syndicom - le journal

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N° 13 7.11.2014

le journal

www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication

AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne

votations du 30 novembre

télécom

2 x NON (Ecopop et initiative sur l’or) et 1 x OUI (abolir les forfaits fiscaux)  page 3

Question du comité de secteur : faut-il rechercher des synergies avec le SEV ?   page 4

Viscom remet en cause son soutien à la Déclaration de force obligatoire  page 5

exposition

Sous les drapeaux, la lutte : 150 ans de bannières syndicales à découvrir  page 9

Congrès de l’USS

XXXXX

Mauvaise réponse Bien sûr qu’il peut arriver parfois de manquer de place dans un train ou de désespérer face à un marché de l’immobilier tendu. La solution passe par une meilleure offre de transport et un volontarisme public en matière de création de logements. La solution ne semble en aucun cas passer par un enfermement de la Suisse et la fixation d’un seuil d’immigration rigide tel que le prévoient les mauvaises réponses d’Ecopop. La « tragique innocence » de cette initiative a été dénoncée par la Verte Anne-­Catherine Ménétrey-Savary : si ses supporters ne se sentent pas xénophobes, l’application d’une croissance démographique limitée à 0,2 % sera néanmoins brutale. Et conduira à des bouchons gigantesques de travailleurs précaires massés aux frontières, ce que l’initiative autorise. Conscients depuis peu sans doute que les initiatives radicales et inapplicables ont des chances de passer, Blocher et l’UDC économique sont officiellement contre Ecopop. Un refus à 49,9 % serait idéal pour eux, pour maintenir la pression pour les élections fédérales de 2015. Il faut au contraire que le score soit sans appel pour balayer ce texte dangereux et s’attaquer enfin aux vrais problèmes. Une fois de plus, malheureusement, cela risque de se jouer à très peu de chose. Restons mobilisés !

Yves Sancey, rédacteur romand

Engagement non tenu

Mix et Remix récompensé par l’USS Les 23 et 24 octobre s’est tenu à Berne le 55e congrès de l’Union syndicale suisse (USS). On y a parlé pression sur les salaires, poids des primes des caisses maladie, stress et précarité de l’emploi. À cette occasion, l’USS a eu la très bonne idée de décerner son prix culturel à Philippe Becquelin (alias Mix et Remix). Page 14

© Mix et Remix. Dessiné sur place sur un agenda moleskine.

Droit d’accès

Le Tribunal confirme les droits syndicaux Le droit d’accès sur les chantiers pour les syndicalistes a été confirmé récemment par le Tribunal de district de Bülach (ZH). Cette décision est un point d’appui pour tous les syndicats défendant le droit d’informer les travailleurs dans les entreprises et de remplir leur mission. La tentative de plusieurs patrons de criminaliser l’activité syndicale a ainsi échoué. Noëmi Landolt* Accusés de violation de domicile, cinq collègues d’Unia comparaissaient le 25 août 2014 devant le Tribunal de district de Bülach. Ce type de plaintes est très problématique pour les syndicalistes. Avant des actions de protestation, ceux-ci se rendent régulièrement sur des chantiers, dans des hôpitaux ou dans des restau-

rants, pour informer les collègues sur l’état des négociations ou pour les appeler à participer à des manifestations. En dehors des campagnes de mobilisation, les visites syndicales servent à vérifier le respect des dispositions contractuelles sur les salaires, la sécurité au travail ou les mesures de santé. Si un supé-

rieur hiérarchique intervient, les syndicalistes déclinent généralement leur identité. Mais parfois une plainte est déposée contre eux, en dépit des droits syndicaux garantis par la Constitution.

Le cas de Bülach C’est ce qui est arrivé à Bülach, dans le canton de Zurich. La

plainte émanait de deux entreprises de construction et du propriétaire d’un hôtel. Elle portait sur plusieurs visites de chantier effectuées par Unia entre novembre 2011 et juin 2012. Les syndicalistes incriminés auraient refusé de quitter les lieux après une sommation des responsables du chantier et auraient enfreint

une interdiction d’accès existante, peut-on lire dans l’acte d’accusation. La première visite avait eu lieu le 25 novembre 2011 peu avant une action de protestation prévue le jour même, à laquelle avaient finalement participé plus de 7000 salarié·e·s de la construction. A cette époque, des négociations suite page 2


2 | Dossier droits syndicaux

syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014

Droit d’accès

Le Tribunal confirme les droits syndicaux (suite de la page 1) étaient en cours depuis plus de neuf mois pour renouveler la convention nationale (CN) de la construction qui arrivait à échéance à la fin de l’année. Or les entrepreneurs avaient suspendu les négociations le 2 novembre, ce qui risquait d’entraîner un vide conventionnel. « La CN est l’une des conventions les plus importantes du secteur de la construction », déclare l’un des syndicalistes à la barre des accusés. « C’est une des tâches centrales des syndicats de lutter collectivement, de défendre la convention collective de travail et de s’enga­ ger pour la réglementation des conditions de travail. Il en allait des conditions de travail de plus 90 000 employé·e·s de la construction. »

Le climat se durcit La plupart des visites de chantier font partie de la routine et se déroulent sans heurt. Le droit d’accès est généralement incontesté. Certains responsables de chantier ne voient pas toujours ces visites d’un bon œil, mais il est rare qu’elles donnent lieu à une plainte. Plusieurs syndicalistes relèvent cependant que le climat s’est détérioré ces dernières années. « Nous rencontrons des cas toujours plus nombreux de sous-enchère salariale et de fraude aux assurances sociales », indique Luca Cirigliano, secrétaire central de l’Union syndicale suisse. Par conséquent, les cas d’interdiction d’accès et le nombre de plaintes ont légèrement augmenté. A ce jour, jamais personne n’avait cependant été condamné pour violation de domicile dans le cadre de son activité syndicale dans le canton de Zurich. Dans sa plaidoirie devant le Tribunal de district de Bülach, l’avocat de la défense, chargé de représenter les collaborateurs et collaboratrices d’Unia, a souligné que « si des employeurs pouvaient prononcer à leur guise des interdictions d’accès­et déposer des plaintes pour violation de domicile, le travail syndical serait entravé de façon incompatible avec la liberté syndicale ancrée dans la Constitution ». Il s’appuie à cet égard sur une expertise de Marcel Niggli, professeur de droit pénal à l’Université de Fribourg, réalisée à la demande de l’USS : « Des secrétaires syndicaux sont souvent interdits d’accès­après constat d’infraction des conditions minimales de travail ou de sécurité. » Une interdiction d’accès vise donc généralement à empêcher que d’autres violations de contrat ou de la

loi soient décelées, écrit l’expert. En cas de travail au noir et de dumping salarial, il n’existe souvent aucun document écrit. Par conséquent, les soupçons ne peuvent être confirmés qu’en contactant directement les personnes concernées ; une violation de contrat ne peut être vérifiée que sur place. L’intérêt de faire respecter la CCT prime sur l’intérêt du droit de domicile, conclut l’expert dans son avis de droit. Par conséquent, les représentant∙e∙s du syndicat peuvent pénétrer sur un chantier même contre la volonté de l’entrepreneur, pour autant qu’ils le fassent dans l’exercice des droits syndicaux garantis par la Constitution et de manière proportionnée, c’est-à-dire en évitant de rester sur le chantier plus longtemps que nécessaire.

Le cas Chevrier Cette interprétation contredit l’arrêt du Tribunal fédéral de 2012 rendu dans l’affaire Chevrier, du nom de l’action menée en automne 2009 par cinq secrétaires syndicaux dans un restaurant de la campagne genevoise dirigé par le chef étoilé Philippe Chevrier. Ils voulaient simplement informer les salarié∙e∙s sur les nouveautés introduites dans la convention nationale de la restauration. Mais ils ont été chassés par le tenancier du restaurant, qui leur a signifié ensuite par courriel que l’accès leur était désormais interdit, y compris sur le parking. Quelques semaines plus tard, les secrétaires syndicaux ont déposé des flyers sur les parebrise des voitures des clients et des employé∙e∙s pour les informer des modifications de la convention nationale de la restauration, et ils n’ont quitté les lieux qu’après l’arrivée de la police. Le Tribunal fédéral a jugé que cette interdiction d’accès était légale parce qu’elle ne s’inscrivait pas dans le cadre d’une grève. Dans son expertise, Marcel Niggli conteste l’interprétation du TF en se référant à la liberté syndicale garantie par la Constitution, qui peut constituer un motif justifié de violation de domicile en cas de grève. Si le droit de grève est protégé, les stades préalables de la grève et les éventuelles actions préparatoires, telles que les mesures d’information et de mobilisation, doivent être inclus dans la liberté syndicale. Dans son avis de droit, le professeur rappelle que la liberté de coalition inscrite dans la Constitution prévoit, tant pour les

patrons que pour les salariés, le droit de s’organiser pour défendre leurs intérêts. Cela implique pour les syndicats le droit d’accéder aux lieux de travail.

Syndicalistes acquit tés Telle est aussi la conclusion de l’avocat des cinq syndicalistes d’Unia devant le Tribunal de Bülach : « Les accusés ont fait usage de leur droit – ils ne sauraient être condamnés pour cela. » Tous ont été finalement acquittés. « Ce jugement empêche les plaignants de criminaliser l’action syndicale », se réjouit Pepo Hofstetter, responsable de la communication du syndicat Unia. Le procureur général et au moins un plaignant ont toutefois fait appel. Le Tribunal de district doit maintenant fournir une motivation écrite en vue du recours auprès du Tribunal cantonal.

* Article publié dans la WOZ le 28.8 et le 18.09

Même si certains patrons ne pensent qu’à la liberté du commerce et bafouent la liberté de coalition, les représentant∙e∙s du syndicat peuvent pénétrer dans l’entreprise même contre sa volonté, comme l’a rappelé le Tribunal de Bülach.

Commentaire

syndicom formera sa base à exercer sa liberté syndicale Lorsqu’une entreprise interdit son accès aux syndicats, c’est souvent qu’il y a quelque chose de louche. Car une entreprise qui considère ses employé·e·s comme des citoyens responsables ne devrait pas s’opposer à ce qu’ils discutent avec des syndicalistes et elle devrait comprendre le partenariat social non pas comme une prise en otage, mais comme une véritable coopération entre représentants d’intérêts différents. Et un taux d’organisation élevé ne devrait pas représenter un problème, mais plutôt une chance de négocier des conditions de travail équitables – soutenues par le personnel. La liberté syndicale est ancrée dans la Constitution. Ce droit fondamental prévoit non seulement la formation de syndicats, mais aussi le libre exercice de leurs activités. L’activité syndicale la plus importante consiste à prendre contact avec le personnel des entreprises. A la Poste et chez Swisscom, des entreprises qui appartiennent majoritairement à la Confédération, c’est la Constitution qui s’applique, et par là même la liberté syndicale. Des accords supplémentaires sont donc superflus pour y garantir l’accès des syndicats. Dans les entreprises privées (les imprimeries p. ex.), il est recommandé d’ancrer­expressément dans les CCT la liberté syndicale. La conférence de l’USS de juin s’est notamment penchée sur l’interdiction d’accès des syndicats aux entreprises pour savoir comment y réagir. Ces dernières années, le Tribunal fédéral a tranché sur cette question en adoptant une attitude hostile aux syndicats. Il est donc juste et important que les syndicats s’opposent à cette jurisprudence. C’est du reste une position que soutiennent aussi d’éminents professeurs de droit. Dans les faits, le propriétaire a le droit de décider qui pénètre ou non sur son terrain. Faute de respecter cette disposition, on se rend punissable de violation de domicile. Mais... Dans le droit pénal, les conditions d’une exemption de peine sont remplies si l’infraction n’est commise que pour exercer ses droits constitutionnels – donc p. ex. les droits d’accès des syndicats. Ces prochaines années, les syndicats devront montrer qu’ils ne sont pas prêts à accepter ces restrictions hostiles à leur égard. On ne peut faire valoir des droits que si l’on est aussi prêt à se battre pour eux. Les droits fondamentaux, qui nous reviennent par la Constitution, doivent être revendiqués et respectés. Par conséquent, nous devons inciter nos militant·e·s dans les entreprises à exercer leurs droits. Pour les soutenir, syndicom formera l’année prochaine ses militant·e·s dans les régions, afin qu’ils exercent avec aplomb les droits syndicaux dans leurs entreprises. Il s’agit là d’une question de politique syndicale plus que d’une question juridique. Bernadette Häfliger Berger, vice-présidente


Dossier votations | 3

syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014 Votations fédérales

Deux fois NON et une fois OUI le 30 novembre Le 30 novembre, l’initiative Ecopop tant contestée sera mise en votation, ainsi que l’initiative « Sauvez l’or de la Suisse », par laquelle l’UDC a lancé une discussion politique douteuse. Quant à l’initiative « Abolition des forfaits fiscaux », elle permet de faire passer une revendication importante de la gauche et des syndicats. Tamara Gerber.

Ecopop portera préjudice à tous les travailleurs et travailleuses de Suisse turées avec l’UE, les entreprises suisses seraient massivement désavantagées par rapport à leurs concurrents européens. Leurs produits renchériraient, ce qui entraînerait des délocalisations à l’étranger, des programmes de baisse des coûts, et donc des suppressions d’emplois. Ecopop est également inhumaine. Si elle est plébiscitée, elle fera des migrant·e·s des salarié∙e∙s de seconde classe qui vivront constamment dans la peur de perdre leur emploi, et donc leur droit de séjourner en Suisse. Ils seraient encore plus exposés à la pression des employeurs. Faire de la main-d’œuvre étrangère le bouc émissaire de problèmes que nous avons créés nousmêmes témoigne d’une vision à court terme. Sans les travailleuses et travailleurs migrants, nos assurances sociales seraient en difficulté et des branches importantes (construction, santé, soins à la personne) ne fonctionneraient plus. (USS)

L’initiative Ecopop accentuera la pression sur les salaires et les conditions de travail, entraînera la suppression d’emplois et créera une nouvelle discrimination à l’encontre de la main-d’œuvre étrangère. C’est pour cela que les syndicats et les fédérations des employé·e·s lui opposent un NON unanime.

Danger pour les salarié∙e∙s L’initiative Ecopop est dangereuse pour tous les salarié∙e∙s de Suisse. Elle exige de limiter l’immigration à 0,2 % de la population résidente permanente, ce qui aura inévitablement pour effet que les employeurs recourront beaucoup plus à des résident·e·s de courte durée. Or la situation juridique de ces derniers est précaire. Des employeurs sans scrupule pourront ainsi leur imposer plus facilement bas salaires et conditions de travail détériorées. Tous les salarié∙e∙s en pâtiront : leurs salaires se retrouveront sous pression, ainsi que leurs conditions de travail.

Emplois en dangers Ecopop est aussi dangereuse pour les Accords bilatéraux conclus avec l’Union européenne (UE), qu’elle ferait tomber définitivement. Or sans relations struc-

8000 opposants à Ecopop ont manifesté à Berne le 1er novembre. Ils se sont rassemblés devant le Palais fédéral pour dénoncer « l’isolement et les mauvaises recettes ». (photo Alain Carrupt)

Photo Keystone

Amasser de l’or comme l’oncle Picsou ? L’initiative sur l’or de l’aile réactionnaire de l’UDC veut d’abord interdire à la Banque nationale suisse (BNS) de vendre ses réserves d’or. Elle exige ensuite que l’or soit stocké en Suisse et que la BNS détienne au moins 20 % de ses actifs en or.

liser cet or dans des situations extrêmes, la BNS stocke ses réserves non seulement en Suisse, mais aussi en Angleterre et au Canada. Un stockage exclusif en Suisse – comme l’exige l’initiative – serait insensé et dangereux.

utilisation en cas extrêmes

Une BNS ligotée, non merci !

syndicom rejette clairement l’initiative. Les banques telles que la BNS détiennent des réserves d’or pour procéder à des transactions en or en cas d’effondrement du système financier. Afin de pouvoir uti-

En 2012, les réserves d’or de la BNS s’élevaient à près de 10 % de ses actifs, soit à 50 milliards de francs. D’après les auteurs de l’initiative, ce serait trop peu et la BNS devrait acheter de l’or pour une

Des méga-contribuables paient des mini-impôts L’initiative populaire «Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires» déposée par La Gauche, le PS, UNIA et l’USS exige la surpression des taux forfaitaires accordés aux multimillionnaires. syndicom soutient l’initiative. En effet, chacun doit payer des impôts en fonction de sa capacité économique. Or les taux forfaitaires violent l’égalité de droit, dans le pays d’origine des fraudeurs et en Suisse : les riches sont inutilement privilégiés et la classe moyenne doit en payer les frais.

Les nomades du business Près de 5500 millionnaires étrangers sont actuellement imposés de manière for-

faitaire, dont toujours plus d’oligarques et de faux sans-emploi qui gèrent leurs groupes étrangers depuis la Suisse. On ferme les yeux sur de riches « chômeurs », alors qu’on s’acharne sur des requérants d’asile démunis. Cette politique des migrations à deux vitesses doit cesser.

Menaces sans fondement Les adversaires peignent le diable sur la muraille en prédisant le départ des millionnaires de la Suisse. L’expérience montre toutefois qu’ils ne s’y résolvent pas nécessairement. Le canton de Zurich a supprimé l’imposition forfaitaire en 2009, suivi en 2011 par Schaffhouse et St-

Gall. A Schaffhouse, près de la moitié des personnes imposées au forfait ont déménagé, mais le canton a néanmoins perçu trois fois plus de recettes qu’auparavant. L’USS et ses fédérations, Travail.Suisse, Unia, Employés Suisse, le PS et les Verts ont soutenu l’initiative de la petite Liste Alternative. Même si les partis centristes recommandent finalement de voter non à l’initiative, le OUI emportait tout de même une adhésion importante : un cinquième à l’UDF, un quart au PDC et plus de 40 % chez les Vert’libéraux. L’initiative peut donc compter sur un soutien jusque dans les milieux bourgeois et a de réelles chances de passer la rampe. (TG)

valeur de 50 milliards. Ce qui provoquerait une chute du prix de l’or, réduirait la part d’or dans les actifs de la BNS et l’inciterait à acheter encore plus – un cercle vicieux. Pour permettre ce financement, elle devrait dissoudre des réserves monétaires – avec des conséquences négatives pour l’économie. En outre, l’or acheté ne pourrait plus être dépensé : la BNS ne serait plus capable d’agir. Il faut absolument empêcher ce scénario en glissant un Non dans les urnes le 30 novembre. (USS)

Recommandat ion de vote

NON à l’initiative sur l’or OUI à l’initiative sur l’abolition des forfaits fiscaux NON à l’initiative Ecopop


4 | Secteurs télécom et Poste

syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014

Conférence de secteur Télécom / IT

Faut-il rechercher des synergies avec le SEV ? Le secteur Télécom / IT de syndicom s’est doté d’une structure plus simple et a constitué pour la première fois un comité de secteur. Le 29 novembre, le secteur soumettra à l’Assemblée des délégué∙e∙s de syndicom une proposition exigeant d’examiner des possibilités de coopération avec le SEV. Franz Schori * « Nous voulons poursuivre notre politique CCT – toujours en partant des représentations du personnel », a indiqué le responsable du secteur Giorgio Pardini dans son bilan 2014. Cette année aussi, le secteur Télécom / IT a réalisé d’importants progrès dans sa politique CCT : de nouvelles CCT d’entreprise sont sur le point d’être conclues, aussi bien dans la branche des centres d’appels que dans celle de la construction de réseau.

Potentiel d’avenir Le secrétaire central Daniel Münger­a souligné que cette branche avait un grand potentiel d’avenir et que la conclusion d’une autre CCT d’entreprise, en plus de la CCT avec cablex et Saphir Group, permettrait de se rapprocher d’une CCT de branche. D’après lui, on observe une évolution semblable dans la branche des centres d’appel­s : alors que des négociations CCT avaient été entamées avec un

premier centre d’appels, un deuxième­s’est assis à la table des négociations pour signer lui aussi la CCT. Chez Skyguide, le secteur Télécom  /  IT est en passe de simplifier une CCT compliquée. Et chez Swisscom, le secteur avance dans la problématique de la délimitation du travail (Work-LifeBalance), si bien qu’il sera possible d’atteindre d’autres étapes décisives pour la branche TIC lors du prochain renouvellement

Les Membres du premier comité de secteur Télécom / IT Pascal Bassu, président du comité d’entreprise Swisscom Suisse

Marina Parazzini Eschler, coprésidente du comité d’entre­prise Swisscom Groupe

Sébastien Bourquin, président du comité d’entreprise Swisscom ITS Daniel Ferrett, vice-président du comité d’entreprise Skyguide

Martin Pfulg, président du comité d’entreprise Swisscom Broadcast

Marcel Friedrich, président du comité d’entreprise Johnson Controls Pascal Guinnard, vice-président du comité d’entreprise cablex Jessica Jacomino, vice-présidente du comité d’entreprise upc cablecom Catherine Liengme, vice-présidente du comité d’entreprise Swisscom Suisse Chih Hou Liu, vice-président du comité d’entreprise local.ch Christian Lukassen, président du comité d’entreprise Sunrise Elöd Mata, vice-président du comité d’entreprise Swisscom Suisse Hugo Meier, président du comité d’entreprise local.ch

Danilo Ravelli, vice-président du comité d’entreprise cablex Urs Scheuble, coprésident du comité d’entreprise Swisscom Groupe Hansruedi Schläppi, vice-président du comité d’entreprise Swisscom ITS Peter Siegrist, président du comité d’entreprise upc cablecom Pascal Wicht, président du comité d’entreprise cablex

de la CCT. Malheureusement, il faut aussi relever une régression : après la perte du mandat Swisscom, Johnson Controls a résilié la CCT avec syndicom et Unia.

demande d’examiner des Synergies avec le SEV La Conférence de secteur s’est aussi occupée de la prochaine assemblée des délégué∙e∙s de syndicom du 29 novembre. Elle a nommé à l’unanimité Cornelia­ Ziehler pour succéder à Gilles Rodari, qui a démissionné du comité central. Cornelia Ziehler s’engage en tant que vice-présidente au comité d’entreprise et à la représentation du personnel chez Sunrise. C’est à l’unanimité aussi que la Conférence de secteur a adopté une proposition pour l’Assemblée des délégué∙e∙s qui exige d’examiner des coopérations avec le SEV (syndicat du personnel des transports) au niveau politique, organisationnel et administratif. La proposition est motivée par l’évolution négative des membres

depuis plusieurs années ; la tendance ne semble pouvoir s’inverser qu’à certains endroits et de manière insuffisante. La coopération devrait permettre au secteur Télécom / IT de trouver des synergies pour augmenter l’effi­ ca­ci­té du travail et réaliser des économies. Le remaniement du règlement a permis de créer un comité de secteur Télécom  /  IT, formé de toutes les présidences des comités d’entreprise (voir encadré). Par ailleurs, le secteur a simplifié sa structure en remplaçant l’assem­ blée des délégué∙e∙s du secteur par la conférence de secteur. Cette dernière regroupe tous les membres des comités d’entreprise et de section ainsi que les représentations du personnel du secteur. Le secteur anticipe ainsi un processus qui attend d’autres unités d’organisation à syndicom et qui vise à simplifier les processus de travail, augmenter l’efficience et économiser des coûts.

* Secrétaire spécialisé Télécom / IT

Renato Zanello, président du comité d’entreprise Skyguide Cornelia Ziehler, vice-présidente du comité d’entreprise Sunrise Urs Zumbach, vice-président du comité d’entreprise Swisscom Suisse

séminaire télécom Vendredi 21 novembre 2014, « Délimitation du travail et de la vie privée » Voir page 12

CCT POSTE 2015

Reprise des négociations CCT Poste

Premier comité de secteur Télécom / IT (de gauche à droite) : Marina Parazzini, Cornelia Ziehler, Danilo Ravelli, Renato Zanello, Pascal Wicht, Urs Scheuble, Martin Pfulg, Hugo Meier, Marcel Friedrich, Chih Hou Liu, Peter Siegrist, Elöd Mata, Hansruedi Schläppi, Pascal Guinnard, Pascal Bassu. Manquent sur la photo Jessica Jacomino, Catherine Liengme, Sébastien Bourquin, Daniel Ferretti, Christian Lukassen et Urs Zumbach. (photo Jens Friedrich)

public ité

Reka, pour encore plus.

Les négociations de la nouvelle CCT reprendront le 29 octobre, comme l’ont décidé les responsables de La Poste et des syndicats. Son entrée en vigueur est prévue pour début 2016. Au début du mois d’octobre, les syndicats syndicom et transfair ont soumis leurs revendications à La Poste pour la poursuite des négociations. Après quatre mois de pause, les syndicats souhaitent notamment rediscuter de certains sujets, comme de la durée du travail et du système de rémunération. Les délégués de la conférence de branche Poste de syndicom ont adopté le 26 septembre un programme en 10 points (voir notre dernière édition). Il se trouve sous www.syndicom.ch/cct_poste.

Les partenaires sociaux se sont donné comme objectif de faire entrer en vigueur la nouvelle CCT au 1er janvier 2016. Au 2e trimestre 2015, La Poste et les syndicats présenteront les résultats des négociations à leurs organes respectifs pour ratification. Pour les collaborateurs, rien de change en matière de conditions d’engagement jusqu’à l’entrée en vigueur de la nouvelle CCT: les rapports de travail actuels sont maintenus sans changement. (syndicom)


Secteur médias | 5

syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014 conférence de branche Presse

Face au vide conventionnel, unissons-nous ! L’idée d’un nouveau syndicat des médias prend forme : syndicom, Impressum et le SSM (syndicat suisse des mass media) ont mené des entretiens exploratoires pour sonder le terrain. Les membres de syndicom en ont été informés lors de la conférence de branche Presse et médias électroniques, à Fribourg, le 11 octobre dernier. Les trois organisations actives dans la branche des médias – syndicom, Impressum et le SSM – souhaitent collaborer plus étroitement pour défendre des intérêts communs. « Les responsables des organisations se rendent à l’évidence que nous ne pouvons plus continuer ainsi », a déclaré Sina Bühler, coprésidente de la branche Presse. De premières discussions ont eu lieu au niveau de la direction des organisations. Il en est ressorti que des points communs existent déjà depuis longtemps : syndicom et Impressum publient le magazine Edito+Klartext, luttent solidairement pour la nouvelle CCT et ont mené plusieurs actions communes intitulées « Jetzt

schlägts 13 » (organisées le 13 de chaque mois, voir p. 6). Un projet de fusion est en outre déjà entamé avec le regroupement des caisses de pension PKJ d’Impressum et Freelance de syndicom. Les deux caisses ont près de 500 assuré·e·s et disposent d’un solide taux de couverture, supérieur à 100 %. Comme elles sont actives dans la même branche et se distinguent à peine l’une de l’autre, rien ne justifie une concurrence pour gagner de nouveaux membres. Le but est donc de mettre en œuvre la nouvelle caisse au début de 2017. syndicom et Impressum veulent mieux sensibiliser les jeunes professionnels aux

revendications syndicales, les incitant ainsi à ne pas accepter de travailler bon marché, voire gratuitement, dans les rédactions. Un groupe de travail prévoit la mise sur pied d’une plateforme interactive. En organisant la conférence de branche à Fribourg, syndicom montre qu’il est du côté des collègues romands, qui saluent son soutien dans les négociations sur la convention collective de travail (CCT). La CCT est en vigueur depuis le début de l’année, mais syndicom – qui n’est pas reconnu comme partenaire social – n’en est pas signataire. Il se battra pour obtenir cette reconnaissance devant les tribunaux. (dv)

Résolution sur l’aide à la presse Lors de la conférence de branche Presse et médias électroniques de syndicom, réunie à Fribourg le 11 octobre, une motion a été adoptée à l’unanimité. La suppression de l’aide indirecte à la presse étant prévue dans le projet de loi fédérale sur le programme de consolidation et de réexamen des tâches 2014 du Conseil fédéral, la motion exige le retrait de ce projet. La motion de la Conférence exige également de La Poste qu’elle annule la hausse des tarifs postaux pour les journaux de 3 fois 2 ct l’exemplaire. (Réd.)

CCT Industrie graphique

Abus de confiance de l’association patronale L’engagement de Viscom à faire avancer l’application du CCT également aux entreprises non signataires – la fameuse déclaration de force obligatoire – était une des avancées des négociations du CCT. Aujourd’hui, l’association patronale se rétracte. Niklaus Dähler * C’est désormais prouvé, noir sur blanc : impossible de se fier à Viscom (Association suisse pour la communication visuelle). Dans une lettre du 17 septembre dernier, l’association patronale nous informait de son retrait de la procédure visant à demander la déclaration de force obligatoire générale (DFO) du CCT avant même son véritable commencement. Cette information a été confirmée dans le journal Viscom du 30 novembre sous le titre « Viscom stoppt AVE-Prozess » (« Viscom met un terme à la procédure de DFO »). Un entretien avec le président de l’association patronale ne laisse malheureusement

aucun doute non plus. Force est de constater que Viscom ne tient définitivement pas parole. C’est une grande déception pour nous, car nous avions bon espoir d’un retour à la raison à l’issue des dernières négociations CCT. Or nous constatons aujourd’hui que l’association patronale de l’industrie graphique est décidément prisonnière de la logique néolibérale. Par son attitude, Viscom aggrave les difficultés auxquelles est confrontée l’industrie graphique, en particulier son secteur industriel. La déclaration de force obligatoire offrirait une solution efficace pour apaiser la lutte acharnée sur les prix qui

fait actuellement rage. En l’absence de CCT, de nombreuses entreprises peuvent ainsi continuer à faire impunément pression sur les prix, grâce au dumping social exercé via les salaires, les suppléments, les vacances, l’assurance perte de gain, etc. Quel est l’argument récurrent brandi contre la déclaration de force obligatoire générale  ? Il s’agit de l’article 223.4 qui stipule que les personnes dont les suppléments seraient réduits par la CCT en vigueur ont droit à une garantie salariale, c’est-à-dire à un paiement compensatoire. Cet alinéa, qui ne peut pas être repris dans la DFO – conformément aux

prescriptions du SECO – désavantage les membres de Viscom. Ce qui est vrai en théorie, mais totalement faux dans la pratique : ni Viscom ni syndicom ne connaît d’entreprise non conventionnée qui verse des suppléments supérieurs à ceux fixés dans le CCT ! Cet argument n’étant pas recevable, Viscom a trouvé un nouveau stratagème en prétextant l’absence d’un organe de contrôle. Alors que la nécessité d’introduire un tel organe ne faisait aucun doute pour toutes les parties présentes lors les négociations, Viscom prétend aujourd’hui que l’absence d’un organe de contrôle dans le CCT

Event Communication visuelle

Luc Chessex, photographe en conférence time. Rapidement, il trouve un travail de photographe au Consejo Nacional de Cultura. En 1969, il rentre en Suisse pour un court séjour. Dans ses valises, il ramène un important matériel photo­ gra­phi­que, avec le projet de faire un livre et des reportages en Suisse. Le cinéaste lausannois Claude Champion

photo DR

Le secteur Communication visuelle de syndicom a le plaisir de vous convier le 15 novembre à une conférence donnée par Luc Chessex, autour de la création de ses premiers livres photographiques avec le typographiste et graphiste Hans-Rudolf Lutz. Jeune photographe, Luc Chessex part à La Havane en 1961, par voie mari-

lui parle de Hans-Rudolf Lutz. Luc Chessex le contacte et ses photos de Cuba intéressent grandement l’éditeur, qui lui propose d’emblée de réaliser un livre. Ils commencent la maquette et à la fin de l’année déjà paraît le premier livre du photographe chez Lutz-Verlag : Le visage de la Révolution, Essai photographique sur les images de Fidel Castro à Cuba. Forcé de quitter Cuba où il était retourné en 1970, il s’établit en 1975 comme photographe indépendant à Lausanne. Suivent de nombreux voyages, des expositions, des cours donnés à l’Ecole de reportage d’Yverdon, ainsi qu’à Lausanne et à Genève. Luc Chessex réalisera trois autres livres avec son ami éditeur HansRudolf Lutz. Une collaboration qui reste un excellent souvenir professionnel pour le photographe.

empêche d’étendre son champ d’application. Le patronat seraitil frappé d’amnésie ? Cette question avait été soulevée à plusieurs reprises dans les négociations, mais elle n’a pas pu être négociée car Viscom s’est opposé à la DFO jusqu’au dernier moment. Le partenaire asocial viole-t-il le principe de bonne foi ? Une plainte est actuellement à l’étude. Nous sommes curieux de voir quelles seront les propositions de Viscom pour rétablir un partenariat social un tant soit peu acceptable.

* Président de la branche Industrie graphique et impression d’emballages

’Around the World ’ 200%

Au mudac à Lausanne, le 15 novembre 2014 Programme 09 h 30 Accueil, café, thé ; 10 h 00 Bienvenue 10 h 05 Luc Chessex et la création de ses premiers livres photographiques avec Hans-Rudolf Lutz. 10 h 50 Discussion ; 11 h 05 Conclusion ; 11 h 10 Apéro en présence de l’artiste Inscriptions : Patricia.Alcaraz@syndicom.ch. Gratuit pour les membres. 25 fr. pour les non-membres (CCP 17-574231-7 mention : Luc Chessex) ou à l’entrée. Places limitées, priorité aux inscrits. Entrée gratuite pour les personnes qui s’affilient à syndicom sur place.


6 | Secteur médias

syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014

Vide contractuel

Saisie du temps de travail : nouvelle plainte Malgré la loi sur le travail et la protection de la santé sur le lieu de travail, les heures de travail dans les rédactions n’ont jamais été saisies. syndicom et impressum ont porté plainte contre quatre groupes de presse auprès de l’inspectorat du travail. Leur but est d’obliger les employeurs à enfin négocier une CCT pour la presse en Suisse alémanique et au Tessin. Judith Stofer Fiers de disposer d’une certaine autonomie dans leur emploi du temps et de pouvoir définir largement eux-mêmes le contenu de leur travail, les journalistes acceptaient d’avoir des horaires irréguliers et de travailler de nuit et le dimanche. Les adeptes de la saisie du temps de travail étaient vite qualifiés de pinailleurs et de partisans du timbrage. L’ancienne­ CCT en vigueur en Suisse alémanique et au Tessin se bornait à mentionner, au chapitre « Temps de travail », que les groupes de médias sont tenus de prendre en considération les besoins des employé·e·s ayant des obligations et des charges d’assistance familiales dans la fixation du temps de travail et des tableaux de services. La CCT (qui s’appliquait aussi aux journalistes free-lance) prévoyait néanmoins un droit à prendre six jours supplémentaires de congé pour compenser le travail irrégulier de nuit et / ou du dimanche. En outre, elle réglait d’autres points essentiels comme les salaires, le droit d’auteur, la participation, la formation continue et le perfectionnement, à la satisfaction, globalement, de toutes les parties.

numérisation », relève Stephanie Vonarburg, secrétaire centrale à syndicom. Des horaires de travail quotidiens de douze heures sont monnaie courante, sans parler du travail du week-end, qui ne peut guère être compensé. Livrer – en plus du matériel photographique et des vidéos – au moins deux articles par jour, qui seront simultanément exploités via Twitter, les médias sociaux et le buzz sur internet, n’a rien d’inhabituel. «  Des possibilités de repos manquent cruellement pour compenser des phases de travail intensif. L’équilibre entre la vie professionnelle et privée

est presque impossible à réaliser  », ajoute Stephanie Vonarburg.

Loi sur le travail, aussi pour la branche des médias Comme il n’existe pas de solutions de partenariat social dans la branche des médias, en raison du vide conventionnel, la Loi sur le travail (LTr) s’applique à l’échelle nationale. « L’objectif de la LTr est de protéger la santé des salarié·e·s  », a souligné Corina Müller lors d’une conférence tenue le 13 juin par syndicom et impressum, à Zurich. La responsable de la division Pro-

Conditions de travail sous pression Depuis la résiliation de la CCT par Médias suisses, il y a dix ans, la pression sur les conditions de travail, les droits d’auteurs, les salaires et les honoraires des journalistes n’a cessé de s’accroître. Ces dix dernières années, les éditeurs ont supprimé des postes pratiquement dans tous les journaux, magazines et médias électroniques privés. « Les rédactions doivent s’en sortir avec toujours moins de personnel et maîtriser en parallèle des tâches supplémentaires en raison de la

tection des travailleurs au SECO (Secrétariat d’Etat à l’économie) a indiqué que la réglementation du temps de travail et donc sa saisie sont la pièce maîtresse du droit du travail. Et d’ajouter : «  De nouvelles études portant sur les répercussions de longs horaires de travail sur la santé des salarié·e·s confirment la justesse des objectifs de protection de prescriptions légales en vigueur. »

Les actions du 13 Autrement dit, les employeurs de la branche des médias sont tenus de saisir le temps de travail de leurs employé·e·s pour garantir la protection de leur santé. Le vide conventionnel prive les associations d’une plateforme pour résoudre les problèmes de partenariat social ; syndicom et impressum ont donc tiré la sonnette d’alarme. Les 13 janvier, 13 février et 13 mai, ils ont dénoncé Ringier, Tamedia et le groupe NZZ auprès des inspectorats du travail pour n’avoir pas saisi le temps de travail dans les rédactions. Le 13 octobre, le groupe de presse Zehnder, dont le siège est à Wil (SG), a été dénoncé à son tour ; il publie 23 journaux gratuits et du week-end dans 17 régions. Zehnder a aussitôt annoncé par communiqué de presse son intention d’introduire la saisie du temps de travail pour les journalistes. Les grands groupes de presse se sont montrés quant à eux plus réticents à respecter la saisie du temps de travail. Il semble que Tamedia ait été sommé par l’inspectorat du travail d’introduire un système de saisie du temps de travail dans les rédactions. « La division du personnel a introduit mi-septembre un tableau Excel compliqué

et inapproprié pour les rédactions », relève Stephanie Vonarburg. Il n’est donc pas étonnant que cette action ait été mal accueillie par les journalistes.

Partenariat social sans CCT Il tient aussi à cœur de l’association alémanique des éditeurs d’introduire un modèle moderne de saisie du temps de travail. Verena Vonarburg, nouvelle directrice de Schweizer Medien et ancienne journaliste, affirme qu’elle aurait mené à cette fin des discussions avec les partenaires sociaux, les autorités de la ville et du canton de Zurich, ainsi qu’avec le SECO. «  Une saisie rigide du temps de travail est contre-productive pour les journalistes », ditelle. Schweizer Medien a reçu plusieurs réactions de journalistes inquiets qui mettaient en garde contre le danger du système de timbrage. Stephanie Vonarburg, secrétaire centrale à syndicom, confirme avoir eu des discussions avec les éditeurs sur la saisie du temps de travail. Ces derniers ne se seraient montrés disposés à traiter du thème que de manière isolée, donc pas dans le contexte des conditions de travail globales et d’une CCT. Car ils considèrent manifestement ce problème comme secondaire. Mais les associations de journalistes comptent s’attaquer de manière ciblée à la dégradation des conditions de travail et de salaire. Et d’ajouter : « Nous sommes prêts à contribuer à la mise en œuvre d’une solution de branche si elle est négociée entre les partenaires sociaux et fait partie intégrante de la convention collective de travail – comme la branche de la banque en a donné l’exemple ».

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GI femmes | 7

syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014 Plan d’action pour l’égalité entre femmes et hommes

Enfin des mesures, mais bien trop timides L’Union syndicale suisse apprend avec satisfaction que le Conseil fédéral a reconnu les lacunes légales concernant la réalisation de l’égalité des salaires et prend enfin des mesures pour y remédier, même s’il manque encore une autorité de contrôle digne de ce nom. Résolutions des femmes au congrès de l’USS

Pour l’égalité des salaires et contre le relèvement de l’âge de la retraite des femmes ! Afin que l’égalité devienne enfin réalité, tion, que des mesures énergiques soient et hommes, des conditions de travail améil faut instaurer des contrôles officiels. prises (voir ci-contre). nagées de sorte que et les hommes et les Quant au relèvement de l’âge de la retraite Les Thèses décidées par le Congrès des femmes puissent concilier une activité lucrades femmes, il doit finir aux oubliettes. A femmes de l’USS des 15 et 16 novembre 2013 tive, des tâches d’assistance et des activités l’unanimité, les congressistes ont adopté ont été adoptées sans opposition par les sociales. En outre, la santé et la sécurité au deux résolutions, les Thèses du Congrès congressistes. Elles revendiquent en partitravail doivent être mieux prises en considédes femmes de l’an dernier et deux propoculier, outre l’égalité salariale entre femmes ration du point de vue des femmes. Concersitions de la Commission nant la prévoyance vieilféminine de l’USS. Par aillesse, l’AVS est à renforcer. leurs, une action des Deux autres propositions de femmes a pris le conseiller la Commission féminine de fédéral Alain Berset à parl’USS ont aussi été acceptie pour sa volonté de reletées par le Congrès. Elles ver l’âge de la retraite des demandent des modèles femmes à 65 ans. d’horaires de travail qui Dans une résolution, les garantissent la possibilité femmes de l’USS demandent de concilier travail profesque le 7 mars 2015, Journée sionnel, famille et loisirs internationale de la femme, ainsi que vie sociale. Ce qui une manifestation pour inclut explicitement aussi l’égalité des salaires et une réduction du temps de contre le relèvement de travail. Le Comité de l’USS a l’âge de la retraite des soutenu ces propositions femmes soit organisée. ainsi qu’un plein-temps plus Pour arriver à cette égalité court, comme le demande la des sexes, la Commission Ces « Messieurs-Dames de la Berne fédérale doivent agir. Ils doivent enfin entendre commission, pour sortir du féminine de l’USS a deman- les coups de tonnerre. Car, les femmes en ont vraiment marre d’attendre l’égalité », piège du temps partiel. dé, dans une autre résolu- a martelé Toya Krummenacher, secrétaire centrale femmes à syndicom. (USS) photo Jean-Jacques Magnin

L’obligation pour les entreprises de contrôler à intervalles réguliers leurs salaires avec des méthodes reconnues et de rédiger un rapport à ce sujet est un pas dans la bonne direction. Il y aura ainsi et obligation et transparence. Toutefois, les mesures proposées ne vont pas assez loin. Il y manque une autorité de contrôle dotée de compétences en matière d’inves­ti­ga­ tion et d’intervention, à laquelle les partenaires sociaux participeraient aussi et qui, en cas de discrimination constatée, pourrait imposer l’égalité salariale. En outre, la Confédération, les cantons et les communes doivent aussi être tenus d’assumer leurs responsabilités. Il reste encore beaucoup à faire, car les différences de salaires entre femmes et hommes ont même recommencé à augmenter légèrement, pour passer à 18,9 %. Plus d’un million de femmes se voient ainsi privées chaque année de 7,7 milliards de francs, soit 677 francs par mois. Ces pertes de salaire, elles les paient une deuxième fois à la retraite, car leurs rentes sont de ce fait inférieures à celles des hommes. Cet argent, que l’économie empoche, manque aussi aux familles. Les femmes ne sont plus d’accord de perdre de telles sommes pendant des décennies encore ! C’est en ce sens que la Commission féminine de l’USS est intervenue lors du Congrès (voir ci-contre et page 14).

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Reka : 75 ans et pas une ride En 2014, Reka fête son 75e anniversaire. C’est en 1939 que des employeurs, des syndicats et des représentants d’organisations touristiques visionnaires ont fondé la Caisse suisse de voyage (Reka) Coopérative.

A l’époque, tout comme aujourd’hui, elle s’engageait pour que le plus grand nombre de familles en Suisse aient accès aux loisirs et aux vacances. Le modèle commercial unique de Reka vise à générer, à l’avenir également des moyens financiers qui seront investis dans des activités sans but lucratif. Reka, pour encore plus Les membres de syndicom peuvent obtenir chaque année 700 fr. en argent Reka pour 651 fr. (rabais de 7 %). Il est possible aussi de faire un retrait partiel. Plus de 9000 points de vente aux quatre coins de Suisse acceptent l’argent Reka comme moyen de paiement : hôtels, restaurants, agences de voyages, Vacances Reka, transports publics, remontées mécaniques, téléskis, parcs de loisirs, cinémas, musées, zoos, cirques, événements et spectacles, locations de voitures, Mobility car sharing, stations-service (AVIA et BP), etc. Ces points d’acceptation se trouvent tous sur guidereka.ch ou dans l’app Guide Reka pour smartphones. Offres de jubilé Fêtez notre anniversaire avec nous et profitez de nos offres de jubilé attractives ! Sur reka.ch/jubile, Reka propose chaque mois de nouvelles offres et des bons à télécharger. Caisse suisse de voyage (Reka) Coopérative Case postale, 3001 Berne Tél. +41 31 329 66 33 info@reka.ch reka.ch

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8 | Actualités syndicales

syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014

CHÔMAGE ET ASSIGNATION

Travailler sans salaire mais sous contrainte Parmi toutes les mesures dites actives pour lutter contre le chômage en Suisse, il y a l’assignation à un « programme d’emploi temporaire ». Censé permettre la réinsertion vers le monde du travail, ce « vrai-faux travail » imposé cumule les contraintes liées à un travail salarié et celles liées au chômage et pose question. Nora Natchkova * Quand après un énième contrat à durée déterminée, ou un licenciement pur et simple, vous vous trouvez au chômage, vous n’êtes pas uniquement tenu·e de faire la preuve de vos recherches d’emploi­, de votre employabilité et à l’entretien mensuel auprès de conseiller·ère·s de l’Office régional de placement (ORP). Ces peines-là ne suffisent pas. Vous pouvez, en plus, vous trouver assigné·e à l’une ou l’autre des mesures de marché du travail (MMT), mesures dites actives qui se déclinent en plusieurs tonalités. Parmi elles… l’obligation à travailler dans des entreprises fictives et dans des institutions existantes.

Ni salaire ni prestations sociales Exigé en contrepartie du versement de leurs indemnités chômage, sans salaire ni prestations sociales, le travail assigné est souvent qualifié par les premiers concerné·e·s de « vrai-faux travail », comme l’indique la sociologue Morgane Kuehni. Il existe une filière particulière de mesures actives pour des assuré·e·s diplômés d’universités et hautes écoles : la BNF. Ce sigle –

« beraten / conseiller - netzwerken / mettre en réseau - fördern / encourager » – désigne depuis 2013 une structure nationale qui sert de plate-forme à la mise en service de personnes avec une formation académique à des projets scientifiques. Pour être en mesure de percevoir des indemnités de l’assurance chômage, des universitaires au chômage travaillent sans salaire durant trois à six mois, mais sans que cela ne prolonge le droit aux indemnités. Pour ces employé·e·s particuliers, les institutions publiques ne paient même pas d’assurances sociales. Il s’agit d’universités (Lausanne, Genève, Berne), EPFL, bibliothèques et archives, hôpitaux (CHUV, Inselspital), la Police cantonale neuchâteloise pour ne citer que ceux-là. Les entreprises à but lucratif peuvent aussi recourir à cette main-d’œuvre qualifiée, en participant « en général, à hauteur de 25 % aux indemnités journalières versées par la caisse de chômage » selon la BNF. Celle-ci estime que ces universitaires demandeurs d’emploi peuvent fournir des services à la hauteur de 70 % d’un temps plein pour les projets pour lesquels ils et elles ont été sélectionnés. Le reste du temps, il leur est imposé

de suivre des cours censés augmenter leur employabilité. En plus d’un réel travail à fournir, il faut continuer les recherches d’emploi effectives. Les entretiens mensuels et les recherches d’emploi sont toujours requis à la même hauteur. Une fiche de présence à faire signer, une définition d’objectifs, des rapports d’évaluation intermédiaire et finale sont établis par la direction du projet, destinés à la BNF et transmis au conseiller ORP.

Pas de recours possible En cas de non-présence ou d’abandon de travail assigné, des sanctions de suspension des indemnités chômage sont prévues : de 16, au minimum, à 60 jours, soit entre un demi-mois et trois mois sans ressources financières. La loi prévoit une voie de recours contre une décision de mesure de marché du travail… sauf dans le cas où celle-ci est assignée par l’ORP. En d’autres termes, vous pouvez vous opposer à un tel travail sans rémunération tant que vous n’avez pas été obligé·e de l’effectuer par l’autorité cantonale de placement. L’Organisation

internationale du travail définit comme travail forcé ou obligatoire « tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de plein gré. [...] Il existe dès lors qu’il est imposé par les autorités publiques, par des entreprises privées ou des particuliers ». Donc l’opposition à ces assignations ne devrait-elle pas être globale et politique ? Bon plan pour certaines institutions, financées sur le budget de l’assurance chômage, ces assignations semblent surtout participer de la fragmentation des statuts au travail et de la précarisation globale des emplois.

* Historienne Pour une étude de fond sur les emplois temporaires, voir Morgane Kuehni, Le travail des sans-emploi : analyse sociologique de l’assignation à un programme d’emploi temporaire, thèse de doctorat, Université de Lausanne, 2011. Thèse résumée dans « En Suisse, faux emplois pour vrais chômeurs », Le Monde diplomatique de juillet 2013.

FSM 2015

Forum social mondial 2015 en Tunisie Le printemps arabe vit actuellement une phase de recul. La prochaine édition du Forum social mondial, qui se tiendra pour la seconde fois à Tunis, du 24 au 28 mars 2015, s’avère donc particulièrement importante. La société civile suisse sera présente avec une délégation coorganisée par E-changer / Comundo et Alliance Sud et qui compte avec le soutien de syndicom. Le FSM se tiendra de nouveau à Tunis, en mars 2015. Pourquoi garder le même lieu qu’en 2013 ? Mimoun Rahmani : Le FSM Tunis 2013 a été l’un des plus réussis, depuis sa naissance à Porto Alegre, en 2001. Le processus révolutionnaire et les soulèvements populaires, un peu partout dans le monde arabe, y sont pour quelque chose. C’est en raison de ce bilan très positif que le Conseil international a pris la décision d’organiser la prochaine édition à Tunis.

La situation post-printemps arabe a connu certains reculs… Quelle est votre évaluation de la situation, comparée à celle de 2013 ? Si les soulèvements populaires, en 2011, ont pu faire chuter la tête des régimes en Tunisie et en Egypte, ils n’ont pas pour autant entraîné de profondes transformations politiques et économiques. Le processus révolutionnaire est un combat qui nécessite une force politique qui le conduit. Or une telle force politique n’existe malheureusement nulle part dans la région. Les gouvernements en place, élus

ou imposés, ne mènent pas des politiques postulant des changements en rupture avec le passé.

Quels devraient être, du point de vue des organisateurs maghrébins, les principaux axes de la prochaine édition ? Sur le plan régional, il y a tout d’abord le processus révolutionnaire en cours, notamment en

Tunisie (puisque le processus a avorté en Egypte et ailleurs). Le FSM sera l’occasion pour les mouvements sociaux de tirer un bilan. D’autres thématiques seront à l’ordre du jour : l’islam politique, les conflits régionaux, la guerre et la militarisation, les droits humains et la liberté d’expression et d’opinion (face aux arrestations et emprisonne-

Analyste marocain, Mimoun Rahmani, membre actif du Forum social du Maghreb et militant d’ATTAC et du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde.

ments politiques que connaît la région, notamment en Egypte, au Maroc, en Tunisie…). A l’échelle internationale, le contexte est marqué par la poursuite de la crise globale et ses retombées sur les populations aussi bien au Nord qu’au Sud : austérité et plans de rigueur, endettement, accords de libreéchange… Et puis il y a la problématique du climat, qui représentera l’un des axes les plus importants et mobilisera plusieurs mouvements internationaux.

Pensez-vous que les élections d’octobre passé en Tunisie peuvent menacer l’organisation du FSM 2015 ? Le précédent gouvernement tunisien avait donné son accord pour la tenue du FSM à Tunis en 2015. Celui qui a été mis en place après les élections législatives du 23 octobre n’a pas intérêt à remettre en cause cette décision qui aura certainement des retombées économiques importantes pour le pays !

Interview : Sergio Ferrari, E-changer

Délégation suisse au Forum Social Mondial Pour la dixième fois consécutive depuis 2001, E-changer/ Comundo et Alliance Sud – avec le soutien de syndicom – conduiront à ce Forum social mondial 2015 une nombreuse délégation suisse, comprenant parlementaires, profession­ nel·le·s des médias ainsi que représentant·e·s d’ONG et syndicats. Comme lors des éditions précédentes, un programme de visites intéressant sera proposé aux participant·e·s, avant le début du Forum. Tous les journalistes affiliés à syndicom peuvent demander une contribution à la formation continue professionnelle de 500 fr. au maximum pour participer à la délégation. Ils sont priés d’envoyer leur demande, avec copie de l’inscription au Forum social mondial, à hans. kern@syndicom.ch. Infos et inscription : www.e-changer.ch/comundo/ fr/news/?292/ Date limite : jusqu’au 15 novem­ bre au plus tard.


Actualités syndicales | 9

syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014 Exposition à lausanne

Sous les drapeaux, la lutte et l’expo A partir d’une collection unique en Suisse, l’exposition en cours à l’Espace Arlaud raconte les organisations ouvrières vaudoises. Une occasion unique de découvrir des bannières syndicales du milieu du XIXe siècle à nos jours, jusqu’au 25 janvier prochain. Yves Sancey

Mise en contexte C’est une occasion unique de revenir sur l’histoire ouvrière vaudoise en s’appuyant sur ces magnifiques bannières reflétant les identités syndicales. Pour Auderset, « il ne s’agit pas juste d’une succession de drapeaux, mais de les mettre en contexte ». Par leurs symboles et leurs devises, ces bannières véhiculent les

principales valeurs du mouvement ouvrier, de son émergence dans la seconde moitié du XIXe siècle à ses mutations les plus récentes. Au fil d’un parcours soigné et intelligemment didactique, on découvre ces étendards ouvriers vaudois, témoignages d’une époque où la soie brodée remplaçait avantageusement le polyester imprimé. Les premiers drapeaux témoignent de la formation d’une identité spécifique et de la volonté de la manifester dans l’espace public, d’abord en catimini, puis de manière de plus en plus affirmée.

Infos prat iques L’exposition « Sous le drapeau syndical, 1845-2014 » se déroule du 10 octobre 2014 au 25 janvier 2015. Lieu : Espace Arlaud, place de la Riponne 2bis, Lausanne Horaires : lundi et mardi fermé ; mercredi à vendredi de 12 h à 18 h ; samedi, dimanche et jours fériés de 11 h à 17 h.

Drapeaux rouges « En 1890 est célébré le premier 1er Mai. C’est le moment où le mouvement ouvrier syndical, mais aussi politique, se développe vraiment. Beaucoup de drapeaux sont fabriqués depuis cette époque-là », explique Patrick Auderset. A partir de la dernière décennie du XIXe siècle, les drapeaux – désormais rouges pour la plupart et plus nombreux – sont de tous les rassemblements ouvriers, qu’ils soient syndicaux, politiques, culturels ou autres. Ils proclament fièrement l’appartenance de classe et revendiquent une société nouvelle, basée sur la solidarité et la justice sociale. Les typos lausannois sont sans doute les premiers syndiqués à se doter d’un drapeau rouge. Le coût est conséquent, quatre ou cinq mois de salaire. Une soirée récréative avec

L’expo vise à mettre les drapeaux dans leur contexte. Ci-dessous l’entre-deux-guerres, avec une affiche pour le PS et un film sur la piscine de Bellerive et les premiers bains populaires. En bas, drapeaux de 1917 (g.) et 1899 (dr.)

Entrée libre jusqu’à 16 ans. Entrée libre pour tous les premiers samedis du mois. Prix entre 4 et 6 fr. Infos : www. musees.vd.ch/espace-arlaud

photos Yves Sancey

Au départ, il y avait le drapeau. Pièce d’étoffe attachée à une hampe flottant au vent pour attirer le regard. Symbole d’identité et de reconnaissance, un outil pour transmettre des messages, rallier les hommes et les femmes et éveiller les émotions. Au départ, il y avait beaucoup de drapeaux. Une collection exceptionnelle de 46 drapeaux remis aux archives par Unia, réparés, bichonnés et enfin exposés. Vraiment exceptionnelle ? « Par le nombre et la durée couverte, de 1873 à 2004. Par la diversité des professions et des branches, par la qualité des pièces, l’iconographie toujours typique et riche, que ce soit avec des outils, des motifs symboliques ou des saynètes », répond Patrick Auderset, l’un des deux commissaires de l’expo­si­tion. « Nous avons cherché à retrouver de la documentation, voir ce que disaient les drapeaux, et quelles étaient les conditions de travail et de vie à leur époque », relève Marianne Enckell, la seconde. Tous ne sont pas exposés, mais d’autres syndicats, comme les typos et les postiers, ont prêté leurs étendards.

Marianne Enckell, l’une des commissaires de l’exposition et Sven Tugwell, qui a conçu la scénographie.

tombola est alors organisée. On peut admirer un drapeau rouge de la section de Lausanne de la Fédération suisse des employés des postes et télégraphes de 1924. L’exposition présente par ailleurs une pièce rare de la Commune de Paris (1871). Un petit film sur la piscine de Bellerive dans les années trente permet une mise en contexte de l’entre-deuxguerres.

Nouvelle culture du logo Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, les drapeaux se font moins revendicatifs, les slogans « L’Union fait la force » ou « Soyons unis – soyons forts » disparaissent progressivement pour laisser la place au nom du syndicat et à son sigle. En lien avec les fusions syndicales, une nouvelle culture se développe autour du logo. La volonté d’être visible dans l’opinion publique. Banderoles et pancartes font également leur apparition dès les années septante, permettant à d’autres composantes du mouvement ouvrier, femmes et migrants, de s’exprimer. Logiquement, le drapeau, instrument du changement social, en est aussi le reflet. L’exposition se clôt d’ailleurs sur des photos, drapeaux et banderoles exprimant cette nouvelle culture de l’emblème.

Catalogue d’expo Un catalogue, richement illustré et relatant la genèse de l’expo­si­tion, la place des drapeaux dans l’histoire, leur signification, leur conservation, a été rédigé par Marianne Enckell et Patrick Auderset ainsi que d’autres spécialistes. Il recense également tous les drapeaux de la collection Unia. Le livre est disponible au prix de 20 fr. à l’Espace Arlaud et à la boutique du Palais de Rumine. Il peut aussi être commandé auprès du Musée cantonal d’archéologie et d’histoire ou par courriel à mcah@vd.ch, ainsi qu’auprès de l’Aehmo, case postale 5278, 1002 Lausanne ou sur le site www.aehmo.org.

à l’agenda De nombreux événements sont prévus autour de cette expo, à laquelle sont aussi associés les syndicats de l’Union syndicale vaudoise (USV). Aperçu : • Visites guidées publiques :  dimanche 7 décembre à 14 h 30. • « Femmes et mouvement syndical. Toutes camarades ! ». Conférences, projections de films, expositions organisées par la commission femmes de l’USV : jeudi 20 et vendredi 21 novembre dès 15 h 30 à Pôle Sud, av. J.-J.-Mercier 3 à Lausanne. • « Emblèmes et iconographie du mouvement ouvrier ». Journée de conférences organisée par l’Aehmo, samedi 29 novembre de 9 h 30 à 17 h, salle du Sénat, Palais de Rumine, Lausanne.


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syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014

portrai de membre

Enfin vivre de sa passion Lorsqu’une pointe vient à la fin d’un poème, les lecteurs par­ donnent à son auteur de les avoir amenés à lire de la poésie. Dès qu’il se met à parler de son dernier livre, Edgar Hermann est intarissable. Ses poèmes, parfois mordants et satiriques, sortent autant de l’ordinaire que lui-même. Edgar Hermann écrit déjà depuis qu’il peut pen­ ser, mais le déclic est venu lors de la fréquentation d’un cours d’écriture dispensé par l’écri­ vain grison Silvio Huonder. Il y a appris non seulement à déve­ lopper son style, mais aussi à écrire aux meilleures maisons d’édition pour promouvoir un livre. Chez lui s’amassent des classeurs de poèmes et de nou­ velles. L’idée de les publier a mûri à l’époque. Aujourd’hui, on trouve le recueil de poésies d’Edgar Hermann (Hüttenbuch­ verse) dans plusieurs librairies. Il est sans cesse invité à des lec­ tures.

compositeur typographe. A l’époque déjà, il s’intéresse aux mots  ; c’est pourquoi il sou­ haite travailler dans un métier créatif. Mais il se rend rapi­ dement compte que le créatif dans cette branche, c’est le gra­ phiste. Le compositeur exécute. Un métier artistique l’aurait­ intéressé mais son père, qui a

vécu la crise des années trente, lui fait comprendre qu’il doit miser sur un travail sûr. Aussi Edgar devient-il télégraphiste PTT.

avait rien de plus normal. A peine arrivé, on était déjà invi­ té aux assemblées du syndicat. Ce travail faisait découvrir la Suisse : Edgar a vécu à Genève, Zurich, Coire. Il devient assez rapidement chef télégraphiste et il le reste vingt-deux ans. Il a été actif, pendant des années, à la section de Coire en tant que secrétaire, puis président de l’association des gradés au sein de l’Association suisse des fonctionnaires des téléphones et des télégraphes (ASFTT), comme le syndicat s’appelait à l’époque. « Des années durant, j’ai dédié une grande partie de mon temps libre au tra­ vail syndical. » Mais il en a aus­ si retiré des satisfactions, en particulier ses longues amitiés. Sa promotion à la fonction de chef télégraphiste, il la doit sur­ tout au syndicat. « Tu peux te l’imaginer comme un énorme réseau social », explique Edgar. « Les télégraphistes étaient une grande famille ; tous se connais­ saient. »

Le syndicat en tant que réseau social Il a adhéré au syndicat durant sa formation. A l’époque, il n’y

De la typo aux PTT Edgar Hermann a souvent démé­ nagé, notamment pour suivre son père, fils de paysan, d’abord garde-frontière, puis employé de douane. Edgar a grandi dans la région du lac de Constance, puis sa famille déménage au Tessin au début de sa scolarité. Cela n’a pas été un problème : « J’ai un don pour les langues », explique-t-il. Il le doit à sa mère, avec qui il ne partage pas seu­ lement ce talent, mais aussi sa passion pour l’art. Après l’école, Edgar fait un apprentissage de

photo LDD

Journaliste, peintre et auteur Ce n’est qu’après sa retraite qu’il se voue à sa véritable pas­ sion : « Tout petit, peindre et écrire étaient déjà mes activités favorites.  ». Pendant quelques années, il écrit pour la Bündner­ woche. Puis il s’adonne à la pein­ ture. Il n’a pas de style propre, mais ce qui l’intéresse c’est d’expérimenter. Edgar repré­ sente souvent la nature, de pré­ férence des paysages. Parfois sa

photo LDD

Edgar Hermann a dû attendre sa retraite pour se consacrer pleinement à ses violons d’Ingres. Sa passion a toujours été d’écrire et de peindre – deux disciplines dans lesquelles l’ancien télégraphiste excelle aujourd’hui. Ses tableaux et un recueil de poésies récemment publié en témoignent. Tamara Gerber *

peinture est abstraite. Grâce à la mise au concours de l’Institut suisse de Rome, Edgar a décro­ ché une résidence de trois mois à Venise, où il s’est consacré à la peinture. Ses magnifiques tableaux qui représentent la lagune montrent à quel point ce séjour lui a plu. Récemment paru, Hüttenbuch­ verse témoigne de son envie de continuer à écrire. Même si on ne voulait que le survoler, on le lit jusqu’à la dernière page – tant il est divertissant. Si cer­ tains textes donnent à réfléchir, les nouvelles ultracourtes et poèmes sont légers et agréables à lire. Edgar est fier du résultat. « Le prochain livre sortira quand j’aurai 80 ans », nous confie-t-il. Nous nous en réjouissons !

* Stagiaire à la rédaction

droit au but

« Tombé malade il y a six mois, je suis en incapacité de travail depuis. Je devrai sans doute changer de métier en raison de mon état de santé. L’assurance d’indemnités journalières auprès de laquelle je suis assuré contre la perte de gain m’a fait savoir qu’au vu de ma possibilité de travailler à plein temps dans une autre activité, le versement des indemnités allait être suspendu fin novembre. Or il m’est impossible de reprendre si rapidement un travail. Je suis en outre assuré pour 730 jours. Quels sont mes droits ? » En cas d’incapacité de travail pour cause de maladie, il arrive effectivement que certaines assu­­ rances d’indemnités journalières tentent de supprimer leurs pres­ tations après quelques mois seulement. Notamment lors de maladies qui, d’un point de vue médical, semblent exclure une reprise du travail dans l’activité habituelle, mais permettent en revanche une réorientation et / ou exigent des mesures d’adapta­ tion professionnelle. Il en va de même dans le cas de maladies

psychiques liées au travail, par exemple en cas de harcèlement professionnel. Les assureurs en appellent volon­ tiers à l’obligation des assuré·e·s de diminuer le dommage et défendent le point de vue selon lequel une incapacité de tra­ vail ne donne droit à des presta­ tions que si la personne assurée ne peut exercer aucune activité lucrative, même dans un autre domaine d’activité. En d’autres termes, lorsqu’on ne peut raison­ nablement pas attendre d’elle

qu’elle change de profession ou de domaine d’activité. A ce jour, les tribunaux ont jugé qu’en cas de maladie de longue durée, les assuré·e·s doivent plutôt accep­ ter un changement de profes­ sion. Les assurances, quant à elles, doivent explicitement invi­ ter les personnes concernées à reprendre (progressivement) leur activité lucrative, à s’annon­ cer à l’AI ou à changer d’emploi. Elles doivent le faire avant une éventuelle suppression ou réduc­

tion des prestations, et doivent accorder à cet effet un délai de trois à cinq mois à la personne concernée. Il n’est donc pas garanti que l’assuré puisse profiter intégra­ lement de toutes les indemni­ tés journalières, bien que les contrats le laissent supposer. L’obligation de diminuer le dom­ mage dépend toutefois des cir­ constances, et cette question peut être litigieuse. Je te conseille de discuter de ton incapacité de travail avec

photo LDD

Malade et sans revenu ! tes médecins. Il est important que tu t’opposes, par écrit et de manière dûment motivée, à la procédure adoptée par ton assurance perte de gain, en joi­ gnant si possible tes rapports médicaux. Demande aussi des conseils ou une prise en charge par le service juridique de syndi­ com. Tu y as droit en tant que membre du syndicat !

Ruth Wenger, licenciée en droit, collaboratrice au service juridique


Actualités | 11

syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014 brèves

Travail gratuit à la libraire Thalia ?

ment dans notre canton. Il a, à ce moment-là, été indiqué par le Gouvernement jurassien qu’il n’y avait pour l’instant pas de ferme­ tures prévues. Pourtant, au mois d’août dernier, La Poste commu­ niquait que l’office de Pleigne avait été fermé. syndicom est en mesure de confirmer que les bureaux de Boécourt (qui com­ prend aussi Séprais et Montavon), Epauvillers et Soulce sont aussi concernés. D’autres le sont peutêtre mais le manque de transpa­ rence de La Poste sur ce sujet nous oblige à la plus grande prudence. syndicom Arc jurassien reven­ dique un maintien fort du service public postal, que le gouverne­ ment jurassien s’engage dans ce dossier, et que les autorités com­ munales communiquent à leurs citoyens de possibles discussions en cours avec La Poste sur la fer­ meture d’un bureau.

Extrait de la conférence de presse « Stop aux fermetures de bureaux de Poste » du mardi 28 octobre devant la poste de Boécourt, dont les autorités ont indiqué vouloir « se battre jusqu’au bout pour le maintien de la poste dans les bureaux actuels » (Le Matin, 29.10).

syndicom Arc jurassien a fait savoir, par une conférence de presse le 28 octobre (photo) et une manif le lendemain devant le Parlement jurassien, son opposition aux fermetures des bureaux de poste qui conduisent à un démantèlement du service public.

D’autres régions sont touchées Sur Neuchâtel, depuis plus de dix ans, le Conseil communal se bat pour maintenir un office postal dans le village de Cormondrèche. Il a mené diverses actions pour préserver un minimum de prestations. La solution qui se dessine à l’horizon 2015 est la création d’une agence postale au sein de l’épicerie de Cormondrèche et la fermeture de l’office postal situé rue du Prieuré 2. Cette solution satisfait les autorités communales. Les menaces de fermeture pesant sur l’office postal de 2036 Cormondrèche datent de plus de dix ans. Le Conseil communal a toujours voulu éviter cette fermeture et multiplié les propositions et les actions. Sur Vaud, toute une région se mobilise pour un bureau de poste à Cransprès-Céligny. Habitants et voisins du village signent en masse la pétition réclamant le maintien de l’office. Ils espèrent arriver sous peu à 2000 signatures, soit presque autant que la population locale. (YS)

les libraires, des salaires de 3700 à 4170 francs selon la qualification

sont de toute façon trop bas pour justifier cette mesure. (YS)

Vigousse gagne face à l’OFCOM Le journal satirique romand a finalement droit à l’aide à la presse. Le Tribunal fédéral (TF) a rejeté un recours de l’Office fédéral de la communication (OFCOM). L’OFCOM estimait que Vigousse ne comptait pas un pour­ centage d’abonnés suffisamment élevé. L’Office fédéral souhaitait imposer un minimum de 75 %

d’abonnés, alors que Vigousse en compte environ 52 %. Un moyen, selon l’OFCOM, de protéger les petits journaux. Mais le Tribunal fédéral a relevé que le cas présen­ té contredisait justement ce rai­ sonnement, puisque Vigousse fait partie de la catégorie des petits journaux, avec un peu moins de 13 000 exemplaires par numéro.

Cette décision est, selon Thierry Barrigue, le dessinateur et direc­ teur du titre qui va fêter ses 5 ans fin novembre, une « véri­ table bouffée d’oxygène ». Notre confrère pourra donc continuer son aventure et à égratigner tous azimuts.

YS, avec ATS et Le Courrier

LOngue-vue

Parlement pour beurre De grands chantiers d’allége­ ments fiscaux occupent la Confé­ dération. Le dernier recense­ ment de toutes les réformes en cours ou prévues fait état d’un manque à gagner final d’environ 5 milliards de francs, soit une perte de 10 % des impôts fédéraux actuels. Une telle somme n’est toutefois pas décaissable d’un coup. C’est pourquoi le Conseil fédéral définit deux dossiers prioritaires, la réforme de l’im­ position des entreprises, avec notamment l’abolition du droit de timbre sur le capital propre, et la suppression de la discrimina­ tion des couples mariés face aux concubins. C’est aussi pourquoi il cherche des recettes de substi­ tution pour compenser partielle­ ment le manco. Et c’est là que non seulement les riches seraient relativement épargnés et les pauvres davan­ tage sollicités, mais aussi que la nature des impôts serait partiel­ lement modifiée. En effet, le gouvernement refuse de relever les taux maximaux de l’impôt fédéral direct inscrits dans la Constitution, car le pro­ cessus serait long et devrait pas­ ser devant le peuple, explique-t-il dans son message sur le pro­ gramme de consolidation bud­ gétaire du 19 septembre 2014. De même, il ne veut pas augmenter l’impôt sur le bénéfice et rejette

l’idée d’abolir ou de réduire les allégements fiscaux déjà consen­ tis. La marge de manœuvre se restreint d’autant. La solution réside dans l’ajout d’impôts ou de taxes dont les produits sont dévolus à des tâches précises. Exemple d’un tel tour de passe-passe : jusqu’à fin 2016, la Confédération sub­ ventionnera les stations d’épu­ ration des eaux – notamment pour les adapter au traitement des micropolluants – à partir des ressources générales de la caisse fédérale. Pour alléger ses dépenses d’environ 45 millions de francs par an, « un finance­ ment spécial à affectation obliga­ toire sera créé », annonce le gou­ vernement. En clair, une taxe de neuf francs par personne et par an prendra le relais de l’impôt progressif. Dans le même genre, nous connaissons déjà le taux spé­ cial de TVA réservé au rembour­ sement de la dette de l’assu­ rance invalidité et la prochaine réforme des retraites pourrait affecter un autre pour-cent de cette taxe à l’assurance vieil­ lesse en remplacement de la contribution directe de la caisse fédérale. De même, les recettes de l’impôt sur les huiles miné­ rales échapperaient au budget général de la Confédération pour être entièrement allouées

photo DR

La Poste restructure silencieuse­ ment dans le Jura et dans toute la Romandie ! Il y a plusieurs années, La Poste avait annoncé sa volonté de restructurer massivement les bureaux postaux dans toute la Suisse. Une liste impressionnante d’offices concernés avait fuité dans la presse. Une liste qui lais­ sait craindre le pire, notamment pour les régions dites périphé­ riques comme le canton du Jura. Heureusement, devant la levée de boucliers suscitée par cette annonce de la part de la popula­ tion et des représentants du per­ sonnel, le géant jaune n’avait eu d’autres choix que de faire marche arrière. Depuis, l’entreprise publique a adopté une nouvelle stratégie. Elle procède à la fermeture de bureaux postaux en catimini. En quelques mois, ce sont ainsi des dizaines de bureaux qui ont été fermés dans toutes la Suisse romande. On citera en exemple le cas de Gorgier, dans le can­ ton de Neuchâtel. Cette com­ mune compte environ 2000 habi­ tants, ce qui n’a pas empêché La Poste de procéder à la fermeture du bureau postal. Les fermetures de bureaux ne concernent désor­ mais plus uniquement les petits villages ! Pour autant, le canton du Jura semblait épargné par ces res­ tructurations. Pourtant en début d’année, Loïc Dobler, député au Parlement jurassien et secrétaire central à syndicom, s’est inquié­ té de possibles fermetures égale­

Les salarié·e·s de la chaîne alé­ manique de librairies Orell Füss­ li Thalia (OFT) devront-ils four­ nir chaque année près de deux semaines de travail gratuit depuis 2015, comme l’exige la direction ? Le 30 octobre à Bâle, les libraires de OFT ont alerté leurs client·e·s sur leurs conditions de travail. Une semaine auparavant, la même action a eu lieu à Berne devant la libraire Stauffacher, du groupe OFT. Le 25 septembre dernier, 503 salarié·e·s avaient clairement signifié leur opposition à cette mesure dans une pétition remise à la direction et demandé une dis­ cussion avec les représentants des libraires. Suite à cette action, des discussions sont en cours. Selon

Photo Frant isek Matous

PhotoRoger Meier-Bist

Stop aux fermetures d’offices

aux routes nationales. Même chose pour l’impôt sur les véhi­ cules automobiles. Au final, le Conseil fédéral avoue : « On peut affirmer que les différentes hausses prévues des recettes fiscales visent non pas à assainir le budget, mais à financer des projets spécifiques. » Ainsi, les réformes en cours réduiront le rendement fiscal, entraînant une nouvelle vague d’austérité, transféreront la charge sur les consommateurs et utilisateurs et videront par­ tiellement la démocratie de son sens. En procédant à moins de choix budgétaires, le Parlement serait transformé en simple caisse enregistreuse de taxes affectées tandis que le gouver­ nement deviendrait le trésorier de la Confédération. Au final, un bon logiciel comptable suffi­ ra à gérer la Suisse, dont le siège pourrait alors être déplacé à la Bahnhofstrasse.

Michel Schweri


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syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014

Formation

Movendo l’institut de formation des syndicats

Inscriptions : Monbijoustrasse 61, CP, 3000 Berne 23, tél. 031 370 00 70, fax 031 370 00 71, info@movendo.ch Chère et cher membre de syndicom, Chère lectrice et cher lecteur intéressé·e Les cours et séminaires 2015 sont disponibles sur notre site www.movendo.ch. Les membres de syndicom recevront le programme 2015, encarté dans le prochain journal de syndicom. En 2015, en sus des cours déjà bien connus, nous offrons les nouveaux séminaires suivants : Pour les membres et les personnes intéressées : – Travailler et vivre online – Relancer l’économie pour toutes et tous, austérité ou courage ? – Comprendre les enjeux politiques en Suisse – Quels seront mes revenus quand je serai retraité·e ? – Prendre en main sa trajectoire professionnelle

Let tres de lecteur

Une misère en gros La communauté benoîte des retraités aura appris la bonne nouvelle : comme le veut la formule, chaque période bisannuelle voit les rentes AVS augmentées en regard de l’évolution du coût de la vie. Coup de maître ou coup de pied au cul, les rentes AVS mensuelles vont généreusement augmenter au 1er janvier prochain de 5 francs et un maximum de 10 francs. Pour la rente minimale cela représentera 1175 francs pour faire le mois. Comment prétendre pouvoir vivre en Suisse avec cette « aumône » ? En marge d’éventuelles prestations complémentaires, le principe constitutionnel qui dit que les rentes doivent couvrir les besoins vitaux de manière appropriée est bafoué.

Pour les militant·e·s et les membres de commissions du personnel : – Les clés de l’entreprise – Accompagner et conseiller les collègues en situation difficile Tu découvriras sur notre adresse www.movendo.ch, en plus de l’offre susmentionnée, l’intégralité de nos cours et séminaires. Nous nous réjouissons de ton inscription.

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Le nouveau programme pour 2015, avec des cours de perfectionnement attractifs, est en ligne sur www.helias.ch. Agenda

berne Invitation au séminaire télécom « Délimitation du travail et de la vie privée » Vendredi 21 novembre 2014, 10 h 15 à 16 h 30 env. Hotel-Restaurant Jardin, Militärstrasse 38, à Berne

Mots croisés

La séparation entre la vie privée et la vie professionnelle disparaît progressivement sous l’influence de mutations technologiques fulgurantes. On attend bien souvent du personnel une disponibilité constante, si bien que l’équilibre entre vie professionnelle et loisirs relève parfois de l’impossible. Cette situation n’est pas sans conséquences sur la vie privée et la santé. syndicom a cherché à en savoir plus à ce sujet et a mené dans toute la Suisse une enquête en ligne sur la charge de travail auprès des employé·e·s de Swisscom, de Sunrise, d’Orange et d’upc cablecom. Le séminaire d’automne portera sur la délimitation toujours plus floue entre travail et vie privée. Nous t’y invitons cordialement et nous nous réjouissons d’ores et déjà de ta participation. Programme 9 h 30 Café de bienvenue

Définitions : Horizontalement : I. Génétiques. Blonde. II. Choisissasses. Bière du tigre. III. Terre sur mer. Brune anglaise. Tribut d’Israël. IV. Immoral. Stout. Fond de cul. V. Entre le pet et le papier. Pénétra. VI. Viandée. C’est-à-dire… VII. D’un beige doré. Colère de BD. VIII. Base d’alimentation et de boisson. Armée sans futur. IX. Demie-tante. Parfois pipé. Article d’Espagne. X. Me rendrai. Promesses de santé. Milieu de mois. XI. Mois où elle coule à flot. Répéta. XII. Posai un principe. A définitivement quitté Fribourg, mais toujours sur la rose. XIII. Ricanement à Londres. Briseront. Verticalement : 1. Nobles décompositions.

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10 h 45 Prof. Dr. Ueli Mäder, professeur de sociologie à l’Université de Bâle et à l’Ecole supérieure de travail social (FHNW)

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15 h 00 Pause 15 h 15 Discussion en plénum avec tous les intervenants et Dr. Hans C. Werner, directeur des ressources humaines, membre de la direction du groupe, Swisscom SA ; Animation : Matthias Preisser, journaliste 16 h 15 Conclusion : Daniel Münger 16 h 20 Apéritif

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Hasard. Surprise ! Cheval d’intérieur. Moitié. Blonde. Ecrin de feu. 5 Jésus dans le Coran. Entre deux lisières. Patois. Au-dessus du sol. Réunion de jeunes et de vieux Belges. Lieu de rencontre de jeunes et de vieux VII Belges. 6. Sorti. Le dernier fait la mode. 7. VIIIPétille dans la botte. Interpellation. 8. Africain conseiller papal. Ce truc-là. 9. IX Déshabillées et bouleversées. Chemineras. 10. Double équerre. Dans l’aviation, un café ou une X bonne famille. 1 11. Moitié de méteil. Poisson. 12. XI Coule à Prague. Diviser. 4 13. Château bourguignon. Poilé. Boit la tasse sans XII dessus dessous. 14. Entre la bière et le pain. Note. Epouse d’Ægir. 15. XIIIPays asiatique producteur de stout. Céréale germée.

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12 h 25 Repas de midi 14 h 00 Giorgio Pardini, responsable du secteur Télécom / IT de syndicom

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10 h 20 Maggie Graf, docteur en sciences naturelles à l’EPFZ, cheffe du secteur Travail et santé, SECO

12 h 00 Luca Cirigliano, secrétaire central responsable du droit du travail et de la sécurité au travail, Union syndicale suisse

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11 h 35 Klaus Pickshaus, responsable du domaine Aménagement du travail et politique de qualification à IG Metall, publiciste indépendant et intervenant

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IV 2. 3. V 4. 5. VI

Le·la gagnant·e – dont le nom paraîtra dans le n° 14 – recevra 30 fr. en bon d’essence ENI. Prière d’envoyer votre solution (le mot-mystère seulement) jusqu’au 18 novembre à syndicom, le 1 Pichard 2 7, 1003 3 4 5 6 7 8 9 journal, rue Lausanne.

10 h 15 Salutations : Daniel Münger, secrétaire central Télécom / IT à syndicom

11 h 10 Pause

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Prix : 450 francs pour les non-membres, gratuit pour les membres de syndicom Inscription : jusqu’au 7 novembre à telecom@syndicom.ch

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La solution du sudoku syndicom du N° 12 / 2014 était : 225 (de gauche à droite). Le gagnant est Daniel Maillefer de Ballaigues (VD). Il gagne un nécessaire de voyage offert par notre partenaire de prestation CPT. Nous I le félicitons chaleureusement ! II

Ton équipe de formation syndicale Movendo

Inscriptions sur www.helias.ch

Alain Michaud

sudoku

Avec nos cordiales salutations

Secteur MÉdIas cours de perfectionnement 2014

De plus, ces rentes de misère ainsi que des prestations complémentaires sont honteusement soumises à l’impôt sur le revenu ! Que penser de l’imposition des grosses nuques… Le Conseil fédéral, qui a pris cette décision, a-t-il réellement pris la mesure de son mépris envers les rentiers ? Que d’argent a été semé à tous vents pour des causes aléatoires – banques, affaires étrangères, armement etc. – par un aréopage incapable d’hono­rer une loi constitutionnelle ! Cela démontre la médiocrité et l’égoïsme de ces hautes autorités.

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syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014 CONTACTER SYNDICOM

Let tres de lecteur

Suppression de la distribution à l’étage : une décision aberrante Nos acquis sont bafoués, ils nous sont de plus en plus volés, spoliés voire même anéantis par une partie de la droite politique arrogante et profiteuse. A ne pas réagir, c’est subir les menaces, les pressions psychologiques, les brimades, etc., etc… Voulez-vous ou laisseronsnous faire cela ? Des signes prémonitoires sont à l’orange et clignotent fort. Certains « pistots » de service à Berne et ailleurs n’attendent que le moment propice pour les faire passer au rouge. Un novembre 1918 bis pourrait se produire si les circonstances le justifient. La récente décision du Conseil fédéral concernant les heures d’ouverture des commerces n’en est qu’une petite preuve parmi tant d’autres comme l’aberrante décision que La Poste vient de prendre soit : ne plus distribuer dans

25 000 maisons de Suisse romande, les envois exigeant une signature (suppression de la distribution à l’étage, ndr). Pour justifier cette décision, la direction de La Poste évoque le fallacieux prétexte de la pénibilité du travail pour le personnel distributeur. « Sans blâââgue » dirait notre regretté GROCK. De mon temps (permettez-moi d’en parler malgré les nouvelles habitudes de la clientèle postale), nous avions des contrôles périodiques par des fonctionnaires inspecteurs intègres et humains hormis quelques-uns (pas nombreux) et qui avaient la réputation d’être des piques minutes. Aujourd’hui, le scanner a remplacé l’humain au détriment des conditions de travail et, par conséquent, de salaire aussi. Promesse est faite aux personnes handicapées et âgées de ne pas

subir les inconvénients de cette déplorable décision. Laissez-moi douter de cette promesse car le procédé bien rodé du « saucissonnage » des fonctions ne tend que vers un seul but : la disparition programmée du service de distribution. Un de nos anciens directeurs généraux doit se retourner dans sa tombe, lui qui déclarait avec beaucoup d’empathie et comme vœux pour une nouvelle année : Notre personnel distributeur est le meilleur ambassadeur de La Poste. Alors… vous les politiciens « affairistes », usez d’un peu de plus de diplomatie dans vos décisions concernant la gestion de l’entreprise Poste CH SA et n’en rajoutez pas encore plus à celles et ceux qui subissent le désastre du chômage.

G. Frey, ancien buraliste postal

Refus de la caisse publique : et maintenant ? Pour celles et ceux qui ont soutenu l’initiative en faveur d’une caisse maladie publique, il s’agit d’aller maintenant au-delà d’une légitime déception. Toutefois, nous ne saurions déplorer l’échec enregistré sans nous arrêter quelques instants à l’attitude des opposants. En effet, ces derniers utilisèrent à fond la peur du changement, sentiment dont chacun(e) mesure l’impact dans un débat forcément émotionnel puisque chaque assuré(e) était concerné(e) ! A cela s’ajoutèrent l’évocation de la sécurit sociale française et ses milliards de déficit ! Et, pour faire bon poids, les opposants agitèrent le spectre de l’Etat dirigiste, renforcé par l’opinion selon laquelle la caisse publique n’empêcherait nullement l’augmentation des dépenses de santé ! Inutile d’aller au-delà de ce bref extrait. Ajoutons cependant qu’un énorme appui financier donna beaucoup de relief à l’opinion des opposants.

Et maintenant… ? Il nous reste à ­espérer que la loi qui renforce le contrôle de l’OFSP sur le montant des primes fixées par les 61 caisses maladie, tout récemment votée par le Parlement, produise les effets attendus ! Gardonsnous cependant de toute illusion. Les primes qui viennent d’être annoncées pour 2015 démontrent une augmentation sensible et des écarts importants dans les cotisations mensuelles (jusqu’à 150 fr. dans le canton de Vaud !). La maîtrise des coûts (qui, faut-il le rappeler, n’était pas l’objet de l’initiative ; celle-ci visait une meilleure répartition des dépenses de santé parmi les assurés) va retenir la particulière attention du Conseil fédéral. On parle d’une éventuelle baisse des prix des médicaments, de limiter – dans certains cantons – l’ouver­ture de nouveaux cabinets médicaux, d’agir au niveau des séjours hospitaliers. Mais en viendra-t-on à réduire le catalogue des prestations remboursées par la LAMal ? Les assuré·e·s étant maintenant dessaisis de toute possibi-

Assemblée des délégué·e·s syndicom du 29 novembre à Berne L’ordre du jour peut être consulté sur notre site : www.syndicom.ch

lité d’action, leur devenir est entre les mains de l’OFSP, des assureurs et des Chambres fédérales ! Le succès de l’initiative en Suisse romande stimule l’esprit de quelques responsables. Ceux-ci réfléchissent à l’éventuelle création d’une caisse publique pour les cantons concernés, tout en mesurant les difficultés qu’il faudrait surmonter. Certes le résultat du vote concerne l’ensemble du pays mais, la santé étant du ressort des cantons, ne pourrait-on pas trouver là une voie permettant de satisfaire les Romands ? Interprétation particulièrement délicate qui ne manquerait pas de susciter d’autres revendications ! De plus, les Chambres fédérales devraient modifier l’actuelle LAMal ! Ces remarques suffisent pour nous inciter à penser que le statut quo persistera. Tout au plus assisterons-nous à des fusions ou des absorptions (à l’exemple de Supra – Groupe mutuel !), tant la question des réserves et l’augmentation des coûts de la santé pourraient créer des difficultés aux caisses n’ayant pas les reins solides ! Dès lors, à part les effets attendus de la loi fédérale évoquée plus haut, il nous reste – comme avant la votation – à mesurer l’impact sur notre budget de l’augmentation annoncée des primes et, si celle-ci est trop importante, à changer de caisse ! Avec tous les inconvénients (et les frais) que cette opération comporte.

secrétariat régional lausanne Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. Sinon uniquement sur rendez-vous. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30 Catherine Tabary : 058 817 19 34 Fabienne Brunner : 058 817 19 36 Patricia Alcaraz : 058 817 19 31 Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26 Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. Neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. Valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale tous les lundis de 16 h à 19 h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Loosli­strasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.

Rémy Addor

IMPRESSUM rédaction Allemand et rédactrice en chef : syndicom, die Zeitung, Nina Scheu, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch

mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne

publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil ag, cp 3739, 6002 Lucerne prochaine parution 28 novembre (délai rédactionnel : 10 novembre) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne


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syndicom | N° 13 | 7 novembre 2014

55 e congrès de l’USS à Berne

L’USS veut un tournant de la politique économique Cette exigence a été défendue avec force par les 400 délégué·e·s du congrès de l’USS à Berne. De fait, les vrais problèmes qui se posent ont pour nom : pression sur les salaires, poids des primes des caisses maladie, stress et précarité de l’emploi. CCT constituent au-delà, grâce à des réglementations claires de la durée du travail, un outil efficace contre l’augmentation du stress au travail. Elles permettent aussi de mieux concilier travail et famille, et de diminuer les discriminations salariales à l’encontre

Photo Jean-Jacques Magnin

La question des conventions collectives de travail (CCT) a occupé les congressistes. La couverture conventionnelle doit passer à 60 %. A cet effet, le Conseil fédéral et le Parlement doivent réduire les obstacles posés à l’exten­sion des CCT. De bonnes

des femmes bien que, pour cela, il faille aller plus loin avec une autorité de contrôle (voir p. 7). Des mesures de renforcement des revenus sont nécessaires de toute urgence. Il n’est pas acceptable que la croissance des salaires réels des salarié·e·s se trouve immédiatement réduite à néant par la hausse des primes des caisses maladie. L’USS demande ainsi une hausse substantielle des subsides destinés aux réductions de ces primes. A l’avenir, ces dernières ne devront pas dépasser au maximum 10 % du revenu des ménages. Dans ce but, la Confédération et les cantons doivent relever d’environ 2 milliards de francs les subsides affectés aux réductions des primes. Les congressistes ont débattu de manière intense des conséquences de l’acceptation de l’ini-

tiative « Contre l’immigration de masse ». Ils ont réaffirmé que les Accords bilatéraux doivent être préservés. L’USS combattra toute nouvelle discrimination comme l’introduction d’un nouveau statut de saisonnier. Les salaires et les conditions de travail doivent être mieux protégés. Il faut notamment aussi une protection contre le licenciement et les formes de travail précaire. Dans d’autres résolutions, l’USS a demandé que la Suisse se retire des négociations sur l’accord TISA. Un tel accord sur la libéralisation des services induirait inévitablement une pression à la libéralisation de nombreuses tâches de service public, comme dans l’approvisionnement en eau, la santé et la formation, ainsi que les transports publics. (USS)

L’USS a réélu Paul Rechsteiner président, ainsi que Vania Alleva (coprésidente d’Unia) et Giorgio Tuti (président du SEV) respectivement vice-présidente et viceprésident de l’USS. (USS)

Remise des diplômes Quatre nouveaux secrétaires syndicaux ont obtenu le diplôme de « spécialiste de la gestion et du développement des organisations syndicales » remis au Congrès de l’USS. Il s’agit de Valérie Solano (SEV, ex-syndicom), Elisabeth Di Blasi, (syndicom), Matteo Guagenti (Unia) et Elias Toledo (Association du personnel de cabine). (USS)

Cotisations syndicales

Prix culturel de l’USS

Mix & Remix récompensé par les « Damnés de la terre » Lors du Congrès, l’USS a décerné son Prix culturel au dessinateur de presse Philippe Becquelin, plus connu sous son pseudo de Mix & Remix. Elle rend par là hommage à l’ensemble de son œuvre, qui est une contribution importante à la culture du débat dans une démocratie. Interview.

Laudatio Lors de la remise du prix à Mix et Remix, Jean Perret, directeur du département Cinéma / cinéma du réel à la HEAD de Genève et ex-directeur du festival Visions du Réel de Nyon, a tenu un discours remarqué. Extraits choisis. « […] Quels sont les enjeux de votre travail, […] en quoi vos coups de crayon et d’écritures nous concernent-ils et motivent-ils ce soir leur célébration ? Le dessin de presse – son imposante tradition quand il pratique la caricature avec fermeté, courage, culot, toutes qualités requises pour mettre au pilori la somnolence individuelle et collective qui nous menace. […] Mix & Remix, vous pratiquez par légères exagérations stylisées le commentaire dérangeant de faits des jours qui passent – des actualités qui insistent. La vertu de votre humour est faite du flirt que vous pratiquez subtilement avec le gag, la blague, la critique acerbe, le cynisme parfois. Flirt du séducteur que vous êtes, qui hybride naïveté forcément feinte et lucidité nécessairement volontaire. La nature de votre vision du monde, telle qu’elle émerge de vos contributions, a valeur citoyenne, si nous estimons que la citoyenneté ne fait pas de nous des consommateurs de news et de leurs vulgates – idées toutes faites et nécroses de la pensée – non, cette identité qui nous est conférée fait de nous des citoyens en éveil, en exigence, en conscience… en préparation toujours d’objection, de résistance civiles. […] » L’intégrale du texte de Jean Perret se trouve sur notre site : www.syndicom.ch

syndicom, le journal : Quel effet cela vous fait-il de recevoir ce prix de la part d’un syndicat ? Philippe Becquelin (alias Mix & Remix) : Cela m’a franchement touché. Je ne savais pas que les syndicats donnaient des prix déjà ! C’est le premier prix que je reçois, hormis une fois quand j’étais jeune. Et que cela vienne d’un syndicat, cela m’a vraiment fait plaisir.

Vous considérez-vous comme un dessinateur engagé ? Pas vraiment et c’est ce qui m’étonne avec ce prix d’un syndicat. Je regarde plutôt cela avec distance et je ne fais pas du dessin militant. Comme je travaille à Infrarouge avec des débats gauche-droite, ce serait difficile de n’être qu’à gauche. J’essaie de faire rire tout le monde en fait.

Quelle est votre source d’inspiration ?

Photo Jean-Jacques Magnin

L’actualité en général. Mais je fais toujours un peu la même chose avec deux bonshommes qui dialoguent. Cela joue sur l’incompréhension s’il y a deux parties, sur les quiproquos, la vanité, les ego, le décalage entre les choses comment nous aimerions qu’elles soient et comment elles sont vraiment, sur la Le langue de bois, etc.. nouveau formulaire d’adhésion est déjà en ligne sous www.syndicom.ch. Les membres

qui syndiquent un nouveau membre pour syndicom sont récompensés par une prime de 100 francs!

Interview Yves Sancey

Ré-élections

Deux prélèvements en décembre, par LSV et DD Chers membres, Comme l’année touche à sa fin, le moment est venu pour l’administration des membres de planifier les travaux de fin d’année et notamment l’encaissement des cotisations syndicales. Nous pensons que vous préférez sans doute pouvoir régler toutes vos factures de cotisations d’ici la fin de l’année. C’est pourquoi les débits par LSV / DD de vos cotisations interviendront deux fois en décembre : le prélèvement de novembre aura lieu début décembre et celui de décembre fin décembre. Ainsi, le débit de janvier 2015 devient caduc. En cas de questions, nous nous tenons volontiers à votre disposition. Votre team de l’administration des membres.

Grande act ion de syndicalisat ion

s’affilier aujourd’hui. et ne payer ses cotisations que l’année prochaine! Dès début 2015, le même système de cotisations unifié s’appliquera à tous les membres de syndicom. C’est une étape importante pour notre organisation et une bonne raison de marquer le coup. C’est pourquoi tous les membres qui adhèrent dès le 1er octobre 2014 à syndicom sont exonérés de cotisations jusqu’à la fin de l’année; ils profitent dès à présent sans restrictions de tous les droits, avantages et prestations réservés aux membres. implique-toi avec syndicom!

Le syndicat de ta branche


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