Ebook - Voyage en Bretagne

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Conรงu par Surfing L.A. en Loire-Atlantique

www.surfingla.fr


1) Peux-tu te présenter et nous expliquer comment tu es arrivé à faire de la photo de surf ? Je m’appelle Grégory Mignard, j’ai 29 ans et je suis Breton de cœur et d’adoption. J’ai grandi au milieu des pellicules, diapos et autres négatifs de mon père, mais étrangement c’est qu’en 2006 que je me suis découvert une passion pour la photographie, pendant la convalescence d’un accident de kitesurf dans les Caraïbes. Depuis, j’ai l’impression de vivre en ne pensant qu’à la photo ! Je mange, dors et travaille en pensant à la photo, toujours plus passionné que la veille. Si j’ai naturellement commencé par photographier le milieu du kite, j’ai finalement ouvert un peu plus mon esprit et je profite de chaque opportunité photographique même si aujourd’hui, j’avoue adorer le milieu du surf pour son aspect authentique et proche de la nature, surtout dans une région comme la Bretagne.

2) Quel matériel utilises-tu ?

Gregory Minard est photographe freelance en Bretagne depuis de nombreuses années. J’ai eu l’occasion de le rencontrer au travers de ce voyage en Bretagne. Plusieurs photos de ce livre sont d’ailleurs de lui. Découvrez-le en quatre questions. www.gregorymignard.com

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J’utilise un peu de tout. Je suis chez Nikon pour le numérique, avec un D700 et pas mal d’objectifs allant du fisheye au téléobjectif de 500mm. Pour la vidéo et les prises de vues aquatiques, j’utilise une GoPro HD Hero3 qui rend pas mal de services à défaut d’utiliser un caisson étanche. Sinon, pour le plaisir, j’ai encore un boîtier argentique offert par mon père, un increvable Canon EF et un 50mm.

3) Peux-tu nous raconter comment s’est passé cette journée de shooting dans ce lieu magique breton ? J’étais assez excité, car les prévisions annonçaient une belle journée sur tous les points de vue (lumière et swell, même si les vagues étaient plus petites qu’annoncées), surtout que j’avais passé une journée magnifique 48h plus tôt sur le même spot. Une petite nuit pour démarrer cette journée en “dawn patrol” et rejoindre Ronan avec les croissants et les crêpes pour faire quelques images du lever de soleil sur la lande Crozonaise à l’heure du petit dej’. Une fois le soleil tout juste levé, nous étions déjà à l’eau pour profiter, seuls au monde, des petites vagues estivales et faire quelques images avant que le soleil ne soit trop haut, avant que les touristes posent leurs serviettes sur la plage. C’était globalement une excellente journée, à la seule exception de la taille des vagues, mais, en même temps, ça reste qu’un petit swell d’été, l’automne sera plus riche en vague.

4) Quels sont tes projets à venir ? Continuer à faire des images et progresser. Je m’inspire énormément du travail de Chris Burkard qui est un réel mentor pour moi et sans forcément chercher à le copier, j’aimerais progresser et évoluer en ayant la qualité de son travail comme objectif. J’aimerais également participer au prochain Red Bull Illume, je n’ai pas osé proposer mon travail cette année, mais la prochaine fois, je me lance ! Autrement, j’ai pas mal de projets, ou plutôt des idées, liées à l’image et au milieu du surf, mais c’est encore trop à l’état de prototype pour en parler sérieusement.


« L’aventure c’est le trésor que l’on découvre à chaque matin. » Jacques Brel

Un point de dépar t, une route, un véhicule, le voyage à l’état brut.


VOYAGE EN BRETAGNE Pendant près de quatorze journées, la Bretagne s’est ouverte à mon exploration. Entre les coups de tabac, la pluie incessante, et les vagues violentes, ce voyage était loin d’être de tout repos. Ce livre photo retrace quelques-uns de ses meilleurs moments. Loin de vouloir dévoiler tous les spots bretons, je souhaite, à travers ce livre, vous donner envie de découvrir un territoire à la beauté exceptionnelle, où les vagues déroulent dans une atmosphère unique, et à seulement quelques heures de Nantes. En Bretagne, l’eau est belle, transparente, fraîche et le surf se mérite. Cependant, si vous cherchez bien, vous trouverez toujours le long de plus de 1000 km de côtes, un ou plusieurs spots pour vous et vos amis. .

Degemer mat


Aucun cumulus, une température très agréable dès le matin, la Bretagne a bon goût.

Sur la route, au détour d’une dune, un lever de soleil magnifie ce paysage typique du Pays Bigouden.


Divesité, le mot n’est que peu galvaudé lorsque l’’on tente de décrire le paysage croisé sur la route bretonne.


Un petit coin de paradis Le soleil venait de réveiller la lande finistérienne. Seul le bruit des vagues brisait cette atmosphère propice aux rêveries. Soudain, un surfeur surgit de nulle part, descendant tel un félin la piste menant vers une gauche translucide. Le check matinal était fait. Nous continuerons à rêvasser dans l’eau. De petites vagues en petites vagues, le spot ne manquait pas de potentiel, mon partenaire de session m’affirmait que cela gonflerait dans l’après-midi, il ne s’était pas trompé. Mais en attendant, quel plaisir, malgré la petite taille de surfer en voyant le fond se déformer à travers le spectre de l’ondulation. La poussée de houle nous attendait après la pause déjeuner. Le spectacle était bien différent. La lumière beaucoup plus forte en cette belle après-midi. Les vagues avaient doublé de volume, rendant les manoeuvres beaucoup plus naturelles. Le monde aussi avait augmenté. Au fur et à mesure de l’après-midi, les différents pics se calaient pour produire de longs murs à manoeuvres. Tous les styles de glisses étaient représentés et l’ambiance restait relativement bonne, malgré le monde présent. Ayant vu les bancs de sable à marée basse, j’attendais que la marée descendait pour retrouver un peu de creux dans les vagues. La lumière avait changé, le ciel était or, et les vagues en formaient ses lingots. La foule était partie, laissant la place aux quelques acharnés restants. Les vagues d’un parfait glassy brisaient comme des métronomes offrant des rides rapides, propices à une glisse avec des appuis puissants. Le ciel s’endormissait tranquillement au rythme des gerbes d’eau. Il était temps de rentrer.


Lever de soleil sur la lande bretonne. Une session lumineuse suivra tout au long de la journĂŠe.

Lever de soleil sur la lande finistĂŠrienne. Un spectacle magnifique.


D’une petite taille le matin, les vagues allaient progressivement gonfler


Seul à l’eau, ce rider nous montrait la voie




Du midi à la nuit, les conditions propres allaient permettre à tous d’exprimer leur style de glisse.


Shor t de bain, gerbes et eau translucide, bienvenue en Bretagne


A seulement trois heures de Nantes, ce petit paradis restera gravĂŠ dans ma mĂŠmoire


Sur la route Après avoir exploré en solitaire une partie de la côte, un second voyage plus long serait l’occasion d’expérimenter une toute autre vision de la Bretagne. Point de soleil; de la pluie, du vent ainsi qu’une houle bien présente allaient nous accompagner pendant plusieurs jours. J’en profitais pour embarquer un excellent surfeur ligérien et bon ami, capable d’endurer le voyage et de s’adapter aux conditions changeantes. L’arrivée dans le Finistère donnait le ton au voyage. Un vent à décorner les boeufs, une visibilité proche de cinq mètres et une pluie incessante nous saluait. La nuit fuit bien difficile et ressemblait plus à une nuit en pleine mer qu’à autre chose. Au petit matin, un rayon de soleil furtif nous réchauffa le visage. Ce fut la dernière fois avant plusieurs jours que nous vîmes le soleil. Le vent avait diminué mais les vagues étaient toujours hâchées. Cherchant un spot abrité par ce vent, nous traversîmes de sompteux paysages authentifés par ce temps grisâtre. Un pic nous parût moins mauvais que les autres, mais la sanction ne se fit pas attendre, l’eau était devenue froide et les vagues plus grosses que prévues. Je partis seul dans ce bordel, tentant de surfouiller au travers des bouillons. Dès la première vague, un drop mal engagé me massacra le pied, une session bien engagée et vite écourtée pour laisser la place à des conditions plus favorables dans les prochaines journées.


Check matinal des conditions dans un froid polaire après une nuit de tabac.



Bretagne Sauvage La descente sinueuse dans une baie à l’histoire marquée par de nombreux naufrages donnait le ton : la beauté des lieux est froide, préservée voir hostile. L’eau y est réputée la plus froide du Finistère, et le beach break est sauvage avec de la taille. Le matin, nous ne sommes peu nombreux à l’eau. La barre nous cueille à froid. L’eau est gelée et le bon mètre cinquante nous salue méchamment. Les vagues ne donnent pas envie de se jeter dedans. Il flotte comme une hésitation avant de ramer, ça ferme méchamment sur certaines. Cependant quand ça ouvre... Tenir le rail est une nécessité pour mon longboard, quelle puissance, quelle vitesse, quel pied. Mon partenaire de voyage, pour sa reprise, s’amuse, enchaînant les rollers et autres manoeuvres avec une facilité déconcertante. La session se terminant, nous reprenons la route en direction d’une zone où les communications avec le monde moderne sont coupées. Une première journée nous permit de tester le spot sur différentes marées. Le potentiel est là, et la houle prenait de l’ampleur à mesure que le crépuscule éliminait les derniers rideurs. Demain sera bon. Après avoir traversé la lande à l’aube; un plan d’eau glassy nous accueillit. Personne. Pas de vent. Nous nous jetons à l’eau. Ça barre, ça ouvre, ça pousse, les deux heures passées dans de l’eau cristalline nous achèvent. Une brume épaisse change l’ambiance de l’après-midi, on ne voit presque rien, mais les conditions sont là, ou du moins semblent l’être. Arrivés sur un parking, de nombreux camions sont garés, des gars reviennent de l’eau, tous les indices portent à croire qu’il y a de bonnes vagues dans le coin. Je me jette à l’eau. Passé le brouillard, pas grand monde au pic. La houle grossit au fur et à mesure que la visibilité diminue. Les vagues sont d’un glassy parfait, aux alentours d’un bon mètre vingt. Assez plates, elles sont parfaites pour du longboard classique. C’est prometteur pour le lendemain. Houle de 2 m à 14 secs et vent off de prévu.


Une baie magnifique à l’histoire tragique


Dans des paysages aussi somptueux, surfer devient un acte de foi.



Bretagne Parfaite Après plusieurs jours de conditions intenses dans une météo peu clémente, la journée tant attendue arriva... Au petit matin, le spectacle était magnifique. Des bombes brisaient l’horizon, remplissant l’océan d’écume. Sur ce beach break isolé, pas de passes, pas de baïnes, il faudra passer à la force des bras. Trois personnes étaient présentes à l’eau au petit matin, se partageant les séries qui n’en finissaient plus d’arriver. En remontant au pic, je vis mon partenaire de voyage partir sur une bombe, sa taille relativement petite malgré son bon mètre 80, me fit penser que mon longboard n’était pas forcément la planche la plus adaptée pour cette session. Tant pis, les vagues étaient trop belles. Le soleil levant et les mouettes rasant un plan d’eau glassy donnaient suffisamment de courage et de motivation pour se lancer dans de bons drops, avec plus ou moins de succès. Les rides ne sont pas aussi épiques qu’un deux mètres à la piste, mais le soleil léchant le visage (après des jours de pluie) et la vitesse prise sur les vagues suffisent à redonner du baume au coeur. Pas besoin d’accélérer sur la vague, la puissance des 14 secondes de période de la houle s’en charge, il suffit juste de conduire sa planche et de conduire juste, sous peine de sanction immédiate. Presque quatre heures plus tard, épuisés, nous rentrons sur la plage. Le voyage se termine par la vision de magnifiques vagues off-shores. Les sourires des enfants allant s’amuser avec leur club de surf en disent long. La journée était magnifique. Ce voyage également.


Pour notre dernier jour de voyage, la Bretagne nous a offer t une session mĂŠmorable


Le voyage touchant à sa fin de la plus belle des façons possibles, il était temps de rentrer dans notre Loire-Atlantique natale. La semaine qui suivit notre voyage fut marquée par des sessions épiques un peu partout sur la côte bretonne avec cette orientation sud-ouest de la houle. PS : pour la Bretagne, n’hésitez pas prendre du néoprène de semi-hiver, et de bien regarder les cartes pour le vent et la houle,. Enfin prenez votre temps pour découvrir les spots, il y en a des centaines et des centaines.

FIN


VOYAGE EN BRETAGNE Entre le soleil et les coups de tabac, la Bretagne nous a montré plusieurs de ses visages. Région authentique, sauvage, elle résume à merveille ce que doit être un vrai trip surf à l’ancienne, loin des clichés landais. Ici, le surf se mérite. Le surf est rude, froid, et ne se laisse pas facilement approché. Un voyage mémorable.

Une production SurfingLA (www.surfingla.fr) Avec la participation de Gregory Minard (www.santanden.fr)


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