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92ème Édition
Magazine Officiel
5-6 Octobre 2013
cartier.com - 01 42 18 43 83
Bague Haute Joaillerie, L’Odyssée de Cartier
Sommaire P5 Le Président de France Galop, Bertrand Bélinguier. P7 S.A. Cheikh Abdullah Bin Khalifa Al Thani. P8 Comment l’Arc devint LA Grande Course. P14 Longines au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. P17 Guide du parfait turfiste à Longchamp. P20 Fabre Fabuleux : L’entraîneur André Fabre. P26 Piloter avec classe. P28 Olivier Peslier Q&R. P30 Vivre le Rêve : Andreas Wohler, l’entraîneur de Novellist P36 Johnny Murtagh Q&R. P38 Le Défi de Coolmore : L’entraîneur Aidan O’Brien. P44 Thierry Jarnet : Q&R. P46 L’écurie Classique de S.A. Cheikh Joaan : Treve P52 Richard Hughes Q&R. P54 Christophe Lambert, l’acteur et l’Ambassadeur de l’Arc. P60 Maxime Guyon Q&R. P62 à la Gloire du Japon : Orfèvre et Kizuna. P69 Yutaka Take : Q&R P72 Retour sur le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe 2012 P80 La Qatar Arabian World Cup P84 Les préparatoires de l’Arc : Qatar Prix Foy, Qatar Prix Vermeille, Qatar Prix Niel. Published by: Worldwide Sporting Publications Ltd. frbc-courses-210x150ok:Mise en page 1 12/09/12 11:34Mike Page1 Editor-in-Chief/Publisher: Gallemore mike@wspglobal.com Design Director: alex@wspglobal.com Tel: UK +44 1663 719926; 1663 734234.
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Week-end du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe
Jeudi 3 octobre : Hippodrome de Saint-Cloud Vente ARQANA de pur-sang arabes.
Vendredi 4 octobre : Hippodrome de Saint-Cloud, Qatar French Arabian Breeder’s Challenge (2 Gr.1 PA).
Samedi 5 octobre : Hippodrome de Longchamp, 5 courses de Groupe.
Samedi 5 Octobre : Hippodrome de Saint-Cloud Vente de l’Arc ARQANA, pur-sang anglais.
Dimanche 6 octobre : Hippodrome de Longchamp 8 courses de Groupe 1. 16h 15 : Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. 17h00 : Qatar Arabian World Cup.
Photography: APRH French Editor: TURFCOM turfcom@turf-infos.com Tel: +33 (0) 1 40 38 61 10 Printed by: Advent Print Group. Tel: (+44) 01264 359359.
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France, where racing makes sense
IN
week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe
Bertrand Bélinguier Président de France Galop Nous avons encore tous en mémoire l’incroyable arrivée du 91ème Qatar Prix de l’Arc de Triomphe : la jument française Solemia venait arracher la victoire dans les derniers mètres à Orfèvre, le cheval japonais, qui portait les espoirs de tout un peuple pour une première victoire dans l’Arc. Déjà un an s’est écoulé et Orfèvre revient tenter sa chance dans la plus grande course hippique au monde, accompagné cette année dans cette quête du Graal du meilleur poulain de 3 ans nippon, Kizuna. Les efforts consentis par les Japonais pour gagner le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe traduisent bien la formidable renommée de la plus importante épreuve de notre calendrier, convoitée dans le monde entier. Outre le Pays du Soleil Levant, la Grande-Bretagne, l’Irlande, l’Allemagne, le Brésil seront notamment représentés au départ du championnat du monde des pur-sang en 2013 par leurs
meilleurs concurrents. Nous aurons également d’excellents chevaux français, comme la pouliche Trêve, gagnante du Prix de Diane Longines et du Qatar Prix Vermeille, Intello, vainqueur du Prix du Jockey Club, et Flintshire, le gagnant du Grand Prix de Paris. Vitrine de l’excellence du galop français, l’Arc est aussi la course sur gazon la plus richement dotée au monde, distribuant cette année une allocation record de 4,8 millions d’euros, notamment grâce à la contribution du Qatar Racing & Equestrian Club, partenaire fidèle depuis 2008. Point d’orgue d’un week-end en tout point exceptionnel, riche de 9 courses de Group 1 (le plus haut niveau mondial de compétition) dont la Qatar Arabian World Cup, chère à nos amis qataris, le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe réunira dimanche plus de 60 000 spectateurs sur l’hippodrome de Longchamp où se dérouleront des compétitions sportives au plus haut niveau. C’est aussi pour nous une formidable occasion de fêter les courses hippiques qui trouvent leurs racines dans les 250 hippodromes que compte la France, soit autant que partout ailleurs en Europe. Une fête à laquelle nous sommes heureux de vous convier : soyez ainsi les bienvenus en France, à Paris, dans le temple du Plat et de la vitesse pour ce 92ème Qatar Prix de l’Arc de Triomphe qui s’annonce vraiment exceptionnel.
Bertrand Bélinguier Chairman of France Galop We all hold in our memories the fantastic finish in the 91st Qatar Prix de l’Arc de Triomphe of the French mare Solemia taking victory out of the hands of the Japanese contender Orfevre, who carried the hopes of his people on his shoulders to record a first victory for their country in the Arc. A year has already passed since that event, and Orfevre has returned once more to take his chance in the world’s greatest race. He is joined in his challenge by the best three-yearold Japanese colt, Kizuna. The efforts of the Japanese to win the Arc reinforces the incredible reputation of the most important race in the French calendar. Horsemen dream of winning the race the world over, with Ireland, Germany, Britain and Brazil also present in the 2013 line up. There will also be some extremely talented French contenders present, including the filly Treve, who won the Prix de Diane Longines and Qatar Prix Vermeille, as well as Grand Prix de Paris victor Flintshire. A display of the excellence of French racing, the richest race in the world on turf, which this year carries record prize money of €4.8 million, notably thanks to the contribution of the Qatar Racing & Equestrian Club, the sponsor since 2008. The pinnacle of the 17 race weekend are the nine Group 1s on offer (the highest level of competition), including the Qatar Arabian World Cup. The day of the Qatar Prix de l’Arc de Triomphe will see more than 60,000 spectators come together to see the sport at its summit. At the same time, it is also an opportunity for us to celebrate the racing that takes place throughout France’s 250 racecourses, half of Europe’s total. Welcome to Paris in the temple of flat racing for the 92nd Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, an event that promises to be unforgettable.
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week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe
Message de Son Excellence le Cheikh Mohamed Bin Faleh Al Thani Cela fait déjà 5 ans que le Qatar et France Galop sont réunis autour de la plus grande course du monde sur gazon, le Prix de l’Arc de Triomphe. Et cette alliance s’inscrit dans la durée puisque le renouvellement de l’accord a prolongé ce sponsoring de 2013 à 2022, permettant même à la course d’offrir cette année une allocation totale record de 4,8 millions d’euros ! Ce week-end du 92ème Qatar Prix de l’Arc de Triomphe se présente encore une fois sous les meilleurs auspices. Le plateau de champions s’annonce somptueux, aussi bien chez les pur-sang anglais que les chevaux arabes qui se disputeront la couronne de champion dans la Qatar Arabian World Cup, dotée de 700 000 euros d’allocations. Les successions de Sea The Stars, Workforce, Solemia mais aussi de General, Areej et Mkeefa sont ouvertes et promettent de superbes confrontations sur la piste.
L’élégance de Paris, l’ambiance de Longchamp et la tradition hippique sont autant de valeurs auxquelles le Qatar est très attaché. Le prestige d’un tel rendez-vous ne cesse d’attirer les convoitises et, depuis cinq ans, il est intéressant de voir combien les investissements qataris se sont multipliés dans le domaine hippique comme ils l’ont été dans d’autres secteurs économique et sportif.’ Son Excellence Cheikh Mohammed Bin Khalifa Al Thani, avec son écurie Al Shahania et son entraîneur Julian Smart, a d’ailleurs gagné les deux dernières éditions de la Qatar Arabian World Cup grâce à Areej et Mkeefa, et il espère bien réaliser le triplé cette année. Cette saison hippique en France aura été marquée par l’achat de Son Excellence Cheikh Joaan Bin Hamad Al Thani à la Famille Head de Treve, brillante lauréate de Prix de Diane Longines et Qatar Prix Vermeille 2013 dans un si bon style qu’elle est aujourd’hui une des logiques favorites au titre suprême. Enfin, je vous souhaite de passer non seulement un très agréable week-end du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe mais aussi une formidable semaine : jeudi, les ventes de pur-sang arabes à Saint-Cloud lanceront les festivités, avant les Qatar Arabian Trophies du vendredi toujours à Saint-Cloud et les ventes de l’Arc du samedi soir. Un véritable feu d’artifice hippique, rendu également possible grâce à nos partenaires que je tiens ici à remercier : Total, Qatar Petroleum International, Longines et Al Emadi Enterprises.
Message from His Excellency Sheikh Mohamed Bin Faleh Al Thani Five years have passed since Qatar and France-Galop created their partnership of the Prix de l’Arc de Triomphe, the most important turf race in the world. Following the signing of a new agreement to prolong our sponsorship from 2013 to 2022, we are delighted that it will continue for some time to come. This year’s total prize money is at €4.8 million. The 92nd Qatar Prix de l’Arc de Triomphe weekend once again promises to be a momentous occasion. Across the board in both the Thoroughbred and Arab horse divisions, the line-up is of the highest quality. The crowning moment for the latter is the Qatar Arabian World Cup, worth €700,000. This year’s challengers in both feature events will follow in the footsteps of horses such as Sea The Stars, Workforce and Solemia, as well as General, Areej and Mkeefa, and the races promise to be highly competitive. Paris’s elegance, the atmosphere at Longchamp, and the equestrian tradition are extremely important values for Qatar. The prestige of such an event draws a huge crowd, and for the last five years there has been a noteworthy increase in investment by Qataris in the equestrian domain, as well as in other economic and sporting sectors. His Highness Sheikh Mohammed Bin Khalifa Al Thani, with his Al Shahania Stud and trainer Julian Smart, has won the Qatar Arabian World Cup for the past two years with impressive winners Areej and Mkeefa and is hoping to make it three in a row this week. This season in France has been marked by His Excellency Sheikh Joaan Bin Hamad Al Thani’s purchase of the brilliant Treve from the Head family, who not only easily won the Prix de Diane Longines, he also won the Group 1 Qatar Prix Vermeille in the style of a true champion, making Treve one of the favourites for the Qatar Arc. Finally, I hope that you will have an extremely enjoyable Qatar Prix de l’Arc de Triomphe Weekend. Thursday will see the start of the festivities with the Arab Sale before the Arabian Trophies a day later at Saint-Cloud. On Saturday evening at the same venue the Arc Sale takes place. It promises to be an exciting display of racing activity, made possible by our partners who I would like to thank: Total, Qatar Petroleum International, Longines and Al Emadi Enterprises.
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week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe
Comment l’Arc devint LA Grande Course D
ans l’attente impatiente du week-end de la 92ème édition du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, il est passionnant de revenir aux origines de LA Grande Course et de se souvenir de quelquesunes de ces super stars équines dont les noms ornent le palmarès de la plus prestigieuse course européenne. En 1833, un groupe de nobles sportsmen français et anglais fondèrent la « Société d’Encouragement ». Dans leur manifeste paru l’année suivante, ils affirmaient leur volonté de créer « une organisation vouée à promouvoir les courses et l’élevage français à travers le monde ». Dès 1855, un accord et, surtout un financement, furent mis en place pour construire un nouvel hippodrome afin de concrétiser leurs aspirations : Longchamp. La première réunion de courses à Longchamp eut lieu le dimanche 27 avril 1857. L’hippodrome avait besoin d’une course représentative et ce fut le cas avec l’organisation du premier Grand Prix de Paris le 31 mai 1863. Longchamp et les courses semblaient avoir conquis le cœur des turfistes parisiens qui envahirent les lieux. Ce jour fut un grand succès ainsi que la course qui était réservée aux 3 ans. Mais, ce que souhaitaient les organisateurs était une course internationale, ouverte à toutes les tranches d’âge, d’une qualité telle que les propriétaires, les éleveurs, et les sociétés de courses de par le monde pourraient la reconnaître comme référence. Alors, juste avant la fin du siècle, le Prix du Conseil Municipal fut créé. Ouvert aux chevaux étrangers, cette course fut conçue en théorie pour les attirer en France. Cependant, elle ne fut pas à la
Le Prix de l’Arc de Triomphe 1979 : Son jockey Freddy Head caresse le nez de la pouliche Three Troikas sous les yeux de son père Alec (à gauche).
hauteur de ces espérances, et il fallut trouver autre chose. La Société d’Encouragement se réunit en janvier 1920. Il en résulta une très courageuse déclaration d’intention dans le but de faire atteindre le plus haut niveau aux courses et à l’élevage français. Il fut décidé qu’une nouvelle course serait créée pour remplacer « Le Municipal », et qu’elle serait appelée le Prix de l’Arc de Triomphe. Il s’agirait d’une rencontre inter-génération sans surcharge ni décharge, simplement à poids pour âge, avec une sérieuse rehausse des allocations, et qui se déroulerait le premier dimanche d’octobre. Cette décision automnale permettait ainsi de ne pas être en concurrence avec les grandes courses de l’été en France et ailleurs en Europe. Un parfum international y fut inclus sans tarder. En 1920, Comrade, appartenant au français Évremond de
Saint-Alary, entraîné en Angleterre, à Newmarket, par Peter Gilpin, et monté par le jockey australien Frank Bullock, remporta la première édition de la course que nous appelons désormais familièrement « l’Arc ». Comrade était opposé à douze concurrents allant de trois 3 ans (dont lui-même) à un 6 ans qui se classa deuxième. L’allocation pour le gagnant fut de 150 000 francs. En 1923, un cheval entraîné en Angleterre gagna encore, et dès 1933, des chevaux entrainés en Italie avaient également par deux fois raflé les prix attribués au vainqueur. En ce court laps de temps, l’allocation au premier s’était élevée jusqu’à 400 000 francs. C’est aussi en 1933 que le premier commentaire de course fut diffusé en direct aux turfistes présents sur l’hippodrome. La course fut ensuite interrompue à
par Rowland SEEDS
cause de la seconde guerre mondiale en 1939 et 1940, mais reparut en 1941 et, en 1942, le prix au vainqueur dépassa, étonnamment, le million de francs. On pense que la progression du chiffre d’affaires du pari mutuel a peut-être permis cette augmentation malgré les incertitudes de la vie de cette époque ! Dans les années 50, un cheval, sans aucun doute le plus reconnu dans le monde, a remporté la course deux fois. Ce faisant, Ribot, le double vainqueur 1955/56 entraîné en Italie par Ugo Penco, avait battu au total 41 challengers ! Il s’est retiré invaincu en 16 courses et poursuivit son œuvre en engendrant deux gagnants de l’Arc : Molvedo (1961), et Prince Royal (1964). Cette référence de la plus haute qualité se répéta dix ans
Ribot, lauréat en 1955-1956, avec son propriétaire, le Marquis Incisa Della Rochetta.
plus tard quand Sea Bird éclaboussa l’édition 1965 de toute sa classe. De nouveau, sa descendance remporta le trophée avec Allez France en 1974. Les propriétaires, les éleveurs et les entraîneurs de par le monde réalisèrent alors qu’ils entraient dans une ère où la réputation des vrais bons chevaux serait, à beaucoup d’égards, déterminée par leurs performances dans le Prix de l’Arc de Triomphe. Le cheval élevé à domicile par Paul Mellon, Mill Reef, triompha en 1971, ajoutant ainsi une cerise éblouissante sur le gâteau de sa magnifique carrière. Alleged fut le double vainqueur des éditions 1977/78. Entraîné par le légendaire irlandais Vincent O’Brien pour le propriétaire Robert Sangster, il fut le
dernier champion à réussir ce doublé prestigieux. Des turfistes, en provenance d’un nombre croissant de pays, venaient désormais en masse à Longchamp. Les scènes qui suivirent la sublime victoire en 1986 de Dancing Brave dépassèrent l’imagination. Des milliers de fans anglais en ont fait leur « jour saint ». Ce genre fut repris par les japonais qui traversèrent le globe en 2006 pour supporter leur Deep Impact, finalement battu tout à la fin. Entretemps, nous avions pu assister à la victoire de l’élégant Suave Dancer en 1991, célébrée par le don de sa statue à l’hippodrome de Longchamp. La jument, Urban Sea, qui gagna l’Arc en 1993 produisit également deux grands champions : Galileo et Sea The Stars. L’année 1997 vit Peintre Célèbre ruiner l’opposition. Deux ans plus tard, le puissant Montjeu grava son nom sur le trophée avant d’engendrer le vainqueur de l’Arc 2005, Hurricane Run, un parmi tant d’autres dans son exceptionnelle carrière d’étalon. En 2008, l’enthousiasmante pensionnaire de l’Aga Khan, Zarkava, invaincue, remporta sa septième et dernière épreuve pour devenir la première pouliche de 3 ans à triompher depuis 1982, alignant cinq Groupe 1 consécutifs. Après un tel exploit, il était hautement improbable que le vainqueur 2009 puisse nous offrir à nouveau un grand moment de sport. Mais Sea The Stars l’a fait. La dramaturgie continue à se perpétuer. Sur les 50 premiers gagnants de l’Arc de 1920 à 1971, 39 furent entraînés en France, 5 en Italie, 4 en Angleterre et 2 en Irlande. Sur les 41 derniers vainqueurs de 1972 à 2012, 25 étaient entraînés en France, 8 en Angleterre, 5 en Irlande, 2 en Allemagne et 1 en Italie. L’aspect international est encore évident si on prend Suave Dancer en exemple - propriétaire français, entraîné à Chantilly par un anglais, élevé aux USA et monté par un Texan. Telle est la dimension planétaire de l’Arc. Chaque Arc écrit sa propre ligne dans l’Histoire de la Grande Course, et chaque visiteur a sa propre histoire à raconter après deux jours de courses dans la Cité des Lumières. Ce week-end, peut-être le Japon ajoutera-t-il enfin son nom à ces illustres vainqueurs de l’Arc…n
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week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe
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OOKING forward to the 92nd Qatar Prix de l’Arc de Triomphe Weekend it’s fascinating to look back to the origins of the Great Race and remind ourselves of some of the equine superstars that have graced Europe’s most prestigious race. In 1833 a group of French and English horseracing nobility founded the ‘Societe d’Encouragement.’ In their manifesto produced a year later they confirmed themselves as ‘an organisation determined to promote French racing and breeding to the wider world.’ By 1855 an agreement and, crucially, funding had been put in place to build a new racecourse to accommodate these aims – Longchamp. The first race meeting
Le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe 2009: Sea the Stars entre dans la légende – Mick Kinane rentre entouré du public.
at Longchamp was held on Sunday, April 27th 1857. The racecourse needed to stage a major race and this was provided by the inaugural running of the Grand Prix de Paris on May 31st 1863. Longchamp and the race seemed to have captured the imagination of Parisians and racegoers alike and the course was virtually full of spectators. The day was a great success. The race continued to be successful but it was limited to three year olds. What was required was an international, all-aged race of such high standing that owners, breeders and racing authorities everywhere would recognise it as such. So before the turn of the century the Prix du Conseil Municipal was created. Entries would be accepted
from outside France and, in theory, this would become the race to gain the required recognition. However, it fell short of expectations, so another rethink was necessary. The Societe d’Encouragement meeting in January 1920 resulted in the most important and brave declaration of intent to move French racing and breeding to the highest level. It was agreed that a new race be formed to replace the ‘Municipal’ and would be called the ‘Prix de l’Arc de Triomphe’. It would be a weight for age contest with much greater prizemoney and, significantly, it would be run on the first Sunday in October. The autumn scheduling was intended to avoid clashes with other valuable summer races in the rest of France
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week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe words Rowland SEEDS
Le Prix de l’Arc de Triomphe 1965: Son propriétaire Jean Ternynck, rentre aux balances avec Sea Bird et son crack monté par l’Australien Pat Glennon, après son succès historique.
and Europe. The international flavour was soon added. Comrade, trained in Newmarket, England, and ridden by an Australian jockey, won the first running of the race we now know so fondly as ‘The Arc,’ in 1920. Comrade faced 12 opponents, ranging from three year olds (like himself ) to a six year old who was runner-up. The winner’s prize was 150,000 francs. In 1923 an English- trained horse won again and by 1933 Italian-trained horses had also carried the prize home twice. In that short space of time the winner’s prize money had risen to 400,000 francs. Incidentally, the 1933 running of the ‘Arc’ was the first to have on-track commentary broadcast to racegoers. The race was lost due to World War Two in 1939 and 1940 but amazingly returned with prize money of more than 1 million francs by 1942. Opinion was that the increased PariMutuel turnover that was funding such a huge monetary injection may have been down to the uncertainties of life at that time! By the 1950s the first, arguably the finest, most widely recognised ‘great’ horse to win the race had done so twice . In doing so, Ribot, the 1955/6 double winner trained in Italy by Ugo Penco, had beaten a total of 41 challengers. He retired unbeaten in 16 races and went on to sire the Arc winners. Molvedo (1961 ), and Prince Royal
Le Prix de l’Arc de Triomphe 1949: Tres entourée, Coronation après sa victoire, tenue en main par son propriétaire Marcel Boussac et son jockey Roger Poincelet.
(1964). That benchmark of the highest quality was repeated within 10 years when Sea Bird produced a dazzling display to win the 1965 Arc. Again, he sent his offspring to collect the prize with Allez France in 1974. Owners, breeders and trainers across the world realised that we were entering into a period where the reputations of truly great horses would, in some respect, be measured by their performance in the Prix de l’Arc de Triomphe. Paul Mellon’s home bred, Mill Reef, triumphed in 1971 to add even more lustre to a wonderful career. Alleged was a double winner in 1977/78. Trained by the legendary Irishman, Vincent O’Brien for owner Robert Sangster, he was the last horse to achieve such a feat . Racegoers from a growing number of countries were now coming to Longchamp, and Paris, in droves. The scenes after Dancing Brave’s 1986 outstanding victory had to be seen to be believed. Thousands of British racing fans made it their day to remember. It was a theme repeated by the Japanese, who travelled halfway around the world to follow the ultimately defeated Deep Impact in 2006. In between those years we had also witnessed the classy Suave Dancer’s 1991 win, celebrated by a Longchamp statue being commissioned. The mare, Urban Sea,
who won the Arc in 1993 went on to produce two great champions in Galileo and Sea the Stars. The year 1997 saw Peintre Celebre destroy a big field. Two years later the mighty Montjeu etched his name on the trophy before siring the 2005 Arc winner Hurricane Run among so many winners from his highly successful career at stud. In 2008, the exciting, unbeaten Aga Khan’s Zarkava won her seventh and final start to become the first three year old filly to win since 1982, following five successive Group 1 wins. Surely it was unlikely the 2009 winner could produce yet another special moment. Step forward Sea The Stars. The drama continues to unfold. Of the first 50 winners of the Arc from 1920-1971, 39 were trained in France, 5 in Italy, 4 in England and 2 in Ireland. Of the last 41 winners from 1972-2012, 25 were trained in France, 8 in England, 5 in Ireland, 2 in Germany and 1 in Italy. The international aspect is even more pronounced, taking Suave Dancer as an example – French-owned, trained at Chantilly by an Englishman, bred in the USA and ridden by a Texan. Such is the worldwide stature of the Arc. Every Arc writes its own story in the history of the Great Race and every Arc-goer has their own tale to tell of a wonderful two-day’s racing in the City of Light. Perhaps Japan will be added to the illustrious roll call of Arc winners this weekend. n
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Longines
Longines au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe Pour la troisième année consécutive, Longines est le Partenaire ainsi que le Chronométreur Officiel du prestigieux Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. La marque horlogère suisse, partenaire de France Galop ainsi que du Qatar Racing and Equestrian Club, présente également une autre course de Groupe I internationale ce jour-là, le Prix de l’Opéra Longines. La collection Longines DolceVita, montre de l’événement, épouse l’élégance d’un événement hippique renommé. Longines s’associe pour la troisième année consécutive à l’événement le plus important de l’année dans l’univers du monde hippique. La marque horlogère suisse avait d’ailleurs chronométré le record de l’épreuve en 2011. Danedream avait alors survolé la compétition en 2’24’’49. Cette année encore, les meilleurs chevaux et cavaliers du monde s’affronteront à l’hippodrome de Longchamp, afin d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la compétition, qui en est à sa 92ème édition. Le dimanche 6 octobre, ce ne sont pas moins de neuf courses qui seront au centre de l’attention des 60’000 spectateurs et des près d’un milliard de téléspectateurs prévus. Tous assisteront au couronnement des vainqueurs du Prix de l’Opéra Longines et du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, qui constitue le rendez-vous hippique de l’année. Dans le cadre de son partenariat avec France Galop, Longines est le Chronométreur Officiel des hippodromes de Chantilly, de Deauville et de Longchamp ainsi que le partenaire titre du Prix de Diane Longines. La marque horlogère suisse est également partenaire du Qatar Racing and Equestrian Club. La passion de Longines pour les sports équestres remonte à 1878. Cette année-là, la marque produit un chronographe gravé d’un jockey et de son cheval. Présent sur les hippodromes en 1881 déjà et extrêmement populaire parmi les jockeys et les amateurs de courses, ce modèle permettait de chronométrer les performances avec une précision à la seconde près. Aujourd’hui, la marque horlogère suisse est partenaire des plus belles courses de plat au monde. La Montre Officielle du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe de cette année est la Longines DolceVita. Depuis sa création en 1997, la collection Longines DolceVita connaît un remarquable succès grâce à son élégance contemporaine. Ces modèles se veulent une interprétation horlogère de la douceur de vivre italienne, la « dolce vita ». Les proportions parfaitement harmonieuses de cette montre rectangulaire confèrent à la collection son caractère unique.
ChristophePatrice Lemaire sur Ridasiyna, vainqueur de l’édition 2012 du Prix de l’Opéra Longines.
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ChristophePatrice Lemaire on Ridasiyna, winner of last year’s Prix de l’Opéra Longines.
Longines pare d’or rose et d’acier Longines DolceVita, sa collection de référence en élégance contemporaine. Cette montre quartz (calibre L178.2) est sertie de 32 diamants (0.269 carat, Top Wesselton VVS) dont le scintillement rehausse sa forme rectangulaire aux proportions harmonieuses. Un cadran blanc avec dix index, un chiffre arabe douze et des aiguilles roses affichent les heures, les minutes ainsi que la petite seconde à six heures. Un bracelet en acier et en or rose complète cette pièce contemporaine et élégante. Etanche jusqu’à 3 bar (30 mètres).
week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe
Longines at the Qatar Prix de l’Arc de Triomphe Longines has given a fresh new look to its exemplary series of contemporary, elegant designs within the Longines DolceVita collection, by combining the brilliance of steel to rose gold. This quartz watch (calibre L178.2) is set with 32 diamonds (0.269 carat, Top Wesselton VVS) whose sparkle emphasises the rectangular form and harmonious proportions of the case. The white dial features ten indices and an Arabic numeral 12 and has rose hands to indicate the hours and minutes, as well as a small second at 6 o’clock. This elegant, contemporary model is mounted on a steel and rose gold bracelet. Water-resistant to 3 bar (30 metres).
Longines is partner and official timekeeper of the Qatar Prix de l’Arc de Triomphe for the third consecutive year. As partner of France-Galop and of the Qatar Racing and Equestrian Club, the Swiss watch brand presents another international Group 1 race on the same day, the Prix de l’Opéra Longines. Longines DolceVita, the official watch of the event, embodies perfectly the elegance of this great day of races. Longines partners with the most important racing event of the year for the third consecutive time. In 2011, the Swiss watch brand was already timekeeper of the racecourse when the race record had been beaten; Danedream had run the course in 2’24’’49. This year again, the best horses and jockeys will compete at Longchamp racecourse to go down in the history of this competition, which takes time for the 92nd time. On Sunday October 6, the 60’000 expected spectators and almost one billion television viewers worldwide will enjoy nine thrilling races, among them the Prix de l’Opéra Longines and the Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. In the frame of its partnership with France-Galop, Longines is the official timekeeper of the racecourses of Chantilly, Deauville and Longchamp, as well as the title partner of the Prix de Diane Longines. The Swiss watch brand is also partner of the Qatar Racing and Equestrian Club. Longines’ passion for equestrian sport dates back to 1878 when it produced a chronograph engraved with a jockey and his mount. Seen on the racetracks as early as 1881 and extremely popular among jockeys and horse-lovers, this model enabled its user to time performances to the second. Today Longines is a major partner of the most prestigious and beautiful flat races in the world. The Official watch of this year’s Qatar Prix de l’Arc de Triomphe is Longines DolceVita. Since it was launched in 1997, the Longines DolceVita Collection has been an enormous success, thanks to its contemporary elegance. These models are a horological interpretation of the easy-going Italian way of life – la dolce vita. The perfectly harmonious proportions of the rectangular timepieces in this collection are its unique characteristic.
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week-end du 92 éme qatar prix de l’arc de triomphe
En tant que “Arcophile” expérimenté, qui a assisté aux 34 dernières éditions du Prix de l’Arc de Triomphe, j’aimerais partager quelques tuyaux gagnants afin de guider les néophytes à Longchamp et les aider à rendre leur séjour inoubliable.
E
n arrivant à Longchamp, ne soyez pas intimidé par le gigantisme de l’endroit. Prenez votre temps pour explorer ce vaste espace. Un plan inclus dans le programme des courses vous indique où tout se trouve. Le paddock est le centre de tout, même sans les chevaux. C’est beau, et vous aurez un aperçu de tous les chevaux avant chaque course, et lors des remises de prix après chacune d’entre elles. Choisissez un endroit pour retrouver vos amis. C’est très important car, l’hippodrome calme et spacieux que vous venez de découvrir va vite se remplir de spectateurs venus du monde entier. Evitez de choisir la statue de Gladiateur comme point de rendez-vous, car vous vous retrouverez vite entouré de photographes amateurs et d’une fanfare bruyante ! Laissez-vous tenter par la culture du Pari Mutuel (PMU). C’est le succès financier de
cette institution qui vous permet de ne dépenser qu’une dizaine d’euros pour assister à un festival de courses de Groupe I et à la plus grande course du monde. Jusqu’ici, j’ai toujours réussi à parier à temps et j’ai toujours récupéré mes gains sans problèmes. Cependant, comme lors de chaque grande journée de courses, ne pariez pas avant que les chevaux ne s’approchent des boîtes de départ. Et ne jetez pas vos tickets au cas ou une enquête des commissaires ne vienne changer l’ordre d’arrivée. Si vous les jetez trop tôt, c’est votre retraite que vous mettez à la poubelle. Avec un peu de chance, la météo sera bonne. Vous pourrez donc vous promener vers l’intérieur des pistes. Le tunnel est à l’extrémité de la tribune principale, juste après les poteaux d’arrivée (oui, il y en a plusieurs). De l’autre côté, vous trouverez des places assises libres, des guichets plus calmes, et généralement un bar avec peu ou pas de file
d’attente. C’est un bon endroit où se relaxer par rapport à la cohue d’en face. Prenez votre temps de regarder une course sur un écran tout en observant la gigantesque tribune de l’autre côté de la piste. Et n’oubliez pas de garder votre ticket d’entrée. Vous en aurez besoin pour retourner dans la foule. A la fin d’un après-midi de courses de niveau planétaire, il faut rentrer à Paris. La station de taxis s’étend jusqu’à la Tour Eiffel. Il y aura des chevaux qui ont couru aujourd’hui qui valent moins que le coût du taxi pour retourner à Paris. Mais ne désepérez pas. Allez du côté des bus stationnés face à l’entrée principale (les panneaux indiquent “Navette Gratuite”), qui vous emmèneront jusqu’à la station de métro la plus proche. Les bus sont nombreux et faciles à trouver. Pour une fois, pendant cette journée mémorable et trépidante, contentez-vous de suivre la foule... Rowland Seeds
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Pyxide au nom d’al-Mughira - Espagne, Cordoue, 968 - © 2005 musée du Louvre, dist. RMN / Raphaël Chipault
La Fondation d’entreprise Total, 1er mécène français du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre Total et sa Fondation d’entreprise, partenaires du Louvre depuis plus de 10 ans
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week end du 92 eme qatar prix de l’arc de triomphe
O
n arrival at Longchamp don’t be overawed by the size of the place. Take your time to explore this vast emporium. You can see where everything is from the plan in the racecard. The paddock is the centre of attraction – even without the horses. It’s lovely. It’s the place to be to get a perfect view of the horses parading before each race – and the celebrations afterwards. First, select a meeting place for your friend(s). This is essential as the quiet, spacious racecourse you entered earlier will soon become packed with racegoers from all around the world. Avoid making your rendezvous the statue of Gladiateur as you may find yourself surrounded by hordes of amateur photographers and a rather large and loud marching band! Embrace the betting culture that is the Pari Mutuel (PMU) or ‘Tote.’ The financial success of the PMU is why it only cost you about 8 euros to witness a feast of Group 1 races and the Greatest Race in the world. So far, I have never failed to place a bet in time and on the rare occasions I have returned for my winnings I’ve always been paid out quickly and without any problems. However, just like any busy major raceday anywhere in the world, don’t leave your
As a committed ‘Arc-ophile’ who has attended the last 34 runnings of the Prix de l’Arc de Triomphe I’d like to share a few winning tips to help rookie racegoers find their away around Longchamp and enjoy the greatest weekend’s racing in the world.. bet until the horses are approaching the starting stalls – and never throw away your betting slip in case there’s a stewards enquiry. If you do, it’s a racing certainty you’ve ditched your retirement fund. Hopefully, the weather will stay fine so you can stroll over to the Longchamp infield. The tunnel is at the very far end of the main grandstands, past the winning posts (yes, there are more than one in the home straight). Over there you will find uncovered seating, quieter betting windows, and a bar with little or no queue. It’s a great way to relax away from the hustle and bustle of the other side. Take the time to watch one race on the big screen whilst gazing at the imperious grandstand across the track.
Remember to keep your ‘pesage’ entry ticket with you as you will need it on returning to the throng. By the end of a world-class afternoon’s racing you have the trip back to wonderful Paris. The taxi rank stretches to the Eiffel Tower. There will have been horses running today that cost less than the ride back to the city. But don’t despair. Wander over to the official buses opposite the main gate (the signs say ‘Navette Gratuite’) that take you back to the nearest Metro station for free. There are plenty of buses and they are easy to find. For once during this memorable, hectic day, just follow the crowds …
Rowland Seeds
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week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe par ISABEL MATHEW
Fabre
fabuleux
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attre les records est monnaie courante pour le « maestro » cantilien qui, du haut de ses 67 ans, a terminé tête de liste des entraîneurs de plat en France à 24 reprises, dont 21 consécutivement entre 1987 et 2007. André Fabre a connu un succès fulgurant. 10 ans après avoir pris sa licence d’entraîneur, il remportait son 1er titre de meilleur entraîneur en plat mais avait déjà eu l’occasion de se distinguer en tant que jockey puis metteur au point en obstacle, s’adjugeant 4 Grand Steeple Chase de Paris d’affilée (dont un en tant que jockey en 1977 avec Corps à Corps) . Considéré par la profession comme l’une des figures emblématiques des courses, André Fabre est unique en son genre. Les entraîneurs en herbe rêvent de marcher dans ses pas tout en sachant qu’il est impossible de l’imiter. Avec le représentant de Khalid Abdullah Flintshire, André Fabre a le profil idéal pour intégrer une nouvelle fois le cercle des vainqueurs, ce qui ne lui est plus arrivé depuis 2006. Cette année-là, il avait soulevé son 7ème trophée grâce à Rail Link, déjà pour la casaque du Prince saoudien. A l’instar de Flintshire, Rail Link avait lui aussi fait sien le Grand Prix de Paris avec une classe folle et totalisait 3 victoires en 4 tentatives (si l’on omet sa chute lors de sa toute première sortie). Tous deux fils de Dansili, ils ont également en commun d’être sans
Flintshire,entraîné par André Fabre et appartenant à Khalid Abdullah, remporte le Grand Prix de Paris dans un style impressionnant.
André Fabre prend rarement les choses à la légère, et cette année ne fait pas exception à la règle. Avec deux prétendants au titre dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe 2013, aux profils sensiblement différents, le Sphinx peut légitimement ambitionner de décrocher une 8ème couronne inédite.
cesse capables de repousser leurs limites. Lors du succès de Flintshire dans le Grand Prix de Paris, le 12ème de la carrière du Sphinx, ce dernier, toujours aussi parcimonieux, déclarait que son disciple « était doté d’une grosse pointe d’accélération et laissait entrevoir un potentiel très excitant ». Teddy Grimthorpe, manager de l’écurie Juddmonte, ajoutait que « le rythme n’avait pas été très sélectif, ce qui lui a permis de faire parler sa pointe de vitesse finale ». Comme Carnegie, Sagamix et Rail Link, tous trois lauréats de l’Arc pour le compte d’André Fabre, Flintshire a débuté sa carrière à 3 ans, au mois
de mai. Tout sauf immature, il a gravi rapidement les échelons sur distance intermédiaire en France face aux meilleurs de sa génération. Il a depuis acquis davantage d’expérience suite à sa course de rentrée dans le Prix Niel, une préparatoire que 6 des futurs gagnants d’Arc du « maestro » ont épinglé à leur palmarès. La retraite fin 2012 de l’un des meilleurs pur-sang de l’histoire, Frankel, ajoutée à la récente décision de Khalid Abdullah de réduire ses effectifs, un 4ème succès de la casaque verte, épaulettes roses, déjà à l’honneur grâce à Rainbow Quest, Dancing Brave et Workforce en 2010,
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week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe
L’Entraîneur André Fabre avec les frères Gérard (à droite) et Alain (à gauche) Wertheimer propriétaires d’Intello après sa facile victoire dans le Prix du JockeyClub.
ce serait un moment magique pour le Prince saoudien. André Fabre connaît d’ailleurs la famille de Flintshire sur le bout des doigts puisqu’il a entraîné la mère (Dance Routine) et la deuxième mère (Apogee) du poulain. La première est montée sur la 2ème marche du podium du Prix de Diane 2002 tandis que la seconde a enlevé le Prix de Royaumont (Gr. III), en 1993. L’analyse du pedigree de Flintshire illustre la longue et fructueuse collaboration entre Fabre et Abdullah, pour qui il entraîne depuis 1985. À ce jour, leur partenariat a généré 36 victoires au niveau Groupe I, la dernière en date avec Romantica dans le Prix Jean Romanet. L’histoire de la casaque Abdullah est similaire à celle des Frères Wertheimer, propriétaires d’Intello. Leur association avec le metteur au point cantilien est plus jeune de 20 ans mais elle s’annonce fructueuse principalement grâce aux exploits de leur poulain à 3 ans. Il n’y a pas un domaine dans lequel le fils de Galileo n’ait pas excellé cette année. Vainqueur de ses deux premières courses à 2 ans, Intello a remporté une Listed à Newmarket pour sa rentrée avant de terminer 3ème avec les honneurs dans la Poule d’Essai des Poulains (Gr. I), raccourci de 200 mètres. De retour dans le Prix du JockeyClub sur 2100 mètres, Intello
Intello, monté par Olivier Peslier paré des célèbres couleurs bleues de la famille Wertheimer, file vers la victoire dans le Prix du Jockey-Club de cette année à Chantilly.
pulvérisait l’opposition et se voyait qualifié de « meilleur cheval de 3 ans en Europe » par la presse spécialisée et désigné par les bookmakers comme le favori no 1 pour succéder à Solemia, qui défendait elle aussi les couleurs de la casaque bleu et blanc. Depuis, le jeune prodige est sorti des sentiers battus en se préparant de manière peu orthodoxe en vue de la course la mieux dotée d’Europe. Victorieux sur le mile du Prix Messidor (Gr. III) bien que rendant du poids à ses rivaux, Intello s’est ensuite classé 3ème du Prix du Haras de Fresnay-Le Buffard Jacques Le Marois, derrière l’intouchable Moonlight Cloud.
Si la polyvalence d’Intello ne fait aucun doute, son endurance, elle, est sujette à caution malgré son héritage paternel. Issu du même croisement que Frankel, sa mère Impressionnante (par Danehill) ayant fait ses preuves sur le mile, terminant 2ème de la Poule d’Essai des Pouliches et du Prix Rothschild, soulignant un peu plus les aptitudes familiales aux parcours de vitesse. Malgré tout, personne ne connaît mieux son rôle qu’André Fabre et il ne serait pas surprenant de voir Intello ou Flintshire franchir le poteau en tête le 6 octobre prochain dans la course légendaire. n
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week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe
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reaking records has become something of the norm for the Chantilly “maestro,” as many reverently refer to André Fabre, such is his prowess that has seen the 67 year old win 24 training titles, 21 of which were consecutive from 1987-2007. Fabre’s rise to success was almost instantaneous. After taking out his licence 10 years before his first title, he sent out four straight individual winners of the Grand Steeple-Chase de Paris before concentrating solely on the flat by 1983. He had won the same race as a jockey in 1977 with Corps A Corps. Widely acknowledged as one of the greatest racing figures of all time, Fabre is a hard act to follow. Budding trainers can only dream of emulating him, and they will do well to come anywhere close. In Khalid Abdullah’s Flintshire, Fabre potentially has the ideal candidate to produce a long-awaited return to the Arc winner’s enclosure for the first time since 2006 when he
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fabulous
Fabre ci-dessus L’entraîneur André Fabre, cavalier accompli, surveille les galops matinaux.
triumphed with another of the Saudi Arabian Prince’s horses, Rail Link. Rail Link, like Flintshire, had taken the Grand Prix de Paris in impressive style, and won five times, including the Arc, racing only as a three year old. Flintshire has raced only this year, as a three year old, and has three wins and a second to his credit. For both sons of Dansili, the sky was, and is the limit. Ever careful in choosing his words, Fabre said after winning the Grand Prix de Paris for the twelfth time: “Flintshire has great acceleration and is a very exciting horse.” Khalid
Abdullah’s racing manager Teddy Grimthorpe added, “He did it off quite a slow pace, and that was the really good thing about his run as he showed a great turn of foot.” Rail Link was Fabre’s only Arc win for Khalid Abdullah. Fabre’s other Arc winners were: Trempolino in 1987, Subotica (1992), Carnegie (1994), Peintre Celebre (1997), Sagamix (1998), and Hurricane Run (2005). While Fabre is seeking his eighth Arc win, Khalid Abdullah is aiming for his fifth Arc success following Rainbow Quest (1985), Dancing Brave (1986), Rail Link (2006), and Workforce
Nothing André Fabre does in life should be taken lightly, and this year is no different. With two leading contenders for the Qatar Arc, he bids to create history with an eighth success in Europe’s richest race. a droite Rail Link, propriété de Khalid Abdullah, apprécie les caresses de Stéphane Pasquier après son succès dans l’Arc 2006. Le poulain offrait alors au Prince saoudien le 3ème de ses 4 succès dans l’Arc. Sur les 7 victoires d’André Fabre dans la plus grande course du monde, il s’agit de la seule enregistrée pour le compte de Khalid Abdulla. Flintshire va tenter cette année de prendre la relève.
in 2010. Like Fabre’s previous Arc winners Carnegie, Sagamix, and Rail Link, Flintshire made his debut this year as a three year old. His big moment came in May, when he showed no immaturity on the racecourse, quickly progressing to become France’s top middle distance three year old. His outing in the Prix Niel provided further experience – an Arc Trials route that six of the trainer’s Arc winners have used before taking on the big event. Nearly a year after the retirement of the greatest of the greats, Frankel, and the announcement of the scaling back of his operation, a fifth Arc win for Khalid Abdullah would be a magical moment. Flintshire’s family is one that Fabre knows like the back of his hand, having trained the colt’s first two dams, Dance Routine and Apogee, and their progeny. The former finished second in the Prix de Diane under his expertise, whilst the latter took the Group 3 Prix de Royaumont back in 1993. This further illustrates the long
and successful history that Fabre has enjoyed with Khalid Abdullah, having first had runners for him in 1985. To date, the partnership has won 36 events at the highest level, the latest coming with Romantica in the Prix Jean Romanet. It is a similar story for the owners of Fabre’s other Arc prospect, Intello. The Wertheimer Brothers’ partnership may be 20 years younger than Khalid Abdullah’s, but it, too, has been fruitful, largely thanks to the exploits of their colt this year. There is nothing the son of Galileo hasn’t been asked to do, and he has given his all on every occasion. The winner of his two starts as a juvenile, the colt captured a Listed race at Newmarket on his comeback before dropping back a furlong to finish an eye-catching third in the Group 1 Poule d’Essai des Poulains. Stepped up again, Intello’s subsequent two-lengths romp in the Prix du Jockey-Club earned him the superlative of the “best three year old colt in Europe” and Arc favouritism with a bid to follow on
from Solemia’s victory last year in the famous blue Wertheimer colours. From thereon, the colt’s campaign has been a far from traditional route for a potential contender for Europe’s Great Race. Victory in the Group 3 Prix Messidor in July over a mile followed when giving weight, before an encouraging third in the Prix du Haras de FresnayLe-Buffard Prix Jacques Le Marois at Deauville. There is no doubting that Intello is extremely versatile, but despite his paternal parentage, stamina doubts must come into consideration. From the same cross as Frankel, his Danehill dam, Impressionante, was runner-up in the Poule d’Essai des Pouliches and Prix Rothschild for Carlos Laffon-Parias, and comes from a family of sprinter-milers. Despite this, no one can argue that André Fabre knows his role better than most, and it would be little surprise to see either Intello or Flintshire passing the post in front on Sunday in the race where champions are made. n
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PILOTER AVEC CLASSE
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Bentley Continental GT V8
Bentley Continental GT V8
Actionner le démarreur de la dernière 4.0 litres à moteur V8 avec son répertoire de sons si enthousiasmants redonne goût à la vie – depuis le grondement profond du V8 à bas régime, jusqu’à la progression râpeuse du ronflement tandis que la voiture accélère. Le V8 Bentley développe un couple de 660 Newton mètres à la vitesse relativement basse de 1700 tours/ minute, propulsant un Continental GT V8 départ arrêté à 60 miles à l’heure en seulement 4.6 secondes et jusqu’à une vitesse de pointe possible de 303 km/h.
Pressing the start button of the advanced 4.0 litre V8 engine and its inspiring repertoire of sound is brought to life – from the deep V8 burble at low engine speeds to the rising growl and rasp as the car accelerates. Bentley’s V8 develops a massive 660 Newton metres of torque at the comparatively low engine speed of 1700rpm, catapulting a Continental GT V8 from a standing start to 60 miles an hour in just 4.6 seconds, and on to a potential top speed of 188mph (303 km/h).
Olivier Peslier Quelle est la chose la plus extravagante ou incroyable que tu aies jamais achetée ? Une Aston Martin. Votre voiture préférée ? Bentley Continental GT et donc Aston Martin. What is the most incredible thing you’ve ever bought? An Aston Martin. Your favourite car? A Bentley Continental GT and, obviously, an Aston Martin.
Johnny Murtagh Votre voiture préférée, et pourquoi ? Une Bentley Continental pour toutes les raisons évidentes, mais je devrais peut-être devenir le propriétaire de tous ces gagnants de Groupe I au lieu des les monter ou de les entraîner, afin de devenir l’heureux propriétaire d’une voiture comme ça. What’s your favourite car and why? A Bentley Continental for all the obvious reasons, although I will probably need to own these Group 1 winners rather than riding or training them before I’ll have enough money to buy one.
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jockeysQ&ROLIVIERPESLIER
Olivier Peslier Quelle est la meilleure façon pour vous de vous relaxer ? Je suis quelqu’un de relax en général. Mais j’aime surtout prendre mon temps tout simplement, jouer parfois à la pétanque et pour me vider la tête, jouer au paintball. Quelle est la chose la plus extravagante ou incroyable que tu aies jamais faite ? J’ai déjà sauté du toit d’un immeuble de 233 mètres de haut. Mais j’ai surtout en mémoire une mésaventure qui m’est arrivée et qui reste comme un moment vraiment incroyable : dans le cadre d’une soirée à thème, j’avais choisi un déguisement gothique et je me suis retrouvé dans l’ascenseur de mon hôtel 5 étoiles, nez à nez avec Jackie Chan en personne. Il m’a vraiment regardé avec un drôle d’air… Je l’ai aussitôt rassuré en lui disant que cela ne m’arriverait qu’une fois. Quand je suis sorti de l’hôtel, ma voiture est arrivée en retard de 10 minutes et j’ai passé tout ce temps à attendre sur le trottoir. Les gens me jetaient des regards incroyables !
Si vous le pouviez, qui seraient les 4 personnalités, présentes ou passées, que vous inviteriez à dîner et pourquoi ? J’inviterais Mickaël Jackson, la Reine d’Angleterre, le Président Obama et le Président Poutine, ces deux derniers pourraient s’expliquer devant moi ainsi. Il y aurait de l’ambiance ! J’ai déjà eu l’occasion de converser avec Sa Majesté mais j’aimerais en savoir encore plus car, c’est tout de même la Reine et j’aurais beaucoup à apprendre d’elle. Qu’y a-t-il dans vos écouteurs en ce moment, quelle est votre musique favorite ? J’écoute pas mal de genres de musiques : classique et jazz en priorité mais j’aime bien aussi les tubes des années 80. Je ne suis en revanche pas trop fan de la musique électronique actuelle. Votre restaurant favori à Paris – Aimez-vous Paris ? Chez Manuel Martinez. Paris, sans les voitures et quelques parisiens, c’est la plus belle ville du monde.
Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, qu’emporteriez-vous avec vous ? Un couteau Leatherman !
Quelle est selon vous la plus belle région du monde et pourquoi ? J’adore le pays basque et la Corse. J’ai connu beaucoup d’endroits à travers la planète mais la Corse est tout simplement magique. Quel est votre plat préféré, votre vin préféré et votre boisson favorite ? Et suivez-vous constamment un régime strict ? Le poisson, le Saint-Julien et le Pomerol et pour me désaltérer, une bonne bière fraîche. Et oui, en effet, je fais très attention à mon alimentation, mangeant beaucoup de poissons et en privilégiant les protéines.
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Suivez-vous une routine d’avantcourse et ressentez-vous encore du stress avant une grande course ? Excepté le fait d’aller parfois au sauna, non... Oui toujours, pour une grande comme pour une épreuve moins importante sur le papier d’ailleurs ! Il y a forcément toujours cette petite dose de stress. Comment avez-vous commencé avec les chevaux ? J’ai commencé par les courses de poneys dans ma région d’origine, l’Ouest de la France. Ce sont de bons souvenirs et cela m’a lancé dans le grand bain.
Quels autres sports suivez-vous et quelle est votre activité favorite en dehors des courses ? J’adore le paintball, activité que je pratique à haut niveau. Et puis j’adore aussi les sports de combat. Quelle a été vote plus grande satisfaction professionnelle, votre succès le plus marquant ? Votre plus grande victoire ? C’est toujours difficile de détacher une victoire d’une liste. Mais, j’ai connu de très grandes joies avec Goldikova lors de nos victoires dans la Breeders’ Cup. Mais mes succès dans l’Arc ont été aussi déterminants bien sûr. Et vous rappelez-vous d’un succès dont vous êtes particulièrement fier ? Ah je crois que l’an dernier avec Solemia, j’ai bien fait d’y croire jusqu’au bout. J’ai fait corps avec ma jument pour conjuguer nos efforts et nous avons ainsi pu gagner le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, ce dont on rêve tous. La plus grande course que vous ayez jamais vue ? La Melbourne Cup m’impressionne souvent. Car c’est un handicap et c’est parfois une course de jockeys.
Aviez-vous des héros quand vous étiez apprenti et savez-vous si vous représentez un modèle aujourd’hui pour des jeunes ? Mon héros quand j’étais jeune, c’était Clint Eastwood ! Je sais que c’est important pour les apprentis d’avoir des modèles et j’aime en effet cette idée de véhiculer la meilleure image de notre profession. Qui est le jockey le plus marrant du vestiaire ? Sans aucune hésitation, Lanfranco Dettori. Qu’aimez-vous de la piste de Longchamp, de l’hippodrome en général et de l’atmosphère qui y règne le week-end de l’Arc ? Longchamp est une très belle piste surtout le week-end de l’Arc avec la présence de meilleurs chevaux réunis en un même lieu sur deux jours ! Pour nous les jockeys, c’est le genre d’ambiance, qui nous galvanise, nous transcende !
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What was your greatest professional satisfaction, the victory that you remember most? It’s always very difficult to choose one race rather than another. I’ve had some great satisfaction with Goldikova in the Breeders’ Cup. But my four wins in the Arc have to be among my most memorable moments.
What is the best way for you to relax? I’m relaxed by nature. But I like to take my time, play pétanque or paintball – I love paintball. It’s a sport that I play at a high level. I also like combat sports. What is the most incredible thing you’ve ever done? I’ve already jumped from a 233-metre high building. But I can remember something much worse than that: For a theme party once, held in a 5-star hotel, I chose a gothic disguise and when I was in the elevator, I stumbled upon the actor Jackie Chan himself. He looked at me as if I was weird. I tried to reassure him, telling him that this embarrassing moment would only happen once in my lifetime. However, when I got outside the hotel my car arrived 10 minutes late, and I had to stand there with people giving me some very strange looks! What is your preferred region of the world? I love the Basque Country and Corsica. I’ve been to many places in the world, but Corsica is simply magic.
What is your favourite dish, your favourite wine, and your favourite beverage – and do you always follow a strict diet? Fish, Saint-Julien and Pomerol, and to quench my thirst, a nice cool beer. Obviously, I do have to pay attention to what I eat, though. A lot of fish and protein.
Olivier Peslier emmène Goldikova vers la victoire dans le Prix Rothschild 2011 à Deauville.
Who would be your four personalities, past or present, you would like to invite for dinner? I would like to have invite d the late Michael Jackson, the Queen of England, President Obama, and President Putin of Russia – the latter two could talk to themselves, hopefully, in front of me. That would be fun! I’ve already had the chance to talk to Her Majesty the Queen, but I would like to speak with her further. She must have lots of interesting things to say. Your favourite restaurant in Paris – do you like Paris? Chez Manuel Martinez. Paris, without cars and a few less Parisians, is the most beautiful city in the world.
Did you have any heroes when you were an apprentice and do you think you’re a model for today’s youngsters? When I was young, my hero was Clint Eastwood! I know it’s important for apprentices to have a model and I actually like the idea of giving them a good image of our profession.
Do you have a fixed routine before a race and do you still feel any nerves before a big race? Apart from going to the sauna from time to time, no, but I always have a few nerves before any race, though – whatever the level! There’s always a certain amount of nerves. How did you get into horses? I started with pony races in my native region in western France. I have some great memories of those days and that allowed me to get into the racing business. Do you recall a win that you’re particularly proud of? I think last year winning the Arc with Solemia was something special. Somehow, I believed right until the end that we would win. I was completely at one with the mare and both our efforts paid off to win the Qatar Prix de l’Arc de Triomphe – it’s the race we all dream of winning. The greatest race you’ve ever seen? The Melbourne Cup impresses me often because it’s a proper jockey’s race. Who is the funniest jockey in the changing room? Without any hesitation, I’ve got to say Lanfranco Dettori. What do you like about Longchamp’s racetrack, the racecourse itself and the atmosphere on the Arc Weekend? It’s a great track, especially on the Arc Weekend where the best horses in the business gather at the same place over two days! For us jockeys, the atmosphere galvanizes us, it transcends us!
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« VIVRE LE RÊVE » Andreas Wohler, entraîneur de Novellist
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n Allemagne, le sport connaît en ce moment une certaine forme de renaissance. Le Bayern de Munich et le Borussia de Dortmund ont dominé la saison dernière de Ligue des Champions, Mercedes Benz est redevenue une force majeure en F1, et, avec le vainqueur des King George VI and Queen Elizabeth Stakes, Novellist, l’Allemagne possède une chance réelle de remporter le Qatar Prix de l’Arc de
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Triomphe pour la deuxième fois en trois ans. Il y a peu de villes en Allemagne où Novellist n’a pas laissé sa marque. Il a gagné ses quatre premières courses, de cinq longueurs ou plus, à Düsseldorf, Hoppegarten, Francfort et Cologne, avant d’être battu d’une demi longueur par Pastorius dans le Derby Allemand à Hambourg, et de finir excellent quatrième, dans le Grand Prix de Baden-Baden, de Danedream, lauréate du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe 2011
ci-dessus Johnny Murtagh mène Novellist à une victoire restée célèbre dans les King George VI and Queen Elizabeth Stakes à Ascot.
et entraînée en Allemagne. Cependant, tandis que Danedream était l’une des quatre trois ans vainqueur de la plus riche course européenne de ces cinq dernières années, l’entraîneur Andreas Wohler préféra préparer doucement, très doucement, son pensionnaire en choisissant l’année dernière le Gran Premio del Jockey Club à Milan. Et seulement après cette victoire italienne impressionnante par quatre longueurs et demi, a-t-il admis que le rêve de l’Arc
pouvait devenir réalité. Dans un temps record, Danedream a gagné l’Arc par cinq longueurs, nourrissant les espoirs de tout un peuple qui espère, depuis le succès de Star Appeal à la cote de 119/1 en 1975, un retour dans l’élite des courses de pur-sang. A l’époque de Star Appeal, les courses allemandes étaient plutôt un circuit fermé. Les étrangers étaient interdits dans les classiques tandis que les tentatives à l’extérieur des frontières
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des chevaux allemands étaient beaucoup plus rares que ces dernières années. La victoire de Star Appeal dans les Eclipse Stakes à Sandown cette même saison, était la première victoire sur le sol anglais d’un cheval entraîné en Allemagne depuis le milieu du XIXème siècle. Cela n’a pas non plus ouvert tout grand les portes à ceux qui visaient les grand prix étrangers. Mais les entraîneurs devinrent assez ambitieux pour concourir au niveau international. Lando remporta la Japan Cup en 1995, Silvano fit sien l’Arlington Million à Chicago en 2001, Paolini fit dead-heat à la Dubaï Duty Free en 2004, et, avant le triomphe de Danedream dans l’Arc, des chevaux comme Borgia, Tiger Hill et It’s Gino finirent tous troisième dans cette course. Cependant, avec Danedream désormais vouée à ses tâches de reproductrice, Novellist, qui a fracassé le record de Harbinger de plus de deux secondes, enflammant la piste d’Ascot en gagnant par plus de cinq longueurs, n’aurait pas pu tomber mieux. Johnny Murtagh, qui gagna l’Arc avec Sinndar en 2000, ne doute pas qu’il s’agit d’un poulain ayant tout pour gagner à Longchamp : « ce qui m’a le plus impressionné à Ascot, c’est cette volonté de Novellist de vouloir gagner. C’est un cheval de grande classe avec un gros moteur. Malgré les réserves sur ses aptitudes à bien faire sur une piste plus rapide, il n’a absolument pas été dérangé par cela. Il a eu une magnifique attitude et il s’est ressaisi, s’allongeant entre les deux poteaux. Le plus dur fut de l’arrêter. Kevin Manning est venu à côté de nous après le poteau d’arrivée et Novellist est reparti encore. C’est toujours bon signe. Je le mettrais à égalité avec Sinndar en terme d’aptitudes. »
CI-DESSUS En juin Novellist s’adjuge brillamment le Grand-Prix de SaintCloud.
Johnny Murtagh, le jockey de Novellist, dans le rond de présentation de Longchamp avec le propriétaire S.A. l’Aga Khan et l’entraîneur John Oxx après la victoire de Sinndar dans l’Arc 2000. « Je mettrais Novellist au même niveau que Sinndar en terme d’aptitudes, » dit Murtagh.
Basé à Brême, Wohler, qui entraîna Silvano et Paolini, possède une très grande expérience. Il ne craint pas d’affronter les meilleurs chevaux du monde où que se déroule la course. Sa devise ? « J’ai un camion, je peux voyager », dit-il non sans humour avant d’ajouter : « c’est la force des chevaux allemands de s’améliorer avec l’âge et la distance… » « L’an dernier, nous savions que Novellist était bon, mais pour qu’il réussisse comme étalon, nous avions besoin qu’il se montre à l’étranger, et c’est pourquoi nous l’avons emmené en France pour le Grand Prix de St Cloud et à Ascot pour les King George. » « Je n’avais que 24 ans quand mon père est décédé, et j’ai dû reprendre sa licence d’entraîneur plus tôt que prévu. Nous avons alors eu la chance d’avoir de bons chevaux – Lomitas fut
probablement notre meilleur d’alors – et c’est aujourd’hui génial de vivre le rêve. Enfant, j’allais à Ascot avec ma famille quand nous étions en vacances en Grande-Bretagne, alors me retrouver là, dans le cercle des vainqueurs, avec mon propre cheval qui venait de gagner les King George, c’était surréaliste. Les leaders n’ont pas cessé d’accélérer à Ascot, et pourtant ils n’ont pas pu décramponner Novellist. Il était toujours dans son rythme. J’ai quitté la tribune bien avant le poteau pour aller sur la piste, tellement j’étais sûr que mon cheval avait gagné. » Si Novellist peut répéter la performance de Danedream en gagnant l’Arc 2013, Andreas Wohler et les courses allemandes pourraient alors bien « vivre le rêve » pendant encore un certain temps. n
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PORT in Germany is enjoying something of a renaissance – Bayern Munich and Borussia Dortmund dominated last season’s Champions League in soccer, Mercedes-Benz have become a major force again this year in F1 Grand Prix racing, and, in the King George VI and Queen Elizabeth Stakes hero Novellist, Germany have a genuine chance of winning the Qatar Prix de l’Arc de Triomphe for the second time in three years. There is barely a city in Germany where Novellist has not made his mark. He won his first four races by five lengths or more, at Dusselforf, Hoppegarten, Frankfurt and Cologne respectively, before being beaten half a length by Pastorius in the Deutsches Derby in Hamburg and finishing an excellent fourth to the German-trained 2011 Qatar Arc winner Danedream in the Grosser Preis von Baden-Baden. But, while Danedream was one of four three-year-olds to succeed in Europe’s richest race in the last five years, trainer Andreas Wohler preferred the softly, softly approach, taking in the Gran Premio del Jockey Club in Milan last year and only after that impressive four and a half lengths victory in Italy did he concede that an Arc dream might well become reality. Danedream won the Arc by five lengths in record time, fuelling hopes of the filly’s countrymen that Germany, successful with Star Appeal at odds of 119-1 in 1975, might be back in the big time in the racing world.
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n Star Appeal’s day, German racing was something of a closed shop. Outsiders were barred from entering their Classic races, while foreign raids by German horses were much rarer than they have become in recent years. Star Appeal’s victory in the Eclipse Stakes at Sandown that same season was the first Germantrained winner in Britain since the mid 19th-century. That didn’t exactly cause the floodgates to open with German raiders targeting the top foreign prizes. But trainers became more ambitious and eager to compete at international level. Lando captured the Japan Cup in 1995; Silvano took the Arlington Million in Chicago in 2001; Paolini dead-heated for the Dubai Duty Free in 2004; and before Danedream’s Arc triumph the likes of Borgia, Tiger Hill and It’s Gino all finished third in the Arc. However, with Danedream now retired to stud duties, Novellist, who smashed Harbinger’s course record by more than two seconds when trouncing a classy field by more than
What impressed me most at Ascot in the King George was how much Novellist wanted to win. He’s a highclass horse with a big engine. Although there were reservations as to how he would cope with the faster ground, it never bothered him at all. He has a – Johnny Murtagh great attitude.
ci-dessus Moment de fierté pour le jockey Johnny Murtagh et pour l’entraîneur Andreas Wohler (à droite) à la remise de leurs trophées par la Princesse Anne après leur victoire dans les King George VI and Queen Elizabeth Stakes à Ascot. l’entraineurAndreas Wohler (right) at the presentastion of the trophies by Princess Anne after winning the King George VI and Queen Elizabeth Stakes at Ascot.
five lengths at Ascot, could not have risen to the top at a better time. Johnny Murtagh, who won the Arc on Sinndar in 2000, has no doubt that he is a colt who has everything it takes to win at Longchamp. Murtagh said: “What impressed me most at Ascot was how much Novellist wanted to win. He’s a high-class horse with a big engine. Although there were reservations as to how he would cope with the faster ground, it never bothered him at all. “He has a great attitude, and he really knuckled down and stretched from the two furlong pole. The hardest part was pulling him up. Kevin Manning came up alongside after crossing the winning line and Novellist went again. That’s always a good sign. I would put him right up there with Sinndar in terms of ability.” Bremen-based Wohler, who trained both Silvano and Paolini, has a wealth of experience. He’s not afraid of taking on the best wherever the race happens to be. His motto is: “have box will travel.” He said: “It’s the strength of German horses that they mature with age and when they step up in distance. “We knew last year that Novellist was
good, but if he was going to make a successful stallion we needed to campaign him internationally, and that’s why we took him to France for the Grand Prix de Saint-Cloud and then to Ascot for the King George. “I was only 24 when my father died and I had to take over his training licence earlier than planned. While we have been lucky to have had some good horses – Lomitas was probably our previous best – it’s brilliant living the dream. “I used to go to Ascot as a child with my family when we were on holiday in Britain, so to stand in the winner’s circle there with my own horse after winning the King George was surreal. “The leaders kept on quickening from Swinley Bottom at Ascot, yet they couldn’t get Novellist off the bridle. He was still cruising. I walked away from the stand at the furlong-pole towards the track because I was so confident that we had won.” If Novelliest can repeat the performance of Danedream in winning the 2011 Arc then Andreas Wohler and German racing may well be ‘living the dream’ for some time to come. n
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JOHNNY MURTAGH Quels autres sports suivez-vous et quelle est votre activité hors-courses préférée ? J’aime tous les sports. J’ai même regardé Angleterre-Australie lors des rencontres de cricket, les Ashes. Pas mal pour un Irlandais, non ? Où partez-vous en vacances ? Quelle-est votre région préférée du monde et pourquoi ? Pour moi, il n’y a rien de meilleur que d’être à la maison. Et j’ai une maison près de de la mer à Rosslare, Wexford, qui est très bien adaptée à nos cinq enfants en été. Ce n’est qu’à une demiheure de voiture de la maison, et on finit tous par se retrouver à jouer sur la plage. Quelle est votre nourriture préférée, votre choix de vin et de boisson ? Et suivez-vous un régime particulier ? Je suis assez prévisible. Le repas traditionnel irlandais : du bacon, du choux et des pommes de terre, accompagné de la tasse de thé obligatoire et, le luxe, de deux morceraux de sucre. Etes-vous superstitieux ? Non, pas vraiment, mais cela dit, je préfère croiser deux pies sur le chemin des courses qu’une seule ! Respectez-vous une routine avant les courses, êtes vous nerveux et comment parvenez-vous à surmonter cette nervosité ? J’essaie de canaliser mes angoisses et de les transformer en quelque chose de positif. Je suis conscient de la chance que j’ai d’être au sommet de ma profession et je me dis sans cesse qu’il faut être à fond du lundi au vendredi pour être au top le samedi.
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Vos premiers contacts avec les chevaux ? Je suis entré à l’Irish Apprentice School à l’âge de 15 ans et tout a été comme sur des roulettes. Dès le premier jour, j’ai adoré chaque seconde de ma présence dans l’école. Q: Votre meilleur souvenir de victoire ? Avoir gagné le titre 2011 de meilleur jockey en Irlande. J’étais parti de Ballydoyle et je devais prouver à tout le monde que je pouvais encore être au top. Ça c’est bien passé, et j’ai terminé premier avec une grande satisfaction. Votre plus beau gagnant et la meilleure course que vous ayez vu ? J’ai été chanceux à la fois dans le Derby anglais et dans le Derby irlandais. Mais je suis particulièrement fier d’avoir gagné l’Arc avec Sinndar pour le Prince Aga Khan en 2000, d’autant plus qu’il était entraîné par John Oxx ici en Irlande. Votre voiture préférée, et pourquoi ? Une Bentley Continental pour toutes les raisons évidentes, mais je devrais peut-être devenir le propriétaire de tous ces gagnants de Groupe I au lieu des les monter ou de les entraîner,
afin de devenir l’heureux propriétaire d’une voiture comme ça. Si vous étiez seul sur une île déserte, quels objets emporteriez-vous ? La télé, branchée sur une chaîne de sports, mon canapé, et ma femme, Orla, pour mettre la bouilloire en marche. Qu’avez-vous sur votre iPod en ce moment ? Quelle est votre musique préférée, votre acteur/actrice préféré(e), le dernier fim que vous ayez regardé ? Je ne saurais jamais mettre en marche un iPod. Je me contente de ce que me donne l’autoradio. En revanche, avec des jumeaux de 8 ans, je suis assez branché sur les super héros comme Spiderman, Superman, Batman... J’ai vu tous les films de nombreuses fois. Aviez-vous des héros ou un modèle lorsque vous étiez jeune jockey ? Lorsque j’ai démarré, j’admirais Steve Cauthen et Walter Swinburn qui gagnaient toutes les grandes courses pour la famille Maktoum. Ils étaient au top et j’adorais les regarder monter.
Votre restaurant favori à Paris ? Qu’aimez-vous faire à Paris ? Le George V est mon hôtel préféré à Paris. J’ai dîné là-bas un soir à la veille de l’Arc. Par bonheur, ce n’est pas moi qui a payé l’addition ! Paris est l’une des plus belles villes d’Europe et, bien que n’ayant peu de temps, j’essaie toujours d’arriver un peu en avance afin de me promener autour de l’Arc de Triomphe et d’absorber l’atmosphère. Qu’aimez-vous de Longchamp en tant que piste et de l’atmosphère qui y règne le week-end de l’Arc ? Longchamp n’est pas une piste comme les autres et demande un peu de savoir-faire pour la maîtriser. J’ai fait trois gagnants et un second un dimanche d’Arc, donc je m’éstime chanceux. L’atmosphère au cours de ces deux journées est emblématique. Les tribunes sont pleines et chaque course est un championnat. Si vous gagniez le gros lot, que feriez-vous ? J’achèterais des chevaux très chers comme ceux que l’on voit aux ventes et je les ferais courir sous mes propres couleurs. Et puis j’achèterais peut-être une Bentley-Continental, en fonction de ce que j’aurais gagné.
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RED What do you most like doing when you’re not actively involved with horses and how do you relax? I watch SKY Sports. We’re all big Manchester United fans at home, and red is the only colour that matters in our house!
What other sports do you follow and what’s your favourite non-racing activity? I love all sports. I even watched the Ashes cricket series with England and Australia during the summer – Howzat for an Irishman? Where do you like to take your holidays, what’s your favourite part of the world and why? For me, there’s no place like home, and we have a house by the sea in Rosslare, Co Wexford, which is brilliant for our five kids in the summertime. It’s only an hour and a half drive away from home, and we all switch off playing games on the beach. What’s your favourite food, wine and drink, when you allow yourself to eat and drink it, and do you always follow a strict diet? I’m pretty predictable – the traditonal Irish meal of bacon, cabbage and potatoes, and the obligatory cup of strong tea with the luxury of two sugars.
Do you have a pre-race routine, do you ever get nervous and what do you do to overcome it? I try and channel any nerves I might have into a positive. I know how lucky I am to be at the top of my profession and I keep reminding myself that you have to stick it out from Monday to Friday to really appreciate the Saturdays. How did you first get involved with horses? I joined the Irish Apprentice School at the age of 15 and took to it like a duck to water. From day one, I have loved every second of it. What do you regard as your most satisfying and hard-earned victory and what was the most challenging ride you ever had? Winning back the 2011 Irish Jockeys title. Having left Ballydoyle, I needed to prove to everyone that I could get back on to that top rung again, and, though it went right down to the wire, I managed finish as No.1 again, which gave me tremendous satisfaction.
Do you have any superstitions? I’m not really a superstitious person, although, having said that, I’d rather see two magpies on the way to the races than one!
What was your biggest winner and what is the greatest race you have ever seen? I have been lucky in both the English and Irish Derby, but winning the 2000 Arc on the Aga
Khan’s Sinndar, trained by John Oxx over here in Ireland, takes pride of place in my scrapbook. If you were alone on a desert island what three items would you want with you? The TV – tuned into the sports channel – my couch and the wife, Orla, to put the kettle on. What’s on your ipod at the moment and what was the last film you watched? I wouldn’t know how to turn an ipod on, and whatever is on the car radio does me, while with eight-year-old twins, I’m well-versed on the Super Hero films, Spiderman, Superman, Batman, I’ve seen them all, over and over again. Did you have any heroes as a young jockey and did you model yourself on any particular jockey? When I was starting off, Steve Cauthen and Walter Swinburn were winning all the top races for the Maktoum family. They were class operators and I loved watching them ride. Favourite restaurant and hotel in Paris and what you most like to do in Paris? The George V has to be my favourite hotel in Paris. I had dinner there once the night before the Arc. Fortunately, I wasn’t paying! Paris is one of the most beautiful cities in Europe, and, though we don’t have a lot of time, I always try and get there early and have a walk down around the Arc de Triomphe and just soak up the atmosphere. What do you like about Longchamp as a track and as a racecourse and how do you rate the atmosphere at the Arc Weekend? Longchamp is not a straightforward track and it takes a bit of knowing. I rode three winners and a second on Arc Sunday one year, so it’s certainly been lucky for me. The atmosphere over the two days of the Arc Weekend is brilliant – they have a full house at Longchamp and every race is a championship race. Name four people who you would most like to invite to a dinner party? Lionel Messi, Roy Keane, Michael Jordan and our Irish Olympian, Katie Taylor.
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Le défi de Coolmore
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par geoff lester
Ryan Moore pousse Ruler Of The World jusqu’ à la ligne mais ne parvient pas à rattraper le japonais volant Kizuna et Yutaka Take, qui remportent le Qatar Prix Niel d’une courte tête.
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ême si COOLMORE a fêté trois victoires de Prix de l’Arc de Triomphe, dont celles du pensionnaire de John Hammond Montjeu et de l’élève d’André Fabre Hurricane Run, Aidan O’Brien, dont le seul succès dans l’Arc fut la victoire de Dylan Thomas en 2007, pense toujours qu’il a quelque chose à prouver à Paris. « C’était un grand jour, » se souvient O’Brien. « Dylan Thomas était vraiment un très bon cheval et il avait également gagné les King George cette même saison, c’était donc une vraie réussite d’avoir pu le garder en forme jusqu’à Longchamp. » Le maestro de Ballydoyle a eu depuis une quinzaine de performeurs top class dans l’Arc tels que St Nicholas Abbey, So You Think, Camelot, Soldier of Fortune, Fame and Glory et Duke of Marmalade, et il sait qu’à l’exception d’un hypothétique leader, vous devez envoyer vos tout meilleurs chevaux pour gagner un Arc. L’année dernière, le succès surprise de Solemia à 41/1 a mis fin à quatre victoires consécutives des 3 ans, et, bien au fait que la génération classique reçoit un généreux avantage au poids des anciens, Aidan a réservé Ruler of The World pour la course depuis que le poulain a gagné le Derby d’Epsom en juin. Joseph, le fils d’Aidan, étant trop lourd pour monter un des 3 ans de l’écurie, Ryan Moore, après avoir si brillamment emmené Ruler of The World dans le Derby puis dans le Qatar Prix Niel, sera encore en selle. Coolmore a la réputation de donner à ses chevaux des noms intéressants, mais même avec ces habitudes, ils ont tenté le diable en baptisant « Ruler of the World » le fils de Galileo. O’Brien se souvient en souriant : « Ruler of the World est vraiment un cheval étonnant avec un pedigree incroyable. Il n’a pas couru à 2 ans, peut-être parce que j’avais peur d’engager un cheval avec un nom pareil. Mais plus sérieusement, nous l’avons toujours beaucoup estimé. Mais nous savions qu’il allait avoir besoin de beaucoup de temps, et à cause des terrains trop durs au début de l’été, nous n’avons pas pu le travailler très vite sur le gazon. » « Il était difficile d’évaluer la qualité de nos 3 ans et de leur donner une hiérarchie précise. Il a suffisamment bien gagné en débutant, alors, nous l’avons emmené à Chester pour
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le Vase parce que c’est une piste où les chevaux peuvent beaucoup apprendre. » « Il a remporté le Vase dans un beau style, et nous avons su alors qu’avec Battle of Marengo, monté par Joseph, nous avions deux solides chances pour Epsom, et malgré le train peu soutenu du début, Ruler of The World a accéléré en cheval de classe qu’il est. Ryan lui a demandé le maximum à 400 mètres de l’arrivée et le cheval a su être assez fort pour garder la tête. Mais il a eu une course assez dure et, sincèrement, je n’aurais pas dû le courir dans l’Irish Derby où il était plat, finissant à une 5ème place décevante. Une série de trois courses consécutives était probablement lui en demander trop. Il a eu vraiment chaud avant la course, ce qui aurait dû nous alerter sur le fait qu’il avait besoin d’un break. On lui a donc accordé du temps pour reprendre de la fraîcheur avant de l’engager le mois dernier dans le Prix Niel à Longchamp où il a réalisé une grande performance, n’étant battu qu’à la photo-finish par Kizuna. » « Ryan a été stoppé dans son élan un instant et quand il a finalement
Il a remporté le Vase dans un beau style, et nous avons su alors qu’avec Battle of Marengo, monté par Joseph, nous avions deux solides chances pour Epsom, et malgré le train peu soutenu du début, Ruler of The World a accéléré en cheval de classe qu’il est. – L’entraîneur Aidan O’Brien
ci-dessus Leading Light et son jockey Joseph O’Brien foncent vers le succès dans le St Léger du mois dernier, le final classique de la saison anglaise, et désormais, Coolmore et son entraîneur Aidan O’Brien ont leurs regards braqués vers le Qatar Arc.
vu le jour, Ruler Of The World s’envola mais a échoué d’un rien, d’une foulée. Ses vacances après le Curragh lui ont clairement fait du bien, et on espère donc bien être capable d’inverser le résultat avec Kizuna. Quoi qu’il en soit, nous savons qu’il s’agit d’un Arc très relevé. Entre autres, il faudra battre Orfevre et Treve car ils ont été très impressionnants dans les autres Arc Trials. » Coolmore pourrait aussi engager Camelot, 7ème l’an dernier, si le terrain s’assèche et envisage de supplémenter le vainqueur du St Leger, Leading Light, pour la somme de 100 000 euros. John Magnier, l’un des patrons de Coolmore, explique : « L’Arc est une grande course, et, si le terrain est trop souple pour Camelot, Leading Light ne serait, lui, pas contre un bain de boue. Beaucoup de personnes
ne l’ont pas bien considéré avant Doncaster car il avait gagné le Queen’s Vase sur 3200 mètres à Ascot. Mais notez qu’il avait aussi gagné sur 2400 mètres avant le meeting royal et a été dirigé sur longue distance car nous avions beaucoup d’options pour nos différents chevaux. Après avoir rebattu les cartes, nous l’avions désigné pour le Queen’s Vase. » « Mais attention, Leading Light n’est pas un cheval lent. Il est paresseux, c’est pourquoi il porte des oeillères australiennes, mais il a beaucoup de tenue et va toujours se transcender, et comme il l’a prouvé à Doncaster, il a aussi un brin de classe. » En résumé, le message de Coolmore est clair comme le cristal : « Ce sera l’un des Arc les plus relevés depuis des années, mais nous ignorer est à vos risques et périls. » n
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RULER COMMANDS COOLMORE CHArge 42
C
OOLMORE might have been involved in three Prix de l’Arc de Triomphe celebrations with the John Hammond-trained Montjeu and the Andre Fabre-trained Hurricane Run, but Aidan O’Brien, whose sole success for Coolmore in the Arc came courtesy of Dylan Thomas in 2007, still feels he has something to prove in Paris. “That was a great day,” recalls O’Brien. “Dylan Thomas was a really good horse and he also won the King George that same season, so it was quite an achievement to keep his form right through to Longchamp.” The Ballydoyle maestro has since had 15 high-class shots at the Arc with the likes of St Nicholas Abbey, So You Think, Camelot, Soldier of Fortune, Fame And Glory and Duke of Marmalade and he knows that apart from the occasional pacesetter, you need to send your very best to win an Arc. Last year’s 41-1 surprise success of Solemia ended a run of four consecutive victories for
week-end du 92 éme qatar prix de l’arc de triomphe a gauche Ruler of The World s’impose dans le Chester Vase en Angleterre dans un superbe style avant de récidiver en remportant le Derby d’Epsom.
through the early summer, we were unable to do too much fast work on the grass. It was difficult to know just how good our three-yearolds were and it was impossible to put them in any accurate pecking order. He won his debut well enough, so we took him to Chester for the Chester Vase because it’s a track where horses can learn a lot. “He won the Vase in fine style, and we knew that, together with Battle of Marengo, whom Joseph rode, we had two strong chances for Epsom, and off a slow early pace Ruler of the World quickened like the class horse he is. “Ryan committed him fully two furlongs out, so all credit to the horse for toughing it out in front. But he had a hard enough race and, in hindsight, I shouldn’t have run him in the Irish Derby where he was very flat, finishing a disappointing fifth. “Three quickish races like that was probably too much to ask of him. He got very warm before the race, which could have been a sign that he needed a break. So we freshened him up and brought him back for the Prix Niel at Longchamp last month, where he ran an absolute corker to be beaten in a photo by Kizuna. “Ryan just got checked for a split second and when he finally saw daylight Ruler of the World flew through, but he needed one more stride. His holiday after The Curragh clearly did him good, so, hopefully, we might be able to reverse the form with Kizuna. However, we know it will be a tough Arc. Among others, we’ve also got Orfevre and Treve to beat, and
they were very impressive in the other Arc Trials.” Coolmore might well run Camelot, seventh last year, if the ground dries up, and they are also contemplating supplementing St Leger winner Leading Light at a cost of 100,000 Euros. John Magnier, boss of Coolmore, says: “The Arc is a great race, and, while it might be too soft for Camelot, Leading Light would certainly not mind a mudbath. “Many people wrote him off for Doncaster because he had won the Queen’s Vase over two miles (3,200 metres) at Ascot, but he had been winning at a mile and a quarter before the Royal meeting and only went for the longer race because we had so many horses with a lot of options. Having shuffled our pack, he was the horse we chose for the Queen’s Vase. “But make no mistake Leading Light is not a slow horse. He is lazy and that is why he wears cheekpieces, but he stays and he will keep on pulling out a bit more, and as Doncaster proved, he also has a touch of class.” So the message from Coolmore is crystal clear: “This might be one of the hottest Arcs for many years, but ignore us at your peril.” n ci-dessus L’unique succès pour Coolmore dans l’Arc – jusqu’ici – de l’entraîner Aidan O’Brien, remportant l’Arc 2007 avec Dylan Thomas monté par Kieren Fallon, dominant Youmzain d’une tête.
three-year-olds, and, well aware that the Classic generation receive a generous weight-for-age allowance from the older horses, Aidan has had Ruler of the World earmarked for the race since the colt won the Epsom Derby in June. With Aidan’s son Joseph too heavy to ride any of the stable’s three-year-olds, Ryan Moore, who gave Ruler of the World such a brilliant ride in the Derby and again in the Qatar Prix Niel, is again in the saddle. Coolmore are renowned for giving their horses interesting names, but even by their standards they were tempting fate when they named the Galileo colt Ruler of the World as a yearling. O’Brien recalls with a smile: “Ruler of the World is the most stunning looking horse with an unbelievable pedigree. He didn’t race as a two-year-old – maybe because I was scared to run a horse with a name like that. Seriously though, we always thought the world of him. But we knew he was going to need plenty of time, and due to the ground being so firm
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Thierry Jarnet Quelle est la meilleure façon pour vous de vous relaxer ? J’aime écouter de la musique et rester au calme. Quels autres sports suivez-vous et quelle est votre activité favorite en dehors des courses ? A part le football, je suis l’actualité sportive en général et surtout les grands événements planétaires mais pas un sport plus qu’un autre. Ma vie est 100% cheval. Qu’aimez-vous faire pour vos vacances, quelle est selon vous la plus belle région du monde et pourquoi ? J’aime ne rien faire du tout, j’appelle cela faire la marmotte. Mais les vacances sont rares, vous savez ! Quand on a eu la chance de faire le tour de la planète, on se rend compte que la France est un superbe pays, pour le temps libre aussi ! Quel est votre plat préféré, votre vin préféré et votre boisson favorite ? Et suivez-vous constamment un régime strict ? Je suis plus gourmet que gourmand. J’aime le foie gras même si j’en mange rarement. Côté vin, un bon Bordeaux est toujours agréable, et pour se rafraîchir une bière bien fraîche ! Votre voiture préférée ? Une BMW, alliant élégance et sport, me convient parfaitement. Si vous le pouviez, qui seraient les 4 personnalités, présentes ou passées, que vous inviteriez à dîner et pourquoi ? C’est difficile de répondre à cette question. Mais s’il y a bien un moment convivial qui restera gravé dans ma mémoire, c’est celui qui m’avait permis d’être entouré de Freddy Head et du regretté Alain Lequeux. J’avais adoré échanger avec eux. Alain était quelqu’un avec qui on ne s’ennuyait jamais !
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La plus grande course que vous ayez jamais vue ? La victoire d’Arazi pour le compte de François Boutin lors de la Breeders’ Cup Juvenile en 1991 à Churchill Downs est un souvenir fantastique. L’impression de vitesse du poulain dans le dernier virage est inoubliable.
Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, qu’emporteriez-vous avec vous ? Pourquoi pas un cheval ? Car ma vie professionnelle, je l’ai réussie grâce aux chevaux. Qu’y a-t-il dans vos écouteurs en ce moment, quelle est votre musique favorite ? J’écoute pas mal de genres de musiques : classique et jazz en priorité mais j’aime bien aussi les tubes des années 80. Je ne suis en revanche pas trop fan de la musique électronique actuelle. Aimez-vous Paris ? C’est certainement une des plus belles voire la plus belle ville du monde, sans aucun doute. Comment avez-vous commencé avec les chevaux ? Jeune, mes parents nous ont offert à mon frère et moi un poney et, ensuite, je me suis mis à l’équitation. Mon père jouant le dimanche au tiercé avec un oncle, j’ai été sensibilisé aux courses et pris par le virus, je me suis lancé dans le grand bain. Quelle a été vote plus grande satisfaction professionnelle, vote succès le plus marquant ? Votre plus grande victoire ? Quand on est gamin puis apprentijockey, on rêve de monter l’ « Arc », donc forcément le gagner fut un moment extraordinaire pour moi. J’en ai gagné deux : en 1992 avec Subotica et en 1994 avec Carnégie.
Et vous rappelez-vous d’un succès dont vous êtes particulièrement fier ? L’an passé, avec Sandrine (Tarrou, la compagne de Thierry Jarnet), nous avons gagné le Prix Daphnis à Longchamp (Groupe III). Et remporter une belle épreuve comme celleci, en couple, puisque Sandrine entraînait le poulain qu’elle avait acheté aux ventes aussi, nous avait apporté une grande satisfaction : cela fait très chaud au coeur.
Aviez-vous des héros quand vous étiez apprenti et savez-vous si vous représentez un modèle aujourd’hui pour des jeunes ? Pas de héros en particulier, je faisais en sorte de m’inspirer des jockeys qui évoluaient au plus haut niveau à ce moment-là. Mais plus tard, j’ai beaucoup appris de Cash Asmussen qui a beaucoup apporté aux courses françaises. Qu’aimez-vous de la piste de Longchamp, de l’hippodrome en général et de l’atmosphère qui y règne le week-end de l’Arc ? La piste se prête à toutes les tactiques possibles, c’est toujours signe de qualité. Le jour de l’Arc, Longchamp est magnifique avec tout ce public qui réchauffe grandement l’atmosphère. Cela nous porte et nous donne encore plus de motivation !
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If you could, who would be the four personalities, past or present, you would invite for dinner, and why? That’s a difficult question. But there will always be a friendly moment which I shall never forget. It was when I was with Freddy Head and Alain Lequeux. It was great to talk to these guys. Alain was someone with whom you would never get bored!
What is the best way for you to relax? I like to listen to music and stay calm. What is your favourite music? I listen to a wide variety of music, classical and jazz mostly, but I also like listening to music from the 1980s. I’m not a big fan of today’s electronic music.
What other sports do you follow and what is your favourite activity outside of racing? Apart from football, I like to follow all the sports news in general, especially the international events, but I don’t have a preferred sport in particular. My life is 100 per cent dedicated to horses.
Do you recall a win that you’re particularly proud of? Last year, with Sandrine (Tarrou, Thierry’s girlfriend) we won the Prix Daphnis at Longchamp (Group 3). And winning a race like that, with Sandrine, who trained the horse that she’d bought, gave us a both great satisfaction. The greatest race you’ve ever seen? Arazi’s victory for François Boutin in the Breeders’ Cup Juvenile in 1991 at Churchilll Downs. The effect of speed he gave in the last turn is unforgettable.
What do you like to do for your holidays? I like to do nothing. It’s what I call being a Marmot. Holidays are quite rare for me. When you’ve had the chance to travel all over the world as I have as a jockey, you become aware that France is a wondeful country, especially for spending your free time!
Did you have any heroes when you were an apprentice and do you know if you’re a model for today’s youngsters? I didn’t have any particular hero. I used to get my inspiration from a lot of the jockeys who were racing at the highest level at the time. Later, however, I learnt a great deal from Cash Asmussen who gave a lot to French racing.
Do you follow a routine before racing and do you get nervous before a big race? I don’t have a set routine – that would mean I’m supersticious and I’m not. Before a big race, just like a smaller event, I’m totally concentrated on the job in hand but I’m not at all nervous. How did you get into horses? When I was a kid, my parents bought my brother and myself a pony and that’s when I started horseriding. My father used to bet on racing on Sundays with an uncle of mine. So I became aware of racing and caught the bug.
What was your greatest professional satisfaction, the victory that you remember most? When you’re a kid and then you become an apprentice, you dream about riding in the Arc. So winning the Great Race was obviously an extraordinary experience for me. I’ve won the race twice in 1992 with Subotica and in 1994 with Carnegie. Do you like Paris? Without a doubt ! it’s certainly one of the most beautiful – if not THE most beautiful – cities in the entire world.
If you found yourself stuck on a desert island, what would have with you? Why not a horse? Because I owe my successful career to horses.
Longchamp What do you like about the Longchamp racetrack, the racecourse itself and the atmosphere on the Arc Weekend? The track can be adapted to many different kinds of tactics. For me, that’s a sign of quality. On the day of the Arc, Longchamp is truly magnificent. The huge number of spectators seem to warm to the occasion and create a magnificent atmosphere. It gives us jockeys even more motivation to do well!
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L’écurie Classique de Cheikh Joaan A ce moment de la saison, deux des quatre gagnants des Classiques français ont été achetés par le Cheikh Joaan Bin Hamad Al Thani, membre de la Famille Royale Qatarie, qui est rapidement devenu une personnalité majeure parmi les propriétaires des courses internationales. Il espère que son acquisition estivale, la gagnante du Prix de Diane Longines, Treve, va justifier les 100 000 €, montant de la supplémentation dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, en remportant l’épreuve.
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PAR GEOFF LESTER
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heikh Joaan, qui avait déjà acheté le héros de la Poule d’Essai des Poulains Style Vendome, ne s’est pas fait prier quand il a appris que l’invaincue Treve était sur le marché. Ayant célébré son premier succès de Groupe 1 douze mois auparavant, le jour du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, avec Olympic Glory dans le Prix Jean-Luc Lagardère, Cheikh Joaan espère que Treve pourra ainsi apporter un digne couronnement à ce qui est déjà une magnifique première saison de courses. Ayant fait ses classes à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr, en France, Sheikh Joaan croit beaucoup à la fidélité envers les entraîneurs, et il a insisté pour que Treve, achetée plus de 5 millions d’euros, reste chez Criquette Head-Maarek, la pouliche ayant été élevée dans son haras familial du Quesnay. Cheikh Joaan est le cousin du Sheikh Fahad Al Thani qui, avec ses frères, Sheikh Hamad et Sheikh Suhaim, ont ensemble formé le Qatar Racing au printemps dernier. Cheikh Joaan fut atteint par le virus de l’élevage de chevaux de courses quand il contempla les joies que ses cousins retiraient du « Sport des Rois », et il n’eut ensuite de cesse de prendre une part dans ce plaisir. C’est seulement à Ascot en 2011 que Sheikh Fahad se fit connaître du monde des courses, grâce à la performance de Frederick Engels qui mena ses couleurs à la victoire dans le Windsor Castle Stakes, la première fois où lui et ses frères étaient réunis en course. Mais, en un éclair, cette petite rivière devint un fleuve majestueux avec Lightening Pearl donnant à Qatar Racing leur premier succès en Groupe 1 dans le Cheveley Park Stakes de Newmarket, suivi de Dunaden, entraîné par Mikel Delzangles, venu défaire les Australiens en remportant la Melbourne Cup – « la course pendant laquelle une nation s’arrête » – à Flemington, le premier mardi de novembre.
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Qatar Racing and Equestrian Club Partner of
The w o r ld’ s m o st p r e s t i g i o u s Ar a b i a n r a c i n g e v e n t
Qatar A ra b i a n Wo r ld Cu p S u n d a y 6 th O c t o b e r 2 0 1 3 , L o n g c h a m p Racecourse, France
Mkeefa – 2012
Lahib – 2008
Areej – 2011
General – 2009
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w w w. qr e c . g o v. q a P.O. Box 7559 Doha - Qatar
General – 2010
week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe Dunaden remporta un pactole de 2,48 millions de livres en battant Red Cadeaux d’un nez, et le courtier David Redvers, manager du Sheikh Fahad commenta : « Ce cheval fut le catalyseur de l’intérêt du Qatar et de son investissement total. Le reste de la Famille Royale assista à ce qui arriva ce jour-là, et décida alors de s’impliquer. Cela leur montra qu’ils pouvaient devenir compétitifs avec la famille Maktoum de Dubaï sur la scène mondiale. » Dans l’optique des ventes de l’automne prochain, Sheikh Joaan aspire à défier les super pouvoirs de Coolmore, Godolphin et Juddmonte, et il ne va pas tarder à approcher le nombre de deux-cents dans son cheptel de pur-sang. Sian Jones, le représentant de Cheikh Joaan, confie : « il a touché le jackpot en acquérant Olympic Glory, et les choses se sont ensuite enchaînées. Tout comme le rêve de Sheikh Mohamed, quand il créa Godolphin, était de placer Dubaï sur une mappemonde, Sheikh Joaan veut l’imiter avec le Qatar. »
Il construit un élevage au Haras de Bouquetot en Normandie, où Toronado et Olympic Glory vont pouvoir stationner comme étalons. C’est un vrai passionné des courses. Il est le frère de l’Émir du Qatar, il y a donc derrière lui une puissante famille qui va l’aider à mener sa tâche à terme. – Sian Jones, le représentant de Sheikh Joaan. Clairement, Sheikh Joaan est dans les courses pour un long bail, puisque Jones ajoute : « Il construit un élevage au Haras de Bouquetot en Normandie, où Toronado et Olympic Glory vont pouvoir stationner comme étalons. C’est un vrai passionné des courses. Il est le frère de l’Émir du Qatar, il y a donc derrière lui une puissante famille qui va l’aider à mener sa tâche à terme. De toute évidence, les choses se passent bien. Toronado a été une acquisition magnifique. Il fut malchanceux à Royal Ascot, mais il prit sa revanche sur Dawn Approach en gagnant les Sussex Stakes à Goodwood fin juillet. » Cheikh Joaan a certainement d’excellents conseillers. L’entraîneur Richard Hannon Jr et le jockey Richard Hughes l’ont pressé d’acquérir Toronado pendant l’hiver, ce qui fut un choix décisif. Le Cheikh, qui porte un très vif intérêt aux courses, est déjà en train de bâtir une liste impressionnante pour sa jumenterie, avec notamment l’héroïne
de la Breeders Cup Filly and Mare Turf, Zagora, qui coûta 2,5 millions de dollars, et est pleine de Frankel, mais aussi que Twyla Tharp, la mère de The Fugue, vendue pour 1,7 million de Guinées, pleine d’Oasis Dream, lors des ventes de décembre dernier à Newmarket. Cet été, il a également signé Frankie Dettori comme premier jockey. Ce serait un rêve éveillé pour l’italien s’il remportait l’Arc en selle sur Treve. Mme. Head a confié : « Treve était ma première gagnante de Groupe 1 depuis presque trois ans quand elle décrocha le Prix de Diane. Elle a toujours été ma meilleure pouliche, mais elle a connu quelques petits problèmes, et nous avons donc dus être patients. Mon père pensait que j’étais folle quand je l’ai engagée dans le Diane puisqu’elle est arrivée à Chantilly ayant seulement gagné deux courses mineures. Mais je connais bien la famille, et je savais qu’elle était exceptionnelle. Le Diane a été
ci-dessus Richard Hughes et Toronado prennent leur revanche sur Dawn Approach, se consolant de leur désillusion d’Ascot en remportant dans un style convaincant le Sussex Stakes en juillet à Goodwood.
un tremplin puisque la deuxième, Chicquita, a gagné les Irish Oaks. C’était agréable de recevoir un appel de l’entourage de Cheikh Joaan après la course. Three Troïkas a gagné l’Arc pour moi en 1979, j’ai donc dû attendre longtemps pour avoir une aussi bonne pouliche. Espérons que Treve se montre digne d’elle. » A côté du développment important de son écurie de pur-sang anglais, SA Cheikh Joaan est également devenu un acteur principal des chevaux arabes. Au début de cette année, Al Mamun Monlau a gagné le Gr. 1 Kahayla Classic, monté par Christophe Soumillon et il vient d'acheter Dahess, le champion 2012 des étalons arabes, gagnant de 13 Gr.1 dans 5 pays différents. SA Cheikh Joaan est jeune, enthousiaste et passionné, lui et sa famille peuvent être remerciés pour leur soutien si important au monde du cheval de courses. n
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Sheikh Joaan’s Classic Collection TWO of the four French Classics winners so far this season have since been bought by Sheikh Joaan Bin Hamad Al Thani, the member of the Qatar Royal Family who is fast becoming a leading owner in international racing. He’s hoping that his summer acquisition, Prix de Diane winner Treve, can justify his 100,000 Euros supplementary entry by winning the Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. words GEOFF LESTER
ci-dessus SA Cheikh Joaan Bin Hamad Al Thani (à gauche) aide son jeune fils à porter le trophée d’Olympic Glory après sa victoire dans le Prx Jean-Luc Lagardère 2013, sous les yeux du Président de France-Galop, Bertrand Bélinguier.
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heikh Joaan, who had already purchased Poule d’Essai Poulains hero, Style Vendome, did not need a second invitation when he was told that the unbeaten Treve was on the market. Having celebrated his first Group 1 success on Qatar Arc Day 12 months ago with Olympic Glory in the Prix Jean-Luc Lagardere, Sheikh Joaan is hoping that Treve can seal what has been a wonderful first full season in racing. Educated at the Ecole speciale militaire de-Saint Cyr in France, Sheikh Joaan believes in being loyal to his trainers, and he insisted that Treve, bought for more than five million Euros, remains with Criquette Head-Maarek, the filly having been bred at her family’s Haras du Quesnay Stud. Sheikh Joaan is the cousin of Sheikh Fahad Al Thani, who, together with his brothers, Sheikh Hamad and Sheikh Suhaim, formed Qatar Racing in the spring of last year. Sheikh Joaan was bitten by the thoroughbred
horseracing bug when he saw how much enjoyment his cousins were getting out of the Sport of Kings, and was anxious to grab a slice of the action. It was only at Royal Ascot in 2011 that Sheikh Fahad first made the racing world sit up and take notice, courtesy of Frederick Engels carrying his colours to victory in the Windsor Castle Stakes – the first time that he and his brothers had been racing together. But the acorn soon grew into a mighty oak tree with Lightening Pearl giving Qatar Racing their first Group 1 success in the Cheveley Park Stakes at Newmarket, followed by Dunaden, trained by Mikel Delzangles, rattling the cages of the Aussies when winning the Melbourne Cup at Flemington on the first Tuesday in November. Dunaden carried off £2.48million for beating Red Cadeaux by a pixel, and bloodstock agent David Redvers, racing manager to Sheikh Fahad, said: “Dunaden was the catalyst for the entire investment and interest in horseracing by Qatar. The rest of the Royal Family saw what happened and wanted to get involved – it showed them that they can compete on the world stage.” In the forthcoming autumn bloodstock sales, Sheikh Joaan
has aspirations of challenging the superpowers of Coolmore, Godolphin and Juddmonte, and he is fast approaching 200 horses in his thoroughbred collection. Sian Jones, representing Sheikh Joaan, said: “He hit the jackpot when he purchased Olympic Glory, and things really snowballed from there. Just as Sheikh Mohammed’s dream, when he formed Godolphin, was to put Dubai on the map, then Sheikh Joaan wants to do likewise for Qatar.” Clearly, Sheikh Joaan is in racing for the long haul, with Jones adding: “He is building a stud at Haras de Bouquetot in Normandy, where the likes of Toronado and Olympic Glory will eventually stand as stallions. He is very passionate about racing and is the brother of the Emir of Qatar, so there is considerable family backing behind him to see him succeed. “Obviously, things are going really well. Toronado has been a great acquisition. He was unlucky at Royal Ascot, but it all came right when he gained his revenge on Dawn Approach in the Sussex Stakes at Goodwood at the end of July.” Sheikh Joaan certainly has the right people advising him. Trainer Richard
CI-DESSUS Richard Hughes salue la foule de Longchamp après sa victoire dans le Prix Jean-Luc Lagardère avec Olympic Glory
EN HAUT Trêve, montée par Thierry Jarnet, sème le peloton et file vers la victoire dans le Prix de Diane Longines à Chantilly.
Richard Hughes mène Olympic Glory au succès dans le Prix Jean-Luc Lagardère 2012.
Hannon jnr and jockey Richard Hughes urged him to buy Toronado during the winter, which was an inspired choice. The Sheikh takes a keen interest in the sport and is already building up an impressive list of broodmares, which include Breeders’ Cup Filly & Mare Turf heroine Zagora, who cost $2.5million and is in foal to Frankel, and Twyla Tharp, the dam of The Fugue, snapped up for 1.7million gns in-foal to Oasis Dream at last year’s December Sales at Newmarket. He also signed up Frankie Dettori in the summer to be his retained jockey. It would be a dream return to the big time for the Italian if he could take Arc glory on Treve. Mme Head said: ”Treve was my first Group One winner for almost three years when she landed the Diane. She was always my best filly, but she had a few small problems, so we had to be patient. My father thought I was crazy when I entered her for the Diane as she went to Chantilly having only won two minor races. “But I know the family well, and I knew she was exceptional. The Diane form got a boost when runner-up Chicquita won the Irish Oaks, and it was great to get a call from Sheikh Joaan’s people after the race. “Three Troikas won an Arc for me in 1979, so I have waited a long time for another filly as good. Let’s hope I have one in Treve.” Beside the expansion of his thoroughbred empire Sheikh Joaan has also become a principal player with his Arabian horses. Earlier this year his Al Mamun Monlau won the Group 1 Dubai Kahayla Classic ridden by Christophe Soumillon. Sheikh Joaan is young, enthusiastic and passionate about his racing. He recently bought the 2012 Champion Purebred Arabian French sire, Dahess, winner of 13 Group 1 races in five different countries. n
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Richard Hughes Quelle est votre activité préférée quand vous n’êtes plus accaparé par vos chevaux, et comment vous détendez-vous ? Je joue au golf chaque fois que j’en ai la possibilité. Je suis un cinglé du golf. J’adore ça, et je travaille à descendre mon handicap sous 7. Je me suis aperçu qu’un parcours de golf m’est plus bénéfique pour réguler mon poids que les éternelles visites au sauna. Où aimez-vous passer vos vacances, quelle est votre région du monde préférée et pourquoi ? La Barbade – J’ai testé beaucoup d’endroits, mais aucun autre ne provoque en moi les mêmes sensations. C’est peut-être parce que je connais bien les lieux. Nous y allons chaque hiver, et je m’y sens toujours aussi à mon aise. Comment êtes-vous venu dans le monde des chevaux ? En tant que fils de Dessie Hughes, j’imagine que je n’aurais rien pu faire d’autre. Mon père a gagné des Champion Hurdle et des Gold Cup à Cheltenham, avant de devenir un entraîneur à succès, alors depuis l’instant où je me suis assis sur mon premier poney, j’étais voué à suivre ses traces. Quelle est la plus belle course que vous ayez vue ? The Minstrel à la lutte avec Hot Grove dans le Derby d’Epsom en 1977. Je ne me lasse jamais de revoir les trépidations de Lester Piggott dans le finish.
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Qu’y a-t-il sur votre I-pod en ce moment, quelle est votre musique favorite, quel est votre film, acteur et actrice favoris, et quel est le dernier film que vous ayez vu ? Je n’utilise pas l’I-pod, je préfère me confier à ce que je peux entendre à la radio de ma voiture. « Les Ailes de l’Enfer » est un de mes films préféré, et je l’ai encore regardé pour la énième fois la nuit dernière. Nicolas Cage est formidable. Aviez-vous des héros lorsque vous étiez jeune jockey et vous êtes-vous inspiré d’un jockey en particulier ? Je ne me rappelle pas avoir eu un modèle – j’étais trop occupé à faire attention à ne pas tomber !... Quelle est la chose la plus drôle que vous ayez vue sur un hippodrome, à l’entraînement ou dans une cour ? Un jour, dans une course à Newmarket, Giles Parkin portait une culotte de cheval trop serrée, qui, à un moment, a commencé à se déchirer par le milieu. Frankie Dettori s’en est aperçu aussitôt, et il a fait en sorte que la culotte se déchire complètement le temps que l’on parvienne jusqu’au poteau. On était morts de rire en voyant Giles pousser avec les fesses à l’air. Quels sont vos restaurants et hôtels préférés à Paris, et qu’aimez-vous le plus faire dans cette ville ? Mon préféré, c’est le George V. Nourriture fabuleuse, bien que les prix soient fabuleux eux aussi !...
Quelle fut le défi le plus difficile que vous ayez relevé ? Toronado dans les Sussex Stakes cette année à Goodwood. J’avais la pression sur moi, et je savais que je ne pouvais gagner que d’une seule manière, en le laissant à l’arrière, et en venant attaquer Dawn Approach au large, tout à la fin, et ça a marché. J’ai gagné beaucoup de belles courses mais je n’ai jamais ressenti un tel soulagement après avoir passé le poteau en vainqueur.
Qu’aimez-vous de la piste de Longchamp, de l’hippodrome en général et de l’atmosphère qui y règne le week-end de l’Arc ? Longchamp est une piste pour homme intelligent. Si vous ne faites pas attention, vous pouvez vous laisser aller à envoyer trop tôt, et dans ce cas, vous n’irez pas loin. Il y a une atmosphère électrique pendant le week-end de l’Arc et vous ne savez pas si vous êtes en Angleterre ou en France car il y a tellement d’anglais, d’irlandais et d’autres encore, qui ont fait le voyage jusque là. Si vous gagniez au Loto, quelles sont les trois premières choses que vous feriez ? Rembourser les prêts, m’acheter un jet privé pour me faciliter les voyages, et signer une carte de membre pour tous les grands parcours de golf du pays.
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Extravagant What’s your favourite food, and drink – when you allow yourself to eat and drink it – and do always you follow a strict diet?
What’s the most extravagant item you have ever bought and what made you buy it? I once spent £800 on a travel bag, and, while it seemed crazy at the time, I’ve had it for 17 years, so maybe it wasn’t such a bad buy.
What do you most like doing when you’re not actively involved with horses and how do you relax? I play golf whenever I get the chance. I’m a golf nut. I simply love it, and I’ve managed to get my handicap down to seven. I find a round on the golf course is far more beneficial in keeping my weight under control than endless visits to the sauna.
Spicy curry for me – the hotter the better. It’s my favourite dish. Having signed the pledge to give up drinking a few years ago, coca cola is now my favourite tipple.
What other sports do you follow and what is your favourite nonracing activity? I’ve ridden winners for the former Manchester United Manager, Sir Alex Ferguson, and I value him as a close friend, which means a lot to me as I’m a fanatical Manchester United supporter. I also love watching the major golf tournaments and the big events on SKY.
Do you have any superstitions and what are they? I don’t really regard myself as being too superstitious, but I have to admit that 5 and 7 are my lucky numbers, so if my horse gets one of those numbers in a race I always feel we could be in business.
Where do you take your holidays, what is your favourite part of the world and why? Barbados – I’ve tried a variety of other places, but none of them gives me quite the same buzz. Maybe it’s because I know my way around the place. We go every winter and I always feel so comfortable there.
What do you like about Longchamp as a track and as a racecourse and how do you rate the atmosphere during the Arc Weekend? Longchamp is a thinking-man’s track. If you’re not careful you can get sucked into kicking too early, and if you do that you won’t get home. It’s an electric atmosphere on Arc Weekend, and you don’t know whether you are in England or in France as there are so many Brits, Irish and other nationalities making the trip. Which three people, past or present ,would you most like to invite to a dinner party and why? Jack Nicklaus, one of the greatest golfers of all time and a true gentleman; the celebrity chef Gordon Ramsey, who would ensure that the food was top-class, and trainer Richard Hannon, who would keep us laughing all night long with his hilarious racing stories from yesteryear.
What’s your favourite restaurant and hotel in Paris? My favourite hotel and restaurant has to be the George V – fabulous food, though the prices are fabulous, too! What’s your favourite car and why? The new Audi 8 looks terrific, although you only get £100 change out of £136,000 so I suppose it ought to be something special.
What is the greatest race you have ever seen? The Minstrel inching out Hot Grove in the 1977 Epsom Derby. Lester Piggott’s rat-atat-tat finish was something I never tire of watching. How did you first get involved with horses? Being the son of the jockey and trainer Dessie Hughes, I guess there was never anything else I was going to do for a living. Dad won many races including Champion Hurdles and Gold Cups at Cheltenham and is now a successful trainer, so from the moment I sat on my first pony I was destined to follow in his footsteps. What was the most challenging ride you have ever had? Toronado in this year’s Sussex Stakes at Goodwood. The pressure was on me, and I knew that there was only one way I could win and that was by dropping him out and hitting Dawn Approach wide, fast and late. Thankfully, it worked a treat. I’ve won a lot of very good races but I have never felt such relief as when we passed the post in front.
What’s the funniest thing you’ve ever seen on a racecourse, on the gallops or in the yard? Giles Parkin wore some rather smart ‘designer’ breeches one day in a race at Newmarket, but half-way round the track they started to split alarmingly. Frankie Dettori spotted it immediately and made sure they had split all the way down by the time we reached the winning post, and it was hilarious to see Giles pull up with a bare backside. Did you have any heroes as a young jockey and did you model yourself on any particular jockey? I can’t recall having a role model – I was too busy just making sure that I didn’t fall off!
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L’acteur Christophe Lambert, parrain du 92 ème Qatar Prix de l’Arc de Triomphe
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assionné par le cheval et par l’équitation, qu’il pratique régulièrement et qu’il a pratiquée dans le cadre de nombreux films, il était alors naturel que France Galop propose à Christophe Lambert d’être le parrain du 92ème Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. En 2012, il se glissait même dans la peau d’un propriétaire de haras en Normandie et dans l’univers des courses hippiques pour « Ma bonne étoile ». Le film raconte la très belle
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« C’est avec un immense plaisir que le héros du film « Highlander », sera présent dimanche 6 octobre à Longchamp pour encourager les stars du galop qui donneront le meilleur d’eux-mêmes dans le temple de la vitesse et du Plat. »
histoire d’une jeune fille qui se bat avec la jument qu’elle a élevée seule, Marquise, pour sauver le haras familial. 1 an plus tard, nouvelle plongée dans le monde hippique pour Christophe Lambert le 10 septembre dernier où l’acteur s’est immiscé dans les coulisses de l’Arc en se rendant au Centre d’Entraînement de France Galop à Chantilly. Il a ainsi découvert l’entrainement des meilleurs pur-sang de la planète dans un cadre magique et a ainsi pu
Amoureux passionné des chevaux et cavalier expérimenté, l’acteur Christophe Lambert visite le centre d’enttraînement de France-Galop à Chantilly.
voir comment les futurs concurrents de l’Arc se préparent quelques semaines avant la course pour être prêts le jour J. « C’est impressionnant de beauté. C’est passionnant de découvrir ce regard que porte l’entraîneur sur chaque animal : il y a cette compréhension de ce que chaque cheval représente, ce qu’il veut dire à travers ses mouvements, son galop, son souffle C’est vraiment génial. « Entre l’entraînement et la course, c’est le jour et la nuit !
C’est la première fois que je vais me rendre au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, qui est la plus grande course au monde. Je suis vraiment très impatient car je trouve cela extraordinaire. » C’est avec un immense plaisir que le héros du film « Highlander », sera présent dimanche 6 octobre à Longchamp pour encourager les stars du galop qui donneront le meilleur d’eux-mêmes dans le temple de la vitesse et du Plat. n
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Christophe Lambert Actor Christophe Lambert, Ambassador of the 92nd Qatar Prix de l’Arc de Triomphe
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assionate about horses and about horse riding, something that he does regularly as well as having ridden in numerous films, it was therefore only natural that France Galop should ask Christophe Lambert to be the Ambassador of the 92nd Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. In 2012, in the film Ma Bonne Etoile, he played the role of an owner of a stud farm in Normandy who was immersed in the business of horseracing. The film tells the truly beautiful story of a young girl who fights with the mare, Marquise, who she has brought up by herself, to save the family stud farm.
One year later, Christophe Lambert was once again thrown into the world of horseracing on the 10th September when the actor paid a ‘behind the scenes of the Qatar Arc’ visit to France Galop’s Training Centre at Chantilly. It was here that he discovered the training methods of the finest thoroughbred racehores on the planet in a magical environment. He was able to see how the future competitors of the Arc prepare, just a few weeks before the Great Race, in order to be ready for Arc Day. ”It’s all so beautiful,” he said. “It’s amazing how the eye of the trainer watches each horse. The horses are all
different, but the trainers understand their movement, their canter, their breathing. It’s really amazing. The difference between training and racing is like day and night! It will be my first visit to the Arc, the biggest race in the world! I’m really looking forward to it. I find it all amazing." It will be fascinating to see what the hero of the film Highlander thinks of the action when he attends the 92nd Qatar Prix de l’Arc de Triomphe this Arc Weekend at Longchamp when he watches the drama unfold as the global stars of the racing world give the best of themselves in the pinnacle of flat racing. n
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jockeysQ&RMAXIMEGUYON Qu’aimez-vous de la piste de Longchamp, de l’hippodrome en général et de l’atmosphère qui y règne le week-end de l’Arc ? Longchamp, c’est le temple. L’Arc, c’est la plus grande course de la planète. Le monde entier s’y donne rendez-vous et cela engendre une ambiance extraordinaire. J’ai eu la chance d’y participer, je rêve maintenant de m’y imposer.
Qu’y a-t-il dans vos écouteurs en ce moment et quel est le dernier film que vous avez vu ? J’écoute tout genre de musiques. Le dernier film que j’ai vu au cinema, c’était il y a trois jours : Insaisissable. Votre restaurant favori à Paris ? Qu’aimez-vous le plus dans Paris ? Je préfère dîner dans les environs de Chantilly plutôt qu’à Paris. Paris est une ville magnifique bien sûr mais, n’étant pas un citadin dans l’âme, j’ai parfois un peu de mal avec les embouteillages et le monde. Suivez vous une routine d’avantcourse et ressentez-vous encore du stress avant une grande course ? Ce n’est pas du stress mais plutôt une envie pressée d’en découdre, une forme d’impatience. Comment avez-vous commencé avec les chevaux ? J’ai débuté par les courses de poneys, comme Olivier Peslier notamment. J’ai ensuite intégré l’école des courses à Chantilly, au Moulin à Vent. J’ai ensuite été placé chez M. André Fabre et tout a été parfait pour moi.
Maxime Guyon Quelle est la meilleure façon pour vous de vous relaxer ? J’aime être auprès de ma famille, mon épouse et ma fille : être tout simplement chez moi au calme et profiter de moments tranquilles. Quels autres sports suivez-vous et quelle est votre activité favorite en dehors des courses ? Faute de temps, je n’ai pas l’occasion de faire d’autres activités sportives, à part la pétanque, mais il s’agit plus d’un loisir que réellement un sport ! Je suis parfois le football à la télé mais je n’ai pas pour autant d’équipe favorite. Quelle est la chose la plus extravagante ou incroyable que vous ayez jamais faite? Je ne suis pas un grand fan des sensations fortes. Par exemple, je n’ai jamais sauté à l’élastique ou quelque chose dans le genre. Qu’aimez-vous faire pour vos vacances, quelle est selon vous
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la plus belle région du monde et pourquoi ? J’aime aller trouver le soleil, sur une île où il fait chaud, au bord de la plage et avec une mer turquoise, c’est plutôt agréable, non ? J’aime beaucoup l’Ile Maurice où j’ai eu l’occasion d’aller dans un cadre professionnel : c’est un très bel endroit. Quel est votre plat préféré, votre vin préféré, votre boisson favorite et suivez-vous constamment un régime strict ? J’aime les choses simples : une viande grillée avec un gratin dauphinois, c’est le top ! Je ne bois pas de vin sans pour autant suivre de régime strict. Pour me désaltérer, j’adore le diabolo menthe. Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, qu’emporteriez-vous ? Une télé pour passer le temps au début et ensuite me servir de ces composants pour inventer quelque chose (rires)
Quelle a été votre plus grande satisfaction professionnelle, votre succès le plus marquant ? Et vous rappelez-vous d’une monte dont vous êtes particulièrement fier ? Ma grande satisfaction, c’est de parvenir à durer dans le temps, ayant des résultats constants depuis deux-trois ans. Ça, j’y tiens beaucoup. En ce qui concerne ma monte dont je suis le plus fier, je dirais ma victoire avec Golden Lilac dans le Prix de Diane 2011.
Votre plus grande victoire ? C’est toujours difficile de répondre à cette question. Mon 1er Groupe 1 avec Cavalryman reste forcément un grand souvenir. Mais mes succès ensuite dans le Prix du Jockey-Club et dans le Prix de Diane sont aussi très importants. Impossible d’en détacher une plus qu’une autre. La plus grande course que tu aies jamais vue ? Je garde un super souvenir de Goldikova lors de sa 3ème victoire dans la Breeders’Cup Mile: elle avait encore réalisé une grande performance et Olivier Peslier aussi ! Aviez-vous des héros quand vous étiez apprenti et savez-vous si vous représentez un modèle aujourd’hui pour des jeunes ? Quand on est apprenti et qu’on veut embrasser cette carrière on voue obligatoirement une grande admiration pour Olivier Peslier : c’est un jockey et une personnalité hors-norme. En ce qui me concerne, je crois être encore trop jeune pour être un exemple pour les apprentis. Qui est le jockey le plus fun, le plus marrant que vous avez rencontré sur un hippodrome, ou une piste d’entraînement ou dans une écurie ? Quand Mathias Sautjeau était à l’écurie avec moi chez M. Fabre, je dois avouer qu’on a beaucoup ri !
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Relaxation What is for you the best way to relax ? I like to be with my family, my wife and my daughter. Simply being at home, peacefully enjoying some quiet moments.
Which other sports are you interested in, and what is your favourite occupation besides racing ? Due to lack of time, I don’t get much chance to practice other sports activities, except petanque,
but it’s more of a leisure past-time than a real sport! I sometimes watch football on TV but I don’t have a special favourite team.
How did you start with horses ? I began with pony races, just like Olivier Peslier did. I then entered the Apprentice School in Chantilly, at the Moulin à vent. Then I was fortunate to join André Fabre‘s yard and everything just turned out perfectly for me. What is your favourite music, and the last picture you have seen ? I listen to all different kinds of music. The last film I saw in a theatre was : ‘ Insaisissables’ just a few days ago.
What do you like to do for holidays ? I like to go and find the sun, preferably on a warm island with beautiful beaches and turquoise waters, it is quite pleasant, no ? I love Mauritius, where I also happen to go professionally. It’s a wonderful place.
What gave you your greatest professional satisfaction, your biggest success and do you remember a ride you are especially proud of ? My greatest satisfaction is the constant good results I have had over the past two or three years. I am very proud of this achievement. The ride I am most proud of I would say was winning with Golden Lilac in the Prix de Diane 2011. Your greastest victory? It is always difficult to answer this question. My first Groupe 1 win with Cavalryman obviously remains a great memory for me. My following successes in the Prix du Jockey-Club and the Prix de Diane are very important as well. It is impossible to choose between one or another. The greatest race you ever saw? I will always have a wonderful memory of Goldikova’s third victory in the Breeders’ Cup Mile. She produced such a tremendous performance!
Do you get nervous before a great race? I don’t really get nervous, rather just an urging feeling to get out there and go for it. I suppose I feel that I just want to get on with the race. It’s an impatience of some kind. What do you like about the Longchamp track and the racecourse generally and the atmosphere of the Arc Weekend ? Longchamp is the temple of flat racing. The Arc, is by far the Greatest Race in the World. The whole racing world meets at Lonchamp on the first weekend of October and this brings an extraordinary ambiance
to Longchamp. I have been lucky to ride in the race and now, I dream of winning it. Did you have any heroes when you were an apprentice, and do you imagine representing a role model for youngsters ? When you are an apprentice and you want to enter the racing profession, you inevitably have great admiration for certain jockeys. I particularly admired and still admire Olivier Peslier. He is an extraordinary rider and a unique character. As for myself, I believe I am yet too young to be an example for the apprentices just yet.
What is your favourite meal, your favurite wine, and your favourite drink, and do you follow a strict diet ? I like simple food, grilled meat with a gratin dauphinois is the top dish for me. I don’t drink wine but I do not necessarily follow a strict diet. When I’m thirsty, I enjoy Diabolo menthe.
Your favourite restaurant in Paris and what do you like most about Paris ? I’d rather have dinner around Chantilly than in Paris. Paris is a wonderful city, of course, but I am not a citizen at heart. I sometimes feel a bit uncomfortable with the traffic jams and the crowds.
If you were alone on a deserted island, what would you bring along ? A television, to spend my time at first, and then to use its components to create something interesting. (laughs).
Who is the funniest rider you have ever come across ? When Mathias Sautieau was with me at Mr Fabre’s stable, I must confess we laughed a lot !
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par GEOFF LESTER
Les espoirs du Japon sont anéantis quand Christophe Soumillon et Orfèvre sont devancés sur le poteau par Olivier Peslier et Solémia à l’arrivée du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe 2012.
O
n dit que chaque cheval de grande classe possède en lui une anomalie. Vincent O’Brien m’a dit un jour que Nijinsky était pratiquement ingérable avant qu’il ne le mette chez son homme de confiance John Brabston. Oubliez donc les signaux d’alarme résonnant autour du challenger japonais Orfèvre, et tenez en compte par la suite en contemplant la liste des participants du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe de cette année. Orfèvre aurait certainement dû remporter la précédente édition de l’Arc. Les livres des records montreront que, bien que battu d’une encolure par Solemia, il était le meilleur cheval de la course, et s’il ne s’était pas montré inconséquent en poussant violemment à droite dans les 200 derniers mètres pour finir contre la lice, il l’aurait emporté. Si Christophe Soumillon parvient à le maintenir droit, nul doute que le poulain peut encore être un acteur majeur de l’épreuve. Le Japon semble condamné à ne pas gagner la plus prestigieuse des courses européennes. Parti favori au pari mutuel, Orfèvre avait montré un brillant changement de rythme à six cent mètres du but, paraissant se mettre hors de portée de ses adversaires. Mais il avait déjà prouvé dans son pays d’origine qu’il pouvait se montrer fantasque, se fâchant sur son mors et se mettant à musarder en route, avant de prononcer un effort extraordinaire pour terminer, tout près, à la seconde place d’un Groupe 2. Les milliers de fans des courses qui avaient fait le voyage depuis Tokyo l’année dernière observèrent la scène avec incrédulité, se souvenant comment El Condor Pasa avait été battu d’une demie longueur par Montjeu en 1999 après avoir tout essayé, tandis que Deep Impact finissait troisième de Rail Link en 2006, avant d’être déclaré positif, et Nakayama Festa, le plus près de tous, ne s’inclinant que d’une tête face à Workforce en 2010. Orfèvre, cheval de l’année 2011 au Japon quand il remporta la Triple Couronne, est l’un des meilleurs chevaux
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CI-DESSOUS Kizuna finit en dehors pour s’imposer de très peu dans le Qatar Prix Niel 2013 devant le vainqueur du Derby d’Epsom Ruler of The World (à gauche).
jamais issu du Pays du Soleil Levant, et son entraîneur, Yasutoshi Ikee, repartant des tribunes de Longchamp l’année dernière, prédisait : « nous reviendrons l’année prochaine, et cette fois, nous gagnerons ». Sur la route de Paris l’année dernière, Orfèvre avait gagné le Groupe 1 Takarazuka Kinen et le Prix Foy, mais, bien que son management ait prévu la même préparation pour l’Arc cette année, ils ont été forcés de réviser leurs plans après que le coursier soit victime de l’éclatement d’un vaisseau sanguin au cours de son dernier galop avant le grand rendez-vous de juin, l’obligeant à déclarer forfait. Cependant, Ikee demeure résolument confiant dans les chances d’Orfèvre, évoquant là un simple accident de parcours. Il ne semble pas craindre une rechute, prétendant :
Orfèvre et Christophe Soumillon après leur succès dans le Qatar Prix Foy 2012 à Longchamp.
« un vaisseau qui éclate, ce n’est pas grave. Il n’a pas saigné du nez, et depuis, il s’est offert de bonnes vacances à Shadaï Farm, où il est né, et semble parfaitement remis. » « Orfèvre a été un cheval fantastique pour nous. Il a gagné neuf courses et a fini quatre fois deuxième en seulement 16 sorties. Et bien qu’il a gagné le Japan Derby sur piste souple et s’est accommodé du terrain lourd l’année dernière à Longchamp, il peut mieux utiliser sa pointe de vitesse quand le train est propice à la vitesse . Alors, si le soleil brille à Paris ce dimanche là, ce sera exactement ce qui lui convient. » Cependant, les cœurs des japonais qui vont envahir le Bois de Boulogne ne battront pas tous pour Orfèvre. Beaucoup d’entre eux seront supporteurs de Kizuna, le gagnant du Japan Derby de cette année. C’est le jockey légendaire Yutaka Take qui est associé à Kizuna, lui qui est toujours hanté par les critiques des parieurs anglais qui l’accablèrent quand il fut battu par Carnegie en selle sur White Muzzle en 1994. Take, désormais âgé de 44 ans, se décrit lui-même comme « le phare de tous les hommes dans la force de l’âge », et bien que son cinquième succès dans la Japan Derby avec
Kizuna constituait sa soixanteseptième victoire au niveau Groupe 1, il confie que : « gagner l’Arc signifierait autant que chaque gagnant que j’ai monté ». Il ajoute : « J’ai monté Deep Impact et j’ai été tellement déçu de ne pas l’emporter. J’ai juré alors que je retournerai à Longchamp un jour pour gagner l’Arc avec un de ses fils, et j’ai maintenant une chance d’y parvenir. Mon but est de faire de Kizuna le meilleur cheval du monde. » L’entraîneur Shozo Sasaki a, lui aussi, une confiance inébranlable en Kizuna, remarquant : « Il est très fort mentalement, et rien ne peut le déranger, dans un parcours ou ailleurs, c’est pourquoi j’ai persuadé son propriétaire de l’engager dans l’Arc, car je savais que le long voyage ne le dérangerait pas. L’Arc est une magnifique course pour les 3 ans. Ils reçoivent 3,5 kg des chevaux plus âgés, et ce serait merveilleux si Kizuna pouvait finalement être le premier vainqueur japonais. » Orfèvre et Kizuna, relevant le flambeau du Japon, seraient les meilleurs porteurs d’espoir de tout un peuple qui rêve d’épingler enfin cet Arc qui se refuse à lui depuis si longtemps. n
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Japan chase glory T hey say that every top-class horse has a kink. Vincent O’Brien once told me that Nijinsky was virtually unmanageable until he put his head man John Brabston in charge. So forget the alarm bells surrounding the temperament of Japanese challenger Orfevre and ignore him at your peril when assessing this year’s contenders for the Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. There is no doubt that Orfevre should have won last year’s Arc. The record books will show that he was beaten a neck by Solemia, but he was the best horse in the race. Had he not gone walkabout in the last 200 metres and veered to his right, ending up on the rail, he would have won. If Christophe Soumillon can keep him straight as he did in the Qatar Prix Foy the colt must be a major contender again. Japan seem fated not to win Europe’s most prestigious race. Orfevre, who started favourite on the Pari-Mutuel, had shown a brilliant change of pace at the 600m pole, seemingly putting the race beyond reach of his challengers. But he had shown
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ci-dessus
Le Japon doit encore se contenter de la seconde place quand Orfèvre termine second de Solemia dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe de l’année dernière.
A droite Le Japonais El Condor Pasa est battu d’une demi-longueur par Montjeu dans le Qatar Arc 1999.
before in his homeland that he was far from straightforward, cocking his jaw down the back straight in a Group 2 race, and allowing the field to saunter by, and then quickly producing an extraordinary recovery from a standstill to finish a close second. The thousands of fanatical race fans who had flown over from Tokyo last year watched in disbelief, recalling how El Condor Pasa had been beaten half a length by Montjeu in 1999, having attempted to make all, while
Deep Impact had finished third to Rail Link in 2006, only to fail a subsequent dope test, and Nakayama Festa went closest of all, being pipped a head by Workforce in 2010. Orfevre, Horse of the Year in Japan in 2011 when he carried off their Triple Crown, is one of the best horses ever to emerge from the Land of the Rising Sun, and his trainer, Yasutoshi Ikee, walked from the grandstand at Longchamp last year, predicting, “We will be back next year and next
week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe WORDS GEOFF LESTER
We will be back next year and next time we’ll win it. – Orfevre’s trainer Yasutoshi Ikee
a droite
L’entraîneur d’Orfèvre Yasutoshi Ikee mène Orfèvre et Christophe Soumillon autour du rond de présentation avan sa victoire dans le Qatar Prix Foy 2012.
time we’ll win it.” En route to Paris last year, Orfevre had won the Group 1 Takarazuka Kinen and the Qatar Prix Foy, but, though connections initially planned a similar route to the Arc this season, they were forced to rethink their plans after the colt broke a blood vessel in his last gallop before the Takarazuka, causing him to be withdrawn. However, Ikee remains resolute about Orfevre’s chances and regards it as a mere hiccup. He certainly has no fears of a repeat, saying: “Breaking a blood vessel was nothing serious. “He did not bleed from the nose and he has since had a nice holiday at the Shadai Farm, where he was bred, and he seems A1 again. “Orfevre has been a fantastic horse for us. He has won nine races and finished second four times in just 16 outings, and, though he won the Japan Derby on soft ground and coped with the heavy going at Longchamp last year, he can use his explosive speed better when conditions ride fast. So if the sun shines in Paris on Sunday that’s just fine.” However, not all the Japanese pouring down the Bois de Boulogne om Sunday will be rooting for Orfevre. There will be plenty of support for Kizuna, this year’s Japan Derby winner and impressive Qatar Prix Niel. The legendary jockey, Yutaka Take, rides Kizuna, and he is still haunted by
ci-dessous
Malchanceux, Nakayama Festa fut le plus proche de tous les prétendants japonais, battu d’une tête par Workforce dans le Qatar Arc 2010.
the criticism he received from British punters when beaten by Carnegie on White Muzzle in 1994. Take, now 44, describes himself as “the beacon of light for all middleaged men,” and, though his fifth Japan Derby triumph, on Kizuna, was his 67th at Group 1 level, he concedes that winning the Arc “would mean as much as any winner I have ridden.” He added: “I rode Deep Impact and was so disappointed that we could not win. I vowed then that I would return to Longchamp one day and win the Arc on one of his sons, and now I have the chance to do just that. “My aim is to make Kizuna the best
horse in the world.” Trainer Shozo Sasaki also has tremendous faith in Kizuna, observing: “He is mentally strong and takes anything that you throw at him in his stride, and that’s why I encouraged the owner to enter him for the Arc as I knew the long journey would not worry him. “The Arc is a great race for threeyear-olds. They receive 3.5kg from the older horses, and it would be wonderful if Kizuna could finally win it for Japan.” With Orfevre and Kizuna flying the flag for Japan this could be their best hope yet of grabbing that elusive Arc glory that has eluded them for so long. n
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Qu’aimez-vous de la piste de Longchamp, de l’hippodrome en général et comment classeriez-vous l’ambiance qui y règne le week-end de l’Arc ?
YUTAKA TAKE Quelle est votre activité préférée quand vous n’êtes plus accaparé par les chevaux, et comment vous détendez-vous ? Je regarde des DVD des courses étrangères. Sinon, j’aime regarder des courses cyclistes, et un show comique japonais appelé « Rakugo ». J’aime aussi conduire, et prendre du bon temps avec des amis au cours de bons diners.
Longchamp est un de mes hippodromes préférés au monde. L’ambiance pendant le weekend de l’Arc est tellement spéciale et prestigieuse, et je suis vraiment enchanté de pouvoir être présent dans la course.
Quels autres sports suivez-vous et quelle est votre activité favorite « hors courses » ? J’apprécie tous les sports en général, le baseball, le foot et la boxe. J’aime aussi jouer au golf. Où aimez-vous passer vos vacances, quelle est votre région du monde préférée et pourquoi ? J’aime aller sur les champs de courses quand je suis en vacances. En hiver, par exemple, j’irai à Santa Anita, et en été, à Deauville. Quel est votre plat favori, votre boisson favorite – pour autant que vous vous autorisiez à manger et boire – et suivez-vous toujours un régime strict ? J’aime les boissons alcoolisées en général, pour accompagner les plats maison concoctés par mon épouse. J’apprécie aussi les spécialités régionales ou les plats saisonniers. Vous arrive-t-il d’être nerveux avant une course ? Je ne suis jamais tendu, et je n’ai aucune routine d’avant départ. Comment êtes-vous venu dans le monde des chevaux ? Mon père était jockey, il était donc naturel que je le devienne moi aussi.
Quelle fut votre victoire la plus gratifiante, et quel fut le défi le plus difficile que vous ayez relevé ? On ne peut pas comparer une course avec une autre. Chaque course a sa difficulté, et je fais face chaque fois en ayant une attitude positive. Quelle a été votre plus belle victoire, et quelle est la plus belle course que vous ayez vue ? Ma victoire dans le Japan Derby au mois de mai avec Kizuna reste un souvenir très spécial pour moi. C’était mon cinquième succès en Derby. Remporter le Hong Kong Vase fut aussi une énorme sensation puisqu’il s’agissait d’une course étrangère. Quelle est votre voiture favorite et pourquoi ?
J’ai un contrat avec Audi, alors je conduis une S8 noire et un spider R8 bleu. J’adore piloter. Qu’y a-t-il sur votre I-pod en ce moment, quelle est votre musique favorite, quel est votre film, acteur et actrice favoris, et quel est le dernier film que vous ayez vu ? J’adore la musique, particulièrement des artistes japonais tels que Southern All Star et Fukuyama Masaharu. J’apprécie aussi beaucoup de regarder des films ou des pièces de théâtre, spécialement les pièces de la TV coréenne. Quels sont vos restaurants et hôtels préférés à Paris, et qu’aimez-vous le plus faire dans cette ville ? Plutôt que les palaces géants à 5/7
étoiles, je préfère les petits hôtels où on se sent chez soi, de même pour les restaurants, je choisis plutôt des endroits cozy. Il y a aussi d’excellents restaurants Vietnamiens et Thaïlandais à Paris dont certains sont mes favoris. Qu’aimez-vous de la piste de Longchamp, de l’hippodrome en général et comment classeriez-vous l’ambiance qui y règne le week-end de l’Arc ? Longchamp est un de mes hippodromes préférés au monde. L’ambiance pendant le week-end de l’Arc est tellement spéciale et prestigieuse, et je suis vraiment enchanté de pouvoir être présent dans la course.
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jockeysQ&RyutakaTAKE
What do you regard as your most satisfying and hard-earned victory and what was the most challenging ride you ever had? I can’t compare any one race with another. Every race is difficult and I face every challenge with a positive attitude.
What do you most like doing when you’re not actively involved with horses and how do you relax? I watch overseas races on DVD. Other than that I like to watch cycle racing and a cultural Japanese comedy called “Rakugo.”. I also like driving cars,
and having a good time with friends over great food and drinks. What other sports to you follow and what is your favourite non racing activity? I like all sports in general – baseball, soccer and boxing in particular. I also enjoy playing golf.
Yutaka Take après avoir gagné le Japan Derby 2013.
Where do you take your holidays, what is your favourite part of the world and why? I like going to the racetracks on my holidays, too. In the winter, for example, I would go to Santa Anita in California, and in the summer I like to go to Deauville. (pictured above).
Picture © Yasufumi Sawada.
What was your biggest winner and what is the greatest race you have ever seen? Winning the Japan Derby in May on Kizuna was particularly special to me. It was my fifth Derby win. Also, winning the Hong Kong Vase was a great and different feeling, with it being an overseas race.
What’s your favourite food, wine and drink – when you allow yourself to eat it and do you always follow a strict diet? I like alchoholic drinks in general, to go with my wife’s excellent home cooked food. I also like to eat seasonal food from different regions.
What do you like about Longchamp as a track and as a racecourse and how do you rate the atmosphere at the Arc Weekend? Longchamp is one of my favourite courses in the world. The atmosphere at the Arc Weekend is very glamorous and very special, and so I am always excited when I have the opportunity to race there.
How did you first get involved with horses? My father was a jockey so it was a natural course of my life to become a jockey.
Did you have any heroes as a young jockey and did you model yourself on any particular jockey? Cash Asmussen.
What’s your favourite car and why? I have a contract with Audi, so I drive a black S8 and a blue R8 Spider. I love driving.
Favourite restaurant and hotel in Paris and what you most like to do in Paris? Rather than big 5-7 star hotels I like small homey boutique hotels. As for restaurants, again, rather than a top restaurant, small cozy places are my choice. There are some very good Vietnamese and Thai restaurants in Paris which are some of my favourites, too.
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Retour sur le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe 2012
ci-dessus
Solemia vole la vedette à Orfèvre
Olivier Peslier et Solemia refont du terrain sur Christophe Soumillon et Orfèvre avec les reste du peloton dans leur sillage.
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PAR rowland seeds
S
i vous vous demandez quelle est la traduction japonaise de l’expression « se faire subtiliser une victoire qui vous tendait les bras », il vous suffit de mentionner la défaite d’Orfèvre dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe 2012. Le fils de Stay Gold est assurément l’un des plus beaux perdants de l’histoire de l’épreuve reine du plat français. Sa déconvenue n’enlève rien au triomphe de la lauréate, la surprenante outsider Solemia (40/1), qui a su déjouer le piège d’un terrain lourd fatal au reste du peloton pour venir damer le pion à l’infortuné Orfèvre aux abords du poteau d’arrivée. Les Japonais n’avaient jamais été aussi prêts de décrocher le Graal depuis la défaite
d’un autre fils de Stay Gold, Nakayama Festa, s’inclinant d’une tête face à Workforce, en 2010, au terme d’un duel à couteaux tirés. La malédiction qui frappe le camp nippon est tout aussi frustrante que touchante. Bien que Solemia ait remporté des épreuves avant son sacre dans l’Arc, son principal fait d’arme se cantonnait à une victoire au niveau Groupe II et une 3ème place à 2 longueurs de Shareta dans le Prix Vermeille. Impressionnant sur distances intermédiaires au Japon, Orfèvre avait enregistré 5 succès au niveau Groupe I lorsqu’il décida d’exporter son talent à Longchamp, s’adjugeant sans difficulté le Prix Foy, répétition générale au 1er dimanche d’Octobre. Orfèvre semblait s’être assagi et
sa prestation ahurissante dans le Hanshin Daishoten en mars n’était plus qu’un mauvais souvenir. Ce jour-là, le pensionnaire de Yasuo Ikee avait dérobé et malgré le retard accumulé, il était parvenu à refaire son retard pour échouer à une encolure du lauréat. Le jour J, les chances de victoire nipponne étaient amoindries par le mauvais numéro (18) tiré par Orfèvre dans les stalles, contraignant l’icône du Pays du soleil levant à s’élancer tout à l’extérieur. Un handicap impossible à surmonter aux dires de certains professionnels. Mais avec un Christophe Soumillon très confiant comme partenaire, tous les espoirs étaient permis. 8 des 18 concurrents s’étaient déjà illustré au niveau Groupe I dont l’irlandais Camelot. Le protégé du maître de Ballydoyle Aidan O’Brien, qui venait d’échouer de peu dans sa quête de la triple couronne anglaise, se classant 2ème du Saint Léger, endossait le statut de favori. Le vainqueur des Oaks irlandais Great Heaven, entraîné par John Gosden, constituait l’une des meilleures chances anglaise. La délégation française était emmenée par Saônois, sous la selle de son fidèle jockey Antoine Hamelin avec qui il avait enlevé à la surprise générale le Prix du Jockey-Club. L’Aga Khan Shareta et le lauréat du Grand Prix de Deauville Masterstroke (le seul poulain élevé aux Etats-Unis présent au départ) sous la férule d’André Fabre, devraient sortir le grand jeu. Tenante du titre et malgré ses succès dans les King George VI and Queen Elizabeth Stakes à l’été 2012 puis dans un Groupe I à Baden-Baden, l’allemande Danedream était contrainte de déclarer forfait après qu’une épidémie virale équine se soit déclarée dans son centre d’entraînement à Cologne. Tous les chevaux ayant été mis en quarantaine, celle que de nombreux observateurs pensaient capable de doubler la mise dans l’Arc dut mettre un terme à sa carrière sportive pour entrer au haras. Compte tenu de l’alourdissement du terrain, il était clair qu’aucun des participants ne parviendrait à battre le record de Danedream. Bien placé dans les stalles de départ, Camelot patientait au sein du peloton non loin de Great Heavens tandis que Masterstroke et Solemia chassaient les pacemakers d’Aidan O’Brien, Ernest Hemingway et Robin Hood. Saônois était maintenu en queue de peloton et Christophe Soumillon s’accommodait de son mauvais numéro, se faisant discret aux derniers rangs. A l’entrée de la fausse ligne droite, Olivier Peslier se rapprochait de la tête de la course, sa jument Solemia appréciant tout
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particulièrement le terrain lourd à l’inverse de la majeure partie de ses rivaux. Très murmuré le jour de l’épreuve, Masterstroke justifiait l’engouement des turfistes et emboîtait le pas à la représentante de la casaque Wertheimer. Christophe Soumillon pointait encore au dernier rang sans avoir sollicité Orfèvre. En entrant dans la ligne d’arrivée, le peloton se déploie pour le sprint traditionnel, Solemia emmenant tout le monde. Soudain, à la hauteur des tribunes, Orfèvre apparaît, avalant ses adversaires comme s’il venait juste de rentrer en course depuis le paddock tout proche. Est-ce enfin le moment de gloire tant attendu pour le Japon ? Solemia reste sa seule adversaire en course, mais elle se trouve maintenant à plusieurs longueurs. Mais plus Orfèvre accumule de l’avance, plus il se met à pousser sur sa droite, jusqu’à se retrouver totalement contre la lice. Peslier, vainqueur de trois « Arcs » consécutifs de 1996 à 1998, saisit sa chance, et sollicite Solemia pour tenter de combler l’écart dans un dernier effort. Orfèvre hésite à l’approche du poteau et Solemia vient le coiffer d’une encolure,
ci-dessus
en haut
L’entraîneur Carlos Laffon-Parias (à gauche), Solemia, Olivier Peslier et les propriétaires Alain et Gerard Wertheimer célèbrent leur victoire dans l’Enclosure après le Qatar Arc de l’année dernière.
Orfèvre continue de pousser à droite, abandonnant le côté tribunes pour venir le long de la lice, tandis que Solemia et Olivier Peslier refont leur retard avec le peloton à leurs trousses.
offrant à Olivier Peslier le record égalé du nombre de victoires (4) dans l’Arc. « Je pensais que je ne courais plus que pour la deuxième place quand Orfèvre nous a distancé », dit Peslier, « mais quand il s’est mis contre la lice, il a ralenti un peu, et nous, nous avons poursuivi notre effort. » Soumillon ne tarissait pas d’éloges au sujet d’Orfèvre, disant : « Orfèvre et Zarkava sont les meilleurs que j’ai monté dans l’Arc. Je n’avais jamais vu un cheval avec une telle pointe de vitesse… Il s’est un peu arrêté devant, peutêtre à cause du terrain lourd. » Troisième, Masterstroke produisit un excellent effort, Camelot termina à une honorable septième place si on considère qu’il a perdu un fer, Saônois a déçu ainsi que
Je pensais que je ne courais plus que pour la deuxième place quand Orfèvre nous a distancé mais quand il s’est mis contre la lice, il a ralenti un peu, et nous, nous avons poursuivi notre effort. – Olivier Peslier
Shareta. Mais cet Arc fut surtout le fait de deux chevaux, et tout autant une victoire inattendue qu’une défaite inimaginable. Solemia, entraînée par Carlos LaffonParias, le gendre de Criquette Head-Maarek, est la troisième gagnante d’Arc à porter les fameuses couleurs bleues et blanches de la famille Wertheimer, après Ivanjica (1976) et Gold River (1981). Solemia courut ensuite sans succès dans la Japan Cup, et s’est désormais retirée au haras pour procréer. Orfèvre demeure néanmoins le favori de nombreux fans des courses et revient ce week-end, pour le Japon, sur les lieux de son crime. Pour Soumillon et son entraîneur Yasutoshi Ikee, c’est comme s’il y avait un travail à conclure. n
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2012 Qatar Prix de l’Arc de Triomphe Review
ci-dessus Olivier Peslier demande un dernier effort à Solemia pour priver Orfèvre d’une première victoire dans l’Arc pour le Japon.
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Solemia Steals Orfevre Show
S
hould you require the Japanese translation of the phrase ‘snatching defeat from the jaws of victory’ I would be tempted to look under ‘see Orfevre, Prix de l’Arc de Triomphe 2012.’ The colt by Stay Gold must rank as one of the unluckiest losers in the history of the Great Race. That’s not to take anything away from the winner, the unconsidered 40/1 outsider Solemia, who showed tremendous application in wearing down Orfevre in the dying strides whilst the rest of the field trailed in behind them in the testing conditions . The Japanese have come agonisingly close to capturing the Arc, most recently with another son of Stay Gold, Nakayama Festa, who was beaten a head by Workforce in 2010. Yet, if that was frustrating, Orfevre’s bad
week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe
luck was heartbreaking. Whilst Solemia had won races prior to the Arc she arrived at Longchamp with her best efforts a solitary Group 2 win to her name, along with a two lengths-plus defeat by Shareta in the Prix Vermeille. Orfevre had been impressive in middle distance races in Japan, winning five Grade 1 contests before transferring that ability to Longchamp when effortlessly winning the Prix Foy on Arc Trials day. Memories of Orfevre’s mind-bending performance in turning left instead of right off a bend to let the remainder of the field go by, only to set off again and pass all but one to finish second, were long forgotten. On Arc Day Japanese hopes were high, tempered only by the very wide draw of 18 in the field of 18. Some professionals thought it an impossible task to win from such a position. To counterbalance that, the cool, confident jockey that is Christophe Soumillon was in the saddle . The Arc field contained eight individual Group/Grade 1 winners and the favourite’s role was occupied by Ireland’s Camelot, representing the all-conquering Ballydoyle team. Aidan O’Brien’s charge had narrowly failed to capture the English Triple Crown when finishing second in the St. Leger. The John Gosden-trained Irish Oaks winner, Great Heavens, appeared to be England’s big hope. The French challenge was led by Saonois, winner of the Prix du Jockey Club under a daring hold-up ride from young Antoine Hamelin, who again took the mount. The Aga Khan’s Shareta and the Grand Prix de Deauville victor, Masterstroke, (interestingly, the only USA-bred runner in the race) trained by Andre Fabre, needed to find some improvement. Absent from the line up was Germany’s Arc winner, Danedream. Having won the 2012 King George V1 and Queen Elizabeth Stakes plus another Group 1 race at Baden Baden in September, she was expected by many to repeat her 2011 Arc victory. However, her stables in Cologne were hit by an equine viral outbreak and all the horses were quarantined. Understandably her connections decided to retire her to stud. It was clear that the heavy going 12 months ago would leave Danedream’s record-winning time intact. The better drawn Camelot settled in midfield, Great Heavens was prominent, whilst Masterstroke and Solemia were closer to the Aidan O’Brien pacemakers, Ernest Hemingway and Robin Hood. Saonois was held up, as expected, and Soumillon seemed unphased at Orfevre’s draw, content to stay at the rear. Entering the false straight, Olivier
“I thought I was riding for second place when Orfevre went clear, but when he went on the rail he stopped a little and we kept on going.” – Olivier Peslier Peslier was comfortable in the front rank with Solemia, who, unlike many, was relishing the ground. Masterstroke was justifying his reputation with a huge run while Soumillon remained at the rear with only the joggers in the bois de Boulogne behind him. As they entered the home straight the field fanned out for the traditional sprint to the line with Solemia leading the way. Suddenly, Orfevre appeared towards the stands side sweeping past them all as if he’d entered the race from the paddock exit. Was this finally the long-awaited moment of Arc glory for Japan? Solemia was the only realistic chaser but she was now several lengths adrift. But the further clear Orfevre went, the further right he drifted, until ending up against the inside rail. Peslier, winner of three successive Arcs from 1996, seized his opportunity and galvanised Solemia for a last ditch effort. Orfevre faltered near the line and Solemia got up to win by a neck to give Peslier a record-equalling fourth Arc. victory. “I thought I was riding for second place when Orfevre went clear,” said Peslier, “but when he went
on the rail he stopped a little and we kept on going.” Soumillon was full of praise for Orfevre, saying: “Orfevre and Zarkava are the best I’ve ridden in the Arc. I’ve never known a horse have such a turn of foot. He stopped a bit at the front – maybe due to the heavy ground.” Masterstroke’s third was an excellent effort, Camelot finished a creditble seventh despite losing a shoe, Saonois disappointed along with Shareta. But this Arc was all about two horses and the fine line between unexpected victory and unimaginable defeat. Solemia, trained by Carlos Laffon-Parias, Criquette Head-Maarek’s son-in-law, was the third Arc winner to carry the famous blue and white colours of the Wertheimer family, following Ivanjica (1976) and Gold River (1981). Solemia was subsequently unplaced in the Japan Cup and has now been retired to stud. Orfevre remains many racing fans’ favourite to finally come home first for Japan this Arc Weekend and both Soumillon and trainer Yasutoshi Ikee regard it as a case of unfinished business. n
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r e p r e s e n t i n g
MkEEFA
(Amer x Nisaee by Dormane) 路 Winner of the Qatar world cup at Longchamp and two group 1 stakes in England, making her the 2012 IFAHR leading four year old and older racehorse. Race record: 20(8-2-4) 路 Lifetime earnings: 507,699 EUR
DesigneD BY ArABiAn HOrse WOrLD
RAtHoWAN
(Amer x Arc de Ciel by Djendel) 路 Winner of the NBC International Stakes at Newbury, and second place in the Qatar World Cup behind Mkeefa. Race record: 17(3-8-2) 路 Lifetime earnings: 255,066 EUR
2014 Al ShAhAniA Stud
JAAFer
AsrAA MiN AlBArQ
MAreD Al sAhrA
(Amer x madjela) Winner of the Emir’s Sword, Kahayla Classic, and Shadwell Dubai International Stakes Race record: 47(14-11-7) Earnings: 876,800 eur
(Amer x Akie Croix Noire) Winner of the Qatar National Day Trophy, Hawthorn Hill International Arabian Racing Stakes, Shadwell Dubai International Stakes Race record: 39(13-9-4) Earnings: 203,698 eur
(Amer x Massamarie) Winner of the Emir’s Sword, His Highness The Heir Apparent Cup, and GCC Breeders Champion Race. Race record: 19(6-6-4) Earnings: 458,006 eur
DJeNDel
AlMAs
MeBrOuk
(Manganate x Mandore) Winner of the Emir’s Sword and sire of stakes winners Race record: 9(5-2-0)
(Tidjani x Madjela) Winner of His Highness The Heir Apparent Sword, Emir’s Cup, Prime Minister’s Sword, Qatar Derby Cup. Race record: 13(6-1-3) Earnings: 143,104 eur
(Manganate x Mandore) Winner of the Emir’s Sword, Musherib Cup, Qatar National Handicap, Yousuf Al Rumaihi Race. Earnings: 168,069 eur
PArADOr (Dormane x Praline du Cassou) Two-time winner of the Mazrat Al Ruwayah Cup, His Highness The Heir Apparent Sword, HH Sheikh Khalifa Triple Crown, the Qatar Derby Cup, and sire of stakes winners Earnings: 139,439 eur
proudly owned by
Abdulrahman al Mansour, Director · Alexandra Newman, Manager P.O. Box 22133, Doha, Qatar · mail@alshahaniastud.com Tel: +974-4490-3074 · +974-4490-3075 · Fax: +974-4471-9169 · Mobile: +974-5564-4645
I
l ne faut jamais l’oublier : le pur-sang arabe est à l’origine du pur-sang anglais et est né dans les pays du Moyen-Orient. Ce cheval est la fierté de tous les habitants du Golfe Persique qui ont entretenu cette race pour sa grâce, sa finesse, sa beauté mais aussi sa personnalité. Ces trente dernières années, à l’initiative de propriétaires et d’éleveurs passionnés, les courses de pur-sang arabe ont connu un regain d’intérêt dans le monde entier. Le niveau de la compétition n’a cessé de se développer. Des entraîneurs se sont spécialisés dans leur mise au point et un véritable circuit international s’est mis en place. La Qatar Arabian World Cup constitue le sommet de la saison hippique pour le pur-sang arabe. Cette épreuve du Groupe I, dotée de 700 000 euros depuis 2012 et courue sur 2.000 mètres, réunit l’élite de la race, âgée de 4 ans et plus. Pour les passionnés de cet animal, qu’ils soient éleveurs, entraîneurs, ou propriétaires, gagner ce CHAMPIONNAT DU MONDE du PUR SANG ARABE représente un rêve. En toute logique, cette finale des finales se dispute à Longchamp, le jour du QATAR PRIX DE L’ARC DE TRIOMPHE.
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week-end du 92 ème qatar prix de l’arc de triomphe PAR fabien cailler
Julian Smart vise une 3ème Qatar Arabian World Cup d’affilée
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ulian Smart n’a pas son pareil pour façonner des compétiteurs de classe mondiale, et il sera une fois encore en excellente position pour enlever le PA Qatar Arabian World Cup le 6 octobre prochain, une épreuve qu’il a gagnée lors des deux dernières années. Avec 700.000 € d’allocation, ce Groupe I disputé sur 2000 mètres et réservé aux chevaux arabes promet attise les convoitises et l’entraîneur installé au Qatar compte déléguer cette année trois des ses pensionnaires, dont Mkeefa et Rathowan, les deux premiers de la précédente édition, ainsi que Areej, vainqueur en 2011. Né en Angleterre avant d’émigrer au Canada à l’âge de 17 ans, Smart partage désormais sa vie entre Lambourn (Angleterre) durant la période estivale, et sa base principale à Doha où il est l’entraîneur attitré du Cheikh Mohammed bin Khalifa Al Thani, propriétaire d’Al Shahania Stud, un poste qu’il occupe depuis cinq ans. Figure incontournable sur la scène des courses de chevaux arabes et ce depuis qu’il s’est installé dans le Golfe en 1992, Julian Smart y a remporté toutes les grandes courses. Il avait déjà commencé à faire parler de lui un an plus tôt au Canada, pour ses débuts en tant que metteur au point, effectuant plusieurs déplacements victorieux aux Etats-Unis. Sa victoire l’an dernier devant la foule de Longchamp est assurément celle qui l’a le plus marqué puisqu’il est parvenu à placer 2 de ses représentants sur les 2 plus hautes marches du podium, un an après avoir pris les trois premières places. Grâce à ces exploits, il détient conjointement le record du nombre de victoires dans la course. Areej (2011) et Mkeefa (2012) se dont d’ailleurs vu décerner en France la palme du meilleur cheval arabe de l’année à la suite de leurs victoires respectives.
LE SACRE DU MEILLEUR PUR SANG ARABE L’an dernier, les 4 ans avaient fait main basse sur la Qatar Arabian World Cup en prenant les quatre premières places (1er Mkeefa, 2ème Rathowan, 3ème Tabarak, 4ème Al Mamun Monlau). En toute logique, on devrait retrouver ces représentants de la famille Al Thani au départ de cette édition 2013, face à une nouvelle génération de 4 ans talentueuse, emmenée par Mushrae, lauréat du Derby des 4 ans à Chantilly, au mois de juin, devant Al Mahdod et Muntasar. Chez les chevaux d’âge, les Areej, Altair, Gharraa, Ameretto, etc.. devraient être également de la fête et capables de créer la surprise.
ci-dessus Mkeefa et Neil Callan foncent vers la ligne pour remporter brillamment la Qatar Arabian World Cup poursuivis par un autre pur-sang arabe lui aussi pensionnaire de Julian Smart, Rathowan.
« Remporter la Qatar Arabian World Cup deux années de suite avec des pouliches est incroyable. J’en suis très fier car tout le monde sait qu’il est très difficile pour les femelles de défier les mâles, ce qui me comble de bonheur. C’est aussi une bonne nouvelle pour l’écurie du Cheikh puisqu’elles viendront bientôt garnir sa jumenterie ».
a droite L’entraîneur Julian Smart, le jockey Neil Callan et le propriétaire HH Sheikh Mohammed Bin Khalifa Al Thani, célèbrent la victoire d’Areej dans le cercle des vainqueurs de Longchamp après la Qatar Arabian World Cup 2011.
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QATAR ARABIAN WORLD CUP
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t should never be forgotten that the English thoroughbred descends from the Purebred Arabian and came into being in Middle Eastern countries. The Purebred Arabian is the pride of all the people in the Persian Gulf who have perpetuated the breed, because of its grace, its finesse, its endurance and its beauty – and also because of its character. Over the last thirty years, thanks to the passion of owners and breeders, Purebred Arabian racing has regained interest throughout the world. The level of competition keeps on improving, the trainers have become specialists in fine tuning the breed and a competitive international circuit has been established globally. The Qatar Arabian World Cup is the pinnacle of the racing season for Purebred Arabians. This Group 1 contest, boasting 700,000 euros in prize money since 2012, is run over 2000 metres and brings together the breed’s elite, aged 4 and over. For anyone who has a passion for Purebred Arabians, be it breeder, trainer or owner, winning the Purebred Arabian World Championship is their ultimate achievement. The only place to hold
this final of finals is, of course, at Longchamp, on QATAR PRIX DE L’ ARC DE TRIOMPHE DAY. CROWNING THE BEST PURE BRED ARABIAN LAST year, the 4-year -olds stole the show at The Qatar Arabian World Cup by filling the first four places (1st, Mkeefa ; 2nd Rathowan ; 3rd Tabarak and 4th Al Mamun Monlau). For the 2013 edition, we can expect to see these representatives of the Al Thani family going head to head with a new and talented generation of 4-year-olds, led by Mushrae, winner of the 4-year-olds’ Derby at Chantilly in June, just in front of Al Mahdod and Muntasar. Among the older horses, Areej, Altair, Gharra and Ameretto will be joining the party and could well stir up a sensation.
ci-dessus Réjouissances dans le cercle des vainqueurs de Longchamp après la victoire de Mkeefa dans la Qatar Arabian World Cup 2012.
Tout seul : Mkeefa, monté par Neil Callan, file franchir le poteau pour remporter la Qatar Arabian World Cup de l’année dernière, dans laquelle les 4 ans prennent les 4 premierès places – Rathowan (2éme); Tabarak (3éme) et Al Mamun Monlau (4éme).
Julian Smart aims for a third Qatar Arabian World Cup in a row
J
ulian Smart knows what it takes to train a top class contender, and he will be in prime position once again to win the Group 1 PA Qatar Arabian World Cup this Arc Weekend, a race he has won for the last two years. With €700,000 in prize money on offer, the 2,000 metre race for Purebred Arabians promises to be a hotly contested affair, in which the Qatar-based trainer could have three runners, including last year’s winner and runner-up Mkeefa and Rathowan, as well as his 2011 victor Areej. Born in England before emigrating to Canada at the age of 17, Smart divides his time between Lambourn in Berkshire, England, during the summer and his principal base in Doha in the winter months, where he is Sheikh Mohammed bin Khalifa Al Thani’s retained trainer for his Al Shahania Stud, a position he has held for five years. A very prominent figure on the Arabian racing scene for several years, having been based in the Gulf since 1992, winning all the major races there, Smart had started training a year earlier in Canada, making several successful assaults on races in the United States. Last year’s victory in front of the huge Longchamp crowd is one that has gone down in his memory after he recorded a 1-2 having previously trained the first three home in 2011. The victory also led him to jointly hold the record for the number of wins in the race following Areej’s triumph the previous October. Both fillies were subsequently crowned French National Champions in their respective years. “To win the World Cup two years in a row with fillies is unbelievable,” says Julian Smart. “It gives me a lot of pleasure, because, as everyone knows, it is very tough for them to run against the colts, so it gave me even more satisfaction. It is also great for the future of the Sheikh’s racing as they will join his broodmare band.” n
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Arc trials
MIKE GALLEMORE analyse les Arc Trials 2013. Une cuvée exceptionelle qui promet un mémorable Qatar Prix de l’Arc de Triomphe
L
es préparatoires de l’Arc peuvent, de temps à autre, apporter de faux espoirs, mais les Qatar Prix Niel, Qatar Prix Vermeille et Qatar Prix Foy de septembre ont prouvé, au delà de toute ambiguïté, que Trêve, Ruler of the World et les deux chevaux japonais, Kizuna et Orfevre, sont quatre candidats exceptionnels, de classe mondiale, capables de générer un Qatar Prix de l’Arc réellement mémorable. Ce double challenge de Kizuna et d’Orfevre peut, d’ores et déjà, offrir au Japon les plus grands espoirs de remporter l’Arc pour la première fois, bien que les lignes entre Trêve, Novellist, Ruler of The World et les autres challengers peuvent laisser penser qu’il en sera tout autrement. La qualité des préparatoires a été telle qu’à chacune des trois courses, le favori de l’Arc a changé d’identité. Malgré le fait que Trêve a franchi le poteau d’arrivée du Vermeille dans un canter - Frankie Dettori se demandant où était passé le reste du peloton - son temps de 2’36’’82 fut le plus rapide des trois courses. Il en est de même pour Orfevre pour sa victoire dans le Prix Foy. Le tandem Christophe Soumillon-Orfevre remportait la course pour la seconde année consécutive, laissant une impression meilleure que l’an passé. Leur chrono de 2’41’’47 ne correspond pas à leur avance de trois longueurs sur les autres concurrents.
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2013 arc trials
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ans le Groupe II Qatar Prix Niel, Kizuna, monté par le jockey japonais tête de liste Yukata Take, fait sa première apparition en course depuis sa victoire dans la Japan Cup au mois de mai. Bien que le fils de Deep Impact, propriété de Shinji Maeda, a gagné le Japan Derby sur une piste ferme, il n’a pas été le moins du monde gêné par le terrain souple de Longchamp. Le pensionnaire de Khalid Abdullah, Preempt, fait le leader pour le favori, Flintshire, entraîné par André Fabre et perd bientôt ses 5 longueurs d’avance dans la ligne d’arrivée. Flintshire, l’impressionnant vainqueur du Grand Prix de Paris sur la distance classique de l’Arc, a la possibilité de faire plier l’élève de Ballydoyle, Ruler of the World, ainsi que Kizuna à ce moment précis, en vue du poteau d’arrivée, mais il n’a pu suivre leur rythme. Ryan Moore parvient à solliciter l’exceptionnelle pointe de vitesse du gagnant du derby d’Epsom Ruler of the World mais ils ne peuvent reprendre Kizuna qui volait et doivent se contenter de la seconde place, à une courte encolure. L’élève d’André Fabre Ocovango, monté par Olivier Peslier, finit à une bonne troisième place, trois quart de longueurs derrière - le meilleur résultat de ce jour pour Fabre avec ses neufs partants en trois courses. Peut-être la piste était-elle trop souple pour convenir à Flintshire, mais nous n’avons certainement pas vu le meilleur du poulain monté par Maxime Guyon. Par ailleurs, l’éblouissant rush de Ruler of the World
ci-dessus Frankie Dettori lance Treve qui dépasse Wild Coco, reléguant le reste du peloton loin derriere, pour remporter le Qatar Prix Vermeille dans le style d’une vraie championne.
a gauche Dettori effectue son traditionnel saut de l’ange dans le cercle de vainqueurs après sa victoire en selle sur Treve dans le Qatar Prix Vermeille.
ci-dessOus Dettori, le propriétaire de Treve Cheikh Joaan Bin Hamad Al Thani et l’entraîneur Criquette Head-Maarek, tout sourires, pendant la remise des prix.
pouvait nous amener à excuser la mauvaise course du poulain de Galileo entraîné par Aidan O’Brien dans le Derby Irlandais où tant de supporteurs espéraient un doublé de Derby anglais-irlandais. Avec le vainqueur du St Léger anglais de septembre, Leading Light, et la possibilité de voir Camelot rejoindre Ruler of The World parmi les partants de l’Arc, l’entraîneur Aidan O’Brien peut envisager de donner du bonheur aux irlandais ce dimanche. Shozo Sasaki, l’entraîneur de Kizuna a dit avant le Prix Niel qu’il espérait surtout un bon travail utile, et qu’il ne s’attendait pas à gagner. « Bien qu’il a travaillé convenablement à l’entraînement, après un arrêt de 16 semaines, nous souhaitions une course sélective et aussi qu’il s’habitue à la piste de Longchamp et à son ambiance », nous a-t-il dit. « Nous savons qu’il n‘en sera pas de même dans l’Arc, mais nous sommes en tout point satisfaits de la performance qu’il a fournie. Notre préparation a été probante, et nous savons désormais comment faire pour préparer l’Arc ».
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ans le Qatar Prix Vermeille, Trêve a illuminé la piste de Longchamp. La pensionnaire d’O’Brien, Venus de Milo, règle l’allure avec Wild Coco, entraînée par Lady Cecil, pendant que Dettori se contente de musarder en queue de peloton. En venant le long de la lice pour entrer dans la ligne droite, Dettori se met en danger d’être enfermé contre le rail, mais dès qu’une petite ouverture se présente, l’italien saisit sa chance, Trêve s’engouffre dans le trou et s’envole vers la ligne avec des allures de vraie championne. C’était la toute première course de
Trêve sur la distance classique de L’Arc, et la pouliche invaincue a montré qu’elle avait la classe pour gagner en toute circonstance. Wild Coco termine plaisante seconde à une longueur trois quart et Tasaday bonne troisième à trois longueurs et demi.
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ans le Qatar Prix Foy, Orfevre renouvelle sa performance de l’an dernier bien que, cette fois, il n’y ait eu aucun doute ou crainte sur sa personnalité insaisissable. Stellar Wind fait le spectacle jusqu’à ce qu’Orfevre s’insinue en bonne place aux côtés du vainqueur de la Melbourne Cup, Dunaden. Christophe Soumillon positionne alors Orfevre confortablement, sur de bons rails, avec des concurrents le protégeant à sa gauche, pour éviter tout risque de pencher vers les tribunes comme il le fit en terminant second l’année dernière dans le Qatar Arc. Soumillon, plein de confiance dans son poulain excentrique, choisit l’instant où une ouverture se fait jour, et quand il commande Orfevre, celui-ci jaillit. Soumillon avait comparé Orfevre avec la gagnante de l’Arc Zarkava, et cela fut évident pour tout le monde en voyant le 5 ans entraîné par Yasutoshi Ikee s’envoler de la sorte. Après la course, quand commencèrent les remises de prix, Orfevre se montra un brin irascible dans l’Enclosure de Longchamp surpeuplée, mais après une telle prestation, on ne peut que le pardonner d’avoir tenu à y participer. Les Arc Trials 2013 furent parmi les plus enthousiasmants de ces dernières années, offrant la promesse d’un mémorable Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. n
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2013 ARC TRIALS
Christophe Soumillon s’offre le luxe d’un coup d’oeil par dessus son épaule gauche pour situer le peloton tandis qu’il file vers le poteau d’arrivée.
the arc stage is set MIKE GALLEMORE analyses the memorable Arc Trials that have set the scene for what promises to be an outstanding Qatar Prix de l’Arc de Triomphe
T
he Arc Trials can occasionally offer false promises for the Great Race but September’s Qatar Prix Niel, Qatar Prix Vermeille and Qatar Prix Foy proved beyond doubt that Treve, Ruler of the World and the two Japanese horses, Kizuna and Orfevre, are four exceptional world-class contenders capable of producing a truly memorable Qatar Arc. This two-pronged challenge by Kizuna and Orfevre may provide Japan’s greatest hope yet of winning the Qatar Arc for the first time, although the connections of Treve, Novellist, Ruler of the World and the other Arc challengers have good cause to argue differently.
Such was the quality of the Arc Trials the favourite’s spot in the betting changed hands three times during that afternoon in the course of the three races. Despite the fact that Treve cantered past the finishing post in the Vermeille easing up with Frankie Dettori wondering where the field had gone, his time of 2.36.82 was the fastest of the three races. A similar case could be made for Orfevre in winning the Prix Foy. The Christophe Soumillon-Orfevre partnership was winning the race for the second year in succession but this was a more impressive performance than last year. Their time of 2.41.47 was as irrelevant as the three lengths winning distance.
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Avec son jockey Yutaka Take, Kizuna est amené dans le cercle des vainqueurs par son propriétaire Shinji Maeda, hilare, et Koji Maeda, tandis que l’entraîneur Shozo Sasaki (à droite) présente ses félicitations.
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n the Group 2 Qatar Prix Niel, Kizuna, ridden by Japan’s leading jockey, Yutaka Take, was making his first racecourse appearance since winning the Japan Derby in May. Although the Shinji Maeda-owned colt won the Japan Derby on firm going he wasn’t the least bit concerned about Longchamp’s soft ground. Khalid Abdullah’s Preempt made the running for the favourite, Flintshire, trained by Andre Fabre, and gave up his five-lengths lead going into the home straight. Flintshire, the impressive winner of the Grand Prix de Paris over Longchamp’s 1 mile 4 furlongs, had his opportunity to split Ballydoyle’s Ruler of the World and Kizuna at a crucial point with the finishing post in sight but couldn’t match their pace. Ryan Moore produced a blistering burst of speed from Epsom Derby winner Ruler of the World but they couldn’t quite catch the flying Kizuna in time and had to settle for second place, just a neck in arrears. The Fabre-trained Ocovango, ridden by Olivier Peslier, finished a creditable third, three-quarters-of-a-length further back. Maybe the ground was too soft to suite Flintshire, but we certainly didn’t see the best of the Maxime Guyon-ridden colt. Yet the searing late fun of Ruler of the World meant that the Aidan O’Brien-trained Galileo colt could be forgiven for his poor run in the Irish Derby when many racing followers expected an English-Irish Derby double. With September’s English St Leger winner, Leading Light, and the possibility of Camelot joining Ruler of the World in the Arc, trainer Aidan O’Brien may be leading the Irish celebrations on Sunday. Shozo Sasaki, Kizuna’s trainer had said before the Prix Niel that he was looking for a useful work-out for his charge and didn’t expect to win. “Although he’s been working well on the gallops, with a lay-off of 16 weeks we wanted a competitive run and we wanted to get him used to the Longchamp track and the surroundings. “We’re aware that it will be a different proposition in the Arc but we were pleased with his performance – he delivered on all counts. Our preparation was proved sound and we know what to do in the run-up to the Arc.”
I
n the Qatar Prix Vermeille Treve set the Longchamp track alight. The O’Brientrained Venus de Milo made the running with Wild Coco, while Dettori was happy to stick around at the back of the field. Coming off the bend into the home straight he was in danger of being trapped on the rails but when a slight gap occurred the Italian seized his chance and Treve flew through the opening and continued unhindered to the line in the style of a true Champion. Wild Coco came in an impressive one-and-three-quarter-lengths second and Tasaday was a respectable three-and-a-half-lengths third.
I Yutaka Take pousse Kizuna jusqu’au poteau devant Ruler of The World et Ocovango pour s’imposer dans le Qatar Prix Niel.
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n the Qatar Prix Foy Orfevre put on a repeat performance of his win in the race 12 months ago – although this time there were no doubts or fears about his unpredictable personality. Stellar Wind showed the way around the track with Orfevre tucked in behind in second place alongside Melbourne Cup-winner Dunaden. Christophe Soumillon had Orfevre comfortably positioned on the far rails awaiting the right opportunity to pounce. Soumillon chose his moment as an opening appeared and when he asked Orfevre to go, he went. Soumillon had made an equal comparison of Orfevre to the 2008 Arc winner Zarkava he partnered to
L’entraîneur Yasutoshi Ikee félicite Christophe Soumillon après son succès dans le Qatar Prix Foy avec Orfèvre.
victory, which was evident for all to see as the Yasutoshi Ikee-trained 5 year old simply ran away with it. There was some petulance from Orfevre in the crowded Longchamp winner’s enclosure after the race as the celebrations began but having produced a performance like that he could be forgiven for joining in the fun. As Arc Trials go, this was one of the most exciting and dramatic for many years. They have set the scene for a Qatar Prix de l’Arc de Triomphe to remember.
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CHRONOMETREUR OFFICIEL
6 octobre 2013
Conquest Classic