N° 2 14.02.2014
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
le journal
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
imprimerie
Un après la fin de SwissPrinters, IRL+ à Renens reprend des couleurs page 6 édito
Riposte syndicale Après le vote sur la migration, on se réveille un peu sonné. La Suisse romande et trois cantons alémaniques ont certes rejeté l’initiative de l’UDC. 19 526 voix ont pourtant suffi à dire OUI. OUI à la préférence nationale, au retour aux contingentements et au contrôle aux frontières. Bien sûr, depuis 30 ans l’UDC réactive tous les mythes de la Suisse assiégée qui doit se défendre contre Bruxelles. Le patronat, trop content de voir une force politique défendant le secret bancaire et divisant les salarié∙e∙s avec de pratiques boucs émissaires, a laissé faire et a encouragé la créature blochérienne qui a fait des dégâts dans les esprits. Le fantasme de « l’immigration de masse » s’est imposé. Sans surprise, le soutien à l’UDC est le plus massif dans les régions où le pourcentage d’étrangers parmi la population résidente est le plus faible. Au-delà de la peur, il y a une Suisse qui souffre et qui pense trouver la solution par la voie nationaliste. Il faut donner une réponse syndicale convaincante à la crise : être sur le terrain, lutter contre les précarisations, dénoncer les abus patronaux en matière de dumping, durcir les sanctions, obtenir de bonnes CCT, de bons salaires au besoin par le salaire minimum. Montrer que le vote UDC n’apporte rien. Que la division des travailleurs ne profite qu’aux patrons. Au travail pour la riposte syndicale.
votations genevoises
syndicom continuera de défendre les salarié·e·s de Naxoo
économies, économies, économies…
page 6
Tamedia supprime 41 postes et sort 30 employés prépresse du CCT à Lausanne page 7
médias
syndicom veut signer la CCT romande des journalistes page 14
conducteur à La poste
Conduire entre nuit et jour Roman Locher est conducteur à la Poste. Il transporte des lettres et colis du centre courrier et colis de Härkingen aux offices de poste régionaux. Les clients ne le voient guère, car son travail commence la nuit. Reportage pour en savoir plus sur son quotidien professionnel. (suite p. 4)
Yves Sancey, rédacteur romand dossier téLépHonie moBiLe
Objet pratique – Pratiques abjectes Quelque deux tiers de la population mondiale possèdent un téléphone portable. En 2012, 1,7 milliard d’appareils ont été vendus de par le monde, dont 2,8 millions en Suisse. Ils font désormais partie intégrante de notre quotidien. Pourtant, ils posent de nombreux problèmes : violations des droits humains, dégâts sanitaires et dommages environnementaux sont courants tout au long de leur cycle de vie – de l’extraction des métaux précieux qu’ils contiennent jusqu’à l’élimination des appareils, en passant par leur assemblage. Un numéro spécial de la revue Solidaire de la Déclaration de Berne (DB), dont est tiré ce dossier, met toute la chaîne d’approvisionnement sous le feu des projecteurs et attire l’attention sur les mesures qui doivent être prises. matières premières Les matières premières ont une importance fondamentale pour l’économie mondiale et sont au cœur des enjeux politiques et géostratégiques. Pour fabri-
quer un téléphone portable, il faut environ 60 matériaux différents. Une part importante des matières premières utilisées provient de pays en développement et est souvent produite dans des
conditions inhumaines et avec des effets dévastateurs pour l’environnement. Les violations des droits humains sont monnaie courante. Pourtant, il est impossible de savoir d’où proviennent exactement
les métaux qui se trouvent dans nos téléphones portables. Plusieurs pays en développement possèdent d’importantes richesses minières. Pourtant, leur population suite page 2
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matières premières
Objet pratique – Pratiques abjectes (suite de la page 1)
continue de vivre dans une extrême pauvreté. L’absence de législations contraignantes, combinée aux tactiques d’évasion fiscale des grandes entreprises, ainsi que la corruption qui règne au sein des gouvernements expliquent cette malédiction des matières premières. Au lieu de profiter des richesses de leur soussol, les populations locales sont souvent victimes des conséquences désastreuses de l’exploitation des matières premières. La convoitise des richesses minières provoque de nombreux conflits entre les Etats, mais aussi entre différents groupes d’intérêt dans un même pays. Et, bien souvent, on ne laisse aux communautés indigènes que les miettes. En revanche, pour permettre l’exploi ta tion des minerais, les populations locales sont chassées de leurs terres ou n’ont plus accès à l’eau potable. L’industrie minière contribue au financement de nombreux conflits armés. Ainsi, en République démocratique du Congo (RDC), tant les rebelles que l’armée tirent profit de la vente des métaux issus des mines qu’ils contrôlent. Lorsqu’on évoque les « minerais du sang », on fait en particulier référence au tantale, à l’or, au tungstène et au zinc qui proviennent du Kivu en RDC et des pays avoisinants.
un travaiL Harassant et dangereux Le travail dans l’industrie minière est pénible, dangereux et souvent mal rémunéré. Le contact avec des substances toxiques, comme le mercure, utilisé notamment pour l’extraction de l’or, ainsi qu’avec des poussières et le surmenage sont à l’origine de graves problèmes de santé. De plus, dans les puits étroits et peu sûrs des petites concessions minières, les accidents sont légion. Les ouvriers qui travaillent dans les mines artisanales n’ont aucun revenu assuré. Leur salaire dépend de leur rendement et de la part que se réserve le propriétaire de la mine. Dans les petites industries minières, le travail des enfants est aussi très répandu.
destruction de L’environnement Pour l’extraction des métaux à ciel ouvert, l’industrie minière détruit des surfaces gigantesques, afin d’accéder aux couches rocheuses qui contiennent les minerais. Les besoins en eau et en électricité sont énormes. En outre, des produits chimiques hautement toxiques, comme le cyanure, sont souvent utilisés pour détacher les métaux de la roche. Les sols et les cours d’eau sont très souvent pollués, ce qui engendre des maladies et prive les populations locales de leurs revenus.
Mine de cuivre près de Lubumbashi, la capitale minière du Congo. Un travail pénible, dangereux et souvent mal rémunéré. (photo Sven
éLimination / recYcLage
production
Exploitation à la chaîne
Un énorme gaspillage
Près de la moitié des téléphones portables sont produits en Chine. Toutefois, depuis que les coûts salariaux augmentent dans ce pays, la production est de plus en plus souvent délocalisée dans d’autres contrées asiatiques, notamment au Vietnam et en Inde. Le plus souvent, les conditions de travail sont très précaires.
En raison de notre mode de consommation, la quantité de déchets électroniques produite augmente très rapidement. Une toute petite partie des appareils usagés est recyclée ; mais la grande majorité finit dans des décharges dans les pays émergents, provoquant ainsi des problèmes sanitaires et environnementaux.
Dans l’industrie électronique, les ouvrières et les ouvriers travaillent en général entre huit et onze heures par jour, six jours par semaine (horaires de travail normaux). Ils font, en sus, d’innombrables heures supplémentaires. Dans certains cas, ils n’ont pas le choix. Dans d’autres cas, les employés sont « volontaires » pour faire des heures supplémentaires, car le salaire de base ne suffit pas pour survivre. Durant les périodes où il y a beaucoup de travail, les ouvriers doivent renoncer à leur jour de congé et travailler plus de onze heures par jour. Les frais de logement (des dortoirs étroits qui comptent jusqu’à 12 lits) et de
Le salaire horaire chez Pegatron, un fournisseur d’Apple près de Shanghai, est de 1,5 $ (268 $ / mois, sans heures supp.). C’est moins de la moitié du revenu local moyen, et bien moins que ce qu’il faut pour survivre à Shanghai.
nourriture sont déduits de salaires déjà misérables. Si un employé commet une erreur, s’il enfreint une règle, s’il s’endort sur son lieu de travail ou s’il a un malaise, il encourt une pénalité pécuniaire.
des conditions de travaiL d’un autre âge Le travail à la chaîne, particulièrement monotone, s’accompagne de nombreuses interdictions : il est défendu de parler et, pour aller aux toilettes ou pour boire de l’eau, il faut demander la permission à un supérieur. Les pauses sont courtes et parfois supprimées arbitrairement. On engage de préférence des jeunes femmes qui ne sont pas mariées – en Chine, souvent des ouvrières migrantes – car elles acceptent de travailler pour un salaire extrêmement bas. Les syndicats, lorsqu’il y en a, sont souvent contrôlés par les cadres de l’entreprise et leurs droits sont fortement limités. Si des employés s’engagent pour améliorer les
conditions de travail, on menace de les licencier.
de graves risques pour La santé Divers produits chimiques toxiques sont utilisés dans la fabrication des téléphones portables. Les ouvriers et les ouvrières n’ont souvent aucun moyen de se protéger de ces produits, car les vêtements adéquats et les formations quant à la sécurité manquent cruellement. Les contacts réguliers avec des produits chimiques engendrent des maladies de la peau et des voies respiratoires, des insuffisances hépatiques et des cancers. Chez les femmes enceintes, ils peuvent provoquer des fausses couches ou nuire à la santé de l’enfant à naître. De plus, les mouvements répétitifs, la mauvaise aération et le bruit peuvent aussi causer des problèmes de santé. Enfin, les risques d’accidents sont importants en raison des journées de travail trop longues et de la pression exercée sur les travailleurs pour qu’ils soient compétitifs.
L’Europe est dépassée par la masse toujours croissante de déchets électroniques produite – environ 10 millions de tonnes par an. Les appareils qui ne sont plus utilisés – téléviseurs, ordinateurs, téléphones, imprimantes, etc. – sont entreposés dans des décharges ou envoyés dans des pays en développement. La Convention de Bâle, entrée en force en 1992, interdit l’exportation de déchets dangereux dans les pays qui ne sont pas membres de l’OCDE. Pourtant, des milliers de tonnes d’appareils usagés atterrissent en Chine, en Inde ou en Afrique de l’Ouest. Bien souvent, ces déchets illégaux sont exportés avec des appareils qui fonctionnent encore pour échapper Agbogbloshie Dumpsite, au Ghana en 2010 : cette décharge géante de matériel électronique dans la banlieue d’Accra expose 40 000 personnes à une pollution au plomb, au mercure et au cadmium. (photo Pieter Hugo)
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Que faire ? Les violations des droits humains et les dommages environnementaux sont monnaie courante tout au long du cycle de vie des téléphones portables : de l’extraction des matières premières jusqu’à la destruction du produit fini, en passant par sa fabrication. Tous les acteurs sont concernés, les autorités politiques doivent exiger le respect des droits humains sur l’ensemble de la chaîne de production et les entreprises doivent assumer leur responsabilité sociale et environnementale. Quel rôle doivent jouer les différents acteurs pour que les viola-
tions des droits humains dans l’industrie électronique cessent ? Ce qui est sûr, c’est que, d’une part, toutes les parties impliquées dans la fabrication et, d’autre part, l’ensemble des utilisateurs de téléphones portables doivent faire des efforts. Si les lois et les réglementations existantes étaient mises en œuvre, cela constituerait déjà un progrès important. C’est le rôle des politiques de veiller à ce que les standards sociaux et environnementaux soient respectés dans toute la chaîne de création de valeur des téléphones portables.
Répartition des coûts d’un iPhone 5 (16 GB) Les coûts du travail pour l’assemblage d’un smartphone ne représentent qu’environ 1 % du prix de vente final Prix de vente au magasin Apple Fr. 729.–
Autres coûts (transport, douane, développement, marketing, etc.) et bénéfices
Coûts des matériaux utilisés Fr. 180.–
Torfinn/Panos)
Source : www.apple.com, www.isuppli.com. © DB/Clerici Partner Design, Zurich
une grave menace pour La santé et L’environnement Le plus souvent, ce sont des familles ou de petites entreprises qui démontent les vieux appareils avec des moyens rudimentaires. Les travailleurs brûlent les câbles isolants pour pouvoir récupérer le cuivre, utilisent des bains d’acide pour libérer les métaux ou font chauffer les circuits imprimés directement sur des feux
pour isoler l’or. En recourant à de telles techniques, ils produisent des vapeurs hautement toxiques et libèrent des métaux lourds dangereux ou de la dioxine (qui est cancérigène). Conséquences : irritation des yeux et des voies respiratoires, maladies cutanées, atteinte irréversible aux organes et au système nerveux. Les matériaux qui restent sont souvent entreposés à l’air libre dans des décharges non autorisées, où ils polluent les sols. La population locale est aussi menacée du fait que les polluants contaminent les sols d’où elle tire son eau et sa nourriture.
Les enfants particuLièrement exposés Les substances toxiques sont surtout dangereuses pour les enfants. Selon une étude du Programme des Nations Unies pour l’environnement, en Afrique de l’Ouest, des enfants travaillent dès 12 ans au tri et au démontage des déchets électroniques. Les plus petits (5 ans) participent aux tâches les plus faciles. Dans de nombreux cas, la contamination par des substances toxiques a des répercussions sur le cerveau ou le système nerveux des enfants et nuit gravement à leur développement.
Fairphones – un premier pas Le smartphone Android de l’entreprise néerlandaise Fairphone doit prouver que des améliorations sont possibles dans la fabrication des téléphones portables. En 2013, 25 000 appareils ont été mis en vente. L’étain et le tantale qui sont utilisés pour fabriquer ces appareils proviennent, certes, des mines de RDC, mais les revenus de ces mines ne servent pas à financer les conflits. Le montage du Fairphone se fait dans une usine en Chine. Les travailleurs et les travailleuses n’ont, bien entendu, pas le droit d’organisation (comme partout en Chine), mais un fonds doit garantir que les employés touchent un salaire adéquat. En outre, pour chaque téléphone vendu, Fairphone verse 3 euros pour des projets (comme l’ONG Closing The Loop au Ghana, ndr) dans des pays où il n’existe encore aucun système sûr pour le recyclage des déchets électroniques. Il reste encore un long chemin à par-
courir avant que le Fairphone ne mérite véritablement son nom, car on ne connaît pas l’origine de la plupart des matières premières (comme pour les autres téléphones portables). L’initiative de l’entreprise néerlandaise, qui est née d’une
campagne contre l’usage de minéraux issus de pays en conflit dans les appareils électroniques, montre toutefois qu’il est possible de prendre peu à peu le contrôle de la chaîne d’approvisionnement (www. fairphone.com).
Le Fairphone coûte 235 €, dont 22 liés à l’engagement éthique. La liste d’attente pour la deuxième série en 2014, fabriquée à Chongqing en Chine (photo), est ouverte. (YS)
PHOtO FAIRPHONE
aux inspections. Au Ghana, l’une des principales destinations des appareils électroniques de seconde main, un tiers des appareils importés en 2009, soit environ 40 000 tonnes, n’était plus en état de fonctionner. Les habitants des pays en développement et des pays émergents ont fait des déchets électroniques une source de revenus. Dans les décharges, ils trient, démontent ou réparent pour revendre ce qui peut être réutilisé. La plupart du temps, les personnes qui travaillent dans le secteur informel du recyclage ne connaissent pas les dangers qu’elles encourent ni les outils qui permettraient de traiter les déchets en limitant les risques. On observe toutefois aussi une professionnalisation du recyclage dans les pays en développement.
Coûts du travail pour la fabrication (assemblage) Fr. 7.25
Indépendamment du comportement des Etats, les entreprises assument une importante part de responsabilité : elles doivent respecter les droits humains et les lois en vigueur. Elles doivent aussi examiner soigneusement les risques de violation des droits humains et agir en conséquence. Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies l’a confirmé en acceptant à l’unanimité, en 2011, les principes directeurs proposés par John Ruggie, rapporteur spécial sur les droits humains et les entreprises. Puisque les coûts salariaux ne constituent qu’une toute petite partie du prix de vente des téléphones portables (voire infographie), augmenter les salaires des ouvriers jusqu’au niveau du salaire de subsistance ne provoquerait qu’une faible hausse des coûts de fabrication. Par ailleurs, on peut se demander s’il ne faudrait pas privilégier des modèles commerciaux qui favorisent une plus longue durée de vie des téléphones portables. Lors du développement d’un nouveau téléphone portable, il faudrait veiller à ce qu’aucune substance chimique toxique ne soit utilisée, à ce que les appareils puissent fonctionner le plus longtemps possible et à ce que les pièces défectueuses puissent être changées ou réparées (certains projets vont dans ce sens, voir par exemple phonebloks.com). Les opérateurs devraient proposer des contrats qui offrent des avantages aux clients qui gardent longtemps leur téléphone ou faire en sorte, au moyen de systèmes de leasing ou de consigne, que tous les vieux téléphones leur soient rapportés.
4 | Secteur Poste
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ConduCteur à La Poste
Conduire entre nuit et jour (suite de la page 1) Les horaires de travaiL Les conducteurs travaillent en équipes. La journée de Roman Locher commence à 4 h 15 et se termine peu après midi. Parfois, il doit commencer à 3 heures du matin déjà, les samedis encore plus tôt. Tout comme ses collè gues, il préfère les tournées tar dives, celles où il travaille de midi à 22 heures.
Le saLaire Le salaire de départ des conduc teurs et conductrices au béné fice d’un apprentissage, mais sans expérience professionnelle, est de 4150 fr., et de 5100 fr. pour les per sonnes qualifiées, (un salaire ver sé treize fois par année). Des aug mentations systématiques sont octroyées sur douze ans soit, sur l’ensemble de ces années, une hausse de 15 %. Roman Locher ne se plaint pas. En tant que chauf feur expérimenté, il se considère comme un « dinosaure » de l’entre prise ; il y est entré en 1988 et y travaille comme chauffeur pos tal depuis 1996. Il touche 5850 fr. brut par mois, sans compter une allocation mensuelle de chauffeur à hauteur de 200 fr.. « Mais pour
la responsabilité que nous assu mons, c’est trop peu », ditil – ce que confirment ses collègues à la pause.
Le travaiL Roman Locher ne conduit jamais très longtemps. Toutes les vingt minutes, il s’arrête pour livrer des colis et des lettres à un office de poste, pour charger des envois reçus d’un autre office de poste ou pour réceptionner des mandats express d’un gros client. Conduire, descendre du véhicule, charger, décharger, remonter dans le véhicule et redémarrer. Voilà son quotidien professionnel. « Cela me convient, car le temps passe vite ainsi », dit Locher. Il est par contre moins satisfait d’un autre aspect de son travail : chaque char gement doit être scanné. « Et le scanner flanche depuis cinq ans. Il est en panne presque une fois par semaine. Si je travaillais comme cet appareil, je serais licencié en une semaine ! Quoi qu’il en soit, la direction a insisté pour que nous l‘utilisions, au grand dam de nombreux conducteurs. D’autres nouveautés plus utiles ont été introduites. La Poste a été une
des premières entreprises à faire usage de caméras qui facilitent la manœuvre des camions et contri buent à améliorer la sécurité. De même, les chauffeurs ne pour raient plus renoncer au télégui dage des ponts élévateurs. » Les processus de travail sont répé titifs. « Tu as vite fait le tour », reconnaît Locher, le travail a per du de sa valeur et est devenu plus monotone. « Auparavant, il y avait encore des événements extraor dinaires, comme les transports d’argent. » D’où Roman Locher conclut : « Nous travaillons encore parce que les machines ne sont pas assez performantes pour nous remplacer complètement. »
La nuit Transporter des colis signifie rou ler dans le noir. « En hiver, le manque de lumière est pénible. On roule cinq à six heures dans l’obscurité », explique le chauf feur de 52 ans. L’été, c’est mieux, surtout lorsqu’on peut admirer de magnifiques levers de soleil. Lors de notre tournée avec Roman Locher, la nuit noire a alterné avec un temps gris – ce qui tombe à la longue sur le moral : « Avec
l’âge, je le ressens de plus en plus. On ne s’habitue pas à travailler en pleine nuit », ditil. Et malgré des moments de repos soigneuse ment planifiés, la fatigue est récur rente. Surtout pour le travail pos té matinal.
Les soLLiCitations Physiques Le travail de conducteur expose les travailleurs à de grandes sol licitations physiques. Les contai ners remplis de colis que Roman Locher doit charger et déchar ger pèsent jusqu’à 600 kg. Parfois, il en pousse ou en tire deux ou trois. Ce qui correspond à plu sieurs tonnes par jour. Le plus pénible, c’est de tirer les contai ners sur des pentes. « Je ne res sens pas encore d’usure physique, mais cela pourrait encore venir », avoue Locher. En plus du travail physique, les basses températures donnent aussi du fil à retordre aux conducteurs en hiver, tout comme les brusques changements de tem pérature entre la cabine chauffée et la fraîcheur de l’extérieur.
Les resPonsabiLités « Tu dois toujours être à ton affaire pour éviter les accidents », explique
L’homme et son camion - Roman Locher, 52 ans, travaille depuis 1996 comme conducteur à la Poste. Son outil de travail : le camion postal jaune qui, chargé à plein, arrive fièrement à 16 tonnes. (photos Jens Friedrich)
Locher. Les conducteurs de la Poste portent une grande responsabili té avec leurs lourds camions qui tirent parfois des remorques. Tout moment d’inattention peut rapi dement devenir dangereux. Nous croisons justement un cycliste sans éclairage. Dans l’obscurité, on le distingue à peine. Les caprices du temps, les horaires de travail fatigants, le stress important et la densité du trafic ne facilitent pas la tâche des conducteurs. Par chance, il n’a encore pas eu d’acci dent. « C’est une question de disci pline, elle est indispensable. » Pour lui, c’est la principale exigence du métier. Consommer de l’alcool est hors de question, aussi le soir avant le travail.
Le stress Au temps des PTT, il y avait encore 1600 conducteurs dans l’entreprise. Depuis la rationalisation, seuls trois grands centres colis sont en exploi tation. Ce qui s’est répercuté sur le travail, concentré tôt le matin et l’aprèsmidi, avec des creux entre deux. Les conducteurs Poste n’effec tuent plus qu’une partie du travail ; le reste a été externalisé à des entre prises privées ou à des tiers. Résul tat : la Poste occupe encore quelque 400 chauffeurs. Cette suppression de postes n’est pas restée sans conséquence sur les chauffeurs res tants. Leur planning horaire est tou jours plus serré. Si Roman Locher a encore trois minutes de marge au début de la journée, le moindre embouteillage compromet l’orga nisation de son travail. « Pas ques tion de rattraper le temps perdu en roulant plus vite. Car dépasser les limitations est dangereux », dit le conducteur averti. Chaque retard en entraîne d’autres dans l’entre prise et se répercute sur le travail des collègues. C’est pourquoi de nombreux conducteurs ont recours à un autre moyen pour rattraper leurs « retards » : ils sacrifient leur pause. « Quand le citron est pressé, que veuxtu encore en extraire ? », commente Locher.
L’ambianCe « L’ambiance est bonne, mais un peu tendue. Il manque une pers pective d’avenir », dit Locher. La peur d’autres externalisations et d’une concentration plus forte du travail est bel et bien présente : « On espère simplement que les choses n’empirent pas. » Le climat d’entreprise souffre aussi d’une pression croissante et d’injonc tions souvent astreignantes éma nant de la direction. Chez beau coup de collègues, Locher sent surtout de la résignation : « Cer tains ont démissionné intérieure ment. » Le tuyau de Locher pour la patronne de la Poste Susanne Ruoff : « Elle devrait travailler inco gnito une semaine chez nous. Elle en saurait alors certainement plus sur l’entreprise. »
Secteur Poste | 5
syndicom | N° 2 | 14 février 2014
L’uss Proteste Contre L’information tromPeuse de La Poste
Le travail chamboule le rythme quotidien normal. Alors que d’autres dorment, Roman travaille ; alors que d’autres fêtent, il dort. « Je suis célibataire et n’ai pas d’obliga tions », ditil. Mais il s’étonne « que les collègues avec une famille tiennent le coup ». Le travail des conducteurs isole. S’ils terminent leur service vers midi ou tard le soir, ils doivent souvent s’octroyer
La tournée 1 04.00–04.54 Härkingen 2 05.07–05.16 Kestenholz 3 05.22–05.30 Oensingen 4 05.42–05.51 Mümliswil 5 06.05–06.13 Oensingen 6 06.39–07.24 Härkingen 7 07.53–07.59 Aarau 8 08.17–08.24 Buchs AG 9 08.37–08.40 Aarau 10 08.46–08.52 Buchs AG 11 09.00–09.08 Suhr 12 09.16–09.22 Oberentfelden 13 09.48–10.15 Härkingen 14 10.48–11.16 Sursee 15 11.30–11.45 Altishofen 16 12.05–12.15 Härkingen Total 199,3 Km
d’abord une pause. Leur travail n’est pas comparable à une journée normale de huit heures, ajoutetil. Il trouve luimême une compensa tion dans son chalet où il vit avec son chat Felix et deux ânes : « J’ai besoin de cette plage de détente. »
Le syndiCat Roman est syndicaliste depuis 35 ans, dont 22 au comité de l’actuelle section OltenSoleure de syndicom.
Il compte des militants parmi ses collègues, mais il n’est pas simple pour les conducteurs de participer aux actions ou aux négociations CCT. Les contraintes temporelles compliquent toujours davantage l’engagement syndical : « J’ai des collègues qui ne pensent plus qu’à rentrer à la maison et à s’installer devant la TV après leur journée de travail. Moi aussi, je touche de plus en plus à mes limites. »
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La vie soCiaLe
Accord entre La Poste Suisse et le Surveillant des prix Selon un communiqué de La Poste Suisse, cette dernière renoncerait à augmenter ses prix pour la distri bution de journaux. C’est faux. Au contraire même, elle continue à augmenter ses prix aux dépens de la presse associative, ce qui porte directement préjudice à la diversi té médiatique. L’envoi de journaux d’associations est déjà devenu jusqu’à 20 % plus cher au début de l’année 2013, suite à une réorganisation du sys tème des prix. Et au début de cette année, une nouvelle augmenta tion de 2 centimes par exem plaire a été imposée. De plus, la Poste veut augmenter ses prix de 6 centimes par exemplaire jusqu’en 2016. L’intervention de toutes les organisations faîtières des parte naires sociaux contre cette hausse supplémentaire prévue a été un échec. L’augmentation des tarifs met très sérieusement en danger la survie des journaux associatifs. Selon le produit concerné, le prix de son envoi renchérira d’un quart.
Les produits de presse des associa tions et d’autres organisations des arts et métiers, des Eglises et des partis politiques, mais aussi spor tives ou musicales se trouvent ainsi très gravement menacés. Beaucoup d’organisations et d’as sociations devront renoncer à toute une série de dépenses ou même arrêter la publication de leur organe de presse. La Poste qualifie ellemême sa situation financière de solide. En fin de compte, l’acheminement des journaux lui rapporte 20 mil lions de francs en subventions de plus que les années passées. Qu’elle maintienne quand même ses hausses de prix est incompré hensible et en contradiction avec l’intention, manifestée par le Par lement fédéral, de renforcer le paysage médiatique en Suisse et donc la formation de l’opinion au sein de notre démocratie directe.
Dore Heim, secrétaire dirigeante de l’USS
AU DÉBUT · Il fait nuit noire quand le travail commence. Le camion se met en mouvement, la tournée commence.
DANS L’OBSCURITÉ · Scène typique des premières heures : Roman charge le chariot dans le silence et l’obscurité.
UN TRAVAIL PAS FACILE · Un rollbox peut peser jusqu’à 600 kg – et il faut en déplacer des douzaines par jour.
CONTACTS · Les rencontres avec les collègues sont rares. Il n’y a qu'à la pause qu’il reste du temps pour parler ; sur la route, on est seul.
BIPS INCESSANTS · Chaque container rollbox doit être scanné séparément – et le scanner est souvent en grève.
À LA FIN · Après huit heures de conduite et de livraison, on range enfin le scanner. Il est temps d’aller manger et de se reposer.
6 | Secteurs medias / télécom
syndicom | N° 2 | 14 février 2014 invitation
Un an après la fin de swissprinters renens
IRL+ reprend des couleurs Un peu plus d’un an après la fin de Swissprinters Renens, nous avons voulu faire le point sur l’imprimerie qui lui a succédé, IRL+, et la situation des salarié·e·s. La plupart de ceux qui n’avaient pas été licenciés ont subi une baisse de salaire de 15 %. Yves Sancey En octobre 2012, il y a quinze moi, IRL+ était créée sur les cendres de Swissprinters (SWP) Renens. Durant toute l’année 2012 nous vous avions conté dans ces pages la lutte héroïque des 125 salarié·e·s de cette imprimerie vaudoise centenaire. Grâce à la mobilisation des travailleurs, de syndicom, de la population et des pouvoirs publics, l’imprimerie était sauvée d’une liquidation totale mais le prix payé par les salarié·e·s était lourd.
plan social décevant 55 employé·e·s étaient finalement mis à la porte – dont 42 licenciés et 13 mis en préretraite – avec un plan social ridicule de la part du propriétaire milliardaire Michael Ringier. « Le bilan du plan social, indique la Commission du personnel SWP Renens dissoute depuis, est décevant. L’objectif de la direction SWP de trouver une solution pour l’ensemble des collaborateurs concernés n’a pas du tout été atteint. » Ringier n’a versé aucune prime de départ et d’ancienneté. Au final, Ringier aura coulé deux autres imprimeries à Saint-Gall et Schlieren (ZH) et fait passer en quelques années SWP Renens de 250 personnes au moment de la vente par Edipresse à 71 personnes. Les 71 personnes qui sont restées dans la nouvelle IRL+ ont dû accepter une réduction de 15 % de la masse salariale. Pour le moment, il n’y a pas eu de bonus versé pour les sacrifices endurés par le personnel ni de hausse de salaire. Les pertes de salaire sont importantes et peuvent aller de 5000 jusqu’à plus de 10 000 francs sur une année, sans compter les répercussions sur les cotisations à la
retraite. Pour certain·e·s, les fins de mois sont extrêmement difficiles. Michel Berney, directeur général et actionnaire de l’entreprise, en est conscient puisqu’il a déclaré au journal de Viscom (N° 1 / 2014) : « Nous devons continuer à rassurer les employés, à leur enlever “la peur au ventre”. »
la fondation sandoz entre aUx irl+ Quinze mois après sa création, cette « “start-up” de près de 100 ans », comme elle se présente elle-même, a trouvé son rythme de croisière et la rotative tourne en deux équipes. IRL+ dégage un chiffre d’affaires de 22 millions. Michel Berney a tenu ses engagements vis-à-vis de syndicom et IRL+ a adhéré à Viscom et au Contrat collectif de travail (CCT) de l’industrie graphique au 1er janvier 2014. Un point de vue qu’il confirme dans le journal de Viscom : « Le partenariat social a énormément d’importance pour notre branche, cela a fait notre force durant des décennies. Je suis moi-même très sensible à ce sujet et il faut maintenir un dialogue ouvert et constructif. » C’est en ce sens-là qu’une commission d’entreprise a été créée au départ. Le 24 janvier dernier, IRL+ faisait à nouveau les grands titres de la presse romande en rejoignant un pool d’imprimeries grâce à un partenariat avec la Fondation de famille Sandoz, basée à Pully. La holding SFF Arts graphiques, soit le pôle imprimerie de la Fondation Sandoz, entre dans le capital d’IRL+ à hauteur de 49 %, alors qu’elle possède presque les 100 % des cinq autres entités de la holding (PCL Presses Centrales à Renens, Entreprises d’arts graphiques Jean Genoud
Après une longue lutte en 2012 (photo) pour que les IRL survivent à la fin de Swissprinters à Renens, une nouvelle entité est née : IRL+. Si le partenariat avec la Fondation Sandoz a des avantages, il soulève également un certain nombre de questions. (photo Neil Labrador / L’Evénement syndical)
au Mont, M+S Reliure à Yvonand, Imprimerie Cornaz à Yverdon, Musumeci S.p.A. à Aoste). Le directeur des IRL+ Michel Berney devient, selon 24 heures, « le nouvel homme fort du pool » en tant que directeur général. Sur 67 millions de chiffre d’affaires en 2013 pour tout le pool, IRL+ en représente environ un tiers. Le pool compte maintenant 270 salariés.
QUestions poUr l’avenir Ce partenariat a des côtés positifs. Il offre une certaine sécurité financière pour IRL+, permet au pool d’être mieux armé pour relever les défis de l’imprimerie numérique et marque une pause dans la guerre des prix. Le maintien des emplois est également à apprécier. Il reste néanmoins un grand nombre d’interrogations en suspens. S’il n’y a pas de suppression d’emplois, il n’y a par contre aucune garantie que les salarié·e·s ne soient pas déplacés au sein de la holding. La question des différences de salaire entre les IRL et les autres pourrait demander des rattrapages vers le haut. Si IRL+ et M+S sont signataires du CCT, ce n’est pas le cas, et depuis très longtemps, des autres entités du pool. Du côté de Viscom, on a bon espoir d’arriver à convaincre la Fondation Sandoz d’être membre et signataire du CCT. L’arrivée de Berney à la tête du groupe va-t-elle changer cette donne ? Le fait d’être à la fois directeur d’une des entités et de tout le pool ne va-t-il pas créer des tensions ? Si Sandoz loue la complémentarité des parcs machines, il existe néanmoins un certain nombre de machines semblables – des machines feuilles – dans le pool. Qui décidera du lieu où s’imprimeront des travaux que plusieurs sites peuvent effectuer ? Si la Fondation Sandoz a confirmé dans 24 heures (31.1.2014) « le respect inconditionnel de la fondation pour la bienfacture helvétique, notamment dans le domaine de l’imprimerie », la présence dans le pool de l’imprimerie Musumeci d’Aoste peut poser question. Comment s’assurer que les travaux ne soient pas sous-traités à prix cassé en Italie ? La commission du personnel IRL+ va demander à la direction d’être entendue pour avoir des réponses à un certain nombre de questions que se posent encore les collaborateurs. Nous vous informerons du résultat dans nos prochaines éditions.
3e conférence ordinaire de la branche Industrie graphique et impression d’emballages (IGE) Samedi 5 avril 2014, 10 h 30 à 15 h 30 Volkshaus, Salle bleue, 1er étage, Stauffacherstrasse 60, Zurich La conférence ordinaire de la branche, prévue le 5 avril prochain, sera la première depuis le congrès des 6-7 décembre 2013 à Lausanne. A cette occasion se dérouleront les élections au comité de branche IGE. Le comité se compose de la présidence et de trois membres ordinaires par région (dont une femme au moins). Les collègues intéressé·e·s à y participer qui travaillent dans une entreprise de la branche IGE sont prié·e·s de s’annoncer au plus vite au secrétariat régional syndicom de leur région. Les participant∙e∙s à la conférence de la branche devront également se prononcer sur le règlement révisé de la branche. Nous aurons en outre l’occasion de nous pencher de manière approfondie sur la mise en œuvre du CCT 2013 dans les entreprises, en vigueur depuis le 1er juillet dernier. Nous vous ferons encore savoir quel thème précis sera placé au centre des discussions. Tous les membres de la branche Industrie graphique et impression d’emballages (IGE), les comi-
tés de section, les groupes de branche et le comité de branche sont invité·e·s à la conférence de branche et ont le droit de formuler des propositions. Ne disposent du droit de vote que les membres qui travaillent dans une entreprise de la branche IGE et les membres du comité de branche IGE, ainsi que deux retraité·e·s et deux personnes sans emploi par grande région, conformément au règlement de branche du 10 décembre 2011. L’ordre du jour et les documents pour la conférence seront envoyés en temps utile aux participant·e·s. Veuillez annoncer votre participation jusqu’au vendredi 28 mars 2014, 16 h, à Caroline Vogt par e-mail (caroline.vogt@syndicom.ch) ou par téléphone au 058 817 18 72. Les propositions motivées sont à adresser par écrit à la même adresse, à l’attention de la Conférence de branche, jusqu’au 17 mars 2014.
Secrétariat central branche IGE Hans-Peter Graf et Roland Kreuzer
votations genevoises
syndicom continuera de défendre les salarié∙e∙s de Naxoo Les électeurs et électrices de la Ville de Genève ont refusé à 53 % la vente par la Ville de Genève de ses actions de la société anonyme 022-Télégenève, connue sous la marque commerciale Naxoo, à l’opérateur upc cablecom. Pour syndicom, ce qui importe, c’est la sécurité et la qualité de l’emploi. En ce sens, il est primordial que les propriétaires de Naxoo prolongent la Convention collective de travail, se donnent les moyens de développer la marque et se dotent d’un programme d’investissement digne de ce nom. L’accord sur les mesures d’accompagnement pour les employés de 022-Télégenève (Naxoo) du 18 novembre dernier a certes permis d’obtenir des mesures d’accompagnement pour la restructuration en cours. syndicom
espère toutefois qu’il ne sera procédé à aucun licenciement. Les prochains mois nous diront ce que upc cablecom fera de ses 49 % dans 022-Télégenève. Nous attendons maintenant de upc cablecom que, comme le prévoit le Memorandum of understanding (protocole d’entente) du 12 octobre dernier, il s’engage rapidement avec syndicom et le personnel d’upc cablecom dans les pourparlers en vue d’une convention collective d’entreprise au niveau national. (syndicom)
Secteur medias | 7
syndicom | N° 2 | 14 février 2014 presse
Tamedia supprime 16 postes en Romandie… En 2014, Tamedia poursuit son plan d’économie de 34 millions de francs et de restructuration annoncé à l’été 2013. Les coupes sont ciblées de façon à éviter les grosses mobilisations. Seize postes à Genève et Bussigny dans la logistique seront supprimés et externalisés. Une trentaine de personnes ont reçu des congés-modification dans le prépresse à Lausanne. Par ailleurs, 25 postes seront supprimés dans les rédactions de journaux régionaux zurichois. Yves Sancey Le 23 janvier 2014, Tamedia Publications romandes (TPR) annonçait qu’un « partenariat est développé avec Naville en matière de distribution de journaux à Genève et sa région. Dès le 1er mai 2014, Naville reprendra la livraison des journaux, assurée jusqu’à présent par le secteur distribution [de TPR]. Cette future collaboration entraînera le licenciement de onze personnes. Naville, au travers de son sous-traitant, favorisera l’engagement de ces collaborateurs. » Si Tamedia parle de « partenariat », c’est sans doute parce que Naville appartient au groupe LS Distribution Suisse qui dépend à 35 % du groupe Tamedia et à 65 % de Lagardère Service. Mais, derrière ce partenariat, il s’agit surtout de l’externalisation d’un service qui ne rapporte sans doute pas du 15 % comme l’exigent les actionnaires.
chaîne de soUs-traitance Pour se débarrasser de ce service moins ou pas rentable, Tamedia met en place une véritable chaîne de sous-traitance passant par Naville qui sous-traitera ensuite, à notre connaissance, à Transport Express Rodriguez SA, une entreprise située à Meyrin. Pourquoi ce recours à la soustraitance en cascade ? Comme l’indique la sociologue Annie
Thébaud-Mony dans son livre Travailler peut nuire gravement à la santé (p. 23), « après avoir licencié massivement, [les grandes entreprises] recourent à la soustraitance et à l’intérim. Cela leur permet de faire des économies sur les salaires, la formation, la retraite… et les accidents du travail » ! Même si le sous-traitant du sous-traitant annonce favoriser l’engagement des licenciés de Tamedia, il est sûr que les conditions en termes de salaire, de vacances et de retraite seront bien péjorées.
désorganisation dU travail L’externalisation permet également de sortir un certain nombre de travailleurs du périmètre du CCT, les sous-traitants non signataires ne se sentant pas forcément liés par les obligations contractuelles de leurs donneurs d’ordre. Cette « désorganisation du travail », selon la formule de Thébaud-Mony, n’est pas sans conséquences : érosion des droits des travailleurs, leur mise en péril, mais aussi atteintes à la dignité. En plus de ces onze licenciements, cinq postes vont également être supprimés comme l’a indiqué Tamedia. « Le travail du service ‹ poids lourds › de Tamedia Publications romandes sera quant à lui externalisé et confié à l’entreprise Morand Ser-
vices et Transports à Ecublens. Cinq chauffeurs [de TPR], basés à Bussigny, se verront proposer une offre d’engagement par Morand Services et Transports ou une retraite anticipée. »
fortUne en haUsse de… 40 % ! Tamedia affirme qu’il mettra en place un « plan social » pour tous les collaborateurs concernés. Il faut remarquer que le « plan social » unilatéral de Tamedia n’a plus rien à voir avec celui négocié lors des licenciements collectifs du temps d’Edipresse, plan appliqué jusqu’en octobre 2013. Dès lors, syndicom a demandé à Tamedia que de véritables négociations aboutissent rapidement et attend la réponse avec impatience. syndicom se battra aux côtés des salariés pour défendre leurs droits. La multiplication de ces mesures d’économie pourrait bien conduire à une nouvelle mobilisation. En particulier quand on apprend que, loin de crier famine, les propriétaires de Tamedia, les familles Coninx-Supino, ont vu leur fortune croître de 500 millions l’an passé, soit 40 % en un an, frôlant les deux milliards (Bilan, 29.11.2013). Avec une hausse de 40 %, nous sommes bien au-delà de la déjà insensée exigence d’une marge de rentabilité de 15 % pour le groupe Tamedia.
… et sort 30 employé·e·s du CCT à Lausanne réception. Ils seront rattachés aux rédactions, avec pour principale conséquence le fait de ne plus être protégés par le contrat collectif de travail (cct) de l’indus trie graphique. Ils ne pourront pas bénéficier de la cct de la presse, laquelle ne prend pas en compte le personnel technique. Avec ce changement de statut, les personnes travaillant le soir verront leur horaire passer de 35 à
40 heures sans augmentation de salaire. Un certain nombre d’entre elles se sont également vu imposer des baisses de pourcentage de travail. Un système absurde qui fait qu’un employé voit son salaire diminuer dans une proportion de plus du double de la diminution de son temps de travail. ce qui laisse sans voix, c’est la méthode de tamedia, qui n’a pas jugé bon d’informer la commission du personnel ni le syndicat, alors même qu’un cct est en vigueur et que l’entreprise y est soumise. chaque employé a été convoqué et s’est vu remettre une lettre lui signifiant son congé s’il ne signait pas un nouveau contrat avec des péjorations de ses conditions de travail. Quinze jours, voire moins pour signer. Et même pas la promesse d’un avenir assuré au sein de l’entreprise. PHoto YvES SANcEY
Le personnel du prépresse de tamedia à Lausanne est une fois de plus mis sous pression. Après les mesures d’octobre 2013 qui avaient engendré la perte de 20 emplois au sein de cette entité, ce sont ceux qui sont restés qui subissent une nouvelle fois les mesures d’économie mises en place par tamedia. Une trentaine d’employé·e·s ont reçu des congés-modification, à signer dans les quinze jours suivant leur
Patricia Alcaraz, responsable romande de la branche Presse
… 25 à Zurich… La répartition du territoire entre les grands groupes de presse et le processus rampant de monopolisation ont conduit à un nouveau jour noir pour le paysage médiatique suisse. Après le rachat du journal Landbote de Winthertour et son regroupement avec les journaux régionaux zurichois Zürichsee-Zeitung et Zürcher Unterländer, tamedia a annoncé le 22 janvier une réorganisation de la rédaction et de l’édition. Et il mentionne au passage que cette réorganisation entraînera la suppression de près de 25 postes à plein temps à Bülach, Stäfa et Winterthour. Nous avons donc affaire à un licenciement collectif, où les droits légaux de participation des collaborateurs concernés doivent être respectés : tamedia est sommé de consulter le personnel et
ses représentations, afin d’éviter les licenciements et d’en atténuer ses conséquences. Il s’agit d’appliquer un plan social convenable, dont la négociation implique que le personnel puisse consulter ses syndicats respectifs. syndicom est en contact avec les rédactions. Depuis le début de l’année, la requête d’un plan social repose sur une base légale aussi dans le code des obligations suisse. Avec cette mesure d’austérité supplémentaire, tamedia, le groupe de presse le plus profitable en Suisse, réduit la diversité de la presse et la qualité des médias. syndicom exige la mise en œuvre sans attendre d’une procédure ouverte de participation avec les représentations du personnel et les syndicats et l’ouver ture de négociations sur le plan social. (réd.)
externalisation et responsabilité solidaire comme le montre ce recours à l’externalisation et à une cascade de sous-traitants par tamedia – mais le problème est de plus en plus fréquent à la Poste et chez DPD par exemple – syndicom devra lutter pour imposer dans nos branches le principe de la « responsabilité solidaire » entré en vigueur le 15 juillet 2013 pour la construction, le génie civil et le second œuvre. Selon ce principe, l’entrepreneur contractant est tenu responsable du non-respect des conditions de travail et de salaire par le sous-traitant direct s’il a omis de faire signer à ce dernier un contrat écrit l’obligeant à respecter les conditions de travail et de salaire en Suisse. Il faudra en outre que, au-delà de la simple signature, l’application
par le sous-traitant soit vérifiée avec des sanctions à la clé. Pour renforcer ce principe, après Bâle et Soleure, les partenaires sociaux de la plâtrerie-peinture romande ont instauré depuis le 1er janvier un système de caution (de 5000 à plus de 20 000 francs) pour toutes les entreprises voulant travailler dans la branche. Elle permet de sanctionner les fraudeurs. En outre, depuis le 1er février, les entreprises répondant à une offre des collectivités publiques du canton de vaud pour un marché public devront désormais donner le nom de l’ensemble de leurs sous-traitants et seront garantes, sous peine d’amende, que ces derniers respectent les conditions de travail et de salaire en vigueur. (YS)
bond en avant
La Cité : le retour Disparu des radars pendant quelques mois, le journal La Cité revient. Et en force ! Ce retour s’accompagne d’un partenariat avec le célèbre site français Mediapart dirigé par Edwy Plenel et des liens sont renforcés avec l’hebdo bâlois TagesWoche, Freitag à Berlin et The Guardian à Londres. Un nouveau rédacteur en chef officie : Jean-Noël Cuénod. Un moment
sur le départ, Fabio Lo Verso fait son retour. De bimensuelle, la parution devient mensuelle. Nous souhaitons bon vent à notre confrère qui entre dans sa troisième année d’existence. Un exploit à l’heure où la presse papier, et qui plus est indépendante, doit trouver ses marques face au numérique et aux gratuits. (YS)
8 | Secteur médias / GI Femmes
syndicom | N° 2 | 14 février 2014
CCT Chez les libraires alémaniques
Orell Füssli Thalia dit oui à la convention collective Fin janvier, Orell-Füssli-Thalia AG (OFT) et syndicom ont trouvé un accord qui permet à près de 900 collaborateurs d’OFT d’être désormais soumis à la convention collective de travail des libraires de Suisse alémanique. Tant la représentation des travailleurs OFT que l’association des libraires et éditeurs alémaniques (SBVV) ont adopté le résultat de négociation. Danièle Lenzin * En mars 2013, lorsque Thalia Schweiz AG et Orell Füssli Buchhandel AG ont annoncé leur volonté de s’unir, la nouvelle a créé la surprise. Le premier choc digéré, les quelque 1000 collaborateurs des deux entreprises ont décidé d’agir. Et syndicom aussi. Car il y avait du pain sur la planche, et une belle opportunité. Thalia rechignait en effet à conclure une CCT, alors qu’Orell Füssli en respecte une depuis des années. La crainte était que la nouvelle grande entreprise refuse de reconnaître le partenariat social. Une incertitude partagée par le SBVV, qui avait peur d’être affaibli si OFT refusait de s’affilier.
Tous veulenT la CCT ... En été, le conseil d’administration d’OFT a réagi et communiqué au personnel et aux médias sa volonté de trouver un accord
sur la CCT. Lors d’une réunion tenue avec OFT, la commission paritaire SBVV/syndicom s’est mise d’accord – sur proposition de syndicom – pour ne pas négocier toute la CCT, mais seulement les dispositions supplémentaires pour les grandes entreprises. Ces dernières permettent – avec l’accord de la représentation du personnel – de trouver des solutions spéciales adaptées à leurs besoins, parfois différents de ceux des petites librairies.
parce qu’Orell Füssli n’exploitait pas la CCT (40 heures) avec une durée hebdomadaire de travail de 38,5 heures. De l’autre, parce que seul le salaire minimum versé en 4e année de pratique garantit l’augmentation nécessaire des salaires. Ce dernier point de discorde avait amené Thalia à refuser de s’affiler à la CCT. Du reste, Thalia n’a pas versé ce salaire minimum, sous prétexte d’une augmentation déjà substantielle de la masse salariale.
... mais pas à n’imporTe quel prix
bon Compromis pour ...
syndicom était au courant des réglementations qu’Orell Füssli voulait modifier. En 2012, ce dernier avait déjà exigé de prolonger la durée du travail hebdomadaire et de supprimer le salaire minimum en 4e année de pratique. syndicom s’y était opposé pour deux raisons. D’une part,
le résulTaT des négoCiaT ion en un Coup d’œil Champ d’application de la CCT: il est élargi aux caissières et caissiers, au personnel occupé dans les domaines de la logistique et aux papetières et papetiers qualifié·e·s des divisions de papèterie. En outre, les apprenti·e·s sont soumis de manière contraignante à la CCT et leurs salaires sont fixés. Durée du travail: désormais, la durée hebdomadaire du travail peut être relevée à 41 heures au maximum par l’introduction de l’annualisation du temps de travail. Si la durée de travail hebdomadaire dépasse les 40 heures prévues par la CCT, elle est compensée par trois jours de vacances supplémentaires ainsi que des salaires minima plus élevés (plus 30 francs). Salaires: outre les négociations salariales annuelles entre la direction et la représentation des collaborateurs, un modèle de bandes salariales peut désormais être introduit pour garantir une évolution continue des salaires. Si la direction et la représentation du personnel sont d’accord sur le montant des bandes salariales, le salaire minimum peut être supprimé en 4e année de pratique
Malgré les réserves de syndicom à augmenter la durée de travail hebdomadaire, actuellement à 38,5 heures dans les deux entreprises, OFT a insisté. C’est pourquoi il est désormais possible d’augmenter la durée de travail à 41 heures au maximum. En contrepartie, les employés obtiennent trois jours de vacances supplémentaires et une augmentation des salaires minima (cf. encadré). Le salaire minimum en 4e année de pratique peut être supprimé si un modèle de bandes salariales est introduit. En outre, le résultat de négociation comporte un élargissement du champ d’application, qui comprend désormais aussi des groupes auparavant sans salaires minima et qui – comme les apprentis – n’étaient protégés que par des dispositions non contraignante, ou pas du tout.
la ConvenTion ColleCTive de Travail résolumenT renforCée
Danièle Lenzin
La conclusion de la CCT pour Orell Füssli Thalia (OFT) AG met fin à de longs pourparlers pour syndicom. L’ex-syndicat comedia avait plaidé cette cause auprès de Thalia Schweiz AG avec les commissions du personnel. En vain. Grâce à la fusion, Orell Füssli impose sa politique du personnel. Du coup, les conditions d’embauche des quelque 600 anciens employés de Thalia s’améliorent enfin. La convention des librairies de Suisse alémanique est renforcée par la soumission d’OFT à cette convention. Outre OFT, la plupart des librairies alémanique sont membres de l’association des libraires et éditeurs alémaniques (SBVV). La convention s’applique ainsi à presque tous les employés de librairies. La branche subit d’importants changements notamment avec le commerce en ligne et les livres électroniques (e-book). Il est donc important d’avoir des salaires minima et des conditions d’embauche contraignantes. C’est la seule manière d’éviter que la concurrence se joue sur le dos des employé·e·s.
mentaires et signé une convention avec la direction pour discuter des futures conditions d’embauche. Par son accord, la représentation du personnel a permis la conclusion de la CCT d’OFT. Ces prochains mois,
le noyau de la représentation du personnel fixera encore les conditions d’embauche avec la direction. La CCT entrera en vigueur le 1er janvier 2015.
* Ex-coprésidente de syndicom
... l’harmonisaTion Lors de sa première séance, la représentation du personnel a examiné les dispositions supplé-
Journée inTernaTionale des femmes
8 mars : des salaires justes et égaux pour tou·te·s ! Le 8 mars, c’est la Journée internationale des femmes, fêtée depuis plus d’un siècle. Cette année, le mot d’ordre des femmes déterminées et solidaires : des salaires justes et égaux pour toutes et tous ! Un salaire minimum légal contre la discrimination salariale ! Le principe « A travail égal – salaire égal » est ancré dans la Constitution depuis plus de trente ans. La Loi sur l’égalité est en vigueur depuis dix-sept ans. Mais l’égalité réelle des salaires est loin d’être réalisée en Suisse : les femmes gagnent toujours 18 % environ de moins que les hommes ! L’écart est particulièrement choquant dans les branches à bas salaires : sur 400 000 personnes actives gagnant moins de 4000 francs
par mois, 300 000 environ sont des femmes ! Un salaire minimum légal est un instrument efficace pour lutter contre la discrimination salariale fondée sur le sexe, parallèlement à des contrôles contraignants. Pour cette raison, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, syndicom s’engage aussi pour le OUI à l’initiative pour un salaire minimum, le 18 mai prochain. Nous participerons aux actions du 8 mars dans toute la Suisse et marquerons notre présence le 6 mars déjà dans les entreprises et les différentes branches. En Romandie, syndicom sera présent à Bulle au centre de PostFinance et à Lausanne à la Région de dis-
tribution du courrier, place de la Gare. Participe toi aussi et rejoinsnous : annonce-toi auprès de la personne de contact du GI Femmes de ta région :
Berne / Haut-Valais : Susanne.Oehler@syndicom.ch Nord-Ouest / Suisse centrale : Juna.Lala@syndicom. ch (Bâle) et Daniela.Kiener@ syndicom.ch (Lucerne) Zurich / Suisse centrale : Nicole.Weber@syndicom.ch Suisse romande : Elisabeth. DiBlasi@syndicom.ch Tessin / Moesano : Barbara. Bassi@syndicom.ch
La librairie Orell Füssli Thalia a conclu une CCT pour 2015 avec syndicom. Elle couvre autant les employés d’Orell Füssli que ceux de Thalia, qui ont fusionné l’an passé. Ceux de Thalia n’en disposaient d’aucune jusqu’à présent.
Culture / syndicom | 9
syndicom | N° 2 | 14 février 2014 Cinéma eT féminisme
Iris et Peter von Roten, un couple incandescent Cinéma • Verliebte Feinde de Werner Schweizer retrace le parcours d’un couple hors du commun, qui se libérera de son milieu conservateur et bourgeois pour défendre en Suisse la cause des femmes, leur droit de vote et leur liberté sexuelle. Pierre Jeanneret * Le nom d’Iris von Roten-Meyer (1917-1990) est connu comme celui d’une féministe ardente, intransigeante et passionnée. Il est inséparable de celui de son mari, Peter von Roten (1916-1991) qui, inspiré par elle, mena le même combat. Ils revivent grâce au film Verliebte Feinde que leur a consacré Werner Schweizer, d’après le livre de Wilfried Meichtry. Relevons les qualités cinématographiques de cet opus. Et d’abord l’interprétation, remarquable de vérité, de Mona Petri et Fabian Krüger, aussi beaux l’un et l’autre que l’étaient les protagonistes de ce couple historique ! Leur ressemblance est d’ailleurs troublante. C’est un film « mixte » où, entre les scènes de fiction, s’intercalent des témoignages : ceux de la fille du couple, Hortensia von Roten, de parents, d’amis, et celui de l’écrivain Maurice Chappaz, déjà très âgé. Ces regards extérieurs confèrent à l’œuvre une distance critique qui, cependant, ne tue pas l’émotion qui s’en dégage. Le film est instructif : on y revit quelques grandes étapes du combat féministe, comme le vote symbolique des femmes d’Unterbäch (VS) le 3 mars 1957, à l’occasion des élections fédérales ; on y réentend les déclarations antiféministes parfois stupéfiantes d’imbécillité de conseillers nationaux bourgeois, dont un certain colonel Bircher, plus connu pour sa mission médicale sur le front
Est aux côtés de la Wehrmacht… Mais surtout, ce film est profondément humain.
expérienCes de libéraT ion sexuelle ToTale Iris Meyer naît dans la grande bourgeoisie protestante zurichoise. A la Faculté de droit de l’Université de Berne, elle rencontre le rejeton d’une vieille souche aristocratique valaisanne, Peter von Roten. Celui-ci est profondément imprégné par le catholicisme ultra-réactionnaire, avec ce que cela implique de rejet de la chair, qui imprègne alors non seulement sa caste, mais tout le Valais. C’est précisément l’évolution du personnage, au contact d’Iris, qui est l’un des éléments les plus intéressants du scénario. Passionnément épris l’un de l’autre, ils se marient en 1946. Mais leur vie de couple sera toujours extrêmement complexe et difficile, ce qui justifie le titre du film, « les ennemis amoureux ». Iris von Roten ne se contentera pas de prôner par ses écrits la liberté sexuelle totale, mais la vivra pleinement, notamment lors d’un long séjour aux EtatsUnis. Et Peter de la suivre dans cette voie. On est proche des « amours contingentes » dont se réclamaient Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, mais vécus ici de manière moins intellectuelle. En 1944, Iris, avocate, est devenue la rédactrice en chef du journal Schweizer Frauenblatt,
Amours ennemies (Verliebte Feinde). Un film réalisé par Werner Swiss Schweizer, avec Mona Petri, Fabian Krüger. Longueur : 1 h 52 mn. Sortie en Romandie : 19 février 2014. Déjà 45 000 entrées en Suisse alémanique. Fabian Krüger et Mona Petri redonnent vie au cinéma à un couple qui a cherché à sortir des carcans moraux et s’est engagé dans la lutte féministe. (photo xenixfilm)
auquel elle imprime une direction résolument féministe. Quant à Peter, élu très jeune conseiller national catholique-conservateur (1948-1951), il s’engage lui aussi dans ce combat. Il présente une audacieuse motion pour l’introduction du suffrage féminin en Suisse, qui lui amènera le mépris et la haine de son parti. Une profonde complicité d’idées lie donc ce couple hors du commun.
féminisme eT dénigremenT Iris von Roten publie en 1958 Frauen im Laufgitter (Femmes derrière les grilles), qui s’inspire du Deuxième Sexe. Elle y dénonce l’asservissement de la femme, enchaînée au ménage et à la maternité, et affirme de surcroît son droit à la liberté sexuelle. Ce livre lui vaut une incroyable cam-
pagne de dénigrement. Elle est ridiculisée au carnaval de Bâle 1959. La critique se déchaîne. Même les féministes traditionnelles, les « suffragettes », se distancient d’elle. Sans doute cassée par ces réactions d’une extrême violence et s’estimant lâchée par ses consœurs, Iris abandonne la lutte. Elle entame une autre vie. Elle fait de longs voyages, seule, en Turquie, au Moyen-Orient, au Brésil, dont elle ramène des récits et des photographies. On peut alors la comparer à Ella Maillart ou à Annemarie Schwarzenbach. Avec cette dernière, elle partage certaines contradictions sociales. Ainsi, avant son mariage, Iris a fait signer à son futur époux un papier selon lequel elle ne s’occupera jamais ni de cuisine ni de ménage. Un geste qui ne signifie
nullement le partage des tâches dans le couple : ce dernier disposera toujours d’une domesticité et donnera des bals brillants en frac et smoking… Atteinte d’un mal-être croissant, Iris se suicide par pendaison en 1990, un acte tout juste suggéré dans le film avec beaucoup de pudeur. En cela aussi, elle a été fidèle à ses idées. N’avait-elle pas toujours dit qu’elle s’enlèverait la vie entre 65 et 75 ans, lorsqu’elle perdrait le goût de celle-ci ?
un arisToCraTe hippie eT anarChisanT Quant à Peter von Roten, dans les dernières années de sa vie, il se laisse pousser barbe et cheveux, devient une sorte d’« aristocrate hippie » anarchisant, prône la liberté d’achat et de consommation de la marijuana et de l’héroïne, et s’engage même pour la suppression de l’armée. Quel chemin parcouru par le hobereau valaisan de Rarogne ! Il ne survivra pas au décès du grand amour de sa vie et meurt l’année suivante, en 1991. Le silence qui a suivi la fin du film, lors de la projection pour la presse, témoigne de l’émotion qui a étreint les spectateurs. Verliebte Feinde (111 minutes), parlé allemand et sous-titré en français, va sortir prochainement sur les écrans romands.
* Publié dans Gauchebdo, N° 4, 25.1.2014
syndiCom
Le comité central démarre la nouvelle législature Les 24 et 25 janvier 2014, les membres du comité central (CC) nouvellement élu de syndicom ont tenu leur première séance, conjointement avec le comité directeur. Durant cette retraite de deux jours, ils ont défini ensemble la collaboration au sein de cet organe important. Le CC a constitué les commissions, désigné les délégués des unions syndicales et défini les points forts pour 2014. Les membres du CC ont en outre été mis au courant des campagnes CCT en cours, de l’initiative sur les salaires minimaux – qui sera soumise en votation le 18 mai prochain – ainsi que d’autres projets actuels dans les différents domaines de l’organisation.
lisTe des membres du CC eT de leurs représenTanT·e·s dans les Commissions Secteur 1 - Logistique • *Markus Altherr, Rikon, Transport routier • **Reto Bleisch, Safenwil, Services postaux et financiers • *Peter Dietrich, Ruswil, Services postaux et financiers • Luca Foresti, Rivera, Services postaux et financiers • Bernhard Hürzeler, Schöftland, PostLogistics • Karin Jeanneret, Cernier, Infrastructure • *Regina Rahmen, Riehen, Services postaux et financiers • Danielle Ritz, Biel, Services postaux et financiers • **Hansjörg Wetzlinger, Zunzgen, Infrastructure
• ***Samuel Rüegger, Bâle, Industrie graphique et impression d’emballages • Doris Thomas, Douanne, Industrie graphique et impression d’emballages
Secteur 2 - Télécom/ IT • ***Pascal Bassu, Wetzikon, IT • ***Erasme Gaillard, Fribourg, Métiers des télécommunications • Gill Rodari, Pregassona, Télécom • **Urs Scheuble, Zurich, Télécom • **Peter Siegrist, Rupperswil, Télécom • **Eleonore «Nurh » Wieland, Winterthour, Call-center • Renato Zanello, Watt, Sécurité aérienne
Sections • Roger Hauri, Oberhofen, région Berne/Haut-Valais, section Poste Lötschberg • Renate Murpf, Emmenbrücke, région Nord-Ouest//Suisse centrale, section Suisse centrale • ***Elöd Mata, Domat Ems, région Zurich/Suisse orientale, section Rätia • *Marina Parazzini Eschler, Bellinzone, région Tessin/Moesano, section Tessin • Christel Terreaux, Corbières, région Suisse romande, section Fribourg Poste
Secteur 3 – Médias • Eva Bachofner, Zurich, Livre et diffusion de médias • Jean-Pierre Bodrito, Sion, Industrie graphique et impression d’emballages • Lukas Hartmann, Bâle, Communication visuelle • Stefan Keller, Zurich, Presse et médias électroniques • Silvia Luckner, Zurich, Presse et médias électroniques
Le comité central est l’organe de direction politique de syndicom. Il décide des prises de position politiques, des questions de personnel et de la politique CCT. Il exerce également le contrôle sur le comité directeur.
Groupes d’intérêt • Yara Greuter, Bâle, Indépendants • Roland Gutmann, Bienne, Retraités • *Gerda Kern-Weibel, Zurich, Femmes • ***Catherine Liengme, Bienne, Femmes • ***Nuray Ay, Zurich, Migration • Michael Moser, Zurich, Jeunesse • Peter Rymann, Brugg, Retraités
* Commission Personnel du CC ** Commission Finances du CC *** Commission Stratégie du CC
10 |Actualités
syndicom | N° 2 | 14 février 2014
portrait de membre
Simulation de vol, thérapie et dressage La militante Franziska Brandenberger, pilote de ligne diplômée et pilote de simulateur Skyguide, est fière de son parcours éclectique. Diplômée en communication non violente, elle a un certificat de formatrice d’adulte FSEA1 et un diplôme en homéopathie classique qu’elle a obtenu après quatre ans d’études. charlotte Spindler Après quelques années au cockpit de plusieurs compagnies aériennes, Franziska Brandenberger, 45 ans, a passé par
vaille à près de 40 % depuis treize ans comme pilote de simulateur à Skyguide. Avec ses quelque 120 collègues, elle prépare au simulateur la navigation aérienne – indispensable aux futurs contrôleurs de la navigation aérienne pour exercer leur activité exigeante dans un environnement virtuel.
l’armée de l’air suisse et l’école de travail social. Elle possède son propre cabinet d’homéopathie classique depuis huit ans et tra-
Photo SabiNe Rock
40 espaces aériens simulés « Au simulateur de la navigation aérienne de Skyguide, près de 40 espaces aériens peuvent être simulés en Suisse et à l’étranger », explique-t-elle. « Du centre de contrôle au sol (Apron) à la tour de contrôle (Tower), en passant par le contrôle d’approche (Approach) et le contrôle des centres de contrôle régional (ACC), tous les espaces aériens contrôlés peuvent être exercés. » Les futurs contrôleurs de la navigation aérienne sont toutefois aussi drillés pour affronter des situations d’urgence. Et il est vérifié longtemps à l’avance si de nouvelles procédures conviennent pour être utilisées au quotidien. Les postes de travail des pilotes de simulateur se trouvent à Wangen près de Dübendorf, au siège principal de Skyguide, dans des bâti-
ments bien protégés en retrait de l’aéroport.
soutenue par les propriétaires, l’équipe du Spanish Angel Farm.
payerne… à dübendorf
flexible et sur appel
La visite d’une simulation de tour nous donne une idée de l’activité de Franziska Brandenberger. Elle ouvre avec précaution une porte coulissante semicirculaire. C’est l’entrée du simulateur de la tour. Le jeune homme et son instructeur sont assis – non pas à Dübendorf, mais à la tour de l’aéroport militaire de Payerne. Franziska et deux collègues assument le rôle de pilotes et sont connectés par radio avec la tour ; sur leurs écrans radar, ils font décoller et atterrir avec la souris les avions de combat, les hélicoptères et les avions d’entraînement ; dans la tour, la personne en formation donne des directives en anglais et dirige la navigation aérienne. Durant un « run », une séquence d’entraînement de 25 à 40 minutes, il faut faire preuve d’une grande concentration. Puis les pilotes enlèvent leur casque et bavardent un peu. Maintenant Franziska parle avec enthousiasme du dressage libre qu’elle pratique avec Ruthli, une jument de race, et de son coach Mirjam Dunkel. Elle est
Les pilotes de simulation travaillent tous sur appel à temps partiel. Ce qui veut dire que le risque d’entreprise réside la plupart du temps chez les travailleurs – une situation qui suscite de plus en plus de mécontentement. Ainsi, Franziska Brandenberger et Giorgio Pardini, de syndicom, se sont fixé pour objectif d’obtenir une convention d’affiliation à la CCT pour les personnes concernées. Les pilotes de simulateur devront être mis sur un pied d’égalité avec les autres collaborateurs à Skyguide – tous affiliés à une CCT. Plus de la moitié des pilotes de simulateur sont actuellement membres de syndicom. La convention d’affiliation pour les 20 emplois à plein temps est sur le point d’être signée grâce à une collaboration efficace avec les Ressources humaines de skyguide.
www.skyguide.ch www.wiesenthalpark.ch www.spanishangelfarm.ch www.mirjam-horsecoach.ch
droit au but
«
En qualité d’employée dans une agence de publicité, j’ai créé plusieurs identités visuelles d’entreprise (corporate designs). Il y a quelques mois, j’ai résilié mes rapports de travail pour me mettre à mon compte comme designer graphique. A cette fin, j’ai créé ma propre page Internet sur laquelle j’ai mis à titre de référence un mandat réalisé pour la nouvelle conception de l’identité visuelle d’une entreprise que j’ai réalisé alors que j’étais encore engagée chez mon ancien employeur. Or ce dernier m’a sommée par écrit d’enlever ce travail de mon site Internet dans les plus brefs délais, car les droits de création lui appartiennent. Est-ce vraiment le cas ? D’après l’art. 332 al. 1 CO (Code des Obligations), les inventions et les designs que le travailleur a créés ou à l’élaboration desquels il a pris part, dans l’exercice de son activité au service de l’employeur et conformément à ses obligations contractuelles, appartiennent à l’employeur, qu’ils puissent être protégés ou non. L’art. 332 al. 1 CO définit les inventions de service qui reviennent à l’employeur sans rétribution spéciale. Comme inventions sont considérés les inventions et designs créés par le travailleur dans l’exercice de ses fonctions au service de l’employeur
et conformément à ses obligations contractuelles, c’est-à-dire en tant qu’inventeur ou designer pour le compte de l’employeur. Les droits des inventions et des designs de service reviennent à l’employeur, sans qu’une cession ou un autre transfert soit nécessaire. Il ne reste au travailleur que l’honneur protégé de l’invention, c’est-à-dire l’honneur d’être appelé inventeur resp. créateur. L’art. 332 al. 2 CO règle la situation juridique de l’invention occasionnelle : on parle d’une telle invention lorsque le travailleur invente quelque chose ou
élabore un design dans l’accomplissement de son travail, mais sans que l’invention ou le design ne fasse partie de ses obligations contractuelles. La prestation créative ne tombe alors pas dans le domaine de ses tâches, mais résulte du hasard ou d’une occasion. Ici l’employeur peut se réserver par accord écrit – par exemple dans le contrat de travail – un droit de préemption. Le travailleur qui a fait une invention ou créé un design en informe l’employeur ; celui-ci lui fait savoir dans les six mois s’il entend acquérir ou lui laisser l’invention ou le design. Si l’employeur ne
»
laisse pas l’invention ou le design au travailleur, il lui verse une rétribution spéciale équitable. Comme tu as conçu l’identité visuelle durant ton activité au service de l’employeur et conformément à tes obligations contractuelles, les droits sur le design reviennent à ton employeur conformément à l’art. 332 al. 1 CO. Ce dernier peut utiliser les droits à volonté tant qu’il ne les a pas cédés au client. Si tu désires mettre en ligne sur ton site Internet d’autres travaux à titre de références, je te recommande d’en convenir avec ton ancien employeur et de conclure
Photo MaRgaReta SoMMeR
Droits sur les inventions et designs à la fin d’un contrat de travail
un accord. Certains employeurs n’y voient pas d’inconvénients pour autant qu’il soit mentionné que le design a été créé durant la période d’embauche dans l’agence de publicité, puisque cette indication peut constituer une publicité pour l’agence. Sans approbation de la part de l’employeur, le travail ne peut plus être utilisé comme publicité personnelle et doit être enlevé de la page Internet dans les plus brefs délais.
kathrin Melzani, conseillère juridique et collaboratrice au service juridique
Actualités syndicales | 11
syndicom | N° 2 | 14 février 2014 le seco Veut contourner le peuple
carnet
Introduction antidémocratique du travail du dimanche ! La motion Abate acceptée par les Chambres fédérales entend autoriser la vente dominicale de produits de luxe dans les régions frontalières et touristiques. C’est là, à nouveau, un grand pas vers la généralisation des ventes du dimanche. Le Conseil fédéral, respectivement le SECO, veut désormais fixer ces modifications uniquement dans une ordonnance et non dans la loi. Ce qui va empêcher tout contrôle via la démocratie directe et toute opposition des cantons, alors que ce sont eux qui sont à proprement parler responsables de ces questions. En 2012 déjà, l’USS avait critiqué ce projet en soulignant qu’une réforme aussi importante n’avait pas à se faire via une ordonnance, mais nécessitait que l’on modifie la Loi sur le travail
(LTr). Aujourd’hui, cette position est entièrement confirmée par l’avis de droit de l’Université de Neuchâtel (cf. Pascal Mahon, Jean-Philippe Dunand, Avis de droit, Projet de modification de l’art. 24 OLT 2, Neuchâtel 23.12.2013). La critique émise à l’encontre de la procédure du SECO dans cet avis de droit de deux des spécialistes les plus connus du droit du travail de Suisse, notamment l’absence d’adaptation préalable de la LTr relativement à la notion de tourisme, ne doit pas rester lettre morte ! La balle est donc dans le camp du SECO, qui doit prendre contact avec les partenaires sociaux, et notamment les syndicats.
Luca cirigliano, USS
formation & Jeunesse
Dix ans de loi sur la formation professionnelle L’actuelle loi sur la formation professionnelle (LFPr) est en vigueur depuis 2004. Ces dix dernières années, elle a évolué, dans l’ensemble, de manière réjouissante. Le nombre de places d’apprentissage est aujourd’hui supérieur à ce qu’il était quinze ans en arrière. Mais de nombreux défis, dont certains qualitatifs, doivent encore être relevés. Les syndicats sont concernés. […] La LFPr a donné de nouveaux moyens d’intervention à la Confédération et, depuis son entrée en vigueur, des efforts considérables ont été entrepris pour dynamiser le marché des places d’apprentissage. Ainsi, depuis la publication du premier baromètre des places d’apprentissage en 2005, le nombre de ces dernières mises à disposition des jeunes sortant de l’école obligatoire a augmenté de plus de 25 % en huit ans, passant de 76 000 en 2005 à 95 500 en 2013. En 2011, le nombre de places d’apprentissage disponible en Suisse dépassait le nombre de jeunes qui en recherchaient une. Une situation impensable quinze ans plus tôt. […]
Même si de nombreux efforts ont été faits pour améliorer l’accès des jeunes à la formation professionnelle initiale (notamment au niveau du marché des places d’apprentissage), environ 10 % encore des jeunes sortant de l’école obligatoire n’acquièrent aucun diplôme après leur scolarité. Le nombre de jeunes en attente d’une place de formation reste depuis plusieurs années à un niveau élevé (16 500 en 2013, soit plus que 10 % d’une volée). Paradoxalement, le nombre de places d’apprentissage inoccupées augmente (8500 en 2013), les entreprises se plaignant de plus en plus souvent de ne pas recevoir de candidatures répondant aux exigences. Comme les exigences de qualification sur le marché du travail augmentent, le problème de la sous-qualification des jeunes qui arrivent sur le marché du travail s’accentuera ces prochaines années.
extrait d’un article de Véronique Polito, secrétaire centrale de l’USS
pas d’expériences de libéralisation
Non à l’ouverture intégrale du marché de l’électricité Depuis longtemps, l’Union syndicale suisse (USS) demande à l’Office fédéral de l’énergie d’évaluer une bonne fois les effets de la libéralisation partielle du marché de l’électricité. Désormais, cette évaluation existe, et elle confirme largement l’estimation faite par l’USS en son temps, à savoir que les clients et la branche en question ont profité de ce que la Suisse n’a pas libéralisé intégralement ce marché. Les prix de l’électricité sont en effet restés stables et, dans l’approvisionnement de base, ils n’ont pas dépassé la moyenne des prix de l’Union européenne des dix-sept. L’effet de frein exercé par les prix élevés connus au moment où le marché a été ouvert (2009) a été une aubaine. En effet, la plupart des grands clients sont restés dans l’approvisionnement de base et les entreprises électriques communales ont eu la possibilité de se positionner comme les pilotes du tournant énergétique. Depuis au plus tard 2012, les aspects problématiques de la libéralisation partielle sont apparus, le niveau des prix de l’électricité étant historiquement bas : les entreprises électriques se font
concurrence sur les grands clients, alors que les prix s’effondrent. La suppression d’emplois dans les grandes entreprises interconnectées, et jusqu’aux petits fournisseurs d’électricité tourne à plein régime. Le personnel est réduit pour renforcer le capital, alors qu’il est déjà clair que la branche manque des spécialistes nécessaires pour réaliser le tournant énergétique. […] L’économie suisse, le marché du travail et les clients ont besoin d’un approvisionnement sûr et propre en électricité, ainsi que de prix stables. C’est pourquoi l’USS demande une CCT pour cette branche afin que les emplois y restent attrayants et que l’on investisse dans le personnel. Le tournant énergétique a besoin de spécialistes au niveau régional et dans les communes, des spécialistes qui savent ce que c’est que l’efficience énergétique et un approvisionnement en électricité décentralisé. Faire des expériences de libéralisation aujourd’hui coûterait trop cher à l’économie du pays !
extrait d’un article de Dore heim, secrétaire centrale responsable des services publics à l’USS
Desperados Je ne sais pas s’il a un carnet, ou deux, ou des milliers. Je ne sais pas s’il a gribouillé longtemps autour de ce projet. Sûrement. Des hésitations. Des mots barrés. Parler de sexe, d’essoufflement, de peau, barrer le mot peau, le remplacer par le mot cendre, ou, par un autre, tout près. Karel Logist, né à Spa (Belgique) en 1962, vivant à Liège, signe ici un des rares textes vous plongeant dans des amours d’hommes, sans détour, pour seulement vous parler, en vous parlant de tout, seulement vous parler d’amour. « Entre / nos rapports sensuels / nos rendez-vous manqués / mes plans cul empotés / nos préjugés à l’un / comme à l’autre nos peurs / Entre nos coups de blues / et nos coups de poker / Entre / nos pauvres échanges sexuels / tes amours déclassés / nos amours mal famées / mon placard fermé à double tour / dont je ne me sors pas / mes débauches nocturnes / mes excès de Bruxelles / Entre deux rencontres que tu provoques / sans que je m’y attende / quand j’accepte de te perdre / même quand nous sommes ensemble / s’écoule l’eau des jours / dont on ne parle pas… » Un homme, tombé amoureux d’un autre homme, se débat dans cette passion. Plonger, accepter de mourir, revenir quand même à la rive, se raccrocher, songer à dire non, ne jamais en trouver la force, se laisser emmener, se laisser embrasser, baiser, aimer la force d’un autre homme sur soi, aimer la folie pure de cet autre, aimer y risquer sa vie, et trouver la sortie, ou peut-être seulement une issue, parce que la vie s’accommode mal d’un amour ravageur, entier, exclusif, parce qu’il faut songer à rentrer tout de même, parce que tout oser, et oser se perdre, à perdre sa raison, finit par user, ou aiguiser trop loin. Peu importe le sexe, la sexualité, c’est d’aimer qu’il s’agit. Ce texte, son rythme, sa course, cette poésie en haleine, vous emporte comme un horizon, plus intense que d’habitude. Et lorsqu’« On aura tout perdu / On repart de plus belle »
karelle Ménine karel Logist, Desperados, ed. L’arbre à paroles, amay, 2007, 86 p. cactus postaux
Drone d’époque Pour moderniser et rationaliser les services postaux, la planète s’en donne à cœur joie. La Poste Suisse a introduit Distrinova et envisage de ne plus livrer le courrier le samedi (Schweiz am Sonntag, 9.2). De son côté, le magasin en ligne Amazon envisagerait carrément de supprimer les postiers. Les livraisons de livres commandés se feront alors par mini-drone transportant dans les airs des colis rangés dans de petites boîtes jaunes, depuis les entrepôts jusqu’aux clients (Le Monde, 2.12.2013). Pour The Guardian (4.12.2013), il s’agit surtout d’un coup de pub gratuit, la technologie ne permettant pas de réaliser de tels envois avant cinq ans, et cela fait par ailleurs oublier les révélations sur les conditions de travail et d’embauche de la société. Cette vision du patron d’Amazon trahit néanmoins le fantasme d’un monde automatisé sans employés à payer. (YS)
Service public, calice ! De son côté, Postes Canada a annoncé que d’ici cinq ans, elle cessera complètement la livraison du courrier à la porte pour lui substituer des boîtes postales collectives (Le Devoir, 12.12.2013). La mesure toucherait cinq millions de domiciles. De 6000 à 8000 emplois de facteurs disparaîtront. Une décision applaudie par le gouvernement conservateur. Au vu de la densité d’habitation, tout le monde se demande où seront installées les boîtes. Pour le maire de Montréal, Denis Coderre, « honnêtement, ça n’a pas de maudit bon sens. » La Belle Province pourrait bien nous inspirer en slogans pour de prochaines manifs. (YS)
Début de privatisation de Poste Italiane Plus classique, la troisième façon d’attaquer la poste consiste à la privatiser par morceaux. Après les 33 % de capital de Royal Mail mis en Bourse en octobre, c’est au gouvernement italien d’annoncer le 24 janvier qu’il va céder, dans un premier temps, 40 % de Poste Italiane. Une opération qui rapporterait entre 3 et 8 milliards à l’Italie (Le Monde, 25.1.2014). En Suisse, c’est Swisscom qui semble dans le viseur : la Confédération réduit sa participation de 56,77% à 51,22%, avec effet à fin 2013, empochant ainsi 1,2 milliard de francs (presse du 23.1.) Une fois de plus, la crise due à la spéculation financière et au sauvetage des banques au prix d’un fort endettement public permet, au final, d’offrir de beaux placements aux capitalistes et de dépouiller les services publics. (YS)
12 | Service
syndicom | N° 2 | 14 février 2014 agenda
formation
Movendo l’institut de formation des syndicats L’analyse transactionnelle, niveau 1 (F2.4.1401). 24.-25.2.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges ou (F2.4.1402). 10.-11.4.2014 ; Hôtel de France, Ste-Croix. Thèmes principaux : Présentation de l’analyse transactionnelle – Etats du moi – Echanges principaux – Coopération – Signes de reconnaissance. Intervenante : Nicole Senn Mayor (formatrice d’adultes) Animer et conduire une CoPe (F1.7.1407). Séminaire de base pour membres de commissions du personnel, niveau 2. 10.-11.3.2014 ; Hôtel de France, Ste-Croix. Thèmes principaux : Ambiance et climat de travail – Intégration et égalité – Discrimination, mobbing, harcèlement – Répartition des rôles au sein d’une CoPe – Implication dans des projets. Intervenants : Roland Conus (Unia), Albert Ronchi (formateur d’adultes) Les bases de Windows sur PC (F2.6.1404). 17.-18.3.2014 ; Synergic / Perform, Yverdonles-Bains. Thèmes principaux : Monde de l’informatique – Gestion de dossiers et fichiers – Fonctions de base – Personnalisation du bureau – Aperçu des logiciels de la bureautique. Intervenant : Otto Keller (Ingénieur et formateur) S’affirmer et s’impliquer au quotidien (F2.5.1408). 31.3. et 30.4.2014 ; Université ouvrière de Genève, Genève. Thèmes principaux : Définition des besoins propres – Analyse des atouts personnels – Appréhension du milieu où on évolue – Fixation d’objectifs – Assertivité et implication. Intervenant : Samuel Perriard (médiateur, coach et formateur) Economie politique – comprendre les enjeux (F2.1.1401). 9.-10.4.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Dimension politique de l’économie – Notions et mécanismes de base – Cycles de croissance et de décroissance – Rôle de l’État – Emploi, répartition des richesses – Débats actuels sur l’économie suisse. Intervenant·e·s : Oliver Fahrni (journaliste work), André Mach (maître
assistant en sciences politiques), Valérie Boillat (Movendo) PowerPoint (F1.6.1406). 14.4.2014 ; Synergic / Perform, Yverdon-les-Bains. Thèmes principaux : Animation – Ecritures spéciales – Utilisation des fonds prédéfinis – Insertion du bruitage, d’une musique – Création d’un diaporama – Astuces. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur) Mes droits sur ma place de travail abordés de façon pratique (F2.2.1401). 28.4.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Droits sur la place de travail – Cas pratiques – Apport du syndicat. Intervenant : Achille Renaud (Unia) Recherche Internet et utilisation d’un compte de messagerie libre (F2.6.1411). 28.4.2014 ; Synergic / Perform, Yverdonles-Bains. Thèmes principaux : Définition – Modes de connexion – Choix du matériel – Navigation et mémorisation des liens – Moteurs de recherche et méta-moteurs – Messagerie – Astuces. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur) Revendications au travail, comment les négocier ? (F2.4.1416). 29.4. + 16.5. + 3.6.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Clarification des revendications – Fixation des objectifs – Outils et stratégie de négociation – Médiation. Intervenants : Samuel Perriard (médiateur, coach et formateur), Achille Renaud (Unia) Facebook – faire ses premiers pas dans un réseau social de façon futée (F2.6.1412). 2.5.2014 ; CFRJ Maison de la Communication, Lausanne. Thèmes principaux : Les réseaux sociaux sur Internet – Configurer un compte Facebook et paramétrer son profil – Quelques astuces. Intervenante : Stéphanie Booth (formatrice et consultante en médias sociaux) Inscription sur notre site www.movendo.ch, par e-mail info@movendo.ch, par téléphone 021 310 48 70 ou par fax 021 310 48 79.
cours movendo perfectionnement en droit du travail Analyses de cas du droit du travail faisant jurisprudence ; échanges d’expériences ; présentation des nouvelles tendances et modifications légales, notamment celles liées aux libertés syndicales et au travail temporaire ou sur appel ; analyse de cas actuels et/ou complexes. Pour répondre aux problèmes traités dans les permanences juridiques et réactualiser ses connaissances en droit du travail, des cas concrets faisant jurisprudence sont présentés et discutés durant ces deux jours de séminaire. Des situations complexes fréquemment rencontrées sont étudiées. Certains des thèmes traités sont choisis par les participant-e-s eux-/elles-mêmes, alors que d’autres sont imposés par l’actualité. Date et lieu (2 jours de cours) : 17 mars et 12 mai 2014 à Neuchâtel Prérequis : Avoir suivi le module 3 (Droit du travail) de la formation GEDEon ou une formation équivalente et avoir l’expérience du traitement de dossiers juridiques Intervenant·e·s : Jacy Kalbermatten (Avocate), Valérie Boillat (Responsable de formation, Movendo) Frais de cours (660 fr.) et alimentation (100 fr.) pris en charge par le syndicat concerné pour le personnel des syndicats affiliés à Movendo. Inscriptions : Monbijoustrasse 61, CP, 3000 Berne 23, tél. 031 370 00 70, Fax 031 370 00 71, info@movendo.ch
Secteur MÉdIaS cours de perfectionnement 2014 Inscriptions sur www.helias.ch iPad pour l’utilisation professionnelle. 17 février 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie Saint-Paul, Pérolles 38, Fribourg. Nouveauté de la Creative Cloud Adobe. 18 février 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul. Photoshop avec une tablette graphique Wacom Intuos. 4, 27 et 28 mars 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul. InDesign avancé pour les professionnels. 1er et 2 avril 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul.
Berne
journée d’étude : des services publics forts pour une suisse performante ! Jeudi 27 février, de 9 h 15 à 17 h 15 Hôtel Bern, Zeughausgasse 9, Berne Les services et infrastructures publics sont des piliers de la cohésion sociale de la Suisse. A cause des programmes d’austérité des cantons, des privatisations et de l’optimisation des bénéfices, les services publics se trouvent sous pression. Avec, notamment, une conférence d’Alain Carrupt, président de syndicom sur « Pression sur les coûts de la desserte de base de la Poste ». Infos et inscription : www.uss.ch/ (news du 14 janvier). Org. : USS, syndicom, SSP, SEV…
BIenne
groupe d’intérêt des retraités syndicom Assemblée générale annuelle mardi 18 mars 2014 à 14 h 30, au Restaurant Büttenberg, chemin Geysried 63, Biel / Bienne. décès Baudin Jean, Petit-Lancy, décédé le 10.1.2014 à l’âge de 80 ans. Membre de la section Genève Télécom depuis 1999. Beer Paul, Lausanne, décédé le 6.1.2014 à l’âge de 86 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1957. Bournoud Edgar, Ollon, décédé le 11.1.2014 à l’âge de 61 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1969. Cortellini Jaques, Yverdon-les-Bains, décédé le 5.1.2014 à l’âge de 82 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1949. Delessert Willy, Prilly, décédé le 9.12.2013 à l’âge de 86 ans. Membre de la section Vaud Télécom depuis 1999. Demont Reynold, Ecublens, décédé le 14.1.2014 à l’âge de 75 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1959. Follonier Aldo, Vernamiège, décédé le 13.1.2014 à l’âge de 55 ans. Membre de la section Valais romand Poste depuis 2000. Guerne Maurice, Sion, décédé le 15.1.2014 à l’âge de 87 ans. Membre de la section Valais Télécommunication depuis 1949. Kramer Alfred, Ittigen, décédé le 21.1.2014 à l’âge de 90 ans. Membre de la section Genève Télécom depuis 1950. Schwander Eduard, Malleray, décédé le 5.1.2014 à l’âge de 84 ans. Membre de la section Biel/Bienne depuis 1963.
Aux collègues qui ne peuvent participer à cette assemblée, nous souhaitons un bon rétablissement, et les rencontrer à la prochaine manif. Préavis pour notre programme d’activités 2014 : Visite de la centrale de retraitement des eaux du lac de Bienne : 9 avril. Rencontre grillades au bord du lac : jeudi 7 août. Sortie annuelle : 16 sept. Assemblée de la Saint-Nicolas : mardi 2 décembre. Notez et réservez ces dates. Le comité
genève
sections genève poste - télécom et ige Préavis assemblée générale. 22 mars à l’UOG à 14h. Ordre du jour et invitations seront envoyés prochainement.
lauSanne
présentation, débat et dédicace Samedi 8 mars 2014, 14 h Librairie Basta ! Petit-Rocher 4, Lausanne Christian Tirefort, ancien président de comedia, présentera son dernier livre : Manifeste pour un nouveau contrat social. Réhabiliter le travail, c’est le libérer de l’emploi capitaliste. Avec Jérome Béguin, réd’ en chef de Gauchebdo.
neuchâtel
débat « la greve n’est pas une partie de plaisir » Samedi 15 février, 13 h 30, Salle Unia, av. de la Gare 3, 2000 Neuchâtel, 2e étage. Ces derniers mois, trois grèves importantes ont eu lieu. Le 26 novembre 2012, les travailleuses et travailleurs de la santé de l’hôpital La Provimots croisés syndicom la solution du mots croisés syndicom du n° 01 / 2014 était : enrhumées. Le gagnant est René Yerly, de Mezières (FR). Il reçoit 50 francs en chèques Reka, offerts par notre partenaire de prestations. Nous le félicitons chaleureusement ! 1
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sudoku Adressez votre solution (les 3 chiffres dans les cases en bleu, dans l’ordre, de gauche à droite) d’ici le 24 février à : Rédaction syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. La réponse et le nom du ou de la gagnant·e seront publiés dans le N° 3. Il ou elle recevra 30 fr. en bon d’essence offert par notre partenaire de prestation ENI.
Service | 13
syndicom | N° 2 | 14 février 2014
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agenda dence à Neuchâtel ont débuté une grève de durée illimitée pour défendre la convention collective de travail qui avait été résiliée. Au 71e jour de grève (le 4 février 2013), les 22 grévistes ont été licencié·e·s avec effet immédiat. Le 2 juin 2013 les salarié·e·s de SPAR à Dättwil (Argovie) ont commencé une grève pour demander plus de personnel. Leur grève s’est terminée après onze jours (le 13 juin 2013) par le licenciement immédiat des grévistes. Le 14 septembre 2013, les salarié·e·s de Gate Gourmet à l’aéroport de Genève (AIG) se sont mis en grève en raison de la résiliation de leur convention collective de travail ainsi
que des conditions de travail et de salaire au rabais. Encore aujourd’hui, la grève continue. Ces trois grèves sont historiques pour au moins trois raisons. Premièrement, elles ont eu lieu dans des secteurs (hôpital, vente, catering) qui sont caractérisés par des conditions de travail et de salaire précaires. Deuxièmement, ce sont surtout des femmes, lesquelles ont plutôt l’habitude d’accepter tacitement des détériorations de leurs conditions de travail, qui ont choisi une forme de revendication radicale. Et troisièmement, deux de ces luttes ont abouti au licenciement immédiat des grévistes. Nous voulons écouter
les expériences de ces grèves, discuter l’actualité de cette forme de lutte et la possibilité d’une défense collective du droit à la grève. Le débat aura lieu avec Catherine Villanueva, ancienne infirmière à La Providence (NE) et gréviste licenciée ; Svijetlana Ivcetic, ancienne vendeuse à SPAR Dättwil (AG) et gréviste licenciée ; Dominique Deillon, ancien travailleur à Gate Gourmet à l’AIG (GE) et gréviste licencié . Entrée libre, petite restauration sur place. Org.: les grévistes, avec le soutien de l’ACAP (Association pour un centre autogéré populaire).
secrétariat régional lausanne Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. Sinon uniquement sur rendez-vous. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 917 19 30 Bernard Remion : 058 817 19 33 Catherine Tabary : 058 817 19 34 Fabienne Brunner : 058 817 19 36 Patricia Alcaraz : 058 817 19 31 Philippe Morerod : 058 817 19 37
hauts responsables des aînés n’étaient pas ou plus capables de présenter eux-mêmes leurs propres besoins ! Seules les relations avec le comité de section demeurent ce qu’elles ont été jusqu’à maintenant, c’est-à-dire à niveau, faciles, cordiales, régulières et stimulantes. Une situation présentée et soulignée avec plaisir par les deux parties. Chacun·e· connaît la structure fédéraliste de notre Etat. Qu’on le veuille ou non, ce type d’organisation fait partie de nos gènes ! Il y a donc en nous, même en notre qualité de syndicaliste, une empreinte en vertu de laquelle nous nous sentons à l’aise dans des structures accordant un minimum d’espace de liberté, dans lequelles peuvent s’exercer et s’épanouir nos façons d’appréhender et de voir les choses. Voilà ce que nous sommes en train de perdre et c’est regrettable.
autres secrétariats régionaux Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Pascal Dorthe : 058 817 19 28 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26 Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale tous les lundis de 16 h à 19 h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent)
let tres de lecteur
Quand la centralisation engendre la déception ! Lors de la récente assemblée générale des retraités postaux vaudois, les nouvelles relatives aux dispositions qui régleront désormais le statut des pensionnés suscitèrent la réprobation. En effet, qu’il s’agisse de l’aspect financier ou des relations hiérarchiques, tout dépendra du sommet de la pyramide ! Ainsi la vie concrète d’un groupement dépendra de la contribution (pour l’heure, 2 fr. par membre et par mois) ristournée par l’organe central. Pas difficile d’imaginer combien réduites seront les possibilités d’un groupe réunissant 200 à 300 collègues ! Aussi le temps, pourtant pas si lointain, où les membres payaient librement et spontanément une cotisation supplémentaire pour permettre au groupement de s’offrir des extras fait-il déjà partie du passé. Ce genre de contribution, expression de la reconnaissance des collègues à l’endroit du travail fourni par le comité, permettait aussi de
créer une réserve financière ou de soutenir tel membre ou telle organisation dont le besoin s’avérait fondé. Cette réserve financière correspondait également au souci de précaution, de prévision qui fait partie de l’attitude fondamentale des aîné·e·s. On ne sait jamais ! Donc, probablement par souci de transparence ou d’égalité, chaque groupement connaîtra le même statut. Dès lors, bannies seront les particularités propres à tel ensemble de collègues ou à telle conception en matière de ressources ! Même l’indépendance de l’organe faîtier des retraité·e·s pâtit des nouvelles structures. N’avons-nous pas entendu de la bouche de son président qu’il ne lui était plus possible de présenter directement à la direction de La Poste la revendication visant à élever à 400 fr. le montant des bons offerts aux pensionné·e·s ? Il faut maintenant s’en référer à l’organe syndical central ! Comme si les
Rémy Addor
Groupement & Amicale des retraités Poste et Télécom Genève Malgré les aléas de la vie avec bien entendu tous les aspects liés à ceux-ci, notre groupement des anciens jeunes se porte toujours bien. Merci pour lui ! Quand je parle des aléas de la vie, je me réfère aux collègues (fidèles) qui ne peuvent plus participer aux activités de notre groupement. La mobilité réduite, la maladie peut se manifester assez souvent pour nous rappeler que l’être humain n’est pas infaillible. Sans oublier que, malheureusement, la mort est l’ultime étape de la vie… En étant en mouvement, en ayant encore des buts dans notre vie d’aînés, on peut se dire que l’existence est encore une succession d’étapes et de moments vers l’extérieur. Tant que la motivation est présente, la jeunesse perdure… Le comité, qui a pour mission de pérenniser notre amicale, est conscient qu’il faut maintenir l’attractivité de celle-ci, afin que les collègues continuent de prendre part aux diverses activités. Nous avons toujours
l’espoir et surtout le plaisir d’accueillir de nouveaux membres. Ce qui a heureusement, encore été le cas en 2013. En ce qui concerne nos assemblées mensuelles, elles ne peuvent plus se dérouler à la salle Ellenberger au centre postal de Montbrillant. Au nom de la sacro-sainte rentabilité à tout prix, cette dernière sera affectée à des activités qui généreront des profits autrement plus conséquents. Ce qui veut dire que La Poste (ou ce qu’il en reste !), ne se contente pas seulement d’être pingre et peu reconnaissante envers ses anciens collaborateurs, mais nous prive en plus, sans vergogne, de cet endroit mythique. Merci à elle ! Mais ne nous plaignons pas trop, quand on se rend compte de la « générosité », dont elle a fait preuve cette année lors des négociations salariales ! Je trouve ahurissant que les partenaires sociaux se soient contentés de si peu ! On pourrait même parler d’indé-
cence, au vu des bénéfices faits par La Poste année après année, 2013 n’ayant eu rien à envier aux années précédentes. J’ai le sentiment que nos responsables syndicaux n’ont pas dû trop se faire violence… Il est à espérer qu’ils fassent preuve de plus de fermeté et de conviction pour la future CCT ! Heureusement, le comité ne s’est pas endormi sur ses lauriers et a vite déniché un nouvel emplacement. Ce fut relativement facile puisqu’il s’agit de la maison de retraite de Colladon, où se tiennent depuis deux ans nos assemblées annuelles. Le comité espère que son choix sera judicieux, et que tout le monde trouvera satisfaction jusqu’à oublier… la salle Ellenberger ! Je mets un terme à mon article, non sans vous souhaiter, à toutes et à tous, mes sincères vœux, et surtout, de la santé. Michel Meylan
secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 19 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Looslistrasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.
impressum rédaction Allemand et rédactrice en chef : syndicom, die Zeitung, Nina Scheu, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch
mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil ag, cp 3739, 6002 Lucerne prochaine parution 7 mars (délai rédactionnel : 17 février) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
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syndicom | N° 2 | 14 février 2014
CCT romande des journalisTes
parole aux jeunes
syndicom veut signer la CCT presse Les membres de la branche Presse et médias électroniques de syndicom en Suisse romande ont décidé qu’il était temps que notre syndicat entre comme partenaire dans la CCT presse. Afin notamment que ses membres aient les mêmes droits que ceux d’impressum envers les éditeurs. syndicom, qui s’est montré actif dans la mobilisation et dans les travaux préparatoires des négociations, souhaite pouvoir véritablement faire avancer la branche. Patricia Alcaraz * La nouvelle Convention collective de travail (CCT) des journalistes est entrée en vigueur le 1er janvier 2014. Elle est l’aboutissement de négociations difficiles, qui ont vu notamment le barème des minimas disparaître. Ainsi, seul un salaire d’entrée, fixé à 5843 fr., est désormais accordé. Pourtant, durant l’année 2013, les journalistes ont lutté pour maintenir ce barème, en étant plus de 500 à signer une pétition en ce sens. En vain. En décembre, l’Assemblée des délégués d’impressum a estimé qu’il valait mieux accepter une CCT sans barème que de risquer le vide contractuel. Et même s’il y avait des velléités de se battre, la plupart des délégués ont relevé la difficile mobilisation des leurs et donc le risque d’échec en cas de bras de fer. Malgré la déception relative aux détériorations subies par la nouvelle CCT, force est de constater qu’elle est désormais devenue un fait. Elle règle les conditions de travail de la majorité des journalistes syndiqués et de la majorité des groupes de presse. Les membres de syndicom ne veulent pas être discriminés. Ils ont choisi d’adhérer à syndicom et ne doivent pas être pénalisés pour cela. Car la liberté d’association et la liberté syndicale sont garanties par la Constitution ! Ils doivent donc pouvoir bénéficier des mêmes droits que les journalistes membres d’impressum, en étant défendus par leur syndicat, tant individuellement que collectivement.
Les délégués d’impressum l’ont bien compris, qui avaient voté pour que syndicom participe aux négociations de la nouvelle CCT. Mais les éditeurs continuent d’écarter syndicom et durcissent leur position dans certains cas juridiques individuels, arguant que syndicom n’est pas leur partenaire social. Ce scandale doit cesser. Certes, la branche Presse de syndicom en Suisse romande est plus petite que celle d’impressum. Mais syndicom est depuis longtemps une force active et présente. Cette responsabilité, syndicom veut l’uti-
lausanne, 29 aoûT 2013 · Les journalistes remettent – en vain – une pétition de 500 signa tures pour maintenir les barèmes de salaire dans la CCT. syndicom était à leurs côtés avec ici Stephanie Vonarburg, secrétaire centrale de la branche Presse, au mégaphone. Nos membres veulent que syndicom devienne partie prenante de plein droit à la CCT nouvellement signée par impressum et Médias Suisses. (photo Neil Labrador / L’Evénement syndical)
liser pour veiller à l’application, à la mise en pratique, au développement et à l’amélioration de la CCT. Et ainsi défendre les conditions de travail des journalistes qui ne cessent de se détériorer : il faut désormais être polyvalent, écrire pour l’édition papier, pour l’édition web, prendre des photos et des vidéos. Et tout cela sans que le salaire augmente et sans la garantie de conserver son emploi lors d’une prochaine restructuration. Un stress quotidien qui rend souvent malade. Mais pour défendre ses membres et les conditions de travail, syndicom doit devenir partenaire signataire de la CCT. impressum s’est déjà prononcée en faveur de cette adhésion à la CCT. Reste à convaincre les éditeurs romands. C’est dans ce but, que la branche presse du syndicat a proposé une rencontre à Médias Suisses. Si les éditeurs devaient continuer à ignorer la demande de syndicom, il faudrait alors envisager sérieusement une action en justice. Ce ne serait pas la première fois : à la fin des années 1980, après avoir préparé une plainte, l’USJ, syndicat de la branche qui a précédé syndicom et comedia, avait eu accès à la CCT de la Suisse alémanique et du Tessin, qui avait été conclue à l’époque uniquement entre les éditeurs et la Fédération des journalistes. Il y a donc peut-être quelque chose à apprendre du passé !
* Secrétaire romande en charge des médias
après le oui à l'iniTiaTive de l'udC
Plus que jamais, un salaire minimum ! Le syndicat Unia déplore l’acceptation aux urnes de l’initiative « contre l’immigration de masse ». Car elle apporte de mauvaises réponses à de vrais problèmes. Le OUI à l’initiative reflète les réelles craintes éprouvées par la population en matière de salaire et d’emploi. Il faut maintenant tenir compte de ces préoccupations en introduisant un salaire minimum légal et des contrôles efficaces du marché du travail. Unia s’opposera à toute tentative de démanteler les droits des travailleuses et travailleurs. Le résultat du scrutin montre que jusqu’ici, le Conseil fédéral et le Parlement n’ont pas suffisamment pris au sérieux les craintes de la population. Ils ont ainsi négligé d’améliorer, comme le leur demandaient les syndicats depuis longtemps, les mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes. Or, il est certain que les instruments en place ne suffisent pas pour prévenir les abus comme le dumping salarial auquel se livrent des employeurs peu scrupuleux. Le OUI d’aujourd’hui à l’initiative de l’UDC est donc un vote de sanction contre l’inaction du Conseil fédéral, des partis bourgeois, d’Economiesuisse et des autres associations patronales.
Le syndicat Unia s’engagera de toutes ses forces pour que les travailleuses et travailleurs ne fassent pas les frais de cette initiative. Il serait inacceptable qu’elle affaiblisse la protection des salaires et qu’elle précarise la situation juridique des migrant·e·s. Unia s’opposera à toute tentative de démanteler les droits des travailleuses et travailleurs, notamment le droit de vivre en famille et celui d’obtenir les mêmes conditions d’emploi et de salaire que toutes les personnes travaillant en Suisse.
leurs, comme le préconise l’initiative des syndicats, est plus essentiel que jamais. Lui seul pourra mettre le holà au dumping salarial pratiqué par de nombreux employeurs, garantir des salaires équitables pour tous et protéger efficacement le niveau des rémunérations en Suisse. Le syndicat Unia déploiera toutes ses forces pour que le peuple adopte l’initiative sur le salaire minimum le 18 mai prochain. La campagne pour cette votation sera lancée ces prochains jours.
Communication de Unia un salaire minimum esT plus néCessaire que jamais Suite à l’adoption de l’initiative, il est d’autant plus nécessaire d’améliorer la protection des salaires et des conditions de travail car la libre circulation des personnes et ses mesures d’accompagnement sont elles aussi remises en cause. Pour prévenir à l’avenir tout dumping salarial et social, il est nécessaire de préserver et étendre les moyens de contrôle des commissions paritaires et tripartites. De même, il faudra faciliter la déclaration de force obligatoire des conventions collectives de travail. En outre, un salaire minimum légal pour tous les travailleuses et travail-
aT TesTaT ion pour les impôTs Attention pour nos membres du canton de Genève ! L’attestation des cotisations versées à votre syndicat en 2013 ne sera pas délivrée automatiquement, mais uniquement à chaque membre qui en fait la demande expresse au secrétariat régional de Lausanne par téléphone 058 817 19 27 ou par courriel : martin. debrunner@ syndicom.ch. L’attestation vous sera alors envoyée à votre domicile dans les plus brefs délais.
Répliques l’arTiCle « m’affilier ? non, C’esT exClu ! » de paTriCia d’inCau publié dans noTre dernière édiTion a provoqué un CerTain nombre de réaCTions. en voiCi deux. Les campagnes ne sont pas gratuites. D’un côté, les employeurs avec leurs organisations patronales et les partis avec de l’argent à n’en plus finir. De l’autre, les syndicats avec des moyens financiers limités. Pouvons-nous compter sur la seule force de nos arguments pour nous imposer ? A quoi nous servent les meilleurs arguments si les médias les ignorent ? Seuls des syndicats forts sont pris en considération. C’est pourquoi nous avons besoin de membres – mais aussi d’argent. Nos ressources reposent sur la solidarité de nos membres, qui versent leurs cotisations chaque mois. Les affiches, les annonces, les journaux de membres, ou encore les flyers que tu distribues bénévolement, ne sont pas gratuits. Pour négocier des conventions collectives de travail (CCT) ou des plans sociaux, nous avons besoin de professionnels – et cela exige des moyens financiers. Les CCT ne déploient leurs effets que si elles sont mises en œuvre. C’est pourquoi la protection juridique que nous proposons aux membres de syndicom en tant que prestation est si importante. Nos juristes ne doivent heureusement pas travailler gratuitement. Ils ont droit à un salaire décent, ainsi que tous les travailleurs et travailleuses. Nos adversaires politiques maîtrisent parfaitement le jeu des médias. Ils ont de grandes divisions de la communication qui mènent des campagnes ciblées. Ce sont nos membres qui déterminent notre force. Ils sont nos muscles, nos nerfs et notre cerveau. Les non-membres, même s’ils sont engagés, ne nous font pas avancer. Est-il est judicieux d’offrir des bons de librairie et des excursions dans des parcs d’attractions ? Je ne le sais pas. On peut en disputer. Car syndicom est une organisation démocratique – nos membres définissent son orientation. En tant que non-membre convaincue, tu ne pourras jamais donner ton avis lors d’un congrès. Je le regrette. Chère Patricia, deviens une membre convaincue. Tu auras alors non seulement la possibilité d’être active, mais aussi de faire bouger les choses. Solidairement
Rolf Schranz Je pense aussi que recruter des jeunes avec des bons de librairie et des excursions dans des parcs d’attractions n’est pas la panacée. La discussion devrait plutôt porter sur les conditions de travail ou la politique du syndicat pour inciter les jeunes à s’affilier. Personnellement, je suis membre du syndicat depuis 1966 et n’ai encore jamais regretté mon adhésion, même si je ne suis pas toujours d’accord avec tout. Patricia, je comprends d’une certaine manière ton point de vue. Néanmoins, j’ai l’impression que tu ne veux pas devenir membre, alors que tu trouves bien ce que fait le syndicat. C’est là, selon moi, qu’il y a une incohérence. Car j’estime qu’on doit aussi s’engager si l’on veut vraiment faire bouger les choses. Il ne suffit pas de dire un jour « c’est cool », puis de cracher dessus le lendemain quand quelque chose ne nous convient pas. Chère Patricia, deviens membre. Tu ne le regretteras pas.
Jürg Tüscher