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COIN G
Vendredi, 11h45, Sévrier, pluie diluvienne, hiver. Ça va piquer ! J’en frissonne, mixe d’excitation et d’inquiétude latente. Dans quoi suis-je encore allée me fourrer ? De la marche aquatique dans le lac, là, maintenant ? Au moment de partir, les trombes d’eau et la température extérieure à un chiffre (et pas le plus haut) auraient presque raison de ma motivation (bizarre ?). Halte préalable dans un magasin de loc pour dénicher la combinaison qui va garantir ma survie dans les prochaines heures. Sur les lieux, j’aperçois quelques silhouettes noires, au rendez-vous amphibien. C’est le moment d’enfiler la panoplie. Oh punaise en voilà une étape qui réchauffe et échauffe. Ouf, pas de caméra pour immortaliser cette scène de tortillement-contorsionnement-arrachage de cheveux qui s’entame dans la voiture, mi « à-poil je me cache comme je peux », mi « je tire comme une dingue sur la satanée combine, pas possible : c’est du 12 ans ? », je sors en nage (c’est de bonne augure) et marche en grenouille jusqu’au bord de l’eau, la cuisse moulée, le boule engoncé, les seins… écrasés ! Et la tête ? Ah la tête, qu’est-ce que je suis contente de ne pas me voir finalement. J’ai la capuche en néoprène qui m’empêche de la tourner, le K-way de Dany Boon en somme.
QUEUE DE POISSON
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Je rejoins le groupe et Isabelle, mon guide. Les eaux du lac, fascinantes Infiniment douce et rassurante, elle me perà la lumière changeante, met de redescendre un peu. Et, un pas après inexorablement attirantes l’autre, nous attire vers les eaux grisées. De façon très progressive, à coups de pas chastout l’été durant et… sés et de grandes enjambées, nous nous carrément glaçantes dans la immergeons à chaque fois un peu plus. L’eau froideur de l’hiver persistant. pénètre, un peu sournoisement, m’arrachant quelques petits spasmes de stupeur, mais pas Comment ça, non ? Eh bien de tremblements. Bon, je n’en suis qu’à miallez, racontez la dernière cuisses, patience… fois où vous vous êtes baigné Respirations profondes, la pluie s’est calmée et de toute façon, mouillée pour mouillée… en plein hiver… Les cormorans postés sur leurs poteaux Moi, je l’ai fait ! d’observation semblent bien se marrer et le cercle que nous formons pourrait s’apparenPAR GAËLLE TAGLIABUE ter à une secte bien barrée. Pourtant quel pied ! J’ai l’impression d’être une exploratrice follement aventureuse et d’avoir le privilège hors normes de profiter, seule au monde, d’un véritable bain de jouvence. Détente maximale et plein d’énergie en barre. Les mouvements étriqués du début (je vous rappelle l’étape de la combinaison ?) font place à des attitudes plus souples, à des gestes lents, mais amples, et sans même que je m’en aperçoive, j’ai de l’eau jusqu’au cou… Ah si, là je la sens l’eau qui ruisselle dans mon dos… Les nageoires me poussent… Alors, heureux ? Vous l’avez retrouvée la sirène du lac !
+ d’infos : la-methode-pilates.com