syndicom - le journal

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N° 5 15.05.2015

le journal

www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication

AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne

Dossier dématérialisation

Deuxième volet : l’impact de la révolution numérique sur notre société  pages 2-3

télécom / it

résultats 2014 des médias

Avec « Claire », Swisscom crée un système salarial transparent  pages 4-5

Tamedia, Ringier et NZZ obsédés par le digital, sur le dos des salarié·e·s  page 6

pages des retraité·e·s

Conférence des présidents du GI Retraités, compte rendus et travailleurs de 50+  pages 10-11

Viscom dénonce le CCT de l’industrie graphique

La paix du travail n’est pas gratuite Sur le trottoir étroit devant le lieu de l’assemblée des délégué·e·s de Viscom, il ne restait plus beaucoup de place aux quelque 50 travailleurs venus le 23 avril à Zurich. Ils étaient venus pour rappeler aux délégués de l’association patronale d’appliquer correctement le contrat collectif de travail (CCT) de l’imprimerie négocié en 2013, au lieu d’exiger à nouveau de le renégocier. Car Viscom bloque toujours la déclaration de force obligatoire du CCT 2013. Auparavant, la direction de l’association avait déjà tenté de convaincre les patrons d’imprimerie. Avec succès : malgré quelques oppositions, l’Assemblée des délégué·e·s de Viscom a décidé de résilier le CCT à fin 2015. La discussion n’a pas porté sur les propositions des syndicats syndicom et syna, qui prévoyaient une prolongation et une mise en œuvre du CCT ainsi qu’un modèle de préretraite élaboré avec Viscom. Pour rappel : sans CCT, l’obligation de respecter la paix du travail n’est plus garantie. Mais elle n’est pas gratuite…

(suite page 7)

Appliquez le CCT au lieu de le saper ! · Les travailleurs exigent que Viscom applique enfin le CCT dans son intégralité au lieu de le résilier. (photo Sabine Rock)

CCT Poste 2016

La Conférence CCT Poste donne son feu vert Les 24 et 25 avril, quelque 150 délégué∙e∙s et invité∙e∙s ont débattu à Berne du résultat de négociation sur les nouvelles conventions collectives de travail à La Poste. Les Conférences d’entreprise séparées ont clairement ratifié le résultat des négociations, tout comme la Conférence CCT plénière de samedi. Mais des critiques ont aussi été émises. Bruno Schmucki Dans son discours d’ouverture vendredi à midi, le président de syndicom Alain Carrupt a comparé les négociations CCT à un match de football qui se termine sur un score ex aequo. « Mais je ne

pense pas que les deux parties ont fini sur un score nul sans atteindre de résultat. Au contraire, elles ont âprement disputé le match, sifflé après nonante minutes sur un score équilibré de 3 à 3 »,

explique-t-il. Il s’agit maintenant d’analyser objectivement le résultat et d’apprécier la performance de son équipe de manière critique, mais aussi avec respect.

(suite pages 4-5)


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Dossier dématérialisation de nos branches # 2

« La classe moyenne est mise à mal » Erik Brynjolfsson, professeur d’économie au MIT (Massachussets Institute of Technology), pense que l’évolution technologique détruit des millions d’emplois et qu’elle est responsable de l’inégalité croissante en Occident. Angela Barandun et Markus Diem Meier Vous prédisez une deuxième révolution industrielle. Des robots nous prendront-ils bientôt nos emplois ? Erik Brynjolfsson : C’est déjà

Qu’en est-il des emplois qui requièrent une qualification élevée ?

le cas aujourd’hui. Des millions d’emplois ont déjà été remplacés par des robots et des logiciels. Il s’agit notamment d’occupations où les décisions à prendre sont structurées et routinières  : emplois de bureau, comptabilité, certaines activités dans la finition. De nombreuses professions ont déjà disparu en Suisse, aux EtatsUnis ou dans d’autres pays riches.

Erik Brynjolfsson, économiste et spécialiste IT

PHOTO URS JAUDAS

Professeur à l’université d’élite étasunienne du MIT à Boston, Erik Brynjolfsson est l’un des principaux experts internationaux qui étudient les conséquences économiques de la révolution informatique. Son livre The Second Machine Age – rédigé conjointement avec son collègue d’Université Andrew McAfee – passe en revue les défis de l’évolution technologique auxquels sont confrontés les marchés du travail et les structures sociétales. (réd.)

Le creusement des écarts salariaux découle donc aussi du progrès technologique ?

capacité de s’éloigner des modèles de pensée établis. C’est pourquoi la promotion de l’esprit d’entreprise est aussi très importante.

Toujours plus de professions qui exigeaient jusqu’à présent une Ces dernières dix années, le proformation élevée – p. ex. cabi- grès technologique a été un vérinets d’avocats – sont concernées. table catalyseur. Mais ce n’est rien Que voulez-vous dire exactement ? Aujourd’hui, des millions de docu- en comparaison de ce qui est Les jobs du futur naissent dans ments sont épluchés par des sys- encore à venir. De grands change- de nouvelles entreprises, de noutèmes qui détectent le passage perments nous attendent ces dix pro- velles branches, de nouveaux protinent concernant un cas précis. chaines années, car les technolo- duits ou de nouvelles prestations. Autrefois, on engageait un jeune diplômé pour Cela signifie-t-il que les effectuer ce travail. Le grands groupes perdent « Des millions d’emplois ont déjà été besoin en avocats a en importance ? remplacés par des robots et des logiciels. » donc diminué considéCela dépend de la rablement aux Etatsmanière dont on défiUnis. Il en va de même nit les dimensions en ce qui concerne les diagnostics gies deviennent de plus en plus d’une entreprise. Les trois grands médicaux. Watson, le programme puissantes. Et l’évolution va beau- groupes automobiles qui ont informatique d’intelligence artifi- coup plus vite que je ne l’aurais dominé l’économie américaine cielle conçu par IBM, a démontré il pensé il y a encore deux ans. Aupa- jusqu’à la fin du XXe siècle sont y a quelques années son potentiel ravant, il était presque impossible aujourd’hui beaucoup moins cotés en remportant le jeu télévisé « Jeo- d’apprendre à un robot à soulever en Bourse que les trois entreprises pardy » ; il est aujourd’hui utilisé un stylo. Mais des progrès énormes technologiques les plus influentes. pour les diagnostics dans un hôpi- ont été faits dernièrement. Néanmoins, General Motors, Ford tal américain. et Chrysler emploient toujours En d’autres termes, serons-nous bien plus de monde que Apple, Le progrès technologique a détruit bientôt réduits à choisir entre un Google et Facebook. Aujourd’hui, des postes, mais il en a aussi créé travail d’aide ménagère et un travail les groupes internet influencent la vie de milliards de personnes. Et ils et, globalement, nous nous por- de développeur de logiciels ? tons mieux. Je ne sais pas quels emplois vont ont besoin de toujours moins de subsister. Nous avons toujours eu main-d’œuvre ou de capital. Cette fois-ci, c’est différent. Depuis le tournant du millénaire – donc des difficultés à le prévoir. Il y a déjà avant la crise financière –, deux cents ans, notre population Quelles en sont les conséquences nous constatons une disparité était surtout rurale. Jusqu’au jour pour l’économie globale ? crasse : le bien-être croît, la perfor- où Henry Ford a inventé la voiture Les technologies ne remplacent mance économique augmente, il y de masse et où Steve Jobs et Bill pas seulement le travail, mais ausa plus de millionnaires que jamais Gates ont créé des industries com- si le capital. Si de grands investis– mais le taux d’emploi et les reve- plètement nouvelles. Personne ne sements ne sont plus nécessaires nus moyens chutent ou stagnent. l’avait prédit. pour mettre sur pied une entreL’inégalité s’accentue. prise qui propose une offre gloQuels jobs sont les moins menacés ? bale, la demande en capital dimiPensez-vous que ça va continuer Pour l’instant, il est très difficile nue. D’où de faibles taux d’intérêt. de remplacer des emplois où les ainsi ? Oui. De nouveaux jobs sont créés, relations humaines prédominent, Comment le ralentissement de la surtout pour de la main-d’œuvre où il s’agit de soigner, d’éduquer, croissance influe-t-il sur cette évonon qualifiée ou très qualifiée. La de négocier, de convaincre, de dirilution ? classe moyenne est de plus en plus ger ou de motiver. Tout cela ne Je ne comprends pas pourquoi les mise à mal. Et le problème devrait peut pas être programmé. C’est la Etats-Unis n’investissent plus dans même chose pour la créativité – la les infrastructures publiques mals’intensifier.

gré des taux d’intérêt historiquement bas. Les dépenses pour la recherche et l’évolution ont aussi diminué de moitié ces dernières années – de 6 à 3 % de la capacité économique. Aéroports, routes, ponts – si nous ne les modernisons pas maintenant, alors quand ? Mais nous devons aussi résoudre de nombreux problèmes structurels.

L’inégalité est l’un de ces problèmes. La plupart des responsables économiques ne croient pas qu’elle diminuera ces cinq prochaines années. Qu’en dites-vous ? C’est ma plus grande frustration. Tous me demandent : qu’adviendra-t-il de nous ? Tout va-t-il s’arranger ? Ou bien courons-nous à la catastrophe ? C’est un mauvais point de départ. La technologie est le moyen le plus puissant jamais mis à disposition de l’humanité. Elle nous donne la possibilité d’appréhender les choses différemment. Nous avons le choix : nous pouvons créer une société plus prospère où la richesse se partage entre un plus grand nombre d’individus. Ou nous optons pour une société encore plus inégale qui attribue encore plus de pouvoir à une poignée d’individus. Nous devons décider dans quel monde nous voulons vivre.

Où commencer concrètement ? La question n’est pas de savoir ce que la technologie fait de nous – mais ce que nous voulons en faire. Un des aspects les plus importants me semble être la réinvention du système de formation, qui doit stimuler la créativité et la compétence sociale. Ce n’est certainement pas un hasard si ces fondateurs de grandes sociétés ont tous fréquenté une école Montessori :

Les syndicats face à la numérisation

La nouveauté peut aussi être une chance La numérisation croissante bouleversera le monde du travail – aussi de façon positive. Les syndicats ont un rôle important à jouer. Nina Scheu La Suisse ne saurait être comparée sans nuance aux Etas-Unis. Dès lors, certaines inquiétudes exprimées par Erik Brynjolfsson dans l’interview ci-dessus peuvent aussi être appréhendées comme une chance. Plus particulièrement en Europe où, malgré la globalisation, le fossé entre riches et pauvres ne s’est pas creusé autant que dans d’autres parties du globe. Sans doute aussi parce que l’opinion des individus et les valeurs démocratiques fondamentales pri-

ment encore sur les croyances économiques libérales qui ont dicté et occulté peu à peu notre pensée ces dernières années. En d’autres termes : le capitalisme n’a pas encore atteint les mêmes sommets sur le « vieux continent », raison pour laquelle nous avons plus de chances d’avoir voix au chapitre. Or la concertation est précisément le processus qui permet une structure de pensée en réseau, dont nous aurons grand besoin à l’avenir. Si la numérisa-

tion de l’économie globale doit bouleverser aussi la société, des systèmes en réseau remplaceront les systèmes hiérarchiques «  du haut vers le bas ».

Réduire le temps de travail, pas les emplois Le phénomène est connu depuis l’avènement des réseaux sociaux : l’intelligence collective supplante de plus en plus les structures hiérarchiques de pensée et d’action. Pour exemple  : l’internaute qui

pose une question via Facebook, Twitter ou une plateforme communautaire, obtient en un rien de temps des réponses du monde entier – de la grande communauté en ligne. De même, plus personne ne songerait à minimiser l’importance de Wikipedia.org. La façon dont les connaissances y sont rassemblées et partagées sans structure hiérarchique peut servir de modèle pour repenser ensemble l’évolution et l’organisation du monde du travail.

Or les syndicats possèdent le plus d’expérience en matière de formation de communautés, de discussions et de structures solidaires. Il leur appartient donc de montrer comment aménager le monde du travail de demain. Il faut veiller à ce que les avantages apportés par l’automatisation soient exploités dans l’intérêt de l’humanité. Sans ces améliorations, la modernisation n’a aucun sens. Cela implique aussi de renoncer à économiser


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Une innovation sans emplois Malgré les chiffres encourageants que tentent de nous faire avaler les acteurs du numérique, leur industrie peut générer de hauts revenus, mais elle ne parvient pas à employer beaucoup de gens. C’est là un constat qui rend les responsables politiques toujours méfiants vis-àvis du numérique, qui ne parvient pas à tirer la reprise du marché de l’emploi, au moins parce que son essor n’est pas à la hauteur de la crise que connaissent les industries traditionnelles. C’est le constat que dressait Jeremy Rifkins dans L’âge de l’accès ou qu’il évoque dans son nouveau livre La troisième révolu­ tion industrielle. C’est également celui d’Erik Brynjolfsson, du MIT, et d’Andrew McAfee dans Race Against the Machine (La course contre la machine) […]. Alors que la croissance économique s’accélère, la croissance des emplois ne suit pas le même rythme, tant s’en faut, explique David Talbot pour la Technology Review.

Il y a un an, PostLogistics lançait YellowCube · Le centre d’Oftringen compte 35 robots (photo) qui préparent les commandes de façon entièrement automatique. Pour le moment, l’étape finale, l’élaboration des paquets, est encore faite à la main. (photo Béatrice Devènes)

Bill Gates (Microsoft), Jeff Bezos (Amazon), Jimmy Wales (Wikipedia), Mark Zuckerberg (Facebook) ou encore Larry Page et Sergey Brin (Google).

Quel est le secret de la réussite ? Les machines sont très fortes pour résoudre des problèmes structurés – il faut juste leur apprendre les bonnes étapes. En revanche, elles ont du mal avec les problèmes non structurés. Pablo Picasso disait : « Les ordinateurs sont inutiles. Ils ne peuvent donner que des réponses.  » Et il avait raison. Bien entendu,

les réponses sont utiles, mais il est aujourd’hui plus important de poser les bonnes questions. La méthode Montessori encourage les enfants à découvrir de façon ludique ce qui est important ou pas – d’une façon que les machines ne peuvent pas. A l’avenir, nous aurons besoin de solutions créatives aux problèmes.

formation. Au XXe siècle, nous avons pris une longueur d’avance en investissant davantage dans la formation. Mais cela ne suffit pas. Nous devrons encore investir davantage au cours de ce siècle. Il est primordial de réformer le système. Tant que nous n’y parvenons pas, chaque dollar supplémentaire est vain.

Et qui doit financer la réinvention du système de formation ?

Vous êtes un quart Suisse. Quel rôle doit jouer notre pays ?

Ce n’est pas seulement une question d’argent. Le siècle dernier a surtout été marqué par une compétition entre technologie et

Les pays riches tels que la Suisse ont le potentiel de servir de modèle au monde pour montrer comment se comporter dans une

société où l’automatisation et la richesse augmentent. Il faut réorganiser le marché du travail et la répartition des revenus ou des impôts. Les salaires minimaux, par exemple, sont un sujet important. C’est fantastique que des pays testent des mesures différentes dans le monde entier. C’est la seule façon de découvrir ce qui fonctionne le mieux. Selon moi, il faut reformuler la question fondamentale « Que se passera-t-il » et la transformer ainsi : « Que voulonsnous qu’il se passe ».

Paru dans le Tages-Anzeiger, 6 mars

084501267

des emplois. Il s’agit plutôt de répartir le temps de travail sur un plus grand nombre de personnes.

Concilier au lieu d’exclure La semaine de 35 heures, une revendication autrefois défendue par tous les syndicats en Europe, n’apparaît plus comme une utopie. Et une meilleure conciliation entre travail et famille paraît aussi plus réaliste. Il faudra donc des alternatives durables pour répondre à l’exclusion galopante

du monde du travail. Si l’on parvient à renforcer les structures solidaires, les riches et les puissants ne seront plus les seuls à profiter, chacun et chacune d’entre nous en tirera des avantages. Les salarié·e·s en Suisse et en Europe sont bien placés : une économie en bonne santé, des structures légales démocratiques et un système de formation qui pourrait être facilement développé et amélioré.

Série « dématérialisation de nos branches  » Comme annoncé dans le dernier numéro de notre journal, nous consacrerons une série d’articles à la numérisation et dématérialisation rampantes dans les branches représentées par syndicom. L’article qui suit examine l’impact de la révolution numérique sur notre société. (réd.)

Robert Solow, prix Nobel d’économie 1987 pour ses recherches macroéconomiques sur la croissance, affirme que les progrès technologiques ont toujours créé du chômage durant une période d’adaptation, mais jusqu’à présent, l’emploi a toujours fini par repartir à la hausse, suite à ces phases. Mais ce qu’expliquent Erik Brynjolfsson ou Brian Arthur, c’est qu’il pourrait ne plus en être ainsi à l’avenir. Les gains de productivité de l’économie numérique risquent de ne pas pouvoir se retrouver dans l’emploi. De 2000 à 2007, le produit intérieur brut et la productivité américains ont augmenté plus vite qu’ils ne l’avaient fait durant toutes les autres décennies depuis les années soixante, alors que la croissance de l’emploi est restée relativement faible. En fait, expliquent ces auteurs, les progrès dans l’automatisation du travail, liés à la robotisation et à la logiciellisation des tâches, se déploient à un rythme si rapide que les travailleurs ont du mal à s’adapter au changement. […] Le développement de la technologie devrait permettre à ces employés sur le carreau d’inventer de nouvelles façons d’être productifs, comme le montrent ceux qui utilisent les dispositifs des nouvelles technologies pour créer leurs propres emplois… « Le problème, estime Brynjolfsson, est que beaucoup de ces gens déplacés ne sont pas suffisamment éduqués ou n’ont pas assez de connaissances en technologie pour exploiter ces progrès rapides et développer des niches entrepreneuriales insoupçonnées. » […] Extrait de Hubert Guillaud, « Où va l’économie numérique ? (1/3) : Vers une innovation sans emplois ? », www.internetactu.net/2012/ 02/01


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CCT Poste 2016

La Conférence CCT Poste donne son feu vert suite de la page 1

Approbation avec des voix critiques Dans le cadre des trois conférences distinctes de CarPostal, PostFinance et CarPostal, les délégué·e·s ont discuté des détails des conventions de chaque société de groupe. Le débat a été particulièrement animé à la conférence de Poste CH. De nombreux délégué·e·s ont pris la parole pour critiquer les nouvelles dispositions sur les primes de fidélité, la protection contre le licenciement, les allocations de nuit et du dimanche ou le champ d’application. Ils estiment que ces dispositions constituent un démantèlement et qu’elles sont « insuffisantes ». En ce qui concerne la retraite partielle, d’aucuns auraient souhaité une solution plus généreuse – semblable à celle de la CCT CFF. Un délégué a rappelé que La Poste doit à ses employé·e·s les nombreuses distinctions remportées dernièrement. Leur engagement, leur flexibilité et leur excellente prestation de travail ont leur prix. Ils devraient être pris en considération, d’autant que La Poste

engrange à nouveau un bénéfice remarquable. Quelques délégué·e·s ont toutefois mis en garde contre un rejet du résultat de négociation. La CCT Poste offre une protection complète à tous les salarié·e·s et représente une plus-value par rapport aux dispositions minimales du CO. A leurs yeux, le résultat est équilibré. « Nous devons éviter de dénigrer les améliorations », a souligné un délégué. Cette CCT offre une base pour garantir et développer des conditions de travail équitables à La Poste. La mise en œuvre concrète et systématique de la CCT au quotidien s’avérera déterminante. « Lors de chaque négociation, il faut faire le tri entre ce qui est souhaitable et réalisable. La délégation de négociation a obtenu ce qui est réalisable », a résumé le responsable du secteur Fritz Gurtner.

Claire majorité pour la CCT malgré des voix crit iques A la fin des discussions, une majorité nette a accepté la nouvelle CCT. Un tiers des délégué·e·s l’ont

Le 30 avril au Gurten, les directions de syndicom, de La Poste Suisse et de l’association du personnel transfair ont signé les CCT des trois sociétés de groupe de La Poste • De g. à dr. : Fritz Gurtner, Alain Carrupt (syndicom), Susanne Ruoff, Yves-André Jeandupeux (Poste), Chiara Simoneschi-Cortesi et René Fürst (transfair) (photo Margaretha Sommer)

PHOTO BRUNO SCHMUCKI

La CCT doit faire ses preuves au quotidien Des discussions moins controversées ont eu lieu aux conférences d’entreprise de PostFinance et de CarPostal. Chez les conducteurs, les problèmes concrets de mise en œuvre de la CCT au quotidien occupent le devant de la scène. « Nous savons tous que des idées créatives circulent dans nos entreprises pour contourner les réglementations CCT ou la loi sur le travail », a expliqué Markus Altherr, du comité d’entreprise CarPostal. « Il est donc décisif de savoir si nous pourrons appliquer la CCT dans la pratique. » En outre, les allocations réduites pour le travail du soir et du dimanche ont rencontré un écho mitigé, bien qu’elles soient désormais constitutives de la rente. La Poste risque d’être placée dans une situation désavantageuse par rapport à la concurrence et les emplois pourraient devenir inattrayants chez CarPostal. Quant à la mise sur un pied d’égalité des conducteurs de la régie et des entrepreneurs postaux (EP), elle a aussi donné lieu à des discussions. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir jusqu’à l’élimination des différences concernant les conditions de salaire et d’engagement. La reprise des dispositions CCT dans les règlements du personnel des EP représente toutefois un succès important. Les délégué·e·s de PostFinance se sont montrés très satisfaits

du résultat de négociation. Une grande incertitude demeure toutefois parmi les employé·e·s qui ne font désormais plus partie du champ d’application de la CCT en raison de leur échelon de fonction. Outre l’absence de protection, les personnes concernées ont critiqué qu’une dérégulation aux conséquences encore imprévisibles menace le temps de travail et le salaire. Les membres de syndicom devront suivre attentivement cette évolution et créer des structures pour que ce groupe puisse aussi défendre collectivement ses droits. Les Conférences de PostFinance et CarPostal ont finalement accep-

té à l’unanimité les CCT avec quelques abstentions.

75 % des voix pour la CCT faîtière Poste A la conférence plénière du samedi matin, les résultats des délibérations ont été encore une fois passés en revue. La veille, les trois Conférences d’entreprise avaient accepté leurs CCT respectives. Le vote final sur la CCT faîtière Poste a donc été clair : trois quarts des délégué·e·s l’ont approuvée, alors qu’un quart l’ont rejetée ou se sont abstenus de voter. Ainsi, les délégué·e·s de syndicom ont donné leur feu vert pour que les par-

Harmonisation des salaires chez Swisscom

Départ de Kaspar Bütikofer La conférence CCT a aussi marqué la dernière étape de travail de Kaspar Bütikofer en tant que secrétaire syndical à syndicom. Après huit ans de service, il quitte l’organisation pour reprendre un nouveau poste à Unia. Fritz Gurtner a remercié Kaspar Bütikofer de son engagement au sein du secteur et a loué l’intelligence brillante de ce forçat du travail qui a beaucoup œuvré dans

toutefois refusée ou se sont abstenus de voter. Il est important de signaler à La Poste que la transformation de l’entreprise continuera d’être suivie de manière critique. «  La mobilisation pour la nouvelle CCT doit commencer dès aujourd’hui », a souligné un délégué.

les coulisses. De son côté, Kaspar Bütikofer a remercié les délégué·e·s et l’équipe de syndicom pour leur bonne collaboration. Il a déclaré s’être enrichi de nombreuses expériences précieuses et de rencontres intéressantes. Les délégué·e·s ont pris congé de Kaspar Bütikofer en l’applaudissant chaleureusement et lui ont souhaité tout le meilleur pour son avenir.

Le système « Claire » clarifie les

Des années durant, syndicom a exigé de Swisscom qu’il crée plus de transparence dans les salaires dans le cadre du projet « Claire ». A quelques exceptions près, le transfert d La plupart des employé·e·s de Swisscom ne savaient pas, jusqu’à présent, sur quelle base ils étaient classés et où ils se situaient dans la bande salariale. Nombre d’entre eux apprenaient qu’ils se trouvaient au-dessus de la bande salariale lorsque les partenaires sociaux avaient négocié une augmentation de salaire dont ils ne profitaient pas. D’autres se demandaient pourquoi leur collègue touchait un salaire nettement plus élevé, bien qu’il effectue un travail identique. Les employé·e·s techniques ne comprenaient pas pourquoi le même

travail était rétribué avec une différence de 1000 fr. par mois en fonction de l’unité d’organisation de Swisscom où ils travaillaient. Le manque de transparence et les injustices manifestes ont incité Swisscom à harmoniser les salaires suite à la pression exercée par syndicom. Le nom du projet annonçait la couleur : « Claire » devait apporter plus de clarté pour tout le monde.

Mise en œuvre socialement acceptable Pour l’essentiel, syndicom et Swisscom se sont mis d’accord sur l’har-

monisation des salaires, dont la Conférence d’entreprise Swisscom Group a accepté le 28 novembre 2014 les points suivants : • Création d’une structure de l’emploi harmonisée avec six niveaux CCT d’emploi. • Élaboration de descriptifs de poste pour chaque fonction selon le niveau d’emploi ad hoc. • Pas de réduction immédiate des salaires situés au-dessus de la bande salariale. Les corrections doivent intervenir dans les cinq ans et les collègues âgés doivent être épargnés.


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PHOTOS MARGARETA SOMMER

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tenaires sociaux signent la CCT le 30 avril (voir photo).

Important pour le paysage conventionnel Suisse Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale suisse invité à la conférence, a souligné dans son allocution que la CCT Poste constitue l’un des piliers fondamentaux du paysage conventionnel en Suisse. « Compte tenu du fait que différents milieux veulent instrumentaliser le franc fort et croient pouvoir imposer un programme antisocial, il faut des CCT solides. Et il faut la force solidaire des syndicats. »

changement de Personnel La Conférence CCT a également posé les jalons pour la succession du responsable du secteur Fritz Gurtner, qui part à la retraite l’année prochaine. Les délégué·e·s ont nommé le secrétaire central Daniel Münger comme futur responsable du secteur et membre du comité directeur de syndicom. Si les autres branches du secteur confirment cette nomination, Daniel Münger sera proposé pour élection à l’assemblée des délégué·e·s du 28 novembre

Contrats individuels de travail et salaires 2016 Les nouvelles conventions collectives de travail sont actuellement mises sous presse. Fin mai, les salarié·e·s soumis à la CCT Poste recevront par la poste leur nouveau contrat individuel de travail et un exemplaire de la CCT. Mi-juin, les employé·e·s des échelons de fonction 10 et supérieurs recevront leur nouveau contrat. Dans le cadre des négociations CCT, les mesures salariales 2016 ont aussi été fixées. Les partenaires sociaux se sont mis d’accord pour consacrer 0,6 % de la masse salariale à des mesures salariales individuelles liées à la prestation chez Poste CH SA et PostFinance SA.

Par ailleurs, tous les employé·e·s touchent un versement unique de 400 francs. Chez CarPostal Suisse SA, 0,4 % de la masse salariale est consacré à des mesures salariales individuelles liées à la prestation. Les prochaines négociations sont imminentes. Au second semestre, les négociations sur les conditions d’engagement commenceront pour différentes sociétés de groupe de La Poste : IMS, SecurePost, DMC et Epsilon. Les CCT pour Swiss Post Solutions, Presto et PostLogistics SA ont déjà été négociées auparavant. (bs)

Traduction : Alexandrine Bieri

salaires

s la classification des emplois. Le 1er avril, Swisscom a répondu à cette revendication en harmonisant dans le nouveau système salarial s’est déroulé sans problème. Franz Schori * • Les salaires situés en dessous de 80 % dans la bande salariale sont ramenés à l’intérieur de la fourchette salariale dans les vingtquatre mois au maximum. • Les salaires sont harmonisés au 1er avril 2015 ; le personnel est informé des conséquences qui s’ensuivent en mars 2015.

Une approche constructive face aux différences Au début de l’année 2015, syndicom et Swisscom ont négocié le processus d’apurement des différences. La première étape consis-

tait à chercher le dialogue avec le·la supérieur·e hiérarchique. Faute d’accord, Swisscom souhaitait une contestation objective et dûment motivée auprès des ressources humaines, afin que chaque cas soit examiné. C’est seulement dans une troisième étape qu’il était prévu que les employé·e·s toujours insatisfait·e·s s’adressent à syndicom. Actuellement, les dernières différences sont apurées dans le cadre du partenariat social, qui a fait ses preuves.

Interventions rares, mais efficaces A plusieurs reprises, syndicom a communiqué le processus d’apurement des différences. Pour les membres de syndicom, cela a été clair rapidement, mais il a fallu l’expliquer avec insistance à quelques supérieur·e·s hiérarchiques. Du coup, syndicom a pu éviter des déclarations inacceptables, telles que « Signe ou accepte ton congé ». Swisscom a tenu sa promesse de procéder à des adaptations, comme le montrent certaines réac-

tions enthousiastes, tel ce commentaire d’un membre de SaintGall : « Bonjour syndicom ! Dans notre équipe, mon collègue et moi-même avions été mal classés. Notre chef s’en est rendu compte dans le cadre de la discussion « Claire » et il a veillé à corriger l’erreur. Il y a quelques jours, nous avons reçu nos contrats modifiés. Un grand merci pour votre engagement, vous faites un super travail ! »

* Secrétaire politique spécialisé Télécom / IT

Sondage « Claire » syndicom cherche à savoir si la mise en œuvre de l’harmonisation des salaires (Projet « Claire ») s’est déroulée sans problème pour les employé·e·s de Swisscom. C’est pourquoi il prépare actuellement un sondage qui débutera probablement en juin. Les résultats sont attendus en été. (sf)


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Médias

L’obsession numérique Les résultats 2014 des groupes suisses de médias sont, dans l’ensemble, bons avec une marge bénéficiaire autour des 10 % qui grimpe même à 20 % pour Tamedia. Les effets de la crise semblent s’estomper et le coûteux virage numérique est négocié. Mais cette rentabilité se fait aussi sur le dos des salarié∙e∙s qui paient le prix fort pour les restructurations et le shopping numérique. Yves Sancey Si l’on se fixe uniquement sur le bénéfice, les pertes de NZZ et AZ Medien en 2014, 40 et 6 millions, pourraient inquiéter. Des provisions pour la fermeture de l’imprimerie de Schlieren de la NZZ (plan social) et de gros amortissements pour l’un, des amortissements, investissements et modifications dans le périmètre de consolidation pour l’autre en sont la cause. Les chiffres avant amortissements (Ebitda), qui donnent la force financière des firmes, sont toutefois meilleurs pour tous groupes de presse avec une belle marge bénéficiaire de 8 à 20 %. Le virage numérique (boom des smartphones, tablettes, migration de la pub sur internet, etc.), demande de gros investissements qui ne portent leurs fruits, souvent, que des années après. D’où les pertes pour les N° 3 et N° 4 de

la presse suisse. Comme sur la Lune, le premier qui plante le drapeau, occupe le terrain et écrase la concurrence. Le champion, Tamedia, a déboursé 1,9 milliard ces douze dernières années en acquisitions (papier également). Ringier a dépensé 1,6 milliard en huit ans, dont 960 millions pour diversifier son offre vers l’information et les annonces sur internet. En deux ans et demi, Tamedia et Ringier ont déboursé 840 millions dans l’achat de sites internet commerciaux, estime la NZZ. Pour Ringier, le numéro 2 en Suisse, les activités numériques sont très profitables (un tiers du chiffre d’affaires, mais la moitié de l’Ebitda). Les activités traditionnelles seraient, selon Michael Ringier, copropriétaire et président du groupe de presse, « globalement subventionnées » par celles des médias électro-

Chiffres-clés arrondis 2014 (2013) des principaux groupes de presse suisses*, en millions de francs Tamedia Ringier Groupe NZZ AZ Medien Chiffre d’affaires 1115 (1069) ** 989 (1026) 471 (482) 248 (242) Ebitda 231 (197) 82 (123) 51 (62) 25 (28) Marge Ebitda (%) 20,7 (18,4) 8,3 (12) 10,9 (13) 10,2 (11,8) Ebit 161 (128) 20 (31) (5) Marge Ebit (%) 14,4 (11,9) 4,3 (6,3) (2,1) Bénéfice net 160 (119) 21 (26,5) –40 (25) –6 (2) Salarié·e·s (EPT) 3471 (3394) *** (7427) 1550 (1559) (816,2) * Les chiffres de Hersant Suisse (Groupe ESH Médias) ne sont pas publics. En 2012, il aurait réalisé un chiffre d’affaires de 93 millions de francs et compterait 350 salarié·e·s, selon Le Point. Pour Basler Zeitung Medien (158 salarié·e·s), le chiffre d’affaires 2013 se montait à 126 millions de francs. ** dont 721,2 (710,7) en Suisse et Allemagne. *** dont 2681 en Suisse et Allemagne.

D’un côté, Pietro Supino, président du conseil d’administration de Tamedia et Serge Reymond, membre du comité de direction de Tamedia. De l’autre, Michael Ringier, président du Conseil d’administration de Ringier et Marc Walder, CEO de Ringier. C’était à l’époque, décembre 2012, où ils se partageaient Le Temps. Depuis, ils ne pensent qu’à investir dans l’achat de sites internet commerciaux. (photos Yves Sancey)

niques (24 Heures, 16.4.15). Il oublie de dire que les médias papier sont largement rentables en eux-mêmes et que les sites en ligne ne paient pas leur pub dans la presse écrite qui n’a, elle, pas nécessité ces milliards d’investissements des dernières années ! La rentabilité des sites d’e-commerce n’ira absolument pas nourrir le développement du secteur des journaux qui « doit se financer tout seul », a-t-il récemment rappelé dans l’Aargauer Zeitung. Ringier omet de dire que les gains provenant du « print », conséquents auparavant et encore tout à fait corrects, ont permis et permettent d’acheter les plateformes numériques comme le site d’annonces Ricardo (240 millions payés par Tamedia en février 2015) ou la poule aux œufs d’or Autoscout24 (site de vente d’au-

tos en ligne, payé 200 millions par Ringier). De plus, la rentabilité se fait, au final, en grande partie sur le dos des salarié∙e∙s par le biais de restructurations (licenciements, plans sociaux à bas coût) dans la presse écrite et les imprimeries, appelées pudiquement « optimisation de l’efficacité sur le plan des coûts dans le secteur du publishing traditionnel  » par Ringier. Les salarié∙e∙s licencié∙e∙s, 125 à l’imprimerie de Schlieren (ZH), dix au Temps et cinq à Edelweiss, apprécieront l’euphémisme de la formule. Pour plaire aux actionnaires avides en dividendes, le « shopping numérique », selon la jolie expression du Courrier (4.5.15), va se poursuivre au détriment des rédactions et des imprimeries.

Politique des médias

Service public : attaque et défense La Commission fédérale des médias (COFEM) se penche actuellement sur le service public et ce que cela signifie en termes d’information. Dans le cadre des auditions, la parole était aux partis. Les positions étaient très divergentes. Barbara Bassi Les experts de la COFEM ont décidé d’organiser plusieurs rencontres avec les acteurs de la société civile qui participent au discours sur l’information pour faire toute la lumière sur le service public. Fin février, les partis politiques étaient sollicités. Les avis divergent sur la définition du service public. Pour la conseillère nationale PS Edith Graf-Litscher, le service public doit être axé sur le bien-être public et la démocratie et non sur le succès économique de certains. En revanche, la conseillère nationale UDC Natalie Rickli avance que le service public comporte des prestations que l’État doit absolument garantir, car l’économie privée ne les fournit pas. Ces deux positions formaient les pôles entre lesquels sont venues

se positionner les opinions des autres hôtes, qui représentaient le PDC, le PLR, les Verts et les Vert’libéraux. Dans le contexte de la concentration croissante des médias, le conseiller national Vert Balthasar Glättli a souligné l’importance d’un service public en quatre langues pour mieux répondre au cosmopolitisme et au multiculturalisme de notre société. C’est une position que rejoint en partie le conseiller national PDC Martin Candinas. Après avoir salué dans les quatre langues nationales, il a rappelé que notre pays se compose de plusieurs communautés linguistiques et économiques. Candinas prône par ailleurs une télévision et une radio publiques fortes, subventionnées par les impôts. Affaiblir le

système actuel toucherait les régions linguistiques minoritaires, en particulier les Grisons et le Tessin. Le conseiller national PLR Christian Wasserfallen est d’un tout autre avis. D’un côté, il reconnaît que « plus la région linguistique est petite, plus elle a besoin d’un service public ». De l’autre, il soutient que l’information est principalement du ressort des entreprises privées et, subsidiairement, de l’État. Les subventions tirées des impôts ne devaient être attribuées qu’à la SSR, pas aux privés. En contrepartie, il faudrait interdire à la SSR d’informer par le biais d’internet, hormis pour la mise à disposition de matériel audiovisuel. En proposant de couper radicalement dans l’actuelle offre de

la SSR, Natalie Rickli (UDC) va encore plus loin. Selon elle, le service public devrait se limiter à une information basique de portée nationale et internationale sur des thèmes de politique, de société et d’économie. Même pour le sport, la représentante UDC estime que le service public ne devrait couvrir que des événements auxquels participe la Suisse ou qui se déroulent en Suisse. A la question de savoir comment elle compte appliquer sa vision de l’information en dehors de la Suisse alémanique, Natalie Rickli admet qu’elle ne connaît pas la réalité médiatique des autres régions linguistiques. Edith Graf (PS) objecte que le service public devrait tout comprendre, aussi bien le sport que le divertissement. Il devrait être

le miroir de la société et satisfaire le plus grand nombre possible de personnes. C’est le but suprême du service public. Il est clair que les partis se limitent à interpréter la politique des médias avec les clés de lecture gauche-droite, donc en faveur du libre marché ou d’un Etat interventionniste. Ils semblent peu enclins à considérer l’information comme un service de base, tel que l’électricité, l’eau, la santé ou l’instruction. Il appartient donc à la Commission de faire abstraction des intérêts particuliers en jeu et peser chaque aspect dans l’intérêt du peuple et de la démocratie.


Branches | 7

syndicom | N° 5 | 15 mai 2015 Industrie graphique

syndicom prêt à se battre Le 23 avril, l’association patronale de l’industrie graphique Viscom a résilié le contrat collectif de travail (CCT) de l’industrie graphique pour fin 2015. Elle exige l’augmentation de la durée normale du travail de 40 à 44 heures et la baisse des suppléments pour le travail de nuit. Les syndicats syndicom et Syna s’opposent à ce programme de destruction d’emplois. Ils revendiquent l’introduction d’un modèle de retraite anticipée et la déclaration de force obligatoire pour le CCT. pression d’emplois – une provocation inacceptable du point de vue syndical. Il est inadmissible d’augmenter le temps de travail dans les imprimeries de journaux qui subissent une concurrence en Suisse seule-

ment et dont les bénéfices sont toujours très élevés en comparaison internationale. Déclarer le CCT de force obligatoire, comme cela a été convenu lors des négociations CCT en 2013, marquerait une étape suscep-

PHOTO SABINE ROCK

Le moment est trop sérieux pour compromettre le partenariat social, estiment syndicom et Syna. C’est pourquoi ils ont accueilli les délégué·e·s de Viscom devant l’hôtel Marriott, le 23 avril, avec de bons arguments pour un CCT qui renforce la branche. Mais les employeurs ont fait la sourde oreille ; Viscom cherche manifestement la confrontation. Il y a deux ans, les syndicats ont accepté que la semaine de 42 heures soit introduite, à certaines conditions, dans les imprimeries en difficulté en raison de la concurrence internationale. Ces imprimeries ont aussi pu baisser les suppléments pour le travail de nuit. Une nouvelle augmentation du temps de travail, telle que Viscom l’exige, conduirait à une sup-

Passage de Orange à Salt

Sous prétexte du franc fort et de coûts du travail jugés élevés en comparaison internationale, Viscom exige le passage de 42 heures sous conditions à 44 heures. Une provocation. Ici son directeur, Thomas Gsponer, interpellé par syndicom devant le luxueux hôtel Marriott.

tible de calmer la situation et de remettre toutes les imprimeries sur un pied d’égalité en Suisse. Mais pour des raisons inexplicables, Viscom retarde depuis deux ans la demande de déclaration de force obligatoire du CCT auprès du Conseil fédéral. Dans sa campagne « Printed in Switzerland  », Viscom invite à ne pas imprimer à l’étranger, mais à soutenir l’économie suisse. Une campagne que nous soutenons. Mais « Printed in Switzerland » n’a de sens que si un CCT déclaré de force obligatoire entre en vigueur dans l’industrie graphique suisse, pour empêcher la sous-enchère salariale. syndicom et Syna ont demandé aux délégué·e·s de Viscom de prolonger le CCT 2013 et de le mettre en œuvre conjointement avec les syndicats. Nous

avons entendu le Non prononcé par Viscom à cette solution raisonnable. Avec la déclaration de force obligatoire du CCT et un modèle de retraite anticipée dès 63  /  62 ans, les syndicats présentent des solutions qui répondent de manière socialement acceptable aux problèmes de la branche. Par tous les moyens syndicaux dont ils disposent, ils lutteront contre un démantèlement du CCT. Car il est inacceptable de détériorer les conditions de travail au niveau de la concurrence internationale, comme en Europe de l’Est et en Chine. Pour la défense de notre CCT, nous avons besoin de ton engagement ces prochains mois. Informe-toi et participe avec nous à cette campagne. (syndicom)

SKYGUIDE DOIT AUSSI RESPECTER LA SPHÈRE PRIVÉE

Le haut de gamme, pour les salariés aussi ! Contrôles et fouilles au travail L’opérateur télécom Orange, qui a changé de nom le 23 avril, souhaite se positionner dans le domaine haut de gamme avec la nouvelle marque « Salt ». Pour les employé·e·s, syndicom exige des conditions de travail à l’avenant et une convention collective de travail. Depuis le 23 avril, l’opérateur télécom Orange affiche le nom qu’il portera à l’avenir et proclame son intention de ne pas suivre une stratégie de prix au rabais : il entend se positionner délibérément dans le haut de gamme. Pour les experts, le nouveau nom « Salt » annonce aussi une nouvelle ère. Mais ce n’est qu’avec des offres concrètes, une identité ad hoc et une communication adéquate de ses valeurs que la nouvelle marque se transformera aussi en une nouvelle image. syndicom souhaite plein succès à l’opérateur et à ses quelque 1000 employé·e·s. Le syndicat espère que l’ambition de devenir

une marque haut de gamme se reflétera aussi dans les conditions de travail. syndicom invite donc la direction de « Salt » à saisir ce moment opportun pour mener enfin des discussions concrètes sur une convention collective de travail (CCT). Car une CCT permet de garantir de bonnes conditions de travail et de les développer sur la base du partenariat social. C’est une marque durable ! syndicom compte près de 8000 membres dans les branches TIC et a conclu une CCT avec Swisscom et Sunrise, les deux autres grands opérateurs mobiles. (syndicom)

Les collaboratrices et collaborateurs de skyguide ont subi un choc en découvrant récemment que leurs places de travail avaient été fouillées. Mais ils constatèrent rapidement que la fouille n’était pas le fait de cambrioleurs. Il s’agissait d’une inspection effectuée par l’entreprise. Motivée par des raisons de sécurité, la fouille n’était pas pour autant totalement réglementaire. Ce qui est arrivé chez skyguide peut se répéter ailleurs. C’est pourquoi nous rappelons ci-dessous les dispositions légales applicables en la matière. Giorgio Pardini * Les employé·e·s ont droit au respect de leur sphère privée. Aussi sur leur lieu de travail. Comme elles et ils passent une grande partie de leur temps au travail, ils y emportent inévitablement des objets privés qu’ils conservent à l’abri des regards – notamment dans des armoires et des tiroirs. Nous pensons ici à des médicaments, des documents privés, des photographies, etc. Le·la salarié·e a donc droit à voir sa sphère privée protégée sur son lieu de travail. Le droit civil et la loi sur la protection des données règlent le respect de la sphère privée. Le traitement de données y relatives n’est possible que dans des limites très rigoureuses. Il comprend aussi des contrôles effectués auprès des salarié·e·s, ainsi que des fouilles de leurs objets personnels sur leur lieu de travail. Mais l’employeur n’est pas autorisé à contrôler sans restriction, même s’il met à disposition des salariés le lieu de travail. Il s’agit de l’accès aux armoires, tiroirs, récipients ou poches, qui sont souvent utilisés pour le rangement d’objets privés. En revanche, les limites sont moins strictes lorsqu’il s’agit de contrôler des surfaces pour écrire ou des étagères ouvertes.

Les contrôles et les fouilles supposent toujours que soient réunies des raisons objectives, p. ex. des impératifs de sécurité ou un soupçon concret. En outre, l’employeur est tenu de choisir le moyen le moins intrusif pour atteindre le but visé. Plus une mesure viole la sphère privée du salarié, plus il est nécessaire de l’annoncer concrètement, voire de l’appliquer en présence des salarié·e·s concernés. L’employeur est tenu d’annoncer les contrôles sur le lieu de travail et de les effectuer dans un laps de temps défini. Si des endroits souvent utilisés pour le rangement d’objets privés sont aussi contrôlés, ils doivent être désignés concrètement dans le cadre de l’information. Enfin, les employé·e·s doivent avoir la possibilité d’être présents durant ces contrôles. Les rapports de travail sont définis par un échange de prestations (travail contre salaire). Ils sont aussi définis par l’obligation d’assistance de l’employeur et l’obligation de fidélité du salarié. Or cet échange n’est pas possible sans un respect mutuel. C’est la raison pour laquelle skyguide est tenu de respecter la sphère privée de ses employé·e·s !

* responsable du secteur Télécom / IT


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syndicom | N° 5 | 15 mai 2015


Actualités | 9

syndicom | N° 5 | 15 mai 2015 Journée internationale des travailleuses et travailleurs

1er Mai : 50 villes suisses pour la justice sociale Malgré une pluie persistante, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plus de 50 localités du pays pour la justice sociale et le refus de toute exclusion. USS, avec Le Courrier

Bastions. Le tout dans une ambiance colorée et dans la bonne humeur. Pour la première fois, les stagiaires des organisations onusiennes ont défilé au nom du mouvement « Pay your interns initiative » (initiative « Payez vos stagiaires »). A Lausanne, les averses ont poussé les organisateurs à fortement raccourcir le parcours du traditionnel cortège. Quant aux militant∙e∙s, ils étaient moins nom-

Plus de 150 courageux ont bravé la pluie pour participer au cortège et assister aux discours du 1er Mai sur la place du Marché du Locle. Notre camarade à la retraite, Bernard Remion, a fustigé le Plan Berset qui « attaque nos retraites au nom du vieillissement de la population ». Un paquet également critiqué par la syndique de la commune vaudoise de Renens, la « Locloise de cœur », Marianne Huguenin. Augmenta-

de protection pour les travailleurs et travailleuses, aucune mesure contre la sousenchère salariale – alors que le risque a encore augmenté à cause de la surévaluation du franc – et le démantèlement de l’État, c’est-à-dire le démantèlement des prestations publiques. Et c’est le petit peuple et les salarié∙e∙s qui devront payer ». À Bâle, la coprésidente d’Unia, Vania Alleva, a condamné la lutte des classes déclenchée par les dominants : « Toujours plus Justice sociale ! « Sans l’organisation des travailleurs de marché, une inégalité toujours plus extrême, cela au sein de partis de gauche et des entraîne encore plus d’exsyndicats, nous serions encore clusion. Le résultat est un aujourd’hui à la semaine de 60 combat inhumain de tous heures, avec des salaires frôlant contre tous. Ceux qui sont le minimum vital, sans Loi sur le socialement les plus faibles travail, sans la protection minimale passent à travers toutes les du Code des obligations, sans CCT, mailles du filet de la sécusans assurances sociales (accident, rité sociale. Les travailleurs maladie, chômage et invalidité), et travailleuses âgés, les personnes peu formées et sans allocations familiales, sans les migrant∙e∙s sont massicongé maternité, sans système vement discriminés sur le de retraite et sans AVS. » marché du travail. Les sansBernard Remion, au Locle. papiers et leurs familles sont éjectés de la société. » À Sissach, le président de tion de l’âge de la retraite pour les femmes, syndicom, Alain Carrupt, a demandé que suppression de la rente de veuve, telles les travailleurs et travailleuses soient plus en seraient les conséquences pour les respectés. Il a aussi rappelé qu’à l’étranger, des syndicalistes sont persécutés, femmes. À Romanshorn, le président de l’USS, voire assassinés parce qu’ils se battent Paul Rechsteiner, a dénoncé : « ce que l’on pour plus de démocratie, plus de liberveut nous faire accroire comme devant té et de meilleures conditions de travail. découler de la crise financière, soit de « En ce jour du 1er Mai, ils méritent notre nouvelles baisses d’impôts, encore plus solidarité et notre plus grand respect », importantes pour les entreprises, moins s’est-il exclamé. PHOTO MARISA CORININI

Malgré une pluie persistante, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plus de 50 localités du pays pour la justice sociale et le refus de toute exclusion. « Justice sociale – Pas d’exclusion ! » tel est en effet le slogan sous lequel l’Union syndicale suisse (USS) a placé les manifestations de ce 1er Mai. L’USS refuse que les ressortissant∙e∙s étrangers et les bénéficiaires de l’aide sociale ou de l’AI soient exclus de la société. Elle demande au contraire des salaires équitables, des rentes suffisantes et de bonnes conditions de travail, ainsi que des emplois sûrs et l’égalité salariale entre femmes et hommes. La plus grande manifestation du 1er Mai a eu lieu à Zurich. Le président du Syndicat du personnel des transports (SEV), Giorgio Tuti, a critiqué « Prévoyance vieillesse 2020  » devant 10 000 manifestant∙e∙s. Selon lui, ce projet va même dégrader encore plus les prestations de l’AVS, en relevant l’âge de la retraite des femmes et en remettant en question la compensation du renchérissement. À Genève, quelque 1200 personnes ont défilé sous une pluie battante. Le matin, une gerbe a été déposée au pied du monument érigé pour saluer la mémoire des brigadistes ayant combattu le fascisme lors de la guerre d’Espagne. L’après-midi, le cortège a traversé le pont du Mont-Blanc et les rues Basses avant de rejoindre les

breux que d’habitude, les maçons et travailleurs du second œuvre et de l’artisanat faisant notamment défaut. Ces derniers ont choisi de ne pas manifester, et pour cause : ils revendiquent le droit de ne plus avoir à travailler lors d’intempéries. Partis de la Riponne, ce sont donc quelque 200 militants qui ont gagné en une vingtaine de minutes la tente dressée pour l’occasion sur la place Centrale.

Bien présent·e·s malgré la pluie, à Zurich (haut de page, photo Nina Scheu), comme ci-dessous à Genève (photot Demir Sönmez), à Lausanne (photo Yves Sancey) et à Bâle (photo Frantisk Matous).


10 | GI retraité·e·s

syndicom | N° 5 | 15 mai 2015

travailleurs de 50 ans et plus

Plus de protection pour les seniors Licenciements, importantes difficultés à retrouver du travail, chômage de longue durée, emplois précaires, détérioration des assurances sociales : l’Union syndicale suisse a brossé un sombre tableau de la situation des travailleurs de 50 ans et plus. Après la table ronde qui a suivi, les premiers résultats sont plutôt maigres. USS Dans certaines branches, les travailleurs et travailleuses de 55 ans et plus, voire dès 50 ans, sont plus souvent licenciés aujourd’hui que par le passé. Ils ont ensuite beaucoup plus de difficultés que les jeunes à retrouver un emploi, doivent plus souvent accepter des emplois précaires ou ont besoin, une fois arrivés en fin de droit, de l’aide sociale, ce qui provoque des pertes importantes en matière de rentes de vieillesse. Selon Daniel Lampart, le premier secrétaire et économiste en chef de l’Union syndicale suisse (USS), tout cela a pour effet que celles et ceux qui travaillent encore craignent eux aussi toujours plus pour leur emploi. Contre l’exclusion croissante des travailleurs et travailleuses âgés, l’USS a présenté le 16 avril un programme détaillé de mesures à prendre. Au centre de ces mesures se trouve, selon Paul Rechsteiner, le président de l’USS, la protection insuffisante contre le licenciement : « Si [le tabou du

licenciement des collaborateurs et collaboratrices méritants de longue date] a disparu, il faut alors mettre en place une protection efficace contre le licenciement des travailleurs et travailleuses âgés occupés dans l’entreprise depuis longtemps. » L’interdiction de discriminer doit s’appliquer au recrutement de

personnel. Elle exige aussi l’égalité de traitement des travailleurs et travailleuses de 50 ans et plus en matière de position dans l’entreprise, de formation continue et de rémunération. En outre, s’ils sont contraints de recourir à l’aide sociale, l’avoir de 2e pilier des salarié∙e∙s âgés – et donc leur future rente – doit être préservé.

Premières mesures timides La Confédération, les cantons et les partenaires sociaux ont discuté le 27 avril des problèmes des travailleurs et travailleuses âgés lors d’une conférence nationale sur cette question et décidé les premières mesures à prendre. Malheureusement, les résultats obtenus sont nettement inférieurs à ce qu’avait demandé publiquement l’USS (voir ci-contre). Mais un processus a été mis en marche, qui reconnaît au niveau fédéral la réalité des problèmes et le climat de peur, et permettra d’élaborer des solutions. Parmi les mesures décidées, l’USS se félicite surtout des suivantes : • l’engagement pris par les employeurs de publier des offres d’emploi neutres sous l’angle de l’âge ; • la disposition à étudier de plus près les problèmes de prévoyance des personnes âgées en fin de droit (en cas d’aide sociale, obligation de retirer son avoir du 2e pilier et, une fois à la retraite, pas de perception sous forme de rente) et à mettre au point des mesures sur ces questions ; • les mesures prévues en matière de formation initiale et continue ; • l’examen de la création, dans les cantons de centres destinés aux salarié∙e∙s ainsi qu’aux chômeurs et chômeuses âgés. (USS)

Les syndicats réclament davantage de protection contre le licenciement pour les travailleurs de 50 à 65 ans, de plus en plus nombreux à être licenciés et à aller gonfler les rangs des chômeurs de longue durée. (photo Yves Sancey)

Groupement des retraités de la section Arc Jurassien

Assemblée générale 2015 à Malvilliers Au début de notre assemblée générale, le 18 mars dernier à Malvilliers, notre président, Gabriel Cuany, salue les 75 personnes présentes, les différents invités et spécialement M. Denis de la Reussille, président de la ville du Locle. Le comité a mis en œuvre l’harmonisation des cotisations. La cotisation (2 CHF) restituée par la Centrale sera gérée par la caisse de section de l’Arc jurassien par notre collègue Léo Nobs. Nos revendications en faveur d’une compensation du renchérissement sur les rentes ou d’un versement unique ont été rejetées par La Poste et Swisscom. Les lois actuelles empêchent les caisses de pensions de compenser le renchérissement si le taux de couverture n’atteint pas au moins 117 %.

Les activités 2014 ont été passées en revue : exposé sur la conduite des chiens de traîneaux (février), notre assemblée générale annuelle bien suivie, course très réussie à Interlaken et Thoune, visite du Technorama de Winterthour, journée en bateau sur les lacs de Neuchâtel et de Morat, visite de l’entreprise Digger Déminage à Tavannes et de l’Abbaye de Bellelay. Le bilan des activités 2014 est positif. Je remercie tous les membres du comité pour leur disponibilité et leur engagement. Notre invité, Denis de la Reussille, s’est exprimé sur la situation sociale de la région de Neuchâtel et de sa ville. Notre secrétaire régional Jean-François Donzé a souhaité une dynamisation des échanges avec les instances dirigeantes

de syndicom, de manière à renforcer encore davantage l’action de notre syndicat au service des membres. La pétition de Julien Jaquet « Touche pas à ma boîte aux lettres » a rencontré un franc succès. Roland Gutmann, notre président central, apporte les salutations des instances centrales. Jean-François Roth, notre président de section actuel, remercie notre Groupement et en particulier Adrien Mercier et Gabriel Cuany pour leur collaboration efficace au sein du comité de section. Alain Michaud, de la Vaudoise, informe que, selon Mme Bruderer, présidente de la Caisse de pensions, il ne faut pas s’attendre à la compensation du renchérissement avant longtemps car les conditions politiques et économiques ne sont pas réunies. Pour Claude Kemm, les caisses de pensions vont globalement bien et les rendements sont bons. Michel Meylan

apporte les salutations du Groupement des retraités de Genève. Il remercie pour l’invitation et tient à féliciter Jean-François Donzé, notre secrétaire syndical. Le comité est renouvelé par applaudissements avec un membre supplémentaire en la personne d’Adrien Mercier. Notre assemblée s’est déroulée avec une forte participation dans un climat convivial et constructif. A 12 h 15, notre président, Gabriel Cuany, clôture l’assemblée et invite à partager l’apéritif offert.

Texte et photos : Frédéric Jeanneret, secrétaire, groupement des retraités syndicom de la région de Neuchâtel et environs Une version complète de ce compte rendu et de nombreuses autres photos se trouvent sur notre site : www.syndicom.ch/fr/gi/retraites/ groupes-regionaux.html


GI retraité·e·s | 11

syndicom | N° 5 | 15 mai 2015 Conférence des présidents du GI Retraités du 19 mars

« Les retraités sont une force pour notre pays » Un très beau soleil a accueilli le 19 mars la soixantaine de participant·e·s à la conférence annuelle des présidents du GI Retraités à l’Hôtel Bern. Comme cette année il n’y avait pas d’élections, les deux plats principaux étaient une présentation du projet « Prévoyance vieillesse 2020 » et l’harmonisation des cotisations. Yves Sancey Roland Gutmann, le président du GI Retraités, qui a dirigé cette conférence avec son énergie et sa verve habituelle, a annoncé en préambule son intention de se retirer en 2016, année de ses 80 ans. « 80 ans, ce n’est pas un âge » a-t-il plaisanté. Gabriel Cuany, du comité, a rendu compte des débats auquel il a assisté suite au lancement d’une pétition pour que La Poste continue de livrer le courrier dans les fermes isolées. La population y a fait part de son mécontentement envers le Géant jaune.

Critiques et rejet du plan Berset

PHOTO YVES SANCEY

Profitant d’une pause lors d’une séance au Parlement, le président de l’USS Paul Rechsteiner est venu présenter les grands projets de réforme qui s’y discutent. Il s’est surtout arrêté au projet « Prévoyance vieillesse 2020 »

envers lequel il s’est montré très critique en raison de l’augmentation de l’âge de la retraite pour les femmes, de l’introduction d’un mécanisme automatique qui peut bloquer l’adaptation des rentes si la fortune du fonds de compensation diminue et de la réduction de la participation financière de la Confédération aux dépenses de l’AVS. Il a rappelé que l’USS est à l’origine d’AVS+, une initiative qui demande une augmentation de 10 % des rentes les plus modestes sur laquelle le peuple aura à se prononcer. «  Les retraités sont

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tion de l’attractivité du syndicat pour les jeunes, et en particulier celle des femmes, qui ont d’autres besoins (conciliation famille et vie professionnelle). Comment garder les anciens ? Le débat est encore ouvert.

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« Le maintien du contrat entre les générations est essentiel et doit passer par des échanges », a-t-elle plaidé. Dans la foulée, le procès-verbal de la conférence des présidents 2014 et le rapport d’activité ont été acceptés à l’unanimité. Après une courte pause, la question de l’harmonisation des cotisations a été l’occasion d’un débat animé. Le constat de la perte massive de membres depuis dix ans a conduit à cette hausse des cotisations qui pourrait provoquer encore des départs. Bernadette Häfliger Berger a posé la ques-

PHOTO RODOLPHE AESCHLIMANN

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Après cette partie «  communications  », Bernadette Häfliger Berger, vice-présidente de syndicom, a salué l’assistance en rappelant que 30 % des membres de syndicom étaient à la retraite en 2014. Elle les a remerciés pour leur fidélité et leur travail. Elle a souligné leur apport par leur présence lors d’actions et l’attention portée aux réformes des retraites comme le projet « Prévoyance vieillesse 2020 » du conseiller fédéral Berset « dans lequel il faudra cotiser, payer et travailler plus pour maintenir les rentes ». Elle a insisté sur la différence des salaires entre hommes et femmes, en moyenne de 20 %, qui se répercute au moment de la retraite et pousse les femmes à travailler plus longtemps pour recevoir une rente acceptable.

PHOTO YVES SANCEY

Fidélité des retraités

une force pour notre pays », a-t-il conclu son intervention. Le sujet « Prévoyance vieillesse 2020 » est revenu dans le point des propositions. Pierre-André Charrière, du groupe Fribourg médias, proposait que la Conférence rejette le projet du Conseil fédéral. Il a rappelé qu’il est impensable d’augmenter l’âge de la retraite des femmes alors qu’elles continuent de gagner 20 % de moins que les hommes. De même pour la suppression d’une partie des rentes de veuves. Cette proposition a été acceptée à l’unanimité. L’Assemblée a également soutenu la proposition de la section vaudoise Poste de revoir les conditions d’octroi des chèques REKA aux membres retraités en portant le montant maximal annuel de 700 à 1000 fr., avec un rabais de 10 %. La Conférence a également accepté la résolution « Touche pas à ma boîte, ni à mes facteurs » (qui renvoie à la pétition pour que La Poste continue de desservir les fermes isolées). La résolution appelle « les instances compétentes de la branche Poste de syndicom à exercer une pression accrue sur la direction de La Poste » et préserver un service public digne de ce nom. Les délégués se sont quittés après avoir partagé ensemble un bon repas et s’être donné rendez-vous à l’année prochaine.

Let tre de lecteur

Que deviendrait la société sans les seniors ? Un ami m’a transmis récemment un diaporama traitant du rôle des aînés dans la société. Je n’hésite pas à vous en donner un très large extrait, malheureusement sans les caricatures qui illustraient et égayaient le texte. Appréciez vous-mêmes ! Si les seniors n’existaient pas, toute prospérité serait vite perdue. Pour les médecins, ce serait un tourment car qui remplirait leur salle d’attente ? Qui, mieux que les aînés, s’y connaît en maux de dos, donnant ainsi du travail aux orthopédistes, aux ostéopathes, aux kinésithérapeutes… créant par conséquent de

nombreux emplois ? Pensons également aux problèmes résultant de la faiblesse du cœur, soignés par des cardiologues, des spécialistes vasculaires… et quantité de médicaments. Voilà où part une bonne partie de la pension des seniors ! L’industrie pharmaceutique ne ferait-elle pas faillite s’il n’y avait plus de pensionnés ? Fier et héroïque, l’aîné marche avec sa nouvelle prothèse de hanche  ; sans oublier que la prothèse du genou est en vogue également… de quoi remplir les poches des médecins ! Grâce à la cataracte, les ophtalmologues vivent bien égale-

ment. Et avec eux les opticiens, et même les cliniques ! Sans la nécessité de prothèses dentaires, que deviendraient les dentistes ? Certains seniors jouent au tennis, d’autres au golf, alors que d’autres encore font de la plongée, vont au théâtre / spectacle, etc. Cela fait vivre des jardiniers, divers gardiens, des vendeurs de toutes sortes, des acteurs, des chanteurs ! Sans les aînés, comment les restaurants, les hôtels, les grandes surfaces s’en sortiraientils ? Ne seraient-ils pas à moitié vides ? Et les plages de Majorque ? Les bancs publics

seraient vite délaissés… si des vieillards alertes ne les occupaient pas ! D’autres partent en cure ; au retour ils donnent un bon pourboire au chauffeur du car ! Lectrice, lecteur, en puisant dans votre vécu vous pourriez sans doute compléter ce tableau. Il suffit en tout cas pour attester l’importance des seniors dans la société actuelle. Et pour servir de réponse à ceux qui ont tendance à voir dans les aînés… une sorte de boulet qu’il faut bien traîner !

Rémy Addor, retraité


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syndicom | N° 5 | 15 mai 2015

Tessinoise et talentueuse

Portrait d’une lauréate qui sait tirer le portrait Dans cette catégorie, Flavia a gagné le Swiss Press Photo. C’est une nouvelle qui nous rend aussi heureux, parce que nous connaissons Flavia. Parce qu’elle est jeune, que c’est une femme, qu’elle vit au Tessin et que c’est syndicom. Rencontre. Barbara Bassi Flavia Leuenberger a 29 ans. Tessinoise d’origine bernoise, elle obtient le diplôme de graphiste à la CSIA de Lugano en 2004. Ses études à peine terminées, elle commence à travailler à l’agence de graphisme et de photographie Immagina à Stabio. Elle y passe quatre ans sous la direction d’Adriano Heitmann et se passionne pour la photographie, dont elle ne possédait jusqu’alors que quelques notions de base inculquées à l’école. L’approche est interdisciplinaire : comme assistante-photo, elle se perfectionne dans la matière et comme graphiste, elle se spécialise dans l’élaboration d’images. Flavia, est une jeune femme calme et posée, qui a aussi envie de découvrir le monde. Elle part donc trois mois en Australie, avant

tout pour perfectionner son anglais. C’est son premier grand voyage seule et cette expérience l’a marquée. Ainsi est née sa passion pour les voyages.

À son compte De retour en Suisse, Flavia entame quelques mois une nouvelle aventure professionnelle, puis se met à son compte. Sachant que le monde professionnel comporte bien des risques, elle s’adresse au syndicat (alors comedia, aujourd’hui syndicom). Depuis cinq ans, elle travaille à son compte. Elle a démarré son projet à la maison, où elle a arrangé un espace de travail : un bureau, un ordinateur et tout le matériel nécessaire. Assez rapidement, elle éprouve néanmoins le besoin de sor-

tir de chez elle pour conférer un caractère plus professionnel à son travail. Puis un jour, par hasard, elle se rend compte, en parlant avec quelques collègues et anciens camarades d’école, que d’autres professionnels partagent aussi son envie. Elle se met à la recherche d’un local avec une collègue et un collègue graphistes pour mettre sur pied une agence de co-working. Aujourd’hui ils sont quatre graphistes dans l’atelier de Balerna, chacun avec son orientation personnelle. L’un est spécialisé dans le Web, les autres dans le dessin et la photographie. « En fait, les deux professions de graphiste et photographe ne sont pas faciles à mener de front ; mais j’ai réussi à les concilier », nous explique Flavia. La spécialisation est un aspect important de la profession. Aujourd’hui, elle en vit. Mais elle a évolué peu à peu de graphiste à photographe. Et sa profession actuelle a davantage été dictée par les exigences du marché que par un véritable choix. Aujourd’hui, avec le prix remporté au Swiss Press Photo dans la catégorie Portrait, Flavia pense plus que jamais avoir suivi la bonne voie.

Co-working, choix gagnant

Cette photo a valu à Flavia la première place « Portrait ». De mai à juillet 2014, Giovanni Vassali, 80 ans, a présenté à Riva San Vitale, au sud du Tessin, quelque 80 vélos ayant appartenu à des fabricants de parapluie, des vendeurs de poissons ou des postiers. (SWISS PRESS PHOTO / Flavia Leuenberger)

Bien sûr, démarrer une activité d’indépendant n’est pas facile. « Les deux premières années ont été difficiles, surtout financièrement », admet Flavia. « Le problème est qu’il y a beaucoup de coûts fixes et que les recettes fluctuent ; pour cette raison aussi, le co-working s’est avéré un choix gagnant. » L’avantage est de pouvoir gérer son temps de travail de manière autonome et de pouvoir parfois choisir avec le cœur plutôt qu’avec le portefeuille. Être indépendant exige de rester toujours actif et de faire preuve d’initiative. Ce défi permanent contribue aussi à la créativité, qui est à la base de ce type d’activité. Mais comme nous l’explique Flavia, il est néces-

Graphiste de formation, mais venue à la photo, Flavia Leuenberger, membre de syndicom de longue date, a gagné le Swiss Press Photo dans la catégorie Portrait. (Photo DR)

saire de surmonter la sensation d’insécurité. « En définitive, on peut perdre un client important comme on peut perdre un emploi fixe », nous dit-elle, placide. Le secret est donc de trouver un équilibre, d’être capable d’optimiser les recettes et les dépenses. C’est pour cette raison qu’elle a par exemple décidé de vivre au Val di Muggio, à deux pas de la frontière italienne, en dehors de la ville où les loyers sont moins élevés. « Pourtant je suis heureuse, car c’est le prix de ma liberté. » Elle le dit avec un large sourire qui élargit son regard et son bonheur devient palpable. Elle conseille aux jeunes de partir à la découverte du monde pour voir ce qu’il y a hors de la Suisse. Elle-même ne cesse de le faire. Et avec le prix gagné, elle se paiera son prochain billet d’avion pour les États-Unis dans quelques mois.

Traduction de l’italien : Alexandrine Bieri

droit au but

Cotisations, déclaration de revenu incorrecte et assistance

Conformément au règlement des cotisations adopté par le congrès, syndicom perçoit des cotisations basées sur le revenu (cf. art. 13 des statuts) pour mener à bien ses tâches syndicales. Le règlement des cotisations définit différentes catégories de cotisation avec un montant de cotisation correspondant (cf. art. 2). La classification s’opère sur la base des indications de la déclaration d’adhésion qui se fondent sur le revenu annuel brut, 13e salaire inclus (cf. art. 5 et 6). Le règlement des cotisations précise que la déclaration personnelle se base sur la confiance et l’honnêteté et que syndicom se réserve le droit de facturer la différence du montant

des cotisations en cas d’information manifestement erronée (cf. art. 7). Toute modification du revenu influençant le montant de la cotisation doit être signalée en temps opportun à l’administration des membres de syndicom (cf. art. 10). Le règlement sur l’assistance juridique professionnelle stipule que l’octroi de la protection juridique peut être restreint (art. 7, al. 3) si le membre est classé dans une catégorie de cotisation trop basse après avoir déclaré un revenu erroné. Il s’agit aussi bien des déclarations initialement fausses que des augmentations de revenu qui n’ont pas été annoncées et entraînent une

adaptation de la catégorie de cotisation. Si l’on constate, à l’examen d’une demande d’assistance juridique, que le membre concerné n’est pas dans la catégorie de cotisation correcte, le service juridique doit appliquer les dispositions mentionnées et restreindre par conséquent la protection juridique. Les restrictions sont définies au cas par cas et dépendent du montant des cotisations impayées. Pour pouvoir bénéficier de l’assistance juridique même restreinte, le membre doit dans tous les cas prendre immédiatement contact avec l’administration des membres de syndicom et déclarer correctement son revenu. L’assis-

tance juridique pourra se limiter à une consultation, à une première intervention ou à la représentation extrajudiciaire, selon le montant des arriérés de cotisation. En principe, la conduite de procès est exclue dans ces cas. Selon les circonstances, on pourra renoncer à restreindre l’assistance juridique, si le membre fournit rétroactivement tous les renseignements sur son revenu et s’acquitte des arriérés de cotisation. Cette pratique stricte a été adoptée dans l’intérêt de la majorité de nos membres correctement déclarés, afin qu’ils ne financent pas la protection juridique de ceux qui sont classés dans une catégorie trop basse.

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« Je suis membre de syndicom depuis deux ans. Lors de mon adhésion, je n’ai déclaré que 20 000 fr.de revenu au lieu des quelque 70 000 fr. que je gagne annuellement. J’ai donc payé des cotisations trop basses. Je n’ai jamais eu besoin de l’assistance juridique à ce jour, mais j’ai malheureusement reçu mon congé il y a une semaine. Ai-je droit à la protection juridique malgré une déclaration de revenu trop basse ? »

En cas de doute sur votre classification actuelle ou suite à une modification de revenu, le service juridique de syndicom vous recommande de vérifier votre classification. L’administration des membres répondra volontiers à vos questions à ce sujet.

Martin Scheidegger, avocat, responsable du service juridique. Traduction : Laurence Strasser


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syndicom | N° 5 | 15 mai 2015 Négociation du plan social

carnet

Blocage total aux IRL Plus Réunis en assemblée générale extraordinaire le 6 mai en début d’après-midi, les salarié∙e∙s de l’imprimerie IRL Plus SA à Renens (VD) ont pris connaissance du plan social relatif à la restructuration de l’entreprise. Une très grande majorité d’entre elles·eux a décidé de refuser ce plan social en l’état. Ils et elles estiment que ce plan social n’est pas suffisant, qu’il ne tient pas compte des pertes pour les personnes licenciées et transférées et qu’il est également insuffisant pour les personnes qui restent aux IRL. Lors de la création d’IRL plus SA, en 2012, ils et elles avaient déjà dû sacrifier jusqu’à 15 % de leur salaire. La direction, pourtant signataire du contrat collectif (CCT) de l’industrie graphique, ne veut même pas accorder d’indemnités de départ, pourtant prévues à l’article 405 du CCT ! Le 4 mars, la direction avait annoncé des mesures de restruc-

turation et prévoyait le licenciement de dix employé∙e∙s et le déplacement de dix personnes chez M+S Reliure à Yvonand et PCL à Renens. Depuis plus d’un mois, la commission du personnel élargie et le syndicat syndicom tentent de négocier un vrai plan social avec la direction. Lors de la séance du 5 mai 2015, ils ont dû constater qu’ils arrivaient à un point de blocage. En effet, un certain nombre de demandes de la part du personnel se heurtent à une fin de non-recevoir de la part de la direction. L’Assemblée générale du 6 mai a mandaté la commission du personnel et syndicom pour prendre les mesures qui s’imposent pour débloquer la situation. Une demande a été envoyée aux autorités vaudoises et renannaises – très impliquées dans le sauvetage de l’entreprise en 2012 – et à la Fondation Sandoz pour qu’elles organisent une

médiation très rapidement afin de sortir de cette situation de blocage, en invitant toutes les personnes utiles pour parvenir à un plan social qui ait un véritable contenu. En janvier 2014, la Fondation Sandoz, par son pôle imprimerie, la SFFAG, était entrée au capital d’IRL Plus à hauteur de 49 %. « Aucune place de travail n’est mise en cause », proclamait-elle alors. Le personnel attend donc une prise de conscience sociale et un soutien de la Fondation Sandoz, qui a acquis récemment un hôtel de luxe pour 150 millions. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous ne connaissons pas le résultat de cette médiation. Ce qui est sûr, c’est qu’une prochaine Assemblée générale est prévue le 18 mai, qui fera le point de la situation. Les mesures nécessaires seront prises si aucune avancée significative n’est constatée. (YS)

Le 6 mai, le personnel des IRL Plus a refusé un plan social jugé vraiment insuffisant. Une médiation est en cours et une Assemblée prévue le 18 mai décidera des mesures à prendre… (photo Yves Sancey)

Ce destin Il est des carnets sans histoires et d’autres qui sont infinis. Il est des carnets de jeux et d’autres d’invisible. Enfant, Yvette n’avait pas de carnet. Elle n’avait rien ou plutôt tant de choses : les rêves grands des solitaires, la nature, le ciel, la colère, la soupe de pain et une vache : Papouche, esclave à qui elle tenta – à ses frais reçus en coups de bâton – d’apprendre la liberté, amie à poils avec qui elle partagea ses idéaux de petite fille de ferme. Yvette Szczupak-Thomas était orpheline, confiée à l’Assistance publique de l’Yonne – en France – plus ou moins bien ou mal traitée selon les familles d’adoption, s’attachant et se détachant au gré des départs ou des déceptions, et soudain adoptée par de riches et bohèmes parisiens, les Zervos, célèbres éditeurs des Cahiers d’Art. L’époque va entrer dans la seconde guerre et la voici propulsée parmi les poètes et les peintres, dans des parfums de fleurs et de verre de vin. Pablo Picasso, Georges Braque, Paul Eluard, René Char remplacent en quelques semaines cailles, perdrix, sarcelles, charrues, giboulées, bruyère et ronces. L’art contre le vent, les discussions contre les nuits d’étoiles et, pour Yvette, un talent qui se remarque et se met en travail. Elle interroge tout ce qu’elle voit, tout ce qu’elle vit, tout ce qu’elle apprend. Elle note, peint, bouscule. La langue, notamment, cette étrange alliance de syllabes où « émaciée » sonne comme « aime à scier, aime assez, aime l’acier » et « amnésie » comme

«  amenez-y  ». Lorsqu’en 1939 la guerre et ses horreurs entrent dans l’appartement, on ne panique pas. Les couloirs de Paris résonnent des pas de ceux qui se cachent et de ceux qui fouillent, les rumeurs roulent entre les murs, on s’enfuit, on revient, on protège. La peur et l’envie se mélangent, et l’armistice enfin, avec un avenir à prendre à bras-le-corps, sonne la fin d’une certaine humanité. Les rescapés des fours crématoires constituent alors la seule communauté avec laquelle elle partage « une irrévocable solidarité ». Fin 1950 elle part vivre à Jérusalem, d’où elle écrira ce livre. « Dans un autrefois lointain les paroles avaient eu des jambes  », notet-elle, Dieu sait ce qu’elles en ont fait aujourd’hui. Devenue cette adulte au destin fabuleux, Yvette Szczupak-Thomas nous rappelle ici que la liberté ne se reçoit pas mais se prend avec des mains d’enfants.

Karelle Ménine Yvette Szczupak-Thomas, Un diamant brut, Métailié. 2008, 448 p.

Livraison de journaux et pubs

Epsilon ou l’esclavagisme moderne Lorsqu’on ouvre son journal le matin, au petit-déjeuner, dans le bus ou à son poste de travail, se doute-t-on jamais de la manière dont il est arrivé jusqu’à nous ? Les conditions de distribution de quotidiens tels que la Tribune de Genève, Le Matin ou encore le Herald Tribune s’apparentent pourtant à de l’esclavagisme moderne. A 3 heures du matin, ce 6 mai, il pleut, il fait froid. Derrière la gare de Genève, à deux pas des entrepôts de la poste, les travailleuses et travailleurs d’epsilon s’activent déjà. Sous un auvent qui servait de parking motos, ils disposent des paquets de journaux sur des emplacements numérotés à même le sol. Petit à petit, les « porteurs » arrivent en scooter pour récupérer leur tournée. Equipement sommaire, sacs plastique aux pieds pour protéger les chaussures, équilibre fragile des caisses sur les motos : tout concourt ici à rendre le travail toujours plus pénible. Le salaire n’est pas un salaire horaire mais un salaire par tournée qui peut varier selon la saison et le nombre de journaux à

livrer. En dessous de cinq exemplaires, la livraison n’est pas indemnisée mais le travailleur a l’obligation de l’effectuer. La moindre réclamation de clients – journaux mouillés, nuisances sonores lors de la distribution, etc. – supprime d’office la prime

mensuelle que pourraient toucher les travailleurs·euses sur un salaire déjà bien maigre. Sans compter les dégâts aux véhicules que le travailleur doit assumer lui-même, les congés maladie non respectés, la menace incessante d’un licenciement

immédiat. La loi des petits chefs règne en maître, sans que La Poste, à laquelle appartient l’entreprise, n’intervienne. Ce 6 mai au matin, malgré la nécessité d’aller vite, les travailleuses et travailleurs d’epsilon acceptent d’écouter le syndicat syndicom venu à leur rencontre. Nombreux sont ceux qui ne parlent pas français, et pourtant le dialogue s’installe. Nombreux sont ceux qui n’ont plus beaucoup d’espoir de voir les choses changer mais écoutent tout de même les syndicalistes. Il faudra revenir encore et encore, alerter le public et les autorités, se battre pour que ces salarié∙e∙s de l’ombre puissent enfin exercer leur métier dans des conditions dignes. (paz)

débats officiels secrets

L’article 293 CP : suranné ! Jusqu’au 31 mars, l’article 293 du Code Pénal était en consultation. Selon cet article, « celui qui aura livré à la publicité tout ou partie des actes, d’une instruction ou des débats d’une autorité qui sont secrets en vertu de la loi ou d’une décision prise par l’autorité conformément à la loi, sera puni de l’amende. » Depuis des années, syndicom plaide pour la suppression pure et simple de cette disposition. La majorité de la commission est pour permettre aux autorités judiciaires de mettre en balance l’intérêt au maintien du secret et les intérêts opposés commandant une information du public. Le débat promet d’être vif au Conseil national. (YS)


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syndicom | N° 5 | 15 mai 2015

formation

MOVENDO l’institut de formation des syndicats

CONFÉRENCE DE L’UNION SYNDICALE SUISSE

Inscription sur www.movendo.ch, par info@movendo.ch, par tél. 021 310 48 70, par fax 021 310 48 79

Contrôles efficaces des salaires – maintenant !

L’analyse transactionnelle, niveau 2 F2.4.1503, 28 – 29.5.2015 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Les états du moi - Mécanismes de la passivité et moyens pour en sortir - Les jeux psychologiques et les mécanismes de conflits - Répercussions des divers scénarios sur les comportements, les sentiments et les choix. Intervenante : Nicole Senn Mayor (formatrice d’adulte)

Vendredi 12 juin • 9 h 30 à 16 h 30 • Hôtel Bern, Berne Chaque année, à cause des discriminations salariales, les femmes perdent 7,7 milliards de francs. Les organisations de femmes et les syndicats combattent depuis longtemps ces inégalités. Des mesures basées uniquement sur le volontariat ne produisent pas de résultat, comme le démontre le faible bilan de la mesure fédérale « Dialogue sur l’égalité des salaires ».

Economie politique - comprendre les enjeux F2.1.1502, 28 – 29.5.2015 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Dimension politique de l’économie – Notions et mécanismes de base – Cycles de croissance et de décroissance – Rôle de l’État – emploi, répartition des richesses – Structure de l’économie suisse et évolution – Débats actuels sur l’économie suisse. Intervenants : Samuel Bendahan (économiste, chargé de recherche), André Mach (maître d’enseignement en sciences sociales et politiques)

Ce programme basé sur la seule « bonne volonté » patronale a pris fin, faute d’un nombre suffisant d’entreprises prêtes à y participer. Le Conseil fédéral doit reprendre la main. Or, il a annoncé dernièrement vouloir ordonner des mesures politiques. Quelles seront-elles ? Dans quelle direction iront-elles ? Plus généralement, comment pouvonsnous enfin atteindre l’égalité salariale ? La conférence de l’USS apportera des réponses à ces questions. Membres : gratuit (Unia, SEV, syndicom, SSP, Garanto et Nautilus). Frais de la journée non-membres : 180 fr.

Recherche internet et utilisation d’un compte de messagerie libre F2.6.1507, 1.6.2015 ; Synergic, Yverdon-lesBains. Définition – Modes de connexion – Choix du matériel – Navigation et mémorisation des liens – Moteurs de recherche et métamoteurs – Messagerie – Astuces. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur) La politique en direct - une journée au Palais fédéral F2.1.1506, 3.6.2015 ; Palais fédéral, Berne. Visite d’une session du parlement fédéral – Ronde de questions et d’échanges avec des politiciennes et politiciens – Les enjeux politiques pour les syndicats. Intervenant·e·s : Cesla Amarelle, Maria Bernasconi, Ada Marra, Jean Christophe Schwaab, Eric Voruz, Véronique Polito (USS) Fonctionner dans une équipe, un groupe, un comité F2.5.1511, 16 – 17.6.2015 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Stades de développement d’une équipe – Organisation – Objectifs – Ressources – Les formes de relations – La communication – Stratégies pour sa propre équipe. Intervenant : Gabriel Delaunoy (master en sciences humaines, médiateur) Cycle ARPIP 2014-2015 - Processus de liquidation, totale ou partielle, des caisses de pension F1.3.1506, 18.6.2015 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Motifs, principes et jurisprudence relatifs à la liquidation totale de l’institution de prévoyance – Décision, procédure (y compris la recherche de responsabilités) et information – Répartition de la fortune libre – Transfert des engagements ou du patrimoine à une autre institution de prévoyance – Liquidations partielles. Intervenant : Jacques Schneider (avocat) Vivre et travailler online, chances et risques des formes virtuelles de travail – Journée d’étude en collaboration avec l’USS B2.1.1501. 30.6.2015 ; Fribourg, NH Hôtel. Thèmes principaux ; Effets des formes de travail virtuelles sur la vie privée et professionnelle – Santé psychique et travail : faits et chiffres – Enregistrement et contrôle du temps de travail : situation juridique – Menaces de précarisation – Exigences syndicales et réponses aux défis. Informations détaillées sur www.movendo.ch Pour les membres, les frais (cours, alimentation et / ou nuitée selon annonce) d’au moins un cours par année sont pris en charge par le syndicat. Après réception de votre inscription, nous vous informons des conditions auxquelles vous pouvez participer à la formation choisie.

INTERVENANT·E·S : notamment Paul Rechsteiner, président de l’USS et conseiller aux États ; Regula Bühlmann, secrétaire centrale de l’USS ; Sylvie Durrer, directrice du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) ; Vania Alleva, vice-présidente de l’USS. Infos, inscriptions : www.movendo.ch, cours (B4.1.1501).

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Sauf indications contraires, animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe ; lieu : Imprimerie Saint-Paul, boulevard de Pérolles 38, Fribourg. Joomla Introduction. 16 juin. Délai d’inscription : 26 mai. Animateurs : Ueli Baumgartner et Beat Kipfer. Nouvelles fonctionnalités InDesign Adobe CC 2014. 19, 26 ou 30 juin. Délai d’inscription : 25 mai. Le cours est sur une journée, avec trois dates à choix. Nouveautés Adobe Creative Cloud. 9 septembre. Délai d’inscription : 18 août. Site internet avec Adobe Muse. 29 septembre. Délai d’inscription : 8 septembre. Animateur : Tony Manganelli. iPad pour l’utilisation professionnelle. 6 octobre. Délai d’inscription : 15 septembre. Publication sur iPad à partir d’InDesign. 7 octobre. Délai d’inscription : 15 septembre. La photographie numérique, atelier théorique et pratique. 17 et 18 novembre, délai d’inscription : 27 octobre. Lieu : LookA, rue du Nord 4, 1800 Vevey. Animateur : Luca Carmagnola.

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Adressez votre solution (les trois chiffres dans les cases en bleu, dans l’ordre, de gauche à droite) d’ici au 29 mai à : Rédaction syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. La réponse et le nom du ou de la gagnant·e seront publiés dans le N° 6. Il ou elle recevra 50 francs en chèques Reka offerts par notre partenaire de prestation.

Le nouveau programme pour 2015, avec des cours de perfectionnement attractifs, est en ligne sur www.helias.ch.

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Agenda

SECTEUR MÉDIAS

Section industrie graphique et emballage Vaud / Lausanne Assemblée générale ordinaire 2015 Le comité de section IGE Vaud / Lausanne a le plaisir d’inviter les membres le jeudi 4 juin, à 17 h 30 à la salle de séances syndicom, rue Pichard 7, Lausanne (6e étage, s’annoncer à l’interphone) Ordre du jour proposé : 1. Adoption du procès-verbal de l’assemblée générale du 8 mai 2014. 2. Tour d’horizon des entreprises de la section. 3. Évolution des effectifs / Décès 2014 / Annonce des membres jubilaires 2015 (quarante ans de sociétariat). 4. Rapports : – de la présidente de section – du caissier pour 2014 (les comptes 2014 ont été vérifiés par la caisse centrale et adoptés par sa fiduciaire) – discussion et adoption des deux rapports. 5. Nominations statutaires : – du·de la président·e de section – des membres du comité de section. 6. Propositions individuelles et divers. Un apéritif sera servi à l’issue de l’assemblée. Nous vous remercions de participer nombreux à cette assemblée car nous vous rappelons qu’il est de première nécessité de renforcer le comité de section. Plusieurs de ses membres ont en effet atteint l’âge de la retraite et ils souhaitent être remplacés. Avec nos cordiales salutations. Emma Pasquier, présidente ; Rémy Bovey, secrétaire.

GENÈVE

expo interfoto 1975-2015 Jusqu’au 30 mai Exposition retraçant les quarante ans d’existence du collectif de photographes. Lieu : Centre de photographie de Genève, rue des Bains 28. Visites guidées (Nuit des musées) : 16 mai (19 h et 21 h) et 17 mai (14 h 30 et 16 h 30).

MANIFESTATION ROMANDE

Plan Berset Retraites 2020, c’est NON ! Samedi 30 mai 14 h 30 Lausanne ∙ Place Saint-François (Petit-Chêne) Mobilisons-nous pour l’AVS contre le paquet Berset Les organisations syndicales romandes, dont syndicom, organisent une manifestation à Lausanne contre le Plan de prévoyance 2020. La réforme « Prévoyance vieillesse 2020 » ou « paquet Berset » prévoit toute une série de mesures gravement antisociales : • Contre les femmes : augmentation de l’âge de la retraite ; suppression de la rente de veuve pour celles qui n’ont pas ou plus d’enfant à charge ; • Contre les petits et moyens revenus : augmentation de la TVA ; augmentation des cotisations et baisse du taux de conversion du 2e pilier ;

• Introduction d’un mécanisme de contrôle automatique dans l’AVS dont l’effet serait de supprimer l’indexation ; • Réduction du financement de la Confédération. Avant que la discussion ne démarre aux Chambres fédérales, et avant les élections, envoyons un signal clair à nos élus·e·s et renvoyons le « paquet Berset » à son expéditeur. INFOS TRANSPORTS Train spécial gratuit au départ de Genève à 13 h 15 (retour 17 h 30) Suivez-nous sur FB : www.facebook.com/Bersetremballetonpaquet Les organisations suivantes appellent à cette manifestation : Union syndicale vaudoise (USV) | Union syndicale fribourgeoise (USF) | Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) | SIT | Unia (VD + GE) SSP (VD + GE + FR + VS) | syndicom | SEV | POP | Les Verts GE | Jeunes socialistes VD | Parti socialiste genevois | La Gauche Anticapitaliste | Parti du Travail | solidaritéS | Mouvement pour le socialisme (MPS) | Feminista | AVIVO Vaud | ADF-Vaud | Marche mondiale des femmes (MMF).

ROMANDIE

« Colombie : une coopération solidaire pour la construction de la paix » Tournée en Suisse du 21 mai au 2 juin L’année 2015 sera importante quant aux résultats du processus de paix en cours entre le gouvernement colombien et les FARC, principale organisation de la guérilla. LES PARTICIPANTS À LA CAMPAGNE : Angela Ospina : personnalité de premier plan dans la défense et la promotion des droits humains en Colombie. Samuel et Lauranne Bouille : coopér-acteurs E-CHANGER. TABLES RONDES : 21 mai – FRIBOURG. 18 h, Uni Fribourg - auditoire A230 à Pérolles II. 26 mai – LAUSANNE. 18 h 30, CPO, Beau-Rivage 2. 28 mai – MARTIGNY. 19 h 30, salle du Vampire, r. des Petits-Epineys 7. 30 mai – MEYRIN (GENÈVE). Dès 14 h, salle Antoine-Verchère, route de Meyrin 297. Modération Christophe Koessler (Le Courrier). Autres dates : 23 mai à Bure (JU), 24 mai à Damvant (JU), 27 mai à Berne, 29 mai à Courroux (JU), 1er juin à Manno (TI), 2 juin à Locarno, 20 juin à Lucerne. Infos : www.e-changer.ch. E-CHANGER est une ONG suisse de co­opération solidaire Nord-Sud.

SAINT-IMIER (JURA BERNOIS)

Film « Howard Zinn, une histoire populaire américaine de Olivier Azam & Daniel Mermet » Du 18 au 21 juin - Je 20 h – ve 20 h – sa 20 h – di 17 h et 20 h. Avec : Howard Zinn, Noam Chomsky, Chris Hedges… Durée : 1 h 41 Tant que les lapins n’ont pas d’historiens, l’histoire est racontée par les chasseurs. L’historien Howard Zinn parle de ceux qui ne parlent pas dans l’histoire officielle, les esclaves, les Indiens, les déserteurs, les ouvrières du textile, les syndicalistes et tous les inaperçus en lutte pour briser leurs chaînes. Lieu : CINÉMA ESPACE NOIR Rue Francillon 29, Saint-Imier – 032 941 35 35 – www.espacenoir.ch

Décès Ansermoz Lucien, Chêne-Bourg, décédé le 29.05.2014 à l’âge de 65 ans. Membre de la section Genève depuis 1973.

Hirt André, Val-d’Illiez, décédé le 11.02.2015 à l’âge de 91 ans. Membre de la section Genève depuis 1948.

Arm Jean, Bevaix, décédé le 05.04.2015 à l’âge de 89 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1956.

Kobi Michel, Yverdon-les-Bains, décédé le 01.04.2015 à l’âge de 80 ans. Membre de la section Vaud Télécom depuis 1977.

Bapst Jean-François, Auvernier, décédé le 25.02.2015 à l’âge de 55 ans. Membre de la section Arc jurassien depuis 1989.

Ramaciotti Albert, Vessy, décédé le 15.11.2014 à l’âge de 92 ans. Membre de la section Genève depuis 1942.

Hertig Jean-Marc, Chavannes-près-Renens, décédé le 15.03.2015 à l’âge de 67 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1975.

Salamin Guy, Chippis, décédé le 06.03.2015 à l’âge de 64 ans. Membre de la section Valais romand depuis 1974.

secrétariat régional lausanne Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch Lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30; Catherine Tabary : 058 817 19 34; Fabienne Brunner : 058 817 19 36; Patricia Alcaraz : 058 817 19 31; Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26, Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mercredis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mercredi 12h. Neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les mardis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au mardi 12h. Valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale sur rendez-vous tous les lundis de 16 h à 19 h. Merci d’appeler jusqu’au lundi 12h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Loosli­strasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.

IMPRESSUM rédaction Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Allemand : syndicom, die Zeitung, Naomi Kunz, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch

mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne

publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil AG, Ebikonerstrasse 75, 6002 Lucerne prochaine parution 12 juin (délai rédactionnel : 26 mai) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne


16 | La dernière

syndicom | N° 4 | 17 avril 2015

Trois fois OUI pour une Suisse plus juste et plus sociale

L’USS recommande de voter trois fois OUI le 14 juin Redevance radio-TV

Initiative sur les bourses

OUI pour soulager les revenus et renforcer l’AVS

OUI au service public

OUI pour un accès équitable à la formation

Juste, « light », avantageuse et utile : tout le monde en profitera ! La radio et la télévision sont des éléments importants du service public. Une offre de qualité dans toutes les régions linguistiques favorise, précisément dans une Suisse multilingue, la cohésion nationale. La SSR ainsi que les radios et télévisions locales qui en ont le mandat informent et rendent compte de ce qui se passe aux plans local et national. Toute la société en profite. Pour remplir ce mandat d’information, les radios et télévisions reçoivent une part du produit de la redevance radio-TV. Cela va de soi pour tout un chacun, comme le fait que la population et l’économie doivent fournir une contribution à ce service public parce qu’elles en profitent. La redevance dite « indépendante des appareils » est juste et synonyme d’importants avantages. Son prix diminuera de 462 fr. aujourd’hui pour passer à 400 fr. par année demain. Car le nouveau système sera moins bureaucratique. Les contrôles irritants des ménages privés et des entreprises et la chasse aux auditeurs et téléspectateurs pirates disparaîtront. La plupart des entreprises en profiteront aussi. 75 % d’entre elles ne paieront rien du tout et 9 % paieront moins qu’aujourd’hui.

Cette initiative entend apporter plus d’aide à plus de personnes désireuses de se former. Il serait ainsi plus facile non seulement aux enfants dont les parents ont déjà étudié, mais aussi à ceux des couches sociales en marge de la formation, d’accéder à une formation supérieure. En outre, la formation supérieure englobe aussi la formation professionnelle supérieure (examens professionnels et professionnels

supérieurs, hautes écoles spécialisées). Et les personnes qui veulent parfaire leur formation professionnelle profiteraient également de l’initiative. Aujourd’hui, elles ont précisément souvent des problèmes pour toucher des bourses correctes de leurs cantons parce que ceux-ci prennent très fréquemment prétexte d’une activité lucrative antérieure pour ne pas leur octroyer de bourses. (USS)

« L’accès à la formation doit dépendre de la motivation et des compétences du jeune, et non du porte-monnaie de ses parents. »

« Seule l’initiative sur les bourses d’étude rend possible un accès équitable à la formation et amène enfin plus d’égalité des chances ! »

Mathias Reynard, conseiller national et président de l’Union syndicale valaisanne

Letizia Carigiet, coprésidente du Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ)

Verts ont lancé l’initiative populaire «  Imposer les successions de plusieurs millions pour financer notre AVS ». La réforme de la fiscalité successorale prévoit une franchise de 2 millions pour les héritages et de 20 000 fr. par an pour les donations. Les petites et les moyennes fortunes ne seront donc pas assujetties à l’impôt, afin que les classes inférieures et moyennes de la société puissent continuer à constituer des fortunes.

votez OUI pour renforcer l’AVS Si l’initiative pour taxer les héritages est acceptée, un impôt de 20 % sur les successions importantes sera prélevé, dont deux tiers du produit iront à la caisse de l’AVS, au bénéfice de tout le monde. L’AVS toucherait ainsi deux milliards de francs supplémentaires, sans alourdir le coût du travail. Oui aux retraites solidaires Oui le 14 juin !

PHOTO DR

L’heure est venue de créer un impôt national sur les successions. La Suisse connaît en effet la plus grande concentration de la fortune de tous les pays de l’OCDE. Les 2  % des contribuables les plus riches possèdent autant de fortune que les 98 % restants. Et parce qu’en Suisse, ils peuvent hériter de leurs énormes fortunes sans avoir à payer d’impôt, la concentration de ces dernières ne cesse de croître. C’est pourquoi l’USS, le PS, le PEV et les

PHOTO PARL AMENT. CH

Réforme de la fiscalité successorale

Interview d’Ignacio Ramonet

Chavez, le président des travailleurs pauvres Dans son dernier livre, le journaliste Ignacio Ramonet dévoile un Hugo Chavez plein d’humanité. Ignacio Ramonet est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à la géopolitique, à l’Amérique latine et à la critique des médias. Interview de Jérôme Béguin * Plus de deux cents heures de conversations avec le président vénézuélien décédé en 2013  : Ignacio Ramonet, ancien directeur du Monde diplomatique, vient de publier Hugo Chavez – Ma première vie. A l’invitation du collectif «  Amérique latine Résistances ! » et de syndicom (voir encadré), l’auteur a récemment présenté ce livre d’entretiens à l’Université ouvrière de Genève.

De 1999 à 2013, Hugo Chavez a été président du Venezuela. Qu’est-ce qui a changé concrètement pour les travailleurs ? Ignacio Ramonet : Tout. Les deux tiers des habitants vivaient dans la pauvreté et plus d’un million de sans-papiers n’avaient pas d’existence administrative. Chavez a assuré le plein-emploi, intégré les sans-papiers, lancé un programme de construction de 2 millions de logements, créé un salaire minimum et tous les attributs de la sécurité sociale. Des Vénézuéliens ont pu pour la première fois voir un médecin.

Il y a de nombreuses critiques concernant la liberté de la presse.

Vous êtes journaliste, comment voyez-vous les choses? C’est une campagne qui dure depuis quinze ans. Quand vous allez au Venezuela, vous pouvez cependant constater qu’il existe des journaux, des radios et des télés d’opposition. Gouvernant des provinces et de nombreuses villes, l’opposition politique est puissamment organisée. S’il n’existait ni liberté de la presse ni démocratie, son leader, Henrique Capriles, n’aurait jamais atteint 49,8 % des voix à la dernière élection présidentielle.

paysans pauvres, les étudiants exclus de l’Université, etc. –, ceux qui sont en marge du système. C’est avec eux qu’il a fait un mouvement, qui n’est pas un parti, et qui lui a permis de gagner les élections.

L’actuel président, Nicolas Maduro, est-il à la hauteur de l’héritage de Chavez ? En plus d’être intelligent et fin politique, c’est un homme intègre. Il n’a certes pas suivi l’Université, c’est un chauffeur de bus et de métro qui a dirigé le syndicat des transports

de Caracas. L’opposition lui en veut pour cela car elle considère qu’un syndicaliste est un analphabète. On faisait le même procès à Chavez, en partant du principe qu’un type à moitié Noir et à moitié Indien ne pouvait être aussi intelligent qu’un Blanc...

* Extrait d’une interview parue dans L’Événement syndical, n° 18, 29 avril 2015.

Hugo Chavez – Ma première vie, conversations avec Ignacio Ramonet, Éd. Galilée, Paris 2015, 720 p. ill.

Vous écrivez dans l’introduction à votre livre que Chavez a «  impulsé une transformation copernicienne, non seulement du Venezuela mais aussi de toute l’Amérique latine ». En quoi a-t-il contribué à changer ce continent ? Il y a un avant- et un après-Chavez. Il a compris que les partis ne sont plus en mesure de réformer, y compris la social-démocratie qui représente des classes sociales aisées. Si l’on veut changer un pays, il faut s’appuyer sur des mouvements sociaux – les habitants des bidonvilles, les

Ancien directeur du Monde diplomatique, le journaliste Ignacio Ramonet est aussi un intellectuel engagé à l’origine de la création de l’association Attac et du Forum social mondial, dont il a proposé la devise : « Un autre monde est possible ». (photo Neil Labrador)

Soirée réussie pour syndicom genève Le collectif « Amérique latine Résistances ! » et la section genevoise de syndicom ont invité, le 16 avril dernier, le journaliste Ignacio Ramonet à venir présenter son dernier livre. Dans la salle de l’Université ouvrière de Genève (UOG) pleine à craquer, Ramonet a évoqué l’enfance et la jeunesse de Chavez, avant qu’il accède à la présidence de son pays, le Venezuela, en 1999. Passionné et pas­sionnant, intellectuel engagé à l’origine de la création de l’association Attac et du Forum social mondial, il s’est transformé en conteur le temps d’une soirée. Il a évoqué Hugo Chavez, enfant, vendeur ambulant très attaché à sa grand-mère qui l’avait élevé ; Hugo Chavez passionné par la peinture et le baseball, à tel point qu’il pouvait parler de ce sport pendant des heures. Intarissable, Ramonet s’est finalement prêté au jeu des questions et des dédicaces. La réussite de cette soirée a déjà donné l’envie aux organisateurs d’organiser un débat sur la place des médias dans les bouleversements en Amérique latine. (Patricia Alcaraz)


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