Supplement

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SUPPLEMENT A U

RECUEIL DES PIÈCES DE POÉSIE PUBLIÉES A L'OCCASION DU

VOYAGE

EN SAV O IE ,

DE LL. MM. ET

DES

A U G U STE S PRINCESSES ; PRÉCÉDÉ

De la continuation du Récit de leur séjour, jusqu’à leur départ pour le Piémont.

C H A M B É R Y , D E L ’ I M P R I M E R I E D E G O R R 1N, wvwmwni

1816.



U U w u m u m w m u ix v m v u m w v u U W M W W W iw w m v w n m

SUPPLÉMENT AU

RECUEIL DES PIÈCES DE POÉSIE P ubliées a l'occasion

du 'voyage en

Savoie

,

de L L . M M . et des augustes P rincesses précédé de la continuation du R écit de leur séjour , jusqu'à leur départ pour le Piém ont.

SUITE DES EXTRAITS DU JOURNAL DE SAVOIE.

N.° 22, 3o Août. C ham béry, 29 nous avons eu le Royale de retour arrivée d’Aix sur

août. Vendredi , 23 de ce mois, bonheur de voir l’auguste Famille dans cette capitale, où elle est les six heures du soir.

M ercredi, 2 1 , le Roi a fait un voyage à Annecy, comme nous l’avons annoncé dans notre dernier N.° M . le Général Comte d’Andezeno, CommandantGénéral du Duché, était parti d’avance de Cham­ béry, pour aller attendre et lecevoir L L . MM. dans la ville d'Annecy.


( 2 > L e Roi partit d’Aix à sept heures du matin. La population des campagnes a renouvelé sur toute la route le spectacle d’allégresse, d’enthousiasme et de bénédictions qu'avait présenté l’arrivée de L L . M M . en Savoie. Plusieurs arcs de triomphe avaient été élevés depuis la limite de la province du Genevois jusqu’à Annecy. Celui qui avait été dressé à l’entrée de la ville était surtout remar­ quable par sa belle architecture et la noblesse de ses proportions. D'un côté on voyait la Religion satisfaite à l’approche d’un Roi qui lui rend son lustre et son salutaire empire; et de l’autre, l'Abon­ dance , fille d’un gouvernement juste et paternel. Au milieu s’élevait un trophée militaire, présentant les armes du Roi et les chiffres de L L . M M . L ’inscription tracée sur la frise est rapportée, avec les principales des devises dont la ville était remplie, dans le Recueil qui vient d’être imprimé en ce moment. 11 est impossible de décrire tout ce qu’on avait fait dans la ville pour la décorer d’une manière digne des Hôtes illustres qui y étaient attendus : on a dû être surpris q u e , dans si peu de tems, une telle diversité et un si grand nombre d’ornemens de tout, genre aient pu être disposés avec tant d’ordre et d’élégance. Mais le sentiment est aussi actif qu’ingénieux, e t, nous l ’avons déjà dit, on le recon­ naît à des signes qui ne peuvent tromper.


( 5 ) M. le Commandant de la Province et les Auto­ rités attendaient le Roi hors de la ville; à droite et à gauche du chemin étaient placés les Chevauîégers et le i . er bataillon du Régiment d’Aoste. Bientôt le son des cloches et les acclamations d’une foule immense de peuple, saluèrent le Souverain dont la présence dans la seconde ville du Duché venait enfin satisfaire les vœux qu’elle avait si ardem­ ment et si souvent manifestés. M . le Commandant eut 1 honneur de compli­ menter S. M. en ces termes : « S ir e ,

» Que V . M. daigne agréer les vœux de tou? » les habitans de la Province dont le commande» ment mest confie! Puisse-t-elle recevoir avec sa » bonté ordinaire, l’expression des sentimens dé » respect, de fidélité et d’amour dont tous les cœurs » sont animés ! L allégresse est générale dans cette » Province, et la présence de V . M. y met le » comble ; puisse le Ciel la conserver long-tems » pour la félicité de ses sujets ! » La manière touchante et pleine de bonté dont le Roi daigna répondre, remplit tous les spectateurs de reconnaissance et d'attendrissement. S. M ., au milieu des cris de joie, des transports et des applaudissemens , se rendit à l’ancien Palais Episcopal, préparé pour son logement. Elle fut reçue au bas de l’escalier par M. le Commandant-Général


C4 ) du Duché et la Noblesse. Les Dames occupaient la première salle , où elles espéraient de recevoir la R ein e, lorsqu’elles apprirent avec le plus vif regret qu’une indisposition n’avait pas permis à celte auguste Princesse de faire partie du voyage. L e Roi daigna recevoir aussitôt tous les Corps; après quoi il voulut aller entendre la Messe dans l ’ancienne Cathédrale, où reposent les restes vénérés de S.t François de Sales, depuis que De Solle, notre Evêque actuel, en a fait la translation solen­ nelle, le 28 mai 1806. Après la M esse, S. M. fit ses prières dans la chapelle du S.t Evêque de Genève. C ’était un spectacle d’un grand intérêt et extrê­ mement touchant, que la présence de l ’auguste des­ cendant de tant d’illustres Princes, dans l ’ancienne résidence des Comtes de Genève et des Ducs de Genevois et de Nemours ; dans cette ville qui servit d’asile à l ’antique Eglise de Genève , lorsque les troubles et les innovations du i6 .e siècle forcèrent son Clergé d’abandonner un Siège occupé presque dès la naissance du Christianisme (1) par une suite de Prélats qui remontait immédiatement aux tems apostoliques ; de ce digne imitateur de la piété de ses aïeux, prosterné auprès du cercueil de l ’apôtre (1) On croit que S.t Paracode gouvernait l’Eglise de Genève vers l ’an 197, sous le pontificat du Pape Victor 1er. Besson, B[cm. Ecclés .


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( 5 ) du Chablais, la gloire et le modèle du Clergé de Savoie, dont 1Europe entière a admiré les lumières, la douceur, l’ardente charité et toutes les vertus évangéliques. Le Roi se rendit ensuite au Pâquier, où les troupes manœuvrèrent et défilèrent en sa présence, au milieu d’une multitude incroyable de spectateurs qui se pressaient autour de lui avec toute la vivacité de l ’impatience, avides de contempler un Prince qu’ils avaient si vivement désiré, et dont la vue les enivrait de délices. Revenue au Palais, S. M. donna diverses audiences, Après dîner, elle alla visiter l ’Eglise de Saint Dominique, aujourd’hui paroisse de S.t Maurice, où sont déposées les reliques de S.te Jeanne-Françoise Frémiot-de-Chantal, transférées dans cette Eglise par M8r De Solle, à la meme époque citée plus haut. Après avoir révéré la dépouille de la sainte Fon­ datrice de l ’Ordre utile et célèbre de la Visitation, le Roi alla voir la fabrique de M. D uport, l'un des plus beaux élablissemens manufacturiers, pour la filature et l’emploi du coton. S. M ., qu i'n e néglige rien de tout ce qui tend à encourager les arts, à exciter l ’émulation de l’industrie , à sou­ tenir et honorer le zèle , a voulu entrer avec M . Duport, dans tous les détails et dans l ’examen de toutes les parties de sa fabrique ; Elle a loué le mouvement qui y règne , 1 intelligence dans le


• (6 ) travail , la perfection des produits , le grand nombre de bras si utilement employés; Elle a daigné s’entre­ tenir constamment avec l’estimable chef de cet impor­ tant établissement, qui a dû trouver dans l ’affabilité du Monarque et dans les encouragemens flatteurs qu il en a reçus, une bien douce récompense de ses généreux efforts, couronnés d’ailleurs par les plus beaux succès ; noble et vive jouissance pour I homme de bien qui consacre ses travaux et son activité au profit de l ’intérêt public ! L e Roi est parti d Annecy sur les cinq heures du soir, accompagné de M. le Commandant-Général. II est impossible de donner une idée de la manière dont le peuple a fait éclater ses sentimens d’amour : on peut citer ces cris de jo ie , ces acclamations continuelles, ce mouvement d’une immense popu­ lation qui se jette sur les pas de son Prince, qui le cherche partout, qui ne peut se rassasier de le voir; mais cette ivresse du cœur, cette avidité dans les regards, ce haut degré d’intérêt qui se montre sur toutes les physionomies, ces accens de lam e, tout cela ne se décrit pas. Heureux, osons le dire, les Princes qui régnent sur de tels peuples ! eÇ heureuses les nations qui savent si bien sentir le bonheur d’appartenir à des Princes dignes de leur attachement ! L e départ du Roi a rempli la ville d’Annecy de la meme douleur que celle d Aix a dû éprouver


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fieux jours plus tard, lorsqu’il lui a fallu renoncer à la douce satisfaction quelle éprouvait de jouir librement de la présence de nos Souverains, dont la bienveillance inépuisable a laissé dans toutes les classes, des souvenirs aussi pleins de douceur que de regrets. La Famille R o ya le, à son retour dans la Capitaie , était attendue au Château, comme à son arri­ vée du Piémont, par le Clergé , les Sénateurs, la N oblesse, les Officiers de la garnison, tous em­ pressés de témoigner à L L . MM. et aux Princesses, le bonheur qu’ils éprouvaient de les revoir, et comblés des paroles gracieuses que L L . M M . ont daigné leur adresser. L e lendemain 24, le Roi monté en voiture à sept heures du matin, a pris la route de Montmélian, accompagné de S. E. M. le Comte de Roburent, Grand-Ecuyer, de M. le Duc de l’Azinara , pre­ mier E cu ye r, et de M. le Chevalier de Sonnaz, Capitaine des Gardes du Corps. M. le CommandantGénéral avait devancé S. M. d’une demi-heure. S. M. arrivée à Montmélian , a été complimentée par M. le Commandant de la ville, en présence des Autorités et de la Noblesse. Une compagnie de la Légion Royale était en parade sous le Fort. L e Roi monté à cheval, s’est rendu au Fort avec toutes les personnes de sa suite, accompagné de M. le Commandant-Général, de son Etat-major et de M. le Commandant de Mpntmélian. Parvenu au sommet de


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)

ce rocher fameux , le Prince a examiné attentivement sa position; il a observe 1entrée de la vallée du Graisivaudan et la situation du fort de Barraux : il a con­ sidère long-tems , et sans doute avec émotion , cette ancienne barrière de ses Etats, qui a été le témoin et l ’objet de tant d’exploits militaires, de tant de glorieux faits d’armes , entre les Ducs de Savoie et les Dauphins de Viennois. Il était intéressant de voir le digne héritier de tant de héros, sur ce boulevart des premiers Etats de ses illustres ancêtres, sur ce plateau qui rappelle de si grands souvenirs, berceau d’Amé II et d’Amé IV, ruines d’une forteresse contre laquelle échouèrent tous les efforts de l ’armée de Louis X I I I , obligée d’en lever le siège après i 3 mois; qui ne s’était rendue à François I.er que par l ’effet de la trahison d’un étranger ; que Fleuri IV , qui n’avait pas dédaigné de l’attaquer lui-même, appelait une P la ce merveilleusement fo r te , laquelle ne se rendit à ses armes que par les suites d’un artifice ingénieu­ sement employé par le grand Sully , et qui plus tard mit à l ’épreuve toute l ’adresse et toute la persévérance du Maréchal de Catinat. L e Roi tournant ensuite ses regards sur le cours de 1 Isère, au levant, jeta un coup-d’œil paternel de sollicitude sur les ravages causés dans tous les tems par cette rivière , dans toute la vallée de S.t Pierre, et à cette occasion s’entretint une seconde fois des moyens d’y remédier.


( 9 ) S. M. descendue du Fort et restée à cheval , Voulut parcourir tout le rideau qui s’étend depuis

Francin jusqu’aux Marches , où se trouve, dans cette partie, la porte de ses Etats du côté de la France. Arrivée aux Marches, elle mit pied à terre pour s’avancer sur les terrasses du château, d’où elle examina de nouveau , avec la plus grande attention , la nature du local et toutes les positions qu’il présente. E nfin, revenue par la chaussée des M arches, elle trouva sa voiture sur la route de Piém ont, et reprit le chemin de Chambéry. A cinq heures du soir, le Roi s’est rendu à cheval au Verney , où le x.er bataillon de la Légion, qui venait d’y arriver, manœuvra et fit l ’exercice à feu, devant S. M. , à sa complète satisfaction. Pendant ce tems , S. M. la R ein e, accompagnée de son Chevalier d’honneur, de ses Dames, de M me la Comtesse d’Andezeno , et de ses Ecüyers , était allée se promener en voiture au Château de la M otte, chez M. le Marquis Costa , où les hôtes surprié par cette illustre visite à laquelle ils ne s’attendaient point en ce moment, éprouvèrent un regret qui semblait tout à la fois adouci et augmenté par l’aménité enchanteresse, l’extrême bonté, l ’ama­ bilité supérieure à toute expression , que l ’auguste Princesse daignait déployer envers tout le monde. Nous n’emploîrons pas d’inutiles efforts à peindre 2


( 10 ) -une scène devant laquelle les Grâces elles-mêmes abandonneraient le pinceau. Le soir, L L . MM. et les Princesses allèrent au Théâtre , qui se trouva illuminé au moment de leur entrée. Dim anche, 25, était le jour où, par une ancienne coutume, la fête de S.t Barthélémi, patron de la paroisse de Bassens, près de Chambéry, a toujours été l’occasion d’une réunion dans cette commune, d’une grande foule de peuple et de tous les habitans de la ville. C ’est la plus animée et la plus brillante de ces fêtes religieuses et champêtres, connues dans de pays sous le nom de vogue. A cinq heures du soir, L L . MM. daignèrent diriger leur promenade de ce côté ; le Roi était à cheval, et la Reine en voiture. Lorsque le Roi parut tout-à-coup sur le lieu de la fête, des acclamations universelles annon­ çant les véritables transports de l’allégresse , firent voir combien cette foule était sensible à la bonté du Prince qui venait se rapprocher de son peuple j un enthousiasme indicible gagna tous ces bons villa­ geois qui se précipitèrent autour de S. M. , et qu’aucune force ne put plus retenir : Laissez-nous voir notre R o i, s’écriaient-ils. T r o is , entr’autres, à qui leurs voisins reprochaient de ne pas crier vive le R oi / répondirent : nous ne pouvons pas c r ie r , nous pleurons. Ces braves gens attendris jtvaient en effet les larmes aux yeux.


c 11 ) L e Roi fit deux fois le tour du pré , pendant que la Reine, dans sa voiture arrêtée sur le chemin, avait sous les yeux le spectacle intéressant de cette multitude immense se livrant à toute la franchise de sa joie et célébrant ses illustres Souverains par ses cris et ses bénédictions. L e soir, il y a eu cercle chez la Reine. On jouait au Théâtre les P e tits„ Savoyards, Jadis et A ujourd’hui , et le M ari de circonstance; L L . MM. et les Princesses ont assisté à la première pièce; la salle était pleine. Leur présence, vivement attendue, a produit, comme on peut le croire , le même effet que nous avons tâché d’exprimer ailleurs. Nous devons citer un trait remarquable, que nos lecteurs nous sauront un gré infini de leur faire connaître. A u moment où M. de Verseuil s’entrete­ nant avec le jeune Michel, dit au sujet des Savoyards : « J’estime fort cette Nation ; ce sont d’honnêtes » gens, laborieux, fidèles...., » L L . MM. daignèrent applaudir à ces derniers mots; et les spectateurs, touchés de cet honorable témoignage rendu au caractère et aux scntimens de la Nation par ses Souverains mêmes, ne purent retenir l’expression de leur reconnaissance , et firent retentir la salle des plus vifs applaudissemens. L e lendemain 26, le Roi est parti à six heures du matin , pour aller visiter le passage de la Grotte.


( 12 ) L a voiture de S. M. était suivie de celles de M. le Commandant - Général et de M. le Chevalier Kadicati. MM. les Officiers ingénieurs s’étaient rendus d ’avance sur les lieux. S. M. est descendue à l’entrée de la Grotte ; elle a parcouru dans toute sa longueur le percé de la montagne exécuté sur une ligne de i o 3 toises, pour adoucir la pente du chemin. Arrivée à l’extrémité de la galerie , elle s’est fait présenter le plan de la route, et a examiné tous les détails des travaux. Revenue en arrière, elle s’est rendue à l ’ancien chem in, monument immortel de la munificence de Charles-Emmanuel I I , Duc de Savoie, dont le règne rappelle un si grand nombre de travaux du premier ordre et d etablissemens publics de tout genre. L e Roi s’est arrêté devant l ’inscription qui consacre le souvenir d’une si belle entreprise. Il a été complimenté en ce lieu par M. Praz, Curé des Echelles , et accueilli par les acclamations du peuple de toutes les communes voisines. S. M ., après avoir fait quelques pas pour considé­ rer ce site remarquable , Chambéry.

a repris la route de

Après m id i, Elle a assisté aux manœuvres du régiment des Chasseurs de la Reine. L e soir , le T h éâtre, où l'on jouait Richard Cœ ur de Lion et /a Ferme et le Château , a été honoré de la présence de L L . M M. et de la Famille Royale.

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L e 27 , L L . M M . ont accordé un grand nombre d’audiences , et se sont rendues le soir au V erney, pour assister à l’exercice des Clievau - Légers de Piémont, qui se sont distingués par la promptitude et la précision des manœuvres, comme dans toutes les autres circonstances, ainsi que la Légion Royale, le bataillon des Chasseurs de la Reine et l ’A r­ tillerie ; car chacun de ces Corps a excité, dans ses exercices particuliers, le même intérêt qu’ils avaient présenté tous ensemble dans leurs évolu­ tions combinées. S. M. également satisfaite de la Compagnie des Pompiers de la Ville , a daigné charger M. le Marquis de la Serraz, de leur distribuer une gra­ tification. L e 28 , la Famille Royale a entendu la Messe . dans la Chapelle du Château , à sept heures et demie. A huit heures , L L . M M. et les Princesses, après avoir fait les adieux les plus touchans à toutes les personnes qui ont assisté à leur départ, sont montées en voiture aux cris de vive le R o i, vive la Pleine , vivent les Princesses ! et ont pris la route du Piémont. M. le CommandantGénéral et M. le Marquis d’Oncieu sont allés les accompagner jusqu’au Mont-Cenis. Comment exprimerions-nous les regrets que nos Souverains bien-aimés ont laissés parmi nous ? Si le spectacle de la joie universelle , si les accens


C14 ) du bonheur , sî le tableau ravissant d’une nation toute entière se pressant autour d’un Prince adoré et d une illustre Reine qui enlève tous les cœurs, n ’ont pu répandre sur nos expressions les cou­ leurs animées du sentiment , comment réussirionsnous à peindre la douleur, qui inspire mal? Le découragement naît du regret , et la plume re­ fuse d’obéir, quand le plaisir cesse de la diriger. K os vœux accompagnent nos Souverains ; cher­ chons désormais toute notre consolation dans l’es­ poir qu’ils ont daigné nous laisser de les revoir quelquefois au milieu de nous. — La piece suivante fait mieux connaître que nous ne saurions l’exprimer, quels sont les sentimens qui animent le cœur paternel de S. M. C ’est une lettre de M. le Chevalier Radicati de Cocconato, Chevalier Grand Croix des SS. Maurice et L azare, Directeur-Général des Postes , Secrétaire du Cabinet de S. M ., à M. le Marquis de la Serraz, premier Syndic de cette ville : A M . le M arquis de la Serra z, Syndic de la première Classe de Chambéry ; Monsieur le Marquis, ,

S. M. , après avoir répandu ses bienfaits particuliers sur plusieurs individus qui ont eu recours à sa mu­ nificence , pendant son séjour dans ce D uché, n a


( *5 ) pas voulu quitter cette Ville sans y laisser de nou­ veaux gages de sa bonté paternelle ; et Elle a , entr autres choses, déterminé de faire ressentir les effets de ses grâces spécialement à la classe indigente et aux Etablissemens publics de bienfaisance. Je viens, en conséquence , d’ordre du R o i, de mettre à votre disposition, Monsieur le Marquis, une somme de 1200 francs pour les pauvres de la paroisse de la Cathédrale, une de 600 fr. pour ceux de Notre Da me , une autre de 5©o fr. pour ceux de Lém ens, et celle de 600 fr. pour ceux de Mâché. Je vous prie de remettre ces] sommes respectivement à MM. les Curés, afin qu’ils les ^partagent entre les individus qu’ils en jugeront dignes, et en proportion de leurs besoins. S. M. a également accordé la somme de 45oo fr. pour être remise à l’Administration des Hospices de Chambéry, et distribuée par elle, de concert avec MM. les Syndics, entre l’Hôtel-Dieu , et les Hospices de la Charité, des Enfans trouvés, des Incurables et des Orphelines , de la manière que l ’on croira la plus convenable. J ai 1honneur d’être avec une considération trèsdistinguée , Monsieur le M arquis, Votre très-humble serviteur, Signé R adicati.

Chambéry, 28 août 1816.


( i6 ) — S. M . , qui se plaît à honorer ceux de ses sujets qui se distinguent dans l'étranger , comme dans ses Etats, avait donné, de son propre mou­ vement , le titre de Comte à M. le Général de B oigne, dont nous avons cite ailleurs l’éloge fait par l’auteur de V4 perçu sur la Constitution des M a ra ttes, au sujet des exploits de ce Général dans les Indes. M. le Comte de B oigne, qui se trouvait à L ondres, ayant appris le voyage de L L . MjYT. en Savoie, s’est hâté de revenir dans son pays, pour offrir le tribut de ses sentimens à ses augustes Souverains. Arrivé à Chambéry le 27 , il a été présenté le 28 à S. M ., qui lui a accordé une longue audience et lui a fait l’accueil le plus dis­ tingué. Au moment du départ de L L . MM. pour le Piémont, M. le Comte de Boigne, revêtu de son grand uniforme, les a attendues sur leur pas­ sage à Buisson-Rond , où il a eu l’honneur de les complimenter. — M. le Lieutenant-Général Donnadieu, Comman­ dant de la 7-e division militaire de France, à Greno­ b le , s’est rendu à Chambéry, pour offrir son hom­ mage à S. M ., qui lui a fait un accueil très-gracieux. — L e 27 , S. M. a daigné accorder une au­ dience particulière à M .r G. M. Raymond, Membre de l ’Académie Royale des Sciences de Turin , l ’un


( '1 ) (îos Préfets du College de Chambéry. Entr’autre3 choses extrêmement flatteuses , Elle a eu la bonté de le féliciter sur la rédaction du Journal de Savoie et sur le genre d’esprit dans lequel cette Feuille est écrite. S. M. , instruite que M. Ray­ mond avait remporté un Prix double d’éloquence pour l'Eloge de Pascal , a daigné manifester le désir de voir YEglantine d ’or qui lui a été en­ voyée par l ’Académie de Toulouse. A la vue de cette Fleur , qui rappelle les premières époques de la renaissance des Lettres en Europe, le Roi a témoigné la plus grande satisfaction > il a loué l ’utilité de ces institutions littéraires q u i, entretenant l ’amour des arts et deS sciences, contribuent aussi à leurs progrès , et provoquent d’utiles travaux. Avant de permettre que l’Eglantine fût rendue, S. M. l ’a retenue pour la mettre sous les yeux de la Reine. M. Raymond a trouvé dans cette circonstance et dans 1 accueil dont il a été honoré par le Souverain , une seconde couronne, qui doit être pour lui la plus douce des récompenses et le plus noble motif d’encouragement.

N.° 23 , 6 Septembre. Cham béry, 5 septembre. L L . MiVl. parties d’îci le 28 août, comme nous l ’avons annoncé, ont dîné 3


( *8 ) ce Jour-là à Aiguebelle , et sont allées coucher h S.t-Jean-de-Maui ienne ; le lendemain, 29, elles ont dîné à l^Jodane et couché à Lans-le-Bourg ; le 3o , elles çnt passé le Mont-Ceuis , où elles ont dîné, et sont allées coucher à Suze ) enfin, le 3 i , elles ont dîné à R ivo li, et le soir, elles sont allées descendre à la Vigne de la Reine. Nous n’avons pas besoin de dire quel tableau a présenté de nouveau toute la route , depuis la capitale du Duché 'jusqu’au pied des Alpes , aüx approches de l’auguste Famille Royale , qui a pu remarquer cette fois , dans le renouvellement des scènes déployées à son arrivée , moins d’éclat peut-être et moins de vivacité, mais quelque chose de plus touchant, l’expression des vifs regrets d’une grande famille qui perd pour quelque tems la pré­ sence du père le plus cher , qui voit s’éloigner une mère tendrement aim ée, dont la vue la comblait de joie. Les illustres Voyageurs ont pu lire ce langage de la sensibilité la plus franche , écrit en caractères attendrissans sur le front de tous leurs sujets accourus sur leur passage , pour leur réitérer l’hommage de la nation entière, et saluer, • en quelque sorte , par un adieu solennel et respectueux, au nom de tous les peuples de la Savoie , ces Souverains adorés à qui tous les coeurs demandaient les consolations de l’espérance.

A S.t Jean-de-Màurienne , LL. MM. ont logç

A


( 19 ) dans l’ancien Palais Episcopal ; la ville a eu la satisfaction de leur donner le spectacle d’un trèsbeau feu d’artifice. Avant leur départ, le Roi , la Reine et les Princesses ont entendu la Messe dans l’ancienne Cathédrale; là ils ont considéré avec tout l’intérêt qui naît des grands souvenirs, le vestibule où reposent les cendres des fonda­ teurs de la Monarchie , d’Humbert aux Blanches M ains , d’Amé I.er et de quelques autres Princes de leur illustre Maison ; sépulcre vénérable , que l'auguste Père de notre Roi avait fait décorer d’un monument de sculpture digne de reproduire sur la tombe du premier Hum bert, la belle scène où ce Prince reçoit de l’Empereur Conrad , l’investi­ ture de là Maurienne. Nous parlerons plus am­ plement de ce monument darls nos Fragmens sur l ’histoire de Savoie. L e passage de L L . M M. sur le Mont-Cenis a été favorisé par le plus beau ' tems possible ; elles ont mis pied à terre sur la montagne, ainsi que les Princesses, et ont fait une promenade au bord du lac. L e Roi a examiné les diverses positions ; il a visité en détail la vaste caserne établie sur ce poste élevé. M . te Commandant - Général avait accompagné la Famille Royale jusqu'à l’Hospice; là L L . M M ., avant de continuer leur route , ont daigné lui répéter la satisfaction qu’elles avaient éprouvée à


( 20 ) leur arrivée et pendant leur séjour en Savoie , hi jouissance que leur avaient procurée les sentimens d attachement , de respect et d’amour qu’ont fait éclater les habitans ; et la Reine a daigné manifester de nouveau combien elle était satisfaite de 1empressement et des attentions des Dames. De Roi- a eu la bonté de renouveler l’assurance de sa sollicitude paternelle pour les besoins du pays , dont il avait pris la peine de s’informer. Mettons toute notre confiance dans ses promesses consolantes ; nous nous souviendrons toujours avec sécurité que nous avons un père qui veille sur les interets et la situation de tous les enfans d’une même famille. Si nos lecteurs sont émus au récit de ces touchans détails, ils le seront bien plus en core, lorsqu’au souvenir des bienfaits que L L . M M . ont çxerces pendant leur séjour et à leur départ, se joindra la connaissance de ceux qu’elles ont ré­ pandus sur leur route , en faisant distribuer des secours pour les indigens.- C ’est à ces traits d’am enite, de bonté, de grâce et de bienveillance que nous reconnaissons les illustres Princes qui firent autrefois le bonheur de nos aïeux ; nous retrouvons aujourdhui les memes cceurs dans les Souverains augustes qui viennent de recueillir nos bénédictions , nos voeux et les accens de notre amour, A h ! nous lavons déjà d it, leur présence


( 21 ) ne pouvait trouver aucune ame insensible à tant de bonté, elle était faite pour conquérir toutes les affections.

N.° 2 4 , i 3 Septembre. — Nous avons parlé plusieurs fois de l ’impos­ sibilité où nous étions de satisfaire tous les vœux au sujet de l ’empressement des habitans de nos villes et de nos campagnes à manifester leurs' sentimens envers nos augustes Souverains. Un Article de Journal est sujet à des règles, comme toute composition quelconque, surtout lorsqu’un intérêt majeur doit être l’objet constant de l ’attention de 1 écrivain ; il y a des convenances et certaines proportions à garder, que les lecteurs éclairés con­ naissent et respectent. Nous savons bien qu’il y avait une infinité de choses de plus à dire sur chaque circonstance; mais, pour mesurer les,détails relatifs à chaque localité, sur le degré d’enthou­ siasme et d’ivresse des habitans , et sur le zèle sans bornes des fonctionnaires, il aurait fallu, écrire des volumes. Ces considérations générales n’empêchent pas qu’il ne puisse être fait quelques exceptions, lorsqu’un intérêt spécial semble réclamer une attention parti­ culière. Sous ce point de vuo, nous aurions désiré


C 22 ) pouvoir décrire plus en détail les efforts et l ’empres-sement que la Maurienne et la ville de S.t Jean ont mis dans leurs préparatifs pour recevoir la Famille Royale : conduite noble et généreuse de la part d’une province épuisée et la plus fatiguée par les événemens de la guerre. La ville de SaintJean n’a rien omis , dans la réception de nos Souverains, de ce qui était le plus propre à toucher leurs âmes sensibles, et toute la province a rivalisé avec sa capitale. Nous croyons encore devoir parler de la belle fête que se promettaient les habitans des Echelles, et de la douleur qu’ils ont éprouvée lorsqu’ils appri­ rent que S. M. ne pourrait leur procurer le bonheur qu’ils attendaient avec tant d’impatience. Leurs regrets furent exprimés au Monarque par l’organe de leur digne Curé et par les chants attendrissans de vingtdeux Enfans de Chœur qui, formés par les soins du Pasteur de cette église, y relèvent la solennité des augustes cérémonies de la Religion. Nous devons ajouter que S. M. daigna charger M . le Syndic ¿inviter M. le Curé à témoigner, au Prône du dimanche suivant, tout le regret qu’Elle avait eu de ne pouvoir se rendre aux vœux des habitans de cette commune : attention paternelle q u i, en excitant toute leur reconnaissance, a été pour eux le plus touchant motif de consolation.


( 25 ) Lorsque L L . M M . ont passé à Montmélian, le jour de leur départ, M. le Commandant de la ville eut l’honneur de complimenter le Roi en ces termes. : ». •

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« Si r e ,

» Votre arrivée dans l ’ancien héritage de vos » illustres ancêtres, transporta nos cœurs de la » joie la plus vive : aujourd’h u i, votre départ nous » » » » »

accablerait de la plus profonde tristesse, si nous n’avions la flatteuse espérance de revoir chaque annee, au milieu de nous, votre Personne royale, notre Reine bien-aimée et nos augustes Princesses. Ce sont les vœux ardens des aînés de vos sujets :

» daignez , Sire, nous vous en supplions, daignez » les exaucer. » La très-petite portion de votre Duché que vous » venez de parcourir, a dû convaincre V . M. que » le caractère national, malgré les trop longs orages » » » » »

d’une révolution sans exem ple, n’avait éprouvé aucune altération. La fidélité, l ’amour, le respect transmis par nos pères pour nos R ois, furent pour leurs neveux et seront pour les nôtres des dépôts inviolables et sacrés. O ui, Sire, la Savoie

» se distingua toujours par sa constante fidélité » envers ses Princes ; e t , dans tous les tems, elle » se montra orgueilleuse d’avoir donné so n ’ nom » à l ’une des plus anciennes Maisons Souveraines,


( 34 ) » ' q u i, depuis des siècles, ne présente à l ’Ëuropfi » étonnée qu’une succession non interrompue de » Princes bons, justes et vertueux. Leurs lois bien» faisantes, admirées des peuples voisins, comme » » » »

des nations lointaines, et si religieusement conservées et maintenues par V . M ., Continueront, comme autrefois , à faire notre félicité et notre gloire. »

L L . MM. ayant daigné répondre à cet ancien et fidèle militaire , conformément au vœu qu’il venait de manifester, leur réponse pénétra de recon­ naissance la foule des assistans , qui firent éclate? leur joie par les plus vives acclamations.



1

» w v iw iv u \ « \ w w v w u v t t \ H m m w M \ lm \ w w > w u u \ « u u v i'

O D E D el Signor Cavaliere L u i g i A n d r i o l i , M aggiore di Fanteria, Sotto-Aiutante-Generale nella Divisione della Savoja.

licH E G G iA N

l ’A l p i

N ’e c h e g g i a n o C h e ’l L e i s s e C an to N on

ei

C u i retro C an to

è

del

D ’u s u r p a t o r

festo so co lle

G ià

lu tto

Re

S ’a v a n z a il

co cch io

C h e ’l R e g n a t o r A

Lui

D o lce L a

per

S ovra

g li

nube

fian co

S ’a g g ir a

d ile tto core.

cav alli

au rato ,

a

in

rin serra :

la to ,

a tti m a e s tà

d e ’c o r ,

dal

p erco te.

d e l l ’A l p i

a ssid e

n eg li

R e ìn a

T al A l

si

l ’a u r a

affan n o ;

fed e ,

Popol

dì sp in g e

d elle ard en ti ro te L ’ a l t o f r a g o r ; d e ’r a p i d i n itrir

ed

d ’i n c o r r o t t a

q u esto

Il focoso

v ii m e r c e d e 5

T ira n n o ,

sin cero

in

da

tim o re

D i riv eren te a m o re , C h e ’l S a b a u d o a l s u o L ib ero

g e l i d ’o n d e .

com p ro

p oi v en ian

è

ca n to ,

sponde ,

bagna

non

figlio

di

le

sp ira n te ,

l ’A u s t r i a c a

e terei

D ea.

ca lli

fiam m an te ,

a ssisa d e l

ce le ste

l ’i m m o r t a l F i g l i a

Sposo , di R e a .

C oppia Regai stanno ¿’interno Le auguste Verginelle,

A lla

A


O

D

E

Par M. le Chevalier L o u i s A n d r i o l i , Major d’infanterie , Sous - Adjudant - Général dans la Division de Savoie.

T R A D U C T I O N ,

JLjes Alpes retentissent des accens de la joie; ils sa répètent sur les bords que la Leisse baigne de ses froides ondes. Ce n’est point un Chant payé d’ un vil prix; il n’est point dicté par la crainte d’ un tyran usurpateur qui traîne à sa suite le deuil et les chagrins : c’est un Chant, qui part librement du fon d du cœur ; c’est le Chant sin~ eère d ’une fidélité pure et de l’ amour respectueux d’un peuple chéri de son R oi ,

Déjà les sons aigus des roues brûlantes et Te hennis* sèment fougueux des rapides coursiers frappent l air. L e Roi des Alpes s’avance dans un char doré; à s e s côtés est assise la Reine des cœurs, l’illustre Princesse d’ Autriche, dont tous les mouvemens sont empreints d’ une douce, majesté. Telle on voit la fille immortelle de R h ée , auprès de son céleste épo ux, se promener dans les airs, sur un nuage de feu . Autour du Couple Royal sont les augustes Vierges dont le Ciel lui Jit présent : vous les croj ez de jeune» Divinités descendués de l’ Olympe sous des traits


C 28 ) O n d e r i c c a l a f e ’ p r o v v i d o il C i e l o ? A v v o l t e in m o r t a i v e lo D i v e le c r e d i , s c e s e d a lle s t e l l e , D i d o ti co s i a m a b ili N a t u r a L o r r e s e il c o r e a d o r n o ; I a n to

u n g io ia

lo r

d ie’ can d id a

\ ie n i, o V it t o r io ; a coron ar S u ^ q u e ste p iag g e a m a te D e c a r i f i g l i t u o i l ’a v i d a Q u i ferv id o T i a tte n d e Q uel

C ittad in ,

che

e

d eli

pura.

v ie n i

b ram a !

al v a r i a r di

so rte

C o s t a n t e o g n o r p e r T e n u tr ì la f e d e N e lle tra s c o rs e , o rrib ili v ic e n d e . Q u ii C m il

p io M in is t r o , c h e p ro strato al p ie d e

P ian se ,

d e l l ’A r a

g e m e ’ , sep o lto

D a r ia E m p i e t a t e in d o lo r o s i E d i e o ra , so tto z v a n n i Di

tu a

S p era,

san ta

p ietà

a ffa n n i,

verace ,

tra n q u illo

S a c r i ^ a l l ’E t e r n o

in

v o lto .,

scio rre

In n i di p a ce .

Qui

’1 p r ò ’ G u e r r i e r o

ard ito ,

Che

fece

A q u ile

le

Sabaude

altere

V i n c i tr i c i o n d e g g ia r su l F r a n c o lito ; C h e la n on m a i tran q u illa G ra z ia n o p o li a u d a c e S o tto

il t u o

fren

rid u sse,

D e l cru d o M arte , e fra P r o v o c o m e sfa v illa , C o m e g iam m ai In

Qui

lo Di

S u b alp in o

sch ie tto

non

Ti

b ram a

e

C ieca

vorago ,

sangue

v alo re.

u m ìl

C o lo n o ,

;

m ,n tr a s s e in im m o n d a, ove

l ’o r r o r e

lu sin g h ie r rim b o m b o

N o n e b b e l ’a l m a s c o s s a C u i m a i l ’i n u t i l p o s s a r e .a J J o g m d elitto

fra

s t r a g i e ’i

lan g u e

co r forza

m a i dal falso lib ertà so g n a ta

e le

pur

la

tro p p o

p rofon d a , ahi

tan te


C *9 ) morte!.', , tant la nature a pris plaisir à orner leurs ccenrs des vertus les plus aimables et de tous les charmes de la candeur.

Viens , o V i c t o r ! viens sur ces bords , combler les vœux impatiens d’une fam ille qui t’est chère ! Ici t’attend avec empressement le citadin fidèle q u i , malgré les destins contraires, te garda sa fo i au milieu de l ’horreur des désordres qui ne sont plus. Ici soupire après ton retour le Ministre des A u tels, q u i, humblement prosterné dans le sanctuaire, pleurait et gémissait sur les délires de l’impiété dont il était la triste victime, mais qui maintenant, sous les ailes de ta vraie piété, se livre à l’espérance, e t, le front serein, adresse à l'Eternel l’hymne consolant de la, paix. Ici tu trouveras le Guerrier courageux qui fit flotter avec honneur dans l’étranger, les nobles aigles de Savoie; qui soumit de fièrcs cités , et , sur les pas sanglons de E lars , au milieu des horreurs du carnage , prouva que la force et la valeur des Subalpins brillent quand il le faut et ne s’affaiblissent jamais,

Ici t’appelle le simple et bon villageois qui ne se laissa jamais séduire par l’éclat trompeur d ’une liberté imagi­ naire , que les erreurs d’une fausse et coupable philoso­ phie n entraînèrent point dans l ’oubli des devoirs et dans le tourbillon des crimes qui a enveloppé tant de malheu­ reu x; qui, quoique opprimé sous un joug étranger auquel


( Sa ) P io m b aro Che

alm e

fido

B enché Cui

ogn ora

L ’a n t i c o

oh

p etto

Lunga

v ii

la

g io g o

serb ò

e ’1 d o l c e

com e

nel

sua

stag io n

N em ica

seno ,

da

fin g ea,

g iu ro

o ra,

D al

in

oppresso

lig io s é

E d

in fe lici ;

e

stran iero - „

tu o S o g lio

am o r p rim iero .

m ira rti

g io ja ,

la

forza

al

ei

ove

te n n e tiran n ìa

sp ie ta ta !

C o s ì ’l f u o c o , c h e sp en to S o t t o il c e n e r p a r e a , c r e p i t a , E

sp arge

a

V iv issim e Se

m ille il

così ,

forza

R ip re n d e ,

Se

e

Lo

ristretto

to lg a

l ’u s a t o

q u ale

scio lto

qui rim an e (

e

in

in

alcu n il

v en to .

frange

il r i te n e a ,

L ib e ro

a v v a m p a ,.

m ille

s o f f i a r d ’a m i c o

se

L ’a r g i n e , c h e A

a

scin tille ,

lo s c o p r e

F iu m e

sfrena

celata

corso

p ria

g rem b o

v estig io

C ielo ! )

al

m a r s ’a v v ì a .

an cora

d ella

E rin n e

in san a

C h e ’l G a l l i c o e r u t t ò p r o p i n q u o I m p e r o , A h lo c a n c e l l i e s g o m b r i la s o v r a n a A lm a È

b o n tad e,

’J t u o

che

ap p arir

in

quel

T e ’l

di

m ondo

p ro p iz ia

ad orai

ste lla ,

C h e in esp erto n o c c h ie ro , E r r a n t e f r a l ’o r r o r d ’ a t r a p r o c e l l a E o r n a i d a l l ’o n d e a s s o r t o , C o l b en ig n o s p le n d o r g u id a R ag g io

T u

D isso n a n ti E

un

In

sol

T e

ad

sei

p en sier p en sier am ar

U n

am oroso

O h

com e

O r

che

1

di p ace ,

P adre ,

il c o r

T i vedi al

caro

O h q u a le in P r o v a n o essi N e lle

tu e

crea ,

p o rto *

1 d iv isi rende , che

riv e re n te

in ten d e un

R e

T i p a lp ita

clem en te*. n e l p e tto r

in to rn o

p r im i figli t u o i ,

In to rn o

con cord i ne

nel

che

com e

g en ito r

fa m ig lia d iletto !

sì b el g io rn o p i a c e r , le g g e n d o

au gu ste

esp resso.

cig lia

Quei che mitri per lor tenero affetto 1


B.

C 5« )

était forcé d ’obéir, n’en resta pas moias fidèle à ses •anciens sermens , et conserva toujours ses premières affections. O ! qu’il est vif l’ essor qu’ il donne maintenant à sa joie , si long-tems comprimée par une force ennemie et par une tyrannie cruelle ! Tel le feu qui semblait éteint sous la cendre, se ranim e, pétillé et éclate en mille étin­ celles éblouissantes, dès qu’un souffle favorable le découvre; tel encore un fleu v e, après avoir rompu la digue qui le retenait captif, s’élance impétueux dans son premier li t , et poursuit librement son cours majestueux jusqu’au bassin ÏZ

des mers.

S ’il reste encore en ces lieux ( c e dont le Ciel nous préserve l) quelques vestiges de l’esprit de démence qu’y souffla l’étran­ ger , ah ! qu'ils s’effacent et disparaissent devant cette bonté ineffable que les peuples adorent en toi ! Tu nous apparais comme un astre propice dont la lumière favorable montre le port au pilote sans expérience, errant dans le sein d’une horrible et sombre tempête, au moment d’être englouti dan» les flots. Tu es un rayon de paix qui rallie les pensées opposées et les confond toutes dans un même sentiment y l ’amour d’ un père tendre et d’un Prince clément. O ! comme ton cœur palpite , en ce moment où tu te vois au. milieu des aînés de tes enfans , comme un père chéri qui se retrouve au sein de sa fam ille ! Et quel bonheur ne goûtent-ils pas à leur to u r, en lisant dans ton auguste regard le tepdre attachement que tu nourris pour eux l


( 52 ) O d in e

i

v o ti,

che

fre q u e n ti

al

In n a lz a n essi su in fo ca ti V o ti , co m u n i ai F id i , Che

im m e rs i in

cupo

P o lo

v an n i;

duolo ,

O r c h e t in v o li ag li o c c h i lo r b r a m o s i 4 L a s c i a s t i , o R e , s u i S u b a l p i n i lidi ; V o ti,

c o m u n i a i figli

C h e là di G ia n o B a c i a n o p a g h i il

tu o i

n o v e lli,

in la c itta d e fren o ,

C h e lo ro d e stin ò la s o rte L e n t a la P a r c a a v a ra , S cia m a n o

a rd en ti ,

am ica.

trag g a i

stam i

D i V it to r io e T eresa ! A A u r e b e v a di v ita G erm e

v irile ,

p iù

tard e

Se q u i, ’v e p r i m a z a m p i l l ò O r q u asi esa u sta F o n te , s c a tu ris c e p iù f e c o n d a su o l n atio p ro fo n d e

O gnor L e E

p iù

in v a li

sten d a

il

gli s p le n d a n o

in to rn o

la

ch ia ra ,

e v iv a !

g lo rio so

sin ’ o ra sco sse

E ta li !

S o g lio

alte r a d i c i , ore

fe lici !

E se di t o r b o , ten eb ro so D irre q u ie to e rro re

o rg o g lio

L ’u r t o

il

sald a

E g id a

i n o stri p e tti

M a

m in accia

qual T i veggo O m bra

seg u irti

C u i p en n u to A h

la

al

ancor , e l

n o stro

la

e

su

le

D i B ero ld o

s p o n d e _e

in n a n z i

è

ad om b ra ? l ’O m b r a .

g u erriera , a l l ’a r d u a

F e ’ a B o n ifa c io im p a llid ir le g o te ; U ’ t a n ti s p in s e il F o r t e F ie ri

n em ici

C o l b ran do Di A

a

m o rte

v in cito r ,

che

s t r a g e r o s s e g g i a r l ’A l p i q u esto

lid o

fieno

a ltera ,

fro n te

S p i r a d a l v o l t o a n c o r l ’a u r a C h e d ella F r a n c a Ise ra L à

g li

am ore !

fian co

m aesto sa

cim ie r

rav v iso !

au rati

L e i nel seno

c h e ’1 r e g a i t r a m a n d i

S a b a u d o S a n g u e alle O h fo rtu n a ta riv a

Qui N el

an tica

o r v ien e

fu r v ed u te can u te.

C appe


( 33 ) Entends les vœux arde?is qu’ils adressent au Ciel saüS Relâche: ce sont les mêmes que ceux des Jidèles sujets que tu as laissés dans les contrées Subalpines, accablés sous le poids d é jà tristesse, loin de ta présence dont ils ne peuvent rassasier leurs regards; ce sont les mêmes vœux que ceux de tes nouveaux enfans q u i , dans l’ antique cité de Janus , bénissent leurs nouvelles et heureuses destinées. Que la Parque avare , s’écrient-ils tous dans leur enthousiasm e, tire lentement les fils dorés de V i c t o r et de T h é r è s e ! que le Ciel leur accorde un rejeton mâle qui transmette aux siècles les plus éloignés le sang illustre de Savoie! O rive fortunée, si tu rends à une source pure, aujourd’hui presque tarie , son ancienne fécondité! Puisse ce ’Trône glorieux jeter dans le sol natal de nouvelles et profondes racines , et voir se raffermir encore celles que les orages ont vainement secouées jusqu’ici ! Puissent des jours heureux briller autour de lui ! Et si jamais l’orgueil aveugle et turbulent, si l’erreur inquiète le menacent d’urt nouveau ch o c , nos corps et notre amour lui serviront, d ’égide impénétrable.

Mais quelle est cette Ombre dont un cimier ombrage l& front de son panache , et qui se plaît à te suivre .d’un pas majestueux et fier i‘ A h ! je reconnais ses traits-, c’ est l’ Ombre de Bérohl ! Son front respire encore cet air martial qui f it pâlir Boniface sur les bords de l’Isère et sous les murs de Gap ; dans ces lieux où son glaive victorieux immola tant de victimes, qu’on vit les Alpes rougies du sang des ennemis. Ce Capitaine belliqueux vient maintenant considérer avec complaisance le sang dont il est la source, couler pur dans tes reines; il aime à voir briller en toi

5


( 54 ) Pago

a

m irar

il b e l l i c o s o

D uce

C o m e ch iaro q u el S an g u e , S c o rre n e lle tu e v e n e ; Com e

alta

Q u e lla li Il

in

T e

rilu ce

p ietà,

che

d e ’ G r a n d ’A v i t u o i

p rim o o g n o ra

Com e

in

T e

fu

v iv e

V e su b ia

C o n tro

G rad iv o

In

v iso

a

di

D ora

Il G ran V irtu d e

in

tra d ito r

d o lce ,

o

E

oh

qual

E cce lsa

S ire , tu o i

da

P ro le

Q u ella

F ato

ete rn o

c h e ’l

A ’ n o stri

del

tu o

A screa

v ten

C an tò

e

al

A lp i

nevose

^

!

ei

ren d o grid a ,

vano

d e l l ’E t r a ,

che

arcan o ; in v a n o .

su lla

D ora ,

rese S eg g io ce tra

A rlì,

g ià

tu o

n a tio ,

can ora ev e n to ; v o lv e

(i)

l ’a n n o ,

offrìo

g h irlan d a , d e ’ tu o i

il

felice ,

fav ella

Re ,

tem p rò

N atale

cu ra.

ogni p rofon d o

m io

su l rap id o

core

e

A b itato r

c e l e b r a r il m e m o r a n d o

Che

sì p u r a

tu o

d e liz ia

C iel T i

v o ti

L ’A p o l l i n e a

co n g iu n to

in cu i

p en étra

d a l l ’E t r a

M usa , o

A llo r

suo

ancor

sp erar.

chi

d e ’G i g l i ,

m io

v alli

T i feo ,

asp ri p e rig li.

in n e sto

II

gu ard o

atten d o

F i a ’1 m i o D el

al

C esareo S em e , fo lg o re g g ia ,

d e ’S o g g e t t i

n elle

risp len d e ved ere

E

A l

fu lg e n te ;

un

a f f r o n t a r gli

lu i

Il g iu b ilo

Che

e

g l ’i n f a m i

D i

A

p reg io a rd en te

su o sp irto g u e r r i e r , c h e

Di

o n d ’è s o r g e n t e ,

e

le

fam ose

G u e rrie ri , e alle

im p rese Sabaude

ap prese ,

'

1

’ ’ a u g u s t o (i) s u o n o : ( 2)

( i ) Ottave d e ll’A u t o r e , stampate in Torino da lla ved ova Pomba. (a) Canzone

d e ll’A u t o r e ,

Vin cenzo Bianco.

stampata

a l ’Hôpital

sotto

Conflans

da


( 35 ) cette ¿datante piété qui distingua toujours si éminemment tes illustres Ancêtres; il se plaît à retrouver son mâle courage dans cette bravoure q u i, au sein des vallées de la Vcsubia et de la B o ire , te fit affronter les hasards et les périls des combats, contre les ennemis du repos du monde. La joie brille dans ses yeux à la vue de l’auguste alliance qui unit à son sang le sang illustre des Césars, dont les vertus si pures adoucissent les soins de ton îcgnc, et comblent de délices ton cœur et ceux de tes heureux sujets. Quelle noble génération, d i t - i l , ne d o is -je pas attendre encore d ’une aussi belle union ! N o n , mon espoir ne sera point trompé. Celui qui habite les Cieux lit d un a il pénétrant les profonds secrets des destins éternels; st celui qui descend des cieux ne parle point en vain.

Cette Hfuse, ô mon R o i, q u i, sur les rives de la B oire , lorsque le Ciel rendit un Père à nos vœ ux, et à ton Trône un Souverain légitime, accorda la lyre harmonieuse pour célébrer cet évènement mémorable ( i ) ; qui, sur les bordsqu’arrosent les ondes rapides de l’A r li, t’ o ffrit, il y a un a n , le jour de ta naissance, une guirlande du Parnasse , chanta les fam eux exploits de tes guerriers, et apprit , peut-être la première, aux Alpes neigeuses de la Savoie, à répéter ton nom auguste dans le doux langage de la belle Italie ( 2 ) ; cette M use, ô Reine bien-aimée, qui déposa1

(1)

Slimcet de ¡ Auteur , imprimées a T u r in , par In veuve Pomba.

O)

Chanson de V.Auteur , imprimée

h 1-Ripital-sous-ConJlan,

, par Vinrent Btnneo.


( 36 ) O u c lla , d ie ap p iè l i p o r s e , o m ia R

del

T ron o ,

ein a

m

L eisse

in

riv a

ora

con sacra

il

sena

ca n to .

S T R O F E PER MUSICA, d e l

m e d e s i m o

.

CORO.

A

X V

n sp len d e

e fin

Che

il

V ien

cor

il g i o r n o ,

b ram ò

d a ll’a u g u s ta

31 D u c e ,

il

ss ii nn ’o o rr aa ;; D ora

P ad re,

il R e .

UNA VOCE. S parve

1 oscu ro

C essò R ilu ce D opo

la

ria

am ica il

'■

L

1 astro

S u lle Il

il

che

Sabaude

ch iaro

p ro cella

suo

;

ste lla

n o ttu rn o

V it to r io M ■'

nem bo ,

orror.

G iu sto ,

il

P iQ

d iffo n d e sponde sp len d o r.

, ( q .Cantata d e ll'A u to r e , inserta netta Raccolta presentata a S. JI. la

Regina dalla Civica A m m in is tr azio ne della Città di Torin o.


( 57 ) au pied de ton Trône , s o n humble hommage poétique, lors­ que les flots propices te ramenèrent de Sardaigne au milieit• des heureux Subalpins ( i ) ; cette même M use, qui met toute sa gloire à interpréter les séntimens de son cœ ur , a voulu, sur les bords de la Lcisse, consacrer à vous seuls ses nouveaux Chants.

■ '•\V\W-V\WX

C O U P L E T S du même Auteur chantes a la Cour dans la soirée du 1 7 j u i l l e t i 8 j 6. ( P oyez le N .° 17 du Journal de Savoie ).

T R A D U C T I O N . C H Œ U n.

J J.L luit enfin , ce jour que nos cœurs ont si vivement désiré : nous voyons venir des bords heureux de la Doirc le Capitaine , le Père et le Roi.

VN E

VOIX.

Les sombres nuages ont disparu, l ’orage cruel a cessé: une étoile propice perce enfin l’horreur de la nuit.

1 ICTOTI le ju ste , l e p ie u x , nous apparaît comme u n astre brillant qui frappe de son éclat les contrées de la Savoie.

C O Cnn laie de l'A uteur de vi lie de Turin.

,

insérée dans le Recueil présenté h ja Reine par le Corps


I

( sa) c o n o . A lfin

risp len d e

ec.

UNA Il

p ia ce re D o lce

ed

VOCE.

il c o n te n to

scende

a

noi nel

seno ;

D i ViTTomo sotto il freno T o rn a l ’alma a respirar. C o m e tu tto , Com e

tu tto

Ah,

la

No

non

g io ja

voci ogni

l ’A l p e

io

se n to

D io ,

col

e resa

e e e sa

al

sp ie g a r

cono.

,

fragor ;

d e ’c u o r i

R e g in a

e

A

caro

noi

or oh

g io rn o , !

scoscesa

R isp o n d a

T

bel

v alle

T

L ’A u g u s t a E

in to rn o

che

posso,

due Echeggi

in

rid e

d iletto ;

D ’a f f e t t o - e

o g g etto d ’a m o r .

UNA VOCE. .V iv a

e

cresca

Com e L a

o g n o r p iù

p ian ta

ai

rai

b ella

del

,

S o le ,

R e g a i eccelsa P r o l e ,

C h iaro

onor

di

S p u n ti u n Che

n o stra

germ e

co stan te

serb i

a

D e ’S a b a u d i

in v itti

Il

la p ie tà .

v alo re

e

E tà .

gen eroso ,

E roi

noi


( 39 ) chœur.

Il luit enfin

,

ce jour etc.

UNE

VOIX.

Le plaisir et l’ivresse s’ emparent de mon cœur ; sous le règne de V i c t o r , l’ame reprend une nouvelle vie.

O ! comme tout sourit dans ce beau jour ! Ciel ! je ne puis exprimer la joie que je ressens !

D E U X

V O I X

E T

L E

C H Œ U R .

Que le nom de l’auguste T h é r è s e retentisse dans chaque vallée ! et que les Alpes escarpées répètent nos accens ! T h é r è s e ! la Reine et les délices de nos cœurs : cher objet de nos vœux et de notre amour !

U

n e

v o i x

.

Que la Famille de ?ios R o is, la gloire de notre âge, vive et croisse , comme la plante qui prospère sous la féconde influence des rayons du soleil. Qu’un rejeton naisse et perpétue la valeur et la piété des invincibles héros de Savoie !


( 4° ) D e ’t u o i d i l e t t i D e ’f i g l i Son

In G li

d ev o ti

i

cald i

v o ti ,

p ossen te

g io rn o a cco g li

Pegni Di

tu o i

q u esti

Som m o ,

P o p o li ,

R e.

sì fe s te v o le ap p iè

sin ceri

del

sono

n o stra p u ra

f e ’.

c o n o . A liìn

risp len d e

ec.

i

T ron o

)


C 4* ) Tels sont , <3 grand R o i , les vœux ardens ¿les peuples (\ue tu chéris , des enfuns (¡ui te sont tendrement dévoués.

Dans ce jour de fê t e , daigne les accueillir au pied de ton Trône; ils sont des gages certains de notre fidélité sans tache.

CHŒUR. Il luit enfin, ce jou r etc.

6


w u u v v w v v m i v i v w m m m U v i U t i 't t w M v u w v t t H X 'v m w m w M

CHANSON Sur l’air de Nina : Quand le Bien-aimé reviendra.

V i

e

V ien s D e

NS à n o u s , M o n a r q u e à n o u s , V ictor , n o t r e

n o tre

R e ço is

am our

le v œ u

en ten d s

le

p lu s

N os cœ u rs Nos

te

v o ix

le

T u

Roi !

p arais

Q uel

v iv e

d ise n t,

de

p le in

v o is

E n

C ent le

D onne L a

les

la rm e s.

fête ,

v o u lan t le

R o i le

Com pagne R e in e

la

Roi !

co m b ler

p lu s

nos

fav o rab le ,

p lu s p lu s

v ertu eu x aim ab le.

ch a rm a n te ,

P erm ets Cent

ch arm es !

fois , c e n t fois :

ch o ix au

de

ré p è te

R o i ! v iv e le

C iel le

nous :

à te s g e n o u x rép an d re

cette

L ’é c h o

L e

R o i!

m ilie u

nous

Par

le

ô jo u r

l ’a l l é g r e s s e

V iv e

fois :

au

T u

cri,

sin cè re :

bonheur !

D e

p ère !

red isen t

C e n t fois , c e n t V iv e

le

ch é ri,

q u ’o n

fo is ., c e n t

ch an te fois :

Vive la Compagne du Roi !

vœ ux,


( 45 ) C h a n to n s Id o le s

d ’u n e

Q u i nous N ous

ces

ten d re

d isen t

n ’a v o n s

can d eu r:

q u ’u n

q u ’à l ’ a u r o r e ,

Tout

ch an te

la

fois ,

m êm e

p ère*

en core

cent

F a m ille

douceur ,

m ère,

avec

tou s

de

O u i,

Cent V iv e

A nges

fois :

du R o i !

Par M .

F rancoz

f ils , n o t a i r e à S . t M i c h e l .

% \ u u v v v n v u u u u \ v u v u u \ u u u v u \ \ \ u w u \ u \ u v \ \ u \ u v u \ v u 'v

LE VIVAT SAVOISIEN, OU

LE

R

B O N H E U R

D e

d ’u n

üe

C ’e s t

le

bon

p lu s

V ictor

R end

PEUPLE.

, sur l ’air du Calife de Bagdad : Pour obtenir celle qu'il aime.

onde

C ^

DU

R o i l ’a s p e c t

doux

la

b o n té

l ’e s p é r a n c e

L ’h u m a n i t é En

lu i

On

ch an te,

su it sa

chacun

p résen t

aux

en ch an te!

des

C ieu x :

to u ch an te m alh eu reu x ;

b an n ière ;

retro u v e

n argu ant

un

p ère :

le c h a g r i n ,

Vive un bon Roi! . . . et le bon vin!


( 44 ) Jad is N ous

en

ne

b u tte

co m p tio n s

V ic tor

a

P la isir,

g a îté

chassé

jo u it

O

p ort

q u e le

ch an te,

L e

A u

b o n h e u r il ne

L e Il

de

d ’u n a

jo u r;

re to u r.... p ro p ice ,

v o ir son les

v ie n t le

en fan s

p eu p le

beau

d élice !

de

ran im e

s e n t p lu s les

de

cie l

de

d o u x p laisir

v ieilla rd

Chez

p lu s

orages ,

e tc.

D u

Il

n o irs

les n u a g e s ;

sont

L o r s q u ’o n

On

aux

de

re n a ître ,

p o id s

des

m êm e

e n tie r est

M a ître ,

sens ;

ans.

a llé g re sse ;

d a n s l ’i v r e s s e :

ch a n te , etc.

L e

bonheur

A u

sein

du

L e

pauvre

H eu reu x L e

rit d e

de

jo u r

sous et

sa

la

lo in

serein

ch au m ière ,

des b ien faits : m isère,

b o ire et v iv re

lab o u reu r,

D un 11

lu it

calm e

des

en

p a ix.

a la rm e s,

g o û te

les

ch arm es;

c h a n t e , etc.

Q u ’o n

aim e

L o r s q u ’u n Sous

les

M in e rv e A L e

leu r

et

bon tra its su it

y

to u ch a n s les p a s

a sp ect,

gu errier

se rt b ien

P rin ce

du

b rû lan t

sa

de

lo i!

M ar ie ,

R o i. de

g lo ire,

v o le à la v icto ire ;

11 chante , etc.

p a trie ,

fait la


( 45 ) L ’a m i Sous Le

des

les

rep ren d

au sp ices

D ieu

du

Son

e sp rit

Du

P rin ce

L ’a u t e u r

sen tim en t

Q u ’u n

un

fier

de

au tre

Ils

sans

leu rs

la fo rtu n e ;

leu rs

en

tro u b le

la

p a ix

exem pt des

P rin ce

id o le

ch érie !

Il c h a n te ,

etc. E N V O I

b ien -aim é ,

Il

en

Nul

rev o ir

est

ne

Q uand

de

p lu s

vous

offre

d ’e n v i e ; v rais :

et sa p a tr ie ,

A

R e in e

n o tre

p ro je ts!

p la isirs

V o ilà son

Roi

sévères :

v ie ;

v ain s

L ’h o n n e u r , s o n

D aig n ez

p ères ;

m œ urs

e tc.

sage est

g o û te

bonheur :

é ta ie n t nos

q u i su it ses

L ’h o m m e Il

à

im p o rtu n e

faste

L ’a m b i t i o n fou

ou vrage ;

e t la g ra n d e u r .

g o û ts ,

ch a n ta ie n t,

B ie n

su ffrage,

cou re

o p u len t

H eu reu x

le son

fo n t p as le

L ’e s s a i m d e s s o u c i s

Ayons

essor;

e tc.

b ien s n e

L ’h o m m e

ly re ,

l ’i n s p i r e ,

n ob le

o b tie n t-il

est

la

V ictor ;

de

p ren d

11 c h a n t e ,

Ses

arts

L L .

M M .

ad o rab le ,

sé jo u r:

a g réab le , p l u s d ’a m o u r .

d u b o n h e u r l ’i n s t a n t s ’ e n v o l e ,

D e

son

reto u r

On

ch an te,

l ’e s p o i r c o n s o l e :

n argu ant

le

ch ag rin ,

V iv e V ictor et le bon vin ! Par M .

l’Avocat G u y .


COUPLETS Chantés a l ’occasion du passage de L L . M M » a S .t Jean-de-Maurienne.

A

E

Pourquoi ces vains complots.

:

ir

nfin v o i c i t o n P r i n c e , a n t i q u e C e R o i si

lo n g -tem s

A llo b ro g ie ,

d é siré ;

V oici le bon V i c t o r , père de la patrie, M on arq u e A h !

que

C esse de D e

sa

p arto u t

ad oré.

la s o u rc e d e co u le r

nos

larm es

a u j o u r d ’h u i !

b o n té v o y e z les c h a r m e s

E n tra în e r

tou s

les

A m our!

resp ect!

Sont

nous

de

cœ u rs

v e rs lu i.

re co n n a issa n ce !

tou s

l ’u n i q u e

lo i :

D e la vieillesse et de l ’enfance V ictor , tous les cœurs sont à toi. V ictor

#\ , o u i n o u s t ’a im o n s , n o u s t’a i m e r o n s sa n s c e s s e ;

On V aleu r,

ne

peut

te v o ir

R elig io n , b o n té , En

to i

D ans On

to u t les

h eu reu x

B én is

par

A m ou r! Sont D e

to n

de

la

t ’a i m e r .

d o u ce u r, te n d re sse ,

fait p o u r

an n ales de

verra

Ton

est

sans

nom règ n e

ch arm er.

l ’h i s t o i r e

ré p é té , e t ta m é m o ir e

p o stérité.

re sp e ct! nous

la v ie ille sse

re co n n a issa n ce !

to u s et

l ’u n i q u e de

lo i :

l ’e n f a n c e ,

V i c t o r , tous les cœurs sont à toi.'


( 47 ) A

Une

le

nom

la

p lu s

R è gne

à

sé jo u r;

R e in e to u t

ch érie, n o tre

a im a b le

ja m a is

dans

tou s

chant

Sous

rép an d on s

ses

pas

re sp e ct!

Sont

nous

de

D e la

A

Illu stre s

U

X

re je to n s,

ô

ch ère

p résen t

des

qui

R ecevez P rê te z N os

et

de

I N

C

à I

Aux

en fan s

C hacun

de

du

P rin ce sse s!

n o tre

nos

en ch an teresses !

les r e g a r d s , hom m age,

accens. d ’â g e

en

leu rs

honneur

m eilleu r

nous ,

to i.

G râces

neveux ,

re sp e ct,

à

je u n e s

V o u s céléb rero n t dans A m ou r,

lo i :

E S S E S .

to u s

vœ ux,

d e rn iers

fleu rs.

S avoyard s!

C ieu x ,

ch arm ez nos

cœ u rs 1

l ’e n f a n c e sont

vous aux

l ’o r e i l l e

des

l ’u n iq u e

cœ u rs

P R

F a m ille

Vous

to u s

! le s

nos

d ’a l l é g r e s s e ,

re co n n a issa n ce !

v ie ille sse

R eine

O

am ou r.

P rin cesse

E n to n n o n s le

A m ou r!

M a r ie ,

de

n o tre

cette

m o n tro n s-lu i

Que

doux

R E I N E .

p arco u rir

e n v iro n n e r E t

O

sous

D iv in ité, V ien t

A llo n s

L A

et

des

on p e u t

âge ,

ch an ts.

le

Par jour les bénira cent fois.

g lo ire R o is ! cro ire,


C 48 ) L A D e

te s

M A U R IE N N E , A U

V ic to r ,

en fan s,

E t m on C ’e s t d a n s

sort

m on

E t

je

M es

su is

to n

vœ ux,

Au Je

n ’e s t

h eureux

R o i,

pas

le

re co n n a issa n ce !

C ’e s t a u s s i m o n

u n iq u e et

V ic to r ,

to u s

les

a u tre s,

fid élité.

am ou r,

v ie ille sse

s o n t les v ô t r e s :

les

De

la

fam ille est n é e ,

félicité:

com m e

et m a

ta

b erceau .

am is,

et

a în é e ,

m oin s b eau :

que

p rem ier

g lo ire

cœ ur

R esp ect,

su is l a fille

se in

ch ers

lu i g a r d e ,

M on

je

R O I.

de

lo i ; l ’e n f a n c e

cœ u rs

sont

à

to i.

t V \ V \ \ V \ \ V \ V \ V t V \ \ V V V X 'V V \ \ V V \ \ V t V \ \ \ V \ \ \ \ V l U \ \ \ \ U V \ V V \ V \ \ t V \ U W V V \ \

COUPLETS Chantés au R o i , lors de sa promenade h la G rotte , par les Enfans de Chœ ur de l ’E g lise des Echelles. A ir : O

ma

Zélie !

V

ERS notre R o i v o lo n s, peuple fidèle, P r e s s o n s nos pas pour le voir arriver ; Ne tardons pl u s , la cloche nous appelle : I I vient à nous , on n ’en peut plus douter, Com m e E t

ses

son r e g a r d ,

tra its

annoncent

com m e

D ieu ! co n serv ez

une

il

tê te

un

bon

(tis.)

p ère !

est g ra c ie u x ! si c h è r e ,

Elle est pour nous un vrai présent des Cieux.

( bis. )


S u i t e des Inscriptions et Devises recueillies à Chambéry.

Près de la place du Château. G lo ire A vec

et le

v ertu s

ja d is

V ictor

bon

h ab itaien t les

v o ilà

ce

de

séjo u r? reto u r.

A la porte de Mâché. L e

S avoyard

A vec A

11

tra n sp o rt

cette

a gard é

to u jo u rs

rev o it son

F a m ille

to u jo u rs

et

fid èle Roi :

im m o rtelle

son

cœ ur

et sa

fo i.

Sur le Pont-d’Enfer. Le

ca lm e

V ictor

h eu reu x

nous

ren d

succède la

p a ix

à

la

te m p ê te ;

e t le

b on h eu r:

L )a n s c e b e a u jo u r to u t le m o n d e est en fê te ? L a

v ertu r è g n e ,

i l n ’e s t p l u s d e m a l h e u r .

Mue Juiverie. H eu reu x

de

v iv re

sous

s e s lo is ,

N o s cœ u rs so n t a u m e ille u r des R o is.

Mue Tupin. G lo ire

à

V ictor

! i l n o u s r e n d l ’â g e d ’o r ;

Q u ’i l v i v e a u t a n t q u e l e s a g e N e s t o r !

7


( 5o ) Bue Croix-d’ Or. L i’a u r o r e

V ic tor

du

bonheur

lu it s u r

n o tre

riv ag e;

e s t l ’a s t r e h e u r e u x d e s b e a u x j o u r s l e p r é s a g e .

Faubourg Reclus. S u r les p a s

V ictor

de

C ’e s t u n p è t e

ch éri

p a rto u t

que

la

g a îté

b rille ;

fête sa fam ille. Par

M .

l ’A v o c a t

G uy .

F I N .

Vu ,

est permise l ’impression.

Cham béry, ce 14 septembre 1816. D ’A L E X A N D R Y ,

pour la grande Chancellerie.


E rrata de la Première Partie de ce Recueil.

L ’e x sio n

tr êm e

du

a v a n t le

célérité

p rem ier

q u ’i l a f a l l u m e t t r e

R ecu eil ,

d épart de

pour

la ï a m i l l e

d a n s l'im p re s ­

q u elle

R o y a le ,

fût

term in ée

a e n tra în é q u el­

q u e s fa u te s q u e les le c te u r s so n t p rié s d e c o r r ig e r c o m m e il

su it :

Page A u lieu d e , Lisez :

Jo u isso n s-e n ,

en

Jo u isso n s-en ,

et

Page A u lieu d e , Lisez :

avant-dernière ligne:

76,

94 ,

la

Page A u lieu d e , Lisez :

C ar

quand

Car

dès

A u lieu d e f

A u lieu d e , Lisez :

on

86 ,

101,

io 3 ,

N o tre

p atrie

N o tre

p ro v in ce

Page

ro n d e, ron d e.

m êm e et

le

ch an t.

a son

R oi pour p ère,

a , etc.

ligne

19 :

lisez :

ligne

26

d é d a ig n a n t.

:

Usez:

ligne

b ien faisan ce.

i5 :

fo rtu n ée ,

116,

tem s ,

ligne 3 :

b ie n fa n sa n ce ,

Page A u lieu de , L isez :

95 ,

d é g a ig n a n t,

Page A u lieu d e ,

en

danse

q u ’o n

Page

à la

ligne dernière :

D a n s e r, ch an ter U n issan t

c h a n ta n t à la ch an to n s

fo rtu n ée.

ligne

N o trê

p a trie

cessa

N o tre

p atrie

à

1

d ’ê t r e ,

cessé

d ’ê t r e .





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