île Ste Hélène.

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Fig. 23. Premier plan directeur pour l’Exposition Universelle, 1963. Van Ginkel

Fig. 24. Deuxième plan directeur (plan final) pour l’Exposition Universelle, 1964. Édouard Fiset

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Une ligne de métro a été construite pour relier la rive Sud du fleuve (la terre située en

face de l’Île de Montréal) à une station au centre de Montréal, en passant par l’Île Ste Hélène. Cette ligne a été la plus coûteuse à édifier car elle passe sous le lit du Fleuve Saint-Laurent. Cependant, malgré le faible trafic qu’elle connaît aujourd’hui (du fait

d’une popluation résidente faible), elle a été entièrement rentabilisée au moment de l’Exposition Universelle grâce au mouvement de visiteurs qu’elle a produit.

Le parc des expositions est une ville dans la ville. Non seulement il rassemble les

pavillons des différents pays présents, mais il nécessite des équipements de sécurité, de télécommunication, des stations d’épuration. L’aménagement du parc est simple mais présente un potentiel récréatif pour les habitants de Montréal. Il présente une

extension sur la jetée McKay, sur la rive de Montréal, avec le petit Parc de Dieppe, ainsi que le Parc de la Ronde qui, aujourd’hui, est un parc d’attraction d’où sont lancés les feux d’artifices. Plusieurs bâtiments d’art viendront compléter l’idée de divertir les populations [E5] (figures 23 et 24).

L’Exposition Universelle de Montréal est un réel succès : elle accueillera cinquante

millions de personnes entre avril et octobre 1967. L’événement permet la réalisation

de projets d’infrastructures d’envergure et donne l’occasion à la métropole québé-

coise de se hisser parmi les grandes villes du monde [AL25]. Tournée vers la fraternité

entre les peuples, elle est l’occasion pour les visiteurs de renouveler leur regard sur le monde avec une diversité omniprésente. Expo 67 se présente comme l’événement

qui a révélé le Québec. Elle a profondémment transformé le paysage bâti montréalais. II. II. I. B. Les retombées urbaines de l’Exposition Universelle de 1967. Les expositions de cette renommée sont le moyen de mettre en place une restruc-

turation urbaine. A Montréal, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs

plans sont envisagés dans cette optique de restructuration : le Plan Dozois qui est venu nettoyer les « taudis » de Montréal et le Plan de Gréber qui, lui, réfléchit à une urbanisation contrôlée des périphéries et à une amélioration du cadre de vie des ha-

bitants. Expo 67 se montre comme une continuité de ces travaux de restructuration en mettant l’accent sur le réseau de transports principalement et l’édification de nom-

breux bâtiments d’utilité publique. Elle « joue le rôle de catalyseur » [E5] en créant plus

de 100 miles d’autoroutes en à peine un an, des routes et des autoroutes tournées à la fois vers les États-Unis et vers les autres villes de la province comme Québec via

Trois-Rivières. La création d’autoroutes qui traversent l’île de part et d’autre constitue une seconde étape à l’expansion urbaine de la métropole montréalaise car désormais

l’Ouest de l’île devient plus accessible et donc plus intéressant. L’étalement urbain s’intensifie sur toute l’île en cohérence avec le principe du Plan de Gréber réalisé au début des années 1950. Pour chaque petit bourg créé, on aménage un parc ou du moins un espace vert public pour les habitants.

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL 1966 : Situation avant l’Exposition Universelle de 1967

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Lac des Deux Montagnes

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Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

Bassin 1966 de la Prairie

N° de plan:

Titre:

A3

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

1:1

A*

#Pln

#Etat du projet #Nom entier de Dessinateur-projeteur

Date :

Etat du projet :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

Fig. 25. La situation des parcs sur l’Île de Montréal en 1966 (avant l’Exposition Universelle) Dessin Sonia Chambreuil (2020)

1970 : Une extension vers l’Ouest - Création du Bois-de-l’Ile-Bizard

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Rivièr

Fl eu ve

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Lac des Deux Montagnes

Parc de l’Exposition Universelle en 1967 Lac St Louis

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

1970

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#Etat du projet #Nom entier de Dessinateur-projeteur

Bassin de la Prairie

Maître d'oeuvre

Fig. 26. La situation des parcs sur l’Île de Montréal en 1970 (après l’Exposition Universelle) Une ouverture sur les rives du Fleuve Saint Laurent et du Lac St Louis, accompagnée d’une extension vers l’Ouest. Dessin Sonia Chambreuil (2020)

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Ville d Date :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

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Etat du projet :


LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

La situation du parc des expositions va chambouler le regard des montréalais sur

le Fleuve Saint Laurent. Ils vont se rendre compte du potentiel de terrains, de loisirs

et d’esthétique que ce cours d’eau peut créer. Le réseau de parcs s’est intensifié grâce à cette appropriation des rives du Fleuve St Laurent mais aussi sur les rives du Lac St

Louis (figures 25 et 26). Avant l’exposition, le fleuve était un lieu « réservé » pour les

ports, les infrastructures commerciales et industrielles... Après 1967, il devient un lieu

de récréation et on commence à l’aménager grâce à des petits squares ou des parcs linéaires.

Grâce à l’Exposition Universelle de 1967, la ville de Montréal s’est ouverte sur le

Fleuve Saint Laurent, mettant en valeur cet élément naturel essentiel du territoire, qui est aussi le témoin d’un passé prospère. De plus, il contribue à l’amélioration du cadre de vie des habitants par son immensité et l’aération qu’il représente.

II. II. I. Les Jeux Olympiques de 1976. Dans sa conquète de la société internationale, le maire de Montréal, Jean Drapeau,

ne s’en tient pas uniquement à l’Exposition Universelle qui donne encore aujourd’hui de larges espaces récréotouristiques comme la Biosphère qui abrite le Musée de l’En-

vironnement, et plus largement le parc des expositions ouvert au public. En 1963, Mr Drapeau se met en tête de proposer la candidature de la ville de Montréal au Comité

International Olympique de Montréal (CIO) pour les Jeux Olympiques de 1972 mais

c’est Munich qui les recevra. Seulement, le maire ne s’arrête pas là, voyant que l’ «Expo 67 » est un succès, il indique à l’Association Olympique Canadienne son intention de demander les Jeux de 1976, qu’il obtiendra en 1970 [AL26]. II. II. II. A. Un parc olympique étendu. Le Parc Olympique s’implantera dans le quartier d’Hochelaga-Maisonneuve sur

un terrain de 60 hectares. Il est relié au parc Maisonneuve et au Jardin Botanique

par une artère urbaine : la rue Sherbrook (figure 27). Le maire de la ville, Jean Dra-

peau, envisage de créer un ensemble architectural unifié en regroupant plusieurs dis-

ciplines sur un même lieu. Cela permettrait également de limiter les déplacements. Le 6 avril 1972, plusieurs milliers de journalistes assistent à la présentation du projet d’aménagement urbain du secteur Est de Montréal. Le maître d’oeuvre des installa-

tions sportives est l’architecte français Roger Taillibert [AL27] [AL28]. La ville de Montréal, la maîtrise d’ouvrage, impose plusieurs contraintes au sein du programme : créer des bâtiments pouvant recevoir plusieurs disciplines, des bassins aquatiques, un vé-

lodrome pour la piste cycliste, faire attention à la fluidité de la circulation des foules,

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

créer des installations sportives que l’on puisse réutiliser tout au long de l’année donc en prennant en compte le climat rude de l’hiver...

Taillibert propose « trois composantes principales qui abriteront la majeure partie

des compétitions (figure 28). Ces volumes à la fois distincts et imbriqués rassemblent

le Stade, le Centre de natation et le Vélodrome. [...]. Il propose déjà la construction de structures aux formes organiques et lyriques inhabituelles, édifiées au moyen de technologies inusitées. Ainsi, le Stade de forme elliptique présente deux axes de 490

mètres et 180 mètres chacun. le bâtiment est composé d’un anneau de gradins répar-

tis sur plusieurs niveaux pouvant accueillir 56 000 spectateurs, sans compter 20 000 sièges temporaires ajoutés pour la tenue des Jeux Olympiques. Ces gradins sont dis-

posés sur 34 consoles autostables contenant l’anneau technique et soutenant 20 % du

poids total de la toiture mobile - les 80 % restants étant supportés par le mât » [AL29]. Cette structure est complétée par un mât à base triangulaire qui sera abandonné avant

l’ouverture des Jeux faute de temps. Il sera complété une dizaine d’année plus tard et

permettra l’installation du toit sur le stade. « Le Vélodrome, quant à lui, consiste en un volume des plus révolutionnaires dont la voûte sphérique autoportante, divisée en trois lobes, s’évase à partir d’un point d’appui vers trois autres points et deux surfaces

de raccordement. La couverture a une portée de 172 mètres et son sommet atteint

32 mètres [...] Le bâtiment doit accueillir entre 7 000 et 12 000 spectateurs. L’exploit technique sur lequel repose le Vélodrome sera plébiscité à Londres, en 1978, lors du

Congrès international des ingénieurs de la précontrainte, tant il soulève l’admiration des participants à ce congrès » [AL29].

La construction du parc olympique sera très chaotique à cause de nombreuses

grèves (novembre 1974, janvier 1975, mai 1975 et octobre 1975). De plus, la crise

pétrolière a déclenché une période d’inflation boursière dans la plupart des pays occidentaux, augmentant ainsi la dette relative aux équipements olympiques. La situation

était compliquée. Les enjeux du site choisi par le maire étaient importants. S’installer dans le secteur Est devait être un moyen de dynamiser le quartier en terme de

transports, de services et favoriser son attractivité touristique [E6]. Il était nécessaire de construire les équipements techniques (égoûts, réseau d’eau potable...). Plusieurs autres sites sont également aménagés exclusivement pour les Jeux, dont le bassin

d’aviron sur le site de l’Expo 67, le centre Étienne-Desmarteaux, l’aréna Maurice-Ri-

chard, le Forum, le stade Percival-Molson de l’Université McGill et des équipements à l’Université de Montréal... Certaines compétitions auront lieu à Québec, Sherbrook, ou

même en dehors du Québec, à Toronto, Kingston... Trente ans seront nécessaire pour payer les travaux occasionnés pour les Jeux Olympiques de 1976. Le stade et son

mât qui représentent une prouesse architecturale soulèvent encore certains débats, mais il reste que cet ensemble constitue une « oeuvre d’art » [AL28] dans le paysage

urbain de Montréal. Taillibert voulait « utiliser la matière (le béton) pour ériger un en-

semble dont la forme dynamique évoque la tension, l’effort, mais aussi l’équilibre et

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Fig. 27. Photographie aérienne du Parc Olympique de Montréal et sa relation au Parc Maisonneuve, Régie des Installations Olympiques (RIO), (18/06/2018)

Archives de la Ville de Montréal

Fig. 28. Parc Maisonneuve : stade olympique - plan d’ensemble niveau 200, 21 octobre 1975. Architecte du projet André Daoust

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

l’harmonie, le tout pour traduire dans l’espace la thématique olympique. » [AL28]. Il fait signal dans cette ville en expansion et est visible depuis le Mont Royal. II. II. II. B. Les infrastructures olympiques aujourd’hui. « Les québécois ont adoré les jeux », titre un quotidien au lendemain de la cérémo-

nie de clôture des Jeux Olympiques de 1976. Malgré les déboires rencontrés pendant

les travaux, ils sont reconnus comme les «meilleurs jeux réalisés » jusqu’en 1992, date des Jeux de Barcelone). Jean Drapeau, maire de Montréal, avait déclaré : « Il ne faut pas oublier l’attrait de toutes les installations olympiques. Cet attrait se manifeste sur

les jeunes qui n’avaient pas de lieux de compétition réglementaires pour s’entraîner. C’est dans deux, trois ou quatre ans que cette démonstration deviendra évidente pour tous les citoyens. », et c’est ce qui se passa. On observe une augmentation accrue du nombre d’habitants de l’île licenciés dans un sport les années suivantes. Le sport devient plus accessible et on le rend davantage praticable.

Les Jeux Olympiques sont, de manière générale, un véritable moteur de régénéra-

tion et de reconversion de quartiers entiers. Les infrastructures créées font l’objet d’une étude approfondie pour leur reconversion post-jeux. « L’ampleur des investissements financiers nécessaires pour accueillir ces méga-événements et le nombre important

d’infrastructures permanentes construites ou réaménagées à l’occasion de ces JO ont conduit ces dernières années les instances publiques ou privées impliquées dans ces projets urbains à considérer finement cette phase post-olympique » [E7]. Les jeux de

1976 représentent un héritage incroyable pour Montréal et pour le Québec. Grâce à la mise en place d’un réseau d’infrastructures et de leur mise aux normes, les instal-

lations du parc olympique sont, encore aujourd’hui utilisées à des fins sportives. Le centre de natation se trouve toujours au sein du stade olympique. Ce dernier a été la

« maison » de l’équipe les Expos de Montréal (une équipe de baseball). Le vélodrome, quant à lui, a été transformé pour accueillir le Biodôme22 de la ville [AL30]. Cette remise

à niveau des infrastructures a permis d’ouvrir de nombreux établissements sportifs

dans les quartiers au profit des habitants. Les amateurs comme les sportifs de haut niveau auront, après la fin de Jeux Olympiques de Montréal, accès à une pratique spor-

tive. Cet engouement pour le sport continue encore aujourd’hui. Le Parc olympique

accueille de grandes représentations sportives et culturelles, comme des concerts. 22. Le Biodôme est un musée « vivant » qui reproduit quatre des écosystèmes des Amériques qui cohabitent : une forêt tropicale humide, une forêt laurentienne (la forêt mixte québécoise), le Golfe du Saint-Laurent, le Pôle Nord et le Pôle Sud.

Encadrées par une politique conforme aux normes internationales en matière de santé animale et végétale, les actions de conservation du Biodôme portent sur ses propres collections vivantes mais aussi

sur la sauvegarde du milieu naturel. Le Biodôme participe ainsi à plusieurs programmes nationaux et

internationaux de conservation visant à prévenir la disparition et à favoriser la réintroduction en milieu naturel d’espèces menacées [AL31].

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LES ENJEUX D’UN SYSTÈME DE PARCS DANS LA VILLE DE MONTRÉAL

Il représente un repère identitaire pour Montréal et a un caractère récréotoursitique élevé, cependant il est très faiblement exploité et mis en valeur. « Il apparaît [...] pri-

mordial de renouveler les stratégies de communication, publicitaires et de marketing dans l’optique de refonder l’image du Parc olympique et de le repositionner au niveau

touristique. Même si de récentes activités culturelles, scientifiques et patrimoniales

sont venues se greffer à ce Parc olympique, [...] le sport, dans ses nombreuses mani-

festations, doit rester un élément central dans l’orientation de développement du site mais à travers de nouvelles formes de gouvernance davantage partenariales.» [E7]. Il existe un réel lien entre événéments sportifs et culturels (nationaux ou internationaux) et renouvellement urbain. Ce sont des phénomènes qui amènent une transformation

des espaces urbains, une amélioration des réseaux de transports, des réseaux sanitaires... Ils développent des quartiers entiers et ont une importance sur les futures ha-

bitudes des habitants. Ils attirent de nouvelles personnes, développent de nouvelles pratiques, de nouveaux usages si le post-événement est préparé. A Montréal, le parc

olympique est devenu un lieu de tourisme et de sport accessible toute l’année. Il s’ins-

crit dans la pensée du système de parcs par ces caractéristiques et par sa proximité au parc Maisonneuve. Il a mis en exergue cette pratique du sport. Dès lors, de nom-

breux terrains récréatifs et/ou de sports se sont déployés sur toute l’île, mais bien sûr à moindre échelle.

Durant les années 1960/1970, Montréal a connu de nombreux changements ur-

bains avec l’arrivée d’un réseau de transports plus performant en vue de l’Exposition Universelle de 1967 : la création du métro, le développement des autoroutes qui a entrainé une expansion notable de la ville vers ses banlieues. De grands parcs sont

aménagés pour les deux événements internationaux que sont l’Expo 67 et les Jeux

Olympiques de 1976. Ils ont été de véritables catalyseurs pour la construction de nou-

velles infrastructures et pour la régénération urbaine. À l’époque de Jean Drapeau,

toute la ville se mobillise pour faire rayonner le Québec à l’échelle internationale. La

mise en place des nouveaux espaces verts, malgré l’expansion urbaine et la volonté

d’industrialiser encore davantage, témoigne du respect du Plan Gréber, dessiné au début des années 1950. On cherche à améliorer le cadre de vie des habitants tout en leur permettant d’accéder à de nouveaux équipements, notamment sportifs.

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Partie 3 . Une vision stratégique favorisant le développement durable et le cadre de vie des habitants depuis 2002.

III. I. La création d’une trame verte et bleue. III. I. I. Le réseau des grands parcs. III. I. II. La politique de l’arbre. III. I. III. Le réseau bleu de Montréal.

III. II. Les études de cas du système de parcs mis en oeuvre par le plan d’urbanisme de 2002. III. II. I. Le Mont Royal. III. II. II. Complexe et village olympiques. III. II. III. Le canal de Lachine.


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

« Le milieu urbain assurera une diversité d’activités et de services à proximité des

milieux résidentiels [...] offrira un accès aisé aux espaces verts et aux cours d’eau de

même que des lieux publics procurant sécurité, confort et agrément. » [E8]. Voici ce

que le Plan d’Urbanisme de la ville de Montréal, élaboré en 2002, souhaite en partie réaliser.

La période allant du début des années 1980 à 2002 est une période sombre pour

la ville de Montréal, économiquement et socialement. De nombreux habitants se re-

trouvent sans-emploi suite aux récessions de 1980 et 1990. A partir de 1994, l’économie de Montréal redémarre progressivement : le chômage diminue mais n’assure pas

une pérennité financière pour les familles les plus pauvres. A l’inverse, une petite moi-

tié des familles les plus riches bénéficiera de revenus encore plus élevés. La situation difficile gèle les actions urbaines et les laisse en suspens jusqu’au début des années 2000.

En juin 2002, lors du Sommet de Montréal23, le premier Plan d’Urbanisme de Mon-

tréal est présenté. Ce dernier fait office de contrat social entre la ville de Montréal, le gouvernement, les partenaires privés et communautaires et l’ensemble de la population. « Le Plan d’Urbanisme présente la vision d’aménagement et de développement

du territoire de la ville de Montréal ainsi que les mesures servant à mettre en oeuvre

les orientations et les objectifs qui en découlent » [E8]. C’est un document dynamique et évolutif qui sera modifié au besoin et révisé tous les cinq ans par la ville.

En 2002, ce premier plan cherche à remplir les exigences de la Loi sur l’aménage-

ment et l’urbanisme24. Il dresse les orientations d’aménagement et de développement

du territoire et présente les paramètres réglementaires de l’affectation du sol et de sa densité d’occupation. Il prévoit des particularités distinctives selon les vingt-sept arrondissements faisant la diversité culturelle de Montréal. La ville se traduit de dif-

férentes façons dans chacun d’eux. C’est la métropole culturelle et économique du Québec.

23. Le Sommet de Montréal est à l’initiative de Gérald Tremblay, élu maire de la ville en janvier 2002. Ce dernier voulait réunir la fonction publique municipale et les représentants de la société civile pour « convenir d’une vision commune du devenir de la nouvelle ville. Il cherchait également à mobiliser les citoyens dans des projets à réaliser ensemble, des projets qui augmenteront la richesse collective et la qualité de vie à Montréal. » [AL32].

24. La Loi sur l’aménagement et l’urbanisme détermine trois outils d’urbansime applicables à Montréal: - Le Schéma métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) énoncera la vision stratégique du développement culturel, économique, environ-

nemental et social et déterminera les grandes orientations d’aménagement et les grandes affectations du territoire.

- Le plan d’urbanisme comprend les orientations d’aménagement du territoire, l’affectation du sol et

les densités de son occupation ainsi que le tracé projeté et le type des principales voies de circulation. - Les règlements d’urbanisme fixent les règles d’émission des permis de construction et de modification.

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UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

Le Plan d’urbanisme est conçu pour mettre en avant l’aménagement urbain dans

la construction d’une nouvelle société plus égalitaire. Il cherche à offrir un cadre plai-

sant à chacun des citoyens de la métropole en diversifiant les expériences urbaines. Tous les usagers de Montréal (résidents et touristes) doivent pouvoir accéder à des

équipements publics, des lieux ouverts à tous. Le plan fait attention à la qualité des lo-

gements et des équipements publics mais pas uniquement, les milieux naturels bénéficient d’un cadre propice au bon développement des éco-systèmes et des ressources végétales de la ville. La croissance démographique est modérée mais significative au sein de la métropole. A partir du début des années 1980, la population de Montréal commence à quitter la ville-centre et s’installer en périphérie. Entre 1966 et 1981, les

statistiques montrent une baisse puis une stagnation du nombre d’habitants jusqu’en 2001. En 2006, la ville-centre compte plus d’habitants qu’elle n’en a jamais eu aupara-

vant avec plus d’un milllion cinq cent milles citoyens. Depuis, le nombre n’arrête pas

d’augmenter. La question principale qui se pose est la stratégie d’étalement urbain. Depuis 1952, le plan de Gréber est appliqué mais il faut le poursuivre, aller plus loin

sur le territoire. Le développement urbain de la ville, même s’il est modeste, doit être controlé tout en consolidant le tissu urbain existant grâce à des liens entre les divers secteurs des activités urbaines en prenant compte de l’avis des citoyens.

III. I. La création d’une trame verte et bleue. III. I. I. Le réseau des grands parcs. Le Plan d’urbanisme de 2002 s’interroge sur des problématiques économiques, so-

ciales et environnementales et propose des objectifs à atteindre pour divers secteurs. En complément de cet élément, la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme met en place

le Schéma métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté

métropolitaine qui définit, selon le Plan d’urbanisme, la vision stratégique du dévelop-

pement culturel, environnemental et social ainsi que les grandes orientations d’aménagement et les grandes affectations du territoire depuis 2005. Ce schéma, révisé en 2015, cherche à mettre en valeur les territoires d’intérêt écologique [AL9]. Il installe une

trame verte et bleue comme fil directeur dans la valorisation des nombreux espaces na-

turels qui correspond aux attentes du Plan métropolitain d’aménagement et de développement du Grand Montréal25 (PMAD), datant de 2011. Cette trame est un élément 25. Le Grand Montréal regroupe près de la moitié de la population et des emplois de la province et

joue un rôle central dans la création de la richesse du Québec. Afin d’assurer la planification de ce

territoire, le gouvernement du Québec a créé, en 2001, la Communauté métropolitaine de Montréal. Dirigée par un conseil de 28 élus locaux représentant les 82 municipalités du Grand Montréal et présidée par le maire de Montréal, la Communauté est un organisme de planification, de coordination

et de financement qui a notamment compétence en matière d’aménagement du territoire, de développement économique, de transports, d’environnement, de logements sociaux et d’équipements à caractère métropolitain [AP10].

61


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

important du PMAD qui tente de créer ou de prolonger le paysage urbain qualitatif

de la ville. «La trame verte et bleue est un réseau structuré de milieux naturels aménagés à des fins récréotouristiques dans une perspective intégrée et globale, grâce à la réalisation d’initiatives locales à l’échelle du Grand Montréal » [AL33]. Un environ-

nement urbain de qualité élève l’image d’ensemble de la ville et permet également de favoriser des modes de vie plus durables, plus attrayants et plus économiques

à long terme. Cette qualité recherchée traduit le respect des particularités du tissu urbain montréalais par le renforcement de l’identité des arrondissements et par une

amélioration continue du paysage urbain. « Dans cet esprit, chaque occasion offerte

par l’aménagement d’une rue ou d’un lieu public, par la construction d’un bâtiment ou par l’implantation d’une infrastructure de transport doit être saisie pour enrichir le paysage » [E8].

L’objectif est : Préserver et mettre en valeur la trame verte de Montréal. Elle se com-

pose de divers éléments comme les arbres plantés le long des rues et les neuf cent

parcs comptabilisés dans la métropole représentant 47 kilomètres carrés de surface. La végétation fait partie du cadre de vie offert aux habitants depuis le milieu du XXè

siècle, le service d’urbanisme parle de « Forêt urbaine de Montréal » tant la densité des arbres du domaine public est élevée. [E8].

La trame verte s’appuie sur les grands espaces verts du territoire répartis sur l’en-

semble du territoire, rayonnant autour du centre de l’île. Elle est une forme d’adaptation à la ceinture verte de certaines villes créées dans le but de contrôler la croissance des villes. Effectivement, elle n’entoure pas le centre de la ville, elle est éparse

sur toute la métropole mais permet de contrôler la croissance urbaine en réservant des surfaces exclusivement à l’installation de lieux de détente et de nature. L’objectif

est de multiplier les sites naturels accessibles à tous, les placer à proximité des lieux de résidences et de les relier entre eux par des aménagements urbains comme des

pistes cyclables tel que le Sentier cyclable et pédestre entre Oka et Mont-Saint-Hilaire

de 143km (figure 29), voies navigables ou de les connecter au réseau de transport en commun. Toute la stratégie se réfère au concept « Biodiversité, accessibilité, connecti-

vité » [AL33] et suppose d’acquérir des ensembles forestiers, aujourd’hui ces derniers représentent plus de 18 000 hectares pour conserver ces milieux naturels. En plus des

espaces verts, les cimetières de grande superficie dont le caractère paysager doit être

préservé sont pris en compte (figure 30). Le projet de trame verte vise d’autres objectifs, qui témoignent de la volonté de mettre en place un système de parcs :

« - Il définit une vocation principale pour chaque grand parc et les équipes différem-

ment en fonction : on trouve des parcs naturels réservés à la randonnée, mais aussi des parcs de sport équipés pour permettre aux usagers de pratiquer diverses activités

physiques (comme le parc olympique de Montréal), ou le Jardin Botanique à visée plus culturelle...

62


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE Contrecoeur Saint-Sulpice

L'Assomption

Légende Attrait touristique Lieu d’intérêt Point de vue

138

Réseau cyclable

25

Sentier Oka - Mont-Saint-Hilaire Piste cyclable projetée

Repentigny 335

Tracé alternatif

Calixa-Lavallée

Mascouche

Sainte-Anne-des-Plaines

Route Verte

Verchères

Transport en commun 640

Terminus d’autobus

Charlemagne

Station intermodale Train de banlieue

Terrebonne 344

15

Métro Navette fluviale

30

117

50

Blainville

344

Bois-desFilion

Limite administrative

Parc de la Commune

40

Limite municipale

Varennes

Limite de la CMM

Lorraine

Mirabel

Saint-Amable

Parc de la Frayère et parc de la Saulaie

ra iri es

Rosemère SainteThérèse

229

Riv i

Boisbriand

132 25

640

Arboretum Stephen-Langevin

Montréal-Est

èr ed es P

440

Laval

Saint-Mathieude-Beloeil

Sainte-Julie

Parc Pierre-Laporte Parc national des Îles-de-Boucherville

148

20 40

19

Boisé Roger-Lemoine

Berge des Cageux

PointeCalumet

Kanesatake Oka

Rivi ère

des

Out aou a

is

Quai d’Oka

McMasterville

Belvédère du lac de la carrière Goyer

Longueuil Plage de l’horloge

Westmount

CôteSaint-Luc

Ruisseau Raizenne

Lac des Deux-Montagnes

Hudson

Dorval

Pointe-Claire

223

Saint-JeanBaptiste

Parc du Ruisseau

Parc Jean-Drapeau

SaintLambert

Dollard-Des Ormeaux

40

MontSaint-Hilaire Centre de la nature du Mont-Saint-Hilaire

116

116

13

Otterburn Park

Place du Quai

Parc du Ruisseau

Saint-Brunode-Montarville

Parc de la voie maritime

MontRoyal

Parc national d’Oka

Parc national du mont Saint-Bruno

Saint-Basilele-Grand

15

Marina au Quai du Capitaine

Parc Ensoleillé

30

Parc Marie Victorin

Parc La Fontaine

Parc Raimbault

Parc et berge Couvrette

Plage de la Sablière

Parc Edmour-J.-Harvey

20

nt

134

Parc des Bateliers

133

Belœil

229

Vieux Belœil

Plage municipale de Longueuil 138

440

Parc Berthiaume-Du-Tremblay

344

640

Montréal

Parc Armand-Frappier

ure

13

Bois Sainte-Dorothée

Barrage du Grand-Moulin

Sainte-Marthesur-le-Lac

Saint-Josephdu-Lac

125

Parc nature de l’Île-de-la-Visitation

ve Sai ntLa

i sM de

es -Îl lle

Fle u

Riv ièr e

DeuxMontagnes

Agrotourisme

Boucherville

15

Saint-Eustache

Parc N.-P. Lapierre

Saint-Mathiassur-Richelieu

Lieu historique national du Canal-de-Lachine

Hampstead MontréalOuest

112

10

Carignan

Kirkland

40

20

Senneville

342

L'ÎleCadieux

15

Beaconsfield

Sainte-Annede-Bellevue

Vaudreuilsur-le-Lac

Brossard

112

Chambly

L'Île-Dorval 20

10 10

Baie-d'Urfé

Saint-Lazare

30

Richelieu

40

TerrasseVaudreuil VaudreuilDorion Pincourt

Lac Saint-Louis

Kahnawake

Notre-Damede-l'Île-Perrot

338

Châteauguay

207

La Prairie

Sainte-Catherine

132

L'ÎlePerrot

104

730

Saint-Constant

930

Delson

0

Candiac Saint-Philippe

132

Fig.29. Le Sentier cyclable et pédestre entre Oka et Mont-Saint-Hilaire : 143 km d’attraits, répartis sur 17 municipalités, Communauté métropolitaine de Montréal (2017).

Parc-nature de l'Anse-à-l'Orme Parc-nature du Cap-Saint-Jacques Parc-nature du Bois-de-l'Île-Bizard Parc-nature des Rapides-du-Cheval-Blanc Parc-nature des Sources Parc-nature du Bois-de-Liesse Parc-nature du Bois-de-Saraguay Parc-nature de l'Île-de-la-Visitation Parc-nature du Bois-d'Anjou Parc-nature de la Pointe-aux-Prairies

Parc Jean-Drapeau Parc du Mont-Royal Parc René-Lévesque Parc du Complexe environnemental Saint-Michel

Promenade Bellerive Parc Maisonneuve Parc Lafontaine Parc Angrignon Parc des Rapides Parc Jarry

Juin 2017

Fig.30. Les parcs et les espaces verts, Communauté métropolitaine de Montréal (2002).

63

5

10 km


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

- Il évalue les milieux naturels situés dans les parcs et les espaces verts et fait des milieux les plus significatifs des aires protégées sous gestion écologique en cohérence avec la Politique de protection et de mise en valeur des milieux naturels26 ;

- Il établie une approche de gestion intégrée s’appliquant à l’ensemble des grands

parcs de la ville et tenant compte, notamment, de la sensibilité et de la fragilité de l’environnement ;

- Il améliore l’accessibilité sous toutes ses formes pour faire profiter les citoyens des infrastructures en place ;

- Il assure une meilleure intégration du réseau au milieu urbain. » [E8].

Les projets de la trame verte et bleue sont financés par le gouvernement du Québec

et par la Communauté métropolitaine. Par ailleurs, cette dernière est à l’écoute des municipalités souhaitant participer à cet élément de planification et leur offre un ap-

pui financier. Cela témoigne de l’importance donnée à la mise en place d’espaces de nature dans la métropole de Montréal. C’est une forme de reconnaissance des effets

positifs sur la qualité des milieux de vie qui permet directement d’avoir une société plus sereine et engagée. Le Plan d’urbanisme confirme la vocation des parcs et des

espaces verts comme lieux privilégiés de détente, de loisirs et de contacts avec la nature et prévoit le système de parcs comme moyen d’amélioration de la qualité de vie.

III. I. II. La Politique de l’arbre. Ce réseau de grands parcs est possible grâce à des infrastructures techniques

favorisant une accessibilité neutre en terme de pollution. Ces dernières sont travail-

lées avec une seconde politique qui entre dans la trame verte : la Politique de l’arbre. Comme évoqué précédemment, de nombreux linéaires d’arbres sont plantés sur le bord des rues de Montréal. Seulement, aujourd’hui, cette forêt urbaine se retrouve

face à plusieurs problèmes menaçant la qualité et la présence même du patrimoine forestier montréalais :

- Les arbres installés le long des voiries ne sont pas très diversifiés et cela entraîne une plus grande vulnérabilité aux maladies ;

- La place de la voiture qui empiète progressivement sur leur sol et empêche le déve-

loppement des essences installées depuis quelques années. Il faut tenir compte des

26. La Politique de protection et de mise en valeur des milieux naturels fait partie de ces démarches

environnementales créées par la municipalité de Montréal pour protéger et mettre en valeur les différentes composantes du patrimoine naturel montréalais. Cette politique envisage de préserver et d’augmenter la biodiversité sur le territoire afin d’améliorer la qualité des milieux de vie, contribuant ainsi au pouvoir d’attraction de Montréal. Elle vise également à accroître les lieux de contact des Montréalais avec la nature [E10].

64


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

végétaux à utiliser et des conditions propices à leur développement ainsi que leur impact visuel.

Les arbres plantés dans les cours privées avant et arrière, ceux plantés aux abords

des ruelles et des jardins aménagés contribuent déjà largement au verdissement de la ville. Montréal souhaite protéger ces arbres, en particulier, ceux qui dessinent des

alignements. Ainsi, elle souhaite mettre en place des sortes de canopées urbaines, des espaces entièrement recouverts d’une « toiture » végétale qui s’inscriraient dans le réseau des grands parcs de la ville. C’est une réponse directe au phénomène de chan-

gement climatique créant des vagues de chaleur importantes en été et un smog27,

source de maladies respiratoires. La réverbération de la chaleur sur les équipements minéraux tels que l’enrobé des routes, les cours asphaltées... surchauffe l’air ambiant et crée des îlots de chaleur urbains. Ici, l’objectif est donc de diminuer cette surchauffe qui rend les déplacements et la vie quotidienne inconfortables. La nature, et particu-

lièrement les arbres, permettent de diminuer les impacts du réchauffement climatique de plusieurs manières :

- En créant un filtre empêchant partiellement les rayons du soleil d’arriver jusqu’à la terre,

- En absorbant le CO2 rejeté dans l’air (combustion du pétrole, pollution des automobiles...),

- En prélevant du sol et en humidifiant l’air par évapo-transpiration de l’arbre,

- En contribuant à la réduction de l’intensité des canicules et en protégeant les citoyens les plus vulnérables...

Les arbres sont essentiels face à la situation dans laquelle nous sommes et encore plus dans l’avenir. C’est pourquoi la municipalité tend à favoriser le verdissement des secteurs résidentiels notamment en sensibilisant les citoyens avec des brochures comme « L’arbre urbain », qui explique les bienfaits d’un arbre dans un foyer et à plus grande

échelle, pour la métropole. Le système de canopée s’applique dans les espaces pu-

blics de tout type, particulièrement dans les milieux résidentiels. A l’échelle de la mé-

tropole, on met en place des « Corridors forestiers » qui sont des « liens entre des zones forestières de grande valeur écologique dans un territoire, où la faune et la flore y vivent et se dispersent. Ils maintiennent la biodiversité. » [AL34]. Ces aménagements

participent à la trame verte en rigueur et s’inscrivent directement dans le système de parcs : la communauté métropolitaine de Montréal installe des éléments de transition

boisés entre les grands parcs, des avenues-promenades protégées et des boulevards plantés.

27. Le smog, de l’anglais smoke (fumée) et fog (brouillard), est un nuage de pollution atmosphérique

constitué de particules issues de la combustion (centrale au charbon, gaz d’échappement) et d’ozone

troposphérique (La formation de ce composé en troposphère (entre 0 et 16 km d’altitude) dépend de la quantité de gaz précurseurs - principalement des composés organiques volatils et des oxydes d’azote - et de l’ensoleillement.).

65


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

En elle-même, « la Politique de l’arbre vise à facilliter la prise de décision quant au

sort des arbres et aux soins à leur apporter sur l’ensemble du territoire, tout en tenant compte de la valeur sociale et environnementale qui leur est accordée. [...] Les principaux objectifs de la Politique de l’arbre sont :

- Favoriser une plus grande appropriation des arbres et de la forêt urbaine par les montréalais ;

- Accroître et diversifier la population arboricole du domaine public montréalais ;

- Promouvoir et favoriser la conservation des arbres existants en planifiant autrement le développement urbain, en régissant l’abattage des arbres et en protégeant adéquatement les arbres de rue exposés aux dommages ;

- Protéger les peuplements d’intérêt (rares, matures, centenaires ou d’intérêt local) ;

- Répertorier et préserver les arbres remarquables sur l’ensemble du territoire montréalais. » [E8]

Ce sont autant d’objectifs qui visent la conservation et la protection des éléments

naturels sur un territoire en mouvement. La logique de préservation demeure face à l’expansion urbaine. Elle contrôle l’urbanisation et participe au réseau des grands parcs.

III. I. III. Le réseau bleu de Montréal. Le PMAD, et ensuite le Schéma métropolitain d’aménagement et de développe-

ment de la Communauté métropolitaine, met en place une trame verte et bleue qui

« cherche à mettre en valeur le patrimoine bâti, les milieux naturels et les paysages. Cette trame mise sur le caractère d’archipel de l’agglomération, sur son centre attractif, sur ses aménagements en lien avec l’eau et sur ses espaces verts de qualité afin d’en faciliter l’accessibilité et la connectivité. » [E9]. Le paysage urbain montréalais se carac-

térise par sa forme insulaire : l’île possède de nombreux cours d’eau, de nombreuses

îles avec près de 270 kilomètres de rives. L’eau offre une dimension unique à la ville

de Montréal et crée des espaces qualitatifs. Dans sa stratégie environnementale, cette dernière tente de préserver, à l’image des parcs, les cours d’eaux, les rivières, les rives

et les îles contenues dans la métropole. Elle s’appuie sur les grands cours d’eau du ter-

ritoire et les grands parcs pour mettre en place la trame verte et bleue. La logique de construction suggère que tous les secteurs de la région métropolitaine puissent accé-

der, comme pour le réseau de grands parcs, à un réseau hydrographique. Pour cela, on envisage plusieurs choses : la réalisation de percées visuelles en direction des rives ou des cours d’eau, la rénovation du patrimoine industriel situé sur les bords du Canal

de Lachine, du Canal de l’Aqueduc... De plus, le Plan d’urbanisme dessine un parcours riverain composé de chemins anciens longeant le fleuve Saint-Laurent, le lac Saint-

Louis, le lac des Deux-Montagnes et la rivière des Prairies (figure 31). Ce parcours est

66


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

Fig. 31. Le parcours riverain mis en place par le Plan d’Urbansime de Montréal (2002) Service d’urbanisme de Montréal.

Fig. 32. Le Plan directeur du Parc-plage du Grand Montréal (2016) Communauté métropolitaine de Montréal.

67


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

« ponctué d’éléments patrimoniaux témoignant de grandes pages de l’histoire et plus

particulièrement de multiples perceptions et usages des cours d’eau qui se sont suc-

cédés à travers le temps. Parcs et promenades en rive, milieux naturels et bâtiments, vues sur des rapides ou des îles, infrastructures maritimes, équipements nautiques et

sites archéologiques s’y succèdent. » [AL35]. Ce réseau de chemins anciens relie des espaces aquatiques et offre à la population la possibilité de bénéficier de la présence

de l’eau. L’objectif est de pousuivre ce réseau bleu à l’échelle de l’archipel montréalais. Cela consiste autant à protéger ces espaces qu’à contrôler leur urbanisation. Notam-

ment, des restrictions sont mises en place pour limiter la hauteur des constructions présentes sur les rives dans le but de maintenir les percées visuelles jusqu’à l’eau à

partir du parcours riverain, ou encore, on améliore l’image générale de ce dernier en

utilisant du mobilier urbain adapté au caractère du secteur dans lequel on se trouve, en harmonisant la signalisation routière, en cachant les éléments disgracieux comme les fils électriques aériens et en supprimant les poteaux. En complément, la ville crée

des rives publiques, des plages aménagées et à l’échelle territoriale on met en place le Parc-plage du Grand Montréal. C’est un projet de grande envergure reposant sur des attraits récréotouristiques, sur la protection de milieux naturels, mais aussi sur le camping, la baignade, le cyclisme... Il s’organise autour de deux pôles principaux : le

Récré-O-Parc à l’Ouest et le Parc Jean-Drapeau à l’Est. Le Parc-plage s’organise autour d’une digue de la voie maritime qui sera réaménagée en parc riverain linéaire per-

mettant le divertissement et l’accès à l’eau. La vision est de construire des aménagements qui doteront la région d’une infrastructure récréative majeure sur près de 20km en bordure de rives et en milieu naturel (figure 32). La Communauté métropolitaine

de Montréal souhaite rendre possible une réappropriation du fleuve par les citoyens et les touristes en jouant sur les éléments naturels comme les plans d’eau, les paysages...Le programme d’activités peut être très riche en raison d’une grande diversité des paysages. Il est possible d’envisager des lieux pour des festivals (la ville de Mon-

tréal est reconnue pour accueillir de nombreux festivals) ou des lieux plus intimes au contact de la nature... Encore une fois, l’objectif est de donner aux usagers (habitants

et touristes) un cadre de vie propice à l’amusement ou au calme, selon les envies de chacun, mais surtout un cadre de vie éloigné des atmosphères urbaines qui peuvent s’avérer oppressantes.

Le principe de réseau (pour la Trame verte et bleue) suggère la continuité d’es-

paces qualitatifs au sein même de la ville. Ce sont des cheminements et des espaces végétalisés donnés aux habitants pour leur propre confort. Le projet de Trame verte

et bleue propose de mettre en relation les composantes vertes et le réseau bleu de la métropole pour créer cette continuité écologique et récréatrice du territoire tout en

tenant compte de l’avis des citoyens. C’est un projet collaboratif entre municipalités et résidents qui vise à trouver des solutions face aux changements climatiques.

68


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

III. II. Les études de cas du système de parcs mis en oeuvre par le plan d’urbanisme de 2002. III. II. I. Le Mont Royal. La stratégie environnementale expliquée par le PMAD (le Plan métropolitain d’amé-

nagement et de développement) du Grand Montréal ne saurait contenter la mise en place d’une Trame verte et bleue. Le réseau est important mais les espaces qu’il per-

met de rejoindre nécessitent une attention particulière. Plusieurs projets concernant des parcs, des espaces précis, sont évoqués dans le Plan d’urbanisme pour expliquer

leurs enjeux et leurs fonctions. Il est intéressant de regarder cela plus en détails et de

rendre compte des formes actuelles de certains aménagements, observer aujourd’hui comment ces projets ont été mis en oeuvre s’ils sont effectivement réalisés.

Le premier projet présenté par la Communauté métropolitaine de Montréal s’in-

téresse au Mont Royal, cette grande montagne au centre de l’île, qui a déjà inspiré

de nombreux projets. Le Parc du Mont-Royal est, depuis la fin du XIXè siècle, un lieu

privilégié pour les habitants de la ville qui viennent s’y ballader, s’y reposer. C’était, à l’époque, le seul espace naturel dans la ville industrielle, une respiration dans l’air pollué de Montréal. C’est également un lieu de commémoration, avec la présence de

deux cimetières, un lieu riche en patrimoine bâti, paysager et archéologique, un lieu

protecteur d’un large écosystème de faune et de flore... Pendant tout le XXè siècle, le parc continue d’exister largement mais les investissements se font ailleurs avec la

création de nombreux parcs sur toute l’île de Montréal. En 1988, le site du patrimoine

du Mont-Royal est créé pour assurer la pérennité du parc et de ses aménagements réalisés par Frederick Law Olmsted. Quatre ans plus tard, en 1992, la ville adopte le

Plan de mise en valeur du Mont-Royal où l’on complète les idées de l’architecte et on se questionne sur la protection du paysage avec la mise en place d’un mode de gestion écologique. De plus, on fait attention à préserver les vues donnant sur le Mont-

Royal depuis différents endroits de la ville en veillant à ne pas obstruer ces dernières. Aujourd’hui, l’une des principales problématiques du parc est son accessibilité qui est

difficile par les voies piétonnes ou par les pistes cyclables car le mont est entouré de voies majeures de circulation qui les rendent difficilement visibles. La question de la

desserte en transport public et collectif importe également comme l’aménagement des stationnements.

Le ré-aménagement du parc du Mont-Royal commence dès 2006 avec l’agence mon-

tréalaise Groupe Cardinal Hardy, rachetée plus tard par l’agence Lemay, qui contribue à la mise en valeur et à la protection de ce milieu naturel et patrimonial (figure 33). Le

projet cherche à revitaliser le parc en installant divers équipements comme une patinoire, une aire de jeux et de pique-niques, le réaménagement d’une entrée mettant

69


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

en avant les stratégies de gestion de l’eau de ruissellement le long d’une pente abrupte. L’ensemble du projet réalisé par le Groupe Cardinal Hardy s’inscrit dans la

logique du concept de Olmsted et la valorisation de l’écologie forestière [AL36]. Un travail important est réalisé sur les cheminements au sein du parc : les éléments struc-

turants de circulation respectent le tracé original du plan de Olmsted et les chemins créés aléatoirement par le biais de l’usage au cours du temps. Les nouveaux équipe-

ments s’installent dans une figure suivant les ondulations de la clairière. L’agence a

créé « un parcours des Droits de l’Enfant imaginé avec l’artiste peintre Gérard Dan-

sereau. Des panneaux didactiques invitent le public de tout âge à découvrir une présélection des droits garantis aux enfants par la Convention internationale des droits

de l’enfant, afin de sensibilliser les générations futures à ces droits. » [AL36]. Le parc

est un lieu de détente, de repos, avec un plus grand nombre d’aires de pique-nique, d’aires de jeux pour enfants, mais aussi composé de nombreux sentiers qui favorisent la découverte de la ville, avec des points d’intérêts, de la nature et l’apprentissage des

espèces végétales et animales. En Hiver, le parc prend une toute autre forme en of-

frant aux habitants et aux touristes de Montréal la possibillité de faire du patin à glace, du ski de fond, des glissades ; des sentiers de raquettes sont également aménagés.

Aujourd’hui, le parc du Mont-Royal est un espace polyvalent qui a su s’adapter aux

changements des pratiques sociales. Ses fonctions changent au fil des saisons pour

répondre aux fortes variations de température et jouer sur la variété d’activités qui peuvent y être proposées : des activités sportives, de repos, d’apprentissage... C’est

un lieu propice au développement environnemental ainsi qu’à la création d’une société respectueuse et engagée dans le développement de la métropole.

III. II. II. Complexe et village olympiques. Le parc olympique de Montréal a longtemps été reconnu comme le plus grand

ensemble architectural vu lors des Jeux Olympiques qui participe au paysage urbain

de Montréal : plusieurs vues depuis la ville nous permettent d’observer le stade et le village olympiques. Sa liaison avec le Parc Maisonneuve et le Jardin Botanique lui apporte un caractère fortement récréotouristique (figure 34). Suite aux Jeux Olym-

piques, quelques infrastructures ont conservé leur fonction d’équipement sportif mais

plusieurs ont été laissées vacantes. Plusieurs d’entre elles changeront de vocation à

partir des années 1990. En 1992, le vélodrome est transformé en Biôdome. En 2000, le site loge désormais un cinéma et le mât est réaménagé pour accueillir des bu-

reaux. Par contre d’autres secteurs, comme le parking de plusieurs milliers de places, restent sans qualité particulière avec de grands espaces bétonnés. Aujourd’hui, la réflexion doit « respecter les composantes paysagères du Jardin Botanique et du parc

70


Inauguré en 1876, le parc du Mont-Royal a été conçu par le célèbre architecte paysagiste Frederick Law Olmsted, également concepteur de Central Park à NewYork. Olmsted souhaitait faire profiter tous les citadins du « charme des paysages naturels » de la montagne et de ses bienfaits sur l’âme humaine. Lieu symbolique situé en plein cœur de Montréal, le parc du Mont-Royal est aujourd’hui une destination à savourer en toutes saisons.

ville.montreal.qc.ca/siteofficieldumontroyal ville.montreal.qc.ca/grandsparcs

Ouvert entre 6 h et minuit Renseignements : 311

ACTIVITÉS ESTIVALES

PARC DU MONT-ROYAL

UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

PROMENADES SUGGÉRÉES : LE CHEMIN OLMSTED : découvrez progressivement la montagne sur cette lente montée parsemée de paysages évocateurs et vivez l’expérience imaginée par le concepteur du parc, Frederick Law Olmsted. Départ du monument à sir George-Étienne Cartier. Sentier facile à intermédiaire • 90 minutes • 4,4 km jusqu’à la Boucle du sommet

1

2

LE SERPENTIN ET L’ESCALIER : tout en haut de la rue Peel, empruntez le joli chemin le Serpentin jusqu’au chemin Olmsted. Marchez vers la droite et grimpez les 256 marches de l’escalier de l’Escarpement pour accéder directement au belvédère Kondiaronk. Sentier de niveau sportif, non praticable avec une poussette • 20 minutes • 1,4 km

3

LA BOUCLE DU SOMMET : derrière le chalet du Mont-Royal, le chemin Olmsted fait une boucle qui offre un point de vue des trois sommets et permet de se rendre à la croix du mont Royal. Circuit de mangeoires pour oiseaux (novembre à avril). Sentier facile • 40 minutes • 2,2 km

4

LE SENTIER DE L’ESCARPEMENT : en sortant du chalet du Mont-Royal, prenez sur votre gauche le sentier de l’Escarpement à flanc de montagne et profitez de magnifiques points de vue sur la ville. Sentier intermédiaire, non praticable avec une poussette • 40 minutes • 0,9 km

SECTEUR - MONUMENT À SIR GEORGE-ÉTIENNE CARTIER Activités à proximité :

Observation d’oiseaux Promenade

SECTEUR - LAC AUX CASTORS PAVILLON DU LAC-AUX-CASTORS

Tam-tams (dimanche)

SECTEUR - CHALET

SECTEUR - MAISON SMITH 165 m

MAISON SMITH

CHALET DU MONT-ROYAL

180 m

194 m

11-129

(hiver)

Boutique nature Café des Amis Exposition

Boutique plein air et location d’équipement Restaurant Le Pavillon Activités à proximité :

80365-435 AV. DU MONT-ROYAL

77 m

Activités culturelles Activités à proximité :

11

80- 365-435

Belvédère Camillien-Houde

Activités à proximité :

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190 m 11 M BRANCE

PARC JEANNE-MANCE Terrains sportifs

11 CH. REME MBRANC E

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Unité de cavalerie SPVM

Atelier municipal

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165-166 369-435

Radio Canada

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Monument McTavish

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CARTE : URBAN SOLAND

LÉGENDE : 11

Accès aux sentiers

Stationnement payant

Arrêt d’autobus

Élévation

Sentier d’accès

Accueil

Accueil saisonnier

Toilettes

Accessibilité partielle

Téléphone

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Sentier secondaire (piéton)

Boutique

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Belvédère

Point d’intérêt

Ruisseau

Restaurant

Point de vue

Sentier polyvalent (piéton-vélo)

Machine distributrice

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Les amis de la montagne est un organisme de bienfaisance enregistré qui a pour mission la protection et la mise en valeur du mont Royal en privilégiant l’engagement de la communauté et l’éducation à l’environnement. Partenaire privilégié de la Ville de Montréal, l’organisme ayant son siège social à la maison Smith, offre des services éducatifs et récréatifs aux visiteurs du parc du Mont-Royal. Les revenus provenant des services sont réinvestis dans les activités offertes dans le parc, et visent à promouvoir l’appréciation et la conservation du milieu. Maison Smith 1260, chemin Remembrance Montréal (Québec) H3H 1A2 514 843-8240, poste 0

Aire de pique-nique

info@lemontroyal.qc.ca lemontroyal.qc.ca facebook.com/Jaimelemontroyal

1 km

Fig. 33. Carte du Parc du Mont-Royal (2013) Service d’urbanisme de Montréal.

Fig. 34. Carte du Parc Olympique (2016) Parc Olympique de Montréal.

71

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Escalier de l’Escarpement 256 marches

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165-166 369-435

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Abri du réservoir

On l’appelle affectueusement « la montagne », il s’agit en réalité de la plus connue des neuf collines montérégiennes du Québec. Sur cette montagne, qui compte trois sommets, se trouve une nature riche et diversifiée. Une abondante végétation crée de nombreux habitats pour la faune locale. Au cœur de la ville, la montagne se révèle un lieu de prédilection pour entrer en contact avec la nature.

80-129 365-435

Symposium international de sculptures

Aire de jeux La salamandre

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Relief et milieu naturel du mont Royal

Sommet du Mont-Royal 233 m

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LAC AUX CASTORS

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Monument à sir GeorgeÉtienne Cartier 80 m

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CARTE : URBAN SOLAND

Vélo


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

Fig. 35. Élévation de la réfection de la Tour de Montréal (2018) Firme Provencher - Roy.

Fig. 36. Photographie de la Tour de Montréal après les travaux de réfection (2018) Photographie de Stéphane Brügger.

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UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

Maisonneuve, qui nécessite d’ailleurs des interventions de reboisement à certains endroits » [E8]. Les enjeux de rénovation reposent sur une consolidation du caractère

touristique du secteur qui pourrait amener l’installation de nouvelles activités, sur la

possibilité de diversifier les usages des sites sous-utilisés, comme le stade lui-même, ainsi que sur le reboisement de certains endroits du parc Maisonneuve. Juxtaposant le parc, le secteur du village olympique représente un fort potentiel résidentiel, seule-

ment son développements doit être encadré en favorisant un cadre bâti respectueux

de l’échelle et de l’architecture existante, tout en préservant le chênaie rouge (un bois

d’essence rare sur le territoire) et le dégagement visuel entre le golf et les pyramides du village olympique. Le complexe olympique, pouvant accueillir plusieurs dizaines

de milliers de personnes, mérite d’être rendu plus attrayant du fait d’une bonne distribution des transports en commun car il est à proximité de deux stations de métro. Ce-

pendant, il est nécessaire de le rendre plus sécuritaire, spécialement pour ce qui est des boulevards aux alentours du parc et des accès piétons et cyclables. Ces derniers

ne sont pas clairement distingués de ceux des voitures, et ce jusqu’au centre du site. Il est important de prévoir des zones piétonnes et des pistes cyclables pour rendre le cheminement jusqu’aux activités du parc plus confortable et fiable. L’ensemble doit se gérer au sein d’un projet d’aménagement global entre le parc olympique, le parc Mai-

sonneuve, le Jardin Botanique et le secteur du village olympique. Ceci nécessite l’amé-

nagement d’espaces publics de qualité entre les différents pôles. Les projets choisis doivent être conçus avec une attention particulière sur l’intégration du site dans son milieu urbain en prévoyant un gabarit et une architecture appropriés en étant attentif à protéger et mettre en valeur les éléments patrimoniaux, naturels et paysagers.

En 2018, le projet de réfection de la Tour de Montréal est livré au parc olympique

par l’agence Provencher - Roy, une firme canadienne offrant des services en architec-

ture, en design urbain, en urbanisme et architecture du paysage [AL37]... Le projet consistait à une mise aux normes et à la réhabilitation de la tour en bureaux pour le

Mouvement Desjardins28 qui souhaite profiter des services que propose le site comme

la proximité des deux stations de métro. Le projet se fait en collaboration avec une société d’ingénierie américaine : WSP - CPA structural Glass, en raison du caractère exceptionnel du travail. Pour convertir la Tour de Montréal en bureaux, il était nécessaire d’augmenter la présence de lumière naturelle alors les architectes choisiront le « concept de mur rideau, offrant une transparence qui dévoile les activités et la vie qui

anime le Stade olympique.» [AL37] (figures 35 et 36). Dans le projet initial de la Tour

28. Le Mouvement Desjardins est le premier groupe financier coopératif du Canada. « Depuis plus

d’un siècle, le développement de son réseau et la diversification de ses activités ont accompagné l’essor social et économique du Québec. [...] Desjardins est toujours resté fidèle à la philosophie de son fondateur : contribuer au mieux-être des individus et des collectivités [AL39].

73


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

de Montréal, réalisé par l’architecte Roger Taillibert, la tour devait abriter des gym-

nases pour divers sports (des panneaux de béton massifs avaient été installés comme parement extérieur). La tour ne comptait que quelques petites fenêtres créant un éclairage zénithal dans les étages pour limiter les effets d’aveuglement dans la pra-

tique des sports. Les ingénieurs devaient alors retirer, de la plus haute tour inclinée du

monde, ces éléments en béton massifs pour mettre en place le mur rideau. « En raison de la géométrie complexe de la Tour, à courbure verticale et horizontale, tous les panneaux étaient de forme différente et pesaient jusqu’à cinq tonnes.» [AL38]. Finalement le projet de rénovation élimine la courbure horizontale de la Tour pour simplifier le remplacement du nouveau mur rideau qui aurait posé quelques soucis d’étanchéité

sur le long terme. Ainsi, les travaux ont permis de concevoir quatre murs rideaux sur

les voiles Est, Ouest et Sud de la tour ; la structure en béton a été restaurée ainsi que l’acier et la membrane de la tour. Le projet permet, aujourd’hui, d’accroître l’attrac-

tion et l’activité économique du quartier qui crée un dynamisme pour les projets de

réaménagements paysagers en particulier pour les questions d’accessibilité au site. C’est un premier pas vers la mise en place d’un cadre de vie qualitatif en accord avec les enjeux du secteur.

III. II. III. Le canal de Lachine. « Composante du parcours riverain de Montréal, le canal de Lachine nécessite des

interventions afin de renforcer la cohérence de son paysage urbain et de son architec-

ture tout en respectant la diversité des milieux traversés. » [E8]. Les rives du canal de

Lachine représentent un secteur à fort potentiel récréotouristique, sa piste cyclable, ouverte en 1977, qui permet de rejoindre le Vieux-Port à Lachine (figure 37), est dotée

d’immenses espaces verts, et également d’un patrimoine bâti archéologique [AL40]. Cependant, le canal est aussi en proie à des opérations spéculaires : de nombreux pro-

moteurs installent des résidences sur ses rives, à côtés d’industries toujours en activité. Certaines zones du canal de Lachine nécessitent des interventions de revitalisation ur-

baine pour améliorer les conditions de vie des résidents et des usagers de manière gé-

nérale et contrer les nuisances causées par les entreprises industrielles et les réseaux routiers proches. La revitalisation du secteur ne saurait se faire sans des actions visant à

assurer la cohabitation harmonieuse et la sécurité des citoyens. Les objectifs sont mul-

tiples : permettre une grande variété de typologie de bâtis (logements, commerces, bureaux..) dans des espaces sous-utilisés, maintenir l’activité économique que repré-

sente le canal de Lachine, respecter le cadre bâti en portant une attention particulière aux interventions architecturales et urbaines, rendre accessible les espaces enclavés

pour renforcer les liens entre les deux rives du canal, établir un corridor de transport en commun longeant l’ensemble de l’infrastructure... De plus, l’aménagement des

74


UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

Fig. 37. Carte de la piste du canal de Lachine (2019) Parcs Canada.

Fig. 38. Proposition d’une piste de ski de fond - Secteur Lachine Est (2019) Office de consultation publique de Montréal.

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UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

abords du canal Lachine se fera en partenariat avec Parcs Canada29 : création de parcs,

de places publiques, de sentiers piétonniers et de voies cyclables, tout en garantissant l’accès public au canal. Lieu historique national du Canada, le canal de Lachine

possède son propre projet de plan directeur permettant « d’établir, à long terme, des priorités pour la gestion et l’exploitation des lieux historiques » [E12].

Le 29 mars 2019, un projet sur l’aménagement du secteur Lachine-Est, est suggé-

ré à l’Office de consultation publique de Montréal par un citoyen de la ville : Pierre

Marcoux. Il propose la revitalisation d’un « parc linéaire présent sur la rive-gauche du canal avec la création de parcs additionnels pour augmenter les espaces verts entre la

propriété du gouvernement canadien et les futurs bâtiments.» [E13]. L’objectif est de

demander l’achat de certains terrains qui permettraient de prolonger ce parc linéaire existant et ainsi permettre l’installation d’une piste de ski de fond (figure 38) qui, pour une ville nordique, ouvrirait l’usage du parc toute l’année et apporterait une certaine

pérennité des équipements. De plus, il faut s’imaginer que le ski de fond pourrait devenir un moyen de transport neutre, à l’image du vélo. Cette perspective d’usage hivernal suggère de réfléchir au mobillier urbain utilisé, à la juxtaposition des voies

piétonne et cyclable. Le ski de fond est une activité pratiquée le long du canal de Lachine depuis l’ouverture du parc en 1977, ce qui témoigne de la cohérence des propos exposés. Avec plus de deux cent milles skieurs de fond sur l’île de Montréal, il est

envisageable de créer un réseau de ski de fond pour les touristes et les citoyens. Pour les habitants de Montréal, le secteur Lachine-Est doit être réfléchi en considérant le ski de fond, la voie piétonne et la voie cyclable, ce qui affirmerait le caractère si particulier de la ville. Celle-ci se rapprocherait de l’idéal écologique recherché aujourd’hui.

Les trois exemples étudiés ci-dessus explorent une infime partie des actions en-

visagées par la municipalité pour la création d’un cadre de vie qualitatif entre nature et développement. Néanmoins, ils permettent de mettre l’accent sur les moyens, que l’on possède aujourd’hui, pour offrir une atmosphère « saine » à des citoyens qui s’investissent davantage dans la prise de décisions. De nombreux documents, de nom-

breuses associations gouvernementales, municipales, et même locales, apparaissent

de plus en plus dans la ville de Montréal, créant ainsi une diversité des lieux et des espaces, pour exploiter les richesses naturelles et le paysage urbain qu’offre l’île. Le mot

d’ordre est toujours le bien-être des usagers. Les projets réalisés sur le Mont-Royal

montrent l’importance donnée à la protection des espaces historiques et la mise à

29. Parcs Canada forme une agence canadienne chargée de « protéger et de présenter des témoins

de l’héritage naturel et culturel aux canadiens. [...] Parcs Canada assure la gestion de 46 parcs nationaux du Canada, de 970 lieux historiques nationaux - dont 171 gérés directement par l’agence - et de 4 aires marines de conservation » [AL41].

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UNE VISION STRATÉGIQUE ACTUELLE : ENTRE CONFORT ET BIEN-ÊTRE

disposition d’espaces de respiration dans une ville fortement industrialisée. Ces lieux de verdure permettent l’éducation des plus petits et le développement personnel

avec, par exemple, la pratique de divers sports. Ce sont autant d’habitudes saines qui valorisent la population et valorisent l’écosystème de l’île. Le cas de la Tour de

Montréal témoigne de l’attrait de certaines infrastructures présentes sur l’île, qui sont à valoriser car trop longtemps laissées vacantes. Le projet de rénovation de la tour est

une sorte de renaissance pour un parc olympique qui commençait à désintéresser la population. Aujourd’hui, la tour abrite non seulement des bureaux mais également un musée expliquant tous les événements majeurs depuis l’annonce de l’accueil des Jeux Olympiques de 1976 et un complexe sportif de natation. Le projet a permis de relan-

cer l’aspect récréotouristique du lieu également grâce à la mise en place de nouvelles infrastructures sécuritaires et conviviales, tout en étant attentif à la liaison entre le com-

plexe olympique, le parc Maisonneuve et le Jardin Botanique. Finalement, le Canal de

Lachine est, comme le Parc du Mont-Royal, un témoin du passé industriel de la ville. Aujourd’hui ses rives tendent à devenir des espaces de repos avec l’installation de

nombreux parcs linéaires et d’aires aménagées. La piste cyclable et le projet de piste de ski de fond démontrent l’intérêt des montréalais pour les transports doux. Alors que la canal était fermé depuis quelques années, au début des années 2000, il est

ré-ouvert à la navigation de plaisance pour limiter les nuisances sonores et visuelles depuis les rives et ainsi offrir des espaces qualitatifs dans la lignée directe de la trame bleue du Grand Montréal.

Depuis un peu plus d’une quinzaine d’année, la ville de Montréal s’interroge sur les

solutions à mettre en place dans un monde préoccupé de plus en plus par les soucis environnementaux et par la baisse notable des ressources naturelles. Elle a mené des réflexions qui se sont traduites sous forme de documents, comme le Plan d’urba-

nisme, le Schéma métropolitain d’aménagement et de développement de la Commu-

nauté métropolitaine de Montréal (CMM), de démarches à suivre pour aller vers une ville plus verte tout en gardant son aspect multiculturel. Pour cela, elle s’appuie sur ses

citoyens directement et valorise les prises d’initiatives intelligentes répondant à la démultiplication des espaces verts dans la ville. L’objectif est de créer un réseau de lieux végétalisés qui garantirait à la fois la protection du patrimoine naturel existant, mais

aussi la possibilité, pour chaque habitant, de traverser sur son chemin quotidien au

moins un espace vert (parc, canopée, rives aménagées...). C’est le principe du système de parcs tel que le défendait Jean-Claude Nicolas Forestier.

77


Conclusion


CONCLUSION

Ce mémoire avait pour ambition de valider ou réfuter l’hypothèse selon laquelle la

ville de Montréal réussit à gérer son rapport à la nature par la mise en place d’un sys-

tème de parcs, en questionnant les étapes de fabrication du territoire depuis l’arrivée des colons français jusqu’à notre époque.

Dans un premier temps, il était nécessaire de mettre en relation les plans de la ville

de Montréal (Annexe 2) avec son histoire (Annexe 1), pour révéler les périodes et les événements importants dans sa gestion du rapport à la nature.

Il convenait de s’intéresser aux éléments composants un système de parcs, se-

lon la définition de Jean-Claude Nicolas Forestier dans son ouvrage Grandes Villes et Systèmes de parcs, puis de comparer avec les éléments et/ou les aménagements verts présents dans la ville et son territoire. Grâce à l’analyse des plans urbains et de

l’élaboration d’un atlas de plans révélant l’évolution des parcs dans la ville de Montréal

(Annexe 5) , il fût possible de mettre en exergue trois grandes périodes dans la constitution d’un système de parcs au sein de la métropole montréalaise.

Dès sa création depuis l’arrivée des colons français, le territoire de Montréal est mar-

qué par son caractère insulaire et le mont central qui l’occupe. Jusqu’à la fin du XIXè siècle, la ville s’étend sans contrôle et suscite des inquiétudes chez les habitants qui

voient leur ville se polluer progressivement. La création de parcs ou d’éléments verts

apparaît à cette époque pour offrir des lieux de respiration aux citoyens. Dès cette période, la municipalité prend conscience qu’urbanisation et bien-être social sont liés si l’on veut créer une société équilibrée. Elle valorise et finance les projets de ce type via des organisations centrées sur la fabrication d’aménagements paysagers.

Le système de parcs est intégré sur le plan territorial de Montréal, pour la première

fois en 1952 par l’architecte Jacques Gréber. Ici, la ville de Montréal souhaite limiter l’ « exurbanisation » et ses impacts sur la qualité de vie des habitants. L’effet est immé-

diat car, quatre ans plus tard, on assiste à une première démultiplication des parcs sur l’ensemble du territoire habité et la création d’un réseau végétal. Ce dernier sera

complété par une seconde phase de démultiplication en 1978 après l’Exposition Uni-

verselle de 1967 et les Jeux Olympiques de Montréal en 1976. Ces deux événements majeurs ont créé et/ou revalorisé certains usages des espaces verts dans la société

montréalaise, comme la pratique du sport (le baseball, le hockey, ...). Les enjeux sont

différents cette fois-ci, car l’objectif de cette seconde phase reste la mise en valeur de

la ville au niveau international. Pour apporter une rayonnance mondiale à Montréal, il faut alors montrer les richesses naturelles et le cadre de vie offerts aux usagers (citoyens et touristes) de la ville.

Aujourd’hui, l’objectif d’une « ville verte » reste la finalité, dans un contexte

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CONCLUSION

environnemental difficile. La création de plusieurs plans d’actions montre cette envie de limiter les zones d’inconfort dans la ville et sur son territoire. La métropole de Mon-

tréal tend à préserver et valoriser les forêts, les parcs, ainsi que les rives, et encourage ses citoyens à participer aux réflexions. Les actions se réalisent autant à l’échelle ter-

ritoriale qu’à l’échelle du quartier avec de nombreuses interventions des habitants. D’après les entretiens (Annexes 6) réalisés durant ce travail, le nombre de parcs pré-

sents dans la ville permet d’être à cinq minutes, au maximum, d’un espace vert (terrain de jeu ou grand parc). L’espace public devient un prolongement de l’habitat, grâce à

cette proximité : des bouquets de fleurs sont installés dans les rues, des pique-niques

et des fêtes d’anniversaires sont organisés dans les parcs... L’absence de barrière au-

tour des parcs permet d’y accéder à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Toutes ces données participent à rendre la métropole canadienne plus attirante face à

sa concurrente Toronto. Elle propose un urbanisme réglementé tourné vers son territoire. Le système de parcs est au coeur de l’ensemble car il offre à tous les habitants la

possibilité de se ressourcer, de retrouver un contact avec la nature et de s’éloigner de

la ville. Il est un moteur de projets paysagers à l’échelle territoriale maintenant, et va jusqu’à s’étendre de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent. La barrière naturelle de l’eau est franchie.

Malgré les aspects négatifs comme l’importante place donnée aux voitures (de

nombreux RDC sont réservés à des parkings dont certains sont complètement aban-

donnés et deux autoroutes traversent la ville de façon anarchique) la ville continue

son évolution avec de nouveaux questionnements et cela laisse place à de nouvelles

pratiques comme le « Place making » [P1]. C’est une forme d’appropriation de l’espace

urbain, par les habitants, qui essaie de valoriser des espaces publics vacants en leur permettant de trouver une nouvelle fonction, le temps d’un instant ou de façon permanente. Montréal est une ville accueillant de nombreux festivals pendant l’été. Cette

pratique de « Place Making » permet de rendre attractif de nouveaux lieux, et parfois de relancer l’économie du quartier. Les bénéfices du système de parcs se retrouvent dans ces lieux publics réaménagés car ils créent de véritables « bulles » dans la ville.

Dans cette perspective d’urbanisme concerté, il serait intéressant de se questionner

sur le possible développement du système de parcs dans les grandes métropoles canadiennes, et plus tard dans les grandes villes mondiales. Sachant que Montréal, malgré l’importance évidente qu’elle représente dans l’économie canadienne, a su garder

son caractère humain face à l’invasion du système capitaliste américain contrairement aux autres régions du pays.

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BIBLIOGRAPHIE

Bibliographie Ouvrages Articles en ligne Articles de presse Podcasts Études scientifiques Mémoires, Mémoires de thèse Cartographie Sources iconographiques


BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages [O1] Nicolas Forestier Jean-Claude, Grandes Villes et systèmes de parcs. Norma Editions, 1997, 371 pages. [O2] Nicolas Forestier Jean-Claude, Du jardin au paysage urbain. Picard éditeur, 1994, 283 pages. [O3] Sous la direction de Masboungi Ariella, Penser la ville par le paysage. Projet urbain - Editions de la Villette, 2002, 97pages. [O4] Sous la direction de Masboungi Ariella, L’urbanisme des milieux vivants - Agence TER - Henri Bava, Michel Hössler, Olivier Phillippe - Grand prix de l’urbanisme 2018 - Nominés Patrick Bouchain, François Leclercq, Jaqueline Osty. Editions Parenthèses, 2018, 171 pages. [O5] Turcot L., Montréal 360° - L’histoire vue du ciel. Cardinal, 2019, 187 pages. [O6] Moisan S. et Charland J.-P., L’Histoire du Québec en 30 secondes. Hurtubise, 2018, 160 pages. [O7] Lacroix J.-M., (1997) Villes et politiques urbaines au Canada et aux États-Unis. Presse Sorbonne nouvelle. p. 121-135

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Montréal. Figure 8 : Jobin A. (1834). 1834: Reproduction d’une partie d’un plan de A. Jobin, montrant les paroisses de Montréal et de Lachine. - Copié le 21 octobre 1949 (original créé en 1834) [Image en ligne]. Consulté sur des Archives de Montréal : https://archivesdemontreal.ica-atom. org/1834-9-reproduction-dune-partie-dun-plan-de-jobin-montrant-les-paroisses-de-montreal-et-de-lachinecopie-le-21-octobre-1949-original-cree-en-1834 Figure 9 : (vers 1860). Carte postale du Pont Victoria [Image en ligne]. Consulté sur le site UQAM, Chronologie de Montréal : https://chronomontreal.uqam.ca/chronologie/1770-pont-victoria Figure 10 :

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Chambreuil S. (2020) Représentation des aménage-

dans la galerie souterraine de Montréal. Figure 22 :

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1935, avec la nomination des parcs récents créés. Figure 14 : M.E-P.-J. Courval. Plan tracé au service technique municipal, sous la direction de M.E-P.-J. Courval et sous la dictée du frère Marie-Victorin [Image en ligne]. Consulté sur le site des Archives de Montréal http://www2. ville.montreal.qc.ca/jardin/archives/histoire/coupures/ JBM002042.pdf

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de Montréal en 1966 (avant l’Exposition Universelle). Figure 26 : Chambreuil S. (2020). La situation des parcs sur l’Île de

Montréal en 1970 (après l’Exposition Universelle) - Une

ouverture sur les rives du Fleuve Saint Laurent et du Lac St Louis, accompagnée d’une extension vers l’Ouest. Figure 27 :

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Annexes Frise chronologique du Québec et de Montréal Atlas des plans de la ville de Montréal (nécessaires pour l’étude) Trame de Jefferson Présentation de l’architecte Jacques Gréber Evolution des parcs sur l’île de Montréal depuis la création de Montréal jusqu’à aujourd’hui Entretiens auprès d’Aurélia Crémoux et Amandine Mortka


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

Les Iroquoiens forment une des deux sociétés amérindiennes (la seconde est la famille des Algonquiens). Les iroquoiens s’organisent en clans, vivent de manière semi-sédimentaire dans des villages formés de maisons longues. Ces dernières sont constrtuites aux abords des cours d’eau. Le quotidien est géré par les femmes, c’est une société reposant sur l’ascendance maternelle : une société matrilinéaire (la transmission, par héritage, de la propriété, des noms de famille et titres passe par le lignage féminin). Ils vivent de la culture de 3 espèces : le maïs, la courge et la fève. Ils troquent ces marchandises avec les Algonquiens contre de la viande et des fourrures.

Plans de Montréal

1608

1534

IL Y A 6 500 ANS

Les premiers occupants du Québec

Une nouvelle vague migratoire se produit. Les arrivants s’installent dans la vallée du Saint-Laurent. On les appelle les Iroquoiens. Ils se nourrissent de maïs (culture venant d’Amérique du Sud).

Création de la Nouvelle France avec Jacques Cartier

Il « découvre le Canada » (après les premiers Européens, des pêcheurs basques ou normands) et en prend possession. J. Cartier recherche de l’or pour le Roi de France : François Ier. La ville de Montréal est, à cette époque, appelée «Hochelaga ».

Fondation du Québec avec les premiers arrivants européens

Samuel de Champlain et Pierre Dugua de Mons accueillent les populations européennes en Nouvelle-France. Le Québec est un lieu privilégié pour la construction de l’Habitation car les services, tels que les boulangeries et les forges, s’y étaient déjà installés. Le commerce des fourrures représente l’économie principale de la région.

IL Y A 15 000 ANS

1535

Des peuples venant de Sibérie (Asie) se seraient déplacés sur le continent du Nord vers le Sud en empruntant le détroit de Béring (pont de glace).

Jacques Cartier arrive à Hochelaga et nomme la colline qu’il découvre la colline Mont Réal (Mont royal), en l’honneur de son roi.

Les premiers occupants du Canada

Découverte de la colline Mont Réal

Jacques Cartier (1491-1557)

C’est un navigateur, explorateur français (originaire de St Malo) et écrivain par ses récits de voyage.

Situation du Détroit de Béring

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ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

Quelques architectures

Hôtel Dieu (1645) : l’un des plus anciens hôpitaux d’Amérique du Nord, inauguré par Jeanne Mance Séminaire de Saint Sulpice (1685) : le plus vieil immeuble de Montréal

VERS 1670

Arrivée d’une compagnie anglaise

La compagnie de la Baie d’Hudson est la plus importante de l’histoire du Canada. Elle s’installe au Nord, créant ainsi une compétition entre les empires français et anglais. Néanmoins, les français restent plus proches des autochtones que les

1701

Déclaration de la « Grande Paix » Louis-Hector de Callière (gouverneur de la Nouvelle-France), reçoit à Montréal les représentants de 39 nations amérindiennes. La Grande Paix est signée en Août, éliminant la menace iroquoise à Montréal et garantissant le respect de la neutralité par les Cinq-Nations iroquoises en cas de conflit franco-anglais. Un accord respecté jusqu’en 1760, soit la fin du régime français.

1758

1642

Création de Ville-Marie

1704

1763

Fin du Régime Français

Maisonneuve s’implante, en compagnie d’une cinquantaine de colons, autour de l’actuelle place Royale. En hommage à la Vierge, il baptise l’endroit Ville-Marie et plante un crucifix au sommet du Mont Royal pour marquer son nouveau territoire. C’est le premier nom français de Montréal. Aujourd’hui, elle constitue un arrondissement central de la ville avec le centre historique et le centre d’affaire.

La Guerre des Sept ans, qui est la première guerre d’envergure mondiale, (1756 - 1763) met fin au régime français. C’est la « Guerre de la Conquête ». Par le Traité de Paris, la France cède officiellement le Canada à la Grande-Bretagne. C’est ainsi que la guerre des Sept Ans pose la fondation biculturelle du Canada moderne. Le Traité de Paris sera signé. Il consacre la cession de la Nouvelle-France à la Couronne britannique.

Les premiers occupants et la Nouvelle-France 1608-1763 90


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

L’Acte du Québec est la deuxième loi parlementaire constitutive de l’administration britannique au Canada après la proclamation royale de 1763. Essentiellement, elle reconnaît aux Canadiens français le droit de conserver leur langue, leur droit civil et leur religion catholique. Ayant reçu la sanction royale le 22 juin 1774, l’Acte de Québec a été abrogé en grande partie pour être remplacé par l’Acte constitutionnel en 1791.

HIVER 1775-1776

Occupation de Montréal Au milieu des années 1770, les treizes colonies anglo-américaines sont en guerre pour leur indépendance. Montréal sera occupée avant que les américains ne soient repoussés. Les autorités britanniques craignent l’émergence d’idées révolutionnaires. Donc, dès 1774, Londres adopte l’Acte du Québec pour gagner la fidélité des canadiens.

1763

FIN DES ANNÉES 1770

La Guerre des Sept ans, qui est la première guerre d’envergure mondiale, (1756 - 1763) met fin au régime français. C’est la « Guerre de la Conquête ». Par le Traité de Paris, la France cède officiellement le Canada à la Grande-Bretagne. C’est ainsi que la guerre des Sept Ans pose la fondation biculturelle du Canada moderne. Le Traité de Paris sera signé. Il consacre la cession de la Nouvelle-France à la Couronne britannique.

Après la signature de l’Acte du Québec, le droit civil est français, même si les lois criminelles anglaises s’appliquent toujours dans la Province of Quebec. Cela entraîne la colère des habitants de langue anglaise, largement minoritaires. Toutefois, grâce au succès de la Révolution américaine, des habitants des treizes colonies, fidèles à la couronne britannique migrent au Nord de la frontière. Leur présence changera l’équilibre démographique et les institutions politiques.

Fin du Régime Français

La vallée laurentienne, une vallée distincte

Le Régime Anglais 1763-1848

91


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

La Compagnie du Nord-Ouest (anglais : North West Company) est une entreprise canadienne fondée historiquement à Montréal durant l’hiver 17831784 pour la traite des fourrures. De nos jours, la compagnie possède des magasins un peu partout dans le monde mais surtout dans les régions nordiques du Canada et en Alaska.

1782

Compagnie de l’Ouest

Montréal devient la capitale québécoise du commerce de fourrures grâce à la création de cette compagnie. La ville est en plein essor économique, développant peu à peu le commerce du bois et du blé.

1792

1791

Acte constitutionnel : Création du Bas-Canada et du Haut-Canada

Le Québec est divisé en 2 par l’Acte constitutionnel : le Bas-Canada (le Québec aujourd’hui) et le Haut-Canada (l’Ontario). Le Bas-Canada est organisé suivant une démocratie incomplète avec des membres du conseil législatif et exécutif nommés par le gouverneur. Les revendications libérales et nationales émergeront inévitablement car on veut un gouvernement représentant le peuple, donc des Canadiens (en particulier). Ils préservent leurs institutions, leur langue et leur foi.

92


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

Le XIXème sicèle, Fondation du Québec avec les premiers européens : le commerce de grains et de bois permet à des entrepreneurs du Bas-Ca-

nada d’exploiter les vastes forêts avec l’assurance de trouver un marché. L’État consent les investissements et dote (grâce à eux) le territoire d’équipements pour l’industrie : ports, glissades pour le bois et canaux. Ce secteur permet aussi l’apparition d’une classe de «barons du bois» prospère et de langue anglaise.

AUTOMNE 1837

Tensions politiques

1801 - 19ème SIÈCLE

Des tensions politiques mettant en jeu le contrôle des institutions publiques, entraînent de nombreuses violences. Les 92 résolutions du Parti Patriote seront rejetées par le gouvernement métropolitain et ce dernier va les priver de certaines prérogatives, en particulier sur le budget. De grandes manifestations politiques permettent de réaffirmer les exigences des patriotes. Le 16 novembre, des mandats d’arrestation sont lancés contre les chefs du parti ce qui entraîne un déferlement de violence.

Commerce du bois de construction Les agriculteurs partent tous les automnes pour les chantiers forestiers. Certains bûcherons participent au flottage du bois jusqu’au port de Québec, ce sont les draveurs. Le bois de construction représente le premier produit d’exportation. Le commerce avec l’Europe est mis à mal pendant les guerres napoléoniennes, or le Royaume-Uni dépend de ces approvisionnements extérieurs.

1825 DÉBUT XIXÈME SIÈCLE

Fondation du Parti Canadien (Parti Patriote en 1826)

Même si la chambre d’assemblée du Bas-Canada permet à des élus de participer à l’élaboration des lois, le véritable pouvoir demeure entre les mains du gouvernement du Royaume-Uni. La « population de langue française » participe très peu au fonctionnement de l’État. Trouvant leur légitimité dans l’élection, des élus réclament alors l’exercice réel du pouvoir grâce à un Conseil des Ministres jouissant de l’appui d’une majorité de députés (gouvernement responsable). Pierre-Stanislas Bédard prend la tête de ce mouvement, en tant que Chef du Parti canadien. Cette dynamique prend une envergure nationale quand les membres du parti (francophones) tentent d’installer un régime politique contrôlé par ses représentants. Louis-Joseph Papineau se trouve à la tête du Parti Patriote à compter de 1815 jusqu’à sa dissolution après les rébellions de 1837-1838.

93


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

Les 92 résolutions du Parti Patriote : elles contiennent les demandes essentielles suivantes : - gouvernement responsable - éligibilité du conseil législatif - meilleure présence des francophones dans l’appareil administratif.

1848

Le Canada-Est : équilibre entre culture française et anglaise

L’interdiction du français est abrogée (rendue nul) dans les débats et la responsabilité ministérielle est accordée à la colonie. Aucun gouvernement ne peut se maintenir sans un solide appui des Canadiens. Cela assure des sièges au cabinet et des emplois dans l’appareil d’état. Devant un Canada-Ouest plus populeux, l’égalité de la représentation sert leurs intérêts. En réalité, les relations entre les deux sections de la colonie préfigurent déjà la confédération à venir.

1845

Grande Famine - Irlande

1838

Un premier pas vers l’indépendance

En février 1838, Robert Nelson lit une déclaration d’indépendance du Bas-Canada aux idées très progressistes. Les combats durent jusqu’en Novembre de cette même année.On tue, on déporte aux Bermudes ou en Australie. Le gouvernement au pouvoir voulait, lui, réunir les deux Canada afin de faciliter l’assimilation des francophones (version historique).

1841

Flux migratoire important des irlandais vers le Canada.

Début du Canada-Uni Une domination anglaise sur française

Suite aux rébellions de 1837-1838, Durham suggère l’assimilation des canadiens français. Donc, le gouvernement britannique réunit le Bas et le Haut-Canada pour les mettre en minorité.Chaque population (francophone et anglophone) a le même nombre de députés. Les libéraux des deux sections, dirigés par Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin conjuguent leurs forces pour réclamer la responsabilité ministérielle. La loi scolaire de 1841 confère au Canada-Est son propre réseau éducatif (français) et cela va assurer la pérennité du français et du catholicisme.

La Grande Hémorragie :

Les jeunes agriculteurs quittent la province pour les USA afin de trouver du travail dans les manufactures, car il leur est difficile de trouver des terrains. Ce mouvement d’émigration touche près d’un million de personnes. Elle prend des proportions dramatiques dans les années 1880-1890.

94

Le Régime Anglais 1763-1848


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

1847-1848

L’arrivée du « Gouvernement responsable »

Le gouvernement britannique prive ses colonies de la protection douanière et accorde la responsabilité ministérielle. Le pouvoir politique intérieur passe des mains du gouverneur général (nommé par Londres) aux mains du conseil exécutif (conseil des ministres). Le parti de Louis-Hippolyte La Fontaine remporte ces éléctions et ce dernier est nommé Premier Ministre. Le gouvernement se veut « responsable », il gouverne avec l’assentiment d’une majorité de députés. S’il perd l’appui de ceux-ci, il doit démissioner. Dès lors, le gouverneur général doit accorder la sanction royale à toutes les lois relatives aux questions intérieures. Toutes les nominations doivent obtenir l’assentiment du cabinet. Les bases du parlementarisme canadien sont posées.

1857

Codification des lois en matière civile

La Nouvelle-France était soumise à la Coutume de Paris, un «code civil» régissant le droit privé, soit les rapports entre les personnes et le droit de propriété. En 1763, le droit français est aboli au profit du droit anglais. Mais en 1774, l’Acte de Québec restaure le droit civil français. En 1857, le gouvernement nomme trois commissaires pour codifier les lois en matière civile.

ANNÉES 1860

Début de l’industrialisation

Création d’ateliers ferroviaires et de manufactures à Montréal.

1853

1854

1854

Le commerce canadien est mis à mal lorsque la politique de libre-échange est abandonnée au Royaume-Uni. Les affaires reprennent grâce à la période 1850-1860. Le traité avec les USA permet à de nombreux produits de traverser la frontière sans frais de douane. Les échanges seront multipliés par 3,7 jusqu’en 1866 (année de son abrogation).

Le régime seigneurial est un obstacle au développement. Les paysans ne sont pas propriétaires du sol qu’ils cultivent. Le seigneur accapare une part des profits de l’exploitation et le privilège de construire des moulins lui revient. Les agriculteurs ne sont pas bénéficiaires de leurs initiatives. Le gouvernement du Canada-Uni met fin à ce régime tout en dédommageant les seigneurs de leurs pertes. Ils recevront des rentes jusqu’au XXème siècle.

Traité de réciprocité commercial avec les États-Unis

Du Canada-Est au Québec 1848-1887

95

Fin du Régime Seigneurial


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

Construction du Grand-Tronc : dans les années 1950, on construit une voie ferrée entre Sarnia et Rivière-du-Loup. Un embranchement conduit à Portland (Maine-USA). Sur le trajet, on trouve le pont Victoria entre l’île de Montréal et Saint Lambert. Sa construction et son entretien permettent une première phase d’industrialisation à Montréal, liée à la fabrication de rails, de locomotives et de wagons.

ANNÉES 1880

Développement d’entreprises

A Montréal, après 1880, les entreprises se multiplient, grâce à une main d’oeuvre conséquente et peu qualifiée, dans les secteurs du textile, de la chaussure, des produits du tabac, etc...

1ER AOUT 1866

Bas-Canada assujetti au Code civil Il s’avère discriminatoire envers la femme mariée : comme les mineurs, elle passe sous tutelle de son époux.

1872 1ER JUILLET 1867

Le Canada devient : « Dominion britannique »

Cette date marque officiellement la naissance du pays. La fédération canadienne est composée de quatre provinces : le Québec, l’Ontario, la Nouvelle-Écosse, et le Nouveau Brunswick.

1883

Création du Congrès des Métiers et du travail du Canada

Les conditions de travail des ouvriers sont désastreuses, on voit apparaître les premières associations ouvrières en 1830. Elles se multiplient et deviennent importantes vers 1870.

1885

Épidémie de variole à Montréal

En 1885, une épidémie de variole tue 3 200 personnes à Montréal. Les épidémies sont périodiques dans l’histoire du pays.

La Fédération Canadienne : deux motifs concourent à la formation de la fédération canadienne. Le

déséquilibre entre les populations des deux sections du Canada-Uni et leurs idéologies divergentes rendent le fonctionnement du gouvernement difficile. Les votes de non-confiance se succèdent. Sur le plan économique, les États-Unis se retirent du traité de réciprocité, mettant à mal les exportations. Dans diverses colonies, les chemins de fer demeurent déficitaires et les gouvernements fortement endettés. Le gouvernement fédéral assumera la dette publique consolidée et pourra attirer des immigrants pour développer le vaste territoire des prairies canadiennes. Il possède les plus importants pouvoirs : le commerce et les banques, les douanes, l’immigration et la poste. Le gouvernement métropolitain continuera de s’occuper de la défense et de la diplomatie. L’entente survenue se révèle centralisatrice.

96


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

1903

Archives de la Ville de Montréal

Plan de Beaugrand

Création de la Ligue nationaliste canadienne

Henri Bourassa forme cette ligue pour réclamer un Canada réellement indépendant, binational et biculturel.

1906

Création d’un grand cinéma, Rue Ste Catherine

Le cinéma est le loisir le plus populaire. Il permet aux productions françaises d’attirer les foules, mettant fin au monopole américain.

1898

1915

1902 1902 BEAUGRAND DERNIÈRES DÉCENNIES DU XIXÈME SIÈCLE

1917

Crise de la circonscription

Abondance du Québec en ressources naturelles

Les francophones vont vers un nationalisme plus «provincial», catholique et français, sous la direction de l’abbé Lionel Groulx.

Forêts : secteur papetier important Potentiel hydroélectrique Production d’aluminium

La Grande Hémorragie :

Elle prend des proportions dramatiques dans les années 1880-1890. Pour contrer cette émigration massive, un vaste programme de colonisation s’élabore. Ses promoteurs imaginent un peuple canadien-français attaché au sol, pratiquant une agriculture familiale sous la houlette du clergé. Le messianisme (croyance selon laquelle un messie viendra affranchir les hommes du péché et établir le Royaume de Dieu sur la terre) pousse la logique encore plus loin : les canadiens français doivent répandre le catholicisme en Amérique. Une natalité élevée amène certains à rêver d’une reconquête pacifique du continent : du nord de Montréal, les colons s’étendraient au nord de l’Ontario et jusque dans les Prairies.

97


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

Logo de l’Indépendance du Canada

1939

1933

Début de la Seconde Guerre Mondiale

Les ecclésiastiques et les laïcs publient ce programme suite à l’impuissance des gouvernements face à la crise économique.

En 1940, toutes les usines sont réquisitionnées et transformées pour la production militaire (armes, munitions, navires et véhicules). Tous les Canadiens sont mobilisés pour le « front intérieur ».

Programme de restauration sociale

1929

Crack Boursier de New York

Le Québec sera également touché par l’effondrement de l’économie américaine.

1935

1921

1924 1930

Entente fédéraleprovinciale

L’entente lance des travaux publics pour fournir des emplois.

1931

Indépendance du Canada

Le Canada est désormais responsable de ses relations internationales. Son premier ministre, Mackenzie King, déclarera la guerre à l’Allemagne nazie une semaine après la Grande-Bretagne. Cela ne soulève aucune contestation.

1935

Programme de Colonisation

Un programme est mis en place pour orienter les sans-emplois (+ de 30% des syndiqués en 1932) vers de nouveaux territoirs agricoles (par exemple Abiti).

La Société Industrielle 1887-1939 98


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

1944

La conscription (du service militaire) redevient obligatoire Le début des grands chantiers hydroélectriques

1939

Début de la Seconde Guerre Mondiale Le premier ministre, Mackenzie King déclare la guerre à l’Allemagne hitlérienne au nom des Canadiens et de ce qu’il nomme le « Bien ». Depuis les années 30, les partis communistes sont interdits dans le pays.

Les Canadiens votent pour le retour de cette conscription lors d’un plébiscite. Plusieurs milliers de québécois iront au combat à titre de volontaires ou comme conscrits (moins nombreux). Le Canada acceptera tardivement d’accueillir des réfugiés. Environ 40 000 survivants de l’Holocauste (la Shoah) s’installeront à Montréal principalement. En 1944 est créée la Société Hydro-Québec qui a hérité de la Montreal Light, Heat and Power Company.

Gouvernement de Maurice Duplessis :

1940

Mobilisation interne pour la guerre

En Juin 1940, les usines sont réquisitionnées et transformées pour la production militaire (armes, munitions, navires et véhicules). Tous les canadiens sont mobilisés pour le « Front Intérieur ».

Le conservatisme social et religieux domine la « Belle Province » après le second conflit mondial. Le gouvernement de M. Duplessis (1944-1959) prône la tradition. Malgré l’industrialisation et l’urbanisation progressives de la Province, l’agriculture, la langue française et la religion catholique sont pour lui au coeur de l’identité canadienne-française. Il profite de l’appui de l’Église catholique. Celle-ci se charge toujours de la santé, des services sociaux et de l’éducation. Au nom de l’autonomie provinciale, Duplessis refuse les subventions fédérales aux universités, retardant ainsi la modernisation de l’éducation supérieure. Le régime encourage les investissements étrangers. Dans le contexte nord-américain de la lutte contre le communisme et le bolchévisme, la méfiance envers tout le mouvement syndical culmine avec la tenue de grandes grèves, dont celle de l’amiante, en 1949. Ce contexte encourage le gouvernement à restreindre les libertés des citoyens. Un système de corruption endémique privilégie uniquement les entrepreneurs «amis» de l’Union Nationale. Le népotisme (abus qu’une personne en place fait de son influence en faveur de sa famille, de ses amis) perdure. Le gouvernement de Duplessis correspond à l’électrification des campagnes, à l’adoption du drapeau québécois et aux luttes menées contre le gouvernement fédéral. Si ces dernières conduisent à la création de l’impôt québécois, elles font également perdre des millions à la Province. Certains historiens ont qualifié cette période de « Grande Noirceur ».

Une ère de prospérité 1939-1976

99


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

La Révolution Tranquille :

La Révolution tranquille est une période de changements rapides vécue par le Québec dans les années 1960. L’expression « Révolution tranquille » est utilisée pour la première fois par un auteur anonyme dans le Globe and Mail. La province est, en 1960, une société urbaine hautement industrialisée et tournée vers l’extérieur, et le parti de l’Union Nationale, au pouvoir depuis 1944, semble de plus en plus anachronique. Il conserve obstinément son idéologie conservatrice et défend sans relâche des valeurs traditionnelles dépassées. Grands programmes énergétiques, industrialisation et dynamisme culturel font émerger le Québec sur la scène internationale. En deux ans, le gouvernement Lesage réussit à mener à bien et à amorcer un grand nombre de réformes, notamment la mise sur pied d’un système d’hôpitaux publics (1961), la création des ministères des Affaires culturelles et des Affaires fédérales-provinciales (1961) et la fondation de la Société Générale de Financement (1962). L’État-Providence doit assurer une certaine redistribution de la richesse au nom de la solidarité sociale, afin de protéger les citoyens des coups durs. Il va également s’intéresser aux conditions de travail, de logement, à l’éducation (pour la rendre accessible à tous). La Révolution Tranquille permet au gouvernement québécois de multiplier les partenariats économiques et politiques à l’échelle internationale. L’ouverture sur le monde a bel et bien commencé. La période est aussi à l’origine de la création de mouvements radicaux favorables à l’idée d’indépendance du Québec (FLQ : organisation terroriste - attentats à la bombe, ...).

1959

Mort de Duplessis

OCTOBRE 1970

Crise d’octobre 1970

Les membres du FLQ accentuent les actions terroristes. Ils enlèvent le commissaire aux Affaires britanniques James Cross et assassinent le ministre québécois du travail Pierre Laporte durant la crise d’octobre 1970 à Montréal.

1966

Fin du Gouvernement Jean Lesage et de la Révolution Tranquille

1970 1967

1960

Centenaire du Canada et Exposition Universelle

Début d’une nouvelle ère : Gouvernement J. Lesage

Le comité montréalais, sous le maire Jean Drapeau, soumet un projet d’exposition nommé « Terre des hommes » (référence à l’ouvrage de Saint-Exupéry). On veut mettre en avant le design, l’innovation et le modernisme de la société québécoise. L’Exposition aura lieu sur les îles Ste-Hélène et Notre-Dame, créées pour l’événement. Dans ce contexte, de grands travaux de modernisation des infrastructures commencent, dont le métro de Montréal, l’autoroute Décarie et le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. 50 millions de visiteurs défileront à Montréal pour l’occasion.

« C’est le temps que ça change ! » clame le Parti libéral lors des élections de 1960. Le Québec doit « rattraper » les autres sociétés occidentales. Cela marque le commencement d’une période de réformes culturelles, sociales, politiques et économiques. A cette époque, on est dans un contexte de laïcisation de la société dans les domaines culturels, sociaux et éducatifs : Création du Ministère de l’Éducation. Les mentalités se transforment. C’est le début du processus de nationalisation pour l’électricité. Début de l’immigration au Québec.

100


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

Les Accords du Lac Meech - 1987 :

le gouvernement progressiste-conservateur du premier ministre Brian Mulroney tente d’obtenir l’accord du Québec quant à la révision de la Constitution canadienne, le gouvernement de cette province l’ayant rejetée en 1981. Il en résulte l’accord du lac Meech, une entente entre les gouvernements, fédéral et provinciaux, afin de modifier la Constitution pour renforcer les pouvoirs provinciaux et affirmer que le Québec est une « société distincte ». L’appui politique de l’accord s’effondre par la suite. Il n’entre jamais en vigueur.

1976

Arrivée au pouvoir du Parti Québécois et Adoption de la Charte de la langue française. Les péquistes (membres du parti québécois) imposent l’école en français à tous, sauf aux enfants de parents ayant été scolarisés en anglais au Québec (ou au Canada). En 1975, le gouvernement adopte la Charte des droits et libertés de la personne. Elle s’inspire notamment de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Des valeurs de dignité, d’égalité, de liberté, de solidarité et de démocratie se trouvent affirmées, tout comme des principes fondamentaux : démocratie des institutions, primauté du droit et respect des minorités.

OCTOBRE 1970

Crise d’octobre 1970

Les membres du FLQ accentuent les actions terroristes. Ils enlèvent le commissaire aux Affaires britanniques James Cross et assassinent le ministre québécois du travail Pierre Laporte durant la crise d’octobre 1970 à Montréal.

1978 1973

1976

Premier choc pétrolier

Jeux Olympiques de Montréal

Il entraîne la hausse du prix du baril de pétrole, donc une augmentation des coûts de fabrication et de transport des marchandises, qui se répercute sur les prix des biens et services.

Les Accords de Charlottetown - 1992 : une tentative commune échouée du

gouvernement du premier ministre Brian Mulroney et des dix premiers ministres provinciaux qui vise à modifier la Constitution canadienne, particulièrement, pour obtenir le consentement du Québec vis-à-vis de la Loi constitutionnelle de 1982. L’Accord aurait également décentralisé plusieurs pouvoirs fédéraux vers les provinces. Enfin, il est rejeté par les électeurs canadiens lors d’un référendum.

101

1979

Second choc pétrolier

Il entraîne la hausse du prix du baril de pétrole, donc une augmentation des coûts de fabrication et de transport des marchandises, qui se répercute sur les prix des biens et services.

Logo du Parti Québécois


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

1980

Référendum : Création du Programme énergétique national

Dirigé par Pierre Elliott, le gouvernement met en place ce programme pour freiner la hausse du prix de l’essence et de favoriser l’autonomie du pays dans ce domaine. L’inflation entraîne aussi le contrôle des prix et des salaires de 1976 à 1979. La production manufacturière et minière fléchit suite à des fluctuations dans le taux d’inflation. Le taux de chômage atteint les 15,8% en 1982 : plus du quart des jeunes se trouve sans emploi. De nombreux québécois vont perdre leur domicile, suite à la stagnation des revenus et la hausse des dépenses

1994

Début d’application du Code Civil du Québec

Il compte plus de 3000 articles répartis en 10 « livres ».

1980 1982

1992

Rapatriement unilatéral de la constitution

Les Accords de Charlottetown

1987

Les Accords du Lac Meech

1991

Nouvelles règles pour l’immirgation

Les Québécois obtiennent le droit de sélectionner les immigrants selon des critères permettant d’assurer son caractère « distinct ».

Les défis de la Modernité 1976 à nos jours 102


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

La Paix des Braves - 2002 : C’est une nouvelle relation entre les parties, basée sur les principes de la coopération, du respect mutuel et du partenariat. Elle permet la participation des Cris à la gestion et au développement durable du territoire de la Baie James. De même, l’entente confirme leur droit de profiter des ressources naturelles sur leur territoire, tout en leur assurant des redevances. Le grand chef des Cris, Ted Moses, avait aussi participé à la négociation de la première loi autorisant un gouvernement autochtone local au Canada (1984). Il a également réalisé un important travail sur le racisme, la discrimination et leurs effets sur la relation entre les autochtones et les États, pour l’ONU, qui a permis que les droits des Premières Nations soient discutés à l’échelle internationale. En tant que président du Secrétariat aux alliances économiques de la Nation Cris, Ted Moses joue aujourd’hui un rôle dans le projet national de développement du Nord québécois.

2000

2001

Laïcisation du ministère de l’éducation

1994

Affirmation du caractère multiculturel de la province Depuis 2001, la majorité des immigrants s’inscrit dans deux catégories aux caractéristiques et besoins opposés, celle de réfugiés et celle d’immigrants économiques.

Début d’application du Code Civil du Québec Il compte plus de 3000 articles répartis en 10 « livres ».

1996

7 FÉVRIER 2002

Le gouvernement privilégie la notion de citoyenneté, fondée sur les liens politiques entre les individus et sur la nécessité de la participation civique et sociale de tous.

Une entente est signée entre le gouvernement et les Cris du Québec : la Paix des Braves. Les questions des terres ancestrales des autochtones et leur droit à l’autodétermination étaient enfin reconnus.

Les immigrants sont des citoyens à part entière

Signature de la Paix des Braves

2004

Inauguration du quartier international de montréal

Le caractère multiculturel du Québec s’amplifie dans la seconde moitié du XXè siè

103


ANNEXE 1 - FRISE CHRONOLOGIQUE DU QUÉBEC ET DE MONTRÉAL

Commission de consultation - De 2007 à 2008 : Le mandat de la commission est de recenser et analyser les pra-

tiques d’accommodements, de mener une large consultation publique et de formuler des recommandations au gouvernement. Pendant plusieurs mois, les Québécois se font entendre auprès des commissaires et trouvent écho dans les médias, ce qui donne lieu à une cirse sociale. Au terme des consultations, les commissaires réaffirment la primauté de trois grands principes : la tradition d’interculturalisme du Québec, qui mise sur les interactions entre les groupes, une gestion des problèmes basée sur le dialogue plutôt que sur la judiciarisation et le principe de la laïcité ouverte. On note notamment l’importance de préserver l’égalité homme-femme, l’abandon des prières des conseils municipaux et le retrait du crucifix de l’Assemblée nationale, le respect des règles alimentaires particulières (kascher, halal, etc...) et du port de signes religieux et culturels (voile, kirpan, kippa, etc...). La fin des travaux de la commission correspond au retour au calme dans la population, mais dans les faits, peu de répercussions concrètes n’ont eu lieu jusqu’à maintenant.

2020

DE 2007 À 2008

Aujourd’hui, environ 50 000 individus arrivent annuellement permettant de combler les besoins en mains d’oeuvre et de compenser le faible taux de natalité. Ce nombre varie selon la conjoncture économique et l’évaluation de la capacité d’accueil de la société.

Commission de consultation sur les pratiques d’accommodements

C’est une commission reliée aux différences culturelles. La commission Bouchard-Taylor, du nom des commissaires, est mise sur pied par le gouvernement libéral en réponse à la pression populaire, qui condamne des accommodements jugés abusifs.

JUIN 2008

2007

établissement d’un pland d’urbanisme pour le quartier des spectacles

Montréal devient une métropole du Québec

SEPTEMBRE 2009

Inauguration de la Place des Festivals dans le quartier des spectacles

Place des Arts, Montréal

Les défis de la Modernité 1976 à nos jours

ècle. 104


ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

Plan de Montréal de 1704

GSEducationalVersion

0 105

5 km


ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

Plan de Montréal de 1758

GSEducationalVersion

0 106

5 km


GSEducationalVersion GSPublisherVersion 324.78.84.100

ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0

107

5 km

Plan de Montréal de 1792


l

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Ville

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Arc

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 324.78.84.100

ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0 108

5 km

Plan de Montréal de 1825


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

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5 km

Plan de Montréal de 1853


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0 110

5 km

Plan de Montréal de 1872


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

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5 km

Plan de Montréal de 1898


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

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5 km

Plan de Montréal de 1902


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

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5 km

Plan de Montréal de 1915


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0 114

5 km

Plan de Montréal de 1921


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0

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5 km

Plan de Montréal de 1924


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

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5 km

Plan de Montréal de 1935


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0

117

5 km

Plan de Montréal de 1956


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0 118

5 km

Plan de Montréal de 1966


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0

119

5 km

Plan de Montréal de 1970


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0 120

5 km

Plan de Montréal de 1978


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0

121

5 km

Plan de Montréal de 1980


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ANNEXE 2 - ATLAS DES PLANS DE LA VILLE DE MONTRÉAL (NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE)

0 122

5 km

Plan de Montréal de 1902


ANNEXE 3 - TRAME DE JEFFERSON

Trame de Thomas Jefferson (début des années 1780) Objectif : Organiser et gérer démocratiquement un territoire inconnu

Au début des années 1780, T. Jefferson imagine la Grille Orthogonale, nommée aussi la Grille du National Survey, pour construire le Nouveau Monde - le continent nord américain. Cette grille se mettra en place sur tout le nord américain pendant le XIXème siècle mais elle demande un sérieux travail scientifique car la structure proposée ne coïncide pas avec la surface courbe de la Terre.

Trame urbaine de Manhattan

Cette avancée en urbanisme compte parmi les 4 phases de la ville américaine et de son paysage : La fondation post-révolutionnaire (il y a 225 ans) - celui de Jefferson La ville dense des gratte-ciel de la fin du XIXè siècle La suburbaine de la seconde moitié du XXè La contemporaine «ex-urbaine» - Le paysage X-urbain

Exemple - Chicago et Phoenix

Structure de la Grille du National Survey : Thomas Jefferson propose un quadrillage régulier de l’espace : un modèle de grille qui s’appuie sur une trame de 6 miles par 6, divisée en 36 parcelles d’un mile carré. Cet outil a été utilisé pour reconnaître l’ensemble du territoire et établir les cartes du Nouveau Monde. Il sera utilisé plus tard pour construire les routes, les limites de propriétés et pour vendre les fermes des colons. Il définit également le paysage agricole. Ce dernier se déforme seulement lorsque la géographie fait obstacle. Au départ, il faudra demander de l’aide aux scientifiques car on trouve des difficultés dans la mise en oeuvre. La structure supposée simple du quadrillage doit être appliquée à grande échelle sur la Terre. Le territoire nord américain nous contraint à repenser l’organisation urbaine, la ville, à une nouvelle échelle (celle du continent). Cette grille fondatrice persiste dans la création de la ville ex-urbaine et est plus présente aujourd’hui qu’il y a deux siècles par la vision qu’en donnent les voyages en avion.

123


ANNEXE 3 - TRAME DE JEFFERSON

La Trame de Jefferson appliquée à Montréal

Vue aérienne de Montréal et de sa trame urbaine

124


ANNEXE 4 - PRÉSENTATION DE L’ARCHITECTE JACQUES GRÉBER

Jacques Greber - Architecte français (1882-1962)

Jacques Greber est un architecte-urbaniste français spécialisé dans l’architecture du paysage et du design urbain. Il est formé à l’Ecole des Beaux Arts de Paris et est un défenseur du style Beaux-Arts et du Mouvement City Beautiful (Philadelphie et Ottawa). Il est connu pour ses réalisations en Amérique du Nord et à Paris : • Le Plan directeur du Benjamin Franklin Parkway, Philadelphie (1917) • Son travail de maître architecte de l’Exposition Internationale des Arts et Techniques dans la Vie Moderne, Paris (1937) • Les Plans d’Ottawa (de 1937 à 1950 avec une interruption durant la guerre) • Son idéalisme avec le concept de l’Avenue McGill, Montréal (1950)

- Né le 10 Septembre 1882 à Paris - Obtient le Prix Rougevin en 1906 et son diplôme d’architecte en 1909 - Part pour les États-Unis en 1910 : entame une carrière d’architecte-paysagiste urbaniste franco-américain veut apprendre du Nouveau Monde est apprécié car il dessine talentueusement suivant le « Style Beaux-Arts » - Enseigne à l’Institut d’urbanisme de Paris (de 1920 à sa mort en 1962) - Est architecte Conseil de l’Exposition Internationale de NYC en 1939 - Est appelé, de 1945 à 1950, par le Premier Ministre du Canada pour dessiner le Plan de la Colline du Parlement d’Ottawa et le Plan directeur régional (assisté par Edouard Fiset - un de ses anciens étudiants). Il participera également à la création d’un Comité d’aménagement de la capitale (instance de dialogue sur l’application et l’évolution du plan). - Est nommé, de 1950 à 1960, comme urbaniste au Conseil pour le ré-aménagement des villes de Québec et Montréal (concept de l’Avenue Mc Gill College qui est une artère prestigieuse)

Le Cas d’Ottawa, Capitale du Québec Jacques Gréber a véritablement été l’architecte des villes d’Ottawa et Hull lorsqu’il réalisa, en 1950, le Plan de la capitale nationale. Jusqu’à cette date, Ottawa et Hull, villes industrielles se faisant face sur les rives de la rivière des Outaouais, avaient connu une croissance spontanée et incontrôlée. Soucieuses d’embellir et d’articuler les deux villes pour en faire un seul district fédéral, ses réalisations bénéficiaient, à l’époque, d’un certain engouement. Il faudra en fait attendre le tournant du XXe siècle, lorsque ce plan sera réalisé en grande partie et qu’il sera réactualisé partiellement par les instances publiques pour les futurs aménagements de la capitale, pour assister à toute une polémique sur l’héritage de Jacques Gréber.

125


ANNEXE 4 - PRÉSENTATION DE L’ARCHITECTE JACQUES GRÉBER

Exemple d’Ottawa

126


ANNEXE 4 - PRÉSENTATION DE L’ARCHITECTE JACQUES GRÉBER

Jacques Greber - Architecte français (1882-1962)

L’Avenue McGill, Montréal (1950) Le tronçon de l’Avenue McGill College, entre les rues Sherbrooke et Sainte-Catherine, a été cédé par l’Université McGill à la Ville de Montréal en 1856. L’avenue prend dès lors ce nom et devient rapidement une rue résidentielle de prestige. La perspective qu’offre l’avenue McGill College vers la montagne confère à cette voie urbaine une qualité paysagère exceptionnelle.

Dans les années 1920, un premier projet d’aménagement est proposé par le Canadien National, qui prévoyait un vaste complexe immobilier pour couvrir la tranchée ferroviaire au sud de l’avenue. Un concept similaire est développé en 1952 dans le plan directeur de Montréal par l’architecte-urbaniste français Jacques Gréber. Celui-ci envisage un élargissement de la rue de 120 pieds pour mettre la vue en valeur, créant un axe visuel fort entre le site de la gare et le campus de l’Université McGill, ayant en arrière-plan, le Mont Royal. Or, la préservation de cette percée visuelle n’est pas le fruit du hasard. L’effort pour mettre en valeur les qualités esthétiques et paysagères de la perspective prend racine durant les années 1910, avec le projet du Canadian Northern Railway et est maintenu lors de la conception de la Place Ville-Marie au début des années 1960. En effet, à la fin des années 1950, le Canadien National confie le développement de sa propriété au promoteur William Zeckendorf qui engage la firme de l’architecte new-yorkais Ieoh Ming Pei. L’architecte conçoit la Place Ville-Marie qui comprend une tour emblématique en forme de croix, des édifices qui ceinturent un espace public piétonnier et des galeries souterraines. Son projet inclut une esplanade surélevée de la place Ville-Marie et un belvédère dans l’axe de l’avenue McGill College qui mène à la montagne, qui respectent l’idée globale du plan de Gréber. Au début des années 1980, on annonce un projet de construction pour une salle de concert combinée à un centre commercial qui occuperait l’avenue et en éliminerait la vue sur la Montagne. Le projet d’aménagement de l’avenue McGill College se finalise. Elle est élargie et dotée d’un terre-plein planté d’arbres. Des îlots entiers de résidences cèdent progressivement la place à des tours bureaux qui profitent du nouveau prestige de l’avenue. En 1986, on y dévoile la sculpture La Foule illuminée de l’artiste Raymond Mason. Aujourd’hui, l’avenue McGill College assume le rôle de lien multifonctionnel et visuel entre le centreville de Montréal et le Mont Royal. Pour la première fois, le monde des affaires et les défenseurs du patrimoine s’unissent afin de reconnaître la nécessité d’un processus de consultation publique et de règles d’urbanisme claires et respectées. L’affaire McGill College marque un moment tournant dans l’histoire de la consultation et de l’aménagement urbain de Montréal, de même que pour l’éveil de la conscience collective liée à la protection d’éléments identitaires comme les vues sur la montagne.

127


ANNEXE 4 - PRÉSENTATION DE L’ARCHITECTE JACQUES GRÉBER

128


ANNEXE 5 - ÉVOLUTION DES PARCS SUR LE TERRITOIRE DE MONTRÉAL

État initial en 1642 : Construction de la ville autour du Mont Royal

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Rivièr

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Lac des Deux Montagnes

Mont Royal

Lac St Louis

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

Etat initial

1:1

A*

#Pln

#Etat du projet #Nom entier de Dessinateur-projeteur

Bassin de la Prairie

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Vil Date :

Etat du projet :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

1853 : Création d’un parc sur l’Ile Ste Hélène

s

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Lac des Deux Montagnes

Parc de la Cité du Havre Lac St Louis

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

1853

1:1

A*

#Pln

#Etat du projet #Nom entier de Dessinateur-projeteur

Bassin de la Prairie

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Vil Date :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

130

Etat du projet :


ANNEXE 5 - ÉVOLUTION DES PARCS SUR LE TERRITOIRE DE MONTRÉAL

1902 : Création du Parc de la Fontaine

e des

s

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Rivièr

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St L

Lac des Deux Montagnes

Parc de la Fontaine

Lac St Louis

Parc Jean Drapeau

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

1902

1:1

A*

#Pln

#Etat du projet #Nom entier de Dessinateur-projeteur

Bassin de la Prairie

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Ville de Date :

Etat du projet :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

1915 : Création d’une cité-Jardin, dans le quartier des Côtes des neiges : Mont-Royal, au-dessus du Mont Royal

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Rivièr

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Lac des Deux Montagnes

Ville Mont-Royal

Lac St Louis

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

1915

1:1

A*

#Pln

#Nom entier de Dessinateur-projeteur #Etat du projet

Bassin de la Prairie

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Ville de C Date :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

131

Etat du projet :


ANNEXE 5 - ÉVOLUTION DES PARCS SUR LE TERRITOIRE DE MONTRÉAL

1924 : Création du Jardin Botanique de montréal

s

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St L

Lac des Deux Montagnes

Jardin Botanique et Parc Maisonneuve

Lac St Louis

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet Bassin de la Prairie #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

Maître d'oeuvre

#Nom entier de Client

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Ville

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

1924

1:1

A*

#Pln

#Nom entier de Dessinateur-projeteur #Etat du projet

Date :

Etat du projet :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

1935 : Création des Parcs Angrignon et Jarry

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s

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St L

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Lac des Deux Montagnes

Parc Jarry

Lac St Louis

Parc Angrignon Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1,Bassin #Code postal sitePrairie #Ville site de la

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

1935

1:1

A*

#Pln

#Nom entier de Dessinateur-projeteur #Etat du projet

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Ville Date :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

132

Etat du projet :


ANNEXE 5 - ÉVOLUTION DES PARCS SUR LE TERRITOIRE DE MONTRÉAL

1956 : Première phase de démultiplication des parcs : le début d’un Système de Parcs

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Lac des Deux Montagnes Cité Jardin du Tricentenaire

Lac St Louis

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

1956

1:1

A*

#Pln

#Etat du projet #Nom entier de Dessinateur-projeteur

Bassin de la Prairie

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Vil Date :

Etat du projet :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

1966 : Situation avant l’Exposition Universelle de 1967

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Lac des Deux Montagnes

Lac St Louis

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

A3

Bassin 1966 de la Prairie Titre:

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

1:1

A*

#Pln

#Etat du projet #Nom entier de Dessinateur-projeteur

Date :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

133

Etat du projet :


ANNEXE 5 - ÉVOLUTION DES PARCS SUR LE TERRITOIRE DE MONTRÉAL

1970 : Une extension vers l’Ouest - Création du Bois-de-l’Ile-Bizard

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Lac des Deux Montagnes

Parc de l’Exposition Universelle en 1967 Lac St Louis

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

1970

1:1

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#Pln

#Etat du projet #Nom entier de Dessinateur-projeteur

Bassin de la Prairie

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Ville Date :

Etat du projet :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

1978 : Une seconde phase de démultiplication des parcs après les JO de Montréal Aménagement du Parc des Jeux Olympiques et des Rives Parc Nature de la Pointe-aux-Prairies

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Lac des Deux Montagnes

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Parc Nature du Bois de Liesse

Jardin Botanique et Parc des Jeux Olympiques

Lac St Louis

Seconde partie du Parc des Jeux Olympiques Parc René-Lévesque

Parc des Rapides Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet Bassin de la Prairie #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

Maître d'oeuvre

#Nom entier de Client

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Ville de

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

1978

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#Pln

#Nom entier de Dessinateur-projeteur #Etat du projet

Date :

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GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

134

Etat du projet :


ANNEXE 5 - ÉVOLUTION DES PARCS SUR LE TERRITOIRE DE MONTRÉAL

1980 : Création des Parcs-Nature Cap-St-Jacques et L’Anse-à-l’Orme

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Lac des Deux Montagnes

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Parc Nature Cap-St-Jacques

Parc Nature de l’Anse-à-l’Orme

Lac St Louis

Bassin de la Prairie

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

Maître d'oeuvre

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Ville de Co Dessinateur:

A3

1980

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#Pln

#Nom entier de Dessinateur-projeteur #Etat du projet

Date :

Etat du projet :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 259.80.86.100

2012 : état du système de parcs après la mise en place du Plan d’Urbanisme

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Lac des Deux Montagnes

Parc du Mont Royal Lac St Louis

Ouvrage :

Maître d'ouvrage:

#Nom du projet #Adresse site 1, #Code postal site #Ville site

#Nom entier de Client

N° de plan:

Titre:

Echelle :

Format :

N° de projet :

Dessinateur:

A3

2012

1:1

A*

#Pln

#Nom entier de Dessinateur-projeteur #Etat du projet

Bassin de la Prairie

Maître d'oeuvre

#Société de Contact #Adresse1 de Contact, #Code postal de Contact #Ville de Date :

/Users/soniachambreuil/Documents/Ecole d'architecture/Licence/L3/Mémoire/Québec/Montréal/Documents persos/Schémas historiques - Systèmes de parcs Montréal/Schémas - Systèmes de parcs et évolution urbaine.pln

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Etat du projet :


ANNEXE 6 - ENTRETIENS

MÉMOIRE

04 / 2020

ECHANGE - AURÉLIA CRÉMOUX

I. PRÉSENTATION DU THÈME. Tout d’abord, le podcast que tu as réalisé avec Marie-Pier Tessier De L’Etoile est très intéressant. J’ai appris beaucoup de choses sur lesquelles je voulais t’interroger. Je te remercie beaucoup de me l’avoir renseigné. Je ne connaissais pas le terme de « Place making » est celui-ci s’avère être un excellent complément à mes recherches sur les parcs, sur les conditions de vie dans la ville et sur cette volonté de faire participer les citoyens à la fabrique de la ville. Je réalise un mémoire sur l’importance du parc dans la ville de Montréal. À travers divers documents, j’ai pu noter la croissance évidente de la proportion des parcs nationaux, jardins publics, aménagements paysagers, depuis la création de la ville. La question flottante de cet entretien tient à déterminer si ces parcs, aujourd’hui, font partie ou non des mœurs de la société de Montréal. Est-ce que les habitants les considèrent essentiels ou non ? Finalement, on cherche à déterminer si les parcs sont utilisés. Si oui, quelles atmosphères créent-ils dans la ville ? Aident-ils les habitants à vivre dans de bonnes conditions ? Selon Jean Claude Nicolas Forestier : « les parcs doivent nous apporter la lumière, l’air et la vue de coins de verdure, réconfortante, rafraîchissante, au milieu des fatigues et des soucis quotidiens de la vie des grandes villes, aussi parce qu’ils permettent aux enfants, aux jeunes gens, à tous les habitants, de vivre quelques heures chaque jour en plein air, ce qui est indispensable, surtout à mesure que la ville s’accroît et que la campagne en est plus éloignée. » « Les terrains de jeux sauvent les enfants des mauvaises influences et des associations criminelles. »

II. PRÉSENTATION D’AURÉLIA CRÉMOUX. Nom, Prénom : Aurélia Crémoux Âge : 24 ans Étude : ENSA Paris Val-de-Seine et un an à Moscou pour le M1 et son stage de fin d’étude, Diplôme en Juillet 2018 Profession : Architecte Depuis quand es-tu résidente à Montréal ? « Depuis 1 an. » Pourquoi es-tu partie t’installer au Québec et en particulier dans la ville de Montréal ? « J’étais déjà venue à Montréal pour les vacances et j’avais beaucoup aimé le cadre de vie et l’atmosphère qui y régnait. Je savais qu’il y avait beaucoup de travail dans le pays et j’aime les pays froids (quelque chose s’y dégage en terme d’architecture et d’occupation de l’espace). Donc, j’ai candidaté pour le PVT Canada qui se réalise par tirage au sort et je suis arrivée à Montréal. » Page 1 sur 4

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ANNEXE 5 - ENTRETIENS

MÉMOIRE

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ECHANGE - AURÉLIA CRÉMOUX Pourquoi as-tu eu envie de réaliser ces podcasts dans Montréal Boulevard ? Quels étaient tes objectifs en créant cette plateforme d’échange ? « Je voulais découvrir la ville et mettre en valeur les actions de développement qui s’y réalisent, l’entrepreneuriat. J’ai noté une très forte implication des habitants dans le quartier. Et finalement, je veux faire découvrir la ville à ceux qui voudraient venir s’y installer. »

III.ENTRETIEN SUR LE SUJET. Lors de cet entretien, nous allons principalement évoquer la situation actuelle, les conditions de vie dans la ville. C’est principalement un échange sur la réalité des choses. Aurélia Crémoux parlera de son expérience en premier lieu. Habites-tu toi-même à côté d’un parc, d’un jardin, d’une avenue promenade qui pourrait te guider jusqu’à un espace vert ? « À Montréal, il y a de nombreux parcs de toutes sortes : des petits squares, des terrains de baseball, de hockey, des terrains d’enfants, des patinoires. De chez moi, je suis à 2 minutes d’un parc et 5/10 minutes de cinq parcs. » Quel est ton rapport avec la nature dans ton logement (As-tu un balcon, un toit-terrasse, une grande baie vitrée ou au contraire de petites ouvertures ? ) « J’habite dans le quartier d’Ochelaga composé de bâtiments en briques sur 2/3 étages, donc l’ensemble n’est pas oppressant. Le rapport hauteur/largeur est agréable, il crée un espace qualitatif. De plus, la rue est aménagée avec de la végétation et des petits jardins privés sur rue. On observe beaucoup d’arbres et sur les trottoirs, il y a des plantes vivaces. Je n’ai pas de balcon mais nous avons une toiture terrasse qui est commune à tout l’immeuble (30 personnes). À Montréal, en général, tous les appartements ont des terrasses ou des balcons faisant toute la longueur du bâtiment. Avec une voiture, je suis à une demi-heure de la nature, de la montagne et de la forêt. » Quelles formes d’appropriation des parcs as-tu pu voir ou faire l’expérience dans la ville (peutêtre des mœurs différentes des nôtres en tant que français) ? « Il y a plusieurs usages selon la saisonnalité. Les activités sont beaucoup liées aux sports d’hiver (raquettes, ski de fond, patinoire) mais pas uniquement. L’été, on peut pratiquer la course à pied, le baseball, le football américain… Il est également possible de réaliser des pique-niques dans les parcs, il n’est pas étrange de voir certains habitants transporter leur propre barbecue dans l’espace vert. »

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ANNEXE 5 - ENTRETIENS

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ECHANGE - AURÉLIA CRÉMOUX Comment les limites des parcs sont-elles traitées, en général ? Le parc est-il ouvert 24h/24, 7j/ 7 ? Est-il fermé par un grillage ? Les parcs sont-ils surveillés pendant la journée ? Quelle sécurité autour de ces espaces publics ?… « Il n’y a pas de barrière autour des parcs. Les espaces sont en continuité de la ville et sont comme un prolongement de l’habitat des gens. Par exemple, le Parc Laurier a installé des tables de pique-nique permanentes pour les visiteurs. Parfois, les gens amènent des décorations pour aménager une fête privée. Le Parc Jalmance, sur l’Avenue du Parc est située en face des habitations présentant de belles façades. Les gens traversent la rue pour manger dans le parc très souvent. C’est une atmosphère très conviviale, les escaliers des maisons n’ont pas de barrière, cela témoigne d’une forme de respect d’autrui. » Le terme de « place making », d'origine anglosaxone, peut se traduire par « fabrique des espaces publics » comme démarche d’ « appropriation citoyenne des espaces publics par la communauté depuis leur conception jusqu’à leur gestion ». Peux-tu me parler un peu plus de cette notion qu’est le « Place making » ? As-tu des exemples, à Montréal, que je pourrais étudier et présenter dans mon mémoire ? « C’est une forme d’occupation de l’espace urbain par les citoyens, durant l’été en particulier. Elle peut être temporaire, éphémère (Ilôt 84) ou permanente (Aire commune). On prend en compte les manques du quartier pour apporter quelque chose aux habitants. « Aire Commune » est un projet permanent de Place Making. C’est une ancienne usine transformée en bureaux et cafés… Il manquait beaucoup d’espaces communs, et le projet cherche à répondre aux besoins en créant un lieu alternatif ayant pour vocation de rassembler. Montréal se densifie mais il y a une volonté de garder une qualité de vie dans les quartiers. La pratique du Place Making cherche donc à répondre à cela. C’est une volonté des acteurs, des architectes, des promoteurs immobiliers et de la ville de garder ce caractère humain. » L’urbanisme participatif est une démarche de fabrication ou d’aménagement d’espaces habités donnant lieu à un partage (coproduction, codécision) voire à un transfert de responsabilité (autopromotion, autogestion) vis-à-vis d’habitants spontanément mobilisés ou largement sollicités. Considères-tu, aujourd’hui, au regard des villes dans lesquelles tu as vécu, que Montréal est un exemple en terme d’urbanisme participatif ? Si oui, pourquoi ? « Peut-être il faut distinguer les quartiers pour cette question, tous ne se valent pas. Mais de manière générale, je pense que oui car les gens s’attachent à leur quartier et leur atmosphère si singulière. Dans le centre ville, l’ambiance est plus individualiste. Cependant, les habitants ne font pas attention à toutes les zones, les arrières cours n’ont pas les mêmes qualités que les cours avant. »

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ANNEXE 5 - ENTRETIENS

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ECHANGE - AURÉLIA CRÉMOUX Montréal est une ville du passé, avec un patrimoine industriel important (des friches abandonnées, des terrains laissés pour compte…), à ton avis, si le système de parcs n’était pas mis en place, est-ce que Montréal ressemblerait davantage à sa « rivale » Toronto ? Les mœurs de quartiers sont-elles suffisamment ancrées pour pouvoir assurer l’échelle humaine de Montréal ? (en bref, qu’est ce que la mise en place des parcs permettrait d’éviter dans de grandes métropoles américaines ? ) « Je pense que oui, les parcs sont le prolongement de la vie des gens, ils en sont proche. Les immeubles sont bas donc il est facile de se rendre dans le parc. De plus, les parcs sont des espaces très attractifs car ils ont leur propre calendrier d’activités. Certains permettent l’installation de potagers, proposent la baignade avec des piscines complètement gratuites (Parc Jarry)… Malgré tout, comme les parcs offrent de grands espaces, tout le monde fait un peu ce qu’il veut et cela peut mener à des débordements. » J’ai trouvé un article du 11 avril 2020, dans le magasine « Actualité », de Léa Stréliski dont le titre est : « Aimerons-nous encore la ville ? ». L’auteur explique que la pollution, les avions, le brouhaha, le tapage incessant de la ville empêchaient de voir les étoiles qui étaient visibles il y a quelques années. L’auteur regrette la ville et dit : « À Montréal, on est très nul en urbanisme. On a assassiné des quartiers. On a démoli la beauté, défait des pierres au nom du béton, on a brisé des vieilles maisons pour y mettre des autoroutes. On a plusieurs fois éventré le sol pour y couler du béton. Des kilomètres et des kilomètres de gris. Durs. Laids.» Quelle est ton opinion vis-à-vis de cela ? Qu’est-ce que ces sept mois de vie dans la ville de Montréal t’ont montré (aspects positifs et négatifs) ? L’urbanisation à Montréal, en général, tend à s’améliorer. Cependant la voiture est encore très présente : le long des rues, en RDC, il y a de nombreux parkings. Deux autoroutes aériennes traversent Montréal créant des alignements de poteaux sur l’espace public. Le quadrillage des rues donne une autre dimension au système. Le transport en commun est plutôt bien desservi (il y a de nombreuses voies de bus), mais le quadrillage rend difficile les trajets car souvent une ligne de bus s’occupe uniquement d’une rue donc pour changer de rue, il faut prendre un autre bus. De plus, il y a peu de voies de métro encore. Certaines ruelles sont abandonnées. Il y a un fort contraste entre les espaces. L’architecture en briques est parfois désuète.»

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ANNEXE 5 - ENTRETIENS

MÉMOIRE

04 / 2020

ECHANGE - AMANDINE MORTKA

I. PRÉSENTATION DU THÈME. Je réalise un mémoire sur l’importance du parc dans la ville de Montréal. À travers divers documents, j’ai pu noter la croissance évidente de la proportion des parcs nationaux, jardins publics, aménagements paysagers, depuis la création de la ville. La question flottante de cet entretien tient à déterminer si ces parcs, aujourd’hui, font partie ou non des mœurs de la société de Montréal. Est-ce que les habitants les considèrent essentiels ou non ? Finalement, on cherche à déterminer si les parcs sont utilisés. Si oui, quelles atmosphères créent-ils dans la ville ? Aident-ils les habitants à vivre dans de bonnes conditions ? Selon Jean Claude Nicolas Forestier : « Les parcs doivent nous apporter la lumière, l’air et la vue de coins de verdure, réconfortante, rafraîchissante, au milieu des fatigues et des soucis quotidiens de la vie des grandes villes, aussi parce qu’ils permettent aux enfants, aux jeunes gens, à tous les habitants, de vivre quelques heures chaque jour en plein air, ce qui est indispensable, surtout à mesure que la ville s’accroît et que la campagne en est plus éloignée. » « Les terrains de jeux sauvent les enfants des mauvaises influences et des associations criminelles. »

II. PRÉSENTATION D’AMANDINE MORTKA. Nom, Prénom : Amandine Mortka Âge : 26 ans Etude : Licence au sein de l’ENSA de Bordeaux et Master au sein de l’Université Laval à Québec Profession : Architecte Pourquoi es-tu partie t’installer au Québec et en particulier dans la ville de Montréal ? « Je suis partie en échange au Canada dans le cadre du M1 et j’ai décidé de rester pour la fin de mes études. Ensuite, j’ai trouvé une agence à Montréal où je travaille aujourd’hui. Je vais bientôt déménager à Toronto.»

III.ENTRETIEN SUR LE SUJET. Lors de cet entretien, nous allons principalement évoquer la situation actuelle, les conditions de vie dans la ville. C’est principalement un échange sur la réalité des choses. Amandine Mortka parlera de son expérience en premier lieu. L’échange permettra de réaliser une comparaison entre Montréal, Québec et Toronto, sur la proportion des espaces verts, car Amandine Mortka a vécu dans ces trois villes canadiennes. Page 1 sur 3

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ANNEXE 5 - ENTRETIENS

MÉMOIRE

04 / 2020

ECHANGE - AMANDINE MORTKA Ressens-tu que dans la ville de Montréal, les parcs représentent un pourcentage élevé en terme de surface ? Pourquoi ? (Est-ce qu’en se baladant, on se trouve souvent ou non dans une forme urbaine verte (avenue promenade, jardins, espaces de récréation) ? « Il y a une forte présence des parcs dans l’espace public. Les arbres sont immenses, ils sont nombreux, surtout à Montréal et Québec. Toronto est moins garnie. De plus, maintenant, les fronts fluviaux deviennent un véritable enjeu contre la pollution. Ces derniers appartiennent encore majoritairement aux fédéraux et présentent beaucoup d’espaces vacants (auparavant, à Montréal les rives étaient constituées par des autoroutes). Ils poursuivent toutes les rives du Saint-Laurent et du Canal Lachine. Beaucoup de projets sont imaginés aujourd’hui pour réaménager les ports de Montréal, Toronto et Québec. Les habitants se ré-approprient les espaces. À Québec, la promenade Samuel de Champlain a été ré-aménagée en parc urbain qui est aussi très prisé par les habitants. » Habites-tu toi-même à côté d’un parc, d’un jardin, d’une avenue promenade qui pourrait te guider jusqu’à un espace vert ? « Pour aller travailler, je passe à chaque fois dans le même parc, c’est mon moment préféré de la journée. Aujourd’hui, peu importe où l’on habite, on se trouve proche d’un parc proposant des événements, la pratique d’un sport… J’habite à côté du parc Maisonneuve et du parc Jean Drapeau, ce dernier accueil de nombreux événements et festivals. On a l’impression de ne pas être en ville, parfois, tellement la nature est proche. À 10/15minutes en voiture, on trouve les grands parcs suburbains, ils sont facilement accessibles. » À quelle fréquence vas-tu dans les parcs ? Pour quelles raisons (faire du sport, te promener / prendre le soleil, passer du temps avec tes amis, promener ton animal de compagnie…) ? « Deux fois par jour je passe dans un parc, en allant et revenant du travail (lorsque la période le permet). Ensuite, il arrive souvent que nous organisions des pique-niques avec mes amis, ou même que l’on boive un verre dans un espace vert. Parfois tout simplement je m’y promène. Ce sont des espaces qui changent en fonction des saisons : certains grands espaces verts organisent des festivals de musique dès le printemps et jusqu’en été ; alors qu’en hiver, on aménage des pistes de ski, de raquettes… À Montréal et Québec, il y a beaucoup de patinoires en hiver, les espaces vacants accueillent souvent ces équipements. » Quel est ton rapport avec la nature dans ton logement (As-tu un balcon, un toit-terrasse, une grande baie vitrée ou au contraire de petites ouvertures ?) « À Québec, c’était un petit appartement avec un accès au Plaines d’Abraham où je faisais du sport à toutes les saisons (ski, raquette, patinoire). L’appartement offrait une grande luminosité et des vues sur l’extérieur, beaucoup d’espace. À Montréal, j’habite dans un Triplex typique de Montréal avec un balcon en avant et en arrière. Ce sont des logements traversants. À l’arrière de l’immeuble, il y a un vieil arbre faisant de l’ombre sur le balcon arrière. Il est très important pour moi et amène une atmosphère plus confortable. À l’intérieur, ce côté chaleureux est conservé avec un parquet en bois. »

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ANNEXE 5 - ENTRETIENS

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04 / 2020

ECHANGE - AMANDINE MORTKA Quelles formes d’appropriation des parcs as-tu pu voir ou faire l’expérience dans la ville (peutêtre des mœurs différentes des nôtres en tant que français) ? Comment les limites des parcs sont-elles traitées, en général ? Le parc est-il ouvert 24h/24, 7j/7 ? Est-il fermé par un grillage ? Les parcs sont-ils surveillés pendant la journée ? Quelle sécurité autour de ces espaces publics ?… « Dans de nombreux parcs, on installe des balançoires, des pièces de théâtre sont jouées… Des équipements sportifs sont à la disposition des habitants. Ce sont des lieux festifs car les personnes y viennent fêter des anniversaires, boire le café… Les parcs n’ont aucune barrière, ils sont accessibles à n’importe quelle heure de la journée, même la nuit. C’est très différent de la France, les habitants s’approprient vraiment ces espaces verts. » Comparaison plus globale des trois villes Québec, Montréal et Toronto : « Québec est une ville plus petite que les deux autres. Elle s’est construite avec une plus forte influence européenne (noyau central et en fonction de la topographie). Montréal est construite sur les rives du fleuve. De nombreux touristes viennent chaque année et cela, en plus de l’importance des festivals dans la vie des montréalais, a permis le développement de nombreux espaces réservés au divertissement : le Jardin Gamelin, la Friche urbaine à côté du pont Jacques Cartier, un village au son du courant où l’on peut faire du yoga, assister à des feux d’artifices, ou des représentations de chanteurs… Les appropriations des espaces par les habitants sont variables entre les ethnies, les quartiers. Les natifs montréalais n’ont pas vraiment cette idée d’appropriation. Toronto est une ville d’acier et de verre. La première impression que j’en ai, c’est qu’il y a très peu de végétation, beaucoup de béton (c’est un petit New-York sans les arbres). Proche du centre ville le « water front » est très prisé par la population pour ses beaches (barbecues pendant l’été, volley-ball), mais c’est toujours très bétonné avec des arbres jeunes. Du centreville jusqu’à l’Ouest, il n’y a pas de verdure lorsque je me promène à pied. La ville est extrêmement urbaine. Il n’y a qu’un seul petit parc qui est une sorte de bouffée d’air frais, un point de ressource. Il y a 50 ans, il y avait beaucoup plus de parcs mais la ville a été prise par les spéculations immobilières et de très nombreuses tours ont été construites. C’est une ville en pleine croissance. Depuis seulement quelques années, on oblige l’installation d’une toiture verte avec un pourcentage. L’aménagement urbain commence à entrer en compte. Dans les trois villes, dès lors qu’il y a un endroit délaissé, on urbanise en général, mise à part le Mont Royal à Montréal, les plaines d’Abraham à Québec, Don River Valley à Toronto. Ce dernier est entouré de deux autoroutes. La seule raison pour laquelle cet espace n’est pas construit à Toronto c’est parce qu’il a un fort escarpement rocheux. Donc il est impossible d’asseoir n’importe quel bâtiment. Il forme un couloir de verdure, pris entre deux voies rapides.

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La gestion du rapport à la nature Dans la ville de Montréal par la mise en place d’un système de parcs - Préalables historiques et Perspectives


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