syndicom - le journal

Page 1

N° 2 20.02.2015

le journal

www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication

AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne

poste et santé au travail

retraite active

Impact de la libéralisation sur la santé des postiers : interview de Nicola Cianferoni  page 4

50 nuances de gris : il n’y a pas d’âge pour se battre à syndicom  page 7

éditorial

Yves Sancey, rédacteur romand

Nouveau sur notre site web : nos membres ont accès à toutes les CCT  page 11

Licenciés puis payés en retard : les salarié∙e∙s débrayent  page 11

Sondage télécom : « Délimitation travail — vie privée »

En finir avec le travail sans fin

Qui élit la BCE / BNS ?

Pour la première fois, syndicom a réalisé une enquête sur la « délimitation du travail ». Les réponses des 3500 sondé·e·s de la branche Télécom le prouvent : la révolution numérique laisse des traces profondes et dangereuses pour la santé des salarié·e·s. La nécessité d’agir est grande. Patrick Probst* (suite page 2)

PHOTO FOTOLIA

Elles ont un pouvoir phénoménal, les banques centrales, européenne comme la BCE ou suisse comme la BNS. Alors que les gouvernements se bornent à gérer la construction des autoroutes, baisser les impôts des entreprises et montrer leur force en réprimant migrants et chômeurs, des décisions monétaires très politiques qui influencent la vie de centaines de millions de personnes sont prises en petit comité à Francfort et à Zurich. « Qui a élu les banquiers ? » demandait le titre d’un livre d’un banquier du FMI Louis W. P ­ auly. Bonne question en effet ! A peine une majorité du peuple grec a-t-elle choisi de mettre au pouvoir la coalition de gauche Syriza pour rompre avec la brutale politique d’austérité et réclamer la fin de son absurde tourment, que la nudité des rapports de force se dévoile. Pour avoir voulu non pas annuler la dette, mais réallouer la dépense publique (réaugmenter le salaire minimum et les plus basses pensions, réembaucher quelques milliers de fonctionnaires) d’une manière qui ne satisfait pas pleinement la conditionnalité de l’ajustement structurel, la Grèce provoque une hérésie inadmissible : une alternative possible ! La punition est vite tombée : par une opération discrétionnaire sans aucun contrôle démocratique, la Banque centrale européenne, BCE, n’accepte plus les titres publics grecs en contrepartie des liquidités accordées aux banques grecques. Interdire au système bancaire grec l’accès au financement, c’est couper le robinet à liquidité, ce qui peut conduire à la reconstitution d’une banque centrale nationale et donc un retour à la drachme. L’euro et la camisole (austérité) ou la rupture : une « vie austère » mais assumée, comme le suggère le Ministre des Finances grec Yanis Varoufakis. Soumission, coup d’Etat avec l’aide des nazis d’Aube dorée ou rupture : la Grèce est sur un point de bascule entre inquiétude, doute et espoir. L’Europe et la Suisse aussi. Seules des mobilisations sociales et populaires de grande envergure ramèneront le pouvoir au peuple et non dans les mains des Jordan, Draghi ou autres Juncker, ces nains moraux auxquels nous déléguons notre puissance pour mieux nous opprimer.

imprimerie roth et sauter (VD)

tool-cct

BRANCHE DU LIVRE SOUS PRESSION

Les librairies souffrent du franc fort L’abandon du cours plancher par la BNS, et le renchérissement du franc qui s’est ensuivi, touche de plein fouet la branche du livre. Des premières mesures discutables ont déjà été annoncées à l’Office du livre à Fribourg. Yves Sancey Le 15 janvier, la Banque nationale suisse (BNS) décidait d’abolir son cours plancher de 1.20 fr. pour un euro. Depuis, il y a parité : un franc pour un euro. Les répercussions sont nombreuses. Le patronat surenchérit et envisage déjà différentes mesures, le

plus souvent sur le dos des salarié·e·s, pour pallier cette réévaluation de notre monnaie : baisse des salaires, délocalisations des entreprises, aug­ mentation gratuite du temps de travail, réduction ou paiement en euros du salaire des frontaliers, allègement des

impôts des entreprises, plans de dérégulation et de revitalisation, réforme de la loi sur les cartels favorisant les importations directes, etc. Syndicats et organisations patronales saluent par contre à l’unisson la décision du 27 janvier d’autoriser le recours au chô-

mage partiel, soit le versement d’une indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail due à la force du franc.

La chaîne du livre fragilisée De tous les secteurs de syn­ dicom, le plus suite page 5


2 | Grand angle

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

Grand angle | 3

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

Sondage télécom : « Délimitation travail — vie privée »

En finir avec le travail sans fin suite de la page 1 Aujourd’hui, le stress psychique est un gros problème dans les entreprises de notre branche.

... a nettement augmenté 42.9 %

PHOTO JENS FRIEDRICH

... est restée la même 17.1 %

... a légèrement augmenté 30.7 % Pascal Wicht, spécialiste Télécom, cablex

l’épuisement émotionnel, l’un des symptômes principaux diagnostiqués pour le burn-out. La possibilité de se régénérer suffisamment devient ainsi une exigence essentielle pour garantir un rapport de travail durable. C’est avec vingt employé·e·s de la branche Télécom que syndicom a élaboré les thèses les plus importantes de la « délimitation du travail » et qu’il les a condensées pour obtenir des questions pertinentes. Parmi les quatre grandes entreprises Swisscom, upc cablecom, Sunrise et Orange, près de 3500 employé·e·s ont participé à l’enquête. Ainsi la représentativité de l’étude est assurée pour la branche. Les thèses du groupe de travail se confirment dans le sondage – de manière plus ou moins marquée. De manière générale, le stress, la pression, les sous-effectifs et les contraintes psychiques ne touchent pas que des minori-

tés, mais ils sont inhérents aux structures des entreprises. Pour préserver la capacité de régénération des salarié·e·s, il est indispensable de délimiter des frontières spatiales et temporelles. Celles-ci ne dépendent pas seulement de leur propre comportement, mais plus encore des structures d’entreprise – notamment par le biais des formes d’organisation, des processus de travail, des instruments de gestion du personnel, ainsi que par la mise en œuvre de conventions collectives de travail. Développer des structures d’entreprise permettant d’améliorer la capacité de régénération des employé·e·s devrait être dans l’intérêt des partenaires sociaux. Car on améliore ainsi non seulement la qualité de vie des employé·e·s, mais aussi leur capacité de performance pour l’entreprise, alors que les absences et les frais de santé diminuent.

Si vous considérez l’année 2013, à quelle fréquence avez-vous été mis·e sous pression durant votre travail ?

L’enquête confirme l’hypothèse : en 2013, près des trois quarts des sondé·e·s ont accompli plus de travail que les années précédentes par unité de temps – la plupart d’entre eux même beaucoup plus. 17 % déclarent avoir travaillé dans la même période autant que les années précédentes ; seuls 5 % ont été moins productifs. Les réponses montrent que la productivité au travail augmente massivement dans les entreprises interrogées. Il faut partir du principe que les améliorations structurelles ne contribuent pas à elles seules à augmenter simultanément la productivité des employé·e·s. L’intensification du travail relève aussi la barre des exigences, en épuisant les possibilités de l’horaire de travail fondé sur la confiance. Les employé·e·s doivent de plus en plus travailler pendant leur temps libre. Et ils doivent se préparer au moins mentalement aux prochaines tâches pour être d’autant plus productifs durant leur horaire de travail officiel. Et pour atteindre ainsi les objectifs ambitieux.

Pour préserver la capacité de régénération des salarié·e·s et pour que la vie ne se résume pas au boulot, il est indispensable qu’ils puissent se déconnecter. (photo Fotolia)

De mult iples raisons d’agir Les résultats du sondage montrent qu’il faut agir à plusieurs niveaux de l’organisation, afin que les chances offertes par la délimita-

tion du travail l’emportent à l’avenir sur les risques. Voici les recommandations les plus importantes retenues par le groupe de travail :

En 2013, combien de fois avez-vous travaillé plus que le temps de travail convenu ? sans opinion 2.5 % jamais 1.4 %

jamais 0.8 % rarement 3.0 %

La loi sur le travail doit être adaptée !

... a légèrement diminué 3.4 %

sans opinion 1.3 % presque toujours 7.1 %

6.3 % presque toujours

rarement 6.5 %

peu souvent 16.8 %

peu souvent 22.3 %

très souvent 28.7 %

très souvent 31.8 %

assez souvent 39.1 %

En 2013, 76 % des sondé·e·s ont été mis sous pression assez souvent, très souvent ou même presque toujours. La majorité d’entre eux indique que les raisons sont multiples : objectifs irréalistes, manque de personnel, travail toujours plus complexe, supérieurs hiérarchiques disposant de compétences professionnelles et sociales insuffisantes, bureau­cratie interne floue ou processus vagues. Il est aussi possible que certains salarié·e·s se fixent des objectifs trop élevés – et se mettent ainsi eux-mêmes sous pression.

Téléchargez ou commandez la brochure maintenant ! Une version électronique de la brochure syndicom concernant l’enquête menée sur la « délimitation du travail » est disponible sur www.syndicom.ch/delimitation. D’autres informations utiles sur le sujet s’y trouvent aussi. La version papier de la brochure peut être commandée auprès de : telecom@syndicom.ch

assez souvent 32.3 % En 2013, 67 % environ des personnes interrogées ont travaillé assez souvent, très souvent ou presque toujours plus que le temps de travail journalier convenu. Leur temps de travail est donc calculé de manière trop juste et empiète sur leur temps libre. Il reste à déterminer si le travail supplémentaire quotidien est effectivement comptabilisé ou s’il est fourni gratuitement pour remplir les attentes de performance et d’intensification du travail. On constate que la clause centrale des conventions collectives de travail, qui prescrit une moyenne de travail journalière de huit heures, n’est pas respectée dans la plupart des rapports de travail. Le temps de travail cumulé de l’ensemble des salarié·e·s ne suffit pas à gérer le volume des tâches.

• Les droits de participation des représentations du personnel et des employé·e·s doivent être étendus à tous les processus de travail et intégrés dans les conventions collectives de travail. • Les conventions collectives de travail doivent accorder aux employé·e·s plus de temps de récupération – sous forme de jours de vacances supplémentaires, de congés sabbatiques, d’absences payées, de réduction du temps de travail ou d’une durée maximale du travail hebdomadaire. • Les facteurs de stress doivent être systématiquement abordés dans le cadre des entretiens du personnel et les supérieurs hiérarchiques doivent être incités à contribuer à une réduction du stress et de la pression. • Le temps supplémentaire doit être compensé dès que possible. • Les objectifs de performance fixés doivent pouvoir être atteints pendant le temps de travail – sans requérir des prestations préalables durant le temps libre. • Dans leurs lignes directrices, les entreprises doivent se prononcer clairement sur la séparation entre travail et temps libre. • Des barrières techniques doivent être introduites pour que les e-mails professionnels

La formation continue n’est efficace que si elle a une utilité dans la pratique. Sinon, elle ne sert à rien.

Sébastien Bourquin, ICT Trainer, Swisscom IT Services AG

ne puissent être délivrés que pendant le temps de travail ordinaire des employé·e·s. • Les horaires de travail fondés sur la confiance ne doivent pas remettre en question la durée maximale de travail et la saisie du temps. Les réglementations actuelles en matière d’horaire de travail doivent être examinées au vu de leur efficacité. • Il faut instaurer un organe de médiation pour les cas de stress psychique, géré par des représentant·e·s du personnel qui soutiennent les employé·e·s. • Il est recommandé de lancer une campagne de sensibilisation pour inciter les personnes malades à rester à la maison, afin d’éviter de propager des virus dans l’entreprise. • Dans la plupart des entreprises, il faut en principe plus de personnel pour couvrir le volume de travail. Les départs doivent être remplacés systématiquement et il faut garantir des sup-

pléances et des périodes d’introduction. • Les entreprises doivent garantir la formation continue et le perfectionnement. Un droit individuel doit en découler dans les conventions collectives. • Les employé·e·s devraient disposer d’un compte individuel épargne formation. Faute d’être utilisé, l’avoir annuel doit pouvoir être reporté sur l’année suivante. • La formation et le perfectionnement nécessitent du temps et de la disponibilité, ce qui implique de résoudre les problèmes de manque de personnel. Mettre en œuvre dès que possible ces mesures est dans l’intérêt des entreprises et notamment des ressources humaines, ainsi que des employé·e·s et de leur syndicat. Ces mesures sont donc bénéfiques pour toutes les parties.

* Patrick Probst, propriétaire de l’agence de communication komform

Pour la première fois, syndicom a réalisé une enquête sur la « délimitation du travail ». Swisscom, Sunrise, upc cablecom et Orange l’ont soutenu dans ce processus. Un exemple qui mériterait d’être suivi dans d’autres branches – dans l’intérêt d’un partenariat social durable. Au début de 2014, lorsque nous avons commencé notre enquête, nous avons constaté que ce sujet était dans l’air du temps. Car la question de la disparition progressive des frontières entre vie professionnelle et privée est récurrente dans le monde professionnel. Le groupe de travail a élaboré et évalué cette enquête avec beaucoup de soin. Je tiens ici à remercier chaleureusement les employé·e·s des entreprises télécom susmentionnées qui nous ont accompagnés étroitement pendant tout le processus. Les personnes interrogé·e·s ont montré beaucoup d’intérêt pour cette enquête. Les quelque 3 500 réponses reçues nous permettent de donner une image représentative et fondée de la délimitation du travail dans le secteur TIC. Enfin, les participant·e·s à l’assemblée qui s’est tenue fin novembre ont fait preuve d’une grande disponibilité pour analyser les résultats et discuter de recommandations. Tou·te·s sont unanimes à reconnaître la nécessité de prendre des mesures. Vous pourrez lire en détail dans la brochure lesquelles s’imposent pour le syndicat et les représentations du personnel. La brochure peut être commandée auprès du syndicat. Nous espérons aussi sensibiliser les divisions du personnel à ce sujet brûlant. Car une entreprise ne peut être rentable sur le long terme que si ses employé·e·s restent en bonne santé. Enfin, le législateur est lui aussi sollicité. La Loi sur le travail se calque encore sur une logique industrielle. Elle ne répond plus aux mutations du monde du travail numérique, où les frontières entre vie privée et professionnelle tendent à s’estomper. Une adaptation s’impose donc de toute urgence. Désormais, l’obligation d’assistance de l’employeur ancrée dans la loi ne doit pas se limiter à prévenir les seuls risques physiques encourus par les employé·e·s, mais inclure aussi les risques psychosociaux auxquels ils sont exposés. Giorgio Pardini, directeur du secteur Télécom/IT

PHOTO JENS FRIEDRICH

Les risques du travail flexible sont lourds de conséquences. Il est prouvé que la dilution des frontières entre vie professionnelle et vie privée demande aux salarié·e·s un effort supplémentaire pour lâcher prise. D’autre part, cette évolution favorise

Commentaire

ne sait pas/aucune indication 4.4 %

PHOTO JENS FRIEDRICH

Récupérer à temps devient toujours plus important

... a nettement diminué 1.4

PHOTO JENS FRIEDRICH

Les nouvelles possibilités offertes par le travail flexible entraînent la disparition d’anciennes frontières. La « délimitation du monde du travail », dont il est question ici, ne fait plus une distinction claire entre travail et temps libre, employeur et main-d’œuvre, entreprise et domicile. Cette évolution présente des opportunités et des risques pour les salarié·e·s. L’avantage de s’organiser en toute autonomie a pour conséquence que tous les domaines de la vie dépendent des exigences du monde du travail – ou du moins qu’il devient plus difficile de tracer une frontière entre vie professionnelle et vie privée. Et la santé en pâtit. Les frontières tendent à s’estomper tant sur le plan temporel que spatial. Temporellement, le travail est de moins en moins lié à des horaires de travail normaux. Spatialement, il s’est affranchi des limites du bureau par le biais des nouvelles technologies d’information et de communication. Le travail mobile implique que l’on peut fournir des prestations indépendamment de l’espace, mais aussi du temps – donc le soir, les jours de congé et le week-end.

Comparée aux deux dernières années, la charge de travail…

Quelques pour-cent en moins ici, quelques tâches en plus ici: en fin de compte, la charge de travail quotidienne s’en ressent.

Peter Siegrist, Teamleader Service Center HFC, upc cablecom


4 | Branches

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

Poste et santé au travail

BRANCHE DU LIVRE SOUS PRESSION

« Le sentiment d’impuissance génère des souffrances profondes »

Les librairies souffrent du franc fort (suite de la page 1)

La Poste Suisse connaît des changements colossaux depuis la libéralisation du secteur dans les années 1990. Le travail est l’objet d’une réorganisation permanente, avec les cadences et la productivité qui tendent à augmenter. Quel est l’impact sur les employés ? Comment La Poste prend-elle en compte la santé des postiers ? Que fait-elle des malades et des accidentés ? Nous en avons discuté avec le sociologue Nicola Cianferoni. La libéralisation du secteur postal et l’augmentation de la productivité ont accru la pénibilité du travail. Quelles sont les répercussions sur la santé des postiers ? Nicola Cianferoni  : On peut effectivement supposer que la pénibilité a un impact négatif sur la santé, bien que cela soit difficile à mesurer scientifiquement. Pour mieux appréhender à quel moment il y a une dégradation de la santé et le rôle qu’y joue le travail, il faudrait des études avec une approche longitudinale permettant de suivre les personnes sur la durée.

Vous avez présenté une enquête sur le travail des facteurs à La Poste. Qu’a-t-elle permis de mettre en évidence ? Mes recherches dans un centre de traitement des lettres ont fait apparaître l’expression d’un malaise prenant la forme d’une souffrance au travail. Les témoignages indiquaient une forte augmentation des cadences, notamment avec l’introduction du scanner et de la polyvalence, lesquels induisent une pression à la performance et paradoxalement une autonomie amoindrie.

Quelle est la source de cette souffrance au travail ? L’introduction de la polyvalence, qui peut être enrichissante si elle permet de développer des ressources pour y faire face, a été introduite pour que les salarié·e·s, considérés comme interchangeables, puissent adapter chaque jour l’organisation de leur team aux fluctuations du courrier. Le facteur, auparavant

Branches | 5

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

titulaire d’une tournée, sait que son collègue ne connaît pas les besoins spécifiques de « sa » clientèle. Les sentiments d’impuissance et de dépossession éprouvés à l’égard de la réorganisation du travail tendent à prendre le pas sur la maîtrise du travail, ce qui génère des souffrances profondes. Il faut garder à l’esprit que par leur mission historique de service public, les relations que les postiers entretiennent avec les usagers restent l’un des principaux ressorts du sens qu’ils attribuent à leur travail.

Les postiers en rendent-ils leur hiérarchie responsable ? Ce n’est pas ce que j’ai pu observer. En effet, les conflits au sein de La Poste tendent à prendre horizontale  » une forme plus «  que «  verticale  ». Ce n’est plus l’organisation du travail que les salarié·e·s tiennent pour responsable de leurs souffrances, mais les collègues. On parle alors de psychologisation des rapports sociaux. Avec les contraintes de l’organisation du travail en flux tendu, les absents sont stigmatisés par les facteurs contraints d’effectuer le travail à leur place.

Difficile alors de tomber malade… Certains n’osent en effet plus se faire porter malades pour éviter la pression de la part des collègues et des supérieurs. Face à ce problème, 64,8 % des salarié·e·s que j’ai interrogés par questionnaire affirment avoir déjà renoncé à ou différé une visite chez le médecin, de crainte de nuire à l’activité du team par leur absence.

Comment La Poste gère-t-elle les absences ? La Poste dispose d’un outil pour la gestion des absences, « pro présence  », visant à identifier les salarié·e·s dont l’état de santé est susceptible de se dégrader. Les travailleurs concernés sont contraints de livrer un certain nombre de données personnelles sur leur état de santé, ce qui comporte de fait le déliement du secret médical sous certains aspects. Les salarié·e·s doivent aussi accepter des mesures de réadaptation ou, de plus en plus rarement, de réaffectation. Dès lors, il y a une pression qui existe sur les salarié·e·s malades ou absent·e·s. Même si cette pression n’est pas forcément explicitée par les cadres, elle a son origine dans la crainte d’être mis sur une « liste noire » si l’absence est trop longue.

Les cadres exercent-ils des pressions en ce sens ? J’ai pu prendre connaissance de cas où la hiérarchie a fait pression pour que les salarié·e·s regagnent leur poste plus vite que la guérison ne l’aurait exigé, parfois même contre l’avis du médecin. Cette pratique, discutable, peut bien évidemment se révéler contre-productive, car elle peut compromettre le rétablissement complet lorsque le retour est prématuré.

La Poste estime pourtant que « pro présence » a été mis sur pied pour promouvoir la santé de son personnel. Mon enquête met en lumière une autre réalité. « Pro présence » tend à individualiser tous les aspects relevant de la santé, laquelle

est abordée principalement en termes de coûts pour l’entreprise. L’amélioration des conditions de travail n’est plus qu’un vœu pieux. La Poste explique dans ses rapports de gestion que les maladies et les accidents génèrent des coûts qui nuisent à sa compétitivité. On peut se demander si ces programmes ne comportent pas le danger de mettre à l’écart les salarié·e·s dont le risque d’absences est estimé plus élevé. Dans ce contexte il serait bienvenu, dans l’intérêt du personnel, que les militant∙e∙s syndicaux investissent davantage la santé sur les lieux de travail, dans le but de ne pas la laisser exclusivement à l’employeur.

Pour une meilleure prise en charge de la santé des postiers, quelles pistes voyez-vous ? La Poste devrait encourager des recherches pour améliorer la connaissance des situations favorables ou non à la santé. Une approche longitudinale permettrait de mieux connaître les parcours personnels et professionnels, afin de comprendre le rôle de la réorganisation du travail dans l’évolution de la santé du personnel. Il serait également utile d’instituer une commission d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, dont la composition et le fonctionnement soient indépendants de l’employeur. Composée de salarié·e·s et d’experts choisis par eux, cette structure permettrait une meilleure prise en charge de la santé sans être instrumentalisée – comme le programme « pro présence » – dans

Sociologue du travail, Nicola Cianferoni est actuellement chargé de recherche à la Haute école de travail social et de la santé – EESP – Lausanne. Il a mené plusieurs enquêtes sur les restructurations, les condi­ tions de travail et les mobilisa­ tions collectives dans les sec­ teurs publics (La Poste) et privés (banques, industrie, commerce de détail). Son blog : http://nicolacianfe­ roni.wordpress.com/ Articles récents  – Cianferoni N., « La réduction des coûts générés par les malades ou les accidentés comme levier pour accroître la compétitivité de l’entreprise. Le cas de la gestion des absences à La Poste suisse », in Jean Ferrette (Ed.), Souffrances hiérarchiques au travail : l’exemple du secteur public, L’Harmattan, collection Logi­ ques sociales, 2014, pp. 101111. – Cianferoni N., « Quand la modernisation produit de la souffrance. Le cas de La Poste suisse », ¿Interrogations ?, no 12, 2011, pp. 79-96 (dispo­ nible sur le site de Cianferoni).

touché est sans doute celui du livre. Il faut dire que 80 % des ouvrages achetés en Suisse sont importés de l’étranger. Avec le prix imprimé en euros sur le livre, les consommateurs voient immédiatement si la nouvelle parité franc-euro s’est traduite ou non par une baisse du prix en francs suisses. Les libraires, situés au bout d’une grande chaîne d’acteurs, ne sont pas maîtres pour baisser les prix. En Suisse romande, par exemple, les prix sont fixés par les diffuseurs basés en Suisse et par les grands éditeurs parisiens qui assurent la fonction de diffuseurs pour l’étranger. Ils décident des taux de conversion entre l’euro et le franc via des tabelles supérieures aux taux réels, en partie pour financer leurs charges, en partie pour leur marge. La Commission de la concurrence avait condamné les pratiques jugées abusives des diffuseurs. Un recours est encore pendant auprès du Tribunal administratif

fédéral. Les diffuseurs devraient répercuter, dans une certaine mesure, la baisse de l’euro dans les prochains jours.

Tempête à l’OLF Le prix suisse ayant été fixé par son éditeur ou son diffuseur, un livre passe en main du distributeur qui gère les stocks et l’approvisionnement des libraires. Le plus gros distributeur, en Suisse romande, c’est l’Office du livre (OLF) basé à Fribourg. Ayant acheté presque l’entier de son stock à l’ancien taux de change, l’OLF a donc connu % une perte comptable de 20  en une minute. « Pris dans une tornade » et face à une « situation grave », son directeur, Pierre Fehlmann, a décidé de recourir à des mesures drastiques pour les 159 salarié·e·s de l’entreprise. Ces derniers peuvent s’attendre à une baisse de 4 à 7,5 % si leur salaire actuel dépasse les 4000 fr., a révélé La Liberté (26.1.2015). De plus, ils devront

travailler 2,5 heures de plus par semaine sans compensation salariale. Une « mesure incontournable », selon le directeur (Tribune de Genève, 28.1.2015). Sous la menace d’un licenciement économique en cas de refus, les salariés avaient quelques jours pour signer un avenant à leur contrat qui entrera en vigueur le 1er mai.

Congé-modification nul Pourtant, selon Luca Cirigliano, secrétaire central de l’Union syndicale suisse, « il est interdit de répercuter le risque entrepreneurial sur le personnel » (disposition impérative de l’article 323 CO). « C’est justement ce qui est le cas, poursuit Cirigliano, lorsque le cours du change défavorable assombrit les perspectives économiques d’une entreprise. Or, l’employeur doit assumer par anticipation le cours du change qui fait partie du risque entrepreneurial. […] Pareilles dispositions, qu’elles soient introduites par des accords généraux, le congé-

Au bout de la chaîne, les libraires sont mal pris. Ils ne peuvent adapter eux-mêmes le prix des livres. S’il tarde à baisser, la clientèle pourrait aller s’approvisionner à l’étranger. Et s’il baisse, les fins de mois vont être très difficiles. (photo Yves Sancey)

modification ou une CCT, sont par conséquent frappées de nullité ». De telles mesures, si elles permettent d’éviter des licenciements, devraient au moins pouvoir être négociées avec les salariés et le syndicat et, en tout état de cause, ne pourraient être valables que pour une durée limitée, de six mois par exemple. syndicom suit l’affaire de près. Une commission ou délégation du personnel pourrait être mise sur pied pour assurer le suivi, revoir la situation dans trois à six mois en tenant compte d’éléments solides pour analyser l’évolution des affaires. L’OLF a indiqué qu’une facilitation du chômage partiel ne lui est pas d’un grand secours : « Le volume de travail n’a pas baissé, ce sont les marges qui se sont écrasées », explique son directeur (La Liberté, 28.1.2015).

Libraires en fâcheuse posture Au bout de la chaîne, les libraires sont mal pris. Ils ne peuvent adapter le prix puisqu’ils paient eux-mêmes les fournisseurs, en francs suisses, au même prix qu’avant la baisse de l’euro. Si le prix des livres tarde à baisser, le risque est important de voir une partie de la clientèle aller s’approvisionner à l’étranger ou via les sites d’achat en ligne comme Amazon, qui vendent en euros. Et s’ils baissent les prix, les fins de mois vont être très difficiles. « Ces trois dernières années, les prix des livres ont déjà baissé de 15 à 20 %, ce qui a déjà lourdement pesé sur la branche puisque

un rapport entre coûts et bénéfices pour l’entreprise. Reste à résoudre le problème de l’intensification du travail, notamment tributaire de la réglementation de la concurrence. Une question d’ordre politique.

Entretien et photo Yves Sancey Film sur le travail metroBOULOTkino en présence de Cianferoni, voir p. 13.

les frais généraux restent les mêmes », souligne Françoise Berclaz à La Liseuse, à Sion (Le Nouvelliste, 27.1.2015). Difficile donc de baisser encore les prix de 15 à 20 %. « Les marges me servent à payer les charges, le loyer et les taxes professionnelles » raconte Zita Süskösd, responsable de la librairie Delphica à Genève (Tribune de Genève, 28.1.2015).

Future guerre des prix ? De son côté la FNAC, qui se fournit directement auprès de sa centrale en France depuis 2012, pourrait être en mesure de proposer rapidement des prix avantageux. Ce qui pourrait provoquer une guerre des prix hypothéquant la survie du riche réseau de librairies indépendantes. Poids lourd du livre en Romandie, Payot songe à des mesures mais n’a pas encore communiqué lesquelles. Son directeur, Pascal Vandenberghe, est favorable aux importations parallèles qui permettraient de s’approvisionner en France. Pas si simple toutefois, regrette-t-il : « Nous ne pouvons pas contraindre les éditeurs français à nous approvisionner en direct, et ceux qui s’étaient déclarés prêts à le faire ont renoncé. » (Le Temps, 22.1.2015) Le consommateur-citoyen a le pouvoir de décider s’il préfère soutenir le réseau de professionnels du livre proches, compétents et de bon conseil ou ne voir que le prix et commander en ligne. Décidément, la décision de la BNS du 15 janvier n’a pas fini de faire des vagues.

Guichet postal : témoignage

« Les dernières années ont été un vrai cauchemar »

Les objectifs de vente ayant été relevés année après année, notre témoin s’est progressivement senti sous pression. Et poussé vers la sortie. (photo Urs Flüeler / Keystone)

Les employé∙e∙s de guichet sont mis sous pression avec des objectifs de travail irréalistes. Celles et ceux dont les résultats sont insuffisants aux yeux de leurs supérieurs hiérarchiques doivent partir. Judith Stofer Détendu, assis dans un café de la périphérie bernoise, l’ancien employé de guichet (nom connu de la rédaction), quadragénaire et célibataire, a un nouvel emploi depuis six mois. « Si vous m’aviez rencontré il y a une année, vous auriez vu une autre personne en face de vous – un homme souffrant de troubles psychiques et sans aucune estime de soi », avoue-t-il en sirotant son café.

Spirale infernale Cet ancien employé de La Poste a travaillé dix-huit ans pour le géant jaune. Au guichet, il était responsable de la caisse principale et de la gestion des marchandises. Le travail lui plaisait. Au début, la vente d’articles sans lien avec la Poste (billets de ­ Tribolo, abonnements de natel, assurances, produits PostFinance, etc.) ne lui a demandé aucun

effort particulier. Mais lorsque les objectifs de vente ont été relevés année après année, il s’est senti sous pression. «Je me suis retrouvé pris dans une spirale infernale, dont je ne pouvais plus me libérer. » C’est ainsi qu’il décrit la situation dans laquelle il s’est retrouvé dès 2011. Il n’avait alors pas réussi à atteindre les objectifs fixés par ses supé-

rieurs. De plus, des erreurs lui avaient échappé dans la gestion des marchandises, alors que les objectifs de vente avaient été considérablement augmentés pour 2012. A sa demande de les revoir à la baisse en raison de ses problèmes de santé, son chef refuse sous prétexte que les objectifs correspondent à des valeurs moyennes faciles à atteindre.

Début 2012, il souffre d’une première dépression. Durant une semaine, il est en arrêt maladie avant de reprendre le travail à plein temps. « C’était une erreur, car je n’étais pas encore complètement guéri », avoue-t-il aujourd’hui. La pression de son entourage professionnel a toutefois été si forte qu’il s’est senti obligé de retourner au guichet.

Sous observation Six mois plus tard, il replonge. Cette fois-ci, il est en arrêt maladie durant trois semaines. Puis il reprend à 50 %, toujours en arrêt maladie pour la seconde moitié de son taux d’occupation. « Alors que j’allais mal, on m’a forcé à me rendre à un entretien du personnel », raconte-t-il. On lui reproche des erreurs, un manque d’engage-

ment et le non-respect des objectifs. Il apprend plus tard qu’il se trouve alors dans la phase dite « sous observation ». Puis, à peine en possession du certificat médical attestant sa guérison, on exige qu’il communique dans les quatre semaines comment il compte continuer à travailler. Après l’entretien, il se sent terriblement sous pression. Le sentiment de ne pas être

à la hauteur augmente ensuite à chaque entretien personnel et à chaque prolongation de la phase d’observation.

Arbitraire et injuste Lors d’un entretien où on le menace de licenciement en lui proposant de mettre fin aux rapports de travail par un accord de résiliation, il décide d’agir. Il se met à la

recherche d’un autre emploi et voit ses efforts rapidement récompensés. Avec le recul, il décrit les dernières années à La Poste comme un « cauchemar », comme « la pire période de ma vie ». Il estime tou-

jours que La Poste fixe des objectifs arbitraires et injustes aux employés de guichet. Car il a appris après coup que tout le monde n’était pas tenu d’atteindre les mêmes objectifs de travail.


6 | Branches

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

GI retraité·e·s | 7

syndicom | N° 2 | 20 février 2015 Retraite active à syndicom

FERMETURE de l’IMPRIMERIE NZZ A ZURICH

NZZ : une stratégie fausse, inutile et irresponsable

Pas d’âge pour se battre

Le conseil d’administration du groupe NZZ a balayé les propositions du personnel : l’imprimerie de la NZZ à Schlieren sera fermée le 30 juin prochain. 125 personnes seront licenciées. Nina Scheu

En 2014, les retraité∙e∙s constituaient plus de 30 % des membres de syndicom. Comme la génération du baby-boom arrive à l’âge de la retraite, le nombre de collègues retraité∙e∙s continuera d’augmenter. Naturellement, nous faisons tout notre possible pour gagner de jeunes membres aux idées du syndicat et pour assurer son avenir. Mais nos retraité∙e∙s sont aussi importants pour nous.

Fait accompli La décision définitive de fermeture de l’entreprise est économiquement inutile et stratégiquement fausse, mais elle ne surprend personne. Dès fin novembre, les clients de l’imprimerie de Schlieren avaient déjà été dirigés vers d’autres sites. Et les contrats de rachat de l’entreprise par son principal concurrent Tamedia étaient prêts à être signés. Autrement dit, le conseil d’administration n’a jamais sérieusement remis en cause la fermeture de l’entreprise. La décision est en outre socialement irresponsable. Les personnes touchées auront beaucoup de mal à retrouver un emploi équivalent dans la région de Zurich, d’autant que le franc fort risque de péjorer

encore la situation du marché du travail dans le secteur de l’industrie graphique. Contrairement au conseil d’administration de la NZZ, syndicom ne laissera pas tomber les salarié·e·s de Schlieren et les soutiendra dans leur démarche et leurs actions en vue de sauvegarder leurs places de travail. Mais ne nous leurrons pas : la direction de l’entreprise ne nous fera aucun cadeau. La solidarité et le soutien actif de l’ensemble du personnel seront indispensables pour que les syndicats et la commission d’entreprise parviennent à obtenir de la direction de la NZZ un plan social décent. Un plan digne de l’engagement loyal et souvent de longue date des travailleuses et travailleurs licenciés.

Premières conséquences chez Tamedia Alors qu’était annoncée la décision de fermeture de l’imprimerie de la NZZ, on apprenait, presque au même moment,

CCT Industrie graphique

non-membres doivent être renommées en contributions aux frais d’entretien. Comme c’est déjà le cas aujourd’hui, elles ne devraient toutefois pas être payées par les membres du syndicat. Alors quel est le problème ? Les entreprises qui respectent le CCT n’ont pas à craindre les contrôles usuels effectués dans toutes les branches conventionnées, même s’ils sont ponctuels. Elles doivent plutôt craindre leur association Viscom, qui, par des manœuvres d’obstruction, cherche à retarder l’introduction de la DFOG. Car le renchérissement du franc couplé aux offres bon marché de l’étranger fera aussi passer à la trappe de nouveaux emplois, qui pourraient être préservés efficacement avec la DFOG. syndicom et syna exigent donc une mise en œuvre rapide de la DFOG. « No deal ! », voici ce que nous répondons aux intentions de faire payer une deuxième fois les négociations complémentaires pour la DFOG – cette dernière est déjà payée !

Stop à la désertification postale « Faciliter la vie », « la clé du succès : patiner là où le puck va se trouver et non là où il se trouvait » : c’est ainsi que Suzanne Ruoff, directrice de La Poste, présente notamment sa vision du futur postal dans le journal de La Poste de janvier. La population ne se retrouve pourtant pas dans cette volonté de laisser tomber ce qui a fait le succès de La Poste, un réseau dense au service de la population, pour suivre le chemin de la digitalisation et la dématérialisation qui se dessine à travers tous les petits tests menés ces derniers temps. Deux exemples récents en témoignent.

défendre le service public Roland Kreuzer, responsable du secteur Médias

CCT presse

Pourquoi pas des CCT d’entreprise ? Le 13 janvier dernier, syndicom et impressum ont envoyé à l’Association des éditeurs une pétition exigeant de reprendre enfin des négociations pour une convention collective de travail (CCT). Mais nous n’en sommes pas restés là. Depuis, nous nous sommes adressés aux différents éditeurs. La pétition aux éditeurs peut encore être signée sur www.syndicom.ch/13x13. Et sur le site Internet persoenlich.com, on peut également découvrir la réaction de Hanspeter Lebrument, président de l’Association des éditeurs Schweizer Medien. Le jour même, voici ce qu’on pouvait lire dans la newsletter de la branche : « Une CCT de branche n’est pas à l’ordre du jour », a répondu Hanspeter Lebrument, président de l’Association des éditeurs Schweizer Medien, ajoutant : « Rien n’empêche un éditeur de négocier une CCT avec les représentations du personnel s’il le souhaite. »

que le Tages-Anzeiger ne comprendra désormais plus que trois cahiers rédactionnels. La direction justifie cette réduction du fait que le centre d’impression de Tamedia manquerait alors de place pour l’impression de la NZZ. Avec Arthur Ruthishauser, rédacteur en chef du Tages-Anzeiger et de la Sonntagszeitung, le risque est grand de voir passer à la trappe non seulement des cahiers et des rubriques, mais aussi – une fois de plus – de nombreux journalistes. A titre préventif, la rédaction de la Sonntagszeitung a déjà été largement décimée sous sa férule autoritaire.

rement des actualités de syndicom. Toutes les prestations sont présentées en détail sur notre site : www.syndicom.ch. En cas de questions sur l’AVS ou la caisse de pension, les membres à la retraite peuvent contacter les secrétariats régionaux et notre service juridique. Des collègues compétents les conseilleront volontiers. Les revendications des collègues retraités sont un pilier important de notre travail politique. La défense des rentes et des prestations com­ plé-

mentaires, le développement de la prévoyance vieillesse, mais aussi les besoins nouveaux des retraité·e·s dans notre pays font partie intégrante de notre programme politique. Le maintien et le renouvellement du

contrat intergénérationnel sont pour nous fondamentaux. C’est pourquoi nous avons organisé de nombreuses rencontres régionales sur ce sujet dans le cadre d’un projet de jeunes. Nous continuerons à l’avenir à encourager l’échange entre les générations et intégrerons aussi dans notre travail politique des questions concernant une retraite digne. Ces prochaines années, des jalons importants seront posés dans le cadre de la réforme de la prévoyance vieillesse 2020 proposée par le Conseil fédéral. Il faudra des syndicats forts pour empêcher un démantèlement des rentes et garantir à l’avenir un financement solide de la prévoyance vieillesse. C’est pourquoi nous avons besoin de vous !

Dans toutes les régions, nos groupes de retraité·e·s régionaux organisent des événements intéressants. Dans le cadre de ces activités, les retraité·e·s peuvent rencontrer d’anciens collègues de travail et échanger sur le « bon vieux temps ». Plus de renseignements sur les événements régionaux sur www.syndicom.ch/fr/gi/ retraites/manifestations.html ou dans notre journal. Pour la suite, je souhaite à tous les retraité∙e∙s, et particulièrement à ceux qui atteindront l’âge de la retraite en 2015, beaucoup de beaux moments et de bonheur et une bonne santé.

Bernadette Häfliger Berger Vice-présidente syndicom

Menace sur le service public

La DFO générale est réalisable ! Début février, le Seco remettait à syndicom et syna une évaluation visant à mettre en œuvre la déclaration de force obligatoire générale (DFOG) du Contrat collectif de travail (CCT) pour l’industrie graphique, de manière simple et sans grande modification. Cette nouvelle évaluation s’imposait. Car l’automne dernier, l’association patronale Viscom avait stoppé unilatéralement la procédure DFOG, sous prétexte que la formation d’un organe chargé de contrôler le respect du CCT impliquait des adaptations si importantes qu’elles exigeaient de renégocier le CCT dans son ensemble. La prise de position actuelle, qui découle d’une discussion menée en décembre dernier par syndicom et syna avec le Seco pour débloquer la situation, prouve le contraire. D’une manière générale, la commission ad hoc déjà prévue dans le CCT doit se transformer en une commission permanente de contrôle. Celle-ci doit pouvoir effectuer aussi des contrôles ponctuels de sa propre initiative dans les entreprises, et pas seulement en cas de doute ou de dénonciation pour non-respect du CCT. De plus, les cotisations de solidarité à payer par les

Pour suivre le trend du numérique et satisfaire ses actionnaires, la NZZ ferme une des imprimeries les plus rentables de Suisse après une parodie de consultation. 125 personnes licenciées. (photo DR)

Sans nos collèges retraités, certaines actions ou récoltes de signatures n’aboutiraient pas. Sans eux, maintes assemblées de section seraient ennuyeuses. Heureusement, syndicom a toujours des retraités très fidèles et actifs. Je souhaite ici les remercier chaleureusement de leur engagement. Bien sûr, beaucoup de membres se posent la question de savoir si le syndicat leur sera encore utile après la retraite. Mais syndicom offre aussi de nombreux privilèges aux collègues retraités. Toutes les prestations de service continuent d’être proposées aux retraité·e·s. Ils bénéficient de rabais qui allègent leur budget et continuent de recevoir le journal, qui les informe réguliè-

PHOTO SANDRO DI C ARLO DARSA / KEYS TONE

Schlieren ne mettrait nullement en difficulté la NZZ et ne nécessiterait aucune modification de ses plans en matière de publication numérique.

Selon Lebrument, la CCT Presse alémanique n’est donc plus du ressort de l’Association, mais des entreprises. syndicom et impressum l’ont pris au mot et se sont donc adressés aux éditeurs du Tessin et de Suisse alémanique pour les inviter à négocier individuellement des CCT d’entreprise. Après dix ans de vide contractuel, où les honoraires des journalistes free-lance n’ont cessé de chuter et les conditions de travail de se détériorer sous le règne d’un président hostile au partenariat social, il est grand temps de tracer enfin une voie plus constructive. Les lecteurs profiteraient ainsi à nouveau d’articles dûment documentés, et rédigés dans un climat serein. Gageons qu’ils prolongeraient aussi plus volontiers leurs abonnements aux journaux et périodiques.

Nina Scheu

Le mouvement est parti d’une pétition lancée par Julien Jaquet, du Pâquier (NE), contre la suppression de la livraison du courrier dans les zones de moins de cinq maisons par hectare. Il prend de l’ampleur et s’étend à la Suisse alémanique et au Tessin. Fin janvier, la pétition dépassait les 2000 signatures. Selon l’émission «  On en parle  » du 22 janvier, 15 000 habitations n’ont plus aucun droit légal à être desservies. Selon le conseiller national socialiste neuchâtelois Jacques-André Maire, ce sont ainsi entre 8000 et 10 000 maisons habitées qui sont potentiellement menacées. Avec son collègue UDC Raymond Clottu, il a déposé une motion au Conseil national demandant la suppression, dans l’ordonnance sur la Poste, des exceptions au service universel, inscrit dans la Constitution.

Pas de cité-dortoir Le quartier des Boveresses et alentours, sur les hauts de Lausanne, se mobilise contre la fermeture annoncée pour mars de l’office de poste de la Grangette. La Poste a décidé de le remplacer par une agence postale dans la pharmacie du quartier. C’est sans tenir compte que l’office de la Grangette rend des grands services aux habitants du quartier, aux personnes âgées, aux personnes à mobilité réduite, et que les entreprises de la zone industrielle l’utilisent de plus en plus, ainsi que les habitants des quartiers des alentours. Il a aussi une fonction sociale avec les habitants du Foyer voisin. « Si la poste disparaît, notre quartier ressemblera de plus en plus à une citédortoir » déplore Michel Perret, membre de l’active Société de développement, dans 24 Heures (24.1). Quelque 1000 signatures ont été récoltées en trois petites semaines. Les autorités lausannoises vont reprendre contact avec le géant jaune pour tenter de maintenir l’office. A Crans-près-Céligny, des citoyens mobilisés dénoncent également la suppression d’un service qui devrait être universel et soulignent l’importance des offices postaux pour la vie locale. Depuis l’annonce de la fermeture fin 2014, une pétition a récolté 2800 signatures. « Pour une commune de 2000 habitants, ça fait beaucoup », se réjouit Pierre Cretegny, un habitant, dans Le Courrier (12.2.).

Yves Sancey

Assemblée des retraités section Vaudoise Poste

Les retraités vaudois en assemblée Pour la dernière fois, notre groupe des retraités section Vaudoise Poste a tenu ses assises au Buffet de la Gare de Lausanne, le mardi 20 janvier dernier. Pour cause de transformations, la salle des Cantons va disparaître avec quantité de souvenirs ! C’est avec un pincement au cœur que le président Bernard Faillettaz ouvre cette dernière assemblée dans la salle des Cantons, devant une assemblée réunissant 135 collègues. Après les salutations des invités et le déroulement des points statutaires, le président fait l’énoncé de son rapport. Ce dernier souligne, une fois encore, qu’il n’y aura toujours pas de réadaptation des rentes au renchérissement du coût de la vie ! Mais à

aura lieu sur le Léman, avec la CGN, grâce à l’aide de la section Vaudoise Poste.

cette occasion, les membres présents recevront de vive voix les explications du pourquoi et du comment par la directrice de notre caisse de pensions Poste. Bernard fait quelques commentaires sur la source de soucis du plan « Berset » et demande que notre « Central » soit plus persuasif envers La Poste, afin d’obtenir un peu plus de générosité de sa part pour ses anciens collaborateurs. Il termine par une sympathique nouvelle : la sortie d’été

Un exposé qui a l’avantage d’être clair

PHOTOS AL AIN MICHAUD

Manifestement, tout n’aura été qu’une tactique d’atermoiement. Deux mois après l’annonce de fermeture de l’imprimerie de la NZZ, le conseil d’administration du groupe a sonné le glas définitif de l’entreprise, le 3 février dernier : il maintient sa décision de fermer l’imprimerie de Schlieren au 30 juin 2015. 125 employé·e·s perdront ainsi leur emploi dans l’une des imprimeries les plus rentables de Suisse. Cette décision ne repose sur aucun fondement économique ni aucune nécessité stratégique éditoriale. Son seul objectif est de générer encore davantage de profit pour les actionnaires du groupe NZZ. Contrairement aux allégations de la direction de la NZZ, les arguments des commissions du personnel et de l’entreprise, des salarié·e·s et de syndicom n’ont pas été pris au sérieux. Le document du 9 janvier élaboré dans le cadre de la procédure de consultation démontre que le maintien de l’impression des journaux à

Mme Françoise Bruderer, directrice de la caisse de pensions Poste, a fait forte impression au travers d’une vulgarisation subtile de sa présentation, concernant les facettes financières et solidaires. Notre incompréhension d’être privés, depuis dix ans déjà, d’allocation de renchérissement a trouvé une réponse perspicace. Les prévisions à longue échéance sont très délicates, voire imprévisibles. Exemple d’actualité, l’abandon par la BNS du taux plancher de 1 fr. 20 pour 1 euro ! Acte qui débouche sur des pertes inattendues. Il faut aussi éviter les conflits de générations, agréer une solidarité entre elles. Etat de fait, qui s’établit entre cotisations plus consé-

Publicité

Avec l’Argent Reka, les membres de syndicom boostent leur budget.

7% d e ra b a

is !

En tant que membre, vous obtenez de l’Argent Reka avec un rabais de 7 % chez syndicom. Pour payer notamment vos vacances et voyages intervilles auprès de nombreuses agences de voyages. reka.ch Reka, pour encore plus.

quentes pour les actifs et rentes bloquées pour les retraités ! A ce titre, le conseil de fondation de notre caisse de pensions Poste n’est pas d’accord pour une amélioration des rentes sans une réserve suffisante. Réserve encore à créer et, semble-t-il, sans l’aide de La Poste ? Après l’exposé, de nombreuses questions ont été posées, et les réponses ont su éclairer les zones d’ombre encore existantes dans l’esprit des membres présents.

Suite d’un ordre du jour soutenu Après l’hommage aux jubilaires, le comité a été reconduit à l’unanimité. Plusieurs invités se sont exprimés : Didier Liardon, président de la section Vaudoise Poste  ;

Roland Gutmann, président du Groupe d’intérêt national des retraités  ; Gabriel Cuany, président du groupe Arc Jurassien, et Pierre Savary, de la section de Fribourg. Une proposition de Rémy Addor – sous forme de requête – demande à La Poste une amélioration du montant des bons remis au personnel retraité, et à syndicom de revoir les conditions d’octroi des chèques REKA aux membres retraités. En portant le montant maximum annuel à 1000 fr., avec un rabais de 10 %. En clôture d’assemblée, place à un apéritif convivial, suivi d’un repas de circonstance servi aux 90 membres inscrits à cette partie gustative.

Alain Michaud


8 | Actualités

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

GI femmes | 9

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

portrait

La passion des livres, de la musique et de l’Inde Ursula Hunziker a passé les 25 dernières années de sa vie active au milieu des livres, dans de petites et grandes librairies. Elle a vécu des fermetures et des rachats d’entreprise et sait d’expérience à quel point le soutien d’un syndicat peut être utile. Charlotte Spindler « J’ai besoin d’être entourée de livres  », dit Ursula Hunziker. Dans son appartement clair et confortable d’un quartier périphérique de Zurich, son amour des livres se remarque au premier coup d’œil. On y découvre une bibliothèque parfaitement rangée, avec des étagères de livres jusqu’au plafond : romans d’Aïtmatov à Zola, livres d’art et de voyage, partitions et livres rares, comme cette Bible de Luther du XVIIIe siècle. Les livres de cuisine ne manquent pas non plus : Ursula Hunziker aime cuisiner, de préférence des plats indiens, pour lesquels elle s’approvisionne dans de petites épiceries de Zurich.

prendre de longs voyages à travers l’Inde, où elle compte de nombreux amis et connaissances. Elle s’adonne aussi volontiers à la photo et joue du piano ou de l’orgue pour ses amis. Sans oublier bien sûr la lecture. Elle se fournit régulièrement dans sa librairie favorite, dans le 5e arrondissement de Zurich. Elle connaît le propriétaire et la libraire, dont elle apprécie les conseils.

Un chat dans la librairie Ursula Hunziker a grandi à Zurich. Après avoir envisa-

gé une formation d’assistante sociale, elle opte finalement pour le métier de laborantine médicale. « J’ai toujours aimé les contacts humains, dans mon premier métier déjà, et plus encore dans mon travail de » Après une période libraire.  consacrée à l’éducation de ses enfants, elle trouve un emploi à la librairie associative chrétienne, à la Badenerstrasse à Zurich. « Initialement, j’ai été engagée comme collaboratrice à l’expédition, mais j’ai intégré ensuite l’équipe de vente et participé aussi à l’aménage-

ment des tables de vente et des vitrines. Ces tâches me plaisaient beaucoup. » Après quelque temps, elle rejoint la librairie associative chrétienne à la Hottinger­ strasse, aujourd’hui située à la Hottingerplatz. «  Nous étions deux à diriger la filiale. Nous organisions des lectures et nous avions une grande marge d’autonomie. Nous avions même un chat dans la librairie », raconte Ursula. Quand un poste a été supprimé par mesure d’économie, elle a retrouvé un nouvel emploi à la librairie théo-

logique de la Schifflände. Mais celle-ci a été vendue, puis mise en faillite.

Engagement syndical

Divinités indiennes

PHOTO SABINE ROCK

Sur la table basse du salon se trouvent quelques livres illustrés sur l’art textile oriental et de jolis petits objets rapportés de son dernier voyage en Inde. Vous voulez emporter une «  petite divinité ? », me demandet-elle. Voilà une sacrée proposition ! Tapies dans de minuscules boîtes colorées, ces figurines artisanales fabriquées à Varanasi, au bord du Gange, représentent des divinités hindoues. Ursula les conserve dans une boîte avec de nombreux autres petits trésors ramenés de pays lointains, qu’elle offre volontiers en cadeau. Depuis qu’elle a pris sa retraite il y a quatre ans, Ursula Hunziker s’offre du temps pour entre-

Ursula Hunziker dit avoir vécu de près la dégradation du marché du livre. Le soutien du syndicat lui a été plus d’une fois d’un grand secours. Notamment lorsqu’elle a été victime de la restructuration d’une grande enseigne, dans son emploi suivant, alors qu’elle avait 62 ans. Mais « comme par miracle », elle a retrouvé rapidement un nouvel emploi dans une grande librairie de Lucerne, où elle était responsable des rayons théologie, arts et psychologie. « Cela a été aussi une période formidable, dans une équipe mixte et très agréable. Quand j’ai atteint l’âge ordinaire de la retraite, j’ai même pu continuer à travailler comme auxiliaire à temps partiel flexible pendant quatre ans. Cela m’a permis d’éviter le choc de la retraite. » L’ancienne libraire a aussi toujours trouvé du temps pour des activités syndicales. Elle s’est engagée notamment dans la campagne contre la prolongation des heures d’ouverture des magasins. Pendant plusieurs années, elle a aussi fait partie de la commission pour l’octroi des bourses au syndicat comedia, puis à syndicom. Aujourd’hui encore, elle participe parfois à des rencontres du syndicat.

Droit au But

Chômage imputable à une faute de l’assuré∙e

Oui, de 31 à 60 jours ouvrables au maximum (soit un mois et demi à trois mois de revenus !) de suspension peuvent être imposés à une personne au chômage si elle a perdu son travail par sa propre faute. Par conséquent, elle ne touche aucune indemnité de chômage pendant les jours de suspension. La caisse de chômage prononce des jours de suspension lorsqu’une personne résilie son contrat de travail de son propre chef ou « de plein gré », sans avoir été préalablement assurée d’obtenir un

autre emploi, sauf s’il ne pouvait être exigé d’elle qu’elle conservât son ancien poste (art. 30, al. 1, let. a, LACI). D’après la jurisprudence, la question de l’exigibilité, respectivement de l’inexigibilité, de garder son ancien emploi doit être jugée de manière très stricte. Un mauvais climat de travail ou des différends avec les supérieurs hiérarchiques ou les collègues ne suffisent pas pour conclure à une inexigibilité de la poursuite des rapports de travail. Pas plus qu’un certificat médical ne suffit, d’autant qu’il a été

établi rétroactivement – une fois la démission donnée. Ceci laisse supposer que la personne au chômage n’a consulté un médecin qu’après coup. Une appréciation de la situation de travail par l’association professionnelle ne suffit pas non plus. La caisse de chômage part du principe qu’il y a inexigibilité de la poursuite des rapports de travail si des certificats médicaux clairs ou d’autres moyens de preuve adaptés attestent les circonstances du licenciement. Ce cas de figure se présente quand

le travail concret, pour lequel la personne assurée a été engagée, est la cause principale de la maladie et de son incapacité de travail inhérente et quand l’employeur ne peut proposer aucune alternative équivalente. Simultanément, du point de vue médical, la personne assurée est apte à retrouver sa pleine capacité de travail à un autre poste. Si ces éléments sont réunis, nous avons affaire à une incapacité de travail liée au poste de travail induisant des problèmes de santé. Et ladite incapacité ne devrait pas être assi-

PHOTO LDD

« Alors que j’étais responsable d’une petite équipe de rédaction et de la parution d’un mensuel, un collègue n’a pas accepté que je sois nommée comme sa cheffe. De cette situation sont nées des tensions qui se sont accentuées, aussi en raison de différences salariales importantes. Pendant deux ans, j’ai lutté auprès de mon employeur pour améliorer les conditions de travail – sans résultat. Dans ce climat d’équipe défavorable, ma tâche a fini par me peser. A force de tirer sur la corde, je me suis épuisée. Par peur de tomber gravement malade, j’ai donné ma démission. Mon médecin a confirmé rétroactivement à la caisse de chômage qu’elle était justifiée pour des raisons de santé. L’association professionnelle en est arrivée à la conclusion que mon employeur avait violé son obligation d’assistance à mon égard. Mais la caisse de chômage m’impose 31 jours de suspension. En a-t-elle le droit ? »

milée à une faute de l’assuré qui aurait, par sa démission, provoqué lui-même sa perte d’emploi. Par conséquent, des jours de suspension ne peuvent pas être imposés. En tout cas, n’hésite pas à contacter ton syndicat pour examiner dans quelle mesure une suspension est justifiée ou si un recours s’impose.

Ruth Wenger, licenciée en droit, collaboratrice au service juridique

Nous voulons plus et maintenant ! Le 7 mars, lançons ensemble un signal fort pour plus d’égalité salariale et contre le relèvement de l’âge de la retraite des femmes.

Rassemblement à 13 h 30 à la Schützenmatte à Berne Départ du cortège : env. 14 h, début de la manifestation sur la place Fédérale : env. 15 h (Discours, musique : Rubinia djanes). Train spécial gratuit depuis Genève (10 h 39 / voie 6) – Nyon (10 h 53) – Lausanne (11 h 15) – Fribourg (12 h 00) – Berne (arrivée 12 h 20) Train spécial gratuit depuis Zurich (11 h 19 / voie 17) – Baden (11 h 36) – Aarau (12 h 00) – Olten (12 h 11) – Berne (arrivée 12 h 37) Bus gratuit depuis Lugano Inscription, commande de billets gratuits d’accès au train spécial et plus d’informations sur : www.syndicom.ch/7mars, ou auprès de ton secrétariat régional syndicom.

Manif 7 mars 2015


10 | Actualités

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

Reportage à Fribourg

Actualités | 11

syndicom | N° 2 | 20 février 2015 tool cct

La rotative de Saint-Paul tire sa révérence

Guide pour les questions sur le droit du travail

Groupe Saint-Paul • « La Liberté », imprimée à Fribourg depuis 143 ans, l’est depuis le 1er janvier de cette année à Berne, chez Tamedia. Si l’impression des journaux part, tous les autres secteurs du groupe restent bel et bien ancrés à Fribourg. La rotative s’est tue au matin du 31 décembre, définitivement. Ambiance et reportage lors de cette dernière nuit. Kessava Packiry *

syndicom élargit son offre de prestations et lance un tool CCT ! Sur son site, les membres et personnes intéressées ont désormais accès aux conventions collectives de travail (CCT) dans leur intégralité et trouvent facilement les passages CCT souhaités grâce à une boîte de dialogue. Naomi Kunz

derrière la machine Derrière cette machine, il y a des hommes, et des femmes. Onze rattachés à la rotative, et tout autant à l’expédition, un secteur qui disparaît lui aussi. Un collaborateur fixe se retrouve sans emploi. D’autres n’ont pas obtenu la prolongation de leur contrat à durée déterminée. D’autres encore sont mutés à l’interne. Enfin, la majorité part en retraite anticipée. Pas toujours évident pour des gens qui

sont loin de leurs 65 ans. Ces travailleurs de la nuit vont aussi devoir se réhabituer à vivre le jour, à retrouver une vie sociale.

« maculatures », ils n’atteindront jamais l’expédition . Ce n’est toujours pas bon : il manque du jaune. Debout dans la salle de commande informatisée, Frédéric Pochon et Daniel Mettraux procèdent aux ajustements des couleurs et des repères. Cette fois, c’est tout bon : dans un peu plus d’une heure et demie, les 40 000 exemplaires de La Liberté seront imprimés. Et le monstre se taira à tout jamais, en pleurant ses dernières larmes magenta.

Le roi du laser A 61 ans, Nicolas Chatagny se retrouve dans cette situation, lui, l’un des plus anciens collaborateurs de Saint-Paul. Il y a trente-quatre ans, il a quitté l’ère de Gutenberg pour entrer dans celle du laser. Lien important entre la rédaction et l’impression, c’est lui qui, de la page virtuelle qui s’affiche sur ses deux écrans, procède à la première étape qui permettra l’impression du journal. Saisissant une fine feuille d’aluminium vierge, en format journal, il l’introduit dans une machine qui, grâce au laser, va faire ressortir la couche à imprimer. C’est la phase dite de « l’insolation ». Pour chaque page à imprimer, il faut quatre plaques d’aluminium. Une pour le noir, une pour le jaune, une pour le magenta (rouge) et une pour le cyan (bleu). « Avec ces quatre couleurs fondamentales, on peut obtenir tous les tons que l’on veut» précise, intarissable, Nicolas Chatagny.

La tour de la cathédrale Les plaques prêtes, il faut à présent les caler aux cylindres de la rotative. C’est Etienne Bregger qui s’en charge ce soir-là, en prenant soin de ne pas mélanger l’ordre des couleurs : « ça va, pas trop fatigant ? », lance-t-il de son fort accent vaudois au reste de l’équipe en pause. L’impression des « FN » vient de se terminer, celle de La Liberté ne va pas tar-

Éviter de ruminer Daniel Mettraux procède une dernière fois aux réglages du « monstre ». A 52 ans, il fait partie des rotativistes partis travailler chez Tamedia, au centre d’impression de Bussigny. (photo Alain Wicht)

der à démarrer. Souffler un peu n’est pas de trop. Le métier est physique, il faut dire. Il suffit de voir les interminables coursives parcourant la machine orange, haute d’une dizaine de mètres, pour comprendre qu’on ne passe pas sa nuit assis sur une chaise. D’ailleurs, il n’y a pas de chaise ici. « Chaque nuit, avec les escaliers, on grimpe l’équivalent de la tour de la cathédrale Saint-Nicolas (74 mètres de haut, ndlr) », image Frédéric Pochon, chef d’équipe. « On a aussi calculé qu’en une soirée, on parcourt bien dix kilomètres. »

L’encre entre en action Le travail reprend. Dans son cliquetis bruyant, la rotative s’est mise à avaler le papier blanc cassé que dévide une énorme bobine. Ce papier part se perdre dans un dédale interminable,

mais son chemin est bien précis. Le rouleau tourne à blanc, lentement. Notamment pour éviter qu’il ne casse, et pour permettre à Daniel Mettraux, imprimeur rotativiste, de régler délicatement les pinces servant au pliage du journal. La cadence peut s’accélérer, l’encre entrer en action. Après avoir défilé dans le corps de la machine, les exemplaires de journaux en sortent pliés, pour se faire aussitôt happer par les pinces d’une longue, très longue chaîne qui tourne et tourne autour de la rotative. Pour ensuite prendre le chemin de la salle d’expédition, où les employés préparent les sacs de La Poste et ceux destinés aux porteurs.

Depuis l’annonce de la fermeture de la rotative, il y a eu quelques tensions, c’est vrai. Mais jusqu’au bout, ces travailleurs de la nuit auront fait leur boulot, avec cette même conscience professionnelle. « Il vaut mieux se préparer à l’après plutôt que ruminer », tempère Daniel Mettraux qui, à 52 ans, s’en va travailler au centre d’impression de Bussigny (VD). « Ce n’est pas évident. Mais il faut savoir se remettre en question. » La WIFAG OF7 aurait pu fonctionner jusqu’en 2020, selon Daniel Mettraux. «  On savait qu’il y aurait une évolution, mais pas aussi vite. Nous pensions pouvoir aller un bon bout plus loin. Nous avions reçu le témoin des anciens. Nous aurions aimé, nous aussi, pouvoir le transmettre à d’autres. »

*Extrait d’un article paru dans La Liberté, 31.12.2014

Les larmes magenta Les quelque 1000 premiers exemplaires servent à régler l’impression de la couleur. Appelés

Longue-vue

« La répartition de la prospérité est de plus en plus inégale et les tensions sociales s’enveniment. » « Le vieillissement démographique s’accélère et les assurances sociales sont mises sous pression, ce qui entraîne un allongement de la durée de la vie active. Les tensions intergénérationnelles s’accentuent. » « L’immigration est en baisse et le chômage augmente. Le vieillissement démographique qui s’accentue met l’Etat social sous forte pression. » « L’immigration en Suisse – que ce soit en provenance d’Asie, d’Afrique ou d’Europe – demeure importante, ce qui avive les tensions sociales. » Sombre tableau ! Deux fils conducteurs relient ces quatre citations. D’une part, elles sortent toutes du même rapport « Perspectives 2030 » élaboré en 2014 pour le Conseil fédéral

par l’« état-major de prospective » de la Chancellerie. Ces extraits synthétisent les conséquences sociales des quatre scénarios d’avenir retenus par l’administration dans son document. D’autre part, elles annoncent toutes des lendemains qui déchantent pour le petit peuple et le monde du travail, mais aussi pour la société dans son ensemble. Puisque «  gouverner, c’est prévoir  », le Conseil fédéral commande régulièrement des études d’avenir pour asseoir ses réflexions. Dans ce but, l’administration a produit « Opportunités et danger pour la Confédération ». Sur le plan « scientifique », les quatre scénarios résultent du croisement un peu abstrait des effets présumés d’une plus ou moins forte intégration économique de la Suisse dans le monde et

d’une plus ou moins importante évolution technologique. Mais de toute façon, quels que soient les paramètres retenus, leurs dosages réciproques ou les variables étudiées, tout concorde pour prédire un avenir sombre à de larges pans de la société. Le gouvernement en a pris connaissance en décembre 2014 et a annoncé qu’il s’inspirera de ce document pour son prochain programme de législature 2015-2019 à présenter début 2016 au Parlement, soit après les élections nationales de cet automne. Bien que saisi d’un tel constat, l’actuel Conseil fédéral n’estime pas important de l’intégrer immédiatement dans ses réflexions. Il prend simplement acte que nous allons dans le mur et semble plus enclin à poursuivre sur la lancée qu’à recentrer ses priorités.

PHOTO DR

Va te faire voir chez les Grecs !

L’imprévoyance n’étant pas une gouvernance tolérable, seul un sursaut civique et politique de la population, de ses partis et organisations pourra orienter la société sur une nouvelle voie, pavée de décroissance et de réduction des inégalités, d’emplois socialement utiles et de production respectueuse de l’environnement. Il est grand temps de changer de système, à tout le moins de tester des alternatives, surtout lorsque le Conseil fédéral ferme les yeux sur les évidences inscrites dans ses propres rapports et dit implicitement à la population d’aller se faire voir chez les Grecs…

Michel Schweri

Le tool CCT, terme anglais pour «  boîte à CCT  », enrichit syndicom d’une nouvelle prestation. Les quinze CCT nationales et huit CCT régionales que couvre syndicom sont désormais regroupées dans une banque de données électronique sur son site Internet et accessibles au grand public. Un groupe de projet interne a élaboré le tool avec le service juridique de syndicom et l’a testé en détail. « Le tool représente une plus-value importante pour nos membres. Ils peuvent ainsi s’informer facilement de leurs droits et se faire une idée générale », se réjouit Bernadette Häfliger Berger, viceprésidente de syndicom et responsable Egalité et droit. Le tool CCT apporte une prestation complémentaire aux conseils four-

nis par les secrétaires politiques en matière de droit du travail. En cas de problèmes, les secrétariats régionaux se tiennent bien entendu toujours à disposition des membres. Les secrétaires régionaux et spécialisés sont aussi très satisfaits de cette nouvelle prestation : « Grâce à la recherche par thèmes, le nouveau tool CCT permet de trouver en trois clics l’article pertinent pour répondre à une requête ou à une question », déclare Anna Haselbach du secrétariat régional Suisse orientale. Franz Schori, secrétaire spécialisé Télécom / IT, se réjouit : « Le tool CCT simplifie le travail des secrétaires syndicaux, qui conseillent régulièrement les membres sur des questions relatives au droit du travail. »

La recherche en quatre étapes Les internautes qui souhaitent s’informer sur leur CCT peuvent accéder au tool CCT depuis www. syndicom.ch/tool-cct. Il est pos­ sible de trouver des informations pertinentes en quatre étapes : 1. CCT – Les utilisateurs peuvent sélectionner la CCT pertinente (Poste, Swisscom etc.). 2. Thème – La recherche peut être ciblée (p. ex. licenciement). 3. Article – Les utilisateurs peu­ vent ensuite sélectionner l’ar­ ticle CCT déterminant pour eux (p. ex. licenciement abusif). 4. Mot-clé – Il est alors possible de filtrer directement les infor­ mations. Pour chaque CCT, vous trouverez quelques remarques introduc­

tives. Les articles sélectionnés apparaissent dans l’ordre chrono­ logique et peuvent être ouverts, puis refermés. Certains articles contiennent des observations rédigées par le service juridique de syndicom. Au bas de la page

Internet s’affichent tous les docu­ ments relatifs à votre recherche (CCT, explications complémen­ taires et dispositions addition­ nelles) ; ils peuvent être téléchar­ gés en format PDF.

DÉBRAYAGE CHEZ ROTH ET SAUTER À DENGES

Licenciements et paye en retard : ça suffit ! Pour les salarié∙e∙s de l’imprimerie Roth & Sauter, spécialisée dans la réalisation d’étiquettes de vin, « ce début d’année 2015 sent plutôt les raisins de la colère », comme l’écrit joliment la journaliste de La Côte (13.2). Le 12 février, à 7 h 15, les 23 collaborateurs de la société basée à Denges (VD) refusaient de se mettre au travail tant qu’ils n’étaient pas payés. « Les travailleurs ont été contraints d’envoyer une lettre de mise en demeure pour exiger leur paie. Ne constatant aucun versement, ils ont décidé de cesser le travail », explique Alexis Patino, secrétaire régional en charge de l’industrie graphique à syndicom. Si une toute petite minorité est retournée travailler après avoir entendu le patron, le mouvement s’est poursuivi tout au long de la journée et, le lendemain, la totalité du personnel des ateliers poursuivait le débrayage. Au moment où

nous écrivions ces lignes, le vendredi 13 février, le travail n’avait pas repris. Le 16 février, l’Assemblée du personnel devait décider de la suite, selon l’avancement des négociations avec la direction. Ces événements sont le résultat de la crise que traverse l’entreprise, de retards dans le versement des salaires dans le passé et de la mise à pied de tous les salarié∙e∙s. En raison de difficultés économiques, Roth et Sauter n’a pas pris en charge les coûts de l’AVS et du deuxième pilier

en 2014. Déclarée en faillite au 26 janvier par le Tribunal d’arrondissement de La Côte, l’entreprise a reçu le 12 février la décision du sursis, décision qu’elle attendait, dit-elle, pour débloquer les salaires. Les salarié∙e∙s ont reçu leur lettre de congé fin décembre, licenciements qui seront effectifs entre février et mars. Pour Patino, ce sont des licenciements abusifs : « En renvoyant tout son personnel, l’entreprise aurait dû annoncer ce licenciement collectif au canton et suivre la procédure

légale. » « Certains, engagés par une autre société du groupe, ont été licenciés par Roth et Sauter, avec laquelle ils n’ont aucun lien contractuel », constate le syndicaliste. Il ajoute que « la majorité, âgés de plus de 50 ans, sont difficilement recasables, dans un secteur en crise. Quant aux salaires, on nous fait de belles promesses, alors qu’au final les travailleurs doivent attendre une semaine, sinon plus. Résultat : ils en ont eu assez d’être floués. » Dans La Côte (13.2), Jean-Michel Borel, directeur de la société, fait part quant à lui de sa « surprise » suite au débrayage, stigmatisant « l’action un peu précoce du syndicat, voire sa mauvaise foi… Ils incitent les gens à la grève, alors qu’on s’affaire à résoudre

Publicité

Offre spéciale Commandez votre carte AgipPLUS

• sans frais • sans taxe • rabais carburant 4.5 cts/lt (sans plomb et diesel) (sur les stations-service Eni/Agip en Suisse et au Liechtenstein)

Commandez votre demande de carte à notre secrétariat

-4.5

cts par litre

+41 (0)58 817 18 18 - mail@syndicom.ch

PHOTOS ALE X PAT INO

C’est fini. Ce matin, vers 3 heures, la rotative de Saint-Paul s’est définitivement mise en mode « off ». Pour le groupe, une page importante, maculée de nostalgie, se tourne : cent quarante-trois ans d’histoire prennent fin. Enfant de Fribourg, La Liberté ne sera plus imprimée sur ses terres, mais sous les presses de Tamedia, à Berne. Tout comme La Gruyère, Le Messager, Agri. Et les Freiburger Nachrichten (FN) évidemment qui, il y a deux ans, ont préféré le centre d’impression de Tamedia pour des motifs économiques. Une décision couperet qui a condamné la rotative de Saint-Paul et entraîné la suppression de 45 postes de travail. Occupant quatre étages d’une aile du bâtiment de Pérolles 42, la WIFAG OF7 a été installée il y a trente-quatre ans, en tant que prototype, lors du passage du plomb à l’ère de l’offset. La machine était capable d’imprimer jusqu’à 30 000 exemplaires à l’heure. Le monstre de 800 tonnes, dont les veines sont irriguées par 800 litres d’huile, sera démonté dans les quatre mois.

le problème. » Sur le point des salaires, Jean-Michel Borel est formel : ceux-ci ont été versés le jour même. N’en déplaise à l’antisyndicalisme dont semble témoigner le directeur, les salarié∙e∙s, échaudés par des promesses non tenues, n’ont pas eu besoin du syndicat pour décider d’eux-mêmes ce débrayage. Le syndicat ne fait ici que son devoir : se mettre au service de ses membres pour les défendre au mieux dans leurs légitimes revendications. Le directeur parle de restructuration, de réembauche partielle, de solutions pour l’AVS et le deuxième pilier. « Mais, pour l’instant, on ne peut rien promettre », concède-t-il dans 24 Heures (13.2).

Yves Sancey


12 | Service

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

Fprmation

MOVENDO l’institut de formation des syndicats

Inscriptions : Monbijoustrasse 61, CP, 3000 Berne 23, tél. 031 370 00 70, fax 031 370 00 71, info@movendo.ch Facebook – faire ses premiers pas dans un réseau social de façon futée (F2.6.1512). 25.3.2015 ; Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne. Thèmes principaux : Les réseaux sociaux sur Internet – Configurer un compte Facebook et paramétrer son profil – Quelques astuces. Intervenante : Stephanie Booth (formatrice et consultante en médias sociaux). PowerPoint (F1.6.1506). 21.4.2015 ; Synergic, Yverdon-les-Bains. Thèmes principaux : Animation – Ecritures spéciales – Utilisation des fonds prédéfinis - Insertion du bruitage, d’une musique – Création d’un diaporama – Astuces. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur). Les bases de Windows sur PC (F2.6.1503). 23-24.4.2015 ; Synergic, Yverdonles-Bains. Thèmes principaux : Monde de l’informatique – Gestion de dossiers et fichiers – Fonctions de base – Personnalisation du bureau – Aperçu des logiciels de la bureautique. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur). Accompagner et conseiller des collègues en situation difficile (F1.7.1507) ; 27-28.4.2015 ; Hôtel de France, Ste-Croix. Thèmes principaux : Analyse de situation de conflits – Evaluation des actions possibles – Recherche de solutions équitables. Intervenants : Roland Conus (Unia), Achille Renaud (Unia). Pour les membres, les frais (cours, alimentation et / ou nuitée selon annonce) d’au moins un cours par année sont pris en charge par le syndicat. Après réception de votre inscription, nous vous informons des conditions auxquelles vous pouvez participer à la formation choisie.

Agenda

SECTEUR MÉDIAS cours de perfect ionnement 2015 Inscriptions sur www.helias.ch

Le nouveau programme pour 2015, avec des cours de perfectionnement attractifs, est en ligne sur www.helias.ch.

BIEL-BIENNE

Groupe d’intérêt des retraités Section Syndicom Assemblée générale annuelle Nous avons le plaisir de vous inviter à notre assemblée générale annuelle mardi 17 mars 2015 à 14 h 30, au Restaurant Büttenberg, chemin Geyisried 63, Biel / Bienne. Nous souhaitons un bon rétablissement aux collègues qui, pour des raisons de santé ou autres motifs, ne peuvent participer à l’assemblée générale et espérons les rencontrer à la prochaine manifestation. Programme d’activités 2015 : Le 15 avril nous visiterons le chantier « Stades de Bienne ». La sortie annuelle aura lieu au mois de mai. Notre rencontre Grillades aura lieu au mois d’août. La traditionnelle assemblée de Saint-Nicolas aura lieu le mardi 8 décembre. Notez et réservez ces dates. Au plaisir

GRUYÈRE

ASSEMBLÉE ANNUELLE du CHALET de L’ENTRAIDE Convocation - invitation : Vous êtes convoqué·e·s - invité·e·s pour l’assemblée annuelle du Chalet de l’Entraide qui aura lieu le vendredi 6 mars 2015 à 20 h au Chalet de l’Entraide à Montbarry-Le Pâquier.

12

13

14

II 10

Verticalement : 2 1. Tire-fesses. 2. Débarrassée de ses peluches. Cépage plus très 5 courant. 3. Popotâtes. Drame asiatique. 4. Amorce le printemps. Bonne entrée. 5. Alias Rabelais. Lieu de palabres. 6. Ici. Exécution solitaire. 7. Pas elle. Sur l’établi, démonté. encore plus. 8. Où le dos perd son nom. Le boutReka, du pour boiler. 9. Plusieurs. Mieux que jamais. 10. Contraction. 11. Géant des neiges. Grandes oreilles sous le soleil. 4 12. Répandis mon chargement sur la route. 10 millions en Inde. 13. De plus. Gonfle. Manque à Nicar ! 14. Atoll de Micronésie. Plus étroit. 15. Plus efficace qu’un troupeau de moutons. Assèche.

Le·la gagnant·e – dont le nom paraîtra dans le n° 03 – recevra 30 fr. en chèques Reka. Prière d’envoyer votre solution (le mot-mystère seulement) jusqu’au 4 mars à syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

1

II

Site Internet avec Adobe Muse. 26 mars. Animateur : Tony Manganelli. Délai d’inscription : 3 mars.

III

Nouveautés d’Adobe Creative Cloud. 6 mai. Délai d’inscription : 14 avril.

IV

Photoshop avec tablette graphique Wacom Intuos 4. 7 mai. Délai d’inscription : 14 avril.

V

Retouche d’image avec GIMP – l’alternative gratuite à Photoshop. 18 mai. Délai d’inscription : 28 avril.

VI

Illustrations avec Inkscape – l’alternative libre à Illustrator. 19 mai. Délai d’inscription : 28 avril.

VII

Mise en page avec SCRIBUS – l’alternative libre à InDesign ou Quark Xpress. 20-21 mai. Délai d’inscription : 28 avril.

VIII

NOUVEAU :

IX

Site Internet avec Adobe Muse. Lieu : Imprimerie Saint-Paul (Pérolles 38, Fribourg). Animateur : Tony Manganelli. Deux dates à choix :

X

29 septembre, délai d’inscription : 8 septembre.

XI

La photographie numérique, atelier théorique et pratique. Lieu : LookA, rue du Nord 4, 1800 Vevey. Animateur : Luca Carmagnola. Deux dates à choix :

XII

ORDRE DU JOUR : 1. Bienvenue et liste de présence. 2. Procès-verbal de l’assemblée du 21 mars 2014. 3. Rapport du président. 4. Rapport du caissier. 5. Rapport des vérificateurs et approbation des comptes. 6. Nominations statutaires. 7. Activités – travaux 2015 : Chalet, Source, Route des Cavues. 8. Divers. A l’issue de l’assemblée, nous aurons le plaisir de vous servir une collation. Les délégués empêchés voudront bien se faire remplacer. Merci. Tou·te·s les collègues intéressés au Chalet sont cordialement invités à participer à cette assemblée. Au plaisir de vous rencontrer nombreux, nous vous adressons, chères et chers collègues, nos meilleures salutations. Au nom du comité : Raymond Remy, président. Besoin d’un transport ou excuse : Appelez le 026 912 56 91 ou 079 944 35 85. E-mail : raymond.remy@websud.ch

BERNE - MANIF NATIONALE DES FEMMES

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

9

1

8

3

Intéressé·e·s par la situation de la CP Poste toire, l’oratrice s’appliqua à démontrer en quoi consiste sa responsabilité et celle du conseil de fondation : veiller aux intérêts de tous les assurés, actifs et pensionnés. Or, actuellement, la situation des actifs est la plus préoccupante, étant donné les prévisions qui planent sur leur situation (baisse du taux d’intérêt technique et du taux de conversion). Dès lors, et nous pouvons le comprendre, les responsables de la CP Poste fixent leur regard principalement sur le sort réservé aux actifs, afin de sauvegarder au mieux leur avoir de retraite. La Poste, en sa qualité d’employeur, suit bien entendu l’évolution. Elle dispose d’ailleurs d’une réserve de cotisations sans renonciation d’utilisation de l’ordre de 500 millions. Mais la CP Poste sait qu’elle ne peut pas se reposer sur l’employeur ; il lui appartient d’assurer seule sa charge de prévoyance professionnelle. Un regard dans les comptes 2013 indique une adaptation du capital des retraités d’un montant de 712 millions, portant la réserve à 7,9 milliards. Du côté des actifs, diverses opérations – dont des apports compensatoires (changement des bases) pour 580 millions – donnent

un capital de prévoyance de 6,3 milliards. Voilà qui démontre succinctement une partie des soucis auxquels la direction de la Caisse doit faire face. On peut admettre que les retraité·e·s présent·e·s comprirent la directrice de leur Caisse lorsqu’elle leur annonça que leur situation ne figurait qu’en queue de liste dans ses préoccupations. Ce disant, il n’y eut de sa part aucune intention de sous-estimer leurs aspirations ; d’ailleurs elle venait d’expliquer ce qui est entrepris en vue de la stabilisation de leur capital. Elle accepta toutefois de transmettre au conseil de fondation (sans grandes chances de succès !) une demande visant à l’octroi d’une compensation de renchérissement aux collègues bénéficiant d’une modeste retraite. Gageons que la présence de Madame Bruderer, de même que les explications données, contribuera à renforcer la confiance des participant·e·s dans la bonne gestion de leur institut de prévoyance. Même si le non-octroi d’une allocation de renchérissement en 2015 fut la note rafraîchissante de l’exposé !

Rémy Addor

15 Décès

6

10 2 5

9

Aeby Jean-Michel, Villiers, décédé le 24.12.2014 à l’âge de 79 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1955.

Moulin Ami, Vercorin, décédé le 28.11.2014 à l’âge de 52 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1979.

Charlet Adrien, Cossonay-Ville, décédé le 29.01.2015 à l’âge de 73 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1959.

Naoux Léonce, St-Léonard, décédé le 24.12.2014 à l’âge de 71 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1962.

Croset Francis, Montreux, décédé le 01.12.2014 à l’âge de 81 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1951.

Richard Marcel, Mézières VD, décédé le 11.11.2014 à l’âge de 70 ans. Membre de la section Vaud Télécom depuis 1973.

Landry Raymond, La Sagne NE, décédé le 21.12.2014 à l’âge de 83 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1946.

Vuilliomenet Edmond, Lausanne, décédé le 21.01.2015 à l’âge de 82 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1949.

rédaction

Reka, pour encore plus.

Allemand : syndicom, die Zeitung, Naomi Kunz, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch 4 8

XIII

3

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30; Catherine Tabary : 058 817 19 34; Fabienne Brunner : 058 817 19 36; Patricia Alcaraz : 058 817 19 31; Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux

Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26, Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mercredis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mercredi 12h. Neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Loosli­strasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.

IMPRESSUM

1

7

Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h.

Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h.

15

En ayant invité Madame Bruderer, directrice de la CP Poste, en qualité d’oratrice principale lors de l’assemblée générale de janvier écoulé, le comité des retraités vaudois de la Poste a mis dans le mille ! Il suffisait pour s’en convaincre de constater avec quelle attention les nombreux participant·e·s suivirent les informations données. Disons d’emblée que Madame Bruderer sut choisir des termes et des exemples accessibles à l’ensemble de l’auditoire. Aussi la science actuarielle apparutelle évidente à plusieurs moments  ; chacun·e· comprit par exemple qu’une année comptable 2014 débouchant sur un taux de couverture appréciable n’augurait pas un espoir au sujet de la compensation du renchérissement pour les retraité·e·s ! Car le fameux obstacle de la réserve qui doit être constituée pour pallier d’éventuelles fluctuations de valeur (estimée à 2,3 milliards dans le rapport 2013) est toujours présent ; les fonds manquent encore ! La somme nécessaire à la création du fonds en question correspond à 16 % du capital de prévoyance et des provisions techniques. Objective, réaliste, tout en se montrant compréhensive à l’endroit de son audi-

secrétariat régional lausanne

Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86

7 mars, 13h30, Schützenmatte. Détails, voir p. 9.

Let tre de lecteur

III Définitions Horizontalement : IV I. Renouassent. II. Avant louis. Flemmard. Chantâtes au clair de V lune. III. Vieux volumes. Anet. Boss de Chicago. Retour VI sur l’ego. IV. Plante à violet. Gelât. VII V. Tombe sur Liège. Région de Guinée-Bissau. VI. Acte de mammifères. Arrivée. VIII VII. Utile des deux côtés de Gibraltar. Grande et laborieuse confédération. IX VIII. Etape. Parent. IX. Finit terminer. Fleuve du Nord. X Fait partie du Haut-Adige. X. Sommeil artificiel. Hérissons malgaches. XI 7 XI. Petit mont renversé. Fit écrouler. Sûrement pas. Vache sacrée. XII XII. Dieu phénicien. A tour de rôle. XIII. Hawaï à la montagne. Sans nuance. XIII

Création de formulaire avec InDesign. 18-19 mars. Délai d’inscription : 24 février.

17 et 18 novembre, délai d’inscription : 27 octobre.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2015 Avis final pour les membres de la section Genève L’assemblée générale 2015 se déroulera à l’UOG (Université ouvrière de Genève) le samedi 14 mars 2015 à 16 h 30. Invité : Alain Carrupt, président central de syndicom. Thèmes qui seront notamment traités : rapport, comptes, budget, élections, informations syndicales. Les membres de la section recevront l’invitation par voie postale. Un apéro dînatoire suivra l’assemblée générale (sur inscription). Inscriptions et propositions : avant le mercredi 4 mars 2015 sur notre site http://www. syndicomge.ch ou par e-mail à ag2015@syndicomge.ch

6

I

12 et 13 mai, délai d’inscription : 21 avril ;

metroBOULOTkino trilogie « La mISE À MORT DU TRAVAIL ». 3 parties - 3 dates • mardi 24 février, 19 h, « La destruction » (50 mn). Discussion : l’évolution du travail avec Nicola Cianferoni, chercheur en sociologie du travail à l’EESP (voir p. 4). • mardi 17 mars, 19 h, « L’Aliénation » (64 mn). Discussion : l’évolution du travail avec Marie Pézé, psychologue, auteure de « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». • mardi 31 mars, 19 h, « La dépossession » (63 mn). Discussion. LIEU: Cinélux, bd St-Georges 8 à Genève. www.metroboulotkino.ch

GENÈVE

La solution du sudoku syndicom du N° 1 / 2015 était : 156 (de gauche à droite). Le gagnant est Michel Schneider, 1 à dos 2 offert 3 par notre 4 5 6 de7prestation 8 9 10 11 de Bussigny-près-Lausanne (VD). Il gagne un sac partenaire Reka. Nous le félicitons chaleureusement ! I

Lieu (sauf indications contraires) : Imprimerie Saint-Paul, boulevard de Pérolles 38, Fribourg.

26 mars, délai d’inscription : 3 mars ;

GENÈVE-CINÉ

de vous rencontrer nombreux, recevez nos amicales salutations. Le comité

Sudoku

Animatrice (sauf indications contraires) : Birgit Ewert, instructrice Adobe.

CONTACTER SYNDICOM

Agenda

Mots croisés Gest ion d’équipes et de conflits, médiat ion Vous êtes susceptibles d’intervenir comme médiatrice ou médiateur lors de conflits, au sein de votre équipe de travail ou dans les instances des organisations. Pour ce faire, vous avez besoin de disposer d’outils professionnels pour analyser la dynamique d’équipe, son niveau de développement et les situations de conflit pour savoir les gérer de manière adéquate. Ce séminaire, de cinq journées, permet aux participant·e·s d’analyser une équipe / un groupe et de l’aider à se développer harmonieusement ; de reconnaître les schémas de communication conflictuelle et de développer les réponses appropriées à la situation ; d’appliquer des techniques de communication et de gestion de conflits à des situations concrètes de travail et d’agir en médiateur ou médiatrice dans des situations conflictuelles Public cible et prérequis : Ce cours concerne le personnel des syndicats ou d’autres personnes intéressées (voir frais ci-dessous) pouvant justifier de compétences en animation et travail de groupe. Dates et lieux : 20-21.04.2015 à Morges, Hôtel La Longeraie et 28-29.05.2015 à Ste-Croix, Hôtel de France et 18.06.2015 à Lausanne, Buffet de la Gare. Intervenant : Gabriel Delaunoy (Master en sciences humaines, médiateur), Concertation. Frais de cours : (1650 fr.), alimentation et nuitées pour le personnel des syndicats affiliés à Movendo (720 fr.) : pris en charge par le syndicat concerné.

Service | 13

syndicom | N° 2 | 20 février 2015

mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i)

Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch

abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an

Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch

changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne

publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil AG, Ebikonerstrasse 75, 6002 Lucerne prochaine parution 20 mars (délai rédactionnel : 2 mars) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne


14 | La dernière

syndicom | N° 2 | 20 février 2015 4 e congrès mondial de UNI Global Union à Cape Town

VOTATIONS 8 mars : Non à l'init iative « famille » du PDC

Le PDC aime les familles, mais pas toutes ! C’est une bien curieuse initiative qui nous est soumise le 8 mars. Parce que les allocations familiales sont financées par les employeurs, nous disent les initiants, celles-ci devraient échapper à l’impôt qui, lui, retourne à l’Etat… Et que pour aider les familles dans leur pouvoir d’achat, cette part des employeurs ne devrait pas retourner à l’Etat puisqu’il n’y aurait pas d’affectation de cet impôt à la politique familiale. Je partage bien entendu le souci des initiants quant à l’aide à apporter aux familles, toutefois, la logique qui sous-tend ce raisonnement est gravissime. D’abord, il met en cause le rôle de l’Etat comme service public, puisque les initiants prétendent qu’il n’a pas droit à cet argent pour ses prestations. C’est 760 millions de moins pour les cantons et 240 millions de moins pour la Confédération. A l’heure où plus de la moitié des cantons font des programmes d’économie avec des mesures drastiques, les directeurs cantonaux des finances ne s’y sont pas trompés, même ceux du PDC, pour refuser cette initiative. (…) Entendons-nous bien. Je ne pense pas que l’argent que l’on investit dans les familles soit

de l’argent jeté par les fenêtres. Bien sûr que non. Mais cet argent doit être bien investi. Or, le moins que l’on puisse dire c’est que le milliard que coûterait l’initiative du PDC en manque à gagner aux collectivités publiques (2 à 3 milliards selon les estimations des opposants, ndlr), ne va pas aider les familles qui en ont le plus besoin. Ainsi, les familles qui ne paient pas d’impôts parce que leur revenu est insuffisant ne seront pas aidées, car elles n’auront pas droit à ces déductions. Les familles les plus aisées, elles, se verront offrir l’équivalent d’une semaine de sport d’hiver. (...) Il est piquant de constater que c’est ce même PDC qui, en commission de la santé du National, a refusé de rendre gratuites les primes d’assurance pour les enfants sous prétexte que cela allait coûter… un milliard. (...) Toutes les solutions ne se valent pas. Certaines aident les familles, TOUTES les familles, d’autres font semblant de le faire et sont régies par l’injustice et l’inégalité de traitement.

Ubuntu – avec toi ! Cape Town, deuxième plus grande ville sud-africaine, début décembre 2014. Plus de 2000 syndicalistes d’une centaine de pays étaient présents au quatrième congrès mondial d’UNI Global Union. A l’échelle internationale, c’est l’une des plus grandes rencontres syndicales jamais organisées en Afrique. Vingt ans après la fin de l’apartheid et les premières élections libres en Afrique du Sud. Tant en Afrique du Sud que dans le cadre du mouvement de solidarité lancé dans de nombreux pays, les syndicats ont joué un rôle important contre l’apartheid. Avec 20 millions de membres affiliés à 900 syndicats dans 150 pays, UNI lutte contre cette inégalité: « Ubuntu – avec toi ! », tel était le slogan du congrès. Et parce que les uns s’enrichissent alors que les autres perdent leur emploi et leurs prestations, la répartition passe aussi par la politique salariale : « Le monde a besoin d’une augmentation de salaire ! »

Ada Mara, conseillère nationale (PS/VD)

La Poste

Roland Kreuzer avec Hans Kern et Michel Gobet, participants au congrès UNI

OUI à la vente de produits tiers, NON à la pression sur le personnel et les client∙e∙s ! de limiter les activités de La Poste en dehors de l’envoi et la distribution de lettres et de colis au minimum. Pour mémoire, une phrase clef du texte de l’initiative stipule que La Poste doit « se concentrer sur son objectif entrepreneurial et s’y limiter ». Le message est clair, ce n’est pas seulement les produits tiers qui sont dans le viseur. Prochaine étape, les activités de logistique de La Poste (en dehors des colis postaux) et, à terme, un nouvel assaut pour demander la privatisation des services financiers de La Poste. syndicom a une stratégie claire dans ce domaine et rejette avec fermeté cette initiative. Le syndicat soutient la vente de produits tiers. Ce complément aux activités traditionnelles de La Poste contribue en effet au maintien d’offices de poste et par conséquent d’emplois rémunérés correctement. Notre syndicat dénonce par contre la pression exercée sur le personnel, et par voie de conséquence sur la clientèle. Dans la dernière édition de notre journal, nous avons publié les résultats de notre sondage mené auprès d’une partie du personnel de vente. Même si notre enquête n’a

Tu t’intéresses à UNI Global Union? Infos sur: www.uniglobalunion.org

PHOTO YOSHIKO KUSANO

Le 20 janvier dernier, la Commission des transports et des télécommunications du Conseil national a traité une initiative parlementaire intitulée : « La Poste doit se concentrer sur son objectif entrepreneurial au lieu de vendre toujours plus de bric-à-brac ». Déposée par le conseiller national UDC bernois Rudolf Joder, cette initiative demande que La Poste «  renonce à commercialiser des biens et des services qui n’ont rien à voir avec son activité ». La commission, après en avoir débattu a finalement rejeté cet objet avec une très courte majorité de treize voix contre douze. Mais pourquoi donc le conseiller national Joder veut-il interdire à La Poste de vendre des produits tiers ? La réponse est à mon avis double. Tout d’abord, il agit au nom des milieux économiques, en particulier de l’Union suisse des arts et métiers (USAM). Le chiffre d’affaires annuel d’environ 500 millions réalisé par La Poste dans ce secteur n’est en effet pas négligeable et attise les appétits. Je pense en outre que l’initiative a un deuxième but, bien entendu aussi soutenu par la droite économique. Celui

Le congrès a été fortement marqué par le renouveau syndical en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Il a été aussi question des nombreuses initiatives et projets de syndicalisation que UNI a systématiquement sou­tenus ces dernières années via un fonds spécial. Le Congrès a aussi traité un papier de décision pour la poursuite de cette stratégie et présenté des dizaines de rapports d’expériences cernant notam­ impressionnants con­ ment IKEA Turquie, Carrefour Colombie, Walmart dans plusieurs pays, mais aussi la lutte aux Etats-Unis pour la reconnaissance syndicale dans des entreprises de Deutsche Telecom (avec un large soutien de ver.di) et des campagnes de syndicalisation en Amérique latine chez DHL, Securitas et Prosegur. Le président de ver.di, Frank Bsirske, a capté l’attention de l’Assemblée. Il a expliqué comment ver.di compte inciter Amazon – par des actions de grève – à conclure une convention collective et à reconnaître le syndicat. C’est un combat exemplaire contre les bas salaires ! Globalement, on peut être optimiste : malgré des conditions défavorables, il est possible de renforcer le syndicat !

pas la prétention d’avoir été menée sur des bases strictement scientifiques, le constat est clair. Une majorité du personnel souffre, à des degrés divers, de cette situation. Quoi qu’en dise La Poste, le problème est bien réel. Il ne vient pas de la vente en ellemême mais de la méthode retenue, avec des objectifs élevés, rappelés en permanence, presque de manière obsessionnelle. syndicom ne se contente pas de dénoncer la situation difficile du personnel concerné, mais s’engage aussi dans la recherche de solutions. L’interview de notre collègue, Carlo Mächler, également dans la dernière édition de notre journal, en a apporté une bonne illustration. Nous voulons contribuer à résoudre le problème et soutiendrons toute solution permettant la vente de produits tiers, sans pression sur le personnel et sur les client∙e∙s. Deux objectifs parfaitement conciliables.

Alain Carrupt, président de syndicom

WEF 2015

1 % plus riches que 99 % ! Comme chaque année, les maîtres du monde se sont rencontrés fin janvier à l’abri des regards au World Economic Forum (WEF) de Davos. Les participants – chefs d’Etat, directeurs du FMI et de l’OMC, 1500 patrons de multinationales et quelques « représentants de la société civile » – aiment parler pauvreté, inégalités et réchauffement climatique. Sans que, pour le moment, les discussions, bonnes résolutions ou larmes de crocodile n’aient débouché sur plus d’égalité dans le monde. Bien au contraire. Le creusement des inégalités, c’est du reste ce que démontre très bien l’étude d’Oxfam publiée juste avant le début du WEF. L’organisation non gouvernementale britannique y indique que « la part du patrimoine mondial, détenu par les 1 % les plus riches, est passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépassera les 50 % en 2016 ». La richesse cumulée des 1 % les plus riches dépassera l’an prochain celle détenue par les 99 % restants. La directrice générale de l’ONG, Winnie Byanyima, qui a coprésidé le forum de Davos, a dénoncé « l’ampleur des inégalités mondiales » qu’elle qualifie de « vertigineuse ». Elle a réclamé « l’organisation cette année d’un sommet mondial sur la fiscalité pour réécrire les règles fiscales internationales ». On peut rêver. D’autres données de l’étude sont frappantes : la richesse des 80 per-

sonnes les plus fortunées est passée de 1330 à 1900 milliards de dollars en quatre ans et équivaut désormais à celles détenues par les 50 % les moins bien lotis de la population mondiale. Autrement dit, 3,5 milliards de personnes se partagent les mêmes richesses que ces 80 personnes extrêmement fortunées.

Yves Sancey PUBLIC EYE AWARDS En marge du WEF, après 15 éditions du contre-sommet connu sous le nom de Public Eye, la Déclaration de Berne et Greenpeace ont remis leur dernier prix, un « Lifetime Award » pour dénoncer les pratiques d’affaires les plus irrespectueuses. Six entreprises auraient pu y prétendre haut la main : Walmart pour ses violations des droits du travail, Dow Chemical pour ses œuvres à Bhopal, Glencore pour ses atteintes à l’environnement et à la santé de la population dans les mines, Goldman Sachs pour sa responsabilité dans la crise financière ou Gazprom pour ses projets de forage pétrolier dans l’Arctique.C’est finalement Chevron qui a reçu ce dernier prix pour avoir pollué de grandes surfaces de forêts vierges en Equateur. (YS)


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.