N° 8 20.06.2014
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
le journal
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
réseau postal & vente
fin de la bataille local.ch ?
Objectifs de vente : nerfs à fleur de peau au guichet page 4
Echange de bons procédés entre Ringier et Tamedia autour de JobCloud ? page 6
édito
Silence on ferme… les offices de poste de Gorgier et Môtiers page 11
Un signal pour La Poste La semaine passée, syndicom a informé les responsables de La Poste qu’il entendait instaurer une pause dans les négociations. Alain Carrupt, président de syndicom, explique les raisons de cette décision et invite La Poste à profiter de cette pause comme temps de réflexion (suite en page 5)
Photo Margareta SoMMer
Yves Sancey, rédacteur romand
Une liberté de la presse toujours très fragile page 7
désertification postale
cct poste
« Ya Basta ! » Dans l’Etat le plus pauvre du Mexique, le Chiapas, les femmes luttent pour leur dignité. Elles s’occupent des tâches domestiques, mais les hommes s’y mettent aussi (p. 2). Certaines récoltent le café RebelDia que l’on trouve en Suisse. Cela leur donne une marge d’autonomie financière et politique. « Ya Basta ! » a été le cri des Zapatistes ! Aux guichets de La Poste, on demande aux postières et aux postiers de savoir traiter en moins de deux minutes les clients mais encore de leur fournir un téléphone de toutes les marques, un billet de tribolo ou une vignette auto (p. 4). « Ya Basta ! » Dans les bunkers, entre les punaises et les cafards, des hommes, des femmes et des enfants sont ballottés au gré de l’arbitraire administratif qui les déshumanise. « Ça suffit » a crié le Collectif du 11 juin (p. 14). En Suisse, l’égalité des salaires fait du surplace : 18 ans après l’entrée en vigueur de la Loi sur l’égalité, l’écart salarial était toujours de 18,9 %. « Ya Basta ! » disent les femmes qui exigent la mise en place d’une autorité dotée des compétences et des moyens lui permettant d’agir (p. 9). Et parfois les luttes paient. syndicom a ainsi obtenu de La Poste de meilleures prestations pour la garde des enfants (p. 14). Un petit pas en avant. La lutte continue !
affaires rocchi et giroud
20 ans de résistance zapatiste
Utopie vivante : Reportage au Chiapas, Mexique
Photo C atherine Bar toCC i
Il y a vingt ans, le 1er janvier 1994, l’Armée zapatiste de libération nationale se soulevait au Chiapas (sud du Mexique) au cri de « Ya basta ! » (ça suffit !) face au néolibéralisme. Depuis, la rébellion s’est organisée en communes pour garantir les droits des indigènes. Dès sa naissance, le mouvement zapatiste jouit d’un large rassemblement de solidarité internationale : des milliers de personnes se rendent depuis des décennies au Chiapas – en tant qu’observateurs – pour témoigner de ce qui s’y passe et faire avancer des projets. Pendant des années, les principaux médias occidentaux « mainstream » ont tu cette histoire de résistance. Pour transmettre de vive voix leur histoire, les Zapatistes
ont décidé d’organiser en 2013 une école spéciale appelée « Escuelitas » à l’intérieur de leurs propres communautés. Vu le grand engouement pour cette expérience, trois écoles de ce type ont été organisées. Pour accéder à leurs territoires, il faut toujours avoir l’aval de leur autorité, car leurs communautés sont en résistance. Vivre aussi intimement avec eux a donc été un privilège car sinon on ne peut jamais partager leur quotidien aussi direc-
tement. Chaque hôte qui fait l’expérience marquante de l’escuelita est accueilli·e dans une famille des communautés autonomes pendant les cinq jours de son séjour dans les villages. On est accompagné par un votan (gardien·ne) qui répond à toutes les questions. Pietra Demarchi, notamment correctrice de la version italienne du journal de syndicom, a pu visiter une « escuelita » cet hiver.
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20 ans de résistance zapatiste
La liberté ne se mendie pas, elle se conquiert Vingt ans après l’insurrection de l’Armée zapatiste de libération nationale et trente ans après sa constitution, les zapatistes ont avancé à grands pas sur le long chemin de l’autonomie. Nous montrons ici ce qu’ils ont atteint grâce à leur lutte pour les droits et la dignité des peuples indigènes mexicains. Le dossier de ce numéro de syndicom – le journal retrace l’expérience vécue au sein de l’escuelita zapatista (petite école zapatiste) en janvier dernier sur les territoires de l’Etat mexicain du Chiapas, où vivent et résistent les communautés zapatistes. Petra Demarchi * C’est la première fois qu’un mouvement révolutionnaire réalise un projet de ce type. Il a été appelé escuelita zapatista, mais il n’y a ni salles de classe, ni tableaux noirs, ni aucune note. « Nous avons ouvert une porte – dit le sous-commandant Marcos – et nous vous avons invités à entrer… ». Les journées commencent très tôt dans la communauté, en particulier pour les femmes que nous trouvons déjà à quatre heures du matin dans les cuisines noircies de fumée en train de préparer des tortillas, avec l’immanquable casserole de café sur le feu. Nous les aidons à broyer le mais. Puis arrive le reste de la famille et nous par-
marcos tire sa révérence Pour beaucoup en europe, le mouvement zapatiste avait, à ses débuts, les traits du porte-parole de l’insurrection et de l’armée zapatiste : un homme charismatique, le visage caché sous un passe-montagne noir, répondant au nom de sous-commandant Marcos, le « Sub ». Un étrange chef militaire qui répétait très volontiers que « l’objectif principal de cette armée est de disparaître ». Si Marcos a autant fasciné, c’est sans doute par ses communiqués empreints de lyrisme et d’humour postés depuis les montagnes du Sud-Est mexicain. La force du mouvement tient du reste beaucoup à cette rencontre de la gauche urbaine avec les traditions de résistance pluriséculaires des Indiens et leur art du récit. « Contre l’internationale de la terreur que représente le néolibéralisme, dit Marcos dans la Première déclaration du 6 janvier 1996, nous devons élever l’internationale de l’espoir. L’unité, par-dessus les frontières, les langues, les couleurs, les cultures, les sexes, les stratégies, et les pensées, de tous ceux qui préfèrent l’humanité vivante. […] Pas le pouvoir sous un habillage nouveau. Mais un souffle, le souffle de la dignité. Une fleur, la fleur de l’espoir. Un chant, le chant de la vie. ». Il lançait ainsi la lutte qui passera ensuite par Seattle, Davos ou Porto Alegre. A défaut, comme il en rêvait, de dissoudre son armée, le Sub a annoncé, avec ironie, le 26 mai dernier, qu’il en quittait la direction : « Marcos cesse d’exister aujourd’hui ». Reste cette nécessité qu’il évoquait en 1997 : « bâtir un monde nouveau. Un monde pouvant contenir beaucoup de mondes, pouvant contenir tous les mondes. » (Yves Sancey)
tageons le premier repas de la journée.
nouvelle culture politique Radio insurgentes (Radio insurgés), le média de la communauté, diffuse depuis cinq heures du matin sa grille de programmes – constituée de leçons sur l’histoire russe ou de chansons contre le « mal-gouvernement mexicain » (comme l’appellent les zapatistes). Mon regard parcourt la petite maison de bois : au sein de la famille, tout comme dans la société zapatiste, on s’efforce de promouvoir une nouvelle culture politique, où les hommes collaborent au travail domestique. Bien qu’il soit essentiellement accom-
pli par les femmes, les hommes s’occupent des enfants quand leurs compagnes quittent la communauté pour vaquer à d’autres tâches. Le jour se lève. C’est le moment de se mettre au travail – collectif bien sûr. Les hommes se rendent à la milpa (champ de maïs ou de haricots), où ils passent la plus grande partie de la journée. Grâce à l’expropriation, les communautés possèdent leurs propres terres, qu’elles cultivent ensemble. L’économie collective occupe une place importante dans leur vie : l’économie capitaliste ne joue pratiquement aucun rôle pour les familles, qui n’ont presque aucun contact avec le marché. Elles produisent
elles-mêmes presque tous leurs aliments. Et elles achètent dans les magasins zapatistes ce qui leur manque (sel, huile, savon, sucre). Les excédents familiaux et communautaires sont investis dans le bétail, dont quelques têtes sont vendues au besoin pour soutenir leur système de santé ou leur lutte.
dignité et détermination A Puebla, un petit village d’une douzaine de maisons construites il y a dix ans environ sur une douce colline, nous apprenons chaque jour ensemble. Nous travaillons, dormons et mangeons sous le même toit et dans les mêmes
Photo LDD
Le mouvement zapatiste au fil du temps 1994, janvier : insurrection de la population indigène dans l’etat mexicain du Chiapas. L’armée zapatiste de libération nationale (ejército Zapatista de Liberación nacional, eZLn), inconnue jusqu’alors, se révolte contre l’entrée en vigueur de L’accord de libre-échange nordaméricain (aLena) entre les etatsUnis, le Canada et le Mexique. Dans sa première déclaration de guerre de la Selva Lacandona (Forêt Lacandone), l’eZLn déclare la guerre au gouvernement néolibéral de Salinas
et exige liberté, démocratie et justice pour tous les Mexicain∙e∙s. 1995, janvier : L’eZLn signe sa troisième déclaration de la Selva Lacandona, dans laquelle elle propose à la société civile la formation d’un mouvement pour la libération nationale. Février : offensive de l’armée fédérale sur les territoires zapatistes. Mars : Le dialogue reprend à San andrés. Août – septembre : L’eZLn ouvre une procédure de consultation nationale et internationale pour sceller le des-
tin de sa lutte. Plus d’un million de personnes se prononcent en faveur d’une lutte politique, non armée. 1997, janvier : L’eZLn annonce qu’elle ne retournera pas à la table des négociations, tant que le gouvernement ne respecte les accords de San andrés. 1998, février : Une commission civile internationale pour l’observation des droits humains relève dans un rapport les points suivants : 1) une militarisation intense de l’etat du Chiapas, 2) l’impunité avec laquelle
le gouvernement et l’armée violent les droits humains, 3) la misère structurelle de la population indigène, 4) l’absence de volonté politique du gouvernement pour aboutir à un accord de paix. 2000, décembre : L’eZLn demande au gouvernement de lui donner trois signaux pour reprendre le dialogue de paix : 1) l’adoption d’une loi respectueuse des accords de San andrés, 2) la libération de tou·te·s les détenu·e·s politiques zapatistes, 3) le renoncement à au moins 7 bases
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Une vraie démocratie participative
conditions. Nous foulons la même terre et nous nous faisons tremper par la même pluie. Ici, on vit humblement et durement. Dans la dignité et la détermination. On s’organise collectivement dans la forêt, selon le credo : tout pour les autres, rien pour nous. Parce qu’on sait qu’uni un peuple ne sera jamais vaincu (unido el pueblo jamas serà vencido). Et c’est uni que le village a construit sa propre autonomie : économique, sanitaire, éducative et souveraine. Bref, une autonomie complète, qui englobe tous les aspects de la vie. La communauté choisit les personnes qui enseigneront à leurs enfants (promoteurs et promotrices de l’éducation) et celles qui seront en charge de la santé (promoteurs de la santé). Chaque village a une école et un dispensaire (ou clinique) où cohabitent parteras (sages-femmes), hueseras (ostéopathes) et hierberas (herboristes), les personnes spécialisées dans la connaissance des plantes médicinales.
les paroles sont des armes Par un après-midi ensoleillé, adossés au mur de l’école, nous attendons que les instruments soient accordés : des chansons révolutionnaires suivront. Ici toutes et tous parlent ensemble, la participation est encouragée, indépendamment de son genre : les paroles sont des armes, les tiennes, les miennes, les nôtres. L’intégrité et la dignité sont des valeurs indispensables pour les zapatistes : de cette seule manière, ils peuvent s’opposer à la politique « anti-insurrection » du gouvernement (une guerre de basse intensité, ndlr) qui cherche à diviser et soumettre les peuples qui se rebellent. A proximité de chaque communauté zapatiste se
stratégiques de l’armée sur 259 présentes dans la région du conflit. 2001, mars : Le 28 mars, lors d’une séance historique, l’eZLn, la commandante esther, ainsi que les représentant·e·s du Congrès national indigène prennent la parole au Parlement. Quelques semaines plus tard, le Congrès de la république adopte une réforme constitutionnelle qui élude le contenu des accords de San andrés et représente donc une trahison pour les peuples indigènes mexicains.
trouvent d’autres communautés proches du mal-gouvernement, qui vivent dans des maisonnettes de briques, reçoivent des subsides et ne travaillent donc presque plus la terre. Des milliers de familles ont cédé et accepté les cadeaux d’en haut. Mais le plus extraordinaire, c’est que d’autres milliers d’entre elles continuent à ne rien accepter. Dans toute l’Amérique latine, on ne connaît aucun autre processus si militant, doté d’une telle clarté politique et doué d’une capacité de sacrifice inépuisable. L’obscurité est tombée. A la lueur d’une bougie, j’essaie de lire encore un chapitre (intitulé La liberté selon les zapatistes) d’un
manuel rédigé par les camarades zapatistes pour cette escuelita. Cela leur a certainement pris beaucoup de temps et d’énergie… Mais, on le sait. Ce qui compte dans les montagnes du Sud-Est mexicain, pour citer encore une fois Marcos, ce ne sont pas les curriculums académiques ni les calendriers d’ancienneté, mais les cœurs. Un grand merci à tous les zapatistes, qui résistent depuis trente ans pour construire leur autonomie. Pour la liberté.
Petra Demarchi est correctrice. Depuis des années, elle fait partie du collectif zapatiste Marisol à Lugano et est une militante de Csoa il Molino
Lorsque le gouvernement mexicain a trahi en 2003 les accords de San Andrés par son refus de reconnaître les droits des peuples indigènes, les zapatistes renoncèrent à reprendre les armes, mais continuèrent à construire leur autonomie dans les territoires rebelles. Opprimés depuis des siècles et piétinés par les gouvernements ces dernières décennies, les indigènes ont toujours lutté hors des partis politiques, qu’ils considèrent comme incapables de répondre aux véritables besoins de la population. Au Mexique, comme dans la plupart des démocraties occidentales, on assiste à une crise de la représentation politique – toujours davantage à la merci des diktats économiques et financiers. La vie quotidienne des communautés zapatistes s’inscrit dans la défense des droits humains que hommes, femmes et enfants ont réussi à traduire dans une nouvelle façon de « faire » la société. Le modèle zapatiste illustre un exemple de démocratie participative, où toute la communauté contribue à la prise des décisions. Un processus irréversible de réorganisation intervient de bas en haut, c’est-à-dire à partir des peuples et du territoire. Nous avons affaire à un véritable exercice d’autonomie. La structure démocratique de l’autogouvernement dans les territoires zapatistes s’articule autour de trois niveaux : les communes, les arrondissements et les juntes de bon gouvernement des cinq caracoles (I Oventic, II Roberto Barrios, III La Garrucha, IV Morelia et V La Realidad). Les caracoles sont des centres administratifs régionaux, dans lesquels est subdivisé
l’ensemble du territoire contrôlé par les zapatistes. Il n’existe pas de politiciens professionnels ; chaque personne peut assumer des fonctions décisionnelles dans la gestion collective. Les diverses charges sont occupées selon un système de rotation. Les communautés nomment leurs propres autorités locales qui, en fonction des exigences des hommes, femmes et enfants, doivent remplir des charges précises. Si elles échouent à les satisfaire, elles sont conscientes que leur nomination sera révoquée conformément au principe suivant : « le peuple commande, le gouvernement obéit ». En ce qui concerne l’autorité des juntes de bon gouvernement, la durée de la charge varie entre trois mois et une année – en fonction des modalités décidées dans les cinq différents caracoles. Pour contrôler les juntes, une commission de surveillance est élue selon les mêmes principes. Cette commission veille à ce que les charges assignées aux juntes par les assemblées soient liquidées dans les délais fixés. Les zapatistes défendent inlassablement cette forme d’autogouvernement.
les sept principes du «bon gouvernement» zapatiste • Proposer, ne pas imposer • Représenter, ne pas supplanter • Construire, ne pas détruire • Gouverner en obéissant • Faire preuve d’humilité, pas d’arrogance • Convaincre, ne pas vaincre • Servir, ne pas se servir
toutes les photos ont été prises par Catherine Bartocci, du Collectif zapatiste Marisol à Lugano, du 2 au 8 janvier 2014. Page 2 : Femmes et enfants mettent la table. tou·te·s partageront ensemble ce moment festif avec des tortillas de maïs, des haricots et des chayotes – un légume que l’on trouve souvent dans les communautés zapatistes. Ci-dessus : travail dans le champ de Puebla, un petit village de l’arrondissement Francisco gomez, Caracol iii La garrucha, Chiapas, Mexique Ci-contre : Deux herboristes (hierberas), qui s’y connaissent en plantes médicinales, enseignent l’usage antique des herbes pour que des malades puissent être soignés traditionnellement à l’intérieur des communautés.
2003, août : naissance des caracoles (cf. article sur la participation démocratique). L’autonomie zapatiste prend officiellement forme. 2005, juin : Sixième déclaration de la Selva Lacandona qui prévoit une campagne nationale pour lancer un nouveau programme de lutte et une nouvelle Constitution. 2006, 1er janvier : Commencement du long voyage zapatiste de l’« autre Campagne » pour rencontrer des groupes et personnes disposés à faire avancer avec la société civile,
hors des partis politiques, ce nouveau défi difficile. 2008, janvier : entrée en vigueur du dernier chapitre de l’aLena : ouverture complète de la frontière mexicaine à l’importation de maïs, de haricots, de sucre de canne et de lait en poudre. C’est le coup de grâce porté à l’agriculture mexicaine, déjà aux abois. 2010, décembre : L’insurrection de l’eZLn fête ses 17 ans, alors que ses requêtes ont été ignorées par quatre gouvernements fédéraux successifs et six administrations étatiques.
2011, août : Les droits collectifs des peuples indigènes sont « sérieusement menacés par des projets et des plans gouvernementaux qui fomentent le saccage du territoire pour servir des intérêts étrangers à sa population indigène » relève le Frayba, centre pour les droits humains. Décembre : L’eZLn atteint sa majorité. C’est le résultat d’une maturité politique représentée par le travail quotidien de plus d’un millier de communautés indigènes qui organisent leur autonomie et liberté. Dans les
cinq régions du Chiapas déclarées en rébellion, il y a toujours une armée régulière qui ne fait toutefois pas usage des armes – conformément à l’engagement pour la paix convenu avec la société civile dans les premières semaines de l’année 1994. 2013-2014 : organisation de la première « escuelita zapatista » qui, vu son grand succès, est répétée trois fois, avec l’affluence de milliers de personnes du monde entier. 2014, mai : le 26, Marcos quitte la direction de l’eZLn et «cesse d’exister».
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Réseau postal & vente
Nerfs à fleur de peau au guichet Les offices de poste ont été transformés en épicerie, a-t-on pu lire dans les médias ces dernières semaines. Quant aux objectifs de vente que les employé·e·s doivent tenir, ils font aussi parler d’eux. Notre enquête. Nina Scheu Certain∙e∙s employé∙e∙s de guichet des offices de poste achètent eux-mêmes en plusieurs exemplaires les produits qu’ils doivent promouvoir, afin d’atteindre les objectifs de vente ambitieux qui leur sont fixés. On pouvait le lire dans le Sonntagsblick, le Blick et 20 Minuten ces dernières semaines. Des poêles, des nounours Haribo, mais aussi des abonnements de natel et des assurances de voyage sont vendus aux guichets. D’aucuns ont du coup l’impression de se retrouver dans un bazar plutôt que dans un bonne vieille poste. Personne ne voit d’inconvénient à ce que La Poste veuille compenser avec d’autres offres son chiffre d’affaires en recul dans la distribution des lettres et des colis. D’autant qu’un franc sur trois provient déjà de ces ventes supplémentaires. Et une large palette de produits représente d’après La Poste une contribution substantielle au maintien des emplois. Il y a déjà bien longtemps que les offices de poste ne sont plus pensés comme des endroits conviviaux où les habitant·e·s du village parlent de leurs soucis lorsqu’ils viennent y déposer leurs lettres. De nombreux client·e·s le regrettent et font part de leur malaise sur les forums en ligne des journaux. De nombreux postiers et pos-
tières se sentent aussi mis sous pression par leurs nouvelles tâches. Ils ont été formés en tant que spécialistes postaux et doivent aujourd’hui vanter à la clientèle des poêles ou des assurances de voyage. Même si des cours de perfectionnement leur sont proposés, ils ont parfois de la peine à s’adapter à ce changement. Thomas Geiser, professeur en droit à l’Université de Saint-Gall, explique : « Seules des tâches convenues dans le contrat de travail peuvent être confiées au personnel. Mais les exigences changent avec le temps et le contrat doit alors être adapté d’un commun accord par les deux parties ». Ce qui compte, d’après le professeur Geiser, c’est de savoir comment aborder des situations problématiques: «Si aucun accord ne peut être obtenu, les syndicats sont mis à contribution. Ils aident non seulement à résoudre des cas particuliers, mais veillent aussi au respect des conditions-cadre.
le contRôle c’est bien, la confiance c’est mieux Les relations interpersonnelles sont souvent problématiques aussi : « Les entreprises doivent donc relever aujourd’hui le grand défi d’instaurer une culture d’entreprise entre supérieur·e·s hiérarchiques et employé·e·s ». Ici aussi, le professeur Geiser
De plus en plus, nos collègues au guichet de la poste, transformée en grand bazar, sont soumis à des objectifs de vente difficilement tenables. (photo Keystone)
estime qu’il appartient aux syndicats de dénoncer les anomalies. Selon lui, il ne sert à rien de fixer des objectifs irréalistes. Car contrairement aux théories des économistes, les objectifs ne sont plus ressentis comme une
stimulation à travailler, mais comme des ordres arbitraires – source de stress. Des problèmes se posent finalement aussi en politique, relève Thomas Geiser : « Des décisions lourdes de conséquence, parfois
même contradictoires, ont été prises ces dernières années ». Il compte ici aussi sur le soutien des syndicats pour dénoncer les dérapages. «Ce sujet nous occupera des années», soutient-il, convaincu.
objectifs de vente à la poste
Deux poêles par jour ? Martin Scheidegger de la division juridique de syndicom a accompagné les négociations CCT menées avec La Poste en tant que conseiller juridique. Il informe sur les objectifs qui sont fixés sous forme d’objectifs de vente et sur le contexte du droit du travail. syndicom, le journal : Les objectifs stratégiques de vente prescrits par La Poste à ses employé·e·s sont-ils légalement autorisés ? Martin Scheidegger : En principe, la prescription d’objectifs est autorisée par le droit du travail. L’employeur exerce ainsi son droit de donner des instructions, qui l’autorise à définir unilatéralement la manière d’exécuter le travail, conformément au contenu du contrat de travail (= concrétisation du contrat). Ce droit ne l’autorise cependant pas à modifier le contenu du contrat de manière unilatérale et il comporte certaines limites restrictives.
Quelles sont ces limites ? Ces restrictions découlent principalement du droit public (p. ex. dispositions liées au respect de la loi sur le travail concernant la durée du travail, le temps de repos, etc.), de la loi sur la circulation routière et des normes de droit privé. Les instructions contraires à la loi ou aux usages en vigueur ne doivent donc pas obligatoirement être respectées. En d’autres termes, il est obligatoire de respecter la protection de la personnalité des employé·e·s et le devoir de sollicitude. De plus, certaines limites sont inhérentes aux contrats de travail individuels. A cet égard, toutefois, il est souvent difficile de délimiter quelles instructions peuvent être considérées comme justifiées et lesquelles constituent une modification unilatérale du contrat de travail. La personne qui est engagée pour exercer une profession précise selon son contrat de travail ne doit pas obtempérer si son employeur lui donne l’ordre d’exercer désormais un autre métier (profession). Ce principe s’applique aussi aux tâches supplémentaires : si
les objectifs ne reposent pas sur un consensus établi entre les parties contractuelles, l’employeur ne peut imposer d’autres objectifs que ceux initialement convenus pour l’activité.
Les objectifs prescrits par La Poste imposent aux employé·e·s des tâches supplémentaires, en plus de leurs tâches centrales : ouverture de comptes postaux, rendez-vous de consulting PostFinance, conclusion d’assurances de voyage et d’abonnement de téléphonie mobile. Est-ce qu’on ne dépasse pas ainsi les limites légales ? La question se pose en particulier concernant la vente d’assurances de voyage et d’abonnements de téléphonie mobile. Peut-on encore parler de concrétisation du contrat de travail ou s’agitil d’une modification unilatérale inacceptable du contenu du contrat qui enfreint par conséquent les limites légales ? La réponse à cette question dépend du contrat de travail individuel. Il faudrait donc vérifier si les objectifs prescrits conduisent au stress et à la surcharge des employé·e·s et par conséquent à des problèmes de santé. Le devoir de sollicitude de l’employeur implique qu’il doit garantir la protection de la santé de ses employé·e·s. Les instructions qui entravent la santé des employé·e·s violent par conséquent le devoir de sollicitude et peuvent faire l’objet d’une demande en dommages et intérêts à l’encontre de l’employeur.
Quelles peuvent être les conséquences si les objectifs de vente ne sont pas atteints ? Selon cette définition, les collaborateurs et collaboratrices sont tenus de travailler de manière
consciencieuse, mais pas d’atteindre un résultat déterminé. La prescription d’objectifs touche donc ici à ses limites, car elle ne peut servir à justifier l’obligation d’atteindre un résultat de travail déterminé. Ce qui serait le cas lorsqu’on exige d’un employé qu’il vende un certain nombre de produits ou conclue un certain nombre de contrats. Ces prescriptions ne peuvent pas pour autant être rejetées comme inacceptables. Elles doivent être considérées comme un « souhait » de l’employeur. La réalisation des objectifs peut certes avoir des répercussions sur un éventuel salaire au rendement, mais les employé·e·s ne sont pas tenu·e·s d’atteindre les chiffres de vente définis. La prescription d’objectifs n’est contraignante que dans la mesure où les collaborateurs et collaboratrices concernés doivent concentrer leurs efforts sur le résultat souhaité, sans pour autant être contraint·e·s de l’atteindre. C’est aussi dans ce contexte que doit être considérée la question d’éventuelles conséquences si les objectifs ne sont pas réalisés : lorsqu’un·e employé·e ne parvient pas à atteindre les chiffres de vente prévus ou à conclure un nombre suffisant de contrats, cela ne constitue pas une violation de ses obligations et ne peut donc être sanctionné au sens de la loi sur le travail. L’employeur peut toutefois en évaluer les raisons au cours d’un entretien. Si l’évaluation révèle que la non-réalisation des objectifs résulte d’une violation du devoir de diligence ou de fidélité de l’employé·e alors, dans ce cas seulement, des sanctions légales pourront être prononcées. En cas de pression ou de malaise avec ces objectifs de vente, n’hésitez pas à contacter votre syndicat.
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syndicom a interrompu les négociations menées avec La Poste. Qu’est-ce qui a conduit le syndicat à cette décision ? Alain Carrupt : Lors de la rencontre en ouverture des négociations, en août dernier, j’avais déclaré dans mon discours : « syndicom dit oui à la transformation, mais non aux détériorations ». Pour nous cela va de soi et La Poste est certainement aussi au clair là-dessus aujourd’hui. La modification de la forme juridique de l’entreprise et la nouvelle structure de La Poste ne sauraient servir de prétexte pour détériorer les conditions de travail du personnel. J’avais aussi déclaré : « Nous attendons maintenant de La Poste qu’elle instaure également un processus clair et transparent. Elle doit rapidement prouver à son personnel qu’elle ne confond pas transformation et démantèlement. » C’est sur cette base qu’ont été mesurés les résultats intermédiaires des négociations CCT. Et nous sommes parvenus à la conclusion que nous devions encore discuter
nos positions de manière approfondie en interne, car plusieurs questions restent ouvertes dans des domaines clés.
Où se situent concrètement les problèmes ? Alain Carrupt : nous voulons que la CCT s’applique au plus grand nombre possible de collaborateurs et collaboratrices de La Poste. Il est important que nous puissions garantir ainsi les conditions de travail et la protection des employé·e·s de La Poste. Cela implique également l’égalité de traitement entre le personnel de conduite de CarPostal SA et les entrepreneurs postaux privés. Or nous n’avons toujours pas de propositions concrètes à ce sujet. Il est également essentiel pour nous que la protection contre le licenciement soit bien réglée dans la nouvelle CCT. La discussion actuelle sur la pression à la vente exercée sur les collaborateurs et collaboratrices aux guichets montre à quel point une bonne protection est importante. Enfin, nous attendons de
(suite de la page 1)
la nouvelle CCT qu’elle inclue des mesures efficaces permettant de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. Ces dernières semaines, la délégation de négociation nous a fait part de divers résultats dans lesquels aucune solution satisfaisante ne se dessine pour l’instant. Notamment concernant les allocations pour travail de nuit et du dimanche, les pauses, les réglementations de vacances et les primes de fidélité. Ces thèmes préoccupent un grand nombre de nos membres.
Y a-t-il aussi d’autres raisons ? Alain Carrupt : En effet, nous sommes également obligés de prendre au sérieux les signaux émis dans la presse dominicale par les hauts responsables de La Poste. Dans le Schweiz am Sonntag du 9 mars, la directrice générale de La Poste Susanne Ruoff annonçait notamment qu’en raison de la baisse du volume de courrier « des milliers d’emplois allaient disparaître dans les cinq ans à venir ». Quant à Peter Hasler, membre du conseil d’administration, il lais-
PhOTOS YOShIKO KUSaNO
Un signal pour La Poste
sait entendre une semaine plus tard, dans le même journal, que le personnel actif allait devoir payer des cotisations plus élevées à la caisse de pensions.
syndicom donc a instauré une « pause de négociation ». Que vat-il se passer maintenant ? Alain Carrupt : Les organes internes de syndicom vont analyser la situation et décider de la marche à suivre. Je suis conscient que la discussion soulève la controverse – et nous devons la mener. Notre objectif commun reste de conclure une bonne CCT avec La Poste, qui puisse être acceptée le plus largement possible par nos membres et l’ensemble des employé·e·s de La Poste.
syndicom entend-il ainsi faire pression sur La Poste ? Alain Carrupt : L’interruption provisoire des négociations est
un signal lancé à La Poste. Pour qu’elle prenne le temps de réfléchir à sa stratégie. Nous avons une longue tradition de partenariat social avec La Poste, avec des hauts et des bas. Mais nous avons réussi par le passé à résoudre nos divergences d’opinion. L’interruption des négociations nous servira aussi à préparer la mobilisation. Pour nous, il est important que nos membres s’engagent également pour une bonne CCT.
Dans la presse, on a parlé de menaces de grève. Alain Carrupt : Une grève ne saurait être un but en soi. C’est le dernier recours en cas d’échec de la discussion, lorsque nos membres n’entrevoient plus d’autre possibilité que de mener des actions de lutte. Ce sont les membres qui décident quand le moment est venu, et non le syndicat.
communiqué de pResse : syndicom maRque une pause dans les négociat ions avec la poste Les postiers l’avaient clairement annoncé lors de la manif de septembre dernier à Berne : « OUI à la transformation, NON aux détériorations ». La Poste ne semble pas avoir bien compris le message. (photos Margareta Sommer)
Le 3 juin, syndicom a informé les responsables de La Poste qu’il entend marquer une pause dans les négociations et interrompre pour l’instant les discussions sur la nouvelle convention collective de travail (CCT) Poste. Cette interruption doit permettre de rediscuter en profondeur les éléments clés de la CCT et de développer des solutions qui puissent être largement soutenues par la base syndicale et le personnel de La Poste. Depuis l’été dernier, en tant que partenaire social, syndicom a mené des négociations intensives avec les responsables de La Poste en vue d’élaborer une CCT pour plus de 40 000 employé·e·s. La direction de syndicom et les directions régionales sont parvenues à la conclusion qu’une pause est aujourd’hui nécessaire
dans les négociations pour pouvoir procéder à une analyse critique détaillée des résultats obtenus jusqu’à présent. Selon une première évaluation, plusieurs questions se posent dans des domaines clés de la CCT. Par cette mesure, syndicom entend aussi soutenir et renforcer sa délégation de négociation et la direction du secteur Logistique. Durant les semaines à venir, syndicom compte discuter intensément au sein de ses organes syndicaux pour consolider ses positions. Il convient de développer des solutions qui puissent être largement défendues et acceptées par la base syndicale et le personnel de La Poste. Une conférence d’entreprise de La Poste sera notamment organisée le 26 septembre à Berne.
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syndicom | N° 8 | 20 juin 2014
Filiale commune gérée par SwiSScom et tamedia
syndicom salue la fin de la bataille autour de local.ch La bataille autour du rachat de Publigroupe (voir notre dernière édition) a pris un tournant surprenant. syndicom salue l’accord conclu entre Swisscom et Tamedia visant à regrouper local.ch et search.ch dans une filiale commune, qui met ainsi un terme à la spirale boursière. Pour syndicom, il est clair que la future entreprise devra être soumise à la CCT de local.ch. Giorgio Pardini « Dans l’intérêt des collaborateurs et collaboratrices de local.ch, l’intégration totale de l’entre prise dans le groupe Swisscom serait la seule solution adé quate », déclarait le 20 mai der nier Giorgio Pardini, respon sable du secteur Télécom / IT à syndicom. syndicom salue donc l’an nonce surprenante, publiée le 30 mai, de la fusion de local. ch et search.ch dans une filiale commune gérée par Swiss com et Tamedia. La nouvelle structure d’actionnariat, avec une majorité claire de 69 % des actions détenue par Swiss com, offre de bonnes perspec tives aux employé·e·s de local. ch et search.ch. Ils pourront ainsi être soumis à la CCT de local.ch et bénéficier de bonnes conditions de travail.
En perspective de cette fusion, syndicom appelle Tamedia et Swisscom à assumer leur res ponsabilité sociale à l’égard des salarié·e·s et à éviter toute sup pression de postes. L’ensemble des salarié·e·s doivent être trai tés sur un pied d’égalité dans la future entreprise. syndicom engagera des négociations avec Swisscom et Tamedia concer nant les modalités de transfert, afin de trouver de bonnes solu tions pour tous les collabora teurs et collaboratrices. syndicom entretient un parte nariat social constructif avec Swisscom depuis sa création, avec une très bonne convention collective de travail et des droits de participation exemplaires. Le partenariat social entre syndi com et local.ch est également très constructif.
echange de bonS procédéS entre ringier et tamedia autour de Jobcloud ? Tout est dans le timing. Dans l’affaire de la lutte entre Tamedia et Swisscom pour le rachat de Publigroupe et son juteux service d’annuaire téléphonique en ligne local.ch (voir ci-contre), on ne peut être que surpris par l’enchaînement des annonces. Lundi 26 mai, on apprend que Ringier compense sa participation dans JobCloud SA, via un paiement de l’ordre de 59 millions, et en détiendra à nouveau 50 % à compter du 30 juin 2014. Cette société exploite notamment les lucratifs portails d’emplois jobs.ch et jobup.ch. Jusqu’à ce jour, Tamedia en détenait la majorité avec 62,9 %, alors que la part de Ringier s’élevait à 37,1 %. Le mardi 27 mai, Tamedia confirme son offre d’achat
de Publigroupe, mais à un prix bien étrange : le groupe de médias zurichois propose 190 fr. par action, soit 10 fr. de moins que la proposition de son concurrent Swisscom. C’est peu dire que ses chances d’emporter le morceau tombent près du néant. Etrange comme stratégie se dit-on. Et le vendredi 30 mai, on apprend que Swisscom et Tamedia ont trouvé un accord pour développer local.ch et search.ch en tant qu’alternative à Google. Même si l’idée que Ringier réadapte son degré de participation dans JobCloud était prévue nous dit-on, la succession des événements laisse assez clairement penser que Tamedia a accepté cette modification en échange de l’abandon par Ringier de son idée
de racheter Publigroupe. Ce qui ouvrait alors la voie à la possibilité d’intégrer les deux services de répertoires local.ch et search.ch dans une filiale commune après l’exécution de l’acquisition prévue de Publigroupe par Swisscom. On comprend alors mieux l’offre à 190 fr. de Tamedia qui avait donc ainsi déjà renoncé à se battre pour racheter Publigroupe. Tamedia se contente d’un partenariat avec Swisscom mais fait une belle affaire avec ses actions Publigroupe, qui ont pris de la valeur, et les millions de Ringier. Bienvenue dans le monde cruel des nouveaux prédateurs de médias. Yves Sancey
let tre ouVerte
Naxoo : dérive consentie et qui continue ou redressement et reprise en main ?
Quatre mois après la votation (photo), les autorités peinent à élaborer et rendre publique une perspective claire pour Naxoo / 022 Télégenève. D’où cette lettre ouverte de la section genevoise de syndicom.
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Monsieur le Maire, Monsieur le Prési dent du Conseil municipal, Mesdames et Messieurs les Conseillers administra tifs, Mesdames et Messieurs les conseil lers municipaux, A l’initiative du référendum municipal contre la privatisation de Naxoo / 022 Télé genève et la prise de contrôle totale de l’en treprise par la multinationale UPC Cable com, la section genevoise de syndicom tient à vous faire part aujourd’hui de sa préoccupation et de son mécontentement. En effet, à bientôt quatre mois de la déci sion populaire, nous ne voyons et n’enten dons pas les autorités de la Ville s’engager sérieusement pour donner suite au mes sage des urnes, comme les citoyen·ne·s seraient en droit de l’attendre. Rappelons que les référendaires, dont notre syndicat en première ligne, appuyés
par la Communauté genevoise d’Action syndicale (CGAS), ont été suivis par une nette majorité populaire. Nous deman dions de préserver les emplois à Genève et les conditions de travail des salarié·e·s de l’entreprise. […] Nous sommes en droit d’attendre que les autorités municipales et les élu·e·s muni cipaux des divers partis, reconnaissent loyalement le verdict des urnes, changent leur fusil d’épaule, élaborent et rendent publique une perspective claire pour l’en treprise, qui permette à celleci et à ses employé·e·s de se mettre au travail au ser vice de la population dans la direction tra cée par le vote populaire. Or nous avons assisté récemment à un renouvellement partiel de certains représentant·e·s municipaux au Conseil d’administration de Naxoo par le Conseil
municipal, comme s’il s’agissait d’une affaire de routine, sans qu’aucun man dat ni orientation ne soient donnés à ces élu·e·s par la Ville. [...] Cette attitude est irresponsable, elle péjore l’avenir de l’entreprise, menace les emplois, démotive les employé·e·s. Nous vous demandons d’en finir avec cette dérive consentie pour vous donner les moyens d’une reprise en main et d’un redressement indispensables. Si vous prenez ce tournant nécessaire, vous bénéficierez de l’appui sans réserve de notre syndicat. Si vous vous y refu sez, nous n’aurons pas d’autre choix que d’en appeler à l’opinion publique à ce sujet.
syndicom, section Genève, Odile Gainon, présidente et Silvano Roubatel, vice-président
Secteurs médias et télécom | 7
syndicom | N° 8 | 20 juin 2014 aFFaireS rocchi et giroud
SwiSScom
Une liberté de la presse toujours très fragile
Des apprenti·e·s Swisscom visitent syndicom
Les perquisitions – finalement jugées illégales – chez un journaliste du Matin et la censure de deux reportages de la RTS montrent la fragilité du travail d’investigation de nos confrères et consœurs. Le désaveu du parquet neuchâtelois redonne quelques couleurs à une liberté de la presse encore pâle. Les perquisitions chez le jour naliste du Matin Ludovic Rocchi, l’été dernier, étaient illégales et ne respectaient pas la propor tionnalité. La liberté de la presse aurait dû primer sur les besoins de l’enquête, a rappelé le Tribu nal des mesures de contraintes qui a désavoué le 22 mai le Minis tère public neuchâtelois en se fondant sur la Convention euro péenne des droits de l’homme. Le 13 août 2013 (voir notre édi tion N° 12 / 2013), le domicile du journaliste avait fait l’objet d’une perquisition ; on lui avait séques tré son ordinateur et du matériel de travail. Précédemment, une procédure avait été ouverte pour diffamation contre des articles du journaliste, mettant notam ment en cause un professeur de l’Université de Neuchâtel. syndi com avait fait savoir son inquié tude pour la liberté de la presse et le journalisme d’investigation. La liberté de la presse sort elle renforcée du jugement du 22 mai ? Le jugement – encore attaquable – fera sans doute date
et crée un précédent très favo rable. Cette affaire laissera néan moins des traces. L’énergie mise par Rocchi dans sa défense aurait pu être mise au service d’autres enquêtes. Certes, le secret des sources sort renforcé de ce juge ment. Les journalistes peuvent l’invoquer aussi bien lorsqu’ils sont appelés à témoigner que lorsqu’ils sont euxmêmes pré venus dans la procédure. L’en quête contre le journaliste pour suit néanmoins son cours. L’interdiction de deux reportages de la RTS sur l’affaire Giroud, dont la diffusion était prévue le 12 mai, a suscité un tollé. Pour la seconde fois en trois mois, le Tribunal du district de Sion a censuré la RTS. Le 21 mai au soir, les téléspecta teurs ont certes enfin pu voir les deux sujets. Cette multiplication des intimidations et des menaces contre des journalistes qui font leur travail d’information, tâche centrale dans le bon fonctionne ment d’une démocratie, est néan moins inquiétante. L’arrestation annoncée le 12 juin de l’encaveur
valaisan Dominique Giroud, d’un hacker professionnel, d’un détec tive privé et d’un agent du Service de renseignement de la Confé dération – soupçonnés d’avoir tenté de pirater au moins deux ordinateurs de journalistes pour connaître leurs sources – ajoute à l’affaire un côté barbouze tout à fait malsain. En Suisse, alors que les faits divers et la vie des mal nom més people remplissent toujours plus de pages papier ou en ligne, le journalisme d’investigation fond comme neige au soleil. La concentration de la presse limite déjà suffisamment la diversité de l’information, le poids des annonceurs exerce déjà une auto censure sournoise assez efficace pour que la justice ne vienne pas restreindre encore le journa lisme d’investigation. La Cité, la WoZ ou le réseau investigativ.ch défendent les enquêtes avec suc cès. Mais on attend encore la nais sance d’un Médiapart suisse.
Yves Sancey Les perquisitions chez le journaliste du Matin Ludovic Rocchi (photo), l’été dernier, étaient illégales et ne respectaient pas la proportionnalité. La liberté de la presse reste fragile et le journalisme d’enquête déjà trop timoré en Suisse a connu une nouvelle intimidation avec la censure d’un reportage de la RTS sur le vigneron Giroud. (photo Christophe Bott / Keystone)
Apprenti∙e∙s de Swisscom devant les Trois Confédérés. Dans le hall de la coupole du Palais fédéral (depuis la gauche) : Jasmin Jörg da Silva, Frédéric Horner, Corrado Pardini, conseiller national PS, et Franz Schori, secrétaire spécialisé Télécom / IT à syndicom. (photo François Gribi)
Depuis le 1er janvier 2013, les apprenti·e·s de Swisscom sont aussi soumis à la convention col lective de travail (CCT). Voilà une des nombreuses améliorations que syndicom a réalisées lors du dernier renouvellement de la CCT Swisscom. Du coup, les apprenti·e·s sont aussi éligibles dans les représentations du per sonnel (RP). Mais en lieu et place d’une RP constituée uniquement d’appren ti·e·s, les partenaires sociaux se sont mis d’accord avec Swiss com sur un projet de qualifica tion RP. Deux apprenti·e·s ont ainsi chaque année la possibi lité de se faire une idée précise du travail des RP. Jasmin Jörg da Silva et Frédéric Horner sont les deux apprentis qui profitent en 2014 de ce projet de qualification. Michael In Albon, président de la RP Group Functions, les encadre. Le 3 juin, Jasmin et Frédéric ont visité syndicom. Loïc Dobler,
secrétaire en charge de la jeu nesse, et Franz Schori, secrétaire spécialisé Télécom / IT, leur ont expliqué l’importance des repré sentations du personnel pour le travail syndical et en quoi consiste concrètement la collaboration. Les deux jeunes ont ensuite été mis au courant d’un autre aspect du travail syndical au Palais fédé ral. Corrado Pardini, conseiller national PS et membre du comi té directeur d’Unia, les a guidés dans la Salle des pas perdus. Il leur a exposé l’importance du tra vail parlementaire pour amélio rer au niveau légal les conditions de travail de quatre millions de salarié·e·s en Suisse. En effet, un standard minimal ancré dans la loi n’a plus besoin d’être réglé par les partenaires sociaux dans les CCT. Le travail syndical dans les entreprises va de pair avec le tra vail parlementaire.
Franz Schori
deS apprenti·e·S pour emporter deS marchéS publicS Après le Conseil national en mars, c’est au tour des Etats de demander, le 3 juin, une extension des critères permettant de privilégier une offre plutôt qu’une autre lors de la soumission de travaux ou de demandes de fournitures de matériel de la part des pouvoirs publics. Un onzième critère s’ajoute, qui comptera pour 10 % dans la décision d’attribution : la présence d’apprentis dans l’entreprise soumissionnaire. Les autres principaux critères sont la qualité, le prix, le délai de livraison, le service après-vente et le caractère écologique. (YS)
concourS, 3 / 6
Participe au Quiz littéraire de syndicom 11) Quel roman raconte l’histoire d’une riche famille de négociants de Lübeck ? 12) Quel roman irlandais mondialement connu se déroule sur une seule journée ? 13) Quel titre de roman de Max Frisch peut être traduit par « L’Homme fabrica teur d’outils » ? 14) « Je veux donner une expression à la vie et à la mort, à la santé mentale et à la folie. » De laquelle de ses œuvres parle ici Virginia Woolf ?
15) Sous le règne de quel roi se déroule le roman de E.T.A. Hoffmann « Fräulein von Scuderi » (littéralement : Mademoiselle de Scudéry ?). A gagner : un bon d’une valeur de 50 fr. pour des livres, offert par notre sponsor Le Bon suisse du livre, une coopérative qui compte 430 membres et regroupe plus de 500 points d’encaissement et de vente du bon suisse du livre dans toute la Suisse. La solution du quiz sera publiée dans notre
prochaine édition avec le nom du ou de la gagnant·e. Merci d’envoyer les réponses au quiz et vos coordonnées sur une carte postale A6 à : syndicom, le journal, Monbijoustrasse 33, CP 6336, 3001 Berne. Délai pour l’envoi : 30 juin 2014.
français. 7) Bella Swan. 8) Edition Klett rsp. L’éditeur de manuels scolaires Michael Klett a acheté les droits pour les éditions KlettCotta. 9) Le Nom de la rose. 10) Albert Camus (19131960). En 1957, il a reçu le pre mier Nobel de littérature. Trois ans plus tard, il meurt dans un accident de voiture.
Solution du dernier quiz : 6) Agosta Kristof, née en 1935 et décédée le 27 juillet 2011 à Neuchâtel. Hongrosuisse, elle écrivait en
La gagnante (2/6) est Sabine Lüdi de Worb (BE). Félicitations !
8 | Médias et GI retraité·e·s
syndicom | N° 8 | 20 juin 2014
SALUT HAMPI !
Hans-Peter Graf, syndicaliste de la première heure, part à la retraite Non, ce n’est pas une blague : Hampi, comme l’appellent ses collègues, deviendra donc fin juin un « honorable retraité », ce qui surprend beaucoup de gens, car il est resté jeune d’allure et d’esprit et ne paraît pas son âge. Mais surtout parce qu’il a été constamment présent, toutes ces années, pour informer, conseiller, pousser des coups de gueule, organiser, écrire, manifester mégaphone au poing, s’indigner, rire, négocier et combattre, sans relâche. Hampi est entré à la Fédération suisse des typographes (FST) en 1968 – deux semaines après avoir débuté son apprentissage de typographe ! Il a ensuite été membre du Syndicat du livre et du papier (SLP), de comedia et enfin de syndicom. Non, il n’a pas changé de syndicat à tour de bras, il est au contraire resté fidèle au sien, participant activement à la fusion et aux transformations qui ont accompagné l’évolution de l’industrie graphique, où l’on ne compte plus de « typographes » aujourd’hui. Le parcours syndical de Hampi reflète toute une page de l’histoire syndicale, et personne d’autre que lui ne saura mieux vous la raconter – il n’évoquera sans doute pas la grande histoire de la retranscription de
l’écriture jusqu’à l’impression numérique. Il vous parlera bien plus de la grève spontanée des apprentis chez OF, des luttes à la Tat, chez Tamedia et chez Swissprinters, jusqu’à celles pour la CCT. Dans les années septante, la lutte des travailleurs était à l’honneur et le SLP a été le premier, en 1977, à exiger la semaine de 40 heures en Suisse. En 1979, c’était chose faite. La réduction du temps de travail est restée son cheval de bataille et celui de son syndicat mais la semaine de 35 heures, prochaine étape à franchir, rencontrait peu d’écho dans les années nonante. Et lors des dernières négociations CCT qu’il a menées, il a été contraint de constater les nombreux coups de canif infligés à la semaine de 40 heures
dans l’ensemble de sa branche. Après des années marquées par les suppressions d’emplois et les fermetures d’entreprises, il est devenu difficile pour le syndicat de l’industrie graphique, pourtant précurseur d’une politique syndicale progressiste, de renouer avec les combats victorieux des années septante. Protagoniste actif de la lutte politique syndicale, Hampi a vécu de l’intérieur, et souvent en première ligne, les hauts et les bas du mouvement syndical. Il a participé à plusieurs négociations, à de nombreuses grèves pour des revendications CCT, contre les dégraissements de personnel ou les fermetures d’entreprises et s’est battu aux côtés des salarié·e·s pour défendre leurs revendications.
En 2001, le 1er mai exactement (!), Hampi a été nommé coordinateur régional de comedia à Zurich et secrétaire pour l’industrie graphique. Dans ces nouvelles fonctions, ses trente années d’expérience syndicale et professionnelle, ses connaissances et sa pratique de la grève constituaient un précieux bagage dans son travail de soutien aux commissions d’entreprises, aux membres et aux jeunes secrétaires. En 2005 ensuite, élu secrétaire central pour l’industrie graphique et membre du comité directeur de comedia, Hampi a donc rejoint Berne. Beaucoup, là encore, se sont étonnés : Hampi, le Zurichois pur souche et fervent supporter du FCZ, déménageait à Berne – plus par amour, certes, que par engouement pour
Protagoniste actif de la lutte politique syndicale, Hampi a participé à de nombreuses grèves en lien avec des CCT (ici, à gauche, chez Aro en 2003, photo Berger) et pour des revendications CCT et à plusieurs négociations (ici, à doite, en mai 2008, photo Markus Fote).
GI reTrAITéS eST VAUdoIS / VALAIS roMAnd
La beauté du corps dans l’Antiquité… … tel est le thème de l’exposition qui a lieu actuellement à la Fondation Pierre Gianadda, à Martigny. Et tel fut le but de la sortie de printemps du GI retraités Est vaudois / Valais romand, le 15 mai dernier. Une bonne douzaine de collègues se sont donc retrouvés pour admirer ces corps magnifiques sculptés pour la plupart il y a plus de deux mille ans. Et force fut de constater que malgré leur grand âge, ils étaient restés beaux, eux ! Le point central de l’exposition est le célèbre et superbe discobole, dont on est malgré tout surpris d’apprendre que la posture, pour harmonieuse et dynamique qu’elle soit, ne lui permettrait pas de lancer son disque dans
la bonne direction. La statue ne vaut donc que par son esthétique. Comme quoi la « frime » ne date pas d’aujourd’hui… Il nous fut également donné d’apprécier les formes et rondeurs d’autres beautés plus récentes, mais vieilles quand même : les voitures et tacots du début du siècle passé, exposés dans les sous-sols de la fondation. Ils valent une fortune, mais aussi le déplacement. Lors de notre arrivée le matin, nous avons eu la bonne surprise d’apprendre que, grâce à l’entregent de nos organisateurs André Schuler et Joseph Bosshart, le ticket d’entrée était gratuit et un apéritif était offert en fin de visite. Très sympathique attention de
M. Léonard Gianadda, que nous remercions vivement. Pour ne pas manquer à la tradition, une fondue chinoise très bien servie à la Taverne de la Tour a posé le point final (ou point d’orgue pour certains ?) de cette agréable rencontre.
M. Ch.
Le Discobole : marbre, période romaine IIe siècle après Jésus-Christ. (photo the Trustees of the British Museum (2014). All rights reserved)
les Young Boys… Après la création de syndicom, il est resté fidèle, trois ans et demi durant, à « son secteur graphique ». Cher Hampi, nous te remercions pour tout ce que tu as effectué et accompli pour le syndicat. Nous espérons qu’après ces décennies d’un travail engagé, il te reste encore beaucoup d’énergie pour continuer à lutter durant ta retraite en faveur d’un monde (du travail) plus juste ! Depuis le 1er juin, c’est Angelo Zanetti, jusque-là responsable de la région tessinoise de syndicom, qui est le nouveau responsable national de l’industrie graphique.
Roland Kreuzer, responsable du secteur Médias et membre du comité directeur
GI femmes | 9
syndicom | N° 8 | 20 juin 2014 LeS InéGALITéS SALArIALeS Se creUSenT
Egalité des salaires : l’heure est aux contrôles ! Dans une lettre ouverte adressé au Conseil fédéral, les femmes des syndicats demandent à ce dernier d’entreprendre rapidement les démarches légales nécessaires à la réalisation de l’égalité des salaires entre les sexes. En effet le Dialogue sur l’égalité des salaires, qui s’est terminé à la fin février sur de trop maigres résultats, et le nouveau creusement des écarts salariaux entre les femmes et les hommes montrent que la bonne volonté des entreprises ne permet pas d’avancer sur cette question. C’est pourquoi les femmes de l’USS demandent des contrôles ancrés dans la loi. Les entreprises doivent contrôler leurs salaires à intervalles réguliers (p. ex. tous les trois ans). Elles doivent aussi instaurer la transparence salariale en leur sein. Enfin, la réalisation de l’égalité salariale nécessite la création d’une autorité nationale dotée de la compétence d’intervenir d’office et d’engager les mesures nécessaires à la réalisation de l’égalité salariale en intentant des actions devant les tribunaux, en infligeant des amendes ou en prenant des décisions. Dans la perspective du 14 juin, jour anniversaire de la légendaire grève des femmes en Suisse, les femmes des syndicats ont organisé à Berne une marche de protestation haute en couleur pour demander qu’après trente-trois ans, respectivement dix-huit ans, le Conseil fédéral applique une fois pour toutes l’article constitutionnel et la loi fédérale sur l’égalité. (USS)
Un PAS en AVAnT eT deUx en ArrIère L’égalité des salaires fait du surplace : dix-huit ans après l’entrée en vigueur de la Loi sur l’égalité, l’écart salarial était toujours de 18,9 %, et il a même augmenté ces deux dernières années. En 2010, il était en effet de 18,4 %. Le salaire médian des hommes est passé de 6346 francs (brut par mois) en 2010 à 6553 francs, soit une augmentation de 3,2 %. Le salaire médian des femmes est passé de 5176 à 5317 francs, soit une augmentation d’à peine 2,7 %. Malgré des salaires plus bas, il n’y a pas eu d’effet de « rattrapage » pour les salariées. Le Dialogue sur l’égalité des salaires, qui comptait sur la bonne volonté des entreprises pour éliminer les discriminations salariales entre les femmes et les hommes, n’a pas abouti au résultat visé. Sans mesures contraignantes, l’égalité n’avance pas. C’est pourquoi, nous exigeons aujourd’hui, la mise en place d’une autorité dotée des compétences et des moyens lui permettant d’agir. Michela Bovolenta, SSP
droIT dU TrAVAIL
Quand les enfants sont malades L’enfant est malade ou accidenté et doit être soigné à la maison. Les deux parents travaillent. L’un d’eux décide de s’occuper de ces soins. Combien de temps ce père ou cette mère peuventils prendre congé ? Pendant combien de temps ont-ils droit à leur salaire ? Christina Werder * Si un enfant malade ou accidenté a besoin d’être soigné à la maison par un de ses parents qui travaille, l’employeur doit donner à ce dernier jusqu’à trois jours de congé. Il est donc judicieux de convenir avec l’employeur du moment et des circonstances à partir desquels un certificat médical doit être produit. Le cas échéant, le ou la salarié·e doit cependant être dispensé de travailler sur une période plus longue si cela se justifie. Il faut savoir que le droit à trois jours de congé s’applique à chaque cas de maladie et non pour toute une année. Certains patrons semblent toujours l’oublier ! Et beaucoup de salarié·e·s croient que leur droit est épuisé après trois jours de congé.
LA PerSonne qUI SoIGne Son enfAnT à LA MAISon A-T-eLLe droIT à Son SALAIre ? Comment les choses se passent-elles avec la compensation salariale ? Le congé don-
né pour soigner un enfant malade est mis sur un même pied que l’« empêchement sans faute » de travailler au sens de l’article 324a du Code des obligations (CO). Concrètement, cela signifie que le parent qui reste à la maison pour un enfant malade ou accidenté a droit au versement de son salaire. La condition est que son rapport de travail ait commencé depuis trois mois au moins et soit prévu pour au moins trois mois. La durée du versement du salaire pour les parents qui ont besoin de plusieurs de ces congés par an (aussi pour leurs propres maladies) est toutefois limitée. Elle obéit selon le lieu de travail à d’autres règles. On connaît ici trois échelles, celles de Bâle, de Berne et de Zurich. Toutes trois prévoient au maximum trois semaines de dispense de travailler payées. Pendant la deuxième année d’ancienneté, l’échelle de Berne prévoit quatre semaines de congé payé, celle de Zurich huit et celle de Bâle
neuf. Il est recommandé de se renseigner auprès de l’employeur sur l’échelle appliquée. Le droit au versement du salaire est calculé en fonction des années d’ancienneté et recommence chaque année à zéro.
eT qU’en eST-IL dU SALAIre SI L’enfAnT doIT reSTer à L’HôPITAL APrèS SA nAISSAnce ? Le droit à des allocations pour perte de gain en cas de maternité commence a priori le jour de la naissance de l’enfant. Il arrive régulièrement qu’un nouveauné doive rester plus longtemps à l’hôpital pour cause de maladie. Comme le congé de maternité sert aussi à la mère pour s’occuper de manière soutenue de son enfant, elle peut, dans ce cas, reporter la perception des allocations pour perte de gain pour la période à partir de laquelle l’enfant sera à la maison. Cette situation est également considérée selon les
règles usuelles comme un empêchement sans faute de travailler, c’est-à-dire selon l’article du CO précité. Concrètement, cela veut dire que la mère a droit à son salaire sur une durée limitée, pendant le séjour de l’enfant à l’hôpital. Ce droit est le même que si elle ne pouvait pas travailler parce que son enfant est malade. Remarquons encore que tout cela concerne l’économie privée. Les rapports de travail de droit public (administration ou entreprises publiques) obéissent à leurs propres règles.
* Secrétaire centrale de l’USS
10 | Actualités
syndicom | N° 8 | 20 juin 2014
Portrait de membre
Un nouveau venu très actif
Marcel Jäggi est syndicaliste de fraîche date. Il est entré à syndicom en novembre 2013 et siège pourtant déjà à la commission du personnel de local.ch en tant que président, ainsi qu’au comité d’entreprise. « Quand j’ai répondu à l’appel à s’affilier au syndicat sur l’Intranet, je ne savais pas encore dans quoi je me lançais », avoue ce jeune syndicaliste de 49 ans. Il travaille depuis deux ans à peine aussi pour local.ch – la marque d’annuaires électroniques de Swisscom Directories et des Pages Jaunes. Les modifications au niveau de l’organisation de l’entreprise ont exigé la création d’une commission du personnel, car les 400 employé·e·s du service interne sont soumis à une convention collective de travail. Comment ce gestionnaire marketing en est-il venu à se lancer dans l’activité syndicale ? « Dans mes précédents emplois, il n’a jamais été question des droits des travailleurs et travailleuses », dit-il d’un air songeur. « C’était sans doute dû principalement au fait qu’il s’agissait de petites et moyennes entreprises. En cas de problème, on s’adresse directement au chef. » Cela a toujours fonctionné ainsi. Mais dans une entreprise de taille plus importante, ce n’est pas aussi simple.
dans le commerce de détail. Puis il a poursuivi sa carrière dans la vente par correspondance, entrant ainsi dans l’univers du marketing direct. Par la suite, grâce à un emploi dans une agence publicitaire, il a obtenu un poste chez un éditeur de presse qui lui a confié le service marketing pour les lecteurs. Après dix ans passés ensuite dans une société de recouvrement de créances, il a dû affronter une expérience douloureuse : « Quand l’entreprise a dû être redimensionnée, j’ai été contraint de chercher un emploi pour la première fois de ma vie. » Au lieu de pouvoir relever un nouveau défi professionnel à sa guise, il s’est donc retrouvé pour la première fois en situation de recherche d’emploi.
du commerce de détail au marketing direct
Pensée associative et Positive
Marcel Jäggi a grandi à Dübendorf, dans le canton de Zurich, et a commencé par accomplir un apprentissage commercial
l’esPrit d’équiPe En hiver, Marcel Jäggi passe presque tous les week-ends à la patinoire avec ses fils, qui jouent tous deux au hockey sur glace. Il consacre ainsi 7 à 8 heures par semaine au club de Hockey de Winterthour, en tant que responsable du marketing et membre du comité du HC Winterthour. Cet engagement bénévole est pour lui un plaisir et une affaire de conviction : « Il est bon que les jeunes fassent du sport », dit-il.
Dans sa vie professionnelle, le plus motivant pour lui est de pouvoir mener une tâche à bien du début à la fin : « J’ai une idée marketing, ensuite je développe un
photo SiLvia LuckNer
Marcel Jäggi est un fan de hockey et nouveau venu à syndicom. A la fois président de la commission du personnel et membre du comité d’entreprise de local.ch, il s’efforce de gagner ses collègues à la cause syndicale avec la même ardeur qu’il met à promouvoir son club de hockey. Suleika Baugartner *
concept, le présente, et quand j’ai obtenu le feu vert, je passe à la réalisation, controlling inclus. » Sa tâche consiste notamment à convaincre les clients de local.ch – c’est-à-dire les entreprises – de s’inscrire non seulement dans le répertoire téléphonique, mais de publier aussi des annonces ou de payer pour accroître leur visibilité ou être inscrits dans les favoris de recherche. Ce spécialiste du marketing s’appuie sur la pensée associative et sur sa capacité d’écoute. Mais il affirme aussi être d’un tempérament plutôt positif : « Ce trait me vient peut-être du hockey sur glace. » Autant de qualités qui lui sont bien utiles à syndicom aussi, car le travail de mobilisation reste important : « 10 % seulement
des salarié·e·s sont syndiqué·e·s. » Son argument phare : « S’affilier à un syndicat, c’est comme payer une prime d’assurance. Au départ, on ne sait pas si on devra recourir ou non aux prestations. » Comme les choses bougent énormément dans le secteur des télécommunications, Martin Jäggi s’efforce de sensibiliser ses collègues à l’importance de mettre en place de bonnes structures et de bonnes conditions dès maintenant. Il souligne qu’il s’est rapidement fait une place dans la commission du personnel, notamment grâce au cours movendo destiné aux nouveaux membres des commissions du personnel.
* Journaliste indépendante rp
droit au but
«
»
Je travaille actuellement à 80 % et j’attends mon premier enfant. Après la naissance, j’aimerais réduire mon taux de travail. Si ce n’est pas possible chez mon employeur actuel, je changerai d’emploi. Comment dois-je procéder et quels sont les délais à respecter ? Est-ce que je suis protégée contre un licenciement de mon employeur ?
Beaucoup de femmes souhaitent réduire leur taux de travail après une naissance. L’employeur n’est toutefois pas tenu de leur proposer un emploi à temps partiel. Il peut exiger que les rapports de travail se poursuivent comme auparavant. Si la collaboratrice concernée ne veut pas ou ne peut pas remplir le contrat de travail existant, elle doit donc démissionner en respectant les délais ordinaires prescrits, afin de ne pas devoir reprendre son travail au même taux d’occupation après la fin de son congé de maternité. Tu dois donc calculer la fin de ton congé de maternité et déduire le délai de résiliation fixé dans
ton contrat de travail individuel, dans la CCT ou dans le Code des obligations. Si la naissance est prévue mi-février, par exemple, ton congé de maternité légal prendra fin 14 semaines plus tard (certaines CCT donnent davantage), c’est-à-dire fin mai. Si ton délai de résiliation est de deux mois, tu devrais donc faire parvenir ta démission à ton employeur au plus tard fin mars. Mieux vaut donc discuter suffisamment tôt d’une éventuelle réduction de ton taux de travail avec ton employeur, afin que tu puisses démissionner à temps si vous ne parvenez pas à trouver un accord, car tu es obligée de
remplir ton contrat jusqu’à la dissolution des rapports de travail. Je te conseille d’éviter de résilier ton contrat avant la fin de ton congé de maternité, car tu perdrais sinon les allocations de maternité. Si ton employeur est d’accord de réduire ton taux de travail, il modifiera ton contrat de travail selon ton nouveau taux d’occupation, d’entente avec toi. Il n’est donc pas nécessaire de dissoudre les rapports de travail, ce qui a pour avantage que tes années de service continuent de s’additionner. En dehors de la période d’essai, les rapports de travail ne peuvent
pas être dissous par l’employeur pendant la grossesse ni durant les 14 semaines après la naissance. Un licenciement prononcé durant cette période de protection n’est pas valable et reste donc sans effet à l’échéance du délai de protection. Il est recommandé d’informer son employeur par lettre recommandée que le licenciement est nul, en joignant un certificat médical de grossesse et en continuant à offrir ses services. Dans ton cas, ton employeur ne peut plus résilier légalement ton contrat. Si le licenciement est signifié avant la grossesse, en revanche, il est pleinement valable. Toutefois,
photo LDD
Protection contre le licenciement et délais pendant le congé de maternité
la grossesse interrompt le délai de résiliation pendant toute la durée du délai de protection. Il ne continuera à courir qu’à la fin du congé de maternité, c’est-à-dire 14 semaines après la naissance. En résumé, tu dois tout d’abord chercher à convenir d’une réduction de ton taux d’occupation avec ton employeur et si ce n’est pas possible, il faut penser à donner ta démission à temps, comme expliqué ci-dessus. Tu éviteras ainsi de devoir reprendre ton travail à 80 % après ton congé de maternité.
Néomie Nicolet, avocate, service juridique de syndicom
Actualités | 11
syndicom | N° 8 | 20 juin 2014 Fermeture de bureaux de Poste
carnet
Silence on ferme… Hasard du calendrier, la presse neuchâteloise relatait ce 7 mai le devenir de deux bureaux de poste « examinés » par la direction du géant jaune. C’est dans l’air du temps dans les petites communes, les offices postaux tendent peu à peu à disparaître, au détriment du facteur à domicile ou de l’agence postale chez un partenaire. Les bureaux sont auscultés, analysés, la rentabilité épluchée et des études de marché réalisées. Tout cela en silence. Dans sa magnanimité, La Poste informe seulement les autorités communales concernées, desquelles, elle exige une grande discrétion.
bureau de Poste de gorgier C’est pour briser ce silence qu’une petite délégation de syndicom distribuait des tracts le mardi 6 mai devant la poste de Gorgier (voir notre dernière édition). Les journaux L’Express et L’Impartial ont relaté dans leurs colonnes les péripéties qui ont amené le syndicat à se manifester. Les craintes d’une fermeture sont fondées mais personnes ne veut en parler et comme à l’accoutumée la population concernée sera mise devant un fait accompli. La section Arc jurassien de syndicom souhaite briser cette loi du silence. JeanFrançois Donzé s’insurge contre le manque de participation et de discussion de La Poste sur le devenir des bureaux dans les villages. « En demandant la confidentialité durant les négociations, La Poste met les autorités communales sous tutelle. Or les élus doivent la transparence à ceux qui les ont élus », juge-t-il. Gorgier est un village qui compte près de 2000 habitants et le buraliste actuel, après de nombreuses années de service et de fidélité à La Poste, est parti en
retraite le 31 mai. Hélas, trois fois hélas, le couperet est tombé, la poste actuelle est fermée au profit d’une agence chez un partenaire, à savoir la PapeterieTabacs du Centre…
et dans le val-de-travers Après Noiraigue, Buttes et SaintSulpice, c’est le tour de Môtiers. Victime à son tour d’une baisse de trafic, d’une baisse des opérations postales, le bureau sera fermé le 5 juillet 2014. Le Courrier neuchâtelois nous a appris le 7 mai que ledit bureau sera transformé en agence et déplacé dans la Maison de l’Absinthe. Voilà
dernière minute syndicom regrette et dénonce vivement la décision de La poste de fermer le bureau de poste de Gorgier (2000 habitants). c’est une fois de plus une attaque contre un service public de qualité ! La poste Suisse continue sans gêne le sinistre démantèlement de son réseau postal et pénalise ainsi un grand nombre d’usagers. par cette transformation en agence postale, nombre de prestations ne seront plus offertes à la clientèle. Le pays comptait 3400 bureaux en 2001, au 31 décembre de cette année, il n’en restait que 1662. Dans sa sombre liste de fermetures, le géant jaune pourra rajouter le bureau de poste de Gorgier. Je dénonce une fois de plus cette « politique du fait accompli » : en demandant la confidentialité durant les négociations, La poste met les autorités communales sous tutelle. or les politiques doivent la transparence à ceux qui les ont élus. J.-F. Donzé, secrétaire régional
En vol une collaboration bien singulière qui s’est négociée aussi dans le plus grand secret. La presse nous apprend que l’actuelle employée de La Poste sera replacée dans un office de la région. Ce que le journal ne spécifie pas, c’est le coût moral pour la personne déplacée et c’est à elle que nous pensons en écrivant ces quelques lignes. Quant à la création d’une agence dans le Musée de l’Absinthe et d’une possible ouverture sept jours sur sept, nous pensons qu’il ne faut pas rêver ou trop abuser de la fée verte… Il est vrai que les deux partenaires peuvent être gagnants, l’un amenant du trafic et des clients à l’autre…
malgré les bénéFices… Le pays comptait 3400 bureaux de poste en 2001. Au 31 décembre dernier, il n’en restait que 1662. Ces fermetures ont été partiellement compensées par la création de 569 agences et 1269 services à domicile. Selon la loi, « les prestations de base doivent être disponibles dans toutes les régions à une distance raisonnable ». Ce qui signifie que 90 % de la population doit pouvoir accéder à un office de poste ou à une agence en 20 minutes à pied ou en transports publics (30 minutes si un service à domicile a été mis en place). Pour mémoire, l’an dernier, La Poste a réalisé un bénéfice après impôts de 626 millions de francs. Ce n’est pas uniquement le 90 % de la population que l’on doit considérer, mais le 100 % et avec un tel bénéfice, La Poste pourrait reconsidérer les fermetures des bureaux et / ou pour le moins informer mieux son personnel et sa clientèle.
Dans son sac à main, des carnets, tout plein, sûrement. Tout un tas. Avec des notes, dedans, et des mots à chaque fois, et le visage des villes traversées au fil d’un long exil. Jusqu’à ses 30 ans elle ne savait pas : musicienne ou poète ? Ce sera la poésie, finalement, nourrie de musique, de littérature, de résistance, et d’Italie. Amelia Rosselli est fille de militant antifasciste assassiné en 1937. Elle avait 7 ans. Elle s’est suicidée en 1996. Elle avait 66 ans. Pier Paolo Pasolini préfaça sa première publication en 1963. Elle avait 33 ans. Voilà pour le carnet romanesque et l’agenda de sa vie. Pour le reste, l’essentiel est dans les pages écrites, ici comme une longue phrase mêlée de citations, de pensées, de déplacements. « Bien fortifiée à la pluie, bien soumise à la douleur, bien consignée parmi tous les filtres des expériences – savoir que la lumière est ta mère, et le soleil presque ton père, et les membres tiens tes enfants. Savoir et taire et parler et vibrer et oublier et retrouver l’ombre de Jesu qui sut se tordre en dehors de la misère, en temps voulu pour la chair de Dieu,
pour l’esprit de Dieu, pour l’excellence de ses blagues, ses réponses implacablement parfaites, son esprit vagabond. » La Libellule est un texte fleuve qui s’écoule en amour, en désir d’amour, en incandescence de vie. La poésie a cette force unique d’occasionner des déplacements en imaginaire et en langue. Si on la lit peu, la lire emmène. La lire nourrit. Il ne s’agit pas d’enchantement, il s’agit de rencontre. Il faut un peu de temps, il faut de la curiosité pour cette étrangéité nouvelle. Cette surprise entière. « Le poème avance en un mouvement rotatoire semblable à celui des ailes de la libellule » indique l’éditrice. Amelia Rosselli y écrit en vers libres. Le sous-titre qu’elle indique est « Panégyrique pour la liberté ». Voici ainsi une plongée en vol.
karelle Menine amelia rosselli, La libellule, Ypsilon éditeur, édition bilingue italienfrançais, 72 pp., avril 2014.
agenda culturel geneve - exPo exem, du 5 au 28 juin
adrien Mercier, membre du Groupement des retraités de l’arc jurassien (région Neuchâtel et environs)
Nous indiquions dans notre dernière édition que la poste de Gorgier (Ne) était menacée. Malgré l’action de syndicom du 6 mai (photo), l’office est transformé en agence. presque en silence, comme la poste de Môtiers maintenant en agence au Musée de l’absinthe. (photo David Marchon)
La galerie Séries Rares à Carouge (rue Vauthier 15), en partenariat avec Teo Jakob, présente « Le Grand Plongeon », une exposition d’affiches d’Exem, dessinateur de BD, illustrateur et auteur de 250 affiches notamment politiques bien connues de la gauche genevoise. Cette exposition, couvrant la période allant de 1978 à 1990, constitue le premier volet d’une rétrospective de l’intégrale des affiches et tirages limités d’Exem. Infos : www.series-rares.ch. Ouverture : me 13-17 h, jeu-ve 14 h 30-19 h, sa 11 h-17 h
lausanne - luc cHessex, cccc (castro, coca, cHe, cHercHeZ la Femme), du 4 juin au 24 août Luc Chessex vécut de 1961 à 1975 à Cuba. Membre de l’agence Prensa Latina, éditeur photo à la revue Cuba internacional, il a été un témoin engagé de la révolution. Le Musée de l’Elysée présente quatre séries de photographies de son séjour : Cherchez la Femme, Le Visage de la Révolution, Che et Coca. photo prise à Santo Domingo, equateur, en 1971. (photo Luc chessex / collection Fondation a Stichting)
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VIII Inscription sur le site www.movendo.ch, à info@movendo.ch, par tél. au 021 310 48 70 ou par fax au 021 310 48 79.
L’assurance vieillesse et survivants (AVS) et les prestations complémentaires (PC) (F2.3.1401). 26.27.6.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Descriptif du premier pilier – Champ d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calculs. Intervenant : Michel Schweri (Unia) Politique migratoire et droits des migrant·e·s : situation et perspectives (F2.1.1407). 1-2.9.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Histoire de la politique migratoire, de la Loi sur les étrangers et des accords de libre circulation avec l’UE – Positions syndicales sur la libre circulation et la Loi sur les étrangers. Intervenantes : Cesla Amarelle (prof. en droit Uni Neuchâtel), Rita Schiavi (Unia) Comptabilité double, niveau 2 – perfectionnement comptable (F1.6.1405). 8-9.9.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Budget et plan comptable – Liquidités – Comptes d’exploitation - Révision – Placements – Amortissements – Comptes transitoires – Réserves et provisions. Intervenant : Didier Vogt (économiste)
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Agir et réagir pour la sauvegarde des emplois - Sémi-X naire de perfectionnement pour membres de comXI missions du personnel (F1.7.1412). 29-30.9.2014 ; XII Hôtel de France, Ste-Croix. Thèmes principaux : Restructurations, délocalisations, licenciements collectifsXIII : quelles sont les bases légales et procédures à respecter ? – mesures pour la sauvegarde des emplois – Marche à suivre – Rôle, tâches et responsabilités de la CoPe – implication et actions du syndicat. Intervenant : Yves Defferrard (Unia) Améliorer sa rédaction de lettres et courriels (F2.6.1401). 30.9.+21.10.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Style d’écriture actuel – Personnalisation du message – Construction du contenu avec entrée en matière et conclusion claire – Travaux concrets sur des écrits. Intervenant : Jean Stoepfer (formateur d’adultes) Parler en public : le débat (F1.4.1401). 6-7.10.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Bases de participation active à un débat – Choix des mots – Meilleur moment pour l’intervention – Support écrit – Attitudes – Maîtrise de soi. Intervenant : Roland Borremans (formateur d’adultes)
Participer à des négociations collectives (F1.4.1402). 10.9.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Préparation des revendications – Répartition des rôles – Fixation des objectifs – Outils et stratégies de négociation. Intervenante : Valérie Boillat (Movendo)
Animer et conduire une séance (F1.6.1401). 16.10.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Préparer une séance – Donner la parole – Recadrer les discussions. Intervenant : Achille Renaud (Unia)
Se retrouver dans les dédales de la Loi sur l’assurance chômage (LACI) (F2.3.1404). 11.9.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Historique de la Loi sur l’assurance chômage – Révisions et applications – Prestations – Droits et devoirs. Intervenant·e·s : Nanda Ingrosso (ADC Lausanne), Alain Simon (ADC Lausanne)
Mieux vivre le changement dans son milieu professionnel (F2.5.1409). 20-21.10.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Analyse de situations de changements et de situations réelles proposées par les participant·e·s – Repérage des réactions vécues Recherche d’ajustements pour accompagner le changement – Brève présentation de la théorie de la Gestalt. Intervenante : Antoinette Martin (formatrice d’adultes)
Comprendre le fonctionnement de la Loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) (F2.3.1402). 25-26.9.2014 ; Hôtel de France, Ste-Croix. Thèmes principaux : Descriptif de la LPP, Fonctionnement – Prestations – Gestion paritaire – Représentativité. Intervenant : Michel Schweri (Unia) Âge, travail et santé (F2.5.1402). 29.9.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Vieillissement démographique – Répercussions de l’avancée en âge sur les capacités physiques et cognitives – Santé des travailleurs et travailleuse âgé·e·s – Conditions de travail et risques – Analyse de son poste de travail et réflexion sur des adaptations possibles. Intervenant : Rafael Weissbrodt (psychologue du travail, ergonome et chargé de sécurité)
Valeurs personnelles et professionnelles, quel équilibre ? (F2.5.1410). 23-24.10.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Répertoire et compréhension des différentes valeurs institutionnelles et individuelles – Liens entre fonctionnement et valeurs – Ajustements et choix éthiques. Intervenante : Antoinette Martin (formatrice d’adultes) Incapacité de travail, quelles prises en charge ? (F2.3.1403). 30-31.10.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Assurances maladie – Assurance accident – Assurance perte de gain – Assurance invalidité – Champs d’application – Droits et devoirs des assuré·e·s – Prestations et calcul – Fonctionnement structurel. Intervenants : Dominique Dorthe (chef de service AI), Bernard Remion (syndicom)
Secteur MÉdIaS cours de perFectionnement 2014 Inscriptions sur www.helias.ch Publication sur iPad à partir d’InDesign (2014F.13). 25 et 26 septembre 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul (bd de Pérolles 38, Fribourg). Délai d’inscription : 2 septembre 2014. InDesign avancé pour les professionnels (2014.F.14). 27 et 28 novembre 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul. Délai d’inscription : 4 novembre 2014. NOUVEAU COURS La photographie numérique, atelier théorique et pratique (2014.F.16). 18 et 19 novembre 2014. Animateur : Luca Carmagnola. Lieu : LookA, Luca Carmagnola, Rue du Nord 4, 1800 Vevey. Objectif : Les participants viennent avec leur propre appareil photo réflex numérique pour une approche théorique et pratique de la photographie, dans un studio photo professionnel. Participants : Photographes amateurs avertis. Délai d’inscription : 28 octobre 2014.
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sudoku Adressez votre solution (les trois chiffres dans les cases en bleu, dans l’ordre, de gauche à droite) d’ici le 26 juin à : Rédaction syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne. La réponse et le nom du ou de la gagnant·e seront publiés dans le n° 9. Il ou elle recevra 50 francs en chèques Reka offert par notre partenaire de prestation.
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décès Médina Lucien, Peseux, décédé le 5.5.2014 à l’âge de 71 ans. Membre de la section Arc jurassien Télécom depuis 1964. Pouly Gabriel, Mollie-Margot, décédé le 14.5.2014 à l’âge de 83 ans. Membre de la section Vaudoise Poste depuis 1953. Zesiger Paul, Ipsach, décédé le 20.5.2014 à l’âge de 58 ans. Membre de la section syndicom Biel / Bienne depuis 1972.
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+41 (0)58 817 18 18 - mail@syndicom.ch
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syndicom | N° 8 | 20 juin 2014 agenda
Berne
contacter syndicom
let tre de lecteur
colloque juridique de l’union syndicale suisse (uss) sur les droits d’accès et à l’inFormat ion des syndicats. Vendredi 27 juin, de 10 h 15 à 17 h. Hotel Ador, Laupenstrasse 15, 3001 Berne. Inscriptions et programme détaillé : www.uss.ch/zutrittsrechte/
LauSanne - MIGratIon
10 ans du mouvement des « 523 » Vendredi 27 juin à la Frat’ (pl. Arlaud 2), dès 17 h. Il y a dix ans commençait le mouvement dit des « 523 » débouté·e·s de l’asile aujourd’hui toutes et tous régularisés. Pour commémorer cette victoire et faire le lien avec les luttes actuelles, nous vous invitons à cette fête. Org. Coordination Asile
cInÉ MILItant
CLIMAGE présente : LA BARQUE N’EST PAS PLEINE. Un film de DANIEL WYSS. Documentaire | 56 min. | 2014 | couleur | 16/9. En salle au Cinéma Bio à Carouge (GE) et au Zinema à Lausanne à partir du 25 juin. Projection au Cinematte à Berne le 26 juin à 20 h 30 en présence du réalisateur. Achetez le DVD sur : www.climage.ch 11 septembre 1973, Pinochet renverse le gouvernement socialiste d’Allende au Chili. C’est le début d’une répression sanglante qui pousse des milliers d’hommes et de femmes à l’exil. Dans un contexte de guerre froide, le gouvernement suisse se méfie des réfugiés politiques chiliens, jugés trop à gauche, donc potentiellement dangereux. Face au refus des autorités suisses d’accepter ces exilés, un vaste mouvement populaire se met en place. Des milliers de militants, de paroissiens, d’intellectuels ou de familles lambda s’engagent à héberger chez eux un exilé chilien. C’est « l’Action places gratuites ». Contre les pressions du gouvernement, la désobéissance civile et l’engagement de quelques-uns permettront de sauver un grand nombre de personnes menacées.
oFFre d’emploi La coopérative des Librairies Basta ! recherche, pour sa librairie de l’Université de Lausanne
un·e libraire, poste à 80 %
arrivages, conseil, vente, gestion du stock et préparation des rentrées universitaires, choix des nouveautés, tâches administratives, promotion, participation aux organes d’autogestion… Vous : - souhaitez travailler au sein d’une coopérative autogérée - êtes capable de travailler de façon autonome et de vous intégrer au sein d’une équipe - appréciez le contact et les rencontres - êtes polyvalent·e et recherchez un travail varié Nous demandons : - Expérience en librairie, de préférence CFC de libraire - Bonnes connaissances en sciences sociales - Affinités pour l’autogestion et, de préférence, expérience dans le domaine associatif ou militant - Connaissances informatiques usuelles - Expériences dans l’organisation d’événements culturels - Un permis de conduire serait le bienvenu. Nous offrons : - Salaire supérieur à la convention collective, plus 13e salaire - 5 semaines de vacances - Lieu de travail : Lausanne, site de Dorigny principalement et Lausanne, Chauderon Entrée en fonctions : 1er janvier 2015. Engagement à 50 % (ou à discuter) dès le 1er décembre 2014, pour formation dans les deux librairies. Vous pouvez adresser votre candidature (lettre de motivation, CV, copies de certificats) à : Librairie Basta ! UNIL – Anthropole, 1015 Lausanne • dorigny@librairiebasta.ch.
secrétariat régional lausanne
La caisse publique victime d’entourloupettes ? Le climat dans lequel s’engage le débat sur la caisse publique s’avère tendu, voire désagréable. En effet, le risque que les points de vue ne s’échangent pas à propos des réalités que connaissent les assuré·e·s et sur les intentions des initiants semble réel. Certes, dans une campagne dont l’enjeu est important, il faut toujours compter avec des dérapages. Aussi, dans le cas de la caisse publique, il importe que les premiers concernés, soit les assuré·e·s, gardent la tête froide. J’ai déjà parlé de la campagne de charme lancée depuis quelques semaines par une partie des caisses maladie. Elle se répète actuellement sous la forme de communiqués visant, par exemple, à mettre en avant les avantages que permettent les changements de caisse ; ils insistent aussi sur les économies réalisées grâce au contrôle des factures et honoraires, de même que sur la rapidité du remboursement des frais médicaux. En ce moment, on assiste à une série de prises de position et d’expertises qui démontrent une certaine nervosité chez les opposants. Ceux-ci se regroupent même pour former qui une Entente, qui une Alliance. Ainsi l’une d’entre elles brandit un avis de droit en vertu duquel toutes les réductions actuellement en vigueur (pour les enfants, cabinets de groupes) disparaîtraient si la caisse publique était adoptée le 28 septembre prochain. Or que dit l’initiative au sujet des primes ? « Art. 117 al. 4 nouveau : L’institution nationale crée des agences cantonales ou intercantonales. Elles sont chargées notamment de la fixation des primes, de leur encaissement et du paiement des prestations. Les primes sont fixées par canton et calculées sur la base des coûts de l’assurance maladie sociale. » Je vois mal en vertu de quel(s) argument(s) juridique(s) on peut déduire la menace qui vient d’être relevée. Conçu en termes généraux, soit « la fixation des primes », le texte laisse au législateur le soin de les définir et, par conséquent, la possibilité de maintenir les réductions actuelles. Chacun∙e sait d’ailleurs que ce ne sont pas ces rabais qui justifient l’initiative. La presse vient de publier l’information selon laquelle le projet de loi sur la surveillance de l’assurance maladie (LSAMal), véritable contreprojet à l’initiative sur la caisse publique déjà voté par le Conseil des Etats, ne sera pas étudié par le Conseil national lors de sa présente session. En d’autres termes, on peut craindre que la loi ne sera pas sous toit au moment de la votation du 28 septembre. D’où l’inquiétude des initiants qui ne sauraient exclure l’éventualité d’une LSAMal amendée ultérieurement si l’initiative sur la caisse publique était refusée ! Dès lors, on le comprend aisément, les écueils qui restent à franchir d’ici à l’automne ne manquent pas. Il s’agira de les déceler et de présenter les moyens de les contourner. Ce que je m’efforcerai de faire.
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syndicom | N° 8 | 20 juin 2014
politique d’asile vaudoise
Pour un véritable accueil des migrant∙e∙s et contre la bunkérisation de l’asile Le 11 juin, une quarantaine de personnes ont envahi le hall de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) à Lausanne, pour protester contre les condi tions de vie des déboutés. Par cette occupation pacifique et sym bolique, le « groupe du 11 juin » a dénoncé une violence d’Etat exer cée à l’encontre des requérants d’asile qui ne peut plus durer. Son constat est sévère : « Personnes vulnérables entassées dans des abris antiatomiques insalubres au mépris des recommandations médicales, requérants d’asile jetés à la rue en guise de puni tion, familles continuellement déplacée au mépris de la scola rité des enfants : l’EVAM abuse régulièrement de son pouvoir et ses pratiques choquent nombre de professionnels de la santé et du social actifs sur le terrain. » Il
faut dire que les derniers mois ont été tragiques sur le front vaudois de l’asile : un homme mort en se défenestrant au foyer de Vennes, un autre paralysé après avoir sau té du toit du centre de Vevey, une tentative d’immolation devant les bureaux du Service de la popula tion, un cas d’une personne qui s’est ouvert les veines dans un abri PC.
politique de dissuasion et déshumanisation « De là à faire un lien avec le tra vail de l’EVAM, le raccourci est un peu rapide », considère Erich Dürst, directeur de l’EVAM. Vrai ment ? Il ne s’agirait donc que de cas isolés ? Pas du tout dénonce le collectif : C’est le « produit d’une politique délibérée et cynique. En 2012, la presse révélait un pro jet de l’administration vaudoise
Une membre du Collectif Droit de rester dénonce devant la police des étrangers (SPOP) les conditions de vie inhumaines que subissent les migrant·e·s parqués dans les bunkers. (photo Yves Sancey)
visant à rendre insoutenable la vie des requérants d’asile déboutés, afin de les pousser à quitter le pays et de réaliser au passage des économies. [...] Aujourd’hui, nous constatons au contraire que de nombreuses propositions de ce rapport nauséabond sont devenues réalité. L’hébergement en « sleepin », structure ouverte uniquement la nuit, où les per sonnes ne peuvent laisser aucun effet personnel et ne savent pas si elles pourront encore y dor mir le lendemain, est devenu un modèle pérenne. Les migrant·e·s qui renoncent à mendier régu lièrement leur « aide d’urgence » se voient radier de l’assurance maladie de base. La « dynamisa tion », concept ignoble consistant à déplacer les personnes de foyer en foyer pour les priver de tout repère et de tout ancrage social, est appliquée par des fonction naires tranquillement installés dans leur bureau. » Selon le collectif, il s’agit de pla cer les personnes dans une situa tion de stress et de harcèlement permanents, de les déposséder
de toute intimité en même temps que de tout résidu d’existence sociale, en bref de faire d’elles des ombres en perpétuel tran sit. Cette violence institution nelle crée alors des situations de détresse extrême qui aboutissent à des drames.
la logique punitive prime Les manifestants exigent un arrêt de la « politique de déplacement », un arrêt des exclusions de struc tures comme punitions pour cer tains comportements, ainsi que la prise en compte des recomman dations de la Policlinique médi cale et universitaire. Le groupe dénonce également le fait que quelques femmes seules soient logées dans des foyers réservés aux hommes célibataires. Ils demandent que le dossier soit repris des mains du PLR Phi lippe Leuba par la majorité rose verte du Conseil d’Etat, que le régime « humiliant et indigne » de l’aide d’urgence soit aboli, que des zones « hors contingents 9 février » soient créées, l’arrêt immédiat de la détention dite
« administrative » qui punit les sanspapiers qui n’ont pas com mis de délits et le lancement d’une commission d’enquête indépendante pour investiguer sur les dysfonctionnements de l’EVAM. Un point soutenu par un postulat déposé la veille de l’ac tion au Grand Conseil vaudois et signé aussi par des députés de droite. Dans l’aprèsmidi, près de 500 per sonnes se sont réunies à la place Chauderon, à Lausanne, avant de démarrer un cortège à travers la ville, dont un arrêt devant la Service de la population, où une membre du Collectif Droit de rester (photo) a lu une lettre iro nique à l’attention du person nel : « Nous, requérant∙e∙s d’asile, vous remercions pour la pression quotidienne et la torture psycho logique à notre égard, qui vient s’ajouter à des conditions de vie dégradantes et humiliantes. »
Yves Sancey Infos: http://appel11juin.blogspot.ch
heures d’ouverture des magasins
Contre le personnel, contre les petits magasins et contre les cantons ! La nouvelle loi sur les heures d’ouverture des magasins (LOMag) proposée par le Conseil fédéral autoriserait tous les commerces de détail du pays à ouvrir leurs commerces de 6 h à 20 h en semaine et de 6 h à 19 h le samedi. L’Union syndicale suisse (USS) estime que ce projet est bon pour la poubelle.
une victoire pour syndicom !
La Poste renforce les prestations pour la garde des enfants ! Depuis longtemps déjà, syndicom se soucie d’améliorer la conci liation entre vie professionnelle et vie familiale. Jusqu’à présent, La Poste contribuait financière ment à la garde extrafamiliale des enfants jusqu’à l’âge de 4 ans – mais seulement à la demande des collaboratrices et collaborateurs et sans garantie de droit. Les syn dicats et La Poste ont renégocié ces prestations qui ont été consi dérablement étendues. C’est une victoire importante de syndicom ! Voici les changements qui sont entrés en vigueur avec effet rétroactif au 1er janvier 2014 :
1. Les allocations de frais de garde extrafamiliale ont été éten dues et valent désormais pour les enfants jusqu’à 10 ans. 2. Ces allocations sont désormais un droit contractuel. La Poste ne peut donc plus les refuser. 3. Le revenu déterminant du ménage pour le calcul des alloca tions est réduit de 5000 fr. à par tir du deuxième enfant et pour chaque enfant supplémentaire. Un signal fort est lancé pour mieux concilier vie profession nelle et vie familiale !
Secteur Logistique
Au début, il y a eu la motion Lombardi qui demandait des heures d’ouverture des maga sins valables pour tout le pays. Ensuite, les Chambres fédérales ont approuvé cette motion et, le 21 mai, le gouvernement pro pose en bon petit soldat une loi qui comporte trois articles. L’USS a rejeté énergiquement ce projet dans le cadre de la procédure de consultation. Pour les trois rai sons suivantes :
des conditions de travail encore plus stressantes Si les heures d’ouverture des com merces étaient prolongées de la sorte, les conditions de travail de la vente deviendraient encore plus stressantes, les horaires encore moins planifiables, et les mères qui élèvent seules leurs enfants seraient alors confron tées à d’importants problèmes. Aujourd’hui déjà, les conditions de travail de la vente sont pré caires, demain, elles le seraient encore plus. Ce qui explique aus si pourquoi, dans les sondages, le personnel de la vente se pro
nonce à 90 % contre la prolonga tion des heures d’ouverture des commerces.
magasins : grands favorisés et petits mangés La prescription de la nouvelle loi repose sur l’hypothèse erronée que la prolongation des heures d’ouverture des commerces entraînerait automatiquement une hausse du chiffre d’affaires. Or, ce n’est pas le cas. La loi pro posée favorise en effet unilatéra lement les grands magasins qui sont mieux à même de maîtri ser de telles prolongations avec moins de personnel par surface de vente que les petits magasins.
aucun respect pour les décisions issues des urnes Dans nombre de cantons, des pro longations des heures d’ouver ture ont été rejetées ces dernières années, souvent très nettement. Si la Confédération veut cepen dant en imposer par voie légale, il s’agit alors de harcèlement et d’une violente attaque contre la démocratie et la souveraine
té cantonale. Pas étonnant qu’en plus des syndicats, les cantons s’opposent aussi à cette exten sion arrogante des heures d’ou verture des commerces. On aurait vraiment pu attendre des instances responsables de cette révision qu’elles fassent preuve d’un peu plus de respect pour la démocratie… En résumé, l’USS estime que ce projet de loi est sans autre bon pour la poubelle. (USS)
syndicom / USS
Grand sondage communication
Merci !
1431 personnes ont répondu à notre sondage en ligne, 30 ont rempli le questionnaire en version papier. Nous remercions cordialement toutes celles et ceux qui ont participé. Nous vous informerons des résultats après les vacances d’été.