N° 9 11.07.2014
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
le journal
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
Loi sur La poste
Le rapport PostCom montre de graves problèmes dans la mise en œuvre de la loi pages 4-5 édito
L’envers du décor Dans le sillage d’Internet, des entreprises comme Amazon ou Zalando ont saisi le filon de l’e-commerce. Du point de vue du consommateur friand de rapidité pour posséder l’objet, tout n’est que plaisir. Des enquêtes (voir pages 2-3) montrent une face beaucoup plus sombre pour les travailleurs « toujours en mouvement ». Pression au rendement intolérable, surveillance permanente et violation de la loi sur le travail. La Poste entend elle aussi devenir « le leader du commerce électronique » et a mis en place une vingtaine d’automates à colis My Post 24. Dans l’entrepôt automatique de Oftringen, des robots électriques – YellowCube – transportent sans bruit les articles. La Poste lance également la plateforme E-Post Office qui permet aux destinataires de décider en ligne de recevoir leur courrier dans leur boîte aux lettres ou par voie numérique. Un pas de plus vers la dématérialisation du postier. Reste au Géant jaune à intégrer les salarié∙e∙s aux conséquences sur l’emploi de ces changements technologiques, notamment par l’aide à la reconversion. Même en SA, La Poste reste un service public et conserve sa responsabilité sociale. syndicom sera là pour le lui rappeler.
Yves Sancey, rédacteur romand
Cours de perfeCtionnement
Cours Helias : l’offre est prête, il suffit de s’annoncer page 6
pétition de La Jeunesse
25 000 apprenti∙e∙s victimes d’accidents professionnels chaque année : ça suffit ! page 9
Livres
Nouveau propriétaire pour assurer la continuité des librairies Payot page 14
suspension des néGoCiations CCt poste
Le feu passe à l’orange Fin mai, syndicom a décidé d’instaurer une pause dans les négociations sur le renouvellement de la CCT Poste. Suite à un examen critique des résultats intermédiaires, de nombreuses questions ont été soulevées. Le feu est passé à l’orange. Ces prochaines semaines, des séances d’information vont s’organiser. Les résultats obtenus jusqu’à présent y seront présentés et évalués. Participe à la discussion sur ta CCT et ton avenir à la Poste! Pages 4-5
sondaGe sWissCom
Succès du sondage sur la charge de travail syndicom a organisé une enquête sur la charge de travail au sein de Swisscom. 2730 collègues y ont répondu – un résultat réjouissant. Elle sera prochainement étendue à d’autres entreprises de la branche des télécommunications Franz Schori * Giorgio Pardini, responsable du secteur Télécom / IT à syndicom, se dit très heureux du taux de participation, puisque pas moins de 2730 personnes ont répondu au sondage sur la charge de travail. Lorsque Swisscom réalise un sondage en interne, la participation des employé·e·s est en général nettement moins élevée. Autre résultat réjouissant : des centaines de participant·e·s ont complété leurs réponses par des remarques personnelles. L’évaluation prendra par conséquent plus de temps que prévu. « Nous ne voulons pas
nous contenter de présenter des résultats bruts. Nous voulons aussi établir des corrélations en fonction des classes d’âge, du sexe, des régions, etc. », précise Giorgio Pardini. « Nous sommes surpris par la diversité des commentaires », relève le responsable du secteur, qui tient à remercier sincèrement toutes les personnes qui ont participé au sondage. A ce stade, on peut déjà révéler qu’un peu plus de la moitié des réponses émanent d’employé·e·s travaillant dans le canton de Berne ou de Zurich. Toutes les classes
d’âge sont représentées dans le sondage et 70 % des participants sont des hommes, contre 30 % de femmes. syndicom va discuter des résultats de l’enquête avec le groupe stratégique CCT Swisscom et procéder à leur analyse approfondie en vue de formuler d’éventuelles revendications à l’intention de Swisscom. Les résultats de l’évaluation et les possibles revendications seront présentés et discutés cet automne dans le cadre d’assemblées organisées sur les principaux sites de Swisscom.
Le succès de cette enquête montre aussi que syndicom a bien fait de soulever le débat sur la charge de travail et sur l’équilibre entre vie professionnelle et familiale. Cette enquête aura-t-elle un tel écho dans d’autres entreprises ? Il est prévu de l’étendre à Sunrise, UPC Cablecom et Orange. Elle sera en outre ouverte aux collaborateurs et collaboratrices des filiales suisses d’entreprises de la branche IT, telles que Microsoft, IBM et Google.
* Secrétaire spécialisé Télécom / IT
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enquête en immersion
Chez Zalando, on ne hurle pas de plaisir Pression de rendement intolérable, surveillance permanente et violation de la loi sur le travail – voilà ce qu’a découvert la journaliste Caro Lobig au cours de son reportage incognito sur le site de traitement logistique de Zalando dans l’est de l’Allemagne. Michael Stötzel *
Les conditions de travail des magasiniers de Zalando ne sont pas sans évoquer celles que dénonçait Chaplin dans Les temps modernes. (Martin Schutt / Keystone)
Caro Lobig, infiltrée comme magasinière chez Zalando, parcourait chaque jour 18 à 20 kilomètres à travers le gigantesque entrepôt du centre de traitement logistique d’Erfurt, dans l’est de l’Allemagne. Les jours de pointe, cela pouvait même aller jusqu’à 27 km. Equipée d’un scanner pour tracer ses déplacements à travers les milliers d’étagères s’étalant sur quatre étages, la journaliste arpentait ainsi le hangar à la recherche du produit commandé par un∙e client∙e en ligne, parmi les sept millions de produits proposés. La journaliste était surveillée en permanence par un « mentor », une « responsable d’équipe » ou un « chef de service », qui contrôlaient à l’écran sa position et sa cadence grâce aux informations transmises par le scanner. La législation sur la protection des données interdit de tels contrôles. Mais l’entreprise de vente en ligne, dont le chiffre d’affaires se compte en milliards, applique ses propres lois, pas seulement à cet égard. Huit heures par jour sans jamais s’asseoir un instant. L’entreprise exige de ses employé·e·s qu’ils soient toujours en mouvement.
Surtout ne pas se trouver déjà à proximité des locaux de repos avant que la sirène ne retentisse. Le trajet à parcourir, dans cet entrepôt grand comme 18 terrains de foot, est déduit de leur demiheure de pause, tout comme les fouilles régulières – une autre violation très claire de la loi sur le travail.
L’amBuLanCe vient CHaque Jour Dans le groupe dont faisait partie la journaliste, les employé·e·s doivent traiter 78 commandes par jour. L’entreprise leur verse 8,79 euros brut de l’heure, soit à peu près 10 fr. 50. Lobig raconte : « Très vite, mes pieds et mes genoux me faisaient si mal que j’ai été obligée de m’asseoir. » Mais une collègue l’a mise en garde : « Attention, c’est mal vu. » Et aussitôt, un supérieur l’a vertement tancée : « C’est interdit par le contrat de travail. » Encore un coup de bluff, mais un bluff qui fonctionne. Chez Zalando, les magasinières sont appelées des « Pickerin » (litt. « qui picorent »), leur secteur de travail une « Pick-Tower ». Le parallèle avec l’élevage intensif des volailles
est sans doute dû au hasard, mais seulement un peu plus mais surles similitudes sautent aux yeux. tout obtenir un job plus reposant L’exploitation sans scrupule des comme contrôleur. salarié·e·s de l’entrepôt rappelle la Tout le monde est conscient de courte vie des poules en batteries. ce qui se passe : « Celui ou celle Après cinq semaines, Caro Lobig qui dérange est éliminé∙e. » Un s’est plainte de problèmes circula- employé se demande : « Qu’est-ce toires. Un secouriste d’Erfurt lui a que j’ai fait pour mériter d’être révélé que l’ambulance se rendait puni chaque jour ? » presque chaque jour chez Zalando. Selon Stefan Najda, responsable suBventionné par L’état du commerce en ligne auprès du Ces conditions de travail sont syndicat de services Verdi, « 30 pourtant subventionnées par à 40 nouveaux employé·e·s sont recruté·e·s chaque Les subventions allouées semaine ». Et à peu près autant sont aux entreprises à bas salaires licencié·e·s, doitconstituent généralement on ajouter. Najda un investissement à perte affirme que l’an passé, l’ensemble pour les pouvoirs publics. des effectifs a été renouvelé, soit 2000 employé·e·s. Les poules réagissent avec agressi- l’Etat. La construction du centre vité, elles reportent la pression les de logistique de Zalando a bénéfiunes sur les autres, dans l’espoir cié d’une contribution de 22 milde s’élever dans la hiérarchie. lions d’euros du Land de ThuElles espèrent passer de « Picke- ringe, alléché par la création d’un rin » à mentor, ou même respon- nombre important de places de sable d’équipe, et ainsi gagner non travail… quelles qu’elles soient.
Des employé·e·s licencié·e·s par Zalando y sont même renvoyé·e·s par l’office du travail, où ils sont réengagé·e·s « à l’essai » et grâce à des subventions d’Etat, affirme le responsable de Verdi. Les subventions allouées aux entreprises à bas salaires constituent généralement un investissement à perte pour les pouvoirs publics. Philipp Löpfe et Werner Vontobel l’ont démontré sur la base de l’exemple d’Erfurt. Dans leur dernier livre, Wirtschaft boomt, Gesellschaft kaputt, ces deux économistes suisses affirment que les impôts des personnes à bas salaire ne compensent pas ces dépenses et que le pouvoir d’achat supplémentaire obtenu est trop faible pour stimuler l’économie locale. Ces recettes ne permettent sans doute même pas de couvrir l’utilisation des infrastructures, sans parler des coûts liés aux nombreux problèmes de santé de salarié·e·s. Löpfe et Vontobel parlent de « jobs de rebut pour travailleurs au rebut » (« Wegwerfjobs für Wegwerfmenschen »). La magasinière Caro Lobig a supporté tout cela parce que ce n’était qu’un job transitoire. Car elle fait
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Günter WaLLraff, JournaListe d’investiGation (71 ans)
« Je veux trouver des successeurs »
Caméra et podomÈtre La journaliste Caro Lobig a aussi dû « wallraffer » chez Zalando. Car des employé·e·s d’Erfurt s’étaient plaints de leurs conditions de travail déplorables auprès de l’équipe de journalistes. Mais tous souhaitaient garder l’anonymat. De plus, il y avait fort à parier que des recherches incognito dans cette entreprise allaient faire la une des journaux. Car Zalando est devenue l’une des marques les plus célèbres dans les pays germanophones en un temps record. L’entreprise livre aussi en Suisse, où elle est déjà numéro deux du commerce en ligne. L’une des raisons de ce succès : ses articles sont en moyenne 15 % « seulement » plus cher qu’en Allemagne, alors que les autres fournisseurs en ligne pratiquent des prix 30 % plus élevés pour la clientèle suisse. Mais l’envolée de son chiffre d’affaires est sans doute largement due à sa publicité offensive et à son slogan culte, « Hurlez de plaisir ». Caro Lobig n’a eu aucune difficulté à se faire embaucher chez Zalando, personne ne l’a interrogée sur son parcours professionnel. Pour endosser une nouvelle identité, il lui a suffi de changer son prénom : Caro est ainsi devenue « Julia », coiffée d’un serre-tête
et chaussée de lunettes dissimulant une minuscule caméra. Equipée également d’un micro et d’un podomètre, la journaliste a pu enregistrer les kilomètres parcourus chaque jour et filmer des discussions avec des collègues ainsi que les données de contrôle concernant son travail, affichées sur les écrans de ses supérieurs. Julia essuyait aussi régulièrement leurs reproches : on l’accusait d’être trop lente, de n’atteindre que 67 « picks » à l’heure, de trop parler avec d’autres employé·e·s. Les visages des employé·e·s qui apparaissent dans le reportage ont bien sûr été dissimulés et leurs voix maquillées à l’antenne.
moins Craintive Très vite, la journaliste a eu l’impression d’être non seulement surveillée en permanence via le scanner, mais d’être aussi espionnée par d’autres employé·e·s. Après trois mois à peine, l’un de ses chefs a finalement découvert la caméra dans ses lunettes. Ce fut la fin abrupte de son action. Elle a été licenciée sans délai et Zalando a même fait appel à la police. Caro Lobig a été démasquée parce qu’elle avait moins peur que ses collègues et qu’elle parlait aussi du syndicat, déclare Günter Wallraff. Toutefois il ne se fait guère de souci concernant la plainte déposée par Zalando contre la journaliste au lendemain de l’émission sur RTL. Aveuglée par son succès, l’entreprise a rejeté toutes les accusations le soir même de la diffusion. Mais une véritable tempête médiatique s’est abattue aussitôt sur les réseaux sociaux, appelant au boycott de Zalando. Et le res-
ponsable de la protection des données du Land de Thuringe a débarqué chez Zalando avec toute un bataillon de fonctionnaires pour contrôler les ordinateurs des responsables d’équipe et vérifier l’existence de données illégales de contrôle concernant le personnel. Zalando a alors fait marche arrière : les employé·e·s ont désormais le droit de s’asseoir de temps en temps durant leur travail et les données enregistrées par scanner ne seront plus toutes conservées. Telle est la promesse de l’entreprise de vente en ligne. Günter Wallraff est convaincu que Zalando retirera également sa plainte contre la journaliste Caro Lobig. Zalando maintient toutefois sa plainte concernant le film. Le litige porte sur une déclaration d’un employé de l’entrepôt qui a relaté qu’un collègue était mort dans les toilettes à la suite d’un infarctus. L’entreprise nie les faits, affirmant que cet homme ne serait décédé qu’une fois rentré chez lui.
* Paru originellement dans le journal syndical Work du 8 mai 2014.
A lire également l’enquête du journaliste Jean-Baptiste Malet, auteur de En Amazonie. Infiltré dans le « meilleur des mondes » (Fayard, Paris, 2013), pour laquelle il a travaillé comme ouvrier intérimaire dans un entrepôt français d’Amazon en novembre 2012. Il révèle une autre facette des entrepôts du commerce en ligne et de la distribution du livre. Celle d’usines géantes où des humains pilotés par ordinateur s’activent jusqu’à l’épuisement.
PhoTo oLIver Berrg / KeYS ToNe
partie d’une nouvelle équipe de journalistes, encadrée par le journaliste d’investigation Günter Wallraff, dont les reportages sont diffusés par la chaîne de télévision RTL (voir ci-joint). Wallraff est connu pour avoir initié un genre spectaculaire de recherches journalistiques : L’enquête en immersion (undercover).
Günter Wallraff, célèbre journaliste d’investigation en immersion, dirige aujourd’hui un groupe de jeunes journalistes, dont les enquêtes sous couverture sont diffusées sur la chaîne de télévision privée allemande RTL. Michael Stötzel
« Il faut se déguiser pour démasquer la société, il faut tromper et se dissimuler pour découvrir toute la vérité. » Depuis plus de quarante ans, Günter Wallraff s’infiltre ainsi dans des entreprises. Il lui est même arrivé de tomber sur son propre avis de recherche, lors de visites surprises dans les étages de la direction. Mais Günter Wallraff a réussi à rester incognito malgré tout et à dénoncer des conditions de travail et de production scandaleuses.
La marque WaLLraff
times de harcèlement au travail. Le célèbre combattant solitaire de 71 ans ne pense pas à prendre sa retraite. « Je veux trouver des successeurs, c’est indispensable », dit-il. Il en a déjà quelques-uns à l’étranger. Notamment Fabrizio Gatti, un collègue italien. Il s’est fait connaître mondialement quand il a traversé le Sahara et la Lybie avec des réfugiés africains. Ensuite il s’est jeté à la mer au large de Lampedusa, déguisé en réfugié kurde, pour pénétrer dans le centre d’accueil de l’île, tristement célèbre. « Gatti a publié un livre magistral, Bilal, dans lequel il me cite en exemple. Mais aujourd’hui, c’est lui qui est devenu un modèle pour moi. Il ne peut rien vous arriver de plus formidable. » De même en France et au Mexique, des collègues travaillent aussi selon ses méthodes. « Voilà le genre de successeurs que je souhaite et j’aimerais bien aussi
Ses missions les plus célèbres : sous le nom de Hans Esser, il est parvenu à se faire engager à la rédaction locale du journal à sensation Bild, à Hanovre. Il y a découvert d’étranges méthodes d’investigation et des manipulations politiques (Son livre sur le sujet, Der Aufmacher, est paru en français sous le titre Le journaliste indésirable). Il s’est ensuite glissé dans la peau d’un immigré turc, sous le « Il faut se déguiser pour pseudonyme Ali Levent démasquer la société, il faut Sinirlioglu, pour se confronter au racisme tromper et se dissimuler pour ordinaire. Notamment découvrir toute la vérité. » chez McDonald’s, dans le groupe de sidérurgie allemand Thyssen et en trouver encore en Allemagne ». dans la recherche pharmaceutique (Titre du livre : Ganz unten, paru en français sous le titre Tête de Turc). L’équipe WaLLraff En 2008, il a dénoncé dans Work les Il arrive bientôt à un âge où l’on conditions de travail déplorables peut mourir du jour au lendemain qui régnaient dans une grande ou n’être soudain plus en mesure boulangerie de la chaîne de distri- de poursuivre son travail. D’aubution Lidl. Le simple nom de Wal- tant que les recherches qu’il faulraff est devenu une référence du drait mener sous couverture ne journalisme : partout où l’homme peuvent être accomplies que par apparaissait, sous des déguise- des femmes dans bien des cas. ments souvent incroyables, le « L’équipe Wallraff a été créée dans scandale était garanti. ce but. J’y conseille des journalistes, je propose des thèmes et me glisse parfois encore dans la peau suCCesseurs à L’étranGer Avec l’association syndicale de for- d’autres personnes. Je me réserve mation Arbeit und Leben (www. d’ailleurs la possibilité d’endosser work-watch.de), il gère également bientôt un nouveau rôle en solo » un centre de contact pour les vic- conclut Wallraff.
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suspension des négociations cct poste
syndicom allume le feu orange En ouverture de l’assemblée qui s’est déroulée à Berne, Hans Schilling, président de la branche, a adressé aux quelque 80 participant∙e∙s un appel au respect mutuel. Suite à l’interruption des négociations décidée fin mai par le comité directeur et les responsables régionaux, la situation devait être éclaircie et discutée en interne. Malgré des interventions franches et directes, le débat est resté parfaitement loyal. Les comités d’entreprise, le soundingboard et la délégation de négociation ont analysé la situation. Ils ont examiné en détail les éléments clés provisoires de la nouvelle CCT et en ont dressé un bilan commun. Cet examen critique a révélé que de nombreuses questions restent ouvertes dans des domaines majeurs. Plusieurs participant·e·s à l’assemblée se sont montrés inquiets des répercussions négatives que les nouvelles dispositions entraînent pour de larges groupes de salarié∙e∙s au sein de La Poste. Ils ont rappelé la devise initiale du syndicat à l’ouverture des négociations : « Oui à la transformation – non aux détériorations » Ils ont souligné que le syndicat se devait de tenir cette promesse vis-à-vis de ses membres et que les résultats intermédiaires actuels ne pouvaient donc en aucun cas être acceptés ainsi. L’Assemblée a par ailleurs reconnu le travail important accompli par la délégation de négociation. Le renouvellement de la CCT, conclue il y a plus de dix ans dans des conditions juridiques, politiques et économiques totalement différentes, est une tâche de grande envergure. La
délégation de négociation s’y est préparée avec soin et a travaillé avec beaucoup d’engagement. Les critiques liées aux résultats intermédiaires concernent donc principalement l’attitude de La Poste, qui cherche à imposer une détérioration des conditions de travail dans différents domaines, ont souligné les participant·e·s. L’interruption des négociations doit permettre de sensibiliser la base à la situation actuelle. L’assemblée a donc mis sur pied un comité d’action chargé d’organiser la campagne et de lancer la « phase ORANGE » (voir ci-contre). Au mois d’août, les secrétariats régionaux organiseront des assemblées à différents endroits, afin d’informer et de discuter ouvertement des résultats intermédiaires avec les membres. Ils pourront ainsi constater par eux-mêmes si leurs revendications sont satisfaites. Une conférence qui rassemblera quelque 200 délégué·e·s des branches Poste et des sections, le 26 septembre à Berne, permettra de juger de l’appréciation de la base. Les délégué·e·s décideront si la délégation doit retourner à la table des négociations. La Conférence fixera en outre les points clés du mandat de négociation. A ce jour, il est clair que les organes syndicaux attendent des améliorations dans les domaines suivants : protection contre le licenciement, allocations pour le travail de nuit et du dimanche, réglementation des pauses et des vacances et primes de fidélité, notamment.
Photos Bruno schmucki
Fin mai, syndicom a informé les responsables de La Poste de sa volonté d’instaurer une pause dans les négociations sur la convention collective de travail (CCT), en vue d’analyser en interne les résultats intermédiaires. Le 20 juin, les membres des trois comités d’entreprise de La Poste Suisse, la délégation de négociation et le groupe d’accompagnement interne (soundingboard) ont procédé à un état des lieux et décidé de la marche à suivre. Bruno schmucki *
* Porte-parole alémanique de syndicom
rapport d’activité postcoM 2013
PostCom doit maintenant imposer la Loi sur la poste Le 16 juin, l’autorité de régulation PostCom a présenté son rapport d’activité 2013. Ce dernier fait état de graves problèmes dans la mise en œuvre de la Loi sur la poste. syndicom critique le fait que de nombreux opérateurs de prestations postales ne satisfont toujours pas à leur obligation légale de s’annoncer. C’est pourquoi il exige de PostCom qu’elle s’impose enfin face aux entreprises réfractaires en fixant un cadre pour la définition des conditions de travail usuelles dans la branche. Depuis le 1er octobre 2012, la nouvelle Loi sur la poste prévoit que les entreprises qui fournissent des services postaux en leur propre nom soient soumises à l’obligation de s’annoncer. Or le rapport de la Commission fédérale de la poste (PostCom) révèle qu’un trop petit nombre d’entreprises privées tenues de s’annoncer sont enregistrées ; leurs données sont parfois lacunaires ou incomplètes. Par conséquent, syndicom exige de PostCom qu’elle sévisse contre les entreprises qui manquent à
leur devoir pour éviter le dumping salarial. Car sans une mise en œuvre immédiate de l’obligation légale de s’annoncer, PostCom ne peut pas exercer les tâches qui lui incombent. Pour syndicom, il est indispensable de créer des conditions visant à contrôler le respect des conditions de travail usuelles dans la branche. Ce n’est que sur cette base que les partenaires sociaux pourront négocier une convention collective de travail pour les branches. Timorée, PostCom tarde à prendre ses
responsabilités en déclarant simplement qu’elle « attend de tous les acteurs concernés du marché qu’ils négocient rapidement et loyalement la conclusion de CCT équitables ».
Moins de bureaux, Mais toujours accessibles Même si La Poste ferme et transforme des bureaux de poste, ceuxci seront toujours accessibles selon PostCom. L’offre de service public est donc garantie, estime-t-elle. Fin 2013, La Poste disposait de
1657 offices de postes, soit 95 de moins qu’un an auparavant et 732 de moins qu’il y a huit ans (voir tableau ci-contre). Mais grâce à la création d’agences postales et au développement de services à domicile, le nombre total de points d’accès n’a pratiquement pas varié, passant de 3505 à 3500, indique la PostCom dans son rapport. Si cette dernière « comprend que, dans certains cas, les communes et la population peinent à accepter les décisions de La Poste, se plaignant qu’une agence est moins orien-
tée service qu’un office de poste », elle juge que, « dans la pratique, leurs craintes sont infondées ». Pas étonnant dès lors que ces sept dernières années, sur les 44 cas traités par la Commission Offices de poste puis PostCom, seules cinq recommandations défavorables aient été émises.
succès des offices de poste Pour PostCom, La Poste doit encore améliorer les conditions d’accès. Bien que la Commission fédérale de la poste rappelle qu’elle « n’a pas
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renate takacs, section Bâle, membre du comité d’action national :
« Il est important d’informer nos membres pour qu’ils puissent utiliser leur droit de participation. »
Didier Liardon, section Vaud Poste, membre du comité d‘action national :
« C’est un job passionnant : discuter avec les collègues de nos conditions de travail et exiger ensemble de meilleures solutions. »
évolution du réseau des offices de poste 2005 – 2013 (Y c. service À doMicile) 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005
de compétence en matière de réglementation des heures d’ouverture des offices de poste et des agences postales », elle préconise d’adapter les heures d’ouverture des bureaux de poste aux modes de vie de la population, y compris en soirée. Elle se base sans doute sur le constat que « la part relativement la plus importante (44 %) des offices de poste ouvrent leurs portes entre six et huit heures par jour, tandis que les agences postales sont en majorité (63 %) ouvertes plus de huit heures par jour. »
Un tableau de la PostCom indique pourtant le succès des offices de poste, qui ont vu leur fréquentation journalière passer en moyenne de 294 à 321 personnes entre 2008 et 2013 alors que, dans le même laps de temps, les agences ont vu reculer cette fréquentation journalière de 34 à 28 personnes. La population semble donc encore très attachée à ses offices de poste même si La Poste en ferme une centaine chaque année.
syndicom / ats
nombre d’offices de poste et d’agences
2231
2254
2278
2313
2348
2408
2469
2493
2531
Dont offices de poste avec trafic des paiements
1655
1749
1841
1944
2049
2184
2300
2345
2379
Dont offices de poste sans trafic des paiements
2
3
5
6
11
11
12
12
10
Dont agences avec trafic des paiements
550
477
407
336
263
188
135
111
119
Dont agences sans trafic des paiements
19
20
20
22
20
20
15
18
16
5
5
5
5
5
5
7
7
7
1269
1251
1226
1192
1154
1097
1043
1023
991
Dont arrêts Postmobil service à domicile
Fin 2013, La Poste disposait de 1657 offices de postes, soit 95 de moins qu’un an auparavant et 732 de moins qu’il y a huit ans. mais grâce à la création d’agences postales (434 depuis 2005) et au développement de services à domicile (278 depuis 2005), le nombre total de points d’accès n’a pratiquement pas varié, passant de 3522 à 3500 sur cette période. suffisant aux yeux de la Postcom pour dire que « l’offre de service public est donc garantie ». Lors du
congrès de syndicom en décembre, les délégué∙e∙s ont pourtant affirmé leur volonté de défendre un réseau postal de qualité, craignant que, sans contrôles et sanctions, un dumping ne s’organise par le recours à des agences, des sous-traitants et des filiales pour contourner la cct Poste. (Ys) source : rapport annuel Poste 2013
6 | Secteurs médias et télécom
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Cours de perfeCt ionnement pour l’industrie graphique
L’offre est prête, il suffit de s’annoncer Les modalités pour la formation de base et le perfectionnement libre figurent dans la convention de perfectionnement signée entre Viscom et les syndicats syndicom et syna il y a un peu plus d’une année. L’offre de cours Helias de syndicom / syna, axée sur la pratique, est cofinancée par tous les employé·e·s. Qu’ils soient membres du syndicat ou non, ils ont le droit de fréquenter gratuitement ces cours en plus du congé de formation. Daniel Bischof réglé dans le CCt Il est désormais possible de suivre un perfectionnement libre en dehors du congé de formation prévu dans le CCT (voir encadré). Hans Kern estime toutefois que cette possibilité, qui a été consignée dans une convention de perfectionnement conclue entre l’association patronale et les syndicats – en vigueur depuis le 1er janvier 2013 –, n’a pas été communiquée suffisamment clairement dans toutes les entreprises. La nouvelle convention permet à tous les employé·e·s soumis au CCT de fréquenter gratuitement un cours, car chaque employé-e verse 120 fr. par année pour le perfectionnement, qui lui sont déduits de son salaire. Ce montant est viré à l’office professionnel, qui le verse ensuite à syndicom, à titre d’organisateur des cours. Viscom attribue 200 fr. supplémentaires au financement des cours Helias par participant·e engagé·e dans une entreprise de Viscom.
apprentissage à vie Viscom, syndicom et syna sont d’avis que le perfectionnement constant est indispensable à la bonne qualité des produits et au développement personnel et professionnel des employé·e·s. C’est pourquoi ils proposent des programmes de formation aux personnes qualifiées soumises au CCT dans les entreprises membres de Viscom et dans les entreprises affiliées au CCT. La demande est forte et le bénéfice pratique tiré des programmes de formation a fait ses preuves. « Comme les cours s’adressent à des spécialistes qui travaillent tous déjà dans les matières enseignées, nous avons toujours eu pour objectif de proposer des intervenant·e·s issus de la pratique –
Les cours de perfectionnement donnés par des spécialistes permettent d’acquérir des connaissances complémentaires dans le domaine du prépresse et de l’impression, comme ici pour le cours « PDF interactifs, livres électroniques et magazines numériques ». (photo Daniel Bischoff)
www.helias.ch
Hans Kern, secrétaire central à syndicom, est un vieux loup de la formation et du perfectionnement professionnels. En tant que responsable du programme de perfectionnement Helias, son message à tous les employé·e·s de l’industrie graphique soumis au CCT est simple : « L’offre est prête. Elle comprend des cours de perfectionnement d’un ou de plusieurs jours. Il suffit de s’annoncer. » La palette de cours est large, principalement pour les employé·e·s du prépresse. On y trouve des cours pratiques sur Adobe Lightroom 5, une introduction à Typo3, de l’aide pour configurer des tablettes, des trucs pour Photoshop, des moyens interactifs pour élaborer des PDF et tout ce qu’il faut savoir sur les livres électroniques et les magazines numériques. Il y en a pour pratiquement tous les goûts. Mais les technologues en impression et les opérateurs de médias imprimés ont plus de difficultés à trouver un cours adéquat. Le cours prévu récemment sur le standard d’impression offset n’a pas eu lieu faute d’inscriptions suffisantes. Hans Kern : « C’est un véritable défi de proposer des cours aux technologues en impression et aux relieurs, car on ne peut quasiment pas se passer d’eux dans la production. Par le passé, nous avons déjà organisé des cours dans un centre de formation à Heidelberg, KBA ou Manroland. Mais seulement pour de petits groupes et à un prix par conséquent élevé. Pour les relieurs artisanaux, nous avons organisé des cours au Centro del bel libro. L’impression digitale figurait aussi au programme, mais la demande était trop faible. Nous envisageons néanmoins de remettre au programme le cours d’impression numérique. »
Cours ⁄ Animateur
Durée ⁄ Date
Publication sur iPad à partir d’InDesign
2 jours 25 et 26 septembre 2014
Birgit Ewert
Visite Imprimerie Saint-Paul, Fribourg Thomas Burri
InDesign avancé pour les professionnels Birgit Ewert
½ jour (14h –17h) 31 octobre 2014
2 jours 27 et 28 novembre 2014
Cours de perfectionnement – automne 2014
des collègues de travail pour ainsi dire », explique Hans Kern. La fréquentation du cours est aussi ouverte aux chômeurs et chômeuses. Ils peuvent en faire la demande à l’ORP, qui prend aussi en charge les coûts.
Comment proCéder ? De nombreux employé·e·s savent à quel point il est important de se perfectionner dans leur environnement professionnel et ils prennent eux-mêmes les devants. Dans une PME, le mieux pour eux est d’en discuter avec le responsable du personnel, de l’informer du cours qu’ils souhaitent suivre et de demander le congé de formation payé auquel ils ont droit pour la durée du cours. « Cela fonctionne très bien et il y a rarement des discussions », explique Hans Kern. « La plupart des employeurs sont conscients de l’utilité pour l’entreprise d’avoir des employé·e·s qui approfondissent leur savoir. Ils envoient aussi de manière ciblée certains collaborateurs suivre des cours pour qu’ils comblent d’éventuelles lacunes relevées dans le cadre d’un entretien. » Dans les plus grandes entreprises, c’est la commission d’entreprise qui règle les offres de perfectionnement. Ici aussi, les
offres de cours possibles sont discutées avec les employé·e·s et déduites du congé de formation.
rester à niveau La technologie ne cesse de progresser et les cycles évolutifs deviennent toujours plus courts. Les spécialistes du prépresse sont les premiers à le ressentir. A chaque mise à jour de logiciel s’ajoutent de nouvelles possibilités de configurer plus efficacement les produits d’impression et de préparer les contenus interactifs et numériques. Le programme de perfectionnement Helias tient compte de ces changements et offre de nombreuses possibilités de perfectionnement aux spécialistes, notamment à ceux du prépresse, mais aussi aux spécialistes de l’impression et du traitement de l’impression. Le programme permet aux responsables d’entreprise de planifier à temps le perfectionnement de leurs employé·e·s et de convenir avec eux des cours les plus adaptés pour répondre aux défis permanents. Et il permet aux spécialistes de rester à la hauteur des défis technologiques.
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JCi perd le mandat de swissCom en 2015
syndicom s’engage pour vos emplois Le 13 juin, Swisscom annonçait qu’il renonçait à confier son Facility Management à Johnson Controls Inc. (JCI) dès le 1er janvier 2015. Cela entraîne une fois de plus un changement radical de l’activité professionnelle des employé·e·s de JCI. syndicom mettra tout en œuvre pour que leurs conditions de travail actuelles figurent dans une solution d’affiliation. A cet égard, les paroles d’André Nauer, CEO d’ISS Suisse, citées dans le communiqué de Swisscom, sont rassurantes : « Nous comptons pouvoir accueillir les quelque 220 collaborateurs actuellement rattachés à Swisscom sur le plan opérationnel. »
Nous attendons la même chose de Wincasa aussi. Notre objectif est clair : tous les employé·e·s de JCI qui se sont occupés du mandat de Swisscom doivent obtenir de nouvelles perspectives au sein ou à l’extérieur de JCI, sans subir de pertes. Comme par le passé, nous veillerons à ce qu’il n’y ait pas de perdant·e·s. syndicom a eu le 25 juin un premier entretien avec ISS, Wincasa et Swisscom. D’autres informations suivront après les vacances d’été, probablement en août.
Secteur Télécom / IT
Secteurs médias et logistique | 7
syndicom | N° 9 | 11 juillet 2014 distriBution matinale des JournauX
La crise pousse la presse dans les bras de La Poste Les filiales de La Poste Presto et Epsilon assurent aujourd’hui en grande partie la distribution matinale des journaux en abonnement. Même les entreprises de distribution régionales ne peuvent plus se passer de La Poste, qui profite des mutations structurelles de la presse. Daniel Vonlanthen ne détiennent aucune participation dans la nouvelle société du groupe Poste. 10 000 employé·e·s y sont intégré·e·s. Presto harmonise les conditions de travail en collaboration avec les partenaires sociaux et signe avec eux une CCT, entrée en vigueur le 1er mars 2010, puis renouvelée le 1er février 2014. En décembre 2011, en rachetant les parts d’Edipresse et Tamedia, La Poste détient alors 100 % du capital-actions d’Epsilon SA, entreprise de distribution de journaux et de prospectus quasi monopolistique en Suisse romande avec la reprise du BVA (voir encadré). Il n’y a actuellement pas de CCT Epsilon.
Les tournées de distribution qui débutent à 5 h du matin ne comptent pas comme travail de nuit. Celui qui ne travaille pas assez vite se punit lui-même : la tournée doit durer le temps qu’il faudrait à un employé de rapidité moyenne, d’après la CCT. La distribution matinale reste une activité accessoire. Ces jobs ne permettent pas de couvrir les besoins vitaux et ne semblent guère convoités, puisqu’on recherche en permanence des candidat·e·s. Des postes sont à pourvoir dans la plupart des régions de distribution. Bernhard Bürki, porte-parole de La Poste, affirme que le taux de fluctuation est « usuel dans la branche ». Les offres d’emploi affichées sur la plateforme Internet ne sont publiées qu’à titre de « réserve », pour trouver notamment des auxiliaires pour les vacances. « Cette activité est rarement exercée à vie », souligne le porte-parole. La CCT Poste a eu le mérite d’apporter aux employé·e·s de Presto un salaire minimum unique et de nouvelles garanties. Ils ont également été intégrés dans la caisse de pensions du groupe. La situation des porteurs et porteuses de journaux non soumis·e·s à une CCT est pire. C’est notamment le cas des distributeurs employés chez Epsilon, autre filiale de La Poste, en Suisse romande.
le travail matinal ne Compte pas Comme travail de nuit Bien que le personnel de distribution soit désormais salarié chez le géant jaune, il reste le maillon le plus faible de la filière en matière de conditions de travail. Le salaire minimum fixé dans la CCT, 13e salaire inclus, s’élève à 17 fr. 50. Presto verse une allocation de 10 % pour la distribution matinale en semaine et de 50 % le dimanche.
PhoTo BruNo SchmuckI
un réseau de distriBution très dense La Poste est en partenariat contractuel avec les grands éditeurs. Presto déclare distribuer chaque année 280 millions de quotidiens et 18 millions de journaux du dimanche – un volume de prestation énorme. Même les éditeurs
qui gèrent encore leur propre réseau de distribution matinale ne peuvent pas se passer des services de La Poste. Celle-ci détient la moitié des parts de l’entreprise de distribution schaffhousoise Schazo AG, 35 % de celles de Pressevertrieb SOPV AG en Suisse centrale et 25 % dans la distribution du quotidien Aargauer Zeitung. La Poste affirme que ces participations servent à garantir cette prestation également dans ces régions. Le Valais (avec Les Messageries du Rhône) et le Tessin sont les seules régions où elle n’a pas pu s’implanter sur le marché de la distribution matinale. Les entreprises de distribution des maisons d’édition ne sont pas de plus mauvais employeurs a priori. Le président de l’association alémanique des éditeurs Schweizer Medien, Hanspeter Lebrument, en est persuadé : « Il ne fait aucun doute que nos conditions de travail sont meilleures. » Dans une récente interview publiée sur le site Internet « Persönlich » au sujet de la CCT Presto, Lebrument avait estimé l’écart salarial à 25 à 30 %. Interrogé à ce sujet, il n’a toutefois pas voulu confirmer ces chiffres, en affirmant : « Il faut examiner les conditions-cadres de manière précise. » Lebrument entend préserver son propre réseau de distribution pour maintenir des coûts indirects (management et fonctions administratives) plus bas. Il est à noter, enfin, que les résultats commerciaux des sociétés du groupe sont tenus secrets. Ni l’Office fédéral de la communication (OFCOM), ni la Commission fédérale de la poste (PostCom) n’ont accès aux chiffres concernant cette activité du secteur des services libres.
BVA Distribution évite la fermeture : il est repris par Epsilon, une filiale de La Poste. L’exBureau vaudois d’adresses a obtenu la garantie de la poursuite de l’activité de distribution. Epsilon SA proposera des emplois à temps partiel aux collaborateurs qui travaillaient jusqu’ici souvent à plein temps. Il leur garantira jusqu’à fin juin 2015 une rémunération proportionnellement équivalente au niveau actuel, a annoncé le 19 juin BVA dans un communiqué. Quelques employés pourront accéder au centre de formation d’adultes de La Poste, avec l’espoir de décrocher ensuite un emploi à 70 ou 100 % à La Poste. Le géant jaune s’est engagé à négocier avec les partenaires sociaux une convention collective de travail, a expliqué à l’ATS Jacques Perrin, président du conseil d’administration de BVA. Le conseil d’Etat vaudois est intervenu pour éviter la faillite de BVA Distribution. La fermeture de cette unité aurait pu mettre en péril les activités de la Fondation BVA, une unité qui emploie dans ses ateliers protégés une centaine de personnes en situation de handicap. Le gouvernement a octroyé 600 000 francs à fonds perdus pour garantir le paiement des salaires pendant les délais de congé des employés. (YS / ATS)
PhoTo YVES SANcEY
Pas à pas, La Poste Suisse s’est forgé une position de leader dans la distribution matinale des quotidiens et des journaux du dimanche. Ce secteur d’activité a commencé à poindre dans les années nonante, sous forme de participations et de coopérations. En mars 2008, La Poste met sur pied sa propre société pour la distribution matinale du quotidien alémanique Blick dans la région zurichoise. La même année, elle rachète l’entreprise bâloise Presse-Vertriebs AG Prevag. Ce secteur commercial s’établit définitivement en 2009, lorsque le groupe NZZ et Tamedia décident de regrouper leurs entreprises peu rentables de distribution et de les céder à La Poste (en échange, Tamedia rachète la majorité des parts du très lucratif et visité site de bottin électronique search.ch, ndlr). C’est ainsi qu’est née la nouvelle société. La Poste absorbe du même coup des entreprises de distribution régionales comme Zuvo, à Zurich et Bevo, à Berne. La commission de la concurrence (COMCO) autorise le regroupement à condition que les éditeurs
Bva distriBution repris par epsilon
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syndicom | N° 9 | 11 juillet 2014
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GI jeunes et migrant·e·s | 9
syndicom | N° 9 | 11 juillet 2014 PÉTITION DE LA JEUNESSE SYNDICALE
Protégeons les apprenti∙e∙s ! Actuellement, certaines entreprises ne respectent pas les normes légales en matière de temps de travail, de santé et de sécurité des apprenti·e·s. En toute impunité, elles profitent de leur position de force et négligent leurs obligations, sans se soucier de conséquences qui peuvent parfois être graves pour les jeunes (accidents, échecs aux examens, etc.). Le 26 juin, la Jeunesse syndi cale a lancé une pétition dans laquelle elle exige une meilleure protection pour les apprenti·e·s (voir encadré). Les enquêtes ont
démontré que beaucoup d’entre prises enfreignent régulière ment les dispositions légales. Les infractions en rapport avec le temps de travail sont particuliè
Le 26 juin, la pétition de la Jeunesse syndicale était présentée en conférence de presse par Véronique Polito (secrétaire centrale à l’USS), Paul Maetschke (président de la commission Jeunesse d’Unia) et Loïc Dobler, coprésident de la commission Jeunesse de l’USS et secrétaire central de syndicom en charge de la jeunesse. (photo USS)
rement nombreuses durant la for Ces exigences n’ont jamais été mation (heures supplémentaires, aussi actuelles : le Conseil fédé travail du soir et du dimanche). ral vient juste d’abaisser à 15 ans Pas moins de 25 000 apprenti·e·s sont victi mes d’accidents profes sionnels chaque année… « Pas moins de 25 000 soit un∙e apprenti∙e sur huit ! Chaque année, apprenti·e·s sont victimes environ trois apprenti·e·s d’accidents professionnels décèdent des suites d’un accident. chaque année… soit Cela doit changer. Si les un∙e apprenti∙e sur huit ! » autorités organisaient la surveillance de l’appren tissage de façon consé quente, beaucoup d’abus et d’accidents pourraient être évi l’âge légal pour effectuer des tra tés. La Jeunesse syndicale exige vaux dangereux durant l’appren au moins un contrôle annuel tissage. A ce niveau, il n’a pas dans chaque entreprise forma tenu ses promesses et a affaibli trice, une surveillance de l’ap les mesures compensatoires qui prentissage indépendante, des avaient été discutées au préa critères stricts pour l’octroi des lable avec les partenaires sociaux. autorisations de former et la fin C’est inacceptable ! La commis des économies sur le dos des sion Jeunesse de l’USS exige que apprenti·e·s. Les cantons doivent le Conseil fédéral se responsa bilise et impose aux cantons un enfin attribuer les ressources nécessaires aux contrôles et au cadre propre à garantir la santé et suivi des entreprises. La santé et la sécurité des apprenti·e·s. la sécurité de nos apprenti∙e∙s n’a pas de prix. Commission Jeunesse de l’USS
QUE vEUT LA PÉTITION ? Actuellement, certaines entreprises ne respectent pas les normes légales en matière de temps de travail, de santé et de sécurité des apprenti·e·s. Cette situation est inacceptable ! La jeunesse syndicale exige une meilleure protection des apprenti·e·s. Elle demande • au moins un contrôle annuel dans chaque entreprise formatrice ; • une surveillance indépendante de l’apprentissage ; • des critères stricts pour les autorisations de former ; • pas d’économies sur le dos des apprenti·e·s ! La pétition peut être signée par toute personne domiciliée en Suisse, indépendamment de son âge et de sa nationalité. Envoi des signatures : Union syndicale suisse Commission Jeunesse Case postale, 3000 Berne 23 Pour signer en ligne : www.jeunesse-syndicale.ch/ petition-apprenti·e·s
FRONTALIERS ET INDUSTRIE GRAPHIQUE
Travailleurs suisses et frontaliers, plus forts ensemble pour le CCT IGE 2015 !
Les travailleurs étrangers – les frontaliers en particulier – servent de boucs émissaires. Les patrons profitent de la crise pour discipliner un mouvement syndical divisé et organiser le dumping salarial. Il faut au contraire lutter ensemble, travailleurs suisses et étrangers, hommes et femmes, pour obtenir des CCT améliorant les conditions de travail et de salaire de toutes et tous. Angelo Zanetti * La situation économique difficile que tra verse l’Europe depuis quelques années, le chômage important et la pauvreté de cen taines de millions de personnes incitent toujours plus de personnes en prove nance de pays frontaliers à chercher du travail en Suisse. Depuis de trop nom breuses années, le Vieux Continent est paralysé par une politique d’austérité aux conséquences dévastatrices sur les condi tions de travail. En Grèce, les conven tions collectives de travail (CCT) ont lit téralement disparu ; de moins en moins de salarié·e·s en bénéficient. Au Portugal, près de 2 millions de personnes étaient encore au bénéfice d’une CCT en 2008. En 2012, soit quatre ans plus tard seulement, elles n’étaient plus que 300 000. Le 24 mai dernier, la séance du comi té national de la branche Industrie gra phique et emballage était consacrée aux frontaliers. Du temps de comedia déjà, ils avaient été au centre des discussions lorsque l’accord sur la libre circulation des personnes était entré en vigueur. Ces femmes et ces hommes passent chaque jour la frontière, parfois après un long
voyage, pour se mettre à disposition d’employeurs qui en profitent de plus en plus pour détériorer leurs conditions de travail. Les entreprises apprécient de disposer de maind’œuvre prête à travailler pour des salaires certes supérieurs à ceux de son pays d’origine, mais nettement inférieurs à ceux qui devraient être versés chez nous. Or les politiques des partis de l’UDC et de la Lega dei Ticinesi ont échauffé les esprits en voulant rendre les frontaliers responsables de tous les maux du mar ché du travail. On leur reproche de voler des emplois aux indigènes. Mais on passe sous silence – volontairement ou pas – le fait qu’ils trouvent du travail parce que quelqu’un leur en propose. Les frontaliers sont donc les premiers à servir de boucs émissaires. Et pas seulement dans les sec teurs sans CCT, mais aussi dans l’indus trie graphique – quoiqu’ils y soient moins nombreux que dans les autres secteurs. Il est donc essentiel que nous réussissions à motiver et associer ces collègues à notre travail syndical, car leur résignation affai blirait la force de frappe de notre syndi
cat – avec pour conséquence néfaste de détériorer nos conditions de travail. Ils doivent se persuader euxmêmes que tous les salarié·e·s de notre pays doivent béné ficier des mêmes conditions de travail et que cet objectif fondamental passe par les syndicats, l’action syndicale et la solida rité. D’autant que ces collègues forment la majorité du personnel dans plusieurs entreprises importantes – dont certaines sont des membres influents de Viscom.
La discussion au sein du comité national a été intéressante. Elle a montré que toutes nos régions périphériques sont confron tées à des problèmes similaires. Nous devons maintenant renforcer les contacts avec les syndicats des pays voisins : notre CCT sera renouvelé en 2015 et il faudra être prêts pour les négociations.
* Secrétaire central Industrie graphique et emballage Douane tessinoise de Ponte Tresa (district de Lugano). Pour améliorer les conditions de travail de tous et les CCT, comme dans l’industrie graphique, il faut lutter ensemble et ne pas se laisser diviser. Les frontaliers ne doivent pas servir de boucs émissaires à la crise. (photo Diego Menna-CC)
10 | Actualités
syndicom | N° 9 | 11 juillet 2014
portrait
Une palefrenière au service d’accueil de Cablex A 31 ans, Ruby-Anna Walliser a déjà dû travailler dans plus d’endroits que la plupart des Suisses au cours de toute leur carrière. Elle est aujourd’hui responsable d’équipe depuis deux ans au service d’accueil de Cablex à Lucerne. Felix Graf * Ruby-Anna Walliser a « vu du pays », dit-elle. Après avoir interrompu ses études au gymnase, elle a enchaîné les petits boulots dans les branches les plus diverses: « J’ai lavé des voitures, travaillé comme serveuse, comme téléphoniste dans un centre d’appels, et aussi en usine. » A 25 ans, elle se décide finalement à suivre une formation. Puis, après une seconde escale dans un centre d’appels, elle est engagée chez Cablex. A propos de son parcours plutôt inhabituel, elle affirme: « C’était une période intéressante, mais
fois d’emploi. « J’ai eu un accident et je ne voulais pas me retrouver à l’AI à 40 ans. En plus, je ne pouvais pas utiliser mes connaissances linguistiques dans ce métier. » A 29 ans, elle retourne donc travailler dans un centre d’appels, mais pas pour longtemps: « J’ai pris ce job à titre transitoire, parce que je ne voulais pas être au chômage. C’est alors que j’ai entendu parler d’un projet de Cablex et Sunrise – j’ai envoyé ma candidature et j’ai obtenu le poste ! »
aussi difficile. J’ai vécu beaucoup de choses. » A 25 ans, elle opte pour une formation de palefrenière. La jeune femme voulait ainsi montrer « qu’on peut tenir trois ans d’affilée ».Son diplôme en poche, Ruby reste encore une année dans l’écurie où elle a accompli sa formation. Mais le travail à l’écurie est payé une misère: « On travaille 6 jours par semaine, 10 heures par jour, pratiquement sans dimanches ni jours fériés, et tout cela pour un salaire d’à peine 3000 francs. C’est insensé, non ? » Ruby ne tarde pas à changer encore une
ce poste de responsable ? « J’ai eu la chance d’être présente dès le début du projet, mais c’est aussi lié à ma personnalité : je m’exprime facilement, je ne me contente pas de rester tranquillement assise. J’aime communiquer. Mes chefs s’en sont aperçus et apparemment, ça leur convenait », dit-elle avec un sourire. Son équipe regroupe deux postes fixes et cinq postes temporaires. « Nous ne sommes que deux à avoir un emploi fixe et nous aimerions bien changer cela! Mais le moulin tourne au ralenti chez Cablex. »
photo FeLix GRaF
responsable d’une équipe de sept personnes
partagent une relation amicale, qui leur permet de sensibiliser beaucoup plus de collègues à l’activité syndicale, comme le souligne Valentina : « Quand j’ai organisé une rencontre de syndicalisation chez Cablex, Ruby m’a accompagnée et nous avons évoqué ensemble les avantages et les inconvénients de l’adhésion à un syndicat. Avec Ruby comme intermédiaire, l’ambiance était très détendue. Comme elle connaissait déjà le syndicat, elle a pu dissiper les craintes de ses collègues. »
Faire ses expériences une précieuse intermédiaire
Ruby est aujourd’hui responsable d’une équipe de sept personne au centre d’accueil de Cablex, chargée d’organiser les rendez-vous avec les clients et de planifier les interventions des techniciens suite à des pannes Internet ou téléphoniques. Les techniciens de service sont constamment en déplacement et il incombe également à son équipe de calculer le meilleur itinéraire entre les différentes interventions prévues. « C’est un travail varié et très intéressant », se réjouit la responsable de l’équipe. Mais comment estelle parvenue si vite à occuper
Lorsqu’on lui demande quel conseil elle donnerait aux jeunes sur leur chemin professionnel, Ruby répond : « Je ne recommande pas forcément de suivre mon exemple. Mais il est important de faire ses expériences et de rester actif. Toucher un salaire d’apprenti à 25 ans, ce n’est pas très chouette, quand tous tes copains et copines gagnent un vrai salaire. Pourtant, j’ai quand même envie de leur dire : si ta formation ne te plaît pas, mieux vaut laisser tomber et reprendre des études plus tard. »
Ruby a découvert le syndicat à travers des collègues de travail et la secrétaire régionale de Lucerne, Valentina Smajli. Depuis son adhésion, elle fait le lien entre le syndicat et ses collègues : « J’ai convaincu d’autres collègues de s’inscrire à syndicom et j’ai augmenté ainsi le taux de syndicalisation dans mon entreprise. Cela nous permet de mieux nous défendre en cas de réductions salariales ou d’augmentation du temps de travail. » Au-delà de leur engagement syndical, Ruby-Anna Walliser et Valentina Smajli
* Stagiaire à la rédaction
droit au but
«
»
En tant qu’employé, je suis régulièrement informé à la dernière minute par mes supérieurs des modifications de mon horaire de travail. Ce qui est très fâcheux. Car je ne peux souvent pas honorer des rendezvous privés et ma vie familiale en pâtit. Quels sont mes droits ?
Tes droits ressortent en principe de ton contrat individuel de travail, des conditions de travail contractuelles concernant le temps de travail, ainsi que du règlement d’entreprise. Lorsque tes horaires de travail sont modifiés parce que tu travailles p. ex. en équipe ou parce que les plans d’intervention ne sont établis que sur une période limitée pour des raisons liées à l’entreprise ou au personnel, les dispositions de protection de la Loi sur le travail (LTr) et les ordonnances y relatives (OLT 1) s’appliquent. Les dispositions de la LTr prévoient que les salarié∙e∙s soient informés de manière adéquate suffisamment tôt en cas de modification – durable ou temporaire
– de leurs horaires de travail, en principe deux semaines au plus tard avant une intervention prévue sur la base des nouveaux horaires. Selon l’entreprise, l’employeur peut porter cette information à la connaissance des travailleurs par voie d’affichage, personnellement, par écrit ou par voie électronique si son accès est garanti. Cette obligation vaut aussi bien pour les employé∙e∙s engagés à durée déterminée que pour le personnel temporaire ou à temps partiel. Même si le changement est convenu d’un commun accord, il ne peut déroger au délai de deux semaines. Des exceptions ne sont admises que pour des raisons impératives. Dans ce cas, l’employeur est tenu
d’informer directement et dans les plus brefs délais la personne concernée d’une modification de dernière minute. Si les changements d’horaire nécessitent un permis de travail (p. ex. pour le travail de nuit et du dimanche) ou des dispositions de protection spéciales (p. ex. pour les femmes enceintes, celles qui allaitent ou le personnel qui travaille de nuit), l’employé concerné doit aussi être informé concernant le permis de travail et les dispositions de protection (p. ex. majoration de temps) ou les mesures d’accompagnement (p. ex. sécurité déplacements professionnels). Le délai de deux semaines doit permettre aux employé∙e∙s d’amé-
nager et de planifier vie familiale, vie professionnelle et loisirs. En plus de l’obligation de communiquer les futurs horaires à respecter, la loi sur le travail donne aux salarié∙e∙s (ou à leurs représentant∙e∙s) le droit de participer à l’organisation des équipes et à l’aménagement des horaires de travail au sein de l’entreprise. Ils ont le droit d’être entendus et d’être informés des motifs de refus lorsque les objections soulevées par les travailleurs n’ont pas été prises en considération (art. 48. al. 2 LTr). Une distinction doit être faite entre l’obligation d’informer (à temps) sur des modifications d’horaires ou de plans d’intervention futurs et les heures sup-
photo LDD
Horaires de travail, plans d’intervention et services de piquet
plémentaires (resp. le temps supplémentaire). Ces dernières peuvent être ordonnées à la dernière minute par l’employeur dans des cas urgents, mais seulement dans le cadre de ton contrat de travail. Si ton employeur omet une fois de plus de t’informer des modifications de futurs plans d’intervention dans le délai minimal de deux semaines, je te recommande de faire objection et de t’engager avec d’autres collègues pour une meilleure solution d’entreprise, en faisant éventuellement appel au secrétariat régional de syndicom ou à des personnes de confiance.
Ruth Wenger, juriste à syndicom
Actualités romandes | 11
syndicom | N° 9 | 11 juillet 2014
lonGue Vue
Il y a dix ans commençait le « mouvement des 523 » Il y a dix ans, le 24 juin 2004, commençait dans le canton de Vaud une incroyable aventure humaine, le mouvement dit des « 523 », avec la création de la Coordination Asile. Pour empêcher que 523 réfugié·e·s débouté·e·s en Suisse depuis des années ne soient renvoyés, au besoin par la force, on a assisté à une formidable mobilisation populaire de militant·e·s, artistes, partis, syndicats et églises. Parmi ces réfugié·e·s, des survivant·e·s du massacre de Srebrenica, des femmes kosovares isolées. Durant quatre ans, des refuges se sont ouverts dans 26 églises ou lieux symboliques et des coordinations locales ont vu le jour à Lausanne, Vevey-Riviera, Yverdon-Nord vaudois, Payerne, Chablais, La Côte et la Val-
a continué, pas toujours facile même avec des papiers. Des couples se sont formés. Des enfants sont nés ou sont devenus adolescent·e·s. Et le canton de Vaud et la Suisse ne se sont pas écroulés avec ce millier de régularisations. Bien au contraire, même si cela ne fait pas la une des journaux. Le canton de Vaud les a parfaitement bien intégrés et continue de voter de la façon la plus ouverte de Suisse et l’économie lémanique est dynamique. Cette soirée a aussi été l’occasion de faire le lien avec les luttes qui continuent comme celle pour la régularisation des sans-papiers. Le robinet à arbitraire continue à couler et la situation des personnes confinées à « l’aide d’urgence » et parquées dans des bunkers reste inacceptable. Les Italiens, les Espagnols, les Portugais, les Tamouls, les Kosovars, chaque décade voit une nouvelle vague de migrant·e·s devoir payer au prix fort le ticket de l’intégration. Combien de souffrances et d’humiliations inutiles. A l’heure où la Suisse se félicite de compter dans ses rangs des Shaqiri, Seferovic ou Behrami qui ont fait battre les cœurs au Brésil, on se dit que cette lutte en valait vraiment la peine !
lée de Joux. Une véritable mosaïque humaine s’est mobilisée pour lutter contre l’arbitraire et l’injustice de ces renvois. La mobilisation a pris des formes très variées : piquets, pétitions, manifs, jeûnes, yourte, concerts de solidarités, parrainages, drapeaux à l’avion barré accrochés aux fenêtres, avis de droit, motion et résolution, une vingtaine de votes gagnés au Grand Conseil à majorité de droite et ruptures de collégialité au Conseil d’Etat. La lutte a payé puisque, finalement, la quasi-totalité des cas ont été régularisés. Pour marquer le coup, une fête a eu lieu le 27 juin dernier. Le plaisir de se retrouver dix ans après. L’occasion de voir, non sans émotion, que la vie
photo DR
Yves Sancey infos : www.stoprenvoi.ch
aide sociale GeneVoise
Marche ou crève ! GENÈVE ∙ Le 11 juin 2014, lors d’une conférence de presse, le Conseil d’Etat annonçait une modification du règlement d’application de la Loi sur l’insertion et l’aide sociale (LIASI). Le supplément d’intégration lié au Contrat d’aide sociale individuelle (CASI) passera de 300 fr. à 150 fr. par mois dès le 1er septembre. Une partie des 9 millions ainsi économisés – dérobés aux plus pauvres – devrait être affectée à l’acquisition d’une formation de base pour les personnes à l’aide sociale. Marie Chevalley Les forfaits vêtements et transports publics ont déjà été supprimés en 2006. Actuellement, 25 fr. sont accordés pour les déplacements, sur demande expresse du bénéficiaire. Mais encore faut-il connaître ses droits. En 2006 encore, l’introduction du CASI a raboté le minimum vital de 300 fr., désormais conditionnés à l’atteinte d’objectifs. Un barème plus bas pour les jeunes adultes a aussi été instauré. A l’époque, cette aide au mérite a été présentée par les autorités – malgré les critiques des professionnels de l’action sociale – comme un levier de l’intégration sociale. En 2011, malgré les dégâts de la révision de l’assurance chômage fédérale, le revenu minimum cantonal d’aide sociale (RMCAS, introduit en 1995) a été abrogé. Le RMCAS octroyait 400 fr. de plus que l’aide sociale. Pour autant qu’ils soient assez pauvres, les chômeurs en fin de droit sont donc dirigés vers une aide sociale censée les aider
dans leur réinsertion professionnelle et disposer à cet effet d’« outils plus puissants » que les contre-prestations du RMCAS…
non-respect de la parole donnée En 2012, le Grand Conseil avait voté la prise en charge du loyer pour une personne à hauteur de 1300 fr. et la franchise sur le revenu aux mêmes conditions que les personnes au RMCAS. En clair, une personne qui avait trouvé quelques heures de travail pouvait conserver les 500 premiers francs sans conditions de taux d’occupation. Ces deux amendements se retrouvent bien dans la loi, mais le Conseil d’Etat d’alors a refusé de les appliquer, faisant montre d’un mépris total des personnes à l’aide sociale ! Quant aux « outils plus puissants » promis, l’Hospice général ne peut proposer que des emplois de solidarité sous-payés précédés de stages d’évaluation alibis.
150 Fr. de moins : surVie casi impossible L’entretien de base pour une personne seule est de 977 fr., avec lesquels elle doit se nourrir, se vêtir, payer ses frais de transport, d’électricité, de téléphone, ainsi que les frais pour ses recherches d’emploi etc. L’assurance maladie est prise en charge jusqu’à concurrence de la prime cantonale moyenne et le loyer dans une limite de 1100 fr., trop basse quand on connaît les prix genevois. Il faut alors économiser sur la nourriture pour payer son loyer. Les jeunes entre 18 et 25 ans ont un entretien de base à 491 fr. Comme un règlement d’application n’est pas attaquable par référendum, une pétition a été lancée. Tous les résidents du canton de Genève peuvent la signer et récolter un maximum de signatures d’ici au 25 août 2014. Lien pour télécharger la pétition : http:// adc-ge.ch/images/PDF/petition.pdf.
Un programme radical, vite ! Seulement deuxième au palmarès mondial de la compétitivité, la Suisse peut mieux faire ! C’est en tout cas l’appréciation portée par les libéraux-radicaux. Tandis que l’institut IMD publiait son classement 2014 de la compétitivité des pays, lequel ne laisse pas une marge de progression très grande à la Suisse, le PLR sortait le même jour ses 25 « exigences » de réformes pour renforcer la productivité. Tentant de reconquérir son titre de « parti de l’économie », récemment raflé par l’Union démocratique du centre, le grand vieux parti table visiblement sur une surenchère politique décomplexée. Il a ainsi accouché d’un programme néolibéral pur sucre. Selon le PLR, « des permis pour toutes les personnes qualifiées et les cadres étrangers dont nous avons besoin en Suisse doivent être accordés sans obstacles bureaucratiques », y compris pour le regroupement familial. Quand bien même un contingentement général de la main-d’œuvre étrangère a été voté le 9 février, le parti n’hésite pas à revendiquer le maintien d’une libre circulation pour les seuls migrants haut de gamme, ceux à forte valeur ajoutée. Que les autres aillent se faire voir ailleurs. Les impôts, c’est bien connu, freinent la compétitivité. Le PLR veut donc leur réduction, voire disparition. Il exige la « suppression des droits de timbre sur le capital, sur le commerce de titre boursier et sur les primes d’assurance ». Il veut la « mise en place du système de TVA le plus simple du monde avec le taux unitaire le plus bas de 6 % », refuse évidemment tout impôt sur les revenus du capital « qui entrave la disponibilité de capital-risque » et réclame « la fiscalité la plus attractive » des pays de l’OCDE. La réforme de l’imposition des entreprises doit ainsi être rapidement mise en œuvre. Et pour équilibrer les comptes de l’Etat dans ces conditions, une « diminution des dépenses » est appelée de ses vœux. Le marché de l’emploi est de même taillé au sécateur. La « suppression des réglementations bureaucratiques favorise le marché du travail » et permet aux entreprises de trouver des « solutions autonomes », par exemple dans le « temps de travail flexible » ou les « postes de travail mobiles », expose l’évangile libéral. Les mesures d’accompagnement à la libre circulation « seraient à réexaminer » et toute extension est « inutile ». La libéralisation de l’agriculture et des horaires des commerces sont nécessaires, tout comme la chute des barrières commerciales et des restrictions à l’import-export, tant sur le marché intérieur que sur le plan mondial. Avec un esprit de synthèse magistral, le PLR préconise tout simplement d’« enrayer la compétence économique de l’Etat »… Si cette caricature de programme ultralibéral ne sera certainement jamais mise en œuvre aussi crûment, sa parution nous rappelle la créativité sans borne des possédants et de leurs représentants politiques. Face à de telles propositions, rester sur la défensive reviendrait de facto à devoir en accepter une petite portion. Un programme radical de la gauche devient urgent. Mais n’y a-t-il pas bientôt un congrès de l’Union syndicale suisse ? photo DR
les lut tes paient, les lut tes continuent
Michel Schweri
12 | Service
syndicom | N° 9 | 11 juillet 2014 concours, 4 / 6
formation
Le Quiz littéraire de syndicom
Movendo l’institut de formation des syndicats Politique migratoire et droits des migrant·e·s : situation et perspec tives (F2.1.1407). 1-2.9.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Histoire de la politique migratoire, de la Loi sur les étrangers et des accords de libre circulation avec l’UE – Positions syndicales sur la libre circulation et la Loi sur les étrangers. Intervenantes : Cesla Amarelle (prof. en droit Uni Neuchâtel), Rita Schiavi (Unia) Comptabilité double, niveau 2 – perfectionnement comptable (F1.6.1405). 8-9.9.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Budget et plan comptable – Liquidités – Comptes d’exploitation – Révision – Placements – Amortissements – Comptes transitoires – Réserves et provisions. Intervenant : Didier Vogt (économiste)
Participer à des négociations collec tives (F1.4.1402). 10.9.2014 ; Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes principaux : Préparation des revendications – Répartition des rôles – Fixation des objectifs – Outils et stratégies de négociation. Intervenante : Valérie Boillat (Movendo) Se retrouver dans les dédales de la Loi sur l’assurance chômage (LACI) (F2.3.1404). 11.9.2014 ; Hôtel Préalpina, Chexbres. Thèmes principaux : Historique de la Loi sur l’assurance chômage – Révisions et applicaI tions – Prestations – Droits et devoirs. Intervenant·e·s : Nanda Ingrosso, Alain II Simon (ADC Lausanne)
Secteur MÉdIaS cours III de perfectionnement 2014 voir page 6
L’Institut de formation des syndicats www.movendo.ch
IV
VI VII VIII IX
Conférence: l’AVS un modèle à succès X
Fribourg, NH Hôtel, 5 septembre 2014, 9.30 – 16.30
Organisée en collaboration avec l’USS, cette journée de cours est consacrée à l’histoire, au financement et à l’avenir de la principale institution sociale de Suisse. Programme de la journée Discours d’ouverture: «Renforcer le modèle AVS» Paul Rechsteiner (Président de l’USS et Conseiller aux Etats) 10.30
Film: «En avant, et du courage» film de commande de l’USS de 1947
10.45
Intervention «Les grandes étapes de l’histoire de l’AVS»
XI XII XIII
Intervention: «L’avenir de l’édifice de prévoyance passe par le renforcement de l’AVS – la réforme de la prévoyance vieillesse 2020 au banc d’essai» Questions sur l’intervention et discussion
13.30
Introduction aux groupes de travail. Thématiques et répartition dans les ateliers. Ursula Hirt (Movendo) 1. Pourrons-nous encore nous permettre l’AVS dans le futur?
8
10 définitions : Horizontalement : I. Du cru. Renoncer (s’). II. Ennemi des libertés. III. Tout compris. Ligature. Fute-fute. Instrument. IV. Termine certaines actions. Mouvement. Précède le pas. Mesure de force d’Isaac. V. Premier cri. Police politique. VI. Petite île du Pacifique. Œuf allemand. Inquiétant quand de bottes. 5 VII. S’exprime pendant l’effort. Terminent quand elles sont plusieurs. VIII. Super-vilain des Maîtres de l’Univers ou ville iranienne. Spécialité. IX. Trois dans la botte. Sortes d’organisations humaines. X. Virages à ski. Moteur de nationaliste. Obtempéré. XI. Petite reine d’Angleterre. Perturbons.
Hans Mangold (expert en assurances sociales) Hilmi Gashi (Unia) Rita Schiavi (Unia) 15.40 Pause 16.00 Mot de clôture Ruth Dreifuss (ancienne Conseillère fédérale, sollicitée)
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Non-membre: Fr 180.Membre: gratuit (Garanto, SEV, syndicom, Unia, ssp, Nautilus)
Inscription
Montbijoustrasse 61, case postale, 3000 Berne 23 Tél. 031 370 00 70; Fax 031 370 00 71 info@movendo.ch www.movendo.ch
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XII. Choisi. Sorte de noix. Ça pète ! XIII. Mise à l’écart. Ajoute. Barbouzes4 hexagonaux. Verticalement : 1. Idéologie de « y en a point comme nous ». 2. Pays de l’Anschluss. 3. Pas net. Vieux Mexicain. 4. Transformée en génisse. Balèze. 5. Découpage. Oui du Sud. 6. Va. 7. Frontière naturelle. 8. Près de la fosse. C’est la question. 9. Vilaine couleur de chemise. Bovidé. 10. Installée. Création du racisme. 11. Demi-soporifique. Nervi. 12. Diffuser. Entier. 13. Prêt à être éduqué. Dégoûtant. 14. Pour une hypothèse. Ecarteurs. 9 15. Concentrée. Palindrome de position.
Le·la gagnant·e – dont le nom paraîtra dans le n° 10 / 2014 – recevra une montre, offerte par notre par2 tenaire de prestations CPT. Prière d’envoyer votre solution (le mot-mystère seulement) jusqu’au 11 août à syndicom, le journal, rue Pichard 7, 1003 Lausanne.
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4. Les migrant-e-s financent-ils notre AVS?
1
mots croisés
2. Solidarité intergénérationnelle: vieux et jeunes – nous tirons à la même corde!
Christina Werder (USS) Béatrice Despland (juriste) Christine Goll (Movendo)
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3. Les réformes de l’AVS, sur le dos des femmes?
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La solution du sudoku syndicom du N° 8 / 2014 était : 949 (de g. à droite). Le gagnant est Marc-Antoine Clivaz de St-Léonard (VS). Il gagne 50 fr. en chèques Reka offert par notre partenaire de prestations. Nous le félici3 tons chaleureusement !
Doris Bianchi (USS) David Gallusser (USS) Michel Schweri (InFormAction)
Vreni Hubmann (VASOS) Anne-May Boillat (Unia) Jérôme Hayoz (SEV)
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Solution du dernier quiz : 11) Les Buddenbrook ; 12) Ulysse ; 13) Homo Faber ; 14) Mrs. Dalloway 15) ; Louis XIV. 8 9 10 11 12 13 Le gagnant du précédent quiz est Ueli Hottinger de Zurich. Félicitations !
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Doris Bianchi (USS), Modération: Christine Goll (Movendo) 12.15 Buffet dînatoire
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sudoku
Questions sur l’intervention et discussion Carola Togni (Professeure Haute école de travail social et de la santé), Modération: Valérie Boillat (Movendo) 11.30
La solution du quiz sera publiée dans le N° 10 avec le nom du ou de la gagnant·e. Merci d’envoyer les réponses au quiz et vos coordonnées sur une carte postale A6 à : syndicom, le journal, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne. Délai pour l’envoi : 11 août 2014.
Mots -croisés syndicom
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16) Comment Werther se suicida-t-il dans Les Souf frances du jeune Werther, le roman épistolaire de Goethe ? 17) Quel est le prénom de Wallander, le personnage principal de l’écrivain suédois Henning Mankell ? 18) Quel personnage des bandes dessinées de Hergé utilise souvent l’expression « Saperlipopette » ? 19) Comment s’appelle le cheval de Fifi Brindacier ? 20) Comment l’écrivain, poète et dramaturge allemand Heinrich von Kleist est-il mort il y a 200 ans ? 1 2 3 4 5 6 A gagner : un bon d’une valeur de 50 fr. pour des livres, offert par notre sponsor Le Bon suisse du livre.
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syndicom | N° 9 | 11 juillet 2014 agenda
expo & « event » coMMunIcatIon vISuelle cccc (castro, coca, che, cherchez la femme), luc chessex Avec l’exposition présentée par le Musée de l’Elysée (annoncée dans l’agenda culturel de notre N° 8) Luc Chessex, témoin engagé de la révolution, revient sur son séjour à Cuba de 1961 à 1975 avec quatre séries de photographies.
contacter syndicom
let tre de lecteur
Streuli Hélène, Villars-sur-Glâne, décédée le 09.05.2014 à l’âge de 82 ans. Membre de la section IGE Fribourg depuis 1973.
« Le vote pour la caisse unique est un choix entre la peste et le choléra », déclarait le président de la FMH à la fin du mois de mai. Bien que ce responsable confonde encore caisse « publique » avec caisse « unique », voilà qui caractérise un climat fortement teinté de mépris. De quoi nous inciter au calme et à un minimum de préparation. Une partie des caisses maladie occupent l’espace publicitaire des médias pour vanter leurs qualités. D’autres s’adressent directement à leurs membres. Ainsi Assura publie un argumentaire qui mérite notre attention. Ce document prête aux partisans de la caisse publique l’intention de faire baisser les primes ; c’est une option possible ; mais l’objectif principal vise d’abord et surtout une meilleure maîtrise des coûts, laquelle exercera ses effets tout naturellement sur les primes. A l’heure où la médecine continue (heureusement) de faire des progrès et où ces derniers nécessitent des engagements financiers importants (recherche, appareils), il est illusoire d’envisager une baisse sensible des coûts de la santé ; c’est pourquoi l’option d’une meilleure maîtrise des frais a été choisie, par exemple dans l’achat et l’emploi plus judicieux d’appareils particulièrement coûteux. Cet effort passe naturellement par une bonne information des patients, laquelle dépend beaucoup de l’attitude des médecins. Assura insiste sur les seulement 5 % de frais administratifs. Mais, comme d’autres caisses, elle ne dit pas sur quelle somme lesdits frais sont calculés ! Dès lors, c’est à juste titre que les partisans de la caisse publique estiment que, grâce à des rationalisations et à la baisse sensible des frais de publicité, le volume des frais administratifs devrait pouvoir être abaissé. Les réserves, cet autre aspect particulièrement sensible de l’enjeu, pourront sans autre être revues à la baisse. Dans une étude publiée en 2009 (traitant entre autres d’une caisse maladie cantonale), le Groupe actuariel de réflexion sur l’assurance maladie obligatoire suggère un fonds de réserve cantonal dont le but permettrait d’égaliser les coûts d’une année à l’autre. Ce groupe rappelle que, dans le système actuel, les réserves ne suivent pas les assurés qui les ont constituées lorsque ceux-ci changent de caisse. De plus, elles posent d’énormes problèmes aux caisses accueillant beaucoup de nouveaux assurés. Selon les assureurs, le coût du passage à la caisse publique se monterait à environ deux milliards de francs. C’est possible, car l’éventuelle caisse publique ne peut pas partir de rien ! Il faudra des immeubles et du matériel d’exploitation (dont du matériel informatique). Des dépenses qui, jusqu’à ce jour, ont évidemment été payées par les assuré·e·s ! On peut donc imaginer que les mesures transitoires nécessiteront bien des discussions, au cours desquelles – espérons-le – nos intérêts seront préservés. Car nous ne saurions tolérer que les investissements faits année après année, à travers les primes, ne soient pas appréciés et pris en compte lors des tractations financières. Peste ou choléra ? Que le changement qu’apporterait la caisse publique excite certains esprits n’a rien de surprenant. Gardons la tête froide et demeurons ouverts aux échanges d’arguments. Et, surtout, prévoyons d’aller voter le 28 septembre, car ce sont les assuré·e·s qui ont les cartes en main !
Uroz Jose, St-Maurice, décédé le 10.06.2014 à l’âge de 77 ans. Membre de la section IGE Est vaudois/Valais romand depuis 1972.
Rémy Addor
juinaoût : exposition L’exposition invite à un voyage et à une réflexion sur l’époque où la société cubaine commençait à prendre son destin en main. L’essai photographique, Cherchez la femme est un travail sur les femmes cubaines et une réflexion sur la photographie, présentée à La Havane en 1966, sous le titre “Foto mentira” – la photographie n’est pas toujours un « miroir du monde ». Castro (Le visage de la Révolu tion), publié en 1969 par l’éditeur Hans-Rudolph Lutz à Zurich, est un essai sur la représentation de
Fidel sur les murs, les affiches, etc. Les séries Che et Coca montrent comment deux figures ou images iconographiques se partageaient symboliquement l’espace public. Luc Chessex laisse aux visiteurs la liberté d’interprétation en indiquant l’année, le lieu des prises de vue et tirages argentiques. L’exposition est accompagnée du film en continu Quand il n’y a plus d’Eldo rado, de Claude Champion (1980), avec des textes de Jacques Pilet et réalisé à partir des photographies de Chessex.
caISSe MaladIe puBlIque : SoyonS prêtS à la conFrontatIon
novembre : rencontre avec chessex Luc Chessex expose régulièrement son travail de photographe mais le fait aussi régulièrement éditer par des livres photographiques accompagnés de textes d’auteurs. La branche Communication visuelle de syndicom organise une rencontre avec Luc Chessex sur le sujet de sa collaboration avec Hans Rudolph Lutz, graphiste et typographe engagé, pour la création de ses premiers livres photographiques jusqu’à ce jour. Veuillez d’ores et déjà noter la date du samedi 15 novembre 2014 au mudac à Lausanne. Roger Emmenegger, membre du comité de branche Communication visuelle Infos pratiques : Expo : du 4 juin au 24 août 2014, Musée de l’Elysée, av. de l’Elysée 18 à Lausanne, www.elysee.ch. Ouvert du mardi au dimanche de 11 h à 18 h. Tarifs : 8.-, AVS : 6.–, AI, étudiants, apprentis, chômeurs : 4.–.
décès Boinay Michel, Vendlincourt, décédé le 15.06.2014 à l’âge de 81 ans. Membre de la section Arc jurassien Poste depuis 1999. DiattaTroyon Dominique, Martigny, décédée le 31.05.2014 à l’âge de 58 ans. Membre de la section Valais Télécommunication depuis 1995. Marchon Pierre, Avully, décédé le 10.06.2014 à l’âge de 67 ans. Membre de la section Genève Télécom depuis 1986. Perroud Louis, Epalinges, décédé le 14.06.2014 à l’âge de 75 ans. Membre de la section Vaud Télécom depuis 1962.
secrétariat régional lausanne Rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39 courriel : lausanne@syndicom.ch lundi à vendredi : permanence téléphonique 8 h 30-12 h et 14 h-16 h Alex Patino : 058 817 19 30 Bernard Remion : 058 817 19 33 Catherine Tabary : 058 817 19 34 Fabienne Brunner : 058 817 19 36 Patricia Alcaraz : 058 817 19 31 Philippe Morerod : 058 817 19 37 autres secrétariats régionaux Bienne : Murtenstrasse 33, 2500 Bienne, tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86 Fribourg : Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg, tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91 François Ducrest : 058 817 19 92 Genève : Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26 Eric Schwapp : 058 817 19 24 neuchâtel : Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel, tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21 Jean-François Donzé : 058 817 19 19 valais : Av. de la Gare 41, 1950 Sion, tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81 Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23 Pour contacter directement un·e secrétaire de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi : prenom.nom@syndicom.ch (sans accent) secrétariat central Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 courriel : mail@syndicom.ch caisse de chômage Rue Pichard 7, 1003 Lausanne info@syndicom.caissechomage.ch tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61 permanence téléphonique : lundi, mercredi et jeudi 9 h-11 h 30 Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à 11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage). Expédition des documents : Loosli strasse 15, 3027 Berne. Caisse de chômage, Genève Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève, Tél. 022 749 29 05 Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h
Durant les mois de juillet et d’août, il n’y aura aucune permanence syndicale
impressum rédaction Allemand et rédactrice en chef : syndicom, die Zeitung, Nina Scheu, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne, tél. 058 817 18 68, redaktion@syndicom.ch Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne, tél. 058 817 19 38, redaction@syndicom.ch Italien : syndicom, il giornale, Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno, tél. 058 817 19 63, redazione@syndicom.ch
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syndicom | N° 9 | 11 juillet 2014
Nouveau propriétaire pour les librairies payot
« Assurer la pérennité et la continuité de Payot » Après de longs mois de suspense pour savoir quand et qui reprendrait le réseau de librairies romandes Payot, détenu jusque-là par Payot Naville Distribution SA (PND), à 65 % en main de Lagardère (médias et missiles) et à 35 % en main de Tamedia, c’est son directeur général, Pascal Vandenberghe, qui reprend la société. Il s’est voulu rassurant en indiquant qu’il « fallait prendre ce risque pour assurer la pérennité et la continuité de l’entreprise ». Yves sancey Il demeure pourtant encore quelques zones d’ombre dans ce rachat. Pour financer cette transaction, dont le montant tournerait, selon 24 Heures, autour des 15 millions (le chiffre de 25 millions, aujourd’hui surévalué selon Vandenberghe, avait été évoqué par lui-même en 2012), la société Kairos Holding – dont le patron de Payot Libraire est le seul actionnaire – a pu bénéficier d’un prêt sur le très long terme à un taux modeste. L’héritière de la dynastie Hoffmann, Vera Michalski, très active dans la culture et l’édition, a permis cette reprise dans des conditions qui n’obligent pas à pressuriser les employé·e·s pour arriver aux marges de 15 à 20 % en vogue chez
Photo Yves saNceY
Le 17 juin dernier, Pascal Vandenberghe, directeur de Payot Libraire depuis 1994, a fait le show lors de la conférence de presse qui annonçait le retrait du groupe Lagardère à son profit. Pour les salarié·e·s, le fait que le groupe – 32 % du marché romand du livre – soit entre les mains d’un homme de métier rassure. L’exemple récent de la chaîne Chapitre en France, en main du fonds d’investissement américain Najafi Companies, qui s’est soldée par la mise en vente de ses 57 commerces, la suppression de 271 postes et la fermeture ou la cession de 12 librairies, montre les conséquences désastreuses en cas de reprise par un groupe financier.
certains groupes de presse alémaniques. Pour Vandenberghe, cela évite le risque d’une restructuration et peut assurer leur emploi aux 270 employé·e·s de Payot Libraire et aux 24 salarié·e·s de Nature & Découvertes. Le groupe parle même de nouvelles enseignes – visiblement rentables – Nature & Découvertes outre Sarine et à Munich. Payot est également détenu à 5 % par l’homme d’affaires vaudois Jean-Marc Probst (construction) et à 20 % par la holding française Mercator qui, outre son président François Lemarchand, compte parmi ses administrateurs son fils Antoine (PDG des 49 établissements Nature & Découvertes en France). Petite inquiétude, car ce dernier se bat farouchement pour que certaines de ces enseignes en zones « touristiques » soient ouvertes le dimanche, comme au centre commercial Bercy Village, et il ne porte pas dans son cœur le Code du travail, qu’il souhaite remplacer par un Code de la Personne au travail (BFMTV, 16.6.2014). Pour Lagardère et Tamedia, il reste encore une inconnue. A qui vont-ils vendre l’autre partie du groupe, Naville, dont dépendent 1400 kiosques romands ? A une chaîne de kiosque alémanique ou, comme le laisse entendre L’Hebdo, à un consortium de deux fonds d’investissement américains ? Affaire à suivre.
Lagardère solde et se concentre sur le « travel retail » Pendant longtemps, la branche « librairies, livres et journaux » du groupe français Lagardère (hachette), utile pour faire et défaire les réputations et empocher des marchés publics, était financée par les canons et les missiles (Matra puis eaDs). contrairement à son père Jean-Luc, porté sur l’industrie et l’aéronautique, arnaud Lagardère cède en 2006 une grande partie de ses actions eaDs, peu avant que l’action ne chute en Bourse. si l’autorité des marchés financiers avait clos le dossier sans aucune sanction, le groupe Lagardère a ensuite été renvoyé en correctionnelle, en décembre 2013, pour délit d’initiés. Lagardère a vendu le reste (7,5 % des actions eaDs) en avril 2013, réalisant une plusvalue nette d’impôts et de frais de transaction de 1,8 milliard d’euros, en « siphonnant » au passage la trésorerie du groupe, selon Marianne (9.4.2013). Il annonce alors son intention de se développer dans des secteurs porteurs tels que le « travel retail » (distribution de livres et d’autres produits – cadeaux, tasses souvenirs… – destinés aux voyageurs dans les gares et les aéroports), le numérique et la gestion des droits. tout le reste doit passer par-dessus bord. Notamment les kiosques Naville et
les librairies Payot. et l’empire de presse. en 2011, Lagardère vendait ses magazines à l’international au groupe hearst. en 2013, il annonçait qu’il revendait, « à prix sacrifié » selon Libération (3.4.2104), une partie de son empire de presse français (Psychologies, Be, Union, Auto Moto ou encore Première), représentant 50 millions de chiffre d’affaires. c’est l’alliance du jeune groupe Reworld Media (déjà propriétaire notamment de Marie France et du groupe Marie claire) au belge Rossel (Le Soir, La Voix du Nord…) qui reprend le paquet de dix titres. selon acrimed, « le plan de licenciements qui en découlerait toucherait plus de 210 salariés des services transverses, 354 journalistes dont 214 pigistes réguliers ». et les autres titres restant à Lagardère (notamment Elle, Paris-Match ou le JDD), soit près de 570 emplois, sont menacés de fortes restructurations. Pour oublier leurs plans sociaux, les salarié·e·s du groupe peuvent toujours suivre les aventures de Jade et Nono dans les pages people des journaux de son (ex-)groupe de presse. Le patron, arnaud « Nono » Lagardère, « frère » de sarko, 170e fortune de France, 53 ans, roucoule en effet depuis quelques années avec Jade, une jeune mannequin belge de 23 ans. (Ys)
eNquête sur les coNditioNs de travail des jourNalistes
Au Tessin, un journaliste sur deux est sous-payé Une enquête sur les conditions de travail des journalistes au Tessin confirme la situation préoccupante signalée depuis longtemps par les syndicats : bas salaires, augmentation de la charge de travail, autonomie rédactionnelle non garantie et précarisation des conditions de travail. Voilà les maux mis en évidence dans les réponses à l’enquête effectuée. Ils concernent l’ensemble du personnel – de la presse écrite aux médias électroniques. Près de 51 % des journalistes tessinois de la presse écrite perçoivent un salaire inférieur à celui convenu dans le dernier contrat collectif de travail en vigueur. Dans 19 % des cas, il est même inférieur à l’échelon salarial le plus bas. C’est ce que révèle une enquête menée par l’Associazione Ticinese dei Giornalisti et le syndicat suisse des mass media (SSM), en collaboration avec syndicom. Elle se base sur les réponses de 192 membres (sur un total de 780) et a été publiée le 13 juin dernier. Les syndicats critiquent les éditeurs tessinois. En raison du vide contractuel qui y règne depuis 2004, les conditions de travail se sont détériorées – malgré toutes les promesses faites.
Au Tessin, le salaire des journalistes (toutes catégories confondues, de la presse à la télévision) est inférieur de 17 % à la moyenne suisse. En 2014, un journaliste gagne 6153 fr., contre 7200 fr. dans le reste de la Suisse (d’après une étude de 2007).
les femmes, 6153 fr. pour les hommes). A la RSI, les femmes gagnent en moyenne 7769 fr. et les hommes 8423 fr., car ces derniers occupent plus fréquemment des postes de cadres.
les femmes gagNeNt moiNs
travail sur appel saNs aucuNe garaNtie
La RSI (Radiotelevisione svizzera di lingua italiana), encore conventionnée pour l’instant, verse les salaires moyens les plus élevés au Tessin. Mais tout comme dans la presse, l’écart salarial entre les femmes et les hommes y reste patent. D’après les syndicats des médias, l’écart est de 17 % dans la presse (5250 fr. pour
Les syndicats ont jugé particulièrement précaire la situation des collaborateurs externes de la RSI. Une centaine de personnes sont concernées. Leurs contrats ne définissent qu’approximativement leur véritable taux d’occupation. Celles et ceux qui travaillent sur appel n’ont pas de garantie de toucher un salaire plein.
La décision de présenter cette enquête le 13 juin n’est pas fortuite. Elle s’inscrit dans la campagne « Jetzt schlägt’s 13 », qui est née en Suisse alémanique de la collaboration entre syndicom et impressum. Le 13 de chaque mois, les deux syndicats lancent une action de protestation. Si les éditeurs refusent de renégocier les conditions de travail avec les partenaires sociaux, des dénonciations seront envisagées (au Tessin aussi) sur le plan tant public que légal, comme lors des actions menées en Suisse alémanique contre les groupes Ringier, Tamedia et NZZ.
Rédaction avec l’ats