syndicom - le journal

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N° 6 09.05.2014

le journal

www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication

AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne

Dossier salaire minimum

cct poste 2015

Une revendication au cœur du Premier 1er Mai et dernières infos de la campagne pages 2-3

Résultats de la négociation : réactions nuancées du « soundingboard » page 5

Gi retraité·e·s

Comptes rendus des AG de Fribourg et de l’Arc jurassien pages 6-7

campaGne avant le monDial

«Des goals contre l’injustice » : campagne Brésil 2014 partout en Suisse romande page 8

conDitions De travail cHeZ caBleX

« Tu n’as pas commencé le chantier qu’il doit être terminé »

Même à l’époque de la téléphonie mobile et de la télévision par satellite, le câble reste indispensable. On en a même plus besoin que jamais. Aux vieux câbles de téléphone en cuivre s’ajoutent les câbles en fibres optiques pour la télécommuni­ cation, la télévision et l’Internet. Outre les chemins de fer, l’Etat et les entreprises privées doivent eux aussi faire poser des câbles : pour la technologie de l’informa­ tion et de la communication. C’est la tâche des électriciens de réseau. Et celle­ci, contrairement à la transmis­ sion des données, est loin d’être virtuelle. C’est même une dure réalité, affirme Pas­ cal Wicht. Ce Fribourgeois de 55 ans, ancien serrurier, installe des câbles suite page 4 depuis vingt­cinq ans.

PhotoS Peter KreBS

Le Fribourgeois Pascal Wicht travaille depuis vingt-cinq ans comme électricien de réseau. Bien qu’il aime son métier, il s’inquiète du stress toujours plus grand sur les chantiers. Peter Krebs *

oui au salaire minimum le 18 mai !!

Baisse des bas salaires : l’heure est à un salaire minimum ! L’Enquête suisse sur la structure des salaires 2012 rendue publique le 28 avril fait apparaître une évolution inquiétante : entre 2010 et 2012, 10 % des salaires réels les plus bas (inférieurs à 3886 fr.) ont baissé (– 286 fr.). Ainsi la vie de ces salarié·e·s qui, aujourd’hui déjà, connaissent des problèmes de fin de mois est devenue encore plus difficile. Daniel Lampart (USS) Cette situation touche des profession­ nel·le·s de branches sans convention col­ lective de travail (commerces de détail sans CCT, horticulture, centres d’appels, etc.). Cette évolution est d’autant plus choquante au vu de la hausse des très gros salaires. 10 % des salaires réels les plus hauts ont à nouveau augmenté de 7,1 %

entre 2010 et 2012 (+ 9901 fr. / an). Ainsi, la répartition inégale des salaires constatée en Suisse ces quinze dernières années a continué à s’aggraver. Celles et ceux qui touchent des salaires élevés reçoivent encore plus et celles et ceux qui n’arrivent guère à s’en sortir avec leurs salaires reçoivent moins.

En disant oui à l’initiative sur les salaires minimum, on peut stopper cette évolution. L’introduction d’un salaire minimum légal de 22 fr. de l’heure protégerait les salaires inférieurs de la sous­enchère. Ce qui consti­ tuerait un grand progrès pour les personnes qui en bénéficieraient est supportable par notre économie. La masse salariale totale ne

devrait être relevée que de 0,4 %. L’argent pour le faire est là, comme le prouve la forte hausse des gros salaires. Le fait que l’inégalité de salaire entre femmes et hommes se soit remise à augmenter depuis 2008 est aussi très inquiétant. Selon l’Enquête 2012, elle a à nouveau augmenté de presque 0,5 %, pour passer à 18,9 %.


2 | Premier Mai

syndicom | N° 6 | 9 mai 2014

partout une Bonne moBilisation

Le salaire minimum au cœur de la Fête des travailleurs

Photo DEMiR SönMEZ

Genève

Alain Carrupt, président de syndicom. extrait du discours prononcé à Fleurier (Ne) et Yverdon (VD).

Photo FRAnt iSEk MAtoUS

PhotoS yvES SAnCE y

Lausanne

Bâle

Zurich

« L’initiative sur le salaire minimum exige que les salarié·e·s qui travaillent à plein temps puissent vivre de leur salaire. Dans le pays le plus riche du monde, une personne sur dix gagne moins de 4000 fr. par mois. Un tel salaire ne permet pas de vivre dans la dignité, ni de nourrir une famille. » Bernadette häfliger Berger, vice-présidente de syndicom, responsable egalité et droit. extrait du discours prononcé à Berne.

Photo BARBARA BASSi

YS, avec Le Courrier et l’USS.

« L’austérité permet de justifier le démantèlement des protections sociales et des droits des travailleuses et des travailleurs. Elle sert de prétexte à la privatisation des infrastructures et au démantèlement du service public. »

Photo ninA SChEU

A Genève, entre 2000 et 3000 per­ sonnes ont participé au défilé. Nom­ breuses ont été en outre les per­ sonnes à se rendre, en famille, en groupe, directement aux Bastions. Le parc était déjà bien occupé à l’arrivée du cortège. « La vraie fron­ tière contre les bas salaires », procla­ mait la banderole d’ouverture, en appelant au combat contre le dum­ ping salarial par l’instauration d’un salaire minimal à 4000 fr. par mois. Une manière de lutter contre la divi­ sion des travailleurs entre résidents genevois et frontaliers, telle que la thématise avec succès la droite populiste. Enfin, la tradition paci­ fiste du Mouvement ouvrier – cent ans après la boucherie de la Pre­ mière Guerre mondiale – a égale­ ment été mise en avant, à savoir la lutte contre les Gripen. A Lausanne, la participation était en hausse avec plus de 1500 per­ sonnes dont une forte délégation d’Unia composée d’ouvriers du bâti­ ment munis de sifflets. Ces derniers ont explosé le « mur patronal de la honte », symboliquement consti­ tué de cartons « dumping », « sous­ traitance sauvage » et « attaques à la convention ». Les femmes menaient le cortège cette année. « Parmi les personnes qui gagnent moins de 4000 fr. par mois en Suisse, deux tiers sont des femmes », a rappelé Valérie Perrin, présidente de l’Union syndicale vaudoise. Le conseiller fédéral Maurer a été fustigé pour sa comparaison des femmes avec des ustensiles de cuisine. Nationalement, le 1er Mai a souligné avec force la nécessité de l’initiative sur les salaires minimaux. Ainsi, le président de l’USS, Paul Rechstei­ ner, a jugé, dans son allocution à Nürnberg, que la revendication de salaires minimaux « est aujourd’hui aussi importante que l’était hier l’interdiction du travail des enfants, l’introduction des horaires de tra­ vail maximaux et la réglementation du droit aux vacances. » A Zoug, la coprésidente d’Unia, Vania Alleva, a évoqué le vent de panique déclenché par les adver­ saires de l’initiative : « Ils font comme si l’acceptation de l’initia­ tive allait entraîner la moitié du pays par le fond. Alors qu’il s’agit d’une modeste augmentation de 0,5 % de la masse salariale suisse, répartie sur trois ans ! Un supplé­ ment tout à fait supportable pour l’économie, mais une amélioration absolument décisive pour les per­ sonnes concernées. »

Photo PARFAi t BAyAL A

Dans environ 50 villes de Suisse, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté le 1er Mai, journée internationale des travailleurs, pour un bon travail et un salaire minimum. Rien qu’à Zurich, 14 000 manifestant·e·s ont formé, sans heurts, un impressionnant rassemblement.

Lugano


Dossier salaire minimum | 3

syndicom | N° 6 | 9 mai 2014 votations Du 18 mai

Un salaire minimum contre la pénurie de personnel en charge de l’enfance et des aîné·e·s Le salaire minimum profite aux femmes et à la société. C’est une mesure efficace contre les discriminations salariales et le dumping salarial. En rendant le travail dit « féminin » plus attrayant, le salaire minimum permet de réduire la pénurie de personnel qualifié, ce qui est absolument nécessaire dans une société où le nombre de personnes âgées à prendre en charge augmente constamment. Katharina Prelicz-huber* Près de 70 % de ces personnes à bas salaires sont des femmes, dont un grand nombre sont titu­ laires d’un CFC. La plupart d’entre elles exercent une profes­ sion dite « féminine » dans les domaines de l’accueil de l’enfance ou de la prise en charge de personnes âgées, secteurs indispensables au bon fonction­ nement de la société et qui repré­ sentent des parties essentielles des services publics. Les régle­ mentations en vigueur et le financement de ces domaines sont clairement insatisfaisants.

accueil De l’enfance Au niveau de l’accueil de l’enfance, on engage un très grand nombre de personnes sans qualification afin de réaliser des économies. Une évaluation de cette situation a mis en évidence les faits suivants : 51 % des per­ sonnes actives dans l’accueil de l’enfance sont des personnes sans formation, des stagiaires et des personnes en formation. Le salaire à l’embauche des chef­ fes d’équipe est de 3750 fr. par mois sur 12 mois (13 salaires de 3460 fr.). Il existe cependant des établissements qui emploient des assistant·e·s socio­éducatifs (ASE) ayant terminé leur formation avec

un salaire mensuel de moins de 3500 fr. et qui assurent le fonc­ tionnement de leur structure au moyen de stagiaires. Les bas salai­ res et le nombre élevé d’em­ ployé·e·s non qualifiés expliquent le nombre très élevé de profes­ sionnel·le·s disposant d’une for­ mation qui quittent très rapide­ ment la profession et vont travail­ ler dans d’autres domaines. La pénurie de personnel a ainsi ten­ dance à s’aggraver, entraînant une charge plus lourde pour le person­ nel qui reste et accentuant le phé­ nomène de sélection négative. L’existence d’un salaire minimum s’inscrivant dans des structures salariales qui prévoient un salaire d’au moins 4500 fr. pour une per­ sonne disposant d’une formation contribue à accroître l’attractivité de ces professions.

prise en cHarGe Des personnes âGées Tandis que les services d’aide et de soins à domicile d’utilité publique appliquent des condi­ tions de travail réglementées, la situation est parfois catastro­ phique dans le domaine de la prise en charge privée des per­ sonnes âgées. Le salaire mini­ mum du travail effectué dans un ménage privé s’élève à 18 fr. 55

(l’heure). Mais les employeurs ne sont pas nombreux à s’y tenir et les heures de travail ne sont pas toutes payées. L’accueil de l’enfance et la prise en charge de personnes âgées sont des tâches extrêmement exigeantes, qui nécessitent des compétences professionnelles et personnelles développées. Aussi longtemps que ce travail sera dévalorisé, les personnes dispo­ sant des aptitudes et compé­ tences nécessaires abandonne­ ront très rapidement la profession ou alors, elles ne vien­ dront même pas travailler dans

le domaine en question. La pénu­ rie de personnel qualifié ne fera que s’accentuer.

pour les femmes et la société Le salaire minimum profite aux femmes : leur travail sera ainsi revalorisé ; c’est une mesure effi­ cace contre la discrimination salariale ; près de 220 000 fem­ mes toucheront immédiatement un salaire plus élevé ; cela per­ met d’empêcher le dumping salarial et leur permettra de vivre de leur travail, de cotiser davantage à l’AVS et de toucher une rente plus élevée par la suite.

salaire minimum en Bref rares sont les grands patrons à soutenir le salaire minimum. rares aussi sont-ils à gagner moins de 22 fr. / heure ! Joseph Jimenez, Ceo de Novartis, a gagné 13,2 millions en 2013. Il est un farouche opposant au salaire minimum ! Sergio ermotti, Ceo d’UBS, a gagné 10,7 millions en 2013. Il est un farouche opposant de l’initiative pour les 4000 francs par mois ! Brady Dougan, Ceo du Crédit Suisse, a gagné 7,8 millions en 2013. Pour lui, 22 fr. de l’heure minimum, c’est vraiment exagéré ! Nick hayek, PDG de Swatch, a touché un salaire de 7 millions en 2013. Pour lui, le salaire minimum est un luxe que l’économie suisse ne peut pas s’offrir ! (Brn)

Le salaire minimum profite à la société : il rend le travail plus attrayant et permet de réduire la pénurie de personnel qualifié, ce qui est absolument nécessaire dans une société où le nombre de personnes âgées à prendre en charge augmente constamment. OUI à l’initiative sur les salaires minimums – en particulier pour les femmes !

* Présidente du Syndicat suisse des services publics SSP

cactus

Une aiguille dans la botte de foin de la masse salariale 10 % des salariés gagnent moins de 22 fr. l’heure par mois. Sur Genève, leurs salaires représentent à peine 1 % du total de la masse salariale alors que les 10 % de salariés les mieux payés (85 % de ceux­ci étant des hommes) raflent carrément 30 % de la masse salariale (chiffres de la Tribune de Genève, 19.3.14). Accorder un salaire minimum de 22 fr. de l’heure à toutes et tous représenterait à peine 0,1 à 0,2 % de tous les salaires de Suisse. Une paille. (BRn)

Cherchez l’erreur ! Selon l’étude sur le comportement électoral des Suisses Selects­Fors citée par Le Nouvelliste (7.4.14), la part des bas salaires (en dessous de 3000 fr. par mois) votant pour l’UDC est passée de 19 % en 1995 à 42 % en 2011. Et pourtant l’UDC est un farouche opposant au salaire minimum. Cher­ chez l’erreur ! (BRn)

Au boulot les feignasses ! Les femmes continuent à gagner 25,1 % de moins en moyenne que les hommes. Pour expliquer cette différence, Roland Müller, directeur de l’Union patronale suisse (UPS), évoque une différence « d’état d’esprit » : selon lui, les hommes sont davantage disposés que les femmes à fournir des efforts et à accepter des heures supplémentaires (cf. 20 minutes, 29.4.14). C’est bien connu, les femmes sont de grandes paresseuses qui, lorsqu’elles travaillent, n’ont qu’une idée en tête : filer à l’anglaise pour aller se la couler douce. Comment je le sais ? Eh bien, je suis une femme, pardi ! Oups, pardon, un ustensile de cuisine… (PAz)

Encore de la marge ! 3407 fr. brut par mois, pour une semaine de travail de 42 heures. Cela signifie 18 fr. 72 brut par heure. Le travail du week­end comme règle plutôt qu’exception, et sans compensation. En prime, des horaires coupés et des retours à la mai­ son très tardifs. Toute vie sociale et familiale cor­ recte devient ainsi un idéal quasiment inattei­ gnable. Voilà la réalité salariale dans le secteur de l’hôtellerie­restauration ! Les associations patronales du secteur sourient et se complaisent dans cette situation, menant une campagne particulièrement agressive contre l’ini­ tiative pour un salaire minimum légal. C’est inac­

ceptable, et les syndicats genevois de la branche dénoncent une prise de position scandaleuse ! Lors de sa conférence de presse du 23 avril der­ nier, l’association faîtière nationale de la branche GastroSuisse invoque l’impossibilité de payer des salaires à 4000 fr. « Nous payons les salaires que notre rentabilité nous permet de payer », plaident les patrons suisses. Si nous considérons que la Société des Hôteliers de Genève a évalué à 1 milliard (!) le chiffre d’af­ faires annuel dans le secteur, cela devrait quand même laisser quelque marge, non ? (Unia, SIT, Syna)

Le « cactus du bas salaire de la semaine » à ENI Le 29 avril, Unia Vaud et l’Union syndicale suisse ont mené une action de dénonciation de salaires de misère dans deux stations­service du groupe ENI (ex. Agip) sur l’aire de repos de Lavaux. Une tren­ taine de syndicalistes ont ralenti l’accès pour sen­ sibiliser les automobilistes et remis le « cactus du bas salaire de la semaine » à ENI. Ils ont rappelé que l’instauration d’un salaire minimum de 22 fr. per­ mettra d’améliorer enfin les conditions dans les shops de stations­service de tout le pays. Le sort des employé·e·s de ces stations­service ENI est repré­

sentatif des conditions pratiquées dans une branche qui fait massivement appel à des sous­trai­ tants pour gérer les points de vente. Payés entre 19 et 20 fr.50 de l’heure et soumis à des conditions de travail très difficiles sur les aspects des horaires et de la sécurité, ils font les frais d’une politique par­ ticulièrement agressive sur les prix. Le groupe ENI – 6,891 milliards d’euros de bénéfice en 2011 – ne doit pas utiliser le franchisage pour se soustraire à ses responsabilités sociales, qu’il se vante d’ail­ leurs de promouvoir. (USS et Unia)


4 | Secteur télécom

syndicom | N° 6 | 9 mai 2014

CONDITIONS DE TRAVAIL CHEZ CABLEX

«Tu n’as pas commencé le chantier qu’il doit être terminé» suite de la page 1 Autrefois employé à la direction des PTT, il travaille aujourd’hui pour l’entreprise cablex SA, issue de leur privatisation. « Aujourd’hui il fait beau, mais nous descendons aussi dans les galeries quand il pleut ou il neige – ce qui est nettement moins agréable. »

TRAVAIL SOuTERRAIN

LE REfLET DE LA mENTALITé ACTuELLE

photos peter Krebs

Pascal Wicht travaille régulièrement dans des galeries dissimulées sous les lourds couvercles en fonte munis de l’inscription « TT » qui sont disséminés sur la chaussée, sur des places ou sur les trottoirs. Les galeries sont étroites. Quand il a plu, certaines sont remplies d’eau et il doit d’abord les vider à l’aide d’une pompe, avant de descendre le long de l’échelle.

Les galeries sont le point de jonction des différents câbles. Les électriciens de réseau sont chargés de leur raccordement et de leur entretien. Alors que l’installation des lourds câbles de cuivre se fait sous terre, les fibres optiques, plus légères, peuvent être posées et soudées en surface. « Ça facilite le travail », souligne Pascal Wicht. Il considère que les électriciens de réseau de cablex disposent aujourd’hui de tout l’équipement nécessaire. « Mais il faut savoir utiliser ce matériel et avoir la tête sur les épaules. »

Difficile pourtant de toujours éviter de se mouiller les pieds. Pour des raisons de sécurité, ce travail se fait toujours à deux, explique Pascal Wicht. Des vapeurs toxiques issues du réseau de gaz urbain s’accumulent parfois dans les galeries. L’installateur doit donc commencer par mesurer le volume de gaz à l’aide d’un appareil spécifique. Si celuici est trop important, il enclenche la pompe destinée à absorber les gaz qu’il transporte dans son véhicule d’entreprise. Il utilise également le ventilateur quand il travaille sur les épais manchons en plomb qui servent à assembler les câbles en cuivre. On en trouve de moins en moins, mais ils sont loin d’avoir disparu.

Pascal Wicht est un membre actif de syndicom. Il ne craint pas d’affirmer haut et fort ce qui lui déplaît. Il se dit notamment sceptique sur la nouvelle réglementation des frais (voir l’interview avec Daniel Münger). Mais il aime toujours son métier ; le salaire lui paraît aussi « plutôt correct ». Certains aspects de l’évolution des conditions de travail le font toutefois réfléchir, en particulier la pression toujours plus grande sur les délais. Ceux-ci sont de plus en plus serrés : « Tu n’as pas commencé le chantier qu’il doit être fini », dit-il avec ironie. Pascal Wicht, qui a toujours une casquette vissée sur le front, est un vieux routier. Quand il le faut, il sait poser ses limites. Pour d’autres, c’est plus difficile et il subissent un « stress immense ». Ce n’est pas uniquement le cas chez cablex, mais partout dans la construction : « C’est un état d’esprit », la mentalité actuelle.

manqué l’essentiel : un jour tu es passé à côté de ta femme et de tes enfants. Mais c’est aussi aux supérieurs hiérarchiques de limiter le nombre d’heures supplémentaires.

Il conseille donc à tous, et en particulier aux jeunes, qui doivent encore lutter pour leur emploi, de ne pas hésiter à dire parfois non. « Il faut savoir évaluer ce qu’on est apte à fournir. » Pascal Wicht cite le cas d’un collègue qui travaillait souvent jusqu’à 7 h. du soir et qui a accumulé des centaines d’heures supplémentaires, jusqu’au burnout. Selon lui, les gens doivent apprendre à être responsables aussi vis-à-vis d’eux-mêmes. Sinon ils travaillent « comme des dingues » et constatent un jour qu’ils ont

CâBLES DE CONTRôLE Pascal Wicht ouvre un de ces placards que l’on remarque à peine au bord des routes. On y découvre des rangées de boîtiers munis de fins fils colorés. Il s’agit des faisceaux de lignes téléphoniques et de télévision qui établissent la

INTERVIEW

« Il faut une CCT pour toute la branche » L’entreprise cablex construit et entretient des réseaux de communication : pour le téléphone, la télévision, l‘Internet et d’autres applications. Le marché a le vent en poupe. Daniel Münger : Swisscom investira ces prochaines vingt années 15 à 20 milliards de francs dans la transformation et le développement des réseaux de communication. Il s’agit du projet de génie civil le plus important de Suisse. Simultanément, une somme tout aussi élevée sera dévolue au développement du réseau de lignes à haute tension.

Qu’est ce que cela signifie pour les employé·e·s ? Il y a des avantages mais aussi des risques. D’un côté, de nouveaux emplois seront créés, de l’autre

des entreprises risquent d’inonder le marché avec des offres à prix cassés.

Une CCT est en vigueur depuis début 2013. Est-elle bonne pour les salarié·e·s ? C’est une très bonne CCT. Elle a valeur de référence pour la branche et s’aligne sur la CCT Swisscom.

L’objectif est d’avoir une CCT pour toute la branche. Où en sont les négociations ? Compte tenu des investissements importants qui seront réalisés, l’objectif est de trouver une solution de force obligatoire pour toute la branche. Nous y travaillons. Dans l’idéal, nous souhaitons concrétiser la mise en œuvre dans le courant de l’année.

Le ton adopté par les cadres de cablex a parfois été qualifié de « rude ». Dans ce secteur proche de la construction, le ton est souvent très direct. En principe, les supérieur·e·s hiérarchiques adoptent aujourd’hui un ton plus approprié qu’il y a quelques années encore. Les cas extrêmes ont diminué, mais le potentiel d’amélioration n’est pas encore épuisé.

Le décompte des frais de repas de midi a suscité la discussion. Désormais, un forfait de 350 fr. par mois est payé aux employé·e·s. De même, les petites dépenses sont remboursées, comme les frais de stationnement court. Or tous les membres ne sont pas contents.

La réglementation est nettement meilleure pour 95 % des personnes. Certaines obtiennent moins de frais payés avec le forfait. Pour elles, une solution individuelle sera recherchée. Avec le forfait de frais, nous avons concrétisé une revendication de longue date de nos membres à cablex.

On trouve toujours de vieux manchons en plomb dans les réseaux de câbles souterrains. Or leur soudure dégage des vapeurs toxiques. Où en est la revendication d’examiner la situation ? Cette revendication a été soulevée lors de la dernière conférence d’entreprise. Nous l’avons transmise au responsable de la santé de Swisscom pour qu’il tire au clair la

photo LDD

D’énormes investissements seront réalisés ces prochaines années dans le réseau câblé. Selon Daniel Münger, secrétaire central Télécom IT, ils présentent des avantages, mais aussi des risques pour les employé·e·s. syndicom a l’intention de conclure une CCT pour toute la branche.

question. Si le problème devait se confirmer, nous y remédierions.

Qu’en est-il du taux de syndicalisation dans la branche ? Dans de nombreuses entreprises sans CCT, il est encore très faible. A Cablex, il est par contre très bon. Une grande partie des employé·e·s sont organisés chez nous.

On dit que les employé·e·s de cablex s’identifient beaucoup à leur travail et à l’entreprise. Oui, l’identification est très grande. Elle n’a pas souffert malgré des circonstances parfois fâcheuses.

peter Krebs


Secteurs télécom / Poste | 5

syndicom | N° 6 | 9 mai 2014 CCT POSTE 2015

Résultats de négociation sous la loupe Que pense la base de syndicom des résultats intermédiaires des négociations sur la CCT Poste ? Des membres de tous les secteurs de La Poste ont discuté intensément des différents thèmes de la nouvelle convention, lors d’une réunion à Berne. Les réactions nuancées recueillies à cette occasion seront prises en compte par la délégation de syndicom dans la suite des négociations. bruno schmucki

SOuNDINgBOARD

* Journaliste free-lance

INVITATION

Conférence d’entreprise Cablex Vendredi 16 mai 2014, Restaurant Kreuz, Zeughausgasse 41 à Berne, 10 h 15 – 14 h 00 avec repas de midi. A la conférence d’entreprise cablex, nous discuterons du nouveau forfait à cablex et vous informerons de l’avancement des discussions sur une éventuelle cct de branche construction de réseau, ainsi que sur d’autres thèmes comme la sécurité au travail. merci de nous communiquer si vous participerez à cette conférence et si vous avez besoin d’un billet cFF par courriel : telecom@syndicom.ch. ps. Avant pâques, vous avez reçu de cablex l’accord sur les frais. or les formulations qui figurent sur la feuille jointe à signer ne correspondent pas à ce qui a été convenu. par conséquent, nous vous prions de ne pas signer cette feuille tant que nous n'aurons pas tiré la situation au clair avec cablex.

APPROBATION ET DéSACCORDS Certains résultats intermédiaires ont été clairement approuvés par les membres du « soundingboard », qui ont loué le travail de la délégation de négociation. D’autres résultats, en revanche, qualifiés d’inadmissibles, n’ont pas passé la rampe. Les conclusions des trois groupes de discussion ont été soigneusement évaluées à la fin de la séance. La délégation de négociation de syndicom les intégrera dans la prochaine ronde de négociation avec La Poste. La formulation définitive de la CCT 2015 devrait être achevée d’ici aux vacances d‘été, de manière à pouvoir être ratifiée par les différents organes de décision.

ACTION DE PROTESTATION DES EmPLOyé·E·S DE mEILLERgHP

Des employé∙e∙s d’Allemagne espèrent un nouveau « miracle de Berne » Une quarantaine d’employé∙e∙s de l’entreprise allemande de marketing direct Meillerghp ont mené une action de protestation de deux heures, le 29 avril, devant le siège principal de La Poste Suisse à Berne. Ils ont exigé de La Poste, copropriétaire de leur entreprise, qu’elle prévoie plus d’argent pour les 250 collaboratrices et collaborateurs qui seront mis à la rue ces prochaines semaines. Un groupe d’une quarantaine d’employé∙e∙s de Meiller a voyagé de nuit en bus de Bamberg, en Bavière, jusqu’à Berne. Leur entreprise sera fermée ces prochaines semaines et plus de 250 personnes perdront leur emploi. La revendication que les employé·e·s ont voulu transmettre personnellement aux responsables de La Poste Suisse est concrète : les personnes licenciées doivent bénéficier d’un plan social décent et il doit y être consacré autant d’argent qu’en 2011, lors d’une restructuration semblable. Les personnes concernées ne sont pas satisfaites des deux mois et demi de salaire prévus dans le cadre de la procédure de restructuration en cours.

LA POSTE DOIT ENDOSSER SA RESPONSABILITé La délégation Meiller de Bamberg avait déjà transmis une semaine auparavant le même message à Österreichische Post

(la poste autrichienne) à Vienne. Car Meillerghp appartient à 35 % à La Poste Suisse et à 65 % à Österreichische Poste. L’entreprise est spécialisée dans la production et la distribution d’envois publicitaires et elle lutte depuis des années pour préserver ses parts sur un marché qui se rétrécit comme peau de chagrin. Le groupe Meiller n’est pas venu pour rien à Berne. Le responsable

du personnel et membre de la direction de La Poste, Yves-André Jeandupeux, a accueilli le groupe protestataire et expliqué que La Poste doit d’abord attendre le plan d’assainissement qu’un avocat élabore avec la direction de Meillerghp. « Nous endosserons ensuite notre responsabilité en tant qu’actionnaire minoritaire pour le plan d’assainissement », a promis M. Jeandupeux.

photo bruNo schmucKi

liaison vers le client final, la dernière jonction du raccordement. L’installation de ces boîtiers et de ces câbles est également du ressort des électriciens de réseau. Mais aujourd’hui, l’employé de cablex s’active sur le pont de la Poya au-dessus de la Sarine, à Fribourg, qui doit être ouvert en octobre. Pascal Wicht s’assure que les câbles des caméras de surveillance sont raccordés correctement et dans les délais. Pour ce faire, il dispose d’une semaine alors qu’il estime qu’il en faudrait deux pour accomplir correctement ce travail.

Ce groupe constitue une sorte de « soundingboard », qui évalue au fur et à mesure les résultats des négociations. Le 25 avril, il s’est réuni pour la cinquième fois. A l’ordre du jour figuraient notamment des thèmes comme les allocations pour travail de nuit et du dimanche, les vacances et les pauses, ainsi que les frais ou les primes de fidélité. Compte tenu de la portée de certaines dispositions, les discussions se sont révélées intenses au sein des trois groupes de travail. Ce changement de système est-il judicieux ? Entraîne-t-il une amélioration ou au contraire une dégradation par rapport

à la réglementation actuelle ? Existe-t-il des compensations ? Quelles sont les conséquences des nouvelles bases légales sur la CCT Poste ?

photos bruNo schmucKi

Un groupe très large formé de plus de 50 membres de la base de syndicom issus de tous les domaines de La Poste accompagne les négociations CCT actuelles, depuis août de l’année dernière.

Jörg Radtke, le président suppléant du comité d’entreprise, qui a voyagé avec la délégation, a déclaré : « La situation est sombre pour les personnes concernées. Si la fermeture du site est inévitable, qu’elle intervienne au moins dans des conditions équitables. » syndicom a soutenu les collègues allemands dans l’organisation de l’action de protestation devant le siège principal de La Poste. Car la revendication de plans sociaux décents lors de restructurations et de suppressions de postes est une requête commune. Et il est important que les responsables de La Poste réentendent ce message. L’espoir d’un nouveau « miracle de Berne », repris sur des banderoles, est un clin d’œil à l’incroyable finale de la Coupe du monde de foot en 1954 à Berne, vue comme la renaissance de l’Allemagne d’après-guerre.

bruno schmucki


6 | GI retraité·e·s

syndicom | N° 6 | 9 mai 2014

Josef Hunold – président de l’association zuricHoise des retraité·e·s

Le facteur, c’était quelqu’un ! des facteurs aux distriButeurs

de l’éBène pour des timBres-poste

On les appelait autrefois les formations de monopole : il s’agissait de formations professionnelles proposées dans des entreprises fédérales comme La Poste, à l’issue desquelles les diplômé∙e∙s travaillaient pour cet employeur spécifique. Tout comme Josef Hunold, qui a achevé sa formation de fonctionnaire postal en uniforme vers le milieu des années 50. Il a ensuite travaillé au service local, où il fallait notamment trier les lettres et les paquets par arrondissements et par rues. « A l’époque, il n’y avait pas encore de numéros postaux d’acheminement, se souvient Josef Hunold, c’est pourquoi on exigeait des connaissances géographiques. » Les anecdotes fusent aussitôt : « Saviez-vous qu’il existe au moins 20 Rüti différents en Suisse ? Et qu’une localité du canton de Schaffhouse porte le nom de Moskau, une autre ‹ Chäs und Brot › (pain et fromage) dans le canton de Berne ? » Autant de perles qui datent de l’époque où il était maître d’apprentissage – une fonction qu’il a exercée durant vingt-deux ans – et qu’il se plaît à rappeler. Le facteur, c’était quelqu’un ! C’est lui qui apportait les retraites à la fin du mois, ou des sommes en espèces aux entreprises et aux personnes privées. Il encaissait aussi les remboursements. Il connaissait les gens et leurs petites manies – car sans numéros de rue, comment faire autrement : on était obligé de connaître tous les noms par cœur ! « C’est difficile à imaginer aujourd’hui, mais nos facteurs colis convoyaient parfois jusqu’à 80 000 francs en espèces en fin de mois. »

Comme formateur d’apprenti∙e∙s, Josef Hunold a aussi été confronté à de jeunes toxicomanes. Le livre des éditions Silva de 1973 sur la drogue se trouve encore dans sa bibliothèque. « La toxicomanie était un phénomène nouveau pour nous, nous n’étions pas préparés. Nous avons dû être instruits par la police municipale. » Son plus beau souvenir reste l’exposition nationale de philatélie de 1984 à Zurich. « Un événement fantastique ! » Quand l’entreprise privée Courvoisier de La Chaux-deFonds, qui imprimait des timbres de pas moins de 40 pays, a été vendue en Angleterre, le philatéliste a été inconsolable. De plus, presque à la même époque, l’imprimerie de La Poste a elle aussi fermé. Il a donc fait don de ses deux collections privées, l’une à une école de filles au Mali, l’autre à une communauté de bénédictins en Tanzanie, qui lui a offert une gravure en ébène en remerciement.

photo SaBiNe Rock

Le 4 février 2014, l’association zurichoise des retraité·e·s de la Poste et de Swisscom a été dissoute, au grand regret de son président Josef Hunold, qui a présidé à sa destinée quatorze ans durant. Aux réunions de l’association, on discutait des dernières directives de La Poste et débattait des sujets de votation, on y conviait aussi des intervenant·e·s sur des thèmes politiques ou des artistes. A l’occasion du repas de Noël, le président choisissait un poème politique, un message à saint Nicolas. Suleika Baumgartner *

le stammtiscH a remplacé l’association

Le plus beau souvenir de Josef hunold : l‘exposition nationale de philatélie à Zurich en 1984.

Au début de sa présidence, son association comptait 600 membres. A la fin, ils n’étaient plus que 321. Beaucoup sont décédés et, comme le fait remarquer l’ancien postier, « La Poste compte aujourd’hui un grand nombre d’employé·e·s à temps partiel ou temporaires, ce qui empêche un véritable attachement à l’entreprise ». Le retraité de 77 ans, d’habitude plutôt confiant, est inquiet : « La nouvelle convention collective de travail est pleine d’inconnues. » C’est pourquoi il a décidé de refuser l’invitation à la sortie des retraité·e·s de

la Poste : « Si la Poste doit économiser à ce point, inutile de me payer un dîner et un voyage en locomotive à vapeur ! » Il termine son nonantième et dernier rapport annuel de l’association sur une rétrospective. Dans les années 50, les questions salariales étaient prépondérantes. Ensuite, la réduction du temps de travail puis, avec la transformation des conditions de travail, les questions de classification des employé·e·s et l’accès du personnel en uniforme à des fonctions plus élevées ont constitué les principales pré-

occupations. Par la suite, le souci du manque de personnel a prédominé. Au fil du temps, des métiers typiques de la Poste ont disparu, faisant place à de nouvelles activités. L’ancien postier conclut par cette citation du dalaï lama : « Rien n’est plus passionnant que d’accepter ce qui se produit. » Or les retraité·e·s zurichois de la Poste et de Swisscom ne sont pas tout à fait sans patrie, puisqu’ils se retrouvent désormais au stammtisch.

* journaliste indépendante Rp

friBourG, arc Jurassien et enVirons

Comptes rendus des assemblées générales de retraité assemBlée Générale du Groupement des retraités poste et télécom de friBourG et enVirons Celle-ci a eu lieu le 16 avril 2014. Le président Pierre Savary ouvre l’assemblée. Il salue et remercie les 47 membres présents dont M. Roland Gutmann, président du groupe d’intérêt (GI) Retraité∙e∙s de syndicom, M. Alain Carrupt, président de syndicom, M. Gabriel Cuany, président du groupement des retraités de l’Arc jurassien, M. Claude Kemm, membre du comité national et M. Roland Conus, Movendo. Beaucoup d’invités de marque ont dû s’excuser vu leur délégation à une réunion de la FARES ou pour d’autres raisons. Il s’agit des collègues Michel Meylan, Alain Michaud, François Ducrest, Frédéric Gendre, Edgar Roos et Christel Terreaux.

Pour cause principalement d’un état de santé déficient, plusieurs collègues se sont excusés de ne pouvoir participer à cette assemblée. Les excusés sont : Bernard Godel, Michel Vonlanthen, Henri Vollenweider, Jean-Marie Baeriswyl, Gaby Mauron, Emile Déjardin, Claudine Déjardin, Claude Dürst et Roland Bürgy. Dans son rapport, le président fait un bref tour d’horizon des événements qui ont marqué l’année 2013 à l’étranger, puis plus particulièrement dans notre pays. Le thème de la compensation du renchérissement pour les rentiers reste un sujet très préoccupant. Depuis 10 ans déjà, les retraités repartent les mains vides de la table des négociations. Tout au long de l’année, le président a participé à de nombreuses manifestations syndicales et assemblées générales de sections ou groupements avec toujours le

même message à défendre, à savoir la compensation du renchérissement et le besoin de se mobiliser tous ensemble pour défendre cette cause. Jean-Marie Baechler commente les sorties 2013. En 2014, une visite des Chemins de fer du Kaeserberg est prévue le 21 mai et une excursion dans le Jura le 26 août. Les comptes présentés par le caissier Francis Chassot sont acceptés à l’unanimité. Il est chaleureusement remercié pour son excellent travail. A ce jour, l’effectif du groupement est de 217 membres. Le montant de la cotisation annuelle est maintenu à 15 fr. pour 2014. Après plus de dix ans passés au sein du comité, Pierre Savary, président, se retire. Marilyne Reuille, secrétaire, quitte également le comité après quatre ans ainsi qu’AnneMarie Volery, assesseur, après une année.

Comme personne ne s’est proposé au cours de cette assemblée générale pour reprendre le poste de président ou un autre au sein du comité, la proposition suivante a été acceptée à l’unanimité. Le comité continue de fonctionner avec : Jean-Marie Baechler (organisateur des courses), Francis Chassot (caissier) et André Burgy (assesseur). Pierre Savary reste comme président « ad intérim », sans charges au comité, jusqu’à l’assemblée générale 2015 au plus tard, en tant que « boîte aux lettres » vis-à-vis de l’extérieur et pour s’occuper des relations publiques, vu son large réseau de connaissances. Les participants suivent avec beaucoup d’attention les interventions de Roland Gutmann, Alain Carrupt, Gabriel Cuany, Claude Kemm et Roland Conus. L’assemblée se termine à 16 h 15, suivie d’une collation permettant à chacun de pro-

fiter d’un moment de convivialité. La date de la prochaine assemblée générale 2014 sera fixée ultérieurement.

Marilyne Reuille, secrétaire

assemBlée Générale du Groupement des retraités de l’arc Jurassien (réGion neucHâtel et enVirons) Celle-ci a eu lieu le 19 mars à 9 h 30 au Relais de la Croisée à Malvilliers. Notre président, Gabriel Cuany souhaite la bienvenue aux 73 personnes présentes. Dans son rapport, il souligne trois événements importants qui ont marqué l’année 2013 pour les retraités. 1) L’initiative de L’USS « AVS Plus », qui a recueilli en un temps record le nombre de signatures requises.


GI retraité·e·s | 7

syndicom | N° 6 | 9 mai 2014 consultation sur la réforme « préVoyance Vieillesse 2020 »

Renforcer l’AVS, pas l’affaiblir

l’aVs coûte moins et rapporte plus

Le Conseil fédéral doit placer d’autres accents, a dit l’USS dans sa prise de position lors de la Consultation sur la réforme « Prévoyance vieillesse 2020 ». Doris Bianchi, responsable de la sécurité sociale à l’USS L’Union syndicale suisse (USS) soutient la proposition du Conseil fédéral d’attaquer d’une manière globale la réforme de la prévoyance vieillesse. Concernant les mesures proposées, l’USS demande que l’on place clairement d’autres accents afin de tenir compte du niveau actuellement insuffisant des rentes, à savoir : l’AVS doit être renforcée et non affaiblie. En outre, les prestations de la prévoyance professionnelle obligatoire ne doivent pas être réduites. Telles ont été les décisions prises par le comité de l’USS dans le cadre de la procédure de consultation sur « Prévoyance vieillesse 2020 ». Pour l’USS, l’avenir de la prévoyance vieillesse réside dans le renforcement de l’AVS. C’est la seule façon de remplir le mandat constitutionnel selon lequel les rentes des 1er et 2e piliers doivent permettre à chacun « de maintenir de manière appropriée son niveau de vie antérieur ». Au surplus, les femmes ont

en particulier besoin d’une amélioration de cette assurance. Avec son initiative populaire « AVSplus : pour une AVS forte », l’USS montre la voie à suivre pour arriver à son renforcement. L’USS rejette en revanche les propositions du Conseil fédéral qui auraient pour effet de dégrader les prestations de l’AVS. En effet • le relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes ne tient pas compte de la situation concrète des femmes de plus de 60 ans. En outre, le marché du travail n’est, aujourd’hui déjà, pas capable de proposer suffisamment d’emplois pour des personnes de cet âge ; • l’âge de référence proposé de 65 ans accroîtrait l’insécurité des salarié·e·s. En outre, cet âge de référence de 65 ans ouvrirait tout grand la porte à un relèvement progressif à 67 ans de l’âge de la retraite ; • la suspension de l’adaptation des rentes AVS au renchérissement et à l’évolution

des salaires reviendrait à voler de l’argent dans le porte-monnaie des retraité·e·s ; • le retrait partiel de la Confédération du financement de l’AVS entraînerait une hausse de la TVA ou une baisse des rentes. L’USS soutient un financement additionnel via une hausse de la TVA, mais le relèvement des prélèvements sur les salaires ne doit pas être un tabou, car ces prélèvements n’ont plus augmenté depuis 1975. En outre, l’USS rejette la baisse de rentes de la prévoyance professionnelle d’ores et déjà faibles. La baisse radicale du taux de conversion minimal proposée, à 6 %, repose sur des données bien maigres. L’USS est opposée à un taux de conversion minimal de 6 %. Les mesures avancées pour maintenir le niveau des prestations des personnes à bas ou moyens revenus coûteraient très cher et réduiraient les budgets de ces personnes pendant leur vie professionnelle.

au congrès de syndicom les 6 et 7 décembre dernier, les délégué·e·s avaient exprimé, par un carton rouge au conseiller fédéral Berset, leur rejet d’une mauvaise réforme de l’aVS. (photo Neil Labrador)

La proposition du conseil fédéral concernant la réforme vieillesse 2020 nous promet que le niveau des rentes ne baissera pas. tant mieux. Mais cette promesse est erronée, du moins pour les femmes (notamment à cause de l’inacceptable relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans). a y regarder de plus près, nous constatons que les propositions du conseil fédéral coûteraient cher aux salarié·e·s. D’une part, parce que le taux de conversion du deuxième pilier et donc les rentes Lpp diminueraient drastiquement. Une baisse que le conseil fédéral compte compenser par des déductions salariales plus élevées, notamment sur les petits revenus. D’autre part, parce que le niveau de prestation de l’aVS devrait être maintenu par une augmentation de la tVa. Les salarié·e·s passent ainsi deux fois à la caisse. Vantée haut et fort comme une solution globale, prévoyance vieillesse 2020 s’avère en réalité dénuée de fantaisie et purement technocrate. Question financement, les propositions se limitent à ponctionner davantage les salarié·e·s. Le rapport du conseil fédéral ne prévoit pas d’autres sources de revenu, par exemple par l’introduction d’un impôt fédéral sur les successions ou l’imposition des bénéfices en capital. La question se pose dès lors de savoir où notre argent est le mieux placé. Je suis convaincue que le niveau des rentes pourra être maintenu à moyen terme uniquement par un renforcement de l’aVS. L’aVS est l’assurance la plus efficace, la plus sociale et la plus sûre. Un franc versé dans l’aVS rapporte une rente nettement plus élevée qu’un franc investi dans le deuxième pilier. avec prévoyance vieillesse 2020, le conseil fédéral a raté le coche. Bernadette häfliger Berger, vice-présidente et responsable egalité et droit.

·e·s 2) Le congrès syndicom de décembre, qui a donné satisfaction, car la future orientation stratégique du comité directeur vise à développer une politique syndicale offensive qui soit digne d’un syndicat engagé et efficace. 3) La manifestation du 21 septembre à Berne, « Halte au dumping salarial », pour laquelle je constate le manque de courage et de culot de notre syndicat d’aller manifester devant le siège de la direction générale de La Poste. Nous sommes restés sagement isolés et installés sur les strapontins. Le comité national s’est penché sur l’harmonisation des cotisations. Après moult consultations, nous nous sommes mis d’accord. Lors du congrès, la proposition du groupe de travail en faveur d’une cotisation à 15 fr. l’a emporté. Pour le secteur 3 (Médias), la cotisation sera augmentée de 4 fr.

La parole est donnée ensuite à notre président central, Alain Carrupt. Il est revenu sur les comptes de La Poste, il a critiqué le projet « Prévoyance vieillesse 2020 », argumenté sur la votation le 18 mai prochain sur le salaire minimum et défendu l’initiative « AVS Plus ». Jean-François Donzé, secrétaire régional syndicom à Neuchâtel, a mis en exergue les trois piliers de notre action : Loyauté, mobilisation, combativité. Vis-à-vis de nos partenaires sociaux, nous devons contrôler le respect des CCT. Les chefs sont de moins en moins chefs et les managers sont des coupetêtes. Les employés sont de plus en plus tétanisés, ils ont peur de l’enquête sur la satisfaction du personnel (PEZU) car les auteurs des réponses sont identifiés par les chefs directs. Chez PostMail, un objectif courant attribué est de répondre à PEZU. En cas d’absence

prolongée (maladie ou accident), le système « pro présence » de La Poste consiste en quatre entretiens. Dès le troisième, des menaces sont formulées qui suggèrent, selon les cas, un licenciement, un déplacement, un déclassement ou la fermeture du bureau ! L’employé est culpabilisé et on le tient pour responsable de tous les malheurs. Le combat passe par des actions plus musclées. En outre, nous devons nous mobiliser pour syndicaliser. Les collègues à cheveux blancs ne doivent pas manquer de s’impliquer, par exemple avec leur facteur ou la personne qu’ils ont en face d’eux aux guichets en lui posant par exemple cette question : « es-tu syndiqué ? » Ou « sais-tu que la CCT est en discussion ? » Jean-François incite chacun à s’engager. Il termine avec cette citation : « Il n’y a que les combats auxquels on renonce qui sont perdus d’avance ! ».

L’élection du Comité a lieu par acclamations. Ses membres sont remerciés, et tout spécialement Claude Chevalier, qui a décidé de se retirer pour raisons personnelles. Jean-Jacques Roth, président de la section se présente. Il remercie les retraités pour leur travail, en particulier Gabriel Cuany, Adrien Mercier et Claude Chevalier pour leur engagement sans faille au sein du comité. Alain Michaud, Vaudoise Retraités, salue l’Assemblée. Fritz Schenk salue l’Assemblée au nom des Biennois, bilingues et très unis. Gérard Jeannerat, nouveau président des retraités de la Jurasienne, remercie pour l’invitation et précise qu’il est président depuis peu. Claude Kemm salue l’Assemblée et précise qu’il vient pour la 9e fois à Malvilliers. Sa réflexion porte sur les facteurs, qui sont de plus en plus bringuebalés de gauche et de droite, et qui doivent accepter

de travailler jusqu’à 30 km de distance. La fermeture des offices de poste se fait à grande échelle. La Suisse romande est davantage maltraitée que la Suisse alémanique. Pierre Savary salue l’Assemblée au nom de son groupement. Il met en garde concernant les initiatives en cours car il ne faudrait pas améliorer le 1er pilier au détriment du 2e. Donc, vigilance ! Il estime que les centrales syndicales devraient se mettre ensemble pour revendiquer la compensation du renchérissement. Nos représentants manquent de pugnacité ! Michel Meylan salue l’Assemblée au nom du comité des retraités du bout du lac. Il est 12 h 15 lorsque Gabriel Cuany remercie tous les participants de leur présence et invite à l’apéritif offert par la section.

Frédéric Jeanneret


8 | Actualités

syndicom | N° 6 | 9 mai 2014

CAMPAGNE SUISSE AVANT LE MONDIAL

Campagne Brésil 2014 : « Des goals contre l’injustice » Du 6 au 15 mai, E-CHANGER lance, dans huit villes suisses, une campagne pour réfléchir sur l’impact de la Coupe du monde de foot qui commencera le 12 juin. Entretien avec Sergio Haddad, l’un des invités de cette campagne et promoteur des plus actifs du 3e Championnat mondial du football de rue. Symbole d’un autre football, ce championnat se tiendra à São Paulo du 1er au 12 juin. Sergio Ferrari : Que signifie le football dans la réalité brésilienne et latino-américaine d’aujourd’hui ?

En quoi consiste le football de rue ? Une partie s’organise en trois temps et elle intègre obligatoirement des garçons et des filles. Lors de la première période, sont définies les règles du jeu, basées sur certaines valeurs, telles que le respect, la solidarité, la coopération, la tolérance. Durant la seconde période, le match se déroule selon ces règles. Dans la troisième

Sergio Haddad : Le football est une passion. Il fait partie de la culture de nos peuples. C’est une récréation, particulièrement pour les enfants et les jeunes. Tout petits, ils commencent à jouer au ballon – en chiffons ou en cuir – dans les terrains vagues de la périphérie urbaine ou dans des clubs pour les classes moyennes. Le football, comme tout dans notre société, vit un très fort processus de marchandisation, qui touche les matchs, les championnats et les joueurs.

période, les deux équipes évaluent si les accords initiaux ont été respectés et, à partir de cette évaluation, on décide qui est le vainqueur. Il n’y a pas d’arbitre, mais un médiateur. Environ 600 000 jeunes dans le monde entier jouent à ce sport né durant les années 1990, dans le quartier Chaco Chico de la ville argentine de Moreno, dans le Grand Buenos Aires.

La question clé est de savoir si le football, comme toute autre pratique sociale, sportive ou culturelle, peut servir des valeurs différentes dans une société marquée par le marché et la consommation… C’est sans doute un grand défi pour ceux qui pensent qu’il est possible de construire un autre monde, basé sur des valeurs de justice sociale, de solidarité et de démocratie véritable.

Photo Peter MosiMaNN

Malgré ce conditionnement économique, social et même culturel… est-il possible d’imaginer une autre conception du football ?

Comment peut-on comprendre le football comme une passion populaire et, en même temps, les grandes mobilisations sociales depuis juin 2013 au Brésil liées au Mondial ? Les mobilisations ne se font pas contre le Mondial. Elles se font contre les dépenses effectuées par les gouvernants pour organiser le Mondial, face à des services publics précaires dans l’éducation, la santé, les transports, etc. Ces protestations concernent aussi la violation des droits fondamentaux, comme l’expulsion de familles de leur logement pour libérer les terrains où l’on construit les stades. Ou l’augmentation de la prostitution découlant du tourisme footballistique. Je ne peux nier qu’une partie des protestations sont aussi dirigées contre la Fédération internationale de football (FIFA), surtout pour ce qu’elle représente en termes de marchandisation du sport et de la corruption qui en découle.

interview : sergio Ferrari (e-ChaNger) traduction hans-Peter renk

en lien avec la campagne Brésil 2014 mettant en avant le Brésil de la rue, qui s’engage et revendique ses droits, de nombreuses activités se dérouleront du 6 au 15 mai dans diverses villes de suisse romande, avec la présence de sergio haddad et Célia alldridge (co-coordinatrice du programme de l’alliance CoMUNDo au Brésil).

Programme de la campagne Brésil 2014 en suisse romande du 6 au 15 mai en page 11 infos et dossier : www.e-changer.ch

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Actualités | 9

syndicom | N° 6 | 9 mai 2014 POrTrAIT DE MEMbrE

« Ils chronomètrent à la minute » Elisabeth Revuelta est syndicaliste depuis un quart de siècle. Elle travaille pour La Poste Suisse, au service du nettoyage, un secteur professionnel qui fait rarement les gros titres. Cette postière sans blouse jaune a pourtant livré plus d’un combat, elle qui a lutté pour garder son emploi et travaille en pointant à la minute. Johannes supe

5 hEUrES ET 28 MINUTES Elisabeth Revuelta est employée à La Poste, chargée du nettoyage. Elle a trouvé cette place après un parcours professionnel plutôt sinueux. Après divers emplois, elle est arrivée aux PTT il y a vingt-cinq ans. Elle s’occupait alors d’un foyer pour apprenti·e·s. Voilà dix ans, à la fermeture du foyer, elle a été mutée au service du nettoyage de Poste Immobilier Management et Services SA. Elisabeth Revuelta n’a aucun préjugé à l’égard de son travail. « On m’a toujours demandé si j’étais d’accord de nettoyer aussi les toilettes. Ça m’est égal. Pourvu que le salaire et le taux d’occupation soient convenables. » Elle se charge donc principalement des nettoyages que d’autres rechignent à faire. Elle travaille cinq jours par semaine pour La Poste, de 6 h 10 à 11 h 40 – selon un timing quasi militaire : « Aujourd’hui, c’est chronométré.

Ils planifient à la minute. » Elle travaille donc exactement cinq heures et vingthuit minutes. En cas de remplacements de vacances, en particulier, il est difficile de respecter les heures de pointage. Elisabeth affirme pourtant que « La Poste est un bon employeur ».

gnée aussitôt à l’entretien décisif avec La Poste. « Ils ont dit que j’aurais dû l’annoncer, mais j’ai simplement répondu qu’ils ne m’avaient pas non plus signalé qu’ils seraient à trois à l’entretien alors que je serais seule. Alors ils n’ont plus rien dit. » Elisabeth a ainsi gardé son travail.

UN TrAVAIL érEINTANT POUr UN MODESTE SALAIrE

POINT DE rENCONTrE, LE SyNDICAT

Elle a aujourd’hui un poste à 65 % pour un salaire de 2900 francs environ par mois. Pour ce secteur à bas revenus, c’est déjà beaucoup. Grâce à la CCT pour les unités externalisées de La Poste, elle bénéficie aussi d’un 13e salaire. Cette employée expérimentée dénonce la spirale vers le bas : « J’ai discuté avec d’autres personnes du secteur. Par endroits, le salaire horaire ne dépasse pas 15 francs. » Pour sa part, elle parvient à 4200 francs nets par mois, avec un revenu accessoire. De l’argent durement gagné : « C’est un travail très physique et fatigant. Il se fait surtout sentir dans le dos, car on est obligé de se baisser constamment. » Cette position voûtée au travail a aussi des conséquences sur la santé. Elisabeth a déjà dû avoir recours à de la physiothérapie à cause de problèmes de dos.

Aujourd’hui, cette syndicaliste convaincue siège au « sounding board » de syndicom et participe à la nouvelle CCT Poste. Notamment pour une protection appropriée contre le licenciement. Du haut de ses vingt-cinq ans d’expérience syndicale, elle affirme : « Le syndicat fait beaucoup pour nous, mais il a besoin de notre aide. Sinon, rien ne se passe. » Il ne s’agit pas seulement de négocier des CCT et d’accompagner les membres aux entretiens. « Dans mon job, dit-elle, je fais cavalier seul. » Pour elle, c’est donc un vrai bonheur de se retrouver au « Stammtisch » des femmes à Berne et d’échanger avec d’autres. Par exemple sur des problèmes liés à son travail : « Il y a peu d’hommes dans le secteur du nettoyage. Et quand c’est le cas, ils travaillent souvent à l’aide de lourdes machines. Le cliché ‹ nettoyer c’est l’affaire des femmes › a la vie dure. » Il faut donc informer. Et éduquer. Avec son mari, ça a finalement porté ses fruits.

EMPLOI MENACé ET âPrEMENT DéfENDU En revanche, se battre pour sauver sa place n’a pas été une partie de plaisir.

Photo JohaNNes sUPe

Le mari d’Elisabeth Revuelta nettoie. « Ce matin, il a lavé les sols. Je n’avais vraiment pas le temps », raconte cette femme déterminée de 57 ans. Pour elle, qui a toujours insisté pour que son mari participe aux tâches ménagères malgré les résistances de la grand-mère et de la bellemère, c’est un succès éducatif. En effet, convaincre ce postier d’origine espagnole de se mettre à manier le balai n’a pas été une mince affaire.

La Poste voulait en effet supprimer son poste il y a quelques années. « On nous dit toujours que nous coûtons trop cher. » Lorsqu’on est venu lui annoncer qu’il y aurait quand même des licenciements, elle a vivement protesté auprès de son chef : « J’ai travaillé même quand j’avais de la fièvre et maintenant vous voulez me licencier ? » Elle affirme que syndicom l’a beaucoup aidée, aussi à cette époque. Le responsable régional bernois l’a accompa-

DrOIT AU bUT

«

Depuis un an, je reçois un quart de rente de l’assurance-invalidité (AI). Auparavant, j’ai été plusieurs années en incapacité de travail pour cause de maladie. C’est la raison pour laquelle j’ai perdu mon emploi. Jusqu’à la décision d’octroi de la rente, je n’ai donc perçu aucun revenu pendant plusieurs années. Ma femme touche un salaire, mais nous avons été contraints d’emprunter de l’argent auprès de nos proches. J’ai remboursé ces dettes avec mon capital de prévoyance, dont j’ai demandé le versement à 60 ans. Est-ce que je peux prétendre à des prestations complémentaires si je risque à nouveau de m’endetter ?

Toute personne domiciliée en Suisse qui perçoit une rente AI a droit en principe à des prestations complémentaires (PC) lorsque son revenu ne suffit pas à couvrir les besoins vitaux. La demande peut en être faite auprès de la commune. Avant de prendre une décision, l’office compétent procédera à un examen très détaillé de ta situation personnelle et financière. Comme tu vis en ménage commun avec ta femme, vos revenus et vos dépenses pour couvrir les besoins du ménage (loyer, primes d’assurance maladie, etc.) sont pris en compte conjointement. Vous devez en outre attes-

ter de votre état de fortune. Les autorités compétentes chercheront notamment à répondre aux questions suivantes : le requérant peut-il encore s’attendre à obtenir un revenu ? A-t-il déjà dépensé ou utilisé, voire renoncé à des éléments de fortune ? Si le droit actuel et individuel aux prestations complémentaires est reconnu, leur montant sera déterminé en fonction de la différence entre les revenus déterminants et les dépenses reconnues. Comme la loi définit le niveau de vie raisonnable, vos dépenses ne seront donc pas forcément pleinement couvertes. Sur le plan juridique, les reve-

nus déterminants peuvent aussi inclure des éléments de fortune inexistants ou même un revenu non obtenu. C’est le cas lorsque l’office considère que le requérant a « renoncé » à des éléments de fortune ou de revenu sans y avoir été tenu juridiquement et sans avoir reçu une contre-prestation adéquate ou si, en cas d’invalidité partielle comme dans ton cas, il renonce à exercer une activité lucrative possible. Un tel revenu hypothétique ou une telle utilisation de fortune supposée pourrait donc réduire ou même exclure ton droit aux prestations complémentaires. Ce principe juridique

»

repose sur l’obligation de diminuer le dommage : personne ne doit mettre en péril sa capacité à subvenir soi-même à ses besoins au détriment des assurances sociales. Dans ton cas, plusieurs questions se posent pour déterminer s’il y a eu renonciation qui réduirait éventuellement ton droit aux PC : le fait d’avoir eu besoin de recourir à une aide financière auprès de ta famille durant une certaine période estil reconnu ? Quelle somme considère-t-on être raisonnablement nécessaire pour cette période ? Ton emprunt surpasse-t-il cette somme ? Par ailleurs, du fait

que ton degré d’invalidité correspond seulement à un quart de rente, il n’est pas exclu qu’on t’impute également un revenu hypothétique. Puisque tu n’as actuellement pas besoin de prestations complémentaires, tu pourrais en profiter pour demander à un centre de conseils comme Pro Infirmis de calculer la valeur de tes prétentions théoriques. Tu devrais en tout cas absolument faire une demande de prestations complémentaires avant de t’endetter à nouveau.

ruth Wenger, collaboratrice au service juridique

Photo Margareta soMMer

Prestations complémentaires et utilisation « contraire au but » des fonds de prévoyance


10 | Service formation

Movendo l’institut de formation des syndicats Crises financières en Europe : quelles causes et quelles conséquences (F2.1.1406). 14.5.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Banques centrales – Banques commerciales – Création de la monnaie – Traités économiques – Endettement public – Privatisation – Paupérisation. Intervenant : Samuel Bendahan (économiste, chargé de recherche). Fonctionner dans une équipe, un groupe, un comité (F2.5.1411). 19.-20.5.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Stades de développement d’une équipe – Organisation – Objectifs – Ressources – Les formes de relations – La communication – Stratégie pour sa propre équipe. Intervenante : Nicole Senn Mayor (formatrice d’adultes). Gestion de l’agressivité dans les ser vices publics (F2.5.1406).12.-13.6.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Qu’est-ce que l’agressivité ? – Attitudes par rapport aux comportements agressifs – Stratégies pour une issue favorable. Intervenante : Dominique Del Custode (formatrice d’adultes et médiatrice). Le mobbing, qu’est-ce au juste ? (F2.5.1403). 23.-24.6.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Définition du mobbing – Manifestation sur le lieu de travail – Implications et questionnement – Prévention – Suite juridique éventuelle. Intervenantes : Célia Borlat ( juriste), Marie-Thérèse Sautebin (formatrice d’adultes) L’assurance vieillesse et survivants (AVS) et les prestations complémentaires (PC) (F2.3.1401). 26.-27.6.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Description : Découvrir l’assurance vieillesse et survivants qui permet de traverser plus sereinement certaines étapes de la vie, mieux comprendre le fonctionnement et les prestations de ce premier pilier tant remis en cause, tels sont les points abordés dans ce séminaire. Thèmes principaux : Descriptif du premier pilier – Champ d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calculs. Objectifs : Les participant·e·s seront en mesure de · définir l’AVS et les PC · appréhender les systèmes de financement et les prestations accordées · calculer des rentes et rechercher les informations utiles de manière pertinente. Intervenant : Michel Schweri (Unia) Inscription sur le site www.movendo.ch, à info@movendo.ch, par tél. au 021 310 48 70 ou par fax au 021 310 48 79.

secteur MÉdias cours de perfectionnement 2014

syndicom | N° 6 | 9 mai 2014 agenda

berne

colloque juridique de l’uss sur les droits d’accès et à l’information des syndicats Vendredi 27 juin 2014, de 10 h 15 à 17 h. Hotel Ador, Laupenstrasse 15, 3001 Berne Le colloque s’adresse aux juristes spécialisés en droit du travail, droit pénal et droits fondamentaux ; aux membres de tribunaux cantonaux, aux ministères publics et aux corps de police, ainsi qu’aux services juridiques des associations économiques. Les étudiante·e·s et les juristes intéressés par cette thématique sont également les bienvenus. Programme 9 h 45 : Café de bienvenue 10 h 15 : Salutations (Paul Rechsteiner, conseiller aux Etats, avocat, président de l’USS) 10 h 30 : Droit international-OIT et droits d’accès aux entreprises et à l’information des syndicats (Beatriz Vacotto, maîtrise universitaire en droit, avocate, spécialiste principale de droit international, Bureau des activités pour les travailleurs, OIT, Genève) 11 h 15 : Protection selon les droits fondamentaux des droits à l’accès et à l’information (Markus Schefer, docteur en droit, professeur ordinaire de droit constitutionnel et de droit administratif, Université de Bâle) 12 h : L’accès au lieu de travail sous l’angle du droit pénal (Marcel Niggli, docteur en droit, et Stefan Maeder, maîtrise universitaire en droit, lecteur à la Chaire de droit pénal et de procédure pénale, Université de Fribourg) 12 h 45 – 14 h : pause de midi 14 h : Droits d’accès et à l’information des partenaires sociaux selon le droit du travail (Kurt Pärli, docteur en droit, directeur du Centre de droit social de la Haute école des sciences appliquées de Zurich) 14 h 45 : Exemple de l’étranger : droits d’accès et à l’information en France, droit et pratique (Antoine Lyon-Caen, docteur en droit, Chaire de droit du travail de Paris X-Nanterre) 15 h 30 : Exemple de l’étranger : droits d’accès et à l’information en Allemagne, droit et pratique (Wolfgang Däubler, docteur en droit, ancien détenteur de la Chaire de droit du travail de l’Université de Brême) 16 h 15 : Table ronde et discussion (Beatriz Vacotto, maîtrise universitaire en droit, avocate ; Wolfgang Däubler, docteur en droit, professeur ; Antoine Lyon-Caen, docteur en droit, professeur ; Markus Schefer, docteur en droit, professeur ; Animation : Arthur Andermatt, avocat) 17 h : Fin du colloque

lausanne - Migration

vaud territoire sans contingents, Manifestation mercredi 11 juin 2014, 17 h 30, pl. Chauderon. Après le 9 février, le devoir d’agir. La loi sur l’asile vidée de son sens une fois de plus en 2013 et la réintroduction prévue de contingents sont les deux dernières étapes législatives qui portent atteinte aux droits des migrant·e·s en Suisse. La déshumanisation entraîne des violations massives de leurs droits : chicaneries administratives superflues et humiliantes, logement toujours plus précaires (abris PC) et éloignés (dans mots croisés la solution du mots croisés syndicom du n° 05 / 2014 était : ecologie. Le gagnant est Michel Schneider, de Bussigny (VD). Il reçoit un bon d’essence de 30 fr., offert par notre partenaire de prestation Eni. Nous le félicitons chaleureusement !

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sudoku Adressez votre solution (les 3 chiffres dans les cases en bleu, dans l’ordre, de gauche à droite) d’ici le 19 mai à : Rédaction syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. La réponse et le nom du ou de la gagnant·e seront publiés dans le n° 7. Il ou elle recevra 50 francs en chèques Reka, pour encore plus. Reka offert par notre partenaire de prestation.

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Inscriptions sur www.helias.ch Joomla introduction. 24 et 25 juin 2014. Animateur : Beat Kipfer. Centre de formation syndicom, Loosli strasse 15, Berne. Objectif : Création de sites Web avec le système de gestion de contenu (CMS) open source Joomla. Vous pourrez mettre en ligne du contenu, et des services à disposition de vos visiteurs (forum, boutique en ligne, galerie photos, etc.), le tout sans connaissances techniques particulières. Délai inscription : 03.06.2014. PSO – Procédure de standardisation offset selon ISO 12647-2. 18 juin 2014. Animateur : Gilles Fossé, UCE-Ugra certified expert. Lieu : Eracom, rue de Genève 55, 1004 Lausanne. Délai inscription : 27.05.2014. NOUVEAUX COURS InDesign avancé pour les professionnels (2014.F.12). 26 et 27 juin 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul (bd de Pérolles 38, Fribourg). Délai inscription : 3 juin 2014. Prérequis : Il est nécessaire d’avoir suivi le stage « InDesign – Débutant », ou d’avoir acquis de très bonnes connaissances des fonctions essentielles de ce logiciel pour intégrer cette formation. Publication sur iPad à partir d’InDesign (2014F.13). 25 et 26 septembre 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul. Délai d’inscription : 2 septembre 2014. InDesign avancé pour les professionnels (2014.F.14). 27 et 28 novembre 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul. Délai d’inscription : 4 novembre 2014

les promesses de la politique aujourd’hui face à la violence Genève, jeudi 15 mai, 18 h 30, Maison des Associations, rue des Savoises 15. Lausanne, samedi 17 mai, 13 h – 17 h, Frat’ (pl. Arlaud 2, près pl. Riponne, métro M. Béjart). Comment nous, militant·e·s, syndicalistes, féministes, exilé·e·s, pouvons réfléchir et résister à la violence dans le monde d’aujourd’hui? Interventions de Pinar Selek, sociologue féministe et militante exilée, et Teresa Veloso, sociologue féministe exilée (Chili). Programme détaillé : www.exil-ciph.com la renaissance des communs Mardi 10 juin Genève, 12 h 15, Maison de l’Environnement (Châtelaine). Lausanne, 19 h, Café Décroissance à Pôle Sud (Flon). Conférence de David Bollier auteur de La Renaissance des Communs, éd. FPH Fondation pour le Progrès de l’Homme. Conférence en anglais, mais avec traduction simultanée de son traducteur Olivier Petitjean. La notion de « biens communs » attire de plus en plus l’attention et l’intérêt de divers acteurs du changement social. Qu’il s’agisse d’écologie, de défense des services publics, de culture ou de technologie, les biens communs – ou, plus simplement, les « communs » – ont pour principal attrait de dessiner une alternative pratique aux logiques de commerce et de contrôle, mettant l’accent sur la coopération et le partage, et redonnant du pouvoir et de l’autonomie aux simples citoyens. Co-org.: EcoAttitude, GEN, FPH, FNGM. ROC-VD, Réseau romand des communs, Pôle Sud.

décès Besson Edmond, Bienne, décédé le 30.3.2014 à l’âge de 85 ans. Membre de la section syndicom Biel / Bienne depuis 1949. Chollet Bernard, Lausanne, décédé le 15.4.2014 à l’âge de 75 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1958. Costanzo Domenico, Genève, décédé le 30.4.2014 à l’âge de 77 ans. Membre de très longue date de la section IGE Genève-Nyon et ancien président de section. Favre François, Echallens, décédé le 2.4.2014 à l’âge de 88 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1946. Flückiger Peter, Plagne, décédé le 20.4.2014 à l’âge de 77 ans. Membre de la section syndicom Biel / Bienne depuis 1996.


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syndicom | N° 6 | 9 mai 2014 agenda les montagnes), suivi social toujours plus problématique, contrôles policiers incessants, emprisonnements administratifs, renvois violents et mise en danger de leur vie. Org. collectif Droit de rester

lausanne - Migration

10 ans du mouvement des « 523 » Vendredi 27 juin à la Frat’ (pl. Arlaud 2), dès 17h. Il y a dix ans commençait le mouvement dit des « 523 ». Durant plus de quatre ans, des débouté·e·s de l’asile et leurs soutiens ont occupé diverses églises dans le canton de Vaud. Grâce à un énorme mouvement de soutien populaire, politique, syndical, artistique et des Eglises, presque tout le monde a été régularisé. Pour commémorer cette victoire, voir ce que ces personnes sont devenues et faire le lien avec les luttes actuelles, nous vous invitons à cette fête. Org. Coordination Asile Migration

vaud-Épalinges

réseau postal et vente. réunion du groupe d’intérêt Mardi 13 mai 2014, à 19 h 45 au Café-Restaurant Les Tuileries, ch. des Croisettes 21, Epalinges. Laisser les places de parc du café libres pour les clients. Ordre du jour proposé : 1. Nouvelles du comité de domaine PV ; 2. CCT 2015 ; 3. COSPE - Ligne directe ; 4. Actualité syndicale ; 5. Partages et réponses aux questions. Venez aussi avec vos collègues nonsyndiqué·e·s.

contacter syndicom en suisse romande

let tre de lecteur

Qu’en pensez-vous ? En lisant les comptes rendus des assemblées générales des retraités, il n’est malheureusement pas rare de tomber sur des lignes déplorant le peu de considération voué aux pensionnés par les organes dirigeants du syndicat. Pire, on cherche en vain des informations émanant du groupe de responsables chargé, au niveau national, de se préoccuper des attentes des retraité·e·s ! On n’en connaît ni les dates des séances, ni les résultats des délibérations ! syndicom, le journal du 24 janvier a publié la liste des propositions étudiées, puis votées par le Congrès des 6 et 7 décembre 2013, tenu à Lausanne. En cherchant bien, on en trouve deux concernant les cotisations des pensionnés, une traitant du délai de démission et une visant le démantèlement prévu par la réforme vieillesse 2020. Certes ce dernier point ne saurait être sous-estimé ; mais il n’en demeure pas moins que l’attente présente des retraités demeure absente des préoccupations des organes syndicaux. L’information relative aux prestations offertes par le syndicat – qui accompagnait l’envoi de la carte de membre – fait état des divers avantages. Toutefois, peu concernent les pensionnés et, parmi ceux-ci, le rabais offert par la CPT ne touche que très partiellement les aînés car, restrictions financières obligeant, la plupart d’entre eux ont dû renoncer à leur assurance complémentaire. Reste l’octroi de chèques REKA. Les retraité·e·s les utilisent volontiers. Aussi

serait-il temps d’augmenter leur montant annuel à 1000 fr. et de fixer à 10 % le rabais accordé. Ce faisant le syndicat démontrerait sa volonté d’accorder sans délai un avantage allégeant quelque peu les dépenses de sorties des aînés. Une intervention relative aux bons offerts par La Poste à ses anciens collaborateurs et collaboratrices s’impose. Depuis plusieurs années limité à 200 fr., leur montant relève plus de l’obole que d’un témoignage de reconnaissance. Dès lors un relèvement à 400 fr. consenti par l’ancien employeur paraîtrait correct. Cela d’autant plus que, étant donné le bon degré de capitalisation atteint par la Caisse de pensions à fin 2013, La Poste cesse ses versements de soutien (journal La Poste de mars écoulé) ; le geste attendu prendrait la relève de l’aide financière qui disparaît et ne péjorerait que très modestement le bénéfice annuel de la nouvelle SA ! Mais encore faut-il le lui suggérer et c’est précisément ce que nous attendons des organes syndicaux centraux ! Puissent ces quelques réflexions susciter l’attention qu’elles méritent. Elles n’impliquent aucune démarche laborieuse, ni la création d’une commission particulière puisque, comme nous le mentionnons en préambule, elles relèvent principalement d’un besoin légitime de considération exprimé par les retraité·e·s. Rémy Addor

Campagne Brésil 2014 : « Des goals contre l’injustice » En lien avec la campagne d’E-CHANGER Brésil mettant en avant le Brésil de la rue, le Brésil qui s’engage et revendique ses droits notamment au niveau socio-urbain, de nombreuses activités se dérouleront du 6 au 15 mai dans diverses villes de Suisse romande avec deux invités brésiliens : Sergio Haddad et Célia Alldridge. Voir page 8.

secrétariat régional lausanne Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. Sinon uniquement sur rendez-vous. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30 Bernard Remion : 058 817 19 33 Catherine Tabary : 058 817 19 34 Fabienne Brunner : 058 817 19 36 Patricia Alcaraz : 058 817 19 31 Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Pascal Dorthe : 058 817 19 28 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26 Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale tous les lundis de 16 h à 19 h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Looslistrasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.

Vendredi 9 mai, GENÈVE 11 h 30 Débat « Des goals contre l’injustice », cafétéria Cawa de la Haute école de travail social 19 h Table ronde « Des goals contre l’injustice », Maison des Associations. Samedi 10 mai, FRIBOURG 14 h – 18 h Matches de football inclusifs pour tout le monde et petits ateliers autour du football. Mercredi 14 mai, LAUSANNE 8 h 30 – 14 h Stand d’information et d’animation au marché, place St-Laurent. A 18 h 30, table ronde et soirée brésilienne avec Brésil de Demain, Pôle Sud.

impressum rédaction Allemand et rédactrice en chef : syndicom, die Zeitung, Nina Scheu, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch

mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne

publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil ag, cp 3739, 6002 Lucerne prochaine parution 30 mai (délai rédactionnel : 12 mai) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne


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syndicom | N° 6 | 9 mai 2014

Vaste sondage :

Comment syndicom doit-il communiquer avec ses membres ? syndicom t’informe des activités de ton syndicat par différents canaux. Tu reçois régulièrement syndicomle journal et tu peux accéder à tout moment à un grand nombre d’informations via www.syndicom.ch. Tu es également informé·e au fur et à mesure des actions et des négociations en cours dans ta branche et dans ta région. Et tu peux en outre suivre syndicom sur Facebook et Twitter. Aujourd’hui, nous souhaitons savoir si cette communication convient à nos membres. Nous menons donc un vaste sondage*, réalisé en collaboration avec un institut spécialisé de la haute école de Zurich ZHAW (« Institut für Angewandte Medienwissenschaft ») : les informations publiées dans le journal, sur Internet, dans les flyers et les e-mails sont-elles lues par nos membres ? Qu’est-ce qui intéresse véritablement nos membres et comment pouvons-nous communiquer avec eux de manière efficace ? Quels modes de communication devrions-nous développer ou améliorer ? Ce sondage présente aussi une bonne occasion de nous faire part de tes réflexions. Car la communication n’est pas à sens unique. Participe à notre sondage ! www.syndicom.ch/communication * Les membres qui n’ont pas accès à Internet peuvent commander le sondage sous forme imprimée à l’adresse suivante : secrétariat central de syndicom, Case postale 6336, 3001 Berne, ou par téléphone au 058 817 18 18. Ils peuvent également se procurer le questionnaire auprès des secrétariats régionaux ou des sections locales.

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VotationS du 18 mai

Participe au Quiz littéraire de syndicom 1) De quel pays était originaire Gabriel Garcia Marquez ? 2) Pour quel roman le pêcheur cubain Gregorio Fuentes a-t-il inspiré Hemingway ? 3) Comment s’appelle la première partie de la saga sur les Highlands (titre original Outlander) de Diana Gabaldon, dans laquelle Claire tombe sur un cromlech datant de l’année 1743 et fait la connaissance de l’Écossais rouquin Jamie ? 4) De quel auteur Chipo et Chako sont-ils les protagonistes ? 5) Dans quel roman Hermann Hesse (1877-1962) dépeint-il la crise existentielle de Harry Haller ?

A gagner : un bon d’une valeur de 50 fr. pour des livres, offert par notre sponsor Le Bon suisse du livre, une coopérative qui compte 430 membres et regroupe plus de 500 points d'encaissement et de vente du bon suisse du livre dans toute la Suisse. La solution du quiz sera publiée dans notre prochaine édition avec le nom du ou de la gagnant·e. Merci d’envoyer les réponses au quiz et vos coordonnées sur une carte postale A6 à : syndicom, le journal, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne. Délai pour l’envoi : 19 mai 2014.

Les recommandations de l’USS : Initiative populaire « Pour la protection de salaires équitables » : OUI Achat de l’avion de combat Gripen : NON Arrêté fédéral concernant les soins médicaux de base : OUI Initiative populaire «Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants » : NON

carnet

Learning English ? Son carnet est un carnet à dessins, un carnet gribouillis, un carnet gomme, couleurs, avec beaucoup de rouge et de noir. Un carnet dictionnaire aussi, avec des mots anglais et des dessins, et des mots espagnols et des dessins. Luci Gutiérrez en avait marre de ne pas savoir parler anglais. Malgré des cours intensifs, des révisions, des voyages, rien rien rien… ne rentrait. Luci Guitérrez dessine. Elle a donc commencé à dessiner l’anglais, pour mieux le retenir. Le résultat est un livre drôle, voyageur, coquin qui vous apprend les règles de grammaire en rigolant. Par exemple au chapitre « Present perfect or simple past », un homme et une femme discutent : « – (the woman) : I always thought dinosaurs were just science fiction – (the man) : I have believed in the existence of dinosaure since I met you ». L’homme a la tête sur l’épaule de la demoiselle, qui mâche un gros chewing-gum. Au chapitre des expressions communes, pour vous aider à retenir le « freak out » elle vous dessine une femme, cheveux totalement dressés sur sa tête, prête à mourir de peur devant un fantôme volant qui lui glisse : « Sweetheart, it’s me… ». Elle vous dessine aussi tout ce que vous pouvez faire with a foot : slobber

FAISONS DÉCOLLER LES BAS SALAIRES, PAS LES GRIPEN

on, kiss, suck, bite, lick or kiss ; ou tout les meanings de get : get tired, get the bus, get wet, get help, get the ball, get home, get a letter, get the lesson… Ses dessins sont de fins traits, ils caricaturent, enveloppent, féminisent, se montrent cruels ou élégants. Ils captent les gens dans leur quotidien ou dans leur folie. Ils inventent des situations, moyens mnémotechniques pour finally speak perfectly english. Au rayon body elle vous apprend que pénis se dit penis or cock, dick, phallus, or hot-dog. Plus qu’un simple jeu d’illustration, c’est un véritable travail de mémorisation, d’es-

sentiel, de progression leçon après leçon pour mieux nager au milieu des clefs de cette langue devenue incontournable qui a plus de poésie que l’on veut parfois le penser. Et l’on retiendra, pour la leçon five – to be, in the simple past – ce dessin d’une vieille dame qui dit : « I was on the Titanic, but not with Leonardo DiCaprio, damn it ! »

Karelle Ménine Luci Gutiérrez, English is not easy, Denoël, avril 2014.

• L’USS refuse l’achat de Gripen. Une appréciation raisonnable des dangers que la Suisse court à moyen terme permet de conclure que notre pays n’a pas besoin d’un nouvel avion de combat. Mais l’USS fait surtout observer que les milliards dépensés pour ces nouveaux avions vont manquer ailleurs. Et précisément là où on en a un besoin plus urgent. Il ne faut pas que cet achat d’avions débouche sur des économies dans d’autres domaines. • L’USS dit également non à l’initiative populaire qui demande que les pédophiles fassent l’objet d’une interdiction professionnelle. Cette initiative est trop vague et va à l’encontre de principes qui sont à la base du régime juridique suisse. • Enfin, l’USS dit oui au contre-projet à l’initiative pour la médecine de famille, parce qu’il soutient des mesures justifiées destinées à améliorer la médecine de famille, tout en intégrant cependant cette dernière dans les soins de base.


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