N° 4 28.03.2014
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
le journal
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
Dossier service public
Désertification postale
Interview d’Alain Carrupt président de syndicom sur la défense du service public page 2
La Poste ferme des offices à tour de bras sur Vaud et en Valais pages 3 et 13
work-life-balance
salaire minimum et télécom
Far West dans les centres d’appels : situation catastrophique des salaires pages 4-5
communication visuelle
Un nouveau métier : Interactive Media Designer CFC pages 8-9
comptes tameDia 2013
Enquête sur la charge de travail à Swisscom
Tamedia : des millions aux actionnaires et un plan asocial pour les salarié·e·s
Les frontières entre vie privée et vie professionnelle s’estompent de plus en plus. Si certaines personnes actives jugent cette évolution positive, les « nouvelles libertés » incitent la plupart d’entre elles à se tenir à disposition de leurs supérieur·e·s et de leurs collègues vingt-quatre heures sur vingtquatre et sept jours sur sept. Ce sont souvent les activités de loisirs et les relations sociales qui en pâtissent, puis plus tard la santé. Difficile, dans ces conditions, de maintenir la fameuse « work-life-balance ». Nous souhaitons savoir comment les salarié·e·s de Swisscom évaluent leur charge de travail. Dès le 31 mars, syndicom mènera une enquête en ligne (www.syndicom.ch/sondageswisscom). Les résultats seront intégrés dans les prochaines négociations CCT avec Swisscom, qui devraient avoir lieu dans deux ans.
Le 13 mars, Tamedia présentait son excellent bilan 2013. Comme chaque année, les millions pleuvent mais jamais suffisamment pour satisfaire de voraces actionnaires. Un nouveau programme d’économies de 62 millions se prépare et les plans sociaux inacceptables se font au rabais et sans concertation. Manifs à Zurich et Lausanne. Réd.
suite page 7
photo Yves sanceY
Franz schori
comptes 2013 De la poste
Ruoff se plaint mais la Poste va très bien ! Le message du La Poste Suisse sur le bilan 2013 est ambivalent. Malgré un bénéfice stable de 900 millions, elle compte serrer massivement la vis à son personnel. Irresponsable pour syndicom. Toujours plus de bénéfices – et récemment aussi des impôts – doivent être générés sur le dos de ses salarié∙e∙s. Une telle politique met en péril le service public. Lors de la conférence de presse bilan du 13 mars, la directrice de la Poste, Susanne Ruoff, avait anticipé l’interprétation des chiffres dans un journal dominical. Le bénéfice de la Poste diminue parce qu’elle est pour la première fois imposable en tant que société anonyme, a-t-elle déploré à maintes reprises.
lamentations et très bon résultat Ces derniers mois, dans ses interventions et interviews à la presse, Susanne Ruoff s’est répandue en lamentations. Son credo : continuer à restructurer et supprimer des emplois à la Poste. Et sa dernière idée : ne plus repourvoir les milliers de postes qui seront laissés vacants suite à
des départs à la retraite ces prochaines années. Alors que les cantons et la Confédération peuvent se réjouir de ces rentrées financières – doublement maintenant pour la Confédération, propriétaire et percepteur –, rationalisations et pression accrues seront à l’ordre du jour pour le personnel. suite page 6
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syndicom | n° 4 | 28 mars 2014
DéfenDre nos biens communs
« La mission du service public n’est pas de répondre aux besoins de 80 % mais de 100 % de la population »
« Des services publics forts ! ». Tel était le mot d’ordre de la journée de sensibilisation au service public qui a eu lieu le 27 février à Berne à l’invitation de l’Union syndicale suisse et de nombreux syndicats dont syndicom. Il s’agissait du coup d’envoi d’une campagne pour remettre le service public au centre des discussions. A cause des programmes d’austérité des cantons, des privatisations et de l’optimisation des bénéfices, les services publics se trouvent sous pression. Alain Carrupt, président de syndicom, est intervenu sur le thème « Pression sur les coûts de la desserte de base de la Poste ». Interview.
syndicom, le journal : Quelle importance ont les services publics pour syndicom ? Alain Carrupt : syndicom est fortement lié aux services publics par plusieurs de ses branches comme la poste et les télécoms, qui ont des mandats de service public de la Confédération, mais également la presse qui fait partie, pour moi, du service public.
En dépit des exigences de la loi qui oblige la Poste à suivre un mandat de desserte de base, les offices ferment, sont remplacés par des agences ou des services à domicile. Des services publics prétendument universels ne sont-ils pas mis à mal par la Poste ? La Poste est soumise à des exigences qui sont fixées par la loi et le Conseil fédéral. En sus de ses tâches de service public et de ses devoirs d’employeur social, qui sont fixés dans les objectifs stratégiques de la Confédération, le Conseil fédéral attend aussi de la Poste une croissance rentable avec une activité améliorée, une hausse durable de sa valeur, le versement d’un dividende annuel à la Confédération – 200 millions l’année dernière – et des expansions à l’étranger. Cela met la Poste sous pression. Le mandat est pour le moins contradictoire, qui exige de concilier des tâches de service public et des impératifs économiques élevés. Il y a là un dilemme important. Dégager une marge bénéficiaire de plus de 10 %, aucune autre poste en Europe – certes souvent séparées de leurs activités bancaires – n’y arrive. C’est plus ou moins la même rentabilité que Nestlé ! Une telle productivité ne
peut être atteinte que par une intensification dangereuse du travail qu’un certain nombre de postiers paient du reste de leur santé. Et la directrice, Susanne Ruoff, qui parle de ne plus repourvoir les postes de milliers de postiers arrivant à la retraite…
Des méthodes comptables discutables pour charger des offices, un manque de transparence, une sorte de loi du silence lors des négociations avec les communes. Quelle est la position de syndicom par rapport à ces méthodes de la Poste qui sont apparues dans les médias ? Cela a été dénoncé par les politiques, au Parlement et dans les médias. De son côté, syndicom demande depuis longtemps la transparence. Nous aimerions notamment avoir connaissance de la planification de la Poste en matière de fermeture d’offices. Nous aimerions plus de transparence sur les critères retenus, et surtout que les communes soient mieux informées de leurs possibilités de recours par rapport aux décisions de la Poste, notamment auprès de la PostCom. L’année passée, il n’y a eu que six recours de communes à cette instance. C’est vraiment très peu. Nous constatons aussi qu’au niveau des communes la démocratie ne fonctionne pas vraiment, puisque les autorités sont soumises à des clauses de confidentialité. Les exécutifs décident sans consulter leur population.
Et que fait syndicom là-contre ? syndicom soutient chaque mouvement de citoyens qui s’opposent à la fermeture d’offices de poste. Nous les accompagnons chaque fois que cela est possible. Lors du Congrès de syndicom de décembre – l’organe suprême de notre syndicat – les délégués ont massivement soutenu une résolution demandant que « syndicom élabore des stratégies pour mettre un terme à la fermeture des offices de poste et à leur supplantation par des agences postales – et empêcher ainsi que les collaborateurs de la Poste protégés par la CCT Poste soient remplacés par des collaborateurs issus de branches dénuées de CCT et de salaires minimaux. »
En 2009, la Poste avait publié une liste des bureaux postaux qu’elle allait examiner…
En fait c’est le Syndicat de la Communication – devenu syndicom – qui avait publié à l’époque sa propre liste d’après les estimations que nous avions faites, en parallèle avec la pétition que nous avions lancée contre la fermeture des offices. Après coup, la Poste a publié sa liste sous pression syndicale et populaire. Depuis, il n’y a plus de contrôle. Tout se fait au coup par coup. Très discrètement. Nous ne sommes souvent informés qu’après coup par des autorités tenues au secret.
Les agences ne sont donc pas une bonne solution ? La Poste prétend que 80 % des gens sont satisfaits avec le service des agences. Ce que syndicom constate c’est que la mission du service public ce n’est pas de répondre aux besoins de 80 % de la population mais de viser le 100 %. C’est cela qui devrait être le facteur déterminant. La rentabilité pure ne peut être le seul et unique critère. Ce qui compte, c’est de répondre à la quasi-totalité des besoins. C’est ce qu’on attend d’un service public.
Dans ton intervention lors de la Journée sur les services publics, tu as mis en évidence un certain nombre de dangers : diminution du volume de courrier, régression du réseau postal, dumping via les agences, baisse des prestations, emploi sous forte pression. Quelles pistes de solutions vois-tu ? La première solution, c’est de financer le service postal à long terme. Là, il y a deux possibilités. La première c’est de maintenir le monopole résiduel sur le courrier (50 grammes). La deuxième c’est de pouvoir utiliser les bénéfices dégagés par les services financiers de La Poste Suisse. Il faut absolument éviter une privatisation de PostFinance. En outre, la mission de service public doit rester au centre des priorités de la Poste, qui doit maintenir un réseau dense d’offices de poste. Enfin, le dumping salarial doit être éliminé en soumettant le personnel des agences à la CCT de la Poste. La généralisation des emplois à temps partiel doit être évitée par l’extension des horaires de distribution. Et si la diminution des volumes de courrier devait s’accélérer – et La Poste n’en fait pas suffisamment pour les maintenir –, des mesures de reconversions pro-
photo BRuno schMucki
Quarante ans de néolibéralisme depuis les premières attaques de Reagan et Thatcher ont mis les services publics sous pression. En Suisse, les livres blancs des Schmidheiny, de Pury et consorts ont conduit au démembrement des PTT. Les syndicats reprennent toutefois l’offensive. Une journée de sensibilisation aux services publics marquait le coup d’envoi d’une campagne sur ces prochaines années. Le point avec Alain Carrupt, le président de syndicom.
fessionnelles devront être prises suffisamment tôt.
La diminution du volume du courrier est néanmoins une réalité ? Dans ce domaine, les dirigeants de la Poste font toujours du catastrophisme ! Claude Béglé, l’ancien directeur de la Poste, annonçait en 2009 que « les lettres vont diminuer de 30 % d’ici 2015 ». Pour le moment la diminution n’est que de 10 %. Les Suisses semblent donc plus attachés aux lettres que les autres pays. Il faut rappeler en outre que la principale cause de la perte des emplois à la Poste dans la distribution, c’est le tri mécanique avec le grand projet Distrinova ! Ce n’est pas la diminution du volume qui cause le plus de dégâts en matière d’emploi. Pourquoi la Poste a-t-elle investi des centaines de millions pour un service qui serait sur le déclin ? Soit leur communication est contradictoire, soit il y a eu là un choix erroné. Ce n’est pas la diminution de volume du courrier de 2 % l’année dernière qui est la source principale de la suppression des emplois mais la volonté de remplacer le personnel par des machines.
Acidus, l’Association citoyenne pour la défense des usagers du service public, est en colère de voir les fermetures de postes continuer et les emplois supprimés alors que les bénéfices ne cessent de croître. Elle propose de renationaliser la Poste. Qu’en penses-tu ? C’est difficile de renationaliser quelque chose qui est toujours en main de la Confédération. La Poste n’est pas privatisée. Par contre, il faudrait qu’il y ait un contrôle politique plus important. Via ses objectifs stratégiques, le Conseil fédéral doit remettre au centre de ses priorités la mission de service public de La Poste. Je tiens à saluer la ténacité d’Acidus dans son combat
pour le service public, qui a commencé il y a déjà de nombreuses années. L’idéal serait que d’autres Acidus voient le jour en dehors du canton de Vaud.
D’autres pistes sont-elles sorties de cette Journée sur les services publics ? Certaines interventions comme celle de Ruth Lüthi, ancienne conseillère d’Etat (PS / FR), ont montré que des services publics privatisés sont rarement devenus plus rentables et moins chers. A ce niveau-là l’exemple des chemins de fer est très parlant, notamment en Angleterre, où la privatisation a été catastrophique pour les salariés et la sécurité des passagers. En Europe une réforme très dangereuse est en cours, qui vise à libéraliser le transport national des voyageurs, avec privatisation rampante à la clé. Les dangers de la privatisation de l’eau ont été clairement démontrés. syndicom est du reste une des premières associations à but non lucratif à avoir entamé les démarches pour devenir une « communauté bleue », c’est-à-dire défendre l’eau comme un droit humain qui doit rester en mains publiques. Une manière concrète de défendre les services publics en renonçant à l’eau en bouteille.
Quel est ton attachement personnel aux services publics ? Il est viscéral. J’ai été « élevé » dans une poste ! C’est ancré profondément chez moi. Les services publics sont une nécessité, non seulement pour des raisons de qualité des services, mais surtout parce que c’est l’essence même de la démocratie que les services de base d’un pays soient en main de la collectivité et non d’intérêts privés. Sinon, cela se fait toujours au détriment des plus démunis.
interview Yves sancey
Dossier service public | 3
syndicom | n° 4 | 28 mars 2014 Désert postal
Vaud : la Poste ferme des offices à tour de bras SERVICE PUBLIC • Sauvée il y a dix ans, la poste lausannoise d’Ouchy a fermé ses portes le 7 mars dernier. La dernière en date d’une longue série, qui continue. Mario togni *
RÉSOLUTION A la fin de la Journée sur les services publics du 27 février, les 200 personnes environ qui y ont participé ont adopté une résolution qui demande que l’on en finisse avec les programmes cantonaux et communaux d’austérité. Nous la reproduisons ci-dessous
Des services publics forts pour une Suisse qui fonctionne !
La poste est contrainte de s’adapter aux évolutions de comportement de ses usagers, explique isabelle Mouron, responsable communication pour la suisse romande : « il y a une baisse constante de demandes en prestations postales, notamment en raison des communications et des payements électroniques. » entre 2000 et 2013, sur l’ensemble du territoire suisse, la baisse des volumes a atteint 65 % pour les lettres, 47 % pour les colis et 31 % pour les versements, indique-t-elle (1). « Le développement du réseau d’offices de poste est une tâche permanente. » elle ajoute que « la fermeture sèche d’un office, sans solution de remplacement, reste une exception ». par ailleurs, le modèle de l’agence postale serait bien perçu par la clientèle, selon les sondages de satisfaction du géant jaune. dans tous les cas, « la desserte postale de base couvrant l’ensemble du territoire n’est jamais remise en cause », conclut isabelle Mouron. Mti 1. il s’agit ici des volumes au guichet, ce que la poste omet de préciser. il ne s’agit donc pas du volume total. (Réd.)
Depuis quelques années, le canton de Vaud a payé un lourd tribut aux réformes du géant jaune. Fin 2013, élus et habitants protestaient contre la fermeture des postes de Morrens et de Vufflens-la-Ville, dans le Gros-de-Vaud. En vain. Pour Delphine Probst, députée socialiste de ce district, la transformation d’un office en « agence postale » – généralement installée dans un commerce – ou la mise en place d’un service à domicile met à mal un service public « prétendument universel ». Dans ces régions périphériques, devoir aller retirer un colis ou faire ses paiements dans une autre commune, par exemple à Bussigny depuis Vufflens-la-Ville, n’est pas de tout repos, poursuit-elle. En particulier pour les personnes à mobilité réduite ou sans voiture. « En transports publics, bonjour l’angoisse ! Vous pouvez parfois en avoir pour des heures ! » L’élue socialiste dénonce aussi un manque de transparence. « La Poste fait régner la loi du silence lors de pseudo-négociations avec les municipalités. Au final, les habitants sont mis devant le fait accompli et apprennent la décision quand les carottes sont cuites. » Sur la petite quarantaine de communes du Gros-de-Vaud (environ 40 000 habitants), seuls neuf offices de poste demeurent, souligne-t-elle. Dont certains seraient menacés à moyen terme.
l’hémorragie continue En 2009, sous la pression populaire, la Poste avait été contrainte de publier une liste exhaustive des offices « à examiner » à l’horizon 2011. Le résultat figure sur un tableau mis à jour en octobre 2012. Sur les 48 bureaux vaudois étudiés durant cette période, 21 ont été transformés en agence postale, 17 ont été remplacés par un service à domicile, 7 ont été maintenus et 3 supprimés sans solution de remplacement (Buchillon, Chamby et Lausanne-Chalet-à-Gobet). Depuis, l’hémorragie ne s’est pas arrêtée, comme le confirment les données fournies par La Poste. Entre fin 2012 et début 2014, neuf autres bureaux de poste ont été supprimés au profit d’une agence ou du service à domicile, alors que trois communes qui figuraient déjà dans la liste précédente sont passées de l’agence au service à domicile. Seule localité à faire le chemin inverse, Arnex-sur-Orbe a troqué le service à domicile contre une agence postale en juin dernier.
renationaliser ? La fermeture de la poste d’Ouchy, hier, après Genolier début mars, vient clore cette longue série. Les prochaines suppressions prévues concernent les offices de Paudex (mars), Féchy (mars) et Romanel-sur-Morges (avril). A Renens-Village, la résistance de la population et de la Municipalité a permis pour l’instant de sauver le bureau postal. Face à ces attaques répétées, Acidus, Syndicom ou le POP ne voient qu’une solution : « Il est temps de renationaliser les services publics », estime Andrea Eggli. La Poste en premier lieu.
* paru dans Le Courrier, 8.3.2014.
photo uss
mais se fiche de l’avis et des besoins de ses usagers. » Croisée sur le parvis du bureau, à la veille du couperet, une cliente témoigne : « C’est bien triste, en particulier pour les personnes âgées. Je ne comprends pas ce choix, d’autant qu’il y a toujours une file d’attente interminable ici. »
« la loi Du silence » « une baisse constante De DemanDes »
Les prestations et infrastructures publiques constituent un pilier fondamental des droits humains, de la cohésion sociale et de l’égalité des chances en suisse. elles garantissent à la population des prestations de qualité dans les domaines de la formation, de l’information, de la santé, du social et du logement en suffisance. elles offrent une protection et une sécurité fiables, avec des services de secours, de police et de douane. elles garantissent une infrastructure au service des usagers, axée sur la durabilité en matière d’énergie, d’eau, de transports et de communication. L’évolution de la population, la sécurité sociale, la participation de tous et toutes, la limitation des ressources territoriales et énergétiques, la mobilité croissante, un potentiel économique différent selon les régions et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée sont les défis auxquels la suisse est aujourd’hui confrontée et le sera encore dans les années à venir. seul un financement suffisant des prestations et des infrastructures peut répondre à ces défis. nous avons besoin de services publics forts pour que la suisse fonctionne, demain aussi ! syndicom, SEV, ssp, APC et garaNto revendiquent : • Qu’on en finisse avec les programmes d’austérité, les privatisations et la concurrence absurde dans les services publics ! • Toute la population doit pouvoir profiter de manière égale d’excellentes prestations sociales, de formation, de santé ; celles-ci ne doivent pas servir des buts lucratifs privés. • Les monopoles doivent appartenir à la collectivité publique. cela concerne par exemple l’infrastructure ferroviaire, les réseaux
photo phiLippe MoReRod
Les portes de la poste d’Ouchy, à Lausanne, se sont définitivement fermées le 7 mars à 18 heures. L’office sera remplacé dès la semaine prochaine par une « agence postale » installée dans une pharmacie du quartier. La colère de nombreux usagers n’y changera rien. En fin de journée du 7 mars, un collectif composé d’Acidus (Association citoyenne pour la défense des usagers du service public), de syndicom et du POP a néanmoins marqué le coup avec une manifestation sous forme d’enterrement symbolique. Pour Andrea Eggli, d’Acidus, cette fermeture, dernière en date d’une longue liste dans le canton, a valeur de symbole. Il y a une dizaine d’années, la forte mobilisation de comités citoyens à Lausanne avait permis de sauver, parmi d’autres, le petit office d’Ouchy, alors que le géant jaune imposait un vaste plan de restructuration de son offre dans la capitale vaudoise. D’autres bureaux n’avaient pas eu cette chance et avaient été supprimés. Une décennie plus tard, la poste d’Ouchy a été rattrapée par son destin. « La Poste n’est plus un service public, se désole Andrea Eggli. Elle réalise chaque année près de 1 milliard de francs de bénéfices
électriques, de communication et d’eau, ainsi que l’évacuation des eaux usées et des ordures. Les bénéfices réalisés par les monopoles appartiennent à la communauté. • Les tâches de souveraineté, de la sécurité publique à la fiscalité, doivent être soumises au contrôle démocratique et exclusivement assumées par des organes de l’etat. • Lorsque des prestations de service public sont confiées par la collectivité publique à des tiers, les principes appliqués à l’activité de l’etat régi par le droit doivent être respectés : − accès non discriminatoire et droits égaux pour toute la population, − contrôle démocratique de la fourniture de la prestation, − transparence quant à l’identité des propriétaires, aux tâches confiées et aux recettes réalisées, − interdiction de faire des bénéfices. en outre, les conditions d’embauche doivent obligatoirement être fixées dans une convention collective de travail. • Des services publics forts sont efficients et porteurs d’avenir. il faut : − des bonnes conditions de travail favorisant l’égalité des sexes, − le respect des standards de sécurité et de santé au travail, − des investissements importants dans la formation initiale et continue du personnel, − une évolution des prestations en fonction des besoins, − une intégration dynamique des nouvelles technologies, − une utilisation des matériaux et des énergies respectueuse des ressources. • Il faut réexaminer les externalisations déjà réalisées et les soumettre au contrôle démocratique. c’est pour cela que nous nous engageons !
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syndicom | n° 4 | 28 mars 2014
Conditions de travail au Centre d’appels
Dans les centres d’appels, c’est le Far West Composer jusqu’à 500 numéros par jour et essayer de vendre quelque chose à la personne au bout du fil, voilà le quotidien des nombreuses personnes qui travaillent dans des centres d’appels sortants. Si elles étaient correctement rémunérées, ces conditions de travail seraient plus supportables, mais la situation est catastrophique dans cette branche, tant en matière de salaires que de conditions de travail. Felix Graf *
pression élevée et morale absente La pression est aussi considérable sur le plan psychique : dans cer tains centres d’appels, les scores des employé·e·s sont affichés dans l’espace ouvert. Ces listes sont censées doper le rendement des employé·e·s, mais elles déva lorisent ceux et celles qui n’ont
quiz salaire minimum Voulez-vous tester vos connaissances sur le salaire minimum sur lequel nous voterons le 18 mai ? Participez sur notre site Internet au grand quiz sur le salaire minimum et remportez l’un des prix attrayants! Nous nous réjouissons de votre participation jusqu’au 30 avril 2014. www.syndicom.ch/quizsalamin
Public i té
pas obtenu d’aussi bons résul tats. « A voir les conditions de travail dans les centres d’appel sortants, c’est le Far West », s’ex clame Daniel Münger, secrétaire central à syndicom. L’extrême fluctuation du personnel traduit d’ailleurs bien la situation : dans la plupart des centres d’appels sortants, il est fréquent que l’en semble du personnel soit renou velé en une année. Dans ces circonstances, il est quasiment impossible de syndiquer du per sonnel.
Chiffre d’affaires Colossal et salaires de misère Le niveau des salaires est lui aus si mauvais. Dans cette branche, le salaire horaire dépasse rare ment 20 francs. Il n’existe aucune convention collective de travail valable au niveau national. Les salarié∙e∙s des call centers In House (d’entreprise) ont en règle générale les même conditions de travail que les autres salarié∙e∙s de l’entreprise, comme par exemple chez Swiss com. De plus, dans le domaine des centres d’appels entrants, on est actuellement en pour parlers avec certains opéra teurs. Mais les prestataires d’ap pels sortants ne participent pas aux discussions. « Dans le sec teur des appels sortants, on n’a aucune prise sur la situation légale des salarié·e·s », déplore Daniel Münger. Or ce n’est pas l’argent qui manque pour verser un salaire suffisant aux employé·e·s : le chiffre d’affaires annuel réali sé par les quelque 800 centres d’appels en Suisse se monte rait à environ 1,5 milliard de
Photo Mar t in ruetschi
Les employé·e·s des services d’ap pels sortants se plaignent aussi de la pression considérable exer cée par leurs supérieurs, qui les poussent à conclure à tout prix le plus grand nombre possible de contrats. Dans cette course aux contrats, la morale n’a pas sa place. La confiance naïve des per sonnes âgées ou des migrant·e·s dans leur interlocuteur est un bon moyen de gagner beaucoup d’argent. En outre, la plupart des centres d’appels ne tiennent pas compte des numéros enregis trés sous astérisque. La Fédéra tion des consommateurs a reçu quelque 6000 plaintes à ce sujet en 2013. Mais les autorités judi ciaires rechignent encore à pro noncer des sanctions pénales.
francs. Mais il n’existe pas de chiffres officiels. Dieter Fischer, président de l’association de la branche Callnet.ch, se refuse à commenter ces chiffres qui ne proviennent pas de lui, comme il l’a déclaré le 24 février à la NZZ. Callnet.ch compte 120 entreprises affiliées, qui repré sentent deux tiers des salarié·e·s de la branche.
tessin figure d’exCeption En 2006 et 2007, des inspections effectuées dans le canton du Tessin ont révélé de très graves manquements à la protection des travailleurs. Dans les entre prises contrôlées, deux tiers des employé·e·s ne gagnaient pas
plus de 1500 francs par mois et 20 % du personnel moins de 2500 francs. Dans quatre entre prises sur six, les employé∙e∙s ne touchaient même pas un salaire fixe, mais étaient payé∙e∙s uni quement à la commission. Après ces contrôles et de vaines discus sions avec les employeurs, il a été décidé d’introduire des salaires minimaux obligatoires, quoique d’un niveau bas, dans les centres d’appels. Aucun autre canton n’a suivi l’exemple du Tessin à ce jour.
salaire minimum plus indispensable que jamais
pels sortants et le manque de perspectives pour conclure une CCT, il est manifestement indis pensable d’introduire un salaire minimum à l’échelle nationale dans cette branche (surtout dans le secteur des services d’appels sortants). Il permettrait de mettre enfin un terme au dumping sala rial inadmissible dans ce secteur. Et il permettrait aux salarié·e·s, qui s’inquiètent chaque mois de savoir s’ils pourront payer leur loyer, de joindre plus facilement les deux bouts. C’est pourquoi nous votons OUI à l’initiative sur les salaires minimaux le 18 mai prochain!
Avec les conditions inacceptables qui règnent dans les centres d’ap
*stagiaire à la rédaction
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syndicom | n° 4 | 28 mars 2014 un opérateur témoigne
Les employé·e·s portent le risque d’entreprise Le personnel est mal payé. S’il commet des erreurs, il a une retenue durable sur son salaire. Et les volumes de travail ne sont pas garantis. L’exemple d’un membre de syndicom montre à quel point les conditions de travail dans de nombreux centres d’appels sont précaires. Peter krebs * Pascal L.** connaît bien la branche. A 31 ans, ce Zurichois a déjà assu mé différentes fonctions dans plusieurs centres d’appels. Au bénéfice d’une formation com merciale, il suit actuellement des études à l’Université de Fri bourg. Il réalise ainsi son grand rêve. La voie directe lui a toujours été fermée, faute d’appartenir au bon milieu social : « Je suis le seul de la famille qui étudie à l’Uni versité. » Même s’il touche une bourse, son travail n’a rien d’un job facultatif. Il lui faut un reve nu complémentaire. Auparavant, il vivait uniquement de ce travail – accompli souvent le soir. Son activité lui rapporte peu d’ar gent. Pascal L. travaille actuel lement trois soirs par semaine, ce qui correspond à un 20 %. Il touche un salaire horaire de 21 francs. Récemment, il recevait encore trois francs de plus. Mais son salaire a subi deux réduc tions. La direction lui reproche d’avoir commis des erreurs lors de ses entretiens avec la clien
tèle. Elles étaient anodines. Une fois, il a épargné quelques ques tions à un monsieur âgé, qui n’arrivait pas à se décider pour une échelle d’évaluation. Consé quence : une réduction de deux francs de l’heure.
sondé∙e∙s. « Je les prends au sérieux, leur parle sur un ton amical et leur fais comprendre que je ne pose pas mes ques tions par curiosité personnelle, mais parce que mon travail l’exige et que je veux le réaliser correctement », expliquetil. Il considère les sondé·e·s comme des client∙e∙s et pas comme des vaches à lait. Contrairement à l’entreprise qui ne prend au sérieux que les mandants. Son employeur est surtout actif pour des banques, des assurances et des caisses maladie, mais aus si pour des opérateurs télé phoniques et des entreprises publiques. Le centre d'appels leur fournit des données sur l’évaluation de leurs campagnes publicitaires et la manière dont ils sont perçus auprès du public. Il s’agit d’études de marché. Les centres d’appels ne jouissent pas d’une bonne réputation. De nombreux abonné·e·s se sentent importuné∙e∙s par des appels non désirés et le font com prendre aux agent·e·s télépho niques. Luimême n’a été que rarement victime d’injures, dit Pascal L. Ce sont surtout les jeunes employé·e·s avec peu d’ex périence qui sont exposés: « J’en ai déjà vus les larmes aux yeux. »
sous Contrôle permanent Les superviseurs de l’entreprise peuvent écouter à tout moment les conversations de leurs subor donné·e·s sans qu’ils le sachent. Dans la branche, on utilise un euphémisme pour nommer cette pratique: « silent monitoring ». En réalité, il s’agit plus d’un contrôle que d’un soutien. Pas cal L. considère sa réduction de salaire comme arbitraire. Et il ne pense pas réussir à compenser la perte subie par de bonnes pres tations. « Il suffit qu’ils trouvent une raison pour baisser ton salaire et ensuite plus rien ne change. Ils font ainsi des écono mies sur notre dos. » Pascal L. est un collabora teur motivé, collégial avec les
notre témoin travaille depuis des années dans des centres d’appels. nous avons préféré ne pas le rendre reconnaissable par son employeur.
Photo charles ellena/arkive. ch
petit salaire, pas de séCurité Les conditions de travail et le salaire n’offrent ici aucune consolation. Elles sont, c’est le moins qu’on puisse dire, pré caires. Dans la succursale où tra vaille Pascal L., tous sont enga gés au salaire horaire. Seule la centrale à Lucerne occupe des employé∙e∙s fixes. Selon Pascal L. le salaire brut peut osciller entre 20 et 27 francs de l’heure. Dans les faits, il s’élève toutefois à 24 francs. Il n’y a ni 13e salaire, ni bonus de fin d’année. Et aucune cotisation LPP n’est versée, vu que personne n’atteint le salaire minimum nécessaire à cette fin. A cela s’ajoute que la durée de travail est souvent interpré tée au détriment des salarié∙e∙s. Lorsqu’ils font des pauses ou se rendent aux toilettes, ils doivent se déconnecter, ce qui signi fie que leur compteurtemps est arrêté. Il en va de même pour de brèves réunions prépa ratoires et lorsqu’ils démarrent ou arrêtent l’ordinateur. Même lorsqu’il y a des pannes, l’entre prise décompte le temps de tra vail perdu. Leur revenu varie aussi énor mément. En été et en hiver, le centre d’appels reste fermé près d’un mois quand les man
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Centres d’appels sortants et entrants le personnel des centres d’appels entrants a la cote auprès des client∙e∙s. car il règle nos problèmes quand nous avons des difficultés avec des installations techniques, notre téléphone ou notre connexion internet. il enregistre nos réclamations ou les erreurs de commande, ou nous conseille sur les questions liées à nos polices d’assurance, etc. toutes ces tâches exigent de bonnes compétences techniques, administratives et linguistiques. Pour cette raison, les conditions de travail de ces employé∙e∙s sont généralement nettement meilleures que celles de leurs collègues des centres d’appels sortants. ceux-ci sont souvent voués aux gémonies par les client∙e∙s. appelant à presque toute heure du jour et de la nuit, les employé∙e∙s des centres d’appels sortants cherchent soit à nous vendre quelque chose, soit à nous interroger pour le compte d’un quelconque institut. on n’exige généralement aucune compétence particulière de ces salarié∙e∙s, qui doivent se tenir à des schémas strictement définis. a la moindre objection des client∙e∙s, la réponse fuse toute prête, soigneusement préparée. leurs conditions de travail sont souvent précaires : bas salaires, pauses très courtes, entretiens téléphoniques surveillés, horaires de travail irréguliers, nombre élevé d’appels exigé (jusqu’à plusieurs centaines par jour) forte contrainte au rendement. la fluctuation de personnel dans les centres d’appels sortants est par conséquent très élevée. outre ces deux types de centres d’appels, il existe des services d’appels mixtes, ainsi que des services spécialisés dans le traitement des demandes par courriel ou par formulaire de contact électronique. les salarié∙e∙s ne doivent pas obligatoirement être regroupé∙e∙s sur le site de l’opérateur. le travail peut aussi bien être effectué à domicile (télétravail), ce qui permet à l’employeur d’économiser à la fois les coûts de location et d’infrastructure. combinées au salaire au mérite, ces conditions obligent plus d’un∙e salarié∙e∙s des centres d’appels sortants à pousser la porte du service social de sa commune à la fin du mois. Franz schori, secrétaire spécialisé télécom/it
dats font défaut. Par ailleurs, les employé·e·s ne sont pas assurés contre les accidents. Pascal L. a cherché à s’inscrire auprès de l’assurance chômage pendant la période où il s’est retrouvé sans occupation ni revenu. Sur quoi l’ORP l’a informé que les varia tions de salaires sont courantes pour son type d’engagement et qu’elles doivent être acceptées.
forte fluCtuation Pascal L., membre de syndicom, tient des propos durs sur la politique du personnel : « Les employé∙e∙s doivent être là quand les mandats viennent, mais ils ne doivent générer si possible aucun coût. Ils portent le risque d’entreprise. »
Il n’est donc pas étonnant que la fluctuation au centre d'ap pels soit très élevée. Sur dix per sonnes qui suivent les cours d’in troduction, une seule reste plus de trois mois, estime Pascal L. : « J’ai déjà vu des centaines de salarié∙e∙s ici. » Mais les nouvelles postulations semblent affluer. Il s’agit souvent d’étudiant∙e∙s, de personnes de plus de 50 ans, de retraité∙e∙s. Beaucoup d’entre eux n’ont pas d’autre perspec tive professionnelle que celle de travailler dans un centre d'ap pels. Une situation exploitée à fond par la branche
* Journaliste free-lance ** nom connu de la rédaction
6 | Secteur Poste
syndicom | N° 4 | 28 mars 2014
comPtes 2013 de la Poste
Ruoff se plaint mais la Poste va très bien ! (suite de la page 1) Les chiffres sont désormais publiés. La Poste Suisse enregistre une nou velle fois un très bon résultat en 2013. Le résultat d’exploitation normalisé (Ebit) s’élève à 911 millions (860 mil lions l’année passée) et la marge cor respondante s’élève à 10,6 % (10 % l’année passée). En lisant le rapport de la Poste, on ne peut se défaire de l’idée que le bénéfice « consolidé nor
rémunérations Les neuf membres du Conseil d’administration ont été rémunérés à hauteur de 1,05 million de francs soit, en moyenne, 116 200 francs par personne, soit près de 9000 fr. sur 13 mois. Les sept membres de la direction et la directrice ont été rémunérés à hauteur de 4,26 millions (salaire de base, prestations annexes, parts liées à la prestation et indemnités de départ). Ce qui fait, en moyenne, 532 712 fr. par an par personne, soit près de 41 000 fr. mensuels (sur 13 mois) soit 1458 fr. par jour. Le salaire mensuel (sur 13 mois) de la directrice atteint près de 59 000 fr. ou 2100 fr. par jour. (YS)
malisé », bien qu’atteignant encore la coquette somme de 626 millions, a été sciemment réduit au mini mum. Bilan : le résultat est donc stable et la Poste en excellente santé.
sous l’angle du Personnel syndicom exige que le bilan soit enfin interprété sous l’angle du per sonnel et du service public. Selon son mandat légal, la Poste doit assurer le service universel. Or elle ne peut le respecter que si elle dispose d’un bon réseau postal et d’employé·e·s motivés. De nouvelles économies réalisées sur le dos du personnel et au détriment du réseau d’offices de poste affaibliraient encore le service public. Ce qui compte, c’est un ser vice public de qualité et pas seule ment le seul rendement. En outre, la Poste doit endosser sa responsabilité en tant qu’employeur social face à ses 62 000 employé·e·s. Dès lors, annoncer la suppression « socialement supportable » de mille postes via des départs à la retraite contredit ce principe. La Poste doit offrir des perspectives d’ave nir à ses employé·e·s, qui sont le fondement de l’entreprise. Il est donc absolument irresponsable
que ses cadres laissent entendre à leurs subordonné·e·s qu’ils subi ront encore davantage de stress et de pression, sans compter d’autres détériorations de leurs conditions de travail et d’engagement (p. ex. des engagements exclusivement à temps partiel dans la distribution du courrier). syndicom attend que ces problèmes soient abordés et résolus avec les partenaires sociaux dans le cadre des prochaines négo ciations CCT.
modérer la mainmise de la confédération Les pouvoirs publics n’ont pas inté rêt à ce que le service public de la Poste soit démantelé. C’est pourquoi syndicom exige de la Confédération qu’elle modère sa mainmise sur les millions de la Poste et qu’elle tienne compte des recettes fiscales nouvel lement générées dans le prélève ment sur le bénéfice d’entreprise. Par conséquent, syndicom exige de jouer la transparence sur les contri butions fiscales de la Poste. Car il est inadmissible qu’une entreprise à 100 % aux mains de l’Etat ne soit pas transparente en argumentant qu´il y a un « secret fiscal ». (syndicom)
Premier succès d’étaPe fêté
La direction ne manque pas d’air Presque chaque semaine, la presse dominicale répercute des rumeurs de restructuration ou suppression d’emplois à la Poste. Récemment encore, Madame Ruoff annonçait que la suppression de la distribution du courrier le samedi était envisagée. (Cette information a été démentie entre-temps.) Et elle a rappelé que le bénéfice de la Poste diminue, d’autant que cette dernière doit payer 200 millions d’impôts. (Le bénéfice augmente et la Poste ne paye « que » 92 millions comme impôts.) Autres lamentations : « Des milliers d’employé·e·s prendront leur retraite ces prochaines années sans être remplacés. » Ou encore : « La caisse de pensions Poste examine si les membres actifs devraient payer des cotisations plus élevées – en raison de la prochaine vague de départs à la retraite. » (Les deux scénarios sont de pures spéculations pour l’instant.) Il semble que la direction de la Poste laisse parfois échapper un pet en public, pour se rendre compte ensuite qu’il pue. Et si cela ne fait qu’aggraver la situation, on peut toujours prétendre à la fin que c’était du vent. Bruno Schmucki, responsable Communication
ims sa
Plus de salaire pour les conducteurs et conductrices des entrepreneurs postaux « Lorsqu’un objectif est atteint, il faut le fêter » a déclaré le conseil ler d’Etat Martin Jäger (PS / GR), orateur invité à la rencontre de syndicom à Ilanz. Cette vic toire d’étape vers une amélio ration des conditions de travail des conducteurs et conductrices des entrepreneurs postaux pri vés est un premier succès qui les rapproche de l’objectif fixé : bénéficier du même salaire et des mêmes conditions de travail que leurs collègues directement engagés auprès de CarPostal Suisse SA. Riana Schmid, secrétaire de syndicom pour le canton des Grisons, a salué à Ilanz trente conductrices et conducteurs des entrepreneurs postaux privés (EP), dont la forte présence tra duit une situation brûlante. Le conseiller d’Etat Martin Jäger s’est montré impressionné par l’engagement des chauffeurs. Selon lui, « les transports publics (TP) sont un pilier important de la Suisse. Nous en sommes fiers et à juste titre. Ces vingt der nières années, les TP ont été développés et les horaires tou jours mieux accordés ». Et d’ajou ter : « De bonnes infrastructures TP sont tout aussi importantes que de bonnes conditions de tra vail. » « Depuis 1996, le principe d’un salaire égal pour un tra vail égal est inscrit dans la loi sur l’égalité. Or il ne concerne
commentaire
pas seulement les hommes et les femmes, mais aussi d’autres iné galités – comme c’est le cas ici. Les conductrices et conducteurs EP font les mêmes tournées que leurs collègues engagés auprès de l’Etat ; ils conduisent les mêmes bus, portent les mêmes uniformes et accomplissent le même travail. Il est donc incompréhensible qu’ils soient moins bien payés, bénéficient de moins de vacances et aient de moins bonnes conditions de travail. » Riana Schmid a indiqué que l’engagement des collègues aux Grisons a contribué de manière décisive au premier succès rem porté par syndicom dans les dures négociations qu’il mène
avec les employeurs. Outre un versement unique de 700 francs, il y aura une augmentation de salaire pour toutes et tous, liée à la prestation. Comme l’a expli qué Sepp Casanova, militant actif de syndicom et conduc teur de cars postaux, des discus sions constructives se déroulent enfin avec l’employeur. Ce qui était encore impensable il y a quelques années. Il est donc important de ne pas lâcher prise maintenant. « Afin que nous obtenions la même CCT que les collègues engagés à la Poste, il faut aussi s’engager cette année pour cet objectif. » Les conduc teurs postaux des Grisons ont été unanimes à soutenir cette stratégie à Ilanz
L’engagement des collègues aux Grisons a contribué de manière décisive au premier succès remporté par syndicom.
Victoire pour les temps partiel Les salarié·e·s qui travaillent à moins de 40 % pourront désor mais, comme leurs collègues, participer aux enquêtes et aux sorties du personnel. Cette reven dication de syndicom pour un traitement égalitaire a été accep tée à la commission spéciali sée (CoSpe) de Poste Immobilier Management et Services SA (IMS). Les employé·e·s d’IMS engagé·e·s à moins de 40 % étaient exclu·e·s de l’enquête annuelle de satis faction du personnel depuis des années. Ce traitement inégal empêchait du même coup toute interprétation représentative du sondage, puisqu’une grande par tie des employé·e·s n’avaient pas la possibilité de donner leur avis. Beaucoup de personnes se sentaient ainsi exclues et discri minées. Lors de la séance organisée en automne 2013 avec la CoSpe IMS, syndicom a donc exigé que l’enquête de satisfaction soit ouverte à tous les employé·e·s. Les arguments du syndicat ont été entendus par les respon sables d’IMS. Les employé·e·s à temps partiel pourront donc dès cette année participer à titre facultatif à l’enquête de satisfac tion du personnel. Il est primor dial qu’ils en fassent usage et prennent part à ce sondage. La seconde revendication de syndicom visait elle aussi à mettre un terme à une inégalité de traitement des employé·e·s à
taux d’occupation réduit. syndi com exigeait que les règles concernant l’invitation des col laborateurs et collaboratrices aux sorties et rencontres du personnel soient harmonisées. Jusqu’ici, les différentes régions pouvaient décider librement de l’organisation de tels événe ments et choisir d’inviter ou non les employé·e·s à taux d’occupa tion réduit. Ces pratiques dis semblables et l’exclusion de certains suscitaient incompré hension et mécontentement. Ici aussi, IMS a donné son feu vert pour remédier à cette situa tion. Il est donc important que les collègues profitent désor mais de cette occasion de parti ciper aux rencontres régionales du personnel. Cette possibilité de mise en réseau entre collè gues est particulièrement utile pour les employé·e·s à temps partiel, qui travaillent dans de petits offices de poste isolés. Les événements organisés pour le personnel sont annoncés sur le lieu de travail et via intranet. La mise sur un pied d’égalité de tous les salarié·e·s reste un thème majeur pour syndicom. Grâce à la position très claire des membres du syndicat et à un bon partenariat social, la situa tion a pu être améliorée au sein d’IMS SA.
Sonja Oesch, secrétaire centrale du secteur Logistique
Secteur médias | 7
syndicom | N° 4 | 28 mars 2014 comPtes tamedia 2013
Tamedia : des millions aux actionnaires et un plan asocial pour les salarié·e·s (suite de la page 1) Ce que Tamedia offre en ce moment à ses salarié∙e∙s licen ciés, ce sont des plans asociaux ! C’est pourquoi une bonne cen taine d’employé·e·s menacés de licenciement des rédactions du Landbote de Winterthour, du Zürichsee-Zeitung et du Zürcher Unterländer ont protesté devant le siège principal à Zurich, le 13 mars, pendant que la direc tion du groupe rendait public son excellent résultat 2013 (voir notre analyse cicontre). syndi com, impressum et les salarié·e·s ont fait valoir leurs revendica tions visant à réduire les licen ciements au minimum et à négo cier un vrai plan social.
tamedia ou tue media ? De leur côté, une centaine de salarié∙e∙s des titres romands de Tamedia se sont réunis dans l’aprèsmidi devant la tour Edi presse à Lausanne. Ils tenaient à soutenir leurs collègues aléma niques. A l’appel des rédactions et soutenus par les syndicats, ils protestaient également contre les mesures d’économies larvées mises en œuvre par le groupe (voir nos dernières éditions). « Rédactions saucissons, employés chair à pognon », « Tamedia tue les médias », « Non aux licencie ments déguisés », pouvaiton lire sur des tracts et des affiches. Les salarié∙e∙s ont boycotté la séance de présentation des comptes 2013. Le licenciement sans indemnités d’une collègue qui travaille dans l’entreprise depuis plus de qua rante ans a choqué. Les conditions de travail pour la trentaine de col lègues de Télétop Matin et Femina ont été dénoncées. L’hygiène du travail a déclaré les locaux insalubres, mais la direction n’a rien entrepris, et les employé·e·s attrapent rhumes et allergies à répétition.
menaces contre les rédactions Depuis que les rédactions ont adressé une pétition, la situation s’est envenimée. Après une brève manœuvre de diversion avec une offre améliorée cousue de fil blanc (retirée du reste peu après), Tamedia refuse toujours d’entrer
en négociation avec les parte naires sociaux et les commissions du personnel. Et les journalistes qui se sont engagés pour sauver leurs rédactions ont été menacés de licenciement. Selon Tamedia, le plan asocial émanant de la direction du groupe doit être appliqué dans toute la Suisse. Les prochaines mesures d’éco nomie ne vont certainement pas tarder, même si les bénéfices des dernières années sont plus que confortables.
millions aux actionnaires miet tes au Personnel Même si le résultat de 2012 le surpassait, les marges bénéfi ciaires (11,9 % Ebit) et le résul tat de 119,1 millions restent vertigineux – et inégalés par rap port aux autres entreprises des médias. Une manne qui échappe aux salarié∙e∙s qui ont créé cette richesse. Les actionnaires ont touché 47,7 millions (dont 36,5 à la famille historique Coninx Supino), tandis que les membres de la direction et du conseil d’ad ministration ont empoché 9 mil lions. Aux employé·e·s reviennent 4,9 millions de bonus. Une répar tition digne de l’Ancien Régime : 26 % du bénéfice net aux huit principaux actionnaires, 8 % aux 14 membres de la direction et du conseil d’administration et… 4 % aux 3382 salarié∙e∙s (équivalents plein temps). Tamedia a atteint son objectif par des restructurations rigou reuses (34 millions économisés en 2013), un refus de procéder à des augmentations de salaire générales et des licenciements dans toute la Suisse. Ces derniers mois, Tamedia a annoncé la sup pression de 40 à 50 postes entre les titres de Zurich et Winter thour, les chauffeurs à Genève et Bussigny et le service Prépresse à Lausanne. Tamedia compte en outre payer le moins possible pour les licenciements et impose un plan social au rabais – bien inférieur au niveau de tous les plans sociaux précédents –, mal gré la nouvelle obligation légale pour les grandes entreprises de les négocier.
ZuRICh, 13 MARS ∙ une bonne centaine d’employé·e·s menacés de licenciement des rédactions de Winterthour et Zurich ont protesté devant le siège principal de Tamedia, pendant que la direction du groupe rendait public son excellent résultat 2013 obtenu sur le dos des salariés. (photo Felix Graf)
syndicom exige que Tamedia renonce à ses objectifs irréalistes en matière de gain (marge Ebit de 15 % !) et investisse désormais dans le personnel, les conditions de travail et la qualité des médias, au lieu de gonfler les poches de ses actionnaires et de la direc tion. Par sa politique de mépris des employé·e·s, Tamedia com promet l’avenir des médias et casse son outil de travail. Trans former Tamedia en machine à cash en oubliant les métiers de base du groupe est une stratégie à courte vue bien hasardeuse, et contreproductive à long terme. Mais la direction s’en soucie telle encore ?
Rédaction
LAuSANNE, 13 MARS ∙ En soutien à leurs collègues alémaniques et pour dénoncer les méthodes de Tamedia en Romandie, plus de 100 salarié·e·s des titres romands manifestaient devant la tour Edipresse. (photo Yves Sancey)
décryPtage
Une fable comptable pour « justifier » 62 millions d’économies Décortiquer les comptes de Tamedia demande un certain art, tant l’entreprise sait y faire pour raconter des histoires. La fable est annoncée dans le titre de son communiqué : « La forte croissance des activités numé riques compense le recul de la publicité dans le secteur Print. » La morale : les rationalisations – 62 millions d’économies sont annoncées discrètement – com penseront cette baisse du chiffre d’affaires du média papier. L’his toire officielle repose bien sur un certain nombre de faits, mais d’autres sont tus ou juste men tionnés en passant.
Provision de 6,2 millions Pour des licenciements à venir… A force d’achats de sites inter net – 234 millions d’acquisitions en 2012 et 2013 grâce aux cen taines de millions de réserves accumulées depuis dix ans à coup de restructurations –, Tamedia voit enfin ses activités numé riques dégager du profit depuis l’an passé. Mais cela est surtout rendu possible grâce au matra quage gratuit pour ces sites dans les journaux. La hausse du chiffre d’affaires est due en partie à un effet comptable : les résultats de plusieurs sites internet impor tants sont pris en compte pour la première fois. Les recettes publicitaires des médias imprimés sont certes en recul depuis 2012 et « pèsent sur le chiffre d’affaires » et celles du Digital sont en hausse, même si des sites comme search.ch et newsnet demeurent déficitaires. Mais Tamedia ne donne que les chiffres de l’ensemble des médias suisses et pas ceux de son groupe. « Les mesures de rationalisation ne sont pas parvenues à compen
ser entièrement le recul d’origine structurelle », nous dit Tamedia, qui en profite pour annoncer que « des réserves s’élevant à un total de 6,2 millions ont été consti tuées [en 2013] dans les deux acti vités Print. » En clair : Pour finan cer les plans sociaux !
des imPrimés toujours très rentables On pourrait croire la situation catastrophique. Pourtant les seg ments Print régional et national du groupe dégagent respective ment une marge Ebitda (avant amortissements) de 15,5 % et 15,8 %. Même les imprimeries car tonnent avec une hausse de leur chiffre d’affaires de 15 %, dépas sant « nettement » les objectifs fixés. Le Print assure ainsi tou jours plus de 70 % du bénéfice brut du groupe et près de 80 % du chiffre d’affaires ! L’activité est donc hyper rentable et n’a pas besoin d’être sauvée par le Digital ! Les restructurations ne se justifient pas. Par ailleurs, la chute des rentrées publicitaires n’est pas seule en cause. Pour expliquer la baisse du bénéfice avant amortissement du Print national, Tamedia reconnaît que cela est aussi dû à « des investis sements réalisés sur les marchés de journaux du dimanche et au Danemark ».
des millions soustraits des bénéfices annoncés De bonnes nouvelles parsè ment le rapport. Au détour d’une phrase, on apprend que pour Tamedia, en 2013, « le taux d’impôt effectif a baissé de 22,3 % à 12,2 % ». De plus, le groupe a réussi à se désendetter de près de 100 millions et à augmenter ses capitaux propres de plus de
200 millions. D’autres emplettes devraient suivre grâce à un taux d’autofinancement passant de 58,1 à 64,5 %. Jamais satisfaits, les actionnaires en veulent toujours plus. L’objec tif insensé d’une marge opéra tionnelle Ebit de 15 % est manqué cette année avec « seulement » 11,9 %. Cette « chute » de l’Ebit et du bénéfice net s’expliquent aussi en grande partie par les investissements. En 2013, les acquisitions sont « notamment à l’origine d’une chute de 8,1 % du bénéfice opérationnel avant inté rêts et impôt (Ebit). » (24 Heures, 14.3). L’Ebit et le bénéfice net sont également en baisse à cause d’une hausse de 34 % (soit 10 mil lions) des amortissements sur immobilisations immatérielles.
62 millions à économiser sur le dos de qui ? S’il ne figure pas dans le com muniqué de presse, l’existence d’un nouveau plan de rationa lisation de 62 millions sur trois ans – dont 40 millions en 2014 – est suggérée dans les docu ments donnés à la conférence de presse. Une baisse estimée par Tamedia de la publicité print de 7 % en 2014 le justifierait. Un nouveau coup de massue pour les salarié∙e∙s après l’annonce en 2013 du plan d’économie de 34 millions. Les plans s’addi tionnentils ou se recoupentils ? Mystère. Des investissements dans le Digi tal plombent la marge Ebit, justi fient des économies au nom d’un Print prétendument malade que le Digital est censé sauver. La fable s’autoalimente. Et les sala riés en paient le prix.
Yves Sancey, rédacteur romand
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syndicom | N° 4 | 28 mars 2014
nouveLLe ForMation en CoMMuniCation visueLLe
Ne dites plus « concepteur en multimédia » mais « interactive media designer ! » Une petite révolution secoue le milieu des arts visuels et graphiques. Après deux ans de travail intensif, une nouvelle profession est née. Du métier de concepteur en multimédia, qui existe en Suisse romande depuis la fin des années nonante, on passe à celui d’interactive media designer CFC. Les premières classes commenceront cet été. (Ecole romande d’arts et communication), à Lausanne et très impliquée dans la mise en place de ce nouveau CFC. Pierre Fantys, directeur de l’Eracom, nous a rejoints durant l’entretien.
syndicom, le journal : En quoi consiste cette nouvelle formation d’interactive media designer ? Michaela Varin : Les interactive media designer (IMD) travaillent avec les technologies numériques. Ils utilisent les applications du monde graphique et de l’image, l’audiovisuel, l’animation graphique, vidéo et 3D, les logiciels et langages permettant l’interactivité. Ils élaborent des stratégies de communication. Cette formation traite des médias web : Android, écrans tactiles, smartphones, tablettes. Mais si le concepteur en multimédia traitait encore les médias imprimés (le « print »), l’IMD ne touchera plus le papier mais s’occupera uniquement de médias numériques. Il se distingue ainsi des graphistes et polygraphes qui, même s’ils ont des cours en médias interactifs, s’occupent principalement de médias imprimés (voir graphique).
Comment les jeunes feront-ils leur choix entre IMD et graphiste ? C’est une question d’affinités avec les médias. Lors des entretiens d’embauche dans le cadre des tests d’admission, nous voyons clairement ceux qui sont branchés print, graphisme, création d’identités, branding et campagnes de communication. D’autres sont plutôt intéressés par les médias interactifs et ont des affinités avec l’animation ou le film. On a deux publics mais, à l’école, on travaille beaucoup ensemble. Il y a des projets entre
invitation aux entreprises
Séance de présentation IMD CFC à Lausanne Dès l’été 2014, la formation d’interactive media designer cFc prendra le relais de l’actuel concepteur en multimédia selon la nouvelle ordonnance sur la formation. pour vous présenter en détail tous les contenus en rapport avec la nouvelle ordonnance sur la formation, eracom invite les responsables de formation des entreprises intéressées par l’engagement d’apprenti·e·s IMD à une séance de présentation: Jeudi 3 avril 2014, 17 h 30 à 19 h 30, Eracom, salle 113, r. de Genève 55 Programme : Bref historique, positionnement, profil professionnel, entreprise, ecole professionnelle, cours interentreprises, procédures de qualification, sIMD – de quoi s’agit-il ? Discussion. Intervenants : Membres de la commission de réforme et du groupe de travail, responsables des cours interentreprises et de l’école professionnelle. Documentation : L’ordonnance sur la formation orfo, le plan de formation et le guide méthodique peuvent être téléchargés sur www.simd.ch. La participation à la manifestation est gratuite.
graphistes et concepteurs en multimédia (futurs IMD). Dans la réalité professionnelle, ils vont beaucoup collaborer.
Les IMD qui travaillent notamment avec des bandes-annonces (trailer) deviennent-ils des cinéastes ? Non ! Ils travaillent certes sur des spots et des présentations de produits. Mais cela reste un CFC. Toutefois nous sommes en train de préparer une formation en école supérieure, au niveau webdesign et film, avec deux spécialisations. Nous avons une collaboration avec la salle de concerts des Docks par exemple, avec des films qui présentent leur programmation. Les IMD ont une formation son, vidéo et animation. Ils sont un public très recherché par des écoles comme l’ECAL (Ecole cantonale d’art de Lausanne).
Quelles sont les entreprises qui enverraient des apprenti·e·s chez vous ? Ce sont entre autres des entreprises de production de films, des agences web, des agences de communication, la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD). Nous sommes aussi en étroite collaboration avec la RTS. Nous avons des entreprises de stage qui accueillent déjà nos élèves en conception multimédia et qui pourraient proposer des apprentissages en IMD. Nous faisons la promotion mais nous nous appuyons également sur l’association SIMD pour promouvoir ce métier. Une soirée d’information est du reste prévue le 3 avril (voir encadré) à l’Eracom pour les patrons potentiellement intéressés. Nous avons aussi beaucoup d’élèves en préapprentissage chez nous qui sont informés sur cette possibilité de faire la formation ici en école ou dans le système dual.
Pourquoi avoir eu recours à un intitulé de la profession en anglais ? Cela a été l’objet de longues discussions ! Au niveau international, cela est beaucoup plus compréhensible, déjà connu et facilite l’échange. C’était aussi important d’avoir le mot « designer » dans l’intitulé. C’est vraiment ça. Ce n’est pas qu’un métier technique. C’est surtout un métier de tête : de réflexion, d’analyse, de proposition, de hiérarchisation, de contenu et d’information. Pour tout cela, il faut un ou une designer qui analyse et qui donne une forme adéquate à ces informations. La future formation en école supérieure (ES) va du reste s’appeler « Designer diplomé·e ES en communication visuelle ». Après le CFC d’IMD, on peut donc continuer cette formation supérieure de deux ans.
La plupart vont donc se spécialiser après le CFC ? Tout à fait. Ils vont ensuite vers le film, l’animation ou le web. Ils iront dans une direction soit technique soit créative. Même celles et ceux qui commencent à travailler tout de suite choisissent une entreprise spécialisée dans un domaine. Peu d’entreprises sont actives dans tous les domaines que nous traitons dans cette formation.
Pour celles et ceux qui ont fait l’ancienne formation de concepteur en multimédia, y aura-t-il des équivalences ? Non. L’interactive media designer va simplement remplacer l’ancienne dénomination, mais le métier existe toujours bien sûr. Ceux qui sont en cours de formation continuent avec le règlement actuel. Il n’y a aucune dévalorisation du titre. Ce qui compte, c’est
quatre éCoLes roManDes Les écoles romandes suivantes donneront des cours pour l’obtention d’un CFC d’interactive media designer : CIFOM (Centre interrégional de formation des Montagnes neuchâteloises) à La Chaux-de-Fonds, CFPAA (Centre de formation professionnelle Arts appliqués) à Genève, Eikon EMF (Ecole des Métiers – technique et art – Fribourg) à Fribourg, ERACOM (Ecole romande d’arts et communication) à Lausanne.
ce qu’ils ont fait, ce qui est dans leur portfolio.
Cette formation sera-t-elle identique dans toutes les écoles ? Nous avons la même ordonnance, qui est faite pour une formation duale. Eracom est la seule école en Suisse romande qui forme déjà des élèves en système dual et nous allons regrouper les élèves en dual de toute la Romandie, avec peutêtre une exception en Valais.
Combien d’élèves commencent chaque année cette formation ? Nous formons nous-mêmes 35 élèves en école. Pour cette année, nous avons déjà clos les inscriptions. L’Eracom a une classe en trois ans (pour les détenteurs d’une maturité ou d’un certificat de culture générale) et une en quatre ans, dont deux stages de cinq mois en entreprise. En outre, nous allons ouvrir une classe duale, vu que nous récupérons tous les élèves de la Suisse romande. Là il y a encore de la place. A Fribourg, il y a aussi deux classes, à Genève et La Chaux-de-Fonds une. Ce qui fait pas mal de monde !
Le marché n’est-il pas saturé ? Difficile à dire, mais c’est un métier où il y a beaucoup de demandes et un besoin en personnes formées dans ce domaine. Pour le moment, en tous les cas, ils trouvent assez facilement un emploi. D’autres poursuivent des études…
Les premiers emplois, ce sont plutôt des stages ? Nous constatons plutôt que soit ils trouvent un emploi, soit ils se
Michaela varin, graphiste, doyenne concepteurs en multimédia à l’eracom (ecole romande d’arts et communication), à Lausanne et très impliquée dans la mise en place de ce nouveau cFc. pierre Fantys, directeur de l’eracom, nous a rejoints durant l’entretien.
photo Yves saNceY
Depuis déjà plus de dix ans, la Suisse romande délivre un Certificat fédéral de capacité (CFC) de concepteur en multimédia. Le succès a été croissant. Le nombre de CFC annuels délivrés dans quatre écoles est passé de 40 en 2004 à 80 en 2010 puis 115 en 2013 soit près de 750 en dix ans. L’obligation d’élaborer une ordonnance fédérale pour cette formation régie jusquelà seulement par un règlement provisoire a conduit, après deux ans de travaux en commission, à la création d’un CFC d’interactive media designer (designer en médias interactifs). Ce CFC était particulièrement attendu en Suisse alémanique. En effet, à l’heure de l’explosion de l’internet, des applications, des réseaux et des forums sociaux, aucune formation multimédia certifiée par un CFC ne préparait les jeunes à la publication d’images, vidéos et sons sur les supports de communication numériques modernes (téléphones mobiles, tablette, écrans, etc.). A peine croyable. Cette formation y remédiera dès cet été. Pour encadrer la profession, une nouvelle association professionnelle a vu le jour le 16 janvier dernier à Berne : l’association Swiss interactive media design (SIMD). Elle regroupe les syndicats syndicom – représenté par Hans Kern – et syna, l’Office paritaire de formation professionnelle (OPF) et l’association patronale de l’industrie graphique Viscom. La SIMD vise notamment le développement de cette nouvelle formation et le réseautage d’entreprises dans le domaine des médias interactifs. Nous avons rencontré Michaela Varin, graphiste, doyenne Concepteurs en multimédia à l’Eracom
Le nouveau comité sIMD se présente sur la photo, accompagné de peter theilkäs (secrétariat sIMD) et Roger spindler (schule für Gestaltung de Berne et Bienne). on reconnaît notamment tout en haut à gauche thomas Gsponer (directeur viscom) à côté de hans Kern (responsable de la formation à syndicom). en bas à gauche, Michaela varin (eracom) (photo LDD).
GI jeunes | 9
syndicom | N° 4 | 28 mars 2014 Jeunes en ForMation touChés
Une « génération 9 février » ? L’acceptation de l’initiative UDC dite « contre l’immigration de masse » n’a pas fini de faire parler d’elle. On ne compte plus le nombre de réactions suite à l’acceptation par le peuple suisse du texte agrarien. Les gens semblent découvrir aujourd’hui les conséquences négatives qui vont découler du vote du 9 février dernier. Pourtant, les choses étaient claires dès le départ. Il s’agira maintenant de « sauver les meubles » autant que faire se peut. Loïc Dobler *
mettent à leur compte. Le phénomène des stages touche davantage les graphistes. Les stages durant la formation permettent de créer un réseau professionnel qui aide à trouver un poste après le CFC.
Au niveau des salaires, quelles peuvent être les prétentions en sortant de cette formation ? Pierre Fantys : C’est une palette très large dans la mesure où c’est un CFC. Ce ne sont pas des salaires minimaux, mais certains doivent encore se former. Parfois ce sont des salaires de stagiaires. A partir du moment où ils sont formés, qu’ils ont une spécialisation, ils sont alors sur le marché concurrentiel. Dans ce domaine-là, pour l’instant, il y a plus de demandes que d’offres. Donc, ce n’est pas trop un souci.
Cette formation est surtout une grande nouveauté pour la Suisse alémanique ? Michaela Varin : En effet. Pour l’instant, cette nouvelle formation sera proposée à la rentrée à Bâle, Saint-Gall et à Berne, mais uniquement en système dual. Cette formation sera sans doute aussi proposée dans un an à Zurich même si,
pour le moment, il n’y a pas encore de décision. Pierre Fantys : Avec la Suisse alémanique, cela prend une dimension nationale. Il y a une reconnaissance plus large avec une possibilité de mettre davantage en avant ces formations et les réflexions autour de deux domaines extrêmement dynamiques : la création autour des réseaux, des écrans du web, des apps et tout ce qui est digital publishing, et l’aspect audiovisuel, qui ne dispose aujourd’hui que de cette formation initiale alors que la Suisse offre un bouquet assez large de formations supérieures au niveau des HES notamment. Cela renforce une offre unique en plein développement. C’est important que nous nous soyons réunis autour de l’ordonnance et de l’association. L’industrie du web est encore très jeune et c’est encore un peu le Far West avec de très petites entreprises très volatiles, sans culture de formation. Nous disposons maintenant d’un bon outil.
Interview : Yves sancey, rédacteur romand, et patricia alcaraz, secrétaire régionale médias (communication visuelle, presse et livre)
CoMMentaire
Je ferais tout pour apprendre la profession de mes rêves ! La profession d’interactive media designer (concepteur / conceptrice en multimédia) deviendra la profession de rêve de la communication visuelle. Les concepteurs et conceptrices en multimédia élaborent essentiellement sur l’écran des images statiques et animées, des textes, graphiques d’information, des séquences interactives et vidéos, ainsi que du 3D. Ils et elles conçoivent et créent des moyens de communication interactifs tels que des apps, bandes-annonces, sites internet, le tout en relation avec les médias du futur. Les nouveaux médias ont des exigences aux antipodes des médias imprimés. Les jeunes professionnels sont recherchés là où l’on produit des médias numériques: dans les rédactions des radios et télévisions, dans celles des médias qui se déclinent de plus en plus également en format électronique et dans les agences web.
Les premières conséquences concrètes annoncées par l’Union Européenne (UE) concernent le monde estudiantin ainsi que celui de la recherche. Le couperet est rapidement tombé. L’UE gèle la participation de la Suisse aux programmes européens de formation « Erasmus + », de recherche européen « Horizon 2020 » et de promotion du cinéma MEDIA. La suspension du programme « Erasmus + » a des conséquences directes et très concrètes pour les étudiant·e·s. Les échanges linguistiques ainsi que les possibilités d’étudier à l’étranger vont immanquablement se compliquer, quand bien même ce programme connaissait un succès considérable.
Ligue b et briCoLage Concrètement, dès la rentrée scolaire prochaine, les universitaires ne pourront plus se rendre à l’étranger tout en bénéficiant du soutien de l’UE. La Confédération s’est certes engagée le 7 mars à créer un mode de financement complémentaire et à élaborer des solutions transitoires concernant les programmes dans les domaines de la formation et de la recherche ainsi que de la promotion du cinéma dans le but d’offrir, à l’avenir également, aux Suisses la possibilité de participer indirectement au programme européen d’éducation, de formation, de jeunesse et de sport Erasmus +. L’argent ne remplace toutefois pas le réseau, l’échange, l’expérience ou la renommée du fait d’obtenir des financements avec Horizon 2020. La Suisse, reléguée en Ligue B, ne jouera plus dans la cour des
grands. La Suisse veut s’isoler : les étudiants ne connaîtront plus qu’une participation indirecte. Du bricolage. Alors que la jeune génération du cinéma suisse cartonne avec Ursula Meier (L’enfant d’en haut), Lionel Baier (Les grandes ondes) ou Jean-Stéphane Bron (L’expérience Blocher), les producteurs suisses craignent l’isolement avec la fin du programme MEDIA.
une baLLe Dans Le pieD La Suisse s’est bien tiré une balle dans le pied. Même l’UDC semble aujourd’hui se rendre compte des conséquences de l’acceptation de son initiative. A croire que ce parti ne souhaitait pas voir son texte accepté mais uniquement pouvoir se profiler une fois de plus sur le thème de l’immigration. A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler ! Le monde étudiant monte aujourd’hui aux barricades pour demander des solutions rapides. L’Union des étudiant·e·s de Suisse (UNES) s’est déclarée « choquée, mais pas surprise ». Une fois le choc passé, bon nombre d’initiatives ont été prises et en particulier sur les réseaux sociaux. On pourra notamment citer la pétition en ligne lancée par la Jeunesse socialiste suisse qui revendique le droit de « ne pas faire nos études dans une prison politique de l’éducation. Erasmus doit être sauvé ! ». Le Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ), dont le GI Jeunesse de syndicom est membre à travers la commission jeunesse de l’USS, a également adressé une lettre ouverte aux autorités européennes et helvétiques afin d’exiger que la
jeunesse ne paie pas le prix de la votation du 9 février dernier.
bLoCher, roi Des suisses ? Comme dans une mauvaise farce, se prenant pour le roi des Suisses, Christoph Blocher a demandé aux étudiants qui rencontraient des problèmes avec Erasmus de lui écrire personnellement. Il a reçu entre 500 et 700 demandes d’aide de la part des étudiants et des chercheurs. Pour sa part, le site créé par la Jeunesse socialiste vaudoise (Helpline-Blocher.org) a enregistré 1200 messages, mais seuls 250 dossiers, après un gros tri, ont finalement été envoyés à Christoph Blocher qui juge – très sévèrement – que seules 12 demandes étaient crédibles. Selon Mathias Reynard, conseiller national socialiste valaisan, en débat sur la RTS, une fois de plus l’UDC fait des belles promesses mais se dégonfle quand il s’agit de passer à l’acte alors que ce parti a mis la Suisse dans une situation très compliquée sans proposer de solutions de rechange. Reste maintenant à savoir si ces différentes initiatives permettront à une nouvelle génération politique d’émerger comme cela a été le cas en 1992 après le refus – déjà serré à 50,3 % – du peuple suisse d’adhérer à l’espace économique européen (EEE). Ce pourrait être là le seul résultat positif de cette acceptation.
*secrétaire central en charge de la Jeunesse Pétition de la JS Suisse : http://juso.ch/fr/erasmus
Le nouveau profil professionnel a été élaboré après deux ans de travail intensif. en tant que l’une des organisations faîtières du profil professionnel, syndicom a investi beaucoup de temps et d’argent dans ce projet. Le groupe de travail a profité des riches expériences des hautes écoles suisses romandes, qui forment déjà depuis douze ans des concepteurs / conceptrices en multimédia à plein temps. en suisse romande, 750 professionnels ont obtenu le certificat fédéral de capacité. en suisse alémanique, c’est maintenant le tour des entreprises de formation actives dans le domaine des médias interactifs de se réveiller. De mon côté, je ferais tout pour apprendre une telle profession ! hans Kern, membre du groupe de travail sIMD
1er MaRs · plus de 10 000 personnes manifestent à Berne suite au vote du 9 février, dont de très nombreux jeunes subiront les effets avec le gel des accords erasmus + et horizon 2020. (photo Yves sancey)
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syndicom | N° 4 | 28 mars 2014
La grève en quest ion
Trois ex-grévistes partagent leurs expériences TÉMOIGNAGES ∙ Le samedi 15 février, à Neuchâtel, des grévistes licenciés ces derniers mois en Suisse ont parlé de la violence émotionnelle subie tout au long de leur difficile combat. Claude Grimm * Faire la grève n’est pas une partie de plaisir. C’est même une expérience d’une violence émotionnelle inouïe dont on ne ressort pas indemne et qui bouleverse une vie pour longtemps. C’est en bref ce qui ressort de la conférence organisée par les grévistes euxmêmes, avec le soutien de l’Association pour un centre autogéré (ACAP), pour faire le point sur ce qu’implique le choix de cette forme de revendication radicale. Trois ex-grévistes licenciés ont témoigné de leur expérience dans des contextes très différents : l’hôpital de la Providence à Neuchâtel, l’entreprise de catering Gate Gourmet à l’aéroport de Genève et la station-service Spar à Dättwil (Argovie). Avec un point commun entre ces mobilisations : l’inflexibilité de l’employeur, qui combat la grève par tous les moyens et finit par licencier tout ou partie des grévistes. Les conflits de la Providence et de Gate Gourmet ont par ailleurs été marqués par le rôle ambigu des politiques et le manque de solidarité de la part des travailleurs non grévistes, majoritaires.
tempête dévastatrice « Je suis une personne engagée et militante. La vie a été plutôt douce avec moi […] jusqu’au
moment où la tempête s’est levée dans ma vie et a tout emporté sur son passage : mon emploi, mon innocence, mes illusions, et a ébranlé mes convictions », témoigne Muriel [prénom fictif ], ancienne infirmière et gréviste licenciée de l’hôpital de la Providence. Pour elle, pouvoir dire non a nécessité de « traverser le lac de la peur » et a été « le premier pas sur un chemin de larmes, d’humiliations, de trahisons ». « Mais cela a aussi révélé ma capacité de résistance, mes limites et les sacrifices que j’étais prête à accepter pour défendre mes convictions », note-t-elle. Elle dénonce les méthodes de la direction. La première semaine, les grévistes reçoivent une lettre de menace de licenciement immédiat pour abandon de poste. La direction poste des agents de sécurité dans la cour de l’hôpital pour les impressionner et les empêcher d’avoir des contacts avec les non-grévistes. […] Lorsqu’après deux mois de grève, la direction licencie les grévistes avec effet immédiat, ceux-ci en sont informés par les médias. Enfin, « pour bien marquer leur mépris et nous empêcher au maximum de nous relever », la direction leur fournit un
certificat dans lequel figure leur licenciement pour fait de grève.
manque de soLidarité Autres regrets de l’ex-gréviste face à « la peur, l’égoïsme, l’ignorance, la lâcheté ou l’indifférence » d’une partie du personnel. Après un premier jour de débrayage réussi en septembre 2012, une majorité renonce, sous la pression de la direction, à faire grève dès novembre. Et de relever quelques justifications entendues : « Je ne peux pas faire grève, j’ai une maison, des enfants en études, des crédits. Toi, tu n’as rien à perdre. » « Je suis de tout cœur avec toi, mais je n’ai pas ton cou-
chez spar : onze jours de grève, 14 Licenciés, zéro améLioration Si la grève menée par les salarié·e·s de Spar à Dättwil, en Argovie, n’a duré que onze jours, elle n’en a pas moins été violente, puisqu’elle s’est achevée le 13 juin 2013 par un échec des négociations et le licenciement des quatorze grévistes y ayant pris part. Comme à la Providence et à Gate Gourmet, l’employeur s’est montré inflexible, quand bien même, dans ce cas, l’accès à la stationservice était bloqué par les grévistes. « Nous avons tous pleuré et nous sommes demandés si cette grève avait servi à quelque chose. Aurait-il mieux valu se taire ? » s’interroge Svijetlana Ivcetic, ancienne vendeuse et gréviste licenciée de Spar, devenue secrétaire syndicale. « Non, répond-elle, car c’est important de lutter, même si parfois nous sommes punis par un licenciement. Nous avons réalisé la plus longue grève de Suisse dans le commerce de détail. Et de nombreuses personnes, à qui on a ouvert les yeux sur les conditions de travail chez Spar, nous ont soutenus. » Elle raconte la galère qu’elle a vécue chez Spar, ouvert 365 jours par an. En cause : un manque chronique de personnel. « Les journées étaient un enfer, tant il y avait de travail. En tant que cheffe d’équipe, je gagnais moins de 4000 fr. par mois. Cela ne pouvait plus durer. »
Décision est prise de contacter Unia. Trois revendications : davantage de personnel, des salaires plus élevés et amélioration des infrastructures (par exemple la climatisation). La direction refuse tout. La grève débute le lundi 3 juin 2013. Le shop est fermé. « On a expliqué aux clients pourquoi on faisait la grève. Beaucoup nous ont soutenus. Les médias étaient présents. D’autres collègues nous ont rejoints », se souvient Svijetlana Ivcetic. Le jour suivant, le groupe Spar annonce son intention de casser la grève. Unia mobilise une centaine de personnes pour bloquer l’entrée. Une soixantaine de chefs de service, cadres et employés sont déplacés par Spar, mais ils rebroussent chemin. Le dimanche, une fête de soutien aux grévistes est organisée sur place : 300 personnes y prennent part. Mais Spar ne cède pas. Le 9e jour, l’employeur ne participe pas aux négociations. Et le lendemain, il refuse toutes les propositions des grévistes. Le surlendemain, tous sont licenciés. Puis le tribunal de Baden décrète la grève illégale et le blocage du magasin est levé. Mais le combat se poursuit devant la justice. Unia a porté plainte contre les licenciements. (CGM)
rage. » « Si tu n’es pas contente, tu n’as qu’à aller travailler ailleurs et nous laisser tranquilles. » « Vive le salaire au mérite car je suis méritante ! » Les médias, qui ont plutôt pris parti contre les grévistes, sont également épinglés : « Ils ont montré un manque flagrant de recul, de hauteur d’analyse et de neutralité. Ceci nous a gravement porté préjudice », dénonce Muriel […]. « Pour tenter de contrebalancer cette désinformation, nous n’avons eu de cesse d’aller à la rencontre de la population pour lui expliquer les conséquences, notamment sur la qualité de la prise en charge des patients, de l’arrivée à Neuchâ-
tel d’un groupe financier tel que Genolier. » […]
syndicats épingLés Les syndicats n’échappent pas à la critique. Pour la première fois, la question des divergences avec les grévistes ayant mené à la rupture est évoquée publiquement : « S’ils sont indispensables pour mener un tel combat, ils ne doivent pas se substituer aux grévistes dans les processus décisionnels les concernant directement », avertit l’infirmière. Selon elle, le mot « échec » est tabou pour les syndicats : « Ils sont prêts à n’importe quelle concession pourvu qu’ils puissent donner l’illusion d’avoir gagné quelque chose. » Et de questionner : comment éviter de répéter les mêmes erreurs si on refuse de les admettre et de les analyser ? « Au moment où nous avons divergé dans nos façons d’envisager la fin de notre lutte, les syndicats ont provoqué la rupture sans nous donner d’explication », déploret-elle. Mais Muriel ne regrette rien : « S’il faut choisir entre être une lâche ou une condamnée, je préfère être la condamnée. ».
* Paru dans Le Courrier 18 février 2014 Ci-dessus : 6 octobre 2013, Genève ∙ Au soir des élections, les grévistes de Gate Gourmet sont sur le plateau de télé. (photo Nicola Cianferoni)
21 juin 2013, Dättwil Argovie ∙ Une fête de soutien aux grévistes est organisée sur place, 300 personnes y prennent part. Mais Spar ne cède pas. (photo Unia)
26 janvier 2013, Neuchâtel ∙ Entre 1000 et 2000 personnes défilent pour soutenir la CCT Santé 21. La direction licencie les grévistes. (photo Demir Sönmez)
gate gourmet, aéroport de genève : Les grèves se suivent et se ressembLent Rien ne ressemble plus à une grève qu’une autre grève. C’est en tout cas l’avis de Dominique, ancien travailleur de Gate Gourmet à l’aéroport de Genève et gréviste licencié, pour qui les récits de ses « homologues » de la Providence et de Spar ressemblent à s’y méprendre au sien. « Nous avons vécu les mêmes pressions de la direction, le même abandon des politiques, les mêmes craintes et lâchetés des autres employés, ainsi que des licenciements », constate-t-il. A une différence près : le combat chez Gate Gourmet se poursuit. […] Les actionnaires visent 14 % de marge. « Pour atteindre cet objectif délirant, une seule solution : virer la CCT, licencier le personnel et le réengager moins cher », explique Dominique. Une fois la CCT dénoncée pour fin 2013, un bras de fer s’engage entre direction et syndicats. Après l’échec de la conciliation, la grève débute le 14 septembre avec 24 travailleurs sur 122. […] Depuis, les politiques nous ont lâchés. Pour la direction, comme nous n’avons pas réussi à élargir la mobilisation, c’est fini. Il ne reste que 14 grévistes et un groupe de soutien. « Il y a un moment où il faudra arrêter le mouvement », conclut le gréviste licencié. (CGM)
Actualités | 11
syndicom | N° 4 | 28 mars 2014 portrait de membre - thomas Leuzinger, journaListe
Ouvrir les yeux et écrire ! Thomas Leuzinger a interrompu ses études et avoue être un lecteur infidèle. Mais il ne manque pas d’endurance en matière de journalisme. Ce jeune Schaffhousois a notamment créé le magazine Lappi, publié depuis cinq ans déjà. Suleika Baumgartner * En 2009, après deux ans d’études de sociologie, Thomas Leuzinger n’entrevoyait guère de perspectives. Mais il était fasciné par la société de l’information et par les mutations générées par internet. « Au lieu de gloser sur la crise du journalisme, j’avais
envie de créer quelque chose », se souvient ce jeune homme bientôt trentenaire. Il a donc imaginé avec un collègue le magazine Lappi, qui doit son nom à une sculpture de l’artiste Arnold Oechslin située au pied de la tour du Schwabentor, à Schaffhouse.
Le magazine se veut une plateforme d’expérimentation qui traite avant tout de sujets politiques et de société, complétés par une rubrique culturelle. Même si le magazine Lappi est toujours envoyé aux sympathisant·e·s de la liste alternative (Alternative Liste AL), Leuzinger précise : « Nous ne voulons pas faire de politique, mais informer de manière factuelle ». Et pourtant c’est bien la liste alternative – qui est d’ailleurs davantage un mouvement qu’un parti – qui reflète le mieux ses convictions sur l’échiquier politique de Schaffhouse. « Ici, le PS représente plutôt la génération âgée. » D’où le succès de la liste alternative auprès des 20 à 35 ans. « Mon réseau social s’étend aussi à cette tranche d’âge », souligne Thomas Leuzinger, aujourd’hui codirecteur et corédacteur en chef de Lappi.
Mais il aime aussi la musique (piano, guitare), le ski, le pingpong et le basketball. Et comme tous les habitants de Schaffhouse, il nage souvent dans le Rhin : « C’est l’appel de la nature, notre point de rendez-vous où on se ressource. » Il se définit comme un fan de journalisme local, persuadé que les thèmes régionaux trouveront toujours des lecteurs. Il se passe de radio, les actualités il les puise avant tout sur le Net : « Pour ce qui est de la presse écrite, je suis plutôt un lecteur infidèle. Parfois je lis 20 minutes, parfois le Spiegel, la Woz ou encore la Tageswoche ». Pour Lappi, il dit « choisir des thèmes dont on pense qu’ils nous occuperont durant plusieurs mois ». Et il arrive parfois qu’un dossier traité dans les pages de Lappi soit rattrapé par la réalité : ce fut notamment le cas lorsque l’exécutif de Schaffhouse a opté pour la sortie du nucléaire. Mais la préoccupation majeure de Thomas porte sur une économie intelligente. Inutile donc de lui demander s’il est syndiqué : « J’étais déjà membre du syndicat du temps de comedia ! » Aujourd’hui, il est délégué de syndicom auprès de l’union syndicale de Schaffhouse
la branche des médias et de la communication, intitulé Klein report, dont il assume la responsabilité éditoriale à 70 % depuis début 2013. Les 30 % restants, voire plus, sont dévolus à son magazine. « Nous avons fait le calcul pour notre avant-dernier numéro : nous sommes arrivés à un total de 450 heures de travail non payées », explique Leuzinger. « Autrement dit, notre magazine qui paraît trois à quatre fois par an génère de modestes recettes après cinq ans, mais elles sont loin de suffire à verser des salaires. » Mais il se console : « En 2014, nous pourrons au moins indemniser correctement les frais. » L’équipe de rédaction, qui a été renforcée par trois photographes, bénéficie aussi régulièrement de la collaboration de personnes extérieures créatives.
journaLisme LocaL
dans Les kiosques indépendants
Leuzinger a fait ses armes de journaliste au journal régional Klettgauer Zeitung et à l’hebdomadaire Schaffhauser AZ – le dernier journal ouvrier existant encore en Suisse. Ses connaissances en mise en page (layout), traitement de photos et systèmes de gestion de contenu, il les a acquises en autodidacte. Depuis 2010, il collabore aussi à un magazine en ligne de
Le magazine Lappi peut être acheté au prix de 6 fr. dans des librairies et des kiosques alémaniques indépendants. Il compte quelque 300 abonné·e·s. « Nous pouvons encore grandir. » Leuzinger rit et parle beaucoup avec les mains : « C’est vrai, il en faut beaucoup pour me mettre de mauvaise humeur. » Son moteur, c’est l’idéalisme allié au plaisir de produire un journal.
* Journaliste indépendante RP
Incapacité de travail pendant le délai de résiliation
«
»
Je travaille depuis plus de dix ans auprès de mon employeur actuel. Nous n’avons pas de convention collective de travail. Mon supérieur, avec lequel je me suis toujours bien entendu, a démissionné il y a quelques mois. En raison d’innombrables problèmes avec son successeur, j’ai démissionné à mon tour fin février. Maintenant, je suis tombé malade. Ai-je une protection contre le licenciement ? Quelle est ma couverture financière ? Tes rapports de travail n’étant pas soumis à une CCT, ils sont régis par le Code des obligations (CO). Dans ton cas, le délai de résiliation est de trois mois, conformément à l’art. 335c CO. Tes rapports de travail cesseront donc fin mai. Jusqu’à cette date, tu as droit en tous les cas au payement de ton salaire. En cas de maladie, les salarié·e·s sont en règle générale protégés légalement contre un licenciement. Au début de la maladie, un délai de protection est ouvert qui retarde une résiliation possible par l’entreprise et suspend le préavis.
Selon l’art. 336c, al. 2 CO, le délai de résiliation ne reprend qu’après la maladie ou la fin du délai de protection. Celuici s’élève à 180 jours à partir de la sixième année de service. Le délai de résiliation, quant à lui, se prolonge d’une durée égale à la durée de la maladie, mais au maximum de 180 jours. La protection légale durant le délai de congé ne s’applique pas sans restrictions. Malheureusement – et cela te concerne – si c’est l’employé qui a résilié les rapports de travail, la protection tombe. Dans ton cas, les rapports de travail cesseront donc définiti-
vement fin mai. Au cas où tu n’aurais pas recouvré la santé d’ici là, tu pourras prétendre à des indemnités journalières, pour autant qu’une telle assurance ait été conclue par ton employeur ou par toi-même à titre privé. Il faut examiner cela de cas en cas. De telles prestations dépendent cependant des conditions générales d’assurance, qui sont souvent très strictes. Si l’assurance estime que ta maladie est exclusivement liée à ton actuel lieu de travail, elle suspendra les indemnités journalières en arguant de ta capacité de travail dans un autre domaine.
Tu ne nous indiques pas de quel type de maladie tu souffres. S’il existe un risque que ta maladie perdure, il conviendrait éventuellement de t’annoncer auprès de l’assurance invalidité. Si à l’issue du délai de résiliation tu es toujours en incapacité totale de travail – donc sans certificat médical de reprise – tu seras considéré comme inapte au placement et l’assurance chômage te refusera le droit aux indemnités journalières. En cas d’incapacité de travail partielle, tu recevras des indemnités de chômage en fonction de la capacité de travail existante.
PhOTO SABINE ROCk
droit au but
Nous te recommandons de t’adresser au service juridique de syndicom. Nous clarifierons ta situation et répondrons à tes questions, pour éviter que tu te retrouves dans la précarité. Dans les cantons de Genève et Vaud, il existe une assurance perte de gain de l’assurance-chômage en cas d’inaptitude au-delà des 30 premiers jours. Toutefois, si l’assurance considère que la cause de l’incapacité de travail est survenue avant le chômage, elle refusera le droit aux indemnités journalières.
Olivia kaderli, juriste
12 | Actualités syndicales / GI retraité·e·s
syndicom | N° 4 | 28 mars 2014
ciné-club sur le travail
Festival de films MetroBoulotKino sur le travail Genève ∙ Depuis 2012, L’association MetroBoulotKino organise des rencontres « films / discussion » autour de la question du travail. Pour elle, le cinéma peut aider à réfléchir sur le monde du travail et le syndicalisme. Le ciné-club organise en avril son premier festival de films sur le thème de la santé au travail. entretien avec viviane Gonik, présidente du comité. cécile gavlak * Viviane Gonik est prolixe sur la question du travail. Les documentaires sur ce thème, elle semble les avoir tous vus. Cette femme de 66 ans a été ergonome durant toute sa vie professionnelle. Elle explique qu’à l’Institut romand de Santé au Travail (IST), où elle a passé sa carrière, sa tâche consistait à regarder les autres travailler. C’est donc tout naturellement que cette militante s’est retrouvée présidente du comité de MetroBoulotKino. Née en 2012, cette association genevoise compte une cinquantaine de membres et bénéficie du soutien des syndicats, dont syndicom. Aux côtés de cinq autres personnes, Viviane Gonik participe à l’organisation de la projection d’un film, suivi d’un débat, tous les derniers mardis du mois. Cette année, le comité organise son premier festival, les 11 et 12 avril, au Cinélux.
syndicom, le journal : viviane Gonik, quel est votre regard sur l’évolution du monde du travail ? Viviane Gonik : Je ne suis pas très optimiste… Le travail est une préoccupation centrale pour tout le monde. A travers la charge, la préoccupation qu’il représente, à
travers le plaisir ou la souffrance qu’il engendre. Le travail est fondateur de notre identité. Prenons l’exemple du contrôle par le travail administratif, c’est absurde. Le principe de la structure tarifaire Tarmed ou d’autres exemples qui touchent les métiers du service obligent à tout compter ! Peut-être que les syndicats ont raté là un tournant il y a dix ou quinze ans. Je me rends compte que la question de la santé au travail est complètement absente du débat politique et public.
C’est pour cela que vous avez créé ce festival au Cinélux, à Genève. Deux événements similaires ont récemment vu le jour en France. est-ce une nouvelle tendance ? C’est dans l’air, c’est vrai… Mais, même si c’est une tendance actuelle, Zola en parlait déjà dans ses romans. Le tout premier festival du genre dont j’ai entendu parler s’est tenu à Paris il y a quelques années, à l’initiative d’étudiants en sociologie. Ceux de Poitiers et de Lyon sont récents. Celui de Lyon ressemble au nôtre, sauf que l’accent est mis sur la question de savoir comment filmer le monde du travail. Car il faut souvent trouver d’autres
biais que de rentrer dans les entreprises pour parler de ce qui s’y passe.
vous souhaitez mettre la question de la santé au travail sur la place publique. Savez-vous déjà si cette volonté a des retombées ? Non. Je ne suis pas passionnée par les enquêtes de satisfaction. Mais les spectateurs qui viennent voir les films sont contents, et ils reviennent. Je crois beaucoup aux petites graines qui germent et s’étendent petit à petit.
* Journaliste indépendante
tarifs cinéluX : entrée : 16.–; avs, ai, chômeur·euse, étudiant·e (< 25 ans) : 13.– carte de membre mBk : 12.–; ciné-pass, carte syndicale : 10.–; carte 20ans20francs : 5.– abonnement de soutien spécial Festival pour l’ensemble du festival et donnant droit à une carte de membre : 60.–
photo céc ile gavl ak
vendredi 11 - samedi 12 avril 2014
viviane gonik devant le cinélux, où seront projetés les films du festival sur la santé au travail.
8 Bd St Georges, 1205 Genève - www.cinelux.ch www.metroboulotkino.ch
le ciné-club sur le travail
Programme du festival Vendredi 11 avril 18 h 30 ouverture des portes 19 h « Attention Danger Travail », de pierre carles, suivi d’un débat avec le réalisateur. 22 h « L’usage du travail », de cédric Fluckiger Samedi 12 avril 11 h « Mama Illegal », de ed moschitz, suivi d’un débat avec des activistes de l’association « aucune employée de maison n’est illégale ». 14 h « La saga des Conti », de Jérôme palteau, suivi d’un débat avec le réalisateur. 16 h 30 « Prud’hommes », de stéphane goël, suivi d’un débat avec le réalisateur. 18 h 30 clôture du festival infos : www.metroboulotkino.ch
conférence des retraité∙e∙s
Objections à la réforme de la prévoyance vieillesse Les réponses syndicales aux propositions de réforme du Conseil fédéral – le « paquet Berset » – ont été au cœur de la conférence des président∙e∙s du groupe d’intérêt Retraité·e·s du 6 mars dernier. Nina scheu vivre de façon autonome comme bon lui semble. En bref : au lieu de se lamenter sur le progrès social, il serait plus sensé de ren-
forcer la prévoyance vieillesse selon le modèle de l’initiative AVS+ lancée par l’USS. Plutôt que de la saper, comme le propose le
le nouveau comité national. de gauche à droite : michel meylan (nouveau), claude kemm, ernst knaus, hans schmid, rodolphe aeschlimann, Franz Baumann (secrétaire), gianni chopard, ruth Brunner (caissière), peter rymann (vice-président), alain michaud (nouveau), roland gutmann (président), heinz thommen, ernesto Fenner et gabriel cuany. manque sur la photo : rosmarie gerber.
photo Felix graF / rodolphe aeschlimaNN
Un grand progrès social – l’accroissement de l’espérance de vie – est aujourd’hui taxé de « survieillissement », a critiqué Doris Bianchi lors de la conférence du groupe d’intérêt (GI) Retraité∙e∙s. La secrétaire centrale de l’Union syndicale suisse (USS) a expliqué dans son exposé les objections à une réforme de la prévoyance vieillesse qui veut imposer des économies, surtout au détriment des bas et moyens revenus. L’argument selon lequel il y aurait trop peu d’enfants pour financer les rentes des nombreux retraité∙e∙s mésestime un autre progrès social : aujourd’hui, une femme ne doit plus donner naissance à dix enfants, mais peut
projet mis en consultation par le Conseil fédéral. Les quelque 60 personnes présentes avaient auparavant élu leur comité et les délégué·e·s au comité central et au congrès, ainsi que la coprésidence constituée de Roland Gutmann et Peter Rymann – tous deux confirmés à l’unanimité dans leur fonction. Le comité a ensuite pris congé de Michel Gigon (Genève Poste) et Lucien Luterbach (Genève Poste / Télécom) qui ont démissionné. Alex Vögtli (Bâle) a quant à lui déploré qu’aucune femme ne se mette à disposition du comité GI. Son intervention devrait être comprise comme une incitation à voir davantage de femmes s’engager pour la cause syndicale.
Bernadette Häfliger Berger qui, en tant que responsable Egalité et droit à syndicom, est aussi en charge du GI Retraité∙e∙s, a rappelé dans son intervention que l’année 2014 sera très importante pour les retraité∙e∙s du syndicat. Il s’agit dès lors de poser les jalons pour le futur et de s’opposer fermement aux velléités de la Confédération visant à démanteler la prévoyance vieillesse. syndicom organise dans le cadre de sa campagne, le 13 mai à Zurich, une « Table des générations » avec l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss et le président USS Paul Rechsteiner. Toutes les informations y relatives seront publiées sur le site internet de syndicom.
Actualités syndicales | 13
syndicom | N° 4 | 28 mars 2014 carnet
Pour une meilleure Protection des salaires
La pluie des alphabets Il y a des livres qui vous secouent plus durablement qu’un tremblement. Il y a des livres qui vous mettent K.-O., la peau en frisson, l’âme en envol, en suspens, retenue quelque part et qui prend le temps de revenir. Il y a des livres pour lesquels on ne souhaite pas feuilleter les carnets de notes qui en ont précédé l’écriture. Tout comme on ne veut pas tant savoir quelle formule mathématique nourrit les chefs-d’œuvre chorégraphiques de Maguy Marin, on ne veut pas tant que ça savoir quelle déambulation mathématicienne a nourri l’écriture de cette splendeur-ci. Pourtant, des annotations, des ratures, des calculs, il a dû y en avoir, en préambule. Mais il y a une telle clarté, une telle musicalité que pour une fois, non, on ne veut rien savoir, rien du tout. On veut juste prendre la première phrase et se la tatouer doucement, fibre après fibre, sur le cœur : « les abricotiers existent », abri kostræ erne findes, en danois. Puis on prendra la dernière : « ils ne sont plus enfants / personne ne les porte plus ». Inger Christensen – et pour parler d’elle on choisira les mots de son éditeur – « discrète et célèbre poète danoise », a écrit alphabet en 1981. Une révolution. On devrait dire : un manifeste.
Les contingents ne protègent rien ! Un manifeste poétique, une révolution de poème. Une écriture qui commence en petites notes, s’allonge, tourne autour des continents, qu’elle enserre, converse avec les pigeons, et traverse le pire pour goûter, finalement, un peu, beaucoup, assurément, au meilleur. « Les abricotiers existent / les fougères existent ; et les mûres, les mûres / et le brome existent ; et l’hydrogène, l’hydrogène / les cigales existent … les chuchotements existent, les chuchotements existent / la moisson, l’histoire existent, et la comète de / Haley ; les légions existent, les hordes / les maîtres, les grottes, et dans les grottes / la pénombre, et dans la pénombre parfois / les lièvres … la bombe atomique existe … j’écris comme le printemps / précoce qui écrit / l’alphabet commun… ». On vous laissera découvrir la genèse de ce livre dans sa postface. On vous dira seulement ici qu’il y a des livres pour lesquels on murmure, tout en lisant, et à chaque page, merci.
karelle ménine inger christensen, alphabet, Ypsilon éditeur, 1981 (réédité en 2014), 136 p.
Et tout à coup, l’UDC se saisit aussi du thème des pressions sur les salaires. Tout à coup, elle éleva son initiative « Contre l’immigration de masse » au rang de protection contre la sousenchère salariale. Avant la votation déjà, nous avions mis en garde, nous les syndicats, contre le renforcement de la pression sur les salaires et les emplois qu’entraînerait cette initiative. Pire encore, l’acceptation de cette initiative montre que s’il en va selon la volonté de l’UDC, les actuelles mesures de protection des salaires vont même disparaître. Tout à coup, l’UDC dévoile ainsi son vrai visage, celui d’un parti hostile aux salarié·e·s. Par exemple, l’UDC grison Heinz Brand demande maintenant l’abolition des mesures d’accompagnement. Et le directeur radical-libéral de l’Union suisse des arts et métiers, Hans-Ulrich Bigler, s’imagine facilement faire des affaires sans ces mesures, mais avec des contingents, contrairement à de vastes pans de ces PME qui constituent pourtant sa base. Or, une Suisse avec une protection des salaires et des emplois moindre, ce ne serait pas une bonne chose. De fait, cette protection est déjà lacunaire.
C’est pour cela que notre pays a besoin de mesures d’accompagnement renforcées, et non affaiblies. Et d’autant plus, après le oui à l’initiative isolationniste de l’UDC. […] Nous les syndicats, nous nous battrons contre le démantèlement de la protection des salaires. Les mesures d’accompagnement doivent être renforcées, pas affaiblies. Nous n’accepterons pas non plus que la position de la maind’œuvre indigène qui ne dispose pas d’un passeport suisse se dégrade. Nous lutterons contre l’introduction d’un nouveau statut du saisonnier dont les conséquences seraient aussi catastrophiques pour les salarié·e·s suisses, car leurs salaires se retrouveraient comme autrefois sous pression. C’est pourquoi nous nous engageons pour la poursuite des accords bilatéraux avec l’UE. Sans eux, les salaires et les emplois du secteur de l’exportation seraient menacés. Et les vendeuses ou les peintres en pâtiraient finalement aussi. Petit pays, la Suisse crée une grande partie de sa prospérité en commerçant avec l’étranger. Et cela ne changera pas.
extrait d’un article de daniel lampart, économiste en chef de l’Uss
enregistrement de la durée du travail
Les Etats disent momentanément NON au travail gratuit A la fin de la session parlementaire du printemps, le Conseil des Etats a renvoyé en commission pour un examen plus approfondi la motion Niederberger, qui voulait imposer au forceps le renoncement à l’enregistrement
cactus
On nous prendrait pas pour des cornichons ? Désireuse de ne pas se faire avoir comme avec l’initiative 1 : 12 de Minder, la droite met le paquet contre le salaire minimum en votation le 18 mai. Le Matin lui déroule le tapis rouge et se mue en officine patronale. L’éditorial du 17 mars n’y va pas de main morte en évoquant « les foudres d’une gauche bien pensante et utopiste » qui prendrait le risque de couler une PME du cornichon romand : Hugo Reitzel. Les syndicats, avec leur initiative, prendraient le risque de transformer la Suisse en « ghetto de l’industrie du luxe et des services ». Le chantage à l’emploi est certes une arme efficace de la droite pour gagner les votations en refroidissant celles et ceux qui seraient tentés de vouloir un peu de justice sociale, et de dignité. Pourquoi l’initiative sur le salaire minimum mettrait-elle en danger l’entreprise centenaire du cornichon ? Pour 18 personnes sur 110 collaborateurs qui touchent moins de 4000 fr. par mois. Revaloriser le salaire de ces 18 personnes serait donc impossible pour une entreprise dont le chiffre d’affaires s’élève à 128 millions par an ? Comme l’indique Le Courrier dans son édito du 18 mars, on se demande combien touchent les membres de son conseil d’administration. Si la direction
et les actionnaires ne veulent pas restreindre leurs marges, sur lesquelles il n’y a aucune transparence, il paraît vraisemblable que la population serait prête à payer 50 centimes de plus le bocal. En Suisse, le 10 % des salariés les moins payés ne représentent que 1 % de la masse salariale. Une revalorisation de ces bas salaires serait donc relativement indolore pour les entreprises si les 10 % les mieux payés ne s’accaparaient pas plus de 30 % de la masse salariale (chiffres du 24 Heures, 19.2) « Plutôt un salaire à 3900 fr. que pas d’emploi du tout », claironne de son côté le libéral vaudois Philippe Leuba, n’hésitant pas à vanter un partenariat social qui permettrait d’éviter d’en arriver à de telles solutions législatives. Le syndicat Unia invite donc la direction de Reitzel à le contacter en vue de l’établissement d’une convention collective de travail qui a toujours fait défaut dans l’entreprise. Car les mêmes qui louent le partenariat social sont les derniers à le mettre réellement en pratique. Le cas du roi du cornichon démontre que l’initiative ne met pas les PME en danger mais révèle surtout leur mauvaise foi quand il s’agit de payer correctement leurs salariés : elles préférent laisser à l’Etat le soin de compléter leurs bas salaires. (YS).
de la durée du travail dans certaines branches. Mais le risque de durées du travail incontrôlées et donc, finalement, de travail gratuit n’a pas été annihilé pour autant. (USS)
fermetures de Postes
Une fleur dans le désert syndical Ouchy (VD) le 7 mars (voir page 3), Confignon (GE) le 15 mars et Chermignon (VS) le 30 avril, la liste des offices de poste qui ferment ou sont transformés en agence s’allonge sans fin. Dernière sur la liste, la poste valaisanne de Bovernier. Condamné à mort par le géant jaune, le bureau de la commune va fermer ses portes définitivement le 29 mars, pour laisser la place à un service à domicile. Les syndicats – avec l’accord des autorités – ont organisé une manifestation le 22 mars, pour déplorer cette fermeture. Ils veulent aussi mettre en garde les autres conseils communaux du canton. L’office de poste de Bovernier était le dernier de cette taille encore en exploitation en Suisse romande. Déjà condamné en 2009, il avait été sauvé par la mobilisation des autorités communales et de la population. En six ans, 29 offices de poste ont été supprimés en Valais. Dans ce long processus de désertification postale, il arrive parfois une bonne
nouvelle. C’est le cas avec la poste de Villaz-Saint-Pierre (FR) dans le district de la Glâne qui reste un office jusqu’à nouvel avis. Une éventuelle reconversion de l’office en agence avait été évoquée en octobre dernier. D’autres dossiers présentent « une priorité plus élevée » justifie la régie dans La Liber té (26.2.) Il faut dire que la commune est combattive. Elle laisse entendre qu’elle recourra au besoin auprès de la commission de la Poste. Un comité de pétition a de son côté déjà récolté près de 1600 signatures. Les arguments ne manquent pas : un office dont l’activité est en croissance, une population en augmentation et une zone industrielle qui se développe. Cette petite victoire reste précaire puisque la Poste affirme que ses arguments pour une modification de l’offre « sont toujours pertinents ». Face à une commune et une population combatives, la Poste est toutefois bien obligée de temporiser. Une leçon à retenir pour d’autres. (YS).
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syndicom | N° 4 | 28 mars 2014 agenda
Formation
Movendo l’institut de Formation des syndicats
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Recherche Internet et utilisation d’un compte de messagerie libre (F2.6.1411). 28.4.2014 ; synergic / Perform, Yverdonles-Bains. thèmes principaux : Définition – Modes de connexion – Choix du matériel – Navigation et mémorisation des liens – Moteurs de recherche et méta-moteurs – Messagerie – Astuces. Intervenant : otto Keller (ingénieur et formateur)
Fonctionner dans une équipe, un groupe, un comité (F2.5.1411). 19.-20.5.2014 ; hôtel La Longeraie, Morges. thèmes principaux : stades de développement d’une équipe – organisation – objectifs – Ressources – Les formes de relations – La communication – stratégie pour sa propre équipe. Intervenante : Nicole senn Mayor (formatrice d’adultes)
Revendications au travail, comment les négocier ? (F2.4.1416). 29.4. + 16.5. + 3.6.2014 ; hôtel La Longeraie, Morges. thèmes principaux : Clarification des revendications – Fixation des objectifs – outils et stratégie de négociation – Médiation. Intervenants : samuel Perriard (médiateur, coach et formateur), Achille Renaud (Unia)
Séminaire de base pour membres de représentations du personnel des secteurs privés et publics couverts par les syndicats (F1.7.1405). 22.-23.5.2014 ; hôtel de France, ste-Croix. thèmes principaux : Droits et devoirs d’une représentation du personnel – Compréhension de ses tâches et de son rôle – sensibiliser et motiver ses collègues de travail. Intervenants : Achille Renaud (Unia), Albert Ronchi (formateur d’adultes)
Facebook – faire ses premiers pas dans un réseau social de façon futée (F2.6.1412). 2.5.2014 ; CRFJ, Maison de la Communication, Lausanne. thèmes principaux : Les réseaux sociaux sur Internet – Configurer un compte Facebook et paramétrer son profil – Quelques astuces. Intervenante : stéphanie Booth (formatrice et consultante en médias sociaux) Développer les moyens d’information et de communication – Séminaire de base pour membres de commissions du personnel (F1.7.1409). 12.-13.5.2014 ; hôtel de France, ste-Croix. thèmes principaux : Principes de base d’une communication efficace – Analyser la circulation de l’information dans l’entreprise – Construire et cultiver un réseau – Impliquer et motiver ses collègues de travail – s’exprimer en public. Intervenants : Christophe Béguin (Askfor), Roland Conus (Unia), Albert Ronchi (formateur d’adultes) Introduction à la Loi sur la durée du travail (LDT) (F2.2.1403). 13.5.2014, hôtel Alpes et Lac, Neuchâtel. thèmes principaux : Loi sur la durée du travail (LDt) et ordonnance y relative (oLDt). Intervenant : Jean-Pierre etique (seV) Crises financières en Europe : quelles causes et quelles conséquences (F2.1.1406). 14.5.2014 ; hôtel La Longeraie, Morges. thèmes principaux : Banques centrales – Banques commerciales – Création de la monnaie – traités économiques – endettement public – Privatisation – Paupérisation. Intervenant : samuel Bendahan (économiste, chargé de recherche).
Diffuser des informations dans les médias (F1.6.1403). 26.5. + 18.6.2014 ; hôtel La Longeraie, Morges. thèmes principaux : Le fonctionnement des médias – Précautions et conseils – Rédiger un article ou une lettre de lecteur pour une publication syndicale ou un journal d’entreprise – Utiliser les médias électroniques – evaluer l’impact de ses interventions. Intervenant : Michel schweri (Unia). Gestion de l’agressivité dans les services publics (F2.5.1406). 12-13.6.2014, hôtel La Longeraie, Morges. thèmes principaux : Qu’est-ce que l’agressivité ? – Attitudes face aux comportements agressifs – stratégies pour une issue favorable. Intervenante : Dominique Del Custode (formatrice d’adultes et médiatrice) Le mobbing, qu’est-ce au juste ? (F2.5.1403). 23.-24.6.2014 ; hôtel La Longeraie, Morges. thèmes principaux : Définition du mobbing – Manifestation sur le lieu de travail – Implications et questionnement – Prévention – suite juridique éventuelle. Intervenantes : Célia Borlat (juriste), Marie-thérèse sautebin (formatrice d’adultes) L’assurance vieillesse et survivants (AVS) et les prestations complémentaires (PC) (F2.3.1401). 26.-27.6.2014 ; hôtel La Longeraie, Morges. thèmes principaux : Descriptif du premier pilier – Champ d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calculs. Intervenant : Michel schweri (Unia) Inscription sur le site www.movendo.ch, par info@movendo. ch, par téléphone 021 310 48 70 ou par fax 021 310 48 79.
3 e conFérence ordinaire de la branche ige Samedi 5 avril 2014, 10 h 30 à 15 h 30, Volkshaus, Salle bleue, 1er étage, Stauffacherstrasse 60, Zurich. Voir nos dernières éditions.
fRiBouRg
invitation à l’assemblée de la section industrie graphique et emballage de Fribourg Vendredi 4 avril à 18 h 00 Restaurant Le Refuge, Villars-sur-Glâne ordre du jour : 1. Bienvenue, adoption de l’ordre du jour et du procès-verbal ; 2. Rapport du secrétariat et communication du comité ; 3. Comptes 2013 ; 4. Rapport de la CPAI ; 5. Rapport du groupement des retraité·e·s ; 6. Nominations et délégations ; 7. subvention au groupement des jeunes ; 8. Mandat pour un projet de fusion des sections fribourgeoises de syndicom ; 9. Votation du 18 mai sur le salaire minimum ; 10. tour de table sur la situation dans les entreprises ; 11. Jubilaires ; 12. Divers.
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assemblée générale annuelle de la section Fribourg poste Samedi 5 avril, 14 h 30, Restaurant de L’Aigle Noir, Neyruz Chère · cher collègue, la section Fribourg Poste a le plaisir de t’inviter à sa prochaine assemblée générale annuelle. Notre orateur du jour, Fabienne Brunner nous parlera d’un sujet qui nous concerne tous : Le BURN oUt. D’ores et déjà, mots croisés syndicom la solution du mots croisés syndicom du n° 03 / 2014 était : barrières. Le gagnant est Armand Cretenoud, de Montherod. Il reçoit un coussin portable avec une couverture offerts par notre partenaire de prestations CPt. Nous le félicitons chaleureusement ! 1
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Publication sur iPad à partir d’InDesign. 13 et 14 mai 2014. Animatrice : Birgit ewert, instructrice Adobe. Imprimerie stPaul (bd de Pérolles 38, Fribourg). Cette formation s’adresse à tous ceux qui utilisent déjà Adobe InDesign et qui désirent se lancer dans la publication sur tablette. Délai inscription : 23.04.2014. La photographie numérique, atelier théorique et pratique. 13 et 14 mai 2014. Animateur : Luca Carmagnola. Lieu : LookA, Luca Carmagnola, rue du Nord 4, Vevey. Les participants viennent avec leur propre appareil photo réflex numérique pour une approche théorique et pratique de la photographie, dans un studio photo professionnel. Délai inscription : 23.04.2014. Création de formulaire avec InDesign. 22 et 23 mai 2014. Animatrice : Birgit ewert, instructrice Adobe. Imprimerie stPaul. Délai inscription : 29.04.2014. Joomla introduction. 24 et 25 juin 2014. Animateur : Beat Kipfer. Lieu : Centre de formation syndicom, Looslistrasse 15,
PSO – Procédure de Standardisation Offset selon ISO 126472. 18 juin 2014. Animateur : Gilles Fossé, UCe-Ugra Certified expert Lieu : eracom, Rue de Genève 55, 1004 Lausanne. Délai inscription : 27.05.2014 Visite Imprimerie Saint-Paul, Fribourg. 31 octobre 2014. Animateur : thomas Burri, directeur. Lieu : Imprimerie saint-Paul, Boulevard de Pérolles 38, 1705 Fribourg. Participants : graphistes, personnel du prépresse, imprimeurs, responsables de production, chefs d’entreprise et tous les intéressés à la fabrication de produits imprimés. Délai inscription : 07.10.2014.
Dans notre dernière édition nous vous signalions, dans notre rubrique « Décès », celui de hans Perny. Il était sans doute notre plus ancien syndiqué puisque, sortant de son apprentissage, il avait adhéré à la Fédération suisse des typographes en 1932. J’avais eu le plaisir de faire deux fois son portrait pour les journaux de comedia (3 / 2007) et syndicom (9 / 2012). « Je n’ai jamais pensé que j’arriverai à cet âge. Mais voilà, cela vient tout seul », rigolait-il. L’exemple de ce centenaire qui se rendait encore aux séances du comité et venait me chercher à la gare de Fribourg m’a marqué. Deux promenades par jour, c’était son secret de longévité. tu me (et nous) manqueras, hans. Yves sancey
Photo PIeRRe-ANtoINe GRIsoNI-s tRAtes
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3027 Berne. objectif. Création de sites Web avec le système de gestion de contenu (CMs) open source Joomla. Vous pourrez mettre en ligne du contenu, et des services à disposition de vos visiteurs (forum, boutique en ligne, galerie photos, etc.), le tout sans connaissances techniques particulières. Délai inscription : 03.06.2014.
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sudoku Adressez votre solution (les 3 chiffres dans les cases en bleu, dans l’ordre, de gauche à droite) d’ici le 7 avril à : Rédaction syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. La réponse et le nom du ou de la gagnant·e seront publiés dans le n° 5. Il ou elle recevra un bon d’achat de 100 francs offert par notre partenaire de prestation Coop.
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syndicom | N° 4 | 28 mars 2014 agenda nous t’encourageons à réserver cette date, qui devrait également être le signe d’une nouvelle mutation pour notre section, avec la votation sur la fusion avec télécom au niveau cantonal. L’assemblée sera suivie, sous réserve d’inscription, d’un repas offert par la section. Le comité
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soirée d’inFormation salaire minimum Mardi 15 avril à 19 h 30 Maison de quartier de la Servette Débat contradictoire, avec la présence d’Alain Carrupt, président de syndicom. Au moment du bouclage, la liste des autres orateurs n’est pas encore confirmée.
LauSanne
exposition longo maï 40 ans l’utopie des indociles Du 28 mars au 16 avril à Pôle Sud, r. JeanJacques Mercier 3. A proximité de la Place de l’europe, station métro Lausanne-Flon. Du mardi au dimanche, 12 à 19 h. Vernissage le vendredi 28 mars dès 19 h. Apéro avec vins et autres produits des coopératives Longo Maï. Vendredi 4 avril, 20 h 30 : concert de soutien à Longo Maï par Michel Bühler. entrée 15 / 10 fr. Infos : www.prolongomai.ch
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concert chorale et FanFare postales La Chorale Poste « La Neuchâteloise » et la Fanfare « La Bandelle Poste swisscom » fêtent cette année leur 30e anniversaire.
contacter syndicom en suisse romande
let tre de lecteur A cette occasion, elles se rendent le 7 avril à Brunnen, à la Journée de la Culture « Jumelages européens des Postes et télécommunications », pour participer au concert du dimanche après-midi à l’église st.-Léonard. Ce concert regroupera trois formations romandes et trois suisses alémaniques. Pour terminer ce mois d’avril en beauté, elles ont décidé d’offrir au public neuchâtelois les deux concerts ci-après. 26 avril à 20 h, salle communale de Gorgier et 27 avril à 17 h, temple st-Jean à La Chauxde-Fonds. entrée libre (collecte).
vaud-LauSanne
assemblée générale de la section vaud télécom Jeudi 10 avril 2014, à 18 h 30. Maison du peuple, Pl. Chauderon 5, salle Jean Jaurès. ordre du jour : 1. Désignation des scrutateurs ; 2. Approbation de l’ordre du jour ; 3. Approbation du PV de l’assemblée 2013 ; 4. Communications du groupe retraité·e·s ; 5. Rapports : a) du président, b) du caissier, c) de l’organe de contrôle ; 6. Budget 2014 ; 7. elections : a) du président b) du caissier c) du comité ; 8. Actualités syndicales ; 9. Présentation de l’initiative salaire minimum ; 10. Divers. Nous recherchons un président et des membres pour le comité, vos propositions sont à envoyer au comité jusqu’au 7 avril. Notre assemblée se terminera par un repas mexicain, offert par la section, au Poco Loco, dans le même bâtiment que la Maison du Peuple. Prière de vous inscrire en renvoyant la feuille d’inscription que vous avez reçue, par courriel à fabienne.brunner@syndicom. ch ou par tél. au 058 817 19 36. Le comité
décès Chevalley Gustave, orzens, décédé le 23.2.2014 à l’âge de 83 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1999. Coste Robert Frédéric, Neuchâtel, décédé le 4.9.2013 à l’âge de 85 ans. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1999. Gallay-Gaillard Charlotte Françoise, Petit-Lancy, décédée le 12.2.2014 à l’âge de 57 ans. Membre de la section Genève Poste depuis 1992. Huguenin Georges, Colombier, décédé le 28.10.2013. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1999. Jordan Gérald, sion, décédé le 11.5.2010 à l’âge de 85 ans. Membre de la section Valais télécommunication depuis 1949. Leibundgut Georges, Rivaz, décédé le 26.12.2013 à l’âge de 93 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1938. Liardon Fredy, orbe, décédé le 24.2.2014 à l’âge de 77 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1954. Michaud Léon, Champéry, décédé le 14.2.2014 à l’âge de 82 ans. Membre de la section Valais romand Poste depuis 1950. Storni François, Bienne, décédé le 23.2.2014 à l’âge de 86 ans. Membre de la section syndicom Biel / Bienne depuis 1949. Studer Bernard, Genève, décédé le 5.2.2014 à l’âge de 80 ans. Membre de la section Genève Poste depuis 1969. Vioget Philippe, Nyon, décédé le 25.12.2013 à l’âge de 81 ans. Membre de la section IGe Vaud-Lausanne depuis 1953.
Lu et commenté pour vous La prochaine votation sur la caisse maladie publique est en vue et les premières tentatives de séduction de la part des caisses actuelles se font jour. Deux d’entre elles viennent de sortir une publicité fort bien faite, afin de rendre les assuré·e·s conscients des avantages dont ils bénéficient dans le système actuel. La brochure se propose « d’informer de faits importants, mais peu connus, concernant les coûts et les prestations de notre service de santé. » (…) La brochure met l’accent sur le fait que les assureurs maladie ne sont pas autorisés à faire du bénéfice dans l’assurance de base. A cet égard, relevons que le secteur des assurances complémentaires leur permet de se rattraper ! toutefois, si le bilan annuel de l’assurance de base est positif, la recette coule (sic) dans les réserves. or chacun·e sait combien ces dernières ont donné lieu à des discussions et à des interrogations quant à leur ampleur ! Car qui dit réserves dit évidemment qu’elles proviennent des primes ! sans oublier que ces dernières, mal calculées pendant quelques années, ont engendré des centaines de milliers de francs perçus en trop, montant dont les assuré·e·s devraient récupérer avec peine la moitié ! La publicité vante encore le libre choix, ajoutant que ce dernier pousse les assureurs maladie à des performances maximales. or le libre choix implique des frais car on ne change pas de caisse sans occasionner des coûts (une estimation avançait il y a peu d’années le chiffre de 500 000 francs !). De plus, la notion de performance sous-entend que les caisses maladie exécutent leurs obligations en vertu de critères différents ou d’une liberté d’appréciation. or le catalogue des prestations est le même pour tous les assureurs ; tout au plus peuvent-ils se montrer plus rapides dans les remboursements ou pratiquer le système du tiers payant. en soulignant que les assureurs maladie sont sans dette (contrairement à l’assurance invalidité qui, en 2012, accusait un déficit de 15 milliards), la publicité n’empêchera pas les Romands de se souvenir du capotage de la sUPRA et de ses désagréables conséquences. (...) Dans le foisonnement des arguments qui marqueront la campagne précédant la votation sur la caisse publique, il appartiendra à chacun·e de déceler où réside l’objectivité. Les observations et commentaires ci-dessus tendent vers ce but
secrétariat régional lausanne Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. sinon uniquement sur rendez-vous. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 917 19 30 Bernard Remion : 058 817 19 33 Catherine tabary : 058 817 19 34 Fabienne Brunner : 058 817 19 36 Patricia Alcaraz : 058 817 19 31 Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Pascal Dorthe : 058 817 19 28 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26 eric schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. neuchâtel : temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. valais : Av. de la Gare 41, 1950 sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale tous les lundis de 16 h à 19 h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 19 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Looslistrasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.
Rémy Addor
impressum rédaction Allemand et rédactrice en chef : syndicom, die Zeitung, Nina scheu, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Français : syndicom, le journal, IssN 1664-896X Yves sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch
mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil ag, cp 3739, 6002 Lucerne prochaine parution 17 avril (délai rédactionnel : 31 mars) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
16 | La dernière
syndicom | N° 4 | 28 mars 2014
Fusions en Valais et à Genève A Sion et à Genève, le processus de fusion entamé avec celle de comedia et du syndicat de la communication se poursuit avec la création de deux nouvelles sections cantonales.
national valaisan–- ont insufflé des ondes positives pour l’avenir syndical. A l’issue de cette assemblée les délégués ont eu la possibilité de discuter des sujets débattus au long de l’après-midi en partageant un apéro dans la salle des pas-perdus.
photo yvEs saNCEy
Deux nouvelles sections fusionnées
Le comité poste-Genève (de g. à dr.) : alan azouz, philippe Crottaz, odile Gainon, Michel verdon, Michel Meylan, Michel Guillot, Guy Casassa et Emilio hansen.
Genève A l’instar des Valaisans, les délégué∙e∙s des sections Poste, Télécom et Médias de Genève ont également tenu leurs assemblées générales respectives le samedi 22 mars. A l’issue des débats internes de chaque branche, les quelque 70 délégué∙e∙s se sont rassemblés à l’UOG afin de procéder à la création d’une section genevoise. L’assemblée s’est terminée sur deux présentations, une sur l’initiative pour le salaire minimum par le président central Alain Carrupt, et une sur le mobbing par Isabelle Pauchard, juriste à syndicom. A l’issue de cette assemblée les délégué∙e∙s ont partagé un apéro et un repas. Le comité cantonal valaisan fusionné (de gauche à droite) : antoine Mabillard, sandrine perrenoud, Josette praz, henri Marius Caretti et derrière roger Morand (président) et Jean-pierre bodrito. (photo stéphane roten)
Le comité telecom-Genève : serge ivanovic, Marteen de Groot, José ramon Gonzalez et silvano roubatel. absente : Michèle péteut.
photo aLExis pat iNo.
Samedi 15 mars 2014, les délégué∙e∙s des sections Poste, Télécom et Médias de syndicom Valais ont tenu leurs assemblées générales respectives. A l’issue des débats internes de chaque branche, les quelque 80 délégué∙e∙s se sont rassemblés dans la salle du Grand Conseil de Sion afin de procéder à la création d’une section cantonale qui regroupe les trois secteurs. Les délégué∙e∙s ont aussi très largement accepté le règlement de la section cantonale qui prévoit notamment un mandat de trois ans – au lieu d’un – pour le comité. Les deux orateurs invités – Loïc Dobler, secrétaire de la jeunesse à syndicom, et Mathias Reynard, parlementaire
photo yvEs saNCEy
vAlAis
Le comité iGE-Genève : Gérald Genilloud, William bidermann, pierre djongandeke-tongomo, antonio Fisco, ahmed saïdi, parfait bayala et Louis Laury. absent : domenico Costanzo
La présidence du comité syndicom Genève : pierre djongandeke (vice-président), odile Gainon (présidente) et silvano roubatel (vice-président). (photo serge ivanovic)
tRAvAil DoMestiQue
JouRnée inteRnAtionAle Des feMMes
8 Mars : pour un minimum l’égal
Une coalition a demandé au Conseil fédéral de reconnaître le travail domestique. 21 875 signatures remises pour des autorisations de séjour. Campagne aussi sur Vaud et Genève.
L’introduction d’un salaire minimum était au cœur des revendications de ce 8 Mars. Avec lui, plus de 220 000 femmes verraient leur salaire augmenter.
La régularisation des employées de maison sans papier est exigée depuis longtemps, comme ici lors du dernier 1er Mai à Lausanne. Le 20 mars dernier, 10 000 signatures ont été déposées à l’attention du Conseil d’Etat vaudois. (photo www.khii.ch)
A l’occasion de la Journée internationale des femmes, le 8 mars dernier, plusieurs actions de sensibilisation ont été menées aux quatre coins de la Suisse. Dans les cantons de Vaud et du Valais (photo), des militantes distribuaient le numéro spécial 08 minutes. syndicom et Unia sont allés à la rencontre des femmes sur les lieux de travail et ont distribué des tracts. A Neuchâtel, en plus des stands, les militantes interpellaient les passants par des actions symboliques, comme cette danse pour l’égalité (photo). A Genève – 300 personnes – et à Zurich, il y a eu deux manifestations. « Pour un minimum l’égal », indiquait malicieusement la banderole de tête à Genève (photo). (YS)
a sion, Neuchâtel et Genève notamment, le salaire minimum était au cœur des revendications du 8 Mars.
photo NEiL L abrador / L'EvéNEMENt s yNdiC aL
le risque de « résoudre » le problème sur le dos des sans-papiers : « La demande de main-d’œuvre de la part de l’économie restant identique, davantage de sans-papiers devront exécuter ce travail si les conditions d’octroi d’une autorisation de séjour se durcissent. » A Genève, une centaine de personnes munies de seaux, de brosses et de balais ont manifesté en silence, le 13 mars, devant le Grand Conseil. Environ 7000 employées domestiques en situation illégale, à 90 % des femmes, travaillent dans ce canton, dans des conditions de vie et de travail précaires et sans accès à la protection sociale. Le comité exige aussi que le canton réactive la demande de régularisation collective faite en 2005. Le 20 mars, le groupe vaudois de la campagne remettait une pétition de 10 000 signatures à l’attention du Conseil d’Etat. Pour le groupe vaudois, ce large soutien montre une sensibilité de la population vaudoise à la situation des travailleuses précaires de ce secteur. (YS)
photo José GoNzaLEz
« Aucune employée de maison n’est illégale ». C’est l’idée défendue par 30 organisations (dont syndicom) membres de l’association « Reconnaître le travail domestique - régulariser les sans-papiers » qui a remis, le 5 mars, une pétition au Conseil fédéral munie de 21 875 signatures. Equipée de balais, de sprays nettoyants et autres chiffons, une petite armée a fait crisser les dalles de la place Fédérale. Le but de la manifestation était d’attirer l’attention sur les employées de maison – au féminin, car 90 % des personnes travaillant dans ce domaine sont des femmes. Parmi elles, 40 000 à 100 000 travailleraient en Suisse sans posséder d’autorisation de séjour. « Une régularisation des personnes sans statut légal (sans-papiers) s’impose, surtout et avant tout après la votation du 9 février », a dit la présidente de l’association lors de la remise des signatures devant le Palais fédéral. En vue du changement imminent – dans une perspective restrictive – du cadre législatif en matière d’immigration, elle a mis en garde contre
photo soC iaLuNia
Régulariser les employées de maison