3 minute read

VOIES BLANCHES

S’inscrivant dans une démarche de développement durable, les ascenseurs valléens ont pour vocation d’effectuer la liaison entre une vallée et une station de sports d’hiver ou un village d’altitude. Contribuant à réduire les temps de trajet entre ces différents points, ils peuvent assurer le transport de personnes, de marchandises et même éventuellement dedéchets. Diminuant le trafic et de fait la pollution automobile sur les routes de montagne, funiculaires, télécabines, téléphériques ou téléportés permettent également de contourner les aléas liés aux conditions naturelles (éboulements, neige et verglas…). Ils sont particulièrement répandus chez nos voisins suisses qui en comptent déjà 308 sur leurterritoire.

Advertisement

SUR LES RAILS

Utilisées majoritairement par les skieurs, des installations de ce type existent déjà en Savoie : le funiculaire aérien qui relie la gare de Bourg-SaintMaurice à la station des Arcs (mis en service en 1989), la télécabine qui assure la liaison entre Brides-les-Bains

‘’IN’’!LIFT

Les projets d’ascenseurs valléens sont plus que jamais en pente ascendante ! Destinés au transport de personnes ou de marchandises, ces équipements montagnards sont présentés comme une alternative éco responsable au trafic routier.

PAR BÉATRICE MEYNIER

© Poma

et Méribel (1992), la nouvelle jonction entre Orelle en Maurienne et Val Thorens en Tarentaise (décembre2021). Dans une optique différente, la télécabine reliant la vallée de Bozel à la station de Courchevel s’apprête à voir le jour, après des années de supputations et de rumeurs. “Les anciens projets étaient plutôt orientés vers le ski. Aujourd’hui, la démarche est complètement différente. L’appareil s’inscrit vraiment dans du« transport en commun », ce qui prend tout son sens quand on voit le nombre de personnes qui vont tous les jours travailler à Courchevel et les problèmes de circulation et de stationnement que cela génère”, souligne Sylvain Pulcini, maire de Bozel. “Les acquisitions foncières sont en cours. Si tout se passe bien, l’équipement composé de télécabines de 10 places devrait pouvoir être mis en service fin 2024. Le coût des aménagements structurels est aujourd’hui évalué entre 15 et 17 millions d’euros”. Portée par les communes de Bozel, de Courchevel et le Département, l’opération devrait être co-financée par la Région à hauteur de 30 % (jusqu’à concurrence de 10 millions) et fait aussi l’objet de demandes de fonds d’État eteuropéens. En Tarentaise également, la commune d’Aime a mandaté récemment un bureau d’études dans l’optique d’une liaison avec la station de LaPlagne.

EN CAS DE FLAINE, PRENDRE L’ASCENSEUR !

En Haute-Savoie, le Funiflaine aura pour vocation de relier la commune de Magland dans la vallée de l’Arve, à la station de Flaine, implantée 1360 mètres plus haut. Le démarrage des travaux est prévu pour 2023 et la mise en service pour fin 2025. Visant le transport de 500 000 personnes par an, l’ouvrage de 5,4 kilomètres est présenté comme offrant un« accès rapide et écologique au Grand Massif en répondant à des ambitions environnementales, économiques et touristiques ». Avec une capacité de 5 000 personnes par heure, ce système de télécabine permettra de gagner la station en une vingtaine de minutes (au lieu des 45 en moyenne habituellement nécessaires par laroute). Actif neuf mois sur douze, l’équipement a également pour objectif de contribuer au développement

Projet de gare de départ du Funiflaine, lieu-dit Bellegarde, à Magland.

Gare d'arrivée à Flaine.

© Remind Architecte

du tourisme estival. Le budget pour ce projet s’élève à 88,5 millions d’euros H.T. (prodigués à parts diverses par le Département, la Région, le groupement délégataire, la Communauté de Communes etl’État).

DES HAUTS ET DÉBATS

Généralement plutôt bien acceptés, les ascenseurs valléens font aussi l’objet d’oppositions. Les détracteurs pointent les coûts conséquents de ces aménagements, leur impact sur la nature notamment en raison du déboisement nécessaire de certaines zones, la pollution et les nuisances sonores générées par l’afflux massif de véhicules sur les parkings des gares de départ, le manque de coordination des différents moyens de transport pour faciliter l’accès auxstations. La Région Auvergne-Rhône-Alpes mise, elle, clairement sur ce type d’installations. Sur les 100 millions d’euros alloués aux stations dans le cadre du dernier Plan Montagne, elle a fait le choix d’en affecter 20 au soutien de projets de ces ascenseurs valléens.

This article is from: