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ForêtSuisse célèbre son centenaire

Centenaire et toujours d’attaque

Voilà un siècle que l’association ForêtSuisse défend les intérêts de près de 250 000 propriétaires, privés et publics, ainsi que de professionnels. À l’occasion de son centenaire, elle met en lumière les services rendus par ses membres à la collectivité.

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Ruedi Hunger

En visualisant cette photo de 1933, on constate que le travail en forêt s’est profondément

modifié avec les avancées de la mécanisation. Photo: ForêtSuisse

La forêt occupe le tiers du territoire suisse, soit 1,32 millions d’hectares ou 1600 mètres carrés par habitant. Elle se compose de 497 millions d’arbres vivants et de 60 millions d’arbres morts, d’un âge moyen de cent ans. Bon nombre d’entre eux étaient encore des arbrisseaux au moment de la fondation de ForêtSuisse en 1921. Forte de 600 exploitations et 900 entreprises, la filière forêt-bois génère 100 000 emplois. En outre, des milliers de particuliers, parmi lesquels beaucoup d’agriculteurs, exploitent leur bois

Le rôle de ForêtSuisse

L’association ForêtSuisse représente les intérêts des quelque 250 000 propriétaires forestiers privés et publics du pays. Elle s’engage en faveur de conditions cadres qui permettent aux propriétaires et aux exploitants de gérer la forêt de façon économiquement viable et dans le respect des règles de durabilité, pour assurer à long terme sa vitalité ainsi que sa biodiversité. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.foretsuisse.ch eux-mêmes. La Confédération soutient chaque année l’économie forestière à hauteur de 160 millions de francs, dont 110 pour la protection de la forêt. D’autres subventions sont accordées pour encourager la biodiversité, les soins aux jeunes arbres et à la recherche.

Des milliers de petites parcelles

Les Helvètes sont profondément attachés à la forêt, à laquelle ils ont libre accès, conformément au Code civil. Les travaux d’entretien sont assurés par le quart de million de propriétaires, en collaboration avec des professionnels spécialisés. Près d’un tiers de la superficie forestière de notre pays est réparti en milliers de petites parcelles détenues par autant de privés. Le deuxième tiers est la propriété des bourgeoisies et des corporations. Enfin, le dernier tiers appartient aux communes, aux cantons et à la Confédération. On constate ainsi qu’il n’existe pas de terrain boisé abandonné en Suisse. Chaque propriétaire exploite son bois et le commercialise dans le respect de la législation en vigueur, tout en supportant les coûts occasionnés.

Déficits et grande vulnérabilité

La propriété forestière a longtemps été intéressante sur le plan financier, parce que les bénéfices de la vente du bois couvraient largement les frais d’entretien et de bûcheronnage. Ce n’est plus le cas depuis deux à trois décennies. Les faibles prix du bois et les coûts d’exploitation en constante augmentation ont considérablement réduit son attractivité. La plupart des exploitations assurant la gestion des forêts sont actuellement déficitaires. Cette situation se révèle inquiétante parce qu’une forêt a besoin d’un entretien régulier pour conserver sa stabilité et sa vitalité. Ce n’est qu’ainsi qu’elle peut alors remplir toutes les fonctions de protection et d’utilité publique attendues par la société. La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes accompagnés de sécheresses de longue durée provoquent du stress sur les arbres et les affaiblissent. Ces derniers deviennent dès lors plus sensibles aux attaques d’insectes et aux maladies. Des mesures prises en raison de leur urgence s’avèrent de plus en plus souvent nécessaires mais remettent toutefois en question la rentabilité.

Soutien politique

La forêt doit accélérer son rythme d’évolution en raison du changement climatique. Il est nécessaire de favoriser son rajeunissement en privilégiant les essences qui repoussent naturellement. Daniel Fässler, président de ForêtSuisse et par ailleurs conseiller aux États, a déposé l’an dernier une motion demandant au Conseil fédéral d’accorder 100 millions de francs sur quatre ans pour aider les propriétaires forestiers à faire face aux défis majeurs dus à ces bouleversements. Cette motion a été tout récemment acceptée par les deux chambres fédérales.

Un siècle d’engagement

Ce succès donne des ailes à ForêtSuisse en cette année de centenaire. L’association fut fondée en 1921 afin de faire ressortir l’importance de la sylviculture suisse. Cent ans plus tard, cet objectif est toujours d’actualité. En l’honneur de son anniversaire, l’association a créé le site internet www.foret.ch où l’internaute trouvera quantité d’informations sur l’univers et l’histoire de la gestion de la forêt sous forme de portraits, de courts-métrages, etc. Chaque surface boisée a certes un ou une propriétaire, mais toute personne y est un hôte bienvenu.

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