syndicom - le journal

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N° 10 29.08.2014

le journal

www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication

AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne

CCT posTe 2015

TéléCom

Rencontres dans toute la Suisse : la base examine les résultats intermédiaires page 5

voyage

« My Performance » : questions sur la classification salariale à Swisscom page 6

librairie du midi à oron

La Sardaigne autrement : loin des plages, Orgosolo et ses fresques murales page 9

Portrait de Marie Musy, libraire, et le Top Ten de secrétaires pages 10-11

Coup d’éClaT des journalisTes au FesTival du Film de loCarno

Sans écho, la culture se tait Dans le cadre des « actions du 13 », confrontant chaque 13 du mois les éditeurs aux conséquences du vide conventionnel dans la presse en Suisse alémanique et au Tessin, syndicom et impressum ont lancé un manifeste avec Suisseculture au Festival du film de Locarno et invité au débat sur la «Lutte contre l’anorexie dans le journalisme culturel ». Nina Scheu L’œuvre d’art naît dans le calme et ne devient culture qu’à partir du moment où le public peut la découvrir et s’y intéresser. D’où le rôle joué – notamment – par les médias. Les journalistes culturels effectuent un travail de transmission, toujours moins bien rémunéré. Non seulement les honoraires de la plupart des free-lance sont revus à la baisse depuis des années, mais la place qui leur est accordée se réduit elle aussi : les émissions culturelles sont diffusées de nuit, voire supprimées du programme ; les critiques de film se résument à des recommandations assorties d’étoiles; celles de théâtre se réduisent à une brève interview avec un premier rôle séduisant et pour les concerts, une présentation reprise du dossier de presse de l’organisateur fait l’affaire – faute de temps. Les sujets complexes font place aux histoires people et autres scandales, et les anciennes rubriques culturelles s’appellent désormais « Vie et société ».

photo DR

l’aCTion du «13½! » En référence au célèbre film de Fellini 8½, et aussi parce que le débat public prévu dans le cadre du Festi-

val du film de Locarno n’a pas pu avoir lieu le 13 août, mais seulement le 14, syndicom et impressum ont invité au débat public dans le cadre d’une action intitulée « 13½ ! », avec le soutien de Suisseculture (organisation faîtière des acteurs culturels). La discussion a porté sur les dépendances fatales entre les médias et la culture. Le débat, animé par le journaliste culturel Jean Perret, a réuni la présidente de Suisseculture, Johanna Lier, l’artiste Alex Meszmer de Visarte, Nina Scheu de syndicom et Michele Andreoli d’Impressum, qui ont cherché à proposer des solutions contre les dysfonctionnements. Car la crise des médias a aussi des conséquences catastrophiques pour les acteurs culturels. Alex Meszmer a révélé que les directives de subventionnement de nombreux organismes de promotion exigent que des critiques et des articles de presse leur soient présentés avant qu’ils ne décident de soutenir ou non une nouvelle production. Michele Andreoli s’est référé à l’étude de l’association des journalistes tessinois (voir notre compte rendu dans la dernière édition) qui étaye la discussion sur la politique médiatique des dernières années par des données chiffrées. suite page 7

dossier Caisse maladie publiQue

Oui à la caisse publique le 18 septembre

photo FotoLia

L’initiative fédérale « Pour une caisse publique d’assurance maladie » sera soumise au vote le 18 septembre prochain. Elle est soutenue par une vingtaine d’associations de patients, de praticiens, de partis (PSS, Les Verts, PST-POP…), de consommateurs (FRC, MPF) et des syndicats comme l’USS (dont syndicom fait partie) et le SSP. L’initiative prévoit la création d’une institution nationale avec des agences cantonales qui établiront les primes et les encaisseront. L’accent sera mis sur la prévention au lieu de la sélection des bons risques. Ce texte veut faire disparaître les assurances privées du domaine de l’assurance maladie obligatoire. Que celle-ci soit gérée par le privé est une aberration.

Bien sûr, les assureurs ont riposté : coûts de mise en œuvre insupportables, places de travail perdues, perte du libre choix et rationnement des soins médicaux. Faux répondent les initiant·e·s : à long terme, de lourdes charges disparaîtront, des places seront repourvues dans de nouveaux domaines, les offres avec rabais de franchises, modèles de type « médecin de famille » et les primes plus basses pour les

enfants resteront identiques et le monde médical aura plus de temps à consacrer aux patients. Nous avons consacré un dossier à cette votation avec une interview de Pierre-Yves Maillard, défenseur engagé de longue date en faveur de la caisse publique, et la position d’un opposant, Thomas Zeltner, président du conseil de fondation de la caisse maladie CPT. (réd.) suite page 2


2 | Dossier caisse publique

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inTerview

« Il est coûteux et inutile d’avoir 60 caisses » En vue de l’initiative fédérale « Pour une caisse publique d’assurance maladie » sur laquelle nous voterons le 18 septembre prochain, syndicom le journal s’est entretenu avec Pierre-Yves Maillard, conseiller d’Etat socialiste vaudois, chef du Département de la santé et de l’action sociale et défenseur engagé de longue date en faveur de la caisse publique syndicom, le journal : Que veut l’initiative ? Pierre-Yves Maillard : Une chose simple : en finir avec la fausse concurrence sur les primes qui ne repose que sur la chasse aux assurés en bonne santé. Les différences de primes s’expliquent seulement par cela. Cette sélection des risques pourrit le système. Pour en finir, il est proposé une seule agence par canton plutôt que 60 caisses qui chassent sur 26 cantons. Il est coûteux et inutile d’avoir 60 caisses qui offrent les mêmes prestations. Cela occasionne de la publicité inutile, des réserves inutiles et des processus de fixation de primes incompréhensibles. L’organisation précise sera décidée par les Chambres. Je plaide pour la plus grande souplesse possible.

Quel est le point fort de cette initiative 2014 ? L’élément central est un élément qui paraît simple, une ambition qui paraît modeste mais qui serait déjà beaucoup pour le système : garantir que les primes augmentent strictement comme les coûts. On constate depuis dix ans que, en moyenne annuelle, en Suisse, les coûts augmentent de l’ordre

de 3 % par an (2 % dans le canton de Vaud). Or, pratiquement personne ne peut dire qu’il a connu des hausses de primes limitées à 3 %. On a pu avoir des hausses de 6-7 %, voire 10 % ou même 15 %, uniquement dues au système de concurrence entre les caisses ! Si une seule caisse mutualisait tous les risques par canton, les primes augmenteraient de 3 % quand les coûts augmenteraient de 3 %.

Un des arguments forts des opposants, en Suisse alémanique notamment, c’est cette idée de l’étatisation de l’assurance maladie… Le modèle c’est une institution autonome de droit public mais indépendante de l’Etat, qui ne serait que l’un des partenaires du système. Les associations de patients, les prestataires de soins et les cantons seraient aussi partenaires.

Les trois dernières initiatives sur la caisse unique ont été refusées à plus de 70 %. En quoi le projet de 2014 permettra-t-il de gagner ? Le système continue de se dégrader au niveau de la lisibilité, la transparence et la logique dans la fixation des primes. Ce projetlà est plus simple. Il se concentre

sur l’organisation du système et non pas sur le type de financement. Il y a eu une mise en évidence d’incohérences fortes dans le financement « canton par canton » qui, à mon avis, ont contribué à rendre visible les défauts majeurs du système actuel avec les primes payées en trop par certains cantons et pas assez par d’autres.

Sans l’initiative, on pourrait donc revivre le scénario de ces dernières années ? Sans l’initiative, c’est même programmé que cela se reproduise. Les 60 caisses vont à nouveau se retrouver dans des situations où leurs collectifs d’assurés seront trop petits dans certains cantons pour couvrir les coûts qui peuvent fluctuer massivement d’une année à l’autre. Elles auront forcément besoin d’aller prendre dans les primes payées par des assurés d’autres cantons pour payer les frais qui peuvent survenir dans un canton. L’étanchéité entre primes et coûts n’est ainsi pas du tout assurée canton par canton. Une seule agence par canton garantit par contre des collectifs d’assurés de taille suffisante.

Quelles leçons ont été tirées des dernières votations pour éviter un nouvel échec ? Cette fois le PSS est clairement engagé et les relais sont plus forts en Suisse alémanique. En 2007, beaucoup de cantons germanophones estimaient que, dans une caisse nationale, ils paieraient pour les autres. Dans le système que nous proposons, les agences cantonales garantissent l’étanchéité des primes et des coûts. On a découvert par ailleurs que ce n’était pas tellement les Alémaniques qui payaient pour les Romands puisque Vaud et Genève payaient pour Berne par exemple. Beaucoup de cantons alémaniques ne contribuaient pas assez et ont eu des rattrapages de primes assez massifs qui ont rendu la population d’Outre-Sarine attentive à l’opacité du système et créé un terrain plus favorable à cette initiative.

Si vous aviez été élu conseiller fédéral en 2011, auriez-vous proposé autre chose qu’Alain Berset ? Je ne fais pas de politique-fiction. Je note simplement qu’Alain Berset a proposé un contre-projet et qu’il a convaincu le Conseil fédéral de le faire, ce qui veut quand même dire qu’il y a eu un

constat clair du Conseil fédéral et de sa part que le système a des défauts de construction majeurs, comme notamment sa proposition d’un pool qui mutualise les hauts risques. Il y a donc eu à un moment le constat que les propositions des initiant·e·s étaient les bonnes.

Comment se fera la transition ? Nous pensons qu’il y a des moyens très modérés et pragmatiques de mise en œuvre possible. A titre personnel, je plaide pour que, au moins pendant la transition, on fasse surtout ce qui est prioritaire : un modèle de type caisse de compensation. Une agence par canton collecte l’ensemble des primes et assure le financement de l’ensemble des coûts. L’assurance chômage est organisée ainsi. C’est décisif et cela résout le problème de l’opacité et de la fluctuation massive des primes.

Quelles économies permettrait une caisse publique ? Le passage à une caisse conduira à des économies de fonctionnement et d’efficience représentant des centaines de millions. Il n’y aura plus les frais de marketing, de publicité, de démarchage. Quelques directeurs devront cher-


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28 sepTembre : mainTien de la liberTé de Choisir ?

Histoire d’un succès

« Cette sélection des risques pourrit le système »

Le système de santé suisse est un des meilleurs du monde. Mais même le meilleur système doit évoluer. Toutefois, la caisse unique n’irait certainement pas dans la bonne direction. thomas Zeltner *

Mais il y aura des licenciements ? Des emplois disparaîtront, mais d’autres pourront être créés. On peut engranger simplement ce gain d’efficience ou le réinjecter dans les prestations utiles, je pense notamment à tout ce qui relève de la prévention. Et ce sont aussi des métiers de communication avec des messages à faire passer à grande échelle. Une caisse qui, dans un canton, a tous les risques à couvrir de l’enfance à la mort, sait que quel que soit son comportement d’assureur, elle aura à payer les charges de la maladie de toute cette population ; dès lors, elle est incitée à investir pour la prévention et la coordination des soins.

Si l’initiative est acceptée, que se passera-t-il avec les réserves des assurances ? Les six milliards de francs de réserve seront immédiatement versés à la caisse nationale et ensuite attribués à chaque agence. Cette somme n’appartient pas aux assureurs mais bien aux assurés. Comme 1 à 2 milliards suffisent pour les réserves, il y a 4 milliards au moins à disposition du système pour gérer par exemple une partie de la transition. On peut en placer une partie et utiliser les rendements pour alléger le poids des primes et pour faire des campagnes de prévention.

La caisse publique permettrait donc de mettre l’accent sur la prévention ? L’OCDE, qui a analysé le système suisse de santé, a estimé que l’essentiel des gains d’efficience pouvait être obtenu par une meilleure prévention. Nous sommes un des pays où la prévention est la moins développée. Dans le système suisse d’assurance maladie, aucun assureur n’a intérêt à financer la prévention avec des contrats de douze mois avec les assurés. Sur le diabète, alzheimer, le cancer, les assureurs devraient se battre pour organiser des systèmes de financement qui incitent les médecins à se mettre en réseau, à s’échanger les informations. On n’a jamais vu une pub des assureurs pour attirer ce genre de cas lourds chez eux. Sur les pubs, on voit toujours des gens en bonne santé.

La campagne 2007 a été marquée par une bataille de chiffres. Qu’en sera-t-il cette fois ?

piERRE-YVES MaiLLaRD, chef du Département de la santé et de l’action sociale du canton de Vaud depuis 2004. (photo Jean-Bernard Sieber / arc photo)

Le conseiller fédéral Couchepin avait dit en janvier 2007, alors qu’en principe on n’annonce les primes qu’en automne, que les primes 2008 n’augmenteraient que de 2 %. Or, que s’est-il passé ? Des primes artificiellement basses ont été fixées pour 2008. Les comptes ont été bouclés au printemps 2009, avec un gros déficit. Ce qui a conduit à une hausse de plus de 10 % en 2010.

La même opération se répète-t-elle cette année ? Tout l’indique en effet. Il est à craindre que les assureurs soient tentés, avant la votation, de fixer des primes 2015 artificiellement basses pour couvrir les coûts réels de la santé. La modération des primes 2015 se fera à nouveau au détriment des primes 2017. Si l’initiative devait échouer, on revivra de nouveau les difficultés de ce système. Il faut espérer que l’arnaque ne marchera pas deux fois.

Quelle hausse pour 2015 ? De nombreux assureurs devraient avoir une hausse de prime à deux chiffres. C’est pour cela qu’il y a eu un lobbying intense pour que l’on vote en septembre et pas en novembre. Pour éviter cette hausse à deux chiffres, les assureurs sont en train de demander à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) d’accepter qu’ils dissolvent des réserves pour financer les déficits, ce qui permet de déposer des primes artificiellement basses. Santésuisse, la faîtière des assureurs, a du reste annoncé début juillet une hausse probable des primes maladies de 4,5 %, ce qui n’est pas rien puisque c’est deux fois plus élevé que les trois années précédentes, mais bien plus bas que la hausse réelle et impopulaire à deux chiffres que certains assureurs devraient annoncer.

Quel est votre pronostic sur le résultat de la votation. Optimiste ? Si les assureurs déposent pour 2015 les vraies primes avec les vraies hausses connues au moment du vote, alors la sanction se paiera dans les urnes. Un des grands enjeux de la campagne, c’est d’exiger la transparence sur le processus de fixation des primes 2015, sinon c’est une entreprise de confusion et de dissimulation qui n’est pas digne d’une démocratie. L’annonce du conseiller fédéral Berset que nous ne connaîtrons la hausse des primes que le vendredi avant la votation n’est à ce titre pas acceptable.

Entretien réalisé par : Yves Sancey

sTop à une ConCurrenCe absurde sur le dos des assurés L’USS soutient l’initiative populaire « pour une caisse maladie publique », qui opère un changement de cap important dans la santé. actuellement, les caisses sont opaques et les assuré·e·s n’ont pas leur mot à dire, car ils n’y sont pas représentés. La caisse maladie publique résout le problème de la sélection des risques, garantit l’égalité de traitement, instaure la transparence en séparant systématiquement l’assurance de base et les assurances complémentaires et prive les caisses de leur pouvoir. Ce changement de systèmes est nécessaire, ne serait-ce que pour protéger les assurés. L’initiative populaire « pour une caisse publique d’assurance maladie » sera soumise au peuple le 28 septembre 2014. (réd.) info : www.caissepublique.ch

Le système de santé suisse fait partie des meilleurs du monde. Plus des trois quarts de la population en sont satisfaits. Les comparaisons internationales montrent que la Suisse dispose du meilleur accès aux soins médicaux de base, que les patients obtiennent le plus rapidement un rendez-vous chez leur généraliste, que les urgences et les accidents sont pris en charge rapidement et que les personnes atteintes d’un cancer disposent rapidement d’un traitement. Ce sont des arguments forts en faveur de notre système actuel. Un système dont nous voulons absolument conserver les principales caractéristiques, mais qui doit aussi évoluer. Car l’augmentation du nombre de maladies chroniques exige l’élaboration de nouveaux modèles de prise en charge et de nouvelles mesures de prévention.

iniTiaTive pour une Caisse uniQue en suisse Les initiant·e·s considèrent que le système suisse de la santé est malade. Mais, ici aussi, un regard au-delà de nos frontières, en France et en Autriche, le montre : ce sont précisément les caisses étatiques uniques qui ont accumulé des déficits de plusieurs milliards de francs et qui ont besoin de soins. En Angleterre, l’accès à bien des prestations médicales n’est pas garanti à toute la population. Et le système de santé suisse ? Il n’a pas de dettes et garantit à toute la population, indépendamment de l’âge, du revenu et de l’état de santé, des prestations médicales de haute qualité.

mainTenir le libre Choix Notre population dispose aujourd’hui d’un grand privilège : les habitants peuvent choisir leur médecin et, ainsi, leur thérapie. En clair, ils décident à qui ils veulent confier leur santé. Les habitants peuvent aussi choisir leur caisse maladie et leur modèle

photo LDD

cher un autre job. Le travail lié à la mutation de 500 000 à un million de personnes par an disparaîtra.

d’assurance eux-mêmes. Pourquoi est-ce si important ? Parce que de nombreux assureurs remboursent les factures dans un délai de deux semaines, permettent aux assurés d’obtenir, sur présentation de la carte d’assuré, les médicaments directement à la pharmacie et sont joignables 24 h / 24 h grâce à une plateforme en ligne. D’autres ne proposent pas ce service. Pourquoi ? Parce que la concurrence pousse les assurances à proposer les meilleurs services à leurs clientes et à leurs clients. Dans ce cas-là, « meilleur », cela veut dire les meilleurs services et les meilleurs produits, les plus innovants. Ces principes s’appliquent aussi à l’assurance de base. La population suisse n’est pas composée de clients unifiés, mais de personnes ayant des besoins différents. C’est pourquoi, outre l’assurance de base classique, il y a aussi des modèles de médecins de famille et HMO, meilleur marché. Tout cela est – encore – possible. Quel est donc l’enjeu de la votation du 28 septembre 2014 ? Il s’agit de conserver un système fonctionnant bien. Il s’agit de maintenir une diversité permettant une saine concurrence et le maintien de la qualité de l’offre, au bénéfice de la population. Et il s’agit surtout de garantir que la population suisse puisse continuer à jouir de quelque chose qui lui a toujours tenu à cœur : sa liberté de choisir.

* thomas Zeltner a dirigé l’office fédéral de la santé publique (oFSp) de 1991-2009. il est aujourd’hui consultant auprès de la directrice générale de l’organisation mondiale de la santé (oMS) et du Conseil fédéral suisse. Depuis 2013, il préside le Conseil d’administration de la caisse-maladie Cpt et de transfusion CRS Suisse. il est également membre du comité des académies suisses des sciences et enseigne à l’Université de harvard (Boston). il a étudié la médecine et le droit.


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Fermeture de la poste de plaFayon (Fr)

La fin d’une dynastie postale Dans la famille de Hansruedi Nydegger, pas moins de quatre générations se sont succédé à La Poste. Jusqu’à sa fermeture, il était responsable de l’office de poste de Sangernboden, dans les Préalpes bernoises, puis a travaillé durant onze ans à la poste de Plafayon (FR). Aujourd’hui, il prend sa retraite, mettant fin à la tradition familiale vieille de 137 ans. Louis riedo * Quatre générat ions au service de la poste

Photos Corinne AeberhArd

Wilhelm nydegger (photo dr), le grand-père de hansruedi nydegger

hansruedi nydegger devant l’ancien office de poste de sangernboden, où son père travaillait comme employé depuis 1960.

« Au départ, je ne voulais pas du tout travailler à La Poste », se souvient Hansruedi Nydegger en souriant. Contrairement à ses sœurs, qui suivaient toutes deux une formation de préposée au guichet, il a commencé par un apprentissage de mécanicien automobile. Finalement, il s’est laissé convaincre de suivre lui aussi une formation à La Poste, en 1976, perpétuant ainsi la tradition de ses ancêtres (voir encadré). Déjà son arrière-grand-père Friedrich travaillait à La Poste, en 1877, puis son grand-père Wilhelm (photo) et son père Alfred, dès 1944. En 1960, ce sont ses parents qui ont repris l’office de poste à Sangernboden.

un travail utile Hansruedi Nydegger a tout d’abord travaillé comme fac-

teur, ensuite au guichet, puis à la direction générale. A partir de 1984, il a dirigé l’office de poste de sa commune avec sa femme Susanne. Il en garde un très bon souvenir. « Le travail me plaisait beaucoup, parce que je me savais toujours utile », raconte le postier.

un interlocuteur Fiable En tant que responsable d’office, il s’occupait de différentes tâches autour de Sangernboden. « Je pouvais prendre du temps pour les gens, je prenais part à leur quotidien », dit-il. Il ne s’occupait pas seulement de l’office de poste, mais aussi de la banque, et rendait volontiers service aux habitants de sa commune en liquidant pour eux de menus travaux. Il aidait ainsi parfois les dames âgées qui vivaient seules

dans des fermes retirées à changer les bombonnes de gaz, ou faisait quelques courses pour les uns ou les autres. Un jour, il a même aidé à la naissance d’un veau. Il veillait sur ses clients, s’assurant que tout allait bien. Il était ainsi pour eux un interlocuteur privilégié, attentif et discret : « En général, je me contentais d’écouter. Il était important que les gens sachent que je n’allais pas répéter ce qu’ils me confiaient », dit-il.

tout a commencé le 12 octobre 1877, quand l’arrière-grand-père de hansruedi nydegger, Friedrich nydegger (1849-1921), est entré à La Poste. A l’époque, ce travail n’était encore qu’une occupation accessoire avec un salaire annuel de 350 fr. à la clé. Le grand-père, Wilhelm nydegger (1883 – 1963), a lui aussi attrapé le virus très tôt, mais il a appris en parallèle le métier de carrossier constructeur. A sa mobilisation durant la Première Guerre mondiale, toute la famille a dû s’occuper de faire tourner l’office de poste de sangernboden. Après sa scolarité le père, Alfred nydegger (1919-1985), a travaillé à temps partiel à la poste et parallèlement comme ouvrier journalier. A son retour de l’armée après la seconde Guerre mondiale, en 1944, il a été engagé à La Poste, puis nommé responsable de l’office de poste de sangernboden en 1960. son fils, hansruedi nydegger (né en 1952), a repris l’office de poste en 1984 et l’a dirigé jusqu’à sa fermeture en 2002. (lr)

la voiture, il emportait toujours une pelle pour parer à toute éventualité. Souvent aussi, il chaussait les skis pour effectuer ses tournées.

un changement diFFicile a pied sous la neige En hiver, il faisait souvent sa tournée de distribution à pied à travers la région de Sangernboden. « Quand il y avait beaucoup de neige, je préférais souvent marcher pour éviter les risques avec la voiture ». Et quand il prenait quand même

Au printemps 2002, le ciel s’est assombri au-dessus de Sangernboden, quand l’office de poste a été fermé. Hansruedi Nydegger a été muté à la poste de Plafayon, dans le canton de Fribourg, où il a travaillé les onze dernières années. « Ce changement n’a pas été sans peine », avoue l’ancien

responsable d’office. « Moi qui ai plutôt un tempérament de leader, ce n’était pas facile de n’être plus mon ‹ propre patron ›. » Fin mai, Hansruedi Nydegger prendra donc sa retraite. Mais il continuera à se consacrer aux gens de sa région : « Maintenant que j’ai beaucoup de temps, j’ai l’intention de passer plus souvent boire le café chez les gens de la région. »

* texte publié à l’origine dans les Freiburger Nachrichten le 22.05.2014

let tre de lecteur

Ouvrons le Rapport de gestion de la Caisse de pensions Poste Une fois de plus, c’est avec plaisir et profit que l’on peut prendre connaissance des résultats et des observations présentés dans le Rapport de gestion 2013 de la Caisse de pensions Poste. La quarantaine de pages qui le constitue se lit facilement grâce à l’ordonnance choisie pour exposer matière, graphiques, comptabilité et plans de prévoyance. L’année passée sous revue s’avère un bon cru grâce à un rendement de 5,36 %, qui permet à l’institution de prévoyance de faire bonne figure parmi les autres caisses. Avec un taux de couverture de 101,4 %, les assuré·e·s peuvent voir venir ! Qu’ils sachent toutefois que ce dernier baisse à 97,6 % si l’on prend en considération la

réserve de cotisations de l’employeur avec renonciation à l’utilisation (550 millions). Celle-ci sera en principe dissoute dès que le degré de couverture (sans cette réserve) atteindra 100 %. Ajoutons que ce montant influence le calcul de la fameuse « réserve de fluctuation de valeur », destinée à couvrir les risques liés aux placements, encore à constituer et estimée à 2,3 milliards. D’où l’impossibilité d’accorder un renchérissement sur les rentes courantes ! Le Rapport souligne que les mesures d’assainissement ont été maintenues en 2013 (elles ne sont pas reconduites en 2014) ; il s’agissait d’une cotisation (2 %) répartie de manière paritaire

entre employeurs et employés de janvier à juillet (1 % chacun) puis, à partir du mois d’août, prise en charge entièrement par l’employeur. Ce dernier a fait des apports de 129,2 millions comme cotisation supplémentaire et de 100 millions (affectation de son bénéfice au profit de la réserve de cotisations de l’employeur sans renonciation à l’utilisation). Dans son rapport, l’expert en prévoyance professionnelle relève que les rendements atteints suffirent à couvrir, avec les apports de l’employeur, l’intérêt pour les rentiers et les assurés actifs ainsi que le changement des bases techniques et la réduction du taux d’intérêt technique à 3 % (3,5 % en 2012). Un regard dans les provi-

sions permet de constater que la provision pour longévité des assurés actifs s’élève à 40,9 millions et celle des rentiers à 118,4 millions. Une fortune de 15,3 milliards garantit les prestations de vieillesse sur lesquelles comptent 44 812 actifs (en diminution de 730 personnes par rapport à 2012) et à laquelle puisent déjà 18 742 rentiers (en augmentation de 615) ; le total des bénéficiaires s’élève à 29 360 si l’on ajoute les rentes d’invalidité (3021), de conjoint (6003), d’orphelin et pour enfants (1594). [...] Terminons cette brève incursion dans les résultats de l’année passée sous revue en publiant une partie des propos tenus par Madame Bruderer, directrice,

en introduction du Rapport : « Les intérêts de tous les assurés doivent être pris en compte à leur juste valeur. Le rendement atteint sur les placements de la fortune doit permettre de bonifier les comptes d’épargne des assurés actifs d’un intérêt tel qu’à long terme ils soient traités de manière égale aux bénéficiaires de rente. » Cette recherche de l’équité et la volonté de faire au mieux transparaissent dans tout le Rapport, raison pour laquelle nous exprimons notre gratitude à toutes celles et ceux qui portent si bien le souci d’assurer le financement nos vieux jours.

rémy Addor, retraité de La Poste


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syndicom | n° 10 |29 août 2014 cct poste 2015

La base examine les résultats intermédiaires Depuis le début du moins d’août, des rencontres destinées aux membres ont lieu dans toute la Suisse pour informer sur les résultats intermédiaires des négociations CCT menées avec La Poste. Le sujet fait des vagues et suscite des discussions animées. bruno schmucki Ces dernières semaines, l’équipe du secrétariat régional de syndicom à Berne était d’attaque de bonne heure le matin pour distribuer des flyers avec les militant·e·s devant les sites de La Poste. Les membres de syndicom sont invités à discuter des résultats obtenus lors des négociations CCT. « En tant que membre, tu as la possibilité de formuler des revendications et d’exercer une influence directe sur le déroulement des négociations », peuton lire dans le flyer. La région de Berne prévoit une vingtaine d’assemblées locales – de Berne à Brigue. « Lors des dernières réunions, d’intenses discussions ont été menées tant sur le contenu de la nouvelle CCT que sur les conditions de travail à La Poste. Nous avons senti beaucoup d’in-

térêt de la part des participant·e·s désireux de s’engager », résume Res Keller, responsable régional Berne / Valais de syndicom. Il constate que la sensibilisation de la base syndicale fonctionne parfaitement. « Nous avons activé notre réseau de militant·e·s. Il reste maintenant à l’agrandir. »

et de présenter les résultats avec transparence ! En examinant le contenu provisoire de ces négociations, certains ont ressenti de l’arrogance de la part des dirigeants de La Poste. » indique-t-il. Pour eux, « il faut être prêt à se mobiliser », tout en restant uni et fort dans ce combat.

premiers échos de romandie

devant la porte

Au moment où nous mettons sous presse, la seule assemblée qui a déjà eu lieu en Romandie est celle de Cornaux (NE). Une trentaine de collègues ont participé à cette présentation suivie avec un grand intérêt. Selon JeanFrançois Donzé, responsable de la région pour syndicom, « les collègues étaient unanimes à penser qu’il était nécessaire de faire cette pause dans les négociations

Dans la région de Zurich / Suisse orientale, les secrétaires syndicaux sont également postés devant les centres de distribution et autres sites de La Poste. « Ce n’est pas toujours facile de sensibiliser nos membres de cette manière », explique Julia Gerber Rüegg, la responsable régionale. Début juillet, La Poste avait édicté une directive interdisant toute activité syndicale liée à la CCT

dans ses locaux durant la pause de négociation. Les actions de distribution ne sont donc possibles que dans les espaces publics des bâtiments et à l’extérieur. Mais La Poste doit accepter l’affichage des flyers sur les tableaux prévus à cet effet et l’information des collègues en interne par les militant·e·s. « Si un supérieur ou toute autre personne de La Poste l’empêche ou l’interdit, il faut en informer le secrétariat régional. Nous interviendrons alors immédiatement », assure Fritz Gurtner, responsable du secteur Logistique. Julia Gerber Rüegg reconnaît que « la matière et les discussions sont exigeantes, mais elles permettent de faire toute la lumière sur les véritables problèmes rencontrés au quotidien, notamment sur le

ensemble pour une bonne cct poste ! Conférence des branches Poste à Berne, vendredi 26 septembre 2014 9 h 15 : Point de rencontre à la gare de Berne, sortie Neuengasse Tous les détails en p. 13. stress au travail ». Jusqu’à début septembre, une douzaine d’assemblées sont encore prévues en Romandie pour débattre des résultats intermédiaires sur les négociations CCT. Et des revendications seront formulées pour la conférence des branches Poste du 26 septembre à Berne.

dans toute la suisse, comme ici à Cornaux et berne, des secrétaires syndicaux et des militant·e·s distribuent devant les sites de La Poste le flyer et l’invitation aux séances d’information. (Photos Jean-François donzé et res Keller)

droits syndicaux

participer à la discussion : où et Quand ?

les syndicats ont le droit d’entrer dans les entreprises Fin juin, l’Union syndicale suisse réunissait spécialistes et secrétaires syndicaux dans un colloque pour faire le point sur les droits d’accès et d’information des syndicats. Selon une nouvelle expertise, les visites d’entreprises par les syndicats sont autorisées. Un droit juridique clair à faire valoir sur le terrain. Les syndicats ont un rôle important à jouer dans l’application des conventions collectives de travail (CCT) et des mesures d’accompagnement. Mais, toujours plus souvent, les syndicats se voient empêchés d’accéder aux entreprises. C’est pourquoi l’Union syndicale suisse (USS) a organisé en juin un colloque juridique sur ces questions. À cette occasion, une nouvelle expertise juridique a été présentée. Elle établit que les syndicats ont le droit d’organiser des visites d’entreprise, par exemple, pour informer le personnel sur la CCT ou la sécurité au travail, mais aussi pour préparer des mesures de lutte.

le droit d’accès existe dé Jà Le professeur Markus Schefer de Bâle a montré que la liberté syndicale, telle que la garantit l’article 28 de la Constitution, déploie un « effet horizontal » et s’applique aussi à la relation entre syndicats et employeurs, tenus de ne pas limiter l’exercice de la liberté syndicale ! Les participant∙e∙s ont aussi relevé l’importance d’une expertise juridique réalisée par Marcel Niggli, professeur à l’Université de Fribourg. Celui-ci

aboutit à la conclusion que l’argumentation développée par le Tribunal fédéral depuis 2011 doit être corrigée. La liberté syndicale stipulée par la Constitution fédérale dit que les salarié∙e∙s ainsi que les employeurs « ont le droit de se syndiquer pour la défense de leurs intérêts, de créer des associations et d’y adhérer ». Par conséquent, il faut que les syndicats soient autorisés à rencontrer le personnel des entreprises. Cela, également lorsque cela suppose leur entrée sur un chantier ou dans une entreprise et, éventuellement, une violation de domicile.

une situation JuridiQue claire Les résultats de la clarification juridique apportée par le colloque de l’USS font apparaître que le droit suisse en vigueur donne aux syndicalistes des droits d’accès aux lieux de travail. Et cela, directement sur la base du droit constitutionnel, c’està-dire de la liberté syndicale prévue à l’article 28 de la Constitution fédérale, ainsi que, directement aussi, sur la base du droit du travail : articles 15 de la loi sur la participation et 58 de la loi sur le travail. À l’avenir ces dispositions devront avoir plus de retombées dans les CCT et y être fixées. À cet effet, l’USS va s’engager pour des bonnes pratiques en matière de CCT à l’intention des partenaires sociaux. L’USS demande instamment aux employeurs de respecter les droits fondamentaux des salarié∙e∙s et d’arrêter de faire obstacle au travail syndical. (USS / L’ES / red.)

Les séances d’information régionales restantes Les membres intéressés trouveront les lieux et dates des séances restantes d’information sur la CCt Poste sous www.syndicom.ch/cct_poste et ci-dessous. Les flyers peuvent être obtenus auprès des secrétariats régionaux en version papier ou électronique. Merci d’informer et d’inviter vos collègues aux assemblées ! région arc Jurassien Chaux-de-Fonds, Cercle de l’Union, rue de la serre 64, 2 septembre à 19 h région Fribourg Fribourg, ne hôtel (ancien eurotel), 9 septembre, à 17 h - 18 h 30 et à 19 h - 20 h 30 Bulle, hôtel de ville (salle des sociétés), 10 septembre à 17 h 00 18 h 30 et 19 h 30 - 21 h Chénens, Auberge du Chêne, 11 septembre à 17 h 00 - 18 h 30 et à 19 h 30 - 21 h région genève Genève, salle de l’UoG, 2 septembre à 15 h / 17 h 30 / 19 h 30 région lausanne Vevey, hôtel des Familles, 29 août 19 h 30 Lausanne, buffet de la Gare, à Lausanne salon 3, 4 septembre à 15 h 30 et à 19 h 30 Yverdon, Café de la Grange, 5 septembre à 19 h 30 région sion Sion, hôtel ibis av. Grand-Champsec 21, 1er septembre à 16 h et 19 h Monthey, restaurant bellini, 3 septembre à 19 h Martigny, hôtel Vatel du Parc, 5 septembre à 19 h


6 | Secteur télécom

syndicom | N° 10 |29 août 2014

«Mon salaire selon ‹My PerforMance›»

Questions sur la classification salariale à Swisscom Lors de plusieurs conférences d’entreprise, des collaborateurs et collaboratrices de Swisscom ont déploré un manque de clarté concernant leur classification et les augmentations salariales. Le comité d’entreprise ITS a donc organisé pour la première fois une rencontre d’information, avec l’appui du secrétaire régional Fabrizio D’Orazio, au sujet des entretiens d’évaluation et des discussions salariales. Sébastien Bourquin, président du comité d’entreprise Swisscom ITS, estime que des réunions de ce type devraient faire école. Interview : Franz Schori * Le comité d’entreprise ITS a organisé pour la première fois une rencontre d’information, le 2 juillet à Ittigen. Pourquoi avoir choisi pour thème « Mon salaire selon My Performance » ? En avril dernier, les augmentations salariales annuelles ont été fixées pour la première fois en fonction de la classification dans la bande salariale et des performances individuelles. Ce changement de système a soulevé de nombreuses questions parmi les salarié·e·s, notamment parce que les critères en vigueur n’avaient pas été communiqués avec suffisamment de transparence. Nous avons donc organisé cette rencontre d’information pour expliquer la mécanique du système, mais aussi pour déterminer si ce processus d’appréciation était appliqué comme prévu.

Quelles ont été les réactions des collègues et les questions soulevées ?

les membres des comités d’entreprise, de rencontrer des collègues d’autres départements et de collaborer en vue de mettre sur pied des offres intéressantes.

Les collègues présent·e·s ont été très satisfait·e·s de la rencontre. Elle a permis d’éclaircir de nombreuses questions concernant le processus My Performance. Concrètement, la question était de savoir si les objectifs fixés peuvent encore être adaptés vers le haut en cours d’année ou si les augmentations de salaires différenciées annoncées peuvent être contestées.

Que retenez-vous de cette rencontrepilote ?

Conformément à un accord avec Swisscom, les syndicats peuvent organiser des réunions pendant le temps de travail. Vous avez exploité cette possibilité – est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Bien sûr, c’est une bonne manière d’informer les salarié·e·s sur des sujets qui les concernent directement. A mes yeux, il est important que le syndicat exploite cette possibilité et propose de nombreuses rencontres de ce type. Des réunions régulières sont une nécessité. Elles constituent en outre une occasion idéale, pour

elections coMPlan

Sébastien Bourquin, président du comité d’entreprise Swisscom IT Services et coprésident de la représentation du personnel Swisscom ENT, a mis sur pied une rencontre d’information avec le comité d‘entreprise ITS (photo Jens Friedrich).

La collaboration sur place avec nos collègues d’Ittigen a été un réel plaisir. Grâce au soutien de Fabrizio D’Orazio, nous avons pu nous préparer rapidement et de manière efficace à l’organisation de cette rencontre et nous avons recueilli de très bonnes réactions de la part des participant·e·s. Cette expérience nous encourage à organiser d’autres rencontres de ce type à l’avenir. Nous allons faire le point sur les constats tirés lors de cette réunion au sujet du système des salaires selon My Performance et les communiquer aux organes compétents.

* Secrétaire spécialisé Télécom / IT

à la (non-)retraite

Merci, José – et à bientôt !

Les salarié·e·s de Swisscom éliront leurs représentant·e·s à la caisse de pensions comPlan en octobre. Les membres de syndicom au conseil de fondation resteront vigilants pour éviter toutes expériences antisociales de comPlan. Franz Schori *

Le travail syndical comporte de nombreuses facettes. L’une d’entre elles est le travail d’information et de persuasion mené sur le lieu de travail, dans les séances et conférences, et parfois dans la rue. José-Ramon Gonzalez est l’exemple même du syndicaliste plein d’ardeur, présent sur tous les fronts. Il lutte pour les droits et la dignité des travailleurs et des travailleuses par conviction intime. Le philosophe économique Karl Marx lui-même aurait été emballé par cet ouvrier cultivé, à l’esprit révolutionnaire. Un ouvrier qui n’a jamais renié ses origines et se bat sans relâche pour ne pas laisser la politique, l’économie et la société uniquement aux mains de ceux qui détiennent les facteurs de production financiers et immobiliers et pour défendre celles et ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre. Durant des décennies, on a rencontré José aux congrès, assemblées de délégués, conférences d’entreprise ou séances de comités d’entreprise, sous différentes casquettes, mais toujours dans un rôle actif. José répond aussi toujours présent lorsque d’autres perdent courage en témoignant sa solidarité lors d’actions de protestation et de manifestations. Depuis plusieurs mois déjà, José pourrait profiter d’une retraite bien méritée. Mais c’est sans compter avec son élan politique intact, qui l’incite à assumer encore des activités dans sa ville natale de Genève. En tant que retraité, José ne pourra plus

La caisse de pensions comPlan, qui compte quelque 18 000 assuré·e·s, est l’une des caisses de prévoyance les plus saines de Suisse : fin 2013, la caisse de pensions de Swisscom affichait un degré de couverture de 106,5 %. Les réserves de fluctuation de valeur ont pu être augmentées quant à elles à 246 millions de francs. « La stabilité de comPlan est liée à son histoire », explique Giorgio Pardini, membre du conseil de fondation de comPlan et responsable du secteur Télécom / IT à syndicom. La caisse de pensionss comPlan a été créée au même moment que Swisscom et seuls les employé·e·s de Swisscom (encore) actifs ont été intégré·e·s à la caisse de pensions comPlan, alors que les employé·e·s à la retraite sont resté·e·s chez Publica. « Les partenaires sociaux ont eu voix au chapitre lors de la fondation de comPlan », souligne le responsable du secteur Télécom / IT. Ils ont ainsi pu assurer une unité parfaite entre la convention collective de travail, le plan social et la caisse de pensions. « comPlan ne peut dès lors être considérée de manière isolée ; il faut garder à l’esprit cet équilibre », relève encore Giorgio Pardini. C’est aussi ce qui a permis d’introduire une retraite partielle sans perte de rente dans la CCT 2013. Comme d’autres caisses de pensions, comPlan a abaissé le taux d’intérêt technique et le taux de conversion au 1.1.2014, pour des raisons bien connues : l’augmentation de l’espérance de vie, d’une part, et la diminution des revenus du capital,

d’autre part. « Nous avons dû réfléchir, au sein du conseil de fondation, aux moyens de continuer à assurer de bonnes prestations de retraite pas seulement pour les assuré·e·s nés avant 1958, mais aussi pour les générations futures », explique le responsable du secteur. Les collaborateurs et collaboratrices de Swisscom éliront en octobre leurs représentant∙e∙s. En 2010, la liste syndicale avait obtenu 61 % des suffrages, remportant ainsi cinq des sept sièges à pourvoir. Les deux autres sièges avaient été attribués à Transfair et à l’association des cadres de Swisscom CASC, qui ont fusionné depuis. Le 27 juin de cette année, le comité d’entreprise de Swisscom Group a procédé à sept nominations, qui ont été approuvées une semaine après, avant même la conférence d’entreprise. Voici la liste des personnes nominées : Giorgio Pardini, sortant, syndicom), Alfred Wyler (sortant, Albicolac), Dolkar Hofmann (SCS), Hans Peter Sutter (sortant, Swisscom INI-ON), Chiara Rizzelli (nouvelle, Swisscom RES-CSU), Angel Melchior (nouveau, Swisscom ENT-BAN), Pierre-Yves Sprunger (nouveau, Swisscom ENT-WSC). Laurent Nebel renonce à se représenter en raison de son âge ; ce siège de syndicom est donc à repourvoir afin de compléter l’équipe de représentation des assuré·e·s au conseil de fondation comPlan de façon harmonieuse.

* Secrétaire spécialisé Télécom / IT

phoTo MargarETa SoMMEr

Renouveler une bonne équipe

siéger dans les comités d’entreprise – ces fonctions étant réservées aux personnes actives. Giorgio Pardini, responsable du secteur, a donc pris officiellement congé de José-Ramon Gonzalez à la conférence d’entreprise de Swisscom Group du 4 juillet dernier, en saluant son engagement par cette phrase d’Ernesto Che Guevara : « La tendresse de l’humanité se manifeste dans la solidarité. » Mais nous aurons certainement encore de nombreuses occasions de croiser cet esprit syndical volcanique. Merci José – et à bientôt ! Nous nous retrouverons sans aucun doute lors d’une prochaine bataille pour une plus grande solidarité et une plus grande justice sociale.

Franz Schori, secrétaire spécialisé Télécom / IT


Secteur médias | 7

syndicom | N° 10 |29 août 2014 couP d’éclat des journalistes au festival du filM de locarno Suite de la page 1 du lifting au véganisMe Nina Scheu a souligné quant à elle qu’il faudra multiplier les interventions politiques : contre la concentration des médias, contre l’augmentation des tarifs postaux pour les journaux et les revues, contre les conditions de travail illégales dans les rédactions et pour l’application de conventions collectives de travail dans toute la Suisse. Enfin, Johanna Lier a plaidé pour redonner à l’art le nom qu’il mérite, car le terme « culture » s’est tant dilué qu’il englobe aujourd’hui tout et n’importe quoi : du lifting au véganisme. Daniel Suter, président d’impressum, et Stephanie Vonarburg, secrétaire centrale à syndicom, ont donné lecture du manifeste « Sans écho, la culture se tait » pour attirer l’attention des politiques et du public sur les conséquences du recul des articles culturels. Des festivaliers, mais aussi de nombreux journalistes suisses et étrangers ont participé avec intérêt au débat.

Interrogé lors de la conférence des médias sur les revendications du manifeste, le conseiller fédéral en charge de la culture Alain Berset a indiqué avec fermeté : « Je trouve vos revendications justifiées. Mais ne vous trompez pas de cible ! Adressezvous aux groupes de média qui publient ces pages. En tant que Confédération, nous ne pouvons pas leur donner des ordres. » Les discussions se poursuivent le 13 de chaque mois pour sensibiliser les éditeurs sur les conséquences d’un vide conventionnel en Suisse alémanique et au Tessin. La prochaine aura lieu le 13 septembre, lors de la journée des indépendant·e·s à Zurich.

Nina Scheu Le manifeste (ci-contre) publié par syndicom, impressum et Suisseculture peut être consulté sur le site de www.syndicom.ch. Le débat complet peut aussi y être téléchargé en tant que fichier audio.

D’un régime strict pour les pages culturelles, on est passé à l’anorexie. Et sans passeurs de culture, la culture meurt. (De g. à dr. perret, Lier, Meszmer, Scheu et andreoli)

Sans écho, la culture se tait Manifeste contre le déclin du journalisme culturel Une œuvre d’art peut éventuellement être créée dans l’isolement complet. Mais pour devenir une prestation culturelle il faut encore qu’elle soit publiée. Chaque art a besoin de son public afin de pouvoir s’affirmer comme faisant partie de la culture. Ce n’est que lorsque les êtres humains perçoivent les œuvres d’art et en discutent que l’art existe. Il est très rare que l’art trouve son chemin tout seul auprès du public. L’art a besoin d’un moyen de transport : les médias. Le journalisme culturel est la place de marché de la culture. Dans ce forum public les experts présentent les œuvres et les évaluent. Les avis s’y rencontrent ou s’opposent ; les discussions deviennent publiques. Dans de tels débats culturels la démocratie vit sans le diktat d’une majorité. on demande aux médias une transmission compétente et approfondie de la culture. Sans temps, ni espace, ni salaire convenable, la compétence est impensable. C’était le monde culturel d’hier ; aujourd’hui de nouvelles règles prévalent dans les médias. Les rédactions culturelles sont serrées dans un corset d’économies jusqu’à ce que l’air leur manque. Les managers pour qui la culture se conçoit seulement comme un événement dictent les objectifs. D’abord on réduit les budgets pour les journalistes culturels libres et ensuite les pages consacrées à la culture. En congédiant les Libres, les maisons d’édition perdent aussi les compétences culturelles de ces derniers. Elles cachent leurs points faibles par du bluff et des images éclatantes. Le champ visuel du journalisme culturel se réduit de plus en plus à ce qui est facile à comprendre. Les nouvelles œuvres d’art ont de moins en moins de chance d’être perçues, discutées, et donc d’appartenir aux biens culturels. a cause du déclin du journalisme culturel, la culture s’appauvrit et finit par se taire avec lui. Locarno, le 14 août 2014 impressum – Les journalistes suisses; syndicom – Syndicat des médias et de la communication Le manifeste est cosigné par Suisseculture – organisation faîtière des créateurs artistiques, des professionnels des médias de Suisse et par les autres associations suivantes, membres de Suisseculture : adS – autrices et auteurs de Suisse ; arF/ FDS – association suisse des scénaristes et réalisateurs de films ; Danse Suisse – associations suisse des professionnels de la danse ; ProLitteris – Société suisse de droits d’auteur pour l’art littéraire et plastique ; SBKV – association suisse des professionnels de la scène ; SFP – association suisse des producteurs de cinéma ; SMS – Syndicat musical suisse ; SSM – Syndicat suisse des mass medias ; SUISA – Coopérative suisse des auteurs et éditeurs de musique ; suissimage – Coopérative suisse pour les droits d’auteur d’œuvres audiovisuelles ; visarte – Société des artistes visuels suisse

suisse centrale

droits et devoirs journalistiQues

Restructuration au sein d’AZ Medien AZ Medien, le quatrième plus grand groupe de presse de Suisse, a décidé de restructurer son secteur d’impression de journaux. L’imprimerie SolPrint de Subingen (SO) sera fermée et son personnel transféré auprès d’AZPrint en Argovie. angelo Zanetti * Du moins à en croire les maigres informations qui ont été communiquées aux salarié·e·s concernés et que nous avons réussi à obtenir peu avant de clôturer notre journal. Plus d’une centaine de personnes sont touchées par cette restructuration : environ 50 à Subingen et 70 en Argovie. Parmi elles, de nombreuses femmes travaillent à l’heure dans le secteur des envois. Le personnel est aussi inquiet parce que très peu d’informations lui ont été communiquées jusqu’à présent. Il ne faisait aucun doute que SolPrint fermerait. Mais maintenant que l’entreprise l’a confirmé, elle doit fournir une information complète et transparente aux personnes directement concernées et au syn-

dicat. syndicom lui a donc écrit pour qu’elle lui communique son plan dans les détails. D’autant que le rapport annuel 2013 mentionne qu’AZ Medien jouit d’une excellente santé. Pour ne donner qu’un seul exemple, l’exercice 2013 s’est conclu avec des liquidités de 50 millions de francs. Il est donc clair pour syndicom que le personnel concerné par cette restructuration devra bénéficier de mesures qui lui garantissent le même niveau salarial que jusqu’à présent. syndicom est prêt à se battre pour atteindre cet objectif.

* secrétaire central Industrie graphique et emballage

Le Blick ne peut véhiculer des rumeurs non vérifiées et des suppositions malveillantes Un journal est-il en droit de se servir d’une lettre de lecteur véhiculant des rumeurs non vérifiées et des suppositions malveillantes pour en faire un article de « Une » tout en rejetant la responsabilité quant à la véridicité de son contenu et à l’atteinte commise à la sphère privée ? Non, déclare le Conseil de la presse. C’est d’autant moins le cas que le traitement à la « Une » avec lead et manchette fait croire qu’il s’agit bien de faits. Le 13 novembre 2013, Blick prit prétexte d’une lettre de lecteur de l’ancienne secrétaire de Christoph Blocher pour en faire l’article principal de « Une » et d’en relever les suppositions malveillantes concernant la vie privée de l’ancien chef de la Banque nationale par des titres en caractères gras. Le journal offrait un large espace rédactionnel aux reproches et diffamations contenus dans cette lettre. La lettre a certes été identifiée comme d’origine privée, mais donnait lieu aussitôt à une nouvelle rumeur : elle pouvait, selon Blick, avoir été dictée par Christoph Blocher lui-même. Block fit valoir que cet article était né d’une mésentente entre la production et l’auteur et que la rédaction aurait procédé à une rectifi-

cation le lendemain. De ce fait cette histoire ne fit que prendre de l’ampleur et les rumeurs mises en circulation passaient du domaine privé à celui des affaires politiques : la lettre de lecteur, disait une assertion non vérifiée, ne serait qu’un nouveau pas dans l’escalade haineuse de l’UDC contre Hildebrand. Par ce procédé rédactionnel, Blick a violé le devoir de vérité ainsi que l’obligation d’entendre l’autre partie lorsque sont portées des accusations graves, de procéder à une rectification et de respecter la sphère privée.

Conseil suisse de la presse prise de position 7 / 2014 (hildebrand c. Blick)


8 | Actualités / GI retraité·e·s

syndicom | N° 10 |29 août 2014

Heures d’ouverture des maGasins

Motion Lombardi : le Conseil fédéral veut passer en force Le Conseil fédéral (CF) fait la sourde oreille aux dures critiques émises contre la prolongation des heures d’ouverture des magasins lors de la consultation sur le projet de loi à ce sujet. Non seulement il ignore les critiques des syndicats selon qui cette

prolongation dégraderait clairement les conditions de travail des salarié·e·s concernés, mais, en décidant de soumettre un projet de loi au Parlement d’ici la fin de l’année, il foule avant tout aux pieds le fédéralisme et se moque des décisions déjà prises en la matière par les citoyen·ne·s de nombreux cantons. Si l’on imposait des heures d’ouverture des magasins unifiées dans toute la Suisse, de 6 à 20 heures en semaine et de 6 à 19 heures le samedi, deux tiers des cantons devraient prolonger leurs heures d’ouverture.

Let tre de Lecteur

« Les premières victimes seraient les salarié·e·s concernés, car les jours de travail toujours plus longs nuisent à la vie familiale, accroissent le stress et rendent malades », commente Luca Cirigliano, le secrétaire central responsable de ce dossier à l’Union syndicale suisse (USS). Le danger est d’autant plus grand que, dans le commerce de détail, la majorité des employeurs refusent de conclure des conventions collectives de travail. Les critiques faites par les cantons lors de la consultation sur la loi sont particulièrement dures.

Seul le Tessin soutient le projet. La raison en est que tous les cantons de la Suisse centrale et orientale ainsi que tous les cantons romands appliquent aujourd’hui des horaires d’ouverture plus courts. Ces dernières années, les citoyen·ne·s de nombreux cantons ont refusé de les prolonger. Le dernier exemple en date est celui du canton de Lucerne où le peuple a non seulement balayé une libéralisation totale des heures d’ouverture des commerces, mais aussi refusé, et clairement, leur extension de 16 à 17 heures le samedi.

Il est incompréhensible et inquiétant d’un point de vue démocratique que le Conseil fédéral fasse tout simplement fi des réserves importantes émises par les cantons et les syndicats et accélère le processus législatif comme si aucune consultation n’avait eu lieu. « C’est inacceptable ! », s’exclame Luca Cirigliano. Il appartient au Parlement, qui a chargé le Conseil fédéral, via la motion Lombardi, de rédiger un projet de loi, d’entendre raison et de renoncer à ce projet.

(USS)

Groupe des retraités section vaudoise poste

Caisses maladie : système opaque Par monts et par val d’Abondance Quelques réflexions et considérations sur l’état actuel du système des caisses d’assurances maladie : 1° le paradoxe d’une assurance obligatoire gérée par le privé ; 2° pas de réelle concurrence, puisque la couverture Lamal est identique pour chaque caisse ; 3° refus de la loi sur la surveillance des caisses, ainsi que celui de restituer l’ensemble des cotisations prélevées en trop auprès des assurés de certains cantons, dont Vaud et Genève. Le pouvoir politique est complice des assureurs, les relais au sein des Chambres fédérales sont puissants : une ribambelle de parlementaires se trouvent dans les conseils d’administration des assurances et se remplissent les poches. En gros, on a laissé les clés de la maison « santé » à ceux qui y ont un intérêt pervers, les assureurs ! Comptes d’apothicaire, mélange savant entre l’assurance de base (sociale) et les assurances complémentaires (privées). Certaines charges qui devraient être mises uniquement dans l’assurance complémentaire le sont aussi dans l’assurance de base, aux dépens des assurés ! A l’évidence, il se fait beaucoup d’argent avec l’assurance de base, qui n’est pourtant pas censée dégager de bénéfices ? Curieusement, les primes complémentaires restent stables, alors que les primes de base augmentent bien plus rapidement que les coûts réels de la santé depuis l’entrée en vigueur de la Lamal. De plus, les intérêts de

Santé Suisse, acteur impliqué dans le système, ne sont, et de loin pas, ceux des assurés. D’où la véhémence des propos de ces institutions et d’une bonne partie du politiquement égoïste. L’importance accordée au dénigrement de l’initiative montre combien les assureurs craignent de perdre leur pouvoir et, par là, leur pognon… excusez, notre pognon. En marge de ces états de fait, on peut encore relever les montants des réserves qui ne suivent pas les assurés qui changent de caisse, la multiplication des frais administratifs, l’incapacité de la commission de la santé du National à renforcer le contrôle de l’assurance maladie. Autres aberrations, les dépenses de centaine de millions de francs en publicité, la multitude de primes pour une couverture pourtant identique, sans oublier que le calcul du coût de la vie ne prend pas en compte la valeur de l’assurance maladie. Chercher l’erreur ! Ne nous laissons pas berner, il est donc grand temps de mettre fin à cette opacité et d’établir une caisse publique pour que les assuré·e·s et leurs soins soient remis au centre des préoccupations. Car les caisses maladie n’offrent hélas plus les garanties de solidarité attendues d’un acteur social. Pour moi, c’est suffisamment de raisons pour dire oui à la caisse publique.

Alain Michaud, Groupe des retraités section Vaudoise Poste

C’est par un temps quelque peu orageux, mais sans pluie, que plus de 220 participants ont apprécié cette magnifique balade et partie gustative. Alain Michaud * Trois cars quittent Lausanne et un Yverdon pour rejoindre l’Hôtel de Chavannes-de-Bogis afin d’y prendre l’incontournable café-croissant. Puis trajet par Genève centre, Thonon et La Chapelle-d’Abondance. Après tous ces virages subis stoïquement, l’Hôtel-restaurant Les Cornettes reçoit ce flot de convives, afin de neutraliser

une soif flagrante et un début d’appétit non moins manifeste. A l’intérieur le restaurant – tout de bois et très accueillant, chic sans être trop guindé – a permis de déguster une cuisine mitonnée dans une ambiance familiale, avec un service fort sympathique au demeurant. Ce millésime 2014 semble avoir été de bon ton, la conviviali-

té qui règne lors de cette rencontre annuelle démontre la pertinence de son existence. Un jeudi 24 juillet qui restera comme un agréable souvenir de rencontre et d’amitié.

* Groupe des retraités section Vaudoise Poste

La convivialité était de la partie lors de cette rencontre annuelle dans cette belle région de La Chapelled’Abondance (Haute Savoie). Publicité

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Culture / voyages | 9

syndicom | N° 10 |29 août 2014 La sardaiGne autrement

Fresques murales en pays sarde La Sardaigne n’est que mer et plage. Mais pas seulement. Dans les terres, nous avons découvert la bourgade d’Orgosolo qui symbolise la lutte contre l’injustice sociale. Gerhard Lob* Après une heure et demi de vol au départ de Zurich, nous arrivons à Olbia, transportés dans une autre réalité : la langue, la lumière, la mentalité, tout est différent. Le chauffeur de l’hôtel nous attend déjà à la sortie de l’aéroport. Il nous emmène en minibus à la Cala Liberotto, à environ une heure de route au sud d’Olbia, dans la province de Nuoro. Ce matin-là, il y a peu de trafic sur la route, mais « des embouteillages peuvent se former en pleine saison », nous assure notre chauffeur. Un homme affable mais réservé, comme la plupart des indigènes. Nous arrivons à l’hôtel-club Tirreno, un complexe hôtelier du groupe suisse Ferienhotel. Dans les années soixante, des employés de l’ancienne régie fédérale des PTT ont fondé l’association Poscom pour offrir des vacances à bon prix à ses membres. En 2005, celle-ci a été transformée en société anonyme, la Poscom Ferien Holding AG. Ce groupe hôtelier bernois, qui a connu des turbulences, a dû être assaini il y a quelques années. Il détient aujourd’hui quatre hôtels en Suisse et deux clubs de vacances à l’étranger, dont celui où nous logeons en Sardaigne. Le club Tirreno est un vaste complexe hôtelier avec 492 lits, qui convient parfaitement à des vacances en famille. Situé à proximité du parc naturel de Biderrosa, c’est un véritable paradis sur terre, bordé de longues plages de sable. Le belvédère construit sur la colline au centre du parc offre une vue splendide sur la baie d’Orosei. Mais la beauté du paysage et les petites criques paisibles ne sont pas le véritable but de notre voyage en Sardaigne. Nous voulons partir à la découverte d’une bourgade située dans l’arrièrepays, à quelque 23 km de Nuoro, nommée Orgosolo. Ce petit village perché à 620 m d’altitude est célèbre pour les innombrables fresques (appelées « murales » en

italien) qui ornent les façades des maisons. Elles représentent des scènes de la vie locale, mais aussi des événements nationaux et internationaux majeurs. La bourgade est un véritable musée en plein air, qui reflète la fierté et l’esprit de résistance du peuple sarde. La première fresque murale a été réalisée à Orgosolo en 1969, par un collectif anarchiste milanais du nom de Dionisio. En 1975, à l’occasion de la commémoration du 30e anniversaire de la libération du fascisme, l’enseignant toscan Francesco Del Casino a repris cette idée, réalisant des fresques sur les murs d’Orgosolo avec ses élèves. Le peintre Pasquale Buesca, un artiste indigène, et le groupe culturel local Le Api ont eux aussi marqué de leur empreinte les murs du village. Plus de 200 fresques se fondent aujourd’hui dans le village et attirent chaque année des milliers de touristes. A l’origine, les peintures visaient à dénoncer le désintérêt marqué par le pouvoir central italien à l’égard de la Sardaigne. Mais le musée à ciel ouvert ne cesse de s’agrandir et les thèmes se multiplient. Des faits historiques ou actuels sont mis en image – comme les attentats du 11 septembre – mais aussi des événements de la vie

locale. Une murale est notamment dédiée à l’ivrogne du pays, une autre défend le droit à la scolarisation. Orgosolo, avec ses 4000 habitants, est vraiment un lieu hors du commun. Et la bourgade compte encore d’autres attractions : la Casa Museo Orgosolo, notamment, mérite une visite. Cette maison bourgeoise de quatre étages, où les domestiques dormaient autrefois sous les toits

à même le sol, est aujourd’hui un musée privé. La propriétaire vous fera découvrir personnellement les lieux – une visite guidée qui vaut à elle seule le détour. Maria Corraine, 65 ans, qui a hérité de la maison acquise en 1907 par son grand-père, est un véritable volcan. « J’ai épousé un Napolitain, mais il ne me sert que comme chauffeur et pour sa rente » ditelle en riant. Ses récits colorés

font revivre l’histoire du village. Elle raconte par exemple que les habitants du village arpentaient les rues pieds nus jusqu’en 1962. A la fin de la visite, Maria Corraine vous offrira certainement encore l’une de ses pâtisseries maison. Orgosolo est également connu pour sa tradition artisanale très ancienne du travail de la soie. Aujourd’hui, cet artisanat ne perdure qu’à travers des produits de niche, comme la fabrication des foulards traditionnels (« Su Lionzu »), revêtus par les femmes lors de cérémonies. Malgré le bon accueil réservé aux touristes, le caractère des autochtones ne s’avère visiblement pas toujours facile. L’ancienne porte de la maison communale, criblée de trous, suffit à s’en convaincre. Ces traces reflètent la révolte désespérée de citoyens, qui ont tiré sur la mairie pour protester contre des décisions communales ou contre une bureaucratie démesurée. « Non si scherza. » Ici, on ne plaisante pas. En 1961 déjà, la fierté et l’esprit de résistance de la population sarde avaient impressionné le réalisateur italien Vittorio De Seta. Banditi a Orgosolo, tourné dans le village, retrace l’histoire d’un berger accusé à tort d’avoir tué un carabiniere. Refusant de Au centre de la page : Maria Corraine dans sa maison musée En haut et en bas : La première fresque murale a été réalisée à Orgosolo en 1969. Aujourd’hui on en compte plus de 200. (photos Gerhard Lob)

se rendre, il se cache dans la montagne, aidé par la population. Mais il est poursuivi par les carabinieri et perd son troupeau dans sa fuite. Désespéré, le berger se mue finalement en brigand. Grâce à ce film, qui a décroché le titre de meilleur premier film de réalisateur à Venise en 1961, Orgosolo est entré dans l’histoire du cinéma italien.

*Gerhard Lob est journaliste indépendant et vit à Locarno.

voyaGe Diverses compagnies proposent des vols de Genève à Olbia. Le vol dure une heure et quart. Un train relie Olbia à Gênes ou Livourne. Il existe également des navettes depuis Livourne (compter 6 à 10 h de trajet) ou Gênes (9 à 10 h).

où LoGer ? L’hôtel-club Tirreno est un club de vacances 3 étoiles. Il a été désigné « Top Hotel 2012 » sur le site d’avis de consommateurs Holidaycheck. En basse saison, possibilité de louer un appartement pour deux personnes en demi-pension à partir de 1113 € (1370 fr.). Les prix varient en fonction de la saison et du type d’appartement. Pour plus de détails : www. ferienverein.ch

infos GénéraLes Office du tourisme Orosei : www.oroseiturismo.it Site officiel d’Orgosolo : www.comune.orgosolo.nu.it/


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syndicom | N° 10 |29 août 2014

portrait

« Notre patron, c’est la librairie » La librairie du Midi à Oron-la-Ville (VD) fêtera ses 10 ans le 27 septembre. L’occasion de rencontrer Marie Musy, sa patronne « de gauche », et de revenir sur le parcours qui l’a amenée à retrouver la campagne de son enfance en achetant une librairie. Patricia Alcaraz et Yves sancey de Signy. Seule ombre au tableau : les horaires très étendus avec deux nocturnes par semaine.

exemple monté la bibliothèque du centre de détention pour mineurs de Palézieux. « C’était un super-challenge pour nous. Ces jeunes n’ont pas de mobiles, des séances télé en groupe, peu de visites. Les bouquins sont leur unique source d’évasion. » Et puis il y a les habitués qui défilent, qui savent qu’ils trouveront ici des libraires qui connaissent leurs goûts, qui pourront leur faire partager leurs coups de cœur, leurs coups au cœur, leurs immenses coups de cœur, qui libellent certains ouvrages dans les rayonnages. Marie aime surtout la littérature, avec un faible pour les Anglo-Saxons. Mais elle estime qu’un bon libraire peut vendre n’importe quel bouquin. Et même du vin… Du vin ? « L’ancienne propriétaire s’est beaucoup battue pour vendre du vin, explique Marie. On a gardé la patente. Il faut respecter ce que les gens ont fait avant vous. C’est pratique,

Du caractère Un petit tour par l’édition chez Bernard Campiche, où elle s’ennuie « car il n’y avait pas assez de boulot », et elle retourne chez Payot d’abord à Lausanne puis à Vevey. Elle a 30 ans et se rend compte assez vite que l’enseigne lui offre peu de possibilités d’évolution. « J’avais interpellé le directeur des ressources humaines à ce sujet. Il m’avait dit clairement que mon caractère ne correspondait pas à l’entreprise. En résumé, j’en avais trop ! » Pourtant, elle ne pense pas du tout à reprendre une librairie. Mais un ancien collègue engagé à la librairie du Midi l’informe que la propriétaire vend sa boutique. A peu près en même temps, Marie perd son père (Frank Musy, célèbre journaliste radio) et se retrouve avec un héritage. « Il y avait d’un côté une librairie à acheter et de l’autre une somme dont je ne savais pas quoi faire. Je me suis dit que ce n’était peut-être pas un hasard si ça arrivait maintenant. » Associés, Marie Musy et son collègue rachètent la librairie du Midi. Son statut de patron, « de gauche » précise-t-elle, la libraire a de la peine à l’envisager. « Notre patron, c’est la librairie. » Un patron exigeant en termes de charge de travail, mais qui connaît un succès grandissant. La clientèle y est fidèle et augmente régulièrement. Les chiffres sont bons.

Marie Musy est aussi à l’origine du top ten des livres qui ont compté et qui a fait un buzz sur Facebook. Au moins 250 personnes ont « posté » la photo des dix livres qui ont compté pour eux. « Je n’avais pas imaginé l’ampleur du succès. C’est la preuve que les réseaux sociaux peuvent être intelligents. et qu’un truc virtuel peut mettre en avant des livres en papier. » Même si toutes les infos qui la concernent seront sur Facebook, la fête qui aura lieu le 27 septembre 2014 n’aura, elle, rien de virtuel. Pour les 10 ans de la librairie, des auteurs français, des concerts, un atelier peinture sont au programme. et l’apéro, bien sûr ! infos : Facebook – librairie du Midi ou 021 907 14 56

surtout. Comme ça, on en a sous la main quand on fait des apéros. » Et quand on lui demande un mot qui lui plaît dans la langue française, elle lance dans un éclat de rire : « Apéro ! Un petit mot court mais qui dure longtemps. »

ancrage régional Ce qui compte pour la libraire, c’est de s’inscrire dans la région. « L’important pour nous, c’était de faire du ciment social, de faire partie de la vie locale. On est libraires, mais on peut aussi aller tirer des bières à la foire aux oignons ! » Dans cette logique, la librairie du Midi collabore avec des institutions de cette région en pleine expansion. Elle a par

Photo Pierre-ANtoiNe GrisoNi / s trAtes

Marie Musy nous accueille sur le pas de sa librairie. Son collègue et associé n’est pas encore arrivé et les clients se pressent. Pendant qu’elle répond à chacun, on fait un petit tour dans cette ancienne quincaillerie dans laquelle foisonne désormais une multitude de livres. A la recherche du mystère qui a permis à cette librairie de campagne de connaître un succès grandissant. Pour Marie Musy, la campagne est une évidence. Elle l’aime. Si elle n’avait pas choisi de devenir libraire, elle aurait probablement été bûcheron. « Mais je n’avais pas tellement la carrure. » Au moment de choisir un métier, après quatre années « à glander » au gymnase, Marie Musy décide de prendre une année sabbatique. Elle cherche un job et est engagée chez Payot à Lausanne pour la période de Noël. Elle découvre avec admiration le monde des libraires : « Je trouvais génialissime leur capacité à trouver n’importe quel bouquin parce qu’ils avaient les références en tête ou qu’ils se démerdaient avec des catalogues papier qui pesaient quatre tonnes. » Cette fascination associée à son amour de la lecture la décide à choisir cette voie. Elle fait donc son apprentissage chez Payot, à Lausanne. La question du faible revenu dans la profession ne la préoccupe pas vraiment. « Je trouve absurde de choisir un métier en fonction de ce que l’on gagne. » Même si cela ne l’empêche pas de débattre du sujet avec ses supérieurs : « Je me souviens avoir dit au responsable des ressources humaines que ces salaires de m… faisaient rire à 20 ans et pleurer à 30. » Après son CFC, Marie Musy va travailler dans les Forums, la chaîne de librairies de la Coop qui a disparu aujourd’hui. « C’était mon premier contrat en tant que libraire et il n’y avait pas écrit libraire mais vendeur non-food ! » Cependant, le travail est intéressant, le chef est super et il faut mettre en place le magasin

Dix ans – Dix livres – une fête

carnet

Liberté Il arrive que dans un carnet d’écriture il reste quelques pages vides, à la fin, mais dans son carnet à lui l’écriture s’est arrêtée au milieu autour d’un dernier mot : liberté. Cette liberté qui ne lui fut jamais rendue. Il arrive que l’Histoire se souvienne soudain de celui qui a existé, et a été injustement oublié. Il avait 30 ans lorsqu’il s’est éteint au camp de Bergen-Belsen, le même camp qui avait vu mourir Anne Frank. Des poètes, la guerre en a avalé plus d’un et lui eut beau se défendre de mourir, l’épuisement du corps eut raison de la force de l’âme. Poète, avocat, amoureux de la vie, des femmes, des mots,

de son pays la Belgique, surréaliste, Bretonnien, Eluardien… et Montois de cœur au point de prendre pour nom celui de sa ville : Mons, Fernand Dumont, puisqu’il s’agit de lui, est à redécouvrir et que ce soit la rentrée littéraire – si foisonnante de publications que l’on s’y perd parfois – est une belle occasion. Peu de titres de lui sont disponibles mais il existe de quoi déambuler avec passion. Son écriture est exigeante, expérimentant le sensible sans fadeur, honnête sans simplicité, foncièrement aiguisée à l’observation des hommes. A Mons, d’aucuns se souviennent de l’avoir vu, cet homme, en élégance, traverser

la Grand-Place avec sa canne à pommeau, songeur. Il voulait être poète, il le fut. Il voulait être révolutionnaire et en participant activement au groupe Rupture marcha au cœur de son sujet. Les seize membres du Groupe étaient jeunes, ambitieux, doués, certains issus de la

classe populaire, d’autres de la classe bourgeoise. Leur manifeste réclamait la libération totale de l’homme par celle de la création poétique et la transformation de la société par la révolution politique et sociale. Le Groupe, fondé le 29 mars 1934 fut balayé par la guerre

mais marqua le surréalisme. Fernand Dumont fut parmi ses plus beaux poètes. « Voilà plus qu’il n’en faut pour faire un long collier / un long collier de temps perdu / que nous passerons un jour / un jour tremblant de liberté / au cou de la statue errante et silencieuse / de notre vie. » 1

Karelle Menine

Fernand Dumont, La région du cœur, espace Nord, 2006, 232 p., 16.90 ChF [1re édition : 1939]. 1. La liberté, poèmes écrits en prison à Mons, 1942.


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syndicom | N° 10 |29 août 2014 nos favoris

Le « Top10 » des livres de syndicom romandie Sur la lancée de l’initiative de Marie Musy de la Librairie du Midi (voir ci-contre), la rédaction et les secrétaires régionaux romands se sont également prêtés au jeu de leurs dix livres (ou BD) favoris ou lus récemment.

Ci-contre, de haut en bas : Yves sancey (rédaction, Lausanne) ; Patricia Alcaraz (Lausanne) ; Fabienne Brunner (Lausanne)

Ci-dessus : Jean-François Donzé (Neuchâtel) Ci-contre, de haut en bas : Bernard remion (Lausanne) ; elisabeth Di Blasi (Valais) ; Catherine tabary (Lausanne) Ci-dessous : François Ducrest (Fribourg)

Ci-dessous : Alex Patino (Lausanne)

Droit au but

Retards de versement de salaire, que faire ?

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En cas de retard dans le paiement du salaire, il faut chercher à en connaître les raisons auprès de l’employeur. Les mesures à prendre diffèrent bien sûr selon qu’un tel retard est dû à un problème de liquidités ou à un simple refus de payer de l’employeur. Dans ton cas, il s’agit vraisemblablement de difficultés financières. Ces problèmes de liquidité ne sont-ils que passagers ou ton employeur est-il en situation d’insolvabilité durable ? Dans le premier cas, il faut chercher à savoir combien de temps le retard risque de perdurer. Je te conseille d’éclaircir ces questions avec ton employeur. Si tu t’opposes à un tel retard, il convient, dans un premier temps, d’informer ton

employeur par lettre recommandée que tu lui accordes un délai supplémentaire de cinq jours (au minimum) pour le versement de ton salaire, tout en lui signalant que tu suspendras ton travail si ton salaire ne t’est pas versé d’ici là et que tu te réserves le droit d’engager une procédure judiciaire pour faire valoir tes droits. Si ton salaire n’a toujours pas été versé à cette échéance, tu peux sans autre renoncer à te rendre au travail – on parle alors de cessation du travail – jusqu’au versement du salaire. Tu dois cependant absolument respecter cette procédure, faute de quoi ton employeur pourra caractériser ton arrêt de travail comme un refus d’exécuter le travail, avec le risque d’un licenciement. Un

tel licenciement, bien qu’abusif, serait légalement valable. Au terme du délai supplémentaire accordé, tu peux en outre déposer une plainte auprès du tribunal des prud’hommes de ton lieu de travail ou du lieu de domicile / siège de ton employeur. Si tu disposes d’un contrat de travail écrit signé par l’employeur, tu peux également entamer une procédure de mise en poursuite. En principe, je déconseille d’engager de telles procédures avant la résiliation des rapports de travail. Il va de soi que tu peux également envoyer ta démission ordinaire. Cependant, mieux vaut n’envisager de démissionner que si le retard de paiement perdure ou si l’insolvabilité est

avérée. Car si tu démissionnes prématurément, tu encours des jours de suspension à l’assurance chômage. En cas de difficultés financières de ton employeur, tu peux également résilier ton contrat de travail avec effet immédiat, sous certaines conditions : non seulement l’employeur doit être dans une situation d’insolvabilité, mais il faut également avoir déposé une demande de sûretés, qui peuvent être fournies sous forme de garantie bancaire ou de mise en gage de biens ou de titres. Si les sûretés demandées ne sont pas fournies, tu es en droit de résilier ton contrat de travail avec effet immédiat, conformément à l’art. 337a CO. En plus du versement des arriérés de salaires, tu peux égale-

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Je travaille depuis huit ans pour le même employeur. Ces deux dernières années, il a connu régulièrement des difficultés financières et a retardé le versement du salaire. Jusqu’ici, les retards étaient tolérables. Mais actuellement, j’attends toujours le salaire du mois de juillet et le paiement du salaire du mois d’août est incertain. Mon employeur évite d’aborder le sujet. Comment réagir ?

ment faire valoir des prétentions salariales durant le délai de résiliation ordinaire, à titre de dommages-intérêts. Je te recommande vivement de te renseigner auprès du secrétariat régional de syndicom ou auprès de l’Office régional de placement avant d’envisager de donner ta démission – qu’elle soit ordinaire ou immédiate. Tu éviteras ainsi des conséquences négatives sur les indemnités de chômage.

Martin scheidegger, avocat et collaborateur au service juridique


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formation

agenda

Movendo l’institut de formation des syndicats

LauSanne

Inscriptions : Monbijoustrasse 61, CP, 3000 Berne 23, tél. 031 370 00 70, Fax 031 370 00 71, info@movendo.ch Comprendre le fonctionnement de la Loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) (F2.3.1402). 25-26.9.2014 ; Hôtel de France, Ste-Croix. Thèmes principaux : Descriptif de la LPP, Fonctionnement – Prestations – Gestion paritaire – Représentativité. Intervenant : Michel Schweri (Unia) Age, travail et santé (F2.5.1402). 29.9.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Vieillissement démographique – Répercussions de l’avancée en âge sur les capacités physiques et cognitives – Santé des travailleurs et travailleuse âgé·e·s – Conditions de travail et risques – Analyse de son poste de travail et réflexion sur des adaptations possibles. Intervenant : Rafael Weissbrodt (psychologue du travail, ergonome et chargé de sécurité) Agir et réagir pour la sauvegarde des emplois - Séminaire de perfectionnement pour membres de commissions du personnel (F1.7.1412). 29-30.9.2014 ; Hôtel de France, Ste-Croix. Thèmes principaux : Restructurations, délocalisations, licenciements collectifs : quelles sont les bases légales et procédures à respecter ? – Mesures pour la sauvegarde des emplois – Marche à suivre – Rôle, tâches et responsabilités de la CoPe – Implication et actions du syndicat. Intervenant : Yves Defferrard (Unia) Améliorer sa rédaction de lettres et courriels (F2.6.1401). 30.9.+21.10.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Style d’écriture actuel – Personnalisation du message – Construction du contenu avec entrée en matière et conclusion claire – Travaux concrets sur des écrits. Intervenant : Jean Stoepfer (formateur d’adultes) Parler en public : le débat (F1.4.1401). 6-7.10.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Bases de participation active à un débat – Choix des mots – Meilleur moment pour l’intervention – Support écrit – Attitudes – Maîtrise de soi. Intervenant : Roland Borremans (formateur d’adultes) Animer et conduire une séance (F1.6.1401). 16.10.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Préparer une séance – Donner la parole – Recadrer les discussions. Intervenant : Achille Renaud (Unia) Mieux vivre le changement dans son milieu professionnel (F2.5.1409). 20-21.10.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Analyse de situations de changements et de situations réelles proposées par les participant·e·s – Repérage des réactions vécues Recherche d’ajustements pour accompagner le changement – Brève présentation de la théorie de la Gestalt. Intervenante : Antoinette Martin (formatrice d’adultes)

conduite de négociations Dans le monde syndical, la conduite de négociations représente un processus clé. Se déroulant entre syndicat et patronat dans le cadre de la mise en pratique du partenariat social ou lors de situations de crise, elles débutent généralement par des pourparlers concrets, qu’il n’est pas rare de voir dégénérer en conflits ouverts. Ainsi, il doit aussi être tenu compte de l’établissement d’un bon rapport de force. Ce module permet aux participant·e·s d’acquérir des compétences stratégiques, tactiques et méthodologiques, afin qu’ils·elles soient à même de préparer et de mener des négociations d’une manière professionnelle, de coacher les commissions du personnel dans leurs négociations et d’analyser les résultats obtenus dans le cadre de divers partenariats sociaux. Public cible et prérequis : Ce cours concerne le personnel des syndicats ou d’autres personnes intéressées (voir frais ci-dessous) devant préparer, participer à et / ou mener des négociations entre partenaires sociaux ou avec d’autres acteurs. Dates et lieu : les 3-4.9 et 10-11.12.2014 (4 jours) à Morges. Intervenants : Olivier Barraud (SEV), Pierluigi Fedele (secrétaire central Unia) Coût pour le personnel des syndicats affiliés à Movendo (pris en charges par le syndicat concerné) : frais de cours 1320 fr. + alimentation et nuitée 660 fr. ; pour autre personne intéressée : frais de cours 1980 fr. + alimentation et nuitée 660 fr.

Valeurs personnelles et professionnelles, quel équilibre ? (F2.5.1410). 23-24.10.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Répertoire et compréhension des différentes valeurs institutionnelles et individuelles – Liens entre fonctionnement et valeurs – Ajustements et choix éthiques. Intervenante : Antoinette Martin (formatrice d’adultes) Incapacité de travail, quelles prises en charge ? (F2.3.1403). 30-31.10.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Assurances maladie – Assurance accident – Assurance perte de gain – Assurance invalidité – Champs d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calcul – Fonctionnement structurel. Intervenants : Dominique Dorthe (chef de service AI), Bernard Remion (syndicom) Sous le drapeau syndical. 1850-2014 : emblèmes et valeurs du mouvement syndical (F2.1.1403). 12.11.2014 ; Espace Arlaud, Lausanne. Thèmes principaux : Le drapeau du syndicat, fierté et affirmation de l’identité ouvrière – Les drapeaux syndicaux au temps des fusions et des réorganisations syndicales – Identité syndicale aujourd’hui, image des syndicats dans la société. Intervenant·e·s : Patrick Auderset et Marianne Enckell (commissaires de l’exposition), Valérie Boillat (Movendo)

Secteur MÉdIaS cours de perfectionnement 2014 Inscriptions sur www.helias.ch Publication sur iPad à partir d’InDesign (2014F.13). 25 et 26 septembre 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul (bd de Pérolles 38, Fribourg). Délai d’inscription : 2 septembre 2014. Visite Imprimerie Saint-Paul, Fribourg. 31 octobre 2014. Animateur : Thomas Burri. Durée : ½ jour (14 h –17 h). Lieu : Imprimerie St-Paul. La photographie numérique, atelier théorique et pratique (2014.F.16). 18 et 19 novembre 2014. Animateur : Luca Carmagnola. Lieu : LookA, Luca Carmagnola, Rue du Nord 4, 1800 Vevey. Objectif : Les participants viennent avec leur propre appareil photo réflex numérique pour une approche théorique et pratique de la photographie, dans un studio photo professionnel. Participants : Photographes amateurs avertis. Délai d’inscription : 28 octobre 2014. InDesign avancé pour les professionnels (2014.F.14). 27 et 28 novembre 2014. Animatrice : Birgit Ewert,

expo & « event » communication visuelle Rencontre avec Luc Chessex Luc Chessex expose régulièrement son travail de photographe mais le fait aussi régulièrement éditer par des livres photographiques accompagnés de textes d’auteurs. La branche Communication visuelle de syndicom organise une rencontre avec Luc Chessex sur le sujet de sa collaboration avec Hans-Rudolph Lutz, graphiste et typographe engagé, pour la création de ses premiers livres photographiques jusqu’à ce jour. Notez d’ores et déjà la date du samedi 15 novembre 2014 au mudac à Lausanne.

instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul. Délai d’inscription : 4 novembre 2014. NOUVEAU COURS Atelier de travail sur la conception d’affiches SuisseCuba (2014.F.15). 3 jours : du 10 au 12 octobre 2014 Animateur : José Alberto Menendez (Pepe) Lieu : Indica Studio, Atelier Partizia Pfenninger, Via Ceresio 41, 6963 Pregassona-Lugano. Nombre de participants : Au maximum 10. Contenu du cours : Introduction à la conception cubaine d’affiches. Brainstorming. Elaboration de projet. Réalisation manuelle, sans ordinateur. Le matériel nécessaire (papier, couleurs, etc.) est mis à disposition. Inscription : s’inscrire en ligne sur www.helias.ch. Langue : anglais. Public cible : Professionnel∙le∙s, étudiant∙e∙s et apprenant∙e∙s du domaine de la conception. Possibilités d’hébergement : Hotel Federale www. hotel-federale.ch et Montarina Hotel & Hostel www. montarina.ch. Les participant∙e∙s se chargent de la réservation et endossent les frais d’hébergement.

Roger Emmenegger, membre du comité de branche Communication visuelle

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sudoku Adressez votre solution (les trois chiffres dans les cases en bleu, dans l’ordre, de gauche à droite) d’ici au 8 septembre à : Rédaction syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. La réponse et le nom du ou de la gagnant·e seront publiés dans le N° 11. Il ou elle recevra 50 fr. en chèques Reka offerts par notre partenaire de prestation.

Reka, pour encore plus.


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syndicom | N° 10 |29 août 2014 contacter syndicom

agenda

exPo 14-18

guerre et jeux Du 11 avril au 16 novembre. Musée suisse du Jeu, Au château, La Tourde-Peilz (VD). Ma-di : 11 h 00 - 17 h 30 Il y a cent ans, la Première Guerre mondiale plongeait l’Europe dans une catastrophe sans précédent. Une exposition montre un côté peu connu du conflit : l’influence de la

FrIBourG guerre sur les jeux qui vont constituer 8 % de la production générale – quatre fois plus qu’avant 1914. Oscillant entre outil d’information et propagande, ces jeux viennent de l’Allemagne, de la France, de l’Angleterre, des Etats-Unis et même – de la Suisse. Ainsi, la guerre entrait dans les salons des familles européennes.

rappel : conférence, l’avs un modèle à succès NH Hôtel, 5 septembre 2014, 9.30 – 16.30 Organisée en collaboration entre Movendo et l’USS, cette journée de cours est consacrée à l’histoire, au financement et à l’avenir de la principale institution sociale de Suisse. Info : 021 310 48 70

vaLaIS

Ensemble pour une bonne CCT Poste ! conférence des branches poste à berne, vendredi 26 septembre 2014 Informations importantes : • Merci d’envoyer les propositions au secteur d’ici au 29 août 2014 (délai règlementaire). • Le secteur invite par courrier les délé­ gué·e·s. • Les membres intéressé·e·s, qui s’engagent pour la campagne CCT Poste, sont bienvenu·e·s en tant qu’invité·e·s : merci de les annoncer d’ici fin août 2014 au secrétariat régional, resp. de les inscrire sur des listes. • Tou·te·s les inscrits recevront un ticket spécial pour le trajet en train.

Déroulement : 9 h 15 Point de rencontre à la gare de Berne, sortie Neuengasse 9 h 45 Brefs discours des militant·e·s d’entreprise (Waisenhausplatz) 10 h 30 Arrivée au Kursaal et conférence des branches Poste Env. 16 h 30 Fin de la conférence Heures de départ dans les régions : • Delémont : 7 h 42, Berne 8 h 47 • Lausanne : 7 h 50, Berne 8 h 56 • Fribourg : 8 h 29, Berne 8 h 51 • Sion : 7 h 25, Berne 8 h 54 • Genève : 7 h 11, Berne 8 h 56

Unis, délégué·e·s et invité·e·s, nous donnerons un signal fort pour une bonne CCT à la conférence des branches Poste. Ensemble nous sommes plus forts !

fÊte du livre Saint-Pierre-de-Clages, 29 au 31 août Plus de cent exposants : libraires, bouquinistes, métiers du livre, auteurs et artistes se mobilisent pendant trois jours pour accueillir les visiteurs dans le cadre enchanteur de Saint-Pierre-de-Clages, connu aussi pour son église du XIe siècle. La Fête du Livre, c’est donc le rendez-vous incontournable des bibliophiles, amateurs de lecture, passionnés d’histoire ou fans de BD... Cette année, la Fête du Livre mettra à l’honneur l’écrivaine valaisanne Corinna Bille. Comme chaque année syndicom y tient un stand. On vous y attend. Seront également présents les calligraphes Gérard Touzé et Michel Redal et le Musée Encre et Plomb. Ateliers d’origami pour les enfants – samedi et dimanche. Contes : samedi et dimanche dans les jardins de l’église, chaque heure de 14 à 17 h. Horaires : vendredi 29 août : 10 h 00 - 20 h 00 samedi 30 août : 10 h 00 - 20 h 00 dimanche 31 août : 10 h 00 - 18 h 00 Prix d’entrée : CHF 5.- par jour, dès 18 ans. Le Championnat suisse d’orthographe est ouvert à tous et se déroulera le samedi 30 août à la salle polyvalente de Chamoson. Les inscriptions se font sur place jusqu’à 11 h 00. Infos : www.village-du-livre.ch

décès Baume Alphonse, Saint-Imier, décédé le 25.7.2014 à l’âge de 80 ans. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1999.

Rausis Paul-Emile, Sion, décédé le 7.8.2014 à l’âge de 79 ans. Membre de la section Valais romand Poste depuis 1962.

Blattner Laurent, St. Aubin-Sauges, décédé le 30.3.2014 à l’âge de 88 ans. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1952.

Rumo Pierre-Alain, Neuchâtel, décédé le 25.6.2014 à l’âge de 57 ans. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1973.

Boinay Michel, Vendlincourt, décédé le 15.6.2014 à l’âge de 81 ans. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1999.

Schöpfer Olga, Sion, décédée le 21.5.2014 à l’âge de 70 ans. Membre de la section Valais Télécommunication depuis 1999.

Borlat Jean-François, Sommentier, décédé le 23.5.2014 à l’âge de 75 ans. Membre de la section Genève Télécom depuis 1966.

Soguel Charles, Ballaigues, décédé le 9.7.2014 à l’âge de 85 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1948.

Gilgen Werner, La Chaux-de-Fonds, décédé le 18.7.2014 à l’âge de 74 ans. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1972.

Spack Fritz, Orpund, décédé le 29.6.2014 à l’âge de 85 ans. Membre de la section Biel / Bienne depuis 1958.

Ginggen Richard, Lausanne, décédé le 29.6.2014 à l’âge de 83 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1950.

Telley Roger, Onnens, décédé le 15.6.2014 à l’âge de 89 ans. Membre de la section Fribourg Poste depuis 1999.

Matti Gérald, Rougemont, décédé le 3.6.2014 à l’âge de 80 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1956.

Vogelsang Guy, Neuchâtel, décédé le 26.3.2014 à l’âge de 75 ans. Membre de la section Arc jurassien Médias depuis 1958.

Randin Gilbert, Les Acacias, décédé le 21.7.2014 à l’âge de 85 ans. Membre de la section Genève Poste depuis 1967.

Wälle Gilbert, Savagnier, décédé le 8.7.2014 à l’âge de 55 ans. Membre de la section Arc jurassien Télécom depuis 1981.

secrétariat régional lausanne Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. Sinon uniquement sur rendez-vous. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30 Bernard Remion : 058 817 19 33 Catherine Tabary : 058 817 19 34 Fabienne Brunner : 058 817 19 36 Patricia Alcaraz : 058 817 19 31 Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26 Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale tous les lundis de 16 h à 19 h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Looslistrasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.

impressum rédaction Allemand et rédactrice en chef : syndicom, die Zeitung, Nina Scheu, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch

mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne

publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil ag, cp 3739, 6002 Lucerne prochaine parution 19 septembre (délai rédactionnel : 1er septembre) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne


14 | La dernière

syndicom | N° 10 |29 août 2014

italiqUeS

Mascara et sorbet au citron cara. Sa consommation empê­ cherait que le mascara ne coule lors d’effusions humides. Pour­ rais­tu te charger d’établir une liste des douze plus belles ter­ rasses de Suisse romande qui servent du sorbet au citron à dis­ crétion après minuit ? » – « Pas de problème, répond son collègue enthousiaste, nous avons déjà bien préparé le terrain avec le classement des sept plus beaux restaurants de montagne où l’on peut garder ses skis pour man­ ger de la fondue. » Ils se dirigent vers les tables de la rédaction du Temps, mais personne n’est encore en vue. L’équipe du Temps est actuellement en débriefing sur les trois piliers de la philoso­ phie Ringier « Publishing, Enter­ tainment & Digital ». Erreur ! Quelques rescapés de Genève à peine sortis de l’ascen­

Un joyeux brouhaha et une déli­ cieuse odeur de café Arabica emplissent la nouvelle rédac­ tion de Ringier à Lausanne. Aujourd’hui, pour la première fois, les journalistes du Temps (journal de qualité sérieux), de L’Hebdo (magazine sur l’actuali­ té politique) et d’Edelweiss (maga­ zine féminin tendance sur la mode) travaillent ensemble. La direction de Ringier en a décidé ainsi après la reprise du Temps. Désormais, l’échange créa­ tif entre des cultures journalis­ tiques jusqu’ici aux antipodes devrait favoriser une nouvelle qualité journalistique. La rédactrice d’Edelweiss inter­ pelle le rédacteur de L’Hebdo : « Je suis en train de mener une enquête sur le sorbet au citron pour savoir s’il a une influence positive sur la tenue du mas­

seur se dirigent vers la salle de rédaction. « Chers collègues, nous souhaitons votre contribution à notre enquête sur les interac­ tions entre le sorbet au citron et le mascara. Pouvez­vous faire des recherches sur la consommation du sorbet au citron après minuit pour savoir si elle a une influence sur le cours des actions ? Ce serait une véritable plus­value journa­ listique ! » La rédactrice en charge de la rubrique économique se tape le front : « Vous êtes cinglés ou quoi ? Nous sommes Le Temps, la voix de la Suisse romande ! » – « Oui, c’est pourquoi nous posons la question », la rassurent les deux vieux routiers de Rin­ gier. « Tu devrais introduire une note critique et intégrer le sujet dans un contexte supra régio­ nal – le mieux serait d’enquê­ ter pour savoir si les gérants de

tamedia : le pRiNt CaRtONNe

ta-media OU ta-BazaR ?

les résultats du premier semestre 2014 de tamedia sont excellents avec une marge Ebitda (avant amortissement) à 19,6 %. « Grâce à des investissements dans le secteur digital et à un accroissement de l’efficacité », précise tamedia. l’« efficacité » est un euphémisme pour parler des plans d’économie drastiques pour satisfaire les actionnaires. l’accent mis sur le digital masque le fait que la progression du bénéfice digital avant amortissements est similaire à celui du Print (national et régional), autour de 11 %. d’autre part, la part du Print à l’Ebit a même légèrement progressé de 75 à 76 %. Il faudra s’en souvenir lors des négociations salariales : une augmentation de 100 fr. par mois pour tous et toutes coûterait environ 5,5 millions par ans – plus ou moins l’augmentation du bénéfice net au premier semestre ! (YS)

tamedia se prendrait-il pour Edipresse ? Pendant des années, la partie suisse très rentable d’Edipresse avait permis au groupe de se lancer dans de multiples aventures éditoriales en Asie et dans les pays de l’Est avec des succès divers. le prix de cet affairisme s'était traduit pour les salarié·e·s suisses du groupe en plans de restructuration permanents. Et voilà que le groupe zurichois tamedia se met lui aussi à lorgner sur l’étranger. Pays test : le danemark, où il diffuse déjà le quotidien pour pendulaires Metroxpress. les plans d’économie en Suisse ont ainsi permis au groupe de reprendre, fin juillet, 88 % de trendsales, une plateforme danoise de vente en ligne (mode rétro vintage, hauts talons, lingerie fine…). Pour être conséquent, tA-Media ne devraitil pas se renommer tA-Bazar ? (YS)

l’avantage de pouvoir convertir le sorbet en poche de glace à poser sur leur front surchauffé. Vous le savez bien : nous misons sur des nouvelles divertissantes ! »

helen Brügger P.­S. : Ces prochains jours, les col­ laborateurs du Temps seront infor­ més sur les intentions de Ringier à leur sujet. D’après les rumeurs des dernières semaines, Le Temps déménagera de Genève à Lau­ sanne, où les rédactions des trois titres de Ringier L’Hebdo, Edelweiss et Le Temps travailleront dans une salle de rédaction commune.

Assemblée des délégué·e·s syndicom Samedi 29 novembre 2014, Stade de Suisse, Berne La convocation de cette assemblée des délégué·e·s de syndicom se base sur l’art. 30 ss. des statuts de syndicom – Syndicat des médias et de la communication du 3.12.2010 et sur l’art. 17s. du règlement d’organisation de syndicom – Syndicat des médias et de la communication. Délai de remise des propositions et pour l’inscription des délégué·e·s : samedi 18 octobre 2014

CONCOURS 5/6

dépaRt

Bonne retraite Pedro ! 2011, il a ensuite été corespon­ sable du secrétariat régional de syndicom à Zurich et secrétaire régional. Le 31 juillet, Pedro a pris sa retraite. Après s’être engagé tout au long de sa vie professionnelle,

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Pedro Sancho est membre de notre syndicat depuis son appren­ tissage de relieur chez Mayer et Soutter à Renens, en 1967. C’était du temps de la Fédération suisse des ouvriers relieurs et carton­ niers (FSORC). A l’époque déjà, il s’était engagé au syndicat et dans les organisations de jeunesse et de migrant·e·s. Au fil des fusions, la FSORC est devenue le Syndicat du livre et du papier (SLP), puis come­ dia et finalement syndicom. En 1976, Pedro a déménagé en Suisse alémanique, où il a travaillé à l’atelier de reliure Burkhardt à Mönchaltorf. Il fut militant, membre de la commission d’entre­ prise et membre du comité de la section SLP de Zurich. En 2005, il est devenu secrétaire central au secteur Industrie gra­ phique et emballage à Berne. Dès

hedge funds se rapprochent déjà de l’industrie du sorbet en prévi­ sion d’une hausse vertigineuse en Bourse. » Le CEO tout juste arrivé de Zurich pour inaugurer la nouvelle rédac­ tion intervient : « Comme vous le savez, je ne me mêle générale­ ment pas des affaires de la rédac­ tion. Mais je pense que ce serait un bon exemple de synergies. » – « Comme tu veux », répond la rédactrice du Temps. « Mais j’enquête en ce moment sur les affaires cotées en Bourse qui sont gérées par ordinateur. Le risque est grand d’en arriver ici à un rapide effondrement de l’écono­ mie mondiale. » – « Super ! », se réjouit le CEO : « Allez­y ! Et faites­ nous aussi un encadré sur les chances de l’industrie du sorbet de s’en sortir dans pareil cas : les boursicoteurs stressés auraient

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Helen Brügger était, jusqu’à récemment, correspondante en Suisse romande de la Wochenzeitung. Elle inaugure une rubrique régulière : un regard en italique sur la vie des rédactions et nous gratifie d’une petite nouvelle d’anticipation… rafraîchissante !

il lève maintenant le pied pour se consacrer davantage à sa famille. Nous nous réjouissons pour lui et nous le reverrons certainement aux fêtes du 1er Mai et à d’autres manifestations en tant que retrai­ té actif.

Le Quiz littéraire de syndicom 21) dans quel roman Scarlett o’hara tombe amoureuse de Rhett Butler ? 22) Comment s’appelle le livre culte de J.d. Salinger dont des générations de jeunes se sont identifiées au héros désespéré ? 23) de quelle pièce de Corneille est extraite la tirade suivante : « Ô rage, ô désespoirs, ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? » 24) dans quelle pièce de Shakespeare retentit « Etre, ou ne pas être , telle est la question » ? 25) de quelle pièce de Molière est extraite cette tirade : « Mais que diable allait-il faire dans cette galère » ? A gagner : un bon d’une valeur de 50 fr. pour des livres, offert par notre sponsor le Bon suisse du livre.

la solution du quiz sera publiée dans le N° 11 avec le nom du ou de la gagnant·e. Merci d’envoyer les réponses au quiz et vos coordonnées sur une carte postale A6 à : syndicom, le journal, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne. délai pour l’envoi : 8 septembre. Solution du dernier quiz : 16) Il se tire une balle dans la tête avec un des pistolets d’Albert. le fiancé de lotte. 17) Kurt 18) le Professeur tournesol. 19) oncle Alfred (parfois oncle Albert). Son petit singe s’appelle M. Nilsson. 20) Kleist tue son amie henriette, atteinte d’un cancer, puis retourne l’arme contre lui. le gagnant du précédent quiz est Art Ringger de Zurich. Nous le félicitons chaleureusement !


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