LE PREMIER MAGAZINE SUR LA BD totalement gratuit
VOL.2 #12 | SEPTEMBER 2014
D B nostalgia
DOSSIER spécial
The Hulk GUNDAM PART 2 Les TuniqueS BLEUES
D B nostalgia
Volume 2 - Edition #12 Nous avons décidé de nous pencher sur la bestiole (un sacré morceau !) pour patienter jusqu’au film, qui sort l’année prochaine sur Avengers 2. Pour commencer : un panorama de l’histoire du personnage. Comment expliquer la popularité du plus charismatique des personnages de la Marvel? L’incroyable Hulk est pour beaucoup le personnage stupide et muet que jouait Lou Ferrigno (lui-même muet depuis la naissance ceci expliquant cela, qui avait ravi le rôle à un autre monsieur univers célèbre: Arnold Schwarzenegger!)
14
NOUVELLE D’ICI 04- Stephen Amell à Comiccon 2014, montreal 05- Deux anciennes vedettes de Battlestar Galactica s’ajoutent à la liste d’invités 05- «Hulk Hogan: Uncut» 06- Un éventail d’artistes de comic books et de bédéistes ajoutés à la liste des invités 06- Matt Smith sera au comiccon!
section Comics américain Nouvelles - News 08- Cory Michael Smith Is All Answers About “Gotham’s” Take On the Riddler 09- Spider-Man 2099 - 2 10- Aquaman Annual - 2 11- Justice League 3000 - 8 2
BD Nostalgia
04 BD Nostalgia Publication Mensuelle 5330 desmarteau, MtL, Qc. Tél.: 514-299-1593 site web: www.bdnostalgia.com email: info@bdnostalgia.com news@bdnostalgia.com Rédacteur en chef: Sylvio Martins
12- Wolverine Has «3 Months to Die» Starting in June 13- Batman Eternal - 19 DOSSIER spécial 14- The hulk Les couvertureS CE MOIS-CI 34- Certaine suggestion de ce mois-ci
BéDé EURO
36
Nouvelles - News 30- Réal Godbout: De Ketchup à Kafka 34- Les Chroniques de Claudette T1 L’Aviatrice T1: Nora Stimpop T1: Le Garçon... 35- Hilda T4: Hilda et le chien noir DOSSIER spécial 36- Les Tuniques Bleues 54- Les auteurs: Raoul Cauvin 55- Les auteurs: Willy lambil
ANIMÉ | MANGA
64
Nouvelles - News 56- Cagaster La Tour Fantôme (Yuureitou) 57- Devil’s Lost Soul Chibi Devi ! T5 58- Môryô Senki Madara 60- Steel Ball Run T9 62- CLAMP DOSSIER spécial 64- GUNDAM PART 2 Anime Flashback 94- Lady Oscar BD Nostalgia
3
Nouvelle d’ici Stephen Amell à Comiccon 2014, montreal Stephen Amell, né le 8 mai 1981 à Toronto, est un acteur canadien. Il est notamment connu pour son rôle d’Oliver Queen dans la série de la chaîne CW network Arrow. Il décroche son premier rôle à la télévision à l’âge
de 23 ans dans Queer As Folk’’.Il y incarne le temps de deux épisodes un professeur de fitness, gay, qui ne laisse pas indifférent l’un des héros. Il poursuit sur sa lancée un an plus tard avec Dante’s Cove, un autre show mettant en scène un groupe d’amis homosexuels dans une petite ville, mais cette fois en proie à des événements surnaturels. “est un joli succès, public et critique, pendant 3 ans. Fort de cette expérience, son envie de percer aux États-Unis est décuplée. En 2007, Amell gagne un Gemini Award pour son apparition dans ReGenesis. La même année il fut aussi proposé pour les Gemini Award. Dans un premier temps, Amell enchaîne les apparitions dans des cop-shows populaires tels que NCIS : Los Angeles, Les Experts ou sa déclinaison Les Experts : Miami. À partir de 2011, il obtient des rôles plus conséquents. Ainsi, dans Vampire Diaries, il se transforme temporairement en loup-garou. Dans la troisième saison de Hung, une dramédie signée HBO, il entre dans la peau d’un homme prostitué, concurrent du héros incarné par Thomas Jane. Puis il retourne à la comédie grâce à New Girl et donne la réplique à Amy Brenneman dans plusieurs épisodes de la série médicale Private Practice. À partir de 2012, il endosse en effet le costume de l’archer vert dans Arrow, la série adaptée des comic-books populaires de l’écurie DC Comics. Elle connaît un beau succès, et ce dès son lancement, sur la chaîne The CW. La popularité de l’acteur monte alors en flèche.
4
BD Nostalgia
Deux anciennes vedettes de Battlestar Galactica s’ajoutent à la liste d’invités Tricia Helfer et Katee Sackoff sont célèbres pour leurs grands rôles dans la plus récente mouture de la série qui a séduit la critique, Battlestar Galactica. Helfer y a interprété la séduisante et sublime infiltrée à la fois Cylon et humaine, Six, alors que Sackhoff a pris les traits de Kara «Starbuck» Thrace, la jeune pilote combattante qui n’aime pas les compromis. Helfer et Sackhoff font partie de l’organisation Acting Outlaws, laquelle participe à divers événements de bienfaisance pour recueillir des fonds et sensibiliser les gens à des causes qui lui sont chères. Tricia Helfer sera des nôtres du vendredi 12 au dimanche 14 septembre, et Katee Sackhoff la rejoindra le samedi et le dimanche pour des séances de signature d’autographes et de photo.
«Hulk Hogan: Uncut» L’un des lutteurs les plus légendaires, les plus po- entendre des anecdotes sur la carrière et la vie sur la pulaires, les plus charismatiques et les plus adulés route du Hulkster, et poser des questions directement de tous les temps, Hulk Hogan, sera au Comiccon de à ce dernier. Montréal en tant qu’invité d’honneur d’une journée le vendredi 12 septembre 2014 au Palais des congrès. Hulk Hogan a été découvert en 1979 par le propriétaire de la World Wrestling Federation, Vince McMahon, et est devenu célèbre grâce à sa rivalité avec André the Giant, rivalité qui a amené Sylvester Stallone à lui demander de jouer dans Rocky III (1982). C’est ainsi qu’est née la Hulkamania. Des dessins animés, des figurines d’action et des films ont été créés en l’honneur de Huk Hogan; lui et sa famille ont même été l’objet d’une émission de téléréalité, Hogan Knows Best (VH1.com). Hogan a récemment effectué un retour à la WWE, juste à temps pour célébrer trois décennies de WrestleMania. Hulk Hogan signera des autographes et participera à des séances de photo dans l’après-midi du vendredi 12 septembre, puis en soirée il montera sur scène à l’occasion de l’événement spécial «Hulk Hogan: Uncut*» à 20 h 45. Les Hulkamaniaques pourront BD Nostalgia
5
Nouvelle d’ici Un éventail d’artistes de comic books et de bédéistes ajoutés à la liste des invités L’un des attraits principaux du Comiccon de Montréal est le mélange unique de créateurs de comic books nord-américains et de bédéistes francophones. Dans l’univers des comics books, la participation des artistes suivants vient d’être annoncée : Kaare Andrews (Iron Fist: The Living Weapon), Bob Camp (co-creator of Ren & Stimpy), Marco Rudy (Marvel Knight: Spider-Man), Karl Kerschl (Adventures of Superman), Mike Rooth (Captain Canuck) et Ben Templesmith (30 Days of Night). Du côté des bédéistes invités, mentionnons la participation du duo composé d’Olivier Carpentier et de Gautier Langevin (Far Out), Frédéric Antoine et Yves Rodier (El Spectro), Patrick Hénaff et Tristan Roulot (Le testament du Capitaine Crown), Rémi Maynègre (Voyage au Japon), Yan Mongrain (Dominique), Thierry Labrosse (Ab Irato), Stéphanie Leduc (La terre sans dieux) et Yohann Morin (Safarir).
Matt Smith sera au comiccon! Le Comiccon de Montréal est fier d’ajouter Matt Smith à sa flamboyante liste d’invités de 2014. L’acteur est surtout connu pour son rôle du onzième docteur dans la série Doctor Who diffusée en anglais sur BBC et en français sur Z. Il a également joué dans trois séries régulières et plusieurs séries dérivées du même titre. On le verra aussi l’an prochain dans Terminator: Genisys. Matt Smith sera présent au Comiccon de Montréal le dimanche 14 septembre 2014 pour signer des autographes et se faire prendre en photo avec ses fans. Il participera également à un événement spécial Doctor Who dimanche en fin d’après-midi. 6
BD Nostalgia
BD Nostalgia
7
Comic News Cory Michael Smith Is All Answers About “Gotham’s” Take On the Riddler Riddle me this: When is a Riddler not a riddler? When he’s an E. Nygma, as played by actor Cory Michael Smith on Fox’s new pre-Batman TV series “Gotham.” A theater star and Broadway standout now making waves in Hollywood, Smith takes on the role of Edward Nygma in a Gotham City tions but hasn’t yet given himself over to his future just after the vicious murders of Thomas and Martha self’s criminal compulsions to test his smarts against Wayne. A forensic scientist of under-appreciated bril- Gotham’s law enforcers. liance -- or so he believes -- Nygma has plenty of ques-
8
BD Nostalgia
Spider-Man 2099 - 2 After completing an initial read of “Spider-Man never make it into Peter Parker’s mind. 2099” #2, it felt like the issue actually didn’t show the protagonist in costume -- except Peter David and Will Sliney actually present four pages of Spider-Man 2099 in costume, fighting bank robbers and evading the law. They just spend a whole lot more time and effort focusing on Miguel O’Hara’s attempts to adapt to life in 2014 as both Spider-Man and Michael O’Mara, Alchemax employee. Sliney’s art is serviceable and clean. His figures are crisp and sharp and he does a nice job with everyone’s identity and nuances, but his figures tend to be uneven in shading, with Miguel bearing heavier shadowing than either of his female co-stars. Sliney puts a massive amount of focus on his figures, giving them significantly more detail than their surroundings, which includes a bank, the apartment of Miguel’s landlord and Miguel’s own apartment furnished with a single folding lawn chair. In several panels, the settings are drawn as barely more than line art backdrops. Luckily, Sliney has a solid colorist in Antonio Fabela who provides ample depth and texture through his color work on “Spider-Man 2099” #2. Fabela drops in tones and surfaces to give the settings some depth. Additionally, the colorist is deft enough to put the appropriate shade on Miguel’s face to have it pointed out that he has lipstick on his face. David makes a case for the phrase to be turned towards “Spider-Man luck” instead of “Parker luck,” as Miguel’s personal and professional lives are at relationship crossroads, giving the writer a plethora of options lurking on the horizon. Tempest (Miguel’s landlord) and Liz Allan (Miguel’s boss) nearly cross paths in their visits with our protagonist, making for a couple, “Phew!” moments as Miguel feels like he’s managed to survive one confrontation when the next kicks in. Both ladies have questions for Miguel, who doesn’t have all of the answers they’re looking for. Swap out Miguel O’Hara for Peter Parker, and it all seems very familiar. David doesn’t leave it there, however, and delivers some entertaining solutions, including a darkly amusing scenario the writer empowers Miguel to envision that would
“Spider-Man 2099” #2 is a decent book about the time-displaced Spider-Man, offering readers more than enough information to latch on to and build around. David and Sliney provide an exceptionally nice study of character that the relative lack of action is negligible. It’s nice that there is a scene with Spider-Man spinning webs and taking out bad guys, but clearly this creative is looking to establish Miguel O’Hara prior to building up a rogues’ gallery. BD Nostalgia
9
Comic News Aquaman Annual - 2 “Aquaman Annual” #2 by Jeff Parker, Yvel Guichet and Alvaro Martinez is two separate stories of battles again the Giant-Born, with Aquaman and Wonder Woman teamed up in the first story and then Mera and Wonder Woman in the second. An Annual format story should make maximum use of the all the extra pages, and “Aquaman Annual” fails to do this by having the second story rehash part of the first, and because both stories have no originality or suspense. “Born of Giants” can be summed up thus: there are some bad guys, the heroes find them and fight them, there is some battle repartee and then the villains are defeated. Then rinse and repeat. The only real item of interest in the plot is that the bad guys are the “GiantBorn,” otherwise known as the Titans from Greek mythology, first seen in “Aquaman” #29. Their kind was overthrown by the younger gods, the Olympians, and in the DC Universe, Aquaman and Wonder Woman are the descendants of the Olympians. Parker begins Part 1 of “Born of Giants” with an information dump that leads into a flashback. This timeline maneuver is designed to drum up suspense from splash page of Arthur and Diana immobilized and ready to be eaten, but it falls flat. The inevitability of the Giant-Born’s defeat and the squalor of their existence makes for a dreary reading experience. The Giant-Born’s rights to live on Earth, if they have any, are not discussed, even though their story has unavoidable and uncomfortable parallels with those of endangered species or indigenous cultures in the wake of colonialism. In Part 2, Parker makes a cursory nod to the politics of displacement by having Mera and Wonder Woman ask the Giant-Born, “Did you try to find another way to survive?” before they are cut off by angry genocidal ranting by their foes. Thus, Mera and Wonder Woman give up on “diplomacy,” and the anger and nastiness of the Giant-Born justifies the use of extreme superheroic force. Greek mythology is rich material and is hard to beat on its own as good reading. Parker’s interpretations add nothing and there is no subtlety to his use of it. The Giant-Born are like aliens in old horror movies, which exist to provide something for the heroes to sweat over. Parker makes the Giant-Born’s behavior and appearance deliberately re10 BD Nostalgia
pellent, such as their parasitical dining habits. Despite their lineage, they are easily defeated. They are also boring villains, and none of them stand out as individuals, not even Celeana, the leader in Part 1, who at least has a name. It seems that the only reason Parker plucked the Giant-Born out from their coffins was to enable a crossover between “Aquaman” and “Wonder Woman.”
“Aquaman Annual” #2 lacks substance and doesn’t give the reader any bang for the buck, but it does close the Giant-born plot thread. This quick dispatching is ultimately a relief due to the thinness of characterization and plotting.
Justice League 3000 - 8 It’s been a while since I checked in with “Justice League 3000,” and this week seemed like a good a time as any, since Keith Giffen, J.M. DeMatteis and Howard Porter were being joined by Chris Batista penciling a backup story. And as it turned out, it was a good issue to take a look at. One thing that I appreciated right off the bat was that Giffen and DeMatteis tell their stories in a way that allow readers who haven’t picked up every issue to figure out what’s going on. In the first few pages I felt quickly caught up; the team’s on Cadmusworld, Terry of the Wonder Twins had been revealed as the leader of the Five, and Teri of the Wonder Twins was killed but restored as the new Flash. Simple, huh? And yet, Giffen and DeMatteis bring those concepts across in a smooth and easy line of story. From there, the issue focuses on the team’s escape from Cadmusworld, even as Locus, Coeval, and Terry try and stop them. And while on one hand the escape attempt feels suddenly very simple -- to the point that it makes you wonder why the Five are so feared and why the team’s been doing so badly against them up until now -- it’s also a much-needed victory of sorts, enough to make them look somewhat competent. That’s a feeling that was lacking in the early issues I read, so it’s nice to see things turning around. Porter draws the bulk of the comic, with his slightly rough, angular edges on his characters. It fits with the story that Giffen and DeMatteis are telling here; this is a slightly dark, inhospitable future, and that sneer on Locus’s face wouldn’t be half as good without those dark eyes and the edge in her hair and legs. Porter’s surprisingly good with all of the technology that crams the rooms of Cadmusworld, something that I didn’t remember him having such a deft touch with in the past. It makes the planet feel somewhat claustrophobic, which is a good feel for the book in general. Batista draws the backup feature, featuring on Teri as the Flash as she heads off to try and take down the twin brother that killed her. Batista’s art looks great; it reminds me a lot of his work on “The Legion” back in the day. Clean, uncluttered pages, but still able to bring across those looks of disdain from the bad guys just as
effectively as Porter does. For a character whose outlook is a little brighter than the rest of the team, having Batista draw Teri’s segment of the comic is absolutely the right call.
“Justice League 3000” #9 is a fun little book. It helps that Batista’s art looks great, and I love the little oddities that exist here, like Green Lantern still being the size of a chipmunk but piloting around a green-light human-sized form with him in the pocket. You win, “Justice League 3000.” I’ll start reading you again. BD Nostalgia
11
Comic News Wolverine Has «3 Months to Die» Starting in June For a while, things were looking pretty good for Wolverine, as the leader of his own squad of X-Men and founder of the Jean Grey School for Higher Learning. But “Wolverine” writer Paul Cornell has made life increasingly tough on the Marvel mutant since taking on his solo adventures last year. Thanks to an alien virus, Logan no longer has his famous healing factor, meaning that the character formerly able to come back from just about anything was now suddenly very vulnerable. The implication was clear: the X-Men mainstay was now “Killable,” like the title of a recent arc of his se-
verine” #8, written by Cornell with art by Kris Anka, will be the start of “3 Months to Die,” an arc -- branded by a cover banner -- counting down to a major event in September (July will be “2 Months to Die,” etc.). Marvel first indicated this past December, that something major was on the horizon for Wolverine with news of a retail exchangeability program for “Wolverine” #12, which was described as a “double-sized landmark issue” expected to receive “national attention for its game-changing story.”
Marvel stops short of confirming that Wolverine will in fact at least temporarily die -- “the title of this story arc is ripe with implication,” Marvel editor-in-chief Axel Alonso told CBR News -- but that’s certainly the idea the publisher is putting in fans’ heads. CBR News spoke with both Alonso and X-Men group editor Mike Marts -- who in his time at DC Comics, oversaw a Batman run that saw the character flirt with death -X-POSITION: Cornell’s “Wolverine” Switches for more details on what might be next for Logan, and whether or not he should start any long novels. Sides Now, it looks like the rumors were true -- well, probably. CBR can exclusively reveal that June’s “Wol12 BD Nostalgia ries. Rumors have spread that Marvel might actually pull that trigger, and kill off one of their most popular and ubiquitous characters. Cornell and artist Ryan Stegman have been exploring Wolverine’s dangerous new status quo, and the unconventional places it’s led to, in the book’s relaunched volume as part of All-New Marvel NOW!.
Batman Eternal - 19 “Batman Eternal” #19 demonstrates that the series remains strong over four months after it began, delivering another tense and fast-paced installment of DC Comics’ weekly Batman comic, scripted by Tim Seeley and illustrated by Emanuel Simeoni. Seeley is one of five writers involved with the book, and Simeoni is part of an even larger art team, but after nineteen issues there’s still a remarkable feel of cohesiveness; both creators bring their own style, yet manage to stay surprisingly consistent with the feel established in previous issues. Seeley commands an extended range of emotion to this issue, adding a few lighthearted moments amongst all the tension and action. A few well-placed snippets of light-hearted dialogue in some places add some flavor to otherwise serious situations that enliven the scenes without detracting from them. Elsewhere, the dialogue gets serious and even emotional as two allies find themselves unexpectedly facing off against each other, while the lines from new villain Dr. Falsario evoke downright creepiness. Simeoni brings a very dense and textured look throughout the book, often putting six or seven panels to a page, only stretching out on the opening double page spread and on the story’s final page. It’s a technique that works well given the story’s environment, which features the dark, cramped sewers below Gotham, an always-shadowy Blackgate Prison, as well as a shady Brazilian sweatshop that’s as much a prison itself as it is a factory. Colorist Blond adds to this mood by usage of almost exclusive darker color tones. The shading method has a kind of smudgy, charcoal-like property, which appropriately darkens just about every single panel in the story. It nicely fills up the otherwise empty background of some panels, but only when there’s not something of importance to convey; just as Seeley brings in some elements of creepiness, Simeoni does the same, almost to an effectively
disturbing level at times, whether it be zombified human remains or the disheartening sight enslaved and mistreated children. The only notable detriment artistically is some odd facial renderings in a couple of panels. Seeley takes the darker mood established by Simeoni and uses it to construct a tightly paced story that switches between the ever-growing tension of the breakout at Blackgate Prison and the Bat-family’s confrontation with Dr. Falsario in Brazil. Along the way, Seeley sprinkles in mentions of past events and character names to help readers recollect who’s who and what’s come before, allowing them to focus on this issue rather than recall past ones. He also starts bringing together these past events, and in fact Dr. Falsario’s involvement with those from the very first issue is revealed, even as another part of the mystery deepens. This kind of connection to earlier chapters of the series is what keeps it solid, rather than allowing all of the various threads to spin out of control. As one hallucinating member of the Bat-family battles another, Simeoni in turn builds off Seeley’s tense encounter with clever juxtaposition of what’s real, what’s imagined, and what’s remembered. The sequence also gives him an excuse to painstakingly detail a grotesquely-rendered, post-Death of the Family Joker that’s probably as nightmare-inducing as any depiction done so far. Seeley’s clever method of justifying one of the oddest Batman team-ups in recent memory gives Simeoni a chance to draw a definitive depiction of another member of Batman’s rogue gallery. “Batman Eternal” #19 is the point of the series where readers who have stayed with it are not only rewarded with an enjoyable standalone reading experience, but also get that additional reward of seeing what the writers have laid out start to come together. BD Nostalgia
13
Dossier spĂŠ
écial
HULK
16 BD Nostalgia
Nous avons décidé de nous pencher sur la bestiole (un sacré morceau !) pour patienter jusqu’au film, qui sort l’année prochaine sur Avengers 2. Pour commencer : un panorama de l’histoire du personnage. Comment expliquer la popularité du plus charismatique des personnages de la Marvel? L’incroyable Hulk
est pour beaucoup le personnage stupide et muet que jouait Lou Ferrigno ( lui-même muet depuis la naissance ceci expliquant cela, qui avait ravi le rôle à un autre monsieur univers célèbre : Arnold Schwarzenegger ! ) Seule série live de 2 saisons existantes à ce jour, pour un personnage de la Marvel et qui ait engendré 2 téléfilms et maintenant un film (le blockbuster de l’été BD Nostalgia 17
!?!). Commençons par un petit rappel historique : Le docteur Robert Bruce Banner, alias Hulk, est né de l’union entre le docteur Bryan et Rebecca Banner. Son père est alcoolique et la violence s’installe dans le couple. Le père est persuadé que son fils est un mutant. Car Bryan a lui aussi subi les radiations lors de ses recherches à Los Alamos. L’accumulation de haine envers son fils le pousse à tuer sa femme dans un moment de rage. Bruce est recueilli par la sœur de sa mère. Il transforme sa cousine Jennifer en She-hulk après une transfusion sanguine pour la sauver des tueurs de la mafia de San Francisco ( mais ceci est une autre histoire). Bruce est un garçon qui, depuis la mort de sa mère, est incapable d’extérioriser ses émotions. Il se réfugie dans les études, où il rencontre Susan Jacobson ,à qui il ne pourra jamais avouer son amour de peur de finir comme son père, mais aussi le docteur Walter Langkowski (alias Sasquatch de l’équipe canadienne : Alpha Filght - la Division Alpha ) Après un doctorat en physique nucléaire, il rejoint l’armée dans le désert de New Mexico, la base du Général 18 BD Nostalgia
« Thunderbolt » Ross. Il y construit la bombe Gamma ! Objet de toutes les convoitises, surtout des russes, évidemment, n’oublions pas que nous sommes en pleine guerre froide. L’agent secret Igor Drenkov est présent lors du premier test de la bombe et il doit récupérer les plans de la bombe. Il n’empêchera pas l’explosion lorsque Bruce lui demandera de repousser le compte à rebours pour pouvoir aller chercher un jeune gamin, Rick Jones, futur touche à tout de l’univers Marvel (on le retrouvera dans Captain America, Captain Marvel et j’en passe...), qui s’est garé trop près de la bombe pour jouer de la guitare ! Mais Igor voit là une bonne occasion de réussir sa mission qui est de supprimer la seule personne à pouvoir reconstruire la bombe. Le docteur Bruce Banner est pris dans le souffle de l’explosion. Il se réveille quelques heures plus tard et subi sa première transformation en l’Incroyable HULK ! Contrairement à ce que vous pensez, Hulk ne se transforme pas en un monstre vert écervelé dès le premier épisode. Il est évident que les créateurs de Hulk, Stan Lee et Jack Kirby, en mai 1962, sont inspirés par Doc-
teur Jekyll et Mister Hide. Dans le livre de Mary Shelley, Jekyll se transforme en créature hideuse et violente dès le soir venu. Et bien Hulk aussi ! Seul Rick Jones est présent lors de la première mutation de Banner et il est le seul à pouvoir expliquer ce qui est arrivé à Bruce qui ne se souvient de rien. Il existe plusieurs versions des transformations du béhémot vert. A l’origine il est gris et ne se transforme que
la nuit. Il est arrogant et intelligent au point d’échapper aux hommes du général Ross. La première série Hulk ne dure que le temps de 6 épisodes où il ne combat que des Russes assoiffés de pouvoir, ou des extraterrestres (comme pratiquement dans tous les premiers épisodes de Stan Lee, les four fantastic ou les vengeurs !) La série reprend dans Tales to Astonish #60 avec une belle peau toute verte et Bruce se transforme en s’énervant après avoir couru derrière un espion qui n’était autre que le Caméléon (célèbre premier ennemi de Spider man) Dans Tales to Astonish #70 Banner reste définitivement Hulk pour ne pas mourir de la balle tirée par le Leader, grand ennemi de Hulk, touché lui aussi par les radiations gamma et qui l’ont transformé en génie au gigantesque crâne hypertrophié. Le retour de Banner se déroule dans Tales to Astonish #89 de Gil Kane lorsque Hulk ,dans un état de faiblesse avancée, se transforme devant le Stranger, un extraterrestre ennemi des X-men et de la terre. Ce dernier transforme Bruce en la version la plus connue de Hulk : le monstre écervelé et qui écrase tout sur son passage pour détruire la Terre ! Le but ultime du Stranger qui utilise Hulk comme arme de destruction massive. La suite des épisodes de l’incroyable Hulk, sur plus de 150 numéros, dessinés par Herb Trimpe et Sal Buscema n’est qu’une accumulation de rencontres entre bons et méchants ; la puissance de Hulk force les auteurs à trouver des ennemis de plus en plus puissants quitte à sombrer dans le ridicule ! BD Nostalgia
19
20 BD Nostalgia
Il faudra attendre l’épisode 276 pour que Bruce Banner prenne le contrôle de Hulk après l’attaque des U-Foe , un groupe de jeunes mutants touchés par les rayons Gamma et qui veulent tuer Banner pour ce qu’il a engendré. Mais l’effet est de courte durée, car au retour des Guerres Secrètes et dans le #299, Cauchemar, pour se venger de son ennemi le Docteur Strange, remplit de rage Hulk et le pousse à détruire tout sur son passage ! ( Encore !!!) Docteur Strange bannit Hulk dans une dimension parallèle le temps de 18 épisodes signés Mike Mignola. C’est John Byrne qui fera revenir sur terre Hulk pour sauver l’esprit de Walter Langowski ( Sasquatch !) de la désintégration ( lisez les épisodes de Alpha Flight parus dans Strange car l’histoire est trop longue ! désolé ) Mais une différence de point de vue avec la Marvel ( Byrne veut un savage Hulk alors que l’éditeur le veut plus intelligent ! Ah Jim shooter ! Il avait déjà fait partir Byrne des X-men ! ) ; Il fait venir un jeune auteur : Peter David ! Il restera près de 10 ans comme scénariste de Hulk ! Un exploit ! Ce dernier fera un retour aux sources en transformant Hulk en gris, celui des origines (qui change de place avec Banner tous les soirs !). Il devient le garde du corps des pontes de la mafia de Las Vegas. Au #380, Hulk redevient vert et est en phase avec lui-même ! C’est-à-dire que Hulk et Banner sont une seule et même personne ! Contrairement aux précédents épisodes il n’y a plus de transformations grâce à Doc Samson, un psychologue (touché par les rayons gamma, mais vous vous en doutez ! Non ?) et de Ringmaster
(chef du Cirque infernal : ennemi de Daredevil) Hulk devient le chef du Panthéon, un organisme ’humanitaire’ qui a pour mentor un enfant extraterrestre immortel ! Le plus ridicule arrive au #425 où Hulk se transforme en Banner sous le coup d’une grosse colère ! Mais les fans ne suivent pas et la série connaît un creux dû à l’arrivée de la pitoyable saga HEROES REBORN dirigée par les mauvais Jim Lee et Rob Liefield ! Peter David, ne voulant pas de ce nouvel univers pour Hulk, ira jusqu’à donner sa démission si Hulk ne garde pas son propre univers ! La nouvelle série en cours voir le retour de Byrne au scénario. Mais pour seulement 8 épisodes qui n’ont pas trouvé leur public. Le savage Hulk ne fait plus recette ?!? Il faut attendre l’arrivée de Bruce Jones pour transformer le personnage. Bruce Banner a de nouveau le contrôle de ses transformations. Et il redevient le personnage solitaire et errant de la série TV ! Les scénaristes Stan Lee (V1 1à6- Tales of Astonish 60 à 101) Le créateur du personnage n’a pas eu son pareil pour inventer un nombre impressionnant de super-héros. L’incroyable Hulk n’a pas eu un succès immédiat comme certains autres personnages de la Marvel. Juste 6 épisodes pour la première version du comic. Hulk n’est qu’un monstre de plus dans la période des années 60 où les histoires d’horreur sont trop nombreuses. Le personnage n’est pas attachant car bien trop brutal et narquois pour qu’un jeune lecteur puisse s’identifier à BD Nostalgia
21
lui. De plus les combats répétés avec l’armée teintés de relents nationalistes n’arrangent pas la chose. Les méchants russes sont légion dans le titre. La relance du titre dans le magazine Tales of Astonish montre beaucoup plus l’ambiguïté du personnage. L’histoire d’amour avec Betty y est beaucoup plus développée. Et l’arrivée de personnages secondaires finit d’installer le personnage dans l’esprit du lecteur. John Byrne (V2 Incredible Hulk 314 à 319- V3 1à8) La star ! Il n’est pas resté longtemps mais la direction qu’il voulait donner au Hulk était sans doute la meilleure en son temps et a surtout réussi à unir Bruce Banner et Betty Ross tout en résolvant des problèmes qui existaient depuis trop longtemps dans la continuité du personnage. Bill Mantlo (V2 Incredible Hulk 248 à 313) Bill est sans doute le premier à construire ses histoires sur le mal-être de Hulk. Il transforme Hulk en anti-héros. Il construit un passé au personnage qui n’avait jamais été aussi développé. Il résout le problème des colères de Hulk en liant la personnalité de Hulk à celle de Bruce Banner. Len Wein (V2 Incredible Hulk 180 à 219) Il a contribué à apporter une pléthore de vilains à Hulk. Mais aussi a écrit les 2 plus célèbres épisodes de Hulk 22 BD Nostalgia
( Hulk #180-181 et l’arrivée d’un Wolverine encore inconnu) On lui doit après tout la création des X-men tels que nous les connaissons. Peter David (V2 Incredible Hulk 328 à 466) Le scénariste le plus prolixe ! Il a reconstruit entièrement Hulk et les relations avec les personnages secondaires. Un travail de titan sur une durée de 10 ans. Il est celui qui a permis de comprendre les relations entre hulk et Banner (Hulk #377, même si Bill Mantlo avait commencé le travail dans Hulk #312) mais aussi de relancer le personnage sur une autre voie que la destruction systématique. La création du Panthéon, la relation avec le Leader ou les difficultés de compréhension entre Betty Ross et Hulk sont abordées et solutionnées. La plus grande période de Hulk au niveau scénaristique couplé avec un humour second degré absolument magnifique (Hulk#417-418). Les illustrateurs Jack Kirby (V1 1à5-V2 tales of astonish 69 à 84) Le génie de Kirby ne frappe pas dans cette série. Son Hulk y est bien trop caricatural et les traits trop grossiers. La puissance du trait de Kirby qui fait merveille sur les autres séries de la Marvel est ici inexistante. La force brutale ne se ressent pas et l’on ne voit que la lai-
deur du personnage. Le style de Kirby, malgré l’encrage de Bill Everett, rendait le Hulk trop pataud. Doit-on penser que Hulk n’est pas un personnage que Kirby a aimé ? Après tout, Hulk est le personnage le moins dessiné par Jack Kirby. Steve Ditko (V1 6 - V2 tales of astonish 60 à 67) Le temps de quelques épisodes Ditko nous montre tout son talent. Le Hulk y est beaucoup plus massif et moins anguleux. La force du personnage commence à être vraiment perceptible. Les rondeurs du trait renforcent la musculature du personnage. Ditko apporte le souffle de Spiderman. Les histoires sont moins chapitrées que celle de Kirby. La lecture est facilitée surtout grâce au passage de Hulk dans Tales of Astonish qui rend les histoires plus rapides grâce aussi au nombre de pages (10 !). John Buscema (V2 Tales of Astonish 85 à 87) Le dessinateur de Conan n’a fait qu’un bref passage sur le titre. Il n’a pas réellement trouvé comment retranscrire la puissance du personnage sans doute trop inhumain à son goût. Gil Kane (V2 Tales of astonish 88 à 91) Le trait de Gil Kane transcende le personnage. Il apporte toute la puissance au Hulk qui manquait de souplesse dans ses mouvements. L’arrivée du plus célèbre des ennemis du Hulk est de son fait, je veux nommer le tout puissant Abomination ! Mary Severin (V2 tales of astonish 92 à 101 Incredible Hulk 102 à 106) La créatrice de l’image du Hulk que nous avons tous en tête, c’est elle ! Elle apporte une constance dans la façon de dessiner le Hulk. L’apport de nombreux décors et surtout un nombre certain de personnages par case rendent les dessins attrayants. Herb Trimpe (V2 Incredible Hulk 107à 193) Le dessinateur de Hulk ! Il a créé le mythe du personnage à lui seul ! Le style trop proche de Kirby lui a permis d’enchaîner un grand nombre de numéros sans être remplacé. Il rendra le Hulk bestial en rallongeant les bras et le rendant beaucoup plus trapu. Son empreinte sur la série est la plus marquée. Encore aujourd’hui certains de ses visuels sont encore utilisés dans la publicité ou les T-shirts.
Sal Buscema (V2 Incredible Hulk 194 à 308) Le meilleur dessinateur de Hulk ! Il a fait le plus long run sur le personnage en tant que dessinateur. La grande popularité du personnage est due à son travail. Il a réussi à faire ressortir tous les traits, que ce soient la bestialité, la puissance ou les expressions du visage tout comme son côté hideux. C’est un parfait mélange de tout ce que les artistes qui l’ont précédé ont ajouté avec le temps. Sal Buscema et Gerry Talaoc ont créé les plus belles planches de Hulk à ce jour. Mike Mignola (V2 Incredible Hulk 309 à 313) Le bref passage de cet auteur aujourd’hui star avec Hellboy, n’apporte rien au personnage. Mais le trait de Mignola est déjà présent. Quelques beaux dessins rendent la lecture très agréable. Todd Mac Farlane (V2 Incredible Hulk 330 à 345) Mc Farlane avec son style inimitable transforme com-
plètement le physique de Hulk tout en faisant un clin d’œil à Jack Kirby. Son Hulk est hideux (dans tous les sens du terme ! Hulk#345) mais il est surtout extrêmement musclé, à croire que l’artiste a inventé des muscles pour le personnage. Son passage sur Hulk ne sera pas apprécié par les fans et il ira éclabousser Spiderman de son talent. Jeff Purves (V2 Incredible Hulk 346 à 368) Son dessin puissant illustrera parfaitement les histoires de Hulk lors de son passage à Las Vegas (Hulk#346BD Nostalgia 23
359). Mais Peter David n’ayant pas mon avis, Jeff Purvess ne restera que peu de temps sur la série. Dommage ! Dale Keown (V2 Incredible Hulk 369 à 398) Peut-être le meilleur dessinateur de Hulk après Sal Buscema ! Il cumule le talent de narration de Steve Ditko (qu’il perdra dans The Pitt !!) Et le style puissant de Byrne. Hulk y est magnifié tellement son trait rond et plein de délicatesse apporte la force et la puissance dont Hulk a besoin. Gary Frank (V2 Incredible Hulk 403 à 425) Il a réussitle tour de force de faire oublier Keown au lecteur de Hulk. Son Hulk est tout simplement beau et plein de finesse, peut-être trop d’ailleurs. Mais les scénarii de David rendent la lecture simplement indispensable pour tout fan de Hulk. Adam Kubert (V2 Incredible Hulk 454 à 467) Il est évident qu’Adam Kubert a pris exemple sur le Hulk de Sal Buscema tellement la ressemblance est frappante. Hulk est un monstre trapu, puissant à l’extrême et surtout a un visage très expressif. L’un des rares dessinateurs après Buscema à l’avoir fait ainsi. 24 BD Nostalgia
Les protagonistes Il ne suffit pas d’avoir un personnage principal pour faire une bonne histoire. Il faut aussi de nombreux personnages secondaires. Et Hulk n’en manque pas. Bruce Banner Que dire du plus attachant des anti-héros ? Banner est un perdant ! Il le reconnaît lui-même au point qu’il n’a même pas le courage de se suicider pour stopper son calvaire ! Hulk n’est que l’image de sa schizophrénie et de son envie d’extériorisation. Il est le créateur de sa propre perte : La bombe Gamma , qui le transformera en Hulk à chaque crise d’énervement intense ! Hulk Pendant longtemps le Hulk ( litt. «grosse brute» dans la langue de Molière !) n’a été que la transformation, à coups de testostérone et d’adrénaline, du corps de Banner. Mais avec le temps et l’envie de dissocier Banner de Hulk, les scénaristes ont imaginé que Hulk venait d’une dimension appelée : The Cross road. A chaque transformation, Banner se retrouve dans cette dimen-
sion et attend le moment de son retour sur terre ! Betty Ross La fille du Général Ross est amoureuse de Banner au grand désarroi de son père. Après des années de chassé-croisés et même un combat à mort entre Hulk et Betty Ross qui a été transformée en Harpie (Hulk #168), elle se marie avec Bruce Banner dans l’épisode #319. Elle meurt dans l’épisode #466 ravagée par les rayons Gamma ! Général’Tunderbolt’Ross Le plus farouche ennemi de Hulk, les raisons sont plus que minimes pour expliquer la haine qu’il voue à Hulk. La puissance de Hulk ne peut pas être en liberté ! Il faut donc la stopper ! Tel est le raisonnement de Ross. Il ira jusqu’à se transformer lui-même en monstre électrique en entrant en symbiose avec Zzzax (Hulk #326). Mais il construira des plans de destruction les plus fous pour arriver à ses fins ( les Hulkbusters !) Le Leader (tales to astonish #63) Avec plus de 30 combats à son actif, il est le plus acharné des ennemis de Hulk ! Il souhaite utiliser la puissance de Hulk pour ses besoins propres de conquête de la Terre ! Simple ouvrier il est devenu un génie au crâne surdéveloppé après une explosion dans un labo où des rayons Gamma étaient testés. Ses multiples morts ( au nombres de 4 !) en font le personnage le plus indestructible !! vous ne trouvez pas ? Abomination (tales to astonish #90) Lors des premiers épisodes de Hulk, Banner utilisait une machine qui lui permettait de redevenir Banner ou de se transformer en Hulk ! Un jour Blonsky, qui a pour mission d’enlever Betty Ross, trouve la machine et l’utilise sur lui et la détruit en pensant être à ce moment la personne la plus puissante dans le monde. Il y aura près de 20 combats entre ces 2 monstres qui se haïssent depuis le premier jour. Docteur Samson (Hulk #141) Grâce à une machine qui permet de sauver Betty Ross d’une transformation en statue de cristal (mais qui change aussi Hulk en Banner) un psychiatre, Léonard Samson, en mal d’expériences, choisit d’utiliser les rayons Gamma sur lui-même. Mais les niveaux de radiations sont plus faibles et lui permettent de ne pas devenir un nouveau Hulk ! Seuls ses cheveux deviennent verts ! Il y aura 24 combats entre Hulk et Sansom ! LES SIDE-KICKS : -Rick Jones (Hulk #1) Le petit idiot pour lequel Banner a subi de plein fouet la déflagration de la Bombe Gamma ! Il est le plus vieux compagnon de route de Banner/Hulk ! Il se transformera en Hulk dans les épisodes #324à332. -Jim Wilson (Hulk #131) Il ne connaît que Hulk car la période où Jim Wilson apparaît dans la série, Hulk ne se transforme que peu
en Banner. Il meurt dans Hulk #420, par la suite d’une longue maladie ! Forme souvent polie pour dire sida ! LES AMOURS DE HULK / BANNER : -Jarella (Hulk #140) Elle vient d’un univers où tout le monde est vert ! Alors Hulk se sent chez lui ! Imaginez donc ! Ils seront sépa-
rés par le Gardener (Le possesseur d’une Infinity Gem !) -Bereet (Hulk #269) Elle possède un sac qui lui permet de sortir toutes sortes d’objets mécaniques (Krylor techno art). -Marlo (Hulk #347) Elle est une des filles de petite vertu de Mr Berengetti. Une relation difficile avec Mr Fixit la poussera dans les bras de Rick Jones. Elle mourra dans l’épisode #398 de la main de la fausse mère de Rick Jones. Opinion Avec tout çà, vous allez me poser la question : qu’estce qui rend Hulk si intéressant ? Peter David, le meilleur scénariste de Hulk, utilise l’idée développée dans le film ’Planète Interdite’ (1954) avec Robby le robot ! (Vous connaissez ? ). Dans ce film Mörbius, alias Walter Pigeon, est confronté à un monstre invisible qui n’est autre que ... NE LISEZ PAS BD Nostalgia 25
26 BD Nostalgia
LA SUITE SI VOUS VOULEZ VOIR LE FILM !... L’hydre intérieure que nous avons tous en nous ! Mais qu’est-ce que l’hydre me demanderez-vous ? Il est le côté obscur, eh oui ! Nous sommes tous des Darth Vader qui s’ignorent ! Alors pourquoi ne pas associer les 2 idées entre elles, et en déduire que Hulk n’était autre que l’hydre du docteur Banner ! Peut-être rapide comme raisonnement ! Mais maintenant lisez un Hulk en pensant que Hulk est le défouloir de toutes vos rancunes, vos échecs ! N’avez-vous jamais eu envie de taper sur quelqu’un ! Eh bien Peter David, à partir de l’épisode #377, même si Bill Mantlo dans Hulk 312 à commencé à esquisser le problème, eut la même idée ! Les différents aspects de Hulk sont l’image des expériences ratées de Bruce. Sa version verte est l’image de l’enfant frappé par son père et qui a tué sa mère devant lui. Hulk y est capri-
cieux et ne demande que la paix pour bouder en silence! La version grise du début est le Bruce Banner de l’adolescence et des expériences amoureuses ratées, narquois et désinvolte, où il repousse toutes les femmes qui l’aiment ! Telles Betty Ross, la propre fille du Général Ross , ou Marlo qu’il poussera dans les bras de Rick Jones ( leur mariage aura lieu dans le n°419) ! Voilà pourquoi Hulk ne peut avoir qu’une place importante dans le cœur de tout lecteur de comics et du mien : il est l’image de toutes nos envies de destructions ! Toute scène de ménage qui se respecte aboutit à un objet cassé, non ? Je vous conseille donc la lecture, ou la relecture, de l’Incroyable Hulk ! Ne serait-ce que pour toutes les aventures rocambolesques mais, si j’insiste, aussi pour l’aspect psychologique du personnage. BD Nostalgia 27
Ce mois-ci
28 BD Nostalgia
BD Nostalgia 29
BéDé News
Réal Godbout: De Ketchup à Kafka Après plus de sept années de travail, le dessinateur et coscénariste des « Red Ketchup », Réal Godbout, dévoile enfin son adaptation en bande dessinée du premier roman de Franz Kafka, L’Amérique (au départ appelé Le disparu). Si l’œuvre originale est demeurée inachevée, il en va tout autrement du roman graphique de Godbout. Le bédéiste confirme avec cet album abouti qu’il est un artiste accompli. Cap sur L’Amérique, là où le talent n’a visiblement pas disparu. L’Amérique ou Le disparu de Réal Godbout réussit l’exploit de faire tenir en moins de 160 planches le roman qui compte plus de 350 pages, tout en y demeurant 30 BD Nostalgia
fidèle, autant que faire se peut évidemment : « Le roman est inachevé et présente quelques incohérences. C’est un excellent roman, mais il est imparfait. À certains endroits, il manque carrément des bouts de l’histoire; certains personnages disparaissent soudainement sans qu’on sache ce qu’il advient d’eux. » Devant ce scénario décousu, l’auteur avait deux options : « J’aurais pu avertir le lecteur que l’histoire présentait des trous, mais j’ai finalement choisi d’ajouter quelques passages qui sont entièrement de ma fabrication. » Inconditionnels de Kafka, avant de crier au scandale, comprenez qu’il ne s’agit pas ici d’une retranscription en images de l’œuvre dans son intégralité. Les dialo-
gues ont d’ailleurs pour la plupart été entièrement remaniés. « J’ai cherché à être le plus fidèle possible au texte, mais je ne voulais pas non plus que ça ait l’air d’un roman illustré », se défend le bédéiste. L’objec-
tif n’était pas non plus de vulgariser l’œuvre de Kafka pour la rendre plus accessible. « Elle n’en a pas besoin, tient à préciser Godbout. Mon but était simplement de réaliser une bonne BD. » Néanmoins, l’auteur a été très minutieux dans sa démarche, soucieux de respecter les descriptions données par l’écrivain. Chef-d’œuvre des temps modernes L’album s’ouvre sur une représentation de la statue de la Liberté tenant un glaive (plutôt que la flamme qu’on connaît). Par ce petit détail mentionné par Kafka, Godbout annonce bien les couleurs de l’aventure : L’Amérique ne sera pas pour le protagoniste l’idyllique terre de rédemption. Le jeune Allemand débarque à New York, après avoir été chassé de la maison par ses parents, espérant pouvoir y refaire sa vie. Si sa première rencontre
s’avère fortuite (un des riches passagers du navire dans lequel il voyage se trouve à être son oncle), une suite de quiproquos le renverra rapidement à la rue. Il en est de même chaque fois que le destin lui sourit et lui fait miroiter une vie meilleure; la malchance s’abat inévitablement sur Karl Rossmann, malgré son cœur vaillant et sa volonté de mener une vie rangée. « Ça dépend toujours de la façon qu’on le lit, mais il y a une certaine forme d’humour chez Kafka, un côté burlesque, voire absurde », explique Godbout. Il rappelle que le roman a déjà été par le passé comparé aux films de Charlie Chaplin. Il avoue d’ailleurs avoir revisionné Les temps modernes à l’occasion de la création de la BD. Si on peut comparer l’atmosphère de L’Amérique ou
Le disparu à l’univers de Chaplin, les ressemblances avec les précédentes séries du bédéiste sont quant à elles pratiquement inexistantes. Quoique… « À la base, l’histoire de Red Ketchup a été publiée sous la forme d’un feuilleton [dans les revues Titanic, puis Croc]. L’histoire est donc très condensée; l’action déboule et il y a toujours des punchs », se rappelle celui qui faiBD Nostalgia 31
BéDé News sait équipe avec de Pierre Fournier. Il va de soi que Godbout avait cette fois-ci un peu plus de temps pour créer ses atmosphères. En même temps, 150 planches, c’est peu pour tout raconter et l’auteur n’a pas traîné les pattes. « Ce n’est pas trop mon style de m’éterniser sur un coucher de soleil pendant trois pages », avoue-t-il. Kafka, coscénariste de l’au-delà Réal Godbout avait jusque-là fait équipe avec Pierre Fournier pour écrire les aventures de Michel Risque et de Red Ketchup. Cette fois, il a travaillé seul. « Je n’étais pas en solo : je travaillais avec Kafka! Mon coscénariste est simplement mort », nuance l’auteur. Kafka a d’ailleurs coscénarisé une autre bande dessinée… L’Amérique a en effet également pris vie sous la plume de Robert Cara et le crayon de Daniel Casanave, aux éditions 6 pieds sous terre. Le bédéiste québécois
32 BD Nostalgia
a pris connaissance de l’existence de cette adaptation européenne alors qu’il avait déjà commencé la sienne. Il a donc attendu d’avoir terminé son histoire avant de lire celle de ses condisciples, déclinée en trois tomes. « C’est très différent, précise-t-il. Loin de moi l’idée de comparer ou de dire que ma version est meilleure, mais une chose m’a tout de suite frappée : j’ai l’impression d’avoir réussi à raconter plus de choses. » Il faut croire que Godbout a conservé son habitude des scénarios resserrés de l’époque de Croc. Voilà qui est bien heureux, car son récit a du rythme et on y reste accroché jusqu’à la toute fin… Si fin il y a. Rappelons que l’œuvre originale demeure inachevée. Cette fois par contre, le bédéiste a choisi de laisser tel quel le scénario : « Pour moi c’est une fin qui est satisfaisante ». On vous laisse le plaisir d’en juger.
BD Nostalgia 33
BéDé News Les Chroniques de Claudette T1 Une jeune fille qui ne croit pas aux contes de fées se lance dans une quête insensée pour tuer un géant. Elle entame un voyage initiatique avec une amie qui veut devenir une vraie princesse et un petit frère trouillard, mais très bon cuisinier. Beaucoup de fraîcheur et de rebondissements dans cette fable qui plaira aux enfants dès 7 ans et fera sourire les adultes, au moins jusqu’à 77 ans. Dans un moyen-âge réinventé, la cité de Mont Petit Pierre est un havre de sécurité, depuis que le marquis Pierre le XXXIIe a chassé les terribles géants mangeurs d’orteils de bébés. La petite Claudette ne croit pas à ces légendes d’un autre temps. Elle se dit que ce seigneur aurait mieux fait de tuer les agresseurs et non pas seulement les chasser. Elle tient son tempérament fougueux d’un père qui chassait les dragons. Il est devenu forgeron après qu’une dragonne l’ait laissé sans jambes et avec un bras en moins.
L’Aviatrice T1: Nora Alors que sa « Natacha » retourne au bercail (dans Spirou et aux éditions Dupuis) dans un vingt-deuxième album dont le scénario est un hommage à la série « L’Épervier bleu » due à son vieux pote Sirius hélas disparu en 1997, François Walthéry propose une nouvelle série aéronautique grand public située à l’époque héroïque des années trente : avec, comme héroïne, une pilote intrépide et expérimentée, employée par Air Zénith sur ses liaisons postales aériennes. Un suspense aux frontières du burlesque parfaitement convaincant : le classicisme du scénario n’étant qu’une apparence — les nombreuses intrigues parallèles dépoussiérant presque le genre — et l’efficacité du graphisme franco-belge rassurant de Bruno Di Sano se développant dans le plus pur style Walthérien. 34 BD Nostalgia
Stimpop T1: Le Garçon qui venait de loin Après avoir fait ses armes dans différents fanzines et dans des récits de fantasy parodiques très prisés des adolescents (« Le Donjon de Naheulbeuk », « World of Warcraft Waow », puis « Paladin »), Fabien Dalmasso, dit Le Fab, revient aujourd’hui avec une nouvelle série résolument inscrite dans un ensemble de réalités alternatives, où l’on privilégie l’humour, l’action et la rencontre parfois détonante de personnages issus de mondes différents.
Hilda T4: Hilda et le chien noir
B
ienvenue dans l’univers d’Hilda, fillette atta- ment les unes des autres et l’on peut donc la découvrir chante et intrépide, douée d’une imagination fé- dans ce tome 4 sans avoir lu au préalable des autres. conde, qui évolue dans un monde ordinaire … enfin Au commencement, la petite Hilda, immédiatement presque. repérable par sa chevelure bleue et ses larges bottes rouges dans lesquelles ses jambes frêles semblent flotter, vivait à la campagne avec sa maman et un animal de compagnie difficilement identifiable, Brindille. Dans la vallée paisible où Hilda et sa mère s’étaient installées, l’on trouve aussi toutes sortes de créatures fantastiques, que la fillette est capable de voir et auxquelles elle est attentive. Le monde dans lequel Luke Pearson fait évoluer son héroïne est empreint de culture scandinave. L’on y retrouve entre autres les trolls et les fjords. Mais à la suite de quelques mésaventures, la mère d’Hilda décide que, désormais, elles habiteront en ville afin de mettre sa fille à l’abri. C’est ainsi qu’elles s’installent dans la petite ville de Trollbourg et que les sorties d’Hilda sont contrôlées. Lorsque que l’on découvre Hilda sur la première planche de ce quatrième opus, l’on pénètre dans une nature inquiétante. L’atmosphère sombre est zébrée d’une pluie verticale. Au loin, se découpe la silhouette d’un gigantesque animal qui regarde en contrebas une petite tente fragile. A l’intérieur, Hilda mange des tartines en compagnie de Brindille. Elle ne semble pas inquiète. Les pages suivantes nous ramènent à la réalité de manière subtile, par une belle case de transition. L’on comprend qu’Hilda joue dans sa chambre puisqu’elle est privée de sorties. Hilda évolue dans un monde réaliste, entre nature et ville, empreint de valeurs positives et l’on aime la manière toute « naturelle » dont Luke Pearson y introduit les notes fantastiques, comme s’il était communément admis que la terre puisse posséder Ses trois premières aventures ont été publiées chez plusieurs dimensions. Saluons également la qualité Nobrow, éditeur britannique qui en tout d’abord a pro- graphique de l’album, le traitement des couleurs posé une version anglaise, of course, puis une seconde qui donne au récit une tonalité joliment désuète et version traduite en français par Judith Taboy. douce, tout comme le trait rond et rassurant et le Les aventures d’Hilda peuvent se lire indépendam- découpage des planches extrêmement dynamique. BD Nostalgia 35
Dossier spĂŠcial:
36 BD Nostalgia
Les Tun
niques Bleus
BD Nostalgia 37
38 BD Nostalgia
Les Tuniques Bleues est une série de bande dessinée humoristique racontant les aventures du sergent Cornélius M. Chesterfield et du caporal Blutch, militaires dans l’armée de l’Union à l’époque de la guerre de Sécession. Au-delà du comique des situations et des personnages, cette série relate les horreurs de la guerre. Créée en 1968 dans Spirou par le dessinateur Louis Salvérius et le scénariste Raoul Cauvin sous la forme d’histoires courtes, elle passe rapidement au format d’histoires en 44 pages. Après la mort de Salvérius en 1972, le dessin est repris par Lambil. Au 15 décembre 2013, la série, l’une des plus populaires de la bande dessinée franco-belge, compte 57 albums publiés. Auteurs, évolution et style Dessinée par Louis Salvérius et scénarisée par Raoul Cauvin, la série a été publiée à partir du 29 août 1968 dans Le Journal de Spirou. Elle est ensuite parue en albums aux éditions Dupuis à partir de 1972 et compte en 2013 cinquante-sept épisodes.
À l’origine, il s’agissait d’une série uniquement comique dont Salvérius dessinait les personnages de façon ramassée et avec de gros nez. Toutefois, dès le second album qui se déroule pendant la guerre de Sécession, il adopte un style plus réaliste, manière selon lui de ne pas prendre à la légère cet épisode tragique de l’histoire. À la mort de Salvérius en 1972, en plein milieu de l’épisode Les hors-la-loi (rebaptisé Outlaw pour la sortie en album), la série est reprise par Willy Lambil qui accentue encore plus l’aspect « semi-réaliste » du dessin. Cette bande dessinée est donc aujourd’hui le résultat d’un étrange mélange : si les deux personnages principaux ont conservé leur gros nez des origines, les autres personnage ansi que les décors sont dessinés de manière réaliste avec des proportions respectées et des hachures pour souligner les volumes. Toutefois, les planches restent coloriées en aplats de couleur dans la tradition stylistique des séries humoristiques de la bande dessinée franco-belge.
BD Nostalgia 39
Ce mélange très particulier se révèle d’autant plus réussi qu’il est au service d’un message pacifiste et antimilitariste dont la détermination et la violence de la condamnation ne sont que mieux mises en valeur par l’aspect humoristique des personnages. Entre le sergent Chesterfield, le grand simplet en quête de gloire, et le caporal Blutch, le petit rusé antimilitariste, se nouent des rapports d’amitié et d’antagonisme qui véhiculent sur le mode comique, un message dénonçant l’illusion de l’héroïsme et la cruauté de la guerre. Créée à la fin des années 1960, cette série connaît une longévité étonnante. Personnages Les Tuniques Bleues étant le nom donné par les Indiens aux troupes de cavalerie qui maintenaient l’ordre dans le Far West, les aventures des héros commencent d’abord dans l’Ouest, puis continuent dans l’Est et la guerre de Sécession, avec quelques retours sur le terrain de leurs premières armes.
40 BD Nostalgia
Cornélius M. Chesterfield : sergent au 22e de cavalerie, roux, plus costaud que son subordonné préféré, ses parents sont toujours vivants (Blue rétro, no 18). Son père, Joshua, a d’après lui fait la bataille d’Alamo où il a reçu six médailles, semble-t-il comme trompette (du moins c’est ce qu’il raconte à qui veut l’entendre). Il est désormais dans un fauteuil roulant du fait d’une blessure reçue en tombant d’une échelle (il était blanchisseur du camp). Avant de s’engager, Chesterfield était garçon boucher chez M. Graham. Il a d’ailleurs failli épouser la fille de son patron, avant de rencontrer Blutch puis de s’engager dans l’armée. Il fera un passage à Fort-Bow au début de la série, dans tous les albums de Salvérius et plus rarement dans ceux de Lambil. Il est très amoureux d’Amélie, la fille du colonel Appeltown. Il a deux cousins qui, malheureusement pour lui, se sont engagés chez les sudistes. Il voue un culte à l’armée, déteste par-dessus tous les déserteurs, et rêve d’avoir cicatrices et décorations, même s’il a plus souvent les premières que les secondes. Il respecte envers et contre tout le grade supérieur, sauf si Amélie
Appeltown est dans les parages… Blutch : caporal au 22e de cavalerie, c’est un orphelin élevé par le docteur H. W. Harding (Vertes Années, no 34) avec lequel il est tour à tour orpailleur en Californie, docker, cireur de chaussure, garçon-coiffeur, garçon de café, vendeur de journaux à San Francisco, employé dans une mine, marchand de bananes vertes, à nouveau orpailleur (Vertes Années, no 34) et barman au The Pacific, qu’il rebaptise The Alamo lorsqu’il se retrouve recruté (Blue rétro, no 18). Il reçoit un temps le grade de lieutenant (Les Hommes de paille, no 40), mais dans la plupart des albums, il est caporal au 22e de cavalerie. Il se marie avec une infirmière dans l’album 22, Des bleus et des dentelles. Bien qu’il dise éprouver
ou Arabesque (En avant l’amnésique, no 29), ou éviter la mort d’un enfant (Drummer boy, no 31). Arabesque : jument bien-aimée de Blutch, elle est gris pommelé aux crins blancs. Très intelligente, elle est parfois capable de comprendre ce que lui disent les humains (Des Bleus et des dentelles, no 22). Elle s’écroule lorsqu’elle entend des coups de feu ou le cri de guerre de Stark : «Chaaargeeez !!!». Cette caractéristique est souvent utilisée par Blutch pour éviter la mort sur les champs de bataille, mais aussi par Chesterfield pour éviter à Blutch de déserter (Vertes Années, no 34) ou à l’encontre de Stark (Requiem pour un Bleu, no 46). Nommée Flo à la naissance par son propriétaire, elle est la fille de King et Mary. Lorsque des soldats de
une haine sans borne pour le sergent Chesterfield, ils sont généralement inséparables. Il a découvert que sa jument Arabesque s’écroule et fait le mort dès qu’elle entend un coup de feu, ce qui lui sert d’excuse pour éviter les assauts. Il n’a qu’un rêve : déserter cette armée où il n’a jamais voulu se retrouver, au grand dam du sergent Chesterfield. Mais ses tentatives de fuite sont toujours découvertes, ou contrariées par Cornelius. Malgré cela, il reste quelqu’un de courageux et dévoué, n’hésitant pas à traverser seul les lignes ennemies, que ce soit pour retrouver le sergent Chesterfield
l’armée nordiste arrivent pour réquisitionner le cheptel de son propriétaire, elle se cache dans la grange, et se cachera de même de longues semaines au moindre bruit de sabot. Lorsqu’une bataille fait rage près de la grange avec les chevaux du cheptel, le propriétaire s’y rend après les combats et retrouve King, qu’il se contraint à abattre. Arabesque (alors Flo) avait assisté à la scène, d’où son horreur des champs de bataille. Elle est aussitôt réquisitionnée par un soldat nordiste. Capitaine Stark : capitaine au 22e de cavalerie. S’il apparaît la première fois dans Du Nord au Sud (no 2), BD Nostalgia
41
il n’a pas encore le physique qu’il conserve à partir des Bleus de la marine (no 7), où il est définitivement chargé du régiment des deux héros. Après avoir fait West Point, Stark alterne vie civile et armée avant de se réengager au début de la guerre de Sécession. Son caractère plonge progressivement vers un mutisme total envers les fantassins, les civils, et tout ce qui marche sur deux pieds. Ce caractère est plus explicite dans l’épisode Stark sous toutes les coutures (no 51), lorsque Blutch et Chesterfield apprennent que Stark, jadis lieutenant au début de la guerre, avait reçu des éclats d’obus dans le crâne lors d’une attaque surprise des confédérés. Ainsi, il vit en permanence sur son cheval avec un regard lointain en n’attendant que la prochaine charge. Celle-ci est son seul souhait, et son antienne est : Chargez !. Souvent blessé, parfois grièvement, il s’en sort toujours, ce qui n’est pas le cas de ses hommes… C’est le plus souvent lors de ces « pauses » que Chesterfield et Blutch peuvent aller accomplir des missions plus inhabituelles. Bien que son sens de la stratégie n’aille pas au-delà de la charge frontale quoi qu’il arrive, Alexander le considère comme un excellent officier. Son régiment est redouté de tous les soldats de son armée car c’est celui qui revient au camp avec le moins d’hommes en vie. Général Alexander : chef de l’armée dont fait partie le 22e de cavalerie. Il est le supérieur direct de Stark, et connaît très bien Blutch et Chesterfield, pour les avoir plusieurs fois chargés de missions dangereuses ; il les protège en leur faisant également éviter la cour martiale et la mort un certain nombre de fois. Il n’apparaît qu’à partir de Les Bleus tournent cosaques (no 12). Amélie Appeltown : grand amour de Chesterfield, non partagé (quoique le doute soit permis dans certains des derniers numéros). Depuis le début de la 42 BD Nostalgia
série, Chesterfield est follement amoureux d’Amélie. Ses prétendants réels ou imaginaires (son frère, Tripps, Blutch) sont écartés sans ménagement. Elle se marie presque avec Blutch dans Mariage à Fort Bow (no 49). Colonel Appeltown : père d’Amélie, dirige Fort Bow, un endroit où Blutch et Chesterfield ont fait leurs premières armes (du moins, dans la chronologie des albums). Étant affectés au 22e régiment depuis longtemps, chacune des visites de Blutch et Chesterfield provoque la panique à Fort Bow, surtout pour le Colonel Appeltown qui les redoute comme la peste, car elles sont toujours l’occasion d’une révolte indienne, quand ce n’est pas une mutinerie dans le fort… Capitaine d’État-Major Stephen Stilman : type d’officier cynique et posé, il ne prend jamais de risque, jamais de décision et ne se trouve jamais sur un champ de bataille. Il est régulièrement représenté en train de siroter un verre avec une paille. C’est l’humoriste bédéphile Stéphane Steeman, ami de Cauvin et de Lambil qui leur demanda de le faire apparaître dans la série : ils en ont fait un officier sudiste qui s’est engagé dans l’armée nordiste (Bronco Benny, no 16). Vu son inefficacité au front, ses propres camarades d’état-major soupçonnent les sudistes de leur en avoir fait cadeau… Il prend une place de plus en plus importante dans les derniers albums, et on le découvre bien plus réfléchi. Il y prend aussi quelques décisions d’importance, et sauve plusieurs fois les héros (dans Black Face, alors qu’Alexander lui-même voulait les faire fusiller). Sa sœur Abigail a été un temps amoureuse du capitaine Stark, au grand désarroi du capitaine Stilman. Interviennent également de temps à autre des personnages hauts en couleur comme le général Ulysses S. Grant et d’autres généraux célèbres tels que Robert
Lee, George McClellan ou même le président Abraham Lincoln (personnellement ou par procuration), et d’autres personnages historiques. Lors des retours à Fort Bow, les anciens amis de nos deux héros à Fort Bow, Bryan, Tripps et Plume d’Argent sont toujours présents. Bryan est le dernier des trois à s’être engagé, Tripps a deux dents en avant et Plume d’Argent est un indien de la tribu des Pueblos. Cancrelat : Soldat sudiste, il voue une haine sans borne à Blutch et Cornélius après leur évasion d’une prison sudiste (La Prison de Robertsonville, no 6). Il apparaît dans plusieurs épisodes (La traque, numéro 50, Miss Walker, numéro 54) et tente à chaque fois d’abattre les deux héros. Il apparait également dans l’épisode 32 Les Bleus en Folie, en pensionnaire d’un asile de fous (rôle muet). Georges Appletown : Frère d’Amélie, il apparaît pour la première fois dans l’album Le blanc bec où Chesterfield le prend pour un rival dans son désir d’épouser Amélie et va pour la première fois ne pas respecter le grade de son « adversaire » en en venant aux mains. Son grade est lieutenant mais son rêve est de faire de la politique à la fin de la guerre. Il participe également à deux ou trois charges du capitaine Stark pour punition pour avoir blessé P’tit loup (fils de Loup gris) dans l’album Le blanc bec. Sa dernière apparition se fait dans l’album Des bleus et du blues où il est devenu aide de camp du général Grant. Horace : Officier supérieur qu’on retrouve souvent aux côtés du général Alexander, parmi les autres officiers de l’état-major. Doté d’une barbe rousse fournie, c’est un personnage secondaire, qui sert souvent de confident ou d’interlocuteur à Alexander ou Stilman.
les principaux recruteurs (Les Bleus tournent cosaques, no 12, Les Cinq Salopards, no 21, Drummer boy, no 31, Émeutes à New York, no 45). Ils se chargent aussi de la remonte (Bronco Benny, no 16, Des Bleus et des bosses, no 25). Lorsqu’ils ne sont pas pourchassés comme hors-la-loi (Outlaw, no 4, Les Bleus en cavale, no 41), ils passent leurs permissions à Fort Bow. Paradoxalement, il leur arrive également de poursuivre des déserteurs, sans grand succès, dans Les Déserteurs, no 5, ou La Traque, no 50. Ils ont beaucoup voyagé : au Mexique (El Padre, no 17), au Canada (L’Or du Québec, no 26), aux Pays-Bas (Duel dans la Manche, no 37). Ils ont participé à faire connaître la guerre en travaillant avec des photographes (Des Bleus en noir et blanc, no 11, Puppet Blues, no 39), à conserver le moral des troupes par le théâtre (Les Bleus de la balle, no 28), le cirque, sous le nom de Tim et Tom les frères siamois (Les Bleus en cavale, no 41). On les trouve mêlés à des affaires d’espionnage (Les Bleus dans la gadoue, no 13, Le David, no 19, La Rose de Bantry, no 30, Les Hommes de paille, no 40, L’Oreille de Lincoln, no 44), ou d’infiltration derrière les lignes ennemies (Et pour quinze cents dollars en plus, no 3, Rumberley, no 15, Black Face, no 20). LES ALBUMS 1. Un chariot dans L’Ouest Un messager blessé parvient à atteindre le camp de Fort Bow. Il appartient à la garnison de Fort Defiance. Les soldats y subissent le siège des Indiens. Mais ils sont à bout de forces et à court de munitions. Il faut faire vite! C’est donc un sergent Chesterfield déterminé, flanqué de son inséparable caporal Blutch et de leurs compagnons qui volent au secours des leurs. Pas facile de se déplacer sans encombre avec un chariot bourré de munitions, dans une zone infestée par les Indiens.
Histoire D’abord affectés à Fort Bow (Un chariot dans l’Ouest, no 1), Blutch et Chesterfield sont rapidement transférés au 22e de cavalerie du capitaine Stark (Du Nord au Sud, no 2), alors que débute la guerre de Sécession. Ils servent également dans l’artillerie, dans l’infanterie, comme aérostiers (Les Cavaliers du ciel, no 8), dans la marine, sur le cuirassé USS Monitor et l’USS Kearsarge (respectivement dans Les Bleus de la marine, no 7, et dans Duel dans la Manche, no 37). D’ailleurs, nombre d’albums représentent des faits historiques en prenant le point de vue de nos héros pour les rapporter, notam- 2. Du Nord au Sud ment la bataille de Bull Run (Bull Run no 27), la traque La guerre de Sécession entre l’Union et les Confédéde Quantrill (Quantrill no 36), ou les batailles de Grant rés est déclarée. Le sergent Chesterfield, le caporal Blutch et leurs (Qui veut la peau du général ?, no 42, et suivants). compagnons rejoignent les troupes du général Grant. Mais leur principale affectation reste le 22e de ca- Entre un capitaine de cavalerie fanatique de la charge, valerie. Ils en sont généralement avec Stark les seuls un général prêt à soûler ses soldats pour les convaincre survivants, Blutch devant fréquemment sa vie à l’in- d’accepter des missions risquées et des Indiens dangetelligence de sa monture Arabesque. Ils en sont aussi reusement susceptibles, nos cavaliers ne risquent pas BD Nostalgia 43
muns. Entre-temps, Blutch et Chesterfield sont dégradés, expulsés de l’armée et rendus à la vie civile. Pour Blutch, qui a toujours rêvé de déserter, c’est une excel3. Et pour quinze lente nouvelle. Joie de courte durée ! cents dollars et plus Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sergent Il semblerait que le général ait plutôt décidé d’utiliser Chesterfield et le caporal Blutch se sont bien fait avoir les deux Yankees pour découvrir le repaire des Mexi! On leur avait promis une grosse somme d’argent et cains. ils ont signé à l’aveuglette. Sans même savoir à quoi ils s’engageaient. Assistés par deux filous de Mexi- 5. Les déserteurs cains, ils doivent atteindre discrètement le camp enne- En l’absence du colonel Appletown, c’est au capitaine mi pour brûler et détruire tout ce qu’ils peuvent. Une Joyce qu’il revient de prendre le commandement de Fort mission-suicide dans laquelle ils n’auraient jamais dû Bow. Cet homme ambitieux et exécrable est bien décidé s’embarquer… même pour quinze cents dollars en plus! à imposer une discipline de fer dans le camp. Tous les soldats ne l’entendent cependant pas de cette oreille. Et les excès de Joyce poussent certains à déserter. Une fois 4. Outlaw Déjà affaiblies par les combats incessants, les troupes de plus, les services du sergent Chesterfield et du caponordistes comme les confédérées subissent les attaques ral Blutch vont être mis à contribution pour pourchasser les déserteurs et bientôt… pour sauver leur supérieur des Indiens et des Mexicains. Ces sauvages et ces hors-la-loi rendent la guerre im- des mains des Indiens. Une belle leçon d’humilité pour possible. Une trêve est conclue entre les deux armées le colonel tyrannique et une bonne tranche d’aventures afin de régler leurs comptes avec leurs ennemis com- humoristiques pour le lecteur ! de s’ennuyer !
44 BD Nostalgia
Le 22e de cavalerie a été presque entièrement anéanti et le capitaine Stark a été capturé par l’ennemi. Les deux seuls survivants ne sont autres que le sergent Chesterfield et le caporal Blutch. Amputés de leur cavalerie, les Yankees sont plus vulnérables car plus lents à répliquer aux attaques du camp adverse. Il faut donc trouver un moyen d’anticiper les mouvements des troupes confédérées. Grâce à une étrange invention, la montgolfière, on peut envoyer deux observateurs dans les airs pour épier l’ennemi. Et c’est bien sûr Blutch et Chesterfield qui ont l’honneur de tester ce drôle d’engin. Le temps presse, car de leur côté, les Sudistes tentent de soutirer des informations à Stark ! 9. La grande patrouille Voici, rassemblées pour le plus grand plaisir de tous, quelques aventures inédites des Tuniques Bleues dessinées par Louis Salvérius qui a lancé la série. Cet album est donc chargé d’une certaine émotion puisqu’il présente les débuts du sergent Chesterfield et du caporal Blutch. Dès les premières pages, on constate que ces deux-là ont toujours été les mêmes : incapables de s’entendre et pourtant inséparables ! 10. Des Bleus et des tuniques Voici, rassemblées pour le plus grand plaisir de tous, quelques aventures inédites des Tuniques Bleues dessinées par Louis Salvérius qui a lancé la série. Cet album est donc chargé d’une certaine émotion puisqu’il présente les débuts du sergent Chesterfield et du caporal 6. La prison de Robertsonville Le sergent Chesterfield et le caporal Blutch se sont tirés Blutch. Dès les premières pages, on constate que ces de bien des situations périlleuses, mais cette fois, ils ont deux-là ont toujours été les mêmes : incapables de s’enété capturés par les Confédérés. Direction Robertson- tendre et pourtant inséparables ! ville : la prison dont on ne s’évade pas ! Cette appellation menaçante n’est pas pour décou- 10. Des Bleus et des tuniques rager nos deux Yankees. Ils mettront tout en œuvre pour Voici, rassemblées pour le plus grand plaisir de tous, s’enfuir, allant jusqu’à enfiler des uniformes sudistes quelques aventures inédites des Tuniques Bleues dessipour échapper à la vigilance des gardes. Ce qui n’est nées par Louis Salvérius qui a lancé la série. Cet album peut-être pas la meilleure idée pour parvenir aux lignes est donc chargé d’une certaine émotion puisqu’il présente les débuts du sergent Chesterfield et du caporal nordistes sans y laisser sa peau… ! Blutch. Dès les premières pages, on constate que ces deux-là ont toujours été les mêmes : incapables de s’en7. Les Bleus de la marine Le caporal Blutch et le sergent Chesterfield enchaînent tendre et pourtant inséparables ! les bourdes et les malchances. Plus aucun régiment ne veut d’eux. Exclus du 22e de cavalerie, ils sont incorporés dans l’infanterie. De l’infanterie, ils sont renvoyés dans l’artillerie. Après l’artillerie, ils deviennent brancardiers. Et enfin, ils passent à la marine, sur un voilier exposé à tous les dangers ! Difficile de tomber plus bas ? C’est pourtant possible : il reste les cales du Monitor, un navire cuirassé qui effectue de terribles missions contre la flotte ennemie. 8. Les cavaliers du ciel
11. Des Bleus en noir et blanc Il est grand temps que les citoyens américains sachent comment se battent et tombent au combat les valeureux soldats nordistes. Le photographe Mathew B. Brady a été engagé par Lincoln pour prendre des photos du front. Des clichés pour faire connaître la vérité de la guerre grâce à la presse ? Pas vraiment, car on raconte tout et n’importe quoi dans les journaux. Surtout en temps de guerre ! Le sergent Chesterfield et le caporal Blutch en feront la douloureuse expérience… BD Nostalgia 45
12. Les Bleus tournent cosaques Les charges suicidaires du capitaine Stark ont à nouveau décimé le 22e de cavalerie. Les volontaires désignés de force préfèrent encore le peloton d’exécution plutôt que ce régiment de fous ! Il faut pourtant renouveler les troupes. De nombreux étrangers débarquent en Amérique dans l’espoir de faire fortune. Formés et armés, ils pourraient peut-être constituer la relève. Nommés instructeurs par l’État-major, le sergent Chesterfield et le caporal Blutch sont chargés de faire d’un groupe de paysans cosaques de véritables soldats. Ne parlant que le russe, sans aucune expérience militaire et peu motivés, ces Cosaques sont loin d’être des élèves dociles. D’autant plus qu’ils semblent plus doués pour les acrobaties équestres que pour la charge !
lignes et de revenir avec une troupe renouvelée. Quant aux soldats mutilés, ils risquent de ralentir la troupe. L’État-major a prévu de les déposer dans un charmant petit village, avec des vivres, des chevaux et quelques munitions. L’occasion pour eux de se remettre des combats et de se faire soigner par les villageois. Un plan idyllique ? Pas vraiment, car le général Alexander a omis de préciser un petit détail : les habitants de Rumberley sont des pro-Sudistes endurcis, farouchement opposés aux Yankees ! 16. Bronco Benny Trois mulets, un chameau et un cheval cardiaque ! C’est tout ce que l’État-major est en mesure d’envoyer pour remplacer les montures d’un 22e de cavalerie complètement décimé. Puisqu’il y a pénurie de chevaux, il ne reste plus qu’à aller les chercher soi-même. À l’Ouest, il existe une région où les Indiens et les Sudistes sont rares et les éleveurs nombreux. Chesterfield et Blutch ont pour mission d’aller leur acheter des chevaux sauvages. Pour les dresser, ils emmènent avec eux Bronco Benny, le plus célèbre des dresseurs de chevaux ! Une mission très simple ? Oui, à moins que le major Lee, à la tête des Confédérés, n’ait l’intention de s’en mêler !
13. Les Bleus dans la gadoue Durant leur patrouille dans les environs du campement, Blutch et Chesterfield font une curieuse rencontre avec une jeune fille vêtue d’un uniforme yankee. Elle raconte qu’elle est sans nouvelles de son frère, Johan Cassidy de Bellevue. Ce dernier est peut-être mort, ou prisonnier ou plus probablement… déserteur ! Pour l’honneur de sa famille, la courageuse jeune fille a décidé de le remplacer au front. Cette nouvelle recrue que Chesterfield s’est fait un devoir de protéger va lui donner bien du fil à 17. El padre retordre. Sans compter la pluie qui a transformé le front Poursuivis par les Sudistes, le sergent Chesterfield et en un véritable bourbier et rend les combats de plus en le caporal Blutch se sont réfugiés au Mexique en traversant le Rio Grande. Sur l’autre rive, les Confédérés les plus difficiles. attendent. Les deux Yankees espèrent trouver un passage à gué, loin de la vigilance de leurs ennemis. Mais 14. Le blanc-bec Pour occuper ses trois semaines de permission, le la région n’est pas sûre pour des soldats. Pour rester dissergent Chesterfield n’a rien trouvé de mieux que de se crets, Blutch et Chesterfield échangent leurs vêtements rendre à Fort Bow, entraînant avec lui le caporal Blutch. contre ceux d’un paysan mexicain et d’un curé. Sur le Pourquoi un soldat décide-t-il de passer son congé dans point de tomber entre les mains d’une dangereuse tribu un camp militaire ? Pour Amélie, bien sûr ! Le sergent d’Indiens, ils sont sauvés in extremis par une bande de est fou amoureux de la fille du colonel Appletown qui pillards mexicains. Ils ont la vie sauve à condition que commande Fort Bow. Et ce jour-là, un grand bal est or- le padre, c’est-à-dire Chesterfield, accepte de remplacer ganisé à l’occasion des 20 ans d’Amélie. Mais qui est l’ancien curé du village qui s’est fait massacrer par les donc ce jeune officier qui danse avec elle et lui offre des Indiens. Si l’on avait dit au sergent qu’en s’engageant fleurs ? Jaloux et désespéré, Chesterfield part se soûler dans l’armée il devrait jouer les hommes d’Église… ! dans un saloon. C’est là que son tempérament excessif va être à l’origine d’une série de mésaventures qui im- 18. Blue rétro pliqueront les Indiens et mettront en péril la sécurité du Cette histoire remonte au tout début de la guerre de Sécession. À cette époque, Cornélius Chesterfield travailfort. lait comme apprenti boucher et Blutch était tenancier d’un saloon. Les lecteurs apprendront avec beaucoup 15. Rumberley Suite à une série de violentes attaques, les pertes sont d’éclats de rire comment Chesterfield s’est enrôlé dans énormes chez les Nordistes comme chez les Sudistes. l’armée pour éviter d’être marié à la fille du boucher On ne compte plus les blessés. Le sergent Chesterfield et comment Blutch a signé bien malgré lui… sous l’efa reçu une balle entre les côtes et le caporal Blutch fet de l’alcool ! Dès le commencement, s’installe chez souffre… d’une entorse. Ce qui est tout de même un Blutch cette rancune tenace qu’il entretiendra à l’égard bon début pour cet incorrigible paresseux ! Le général de Chesterfield. Et à peine engagé, il ne rêve que de Alexander décide de se replier un temps derrière ses déserter ! 46 BD Nostalgia
23. Les cousins d’en face La voie de chemin de fer est détruite sur une centaine de yards. Affecté à la reconstruction des rails, le 22e de cavalerie est assisté dans sa tâche par quelques ouvriers chinois et supervisé par un ingénieur écossais en kilt, joueur de cornemuse. Un joyeux mélange ! À leur tête, le major Ransack, une canaille qui pille les villages sudistes. Voilà qui ne manque pas de piment ! Les conditions météorologiques, le froid et la neige, ralentissent fortement les travaux. Et pour couronner le tout, le sergent Chesterfield découvre que les Confédérés qui 20. Black Face Derrière les lignes ennemies, il y a des Noirs, beaucoup les bombardent ne sont autres que ses propres cousins ! de Noirs qui travaillent dans des plantations. Si l’on par- Un vrai cas de conscience pour le sergent partagé entre venait à les mener à la révolte, ils deviendraient de puis- l’honneur de son rang et son sens de la famille… sants alliés au camp des Nordistes. Pour les convaincre de prendre les armes contre les Sudistes, il faut leur en- 24. Baby blue voyer un des leurs. Escorté par le sergent Chesterfield Le sergent Chesterfield et le caporal Blutch découvrent et le caporal Blutch, un homme surnommé Black Face un bébé abandonné au milieu de nulle part. Ils le raaccepte d’aller parler aux esclaves de l’autre camp. Mais mènent à Fort Bow où Amélie Appletown, la fille du attention, cette stratégie risque de se révéler une arme à colonel, accepte avec joie de s’en occuper. Le camp militaire se change alors en une véritable pouponnière: double tranchant. il est interdit de jouer du clairon pendant les siestes du bébé, les affûts de canon sont transformés en landaus 21. Les cinq salopards Le 22e de cavalerie est à nouveau complètement déci- et les soldats se prennent pour des nounous. De quoi mé.Sa réputation est tellement mauvaise que plus per- exaspérer le colonel Appletown ! sonne ne souhaite s’y enrôler. Devant cette situation, le général Alexander envoie deux cavaliers, le sergent 25. Des Bleus et des bosses Chesterfield et le caporal Blutch, recruter eux-mêmes Les pluies torrentielles incessantes ont rendu le sol boueux. Les troupes de soldats n’avancent plus et les des hommes pour leur régiment. Malheureusement pour eux, les citoyens ne sont pas chevaux et les chariots s’embourbent. Les montures très réceptifs aux notions d’honneur et de patriotisme. ne sont décidément pas adaptées à de telles conditions. En désespoir de cause, les deux recruteurs se rendent Dans ce cas, pourquoi ne pas en changer ? C’est en tout dans un pénitencier et dégotent cinq canailles auxquelles cas l’idée de l’État-major : remplacer les chevaux par ils proposent de s’engager dans l’armée pour échapper des dromadaires ! À cette fin, six dromadaires ont été à la corde. Mais le 22e de cavalerie a-t-il grand intérêt à transportés en bateau depuis l’Afrique du Nord jusqu’en grossir ses rangs d’un mystique obsédé par la construc- Amérique. Le caporal Blutch et le sergent Chesterfield, tion de cathédrales, d’un spécialiste des arts martiaux sous les ordres du lieutenant Lovelace, sont chargés de qui brise à la main les pierres comme les hommes, d’un réceptionner les bêtes au port. Un spécialiste indigène aveugle et de son chaperon aussi dangereux l’un que les accompagne pour apprendre aux deux soldats coml’autre et surtout d’un homme qui vole les chevaux à la ment dresser et monter les dromadaires. Mais tout le monde ne voit pas d’un œil bienveillant l’arrivée de seule fin de les dévorer ? ces créatures exotiques. Pour certains, elles n’ont pas leur place dans les rangs de l’armée et tout sera mis en 22. Des Bleus et des dentelles Une bombe explose dans les tranchées. Le caporal œuvre pour en être débarrassé. Blutch est touché. Le médecin est formel : pour éviter la gangrène, il faut lui amputer la jambe. Pendant ce 26. L’or du Québec temps, un groupe de jeunes femmes débarque dans le Monsieur Goujon, un espion canadien au service de camp pour assister les infirmiers et donner les premiers l’armée nordiste, rapporte des nouvelles de son pays soins aux blessés. Grâce aux soins de Mademoiselle : il s’avère qu’un vieux chercheur d’or, originaire de Jenny, Blutch et sa jambe semblent se rétablir plus vite l’Alabama, veut léguer sa fortune aux Confédérés. Ils que prévu. C’est presque un miracle ! L’infirmière et ont passé les lignes nordistes et ont déjà atteint le Quéle caporal passent beaucoup de temps ensemble. Y au- bec ! Il faut absolument les empêcher de mettre la main rait-il de l’amour dans l’air ? Incroyable, ces deux-là ont sur cet or ! Désignés par l’État-major, Chesterfield et Blutch, déguisés en prospecteurs, se lancent à la pourcarrément décidé de se marier ! 19. Le David Les Confédérés ont réussi à forcer le blocus nordiste au large des côtes de la Caroline du Sud. Comment expliquer tous ces bateaux qui explosent d’une manière inexplicable ? Pour percer ce mystère, le sergent Chesterfield et le caporal Blutch sont envoyés du côté des Sudistes. Déguisés en anciens soldats confédérés, l’un aveugle, l’autre en chaise roulante, ils espèrent passer incognito et découvrir l’arme secrète de leurs ennemis.
BD Nostalgia 47
suite du vieux donateur. Un coureur des bois canadien, eux, d’autres désertent. D’autres encore, qui n’ont plus malodorant et couvert de poux, les aidera — ou plutôt d’espoir, se font sauter la cervelle. Cette situation est intolérable. Pour remonter le moral des troupes, il faut les ralentira — dans leurs recherches. les divertir. C’est au sergent Chesterfield et au caporal Blutch qu’il va revenir de se démener pour monter un 27. Bull Run Il est des sujets de conversation qu’il vaut mieux évi- spectacle. Le chant, le théâtre, la danse et beaucoup de ter d’aborder avec un Nordiste. Par exemple, n’évoquez péripéties seront au rendez-vous ! jamais la bataille de Bull Run devant le 22e de cavalerie ! Comme le raconte Blutch, c’était au début de la 29. En avant l’amnésique ! guerre de Sécession. Les Confédérés avaient rassemblé Pour une fois que le caporal Blutch participait à la des troupes à proximité de Washington afin de prendre charge, voilà qu’il fait une chute et devient amnésique ! la ville. Lincoln et les généraux nordistes se préparaient D’après le médecin, en lui faisant revivre une situation à les repousser pour protéger la capitale. Sûr de son qui l’aurait marqué par le passé, il y a une chance pour succès, le président accepta même que des civils, des qu’il guérisse de son amnésie. Le général Alexander notables et leur famille en manque de distraction, as- donne deux jours au sergent Chesterfield pour lui faire sistent à cette « mémorable bataille ». Mémorable, cette retrouver la mémoire et la raison. Passé ce délai, Blutch sera renvoyé de l’armée. Chesterfield met tout en œuvre bataille, elle le fut. Sans aucun doute… ! pour reconstituer des moments importants de la vie du caporal. L’occasion d’un clin d’œil aux lecteurs assidus 28. Les Bleus de la balle Cela fait des semaines que les Confédérés n’ont pas qui — s’ils ne souffrent pas du même mal que Blutch reparu. Dans le camp des Bleus, les hommes s’ennuient ! — reconnaîtront des scènes des albums précédents. car ils ne se battent pas. Alors, ils pensent. Et quand un soldat pense, il se souvient de sa triste condition de 30. La Rose de Bantry militaire, de sa famille qui peut-être l’attend... Et il dé- Le caporal Blutch et le sergent Chesterfield sont accuprime ! Certains se mutilent pour espérer rentrer chez sés de fuite devant l’ennemi et condamnés à être fusillés 48 BD Nostalgia
à l’aube. Mais un miracle leur épargne de justesse le peloton d’exécution. Le général Goosberry, envoyé par Lincoln, les charge d’une mission périlleuse. À bord du «Rose de Bantry», un navire irlandais, se trouve Jos Hogan. Ce politicien voyage vers l’Angleterre et la France dans l’espoir de rallier ces deux pays à la cause sudiste. Il s’agit d’éliminer ce dangereux ennemi. Pour embarquer incognito, Blutch et Chesterfield sont contraints de se faire passer pour des Irlandais, le premier prétendant transporter le cercueil de son père pour l’enterrer dans sa terre natale. À Chesterfield de prendre la place du mort ! Rebondissements garantis…
Tuniques Bleues.
32. Les Bleus en folie Mais qui est cet étrange artilleur qui se jette au cou de Blutch en criant le prénom de Barnaby !? Voici son histoire : lors d’une attaque des Confédérés, ce pauvre homme a vu sombrer dans la folie son fils, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à … Blutch ! Le père reste persuadé que si on l’exposait à nouveau à la violence des combats, Barnaby retrouverait ses esprits. Blutch, le caporal au grand cœur, se déclare prêt à simuler la folie et à échanger sa place avec celle de Barnaby, le temps que son père trouve un moyen de le guérir. Il suffira alors à Blutch de s’évader. Mais les 31. Drummer Boy Tant au Nord qu’au Sud, les pertes humaines sont choses se compliquent quand arrive à l’asile le sergent énormes. Dans le camp des Yankees, ce ne sont pas les Chesterfield qui, lui, malheureusement, est vraiment nouvelles recrues qui manquent. L’armée engage tout tombé sur la tête ! le monde : des immigrés décidés à défendre leur nou33. Grumbler et fils Blutch et Chesterfield sont envoyés dans une communauté de mormons afin de leur faire respecter la loi Morril, qui interdit la polygamie. Si la plupart des habitants de Bloomington tolèrent la présence de la communauté à proximité de leur ville, il en est qui ne la supportent pas. En particulier le père Grumbler et ses quatre fils, aussi paresseux que bagarreurs. Tandis que Blutch décide de régler leur compte aux Grumbler pour leur faire payer leur violence gratuite, le sergent Chesterfield tente de parlementer avec les mormons pour changer leurs habitudes de mariage. Mais c’est finalement eux qui le convainquent de se joindre à leur communauté ! Chesterfield converti en mormon… Vous y croyez, vous ?
velle patrie, mais aussi des sans-logis, des prisonniers, des chômeurs et même… un enfant ! Chesterfield est désigné par l’État-major pour prendre soin de ce jeune garçon bagarreur prénommé Pucky. Les relations entre l’ange gardien et son protégé s’annoncent houleuses et Pucky risque bien de semer la pagaille dans le camp des
34. Vertes années Cette fois-ci, ça y est ! Ce rusé de Blutch a réussi à échapper à la vigilance de ses supérieurs et il a déserté ! Mais son répit est de courte durée. Le sergent Chesterfield ne tarde pas à le rattraper. En route vers le campement, les deux soldats font halte dans un village. Après avoir mis le caporal sous les verrous pour être sûr qu’il ne s’échappe pas, Chesterfield se rend dans une auberge. C’est là qu’il fait la connaissance d’un vieux médecin alcoolique qui a bien connu Blutch. Le docteur entame alors le récit émouvant de l’enfance du caporal déserteur, tirant ainsi des larmes à tout l’auditoire… et même à Chesterfield ! 35. Captain Nepel Le sergent Chesterfield et le caporal Blutch sont chargés de conduire le capitaine Nepel à Fort Bow où il doit remplacer le colonel Appletown, qui est tombé malade. Chesterfield est ravi de se voir confier cette mission : BD Nostalgia 49
il va pouvoir revoir la fille du colonel dont il est amoureux. À Fort Bow, les Indiens et l’armée vivent en paix à l’intérieur même du camp nordiste. Cette cohabitation insupporte Nepel qui, à peine entré en fonction, exige que tous les étrangers soient expulsés du fort. Mais les Indiens ne comptent pas se laisser traiter de cette manière. Et la colère de Plume d’Argent et de Cheval Fou risque d’être terrible… !
dans l’armée de mer ?
37. Duel dans la Manche Le général Mac Clellan est un piètre stratège : il a réussi à lancer une attaque… contre son propre camp ! De mauvaise foi, il exige que deux responsables soient désignés parmi les soldats. Et devinez quels sont les deux malchanceux choisis : le sergent Chesterfield et le caporal Blutch, bien entendu ! Dégradés, ils sont forcés de quitter leur unité pour embarquer sur le Kearsarge, un navire de guerre. Qui a dit qu’on se la coulait douce
40. Les hommes de paille Blutch, le plus couard, le plus tire-au-flanc, le plus roublard, le plus indiscipliné de tous les soldats vient d’être promu… lieutenant. À la consternation du sergent Chesterfield, désormais sous ses ordres, cet ancien caporal est même nommé responsable de l’observation. Mais pourquoi a-t-on saboté son ballon espion ? Et que cache cette soudaine promotion ? Tombés aux mains de l’ennemi, les deux compagnons pourront-ils résister long-
38. Les planqués Après tant d’années de bons et loyaux services, le sergent Chesterfield prend du galon : le voici responsable d’un peloton chargé d’empêcher l’infiltration des confédérés. Mais, même si cette garnison est connue pour jouir de faveurs particulières du président Lincoln, rien ne prépare nos deux Tuniques Bleues à ce qu’elles vont découvrir : un campement (avec femmes et en36. Quantrill Une bande de cavaliers pro-sudistes sème la terreur à fants) de soldats débraillés prêts à tout sauf à faire la travers toute l’Amérique ! À sa tête, le terrible William guerre. Non loin, pourtant, l’ennemi s’est regroupé pour Clarke Quantrill, assisté de ses deux lieutenants, les attaquer sans faire de quartier... frères James : Frank et Jesse. Au cours d’un raid mené à Lawrence, dans le Kansas, Jesse James est fait prison- 39. Puppet Blues nier par Blutch. C’est l’occasion rêvée pour le général Et depuis l’invention de la photographie, il est beauAlexander de mettre la main sur Quantrill. Il ordonne au coup plus difficile de cacher l’horreur des champs de sergent Chesterfield de partager la cellule du captif. Sa bataille. L’armée des Bleus doit absolument redorer son mission : s’évader avec Jesse James en espérant que ce blason, si elle veut continuer à engager de la chair à cadernier le mènera à son chef. Le caporal Blutch, char- non. Pour cela, une seule solution : soigner son image de gé de les suivre discrètement et d’informer le camp des marque à l’aide de photos truquées. Sommés de se plier Bleus, risque de pimenter quelque peu cette aventure à cette mascarade, Les Tuniques Bleues vont découvrir sur le tas les joies du marketing militaire... et ses limites. périlleuse !
50 BD Nostalgia
temps avant de révéler les importants secrets militaires ont cessé de se bousculer au portillon pour finir en chair à canon, que reste-t-il pour repeupler les rangs ? qu’ils détiennent ? La conscription ! Mais un peu partout dans le pays, la révolte gronde face à cette démarche injuste et impo41. Des Bleus en cavale Condamnés à mort par les Nordistes comme les Su- pulaire. Afin de ramener le calme, les Bleus sont endistes, nos deux déserteurs malgré eux ont fui au voyés en renfort pour superviser les opérations, à New Mexique, où leurs têtes ne sont pas mises à prix. Le York. Mais quand les plus riches achètent au détriment sergent Chesterfield, cependant, est décidé à retrouver des plus pauvres la liberté de ne pas faire la guerre, exson honneur et retourne aux États-Unis pour deman- cédés, les conscrits prennent les armes. Sus aux bourder la grâce du président, accompagné, bien à contre- geois ! Sus à l’armée ! Il est temps pour nos deux amis cœur, par Blutch, son inséparable compagnon. Mais la de changer de camp, s’ils veulent finir cette aventure route jusqu’à Washington est longue et semée d’em- vivants… bûches. De voleurs de chevaux en chasseurs de prime, de soldats corrompus en généraux machiavéliques, nos 46. Requiem pour un Bleu ex-Tuniques Bleues ne doivent leur salut qu’à un petit Blutch est mort ! Émergeant à peine du coma, le sergent cirque ambulant où, pour se cacher, ils deviennent… les Chesterfield apprend la terrible nouvelle. Effondré, il cherche à retracer les dernières heures de son ami. Mais inséparables frères siamois Tim et Tom ! au fil des rencontres, les versions divergent… Lui a-t-il cédé sa place sur la civière ? L’a-t-il ramené du champ 42. Qui veut la peau du général? Un traître s’est infiltré parmi les Fédérés pour l’élimi- de bataille sur son dos, au péril de sa propre vie ? ner. Tout le monde est suspecté, on ne peut se fier à Le croyant mort, a-t-il cherché à le venger en charpersonne… sauf aux deux hommes qui ont dénoncé le geant seul les lignes ennemies ? Difficile, au milieu de complot : Blutch et Chesterfield. Nos Tuniques préfé- tous ces témoignages contradictoires, de retrouver la rées se transforment en Bleus à tout faire pour exau- vérité. Qu’importe. Désormais, le caporal Blutch est un cer les moindres caprices du général Grant : goûter sa héros aux yeux de Chesterfield… mais pas pour très soupe, cirer ses bottes et surtout essayer de démasquer longtemps ! le traître avant qu’il ne parvienne à ses fins ! 47. Les Nancy Hart La Géorgie, en pleine guerre de Sécession. Après 43. Des Bleus et du blues Le gros, c’est Cornélius Chesterfield, sergent zélé et une bataille particulièrement sanglante, le caporal discipliné de l’armée du Nord des Etats-Unis. Le petit, Blutch et le sergent Chesterfield, seuls rescapés du c’est Blutch, un malin râleur et désabusé qui ne rêve que Vingt-deuxième de cavalerie, sont envoyés en éclaide déserter. Pris dans les affres de la Guerre de Séces- reurs à Lagrange. Une petite ville fortifiée qui semble sion, ces deux-là font ce qu’ils peuvent pour échapper bien calme... Trop calme même ! Car, derrière les palisaux ennuis que leur valent des chefs bornés, des ordres sades de la bourgade, se cachent les «Nancy Hart», une aberrants et un destin décidément contraire... À travers bande de femmes de Confédérés ! Face à une armée en des histoires pleines de rire et d’action, Lambil et Cau- campagne, la lutte semble bien inégale. Mais cet ennevin nous offrent une critique acerbe des absurdités de la mi très inhabituel va se révéler particulièrement rusé et constituer l’un des plus coriaces adversaires que les guerre et du militarisme obtus. Tuniques Bleues aient jamais combattus! 44. L’oreille de Lincoln Pour déloger les Sudistes retranchés dans un camp 48. Arabesque inexpugnable, le général Grant a une bonne idée. Mais Dans l’armée de l’Union, le sergent Chesterfield est son plan, creuser une galerie sous leur camp pour y faire connu pour faire une grande consommation de chesauter des tonneaux de poudre, fait long feu et le chef vaux, à force de charges aussi héroïques que meurdes Bleus replonge une fois encore dans la dive bou- trières. Le caporal Blutch, lui, est fidèle à sa monture teille. Excédé, Lincoln envoie un de ses espions enquê- depuis de longues années. Il faut dire que l’animal est ter, prêt à saquer le général alcoolique. Blutch et Ches- particulièrement précieux : sensible, intelligent, résisterfield vont devoir rivaliser d’ingéniosité pour ramener tant... et bien que totalement allergique aux coups de leur général dans le droit chemin tout en déjouant les feu ! Au grand dam de Chesterfield qui essayerait bien plans de cet espion surnommé “l’Oreille du général”… de «rééduquer» la brave bête pour en faire un véritable cheval de bataille. 45. Emeutes à New York Quand l’armée manque de bras et que les volontaires 49. Mariage à Fort Bow BD Nostalgia
51
Chesterfield et Blutch. Ils ont pour mission de transmettre une lettre au capitaine Hooker. Mais la nouvelle ne semble pas plaire à ce dernier qui rentre dans une crise d’hystérie assez impressionnante ! Chesterfield et Blutch n’en font pas grand cas et se préparent, à retourner vers leur camp ! Que diable ! Hooker n’allait pas les laisser filer ! Ils sont réquisitionnés comme éclaireurs dans le camp ennemi. Mais cela ne va pas sans peine. Les confédérés les attendent de l’autre côté de la rivière. Et l’opération échoue ! Qu’à cela ne tienne, Hooker ne se laisse pas décourager pour autant. Le brouillard s’abat sur la vallée et Hooker profite de cette intempérie pour mettre le cap sur la montagne... Alors qu’il croit 50. La traque Le général Grant est furieux : lors de la dernière ba- profiter du brouillard pour surprendre les confédérés, taille, de nombreux soldats effrayés ont fuit le combat... ses troupes se dispersent, se perdent et même se tirent bientôt suivis par leurs officiers ! Face à cette trahison, dessus ! le commandant en chef des Nordistes doit sévir. Cependant, pour continuer la guerre de Sécession il a terrible- 53. Sang bleu chez les Bleus ment besoin d’hommes et leur laisse donc une dernière Sur les ordres du général Grant, les troupes du généchance : réintégrer les rangs de l’armée ou ils seront ral Alexander sont confinées au campement. Le fait de fusillés. Et voilà Blutch et Chesterfield réquisitionnés rester sans combattre et d’attendre sans rien faire influe pour partir à la chasse aux déserteurs. Mais surpris par sur le moral des troupes. À la moindre peccadille, tout des troupes ennemies, ilsvont devoir se faire passer tourne au drame ! Blutch passe son temps à tenter de pour des sudistes ! Intégrés dans l’armée confédérée, ils s’évader et Chesterfield à le ramener au campement. devront fuir pour prévenir leur camp du terrible piège Jusqu’au jour où débarque François d’Orléans, l’un des que Lee, le général sudiste, a mis au point pour écraser fils du Roi de France, porteur des titres de Prince de Joinville et de vice-amiral. Il est là en tant que conseiller définitivement le Nord ! militaire et aide de camp du général Mac Clellan. Sa passion : peindre des aquarelles. Et voilà le moyen 51. Stark sous toutes les coutures de détendre l’atmosphère : tout le monde au pinceau C’est bien connu, le Capitaine Stark est un grand chef d’armée, un «chargeur» viscéral toujours à la tête de ! Mais pendant ce temps, Blutch et Chesterfield, eux, ses troupes. Mais saviez-vous qu’il a failli devenir sont envoyés en mission pour surveiller l’éventuelle tailleur pour hommes en Pennsylvanie ? C’est en tout présence des confédérés aux alentours. Et ça, ce n’est cas ce qu’espérait son père, lui-même orfèvre du «sur pas de tout repos ! mesure». Avec l’arrivée de la guerre, le destin réserva pourtant un autre sort à Stark. D’affrontements virils en 54. Miss Walker batailles sanglantes, le chef de file du 22e de cavalerie Le nouveau médecin du campement des Tuniques finit par prendre du plomb dans la tête et par plonger Bleues est une femme... à poigne ! Un nouveau médecin dans un mutisme déconcertant. Et si, pour l’en sortir, est arrivé au campement des Bleus : le Dr Mary Edward il suffisait de lui ôter ces petits bouts de métal logés Walker n’est pas du genre à se considérer comme une dans le crâne ? Blutch et Chesterfield, émus par cette faible femme et à se laisser marcher sur les pieds par quidécouverte du passé de leur chef dérangé, convainquent conque, gradé ou pas ! Flairant la bonne planque, Blutch le médecin de le trépaner. Résultat de l’opération : Stark s’est empressé de se mettre sur les rangs pour assister le donne sa démission et décide de se lancer dans la cou- nouveau médecin à l’infirmerie. Mauvais calcul... Mary ture ! Le général Alexander refusant que son unité soit Edward Walker n’a pas du tout l’intention de le laisser la risée de toute l’armée US, ordonne au sergent Ches- se la couler douce, pour la plus grande joie de Chesterfield de tout mettre en œuvre pour faire revenir Stark terfield. Mais ce à quoi personne ne s’attend, c’est que sur sa décision, faute de quoi, il le paiera de sa vie. Hu- le franc parler de Mary Edward Walker va réveiller la conscience des soldats sur les dangers réels de la guerre. mour et rebondissements garantis ! Une prise de conscience qui ne fait pas vraiment l’affaire de l’Etat-Major... Une nouvelle charge de Lambil et 52. Des Bleus dans le brouillard Sur Lookout Mountain, s’est établi un camp de confé- Cauvin contre les horreurs et les absurdités de la guerre, dérés. Dans la vallée, les nordistes cherchent un moyen à travers le personnage de Mary Edward Walker, inspiré pour les déloger. C’est à ce moment que surgit le tandem d’un personnage historique plutôt atypique : féministe, Un certain Cochran prétend avoir mis la main sur un filon d’or. Les collines seront bientôt envahies par des chercheurs mais aussi des bandits et des tricheurs. Or pour arriver sur place, ces derniers devront traverser les territoires indiens de Loup-Gris. Des affrontements sanglants sont à craindre! À défaut de renforts massifs, le colonel Appeltown ne peut compter que sur le caporal Blutch et le sergent Chesterfield. Aidés de Plume d’argent, nos deux héros mettront tout en œuvre pour éviter le bain de sang... Y compris organiser le mariage de la fille du colonel!
52 BD Nostalgia
abolitionniste, prohibitionniste et chirurgienne, elle fut la première femme à recevoir la Medal of Honor, la plus haute décoration de l’armée américaine. Tout en jouant la carte de l’humour pour décrire le côté autoritaire du personnage, ils lui réservent un rôle de choix : c’est elle qui va ouvrir les yeux des soldats sur leur condition ! 55. Indien, mon frère La cavalerie nordiste n’a pas fière allure : le cheval du colonel Stark a de l’emphysème, et celui de Chesterfield est parkinsonien... Impossible dès lors de charger correctement l’ennemi. Une nouvelle fois, l’avenir des unionistes est entre les mains de Blutch et Chesterfield. Les voilà désignés volontaires pour aller, déguisés en colons, chercher chez les tribus Comanches du Texas les chevaux nécessaires à la poursuite de la guerre. L’occasion de retrouver en route de vieilles connaissances, comme Plume d’argent, ou le colonel Appeltown et sa fille Amélie. Mais aussi de faire des rencontres beaucoup plus inattendues, notamment pour Blutch qui va se découvrir... un frère jumeau chez les Comanches !
passer. Ce dernier a eu la mauvaise idée de droguer Arabesque pour se moquer de Blutch, et s’en prendre à Arabesque, c’est risquer de se mettre Blutch à dos pour un bout de temps. Mais quand Chesterfield apprend brutalement qu’il est l’heureux père d’une petite fille et qu’il doit renoncer à sa carrière militaire pour remplir son devoir de chef de famille, Blutch se montre finalement bon camarade : ce serait trop bête de se quitter sur une fâcherie. Un peu sonné, Chesterfield retourne à la vie civile, mais là, nouvelle surprise : la soi-disant mère de sa prétendue fille n’a jamais eu d’enfant, pas davantage qu’elle ne lui a écrit de lettre. Reste alors à savoir qui aurait pu avoir le culot de lui faire plaisanterie aussi énorme. Or Chesterfield a bien sa petite idée... 57. Colorado Story Les soldats unionistes n’ont pas la vie facile : en guerre contre les Confédérés, ils se font harceler sur leurs arrières par une bande de mercenaires aux ordres du capitaine Miller, un esclavagiste notoire, prêt à tout pour empêcher la victoire du Nord abolitionniste. Rapides, silencieux, efficaces, ces mercenaires n’ont qu’un point faible : il faut les payer. Soucieux de mettre au plus vite un terme aux agissements de cette canaille et de sa bande, l’état-major décide d’envoyer deux hommes pour les infiltrer et découvrir la source de leur financement. C’est surtout de trouver l’endroit où ils se cachent. Une mission à hauts risques, tout à fait dans les cordes de Blutch et de Chesterfield, déclarés volontaires pour jouer les agents doubles.
58. Les Bleus se mettent au vert Une épidémie de scorbut sévit au sein des troupes unionistes. Pour enrayer cette maladie, une seule solution : consommer des fruits et des légumes frais, mais pour cela, il faut pouvoir s’approvisionner. Et c’est précisément là que le bât blesse : les lignes ferroviaires, sabotées pour mettre en difficulté l’ennemi, ne sont pas praticables pour acheminer du ravitaillement en produits frais. Face à la gravité de la situation, Chesterfield et Blutch sont missionnés pour aller chercher, à l’arrière, choux, navets, pommes et tout ce qui pourra contribuer à éloigner le spectre du scorbut. Pour une fois, Blutch se révèle bien plus motivé que Chesterfield, mortifié de se voir confier une mission si peu militaire. Pourtant la tâche va s’avérer plus compliquée que prévu. Entre la politique de la terre brûlée pratiquée par les confédérés et les paysans qui refusent de céder gracieusement la production qu’il leur reste, les obstacles sont nombreux. D’autant plus que nos héros ne tardent pas à découvrir que le même fléau sévit chez les confédérés, qui eux 56. Dent pour dent À rancunier, rancunier et demi : Blutch n’est pas sûr aussi écument la région à la recherche de fruits et de d’avoir le dernier mot ! Voilà des jours que Blutch légumes... (Parution : 31 octobre 2014) rumine, la dernière blague de Chesterfield a du mal à BD Nostalgia 53
Raoul Cauvin “Le divan, c’est mon outil de travail. Dans presque toutes les pièces de la maison il y en un, ou quelque chose qui lui ressemble.” Raoul Cauvin, scénariste aux mille et une histoires, l’avoue humblement : il ne peut réfléchir correctement que lorsqu’il est allongé. Il ajoute : “D’ailleurs, je vous défie de penser les yeux ouverts !”
Né à Antoing le 26 septembre 1938, Cauvin est l’une des rares personnes à avoir suivi pendant cinq ans des études de lithographie publicitaire à l’Institut Saint-Luc de Tournai, pour découvrir en entrant dans la vie active que cette profession n’existait plus ! Il entre en 1960 aux Éditions Dupuis comme... lettreur, puis devient rapidement caméraman au département dessins animés où il restera 7 ans. Durant ces années, il se découvre une autre passion : le scé54 BD Nostalgia
nario. C’est Charles Dupuis lui-même qui lui offre sa chance.
Cauvin fait ses premières armes avec des collaborateurs internes de la Maison : Ryssack (“Arthur et Léopold”), Gennaux (“L’Homme aux phylactères”, “Loryfiand et Chifmol”), Degotte, Carlos Roque et Vittorio. A ses débuts, il travaille avec une jeune dessinatrice parisienne : Claire Bretécher ! Leur collaboration donne naissance à une série intitulée “Les Naufragés”. 1969 est l’année clef. Cauvin et Salvérius lancent leur propre western : “Les Tuniques Bleues”, une bande dessinée d’humour sur fond de guerre de Sécession. A la mort du dessinateur, il propose la reprise de la série à Lambil qui la développera jusqu’aux hautes altitudes des best-sellers. Cette saga dépasse les quinze millions d’exemplaires vendus en français et fait l’objet d’innombrables traductions à travers l’Europe.
Willy lambil Né le 14 mai 1936 à Tamines, c’est à l’âge de 16 ans que Lambil est engagé aux Éditions Dupuis… comme lettreur, après avoir suivi un an d’études à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Grâce au frère de Joseph Gillain, Henri, qui habite à Tamines, il fait la connaissance de l’auteur talentueux de “Valhardi” et “Jerry Spring”. Lambil se rappelle très bien d’une anecdote qui fut le déclic de sa vocation : “Tiens, m’avait dit Jijé, dessine mes lunettes. Ce que j’ai fait ! En regardant le résultat, il a souri et a remarqué : ça, ce sont des lunettes, ce ne sont pas mes lunettes !” Belle leçon d’observation. L’adolescent apprend le métier sur le tas au bureau de dessin des Éditions Dupuis en effectuant de la
Il se trouve ainsi en charge de la destinée graphique des deux truculents héros, Blutch et Chesterfield, chevauchant dans un milieu dont il ignore presque tout ! Que cela ne tienne : Lambil va se documenter et montrer une ténacité extrême pour réussir la gageure proposée. La mort dans l’âme, il sera bientôt obligé d’abandonner Sandy devant le succès croissant de sa nouvelle série. Dans le cadre de la rubrique “Carte Blanche” de SPIROU, Lambil et Cauvin esquissent en 1973 un personnage parodique et quasiment autobiographique : “Pauvre Lampil”. Le succès les contraint à en faire un début de série, qui dépeint la vie quotidienne (et les avatars) d’un dessinateur de bande dessinée et de son entourage.
mise en pages, des modifications aux bandes dessinées remontées pour la collection “Gag de Poche”, des petites animations ou des illustrations pour les magazines de la maison, tels que LES BONNES SOIRÉES. Avec l’assistance de Henri Gillain pour le scénario de son premier récit, il devient enfin collaborateur régulier au journal de SPIROU, en 1959, avec les aventures d’un jeune garçon et de son kangourou, “Sandy et Hoppy”. Sans jamais visiter l’Australie mais en se montrant d’une authenticité de plus en plus affirmée grâce à la documentation rassemblée, il en réalisera vingt-cinq grands épisodes. En parallèle, il dessine quelques “Oncle Paul” et s’amuse parfois à composer des parodies de son univers particulier avec les fantaisies animalières du kangourou “Hobby” et de son ami Koala. En 1972, après le décès du dessinateur Louis Salvérius (Salvé), il reprend avec succès “Les Tuniques Bleues”, une série lancée en 1968 par celui-ci et le jeune scénariste Raoul Cauvin.
Nombre d’anecdotes y sont plus qu’authentiques ! “Au fil des années, confie Lambil, c’est devenu une sorte de bêtisier de tous les malheurs qui arrivent aux auteurs de chez Dupuis.” Le malchanceux Lampil disparaîtra toutefois en 1995, après sept albums, étouffé par la demande croissante de nouveaux épisodes des “Tuniques Bleues” et leur immense succès : plus de quinze millions d’exemplaires vendus chez Dupuis! Quasiment enchaîné à sa table à dessin depuis quarante ans, il a longtemps été un des dessinateurs les plus productifs de l’hebdomadaire, réalisant près d’une centaine de planches par an. “Comme je travaille chez moi, je suis un paresseux culpabilisé. C’est pour ça que je travaille tous les jours. Le dimanche, je fais mes corrections. L’usine où je travaille, en fait, c’est ma maison !” Le Grand Prix Saint-Michel 2006 a été attribué à Willy Lambil, auteur des “Tuniques Bleues”, pour l’ensemble de son oeuvre. BD Nostalgia 55
Anime/Manga - News Cagaster A la fin du 21ème siècle, une mystérieuse maladie appelée « Cagaster » apparaît sur la terre. Les humains contaminés par cette maladie se transforment en monstres insectes anthropophages. Près de deux tiers de la population terrestre sont décimés par ces monstres… En 2125, un jeune homme du nom de Kidow sauve la jeune Ilie d’une attaque de Cagasters. Malgré les mystères qui entourent cette jeune fille, il décide de la protéger. Mais dans ce monde hostile, les monstres ne sont pas forcément ceux qui ont en l’apparence… Entre traversées arides, extermination et cas de de Cagasters dans un monde apocalyptique et de sa peconscience, suivez le destin d’un jeune exterminateur tite protégée aux troubles secrets.
La Tour Fantôme (Yuureitou)
En 1952, une femme fut retrouvée, les côtes fracturées, attachée aux aiguilles du cadran d’une horloge au sommet d’une tour. Deux ans plus tard, Taïchi Amano, un jeune homme, est victime de la même agression au sommet de cette tour appelée désormais la « Tour fantôme ». Mais il est sauvé in extremis par un garçon étrange appelé Tetsuo
56 BD Nostalgia
Sawamura. Celui-ci est à la recherche d’un trésor lié à cette mystérieuse tour et demande à Taïchi Amano de devenir son partenaire. L’appât du gain entraîne alors le duo Taïchi Amano et Tetsuo Sawamura dans une aventure aussi inattendue que dangereuse… Adapté de la nouvelle A woman in grey, qui a inspiré le grand Edogawa Ranpo pour l’une de ses œuvres phares, La Tour fantôme est définitivement une enquête policière troublante et oppressante. Le milieu des années 50 au Japon n’est pas des plus glorieux. Malgré la libéralisation de la presse, les conventions poussiéreuses ont encore la part belle et les mœurs sont loin d’être aussi libres qu’elles le prétendent. Pire, le vernis de la bienséance dissimule en réalité sombres machinations et turpitudes enfouies. La quête de trésor de Taïchi Amano et Tetsuo Sawamura n’a donc rien d’une promenade de santé. Il s’agit au contraire d’une enquête vertigineuse où faux-semblants, trahisons et duplicité seront les maîtres mots.
Devil’s Lost Soul Devil’s Lost Soul (Iiki no Ki) est un shôjo manga créé par Kaori Yuki, déjà connue en France pour son manga Angel Sanctuary. L’histoire se passe au Japon à Tokyo. Sorath est un jeune orphelin qui a survécu à un violent séisme. Il est recueilli dans la demeure dite de la « fleur de sang » du baron Kamichika. Le jeune Sorath se lie d’amitié avec Garan, le fils du baron, et Kiyora, la petite amie de Garan. Tous les trois se jureront une amitié éternelle… qui sera bientôt tâchée de sang ! Des sentiments dissimulés, une jeune femme au charme éblouissant et des rencontres fatales… La spécialiste du gothic fantasy, Kaori Yuki, revient avec une histoire sombre et fascinante, en 6 volumes !
Chibi Devi ! T5
Les bébés démons continuent de grandir, lentement mais sûrement, à la garderie Chibi Devil. Arrive un nouveau compagnon : un… Un quoi d’ailleurs ? Mao, Karin et Rai grandissent : tous trois parlent, se déplacent et tout ce petit monde continue d’évoluer de manière particulièrement mignonne. Péripétie du volume : l’introduction d’un animal de compagnie, venu du même monde que celui des bébés. Doté d’un design délibérément kawai -aucun doute là-dessus- la bestiole sert avant tout à produire diverses situations d’apprentissage (socialisation, nourriture, soin, jeu, etc.) mettant en scène les bambins... ainsi que quelques bêtises amusantes et savoureuses ! Avec ce nouveau « personnage » on s’inscrit toujours nettement dans la chronique du quotidien, dans le genre de la “tranche de vie”. Ici appliqué au monde des bébés, de manière bien évidemment idéalisée : il s’agit de faire rêver les petites filles, et les parents auront, eux, bien du mal à s’identifier aux personnages et aux situations ! BD Nostalgia 57
Anime/Manga - News
Môryô Senki Madara Môryô Senki Madara est un manga écrit par Eiji Ôtsuka et dessiné par Sho-u Tajima. Il est sorti pour la première fois au Japon en 1987. Le manga Môryô Senki Madara a donné naissance à une série de deux OAV et de deux jeux vidéo (un sur Famicom et un autre sur Super Famicom).
Quelques années plus tard, Madara et son grand-père adoptif Tatara voyagent à travers le monde en tant que mécaniciens itinérants. Ils s’installent dans un petit village paisible, mais une troupe de Mouki au service de l’empereur du mal attaque le village. Madara et son grand-père Tatara défendent le village. MalheureuManga sement, le vieux Tatara y laisse la vie. Juste avant de L’histoire se passe dans le monde d’Agalta gouver- mourir, il apprend à Madara qu’il est le fils de l’empené par l’empereur du mal Miroku. Une légende raconte reur du mal Miroku et que son destin est de le vaincre que l’empereur du mal sera battu par un jeune garçon ! afin de rétablir la paix dans le monde. Quand Miroku a eu un fils, une rumeur raconte que ce fameux garçon de la légende serait cet enfant ! Craignant que la prophétie ne se réalise, l’empereur Miroku découpe le corps de son fils en 8 morceaux et les confie à huit de ses généraux. Ce qui reste de son fils est jeté dans la mer. Mais il est recueilli par un vieil homme qui le sauve en remplaçant ses membres par des pièces mécaniques… 58 BD Nostalgia
OAV Il existe deux OAV. Chacune dure environ une heure. L’histoire est légèrement différente par rapport au manga d’origine. Dans un monde dominé par des Mouki, l’empereur du mal Miroku terrorise les humains. Peu d’humains ont survécu à l’envahissement des Mouki. Afin d’acquérir
encore plus de puissance, l’empereur du mal Miroku a fécondé une humaine (la princesse Sakuya Ugaya) dans le but de voler le chakra (source d’énergie spirituelle) de son fils Madara. Après avoir volé le chakra
grand-père adoptif Tatara qui voyagent à travers le monde pour trouver un refuge. Ils s’arrêtent au village Niso et décide de s’y installer. Très vite, ce village se fait attaquer par des Mouki. Madara et Tatara repoussent l’attaque des Mouki, mais le vieux Tatara y laisse la vie. Juste avant de mourir, Tatara apprend à Madara qu’il est le fils de Miroku. Madara décide alors de partir affronter son père Miroku. Madara sera accompagné par plusieurs alliés, dont Kirin l’unique survivante du village Niso, et deux fugitifs recherchés par l’empire : Chaos et Seishinjya... Jeux Vidéo Les deux jeux vidéo ne sont sortis qu’au Japon et sont tous les deux des RPG japonais classiques avec des combats au tour à tour. Famicom (Nes) : Le premier jeu est sorti sur Nes. Il reprend le scénario du manga original. Super Famicom (Super Nintendo) : L’histoire est un peu différente du manga. Le personnage principal n’est plus Madara, mais un simple lycéen venu de notre monde. C’est le tout premier RPG auquel j’ai joué, bien longtemps avant la sortie de Final Fantasy 7.
de son fils, l’empereur Miroku le tue. Le chambellan de la princesse décide sauver Madara en remplaçant l’intégralité de son corps par des pièces mécaniques. Il quitte le royaume du mal Shimisen en espérant qu’un jour, Madara rétablirait le règne de la famille royale Ugaya... Des années plus tard, nous retrouvons Madara et son BD Nostalgia 59
Anime/Manga - News
60 BD Nostalgia
Steel Ball Run T9 Ayant découvert le secret du président, Lucy Steel n’a d’autre choix que de rejoindre nos héros alors qu’ils sont en pleine étape, en train de rallier Kansas City. Sous une pluie battante, poursuivie par un tueur aux pouvoirs étranges, la jeune épouse se lance donc à son tour sur les routes, goûtant à la folie de cette course hors-norme ! Année 1890. La « Steel Ball Run », c’est cette course de chevaux hors du commun, de plus de 6 000 km, reliant San Diego à New York. Des compétiteurs du monde entier s’y affrontent pour s’emparer à la fois de la récompense pécuniaire colossale et de la gloire qui va avec. Seulement une autre « course » se déroule à l’intérieur de la Steel Ball Run, qui vise un tout autre objectif : récolter les reliques d’un saint vieux de presque 2000 ans, cachées sur le tout le territoire américain. Qui possédera son corps, obtiendra le pouvoir de conquérir le monde ! Une quête mystique qui double la quête initiatique, dans laquelle sont entraînés les deux héros de l’histoire, qu’au début tout sépare, l’audacieux Jayro Zeppeli et le courageux Johnny Joestar. Rappel du dernier tome : Lucy Steel a découvert que le président des États-Unis utilise le projet de course imaginé par son époux pour camoufler cette chasse au saint... et qu’il a l’intention de se débarrasser de lui lorsque ce sera terminé ! Elle réussit à fuir le bâtiment gouvernemental grâce à une aide providentielle mais un tueur se lance à ses trousses. Un nouveau tome dans lequel l’intrigue de la série rebondit d’une façon étonnante, en faisant intervenir le personnage de Lucy Steel, restée en retrait jusqu’à présent et qui décide de tout tenter pour protéger et sauver son époux. Une entrée en scène intéressante et convaincante, qui permet de placer une alliée de nos héros au plus près de leur ennemi. Une situation dont on attend forcément des développements sous haute tension ! Au-delà des questions d’intrigue, ou des combats -qui se trouvent ici dédiés à un tueur doté du pouvoir de figer la pluie, ce qui donne lieu à des effets graphiques surprenants comme souvent chez Hirohiko Araki- le point d’orgue de ce tome est une course-poursuite à cheval de près de soixante pages ! En effet nos deux héros, Jayro Zeppeli et Johnny Joestar cherchent à dépasser leur rival, Diego “Dio” Brando, pour parvenir avant lui à l’emplacement d’un morceau du corps du saint ! Un morceau de bravoure de toute beauté comme sait
si bien les mettre en scène Hirohiko Araki, haletant et comme coupé au couteau, alternant plans larges et cadres resserrés, structuré autour de l’idée trouver sa voie, pour dépasser la monture de son adversaire mais également pour prouver sa valeur et sa capacité à maîtriser son destin. Un neuvième tome qui confirme la maîtrise d’Hirohiko Araki à mêler caractérisation de person-
nages, enjeux dramatiques et actions débridées dans le même mouvement. Sans oublier cette touche de bizarre et d’horreur, oscillant entre burlesque et cruauté, qui apporte ce charme si particulier aux aventures de Jojo ! BD Nostalgia 61
Anime/Manga - Info
CLAMP
CLAMP est une équipe féminine de mangaka. j’aime et Lawful Drug) Leurs mangas sont en général des shōjo manga, Satsuki Igarashi, née le 8 février 1969, s’occupe des mais elles se sont essayées, depuis 2001 au seinen et trames et du design des livres reliés. Elle est aussi édiau shōnen publiés entre autres dans Young Maga- torialiste dans le magazine Newtype de Kadokawa. zine au Japon. Résumé À la fin des années 1980, une dizaine de copines, insCLAMP est composée de quatre membres : crites au même cours de dessin, décident de lancer leur Nanase Ōkawa, anciennement Ageha Ōkawa, née le propre studio. Enchaînant d’abord les dōjinshi et autres 2 mai 1967) est la leader du groupe. Elle s’occupe des histoires courtes, elles finissent par créer leurs propres scénarios, définit les grands traits des personnages et histoires en 1989 avec Derayd - Moon of boundary le nombre de pages nécessaires pour développer l’in- balance, un manga fantastique inspiré d’une œuvre de trigue. science-fiction télévisuelle dessinée par Akimaya TaMokona, anciennement, Mokona Apapa, née le 16 mayo, assistée de Mokona, Nekoi Tsubaki, Nanao Sei, juin 1968) est la dessinatrice principale sur la majorité Igarashi Satsuki et Sei Leeza, . des séries. À la charnière des années 1990, Mokona élabore le Tsubaki Nekoi, anciennement Mick Nekoi, née le 21 concept de la future œuvre culte Tōkyō Babylon et s’afjanvier 1969) est la dessinatrice spécialisée dans les firme comme la dessinatrice principale du groupe. Si SD (Super Deformed : les fameuses petites caricatures certains membres s’affirment, il en est autrement pour des personnages), et auteur des mini-journaux présents certains autres assistants. De 7 membres durant RG à la fin de certains mangas (RG Veda, Clamp School Veda, le groupe passe à 4, et c’est le studio CLAMP tel Detectives, etc.). Elle est la dessinatrice principale de qu’on le connaît aujourd’hui. certaines séries (Celui que j’aime, Wish, J’aime ce que Si Mokona occupe une place privilégiée dans le 62 BD Nostalgia
groupe, Nekoi Tsubaki a également un rôle important. Elle était auparavant directrice artistique et responsable des décors, avant d’avoir l’opportunité de dessiner entièrement les œuvres les plus récentes du studio. Ce studio a réalisé certaines des œuvres les plus populaires des mangas des années 1990 et donne dans tous les genres, que ce soit manga pour enfants, jeunes filles, adolescents et même adultes. Bien que les genres se diversifient, de la simple romance à la fantasy coréenne et chinoise en passant par la critique sociale, leurs thématiques restent centrées sur le développement des personnages de façon constante.
Personne ne peut vraiment comprendre la douleur d’autrui. Un autre thème récurrent est celui du destin : notre avenir est-il écrit d’avance ? Plusieurs personnages principaux sont nés le 1er avril (Sakura Kinomoto (Cardcaptor Sakura), la princesse Sakura (Tsubasa - RESERVoir CHRoNiCLE -) et Kimihiro Watanuki (xxxHOLiC) ). Tout cela avec un vaste échantillon de personnages très travaillés : certains d’entre-eux entretenant des relations complexes, voire proche de l’homosexualité (Toya-Yukito dans Cardcaptor Sakura, Seishiro-Subaru dans X, etc.), et d’autres aux allures androgynes (Ashura dans RG Veda, Ruby Moon dans Cardcaptor Sakura, etc.). Pour résumer, les intrigues sont toujours plus complexes qu’il n’y paraît et aucune action de chacun des personnages n’est fortuite. De plus les CLAMP adorent croiser leurs mangas entre eux (crossover en anglais). Par exemple, le créateur des anges d’Angelic Layer est mentionné dans Chobits en tant que créateur des ordis à forme humaine. Autre exemple, les héros de mangas comme Card Captor Sakura, Angelic Layer ou Chobits se retrouvent souvent au bar Dukalyon pour discuter et faire avancer intrigues et relations entre personnages. L’exemple le plus flagrant est sans doute celui de xxxHOLiC et Tsubasa - RESERVoir CHRoNiCLE -, dans lesquels la sorcière du premier rend fréquemment des services aux personnages du second et où l’on retrouve la plupart des personnages de leurs mangas. Tsubasa - RESERVoir CHRoNiCLE - fait aussi le croisement avec Card Captor Sakura dont la plupart des personnages sont les mêmes (entre autres : Yukito, Sakura, Shaolan, Toya, Fujikata, Clow Read, etc.) et un certain nombre d’autres mangas (RG Veda, X, Miyuki-chan in wonderland, Chobits, etc.).
Leurs héros sont souvent orphelins d’un de leurs parents (Sakura n’a plus de mère, Kamui dans X, est orphelin de père et vient de perdre sa mère, etc.). Chaque personne vit sa vie à sa façon et les notions de bien et de mal sont trop simplistes pour les juger (du moins le bien et le mal ne suivent pas du tout la tradition manichéenne courante). Elle n’agit que pour son intérêt et essaie d’exaucer ses rêves. Les personnages ont généralement des personnalités à multiples facettes, qui ressortent de diverses manières. BD Nostalgia 63
Dossier SpĂŠcial: gund
ndam part 2
Mobile Suit Gundam 0080 War in the pocket 66 BD Nostalgia
Gundam 0080 est la toute première série d’OVA de Gundam. Débarquée à partir de 1989, cette très courte série de 6 épisodes seulement nous replonge à la fin de la Guerre d’Un An, en fin 0079. D’une réalisation assez moyenne pour l’époque, cette mini-série se distingue avant tout par une «innovation» pour Gundam, à savoir être quasi du côté de Zeon. Effectivement, Les premières séries de Gundam avaient tendance à nous présenter les soldats de Zeon comme des imbéciles fanatiques. Gundam 0080 nous fait découvrir l’amitié entre un soldat de Zeon et un enfant fan de Mobile-Suits. Mais malgré sa courte durée, l’histoire est bouleversante, mais voyons ça de plus près... En fin d’année de l’UC 0079, pendant la très meurtrière Guerre d’Un An, Zeon envoit sur Terre l’escadron Cyclops pour la base Arctique de la Fédération. En effet, ils y ont découvert les préparatifs pour le décollage vers l’espace d’une navette contenant un nouveau prototype de la Fédération. Celle-ci aura pour destination Libot, une colonie du groupe de Side-6. Après l’échec de la destruction de la navette, l’escadron Cyclops attaquera Libot. Parmi eux se trouve Ber-
nard Wiseman, qui se crashera avec son Zaku sur Libot. Il fera alors la rencontre d’un gamin habitant la colonie, Alfred Izuhara, dit Al, qui est avant tout un rêveur fan de mobile-suits. Ils finiront par se lier d’amitié. Les autres membres de l’escadron rejoindront Bernard pour planifier l’attaque du complexe abritant le prototype : le RX-78NT-1 Gundam Alex. Cependant, durant son court séjour sur Libot, Bernard entretiendra une relation avec une voisine d’Alfred, Christina MacKenzie. Ce que Bernard ignore cependant, tout comme Al, c’est que Christina est également pilote de test pour la Fédération... Comme dit plus haut, l’histoire de 0080, malgré sa courte durée, met en scène une tragédie à la “Roméo et Juliette” vue par les yeux d’un enfant. Cette histoire est néanmoins intéressante. Elle n’est pas vite expédié, et tout son dénouement reste cohérent. Il serait difficile d’en parler plus sans risquer de vous spoiler, c’est ça l’inconvénient des séries courtes de ce type. Du point de vue réalisation, et bien ce n’est pas le point fort de cette OVA. Gundam 0080 n’est pas une production tape à l’oeil, ça se sent dans l’animation un peu saccadée par moments et son aspect général donnant une BD Nostalgia 67
68 BD Nostalgia
impression de série début 80. Mais bon, peut-être est-ce aussi un choix du réalisateur qui ne désirait pas choquer par une réalisation plus contemporaine par rapport à la chronologie de la série, la plaçant juste après MS Gundam de 1979. Il n’en reste pas moins que cette production est agréable à regarder et évoque la nostalgie par son graphisme vieillot.
moto qui s’y est collé. En retrouve déjà là son style si particulier qui donne plus de vie aux personnages de l’OVA. On passe maintenant au mecha-design, le style reste cohérent par rapport à la chronologie. Le Zaku-F utilisé est une variante de l’original. Il est difficile d’ajouter de nouveaux modèles de mechas dans une histoire se plaçant entre deux productions sans risquer l’anachronisme ou l’incohérence technologique. Mais à ce niveau pas trop de soucis, comme Gundam 0083, 0080 a su mettre en uvre un scénario maintenant la cohérence. Par exemple le très (trop pour l’époque ?) performant Kämpfer a été abandonné à cause du coût de fabrication selon l’histoire. Mais revenons un peu plus aux mechas, donc au niveau du design à proprement parler, cela reste dans le style classique pour les MS de production massives. Le niveau de détails est évidemment supérieur aux productions antérieures. L’ensemble est donc très agréable visuellement.
Au niveau du design des personnages, c’est un auteur bien connu pour Macross Seven Trash et plus récem- Notons néanmoins que ceux qui aiment Gundam pour ment Ecole du Ciel en manga, à savoir Haruhiko Miki- l’aspect mechas et batailles épiques seront déçus par
BD Nostalgia 69
70 BD Nostalgia
0080. Effectivement, à part l’assaut dans le premier épisode et la bataille finale, les Mobile-Suits ne font
Un dernier point avant de conclure pour parler de l’ambiance musicale de la série. Le générique est assez différent de ce qu’on a l’habitude d’entendre dans une série de Gundam. Il a un côté assez enfantin qui montre encore cette envie de nous faire vivre l’histoire par un enfant. L’ambiance en elle-même dans l’OVA est assez classique cependant. Il n’y a pas réellement de thèmes que l’on pourrait considérer comme cultes. Après c’est une histoire de goûts. Pour conclure, Gundam 0080 est une série fortement sympathique. Courte, mais l’histoire est agréable à suivre, ainsi que très triste. Une petite anecdote de la Guerre d’Un que des apparitions très timides dans cette OVA, celle- An que l’on aime voir, et revoir. ci étant plus axée histoire et personnages. BD Nostalgia 71
Mobile Suit Gundam 0083 Stardust memories 72 BD Nostalgia
Sortie en 1991, cette courte OVA se passe entre Mobile Suit et Zeta Gundam. Elle est reconnu parmi les différentes communautés de Gundam comme étant une des meilleures productions faites. Il est indéniable que cette OVA propose un scénario bien ficelé et une réalisation très soignée pour l’époque. En 1992, les 13 épisodes de Stardust Memory seront compilés en un film, Le Crépuscule de Zeon. Gundam 0083 comble une très grosse lacune qui jusqu’alors était présente dans l’UC, le trou de 7 ans entre Zeta et MS Gundam. 0083 raconte habillement les motivations qui ont par la suite poussé la Fédération à mettre en place le corps des Titans. Fin 0079, le commandant Delaz de Zeon apprend que Gihren Zabi a été tué. Il rappelle alors son meilleur soldat, Anavel Gato, connu sous le nom du «Cauchemard de Solomon» et l’empêche de retourner au combat. Il planifie alors la résurrection de Zeon. UC 0083, sur la base Australienne de Torrington, le
nouveau vaisseau de la Fédération classe Pegasus, Albion, transporte à son bord deux prototypes de Mobile Suits types Gundam pour des tests avec influence de la gravité Terrestre. De retour de leurs entraînements, deux pilotes de tests, Kou Uraki et Chuck Keith, assistent à l’arrivée du vaisseau. Curieux, ils regardent le hangar et découvrent ls deux prototypes. Ils font alors la connaissance de Nina Purpleton, ingénieur chez Anaheim Electronics responsable du développement des deux Gundam. Ailleurs, on retrouve Gato qui se prépare à infiltrer la base de la Fédération. Avec l’aide d’un espion placé chez Anaheims, il parvient à entrer puis voler le Gundam RX-78GP02 Physalis, machine de guerre armée d’une puissante tête nucléaire. Assistant à la scène, Kou Uraki n’écoute que son courage et décide de monter à bord de l’autre Gundam, le RX-78GP01 Zephyranthes pour récupérer coute que coute le GP02. Cependant, son adversaire est redoutable et parviendra à s’enfuir avec la machine... L’Opération Stardust a commencé. BD Nostalgia 73
74 BD Nostalgia
Désormais, l’Albion est chargé de ramener le GP02 nantes. Animer un monstre comme le GP02A Physalis, ou encore le GP03 Dendrobium Orchis, avec une telle mort ou vif... Dès son premier épisode, Gundam 0083 nous balance aisance a du relever du défi pour l’équipe technique ! dans une histoire pleine de suspense et d’action. Grâce intro.jpgL’OVA reprend le concept instauré dans Zeta Gundam du vol de Gundam, par la suite repris maintes fois. Mais une des premières originalités du scénario de Gundam 0083 est que son héros n’est pas un adolescent tombant par hasard dans les méandres de la guerre et sachant piloter les MS instinctivement. Ici, nous avons des personnages principaux tous militaires déjà engagés. Nous voyons également que l’OVA poursuit l’idée d’humaniser les soldats de Zeon, jusqu’alors plus bêtes et méchants, voire caricaturaux. On découvre qu’ils sont humains et ont des idéaux, comme tout le monde.
à sa très bonne réalisation, les combats deviennent prenants, et les actions sont par moments impression-
Les personnages ont tous une histoire propre à eux, une personnalité particulière. En effet, aussi peu longtemps qu’apparaît un personnage, on sait quand même qui il est, ce qui nous montre un réel travail d’écriture et d’arrière-plan. Gundam 0083 d’ailleurs a su parfaitement se mêler dans ce vide entre 0079 et 0087 en corrigeant le défaut de continuité de Gundam 0080. EfBD Nostalgia 75
76 BD Nostalgia
fectivement, lorsque la série s’achève, on sait ce que deviennent les personnages, pourquoi on entend plus parler de tout ce qu’il s’est passé, etc. Ce soucis du détail en fait une OVA très travaillée. De plus, les personnages bénéficient d’un des meilleurs travaux pour l’époque de Toshihiro Kawamoto... Un autre point remarquable est son mecha-design. Shoji Kawamori (à qui l’ont doit également Macross...) travaille pour la première fois sur Gundam, et il nous gratifie de différents modèles fortement réussi. Bien que le GP01 Zephyranthes ne soit, techniquement et visuellement, qu’un RX-78-2 Gundam amélioré, sa version modifiée, «Full Vernian», est de grande qualité. Nous avons également un soucis du détail technique et réaliste avec le GP02A qui est une machine à la carrure imposante, disposant d’une puissance de feu terrifiante, mais bien détaillée, et correctement réalisée. Gundam 0083 voit également sortir de l’ombre un autre talentueux mecha designer qui n’est autre qu’Hajime Katoki, connu ses «Ver Ka.», relooking de mechas de la franchise, et pour avoir travaillé sur le roman Gundam Sentinel.
Mais alors, Gundam 0083 serait un sans fautes ? Hélas non, malgré une réalisation, un visuel et un scénario de haute qualité, les musiques ne sont pas à la hauteur du travail fourni par le reste du staff. Bien qu’elles s’intègrent parfaitement à l’ambiance et donnent une émotion particulière, Mitsuo Hagita n’a en partie rien composé... Effectivement, tout cinéphile à l’oreille attentive aura reconnu que quelques musiques proviennent de films plus ou moins connus (dont «2001 l’odyssée de l’espace»). Ce n’est pas une reprise pure des morceaux, mais un plagiat des partitions originales. Un peu plus de créativité musicale n’aurait pas été du du luxe, ce qui est fortement regrettable. Gundam 0083 est LA série à voir pour s’initier à Gundam. Simple à comprendre, riche, passionnante, elle est parfaite pour ceux qui veulent découvrir le vaste univers qu’est l’UC. Sa réalisation tiens encore la route de nos jours. Une petite merveille à ne pas louper ! Beez nous a sorti le film «Le Crépuscule de Zeon» en novembre 2005, hélas voir l’OVA complète en France relève encore de l’utopie. BD Nostalgia 77
Char’s Deleted Affair Portrait de la Jeune Comète 78 BD Nostalgia
Char’s Deleted Affair couvre les aventures de Char Aznable sur Axis, entre la fin de la Guerre d’Un An et UC 0084, date à laquelle il reviendra sur Terre. Prépublié dans le magazine Gundam Ace, il est édité par les éditions Kadokawa en volumes à partir de novembre 2002, le 14ème et dernier est sortie le 26 mars 2010.
déroutera par sa personnalité. On nous présente une jeune fille, éprise d’affection et qui idolâtre le héros de guerre, la légende vivante qu’est devenu Char. On peut se demander quels événements vont la transformer en cette jeune femme machiavélique et manipulatrice de Z-Gundam. Mais n’est-ce pas là justement le but de ce manga ? Nous montrer, à travers les relations tourmen-
Le manga, dessiné par Hiroyuki Kitazume, commence précisément là où nous avions laissé Char à la fin du 3ème film, sur A Baoa Qu, juste après qu’il ait assassiné Kycillia Zabi. Il détaille la fuite des derniers survivants des forces de Zeon pour l’astéroïde Axis avant de développer ce qui se passera au cours de leur exil. Char’s Deleted Affair éclairci plusieurs points qui étaient restés dans l’ombre auparavant, ou qui n’avaient été que suggérées, notamment les relations que Char aurait eu avec Haman Karn lorsqu’il était sur Axis (cf. : Zeta Gundam). Pour tous les fans du beau blond masqué, ce manga constituera un ravissement qui développe encore un peu plus loin l’histoire de la Comète Rouge.alt Graphiquement, le manga souffre du style actuel de Kitazume, qui est fort éloigné de ce qu’il dessinait à l’époque de Z-Gundam ou Char’s counter attack. Le choix du design pour certains personnages est parfois fort curieux, notamment celui de Haman, qui se rapproche plus de celui de Quess Paraya que de la Haman qu’on connait dans Z/ZZ. Le dessin du manga lui-même est assez épuré, limite “dénudé”, notamment en ce qui concerne les décors, parfois réduits à leur plus simple expression. Il ne faudra pas espérer avoir des dessins fourmillants de détails. Les méchas, par contre, sont dessinés par Junya Ishigaki, déjà connu pour avoir participé à divers séries et films de Gundam. Point de vue scénario, il tient très bien la route et ravira les fans pour ses multiples références, soit à MS Gundam, soit à Zeta Gundam ou Gundam ZZ. Le personnage de Haman, outre son aspect physique, vous
tées entre Char et Haman, les errements d’un homme en proie au doute, qui a perdu tous ses idéaux et qui est à la recherche d’un nouveau but ainsi que les premiers pas d’une jeune fille dans la vie adulte, confrontée à une réalité qui la dépasse. BD Nostalgia 79
École du Ciel 80 BD Nostalgia
École du Ciel a commencé à être pré-publié par le magazine Gundam Ace et très vite il est sortie en reliures. Ce manga dessiné par Haruhiko Mikimoto se place entre le conflit Delaz de 0083 et celui des Titans en 0087 (Zeta Gundam), à savoir en 0085 (période à laquelle l’AEUG va se soulever contre les Titans). Sa sortie francophone fut assez surprenante et inespérée. Et quelle bonne surprise ce fut !
École du Ciel est un manga dont le premier atout est sa grande qualité. En effet, le dessin est très dynamique et rend bien l’action. Les personnages sont détaillés et le style du charac design est recherché, on reconnait assez vite le style de Mikimoto, celui-ci fut également le character designer de Gundam 0080, mais aussi de Macross par exemple. Le manga nous gratifie tout au long de ses pages des illustrations en couleur et en noir et blanc magnifiquement bien dessinées. L’histoire en elle-même est découpée sur plusieurs périodes espacées de quelques années, pour découvrir les enchainements de situations et voir comment Asuna évolue, ainsi que le monde qui l’entoure. Néanmoins, on peut aussi lui trouver quelques défauts. Le premier serait une histoire de goût surtout, le trait parfois brouillon de Mikimoto peut rebuter le lecteur si celui-ci n’aime pas ce style. Le second est un rythme de parution au Japon très lent ! Pour conclure, ce manga est vraiment très intéressant. Il se pose juste avant le soulèvement de l’AEUG face aux Titans de Zeta Gundam et pourrait donc apporter des détails supplémentaires sur ces évènements qui font la richesse de l’UC !
Asuna Elmarit est une jeune recrue, native de Zeon, qui est en entraînement militaire dans “l’École”, une académie fondée pour former les futurs pilotes d’élite de la Fédération. Cependant, Asuna a tout contre elle... Elle n’est pas douée pour les études et reste très moyenne et ses camarades se moquent constamment d’elle. Asuna est une jeune fille complexée qui cherche également à oublier ses origines et le fait que son père ait été un savant de Zeon a la réputation douteuse...intro.jpg Pourtant Asuna ne va pas laisser tomber et s’accrochera pour surmonter ses difficultés avec l’aide de camarades dont Shin, un élève plus âgé qu’elle mais dont elle semble être tombée sous le charme...
BD Nostalgia
81
mobile suit Zeta gundam 82 BD Nostalgia
Cinq années furent nécessaires pour que Mobile Suit Gundam connaisse une suite. Grâce au succès des trois films résumant la série, Sunrise commanda une nouvelle série Gundam. Tomino la placera sept ans après la fin de la Guerre d’Un An. Zeta Gundam est ainsi arrivée, avec un staff similaire à Mobile Suit Gundam, la série se qualifie par une ambiance très sombre et un conflit violent. Pour célébrer ses 20 années, elle fut recompilée en trois films dont le premier est sortie en 2005. Suite au conflit de Delaz en 0083, et au lâcher de colonie qui s’en suivi, la Fédération, craignant pour sa sécurité, autorisa la création d’un corps d’armée d’élite, les Titans. Ceux-ci étant chargés de poursuivre les fidèles au Duché de Zeon, mais vont bien vite s’avérer se comporter en véritables fascistes, et petit à petit prendre le pouvoir derrière la Fédération.
tenu également par d’importants groupes financiers Lunaires. Deux ans plus tard, en UC 0087. 7 ans après la génocidaire Guerre d’Un An, Un lycéen de Green Noah nommé Camille Vidan va se retrouver pris dans une altercation avec des Titans, au moment où un commando de l’AEUG, mené par un certain Quattro Bajina, tente de leur voler 3 prototypes. Un peu malgré lui, Camille va bientôt se retrouver à rejoindre les rebelles, Utilisant pour fuir les Titans un des prototypes de Gundam mkII Voulant récupérer leurs précieux prototypes, les Titans useront de chantage, et les parents de Camille y perdront la vie. Tout ceci ne sera que le début d’un conflit dont les enjeux dépassent les protagonistes, et qui va bientôt enfler en une atroce guerre civile, où ils finiront éparpillés par la Guerre et la folie humaine
En 0085, au vu de la politique de rigueur de la fédération envers ses colonies, eu lieu une émeute an- Folie qui n’en épargnera d’ailleurs guère. ti-fédérale dans une colonie de Side 1, le bloc 30. La fédération, dépassée, envoya les Titans, qui matèrent Zeta Gundam fait partie des séries les plus plébiscitées la rébellion à coup de gaz neurotoxique. Suite à ces par les fans de la saga. Elle reçoit souvent le titre de exactions, un certains nombre de civils, fédéraux et «meilleure série», voyons un peu pourquoi, et si cela ex-zeons Se regroupèrent autour d’un Sénateur fédé- est forcément justifié. ral, un certain Blex Forra, et formèrent un groupe de résistance, l’AEUG (Anti-Earth Union Group), sou- Du côté de l’histoire, cela commence un peu sur les
BD Nostalgia 83
84 BD Nostalgia
mêmes bases que MS Gundam. On nous présente un dont Amuro faisait preuve. Emma Sheen est le soldat héros adolescent en phase de rébellion contre le monde. parfait au comportement similaire à Bright, etc. RajouIl croise le chemin de soldats Titans et ne manque pas de tons la part de mystère sur l’origine d’autres comme se prendre une correction, puis par le plus grand des hasard se retrouve aux commandes d’un prototype secret de Gundam. Les évènements par contre s’enchainent d’une manière bien plus intéressante. Le jeune Camille se retrouve malgré lui propulsé au c ur d’une guerre dont il n’imagine pas l’étendue et la tragédie qu’elle représente. Il verra ses parents mourir devant ses yeux, des proches, des histoires d’amour qui finiront mal, rien pour aider cet ado à se développer du côté social. Un regret dans le déroulement de l’histoire est sa tendance à répéter certains concepts. En effet on retrouve l’idée du héros qui tombe amoureux d’une soldat du camp adverse avec la fin tragique que l’on y connait (plus communément appelé dans la saga : Syndrôme Lalah Sun) mais un peu trop souvent reprise, à croire que Camille n’apprend que très peu de ses histoires et expériences douloureuses. Le scénario a parfois également du mal à progresser, la narration est de temps en temps difficile à suivre. La série présente un palmarès impressionnant de personnages aux caractéristiques différentes. Camille n’est pas sans rappeler la fougue avec allergie à l’autorité BD Nostalgia 85
86 BD Nostalgia
le fameux Quattro Bajina ? Que cache ce beau blond bonne moyenne, il faut dire que la qualité graphique n’a jamais été le point fort des séries Gundam. L’amderrière ses grosses lunettes noires ? De nombreuses interactions entre les personnages les feront évoluer, ou régresser, on retrouvera également des têtes connues comme Bright ou Amuro. Du côté des Titans, on retrouve beaucoup de comportement violent et hautain qui caractérise bien ce corps d’armée répressif et autoritaire. Rajoutons un character design de Yasuhiko pour couronner le tout en beauté. Passons maintenant au mecha-design de la série. Nous retrouvons de nouveau Okawara aux commandes ainsi que d’autres comme Kazumi Fujita. Le travail est de qualité, les formes sont bien mieux soignées que dans la première série, les machines plus détaillées. Le Mark II est une excellente version améliorée du Gundam initial, le Zeta quant à lui donne naissance à de nouveaux designs et concepts qui seront repris plus tard dans la saga. La série présente de nombreuses machines aux aspects variés. On notera que les Titans utilisent des machines ressemblant à celles de Zeon, assez étrange pour un corps censé les éliminer. La réalisation de la série en elle-même accuse bien son âge de nos jours. Pour l’époque elle se classait dans une BD Nostalgia 87
88 BD Nostalgia
biance musicale reflète bien celle de l’histoire, elle est sombre, certaines pistes tendent à donner moins de tristesse, plus de douceur dans cette guerre monstrueuse, d’autres donnent l’aspect épique à certaines rencontres. On relèvera de très beaux génériques, le premier faisant très rétro par contre, quant au deuxième une excellente chanson indémodable. Beaucoup de fans la considèrent comme une des meilleures séries pour toutes les raisons évoquées
ci-dessus. Est-ce réellement le cas ? Le seul moyen de le savoir est de la visionner ! Malheureusement voir la série TV débarquer en France relève de l’utopie impossible, les films auraient quant à eux plus d’espoir... Elle reste néanmoins disponible en box DVD aux USA, mais pour des problèmes de droits d’auteur les génériques de sont pas disponibles, dommage...
BD Nostalgia 89
double Zeta gundam 90 BD Nostalgia
Fort du succès de Zeta Gundam, une suite directe (ce qui est une première dans l’Univers Gundam) lui est attribuée, elle sera judicieusement nommée ZZ (Double Zeta) Gundam. A l’origine ils prévoyaient de faire une seconde saison à Zeta Gundam, mais ils décidèrent au final de créer une suite. C’est donc sur 47 épisodes que se passeront la nouvelle aventure des membres survivants de l’AEUG du vaisseau Argama , avec bien entendu de nouveaux héros, qui seront chaperonnés par les anciens protagonistes. Il convient donc de dire que si vous n’avez pas vu Zeta, il est déconseillé d’aborder ZZ directement. Cependant, ZZ Gundam n’est pas la suite que l’ont aurait pu attendre à Zeta. En effet, celle-ci se place dans un contexte très décallé, plus léger, un peu ridi-
cule même sur son début. Bien que l’histoire tienne la route, nous avons des personnages vraiment insupportables, et gamins. Voyons ça en revue... UC 0088, la bataille de Gryps entre l’AEUG et les Titans a fait des ravages. L’AEUG a subit de lourdes pertes : le pilote du Hyaku Shiki Quattro Bageena, alias Char Aznable porté disparu, Kamille Bidan, pilote du Zeta Gundam, est devenu inapte à quoique ce soit, les dommages subi par le vaisseau sont lourds. L’Argama décide donc d’abord de placer Kamille en hôpital, et pour cela ils se dirigent vers la colonie la plus proche : Shangri-La de Side 1. Cependant, sur Axis, Haman Karn profite de l’affaiblissement de la Fédération pour lancer son mouvement de résurrection de Zeon : Neo BD Nostalgia
91
92 BD Nostalgia
Zeon. Sur Shangri-La, l’arrivée de l’Argama est suivie par une bande de jeunes ferrailleurs, pour la plupart orphelins, qui décident d’aller voler le Zeta Gundam qui se trouve à bord du vaisseau avec l’espoir de le revendre. Cependant, une série d’évènement fera que notre bande de jeune deviendront les héros de la guerre contre Neo Zeon, avec Judau Ashta aux commandes du Zeta Gundam... Comme dit précédemment, le plus gros changement entre Zeta et ZZ est le ton général. L’ambiance est plus légère et comique. Cependant, vers le milieu de la série, l’histoire a été remaniée par Tomino pour correspondre avec la production suivante, le film Char’s Counterattack. C’est la raison pour laquelle la deuxième partie de ZZ Gundam est plus sombre et lourde, plus dans l’esprit Zeta. L’histoire à la base est relativement classique. Intéressante à suivre malgré des personnages réellement insipides et stupides. La bande d’ados est vraiment agaçante. Bien que leur comportement montre combien il est difficile de vivre dans certaines colonies, le concept semble relativement poussé pour donner un côté comique. Et pour être comique, ça l’est. Il n’y a qu’à voir comment les antagonistes sont ridicules. Mashmyre par exemple qui voue un culte sans failles à Haman Kahn, l’adule à travers une rose que celle-ci lui a donné, c’est du réel fétichisme. On prendra comme autre exemple cette grosse tarée nymphomane de Chara Soon. Le contraste entre les personnages quand voit dans la première moitié (surtout au niveau des Neo Zeon) et ensuite lorsqu’on les revoit vers la fin est réel-
lement flagrant. Pour passer à la réalisation, la série se défend bien. Son avantage est que l’animation des mechas est très réussi. Il suffit de voir la scène d’assemblage du ZZ Gundam pour en être convaincu. Musicalement parlant, l’ambiance est bien renforcée par la musique. Bien entendu il y a ce style de musiques comique-débile pour les scènes comiques, mais les ambiances sonores des combats sont prenantes. Dans l’ensemble général, c’est une bonne série bien réalisée. Le «hic» étant son côté un peu trop déjanté par moments qui casse l’ambiance et surtout, qui fait peiner à voir la suite. ZZ Gundam est une série vraiment très conne. Difficile de penser le contraire en voyant les premiers épisodes (avec Yazan réduit à s’allier avec un ferrailleur stupide par exemple). Néanmoins, c’est une série qui apporte quand même pas mal de choses sur l’univers, les convictions de chacun, et aussi pour savoir ce que deviennent les anciens protagonistes. Notons au passage que vous voyons apparaître Char Aznable et Amuro Ray dans les génériques bien que ceux-ci soient totalement absents de la série.Fort heureusement pour elle, la série s’améliore à sa moitié et finit par devenir très intéressante. C’est une série à voir, si vous avez vu Zeta avant, sinon vous ne comprendrez pas forcément qui est qui, pourquoi, comment, quand, etc. A voir, mais en prenant ça au deuxième degrés ! BD Nostalgia 93
Anime Flashback
Lady Oscar L’histoire de Lady Oscar débute en 1755, dans le Royaume de France. Le Colonel de Jarjayes, très proche du Roi, attend son sixième enfant ou plutôt sa sixième fille. Cependant, l’enfant qui 94 BD Nostalgia
naît n’est finalement pas un garçon. Le Colonel refuse cette situation et refuse l’idée même d’avoir encore une fois une fille... Il décide donc de considérer cet enfant non comme une fille,
mais bel et bien comme un garçon. Il le baptise ainsi Oscar François. Quelques années plus tard, en 1769, Oscar est une adolescente de 14 ans qui s’habille comme un jeune homme et manie
parfaitement l’épée. Son père l’a en effet toujours destiné à devenir un grand responsable de la Garde Royale. L’occasion de le devenir arrive enfin : Oscar peut devenir Capitaine de la Garde Royale mais
pour cela elle doit battre en duel un autre prétendant. Finalement, elle y parvient sans difficultés. Toutefois, sa victoire n’a pas été guidée par sa volonté de devenir Capitaine, elle semble plutôt avoir fait cela pour prouver qu’elle ne sait pas fuir
devant les défis. Elle refuse de porter l’uniforme militaire. André, son plus fidèle serviteur veut l’aider à choisir sa voie : devenir une vraie femme (dire non) ou oublier à jamais sa féminité (accepter le poste). Si l’auteur du manga original, Riyoko Ikeda, est un monument du genre, cette histoire-là est une pièce maîtresse de son oeuvre. Après avoir été un énorme
succès de l’édition, Versailles no Bara fut adapté au théâtre en 1974 par la troupe exclusivement féminine Takarazuka pour plus de 600 représentations, mais aussi en série télé à la fin des années 70 qui connut par la suite une réédition en long-métrage.
Shoujo, mais aussi drame et roman historique, Lady Oscar explore une époque charnière de l’Histoire de France sans fioritures ni concessions et tout le monde en prend pour son grade. Si au début les choses sont présentées comme on s’y attend (méchants nobles profitant des faveurs du Roi qui opprime le pauvre peuple sans défense), les événements prennent peu à peu une apparence plus mitigée, moins manichéenne et, pour être honnête, particulièrement instructive pour ne pas dire passionnante : les véritables “connards” de l’Histoire, Robespierre en tête de liste, y sont montrés tels quels -à leur façon profiteurs d’une conjoncture particulière qui leur a permis de réaliser leur coup d’état et s’emparer ainsi du pouvoir- avec le même tarif pour les victimes,
Louis XVI et Marie-Antoinette se trouvant parmi celles-là -pour la simple et bonne raison qu’on ne leur a jamais vraiment demandé leur avis, au moins au début, et que le système sclérosé de l’Ancien Régime ne leur laissait finalement que très peu de marge de manoeuvre, leur éducation psycho-rigide au sang bleu roi étant leur première “excuse”. Le spectateur naïf et un peu bon enfant découvrira une Cour Royale faite de complots et de magouilles en tous genres tous plus mesquins les uns que les autres, où l’honneur de la noblesse n’est plus qu’un prétexte pour de viles joutes de prestige et d’apparat afin de tirer le plus de jus possible de la vache à lait que représente le pays affamé. Ce n’est pas franchement mieux du coté du peuple où les basses classes sociales
Le réalisateur français Jacques Demy en fit aussi un film, mais c’est une autre histoire. L’animé fut diffusé en France dans le défunt (heureusement...) Récré A2 et eut suffisamment de succès auprès des jeunes téléspectateurs pour qu’on puisse avoir droit à la série complète de DVDs chez IDP. Croyezmoi : c’est une très bonne chose parce que cet animé est excellent. BD Nostalgia 95
font de leur mieux pour se rapprocher de cette Cour des Damnés afin d’en récolter le plus d’avantages possibles dans le plus total mépris de leur prochain,
a un sacré boulot ! Entre les complots de Madame Du Barry -maîtresse de Louis XV et par conséquent “Reine” de France de facto- ou ceux du Duc
famille comprise. Dans ce décor affligeant de connerie humaine, se croiseront des personnages historiques et d’autres fictifs pour le plus grand bonheur de ceux qui aiment les relations psychologiques et sentimentales tortueuses...
D’Orléans -cousin du Roi et donc héritier potentiel de la Couronne au cas où il arriverait malheur à l’Héritier- elle comprend rapidement qu’il y a quelque chose de pourri dans le Royaume de France : cette initiation douloureuse aux moeurs abâtardis de la Cour fera progressivement pencher son coeur vers le peuple dont est issu son fidèle ami d’enfance André, servant de la famille de Jarjeyes. Inutile de préciser de quel coté elle se trouvera pendant le crescendo final, vous avez compris
De son coté, Oscar fait de son mieux pour rester un officier intègre et irréprochable. Mais ce n’est pas simple de devoir jouer au bonhomme quand on est une fille, et dans ces temps troublés où le prestige de la noblesse s’étiole davantage à chaque jour, elle 96 BD Nostalgia
son maître, ce thème-clé de l’histoire est ici brillamment mis en scène et tout aussi bien orchestré sans pour autant tomber dans le larmoyant soporifique des séries US bon marché. Les événements prennent ainsi une dimension tragique inattendue Mais il n’y a pas que dans ce genre de contexte les luttes de pouvoir car historique, et qui finira l’amour tient une place mal. Très mal... prépondérante dans ce ré; la manière, par contre, apportera son lot de surprises et c’est là qu’on verra un dénouement très attendu mais malgré tout surprenant de la longue disposition des pièces sur l’échiquier durant les 40 épisodes de la série.
cit (bah oui, c’est écrit par une fille...) : que ce soit l’amour non-récompensé de Oscar pour le Comte Fesner de Suède dont l’affection, pourtant interdite, va à Marie-Antoinette qui n’a pas le droit de la lui rendre, ou bien les sentiments tout autant proscrits de André pour la fille de
Au cas où vous auriez pas capté, j’ai été conquis : le manga a été édité en deux gros volumes de prés de 1000 pages chacun il y a quelques années et un 3éme tome est sorti en septembre 2005. Je va me faire une commande de groupe.
BD Nostalgia 97