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Office fédéral de la santé publique 3003 Berne, www.bag.admin.ch Janvier 2005/no 48

Quelles sont les mesures efficaces en matière de politique de l'alcool?

Prévention et promotion de la santé

spectra

Prévention de l’alcoolisme. Responsable de plus de 1200 cas de décès et de 30'500 années de vie perdues chaque année, sans compter la souffrance morale imposée aux proches, l’abus d’alcool est l’un des problèmes de santé majeurs en Suisse. Selon des estimations prudentes, ses effets ont un coût social direct et indirect de 2,2 milliards de francs, auquel il convient d'ajouter 4,3 milliards de francs supplémentaires de coûts immatériels. Une comparaison internationale place la Suisse parmi les plus gros consommateurs, avec 9,0 litres d’alcool par personne en 2003.

Dès janvier 2005, la police pourra procéder, en Suisse, à des contrôle de l'air expiré sans qu'il y ait d'indices d'ébriété.

L

e livre «Alcohol: no ordinary commodity. Research and public policy» de Babor(1) et al., dont la version allemande intitulée «L’alcool – un bien de consommation pas ordinaire. Recherche et politique d’alcool» avec un chapitre consacré à la Suisse sera publiée au printemps 2005, recommande des mesures de prévention de l’alcoolisme sélectionnées selon les critères suivants: • La mesure a-t-elle démontré son efficacité sur la réduction des problèmes dus à l’alcool? • Combien d’études ont attesté les effets? • La stratégie a-t-elle déjà été appliquée avec succès auprès de différentes cultures? • Quel est le rapport coûts/efficacité et qu’en est-il de la comparaison avec d’autres mesures?

P. P.

3052 Zollikofen

Best Practices Selon Babor et al., les dix recommandations suivantes (ce classement n’est pas synonyme de leur degré d’importance) répondent le mieux aux critères susmentionnés: • Contrôles spontanés de l’alcoolémie des automobilistes à l’aide d’éthylomètres • Baisse de la limite du taux d’alcool autorisé dans le sang pour les automobilistes • Retrait du permis de conduire en cas d’infraction aux dispositions en matière d’alcool au volant • Autorisation de conduire graduelle pour les débutants (permis de conduire) • Age minimum requis pour acheter de l’alcool et contrôles appropriés • Monopole de l’Etat pour le commerce de détail • Limitation des heures d’ouverture des points de vente d’alcool • Limitation du nombre de débits de boissons • Taxation de l’alcool • Interventions ponctuelles brèves auprès des consommateurs à

risque par des professionnels (par ex. médecins de famille) Ces dix recommandations peuvent être regroupées selon quatre thèmes de mesures suviants: • Mesures en matière de sécurité routière • Mesures structurelles relatives aux points de vente • Taxation • Interventions brèves

Mesures en matière de sécurité routière La Suisse s’est dotée d’une nouvelle loi sur la circulation routière à partir de 2005 qui comprend les mesures suivantes pour la consommation d’alcool: • Baisse du taux d’alcoolémie de 0,8 à 0,5 pour mille, • Contrôles spontanés d’alcoolémie à l’aide d’éthylomètres, • Système crescendo de mesures administratives comprenant une prolongation de la durée du retrait de permis à chaque nouvelle infraction, pouvant aller jusqu’à l’interdiction définitive de conduire, • Permis à l’essai et une formation en deux étapes: les nouveaux conducteurs reçoivent un permis à l’essai valable trois ans. Cette période peut être prolongée et, en cas de récidive, le permis de conduire peut être annulé. Le nouveau taux d’alcoolémie de 0,5 pour mille et le système crescendo pour les récidivistes entreront en vigueur au 1er janvier 2005, en même temps que la tolérance zéro pour la conduite sous influence de drogue. Le permis à l’essai et la formation en deux étapes entreront en vigueur à la fin de 2005.

Contrôles de police fréquents Dans l’ensemble, ces mesures vont suite page 2

Pas de publicité pour l’alcool «L’alcool et le sport: un couple mal assorti». Werner Starz, responsable de la communication d’Eurosport, nous explique pourquoi les responsables de la chaîne de sport européenne ont décidé de renoncer à toute publicité (à une exception près) pour l’alcool sur leurs émetteurs qui touchent 98 millions de ménages dans 54 pays: «Nous assumons notre responsabilité sociale.» >> page 4 Des enfants s’enivrent jusqu’au coma

La recrudescence dramatique du nombre d’enfants et d’adolescents hospitalisés après une intoxication alcoolique a conduit la Villa Schöpflin (centre de prévention des dépendances à Lörrach, voir photo) à développer un concept global de prévention: «Hart am LimiT – HaLT.» L’idée «régionale» fait école et est appliquée désormais dans toute l’Allemagne dans la prévention de l’alcoolisme et l’intervention auprès des enfants et des adolescents. >> page 5 Prévention du tabagisme Responsable du décès de 8'300 personnes par an, le tabac a également un coût social énorme. La nouvelle ordonnance sur le tabac renforce le cadre législatif, et le Fonds de prévention du tabagisme investit quelque 18 millions de francs pour la lutte contre le tabagisme. Comment et où? Réponse en >> page 8


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Brochures actuelles sur l’alccol

Brochure «Alcool – trop c'est combien?» Editée par ISPA et OFSP. 12 pages, gratuite. A commander auprès de l’ISPA (adresse ci-dessous) ou par www.programme-alcool.ch

«Le coût social de l'abus d'alcool en Suisse» Auteur: Prof. Claude Jeanrenaud. Editée par ISPA avec soutien de l’OFSP. 20 pages, gratuite. A commander auprès de l’ISPA (adresse ci-dessous). «Chiffres & données sur l'alcool et les autres drogues» Editée par l’ISPA, avec soutien de l’OFSP. 96 pages, prix: CHF 8.–. A commander auprès de l’ISPA (adresse ci-dessous).

suite de la page 1 dans le bon sens et ont déjà prouvé leur efficacité dans d’autres pays. L’expérience montre toutefois que la réussite de la législation en matière de politique de la circulation routière dépend largement de la mise en place, de la visibilité et de la fréquence sensible des contrôles. Les conducteurs potentiellement en état d’ivresse ne seront conscients du fait qu’ils risquent réellement de se faire prendre que si les contrôles sont effectués non seulement juste après la modification de la loi, mais durablement et selon une fréquence élevée.

Information et éducation Une bonne information et une sensibilisation suffisante pour ancrer les règles légales dans la conscience de la population constituent un autre élément du succès durable des mesures susmentionnées. Il faut que la population considère l’incompatibilité rigoureuse entre la consommation d’alcool et la conduite comme une évidence. Des expériences faites à l’étranger ont démontré l’efficacité de la tolérance zéro pour les nouveaux conducteurs sur la prévention des accidents de la route imputables à l’alcool. Deux raisons sont à l’origine de l’efficacité de cette mesure: souvent jeunes, les nouveaux conducteurs sont non seulement encore mal habitués au maniement de leur véhicule, mais encore imprudents dans leur consommation d’alcool dont ils sous-estiment bien souvent les effets. La tolérance zéro en matière d’alcool pour les jeunes conducteurs n’est pas prévue dans la prochaine modification de la loi en Suisse, bien qu’elle soit devenue la règle non seulement dans une grande partie de l’Amérique du Nord, mais également chez nos voisins autrichiens. Cette mesu-

re permettrait toutefois de réduire de 20% le nombre d’accidents mortels la nuit chez les automobilistes de moins de 21 ans.

Réglementation concernant les points de vente d’alcool Des bases légales aux niveaux cantonal et fédéral stipulent qu’il est interdit de vendre et de servir de l’alcool à des enfants et des jeunes de moins de 16, resp. 18 ans. Il est interdit, dans toute la Suisse, de vendre et de servir des boissons distillées (alcopops compris) aux jeunes de moins de 18 ans. De plus, il est interdit dans tous les cantons de servir du vin, de la bière et du cidre aux moins de 16 ans. Le Tessin fixe la limite d’âge à 18 ans pour tous les alcools. Enfin, le Code pénal suisse prévoit des peines pour qui remet des boissons alcoolisées dans des proportions dangereuses pour la santé.

Contrôles d’identité auprès des jeunes Dans le passé, les règles étaient insuffisamment respectées. C’est ainsi que des enquêtes ont démontré à plusieurs reprises dans différents cantons que même des enfants de 13 ans pouvaient acheter de l’alcool sans problème dans les magasins, ou s’en faire servir. Or, l’article 37a modifié de la loi sur les denrées alimentaires requiert, entre autres, que les boissons contenant de l’alcool soient proposées à la vente de telle manière qu’on ne puisse les confondre avec des boissons sans alcool et que les points de vente soient munis d’écriteaux bien visibles sur lesquels figure de façon clairement lisible que la remise de boissons contenant de l’alcool est interdite aux enfants et aux jeunes. L’obligation d’informer et le débat général sur la protection de la jeunesse en Suisse ont conduit certains

distributeurs alimentaires à renforcer la formation de leur personnel de vente en matière de dispositions légales. Des expériences faites dans d’autres pays ont démontré sans ambiguïté qu’il ne suffit pas d’installer des écriteaux dans tous les points de vente. Le contrôle des papiers d’identité visant à vérifier que les jeunes acheteurs ont l’âge minimum devrait s’imposer comme normal. L’application de ces lois est de la responsabilité des cantons. A ce jour, le respect des dispositions légales est trop rarement contrôlé, les peines pour contravention trop rarement prononcées ou, si elles le sont, elles sont encore trop peu dissuasives.

Disponible partout et en tout temps La «clause du besoin», une disposition d’autorisation pour les points de vente qui suppose une certaine proportion entre le nombre d’établissements de vente et celui des habitants, a été abolie dans tous les cantons (à une exception près). Cette décision est très regrettable d’un point de vue de politique de santé, car le lien entre la densité des points de vente et la quantité d’alcool consommé a été clairement démontré. D’autres restrictions de la disponibilité de l’alcool ont été levées récemment en Suisse. Ainsi, les heures d’ouverture autorisées des restaurants et autres points de vente (dont les stations service) ont été prolongées dans différents cantons. Or, pour ce genre d’établissements, ces horaires prolongés ne sont souvent rentables que grâce à la vente d’alcool.

La taxation, une mesure efficace Une taxation plus lourde, entraînant un prix plus élevé des boissons alcooliques, est une des mesures les

Bridging the Gap A Varsovie, Eurocare a réuni les représentantes et les représentants des Etats membres de l’UE avec l’objectif ambitieux de mettre en réseau les chercheurs et les décideurs en matière de politique d’alcool.

«Enfant dans une famille alcoolique» Editée par ISPA, en collaboration avec Fachverband Sucht, GREAT, Ingrado et la Croix-Bleue, avec soutien de l’OFSP. 12 pages, gratuit. A commander auprès de l’ISPA (adresse ci-dessous).

Tableau des «pour-mille» Edité par l’OFSP et GastroSuisse. 8,4 x 5.4 cm, gratuit. A commander sous www.programme-alcool.ch Adresse de commande ISPA: SFA-ISPA, case postale 870, 1001 Lausanne, tél: 021 321 29 35, fax 021 321 29 40, librairie@sfa-ispa.ch, www.sfa-ispa.ch

Des chercheurs en alcoologie et des gens de terrain originaires de toute l’Europe se sont réunis, du 16 au 19 juin 2004, à Varsovie, pour comparer les résultats de leurs recherches et leurs expériences concrètes afin de débattre des priorités et de réfléchir aux meilleures mesures à prendre dans un monde de plus en plus globalisé. Le libéralisme, l’ouverture des marchés et les libertés personnelles sont parfois incompatibles avec les mesures qui seraient nécessaires pour protéger les jeunes et tous ceux qui sont dépendants de l’alcool. Le message de la science Ceux qui s’engagent chaque jour dans les programmes d’éducation et de prévention ont souvent de la difficulté à accepter le message que la science nous présente, les résultats des études et les analyses des mesures de prévention ou des programmes de lutte contre l’alcoolisme. En effet, les chercheurs et leurs études nous montrent que les mesures véritablement efficaces sont les mesures coercitives que l’Etat peut ordonner: le respect de l’interdiction de la vente d’alcool aux mineurs, la limitation des points de

vente d’alcool, la définition d’une taxation, des contrôles d’alcoolémie au volant. Inversement, il apparaît que les codes de comportement pour les commerçants, les mesures éducatives, les mesures de prévention et les mises en garde contre les dangers de l’alcool sont largement inefficaces. L’action politique Il appartient donc aux Etats et à la politique de prendre les mesures nécessaires. Certaines d’entre elles sont de la compétence des autorités locales et régionales, comme l’attribution de licences pour le commerce de boissons alcoolisées et la réglementation des heures d’ouverture. D’autres sont du ressort de l’autorité nationale, à citer tout particulièrement la taxation des boissons alcoolisées qui est confrontée aujourd’hui à de nouveaux problèmes: la libéralisation du commerce et la libre circulation des marchandises dans l’UE anéantissent l’effet des taxes élevées perçues par les pays de l’Europe du Nord pour des raisons de santé publique. Le Danemark et la Finlande ont dû baisser leurs impôts, la Suède envisage de faire de même afin de li-

miter le «tourisme» transfrontalier. Il était temps que les milieux scientifiques et ceux de la prévention s’organisent pour livrer à leurs autorités respectives et, surtout à Bruxelles, des analyses claires et des données objectives. On peut donc espérer le développement progressif d’une politique commune et l’abord d’une discussion trop longtemps refoulée sur l’harmonisation des taxes sur les alcools ainsi qu’une méthode cohérente de lutte contre l’abus d’alcool et ses effets dévastateurs pour la santé publique et l’économie de notre continent.

Source: «Communica», septembre 2004, revue de la Régie fédérale des alcools, Berne www.eurocare.org Contact: Irène Abderhalden, OFSP, 3003 Berne, tél. 031 324 97 76, irene.abderhalden@bag.admin.ch


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Prévention de l’alcoolisme au niveau cantonal

En première ligne

Plans cantonaux d’action alcool. Un grand nombre de mesures destinées à lutter contre l’abus d’alcool est du ressort des cantons. C’est pourquoi la Commission fédérale pour les problèmes liés à l’alcool s’efforce de soutenir les cantons dans la mise en place et l’exécution de plans cantonaux d’action alcool (PCAA).

L

a deuxième réunion PCAA s’est tenue le 17 novembre 2004 à Berne. Le matin, Michel Graf, directeur de l’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies, a présenté aux participants un résumé des derniers résultats des études effectuées dans le domaine de l’alcool. Se référant à la publication de Babor et al. «Alcohol: no ordinary commodity. Research and public policy», il a également présenté les mesures dont l’efficacité est attestée dans la prévention de l’alcoolisme. L’après-midi, deux groupes de travail ont permis un échange d’expériences intercantonal. Dans le premier groupe, des représentants des cantons d’Appenzell Rhodes-Extérieures et du Jura ont exposé leurs expériences de la création d’un PCAA. «Evaluation», le sujet abordé par le second groupe, s’adressait à des représentants des cantons déjà plus avancés dans la réalisation des plans d’action.

Plan national d’action alcool Les problèmes d’alcool ne pourront pas être résolus efficacement sans une concertation déterminée entre les niveaux national et cantonal. C’est ce qui a conduit la Commission

fédérale pour les problèmes liés à l’alcool, organe consultatif du Conseil fédéral présidé par Christine Beerli, à publier, au mois de novembre 2000, un plan national d’action alcool (PNAA) global. Ce document formule des objectifs et des mesures dans les secteurs de la prévention, de la thérapie, de la réduction des dommages et des mesures d’action aux niveaux fédéral, cantonal et communal, et s’appuie sur le Plan européen d’action alcool de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De nombreuses mesures contenues dans le PNAA sont du domaine de compétence des cantons. C’est pourquoi la Commission fédérale pour les problèmes liés à l’alcool a soumis le PNAA aux cantons, en été 2001, en leur demandant de se prononcer. L’accueil majoritairement positif a incité la Commission à élaborer un concept destiné à soutenir le développement des plans cantonaux d’action alcool. L’objectif de ce projet est d’apporter conseil et information aux cantons pendant le processus de mise en place de leurs propres plans d’action. Deux journées régionales, organisées en été 2003 à Genève et à Zurich, ont montré que les cantons

manquent souvent à la fois de temps et d’argent et que les petits cantons sont les plus concernés par ces difficultés de mise en place d’un projet PCAA. Il est donc nécessaire que la Confédération s’engage davantage pour • légitimer le travail fait au niveau cantonal, • répondre au besoin de plate-forme d’échange intercantonal et au besoin d’information sur les projets en cours et prévus, aux niveaux cantonal et intercantonal, • donner une impulsion conceptuelle sous forme de transfert de connaissances et • inciter à plus long terme les cantons pauvres en ressources à agir davantage dans le domaine de la prévention de l’alcoolisme, en tissant par exemple davantage de liens avec d’autres cantons.

cacité et le coût raisonnable de ce type d’interventions pour réduire la consommation d’alcool et les dégâts dus à l’alcool. Les brèves interventions faisaient partie intégrante du programme national d’alcool «ça débouche sur quoi?». Actuellement ce projet est soumis à une analyse de situation, afin de décider de sa poursuite et de la forme sous laquelle il sera continué. En Suisse les brèves interventions n’ont joué, jusqu’à aujourd’hui qu’un rôle insignifiant auprès des médecins de famille ou dans les cen-

tres de conseil en alcoolisme.

La journée du 17 novembre a fait avancer les choses dans cette direction.

Contact: Liliane Bruggmann, OFSP, 3003 Berne, tél. 031 322 57 81, liliane.bruggmann@bag.admin.ch

suite de la page 2 plus efficaces et les moins coûteuses pour réduire la consommation d’alcool. En Suisse, le succès de cette mesure est très bien démontré par l’impact de l’impôt spécial sur les alcopops. Les organisations de prévention envisagent une augmentation de la taxation de la bière dans le cadre de la révision de la loi sur la bière. L’OFSP soutient cette initiative, car la bière est la boisson alcoolique la plus consommée, et que les jeunes hommes, notamment, en consomment des quantités dangereuses pour la santé. En 1999, les conventions du GATT imposaient l’harmonisation de la fiscalité sur les spiritueux suisses et étrangers, soumis jusqu’à ce moment à une taxation différente selon qu’il s’agissait de produits suisses ou étrangers. La décision prise a entraîné une réduction sensible de la fiscalité sur un grand nombre de spiritueux étrangers (par ex. les whiskys) et une légère augmentation de celle sur les spiritueux suisses (notamment les alcools de fruits comme le kirsch). Cette baisse des prix a entraîné, comme prévu, une augmentation appréciable de la consommation de spiritueux.

Potentiel des brèves interventions Par brèves interventions, on entend des interventions préventives ou un traitement prophylactique avant ou après l’apparition de problèmes dus à l’alcool. Elles peuvent être pratiquées par des médecins formés et par d’autres intervenants de la prévention primaire (par ex. dans les services d’urgence) avec pour objectif de faire baisser la consommation. Plusieurs études ont démontré l’effi-

Ces résultats seront intégrés dans le développement du Programme national alcool, compte tenu de la situation politique en Suisse. 1) Babor et al. «Alcohol: no ordinary commodity. Research and public policy» Oxford University Press 2003 Contact: Anne Lévy, OFSP, 3003 Berne, tél. 031 325 12 66, anne.levy@bag.admin.ch

Succès de la conférence nationale sur les drogues de synthèse et sur la cocaïne La première Conférence nationale sur les drogues de synthèse et sur la cocaïne, qui s’est tenue les 3 et 4 juin 2004 à Berne, a suscité un très vif intérêt: 313 au lieu de 150 personnes prévues à l’origine ont participé à la conférence. Un tiers d’entre elles a utilisé les questionnaires d’évaluation distribués et manifesté sa satisfaction ou grande satisfaction (91%) par rapport à la Conférence, ainsi que sa satisfaction par rapport au contenu (bon à très bon, 93%). Prochaine étape Les expériences faites lors de la conférence seront rassemblées dans un catalogue de recommandations et de mesures que l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) doit préparer pour début 2005. Les recommandations reposent sur les papiers de thèses distribués par

l’OFSP avant la conférence et qui avaient alimenté les débats. Le domaine relativement peu abordé dans le programme de la conférence, celui de la réduction des risques notamment pour les cocaïnomanes fortement dépendants, se verra accorder une importance particulière lors de l’élaboration du catalogue de recommandations et de mesures. D’éventuelles mesures mises en oeuvre par l’OFSP lui-même, en particulier dans le domaine de la coordination, seront réalisées à partir de février 2005. La documentation finale détaillée sur la conférence sera disponible en juin 2005. Contact: Manuela Schmundt, OFSP, plate-forme de coordination et des services dans le domaine des dépendances, 3003 Berne, tél. 031 322 58 00, manuela.schmundt@bag.admin.ch

En Suisse, un million de personnes environ ont une consommation d’alcool à risque et mettent, par là, non seulement leur propre personne en danger, mais également les autres. La consommation abusive d’alcool fait partie des problèmes majeurs de santé publique en Suisse. Selon des estimations prudentes, ses effets ont un coût social direct et indirect de 2,2 milliards de francs, auquel il convient d'ajouter 4,3 milliards de francs supplémentaires de coûts immatériels.La consommation excessive d’alcool est responsable de plus de 2100 cas de décès chaque année et de 30'500 années de vie perdues. Relativement récent pour la Suisse, le problème des jeunes qui consomment de l’alcool jusqu’à l’ivresse a pris une nouvelle dimension avec l’apparition des «alcopops». Cette consommation épisodique à risques (au moins cinq boissons en une seule occasion) met gravement la santé en danger. L’état d’ébriété accroît la tendance à la violence et le risque d’accident. Cette consommation d’alcool régulière chez un nombre croissant de jeunes nous incite à la réflexion et nous force à agir. Pour canaliser et maîtriser ce problème, il est urgent d’unir les forces en présence et d’exploiter les synergies. La Confédération, représentée par l’Office fédéral de la santé publique et la Régie fédérale des alcools, veut renforcer la collaboration avec tous les partenaires, les cantons et les communes ainsi qu’avec les organisations de prévention privées. C’est pourquoi un «Programme national alcool» est en préparation, au sein duquel les sujets importants pour la prévention, les objectifs en découlant et les mesures ainsi que la répartition des tâches et des rôles sont débattus et fixés entre les partenaires. Ce processus d’élaboration s’étendra probablement sur deux années. Entre-temps, les projets éprouvés lancés dans le cadre du programme national d’alcool «Ça débouche sur quoi?» se poursuivent, dans une moindre mesure il est vrai, suite aux programmes d’allègement de la Confédération. L’important est que tous les acteurs «accordent leurs violons». C’est en effet la condition indispensable pour parvenir, malgré des moyens restreints, à une réduction à long terme de la consommation d’alcool afin que celle-ci devienne un moment de plaisir présentant peu de risque.

Anne Lévy Cheffe de Section Alcool Office fédéral de la santé publique


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Consommation bridée Impôt spécial sur les alcopops. Depuis quelques mois, les alcopops font moins parler d'eux. Les médias, qui faisaient encore des gorges chaudes de ce sujet en 2003, ne l'abordent plus guère. Que s'est-il passé? Simple effet de mode? Ou alors, l'impôt spécial sur les alcopops, dont certains milieux ont mis en doute l'efficacité, aurait-il tout de même joué un rôle?

L

'impôt spécial sur les alcopops est en vigueur depuis le 1er février 2004. Pour faciliter la compréhension de ce qui va suivre, il convient de préciser que cet impôt est perçu au moment de l'importation ou de l'achat de la marchandise par le revendeur et non au moment de la vente. L'évolution des achats d'alcopops à fin 2003 et au début de 2004 doit être interprétée à la lumière de ce décalage. Au cours des trois mois précédant l’entrée en vigueur de l’impôt spécial, les réserves des entrepôts ont été lentement réduites ce qui a eu pour effet d'infléchir la moyenne annuelle 2003. Cette donnée n'est toutefois pas en corrélation directe avec les comportements de consommation. En janvier 2004, les importateurs ont alors rempli au maximum leurs entrepôts de marchandise non encore soumise à l'impôt spécial, créant ainsi des réserves suffisantes pour ne plus devoir importer au taux fort au cours des mois suivants.

Un effet de la perte d’image du produit Pour la première fois, les importations d'alcopops ont reculé en 2003 avec 25 millions de bouteilles contre 39 millions en 2002. Cette évolution doit être attribuée, d'une part, à l'attitude des importateurs dans la perspective du nouvel impôt. D'autre part, le battage médiatique de manière générale favorable à l'introduction de mesures fiscales a joué un rôle déterminant. Les études concernant les impacts de santé publique ont bénéficié d'une large audience et les spécialistes de la prévention ont pu s'exprimer. Les établissements publics ont été sensibilisés à la problématique de la consommation juvénile, une thématique enfin reprise par la classe politique. On peut constater que de nombreux éléments critiques ont eu un effet cumulatif érodant l'image très tendance de la boisson alcoolisée en

2003. On peut avancer l'hypothèse que les discussions autour de l'introduction d'un impôt supplémentaire ont déjà largement anticipé l'effet préventif attendu de la ponction fiscale. Il est vrai que ce lien est difficile à mettre en évidence. Cette constellation se situe toutefois dans la droite ligne de la politique que la Régie fédérale des alcools s'est depuis toujours efforcée de mettre en œuvre: information et éducation, réglementation (l'imposition constituant l'élément central des conditions-cadre accompagnant des limitations de la disponibilité et la définition de taux limites d'alcoolémie dans le trafic, par exemple) ainsi que des mesures de thérapie.

L’industrie ne manque pas d’imagination En raison des répercussions complexes de l'impôt spécial, les alcopops ont subi un sérieux coup de boutoir. La consommation a sensiblement baissé. Mais il est impossible de dire à l'heure actuelle comment le marché va évoluer. Les alcooliers essaient de mettre sur le marché des produits nouveaux qui contourneraient la loi. C'est un indice supplémentaire montrant que le marché (juvénile) est en attente d'alcopops bon marché. Le lancement de tels produits de substitution est toutefois plus délicat qu'on ne l'imagine. Les prémix et autres ready to drink à base d'alcool fermenté sont également soumis à l'impôt spécial dès lors que celui-ci a été soumis à la moindre modification technique. Par contre, il est peu probable que des boissons élaborées avec de la bière ou du vin à l'état d'origine correspondent au goût des jeunes. C'est sans doute aussi le cas des alcopops

dont la teneur en sucre est inférieure à 50 grammes par litre (limite définissant l'impôt spécial). L'industrie lance de telles variantes au goût plus amer en affirmant que ces produits visent un segment de clientèle plus âgé, ce qui reste à prouver. Il est également possible que les alcooliers cherchent simplement à éprouver la tolérance en matière de goût du public-cible déjà acquis aux alcopops.

Les taxes influent sur la consommation Le prix est le principal instrument d'orientation du marché de l'alcool. De nombreuses études internationales viennent confirmer ce fait. Le principe de causalité fonctionne encore plus drastiquement auprès des jeunes qui disposent d'un pouvoir économique plus restreint. L'impôt sur l'alcool est un élément incontournable sur le plan de la santé en général et pour la protection de la jeunesse en particulier. Les expérien-

ces faites en Suisse depuis l'introduction de l'impôt spécial sur les alcopops confirment une nouvelle fois ces faits connus de longue date. Les Suisses ont toutes les raisons d’être fiers d’avoir instauré l’impôt spécial sur les alcopops (d’autant plus que celui-ci a été adopté par le Parlement avec une rapidité très peu helvétique). C'est en tous cas l'opinion d'experts, de ministères de la santé et de représentants de gouvernements européens qui nous prennent volontiers pour modèle. Mais il n’y a pas de quoi pavoiser, dans la mesure où des éléments intempestifs pourraient faire tomber tout l’édifice. Source (article et photos): Communica, septembre 2004, Régie fédérale des alcools Contact: Marc Huber, Régie fédérale des alcools, case postale, 3000 Berne 9, tél. 031 309 12 63, marc.huber@eav.admin.ch

Eurosport renonce à la publicité pour l’alcool Sport sans alcool. La chaîne de télévision Eurosport, qui offre à 98 millions de ménages dans 54 pays en 19 langues une grande variété de reportages sportifs, renonce, depuis mars 2004 (presque entièrement) à la publicité pour l’alcool. Werner Starz, responsable de communication de la chaîne, explique pourquoi. spectra: Peu avant l’Euro 04, votre chaîne a rendu publique sa décision de renoncer désormais à la publicité pour l’alcool… Werner Starz: C’est exact. Nous ne diffusons plus de publicité pour l’alcool sur les programmes paneuropéens, à l’exception de la fenêtre allemande (visible en Suisse également), où des contrats longue durée nous conduisent à garder la publicité pour la bière. Vous contenterez-vous d’honorer le contrat pour la durée restante ou pensez-vous conclure d’autres contrats pour la bière? Nous observons très attentivement la situation en Allemagne. Toutefois,

étant donné que nous vivons exclusivement du financement publicitaire en Allemagne, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays européens, nous examinerons les choses au cas par cas. Qu’est-ce qui a motivé Eurosport à renoncer à la publicité pour l’alcool? C’est le résultat d’un long processus de réflexion sur l’incompatibilité entre sport et alcool. En outre, nous supposons que l’harmonisation du droit publicitaire européen va se poursuivre au cours des prochaines années, interdisant définitivement la publicité pour l’alcool et le tabac. Nous prenons donc les devants et renonçons dès aujourd’hui à ce type de publicité. C’est donc davantage pour suivre les changements politiques et lé-

gislatifs que par conviction sociale que vous avez pris votre décision? Nous avons voulu à la fois nous positionner clairement et prendre une certaine avance sur la concurrence.

nement publicitaire a gagné en attractivité pour un certain nombre de clients – comme la branche du tourisme – grâce à la disparition de la publicité pour l’alcool.

Renoncer à la publicité pour l’alcool entraîne aussi de grosses pertes financières. Comment faites-vous? La publicité pour l’alcool était très importante pour le budget de certaines disciplines sportives. Les nouveaux contrats étaient prêts à la signature, pourtant, nous avons choisi de renoncer. Ce choix n’a pas été simple, surtout dans les années publicitaires difficiles que nous vivons actuellement. Mais nous observons et essayons d’influencer l’évolution à long terme, ce qui fait que nous avons pu largement compenser les pertes. Je crois même que l’environ-

On peut donc dire que l’aspect économique ne vous cause pas trop de souci. La protection de la jeunesse signifie-t-elle quelque chose pour vous? Tout à fait. La protection de la jeunesse joue un rôle important dans nos réflexions. Nous nous engageons à plusieurs niveaux, dans la campagne UE contre le tabagisme, par exemple, ou en tant que sponsor de la plus grande association sportive pour la jeunesse en Allemagne «Jugend trainiert für Olympia». Nous assumons notre responsabilité sociale.


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HaLT – lorsque les jeunes boivent jusqu’au coma «HaLT - Hart am Limit» (stop, c’est la limite). Un modèle de prévention et d’intervention développé à Lörrach, suite au nombre croissant d’enfants et d’adolescents hospitalisés pour une intoxication alcoolique, fait école dans toute l’Allemagne. «HaLT» est la réponse à ce type d’excès.

L

e nombre d’enfants et d’adolescents hospitalisés entre 1999 et 2002 à la clinique pédiatrique de Lörrach suite à une intoxication alcoolique a plus que triplé, passant de 16 à 56. Devant cette augmentation dramatique, le médecin chef de la clinique décidait alors de s’adresser directement à la presse locale. Heidi Kuttler, directrice de la Villa Schöpflin (centre de prévention des dépendances) s’est alarmée de cette situation et a développé le projet pilote «Hart am LimiT – HaLT» afin de prévenir la consommation d’alcool à risque chez les enfants et les adolescents. Les experts constatent dans toute l’Allemagne (ainsi qu’en Suisse) une tendance comparable à celle de Lörrach: l’âge de la première ivresse baisse, le nombre d’états d’ivresse chez les enfants et les adolescents augmente, de même que le problème des intoxications alcooliques dans les hôpitaux. Toutefois il n’y avait pas, jusqu’ici, de données fiables sur les hospitalisations, ni de stratégie globale permettant de stopper cette tendance inquiétante. Le projet de Lörrach a donc reçu le soutien du «Bundesministerium für Gesundheit und Soziale Sicherung» ainsi qu’un accompagnement scientifique. Depuis l’été 2004, les expériences de Lörrach sont exploitées dans plusieurs endroits dans toute l’Allemagne.

HaLT est peut-être que nous avons développé une stratégie globale applicable aussi bien aux jeunes concernés qu’aux écoles, au commerce de détail et aux organisateurs de fêtes. Le concept fonctionne et trouve un bon écho. Je suis donc très heureuse qu’il soit désormais appliqué à l’échelle de tout le pays.» La méthode qui consiste à prendre contact avec les jeunes concernés à l’hôpital, permet de toucher un groupe-cible auquel il est habituellement difficile d’offrir la prévention nécessaire. Plus l’abus d’alcool est détecté précocement, plus les interventions ont lieu tôt, et plus les chances de réussite sont élevées et durables.

Dire «stop» et apporter son soutien

HaLT s’adresse non seulement aux jeunes concernés par une consommation d’alcool à risque, mais réveille également la conscience et la responsabilité des adultes, en particulier là où on vend et où on sert de l’alcool: dire «stop», c’est aussi apporter son soutien. Dans un premier temps, la Villa Schöpflin avait mis en place un système d’alarme avec des médecins de l’hôpital pédiatrique. Une collaboratrice de la Villa Schöpflin prend contact avec les jeunes pendant leur séjour à l’hôpital. Il s’agit, au cours d’un premier entretien, d’apprendre à connaître les enfants et les adolescents, d’aborder les raisons et motifs possibles de l’intoxication alcoolique et d’établir un contact avec les parents. Après plusieurs entretiens individuels, la collaboratrice propose un «check risques» de 12 heures, en groupe. Il s’agit de réfléchir sur son propre comportement en matière de boisson, seul ou en groupe, et d’adopter une attitude plus critique face à l’alcool. Les professionnels de la prévention de la Villa Schöpflin essaient également d’aborder avec les jeunes les risques de la consommation excessive d’alcool. Un système intégré de modules pédagogiques conduit les jeunes à confronter leurs expériences et Heidi Kuttler, directrice de la Villa Schöpflin, se réjouit de voir son projet leurs actes avec les mis en œuvre dans toute l'Allemagne. objectifs centraux de la prévention des dépendances: réfléchir avant de Des modèles suisses plonger, être responsable, pour soi et «Nous n’avons pas tout inventé», pour les autres. explique Heidi Kuttler de la Villa Schöpflin. «Nous avons aussi repris La protection des jeunes de bonnes idées que d’autres avaient est l’affaire de tous eues avant nous, comme celles du programme suisse «Les communes Pour agir en amont déjà, il faut acbougent», mis sur pied par Radix et corder une importance particulière à financé par l’Office fédéral de la santé la protection de la jeunesse, principapublique et la Régie fédérale des allement en incitant les adultes à cools. Ce qui fait la particularité de respecter la loi existante sur la pro-

Villa Schöpflin à Lörrach: ce que des jeunes pensent de l'alcool: «Il détruit les cellules du cerveau» «C'est dégeulas!»

tection de la jeunesse. La Villa Schöpflin a développé des documents spécifiques pour les écoles, pour le commerce de détail et pour les organisateurs de fêtes, pour rappeler ce qu’est la protection de la jeunesse et soutenir les responsables dans la mise en œuvre. Un grand nombre d’organisateurs de fêtes exigent, depuis, un engagement personnel spontané (pour une vraie belle culture festive), développé en concertation entre la société carnavalesque, des associations, la ville, le district, la police, des représentants des élèves et la Villa Schöpflin. Des soirées d’information pour les organisateurs de fêtes, des formations pour le personnel du commerce de détail et des séminaires pour les parents et les enseignants garantissent une large base au travail fourni.

Amélioration sensible Depuis le démarrage du projet au printemps 2003, 38 enfants et adolescents ont été abordés, 134 entretiens de conseils ont été menés, avec eux et avec leurs parents. Quatre entretiens de groupe «Check risques» ont été menés, plusieurs centaines de parents, d’enseignants et de professionnels ont été sensibilisés au problème dans le cadre de séances d’information et de séminaires. De même, de plus en plus de médecins ainsi que le service de la jeunesse dirigent des jeunes vers la Villa Schöpflin. Depuis le début du projet, environ 200 personnes travaillant dans le commerce de détail ont été formées à l’aide de documents d’information et de jeux de rôle pour un meilleur respect de la protection de la jeunesse. Les stratégies et documents de HaLT ont été présentés à plus de 200'000 visiteurs au cours de douzaines de manifestations. Ces efforts portent désormais leurs fruits: le nombre d’enfants et d’adolescents hospitalisés avec une intoxication alcoolique à Lörrach a nettement régressé pour passer de 56 (en 2002) à 39 (en 2003).

Un exemple pour l’Allemagne toute entière Le projet n’a pas uniquement pour but des interventions de prévention secondaire auprès des enfants et des

adolescents qui attirent l’attention par leur comportement, il veut également informer les jeunes dès le début sur l’alcool – en cohérence avec les objectifs formulés par l’OMS et le conseil des ministres de la santé de l’UE; il s’agit aussi, dans le cadre d’un setting local, de créer un environnement de soutien et, enfin, de réduire la propension et la fréquence des habitudes de boisson à haut risque chez les jeunes. La structure du projet pilote de Lörrach sert véritablement de modèle aux projets réalisés dans le cadre du programme national, qui porte le même nom (HaLT – «Hart am Limit»). A ce jour, neuf institutions réparties dans huit «Länder» participent au programme. Des réseaux fonctionnant au niveau local sont nécessaires à une mise en œuvre efficace. Le manque d’organisation dans la collaboration requiert une grande discipline de la part des services engagés pour parvenir aux objectifs fixés avec des moyens raisonnables. C’est pourquoi la collaboration et l’organisation des points de jonction entre les services sont au centre de l’accompagnement scientifique du programme national, accompagnement confié à Prognos SA, Bâle. Contact: Heidi Kuttler, Villa Schöpflin, Franz-Ehret-Str. 7, D-79541 Lörrach Brombach, tél. 0049 7621 9 14 90 91, villa-schoepflin@blv-suchthilfe.de

Augmentation alarmante L’augmentation dramatique du nombre d’enfants et d’adolescents hospitalisés à Lörrach suite à une intoxication alcoolique n’est pas une exception. Entre 2000 et 2002, les traitements d’enfants et d’adolescents hospitalisés après des excès d’alcool ont augmenté de 26% à l’échelle nationale. En 2002, un jeune sur 1’000 entre 10 et 19 ans a été hospitalisé suite à une intoxication alcoolique. L’augmentation la plus forte touche les 15 –17 ans et les 13 –14 ans. L’augmentation des intoxications alcooliques est particulièrement élevée chez les filles qui représentent déjà 50% des cas en 2002.


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Enfants d’alcoolodépendants: une souffrance souvent oubliée Journée de solidarité. La souffrance des enfants qui grandissent avec un parent alcoolique est grande et les accompagne parfois tout au long de leur vie. A l’occasion de la 8e Journée suisse de solidarité avec les personnes touchées par l’alcool qui s’est tenue le 11 novembre dernier, des institutions du secteur de la prévention, des centres de consultation et de thérapie ont organisé des manifestations partout en Suisse pour sensibiliser la population à ce sujet délicat et inciter à la réflexion sur les moyens d’aider les enfants touchés et leurs familles.

L’

Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) estime qu’il y a en Suisse entre 50'000 et 110'000 enfants qui grandissent avec un parent alcoolique. La peur, la honte, la culpabilité font partie de leur quotidien. Ils taisent souvent leur situation et se sentent isolés. Ils traduisent leur vécu sous diverses formes, comme des problèmes de sommeil, des états d’anxiété, voire des pensées suicidaires. Adultes, ils souffrent souvent de dépressions et présentent un risque jusqu’à six fois plus important de tomber eux-mêmes dans le cercle vicieux de la dépendance.

Brochure «Enfant dans une famille alcoolique» A l’occasion de la Journée de solidarité, l’ISPA a publié une brochure sous le titre «Enfant dans une famille alcoolique» (en allemand, français et italien). L’objectif est d’instaurer le dialogue et d’apporter des sugges-

tions aux adultes concernés et à leurs personnes de confiance. La journée de solidarité a offert à de nombreux services du secteur des dépendances la possibilité de se présenter et de faire connaître les domaines qui méritent d’être encouragés afin que ces enfants puissent se développer malgré la maladie de leurs parents: une meilleure détection précoce, une formation professionnelle continue, le développement de possibilités de soutien spécifiques. En même temps le 11 novembre était aussi l’occasion de rappeler l’importance du système familial et son rôle dans la guérison. L’ISPA a organisé la journée d’action en collaboration avec le Fachverband Sucht, le GREAT, l’Ingrado et la Croix-Bleue. Adresse de commande de la brochure: ISPA, case postale 870, 1001 Lausanne, librairie@sfa-ispa.ch, www.sfa-ispa.ch www.solidaritaetstag.ch

Un manuel sur l’hépatite, pour les professionnels Danger pour les toxicomanes. Compte tenu de leur situation de vie difficile, les consommateurs de drogues sont particulièrement exposés aux infections virales par contamination, notamment au VIH et aux virus de l’hépatite. Un nouveau manuel destiné aux professionnels livre des informations approfondies et une aide pratique.

L

es consommatrices et les consommateurs de drogues semblent accepter une contamination par les virus de l’hépatite comme un effet secondaire inhérent à leur consommation de substance. Cette attitude n’est pas due au hasard: pour la majorité des personnes consommant de la drogue, une contamination par plusieurs virus de l’hépatite (co-infection) fait partie de la réalité. 40 à 70%

des consommateurs de drogue par voie intraveineuse en Suisse sont atteints de l’hépatite B,

50 à 95% 30 à 40% 50 à 60%

Ce taux de contamination effrayant impose de renforcer à la fois les mesures de prévention visant à empêcher les transmissions du VIH et les efforts pour empêcher les contaminations par les virus de l’hépatite ainsi que pour améliorer la protection vaccinale et le traitement.

Impressum «spectra – Prévention et promotion de la santé» est un bulletin d’information de l’Office fédéral de la santé publique qui paraît six fois par an en français, en allemand et en anglais. Il publie également des opinions qui ne coïncident pas avec la position officielle de l’office. Editeur: Office fédéral de la santé publique 3003 Berne Tél. 031 323 54 59 Fax 031 322 24 54 www.bag.admin.ch Réalisation: Pressebüro Christoph Hoigné, Allmendstr. 24, 3014 Berne hoigne@datacomm.ch

(selon la durée de consommation) de l’hépatite C et de l’hépatite B et C. ont déjà été atteints d’une hépatite A.

No 48, Janvier 2005 Responsable de la commission de rédaction: Markus Allemann, markus.allemann@bag. admin.ch Textes: Collaborateurs de l’OFSP, Chr. Hoigné et d’autres auteurs Traduction: Marie-Françoise DörigMoiroud Photos: Communica, Christoph Hoigné, Keystone Press Graphisme: Lebrecht typ-o-grafik 3147 Aekenmatt

Impression: Beag Druck AG Emmenbrücke Tirage: 7000 ex. allemands, 4000 ex. français, 1500 ex. anglais Il est possible de commander des numéros séparés et des abonnements gratuits à: Office fédéral de la santé publique, Section campagnes et marketing 3003 Berne Tél. 031 323 87 79 Fax 031 322 24 54 kampagnen@bag.admin.ch Le prochain numéro paraîtra en février 2005.

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a réagi dès l’automne 2001 et soutenu une campagne nationale visant à améliorer l’information sur l’hépatite C auprès des personnes consommant de la drogue. Parallèlement à la campagne, des journées de formation/information ont été organisées pour les professionnels. Sur mandat de l’OFSP, le Bureau Suisse pour la réduction des risques liés aux drogues BRR a conçu un manuel qui sera publié au mois de janvier 2005 en allemand, en français et en italien. L’ouvrage informe sur les voies de contamination et les me-

Une nouvelle structure pour aborder l’avenir L’office fédéral de la santé publique (OFSP) s’est doté d’une nouvelle structure mi-octobre. Désormais, l’Office comporte quatre unités opérationnelles: assurance maladie et accidents, politique de la santé, santé publique et protection des consommateurs. Viennent s’y ajouter les divisions Etat-major de la direction, Affaires internationales, Droit et Gestion des ressources. Les noms des différents nouveaux responsables, l’organigramme et d’autres explications complémentaires sur les unités opérationnelles peuvent être consultés en ligne sous: www.bag.admin.ch/d/Auszug_ NeueStruktur_f_neu2.pdf Commande: ces informations sont également disponibles sur papier et peuvent être commandées auprès de: OFSP, Communication, 3003 Berne, tél. 031 322 95 05

sures de prévention nécessaires, ainsi que sur la mise en application et les perspectives de réussite des vaccins et des thérapies.

Connaissances de base et détails Le manuel doit permettre à tous les professionnels d’accéder à des informations et à des recommandations claires et pragmatiques. Les praticiens doivent se sentir encouragés et soutenus dans leurs efforts de renforcer leur travail dans le domaine de la prévention et du traitement de l’hépatite. Le manuel, conçu en collaboration avec des spécialistes de tous les domaines de travail importants dans l’aide aux dépendances, contient des informations générales sur l’hépatite, des chapitres sur l’hygiène, les règles de consommation et le traitement, ainsi qu’une partie consacrée aux réglementations assurant la sécurité au travail. Les chapitres sont divisés en informations de base, en informations approfondies et en informations spécifiques. Les spécialistes peuvent ainsi trouver ce qu’ils recherchent selon leur domaine de travail et les besoins y afférents. Le nouveau manuel, son application et son développement seront présentés au début de 2005 lors d’une journée nationale.

Commande: Bureau Suisse pour la réduction des risques liés aux drogues, BRR, rte des Arsenaux 9, 1700 Fribourg, sahoseo@infoset.ch, www.infoset.ch/inst/oseo, www.hepc.ch


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Taux de 0,5 pour mille à partir de 2005 Le nouveau tableau des «pour mille». A partir du 1er janvier 2005, les personnes ayant un taux d’alcoolémie supérieur à 0,5 pour mille seront considérées comme inaptes à conduire. En matière de drogue, la tolérance zéro s’applique. Une campagne du Bureau suisse de prévention des accidents en collaboration avec l’Office fédéral de la santé publique ranime le débat. ment, le nombre des accidents avec dégâts corporels a baissé. Le risque d’accident augmente dès 0,5 pour mille. Environ 1 tué sur la route sur 5 en Suisse – soit plus de 100 tués par an – est victime d’un conducteur en état d’ivresse. Si l’on approfondit les choses, environ 30% de tous les accidents de la circulation avec blessés ont lieu sous l’emprise de l’alcool, la proportion augmente jusqu’à 50% les week-ends.

Un c’est o.k. Le risque d’accident augmente dès 0,5 pour mille. La règle du seul verre vaut donc pour qui veut à la fois conduire un véhicule à moteur et boire de l’alcool malgré tout. Le message est clair: «0,5 pour mille = 1 verre, un seul» ou «Un c’est o.k.» Par 1 verre, il faut entendre un verre normal de bière (3 dl) ou de vin (1dl); le deuxième pourrait déjà coûter le permis de conduire. Le Bureau suisse de prévention des accidents (bpa) lance donc, conjointement avec l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), une campagne de sensibilisation sur plusieurs semaines (www.un-cest-ok.ch), qui a débuté début décembre par une action d’affichage. Suivront à mi-janvier 2005, des spots à la télévision et à la radio sur toutes les chaînes et stations de SRG SSR idée suisse.

Affiches, brochures d’information, Internet

culation dans lequel l’alcool est en cause n’a pas diminué au cours des dernières années alors que, parallèle-

La campagne d’information du bpa et de l’OFSP a démarré début décembre 2004 par des affichages dans les communes. Le message «0,5 pour mille = 1 verre, un seul» est accompagné des sujets familiers de l’Office fédéral de la santé publique. La brochure «0,5 pour mille = 1 verre, un seul» et le site Internet

logie sortent vainqueurs avec, pour résultat, une politique qui non seulement est ressentie par la population comme contradictoire et inconséquente, mais qui l’est effectivement. En voici la preuve éclatante: le 14 juin 2004, en début d’après-midi, le Conseil national levait l’interdiction sur l’absinthe et le même jour, en fin d’après-midi, il a enterré la révision de la loi sur les stupéfiants, y compris la dépénalisation de la consommation de cannabis. Autre exemple: quelques mois auparavant, le Conseil national avait débattu de la révision de la Loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV). Ici encore, la majorité parlementaire a succombé à la tentation de pratiquer unilatéralement une promotion de l’économie en occultant les aspects de politique en matière de dépendances: le Conseil a levé l’interdiction de la publicité pour l’alcool dans les médias électroniques privés. Après le ralliement, à la fin du mois d’août 2004, de la Commission du Conseil des Etats au Conseil national sur ce point, il ne reste plus qu’à espérer un retournement de situation lorsque le Conseil des Etats traitera de cette question. Le résultat: une pléthore de messages politiques à double sens dont il

est impossible d’extraire la moindre ligne d’action praticable sans se contorsionner l’esprit. Cette situation est particulièrement inquiétante pour les jeunes. Revenons sur les messages qu’ils reçoivent: «Vous ne devez pas sniffer, c’est interdit. Mais si vous enfreignez l’interdiction, il ne vous arrivera rien, car c’est un délit mineur et la police n’a pas le temps de s’en occuper. A moins que vous n’habitiez dans tel canton ou telle commune où les choses sont radicalement différentes bien qu’il s’agisse du même délit. Vous pouvez boire de l’alcool, ce n’est pas interdit. Mais, dans le fond, nous aimerions que vous n’en buviez pas, du moins pas à l’excès. Ce dont nous sommes sûrs, c’est que nous aimerions que vous ne vous laissiez pas influencer par la publicité pour l’alcool. Mais vous devez aussi comprendre que l’économie a besoin des fonds de la publicité. Pourtant, ne vous laissez pas séduire.» Ces messages présentent un double langage. Les jeunes ne sont plus dupes depuis longtemps et considèrent ce type de politique comme incohérente et peu crédible. L’association «Fachverband Sucht» lutte contre cette double morale. Au risque de paraître démodé, j’ose af-

La campagne du bpa rappelle la règle «un verre, un seul» au volant.

L

es statistiques sont claires: la proportion des personnes accidentées ou tuées lors d’un accident de la cir-

Forum Ne pas privilégier l’économie aux dépens de la santé Les spécialistes savent bien quelle politique serait nécessaire en matière de dépendances pour soutenir efficacement l’aide aux dépendances. Ce genre de politique met un terme définitif au traitement inégal des substances, repose sur la prévention et sur la protection des jeunes, encourage la responsabilité personnelle des consommateurs et mesure la dangerosité des substances addictives à la même aune. Un dernier point, le plus important sans doute: cette politique des dépendances guide le «marché» et ne se laisse pas porter par lui. Le rapport Spinatsch commandé par l’OFSP esquisse les points forts d’une telle politique en matière de dépendances. Mais la réalité est toute autre. La politique conduite actuellement en matière de dépendances est une lutte entre des arguments économiques et sanitaires, entre une idéologie et des arguments professionnels. En règle générale, l’économie et l’idéo-

www.bpa.ch contiennent des informations détaillées sur le problème de l’alcool au volant. Les sanctions légales y sont clairement expliquées: une peine privative de liberté et/ ou une amende sanctionne toute conduite sous influence de l’alcool (à partir de 0,5 pour mille), ainsi que des mesures administratives qui peuvent aller jusqu’au retrait du permis. La campagne du bpa attire également l’attention du public sur les contrôles de l’air expiré qui seront possibles à partir de 2005 sans qu’il y ait d’indice d’ébriété.

Qui veut tenir le haut de l’affiche? Pour illustrer la réalité de la limite du 0,5 pour mille et le fait que chacune et chacun devrait s’en tenir à la règle du seul verre, le bpa veut tourner des spots testimoniaux. Rien d’extraordinaire à cela, si ce n’est le fait que les actrices et les acteurs seront recrutés au moyen d’une annonce et sur les lieux de tournage, où se déroulera le casting. Les futurs actrices et acteurs trouveront toutes les informations détaillées sur les conditions à remplir pour participer aux spots TV du bpa sous www.un-cest-ok.ch. Le tournage débutera le 6 janvier et pourra être suivi en direct, le 6 janvier à Berne, le 7 janvier à Zurich, le 8 janvier à Genève, le 10 janvier à Coire et le 13 janvier à Lugano (entre 14h et 21h), Une somme totale de 700'000 francs sera investie dans la campagne du 0,5 pour mille, mise à disposition par le Fonds pour la sécurité routière.

www.bpa.ch www.alles-im-griff.ch/f/ firmer qu’une politique en matière de dépendances ne peut être crédible que si elle est prête à faire passer les intérêts économiques à l’arrière-plan au profit d’une attitude cohérente en politique sanitaire. On invoquera que certaines contraintes politiques n’autorisent pas cette attitude dans chaque cas. Pour nous, faire systématiquement passer la santé au second plan sous des prétextes économiques, c’est faire preuve d’indélicatesse et d’exploitation. Notre association lutte avec détermination contre cette manière d’agir. Nous sommes tous concernés et devons soutenir activement nos idées au niveau politique. Bruno Erni, président de l’association «Fachverband Sucht» 1) Spinatsch M.: Une nouvelle politique en matière de dépendances pour la Suisse?, rapport à l’attention de l’Office fédéral de la santé publique, mai 2004


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Prévention durable du tabagisme Fonds de prévention du tabagisme. Avec ses 32% de fumeurs, la Suisse caracole dans le groupe de tête des pays européens. Chaque année, 8'000 personnes décèdent des suites du tabagisme dont le coût social direct dépasse 5 milliards de francs. Le Fonds de prévention du tabagisme est l’expression de la volonté du Parlement et du Conseil fédéral de renforcer la prévention du tabagisme. Alimenté par une redevance de 2,6 centimes par paquet de cigarettes vendu, le fonds pourra investir 18 millions de francs par an dans la prévention du tabagisme.

L

e 5 mars 2004, le Conseil fédéral a décidé l’entrée en vigueur de l’ordonnance sur le Fonds de prévention du tabagisme. Le Fonds sert notamment à financer des mesures de prévention visant à empêcher le début de la consommation de tabac, à promouvoir son arrêt et à protéger la population du tabagisme passif. En collaboration avec l’Office fédéral du sport (OFSPO), l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a créé un Service de gestion du Fonds, opérationnel depuis le 1er avril 2004.

Service Le Service du Fonds de prévention du tabagisme entretient des contacts avec des partenaires internes et externes dans le sens d’un réseau de prévention du tabagisme; il a pour tâche de développer les objectifs du Fonds et de permettre leur réalisation en soutenant des projets appropriés. Le Service remplit son mandat en collaboration avec d’autres administrations, en particulier l’unité de direction Politique de la santé, le programme national de prévention du tabagisme de l’OFSP ainsi qu’avec l’OFSPO. La Commission fédérale pour la prévention du tabagisme peut être impliquée à titre consultatif.

Communication Le Service du Fonds de prévention du tabagisme a mis en place un moyen d’information essentiel, la plate-forme Internet www.prevention-tabagisme.ch. La page d’accueil offre notamment • des informations sur la philosophie du Fonds de prévention du tabagisme, • un résumé des projets qui bénéficient du soutien du Fonds, • les informations et les formulaires nécessaires au dépôt de demande, • une description de la procédure d’évaluation des demandes, • la possibilité de s’abonner à la Newsletter. La description des projets bénéficiant d’un soutien suit les principaux domaines d’activités du Fonds de prévention du tabagisme, à savoir: • empêcher le début de la consommation du tabac et encourager son arrêt, • protéger la population du tabagisme passif, • sensibiliser et informer le public, • mettre en réseau des organisations actives dans la prévention du tabagisme et créer les conditionscadre soutenant la prévention, • promouvoir la recherche.

Les projets sont accompagnés d’une brève description comprenant les objectifs et les mesures, ainsi que les organismes responsables et les adresses de contact. Par ailleurs, le Service publiera des comptes annuels et un rapport d’activités.

Ce qui fait la réussite d’un projet de prévention Le Fonds de prévention du tabagisme permet de financer des mesures de prévention destinées à réduire de manière efficace et durable la consommation de tabac. Pour y parvenir, les projets doivent satisfaire à des exigences de grande qualité. La future réussite du résultat et de l’impact d’un projet dépend souvent de son développement qui doit donc faire l’objet de tous les soins. Pour faciliter cette étape, le Fonds de prévention du tabagisme met un formulaire de demande à la disposition des auteurs des projets pour les soutenir dans la structuration du processus de développement: tous les volets indispensables de la gestion de projet sont abordés, de la situation actuelle à la situation souhaitée, des objectifs mesurables pour vérifier l’efficacité à la définition du groupe-cible, de la démarche adoptée pour atteindre les objectifs à la procédure d’évaluation et de communication jusqu’à la planification et à l’organisation du projet. Les critères de qualité conduisant à une gestion de projet réussie selon les normes de «quint-essenz» ont été intégrés dans les différents chapitres afin d’encourager systématiquement la mise en place d’une best practice. Un document présente ces critères et les indicateurs y relatifs. Avant de le soumettre au Fonds, les auteurs des projets peuvent ainsi contrôler la cohérence de leur projet à l’aide du même instrument que celui utilisé par le Fonds.

La présentation des demandes Toute demande de financement fait l’objet d’un examen par le Service, selon une procédure d’évaluation définie. Une attention particulière est accordée à l’adéquation du projet avec l’objectif du Fonds, à l’existence des critères de qualité, ainsi qu’à celle d’une véritable contribution à la politique nationale en matière de tabagisme. Chaque demande est en outre soumise à une expertise externe. Cette procédure a lieu sous le plus strict anonymat afin de protéger la personnalité des demandeurs ainsi que celle des experts externes. Pour les demandes touchant au domaine

du sport et de l’activité physique, le Service du Fonds de prévention du tabagisme consulte l’Office fédéral du sport. Le Service du Fonds de prévention du tabagisme offre également des prestations de conseil auxquelles les demandeurs peuvent recourir soit avant, soit pendant la phase de développement de leur projet. Lorsque les résultats de la procédure d’évaluation démontrent que le financement est possible, mais que certains aspects doivent être remaniés, le Service prend contact avec les demandeurs pour convenir avec eux de la marche à suivre.

Entre le 1er avril 2004, date à laquelle le Fonds de prévention du tabagisme a démarré son activité, et le 1er décembre 2004, plus de 50 demandes de financement ont été soumises, 16 d’entre elles ont pu être approuvées, quelques-unes se trouvent en phase de remaniement par les auteurs des projets et 19 sont actuellement en cours d’évaluation. Contact: Yves Sandoz, responsable du Fonds de prévention du tabagisme,OFSP, 3003 Berne, tél. 031 323 87 81, yves.sandoz@bag.admin.ch www.prevention-tabagisme.ch

Mises en garde, déclaration et teneurs maximales Tabac. Le Conseil fédéral a fixé au 1er novembre 2004 la mise en vigueur de la révision totale de l’ordonnance sur le tabac dont les éléments-clés sont l’introduction de mises en garde explicites sur les produits du tabac ainsi que l’obligation de déclarer les additifs utilisés. Il est désormais interdit d’utiliser les qualificatifs «light» ou «mild». Enfin, de nouvelles teneurs maximales en goudron, en nicotine et en monoxyde de carbone ont été fixées, prescription qui ne concerne toutefois pas les cigarettes d’exportation. La nouvelle ordonnance sur le tabac exige un agrandissement sensible des mises en garde sur les paquets de cigarettes qui, désormais, devront couvrir 35 à 50% des deux côtés de l’emballage, être encadrés et écrits dans les trois langues nationales. L’ajout de photographies en couleur pour renforcer les avertissements pourra être prescrit ultérieurement.

carbone – en sus des teneurs en goudron et en nicotine – est couplée à la fixation de valeurs maximales pour chacune de ces trois substances. Le Conseil fédéral renonce toutefois à fixer des valeurs maximales pour les cigarettes d’importation et laisse aux pays importateurs la responsabilité du choix et des conditions liés à l’importation et à la diffusion de ces produits.

L’interdiction d’utiliser les termes «light» et «mild» correspond à un alignement sur les réglementations de l’UE. Les autorités veulent éviter, par là, que les consommateurs puissent avoir l’impression que ces produits sont moins nocifs.

Cette révision totale répond aux exigences de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, signée par la Suisse le 25 juin 2004 à New York, et reprend pratiquement les réglementations en vigueur dans l’UE.

L’obligation de mentionner la teneur des cigarettes en monoxyde de

Récompense européenne pour «voilà» Début octobre 2004, le programme «Voilà – Promotion de la santé et prévention des dépendances dans les associations de jeunesse» a reçu le 1er «European Prevention Prize» dans le cadre du Forum européen sur la prévention des toxicomanies à Ekaterinbourg (Fédération de Russie).

Voilà est un programme du Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ) qui bénéficie du soutien de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et de Promotion Santé Suisse. Le prix, octroyé par le Groupe Pompidou du Conseil de l’Europe, a ho-

noré en «Voilà» un programme de prévention novateur, qui offre une participation de grande qualité et poursuit des objectifs clairs. Deux autres projets ont également été récompensés, le projet slovène «Be Aware» et le britannique «Young Leaders in the Community».


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