syndicom - le journal

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N° 7 30.05.2014

le journal

www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication

AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne

édito

Non Monsieur Hasler Le samedi 10 mai, Peter Hasler, président du conseil d’administration de La Poste, répondait à l’interview de la semaine du Temps. Il affirmait entre autres, à propos du personnel des agences qui ne bénéficie pas des mêmes conditions de travail que les employés de La Poste, que « les expériences menées depuis plusieurs années sont positives. C’est aussi l’avis des syndicats ». Non Monsieur Hasler ! syndicom, le syndicat des médias et de la communication, ne partage pas votre optimisme. Lors de son congrès, les 6 et 7 décembre derniers, plus de 200 délégués ont affirmé leur volonté de défendre un réseau postal de qualité et de lutter contre la fermeture d’offices de poste et leur remplacement par des agences postales. De plus, ils ont exigé que les sous-traitants de La Poste et les agences soient soumis à la CCT Poste et que Poste CH SA leur impose des directives claires en matière de conditions de travail. Ils ont demandé la mise sur pied d’une commission pour en surveiller l’application et prononcer des sanctions. syndicom ne cautionne en aucun cas le dumping organisé par un recours à des agences, des sous-traitants ou des filiales de La Poste pour contourner la CCT Poste. Pour syndicom, La Poste est avant tout un service public qui doit répondre aux besoins de toute la population et se comporter en employeur social exemplaire. En ce sens, le ballon d’essai lâché par Monsieur Hasler dans l’interview quant à une possible entrée en Bourse partielle de La Poste ou de PostFinance à l’horizon 2019 sera combattu avec force par syndicom.

Yves Sancey, porte-parole romand de syndicom

bataille autour de publigroupe

Le juteux commerce des adresses, des années 60 à local.ch pages 6-7

médias

syndicom et impressum dénoncent le groupe NZZ à l’Inspectorat du travail page 7

portrait de membre

Rencontre avec le célèbre photographe Michael von Graffenried

page 10

une coupe au goût amer

Dossier spécial Coupe du monde Brésil 2014 Une minorité profite du Mondial de football. Contrairement aux travailleurs et aux habitant·e·s des favelas – qui en subissent les conséquences de plein fouet. Eclairage de Solidar Suisse (ex-OSEO) – dont syndicom est membre. Joachim Merz, Solidar Suisse Selon une estimation prudente du Sénat brésilien, les pouvoirs publics investissent 20 à 30 milliards de francs dans le Mondial de football de 2014 et les Jeux olympiques de 2016. Tout cela pour construire des infrastructures – stades, routes et aéroports – et expulser, par souci d’image, des habitant·e·s de favelas situées aux abords des stades. Un montant difficile à réunir, même pour un pays émergent en plein essor comme le Brésil, et dépassant les coûts cumulés des trois derniers Mondiaux de football en Corée du Sud / Japon (organisation conjointe), en Allemagne et en Afrique du Sud. Les événements sportifs internationaux sont toujours plus gigantesques et plus chers : Vladimir Poutine a déboursé près de 50 milliards suite page 2

40 licenciements chez dhl logistics (suisse) sa

Plan social signé chez DHL Le personnel de DHL Logistics et syndicom n’ont pu empêcher le licenciement, qui sera effectif fin septembre, des 40 personnes du site d’Onnens (VD). Néanmoins la bonne mobilisation des salariés et de la délégation du personnel, ainsi que l’appui de syndicom et la collaboration d’Unia, ont permis d’améliorer le plan social accepté en assemblée le 22 avril dernier. Yves Sancey Le 14 novembre 2013, DHL Logistics (Suisse) SA – propriété de l’allemand Deutsche Post DHL – annonçait officiellement aux quarante membres du personnel la fin de son activité sur le site de Philip Morris (PM) à Onnens (Vaud) pour le 30 septembre 2014. C’est en 2007 que PM, leader mondial de l’industrie du tabac, avait confié à DHL la logistique

de ses dépôts d’Onnens et de la rampe de livraison de Serrières (NE). PM ayant retiré ce mandat pour le confier à une autre entreprise, un licenciement collectif était inévitable. Dans le cadre de la consultation légale, le personnel, soutenu par syndicom et Unia, avait demandé l’élaboration de mesures efficaces pour permettre à

chaque employé concerné de retrouver un emploi et un plan social garantissant à tous des indemnités de départ correctes tenant compte de l’ancienneté, de l’âge et des charges familiales. De janvier à avril 2014, des négociations serrées se sont déroulées entre une délégation du management de DHL et une délégation formée de représentants élus

par l’Assemblée du personnel et deux secrétaires régionaux de syndicom. La collaboration entre la combative délégation du personnel et syndicom a été excellente. Malgré une forte désyndicalisation après l’externalisation du site confié à DHL en 2007, les salariés se sont fortement impliqués dans les négociasuite page 5 tions.


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une coupe au goût amer

Dossier spécial Coupe du monde Brésil 2014 (suite de la page 1) de francs pour les Jeux olympiques d’hiver de 2014, à Sotchi. Mais nul ne connaît les chiffres exacts. L’Emirat du Qatar va même investir bien plus de 100 milliards pour la Coupe du monde de 2022.

gains pour la FiFa, pertes pour la population Economiquement parlant, ces grands raouts sportifs ne tiennent jamais leurs mirobolantes promesses. En 2010, les coûts pour le gouvernement sud-africain ont largement dépassé les prévisions initiales. Les pouvoirs publics ont hérité d’une perte nette de 2,8 milliards de francs – que les contribuables doivent éponger. Il n’est en revanche rien resté des nouveaux emplois, des meilleurs logements ou des hôpitaux promis. Sans parler de la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales. La FIFA, pour sa part, a réalisé 2,35 milliards de bénéfices, les diverses sociétés de construction 1,4 milliard. En prévision du Mondial 2010 en Afrique du Sud, Solidar Suisse s’était déjà engagée pour des conditions de travail dignes sur les chantiers, contre les expulsions et pour le respect des droits humains. D’abord via une pétition adressée à la FIFA, puis en collaborant avec des syndicats sud-africains. Avant le Mondial brésilien, Solidar a exigé de la FIFA diverses mesures en vue d’une Coupe du monde socialement fair-play. Car une débâcle identique à celle de l’Afrique du Sud se profile. Suite aux pressions exercées par la FIFA, le fisc brésilien a consenti des cadeaux fiscaux massifs à la fédération de football. Les pertes pour l’Etat se chiffrent déjà, selon des estimations prudentes, à près de 750 millions de francs. Par ailleurs, des favelas ont été « nettoyées » et des marchand·e·s de rue se retrouvent

Le 15 mai dernier, de nouvelles manifestations ont eu lieu dans tout le Brésil. Ici le Mouvement des travailleurs sans abris (MTST). Le « People’s World Cup Camp » regroupe une partie des 2800 familles du mouvement dans le district d’Itaquera, près du stade de la Coupe du Monde. (photo Nacho Doce / Reuters)

privés de leur gagne-pain. Nos exigences sont les suivantes : pas d’expulsions d’habitant·e·s de favelas et de marchand·e·s de rue, pas d’exploitation sur les chantiers et pas d’exonérations fiscales et de lois d’exception pour la FIFA. La FIFA refuse d’entrer en matière.

morts sur les chantiers Les préparatifs des Mondiaux font peser une terrible pression sur les épaules des ouvrières et des ouvriers des chantiers, souvent pharaoniques. Deux travailleurs sont morts en Afrique du Sud ; au Brésil, neuf sont décédés jusqu’ici, alors que le pays est confronté à d’importants retards. Au Qatar, la situation est plus dramatique encore : même si le Mondial ne s’y déroulera qu’en 2022, la Confédération syndicale internationale (CSI) estime que plus de 400 Népalais et Indiens sont déjà morts durant les premiers travaux de construction. Aucun chiffre n’est disponible pour les autres nationalités des quelque 1,4 million de travailleurs étrangers. Mais tous sont soumis aux conditions inhumaines de la « kafala », un système de travail forcé interdisant par exemple de quitter le pays ou de changer d’employeur.

la colère monte… La devise « plus haut, plus vite, plus fort » des Mondiaux de football et des Jeux olympiques seraitelle devenue « plus grand, plus cher et plus inéquitable » ? La FIFA et le Comité international olympique (CIO) sont, manifestement, confrontés à la pression grandissante des syndicats, des médias et d’une opinion publique critique. Lors de scrutins démocratiques, la population dit non à l’organisation de joutes sportives, par peur d’énormes dettes pour les pouvoirs publics et de graves atteintes à

l’environnement. Et, chose impensable il y a peu, durant la Coupe des confédérations de juin 2013, des centaines de milliers de Brésiliens ont protesté contre les coûts mirobolants du Mondial, l’état calamiteux des systèmes sanitaire et éducatif, les expulsions forcées et les conditions de travail précaires sur les chantiers. Si, en 2008, 79 % de la population du Brésil soutenait encore le Mondial dans son pays, cette proportion a aujourd’hui chuté à 48 % – et ce dans la nation la plus dingue de foot au monde.

… avec succès Les protestations contre le gigantisme de la FIFA portent des fruits. Lors des préparatifs du Mondial 2010, les syndicats sud-africains du bâtiment ont vu affluer près de 30 000 nouveaux adhérents ; ils ont aussi obtenu de substantielles hausses de salaire. Et leurs confrères et consœurs brésiliens ont lutté avec succès à l’échelon local. Dans quatre villes accueillant des matches de la Coupe des confédérations, des marchand·e·s de rue brésiliens ont pu vendre leurs produits à des supporters, dans des zones à l’origine exclusivement réservées aux sponsors de la FIFA. Solidar a soutenu ces activités menées par des organisations de la société civile. Suite à l’énorme pression des médias et des syndicats, le gouvernement du Qatar a déclaré, en février 2014, que les conditions de travail de la maind’œuvre étrangère rempliraient des « standards élevés » à l’avenir, sur les chantiers du Mondial 2022. Mais passera-t-on de la parole aux actes ? Affaire à suivre.

Article paru dans Solidarité (05.2014), le magazine de Solidar Suisse, l’ONG des syndicats et du Parti socialiste suisse : www.solidar.ch

DÉMESURE – Sur fond de corruption, le prix de la construction des stades, ici celui de Porto Aleg des investissements qui répondent vraiment aux besoins de la population. (photo Joan Valls / Co

Pas de chewing-gum p Avant le coup d’envoi du Mondial, des marchand·e·s de rue sont expulsés de force – et privés de gagne-pain. Témoignage de Gloria Oliveira da Silva. Sandro Benini Depuis quelques mois, Gloria Oliveira da Silva craint de vendre ses boissons, chewing-gums, pâtisseries et cigarettes sur son emplacement habituel, à la station de métro et de bus d’Itaquera, dans l’est de São Paulo. Il faut dire que, sur une colline située à proximité, s’élève le nouveau stade d’Itaquerão, spécialement construit pour le Mondial 2014. Les responsables estiment qu’il est à 97 % terminé. Le 12 juin, il accueillera le match d’ouverture opposant le Brésil à la Croatie.

expulsés et spoliés Selon Ítalo Cardoso, vice-président d’une agence touristique à São Paulo, quelque 250 000 touristes pourraient venir dans sa ville afin d’assister aux matches à Itaquerão. Ils ne mâcheront pas les chewing-gums de Gloria Oliveira. En tout cas pas à proximité du stade. En effet, durant le Mon-

dial, seuls peuvent être vendus, dans un rayon de deux kilomètres aux abords des stades, des produits fabriqués et distribués par des sponsors officiels. La disposition s’applique aussi aux tentes de projection publique des matches. Mais actuellement, la police ne tolère déjà plus que Gloria Oliveira gagne sa vie à la station de métro d’Itaquera. Elle expulse aussi les autres marchand·e·s ambulants dressant habituellement leurs stands sur une surface asphaltée couverte, entre bus et stands de restauration rapide. « Je ne viens plus ici que l’après-midi, pendant deux à trois heures. La police m’a, pour l’heure, chassée à deux reprises. Et elle m’a même confisqué une partie de mes marchandises », raconte Gloria Oliveira. Agée de 52 ans, elle vit, avec ses quatre enfants, son mari et sa sœur, dans une maison de plain-pied de la favela da Paz, à 900 mètres du stade.


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L’expérience du Mondial Avec des frais s’élevant à environ 12 milliards de dollars, selon une estimation du Gouvernement brésilien, et dont une majorité sera affectée aux grands ouvrages de construction ainsi qu’à la rénovation des stades et des infrastructures, la Coupe du Monde de la FIFA exige d’importants investissements de ressources publiques. Un modèle qui encourage la mercantilisation et la privatisation de l’espace public, des personnes et du sport. C’est dans ce contexte, dans cette logique, que se déroule « l’expérience » du Mondial au Brésil, soutenue et justifiée par les exigences mêmes du football international de haut niveau et dont les conséquences s’étendront bien audelà des terrains de football.

expulsion, travaux pénibles et exploitation sexuelle

gre, a plus que doublé par rapport aux prévisions. Sous la devise « Education et santé au standard FIFA », les manifestants demandent orbis)

pour les fans de foot « ce mondial, une cata pour moi » Un assouplissement sera-t-il consenti dans les villes organisatrices du Mondial ? Gloria Oliveira da Silva n’a, pour l’instant, rien entendu de tel. Par peur de la police, elle ne passe que quelques heures par jour sur son lieu de vente usuel. Son chiffre d’affaires a chuté de moitié. D’après les comités populaires, plusieurs milliers de marchand·e·s de rue ont perdu leur emploi ou sont contraints de choisir d’autres emplacements, plus excentrés et donc moins rentables. Gloria Oliveira da Silva est amère : « Pour moi et ma famille, ce Mondial est une catastrophe. » Durant le Mondial, seuls peuvent être vendus, dans un rayon de deux kilomètres aux abords des stades, des produits fabriqués et distribués par des sponsors officiels. Catastrophique pour les vendeurs locaux. (photo StreetNet International)

Le processus de préparation de la Coupe a mis en évidence et accéléré la violation des droits humains dans différents milieux. Rappelons notamment l’expulsion forcée de certaines communautés urbaines dans les douze villes hôtes qui accueilleront les matches, un processus qui a affecté 250 000 personnes. Mentionnons également l’exploitation des ouvriers, hommes et femmes, qui œuvrent à la construction ou à la rénovation des stades et des nouvelles infrastructures urbaines. Ces travaux très pénibles ne sont rémunérés que par des salaires très bas et, en juin 2014, on dénombrait la mort de neuf ouvriers. Enfin, force est de constater qu’il existe une augmentation significative de l’exploitation sexuelle des enfants et adolescents dans le contexte de ces grands travaux. Par exemple,

aux abords du stade Itaquerão à São Paulo – qui accueillera le match d’ouverture – les proxénètes monnaient aux ouvriers les services sexuels de jeunes filles entre 11 et 17 ans. Même cas de figure autour du stade Castelão, à Fortaleza, où des sources fiables font état de cas de prestations sexuelles proposées par des mineurs en échange d’une assiette de nourriture ou de drogues diverses, entre autres le crack.

espaces urbains « net toyés » « L’expérience » du Mondial offrira aux touristes nationaux et internationaux des espaces urbains équipés d’infrastructures publiques sécurisées, « nettoyés » de la population la plus vulnérable, libérés de la délinquance, et mettant à disposition du personnel, ainsi que le corps des femmes et des jeunes. La prostitution a atteint un niveau tel qu’une initiative législative est actuellement discutée au sein du Congrès national, visant à réguler les maisons closes et les bénéfices faramineux que le tourisme sexuel engendrera durant le Mondial. Personne ne songe toutefois à promouvoir des alternatives socio-économiques en faveur des femmes en situation de prostitution.

Texte : Celia Alldridge, E-Changer Traduction : Céline Pellissier

Née en 1976, Celia Alldridge est coordinatrice à São Paulo du programme Brésil d’E-CHANGER (50 %) et agente de liaison au secrétariat international de la Marche mondiale des femmes (50 %).


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Secteur Poste et Logistique | 5

syndicom | N° 7 | 30 mai 2014 40 licenciements chez Dhl logistics (suisse) sA

Plan social signé chez DHL (suite de la page 1) En dépit du remarquable travail effectué et de l’organisation de quatre assemblées générales du personnel, le résultat est malheureusement mitigé, en particulier au vu de la santé financière de DHL. La possibilité annoncée d’une grève a toutefois permis d’obtenir des indemnités de départ également pour les personnes qui retrouveront un emploi avant septembre. Le 22 avril 2014, l’Assemblée du personnel a approuvé le résultat des négociations par 81 % des suffrages exprimés. Le plan social est entré en vigueur rétroactivement au 14 novembre 2013 et restera en force jusqu’à l’échéance de toutes les mesures qu’il contient. Outre les mesures de soutien pour la recherche d’emploi et de formation, le plan social garantit des indemnités de départ globales de deux à dix mois de salaire suivant les situations particulières de chaque employé. L’ensemble du personnel s’est vu notifier son licenciement à la fin du mois d’avril pour l’échéance du 30 septembre 2014. A l’heure actuelle, il est encore difficile de savoir combien d’employés retrouveront

interview

un emploi avant cette date (notamment auprès de l’entreprise von Bergen SA, à laquelle Philip Morris a confié sa logistique à partir du 1er octobre 2014) et combien se retrouveront contraints au chômage, d'autant plus que nombre d’entre eux ont plus de 50 ans. Au-delà de la reconnaissance du dialogue social loyal qui a permis d’aboutir à la signature du plan social, syndicom et Unia regrettent que des entreprises de la taille de Philip Morris (chiffre d’affaires de 68 milliards de francs en 2012), Deutsche Post DHL (chiffre d’affaires de 66,1 milliards de francs en 2013) et von Bergen SA n’aient pu, dans une situation comme celle-là, trouver ensemble une solution garantissant le maintien de l’emploi pour tous. Avec Unia (dont plusieurs membres sont aussi concernés), syndicom veillera jusqu’au bout à la bonne exécution du plan social. Pour Philip Morris, le remplacement de DHL Logistics (Suisse) SA par von Bergen SA ne doit pas être prétexte à réaliser une opération de dumping salarial et social aux dépens du personnel.

Lire aussi, en page 11, l’analyse et le bilan de José Cid, membre de la délégation du personnel de DHL Logistics.

Christian Chirade (g.) et José Cid, membres de la délégation du personnel de DhL Logistics (Suisse) SA, qui a négocié le plan social suite aux licenciements annoncés le 14.11.13. (photo Yves Sancey)

Nous nous sommes entretenus avec deux des représentants du personnel du site DhL d’onnens qui ont négocié le plan social avec l’appui de syndicom. tous deux travaillent dans l’entreprise depuis vingttrois ans, José comme opérateur en logistique et Christian comme chauffeur. Leur travail consiste à préparer les commandes aux entrepôts d’onnens et à transporter par camion la matière brute – les diverses qualités de tabac – à l’usine de Serrières qui produit différentes sortes de cigarettes. Comment s’est passée la négociation du plan social ? Christian Chirade : J’aimerais remercier bernard et P’tit Jean, de syndicom, qui nous ont permis de comprendre comment mener la négociation et obtenir des choses de la direction comme une indemnité de départ pour tout le monde, même pour ceux qui retrouvent un emploi. Nous avons fait un gros travail sur le terrain pour prendre les avis de nos collègues. Des groupes de travail ont permis d’avancer sur nos revendications. Cela nous a permis de nourrir et renforcer le syndicat avec des questions et des propositions de la base. Dans la lutte, nous avons également découvert syndicom. N’aurait-il pas fallu s’organiser et se syndiquer bien avant ? José Cid : Quand il y a eu l’externalisation en 2007, les gens se sont sentis un peu lâchés par le syndicat et DhL nous a fortement encouragés à nous désaffilier. Nous voyons maintenant que se syndiquer est très important. CC : oui. Si tout le monde avait tiré à la

même corde dès le départ, nous aurions pu obtenir davantage. Les différences de contrat et d’ancienneté entre les « ex-PM » et les « DhL » favorisent les divisions. JC : La solidarité, c’est difficile dans une entreprise. Partout d’ailleurs. CC : et c’est dommage que, dans ces cas-là, ces grosses entreprises pensent davantage aux actionnaires qu’à ceux qui perdent le boulot, à leur santé et aux soucis que cela apporte à la famille… Auriez-vous pu obtenir davantage ? JC : Certainement, en étant plus solidaires. CC : Si les gens avaient davantage fait bloc derrière nous et le syndicat, c’est sûr. La clause de confidentialité – que nous avons atténuée – nous a empêchés de parler avec nos collègues autant que nous l’aurions souhaité. Par contre, le soutien unanime de nos collègues pour la prime pour tous lors d’une assemblée nous a redonné de la confiance. Devant le rapport de force qui nous devenait plus favorable, DhL a laissé tomber d’autres points qui auraient pénalisé les salariés au chômage. Comment voyez-vous la suite ? CC : Je cherche un nouvel emploi dans le transport mais dans un autre secteur que le tabac, qui n’a plus beaucoup d’avenir en Suisse et en europe. JC : J’ai bon espoir de retrouver un emploi. Pour les gens qui ont dépassé les 50 ans c’est sans doute le dernier moment pour pouvoir encore choisir et trouver de nouvelles opportunités. Ces jours, certains de mes collègues n’ont pas vraiment le moral. Propos recueillis par Yves Sancey

séAnce D'informAtion cct

Chez Presto, adhésions massives à syndicom Malgré des améliorations, la nouvelle CCT pour les porteurs alémaniques de journaux de Presto PresseVertriebs AG (Presto) entrée en vigueur le 1er février 2014 fait des vagues. Les commissions du personnel ont alors organisé des séances d’information avec syndicom pour discuter de la CCT. En Suisse, puisque le salaire minimum ne sera pas ancré dans la loi, les CCT représentent le seul moyen de définir un salaire plancher. tombe. Malgré ces améliorations, la nouvelle CCT fait des vagues car depuis le 1er février, seul le 1er Août est reconnu comme jour férié. C’est pourquoi les commissions d’entreprise ad hoc organisent, avec le soutien de syndicom, des séances d’information pour discuter et expliquer les résultats des négociations CCT. La première de ces séances a eu lieu le 3 mai à Saint-Gall. Erna

Photo herber t brägger

La délégation de négociation a réussi à obtenir une évolution salariale positive. Les employé·e·s gagnent désormais 17 francs 50 de l’heure au minimum, ce qui correspond à une augmentation de 4,1 %. La nouvelle CCT contient par ailleurs l’obligation de négocier un plan social. En outre, le délai de carence de trois jours pour le versement du salaire en cas de maladie et d’accident

Brägger, présidente de la commission d’entreprise, avait invité tous les porteurs de journaux à un brunch au St. Galler Tagblatt (photo). Après leur tournée, 205 personnes se sont rendues à Winkeln / SG. Erna Brägger les a informées du travail de la commission d’entreprise sur le site de SaintGall et des négociations en cours avec Presto, auxquelles elle a participé. A cette occasion, syndicom a souligné l’importance de la CCT et clarifié notre démarche auprès de certains collègues, qui croyaient que c'était Presto qui organisait la séance. Erna Brägger a spécifié que l’invitation provenait de la commission d’entreprise et que syndicom était là pour apporter son soutien. Cette séance a marqué le coup d’envoi de la prochaine campagne sur le renouvellement de

la CCT Presto. Ces deux prochaines années, nous devrons sensibiliser, motiver et mobiliser les porteurs de journaux pour renforcer notre position lors des prochaines négociations CCT et atteindre ainsi les résultats escomptés. Vingt-quatre collègues ont suivi notre appel et

ont adhéré à syndicom le jour même. Ils ont ainsi donné un signal fort pour une adhésion en masse, qui contribuera à l’amélioration des conditions de travail à Presto.

Dominik Dietrich, secrétaire régional Zurich / Suisse orientale

commission spéciAlisée groupe réseAu postAl et vente

Grande diversité de thèmes à la réunion de printemps 2014 La CoSpe PV du 28 avril 2014 a surtout abordé le projet « Relevé des valeurs temps » et le plan « Développement de PV ». Les produits de tiers ainsi que la formation et le démantèlement d’offices de poste ont également fait

l’objet de discussions. Les participants se sont aussi penchés sur le thème des objectifs et de la pression dans le cadre d’un atelier. Rapport complet : www. syndicom.ch > Branches > Poste > « Nouvelles de ta branche ».


6 | Secteurs médias / télécom

syndicom | n° 7 | 30 mai 2014

Bataille autour de local.ch

Le juteux commerce des adresses Tamedia et Swisscom (et maintenant Ringier, ndlr) se battent pour le rachat de local.ch. Ils jettent ainsi un coup de projecteur sur le discret et lucratif commerce des adresses et des annuaires téléphoniques. L’expansion de local.ch présente un chapitre captivant de l’histoire de la presse. Karl Lüönd * Dans les années soixante, l’entreprise Publicitas, spécialisée dans la commercialisation des annonces de presse, exploitait déjà la rubrique des annonces dans les annuaires téléphoniques officiels des PTT, qui étaient encore une régie fédérale. C’était alors une activité accessoire, modestement exploitée pour ne pas susciter le courroux des éditeurs de presse. En 1968, quand l’entreprise US de télécommunication ITT a annoncé la publication des célèbres répertoires de branches « yellow pages », on s’est rendu compte pour la première fois qu’il y avait là un important potentiel à exploiter. ITT offrit aux PTT de prendre en charge l’impression des annuaires de téléphone suisses, soit 10 millions de francs par édition. Cette offre alléchante se trouvait déjà sur la table du conseiller fédéral Rudolf Gnägi.

une alliance très patriotique C’est ainsi que naquirent les annuaires téléphoniques A et B. L’annuaire A (pour « amtlich », officiel en français) était exempt de publicité, alors que l’annuaire B (B pour « branches »), contenait des annonces publicitaires. Malgré la proposition nettement plus

intéressante des Américains, l’alliance patriotique a fonctionné. La gestion des annonces a donc été confiée à une société commune formée par Publicitas et ses concurrents de l’époque, OFA, ASSA et Mosse, avec la bénédiction de l’association des éditeurs de presse. Dans les années quatre-vingt, le groupe Bertelsmann devient un concurrent de poids sur ce discret et juteux marché, avec sa société Lokaltelefon-Verzeichnis AG (LTV), que Robert Schmidli dirigera dès 1984. En 1995, LTV compte plus de 100 annuaires locaux et occupe 400 employé·e·s au service extérieur. La même année, elle remporte aussi la mise au concours lancée par Telecom (l’actuel Swisscom) pour la commercialisation des annonces publicitaires dans les annuaires téléphoniques officiels, contre un consortium formé de Mosse Adress AG, Publicitas et Basler Zeitung. Fin 1996, Bertelsmann cédait ses parts LTV (55 %) afin de pouvoir racheter la chaîne de télévision RTL. Ce fut la société PubliGroupe, candidate de rachat favorite de LTV, qui racheta les actions à un prix élevé. Les deux entreprises regroupèrent le commerce des annuaires téléphoniques. En 1997, le groupe s’associe à Ringier, qui

s’était également intéressé au rachat de LTV, et la commercialisation des annuaires de téléphone officiels est confiée à la société LTVRingier Media AG, avec une participation de Telecom. Ringier vise ainsi à s’assurer le monopole des gigantesques mandats d’impression.

l’intérêt commercial des Banques de données L’Internet se développe, la téléphonie se privatise et Swisscom voit le

jour, en 1998. Depuis longtemps déjà, l’intérêt commercial ne porte plus uniquement sur les annuaires de téléphone, mais bien plus sur les adresses digitales, indispensables aux plateformes de services locales. L’intérêt de l’exploitant des banques de données est désormais indissociable de celui du distributeur commercial. En 1999, Swisscom Directories et LTV Pages jaunes concluent une alliance avec des participations croisées (51 / 49 %, resp. 49 / 51 %).

En 2005 enfin, émerge local.ch SA, dont la technologie devance celle des plateformes de Swisscom (pages jaunes.ch et pages blanches. ch). Peu après, les trois plateformes se regroupent afin de proposer à la fois des annuaires téléphoniques et des plateformes locales de services, allant de la réservation de restaurants à la commande de fleurs. Il ne s’agit plus seulement de générer des recettes publicitaires, mais de gagner de l’argent sur les taxes de transaction et les commissions

Le 20 mai 1954, les Suisses recevaient un nouvel annuaire téléphonique. depuis, le lucratif commerce des adresses et des bottins devenus digitaux attire maints prétendants. (photo Keystone)

conférence d’entreprise caBlex du 16 mai

Le CEO de cablex : « Adhérez à syndicom ! » Hans-Peter Legler, CEO de cablex – une filiale de Swisscom – a fait impression à la conférence d’entreprise cablex, où il a émis le souhait que tous ses employé·e·s adhèrent au syndicat. La mise en œuvre du nouveau forfait de frais a alimenté la discussion. Et Giorgio Pardini, responsable du secteur, a créé la surprise en annonçant la conclusion imminente d’une nouvelle convention collective de travail. Franz Schori * sez-vous directement à moi ou de manière anonyme via syndicom. » Pascal Wicht, président du comité d’entreprise, a clairement souligné les attentes des employé·e·s de cablex : « Il faut un forfait de 350 fr. pour les repas et non pas 300 fr. ! » Daniel Münger, secrétaire central à syndicom, a rappelé pour

sa part que la nouvelle solution apporte des avantages pour la plupart des employé·e·s de cablex, d’autant que le forfait est aussi versé pendant les vacances et en cas de maladie ou d’accident. Il a ajouté que les deux prochains mois seront problématiques. Pour lui, les dépenses non incluses dans le forfait de frais sont très

claires : « Le train à crémaillère, lorsqu’il doit être emprunté pour se rendre au travail, les frais quotidiens de stationnement ou les frais de lavage de la voiture aux endroits prescrits. Ce sont des frais qui continuent d’être remboursés. » En outre, syndicom discute avec cablex des cas particuliers, par exemple lorsque le forfait ne suffit pas.

oBjectif commun : solution de Branche pour la construction de réseau

PhotoS JenS Friedrich

« L’entreprise doit sentir la force du syndicat », a commencé Giorgio Pardini. « Vous faites partie de l’entreprise et n’avez pas besoin de vous cacher », a-t-il lancé, invoquant la fierté et la dignité d’une centaine d’employé·e·s de cablex. L’échange direct entre le personnel et la direction, a-t-il rappelé, fait partie de la culture des syndicats et contribue à un partenariat social fort. Avant que les personnes présentes ne puissent poser leurs questions et émettre leurs critiques au CEO Hans-Peter Legler, ce dernier a rappelé que la réglementation forfaitaire de 350 fr. par mois est unique en Suisse. Il a admis les erreurs commises, qui ont été corrigées entre-temps au sens de l’accord conclu avec syndicom. Il a encouragé les participant·e·s à contribuer à la correction des erreurs : « Adres-

Le CEO Hans-Peter Legler a étonné à deux reprises : d’abord, en incitant les employé·e·s à s’affilier au syndicat pour renforcer le partenariat social, et en affirmant ensuite son intention d’aboutir à une solution de branche dans la construction du réseau : « Chacun de nos partenaires doit soutenir une CCT de

branche basée sur les conditions de travail en vigueur chez cablex et à Saphir Group. » Daniel Münger a souligné pour sa part qu’il ne va pas de soi pour la direction d’une entreprise d’évoquer elle-même une régulation de branche. Or c’est important, car les problèmes ne peuvent être résolus de manière constructive qu’avec un partenariat social fort. A la fin de la conférence, Giorgio Pardini a créé la surprise : « Nous sommes sur le point de conclure une CCT avec une entreprise renommée de construction de réseau. » Cette CCT représente une étape importante sur la voie d’une CCT de branche, comme syndicom l’a promis il y a deux ans lors de la conclusion d’une CCT pour cablex.

* Secrétaire spécialisé télécom / it


Secteur médias | 7

syndicom | n° 7 | 30 mai 2014

local.ch : plutôt Swisscom que Tamedia !

d’achat. La structure de la clientèle – des dizaines de milliers de PME – est certes attrayante et solide.

les grandes amBitions des grands pontes A une certaine époque, les hauts responsables de Swisscom et de PubliGroupe nourrissaient des ambitions encore bien plus grandes. Début 1999, le président de Swisscom Markus Rauh et son CEO Tony Reis proposèrent d’entrer dans le groupe Publicitas. Leur souci commun était que « la Suisse rate le tournant du multimédia, comme pour la télévision privée et l’informatique », pouvait-on lire dans un procès-verbal du conseil d’administration de PubliGroupe. Swisscom aurait amené dans sa dot à la fois ses annuaires de téléphone et ses activités multimédias, en particulier son fournisseur d’accès Blue Window. Fin 1999, Tony Reis proposait de prendre le contrôle de PubliGroupe et de fonder ensemble une nouvelle société Internet. PubliGroupe, songeant à ses nombreuses participations politiquement délicates dans la presse, était visiblement mal à l’aise. Mais on jouait très sérieusement avec l’idée. Les plus hauts représentants des deux parties planchaient dessus dans des groupes de travail. Le

projet fut néanmoins enterré, après quelques mois déjà, probablement pour des raisons politiques. Quoi qu’il en soit, le domaine « Search & Find », dans lequel rivalisent les marques local.ch, local. fr et home.ch, est l’une des sources de bénéfices les plus importantes et les plus solides de PubliGroupe. En 2013, cette plateforme a généré 200 millions de chiffre d’affaires avec une marge d’exploitation EBIT de 25 %. Avec plus de 2,2 millions de téléchargements, local.ch compte parmi les applications favorites en Suisse. Elle est également en tête quant au nombre de visiteurs. En mars 2014, selon un audit de la société Net-Metrix-Audit, elle a enregistré pas moins de 4,393 millions de clics. Aucun autre site Internet suisse n’obtient de tels résultats, pas même celui des CFF. Les prédictions du pionnier de la branche Robert Schmidli, martelées pendant vingt-cinq ans, semblent donc se confirmer : le potentiel des répertoires d’adresses et des plateformes digitales locales n’est pas épuisé. La bataille que se livrent Tamedia, Swisscom (et désormais Ringier, ndlr) pour la reprise de local.ch s’annonce d’autant plus acharnée.

depuis l’annonce du rachat de l’annuaire électronique local.ch projeté par tamedia, l’entreprise est sous les projecteurs des médias. entre-temps, Swisscom et ringier se sont aussi déclarés candidats au rachat. Miavril, tamedia offrait quelque 350 millions de francs pour Publigroupe en vue de la reprise de local.ch. Swisscom, de son côté, a proposé 230 millions à Publigroupe pour le rachat de ses parts. dans cette valse de négociations, Swisscom s’est déclaré à son tour acquéreur de l’ensemble de Publigroupe, ce qui a pour effet de faire grimper les actions : le prix d’achat de Publigroupe devrait ainsi atteindre désormais 450 à 500 millions. Payer des milliards pour des plateformes internet n’est pas un phénomène nouveau. Facebook a déboursé 19 milliards de dollars pour le rachat de WhatsApp. Qu’y a-t-il de commun entre local.ch et WhatsApp ? Les données d’utilisateurs et de clients et la fréquence d’accès, le véritable objectif étant l’extension des surfaces publicitaires disponibles. Généralement, ce type de rachats est financé par la mise en vente de parties d’entreprise ou par le recours à des sociétés financières. Le financement extérieur est ensuite intégralement porté à la charge de l’entreprise acquise. Les mécanismes de rachat sont toujours les mêmes : avec les dividendes versés aux actionnaires, les intérêts d’emprunt et les frais d’amortissement, il reste bien peu pour les salarié·e·s. Pour maintenir des marges bénéficiaires élevées, le rachat de l’entreprise s’accompagne de mesures de rationalisation et d’optimisation. Quelles seront les retombées pour les quelque 800 employé·e·s de local.ch dont

500 sont soumis à la cct d’entreprise ? Le groupe d’édition tamedia se refuse depuis des années à mener un dialogue constructif avec les partenaires sociaux. Voilà presque dix ans que les journalistes n’ont plus de cct en Suisse alémanique et au tessin. tamedia et l’association des éditeurs ont balayé tout compromis proposé par les syndicats. comment le groupe tamedia compte-t-il financer le rachat de local.ch ? Sur quel secteur les charges seront-elles concrètement répercutées au sein du groupe ? La question reste ouverte. Swisscom détient aujourd’hui déjà 51 % des parts de local.ch et bénéficie d’un droit de préemption. L’année passée, une nouvelle cct d’entreprise a été négociée avec local. ch, qui a permis non seulement des améliorations matérielles mais aussi l’extension des droits de participation syndicaux. syndicom entretient un dialogue constructif, d’égal à égal, avec la direction de local.ch. La représentation du personnel et le comité d’entreprise local.ch de syndicom sont des acteurs majeurs du partenariat social solide établi avec local.ch. Les conséquences d’un rachat par Swisscom peuvent être évaluées : local.ch serait complètement intégré dans le groupe et son rachat serait financé par des fonds propres. Les autres domaines d’activité de la société n’auraient donc aucune répercussion négative à craindre. dans l’intérêt des collaborateurs et collaboratrices, l’intégration de local.ch dans le groupe Swisscom serait donc la seule solution adéquate. Giorgio Pardini, responsable du secteur télécom / it

* publiciste

campagne « on frappe le 13 du mois ! » (jetzt schlägt’s 13 !)

syndicom et impressum dénoncent le groupe NZZ Le 13 mai 2014, syndicom et impressum ont dénoncé le groupe médias NZZ auprès de l’Inspectorat du travail. Ils lui reprochent de violer la Loi sur le travail et de négliger la protection de la santé à l’égard des journalistes. Le temps de travail n’est en particulier pas saisi auprès des collaborateurs de médias de la NZZ. Une saisie du temps simplifiée serait – dans la mesure où elle est conforme à la loi – plus juste pour la branche, mais elle ne pourrait remplir son but qu’au moyen d’une Convention collective du travail. Comme le 13 janvier et le 13 février dans le cadre de la campagne « on frappe le 13 du mois ! », une entreprise de médias a été

dénoncée pour violation présumée de la Loi sur le travail. Cette fois, la dénonciation d’impressum et de syndicom est dirigée

contre le groupe Neue Zürcher Zeitung. Selon les informations en notre possession, la protection de la santé prescrite par la loi serait là aussi négligée. Régulièrement les collaborateurs de médias prennent en charge des tâches qui ne peuvent pas être assurées dans le cadre du temps de travail normal. L’absence de saisie du temps de travail, prévue par la loi, rend souvent impossible une compensation des heures supplémentaires. La surcharge met en danger la santé des collaborateurs. syndicom et impressum soulignent qu’ils préféreraient que ce genre de problèmes soit réglé Salva Leutenegger (à g., impressum) et Sara Vogt (à dr., syndicom) ont informé les salarié·e·s de la nZZ que la saisie du temps de travail, comme la qualité du café, n’est pas une affaire de goût personnel. (photo daniel Suter)

entre partenaires sociaux, et non par une dénonciation. Cependant, voilà presque dix ans que ni les éditeurs suisses-alémaniques ni l’association Schweizer Medien ne se montrent disposés à négocier une convention collective de travail. Les organisations de journalistes insistent sur le fait qu’une saisie du temps de travail simplifiée correspondrait à la manière de travailler de la plupart des collègues. Elles ne demandent pas le retour au timbrage. Une saisie simplifiée du temps de travail ne peut cependant remplir son rôle de protection de la santé dans la branche des médias que si les problèmes liés au temps de travail sont reconnus et réglés via un partenariat social liant association d’employeurs et associations d’employés. Ce n’est momentanément pas le cas.

Les organisations de journalistes sont prêtes à entrer en négociations avec l’association des éditeurs ou avec des entreprises de médias individuelles pour une convention collective de travail.

syndicom et impressum campagne « on frappe le 13 du mois ! » depuis bientôt dix ans, les éditeurs (tamedia, ringier, nZZ,...) refusent l’idée d’une cct pour les journalistes en Suisse alémanique et au tessin. Pour leur faire comprendre qu’une cct permettrait de mieux s’occuper des conditions de travail et des atteintes à la santé, une action est organisée tous les 13 du mois, avec le soutien de syndicom et impressum.


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syndicom | N° 7 | 30 mai 2014

Cotisations à syndiCom

Le nouveau système renforce la solidarité entre les membres dans l’organisation En décembre dernier, les délégué·e·s du congrès ont adopté à Lausanne le nouveau règlement des cotisations, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Le nouveau système concerne tous les membres bien que pour la majorité, il n’entraîne pas de grands changements. Il marque néanmoins une étape importante, puisqu’il conclut la phase de fusion et consolide l’organisation. Nous expliquons ici ses tenants et ses aboutissants. Bruno Schmucki Ces deux prochaines semaines, des milliers de membres recevront un courriel ou une lettre leur demandant de contrôler leur inscription personnelle dans la banque de données de syndicom ainsi que leur classification dans la catégorie de cotisation. Pourquoi ? Parce que l’harmonisation de différents paramètres nécessite l’actualisation des données de tous les membres. Les systèmes de cotisation des deux syndicats précédents seront harmonisés au 1er janvier 2015. Quatre ans après la fusion, les bases de calcul des cotisations seront enfin identiques pour tout le monde.

1. Le montant de La Cotisation dépend du revenu brut Ce principe s’appliquait déjà au calcul du montant de la cotisation. Dans les syndicats précédents, la classification reposait néanmoins sur des bases différentes. Nous avons désormais un tableau unique avec onze catégories de cotisation divisées en tranches de 10 000 fr., d’un

revenu annuel de 0 à 9999 fr. (cat. 1) à un revenu annuel supérieur à 100 000 fr. (cat. 11). A cela s’ajoutent des catégories spéciales pour la distribution privée des journaux et des imprimés (Presto, Epsilon etc.), pour les apprenant·e·s, les retraité·e·s, etc. (cf. tableau ci-dessous). Parce que notre syndicat est financé solidairement par tous ses membres, nous sommes tenus de garantir l’exactitude de notre banque de données et son adaptation régulière à la situation actuelle du revenu. Il est donc important de contrôler personnellement son inscription. Un grand merci pour votre collaboration !

2. seCtions LoCaLes : des Cotisations uniques vaLabLes dans toute La suisse Jusqu’à présent, les sections étaient libres de fixer le montant de leurs cotisations. D’où un système peu transparent qui comportait parfois de grandes différences. L’unification des

cotisations de section à l’échelle nationale représente une étape importante : elle simplifie le travail administratif et la syndicalisation à tous les niveaux. Et elle encourage la coopération au sein de notre organisation.

3. Les membres sont désormais égaux dans toutes Les Catégories Jusqu’à présent, il y avait aussi des différences dans les catégories où le tarif de cotisation était indépendant du revenu : pour les retraité·e·s, apprenant·e·s, membres solidaires et doubles. Les mêmes tarifs sont désormais appliqués à toute l’organisation. Ces adaptations entraînent un système de cotisation plus juste. Nous vous prions de vous référer au tableau.

4. adaptation au renChérissement Ces dix dernières années, nos cotisations n’ont plus été adaptées au renchérissement. Le nouveau système intègre cette mesure, puisque les cotisations à

la caisse centrale augmenteront d’environ 8 %.

Les Changements sont moins grands qu’iL n’y paraît Compte tenu des nombreux facteurs sur lesquels la nouvelle cotisation a été calculée, il est étonnant de constater que pour une grande partie des membres, son montant ne change guère. Il diminue ou augmente de quelques pour-cent seulement. Près de 2000 membres devront toutefois supporter une augmentation substantielle de leur cotisation, alors qu’un groupe tout aussi important peut s’attendre à une réduction significative. Cela montre que le nouveau système compense les déséquilibres au sein de l’organisation et renforce ainsi la solidarité interne.

etre membre en vaut La peine Que tu paies plus, moins ou la même chose pour ton affiliation à syndicom, ton engagement en vaut la peine. Car syndicom utilise les cotisations de ses membres pour améliorer les

Le nouveau système de Cotisation de syndiCom dès Le 1 er janvier (par mois) Classe de Revenu annuel (brut, revenu sans allocations)

Caisse Supplément centrale de section

jusqu’à 9999

11.50

2.00

13.50

2

10 000 – 19 999

15.40

2.00

17.40

3

20 000 – 29 999

22.50

2.00

24.50

4

30 000 – 39 999

27.70

2.00

29.70

5

40 000 – 49 999

33.00

4.00

37.00

6

50 000 - 59 999

34.90

4.00

38.90

7

60 000 – 69 999

36.90

4.00

40.90

8

70 000 – 79 999

38.80

4.00

42.80

9

80 000 – 89 999

40.80

6.00

46.80

10

90 000 – 99 999

42.50

6.00

48.50

11

dès 100 000

45.90

6.00

51.90

6.00

2.00

8.00

Distribution privée de journaux / imprimés

Pas de supplément

10.00

Apprenant·e·s / Etudiant·e·s à plein temps

10.00

Retraité·e·s

13.00

2.00

15.00

Membres solidaires (= qui travaillent en dehors du domaine d’organisation de syndicom)

21.60

3.00

24.60

Doubles membres (= aussi membres d’un autre syndicat USS)

27.50

En décembre dernier, le Congrès de syndicom a adopté le nouveau règlement des cotisations, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2015. (photo Neil Labrador)

29.50

* Cotisation mensuelle de membre sans prestations supplémentaires payantes comme la protection juridique Coop. La cotisation annuelle est composée de 12 cotisations mensuelles.

Nos collaboratrices et collaborateurs de l’administration des membres répondent volontiers à toutes tes questions concernant l’harmonisation du système de cotisation. Tu peux les joindre les jours ouvrables par téléphone au 058 817 18 40 de 08 h 30 à 11 h 30 et de 13 h 30 à 16 h 00. Ou écrire un mail à mad@syndicom.ch.

Informations importantes et questions fréquentes : sous www.syndicom.ch/ cotisation2015

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Important : en cas de demandes concrètes, merci de toujours indiquer ton nom, prénom, domic ile et numéro de membre. (Le numéro de membre se trouve au verso de la carte de membre syndicom.)

Total *

1

conditions de travail dans une douzaine de branches, mais aussi pour négocier des CCT, lancer des discussions politiques importantes et mener des campagnes. syndicom offre à ses membres la protection juridique sur le lieu de travail, un soutien financier pour des offres de formation et de perfectionnement et de nombreuses autres prestations. Par ton affiliation, tu consolides le fondement de syndicom, qui repose sur des milliers de membres engagés. C’est important, car nous ne pouvons développer notre organisation que sur des bases solides !

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Groupes d’intérêt | 9

syndicom | N° 7 | 30 mai 2014 tabLe des générations

« La solidarité est le meilleur des remèdes ! » A l’occasion de la « Table des générations » organisée le 13 mai dernier à Zurich, syndicom – le journal s’est entretenu avec l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss et le jeune président de la Jeunesse socialiste nouvellement élu Fabian Molina. Nous leur avons demandé ce qu’ils attendent de la Table des générations et du contrat des générations et ce qu’ils pensent de la réforme Berset.

Ruth : l’objectif est clair : la compréhension mutuelle des générations est une condition inaltérable de la solidarité et de notre engagement commun pour la justice sociale. Fabian : je me réjouis à la perspective d’une discussion intéressante entre générations. Il est très important de renforcer la solidarité entre les différents groupes d’âge et de ne pas nous laisser monter les uns contre les autres. Le camp bourgeois, par exemple, continue à vouloir réduire les rentes et aggraver la répression contre les jeunes – nous devons donc nous défendre ensemble.

Qu’attendez-vous des différentes générations, quel engagement pour la société et pour votre génération en particulier ? Ruth : je n’attends rien de particulier des personnes qui sont encore dans la vie professionnelle. Je leur suis reconnaissante de contribuer à l’AVS, tout comme nous l’avons fait auparavant et continuons à le faire via la TVA. J’aimerais qu’elles participent activement à la vie politique, syndicale et sociale, pour leur propre avenir. Fabian : je souhaite que les personnes âgées continuent à par-

PhOTO NINA SChEU

Ruth et Fabian, vous participez à la « Table des générations » de syndicom. Qu’attendez-vous de cette rencontre ?

ticiper aux discussions importantes et ne cèdent pas à la résignation. Et qu’elles s’efforcent de transmettre leur expérience très vaste aux jeunes générations. Aux jeunes ensuite de décider ce qu’ils en feront.

Que signifie pour vous le « contrat des générations » ? Ruth : le contrat des générations n’est qu’un sous-chapitre du contrat social, comme l’appelait Jean-Jacques Rousseau. Il concerne quantité de prestations réciproques qui relient les humains à tous les niveaux. A mon avis, il faut considérer la vie d’un individu dans son ensemble. Selon les situations, il donne davantage qu’il ne reçoit ou inversement. Fabian : le contrat des générations est l’expression de la

volonté commune de solidarité, propre à la démocratie et à l’Etat de droit. Nous ne voulons pas avoir des personnes âgées qui peinent à survivre après avoir travaillé la majeure partie de leur vie. L’Etat social a permis de réaliser partiellement cet objectif, mais il est le résultat d’une longue lutte. Il renferme donc de nombreux compromis.

Comment considérez-vous la réforme de la prévoyance vieillesse 2020, décidée en grande partie par le conseiller fédéral et collègue socialiste Alain Berset ? Ruth : l’idée d’Alain Berset de partir de la situation concrète des retraité·e·s est bonne. D’une part parce qu’elle implique une réforme globale, qui traite l’AVS et le 2e pilier ensemble, et qui recherche un équilibre entre les

deux. D’autre part, parce qu’il en ressort que l’objectif d’une rente couvrant au moins 60 % du dernier revenu n’est pas suffisant pour les bas revenus. Ce qui me dérange le plus dans la proposition, c’est le fait que l’Etat ne serait plus contraint de garantir une contribution déterminée aux dépenses de l’AVS. Du fait de ma propre expérience en tant que conseillère fédérale, je comprends en revanche que certaines mesures, comme l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, s’imposent. Mais il faut aussi créer la possibilité d’une retraite anticipée socialement adéquate. Fabian : nous, Jeunesses socialistes, saluons vivement le principe d’une réforme globale des 1er et 2e piliers. Mais nous ne soutiendrons pas le relèvement de l’âge de la retraite. Nous travaillons aujourd’hui déjà trop. Et avant de discuter d’un relèvement de l’âge de la retraite pour les femmes, il faut commencer par réaliser l’égalité des salaires. Par ailleurs, il est primordial que les gens puissent vivre de leur rente de vieillesse à la retraite, comme le propose l’initiative AVSplus, lancée par les syndicats.

Ruth : je n’en compte plus beaucoup, car mes nièces et neveux ont plus de 40 ans. Mais je rencontre de jeunes collègues au sein du parti et des syndicats, lors de séances ou sur des stands.

Et toi, Fabian ? As-tu beaucoup de contacts avec des personnes plus âgées ? Fabian : j’en connais beaucoup dans le parti et dans les syndicats, mais j’en rencontre aussi souvent dans mon entourage familial. C’est d’ailleurs souvent parmi les personnes d’un certain âge qu’on rencontre un regain de « radicalisme » et une plus grande volonté de changement, comme on l’observe aussi parmi les jeunes.

Quelles sont vos suggestions pour éviter un clivage de la société, et en particulier des générations ? Ruth : je ne constate pas de clivage. Par contre, on voit une certaine solitude et un repli sur la sphère privée. Fabian : ce qui est certainement essentiel, c’est de rester dans l’échange – comme à la « Table des générations ». Nous devons lutter ensemble pour une société plus juste, que l’on soit un homme ou une femme, étranger ou Suisse, jeune ou vieux. Cette solidarité est le meilleur des remèdes contre le clivage de la société !

Ruth, combien d’ami·e·s et de connaissances comptes-tu dans ton entourage qui ont moins de 30 ans ?

Interview : Felix Graf

ConCiLiation entre famiLLe et profession

Pause d’allaitement au travail enfin rémunérée Une bonne nouvelle pour les femmes : le Conseil fédéral vient de modifier l’ordonnance 1 de la Loi sur le travail concernant la rémunération du temps de travail consacré à l’allaitement. Avec cette modification, la Suisse s’aligne sur le droit des pays voisins. Les associations patronales s’y étant opposées lors de la consultation, l’application ne se fera pas sans lutte. Luca Cirigliano * tantes doivent bénéficier des pauses nécessaires pour allaiter leur enfant ou tirer du lait et que ces pauses doivent être payées comme du temps travail normal. Cette disposition s’applique pendant la première année du nourrisson, le tirage de lait étant mis sur un même pied que l’allaitement. Tant l’un que l’autre peut avoir lieu dans l’entreprise – l’employeur devant alors aménager un local spécialement à cet effet – ou à l’extérieur de celleci, comme à la maison ou dans une crèche. Le législateur a limité le paiement de ces pauses en fonction du temps de travail quotidien effectif. Pour une durée quotidienne de travail allant jusqu’à 4 heures, ces pauses n’excéderont pas 30 minutes et elles

seront de 60 minutes pour une durée quotidienne de travail de plus de 4 heures, de 90 minutes pour plus de 7 heures. L’employeur n’aura naturellement pas le droit d’exiger que les

pauses d’allaitement librement prises soient compensées par anticipation ou après coup ou qu’un solde de temps de travail négatif soit calculé. Ces pauses ont valeur de temps de travail on

PhOTO ABLE IMAGES

Les employeurs doivent désormais rémunérer le temps destiné aux pauses d’allaitement, dans l’entreprise ou à l’extérieur. En mettant en vigueur le nouvel article 61 de l’Ordonnance I relative à la Loi sur le travail (OLT 1), le gouvernement vient de faire un grand pas vers une meilleure conciliation entre famille et profession. La nouvelle disposition entre en vigueur au 1er juin 2014. L’an dernier, le Parlement fédéral acceptait une initiative parlementaire de la conseillère aux Etats socialiste Liliane Maury Pasquier demandant au Conseil fédéral de ratifier la convention N° 183 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de l’appliquer. L’article 60 alinéa 2 de l’ordonnance stipule que les mères allai-

ne peut plus normal ! Il s’agit de minima légaux. L’USS salue le fait qu’avec cette réforme, réalisée malgré l’opposition farouche et antidémocratique des Arts et métiers et de certains milieux patronaux, les femmes travaillant à temps partiel – donc les nourrissons aussi – pourront également bénéficier des pauses d’allaitement payées. Il faut que nous nous battions maintenant pour de nouvelles mesures qui permettent à l’avenir de concilier encore mieux famille et profession (congé parental légal payé, création de structures d’accueil des enfants et réduction de la durée hebdomadaire de travail) !

* Secrétaire central responsable Droit du travail à l’USS


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syndicom | N° 7 | 30 mai 2014

portrait

Un homme en marge de la banalité Il a photographié la guerre civile en Algérie, s’est révolté contre la votation anti-minarets et a récemment fondé le journal « Sept ». Rencontre avec Michael von Graffenried qui, un pied à nouveau en Suisse, en a profité pour redevenir membre de syndicom. cécile Gavlak * qui il réalisa le documentaire Guerre sans images - Algérie, je sais que tu sais (2002). Je me rends compte que les Suisses ne connaissent souvent rien à l’islam, ni aux musulmans. » De Berne à Alger, du Jura à Paris, sa carrière semble s’être écoulée comme ça, de ruisseaux en cascades, jusqu’à la mer, au large de la Normandie. C’est là, il y a une année, en nageant auprès de Sid Ahmed Hammouche, ami journaliste de longue date qui fait partie de Sept, qu’il s’est décidé à accepter la proposition de Patrick Vallélian, directeur de la publication. « Sid m’avait planté le virus, même si, au début, je ne voulais pas. Finalement,

Quand on le quitte, il ose conclure le rendez-vous par « Oh, je ne vous ai raconté que des banalités… » Espiègle, le photographe Michael von Graffenried sait bien que son parcours a quelque chose des grands destins. Avec sa voix douce, ses yeux malicieux, le directeur artistique du nouvel hebdomadaire Sept prenait récemment part à l’inauguration en grande pompe du journal, dans les locaux de Villars-sur-Glâne (FR). Un brin provocateur en public, il se raconte avec délicatesse et humour, dans les bureaux de la rédaction.

Sept ? « Comme un chiffre porte-bonheur, comme les jours de la semaine qui représentent le perpétuel recommencement… » Et comme le 7 mai 1957, date de naissance de l’intéressé, accessoirement membre de syndicom. « Un Bernois est fidèle », lâche-t-il d’un ton presque menaçant. « J’ai quitté la Suisse il y a vingtdeux ans. A l’époque, j’étais membre de syndicom, qui s’appelait alors l’Union suisse des journalistes, je me souviens d’avoir reçu l’aide d’un avocat, un certain Moritz Leuenberger… Il n’était pas encore conseiller fédéral. » Depuis quelques mois, par amour pour Sept, Graffenried vit donc entre la Suisse et Paris. « Mais je refuse d’exposer mes photos en Suisse tant qu’une ligne de la Constitution n’aura pas disparu », rappelle-t-il avec rage. L’interdiction de construire des minarets, votée en 2009, l’avait immédiatement amené à s’insurger. « J’ai au moins cinq amis qui ont le passeport suisse et qui sont musulmans – ndlr : dont Mohammed Soudani avec

de grandes ambitions Si Graffenried croit à Sept, il n’est pas dupe pour autant quant à la force des gros éditeurs. « C’est David contre Goliath ! On n’y arrivera que si tout le monde nous rejoint. Prenez votre abonnement, ce n’est pas plus cher qu’une place de cinéma ! » L’homme est bon vendeur car il convainc avec le cœur, avec les tripes. Le Bernois de Paris, qui a toujours refusé de publier la moindre de ses œuvres sur Facebook ou Instagram, diffuse son journal photo sur Sept. Il vient d’investir dans un smartphone. Mais Graf-

Photo Michael voN GraffeNried

perpétuel recommencement

je me suis dit “quelle chance de créer un nouveau média sans contrainte !” »

fenried continue à se promener avec son Widelux autour du cou, cet appareil qui lui permet de faire discrètement des photos panoramiques à l’ancienne, sur film. Il est récemment rentré d’Inde avec une série d’images prises dans le contexte des élections, qui sera bientôt publiée sur le site du nouveau média. Le temps a passé depuis sa première photo parue dans le magazine allemand Stern. « C’est un pompier qui pisse à côté d’un incendie. » A partir de là, tout s’est enchaîné. Le jeune Graffenried réalise un reportage et le vend à L’Illustré en français et à la Schweizer Illustrierte en allemand. Il devient en quelque sorte l’intermédiaire entre la Romandie et la Suisse alémanique et se met très vite à vivre de ses photos. Sa série sur les parlementaires, dans des postures peu élégantes au Palais fédéral, le fait connaître. « Théo Bouchat, rédacteur en chef de L’Illustré à l’époque, était venu me chercher, moi, petit photographe amateur, pour que je fasse cette série... » Entre autres distinctions, il devient ensuite chevalier de l’Ordre des arts et des lettres en France (2006) et reçoit le Prix Erich Salomon de la Société allemande de photographie, un honneur mondial (en 2010). Enfant, il ne tenait pas en place. Il fallait qu’il fasse de la photo. Une sorte de maladie, dit-il. En racontant toutes ces banalités, Graffenried a le regard étonné. « J’ai l’impression que c’est quelqu’un d’autre qui est en train de vous parler. »

Sites : www.mvgphoto.com et www.sept.info * Journaliste indépendante

droit au but

Résiliation du contrat de travail

»

La liberté de licenciement est un principe du droit suisse du travail. Un licenciement ne nécessite en principe aucun motif particulier de résiliation. Les dispositions légales doivent toutefois être respectées. Si tu n’es pas soumis à une convention collective et si ton contrat de travail ne contient aucune réglementation y relative, les dispositions légales s’appliquent en matière de licenciement. A savoir : les délais de résiliation doivent être respectés, la résiliation ne doit pas avoir lieu en temps inopportun et elle ne doit pas être abusive. Dans les détails, voilà ce que je peux ajouter : Lors d’un licenciement, les délais de résiliation doivent être respectés. Le contrat peut être résilié pour la fin d’un mois moyennant un délai de congé d’un mois

pendant la première année de service, de deux mois de la deuxième à la neuvième année de service, de trois mois ultérieurement. Je suppose que le délai de trois mois a été respecté dans ton cas. Dans le cas contraire, tu peux t’adresser à ton secrétariat régional si tu as besoin d’aide. La loi mentionne aussi une protection contre le licenciement durant certaines périodes. Pendant le service militaire, la protection civile ou le service civil, et pendant une maladie, la grossesse ou lors des suites d’un accident, une résiliation n’est autorisée qu’après les périodes de protection réglementaires. Comme tu n’es pas confronté à une telle situation, seul l’aspect matériel de la protection contre le licenciement (résiliation abusive) doit être examiné.

Une résiliation est abusive si elle est prononcée pour une raison inhérente à la personnalité ou en raison de l’exercice d’un droit constitutionnel. Par ailleurs, un licenciement ne peut pas être prononcé à la seule fin d’empêcher la naissance de prétentions juridiques résultant du contrat de travail, ou parce que l’employé·e fait valoir des prétentions résultant du contrat de travail. Les mêmes principes valent en cas d’appartenance à un syndicat ou en raison de l’exercice d’activités syndicales. Les résiliations impliquant de graves violations de la personnalité ou du devoir de protection de la santé et les résiliations à caractère de sanction (« bouc émissaire ») sont également abusives. Enfin, les licenciements de salarié·e·s âgés sont aussi considérés comme abusifs. Le Tribu-

nal fédéral a reconnu le licenciement d’un travailleur de 63 ans au bénéfice de 44 années de service comme abusif. Ton âge et la durée de ton engagement sont les seuls éléments qui pourraient être sujets à caution. Mais à 55 ans et avec 10 ans de service, on ne peut pas invoquer le licenciement abusif pour raison d’âge. Même en cas de restructuration, lorsqu’on licencie d’abord le personnel plus âgé et plus cher, on ne considère pas qu’il s’agit d’un licenciement pour raison d’âge. Un comportement incorrect, voire indigne, de l’employeur n’est pas non plus considéré comme un licenciement abusif. Du reste, en cas de résiliation abusive, seule une indemnité de six mois de salaire au maximum pourrait être exigée, sans que le

Photo SabiNe rock

«

J’ai été licencié à 55 ans, alors que je travaille depuis dix ans dans la même entreprise. La situation économique difficile a été invoquée comme motif à la résiliation de mon contrat de travail. Puis-je me défendre ?

licenciement soit annulé pour autant. Seule une mobilisation des salariés et du syndicat pourrait imposer une réintégration qui n’existe pas dans la loi. Ton licenciement ne viole aucune disposition légale ou contractuelle. La résiliation des rapports de travail relève de la liberté de licenciement et ne peut donc pas être contestée. Si tu as besoin d’autres conseils ou de recommandations plus détaillées, n’hésite pas à t’adresser à ton secrétariat régional.

olivia kaderli, juriste, collaboratrice du service juridique


Actualités | 11

syndicom | N° 7 | 30 mai 2014 longue Vue

licenciement collectif à onnens (Vd) chez dhl logistics

Risquer sa vie pour la gagner Photo dr

« Le travail fut sa vie ». Encore faut-il survivre au travail pour mériter une telle épitaphe ! Sur proposition du Conseil fédéral, un nouveau coup de canif va en effet être donné à la sécurité des travailleurs. Discrètement, une modification de la cinquième ordonnance d’application de la loi fédérale sur le travail est proposée pour raboter un peu la protection des jeunes gens en entreprises. Aujourd’hui, les travaux réputés dangereux sont interdits aux mineurs de moins de 18 ans. Mais une dérogation peut être délivrée entre 16 et 18 ans, pour peu que l’exécution de l’activité risquée soit utile à la formation professionnelle. La réforme mise en consultation publique durant mars et avril préconise d’abaisser l’âge de dérogation à 15 ans seulement, pour le faire coïncider avec la fin de la scolarité obligatoire et donc avec le début potentiel d’un apprentissage. Actuellement, « les jeunes âgés de moins de 16 ans peuvent certes entamer une formation professionnelle, justifie doctement le rapport de la Confédération, mais ne peuvent pas effectuer de travaux dangereux, ce qui, dans certaines voies professionnelles, les empêche d’atteindre les buts de la formation ». Du coup, « dans les voies concernées, les jeunes âgés de 15 ans n’ont dans de nombreux cas pas la possibilité de commencer un apprentissage dès la fin de leur scolarité obligatoire », ajoute le même document. Ouaip ! Tant qu’à se former, autant risquer sa vie, et pimenter un peu l’existence ! Pas du tout, rétorque la Confédération, qui a tout prévu. Des « mesures accompagna-

« Une tragédie pour tous les employés »

trices » en matière de sécurité au travail devront être incluses dans le plan de formation de l’apprenti, stipule le projet de nouvelle ordonnance. Au final, des travaux susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité et au développement physique et psychique des jeunes dès 15 ans pourront être exécutés par eux, pour favoriser l’excellence de leur formation professionnelle. Certes, toute activité humaine comporte des dangers, qu’il s’agit toujours de limiter, surtout de la part d’une autorité de protection. D’autant que le risque est davantage présent chez les apprentis, avec 116 accidents pour 1000 individus, que chez les adultes (85 pour 1000), soit un tiers de plus en défaveur des jeunes. Dans ces circonstances, une réelle protection consisterait à interdire tous les travaux dangereux aux mineurs et à reporter l’apprentissage des activités à risques durant la formation continue exclusivement, quand le salarié aura acquis de l’expérience et affiné ses capacités à évaluer le danger. Un tel respect des travailleurs est toutefois incompatible avec le néolibéralisme ambiant, lequel doit pulvériser tous les obstacles dressés sur sa route à profit. Et c’est d’autant plus facile quand la gauche regarde ailleurs.

Michel Schweri

bureau de poste de gorgier menacé de fermeture

syndicom manifeste devant l’office du village avec la Commune », indique Isabelle Mouron, porte-parole du géant jaune, dans L’Express. Dernière suppression en date, le traditionnel bureau de poste de Chermignon (VS) le 9 mai dernier. Les opérations postales sont transférées au magasin d’alimentation du village. Le pays comptait 3400 bureaux en 2001. Au 31 décembre dernier, il n’en restait que 1662. Ces fermetures ont été partiellement compensées par la mise en place de 569 agences et de 1269 services à domicile. Comme le rappelle notre édito en page une, les délégués de syndicom ont affirmé leur volonté de se battre contre ce démantèlement des offices. (YS)

Photo JeaN-fraNçoiS doNzé

Les usagers du bureau de poste de Gorgier (NE) ont eu la surprise de tomber, le 6 mai dernier, sur une petite délégation de syndicom distribuant des tracts. Sur ceux-ci, on pouvait lire, en lettres majuscules : « Stop aux fermetures des offices de poste ». Jean-François Donzé, secrétaire régional de syndicom présent sur place, dit savoir de source sûre que ce bureau va être fermé. Le syndicaliste ne connaît pas, en revanche, la date à laquelle interviendrait cette fermeture. Du côté des autorités du village, on confirme être « en tractations » avec La Poste. « Mais il est encore trop tôt pour en parler, rien n’a encore abouti », indique le président du Conseil communal Frédy Nussbaum dans L’Express (7.5.2014). Il affirme « comprendre l’inquiétude de la population ». Jean-François Donzé dénonce cette « politique du fait accompli » : « En demandant la confidentialité durant les négociations, La Poste met sous tutelle les autorités communales. Or les élus doivent la transparence à ceux qui les ont élus », juget-il. Trois scénarios sont possibles, allant de la suppression pure et simple à l’ouverture d’une agence ou d’un service à domicile. « La Poste est actuellement en contact

Nous attendions avec impatience la renégociation d’un nouveau contrat avec notre client, Philip Morris, et voilà que la nouvelle nous est tombée dessus comme une douche froide. Le géant de la cigarette n’a pas signé le nouveau contrat avec DHL et mes 39 collègues seront licenciés pour le 30 septembre 2014 (voir p. 5). C’est une tragédie pour nous tous, en particulier pour ceux dépassant les 55 ans, un âge critique pour retrouver un nouvel emploi. La loi ne protège pas, ou peu, les employés en cas de licenciements, et les employeurs prêts à signer un « bon » plan social, ou un plan social tout court, sont rares. Nous nous sommes battus et avons pu signer un plan social, mais ceci n’est qu’une petite aide, un peu de souffle dans notre tragédie. Au départ, le personnel de DHL n’était pas certain du chemin à prendre suite à l’annonce des licenciements. Nous nous sommes réunis et avons décidé d’organiser une séance d’information avec le syndicat. Par la suite, six employés ont été désignés en assemblée comme « délégation du personnel » pour négocier, coude à coude avec le syndicat, le plan social à soumettre à la direction de l’entreprise et pour faire passer les demandes et les ressentis des autres employés. Sans les syndicats, la négociation avec la direction d’une entreprise n’est que difficilement envisageable et serait avec certitude un échec pour les employés. Ils sont toujours prêts à soutenir dans ces moments difficiles, disposent de la connaissance et de l’expertise nécessaire, et ont des secrétaires syndicaux et des juristes pour nous guider et nous conseiller. Jean-François Donzé et Bernard Remion, de syndicom, ont été chargés de la partie juridique et de l’organisation. Ils ont donné le « tempo » dans la

négociation. Sébastien Schnyder d’UNIA nous a soutenus, en arrière-plan, tout au long de la négociation. Notre négociation s’est avérée très compliquée dès le départ. La première version du plan social que nous avons soumis à la direction a été refusée presque en bloc. Nous avons dû faire beaucoup de séances et dû investir beaucoup de temps et de travail pour arriver à un terrain d’entente entre les deux parties. Le plan social final que nous avons signé n’a pas beaucoup de ressemblance avec les revendications du départ, mais il a été accepté par la majorité des employés réunis en assemblée générale, de façon démocratique. Personnellement, bien que je sois en partie satisfait, je crois qu’une entreprise de l’ampleur de DHL aurait pu faire bien mieux. Il faut que la loi change en faveur de la classe ouvrière et contre les licenciements, il faut que des CCT soient signées par toutes les entreprises et appliquées avec rigueur. Ceci est une tâche difficile mais pas impossible. Cela doit se faire à travers le mouvement syndical, avec l’appui de nous tous, des travailleurs affiliés et activistes. Nous arriverons ainsi à gagner cette lutte. Si aujourd’hui nos conditions de travail sont meilleures qu’il y a cinquante ans, c’est parce que la classe ouvrière s’est organisée et a créé des organisations syndicales pour défendre ses droits. L’adhésion et l’implication de chacun de nous au syndicat sont nécessaires dans la lutte pour nos droits. Un grand merci aux syndicats pour leur dévouement et soutien dans notre cas particulier.

José cid, salarié depuis vingt-trois ans chez Philip Morris puis dhl et membre de la délégation du personnel qui a négocié le plan social

initiatiVe « en faVeur du serVice public »

Une fausse bonne idée Les grands syndicats des services publics partagent l’avis du Conseil fédéral concernant l’initiative « En faveur du service public ». Le SEV, syndicom et le SSP exigent un service public fort et bien structuré mais trouvent l’initiative des magazines de consommateurs inappropriée. Les syndicats SEV, syndicom et SSP représentent ensemble plus de 100 000 collaborateurs et retraités du secteur public en Suisse. Ils sont donc la voix forte du personnel dans ces branches. Les trois syndicats s’engagent assidûment pour le maintien et l’extension du service public. L’intitulé de l’initiative populaire « En faveur du service public » donne l’impression de soutenir les mêmes revendications mais le texte propose des mesures qui vont dans la mauvaise direction. En raison de programmes drastiques d’austérité au niveau fédéral, cantonal et communal, le service public est sous pression. Les conséquences sont la suppression de postes de travail, des externalisations et des privatisations de

secteurs entiers ce qui entraîne la détérioration et le renchérissement des prestations de base de la population. L’initiative ne tient pas compte de cette problématique car elle s’oppose exclusivement aux mesures les plus impopulaires des chemins de fer, de La Poste et des télécommunications. Les syndicaux eux aussi luttent contre le démantèlement des prestations des entreprises publiques et les salaires exorbitants de leurs cadres supérieurs. Mais vouloir interdire aux grandes entreprises d’infrastructure de réaliser des bénéfices pouvant servir à subventionner ainsi leurs secteurs moins rentables affaiblit les entreprises. Cela entraîne finalement la diminution de prestations, la privatisation de domaines rentables et le délaissement des régions périphériques. Un service public qui fonctionne bien est un atout local essentiel pour les entreprises, qui pèse bien plus dans la balance que tout allégement fiscal.

extrait du communiqué de presse commun Sev, syndicom et SSP


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Movendo l’institut de Formation des syndicats Le mobbing, qu’est-ce au juste ? (F2.5.1403). 23.-24.6.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Définition du mobbing – Manifestation sur le lieu de travail – Implications et questionnement – Prévention – Suite juridique éventuelle. Intervenantes : Célia Borlat ( juriste), Marie-Thérèse Sautebin (formatrice d’adultes) L’assurance vieillesse et survivants (AVS) et les prestations complémentaires (PC) (F2.3.1401). 26.-27.6.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Descriptif du premier pilier – Champ d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calculs. Intervenant : Michel Schweri (Unia) Politique migratoire et droits des migrant·e·s : situation et perspectives (F2.1.1407). 1-2.9.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Histoire de la politique migratoire, de la Loi sur les étrangers et des accords de libre circulation avec l’UE – Positions syndicales sur la libre circulation et la Loi sur les étrangers. Intervenantes : Cesla Amarelle (prof. en droit Uni Neuchâtel), Rita Schiavi (Unia) Participer à des négociations collectives (F1.4.1402). 10.9.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Préparation des revendications – Répartition des rôles – Fixation des objectifs – Outils et stratégies de négociation. Intervenante : Valérie Boillat (Movendo) Se retrouver dans les dédales de la Loi sur l’assurance chômage (LACI) (F2.3.1404). 11.9.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Historique de la Loi sur l’assurance chômage – Révisions et applications – Prestations – Droits et devoirs. Intervenant·e·s : Nanda Ingrosso (ADC Lausanne), Alain Simon (ADC Lausanne) Age, travail et santé (F2.5.1402). 29.9.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Vieillissement démographique – Répercussions de l’avancée en âge sur les capacités physiques et cognitives – Santé des travailleurs et travailleuse âgé·e·s – Conditions de travail et risques – Analyse de son poste de travail et réflexion sur des adaptations possibles Inscription sur le site www.movendo.ch, à info@movendo.ch, par tél. au 021 310 48 70 ou par fax au 021 310 48 79.

secteur MÉdias cours de perFectionnement 2014 Inscriptions sur www.helias.ch Joomla introduction. 24 et 25 juin 2014. Animateur : Beat Kipfer. Centre de formation syndicom, Looslistrasse 15, Berne. Objectif : Création de sites Web avec le système de gestion de contenu (CMS) open source Joomla. Vous pourrez mettre en ligne du contenu, et des services à disposition de vos visiteurs (forum, boutique en ligne, galerie photos, etc.), le tout sans connaissances techniques particulières. Délai inscription : 03.06.2014. PSO – Procédure de standardisation offset selon ISO 12647-2. 18 juin 2014. Animateur : Gilles Fossé, UCE-Ugra certified expert. Lieu : Eracom, rue de Genève 55, 1004 Lausanne. Délai inscription : 27.05.2014. NOUVEAUX COURS InDesign avancé pour les professionnels (2014.F.12). 26 et 27 juin 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul (bd de Pérolles 38, Fribourg). Délai inscription : 3 juin 2014. Prérequis : Il est nécessaire d’avoir suivi le stage « InDesign – Débutant », ou d’avoir acquis de très bonnes connaissances des fonctions essentielles de ce logiciel pour intégrer cette formation. Publication sur iPad à partir d’InDesign (2014F.13). 25 et 26 septembre 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul. Délai d’inscription : 2 septembre 2014. InDesign avancé pour les professionnels (2014.F.14). 27 et 28 novembre 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul. Délai d’inscription : 4 novembre 2014 décès

syndicom | N° 7 | 30 mai 2014 agenda

berne

colloque juridique de l’uss sur les droits d’accès et à l’inFormation des syndicats Vendredi 27 juin 2014, de 10 h 15 à 17 h. Hotel Ador, Laupenstrasse 15, 3001 Berne Détails et programme : www.uss.ch/zutrittsrechte Inscriptions : via DroitsAcces@uss.ch

lausanne - Migration

10 ans du mouvement des « 523 » Vendredi 27 juin à la Frat’ (pl. Arlaud 2), dès 17 h. Il y a dix ans commençait le mouvement dit des « 523 ». Pour commémorer cette victoire (presque tout le monde a été régularisé ), voir ce que ces personnes sont devenues et faire le lien avec les luttes actuelles, nous vous invitons à cette fête. Org. Coordination Asile Migration I

III déFinitions : Horizontalement : IV I. Epopée mystique. Mesure de golf. II. Vieille charrue. OIT de Barack. Très british. V III. Revint souvent. Tant d’eau. IV. Hiérarchie sociale. Angoisse de banquier. VI V. Vent arabe. Migou. VI. Maxime. Troisième sens dessus-dessous. VII VII. A toi. Feuilles des Nilgiris. VIII. Champion. Petit état américain. RassembleVIII ment. IX. Pas si simple. Ira. IX X. Haut du panier indien. Motif. XI. Comme Laverdure. Avertit. X XII. Ventile. Petits verres. XIII. Brûlent les morts en Inde. Plus ou moins. XI Verticalement : XII 1. Empereur des Indes. Construit. 2. Perroquet qui, lorsqu’il rit, se rapproche du soleil levant. Même latin. Porté parXIII les Indiennes mariées. 3. Rodin fit ressortir l’os illiaque. Agonisât bruyamment. 4. Dieu des enfers étrusques. As du rouet. 5. Du vent ou de la bière. Est mon double.

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Interjection. Noix. Réflexif. Matière2première en entreprise. Flots hispaniques. Se parera sans les consonnes. A la8déchetterie, voisin du PET. Proche de (Bob) Marley. Théoriquement winwin. Orientation du marin. Veut toujours téléphoner à la maison. Outil de druide. Leur autel affiche complet. Equilibré. Rase à rebrousse-poil. Prénom mafieux. Bas de gamme. Vêtement au mètre. Métal très ductile. Circule du Sri Lanka au Bouthan, en passant par Maurice. Homme à tête d’éléphant.

Le·la gagnant·e – dont le nom paraîtra dans le n° 8 / 2014 – recevra un portemonnaie, offert par notre partenaire de prestations. Prière d’envoyer votre6 solution (le mot-mystère seu3 lement) jusqu’au 11 juin à syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne.

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Duvoisin Raymond, Fiez, décédé le 1.5.2014 à l’âge de 80 ans. Membre de la section Vaudoise poste depuis 1999.

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Vuille Pierre-Emile, La Sagne, décédé le 3.4.2014 à l’âge de 81 ans. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1951.

Les chiffres sont clairs, il y aura encore du boulot pour inscrire dans la Constitution suisse le droit d’avoir un salaire minimum garanti qui permette de vivre décemment. Mais nous ne serons pas dans le camp des pleurnichards : on n’a rien perdu. On n’avait pas de salaire minimum pour tous et on n’en a pas à l’issue de ce vote. Statu quo en quelque sorte. Que l’on se rappelle le nombre d’années qu’il faut en Suisse pour faire admettre les droits les plus élémentaires : combien d’années a-t-il fallu pour obtenir l’AVS ? Combien pour le droit de vote des femmes ? Combien pour mettre en application l’assurance-maternité 1 2 3 4 5 6 7 8 9 alors qu’elle avait été acceptée par le peuple depuis plusieurs décennies ? Combien de combats ont dû

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Vallat Jaques, Leysin, décédé le 29.3.2014 à l’âge de 67 ans. Membre de la section IGE Est vaudois / Valais romand depuis 1988.

On n’a pas gagné, mais on n’a rien perdu… au contraire !

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mots croisés

Costanzo Domenico, Genève, décédé le 30.4.2014 à l’âge de 77 ans. Membre de la section IGE Nyon-Genève depuis 1972 (voir p. 13).

Fallet Robert, Château d’Oex, décédé le 2.5.2014 à l’âge de 71 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1994.

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La solution du sudoku syndicom du N° 6 / 2014 était : 841 (de g. à droite). Le gagnant est Frédéric Horner à Ependes (FR). Il gagne 50 fr. en chèques Reka offert par notre partenaire de prestations Reka. Nous le félicitons chaleureusement !

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Service | 13

syndicom | N° 7 | 30 mai 2014

contacter syndicom en suisse romande

commentaire salaire minimum être menés pour obtenir le droit aux congés payés ? Combien pour le droit au chômage ? Le mouvement syndical et la gauche doivent être des marathoniens pour obtenir des droits élémentaires : notre résistance doit remplacer les dizaines de millions que les milieux économiques et la droite dépensent dans les campagnes de votation pour faire peur aux salarié·e·s et à la population en général. Chaque fois qu’on demande plus de droits, c’est toujours la même rengaine : cela obligera à licencier, augmentera le chômage, fera fuir les grandes entreprises à l’étranger… et pourtant aucun des droits acquis par la gauche et les syndicats n’a jamais provoqué un tel cataclysme, au contraire ! La dynamique créée par cette initiative a déjà porté ses fruits dans de nombreuses entreprises et dans plusieurs secteurs où les salaires minimaux se sont rapprochés, ont atteint et même dépassé les 4000 fr. par mois. Mais le plus incroyable dans cette campagne, c’est la profession de foi inédite de l’ensemble du patronat et de la droite dans le « partenariat social » et les « conventions

collectives ». On croirait presque que ce sont les patrons qui sont à l’initiative des CCT et du dialogue social. Alors que l’un comme l’autre sont le fruit des combats de salarié·e·s organisés dans les syndicats. Cette campagne a été le théâtre de promesses incroyables, telle celle du directeur de l’Union des commerçants valaisans : « Si le salaire minimum ne passe pas, je m’engage à proposer une CCT aux syndicats dans les prochains mois ! » Nous rejoignons Louis Ruffieux (La Liberté, 8.5.2014) quand il stigmatisait le « chœur des hypocrites qui louent les CCT mais qui fuient la chorale dès qu’il s’agit de chanter ! » A partir d’aujourd’hui, chaque fois que cela sera possible, il faudra rappeler aux patrons leurs belles promesses de CCT dans tous les secteurs où elles n’existent pas, où des salaires minimaux sont absents ou insuffisants. Mais nous savons déjà que cela ne servira à rien si de nouveaux combats ne sont pas menés pour que toutes et tous dans ce pays aient droit à un salaire décent. Il faudra également reconnaître et remédier à l’une des causes principales de l’échec du

secrétariat régional lausanne Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. Sinon uniquement sur rendez-vous. Les membres peuvent aussi contacter les secrétaires sur leurs numéros directs Alex Patino : 058 817 19 30 Bernard Remion : 058 817 19 33 Catherine Tabary : 058 817 19 34 Fabienne Brunner : 058 817 19 36 Patricia Alcaraz : 058 817 19 31 Philippe Morerod : 058 817 19 37

18 mai : la déconnexion entre les « appareils » syndicaux et celles et ceux qu’ils sont censés organiser et représenter. Il ne fait aucun doute que la confiance est souvent brisée : sommes-nous sur le terrain pour imposer l’application et le respect des CCT existantes ? Sommes-nous sur le terrain pour dénoncer le dumping salarial et social encouragé par les entreprises qui, par l’intermédiaire de soustraitants, d’agences, de filiales, de statuts individuels précaires contournent les règles fixées ? Sommes-nous sur le terrain avec une pratique qui construit la solidarité plutôt que la concurrence et le culte de la performance avec des adaptations salariales « au mérite » ? Ne donnons-nous pas l’impression à nos membres que tout est négocié par-dessus leurs têtes dans des cénacles confidentiels à Berne ou Zurich ? Commençons par rappeler et montrer sur le terrain que les CCT ne sont jamais tombées du ciel par un acte spontané de générosité patronale, mais qu’elles ont été acquises dans des combats qui portaient les revendications collectives relayées par les syndicats de la base vers le haut ! (BRe).

décès

« C’est toujours les p’tits qui s’mouillent / quand viennent l’automne et la pluie… » Tu ne t’es jamais résigné à « Les gros sont bien à l’abri ! » Tu as opiniâtrement défendu les auxiliaires, les sans-grade. Dans le combat qui a abouti aux 40 heures et à la soumission des auxiliaires d’imprimerie au CCT (1977), tu as mouillé ta chemise. Domenico Costanzo a « sauvé la mise » plus d’une fois. Un ancien de la Tribune de Genève, Claude Reymond, se souvient : « En 1976, la rotative hélio devait être vendue. Usé par les horaires d’équipe en 3 × 8 pendant onze ans et les lourdes charges, un auxiliaire allait perdre son emploi. L’employeur ne voulait pas trouver un poste de travail plus léger dans l’entreprise. Avec Dominique, nous avons rédigé une réclamation à l’intention du directeur Studeman, qui nous a reçus tous les deux. Il a accepté que nous cherchions parmi ses fournisseurs un emploi adapté pour notre collègue. C’est Dominique qui l’a trouvé : chez Sauvin Schmidt, avec un revenu identique et une garantie pendant six mois de retour à la Tribune si sa nouvelle activité s’avérait incompatible avec sa santé. Il me semble qu’il y travailla plus de dix ans. A la suite de ce premier succès, Dominique est devenu délégué de son atelier à la commission ouvrière. Il a été élu

avec plus de 80 % des voix – dont toutes celles des auxiliaires. » Avant les négociations, il nous rappelait qu’il faut “savoir donner le doux et l’amer”, pour gagner le meilleur, pour sauvegarder l’essentiel. De lui, nous avons reçu plus souvent le doux, et je l’en remercie une ultime fois. » Non content d’être toujours au front avec son acolyte Biedermann pour récolter des signatures lors de référendums, Dominique fut président de la section Imprimerie et membre du comité central de comedia pendant six ans. Il était partout : grève de 1990 à la Tribune de Genève pour les droits syndicaux, action chez Weber Druck… Il m’a convaincue de m’investir pour le syndicat, comme il l’a fait pour tant d’autres. Je ne te dis pas adio, mais ciao, Domenico. Marie Chevalley

concours 2 / 6

Participe au Quiz littéraire de syndicom 6) De quelle auteure L’Analphabète est-elle l’autobiographie ? Elle a aussi écrit la trilogie Le Grand Cahier - La Preuve - Le Troisième Mensonge. 7) Comment se prénomme la protagoniste de Stephanie Meyer qui tombe amoureuse du vampire Edward Cullen ? 8) Quel éditeur allemand de livres scolaires se risqua-t-il à publier la traduction de l’œuvre de Tolkien Le Seigneur des anneaux ? 9) Quel est le roman d‘Umberto Eco qui a été porté à l’écran avec Sean Connery dans le rôle principal ? 10) Qui a écrit le célèbre roman français L’Etranger ?

A gagner : un bon d’une valeur de 50 fr. pour des livres, offert par notre sponsor Le Bon suisse du livre. La solution du quiz sera publiée dans le N° 8 avec le nom du ou de la gagnant·e. Merci d’envoyer les réponses au quiz et vos coordonnées sur une carte postale A6 à : syndicom, le journal, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne. Délai pour l’envoi : 10 juin 2014. Solution du dernier quiz : 1) Colombie 2) Le vieil Homme et la Mer (1952). 3) Le Chardon et le Tartan, appelé parfois aussi Le Cercle de pierre. 4) Franz Hohler. 5) Le Loup des steppes. Le gagnant (1/6) est Blaise Roulet, de Berne Bethléhem. Félicitations !

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Salut, Dominique

autres secrétariats régionaux bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Pascal Dorthe : 058 817 19 28 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26 Eric Schwapp : 058 817 19 24 Permanence syndicale tous les mercredis de 16 h à 19 h. neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 Permanence syndicale tous les mardis de 16 h à 19 h. valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Permanence syndicale tous les lundis de 16 h à 19 h. Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 Permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Looslistrasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes aux membres de syndicom aussi bien qu’aux chômeurs, membres ou non.

impressum rédaction Allemand et rédactrice en chef : syndicom, die Zeitung, Nina Scheu, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch

mise en pages Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i) correction Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d), Petra Demarchi (i) abonnements 50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an changements d’adresse syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne

publicité Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, stab@syndicom.ch impression Ringier Print Adligenswil ag, cp 3739, 6002 Lucerne prochaine parution 20 juin (délai rédactionnel : 2 juin) éditeur syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne


14 | La dernière

syndicom | N° 7 | 30 mai 2014

E-BOOKS SANS AMAZON

Livre électronique : une chance plus qu’un risque plus facilement le pas aux livres électroniques. » Le système de e-readers.ch se veut convivial : il suffit au client ou à la cliente de consulter la page internet, puis de sélectionner sa librairie favorite (à condition qu’elle soit associée à e-readers.ch). Une offre de 700 000 livres numériques s’affiche alors. La librairie sélectionnée profite immédiatement de tout achat effectué sur e-readers.ch. Elle est en outre l’interlocuteur de référence en cas de questions. « La clientèle est en contact direct avec sa librairie favorite », dit Nicolas Moser. Près de 70 librairies utilisent l’offre de e-readers.ch. « Et il y a encore un grand potentiel, car les livres électroniques sont une chance, plus qu’un risque. » On peut acquérir livres et tablettes numériques sans forcément soutenir les géants de la branche. Tout comme pour les livres imprimés, il est possible de soutenir sa librairie favorite, sans perte de prix ou de qualité.

Felix Graf

lE COMMErCE dES livrES élECtrONiquES La part des livres électroniques en Suisse dans le commerce du livre s’élevait en 2013 à 8 %, soit le double de l’année précédente. Les chiffres ont été publiés par l’association des libraires et éditeurs alémaniques (SBVV) en février. Comparée au marché anglo-saxon où les livres électroniques sont déjà depuis longtemps sur le marché, la proportion est faible. D’après les experts, le commerce du livre suisse pourrait suivre une évolution semblable avec de forts taux de croissance qui stagneront à 20-25 % après quelques années. (FG)

Vaste sondage

Comment syndicom doit-il communiquer avec ses membres ? syndicom t’informe des activités de ton syndicat par différents canaux. Aujourd’hui, nous souhaitons savoir si cette communication convient à nos membres. Nous menons donc un vaste sondage, qui présente aussi une bonne occasion de nous faire part de tes réflexions. Car la communication n’est pas à sens unique. Participe à notre sondage ! www.syndicom.ch/communication * Les membres qui n’ont pas accès à Internet peuvent commander le sondage sous forme imprimée à l’adresse suivante : secrétariat central de syndicom, Case postale 6336, 3001 Berne, ou par téléphone au 058 817 18 18. Ils peuvent également se procurer le questionnaire auprès des secrétariats régionaux ou des sections locales.

Pourquoi je ne crois pas que le e-book soit une révolution Ma maison d’édition ne produit pas de e-book. Outre le fait que j’aime la douceur des pages et le grain des couver tures, j’ai réfléchi à la nécessité de ce support dans mon projet. Et après de nombreuses propositions de « passer au numérique », il m’a semblé que l’empressement de l’industrie à nous vendre le livre numérique devait cacher un calcul. La précipitation à donner des chiffres, à prétendre que les ventes de Noël de livres numériques avaient dépassé, aux Etats-Unis, les ventes de livre papier, reflétait-elle la réalité ? Est-ce que vraiment le e-book serait la solution pour le texte, les auteurs seraient-ils enfin justement rémunérés, la culture mondiale serait-elle enfin en libre accès dans l’absolue gratuité et le rêve de la bibliothèque de Babel, à portée de main, dans la poche ? Des sommes, très importantes pour le monde de l’édition, ont été mises à disposition par les Etats pour numériser les catalogues. Le coût des numérisations demeure important, surtout qu’il met les éditeurs à la merci de l’informatique. Cet engouement pour le e-book finit par mettre la puce à l’oreille, et la réalité (l’article ci-contre le dit bien) paraît bien peu refléter les ambitions affichées : 1 % du marché en Suisse, 20 % aux USA, et Publisher Weekly qui annonce, début 2014, que la croissance s’est drastiquement ralentie en

2013. Il est vrai que le blockbuster érotico-eau de rose Fifty Shades of Grey est épuisé ! La promesse de la révolution numérique, c’est une liberté décuplée grâce aux e-books : fini le poids des volumes, fini les éditeurs qui censurent, fini les droits d’auteurs grignotés par des intermédiaires, fini les bibliothèques peu fréquentées… Pourtant usages et réalités déçoivent, la révolution n’auraitelle pas lieu ? Vous étiez libre d’acheter La Chartreuse de Parme ou le Manifeste du parti communiste de manière anonyme dans une librairie ; sur Amazon, vous voilà identifié, enregistré, algorithmé et, en sus, vous signez des clauses quant à l’usage que vous allez faire du texte. Aujourd’hui encore, mon exemplaire des Fleurs du Mal m’appartient, libre à moi de le prêter à qui je veux. La version électronique, par contre, ne me permet que cinq « prêts » et encore, entre usagers d’une même plate-forme. En 2009, Amazon a effacé des tablettes 1984 de George Orwell.

Cet autodafé se reproduira avec d’autres titres, car c’est d’une déconcertante facilité. Le livre électronique empêcherait la déforestation ? Peut-être, mais c’est sûr qu’il n’empêche ni le réchauffement climatique, ni l’exploitation de mines de métaux précieux nécessaires à la fabrication des tablettes. Pour l’achat d’un livre électronique, bien que collectivisé par des plateformes (voir ci-contre), les clients continuent d’utiliser les conseils des libraires, en librairie. Les titres qui se vendent suivent également les mêmes courbes que les livres papier. Finalement le e-book est un support de plus que les éditeurs, comme les libraires, ajoutent à leur diversification. Pour les lecteurs, la tablette finit par s’ajouter à la pile à côté de notre lit. Je ne produirai pas de e-book avant longtemps ! Valérie Solano, directrice des Editions des Sauvages. www.editionsdessauvages.ch

PhOtO MArGArEtA SOMMEr

La révolution numérique, de par sa portée, est aujourd’hui déjà comparable à la révolution industrielle du XIXe siècle. Les livres électroniques ont chamboulé la branche du livre, mais il est impossible de prédire leur évolution. Lira-t-on encore des livres imprimés dans vingt ans ? Ou la vente des livres numériques va-telle stagner ? Therese Heiniger, de la librairie bernoise Münstergass-Buchhandlung, n’entrevoit encore aucune révolution dans le commerce du livre. « Le chiffre d’affaires que nous tirons des livres et tablettes électroniques n’excède pas 1 % du chiffre d’affaires total », dit-elle. Elle considère donc leur vente comme secondaire, sans pour autant la négliger. « Les livres électroniques viennent compléter notre offre de livres imprimés. C’est pourquoi nous faisons aussi de la publicité, quoique de manière modeste. » Les nouveaux livres électroniques coûtent la plupart du temps 20 à 30 % de moins que les livres imprimés. Quant aux recettes tirées de leurs ventes, elles oscillent souvent entre 15 et 30 % du prix d’achat. La libraire de la Münstergasse à Berne est associée à www.e-readers. ch, un site internet exploité par le centre romand de distribution multimédias OLF (Office du livre de fribourg). Les petites et moyennes librairies y ont recours pour la diffusion de livres numériques (et de tablettes de lecture ou liseuses). « e-readers.ch existe depuis 2010. Nous réagissons ainsi à la position de monopole du géant Amazon avec sa tablette Kindle » explique Nicolas Moser, responsable réseaux commerciaux et projets internes à l’OLF. « Les librairies se montrent toujours sceptiques à l’égard du marché du livre numérique, bien qu’il connaisse une croissance continue, mais lente. Nous offrons avec e-readers.ch une plateforme aux petites et moyennes libraires pour leur permettre d’emboîter

lE virAgE NuMériquE dE lA rECHErCHE Dès le 1er juillet, le Fonds national suisse (FNS) entend subventionner uniquement les livres diffusés en version électronique. Au grand dam des éditeurs et de certains chercheurs. En particulier

en sciences sociales. Une pétition lancée en ligne a déjà dépassé les 4000 signatures. Pour les éditeurs, « la fascination pour l’open access, pour le tout gratuit, s’accompagne d’une préci-

pitation incompréhensible à le mettre en œuvre. A l’heure actuelle, trouver des textes en open access est une gageure, et cela risque de durer ». Affaire à suivre. (YS)

MAlgré lE NON SOrti dES urNES…

La politique des bas salaires n'a pas d'avenir syndicom et l’Union syndicale suisse (USS) sont déçus du rejet le 18 mai dernier de l’initiative sur les salaires minimums. Les initiant·e·s ne sont pas parvenus à convaincre un nombre suffisant de personnes que le salaire minimum légal est la bonne réponse au problème des bas salaires. L’argument de la perte de l’emploi a empêché qu’un progrès social trop longtemps attendu ne se réalise. Malgré le verdict des urnes, le salaire minimum de 4000 fr. est porteur d’avenir comme nous le montre l’évolution de ces derniers mois avec des entreprises telles que Aldi,

Lidl, H&M, Bata & Co. Grâce à la pression exercée par l’initiative, les salarié·e·s concerné·e·s ont pu bénéficier d’augmentations de salaire parfois substantielles. Les initiant·e·s se réjouissent aussi de constater qu’aujourd’hui le seuil de 4 000 fr. est reconnu comme un minimum pour un salaire juste. Les syndicats dresseront le bilan de l’initiative sur les salaires minimums et décideront de la marche à suivre pour améliorer la situation des 330 000 personnes en Suisse qui touchent un salaire inférieur à 22 fr. de l’heure. Ils invitent aussi les opposants au salaire minimum à traduire en actes

les louanges qu’ils dressent au partenariat social et à négocier des CCT ainsi que des salaires minimums. syndicom estime qu’il faut agir en particulier pour les employé·e·s des entreprises postales privées, pour les employé·e·s des opérateurs de réseau comme UPC Cablecom, ainsi que pour le personnel des rédactions de médias électroniques et imprimés. Il est clair aussi que les syndicats vont continuer à s’engager pour des salaires équitables et de meilleures conditions de travail.

syndicom/USS


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