ENTRETIEN D’EMBAUCHE RECRUTER LA BONNE PERSONNE
Un poste se libère ou se crée. Vous êtes en charge de trouver la bonne personne pour l’occuper. Au-delà des compétences et qualités que le CV vous montre ou que les recommandations vous expriment, sachez reconnaître les potentiels gagnants Edition 139 – Mercredi 24 juillet 2013
LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU
PHILIP BAKER
QUEEN’S COUNSEL – BARRISTER AT GRAY’S INN TAX CHAMBERS, LONDON
“I WISH THE UK HAD A TAX LAW AS SIMPLE AS MAURITIUS” In attracting investors, Mauritius can bank on its geographical location and good regulatory framework. For international tax specialist Philip Baker QC, although many tend to consider the island as a tax haven, it is rather an International Financial Centre with highly skilled professionals, albeit one perceived as only being a route into India
Votre hebdomadaire à Rs 15
DEEP RIVER INVESTMENT LTD
RACHATS ET TAKEOVER AU COÛT DE RS 1,6 MILLIARD
Les 38% d'actionnaires réfractaires de Deep River Investment Ltd ont-ils vendu leurs actions ? Si tel est le cas, à qui les ont-ils vendues ? Quelle est la stratégie de DRIL derrière le 'takeover bid' lancé sur Ciel Textile Ltd ? DRIL est de nouveau dans l'actualité financière. Analyse
OFFSHORE
UN CAS DE
‘ROUND TRIPPING’ DÉNONCÉ
Le businessman Kolanda Reddy a porté plainte à la police, à la FSC et a logé deux cas en cour suprême
SHYAM ROY
ROLAND PICAMOLES
KRISH PONNUSAMY
« EMTEL N’EST PAS BIEN TRAITÉ »
« LE CHARBON, C’EST VIEILLOT COMME SYSTÈME »
“WE ARE NOT HAVING ‘VALUE FOR MONEY’”
2>
ACTA PUBLICA
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
DEEP RIVER INVESTMENT LTD
RACHATS ET TAKEOVER AU COÛT DE RS 1,6 MILLIARD
Les 38% d'actionnaires réfractaires de Deep River Investment Ltd ont-ils vendu leurs actions ? Si tel est le cas, à qui les ont-ils vendues ? Quelle est la stratégie de DRIL derrière le 'takeover bid' lancé sur Ciel Textile Ltd ? DRIL est de nouveau dans l'actualité financière. Analyse ▼ RUDY VEERAMUNDAR
D
ans un communiqué émis la semaine d'avant, Deep River Investment Ltd (DRIL) avisait le public qu'elle voulait acheter 5 millions d'actions détenues par Firefox Ltd. Il s'agit du même actionnaire qui a intenté un procès en cour suprême, contre la Financial Services Commission (FSC), pour inaction. Ceux qui ont suivi l'affaire se souviendront que Firefox fait partie d'un bloc de 38% d'actionnaires de DRIL désirant vendre leurs actions. Après deux ans de tergiversations de part et d'autre, il serait sans doute intéressant de faire le point. Nous avons donc un bloc d'actionnaires voulant sortir de DRIL, l'offre d'un acheteur étranger, un procès contre la FSC et... un long silence qui dure. Sauf que depuis trois semaines, quelques mouvements ont commencé à susciter la curiosité du marché. Entre informations officielles, disponibles à travers les communiqués de DRIL et de CIEL Investment, et informations inofficielles, provenant des observations des analystes du marché, des questions pertinentes font surface. ‘MANDATORY TAKEOVER’ Procédons en ordre chronologique. Après le premier communiqué de DRIL, dont mention est faite plus haut, le groupe émet un deuxième annonçant qu'il rachète les parts de son plus gros actionnaire, en l'occurrence un fonds géré par IP Capital, pour une somme avoisinant les Rs 195 millions. Dans le but d'éclairer nos lecteurs non familiers avec le cas DRIL, il est nécessaire de savoir que les deux principaux actionnaires de CIEL Textile Ltd ne sont autres que DRIL ellemême, avec 25,7% d'actions, et IP Capital, qui détient 25,7% d'actions à travers Adenia Ltd. La décision de DRIL de racheter la part d'Adenia déclenche ainsi un 'mandatory takeover'. Ce qui veut dire qu'il
DRIL-GEM : UNE QUESTION D’INTERPRÉTATION
DEEP RIVER INVESTMENT LTD (DRIL) 20.96%
38.06%
25.7% 25.7%
I&P CAPITAL
6.25%
DEEP RIVER INVESTMENT LTD (DRIL) 25.7% 14.28%
Emprunter la somme mentionnée à un taux d’intérêt de 8% par an est synonyme de Rs 128 millions d’intérêts à payer. Nettement plus que les dividendes annuels de DRIL, qui se situe dans la fourchette de Rs 60 millions à Rs 70 millions annuellement. Emprunter Rs 1,6 milliard ne serait donc pas à l’avantage des petits actionnaires
incombe maintenant à DRIL de faire une offre à tous les actionnaires de CIEL Textile, comme le stipulent les 'Takeover Rules.' La compagnie devait d'ailleurs émettre un communiqué, le même jour, après la fermeture de la séance boursière. Certaines questions émergent cependant. Pourquoi provoquer un takeover ? A ce stade, peu de détails transpirent sur les intentions derrière cette transaction, si ce n'est que certains raisonnements semblent apparaître. DRIL pense pouvoir tirer profit de ses investissements actuels et futurs, prendre le contrôle de Ciel Textile avant de revendre à plus cher, et faire entrer en scène un nouveau partenaire stratégique. Sans pour autant lier formellement les deux cas à ce jour, note a été prise que la curiosité des observateurs du marché s'est accentuée par la suite, avec un échange de 21 millions d'actions de DRIL vendredi dernier. Que doit-on comprendre ou conclure du volume d'actions échangées vendredi ? Les observateurs, qui s'attendaient à ce qu'un communiqué de DRIL vienne jeter la lumière sur la « transaction en
100% 11.77%
I&P CAPITAL
question », se posent des questions. Qui sont les vendeurs ? Qui a acheté ? Les acquéreurs sont-ils des actionnaires existants de DRIL, ou est-il question de nouveaux actionnaires ? Si ce sont de nouveaux, quels sont leurs intérêts ? La transaction Ciel Textile Ltd est-elle liée aux nouveaux actionnaires ? Selon certains observateurs, l'intérêt des nouveaux actionnaires serait lié à la valeur de la compagnie. Dans cette optique, cela laisse sous-entendre que les manoeuvres de Ciel Textile Ltd sont des plus normales. La théorie des 38% d'actionnaires réfractaires, qui avaient recommandé une restructuration de DRIL pour de meilleurs résultas financiers, est ainsi, quelque part, validée. OÙ TROUVER LE FINANCEMENT ? En guise de conclusion, faisons un exercice mathématique de base pour mieux comprendre l'enjeu financier de toute cette affaire. Suivant la logique de DRIL de vouloir acheter le bloc de 38% d'actions à Rs 48,75 l'action (Ndlr : le prix à vendredi), une somme de Rs 265 millions seraient nécessaires à DRIL pour obtenir les 5
En novembre 2011, un bloc de 38% d'actionnaires de DRIL désireux de vendre les actions qu'ils détenaient au sein du groupe, avaient trouvé en Global Emerging Markets (GEM), une firme étrangère, un acheteur potentiel. Le conseil d'administration de DRIL étant d'avis que l'offre de GEM n'était pas une « firm intention to offer », cela a donné lieu à une 'hostile bid' de la part de la firme étrangère. Une situation qui a poussé le bloc de 38% d'actionnaires, ainsi que le conseil d'administration de DRIL, à solliciter la FSC pour juger si l'offre était bien une « firm intention » ou pas. Pour la commission, la loi sur le 'takeover' étant en place, il revenait aux parties concernées de décider de la marche à suivre. Une réponse qui devait déclencher un débat sur le rôle du régulateur.
510 204 actions du bloc. Ajoutons cela aux Rs 195 millions que doit débourser cette même compagnie par rapport à Ciel Textile Ltd. Ainsi, dans le cas du takeover, où DRIL, si les actionnaires veulent bien vendre, devra acheter les 48% d'actions restants à Rs 23,56 l'action, la somme de Rs 1,1 milliard pèsera aussi dans la balance. Au total, DRIL devra ainsi, potentiellement, débourser Rs 1,6 milliard. Emprunter la somme mentionnée à un taux d'intérêt de 8% par an est synonyme de Rs 128 millions d'intérêts à payer. Nettement plus que les dividendes annuels de DRIL, qui se situe dans la fourchette de Rs 60 millions à Rs 70 millions annuellement. Emprunter Rs 1,6 milliard ne serait donc pas à l'avantage des petits actionnaires. En attendant que les informations officielles soient disponibles dans un mois, au registrar, par rapport au volume de 21 millions d'actions échangées, on se contentera de deux questions. Comment DRIL va-t-elle financer les Rs 1,6 milliard ? Et où obtenir cette somme?
4>
FINAL REPORT
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
OFFSHORE
UN CAS DE ‘ROUND TRIPPING’ DÉNONCÉ
Kolanda Reddy, homme d’affaires indien basé aux États-Unis, est découragé par la lenteur du régulateur. Une année après avoir informé la Financial Services Commission que son Management Company – Kross Border Corporate Services (KBCS) – est en situation d'irrégularité, celle-ci opère toujours. Le CEO de KBCS, Jaye Jhingree, préfère quant à lui ne rien dire, un procès étant en cours dans cette affaire ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
I
l n'y a rien de plus frustrant que de ne pas avoir une réaction claire de l’autorité régulatrice. C’est en ces termes que Kolanda Reddy, joint au téléphone, s’est confié à Capital. Les propos de l'homme d’affaires indien basé aux États-Unis et fondateur du groupe Velankani viennent ternir l'image de Maurice en tant que destination d'in-
vestissement. « I left so many countries where I could have invested and chose Mauritius because I thought things would be easier, more regulated, and that everything would be in order. But it’s more trouble here! Why do you encourage us to invest when you do not protect us. As an investor, I would not recommend my friends or other investors to come here ! », déplore-t-il. Les problèmes rencontrés par Kolanda Reddy sont liés à la branche mauricienne
Si toute cette affaire avait eu lieu en Amérique, les choses auraient évolué rapidement. Les autorités auraient déjà pris des actions. Je peux en dire de même pour l’Inde
- Velankani Mauritius Ltd (VML). Selon ce dernier, certains directeurs ont été nommés au sein de la compagnie sans que les procédures légales ne soient proprement suivies. Des malversations alléguées l’ont également poussé à loger deux cas en cour et à solliciter la Financial Services Commission (FSC) pour des éclaircissements. Parmi ses griefs, il liste un chapelet de contraventions légales qui découlent directement des
FINAL REPORT
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
failles de gestion de Kross Border Corporate Services (KBCS), société de gestion (management company) dont la licence est octroyée par la FSC. La loi stipule que la FSC se doit de fournir une réponse à toute personne ayant logé un 'complaint' à l’encontre d’un 'licensee' dans un délai de trois mois. Dans le cas Reddy, douze mois se sont écoulés et il attend toujours une réponse du régulateur. Cette affaire débute en 2008. Le groupe Velankani met sur pied Velankani Mauritius Limited (VML) et Velankani Holdings Mauritius Ltd (VHML), ainsi que d’autres entités. Or, les choses se dégradent au fil du temps. Suite à une dispute interne au sein du groupe qu'il dirige, l'investisseur perd le contrôle de la branche indienne - Velankani Information Systems Pvt Ltd (VISPL). Selon la version de Kolanda Reddy, ses associés auraient pris le contrôle du conseil d’administration, dont il ne serait plus, maintenant, membre. SILENCE RADIO DE LA FSC A partir de là, l'homme d'affaires s'intéresse de plus près à ses autres compagnies, notamment les branches mauriciennes de Velankani. Il remarque alors plusieurs irrégularités dans les opérations de celles-ci, et agit en conséquence. Le 14 août 2012, il informe la FSC que KBCS serait en infraction eu égard aux 'regulatory guidelines' du régulateur sur le 'round tripping quant à l'enregistrement de l'« Indian tax payer » Kiron Shah en tant qu'actionnaire de Velankani Mauritius Limited (Ndlr : voir hors-texte) Vers août-septembre 2012, Kolanda Reddy vient à Maurice pour consigner une déposition à la police contre KBCS, pour « forged documents », et adresse une nouvelle correspondance à la FSC. Il rencontre la Chief Executive Officer (CEO) de l'organisme, qui lui assure, selon sa version, que l'institution se penchera sur le dossier. Entre octobre et novembre 2012, l'homme d'affaires aurait adressé, en vain, trois autres correspondances au régulateur pour s'enquérir de la progression de l'enquête. En mars de cette année, il essaie d’avoir une deuxième rencontre avec la CEO de la FSC. Cette dernière n’étant pas disponible, il est dirigé vers d’autres responsables de l’institution. Ses démarches demeurant infructueuses, il adresse une dernière correspondance en avril, où il demande à la FSC de boucler l’investigation. Pour toute réponse, l'organisme lui assure que ses 'complaints' sont traitées en respect des procédures habituelles. Le businessman reproche à KBCS les irrégularités suivantes : documents falsifiés par rapport aux 'board meetings' et résolutions écrites des compagnies du groupe Velankani, 'roundtripping', anomalies dans les accords de prêts entre les compagnies, nominations non-con-
<5
L'EMPIRE DE KOLANDA REDDY
Kolanda Reddy
If Kross Border is wrong, then suspend their license. If I am wrong, then tell me that I am wrong ! At least give me an answer to my complaints! You are not telling me anything, you are not telling Kross Border anything, so what are you doing ?
formes aux dispositions légales et émission suspecte d'actions. En gros, il considère que KBCS opérationnel depuis 1993 après s'être séparé du groupe KPMG - a failli à son devoir de professionnalisme et de compétence en tant que 'company secretary', comme l’exigent les normes internationales et les conditions d’octroi de licence par la FSC. Selon Kolanda Reddy, la police aurait procédé à l’arrestation d’une employée de Kross Border dans cette affaire, et saisi plusieurs dossiers. La personne en question, sur qui pèse une charge provisoire, aurait par la suite été relâchée sous caution. « La police a certes arrêté une personne, et les investigations continuent. Mais devant ces arrestations, je trouve incroyable et
inacceptable qu’il n’y ait pas de réaction de la part de la FSC. Je n'ai eu d'autres choix que de loger deux cas en cour suprême », lance l'homme d'affaires. DES ACTIONS RÉCLAMÉES Une question le taraude : comment une Management Company qui a failli dans sa tâche peut-elle poursuivre ses activités ? « L’autorité régulatrice n'auraitelle pas dû prendre des sanctions et lui retirer sa licence ? » demande-t-il. « Au début, la FSC a écrit pour dire qu’elle enquêtait sur cette affaire, mais vu qu’il y a une enquête parallèle de la police, elle ne peut dire grand-chose. Que dois-je faire ? Entre-temps, les employés de Kross Border opèrent toujours », déplore-t-il. Pour l'investisseur, la FSC devrait réagir au plus vite. Il se dit « surpris » qu’elle ne le fasse pas, surtout qu’il est l'actionnaire majoritaire de la branche mauricienne de Velankani. A défaut de prendre des actions, il dit s’attendre à ce que la FSC vérifie si ses propos sont véridiques. « Si toute cette affaire avait eu lieu en Amérique, les choses auraient évolué rapidement. Les autorités auraient déjà pris des actions. Je peux en dire de même pour l’Inde », lance-t-il. Entre-temps, constate-t-il, son business est en train de souffrir de la lenteur des autorités. « If Kross Border is wrong, then suspend their license. If I am wrong, then tell me that I am wrong ! At least give me an answer to my complaints! You are not telling me anything, you are not telling Kross Border anything, so what are you doing ? » déclare Kolanda Reddy. Sollicité par Capital, Jaye Jingree, le CEO de KBCS, explique qu'il n'est pas en mesure de commenter cette affaire, puisque celle-ci est devant la cour suprême. A l'heure où nous allions sous presse, nous n'avions toujours pas reçu la version de la FSC...
C’est en 1985 que Kolanda Reddy décide, avec son épouse, d’investir USD 8 millions pour fonder le groupe Velankani, dont il détient 100% des actions. En mai 1999, il fonde Velankani Information Systems Pvt Ltd (VISPL) en Inde, suivi de Velankani Mauritius Ltd (VML) en 2001. Dans les deux cas, il détient la totalité de l'actionnariat. En 2008, il prend la décision de mettre sur pied une Holding company Velankani Holdings Mauritius Ltd (VHML) - « to hold 100% of the shares of VML ». Kiron Shah, un de ses amis, est appelé à superviser la branche indienne, dont les activités principales sont le développement et la gestion d'infrastructures, la technologie informatique et l’hôtellerie. Toujours en septembre 2008, Kolanda Reddy décide d'offrir 30% de l'actionnariat de VHML à Shanker Iyer et 10% à Gurdeep Singh. Il lui reste donc 60% des actions. En décembre, Shanker Iyer transfère la moitié de son actionnariat sur le nom de Kiron Shah, soit 15%. Reddy détient également deux autres compagnies tombant sous la catégorie de Global Business Licence 1 (GBL 1) – Velankani Renewable Energy Mauritius Ltd (VREML) et Velankani Technology Park Mauritius Ltd (VTPML) – dont il est directeur et actionnaire majoritaire indirect.
L'AFFAIRE EN COUR SUPRÊME L'actionnaire majoritaire des compagnies du groupe Velankani a logé un cas en cour suprême contre Velankani Holdings Mauritius Ltd (VHML), Velankani Mauritius Ltd (VML) et Kross Border Corporate Services. Kolanda Reddy demande à la cour de convoquer une assemblée générale des actionnaires des deux entités, sous la Companies Act 2001, afin que certaines décisions puissent être prises. L'un de ses souhaits est de réduire le nombre de directeurs de VHML de 6 à 2, pour que le conseil d'administration ne soit composé que de Gurdeep Singh et Kolanda Reddy. Par la suite, trois nouveaux directeurs résidant à Maurice pourront être nommés, ainsi qu'Anthony Subbiah. L'homme d'affaires espère aussi la révocation de Kross Border Trust Services en tant que Company Secretary, pour en nommer une nouvelle. Kolanda Reddy souhaite également que le procès-verbal de l'assemblée générale soit communiqué à la Cour. En ce qui concerne Kiron Shah, il demande que son nom soit rayé du registre des actionnaires de Velankani Holdings Mauritius Ltd, « by reason of his ineligibility to hold shares in a company investing in India ». Il souligne également, dans sa plainte, que les noms de Gurdeep Singh et Shanker Iyer soient enlevés du registre des directeurs « by reason of their improper appointment ». Finalement, il souhaite que la cour puisse rétablir l'équilibre au niveau du conseil d'administration, comme il était convenu au départ, soit avant que les choses ne commencent à dégénérer en son absence.
6>
ACTA PUBLICA
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
CRISE
LA CONSTRUCTION À LA PEINE L’activité dans le secteur de la construction est en régression. Les contrats deviennent rares, et les contracteurs songent même à avoir recours au licenciement ▼ LEENA GOORAYA
«L
es effets de la crise perdurent dans le secteur de la construction. Depuis le début de l'année, les contrats se font de plus en plus rares. À ce rythme, on sera obligé de licencier. Sinon trouvez-vous raisonnable qu'on continue à payer un travailleur alors qu'on n'a pas de contrats ? », souligne, avec amertume, Gérard Uckoor. Le président de la Small Contractors Association dénonce les inégalités en ce qui concerne l'allocation des contrats. Ce sont toujours les mêmes grandes entreprises qui raflent presque tous les gros contrats, analyse Gérard Uckoor. « Il y a un manque de démocratisation en ce qui concerne l'allocation des gros contrats pour la construction. Il faut que les autorités introduisent une 'Social Contribution' de 10% de la part des gros contracteurs. Soit une clause qui imposerait à toute compagnie ayant bénéficié d'un contrat de Rs 100 millions de sous-contracter 10% des travaux aux petits contracteurs », propose le président de l'association qui regroupe au moins un milier de petits contracteurs. LES RECOMMANDATIONS En tout cas, les autorités ne sont pas indifférentes aux mauvais jours que connaît l'industrie de la construction. En effet, le conseil des ministres du 19 juillet dernier a avalisé la décision pour la mise en œuvre des recommandations du 'Strategy
Paper for the Construction Industry'. Les principales recommandations en sont ; i) l'élaboration d'une étude approfondie pour déterminer les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces de l'industrie afin de pouvoir formuler des stratégies pour le développement du secteur ; ii) l'enregistrement des consultants et des contracteurs afin de mieux les classer ; iii) la restriction sur l'importation de main-d'œuvre étrangère ; iv) le développement d'une stratégie de développement de ressources humaines appropriée ; v) la révision de la National Development Strategy, des Land Use Policy and Guidelines, de même que les Regional
En ce moment, le secteur fait face à une crise assez profonde. Au cas où on pense devoir licencier, on préférera ne pas renouveler les contrats des travailleurs étrangers au lieu de licencier les Mauriciens Vishal Ragoobur , Senior Economist à la MEF
Outline Schemes. Interrogé à ce sujet, le Dr Vishal Ragoobur, Senior Economist à la Mauritius Employers' Federation (MEF) dit ne pas partager l'opinion des autorités s'agissant de la restriction sur l'importation des travailleurs étrangers. FERMETURE = LICENCIEMENT Vishal Ragoobur soutient que la motivation derrière la re-
striction de l'importation de main-d'œuvre étrangère est de protèger les emplois mauriciens. Mais il soutient que ces travailleurs étrangers aident beaucoup les entreprises à être productives et plus compétitives. « Sans les travailleurs étrangers, dans certains cas, les entreprises risquent la fermeture. Ce qui veut dire que les emplois des Mauriciens seront aussi en jeu, car une entreprise ne va pas em-
6% DU PIB En 2012, le secteur de la construction comptait 53 100 employés (51 800 hommes et 1 300 femmes), dont 2 000 étrangers. Comparant ce chiffre aux statistiques de 2000, où on dénombrait 300 expatriés, la Mauritius Employers' Federation (MEF) juge cette hausse de très significative. Néanmoins, ces chiffres demeurent toujours en dessous du nombre des 3 000 travailleurs du début des années 1990. Selon un rapport daté de juin 2012 de la MEF, le secteur de la construction est présenté comme un pilier important de l'économie mauricienne. En 2011, Statistics Mauritius classait ce secteur à la huitième position dans la rubrique « contribution au Produit intérieur brut (PIB) du pays » (6%). « The total value of goods and services produced by the construction sector amounted to Rs 18,597 million in 2011 », pouvait-on noter dans ledit rapport. Si la contribution du secteur au PIB a graduellement augmenté depuis 2006, passant de 5,4% à 6,9% en 2009, toutefois, en 2011, son poids a légèrement régressé, se situant à 6,5%.
ployer exclusivement les étrangers », argue l'économiste. CONSIDÉRER L’APRÈS-CRISE Le Dr Vishal Ragoobur souligne que les travailleurs étrangers ne viennent pas pour remplacer les Mauriciens mais plutôt pour les complémenter. Il avance que les entreprises font appel aux travailleurs étrangers seulement lorsqu'ils font face à un manque de main-d'oeuvre. «En ce moment, le secteur fait face à une crise assez profonde. Au cas où on pense devoir licencier, on préfèrera ne pas renouveler les contracts des travailleurs étrangers au lieu de licencier les Mauriciens, » dit-t-il. L'économiste de la MEF préfère un bond en avant et invite à considérer l'après-crise. « Quand les activitées vont reprendre, on aura besoin de maind'oeuvre. Est-ce que les employeurs pourront alors compter uniquement sur la main-d'oeuvre locale ? ».
Le HRDC place 165 étudiants en stage d'entreprise
FORMATION. Le HRDC veut combattre l'inadéquation entre le système éducatif et le marché du travail pour les jeunes.
DANS LEUR recherche d'un premier emploi, les jeunes se heurtent souvent à un obstacle : le manque d'expérience. C'est dans cette optique que le Human Resource Development Council (HRDC) a mis en place un programme de stage pour les étudiants du secondaire pendant les vacances d’août. Le lancement a eu lieu lundi au siège du HRDC, à Ebène. Ce programme, qui comprend des
stages de deux à trois semaines, vise à favoriser l'acquisition de savoir-faire pratique, ciblant les étudiants de Lower VI désireux d'acquérir une expérience pratique par le biais de leur participation au travail quotidien dans une entreprise. Quelque 165 étudiants venant d'une cinquntaine d'établissements seront donc en stage du 29 juillet au 08 août prochain. De par ce programme, le
HRDC compte préparer les futurs salariés à s’adapter aux exigences du marché du travail, de leur permettre de développer des compétences organisationnelles et d’améliorer leur compréhension de la culture d’entreprise. Dans ce même registre, le HRDC lancera, vendredi prochain, pour la première fois à Rodrigues, ce programme de stage en entreprise pour quelques 35 étudiants de l’île.
8>
ACTA PUBLICA
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
In attracting investors, Mauritius can bank on its geographical location and good regulatory framework. For international tax specialist Philip Baker QC, although many tend to consider the island as a tax haven, it is rather an International Financial Centre with highly skilled professionals, albeit one perceived as only being a route into India
▼ JAMIROUDDIN YEADALLY ❚ In relation to the DTAA (Double
Taxation Avoidance Agreement) between Mauritius and India, many articles have been written on round tripping. What are your views on the subject? This is a policy decision for India to make. Arguably, if the investment did not go back into India by way of round tripping, it would go into another country instead, and not generate jobs and production in India. Russia, even now, tolerates a great deal of investment round-tripped via Cyprus, and China tolerates a great deal of round tripping via Hong Kong.
PHILIP BAKER, QUEEN’S COUNSEL – BARRISTER AT GRAY’S INN TAX CHAMBERS, LONDON
“I WISH THE UK HAD A TAX LAW AS SIMPLE AS MAURITIUS”
ternational organisations regarding offshore countries. Is it the low tax rate imposed? The major concern is not the low tax, but the willingness to gather and exchange information. The low tax is a policy choice that governments enjoy as an aspect of their fiscal sovereignty – high tax countries cannot really complain about that.
Frankly, I think FATCA involves placing a huge burden of work on foreign financial institutions for very little benefit to the US, but the US is too big a market to disregard FATCA
❚ Many big firms fail to declare their
revenues in the countries where they operate, but do so in offshore states, where the level of tax is relatively low. How do we address the matter, given that it is not illegal ? This is what the OECD (Organisation for Economic Cooperation and Development) is trying to address in the BEPS (Base Erosion and Profit Shifting) report from last Friday – they want to develop domestic anti-avoidance rules that stop multinationals shifting their profits into low tax jurisdictions. ❚ What are the main advantages and
disadvantages of double Tax conventions? They eliminate international double taxation, which would otherwise be a barrier to cross-border trade and investment. They also prevent discriminatory taxation, and provide a basis for cooperation between the revenue authorities to combat tax avoidance by exchange of information. ❚ Offshore states like Mauritius are
often the targets of international organisations like OECD, IMF (International Monetary Fund) and the World Bank, which gives the
PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
❚ What are the main concerns of in-
ACTA PUBLICA
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
Good marks all round
impression that something wrong is happening in those countries. Why is this the case? I don’t think this is correct. Mauritius is seen as a partner country by the OECD on work such as exchange of information. Consultants from the World Bank and IMF may not appreciate that Mauritius assists investment into Africa, for example.
In Mauritius since yesterday, at the request of the Financial Services Commission (FSC), to train the regulator's new staff members, Philip Baker QC shared his opinion that our country is very well positioned geographically, and enjoys a good economic and regulatory stability. “Mauritius is a very transparent island and attends all international conferences held by the OECD,” he added during a press conference held at the headquarters of the FSC, in Ebene. “Mauritius has a good policy guidance and is well served by tax treaty negotiations. The island has been very good at avoiding international scandals, which is a key aspect which investors look for when investing”, highlighted the tax expert. Philip Baker also commented on the tax rate chosen by the Mauritian government, which he believes to be correct. “It demonstrates that you can collect more tax with a lower tax rate,” he said.
❚ What is your assessment of the off-
shore sector in Mauritius? Mauritius was very cautious and took a sensible policy line concerning its offshore sector 20 years ago. After so many years, it is still here, compared to other offshore centres which are not here any longer, or perhaps will not be here in a few years. Mauritius has had a lot of supportive ministers, good people and governments developing the offshore sector. I think that it has got a very strong future. Maybe the island has not got all the good players, but it is being recognised in the top league. ❚ What are the criteria for a state to
be described as a tax haven? There are no agreed criteria – different governments, different people have different criteria and different lists of tax havens. One test is whether you are described in books on tax havens-offshore centres. It is sometimes said that the largest tax haven in the world is an island – the island of Manhattan! ❚ Do you see Mauritius as a tax
haven? Mauritius prefers to use the term international financial centre. I am happy with that term. ❚ What is your position on FATCA
(Foreign Account Tax Compliance Act)? Personally, I recognise that FATCA is a policy of the United States government. Frankly, I think it involves placing a huge burden of work on foreign financial institutions for very little benefit to the US, but the US is too big a market to disregard FATCA. ❚ According to you, on what
strengths can Mauritius bank to attract investors, and what are our weaknesses? The strength of the country is its geographical location and good regulation. The number of good professionals, as well as experience, forms part of it, but I must admit that its weakness is that the island is being perceived only as the route into India. ❚ What are your views on the tax
management policies implemented in Mauritius? These policies are the concern of the Government of Mauritius. As I am a guest here, I should not comment except to say that I wish we had a tax law in the UK as simple as in Mauritius, and tax rates in the UK as low as in Mauritius.
<9
OECD LAUNCHES ACTION PLAN ON BASE EROSION AND PROFIT SHIFTING National tax laws have not kept pace with the globalisation of corporations and the digital economy, leaving gaps that can be exploited by multinational corporations to artificially reduce their taxes. To address this issue, the OECD (Organisation for Economic Cooperation and Development) has published an Action Plan on addressing Base Erosion and Profit Shifting (BEPS), which it presented at the G20 Finance Ministers’ meeting in Moscow, on July 19, 2013. The Action Plan identifies 15 specific actions that will give governments the domestic and international instruments to prevent corporations from paying little or no taxes. It includes a summary of the key considerations to be addressed and the timetable for the work in each area. OECD working groups are being set up to focus on each of the issues, and interested non-OECD members of the G20 (Argentina, Brazil, China, India, Indonesia, Russia, Saudi Arabia, South Africa and South Korea) will be invited to participate. The OECD has staggered deadlines for each action, beginning with September 2014 and ending with December 2015. The Action Plan rules out fundamental change to the international tax architecture, such as the adoption of a global unitary tax system. It also notes that the current balance between source and residence countries remains unaltered by the BEPS proposals. Countries such as China and India have argued for change there, but the OECD is clear that this report addresses base erosion alone. However, addressing the tax challenges of the digital economy, neutralizing the effects of hybrid mismatch arrangements, limiting base erosion via interest deductions and other financial payments, preventing tax treaty abuse, making dispute resolution mechanisms more effective, all form part of the Action Plan initiated.
❚ Should Mauritius join the OECD
Multilateral Convention? I can’t see any advantage for Mauritius in doing so. It is better to agree appropriate exchange of information provisions in bilateral tax treaties instead. ❚ What will be the implications of
Automatic Exchange of Information for the island? I can’t see any problem with Mauritius agreeing automatic exchange with its bilateral treaty partners. There is a great opportunity here, however, if the country adopts a principled policy of exchanging only such information as is proportionate and needed by the other country, and otherwise protecting the privacy of taxpayers. ❚ How can the country attract more
HNWI (High Net Worth Individual) families? I think this will happen automati-
cally because HNWI families will realise what an attractive place Mauritius is to live in. ❚ Mauritius can address issues to the
Judicial Committee of The Privy Council (JCPC). Why is the instance seen as an important finance safeguard? In the final analysis, ever major court case in Mauritius can proceed to a final appeal before five of the cleverest judges in the world, who are completely and utterly impartial. This is not something that is true in many parts of the world, and that is a huge reassurance for investors. ❚ You said, during your lecture, that
“Mauritius under estimates its advantages”. What kind of advantages are you referring to? Mainly Mauritius’ highly skilled professionals and regulators.
In the footsteps of Philip Baker A keen interest in human rights, whether it be for refugees or taxpayers, has always been an influence on Philip Baker. Having studied law at university and completed two postgraduate degrees, he obtained an LLM in tax at London University. A barrister from Grays Inn Tax Chambers, he was called to the bar in 1979 and began practising in 1987, before he became Queen's Counsel in 2002. He specialises in international tax issues, with a particular emphasis on double tax conventions, and on European Union law and taxation. Before moving into practice, he taught law for seven years at the School of Oriental and African Studies at London University. He was subsequently a visiting professorial fellow at Queen Mary University of London, and is now a senior associate fellow of the Institute of Advanced Legal Studies at London University. Philip Baker is a former member of the Council of the Chartered Institute of Taxation, and remains a member of several committees of the CIOT and of the International Tax Sub-Committee of the Law Society. He is a member of the UK Committee of the International Fiscal Association and a member of the Permanent Scientific Committee of IFA (International Fiscal Association). He is also the author of Double Taxation Conventions and International Tax Law and the editor of the International Tax Law Report. In 1997, he was awarded an OBE (Order of the British Empire) for his work with Chinese political refugees in the UK.
10 >
ACTA PUBLICA
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
DIALOGUE NATIONAL
MAURICE ETAT OCÉAN CHERCHE INVESTISSEURS
Le projet de Land-Based Oceanic Industry (LBOI) n'est pas mort. Le dialogue national engagé lundi et mardi a donné un nouveau souffle au projet Maurice Etat océan. Projet ambitieux, l'« Ocean Economy » s'inscrit dans la stratégie économique du pays ▼ H.L-B
«C
e dialogue national est le début d'un long processus. Ce que nous souhaitons, c'est une feuille de route claire et un plan d'implémentation avec un cadre régulateur et des politiques précises. Ce projet doit être all inclusive, et on s'attend surtout à ce que la jeune génération y participe », a fait ressortir Navin Ramgoolam. Une fois la feuille de route établie, un Task Force – composé de représentants des ministères clés, d'institutions publiques, du secteur privé et de la société civile - sera nommé pour le suivi. Les choses devraient évoluer rapidement car « le rôle de l'océan dans l'économie globale va en grandissant. L'Australie, la Chine, la Norvège, le Brésil, le Japon et la Colombie s'y intéressent déjà ». BOOSTER LA RECHERCHE Le dialogue national tenu sous l'égide du bureau du Premier ministre et du Board of Investment, a voulu posr les fondations d'une économie maritime. Ce développement verra l'expansion des frontières spatiales entraînera de nombreuses opportunités d'affaires, le tout visant à développer un
VISION. Le gouvernement souhaite projeter Maurice comme un État océan avec l’aide des jeunes et des investisseurs privés
nouveau pilier de l'économie pouvant contribuer significativement au Produit inérieur brut (PIB), projette le gouvernement. Dans le moyen terme, estime le Premier ministre, l'océan détient la clé pour nous propulser d'un pays à revenus intermédi-
SOCIÉTÉ
Brother, Brother...
« Tu établiras des juges et des fonctionnaires dans toutes les portes...et ils jugeront le peuple selon la justice ...tu ne détourneras pas le droit, tu ne feras exception de personne tu n'accepteras pas de cadeau corrupteur, car la corruption aveugle les yeux des sages et fausse les paroles des justes. La Justice c'est la Justice que tu poursuivras afin que tu vives… » Deutéronome*, ch 16, verset 18 de l'Ancien Testament.
T
rouvez-vous normal qu'au cœur même de notre système judiciaire, des fonctionnaires, semble-t-il peu scrupuleux, puisque mêlés à une tentative d'escroquerie de la justice, puissent s'interpeller au nom de « brother » dans le cadre d'une affaire portée devant les juges de notre pays ? La tentative de perversion à laquelle nous venons d'assister à travers l'affaire de paris sur les matches de football est en elle-même très grave dans la mesure où
aires à une économie à revenus élevés. Dans le long terme, il peut apporter de nombreux avantages à la population et le pays en termes de création d'emplois, de diversité de produits alimentaires, de sources d'énergie, de loisirs, de transport, d'exploitation minière et
de produits pharmaceutiques. Il souhaite aussi booster la recherche à Maurice pour développer le potentiel de nos zones maritimes d'une superficie de 2,3 millions de kilomètres carrés. Mais, il existe une crainte qui ne peut être occultée : l'in-
elle est fondamentalement destinée à changer le cours de la justice au profit de quelqu'un ou de quelquesuns qui ont probablement payé pour cela. Mais là où cette affaire revêt une gravité encore plus grande, c'est quand nous nous rendons compte que des appartenances à des sociétés secrètes semblent jouer un rôle essentiel dans le déroulement du processus judiciaire et qu'elles constituent une courroie de transmission privilégiée entre la société civile et les pouvoirs qui ont la charge du fonctionnement de notre société. J'ai toujours pensé que ces appartenances avaient un rôle néfaste lorsqu'elles intervenaient d'une façon ou d'une autre dans toutes les sphères de notre société en donnant la préférence à ceux qui en font partie, au détriment du citoyen lambda. Je ne vais pas, ici, faire le procès de ces sociétés secrètes. Ce n'est pas mon intention. Libre à ceux qui en font partie de continuer leurs recherches ésotériques, que je respecte, mais que celles-ci s'exercent loin des organes du pouvoir et de ses allées. Je sais qu'il s'agit ici d'un vœu pieux, mais je crois aussi que de le dire éclairera au moins ce débat qui reste trop souvent dans l'ombre et qui se manifeste seulement au gré de mystérieux codes de communication. Je prétends seulement dénoncer ces influences ex-
vestissement suivra-t-il ? « L'investissement est crucial. Or, il sera énorme en termes de recherches, d'exploration et d'études de faisabilité. Il est donc nécessaire à ce qu'il y ait une approche Public Private Partnership (PPP) ainsi que d'autres partenariats stratégiques pour attirer le capital, la connaissance technologique et les marchés », reconnaît le chef du gouvernement. En attendant, c'est dans la recherche d'informations sur ce tout ce qui se dit et se passe sur et dans les océans qu'il faut investir. Tâche qui a été confiée à Milan Meetarbhan, ambassadeur de Maurice aux ÉtatsUnis, qui y voit « un projet ambitieux qui mérite d'être réalisé ». Après avoir su préserver ses lagons pour l'avantage touristique, et développer le seafood hub pour la sécurité alimentaire, il est grand temps que le pays adopte une approche intégrée vers l'État océan, estime le diplomate. « Si on ne peut pas élargir notre masse terrestre, on peut élargir notre espace économique. Il nous faut optimiser notre portfolio de ressources, en prônant un développement durable », a conclu Milan Meetarbhan.
térieures sur ce que nous avons de plus sacré à Maurice, comme partout ailleurs : la Justice. Et pour que celle-ci ne devienne pas une mascarade, il faut tordre le coup à tous ces réseaux qui se targuent d'appartenances secrètes, quelles qu'elles soient, pour enclencher ou faire enclencher des jugements qui vont à l'encontre des principes élémentaires de notre justice. Que ces amitiés particulières se manifestent ailleurs, soit ! Nous n'allons pas refaire le monde, ni lutter contre un principe abstrait ou un concept général de ces sociétés secrètes. La traditionnelle peur de se voir regarder de travers ou de passer à côté de telle ou telle belle affaire, sous prétexte qu'on a touché à l'intouchable, ne doit pas nous empêcher de dire certaines choses lorsque celles-ci tendent à l'assainissement du judiciaire et d'empêcher que certaines amitiés ne tordent le cou à des jugements censés être le résultat d'une observation impartiale d'une affaire donnée. Point barre ! *Deutéronome : du grec ancien Deuterómion (seconde loi), 5e livre de l'Ancien Testament.
JEAN PIERRE LENOIR
ACTA PUBLICA
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
< 11
Le Chief Executive Officer d'Emtel n'est pas content. Il accuse les services gouvernementaux de ne voir que du Orange, et leur rappelle qu'il n'y a plus de monopole dans le secteur de la téléphonie
SHYAM ROY, CHIEF EXECUTIVE OFFICER D’EMTEL
« Emtel n’est pas traité équitablement dans la fonction publique» ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
«C
ertains opérateurs sont avantagés dans la fonction publique », a déclaré le CEO d'Emtel à Capital, mercredi dernier, après le lancement officiel de son nouveau service « Fibre to Business ». Ce n'est pas une accusation de concurrence déloyale, mais le constat d'« une perception qui pénalise le tout premier opérateur privé mobile dans le pays ».
faire son choix librement, basé sur ses besoins spécifiques, l'expérience et la qualité des services des fournisseurs potentiels et les prix cotés, entre autres ». Ce que ne comprend pas Shyam Roy, c'est l'absence de toutes ces considérations de la part des responsables des exercices de 'procurement' des services gouvernementaux. « Dans la très grosse majorité des cas, ces départements de procurement optent automatiquement pour Orange, comme un reflexe na-
EMTEL PROPOSE LA FIBRE OPTIQUE POUR LES ENTREPRISES C'est à son siège social, à Ebène, mercredi dernier, qu'Emtel a lancé son nouveau service 'Fibre to the Business'. L'opérateur de téléphonie vise les entreprises avec son offre internet à très haut débit. Le package 'business' comprend une bande passante locale et internationale, avec une vitesse allant jusqu'à 2.5 gigabits par seconde. L'Optical Network Terminal (ONT) à multi-usages propose l'internet avec option WIFI pouvant connecter au moins 35 utilisateurs en même temps ; la télévision ; le téléphone ; le fax, soit tous les besoins de l'entreprise en terme de connectivité et d'accessibilité locale et internationale à travers un seul terminal. Le déploiement de la fibre optique à la cybercité a d'ailleurs été conclu. Ce projet a nécessité des investissements de l'ordre de Rs 25 millions, a indiqué le CEO, Shyam Roy. L’Information Communication and Technologies Authority (ICTA) n'ayant pas encore avalisé le prix de ce nouveau service, Emtel n'a pu en dire plus. Et après le 'business world', Emtel compte étendre son offre 'Fibre to Home' pour les Mauriciens en général dans quelques mois.
Syam Roy s'explique : « Le fait que l'Etat est actionnaire dans la compagnie Orange, les ministères et les fonctionnaires ont l'impression qu'ils sont obligés, en quelque sorte, d'utiliser les services de cet opérateur. Mais il faut cesser avec ce réflexe, le marché est libéralisé. Un ministère ou n'importe quel département du gouvernement qui doit choisir un service provider en Information and Communication Technology (ICT) doit pouvoir
LE FOREIGN Investment Promotion Board (FIPB) de l'Inde vient de rejeter trois propositions d'investissement direct étranger acheminées à travers la juridiction mauricienne. Raison : les investisseurs n'ont pas révélé les détails concernant le 'beneficial ownership' ou encore le 'source of funding'. C'est ce qu'a rapporté la presse économique indienne, lundi. Cette situation intervient en plein pourparlers entre Port-Louis et New Delhi en ce qui concerne la révision du traité de non double imposition entre
turel. Ce qui discrimine Emtel et les autres opérateurs », observe le CEO de l'opérateur historique. Shyam Roy nuance toutefois ses accusations : « Je ne dis pas que c'est le gouvernement qui impose ce choix, ce sont plutôt les responsables des exercices de « procurement » qui croient qu'il faut fonctionner ainsi, c'est un réflexe qu'ils ont développé et intériorisé ; puisque l'Etat est actionnaire d'Orange, donc il faut privilégier Orange ». Le CEO d'emtel se
dit toutefois optimiste d'un retour à la normale après avoir évoqué la question avec les autorités concernées, leur rappellant qu'il n'y a pas qu'Orange dans le paysage de la téléphonie. ‘FIBRE TO THE BUSINESS’ Surtout que ces autres opérateurs ne cessent d'évoluer en matière de services et de produits pour répondre aux besoins du pays, ajoute Shyam Roy. Ainsi, de sa compagnie Emtel qui « a fait du chemin depuis 1989, débutant comme un simple fournisseur de services mobiles jusqu'à devenir un opérateur de téléphonie offrant une gamme complète de services et de produits ». Le nouveau service 'Fibre to the Business', lancé mercredi dernier, en fait foi, dit-il. « On a 'fibré' toute la cybercité et La Croisette, à Grand-Baie. Emtel est en mesure aujourd'ui d'assurer les services de communication aux entreprises, que ce soit avec le fixe ou l'option 'wireless' », explique Shyam Roy. « La compagnie était plus concentré sur le Mobile Data, même si une année de cela, on avait commencé avec les 'Enterprise Solutions'. Mais c'est maintenant qu'on commence dans le domaine du téléphonie fixe à travers le fibre. On a 'fibré' toute la cybercité et La Croisette, à Grand-Baie. Emtel est en mesure aujourd'ui d'assurer les services de communication aux entreprises, que ce soit avec le fixe ou l'option 'wireless' », explique Shyam Roy.
INNOVATION. Emtel entre dans la course de la téléphonie fixe
OFFSHORE : L’INDE REJETTE TROIS DOSSIERS D'INVESTISSEMENT VENANT DE MAURICE les deux pays. La Grande péninsule a fait part de ses appréhensions concernant des abus sur le traité. New Delhi craint que certains investisseurs utilisent cette convention, sous prétexte d'investir, mais qui en réalité, font un réacheminement d'argent, soit le blanchiment. Le 'Department of Revenue' du gouvernement indien avait tiré la son-
nette d'alarme sur ce qu'il appelle une manque de clarté sur l'origine des fonds acheminés en provenance de certains pays, à l'instar de Maurice, avec lesquels l'Inde a signé un traité de non -double imposition. Toujours selon la presse indienne, le ministère des Finances indien aurait découvert, suite à la publication d'un rapport, qu'un montant de USD 213,2
milliards a été blanchi jusqu'en 2008. Prenant ces informations très au sérieux, les autorités indiennes sont devenues plus prudentes et méticuleux en étudiant les propositions d'investissement venant de l'étranger. Le processus de blanchiment est simple: les juridictions offshore sont utilisées pour éviter la taxe et pour dissimuler les identités des investisseurs, dont beaucoup pourraient être des résidents indiens, qui ont investi dans leur propre entreprise.
12 >
FEU ROUGE
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
KRISH PONNUSAMY,
ANCIEN CHEF DE CABINET ET MEMBRE DU DIRECTORS' FORUM DU MAURITIUS INSTITUTE OF DIRECTORS
“WE ARE NOT HAVING ‘VALUE FOR MONEY’”
PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
La comédie a assez duré, lance Krish Ponnusamy, exaspéré, comme la grande majorité des Mauriciens, par les rengaines annuelles du National Audit Office. Sans tomber dans l'idéalisme, dit-il, une réelle volonté politique peut assainir la situation. Et réduire, davantage, le nombre de pages du prochain rapport
▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
A
quoi sert le rapport de l'audit si les abus et autres gaspillages qu'il dénonce perdurent ? se demande-t-on. Krish Ponnusamy, ancien chef de cabinet, en sait quelque chose, pour
avoir décortiqué les rapports de l'audit pendant plusieurs années. Il faut donner des pouvoirs juridiques à ce bureau afin qu'il puisse sanctionner les responsables du mauvais usage des fonds publics, suggère-t-il. Le National Audit Office a été institué en 1968, à l'accesion du pays à l'indépendance. Son
directeur occupe un poste constitutionnel (Section 110). 45 ans après, le 'vérificateur des comptes publics' a-t-il évolué dans sa manière de travailler et de présenter son bilan ? Très peu, répond Krish Ponnusamy, ancien haut fonctionnaire que Capital a sollicité pour un commentaire. L'audit dans la fonc-
tion publique, dit-il, ne peut pas être un exercice statique, mais dynamique. La vérification dans le secteur public est l’une des nombreuses forces à même d’aider à améliorer la qualité de la gestion des affaires publiques. Or si le bureau de l'audit ne se réinvente pas, ses critiques sur les abus et les gaspillages
passeront comme des rapports annuels comme tant d'autres, déclare notre interlocuteur. LE RÔLE DES CONSEILLERS « La Cour des comptes en France a des pouvoirs pour sanctionner les fonctionnaires, pas pour de beaucoup de délits mais des délits dits mineurs. En An-
FEU ROUGE
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
gleterre, l'Auditor General, qui est sous le contrôle de la House of Commons, n'est pas un fonctionnaire. On lui garantit une plus grande indépendance », fait remarquer l'ancien chef de cabinet qui a fait plusieurs ministères et qui siège aujourd'hui comme membre du Directors' Forum du Mauritius Institute of Directors (MIoD). Le 'scope of audit' a beaucoup changé au fil des années, explique Krish Ponnusamy. Il ne s'agit plus seulement d'auditer les comptes. Dans les pays très développés, l'exercice d'audit comprend trois axes : le 'Financial Audit', le 'Value for Money Audit' et la 'Good Governance'. C'est le deuxième aspect, qu'il faut promouvoir davantage, estime-t-il. Le concept 'Value for Money' concerne l'économie et l'efficience. Les biens et les services sont-ils de bonne qualité et durable ? Sont-ils acquis de manière économique ? Peut-on obtenir les meilleurs résultats en consommant le moins de ressources possibles ? L’optimisation des ressources estelle poussée à son maximum ? Autant de questions qui, avance Krish Ponnusamy, devraient être des soucis constants des cadres du bureau de l'audit. Et de prendre l'exemple d'un cas vécu personnellement : « Le système de tout à l'égout nous coûte des milliards. Deux semaines de cela, il y a eu une fuite d'eau d'un tuyau dans la rue où j'habite. Une équipe de la CWA intervient. A la fin des travaux, je demande à un employé ce qui a causé cette fuite, car les autorités viennent de refaire les tuyaux et le réseau. Réponse ; des pièces fragiles ont été utilisées. Question : estce qu'on a eu 'value for money' ? Finalement, cela nous a coûté plus cher. C'est vrai que le bureau de l'audit n'a pas autant de bras pour aller dans tous ces détails. Mais il faut y penser sérieusement, car on perd des milliards », s'exaspère Krish Ponnusamy. D'où l'importance, observe-t-il, d'appliquer ce précepte de 'Value for Money' pour mesurer l'effica cité et l'efficience des programmes ou des actions des
send a special report on any matter incidental to his powers and duties under this Act to the Speaker of the National Assembly to be by him presented to the National Assembly ».
Est-ce que tous ces conseillers fonctionnent à plein régime ? Qu’est-ce qu’ils apportent de plus au fonctionnement des différents ministères ? Comment contribuent-ils à l’avancement du pays ? ministères. Encore un exemple concret. Krish Ponnusamy s'interroge sur le 'rôle' des conseillers des ministères. « Personne ne sait au juste ce qu'ils font, car il n'y a pas d'évaluation de leur travail. J'en connais certains qui ne font absolument rien et qui sont payés grassement. Le directeur de l'audit doit le savoir. Le bureau du PM a une petite armée d'advisors. Est-ce qu'il y a un exercice d'évaluation de leurs tâches ? C'est au bureau du Premier ministre de donner le bon exemple. Le Premier ministre a parlé de tsunami, je crois qu'il gagnerait à mettre de l'ordre dans sa propre boîte. Estce que tous ses conseillers fonction-
nent à plein régime ? Qu'est-ce qu'ils apportent de plus au fonctionnement des différents ministères ? Comment contribuent-ils à l'avancement du pays ? Est-ce qu'ils méritent leur salaire ? » se demande notre interlocuteur, qui précise, toutefois, que tous les conseillers ne sont pas à mettre dans le même panier. Les pouvoirs du directeur de l'audit ne se limite pas à rédiger un rapport sur les dépenses des ministères une fois par an. L'article 17 (2) de la Finance and Audit Act autorise le National Audit Office de faire un rapport spécial et cela à tout moment : « The Director of Audit may, if it appears to him to be desirable,
EVITER D’ÊTRE NAÏF Cette pratique, assure notre interlocuteur, rendra l'exercice de l'audit plus dynamique. Il faut, en fait, attribuer plus de pouvoir au directeur de l'audit, mais aussi au Public Accounts Committee (PAC). « Il faut avoir le courage politique de remettre en question le fonctionnement de ces deux organismes. Le système n'a pas fonctionné comme il faut, il a fait son temps. On passe son temps à discuter, à polémiquer, mais qu'est-ce qui empêche ces réformes ? Qu'est-ce qui empêche le PM de venir avec une motion pour demander aux membres de l'Assemblée nationale de constituer un Select Committee pour revoir le fonctionnement de ces deux organismes ? C'est une question de vision et de volonté politique. Ecoutez, soyons honnête, il est temps de cesser cette comédie qui n'a que trop duré. Il faut passer à l'action », plaide Krish Ponnusamy. Qui concède, toutefois, qu'il ne faut pas tomber dans l'angelisme ou être naïf. Malgré toutes les précautions, tous les pouvoirs donnés au bureau de l'audit ou au PAC, on n'arrivera jamais à éliminer les détournements des fonds publics à 100%. « Il n'y aura jamais de situation parfaite, mais il y a toujours possibilité d'améliorer les choses. L'essentiel c'est de ne pas répéter les mêmes erreurs année après année », observe Krish Ponnusamy. D'ailleurs, il dit noter que beaucoup de ministères et de départements ne sont pas mentionnés dans le rapport. « Cela démontre qu'ils ont appris la leçon et qu'ils font les choses comme il faut. On peut aussi penser qu'il y a des fonctionnaires qui tiennent compte des critiques du bureau de l'audit et qui ne refont pas les mêmes erreurs », fait-il remarquer.
« FAITES PRESSION, MONSIEUR LE DIRECTEUR » La dernière conférence des directeurs de l'audit du Commonwealth s'est tenue en Namibie en 2011. Parmi les principales recommandations, les délégués avaient insisté sur l'urgence d'un cadre légal pour la détection des fonctionnaires et de tous ceux qui ne font pas leur travail convenablement selon la loi et les procédures : “There is a need of a strong legal framework to strengthen financial management to safeguard public assets and public resources in the most economic, efficent and effective way. Financial laws and regulations are needed to stipulate the responsibilities of accounting officers and establish an internal
control system that include an internal audit committees”. La problématique auquel fait face Maurice, affecte aussi plusieurs pays, ont jugé les membres dans la conférence. Krish Ponnusamy s'appuie sur cette recommandation principale et appelle à un questionnement des rôles et des pratiques des vérificateurs généraux. « Le directeur de l'audit n'a pas les pouvoirs juridiques, mais il peut les avoir autrement s'il y a une loi qui gère le fonctionnement des officiers du secteur public. Par exemple, on ne peut pas dire qu' il y a un vide, il y a bien des manuels sur la
gestion financière et les exercices d'appels d'offres. Mais ils demeurent des manuels. Ce qu'il faut, c'est un cadre légal en bonne et due forme. Qu'arrive-t-il à un employé du privé s'il a fauté ? Il est sanctionné. Pourquoi cette impunité dans la fonction publique ? Je crois que l'actuel directeur de l'audit a dû assister à cette conférence en Namibie. Et s'il a fait son rapport au gouvernement, ce qu'il a dû faire (Ndlr ; surtout que son déplacement a été financé des fonds publics, n'est-ce pas? ), il doit veiller à ce que ces recommandations ne restent pas lettres mortes ».
< 13
ACTION DISCIPLINAIRE CONTRE LES COUPABLES Comédie, voeux pieux, ou sérieux avertissement ? Pour la première fois, peut-être, un ministre responsable des finances publiques semble prendre au sérieux les critiques du directeur de l'audit. Dans un communiqué émis lundi, le ministère annonce, à travers son service de presse, des actions disciplinaires contre les officiers qui ont fauté. “We need to address shortcomings that arise mainly from lack of commitment of a few Public Officers to properly manage Public funds especially in line Ministries”, peut-on lire dans le communiqué. Il y est également précisé que le 'Performance Management System' qui sera mis en oeuvre dans la fonction publique prendra également en compte l'utilisation judicieuse des fonds publics comme l'un des indicateurs clés de performance. « Government will take further action in that respect and will study ways of improving project management to obtain best value for money in respect of Public funds ». Le “poor debtor’s management and revenue collection leading to substantial arrears of revenue in several Ministries and Departments” a aussi été critiqué par le bureau de l'audit. Le gouvernement, annonce le ministère, définira des indicateurs de performance clés pour les ministères afin de régler ces cas répétitifs dans un délai spécifique, tout en précisant que « government will also give consideration to the need for a performance bonus system linked to reduction of wastage and efficiency in revenue management ». Les rédacteurs du communiqué estiment également qu'il y a eu une amélioration qui démontre une réduction du nombre de cas soulevés. Analyse illustrée par le nombre de pages du rapport : 273 pages pour le rapport 2011, 193 pour celui de 2012. Tandis que « The number of Reference Sheets, which are used as inputs for the Report of the National Audit Office (NAO), has also been reduced from 75 in 2010, to 67 in 2011 and to 54 in 2012. The number of Ministries that were subject to adverse comments has also been reduced from 19 in 2011 to 13 in 2012 ». De plus, l'Office of Public Sector Governnance (OPSG) tombant sous le bureau du Premier ministre a été mandaté pour faire le suivi avec les ministères et les départements sur les cas soulevés par l'audit. Par ailleurs, le Public Accounts Committee (PAC) a été renforcé et cela pour la première fois de son existence. « The Ministry of Finance and the National Audit Office are providing staff support to enable the Committee to be more effective in the discharge of its duties. In addition, the Ministry of Finance has approached the UNDP and it has agreed to provide support for improving oversight of the PAC on Ministries and Departments ».
14 >
INSIDE
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
CHAUFFERIES
AUTOMATISER, C’EST ÉCONOMISER
Roland Picamoles, responsable de l'Unité Energie à Apave Sud Europe, prône une automatisation de la surveillance et de la gestion des risques des chaufferies. Une solution à la fois moins dangereuse pour le personnel, et moins coûteuse pour l’établissement. A ce titre, Maurice, où l’expert note une « présence humaine permanente », est à la traîne de ce qui se fait sur le plan mondial ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
T
rouver l'équilibre entre l'emploi et l'automatisation des chaufferies sera difficile. Mais c'est, de l'avis de Roland Picamoles, un pas à franchir. Ce dernier, responsable de l'Unité Energie à Apave Sud Europe depuis 2008, est actuellement à Maurice pour des sessions de formation sur la question. Organisées par Apave du 22 au 25 juillet, celles-ci sont destinées aux Agents Qualifiés d'Intervention (AQI), ainsi qu’aux « chauffeurs ». « On essaie de les former en actualisant leurs connaissances. Les séances comportent trois jours de théorie et un jour de formation pratique dans une installation », explique Roland Picamoles. En effet, pour exercer la profession d’AQI, il est impératif d’avoir des connaissances électromécaniques. « Ce n'est pas compliqué, rassurez-vous. Il suffit d'être formé », poursuit notre interlocuteur. Ainsi, lors de cette formation, l'expert donne au personnel affecté à la surveillance des chaufferies à vapeur ou à eau surchauffée sans présence humaine permanente d'identifier les risques associés à leur exploitation, et d'appliquer les consignes d'exploitation et les procédures de contrôle. Les participants apprennent aussi à remettre en service le générateur s'il est en température et que les paramètres le permettent. Mais au-delà de tout ce que ces derniers apprennent, le but de la formation est aussi « de leur faire peur, de leur montrer des images chocs, parce que le risque est que la chaufferie explose ». UN MÉTIER EN DEMANDE En effet, l’Agent Qualifié d'Intervention (AQI) est un opérateur qui intervient dans les chaufferies qui produisent de la vapeur d'eau ou de l'eau surchauffée; ces chaudières étant soumises à la même réglementation. Il se trouve sous la responsabilité du chauffeur; ce dernier étant l'homme le plus qualifié. A ce titre, il participe au bon fonctionnement de la chaufferie. « On forme ces gens pour les informer des risques qui existent dans la chaufferie et leur apprendre comment réagir et prendre les bonnes décisions lorsqu'il y a un incident dans le fonctionnement », explique Roland Picamoles. En France, ce métier est en demande,
bien qu’il soit lié à des obligations réglementaires. La réglementation française et européenne imposant que les personnes qui opèrent dans des chaufferies à vapeur soient formées et habilitées, des experts assurent leur formation. Par la suite, les directeurs d’établissements les inscrivent sur une liste de personnes compétentes. « C'est important, parce qu'en cas de problème, par exemple, si la chaudière vient à exploser, on commence par chercher celui qui est allé à la chaufferie et on voit qui a fait quoi. Si on s'aperçoit que c'est quelqu'un qui n'a pas été formé, les assureurs n'apprécient pas », ajoute notre interlocuteur. Par contre, la formation continue n’est pas obligatoire. A la place, les AQI bénéficient d'un « recyclage » tous les trois ans, ce qui prend moins de temps. Tous, cependant, doivent s’y soumettre. Ainsi, certains de ceux qui assistent à la formation organisée par Apave à Maurice sont d'anciens chauffeurs qui ont l'expérience et qui maîtrisent bien le domaine, alors que d’autres sont plus jeunes et viennent de découvrir le métier. Roland Picamoles se dit d’ailleurs séduit par la grande variété de participants. Cependant, le constat qu’il fait de la situation à Maurice n’est pas tout rose. « Pour l'instant, j'ai l'impression qu'à Maurice, les chaufferies sont exploitées en
présence humaine permanente. Chez nous, on a cherché à automatiser les chaufferies de façon à ce qu'il n'y ait personne dedans, vu que cela coûte cher », explique-t-il.
On forme ces gens pour les informer des risques qui existent dans la chaufferie et leur apprendre comment réagir et prendre les bonnes décisions lorsqu’il y a un incident dans le fonctionnement Roland Picamoles
LA FORMATION, INDISPENSABLE En France, les AQI sont donc des opérateurs sur des lignes de production qui sont envoyés régulièrement en chaufferie pour des visites et pour s’assurer que tout est en ordre. « Ici, c'est différent, parce que ce sont des gens qui y vont très souvent, soit toutes les deux heures maximum. Le personnel doit toujours être présent à Maurice », ajoute l’expert. Ce dernier reconnaît toutefois que tout automatiser n'est pas la meilleure solution pour l'emploi. « Mais chez nous ce travail coûte tellement cher qu'on préfère automatiser les installations », réitère-t-il. Roland Picamoles s'intéresse aussi au continent africain. De par l'implantation d'APAVE sur les cinq continents, il fait deux déplacements en Afrique, chaque année, pour des formations en matière de chaufferie. Il se rend aussi régulièrement, à titre d’exemple, chez Nestlé, afin de former le personnel du géant mondial de l’agroalimentaire. « Ce client (Ndlr : Nestlé) n'est pas forcément représentatif des usines africaines. Une usine Nestlé en Afrique, c'est comme en Europe. Il n'y a rien à dire », conclut-il.
INSIDE
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
< 15
La France prône une politique d'énergie propre. Pourtant, Roland Picamoles, expert en économie d'énergie, affiche un certain scepticisme en ce qui concerne la capacité des pays à atteindre des objectifs en matière d'économie énergétique, vu que les technologies le permettant sont coûteuses. Il donne également son avis sur l'utilisation du charbon et de la bagasse dans la production d’énergie
ROLAND PICAMOLES, RESPONSABLE DE L’UNITÉ ENERGIE À APAVE EUROPE
« LE CHARBON, C’EST VIEILLOT COMME SYSTÈME » ▼ H.L-B
❚ Vous êtes expert en
économie d'énergie. Est-ce uniquement par rapport aux bâtiments ? Non, cela ne concerne pas uniquement les bâtiments, mais tous azimuts. Les bâtiments, l'air comprimé, l'éclairage, le froid... C'est un sujet qui est redevenu à la mode en Europe depuis 2005. Entre les années 1990 et 2005, il s'est passé un long moment sans que cela n'intéresse personne. Ça recommence, compte tenu du contexte de coût énergétique qui a grimpé, de la récession... Ce sont des sujets porteurs pour nous. ❚ Faites-vous également
allusion à tout ce qui est éolien, géothermique et solaire ? On commence d'abord par des choses simples comme économiser dans l'industrie. Par exemple, mieux faire fonctionner ses installations, réparer les fuites sur les réseaux d'air comprimé etc. On commence par des améliorations basiques qui ne coûtent pas trop cher. Ensuite, on passe à un stade d'investissement plus lourd, avec des remises en cause ou des achats de matériels plus performants. ❚ Pensez-vous qu'on pourra
un jour atteindre cet objectif d'économie énergétique ? Je suis quelque peu sceptique, vu que ces nouvelles technologies coûtent très chères. Chez nous, en France,
NICHOLAS LARCHÉ
notre principal problème est le chauffage en hiver. Pour réhabiliter un bâtiment et le rendre, énergétiquement, un faible consommateur, ça coûte les yeux de la tête. Si dans le bâtiment, ce n'est pas facile, par contre, dans l'industrie, les solutions sont plus faciles à trouver et deviennent rapidement rentables. ❚ Êtes-vous pour l'énergie
propre ? Je pense qu'il n'y a pas de solution miracle. On n'aura pas qu'une seule énergie, mais un mixte de plusieurs énergies. Le gaz a ses avantages, l'électricité coûte très cher... Ce sera donc un mixte. Le charbon c'est fini...quoique les Chinois l'utilisent encore, mais cela crée trop de problèmes de pollution. Le problème avec le charbon, c’est sa teneur en soufre. Il nécessite de traiter les fumées et cela coûte très cher. En plus c'est vieillot comme système. En France, entre 60 à 70% de notre électricité provient de nos centrales nucléaires. Le reste provient des centrales thermiques, avec encore un peu de charbon, peut-être. Mais elles l'utilisent seulement quand elles ne peuvent pas faire autrement. On a la chance d'avoir 40 ou 50 réacteurs nucléaires qui répondent à une bonne partie de nos besoins. Chez vous, c'est la bagasse et c'est un bon système. Elle permet d'utiliser et d'éliminer vos déchets. On peut méthaniser les déchets de bagasse, c'est-àdire produire du gaz par dégradation du biogaz. Cela pourrait être une idée.
Ingénieur-mécanicien-thermicien de formation, Roland Picamoles a démarré en 1985 dans le métier et est arrivé à APAVE en 2008. De par sa formation en génie mécanique – option thermique, il met à la disposition des entreprises son savoir-faire et son expérience à travers des études et diagnostics énergétiques, mais aussi des formations professionnelles. Il a côtoyé différents secteurs tels que le bâtiment, le tertiaire
UNE EXPÉRIENCE ACQUISE EN ALLANT « VOIR AILLEURS » et l'industriel et a travaillé, pendant 23 ans, dans un organisme concurrent, mais toujours dans le même domaine d'activité, qui comprend l'énergie et la pollution atmosphérique. Roland Picamoles s’est lancé dans le domaine car il avait un intérêt pour l'énergie. Ensuite, c’est l’avantage de changer chaque jour d'entreprise qui l’a
conforté dans son choix, puisqu’il lui a permis d’avoir une vue d’ensemble de ce qui se passe dans l'industrie. Pour lui, d’ailleurs, la personne qui passe toute sa vie dans la même entreprise ne voit que son équipement. « Nous, on voit ailleurs et beaucoup plus. L'autre attrait est de rencontrer beaucoup de gens. Autrement, on ne voit que ses collègues tous les jours. C'est
enrichissant », nous confie-t-il. Ses domaines d'activités, forcément très riches, comprennent l'assistance technique dans le domaine de l'énergie – qui englobe des essais de performance des chaudières grâces aux mesures de puissance, de rejet atmosphérique et de la performance –, ainsi que l'économie d'énergie et la formation.
16 >
ENTRETIEN
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
DR KRISHNA OOLUN, DIRECTEUR GÉNÉRAL D’INFORMATION AND COMMUNICATION TECHNOLOGIES AUTHORITY (ICTA)
« IL Y A DE LA PLACE POUR D’AUTRES OPÉRATEURS »
Retenons bien la date et les chiffres. Le 1er septembre 2013 à 00h00, la numérotation téléphonique à 8 chiffres sera effective sur les réseaux mobiles. Les utilisateurs devront rajouter le 5 devant le numéro habituel pour joindre leur correspondant de téléphonie mobile à Maurice. Le directeur général de l'Information and Communication Technologies Authority (ICTA), Dr Krishna Oolun, nous en dit plus ▼ LEENA GOORAYA ❚ Pourquoi le passage à 8 chiffres
du système de numérotation ? Comprenons bien, tout d'abord, c’est quoi la numérotation. Un plan de numérotation est un plan qui nous aide à gérer les numéros de téléphone. Nous avons depuis 1989 à Maurice un plan à 7 chiffres et ce plan a fait son temps. Et puis on a vu, surtout à partir de l’année dernière, une pénétration du mobile qui a dépassé 100 pour cent. Donc, ça veut dire que le plan à 7 chiffres est presque saturé, qu'il ne permet pas d'avoir plus de sims. D'où la décision de passer à 8 chiffres. Il faut toutefois préciser que ce passage à 8 chiffres ne concerne que les réseaux mobiles. Les fixes restent à 7 chiffres. ❚ Selon les calculs, quelle
dant le même numéro. Ce qui est dificile - pas impossible mais difficile avec les 7 chiffres. Avec cette migration, c'est le chiffre 5 qui sera le chiffre de tête de tous les numéros mobiles à Maurice. Actuellement, il n'y a pas d'harmonisation avec les numéros qui commencent par 2, 4, 7, 9. Avec un seul chiffre comme chiffre de tête, on adopte une norme internationale et on respecte les recommandations de l'Union internationale des télécommunications. En Angleterre, par exemple, tous les numéros de mobiles ont comme chiffre de tête le 7, en Inde c'est le 9.
Cette migration était une urgence. On a dû repousser l’échéance parce que certains opérateurs n’étaient pas prêts. Je peux vous dire que maintenant on est en bonne voie
sera la capacité du plan ? Au fait, quand on passe à 8 chiffres, théoriquement on aura environ 8 millions de numéros qu’on va pouvoir offrir sur les mobiles. Donc, on augmente la capacité du plan. On pourra avoir plus d’abonnés. Et puis, il y a une chose dans la gestion de numéros. Il y a ce concept qu’on appelle la quarantaine. Normalement, si un numéro portable n’est pas utilisé pendant quelques temps, l’opérateur peut recycler ce numéro. Mais avant de recycler il faut le mettre en quarantaine. Normalement, la quarantaine durait deux ans. Mais vu la pression et le nombre limité de numéros, on a dû raccourcir cette période de quarantaine à trois mois. Et c’était vraiment inconvénient pour les utilisateurs. S’ils n’utilisaient pas leur numéro pendant trois mois, le numéro était alloué à une autre personne. Le nouveau plan de numérotation va réduire ce fardeau. Il y a aussi ce qu'on appelle la portabilité. C’est-a-dire la possibilité de changer d’opérateur tout en gar-
❚ Quel est le coût de ce développe-
ment majeur ? Bon, il y un coût, évidemment, mais les coûts seront absorbés par les opérateurs qui ont déjà été avertis depuis plus d’une année. Les opérateurs vont devoir absorber ces coûts dans leurs projets et leurs investissements. Disons que l'ICTA n’a pas fait d'investissements à ce stade, du moins pas au niveau du réseau. Nous avons investi dans le marketing du
ENTRETIEN
QUELQUES CHIFFRES Lignes fixes Abonnés mobile Pénétration fixe Pénétration mobiles Pénétration internet
2003 348,232 466,300 8,35%
2012 349,100 1,485,800 26,99%
38%
114,86%
5%
43,98%
PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
projet. Notre sommes en pleine campagne de communication. On fait un ‘soft launch’ par un système de count-down. ❚ Quels seront les principaux im-
pacts de cette migration sur l’économie mauricienne ? En passant à 8 chiffres les opérateurs vont pouvoir gérer plus de numéros et augmenter le nombre de leurs abonnés. Il y aura plus de compétitivité. Si on peut introduire la portabilité, ça veut dire qu’éventuellement ça va créer plus de dynamisme au niveau du secteur. ❚ Quels étaient les défis dans la
mise en œuvre de ce projet ? Il fallait d'abord faire un état des lieux des réseaux. Quand on vient de l’avant avec une idée de greenfield qui est tout nouveau, on peut introduire des greenfields, ce n’est pas un problème. Mais quand on doit faire un changement de cette envergure, le challenge c’est le 'change management'. Et ça se passe au niveau de l’infrastructure. Il faut vraiment voir ce que les opérateurs ont comme infrastructures, quelles sont les limitations de ces infrastructures. Et puis on a surtout veillé à ce que les consommateurs n'aient rien à payer. Je dois ici remercier les opérateurs qui ont contribué très positivement dans cette démarche. On a également fait des recommandations au gouvernement. Il faut préciser que la décision avait été prise au niveau du gouvernement l’année dernière et là on est en phase d’implémentation. ❚ Revenons sur les exercices de
consultation avec les opérateurs. Nous croyons savoir qu'il y avait quelques désaccords au début... Je ne vais pas donner les détails des consultations qu’on avait eu. Au fait, le but de ces consultations c’était de minimiser des risques au niveau de l’implémentation. Chaque opérateur a son intérêt à protéger, parce que n’importe quel opérateur ne souhaite pas à faire des investissements additionnels pour lesquels il ne voit pas de retour immédiat. Donc c’est là qu’on devait vraiment trouver un terrain d’entente avec toutes les parties prenantes. Heureusement, chacun y mettant du sien, on a pu trouver ce terrain d'entente, c’est pourquoi on a pu fixer une date pour l'entrée en vigueur du plan.
❚ Est-ce qu’il y a eu des discussions
avec les associations de défense des droits des consommateurs aussi ? Oui. Ils ont tous été consultés. On a eu des consultations publiques. C'est notre façon de procéder à l'ICTA. Pour des projets à portée nationale, on procède toujours par consultations avec les parties prenantes. Et puis on consulte le grand public. Dans ce cas précis, les associations des consommateurs, les académiques, les associations des banques, la MCCI et d’autres acteurs économiques ont été consultés. ❚ Est-ce qu’il y aura des change-
ments au niveau des numéros des services d’urgence ? Non, les urgences ne changent pas. Et déjà mentionné, seuls les numéros sur les mobiles vont changer. Et ce changement aussi c’est très facile. C’est juste ajouter un 5 au début. ❚ Est-ce qu’il y a des dispositions
prises par l’ICTA et par les opérateurs mobiles afin d’informer tous les partenaires internationaux à propos de ce passage à 8 chiffres ? C’est une obligation et ç'est déjà fait. L'Union internationale a déjà été informée. Les opérateurs doivent également informer ceux avec qui ils travaillent. Ça aussi, c’est déjà fait. ❚ Dans un communiqué rendu
public en mai 2012, Mauritius Telecom a accusé l’ICTA d’être
responsable du retard de ce projet car selon MT, l’ICTA a repoussé à deux reprises la mise en application de cette migration qu’elle avait fixée au 1er novembre 2009. Quelle est votre réaction ? Pour vous dire franchement, on avait des points divergents pendant les consultations. Mais comme je vous ai dit, je ne veux pas entrer dans les détails de ces discussions. Oui, il y avait des divergences, mais je ne crois pas que c’est le moment d’aller voir qui avait tort et qui avait raison. L’important c’est l’intérêt national. Cette migration était une urgence. On a dû repousser l'échéance parce que certains opérateurs n’étaient pas prêts. Je peux vous dire que maintenant on est en bonne voie. On a un comité de pilotage qui se rencontre régulièrement, presque chaque quinzaine. ❚ Nous avons vu l’entrée de nou-
veaux opérateurs de télécommunication. Est-ce que le marché peut accommoder ces nouveaux figurants ? Quand on parle des opérateurs, il y différents types d'opérateurs. Le secteur des TIC à Maurice est un secteur qui a été libéralisé. Si un prestataire voit qu’il y une opportunité dans un certain créneau, il doit faire son business case et présenter son dossier à l’autorité. Dans un marché libre, c’est au prestataire de décider s’il y a vraiment un business case dans ce marché. Pour répondre à votre question, oui il y de la place, mais ça va dépendre quel type de service que les investisseurs vont pro-
poser. ❚ Quel est votre constat de la com-
pétition dans le secteur ? Maurice est un petit marché pour ce qui est des télécommunications. Donc, quand on parle de concurrence, on doit être très prudent. Il faut savoir ce qu’on appelle le niveau de la concurrence qu’on doit vraiment injecter dans un marché. La concurrence est très féroce sur le marché international. Aujourd’hui les prix des appels internationaux ont chuté drastiquement. Il y a 10 ans de cela, on payait près de 40 roupies la minute pour un appel vers l'Europe. Aujourd’hui le même appel vous revient à 3 roupies la minute. C’est la concurrence qui a vraiment apporté cette baisse des tarifs. La concurrence a aussi modifié le marché de l’internet. La concurrence a entraîné les innovations technologiques. Auparavant lorsqu’on parlait de l’internet, le seul moyen était ADSL. Aujourd’hui, avec les technologies mobiles, on peut avoir de l’internet stable à très haut débit. On a aussi la concurrence au niveau des mobiles. Si je ne me trompe pas, les tarifs au niveau de mobiles en général sont parmi les moins chers au monde. Et même les coûts des SMS, si on compare ce qui est pratiqué ailleurs, en Europe, en Amérique et en Asie, on se trouve parmi les groupes des pays où les tarifs sont les moins chers. Je pense que c’est un peu le résultat de la concurrence où c'est le consommateur qui sort gagnant.
< 17
18 >
ENTRETIEN
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
The Principal of the Baba Raghav Das Medical College strongly believes that quality of human resource plays an important role in a society and its economy. He is of the opinion that Mauritius does not lack anything to become a knowledge hub but nevertheless stresses that the island needs to bolster its infrastructure as well as its human capital
KOMAL KUSHWAHA, PROFESSOR & HEAD AT BRD MEDICAL COLLEGE
“Mauritius needs to strengthen its Infrastructure” ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
❚ Can you give an introduction of
BRD Medical College? Baba Raghav Das Medical College is situated in Gorakhpur, India, and the first seed of inception of this medical college was sown in November 1969. Its foundation stone was laid by the then Chief Minister of Uttar Pradesh (UP), Late Shri Chandra Bhanu Gupta. Baba Raghav Das after which the medical college is named was a saint, social worker and freedom fighter. Dr Prof Pyare Lal Shukla was the founder principal of the college. He was a great visionary teacher and administrator. The aim behind the building of this college was to provide medical education and medical care to the eastern part of UP. The college started in 1971 with a first batch of MBBS students admitted on 7th August 1972. Since then this college has ABOUT BRD MEDICAL COLLEGE BRD Medical College, Gorakhpur provides tertiary health care services to a large population from district Gorakhpur and adjoining districts of Maharajganj, Kushinagar, Siddharthnagar, Deoria, and Basti, and also from bordering districts of Bihar and neighboring country Nepal. The trust of people of people in this institution is reflected by whopping number of patients registered for OPD services (more than 350,000 patients avail OPD services every year) and utilizing the IPD services (more than 40,000 patients are treated in IPD of BRD Medical College each year). Apart from the routine OPD and IPD services, the institute provides a host of highly specialized facilities and services at very affordable cost (free for poor patients) like ventilator support in fully equipped ICUs, ICCU, hemodialysis, temporary/ permanent pacemaking, video EEG, balloon valvotomy, GI endoscopy, neurosurgeries, video gastroscopy, TURP, pediatric surgeries, etc to name a few. UNDERGRADUATE & POSTGRADUATE EDUCATION The annual intake capacity of the Medical College for MBBS is 50 and 54 PG seats in various departments. The process to increase MBBS seats to 100 is already going on. With upgradation of Medical College, the PG capacity of Medical College would be increased to 105 as per the new MCI guidelines. The total area of BRD Medical College campus is 147.6 acres, and total constructed area is more than 12,000 sq.mts.
grown and now runs post graduate courses in various specialities. The MBBS degree of the college is recognised worldwide. Post graduate courses started in 1980 and has today postgraduate courses in 12 disciplines. Every year 480,000 patients come in OPD and 50,000 get admitted in this college. Gorakhpur is situated at far eastern part of UP and gets patients from neighbouring 8 districts of UP and 4 districts of Bihar State and Nepal. The population thus covered is 40 million. ❚ According to you, does Mauritius
meet all the criteria to become a knowledge hub? The island is a very ordered, peaceful, well governed and beautiful country with plenty of electricity, water and natural resources. It has all the makings of a knowledge hub if you get right teachers. It needs to strengthen the infrastructure and human resource as quality education depends on quality human resource. ❚ There has been much turmoil
about the quality and standards of many foreign universities currently operating in Mauritius. Your reaction? I have seen one and must say I am not satisfied with it. The basis of a medical college is based upon its development and operationalization of laboratories for basic sciences with adequate faculty and nearby hospital and diagnostic facilities for practical training and research. ❚ And what about health services
providers as Mauritius also aspires to become a medical tourism hub? Apollo Bramwell and Fortis Clinique Darné are good and well acclaimed institutions which are providing advanced medical care. These institutions may be linked to the development of super speciality medical education and training. They can be centre of excellence with some additional manpower. They may be the place where people from African countries might come for treatment.
❚ The National Assembly of Mauri-
tius has embarked on discussions regarding the amendment of laws pertaining to medical transplants. According to you, how strong is our framework? The framework is strong enough with excellent expertise in renal transplant. ❚ Does the BRD have any plans to
settle down in Mauritius? Right now we have only one BRD
graduated doctor working in Mauritus. His name is Dr. Balbir Verma and he holds a Distinction in Physiology, Certificate of Honors in Anatomy and Certificate of Honors in Pharmacology. He is also an urology and renal transplant specialist. The two previous doctors who have worked in the country have gone to work in Australia. The three BRD fellows which are also called the “Raghvans” are well trained and highly skilled. They have excelled in their respective domain.
ENTRETIEN
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
▼ JESSEN SOOPRAMANIEN ❚ Les communautés
< 19
EMMANUEL ISSOZE NGONDET, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU GABON
« La coopération régionale comprend aussi une confrontation d’intérêts »
régionales économiques sont nombreuses en Afrique. Mais à quand une 'vraie' coopération régionale ? Maurice est un partenaire important eu égard à ses performances économiques. Le Gabon fait partie de la sous-région de la Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC). Mais nous avons une obligation de regarder au-delà des frontières de la CEEAC. En regardant vers la Communauté de Développement d'Afrique Australe (SADC), nous avons estimé que Maurice est un partnenaire de choix. A travers Maurice nous pouvons atteindre le marché de la SADC et à travers le Gabon, Maurice peut atteindre la CEEAC qui possède un vaste marché de plus de 120 millions de consommateurs et un immense réservoir de ressources naturelles. Cette coopération régionale est de nature à renforcer le développement du continent. Nous pensons qu'à travers ces différents partenariats entre pays de deux sous-régions, l'Afrique pourrait tirer le plus grand avantage de ses potentialités. Le Gabon et Maurice représentent une opportunité de développement et de coopération régionale. C'est un exemple qui peut servir à d'autres pays. Nous encourageons les pays africains à coopérer davantage entre eux pour le bénéfice du continent.
Le Gabon et Maurice ont signé, la semaine dernière, un Double Taxation Avoidance Agreement et un Investment Promotion and Protection Agreement. Mais les déclarations de bonnes intentions ne suffisent pas à garantir que tout ira sur des roulettes. Le ministre des Affaires étrangères gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, explique pourquoi l'exercice de coopération régionale prend du temps à se matérialiser LE PRÉSIDENT DU GABON BIENTÔT À MAURICE Maurice et le Gabon sont faits pour s'entendre et coopérer davantage sur le plan économique. D'autres accords devraient suivre le Double Taxation Avoidance Agreement (DTAA) et l’Investment Promotion and Protection Agreement (IPPA) signés jeudi dernier. La délégation gabonaise était menée par le ministre des Affaires étrangères, Emmanuel Issoze Ngondet, et le ministre de l'Agriculture, Julien Nkoghe Bekale. La partie mauricienne était dirigée par le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval. Ces deux accords devraient augmenter les échanges commerciaux entre les deux pays. Lors d'un point de presse avant la cérémonie de signature des deux accords, Xavier-Luc Duval a expliqué que la Capital Gains Tax sera basée sur la résidence des investisseurs et non pas le lieu du bien, alors qu'une taxe d'un maximum de 5% peut être prélevée par le 'country of source' sur les interêts concernant les dividendes et les royalties. Le DTA comprend aussi un aspect sur l’échange d'informations entre les deux pays afin de s'assurer qu'il n'y ait pas 'd’acte illégal', a souligné le ministre des Finances qui est d'avis que ces deux accords vont faciliter dans une grande mesure les investissements à travers les frontières. Le ministre des Affaires étrangères du Gabon, Emmanuel Issoze Ngondet, estime, pour sa part, que ces deux traités auront un impact effectif sur le développement qualitatif des échanges entre les deux pays, notamment sur la balance commerciale. « Ces deux accords devraient conduire à la signature d'autres accords qui viendraient renforcer et intensifier le cadre juridique de la coopération bilatérale », a déclaré Emmanuel Issoze.
est déjà très en avance dans le secteur des services alors que le Gabon en fait un de ses piliers de sa stratégie de développement économique. Le Gabon peut s'inspirer de l'expérience accumulée par Maurice dans ce domaine.
❚ Comment améliorer le
commerce intra-africain si les barrières tarifaires demeurent élèvées ? D'abord, le développement du commerce nécessite une forte mobilité des investisseurs et des consommateurs. Il est important que le Gabon fasse comme Maurice en ce qui concerne l'exemption de visas au bénéfice des Mauriciens qui souhaitent se rendre au Gabon. Ensuite, il faut évoluer vers la libéralisation des marchés. La signature de ces deux accords fiscaux entre Maurice et le Gabon est un pas vers cet objectif. Mais il faudra aller plus loin. Nous pensons que progressivement, nous allons arriver à une situation où il n'y aura plus de tarifs douaniers à régler pour les investisseurs mauriciens qui sont interessés par les potentialités économiques au Gabon. Et cela va de même dans l'autre sens.
❚ Les conférences sur la
❚ Le continent africain est
présenté comme celui de l'avenir. Mais on fait souvent un trait sur l'instabilité politique qui y règne. L'évoquer serait effaroucher les investisseurs ? Il faut regarder l'Afrique dans sa globalité. Ce continent est jeune, de même que les Etats africains. Pour la plupart d'entre eux, ils sont fragiles. Mais au-delà de ces signes, les Etats africains présentent d'énormes potentialités en ter-
mes d'investissement économiques et de croissance. On dit que l'afrique est le continent de l'avenir. Donc il faudra voir comment exploiter au mieux tous les atouts que l'Afrique présente dans les différentes secteurs de l'économie. Il faut aussi tenir en compte l'importance géo-stratégique. C'est un atout et c'est à nous Africains de mettre les moyens afin de mutualiser nos efforts pour donner à l'Afrique le rôle qu'elle mériterait d'avoir sur la scène internationale. Maurice
coopération africain se succèdent depuis quelques années. Sans grand résultats. Y a-t-il un manque de volonté politique ? Pas du tout, la volonté est là, puisque les communautés économiques régionales existent. Mais c'est au niveau technique qu'il faut travailler ensemble. La coopération régionale comprend aussi une confrontation d'interêts. Parfois ils sont divergents, d'autres fois concordants. C'est un travail d'ensemble qu'il faut faire. Je pense qu'il faut rester enthousiaste et optimiste et ne pas s'arrêter aux difficultés que cette marche présente. ❚ Quels sont les secteurs que
les investisseurs mauriciens peuvent exploiter au Gabon ? Je dirai que le secteur de la
pêche est aujourd'hui en ligne de mire, IBL y est déjà très actif. D'autres secteurs comme l'agriculture, le tourisme, les infrastructures, les finances et les services présentent également d'intéressants potentiels. On peut aussi dire que dans les finances et les services, Maurice a réalisé de grands progrès qui peuvent inspirer le Gabon. Nous pensons nous enrichir de l'expérience mauricienne en faisant venir le maximum de gens d'affaires de différents secteurs au Gabon où nous pourrions établir des partenariats solides pour les deux pays. ❚ Le Gabon, étant un pays
pétrolier, est-il disposé à aider Maurice dans son projet de construire un 'Petroleum Hub' ? Le Gabon est disposé à coopérer avec Maurice dans tous les secteurs. On est un pays pétrolier, on possède une expérience dans la construction des infrastructures liées à ce domaine. Nous pourrons certainement coopérer en termes d'échange d'informations, d'assistance techniques, voire de financement.
POST SCRIPTUM
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
< 21
INTERNATIONAL OPINION JEAN-PIERRE LENOIR
SNOWDEN, TRAÎTRE OU HÉROS ?
D
epuis quelques semaines, le monde semble vivre à l'heure de deux événements : 'le Royal Baby' et l'affaire Snowden... Si la naissance royale relève de l'éternelle chronique mondaine de la famille royale britannique et peut énerver par son côté voyeur, moi, elle me réjouit par le message subtil qu'elle envoie au monde entier : celui de la transmission du patrimoine monarchique et de la tradition d'une nation éprise de ce ciment que représentent les Windsor pour les Britanniques. Mais ceci est une autre histoire... L'affaire qui motive le titre ci-dessus est autrement plus complexe. Depuis quelques semaines, le monde semble se séparer en deux camps; les pro et les anti Snowden. Edward Snowden est, comme on le sait, ce jeune analyste américain de la NSA (National Security Agency) qui a révélé aux journaux les dessous du programme PRISM, à savoir qu'à travers ce programme, l'agence pour laquelle il travaillait disposait d'un accès direct aux informations hébergées par les géants américains des banques de données (Google, Facebook, YouTube, Yahoo etc.). Qu'est-ce à dire? Tout simplement que le gouvernement américain pouvait TOUT savoir sur n'importe lequel de ses citoyens, à n'importe quel moment (nuit, jour, vie publique, vie privée etc.). Dans la foulée, Snowden dénonça aussi aux journaux les méthodes peu conventionnelles du Pentagone à l'égard de l'Iran. Accusé d'espionnage, il a quitté les États-Unis et se trouve maintenant à Moscou, d'où il organise sa demande d'asile politique. Cette fringale d'« espionnage » généralisée des citoyens américains par leurs dirigeants a réellement pris naissance au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, alors que le pays entrait dans une nouvelle phase conflictuelle avec l'Union Soviétique, pour une longue période qui allait être connue comme la Guerre Froide (je te tiens, tu me tiens par la barbichette nucléaire, le premier qui pressera sur le bouton aura une ...). Côté soviétique, le rideau de fer mis en place dès le lendemain de la révolution bolchévique de 1917 avait installé les habitants de ce pays dans une surveillance dictatoriale à toute épreuve. Un grand classique de ce système qui était censé libérer l'homme de tout le poids du capitalisme international, mais qui l'a écrasé comme jamais encore. Côté « Monde Libre », les choses furent plus subtiles, puisqu’on était en démocratie. Dès l'entrée en guerre des États-Unis en 1917, le président Woodrow Wilson avait fait voter par le congrès américain l'Espionnage Act, sur le modèle de l'Official Secrets Act britannique. En priorité destiné à priver la presse de ses sources d'informations sur des sujets à caractère « sensible », ce dispositif interdisait surtout à tous ceux qui détenaient des secrets d'Etat de les communiquer. Cette obsession sécuritaire alla crescendo au fur et à mesure de la ten-
sion grandissante entre Américains et Soviétiques. En 1947, l'écrivain britannique George Orwell, dont on connaît les livres politico-satyriques, manifesta son inquiétude devant cette « espionnite » grandissante en écrivant son fameux « 1984 », dans lequel il inventa le personnage de fiction Big Brother. Son but était de stigmatiser toutes les institutions ou pratiques portant atteinte aux libertés fondamentales et à la vie privée des populations et des individus. Big Brother devint donc le Grand Surveillant des citoyens de ces pays. Avec l'affaire Edward Snowden, on est en plein dedans ! Le mur de Berlin est tombé en 1989, le communisme a disparu le plus logiquement du monde, mais la conflictualité est peut-être bien pire qu'avant dans la mesure où l'ultra-libéralisme et ses tenants jouent notamment sur la rivalité économique et financière pour essayer d'imposer au reste du monde ce grand marché global qui passe souvent par l'abandon de la souveraineté des pays concernés. Ce que beaucoup refusent. Sur le plan politique, l'équilibre de la terreur a disparu (momentanément peut-être), mais les deux grands, auxquels est venue s'ajouter la Chine, s'épient et s'espionnent, tandis que l'islamisme violent est venu donner une nouvelle dimension conflictuelle à notre vieux monde qui n'en peut plus de s'entre-déchirer. C'est dans ce contexte qu'Edward Snowden a communiqué ces renseignements classés confidentiels à la presse. Il est bien évident que les choses sont différentes selon qu'on est en temps de paix ou de guerre, avec toutes les lois d'exception qui prévalent en temps de conflit. Il faut bien, d'autre part, faire la différence entre espionnage et trahison, qui sont des choses bien distinctes, mais que les gens mélangent allègrement. L'espionnage constitue l'acte de recherche d'un renseignement secret pour le vendre ou le donner à une puissance étrangère, tandis que la trahison consiste plus généralement à dévoiler à l'usage du grand public des pratiques que l'on juge répréhensibles et dont on est partie prenante, parce qu'on travaille pour l'organisme qui en est le responsable. Dans ce cas-là c'est plutôt d'un
manque de loyauté dont il s'agit. C'est le cas de Snowden, qui n'est d'ailleurs pas le seul à faire face à ce genre d'accusation. Le 27 juin dernier, le général Cartwright, conseiller militaire du président Obama, a été mis en examen pour avoir communiqué au New York Times des informations sensibles au sujet des pratiques du gouvernement américain dans le conflit larvé qui l'oppose au gouvernement iranien. Le militaire de haut niveau a déclaré qu'il l'avait fait pour prévenir une possible guerre entre les deux pays. Ni lui ni Snowden ne l'ont fait pour de l'argent. Mais hélas pour eux, l'un comme l'autre tombent sous le coup de l'Espionnage Act. On comprend donc pourquoi Snowden a fui les États-Unis. Il sait qu'il est passible d'une trentaine d'années de prison. Peuton reprocher à un Américain l'espionnage immodéré de ses concitoyens ? Peut-on aussi reprocher à ce même Snowden d'avoir révélé au monde le fait que les gentils Américains espionnaient allègrement et de manière indécente leurs alliés ? Ces révélations ne sont-elles pas plutôt de nature à assainir la démocratie américaine, qui pèse tellement sur le reste du monde qu'elle en arrive finalement à fausser le jeu international déjà assez compliqué comme ça ? Cette affaire qui vient de commencer n'en finit pas d'alimenter le débat entre ceux qui pensent que la « source Snowden » devrait être criminalisée, parce qu'elle porte directement atteinte à la sécurité des États-Unis, et ceux qui pensent que Snowden et le général Cartwright sont des ‘whistle-blowers’, des lanceurs d'alerte, qui le deviennent parce qu'ils se rendent brutalement compte qu'ils participent à des méthodes gouvernementales ou paragouvernementales qu'ils désapprouvent. La question est posée si jamais il prenait l'envie au jeune Américain d'assortir ses demandes d'asile politique de farniente et de sable chaud dans notre petit paradis. Il faudrait alors se méfier de ce jeune espion, des fois où il lui prendrait l'envie de dénoncer l'incurie de certains et les pratiques douteuses vers lesquels le pays semble glisser actuellement...
22 >
GREEN BUSINESS
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
Different regions are affected by climate change in different ways. How do we measure and explain these changes? What are their immediate and likely future impacts? And what is to be done? These were issues addressed at the 5th International Conference on Climate Change, last week, at the Labourdonnais Hotel. Mauritius’ contribution focused on its National Climate Change Adaptation Policy Framework and the upcoming Climate Change Bill
INTERNATIONAL CONFERENCE ON CLIMATE CHANGE
MAURITIUS VAUNTS ITS NATIONAL CLIMATE CHANGE ADAPTATION POLICY FRAMEWORK ▼ LEENA GOORAYA
C
limate change is one of the most serious threats facing mankind today. Greenhouse gases are heating up the earth. Ice that was thought permanent is rapidly melting and sea levels are rising. Extreme weather events are occurring with greater frequency. According to the Centre for Research on the Epidemiology of Disasters, more than 370,000 people died between 2001 and 2010 as a result of extreme weather and climate conditions, including heat waves, cold spells, droughts, storms and flood. Countries in Africa, as well as Small Island Developing States (SIDS) are the most vulnerable and are going to be the worst hit by climate change. At the local level, the flooding which occurred in Mon Goût on 26 March 2008 and the more severe flash flood which hit Port-Louis on 30 March 2013, following torrential rains, are clear evidence of how vulnerable we are. CLIMATE CHANGE POLICY In this context, the NGO Allied Network for Policy Research and Actions for Sustainability (ANPRAS) organised the 5th International Conference on Climate Change on 18th and 19th July at the Labourdonnais Hotel. This annual conference provides a platform to promote dialogue across diverse fields and multiple perspectives on the question of climate change. It examines evidence, considers its impacts
CLIMATE CHANGE BILL TO BE PRESENTED IN PARLIAMENT SOON According to the minister of Environment and Sustainable Development, Deva Virahsawmy, who referred to the floods in Europe and India, devastating cyclones in the Philippines and tornadoes in the USA, no country is spared from the impacts of climate change. To further consolidate the country’s adaptation and mitigation efforts, said the minister, a Climate Change Bill will soon be presented to Parliament. He also pointed out that a Climate Change Information Centre has recently been launched at the Ministry of Environment and Sustainable De-
and addresses current and potential responses. This year, the conference featured plenary sessions by some of the world’s leading thinkers and innovators in the field, as well as numerous parallel presentations by researchers and practitioners. Among the things discussed is how, under the Africa Adaptation Programme, Mauritius has successfully implemented some 31 activities. One major milestone is that we have developed a first National Climate Change Adaptation Policy Framework. It focuses on the assessment of socio-economic impacts of climate change on key sectors like water, agriculture (terrestrial and marine ecosystems), tourism, coastal management and other cross-cutting sectors, namely health and gender. The framework comprises a Climate Change Policy for the coming 20 years, a Strategy and Action Plan for the next decade and an initial investment plan for the coming three years. As such, the framework aims at integrating and main-streaming climate change into core development policies, strategies,
velopment offices. This centre acts as a one-stopshop for data collection and dissemination, and provides consolidated information on climate change, which is accessible to students, researchers, private sector organizations, NGOs and to the general public. The centre will serve as a digital tool kit for capacity building and strengthening adaptation skills. Seven agro-meteorological stations have also been installed in different regions of the island, as part of an Agricultural Decision Support System. These stations will provide crucial information to
farmers to better adapt to the adverse effects of climate change and to take the right decisions, thus protecting their crops, improve yield, quality, and income, whilst ensuring food security. Agricultural researchers will also have the opportunity to access real-time data. “If we want to successfully reduce the risks posed by climate change, we will need the full commitment and involvement of everyone, including scientists and meteorologists, who have their fingers on the pulse of our planet,” said minister Virahsawmy.
TOKEN. Raj Chintaram, Executive Chairman of ANPRAS, remitting a souvenir to the minister, Deva Virahsawmy
and plans for Mauritius. In terms of policy principles, the framework is based on the need to undertake adequate planning to increase resilience and enhance and maintain environmental quality through the adoption of appropriate technologies and practices. Education and information
being essential elements of the global response to climate change, some 25,000 people from civil society have also been sensitized under this programme. As far as training and capacity building is concerned, some 2,600 professionals from various sectors, including engineering, architecture, education,
environment and health, have been trained. A manual on climate change has also been developed for teachers of primary and secondary schools, and some 750 teachers have been trained on its use of the manual and on main-streaming climate change in the education sector.
GREEN BUSINESS
< 23 NICHOLAS LARCHÉ
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
DR RICHARD MUNANG
“African Economy is vulnerable to Climate Change” During the 5th International Conference on Climate Change, Capital met Dr Richard Munang, coordinator for the Climate Change Adaptation & Development programme for Africa. He highlights the growing need to adapt to climate change and states that changes in priorities and adaptive management will be needed to promote growth ▼ LEENA GOORAYA
C
taking into account that climate change is a process with short, medium and long term effects. “We need short term solutions to adapt to flood, droughts and cyclones. We need medium term solutions which would increase development of the country, for example creating awareness on climate change by educating students at an early age. Lastly, we need long term solutions, such as the legislation of a bill,” adds the programme coordinator.
limate change is a serious challenge to the economic development of African countries. Such is the opinion of Dr Richard Munang, head of the Climate Change Adaptation & Development programme for Africa. His reasoning is that the economies of most African countries depend on climate-sensitive sectors such as agriculture, water fish- RAIN HARVESTING Dr Richard Munang also mentions eries, energy, tourism etc. “If you look at the African continent, the existence of different barriers to three quarters of the population are de- adapt to climate change, one of which pendent on agriculture and this sector will is the financial barrier. For example, not be spared by the effects of changing cli- there are people in small villages in mate. First of all, the production of food Mauritius whose approaches have will fall and when people are hungry, they helped them cope with a different cliwill not have the energy to carry out their matic cycle or event that has happened. But they need money to further dejobs efficiently,” he explains. Furthermore, as he states, the de- velop these to address a particular crease in rainfall, resulting in more frequent and severe droughts, EXPERT OPINION will have a direct imDr. Richard Munang holds a PhD in Environmental Change pact on crop produc& Policy from the University of Nottingham, United Kingtion, thereby putting at dom. He is currently the UN Environment Programme Polstake food security and icy & Programme Coordinator for the Climate Change livelihoods of planters. Adaptation & Development programme for Africa. He specialises in societal and ecosystem-based adaptation and At the same time, the has conducted several assessments to understand how exchange and export of adaptation strategies and policy can be formulated to refood and crop will be duce climate change impacts. As of late, his focus has been reduced, with a negaon the role of adaptation in developing country-specific low-carbon economy, the green Economy and sustainable tive impact on the development objectives and translating adaptation into economy. practical business strategy. His other experiences include Natural calamities working as a Research Fellow at Trinity College, University will always happen, but of Dublin, and as lecturer at the University of Nottingham. He has participated in a wide variety of research projects a changing climate and has published more than 60 articles in international could bring together peer reviewed journals the conditions for them to occur more often. “If we look at natural disasters such as droughts and floods, scientists event. If there is no money, they will have linked them to the changing climate. not been able to do it. That constitutes However, there is a need for measures to a financial barrier. “They will need be put in place so that the impact of what monetary incentives to be able to utilise is already happening can be limited,” says the approaches in a way that help them address any unexpected event,” says the Dr. Richard Munang. To do that, companies and govern- expert. Another barrier, he adds, is the instiments have to mainstream policies and framework into value change, while tutional barrier: “For example, if a coun-
We need short term solutions to adapt to flood, droughts and cyclones. We need medium term solutions which would increase development of the country, for example creating awareness on climate change by educating students at an early age. Lastly, we need long term solutions, such as the legislation of a bill try does not accept the fact that it is being affected by climate change, then there will never be the introduction of a Bill. I would like to say that not all countries can do what Mauritius is doing.” Invited to comment on the flash flood which occurred in Port Louis on 30th March, Dr Richard Munang states that we can manage and cope
with disasters, but we cannot prevent them. By managing disasters, he means that early warning systems can be introduced for when there are indications that there could be potential flooding in the coming months. Then, the response could be to reallocate people to different areas, and also take measures to ensure that there is minimum loss. “So, putting early warning signals could help to confront disasters and also take decisions out of that,” he suggests. Taking the Seychelles as an example, the programme coordinator further states that rain water harvesting can be a boom to the economy. Through the climate change development programme led by the United Nations, focus was laid on empowering the upcoming generations.One of the things put in place was rainwater harvesting in schools. The implementation of this initiative led to considerable reduction in waste of water. Acting on this success story, the government is currently working on law stating clearly that every upcoming building in the Seychelles must make provision for rainwater harvesting.
24 >
GLOBE
LE MINISTRE français de la Défense Jean-Yves Le Drian s'est rendu ce lundi 22 juillet à Abou Dhabi. La visite a atteint son objectif: les Emirats arabes unis ont commandé deux satellites militaires d'observation à la France. Le montant du contrat est de 700 millions d'euros.Signé à Abou Dhabi, le contrat Falcon Eye, remporté de haute lutte contre l'américain Lockheed Martin, prévoit la fourniture et le lancement de deux satellites Helios d'observation à très haute résolution, une station de contrôle et la formation d'une vingtaine d'ingénieurs émiriens. PARTAGE DE RENSEIGNEMENTS Les satellites seront fabriqués par Astrium, division espace du groupe européen EADS et Thales Alenia Space, co-entreprise du français Thales et de l'italien Fin-
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
ARMEMENT
LA FRANCE SIGNE UN CONTRAT DE 700 MILLIONS AVEC ABOU DHABI meccanica, qui se partagent moitié moitié ce contrat « d'un peu plus de 700 millions d'euros », selon le PDG d'Astrium François Auque. Le contrat est accompagné d'un accord d'Etat à Etat qui prévoit que des militaires français vont aider leurs collègues des Emirats à interpréter les images et partager les renseignements recueillis, indique-ton dans l'entourage du
ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. UNE COMMANDE QUI EN APPELLERA D’AUTRES « Ce soir on franchit un cap, c'est l'établissement de la confiance », a déclaré M. Le Drian dans l'avion qui l'emmenait vers Abou Dhabi. Il a expliqué qu'il avait trouvé à sa prise de fonction en mai 2012 une relation « cassée. Il y avait une rupture de confiance, il ne se passait plus rien ». Cette commande va faire travailler plus d'un millier de personnes pendant quatre à cinq ans. D'autres négociations sont en cours avec les Emirats pour leur vendre des avions de combat Rafale et des blindés. La signature de ce contrat signe un nouveau départ dans les relations entre la France et les Emirats arabes unis dans le domaine de l'armement. SOURCE : INTERNET
MATIÈRES PREMIÈRES
La Fed fait marche arrière
Alors que Barclays vient de payer une lourde amende pour manipulation du marché de l'énergie, le rôle des banques dans la chaîne d'approvisionnement des matières premières est remis en question aux Etats-Unis
L
a Fed menace d'inverser la vapeur sur les matières premières. La banque centrale américaine, qui avait autorisé certaines (grandes) banques, il y a quelques années, à acheter directement des tonnes de cuivre, de blé ou d'argent est en train de se pencher sur ces permis. Selon le Financial Times et Bloomberg, des hauts responsables discuteraient depuis ces dernières semaines avec les patrons d'établissements de Wall Street afin de revenir sur cette licence. En 2003, la Réserve fédérale avait autorisé Citigroup à détenir les « sousjacents » des contrats à terme que la banque avait acquis avec Phibro, société spécialisée dans les matières premières, c'est àdire les matières premières physiques sur lesquelles sont adossés les contrats « futures », des titres engageant à la livraison à une date donnée d'une « commodity » qui sont en général vendus juste avant l'échéance du contrat (et la livraison de ladite matière première) par la banque. Cette autorisation avait été étendue ensuite à d'autres banques qui y avaient vu la possibilité de nouveaux profits, notamment grâce aux entrepôts qui permettent de stocker les « commos » quand leur prix est trop bas... et de provoquer ainsi un rebond des prix en asséchant le marché. Si le forage n'a pas été ouvert aux banques pour des raisons de sécurité (et peut-être de lobbying de l'industrie pétrolière), toutes les autres activités (transports, entreposage, transformation...) leur sont ouvertes, une concurrence
frontale pour les géants du négoce tels Glencore ou Trafigura. JPMorgan a ainsi dépensé 1,2 milliard d'euros pour acquérir la filiale spécialisée de Royal Bank of Scotland, RBS Sempra, comprenant des entrepôts à Rotterdam et à Chicago. De son côté, Goldman Sachs avait déboursé 420 millions de dollars pour s'emparer du groupe de logistique Metro International LLC. Des entrepôts dont, par ailleurs, les banques chercheraient à se débarrasser en raison d'un projet de législation moins arrangeante pour elles à Londres, le London Metal Exchange (LME, marché des métaux) tentant notamment de réguler les goulots d'étranglement créés par cette incursion des banques dans un marché avant tout dédié à l'industrie. Outre les barges, les entrepôts, les remorqueurs et les oléoducs, Morgan Stanley et Goldman Sachs ont également pu acheter des centrales électriques et des réserves de pétrole, en raison de leur changement de statut en 2008 et d'un flou dans les textes de loi (les autres banques doivent les louer ou ne pas les détenir pendant plus de dix ans)... ce qui leur donne la main sur l'ensemble de la chaîne et inquiète les autorités américaines. La discussion a continué à Washington hier, mardi, où des auditions sur ce thème étaient programmées au Sénat. SOURCE : INTERNET
MARKET
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
LOCAL NEWS
BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, JULY 23, 2013
STOCK MARKET
PAUL LEECH TO REPLACE VAUGHAN HEBERDEN AT CIM FINANCIAL Cim Financial Services Ltd (CFSL) has taken the decision to appoint Paul Leech as the new Group Chief Executive. He will thus succeed Vaughan Heberden who will be stepping down at the end of this year, and the official appointment of Mr Leech will take effect as from 1st of January 2014. On this occasion, Tim Taylor, Chairman of the Board of CFSL, declared: “We are delighted to be able to announce the appointment of such an experienced executive as our new Group CEO. Paul, who knows Mauritius and the region extremely well from his previous career at HSBC, will bring a wealth of commercial experience to the role and lead CFSL’s ambitious growth plans over the next few years. I would like to put on record the Board’s thanks for the tremendous contribution that Vaughan has made in the growth, consolidation and focus of the Group over the last six years including CFSL’s listing on the Stock Exchange of Mauritius Ltd last year.» Paul Leech joined the Board of CFSL on 5 October 2012 whilst managing his Hong Kong based advisory business. Prior to this, he worked with HSBC for 33 years during which he served in a range of senior Executive positions in Asia, Europe and Africa and most recently as Head of International, Asia-Pacific.
AFRASIA CORPORATE FINANCE RAISED RS 1 BILLION FOR ALTEO Acting as Arranger, AfrAsia Corporate Finance (ACF) has been able to raise a total of Rs 1 billion for, and on behalf, of Alteo Limited. It was concluded via a private placement under a Multi-Currency Note Programme, and the total bids received amounted to Rs 1,824 billion. In a communiqué, ACF states that for the first time on the Mauritian market, three tranches with different maturities were issued simultaneously as follows : MUR 200,000,000 in 1 year Secured Notes, MUR 400,000,000 in 3 year Secured Notes and MUR 400,000,000 in 5 year Secured Notes. AfrAsia Corporate Finance is a subsidiary of AfrAsia Bank Ltd having offices in Cape Town, Johannesburg, Harare and Mauritius. It is approved by the Johannesburg Stock Exchange (JSE) to provide sponsor services to its clients.
BUYING
Greatest Volume exchanged in June this Year Transactions on the Stock Exchange of Mauritius: June 2012 - June 2013 Period
Number SEMTRI1 SEMTRI1 Value of Volume of Average of (in Rs (in US$ SEMDEX Transactions Transactions SEM-72 Sessions terms) terms) (Rs'000) ('000)
OFFICIAL MARKET AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM BLUELIFE LIMITED CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT
NOMINAL
SELLING
Country
Currency
TT
DD
Notes
AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.
AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1
27.9773 29.2289 40.2053 30.3572 24.1014 23.9028 3.0801 32.1996 46.8113 30.4912
27.8135 29.0435 40.0473 30.0661 23.9568 23.7844 3.0403 32.0228 46.6251 30.3975
27.514 28.8253 39.8937 29.6913 23.6871 23.6622 2.9836 31.8042 46.4372 30.3561
TT/DD/Notes
29.2143 30.5101 41.3943 31.7284 25.1839 25.0309 3.2351 33.5997 48.1986 31.3691
Jun-12
21
5,420.09
2,758.76
340.89
1,788.71
27,132
528
Jul-12 Aug-12 Sep-12 Oct-12
22 21 19 23
5,349.98 5,245.08 5,192.61 5,167.64
2,662.38 2,639.34 2,641.66 2,596.95
337.62 333.34 330.93 326.87
1,757.03 1,719.96 1,702.11 1,692.59
55,150 44,271 48,290 42,041
835 897 1,046 1,208
Nov-12
20
5,111.29
2,552.55
320.88
1,663.63
43,271
2,242
Denomination
Weight(gm)
Diameter(mm)
Price (Rs)
Dec-12 Jan-13 Feb-13
20 21 19
5,289.91 5,491.26 5,711.77
2,678.91 2,797.83 2,913.37
333.15 347.04 361.37
1,711.00 1,771.93 1,842.53
43,266 50,325 56,805
976 1,480 1,454
Mar-13
20
5,905.61
2,970.15
378.61
1,903.56
44,332
6,979
100 250 500 1000
3.41 8.51 17.03 34.05
16.5 22 27 32.69
5730 13930 27705 55085
Apr-13
20
5,925.87
2,977.72
379.77
1,909.18
23,747
7,035
May-13 Jun-13
22 20
6,035.69 6,003.88
3,022.78 3,019.44
384.93 379.21
1,943.37 1,929.94
34,240 49,521
5,315 13,235
GOLD COINS TUESDAY, JULY 23, 2013
MARKET ACTIVITY TUESDAY, JULY 23, 2013 Market Capitalization
In its Monthly Statistical Bulletin released for June 2013, the Bank of Mauritius (BoM) gives an insight of the evolution of the stock market for one year. Thus, it appears that the Stock Exchange of Mauritius Total Return Index (SEMTRI) has increased during the lapse of one year (June 2012 to June 2013) to attain its highest in May 2013 (Rs 6035,69). Same can be said for the SEM-7, which is composed of the top seven companies by market capitalisation. It increased from 340,89 to 379,21; while the SEMDEX (being the index of prices of all listed shares and each stock being weighted according to its share in the total market capitalisation) moved from 1788,71 to 1929,94. As regards the value of Transactions, the highest value was registered in February this year, at Rs 56,805,000. However, the highest volume exchanged was in June this year. It stood at 13,235,000, which is far from the 528,000 exchanged in June 2012, being the lowest during the one year period. As regards the transactions by fo-
reign investors in the Stock Market during the one year period, it is noticed that the Purchases exceed the Sales, both standing at 4322,5 and 3377,4 respectively. The highest purchases took place in February this year, at 565,5. Same can be said for sales at 447,5. Therefore, the Net Purchases for the period stand at Rs 945,1 million.
Transactions by Foreign Investors Net Purchases(+)/ Sales Net Sales(-)
Period
Purchases
Jun-12
154.9
223.9
-69.0
Jul-12
389.9
344.3
+45.6
Aug-12 Sep-12
209.5 163.1
315.5 243.9
-106.0 -80.8
Oct-12 Nov-12
216.6 347.4
236.5 135.5
-19.9 +211.8
Dec-12 Jan-13
313.2 530.9
120.9 391.2
+192.3 +139.6
Feb-13 Mar-13 Apr-13 May-13 Jun-13
565.5 384.6 240.5 331.9 474.5
447.5 129.4 113.6 235.2 440.0
+118.0 +255.2 +126.9 +96.7 +34.5
Total
4,322.5 3,377.4
945.1
MARKET SHARES – TUESDAY, JULY 23, 2013 COMPANY
< 25
LAST CLOSING PRICE
LATEST
CHANGE
% CHANGE
VOLUME
VALUE
10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -
13.75 34.00 6.50 42.00 28.55 115.00 84.00 21.80 186.50 123.50 65.00 82.00 176.00 1.02 29.50 40.20 6.20
13.75 34.00 6.50 42.00 28.80 115.00 84.25 22.00 186.50 123.50 65.25 81.50 176.00 1.02 29.50 40.20 6.20
0.25 0.25 0.20 0.25 -0.50 -
0.88 0.30 0.92 0.38 -0.61 -
200.00 "2,350.00" "2,000.00" "1,000.00" "15,991.00" "9,218.00" "7,322.00" 100.00 "2,680.00" "1,500.00" 307.00 "5,765,600.00" "117,205.00" "35,800.00"
"2,750.00" "79,632.50" "84,000.00" "28,800.00" "1,343,294.00" "202,792.40" "1,365,554.00" "12,350.00" "174,780.00" "122,250.00" "54,032.00" "5,872,912.00" "3,457,522.90" "221,960.00"
10.00 10.00 1.00 1.00
6.50 2.99 23.80 22.90 50.00 40.60 6.74 52.00 9.00
6.28 2.97 23.80 22.90 50.00 40.60 6.74 52.00 9.00
-0.22 -0.02 -
-3.38 -0.67 -
"13,200.00" 133.00 "3,000.00" "1,025.00" "3,628.00" 780.00 -
"82,778.00" 392.70 "71,400.00" "51,250.00" "147,296.80" "5,261.28" -
189,631,792,692.11
Total Volume Traded
6,165,401
Total Value Traded
14,949,971.70
TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol ENL COMMERCIAL NIT POLICY CAUDAN LUX ISLAND
Open 21.50 23.00 6.24 1.07 21.80
MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol SBM GO LIFE (USD)* SUN RESORTS MDIT CIM FINANCIAL TOP GAINERS - DEM Symbol ENL LTD (P) MEDINE (O) MOST ACTIVE – DEM Symbol SODIA BLUELIFE LIMITED LIVESTOCK (O) ENL INVESTMENT CIEL TEXTILE LTD
Open 28.45 64.00
Latest 22.70 23.50 6.32 1.08 22.00
% Change 5.58 2.17 1.28 0.93 0.92
Volume 5,765,600 120,500 117,205 68,160 35,800
Latest 29.90 64.25
% Change 5.10 0.39
Volume 1,951,000 13,200 5,900 3,628 3,000
DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.
Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun
RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien, Leena Gooraya PHOTOGRAPHE Nicholas LarchéCOLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear RESPONSABLE PUBLICITÉ Steeven Pumbien Mob : 788 5025 Email : steeven.p@channel13.mu
26 >
CORPORATE
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
GALLEON SAGA
T
THE RISE and FALL OF RAJAT GUPTA
he former managing director of McKinsey & Company, Rajat Gupta was not only one of the most respected members of the Indian-American business community, but he had achieved even greater public renown as a leading global philanthropist in his post-McKinsey career. His fall from grace was the true shocker in an alreadyscandalous affair. Rajat Gupta's impending journey into the federal prison system for criminal insider trading ends a remarkable success story and punctuates his swift fall from grace. A native of Kolkata, Mr. Gupta, 63 years old, moved at a young age to New Delhi. His father, Ashwini, a disciple of Mohandas Gandhi, was jailed for years in the fight for independence from the British and later was a journalist. His mother, Pran, was a Montessori school teacher and principal. Both died by the time he was in his teens, his father of tuberculosis contracted in an Indian prison, according to one of Mr. Gupta's daughters. Still, Mr. Gupta thrived both academically and as an anchor for his family.
For many people, the biggest shock of the Galleon Groupâ&#x20AC;&#x2122;s insider trading case was not the implosion of the hedge fund group, nor the conviction of its leader, Raj Rajaratnam. It was the indictment - and subsequent conviction - of Rajaratnamâ&#x20AC;&#x2122;s friend, Rajat Gupta
He studied engineering at the Indian Institute of Technology in New Delhi, where he was a "a big man on campus, bright, talented, popular," and head of student government, according to his wife, Anita, who met him there taking part in a one-act play in 1968. He wrote his essays to apply to Harvard Business School in a local coffee shop. "It seemed like such a dream," Anita Gupta wrote in a letter last month to the judge who sentenced him for giving a hedgefund manager inside information about Goldman Sachs Group Inc., where he was a director. Mr. Gupta agonized when he was accepted to Harvard about leaving his siblings, his wife added, but "decided it was an opportunity he could not afford to miss." Criminal complaints and developing disclosures in the Galleon insider trading case allege a far-reaching and complex
We wanted him to walk, go home to his family, live a very prosperous life Ronnie Sesso, juror
scheme. Here, the known and alleged relationships. He came to the U.S. in 1971, delivering newspapers at Harvard to help support himself. Two years later, in New York, he broke into McKinsey & Co., a top-tier consulting firm for America's most powerful corporations, and rose through the ranks. At 45, in 1994, Mr. Gupta became the first Indianborn chief of a U.S. international corporation. He served in that role until 2003. A MASTER NETWORKER Besides breaking ground in the U.S., Mr. Gupta's success inspired people in his home country. McKinsey was one of a few global companies in which many Indians made their careers, but Mr. Gupta blazed the trail for other Indians who joined the small club of multinational CEOs, including former Citigroup Inc. Chief Executive
Vikram Pandit and PepsiCo Inc. Chairman Indra Nooyi. He routinely visited India and maintained close ties with senior business leaders in India and was consulted by the Indian government on policy issues. Rajat Gupta lived in Chicago for a time and eventually moved to Connecticut, where he and his wife live in Westport, on the Long Island Sound. They have four daughters and two grandchildren. Having the ears of corporate chieftains, Mr. Gupta became active in philanthropic and academic endeavors, serving in advisory roles at Harvard and the Kellogg School of Management. Mr. Gupta worked with former President Bill Clinton in leadership roles at the American India Foundation and as chairman of the Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria. He was viewed as a master networker, establishing relationships through his philanthropy with Mr. Clinton, Microsoft Corp. MSFT co-founder Bill Gates and Hank Paulson, the former Goldman CEO and Treasury Department secretary. Mr. Gupta and his wife were among the list of invited atten-
CORPORATE
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
< 27
Having the ears of corporate chieftains, Mr. Gupta became active in philanthropic and academic endeavors, serving in advisory roles at Harvard and the Kellogg School of Management. dees to President Barack Obama's first state dinner, according to a list released by the White House. It was through the creation of the Indian School of Business in Hyderabad in the late 1990s that Mr. Gupta met the man who would help bring about his downfall. A mutual friend, Anil Kumar, asked for donations from Raj Rajaratnam, founder of the Galleon Group hedge fund, who pledged $1 million, according to testimony at Mr. Gupta's trial. Mr. Rajaratnam was convicted of insider trading last year and sentenced to 11 years in prison. Mr. Kumar, who was Mr. Gupta's protégé at McKinsey, pleaded guilty to giving the Galleon chief unrelated tips, testified at both men's trials and recently received a sentence of probation. Messrs. Rajaratnam and Gupta became friends. The ability to cultivate contacts, along with their South Asian heritage, was a quality Mr. Gupta shared with the 55-yearold Mr. Rajaratnam, a Sri Lankan native. “A SECRET PIPELINE” Messrs. Gupta and Rajaratnam had vastly different personal styles. The square-jawed Mr. Gupta was quiet and distinguished; Mr. Rajaratnam was rougher around the edges and enjoyed practical jokes, people who know them said. Though Mr. Gupta had a more public persona, the billionaire Mr. Rajaratnam was far richer and in 2003 both began investing millions of dollars together. In the ensuing years, Mr. Gupta leaked Mr. Rajaratnam inside information, both because of their friendship and business dealings, prosecutors said. They said Mr. Gupta became a "secret pipeline" to Mr. Rajaratnam from 2007 until early 2009 for inside information on the boards of Goldman and Procter & Gamble Co (P&G). He provided advance tips about, among
other things, a $5 billion investment in Goldman by Warren Buffett's Berkshire Hathaway Inc. BRKB at the height of the financial crisis and the investment bank's first quarterly loss as a public company, the government said. INSIDE INFORMATION Six months later, Mr. Gupta was indicted, surrendering to federal agents. He decided to go to trial instead of pleading guilty as many other defendants have, hoping to beat back the largely circumstantial case, sitting straight-backed through the month long proceedings, his wife and daughters right behind him. Unlike in the case against Mr. Rajaratnam, prosecutors had only one substantive wiretapped phone call of Mr. Gupta and pieced together the case through phone and trading records. Mr. Gupta's lawyer, Gary Naftalis, told the jurors who convicted him on four of six counts that Mr. Gupta had no idea about Mr. Rajaratnam's "secret world" of insider trading and argued unsuccessfully that a falling out over a failed investment had negated his motive to leak. Nor did he personally trade on inside information, although prosecutors said he benefited from his business relationships with Mr. Rajaratnam. Mr. Gupta, despite his desire to testify in his own defense, took his lawyers' advice and remained silent. Jurors, some of them shedding tears, ultimately convicted him on three counts of securities fraud and one count of conspiracy. He was acquitted of two counts of securities fraud, including the only one relating to P&G. "We wanted him to walk, go home to his family, live a very prosperous life," juror Ronnie Sesso, a 53-year-old youth advocate in New York, said in an interview after the verdict. "I struggled with everything…but looking at the evidence made it clear."
THE TRIAL
BEYOND ANY REASONABLE DOUBT FOLLOWING NEARLY a month of testimony and lengthy instruction by Judge Jed Rakoff, eight women and four men filed out of the 14th floor courtroom of a lower Manhattan courthouse on the morning of June 14th 2012, to begin deliberating six charges tied to insider trading against Rajat Gupta, a man who stood at the centre of the business world. The courtroom was full throughout the trial; one side filled with the press, including a contingent from Mr Gupta's home country, India. Due to the lack of space, two courtroom artists sat across the aisle, next to Mr Gupta's wife and four adult daughters. Behind them sat personal friends, many Indian, along with various attorneys (some on the prowl for follow-up litigation). They were surrounded by the FBI agents and members of the prosecutor's office who periodically visited the courtroom. It has been an extraordinarily high-profile case, failing to draw only one possible group: any of the notable corporate or public officials who had been Mr Gupta's colleagues. Throughout the proceedings, Mr Gupta was stoic, immaculately dressed in a dark suit and white shirt, appearing in life as patient and sculptured as in the daily artistic renderings that ran in the local papers. It was only during the final days that his demeanour cracked, if only a bit. When his eldest daughter, Geetanjali, testified on his behalf on June 11th, he smiled at her, and did so again before the summary statements on June 13th. When Reed Brodsky, the lead prosecutor said Mr Gupta would have had to have been “the unluckiest man in the world” for his and Mr Rajaratnam's actions to have been anything other than a criminal conspiracy, he briefly clutched his crisply-knotted tie. And, at the end of the emotional summation by his own attorney, Gary Naftalis, who derided the case against Mr Gupta as too “shabby” to cost a man his freedom, Mr Gupta appeared to weep. But he quickly regained his poise. The formal case against Mr Gupta was comprised of six charges: a broad one for conspiracy to take part in a criminal act, and five others covering four incidents in which Mr Gupta was alleged to have used information gained from his board positions at Goldman Sachs and Proc-
ter & Gamble to enable Mr Rajaratnam to take favourable positions in the stockmarket. Four other incidents that appeared to illustrate similar patterns were introduced as evidence but not tied to charges. Unlike in the trial that led to Mr Rajaratnam's own conviction, there are no wire taps or explicit notes tying Mr Gupta to any crimes, nor is he charged with either directly trading shares, or directly benefitting from the trading. “They found no real, hard, direct evidence,” argued Mr Naftalis. “Rajat Gupta never did any inside trading.” Instead of direct ties, the prosecution presented a stream of witnesses that established Mr Gupta had access to important, confidential information, and asserted that Mr Gupta had contacted Mr Rajaratnam prior to unusually large and successful trades. Invariably, the information came at critical moments - Goldman making more, or less than expected; the decision of Warren Buffett to extend a $5 billion life-line to Goldman in the midst of the 2008 financial crisis; a sudden and shocking decline in sales growth for Procter & Gamble, a company renowned for its predictability. The instructions to the jury from Judge Rakoff note that the definition of insider trading requires only knowing participation in a scheme for an anticipated benefit, not direct trading. In Mr Gupta's defence, Mr Naftalis argued that the scheme was an “illusion”, that at all the moments mentioned, Mr Gupta had other reasons to contact Mr Rajaratnam. For example, the two were planning to create a new private-equity and hedge-fund business focusing on Asia, which by itself was cause for close cooperation. Simultaneously, Mr Gupta was desperately trying to find out about a $10m investment he already had with Mr Rajaratnam, which he had begun to suspect – rightly - had gone sour. The picture of Mr Gupta provided by the defence was of an extraordinarily successful man struggling to establish the next phase of his career who took a false step that cost him money, and, unjustly, might cost him his freedom. The question for the jury was whether Mr Gupta was merely unlucky.
28 >
GROS PLAN
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
RESPONSABILITÉ CITOYENNE
La SBM offre 400 bourses d’études
De 57, la première année, le nombre de bourses d'études signées SBM passe à 400. De ce nombre, 160 sont destinées à des études à l'Université de Maurice, et 240 pour la formation professionnelle et technique
A
nnonçant l'information, jeudi dernier, le Chief Executive, Jairaj Sonoo, devait indiquer que, valeur du jour, 600 bourses ont été accordées, dont 12 de Rodrigues, ainsi que des étudiants handicapés. Environ 300 de ces bénéficiaires étudient au niveau tertiaire, les 300 autres poursuivent des cours au Mauritius Institute of Training & Development (MITD). « En outre, 2013 est un tournant important pour le SBM Scholarship Scheme, car les 57 bénéficiaires de la première édition viennent tout juste de terminer leurs études et vont bientôt se joindre au marché du travail », devait-il ajouter. Le SBM Scholarship Scheme est un projet de bourses d’études qui vient en aide aux étudiants
ACCOMPLISSEMENT. Trois des bénéficiaires de la première édition de la SBM Scholarship Scheme entourés des directeurs de la banque
brillants et nécessiteux et qui requièrent un soutien financier pour des études supérieures dans des institutions tertiaires de Maurice et reconnues par la Tertiary Education Commission (TEC), ou encore pour des cours de formation professionnelle et technique du Mauritius
Institure of Training and Development (MITD). Outre l’aspect financier, les résultats académiques sont aussi pris en compte pour l’octroi des bourses. Les bourses pour le secteur tertiaire couvrent les frais de scolarité, de bibliothèque, d'ex-
amen, d’adhésion à l’Union des Etudiants aussi bien que les autres frais administratifs. Cela jusqu’à un montant maximal de Rs 30 000 par an. Une allocation annuelle de Rs 12 000 pour l’achat de manuels scolaires et d’autres matériels éducatifs est également prévue. Les étudiants
CONCOURS IGNITE DE MAURICE PUBLICITÉ
Le CTI sur les trois marches du podium
LES TROIS meilleurs candidats au premier concours 'Ignite' de l’agence Maurice Publicité Ogilvy & Mather ont été récompensés le mercredi 17 juillet à l’Atelier Dumont, à Ebène. La première édition de ce concours était réservée aux étudiants en « graphic design » du Charles Telfair Institute (CTI) et du Fashion & Design Institute de l’IVTB. De la trentaine de portfolios reçus pour ce concours dont le but est de promouvoir la créativité des Mauriciens se destinant à une carrière en « graphic design », c'est le CTI qui voit ses protégés récompensés : le lauréat Imran Jhummun est suivi de Bhooshita Purmah et Jean-Marie Lo Hun, deuxième et troisième respectivement. Le trophée Ignite, créé par Maurice Publicité Ogilvy & Mather, est
RÉCOMPENSE. Imran Jhummun, Bhooshita Purmah, Vikash Rowtho, Head of Design Faculty du Charles Telfair Institute et Jean-Marie Lo Hun
remis à l’institution où a étudié le lauréat du concours. Jean-Jacques de Robillard, Managing Director de Maurice Publicité
FINI LES cartons, le Mauritius Stationaries Manufacturers (MSM) préfère se cantonner au segment lui permettant le plus d'atouts concurrentiels, dont le Packaging Printing et l'édition de livres scolaires. Les activités de cartonnerie seront transférées à un repreneur dans le cadre d’un accord qui porte sur le rachat du site de production incluant terrain, bâtiment et équipements. En intégrant la cartonnerie de MSM, le repreneur compte bénéficier des syn-
Ogilvy & Mather, se dit très satisfait de la qualité des travaux présentés, les participants ayant fait preuve de breaucoup de créativité.
de Rodrigues et d’Agaléga bénéficiaires de SBM Scholarship Scheme reçoivent, pour leur part, un montant additionnel de Rs 5 000 par mois pour couvrir leurs frais d’hébergement à Maurice. Marie Ojanette Begué de Rodrigues, bénéficiaire de la première édition de la SBM Scholarship Scheme, exprime sa reconnaissance : « Grâce à cette bourse d’études, je n’ai eu à me soucier d’aucun problème financier pendant ces derniers 3 ans. Je vais être diplômée en octobre et je serais éternellement reconnaissante à toutes ces personnes qui sont derrière ce programme ». Elle encourage aussi les étudiants de son île à profiter de cette opportunité pour pouvoir aspirer à un avenir meilleur.
Les compléments alimentaires en question LA PROCHAINE conférence de l'École Mauricienne du Bien-être aura lieu le mercredi 31 juillet. Le thème : Les compléments alimentaires... en avons-nous vraiment besoin ? Cette rencontre, animée par Sarita Pulton-Boolell, pharmacienne et Registrar du Pharmacy Board, se tiendra à l'école Mauricienne du Bien-être, Forest- Side, de 18heures à 19h30. Sarita Pulton-Boolell mettra l'accent sur une cuisine saine et variée qui est censée nous fournir une alimentation équilibrée. Elle expliquera comment comprendre les bienfaits de ces compléments et leur action physiologique sur le corps, les risques et les enjeux de divers produits de fabrication non contrôlés, et savoir questionner la source de production et de conditionnement. Ces questions répondues, restera le choix du consommateur... à ses risques et périls.
MSM ne fera plus de cartons ergies offertes par un tel rapprochement. Il en découlera probablement une optimisation des ressources tant au niveau des équipements que du personnel. MSM accompagnera les employés, dont les services ne seront pas retenus, en leur recherchant des opportunités de reclassement ou en compensant leur fin de
contrat. « Se séparer d’une de nos principales activités a été une décision difficile mais réfléchie. En tant qu’employeur responsable, nous nous assurons que toutes les étapes soient conformes à la loi et nous avons, de ce fait, mis en place des structures pour assurer une bonne transition pour toutes les
parties concernées », devait indiquer le CEO de MSM, Hervé Duranton, tout en ajoutant que la compagnie compte tirer avantage de ce recentrage pour renforcer ses positions dans le Packaging Printing qui présente un potentiel de croissance prometteur, notamment sur les marchés d’Afrique de l’Est.
GROS PLAN
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
SUBORDINATED NOTES
La MCB lève Rs 6,4 milliards en trois semaines Elle s'était fixée un seuil de Rs 3 milliards en capitaux frais. Mais à la clôture de la souscription des obligations subordonnées (Subordinated Notes), vendredi, la Mauritius Commercial Bank avait enregistré 2,470 demandes pour un montant de Rs 6,4 milliards. Un chiffre jamais réalisé par une société cotée en Bourse
L
a vente avait débuté le 28 juin dernier. Pour la direction de la banque, le succès de cette opération démontre la confiance des épargnants et des investisseurs en la MCB. Cette émission de titres obligataires constitue la première étape de la levée de capitaux annoncée par le Groupe MCB en mars 2013 en vue du financement de son expansion. Cette opération visait également à permettre aux Mauriciens
d'investir sur le long terme et récolter des intérêts attrayants payables chaque trois mois. Suite à cette sursouscription, le conseil d’administration de la MCB, d’un commun accord avec la Stock Exchange of Mauritius (SEM) et la Financial Services Commission (SEM) procédera à l’attribution des obligations subordonnées via un processus d’échelonnement (« scaling »). Les applications seront évaluées et une annonce officielle sera faite vers le 2 août prochain. Les paiements (via chèques et virements bancaires) seront encaissées le 8 août, alors que l’allocation finale des obligations subordonnées se fera le 16 août. L’obligation était offerte à Rs 1 000 l’unité et le placement minimum fixé à Rs 50 000 (soit 50 obligations). Destinés à un large public, les titres étaient assortis d’un taux d’intérêt attrayant (Repo Rate + 135 points de base) et payable chaque trois mois pendant un maximum de dix ans. Au moment de l’exercice, ce taux était ainsi de 6% par an. D'un autre angle, les obligations subordonnées de la MCB seront cotées en Bourse le 22 août. Tout détenteur d’obligation pourra ainsi vendre une partie ou la totalité de ses investissements via le marché officiel de la Bourse de Maurice à tout moment. Il pourra aussi y acheter des obligations supplémentaires. Le cours de l’obligation variera selon l’offre et la demande, comme c’est le cas pour les actions.
ACCORD ESMA
Investir en Europe en toute quiétude L'ACCORD DE coopération entre la Financial Services Commission et la European Securities and Markets Authority permettra aux fonds mauriciens réglementés de continuer à commercialiser en Europe sous les régimes de placement privés des Etats membres de l'Union européenne après l'introduction de l'Alternative Investment Fund Management Directive, le 22 juillet. La cérémonie de signature du protocole a eu lieu à la FSC House en présence du hautcommissaire britannique à Maurice, Nick Leake, l'attaché d'affaires de la délégation de l'Union européenne (UE), Eduardo Campos Martins et le consul honoraire de Norvège,
Tim Taylor. Clairette Ah-Yen, CEO de la FSC, représentait la partie mauricienne. Ce protocole d'accord vient renforcer la coopération entre la FSC et les organismes de réglementation des États membres de l'UE pour la surveillance des hedge funds, le private equity et les fonds immobiliers en vertu de l’Alternative Investment Fund Management Directive (‘AIFMD’). Maurice était dans la première tranche des 34 pays étrangers (au même titre que les USA, Singapour, Hong Kong, la Suisse, l'Inde, Dubaï et l'Australie) à recevoir l'approbation de l'ESMA, le 22 mai 2013. Avec l'approbation du protocole d'accord de l'ESMA par les régulateurs de l'UE, l'île
Maurice a répondu à toutes les conditions prévues par la directive AIFM pour que les fonds mauriciens réglementés puissent continuer à être commercialisés en Europe sous le régime de placements privés. Le protocole d'accord de l’ESMA réitère l'engagement de la FSC à être conforme aux normes les plus élevées en matière d'engagement international et de la diffusion de l'information. Cette étape permettra de contribuer à maintenir le centre financier international mauricien comme une juridiction attrayante pour la création de fonds et une plate-forme vers l’Afrique pour les investisseurs de l'UE.
< 29
MAURICE DESTINATION ROMANTIQUE LA RÉPUTATION de Maurice comme destination de voyages de noces se construit petit à petit. Le site Hotels.com, spécialisé dans l’expertise hôtelière, vient de présenter, la semaine dernière, sa sélection des quatre destinations les plus romantiques pour un voyage de noces mémorable. L’Ile Maurice arrive en tête de ce palmarès, devançant,
dans l'ordre, les Maldives, Bali et les Seychelles. Justifiant ce classement, les responsables du site insistent tout particulièrement sur la beauté des plages du pays surnommé « la perle de l’océan Indien », ainsi que sur la splendeur de ses paysages. Dans sa rubrique hébergement, Hotels.com a remarqué l’hôtel St-Régis au Morne
MCB RODRIGUES SCHOLARSHIPS
Les boursiers optent pour la psychologie et le multimédia LES BOURSIERS rodriguais de la Mauritius Commercial Bank (MCB) Forward Foundation pour la prochaine rentrée à l'Université de Maurice sont Marie Isabelle Martin et Yanny-Timothée Lisette. Les deux lauréats ont choisi des filières, qui, disent-ils, les permettront de contribuer au développement de leur île. Marie Isabelle Martin vise un BSC Honours in Psychology tandis que Yanny-Timothée Lisette opte pour BSC Honours in Web and Multimedia Development. Le MCB Rodrigues Scholarships scheme a reçu 54 entrées pour sa treizième
édition. De ce nombre, dix postulants furent pré-sélectionnés. La MCB Forward Foundation a, à son actif, de nombreux partenariats avec les Organisations non-gouvernementales de Rodrigues. Parmi les toutes dernières réalisations, on relèvera la mise en place d’une Football Academy à Patate Théophile, à l’instar de celles existantes à Maurice. Tout en aidant à l’épanouissement des jeunes talents à travers un système de bourses, la MCBFF continue d’œuvrer pour l’approfondissement des liens sociaux avec la population.
Shri Saraswati Mata Ki pooja & Katha Dans le cadre du Shri Saraswati Mata Ki pooja & Katha qui sera organisé par le Beau Bassin Indo-Mauritian Welfare Association à son siège au No. 13, Route Royale, Beau Bassin du jeudi 25 au dimanche 28 juillet 2013, une attention spéciale sera accordée aux étudiants qui se préparent pour les examens cette année. Le prêtre officiant, Acharya Rameshwar Dass Sharma Ji, profitera de l'occasion pour lancer un livre qu'il vient de rédiger sur Saraswati Mata, la Déesse du Savoir. Les étudiants qui assissteront au Katha recevront une copie du livre ainsi qu'une statuette de Saraswati Matha. Rappelons que l'Acharya a publié une série d’ouvrages sur l'hindouisme et les divinités hindoues. Pour plus ample renseignements, veuillez contacter les personnes suivantes:Dr Sangeet Joosery Président 750-8043
Raj Khorugdharry Secrétaire 253-8247
Komal Sharma Trésorier
Ravine Seetaram Coordonnateur de Programmes 257-2546 234-0281 (après les heures de bureau)
30 >
PSYCHO
Q FANNY BAUER-MOTTI Directrice de Think&BE Ltd Psychologue, psychanalyste ● Spécialiste de l’individu au cœur des fonctionnements d’entreprise ● Coach professionnel et privé ● ●
Tel : 403 4414 Mob : 478 5778 Email : fannybauermotti@gmail.com
ue l’on soit dans le secteur du social, de la communication ou du marketing, il y a des indicateurs universels qui vous renseignent sur la personnalité que vous avez en face de vous. Chaque candidat est avant tout un individu avec sa personnalité et sa dimension psychologique. Avant d’être professionnelle, chaque personne est humaine avec ses traits de caractère. Vous pourriez bien sûr faire appel à un tiers afin de vous aider dans votre recherchede la bonne personne : un psychologue, un spécialiste des ressources humaines... mais la solution est toujours plus coûteuse, et c’est vous qui allez travailler avec la personne engagée. Le mieux est donc d’apprendre à repérer les talents. Le résultat d’une telle décision – quelle candidature retenir – a un impact direct sur le fonctionnement de l’organisation professionnelle. Un mauvais choix impacte sur toute une équipe dans son ensemble et sur le bon déroulement des projets à mener à bien. PRÉPARATION ET ATTENTES Le premier pas vers une sélection bien faite est de savoir clairement quel type de candidat vous recherchez, pour quel genre de poste et avec quelle visée. Les données économiques jouent aussi. Préférez-vous un candidat surqualifié,
MERCREDI 24 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 139
Une fois qu’il semble plus à l’aise, attaquez sur les questions relatives à son parcours professionnel et ses compétences. Observez-le. Est-il à l’aise à vous raconter son parcours ? Le sentez-vous fier de ce qu’il a construit ou fait ?
Un poste se libère ou se crée. Vous êtes en charge de trouver la bonne personne pour l’occuper. Au-delà des compétences et qualités que le CV vous montre ou que les recommandations vous expriment, sachez reconnaître les potentiels gagnants
ENTRETIEN D’EMBAUCHE
RECRUTER LA BONNE BONNE PERSONNE
mais avec le fait que le salaire devra suivre ? Ou un candidat plus modeste en terme d’acquis de compétences dans un parcours d’études, mais qu’il faudra former ? Faites une liste des qualités que vous recherchez chez votre candidat type et gardez-les en tête lors des sélections. Car si l’étape des CV vous apprendra le niveau d’études et le bagage d’expérience professionnelle du candidat, cela ne vous renseignera pas sur sa loyauté, son assertivité et sa capacité à travailler en équipe. Un entretien d’embauche demande un minimum de préparation. La méthode la plus simple est de structurer l’entretien en trois phases : premier contact, questions au candidat et présentation de l’entreprise et du poste. La présentation du poste peut se faire en début d’entretien ou à la fin, mais pour éviter d’influencer le candidat, il vaut mieux lui présenter la mission par après. Si vous la précisez en début d’entretien, le candidat risque de vouloir correspondre à tout prix à vos attentes, et vous accéderez à lui plus dans la forme que dans le fond. Dans tous les cas, s’il postule chez vous, c’est qu’il a quelque chose qu’il pense pouvoir vous proposer ou qui réponde à vos attentes. Laissez-le donc venir, cela vous donnera aussi de précieuses informations sur sa spontanéité.
PSYCHO
MERCREDI 24 JUILLET 2013 EDITION 139 | CAPITAL
PREMIER CONTACT Vous recevez la personne dans votre bureau. Elle est forcément stressée, a forcément préparé quelques questions, et au moment de la prise de contact, n’est pas forcément le plus à l’aise. Débuter de suite avec les questions relatives à son parcours risque d’ancrer la personne, d’emblée, dans un discours tout fait. Gardez à l’esprit qu’elle a peut-être été coachée pour cet entretien, que c’est peut-être elle qui est en train de vous jauger et de voir si elle veut de vous comme employeur. Et tant mieux si c’est le cas : vous pouvez observer en direct comment elle mène sa barque ! Vous n’accéderez pas tout de suite et peut-être jamais à sa vraie nature. Posez donc tout d’abord des questions relatives à sa venue : « Vous avez trouvé facilement ? », « Vous avez trouvé une place pour vous garer ? » Avec ces questions basiques, vous créez une phase de rencontre qui ouvre les portes sur la spontanéité du candidat ! Une fois qu’il semble plus à l’aise, attaquez sur les questions relatives à son parcours professionnel et ses compétences. Observez-le. Est-il à l’aise à vous raconter son parcours ? Le sentez-vous fier de ce qu’il a construit ou fait ? Ces questions, ne les lui posez pas, mais observez-le et cherchez à y répondre. Cela vous donne de précieuses indications sur le profil psychologique du candidat, son sens de l’investissement, sa capacité à gérer le stress et à communiquer. REPÉRER L’INVESTISSEMENT D’UN CANDIDAT Le bon candidat est toujours un candidat passionné. Reconnaître la personne qui est passionnée par son métier n’est pas forcément facile dans le cadre d’un entretien d’embauche. Mais des indicateurs sont là pour vous aider à percer à jour celui qui essaie simplement de vous plaire. Le champ lexical en est un. Si le candidat utilise le champ lexical de la passion : « Je suis passionné par le marketing web », « J’aime tel ou tel concept dans le marketing », et que cela sonne juste, lancez-le plus nettement sur le sujet. Comme le discours de votre candidat est biaisé par le fait qu’il cherche sans doute à vous plaire, amenez-le sur votre terrain et posez-lui des questions cherchant à clairement discerner s’il est passionné ou s’il cherche un travail, point barre. Par exemple : « Qu’est-ce que vous aimez dans le marketing ? », « Pourquoi
Ceux qui présentent de l’assertivité, sont orientés solution, mais en collaborant avec les autres, discutent les opinions en les argumentant et, lors de la présentation, respectent le temps de chacun, sont de potentiels bons candidats avez-vous choisi le secteur de la communication, qu’est-ce qui vous y plaît ? ». Orientez clairement vos questions avec ces termes et observez comment il rebondit. Utilise-t-il lui aussi ce champ lexical ? Semble-t-il habité par ses réponses ? Si vous répondez affirmativement à ces questions, vous avez de fortes chances d’être face à un candidat qui a du talent. Car celui qui est passionné est convaincu, et celui qui est convaincu sait convaincre et entraîner les autres dans son sillage. A ce moment-là, revenez à son parcours professionnel, dont il a déjà parlé et que vous avez en mémoire, et demandezlui comment le poste pour lequel il postule s’inscrit dans ce parcours. C’est la plus sûre façon d’évaluer sa motivation ; cela vous permettra de saisir ce qu’il en attend personnellement et ce qu’il se prépare à vous apporter à vous, son employeur. RECRUTEMENT EN GROUPE Certains recruteurs utilisent dans leur session de recrutement des phases qui se passent en groupe. C’est une option possible, très utile pour tester le mental du candidat en situation de rivalité : quelles seront ses stratégies ? Une des grandes méthodes consiste à donner une tâche commune à de petits groupes de trois ou quatre candidats, à réaliser en deux heures. Le processus est en trois phases. Par exemple : une étude de cas, une problématique de l’entreprise à résoudre. A la fin du temps donné, la phase deux commence. Par petits groupes, chacun doit présenter les résul-
TROIS CONSEILS POUR RECONNAÎTRE UN BON PROFIL ●
Ne pas lire les CV juste avant les entretiens. En recevant une personne, vous devez garder vos idées neutres. Sinon, vous risquez d’être influencé par un bon CV qui ne reflète pas une personne dans son ensemble et la voir plus positive qu’elle ne l’est. Lisez tous les CV des candidats que vous allez recevoir en même temps, ensuite relisez-les un à un après la venue de chaque candidat.
●
Accordez autant d’importance à ce qu’il dit qu’à ce qu’il montre. Quelqu’un qui communique bien peut séduire, voire mentir. Faites donc attention à ce qu’il manifeste comme gestuelle : air nerveux, regard fuyant, repli. Ces petits détails vous aideront à tester la véracité de ses propos.
●
Ne misez pas tout sur les diplômes. Même s’ils sont révélateurs des compétences d’une personne, à compétence égale, vous risquez de miser sur la plus diplômée. Faites parler vos candidats de leur parcours et misez aussi bien sur les diplômes que sur la capacité à expliquer pourquoi il a choisi telle ou telle étude.
tats obtenus. Ne donnez pas d’indication sur qui doit dire quoi. Laissez la dynamique de groupe émerger et observez chaque membre avec ses condisciples. Observez bien leurs interactions. De base, les candidats qui travaillent dans leur coin ne cherchent pas la collaboration, mais veulent imposer idées et lignes directrices de travail. Ceux qui, lors de la présentation de projets, prennent toute la place, interrompent leurs collaborateurs et n’aident pas l’autre dans sa prise de parole, sont des candidats à fuir. Leur profil donne à penser qu’ils seront générateurs de conflits. Par contre, ceux qui présentent de l’assertivité, sont orientés solution, mais en collaborant avec les autres, discutent les opinions en les argumentant et, lors de la présentation, respectent le temps de chacun, sont de potentiels bons candidats. La troisième phase de ce test de recrutement en groupe est que chaque petit groupe donne son avis sur la production des groupes concurrents. Là aussi, de grandes variables sont à observer : si les candidats cassent les projets des
< 31
autres d’emblée, s’ils n’arrivent pas à donner un commentaire positif, s’ils cherchent à rabaisser les autres, ces candidats ne sont pas à retenir ; ils ont tout le potentiel d’être des individus qui pratiqueront une collaboration non opérante ou négative. Le test de recrutement en groupe est très intéressant, surtout pour les professions qui demandent travail en équipe et collaboration. Même s’il y a un certain temps de préparation pour celui qui le met en place, le résultat est clairement un gain de temps immense, puisqu’il vous évite de faire de mauvais choix sur des candidats qui, en entretien individuel, présenteraient très bien, tout comme sur le CV, mais n’arriveraient pas à s’intégrer de la bonne manière dans vos équipes. Pour finir, donnez-vous le temps d’articuler entre elles les informations glanées au cours des différentes phases, de voir quel dessin elles forment au bout du compte. Demandez-vous, en ayant comme repère la connaissance que vous avez de vous-même, avec qui, selon ces caractéristiques importantes pour vous, vous avez envie de faire route.