Surexposer #4

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Numéro 4 Automne 2013 - 9€ ISSN : 2263-584X


introduire

LANCER

PERPÉTUER

06 MAGDA SAYEg

15 COLLECTIF FRANCE TRICOT

TRANSMETTRE

exprimer

30 ELISA GALLOIS

38 CHRIS STAIN

quand le tricot descend dans la rue

les jours heureux

des filles et des aiguilles

l’autre Amérique

Surexposer Revue trimestrielle - N°4 - Automne 2013 Date de parution : Septembre 2013 redaction@surexposer.fr surexposer.fr Directrice de la publication Audrey Sorge

Abonnements : Tarif au numéro : 9 € Tarifs des abonnements (4 numéros/an - frais de port inclus) : France : 36 € - Europe : 40 € - Autres pays : 44 € Surexposer - Abonnements - 10, rue Saint Marc - 75002 Paris Tél : 09 81 05 96 85 - E-mail : abonnement@surexposer.fr Abonnement en ligne : shop.surexposer.fr

Conception, rédaction, illustrations et mise en page Audrey Sorge - Matthias Sorge

Site Internet Audrey Sorge - Matthias Sorge

Conseil éditorial et relectures François de Trincamp Remerciements Halfbob Imprimeur Print Ouest - 9, rue de la Forêt - Z.A. La Forêt - 44830 Bouaye ISSN : 2263-584X / CPPAP : 1214 K 91612 Dépôt légal : septembre 2013

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Surexposer est édité par Contrexemple Siège social : 10, rue Saint Marc - 75002 Paris SARL au capital de 10 000 € - RCS Paris 493 538 524 Toute reproduction des textes, photos et illustrations est strictement interdite sans l’accord de l’éditeur.


introduire

JOUER

RÊVER

16 WONDERFLU

22 THOMAS LAMADIEU

modEler

habiller

46 ALEXANDRA BRUEL

54 maud heintz

ILLUSTRER

ZOOMER

60 Ryo Takemasa

66 leipzig le nouveau Berlin

faites du bruit pour

l’art est un jeu d’enfant

le coup de crayon de

la tête dans les nuages

en coulisses avec

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lancer

On imagine difficilement que vous puissiez réaliser vos œuvres toute seule…Vous travaillez avec une équipe à vos côtés ? Oui, car sinon je n’aurais pas de vie ! Pendant un temps, j’ai tout géré seule de A à Z. Et puis, un jour, après avoir tricoté pendant six semaines non stop, je me suis dit que ce n’était plus possible… Je suis aujourd’hui entourée de deux équipes : l’une pour tricoter, l’autre pour installer les réalisations. J’adore travailler en équipe et tant de filles tricotent tellement mieux que moi ! Travailler à plusieurs me permet aussi de rester davantage concentrée sur le processus créatif. C’est pour cette même raison que j’ai fait appel à un chef de projet qui gère tout ce qui n’est pas d’ordre artistique. Je gagne moins d’argent certes, mais j’ai désormais plus de temps pour créer. Je me disperse moins et les projets gagnent aussi en qualité. Quelles réactions suscitent vos installations ? Je n’ai jamais été en attente de réactions, qu’elles soient positives ou négatives. Enfin, je dis ça mais si tout le monde détestait le yarn bombing, je ne serais pas là en train de vous parler ! Globalement, je crois quand même que le yarn bombing plaît davantage qu’il ne déplaît, même si je suppose que certains le détestent carrément… Ce qui est sûr, c’est que personne ne peut plus ignorer que le yarn bombing est un mouvement qui est parvenu à faire sortir le tricot dans la rue. Ce savoir-faire a longtemps été sous-estimé, réduit à un loisir de grand-mères et à la réalisation de chaussettes et de pull-overs… Aujourd’hui, lorsque je reçois un e-mail d’une femme me disant qu’elle a recouvert de tricot sa boîte aux lettres ou un arbre près de chez elle, je suis profondément touchée par cet élan créatif. C’est ce type d’attitude qui me donne envie de continuer car c’est là que réside l’esprit même du yarn bombing. Malheureusement, certains essaient désormais de récupérer ces réalisations spontanées et c’est bien dommage… 12


lancer

"Personne ne peut plus ignorer que le yarn bombing est un mouvement qui est parvenu Ă faire sortir le tricot dans la rue."

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Vous avez grandi en réalisant des graffitis à Baltimore. Comment êtes-vous passé du graffiti à ces grandes fresques murales ? Je voulais explorer d’autres formes d’expression artistiques, notamment plus figuratives. L’envie de dépeindre la nature humaine était de plus en plus forte et j’étais allé, je pense, aussi loin que je le pouvais avec le graffiti. J’ai commencé par dessiner au crayon et au fusain mais cela me prenait vraiment trop de temps. J’ai alors décidé d’utiliser la technique du pochoir. J’avais appris à en découper au lycée en faisant de la sérigraphie [NDLR : procédé d’impression qui repose sur le principe du pochoir : l’encre passe à travers les mailles ajourées d’un dispositif écran et se dépose sur le support pour former le motif à imprimer]. Conjugué à mon expérience de graffeur, je me suis ainsi mis à peindre à la bombe mes images dans la 40

rue en utilisant des pochoirs découpés au préalable dans du carton. Comment choisissez-vous les sujets de vos œuvres ? Je cherche avant tout à peindre des images qui me parlent d’un point de vue personnel. J’ai grandi en ville, au sein de la classe ouvrière et les thèmes que j’aborde font le plus souvent écho à cet environnement qui m’a particulièrement marqué. Votre travail, aussi bien dans les sujets peints que dans les lieux choisis, témoigne en effet d’une profonde conscience sociale. En tant qu’artiste, vous sentez-vous investi d’une mission particulière ? J’aime peindre des gens ordinaires parce qu’ils sont malheureusement délaissés et leurs combats sont souvent méprisés. Je déplore que les medias


exprimer

J’aime peindre des gens ordinaires parce qu’ils sont malheureusement délaissés et leurs combats sont souvent méprisés.

concentrent principalement leur attention sur les personnalités riches et célèbres et évitent d’aborder des questions, pourtant essentielles, concernant les gens plus modestes. Vous avez entre autres pris pour sujet les Black Panthers. Peut-on voir dans certaines de vos œuvres des revendications politiques ? J’ai réalisé ces tableaux sur les Black Panthers suite à une commande. Néanmoins, je l’aurais refusée, si je n’étais pas en accord avec ce que ce mouvement incarne. Les Black Panthers sont pour moi un bon exemple d’individus qui ont su se dresser pour défendre leur communauté. Votre travail traite principalement de thèmes en lien avec la société américaine. Pensez-vous néanmoins

que vos peintures ont une portée universelle ? J’ai grandi et je vis en Amérique. Il est donc assez naturel que j’aborde des sujets liés à mon expérience et à mon vécu en tant que citoyen de ce pays. D’une cer taine façon, il ne serait pas très honnête de ma part de dépeindre ce qui se passe ailleurs, dans des pays où je n’ai pas de liens particuliers. Cependant, je pense que les gens du monde entier font, aujourd’hui, face aux même difficultés à des degrés, certes, différents. Mon travail peut donc certainement parler à un public plus large, un peu comme celui de l’écrivain Charles Bukowski, dont j’apprécie beaucoup l’œuvre. Il a essentiellement écrit sur sa vie et sur ses expériences personnelles en tant qu’Américain, mais ses livres sont aujourd’hui traduits dans le monde entier parce qu’ils traitaient de sujets finalement universels. 41


l'art est un jeu d'enfant

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modeler

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