N° 15 19.12.2014
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
100 ans de la 1 re guerre mondiale
mesures salariales poste 2015
Le mouvement ouvrier face à la guerre de 14-18. Interview d’Alain Clavien, historien page 3
Les négociations salariales ont abouti chez Poste CH, PostFinance et CarPostal page 4
suggestions de cadeaux de noël
télécom et projet claire
Le nouveau système salarial chez Swisscom vers plus de transparence et justice ? page 5
Sous le sapin : le rock de John Dear, le culot de Jeanne Cherhal ou la Commune de Paris ? page 9
NEUCHÂTEL ET ZURICH
159 licenciements : choc dans l’imprimerie 35 imprimeurs licenciés à Neuchâtel, 125 à Zurich. L’industrie graphique vit des heures difficiles. syndicom se bat pour empêcher ces fermetures, et négocier le meilleur plan social possible si une partie des licenciements ne peut être évitée. Yves Sancey A quelques semaines de Noël, les éditeurs se bousculent pour annoncer des licenciements à la pelle. La NZZ a annoncé la fermeture de la rentable imprimerie de Schlieren, à Zurich, et le licenciement de 125 imprimeurs. Une basse opération immobilière spéculative pour la NZZ et Tamedia pourrait en être la véritable cause. Des locaux en plein centre-ville pourraient être vendus à prix d’or... A Neuchâtel, c’est l’impression de deux fleurons de l’identité neuchâteloise, L’Express et L’Impartial, qui va également être transférée chez Tamedia. La période de négociation qui s’ouvre doit servir à chercher des alternatives moins coûteuses humainement que la liquidation pure et simple de l’imprimerie, programmée en mai. Il s’agit également pour les employé∙e∙s qui ont consacré leurs plus belles années et leur énergie à faire tourner ces machines de ne pas être jetés dehors comme des malpropres. La direction de la SNP à Neuchâtel s’est engagée à « atténuer autant qu’il sera possible l’impact » de sa décision. Nous en prenons bonne note, mais c’est au moment de trouver des solutions concrètes pour les salarié·e·s que l’on mesurera la portée de ces propos.
Suite page 7 Assemblée des Délégué·e·s syndicom 2014
« Notre futur sera fort, combatif et syndical » Berne ∙ Les 175 participant·e·s à l’assemblée des délégués de syndicom ont traité des affaires statutaires et de divers thèmes relatifs aux branches et à la politique syndicale. Cette séance, marquée par l’annonce de licenciements massifs dans l’industrie graphique, s’est close par la présentation du projet « syndicom 2020 » visant à renforcer le syndicat. Yves Sancey C’est avec émotion que l’ensemble des délégué·e·s de syndicom réunis au Stade de Suisse à Berne le 29 novembre dernier se sont levés au début de l’assemblée pour témoigner leur solidarité avec leurs 156 collègues imprimeurs menacés de licenciement suite à l’annonce des récentes fermetures des imprimeries à Schlieren (NZZ) et Neuchâtel (SNP). Les affaires statutaires ont ensuite occupé une partie
de la matinée (rapports d’activité, adoption des comptes annuels 2013, du budget 2015 et du Règlement des cotisations de section). Après une présentation de l’initiative qui défend l’idée que l’eau est un droit humain et doit rester un bien public, syndicom
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a officiellement été reconnu comme une « Blue Community », pour la plus grande fierté du président de syndicom Alain Carrupt, qui se réjouit de cette « collaboration durable ». La question de l’Europe, de la libéralisation du marché de l’électricité et de la défense des
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services publics ont permis des échanges intéressants entre délégué·e·s.
syndicom 2020
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Bernadette Häfliger Berger, vice-présidente de syndicom, a rappelé que, depuis quatre ans, beaucoup de travail a été fait pour soutenir nos membres dans les régions et conclure de nouvelles conventions collectives. suite page 7
2 | Assemblée des Délégué·e·s 2014
syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014
PHOTO THOMAS CUNZ
syndicom 2020
« Notre futur sera fort, combatif et syndical » suite de la page 1 De plus, les membres sont solidaires et donnent beaucoup de leur temps libre pour le syndicat. « Malgré nos forces, a-telle déploré, nous ne sommes pas encore là où nous aimerions et où nous devrions être. Il manque un toit commun pour gagner en force et influence. Nous ne sommes pas encore assez visibles dans le public et nous rencontrons des difficultés pour syndiquer, notamment auprès des jeunes. Qu’est-ce qui doit changer pour nous améliorer ? » Après la phase de turbulence normale dans tout processus de fusion, il est temps pour elle que nous passions à une « phase d’intégration ». C’est en ce sens que le comité directeur mise sur le projet « syndicom 2020 », qui prolonge la vision 2020 tracée lors du congrès de décembre 2013.
Implication de tous Le but principal de « syndicom 2020 » est que tous les domaines et instances de syndicom collaborent étroitement en vue de réaliser un but commun et défendre les intérêts de tous les membres. « Ce qui est commun nous guide et nous renforce », a souligné Bernadette Häfliger Berger. Parmices buts, il y a l’augmentation de nos effectifs, l’équilibre des finances, l’amélioration de notre réseau de militants et une meilleure participation des membres. Pour y arriver, un groupe de travail de secrétaires coordonnera le projet. « Il ne s’agit pas d’une réorganisation, mais de dégager
des solutions et une stratégie commune concrète et durable. » Et cela non par des ordres de la centrale mais par une implication de tous. Un sondage du personnel en décembre et un Atelier du futur en février sont déjà programmés, ainsi qu’une discussion et consultation dans les sections, les groupes d’intérêt et les branches en avril-mai. Avec ce projet, « de nouvelles formes et méthodes de travail pourront être testées et introduites ». Pour Bernadette Häfliger Berger, « syndicom 2020 est notre chance pour renforcer le syndicat, pour que nous puissions toutes et tous en être fiers. Et notre futur, qui est entre nos mains, sera fort, combatif et syndical ». Au vu de l’évolution des restructurations en cours à La Poste, dans les télécoms et les imprimeries, Samuel Sigrist, de Berne, a exprimé sa crainte que l’objectif de 50 000 membres demeure une vision. Un autre délégué a appelé à « mieux faire connaître nos luttes et nos succès ». Un membre a indiqué que si les perspectives de syndicom 2020 « sonnent bien » à ses oreilles, il craint que cela fasse beaucoup de chantiers en cours. « De gros défis nous attendent, certes. Mais il faut un syndicat fort pour défendre nos collègues et aborder le futur avec un esprit positif. Tout le monde peut faire quelque chose pour le futur de syndicom », a répondu Bernadette Häfliger Berger. « Le travail quotidien continue et demain c’est tous les jours », a pour sa part conclu Alain Carrupt.
RESOLUTIONS VOTÉES Imprimeries : les délégué·e·s exigent le retrait de la décision de fermeture de l’imprimerie NZZ à Schlieren et un examen sérieux en vue de son maintien.
Femmes : à l’unanimité, l’AD a jugé « scandaleux » le relèvement de l’âge de la retraite pour les femmes et appelle à une manifestation nationale le 7 mars sur la place Fédérale à Berne.
Force obligatoire : L’Assemblée des délégué·e·s (AD) a dénoncé l’interruption par Viscom du processus visant à déclarer de force obligatoire générale le CCT pour l’industrie graphique.
Retraité·e·s : Les assuré·e·s auprès des caisses de pension de La Poste et de Swisscom subissent une baisse significative de leur pouvoir d’achat depuis plus de dix ans. Les délégué·e·s ont exigé le maintien de leur pouvoir d’achat.
« Pro Service Public » : les délégué·e·s rejettent à la quasi-unanimité cette initiative au titre trompeur qui desservira les services publics.
Les textes complets de ces résolutions peuvent être consultés sur www.syndicom.ch
DÉCISIONS DE L’AD Lors de l’assemblée des délégués (AD), un certain nombre de décisions ont été prises qui, comme l’exige l’article 17 du règlement d’organisation, doivent être publiées dans le journal. Comptes annuels 2013 : acceptés avec deux voix contre. Rapport de révision 2013 : accepté à l’unanimité. Budget 2015 : accepté sans voix contraires. Clarification et respect des compétences : pas de décision. Journée nationale des militants syndicom : contre-proposition d’Alain Carrupt – qu’elle ait lieu mi 2016 plutôt qu’en 2015 – acceptée sans voix contraires. Adaptation de la cotisation pour les personnes en formation / étudiant·e·s : refusée, ainsi que la contre-proposition de la section d’Aarau.
Fusion avec le syndicat SSM et coopération avec le SEV : Contre-proposition du CD – travail en commun avec d’autres syndicats membres de l’USS approfondi et concrétisé dans le cadre de syndicom 2020 – acceptée, avec une voix contre et cinq abstentions. Position de syndicom sur l’accord institutionnel entre la Suisse et l’UE : Contre-proposition du CD acceptée, avec 10 voix contre et deux abstentions. Election de remplacement d’une membre du CC : sur proposition de la Conférence du secteur Telecom/IT, Cornelia Ziehler est élue à l’unanimité en remplacement de Gilles Rodari. Règlement des cotisations de section et du fonds de compensation des sections : contre-proposition du CC acceptée. Contreproposition de la Region Basel 901 refusée. Le règlement est adopté, avec deux voix contre et deux abstentions.
Paroles d’assemblée Tonio Fisco, 72 ans, typographe à la retraite, Genève
Un syndicat est fort quand, lorsqu’une entreprise licencie quelqu’un, il essaie par tous les moyens de le faire réintégrer. Pour cela, il faut donner les moyens suffisants aux secrétaires régionaux et aux sections. A l’époque du SLP, on faisait des grèves et nous avions obtenu les 40 heures. Là nous sommes revenus à la possibilité des 42 heures… Même avec la fusion, je reste pessimiste pour l’avenir.
Sandra Guignard, photographe (Studio Survolté), Lausanne
Il y a un besoin individuel profond et légitime de respect et d’équité ! Tout travailleur mérite un traitement ainsi qu’un salaire digne, mais doit souvent lutter pour. syndicom offre le cadre collectif nécessaire à l’union des forces, la défense des droits, le maintien de la dignité et l’action pour tous !
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Un syndicat fort doit offrir à ses membres un réseau fiable de gens compétents capables de les soutenir et les encadrer en cas de problèmes. Une des principales forces de syndicom réside dans la pluralité de ses branches, comme l’association entre le secteur tertiaire et le secteur des médias.
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Barbara Aebi, libraire à Langenthal (BE)
Histoire | 3
syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014 100 ans de la Première Guerre mondiale
Le mouvement ouvrier face à la guerre de 14-18 Il y a un siècle débutait la première guerre à la fois mondiale, avec un champ de bataille sur 72 pays, et industrielle dans sa manière de conduire à l’abattoir 60 millions d’hommes, dont 10 millions furent tués et le double blessés ou mutilés. Quelle a été la position du mouvement ouvrier suisse ? Interview d’Alain Clavien, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Fribourg.
A partir de 1916 et plus encore dès 1917, il y a un appauvrissement d’une partie de la population suisse, en particulier les couches urbaines salariées (ouvriers, fonctionnaires et employés), à cause de l’inflation et du manque de compensation de salaire durant les périodes de mobilisation. En été 1914 par exemple, près de 250 000 personnes sont mobilisées. Les mobilisations en 1916 et 1917 sont moins bien vécues. Il y a un sentiment d’injustice par rapport à l’enrichissement d’une minorité. Cet appauvrissement conduit à une radicalisation politique de la base. La hiérarchie du Parti socialiste suisse (PSS) suit plus timidement. En Suisse, la grève générale de 1918 est donc très directement liée à la guerre.
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Levia Stauber, polygraphe, Greifensee (ZH), GI Jeunesse
La guerre va-t-elle avoir un impact sur les journalistes ? Avant-guerre, les syndicats de journalistes sont un peu des amicales où on retrouve éditeurs et journalistes. C’est la grande famille de la presse. Au sortir de la guerre, les journalistes sont fâchés contre les
On assiste à une très nette droitisation de la vie politique suisse. Le PSS est criminalisé. Avec la grève générale, il y a une grande peur dans la bourgeoisie suisse. Avec le passage à la proportionnelle, le Parti radical perd sa suprématie totale avec l’émergence du PAB, l’ancêtre de l’UDC.
éditeurs. Ces derniers se sont enrichis sans augmenter leurs salariés. En Suisse romande se crée le Syndicat romand des journalistes. En face se constitue l’Union des éditeurs de journaux. Il y a donc une sorte de radicalisation qui se fait au sortir de la guerre. En Suisse allemande, il y a moins de tensions, les premières conventions collectives étant signées dans l’immédiat après-guerre. Les éditeurs romands y sont opposés. Pourquoi certains éditeurs romands se sont-ils enrichis ? Certains éditeurs de journaux, tels que Journal de Genève, Gazette de Lausanne, Tribune de Lausanne, La Suisse, etc., se sont ouvert le marché français parce qu’ils proposent des nouvelles non censurées que le lecteur français ne trouve pas dans la presse hexagonale. Le Journal de Genève est ainsi passé d’un tirage de 10’000 exemplaires au printemps 1914 à 45’000 en automne 1915… essentiellement grâce aux ventes en France.
Et les rapports hommes-femmes ? Même si pendant la guerre de nombreuses femmes remplacent les hommes dans les usines et aux champs, il n’y a pas un coup d’accélérateur dans le processus d’émancipation féminine mais plutôt une sorte de parenthèse. A la fin de la guerre, il y a une volonté de les renvoyer au foyer et à la maternité. Les syndicats ne sont pas particulièrement favorables à laisser plus de place aux femmes.
1917 ∙ Alors que sur le front éclatent des mutineries au cri de « A bas la guerre », 694 grèves, menées essentiellement par des femmes, éclatent en France, comme ici en mai ces couturières, appelées midinettes, en grève dans les rues de Paris contre « l’avilissement des salaires » (photo DR). En juin 1918 notamment, des ouvrières manifestent contre la faim à Zurich.
Le plus important pour moi dans un syndicat, c’est de pouvoir m’adresser à quelqu’un qui défend mes intérêts et de ne pas être seule en tant que salariée. J’apprécie aussi les échanges avec d’autres jeunes qui s’intéressent à la politique et au syndicat. syndicom est particulièrement important dans la branche de l’indus trie graphique qui connaît de nombreux problèmes, surtout depuis les fermetures d’impri mer ies et la réglementation du temps de travail. Les salarié·e·s doivent être traités en êtres humains et pas comme des machines.
2014 est l’occasion de commémorer le début de la Grande Guerre. Ne faudrait-il pas plutôt en célébrer la fin ?
Michel Monnard, employé au centre de colis de Daillens, Mont-sur-Rolle
Pour qu’un syndicat soit fort, il faut qu’il y ait de l’union et de la force. L’union fait la force, j’en suis convaincu ! Et un syndicat fort peut arriver à quelque chose. C’est la participation des membres qui rend syndicom fort. Aux assemblées, aux congrès, aux manifestations. Motiver les jeunes est important, même si ce n’est pas toujours évident de les syndiquer.
Je trouve aussi. Il est parfois étrange voire indécent de célébrer cette guerre, ces tranchées, avec un côté voyeuriste. On commémore certes le basculement du XIXe dans le XXe siècle. Mais célèbre-t-on la boucherie, les sacrifices, le courage ? On peut se le demander ! Pour 39-45, on sait qui est le méchant et on l’a vaincu. 14-18 reste par bien des aspects une guerre pour rien, des millions de morts pour rien. C’est plus difficile à expliquer, alors on se rabat sur la vie dans les tranchées.
Propos recueillis par Yves Sancey
Wara Kocher, libraire à Berne
PHOTO BRUNO SCHMUCKI
Cela a-t-il évolué au cours du conflit ?
La presse suisse est-elle restée neutre ? Alain Clavien : A l’image des élites suisses, il y a un fossé linguistique. La presse romande était dans l’ensemble plutôt francophile, comme La Tribune de Genève rachetée par les Français à l’été 1915. La presse alémanique penchait en faveur de l’Allemagne. A titre d’exemple, les familles Girardet puis Coninx liées à la fondation du Tages Anzeiger (devenu le groupe de presse Tamedia) étaient originaires d’Allemagne. Le quotidien zurichois, un des plus gros tirages de l’époque (84 000 exemplaires en 1917), non seulement était très germanophile durant le conflit mais il était en partie géré par la division de presse et de propagande de la légation allemande.
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Alain Clavien : Le Parti socialiste suisse accepte l’Union sacrée en 1914 et renonce aux revendications sociales et à son antimilitarisme d’avant-guerre pour assurer la défense nationale. L’Union syndicale suisse est sur la même ligne. Jusqu’en 1912, la IIe Internationale était sur la position de répondre à la guerre par la grève générale. Cela ne se fait pas car chacun des mouvements ouvriers européens pense qu’il est sur la défensive. Les Français estiment qu’il faut défendre la République, plus favorable aux ouvriers que l’Empire allemand. Les Allemands estiment qu’il faut défendre leur monarchie parlementaire contre l’autocratie tsariste.
Quelle est la situation politique en Suisse après le conflit ?
Guerre et médias
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Comment le mouvement ouvrier suisse s’est-il positionné par rapport à la guerre ?
Les syndicats doivent s’adapter à l’évolution et aux besoins des salarié·e·s. S’affilier à un syndicat ou s’y engager activement devrait aller de soi. Il faut encourager la syndicalisation. L’une des forces de syndicom est les connaissances professionnelles issues de ses différentes branches, rassemblées par la fusion – on le remarque clairement aux différentes assemblées. Notre présence est aussi plus marquée : je trouve important de voir flotter des drapeaux de syndicom à côté de ceux d’Unia lors des manifestations.
4 | Secteur Poste
syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014
Mesures salariales pour 2015
Négociations salariales CCT Poste CH et PostFinance Les délégations chargées des négociations de Poste CH SA, de PostFinance SA, de syndicom ainsi que de transfair ont trouvé un terrain d’entente concernant les mesures salariales pour 2015. Une augmentation générale de salaire de 0,4 % a été négociée. Les salarié∙e∙s recevront un versement unique de 400 fr., tandis que 0,8 % de la masse salariale sera consacrée à la rémunération individuelle liée à la prestation. Les organes de décision des partenaires sociaux doivent encore approuver les résultats de ces négociations. Les délégations se sont entendues sur les mesures suivantes après trois rencontres de négociations : • Une augmentation générale de salaire de 0,4 % sera accordée au personnel. • Du fait des bons résultats finan ciers attendus pour 2014, tous les salarié∙e∙s recevront un verse ment unique de 400 fr. au prora ta du taux d’occupation, avec un minimum de 50 fr. • En raison des bonnes perfor mances réalisées durant l’année en cours, 0,8 % de la masse salariale
sera consacrée à la rémunération individuelle liée à la prestation. Ces mesures concernent les quel que 35 000 employé∙e∙s de Poste CH SA et de PostFinance SA sou mis à l’une des deux conventions collectives de travail. Les négocia tions salariales de CarPostal Suisse SA sont également terminées (voir encadré). Les négociations sala riales concernant le personnel de Poste Immobilier Management et Services SA, de SecurePost SA et de Swiss Post Solutions SA / SwissSign AG ne sont pas encore terminées.
Les organes de décision doivent encore donner leur accord Les organes de décision de La Poste et des syndicats doivent encore approuver le résultat des négociations. Il s’agit en l’occurrence des conseils d’administration de La Poste Suisse SA et de PostFinance SA, ainsi que de l’Assemblée des délégués de la branche Poste CH SA et Post-Finance SA pour syndi com et de l’Assemblée de branche pour transfair. (syndicom).
Négociations salariales à CarPostal moitié supérieure de la bande A CarPostal Suisse SA aussi, les salariale bénéficiera d’une augpartenaires sociaux ont trouvé un accord salarial pour 2015. mentation générale de salaire Le personnel au bénéfice d’un intégrée de 0,2 %, ainsi que salaire de base annuel inférieur d’un versement unique de à 74 351 fr. et le reste du per500 fr. Les augmentations de sonnel situé dans la moitié salaire et les versements inférieure de la bande salariale uniques sont adaptés en foncrecevront l’année prochaine tion du taux d’occupation. La une augmentation générale de Poste consacrera en outre 0,5 % salaire intégrée de 0,4 %, ainsi de la masse salariale à la rémuqu’un versement unique de nération individuelle liée à la 250 fr. Le personnel dans la prestation.
Mandat de distribution des colis de la Confédération
Résolution de solidarité
Quels critères d’attribution ? La Poste Suisse étant une entreprise d’Etat, il paraissait normal jusqu’ici qu’elle s’oc cupe de la distribution de la plus grande partie de l’envoi des paquets de la Confédéra tion. Chaque année, ce sont plus de 400 000 paquets que les divers services de l’Etat fédéral envoient. Bientôt, il se pourrait que ce ne soit plus La Poste mais une entreprise étrangère comme la française DPD, DHL (Deutsche Post) ou les américaines UPS et Fedex qui soient responsables de l’envoi de ces paquets fédé raux. Ou un de leurs soustraitants. En raison du chan gement de statut de la Poste en SA, la Confédération a en effet mis au concours le 7 novembre le mandat de dis tribution de ses colis. Toutes
les entreprises, privées ou publiques, peuvent faire leurs offres. La Confédération fera son choix de la meilleure offre sur des « critères objec tifs » selon elle. Craignant que les offres à prix cassés des concurrents de La Poste ne se fassent sur le dos des salariés, le conseil ler national socialiste valaisan Mathias Reynard a interpel lé le Conseil fédéral à l’heure des questions lors de cette session d’hiver. Il a demandé si, « avant d’attribuer ce man dat, la Confédération prendra en compte des critères par ticuliers tels que l’existence d’une CCT, la reconnaissance du partenariat social, la for mation d’apprenti·e·s, l’éga lité salariale ou les salaires minimaux ».
Le 8 décembre, la conseil lère fédérale Eveline Wid mer-Schlumpf lui a répon du que l’appel d’offres public avait été lancé « conformé ment aux dispositions légales actuelles » et « exige expres sément le respect des prin cipes régissant la procédure ». Le soumissionnaire, et indi rectement ses sous-traitants, doit obligatoirement signer un formulaire. Il s’engage ain si à respecter la convention collective ou les conditions de travail habituelles s’il n’y a pas de CCT. L’égalité salariale entre femmes et hommes doit être garantie. Et en cas d’offres équivalentes, l’adju dicateur prend en considé ration le nombre de places de formation offertes par les soumissionnaires.
Fini les cases postales ?
Cela sonne très bien sur le papier, mais le problème c’est que, passé le moment de la signature de ces beaux principes, il n’est prévu aucun contrôle pour en véri fier l’application dans la réa lité et, encore moins, des sanctions pour le soumission naire indélicat qui ne respec terait pas ses engagements. Sans parler du contrôle de la chaîne de sous-traitance qui ne sert le plus souvent qu’à mettre en place une chaîne de déresponsabilisation et de dégradation des conditions de travail. De tout cela, malheureuse ment, le Conseil fédéral ne pipe mot.
Yves Sancey, rédacteur et porte-parole romand de syndicom
Le groupe Postmail de la section syndicom de Zurich se déclare solidaire avec ses collègues des cases postales à Riesbach Zurich, dont la fermeture a été annoncée. Il est important d’or ganiser une vaste campagne de solidarité et d’information et de ne pas laisser nos collègues sur le carreau. Il est prévu de fermer les uni tés des cases postales à différents endroits de Suisse (comme c’est le cas de nombreux offices de poste), parce qu’elles ne sont pas suffisam ment rentables. Certaines fermetures ont pu être évitées, grâce à un vaste mouvement de protestation et de résistance. Pour appuyer sa déclaration de soli darité, le groupe Postmail de syndicom Zurich a formulé une résolution, qu’il a adressée à Madame Ruoff et à Monsieur Hasler (celle-ci peut être consultée sur notre site internet).
Vous pouvez, vous aussi, témoigner de votre solidarité en adressant une lettre de protestation directement à M. P. Hasler et Mme Susanne Ruoff, La Poste Suisse SA, Viktoriastrasse 21, 3030 Berne, avec copie à syndicom.
Melchtal montre l'exemple !
Service universel : PostCom rappelle La Poste à l’ordre Les critiques d’élus fédéraux envers La Poste s’accumulent sous la Coupole et dépassent les clivages politiques. L’origine de la grogne ? Elle touche à la défi nition même du service univer sel. Deux actualités récentes ont enflammé le débat : la question des maisons isolées non desser vies par le géant jaune et celle des essais que mène l’entreprise dans le Nord vaudois et la Broye. Julien Jaquet, du Pâquier (NE), a lancé début novembre une péti tion « Touche pas à ma boîte » afin d’exhorter La Poste à recon sidérer les tournées de ses fac teurs et à continuer d’assurer un
service public minimal. Quatre réunions publiques sont prévues dès le 19 janvier sur Neuchâtel. Dans le Jura bernois, c’est le nou veau gérant de la Métairie du Milieu de Bienne, sur la chaîne du Chasseral, Nicolas Krähenbühl, qui récolte des signatures pour la même raison. Les préoccupa tions des pétitionnaires ont été relayées au parlement, via des questions des conseillers natio naux Raymond Clottu (UDC / NE) et Jacques-André Maire (PS / NE). Du côté du Nord vaudois et de la Broye, le géant jaune veut son der les souhaits de sa clientèle. Quelque 45 000 ménages sont
concernés par cet essai de dis tribution à la carte. Une presta tion qui pourrait bien ne servir qu’à justifier plus tard une limi tation des jours de distribution. On se rappelle que le critère de la fréquentation a souvent servi de justification à la fermeture des offices ces dernières années… Le conseiller national Jean-Pierre Grin (UDC / VA) se méfie. Il a déposé une interpellation aux chambres : « Il n’y a pas de fumée sans feu. Si un essai se fait, c’est que La Poste a une idée derrière la tête. » Dans ce contexte de remise en cause tous azimuts du service
universel par La Poste, la déci sion prise début décembre par la Commission fédérale de La Poste (PostCom) a eu de l’écho sous la Coupole fédérale. Cette autorité indépendante exige que le géant jaune corrige sa décision de restreindre le ser vice à domicile de sept ménages à Melchtal (OW). Dans les faits, ce n’est pas une décision sur le fond mais sur la manière : La Poste avait en effet fermé l’office postal de Melch tal (146 ménages) en promet tant d’introduire un service à domicile. Quelques mois plus tard, toutefois, elle restreignait
la distribution à domicile de sept foyers. La Commune avait alors sai si l’officede régulation pour manque de transparence. Post Com vient de lui donner raison et parle de « décision fondamen tale ». La Poste en tirera-t-elle des conséquences ? Elle indique être en train d’analyser ce jugement. (YS, avec 24 Heures)
Raccourcissement des pauses de courte durée Notre analyse et notre mode d’emploi en page 10.
Secteur Télécom | 5
syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014 Conférence d'entreprise Swisscom Group
Vers plus de transparence et de justice salariale ? Le 1er avril 2015, Swisscom introduira un nouveau système salarial, qui reposera sur une structure des emplois ingénieuse et transparente. Tous les employé·e·s de Swisscom pourront contrôler s’ils sont classés correctement dans le nouveau système salarial (projet Claire), que la Conférence d’entreprise Swisscom Group a adopté le 28 novembre. Franz Schori *
PHOTO JENS FRIEDRICH
Il y a plusieurs années, syndicom a constaté lors des négociations salariales menées avec Swisscom que les bandes salariales n’ont jamais été discutées, ce qui faus sait les résultats de négociation. Par la suite, syndicom a exigé de Swisscom qu’il œuvre pour plus de transparence et de meilleures possibilités de participation en matière de salaire. Cette revendication a été mise en œuvre d’abord chez Swisscom IT Services (ITS), où un nouveau système salarial a été introduit avec le projet Ariane, peu avant que la direction du groupe ne décide d’intégrer ITS dans Swiss com Suisse. Les expériences positives réali sées avec le projet Ariane ont été reprises ensuite chez Swisscom Suisse pour en redéfinir la struc ture des emplois (projet Claire). Giorgio Pardini, responsable du secteur Télécom / IT à syndicom s’en réjouit : « Nous avons eu notre mot à dire pour définir
Approbation du transfert d’ITS vers SCS Les anciens employé∙e∙s d’ITS ont approuvé les dispositions de transfert vers Swisscom Suisse.
La Conférence d’entreprise Swisscom Group du 28 novembre a adopté le nouveau système salarial (projet Claire).
des salaires dits de marché. Ce qui nous a permis de garan tir que les employé∙e∙s à haute qualification technique dans les centres d’appelstouchent des salaires comparables à ceux ver sés par les banques et assurances dans les centres d’appels inté grés (inhouse call-center). »
Eléments de la nouvelle systématique salariale • Pour tous les employé∙e∙s soumis à la CCT Swisscom, le système salarial variable entre en vigueur à partir du 1er avril 2015. • Composition : salaire de base + part liée au résultat attendu = salaire cible. • Nouvelle structure des emplois uniforme. • 6 Job-Levels CCT (D, E, F, G, H, I). • Maturités, descriptifs de poste uniformes, évalués et attribués au Job Level correspondant. • Swisscom définit le processus en cas d’éventuelles divergences concernant le classement des employé∙e∙s dans le Job Level. Salaires en dessous des bandes salariales (écarts salariaux excessifs vers le bas) • Les employé∙e∙s dont le salaire se situe 80 % en dessous de la bande salariale sont transférés dans la bande salariale dans un délai de 24 mois au maximum. • Les augmentations de salaire individuelles interviennent dans le cadre des rondes salariales et conformément à la matrice de répartition au 1.4.2015, 1.4.2016 et 1.4.2017. Salaires en dessus de la bande salariale (écarts salariaux excessifs vers le haut) • Les partenaires sociaux sont d’accord pour renoncer en principe à des réductions de salaires ; les corrections seront opérées progressivement. • Les rondes salariales de ces cinq prochaines années se baseront sur les principes de la matrice de répartition 2014. • Les employé∙e∙s dont le salaire se situe plus de 120 % en dessus de la bande salariale sont exclus des rondes salariales. • Les employé∙e∙s dont le salaire se situe entre 120 % et 140 % de la bande salariale sont gelés. • Les employé∙e∙s dont le salaire se situe plus de 140 % en dessus de la bande salariale sont adaptés et ramenés à la limite supérieure du corridor de 140 % (ceci ne concerne que quelques douzaines d’employé∙e∙s). Les adaptations seront opérées de façon linéaire dans un délai de 24 mois au maximum. • Les salarié∙e∙s qui auront 58 ans révolus au 1er avril 2016 ne subiront aucune réduction salariale.
Fin des différences salariales inexpliquées Le système salarial fait la distinc tion entre les différentes familles de métiers et garantit que la même activité soit rémunérée de manière identique à l’échelle du groupe. Ainsi, les employé∙e∙s de Field Services sont désormais clas sés dans toutes les unités d’entre prise selon les mêmes principes. Des différences de salaire sans fondement ne devraient donc plus être possibles à l’avenir. Lors du contrôle du classement des employé∙e∙s dans les nou velles bandes salariales, les par tenaires sociaux ont convenu de se laisser quelques années pour positionner tous les salarié∙e∙s, à quelques exceptions près, dans les mêmes bandes salariales. Les adaptations vers le haut peuvent donc intervenir dans un inter valle raisonnable, alors que celles vers le bas peuvent être atténuées de manière socialement suppor table (pour les détails, voir l’en cadré). En mars 2015, l’ensem ble du personnel Swisscom sera informé de sa classification dans le nouveau système salarial, et donc de son attribution à l’un des 1700 descriptifs de fonc tion. En cas de contestation, les salarié∙e∙s peuvent exiger un exa men. syndicom assistera tous les
membres qui, après une interven tion auprès de leur supérieur hié rarchique et de leur HR, ne sont pas d’accord avec leur descriptif de fonction et leur classement.
La revendication de syndicom pour plus de transparence est satisfaite A la conférence d’entreprise Swisscom Group, les collègues présents ont apprécié positive ment la nouvelle systématique salariale. Ils sont particulière ment heureux de la transparence créée, car presque personne ne connaissait auparavant son clas sement. La base choisie pour opé rer les classements était totale ment floue. Comme la nouvelle systématique salariale répond à une revendication salariale de longue date enfin satisfaite, la Conférence d’entreprise Swiss com Group a accepté le résultat de négociations sur tous les points.
* Secrétaire spécialisé Télécom / IT Santé et flexibilité L'interview de Klaus Pickshaus lors du séminaire télécom du 21 novembre « Délimitation du travail et de la vie privée » se trouve en page 14.
Ultimatum de la conférence d’entreprise cablex A l’issue de la conférence d’entreprise Swisscom Group du 28 novembre dernier, plusieurs dizaines de salarié∙e∙s de cablex ont discuté une fois de plus des conditions de travail intenables. Malgré plusieurs interventions de syndicom, les améliorations promises n’ont pas été suffisamment mises en œuvre à ce jour. La Conférence d’entreprise cablex a donc décidé d’accorder un délai à cablex jusqu’à fin février 2015 pour introduire des améliorations tangibles, telles qu’elles ont été convenues entre syndicom et cablex. Si les conditions de travail ne s’améliorent pas dans une mesure satisfaisante d’ici là, les employé·e·s de cablex voteront des mesures politiques syndicales à la prochaine conférence d’entreprise, le 6 mars 2015. (FS)
Transfert du système de salaire fixe d’ITS dans les nouvelles bandes salariales de SCS : • Le transfert dans les nouveaux Job Levels et bandes salariales s’opère sans incidence sur les salaires. • Le salaire fixe avec une éventuelle allocation de transfert I correspond au nouveau salaire cible (conformément aux règles de transfert Ariane). • La part liée au résultat attendu fait l’objet d’un versement anticipé mensuel en 2015. En 2016, le versement anticipé mensuel se monte à 50 % de la part liée au résultat attendu. • Les salaires actuels sont transférés sans incidence sur le salaire-cible dans les nouveaux Job Levels et bandes salariales. Réglementations concernant les trajets chez le client et le début du travail à domicile : • Domaines Field Services et Network Operations, Direction des travaux et Sales : réglementation selon l’article 2.2.2 CCT. • Employé·e·s du Solutions Centers et Business Process Solutions & Services (BIZ) : le début et la fin de l’intervention de travail sur place marquent le début ou la fin de la durée de travail au lieu d’intervention. Si le temps de trajet dépasse 50 minutes pour un aller entre le lieu d’intervention et le domicile, il compte comme temps de travail. Les salarié∙e∙s qui effectuent du travail durant le trajet en transports publics peuvent demander qu’il soit compté comme temps de travail.
Deux jours de vacances supplémentaires pour les employé∙e∙s dès 45 ans Depuis le 1er janvier 2013, les employé·e·s de Swisscom de 50 ans et plus bénéficient de deux jours de vacances supplémentaires. A partir du 1er janvier 2015, les collaborateurs·trices entre 45 et 50 ans obtiennent également deux jours de vacances de plus, conformément à ce qui a été convenu entre syndicom et Swisscom lors des négociations CCT de 2013. Cette décision répond au souhait des salarié∙e∙s de ces classes d’âge de pouvoir compenser l’importante charge de travail par du temps de repos supplémentaire. (FS)
6 | Secteur médias
syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014
AIDE À LA PRESSE
Favoriser les conditions de travail ou le Monopoly ? L’Union syndicale suisse (USS) est déçue par le rapport du Conseil fédéral du 5 décembre sur les possibilités de soutien aux médias, qui ne fait état d’aucune mesure permettant de stopper efficacement la dégradation des conditions de travail et un processus de concentration de la presse écrite digne du jeu du Monopoly. En lieu et place de véritables mesures, le rapport du Conseil fédéral sur les possibilités de soutien aux médias nous propose des mesures d’encouragement qui, appliquées selon le principe de l’arrosoir et indépendamment des capacités économiques des entreprises, profiteraient à tout le monde, donc aussi aux grandes entreprises de médias. Les conditions de travail des journalistes free-lance sont indignes. En particulier, leurs honoraires
sont en chute libre et le rythme de travail des employé·e·s fixes n’est plus supportable. Les durées de travail sont excessives. Or des conditions de travail correctes sont la clé d’un journalisme de grande qualité, seule base possible pour réaliser le mandat de service public confié aux médias. Les effets positifs de ceux-ci sur la démocratie reposent sur une information diversifiée offrant à la population la base pour se former son opinion. Toutefois, la
dégradation radicale des conditions de travail met en grand danger ce journalisme de haut niveau. Pour le Conseil fédéral, ces conditions de travail méritent cependant tout juste une phrase. Le malaise est imputé à la difficile situation économique dans laquelle se trouvent les médias, ce qui n’est qu’à moitié vrai. La réalité, c’est que les grands groupes de médias font précisément des bénéfices considérables, paient des honoraires de misères à leurs
Dernière minute : Hausses de salaire chez Payot
Dans la presse et l’imprimerie, les éditeurs jouent au Monopoly (photo) sur le dos des salarié·e·s. Le Conseil fédéral décide de ne pas décider grand-chose et d’attendre…
Les négociations salariales 2015 ont abouti à une augmentation des salaires réels de 50 fr. pour tout le personnel. Une bonne nouvelle dans le contexte délicat de la librairie. Un regret : que le barème des salaires minimaux n’ait pas suivi la même logique d’augmentation, à cause de l’IPC stable. Un chantier à remettre en route l’an prochain. (Patricia Alcaraz)
Fédération européenne des journalistes
Moscou surprend La décision de la Fédération européenne des journalistes (FEJ) de tenir à Moscou son assemblée annuelle sur le journalisme en période de conflit a surpris. D’autant que la Russie a mauvaise presse en Occident. Et que la politique de son président Poutine est mise au pilori en Ukraine. Aussi la conférence a-t-elle été boycottée en signe de protestation par plusieurs syndicats de journalistes membres de la FEJ. Les syndicats des journalistes ukrainiens, polonais et tchèques, ainsi que l’association des journalistes allemands (DJV), ne s’y sont pas rendus. A Moscou, le syndicat des journalistes russes (RUJ) a été confronté à cette question : de quelle indépendance le syndicat des journalistes peut-il se targuer dans un pays où de nombreux syndicats sont encore soviétiques dans l’âme, donc dépendants de l’Etat, et où les droits des salarié·e·s ne peuvent pas être représentés ?
journalistes : pas des soldats Le RUJ a surpris par son attitude critique à l’égard du Kremlin. Il a sévèrement condamné
le recul rapide de la liberté de la presse en Russie et déplore que de nombreuses lois récentes cherchent à placer sous contrôle étatique les quelques médias et portails internet encore indépendants. Le RUJ s’est distancié de la guerre de l’information en Russie et en Ukraine : « Les journalistes ne sont pas des soldats. » Il est ainsi sévèrement attaqué par des membres du gouvernement en raison de son esprit indépendant et critique. Le Syndicat des journalistes russes, qui compte près de 50 000 membres, a adhéré il y a deux ans à la FEJ. « Au début, nous avons dû surmonter des préjugés : beaucoup pensaient que la FEJ n’était qu’un maillonde la bureaucratie de l’UE », relève la porte-parole du syndicat, Nadezda Azhgikhina. Les syndicats des journalistes de Biélorussie, d’Ukraine et d’Azerbaïdjan ont également adhéré à la FEJ. A Moscou, les journalistes occidentaux ont aussi découvert que la Russie n’est pas pour autant devenue un désert médiatique mis à sec par le régime. « Dans mon pays, il reste de nombreuses oasis où la glasnost (liberté d’expression) subsiste
au niveau local », relève Nadezda Azhgikhina. Mais les journalistes en paient le prix fort. Depuis 20 ans, ils sont des douzaines à avoir été assassiné.
Contre la propagande de guerre et la désinformation Sur l’initiative de syndicom, une motion (voir www.syndicom / pressefreiheit) condamnant la propagande de guerre médiatique a été adoptée à l’unanimité à Moscou et en Ukraine. La déclaration se solidarise avec les journalistes des deux pays qui luttent pour leur indépendance. Car la désinformation autour du conflit en Ukraine menace tous les médias du reste du monde. « Nous allons là où il y a des problèmes. » C’est ainsi que Ricardo Gutierrez justifie le choix de Moscou pour tenir l’assemblée. Et le secrétaire général de la FEJ de renchérir : « Il y a quelques années, l’assemblée annuelle s’est déroulée à Istanbul. En Turquie , membre de l’OTAN, plus de 40 journalistes étaient alors emprisonnés seulement parce qu’ils remplissaient leur devoir de journalistes. »
Roman Berger
collaborateurs et collaboratrices free-lance et mettent les petites maisons d’édition et imprimeries sous pression. Ils empêchent aussi un rapprochement des partenaires sociaux. Pour l’USS, il est clair que seule une convention collective de travail réglant la situation des journalistes free-lance, dont sont privés depuis dix ans la Suisse alémanique et le Tessin, peut empêcher que les conditions de travail se dégradent encore plus. Aux grands groupes de médias d’assumer leur responsabilité. Sans garantie des conditions de travail par le partenariat social, il n’y a aucune raison qu’ils profitent du soutien aux médias, comme le prévoit maintenant le Conseil fédéral, sous la forme d’un taux de TVA inférieur pour les médias en ligne et d’un sou-
tien de base pour l’ATS, dont ils détiennent la majorité. Toutefois, l’USS est contente que le Conseil fédéral se prononce en faveur de l’aide indirecte aux médias. Pour les petits journaux et la presse associative, les rabais prévus sur les tarifs postaux sont vitaux. Or ce sont précisément eux qui garantissent, aujourd’hui encore, la diversité du paysage médiatique suisse.
* Union syndicale suisse MESURETTES Le Conseil fédéral maintient l’aide indirecte à la presse de 50 millions par le biais de tarifs postaux préférentiels. Le rabais a été fixé à 23 centimes par exemplaires, un de plus que cette année. (YS)
Résolution votée à l’AD syndicom
Viscom : ça suffit ! Viscom, l’organisation patronale de l’industrie graphique, rompt le processus de déclaration de force obligatoire du CCT pour l’industrie graphique et ne respecte pas les accords signés ! Le résultat des négociations pour le renouvellement du CCT de l’industrie graphique, du mois de mai de l’année dernière, prévoit entre autres que « les parties contractantes sollicitent la déclaration de force obligatoire (DFO) du CCT de l’industrie graphique auprès du Conseil fédéral, pour toutes les parties du CCT qui peuvent être déclarées de force obligatoire selon le SECO » (art. 109.3a). Dans la pratique, le CCT devient obligatoire et toutes les entreprises du secteur actives en Suisse doivent l’appliquer, indépendamment de leur appartenance ou non à Viscom. En échange, les membres de Viscom ont obtenu la possibilité d’introduire la semaine de 42 heures et de réduire les suppléments pour le travail de nuit dans les imprimeries labeur. Plus d’une année après la signature du CCT, les représentants patronaux ont décidé d’interrompre brusquement et unilatéralement le processus de DFO. Une décision inacceptable et d’une gravité sans précédent, en violation évidente du principe de la bonne foi et du respect des accords conclus. Car une fois signé, un contrat doit être respecté. Or Viscom semble
se moquer du partenariat social et parle de nouveau de résilier le CCT pour fin 2015. syndicom et syna suivent actuellement la voie juridique pour contraindre Viscom à redémarrer le processus de DFO. Les délégué·e·s de syndicom, réunis aujourd’hui en assemblée à Berne, expriment leur appui total et inconditionnel aux collègues de la branche de l’industrie graphique et rappellent l’asso ciation patronale à son devoir de partenaire social. A ce jour, jamais une association patronale n’a interrompu le processus visant à introduire la DFO. Au contraire, toujours plus de secteurs reconnaissent l’importance de cet instrument et réclament son introduction. Les délégué·e·s expriment leur soutien à toute action susceptible de permettre aux collègues de l’industrie graphique d’attein dre cet objectif important : de bonnes conditions de travail pour toutes les entreprises actives sur le territoire national. Le moment est venu de cesser de rendre les salarié·e·s responsables des problèmes que le secteur doit affronter.
Résolution votée par l’Assemblée des délégué·e·s de syndicom réunis au Stade de Suisse à Berne le 29 novembre 2104. Le titre de cetterésolution : « Le CCT doit être déclaré de force obligatoire maintenant ! »
Secteur médias | 7
syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014 Imprimerie : 35 licenciements à Neuchâtel
syndicom aux côtés des salarié·e·s de SNP Le 27 novembre, la direction de la Société Neuchâteloise de Presse (SNP) annonçait la fermeture de son centre d’impression de Neuchâtel à fin avril 2015 et la suppression de 31 postes, soit environ 35 personnes touchées. Depuis, les employé·e·s ont mandaté syndicom pour les défendre et préparent leurs propositions pour la phase de négociation qui va débuter en janvier 2015. Yves Sancey Après l’imprimerie de la NZZ, c’est celle de Neuchâtel qui est touchée. Le 27 novembre, la Société Neuchâteloise de Presse (SNP), en mains du Français Philippe Hersant, annonçait sa décision de fermer le centre d’impression de Neuchâtel début mai 2015 et d’imprimer notamment L’Express, L’Impartial et La Côte au Centre d’Impression Lausanne (CIL) de Tamedia à Bussigny (VD). Cela entraînera la suppression de 31 places de travail, touchant 35 personnes. syndicom dénonce ce nouveau plan de licenciements et le fait
qu’aucune consultation préalable à cette annonce n’ait eu lieu ni avec la commission du personnel ni avec le syndicat. syndicom regrette que toutes les dispositions n’aient pas été prises pour garantir le maintien d’emplois dans la région, ce que d’autres offres que celle de Tamedia auraient peut-être permis. Notant la bonne volonté exprimée par la SNP de la « mise en œuvre d’un plan social afin d’atténuer autant qu’il sera possible l’impact de cette décision sur les 31 places de travail concernées », syndicom rappelle que
le Contrat collectif de travail (CCT) pour l’industrie graphique, auquel la SNP a toujours refusé d’adhérer, comprend des articles fondamentaux en matière de délai de résiliation et plan social. En ce sens, syndicom a pris contact avec la direction pour examiner, ensemble avec une délégation du personnel, toutes les options pour éviter les licenciements ou en réduire l’impact au minimum, par un plan social exemplaire. syndicom a pris contact avec les travailleurs,
auxquels il a témoigné sa solidarité et son soutien pour les prochaines étapes. Le 3 décembre, à l’unanimité, une Assemblée générale extraordinaire a mandaté syndicom pour représenter le personnel. Après une première rencontre des salarié·e·s avec la direction, le 19 décembre, des séances de négociations – auxquelles syndicom participera – sont d’ores et déjà agendées, la première le 19 janvier 2015.
syndicom s’inquiète par ailleurs des conséquences de ce transfert pour la santé des travailleurs du CIL de Bussigny – souci partagé par la commission du personnel de Bussigny solidaire avec les collègues neuchâtelois – et demande que Tamedia ne reprenne pas seulement les travaux de la SNP, mais engage aussi des employés qui seront licenciés à Neuchâtel.
glomération de Zurich pourrait être vendu à prix d’or. Si l’on sait que l’imprimerie de Tamedia à Zurich, qui veut reprendre le marché de l’impression de sa concurrente, pourrait être dépassée par les volumes de papier, nous voilà en pleine spéculation : Tamedia ne serait-il pas intéressé à racheter l’imprimerie de Schlieren ? Et alors brader celle de Bubenberg à un prix encore plus élevé que le bâtiment à Schlieren ? Ou Tamedia fermera-t-il malgré tout Bubenberg, sans toucher à Schlieren,
pour construire à Härkingen et économiser ainsi des frais de transport vers le centre de distribution courrier à proximité ? Les spéculations vont donc bon train.
Consultation pour la recherche de solutions
NZZ PRINT
Des licenciements en cadeau de Noël La nouvelle a frappé comme une bombe, et elle est aussi dévastatrice : l’imprimerie NZZ à Schlieren sera fermée fin juin 2015. 125 employé·e·s risquent d’être licencié·e·s et de se retrouver au chômage. syndicom exige le retrait de la décision de fermeture ! Nina Scheu Même si la branche traverse une grave crise, l’imprimerie NZZ jouit d’une bonne santé ! Il y a quelques mois, elle a décroché le mandat d’impression le plus lucratif de Suisse : 600 000 journaux Coop passent (encore) chaque semaine par les rotatives de Schlieren. La Coop a donc financé à la NZZ une nouvelle machine à découper pour trois millions de francs, et il y a quelques semaines, des salarié·e·s de SaintGall ont même été transféré·e·s à Schlieren pour réduire la surcharge de travail.
Spéculation et tractations immobilières Le CEO de la NZZ Veit Dengler justifie la fermeture prévue par « des investissements indispensables de plusieurs millions ». Or voilà qu’on apprend que les machines à imprimer modernes ne sont pas le problème, mais que le toit de la fabrique construite il y a dix ans mérite d’être rénové. Le mot est lâché : « immobilier » – voilà probablement la vraie raison de cette décision absurde : un bâtiment de cette taille dans l’ag-
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Signez la pétition ! Le personnel doit présenter jusqu’au 9 janvier des propositions pour éviter la fermeture et la suppression d’emplois : quel triste cadeau de Noël ! Bien entendu, syndicom soutient le personnel. Une pétition, déjà signée 200 fois, qui peut être signée sur www.syndicom.ch/ NZZprint, exige : • de retirer la décision de fermeture ; • d’examiner sérieusement le maintien de l’imprimerie lors de négociations avec la représentation du personnel et les syndicats ; • d’interdire de conclure – avant entente entre le personnel et les syndicats – des contrats visant à confier à l’extérieur des mandats d’impression du groupe NZZ susceptibles de condamner l’impri me rie à une fermeture inévitable. Pas de fait accompli ! Une pétition semblable – formulée par les commissions du personnel de l’imprimerie et de la rédaction – circule à l’interne. Elle a déjà été signée par plus de 200 salarié·e·s de la NZZ.
En premier lieu, il s’agit de prolonger la procédure de consultation. Non seulement parce qu’il est inadmissible qu’à la veille de Noël, le personnel de l’imprimerie doive réfléchir à des solutions que la direction n’a pas voulu formuler. Mais aussi parce que la commission d’entreprise censée s’atteler à cette tâche n’a pu être désignée que la semaine dernière. Même si la NZZ compte réellement se retirer du commerce de l’imprimerie, il existe certainement d’autres solutions, socialement plus supportables que la fermeture. Rappelons-le : il ne s’agit pas ici d’éponger des déficits. Car le travail ne manque pas à Schlieren et l’entreprise est rentable. L’unique motif de la fermeture réside dans la maximisation des profits à court terme, visée par l’ancien manager du cabinet de conseil McKinsey et actuel CEO du groupe NZZ. C’est sur l’autel du profit qu’il sacrifie à la fois l’indépendance et la renommée du journal. Par ailleurs, malgré les dénégations de Blocher, le bastion du radicalisme semble lorgner sur la ligne politique de l’UDC. Le rédacteur en chef vient d’être débarqué et le nom qui circule avec insistance, c’est celui l’actuel rédacteur en chef de la BaZ, Markus Somm, un proche de Blocher…
8 | Groupes d’intérêt
syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014
ACTIONS JEUNESSE
Visites de syndicom auprès des jeunes Après nos visites à l’Ecole romande d’arts et communication (Eracom) de Lausanne (métiers des arts graphiques, des médias, de la communication) en octobre et novembre, différentes actions auront lieu en Suisse romande en 2015 en lien avec la jeunesse. En 2015, syndicom va donc mettre l’accent pour faire connaître notre syndicat dans les écoles. Yves Sancey Début janvier, syndicom rendra visite aux apprenti·e·s romands de La Poste au centre professionnel de Vevey. Le 18 janvier, une visite de l’exposition « Sous le drapeau syndical » au Musée Arlaud à Lausanne (voir ci-contre) est organisée. Avenir du syndicat qui a besoin d’air frais et de se renouveler, la jeunesse sera une des priorités de syndicom qui ira à la rencontre des apprentie·e·s en 2015. Les jeunes ont des droits et doivent pouvoir les faire valoir. syndicom
se bat pour cela. Plus les jeunes sont actifs dans le syndicat et plus grandes sont les chances que leurs préoccupations et leurs intérêts soient pris en compte. Plus il est représentatif et compte de membres, plus le syndicat peut les défendre collectivement et individuellement. Pour rappel, les jeunes membres en formation peuvent profiter de bonus de formation. Ils reçoivent une contribution annuelle pour le matériel scolaire et d’autres dépenses d’enseignement.
Visite de l’expo « Sous le drapeau syndical » Le 18 janvier à Lausanne. Espace Arlaud, place de la Riponne 2bis. Métro M 2 : Arrêt Riponne / M. Béjart.
dicales, dès leurs origines jusqu’à leurs développements les plus récents, marqués par de profondes mutations.
De 14 h à 16 h, visite de l’exposition.
Dès 16 h 30, partie récréative et présentation de syndicom
A travers un matériel haut en couleur, une exceptionnelle collection de drapeaux syndicaux (voir notre édition n° 13), l’exposit ion s’interroge sur l’évolution des conditions de travail et sur l’histoire des organisations syn-
Fin 17 h 30 Inscription : syndicomjeunesse@syndicom.ch L’entrée à l’exposition et la partie récréative sont offertes aux membres de syndicom.
Groupement des retraités Poste & Télécom de Genève
Retraité·e·s genevois en balade Tradition sympathique oblige : un bon café et croissant nous ont été servis après une heure de vol, non de route, que dis-je ? Et ceci à Aix-les-Bains. Ensuite le car a pris la direction de Grenoble, où nous nous sommes arrêtés afin de prendre le téléphérique qui nous a fait jouir d’une vue splendide sur cette ville mythique qui, souvenez-vous, a été le théâtre de grands exploits, particulièrement à ski, lors des Jeux olympiques d’hiver de 1968. La nostalgie, bien évidemment refait
PHOTOS MICHEL MEYL AN
Le bonheur peut être dû au destin, mais il peut aussi être l’aboutissement d’une recherche de celuici. Ce qui fut le cas un certain jeudi 26 septembre, où deux cars attendaient les quelque 83 personnes inscrites pour les emmener faire la croisière du Monteynard (région de Grenoble dans l’Isère). Cette escapade annuelle organisée de main de maître par Tina Tirilly, membre du comité, fut, il faut le souligner, une parfaite réussite. Un grand merci à cette dernière !
surface quand on évoque en premier lieu Jean-Claude Killy, le skieur hors pair de sa génération. Mais il y avait aussi d’autres champions qui avaient pour noms Annie Famose, les sœurs Goitschel, Léo Lacroix, Willy Favre, Fernande Bochatay ou la magnifique patineuse américaine Peggy Fleming. Après cette halte fort appréciée, notre car, laissant derrière lui des paysages aussi pittoresques que bucoliques, nous guide à Treffort, plus particulièrement au château d’Herbelon, superbe bâtisse du XVIIe siècle, où l’excel lence du repas qui nous a été servi n’avait d’égale que la faim qui commençait à se faire cruellement sentir… Discussions et anecdotes animèrent ce dîner empreint de convivialité, donc de bonne humeur. Ah ! j’oubliais de préciser que notre gosier asséché a été « humidifié » par un bon petit vin de la région en guise d’apéritif… Moment fort de la journée : l’embarquement tant attendu à bord du bateau qui a pour nom « La Mira ». Celui-ci nous a, pen-
dant une heure et demie, fait admirer et découvrir la gorge sauvage de l’Ebron, qui est un sous-affluent du Rhône, et les passerelles himalayennes à nous donner le vertige… Ces passerelles, dont la hauteur est unique en Europe, permettent de nous faire découvrir une nature grandiose. Ces endroits sauvages et inaccessibles des gorges du Drac et de l’Ebron donnent vraiment un aspect insolite de la région. Presque à vous couper le souffle ! [...]
Toute bonne chose ayant une fin, il est temps de songer au retour à Genève La circulation dense n’empêchera pas les deux cars d’arriver plus ou moins dans les délais planifiés. Il est toujours agréable de mettre en exergue le fait que des belles journées comme « ces courses d’école » peuvent renforcer l’amitié, voire nouer de nouveaux contacts, surtout pour les nouveaux venus…
Michel Meylan, retraité
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Actualités | 9
syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014 Idées de cadeaux
Dernière ligne droite avant le sapin Ça y est. Comme chaque année arrive cette période angoissante. Il ne nous reste que peu de temps avant de trouver le cadeau idéal pour satisfaire Tonton Henri, Grand-maman Yvonne et les jeunes enfants de votre sœur. Et vous êtes en retard… Dans sa grande générosité, la rédaction a pensé à vous et vous propose ses coups de cœur 2014. Yves Sancey Robert Tombs, « Paris, Bivouac des révolutions. La Commune de 1971 », Libertalia, 2014, 480 p. Comment comprendre la Commune de Paris de 1871, ce moment rare où Paris ville libre est passé sous le contrôle d’un gouvernement révolutionnaire et cependant élu démocratiquement ? Tombs s’interroge sur le caractère imprévu de cette insurrection souveraine et, pour y répondre, se penche sur l’enchevêtrement des temporalités. Les fluctuations du Paris révolutionnaire, l’impact des travaux haussmanniens, le temps court du siège de la capitale par les Prussiens. Une lecture agréable et claire. Une incontestable référence sur cet événement capital pour les mouvements de gauche se réclamant de la révolution et du socialisme.
Olivier Longchamp, « La politique financière fédérale (1945-1958) », ed. Antipodes, Lausanne, 2014, 879 p. Nous rendre compréhensible et intéressante la politique financière fédérale : le pari est relevé haut la main par ce passionnant et épais ouvrage écrit dans un langage accessible. Les choix en matière de politique fiscale pris entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin des années cinquante ont des incidences jusqu’à aujourd’hui. Alors que le reste de l’Europe voit le keynésianisme et le développement de l’Etat social triompher, les milieux dirigeants helvétiques font de la Suisse un îlot libéral décalé, pour
le plus grand bénéfice de la place financière suisse. Longchamp nous fait comprendre comment s’est imposé ce modèle helvétique de l’« Etat svelte », dont les caisses vides ne laissent que peu de moyens à disposition pour le développement de prestations sociales.
Melissa Pigois, « Bizzi prend son bain », fnac kids, 2014 Ah l’enfance. Les joies simples du bain. Apprendre à apprivoiser le shampoing qui pique les yeux. Tout éclabousser et tout tremper le sol de la salle de bains. Et le cocon douillet de la serviette… Ce sont toutes ces émotions que nous fait partager la petite abeille Bizzi dans un dessin tout en rondeur.
Marion Montaigne, Michel Pinçon et Monique PinçonCharlot, « Riche, pourquoi pas toi ? », Dargaud, Paris, 2013, 133 p.
John Dear, « Far Down The Ghost Road », Irascible (distr.), 2014 (en CD et LP) Repartis pour de nouvelles aventures plus rock, deux anciens Zorg, Catia et Guillaume, viennent de sortir, sous le mystérieux nom de John Dear, un petit bijou rugueux et groovy pour les amateurs de rock bluesy et soul garage. Un peu de White Stripes et de Black Keys, des riffs accrocheurs, une batterie efficace et deux pincées de cuivres. Avec ce cocktail, ces deux Lausannois nous en mettent pleins les oreilles mais surtout pleins les yeux. A leur écoute, ce sont des images de grand large américain qui défilent. Et on se laisse embarquer.
Jeanne Cherhal, « Histoire de J. », Barclay – Universal, 2014
« Notre spécialité, c’est les riches. On a écrit une dizaine de bouquins sur eux. Ça fait près de trente ans qu’on les étudie de près. » Les sociologues Monique et Michel PinçonCharlot sont devenus des personnages de bande dessinée pour mettre leur travail à la portée d’un large public. En suivant leurs aventures et celles de leurs amis fictifs, la famille Brocolis (devenue millionnaire grâce au Loto), on n’apprend pas tant comment devenir riche, mais bien comment les riches fonctionnent : modes de vie, réseaux, solidarité de classe… Une lecture facile et agréable, souvent très drôle. (Conseillé par la Librairie Basta ! à Lausanne.)
Dans ses doigts et son piano, il y a du Véronique Sanson et du William Sheller qui coulent. Ironie tendre et profondeur des textes. Le propos est très sensuel, corporel, voire sexuel. Il enchante par son audace. Jeanne Cherhal évoque le plaisir (« Cheval de feu »), l’amour à pleine bouche (« J’ai faim »), l’amour contrarié (« L’échappé »). Sensuel mais également engagé (« Quand c’est non c’est non » et « Noxolo »). La Nantaise trouve de très belles mélodies pour nous parler de choses profondes sur un ton léger : la disparition de son père (« Petite fleur »), un hommage à sa mère (« Femme debout »). Jeanne Cherhal réussit un album très personnel plein de grâce, de culot et de profondeur.
Event Communication visuelle
Quand un photographe rencontre un typographe… Lausanne, 15 novembre ∙ En ce samedi pluvieux, quelques courageux ont bravé la météo pour se rendre au mudac afin d’écouter Luc Chessex évoquer sa collaboration avec le typographe et éditeur Hans-Rudolf Lutz. Patricia Alcaraz Un témoignage sensible et intime sur la carrière de photo graphe de Luc Chessex et sur ses premiers livres. Son envie de parcourir le monde lui fait choisir Cuba, « parce que les boîtes de cigares de mon père ornées de magnifiques lithographies de l’île me faisaient rêver et parce que j’avais lu la série d’articles de Sartre ‹ Ouragan sur le sucre ›, essai sur la révolution cubaine. » Il embarque donc pour Cuba, dans l’idée d’y rester une année et de réaliser un livre photographique. Son voyage durera plus de dix ans. C’est aussi grâce à Cuba que naîtra la collaboration avec Hans-Rudolf Lutz. Ce dernier est tout de suite intéressé par les images de Luc Chessex. Un premier livre, Le visage de la révolution, essai photographique sur les images de Fidel Castro à Cuba paraît en 1969. Dans cet ouvrage,
on découvre l’omniprésence de l’image de Castro, déclinée sous des formes diverses et variées, officielles et caricaturales. A noter que l’éditeur Lutz prend soin de publier les photos selon leur format. Pour les photos largeur, il faut donc que le lecteur tourne son livre. Luc Chessex et Lutz publieront encore trois ouvrages ensemble. En 1971, le très singulier Nous ne voulons pas d’un monde où la garantie de ne pas mourir de faim s’échange contre le risque de mourir d’ennui, où Lutz a l’idée de publier les photos sur des pages séparées et glissées dans une boîte de mauvaise qualité. Ceci dans l’espoir que la boîte se cassera et que le lecteur devra utiliser les photos autrement, en les exposant par exemple. Ce livre n’a pas valu que des amitiés à Luc Chessex, car il était très critique sur la Suisse.
En 1982, Quand il n’y a plus d’Eldoradose penche sur l’Amérique latine. On y trouve deux portfolios, le premier sur l’image du Che et le second sur l’image
de Coca-Cola. Un sujet que Luc Chessex a pour projet de développer davantage dans un nouvel ouvrage. « Le Che et Coca-Cola, c’est une métaphore de l’Amé-
Roger Chatelain (à g.) et le photographe Luc Chessex en pleine discussion à propos d’un livre édité par le typographe Hans-Rudolf Lutz. Photo Roger Emmenegger
rique latine des années septante. Le Che, c’est le changement, la révolution, une autre proposition de société. Coca-Cola, c’est le statu quo, la consommation, le rêve. » Le dernier ouvrage, Around the World (1999), a presque été terminé à l’hôpital, quelques semaines avant le décès de Lutz. Là encore, l’éditeur avait innové en choisissant un grand format – « qui ne plaît pas beaucoup aux libraires », rigole Luc Chessex – mais qui a permis une mise en page très variée. « Lutz avait une imagination visuelle foisonnante. Il était très bon dans son métier mais également humainement. Il avait une ouverture sur le monde comme peu de gens », se souvient Luc Chessex, qui avoue que dans les projets qui ont suivi, il s’est toujours référé à sa collaboration avec l’éditeur.
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syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014
Postlogistics
Longue-vue
PostLogistics compte adapter les pauses de courte durée « aux circonstances actuelles ». En clair, cela signifie que les pauses courtes pour les distrib uteurs∙trices de colis prévues sous le régime AZB seront raccourcies de 18 à 15 min. Cette mesure repose sur une évaluation statistique des temps de distribution scannés : aujourd’hui, la durée des tournées de l’aprèsmidi ne justifie plus une seconde pause de courte durée.
Qu’en dit syndicom ? La règle de la pause de 18 minutes est une règle équitable, qui était facilement applicable sous le régime AZB. C’est pourquoi syndicom avait donné son feu vert il y a quelques années. Or le raccourcissement à 15 min de la pause de courte durée au 1er janvier 2015 intervient sans l’accord de syndicom. La CCT Poste prévoit une courte pause de 15 min, qui compte comme temps de travail lorsque 3,5 heures ininterrompues de travail ont été effectuées. Cette pause peut être prise aussi bien le matin que l’après-midi.
Bref mode d’emploi
En cette période de chômage structurel et de (prochaine) restriction d’entrée de main-d’œuvre qualifiée en provenance de l’étranger, la baguette magique de la formation des travailleurs est agitée plus souvent qu’à son tour. Car voyez-vous, l’adéquation entre les besoins des entreprises en compétences pointues et les qualifications professionnelles possédées par bon nombre de salariés n’est pas optimale, ont finement observé des employeurs devenus attentifs à ce problème au soir du 9 février. Dame ! Il ne sera bientôt plus possible de pomper les ingénieurs de haut vol formés en Europe dont l’économie suisse a besoin pour faire ses profits. Il faudra se contenter des chômeurs du cru. Reste alors à définir la « bonne adéquation » de la formation à leur inculquer. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, en pleine reconstruction de l’Europe, les entreprises avaient des besoins en qualifications allant bien au-delà des formations basiques acquises par les ouvriers d’alors. Elles embauchaient tout le monde, formant à l’interne et au « juste » niveau les salariés nécessaires, puis cherchaient à les fidéliser pour rentabiliser cet investissement. C’était l’époque de la « sous-qualifica-
Quiconque avance sa pause de midi d’une heure a désormais le droit de prendre deux pauses de courte durée. Les 18 minutes deviennent soudain 2 × 15 minutes. PostLogistics s’en est aussi rendu compte et proclame donc : « Rien ne change pour la pause de midi ; elle doit continuer à être prise durant le même créneau horaire. » Conseil : Prends ta pause de midi comme dans l’exemple ci-dessous. Tant que PostLogistics n’a pas un intérêt légitime, motivé par les circonstances de l’entreprise, à déterminer la plage horaire de ta pause de midi, tu as le droit de décider librement quand tu la prends. Il t’appartient de décider si tu interromps ta tournée à midi, afin que les deux parties du service justifient une pause de courte durée. L’essentiel ici est que la première pause de courte durée est calculée automatiquement avec AZB, alors qu’il faut faire valoir la seconde au moyen du formulaire des statistiques.
ITALIQUES
tion à l’embauche » et du pleinemploi maximal. L’Etat a aussi fait sa part, en mettant de grands moyens dans la démocratisation des études, rendue encore plus nécessaire par l’implan ta tion de technologies toujours plus performantes et complexes à manier. Dès lors, les formations dispensées ont sans cesse progressé, au point de dépasser les besoins des entreprises dès la fin des « trente glorieuses » et le premier choc pétrolier. De nombreux employés disposent désormais de fortes qualifications, dont les employeurs n’utilisent qu’une fraction, entretenant une concurrence qualitative entre travailleurs. En effet, les entreprises embauchent logiquement les mieux formés s’offrant à elles, les autres devant alors se rabattre sur des emplois moins qualifiés. C’est la période de « surqualification à l’embauche » – des gens « trop » formés étant engagés pour en faire moins que ce qu’ils savent faire – débouchant de fait sur une « déqualification dans l’emploi ». Ce phénomène entretien un chômage structurel des salariés du bas de l’échelle, durablement éjectés du marché du travail puisque « leurs » emplois non qualifiés sont trustés par des salariés surformés n’ayant pas
PHOTO DR
Pauses de courte durée : mode d’emploi Formation et reconversion
trouvé de postes correspondant à leurs savoirs. Une politique systématique de formation des chômeurs peut donc remettre certains d’entre eux à niveau, qui iront alors concurrencer les salariés et peut-être prendre leurs places, les envoyant à leur tour au chômage, s’y former et revenir dans le circuit… Paradoxalement, une solution à ce dilemme reste la… formation. Pas le simple perfectionnement professionnel, lequel permet seulement de rester compétitif dans son métier, mais bien des recyclages complets pour occuper les futurs emplois à créer afin de répondre aux nouveaux besoins de la société, dans les services et les soins aux personnes ou la sauvegarde de l’environnement. Alors oui, une politique ambitieuse de reconversion doit être mise en œuvre… celle de l’économie.
Michel Schweri
Cactus
Sexisme ordinaire
Helen Brügger était, jusqu’à récemment, correspondante en Suisse romande de la Wochenzeitung. Cette double distance lui permet à la fois de garder un œil sur nos travers et redécouvrir ceux d’outre-Sarine !
« Les Suissesses sacrées face aux jolies poupées russes » : c’est ainsi que lematin.ch titrait sur la victoire de l’équipe féminine de curling aux Européennes de Champéry le 20 novembre dernier face aux Russes. Sexisme, dictature du taux de clics, gratuité du Web et course à l’info-divertissement se conjuguent à merveille pour une dégradation de la qualité des médias. La version « papier » du Matin Dimanche titrait plus
Après plus de trente ans passés au bord du Lac Léman, je suis revenue récemment à Schaffhouse, ma ville d’origine. La première lettre que j’ai reçue à ma nouvelle adresse venait du Contrôle des habitants. Oui, cet office s’appelle vraiment « contrôle », et non pas « service des habitants » comme à Genève. Mais oublions ce détail, je ne veux pas être trop pointilleuse. Le « contrôle », aimablement soucieux de ma santé, m’a entre autres envoyé un bon pour commander gratuitement des comprimés d’iode. Ils empêcheraient l’accumulation d’iode radioactif dans la thyroïde en cas de « grave incident nucléaire » – comme on peut le lire dans la notice d’accompagnement – mais ne serviraient à rien en cas de « catastrophe radioactive dans une centrale nucléaire ». Le cœur au bord des lèvres, je me suis effondrée dans un fauteuil devant la télé et me suis mise
à zapper de chaîne en chaîne : MAXX, SIXX, Servus, PHOENIX, Welt der Wunder, Bibel TV. Même Al Jazeera précédait encore la RTS (Radio Télévision Suisse et la SRG), reléguée à la place 127 par la chaîne locale privée. Je me suis sentie un peu moins désemparée, sachant que le service public est toujours un concept de qualité en Suisse romande et non pas un modèle en voie de disparition à éliminer le plus rapidement possible. C’est alors que j’ai commis une grave erreur. J’ai zappé à nouveau, cette fois-ci dans le sens inverse. Et voilà que Christoph Blocher me fixait soudain de l’autre côté de l’écran. A la place 6 du programme qui correspond à la chaîne télévisée privée de Schaff house, on peut aussi regarder Tele Blocher, créée par les inconditionnels de Blocher et par les éditeurs des Schaffhauser Nachrichten. Blocher a dû sentir que je n’étais pas en forme et m’aspi-
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Adieu à la Suisse romande
rait à lui avec ses doigts blancs et boudinés. Flanqué d’un acolyte déguisé en journaliste, il expliquait pompeusement à l’aide de grands gestes pourquoi il a toujours eu raison, pourquoi il a raison aujourd’hui encore et pourquoi il aura toujours raison dans mille ans. Après chaque envolée intellectuelle de son patron, le journaliste hochait la tête avec empressement et soulevait avec déférence le prochain problème, où Blocher a toujours eu raison et aura encore raison dans mille ans. Vingt minutes plus tard, la petite boutique des horreurs terminée, je n’avais toujours pas été dévorée par la plante carnivore. Aussi me suis-je empressée d’aller le lundi suivant à la pharmacie avec mon bon du « contrôle » pour prendre ma boîte de tablettes d’iode – dans le fol espoir d’obtenir ainsi aussi un remède contre l’irradiation du cerveau.
Helen Brügger
sobrement sur le même sujet : « Le sacre de l’amitié et de l’intelligence » (LMD, 30.11.14, p. 53). Cela dit, le sexisme ordinaire est réservé au corps du texte, qui commence et insiste sur les « attitudes joviales », le « charme à revendre » et des « sourires à tire-larigot » du curling féminin. On peut toujours chercher pareils clichés et insistance sur le physique dans les comptes rendus des aventures des ‘Fedrinka’ en Coupe Davis… (YS)
Exploitation ordinaire Comme chaque année, Bilan nous gratifie de son classement des 300 plus riches de Suisse (28.11). L’occasion de s’inquiéter pour nos milliardaires et de savoir s’ils se sont remis de la crise de 2008. Si elle reconnaît qu’il existe des fortunes « inéquitablement gagnées » ou « aux origines moins nobles », la nouvelle rédactrice en chef trouve qu’en général elles sont « des plus légitimes » et se plaint que certains riches « en viennent à vivre camouflés ». Avec près de la moitié du journal composée de pubs pour des montres,
voitures et bijoux de luxe, il serait en effet dommage de ne pas pouvoir exhiber cette indécence. Que vont faire les ConinxSupinodu groupe Tamedia avec la trentaine de millions venus se rajouter cette année aux 1,2 à 2 milliards dans les caisses de la famille ? Difficile en effet de s’exhiber devant des journalistes alémaniques sans CCT ou romands sans échelle de progression salariale et devant les imprimeurs des autres groupes dont T amedia a repris les commandes, pour le moment sans engagements supplémentaires... (YS)
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syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014 Portrait
Free-lance au Tessin Alessandro Bianchi, 23 ans, est designer en communication visuelle. Après le gymnase, il a fréquenté pendant quatre ans l’école professionnelle supérieure pour les arts appliqués de Lugano, où il a acquis de l’expérience à travers plusieurs stages. Aujourd’hui, il est free-lance. Giovanni Valerio et Felix Graf Alessandro Bianchi a commencé au CSIA (Centro Scolastico per le Industrie Artistiche, Ecole professionnelle d’arts et métiers) dans la filière « Design en communication visuelle », où il a étudié quatre ans. Il a été une sorte de pionnier, car il s’est occupé pendant sa formation de base d’un projet-pilote qui alliait le graphisme et le design à des tâches interdisciplinaires. La formation englobait des travaux de graphisme traditionnel, mais aussi des projets 3D. « Au début, je n’avais pas d’idée précise de ma future spécialisation. Cependant, étant un passionné du Web, je me suis orienté dans cette direction ces deux dernières années. » Ainsi, à l’école professionnelle supérieure pour les arts appliqués de Lugano, Alessandro a découvert l’existence d’un cours en graphisme numérique web, auquel il s’est inscrit.
les étudiant∙e∙s qui se lanceront dans une activité free-lance ne représentent qu’une minorité. « Les stages en entreprise comblent quelques lacunes. Pour le reste, il faut être curieux. »
Après la formation, les stages Alessandro a d’abord été stagiaire pendant trois à quatre mois dans une agence web, spécialisée en « hospitality ». Cette expérience lui a beaucoup apporté. Elle lui a permis de voir comment on travaille dans une grande entreprise. En revanche,
vite compris que cette solution est la meilleure pour un free-lance à ses débuts : elle permet d’acquérir de l’expérience, favorise la réalisation de projets communs et la naissance d’amitiés. Et du point de vue financier, c’est un bon moyen d’économiser sur le loyer. » Quelle est la situation financière d’Alessandro ? « Cela dépend du volume de travail. Je ne pourrai l’évaluer que sur la durée. » En octobre 2013, lorsqu’il a commencé son activité, il a peu gagné les premiers mois, « mais suffisamment pour couvrir ses dépenses ».
un autre stage de six mois s’est mal passé. Au menu : mobbing, contrats et horaires de travail inacceptables. Alessandro quitte son poste et trouve un emploi dans une autre entreprise, qui lui avait déjà permis de réaliser quelques projets à l’époque de ses études. Depuis octobre, il travaille en tant qu’indépendant (www.abianchidesign.info). « Je m’occu pede graphisme, de sites web et touche aussi au domaine du smartphone, qui a encore du retard à combler au Tessin. » Il partage à Balerna un espace de travail commun avec trois autres indépendants. « J’ai
Etre sûr de soi
Avantages et inconvénients de l’école
PHOTO FL AVIA LEUENBERGER
Les différents ateliers de travail du CSIA ont permis à Alessandro d’apprendre auprès de vrais maîtres de graphisme et de design. Même s’il se concentre aujourd’hui seulement sur quelques domaines, il apprécie d’avoir touché à tout : « C’était super de réaliser des travaux – parfois très pointus – de photographie, de graphisme, de 3D, de vidéo. » Les deux écoles lui ont transmis la théorie. On apprend à connaître les programmes et on acquiert un bon œil, mais on n’est pas assez préparé à la pratique. « Il existe des lacunes assez importantes en ce qui concerne la valeur du travail, les tarifs et les contrats. » L’école n’y remédie pas, car elle croit à tort que
Alessandro est arrivé à syndicom via les offres faites aux étudiant∙e∙s. Mais pas seulement : « Lors de mon expérience de stage négative, le syndicat m’a aidé. J’ai compris que je devrais quitter l’entreprise. » syndicom sensibilise les étudiant∙e∙s aux difficultés de la branche. Quiconque opte pour ma voie de formation doit être sûr de soi, conseillet-il, car « contrairement à ce que l’on entend, la plupart des étudiant∙e∙s travaillent dans un tout autre domaine une fois leur formation achevée ». Il est donc indispensable de faire preuve d’initiative pour réussir dans cette branche. « Il faut avoir des intérêts qui vont au-delà des matières enseignées, réaliser des stages et acquérir des expériences si possible positives » et on ne devrait pas baisser les bras à la moindre difficulté ou en période de chômage.
* Giovanni Valerio est journaliste et Felix Graf ancien stagiaire à la rédaction
Droit au but
« J’occupe un poste à 100 % et j’ai été en incapacité de travail à plusieurs reprises cette année, car j’ai dû subir deux opérations. Je comptais prendre mon solde de vacances durant les Fêtes, mais mon employeur m’a informé que cette année, mes vacances sont réduites proportionnellement à mes absences. Est-ce légal ? » Le but des vacances est de permettre au travailleur de se reposer. Le droit aux vacances est donc proportionnel au travail accompli, comme le stipule la loi. Inversement, si le travailleur est empêché de travailler, son droit aux vacances est en principe réduit. Cette question est réglée à l’article 329b du Code des obligations (CO). La loi distingue cependant les cas d’empêchement provoqué par la faute du travailleur ou sans faute de sa part. Le principe de base est le suivant: si le travailleur est empêché de travailler pendant plus
d’un mois, la durée annuelle de ses vacances peut être écourtée d’un douzième. Cependant, s’il est empêché de travailler sans faute de sa part, par exemple en cas de maladie, la réduction de la durée de ses vacances d’un douzième n’intervient qu’au terme de deux mois complets d’absen ce. Le calcul tient compte des différentes périodes où le travailleur est empêché de travailler ; elles sont additionnées, indépendamment du motif de l’empêchement. L’empêchement de travailler n’est pris en compte que s’il tombe sur un jour de travail. La
durée d’un mois définie dans la loi ne se base donc pas sur un mois du calendrier civil. Seuls les jours de travail sont déterminants. Dans la pratique, un mois a généralement 21,75 jours de travail. En d’autres termes, une absence équivalant à 21,75 jours de travail compte pour un mois complet au sens de l’art. 329b CO. Seuls les mois complets sont pris en compte, les mois entamés ne sont pas pris en considération dans le calcul. En cas de capacité de travail réduite, par exemple à 50 %, le délai « de ménagement » se prolonge. Dans cet exemple,
la réduction des vacances d’un douzième n’intervient qu’après quatre mois d’incapacité de travail partielle, soit l’équivalent de deux mois complets de travail à 100 %. La diminution des vacances est calculée sur la base des jours d’absence intervenus durant l’année en cours. Au début d’une nouvelle année, le délai « de ménagement » d’un mois prescrit à l’art. 329b est à nouveau entièrement pris en compte. Dans ton cas, tu n’as donc pas à craindre une réduction de la durée de tes vacances pour les 21,75 premiers jours de mala-
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Réduction de la durée des vacances en cas d’empêchement de travailler die. Si tu as été absent plus longtemps, tes vacances peuvent être réduites d’un douzième, c’est-àdire de 1 ⅔ jour pour un droit à quatre semaines de vacances annuelles. Chaque mois complet supplémentaire d’absence entraînera également une réduction de 1 ⅔ jours. Ces informations valent pour des rapports de travail soumis au Code des obligations. Dans une CCT, la réglementation peut déroger au CO.
Néomie Nicolet, avocate, service juridique de syndicom
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syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014
Formation
Agenda
MOVENDO l’institut de formation des syndicats Inscriptions : Monbijoustrasse 61, CP, 3000 Berne 23, tél. 031 370 00 70, fax 031 370 00 71, info@movendo.ch L’analyse transactionnelle, niveau 1 (F2.4.1501). 23-24.2.2015 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Présentation de l’analyse transactionnelle – Etats du moi – Echanges principaux – Coopération – Signes de reconnaissance. Intervenante : Nicole Senn Mayor (formatrice d’adultes). Les bases de Windows sur PC pour seniors (F2.6.1504). 26-27.2.2015 ; Synergic, Yverdon-les-Bains. Thèmes principaux : Mode de l’informatique – Gestion de dossiers et fichiers - Fonctions de base – Personnalisation du bureau – Aperçu des logiciels de la bureautique. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur). Comprendre son fonctionnement pour mieux agir et réagir (F2.4.1505). 23-24.3.2015 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Configurations différentes de la personnalité selon le modèle de l’Ennéagramme – Mode de fonctionnement personnel – Conséquences au niveau de son propre bien-être et de ses relations – Réflexion sur ses potentialités – Mieux comprendre autrui. Intervenante : Nicole Senn Mayor (formatrice d’adultes). Facebook – faire ses premiers pas dans un réseau social de façon futée (F2.6.1512). 25.3.2015 ; Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne. Thèmes principaux : Les réseaux sociaux sur internet – Configurer un compte Facebook et paramétrer son profil – Quelques astuces. Intervenante : Stéphanie Booth (formatrice et consultante en médias sociaux). La retraite, ça se prépare avant ! (F2.5.1513). 26-27.3.2015 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Acceptation du changement – Planification du temps – Elaboration de projets – Hygiène de vie – AVS, prestations complémentaires, LPP et AI. Intervenants : Michel Béguelin (commission des retraités, USS), Gérald Cordero (anc. chef des assurances sociales de la Ville de Lausanne), Michel Schweri (Unia), Daniel Süri (formateur d’adultes). Inscription sur notre site www.movendo.ch, par e-mail info@movendo.ch, par téléphone 021 310 48 70 ou par fax 021 310 48 79.
SECTEUR MÉDIAS cours de perfectionnement 2014
Inscriptions sur www.helias.ch Le nouveau programme pour 2015, avec des cours de perfectionnement attractifs, est en ligne sur www.helias.ch.
Compte rendu
GENÈVE-CINÉ
métro-boulot-kino « Genèse d’un repas » de Luc Moulet, France / 1978. Documentaire / 1 h 50 min. Mardi 27 janvier 2015 à 19 h au Cinélux – Bd SaintGeorges 8, 1205 Genève Partant d’un repas composé d’œufs, de thon en boîte, et de bananes, Luc Moullet remonte la chaîne qui a mené ces aliments à son assiette : responsables de supermarché, grossistes, importateurs, fabricants, ouvriers, etc. sont interviewés pour nous amener à comprendre comment tout cela fonctionne. Discussion : Industrie agroalimentaire ou souveraineté alimentaire. Travailler, produire, se nourrir autrement. Invités : Uniterre et L’autre syndicat Infos : www.metroboulotkino.ch
GROUPEMENT DES RETRAITÉ·e·S, SECTEUR DE L’IMPRIMERIE Notre traditionnel déjeuner de fin d’année est toujours l’occasion de maintenir et de resserrer les liens entre les anciens, pensionnées et pensionnés. Ce fut l’occasion d’évoquer la croisière à Praz ainsi que les belles excursions et visites en car organisées de main de maître par les membres du comité des retraités de l’Arc jurassien. Durant l’année écoulée notre trésorier Guy Vogelsang nous a quittés et notre collègue Jean Mentha a eu la tristesse de perdre son épouse. Une pensée particulière s’adresse aux familles dans la peine. Le livre Un œil des œils ou l’histoire des beaux caractères est sorti de presse. Son auteur, Jean Mentha, est notre ami et ancien enseignant au CPLN et à l’ERAG. GENÈVE Le comité souhaite à tous les membres du groupement PREAVIS – Assemblée générale 2015 les meilleurs vœux de santé et bonheur pour la nouLa section de Genève informe ses membres que velle année ainsi que de joyeuses fêtes. l’assemblée générale 2015 se déroulera 1 à l’UOG 2 le3 Rendez-vous 4 5 est6pris pour 7 notre 8 assemblée 9 10générale 11 12 samedi 7 mars 2015 à 14 h. annuelle du 12 février 2015. Plus d’informations dans le prochain bulletin de secI 1 8 tion (février 2015). Le comité
Mots-croisés syndicom octobre 2014
Mots-croisés
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Définitions : IV Horizontalement : I. Sorte de calendrier. V II. Evite. Satisfait. III. Fromage au lait d’ânesse. VIPrétendue reine. Premier réflexif. IV. Livres de comptes à Rome. VII 9 V. Zozota. Direction générale. VI. Déchiffrés. Enquête en fauteuil. VIII VII. Il est anglais. Venu. Cinq balles. VIII. Type au travail. Pain indien. IX IX. Dynastie hongroise. Courant néo-zélandais. X X. C’est-à-dire. Compteur musulman. Roupie indonésienne. XI ou en fin de jourXI. Fondai. Mangerai en milieu née. XII XII. Joli jardin. Produit. 5 XIII. Position dans la révolution. Bruit des XIII champs.
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Verticalement : 1. Qualifie les fêtes révolutionnaires. 2. Choisi. Demi-décennie. Sur si. 3. Traits féminins. Petit travail manuel. Se dit aussi beau. 4. Grec chanté. Souffla, pouffa, poussa mille bouffées. 5. Entre deux lisières. Premier du mois. 6. La chose dont il s’agit. Gros bœuf à fanon. 7. Un ancêtre de Swisscom. Deux. 8. C’est-à-dire. 4 9. Sorte de tournoi de tennis. Milieu de mois. 10. Petite cathédrale. Un allemand. 10 11. Evalua. Elles sont sœurs. 12. Pinaillât. Fin du souper. 13. Arbre très hypothétique. Calendriers musulmans. 14. Sorte de régime. Prénom germanique. 15. Quart le plus chaud. Mesure de temps pas très orthodoxe. 11
Mots-croisés syndicom octobre 2014
La solution du sudoku syndicom du N° 14 / 2014 était : 622 (de gauche à droite). Le gagnant est Gérard Savary, de Bulle (FR). Il gagne un bon pour une Hotelcard offert par notre partenaire de prestation. Nous le félicitons chaleureusement !
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I vos rendez-vous avec votre journal l’année prochaine
Dates de parution 2015 de syndicom, le journal Conformément à la proposition du comité directeur approuvée par le comité central, syndicom, le journal ne paraîtra que 12 fois en 2015. Délai de rédaction lundi 5 janvier lundi 2 février lundi 2 mars lundi 30 mars lundi 27 avril mardi 26 mai lundi 22 juin lundi 10 août lundi 7 septembre lundi 5 octobre lundi 2 novembre lundi 30 novembre
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Le·la gagnant·e – dont le nom paraîtra dans le n° 1/2015 – recevra un stylo Colani. Envoyez votre solution (le mot-mystère seulement) jusqu’au 14 janvier à syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Sudoku
N° Parution 1 vendredi 23 janvier 2 vendredi 20 février 3 vendredi 20 mars 4 vendredi 17 avril 5 vendredi 15 mai 6 vendredi 12 juin 7 vendredi 10 juillet Pause d’été 8 vendredi 28 août 9 vendredi 25 septembre 10 vendredi 23 octobre 11 vendredi 20 novembre 12 vendredi 18 décembre Pause d’hiver
NEUCHÂTEL
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syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014 CONTACTER SYNDICOM
Let tres de lecteur
Ouvriers licenciés, syndicat réintégré !
Bonne année tout de même !
Dans son édition du 28 novembre, le journal de syndicom consacre une brève à la fin de la grève chez Pavatex à Fribourg. Le titre est plutôt choquant : « Grève Pavatex : syndicat réintégré ». En fait de réintégration, 47 ouvriers reçoivent leur lettre de licenciement à la fin novembre. Parmi eux, une quarantaine sont syndiqués. Bien sûr, un secrétaire syndical a pu participer à la négociation du plan social, grâce à la grève. Mais il ne faut pas réduire le syndicat à son seul secrétaire. Au contraire, le syndicat existe d’abord par les salarié·e·s qui s’organisent dans l’entreprise. Et malheureusement chez Pavatex, ces salariés ne sont pas réintégrés. […] Les salariés de Pavatex se sont engagés dans la grève avec beaucoup de courage et de détermination. Dommage que le résultat ne soit pas à la hauteur.
Pierre-André Charrière
RéPONSE DE LA RÉDACTION Au moment où nous mettions sous presse, le résultat de la négociation ne nous était pas encore connu. Il n’était donc pas si choquant, à ce moment-là, d’insister sur le retour du syndicat à la table de négociation comme le revendiquaient les salariés en grève qui restent, bien sûr, le moteur de la lutte. Il s’agissait bien, pour eux, d’une première victoire. Tu aurais préféré que nous titrions sur les 47 licenciements. Soit. Nous préférions attendre l’issue de cette lutte digne et courageuse en espérant qu’elle évite des licenciements et permette d’améliorer le plan social. Sur ce dernier point, selon L’Evénement syndical, cette lutte a « conduit à une amélioration sensible des propositions initiales et à la sauvegarde de leur dignité » même si les mesures d’accompagnement restent « bien en deçà de ce qui pouvait être attendu ». Comme toi, on ne peut que déplorer, au final, le maintien du licenciement de 47 ouvriers.
Yves Sancey, rédacteur Décès Aeschimann Luc, Lausanne, décédé le 09.11.2014 à l’âge de 53 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1977. Georges André, Bienne, décédé le 12.11.2014 à l’âge de 75 ans. Membre de la section syndicom Biel/Bienne depuis 1973. Birbaum Marie-Thérèse, Fribourg, décédée le 13.03.2014 à l’âge de 83 ans. Membre de la section IGE Fribourg depuis 1965. Médico Hervé, Massongex, décédé le 18.09.2014 à l’âge de 58 ans. Membre de la section Valais romand Poste depuis 1972. Miard Madeleine, Petit-Lancy, décédée le 01.11.2014 à l’âge de 78 ans. Membre de la section IGE Nyon-Genève depuis 1984. Mosti Tony, Vernier, décédé le 14.11.2014 à l’âge de 77 ans. Membre de la section Genève Télécom depuis 1965. Robert-Grandpierre Charles, Boudry, décédé le 28.10.2014 à l’âge de 77 ans. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1963. Wulliamoz Guy, Thierrens, décédé le 12.10.2014 à l’âge de 66 ans. Membre de la section IGE Vaud-Lausanne depuis 1971.
Que les lecteurs et les lectrices veuillent bien me pardonner, mais je ne puis faire autrement que – en préambule de cette lettre – revenir brièvement sur la question des caisses maladie. En effet, comment ne pas critiquer vivement telle ou telle caisse qui, dans la présentation des primes 2015, a fait en sorte d’éviter l’acceptation d’aînés, dans l’idée de s’économiser des dépenses ! L’émission On en parle de la radio romande (La 1ère) s’en est fait l’écho. Soulignant que l’OFSP a dû s’en mêler afin de rétablir la situation ! Comment pourrait-on taire l’écœurement des lecteurs de 24 heures (édition du 14 novembre) à la lecture des salaires versés à l’ancien directeur général et au vice-directeur du comité du Groupe mutuel, de Martigny, en 2010 ? Qu’en a-t-il été pour les années 2011 et suivantes ? Mieux vaut ne pas le savoir ! Pendant ce temps, les retraité·e·s de La Poste se préparent à vivre une année 2015 sans compensation du renchérissement, alors que des augmentations de produits et de services (inflation masquée dénoncée par ABE du 25.11.14, frais de transport et de santé, par ex.) fleurissent autour d’eux. Voilà une dizaine d’années que le blocage des rentes est une réalité. Sans que le syndicat auquel nous appartenons ne s’en préoccupe ! (Ce n’est pas tout à fait juste puisque, notamment, une résolution pour défendre le pouvoir d’achat des retraité·e·s de La Poste et de Swisscom a été votée lors de l’AD, voir p. 2, ndlr.) syndicom s’inquiète davantage de l’encaissement de nos cotisations ! Faut-il se laisser enfermer par les dispositions légales qui règlent le fonctionnement de la Caisse de pensions Poste, notamment celles qui subordonnent la compensation du renchérissement à l’existence d’une réserve suffisante (estimée à 2,3 milliards) concernant la fluctuation des valeurs inscrites au bilan, ou serait-il possible d’accorder – au moins partiellement – ladite compensation pour une année ? Considérer cette hypothèse revient à envisager la baisse du taux de couverture ! De combien ? Nous ne le savons pas puisque – à notre connaissance – aucun calcul, aucune estimation n’ont été faits dans ce sens ! Il est pourtant connu que plusieurs caisses de pensions présentent un taux de couverture bien inférieur au nôtre. Elles font malgré tout face à leurs obligations ! Certes péjorer un peu l’équilibre financier d’une institution sociale ne saurait être envisagé à la légère. Mais la baisse marquée du pouvoir d’achat d’une forte proportion des retraité·e·s de La Poste représente elle aussi une inquiétude à prendre en compte. Pas difficile dès lors d’imaginer que 2015 obligera plus d’un collègue pensionné à resserrer sa ceinture ! Si les instances du syndicat voulaient bien se mettre à leur place et présenter une ou deux pistes complémentaires à ce qui vient d’être exposé, elles laisseraient entrevoir un espoir d’amélioration ! Et par là même donneraient du crédit à la présentation de vœux pour la nouvelle année !
Rémy Addor
BELLE ANNÉE 2015 Toute la rédaction vous souhaite de très joyeuses fêtes et une très belle année 2015. Nous vous remercions encore pour votre lecture attentive. N’hésitez pas à nous faire parvenir vos avis, positifs ou critiques, sur le journal ou à alimenter la rubrique Lettre de lecteurs. Yves Sancey, votre rédacteur romand
secrétariat régional lausanne Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. Sinon uniquement sur rendez-vous. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30 Catherine Tabary : 058 817 19 34 Fabienne Brunner : 058 817 19 36 Patricia Alcaraz : 058 817 19 31 Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26 Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. Neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. Valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale tous les lundis de 16 h à 19 h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Looslistrasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.
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syndicom | N° 15 | 19 décembre 2014
Délimitation du temps de travail
Santé : les limites de la flexibilisation Le 21 novembre, à la conférence «Délimitation du temps de travail», syndicom a réalisé une interview avec l’invité Klaus Pickshaus, actif depuis plusieurs années dans le domaine de la protection des travailleuses et travailleurs. syndicom : Les nouvelles possibilités de maximisation des profits et de contrôle du rendement des salarié·e·s par de grandes entreprises sont scandaleuses. Que peuvent faire les syndicats ? Klaus Pickshaus : Il faut prendre en compte les atteintes à la santé dues au travail. La santé des salarié·e·s est essentielle : de bonnes conditions de tra vail constituent pour les syndicats un point de réfé rence pour réglementer la flexibilité. Le travail effectif ne doit pas dépasser huit heures pour permettre aux salarié·e·s de planifier leur temps libre. En outre, les marges de décision des salarié·e·s doivent être garan ties. Il est donc indispensable de saisir le temps de tra vail pour contrôler ces conditions.
En Suisse, nous connaissons aussi ce problème : la saisie du temps de travail est prescrite par la loi, mais ce n’est pas toujours respecté. D’après vos expériences en Allemagne, quelle est selon vous la revendication essentielle pour imposer la délimitation du temps de travail ? Nous plaçons le travail humain au cœur de nos campagnes. L’humanisation du travail n’est pas un concept démodé. Au contraire : un travail à visage humain est compris comme antidote à la flexibilisa tion du travail.
Klaus Pickshaus est responsable du domaine Conception du travail et politique de qualification au comité IG Metall à Frankfurt am Main. (photo Bruno Schmucki)
On constate que les salarié·e·s sont toujours plus nombreux à travailler pour faire du « présentéisme » alors qu’ils sont malades.
Par quels moyens vous opposez-vous à la précarisation croissante des conditions de travail ?
Le « DGB-Index Gute Arbeit » (qui peut être consul té sur internet) aboutit aussi à cette conclusion. De nombreux salarié·e·s se rendent malades par peur de perdre leur emploi. Or le présentéisme « contamine » d’autres collègues et est contre-productif. Car laisser travailler des personnes malades nuit finalement à l’entreprise.
Les mini-jobs, le travail à temps partiel et temporaire, ainsi que le travail par projet, augmentent. Dans la politique CCT, nous luttons donc pour renchérir le travail intérimaire, afin qu’il s’avère moins attrayant pour les employeurs.
Le compte rendu détaillé de la conférence peut être consulté sur notre site internet. Nous en publions un extrait dans l’encadré ci-contre.
SECO : la flexibilisat ion du travail mène à l’isolement Daniel Münger, secrétaire Télécom/IT de syndicom et modérateur du séminaire, présente tout d’abord Maggie Graf, responsable de la division Travail et santé au Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). Dans son introduction, Maggie Graf rappelle les avantages offerts par la flexibilisation du travail, pour l’employeur (diminution des heures supplémentaires, des allocations, etc.) mais aussi pour les employé·e·s : proximité avec la famille, organisation autonome du travail, etc. Toutefois certaines études ont démontré les effets pervers du processus d’« optimisation du temps » qui, affirme la spécialiste du SECO, conduit à l’isolement. Les répercussions touchent la santé des travailleurs et des travailleuses, notamment avec l’augmentation des burnouts (syndrome d’épuisement professionnel), mais aussi la famille, à travers les difficultés croissantes liées à la garde des enfants. Selon les études du SECO, 84 % des personnes actives en Suisse se plaignent de rythmes de travail soutenus – alors que dans l’UE, ce chiffre s’élève à « seulement » 59 %. La Suisse occupe même le premier rang, peu enviable, de ce classement. 20 % de la population suisse indique par ailleurs travailler durant ses loisirs (UE : 15 %). Maggie Graf a également rappelé que l’Etat surveille, par le biais des inspecteurs du travail, l’application de la Loi sur le travail, du Code des obligations et des lois sur les assurances sociales. Le SECO propose en outre des médiations. La discussion en plénum à la fin de la journée a révélé que les inspecteurs du travail sont bien formés dans le domaine technique et ergonomique et en matière de prévention des accidents, mais très peu dans le domaine des maladies types liées à la disparition des frontières entre vie professionnelle et vie privée, comme le burnout. Maggie Graf a assuré que la formation des inspecteurs dans ce domaine est actuellement en cours. Alfred Arm
Genève – la lut te paie
Mobilisation exemplaire aux TPG Nos collègues des transports publics genevois (TPG) avaient déposé un préavis de grève pour le 4 décembre. Au vu des avancées des négociations, la grève a été suspendue. syndicom se réjouit pour les collègues des TPG qui, grâce à leur lutte exemplaire, ont empêché tout licenciement au moins jusqu’en 2018. Yves Sancey Devant la menace d’une centaine de licen ciements, les chauffeurs des TPG avaient fait grève le 19 novembre (voir notre der nière édition). Devant les blocages, à l’appeldu front syndical (SEV, ASIP et transfair), ils avaient annoncé une nou velle grève pour le 4 décembre. Au vu d’avancées dans la négociation jugées suffisamment significatives, ils l’ont sus pendue. Réunis en assemblée générale le matin même à 3 h 15, ils ont adopté le projet d’accord négocié la veille entre le front syndical, la délégation du conseil d’administration et de la direction des TPG. Ces derniers se sont entendus pour donner temps et souplesse à la régie afin d’absorber la baisse tarifaire sans couper dans les postes.
Violence antisyndicale Nos collègues ne se sont pas laissé intimi der par le discours de discrédit violent de la droite parlant de prise d’otage, d’illéga lité de la grève et d’utilisation de la bombe atomique. Rien n’aura été épargné aux gré vistes : tentatives de division et d’intimi dations, menaces larvées de recourir à la police, voire à l’armée, pour assurer le ser
vice minimum, tentatives d’achat des nongrévistes par la direction (250 fr. de prime) et insultes antifrontaliers. La mobilisation a tenu bon et n’a fait que se renforcer.
Aucun licenciement Grâce à leur formidable mobilisation et leur détermination, les chauffeurs genevois de bus et de trams ont obtenu
l’absencede licenciement pour la période 2015-2018, le maintien des mécanismes salariaux statutaires, le maintien des effectifs pour 2015. Le 4 décembre, au soir, la majorité de droite du Grand Conseil genevois votait la version « minimaliste » du contrat de prestation des TPG qui ne prévoit pas de compensations financières pour combler l’éventuel manque à gagner engendré par la baisse des tarifs. En dépit de ce refus de la droite de traduire léga lement l’accord négocié, cette lutte, qui restera dans les annales syndicales, aura montré que la lutte paie, que la solidari té intersyndicale est précieuse. Cette lutte victorieuse de nos collègues des TPG est d’autant plus importante à l’heure où les politiques en Europe et en Suisse n’ont comme horizon mental que l’austérité et le démantèlement des services publics. La détermination des travailleurs en lutte ouvre d’autres possibles et redonne de l’espoir !
syndicom a manifesté à plusieurs reprises sa solidarité avec la mobilisation des TPG, ici le 27 novembre. (photo Alex Patino)