Octavio Alberola

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Le mouvement ouvrier et la révolution antiautoritaire

L'anarchisme en Espagne (Recherche bibliographique)

Octavio Alberola

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Le mouvement ouvrier et la révolution antiautoritaire

L'anarchisme en Espagne (Recherche bibliographique)

Octavio Alberola Octavio Alberola est anarchiste. Il est né en Espagne, à Alaior, Îles Baléares, en 1928. Aujourd'hui, il vit à Perpignan, France. En 1939, il s’exile au Mexique avec leurs parents. Dès ce moment, il commencé son militantisme anarchiste dans les Jeunesses Libertaires et à la CNT espagnole au Mexique. En 1962, il s’incorpore à l'organisation clandestine "Défense Intérieure" constitué par le Mouvement libertaire espagnol après le congrès de la CNT de 1961. Actuellement, il est un des animateurs du "Groupe pour la révision du procès Granado­Delgado", qui depuis 1998 exige l'annulation des sentences franquistes, et du "Groupe de soutien aux libertaires et syndicalistes indépendants à Cuba" (GALSIC). Infatigable, il collabore également à d'autres initiatives libertaires en Europe. Il est un homme plein d'histoires écrites à travers d’une vie libertaire agitée et intense.

Extraído de: Matériaux pour l'histoire de notre temps, n° 3‐4, 1985. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/issue/mat_0769­3206_1985_num_3_1

« Le mouvement ouvrier et la révolution anti­autoritaire : l'anarchisme en Espagne » http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mat_0769­ 3206_1985_num_3_1_403908

http://starm1919.blogspot.com.es/

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Le mouvement ouvrier et la révolution antiautoritaire

L'anarchisme en Espagne Ce texte parut en 1985 dans le numéro 3‐4 de la revue Matériaux pour l'histoire de notre temps, éditée par la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (BDIC) et dédié à “L'Espagne de 1900­1985”. Consacrer un numéro de Matériaux pour l'histoire de notre temps aux recherches historiques et aux sources documentaires relatives à l'Espagne du XXe siècle me paraît être une initiative excellente et très opportune. Non seulement parce que la parution de ce numéro coïncide avec le deuxième anniversaire de la mort de Franco et le soixante quinzième anniversaire de la fondation de la « Confédération Nationale du Travail » (CNT) d'Espagne, mais aussi parce que nous allons célébrer l'année prochaine le cinquantième anniversaire de la « guerre civile » ou « révolution espagnole ». Il me semble donc tout à fait justifié d'inclure une contribution consacrée exclusivement à l'anarchisme en Espagne; car je crois qu'il n'est pas possible de comprendre l'histoire de cette Espagne du XXe siècle, ni celle de cette révolution sans s'attarder ‐ si peu que ce soit ‐ à l'étude du rôle historique joué par les idées et les organisations ouvrières anarchistes dans les luttes politiques et sociales menées par le prolétariat espagnol tout au long de ce siècle. Or, non seulement l'historiographie officielle (de l'État franquiste ou monarchique et des partis) a jusqu'à aujourd'hui minimisé et dénaturé l'action et les réalisations des anarchistes au cours de ce siècle, mais sur tout très peu d'études rigoureuses et objectives ont été faites pour mesurer le poids réel de la présence et de la praxis de l'anarchisme en Espagne. Et cela bien que nous sachions tous que ces études permettraient sûrement de mieux saisir les mécanismes et les événements qui ont contribué à l'évolution de l'Espagne de 1936 vers la société « consensuelle et démocratique » de nos jours. Longue et paradoxale évolution d'une société en proie aux contradictions et aux antagonismes internes, les plus flagrants et les plus radicaux, au cours d'un siècle qui a été témoin non seulement de luttes sociales très violentes, mais aussi d'une des tentatives révolutionnaires les plus avancées de notre temps. Tentative révolutionnaire animée, précisément et essentiellement, par les anarchistes.

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Or, si ‐ comme l'on dit couramment ‐ la fonction de l'historien dans la société « est de conserver les faits et de les rendre intelligibles », il me semble que, dans le cas de l'anarchisme, les historiens manqueraient à leur devoir déontologique et à leur fonction scientifique s'ils ne lui rendaient pas sa place et son rôle dans cette Espagne du XXe siècle. Et cela tant du point de vue des « faits » que de la possibilité de les rendre intelligibles à partir, précisément, du rôle décisif que dans la plupart des « faits majeurs » de ce siècle ont joué les anarchistes espagnols. Donc, non seulement par conscience professionnelle mais aussi par l'intérêt que nous avons tous de préserver l'indépendance et le crédit scientifique du « métier » d'historien face aux pressions de tous les pouvoirs et des tentatives manipulatrices partisanes, il me semble nécessaire de dénoncer et de déplorer une fois de plus le manque d'objectivité et d'honnêteté intellectuelle des historiens qui, pour des raisons idéologiques ou obligations partisanes, ont tronqué, interpolé ou se sont laissé aller aux trous de mémoire, quand ils ont écrit sur les faits dans lesquels les anarchistes espagnols ont été les principaux protagonistes. Bien sûr, la pression de l'histoire en train de se faire et les nouvelles possibilités actuelles pour les chercheurs indépendants de disposer de sources documentaires, jusqu'alors restés dans l'oubli, n'ont pas manqué ces dernières années d'ébranler les certitudes de la vision historique officielle sur l'anarchisme. Dès lors, rien de plus normal que quelques‐uns des historiens qui, hier, troquaient, interpolaient ou se sont laissé aller aux trous de mémoire, quand il s'agissait d'écrire ou de parler des anarchistes, reconnaissent aujourd'hui leurs manipulations et leurs aveuglements. Mais, à dire vrai, et même si certaines institutions ont renoncé, plus ou moins sincèrement, à contrôler le passé pour essayer d'imposer leurs visées au présent, nous sommes encore dans une situation où l'histoire générale de l'Espagne du XXe siècle reste marquée profondément par toutes les tergiversations, falsifications ou travestissements que ces institutions (ou les historiens qui se sont laissé influencer par elles) ont diffusé à propos de l'anarchisme. Sans oublier que maintenant nous avons à faire face à de nouvelles contrefaçons de l'histoire à travers les improvisations et simplifications (pas toujours involontaires) diffusées massivement au sein de la société par les tout puissants mass‐médias actuels. De fait, nous savons tous que l'histoire continue à être un enjeu dans toutes les sociétés, et par là que le contrôle sur la production historique l'est aussi. Dans ces conditions, comment s'étonner que la « vérité historique » devienne suspecte ? Surtout quand elle sert de prétexte pour légitimer l'exercice du pouvoir !

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C'est pour cela que, dressant la liste des concessions exigées par tous ceux qui croient avoir des droits sur l'histoire, Marc Ferro dénonce l'histoire sous surveillance et se fait le défenseur ‐ critique ‐ dans un livre récent1, à la fois opportun et pertinent, d'une histoire en train de devenir enfin une science grâce aux procédures scientifiques défendues et appliquées dans la recherche historique par les fondateurs et les continuateurs de l'École des Annales. C'est‐à‐dire : une histoire autonome et expérimentale, qui, pour chercher les lois et les principes du développement des sociétés, requiert des historiens le devoir « d'étayer leurs analyses sur des fondements ou des démonstrations irréfutables »2, et non pas sur une philosophie quelconque de l'histoire. Une histoire capable d'englober et de rattacher l'histoire générale (« avec ses variations et ses variantes, avec ses faits, ses dates et ses événements »)3, les micro évènements locaux, la vie quotidienne, les faits divers et les certitudes particulières dues à l'expérimentation systématique dans l'étude des phénomènes de longue durée. Il est peut‐être temps, donc, d'aborder ‐ encore plus systématiquement ‐ l'histoire de l'Espagne du XXe siècle (et aussi l'antérieure) d'après l'étude de toutes les données quantitatives et anthropologiques qui permettront d'échafauder des systèmes de corrélations inédits et de la confronter impartialement à toutes les visions partisanes de cette histoire dont nous disposons aujourd’hui. Premièrement, parce que très probablement les « événements géants » de cette histoire se situent au croisement de toutes ces corrélations, et, deuxièmement, parce que ces visions sont aussi histoire, à condition de les présenter comme telles « et de considérer que l'inventaire des croyances et des mythes, ces vérités multiples, participe à la constitution de l'identité d'un groupe, d'une famille spirituelle, d'une région, d'une nation »4. Il est urgent surtout de faire une critique sérieuse de l'histoire, de cette histoire qu'ont imposées les avant‐gardes scientifiques et les experts parachutés par les partis aux postes clefs des institutions où est produit le savoir historique officiel. Particulièrement en ce qui concerne les thèses, les légendes et les images stéréotypées avec lesquelles ce savoir a construit l'histoire de l'anarchisme en Espagne. 1 L'Histoire sous surveillance, Calmann‐Lévy, Paris, 1985. 2

L'Histoire sous surveillance, p. 113

3 Ibid, p.166 4 Ibid, p.166

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De plus, dans un monde où, malgré la faillite des idéologies, les beaux discours continuent et où l'oppression et l'avilissement sont encore des valeurs dominantes, il est nécessaire ‐ et de notre intérêt ‐ de faire une claire distinction entre les discours et les faits, et aussi un véritable effort d'honnêteté intellectuelle pour appliquer nos définitions aux uns et aux autres: selon ce qu'ils disent ou disaient vouloir faire. En ce sens, différencier discours et faits, et reconnaître dans les mots leur charge éthique et leur sens ontologique ne signifie pas faire de notre démarche une idéologisation camouflée mais, au contraire, nous placer dans un contexte de cohérence sémantique et de conséquence scientifique dans la recherche de la « vérité » historique et de l'intelligibilité du passé des sociétés ou des mouvements spécifiques des hommes. Alors, il nous faut bien débusquer, derrière les contenus manifestes ou latents d'une certaine conscience historique, ce qui pourrait bien être son « impensé radical » ‐ sans lequel l'histoire, privée de tout projet global, perdrait une partie de sa raison d'être ‐ et opérer certaines révisions sémantiques déchirantes. Et cela même au prix de susciter quelques haut‐ le‐cœur et des vertiges dialectiques à tous ceux qui, au nom du socialisme scientifique, on refait l'histoire ‐ y compris la leur ‐ pour l'accommoder soit au parti, soit à la théorie ou au dogme ; car ils ne peuvent plus produire aujourd'hui de l'histoire scientifique ayant, toujours, refusé à l'histoire son autonomie et n'ayant plus de crédit après tant de reniements et remaniements faits pour payer leur tribut à l'illusionnisme de la propagande. Certes, nous savons bien que toute analyse historique ne peut être (et n'est) ni neutre ni indifférente, et que même du côté de tous ceux qui ont écrit, avec sympathie ou impartialité, sur l'histoire de l'anarchisme espagnol, beaucoup ont péché par subjectivité sinon par un certain moralisme triomphaliste pas toujours justifié. Soit en valorisant, au‐delà de toute mesure, le rôle joué par les anarchistes dans certains événements, soit en dénaturant le rôle des autres forces politiques et sociales ‐ en particulier les communistes. Au reste, ne sui‐je pas tombé dans semblable piège avec l'ouvrage que nous avons, Ariane Gransac et moi, consacré à l'anarchisme espagnol et l'action révolutionnaire : 1962‐19755. Et cela, même s'il se voulait un simple témoignage d'une période difficile de la lutte antifranquiste des libertaires espagnols, et même si nous avions commencé à faire ‐ tout en continuant à 5 Edité en 1974 en espagnol par Ruedo Ibérico (El Anarquismo español y la acción revolucionaria, 1961­1974) et en français par Christian Bourgois Éditeur (L'Anarchisme espagnol et l'action révolutionnaire Internationale 1961­1975).

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militer dans la mouvance anarchiste et de la CNT ‐ la critique d'une certaine dégénérescence idéologique et révolutionnaire des milieux anarcho‐ syndicalistes espagnols ! Critique que j'ai continué à développer plus tard à travers mes travaux de recherche et d'analyse en vue d'obtenir le diplôme de l'EHESS6. Ainsi, loin des versions réductrices ou mensongères des uns, mais également loin des versions moralistes ou triomphalistes de tous ceux qui, refusant la duperie de l'histoire officielle, ont produit une contre histoire de l'anarchisme ‐ également idéologique et ascientifique ‐ nous devons contribuer à cette remise en cause ‐ nécessaire et urgente ‐ de l'anarchisme espagnol. Non seulement par des raisons d'honnêteté intellectuelle et scientifique, mais aussi parce qu'elle sera hautement profitable pour écrire, enfin, une histoire générale de l'Espagne du XXe siècle. Une histoire qui, tout en essayant de faire le diagnostic de la société espagnole de ce siècle, se garde de toute prétention thérapeutique sur elle. Même s'il y en a encore qui continuent à faire « de leur profession une chaire où ils expriment leur foi, identifiant en toute simplicité leurs convictions à la vérité scientifique, confondant ainsi conscience de l'histoire et histoire »7. De fait, si « la recherche des structures, le privilège accordée à la longue durée, à l'étude des mentalités, à l'analyse des événements observés non plus comme des faits mais comme des 'symptômes' excluaient, en effet, tout préalable théorique, tel le déterminisme »8, cela ne voudrait pas dire que nous ne pourrions pas continuer à chercher la matrice de l'histoire et que nous devrions nous enfermer dans un éclectisme idéologique ‐ de surcroît apparent ‐, nous refusant « de repérer quelques uns des traits de l'ordre historique, de sa fonction et de son fonctionnement »9. Ceci dit, et sans prétendre apporter ici des éléments nouveaux en matière de sources documentaires, je me permets d'ajouter quelques remarques au sujet de certains ouvrages que composent les fonds bibliographiques dont nous disposons aujourd'hui pour puiser une partie importante des informations (documents, témoignages et versions personnelles) nécessaires à consulter pour faire des recherches historiques rigoureuses sur l'anarchisme espagnol. Car, comme nous l'avons déjà dit, pour contradictoires que soient ces informations, ces témoignages et ces versions, il est essentiel de les confronter impartialement et de les intégrer 6 Le Déclin idéologique et révolutionnaire de l'anarcho­syndicalisme espagnol, 1981. 7

Marc Ferro, L'Histoire sous surveillance, p. 153.

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Ibid, p. 143.

9 Ibid, p. 149.

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à la production historique nouvelle; puisqu'ils sont (d'une certaine manière) histoire. Et, surtout, parce que c'est à partir de cette confrontation que les chercheurs pourront mieux s'orienter pour démêler les diverses contrefaçons historiques que tant les détracteurs que les apologistes de l'anarchisme espagnol ont produit jusqu'aujourd'hui. Ainsi, quel que soit le jugement de valeur que nous portons sur les fonds bibliographiques dont nous disposons à présent dans les bibliothèques publiques et les centres de documentation privés, tant en Espagne qu'à l'étranger, nous ne pouvons que nous réjouir du fait que, depuis les années soixante‐dix, la bibliographie sur l'anarchisme et l'anarcho‐syndicalisme s'est notablement enrichie. En effet, à partir de 1970, un nombre important d'ouvrages parus en cette période ont été publiés en Espagne même, ainsi que les traductions et les rééditions d'autres antérieurs. En Espagne, les études sur l'anarchisme et l'anarcho‐syndicalisme étaient jusqu'alors très rares. Non seulement il n'existait qu'un nombre infime d'ouvrages sur ces thèmes, mais la plupart avaient été publiés hors des frontières de l'État espagnol, et, s'ils arrivaient à passer, ils circulaient clandestinement aussi. De telle sorte que, les archives des organisations ouvrières et des partis politiques de gauche ayant été ‐ en plus ‐ détruites, confisquées ou mises en lieu sûr à l'étranger, les sources documentaires étaient rares et très peu de chercheurs espagnols en avaient connaissance et pouvaient y avoir accès. De même que très peu s'aventuraient à consulter les archives confisquées après avoir obtenu les autorisations nécessaires de la part des autorités ou à consulter les archives sauvées par les exilés. Les premières œuvres édités en l'Espagne franquiste

En réalité, rien n'a été écrit en Espagne de valeur scientifique sur l'histoire de l'anarchisme et de l'anarcho‐syndicalisme jusqu'à la moitie des années cinquante. Car non seulement l'accès aux archives publiques était suspect et dangereux, quand il s'agissait de consulter des documents en rapport avec les organisations anarchistes, mais le simple fait d'avoir chez soi des documents ou livres de ce genre pouvait créer de sérieuses difficultés. Il ne faut donc pas s'étonner qu'aucun étude de valeur n'ait été publié à cette époque en dehors des ouvrages de Máximo García Venero (Historia de las internacionales en España, 3 vol., Madrid, 1956‐57)10 et d'Eduardo Comín Colomer (Historia del anarquismo español, 1836­1946. Madrid, 1956). Bien 10 Cet ouvrage fut complété, en 1961, par la parution de : Historia de los movimientos sindicalistas españoles, 1840­1933.

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que, de ces deux ouvrages, il faille dire que seul le livre de García Venero a un certain intérêt de caractère historique, l'autre tombant franchement dans le simplisme et la caricature. De là que, étant donné leur prise de position partisane et réactionnaire, ils soient très peu consultes maintenant. Ce n'est donc qu'à partir de la fin des années cinquante que commence enfin et avec beaucoup d'efforts la récupération historique du passé de la lutte ouvrière en Espagne même. Les œuvres de Casimir Martí (Orígenes del anarquismo en Barcelona, Barcelone, 1964), d'Oriol Vergés (La Primera Internacional en las Cortes de 1871, Barcelone, 1964) et d'Albert Balcells (El sindicalismo en Barcelona: 1916­1923, Barcelone, 1965) sont, à mon avis, les plus remarquables dans cette tâche de récupération historique faite par des chercheurs non militants. Bien qu'avec un moindre intérêt, celle de Rafael Corona (La Revolución internacionalista alcoyana de 1873, Alicante, 1959) mérite aussi d'être consultée pour tout ce qui concerne le mouvement de la Première Internationale en Espagne. Á la même époque, l'on réédita également deux études classiques : celle de F. Engels sur le bakouninisme en Espagne (inclus dans le livre Revolución en España de Karl Marx‐Fredrich Engels, Barcelone, 1960) et celle de Juan Diaz del Moral (Historia de las agitaciones campesinas andaluzas, Madrid, 1967), ainsi qu'une partie de l'importante étude de Max Nettlau sur la Première Internationale en Espagne (Impresiones sobre el socialismo en España, Revista de Trabajo n° 23, Madrid, 1968)11, qui avait été publiée par La Revista Blanca12. Dans la même perspective sur les internationalistes, Carlos Seco Serrano commence, en 1969, la publication de documents de la Fédération Régionale Espagnole (AIT), (Actas de los Consejos y Comisión Federal de la Región Española, 1870­1874, Barcelone, 1969), qui se poursuivra les années suivantes. Finalement, pour compléter cette histoire bibliographique des ouvrages parus en Espagne dans cette période si difficile et si périlleuse pour les chercheurs qui s'intéressaient avec honnêteté intellectuelle à l'histoire de l'anarchisme et du mouvement ouvrier espagnols, nous devons mentionner l'appendice que Casimir Marti ajouta à la traduction catalane du livre d'Henri Arvon (L'Anarquisme, Barcelone, 1964) et qu'il a titré L'Anarquisme en el moviment obrer à Catalunya, et aussi le petit livre d'Enric Jardí sur le terrorisme à Barcelone à la fin du XIXe siècle (El terrorisme anarquista à Barcelona, Barcelone, 1964). 11 Cette revue fin connaître des études très documentées, sur l'anarchisme et sur le mouvement ouvrier espagnol en général, les années suivantes. 12 Dans cette revue, parue avant la guerre civile, furent publiés des textes d'une grande

valeur sur l'anarchisme et l'anarcho‐syndicalisme espagnols.

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Il est nécessaire et important de signaler également qu'en cette même période l'Éditorial ZYX13 publia le premier volume de l'œuvre de Diego Abad de Sabtillán (Historia del movimiento obrero español. Desde sus orígenes hasta la restauración Borbónica, Madrid, 1967), qu'il avait fait paraître cinq années auparavant au Mexique, et la première histoire de l'anarcho‐syndicalisme espagnol ‐ de la fondation de la CNT jusqu'à la fin de la guerre civile ‐ due à un militant de la CNT, Juan Gómez Casas (Historia del anarcosindicalismo español, Madrid, 1968), qui venait de passer de longues années dans les prisons franquistes. Presque en même temps fut réédité le témoignage d'Angel Pestaña sur les visées et agissements politiques des réformistes de la CNT, dits « trentistas », dans les années qui précédent le commencement de la guerre civile (Por qué se constituyó el partido sindicalista, Madrid, 1969). Remarquons que la parution de ces trois ouvrages fut favorisée par une certaine expectative due au contexte de crise interne du « syndicalisme vertical »14 à la fin de la décennie des années soixante. Nonobstant, la liste réduite d'ouvrages consultés et signalés par Gómez Casas rend compte des difficultés de cette période pour consulter archives et études sur le mouvement anarchiste. La période 1970 – 1975

En effet, si beaucoup d'autres ouvrages étaient déjà disponibles hors de l'Espagne des années 45‐4715, ce n'est qu'à partit du début de la décennie des années soixante‐dix que l'on peut dater vraiment le regain d'intérêt pour la publication d'œuvres dédiées à l'anarchisme et à l'assouplissement de la censure pour ce qui est des conditions de la recherche ‐ même universitaire ‐ et de l'écriture historique. Mais, il faut bien tenir en compte que ce ne sera qu'après la mort de Franco que certaines études ne seront plus interdits d'édition en Espagne, et que les historiens pourront écrire sans aucune crainte, officielle pour le moins. 13 Cette maison d'édition publia, en ces années difficiles, un grand nombre d'ouvrages de divulgation du syndicalisme réformiste et révolutionnaire. Elle était animée par des militants proches des milieux chrétiens de gauche. 14 La CNS avait commencée des négociations avec un certain nombre de vieux militants

de la CNT, résidant en Espagne, en vue de palier le discrédit croisant du « syndicalisme vertical ».

15 Particulièrement en France, où, dès la Libération, les anarchistes avaient reconstitué

leurs organisations et leurs fonds bibliographiques, à Toulouse et à Paris, et où beaucoup de chercheurs venaient consulter les documents et puiser des informations.

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Ceci dit, et sans prétendre faire une biographie exhaustive de cette période, qui va du début des années soixante‐dix jusqu'à la disparition du « Caudillo », nous devons souligner ‐ tant pour leur intérêt historique que par le fait qu'elles étaient l'œuvre de jeunes et sérieux chercheurs ‐ les études suivantes : de Josep Termes (Anarquismo y sindicalismo en España. La Primera Internacional: 1864­1881, Barcelone, 1972), de Nazario González (El anarquismo en la historia contemporánea de España, Barcelone 1972), de Clara E. Lida (La Mano Negra, Madrid, 1973), d'Antonio M. Calero (Historia del movimiento obrero en Granada: 1909­1923, Madrid, 1973), d'Albert Balcells (El anarquismo en Cataluña, Barcelone, 1973), de Constantí Llombart (Crónica de la revolució cantonal, Valencia, 1973), de Juan Maestre Alfonso (Hechos y documentos del anarcosindicalismo español, Madrid, 1973), de Joaquín Romero Maura (La Rosa de Fuego. El obrerismo barcelonés: 1889­1909, Barcelone 1974), de B. Diaz Nosty (La Comuna asturiana, Madrid, 1974), de Manuel Cruells (Salvador Seguí, el Noi del Sucre, Barcelone, 1974), de Manuel Lladonosa (El Congrès de Sants, Barcelone, 1975), de Marie Nash (Mujeres Libres. España 1936­39, Barcelone 1975), de Xavier Cuadrat (Notas sobre el movimiento obrero catalán, los socialistas y Solidaridad Obrera: 1907­1909, Revista de Trabajo n° 46 et 47, 1974) et (De la Confederación regional Solidaridad Obrera a la CNT, Revista de Trabajo n° 48, 1974), etc. En ces années cruciales où la vie culturelle commença à se manifester timidement, mais publiquement, la demande d'œuvres historiques en rapport à l'anarchisme se fit sentir et, en plus des œuvres déjà cités, furent publiés des rééditions de textes anciens et des traductions des ouvrages d'auteurs étrangers : l'oeuvre fondamentale d'Anselmo Lorenzo (El Proletariado Militante, Madrid, 1974), préparée para Álvarez Junco, une anthologie de documents (brochures, articles, lettres, etc.) d'Ángel Pestaña (Trayectoria sindicalista, Madrid, 1974), préfacée par A. Elorza, une riche sélection d'articles de presse de Joan Peiró (Joan Peiró, écrits: 1917­1939, Barcelone, 1975), préparée et préfacée par Pere Gabriel, une compilation de quelques écrits de Salvador Seguí (Salvador Seguí, écrits, Barcelone, 1974), faite par Isidre Molas, des anthologies de textes anarchistes préparées par Clara E. Lida (Antecedente y desarrollo del movimiento obrero español: 1835­ 1888, Madrid, 1973) et par Vladimiro Muñoz (Anthologia ácrata española. A. Lorenzo y R. Mella, Barcelone, 1974), une série de biographies de dirigeants ouvriers réalisée par Juan José Morato (Líderes del movimiento obrero español: 1868­1821, Madrid, 19772), sélectionnées et annotées par Victor Manuel Arbeloa et l'œuvre consacré par Burnett Bollotent à la révolution espagnole (El Gran engaño, Barcelone, 1975), publiée simultanément en Grande‐Bretagne et aux Etats‐Unis en 1961.

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Il faut dire aussi qu'un intérêt (pas toujours historique), pour les thèmes en rapport avec le mouvement ouvrier, ayant touché un certain type de revues et d'hebdomadaires paraissant légalement, beaucoup d'articles furent publiés au cours de ces années. Néanmoins, les plus intéressants, du point de vue historique, parurent dans des publications plus ou moins spécialisées dans le domaine de l'histoire : Revista de Trabajo, Recerques, Perspectiva Social, Saitabi et Arguments. Ne pouvant les signaler tous, je crois qu'il faut ‐ au moins ‐ citer ceux d'Alfonso Colodron ("La Huelga general de Barcelona, 1902", Revista de Trabajo n° 33, Madrid, 1971), d'Alfons Cuco ("L'Anarcosindicalisme i l'Estatu d'Autonomia del Pais Valencia, 1936­1939", Recerques n° 2, Barcelone, 1972), d'Annalisa Corti ("La Revista Blanca i el problema catalá", Recerques n° 2, 1972), de Josep Termes ("El federalisme catalá en el période revolucionari de 1868­1873", Recerques n° 2, Barcelone, 1972), d'Albert Balcells ("El moviment obrer a Sabadell i la crisis de l'anarcosindicfalisme entre 1930 i 1936", Perspectiva Social n° 1, Barcelone, 1973) et de Xavier Paniagua ("La ideología económica de los anarquistas en Cataluña y el País Valenciano", Sarabi, Valencia, 1974) et ("Introduccio a l'obra d'Higinio Noja Ruih", Arguments n°1, Valencia, 1974). Franco mort, le processus de libération s'accentua très rapidement. Ainsi, à partir de 1976 et parallèlement à la reconstitution comme à la réapparition publique et légale des organisations politiques et ouvrières clandestines, tous les ouvrages historiques qui jusqu'alors n'avaient pu paraître en Espagne commencèrent a être édités. La période 1976 – 1980

De 1976 à 1980 il y a eut un vrai engouement pour ce genre de lectures et l'édition s'ensuivit en conséquence ; mais, il faut bien se rappeler que la plus grande partie des œuvres majeures sur l'anarchisme espagnol et des témoignages des militants de la CNT (morts ou vivants) parut, jusqu'à 1976, à l'étranger. Ainsi, les premières œuvres d'intérêt historique dues à des militants anarchistes parurent logiquement, après la fin de la guerre civile, dans les milieux exilés de la CNT en Amérique Latine et en France. Dès 1943, fut réédité à Mexico El Proletariado militante d'Anselmo Lorenzo, et, dès 1945, sont éditées à Toulouse les brochures Problemas del sindicalismo y del anarquismo, de Joan Peiró, et Precursores de la libertad: Fermín Salvochea, de Rudolf Rocker.

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Peu à peu, ce petit fonds éditorial s'agrandit avec la publication, en 1946, à Rennes, du livre inédit de Joan Peiró Problemas y cintarazos et à Toulouse, en 1947, de celui d'Issac Puente EL comunismo libertario, ainsi qu'une autre réédition de El proletariado militante d'Anselmo Lorenzo. Les vingt années suivantes virent grossir de manière importante ce fond bibliographique avec de nombreuses œuvres remarquables : de José Peirats (La CNT en la revolución española, Toulouse, 1959‐43), de Gastón Leval (Ne Franco ne Stalin. La collectitivita anarchiche nelle lotta contra Franco e la reazione staliniana, Milan, 1952), de Pere Foix (Apostols i mercaders. Quarante anys de lluita social a Catalunya, México, 1957), de Pedro Vallina (Crónica de un revolucionario. Con trazos de la vida de Fermín Salvochea, Paris, 1958), de José Viadiu (Salvador Seguí. Su vida y su obra, Paris, 1960), de Diego Abad de Santillán (Contribución a la historia del movimiento obrero español, Mexico, 1962), de Manuel Vilar (España en ruta de la libertad, Buenos Aires, 1962), de Carlos M. Rama (La crisis española del siglo XX, Mexico, 1960) et (Ideología, regiones y clases sociales en la España contemporánea, Montevideo, 1963), de Manuel Buena Casa (El Movimiento obrero español: 1886­1926) et (Figuras ejemplares que conocí, Paris 1966), de Ricardo Sanz (El sindicalismo y la política, Toulouse, 1966) et (Los que fuímos a Madrid, Toulouse, 1969), d'Abel Paz (Paradigma de una revolución, Paris, 1967), de Rudolf Rocker (Revolución y regresión, Puebla, 1967), de José Barruezo (Contribución a la historia de la CNT de España en el exilio, Mexico, 1967), de José Peirats (Examen crítico constructivo del Movimiento Libertario Español, Mexico, 1967) et de Renée Lamberet une réédition de l'œuvre de Max Nettalu (La Première Internationale en Espagne: 1868­1881, Dordrecht, 1969). Remarquons également que, du début des années soixante‐dix jusqu'à la mort de Franco, la contribution bibliographique des milieux anarchistes exiles est énorme: tant dans l'édition d'ouvrages inédits comme dans la réédition d'œuvres "classiques". Ainsi parurent, entre autres livres intéressants, les suivants: de VernonTichards (Enseñanzas de la revolución española, Paris, 1971), d'Antonio Téllez (La guerrilla urbana en España: Sabaté, Paris, 1972) et (La guerrilla urbana en España: Facerías, Paris, 1974), de César M. Lorenzo (Los anarquistas y el poder, Paris, 1972), de Ramón Álvarez (Eleuterio Quintanilla. Vida y obra del maestro, Mexico, 1973), d'Anselmo Lorenzo (Ascendencia y transcendencia del sindicalismo, Choisy‐le‐Roi, 1973), de Gaston Leval (Colectividades libertarias en España, 2 vols., Buenos Aires, 1974), de Lola Iturbe (La mujer en la guerra civil española, México, 1974), de Frank Mintz (La autogestión en la España revolucionaria, Paris, 1974), de Federica Montseny (Anselmo Lorenzo: el hombre y la obra, Toulouse, 1975),

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de Ricardo Mella (Idearic, Toulouse, 1975), ainsi qu'un ouvrage collectif (El Movimiento libertario español, Paris, 1974) publié par l'Éditorial Ruedo Ibérico. Il faut signaler également que cette maison d'édition publie ces années là les traductions en espagnol de la majorité des œuvres majeures des historiens étrangers consacrées à l'Espagne du XXe siècle et, en particulier, à l'étude de la guerre civile : La Guerra civil española d'Hugh Thomas, El Laberinto español de Gerald Brenan, Diario de la guerra de España de Mijail Koltsov, El Reñidero español de Franz Borkenau, La Historia de la España franquista de Max Gallo, etc. Cet important effort d'édition des milieux exilés périclita très rapidement après la mort de Franco, et ‐ comme nous l'avons déjà dit ‐ c'est en Espagne qu'à partir de 1976 la presque totalité d'œuvres, nouvelles ou anciennes, consacrées à la guerre civile est éditée. Comprises ‐ bien sûr ‐ celles écrites en langue anglaise ou en français par des rigoureux observateurs des dramatiques événements de 1936 : de Georges Orwell (Homage to Catalonia, Londres, 1933), de John Brademas (Revolution and social Revolution. Contribution to the history of the anarcosyndicalist movement in Spain: 1930­1937, Oxford, 1953), de Burnett Bolloten (The Camouflage, Londres, 1961), de Pierre Broué et E. Temime (La Révolution et la guerre d'Espagne, Paris, 1961), de Georges Woodcock (Anarchism, Londres, 1963), de James Joll (The Anarchists, Londres, 1964), de Daniel Guérin (L'anarchisme, Paris, 1965), de E. J. Hobsbawn (Bandits, Londres, 1969), de John Connely Ullman (The Tragic Week. A study of anticlericalism in Spain: 1875­1912, Harward, 1968), etc. Ainsi donc, à partir de 1976, non seulement est rééditée la presque totalité d'ouvrages déjà publiés jusqu'alors sur l'anarchisme espagnol, mais la grande majorité des nouvelles parutions sur ce sujet correspond à des études faites en Espagne même. De cette période, qui va jusqu'à nos jours, je retiens ‐ malgré leur valeur inégale et pour certains controversée ‐ les livres suivants: de José Álvarez Junco (La ideología política del anarquismo español: 1868­1910, Madrid, 1976), d'Adolfo Bueso (Recuerdos de un cenetista, Barcelone, 1976), de J. E. Molina (El movimiento clandestino en España: 1939­1949, Mexico, 1976), de Joan Llarch (Cipriano Mera: un anarquista en la guerra de España, Madrid, 1976), de Cipriano Mera (Guerra, exilio y cárcel de un anarcosindicalista en acción, Paris, 1976), de Felipe Alaiz (Testimonios de un libertario, Madrid, 1976), de Hans Magnus Enzensberger (El corto verano de la anarquía. Vida y muerte de Durruti, Madrid, 1976), de José Peirats (Los Anarquistas en la guerra civil española, Madrid, 1976), de G. Brey et J. Maurice (Historia y leyenda de Casas Viejas, Madrid, 1976), de Juan Gómez Casas (Autogestión en España, Madrid, 1976), d'Antonio Padilla (El Movimiento anarquista español, Madrid, 1976), de J. A.

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Durán (Entre el anarquismo agrario y el librepensamiento, 2 vols., Madrid 1977), de T. Kaplan (Orígenes sociales del anarquismo en Andalucía, Madrid, 1977), de M. Casal Gómez (La Banda Negra. Origen y actuación de los pistoleros en Barcelona: de 1918­1921, Barcelone, 1977), de J. Termes (Federalismo, anarcosindicalismo y catalanismo, Barcelone, 1977, de Juan Gómez Casas (Historia de la FAI, Madrid, 1977), d'Angel Pestaña (El terrorismo en Cataluña, Barcelone, 1977), de Cipriano Damiano (La resistencia libertaria, Barcelone, 1977), de H. E. Kaminski (Los de Barcelona, Barcelone, 1977), d'Eduardo Pons Prades (Los derrotados y el exilio, Barcelone, 1977) et (Los guerrilleros españoles: 1936­1960, Madrid, 1977), de Josep Termes (La CNT y la Generalitat, Barcelone, 1977), de Ricardo Sanz (El sindicalismo español antes de la guerra civil, Barcelone, 1977), de Camilo Berneri (Guerra de clases en España, Barcelone, 1977), de Manuel Chapuso (Los anarquistas y la guerra en Euzkadi, Bilbao, 1977), d'Eduardo de Guzmán (La Segunda república fue así: 1931­1939, Madrid, 1977), de José Luis Gutièrrez (Colectividades libertarias en Castilla, Madrid, 1977), de Terence Smith (La CNT a Pais Valencia: 1936­1937, Valencia, 1977), de Frank Mintz (La autogestión en la España revolucionaria, Madrid, 1977), de Félix García (Colectivizaciones campesinas y obreras en la revolución española, Madrid, 1977), de Diego Abad de Santillán (Documentos inéditos sobre los trágicos sucesos de mayo de 1937, Madrid 1977), d'Agustín Souchy (Entre los campesinos de Aragón) et avec Folgare (Colectivizaciones. La obra constructiva de la revolución española, Madrid, 1977), de Telesforo Tajuela (MIL, GARI y Puig Antich, Paris, 1977), de Pere Foix (Los archivos del terrorismo blanco / El fichero Lazarte: 1910­1930, Madrid, 1978), d'Abel Paz (Durruti, el proletariado en armas, Barcelone, 1978), de Juan García Oliver (El eco de los pasos, Paris, 1978), de Carlos Semprún Maura (Revolución y contrarrevolución en Cataluña: 1936­1937, Barcelone, 1978), de José Peirats (Figuras del movimiento libertario español, Barcelone, 1978), de Juan Zafón Bayo (El Consejo Revolucionario de Aragón, Madrid, 1978), de Luis Garrido (Colectividades agrarias en Andalucía, Madrid 1979), de Carlos M. Rama (Franquismo y anarquismo en la España contemporánea, Barcelone, 1979), de José Peirats (Mecanismo orgánico de la CNT en España, Barcelone, 1979), d'Aurora Bosch Sánchez (Ugetistas y libertarios. Guerra civil y revolución en el País Valenciano: 1936­1939, Valencia, 1983), de Félix García (Del socialismo utópico al anarquismo, Madrid, 1983), de Carlos Diaz (La última filosofía española: una crisis críticamente expuesta, Madrid, 1983), de Juan Gómez Casas16 (Los cruces de caminos) et (Relanzamiento de la CNT: 1975­ 16 Actuellement secrétaire général de la CNT‐AIT (orthodoxe), après l’avoir été déjà en 1976, quand la CNT fut reconstituée.

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1979, Paris, 1984), du Comité confédéral de la CNT rénovée 17 (CNT: congreso extraordinario de reunificación, Madrid, 1984), de Juan García Durán (Fuentes de la guerra civil española, Barcelone, 1985), etc. Enfin, encore deux remarques pour conclure ce survol rapide du vaste, complexe et contradictoire bibliographie dont nous disposons aujourd'hui sur l'histoire de l'anarchisme espagnol. La première, pour rappeler que l'extraordinaire richesse d'expressions sociales et culturelles, ainsi que de nuances idéologiques, de ce mouvement de masse que fut l'anarchisme en Espagne, nous interdit de le définir (soit pour le valoriser, soit pour le critiquer) comme un ensemble, comme un tout homogène, cohérent et conséquent, tant du point de vue des idées que de la praxis. La seconde, pour insister sur la nécessité de redoubler notre sens critique afin d'échapper aux falsifications, occultations et interprétations historiques faites par beaucoup de ceux qui ont écrit pour ou contre l'anarchisme en Espagne. Et ceci, sans minimiser l'importance d'aucun document, témoignage ou version. Au contraire, en recommandant ‐ si possible ‐ la confrontation de toutes les sources18. Surtout quand il s'agit d'aborder les périodes les plus décisives ou dramatiques de son histoire, les crises internes, la guerre civile, les affrontements avec les communistes, la clandestinité et l'exil, etc. Octavio Alberola Historien 17 Les « rénovés » se séparèrent des « orthodoxes » à la suite du Ve Congrès qui eut lieu à Madrid en décembre 1979. Et même en ce qui concerne les Actes des Congrès reproduites très souvent avec des lacunes conscientes. C'est pour cette raison que j'ai omis de citer ici se type d'ouvrages. 18

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