Mi ni stèredel’ ensei gnementsuperi euretdelarecherchesci enti fi que Uni versi tedeCarthage EcoleNati onaled’ archi tectureetd’ urbani smedeTuni s
Relectured’ un habi tat troglodyti queaMatmata UNEAGORAPHYSI QUE,POUR L’ AGORAARTI STI QUE
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RERMERCIEMENTS J'adresse dans un premier temps, mes sincères remerciements à mon encadrant Monsieur Hichem KSOURI, qui s'est dépensé sans compter pour garantir l’aboutissement de ce mémoire, assuré par ses conseils et la qualité de son suivi. Je remercie également Monsieur Fakher KHARRAT et Monsieur Mohamed Salah CHKIR pour l'effort fourni et les informations transmises. Ma profonde gratitude va à ma famille, en particulier mes parents, qui m’ont encouragé tout au long de mon cursus. Je tiens à remercier tout particulièrement et à témoigner toute ma reconnaissance à Hichem DJMAIEL qui m’a aidé à surmonter le syndrome de la page blanche, sans lui ce travail n’aurait jamais vu le jour. J’aimerais par ailleurs remercier tous mes amis, et toute personne ayant contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce rapport.
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PREAMBULE
« Construisez dans votre imaginaire une retraite dans le désert, avant de bâtir une maison dans l'enceinte de la ville.
»
____________________ Jabran khalil Jabran, le prophète-page 6
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AVANT-PROPOS Ce matin, après une nuit blanche, sur un coup de tête j’ai pris l’autoroute pour aller à Matmata, mon village d’origine. Ma dernière visite date de plusieurs années, ce n’est pas le manque d’attachement qui m’empêchait, mais le rythme des études. Sur la route, je contemple le paysage qui change de couleur progressivement du vert au jaune. Je ne fais que passer. Quelque part, entre temps, je me rappelle de mes souvenirs vécus à Matmata. J’avais des images de mon enfance semblables à la parodie de « Don quichotte ». Rêveuse et irraisonnée, je passais mes journées à me balader entre les montagnes cherchant dans ses maisons des trésors cachés. Je ne sais pas pour quelle raison je croyais qu’il y avait des trésors. La vue était dégagée, mais c’était quand même difficile pour moi de repérer les maisons bien sculptées dans les collines. C’était donc une extase d’en trouver une, pas seulement pour chasser le trésor mais surtout pour s’abriter du soleil. La chaleur du jour était intense, je me rappelle très bien de la sensation de jouissance à chaque fois je franchissais l’entrée d’une maison, une jouissance suivie par une envie d’une bonne sieste dans cette fraicheur. Mais la volonté de trouver mon trésor était puissante donc je continuais ma recherche. Les maisons que je visitais étaient habitées, les propriétaires m’accueillaient chaleureusement. Ils me laissaient faire mon tour sans plainte et ils m’invitaient souvent à manger. Le soir, je rentrais épuisée. La maison de mon grand-père, se composait de deux parties ; une nouvelle extension dernièrement construite et une autre plus ancienne enterrée dans la montagne. Têtue comme j’étais, je refusais de quitter ma grotte pour le bien-être qu’elle me procurait, l’ambiance me motivait pour continuer ma chasse du jour suivant. Ces images me font sourire et je poursuis ma route afin de retrouver le plaisir que suscitait cet endroit. A mon arrivée, c’était le choc…
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SOMMAIRE
Introduction Problématique Méthodologie
Partie 1 : Maison troglodytique A Matmata : Etat actuel Chapitre I : Le village 1. Présentation : 1.1. Les repères naturels 1.2. Les repères culturels 1.3. Les repères sociaux 2. Infrastructure et organisation spatiale : 2.1. Infrastructure 2.2. Typologie d’habitation
Chapitre II : Les troglodytes 1. Présentation : 1.1. Définition 1.2. Types 2. Habitat troglodytique : 2.1. Précision historique : Origines 2.2. Techniques et outils de construction 3. Etat actuel : 3.1. Maisons délaissées 3.2. Maisons habitées 3.3. Maisons reconverties
Conclusion
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Partie 2 : Maison troglodytique A Matmata : Potentiel Chapitre I : Potentialité matérielle (Qualité spatiale) 1. Confort thermique 2. Espace humanisé 3. Lumière filtrée
Chapitre II : Potentialité immatérielle 1. Unicité du lieu 2. Ingéniosité humaine
Conclusion
Parti 3 : Maison troglodytique A Matmata : Sujet d’une reconversion Chapitre I : La reconversion comme appui pour la régénérescence d’un troglodyte 1. Précisions linguistiques 2. Mode opératoire : le troglodyte, sujet d’une reconversion 2.1. Sujet théorisé 2.2. Sujet appliqué
Chapitres II : Un troglodyte au service de l’art 1. La transcendance d’un troglodyte 2. L’art pour la régénérescence : expériences tunisiennes 3. Lecture d’un troglodyte : d’une demeure familiale à une maison d’artistes 4. Projet : programme, intentions, parti, esquisses
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INTRODUCTION
L’architecture vernaculaire de mon village d’origine m’a toujours intrigué. Je savais qu’elle porte en elle une unicité qui attirait tous ces touristes venus du monde entier spécialement pour visiter les troglodytes de Matmata. Le choix de mon sujet est pris suite à une prise de conscience de leur état actuel. En effet, après une longue période d’absence, je suis revenue pour passer un moment dans le village. Dès mon arrivée, j’ai remarqué le changement extrême du paysage. Le plateau de Matmata, autrefois dénué de tout obstacle visuel, est devenu grouillant. Une foule de nouvelles constructions s’est installé changeant ainsi toute l’ambiance d’origine. Etant proche de la maison de mes ancêtres, je suis passée la voir, une visite qui m’a rendu aussi pensive que triste. Le troglodyte abandonné depuis un moment était partiellement effondré. Hommes et animaux ont laissé place aux ordures apportées par le vent. Il n’y avait plus de vie. J’ai quand même continué ma balade pour découvrir que ceci n’était malheureusement pas le sort exclusif de notre maison. La plupart des habitations troglodytiques étaient dans un état similaire. Et depuis, je cherchais non seulement le meilleur chemin pour protéger ce mémorial de l’oubli mais aussi la solution pour sensibiliser les autochtones à ce patrimoine inégalé. Ma quête venait à peine de commencer, ma direction était encore floue et mon approche se voulait située. Le présent travail tente de prolonger cette réflexion.
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PROBLEMATIQUE
Dans cette période charnière et cruciale que vit la Tunisie, le sort de notre patrimoine semble secondaire devant les priorités sécuritaires, économiques, politiques et sociopolitiques. Faute de manque d'un plan d'action prospectif, la négligence, l’absence d’entretien et la dégradation sont désormais remarquables sur les sites archéologiques nationaux frappants ainsi les monuments historiques et touchants certaines villes connues par leur style architectural inégalé. Pourtant, réconcilier avec son héritage culturel, semble l'un des points de départ pour la remise sur pied de notre modèle post-révolution instable et fragile. Cela est d'autant plus vrai qu'il y a urgence. En effet, en allant un peu vers le sud, un visiteur serait attristé par l'état des troglodytes de Matmata délaissés et mal conservés. En raison de l'abandon en faveur des nouvelles constructions, ces habitations sculptées dans les montagnes sont en voie de disparition. Incontestablement, le développement urbain et l'exode rurale des populations ont vidé et désertifié le tissu local au profit de la ville moderne. L'architecture troglodytique est donc considérée comme étant ancestrale et dépassée ce qui a engendré son refus alors qu'elle a toujours fait le charme du village. Et c'est donc un pan de l'histoire, de la mémoire collective et de l'identité qui disparait. Quels seront les circonstances déclencheuses de ce phénomène ? Comment repérer les facteurs et les acteurs de cette désertification ? Sous un effet évolutionnaire induit à la fois par une cadence de vie en perpétuelle accélération et un glissement des valeurs domestiques, l'habitat troglodytique à Matamta n'est plus considéré adéquat avec le mode de vie actuel. Le Matmati d'aujourd'hui, bombardé d'images, éprouve le besoin de s'imposer faisant face à la nature, ce qui a mis en tension le paysage urbain. De son habitat traditionnel caractérisé par un savoir-faire hérité vers des « abri-tecture » incompatibles avec le paysage naturel, le contexte climatique et la mémoire du lieu. Quelles sont les préventions à préconiser afin d’arrêter cette altération ? Et quelles seront les mesures à prendre pour remédier à cette anomalie ?
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Les troglodytes, dépassés en tant qu'habitat aux yeux de leurs usagers, ne manquent pas de qualités en dépit de leur simplicité. Mis à part leur charge d'histoire et de culture, ces habitations présentent une originalité technique et une qualité spatiale incontournable. Elles sont les témoins de l'évolution du village et les garants de sa mémoire. A ces effets, ces maisons pourraient subsister en abritant d'autres fonctions qui peuvent leur rajouter de la valeur et faciliter leur accessibilité. Comment revenir habiter les troglodytes ? Comment assurer une régénérescence à cette architecture atypique ? En somme, les reconversions faites à Matmata affectent ces maisons à des hôtels de charme. Ainsi le nombre a largement dépassé la demande d’autant plus que les entrées touristiques sont en baisse. Pourtant, cette architecture authentique ne fascine pas que les touristes, elle séduit également les artistes. Elle constitue pour eux une destination non seulement inspirante mais aussi aspirante. Assurément, elle peut présenter un endroit idéal pour une évasion artistique. Par ailleurs, l’avènement de l’Art sera une mise en lumière bénéfique pour le village par le fait qu’il attire une autre catégorie de visiteurs, il permettra ainsi aux autochtones de redécouvrir l’habitat de leurs ancêtres. Cependant, la région manque d'espaces favorisant ce type d'activités. Est-il possible de réadapter les troglodytes au service de l’art ? Quels seront les moyens de faire de ce patrimoine atypique une adresse artistique ?
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METHODOLGIE
Ce travail est une quête de soi. Des souvenirs d’enfance me rattachent au lieu, des questions sur lesquelles je voulais avoir des réponses et une volonté d’apprentissage. J’ai entrepris une analyse basée sur une recherche bibliographique, un vécu sur site et des fragments de ma mémoire dans le but d’élaborer un projet qui aura pour premier objectif la conservation des troglodytes de Matmata. Ma deuxième cible sera la revalorisation de ces habitations aux yeux de leurs propriétaires. L’approche se développe en trois moments. * Une première partie de découverte du village de Matmata et de ses troglodytes avec une analyse de leur état actuel. * Une deuxième partie qui présentera le potentiel de ses maisons révélé suite à l’analyse. * Une troisième partie pour proposer ma réponse architecturale, précédée par la démarche de réflexion, des projets de références et de l’évolution de mes esquisses.
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PARTIE 1 : Maison troglodytique A Matmata : Etat actuel Chapitre I : Le village Chapitre II : Les troglodytes
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Avant ma prise de conscience de la servitude des bornes routières, je me rappelle reconnaitre l’entrée du village avec le commencement des virages aigus de la route. J’attendais spécifiquement ce moment, je me sentais dans le giron de la nature. On ne voyait que les sommets des montagnes, on les contournait au fait. Et avec chaque tournant, l’adrénaline montait. Ma sœur avait le mal des transports, et comme je ne comprenais pas encore les symptômes de la cinétose ça m’étonnait qu’elle soit gênée. Personnellement, j'étais épanouie. Et de loin, je voyais de grandes lettres au sommet de l’un des djebels qui annonçaient « Bienvenu à Matmata », on est arrivé.
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Chapitre I : Le village
Image 01-http://looklex.com/tunisia/matmata04.htm
1. Présentation : 1.1. Les repères naturels : a. Situation : Matmata est une délégation du gouvernorat de Gabès, située au sud-est tunisien à 40 kilomètres du centre-ville de Gabès. Elle compte plus de 2000 habitants.
Image 02-Schéma personnel.
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b. Géomorphologie : Le village domine la plaine de la Djeffara. La
région,
presque
entièrement
montagneuse, culmine à 600m. Elle fait partie d’une chaine : Les monts de Matmata, un contrefort de la chaine principale Djebel Dahar qui sépare Gabès du « Chott Djérid ». Ces montagnes présentent deux typologies de sol, les roches
calcaires
et
la
marne1
Crétacé supérieur².
Image 04- Carte du sud tunisien
du Image 03- Spécificité du sol. Fawzi Touil
Image 05- Carte géologique d’ensemble de la falaise Est des monts troglodytes
__________________________ 1 La
marne est une roche sédimentaire formé d’un mélange de calcaire et d’argile.
² Le Crétacé supérieur est une période géologique qui s’étend de 100 à 66 millions d’années avant présent (1950).
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c. Climat : Le climat est présaharien. Il est tempéré par la proximité de la mer ; les précipitations, très faibles, sont irrégulières. Les trois-quarts des pluies tombent en hiver. L’été est sec.
Image 06 : Carte du sud tunisien montrant les précipitations
Image 07 : Carte du sud tunisien montrant les températures
La moyenne des températures du mois le plus froid est de 5°C : La moyenne des températures du mois le plus chaud est de 38°C avec un minimum des températures de 4°C et un maximum des températures de 51°C. La moyenne annuelle des températures est de 20°C. d. Richesses naturelles : * Ressources en eau : La rareté des sources d’eau a engendré un savoir-faire bien spécifique. En effet, chaque ravineau est barré de ces petits murets si caractéristiques de l’extrême sud et qui révèlent chez leurs réalisateurs une ingéniosité et une adaptation remarquable à la sècheresse de la région. Chaque maison est équipée d’un puit, un majel ou une feskia pour collecter les eaux pluviales. L’eau de robinet n’est pas potable.
Image 08 : Carte du sud tunisien montrant les ressources en eaux
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* Matériaux de construction locaux : On ne manque pas de matériaux locaux pour la construction à Matmata. En effet, la terre, la roche et le bois sont bien disponibles. Autrefois, on construisait avec. Actuellement, on s’en sert juste pour la décoration vu l’abandon des anciennes techniques et l’utilisation des nouveaux matériaux, à savoir, le ciment, l’acier et la brique… e. Faune et flore : * La végétation : « Au premier abord, le plateau des matmata, avec son relief lunaire, semble dénué de toute végétation et l’on se demande de quoi vivent les milliers des matmatiya qui l’habitent … Cependant, sitôt l’escalade d’un relief terminé, on aperçoit … des oliviers magnifiques et l’on explique aisément la possession du sol. » * On se demande, d’ailleurs à première vue, quelles sont les raisons qui maintiennent encore les habitants dans une région aussi aride. Cependant le peu que procurent leurs jardins, même s’il ne fourni pas de grosses richesses, il couvre les nécessités et procure quelques revenus pour les montagnards. En
effet,
l’arbroculture
est
pratiquée dans les jessours 1. Cette manière d’aménager les terres a cultiver à permis la plantation de l’olivier, richesse essentielle de la région
et
d’échange. d’importance
principale Puis
monnaie
par
décroissant,
ordre le
palmier et le figuier. L’amandier est rare ainsi que la vigne.
1
Image 09- Les jessour. http://www.destinationdahar.com/dahar-gallery/#
Les jessours est un système de plateformes étagées et limitées par des murs en pierre qui permettent la retenue des eaux de
ruissellement. * André LOUIS, titres et travaux scientifiques, Tunis 1970. Page 41.
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* Les animaux : L’élevage de la chèvre répond particulièrement bien aux caractéristiques de la région : terrain difficile, végétation et points d’eau rares. Viennent ensuite les ovins, précieux, eux aussi pour le lait et la laine qu’ils fournissent. Les bovins sont rares. Le dromadaire et le mulet sont les bêtes de somme les plus répandues.
1.2. Les repères culturels : a. Repères historique : Antiquité : Arrivée des berbères en Afrique du nord. Carthage Punique : Les berbères ont abandonné Carthage pour se réfugier au sud. Les phéniciens ont peu influencé le monde berbère.
Empire Romain : Sédentarisation des berbères nomades. L’arrivé des vandales a permis la libération des berbères >> ils se regroupent. Empire Byzantin : Arrivée des Byzantins dans le sud (VIème siècle). Deux grands groupes berbères indépendants : Les Zanata et les Lawata. Les Matmata sont les descendants des Zanata.
Invasion Arabe : Quitter la plaine et occuper les montagnes. S’étaler dans les monts de Matmata. Fondation de Matmata le village. Les berbères ont été largement arabisé et islamisé.
Le protectorat français : Bombardements des nazis par alliés : Matmata fut le refuge de plusieurs familles Gabessiennes. Lutte pour l’indépendance : Matmata fut le fief des fellagas. Après l’indépendance : Matmata est devenue un village touristique. Les troglodytes sont abandonnés en faveur des nouvelles constructions. >> Fondation de Matmata al Jadida en 1978 dans la plaine à proximité de l’ancien village.
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b. Origines : « MATMATA nom d’un grand peuple berbère mentionné déjà vers le milieu du IIIe / IXe siècle dans l’ouvrage géographique 1 d’Ibn Khaldoun parmi les trente tribus berbères les plus considérables de cette époque. » * Pour désigner les berbères, André LOUIS disait « les Matmata ». Une appellation provenant de l’ouvrage de Ibn khaldoun comme expliqué dans le passage ci-dessus. En effet, c’est le nom d’une tribu, installé à Beni Aissa, qui régnait sur tous les environs connus sous le nom des monts de Matmata. Après les invasions arabes et la fuite vers la montagne, ces berbères ont creusé leurs maisons : une implantation qui n’est point le fruit du hasard, c’était la solution pour se cacher de l’ennemi. Depuis, la population a augmenté, le nombre de logements aussi. Le village s’est donc étalé de Beni Aissa comme centre qui date de 7 siècles, à Haddège (500 ans), ensuite Matmata (400ans) Techine (300 ans) Tijma, Hafsa ... (100 ans) Matmata est alors le résultat d’étalement géographique d’une tribu portant le même nom. Actuellement, le village a gardé son nom, surpassant ses environnants grâce à la persistance de ses habitations troglodytiques sculptées dans les collines.
Image 10-Figure extraite du livre de Stanley Ira Hallet (Evolution d’un habitat : le monde berbère du sud tunisien, page 136. Edition 2011)
__________________ 1
Ibn Khaldoun. Histoire des berbères et des
dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale. *Encyclopédie de l’Islam, TOME VI, Paris 1989, page 83.
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c. Traditions et folklores : A Matmata, la culture des marabouts est très répandue. Presque chaque famille appartient à un mausolée. La légende dit que le premier bâtisseur des troglodytes fut un marabout : Sidi Slimen. Il est présent dans la mémoire de tous : « Un être hors du commun, homme saint et chef légendaire. » Pour lui, l’emplacement de la demeure est à l’image de l’action : s’inscrire dans le sol, se méditer. Pour ses disciples, habiter un troglodyte, c’est suivre l’exemple d’un marabout vénéré, se placer sous sa protection. Ces croyances sont encore d’actualité.
1.3. Les repères sociaux : a. Mode de vie : Autrefois, un Matmati a dû adapter son mode de vie et son mode d’habiter aux formes et à la nature du terrain. Le relief se présente sur trois aspects : *Une plaine (la Djeffara) : zone de labours. *la montagne (le Djebel) : Lieu d’habitat. *Une colline (le Dahar) : un plateau montagneux, terres de parcours pour les troupeaux.
Ce qui a engendré trois modes de travail : -Les vergers là où il habite. -Les terres de culture dans la plaine. -Les parcours sur le plateau. Image 11- Le milieu de vie
Ainsi la vie dans cette région se partageait entre le plature de ses troupeaux les labours, la récolte des céréales et des fruits de ses vergers. On parle ainsi d’une autosuffisance mais aussi d’une vie en communauté où tout se partageait.
__________________ Image 11- Le milieu de vie. Figure extraite du livre de André LOUIS (Habitat et habitations autour des ksars de montagnes dans le sud tunisien, page 125. Tunis 1971).
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La femme jouait un rôle exceptionnel dans le monde berbère. Elle avait plusieurs taches complémentaires avec celles de l’homme, c’est à elle le tissage, la construction des éléments décoratifs, le stockage de la nourriture, l’élevage… Avec les moyens de bord, elle se débrouillait pour faire ce qu’elle avait à faire. Je cite l’exemple de la coquille d’une tortue : elle s’en sert pour bercer son bébé tout en étant assise devant sa meule en pierre, une main moud les grains l’autre balance la coquille. Cette image pourrait être normale, néanmoins elle me marque encore.
Image 12 : Femme berbère dans sa demeure. (Croquis personnel)
Actuellement, le changement du mode de vie a engendré une certaine rupture sociale. Chacun vit à part et travaille pour son propre compte. On ne partage plus les mêmes problèmes donc on ne se soucie plus de trouver des solutions communes. b. Economie : L’économie a été modelée peu à peu par les possibilités qu’offre le relief et elle s’est instaurée en fonction des courants d’échanges entre les gens de la montagne et les gens de la plaine. L’ensemble du village vivait de l’agriculture et de l’élevage. Tout ce qui est au Djebel (habitat) est propriété privée. Le plateau et la plaine sont des propriétés collectives. La culture de l’olivier et l’extraction de l’huile sont les bases de l’économie traditionnelle. Ce qui est encore d’actualité. Aujourd’hui, la plupart travaille à la ville, sinon, pour le reste, c’est les petits commerces souvent liés au tourisme.
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2. Infrastructure et organisation spatiale : 2.1. Infrastructure : A Matmata, les canaux d’évacuation ne sont pas encore reliés à l'Office National de l'Assainissement (ONAS). La gestion des eaux usées se fait à travers des fosses septiques installées dans chacune des maisons. Par contre, la région est liée à la Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) ainsi que la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG). Quant à l’infrastructure routière, elle est bien développée. Le village est facilement accessible. L’autoroute Sfax-Gabes sera bientôt prête ce qui facilitera encore l’accès. La région est aussi équipée d’un aéroport qui se situe à quelques kilomètres du village.
Image 13 : Autoroute Sfax-Gabes
Image 14 : Aéroport Matmata-Gabes
2.2. Organisation spatiale : En 1978, il y a eu la fondation d’une nouvelle agglomération dans la plaine située à quelques kilomètres du village. Les anciennes demeures sont condamnées et une nouvelle cité a vu le jour sans pour autant qu’elle soit acceptée par la population. Matmata al jadida, la nouvelle délégation SNIT, avec des habitations construites en briques réparties selon un plan en damier, a été refusée au départ même de la part des animaux élevés à cause de la chaleur insupportable. Cependant, à travers les années, les Mamatiyas ont fini par s’habituer. Actuellement, la carte a totalement changé. On est passé d’un paysage dégagé où les habitations font avec ce que la nature a façonné à des constructions imposantes qui bloquent le regard. En allant sur site, les maisons excavées de Matmata, ou ce qu’on appelle les troglodytes, sont délaissées. La plupart s’est effondrée à cause de l’absence de vie dedans et le manque d’entretien.
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Chapitre II : Les troglodytes
Image 15- www.delcampe.net
1. Présentation : 1.1. Définition : Troglodyte est un nom commun venant du terme grec trôglodutês (trôglo = caverne, dutês = pénétrer dans.) Selon Larousse, troglodyte désigne la personne qui habite une grotte ou une demeure creusée dans la roche. En ajoutant le terme Habitat à troglodyte, on aura une définition liée à une architecture consistant à creuser le rocher à flanc ou pied de montagne. « Les maisons troglodytiques sont généralement creusées dans des roches sédimentaires (calcaires, mollasse, grès, tuf, lœss, etc.) ». 1.2. Types : Les troglodytes, à travers le monde comme en Tunisie, sont présents sous 2 formes : Les troglodytes verticaux (Douirat,.Chnenni, Toujane…)
Les troglodytes en profondeur (Matmata, Beni Aissa, Haddege…)
Images16,17- https://fr.fotolia.com/tag/tataouinehttps://fr.fotolia.com/tag/tataouine
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Carte du troglodytisme dans le sud tunisien. 1-Troglodytes en profondeur à un niveau / 2-Troglodytes en profondeur à deux niveaux/3-Troglodytes latéraux 4-Semi-troglodytes.
___________________ Image 18- Carte issue de la revue Cahiers des arts et traditions populaires. Page 34
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2. Habitat troglodytique : 2.1. Précision historique : Suite à une interview avec monsieur Tahar BEN MOHAMED directeur du musée « Diar amor » à Matmata, il estime que selon ses connaissances les troglodytes sont des maisons arabes. Les preuves pour lui sont multiples : la répartition à patio, l’âge des maisons, la présence de cette typologie à proximité des coquètes arabes et les noms arabes des habitants actuels. Je dirai que le plan à patio n’est pas exclusivement arabe, la domus de l’antiquité romaine en est la preuve. D’une autre part, l’âge des maisons persistantes qui coïncide avec l’avènement de l’islam en Afrique n’indique pas forcément le concepteur. L’emplacement géographique non plus, il est surtout lié à l’environnement et à la géologie du lieu. Les troglodytes sont présents un peu partout dans le monde là où on trouve les montagnes rocheuses. En ce qui concerne les habitants actuels dont les noms de famille sont majoritairement arabes, la propriété actuelle n’atteste pas de l’origine des vrais propriétaires. « Les berbères occupent la plaine entre la montagne et la mer, la Djeffàara, lorsqu’arrivent les premiers conquérants arabes au VIIe siècle ... Quittant le littoral pour leur échapper, certains berbères se réfugient dans les Monts des Matmata… ils vont devenir les Jabālīyah, « les gens de la montagne », et tant que certains d’entre eux ne seront pas incorporés à ces tribus nomades, ils devront laisser la plaine aux arabes. » * André louis affirme l’origine berbère des troglodytes de Matmata. Dans son livre Habitat et habitations autour des ksars de montagne dans le sud tunisien, il parle du refuge berbère dans les montagnes suite à la conquête arabe. Il évoque une association économique arabo-berbère, vu que les habitants de la montagne ne pouvaient pas se passer de l’agriculture qu’offrent les champs laissés aux arabes ni de la protection du colonisateur également. Ainsi, tout a été mélangé ; langue et coutumes. Le peuple a été largement arabisé et islamisé c’est peut-être la cause de la confusion sur l’origine exacte des maisons troglodytiques de Matmata.
____________________ *André Louis, Habitat et habitations autour des ksars de montagne dans le sud tunisien. Tunis 1971 page 123.
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2.2. Techniques et outils de construction : a. Mise en œuvre :
Choisir le terrain : Une légère pente facile à creuser.
Tracer un cercle d’environ 12m de diamètre sur le sommet aplati de la colline.
Creuser verticalement la cour centrale selon le cercle tracé tout en laissant des marches qui serviront à évacuer la terre déblayée.
Evider la « skifa » ensuite creuser le tunnel qui permettra l’accès à la cour et l’évacuation des déblais du creusement des cellules.
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Sculpter les cellules inférieures puis supérieures : Phase qui se fait généralement sur des étapes selon les besoins.
Creuser la « zoubia » : Un puit permettant l’évacuation des eaux usées.
____________________ Images 19, 20- Dessins personnels basé sur des schémas de Zouheir AOUADI (La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984, pages 148 et 149.)
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b. Composantes d’une maison : 1- Entrée discrète : Profitant d’un mouvement de terrain. Elle se trouve sur une pente d’un mamelon de terre. 2- « Skifa » d’accès : tunnel en arc, couvert et en pente descendante généralement. Elle relie extérieur et intérieur (le patio). 3- Etable dans la skifa : C’est un creux dans la skifa. Ces dimensions varient d’une maison à une autre. 4- Cours : Le patio ou « le shan ». C’est un puit en profondeur (dix à onze mètres). Il est la seule source de lumière et de distribution vers les chambres. Grace au Shan, l’ombre portée est augmentée. Il contribue également à diminuer la température de l’air ambiant et la violence des vents. Formellement, il est circulaire pour éviter les angles qui augmente le risque d’effondrement. 5- Chambre principale (dar) : C’est une cellule sculptée autour du shan. Elle épouse une forme triangulaire légèrement voutée en coupe. Certains ‘’dar’’ servent pour l’habitation, d’autres servent pour le métier du tissage ou pour la provision d’olives (ceux-ci sont généralement au deuxième étage). 6- Chambre avec resserre à provisions : C’est une chambre dans laquelle une autre plus petite est creusée. Ce petit creux est utilisé comme douche sinon comme une cellule pour les petits enfants. 7- Grenier et « trémie » pour le passage du grain : Les greniers sont des petites ‘’cavernes’’ au deuxième étage auxquelles on peut accéder par corde ou escalier taillé dans la terre. Une ouverture en leur plafond, permet d’y faire couler, le long d’un étroit conduit, les diverses céréales, sans être obligé de les rentrer à dos de chameau à travers le tunnel, pour les emmagasiner ensuite dans ces pièces.
____________________ Pages suivantes : Dessins relevé de André LOUIS. Le relevé est tiré d’un livre de Stanley Ira Hallet. Evolution d’un habitat : Le monde berbère du sud tunisien, édition de 2011. Page 139 (Adaptés)
28
Images 21. Plan d’un troglodyte en profondeur à Matmata. Dessin d’André LOUIS.
29
Images 22. Coupes sur le plan. Dessins d’André LOUIS.
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c. Cellule d’habitation : Etapes : On commence par tracer la porte, qui fait entre 60 et 80 cm de largeur, sur l’endroit prévu. Ensuite, on creuse le cadre de l’ouverture sur une profondeur qui fait environ 80 cm. La première partie creusée de la pièce fait 1m de profondeur, 4m de largeur et 2m d’hauteur. On enchaine le creusement par la partie supérieur et en gradins. La cellule terminée fait entre 4 et 8m de profondeur. Une fois elle est finie, on passe un enduit en plâtre. La
forme
d’arc
permet
la
decomposition et la transmission des charges
afin
d’éviter
le
risque
d’effondrement. La chambre est considérée comme toute une unité d’habitation, elle peut au fait abriter plusieurs membres de la même famille. D’une autre part, elle peut servir pour différentes fonctions (tissage, provisions d’olives …) On ne creuse que 50cm par jour et on laisse la terre prendre la forme pendant la nuit.
____________________ Image 23- Schémas personnels basé sur les dessins de Zouheir AOUADI La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984. Page 150 et 151.
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__________________ Image 24 : Plan et coupes sur une cellule. Dessins d’André LOUIS.
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A part le lit et les étagères, la pièce ne comporte pas de mobilier, le meuble est fait en panneaux de bois d’olivier (ou de palmier) recouvert d’argile mêlée de gypse. Le cadre de lit est formé par un jeu de piquets sur lesquels reposent trois barres transversales. Sur ce cadre une claie de hampes de palmes forme le sommet. Les couvertures sont en laine tissé. Les étagères sont un jeu de treillis formé par des hampes de palmier enduites en argile ou au gypse.
Images 25, 26, 27, 28. Source : Cahiers des arts et traditions populaires.
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Pour éviter le risque d’effondrement, la façade de la cellule est généralement renforcée par un mur en pierre : la seule entité construite de la maison. Au niveau de l’ouverture, le soutènement est sous forme de linteau. Sur la page suivante, je vous présente les types de linteaux possibles dans une habitation troglodytique. Les plus utilisés à Matmata sont les linteaux en arc.
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d. Types de linteaux :
Linteaux en pierre
Linteau en bois d’olivier
Linteau en Kcheb
Linteau en arc : Mise en œuvre et apparence finale. ____________________ Image 29- Schémas personnels basé sur les dessins de Zouheir AOUADI. La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984. Page 160 et 161.
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3. Etat actuel : 3.1. Maisons habitées : a. Maison 1 (conservée) : J’ai découvert cette maison à travers internet avant d’aller la visiter. Elle est pratiquement la plus connue, il suffit de taper Matmata pour la trouver. La raison de sa célébrité n’est pas difficile à deviner ; elle n’a pas subi de changement. On a l’impression de voyager dans le temps à travers ses différents espaces. Dès l’entrée inaperçue en bas de la colline, on s’arrête face à l’authentique porte faite en bois de palmier, l’effet des années lui donne plus de charme. Le tunnel nous mène vers le puit avec les parois mi- teintées en blanc on découvre 3 chambres en bas et 3 greniers. L’accès à l’étage se fait à l’ancienne ; à travers une corde. Comme on voit sur la photo au milieu, au centre de la cellule principale se pose un lit bien décoré avec les hampes de palmiers enduites au gypse.
Photos sur les différents coins de la maison
Au bout d’un moment, quand j’ai consulté les œuvres d’André LOUIS, j’ai trouvé le plan de ce troglodyte, il l’utilise pour introduire les maisons troglodytiques à deux niveaux. « On s’enfouit profondément, faisant disparaitre à l’extérieur toute trace d’habitation. Et c’est le cas des troglodytes en profondeur qui creusent leur habitation latéralement, sur deux niveaux, autour d’un puits circulaire sur lequel débouche un tunnel d’accès … Ainsi les habitations de Matmata. »* Dans la page suivante, j’ai essayé de reproduire les plans pour bien découvrir les espaces. __________________ * Images 30, 31, 32 - Crédit photos: http://www.panoramio.com/user/6532474/tags/Matmata *André LOUIS. Cahiers des arts et traditions populaires, Revue du centre des arts et traditions populaires. Page 36.
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____________________ Image 33 : Dessin personnel basé sur le relevé d’André LOUIS. Issue de la revue Cahiers des arts et traditions populaires.
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b. Maison 2 (mal adaptée) : Souvent, ceux qui habitent encore les maisons troglodytiques de Matmata essayent de changer l’espace, afin de l’adapter au mode de vie moderne, sans consulter un expert pour travailler dans les règles d’art. Comme on aperçoit sur les photos ci-jointes, l’essai appliqué sur ce troglodyte a agressé la sensibilité du milieu (des toilettes au milieu du patio, installation électrique apparente…).
Photo sur les toilettes
Photo sur les toilettes
Photo montrant le poteau et les câbles d’électricité
Photo sur le patio montrant les toilettes
La maison est composée de 5 cellules, creusées autour d’un puit, dont l’une est à l’étage. Elle a été construite il y a une cinquantaine d’années. Dans un premier temps, les escaliers ont été rajoutés pour faciliter l’accès à la chambre en haut, ensuite les installations électriques et enfin les toilettes. On remarque une discordance au niveau des matériaux employés pour les rajouts et une absence totale d’harmonie. Vu son jeune âge et la persistance de vie dans ce troglodyte, il a quand même subsisté aux effondrements. Les dégâts restent gérables. Dans les pages suivantes, je vous propose un relevé présentant l’état actuel de la maison ainsi qu’une hypothèse de plan traduisant son ancien état basé sur les descriptions des habitants.
________________ * Images 34, 35, 36 : Photos personnelles.
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____________________ Image 37 ; Dessin personnel montrant l’état actuel de la maison (après l’abandon). Relevé fait en juin 2016.
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____________________ Image 38 : Dessin personnel montrant la restitution de l’état de base de la maison (avant déformation). Cette interprétation est basée sur la description des anciens habitants.
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3.2. Maisons reconverties : a. Hôtel Sidi Driss : Il est connu aussi sous le nom de L’hôtel « star wars ». En effet, c’est l’ensemble de quatre maisons troglodytiques, situées au centre du village de Matmata, reconverties en hôtel qui a servi de décor pour le film « stars wars » de Georges Luca.
Image 39 : https://evap2014itesm.wordpress.com/arquitectura-vieja-para-nuevos-problemas/
La connexion entre les maisons de base est faite à travers toute une cour de surface importante où on trouve les espaces en commun et le décor de « star wars ». En effet, pour interconnecter l’existant, il y a eu l’excavation d’un nouveau troglodyte avec des dimensions adéquates au programme vu qu’il abrite les espaces de service et les espaces en communs (restaurant, cuisine, bar …). Entre existant et nouveau les cellules ont été élargies. Les anciennes habitations ont été affectées à des chambres, elles sont liées à travers des tunnels. On remarque la conservation du style, l’absence d’ornementation et la modestie d’aménagement. La couleur blanche domine sans pour autant se débarrasser totalement de la teinte de la terre. Les toilettes et les douches sont communes, on en trouve dans chaque maison avec une fosse septique pour l’évacuation des eaux usées.
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Image 40 : un plan en coupe de la ferme des Lars tel qu'elle est censée l'être dans l'univers Star Wars.
" Devenu célèbre depuis le tournage de l'Episode IV, l'hôtel servit à nouveau pour l'Episode II, de nombreux accessoires créés pour le film se trouvaient alors en place quand je l'ai visité. La peinture qui orne le plafond de la pièce utilisée comme la salle à manger des Lars fût restaurée en 1995 par Phillip Vanni, un français passionné de la saga Star Wars. C'est sa version restaurée que l'on voit dans l'Episode II." *
Images 41, 42, 43 : Photos sur des différents plans du film pris dans les espaces de l’hôtel.
Comme on aperçoit sur les photos ci-dessus, le plateau de tournage a été bien réaménagé sans pour autant agresser l’espace. Au-delà du décor du film, les chambres sont modestes presque dépourvues de meubles sauf les lits qui sont généralement encastrés sans aucune ornementation. La seule source de lumière est la porte. Les chambres sont spacieuses ce qui explique le nombre peu élevé des chambres simples et doubles : la majorité contiennent 4 lits et plus. ____________________ * http://neokerberos.free.fr/star%20wars/larsint.htm
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Image 44 :
42
b. Club Marhala : C’est un ensemble de cinq maisons troglodytiques transformées en hôtel. Les habitations sont peu modifiées, l’hôtel offre un cadre purement ethnique allant du tunnel d’accès jusqu’aux cellules modestement aménagées mais bien entretenues.
Image 45 : Photo personnelle.
En se basant sur ma mémoire, je dirai que l’ensemble de l’hôtel n’a pas changé. Aucune transformation, ni amélioration d’ailleurs. Cette réflexion a été confirmée après la lecture d’un livre intitulé « évolution d’un habitat : le monde berbère du sud tunisien » où l’auteur Stanley Ira Hallet affirme, en parlant de l’hôtel Marhala, : « Dans les années soixante, nous sommes restés à plusieurs reprises dans cet ensemble de maisons souterraines si bien aménagées en hôtel. Lors de ma dernière visite en 2009, et grâce au dessin efficace de l’architecte J.Bergerot , l’hôtel est resté presque pareil aussi agréable qu’autrefois. »* De mon côté, lors de ma dernière visite, il y a trois mois, j’ai refait le relevé et en le vérifiant sur place, je n’ai trouvé aucun changement notable. Quatre des maisons sont réservées aux chambres, la cinquième, celle liée à l’entrée, abrite les espaces de service. __________________ * Stanley Ira Hallet. Évolution d’un habitat : le monde berbère du sud tunisien, édition 2011. Page 146.
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Les troglodytes de bases ont été liés à travers des tunnels. Sinon, à ce que je sache, rien n’a été excavé de nouveau pour rajouter de l’espace à l’hôtel.
Image 46 : Dessin personnel qui présente les maisons troglodytiques avant la reconversion.
Images 47 et 48 : Photos sur les aménagements des espaces en commun de l’hôtel.
Le meuble est simple, généralement en bois. Sinon dans cet hôtel en particulier, on trouve la végétation, adéquate avec le climat de la région bien évidement, elle crée de l’ombre et de l’ambiance. D’une autre part, des escaliers ont été ajouté pour accéder à l’étage. ________________ * Photos personnelles. * Page suivante : Plan actuel de Marhala, (dessin personnel).
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Image 49 :
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3.3. Maison délaissée : La maison présentée ci-dessous est une parmi plusieurs, celle-ci appartient à mon arrière-grandpère. Son état présente un échantillon. En effet, c’est le sort de la plupart des troglodytes de Matmata pour des raisons multiples.
Le changement du mode de vie.
L’invasion des nouvelles techniques de construction et donc l’abandon des anciennes.
Le manque d’argent pour l’entretien ou la restauration.
L’absence d’une main d’œuvre qualifiée.
Le grand nombre d’héritiers qui complique la vente ou qui empêche de suivre un seul plan d’action vu la multitude des décideurs.
La migration des propriétaires.
Photo montrant l’état des cellules
Photo montrant l’effondrement d’une cellule
Photo montrant l’état de la skifa
Photo montrant l’état du patio
Ce troglodyte comporte deux cours intérieures, l’une fait la moitié de l’autre. Le premier puit regroupe cinq cellules, on y accède à travers un sas en pierre. Deux de ses parois verticales sont renforcées avec des murs en pierre. Les deux chambres, des deux autres côtés non renforcés, se sont effondrées. Autour du deuxième patio, on trouve sept cellules et un grenier. L’une des chambres comporte une resserre à provisions effondrée. Deux autres cellules sont également remblayées. Le manque d‘entretien et l’absence de vie dans cette maison ont causé l’effondrement de la plupart de ses pièces. J’ai essayé d’imaginer l’état initiale à l’aide des descriptions de mon père afin de pouvoir dégager les dégâts. __________________ * Images 50, 51, 52, 53 : Les photos sont personnelles. * Image 57 (page suivant), schéma personnel.
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Image 54 :
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____________________ Image 55- Dessin personnel montrant l’état actuel de la maison (après l’abandon). * Relevé fait en juin 2016.
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___________________ Image 56- Dessin personnel montrant la restitution de l’état de base de la maison (avant l’abandon). * Cette interprétation est basée sur la description des anciens habitants.
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CONCLUSION
Matmata est un milieu particulier qui raconte une histoire de plusieurs siècles, ce mélange entre nature et culture a engendré un mode de vie bien spécifique. Ceci a été fidèlement traduit à travers l’habitat troglodytique. L’état tunisien, n’étant pas d’accord avec cette traduction, a créé une nouvelle agglomération à proximité de l’ancien village. Le ciment et la brique y étaient présents. A travers les années, le confort que procure ces habitations modernes est devenu incontournable. Les Matmatiyas, convaincus par son exclusivité à ces nouvelles maisons, ont abandonné leurs anciennes demeures. La plupart des troglodytes ont été alors délaissés ou mal-adaptés au nouveau mode de vie. Le béton a rapidement remplacé la terre comme outil de construction. Une architecture inadéquate avec le climat et le paysage s’est instaurée négligeant ainsi les garants de la mémoire collective du lieu. Je dirai que l’oubli dans lequel est prise l’architecture traditionnelle de ce village est survenu suite à cette décision politique. Cette négligence n’a pas empêché touristes et chercheurs à venir du monde entier pour découvrir les troglodytes de Matmata. Ceci révèle une certaine valeur recherchée par ces visiteurs. Quel est donc le potentiel caché des habitations troglodytiques ?
Image 57 : Matmata, changement du paysage. (Schéma personnel)
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PARTIE 2 : Maison troglodytique A Matmata : Potentiel Chapitre I : Potentialité matérielle Chapitre II : Potentialité immatérielle
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Chapitre I : Potentialité matérielle :
Image 58 : http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-bassinsud/badonviller/spip.php?article668
1. Confort thermique : « Malgré la chaleur brulante à l’extérieur, les espaces publics et les chambres isolées par des mètres de terre, sont toujours confortables. En haut le ciel brillant du désert, les étoiles et la lumière des bougies forment une danse d’ombres sur les surfaces ondulantes dans ces cours. »
____________________ * Stanley Ira Hallet. Évolution d’un habitat : le monde berbère du sud tunisien, édition 2011. P146
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Le jour : La première couche absorbe la chaleur progressivement amenée par les rayons directs, tandis que la deuxième couche reste fraiche. Quant à la troisième, elle bénéficie d’une température élevée à cause de la chaleur géothermique mais sa chaleur reste moins importante que celle de la première couche. Cette différence de chaleur entre la couche superficielle et la couche interne donne la fraicheur de la couche au milieu.
____________________ * Image 59 : Zouheir AOUADI. La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984, page 113. (Adapté)
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La nuit : La première couche, chauffée durant la journée, transmet une partie de sa chaleur par conduction à la couche intermédiaire vu qu’elle est en contact avec elle. L’autre partie est rayonnée vers l’extérieur. On aura donc une deuxième couche chauffée. Les chambres sont alors plus chaudes que l’extérieur.
____________________ *Image 60 : Zouheir AOUADI. La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984, page 113. (Adapté)
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« A Matmata, le site, comme facteur naturel, est mis au profit de l'habitat afin de se protéger contre un autre facteur naturel qu'est le climat. En effet, l'habitation modelée dans le site même profite de l'inertie thermique1 de la terre pour stabiliser une température ambiante fraîche (20°c) lorsque celle de l'extérieur est très rigoureuse et intolérable. »*
Couleur blanche des murs : Les couleurs se comportent différemment face au rayonnement du soleil. Une surface sombre capte plus de lumière et par là elle est transformée en énergie et donc en chaleur. Le rayonnement solaire à Matmata est intense. En effet, il est supérieur à 800 watts par mètre carré. En plus, il est augmenté par le rayonnement réfléchi des
Image 61 Blancheur. Photo issue de la page Facebook :
surfaces environnantes.
Matmata.
Un mur noir absorbera jusqu’à 90 % de la chaleur. De façon opposée, la couleur blanche renvoie presque toute la lumière incidente. La température d’une maison exposée au soleil dépend donc en partie de sa couleur. C’est pourquoi les murs des habitations troglodytiques sont généralement peints en blanc. Ventilation : Pour un étranger à la région, la ventilation d’une cellule troglodytique pose problème. En comparant avec d’autres constructions, la porte n’est pas suffisante comme unique source d’air et de lumière. Sauf que, pour un climat comme celui de Matmata, chaque ouverture présente une source de chaleur, il faut donc réduire la ventilation pendant la journée. Le soir, étant donné que la température est moins importante, la vitesse de l’air de 1m/s fournie par porte ouverte est suffisante pour ventiler la chambre. ____________________ 1
L'inertie thermique est définie comme étant une grandeur introduisant un retard dans la transmission d'un flux de chaleur par une paroi. * Fouzia MELIOUH et Kheira TABET AOUL. L’habitat espaces et repères conceptuels. Courrier de savoir, numéro 1, novembre 2001. Page 60.
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2. Espace humanisé : Les proportions d’un troglodyte ont été forgées à travers le temps. C’est le fruit de plusieurs expériences qui ont donné naissance à un savoir-faire artisanal : une architecture sans architecte. Et pourtant, tout est pris en considération, rien n’est fait au hasard. L’architecture vernaculaire est celle de l’homme au sens propre et figuré. Elle est issue de son quotidien, des caractéristiques de sa région et de ses moyens ce qui a engendré un espace propre à l’Homme : adéquat avec ses besoins, ses mouvements ainsi que son échelle. Dans un troglodyte, on ne se sent jamais écrasé, mais plutôt appartenant à l’espace, dans le giron de la nature.
____________________ *Images : 62 : Croquis personnels montrant l’Homme dans les différents espaces d’un troglodyte.
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3. Lumière filtrée : Le charme du lieu a commencé dès que j’ai traversé la porte d’accès ; une vielle porte en bois sur laquelle j’ai eu l’impression de voir le temps dans sa dimension physique. Son effet est aspirant. J’ai essayé d’imaginer l’histoire derrière chaque fissure. Une fois dedans, je me suis retrouvée dans le noir. Le tunnel est sombre, j’ai perdu le la, ma destination est floue. Quelques pas en avant, de loin, j’ai observé une lueur d’illumination. Au fait, ma quête de découverte a été guidée par la lumière.
Porte d’accès
Ce qui en reste dans ma tête est illustré sous forme
d’images
séquentielles.
Avec
le
contraste entre le coup de mon crayon et la blancheur de ma feuille, j’ai essayé de figurer mon excursion.
Tunnel
Chaque espace ne possède qu’une seule ouverture qui présente son accès, sa source de lumière ou les deux à la fois. Cette même évasure était mon seul accompagnateur à moi aussi : mon unique guide pour aller de l’obscure au clair ou le contraire. Donc je m’arrêtais devant chacune d’elles pour mémoriser ce moment clé.
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Dans un troglodyte, les ouvertures sont réduites, elles ne sont pas que des sources de lumière mais surtout des générateurs de chaleur vu l’intensité du rayonnement solaire. Et entre en tirer bénéfice et garder la fraicheur, un savoir-faire a été engendré. Le tunnel, éclairé des deux extrémités, reste quand même frais grâce à une chicane qui donne une ombre assez étendue. Une fois arrivé à son aboutissement, le jour réapparait.
Patio
Je dirai qu’aucune architecture n’a pu tirer le ciel à soi comme c’est le cas à Matmata. Un cadrage impressionnant entre dedans et dehors : sol et ciel s’unifient. L’orientation des cellules est faite selon leurs fonctionnalités : les unités d’habitations sont orientées nord afin d’éviter l’exposition directe aux rayons solaires. Les autres pièces, qui servent pour la provision d’olives, le matbakh ou le tissage, sont du côté sud.
Cellule
Pour passer de la cour à la ghorfa, on franchit un seuil d’une profondeur de 80cm permettant de filtrer la lumière qui entre déjà en quantité réduite vu la taille étroite de la porte. Ces croquis sont des fragments de ma mémoire, des séquences de mon expérience dans cet espace, traduisant les ambiances vécues sous l’effet de la lumière.
____________________ *Images : 63, 64, 65, 66 : Croquis personnels.
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Image 69. Schéma personnel
J’ai essayé d’étudier l’ombre et la lumière durant les différents moments
de
la
journée.
Comme on aperçoit sur l’image ci-dessus,
grâce
au
puit,
l’ombre portée est augmentée. Il
contribue
également
à
distribuer la lumière à toutes les cellules. Les chambres jours sont orientées plein Sud, et la forme
circulaire
du
patio
dessine la lumière en des formes fluides, seul le mur orienté nord reste dans l’ombre durant toute l’année. Au niveau d’une cellule, les rayons solaires entrants sont modérés.
Grace
au
cadre
d’ouverture de la porte, assez profond, la lumière se casse.
Image 67. Schéma personnel
Cette profondeur est une surface de réflexion, ce qui illumine l’espace intérieur sans qu’il soit exposé directement aux rayons solaires. Ceci permet d’éclairer les cellules tout en gardant leur fraicheur. Soleil signifie chaleur l’architecture troglodytique permet de tirer profit de ses rayons en gardant le confort thermique.
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Chapitre II : PotentialitĂŠ immatĂŠrielle :
____________________ * Image 68 : Dessin de Tarak rahmani. Repenser un troglodyte, juin 2015. Page 64.
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1. Unicité du lieu :
Chaque lieu possède une âme qui le rend unique. Un lieu est fait de traces, son esprit revêt un caractère infini dans le temps. La notion de l’esprit d’un lieu dépasse le matériel, ça regroupe la perception, la mémoire, le vécu voire l’imaginaire de l’occupant. Ce dernier n’est jamais indifférent face à l’espace, qu’il soit perturbé ou à l’aise, ce vécu lui permet de s’identifier à ce milieu ou de s’y sentir étranger. « Un lieu est un espace doté d’un caractère qui le distingue. Depuis l’Antiquité, le « Genius loci », l’esprit du lieu est considéré comme cette réalité concrète que l’homme affronte dans la vie quotidienne. Faire de l’architecture signifie visualiser le « Genius loci » : le travail de l’architecte réside dans la création de lieux signifiants qui aide l’homme à habiter. » *
____________________ * Image 69 : Croquis personnel. * SCHULZ,Christian-Norberg. « Genius Loci : Paysage, Ambiance, Architecture », Bruxelles : Mardaga, 1997, extrait de la préface, page 7.
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Une habitation troglodytique est une intervention dans une unité naturelle déjà existante. Accentué par son aspect introverti, l’espace est conçu en harmonie avec le milieu environnant : une continuité de la nature. Le plein est la base de l’architecture. Lors de l’excavation, l’espace est créé à travers les caractéristiques matérielles de l’existant, il est défini par le vide. L’homme troglodytique a créé un négatif qualifié dans un plein matériel : l’existant est l’enveloppe de l’espace tandis que le vide sculpté par extraction est l’air habité. La massivité du plein dans le cas de Matmata, n’a fait que valoriser l’existence du vide. Le rapport défini à la fois la morphologie et la qualité spatiale. A Matmata, comme nulle part ailleurs, l’architecture valorise la nature. Elle conserve une relation profonde avec elle. Il n’y pas de distinction entre maison et environnement naturel. Un troglodyte n’est pas un simple objet sur un site, il permet un dialogue avec le ciel : le mur n’exprime pas sa matérialité, la parole est à l’espace. Nature, homme et architecture s’enchevêtrent. Personnellement, je disais, depuis toujours, qu’un troglodyte est un espace non seulement inspirant mais aspirant. A l’intérieur, on a l’impression d’être déconnecté de tout ennui. Le sentiment d’être à l’abri, loin du danger est encore persistant. Ce n’est plus l’ennemie qu’on craint mais la foule, l’accélération perpétuelle du monde.
Image 70- Le négatif. (Dessin personnel)
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2. Ingéniosité humaine : Originaire de la région, je passais mes vacances à Matmata. Etant encore gamine, je ne connaissais pas la valeur architecturale ni historique des maisons troglodytiques. Je me rappelle que j’appréciais y passer du temps vu la fraicheur qu’elles offrent. Par contre, ce qui est resté gravé dans ma mémoire, c’est les moments partagés avec les villageois. Je ne me sentais jamais étrangère, j’étais la bienvenue, partout. J’ignorais encore que cette architecture, sans architectes, est le fruit du génie de ces mêmes villageois. Je m’arrêtais souvent devant certains détails, un moment de contemplation face aux solutions agréées de provisionnement ou de décoration. Tout est recyclable et réutilisable. Avec les moyens du bord, ils ont pu défier le climat et l’ennemi et surtout survivre dans des conditions difficiles. Ils ont instauré un mode de vie autosuffisant et une architecture sans dépenses : la terre comme matériau, le bois de palmier pour fabriquer le meuble et les portes d’accès, même les cornes des moutons servent de crochets ou comme éléments décoratifs qui symbolisent la virilité du propriétaire de la maison. Ceci révèle une ingéniosité, un savoir-faire exceptionnel ainsi qu’un intérêt pour le détail.
Image 71 : Croquis personnel
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CONCLUSION
Un troglodyte de Matmata est conçu comme une succession séquentielle de scènes distinctes qu’on découvre progressivement, on passe d’un espace public à un autre privé en explorant différentes ambiances sans déjà-vu. C’est une architecture qui présente un ensemble de dualités à savoir l’intérieur-extérieur, l’ombre et la lumière, le chaud et le frais, le plein et le vide… L’espace est neutre reflétant une certaine pureté dépourvue de toute ornementation. Je le qualifie également de modeste, pas dans le sens austère du terme. En effet, c’est une architecture simple dans sa forme, cependant, son fond résume un savoir-faire exceptionnel. Elle est faite pour l’homme, avec ses moyens et sur sa mesure, sans aucun rajout gratuit. Pareillement, un troglodyte valorise la nature. Il n’y pas de distinction entre maison et environnement naturel. Ceci a permis le bien-être de l’homme et le respect de l’atmosphère. Ces habitations, avec tout le potentiel qu’elles dégagent ne méritent guère d’être abandonnées. Faire revenir leurs occupants, aveuglés par les images de l’architecture moderne, n’est pas évident. Comment pourrions-nous alors revenir les exploiter ?
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PARTIE 3 : Maison troglodytique A Matmata : Sujet d’une reconversion. Chapitre I : La reconversion comme appui pour la régénérescence d’un troglodyte. Chapitre II : Les troglodytes au service de l’Art.
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Chapitre I : La reconversion comme appui pour la régénérescence d’un troglodyte.
Image 72 : http://maroc.bienvenue.free.fr/villes/boujdour.php
« Le meilleur moyen pour protéger un patrimoine c’est de l’occuper. »* La reconversion est l’une des approches les plus abordées mais les plus délicates. Affecter une nouvelle fonction à un patrimoine nécessite un respect de l’esprit du lieu, de son histoire et de ses occupants. Cela explique pourquoi j’ai beaucoup hésité avant de prendre ce choix. Ce sujet n’était pas un simple projet de mémoire pour moi, ce que je voulais c’est protéger ces habitations de l’oubli sans fausser leur histoire. Il m’était donc compliqué de décider de leur sort.
___________________ * Viollet-Le-Duc.
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1. Précisions linguistiques : * La reconversion : Selon Larousse, la reconversion est le changement de type d’activité ou de secteur d’activité au terme d’un processus de recyclage et de reclassement. D’un point de vue architectural, elle est toute intervention visant un ancien bâtiment ayant perdu sa fonction initiale pour le rendre utile et l’adapter aux nouveaux besoins de la société. L’ICOMOS 1 la définie par l’affectation d’une fonction nouvelle à un bâtiment désaffecté. En effet, l’évolution des usages étant plus rapide que l’usure des murs, de nombreux édifices trouvent une nouvelle destination. * La réhabilitation : Souvent on confond restauration et réhabilitation. La restauration est la remise en place d’un état précédant. Le résultat recherché est supposé être le plus proche possible de l’état initial. La réhabilitation, par contre, c’est le réaménagement dont le but est d’améliorer le confort afin d’adapter l’espace à l’actualité. Le respect du caractère architectural est quand même exigé. * La régénérescence : La régénérescence est un nouveau terme ajouté à la langue française il y a quelques années, il relie régénérer à naissance. Régénérer c’est reconstituer, renouveler moralement. La régénérescence est donc l’action, la transformation de ce qui se régénère et ceci n’est pas dans le but d’un résultat identique à son état primaire. C’est plutôt une sorte de correction ou de sauvetage.
___________________ 1
International Council on Monuments and Sites.
L’action sur les monuments et les sites n’est point le fruit du hasard ou la décision du concepteur. Pour bien transmettre le message aux générations futures, des principes ont été fondés lors de plusieurs congrès internationaux. On en site, La charte d’Athènes en 1931 pour la restauration des monuments historiques, la charte de Venise en 1964 sur la conservation et la restauration des monuments et des sites et la déclaration de Québec en 2008 sur la sauvegarde de l’esprit de lieu.
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2. Mode d’opération : 2.1. Sujet théorisé : « Tout choix provient d’un parti pris, d’une croyance en des principes, que ceux-ci sont les bases de toute théorie. »* Mon tout premier choix était d’aborder le village, Matmata, comme sujet de mémoire. Néanmoins, ma réflexion ne cesse de changer depuis les premiers mots écrits à ce propos, il y a un an. Au début, frustrée par l’abandon excessif des maisons troglodytiques, j’ai opté pour une réhabilitation de l’une d’elle afin de donner un exemple vivant d’une ancienne habitation adaptée au mode de vie moderne, tout en profitant de la valeur historique et du confort thermique qu’elle procure. Ceci était dans le but d’inciter les gens à revenir vers les maisons de leurs ancêtres. Cependant, cette réponse a exigé des changements extrêmes, ce qui, à mon avis, allait agresser la sensibilité de l’espace. J’avoue que c’est dû à un manque de recherche de ma part. En effet, ma solution était basée sur une remise en question de la qualité spatiale qu’offre un troglodyte, dans le but d’une réadaptation. Plus tard, je me suis rendu compte que j’ai jugé tout un savoir-faire sans prendre le recul nécessaire. Au fait, je devais plutôt remettre en cause l’évolution qui a engendré ce refus. A la longue, j’ai compris que je ne pourrai pas, en un clin d’œil, changer une mentalité accablée, depuis des années, par des images perfectionnées. Et comme ce qui m’intéressait le plus est de faire revivre ce patrimoine délaissé, j’ai pensé à la reconversion. Ces troglodytes ne sont pas condamnés à rester figés dans le temps à cause de leurs inadéquations avec le mode de vie actuel des habitants. Ma nouvelle quête était donc de trouver une nouvelle fonction non seulement adéquate pour le milieu mais aussi bénéfique pour village. Dans tout ça, j’ai quand même gardé une question dans ma tête, comment parvenir à revaloriser les maisons troglodytiques aux les yeux des Matmatiyas ?
___________________ *BARNAY Oscar. Les lieux en suspens, matière à projet - Esprit du lieu et projet de réutilisation. Mémoire d’architecture fait à l’école nationale de Saint-Etienne durant l’année universitaire 2014-2015. Page 20.
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2.2. Sujet appliqué : Décider d'implanter un nouvel usage dans une structure plus ancienne, ce n'est pas se confronter à son histoire mais la transmettre. Cela me renvoie à la définition qu'a donné Lazzarotti au patrimoine ce qui est censé mériter d'être transmis du passé pour trouver une valeur dans le présent. A mon avis l'histoire de Matmata mérite d'être connue, cela reste une vision personnelle. Je voulais donc la présenter en intervenant le moins possible, du coup choisir la fonction adéquate m'a pris un bout de temps. Les troglodytes, étant une architecture sans architecte, présentent l'art dans sa pureté et son aspect instinctif. A Matmata, l'art est dans le sol et le sel, il jaillit à tout instant sous nos pas, chargé d'émotions forgeant ainsi, et depuis toujours, notre histoire commune. Je voulais donc rappeler l'impact de l'art sur ce village puisqu’il lui doit sa célébrité. J'avais alors une ligne directrice qui me guidait. D'une part, j'étais convaincue par la nécessité d'une fonction artistique pour donner un gout à la vie de tous les jours, d'autre part, je croyais à la puissance de l'effet de l'art sur l'inconscient collectif. Ce qui a renfoncé ma théorie, c'est que Matmata n’est pas seulement une destination touristique mais elle a toujours attiré de nombreux artistes à savoir peintres, photographes, architectes... soit par poursuite d'inspiration ou bien pour entamer des recherches sur les maisons troglodytiques et le monde berbère. Certains y reste des années entières, je cite l'exemple d'André LOUIS. A Matmata, les hôtels sont multiples mais ils ne proposent que des programmes folkloriques ne reflétant pas la vraie histoire du village. Cependant, il y a une absence quasi totale d'un espace qui encourage les intéressés à venir voir d'un regard autre que touristique. Ce dont je parle, c'est un lieu de résidence, de travail et de cohabitation qui permet d'expérimenter le savoir vivre des Matmatiyas à travers un vécu personnel. C'est là que j'ai pensé à une maison d'artistes.
___________________ *LAZZAROTTI, O. "Patrimoine" In LEVY, J. & M.LUSSAULT. Dictionnaire de géographie et de l'espace des sociétés. Pais : Belin, 2003. p.692.
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Chapitres II : Les troglodytes au service de l’Art.
Image 73: © Firas Hamdi. This is every day. Day 589.
Toute architecture est une partie intégrante d’une œuvre d’art globale. Un troglodyte est fait sans architecte mais il a été créé avec des mains qui ont su regrouper plusieurs arts à la fois et les assembler sous la lumière. C’est l’œuvre de la simplicité, de l’instinct et d’un savoir-faire hors du commun.
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1. La transcendance d’un troglodyte : A travers les années, la vie de tous les jours à Matmata a perdu son caractère communautaire, le sens du partage s’est éteint par manque de dialogue et d’échange. Chacun vit à part entre études, travail et famille restreinte. Pour se divertir, on préfère aller à la ville. D’ailleurs, ils n’ont pas vraiment le choix, les équipements culturels sont basiques : une maison de culture avec un théâtre en plein air qui accueille une fois par an un festival où on essaie de combiner toutes sortes d’activités divertissantes. Hélas, ça ne dure que quelques jours. Il existe un autre pôle que je considère personnellement le cœur du village : le souk. Situé pratiquement au centre, il a été réhabilité depuis peu de temps. Il regroupe les magasins des commerçants ainsi que quelques cafés et restaurants autour d’un immense patio. Malheureusement, une boutique chassant une autre, il n’en reste que quelques-unes encore ouvertes. Ceci est un parmi les multiples dégâts causés par l’absence de touristes depuis la révolution. La plupart des hôtels ont fermé à leur tour. En passant, on observe des espaces fantômes qui rajoutent de la tristesse à l’ensemble du village. Pour ces raisons et pour d’autres, ce que je propose est loin d’être basé sur le tourisme de masse. Les visiteurs ciblés vont venir spécialement pour Matmata. Ce n’est pas seulement un endroit pour l’art mais une sorte d’agora : un lieu où se réunir, discuter, apprendre de l’autre et apprendre à connaitre l’autre. Eventuellement, aucun espace ne saura transmettre l’esprit du lieu, comme une maison troglodytique. Anciennement, un troglodyte abritait plusieurs familles et plusieurs fonctions à la fois (tissage, élevage…). De même, il abritera différents artistes et divers ateliers. En effet, je propose des ateliers animés par les artistes, à savoir peinture, sculpture, architecture… Et d’autres animés par les villageois permettant aux artistes de découvrir les techniques locales d’agriculture, d’excavation, d’élevage et de construction. Pareillement, les chambres d’hôtes destinées aux artistes seront aménagées d’un espace de travail pour les activités personnelles. Mon projet sera également une vitrine de l’architecture vernaculaire de Matmata afin de découvrir un échantillon vivant de la vie d’autrefois.
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2. L’Art pour la régénérescence : (Expériences Tunisiennes) Comme je l’ai déjà dit, mon premier souci était de faire revivre un troglodyte et démontrer aux villageois que leurs anciennes demeures sont encore d’actualité. Parallèlement, je tenais à un projet destiné aux artistes pour une cohabitation voulue avec les autochtones. Réellement, une idée m’intriguait depuis toujours. Au fil des années, j’ai assisté à des évènements qui ont marqué ma perception. 2.1. Djerbahood : Je commence par Djerbahood. C’est une manifestation d’art urbain qui a transformé le village d’Erriadh en un musée à ciel ouvert de street art. Le projet a regroupé une centaine d’artistes de 30 nationalités différentes. Ces derniers ont habité el Hara el sghira pendant quelques mois pour réaliser 250 œuvres. C’était surtout une aventure humaine de cohabitation entre artistes et habitants, même si au début, certains ont refusé d’offrir les murs de leurs maisons, au final, tout le monde a demandé de faire partie de cet évènement historique. J’ai visité djerbahood lors du festival de films documentaire, Djerba Doc Days, et là j’ai fait la connaissance de Anis, un jeune de 19 ans qui nous a aidé mon ami et moi à faire le tour des fresques. Entre temps, il nous a parlé de son expérience personnelle lors du festival. « C’était comme une fête, tout le monde a contribué pour aider les artistes, matin et soir, soit en prêtant main forte pour les installations sinon pour fournir du matériel. »
Photo de Anis et moi Images 74, 75: ©Younes Ben Slimane
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Œuvre de Ink-Man
Œuvre de El Seed Images 76, 77 : ©Younes Ben Slimane
L’ile de Djerba souffrait après la révolution. Grâce à cet évènement, elle a été remise en lumière. Suite au bref contact que j’ai eu avec les habitants d’Erriadh, j’ai remarqué une certaine fierté. Les Djerbiens sont ravis d’avoir été pour la richesse de leur architecture traditionnelle. En effet, depuis le festival, plusieurs maisons à el hara el sghira ont été réhabilitées.
___________________ 2.2. Dream-City : Je passe à mon deuxième exemple à la médina de Tunis, c’est le projet Dream-city dans ces cinq éditions. Le concept, fait pour la médina, expose des créations artistiques conçues comme une œuvre d’art globale. La découverte se fait à travers des parcours dans des espaces clos et ouverts. La médina, étant une destination touristique, est souvent assez animée mais c’est incomparable avec les journées de l’évènement, tout le monde fait la queue pour voir les œuvres ou assister aux performances. Ce qui m’a interpelé c’est l’interconnexion entre citoyens et artistes, même ceux qui n’avaient pas l’habitude de s’intéresser à l’art ont commencé à demander et vouloir comprendre. Je me baladais toujours dans les ruelles de la médina et je croyais connaitre ses meilleurs monuments quoique depuis Dream-city, et dernièrement le festival de la lumière interférence, j’ai découvert à quel point j’avais tort. En effet, j’ai connu de nouvelles perles qui m’étaient encore cachées, probablement parce qu’elles ne sont pas encore restaurées ou reconverties, j’en cite dar chérif, dar Belgacem et dar ben Abdallah.
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Image 78 : © Orkhan Turki – Les abc
Ces joyaux d’architecture ont été découverts par la foule sous la lumière de l’art ce qui a amplifié l’extase. Quoiqu’ils existassent depuis toujours, ils n’auraient jamais été révélés sans les parcours guidés de ces festivals. La poursuite de l’art, même par curiosité, nous a tous dirigé vers l’exploration de notre patrimoine.
Images 79, 80 : © Salma ben hmida.
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3. Lecture d’un troglodyte : d’une demeure familiale à une maison d’artistes Avant d’entamer des réflexions arbitraires, j’ai analysé brièvement des projets qui me semblaient utiles. Avec le premier, je partage le milieu d’intervention (Matmata) et l’idée de reconversion et de rajout d’une extension pour abriter les nouvelles fonctions. Le deuxième projet est une résidence d’artistes, on a donc le programme en commun. * Maison d’hôtes trait-d ‘union : « Les troglodytes ne sont assurément pas des constructions conçues pour étonner. Mais ils ne peuvent s’empêcher de faire rêver. » * Ceux-ci sont les mots d’une résidente à la maison d’hôtes Trait d'union. Les propriétaires sont un couple français, Robert et Anne Bonin. La maison est située à Tijma entre Matmata et Haddej. Avec l’intermédiaire d'une agence de voyages, les fondateurs de cette destination ont créé un contact direct entre la population locale et les visiteurs. La maison se compose d'une habitation troglodytique ancienne réhabilitée et transformée en chambres d’hôtes. Quant à la deuxième partie qui abrite les espaces de service (accueil et cuisine) et les sanitaires, c’est une nouvelle construction semi-enterrée. L’extension
se
distingue
de
l'habitation
troglodyte
par
sa
forme
linéaire.
Le hall d'entrée utilisé comme un espace d'exposition temporaire, est un espace transitoire qui relie les deux mondes. Le concepteur a voulu rester dans l’aspect local avec l’utilisation de la pierre, du bois et de la couleur ocre pour la peinture. Ceci n’a pas empêché l’utilisation de nouveaux matériaux.
Images 81 et 82 : Partie nouvelle / Partie ancienne
___________________ * Source des images : http://www.voyanote.com/hotels/details/1286/trait_d_union_tijma.html#5 * Amel Djait, mille-et-une-tunisie. Avril 2010
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Images 83 : Porte d’accès (extension)
Images 84 : Patio (maison existante)
Images 85 : Distribution des fonctions entre la partie existante et l’extension
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* Dar chérif, Sidi Jmour (Djerba) : C’est un centre d’art avec 6 résidence pour artistes. L’Architecte Sallam CHERIF a voulu, suite aux recommandations du propriétaire, créer un espace pour les rencontres culturelles. Un espace de vie et de travail. Le centre est une interprétation contemporaine de l’architecture vernaculaire Djerbienne avec le houch (patio), les ghorfas (chambres à l’étage réservées à la saison chaude) et les petites fenêtres. Autour d’un premier patio se disposent les espaces de service à savoir bureaux d’administration, buvette et dépôt ainsi que les ateliers de travail et la grande salle d’exposition. Le deuxième patio est réservé pour aux chambres d’hôtes avec la cuisine et le séjour. Les deux entités fonctionnent d’une manière indépendante. Le centre est fait pour abriter les évènements culturels et accueillir les artistes, sinon, durant les journées ordinaires, la partie hébergement se transforme en une maison d’hôte pour les touristes.
Images 86 : Plans de la résidence d’artistes, Dar Cherif à Djerba
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4. Projet :
Images 87 : Position du troglodyte d’intervention
N.B : Le troglodyte choisi a été analysé dans la partie 1, chapitre 2, Etat actuel, maison abandonnée. C’est la maison de mon arrière-grand-père.
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Plan. Ech 1/200
Coupe. Ech 1/200
Image 88 : Plan et coupe restitués de l’existant
Administration
Espace de vie
Espace de travail Espace d’exposition
Désignation des espaces
Nombre
Surface (m²)
Exigences spatiales
Bureaux
2
40
*rien à noter
Buvette
1
20
Chambres d’hôte
4
80
Séjour
1
25
*Un espace avec possibilité d’extension *Lumière filtrée *Confort thermique *Un espace lumineux
Cuisine
1
30
*rien à noter
Ateliers
4
80
Dépôt
2
40
*Lumière constante *Confort thermique *Forme régulière
Salle d’exposition
1
100
*Lumière constante *Un espace adéquat pour exposer *Confort acoustique
80
La première intervention doit être faite sur le troglodyte existant. Mon premier souci est toujours de ne pas agresser le lieu et le milieu, donc toucher l’existant le moins possible. Le facteur majeur ayant déclenché l’idée de creuser était le soleil. La chaleur a exigé une solution architecturale adéquate pour assurer un confort thermique. J’ai donc essayé d’en tirer encore profit pour avoir de l’éclairage dans les espaces demandant plus de lumière. Image 89 : Lumière
La proposition présente sur la photo ci-dessus n’est qu’une autre
interprétation
de
l’ouverture présente sur le plafond du grenier qui permet de faire couler les grains sans être obligé de les rentrer à dos de chameau à travers le tunnel. Un
autre
facteur
ayant
influencé le mode de vie Matmati : c’est le manque d’eau. Pour cette raison, j’ai pensé à collecter et recycler Image 90 : Recyclage des eaux usées
les eaux usées provenant des douches et des lavabos.
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Image 91 : Plan des masses
Au départ, j’ai choisi de m’implanter devant la maison existante et de se coller à l’entrée. Ce choix est venu suite à une volonté de ne pas écraser l’existant, je voulais donc une extension qui ne dépasse pas la hauteur déjà fixée par l’ancienne habitation. Ceci était possible vu que j’avais une surface assez étendue face à la porte d’accès au pied de la colline. Mais j’ai renoncé cette décision pour deux raisons. La première était la nature du projet choisi : une résidence pour artistes accueillera forcément plusieurs évènements et attirera la foule. Il faut donc dégager l’entrée, laisser une agora pour se regrouper, discuter et prendre l’air. La deuxième raison a remis en question toute ma réflexion. A la base mon but était d’attirer les habitants, pourquoi alors rester timide et ne pas créer un point d’appel. J’ai décidé donc de ne plus me limiter en hauteur et de laisser mon projet attirer la foule et faire appel à la curiosité de toute personne qui passe.
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Image 92 : Parcours
Entre le programme nécéssaire et les espaces existants, j’ai opté pour un parcours guidé. Mon troglodyte est composé de deux patios liés à travers un tunnel,. Selon un premier axe horizontal, j’ai consacré la cour d’accès à la vie quotidienne des artistes, essentiellement les chambres d’hotes. A travers la skifa de transition, on passe au deuxième patio qui abritera les ateliers d’art où se prépare les travaux artistiques. Ensuite on monte pour accéder à l’espace d’expostion où on découvre le résultat.
Image 93 : Axes de parcours
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Image 94 : Métaphore
La métaphore de l’arbre exprime parfaitement l’idée de mon projet. La partie entérrée est celle qui décide de la qualité du produit final. L’apparent n’est que le résultat de ce qui se prépare dans les coulisses.
Image 95 : Position de l’extension par rapport à l’existant
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Mon extension sera un point d’appel pour venir découvrir l’Art. Pour ce fait, j’ai décidé de s’implanter au-dessus du troglodyte existant. La cours face l’entrée sera ainsi libérée et Le projet aura plus de visibilité. L’extension abritera essentiellement la salle d’exposition. Tout passager pourra voir partiellement l’œuvre artistique exposée sans pour autant pouvoir accéder. En effet, pour adhérer l’espace, il lui faudra de passer par le parcours entier, redécouvrir le troglodyte dans sa nouvelle fonction et pénétrer les coulisses de la production artistique. La nouvelle partie du projet, n’abritera pas seulement des expositions éphémères. En effet, elle est à son tour remplaçable et réversible. A long terme, en cas d’inadéquation avec l’esprit du lieu, l’espace pourra être modifié.
Image 96 : Appel à la découverte
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Image 97 : Un projet éphémère
La symbolique de la dualité éternel-temporaire dans ce projet retrace ma vision de l’histoire du lieu. Le troglodyte existera toujours mais toute nouvelle construction est éphémère.
Image 98 : L’art, source de lumière
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Cette œuvre de Jason Hopkins m’était une source d’inspiration. En effet, pour bien se distinguer et interpeler la curiosité du passager sans pour autant agresser l’existant il faut s’intégrer par contraste tout en restant léger. J’ai donc penché vers une structure légère
qui
contrastera
l’existant
de forme, de couleur et de matériaux.
Image 99 : Jason
HopkinsAbdominals
Essayer de mimiter l’architecture troglodytique ne sera jamais à la hauteur de l’existant. Ces habitations, qui présentent le fruit d’un savoir-faire de plusieurs années d’expérience, ne seront en aucun cas égalées. J’ai donc essayé de réinterpréter les ambiances, de marquer le passager et faire passer un message à travers les possibilités offertes par l’architecture d’aujourd’hui.
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Image 100 : Essais 1
Image 101 : Essais 2
Image 102 : Structure choisie
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BIBLIOGRAPHIE
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*Un morphosite troglodytique à Matmata (Tunisie présaharienne) : Le rôle décisif de la sculpture géomorphologique et de la sédimentation. Paris, Juin 2009 Chartes : *La charte d’Athènes en 1931 pour la restauration des monuments historiques *La charte de Venise en 1964 sur la conservation et la restauration des monuments et des sites *La déclaration de Québec en 2008 sur la sauvegarde de l’esprit de lieu Vidéos : Tunisia Matmata, https://www.youtube.com/watch?v=0J1P-LLGXz8 المنسية تونس امازيغ ومجد تاريخ: مطماطة منطقة, https://www.youtube.com/watch?v=w39Wu0mBBlk Matmata, Tunisia, https://www.youtube.com/watch?v=ktVnYv7sDVw Interviews : *Monsieur Tahar BEN MOHAMED, directeur du musée « diar amor » à Matmata. *Monsieur Fakher KHARRAT, Architecte, Maitre-assistant à l’ENAU *Monsieur Mohmaed Salah SHKIR, Architecte, Ex Maitre-assistant à L’ITAUT et l’ENAU
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SOURCES DES IMAGES
Image 01 : Paysage http://looklex.com/tunisia/matmata04.htm Image 02 : Schéma personnel Image 03 : Fawzi Touil. Tourisme patrimoine, Spécificité du sol Image 04 : Zouheir AOUADI, La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984. Page 25 (Adaptée) Image 05 : Gilbert MATHIEU. Contribution à l’étude des monts troglodytes dans l’extrême sud tunisien. Géologie régionale des environs de MATMATA MEDNINE et FOUMTATAHOUINE. Tunis 1949. Page 22 (Adaptée) Image 06 : Zouheir AOUADI, La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984. Page 30 (Adaptée) Image 07 : Zouheir AOUADI, La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984. Page 30 (Adaptée) Image 08 : Zouheir AOUADI, La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984. Page 35 (Adaptée) Image 09 : http://www.destinationdahar.com/dahar-gallery/# Image 10 : Stanley Ira Hallet (Evolution d’un habitat : le monde berbère du sud tunisien, page 136 Image 11 : André LOUIS. Habitat et habitations autour des ksars de montagnes dans le sud tunisien, Tunis 1971 page 125. Image 12 : Croquis personnel Image 13 : http://www.gnet.tn/actualites-nationales/tunisie-une-partie-de-l-autoroute-sfaxgabes-sera-ouverte-a-la-fin-de-l-ete/id-menu-958.html Image 14 : http://www.annugeo.com/1066-aeroport-international-de-gabes-matmata.html Image 15 : www.delcampe.net Image 16 : https://fr.fotolia.com/tag/tataouinehttps://fr.fotolia.com/tag/tataouine
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Image 17 : https://fr.fotolia.com/tag/tataouinehttps://fr.fotolia.com/tag/tataouine Image 18 : Cahiers des arts et traditions populaires. Page 34 Image 19 : Dessins personnels basé sur des schémas de Zouheir AOUADI (La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984, pages 148 Image 20 : Dessins personnels basé sur des schémas de Zouheir AOUADI (La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984, pages 149 Image 21 : Dessins de André LOUIS. Le relevé est tiré d’un livre de Stanley Ira Hallet. Evolution d’un habitat : Le monde berbère du sud tunisien, édition de 2011. Page 139 (Adaptés) Image 22 : Dessins de André LOUIS. Le relevé est tiré d’un livre de Stanley Ira Hallet. Evolution d’un habitat : Le monde berbère du sud tunisien, édition de 2011. Page 140 (Adaptés) Image 23 : - Schémas personnels basé sur les dessins de zouheir AOUADI La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984. Page 150 et 151 Image 24 : André LOUIS. Cahiers des arts et traditions populaires revue du centre des arts et traditions populaires. Page 45 (Adaptés) Image 25 : Cahiers des arts et traditions populaires revue du centre des arts et traditions populaires. Page 56 Image 26 : Cahiers des arts et traditions populaires revue du centre des arts et traditions populaires. Page 56 Image 27 : Cahiers des arts et traditions populaires revue du centre des arts et traditions populaires. Page 52 Image 28 : Cahiers des arts et traditions populaires revue du centre des arts et traditions populaires. Page 50 Image 29 : Schémas personnels basé sur les dessins de zouheir AOUADI. La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984. Page 160 et 161 Image 30 : http://www.panoramio.com/user/6532474/tags/Matmata Image 31 : http://www.panoramio.com/user/6532474/tags/Matmata Image 32 : http://www.panoramio.com/user/6532474/tags/Matmata
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Image 33 : Dessin personnel basé sur le relevé d’André LOUIS. Habitat et habitations autour des ksars de montagnes dans le sud tunisien. Tunis 1971. Page 140 Image 34 : Photo personnelle Image 35 : Photo personnelle Image 36 : Photo personnelle Image 37 : Dessin personnel Image 38 : Dessin personnel Image 39 : https://evap2014itesm.wordpress.com/arquitectura-vieja-para-nuevos-problemas/ Image 40 : http://neokerberos.free.fr/star%20wars/larsint.htm Image 41 : http://neokerberos.free.fr/star%20wars/larsint.htm Image 42 : http://neokerberos.free.fr/star%20wars/larsint.htm Image 43 : http://neokerberos.free.fr/star%20wars/larsint.htm Image 44 : Dessin personnel basé sur une photo trouvée dans le hall de l’hôtel Image 45 : Photo personnelle Image 46 : Dessin personnel Image 47 : Photo personnelle Image 48 : Photo personnelle Image 49 : Dessin personnel basé sur le relevé de André LOUIS. Stanley IRA HAlLLET. Evolution d’un habitat : Le monde berbère du sud tunisien, édition de 2011. Page 140 Image 50 : Photo personnelle Image 51 : Photo personnelle Image 52 : Photo personnelle Image 53 : Photo personnelle Image 54 : Schéma personnel Image 55 : Dessin personnel
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Image 56 : Dessin personnel Image 57 : Schéma personnel Image 58 : http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-bassinsud/badonviller/spip.php?article668 Image 59 : Zouheir AOUADI. La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984, page 113 (Adapté) Image 60 : Zouheir AOUADI. La construction et les constructions dans les monts troglodytes. Février 1984, page 113 (Adapté) Image 61 : page Facebook : Matmata. Image 62 : Croquis personnels Image 63 : Croquis personnel Image 64 : Croquis personnel Image 65 : Croquis personnel Image 66 : Croquis personnel Image 67 : Schéma personnel Image 68 : Dessin de Tarak RAHMANI. Repenser un troglodyte, juin 2015. Page 64 Image 69 : Croquis personnel Image 70 : Dessin personnel Image 71 : Croquis personnel Image 72 : http://maroc.bienvenue.free.fr/villes/boujdour.php Image 73 : © Firas Hamdi. This is every day. Day 589 Image 74 : © Younes Ben Slimane Image 75 : © Younes Ben Slimane Image 76 : © Younes Ben Slimane Image 77 : © Younes Ben Slimane Image 78 : © Orkhan Turki – Les abc
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Image 79 : © Salma ben hmida Image 80 : © Salma ben hmida Image 81 : © Tarak Rahmani Image 82 : © Tarak Rahmani Image 83 : http://www.voyanote.com/hotels/details/1286/trait_d_union_tijma.html#5 Image 84 : http://www.voyanote.com/hotels/details/1286/trait_d_union_tijma.html#5 Image 85 : Dessin personnel Image 86 : Archibat n°21. Architecture du sud tunisien. Page 80 (Adaptés) Image 87 : Google earth (Adaptés) Image 88 : Dessins personnels Image 89 : Dessin personnel Image 90 : Dessin personnel Image 91 : Dessin personnel Image 92 : Dessin personnel Image 93 : Dessin personnel Image 94 : Dessin personnel Image 95 : Dessin personnel Image 96 : Dessin personnel Image 97 : Dessin personnel Image 98 : Dessin personnel Image 99 : http://www.abhominal.com/ Image 100 : Dessin personnel Image 101 : Dessin personnel Image 102 : Dessin personnel
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