LE PREMIER MAGAZINE SUR LA BD totalement gratuit
MAI/JuiN 2014
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Volume 2 - Edition #10 Après la Guerre de l’Annihilation, puis la conquête de l’empire kree par les Phalanx, Star-Lord (Peter Quill) décida de former une équipe de héros interstellaires pour protéger la galaxie et empêcher le développement des crises plutôt que de simplement réagir après le début de celles-ci.
section Comics américain
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Nouvelles - News 04- Spider-Man 2099 - 1 06- X-Force - 7 08- NEW SUICIDE SQUAD - 1 DOSSIER spécial 10 - GUARDIANS OF THE GALAXY Les couvertureS CE MOIS-CI 18- Certaine suggestion de ce mois-ci BD Nostalgia | Publication Mensuelle 5330 desmarteau, MtL, Qc. Tél.: 514-299-1593 site web: www.bdnostalgia.com email: info@bdnostalgia.com news@bdnostalgia.com Rédacteur en chef: Sylvio Martins 2
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BéDé EURO Nouvelles - News 20- Forte tête 22- Le Temple du passé 32
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DOSSIER spécial 32- lucky luke 40- entrevue légendaire avec morris 46- Lucky Luke dégaine sur grand écran ANIMÉ | MANGA
Nouvelles - News 48- Room Paradise T3 50- Attache-moi ! T1 52- Knights of Sidonia: il aura une saison 2 54 53- Animes de l’Été 2014 Depuis le diptyque Mon Voisin Totoro / Le Tombeau des Lucioles, le Studio Ghibli jouit d’une popularité importante au Japon, ainsi que d’une trésorerie confortable renforcée notamment par le succès du Pompoko de Takahata.
DOSSIER spécial 54- Princesse Mononoké
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Comic News Spider-Man 2099 - 1 Scénario par Peter David. Dessins par Will Sliney. Couverture par Simone Bianchi, Rick Leonardi, Skottie Young, J. Scott Campbell Date de sortie : 9 Juillet 2014.
ALL-NEW SERIES FROM THE PAGES OF AMAZING SPIDER-MAN! The book you have been demanding for months finally hits the stands! Miguel O’Hara is Spider-Man in the year 2099 but he’s currently stuck in the year 2014. He was stranded here by his father who is the head of an evil corporation called Alchemax in 2099. But in 2014, Alechmax has just been formed and Miguel has a chance to stop its corruption before it starts! You’d think being a man out of time would make you a man without enemies, but Spider-Man 2099 is about to discover that he’s not the only one hoping for a better tomorrow, one that might be ensured by The Adjustor eliminating Miguel from the time stream altogether! Join comics legend (and Spider-Man 2099 creator) Peter David and breakthrough artist Will Sliney (Superior Spider-Man Team-up) for the most adventure you’ll find in a book this side of the twenty second century! 4 BD Nostalgia
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Comic News X-Force - 7
X-Force has barely survived an encounter with their newest foe—the swaggering superhuman arms dealer VOLGA… …and with their secrets brought to light, they’re barely surviving EACH OTHER. How will Cable’s team keep it together to carry out their mission? Well I can tell you part of the answer: DOMINO is back! But she could just be in over her head already… 6
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Comic News NEW SUICIDE SQUAD - 1
Task Force X has been reopened for the post-Crime Syndicate ravaged world, and for the first time ever, Amanda Waller is not in charge. Some of the names may be the same, but the New Suicide Squad is definitely going to have a different trajectory with new management. First up, though — take out Mother Russia. To be upfront, I’m not sure a new #1 was warranted
between Waller and her new boss, with a few other new characters thrown in for good measure. It’s nice to see a warden of the revitalized Belle Reve (which we’re told is all new and improved, but not really shown) who is a plus-size woman, a contribution which acknowledges a little of what we’ve lost in recent years. We don’t get much more of Bonnie than that, however.
from a story perspective here. Not that I would argue against providing one as a new, marketing-driven jump-on point. I’m no dummy. If DC should have learned anything from Marvel’s past two years of relaunch hijinks, it’s that #1s sell. But how “New” is New Suicide Squad? As it turns out, a little. It’s clear there are new members to the team, for this first mission anyway — although a rotating cast is very much a staple for this title historically. Amanda Waller is still present, although under the thumb of a new director appointed by the Secretary of Defense — a director, by the way, who raises a whole lot of questions about who’s who in the new DC Universe. New writer Sean Ryan provides an interesting dance
Nor do we actually get much compelling characterization of the inmates who end up on the mission. Deathstroke, Deadshot, Harley Quinn, the Jokers Daughter, and Black Manta all seem themselves for the most part, but again are told their combination will be explosive without actually seeing any hint of that past a snarky comment made by Deathstroke to Deadshot. Any true rivalry is pretty subdued, even for a professional killer like Slade Wilson. Overall, I like the set-up here, though — taking the Squad back to exactly what it was in the beginning. They are a ragtag military task force compiled of the most dangerous criminals there are. Some are serving out sentences. Some are there for other reasons. All that’s missing is the interpersonal drama.
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Membres actifs: Vance Astro, Bug, Dragon-Lune, Drax le Destructeur, Gamora, Groot, Jack Flag, Mantis, Martyr (également comme Quasar), Rocket Raccoon, Star-Lord (Peter Quill), Adam Warlock Anciens membres: Aucun Autres membres (honoraires, etc.): Cosmo Autres noms: The Guardians of the Galaxy (VO) Base d’opérations: Nulle-Part (station spatiale dans le vide interdimensionnel) Première apparition: VO : Guardians of the Galaxy (vol.2) # 1 (juillet 2008, par Dan Abnett & Andy Lanning) – VF : Marvel Universe n°14 (avril 2009)
tis, la convainquant de son projet ; avec elle, il entra en contact avec d’autres héros, utilisant les pouvoirs mentaux de Mantis pour influer sur l’esprit de ses candidats afin de s’assurer de leur réponse positive à sa proposition. Ainsi, Drax le Destructeur, Gamora, Quasar (Phyla-Vell), Rocket Raccoon et Adam Warlock formèrent avec Quill cette équipe de héros, décidant, sur les conseils de Nova (Richard Rider), de s’installer dans la base spatiale de Nulle Part, au cœur du vide interdimensionnel, Mantis, avec l’aide de Cosmo, le chef de la sécurité de Nulle Part, jouant le rôle de support logistique à Nulle Part.
Les Gardiens commencèrent leurs actions par un heurt avec la nouvelle Eglise Universelle de la Vérité, avant Histoire: Après la Guerre de l’Annihilation, puis de découvrir une masse de glace issue des Limbes, au la conquête de l’empire kree par les Phalanx, Star-Lord sein de laquelle ils découvrirent Vance Astro – le Ma(Peter Quill) décida de former une équipe de héros in- jor Victoire des Gardiens de la Galaxie de la Terre-691. terstellaires pour protéger la galaxie et empêcher le développement des crises plutôt que de simplement réagir Une fois celui-ci ranimé, ses explications décidèrent après le début de celles-ci. A cette fin, il contacta Man- les héros à baptiser également leur groupe, jusque là BD Nostalgia
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anonyme, les Gardiens de la Galaxie. Ils affrontèrent de nouveau l’Eglise Universelle alors que Astro, qui se remettait du choc de se réveiller dans son passé, fut attaqué à Nulle Part par une nouvelle incarnation de son ancien coéquipier Starhawk. Celui-ci put être maîtrisé et immobilisé, refusant initialement de parler, 14 BD Nostalgia
avant d’accuser Astro d’être responsable de fluctuations temporelles qui menaçaient l’existence même de l’univers. peu après, alors que la Terre était attaquée par les Skrulls, la sécurité de Nulle Part repéra d’autres Skrulls à bord de la station. Les Gardiens et Cosmo enquêtèrent, découvrant que les Skrulls de Nulle Part étaient
en réalité des pacifistes venus se réfugier sur place pour échapper à leurs congénères ; cependant, cette confrontation amena les Gardiens à découvrir les manipulations mentales dont ils avaient fait l’objet et plusieurs d’entre eux, furieux, quittèrent alors le groupe.
Alors que Drax et Quasar d’un côté, Adam Warlock et Gamora de l’autre, quittaient Nulle Part pour poursuivre leurs propres activités, Star-Lord se rendit dans l’empire kree où Ronan l’exila dans la Zone Négative pour le punir de sa responsabilité dans l’invasion des Phalanx. Demeuré seul, Rocket Raccoon, qui demeuBD Nostalgia
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rait déterminé à préserver les Gardiens, recruta Groot, Vance Astro et Bug, et intégra également Mantis aux opérations sur le terrain. Pendant que le groupe combattait les Badoon, StarLord fut capturé par Blastaar et dut s’introduire dans la Zone 42, la prison pour surhumains construite par la Terre. Avec Jack Flag, un prisonnier de la Zone 42, Star-Lord put entrer en contact avec les Gardiens qui vinrent le récupérer ; à Nulle Part, Jack Flag, tétraplégique après une bataille contre les Thunderbolts, décida de rester sur place et intégra à son tour les Gardiens. Drax et Quasar, alors qu’ils étaient initialement partis à la recherche de la jeune Cammi, réussirent à ramener Dragon-Lune de la dimension du Néant, même si Phyla-Vell devint du coup le nouvel avatar de la mort sous le nom de Martyr ; ensemble, le trio décida de revenir auprès des Gardiens. De leur côté, Adam Warlock et Gamora poursuivirent 16 BD Nostalgia
leurs recherches sur l’Eglise Universelle ; apprenant le déclenchement d’une guerre entre les Krees et les Shi’ar, ils regagnèrent Nulle Part pour avertir les Gardiens. Star-Lord décida d’organiser deux équipes diplomatiques à destination des deux empires pour négocier la paix ; alors que Cosmo, Dragon-Lune et Mantis demeuraient sur Nulle Part pour coordonner les actions, Star-Lord prit la tête de la première équipe qui se rendit chez les Krees, désormais dirigés par Flèche noire, le souverain des Inhumains, alors que Rocket Raccoon dirigeait le second groupe chargé de négocier avec les Shi’ar de Vulcain. Tandis que la mission de Star-Lord essuyait un net refus de Flèche noire, l’autre équipe fut séparée, Warlock se retrouvant seul face à Vulcain alors que le reste du groupe rencontrait les Star-Jammers, opposants au règne de Vulcain.
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Euro News Forte tête L’arrogance incarnée. Jonathan a 16 ans et du talent à revendre quand il est sur un terrain de foot. Le problème est qu’il en a bien conscience et que tout lui semble dû. Chambreur invétéré, simulateur de pénalty, beau parleur persuadé d’être plus fort que Zidane à son âge, l’impétueux n’a d’autre plaisir que d’envoyer paître
premiers pas dans le foot (il a publié Jouer juste en 2003) ni à sa première bande dessinée (Mâle occidental contemporain, avec Clément Oubrerie, en 2013). Son association avec Grégory Mardon (Le Fils de l’ogre, Sarah Cole…) donne de la chair à ce récit dont le sujet central est la difficulté du passage à l’âge adulte. « Pri-
tous ces « baltringues » d’adultes qui osent lui demander de se tenir à carreau : son coach, son paternel, ses profs et même les recruteurs du club pro de Nancy – « le club de Platini ! », s’enflamme son père. Jonathan n’en reste pas moins un gosse que sa maman vient border le soir dans son lit ; un ado mal dégrossi qu’une amie de sa sœur va initier aux mystères vénéneux de l’amour et du rock’n’roll… son dorée » bien connue des richissimes joueurs pro, le L’écrivain François Bégaudeau n’en est pas à ses foot joue ici un rôle inattendu : celui de la métaphore. 20 BD Nostalgia
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Euro News Le Temple du passé
La belle collection « vintage » Les Univers de Stefan Wul (dirigée par Olivier Vatine), aux éditions Ankama, s’enrichit d’une nouvelle adaptation fort réussie d’un roman de cet auteur science-fiction qui fut, certainement, le plus grand écrivain français du genre : il ne produisit, pourtant, que onze fictions entre 1956 et 1959, publiées dans le label populaire Anticipation, chez Fleuve Noir.
L’originalité de cette version bande dessinée du « Temple du passé » consiste surtout dans l’injection, à la trame narrative originale, de réflexions sociales et humanistes chères au scénariste Hubert, lesquelles sont efficacement mises en images par le très doué Étienne Le Roux… Un vaisseau spatial a percuté un gigantesque animal aquatique géant. L’appareil, rempli de cadavres, est hors service et se retrouve dans un environnement inconnu. 22 BD Nostalgia
Le spationaute cryogénisé Massir sort accidentellement de sa stase et rassemble les deux autres seuls survivants pour sauvegarder ce qui peut encore l’être. Cependant, à bord de l’astronef endommagé, lequel est donc désormais dans un organisme vivant et a priori hostile, des dissensions internes se font jour : Massir étant hétérosexuel, ce qui, aux yeux de ses camarades de galère, n’est autre qu’une abomination ! En effet, dans leur monde, c’est l’homosexualité qui est la norme : les hommes avec les hommes et les femmes avec les femmes ! Or Massir, qui est un homme, lui, aime les femmes : ou plutôt, une femme ! Ce space opera enthousiasmant, particulièrement captivant, est donc un huis clos malin parsemé de flash-back qui, parallèlement à la quête pour la survie de ces rescapés qui essaient de dépasser leurs antagonismes, nous éclairent, progressivement, sur leur société : et du même coup sur la nôtre.
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Lucky
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1- La Mine D’or de Dick Digger Histoire 1 : Le vieux Dick Digger, ami de Lucky Luke, a découvert un filon d’or. Il s’en vante au saloon en montrant ses pépites. La nuit, il est assommé par deux bandits qui lui volent le plan de la mine et les pépites. Lucky se fait un devoir de retrouver les voleurs, même au péril de sa vie. Histoire 2 : En traversant Silverbrook, Lucky Luke s’aperçoit qu’il fait fuir tout le monde! Il comprend en voyant sur une affiche le bandit Mad Jim, son sosie parfait. Ce dernier est en prison et sera pendu le lendemain matin. Cette ressemblance pourrait profiter au brigand et mettre la vie du cow-boy en grand danger. 2- Rodéo Histoire 1 : «Rodéo» A Navajo-City, c’est le grand rodéo. Lucky Luke se présente en même temps que Cactus Kid, une brute épaisse. Le conflit entre les deux individus est inévitable et le règlement de compte commence en pleine compétition. Cactus Kid use de sa roublardise pour prendre l’avantage mais en subira bien vite les conséquences. Histoire 2 : «Lucky Luke à Desperado City» Les frères Pistol sèment la terreur à Desperado City;
même le shérif démissionnaire passe son temps au saloon à jouer. Alors que Lucky convoie la paie des mineurs, il est attaqué par les Pistol. Il leur règle rapidement leur compte, mais leur arrestation ne fait que donner un coup de pied dans la fourmilière. Toute la mafia locale va se retourner contre le cow-boy. Histoire 3 : «La ruée vers l’or de Buffalo Creek» Lucky Luke fait une farce à un vieux chercheur d’or endormi et lui place une pépite d’or dans son écuelle. Le vieux se croit riche et la nouvelle d’une mine d’or se répand dans tous les Etats-Unis. L’ampleur que prendra cette bénigne petite blague prendra une ampleur qui dépassera complètement notre héros. 3- Arizona Histoire 1 : «Arizona»: Des bandits provoquent un accident de diligence et fuient avec leur butin, laissant un père et son fils dans la détresse. Lucky Luke qui passait par là, les sauve et trouve un éperon comme seule indice. Cette pièce à conviction, en apparence anodine, l’aidera à trouver la trace des malfaiteurs. 2 histoires courtes (1 planche chacune) : Où notre cow-boy nous donne une leçon d’apprivoisement de BD Nostalgia 27
cheval. Et où notre cow-boy nous donne le truc pour vider un lieu public en un rien de temps. Histoire 3 : «Lucky Luke contre Cigarette Caesar» Cigarette Caesar, bandit de haut vol, s’échappe de prison. Le shérif et sa bande arrivent trop tard pour l’arrêter à la frontière mexicaine, il est déjà passé. Lucky Luke, qui a un compte à régler avec lui, se charge de le traquer. 4- Sous le ciel de l’ouest Histoire 1 : «Le retour de Joe La Gachette» Lucky Luke rencontre John Smith un généreux philanthrope. En ville, ils s’inscrivent à une course de chevaux. John conscient des capacités de Jolly Jumper, le vole et le peint en noir. Malheureusement pour lui, un orage éclate, et Lucky reconnaît son cheval. Pour Smith, les ennuis commencent ! Histoire 2 : «Jour de Round Up»: Après un test de domptage, qu’il réussit évidemment haut la main, Lucky Luke est engagé pour regrouper le bétail d’un ranch. Malheureusement, les embûches se succèdent et à l’arrivée, il manque 200 têtes. Lucky Luke trouve rapidement deux gars louches et les traque. Histoire 3 : «Le grand combat»: Lucky devient l’entraîneur et l’ami d’un homme à la force extraordinaire qu’il baptise Battling Belden. Il l’inscrit à un combat contre Killer Kelly. Après une brève démonstration de 28 BD Nostalgia
ses talents, les gens se précipitent pour parier sur Battling. Le bookmaker Nelson pense avoir trouvé un bon moyen de se faire de l’argent facile, mais Lucky ne voit pas ça du même oeil. 5- lucky luke contre pat poker Histoire 1 : «Nettoyage à Red City»: Délesté de Jolly Jumper et de ses habits, Lucky Luke se retrouve déguisé en jeune garçon alors qu’il doit se rendre à Red City pour y faire office de Shérif. Bien que sa crédibilité en ait pris un coup, il entend bien faire régner la loi dans cette ville corrompue par le fameux coyote Pat Poker. Histoire 2 : «Tumulte à Tumbleweed» : Angelface terrorise les habitants de Tumbleweed et les étrangers qui osent s’y rendre. Lucky Luke n’entend pas le laisser faire plus longtemps. Angelface s’associe avec Pat Poker. A deux, ce sera plus facile pour l’éliminer. Mais deux bandits n’effraient pas plus Lucky qu’un seul. 6- Hors la loi Histoire 1 : «Hors la loi»: Après moult pillages, les Dalton montent à bord d’un train pour le dévaliser. Mais ils ne savent pas que Lucky Luke leur a tendu un piège. Il a remplacé la cargaison d’or par de la dynamite. Boum! Mais cette tentative d’intimidation ne suffit pas à calmer leurs ambitions. Ils débarquent en ville, et c’est la terreur. Seul, Lucky Luke a le cran de les affronter mais les quatre frères lui donneront bien du fil à retordre ! Histoire 2 : «Le retour des frères Dalton»: C’est la fête au village pour l’élection du nouveau shérif Bill Boney,
terreur de tout l’Arizona. Celui-ci se vante à qui veut l’entendre d’avoir arrêté tous les coyotes de l’Ouest, y compris les Dalton ! Lucky Luke, qui reconnaît là ses propres exploits, ne peut pas s’empêcher de jouer un petit tour au shérif mythomane...
se retrouve en territoire indien où il se fait capturer. Pour sauver sa peau, Pedro fait croire aux peaux bleus qu’une grande quantité d’eau de feu les attend chez les visage pâles. Lucky Luke a tout juste le temps d’organiser la défense de la ville. Mais le siège dure plus de temps que prévu.
7- L’elixir du docteur Doxey Histoire 1 : «Lucky Luke et le docteur Doxey»: Le 11- Lucky Luke contre Joss Jamon docteur Doxey, charlatan cupide plein d’imagination A la fin de la guerre de sécession, Joss Jamon et ses exploite la crédulité des badauds en vendant des élixirs acolytes profitent du chaos ambiant pour terroriser la tous usages. Son serviteur Scraggy l’aide à préparer ces population. Lucky Luke suis leurs traces jusqu’à Fronpotions et use de ses talents de comédien pour tromper les bonnes gens lors des démonstrations. Leur petite affaire marche bien jusqu’à ce qu’ils croisent le chemin de Lucky Luke et s’en prennent à lui. Grave erreur ! Histoire 2 : «Chasse à l’homme»: Ce charlatan de Doxey s’évade de prison, se fait raser la barbe puis change de nom pour passer inaperçu. Il a un nouveau stratagème : la nuit, il peint des petites taches rouges sur le visage d’habitants endormis et le lendemain leur propose sa lotion magique contre la rougeole. Ce farceur risque de vite connaître le destin de l’arroseur arrosé ! 8- Phil defer Histoire 1 : Lucky Luke et Phil Defer «le faucheux»: O’Hara, vieil ami de Lucky Luke, ouvre son saloon juste à côté de celui de O’Sullivan, vieille crapule qui n’entend pas partager sa clientèle. Lucky, en fin stratège, fait passer son ami pour une gâchette facile. Malheureusement O’Sullivan surenchéri en faisant appel à Phil Defer, un des meilleurs tireurs de l’Ouest. Un duel terrible s’annonce mais qui ne semble pas impressionner Lucky Luke plus que ça.
Histoire 2 : «Lucky Luke et Pilule»: Pilule, un pacifique petit et bigleux collectionneur de papillons, est nommé shérif suite à un concours de circonstances imprévisible. Alors qu’il retourne à ses papillons, la bande de Lefty débarque en ville et Pilule devra assumer son tier City qu’ils ont réussi à transformer en repère de rôle... coyotes. Jamon étant s’étant fait élire maire, Lucky Luke est plutôt mal vu ici. Mais il ne s’avoue pas vain9- Des rails sur la prairie La construction de la ligne de chemin de fer entre l’Est cu pour autant. et l’Ouest prend du retard. Un certain Black Wilson semble bien décidé à leur mettre des bâtons dans les 12-Les cousins dalton roues. Lucky Luke propose ses services, mais malgré Les Dalton, cousins des Dalton, veulent venger leur sa présence sur le chantier, les sabotages répétés conti- arrestation par Lucky Luke. Le problème, c’est qu’ils nuent. Et encore, s’il n’y avait que ça. Il faudra aussi sont vraiment nuls: d’attaques manquées en vols rabeaucoup de diplomatie et d’audace pour surmonter tés, ils ne touchent pas une bille. Ils décident de subir un entraînement intensif pour améliorer leurs maigres tous les problèmes qui les séparent du terminus. compétences en grand banditisme. Mais il faudra probablement bien plus que ça pour venir à bout du plus 10- Alerte aux pieds-bleus Pedro Cucaracha est un sale tricheur aux cartes. Dé- grand tireur de l’Ouest ! masqué par Lucky Luke, il est obligé de déguerpir et (C’est la première apparition de Joe, William, Jack et BD Nostalgia 29
Averell dans l’univers de Lucky Luke.) 13- le juge Lucky Luke est chargé de convoyer un troupeau d’Austin à Silver City, route réputée dangereuse par ses attaques de bandits. A Langtry, il est arrêté pour avoir volé son propre troupeau par Roy Bean dit «le juge», un bandit reconverti dans la loi et, accessoirement, la vente de bière (soit disant) glacée. Suite à un procès pour le moins farfelu, Lucky Luke est condamné à la corde. Mais l’arrivée d’un second juge en ville risque de pas mal changer la donne... 14- Ruée sur l’oklahoma Le rachat de l’Oklahoma aux Indiens par les pieds tendres laisse présager une ruée sauvage que Lucky est chargé de contenir. Les premiers colons attendent déjà à la frontière. Le jour J, c’est la pagaille. Une ville, Boomville pousse en un éclair. Lucky Luke, pour la tranquillité des citadins, fait interdire les armes à feu puis organise des élections. Le résultat des vote en déconcertera plus d’un... 15- L’évasion des dalton Les Dalton réussissent à s’évader du pénitencier. Joe, qui a encore son boulet au pied, retarde les autres et Lucky Luke les suit sans problème. Mais, cette fois, ils ont un plan : chaque fois qu’ils commettent un larcin, ils placardent une affiche «Wanted» de Lucky Luke ou publient un article accusateur dans la gazette locale. Ce stratagème ingénieux met le fameux cow-boy dans une fâcheuse position. Du moins pour un temps... 30 BD Nostalgia
16- En remontant le mississippi Les capitaines Barrow et Lowriver se disputent le monopole de la circulation sur le fleuve Mississipi car les affaires y sont juteuses. Ils décident d’une course et le premier arrivé remporte le marché. Barrow, qui craint des sabotages, se fait accompagner par Lucky Luke à bord du «Daisy Bell». Mais des truands envoyés par Lowriver sont à bord et son «AD Plower» prend la tête. Lucky ne sera pas de trop dans cette galère ! 17-Sur la piste des dalton Les Dalton s’évadent sous la bonne garde de Rantanplan (qui fait sa première apparition dans l’univers de Lucky Luke). Premier objectif, vol de chevaux et de pistolets. Lucky Luke refuse de s’en mêler pour une fois. Mais face à l’incompétences des gardiens du pénitencier et le flair «inégalable» de Rantanplan, il n’a d’autre choix que de suivre la piste des Dalton, jonchée de vols et braquages en tous genre. 18- À l’ombre des derricks Le 27 Août 1859, le colonel Drake découvre un gisement d’or noir à Titusville. Immédiatement, c’est la ruée. Le maire appelle Lucky Luke pour maintenir l’ordre. Quant il arrive, tout le monde est en train de forer, du shérif au croque-mort. Dés qu’un puits est ouvert, c’est la bagarre. Puis arrive Barry Blunt, un riche prospecteur accompagné de ses hommes qui rachète un à un tous les puits à leur propriétaire. Mais ses méthodes plus que douteuses lui attire le courroux de Lucky Luke.
19- Les rivaux de painful gulsh Deux familles rivales vivent à Painful Gulch: les O’Timmins qui ont un grand nez et les O’Hara avec de grandes oreilles. Ils se font la guerre depuis des décennies et ne savent même plus pourquoi. Lucky est nommé maire pour tenter de ramener la paix en ville. Mais les hommes et leur sens obtus de l’honneur feront échouer tous les plans de réconciliation de Lucky Luke. Il doit pourtant bien y avoir une solution...
problèmes commencent...
24- la caravane Une caravane de pionniers désirant s’installer en Californie passe par Nothing Gulch. Son guide hargneux et peu scrupuleux est renvoyé par les voyageurs. Lucky Luke est alors prié de le remplacer. Il accepte, amusé par cette joyeuse bande. Alors que la caravane repart, les ennuis commencent. Les sabotages se succèdent sans que le coupable puisse être identifié. Mais il en faudrait bien plus pour que Lucky Luke rebrousse che20- Billy the Kid En 1859, naît le petit Billy qui montre très vite un goût min ! prononcé pour les revolvers. Sa première attaque de diligence a lieu lorsqu’il a 5 ans et ce n’est que le début de 26- Les dalton se rachètent son imposante carrière de bandit. Lucky Luke débarque La Cour Suprême des Etats-Unis réforme le système dans un Fort Weakling bien trop calme. Presque une pénitencier en instaurant une période de probation pour ville morte. La raison ? Lucky ne tardera pas à la ren- les criminels: si en un mois de liberté provisoire, le contrer en la personne de Billy the Kid qui terrorise la condamné ne commet aucun crime, il sera définitivepopulation. Son emprise est telle qu’il sera impossible ment libre. Pour tester cette réforme, on choisit les Dalà Lucky de convaincre les habitants de porter plainte ton et Lucky Luke pour surveiller leurs agissements. contre ce sale gosse. La solution ? Combattre le mal par Tout commence par l’ouverture d’une banque par les Dalton à Tortilla Gulch. La tentation est grande ! Pourle mal. ront-ils résister un mois complet ? 21- les collines noires Les sénateurs de Washington votent à l’unanimité la 27- Le 20ème de cavalerie colonisation des collines noires, terres Cheyenne du Le traité autorisant la libre circulation des pieds tendres Wyoming. Seul le sénateur Stormwind s’y refuse et en- sur les territoires indiens étant rompus (des bisons ont voie Bull Bullets pour faire capoter l’expédition envoyée été chassés par des migrants), Lucky Luke est envoyé par le Sénat. Malheureusement pour eux, ce groupe des au fort Cheyenne par le gouvernement afin d’essayer quatre scientifiques est mené par Lucky Luke. Et ce de trouver une solution au conflit. Il devra ainsi tenter n’est ni quelques tentatives de sabotages maladroites, de faire en sorte qu’un nouvel accord soit signé entre ni un complot indien qui l’empêcheront de remplir sa Chien Jaune, le chef indien, et Mac Straggle, le colonel du 20ème régiment de cavalerie. Tout cela serait très mission. facile sans la présence d’un renégat qui manipule les Cheyenne. 22- Les dalton dans le blizzard Les Dalton s’évadent d’un pénitencier du Texas, avec l’intention de rejoindre le Canada. Lucky Luke, convo- 27- la ville fantôme qué pour les rattraper, les suit avec l’aide de Rantanplan. La ville abandonnée de Gold Hill ne compte plus Il fait la rencontre du caporal canadien Winston Pen- comme habitant qu’un vieil homme, Powell, persuadé dergast qui l’accompagne dans son voyage. Commence qu’il y a encore de l’or dans sa mine. Denver Miles alors une grande expédition à travers le territoire cana- et Colorado Bill, deux tricheurs notoires, décident de dien. Et on peut dire que les Dalton vont goûter au folk- racheter pour une bouchée de pain la mine de Powell, pour ensuite la revendre plus chère à d’autres naïfs. lore local. Mais Powell ne veut rien entendre. Les deux coyotes, à force d’insister, se retrouvent confronté à Lucky Luke. 23- Les Dalton courent toujours Un nouveau président est élu et, pour inaugurer son Et ils vont vite le regretter. mandat, il déclare une amnistie générale pour les détenus. Les Dalton, fraîchement libérés, se remettent immé- 28-l’escorte diatement à leurs activités illicites habituelles, jusqu’à Lucky Luke a pour mission de conduire Billy le Kid ce que Lucky Luke leur tombe dessus et les renvoient en au Mexique où il doit être jugé pour de nombreux vols. prison. Cependant, les apaches attaquent le pénitencier Le «gamin» n’a qu’une idée en tête : s’échapper. Le et les Dalton profitent d’une brèche pour s’échapper à soir venu, Lucky confie le Kid au shérif des villes tranouveau. Mais quelques pas plus loin, ils sont capturés versées et va dormir à l’hôtel. Une nuit, dans sa cellule, par les Indiens. Une heureuse coïncidence fait passer Billy fait la connaissance de Bert Malloy, un bandit Averell pour un grand sorcier. Et c’est là que les gros raté qui doit retrouver se liberté le lendemain. Il s’asBD Nostalgia
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socie avec lui pour qu’il le sorte des griffes de Lucky licate. Une amitié se noue rapidement et tous deux débarquent à El Plombo. Au saloon, Calamity Jane prouve Luke. Mais c’est loin d’être gagné ! par ses manières et sa force qu’elle est loin d’être une faible femme et gagne l’établissement à la force des 29- Des barbelés sur la prairie Felps décide de faire pousser des salades sur ses pro- poignées. Son ex-propriétaire, August Oyster est fou de priétés. Seulement, les troupeaux de l’éleveur Cass rage et n’a qu’une idée en tête : la faire déguerpir. PenCasey saccagent régulièrement ses terres. Furieux, il dant de temps, Lucky Luke tente d’éclaircir une sombre engage Lucky Luke pour le protéger contre Casey. affaire de trafic d’armes à destination des Apaches... Felps veut entourer ses terres de barbelés, ce qui dans l’Ouest est considéré comme une provocation. Du coup, 31- la diligence la guerre est déclarée entre les éleveurs et les fermiers. Lucky Luke convoie une diligence de la Wells Fargo & Lucky Luke va devoir user de ses compétence de média- Co de Denver à San Francisco. Sa cargaison : un coffre plein d’or. Autant dire qu’elle fait des envieux. Lucky teur pour réconcilier ces deux groupes bien remontés. Luke est heureusement accompagné par Hank Bully, le conducteur de la diligence qui est de loin le meilleur 31- Tortillas pour les dalton Alors que les Dalton sont transférés dans une prison fouet de la compagnie. Vu la publicité faite autour de mexicaine, des bandits mexicains attaquent le fourgon cette expédition, les embûches promettent d’être nomet volent sans le savoir les Dalton. Déçu par leur butin, breuses et Bully ne sera pas de trop dans cette aventure. ils décident de pendre les quatre frères. Joe, pour sauver leur peau, propose alors au chef de la bande, Don Emi- 32- le pied-tendre lio, de partager avec lui toute sa science en grand ban- A l’enterrement du vieux Baddy, tout le monde est ému ditisme. Pendant ce temps, le gouverneur envoie Lucky sauf Ready qui attendait la mort du centenaire depuis longtemps afin de pouvoir racheter son ranch. MalheuLuke à leur recherche... reusement le vieux avait un héritier, Waldo, «un pied tendre» qui déboule tout droit de son Angleterre natale 30-Calamity Jane Calamity Jane sauve Lucky Luke d’une situation dé- accompagné de son majordome Jasper. Deux mondes 32 BD Nostalgia
s’affrontent alors: l’ancien, si raffiné, et le nouveau, tout de même très rustique. 33- dalton city Lucky Luke arrive en qualité de shérif à Fenton Town, ville où règne l’anarchie. Il fait fuir tout le monde et envoie Fenton, maître es-corruption, rejoindre les Dalton au trou. Ces derniers, baratinés par Fenton, s’évadent pour fonder «Dalton City» à la place de la ville désertée. Pour la repeupler, Lucky Luke, prisonnier volontaire des Dalton, leur donne l’idée de convoquer tous les desperados du coin. Un fin stratagème... 34- jesse james Jesse James, bandit dont la tête est mise à prix, décide d’être le nouveau Robin des Bois qui vole aux riches pour donner aux pauvres. Et comme il est pauvre, décide de garder tout pour lui. Avec son frère et son cousin, ils attaquent des trains et terrorisent les habitants de Nothing Gluch pour voler leur banque. Lucky Luke a bien du mal à les faire arrêter car la population naïve et craintive fait tout pour ne pas les contrarier... 35- western circus Le Western Circus de Mulligan, sa troupe, son lion et son éléphant arrivent en ville sous la bonne escorte de Lucky Luke. Zilch, riche commerçant et organisateur du grand rodéo annuel, voit là une concurrence nuisible à ses affaires et fait tout pour empêcher le cirque de donner son spectacle. Il engage le tueur à gages Rattlesnake Joe, mais, au final, ses tentatives feront une publicité inespérée au cirque. En avant le spectacle !! 36- canyon apache La tribu apache de Patronimo est encore en guerre contre les visages pâles. Les forts détruits succèdent aux camps détruits... et vice versa. Lucky Luke, chargé de ramener la paix entre les Patronimo et le colonel O’Nollian, tente de jouer le rôle de médiateur mais finit par passer pour un traître pour les deux camps. Seul un dénouement inattendu et romanesque lui permettra de se sortir de cette situation épineuse. 37- ma dalton Lucky Luke fait la rencontre de Ma Dalton à Cactus Junction et se rend vite compte que jamais le dicton «Telle Mère, tels fils» n’a été aussi vrai! Ma est considérée comme une vieille dame excentrique et amusante (elle braque les commerçants en faisant ses courses). Mais tout change lorsque ses fils s’évadent et quand Joe se fait passer pour sa mère et commence à s’en prendre aux banques de la région. Lucky Luke, toujours aux aguets, suit la piste de la famille Dalton grâce à Rantanplan, décidément toujours aussi stupide.
38- chasseur de primes Elliot Belt, un chasseur de primes méprisé et sans scrupule, est sur la trace de Tea Spoon, un Cheyenne accusé d’avoir volé le pur sang du riche propriétaire Fortworth. Belt est fait prisonnier alors qu’il tentait de s’infiltrer en territoire indien. Afin de préserver la paix et malgré sa haine des chasseurs de primes, Lucky Luke intervient et le libère. Il commence alors sa propre enquête, persuadé que l’indien n’y est pour rien. 39- le grand duc Le grand et trépidant Duc Léonide de Russie accompagné de son interprète veut découvrir le far West typique avant de signer un traité avec les Etats-Unis. Lucky Luke est chargé de le protéger contre d’éventuels attentats, et de lui faire découvrir le folklore local : les saloons et leurs danseuses, les ruées vers l’or, la guerre contre les indiens... Et Lucky Luke apprendra bien vite que le métier de guide touristique n’est pas de tout repos ! 40- l’héritage de rantanplan Un ancien pensionnaire du pénitencier, Oggie Svenson, a légué toute sa fortune et un hôtel à Rantanplan, le seul être totalement désintéressé ici-bas. En cas de décès de l’animal, tout ira à Joe Dalton. Ce dernier, apprenant ça, n’a plus qu’une idée en tête : lui faire la peau. Lucky Luke, chargé de la protection de Rantanplan, l’accompagne à son hôtel. Pendant ce temps, les Dalton s’évadent et partent à la recherche du riche cabot. L’héritier canin, de son côté, n’a pas la tête à jouir de sa fortune et ne pense qu’à retrouver Joe, son maître adoré. 41- 7 histoires de lucky luke Histoire 1 : «Le desperado à la dent de lait»: Lucky Luke remplace un fermier tombé en panne de charrette dans son rôle de père: il conduit son gamin turbulent chez le dentiste. Et ce boulot de nounou n’est pas des plus reposants... Histoire 2 : «L’hospitalité de l’Ouest»: Lucky Luke éreinté demande le gîte à des fermiers. Une fête les réunit avec leurs voisins pour l’élection de la plus belle jeune fille des deux familles. A son grand regret, Lucky devra participer au vote... Histoire 3 : «Maverick»: Deux fermiers se disputent Maverick, un veau errant en territoire apache. Lucky Luke tente de les départager. C’est alors que les indiens attaquent... Histoire 4 : «L’égal de Wyatt Earp»: La jolie Miss Jingle refuse d’épouser son fiancé Leroy s’il ne devient pas shérif. Mais il est tellement maladroit au tir qu’il y a peu de chances de réussir. Lucky Luke va l’aider à devenir un héros légendaire. Histoire 5 : «Le colporteur»: Alors que Lucky Luke BD Nostalgia 33
fait un bout de chemin avec un colporteur, les sioux les attaquent. Ils sont assiégés et Lucky Luke tombe vite à cours de munitions. Heureusement, le colporteur est plein de ressources. Histoire 6 : «Passage dangereux»: Les Hardis, pionniers décidés à aller s’établir dans l’ouest, doivent franchir un torrent. Lucky Luke propose son aide au jeune couple, et le regrettera assez vite. «On ne discute pas avec Edna»... Histoire 7 : «Sonate en colt majeur»: Bob, un pianiste de saloon incompris, est invité à jouer Mozart (son idole) au théâtre de Houston. Enfin la consécration! Mais le trac paralyse totalement l’artiste. Heureusement, son ami Lucky Luke est là pour le soutenir.
très freudienne semble donner des résultats probants très rapidement. Lard ou cochon ?.. Soit disant guéris, les Dalton sont relâchés avec armes et bagages. Le professeur les suit, au grand dam de Lucky Luke. Et c’est alors que les braquages recommencent... 43- le cavalier blanc D’étranges cambriolages de banques ont lieu à chaque représentation de la pièce «Le cavalier blanc» donnée par la troupe de W. Baltimore. Simple coïncidence ?... Lucky Luke, soupçonneux, la suit. Malheureusement, c’est lui qui est accusé de vol dans chaque ville où les comédiens passent. Après tout, lui aussi est un étranger. Mais malgré ces arrestations successives, Lucky Luke ne se laissera pas distancer par Baltimore et sa troupe, et saura blanchir son image.
42- la guerison des dalton Un éminent professeur européen prétend pouvoir libé- 44- l’empereur smith rer les desperados de leurs vices par la psychanalyse et Un riche éleveur de Grass Town se prend pour l’emchoisit les Dalton pour son expérience. Son approche pereur des Etats-Unis, Smith 1er. Lucky Luke lui sauve 34 BD Nostalgia
la mise et se retrouve nommé grand officier et invité au «palais». Ce doux dingue de révèle être à la tête d’une véritable armée de fabulateurs et Lucky Luke, inquiet, s’en explique au shérif. Le bandit Ritchie, qui a tout entendu de sa cellule, se fait libérer et convainc l’empereur d’utiliser son armée pour reconquérir le pays infesté de traîtres. Heureusement, la mythomanie collective a ses limites. 45- le fil qui chante Afin de relier le continent avec le télégraphe, comme le souhaite Abraham Lincoln, un pari s’engage entre les habitants de Carson à l’Ouest, et de Omaha à l’Est. Celui qui construit le plus vite la ligne pour rejoindre Salt Lake City emporte $100 000. Les travaux et les difficultés commencent. Quand ce n’est pas le chantier adverse qui sabote l’avancée des travaux, c’est une attaque d’indiens ou de rudes conditions climatiques qui ralentissent leurs efforts. Une expédition éreintante pour le fameux cow-boy. 46- La balade des dalton Histoire 1 : «La ballade des Dalton», de Goscinny: Suite au décès de leur oncle Henry, les cousins Dalton apprennent que l’héritage ne leur sera reversé que s’ils éliminent un à un tous les membres du jury et le juge responsables de sa pendaison. Et l’homme chargé de constater que cette mission est bien accomplie n’est autre que Lucky Luke. L’oncle Henry n’est pas prêt d’être vengé ! Histoire 2 : «Un amour de Jolly Jumper», de Greg: Jolly Jumper semble bien abattu depuis quelques temps et Lucky Luke n’arrive pas à savoir pourquoi. Alors qu’ils se dirigent vers Trigger Gulch pour voir le psychiatre, ils font escale chez leur ami Buck Morgan. Et c’est là que Jolly retrouve la joie de vivre... Histoire 3 : «Grabuge à Pancake Valley», de Morris: Jolly Jumper a été dérobé. Lucky Luke est sur les traces du coupable. Mais cette piste houleuse est pleine de rebondissements. Histoire 4 : «L’école des Shérifs», de Morris: Le gouvernement est à cours de Shérifs, et l’école chargée de les former est tombée sur sept spécimens incapables de tenir une arme. Lucky Luke est appelé à la rescousse, et comme prof de tir, y’a pas mieux !
48- le bandit manchot Dans la famille d’inventeur Caille, les fils ont mis au point une machine à sous qu’ils veulent faire connaître dans tout l’Ouest. Lucky Luke, à la demande de son vieil ami le sénateur Pinball, les accompagne. La machine suscite très vite convoitises et jalousies. C’est un joueur professionnel tricheur connu sous le nom de «Le Boss» qui leur cause les plus gros ennuis. Mais rien n’arrête la marche du progrès. 49- la corde du pendu et autres histoires Histoire 1 : «La corde du pendu», de Vicq: Lucky Luke sauve in extremis de la pendaison un innocent ivrogne, accusé du vol du cheval d’un voyageur de commerce. La corde du pendu porterait chance. On se demande bien à qui ? Histoire 2 : «Les Dalton prennent le train», de Goscinny: Les Dalton se sont encore évadés et décident d’attaquer des trains. Toujours à leur trousses, Lucky Luke remonte la voie de chemin de fer et ne tarde pas à les retrouver. Histoire 3 : «Le justicier», de De Groot: A Coyote City, c’est la pègre qui fait la loi avec la complicité du shérif. Un justicier, sorte de Zorro (zéro) masqué voudrait bien rétablir l’ordre mais il est obligé de se faire aider de Lucky Luke. Histoire 4 : «La mine du chameau», de Dom Domi: Lucky Luke rencontre Hadji Ali, un musulman qui a perdu ses chameaux. Il l’aide à retrouver l’un d’eux. Et Hadji tente de prouver aux habitants de Quattstite que cet animal vaut de l’or. Histoire 5 : «Règlement de comptes», de Lodewijk: Un riche fils d’éleveur s’est entiché de Laura Legs, la danseuse du saloon qui aime Lucky en secret. Il provoque Lucky en duel par jalousie. La fille du forgeron, elle, aime en secret ce fils capricieux. Un petit mélo au Far West. Histoire 6 : «La bonne parole», de De Groot: Absestos Misbeliever, un prédicateur fou, prêche sur le territoire des Apaches et Lucky Luke n’arrive pas à le faire taire. Ce qui devait arriver, arriva, ils sont faits prisonniers. Et ce n’est pas Dieu qui les sauvera... Histoire 7 : «Li-Chi’s story», de De Groot : Lucky Luke fait la rencontre de Li-Chi, un jeune chinois qui tente de se faire une place dans les villes déjà fournies en restaurants asiatiques et blanchisseries. Li-Chi convainc le shérif chinois d’ouvrir la ville aux Pieds tendres pour faire prospérer le commerce... et les ennuis commencent.
47- le magot des dalton Les Dalton, entre deux évasions, partagent leur cellule avec un faux monnayeur, Buttercup, qui ne les supporte pas. Pour se débarrasser d’eux, ils les invitent à s’évader pour retrouver un butin fantôme. Sur les lieux du 50- sarah bernhardt magot, les Dalton découvrent un pénitencier. Et à l’in- La «scandaleuse» fait une tournée aux Etats-Unis et verse de leur habitude, ils font tout ce qui est possible Lucky Luke est chargé de la protéger contre les ligues de vertu et surtout la femme du président qui est à leur pour y entrer, y compris des tunnels. tête. Des incidents suspects se produisent mais la tour-
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née continue et ce dans toute sorte d’endroits plus ou moins farfelus : une cascade, un bateau à vapeur, un 53- le daily star saloon, chez les indiens. Elle en aura vu du pays, la Horace Greely est un jeune journaliste d’une intransigeance et d’une intégrité rares. Mais dans le Far grande Sarah ! West, toutes les vérités ne sont pas forcément bonnes à dire. Lucky Luke fait sa rencontre alors qu’il est en 51- daisy town Daisy Town, une grande ville moderne du Far West, bien mauvaise posture et l’aide à s’installer à Dead End est livrée à la corruption. Il faudra peu de temps à Luc- City. Encore une fois, Greely ne tardera pas à se faire ky Luke pour rétablir l’ordre. Mais c’est sans comp- des ennemis. Mais Lucky Luke saura faire respecter la ter sur l’arrivée des Dalton en ville qui commencent liberté de la presse. à terroriser la population couarde et tentent de se faire élire shérifs à la place de Lucky Luke. Après s’être fait 54- la fiancée de lucky luke bouter en bonne est due forme de la ville, ils vont tout Lucky Luke escorte un convoi de femmes qui partent se marier à l’Ouest, où il y a un excédent d’hommes faire pour se venger et faire raser la ville. célibataires. Après un trajet forcément chaotique, le convoi arrive en ville. Mais un des hommes a été mis 52- fingers Un magicien dénommé Fingers se présente au pé- en prison et Lucky Luke est tout désigné pour prendre nitencier et après quelques tours se retrouve dans la soin de Jenny, la seule femme sans mari. Alors que cellule des Dalton. Ces derniers s’évadent grâce aux Lucky Luke a du mal à rentrer dans le rôle du fiancé, clefs que Fingers a subtilisé au gardien et les pillages la jeune femme est enlevée par un quatuor bien connu. de banques recommencent. Les Dalton sont remis en lieu sûr et Lucky Luke accompagne le magicien gracié 55- le ranch maudit par le gouverneur. Malheureusement, sa cleptomanie Histoire 1 : «Le ranch maudit», de Guylouïs: Miss Bluemarket fait l’acquisition d’un grand ranch pour va leur causer pas mal de soucis... elle et ses trois «petits» (des bisons). Mais une légende 36 BD Nostalgia
circule : ce ranch est hanté. Lucky Luke accompagne la dame lors de sa première visite et constate les phénomènes étranges qui s’y déroulent. Histoire 2 : «La bonne aventure», de Fauche et Léturgie: Madame Irma, une diseuse de bonne aventure, est arrivée en ville. Le banquier et le Shérif, entre autres, ne font plus un geste sans lui demander son avis. Lucky Luke, qui sent le coup fourré, surveille tout ça de près. Histoire 3 : «La statue», de Guylouïs: Le maire de Hitch City décide de rendre hommage à Lucky Luke et commande une statue à son effigie à Michelangelo Junior. Ce dernier s’attaque au mont Rushmore pour réaliser son oeuvre. Mais cela déclenche la jalousie de Mac Allister, riche symbole de l’Ouest. Histoire 4 : «Le flume», de Léturgie: Le flume est une voie d’eau artificielle utilisée pour transporter le bois. Son inventeur tente de faire valider le brevet mais certaines personnes semblent opposées à ce projet. Lucky Luke est chargé de protéger le flume des sabotages répétés.
d’amis pour lui prêter les $5000. Il tombe heureusement sur un cheval intérimaire appelé Osto qui lui sera bien utile... 58- l’amnésie des dalton Les Dalton sont remis en liberté en faisant croire qu’ils souffrent d’amnésie (seul Averell ne simule pas) et Lucky Luke les met en situation de recouvrer la mémoire. Une banque, une diligence, un train, rien ne marche et les Dalton restent de doux agneaux inoffensifs... Ma Dalton, complice de ses fils, réussit à retourner la situation contre Lucky. Notre héros se retrouve alors en bien mauvaise posture...
59- chasse au fantôme Une diligence de la Wells Fargo disparaît. Calamity Jane «déguisée» en femme et Lucky Luke en cochet montent à bord de la voiture suivante pour mener l’enquête. Ils découvrent assez vite que la région est terrorisée par le «fantôme de Calamity» conduisant une diligence. Doom, une ville abandonnée, étant l’épicentre de la rumeur, ils s’y rendrent en moins de deux pour tenter 56- nitroglycerine Lors de la construction de la ligne du chemin de fer de résoudre ce mystère. Est-Ouest, Lucky Luke est engagé par la Central Pacific pour convoyer un train transportant de la nitro. Le trajet 60- les dalton à la noce jusqu’à la fin du chantier ne se fait bien évidemment pas Le shérif Parker, ennemi juré des Dalton, se marie pensans encombres. Entre une bande de saboteur, les frères dant que ceux-ci s’évadent pour lui faire la peau. Les Dalton (persuadés qu’il s’agit d’une caisse d’or) et les Dalton devant arriver par le train suivant, le mariage est divers aléas des voyages en chemin de fer, Lucky Luke suspendu. Parker, trop orgueilleux et sûr de lui, refuse aura beaucoup de mal à protéger son colis bien instable. l’aide de Lucky Luke et le désarme à son insu. Ce qui les met tous les deux en bien mauvaise posture. Les Dalton se retrouvent pour une fois en position de force et ils 57- L’alibi Histoire 1 : «L’alibi»: Gisela est une jeune femme au sauront en profiter... du moins un temps. tempérament bien trempé. Son beau-père, Mr John, décide de lui offrir un voyage de noce peu commun : un 61- Le pont sur le mississipi séjour initiatique dans l’Ouest sauvage, histoire de lui Lucky Luke est dépêché à St Louis pour superviser forger le caractère. Lucky Luke sera son guide. Mais le la construction du pont qui doit enjamber le Mississiscénario initié par Mr John cache quelque chose de bien pi et rejoindre IllinoisTown. Bat Cayman, le maire des deux villes, et son frère Dick font régner la corruption louche. Histoire 2 : «Athletic City»: Chet est gringalet, chétif et le crime. Le pont signifie pour eux la fin d’affaires à un tel point que c’est devenu une cause de moquerie de juteuses. Tous les attentats sont bons pour empêcher sa la part de tous les habitants d’Indigo. Ne supportant plus construction : les poutres de fer passent par le fond et toutes ces railleries, il se décide à devenir un homme les termites se chargent du bois. Heureusement que la nouveau d’ici la fête annuelle du village, et l’aide de décrue s’amorce et que la cavalerie arrive. Lucky Luke ne sera pas superflue. Histoire 3 : «Olé Daltonitos»: Evadés depuis peu, les 62- belle starr Dalton attaquent une diligence de Toréadors avec Pépé Belle Starr, généreuse paroissienne de Fort Smith, paie Pompéro à son bord. Ils les dépouillent puis prennent la caution de tous les bandits du coin pour les libérer. leur place. A San Augustin, une corrida les attend... ainsi Suite au vol de quarante chevaux, Lucky Luke se retrouve dans la région et découvre les pratiques douteuses que Lucky Luke. Histoire 4 : «Un cheval disparaît»: Un message cri- de Miss Starr. Il se fait arrêter et juger pour infiltrer sa blé de fautes d’orthographe annonce à Lucky Luke que bande composée d’une belle brochette de coyotes. Ce Jolly Jumper a été enlevé contre une demande de rançon. «loup dans la bergerie» causera pas mal de soucis à ces Lucky Luke voudrait bien payer mais se découvre peu protégés... BD Nostalgia 37
63- le klondike Au Klondike, c’est la ruée vers l’or. Jasper, majordome du «pied tendre» (cf. album du même nom) a disparu et Lucky Luke accompagne Waldo dans ses recherches. Le chemin vers la ville de Dawson est semé d’embûches, et le mountie canadien qui doit aussi faire
lant. Averell, hypnotisé, devient immédiatement son disciple. Ils s’évadent tous les cinq et atterrissent à Paradise Gulch, une petite bourgade paisible dénuée de Saloon, d’armurerie et de shérif. Les Dalton s’intègrent à la communauté afin de tirer profit de la naïveté des habitants, tandis que Dunkle sème la zizanie en leur prédisant des châtiments divins. Après l’ordre, vient le
le voyage ne cessera de les dissuader d’avancer. Arrivé chaos !... enfin à Dawson, Soapy Smith, louche propriétaire de 67- l’artiste-peintre la ville leur indique la concession de Jasper. Mais elle Le peintre Frédéric Remington désire se rendre dans est désespérément vide. L’enquête ne fait que commen- quelques contrées inhospitalière, histoire de changer de source d’inspiration. Le gouverneur a demandé à cer... Lucky Luke d’assurer la protection de l’illustre personnage pendant ce voyage. Sage décision puisque les 64- O.K. corral Lucky Luke débarque dans la ville de Tombstone que problèmes ne tardent pas à leur tomber dessus. Pour les élections qui opposent le clan de Wyatt Earp à celui commencer, cette crapule de Curly commence par leur de Old Clanton, maire sortant, mettent en ébullition. chercher des noises au Saloon, puis leur rencontre avec Lucky apprend vite que Clanton est spécialiste en ré- les «Pieds Agiles» ne se fera pas non-plus sans heurts. élections rapides et un tantinet frauduleuses. Lucky, Mais Remington, par sa jovialité, et Lucky Luke par épris de démocratie, organise un débat public au saloon son ingéniosité seront parfaitement retourner ces situa: les paris peuvent commencer, les bagarres et le règle- tions à leur avantage. ment de compte à O.K. Corral aussi. 68- la légende de l’ouest Le célèbre Buffalo Bill cherche à convaincre Luc65- marcel dalton L’oncle des Dalton, Marcel, accompagné par Lucky ky Luke, l’homme qui tire plus vite que son ombre, Luke à la demande du gouverneur, débarque en Amé- de rejoindre son célèbre spectacle. Devant le refus de rique pour reprendre une petite banque à Mosquito notre héros, Buffalo Bill va faire des Dalton le clou Gulch. Hélas, il devra s’opposer à un certain Swindler de son spectacle. Il embauche un quatuor de bellâtres qui désire le monopôle des banques de la ville et qui pour jouer leur rôle et invente la légende des 4 bandits est prêt à tout pour le décourager. Et malheureusement au grand coeur. Les vrais Dalton voyant à leur grand pour lui, ses quatre neveux, qu’il a décidé d’employer, étonnement qu’ils sont devenus des stars vont donc ne lui seront pas d’une grande aide dans cette nouvelle s’échapper et lancer leur spectacle à leur propre gloire car on est jamais mieux servi que par soi-même. Mais entreprise. les Dalton vont-ils supporter le harcèlement des fans et des journalistes, vont-ils résister à la pression média66- le prophète Dans le pénitencier, les Dalton font la connaissance tique ? de Dunkle, un prophète aussi halluciné que malveil38 BD Nostalgia
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Entrevue LĂŠgendaire avec Morris
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Pourquoi avoir choisi la bande dessinée comme métier ? On dit : lorsque l’on sait écrire, on sait dessiner. Pour moi, cela s’est passé de la façon inverse. J’ai commencé par le dessin. J’ai la passion du dessin. Pourquoi m’être plus précisément dirigé vers la bande dessinée ? Par goût et par hasard, car c’est le dessin animé qui m’attirait. J’avais appris toute la technique de l’animation aux cours par correspondance que donnait Jean Image. Ces cours portaient comme titre général : “le dessin facile”. Tout un programme... Nanti des quelques notions de base que j’avais ainsi apprises, je m’étais présenté dans un studio qui réalisait des dessins animés sur des chansons du style de “la mère Michel qui a perdu son chat”. J’ai travaillé pour ce studio quelques temps. J’y ai fait la connaissance de Peyo, Franquin, Paape... Il y avait
posait son style, et toutes les bandes dessinées publiées par Leblanc à cette époque portent la marque maison. Pour travailler à Tintin, il fallait faire du Hergé et rien d’autre. Le journal Spirou nous semblait plus ouvert, plus fantaisiste et de plus je travaillais déjà pour les éditions Dupuis. Parallèlement à mes activités de studio, j’avais réalisé quelques cartoons pour une revue qui se nommait Le Moustique. Ce journal appartenait aux Dupuis, et ayant un pied dans la maison, j’ai proposé de travaillé pour Spirou.
une très bonne ambiance et le travail se faisait de façon agréable. On chantait, riait, discutait... Tout a très bien marché jusqu’au jour où, la guerre étant finie, les Américains ont repris le marché du dessin animé en main. Pour nous tous, s’est posé le problème de la reconversion et le dessin animé n’étant somme toute pas très éloigné de la bande dessinée, c’est tout naturellement vers cette dernière que nous nous sommes tournés.
que l’on dessinait pour l’animation. Peut-être avais-je la prémonition qu’un jour Lucky Luke galoperait sur les écrans... Pour un personnage de bande dessinnée, être porté à l’écran est une consécration.
Vous créez donc un cow-boy humoristique. En créant Lucky Luke, j’ai eu le souci d’en faire un personnage propre à s’adapter au dessin animé. Si vous regardez les premières planches d’Arizona, les personnages sont très ronds et très proches par le trait de ceux
Puisque nous parlons dessins animés, pourquoi avoir donné “vie” à Lucky Luke ? Comme je vous l’ai dit, c’est un retour aux sources. Lucky Luke est à l’heure actuelle un sujet international, Pourquoi avoir choisi Spirou comme support et non donc à même d’intéresser beaucoup de gens. Il ne faut Tintin ? pas oublier qu’un long métrage de dessins animés coûte Le journal Tintin était très marqué par Hergé. Il y im- très cher et qu’il faut essayer de toucher un public aussi BD Nostalgia
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vaste que possible. Le succès d’Astérix a décidé les producteurs à poursuivre dans la voie tracée. L’adaptation en dessins animés a soulevé certains problèmes. Il a fallu simplifier le dessin, et adapter le scénario au cinéma. Les gags qui passent très bien en bande dessinée ne sont pas toujours réussis à l’écran. Le gag de BD est statique, figé. On a le temps de le regarder, de le redécouvrir. Au cinéma, il faut qu’il soit compréhensible tout de suite. Par exemple il ne nous a pas été possible d’utiliser le ralenti pour montrer la rapidité du tir de Lucky Luke. En bande dessinée c’est très faisable, soit avec la bouteille de Cola qui reste en l’air, soit avec la cigarette que Lucky Luke roule lorsqu’il dégaine. Pour le dessin, il y a quelques règles auxquelles on ne peut échapper. Les traits doivent obligatoirement être fermés pour que le coloristes sachent où s’arrêtent les couleurs... Enfin, pour donner le mouvement, on doit dessiner 24 images par seconde, et il est nécessaire que le dessin soit le plus simple possible. Il existe beaucoup d’analogies entre le dessin animé et la bande dessinée, mais elles sont plus apparentes que réelles. Nous avons affaire à dix moyens d’expression très différents.
sement, et l’éditeur nous a tout naturellement envoyé chez lui. Je dis nous, car j’étais avec Franquin. Ce dernier sortant de l’école Saint-Luc s’est vu confier Spirou par la suite. Jijé nous a beaucoup appris au niveau dessin mais nous lui avons, de notre côté, ouvert les yeux sur pas mal de choses. Par exemple, il n’approfondissait pas beaucoup son dessin pour la bande dessinée ; il ne lisait jamais les américains. Sur le plan graphique, il nous a appris une chose qui s’est révélée terriblement importante : le croquis d’après nature. Deux ou trois fois par semaine, nous dessinions d’après modèle vivant. On devrait en faire plus souvent, même les dessinateurs humoristiques. Une bonne caricature a besoin du support réel pour être efficace.
Jijé, bien qu’ayant déjà une nombreuse famille, nous logeait chez lui. Il y avait là : Franquin, Will et moi. Ca se passait chez lui. Nous nous corrigions les uns les autres. Notre collaboration était très efficace, et c’est tous ensemble que nous avons décidé de partir aux États-Unis. Pour moi, c’était le pays de la bande dessinée, et je voulais voir le décor, connaître les méthodes de travail des dessinateurs. Jijé souhaitait y partir pour Quelle a été votre part de travail dans ces deux des- des raisons politiques, quant à Franquin, je ne sais plus sins animés ? très bien pourquoi. Eux sont revenus assez rapidement, Mon principal travail vient une fois le scénario élaboré. moi, j’y suis resté six ans. Il me faut faire le story board, c’est-à-dire esquisser tout le film sous la forme d’une pseudo bande dessinée en in- De quoi viviez-vous aux Etats-Unis ? diquant plan, décors, dialogue, mouvement, etc. Ensuite J’ai fait du comic-book pour divers magazines tout je passe aux “model sheets” ; je dessine tous les per- en continuant à dessiner Lucky Luke. J’envoyais mes sonnages du film dans toutes les attitudes et avec toutes planches régulièrement. J’étais également en contact les expressions possibles. C’est à partir de ces “model avec Kurtzman qui venait de lancer Mad Magazine. Il sheets” que les anmateurs travaillent. L’entrepriseest m’a proposé de travailler pour un journal qui publiait énorme ; elle m’a demandé bien plus de temps que la ré- des histoires de guerre réalistes. Ce n’était pas dans mes alisation d’un album de bandes dessinées, bien que tout cordes et j’ai refusé. J’ai donc vécu des comic-books (où soit à l’état de croquis. je n’étais d’ailleurs pas seul à travailler puisque nous étions plusieurs personnes à dessiner la même bande), et des illustrations de livres pour enfants. Le contact des dessinateurs américains m’a été très bénéfique. Je garde d’excellents souvenirs de Kurtzman ; je suis d’ailleurs toujours en contact avec lui. J’ai assisté à la naissance de Mad, à sa dispute avec son éditeur... Les relations avec l’Europe étaient-elles faciles ? Cela dépendait. Je me souviens avoir été quelque temps sur la corde raide, et pour faire des économies de timbres, je dessinais mes planches recto verso. Ca m’a valu quelques déboires car une fois chez Dupuis, à Marcinelle, personne ne s’en est aperçu, si bien qu’une planche n’est jamais parue. Pour en revenir à la bande dessinée, vous avez tra- C’est aux États-Unis que sont nés les Dalton ? vaillé à vos débuts avec Jijé. C’est exact. J’avais été me renseigner à la bibliothèque Lorsque je me suis présenté chez Spirou, Jijé était l’une de New York sur la vie de ces bandits. En réalité, ils des rares personnes à faire de la bande dessinée sérieu42 BD Nostalgia
n’étaient que trois. Le quatrième n’est devenu mauvais pas très bien payé non plus. Je crois qu’à force de me qu’après la mort du premier, mais j’ai trouvé plus drôle fréquenter il a eu envie de faire de la bande dessinée. Il a dessiné une courte histoire : Dick Dicks. Le dessin était de les mettre tous les quatre ensemble. faible, mais le scénario fantastique. Il évitait de dessiner Vous n’avez pas eu de problèmes pour travailler des voitures, des foules, ce qui donnait des paysages hallucinants. Je me souviens que l’on voyait son détective aux États-Unis ? Faire une bande dessinée en France et la faire publier se promener dans un New York complètement désert ! aux U.S.A. est très difficile. Mais quand on est sur place, on peut publier sans trop de problèmes. Ceci dit, je n’ai Je l’avais rencontré par l’intermédiaire de Joseph Giljamais essayé d’avoir un maximum de travail aux États- lain, qui m’avait dit : “Je connais un Français, un vériUnis, puisque Lucky Luke continuait de paraître en Bel- table cinglé, j’aimerais que tu le vois...” et à Goscinny, il gique et en France. Je n’avais pas l’intention de m’ins- avait dit la même chose sur mon compte... Gillain voulait faire un film d’animation et il avait demandé à Gostaller aux U.S.A. cinny de lui écrire un scénario. Ce que lui avait proposé De l’autre côté de l’Atlantique, vous faites la connais- René était très simple mais remarquable. C’est un peu à cause de ça que j’ai fait appel à lui pour une première sance de René Goscinny. collaboration. Je ne saurai jamais ce qu’il faisait là ! Un de ses oncles l’avait encouragé à venir travailler aux États-Unis, en lui Pourquoi ne pas avoir continué tout seul la série ? faisant miroiter les possibilités qu’offrait l’Amérique. J’ai pensé qu’un sang neuf ferait du bien à Lucky Luke. Lorsque je l’ai rencontré, il travaillait pour une entre- Et pour un dessinateur, il est agréable de pouvoir se prise de cartes postales faites à la main. C’était du travail concentrer uniquement sur le côté graphique de l’hisà la chaîne et René mettait toujours la même couleur au toire. Aujourd’hui, je pourrais reprendre Lucky Luke même endroit sur des cartes postales qui représentaient seul, mais je préfère avoir un scénariste, à condition toujours le même paysage. Ce n’était pas très drôle et d’en avoir un bon. BD Nostalgia 43
Au bout de six années vous revenez en Europe. Pourquoi ? Comme je vous l’ai dit, je n’envisageais pas de vivre aux États-Unis. Je m’étais d’ailleurs embarqué avec un visa de séjour “visiteur” et j’ai eu le plus grand mal à y rester plus d’un an. Franquin en sait quelque chose, lui qui a dû rentrer à cause de ce visa. Pour pouvoir rester, j’ai dû entrer dans une école d’art où j’ai suivi des cours d’illustrations. En tant qu’étudiant, mon séjour aux U.S.A. était possible. Ensuite, j’ai régularisé ma situation. Au bout de quelques années j’ai senti le besoin de regagner l’Europe. Avez-vous trouvé du changement dans le journal Spirou à votre retour ? Il y avait des dessinateurs qui s’étaient confirmés, Peyo entre autres. Mais le changement d’orientation du journal a eu lieu quelque temps plus tard avec l’arrivée de Delporte. Il amenait la fantaisie dans le bon sens du terme...
Il s’agissait du “Cheval sans tête” et du “Piano à Bretelles”. Je l’avais fait un peu par défi, pour me prouver que j’en étais capable. Ce n’était ni du dessin humoristique ni du dessin réaliste. Le graphisme ne m’a convaincu qu’à moitié, et je n’en suis pas très fier. Certaines bandes dessinées (Tintin par exemple) sont ainsi : ni comiques ni franchement réalistes. C’est typiquement européen d’ailleurs, en Amérique, on ne trouve pas ça. Pour en revenir à ces illustrations, je les avais faites à la demande de l’éditeur. J’en ai également réalisées pour la Hollande mais dans un style fortement influencé par Alex Raymond.
Dans Lucky Luke, les méchants ne sont jamais cruels. Non, nous essayons de les ridiculiser. Lorsque le cinéma utilise des bandits américains, c’est finalement pour en faire des héros. La présentation des bandits est très sympathique et c’est tout juste si le shérif n’est pas le mauvais de l’histoire. Nous ne voulions pas tomber dans ce travers et nous avons ridiculisé volontairement Depuis quelques épisodes la parole a été donnée à les desperados. Jolly Jumper. Du point de vue purement utilitaire, il était intéressant Les Dalton sont voués à la prison ? d’avoir un personnage auquel Lucky Luke puisse parler, Oui, et ça devient d’ailleur difficile de trouver de nouet donc qui soit susceptible de lui répondre. En bande velles astuces pour les faire évader, puisqu’à chaque dessinée on est parfois obligé d’expliquer une action début d’histoire ils doivent sortir de prison. Nous avons pour rendre la chose compréhensible au lecteur . Jolly tout essayé, les mises en liberté conditionnelles, la prise Jumper était tout désigné pour le faire. Et puis Lucky d’otage, le tunnel, les remises de peine à l’occasion Luke est une série basée sur la fantaisie pure, alors, d’élection... pourquoi ne pas en profiter. Le comique s’en trouve renforcé et lorsqu’il y a des temps morts, les réflexions Lucky Luke reste un cow-boy solitaire. de Jolly Jumper permettent de placer un gag. Certaines Quelquefois on m’écrit pour me demander pourquoi personnes ont été choquées. J’ai reçu des lettres disant il ne se marie pas comme à la fin des bons vieux films que Lucky Luke n’était pas une BD suffisamment fan- de western. Il est solitaire et n’a pas de parents comme taisiste pour se permettre ce genre d’à-côtés. Person- presque tous les personnages de bande dessinée. Il a nellement je trouve que la série a besoin d’innovation surgi un jour, adulte, avec ses traits, ses mimiques et de ce genre. tout ce qui a pu lui arriver avant n’existe pas. S’il devait tomber amoureux, ce serait catastrophique. Vous Vous faites du western humoristique tout en me voyez raconter l’histoire d’un cow-boy installé dans conservant un fond de vérité dans vos histoires. une petite ferme avec sa femme, ses enfants, ses panL’histoire de l’Ouest est tellement riche en person- toufles ? Dans un film, c’est possible. Le beau cownages truculents qu’il serait dommage de ne pas en pro- boy part vers l’horizon avec sa dulcinée... Mais Lucky fiter. Au début des aventures de Lucky Luke tout était Luke, j’en ai besoin pour le prochain épisode ! fantaisiste et petit à petit sont intervenus des personnages ayant existé. Les Dalton, Jesse James, Calamity Lucky Luke est devenu un cow-boy errant. De SpiJane, Roy Bean, etc. Les décors avec les pancartes, les rou, il est passé à Pilote, de Pilote à Tintin, puis au croque-morts, les shérifs, les joueurs de cartes profes- journal Lucky Luke... sionnels. Même dans une histoire à caractère humoris- Lucky Luke était très bien dans Pilote, mais le journal tique, il faut mettre un brin de réalité. Sinon, elle perd a changé de visage et de public. Goscinny et moi avons de sa force. pensé que notre cow-boy n’était plus à sa place et nous avons cherché un autre support pour sa publication. Le Parallèlement à Lucky Luke, vous avez illustré fait de ne pas avoir un journal particulier qui pré-pupendant quelques semaines deux romans de Paul blie Lucky Luke n’est pas gênant parce que sa populaBerna pour Spirou. rité est assez grande et que les albums se vendent bien. 44 BD Nostalgia
Au contraire, le fait qu’un épisode soit publié dans tel journal, un autre dans tel autre journal est susceptible d’amener de nouveaux lecteurs à la série. Je crois d’ailleurs que cette formule de journaux spécialisés dans la bande dessinée avec des séries “à suivre” est démodée. Lorsque j’étais aux États-Unis, Kurtzman me disait déjà que la formule Spirou était vieillotte. Depuis dix ans elle n’existait plus aux U.S.A. et cela se passait dans les années cinquante... Les gens n’ont plus la patience de lire une histoire par petit bout et d’attendre six mois pour en connaître la conclusion. Ils préfèrent acheter l’album. Dessiner pendant plus de trente ans le même personnage, n’est-ce pas lassant ? Non, pas du tout. J’ai toujours le même plaisir à réaliser une histoire de Lucky Luke. Les sujets sont variés et multiples. Nous ne sommes pas prêts d’épuiser le genre ! Il en est un qui me paraît très intéressant : les villes de l’Ouest manquaient de femmes, et pour parer à cette absence, on importait des dames de l’Est... Tout un programme ! Le sujet est délicat mais si on le traite avec humour, il peut cautionner une excellente histoire. Le public de Lucky Luke est de plus en plus adulte, et je crois que je peux me permettre de traiter un tel sujet. L’évolution des histoires a d’ailleurs suivi l’évolution de l’âge moyen des lecteurs. Si l’on prend les premiers albums de Lucky Luke, ils sont très naïfs, car destinés avant tout aux enfants, et petit à petit (les adultes lisant de la bande dessinée et Lucky Luke entre autres) le contenu des histoires change. Nous nous permettons des gags que nous savons incompréhensibles pour les enfants, à la première lecture. Je crois qu’il vaut mieux que l’enfant se pose des questions, plutôt que de céder à la facilité. A la fin de l’histoire Lucky Luke s’en va toujours vers le soleil couchant... Lorsque ont débuté les aventures de Lucky Luke, le
cinéma montrait des westerns classiques. Les films étaient chantant, le héros s’en allait vers le soleil couchant. A Bruxelles plusieurs salles étaient spécialisées dans les westerns, et j’ai pratiquement vu tous les films. De là m’est restée cette image du cow-boy qui part en chantant vers le couchant. Lorsque vous dessinez, faites-vous des crayonnés poussés ? Je devrais les pousser un peu plus, mais la mise à l’encre serait fastidieuse ! Je travaillerais comme une machine et mon plaisir s’en trouverait amoindri. En général je fais un croquis assez vague, ce qui donne plus de souplesse lors de la phase finale de réalisation. Mon dessin a été longtemps laborieux. J’ai fait des complexes par rapport à Franquin qui, lui, est très habile. Avec le temps, j’ai gagné en habileté. Je me suis toujours attaché à être très lisible, très clair dans mon graphisme. Si le lecteur doit regarder trop longtemps avant de comprendre le dessin, c’est qu’il n’est pas bon. Je fais des croquis, jusqu’à trouver la position, l’angle de prise de vue qui rendront les choses clairement. Lorsqu’un personnage fait un mouvement, il faut choisir la phase qui résume tout le geste du personnage. En général ce sont les deux phases extrêmes du geste qui rendent le mieux le mouvement. Certaines personnes considèrent encore la bande dessinée comme ayant une influence néfaste sur la culture générale de l’individu. Oui, on disait et l’on dit toujours que la bande dessinée ôte l’envie de lire aux gens. Mais il existe quelque chose de bien plus dangereux que la bande dessinée dans ce domaine, c’est la télévision. Lire une bande dessinée demande quand même un effort tandis que pour regarder la télévision, il n’y a qu’à tourner un bouton. D’ici que la télévision tue la bande dessinée...
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Lucky Luke dégaine sur grand écran
En exclusivité pour «Le Figaro», le réalisateur chanteuse de saloon, grand amour du cow-boy». EnferJames Huth dévoile les secrets du western avec Jean mé actuellement dans sa salle de montage, le réalisateur Dujardin dans le rôle du «lonesome cowboy». James Huth lève un coin supplémentaire du voile, pour Le Figaro. Après l’agent secret, le cowboy ! Jean Dujardin n’en finit pas d’incarner les héros de son enfance. C’est sous la direction de son ami, le réalisateur James Huth, qu’OSS 117 est parti tourner une nouvelle adaptation cinématographique de Lucky Luke, l’homme qui tire plus vite que son ombre, créé par Morris et dont les aventures signées Goscinny ont fait rire plusieurs générations. Quatorze semaines de tournage en Argentine, dans les conditions d’un véritable western à la Sergio Leone, pour un budget de 27 millions d’euros : le film de James Huth (Brice de Nice) qui sort en salles le 21 octobre prochain, est une véritable superproduction à la française. Pour Jean Dujardin Lucky Luke est un personnage qui a accompagné son enfance : «À 7 ans, je dessinais ce cow-boy dans les marges de mes cahiers. Lucky Luke est un solitaire, loyal, intègre, qui va devoir revenir Quel était le plus gros défi pour l’adaptation de dans sa ville natale, Daisy Town, pour rétablir l’ordre, cette BD culte à l’écran ? puisque Billy the Kid et Pat Poker y règnent en maîtres. Le but, évidemment, était de donner vie à Lucky Luke. Ma compagne Alexandra Lamy interprète Belle Starr, la 46 BD Nostalgia
Avec un tel costume, jaune, bleu, rouge et noir, il faut Il s’était contenté d’insérer son personnage de Trinidad vraiment assurer pour incarner un cowboy crédible dans les bottes du cow boy. Mais l’esprit des albums de sans que cela vire à la farce totale. C’est pour cela qu’à Morris et Goscinny n’y était pas ! Dans votre film, comment définissez-vous Lucky Luke ? C’est un cowboy franco-belge, qui parle français sans que personne ne s’en offusque. Morris et Goscinny ont réussi à développer leur univers propre, une façon de revoir et corriger le western à leur façon. En y mêlant de la comédie, de l’aventure et c’est ce mélange unique qui nous intéressait. Lucky Luke est une sorte de Lorenzaccio solitaire. Un personnage qui s’éloigne dans le soleil couchant, condamné à à être un héros, à défendre la veuve et l’opprimé. Il se bat tout seul contre l’inujustice. Il y a une démesure dans le personnage, qui s’accompagne d’un fort potentiel de séduction. Sous son stetson blanc, son regard intense et ténébreux brille sous la mèche noire. C’est une sorte de héros qui n’existe que dans les contes de fée. Comment Jean Dujardin s’est-il glissé dans la peau du «lonesome cowboy» ? C’était un vrai défi pour lui d’incarner un tel personnage mythique. Il a été formidable. Il a appris à monter à cheval très vite. Dans le film, c’est lui toutes les prises. Même quand le cheval arrive au triple galop. Il est devenu un incroyable cavalier. Il a pris son rôle très à coeur. Dans chacun des plans, il est totalement Luke, un héros droit dans ses bottes, à la fois solaire et ténébreux.
l’écran, les vêtements de Lucky Luke ont une patine, une matière qui suggère que l’homme a une histoire. Comment définiriez-vous ce film ? Nous en avons fait un véritable héros. En nous posant Je crois avoir réalisé une comédie western d’aventure. une question centrale : qui est Lucky Luke ? Pourquoi Mon modèle absolu étant « Mon nom est personne», le célèbre film produit par Sergio Leone, avec Henry Fonne tue-t-il personne ? Sauf dans le premier album…Exact. Et c’est ce qui est da et Terence Hill. intéressant. On ne sait rien des origines de ce «lonesome cowboy». En relisant toutes les BD, méthodiquement, j’ai appris des bribes de sa vie. C’est avec ces petits fils éparpillés dans l’œuvre que nous avons tricoté la trame du film. Comment vous êtes-vous retrouvé sur cet énorme projet ? Quand Brigitte Maccioni, la directrice générale d’UGC, m’a posée la question : «Voudrais-tu faire Lucky Luke en Argentine avec Jean Dujardin ?» j’ai répondu évidemment «Oui !», sans réfléchir. Ensuite, je me suis rendu compte de l’immense défi que représentait l’adaptation de Lucky Luke au cinéma. Terence Hill l’avait déjà fait dans les années 80. Sans aucun succès.
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Anime/Manga - News Room Paradise T3
Après une nuit d’ivresse, Saya se réveille dans le lit de Sugiura, son collègue. Comment Kujô réagira-t-il ? Troisième et dernier volume de ce shojo, ou plutôt josei, convenu certes, mais diablement efficace. Sans certitude sur ce qui s’est passé, ou non, cette nu-
it-là, avec comme seul souvenir une marque de suçon compromettant dans le cou, Saya hésite entre être franche vis-à-vis de Kujô, son compagnon qui méprise au plus haut point secrets et mensonges, ou lui cacher les faits pour ne pas compromettre leur bonheur actuel. C’est sur cette base que se déploie l’intrigue de ce dernier volume de Room Paradise, avant qu’un ultime obstacle -celui, annoncé dès le début du manga, de la carrière des deux protagonistes- ne vienne apporter un dénouement à cette romance. Morale sauve, héros positifs et heureux, épreuves surmontées et dilemmes résolus : on a là le happy end bien évidemment attendu mais aussi habilement ménagé, même si l’épilogue fait le choix d’une forme d’idéalisation. Aya Oda applique sa recette dans une version plus mature que celle de ses premières œuvres, changement de lectorat oblige. En effet, comme elle nous l’expliquait ellemême l’an dernier en entretien, la mangaka a changé de magazine, passant d’un lectorat de jeunes filles à celui des jeunes femmes. C’est cette transformation de la cible éditoriale qui justifierait qu’on classe ce titre plutôt du côté du josei que du shojo. Les protagonistes sont donc plus âgés (la trentaine environ) et les relations nouées recèlent d’autres enjeux que les amours adolescentes qu’Aya Odacontait au début de sa carrière. La sexualité y est aussi plus frontalement abordée, aussi bien dans les propos des personnages que dans les planches elles-mêmes. Sans réelle surprise dans les événements racontés, Room Paradise se lit néanmoins avec plaisir du fait de sa narration très maîtrisée jouant intelligemment des moments de dramatisation et des phases de détente.
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Anime/Manga - News Attache-moi ! T1 L’une est jolie, populaire et réussit scolairement tandis que l’autre est un pervers que tout le monde fuit. Tout les oppose et pourtant ils vont se découvrir une passion commune : le SM ! Ou comment Pika compte relancer sa collection érotique. Gâtée, à tout point de vue, par la nature, Nana excelle dans tout ce qu’elle entreprend : succès scolaires et sportifs, investissement dans le Conseil des étudiants, popularité maximale, etc. Mais trop studieuse, il faut qu’elle s’octroie des moments de détente si elle ne veut pas risquer le burn out. Kaoru, son voisin et ami d’enfance, correspond en ce qui le concerne au prototype du loser, pervers et obsédé. Mauvais à l’école, il investit ses économies dans des vidéos porno et des accessoires SM... Il rêve en secret de Nana, mais s’avère bien trop timide pour ne rien entreprendre. Des circonstances - hautement improbables mais il faut bien amorcer la fiction - vont amener les deux personnages à partager un moment d’intimité sur fond de fantasme tout en latex. C’est ainsi que débute une romance pour le moins atypique. Qu’on se rassure, si Attache-moi propose nombre de situations relevant de ce qui constitue pour Freud la perversion la plus courante et la plus importante dans la sexualité, une forme d’innocuité foncière préserve pour l’instant nos héros de sombrer dans le véritablement scabreux. Ainsi, la balance apparaît plutôt bien équilibrée. Le fait que Nana accepte de se laisser tenir en laisse dans la rue par Kaoru pourrait évidemment choquer, mais le garçon, ami d’enfance, amoureux transi de la jeune fille, veille néanmoins toujours à lui ménager une porte de sortie. User d’une certaine emprise sur l’autre sans (trop) en abuser non plus, telle semble la conception de la domination sado-masochiste déployée dans ce titre. De fait, si les situations abordées sont gênantes, et par là même hautement excitantes, par leur caractère sado-masochiste, il n’y a pas dans le manga de Ryuta Amazume, pour le moment du moins, d’enjeu réellement dramatique. On en reste avant tout au jeu, et la dimension ludique avec laquelle sont abordées ces pratiques inscrivent le titre dans la comédie coquine. 50 BD Nostalgia
Nana et Kaoru font entre eux la découverte de plaisirs interdits, essentiellement de manière fantasmatique et cérébrale puisque l’on n’assiste à aucune scène de sexe à proprement parler dans ce volume. Pas d’irréversible, pas de passage à l’acte complet et une héroïne qui demeure chaste. Un manga de type hentai sans acte sexuel donc, mais excellant dans l’art du teasing. Grâce notamment au trait rond et généreux du mangaka qui met en relief la sensualité - juvénile - de l’héroïne. Mais les planches consacrées aux corps sont loin d’être les seules dans ce manga. Durant les scènes érotiques, la montée de l’excitation tient pour beaucoup aux pensées des personnages, alternativement retranscrites pour donner les deux points de vue sur ces délicats moments partagés. Les pages sont ainsi envahies par des cases décrivant les sensations et émotions des héros. Attache-moi ! fait d’ailleurs parfois preuve, en matière de sado-masochisme, d’un didactisme tout à fait déroutant : si vous soulez apprendre comment obtenir une corde suffisamment douce pour ne pas abîmer la peau de votre partenaire, vous y trouverez un mode d’emploi détaillé des étapes à suivre ! Avec ce manga, Pika relance donc sa collection érotique, “Pika Senpai”, alors que ses concurrents réinvestissent depuis peu ce secteur. Si Taïfu assume pleinement le caractère explicitement sexuel de ses publications, un créneau un peu plus soft est massivement pris d’assaut par d’autres éditeurs ces derniers mois... Pensons à Velvet Kiss et Love on the Job de Chihiro Harumi chez Soleil Manga, à Minimum chez Glénat ou encore à Nozokiana chez Kurokawa. Alors que la série Step Up Love Story assurait, seule ou presque, depuis de nombreuses années la visibilité de Pika dans ce secteur, il fallait à présent réagir. C’est chose faite avec Attache-moi, un manga qui prend une perversion pour sujet sans pour autant réellement s’engager dans le hentai - entendez par là : la pornographie explicite - pour en rester à une forme ecchi, d’érotisme léger un peu appuyé par l’objet dont il s’empare. Un positionnement en fin de compte assez dans l’air du temps.
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Anime/Manga - News Knights of Sidonia: il aura une saison 2
Le studio Polygon Pictures Inc. nous apprend la production d’une seconde saison pour l’anime Knights of Sidonia (Sidonia no Kishi). Les deux premiers épisodes seront diffusés prochainement au Japon. Chez nous, la suite est probablement prévue
à lui publié chez Kodansha depuis 2009 et compte 12 tomes. Pour rappel, Knights of Sidonia nous raconte l’histoire de Tanikaze Nagate, un pilote de l’une des sentinelles qui a pour objectif de traquer les Gauna, des extrater-
pour début 2015. Dès que nous aurons une date plus restres qui ont envahi la Terre. Pour en savoir plus sur le précise nous vous la communiquerons ! manga et l’anime, rendez-vous sur la fiche de Knights La première saison de 12 épisodes avait commencé en of Sidonia. avril 2014. Le manga de Tsutomu Niheiest est quant 52 BD Nostalgia
Animes de l’Été 2014 Voici venir le planning des sorties d’animes et de films de l’été 2014. Cette nouvelle saison estivale en plus de vous offrir les joies des vacances au soleil, de la mer et du ciel bleu vous permettra de vous organisé des soirées animes et films. Et encore une fois il y a de quoi regarder et il y en a pour tous les goûts. Nous commençons tout de suite avec les retours de cet
de voitures type drift dans les routes escarpées de montagne. Coté film retour de Persona 2 avec son 2ième film ou vous retrouverai tout l’univers des jeux persona. Coté adaptation de jeux vidéo il y aura Bakumatsu Rock et son groupe de rock révolutionnaire qui s’oppose au controle musical des esprits qu’essaye de faire
été 2014. Le premier va vous ravir Free! aura une saison 2, un bon choix saisonnier, sport aquatique au programme. Sword art Online revient également avec une saison 2, vous serez cette fois projeté dans le monde des FPS. Ensuite, Sailor moon le nouvel anime sort au Japon après tant de date repoussée. Les souvenirs d’enfances risques de remonter à la surface pour les fans. Retour tout aussi intéressant pour les visionneurs d’animes incontournables, avec la sortie de la 6ième saison et dernière son de Initial D, retour sur les courses
le shogun. Cette saison verra aussi le rêve de certains auteur papier se réaliser avec l’adaptation de leur manga en anime. Avec les comédies Himegoto, Jinsei et Rokujouma no Shinryakusha. Et le manga à suspense Tôkyô ESP. Plus léger Barakamon est adapté, le manga d’amour Blue Spring Ride. Pour les personnes qui s’intéressent au manga d’horreur Tokyo Ghoul sera également de la partie! D’autres animes et films sont bien sûr à venir vu la date avancée BD Nostalgia 53
Dossier SpĂŠcial: Princ 54 BD Nostalgia
ncesse MononokĂŠ BD Nostalgia 55
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Depuis le diptyque Mon Voisin Totoro / Le Tombeau des Lucioles, le Studio Ghibli jouit d’une popularité importante au Japon, ainsi que d’une trésorerie confortable renforcée notamment par le succès du Pompoko de Takahata. Cinq ans après un Porco Rosso mélancolique, Hayao Miyazaki souhaite explorer une facette plus sombre de son talent de conteur. Sur les bases de Nausicaä, il imagine un rapport de force épique et guerrier entre les hommes et la nature.
presse qu’il s’agissait de son dernier film.
Pour être tout à fait complet, une information peu connue a tout de même son importance. Six mois après la sortie du film, Miyazaki quitta le Studio Ghibli (le 14 janvier 1998) pour fonder un nouveau studio plus au calme, mais très proche géographiquement de Ghibli. Ce studio fut nommé Butaya, ce qui signifie « maison des cochons ». Toutefois dans l’année, Yoshifumi Kondo (réalisateur de Si tu tends l’Oreille) qui devait lui succéder, mourut tragiquement d’un cancer. Le 16 Le projet, ambitieux, aura demandé trois ans de travail janvier 1999, le réalisateur fit son retour officiel auprès de production. Mais ses origines remontent bien avant, de Ghibli, en tant que directeur. à commencer par le manga éponyme de 1980, Mononoke Hime réalisé par Miyazaki lui-même, inspiré du Le film de tous les records conte de la Belle et la Bête. Ce livre unique d’une cen- Princesse Mononoke marque également le premier taine de pages narre les aventures d’une jeune princesse film du Studio Ghibli dans lequel l’infographie tient forcée d’épouser un monstre, Mononoke, aux allures une place aussi importante. Une centaine de plans (soit de Totoro mais bien plus cruel. L’histoire diffère net- une quinzaine de minutes) sur les mille six cents qu’il tement de ce que sera le film au final. Pour l’anecdote, compte au total, ont été réalisés en animation assistée l’adaptation du manga original Mononoke Hime a failli par ordinateur. Pour cela, la production investit dans se faire après le succès de Nausicaä, mais les produc- des stations de travail Silicon Graphics afin de réaliser teurs de Tokuma Shoten lui préférèrent à l’époque Le de la composition numérique et de l’application de texChâteau dans le Ciel. tures, mais également du rendu 3D et des morphings. C’est le cas, notamment, pour les Tatari-gami. Ces efSi dans la version manga, le titre de « princesse Mono- fets spéciaux, très impressionnants pour l’époque, surnoké » tombe sous le sens, celui du long-métrage peut prennent aussi par la qualité d’intégration très élevée, surprendre, puisque le long-métrage se place du point pourtant rare dans l’animation japonaise : pendant la de vue d’Ashitaka et non de San. Pendant un moment, séance, un œil non averti ne fait pas la distinction entre le film devait d’ailleurs s’appeler Ashitaka Sekki, ce les plans infographiques et ceux dessinés traditionnelqui signifie « la légende d’Ashitaka ». Il en fut décidé lement à la main. autrement, vraisemblablement puisque San est le seul personnage qui n’appartienne pleinement à aucun des La désinformation autour la retraite de Hayao Miyazaki deux mondes : physiquement humaine, elle est ratta- explique probablement en partie le succès gigantesque chée viscéralement à la forêt. de Princesse Mononoke au Japon. Alors que Ghibli en attendait 4, le film fit déplacer 14,2 millions de spectaPrincesse Mononoke marque également pour Hayao teurs, dépassant ainsi que le record absolu du cinéma au Miyazaki le premier de ses films commencé sans que Japon, détenu jusqu’alors par E.T. depuis une quinzaine lui-même n’ait écrit la fin du story-board. Cette situa- d’années. Le film sera dépassé au nombre d’entrées par tion inédite, qui a tendance à stresser l’équipe de réa- Titanic, lui-même rapidement détrôné par Le Voyage lisation, s’explique par le fait que Miyazaki souhaite de Chihiro. Mononoké battit également le record du faire évoluer son rapport aux personnages au fur et à nombre de cassettes vidéo vendues au Japon, avec 4 mesure de la production. Par exemple, Eboshi devait millions d’exemplaires, loin devant le précédent record initialement être tuée à la fin, mais le réalisateur ne put d’Aladdin de Disney et ses 2,2 millions. Au total, le s’y résoudre, ce qui explique qu’elle se fait finalement budget de 2,35 milliards de Yens (film d’animation le « seulement » arracher le bras par Moro. plus cher de l’histoire au Japon depuis Akira) sera très largement récupéré. Usé par son travail de directeur sur le film (le réalisateur aura 56 ans au moment de sa sortie), Hayao Miya- Quinze ans après sa sortie, Princesse Mononoke est zaki annonce en interview, peu avant l’arrivée en salle, même adapté en une pièce de théâtre supervisée par que Princesse Mononoke serait son dernier film réali- Ghibli, à Londres. sé « à cette manière ». Il sous-entendait la vérification personnelle de 80.000 cellulos (ceux d’animation-clé) Une réécriture de Nausicaä ? sur les 144.000 que compte Mononoke au total. Les On a beaucoup entendu, dans les critiques de Prinraccourcis journalistiques aidant, il fut rapporté dans la cesse Mononoke, qu’il s’agissait d’une redite de NauBD Nostalgia 57
sicaä. Il partage en effet le thème clé de la relation entre les hommes et la nature. A l’époque où la production du film démarre, il s’agit pour Miyazaki du premier film après sa conclusion au manga Nausicaä qui aura pris douze ans. Cette histoire, l’une des clés de voûte de son œuvre, fut pourtant adaptée au cinéma en 1984, alors loin d’être mûre dans son esprit. La fin heureuse, en particulier, lui fut imposée par son entourage professionnel. Après dix ans de réflexion autour du rapport homme / nature, Miyazaki semble parvenu à un postulat selon lequel il n’est pas de solution possible dans cette guerre.
est la combattante en furie qui se laisse déborder par sa haine, et lui le regard calme à la recherche de réponses (le rôle habituel des sexes est d’ailleurs inversé). Tous deux enchaînés à la terre, sans jamais de possibilité de s’élever dans les airs, ce que Miyazaki n’avait encore jamais exploré. Mais au-delà de ces caractéristiques, Ashitaka et San montrent un dépassement : s’ils ne croient plus en l’amour absolu pour tous les êtres vivants, ils trouveront, au sein même d’une période destructrice et de désespoir, une rencontre si belle et inattendue qu’elle dépeint la libération de soi.
Princesse Mononoke part sur cette base. Là où Nausicaä dévoile un environnement post-apocalyptique déséquilibré, Mononoke prend place lors d’une étape où la bataille vient de débuter, où le processus de destruction est encore arrêtable, où des solutions peuvent être trouvées. Comme si ce-dernier était une préquelle dans laquelle les hommes cherchent à se développer technologiquement (via les forges où les armes à feu), ce qui les conduira à la destruction narrée dans Nausicaä. L’idéalisme qui semble avoir déserté Miyazaki n’y est pas plus dans ses protagonistes, même chez Ashitaka. Paradoxalement, il s’agit peut-être là d’un point final de ce regard cynique, comme si avec Mononoké le réalisateur voulait mettre un terme à ce chapitre de sa vie caractérisé par cette vision.
Pour concevoir la forêt du dieu-cerf, Miyazaki aura effectué une retraite à Yakushima, petite île située au large de Kyushu dans la préfecture de Kagoshima, au sud du Japon. En hommage au film, l’une des forêts de Yakushima porte désormais le nom de « Mononoke Hime no Mori », ce qui signifie « la forêt de Princesse Mononoké ». Dans le film, l’hommage à Nausicaä sera poussé jusqu’à utiliser la même terminologie, « fukai », pour désigner la forêt. Mononoke, dieux et esprits Dans ce chapitre, je voudrais aborder plus précisément des questions linguistiques et de compréhension japonaise, qui sont parfois maladroitement retranscrites dans les versions françaises (doublage et sous-titrage).
Ashitaka et San, eux, sont comme le développement Mononoke ne peut pas être traduit par un seul mot des deux facettes de la personnalité de Nausicaä : elle dans une langue étrangère au japonais, ce qui explique 58 BD Nostalgia
pourquoi c’est le terme japonais qui fut conservé à l’international. C’est une notion qui regroupe autant le « monstre » que l’ « esprit » (d’organismes vivants ou morts, mais aussi de choses inanimées). Le terme a une connotation négative, en ce sens que le mononoke est plutôt maléfique. Dans les habitudes japonaises, on attribue un mauvais événement à l’œuvre d’un mononoke. Dans le film, le mot se réfère aux dieux de la forêt qui ont la forme d’animaux gigantesques au caractère intelligent et belliqueux (seule caractéristique qu’ils ne partagent pas avec Totoro). Ils possèdent une grande espérance de vie : Moro la louve est âgée de 300 ans, quant à Okkotonushi le sanglier, il a atteint les 500 ans. Toutefois, leur taille et leurs capacités diminuent au fil des générations, en témoignent respectivement les fils de Moro ou encore l’absence de parole des plus jeunes sangliers (qui se rapprochent ainsi des cochons, thème cher au réalisateur !). Shishi-gami est le Dieu (cerf) suprême de la forêt, en ce sens qu’il a le pouvoir de vie et de mort sur tous les organismes y vivant. C’est montré clairement à chacun de ses pas : il donne la vie sous forme de plantes, puis la leur retire immédiatement. Le dieu-cerf a une fonction d’équilibre de la nature, de balance entre la vie et la mort : il décide, selon ses critères qui semblent relever de l’instinct, de ce qui sera sauvé (Ashitaka) et de ce qui ne le sera pas (Okkotonushi). Sous forme de cerf, sa mono-expression caractérise comme une absence de conscience. Bien que sa position le place du côté de la nature, et non des hommes, il ne semble pas leur en vouloir particulièrement pour la destruction de la forêt, même lorsqu’Eboshi le vise pour le tuer. Toutefois, cet équilibre est fragile et se rompt lorsque la tête est séparée de son corps. L’acte d’Eboshi, qui conduit au désastre, rappelle celui de Kushana dans Nausicaä qui perturbait la dépollution de la nature en attaquant le Fukai. Bien que son liquide vital tue tout ce qui le touche, c’est un des seuls « personnages » du film à ne jamais montrer de haine. Cela se traduit par une absence totale d’initiative de son côté, toutes ses opérations arrivant en réaction à une situation donnée. Kodama (traduit par « Sylvains » pour « êtres des bois ») se réfère au kanji 谺 « esprit des arbres ». Ils apparaissent dans de nombreux contes et légendes japonais. Toutefois, les kodama de Miyazaki sont créés par lui et donc inédits. C’est ce qui explique pourquoi leur nom s’écrit en katakana chez Ghibli, ce qui se rapproche plutôt du sens « petit esprit ». Tatari-gami, enfin, ne signifie pas « démon » comme l’indique la version française. Il s’agit de dieux maudits, en réalité rongés par la souffrance de la haine. N’importe quel Mononoke peut devenir Tatari-gami
lorsque sa douleur et sa haine atteignent un point de non retour. Les vers qui symbolisent cette malédiction de haine sont contagieux et conduisent à la mort ; c’est ce qui arrive à Ashitaka. Toutefois, tout porte à croire que le Tatari-gami a atteint la région d’Ashitaka totalement par hasard, et ne cherchait absolument pas à l’attaquer en particulier. Anti-manichéisme de l’échiquier : les cas Eboshi et Jiko L’action de Princesse Mononoké a lieu pendant l’ère Muromachi, au milieu du XVe siècle. C’est une période compliquée au Japon, dont Miyazaki s’est inspirée en modifiant certains éléments. Cette époque, qui imposait et offrait différentes formes de changement aux Japonais, peut être rapprochée de l’ère actuelle, depuis la fin de la croissance fulgurante d’après-guerre au Japon. Les tenants et les aboutissants du film sont parfois mal compris du point de vue occidental qui, par réflexe, cherche à savoir qui est « gentil » ou « méchant ». Seulement, les personnages de Mononoké peuvent difficilement rentrer dans ce type de cases. Ils répondent pour la plupart à un ensemble de motivations, à des références passées parfois communes et réagissent par des actes qui nous empêchent de les classer dans telle ou telle case. Parfois héroïques, les protagonistes peuvent l’instant d’après s’avérer cruels. Eboshi, par exemple, est souvent pointée comme l’ennemie principale, ou considérée comme détonateur des évènements. Cette vision simpliste ne reflète pas la complexité de sa position. Ancienne courtisane de l’empereur (le Mikado), elle a pu initier les forges uniquement grâce à son aide logistique et financière. Cet argent lui a aussi permis d’acheter des femmes amenées à devenir des prostituées, à les libérer, leur donner du travail et à s’imposer moralement face aux hommes. Elle est également la seule à s’occuper des lépreux. Ces communautés écartées, appelées « burakumin » au Japon, étaient généralement considérées comme des parias. Elle est appréciée et respectée par tous au sein des forges. Ses habitants vivent heureux : ils ont un toit, à manger, du travail et la sécurité. Sous Muromachi, ce n’était pas chose aisée. A plus forte raison lorsque c’est une femme qui tient les commandes. Elle fait améliorer les armes, pourtant récentes au Japon, en optimisant les « Ishibiya » (littéralement « flèches de feu et de pierre »). Pour fabriquer du métal, elle a besoin de charbon et doit donc couper les arbres : à aucun moment elle ne semble montrer du plaisir à affaiblir la forêt. Eboshi se doit d’être ferme et stratège pour faire face aux attaques des mononoke, ainsi que celles des shogun (seigneurs) voisins qui veulent désormais leur part du gâteau (fer et armes), et lui envoient leurs samurais. On peut la juger BD Nostalgia 59
lâche lorsqu’elle abandonne les blessés à l’attaque de la caravane par les loups ; or elle cherche d’abord à protéger et sécuriser le reste des membres du convoi. Même le raid pour la tête du dieu-cerf sert à honorer la promesse faite à l’empereur. Sa manifestation de cruauté et de prétention (« voici comment on tue un dieu », dit-elle) me semble plutôt une démonstration de poigne pour justifier sa position. Elle n’attend pas la fin du film pour comprendre les conséquences des actions qu’elle a impulsées. La gestion des forges était une réussite sociale ; une fois détruites, elle semble vouloir reconstruire un village sur ces bases, mais possiblement moins « capitaliste ». La perte de son bras correspond sans doute à une punition : celle d’être condamnée à ne plus pouvoir se servir des armes à feu. Est-ce une métaphore de son futur pacifisme ? Jiko-bô, lui, me semble être l’autre personnage-clé au rôle complexe. Il serait aisé de le voir comme le grand manipulateur de l’échiquier, par qui tout s’inspire. Présenté comme un bonze amical, il se révèle être un stratège aux capacités étonnantes, ancré dans une hié60 BD Nostalgia
rarchie verticale bien délimitée. Contrairement à ce qui est sous-entendu de manière plus ou moins explicite dans la version française, il ne semble pas agir directement sous les ordres de l’empereur. Sa position est plutôt celle d’un mercenaire qui loue ses services ; il est à la tête d’une organisation de combattants appelée Shishô-Ren. La mission de Jiko est de récupérer la tête du dieu-cerf pour l’empereur, qui croit obtenir l’immortalité. Pour cela, il commande trois factions : ses Shishô-Ren qui défendent les forges contre les assaillants (dieux de la forêt et samurais d’Asano Kobô), les Karakasa-Ren et les Jibashiri, deux organisations vraisemblablement à la solde de l’empereur, la première aux parapluies et la seconde aux camouflages d’animaux morts. La détermination sans faille de Jiko peut être motivée par la prime et/ou par son impossibilité de décevoir l’empereur. En cela, s’il ne sacrifie pas directement des hommes, il ne semble jamais atteint par la gravité de certains de ses actes. Pour lui, il semblerait que la fin justifie tous les moyens. Il reste toutefois très prudent, ne voulant pas tuer le dieu lui-même, et loin d’être dupe. Sa réaction à la fin prouve qu’il sera res-
té lui-même jusqu’au bout, en utilisant son expression rement le cas lorsque, trop faible pour mâcher, elle le nourrit de bouche à bouche : d’un point de vue animal, placide « maita maita » (« ah là là »). ce geste est protecteur voire maternel, mais d’un point de vue humain et à fortiori japonais, il s’agit d’un acte Ashitaka et San, l’amour impossible Il y a deux imprécisions autour d’Ashitaka dans la tra- intime et sensuel. A partir de là, une forme de confuduction française. D’abord, il n’est pas prince des Emi- sion s’immisce dans son esprit, où ce sont les instincts shi, mais amené à devenir chef du village. Les habitants humains qui ressurgissent, face à cette homme pour de son village, à fortiori la chamane, l’appellent « hiko lequel elle ressent des sentiments différents sans com» c’est à dire « mon garçon » et non « mon prince » comme dans la traduction française. On peut légitimement s’interroger sur la proximité du clan Emishi avec le peuple Aïnou : dans Princesse Mononoké, ils vivent au nord de Honshû et portent des tenues proches, sont éloignés du régime en place et se tiennent à l’écart des Shogun et des samuraïs du clan Yamato. La deuxième erreur de traduction, plus nette, concerne Kaya : contrairement à ce comment elle l’appelle dans la version française, Ashitaka n’est pas son grand frère. « Ani-sama » se réfère certes au frère aîné, mais pas en l’occurrence où il s’agit plutôt d’une marque de respect envers une personne masculine proche et plus âgée. D’ailleurs, il est montré assez clairement que Kaya est amoureuse d’Ashitaka, lorsqu’elle brave l’interdit d’assister à son départ en lui offrant son pendentif. Cadeau qu’il offrira à San à la fin du film, comme pour lui déclarer également son amour. Même avant les évènements, Ashitaka ne montre pas qu’il soit amoureux de Kaya, la protégeant du Tatari-gami comme il l’aurait fait pour n’importe quel autre villageois. Ce qui frappe dans le caractère d’Ashitaka, c’est d’abord son calme et sa sagesse. Il décoche sa flèche vers le Tatari-gami uniquement lorsqu’un danger est imminent ; avant cela, il tente de raisonner le dieu maudit sans animosité, malgré la dureté de l’action. Puis tout le long du film, il montre une obédience et une résilience à toute épreuve en suivant le précepte de sa chamane : porter sur le monde un regard sans haine. Son « ça » parvient à supplanter sa maîtrise de soi à plusieurs reprises, uniquement parce que la malédiction prend le dessus. Mais il est également contrôlé par la malédiction elle-même, comme l’illustre la folie de son bras à la première apparition du Shishi-gami (qui n’avait pas soigné Nago, causant sa haine et sa transformation en Tatari-gami).
prendre pourquoi, jusqu’à la fin. Lors de la dernière séquence du film, San dit clairement à Ashitaka qu’elle l’aime. Leur amour est impossible car elle ne peut ni vivre hors de la forêt, ni pardonner au genre humain pour leurs actes. Lui est banni de son village et décide donc de vivre aux forges, sans doute pour rester proche d’elle, puisqu’il lui rendra visite. Une note intéressante est que le Shishi-gami a soiSan, elle, se trouve au confluent des deux entités qui gné leurs blessures en mourrant, mais Ashitaka garde s’affrontent (voir plus haut). Moro la considère comme les stigmates de la malédiction, ainsi que la cicatrice sa fille, mais les autres dieux de la forêt (sangliers et de la blessure que San lui avait faite aux forges. Les gorilles) la voient toujours comme une humaine. Dans lépreux, eux, n’ont gardé aucune cicatrice… le film, elle est amenée petit à petit à s’interroger sur cette condition croisée, notamment de par ce qu’elle Terminons par une remarque que je laisse à chacun le commence à ressentir pour Ashitaka. C’est particuliè- soin d’interpréter : en japonais, « ashitaka » signifie « demain ? ». BD Nostalgia
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La fin du film : places de l’Homme et la Nature On a beaucoup lu que Mononoke était une fable écologique. Je ne partage pas cette vision. Dans Princesse Mononoké, il n’y a pas de gagnant ou de perdant, pas de fin heureuse alors qu’un méchant est anéanti. Tout le monde a souffert, tout le monde a perdu une part de soi et/ou de ce pour quoi il/elle combattait. Il n’y a pas non plus de leçon de morale, simplement une ouverture du débat sur la relation entre l’Homme et la Nature. L’expression-clé de la promotion du film, « Ikiro », prend alors tout les sens possibles : nous devons vivre. Hayao Miyazaki ne livre pas de message écologiste, mais fait plutôt un constat de l’extrême difficulté pour l’homme et la nature de vivre en harmonie. Il existe différentes interprétations de la fin du film. Certains la considèrent positive en ce sens que la forêt est revenue et que le Kodama porte un message d’espoir. Ma vision est plus pessimiste. Tous les dieux protecteurs de la forêt, pourtant centenaires, sont morts en apparence – bien que rien ne soit montré sur les gorilles. Même Deidarabochi, la forme nocturne du Shishi-gami (en version française : le faiseur de montagnes), a succombé aux rayons du soleil. Son ultime action fut de 62 BD Nostalgia
soigner tout ce qui se trouvait autour de lui : Ashitaka et San, les lépreux, et même Eboshi qui ne semble pas souffrir de son bras arraché. Concernant la forêt, à bien y regarder de plus près, aucun arbre n’est revenu : il ne reste que plantes, herbes et fleurs. Les arbres morts n’ont pas été ravivés, seule de la mousse s’y est accrochée. Rien de comparable aux hectares sans doute centenaires qui y étaient avant la déforestation des hommes. Quant au Kodama, il semble bien esseulé et triste, face aux dizaines de petits êtres coquins rencontrés en début de film. Plus qu’un appel à la sauvegarde de la nature, Princesse Mononoké me semble être une mise en garde sur la protection d’un équilibre entre l’Homme et son environnement, équilibre naturel indispensable à la vie des deux. D’idéalisme à fanatisme jusqu’à l’extrémisme, les erreurs sont commises par tous. L’héritage laissé par le dieu-cerf est plus fragile qu’il ne l’a jamais été, mais la prise de conscience d’une harmonie nécessaire n’est certainement pas acquise, et le risque d’un retour de ce cercle de destruction n’est pas écarté.
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