#079 DÉCEMBRE 2015/ JANVIER 2016. €5
SEPP ARDELT, COFONDATEUR DE NITRO VOTRE GUIDE POUR LES DÉMOS SUR NEIGE DÉTAILLANT DU MOIS : TIGNES SPIRIT PRÉSENTATION DE MARQUES, SCIENCE DES ACHATS & BIEN PLUS ENCORE…
TOUTES LES TENDANCES AH16/17 : BOOTS ET FIXATIONS DE SNOWBOARD, CASQUES ET PROTECTIONS DE SNOW, CRUISERS, STREETWEAR, CHAUSSURES DE SKATE ET VÊTEMENTS DE SURF
noUS
Rédacteur en chef Harry Mitchell Thompson harry@boardsportsource.com Rédacteur Français et Surf Iker Aguirre iker@boardsportsource.com Rédacteur Snowboard Rémi Forsans remi@boardsportsource.com Rédacteur Skate Dirk Vogel dirk@boardsportsource.com Rédacteur Anna Langer Anna@boardsportsource.com Rédacteur SUP Robert Etienne sup@boardsportsource.com Graphisme Séréna Lutton serena@boardsportsource.com Manageur Médias Numériques Denis Houillé denis@boardsportsource.com Correcteurs Insa Muth, Marie-Laure Ducos, Sam Grant Collaborateurs Jokin Arroyo, Benoît Brecq, Gordon Way, Fabien Grisel, Franz Holler, Adam Rowlands, Robert Etienne, Anna Langer, David Bianic, Siana Ivanova, Gayle Hockin. Publicité & Marketing clive@boardsportsource.com Comptabilité accounts@boardsportsource.com
bonjour #79 La grande majorité du continent européen a bénéficié d’un superbe été 2015, très ensoleillé, ainsi que de très bonnes vagues. Pour la saison d’hiver, ce sont les mois de novembre et de décembre qui, on le sait bien, comptent beaucoup en termes de chutes de neige et, pour l’instant, les choses se passent plutôt bien.
la tempête qui se joue actuellement est bel et bien le mouvement des taux de change, avec l’augmentation du dollar qui dévore les marges des marques dans l’ensemble de l’Europe, tandis que l’augmentation de la livre sterling et du franc suisse signifie que la vente en ligne se montre de plus en plus compétitive.
La côte ouest américaine a finalement fini par recevoir de véritables chutes de neige après quelques hivers difficiles et l’augmentation des ventes de snowboards représente près du double de celle de la même période l’année dernière. C’est un soulagement bienvenu pour les revendeurs de snowboards outre-mer et l’industrie américaine des sports de glisse (SIA) a même alerté sur une potentielle pénurie de produits si El Nino venait vraiment à se mettre en place, étant donné que certains magasins spécialisés ne commandent que des lignes de produits assez limitées après ces quelques années difficiles.
Cependant, il y a de l’optimisme dans l’air, puisque les marques se préparent de mieux en mieux aux tempêtes que l’hiver leur réserve. D’après la section “Zoom sur les Marchés” de ce numéro, il semblerait que les revendeurs européens (tout comme leurs homologues américains) gèrent mieux leur trésorerie, en diminuant leur offre de produits pour cet hiver et en tirant les leçons des problèmes de surplus de stocks des saisons précédentes. En regardant en arrière vers le second semestre 2015, verra-t-on le début d’un véritable tournant dans l’industrie des sports de glisse ?
Au moment où ces lignes sont écrites, les Alpes et les Pyrénées ont été recouvertes d’une importante couche de neige et d’autres chutes sont attendues pour ce week-end. Mais
Toujours de coté Harry Mitchell Thompson Rédacteur
sommaire P.12 News
P.56 Tendances AH16/17 : chaussures de skate
P.15 Avant-Première : les démos sur neige
P.58 Science des achats : Gianluca Tognoli,
P.16 Avant-Première : les salons
Frisco, Italie
P.19 Détaillant du mois : Tignes Spirit, France
P.60 Tendances AH16/17 : Vêtements De Surf
P.21 Tendances AH16/17 : boots de snowboard
Pour Hommes
P.25 Tendances AH16/17 : fixations de
P.63 Présentation de marque : Mons Royale
Abonnements www.boardsportsource.com subs@boardsportsource.com
snowboard
P.65 Présentation de marque : S-Wings
P.28 Marketing sports de glisse
P.66 Présentation de marque : Big Balls
P.31 Tendances 2016 : les cruisers
Collective
Directeur de publication clive@boardsportsource.com
P.34 Interview grand ponte : Sepp Ardelt,
P.68 Présentation de marque : FLVR
cofondateur de Nitro
P.70 Présentation de marque : Cheapo
Publié par ESB 22 Friars Street, Sudbury Suffolk, CO10 2AA. UK
P.37 Tendances AH16/17 : streetwear pour
P.72 Greenroomvoice
hommes
P.74 Nouveaux produits
P.42 Tendances AH16/17 : streetwear pour
P.77 Zoom sur les marchés
femmes
P.86 Evénements
Boardsport SOURCE est une publication bimensuel © ESB. Tous droits résrvés. www.boardsportsource.com
P.45 Votre guide pour les démos sur neige
P.89 L’œil du Cyclope
P.49 Tendances AH16/17 : casques et protections de snow P.54 Ride O’Meter
Sur la couverture : Dennis Dusseldorp, Directeur de Low Pressure Studio
Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ou transmise sous une quelconque forme que ce soit, ni par aucun moyen, ni stockée dans un système quelconque sans une permission écrite préalable, excepté pour tout usage respectueux de la loi du Copyright Designs and Patents Act 1988. Toute demande de permission pour l’utilisation de matériel sous copyright, incluant la reproduction d’extraits dans d’autres travaux publics, devra être effectuée auprès du Directeur de Publication. Il sera impératif de citer l’auteur, l’éditeur et la source. Les points de vue exprimés dans ce magazine ne sont pas forcement ceux du Directeur de Publication et de l’Editeur. ISSN # 1478 -4777 11
EN BREF
Halldor Helgason lance une marque de vêtements techniques pour Stigma Distribution Halldor Helgason lance une marque de vêtements techniques, appelée Atrip. Après que Nike SB se soit retirée du snowboard l’année dernière, Halldor était sans sponsor outerwear et a rejoint Stigma Distribution (responsable de Horsefeathers) pour créer sa propre marque. Atrip produira du streetwear inspiré par le snowboard et adapté aux trois passions de Halldor : le snowboard, le skateboard et la fête.
Zimtstern ouvre un magasin à Munich
Zimtstern a ouvert un magasin de 80 m² dans la zone très sympa de Glockenbach à Munich.
Le NASDAQ donna 180 jours à PacSun pour rectifier le tir
Pacific Sunwear of California (PacSun) a reçu un avertissement du NASDAQ Global Select Stock Market. Le revendeur de vêtements lifestyle pour jeunes n’a pas été à la hauteur des 15 millions de dollars (valeur de marché) de parts publiques lors des 30 jours précédents le 29 octobre, violant ainsi le règlement du NASDAQ. PacSun a dorénavant 180 jours (jusqu’au 26 avril 2016) pour garantir que ses parts publiques valent bien 15 millions de dollars ou plus, pour un minimum de 10 jours ouvrés consécutifs pour regagner la conformité.
RIP CURL fait état de résultats solides
Rip Curl a publié une augmentation de son bénéfice net avant impôts de 26,3. Alimenté par de solides ventes internationales, l’entreprise est redevenue viable en Europe sur cette période et a connu des ventes stables ; elle fait état d’une croissance générale de 3,7 %.
Quiksilver vend sa marque de chaussures de course Ampla à d’anciens employés
Lors de la mise en faillite, Quiksilver a demandé au juge de pouvoir vendre sa marque de chaussures de courses Ampla à deux anciens employés pour 200 000 dollars. Ampla a été lancée par l’entreprise en 2013. Les anciens employés sont Rob Colby, qui était président des régions américaines, de 2011 à février de cette année, et l’ancien Chief Legal Officer, Charles Exon.
Thierry Kunz retourne chez Nidecker au poste de CMO
L’ex snowboardeur pro, Thierry Kunz, retourne chez Nidecker après avoir passé 9 ans à plusieurs postes dans le groupe Quiksilver parmi lesquels : directeur du marketing international hiver (DC, Roxy, Quik), EMEA Marketing Director pour DC Shoes et Snow Business Manager pour DC Shoes en Europe. Kunz a lancé Donuts Snowboards avant d’exercer la fonction de Marketing Manager chez Nidecker jusqu’en 2006. Kunz rejoint à nouveau Nidecker au poste de Chief Marketing Officer et sera aussi dans le conseil d’administration. Thierry sera principalement attaché aux marques Nidecker et Laird du groupe.
Anomaly Action Sports nomme Plein Nord Distribution comme partenaire français
AAS a nommé Plein Nord Distribution comme unique distributeur de Shred Optics et de Slytech Protection en France.
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#79
Neff nomme Olivier Lemoine aux opérations européennes
Neff a nommé le vétéran de l’industrie, Olivier Lemoine, au poste de DG Europe de l’entreprise. Lemoine a exercé de nombreuses fonctions chez plusieurs marques, parmi lesquelles Adidas, Rip Curl et, plus récemment, Skullcandy où il travaillait comme Directeur des ventes EMEA pour tous les canaux. Olivier dirigera les opérations européennes chez Neff, depuis leur nouveau siège social européen à Innsbruck.
Surf Expo lance l’événement New Preview en juin 2016 Surf Expo a annoncé le lancement des “Preview Days” : un nouvel événement New Preview où les revendeurs pourront voir en avantpremière et acheter des produits pour le printemps suivant sur la côte Est des US. Les Preview Days se dérouleront les 23 et 24 juin 2016 à Orlando en Floride, ce qui tombe entre les deux événement initiaux de janvier et septembre, et joueront le rôle de plateforme pour la côte Est pour passer des commandes à la dernière minute avant le week-end du 4 juillet, ainsi que pour voir les produits avant de les acheter.
Black Diamond vend POC à Investcorp pour 65 millions de dollars Black Diamond a finalisé la vente de POC à Investcorp, un fournisseur et gestionnaire de produits d’investissement alternatifs pour 65 millions de dollars. POC, l’entreprise de lunettes et de protections, a réalisé un CA de 34,8 millions de dollars en 2014. Black Diamond a lancé le processus d’évaluation stratégique il y a quelques mois, et cette vente de POC permet à l’entreprise de se concentrer sur ses autres marques, Pieps and Black Diamond. Black Diamond avait initialement acheté POC pour 44,9 millions de dollars en juillet 2012.
Nikita & Bonfire Europe vont être dirigées depuis Munich. Sessions sera réintroduite en Europe. Pretty Great LLC dirige officiellement ses opérations depuis sa nouvelle base européenne à Munich. L’équipe internationale Pretty Great est composée de nouvelles recrues pour compléter l’équipe des anciens employés qui ont déménagé afin de les aider dans la transition de l’année dernière de Amer Sports. Nikita ramène l’entreprise vers ses racines, en offrant trois modèles de snowboard et en se concentrant sur des designs bien travaillés pour ses collections streetwear et de vêtements techniques. Pretty Great ramènera aussi Sessions en Europe, avec la réintroduction de certains revendeurs à ISPO. Toutes les marque de Pretty Great seront dirigées par des ventes directes sur quelques territoires choisis dans le monde.
Triple Eight NYC choisit TKC Sales pour la distribution au RU TKC Sales a été choisi pour assurer la fonction de nouveau distributeur pour les produits Triple Eight NYC au Royaume-Uni et en Irlande. Triple Eight NYC est un concepteur et fabricant américain de matériel de protection pour l’industrie des sports d’action. Ian Hendrie dirigera la distribution pour Triple Eight NYC au RU et en Irlande et sera assisté du directeur des ventes de TKC, Matt Woodruffe, et de toute l’équipe de TKC.
En bref
#79
World Snowboard Day revient pour sa 10ème édition
Le World Snowboard Day revient pour sa 10ème édition, le 20 décembre de cette année. Avec encore plus d’événements que jamais, des projections de films, des démos, des rencontres et bien plus encore.
Mervin nomme Julia Mantler au poste de PR & Marketing Manager Europe
Mervin Manufacturing continue à faire croître sa section européenne avec la nomination de Julia Mantler au poste fraîchement créé de PR & Marketing Manager Europe, pour lequel elle sera basée au siège social européen de l’entreprise à Munich. Mantler a été à la tête des PR chez Millhaus GmbH, où elle était responsable de marques comme BMW, Red Bull et Specialized. Elle sera sous la hiérarchie du DG de Mervin Europe, Marian Kaeding.
Pally’Hi nomme Johannes Ritter au poste de Global Brand & Sales Manager
La marque, fondée par un des pionniers du snowboard et ancien champion du monde, Peter Bauer, a appelé Johannes Ritter pour accélérer son développement et s’équiper pour la demande croissante dans son segment de produits mérinos et lifestyle.
Surftech continue sa restructuration avec des changements dans l’équipe dirigeante Surftech a nommé Ryan Guay au poste de vice-président des ventes et a inclus Monique Dabbs dans l’équipe en tant que Directrice des Opérations lors de la dernière vague de restructuration de l’entreprise. En plus des changements de management et d’opérateurs chez Surftech, ils ont aussi revisité leur positionnement dans le surf et le Stand Up Paddle avec l’introduction de nouvelles marques, de nouveaux modèles et de nouvelles technologies pour 2016. Ils ont choisi NSP pour distribuer tous leurs produits aux US et relancé la gamme de planche de surf Takayama, une extension de l’offre Channel Island.
Bob Hurley quitte ses fonctions de PDG
Le fondateur d’Hurley, Bob Hurley, quitte ses fonctions de PDG de la marque. Il transite vers un nouveau poste dans une entreprise parente d’Hurley, Nike, pour “cultiver la communauté et étendre les relations de Nike avec les athlètes élites”.
Homeschool embauche Fred Royle au poste de European Brand La marque américaine de vêtements technique pour la neige, Homeschool, a nommé l’ancien PDG de Westbeach, Fred Royle, en tant que European Brand Manager. Royle aidera l’entreprise à se lancer en Europe, où il a une grande expérience grâce à sa fonction chez Westbeach. Homeschool se lance en Europe cette saison avec une mini-collection exclusive au Royaume-Uni. Homeschool fabrique des vêtements de plein air de grande qualité, qui comportent tous la technologie “37.5” sur chacune des couches.
Blue Tomato ouvre de nouveaux magasins au Tyrol et à Vorarlberg Blue Tomato s’étend en Autriche occidentale avec deux nouveaux magasins : l’un à Bregenz et l’autre à Wörgl. L’entreprise offre maintenant plus de 450 000 produits de plus de 650 marques, avec une très bonne présence en ligne pour le snowboard, le freeski, le skate et le surf, avec 23 magasins physique dans toute l’Autriche et l’Allemagne. Blue Tomato représente 490 employés, dont 220 en logistique et 270 personnels dans les shops.
Laird Hamilton lance une entreprise de vêtements Le célèbre Big Wave surfeur et waterman, Laird Hamilton, lance sa propre marque : Laird Apparel LLC. La gamme comprendra des vêtements pour ceux aiment la vie en plein air et exigent des vêtements fonctionnels et techniques.
SUPERbrand annonce une joint venture avec Xtrementerprise pour s’étendre en Europe SUPERbrand entre dans une joint venture avec Xtrementerprise qui verra la marque de surf étendre sa présence en Europe. Cette nouvelle alliance, basée à Biarritz, permettra à SUPERbrand d’augmenter sa présence en France, en Espagne et au Portugal, tandis que les pays où SUPERbrand est déjà distribuée (RU, Allemagne, Autriche, Danemark, Russie et Grèce) demeureront avec leurs distributeurs actuels. Xtrementerprise est aujourd’hui distribuée dans 3800 shops en France, en Espagne et au Portugal et compte 425 employés.
...Lost Moves To Licensing Model …Lost change de business model : ils continueront à designer, marketer et vendre la marque depuis son siège social à Irvine en Californie, alors que la fabrication, le sourcing et les finances seront laissés à un groupe d’investisseurs dirigé par l’opérateur logistique Nick Agakanian, à Chino en Californie.
Catch Surf choisit Rollin’ Stoke SAS pour la distribution européenne
Rollin’ Stoke SAS, distributeur européen de Sector 9, a été choisi pour la distribution européenne de Catch Surf, l’entreprise de planches de surf performantes en mousse, basée à San Clemente. Rollin’ Stoke SAS est basée à Soorts Hossegor et le surfeur professionnel, Alain Riou, a été nommé ambassadeur européen pour Catch Surf.
Titus couronné Vans Shop Riot Champion 2015
Après un été bien rempli de qualifications européennes, les meilleurs skate shops européens se sont rassemblés à Madrid pour les Vans Shop Riot Finals 2015. C’est le shop allemand Titus qui a été couronné en 2015, même si le retrait d’un membre de l’équipe plus tôt dans le contest a été un événement difficile. Mais le team manager Yannick Schall a fait son entrée et a bien assuré. Coyote Grind Lounge, basé en Suède, a gagné la seconde place, tandis que le skateur Farid Ulrich de chez Titus a aussi remporté le prix du meilleur trick.
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Avant-Première : les démos sur neige SNOW AVANT-PREMIÈRE, LA CLUSAZ, FRANCE, 10-12 JANVIER, 2016 Les revendeurs français et européens se retrouvent à La Clusaz pour tester toute la gamme des produits de snowboard de près de 50 marques. Le Snow Avant-Première de l’année dernière a accueilli 328 magasins, la plupart français, mais aussi des revendeurs d’Angleterre, d’Écosse, de Suisse, de Belgique et d’Allemagne. Après l’introduction réussie du show-room de 450 m2 l’année dernière, avec son grand mur d’exposition à l’intérieur, cette tente sera de nouveau présente, permettant aux revendeurs d’évaluer le matériel, le textile, les boots et des accessoires dans une atmosphère décontractée et professionnelle. Les marques qui ont déjà confirmé leur présence sont : Amplid, Arbor, Burton, Capita, Dakine, Drake, Gnu, Jones, K2, Lib-Tech, Never Summer, Nidecker, Nitro, Northwave, Picture, Ride, Rome, Rossignol, Salomon, Slash, Smith, Union, Völkl Snowboards et Yes. Après le ride, il y a une “happy hour” organisée tous les jours à 17h00 dans la tente du show-room. C’est le meilleur moment pour débriefer, parler avec les représentants et la presse, pour échanger des opinions sur le matériel que vous avez testé avec les revendeurs et pour
regarder l’exposition sur le mur afin de choisir quel snowboard vous allez tester le jour suivant. Le dimanche soir, Radio Meuh organise la fête Snow Avant Première au “Bachal”, au centre-ville de La Clusaz. Deux personnes par magasins sont invitées à tester la collection. Les invitations comprennent des badges d’accès, des forfaits de ski pour la station de La Clusaz, les petits déjeuners et déjeuners. Si vous êtes plus de deux personnes ou si vous voulez étendre votre séjour, cela vous en coûtera 50 € par personne et par jour supplémentaire. Pour ceux qui viennent de très loin, les organisateurs offrent une navette de l’aéroport de Genève à La Clusaz pour 45 € aller-retour ainsi qu’un prix spécial pour le logement. Comme toujours, le ASAP de Sportair se déroule en bas de la vallée à Annecy, où les marques montreront leur gamme de vêtements dans leur propre show-room ou dans un show-room spécifique ASAP. La navette permettra de circuler entre les show-rooms et, le lundi soir, ne manquez pas la Fashion Show Party au Palais Impérial d’Annecy. www.sportair.fr
SHOPS 1ST TRY, ALPBACHTAL, AUTRICHE, 17-19 JANVIER, 2016 Après le succès de l’événement de l’année dernière sur le nouveau lieu d’Alpbachtal, l’événement se déroulera au même endroit cette année. Le lieu est facilement accessible d’un peu partout, à seulement 75 minutes de Munich, 45 minutes d’Innsbruck et 1h45 de Salzbourg. Les marques qui ont confirmé leur présence cette année sont : 686, Adidas snowboarding, Amplid, Amplifi, Anon, Arbor, Bataleon, Bent Metal, Bern, Burton, Capita, Dakine, Deeluxe, Drake, Flow Snowboarding, Flux, Gnu, Goodboards, Head, Icetools, Jones, K2 , Karakoram, L1, Lib Tech, Lobster, Marker PSE, Never Summer, Nidecker, Nitro, Northwave, NOW, Pally’Hi, Picture, POW, Ride Snowboards, Rome, Rossignol, Roxy, Salomon Snowboards, Sandbox, SevenNine13, Slash, Smith, SP Bindings, Switchback, Union, Vans, Völkl Snowboards et YES.
Le dimanche soir, il y aura un dîner d’exposition au centre des congrès d’Alpbach, dans une atmosphère décontractée. Pour la première fois, Shops 1st Try ouvrira ses portes à certains revendeurs choisis d’autres pays européens : les revendeurs de l’Europe de l’Est, de la Scandinavie, du Bénélux, de la Grèce et des états baltiques. Pour ceux qui sont intéressés, demandez à votre distributeur local un code d’enregistrement limité. Puisque ISPO est seulement quatre jours plus tard, il sera peut-être même plus intéressant pour les revendeurs de prendre un vol pour rester jusqu’à ISPO. www.shops-1st-try.com
SNOW SHOP TEST, BARDONECCHIA, ITALIE, 31 JANVIER – 2 FEVRIER, 2016 Snow Shop Test, l’événement B2B numéro un en Italie pour le ski et le snowboard, mettra l’accent sur l’équipement des sports d’hiver avec un nouveau nom pour 2016 : Snow Shop Test. Cela fait partie d’une extension du concept de tests de shops sous le nom de Pro Shop Test Tour vers de nouveaux marchés par les organisateurs, Moon. Le Pro Shop Test Tour consiste en trois événements autour des sports d’hiver, du vélo et de l’outdoor avec Snow Shop Test (Bardonecchia), Bike Shop Test (Bologne et Rome) et Outdoor Shop Test (Reggio Emilia). Cette année, Snow Shop Test revient à Bardonecchia et se tiendra, pour la première fois, plus tard qu’ISPO, après consultation des
visiteurs de l’an dernier. Comme auparavant, environ 100 shops seront invités au SST avec un accès gratuit au logement, aux repas et aux remontées mécaniques, dans le but d’essayer les produits de la saison prochaine en plein milieu de la saison des ventes. Pour sa sixième édition, la démo verra une amélioration de la zone d’exposition freeride et le lancement d’une nouvelle section Ski-Alp. Snow Shop Test annoncera le programme 2016 sous peu, mais les activités principales sont déjà confirmées : le Snow Shop Awards, des workshops B2B avec les chiffres du marché, une fête d’accueil et de nouvelles activités sur neige. www.snowshoptest.com
FUTURE TRY SUISSE, DAVOS, 10-11 JANVIER & LES CROSETS, 1er FEVRIER Future Try est l’événement de tests B2B sur neige pour les revendeurs de snowboard suisses. Les revendeurs participants auront l’opportunité de tester les meilleures planches et fix’ de la saison prochaine sur l’un des meilleurs terrains que la Suisse peut offrir. Et bien sûr, l’événement ne serait pas complet sans avoir la chance de se familiariser avec les produits dans une atmosphère plus intime avec les professionnels des marques présents en personne.
Après les tests sur neige, les visiteurs peuvent de prendre un verre avec l’industrie du snowboard suisses. Les marques qui participeront cette année sont : Amplid, Arbor, Bataleon, Burton, Capita, Flow, Head, Jones, K2, Never Summer, Nidecker, Nitro, Ride, Rome, Rossignol, Salomon, Völkl Snowboards et d’autres invités. Les revendeurs ont le choix entre Davos ou Les Crosets. www.snowboardbox.ch
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Avant-Première : les salons FASHION WEEK DE BERLIN, 19-21 JANVIER 2016 La Fashion Week de Berlin de cet hiver sera la première depuis l’arrêt du BBB et ce sera aussi la première de Bright sous la propriété d’un groupe qui inclut aussi le SEEK et les salons Premium. Tous les salons travaillent maintenant de concert pour offrir une expérience fluide pour tous les visiteurs de Berlin, avec l’intention de maintenir l’importance de la Fashion Week de Berlin pour les revendeurs européens. Dans le système de tickets communs mis en place,
un “tout-en-un” rendra SEEK, Premium, Fashiontech Berlin, Bright, Show & Order, Ethical Fashion Show et Green Showroom tous accessibles par une seule inscription, qui peut se faire dès le début du mois de décembre. Une navette gratuite reliera Bright et SEEK à Premium. www.fashion-week-berlin.com
BRIGHT, BERLIN, 19-21 JANVIER 2016 Pour 2016, Bright revient dans sa résidence principale, à coté du SEEK, pour son premier salon d’hiver. L’association de deux salons dans un seul lieu a fait de la “Berlin Arena” l’un des centres névralgiques de la Fashion Week de Berlin. Dorénavant, le Bright ressemble à un vrai salon, avec tous ses exposants réunis sur un seul étage, alors que le même aspect “désindustrialisé” des lieux précédents fonctionne très bien avec la diversité de design des stands. Pour cet hiver, le gros changement, c’est l’ouverture de 500 m² d’espace supplémentaire, pour créer une zone skatable avec des stands standardisés. Cela ramènera le skate au cœur du Bright qui se positionnera comme le centre névralgique pour le skate et les vêtements streetwear, pour les jeunes présents sur la Fashion Week de Berlin. Le parcours de Street consistera en deux quarter-pipes ainsi que d’autres modules. Ce qui permettra aux entreprises de matériel de skate de véritablement se concentrer sur le salon et offrira l’opportunité aux teams des marques de skate de démontrer leur technique. Les teams qui ont confirmé leur présence sont Element, Etnies et 24/7, et un programme de l’événement sera diffusé dans quelque temps. De plus, la restauration sera replacée à l’intérieur et le nombre de passerelles sera réduit afin d’améliorer la circulation des visiteurs au milieu du hall. Les marques participant au salon sont les suivantes : Altamont, Atticus, Black Eye, Brixton, Carhartt, Cheapo Brand,
Cleptomanicx, Converse, DC Shoes, Diamond Supply, DVS, HUF, Element, Emerica, éS, Etnies, Globe, Irie Daily, Levis Skateboarding, Makia, NEFF, Nixon, Obey, Reell, Shisha, Turbokolor et Vans. Pour la cinquième année, le Bright présentera sa cérémonie de remise des prix pour le skate en Europe, le mardi 19 janvier. Ce sera l’événement officiel principal du Bright et il se déroulera sur un nouveau lieu : le Lido de Kreuzberg. Le Lido est une salle de concert légendaire de Berlin où les skateurs se sentiront bien à leur aise. Plus de 600 personnalités de l’industrie du skate, parmi lesquelles les meilleurs skateurs pro et les plus grands industriels de toute l’Europe, ainsi que l’industrie de la mode et des gens de l’art et de la musique, y sont invités. La fête qui suivra se tiendra au même endroit, directement après la cérémonie. Les participants assisteront à la remise des prix dans les catégories suivantes : media platform of the year, brand of the year, shop of the year, photographer of the year, video of the year, video part of the year, rookie of the year, skate charity of the year, the Red Bull Media House videographer of the year et European skater of the year. C’est le premier Bright depuis que le groupe Premium a racheté le salon et il sera très intéressant de découvrir les synergies qui aideront le salon se développer. www.brighttradeshow.com
SEEK, BERLIN, 19-21 JANVIER 2016 Le SEEK se déroulera au même endroit que l’événement estival, juste à côté du Bright et, pour la version hivernale, les deux salons seront connectés par un passage couvert, de manière à vous protéger contre les intempéries pour passer d’un salon à l’autre. Le SEEK est le salon de mode le plus progressif et le plus contemporain de Berlin avec plus de 200 marques dans l’habillement moderne pour hommes, les nouveaux classiques, le upper streetwear, les vêtements pour femmes select, des collections de designers authentiques et des produits lifestyle. Les marques exposant sont les suivantes CLAE, Deus Ex Machina, Dickies, Element, Happy Socks, Heimplanet, Herschel Supply
Co, Iron & Resin, Komono, Lightning Bolt, Native Shoes, Pointer Footwear, Poler Outdoor Stuff, RVCA, Stance et Wemoto. Installés sur le même niveau, tous les stands sont d’une taille standard et d’un design minimaliste, avec juste le nom de la marque et les produits à exposer. Dans le hall, tout le reste du marketing restera minimaliste, ce qui offrira aux marques une chance égale d’attirer les visiteurs et permettra de vraiment mettre en avant les produits. www.seekexhibitions.com
JACKET REQUIRED, LONDRES, 3-4 FEVRIER 2016 Jacket Required, le salon des vêtements pour hommes, expose du casual masculin de première qualité sur deux étages à l’ancienne Truman Brewery, dans l’East End très trendy de Londres. Les murs blancs et la simplicité, avec seulement deux portants par stand, permettent aux acheteurs et aux marques de revenir à la base : le produit. Un léger chevauchement avec ISPO l’hiver dernier a fait que les revendeurs plus techniques ont choisi Munich au lieu de Londres. Cependant, les dates du Jacket Required ne seront pas en conflit cette année, puisque il se tiendra deux semaines après ISPO. Les organisateurs de l’événement ont proposé une nouvelle entrée et plus d’espace pour l’édition de juillet et cela a très bien fonctionné. Idéalement situé au centre de Londres, on peut s’y rendre très 16
facilement en métro, en bus ou à pied. Les Shoreditch High Street Station, Liverpool Street Station, Aldgate East Station et Old Street Station sont toutes à portée de marche à pied. Le salon de prêt-àporter premium pour hommes basé à Londres à l’ancienne Truman Brewery revient pour sa neuvième édition. Le salon a parcouru beaucoup de chemin depuis son lancement en Aout 2011 avec seulement 30 marques. Quatre ans plus tard, il propose dorénavant une jolie sélection de plus de 300 marques internationales dans tous les secteurs du prêt-à-porter masculin, ce qui reflète la force et la créativité du marché britannique. www.jacket-required.com
détaillant du mois
tignes spirit, tignes, france Gérant et légende locale de la station, Kieran “Kipper” Hicks a ouvert Tignes Spirit en 2007 en proposant un nouveau concept : plutôt que d’attendre les vacanciers en magasin, il va à leur rencontre pour leur louer et livrer tout le matériel. Huit ans plus tard, le service imaginé par Kipper fonctionne toujours mais, entre temps, Kipper a fait évoluer son affaire pour devenir un véritable point de rencontre, offrant aux locaux comme aux vacanciers toute une palette de services et d’équipements de qualité, comme l’entretien et la réparation grâce à des techniciens de premier plan. Rencontre avec la directrice du magasin, Corinne Mayhew. Pouvez-vous revenir sur l’historique du magasin ? Kieran a inauguré Tignes Spirit en 2007 en tant que service de location et livraison à domicile de matériel de snowboard, sur Tignes et Val d’Isère. En anticipant cette niche sur le marché de la location de qualité ainsi que celle de la livraison et récupération du matériel, il a mis en place des partenariats avec des boutiques locales, avant que la petite entreprise ne se transforme en véritable shop, mêlant vente et location. Après des débuts avec la marque indépendante canadienne Option, nous proposons désormais les marques Endeavor, Signal, Burton et Ride. Le shop a doublé en taille il y a un an et l’on y trouve désormais des vêtements techniques, du matériel de rando et de splitboard. Nous sommes devenus le shop de référence pour la plupart des services et demandes sur Tignes. Quels sont les avantages à posséder une boutique physique plutôt qu’un site en ligne ? Tous nos employés ont été sélectionnés pour leurs excellentes connaissances dans le domaine, leur attitude positive et sympa. Ils sont tous d’excellents rideurs également ; certains ont remporté des compétitions au niveau national voire international. Les clients tirent vraiment avantage à échanger en direct avec nos techniciens et cela permet de faire la différence dans le choix d’un matériel adapté, plutôt que de se contenter d’acheter sur les conseils d’amis. Notre atelier s’est aussi forgé une solide réputation, considéré comme le meilleur pour l’entretien et les réparations. Cette saison, notre boutique principale déménage dans un lieu plus grand dans le quartier de Tignes Le Lavachet. Quelles sont vos techniques de vente ? Nous avons confiance dans les marques que nous mettons en magasin et cela rend le travail plus facile lorsque les produits expriment cette confiance. Nos employés ont l’opportunité de tester le matériel en avantpremière, sur des pistes et parks parmi les meilleurs en Europe. Nous développons ainsi notre propre avis sur les produits. Ces tests sont essentiels lorsqu’il s’agit de trouver quel produit correspond le mieux à tel client, et cela nous donne clairement un plus en termes de service à la clientèle.
Nous organisons aussi des journées de tests gratuites pour ceux qui souhaiteraient essayer avant d’acheter. C’est une bonne façon pour les clients de tester plusieurs planches avant de faire leur choix et de s’assurer qu’ils sont heureux de leur décision. Qu’en est-il du marché de la location ? Les grandes chaînes spécialisées dans la location constituent une concurrence sérieuse à Tignes et Val d’Isère, mais notre concept et nos services font que nous offrons quelque chose de différent. Contrairement à la plupart des shops, nous travaillons en continu toute la journée et sommes ouverts jusqu’à minuit les week-ends, si bien que les arrivants tardifs n’ont pas à s’inquiéter et savent qu’ils auront leur matériel pour la leçon du lendemain matin. Nous croyons que cette combinaison de service de qualité, de chaleur humaine, d’employés pointus et d’un service fiable de livraison/récupération nous permet d’avoir une longueur d’avance sur les autres shops de location de la zone. Quels conseils donneriez-vous à un autre détaillant indépendant qui tente de lutter face à des mégastores de grandes enseignes ? Jetez-un œil aux concurrents mais n’oubliez pas de rester fidèle à ce qui fait que vous êtes vous. Les grandes enseignes n’ont pas souvent cette capacité à cristalliser une communauté autour de soi. Utilisez la liberté de votre petite taille à votre profit et soyez créatifs en organisant des événements. Votre magasin sponsorise-t-il des rideurs ? Nous soutenons les sportifs en devenir, ceux qui essayent d’intégrer l’équipe de Grande-Bretagne en freestyle, ainsi que d’autres présents sur la scène depuis un certain temps. Les rideurs poussés par la GB Park & Pipe Academy bénéficient de notre réseau pour vivre leur rêve. En étant basés dans une station aussi géniale que Tignes, il est très important pour nous de soutenir des compétitions authentiques et de maintenir la flamme allumée pour ne pas oublier pourquoi nous adorons la vie en montagne. Retrouvez la version longue de cette interview sur boardsportsource.com 19
photos: Nitro
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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 : BOOTS SNOWBOARD De par l’importance que revêtent les boots dans la pratique du snowboard, se procurer la bonne paire pour la saison est un choix important. Alors, vers quels modèles et marques se tourner l’hiver prochain ? Jetons un œil vers le futur pour savoir avec quoi nous nous chausserons. Par Tom Wilson-North LES MUSTS ABSOLUS
Le freeride et le big-mountain riding demeurent les deux grands axes de travail en R&D pour 2016/17, et donnent lieu à des nouveautés en matière de semelles. Le modèle Guide de Rome arbore ainsi une semelle Vibram de faible épaisseur et donc au poids réduit, mais aussi plus affinée. Le modèle Jones MTB de 32 - innovation et bestseller de la saison passée - joue aussi la carte du poids mini au niveau de la semelle, sans pour autant abandonner les formes généreuses. C’est un nouveau modèle, le TM-Two XLT qui hérite quant à lui de la semelle du modèle Jones 2015/16 existant, ainsi qu’une pointe de pied recouverte intégralement en caoutchouc, sûrement aussi utile pour progresser à pied dans une neige ferme que pour traîner dans la soupe en station. Après les hauts sommets, Deeluxe se penche sur la moyenne montagne avec le nouveau pro model Yusaku Horii au look accrocheur, conçu pour le park et le freestyle, et doté d’une plateforme souple/demi-souple. En évoquant les boots de park, signalons celles de freestyle de Northwave, les Prophecy S et leur nouveau chausson Corset qui vient fusionner avec le haut de la botte pour ne pas couper le transfert de sensations.
Vimana a tout misé sur le niveau technologique des Continental, à savoir des boots vegan sans cuir de vache, remplacé par une construction en néoprène. En haut de gamme toujours, Burton se met à concevoir des boots tressées, déjà une tendance forte dans la chaussure. On retrouve cette fabrication dite Ultraweave sur les modèles Almighty (hommes) et Ritual (femmes). Ce tissage à effet 3D permet notamment de renforcer certaines parties des boots et de réduire grandement les déchets de production en éliminant les panneaux individuels. Chez Salomon, les chercheurs fous de leur labo vont de succès en succès et, en ce qui les concerne, cette cuvée 16/17 ressemble à une année. La grosse nouveauté s’appelle Mutation, “une façon révolutionnaire d’envisager le design, le développement et la production de boots de snowboard.” Cette conception se concrétise sur le modèle haut de gamme en freestyle, les HiFi, annoncées à un tarif encore acceptable de 429 ¤. “Le pied et la cheville ne sont pas symétriques et, par conséquent, les boots ne devraient pas l’être non plus “, explique David Appel, directeur monde de la division matériel de DC Snowboarding. L’an passé, la
Si l’on est preneur de progrès en termes d’amorti et de construction, on vous laisse les bouts pointus et autres bandeaux sur le crâne, merci ! 21
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marque avait en effet lancé des bottes Travis Rice asymétriques, dont le plébiscite voit leur reconduction en 2016/17. Pour cette même saison, DC lance les Shredbot, le pro model de bottes de Torstein Horgmo, affichées comme “les premières bottes spécifiquement conçues pour répondre au niveau actuel en snowboard.”
Cell+ sur le modèle HiFi procure également un rebond qui rend les boots très vivantes. Enfin, Head a opté pour un look running bien senti sur la partie haute de leur modèle Five Boa, équipé d’une boucle pour plus de maintien, de réactivité et d’imperméabilité à la fois.
C’est désormais le rideur et homme à tout faire de Vans, Pat Moore, qui a la responsabilité des bottes customisables Infuse, ce qui se traduit notamment par des coloris spécial New Hampshire, “Live Free or Die”. La collection de bottes Flow est revue de fond en comble, à travers par exemple les nouvelles Hylite Heellock Focus dotées d’un nouveau système de laçage mixte et d’une inclinaison positive. Chez Rossignol, les Crank Boa H3 et Alley Boa H2 bénéficient d’un rajeunissement qui passe notamment par une rigidité revue à la hausse.
Alors que la clientèle semble vouloir associer la couleur de ses pieds au reste de sa tenue, les boots suivent de près le stylisme des vêtements. Et la tendance demeurera vraie l’an prochain. On trouve ainsi des associations de matières et des tons foncés chez Rome, des imprimés animaux et des tissus en mesh chez Head, ou encore des finitions structurées aux coloris natures et automnaux pour Deeluxe. Grand nom mondial de la chaussure, Adidas s’inspire sans surprise de ses grands succès pour ses boots de snowboard : les Samba font un clin d’œil aux racines de la marque dans le football et la pointe de pied des Superstar fait écho aux classiques de la marque aux trois bandes. Enfin, 32 opte à son habitude pour des couleurs flashy très 90’s qui illuminent un peu le reste de l’offre.
DES LAÇAGES BOA INNOVANTS
L’an prochain, plusieurs marques miseront à nouveau sur des systèmes de fermeture inventifs signés Boa, un choix de laçage dont Vans fut le précurseur : “L’Hybrid Plus Boa permet de personnaliser le flex des boots, laissant ainsi une grande marge de manœuvre”, explique Juss Apivala, category manager monde pour la marque. “En tant que rideur, vous recherchez des boots performantes dans tout type de conditions. C’est un peu comme les téléphones : autrefois, il nous fallait un walkman, un appareil photo, une camera et un téléphone, alors qu’aujourd’hui on veut un seul appareil pour tous ces usages et, évidemment, qu’il soit le meilleur de sa catégorie. Il en va de même pour les boots.” Difficile de résister à cette possibilité de modifier les réglages d’une botte du bout du doigt ! De son côté, K2 actualise son modèle Maysis, devenu Maysis+ et doté du système Tailored Zonal Fit utilisant la technologie Boa, à savoir trois niveaux de tension entre le bas et le haut de la botte, sans même avoir besoin de toucher à deux molettes.
ESTHÉTIQUES
CHAUSSONS
C’est la première chose que l’on fait en choisissant des boots : les ouvrir pour sortir le chausson. Chez Adidas, le flex a été travaillé et les chaussons sont thermoformés (tout comme chez Nitro) pour un meilleur ajustement d’origine. Vans a mis en place une gamme de trois chaussons facilement identifiable et laissant libre cours à des options de customisation. Salomon introduit un nouveau concept de chausson baptisé Shadowflex et Burton améliore les siens, désormais nommés Toasters. Ceux-ci ont l’air particulièrement réussis, équipés d’une batterie rechargeable lithium-ion très fine et légère, directement intégrée dans la mousse et qui se charge via un câble micro-USB. Le chauffage à trois positions fournit entre quatre à huit heures de chaleur. Sur leurs modèles de boots haut de gamme, Burton présente deux nouveaux chaussons appelés Lifeliner et Lifeplus qui viennent remplacer
Alors que la clientèle semble vouloir associer la couleur de ses pieds au reste de sa tenue, les boots suivent de près le stylisme des vêtements.
SYSTÈMES DE FERMETURE
Si les dispositifs Boa font toujours plus d’adeptes, d’autres alternatives sont à signaler, à l’image du système SPIN de Northwave qui reprend des câbles en polyester filé que l’on retrouve sur les kites, les parachutes et mêmes les gilets pare-balles. L’objectif est d’éviter tout nœud et d’alléger l’ensemble. Tommy Delago, cofondateur de Nitro, est des plus fiers de présenter leur toute nouvelle fermeture RE/LACE pour le chausson intérieur : “Ajuster la bottine intérieure est très facile alors même que la botte est déjà serrée ; il suffit de tirer sur la poignée du lacet. Il est ainsi possible de (re)serrer le chausson au cours de la journée (sur les remontées mécaniques ou pas) sans avoir besoin de défaire la fermeture des bottes”. Pour en terminer avec le laçage, rien de nouveau : on retrouve du trad, SpeedZone, FastLace et Boa un peu partout.
L’INFLUENCE DES CHAUSSURES DE RUNNING
Le running fait l’objet de toutes les attentions et les petits génies du R&D n’ont pas manqué de développer des modèles crossover pour notre sport. Si l’on est preneur de progrès en termes d’amorti et de construction, on vous laisse les bouts pointus et autres bandeaux sur le crâne, merci ! Northwave emploie le même système de thermo-soudure que sur les chaussures de course à pied et ce, dans le but de réduire le volume et le poids par la même occasion, tandis que Salomon utilise des panneaux Sensifit directement issus de leurs chaussures de trail, qui enveloppent le pied pour plus de maintien. Leur semelle Energy
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les anciens modèles Ride en mousse injectée, que l’on retrouvait sur les boots Ion et Supreme. Ces nouveaux chaussons utilisent une mousse Ultralon en polyuréthane pur, pour plus de performance et un gain de poids notable.
CONCLUSION
L’époque des grandes avancées technologiques annuelles est bel et bien derrière nous et les collections 2016/17 sont plus une affaire de perfectionnement des modèles éprouvés. La bataille se jouera davantage sur le plan du prix, alors que les marques font face à des coûts de production à la hausse, à des cours de devises fluctuants et à l’inflation, sans même évoquer la difficulté de nos jours à vendre un produit à plein tarif… Heureusement, il s’avère que les boots les plus chères sont aussi les plus demandées : “Nos meilleures ventes se font sur le moyen et le haut de gamme”, signale Matthieu Perez, directeur marketing de Deeluxe. “Les clients sont prêts à payer pour de la qualité et il s’agit principalement de trouver cet équilibre précaire entre une grande qualité et un prix avantageux.”
RÉSUMÉ DES TENDANCES L’influence des chaussures de running Des coloris suivant ceux des tenues Des chaussons chauffants
photo: Switchback
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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 : FIXATIONS Autrefois il était bien plus difficile de faire son choix s’agissant de fixations de snowboard. Il y a encore dix ans, ces mêmes fixations se révélaient souvent peu confortables et peu fiables. En comparaison, l’offre actuelle est sacrément bonne. Et cette amélioration globale sera encore plus nette l’an prochain, alors qu’un nouvel acteur du marché (et pas des moindres) sera de la partie, tout comme le matériel déjà éprouvé connaîtra de sensibles raffinements. Par Tom Wilson-North LES MODÈLES À SUIVRE
La plus grosse actu dans le secteur des fixations est, sans aucun doute, le retour de la marque Bent Metal de Mervin Manufacturing. Et parmi leurs modèles à ne pas manquer, on citera les fixs Transfer et Solution. La première, avec son embase Flex Control Drive Plate, est fabriquée à la main dans leur usine de Seattle et est réalisée à partir de fibre bio-polymère aluminisée. Plus rigide, la Solution entend répondre à des rideurs plus agressifs, à la recherche de performances maximales, grâce à son spoiler ultraléger en carbone et à une embase plus rigide utilisant, en partie, du carbone également. Sur chaque modèle, le spoiler est évidé pour la prise en main et l’on remarque un astucieux Cube Flad, ainsi qu’un système plutôt sympa au niveau de la plaque, sur lequel nous reviendrons brièvement. Chez Union aussi, le carbone est partout. Leur modèle Ultra FC se voit doté d’une nouvelle embase à MiniDisk fabriquée dans un alliage de nylon et carbone baptisé “X-Carb”. Leur bestseller, le modèle Travis Rice, trône dans tous les rayons à travers le monde et il est ici revisité avec un spoiler en carbone forgé et Duraflex, auquel s’ajoute de nouvelles boucles ExoFrame, plus légères, mais conservant le même maintien. De son côté, Burton remplace le modèle Diode par le Genesis X, incorporant au passage un spoiler en nylon et fibre de verre, sur la base du moule des fixations Genesis déjà existantes.
“C’est un peu comme si nous avions injecté des stéroïdes au modèle Genesis”, déclare Chris Cunningham, vice-directeur de la division matériel chez Burton. En outre, le haut de gamme incarné par les modèles X-Base voit l’arrivée du titanium, pour les rideurs obsédés par la chasse au poids. Voilà pour les poids lourds du secteur. Comme Goliath l’a appris à ses dépens, il ne faut pas sous-estimer les plus petits que soi et, en l’occurrence, les plus grosses nouveautés sont à chercher du côté des petites enseignes. On pense notamment à Brigade et l’excellent accueil de leurs boucles SIEVA ou encore à leur nouveau Hanger 2.0. Chez Rome, c’est la technologie employée sur les Katana en haut de gamme qui est déclinée sur un modèle Targa revisité avec la toute nouvelle boucle D.O.D. Si les fixations rapides connaissent du succès dans votre magasin, réjouissez-vous d’apprendre que K2 dote l’intégralité de ses modèles 2016/2017 de châssis Tripod, ou encore que Völk présente de nouvelles boucles de cheville asymétriques sur le modèle Fastec Choice Alu. Cette nouveauté est complétée par une nouvelle semelle inclinée en EVA, pour une meilleure absorption des chocs. Quant à Flow, la marque introduit les NX2-Redwood, reprenant la base des NX2 mais pensées pour accueillir les boots HyLite et la planche Rush. 25
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“La tendance vers des couleurs plus douces se maintient et l’émergence du blanc est à noter, notamment sur les modèles avec artworks.” - Ray Takahash, Flux Parmi les autres fixations à essayer lors des démos en station, on conseille les nouvelles Salomon Alibi pour le freestyle, reprenant la technologie Blaster et dotées de boucles en mousse à mémoire de forme, ou encore les NX THREE de Head disposant d’un nouveau softback pour plus de souplesse et d’une base amortie. Pour ceux qui préfèrent une connexion plus directe, jetez un œil du côté du modèle Carbon de Nidecker, avec sa base monobloc et un spoiler 100 % carbone.
DU MIEUX EN ENTRÉE DE GAMME
Les spoilers en kryptonite, les sky-hooks et autres collaboration avec Luis Vuitton, tout cela est très bien, mais il est aussi rassurant de constater que le moyen de gamme n’a pas été oublié. Les modèles Cartel et Cartel EST de Burton bénéficient enfin des boucles en EVA Hammockstrap vues sur le haut de gamme, tandis que l’emblématique NX1 de Head est relooké avec des boucles translucides et un tout nouveau spoiler, sans oublier une finition mat et gloss des plus badass.
BOUCLEZ-LÀ !
La tendance des boucles en EVA se poursuit ; une bonne nouvelle étant donné leur faible coût, leur poids réduit et leur confort lorsque bien conçues. L’économie de matière est aussi au rendez-vous par rapport aux boucles cousues traditionnelles. Côté pointe (du pied), SP développe une nouvelle boucle ultralégère pour sa gamme sLAB, annoncée comme d’un grand confort et bon maintien. Chez Switchback, la nouvelle boucle avant Miller se veut minimaliste, fonctionnelle et belle à la fois. Même tendance au minimalisme chez les Norvégiens de Vimana : “Nos boucles sont conçues pour se faire oublier, sans le moindre point de pression”, explique Trond-Eirik Husvaeg.
ESTHÉTIQUE
Nous aimerions bien vous annoncer un grand virage esthétique, mais non, vous aurez à nouveau droit à du noir, du noir et encore du noir. Mais, pour éviter que votre mur à fixations ne ressemble à l’intérieur d’un pot d’échappement de Volkswagen, voici quelques options plus colorées. Aussi improbable qu’il soit, le blanc figure au catalogue de quelques marques : “La tendance vers des couleurs plus douces se maintient et l’émergence du blanc est à noter notamment sur les modèles avec artworks”, explique Ray Takahash, directeur commercial et marketing pour Flux. “Mais ouais, le noir est toujours aussi populaire.” Le blanc s’invite également chez Union, aux côtés d’autres déclinaisons monochromatiques. Sinon, les coloris nature et autres associations avec le camo ont toujours le vent en poupe, à l’image des couleurs olive, du rouge et du jaune moutarde. Salomon ose des combinaisons de couleurs carrément sympas (les Holograms bleues sur leur plateau Knuck Knife), tandis que Bent Metal présente des artworks signés par leur rideur maison Jamie Lynn, et que Nitro lorgne du côté de la plage avec ses fixations Zero : “Le Shaka présente un style inspiré du surf avec des vrais pads antidérapants de planches de surf”, salive Florian Lang de Nitro. Quant aux collaborations, on retiendra celle de Wildcats avec Now, en prévision de leur nouveau film attendu cet automne, ou encore celles nombreuses - chez Flux comme le graphisme du groupe NOFX sur les R2 ou les dessins de Jack Jonhson sur le modèle Team.
NOUVELLES TECHNOLOGIES
Quelques innovations devraient piquer votre curiosité pour la saison 2016/17. Drake mise sur des fixations ne nécessitant pas le moindre outil sur les Reload et Supersport, alors que Now remplace leur 26
alumi-ring par un cercle en nylon/carbone. Ils présentent également un Hanger 2.0 doté d’un heelcup plus large et d’une partie médiane avec un drop-down prononcé sur leurs modèles haut de gamme et le pro-model Jeremy Jones. Une des attractions de la gamme Bent Metal réside dans leur embase Flex Control Drive Plate, fabriquée à partir des mêmes matériaux que ceux utilisés pour contrôler le flex sur leurs planches Lib Tech et Gnu, à savoir un dessus et un dessous stratifiés, un noyau en érable, des “carres” UHMW ainsi que de la fibre composite. Et oui, des fixations à noyau bois ! “Comme sur un mini-snowboard, l’embase des fixations offre du contrôle de la pointe du pied jusqu’au talon”, affirme Pete Saari, co-fondateur de Mervin. Quant à Florian de Nitro, il ne tarit pas d’éloges à propos de leur technologie Air, “la plus légère et la plus efficace s’agissant d’absorption des chocs”. “Elle permet d’épargner vos genoux et chevilles par basse température ainsi que par des conditions printanières. Les propriétés de l’air ne changent pas avec la température tandis que les pads en gel ou en mousse se transforment en caillou lorsqu’il gèle.”
ET LES SPLITBOARDS DANS TOUT ÇA ?
Ce n’est peut-être pas votre tasse de thé mais toujours est-il que les splitboards sont là pour durer et qu’il s’agit de vous mettre à jour à ce sujet pour vos clients. Voici un rapide tour d’horizon de l’offre des acteurs principaux de ce marché. ROSSIGNOL : “Nous sommes heureux d’annoncer le développement d’un produit en collaboration avec Rossi Snb R&D, Xavier de Le Rue et Plum Splitboard. En voyant Xav’ dans le film Degrees North, vous comprenez à quel point ce produit est à la hauteur des attentes !” Arnaud Repa, chef de produit. SPARK R&D : “Nous travaillons sur des matériaux nylon chargés en fibre de verre et produits aux États-Unis car, pour la première fois, nous souhaitons réaliser nous-mêmes nos spoilers. Nous travaillons également ardemment sur de nouvelles boucles, que nous espérons présenter sur les salons. Nous avons réussi à débarrasser entièrement les spoilers de mousse, ce qui est positif à plus d’un titre car, non seulement l’EVA est une matière polluante, mais elle est difficile à appliquer de façon régulière et se révèle souvent le point de casse sur un spoiler.” - Will Ritter, fondateur. KARAKORAM : “Notre objectif cette année est d’offrir un quiver complet, des shapes types snowsurf aux boards de freestyle. Notre système Prime garantit les mêmes performances, en splitboard ou en planche monobloc.” - Tyler Kloster, fondateur.
CONCLUSION
Vous l’avez vu, l’offre de fixations pour 2016/17 est des plus solides et suffisamment excitante pour attirer les clients à découvrir les nouveautés. Mais, au-delà de ce constat, il faut bien reconnaître que l’évolution en termes de fixations s’est quelque peu ralentie ces dernières années. Peut-être est-ce simplement que la perfection n’est plus très loin ? En attendant le prochain bond technologique ou l’arrivée d’un nouvel acteur, les fixations nous garantissent déjà une qualité incroyable, soit un sacré parcours effectué depuis le début des années 2000 et ses modèles des plus douteux. Reste juste à aimer le noir…
RÉSUMÉ DES TENDANCES Des coloris qui s’assagissent Transferts de technologie du haut de gamme vers l’entrée de gamme Des boucles minimalistes Des noyaux en bois ! Un marché du splitboard à surveiller
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Marketing boardsports : vingt ans d’avance… et maintenant ? Mark Zuckerberg jouait encore aux billes et MySpace n’était même pas un draft dans la tête de Tom Anderson que l’industrie de la glisse vivait déjà dans le marketing communautaire. Qu’en est-il de cette avance aujourd’hui ? Par IkerAguirre.com Nous étions loin devant
L’approche anticonformiste et rebelle des sports de glisse était marquée par des codes stricts de différentiation et d’appartenance qui donnaient le cadre à une culture et un style de vie bien particuliers. Histoire, jargon, look, attitude, musique, art…tout était différent. Au milieu des années 90, la presse parlait des “tribus de la glisse” et de leur “marketing tribal”. Nous disions que nos marchés étaient “de niche”, même si certaines de nos marques étaient déjà cotées en bourse depuis la fin des années 80. Notre grand défi était de gravir “l’abîme” qui séparait le marché endémique du grand public et son Eldorado. Notre contrainte était ce que Geoffrey A. Moore avait appelé, en 1991 puis en édition révisée en 1999 et 2004, alors que nous étions dedans depuis des lustres, le défi “Crossing the Chasm” dans un livre homonyme, inspiré de l’industrie high-tech. La démocratisation du web date du milieu des années 90, alors la notion “d’effet longue traîne” n’existait pas pour nous non plus. Pourtant, nous gérions une approche combinée de différentes logiques marketing de niche pour alimenter la croissance. Nous appelions ça une “logique crossover”. Le marketing glisse, au début des années 90, se résumait à avoir la tête pleine de rêves et le cœur de passion. Nous parlions d’amour. Nous parlions avec nos tripes, nous soulignions chaque instant avec émotion. Nous vivions pleinement et nous le racontions aux autres. Fernando Aguerre, fondateur de la marque de
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chaussures Reef, aujourd’hui propriété du groupe VF Corporation et, à l’époque, marque iconique et incontournable, me donna cette leçon de marketing glisse en 1996 : “Iker, nous ne vendons pas des chaussures, nous ne vendons pas des sandales : nous vendons un rêve”. En 2004, Kevin Roberts, CEO de Saatchi & Saatchi, publiait un bestseller qui ferait référence dans le monde du marketing : Lovemarks, the future beyond brands, qui fut suivi d’un second grand classique du marketing nouvelle génération : The Lovemark Effet, winning the consumer revolution. Le monde entier découvrait une nouvelle approche “avec le cœur”. Dans la glisse, Roberts avait 15 ans de retard… The Lovemark Effect était notre quotidien. Pour le commerce du détail, tout était question “d’expérience d’achat”. Un magasin n’était pas une succession de présentoirs mais un “univers”. Le client devait “vivre” le surf, le skate et le snowboard en y entrant. Chaque coin, chaque mur, chaque mètre carré devait être vibrant de passion et de rêve. L’expérience primait sur le produit. L’odeur de résine des planches de surf, la senteur coco des pains de wax, les vidéos de Taylor Steele qui tournaient en boucle, la musique des Pennywise, Green Day ou Offspring et le sable sur le parquet : tout contribuait à…un marketing sensoriel et expérientiel. Evidemment, ces termes n’existaient pas non plus. Alors notre mot d’ordre, plus archaïque, était : “le client doit vivre quelque chose en magasin”. Et nous redoublions d’originalité pour qu’il en soit ainsi. Nous savons déjà ce que beaucoup doivent encore apprendre Depuis bientôt 10 ans, j’entends les grands gourous du marketing
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La puissance immuable du marketing de la glisse a toujours eu ça de révolutionnaire : elle parlait au plus profond de l’être, à une essence véritable qui intégrait la passion comme une extension du soi. Il parlait à une force intuitive qui guidait les consommateurs, non pas pour les faire acheter, mais pour adopter, parfois à vie, un style de vie qui les remplissait.
numérique prêcher l’étendue de leur âme visionnaire. Ils sont applaudis et adulés mais, chez nous, leur discours est banal. Il suffit de remplacer le terme “internaute” par “surfeur”, “skateur” ou “snowboardeur” et, à l’ouest, rien de nouveau. Mais l’industrie de la glisse n’a plus tellement d’avance. Elle a raté une grande partie du virage du web et peine à combler le retard technique et culturel cumulé dans ce domaine. En même temps, beaucoup de grands groupes, notamment de la mode grand public, à l’instar des Abercrombie & Fitch avec Hollister, ont su copier, avec grand succès, chaque détail de notre formule. Les facteurs uniques de différentiation de l’industrie de la glisse se démocratisent et nous perdons notre avance...dans certains domaines.
Mais nous devons réapprendre aussi...
Les sports se portent mieux que jamais alors l’industrie doit renouer avec l’optimisme et la créativité qui la caractérisent tant ! Elle n’a rien créé d’excitant en 5 ans alors qu’elle n’a fait que ça pendant 30 ans ! Ce n’est pas parce que le textile surf à la vie dure que les choses vont mal ! Jamais de son histoire, le surf n’a été aussi populaire (+25 % de croissance moyenne annuelle des ventes de matériel technique surf depuis 5 ans), le longboard skate enregistre une croissance exponentielle (+50 % en 2014) et le SUP n’en parlons pas, etc. La dynamique est là, mais nous avons oublié de la voir, cachée comme elle est derrière le train des mauvaises nouvelles, certes déplorables, qui ne concernent que certains majors. Les sports de glisse sont plébiscités. Le public les aime, le public les découvre mais l’industrie ne sait plus les faire rêver...car elle a peut être oublié de rêver elle-même ! Alors les autres font le boulot à notre place, Hollister étant le plus triste exemple. Ainsi, la formule est exploitée, pas toujours de façon très réussie, et le contrôle de notre image nous échappe : une “wake up call” qu’il convient d’écouter. L’industrie est fatiguée car les dynamiques boursières lui ont extirpé le sens. Au nom du profit, des outsiders ont bafoué les fondamentaux. Nos valeurs et notre raison d’être souffrent à se relever et, pourtant, c’est parce que cette industrie avait un pourquoi que, pendant 30 ans, elle a su porter tous les comment. Il ne nous reste plus que ça à faire pour renouer avec le consommateur. Nous rappeler qui nous sommes et d’où nous venons. Et, si possible, ensemble. Le marketing n’est qu’une méthode, parfois une logique. Quelque chose de beaucoup plus grand se cache derrière quand il marche: un cœur qui parle à un autre cœur. Les plus grands du marketing commencent à le comprendre. Les plus retords font semblant de l’appliquer mais l’amour ne s’imite pas. La puissance immuable du marketing de la glisse a toujours eu ça de révolutionnaire : elle parlait au plus profond de l’être, à une essence véritable qui intégrait la passion comme une extension du soi. Il parlait à une force intuitive qui guidait les consommateurs, non pas pour les faire acheter, mais pour adopter, parfois à vie, un style de vie qui les remplissait. La bourse nous a fait choisir la richesse numéraire. Elle a transformé nos objectifs pour faire jaillir nos faire-semblant. Elle nous a dépouillés de nos rêves pour révéler nos impostures. Nous avons fait semblant d’aimer...et on nous a quittés. Sitôt nous nous rappellerons que notre richesse est dans le cœur et
non pas dans la poche, sitôt nous viserons à nouveau les étoiles. Nous serons riches de vie, riches de joie et riches tout court. Le succès ne sera pas un but à atteindre, mais un effet collatéral. Alors, beaucoup répèteront ces mots d’un CEO de la grande époque, aujourd’hui à la retraite, qui me dit un jour : «“Honnêtement, je suis incapable de dire pourquoi ça a marché. Je ne sais qu’une chose : nous nous sommes contentés de faire ce que nous aimions et les gens ont suivi “. Quoi qu’en disent les gourous du marketing, la passion ne se calcule pas, elle ne se modélise pas, elle ne se décrit pas. La passion se vit. Le cœur, l’émotion, l’amour et la vie sont une essence humaine, tout comme nos rêves. La bourse, l’argent pour l’argent, l’avoir plutôt que l’être s’effritent devant les prises de conscience d’un monde qui change. Le marketing glisse est ancré dans un nouveau paradigme où l’humain est au centre. Tel est son grand secret. Ici, impossible de faire de semblant. Tu “es” ou tu disparais, impossible de prétendre. Alors, si vous voulez apprendre du marketing de la glisse, de ses succès et de ses échecs, soyez vrai. Faites que ce “soyez vrai” s’applique à vous, l’homme, la femme, pas qu’à une marque. Soyez porteur de sens, le message sera votre véhicule. Si le pourquoi
“Si le pourquoi de votre raison d’être est aligné avec celui de votre entreprise, de votre projet et, in fine, de votre cible, vous serez un rouleau compresseur car plus rien ne pourra vous arrêter. Alors, vous connaîtrez le succès, le grand.” de votre raison d’être est aligné avec celui de votre entreprise, de votre projet et, in fine, de votre cible, vous serez un rouleau compresseur car plus rien ne pourra vous arrêter. Alors, vous connaîtrez le succès, le grand. A ce stade, si vous êtes honnête avec vous-même, vous saurez que le génie n’était pas dans pas votre tête, mais dans votre cœur. C’est cet espace que nous découvre le marketing glisse. Un lieu inexplicable où, quand l’homme est aligné avec sa raison d’être profonde, les opportunités se présentent et le succès frappe à la porte. C’est donner sa place à un espace éthéré de potentiels inexpliqués pour que la vie s’exprime et nous donne ce que nous attendons, sans forcement le construire de toutes pièces. Et, c’est tellement plus facile! C’est ouvrir son œuvre au plus grand nombre pour la partager dans une immense fête de partage et de vie. Et après, oui, il y aura de la consommation. Oui, il y aura du business. Oui, il aura tout ça mais dans une boucle ascendante qui pérennisera l’opportunité pour la transformer en style de vie. Un cercle vertueux de création de sens, de valeur et de richesse...avant tout humaines. Dit autrement, un nouveau paradigme économique. Nouveau paradigme, marché des boardsports et bien-être en entreprise : suivez les articles d’Iker Aguirre sur ikeraguirre.com.
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CRUISERS 2016 : TENDANCES Après des années de croissance effrénée pour les cruisers, le segment a-t-il atteint sa vitesse de croisière ? Rapport de tendances 2016 sur les Cruisers par Dirk Vogel. Quelle que soit la manière dont on le découpe en segments de marché, le skateboard a besoin d’être dans la tendance. Bien sûr, certaines tendances semblent vraiment stupides au final, comme les pantalons baggy, les chemises Vision Street Wear criardes ou les toutes petites roues microscopiques de l’époque. Mais si tu t’adresses aux revendeurs, la seule chose folle dont ils se rappelleront toujours est la quantité d’argent que cela a pu leur rapporter au summum de la tendance. Pour les cruisers, ça ne fait aucune différence. Sur les quatre dernières années, la tendance cruiser a attiré un nombre incalculable de nouveaux skateurs sur une planche, principalement des outsiders aspirant à prendre part à la culture skate, ainsi que des revenus supplémentaires pour les revendeurs de toute l’Europe. Mais quelles parts de marché vierges reste-t-il aujourd’hui ? Cela dépend à qui l’on demande. Selon le pionnier de cette catégorie, Penny Australia, “les clients typiques de Penny n’ont jamais acheté de skate auparavant, donc nous cherchons toujours les nouvelles générations de consommateurs potentiels. Dans le but de maintenir notre croissance, nous avons passé beaucoup de temps à comprendre pourquoi les gens achètent la marque et quelles sont leurs exigences”, indique Dean Cracknell, Trade Marketing Manager, Absolute Board Co. (Penny, Z-Flex). Chez Sector 9, Andreas Maui Maurmeir indique: “le marché se développe et devient plus mûr. Son ascension est un
peu moins rapide en ce moment, ce qui est nécessaire et positif. La demande est toujours en croissance, et c’est ça la bonne nouvelle”.
LA SITUATION EN EUROPE
Mais la mauvaise nouvelle, continue Maui, réside dans les niveaux de stocks dans la vente au détail. “Les shops ont un surplus de stock qui ne se vend pas bien. Et c’est mauvais pour tout le monde.” Ce sentiment retentit aussi chez les marques auxquelles on a posé des questions et certains pointent du doigt un problème régional. “En Europe, je crois que l’on passe toujours par un surplus de stocks plutôt qu’autre chose. La situation dans laquelle l’Europe se trouve maintenant, c’est simplement qu’on ne peut pas écouler autant de cruisers que de posicle decks si les nouveaux clients ne sont pas aussi nombreux que la taille du stock”, indique Chris Brunstetter, Sales et Marketing Director chez GoldCoast. Sur une note plus positive, Marc Ferullo, International Sales Manager chez Arbor, s’exprime sur l’Europe: “La région est l’un des endroits les plus exigeants sur la qualité et les consommateurs ont la volonté de dépenser quelques euros supplémentaires s’ils en reconnaissent la valeur”. Karl Martinez, chez D Street/Shiner Distribution au RU, remarque aussi une tendance vers une meilleure qualité : “le marché est dorénavant saturé de versions pas chères dont la qualité est en dessous des standards. Mais la vente de cruisers en bois chez D Street augmente cette année d’un bon 34 %”.
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“Les clients typiques de Penny n’ont jamais acheté de skate auparavant, donc nous cherchons toujours les nouvelles générations de consommateurs potentiels. Dans le but de maintenir notre croissance, nous avons passé beaucoup de temps à comprendre pourquoi les gens achètent la marque et quelles sont leurs exigences.” SHAPES : IL EN FAUT POUR TOUT LE MONDE
A en juger de la grande diversité de shapes et de tailles, depuis les noses pointus jusqu’aux fish tails en passant par les mid-riffs super larges (le modèle Stubby de Globe), le cruiser d’aujourd’hui est un concept très vaste.” Diversité, c’est le mot d’ordre ! Du point de vue hipster tendance, les jeunes recherchent une variété de couleurs et de graphismes pour aller avec leur sac à dos, leurs chaussures etc. Du point de vue plus core, ceux qui sont vraiment là pour skater, souhaitent une diversité de shapes et de fabrications pour couvrir l’ensemble des types de terrain”, indique le directeur créatif de Dusters California, Nano Nobrega. Matt Wong, président de la Globe’s Product Division confirme : “les shapes ont tendance à être de plus en plus fonctionnels”. Il y a une tendance tout de même assez notoire aux fish tails des années 70 pour 2016, comme on peut le voir chez Globe, Flying Wheels et OB Five ; on trouve aussi des roues plus larges pour carver, associées de préférence à des trucks plus larges aussi (voir la section Accessoires). Le cruiser moyen semble être un peu plus long, avec des modèles comme le Big Blazer de chez Globe. Une tendance confirmée par Dean de chez Penny : “on voit de plus en plus de clients qui recherchent des planches plus larges, donc les 27 et 36 pouces sont de plus en plus populaires”. Ali Crichton chez Mindless confirme cette tendance vers les planches plus longues : “notre gamme Hamu passe d’une planche à trois, pour offrir une meilleure fonctionnalité ; on s’attend à ce que cette part du marché se développe en 2016 avec une entrée massive des filles dans le sport.”
TOUCHES & STYLE : MINIMALISME VS. COULEURS POP
Pour 2016, le stylisme des cruisers se cristallise sur deux opposés : le discret, avec une esthétique naturelle d’un côté et un graphisme pop sur le dessus et plutôt voyant de l’autre. Quant aux aspects plus subtils du style, Karl Martinez chez D Street s’exprime : “les clients recherchent un cruiser fonctionnel, et pas seulement quelque chose avec une jolie image. En fait, plus une planche est minimaliste, plus elle est attractive en ce moment.” Des couleurs de bois naturel, des trucks dépolis en noir simple ou en uréthane translucide sont ce qui se fait de mieux sur le cruiser de 2016. “Nous observons une grosse demande pour les couleurs bois, les couleurs unies et les tons brunis pour un look naturel”, indique Karl chez D Street. Benoit Brecq, directeur marketing chez Flying wheels, indique : “le classique rétro des années 70 et des années 80, voilà ce qui semble dominer la tendance”.
MATÉRIAUX : CE PETIT QUELQUE CHOSE DE SPÉCIAL
Sur un marché où de nombreux clients possèdent déjà un cruiser, des matériaux de meilleure qualité offrent une bonne raison d’étendre son quiver. “Notre shape de cruiser standard est toujours ce qui marche le mieux et nos planches avec une finition Premium et un placage en bois exotique sont très très populaires”, indique Kris O’Brien, Brand Director chez OB FIVE. Marc chez Arbor nous dit : “Arbor propose de se concentrer sur la qualité de fabrication avec nos différents placages bois. Les matériaux super techniques sont incroyables pour l’innovation, mais ils sont très chers et placent le produit en dehors du marché et n’intéressent qu’un tout petit segment.” De manière générale, pratiquement l’intégralité des marques est dans la même lignée que ce qu’affirme Benoît de chez Flying Wheels : “le plastique semble reculer mais les cruisers rétro en bois ont toujours le vent en poupe. En termes de matériaux, le bois 7ply semble rester le standard même si les nouvelles fabrications en bambou semblent de mieux en mieux acceptées.” Chris chez GoldCoast reste fidèle à une formule gagnante : “des graphismes pour les jeunes, les motifs sympas 32
et des couleurs pop semblent être ce qui fonctionne le mieux pour nous ; même si l’on se trouve plutôt dans des graphismes un peu plus matures. Le bambou continue d’être le matériau de choix.”
ACCESSOIRES : DU PLUS ?
Des trucks plus larges sur des plateaux plus étroits avec des wheel wells, voici la nouvelle manière de fonctionner, comme on a pu le voir sur des modèles de certaines marques comme Stewart, avec le Dusters Shooter, et des modèles équipés de Surf Truck OB FIVE 6.5. Émuler la sensation de surf sur terre, voici ce que Surf Truck propose avec ses cruisers qui viennent d’arriver en magasin en Australie et qui ont été très bien acceptés. “Nous avons le sentiment que la nouvelle version de notre gamme complète parfaitement ce que nous sommes en mesure d’offrir en tant que marque de surf et de skate et nos clients l’adorent.” Matt Wong chez Globe remarque le bénéfice fonctionnel des trucks : “Le Stubby est un carver avec une plateforme large et des trucks à kingpin inversé sur une wheelbase plutôt courte. On peut y pomper comme sur un carver surf, mais il a le bénéfice supplémentaire de la stabilité même à grande vitesse par rapport aux nouveaux carvers ou aux trucks à double pivot.” Et voici quelque chose que beaucoup de clients voudront acheter, la marque californienne Mello LED Skateboards offre des roues illuminées par des LED dans une gamme avec une collaboration prometteuse. “Nous avons ajouté à la gamme de plateaux et de roues unies originales, les couleurs myrtille, citron vert et cerise, pour créer des combinaisons comme le Burst Cerise, la Pastèque et la Menthe Verte. Nous avons une toute nouvelle option de 27 pouces, toute en érable, en collaboration avec la marque de skate vintage US Bahne Skateboards. Les roues Mello LED sont aussi disponibles en Vert glacé, Bleu glacé et Gelée rouge.”
VUE D’ENSEMBLE
Karl chez D Street entrevoit carrément que le cruiser va stimuler le milieu du skateboard : “Les revendeurs disent eux-mêmes que les set-up avec des shapes popsicle traditionnels sont sur le montant.” Kris chez OB FIVE s’attend à des achats répétés de cruisers : “Nous sentons que les clients grandissent avec notre marque, étendant leur quiver pour différents types de ride et parfois collectionnant les planches qu’ils aiment comme des articles de mode”. Ali chez Mindless veut voir “les revendeurs investir dans la loyauté envers une marque plutôt que de sauter sur les produits chinois pas chers”. Et puis Nano, chez Dusters, pense que la tendance actuelle va rassembler l’industrie : “La compétition est plus féroce aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a quelques années. Je crois que les revendeurs et les entreprises doivent travailler ensemble, plus que jamais.”
RÉSUMÉ DES TENDANCES Pro-models de cruisers Wheel wells et fish tails Graphismes féminins pour une audience de plus en plus féminine Des trucks larges, des boards skinny = smooth ride Graphismes sur le grip et des roues à LED dans des couleurs sucrées
interview grand ponte
INTERVIEW GRAND PONTE : SEPP ARDELT, COFONDATEUR DE NITRO Sepp Ardelt travaillait pour une entreprise de windsurf et de voile quand il décida de lancer Nitro Snowboards en 1990. Lui et son associé, Tommy Delago, ont d’abord démarré petit, en exposant au salon ISPO, il y a 26 ans. Plus tard, dans la même année, ils signaient un contrat pour fabriquer 7000 snowboards. Le reste, comme ils le disent très bien, fait partie de l’histoire ; une histoire faite d’une relation exceptionnelle avec les marques, les athlètes, les revendeurset les consommateurs, dans le monde entier. Pour l’Interview Grand Ponte de ce numéro, SOURCE a demandé à Sepp de nous régaler avec toutes les anecdotes et les moments forts de sa carrière chez Nitro. Sepp a propulsé la marque sur la scène internationale et il l’a fait avec l’aide d’une équipe très dynamique à ses côtés. L’équipe de Sepp est considérablement plus importante aujourd’hui qu’elle ne l’était en 1990, mais il tient toujours un rôle-clef dans l’entreprise et promeut la notion de plaisir dans le snowboard dès qu’il en a l’opportunité. Interview par Harry Mitchell Thompson. Racontez-nous comment vous et Tommy avez créé Nitro. C’est arrivé un peu par accident. Nous nous sommes rencontrés à l’automne 1989 et, avec d’autres partenaires, nous avons monté une petite gamme de produits. En mars 1990, nous sommes allés à ISPO pour la première fois, sans en attendre grand-chose. Tommy était très impliqué dans le snowboard, il avait une école de snowboard et écrivait des articles pour un magazine de snowboard. Je travaillais pour une entreprise de windsurf et de voile. Dans la première année, nous avons eu des commandes pour 7000 planches. C’était tout simplement le point de départ et nous avons décidé de nous concentrer complètement sur cette nouvelle aventure appelée Nitro Snowboards. Cette aventure nous a permis de rencontrer des gens exceptionnels, de découvrir des endroits uniques et de faire l’expérience d’une industrie passionnée et de gens qui aiment vraiment ce qu’ils font. Nitro snowboard lignes nous l’a bien rendu, de manières diverses et variées. En quoi la manière de gérer une marque de snowboard a-t-elle changé depuis le moment où vous avez lancé la marque il y a 26 ans ? Effectivement, il y a 26 ans, les choses étaient vraiment différentes. Gérer une entreprise à l’époque était beaucoup plus compliqué, parce qu’on n’avait pas vraiment les bases ni l’expérience. C’était très important de rendre régulièrement visite aux fournisseurs et aux 34
usines, et de développer des produits à partir de zéro. À cette époque, nous avons beaucoup appris sur la manière dont une entreprise de snowboard devait et pouvait être gérée, il y eut beaucoup d’erreurs, mais c’est la meilleure manière d’apprendre, autant du point de vue marketing, que sur la vente et le design. Aujourd’hui, nous avons une expérience de plus de 26 ans de production, de vente, de marketing, de design et de relations humaines. Nous sommes très bien armés pour relever les défis et apprécier les bons moments lorsqu’ils se présentent.
Le snowboard, c’est une affaire humaine : la raison pour laquelle les gens font du snowboard, c’est parce qu’ils veulent se faire plaisir, et en général, ils le font avec d’autres gens. Comment faites-vous pour assurer la pertinence de Nitro : quelles sont les stratégies mises en place à cet égard ? La stratégie est de rester fidèle aux racines de l’entreprise et à notre mission. Nous restons pertinents parce que nous sommes en permanence en contact avec le milieu, avec le team et avec nos distributeurs et nos revendeurs. Le snowboard, c’est une affaire humaine : la raison pour laquelle les gens font du snowboard, c’est parce qu’ils veulent se faire plaisir, et en général, ils le font avec d’autres gens. Et c’est aussi vrai côté business : nous faisons tout cela parce que nous aimons rider et parce que nous aimons les gens avec qui nous le faisons, par conséquent, c’est très important de rester connecté avec tout le monde : depuis les gamins dans les shops, jusqu’aux consommateurs, aux teams, aux magazines, aux
interview grand ponte
Cette aventure nous a permis de rencontrer des gens exceptionnels, de découvrir des endroits uniques et de faire l’expérience d’une industrie passionnée et de gens qui aiment vraiment ce qu’ils font. Nitro snowboard lignes nous l’a bien rendu, de manières diverses et variées.
gros acheteurs et aux distributeurs. Nous avons lancé un nouveau slogan pour Nitro : Built For Good Times, parce que c’est exactement ce que nous faisons : nous fabriquons des produits pour les gens, quels qu’ils soient, pour passer du bon temps. Fabriquer d’excellents produits et rester connecté avec les gens, voilà ce qui nous donne de la pertinence. Qui est la personnalité de l’industrie du snowboard qui vous aura fait la plus forte impression et pourquoi ? Mike Olsen de chez Mervin. Il est très difficile de trouver quelqu’un dans l’industrie qui n’a pas du tout changé, et qui est toujours cet explorateur motivé qu’il était aux débuts de ce sport et de cette industrie. Mike Olsen a beaucoup contribué au snowboard au fil des ans et continue de le faire aujourd’hui. Sa passion pour tout ce qui touche au snowboard est une véritable inspiration. Quel est l’événement le plus important qui se démarque de votre carrière dans l’industrie du snowboard ? C’est tout simplement qu’un rideur comme Eero Ettala soit toujours à un si haut niveau, et soit devenu la superstar qu’il est aujourd’hui, tout en restant le même type, sympa et agréable, que nous avons rencontré il y a 15 ans. Eero incarne la passion et l’attitude que nous avons pour le snowboard à travers son désir de rider tous les jours, de tourner des vidéos, de faire des flips, de rire et de pousser le sport vers l’avant. Nous sommes très chanceux et très fiers de compter Eero parmi nos rideurs depuis plus de 15 ans. À quel point êtes-vous impliqués dans le choix des athlètes du team ? Que doit faire un rideur pour attirer votre attention ? Plus vraiment aujourd’hui. C’est Andi Aurhammer (International Marketing Manager) et Knut Eliassen (Global Marketin Manager) qui s’occupent de ça et qui font un très bon boulot. “Même si Sepp dit qu’il n’est pas impliqué, il sait reconnaître une bonne personne et un bon rideur. On discute toujours des nouveaux rideurs avec Sepp pour avoir son opinion et sa vision sur la pertinence d’inclure le rideur chez Nitro. Nous cherchons tout simplement des snowboardeurs qui poussent leur sport, soit de manière générale, soit à leur propre façon, et qui sont tout simplement enthousiastes au sujet de la vie et des joies que leur procure le snowboard.” - Knut Eliassen, Global Marketin Manager, Nitro. Qu’avez-vous à répondre à ceux qui disent que le snowboard n’est plus aussi cool qu’avant ? Eh bien je ne suis pas d’accord. Le snowboard est toujours très enthousiasmant, comme il l’a toujours été. Les frimeurs sont partis ou sont en train de le faire, et ceux qui aiment le snowboard sont toujours là. Le snowboard, c’est cool, et ça le sera toujours. Et la raison pour laquelle c’est cool, ce n’est pas l’image ni l’attitude, c’est la sensation que tu as quand tu rides. L’excitation et l’expérience du moment
présent que cela te procure avec tes amis lorsque tu navigues sur une montagne, ou que tu te poses sur une remontée. Il n’y a rien de plus cool que d’être dans la nature, attaché à une planche, avec une infinité d’opportunité devant toi. L’industrie du snowboard a essuyé une grosse tempête depuis 2008 et on dirait que l’horizon est plus clair aujourd’hui. Quelles sont les leçons que vous et Nitro avez tirées la crise financière internationale ? Nous en avons tiré des leçons très importantes : rester bien ancré, évaluer les marchés, les opportunités, tout en restant très souple. Sur les deux ou trois dernières années, nous avons vu les tendances du marché du snowboard aller à la hausse ainsi qu’à la baisse, et avons appris à être intelligents et souples pendant les bons moments comme pendant les mauvais. Le marché financier peut affecter toutes les industries, comme on a pu le voir en 2008, mais il est plus facile de surmonter ces moments difficiles lorsque vous avez organisé votre entreprise, comme Nitro Snowboards, pour qu’elle soit présente sur la durée, parce que vous vous sentez impliqués dans le sport. Ou faites-vous fabriquer vos snowboards et voyez-vous une évolution dans les années qui viennent ? Taïwan abrite certaines des compagnies les plus high-tech de cette planète, comme ACER ou HTC. Environ 90 % des cadres de vélos en carbone sont produits à Taïwan. Nous sommes très satisfaits de nos fournisseurs. Je ne vois pas de raison d’en changer. Nous continuerons à évoluer ensemble avec nos fournisseurs pour les années à venir, parce que c’est un bon partenariat, et que cela n’a pas de prix. Les snowboards sont dorénavant courts, larges et avec des noses et des tails un peu funky : quelle sera la prochaine tendance ? On voit ces nouveaux shapes pour plusieurs raisons : après s’être véritablement concentrés sur le ride urbain, sur le core et le sérieux, lors des 10 dernières années, il y a aujourd’hui une véritable résurgence d’un style de ride plus fun, qui couvre toute la montagne et ne prend pas les choses trop au sérieux. De plus, les gens veulent se démarquer à nouveau et revenir un peu aux racines surf du snowboard. Regardez par exemple le mouvement Alaia dans le surf. Je crois que la tendance sera vers plus de simplicité, de facilité d’utilisation et d’individualisme. De quelle manière la marque L1 contribue à renforcer la marque Nitro ? L1 Premium Goods renforce Nitro, parce qu’on a dorénavant une large offre pour nos distributeurs et nos revendeurs. De plus, c’est très enthousiasmant de lancer L1 Premium Goods sur le marché, et nous continuerons à repousser les limites des vêtements techniques fonctionnels pour le snowboard, saison après saison.
Nous sommes très bien armés pour relever les défis et apprécier les bons moments lorsqu’ils se présentent.
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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 : STREETWEAR HOMMES Pour leurs collections automne-hiver 2016/17, les marques natives du monde des boardsports ont choisi de mixer le côté street avec une technicité à l’épreuve de l’hiver. Par Dirk Vogel Un rapide tour d’horizon dans le monde de la mode le démontre aisément : le terme streetwear désigne autant de styles différents que vous rencontrerez de personnes. Lorsque Kanye West fait défiler des mannequins anorexiques vêtus de lambeaux kaki sur kaki façon Hunger Games et son monde post-apocalyptique, il appelle cela du “streetwear”. Et quand des gamins se pavanent en jeans vieillis à 1200 ¤ l’unité et autres sweats à capuche de créateurs, c’est aussi du streetwear. Le terme vaut également pour les skateurs en pantacourts Dickies et t-shirts tout blancs rentrés dans le pantalon… Le streetwear est une sorte d’auberge espagnole en somme. Mais la question est : les marques de textile venues des boardsports ontelles leur place dans cette auberge ? La réponse est en réalité des plus simples puisque pour les amateurs de surf, de skate ou de snow, il a toujours été question de plus qu’un simple look “street”, pour privilégier des vêtements capables d’endurer des mauvais traitements, comme l’illustre Guillaume Dartenuc, directeur marketing surf chez Volcom, à propos de leur philosophie pour cette collection : “L’idée est de proposer des vêtements qui correspondent au style de vie de ceux qui voyagent et qui résistent aux divers climats qu’ils sont amenés à rencontrer, tout comme à résister au quotidien dans la rue, à l’image de la vie d’un skateur.” Même son de cloche de la part d’Andrew Burke, chef de produit chez Burton : “On parle de vêtements lifestyle, à savoir des habits qui vous permettent de sortir à l’extérieur, en étant au sec et au chaud. Un lifestyle pour le sport et la montagne, mais en toutes saisons.” Et il en va de même pour les skateurs, comme l’explique Rey Gautier, vice-président monde pour le design chez Element, une des premières marques de boardsports présentes dans le streetwear : “La marque a quasiment 25 ans, et nous avons eu le temps d’imposer une identité que nous souhaitons faire s’épanouir. Il a toujours été question de skate, de créativité et de passer le plus de temps possible au grand air, qu’il s’agisse de nature ou de ville.”
TARIFS : TENIR SOUS LA PRESSION Matériel ou textile, même combat. Les chaînes d’approvisionnement sont pressurisées par des coûts de main d’œuvre en hausse et des devises fluctuantes. Il était inévitable que cette situation se ressente sur les prix : “Ils sont à la hausse et on s’y attendait”, affirme Patrick Hill, directeur de la création pour The Hundreds. Il ajoute : “Il y a deux ans, nous avons décidé de ne pas nous lancer dans la course au prix et de nous concentrer sur la fabrication du meilleur produit possible ; nous maintenons des relations très étroites avec nos fournisseurs et gardons la main sur cet aspect, mais nous sommes placés légèrement au-dessus de nos concurrents en termes de prix. Nous sommes convaincus que la qualité, la fabrication et le design parviendront à justifier le tarif supérieur.” Ce sentiment - un prix supérieur justifié par une qualité premium - est partagé par la plupart des marques interrogées ici. “On distingue deux grands courants actuellement en termes de tarification : un premier qui tire les prix vers le haut et le second vers le plancher. Notre but est de construire une marque haut de gamme”, explique Andrew de Burton, citant les vêtements de pluie entre 100-150 ¤ comme un bestseller, ainsi que ceux en Gore-Tex au-dessus de 200 ¤ et enfin les vêtements techniques très haut de gamme dépassant les 300 ¤. Mais certaines catégories de produits souffrent davantage de cette pression évoquée sur les prix, signale Guillaume de Volcom : “La catégorie la plus impactée est celle des vestes. Les prix sont plus hauts que dans d’autres catégories et la fluctuation des devises se ressent davantage.” Faire valoir la qualité des produits n’a jamais été aussi compliqué dans notre secteur, comme l’indique Robert Wright, gérant de la marque urbaine Lifted Research Group (LRG) : “La prolifération de produits en direct d’usine maintient une grosse pression sur le placement tarifaire des enseignes de marque et sur les détaillants qui les distribuent. LRG s’applique à produire des produits très travaillés qui garantissent une grande valeur auprès des clients, des produits qui sont moins 37
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“L’idée est de proposer des vêtements qui correspondent au style de vie de ceux qui voyagent et qui résistent aux divers climats qu’ils sont amenés à rencontrer, tout comme à résister au quotidien dans la rue, à l’image de la vie d’un skateur.” - Guillaume Dartenuc, Volcom susceptibles à cette pression sur les prix que d’autres produits de consommation courante. Ceci étant dit, le consommateur moderne est très attentif à la qualité et conscient du juste prix dans notre secteur.” CINQ THÉMATIQUES PRINCIPALES La bonne nouvelle est que les clients de l’univers boardsports bénéficieront de produits d’excellente qualité la saison prochaine mais, qu’en plus, ces collections n’oublient pas de suivre les tendances, cristallisées autour de cinq thématiques : 1. Sportif. La tendance sports-loisirs résumée sous le label “athleisure” a évolué vers une connotation plus sportive que loisirs, à travers différentes sous-tendances comme celle du “terrace wear” au Royaume-Uni, à savoir des vêtements confortables portés au stade
monde du sport. Ce sont des pièces très travaillées qui associent des tissus techniques et des silhouettes de type anorak ou coupe-vent.” 2. Vintage élégant. Il s’agit de l’exact opposé du streetwear axé sport : un style classique composé de pièces au look élaboré comme les cabans et les anoraks, et surtout LA tendance parmi les vestes: “Les vestes de type coach jacket (la veste d’entraîneur typique américaine), revues à travers de nouvelles coupes et matières ! Du modèle manches courtes pour le début de l’automne à celui en laine Melton pour les journées froides d’hiver”, évoque Patrick Hill de The Hundreds. Globe sortira de son côté un modèle de veste capable de subir les affres de la météo sans sacrifier au style : “Notre veste Hikari Legacy est une parka technique dans un style très tendance avec un dos fishtail. Elle est pratique et peut servir par tous les temps, tout en restant suffisamment stylée pour être portée au quotidien lors des mois d’hiver.” Les manteaux ne sont pas les seuls à bénéficier de ce traitement, à l’image de la chemise Studio Oxford de Rhythm : “Les chemises ont toujours été des éléments-clés de nos collections et bénéficient de matières haut de gamme ainsi que d’un grand soin porté aux détails de finition. Ce modèle y compris. Le tissu Oxford apporte un look et une texture exceptionnels.” 3. Durable et transparent. Pour se sentir bien coupable, il suffit de lire les rapports dénonçant les mauvais traitements infligés aux animaux dans la production de duvet, de laine et de cuir… Mais un nombre toujours plus grand de marques dans les boardsports affichent leur différence, à l’image de Burton : “Nous nous distinguons avec des pièces certifiées Bluesign et des duvets d’origine durable sur notre gamme Evergreen. Nous avons beaucoup fait pour que notre production soit plus transparente et durable”, affirme Andrew Burke. Chez Ragwear, cette dimension durable s’invite également, comme l’évoque Julia Schmökel, assistante de production : “Puisque notre collection bio chez les femmes a plutôt bien marché la saison passée, nous avons décidé de créer également une gamme bio chez les hommes. Le nombre de pièces est modeste et vient s’ajouter à la collection normale.”
photo: Burton
4. Grunge et flanelle. Avec l’hiver, les chemises en flanelle sont de sortie et seront présentes en masse pour l’automne-hiver 2016/17. Chez Zimtstern, la senior designer Marianne Schoch est très fière de leur “chemise grunge inspirée par les 90’s, en flanelle et rembourrée, baptisée REZZ”. Pour les Californiens de Matix, la flanelle fait partie de leur ADN, comme le rappelle Mark Shin, directeur marketing : “Nous sommes connus pour nos modèles en flanelle et, pour l’automne, nous lançons des chemises légères en flanelle et à manches courtes. Elles sont aussi belles qu’agréable à porter, parfaites pour les journées encore douces d’automne.” Du côté de The Hundreds, les chemises en flanelle ne font pas dans la dentelle avec “des tissus très épais, deux à trois fois plus lourds que ce qui existe sur le marché. Elles sont d’un confort incroyable et dureront une éternité, en s’embellissant avec le temps.” lors d’un match de foot, incarnés notamment par la collaboration entre Adidas et Palace Skateboards. On y trouve des vestes et pantalons de jogging avec éléments réfléchissants et des maillots qui procurent un look très sport à ces pièces de streetwear. Andrew Burke désigne ce courant comme “la fusion du côté pratique dans le lifestyle, avec des matières techniques venues notamment du running qui envahissent les vêtements casual. Les gens disposent de moins de temps et souhaitent avoir des vêtements hybrides qui s’adaptent aux différentes situations.” Même idée chez LRG, comme l’indique Robert Wright : “Nous proposons de nombreux modèles qui misent sur la technicité à travers l’utilisation de matières synthétiques que l’on retrouve dans le
5. Versions tout-temps. À l’instar des skateshoes (retrouvez les Tendances skateshoes 2016/17 dans ce numéro), une tendance se dégage à travers des versions de modèles connus et déclinés en mode tout-temps. Luciano Mor, directeur merchandising et design pour le textile et les accessoires hommes chez Vans, nous en dit davantage: “Les produits tout-temps font vraiment la tendance, comme avec notre ligne All Weather pour l’automne 2016/17, à savoir une collection de modèles streetwear parés contre les intempéries, grâce à certaines caractéristiques pensées pour la pluie ou le froid. Ce sont des vêtements disposant de revêtement déperlant imperméable
“Il y a deux ans, nous avons décidé de ne pas nous lancer dans la course au prix et de nous concentrer sur la fabrication du meilleur produit possible.” - Patrick Hill, The Hundreds 38
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“Le consommateur moderne est très attentif à la qualité et conscient du juste prix dans notre secteur.” - Robert Wright, Lifted Research Group (LRG) jusqu’à 1000 mm, et de différents degrés d’isolation ou encore de doublure amovible.” D’autres y vont de leurs tissus et toiles huilés ou traités en surface contre le froid et l’humidité, comme chez Matix: “Nous utilisons des matières imperméables sur la plupart de nos vestes et faisons en sorte qu’elles soient naturelles, respirantes et légères. Nous poursuivons également notre partenariat avec 686 pour employer leurs technologies tout-temps (infiDRY) sur nos vestes Matix.” MATIÈRES : PRÊTES POUR LES AFFRES DE L’HIVER Pour répondre à cette tendance du tout-temps, les tissus et matières redoubleront d’innovation la saison prochaine. The Hundreds améliore son anorak Wales grâce à “un velours côtelé avec traitement hydrophobe-nano et du nylon imperméable”, tandis que chez Vans, la Junipero MTE est “une veste de pluie en polyuréthane à l’extérieur, qui a été allongée pour rester complètement au sec sous tout type de pluie.” Chez Dickies, Kevin Penney met en avant les anoraks de travail qui font la réputation de la marque, “disponibles cette année dans un tissu sergé technique, aux propriétés très intéressantes et qui accompagnent très bien nos pantalons en sergé”.
Les cabans, les anoraks, tout cela c’est bien joli, mais s’il y a bien un modèle de veste qui doit exploser pour l’automne-hiver 2016/17, c’est la veste bomber, affirme Marianne de Zimtstern : “Oui mais des bombers avec une couple ample ! Notre modèle ZENAS existe en tissu Oxford avec une surface résistante au traitement déperlant, composée de 48 % de polyester et de 52 % de polyester recyclé.” Volcom va dans le même sens, mettant en avant “différentes déclinaisons du bomber : sans taille resserrée, en version longue ou matelassée.” Chez Colour, il s’appellera BOOM, “un bomber classique de motard en coton/ polyester, qui sera aussi à l’aise en montagne que dans la rue,” évoque Johan Ullbro. Stylé, des pistes jusqu’au trottoir, et paré à braver les éléments, tels sont donc les messages envoyés par ces collections automne-hiver dans le streetwear masculin.
Pour Colour Wear, l’idée est d’apporter une protection tout en conservant un côté très street, explique Johan Ullbro, cofondateur et responsable design & production : “Nous travaillons sur le denim en utilisant des tissus sergés en polyester et des mélanges coton/ polyester pour le côté street, tout en élargissant ainsi les usages possibles des vêtements.” Du côté de Burton, les pièces en polaire bénéficient de nouvelles “fibres creuses, qui sont tendance et permettent d’emprisonner la chaleur dans la fibre”, détaille Andrew Burke, avant d’ajouter : “Nous avons toujours été très présents sur les polaires mais nous voulons vraiment faire sensation cette saison.”
COLORIS ET IMPRIMÉS : DISCRETS, MILITAIRES, DÉLIRANTS La palette de couleur navigue entre neutre, classique et feutré, comme le résume Matt Wong de Globe : “Les looks monochromes sont toujours très présents avec beaucoup de noir, de gris et de blanc, mais nous avons commencé à introduire des kakis, bleus marine et beiges sur des gros pulls, des jerseys ou des polaires.” Julia de Ragwear ajoute qu’en termes de couleurs, ils restent fidèles aux “classiques intemporels tels que le bleu marine ou le noir, tout en complétant la gamme de couleurs avec certains rouges foncés, verts et autres nuances de bleu”. Parmi les autres couleurs qui se dégagent, on retiendra les tons automnaux et verts militaires, que l’on peut retrouver sur des motifs géométriques ou en imprimés camouflage. Selon la quasi totalité des marques interrogées, les imprimés seront en retrait par rapport aux textures et matières pour l’automne-hiver 2016/17. Mais il existe toujours des exceptions, à l’image de Neff : “Nous sommes connus pour nos créations vives, colorées et sauvages. Cette saison, la marque fera en sorte de mixer des couleurs discrètes avec d’autres plus vives. Nous voulons toujours attirer l’œil, mais en faisant en sorte que cela reste portable”, évoque Ken Olson, directeur de la création. BOMBE(R) À RETARDEMENT 40
photo: Matix
COUPES ET SILHOUETTES : BAGGY VS STRETCH Cette prochaine saison devrait marquer un virage en termes de coupes de pantalons, alors que selon Rhythm, “la mode du jean skinny est en train de passer ; le jean bleu vintage façon Levi’s est très populaire sur notre marché et offre un super look s’il est bien coupé, avec un côté très surf.” Robert Wright de LRG acquiesce : “On s’écarte sans aucun doute des coupes skinny sur les pantalons. On assiste au retour de coupes plus relax et confortables. L’ajout de stretch et de matières techniques est également toujours important.” Si les coupes droites et relax sont en vogue d’un côté, de l’autre “le pantalon skinny évolue vers une coupe plus fuselée, plus lâche et confortable au niveau des hanches et de la taille, tout en conservant des chevilles très étroites en bas”, évoque Guillaume de Volcom. C’est Marianne, de Zimtstern, qui résume le mieux cette évolution, parlant de “pantalons trois-quarts aux jambes slim ou de pantalons fuseau.”
RÉSUMÉ DES TENDANCES Des prix et une qualité à la hausse Plus sport que sport-loisirs Des matières tout-temps Des polaires et chemises en flanelle Des matériaux durables et de la transparence Matières techniques mais textures stylisées Du stretch et du flex dans le denim / des Chinos Des coupes plus droites, plus relax et des pantalons skinny revisités Manteaux vintage, anoraks et coach jackets Va exploser : le Bomber
photo: Rhythm
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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 : STREETWEAR FEMMES Quels que soient l’endroit ou l’époque, les femmes auront toujours besoin de se mettre quelque chose sur le dos. Et nous devrions d’ailleurs parler de quelques choses, au pluriel, tant le sexe féminin est exigeant en termes de choix, qu’il s’agisse de quantités ou de styles. Les collections automne-hiver de la saison prochaine reflètent bien cette caractéristique, florissantes en nouvelles tendances et silhouettes. Par Anna Langer Globalement, le streetwear féminin demeure très orienté sport et mixe les décennies précédentes : 70’s chez Volcom, 80’s pour Colour Wear et surtout 90’s à travers une influence très pop culture (Vans), grunge et hip-hop (Zimtstern) ou tartans (Volcom, Vans, Nikita). Les textures jouent aussi un rôle important chez Colour Wear, Bleed et Burton, dans une volonté de mélanger “lifestyle et action”, comme le met en mots Andrew Burke, vice-directeur de la division textile chez Burton. L’APPEL DE LA NATURE Parvenir au juste équilibre entre boulot et vie privée est l’objectif d’à peu près toutes les femmes modernes à travers le monde et la façon de se vêtir doit traduire cet équilibre : un mix d’esthétisme et de côté pratique. En images, cela signifie autant d’inspirations urbaines que des grands espaces. “Nous nous sommes inspirés des sports de montagne mais aussi de la vie en ville auprès de ses amis”, explique Marianne Schoch, designer senior chez Zimtstern. Chez Bleed, la collection tire ses influences “des vastes forêts qui nous entourent”, déclare le PDG et designer Michael Spitzbarth, ainsi que “de références aux road trips et camping trips, aux petites escapades du quotidien.” Naturellement, les imprimés à fleurs illustrent à merveille cette thématique et on les retrouve dans les collections de Volcom, Vans et Rhythm. Chez Ragwear, ce sont des “imprimés inspirés par la forêt, les grands espaces et la vie dans les bois” qui sont à l’honneur, raconte Julia Schmökel, assistante de production. Nikita a choisi notamment le caféier pour ses imprimés, conformément à la 42
thématique de leur collection : “Quelque chose à laquelle la plupart des femmes dans le monde sont attachées…le café !”, explique Vicki Vasil, directrice marketing pour les États-Unis. NANAS DES CHAMPS, NANAS DES RUES Ces thématiques Nature sont donc contrebalancées par des influences urbaines misent en scène à travers des images, “des collages faits d’imprimés issus des archives” pour Burton, ou “influencées par le patrimoine artisanal suédois” chez Colour, ou encore par “le cœur électrisé” de Tokyo chez Roxy. Pour Rhythm, l’ambiance est aux “motifs marocains à carreaux”, tout comme Ragwear mise sur le motif tribal. Enfin, Nikita reprend “des pastels éthérés en rose et marron que l’on retrouve sur leurs vêtements techniques de snowboard”. Les rayures ne prennent pas une ride non plus et sont présentes chez Roxy et Rhythm, cette dernière proposant “un modèle en jersey teint à rayures, dans des coloris rétro comme le coco et l’indigo”, ainsi qu’un autre “tressé, disponible en couleur fibre ou en chambray”, détaille Daniella Ciano, brand manager. Dans l’esprit 90’s, “le color block revient à la mode, notamment chez Roxy et Nikita, associé au tartan emblématique du mouvement grunge, revisité et mis au goût du jour”, nous explique Vicki de Nikita. Vans reprend de son côté “des tartans traditionnels et teintes militaires” mixés avec “des motifs plus féminins et des touches de couleurs vives”, explique Amélie Robert, merchandising manager Women et Kids chez Vans.
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“La chemise en flanelle est désormais un basique dans un dressing féminin, portée seule ou comme veste, à moins qu’elle ne soit nouée autour de la taille.” - Amélie Robert, Vans Colour Wear puise dans son “héritage sportswear des années 80”, révèle Johan Ullbro, cofondateur ainsi que responsable du design et de la production, tandis que Volcom opte pour “une thématique Retour vers les seventies” tout en matières tissées, rendant hommage “aux robes amples façon paysannes et autres blouses, ainsi qu’au surf vintage et aux graphismes inspirés par le désert, aux cols montants féminins et aux dentelles.” LONG, COURT, LARGE, SLIM Zimtstern pense également aux clientes “plus sophistiquées” en proposant “des pantalons taille haute et des pantalons trois quart aux jambes slim, ainsi que des pantalons à pinces et jupesculottes” détaille Marianne, tandis que Volcom et Roxy comptent des combinaisons/grenouillères parmi les favoris de leur collection. Marie Lauga, responsable internationale du design pour Roxy, signale d’ailleurs qu’il s’agit de la pièce-clé de leur gamme 2016/17 : “En termes de silhouette, j’adore les combinaisons, courtes ou longues, sans manches ou avec. Ce sont des pièces tellement faciles à porter, pour prendre un expresso le dimanche matin ou pour sortir le vendredi soir.” Et ce type de vêtements se prête également bien au multicouches, une tendance présente chez presque toutes les marques : “La tendance est toujours bien là”, confirme Marianna de Zimtstern, tout comme Johan de Colour, précisant qu’ils mixent “les volumes et les silhouettes pour créer un style pluriel”. Rhythm travaille les détails sur des “silhouettes simples, amples, facile à porter et confortables”, ainsi que sur les pièces oversize. Idem chez Roxy qui ajoute de la broderie sur des “vêtements aériens et légers”. Vans réinvente de son côté des silhouettes intemporelles grâce à “de nouvelles méthodes de fabrication et des finitions inattendues”, révèle Amélie, qui viennent apporter “une approche fun et pleine de charme au style garçon manqué classique”, en associant ce dernier “à des formes féminines et délicates : le complément parfait à nos modèles de chaussures emblématiques.” “Des hauts longs et lâches avec un côté très garçon” font aussi partie de la collection de Zimtstern, et la célèbre chemise en flanelle sera également à l’honneur l’hiver prochain: “C’est désormais un basique dans un dressing féminin, portée seule ou comme veste, à moins qu’elle ne soit nouée autour de la taille”, explique Amélie de Vans. Andrew de Burton ajoute que ces chemises en flanelle sont “à la fois chaudes et pratiques”, tandis que Vans va plus loin, “en les allongeant pour en faire des robes d’hiver idéales”. Question robes, Volcom met le paquet, avec des modèles manches longues pour l’hiver : “des robes fourreau avec des dos en grosse maille, ou encore des robes t-shirts (à manches longues) en laine et à rayures” ainsi que “des kimonos en forme de sweat”. Si nous devions ne garder qu’une seule tendance, il s’agirait probablement de la veste Bomber, qui trouve sa place chez toutes les marques : “en version longue et large” pour Burton, “fourrée” chez Volcom, “façon motard vintage” pour Colour Wear ou bien dans le style coach jacket pour Vans, un style emprunté aux modèles hommes mais “en plus court et cintré”. “Le résultat, ce sont des pièces super mignonnes, compléments parfaits et très urbains aux silhouettes de garçon manqué.” COLORIS : BACK TO THE 90’s Les palettes de couleurs font écho aux années 90 avec d’un côté “des couleurs riches façon pierres précieuses” (Nikita) et de l’autre des tons beaucoup plus discrets (Colour Wear), automnaux (Burton), ou “des roses, rouges et verts” du caféier chez Nikita. Volcom mélange “des noirs neutres et bruns clairs avec des rouges vifs, et des tartans en rose pâle avec des gris feutrés, des tartans en noir et blanc”. Ragwear combine “pastels et tons automnaux”, tandis que Colour Wear lorgne du côté “des années 80”, avec “des pastels vifs et gais”.
Un ton en dessous, Bleed préfère associer bleu et aubergine avec des “nuances de gris”, alors que Rhythm joue avec “le marbré de gris, le chambray, le bleu marine, le coco, la nacre et la prune”. Chez Zimtstern, “le noir & blanc demeure indispensable”, qualifié chez Roxy par Marie de “stimulus visuel pour la collection”. JEUX DE TEXTURES Les progrès de l’industrie textile autorisent aujourd’hui des innovations qui permettent de rajouter une composante de “toucher” aux créations. Et comme tout le monde n’aime rien de plus au monde que la sensation d’un vieux t-shirt, pull ou jean, le côté “usé par le temps” (Vans) est particulièrement recherché. Pour ce faire, Colour Wear présente un nouveau mélange de polyester/coton “qui vieillira de façon magnifique en donnant une certaine patine”, alors que Vans ne jure que par ses classiques, “retravaillés dans des versions chinés et tissus éponge qui prendront encore plus d’allure avec l’âge”. Ragwear ajoute “de nouveaux mélanges de tissus comme le spacedye, car la clientèle semble particulièrement l’apprécier”, évoque Julia Schmökel, assistante de production. Volcom propose “des tissus délicats en sergé de viscose” aux côtés “de motifs au crochet assemblés avec une maille à l’horizontale”, explique Megan, alors que Roxy incorpore “du crêpe de viscose et des cotons sergés” sur ses modèles signature.
“En termes de silhouette, j’adore les combinaisons, courtes ou longues, sans manches ou avec. Ce sont des pièces tellement faciles à porter, pour prendre un expresso le dimanche matin ou pour sortir le vendredi soir.” - Marie Lauga, Roxy Vans présente également “des vêtements techniques féminins et tout-temps, qui réunissent style et côtés pratiques”, assurant “une protection maximale contre le vent, la pluie et la neige” grâce à “des revêtements déperlants offrant des indices d’imperméabilité de 1000 mm”. Bien ancrée dans la dimension sportive, Burton met aussi l’accent sur cette dimension pratique associée au style afin de rester féminines sans avoir trop l’air de porter des vêtements techniques. Technique et biologique, tel est le message chez Bleed, qui est parvenue “à inventer une grande variété de matières sur les pièces en tricot et les sweats”, en revoyant totalement son approvisionnement en faveur de “tissus bios et durables”. Parmi ces matières, on trouve le liège, le Tencel®, un mélange de lin et coton bio, ainsi que “des doudounes en synthétique”, fourrées de Primaloft®Eco, “une garniture en fibres creuses de polyester recyclables”, explique Michael. Pour la seconde fois, Ragwear propose également une collection bio spécifique, “à base de coton bio, de polyester recyclé et viscose de bambou”.
RÉSUMÉ DES TENDANCES Des tartans Des vestes Bombers Le multicouches Tissus bios Matières texturées
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votre guide pour les démos sur neige
Votre guide pour les démos sur neige Les démos sur neige peuvent vraiment être compliquées tant il y a de choix dans les produits à tester en si peu de temps. Ce sont ces démos sur neige qui transforment la théorie en réalité ; vous avez déjà entendu tout le jargon de la part de votre représentant et, quand vient la mi-janvier, il est temps de chausser et de tester des snowboards. Si vous lisez ceci, cela signifie que vous avez déjà sûrement participé à plus de tests que vous n’êtes en mesure de vous rappeler. Pour rafraîchir un peu les choses, SOURCE s’est entretenu avec un des snowboard shops les plus techniques d’Europe, des organisateurs d’événements de chacune des trois démos sur neige en Europe et le testeur de snowboards maison chez SOURCE, afin d’en savoir un peu plus sur leur expérience. Par Harry Mitchell Thompson. SE PRÉPARER Tous les membres de ce petit groupe sont s’accordent sur le fait que la chose la plus importante est de bien se préparer. Cela peut vous apparaître comme du simple bon sens, mais se pointer à une démo sur neige en touriste peut vraiment se transformer en catastrophe. S’il a neigé la nuit juste avant le test, tout le monde va s’exciter dans tous les sens, mais si tu as bien vérifié la météo avant de partir de chez toi, alors tu t’y attendras et tu seras prêt. Cependant, comme tu le sais sûrement déjà, tu dois te rendre au centre de test très rapidement après la chute de neige. Tu choisiras quelque chose qui te permettra de garder le nose en l’air, mais le matos spécial poudreuse disparaît très vite et ne revient en général pas avant que la jolie poudre blanche n’ait complètement disparue.
BON À SAVOIR AVANT DE PARTIR Ne faites pas trop confiance à votre représentant avant la démo, il n’aura qu’une envie c’est de vous décrire toute la gamme de l’année prochaine avant même d’arriver. Tom de chez Zero G à Chamonix aime bien arriver très tôt justement : “il y a une sacrée dose de pro rideurs qui défilent tôt dans la saison ou bien des gens importants de l’industrie qui s’arrêtent dans le coin pour un sales meeting en automne. On parle un peu à ces gars-là, on garde un œil sur les blogs et sur les comptes Instagram importants ; donc, au moment où Snow Avant Premiere démarre, on a déjà une très bonne idée de ce qui nous motive et de ce qu’on veut essayer.” Chris Shannon de chez TSA au RU est du même avis : “On aura déjà regardé les gammes avant de tester, afin d’avoir une idée générale de ce qui nous intéresse et de ce qu’on veut rider.” Donc, une fois que vous avez déjà fait vos recherches, il est temps de passer aux choses sérieuses : quelle part de vos achats allez-vous allouer aux nouveaux shapes ?
NOUVEAUX SHAPES Vous ne saurez jamais vraiment ce qu’il y aura à tester avant d’arriver sur place, préparez-vous donc pour quelques petits joyaux qui attireront votre regard assoiffé lors de la démo. Chaque revendeur interrogé a un avis différent sur le pourcentage de ses achats de snowboards qu’il allouera aux nouveaux shapes ; Tom de chez Zero G opte pour 20 %, Ridersheaven en Allemagne lui vise 25 % et Jean-Charles Beau chez Addicted à Lyon pense à 5-10% pour les nouveaux shapes. Jean-Charles de chez Addicted apprécie l’importance des démos sur neige, mais il aime aussi bien prendre en compte ce qui s’est bien vendu l’année d’avant. Il passe en revue les ventes précédentes pour étudier les chiffres avant d’effectuer ses nouvelles commandes pour être sûr de prendre des produits qui se vendront bien. Et JC n’est pas le seul à faire ça, Chris de chez TSA ajoute que “ce n’est pas parce qu’il y a un nouveau shape ou que quelque chose est nouveau qu’on a la garantie qu’il se vendra bien. Il doit y avoir un assortiment logique dans la gamme proposée.” Mais Chris admet aussi volontiers “qu’il y a eu quelques fois où on a testé des snowboards qui nous ont tellement emballés qu’on a eu envie de les introduire directement dans notre gamme.” Tom chez Zero G se rappelle la fois où il a flashé pour Jones, il y a six ans ; eh bien, on sait très bien quel a été le résultat pour lui… Cet hiver, il a fait la même chose avec Korua, et j’ai le sentiment que cela pourra conduire au même résultat…
UTILISEZ LES REPRÉSENTANTS ET LES PRO RIDEURS Les représentants sont une vraie manne d’informations sur les produits et les teams pro ont déjà ridé le produit pendant toute une saison. Mais ne les accaparez pas, et ne les forcez pas à monter sur le télésiège avec vous, ridez avec eux et laissez-les vous faire le pitch de leurs produits. Personne ne connaît mieux les produits que ces types-là, et puis ça fait un sacré argument de vente un fois dans votre magasin la saison suivante : “ouais, j’ai ridé cette petite perle avec JP Solberg sur une démo, elle est vraiment top.”
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votre guide pour les démos sur neige
LA QUESTION ULTIME
COMBIEN DE PLANCHES TESTER ?
Quels produits tester ? Chaque revendeur aura sa propre manière d’aborder les choses dans ce registre, mais nos experts ont tout de même quelques conseils qui vous permettront d’optimiser les trois jours de tests et d’en retirer les bénéfices sur toute la saison suivante. En ce qui concerne le moyen de gamme et les planches pour débutants, Tom Wilson North essaie “d’identifier les catégories qui n’ont pas été très bonnes pour nous et de passer un peu plus de temps avec ce type de planches chez différents fabricants, afin d’avoir une meilleure compréhension de ce que l’on peut optimiser.” La rédactrice allemande de SOURCE, Anna Langer, la seule femme du jury, est un véritable vétéran des démos sur neige. Elle aime bien laisser parler les représentants : “je laisse souvent l’opportunité à la marque de choisir une planche pour moi, soit une planche qu’ils veulent pousser sur le plan marketing ou, s’ils me connaissent, quelque chose qu’ils pensent que je vais apprécier.” Jean-Charles de chez Addicted à Lyon s’assure que les premières planches qu’il essaie comptent parmi les nouveautés de la marque qu’il proposera dans son magasin et, après ça, il continue avec “d’autres marques intéressantes”. Muck Müller de chez Shops 1st Try en Autriche recommande aux revendeurs de savoir avant l’événement ce qu’ils recherchent en termes de nouvelles marques ou s’ils veulent rester fidèles aux marques avec lesquelles ils travaillent déjà.
Marco Sampoli de chez Snow Shop Try en Italie indique que le nombre moyen de planches testées par personne tourne autour de six. Et c’est à peu près ce que les membres de notre jury ressentent aussi, mais comme on le sait tous, les conditions ont une influence énorme sur le nombre de snowboards testés. Jean-Charles de chez Addicted teste entre quatre à cinq planches par jour, tandis que le Crew Ridersheaven teste en moyenne cinq à sept snowboards, et chacun d’entre eux est testé sur quatre descentes… Ça c’est de l’organisation allemande !
RECOUPER L’INFORMATION Chacun a ses propres méthodes de test, quand il s’agit de garder une trace ou de prendre des notes. Tomes chez Zero G compile une sorte de résumé sur son téléphone, tandis qu’Anna aime bien discuter des produits sur le télésiège avec d’autres testeurs, ce qui lui permet d’imprimer les choses dans sa mémoire. Chez Shops 1st Try, Muck nous parle de leur système Candy, qui permet aux utilisateurs d’entrer les informations numériquement à chaque fois qu’ils testent un nouveau produit, ils reçoivent ensuite un e-mail dans lequel toute l’information est bien organisée. Mathieu Kurtz de Snow Avant Premiere en France nous informe au sujet d’une nouvelle application sur laquelle ils sont en train de travailler : “Nous travaillons sur une application Android et iOS pour aider les revendeurs à organiser les informations sur une planche, une fixation ou tout autre produit qu’ils testent au SAP ; ils peuvent ensuite retrouver ces informations sur un compte Web personnel.”
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RENTRER LES FOINS TANT QUE LE SOLEIL BRILLE Conditions, conditions, conditions. Effectivement, on ne trouvera aucun revendeur en train de faire la queue pour tester quelque chose avec un gros nose et un swallow tail s’il n’a pas neigé depuis plusieurs jours. Que faut-il donc faire si la météo n’est pas de notre côté? “Si c’est une planche de poudreuse inconnue qui a l’air bien”, propose Tom de chez Zero G, “on va l’essayer sur une piste verte pour être sûr quelle est bien horrible sur la neige tassée !” L’idée c’est qu’une planche doit être ridée dans tous les cas. Tous nos experts s’accordent sur le fait qu’il faudra re-planifier une autre démo de produits si jamais les conditions ne sont pas favorables. Avec un marché du backcountry toujours sur le montant, Marco de Snow Shop Test reconnaît que “si on n’a pas de bonnes chutes de neige avant la démo, ce sera difficile de tester des planches de freeride. Si c’est le cas, on pourra se focaliser sur des splitboards, qui sont le nouveau truc en vogue que les clients aiment bien voir et acheter.”
PARLEZ AUX AUTRE REVENDEURS C’est toujours une bonne idée de bien préparer la liste des planches que vous voulez tester. Il faut tisser des liens pendant les démos et discuter avec les autres revendeurs. Déléguez un peu les tâches : comparez vos notes avec celles des autres magasins pour voir ce qu’ils ont pensé des autres planches, pour économiser un peu de temps et d’énergie. Vous ne divulguez pas vraiment des secrets industriels là, vous évitez simplement à vos confrères de perdre du temps avec une planche désastreuse et vous partagez le plaisir en leur indiquant les bons plans.
A VOS MARQUES, PRÊTS…TESTEZ ! Même si El Niño aura très certainement un effet sur l’hiver cette année, on croise les doigts pour recevoir de bonnes chutes de neige et d’excellentes conditions de tests. Rendezvous en janvier.
photo: Giro
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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/17 : CASQUES ET PROTECTIONS L’hiver sur les pistes est devenu bien plus dangereux, particulièrement depuis que les skis de carving ont été inventés et ont permis aux skieurs de descendre les pentes à une vitesse qu’ils ne sont pas capables de maîtriser. De plus en plus de pratiquants partent en backcountry où des rochers très dangereux se cachent sous des manteaux de neige immaculée et, bien sûr, ça ne contribue vraiment pas à la sécurité. Mais ce n’est pas une surprise pour les clients qui recherchent ces produits et pour les marques qui les offrent. Le choix mis à la disposition du consommateur est toujours plus grand et Anna Langer passe ici pour nous tous les détails au peigne fin. TENDANCES CASQUES “Cela peut sembler évident, mais la sécurité est une tendance qui prend de plus en plus de place dans le marché du casque”, indique Mattia Berardi, Product Manager chez Giro, qui explique que les habitudes et les attentes des consommateurs ont changé : “Ils veulent savoir de quelle manière ils sont protégés, pour quelles situations particulières et pour quels types d’impact”. Graham Sours, directeur de la catégorie casque chez Smith voit : “une augmentation de la prise de conscience au sujet des technologies de casque chez le consommateur” et Ståle N. Møller, directeur du design et du développement chez Sweet Protection, ajoute que les clients veulent aussi “une meilleure protection et une meilleure performance générale dans leurs produits”. TECHNOLOGIE & MATÉRIAUX Cela comprend aussi la coupe du casque, ainsi que ses capacités de protection qui en sont très dépendantes. Bern, Burton et Smith ont implémenté un system Boa Fit pour cela : “l’amélioration la plus importante dans notre gamme cette année, et qui concerne tous les modèles”, comme l’indique Josh Walker Brand Manager chez Bern. Améliorer la coupe et la protection est exactement ce que fait le MIPS Multi-Directional Impact Protection System que Anon, Giro, Smith et Sweet Protection développent en collaboration. “Ça permet à toute la coque de s’adapter à la taille de la tête”, comme l’explique Mattia de
chez Giro, et aussi “ça aide à réduire les impacts rotationnels”, selon Graham de chez Smith. Sweet Protection offre le MIPS “soit de série, soit en option sur tous les casques”. Les matériaux sont aussi cruciaux pour la sécurité de l’utilisateur et “l’utilisation en plusieurs couches de matériaux alternatifs pour le casque est en train de se développer de plus en plus” conseille le Category Manager pour les Casques d’Anon, Andy, qui annonce fièrement leur nouveau modèle Endure “qui associe la fabrication Flex-Shell d’Anon à la technologie de protection Reactive (RPT®) innovante de G-Form et à la mousse HDPE pour une performance inégalée et constante de protection contre les impacts.” Sweet travaille sur “une technologie en composite carbone perfectionné, une coque de protection totale ou laminée avec des thermoplastiques”, sur plusieurs de leurs modèles. TSG associe un “ABS résistant avec une mousse EPS qui absorbe les chocs pour une protection super solide”, ainsi qu’une “fine couche de Polycarbonate sur l’EPS renforcée” sur leurs casques moulés, “pour un casque de protection très léger” comme l’explique leur Head of Communication, Nadja Herger. Nutcase travaille avec des “coques rigides ABS très résistantes et des doublures en EPS” aussi ; Giro propose de l’EPS, EPP et du Vinyle Nitrile dans toutes ses doublures, ainsi que du PC et différents types de plastiques ABS pour la coque extérieure. Smith associe de l’EPS et du Koroyd® : “Un nouveau 49
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matériau révolutionnaire qui absorbe 30 % d’énergie de plus sur un impact lorsque comparé aux standards internationaux, avec une circulation d’air accrue”. Sur la doublure à l’intérieur, ils utilisent “un matériau performant Nanosilver qui évacue l’humidité et élimine les odeurs après un usage répété”, tandis que POC ajoute “un tout nouveau concept de doublure fondée sur des matériaux et des associations uniques que nous avons déjà dans notre boîte à outils, mais que nous sommes en train de peaufiner dans différentes situations d’impact”, nous indique Stine Schjött-Quist, E-Commerce & Digital Marketing Manager.
ventilation améliorées et une protection exceptionnelle”. L’intégration de l’audio est aussi une fonctionnalité très courue pour de nombreuses marques et pour les consommateurs, et l’Outdoor Tech™ est devenue le standard de l’industrie d’une certaine manière selon Josh de chez Bern, qui designe tous leurs modèles pour “interagir avec leurs puces sans fil et leurs puces filaires”. Giro et Smith travaillent aussi avec eux, parce que “la musique apporte beaucoup à l’expérience que l’on vit en montagne”, comme l’explique Graham de chez Smith. K2 proposent “des speakers intégrés ou des poches prêtes à accueillir des speakers Bluetooth”, affirme Nikolaus Dietrich, Sales Manager, et Anon offre aussi “des coussinets auriculaires compatibles audio sur tous les modèles pour adultes. Sweet Protection travaille avec Koss pour “offrir un son de très bonne qualité ainsi qu’une compatibilité avec les iPhone”. La compatibilité avec les masques est déjà standard chez toutes les marques. Naturellement, pour celles qui font les deux, comme Smith qui se focalise sur “l’intégration ultime” et bientôt Bern, qui sort sa première ligne de masques. Mais, même dans ce cas, le choix reste important. “Nous souhaitons que nos masques s’adaptent parfaitement sur nos casques”, indiquent Mattia de chez Giro, “mais nous souhaitons aussi que nos clients soient libres de choisir tous les casques et tous les masques parmi les autres marques s’ils le souhaitent. Nous testons donc nos produits avec les produits de la concurrence pour nous assurer qu’ils ajustent sur la plupart de nos modèles.” Sweet partage le même sentiment et Ståle confirme : “nous faisons en sorte de rester à jour sur ce que proposent les fournisseurs leaders de masques pour assurer un ajustement optimal. Tous nos casques ont une ouverture frontale stable et profonde afin de permettre aux masques surdimensionnés de s’adapter parfaitement sans ouverture et sans pression sur le nez.” Les sangles de masques à l’arrière (ou les clips de masques latéraux comme le fait K2) aident aussi.
photo: Picture
Parmi les autres fonctionnalités additionnelles, on trouve “l’insert de montage pour une caméra” de chez Giro, qui peut se clipper sur une fente sur la coque, même avec des gants, ou la boucle Nutcase Fidlock, une “solution unique qui permet d’opérer d’une seule main même avec des gants et qui évite de se pincer la peau”, comme l’indique Philip Mascher, Head of Marketing.
Picture Organic Clothing a breveté sa “technologie de moulage COMPOSITE FUSION™ PLUS avec une mousse double densité et une technologie de zone de froissage” qui fournit “une connexion parfaite entre la coque et la doublure” et réduit le poids de leurs casques avec “du polystyrène recyclé de l’industrie automobile japonaise”, indique le fondateur, Julien Durant. Bern s’attaque au problème de poids avec une fabrication “zipmold” constituée d’une mousse polyuréthane qui permet une fabrication super fine, comme dans leur nouveau casque Zipmold Junior. FONCTIONNALITÉS Max Thurner, International Marketing Manager pour le départment Snowboard & Protection chez Head, remarque que depuis que “les casques sont devenus un point-clef de l’équipement de sports d’hiver”, la plupart des rideurs en possèdent déjà un et “sont en train de penser à acheter leur second, leur troisième, etc. Cela signifie qu’en plus de la fonction principale de protéger votre tête, la mode et les fonctionnalités sont devenues encore plus importantes pour les consommateurs.” C’est aussi le cas du confort, sur lequel l’accent est particulièrement mis dans la nouvelle In-Mold V-Series, super légère “avec une esthétique urbaine et une ventilation Venturi pour un contrôle confortable de la température dans le casque”. Smith est très fière de sa fabrication AEROCORE, qui offre une “coupe et une 50
IMPRIMÉS, MOTIFS, COULEURS K2 s’accorde sur le fait que la protection devient de plus en plus un article de mode et emploie des “couleurs fraîches et modernes” pour l’année prochaine. Nutcase ajoute “des graphismes expressifs” comme des graffitis, des bandes dessinées, des animaux et des imprimés à fleurs dans sa gamme Street, ainsi que de nouveaux coloris pour 2016/2017, comme la plupart des autres marques. Smith s’est associée avec Woolrich et a cherché “à la main dans les archives de laine afin de proposer les motifs de cette année : un motif de couverture traditionnelle qui rappelle les anciens trappeurs et un motif géométrique qui ne se fait plus depuis très longtemps.” D’un autre côté, Bern “s’écarte un peu des coloris trop vifs” pour des couleurs plus discrètes, estompées et ton sur ton. Dans la même veine, AJ Avrin de chez Shred Optics indique que leurs casques présentent “des couleurs plus sombres et plus neutres dans l’ensemble de la gamme, pour offrir l’accessoire de style idéal. Nous avons travaillé très dur sur notre ligne Shred Femme, notre première offre spéciale femmes qui s’étend sur toute la collection et toutes les catégories. S’occupant tout particulièrement des rideuses, Giro introduit “des graphismes féminins, avec des coussinets d’oreille spécifiquement designés pour les femmes avec des fonctionnalités comme du satin sur le système d’ajustage pour éviter qu’elles ne se coincent les cheveux et une doublure plus confortable”, mais l’un dans l’autre “les casques qui ont un style skate dominent toujours le milieu du snowboard, comme on peut s’y attendre”, résume Josh de chez Bern.
tendances
PROTECTION DU CORPS “Comme le besoin de protection contre les impacts concerne les rideurs les plus core comme les rideurs occasionnels, nous offrons des options pour chacun d’entre eux”, indiquent Federico Merle, CMO/CFO de Slytech, et Carlo Salmini, Co-founder & Lead Product Engineer, qui introduisent une option moins chère avec le SLYTECH ONE, “dérivé” de leur gamme SLYTECH 2ND SKiN™ XT.
directement de la compression des composants au moment des impacts, puisque la force d’un impact est accélérée dans le matériau comprimé et dans le composant dur directement contre le corps.” En conséquence, elle “rejette l’utilisation de matériaux durs” sauf si nécessaires “pour avoir un coefficient de frottement très bas”. Jan de chez Evoc s’accorde sur le fait que “les concepts de matériaux souples pour la protection sont intéressants parce qu’ils présentent les mêmes facultés d’absorption, et parfois plus élevées que les solutions rigides” et fonctionnent principalement avec “les protections en EPS pour les zones vitales” et “la mousse viscoélastique de chez SAS Tec pour la protection des articulations comme les épaules”, dont les propriétés peuvent être modifiées lorsque la température change. LES DÉTAILS INVISIBLES Les protections devenant toujours plus fines, les clients s’équipent sans plus s’inquiéter de ressembler au bonhomme Michelin. “La protection du corps est faite pour protéger et assurer une bonne performance, cela doit être ce sur quoi on se concentre”, affirme Nadja de TSG, et Jen d’Amplifi d’acquiescer : “portez-la et oublier-la, mais elle sera là quand vous en aurez besoin”. Les protections G-Form sont déjà “tellement discrètes, qu’elles sont parfois invisibles”, affirme Alex Sardella, Brand & Sponsorship Coordinator. Forcefield ajoute que “la tendance maintenant va vers une coque de protection ajustée, fine et subtile, mais par contre elle doit être performante. Cela nous convient très bien.”
photo: Slytech
D’un autre côté, Evoc associe “la technologie de protection avec une pièce de tissu élégante” et “donne le ton sur les tendances dans le design et le confort, ainsi que la sécurité”. “Les produits EVOC sont toujours un peu plus que de simples articles d’équipement. Nous croyons que nos clients apprécient nos produits pour deux raisons : la fonctionnalité et le look.”
TSG s’occupe aussi “de tous les rideurs de sports d’hiver, en proposant des protections plutôt fines et souples qui offrent un grand confort d’utilisation sans restreindre les mouvements”, explique Nadja, avec une attention toute spéciale pour les jeunes, avec deux tailles pour le Backbone Junior. Evoc ajoute aussi “un sac à dos compact pour la journée avec une protection pour le dos intégrée pour les gens qui ont un dos plus court, ainsi que plus de tailles à leur gilet Protector pour enfant”, affirme Jan Sallawitz Head of Marketing. Les femmes sont tout particulièrement visées dans la nouvelle gamme de G-Form qui s’est associée avec Burton Snowboards pour offrir “un Total Impact Crash Short pour se protéger les hanches et le coccyx, lorsqu’on fait du snowboard”. Forcefield Body Armour propose aussi un nouveau short Slam qui présente la technologie de fil traversant BeCool 4, tandis qu’Amplifi a revisité ses matériaux Armourgel dans sa série ArmourgelMKII et “intégré des stabilisateurs latéraux uniques” pour son nouveau MKII Knee Pro. PROTECTIONS SOUPLES La plupart des marques semblent opter pour des matériaux souples aujourd’hui, puisqu’ils sont plus confortables à porter pour les clients et pour Nadja de chez TSG, l’avantage principal des coques rigides sur les coques souples est que “elles ne peuvent se percer lorsque vous tombez sur un objet pointu sur le sol, ce qui est un accident très rare” dans nos sports. La mousse D30 “offre des valeurs d’absorption des impact bien plus performantes”. Slytech va même un peu plus loin, en pointant du doigt les risques d’utiliser le mauvais type de protection : “nous avons appris que l’utilisation de matériaux durs peut en réalité être la cause du fait de se briser les os ainsi que de blessures plus sérieuses résultant 52
La mission de Slytech est de “fabriquer les protections contre les impacts les plus sûres et les plus confortables à porter sous vos vêtements techniques, tout en permettant à nos rideurs de s’exprimer continuellement sur leurs goûts personnels.” Et pourtant, “on voit de plus en plus d’athlètes porter du matériel à l’extérieur de leurs vêtements prouvant que leur expérience en montagne est plus importante que leur apparence physique”, selon Federico et Carlo. VUE D’ENSEMBLE Puisque “traditionnellement, la plupart des protections étaient très lourdes et peu confortables”, Slytech observe que “les consommateurs cherchent à acheter du matériel high-tech et innovant qui fasse progresser la qualité des produits et leur expérience de la glisse, plutôt que de les entraver”. Jan d’EVOC s’accorde sur le fait que “le marché de la protection est un des marchés les plus en croissance. Comme les casques sont monnaie courante aujourd’hui, les clients sont de plus en plus conscients que cela fait sens de protéger d’autres parties du corps.” On peut donc décemment penser que tout cela va continuer. “Non seulement, le matériel de sport se porte mieux depuis quelques années, mais aussi l’accès à des terrains plus exigeants est devenu plus facile. De plus, les médias poussent de plus en plus le sujet”, continue Jan. Nous avons le sentiment fort que l’avenir lui donnera raison.
RÉSUMÉ DES TENDANCES Couleurs de casque mates et ton sur ton Protection contre les impacts rotationnels Intégration Audio Protection Souple (Gel) Subtile et discrète
ride o’meter
snowboard media analytics Ride o’meter RIDE O’METER effectue une veille media au niveau international à travers la presse ecrite, presse internet, les vidéos en ligne et les réseaux sociaux. Voici les faits marquants du début de la saison surf 2015 illustrés par une sélection de données analytiques. Présenté par RIDE O’METER
web / EVENT RANKING
top 5
RANKING
EVENT
1
X Games - Aspen 2015
109 354 ¤
2
Burton Us Open 2015
106 936 ¤
296
3
Air & Style Snow 2015
81 158 ¤
259
4
Red Bull Double Pipe 2015
73 277 ¤
188
5
Burton European Open 2015
62 084 ¤
289
EXPOSURE VALUE CLIPPINGS
243
Période Analysé: 1/08/2014 - 30/06/2015
Ce classement présente le top 5 des événements snowboard les plus médiatisés dans la presse internet Snowboard durant la saison 2014/15, à travers notre panel représentatif de 40 sites internet au niveau international. Les événements phares freestyle (Slopestyle et Half-pipe) trustent les premières places et il faut attendre la 8ème place pour trouver un événement de freeride. 4 événements sur 5 se déroulent aux Etats Unis et sont tous déjà de réelles institutions. On peut noter la présence du Red Bull Double Pipe qui -après seulement deux années d’existence- se retrouve dans le top 5 ; cela confirme que les événements au concept innovant sont porteurs de retombées médiatiques. Le seul événement Européen qui trouve sa place dans ce classement est le Burton European Open ; superbe épreuve devenue légendaire dont se sépare le géant américain du snow, pour laisser la place au resort lui-même ; le Laax Open 2016 aura lieu au mois de Janvier.
videos / RIDER AUDIENCE TOP 5
TOP 5
RANKING
NAME
1
Travis Rice
56
5 554 521
179 077
4 555
2
Zak Hale
75
5 312 948
165 688
3 322
3
Torstein Horgmo
123
1 005 278
1 005 278
15 662
4
Mark McMorris
151
93 535
93 535
10 141
5
Ethan Deiss
30
828 060
828 060
9 720
NB VIDEO
TOTAL VIEWS
CUMULATED AUDIENCE (hrs.)
TOTAL PART (sec.)
Période Analysé: 1/08/2014 - 30/06/2015 Ce classement montre le top 5 des riders les plus vus en vidéo en ligne dans la catégorie snowboard. Des partenariats avec des marques comme Go Pro permettent aux riders de se mettre en avant et de montrer leur vie quotidienne avec des vidéos courtes avec près de 500 000 vues. La vidéo la plus vue dans cette catégorie (3 744 368 vues) est un patchwork multi-domaine de Go Pro. On y retrouve Travis Rice, qui prend la première place du classement. Torstein Horgmo, le norvégien surdoué et l’une des sensations de ces dernières saisons, frappe fort avec son film Horgasm toujours au top après plus de 145 semaines en ligne. Pour Zak Hale et Ethan Deiss, rien de tel qu’une vidéo backcountry avec Ken Block au volant de son Raptortrax pour faire grimper leur visibilité et confirmer que grâce à de nouveaux concepts vidéo mélangeant plusieurs action sports, les marques et les riders s’ouvrent à un public plus large. 54
ride o’meter
social / riders
MATCHUP
Le clash entre 2 profiles différents, héros de 2 générations de snowboarders, avec plus de 10 ans d’écart et 2 styles différents… Les deux athlètes résident au top 20 des ranking sociaux avec deux approches bien différenciées. Pour perfomer sur les réseaux sociaux de nos jours, on peut soit atteindre le plus grand nombre de followers, soit viser l’engagement le plus fort…Même si Mark McMorris possède 6x plus de followers qu’Eero, on peut noter un énorme engagement des fans d’Ettala. Sur Facebook, ce dernier a cumulé le double d’intéractions que son jeune homologue canadien. Lorsque l’on s’y penche de plus près, le ratio d’Eero sur facebook est de 1,6 quand celui de Mark est de 0,2, signifiant 8 fois plus d’interactions par fan par mois pour le finlandais. Eero est moins soutenu par la communauté (marques, médias, riders, etc.) mais a généré 82% de son activité sur ses propres posts.
20 947 likes 56 958 shares 11 635 comments
mark mc morris
JAN. - JUL. 15 Follower Fb/ Inst/ Tw
Mark MC MORRIS
828 019
143 290 (1.6)
Av. Monthly interactions Facebook Instagram Tweeter
89 511 129 213 -
Ratio of own interactions*
82%
Du titre de champion du monde de snowboard d’Ayumu Hirano à 18 ans au quadruple cork de Billy Morgan, voici 3 posts des plus impactants depuis janvier.
Billy Morgan
VS eero Ettala
TOP postS riders
46 698 468 618 15 101
(0.2)
56 975 likes 1 103 comments
68%
*Comparaison entre les intéractions, issues des posts du rider, et celles des posts où il a été tagué. (Marques, Medias, Contributeurs & Riders)
Ayumu hirano
print / cover RANKING RANKING
BRAND
1 2
top 5
TOTAL EXPOSURE
NB OF COVERS
Capita
50 165 ¤
3
Oakley
41 690 ¤
5
3
Burton
41 250 ¤
2
4
Monster Energy
27 817 ¤
2
5
Nitro
26 581 ¤
3
Période Analysé: 1/08/2014 - 30/06/2015
2 885 likes 866 shares Ce classement nous montre les 5 marques qui ont eu la plus forte visibilité en couverture de magazines entre Aout 2014 et Avril 2015. Capita est en tête grâce à un team très aérien illustré par Simon Gruber en couverture de Sequence et une grande efficacité du branding des semelles de ses snowboards. Oakley score grâce à un team dense ; en témoigne une couverture en selfie de Sven Thorgen sur Transition. Il est plus que jamais dans l’ère du temps de prendre en main sa propre promotion en tant que rider… Burton, 3ème du classement, rappelle grâce à cette couverture de Method que l’identité d’une marque à travers des riders atypiques et des produits au visuel forts (ici la semelle guitare Martin, sur la board de Danny Davis), sont une alternative au placement logo traditionnel… Le monstre marketing Monster Energy ne compte pas seulement sur ses riders pour augmenter sa visibilité mais place judicieusement son logo ; ici sur un kicker en partenariat avec les stations ou lors d’évènements.
Envie d’en savoir plus ? Écrivez nous à info@rideometer.com 55
photo: Globe
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/17 : SKATESHOES À l’heure des montages à deux sous sur le web, rapidement oubliés, qui a encore le cœur à investir dans des longs-métrages en skate ? La réponse : les marques de chaussures de skate. Vans a placé la barre haut avec Propeller et le très attendu Volume 3 des Nike SB Chronicles sera dévoilé en décembre, sans oublier la première de Away Days au mois de mai 2016, premier film de skate signé Adidas. Non seulement ces marques maintiennent la flamme allumée dans la culture skate, mais c’est sur elles également que repose une partie des ventes lorsque l’hiver frappe l’Europe. Par Dirk Vogel Suivre les saisons - un conseil en apparence simple - serait la clé selon Doug Weston d’Osiris : “Qui dit automne et hiver, dit journées qui raccourcissent et températures en baisse, si bien que nos collections intègrent cette évolution avec des tons plus sombres et des nuances de couleurs plus subtiles. Les cotons légers de l’été sont remplacés par des toiles plus épaisses et des doublures en flanelle.” Voilà bien la grosse tendance de cette future saison automnehiver 2016/17 : des bestsellers revisités pour l’hiver. Mais pour les détaillants qui travaillent au cœur de l’hiver, comment faire les bons choix et traverser les mois sombres avec succès ? TARIFICATION ET STRATÉGIE Il suffit de se promener dans les rues commerçantes à un mois et demi de Noël pour être interpellé par des panneaux agressifs affichant des remises de 50, 60, voire 70 %, et ce sur tous les produits en boutique. Aujourd’hui les clients s’attendent à des promotions sur tout et n’importe quand, même sur les articles les plus basiques. Mais heureusement, en skate, on sait aussi apprécier une paire de chaussures bien faites. “Si les prix bas semblent être la tendance, en dehors de cela les gens demeurent à la recherche de chaussures 56
confortables, qui durent dans le temps et d’une certaine qualité de fabrication, ce que C1RCA fait depuis 17 ans désormais”, affirme Ky Baker, designer footwear pour la marque. En magasin, les prix publics se concentrent autour de 55€ pour l’entrée de gamme en skateshoes, dans les 85€ pour les modèles hiver et ceux utilisant des matériaux nobles, et enfin jusqu’à 120€ pour des chaussures haut de gamme disposant du dernier cri technologique. Modèle du genre au point de vue stratégique, Vans met ainsi en avant sur sa boutique en ligne ses modèles saisonniers aux côtés de ses grands classiques à succès ; mais aucune trace de modèles en soldes, pas de prix barrés ou autres offres du moment. Simplement des chaussures affichées au prix public conseillé. Cela témoigne du savoir-faire de la marque en termes de valorisation de ses produits auprès du public. Et ça fonctionne : pour le troisième trimestre 2015, Vans signale “une augmentation de près de 20 %” des ventes directes, y compris en ligne, un marché pourtant plombé par des remises galopantes.
tendances
TENDANCE : “HIVERNER” Pour lutter contre les chutes de neige en milieu urbain, ce sont des tonnes de sel et de gravier qui sont déversées afin de permettre aux véhicules de circuler, et tous les skateurs savent à quel point ces petits cailloux ont le don de venir se loger dans la semelle de leurs skateshoes… La solution : porter des boots jusqu’au skatepark indoor pour garder des shoes impeccables en vue de la session. En réponse, les marques de chaussures offrent désormais des modèles-phares revisités pour l’hiver ainsi que des boots bien solides.
quelques couleurs subtiles”. Julian de Element note une tendance vers “des combos de tons et des couleurs sobres”, tout comme Tim de Filament mise sur “des tons automnaux associés à des couleurs vives mais atténuées”, tandis que Jamie de Fallen parie sur “le noir, le marine foncé et des marrons intéressants”. Même écho ou presque chez DVS, alors que le chef de produit Mike Kubota jouera sur “le côté sombre à travers des noirs, marrons et gris”. Les semelles aussi héritent d’un coup de peinture, toujours dans une palette de tons automnaux, ajoute Darry de Vans.
Julian Vergnes, chef de produit footwear monde pour Element, assiste à “une demande à la hausse pour des chaussures tout-temps”, et la marque s’y emploie en proposant “des caractéristiques spécifiques à l’hiver, comme des doublures chaudes, des languettes à soufflet et autres matières résistantes à l’eau”.
Pour trouver un peu de diversité, il faudra compter sur les imprimés, alors que l’on retrouve des crânes, du camo et des motifs tie-dye sur de nombreuses collections. Pour sa collaboration avec le street artist parisien HUIT, Osiris a même modifié sa production : “Nous avons dû développer une matière-maison ainsi qu’un nouveau processus d’impression”, évoque Brian Reid. Les panneaux réfléchissants (type 3M) sont aussi de la partie chez de nombreuses marques de skateshoes, dont les modèles Flash de Nike SB.
Et ils ne sont pas seuls, toutes les marques interrogées ou presque s’engouffrent sur cette voie, à l’image de Vans : “Ces modèles revus pour l’hiver représentent une grosse catégorie pour Vans et les technologies comme les matériaux proviennent de nos boots de snow. Nous sommes ainsi en mesure de proposer des produits multifonctions pour les mois les plus froids en Europe”, explique Darryl Charles, responsable merchandising Action Sports & Energy chez Vans. Globe également est très fière de ses nouvelles aprèsboots YES à semelle Vibram et fermeture éclair ; un modèle né de “la collaboration avec YES Snowboards et conçu pour mettre les pieds dans la neige”. Gros succès en prévision également pour les boots façon Sorel avec du caoutchouc sur la partie basse, à l’image des Vans Del Pato. HISTOIRES DE MATIÈRES La seconde tendance lourde de la saison automne-hiver 2016/17 sera sans aucun doute l’émergence de modèles inspirés des baskets de salle vintage, avec pointe du pied en caoutchouc blanc comme sur les célèbres Jack Purcell datant de 1935 (reprises par Converse par la suite). Cela se traduit donc aujourd’hui sur les Nike SB Cory Kenedy Zoom All Court, les Classic Lo Skate de HUF et toute une sélection de modèles Vans. Et pour se plier aux exigences de l’hiver, ce sont
“Au fil des ans, la collection s’est écartée des modèles très volumineux pour préférer des formes plus fines, plus basses, avec des semelles intérieures de meilleure qualité et des doublures plus confortables.” Ky Baker, C1RCA des matières à l’épreuve des intempéries qui sont utilisées, comme le détaille Ky de C1RCA : “Sur la collection, on retrouve de la suédine, des toiles huilées, des sergés et, à l’intérieur, du pur laine et autre fourrures doublées sherpa.” Chez Fallen Footwear, le cerveau de la marque Jamie Thomas met en avant “des laines résistantes aux intempéries et des modèles en nubuck, parfaits pour l’automne.” Servant Footwear s’appuie sur le succès de son daim synthétique ASKIN microfibres : “Il est fait main, ce qui nous permet d’obtenir une qualité plus régulière et garantit, de fait, le bien-être animal, ce qui n’est pas négligeable”, évoque Rasmus Åhrberg, responsable du design. Pour plus de performances sur un skate, Filament utilise “des daims et toiles plus adaptés à la pratique, avec des panneaux soudés”, ajoute Tim Gavin, cofondateur de la marque. COLORIS ET STYLISMES Les saisons se succèdent mais pas les goûts en matière de couleurs chez les skateurs, comme le confirme Nick de New Balance Numeric: “Le noir règnera toujours en maître dans le skate. Notre objectif est d’offrir des alternatives séduisantes aux traditionnels noir et blanc.” Parmi ces options, il signale “des bordeaux riches et profonds, des marrons de saison et des gris inspirés par l’athlétisme, relevés de
COUPES ET SILHOUETTES Sur ces deux aspects, la chaussure de skate a bien évolué ces dernières années, comme le rappelle Ky Baker de C1RCA : “Au fil des ans, la collection s’est écartée des modèles très volumineux pour préférer des formes plus fines, plus basses, avec des semelles intérieures de meilleure qualité et des doublures plus confortables.” Parmi les deux grands profils de chaussures remarqués sur les collections automne-hiver 2016/17, on retiendra dans un premier temps : des modèles vulcanisés aux bouts pointus avec des coupes basses et aux semelles plus techniques. Mike de DVS met ainsi en avant “le modèle Ignition SC, fait pour sauter des marches, des rails, etc., grâce à une semelle interne injectée en Vaporcell, pour plus d’amorti et de flexibilité”. Seconde tendance, des modèles cupsole bénéficiant de nouvelles technologies comme sur les Eagle de Globe, un modèle destiné à David Gonzales et doté d’une cupsole shogun et d’un amorti en PU. Chez Etnies, “la mousse STI Evolution permet d’améliorer à la fois les performances des modèles cupsole légers mais aussi des chaussures vulcanisées. Grâce à des particules de mousse expansées au maximum de leur densité, Etnies affirme être parvenue à améliorer de façon spectaculaire le rebond sur les impacts ainsi que la robustesse sans sacrifier au confort”, raconte Antonio Melero. Pour parvenir à des profils plus fins, Vans emploie des technologies comme le Rapidweld, “un tissu en mesh respirant et sans coutures, qui permet d’obtenir une chaussure plus performante et technique”, avance Darryl à propos des modèles AV Rapidweld Lite et Pro. New Balance mise gros sur les technologies de son modèle 868, mais sans oublier que “l’idée est de trouver une façon d’incorporer discrètement des technologies utiles sur des modèles au style classique”, insiste Nick Pappas. Le phénomène des chaussures de running se maintient également, incarné notamment par les Roshe Run de Nike SB, et toutes les marques y vont de leur déclinaison. Certains détaillants n’hésitent pas à comparer ces modèles inspirés du running “aux longskates du marché des skateshoes”, à savoir des bestsellers auprès de leur clientèle grand public. Et pour conclure sur des clients se déplaçant en masse, Tim Gavin de Filament a confiance en l’avenir, alors que “de nombreux clients se tournent à nouveau vers des marques core créées par des skateurs”. On ne saurait rêver mieux. Amen.
RÉSUMÉ DES TENDANCES Pointes de pied en caoutchouc blanc façon vintage Les constructions cupsole pour les modèles techniques Des bestsellers revisités pour l’hiver Le noir, toujours le noir… Du confort (laine, daim, toile huilée) Des modèles typés running et des boots de travail pour le grand public
57
science des achats
Science des Achats : Frisco, Italie Gianluca Tognoli et son frère ont ouvert le magasin Frisco, à Brescia (Italie), en 2001, pour répondre à la demande skate et snow de la ville. En 2007, ils ont ouvert un deuxième magasin Frisco. Gianluca est responsable des achats des deux magasins et du site e-commerce. Gianluca a une vision très intéressante et elle explique comment ils ont évité les difficultés de ces hivers sans neige. Pendant votre carrière d’acheteur, quelles ont été les leçons principales que vous avez apprises ? En 15 ans, je suis sure d’avoir beaucoup appris, mais je pense que le plus important est de garder les yeux et les oreilles bien ouverts pour écouter les clients. De nos jours, vous ne pouvez pas vous contenter de faire ce qu’ils demandent : il y a beaucoup de nouveaux clients qui sont habitués à acheter dans les centres commerciaux. Il faut les éduquer pour comprendre que ce marché fonctionne différemment et que l’offre de produits n’est pas illimitée comme chez Zara ou Foot Locker. Tout le monde veut les mêmes chaussures et le même sweat mais, si vous vendez des milliers de produits identiques, c’est la meilleure façon de tuer une marque.
Comment définissez-vous vos stratégies d’achat pour le shop et pour le site e-commerce ? Bien sûr, le commerce en ligne cible un client très différent avec des attentes très différentes. La concurrence est plus forte aussi. Il faut garder un œil sur les prix et s’assurer d’offrir des séries limitées ou des produits en exclusivité, difficiles à trouver. Nous sommes dans la vente en ligne depuis cinq ans et, comme tout le monde le sait, c’est un marché en croissance continue, en particulier en Italie, où il s’est développé plus tard que dans le reste de l’Europe. Je pense que la différence entre le commerce en ligne et le détail classique est qu’il y aura de moins en moins de clients en magasin au fur et à mesure du développement de l’offre en ligne. Quelles marques font les choses correctement ? Nous avons la chance d’avoir un bon sell-out pour toutes les marques que nous vendons, mais la meilleure performance est pour Element. Vans se porte très bien aussi, en particulier le textile, mais vous pouvez le trouver partout et, dans notre shop, la marque perd de l’intérêt. DC fait un bon travail aussi. Pour le streetwear, Obey est au top des ventes. Pour le footwear, Nike SB domine le marché.
Quels sont les salons les plus importants pour vous et quelle est leur part dans votre processus de décision d’achat ? J’ai l’habitude d’aller à ISPO Munich pour voir les nouveautés snowboard. Nos shops sont proches des Alpes et ISPO a toujours été important. C’est une occasion de faire de nouveaux contacts et d’avoir une vision globale du marché, depuis les marques leaders jusqu’aux projets émergeants, que j’aime particulièrement. Pour les autres produits, nous avons compris que la demande de notre ville
est différente de celle du reste de l’Italie, alors je ne vais pas sur les salons. Une autre raison, c’est que les plus intéressants ont lieu pendant des périodes critiques, comme pendant les soldes d’été, par exemple. Nous voulons trouver le temps d’aller sur d’autres salons.
Les deux derniers hivers ont été difficiles : avez-vous changé votre stratégie d’achat pour compenser ? Comme je vous le disais, notre situation est atypique et nous n’avons pas été très affectés par les hivers difficiles. La principale raison en est que le snowboard n’est pas notre principale source de CA et nous ne stockons pas de grandes quantités de matos. Nous avons vécu des hivers difficiles dans le passé et, pour résoudre le problème, au lieu de changer drastiquement notre stratégie d’achat, nous avons établi un partenariat avec la meilleure école de snow du coin : The Garden. Ce partenariat a affecté notre stratégie d’achat parce que l’école a des sponsors textile et matos alors nous avons commandé surtout ces marques-là. Je pense que le seul moyen de réagir à un marché en baisse est de travailler dur pour améliorer la situation. Ne pas avoir peur est très important.
Tout le monde veut les mêmes chaussures et le même sweat mais, si vous vendez des milliers de produits identiques, c’est la meilleure façon de tuer une marque. 58
photo: Urban Beach
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 : VÊTEMENTS SURF HOMMES Des paysages enneigés, de l’eau froide et du camping sauvage… Oubliez les cocotiers, l’eau chaude et les boardshorts, le “Cold Water Surfing” gagne de plus en plus en popularité, à la grande satisfaction des Européens qui ne sont pas prêts d’arrêter de surfer ou de partir en surf trip, même pendant les mois les plus froids de l’année. C’est une période où tout leur appartient, mais c’est aussi une période qui requiert du matériel de bonne qualité, pour l’avant comme pour l’après surf ! Pour l’automne-hiver 2016/2017, les modèles sont plus riches et plus complexes, pour ceux qui veulent un look brut et intemporel sur un pointbreak rocheux, pour trainer près d’un feu ou pour tenir les murs du bar du coin. Compte rendu par Denis Houillé. THÈMES ET INSPIRATIONS Le désir de voyager a toujours été très ancré dans le style de vie des surfeurs, mais depuis quelques années, cette envie de voyager se tourne de plus en plus vers des destinations alternatives pour lesquelles un équipement haute performance est à l’ordre du jour. Chaque fabricant est dorénavant à même d’équiper les surfeurs des pieds à la tête pour lutter contre le froid hivernal et de leur proposer des petits accessoires de camping (des tasses, des couteaux et des petites glacières). Les designers s’appuient sur la diversité des côtes européennes pour trouver leur inspiration. Chez SUPERbrand, c’est tout particulièrement “le contraste entre les grosses villes et les villes côtières, en d’autres termes, entre le calme et le chaos”, comme le décrit Juliana Dantas, Apparel M&D Director. Même si les collections automne-hiver 2016/2017 irradient généralement de simplicité (béton naturel plutôt passe-partout), il est rassurant de voir que la créativité n’a pas été négligée. Mais ce sont les T-shirts qui restent les pièces les plus créatives de la saison automnehiver comme on peut le voir chez Billabong, parmi d’autres, avec un nombre impressionnant de collaborations et de séries faites par des artistes ; quelque chose que notre industrie adore faire. Bien loin des boat trips organisés et des compétitions de premier rang, le surf hivernal en Europe est un sport de plein air et de camping, qui devient progressivement la marque de fabrique du surf européen. Les 60
marques s’adressent dorénavant aux consommateurs/surfeurs qui sont très connectés à leur environnement, tellement connectés qu’ils sont prêts à affronter toutes les intempéries dès que la houle est annoncée sur la carte des prévisions. La mer Baltique ? L’Atlantique Nord ? La mer du Nord ? Autant de terrains de jeu pour les surfeurs européens. “Quelles que soient les conditions” est le mantra qu’utilise Brunotti avec ses quatre lettres NMTC (No matter the conditions). COULEURS ET TRAITEMENTS Neutres, biologiques et complexes, la palette de couleurs utilisées pour l’automne-hiver 2016/2017 fait référence à la forme des côtes européennes, verdoyantes ou calcaires, sableuses ou rocailleuses. La nature y est représentée, comme chez Urban Beach inspirée par les forêts denses et les plages calmes de son environnement hivernal. Des couleurs automnales très fortes, associées à des tons sombres et des délavages. Chez Lightning Bolt, la palette est pleine d’énergie avec “des accents de rouge inspiré par l’incontrôlable volcan hawaïen, Kïlauea, qui brûlent et réduisent en cendres des tons délavés et des gris et des noirs poussiéreux sur une transition naturelle qui transporte le Vert Sycomore et Antique, avec le pur Moon Indigo et le Bleu Marine profond, inspiré par les jardins de l’île de Kauai.” Chez Reef, le design est aux tons chauds (du moutarde, du marron et du prune) accompagnés de couleurs froides (de l’indigo et du gris
L’entreprise britannique Animal sort sa première collection directement inspirée par le Cold Water Surfing. Karl Reid, de leur équipe de Design, annonce qu’il puise son inspiration dans le fait de “surfer les récifs locaux près du siège d’Animal et d’éprouver le besoin d’un produit fonctionnel qui ne ressemble pas à celui des marques outdoor qui feraient habituellement ce type de produit.” clair). Chez …Lost, la palette est plus sombre que jamais et “ce n’est pas simplement pour embêter ses designers” comme le formule très bien son directeur artistique Jim Zapala. SUPERbrand gravite autour de bleu foncé et de vert militaire, associés à des touches chaudes de rouge et de jaune. Tandis que Billabong, avec des accents de turquoise foncé, l’orange délavé, le rouille et le brique, le pin et le jade sont au programme. Finisterre apporte des bleus marine avec des tons charbons texturés, soutenus par des touches de cobalt, d’ocre et de rouge argile. Les créatifs chez Rip Curl Europe, plutôt que de segmenter leur palette de couleurs comme cela a pu être le cas auparavant, ont décidé “de travailler cette saison, avec un schéma de couleur général sur l’intégralité de la gamme”, explique Brice Maumet, “le but étant de créer une gamme plus polyvalente avec différents thèmes et différentes collections qui se retrouvent dans les shops.” Finalement, les produits reçoivent un délavage estompé, autant pour l’esthétique que pour le confort. De plus, chez SUPERbrand, chaque produit présente même “son propre délavage et sa propre technique d’impression selon le look que vous souhaitez”, spécifie Juliana Dantas.
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élégante. Il y a beaucoup d’attente quant à LA veste pour le surf d’hiver et à ses propriétés : elle doit être légère et chaude, spacieuse mais compressible, décontractée mais avec une esthétique nouvelle. Au programme pour de nombreuses marques comme Urban Beach, on trouve “le vêtement technique multifonctionnel conçu pour se porter quelles que soient les conditions météorologiques”. L’exemple des vestes Reef associe “les fonctionnalités d’une pièce technique à l’esthétique d’une pièce lifestyle, pour donner un produit très polyvalent”, comme le décrit Paulo Cortelazzi, EMEA Reef & SmartWool Marketing Coordinator. Chez Billabong, les vestes restent une catégorie très forte : “des vestes back to school entoilées en coton avec des grosses parkas pour le froid dans la gamme “Adventure Division”, tous les modèles ont été améliorés ainsi que leurs matériaux et leur coupe, autant que leur finition (imperméable, respirant et doublé d’une grosse épaisseur de PrimaLoft®)”, comme l’explique Nicolas Perceval, Head Designer, Billabong Hommes.
MATÉRIAUX ET TEXTURES La fonctionnalité, le confort et l’aspect pratique restent les critères principaux en termes d’habillement. “Nous continuons à voir l’augmentation du nombre de clients qui en attendent plus de leurs vêtements, autant d’un point de vue de l’éthique du sourcing et de la fonctionnalité, que du style”, indique Debbie Luffman, Finisterre, Product Director.
LES COLLECTIONS RAMENÉES À LEUR ESSENCE Lorsqu’on regarde chaque collection dans son intégralité, on peut voir que la plupart des marques se recentrent sur leur essence et, ce faisant, réduisent le nombre de produits comme c’est le cas pour Rip Curl par exemple : “En termes d’UGS, nous avons décidé de nous concentrer sur ce que nous faisons de mieux, pour donner une gamme plus restreinte mais plus précise.”, indique Brice Maumet Rip Curl Product Manager - Men Surfwear. Dans la design team chez …Lost, ils ont décidé de simplifier les propriétés au maximum en se concentrant sur “du résistant, stretch et confortable.”.
Des matériaux plus riches, de meilleure qualité et plus confortables sont dorénavant de rigueur. La laine sherpa intervient pour épaissir les doublures de nombreuses pièces. Des cotons stretch sont utilisés sur tout type de pantalon. Des flanelles et des molletons plus épais pour plus d’isolation. Du jean recyclé pour épaissir les sweats. Le coton se retrouve sous toutes ses formes (popeline, sergé, monté) pour apporter une texture intéressante, autant du point de vue visuel que du point de vue de la sensation.
“Nous avons toujours essayé d’avoir une approche très classique et intemporelle vis-à-vis de notre gamme de produits. Notre objectif est que nos produits traversent le temps et les tendances.” - Jackson Chandler, Iron&Resin Co-Founder/Designer.
La simplicité et la résistance sont des points importants et, comme le formule le designer et cofondateur d’Iron & Resin, Jackson Chandler: “nous avons toujours essayé d’avoir une approche très classique et intemporelle vis-à-vis de notre gamme de produits. Notre objectif est que nos produits traversent le temps et les tendances.” Pour faire face à la saison qui approche, Finisterre associe “le confort et la polyvalence de la laine avec des traitements et des renforts modernes pour plus de résistance”. Lightning Bolt propose des textures juxtaposées et des teintes contrastantes. LES DÉTAILS POUR CEUX QUI VIVENT POUR LE VOYAGE Poursuivre les houles dans des contrées perdues signifie que vous devrez camper ou subsister sur place pendant quelques jours ou quelques heures, selon la qualité et la durée de la houle… C’est un état d’esprit que Reef et ses ambassadeurs ont depuis quelques saisons maintenant avec leur leitmotive “Just Passing Through” (Juste de passage) qui devient un message marketing complètement séparé, un hashtag autonome. Les voyageurs hivernaux, les road-trippers réguliers ou les simples weekend-warriors, apprécieront ces collections qui répondent à leurs besoins. Des pantalons stretch (jogging ou Chino) associent confort et fonctionnalité pour transporter les accessoires essentiels et, avec une corde au lieu d’une ceinture, cela ne posera aucun problème au niveau des détecteurs de métaux dans les aéroports. Concernant les vestes maintenant, qui sont devenues un produit-phare dans de nombreuses gammes de fabricants ; depuis la veste trucker type Levi’s jusqu’à la petite doudoune plus courte type Patagonia, en passant par la veste “coach” plus légère mais néanmoins très
La segmentation de chaque ligne se fait naturellement dans les chapes et en temps voulu, parfois suivant les quatre périodes de livraison distinctes pour l’automne-hiver 2016/2017. Cette tendance vise à cibler les magasins de marques de chaque catégorie afin de les utiliser au mieux possible. Le résultat est que les collections sont cohérentes, les lookbooks sont simplifiés et les commandes se font plus facilement… CONCLUSION Les conditions difficiles que les sports d’actions ont rencontrées n’ont pas miné la motivation ni la créativité de ceux qui les vivent. Le plein air, comme le streetwear, semble se développer et plein d’espoir, avec plus rien à prouver lorsqu’il s’agit de la légitimité des sports de glisse, que ce soit en montagne, dans les villes où sur les reefs les plus isolés du vieux continent. Soutenu par l’intention ferme des gens qui constituent notre industrie, le marché émerge avec succès de cette période de transition, grâce à notre ténacité face aux intempéries, dans la vie comme au travail, qui déconcerte les outsiders.
RÉSUMÉ DES TENDANCES Les vecteurs de croissance de l’Outdoor /opportunités dans les shops Des pièces polyvalentes pour toutes les conditions Des modèles casual et techniques plus haut de gamme Le secteur fort des vestes (trucker, doudoune, coach) Des collections ramenées à l’essentiel
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mons royale La marque néo-zélandaise Mons Royale veut offrir à ses clients le meilleur de la technique et du style, sur les pistes et ailleurs. La laine mérinos distingue la marque avec sa grande fonctionnalité et, en même temps, son design épuré. Le fondateur, Hamish Acland, nous parle du projet. Comment est née votre marque ? Mons Royale a été lancée en 2009 quand nous avons observé qu’il existait un marché pour des vêtements techniques avec un style street. Pourquoi ne pas créer une pièce qui ait tous les avantages de la laine mérinos (chaleur, respirabilité, anti-odeur, etc.) avec de la technicité mais qui ne ressemble pas à un sous-vêtement première couche, et avec un style street pour être portée ailleurs qu’en montagne ? Où est basée votre entreprise ? Le QG est à Wanaka, en Nouvelle Zélande. L’avantage c’est que le projet et le lieu attirent des gens qui nous ressemblent. Ceci nous a permis de trouver des personnes avec des compétences-clef. Nous pouvons aussi tester nos produits plus vite. Wanaka est une ville néozélandaise très proche des montagnes. Dès que nous avons des prototypes, nous pouvons partir là-haut les tester. Comment fonctionnez-vous en Europe ? La Suisse est notre premier marché et nous avons des représentants là-bas. Cette année nous avons fondé Mons Royale Europe Gmbh, à Innsbruck, où nous travaillons avec notre partenaire 3PL. Notre GM Europe est Roland Lichtensteiger. Parlez-nous du crossover activewear et urbanwear. Nous avons toujours été dans l’activewear, en particulier avec un focus sur le style urbain-montagnard. Un top manches longues en laine mérinos peut s’acheter dans un shop snowboard mais il peut être utilisé en classe
de yoga, pour le running ou pour faire du VTT. Il suffit de regarder ce que partagent nos fans sur Instagram pour voir comment peuvent être utilisés les produits Mons Royale et comment se crée cet effet crossover. Qu’est-ce que vous aimez le plus de la laine mérinos ? En premier lieu, sa chaleur et sa légèreté. Ça ne prend pas de place et c’est très isolant. Après, ça ne retient pas les odeurs. C’est un grand avantage par rapport aux fibres synthétiques. Vous avez une gamme été, comment accommodez-vous la laine mérinos avec cette saison ? Tous les avantages de la laine mérinos en hiver peuvent s’appliquer à l’été : elle sèche rapidement, elle garde la chaleur quand elle est humide, etc. La structure de la laine mérinos lui donne aussi une capacité de contrôle de la température qui aide à rester frais quand on a chaud. C’est une fibre parfaite pour tout type d’activités. D’où vient la direction créative ? Hannah Acland est notre Directrice de Création et associée. Elle est parmi nous depuis la création de la marque. La direction de Mons a toujours eu cette touche “sans peur”. Il y a beaucoup de marques qui sont assises entre deux chaises. Nous, nous avons décidé de creuser notre propre sillon. Que faites-vous avec les rideurs pour promouvoir votre marque ? Louie Vitto est venu chez nous l’autre jour
pour être équipé, juste parce qu’il aime ce que nous faisons. Nous souffrons tout de même d’un manque de visibilité face aux géants de l’outerwear. Pour faire face à ça, nous nous concentrons sur le travail sur les réseaux sociaux et sur notre capacité à accueillir du monde en Nouvelle Zélande pour ensuite créer du contenu avec eux. Avec quels évènements travaillez-vous ? Les Winter Games NZ, un évènement qui attire une attention mondiale et qui est à notre portée. Notre plateforme de promotion en été est le Crankworx de Roturua, une étape des Crankworx Series de VTT. Notre principal événement de l’hémisphère nord est le Freeride World Tour. Nous fabriquons la première couche et le neckwear officiels du championnat. Pourriez-vous lister vos catégories de produits et ce qui a changé depuis la création de la marque ? Nous avons commencé avec des sousvêtements en laine mérinos et des premières couches. Nous avons rajouté des couches intermédiaires, avec un tissu mérinos qui ressemble à du coton. Nos troisièmes couches incluent des produits comme notre Mtn Shirt, que vous pouvez utiliser autant pour rider que pour couper du bois. Les chaussettes sont une catégorie que les détaillants adorent. Notre plus grande croissance vient des headwear et neckwear. Notre gamme a doublé en taille pour l’hiver 2016. Nous avons aussi des innovations intéressantes, comme une maille mérinos très respirante et efficace contre le froid.
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S-wings Originaire du sud-ouest français, S-Wings est une nouvelle marque de dérives aux shapes uniques. Les cofondateurs, Xabi Lafitte et Philippe Lopez, avec l’aide de leurs amis de l’industrie, lancent un nouveau produit qui améliore la vitesse et le contrôle. Parlez-nous des personnes qui sont derrière S-Wings. S-Wings est une nouvelle dérive révolutionnaire développée par Xabi Lafitte (42 ans), un surfeur avec une connaissance exceptionnelle, originaire de Guéthary (France), et par Philippe Lopez (51 ans), designer et shaper de Marseille. Le duo a été accompagné par des amis de l’industrie comme le free surfeur Jérôme Sahyoun et le vétéran de l’industrie, Baptiste Caulonque. Ensemble ils ont développé le concept pour en faire un produit commercialisé. Le développement du projet aura pris 18 mois et nous avons enrôlé beaucoup de monde pour développer un produit extraordinaire. Nous travaillons avec des compétences très diverses : l’institut technologique ESTIA pour fabriquer nos modèles, la start-up SNOOTLAB pour mesurer la performance et COMPOSIT’ADOUR pour développer des matériaux efficients qui offrent la flexibilité correcte. C’est une expérience superbe ! Où êtes-vous basés et comment fonctionne votre structure en Europe ? S-Wings est basée à Guéthary (France). Ce lieu est idéal pour tester tout type de produits dans tout type de vagues, des beachbreaks puissants d’Hossegor, au long pointbreak de Lafitenia. Depuis le début, nous avons intégré des surfeurs pour tester nos designs partout dans le monde. Des surfeurs de tous les niveaux (incluant des champions du monde) ont participé à l’initiative, nous offrant des retours très positifs. Nous avons organisé beaucoup
de journées test et nous avons envoyé des dérives partout dans le monde pour tester les produits et faire remonter le feedback. Quelle est l’innovation de vos produits ? L’exclusivité de S-Wings est dans le shape des produits. Chez S-Wings, nous avons observé la nature et nous avons découvert beaucoup de possibilités pour innover le shape des dérives. Nous nous sommes inspirés des poissons pour étudier l’accélération, la manœuvrabilité, etc. Les dérives de surf S-Wings s’inspirent de l’évolution de la nature sous-marine et elles ont été développées et testées par des surfeurs. En parallèle, nous travaillons sur de nouveaux matériaux pour offrir de nouvelles propriétés et des produits écologiques. Ce sera pour un futur proche. Notre premier objectif, à ce jour, est d’attirer un maximum de surfeurs (shorboardeurs et longboardeurs) pour participer au projet. Qu’est-ce qui différencie une marque de dérives d’une autre ? Chez S-Wings, nous avons commencé notre processus de production d’une feuille blanche avec un objectif clair : augmenter la vitesse et le contrôle. Nous pensions à une contribution similaire à celle apportée par les skis paraboliques à l’époque. Alors, nous avons observé la nature. Nous n’avons pas regardé ce qui se fait depuis toujours dans les dérives. Notre approche biomimétique nous a permis de trouver un shape unique. Nous pensons que nous avons un produit unique aux caractéristiques techniques extraordinaires
qui devrait nous offrir une place sur un marché dominé par deux géants industriels. Quelles sont vos stratégies retail ? Nous n’avons pas d’activité commerciale pour l’instant. Le produit est fini à 99% et nous organisons la distribution de S-Wings. Nous prévoyons un lancement en série limitée pour Noël, avec des dispos uniquement sur notre site internet (www.s-wings.surf). L’arrivée officielle sur le marché sera pour le Printemps 2016. Nous travaillons avec une sélection de détaillants en Europe et aux US, en plus de notre propre site. Pour commencer nous allons offrir des dérives pour shortboard (compatibles FUTURE et FCS1) et pour longboard (compatibles USbox). Quels sont les surfeurs du team ? Nous n’avons pas de team. Nous avons la chance de pouvoir compter sur nos amis et sur des surfeurs très connus, assez curieux pour vouloir jouer avec nos produits car interpelés par notre innovation. Nous sommes un groupe de surfeurs passionnés qui essayent d’apporter leur contribution au sport. Nous voulons aider le milieu d’une quelconque façon que ce soit. Nous avons beaucoup de chance. Quel type de contenu créez-vous pour promouvoir la marque ? Aucun. Notre seul objectif est de créer un produit fiable. Bien sûr, nous tournons des images pendant nos sessions test et nous faisons ce que nous aimons le plus mais, pour l’instant, ce ne sont que des images brutes. Nous nous concentrons sur le produit. Le marketing viendra après.
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big balls collective Big Balls Collective est une marque de bonneterie née de la passion d’Annie Richmond pour les bonnets. Quand elle travaillait aux remontées mécaniques de Breckenridge, elle utilisait un bonnet pour marquer son style. Après un passage éclair dans le monde de la F1, elle est revenue à ses montagnes bienaimées pour créer sa marque. Quelle est l’histoire de Big Balls Collective? Après avoir fini mes études universitaires, j’ai vécu trois ans à Breckenridge, Colorado, où je travaillais aux remontées mécaniques. Comme nous avions tous le même uniforme, la seule façon d’exprimer son style était de porter des bonnets et des accessoires. Un jour, un bon ami qui travaillait avec moi, m’a tricoté un bonnet rose et c’était le début de cette histoire. C’était le début de mon amour pour la bonneterie. Qui est dans l’équipe de direction et quel est leur parcours ? Nous sommes une petite équipe de trois personnes avec des parcours très différents. Avant de créer BBCo, j’ai travaillé dans la F1 et autres sports motorisés. Ces milieux m’ont appris comment mettre en avant une marque et la développer. J’ai quitté le monde du sport car je voulais revenir à la montagne et rider. Quelles sont vos stratégies marketing ? De quoi êtes-vous particulièrement fière ? En tant que marque, nous avons une forte conscience sociale et nos produits sont éthiques et issus de sources exploitées durablement. Nous donnons 1 % de nos bénéfices à l’initiative d’Yvon Chouynard, 1 % For The Planet, pour aider aux causes environnementales. Nous avons aussi sponsorisé notre premier film de freeski, Misconceptions, produit par Perspective Productions, une société britannique. Comment vous différenciez-vous de vos concurrents ? Beaucoup d’autres marques du marché utilisent la bonneterie comme support
publicitaire, comme une source supplémentaire de branding, un sousproduit et, souvent, la qualité n’est pas au rendez-vous. Aucun de nos bonnets n’est un produit standard acheté sur le catalogue de fournisseurs comme Alibaba, avec juste notre logo dessus. Chaque pièce nait d’un concept, d’un dessin et d’un jeu de Pantone et de matières. Après, nous passons à l’échantillonnage, le test et les améliorations avant la prod finale. Le headwear est le noyau dur de notre business. Quel futur voyez-vous pour votre entreprise ? Quelles sont vos ambitions ? Nous voulons nous positionner comme LA marque de bonneterie outdoor. Nous avons beaucoup de gammes et nous pensons que nous sommes à peine au niveau de la pointe de l’iceberg en termes de capacité de création et de production. Nous sommes contents de voir nos produits en Europe et aux US. Quand j’habitais à Breckenridge, chaque jour de paie, j’allais à la Breckeridge Hat Company et je m’achetais un nouveau bonnet. J’adorerais voir mes produits là-bas un jour. Quel est le principal objectif de la marque ? Un jour, un détaillant m’a donné un très bon conseil : “fais une seule chose et fais la bien”. Le headwear sera toujours notre passion et le noyau dur de notre business. Une fois que la marque sera forte, nous allons introduire davantage d’accessoires. Nous avons lancé une gamme de vêtements en Mai. C’était super de travailler avec des artistes comme Rosalind Monks, qui a fait tous nos designs. Nous n’allons pas arrêter le textile mais nous voulons nous assurer d’être en meilleure
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position pour produire des gammes qui soient concurrentielles. Gardez les yeux bien ouverts… Voulez-vous développer vos gammes ? Si oui, comment pensez-vous le faire ? Bien sûr que nous le voulons. Pour l’AH16 nous lançons une nouvelle gamme de bonnets Darwin. Nous allons aussi alléger la gamme PE16. Nos bonnets sont parmi les plus chauds que vous puissiez trouver, alors c’est super de pouvoir travailler de nouveaux produits qui soient plus légers et moins chauds mais bien pensés pour être à l’aise après un surf ou le soir à la plage. Quels arguments donneriez-vous à un détaillant pour qu’il achète des produits Big Balls Collective ? Nous sommes une marque authentique. BBCo est née dans les Rocheuses de l’idée d’une bande de snowboardeurs. Nous ne sommes pas une grande multinationale. Ceci peut sembler un peu cliché mais nos produits ont du cœur et une âme. Comment voyez-vous le développement du marché du textile en général ? Je pense que les consommateurs osent davantage quand il s’agit d’acheter des accessoires. Porter un bonnet est moins question de se réchauffer que d’exprimer son style personnel, à la montagne ou en ville. Il y a une nouvelle génération de jeunes qui veut expérimenter l’amour de l’aventure, qui a conduit à une offre plus large de vêtements et accessoires très résistants.
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flvr series SOURCE a découvert FLVR au salon Shitfoot Mongoland, pendant la Fashion Week berlinoise. C’est une marque de skate qui produit des plateaux en collaboration avec des artistes, au sein d’une communauté très large de créateurs, skateurs et autres. Chaque création a son propre événement. Les cofondateurs, Xavier Staal et Youri Fernandez, nous expliquent leur projet. Racontez-vous l’histoire de FLVR. FLVR est née du désir partagé de produire de belles boards, de raconter une histoire et de mettre en avant le travail artistique. Notre idée originelle était de créer des graphismes de board qui mettent l’esthétique en première ligne, en opposition aux designs logotés. Nous voulions construire des ponts entre le monde du skate et celui de l’art. Nous travaillons chaque série avec des artistes différents pour donner une touche de fraicheur au sport. Comment collaborez-vous avec des artistes ? Chaque nouvelle board (ou série) fait partie d’un projet plus vaste et nous organisons des évènements culturels comme des expos, des concerts et des performances. Chaque nouveau collaborateur du collectif FLVR travaille avec les autres membres, skateurs, musiciens, artistes, etc. Ensemble ils créent FLVR, un projet en développement constant. En quoi êtes-vous différents des autres marques ? Nous n’avons pas un logo fixe mais beaucoup de variantes suivant les collaborations. Notre identité est interdépendante avec les séries et elle évolue avec chaque projet. Nous sommes en adaptation perpétuelle, avec une grande capacité d’innovation et de surprise. Même si nos produits sont pensés pour être skatés et que nous sponsorisons certains rideurs, notre objectif principal est de mettre en avant les artistes et leur contribution. Comment utilisez-vous des ressources locales dans vos produits ? Nos boards sont fabriquées au Canada et sérigraphiées à Berlin. Le sourcing d’érable
est une priorité et nous contrôlons l’usine qui fabrique nos plateaux pour qu’elle applique une charte environnementale. Nous sérigraphions le tout à Berlin, dans nos locaux. Ça nous permet de contrôler les stocks et la production de chaque série. Le travail est de meilleure qualité lorsque les relations sont de qualité et que vous travaillez avez des gens passionnés. Avec notre dernière série “Fougère”, nous avons produit à la main un livre de photos et d’illustrations. Chaque petite étape doit être prise en considération, c’est beaucoup de travail mais les résultats sont d’une grande satisfaction.
nouveautés sortent chaque jour sur internet et cette consommation immédiate est une peine. D’un autre côté, le net a contribué à la reconnaissance des Européens. Leur légitimité a apporté une vision plus créative du skate, comme au Japon ! Quelles sont vos ambitions futures ? Nous présentons de nouvelles séries FLVR, appelées “Fougère”, en tournée en France et en Allemagne. Elles seront disponibles à la vente en Novembre. Dans le futur, nous aimerions offrir une gamme plus large de produits : des livres, des vinyles et du textile. Tout dans le plus pur esprit FLVR.
Comment voyez-vous l’évolution du skate et de son milieu au gré des années ? Il y a quelques années, vous pouviez voir une scène européenne en pleine croissance. Aujourd’hui, elle est bien établie. Elle a représenté une certaine menace pour des marques US qui dominaient le marché. Cliché a été la première marque européenne mais Polar a aussi motivé beaucoup de monde à se développer à l’international. Palace a aussi prouvé qu’il était possible de faire un buzz mondial et d’aller au-delà du modèle traditionnel pour offrir plus que juste du skate. Je dirais que nous célébrons le vibe newyorkais et l’esprit East Coast mais avec une touche différente de celle des années Zoo York ou Love Park. Aujourd’hui, c’est l’époque des styles arty, fashion et suprêmes. Des marques comme Fucking Awesome et Hockey sont pour moi les nouvelles Chocolate et Girl que nous avons tant aimées dans les années 90. Avant, je regardais les vidéos VHS des milliers de fois. Aujourd’hui, des
Sponsorisez-vous des rideurs ? Même si au début nous ne voulions pas avoir de team, nous avons commencé à filer des boards à des gens parce qu’ils méritaient d’être reconnus et, aujourd’hui, nous pensons au meilleur moyen de mélanger les skateurs avec les autres membres de notre collectif.
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Quelles autres initiatives marketing avez-vous ? Nous communiquons directement avec les détaillants ou sur Facebook et, plus récemment, sur Instragram. Nous avons encore un peu de mal avec le rythme imposé par les réseaux sociaux, mais nous voulons publier beaucoup de posts. Nous sommes ancrés dans les années 80 et 90 et elles nous ont appris à apprécier les images, les vidéos et à nous émerveiller des nouveautés des shops qui n’étaient jamais annoncées en amont.
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cheapo Fondée en 2005 par Johan Graffner, Cheapo est une marque d’accessoires avec des racines profondes dans la culture skate et snowboard scandinave. En 2013, Viktor Telegin, ancien de Quiksilver et WeSC, a rejoint l’aventure. SOURCE s’est entretenu avec Viktor pour en savoir plus sur le projet. Quelle est l’équipe de management de Cheapo ? Le fondateur de Cheapo, Johan Graffner, a commencé il y a 25 ans avec l’importation de produits skate et textile qu’il vendait dans le garage de son père. Cheapo est une marque fondée en 2005, à Stockholm, Suède. Depuis elle est 100 % accessoires et streetwear, propriété de skateurs. En 2013, j’ai rejoint l’entreprise en tant qu’associé et CEO. Nous partageons tous les deux une passion pour le skate. J’ai travaillé plusieurs années pour WeSC et, plus tard, j’ai rejoint Quiksilver. Depuis mon arrivée, nous avons repositionné la marque. Tout ce que vous voyez aujourd’hui, du design des produits au look de la marque, a été créé ces deux dernières années. Que veut dire Cheapo ? Nous pensons que ça ne devrait pas couter une fortune d’avoir une belle paire de lunettes ou une belle montre. C’est pour cette raison que nous avons créé une marque qui a toutes les valeurs d’une marque premium, la qualité mais à des prix plus attractifs pour que tout le monde puisse les acheter. En tant que marque, nous avons aussi une grande empreinte sociale, nous militons pour l’égalité et les droits de l’homme. Si vous haïssez les homosexuels, les gens de couleur différente ou les femmes, rendez-vous service : n’achetez pas nos produits. Quelles sont vos catégories de produit ? Nous fabriquons de montres et des lunettes. Vous avez en même temps le look et la qualité.
Quels marchés ciblez-vous ? Toute l’Europe, quelques marchés-clef en Asie comme le Japon, la Corée du Sud et Hong Kong. Notre objectif est d’attaquer le marché US cet été. Parlez-nous de votre collaboration avec Skateistan : aurez-vous davantage d’initiatives de ce genre ? Cet automne, nous avons lancé un projet de collaboration avec Skateistan. Avec nos racines dans le marché suédois du skate, nous supportons depuis longtemps le travail de Skateistan pour aider les jeunesses à risque. L’association utilise le skate comme outil pour motiver et éduquer les enfants d’Afghanistan, Cambodge et Afrique du Sud. Pour cette collaboration, nous avons développé un nouveau modèle, le Nawroz, qui veut dire “un nouveau jour” en Dari, en perse afghan. La montre est minimaliste, fidèle au style scandinave, avec une palette de couleurs inspirée des montagnes afghanes et combinée avec le vert de Skateistan. 100% des bénéfices sont versés à Skateistan. La collaboration a été un grand succès et notre objectif est de continuer, voire d’augmenter notre engagement dans le futur. Nous avons d’autres collaborations en cours et l’une d’elles avec Loud Headphones. Loud a été formée par un groupe de skateurs professionnels, de photographes et de cadreurs qui ont passé la majeure partie de leur vie sur la route et comprennent l’importance d’un casque confortable. Comme nous, Loud a été créée pour offrir des casques de qualité qui ne vous ruinent pas.
Leur objectif principal est de faire quelque chose qui ait du sens. Ils ont intégré un modèle charity business qui est devenu le socle fondateur de l’entreprise. Ils ont un partenariat avec Let Them Hear Foundation et, pour chaque produit Loud vendu, ils donnent 1$ à Hear No Evil Project, pour les sourds et les malentendants. Où fabriquez-vous vos produits ? Nos montres sont assemblées en Chine avec des composant japonais, et les lunettes sont aussi fabriquées en Chine. Nous travaillons avec de petites usines pour nous assurer que tous les produits soient faits dans de bonnes conditions. Comment utilisez-vous les rideurs pour promouvoir vos produits ? Ils sont ce que nous sommes. Si vous les connaissez, en groupe ou individuellement, vous aurez une idée de notre marque. C’est la principale raison de notre choix : leur personnalité. Nous voulons qu’ils aiment nos produits, c’est crucial, mais surtout qu’ils comprennent ce que nous défendons et qu’ils veuillent adhérer à notre cause pour la faire avancer. La plupart de nos ambassadeurs sont skateurs et snowboardeurs mais nous voulons aussi travailler avec des artistes et des musiciens. Certains sont de renommée mondiale, d’autres sont moins connus. Quelles sont vos gammes de prix ? Les montres sont vendues entre 55 et 70 ¤, les lunettes à partir de 29 ¤.
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Recycling 2.0 Des déchets océaniques transformés en jeans ? De vieux filets de pêche devenus chaussettes ? Quelles sont les opportunités de sourcing issues des déchets humains ? Jusqu’à récemment, les produits recyclés portaient les stigmates d’une qualité inférieure mais, grâce aux innovations et aux améliorations techniques, ils sont désormais au même niveau que les nouveaux matériaux. Cet article illustre comment les technologies du recyclage ont évolué et les possibilités de développement qu’elles offrent. Par Cira Riedel. Quand les produits atteignent la fin de leur cycle de vie, ils ont toujours des matériaux et des composants qui peuvent être réutilisés. D’un point de vue industriel, quelles sont les exigences pour changer les processus linéaires de sourcing afin d’intégrer des modèles cycliques ? Les déchetteries d’aujourd’hui seront-elles les mines de demain ? Le premier prérequis pour une économique du recyclage qui marche est la volonté de recycler. Cette tendance est poussée par l’augmentation du coût des matières et par l’explosion de la quantité de déchets générée. Quand des stars comme Kelly Slater introduisent des matériaux recyclés dans le segment du luxe, avec des marques comme Outerknown, c’est le signe que ces options deviennent compatibles avec des business modèles lucratifs. Dans le segment textile, il existe deux techniques majeures pour la transformation des tissus en matériaux bruts réutilisables : l’approche mécanique et l’approche chimique. Le recyclage mécanique existe depuis des siècles. Aujourd’hui, le processus a évolué jusqu’à résoudre les critiques qui le concernaient. La densité des matières peut être améliorée et ces matières sont plus douces au toucher. Après 300 ans de recyclage de la laine, il n’existe plus de différence entre une fibre de laine recyclée et une autre de premier usage, comme le prouvent aussi les produits Outerknown. Le recyclage chimique a commencé il y a environ 10 ans et atteint un stade de maturité. L’industrie commence à maitriser cette technologie prometteuse. Des fabricants de tissu à grande échelle, comme Teijin, au Japon, et Unify, aux US, produisent des fibres de polyester de sources recyclées, ce qui prouve une augmentation de la demande mondiale et la pertinence économique de ce genre de technologie. Un grand nombre de marques utilise désormais des fibres issues du recyclage chimique. Il y a trois ans, un adolescent appelé Boyan Slat a fait la une des journaux avec un processus de filtration destiné à libérer nos océans des déchets plastiques. Le nouveau processus entre dans sa première phase de test, avec l’appui de scientifiques, investisseurs et ONG. La société Bionic travaille sur une méthode de transformation des différents déchets plastiques océaniques érodés par le sel et les rayons UV. Bionic est subventionnée par G-Star et Adidas et le support de la star de la musique Pharrell Williams a attiré l’attention
des médias du monde entier. Une innovation majeure vient d’une entreprise italienne nommée Aquafil. Son processus de recyclage du polyamide 6 (nylon) marque un tournant dans l’industrie. Il transforme chimiquement les polymères en monomères qui sont rassemblés ensuite en chaines de polymères. Le meilleur est que le procédé obtient une fibre “Econyl “recyclée dont les caractéristiques sont identiques à celles du nylon “neuf” issu du pétrole. Outre le fait que ces initiatives offrent des avantages financiers et technologiques indéniables, il y a aussi une composante émotionnelle : les filets de pêche désuets, fabriqués en grande majorité avec du polyamide 6, découvrent une deuxième vie. Ils commencent à se vendre comme matière première brute au lieu de disparaître dans les eaux océaniques pour devenir des “filets fantômes”. Un nombre croissant de marques, incluant Outerknown, Vaude et Teko Socks, utilisent des fibres Econyl dans leurs collections. Le nord de l’Italie est une région riche en innovations grâce à son lien historique avec la manufacture textile. Au départ, la principale motivation était de trouver de nouveaux processus pour réutiliser les chutes de la fabrication textile et maximiser l’efficience. Pour cette raison, la plupart des usines de recyclage sont reliées à des usines de fibre textile. De nos jours, l’idée est aussi de collecter des vêtements usés, en direct du consommateur, mais le scénario est beaucoup plus complexe. Le détaillant fast-fashion H&M a commencé à récupérer des vêtements usés, en collaboration avec I:CO de chez SOEX. En Europe, SOEX mène le projet Resyntex dont le but est de trouver une solution de recyclage pour les mélanges de poly-coton qui constituent une grande partie de pièces textiles vendues sur le marché. Le seul problème est que recycler un tel mélange de fibres pour en faire des matériaux réutilisables n’a pas encore abouti à un processus économiquement viable. Pour finir, tout est question de trouver des modèles économiques qui permettent une implémentation standardisée dans les marchés européens. Pour résumer : les technologies pour développer une véritable économie du recyclage sont là. Maintenant, ça ne dépend que de nous de les comprendre et de les implémenter.
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nouveaux produits 01-Urban Beach – Veste Blue Drava Micro Puffer Pour Hommes Etant donnée la transversalité d’Urban Beach dans tous les sports d’aventure, la veste Drava Micro Puffer est conçue pour être légère, chaude et imperméable (5K/5K), avec un garnissage en perles de polyester pour une fabrication poids-plume et très compressible. Des vêtements techniques pour le plein air, avec un style qui inspiré du streetwear multifonctionnel. www.urbanbeach-surf.co.uk
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Par Gordon Way
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Chez nous, à Ultra Sport, nous travaillons avec le même courtier en assurances depuis plus de 30 ans, le même notaire depuis 30 ans, la même agence de création graphique depuis environ 20 ans et le même imprimeur depuis 15 ans. Nous aimons collaborer avec des personnes qui connaissent notre entreprise, notre façon de travailler et nous ressentons une vraie loyauté à leur égard. Voici une anecdote récente à propos d’un nouvel imprimeur débarquant sur le marché, NewCo.co.uk. La société promettait des tarifs imbattables, une livraison rapide et un site à la navigation intuitive. J’ai proposé à mon fournisseur habituel de me fournir un contre-devis, ce à quoi il répondit : “Je ne sais pas comment ils parviennent à tirer des prix pareils.” Par conséquent, je pris la décision de changer de sous-traitant. Je rechignais à quitter mon imprimeur local mais les économies étaient significatives. Personne n’est à l’abri dans cette guerre des prix et surtout pas le marché des sports d’hiver, plombé par des promotions précoces toujours plus radicales, censées happer des parts de marché. Jamais les détaillants ne se sont autant plaints d’autres détaillants. Et je n’y peux rien : les ententes tarifaires sont illicites ! Et en même temps, une Livre forte ne fait qu’encourager nos collègues continentaux à cibler le Royaume-Uni, ce à quoi les détaillants britanniques ripostent en s’alignant sur les mêmes prix, rognant d’autant sur leurs marges. Je pense par exemple à ce magasin qui proposait -20% lors du Guy Fawkes Day ! C’est alors que j’ai reçu un email traitant d’un congrès sur les concessionnaires moto indépendants en Californie. Une des présentations était l’œuvre de Sam Dantzle, “un consultant de premier plan dans l’industrie de la moto”. Son speech était intitulé “Les remises, ça craint. La fidélité, c’est cool.” Ouf, quelqu’un semble avoir des pistes pour sortir de ce cercle vicieux. Le cœur lourd, je me décidais à passer un coup de fil à Jeremy de TSA. De toutes les personnes que je connais dans ce milieu, Jeremy n’est jamais le dernier à dire les choses franchement s’il y a besoin de pousser un coup de gueule. “Les ventes de planches cartonnent!” Pardon ? “Ouais, les ventes sont en forte hausse, je suis trop content. Les boots ne partent pas aussi bien mais on ne peut pas tout avoir. Dans l’ensemble, je suis ravi de la façon dont démarre la saison. Si la neige tombe en avance en décembre, pas comme l’an dernier, ça pourrait marcher fort jusqu’à la fin de l’année.” Je ne cachais pas ma surprise mais je savais que Jeremy n’était pas du genre à raconter des bobards. “Je connais un paquet de détaillants qui sont à la peine, mais je mets ça sur le compte de mauvaises commandes. Ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes.” Il poursuivit, me confirmant que la croissance était bel et bien de retour : “On est revenu aux mêmes chiffres que lorsque le snowboard était en pleine croissance. Je sens vraiment bien cette saison à venir.” Mais à quoi doit-on cette croissance? “Malheureusement, je doute que cela soit dû à une augmentation du nombre de pratiquants. Je crois simplement que notre part de marché a augmenté.” J’en profitais pour le lancer sur les “envahisseurs” du continent : “C’est des conneries. OK, la monnaie est forte mais les clients ne sont pas stupides et savent que le prix affiché n’est pas forcément celui qu’ils devront payer au final. Et puis, ils sont fidèles, ils recherchent un vrai service et se décideront à acheter en fonction de la réputation du magasin. Pour être honnête, c’est un faux problème, encore plus aujourd’hui que les années précédentes.” Comment disait l’autre déjà ? Ah oui, “Les remises, ça craint. La fidélité, c’est cool.” En appelant du côté d’Édimbourg, l’humeur n’était pas aussi joyeuse chez Boardwise, alors que Brian se disait atterré par la progression
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de ce qu’il appelle le “showrooming” : “J’en ai plus que marre de ces gens qui viennent toucher à tout, essayer des vêtements en prenant tout leur temps avant de vous dire qu’ils achèteront la même chose en ligne. Y’a de quoi craquer !” Ce type de visites en magasin est de plus en plus fréquent et nécessite pas mal de sang-froid pour maintenir le lien avec le client (potentiel). “On utilise toutes nos ficelles pour réaliser la vente, mais c’est comme s’ils nous percevaient comme les vilains vendeurs face à des sites en ligne moins rentre-dedans. Ils s’en fichent de savoir que nous sommes de vrais snowboardeurs. Ils ne réalisent pas que leurs interlocuteurs en ligne sont peut-être des types en costardcravate. C’est vraiment frustrant.” Mais où en est Brian au niveau activité par rapport à l’an passé ? “Nous sommes en dessous. Mais on parle beaucoup des investissements réalisés dans les stations de ski écossaises pour cette saison et tout le monde est très impatient. Il ne manque plus que la neige.” Plus au sud, j’ai pris des nouvelles d’Angelo chez S2AS, tout juste de retour du London Ski & Snowboard Show : “Le salon s’est bien passé, pas incroyable mais correct. Il n’y a pas eu la fréquentation espérée mais c’est déjà un très bon début sachant que le lieu est nouveau.” (Le salon est parti s’installer à Battersea Park). Cet écho favorable est à mettre en perspective avec l’édition précédente, perturbée par une météo désastreuse. “J’ai confiance, le salon va progresser et, l’an prochain, S2AS sera présent sur le salon, en espérant que celui-ci aura lieu pendant les vacances, un plus pour la fréquentation.” Concernant les ventes pendant le salon, “celles de matériel ont été compliquées, quasi-impossibles, mais les vêtements techniques ont bien marché et nous ont permis de tenir le cap. Dans l’ensemble, le chiffre est inférieur à celui de l’an passé, mais en échangeant avec les clients, il est clair que ceux-ci ont l’intention de prendre plus de congés cette année, ce qui est un bon signe sur le long terme.” Si tous ces échos sont encourageants, attention tout de même : “Je crains que cette année soit une des plus dures que l’on ait connue en termes de vente de matériel. Même si nous sommes prêts à nous aligner, c’est souvent trop tard, les gens ont déjà anticipé et acheté en ligne. Le temps chaud actuel n’aide clairement pas non plus, même si aujourd’hui (le 11 novembre), nous avons vendu un kit complet de wakeboard, alors on ne peut pas s’en plaindre.” Les sentiments sont donc partagés chez les détaillants, même s’il est encore tôt pour tirer des conclusions. Mais revenons-en à mon histoire de fidélité… J’ai donc changé d’imprimeur et la qualité est au rendez-vous, tout comme les délais de livraison sont tenus. Rien à redire jusqu’au moment où la facture nous est parvenue, affichant un total sans TVA… Je venais en réalité de commander à une entreprise italienne. Nous n’avons absolument rien contre les Italiens, nos articles Northwave proviennent de là-bas, et le siège de Smith Optics en Europe est situé en Italie. On adore même les pizzas ! C’est juste que mon engagement à acheter britannique venait d’en prendre un coup, me faisant réaliser que je pensais bosser avec un Joe quand en fait il s’appelait Gio ! Quelle différence me direz-vous ? Pour nos fournisseurs et les détaillants britanniques, cela a son importance, même si j’ai encore l’air de pleurnicher sur la vente en ligne, Amazon et Cie… Pour conclure, signalons ce petit débat qui agite le royaume, à savoir rester ou non au sein de l’Union Européenne. On en a pas fini avec les années d’instabilité semble-t-il. 77
ZOOM SUR LES MARCHÉS gb
france Par Benoit Brecq
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“La croissance, elle est là, mais elle est trop faible”, avait indiqué François Hollande le 14 juillet dernier. Les chiffres de l’Insee révélaient en effet que la France essuyait au printemps 2015 un deuxième trimestre consécutif de stagnation économique, avec une croissance nulle du Produit Intérieur Brut en volume, due notamment à un nouveau recul de l’investissement des entreprises. Fin juillet, les chiffres du chômage en hausse ajoutaient un nouveau facteur d’inquiétude. On l’attendait depuis longtemps c’est chose faite, en septembre, le chômage en France connaissait sa plus forte baisse depuis la fin 2007 avec -0,7 % de demandeurs d’emploi, soit 23 800 personnes sans aucune activité en moins. Le chômage des jeunes va mieux, lui aussi, puisqu’en septembre 2015, on notait également une baisse de 2,6 % chez les moins de 25 ans, soit 14 000 personnes en moins. Le taux de chômage en France reste cependant élevé puisque l’on compte quand même 3,5 millions de chômeurs. Toutefois la courbe du chômage, si chère à François Hollande, semble s’inverser et l’économie française semble entrevoir un horizon plus clair. Une tendance importante en cette période de rentrée scolaire qui lance généralement la saison hivernale et donne la tendance de consommation des fêtes de fin d’année. Du côté des revendeurs, la relance de la consommation semble, elle aussi, se faire ressentir : Du côté des magasins de Street, après un été assez calme, les ventes semblent “en hausse par rapport à l’année dernière. La période Back to school nous engendre un nombre important de ventes en comparaison à la période estivale qui, pour nous, reste calme”, selon Romain de chez ABS à LYON. Tendance confirmée plus au sud par Florian Barthaud, du magasin OKLA à Toulouse : “on remarque une légère progression en comparaison avec la rentrée 2014, l’été a été très calme, cependant la rentrée scolaire a entrainé un grosse augmentation des ventes”. Cependant si dans l’EST et dans le Nord de la France, l’hiver arrive peu à peu, dans le sud, comme nous le confirme Florian de OKLA : “l’hiver a du mal à arriver. Les gens n’osent pas encore acheter de produits pour l’hiver, car la météo est encore douce en ce début Novembre”. En ce qui concerne les ventes, le Hardware et, plus particulièrement, les plateaux de skate, semble avoir la côté, comme l’explique Julien du magasin TRANSFERT à Bordeaux : “chez nous, c’est le Hardware qui s’impose en cette période de rentrée, il est important de proposer le bon choix de produits en phase avec la clientèle”. On assiste également a un changement de mode, “le style skateur est devenu une tendance adoptée par des non-skateurs”, nous confie Florian de chez OKLA. “Même les marques de skate actuelles produisent des gammes et des collections destinées à cette clientèle sensible a la mode.” On note un certain intérêt des clients pour les marques comme OBEY, CARHART ou encore NIKE SB… En ce qui concerne les magasins d’Hiver, la météo sera, une fois de plus, la clef de la réussite. Le début de saison en France est relativement doux et, comme l’expliquent Catherine et Norbert du magasin ATMOSPHERE à Gap : “la Sortie de saison est relativement lente, les clients attendent de voir les conditions de cette année. La météo est très importante et l’hiver arrive plus tard que l’année dernière.” On assiste donc à un recul des ventes de la saison Back to School pour les magasins plutôt orientés montagne. Pour Emilie de ADDICTED à LYON, ce n’est pas vraiment la météo qui est en cause. Si elle aussi s’accorde sur le fait que “la rentrée est en légère baisse comparée à 2014”. Pour elle : “La conjoncture économique actuelle est la cause de cette diminution de 78
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chiffre d’affaires”. Espérons que les bons chiffres annoncés par le gouvernement cet automne relancent la consommation afin de rattraper ce début de saison plutôt difficile pour les magasins d’hiver. Du côté des ventes, le textile connaît, encore une fois, le plus de difficultés, même si des marques plutôt outdoor comme PICTURE ou NORTH FACE semblent sortir leur épingle du jeu. C’est plutôt la bagagerie et l’accessoire, type montre ou bonnet, qui connaissent le plus de succès en ce début de saison, avec des marques comme DAKINE, NIXON… En ce qui concerne le Hardware, il est encore un peu tôt dans la saison pour dégager une tendance, même si les skis et les snowboards se vendent plutôt bien, mais il semblerait, comme nous l’avions évoqué la saison passée, que “le SPLITBOARD se démocratise peu à peu”, comme le soulignent Catherine et Norbert : “on remarque une hausse croissante de la demande sur ce type de produits”. De manière générale, les gens recherchent des produits à la fois polyvalents et légers… En ce qui concerne les magasins côtiers, on remarque une légère baisse des ventes en début d’automne. Les conditions de vagues de 2015 en Septembre ont été moins bonnes qu’en 2014, ce qui se ressent au niveau des ventes. Pour Serge Ballorca du magasin LE WHARF à Seignosse : “après un été fourni en vagues, les mois de Septembre et d’Octobre sont beaucoup plus calmes que l’année dernière. La météo et les conditions de surf sont des facteurs qui influencent énormément nos ventes et, cette année, le début de l’automne n’est pas aussi favorable que l’an passé.” Même son de cloche plus au SUD pour Gérard “ZAZ” Zabaleta de chez UNCLE ZAZ Surf shop à Anglet. : “Quand il fait beau et que les conditions de surf sont bonnes, il y a une augmentation logique des ventes de matériels dédiés au surf. On a donc subit une légère baisse des ventes lors de cette rentrée par rapport à 2014, même si l’été, grâce à de superbes conditions, a été très bon.” Pourtant côté Stand Up Paddle, Pat Colin du magasin ALOHA à Six Fours, note, quant à lui, une légère augmentation des ventes : “Nous sommes toujours en progression, notamment au niveau des ventes de produits techniques comme les combinaisons, les planches, etc. Cela est encore dû à la démocratisation du SUP et à l’engouement constant pour cette pratique.” C’est donc naturellement les marques dites “techniques” qui ont la côte auprès des clients, comme notamment les néoprènes RIP CURL, Madness, ou encore les planches Channels Island ou NSP. Le textile est encore une fois plus compliqué à travailler sauf sur certaines niches comme la marque DEUS qui semble plaire à certains clients Que se soit Serge, Pat ou Zaz, ils sont unanimes : “les clients recherchent désormais du prix et surtout du rapport qualité-prix. Même si la notion de qualité reste très importante pour le pratiquant régulier.” Zaz ajoute : “les clients restent demandeurs de conseils avisés et précis, et c’est là qu’ils nous attendent réellement.” Une chose est sûre, cette année plus que jamais, les achats sur internet vont prendre de plus en plus de place sur le volume d’achat des cadeaux de fin d’année. Comme l’indique une étude d’ADOBE, les consommateurs utilisent de plus en plus ce moyen de consommation et, notamment, la plateforme AMAZON où beaucoup de magasins de glisse en France proposent désormais leurs produits en ligne. En effet, le E-commerce se développe une fois de plus cette année, et c’est désormais les mobiles et les tablettes qui connaissent la plus forte croissance. Selon une étude menée par CRITEO, leader français de la publicité en ligne, même si la France reste en retard par rapport aux Japonais (49 %) ou aux Américains (29 %), les achats sur mobile représenteront, pour Noël 2015, près de 25 %.
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allemagne Par Anna Langer
Après le meilleur été depuis des décennies, l’Allemagne a été gratifiée d’un automne tout aussi beau. Aux dires du vieux Bavarois, qui ne s’est jamais planté sur les prédictions météo en dix ans (que ce soit en été ou en hiver) ou ceux des scientifiques américains qui observent l’évolution d’El Niño, cette saison devrait être un hiver épique, l’hiver du siècle même ! Basti, propriétaire et fondateur d’Edge2Edge, le snow/skate/surf shop de Garmisch-Partenkirchen, au pied de la plus haute montagne allemande, le Zugspitze, partage son opinion : “Nous sommes convaincus que nous et tous ceux qui traverseront le pas de notre porte, allons passer un hiver splendide. Nous avons une attitude très positive”. Et ils ont des raisons de l’avoir car 2015 a été une très belle année dans l’ensemble. Même si les vagues sont rares dans le sud du pays, les lacs sont nombreux et les ventes “de bikinis et de boardshorts ont été très bonnes”. Le prix dans cette catégorie est crucial : “au delà de 65 € vous ne vendez plus grand chose”. A l’inverse de beaucoup d’autres magasins du pays, Basti a continué à offrir du textile féminin. “Nous sommes fidèles à ces produits : les girls recommencent à acheter des produits boardsports.” Il nous parle aussi de l’expérience positive vécue avec des marques plus petites, en particulier locales : “Nous sommes très contents des marques allemandes comme SHISHA et Iriedaily. Je sens que les gens pensent beaucoup plus à ce qu’ils achètent et d’où ça provient”, nous dit Basti. “Brixton a beaucoup évolué chez nous”, continue-t-il. “Volcom, Levi’s et Carhartt marchent très bien pour les pantalons. D’autres marques s’affaiblissent, en particulier les marques de surf…”, résume-t-il. Il l’explique par l’impatience de certains : “ces mots peuvent être durs mais il y a des marques qui veulent trop, parfois beaucoup trop, en très peu de temps et collent dos au mur les gens qui les aident jusqu’à ce que leurs produits soient disponibles dans chaque coin”. Puis, toujours les mêmes, “comme chaque année”, soldent “leurs deux ou trois snowboards” pendant l’été. Le skate se porte bien aussi. “Nous essayons d’aider le sport avec de petits évènements au printemps et en automne et ça marche bien. En plus, nous sommes convaincus que, dans le futur, ça va motiver davantage de monde à passer du longboard au skate, qui a toujours été plus cool !” Martin, de Pivot Distribution a eu un développement similaire cette année : “Heureusement, les ventes de skate ont repris cette année. Pour le moment, la croissance se concentre dans les sets complets”, mais les ventes de decks, roues, trucks, etc., suivent la même tendance. En plus, certains de leurs détaillants ont observé “qu’une partie de leur clientèle, qui avait commencé par acheter un longboard, est passée (aussi) au skate car les clients se rendent compte que le skate est beaucoup plus mobile pour faire des tricks”. Pour lui, les bestsellers sont “les sets complets et les decks Jart”, tout comme les “sets complets pour débutant de Tricks, qui sont de bonne qualité”. On dirait que tout le monde tire son épingle du jeu et que le boom du longboard remplira les attentes de beaucoup : une résurrection 80
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du skate à travers le simple plaisir de rouler. Après le hype des dernières années, les ventes de longboards se ralentissent. “Après de très fortes ventes en début d’année, le longboard perd du terrain”, explique Martin, en partie à cause de la quantité d’offres qui existent actuellement sur le marché. “Le marché se nettoie en ce moment, les détaillants se concentrent sur quelques marques qui marchent bien. Les marques secondaires qui servaient à satisfaire une demande galopante ne sont plus commandées.” Il va même plus loin : “On dirait que le grand boom du longboard est fini”. Il est convaincu que le longboard “deviendra un segment stable du CA d’un shop”. Dans les shops de Pivot Distribution de la région de Cologne, “la demande se concentre sur les longboards, d’origine européenne (en particulier les modèles drop-through), équipés avec des trucks Caliber de Long Island, qui affichent un meilleur prix comparé grâce à un dollar devenu très cher”. Mais aussi, “les longboards de grande qualité et pas chers d’Aloiki” méritent une mention spéciale. La seule question qui reste est : quel sera le niveau de stabilisation du marché ? Les cruisers plus cours, avec des grandes roues, sont le point de liaison idéal entre le longboard et le skate, et leur popularité ne cesse de grandir, nous explique Martin. “En été, la demande de cruisers en bois et en vinyle coloré a été très forte. Les clients les veulent pour se déplacer. Beaucoup achètent des cruisers en bois (en plus de leur longboard ou de leur skate) pour pouvoir rouler rapidement partout, même dans les surfaces les plus improbables, grâce à des roues plus grandes.” Alors personne ne s’étonne quand il dit que “les cruisers en bois de Long Island et Aloiki” et les “cruisers en vinyle (unis, avec des prints et parfois même avec du grip) de Long Island” sont les bestsellers de cette année, grâce, en particulier, à “un très bon ration prix-performance”. Certaines des grandes marques qui ont “beaucoup augmenté leurs prix” ont perdu “un part considérable des ventes”, continue Martin. Le constat est le même pour les marques qui vendent leurs produits directement en ligne, en particulier via Amazon : “Sitôt qu’une marque vend directement à Amazon (beaucoup le font, malheureusement), les détaillants core ne vendent pratiquement plus rien parce qu’Amazon fait des promos sur les produits vendus en ligne, voire même des soldes radicales très tôt”. On ne peut pas dire que ce soit une bonne stratégie à long terme, comme nous le disait Basti. Martin souligne en plus : “Les ventes en ligne représentent une part importante du CA mais, heureusement, les produits skate et longboard se vendent surtout en magasin”. Il espère avoir une autre bonne saison commerciale avant Noël. “Avant le début des ventes de Noël, les choses se sont calmées dans le secteur, ce qui est normal pour le skate et le longboard. Espérons que pour Noël, nous aurons du succès et que beaucoup choisiront d’offrir des longboards/ cruisers/skates.” C’est aussi le souhait de Basti qui clôture avec des mots que nous avons souvent entendus mais qui doivent être répétés : “Nos boardsports devraient revenir à leurs racines, loin des détaillants multisports et des plateformes de vente en ligne. Supportez votre LOCAL Dealer !”
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En ces temps perturbés, notre petit pays, autrefois si prospère, doit sans cesse s’adapter. Bien que l’on garde un des plus grands pouvoirs d’achat du continent, le changement est constant et la concurrence revêt désormais des visages multiples. Le marché du skate, qui avait repris du poil de la bête depuis deux ans, est toujours un marché intéressant pour les magasins ouverts l’été, car il ne faut pas oublier qu’en Suisse une grande partie d’entre eux se situent en station et ferment plusieurs mois par an quand ce n’est pas l’été entier. Cette saison, on observe une évolution stable bien que chez Manly, à Morges, et chez Escape, à Lausanne, il semblerait que le temps des cruisers en plastique soit totalement révolu. Pour eux, le marché du skate reste important mais faire de la marge reste compliqué. Avec un magnifique été derrière nous et du soleil plein la tête, nous voici attaquant les choses sérieuses pour l’hiver. Le premier gros challenge se situe au niveau des livraisons. En effet, encore une fois, il est de plus en plus compliqué pour les fournisseurs de livrer dans les temps. Le plus problématique reste la confection, évidemment, car elle doit d’être livrée un peu plus tôt que le reste. Du coup cette année, beaucoup de retards pour grand nombre de marques. En novembre, certains attendaient encore du matériel censé arriver en septembre. Pour les Hardgoods, cela semble s’être un peu mieux passé mais sans être tout-à-fait ponctuel. Deuxièmement, la mise en œuvre de l’adaptation des prix, comme
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Ces bonnes nouvelles se traduisent-elles également au sein du secteur des boardsports ? Disons qu’avec des températures anormalement élevées, l’hiver n’a pas encore vraiment débuté en Italie et les boutiques sont par conséquent pleines à craquer de nouveaux articles, même si désormais peu de magasins osent encore aligner une armada complète de marques et produits. La plupart opèrent une sélection de quelques marques, ne pouvant plus se permettre de prendre le risque d’accueillir des stocks importants. De façon générale, on note un certain conservatisme de la part des détaillants et il ne faut pas se fixer des objectifs démesurés pour la saison hivernale à venir. Les promotions précoces sur les stocks de la saison passée demeurent un véritable problème et il est difficile d’écouler les nouvelles collections avec des produits étiquetés “en soldes” juste à côté… De même, les faibles marges opérées sur le matériel mettent à mal les plus petits magasins. 82
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expliqué dans mes articles précédents : la Suisse a dû drastiquement baisser ses prix suite à l’appréciation du franc suisse par rapport à l’euro. Les fournisseurs ayant fait cet effort, les revendeurs doivent à leur tour baisser les PVP afin de rester compétitifs par rapport à nos amis européens. Cette adaptation exige entre 10 et 15 % de réduction, ce qui équivaut, toutes choses égales par ailleurs, à une baisse du chiffre d’affaires d’une même proportion. Sur ce prix adapté, certains diminuent encore un peu leur marge pour se situer au niveau du marché online voisin. C’est ce que fait, par exemple, Gerald Zimmerman, de Break Point, à Visp, qui a décidé de proposer une remise de 10 % supplémentaire. Il offre aussi la possibilité de comparer les prix de ses concurrents online avec une tablette tactile en magasin. Ce faisant il espère réhabituer les clients à venir vérifier les prix que pratiquent les commerçants locaux avant d’aller acheter à l’étranger, action qui, pour l’instant, semble fonctionner. D’une manière générale, cette adaptation des prix semble porter ses fruits : le mois d’octobre 2015 aura été plus ou moins stable en comparaison avec l’an dernier. Certains parlent d’une baisse de 4 % du CA, ce qui constitue un moindre mal, et une augmentation des quantités vendues puisque les prix sont descendus dans une proportion plus grande. Le mois d’octobre est d’ordinaire un mois plutôt stable car il s’agit de la période où la clientèle met son cerveau en mode hiver, où les “freaks” viennent dès que possible acheter leur nouveau matériel et où la météo n’influence pas encore les achats. En effet, on attend rarement le froid et la neige en octobre, même en cas d’été indien, on peut tout-à-fait imaginer avoir un hiver rigoureux.
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Enfin de quoi se réjouir en Italie alors que la croissance était absente depuis longtemps même si, en l’occurrence, le décollage est modeste. Malgré les critiques à l’encontre du Premier Ministre, Matteo Renzi, celui-ci est parvenu à tenir sa promesse d’un retour de la croissance. Le gouvernement met également en place un pacte de stabilisation comprenant différentes mesures censées alimenter cette croissance. Parmi ces mesures, on retiendra notamment la possibilité offerte aux entreprises de déduire des montants de frais plus élevés qu’auparavant afin de pousser le secteur privé à investir dans de nouveaux outils de production, des véhicules ou tout autre investissement. Cette politique devrait s’avérer bénéfique pour l’économie nationale et donner un élan positif au PIB en 2016.
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Par Fabien Grisel / David Lambert
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italie
Par Franz Josef Holler
En matériel de snowboard, CAPiTA et Lib-Tech font leur petit bout de chemin en magasin à côté des deux poids lourds du marché, Burton et Nitro. Au niveau des fixations, ce sont Burton et Union qui dominent, et pour les boots, les leaders se nomment Burton, Tritry-Two et Vans, qui effectue son retour après une année d’absence. Celles-ci ont désormais plus de place en boutique à se partager depuis les adieux de Nike au sport. Le marché des vêtements techniques se montre plus équilibré, alors que les détaillants essayent de proposer un mélange de grandes marques et de labels plus petits et exclusifs, afin de se différencier des grands magasins. Les gérants de shop indiquent que l’industrie du snowboard a dû revoir ses ambitions à la baisse après avoir mis trop de produits en rayon, ce qui a eu pour effet de procéder à des remises nombreuses et préjudiciables sur les autres produits affichés plein tarif. Depuis, les gérants se révèlent frileux quant aux quantités commandées et au nombre de marques présentes en magasin. Certains ont même carrément arrêté la vente de matériel en hiver, ce qui laisse plus de place à d’autres. Le streetwear et les skateshoes continuent à connaître du succès et permettent aux détaillants d’équilibrer la balance. Les ventes de matériel de skate sont également bonnes, grâce notamment au longskate, devenu une grosse part du marché et un must-have pour toute enseigne de boardsports. Les ventes en ligne n’en finissent pas de s’envoler en Italie et les magasins se félicitent de pouvoir étendre leur activité au-delà des
OPPORTUNITéS
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OPPORTUNITéS
Distribution opportunity throughout Europe & beyond ISPO 2016 / B6 413 www.westsnowboarding.com david@westsnowboarding «west» is about expressing a wider vison of life through snowboarding eclectic but unifying, reckless but respectfull, passionate but open minded it’s how we see life, it’s how we ride ! we are west, snowboarding is our path. nice to meet you !
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évènements#79 SURF / SKATE / SNOW / SUP TRADE
décembre 4-5 AIR & STYLE BEIJING CHINA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM 8-20 BILLABONG PIPE MASTERS OAHU HAWAII SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM 10-13 DEW TOUR BRECKENRIDGE USA SNOW WWW.DEWTOUR.COM 20 WORLD SNOWBOARD DAY WORLDWIDE snow WWW.WORLD-SNOWBOARD-DAY.COM
janvier TBC AGENDA NEW YORK USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM 7-8 AGENDA lONG BEACH USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM 10-11 FUTURE TRY DAVOS SWISS TRADE WWW.SNOWBOARDBOX.CH 10-12 SNOW AVANT PREMIERE LAS CLUSAZ FRANCE TRADE WWW.SPORTAIR.FR 11-12 ANNECY SHOWROOM, AVANT PREMIERE ANNECY FRANCE TRADE WWW.SPORTAIR.FR 11-13 SNOWBAW EDINBURGH SCOTLAND TRADE MIDGEWHYTE@AOL.COM 14-16 SURF EXPO ORLANDO,FLORIDA USA TRADE WWW.SURFEXPO.COM 17-19 SHOPS 1ST TRY ALPBACHTAL AUSTRIA TRADE WWW.SHOPS-1ST-TRY.COM 18-24 LAAX OPEN LAAX SWISS SNOW WWW.LAAX.COM 19-21 BRIGHT BERLIN germany TRADE WWW.BRIGHTTRADESHOW.COM 19-21 SLIDE TELFORD UK TRADE WWW.SLIDEUK.CO.UK 23-27 FREERIDE WORLD TOUR VALLNORD-ARALaIS ANDORA SNOW WWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM 24-27 ISPO MUNICH GERMANY TRADE WWW.ISPO.COM 27 SIA INDUSTRY & INTELLIGENCE SEMINARS COLORADO USA TRADE WWW.SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG 28-31 SIA DENVER, COLORADO USA TRADE WWW.SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG 31-2 PRO SHOP TEST BARDONECCHIA ITALY TRADE WWW.SNOWSHOPTEST.COM
Février 1-2 SIA ON SNOW DEMO COPPER MOUNTAIN USA TRADE WWW.SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG 3-4 JACKET REQUIRED LONDON UK TRADE WWW.JACKET-REQUIRED.COM 5-6 AIR + STYLE INNSBRUCK austria SNOW WWW.AIR-STYLE.COM 6 HALFPIPE & SLOPESTYLE OPEN GRINDELWALD SWISS SNOW WWW.AUDISNOWBOARDSERIES.CH 6-12 FREERIDE WORLD TOUR CHAMONIX FRANCE SNOW WWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM 15-17 AGENDA LAS VEGAS USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM 20-21 AIR + STYLE LOS ANGELES USA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM
MARs 5 WHITESTYLE OPEN MÜRREN SWITZERLAND SNOW WWW.AUDISNOWBOARDSERIES.CH 7-9 SPORT ACHAT LYON FRANCE TRADE WWW.SPORTAIR.FR 17-25 SWATCH FREERIDE WORLDTOUR ALASKA SNOW WWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM 17-24 BASELWORLD BASEL SWITZERLAND TRADE WWW.BASELWORLD.COM
AvRIL 2-10
SWATCH FREERIDE WORLDTOUR
VERBIER
SWITZERLAND
SNOW
WWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM
L’Œil du Cyclope
#79
Vans Shop Riot Finals 2015
Neil Hendrix & Greg Poissonnier
Titus’ Farid Ulrich
Weasel
Winners - Titus, Germany
STUBAI Opening TEST Area
Smith Opening & Demo Team Steffen Barho and Ferdi Grekosch
Rome SDS with intern Lukas Stadler, Eddie Villmow from Customer Service, Demo Chief Chris and Marketing Manager Phil Kämmerer
Picture Clothing International Sales Manager Gerald Matter on the left with his demo crew & team riders
Nitro Snowboards
Mervin MfG’s Demo Chief Tobi Leyendecker, new PR & Marketing Manger Julia Mantler & Sales Rep Germany Tobias Hammer
Dragon & Nike Vision Sales Manager Austria Matti Puster
Deeluxe Marketing Manager Matthieu Perez
Burton - Anon Optics Demo Coordinator Carli Stehmer
Quik Pro France & Surf Summit
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Zapik’s Pierre-Jean, Electric’s Alex and Stokehouse’s Adrien
Reef’s Nathan and Shea
Maurice Cole and Tom Curren at Ripcurl
SUPERbrand’s Remi
Quiksilver’s Nicolas Foulet
Quiksilver’s Garry and friends from California
Eurosima Awards... And the winners are Wavegarden
Eurosima Awards European surfer of the year - Benjamin Sanchis receives his award from Greg Long
CAPiTA MOTHERSHIP FACTORY OPENING, AUSTRIA
CAPiTA Art Director, Ephraim Chui
CAPiTA’s Mark and the team and DC’S Bobby Meaks
Chief Pilot and CEO of the Mothership Michael Kollman
Darren (Subvert, Manchester), Will Lenton (Riders Lounge), Lorriane (Subvert, Manchester) and Rich Wilder from the Riders Lounge, UK Capita distributor
James T Kirk AKA Blue.
Prost - Amplid’s Conrad and Peter
Transworld’s Nick Hamilton, with SIA’s Nick Sargent and CAPiTA’s president Bob Gundram
Union’s Martino gets it on down..with his wife
Marta and Paolo from Onda wetsuits
Fanatic’s Karin, Sven, Gregor and Dani
Paddle Expo 2015, Nurnburg
Team Starboard plus one
Red Paddle’s Matteo, Marcus and Sarah
Hotzone Hintertux Park Opening
Rome SDS Crew with notable support from the US
Ride Snowboards Event & Marketing team Florian Hässler & Christof
Mervin MfG sales rep for Austria, Mr. Didi Feichtner
Matthieu Perez & Peter Rossner holding up camp for Deeluxe Boots, Union Bindings & CAPiTA Snowboards
Just like Didi Feichtner & Tobi Leyendecker at the Mervin MfG booth with Lib Tech, Roxy & Gnu Boards
Despite the late night DJing, 686’s Stephane & Innsbruck based team rider Alex Fischer are back up the mountain bright and early
Avantgarde’s Uli Köhler, Playboard’s ed-in-chief Jochen Bauer & Muck Müller
686’s Marketing Manager Stephane Gerenet spinning some tunes before Peter Sandner took over to get the party crowd stoked on the movie premiere of ‘A Bunch of Friends Snowboarding’
ELMAR SHOP LES SABLES D’OLONNE
CALIFORNIA CONCEPT STORE (NANTES)
RHYTHM - The Mysterious North
Pete Leakey live at BLACK SHEEP - BORDEAUX - ©JulienBinchBinet
MEL X CHRIS ANDERNOS
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