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« J’ai vu ce que vous avez fait, (c’est-à-dire, durant un jour du Ramadan, de l’accompagner dans sa prière à son insu) mais dorénavant ô fidèles priez chez vous ! Car la meilleure prière pour l’homme est celle qui est faite chez lui, sauf lorsqu’il s’agit de la prière obligatoire. » Hadith rapporté par : Le sahih de Boukhari, le sahih de Mouslim, abi

Daoud, Nissa’i, Tirmizi, Hamed ibn Hanbal, ibn Khozaima et bien d’autres.

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Boukhari faisait les Tarawhir, non pas à la mosquée, mais chez lui ! « Pendant le mois du Ramadan, les amis d'Al-Boukhari se réunissaient chez lui. Il les guidait dans la prière en lisant vingt versets à chaque génuflexion, jusqu'à lire tout le Coran. Dans la nuit, il lisait la moitié ou le tiers du texte sacré, l’achevant toutes les trois nuits. Il le terminait également une fois par jour, au moment de la rupture. Puis, il disait, après avoir lu le coran en entier, une invocation exaucée. » (Page 52 de la biographie de l’Imam Al-Boukhari par : Takiyy al dîne Al Nadawi Al-Mazahini.)

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Le hadith qui a été, volontairement ou involontairement, le plus utilisé lequel a gravement induit les musulmans en erreur, est le suivant : « Aïcha a rapporté : « Une certaine nuit l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - fit une prière à la mosquée et les musulmans firent la même prière. La nuit suivante, il fit de nouveau cette même prière et ils l’imitèrent. À la troisième nuit et la quatrième nuit, les fidèles se rassemblèrent (pour faire cette prière), mais l’Envoyé de Dieu que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - ne se rendit pas à la mosquée. Le matin de la quatrième nuit, il leur dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de vous rejoindre, c’est que j’ai craint que cette prière ne devienne une obligation pour vous. »

(Hadith rapporté par : Le sahih de Boukhari.)

Après quoi, on leur dit : « Le Prophète a uniquement craint que cette prière ne devienne une obligation pour nous. Il ne l’a donc ni interdite, ni rendue obligatoire ! » FAUX ! Puisque ce hadith est amputé ! On a, souvent, sciemment caché aux musulmans ce hadith : Zaïd ben Tsâbit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ! Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. »

(Hadith rapporté par : Le sahih de Boukhari & le sahih de Mouslim.)

Et là, contrairement au hadith amputé, nous avons l’interdiction claire et nette du Prophète de faire les Tarawhir, ou toutes autres prières surérogatoires, à la mosquée !

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Lorsque je me suis converti à l’Islam il y a environ une quinzaine d’années, j’allais, avec mon père, accomplir la prière dite de Tarawhir. Cette prière débute avec le commencement du mois du jeûne du Ramadan et se termine (généralement) le 27e jour de ce même mois. Lorsque le mois du Ramadan débutait, nous nous rendions donc, mon père, moi-même, ainsi que d’autres fidèles, amis de mon père, à la mosquée accomplir, le pensions-nous, notre devoir de musulman en effectuant la prière dite de Tarawhir. J’ai ainsi, comme tout bon musulman, accompli cette prière durant quelques années. Car, si le Prophète a ordonné, recommandé ou même uniquement accompli les Tarawhir, on se doit donc, à notre tour, de les accomplir. Voilà mon raisonnement, et le raisonnement, je le crois, que tout musulman a, ou devrait avoir. Raisonnement, selon moi, parfaitement juste et conforme à l’esprit de l’Islam. Cependant, un jour, je me suis intéressé à un livre intitulé « Histoire des premiers temps de l’Islam1 », dont l’auteur se dit ouvertement Chiite. Ce dernier y dénonce, entre autres, la prière dite de Tarawhir comme étant une innovation instituée par Omar, sans pour autant, d’une façon ou d’une autre, argumenter son affirmation.

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Sayyed Safdar Husayn. Edition : Publication du séminaire islamique 7


N’étant pas Chiite, je n’ai donc d’abord pas cru à cette accusation que je considérais comme extrêmement grave, puisque l’auteur accuse nommément Omar, fils de Khatab (que Dieu soit satisfait de lui), d’avoir introduit cette innovation. Et nous savons combien au regard de la loi Islamique innover est blâmable. Je me suis dit : « Comment un compagnon du Prophète, de surcroît le second calife, pouvait-il inventer une prière, plus grave encore, l’institutionnaliser ? » Impossible ! Puisque seuls Allah, ou son Prophète, peuvent instituer une prière. Aucun homme n’a le droit d’inventer une prière, pas plus qu’il n’a le droit d’inventer un jeûne, etc. Il peut, certes, se l’imposer à condition, bien sûr, que cela n’entre pas en contradiction avec les enseignements, mais en aucun cas, il n’a le droit de l’institutionnaliser. Où irions-nous si chacun de nous avait le droit d’inventer une pratique religieuse pour l’imposer à une, deux, cent, trois cents personnes et plus ? A plus forte raison lorsque cette pratique contredit l’enseignement ! Je me disais donc que c’était encore un mensonge des Chiites qui tentent, une fois de plus, de culpabiliser un compagnon du Prophète, qu’ils, nous le savons, détestent. Cependant, et afin de prouver sa bonne foi, l’auteur cite une référence Sunnite, en l’occurrence, l’historien Tabari. Cela m’a donc contraint, conformément à la loi et à l’éthique de l’Islam, de me pencher plus sérieusement sur la question. Puisque, on le sait, Tabari n’était pas Chiite, et que, on le sait aussi, la plupart, pour ne pas dire tous les savants dits Sunnites, se réfèrent à lui. Même si l’on prétend qu’il fut infiltré par des Chiites, mais cela est un autre débat. Si donc Tabari lequel n’était pas Chiite et qui, de surcroît, est reconnu comme un grand savant, avance que les Tarawhir sont une innovation établie par Omar, c’est qu’il doit savoir de quoi il parle ! Je me décidai donc, et dans un premier temps, d' examiner le 8


livre de Tabari afin de savoir ce qui est exactement écrit à ce propos. À mon grand étonnement, je fus doublement surpris, puisque non seulement, je lus ce qui suit : « L’une des institutions louables, établie par Omar, fut celle de la prière dite de Tarawhir au mois de Ramadan. Il (Omar) adressa des lettres à toutes les villes des possessions musulmanes pour prescrire cette prière2 .» Tout d’abord, je constate que c’est bien, comme l’a écrit et affirmé l’auteur du livre : « Histoire des premiers temps de l’Islam », Omar qui institua cette prière. Néanmoins, je fus plus surpris encore, lorsque je lus le mot : « louable ». En effet, Tabari dit que ce fut l’une des institutions : « louables d’Omar » ! Or, comment un grand historien et savant comme Tabari pouvait-il louer une innovation, à plus forte raison lorsque l’on sait avec certitude que cette innovation contredit, comme on le verra, radicalement la Sunna ? Je décidai donc de pousser plus loin encore ma petite recherche, tout d’abord en me penchant sur la version originale du livre de Tabari, puisque le texte ci-dessus cité, résulte de la traduction de Hermann Zotenberg. Je lus donc la version originale de Tabari, laquelle est, on le sait, en langue arabe. À la lecture de ce texte, je fus stupéfait ! Voici ce qui y est écrit : « Et c’est lui (Omar) qui le premier a rassemblé les gens (musulmans) sous la direction d’un seul Imam pour accomplir la prière dite de Tarawhir durant le mois du Ramadan. Il adressa des lettres à toutes les villes des possessions musulmanes pour leur ordonner d’agir ainsi3 », etc. Mais… où est donc passé le mot « louable » pourtant clairement mentionné dans le livre de Tabari version française ? La raison pour laquelle le mot « louable » n’est pas mentionné dans la version originale de Tabari 2 3

Tabari. Edition : D’art les heures claires. page 541 Tabari. Edition : Dar Kitab al Ralmiya. page 569-570. 9


est due au fait que le mot louable a été purement et simplement inventé ! INCROYABLE ! Incroyable certes, mais pourtant vrai ! Ainsi, on veut faire croire au lecteur, probablement pour donner un caractère plus licite des Tarawhir, que Tabari a dit que les Tarawihr furent une innovation louable, alors que Tabari n’a jamais écrit cela ! De plus, et comme on le verra, comment Tabari aurait-il pu écrire cela, lorsque l’on sait avec certitude, que cette pratique, les Tarawhir, contredit l’ensemble des informations en notre possession, lesquelles proscrivent clairement, et sans l’ombre d’un doute, les Tarawhir ? En réalité, et comme je l’ai déjà dit, Tabari n’a jamais écrit que les Tarawhir étaient une institution louable. Ce n’est qu’un rajout parmi tant d’autres. Ainsi, le lecteur pourra découvrir dans mon livre « Qui est le criminel qui a falsifié le livre de Tabari ? » à quel point celui de Tabari a été dénaturé. En conséquence de quoi, nous sommes contraints de constater qu’un, ou des manipulateurs, se sont permis de dénaturer le livre de Tabari. Qui sont-ils ? Quel est leur objectif ? Un certain nombre d’éléments probants, laissent à penser, que, manifestement, nous sommes au cœur d’un conflit Chiite/Sunnite. Étrangement, on s’aperçoit que cette fois-ci, les manipulateurs se trouvent du côté Sunnite. Puisque la falsification ici citée, n’a sans l’ombre d’un doute qu’un seul objectif, celui de préserver Omar, fils de Khatab, de toute critique, et par conséquent, le blanchir de toute erreur, déviation ou innovation blâmable. Bien que celui-ci n’a, évidemment, rien demandé !

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Qui ? Cela peut venir du traducteur lui-même, comme cela

peut venir d’une ou plusieurs autres personnes.

Pourquoi ? À l’évidence, et cela ne fait aucun doute, afin d’induire les musulmans en erreur. On préfère vraisemblablement savoir les musulmans à la mosquée s’éreintant à prier, plutôt que de les voir évoquer l’actualité politique. Puisque l’on sait très bien, que le mois du Ramadan est propice à l’affrontement guerrier. Il ne serait donc pas du tout étonnant que si cette innovation, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, c’est-à-dire à l’échelle planétaire, ne soit pas dénoncée, c’est parce qu’on le veut bien ! Quoi qu’il en soit, l’absence totale de dénonciation, volontaire ou pas, arrange sans aucun doute possible tous les États mécréants et hypocrites, ce qui est, on le conviendra, une bien étrange coïncidence !

Cependant, une autre hypothèse est aussi et parallèlement envisageable, à savoir que l’on ait voulu blanchir Omar. L’affrontement Chiite/Sunnite y joue probablement un rôle important. On tente de conforter des thèses Sunnites, non pas par l’étude impartiale, mais par le mensonge et la manipulation. Ce qui est fort lamentable.

Je vous conseille de faire très attention aux traductions, lesquelles peuvent vous induire gravement en erreur. 4

Exemple : Si vous lisez la traduction du sommaire du Sahih

de Mouslim à la page 190 et au numéro 317, vous y lirez ce qui suit : « Le Prophète a dit : « Celui qui fait les prières surérogatoires au mois du Ramadan (Tarawhir) en pleine foi et conviction ses péchés antérieurs lui seront pardonnés. » 4

Dar al Kotob Al Ilmiyah - Beyrouth Liban 11


Cela sous-entend donc, que le Prophète faisait les Tarawhir puisqu’il est précisé, entre parenthèses, « Tarawhir ». Alors que, bien sûr, cela est faux. Puisque à la lecture du texte version arabe, le mot « Tarawhir » n’existe pas. On a, en effet, traduit les mots « veillées nocturnes » (' 1 ) par « Tarawhir » ! Ce qui, bien sûr, en change totalement le sens. Ainsi, on veut faire croire aux musulmans que le Prophète a accompli et recommandé de faire les Tarawhir, et cela exactement comme elles sont accomplies de nos jours ! Ce qui est, bien sûr, absolument faux. Nous savons que : « veillées nocturnes » (' 1 ) ne veut pas forcement dire : « prières », et moins encore « Tarawhir », en tout cas telles qu’on les connaît aujourd’hui. Effectivement, on peut veiller durant le mois du Ramadan en lisant par exemple le Coran, faire des invocations, des évocations, ou encore lire des livres religieux, etc. Alors, comment, à partir des mots « veillées nocturnes », a-t-on pu passer à « Tarawhir » ? Surtout lorsque l’on sait parfaitement que citer le mot : « Tarawhir » induira forcément les musulmans en erreur, parce qu’ils établiront, immédiatement et immanquablement, un parallèle avec les Tarwhir telles qu’elles sont pratiquées de nos jours, c’est-à-dire à la mosquée. De plus, il faut également savoir qu’à la lecture du sommaire du sahih de Mouslim, traduit en français, y figure un chapitre intitulé : « Tarawhir », un chapitre très court puisqu’il comprend trois hadiths. Le premier texte figurant dans ce chapitre est celui qui a été cité plus haut, et qui fut traduit d’une façon, et c’est le moins que l’on puisse dire, très particulière. Le second est identique à celui qui a été cité, et qui est rapporté par Boukhari, à savoir : Aïcha a rapporté : « Une certaine nuit l’Envoyé de Dieu que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - fit une prière à la mosquée et les musulmans firent la même prière. La nuit suivante, il fit de nouveau cette même prière et ils l’imitèrent. À la 12


troisième nuit et la quatrième nuit, les fidèles se rassemblèrent (pour faire cette prière), mais l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - ne se rendit pas à la mosquée. Le matin de la quatrième nuit, il leur dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de vous rejoindre, c’est que j’ai craint que cette prière ne devienne une obligation pour vous. » Nous constatons, que le comportement du Prophète, n’a, non seulement, rien à voir avec les Tarawhir, mais bien plus, il les contredit ! Le troisième texte évoque la nuit du destin. Il n’y a donc aucun rapport, une fois de plus, avec les Tarawhir. Alors, comment a-t-on pu réussir cet « exploit » : écrire un chapitre sur un sujet (Tarawhir), alors qu’il n’existe aucun hadith sur les Tarawhir ! Enfin, il faut savoir que concernant ce même sommaire de Mouslim, on s’est permis de ne traduire que le hadith ci-dessus cité, à savoir : Aïcha a rapporté : « Une certaine nuit l’Envoyé de Dieu que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - fit une prière à la mosquée et les musulmans firent la même prière. La nuit suivante, il fit de nouveau cette même prière et ils l’imitèrent. A la troisième nuit et la quatrième nuit, les fidèles se rassemblèrent (pour faire cette prière), mais l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - ne se rendit pas à la mosquée. Le matin de la quatrième nuit, il leur dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de vous rejoindre, c’est que j’ai craint que cette prière ne devienne une obligation pour vous. » Alors, que ce hadith est, comme on le verra ci-dessous, amputé. Puisque, Mouslim dans sa version intégrale, donc en arabe, rapporte, lui aussi, tout comme Boukhari et bien d’autres, le hadith suivant : Zaïd ben Tsâbit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les 13


fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » (Boukhari & Mouslim entre autres.) Ce qui change absolument tout ! En effet, si l’on cite uniquement le hadith où le Prophète aurait dit: « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de vous rejoindre, c’est que j’ai craint que cette prière ne devienne une obligation pour vous », on pensera, en toute sincérité et logique, que le Prophète n’a jamais interdit ou même déconseiller la prière dite de Tarawhir, puisqu’il aurait simplement dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de vous rejoindre, c’est que j’ai craint que cette prière ne devienne une obligation pour vous. » En conséquence de quoi, à la lecture de ce hadith, le Prophète n’aurait absolument pas interdit les Tarawhir ; il aurait juste craint que cette prière ne devienne une obligation. Donc, celui ou celle qui souhaite accomplir les Tarawhir, qu’il ou elle le fasse ! Or, cela est complètement inexact. Puisque comme on l’a vu, le hadith intégral, qui est toujours rapporté par Boukhari et Mouslim, dit entre autres : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique5. » Et l’on conviendra parfaitement et sans crainte de tomber dans l’erreur, que contrairement au précédent ce hadith interdit, clairement et fermement, aux musulmans de faire les Tarawhir au sein de la mosquée ! Et c’est bien sur ce hadith que l’on doit fonder notre jugement et donc notre pratique, puisque intégral et authentique. Cependant, il n’a pas été traduit et donc pas cité, ce 5

Boukhari & Mousilm 14


qui est absolument consternant ! On égare les musulmans, en leur mettant sous les yeux des hadiths amputés, lesquels les induiront inévitablement en erreur. Agir de la sorte, n’est, ni plus ni moins, dans le meilleur des cas, de l’ignorance extrême, dans le pire, de la manipulation. Parce que, lorsque l’on décide de traduire un livre de source, donc de témoignage, on ne doit en aucun cas amputer les différents témoignages y figurant, sinon cela engendre ce que l’on a vu. Ou bien, l’on traduit tous les hadiths sur la même question, ou bien, l’on ne traduit aucun d’eux. Parce que si l’on sélectionne les hadiths que l’on va traduire sur un même sujet, tout en occultant d’autres hadiths toujours sur le même sujet, on risque, comme c’est le cas ici, d’engendrer des catastrophes. Nous savons qu’il existe en matière de hadith, de nombreuses variantes, amputations, etc. On ne peut donc, et en aucun cas, citer un hadith sans au préalable vérifier un certain nombre de points. Dont, entre autres, savoir si ce hadith est : amputé, varié, abrogé, contextuel, dénaturé, etc. (A lire ultérieurement : « Autopsie du hadith ».) De ce fait, si l’on sélectionne, sur un même sujet, tel ou tel hadith aux dépens de tel ou tel autre, on impose, de fait, une conclusion qui ne sera pas forcément la bonne. Alors, que si l’on cite tous les hadiths sur un même sujet, le lecteur pourra se rendre compte par lui-même qu’il existe différentes variantes et peut-être même contradictions, etc. En conséquence de quoi, il en tirera lui-même la conclusion qu’il croira être la plus juste. Une des nombreuses règles théologiques consiste à éviter de ne citer qu’une partie du témoignage. Ou bien, on cite tous les hadiths sur un même sujet, ou bien, on ne cite aucun d’eux. Nul n’est autorisé à sélectionner les hadiths qu’il décidera ensuite de citer, afin de tirer une conclusion qui sera probablement erronée. On se doit d’abord de regrouper tous les hadiths sur le sujet traité, puis les étudier pour enfin pouvoir tirer la conclusion qui s’imposera. L’étude ainsi accomplie, déterminera de façon parfaitement impartiale pourquoi tel ou tel hadith fera autorité, et pourquoi tel ou tel hadith sera considéré comme inexact. Inexact parce que amputé, abrogé, varié, dénaturé, etc. 15


Et, justement, le hadith suivant, que l’on ne cesse de nous rabâcher, est amputé. « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de vous rejoindre, c’est que j’ai craint que cette prière ne devienne une obligation pour vous. » Alors, je veux bien croire que certains Chiites ont innové et forgé de nombreux textes, mais il faut arrêter de les accuser à chaque fois qu’une réponse ne convient pas aux Sunnites du XXIe siècle ou plus exactement, aux néo-Sunnites. Ce ne sont pas les Chiites qui ont inventé le mot « louable » dans l’œuvre de Tabari, et cela très probablement, pour blanchir Omar, et dans le même temps, contrecarrer l’une des thèses chiite. Laquelle, on le sait, affirme que les Tarawhir sont une innovation instituée par Omar fils de Khatab. Ce n’est pas, non plus, les Chiites qui ont fait dire à Boukhari les propos suivants : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ! Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » Je tiens à dire, qu’en dépit de mon amertume à l’encontre des Chiites, je voudrais les remercier pour avoir dénoncé nombre de vérités et cela, même s’ils n’ont pas toujours apporté, du point de vue sunnite, une argumentation acceptable. Très probablement, sans leurs dénonciations, je me serais encore égaré sur un grand nombre de sujets. En ce qui me concerne, je suis absolument convaincu que le «lobby savant sunnite» dissimule et manipule en parfaite connaissance de cause leurs disciples. Dans le cas contraire, et si ils font partie des véridiques, alors, qu’ils nous expliquent, pourquoi, et au nom de quelle science, font-ils, et ordonnent-ils de faire, exactement le contraire de ce que le Prophète a dit ? Après quoi, on jugera si, oui ou non, leurs arguments sont acceptables. En ce qui me concerne, et contenu de mon expérience, j’affirme qu’il s’agit bel et bien d’une manipulation orchestrée au plus haut niveau et pour des raisons d’ordre politico-doctrinal. 16


Mais attendons sagement leurs arguments… Je poursuis. Troublé par toutes ces informations, je décidai donc d’aller plus loin dans ma recherche en me référant à des sources plus sûres que celles de Tabari et surtout moins altérées. Et puisque le Sahih de Boukhari est considéré comme la source la plus fiable après le Coran, en tout cas pour les musulmans dits Sunnites, je décidai de vérifier dans ce même Sahih. Quel fut alors mon étonnement ! Si Tabari a été infiltré par des Chiites, et cela sous prétexte que ce sont sans doute eux qui ont fomenté l’accusation contre Omar en disant que celui-ci avait institué la prière dite de Tarawhir, que dire alors de ce qui est écrit dans le Sahih de Boukhari ? Il ne s’agit alors plus d’infiltration, mais d’inondation ! Nous allons à présent analyser les livres de source, texte par texte, en apportant les commentaires qui s’imposent. Nous verrons alors, de façon parfaitement claire, si, oui ou non, les Tarawhir sont une innovation. Et si, oui ou non, cette innovation va à l’encontre de l’enseignement du Prophète.

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Afin d’éviter toute erreur d’appréciation, je vous présenterai l’intégralité des hadiths en rapport avec les Tarawhir, figurant dans le sahih de Boukhari et celui de Mouslim. Lesquels prouvent que le Prophète n’a, contrairement à ce que l’on nous affirme, jamais prié avec ses compagnons. Ensuite, nous considérerons les autres hadiths. 1) Aïcha rapporte : « Qu’une nuit le Prophète sortit au milieu de la nuit et alla prier dans la mosquée. Des fidèles firent la même prière que lui. Le lendemain matin, la chose fut racontée ; un plus grand nombre de fidèles se réunirent, et, quand le Prophète fit la prière, ils la firent avec lui. Le lendemain matin, on raconta ce qui venait de se passer et, à la troisième nuit, les fidèles se trouvèrent en grand nombre à la mosquée. Le soir, le Prophète se rendit à la mosquée ; il pria et les fidèles prièrent avec lui. La quatrième nuit, la mosquée fut trop étroite pour contenir les fidèles. Le Prophète vint pour faire la prière du matin et, quand il l’eut achevée, il se tourna vers les fidèles, fit la profession de foi et dit ensuite : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici, mais j’ai craint que cette prière en commun devenant obligatoire pour vous, vous ne puissiez pas la faire6. » « Quand le Prophète mourut les choses étaient dans le même état7. » 2) Aïcha a rapporté : « Une certaine nuit, l’Envoyé de Dieu que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - fit une prière à la mosquée et les musulmans firent la même prière. La nuit suivante, il fit de nouveau cette même prière et ils l’imitèrent. À la troisième nuit et la quatrième nuit, les fidèles se rassemblèrent (pour faire cette prière), mais l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde Sa 6 7

Boukhari & Mousilm Boukhari & Mousilm 18


grâce et Sa paix - ne se rendit pas à la mosquée. Le matin de la quatrième nuit, il leur dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de vous rejoindre, c’est que j’ai craint que cette prière ne devienne une obligation pour vous8.» 3) Aïcha a raconté que : « L’Envoyé de Dieu sortit une fois

en pleine nuit et alla prier dans la mosquée. D’autres personnes firent la même prière que lui. Le matin, les fidèles s’entretinrent de cet événement, et (la nuit suivante) un plus grand nombre d’entre eux firent la prière avec le Prophète. Le matin, les fidèles s’entretinrent encore de la chose, et la troisième nuit un plus grand nombre de fidèles allèrent à la mosquée. Le Prophète se rendit au milieu d’eux, et les fidèles suivirent sa prière. Quand vint la quatrième nuit, la mosquée put à peine contenir les fidèles. Mais le Prophète ne sortit que pour la prière du matin. Lorsqu’il eut achevé la prière de l’aube, il se tourna vers les fidèles, prononça la profession de foi et dit ensuite : « Je n’ignorais pas votre présence, mais j’ai craint que cette prière ne devînt pour vous une obligation que vous ne pourriez pas toujours remplir9. » 4) Aïcha, la mère des croyants, rapporte que : « L’Envoyé de Dieu, une certaine nuit, pria dans la mosquée. Quelques fidèles firent la même prière. La nuit suivante, il renouvela cette prière et les fidèles (qui l’imitèrent) devinrent plus nombreux et se rendirent en grand nombre à la mosquée la troisième et la quatrième nuit, bien que l’Envoyé de Dieu ne se rendît plus auprès d’eux. Le lendemain (de la quatrième nuit), il me dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous, c’est que j’ai craint que cela ne vous parût une obligation. » Ce récit se déroule pendant le Ramadan10 . Si l’on extrait de ces textes les éléments fondateurs et pertinents, on se rendra compte de ce qui suit : TEXTE 1 :

« Je n’ignorais pas que vous fussiez ici. »

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Boukhari & Mousilm Boukhari & Mousilm 10 Boukhari & Mousilm 9

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(Boukhari-Mouslim.) TEXTE 2 : « J’ai vu ce que vous avez fait. » « Ce qui m’a empêché de vous rejoindre. » (Boukhari-Mouslim.) TEXTE 3 : « Je n’ignorais pas votre présence. » (Boukhari-Mouslim.) TEXTE 4 : « J’ai vu ce que vous avez fait. » « Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous. » (Boukhari-Mouslim.)

À travers ces textes, on apprend que, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, le Prophète n’a jamais prié avec ses compagnons, puisqu’il est écrit, dans chacun de ces textes, cette parole du Prophète : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici. » Ou encore : « Ce qui m’a empêché de vous rejoindre », « Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous. » Cela prouve parfaitement, et contrairement à ce que l’on nous a dit et affirmé, que le Prophète n’a jamais prié avec ses compagnons, sinon le Prophète n’aurait pas dit : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici », ou encore, « Ce qui m’a empêché de vous rejoindre. » Ces phrases prouvent, sans aucun doute possible, que le Prophète ne pria pas avec ses compagnons, mais que ces derniers, comme on l’a vu, suivirent sa prière à son insu. Sinon ces phrases n’auraient plus aucun sens : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici », « J’ai vu ce que vous avez fait », « Je n’ignorais pas votre présence », « Ce qui m’a empêché de vous rejoindre », « Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous. » Je doute fort que lorsque l’on prie avec une, ou plusieurs personnes, on puisse ensuite ainsi s’exprimer ! Et vous ? Dire ensuite que le Prophète pria avec ses compagnons est ou un mensonge en vue de manipuler les musulmans, ou un acte d’ignorance extrême. Même si je m’interroge vivement sur le fait de comprendre : comment peut-on affirmer que le Prophète pria avec ses compagnons alors qu’à la lecture des textes, il n’est fait nulle part mention de ce fait ! Alors, comment a-t-on pu ainsi « lire » ce qui n’est écrit nulle part ! Voilà la première constatation. 20


Je poursuis. On pourra lire, à la fin du texte numéro 1, figurant dans le sahih de Boukhari et de bien d’autres, ce qui suit : « Quand le Prophète mourut les choses étaient dans le même état11. » On apprend donc que les compagnons avaient mis un terme à cette pratique, et cela comme on le verra, sur ordre du Prophète. C’est donc que les compagnons avaient bien compris l’ordre du Prophète, et ne l’ont, à aucun moment, compris comme une simple recommandation, moins encore, conseil. Permettez-moi de poursuivre.

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Boukhari & Mousilm 21


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Ibn Chihâb ajoute : « Quand le Prophète mourut, les choses étaient ainsi et elles continuèrent de la même manière sous le Califat de Abou Bakr et jusqu’au début du Califat d’Omar. » (Sahih de Boukhari.)

Cela prouve fort bien, que, ni le Prophète, ni Abou Bakr, n’ont accompli les Tarawhir, et qu’elles furent instituées au début du Califat d’Omar. Poursuivons.

« Abderrahman ben Abdelqâri a dit : « Une nuit, pendant le Ramadan, j’allai avec Omar ben El Khattab à la mosquée. Les fidèles étaient en groupes dispersés. Ici un homme faisait sa prière pour son propre compte, ailleurs un homme dirigeait la prière de son groupe. Omar dit alors : « Il me semble que si je réunissais tous ces gens-là sous la direction d’un seul lecteur, cela serait plus convenable. » Alors, mettant son dessein à exécution, il les rassembla sous la direction de Obayy ben Ka’b12. » « Une autre nuit, je sortis également avec Omar. Les fidèles priaient sous la direction de leur lecteur : « Quelle excellente innovation, s’écria Omar. Ceux qui dorment sans faire cette prière font mieux que ceux qui se lèvent pour la faire. » Il voulait dire : à la fin de 13 la nuit. Et les fidèles firent cette prière au début de la nuit . »

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Omar a dit : « Oui c’est bien une innovation. » (Boukhari, Hamed et bien d’autres.)

À travers ces récits, nous avons encore la preuve que c’est bien Omar qui institua la prière dite Tarawhir telle qu’on la connaît aujourd’hui. Poursuivons.

12 13

Boukhari & Mousilm Boukhari & Mousilm 22


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À travers les textes qui vont suivre, nous allons nous rendre compte que le Prophète a interdit la prière de Tarawhir, en tout cas, telle que nous la connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire, accomplie au sein de la mosquée. Ces récits sont extraits du sahih de Boukhari et celui de Mouslim. D’après Zaïd ben Tsâbit : « Pendant le Ramadan, le Prophète se fit une cellule - je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadith, que Zaïd ajouta : « avec une natte » - Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre des compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu’il s’en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » 76 04 8 97 :; 3< :%= :6 # # : 4 : >$ 7<, 9 #4 % : ? 7 @A ( 9- # 7<, 9 67 ! 9 B # )B ! /F > G A- !( ' B 15 ,5 C ,$ <8 :" 5, /D E ;H < ;- % IJ96? 68 ! , )* ./,- # + )* '( %& $ # " 0 Zaïd ben Tsâbit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne 23


cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » - # 6 <: 7 4 : . K? A # : <: =E A :: 6 7 4 :: 4 9 ( 7# : 6 , #L : ? 7 : 67 F > M < 0= > ) B 7<, 9 6 7 B<NE : ,$ * % <NE<6E , /D4 - ! # 7<, 9 ! /F > ! 7<, 9 67 O P < < (A 0 , 9 6 7 ! 68 M 4 (Q ! /F > R 4 4 < !$ 7<: $ # )* ;- 7,5 S96? 0 - )* ./,- # + )* J%&. À travers ces récits, rapportés comme je l’ai dit, par Boukhari et Mouslim entre autres, nous avons la preuve que le Prophète a formellement interdit la prière de Tarawhir telle que nous la connaissons aujourd’hui, puisqu’il dit, je cite : « Ô fidèles, dorénavant priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » Mais encore : « Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » La pratique de Tarawhir contredit donc à 100 % ces dits prophétiques, puisque la prière de Tarawhir, on le sait, ne fait pas partie des prières canoniques ! Passons à présent à la synthèse du texte. Tout d’abord, à la lecture du sahih de Boukhari et celui de Mouslim, on apprend de façon certaine que le Prophète n’a pas prié avec ses compagnons. Je rappelle que les récits sur la question sont unanimes. En effet, ils ne souffrent d’aucune ambiguïté. Ensuite, 24


on apprend de façon certaine que c’est bien Omar qui a innové en demandant aux musulmans de faire les Tarawhir dans la mosquée, une pratique que non seulement le Prophète n’avait jamais faite, (en commun) mais bien plus, qu’il avait formellement interdite. Ensuite, nous avons la preuve que le Prophète a formellement interdit les Tarawhir au sein de la mosquée lorsqu’il a dit entre autres : « Ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » Mais encore : « Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » Alors, comment, à présent, peut-on se permettre de faire exactement le contraire de ce qu’a dit le Prophète ! Nous avons pu constater que les compagnons avaient compris l’ordre du Prophète lorsqu’il leur a dit : « Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique », puisque l’on sait avec certitude, que : « Quand le Prophète mourut les choses étaient dans le même état. » « …Dans le même état » veut clairement dire que les compagnons avaient mis un terme à leurs agissements ! C’est donc bien la preuve que les compagnons avaient obéi au Prophète, et avaient parfaitement compris que les paroles du Prophète étaient, non pas une recommandation, moins encore un conseil, mais un ordre clair et ferme. Surtout, lorsque les compagnons ont vu le Prophète dans cet état : « L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » Mais puisque la parole du Prophète ne suffit plus à convaincre nombre de musulmans, et puisque Boukhari et Mouslim réunis ne suffisent pas plus à convaincre nombre de musulmans 25


prétendument Sunnites, lesquels se font duper par d’autres « musulmans » doués dans l’art de convaincre leur auditoire, souvent très crédule, que le dromadaire a deux bosses, qu’il parle chinois et mange du saumon en écoutant du violon, il est alors indispensable de soulever les points suivants, lesquels sont les répliques connues des néo-Sunnites, version David Copperfield, l’as de l’illusionnisme. Alors, voilà ce qu’on les entend dire : 1) Le Prophète n’a jamais interdit les Tarawhir, il a simplement dit : « Je crains que cela devienne pour vous une obligation que vous ne pourrez accomplir, et puisque le Prophète est mort cela ne peut plus devenir une obligation. » 2) Le Prophète n’a pas interdit les Tarawhir, il les a simplement déconseillées. 3) Dire que toute prière non obligatoire est interdite à la mosquée est faux ! Puisque lorsque l’on se rend à la mosquée, on accomplit bien deux rakaras dites de salutation, en conséquence de quoi, on peut faire des prières surérogatoires à la mosquée, donc les Tarawhir. 4) Omar était considéré comme un Prophète, il est donc impossible qu’il ait commis un acte contraire à la Sunna. 5) Si les Tarawhir étaient une innovation blâmable, pourquoi alors personne parmi les compagnons ou les savants n’a rien dit ? 6) Les Tarawhir sont une bonne chose puisque cela nous permet de nous rencontrer. 7) Que fait-on des autres hadiths en « faveur » des Tarawhir ? 8) Quel mal y a-t-il à faire les Tarawhir ? 9) Le Prophète aurait dit de suivre sa Sunna et celle de ses compagnons.

À présent, je vais essayer de répondre le plus clairement et le plus scientifiquement possible à toutes ces interrogations, pour le moins burlesques, mais oh combien réelles !

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Faux ! Se limiter à la lecture de ce hadith est, soit une erreur, soit une tentative de manipulation. Pourquoi ? Parce que ce hadith est amputé. En effet, lorsqu’on lit correctement le livre de Boukhari et celui de Mouslim, on peut constater qu’il y est écrit ceci : « Ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » Mais encore : « Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » « L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » Ce qui prouve parfaitement bien, que le hadith, cité dans la question 1, est incomplet, et donc invalide. De plus, nous savons que les compagnons, sur ordre du Prophète, ont cessé de se réunir dans la mosquée et cela, jusqu' à ce que Omar fasse ce que l’on sait. Cela prouve, parfaitement, que le hadith 1 est non seulement valide puisque intégral, mais aussi parce qu’il est le dernier en date. C’est donc à partir de ce hadith, que l’on doit légiférer, puisque, à l’évidence, parfaitement authentique. Il est formellement interdit de développer un sujet à partir d’un hadith amputé, abrogé, ou même altéré, etc. parce qu’il est assimilé à un hadith faux. Ainsi, le Prophète n’a pas seulement craint que cette prière ne devienne obligatoire, car à la lecture du 27


hadith intégral, on sait que le Prophète donna l’ordre de ne plus agir ainsi. Et pour celles et ceux qui souhaitent accomplir des prières surérogatoires durant le Ramadan, ou durant tout autre mois de l’année, qu’elles et ils le fassent, mais pas à la mosquée. Puisque la mosquée n’est pas un lieu d’exhibition. Exemple de hadith amputé : 1) Suivant Ibn-' Omar l' Envoyé de Dieu a dit : « J'ai reçu

l'ordre de combattre les gens sans relâche jusqu'à ce qu'ils professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu ; qu'ils accomplissent la prière et qu'ils payent la dîme. Le jour où ils feront tout cela, leurs vies et leurs biens seront respectés par moi, sauf quand l'Islam permettra d'y porter atteinte. Pour le reste ils ne devront de comptes qu'à Dieu. » [Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1 » (El Bokhâri) ; Titre II : « De la foi » ; Chapitre XVI : « S' ils se convertissent (les idolâtres), s' ils accomplissent les prières et qu' ils payent la dîme, laissez-les en paix (sourate IX, verset 5) » ; hadith n°1 ; (page 17)]

2) El-Aswad a dit : « L’Envoyé de Dieu a dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils confessent qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu. Celui qui le confesse n’a rien à craindre de moi : il ne peut être frappé dans sa personne, dans ses biens, conformément au droit de l’Islam, et c’est Dieu qui se charge de son compte. » [Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 2 » (El

Bokhâri) ; Titre LVI: « De la guerre sainte » ; Chapitre CII : « Le Prophète invite les gens à embrasser l’Islam, à reconnaître sa mission prophétique, et à ne pas prendre leurs seigneurs parmi les hommes au détriment de Dieu » ; hadith n°6 ; (page 331)]

On peut facilement se rendre compte que nous sommes face à deux récits contradictoires. En effet, le récit 1, rapporté par Ibn Omar, nous apprend que le Prophète aurait dit : « J'ai reçu l'ordre de combattre les gens sans relâche jusqu'à ce qu'ils professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu ; qu'ils accomplissent la prière et qu'ils payent la dîme », après quoi : «Le jour où ils feront tout cela, leurs vies et leurs biens seront respectés par moi. » 28


Alors que le récit numéro 2, rapporté par El-Aswad, nous apprend que le Prophète aurait dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils confessent qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu » après quoi : « Celui qui le confesse n’a rien à craindre de moi. » Il est bien évident que l’un des deux hadiths est faux, alors qu’ils sont tous deux rapportés par le sahih de Boukhari ! Lorsque je parle de récit faux, je ne parle pas forcément de récit fabriqué de toutes pièces, je qualifie ce hadith de faux car contraire à la vérité et contraire aux pratiques imposées aux musulmans, son application étant un risque d’égarement pour le musulman. Nous constatons que ce hadith n’a pas été purement et simplement inventé, il a bien une origine authentique. Néanmoins, ce hadith a subi les effets du temps. C’est pourquoi il est incomplet. Bien que nous sachions, déjà, que Omar n’avait pas eu connaissance des propos du Prophète, et qu’il argumenta lors de la grande apostasie, en citant, lui aussi, le hadith amputé. Alors, que Abou Bakr, lui, opposa le hadith complet, donc le numéro 1. Ce n’est que plus tard que Omar reconnut son erreur. (Voir Boukhari entre autres). On peut donc penser que la transmission des paroles du Prophète circulait déjà parfois de façon erronée. En effet, ou bien le Prophète a dit : « J'ai reçu l'ordre de combattre les gens sans relâche jusqu'à ce qu'ils professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu ; qu'ils accomplissent la prière et qu'ils payent la dîme. » Ou bien il a dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils confessent qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu. Celui qui le confesse n’a rien à craindre de moi. » Cependant, et en aucun cas, il n’a pas pu tenir les deux propos à la fois. Il n’a pu tenir les deux propos, dans la mesure où ils se contredisent. Or, et je n’apprendrai rien à personne, un Prophète ne se contredit jamais. Constatons encore que le hadith numéro 1 comporte trois conditions que le hadith numéro 2 ne mentionne pas, à savoir : Mohamed est l' Envoyé de Dieu, la prière et la Zakat. Alors que 29


pour le hadith numéro 2, l’attestation de foi suffit pour être épargné, on ne peut en aucun cas appliquer les deux hadiths sans tomber dans la contradiction. Alors, le Prophète a-t-il reçu l’ordre de combattre les fidèles jusqu' à ce qu’ils : « professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu », ou bien a-t-il reçu l’ordre de les combattre jusqu' à ce qu’ils : «professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu, qu’ils accomplissent la prière et qu'ils payent la dîme » ! Après investigation, on a découvert que le hadith numéro 2 est faux, puisque amputé. Ce hadith contredit le Coran. En effet, nous avons pu authentifier le récit rapporté par Ibn Omar par le Coran. « Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salât et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux», «Mais s’ils se repentent, accomplissent la Salât et acquittent la Zakat, ils deviendront vos frères en religion. Nous exposons intelligiblement les versets pour des gens qui savent. » Le récit numéro 2 est donc faux, car amputé, non seulement ce hadith est infirmé par le Coran, qui comme on le voit comporte les conditions similaires au hadith numéro 1, mais aussi parce qu’il contredit les événements historiques liés à la propagation de l’Islam. En définitive, on peut considérer sans l’ombre d’un doute que le hadith numéro 2 est faux et qu’il faut donc l’isoler des documents pratiques. Il contredit très clairement le Coran. Alors que le hadith numéro 1 est authentifié par le Coran, ainsi que les différents événements historiques liés à ce sujet. Je pourrais vous citer des dizaines de hadiths amputés. C’est pour cette raison que l’on ne doit jamais fonder son point de vue sur un hadith amputé pas plus que l’on ne doit fonder son point de vue sur un hadith altéré, abrogé, etc. Le hadith suivant est sans aucun doute amputé : 30


Aïcha, la mère des croyants, rapporte que : « L’Envoyé de Dieu, une certaine nuit, pria dans la mosquée. Quelques fidèles firent la même prière. La nuit suivante, il renouvela cette prière et les fidèles (qui l’imitèrent) devinrent plus nombreux et se rendirent en grand nombre à la mosquée la troisième et la quatrième nuit, bien que l’Envoyé de Dieu ne se rendît plus auprès d’eux. Le lendemain (de la quatrième nuit), il me dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous, c’est que j’ai craint que cela ne vous parût une obligation. » Ce récit se déroule pendant le Ramadan. Le hadith intégral étant celui-ci : Zaïd ben Tsâbit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » Pourquoi celui-ci ? Parce que nous savons avec certitude que les compagnons avaient mis un terme à leur démarche. Et si les compagnons ont mis un terme à leur démarche, c’est sans nul doute qu’un ordre leur a été donné. Et qui d’autre, sinon le Prophète, aurait pu mettre un terme aussi radicalement à leur démarche ? De plus, qui d’autre sinon le Prophète, aurait-il pu dire : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le

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fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique » ! Ces paroles sont bel et bien, et sans aucun doute possible, celles du Prophète. Ou bien, peut-on alors penser, que ces paroles proviennent d’une autre personne que celle du Prophète ! Propos que l’on aurait inventés et que l’on aurait ensuite, sournoisement, introduits à la suite du hadith amputé… !!! Pure fiction ! En définitive, si l’on reconnaît que ces propos sont bien ceux du Prophète, pourquoi alors ne les respectons-nous pas ! Peut-on penser que ces propos on été abrogés ? Bien sûr que non puisque nous savons que : « Quand le Prophète mourut, les choses étaient ainsi et elles continuèrent de la même manière sous le Califat de Abou Bakr et jusqu’au début du Califat d’Omar.» (Sahih de Boukhari.)

En conséquence de quoi, cet argument est donc irrecevable. Permettez-moi de poursuivre.

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Faux ! Puisque l’on sait que le Prophète a dit : « Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » De toute évidence, lorsque le Prophète a dit : « Vous devez faire la prière chez vous », nous sommes face, non pas à un conseil ou à une recommandation, mais à un ordre ( TU ) parfaitement clair et parfaitement prouvé. D’ailleurs, c’est ainsi que les compagnons l’ont compris, puisqu’ils ont mis un terme à leurs agissements, et c’est aussi pourquoi Abou Bakr n’a jamais connu les Tarawhir. Cet argument est donc lui aussi irrecevable. Je poursuis.

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Faux ! Puisque l’on sait que les deux Rakats (génuflexions), que l’on accomplit en entrant dans la mosquée, ont été légiférées par le Prophète en personne. En conséquence de quoi, ces deux Rakats font partie intégrante de la Sunna. À l’identique, par exemple, de la prière dite de l’éclipse du soleil, ou de la prière de demande de la pluie. Alors, que les Tarawhir ont été clairement et fermement interdites par le Prophète au sein de la mosquée, on ne peut donc pas, et en aucun cas, revenir sur cette interdiction sans tomber dans le péché et la transgression. La prière dite de Tarawhir ne peut donc, et en aucun cas, être considérée comme une Sunna. Par conséquent, on ne peut pas contrevenir à la loi qui nous interdit d’accomplir toute prière surérogatoire au sein de la mosquée sans quoi on commet, si on ne le sait pas, une erreur, et si on le sait, un grave péché. À plus forte raison, lorsque l’on sait que le Prophète a dit : «Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » Je poursuis.

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Que Omar soit considéré ou non comme un Prophète, cela ne fait pas de lui, je suppose, un homme infaillible ! Puisqu’il a été très clairement prouvé que Omar s’est, et à plusieurs reprises, trompé. Pour ses erreurs, je vous conseille de lire mon livre « L’ignorance des savants ». Affirmer que Omar se soit trompé, n’est ni une critique déplacée, moins encore, une insulte, mais bien une vérité évidente et établie par des livres de source, dont en premier lieu celui de Boukhari. Je ne vois, en ce qui me concerne, aucun mal ou honte à se tromper ! De plus, on ne peut, au nom d’un titre, en l’occurrence celui du second Prophète qu’aurait été Omar, mettre de côté des hadiths parfaitement authentiques puisque non seulement rapportés par Boukhari et par Mouslim, mais aussi parce qu’il n’existe sur le sujet aucune opposition. Si ce n’est les divagations de tel ou tel prétendu savant. Je ne comprends d’ailleurs pas, comment peut-on tenter de contrecarrer des hadiths authentiques, en argumentant avec des titres que le Prophète aurait donnés à tel ou tel compagnon ! D' autre part, je m’interroge sur le hadith qui fait d’Omar un second Prophète ! En effet, dans ce cas, pourquoi donc le « second Prophète » n’a-t-il pas succédé au Prophète lui-même ? Ou encore, pourquoi le prophète refusa, à que se soit Omar qui durant sa maladie, dirige la prière ? En effet, si l’on adopte cette réflexion, cela signifie qu’à chaque fois que Omar s’était trompé, on aurait quand même dû le suivre sous prétexte qu’il est le « second Prophète » ! Raisonner ainsi est, de toute évidence, une grave erreur imprégnée du culte de la personnalité. Voici quelques exemples qui prouvent que l’on ne peut pas suivre un homme aveuglement, même si cet homme se prénomme… Omar. 35


Ibn Abbâs a dit : « Quand les souffrances du Prophète devinrent plus vives, il s’écria : « Qu’on m’apporte de quoi écrire afin que je vous mette par écrit ce qui vous préservera de l’erreur après moi ! – La douleur domine le Prophète, dit alors Omar ; nous avons le Livre de Dieu qui nous suffit. » Les avis à cette époque furent partagés et la discussion devint bruyante. « Retirezvous, laissez-moi, reprit alors le Prophète, il ne convient pas qu’on se dispute en ma présence ! » Ibn Abbâs sortit en disant : « C’est mal, aussi mal que possible, de faire obstacle au Prophète quand il désire écrire. » (Boukhari & Mouslim entre autres.)

À travers ce texte, nous constatons parfaitement que Omar, a, et je pèse mes mots, désobéi au Prophète ! La question qui se pose est la suivante : Auriez-vous, vous aussi, désobéi au Prophète ! Bien sûr, certains diront, par exemple : « Non, il ne s’agit pas de désobéissance » ! De toute évidence, et si nous lisons le texte dans le bon ordre, avec un esprit non sectaire, on se rend compte qu’il s’agit bel et bien de désobéissance. Parce que dire : « Non ! Nous avons le livre de Dieu ; il nous suffit !», dénote, qu’on le veuille ou non, de notre net refus d’obéir à l’injonction du Prophète. À présent, tenter de trouver toutes sortes d’arguments farfelus, dans le seul dessein de contrecarrer l’évidence, dénote une mauvaise foi manifeste, alors que le musulman n’est jamais de mauvaise foi. Souvent, celles et ceux qui se refusent de constater l’évidence, ce sont des musulmanes et musulmans que Allah a créés libres, avec un cerveau capable d’inventer ce qui fait le monde civilisé d’aujourd’hui, mais réduit à n’être qu’une bande magnétique qui enregistre, enregistre et sans à aucun moment se dire : « est-ce bien la vérité ? » Parce prisonniers d’un dogme falsifié. Omar a dit : « Comment ai-je pu ignorer cette injonction de l’Envoyé de Dieu ? Il faut que j’aie été à ce moment occupé 36


par quelque transaction sur le marché. » Omar visait le fait d’aller au dehors faire du négoce. » (Boukhari) À travers ce texte, on constate que Omar ne savait pas tout sur tout ! Omar a dit : « Je compris qu’Abou Bakr avait raison23. » Cette phrase fait allusion à l’erreur commise par Omar, peu de temps après la mort du Prophète. Lorsque toutes les tribus apostasiaient, Abou Bakr décida de les combattre. Quant à Omar, il s’interposa en argumentant avec un hadith amputé. Toutefois, il finit par reconnaître son erreur, d’où sa parole : « Je compris qu’Abou Bakr avait raison23. » Ceci, une fois de plus, prouve bien que l’on ne peut pas suivre un homme aveuglement, même si cet homme se nomme Omar ! Dans l’hypothèse que Abou Bakr aurait cru en l’argumentation d’Omar, quelles auraient alors été les conséquences de cette grave erreur ! De plus, on constate bien, que Abou Bakr n’a pas dit par exemple : « Omar est un second Prophète, il a forcément raison ! » Bien au contraire, il n’hésita pas à le corriger. Peut-on alors affirmer que Abou Bakr a mal agi ? Non ! Cela prouve parfaitement bien que le fait de dire : « que Omar ne peut se tromper », relève plus de la mythologie que de la théologie ! « Plus tard, lorsque Omar fut mortellement frappé, Sohaïb entra en pleurant et en criant : « Ah ! Frère ! Ah ! Ami ! – Ö Sohaïb, est-ce pour moi que tu pleures ? », demanda Omar ; or l’Envoyé de Dieu a dit : « Le mort sera châtié pour partie des lamentations auxquelles se livrera sa famille à cause de lui. » Après la mort d’Omar, je rapportai ses paroles à Aïcha qui me dit : « Dieu fasse miséricorde à Omar ! Mais, par Dieu ! L’Envoyé de Dieu n’a pas enseigné que Dieu châtierait le croyant à cause des pleurs que verserait sur lui sa famille ; il a simplement dit que Dieu accroîtrait le châtiment du mécréant à cause des pleurs 37


versés sur lui par sa famille. Et elle ajouta : «Qu’il vous suffise de tenir compte de ces mots du Coran : « Aucune âme, chargée de son fardeau, n’aura à supporter le fardeau d’autrui. » (Sourate xxxv, verset 19.) Et, alors, Ibn Abbâs ajouta : « C’est Dieu qui fait rire et qui fait pleurer33. »

Autre erreur d’Omar ! On constate qu’Aïcha a corrigé Omar. Mais combien de personnes, avant que Aïcha ne le corrige, Omar avait-il induites, involontairement, en erreur ? Et que se serait-il passé si Sohaïb n’avait jamais posé la question à Aïcha ? Non seulement, il, Sohaïb, aurait été induit en erreur, mais combien de personnes, à leur tour, auraient-elles été induites en erreur à ce jour ! Je poursuis. Aïcha a rapporté : « Omar a mal conçu, car l’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - nous a seulement interdit de viser le lever du soleil et son lever (pour faire la prière). » Autre erreur d’Omar ! On constate en effet que Aïcha corrige une fois de plus Omar ! Si une fois de plus, Aïcha n’avait pas été là, combien d’autres personnes auraient-elles été induites en erreur ? Alors, pourquoi, à présent, fait-on mine de s’étonner que Omar ait pu encore se tromper pour les Tarawhir ! Je poursuis. El Misouar ben Makhrama et Aderrahman ben ‘Abd ElQâri rapportent qu’ils ont entendu ‘Omar ben El-Khattâb dire : «J’ai entendu Hichâm ben Hâkim réciter la sourate «la Distinction » du vivant de l’Envoyé de Dieu. Je l’écoutais avec attention et m’aperçus qu’il prononçait nombre de lettres autrement que ne les avait prononcées l’Envoyé de Dieu. Je fus 38


sur le point de l’arracher de sa prière, mais je pris patience jusqu’au moment où il eut accompli la salutation finale ; alors je le saisis par son manteau et lui dis : « Qui t’a fait réciter cette sourate de la façon dont je viens de t’entendre le faire ? – C’est, me répondit-il l’Envoyé de Dieu qui me l’a fait réciter ainsi. – Tu mens, repris-je, l’Envoyé de Dieu me l’a fait réciter d’une autre façon que toi. » Alors je l’emmenais chez l’Envoyé de Dieu et dis : « Je viens d’entendre cet homme réciter la sourate « la Distinction » avec des prononciations que tu ne m’as pas fait dire. – Lâche-le, répliqua l’Envoyé de Dieu. » Puis il ajouta : « Récite, ô Hichâm. » Celui-ci ayant récité de la façon dont il avait entendu réciter, l’Envoyé de Dieu dit : « C’est ainsi que cette sourate a été révélée. » Ensuite, s’adressant à Omar, il lui dit de réciter, et Omar récita de la même façon que moi. « C’est ainsi, reprit l’Envoyé de Dieu que le Coran a été révélé ; il a été révélé avec sept variantes de lectures. Employez celle qui vous est la plus commode. » Autre erreur d’Omar ! Omar malmène Hichâm parce que, croyait-il, Hichâm avait récité le Coran de manière inacceptable. Omar n’a pas hésité à malmener Hichâm en l’attrapant : « par son manteau », puis à l’accuser : « Tu mens. » Alors, que comme on l’a vu, Omar avait tout faux ! Je pourrais citer bien d’autres erreurs d’Omar, mais à quoi bon, le but n’étant pas de critiquer qui que ce soit, mais uniquement de souligner que l’idée que l’on s’est faite d’Omar est fausse. Nous avons, à l’évidence, été induits en erreur à travers des livres erronés et sectaires. Alors, prendre pour argument le nom d’Omar, pour essayer de contrecarrer des hadiths parfaitement authentiques, n’est ni plus ni moins qu’un raisonnement imprégné du paganisme et du culte de la personnalité. Que Dieu nous en préserve. (Amine.) Je poursuis. 39


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Il faut rappeler que Boukhari ne pratiquait pas les Tarawhir à la mosquée, mais chez lui ! Or, nous savons que Boukhari n’est pas le premier venu ! De plus, nous ne pouvons affirmer, si oui ou non, des compagnons du Prophète ont protesté contre cette pratique. En effet, ce n’est pas parce que les livres ne mentionnent aucune protestation, qu’il en existait aucune ! Lorsque Omar commet toutes les erreurs que nous avons vues, est-ce que pour autant, nous avons eu écho des interventions d’autres compagnons ? NON ! Modjâhid a dit : « J’entrai un jour à la Mosquée (de Médine) avec ‘Orwa ben Ez-Zobaïr. Ibn ‘Omar était assis adossé contre la chambre de ‘Aïcha, et des fidèles, à ce moment, faisaient dans la Mosquée la prière du milieu de la matinée. Nous interrogeâmes Ibn ‘Omar au sujet de cette prière, il nous répondit : « C’est une innovation. » [Extrait de « Les Traditions Islamiques Tome 1 » (El Bokhâri, Editions Librairie d’Amérique et d’Orient) ; Titre XXVI : « De la visite pieuse » ; Chapitre III : « Combien de fois le Prophète fit-il la visite pieuse ? » ; hadith n° 1 ; (page 568)]

Une innovation faite ouvertement, sans aucune protestation ! ‘Otsmân ben Abou Rawwâd, frère de ‘Abdelazîz, rapporte ce qu’il entendit d’Ez-Zohri: « J’entrai chez Anas ben Mâlik alors qu’il était à Damas et le trouvai en larmes. – Qu’as-tu à pleurer ? lui dis-je. – Ah ! répondit-il, je ne reconnais plus rien de ce que j’ai vu faire autrefois. Il ne restait que la prière et la prière ellemême est négligée. » [Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1 » (El Bokhâri, Editions Librairie d’Amérique et d’Orient) ; Titre IX : «Des heures fixées pour la prière » ; Chapitre VII : « Du fait de manquer de faire la prière au moment prescrit » ; hadith n°2 ; (page 189)]

Anas ben Mâlik, rappelons-le, était un compagnon du Prophète qui avait participé à la bataille de Badr. Anas ben Mâlik 40


pleure parce qu’il a constaté qu’il ne reconnaissait plus rien de ce qu’il avait vu faire autrefois ! Et lorsque que je dis autrefois, il ne s’agit pas des siècles précédents, mais de quelques années seulement après la mort du Prophète ! Cela prouve très clairement, que, déjà à cette époque, la pratique du Prophète avait été complètement dénaturée. Au point où Anas ben Mâlik a dit : « Je ne reconnais plus rien de ce que j’ai vu faire autrefois. » Pourtant, dans nos livres de source, il n’est pas fait mention de texte évoquant cette destruction de l’Islam, destruction qui a fait pleuré Anas. Peut-on alors encore penser, que, dès lors que les livres ne comportent pas de texte spécifique sur le sujet ici évoqué, cela veut forcément dire que rien ne se passa ! En définitive, cela prouve bien que ce n’est pas parce que nous n’avons pas eu d’échos de déviation ou d’innovation, voir de crime, que rien n’est à déplorer ! En ce qui me concerne, je doute fort que Anas ait pleuré pour rien ou pas grand chose ! Quoi qu’il en soit, cet argument ne peut en aucun cas, suffire à contrecarrer tous les hadiths authentiques que l’on a vus. On ne peut pas, au nom d’une apparente absence de protestation, dire que tous les hadiths que l’on a vus sont faux ! Il s’agirait alors de « réflexion » hasardeuse et malsaine. La théologie a des règles très rectilignes et impartiales, or l’absence de protestation ou de dénonciation n’a jamais été, et Dieu merci, une de ces règles. On n’invalide pas des hadiths authentiques par cette étrange réflexion !

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Sous prétexte que les Tarawhir permettent à certaines personnes de se rencontrer, on doit alors désobéir au Prophète et bafouer sa parole ? On nous demande, si j’ai bien compris, de bafouer la parole du Prophète parce que certaines personnes aiment à se rencontrer lors des Tarawhir ! Mais où va-t-on ! Lorsque cela les arrange, il faut suivre Boukhari, et lorsque cela ne les arrange pas, il ne faut surtout pas suivre Boukhari ! Mais quel est le nom de ce nouveau et bien étrange Sunnisme !

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Il n’existe, dans le sahih de Boukhari et de Mouslim, aucun hadith en faveur des Tarawhir. De plus, et comme on le verra à la fin du fascicule, les autres rapporteurs, tels que Hamed, ibn Khozaima et bien d’autres, transmettent exactement ce qu’ont relaté Boukhari et Mouslim. Et combien même d’autres pionniers du hadith rapporteraient des hadiths équivoques sur les Tarawhir, ces textes ne peuvent en aucun cas être considérés plus authentiques que ceux qui sont rapportés par Boukhari et Mouslim. Les deux sahihs sont unanimes : le Prophète a interdit les Tarawhir dans la mosquée. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » (Boukhari & Mouslim.)

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On ne peut pas parler de mal, mais de désobéissance. Le Prophète a été très clair. Il a dit : « Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » On se doit d’obéir sans protester. « Dis : « Obéissez à Allah et au Messager. Et si vous tournez le dos... alors Allah n' aime pas les infidèles ! » (Sourate 3 -Verset 32.)

« Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Allah. Et quiconque tourne le dos... Nous ne t' avons pas envoyé à eux comme gardien. » (Sourate 3 -Verset 80.) « Et obéissez à Allah et au Messager afin qu' il vous soit fait miséricorde ! » (Sourate 3 -Verset 132). « Tels sont les ordres d' Allah. Et quiconque obéit à Allah et à Son messager, Il le fera entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Et voilà la grande réussite. » (Sourate 4 -Verset 13.)

« Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, et transgresse Ses ordres, Il le fera entrer au Feu pour y demeurer éternellement. Et celui-là aura un châtiment avilissant. » (Sourate 4 Verset 14.)

« Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Allah. Et quiconque tourne le dos... Nous ne t' avons pas envoyé à eux comme gardien. » (Sourate 4 -Verset 80.) « Obéissez à Allah, obéissez au Messager, et prenez garde! Si ensuite vous vous détournez... alors sachez qu' il n' incombe à Notre messager que de transmettre le message clairement. » (Sourate 5 -Verset 92.)

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« Ô vous qui croyez ! Obéissez à Allah et à Son messager et ne vous détournez pas de lui quand vous l' entendez (parler). » (Sourate 8 -Verset 20.)

« Et obéissez à Allah et à Son messager ; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force. Et soyez endurants, car Allah est avec les endurants. » (Sourate 8 -Verset 46.) « Et quiconque obéit à Allah et à Son messager, et craint Allah et Le redoute... alors, voilà ceux qui récoltent le succès. » (Sourate 24 -Verset 52.)

« Dis : “Obéissez à Allah et obéissez au Messager. S' ils se détournent... Il [le messager] n' est alors responsable que de ce dont il est chargé; et vous assumez ce dont vous êtes chargés. Et si vous lui obéissez, vous serez bien guidés”. Et il n' incombe au Messager que de transmettre explicitement (son message). » (Sourate 24 -Verset 54.)

« Il n' appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu' Allah et Son messager ont décidé d' une chose, d' avoir encore le choix dans leur façon d' agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager s' est égaré certes d' un égarement évident. » (Sourate 33 -Verset 36.) « Ô vous qui avez cru ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager, et ne rendez pas vaines vos œuvres. » (Sourate 46 - Verset 33.)

A méditer !

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Je n’ai entamé aucune recherche pour savoir si ce hadith est authentique ou non. Cependant, je vais considérer qu’il l’est. Suivre la Sunna des compagnons du Prophète : oui, mais à une condition, que cette « Sunna » ne contredise, ni le Coran, ni la Sunna du Prophète, puisque les compagnons, tout comme n’importe quel musulman sur terre, sont appelés à suivre le Coran et la Sunna. Si, donc, un compagnon ou tout autre musulman, contredit la Sunna, on se doit de ne pas le suivre. Nous avons, précédemment, vu que lorsque Omar a contredit la Sunna, il avait été immédiatement corrigé par Abou Bakr et Aïcha. Ces deux derniers ne se sont pas dit : « Le Prophète a dit de suivre la Sunna de mes compagnons, alors suivons Omar, même s’il a tort ! » Bien au contraire, ils l’ont immédiatement corrigé. De plus, comment fait-on lorsque deux compagnons ne sont pas d’accord ? Peut-on alors penser que même lorsque deux compagnons se querellent sur une seule et même pratique, ils ont tous deux raison ! Tout comme pour la bataille de Siffine ou certains prétendus savants ont dit et affirmé que les deux partis, celui de Mourawiya et celui d’Ali avaient tous deux raison. Alors, qu’à la lecture du livre de Boukhari entre autres, nous savons que le Prophète avait très clairement désigné les coupables ! Lorsqu’il dit : « O Amar alors que tu les appelleras au paradis ils t’appellerons à l’enfer. » (Voir Boukhari & Mouslim entre autres.) Autre Exemple : D’après Sa’îd ben El-Mossayab : « Pendant qu’ils étaient à Osfân, Ali et Otsmân furent en désaccord au sujet de l’accomplissement successif du pèlerinage et de la visite pieuse. « Comment, disait Ali, tu veux arriver à interdire ce que l’Envoyé de Dieu ordonnait de faire ? » Alors,

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voyant cela, Ali fit à la fois la telbiya pour le pèlerinage et la visite pieuse simultanés14. » Merwân ben El Hakam a dit : « J’ai eu l’occasion de voir Otsmân et Ali. Otsmân proscrivait l’accomplissement successif du pèlerinage et de la visite pieuse et leur accomplissement simultané. Voyant cela, Ali fit la telbiya pour le pèlerinage et la visite pieuse en disant : « Je ne suis pas de ceux qui, sur le dire d’une seule personne, laissent de côté la règle établie par le Prophète15. » On constate à travers ces deux récits, que Otsmân veut interdire une pratique du Prophète, et que Ali s’insurge contre cette volonté en s’y opposant vivement et fermement. Cela prouve que même des compagnons de premier plan peuvent commettre de graves entorses à la Sunna. Que fait-on dans ce cas ? Le comportement d’Ali a été de suivre, non pas un compagnon, au nom d’un prétendu hadith qui nous demande de suivre la Sunna des compagnons, mais le Prophète. Et c’est exactement ce à quoi je vous appelle maintenant : SUIVEZ LE PROPHETE ! Ibn Abbâs a dit : « Quand les souffrances du Prophète devinrent plus vives, il s’écria : « Qu’on m’apporte de quoi écrire afin que je vous mette par écrit ce qui vous préservera de l’erreur après moi ! – La douleur domine le Prophète, dit alors ‘Omar ; nous avons le Livre de Dieu qui nous suffit. » Les avis à cette époque furent partagés et la discussion devint bruyante. « Retirezvous, laissez-moi, reprit alors le Prophète, il ne convient pas qu’on se dispute en ma présence ! » Ibn Abbâs sortit en disant : « C’est mal, aussi mal que possible, de faire obstacle au Prophète quand il désire écrire. » [Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1 » (El

Bokhâri ; Titre : « De la science » ; Chapitre XXXIX : « De la mise par écrit de la tradition » ; hadith n°4 ; (page 56)]

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Boukhari Boukhari 47


Au travers de ce récit, on constate que Omar a désobéi au Prophète. Là encore, il s’agit de suivre, ou un compagnon, ou le Prophète. Qui suivrez-vous ! Anas rapporte que le Prophète a dit : « Des hommes d’entre mes compagnons viendront à moi vers le bassin mais à peine les aurai-je reconnus qu’on les éloignera de moi. « Ce sont mes compagnons », m’écrierai-je. On me répondra : « Tu ne sais donc pas ce qu’ils ont fait après ton départ. » [Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 4 » (El Bokhâri, Editions Librairie d’Amérique et d’Orient) ; Titre LXXXI : « Des menus faits de la vie » ; Chapitre LIII : « Du bassin » ; hadith n°7 ; (page 316)]

D’après Sahl ben Sa’d, le Prophète a dit : « Je vous devancerai au bassin. Quiconque passera près de moi y boira et quiconque y boira ne sera plus jamais altéré. Il arrivera des gens que je reconnaîtrai et qui me reconnaîtront ; mais ensuite on nous séparera les uns des autres. » Suivant Abou Sa’id ElKhodri, il faut ajouter : « Je dirai : « Ce sont des miens. » On me répondra : « Tu ne sais donc pas ce qu’ils ont fait après ton départ. » Je dirai : « Arrière, arrière, ceux qui ont changé après moi. » [Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 4 » (El Bokhâri, Editions Librairie d’Amérique et d’Orient)

À travers ces deux récits, on se rend compte que certains « compagnons » du Prophète iront en enfer. La question qui se pose est la suivante : Les suivrez-vous en enfer ! De plus, comment se fait-il que des « compagnons » puissent aller en enfer, alors que l’on nous a dit et affirmé, que tous les compagnons étaient des modèles, en conséquence de quoi, il fallait les suivre, pour ainsi dire, aveuglément ! Dans ce cas, pourquoi ces « modèles » vont-ils séjourner dans le feu ardent ? La logique me fait dire que si des « compagnons » sont envoyés en enfer, c’est parce qu’ils ont dû commettre nombre de transgressions, et au Coran et à la Sunna et pas des moindres. Surtout lorsque l’on sait que Allah est le Miséricordieux par 48


excellence. Cela prouve bien que même des « compagnons » peuvent se mettre gravement en contradiction avec les enseignements, et le payer par ce qu’il y a de plus grave : le feu de l’enfer ! Dire ensuite qu’il faille suivre la Sunna des compagnons, sans l’analyser, me semble assez périlleux ! Les conditions exigées par ce dernier furent acceptées, sauf celle qui était relative à l’usage de maudire ’Alî en chaire. Mo’âwiya ne s’engagea à faire omettre la formule dans une mosquée que lorsque ‘Hasan assisterait à la prière. » [Extrait de

« Les chroniques de Tabari -Tome 4 » (Abou Djafar Mo’hammed ben Djarir ben Yezid, Editions d’Art les heures claires) ; Cinquième Partie ; Chapitre I : « Election de Hasan » ; (page 3)]

Amer ben Sa’d ben Abi Waqas a rapporté d’après son père ce qui suit : « Mou’awia ben Abi Soufian dit à Sa’d : « Qu’est-ce qui t’a empêché d’injurier ‘Abou At-Tourab’ ? (Le surnom de Ali ben Abi Taleb). Il lui répondit : « Je n’ai pas fait cela à cause de trois considérations que l’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - lui avait accordées, pour cela je ne l’ai pas fait. Si j’avais l’une d’elles, ça m’aurait été mieux que les chameaux roux. L’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix -, partant dans une de ses expéditions, lui confia une certaine charge. Ali lui dit : « Ô Envoyé de Dieu ! Tu m’as confié les femmes et les enfants ? » L’Envoyé de Dieu – que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - lui répondit : « N’es-tu pas satisfait d’être vis-à-vis de moi dans la situation de Haroun à l’égard de Moïse ? Or après moi il n’y aura aucun Prophète. » D’autre part, je l’ai entendu, le jour de Khaïbar, lui dire : « Je confierai l’étendard à un homme qui aime Dieu et Son Envoyé, Dieu et Son Envoyé l’aiment aussi. » Comme les fidèles aspirent être cet homme, l’Envoyé de Dieu –que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - leur dit : « Appelez-moi Ali. » Ali souffrait d’une conjonctivite, l’Envoyé de Dieu –que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - cracha dans son œil et lui confia l’étendard. Dieu ensuite lui accorda la victoire. En troisième lieu, quand ce verset fut 49


révélé : « Dis : Venez ! Appelons nos fils et vos fils (coran III, 61) », l’Envoyé de Dieu –que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - appela Ali, Fatima, Hassan et Housein et dit : « Grand Dieu ! Ceux-là constituent ma famille. » 32/2404

[Extrait de « Le Sommaire du Sahih Mouslim – Volume 2 » (Mouslim, Editions Dar El-Fiker) ; Livre 44 : « Des fastes des compagnons (du Prophète) » ; Chapitre IV : « Les fastes de Ali ben Abi Taleb – que Dieu l’agrée »; hadith n°1237 ; (page 872)]

Ces deux textes, l’un rapporté par Tabari, et l’autre par le sahih de Mouslim, nous apprennent que Mourawiya a ordonné que l’on injurie Ali ! Suivrez-vous, au nom du prétendu hadith qui demande aux musulmans de suivre la Sunna des compagnons, cette « Sunna » de Mourawiya qui a consisté à insulter et à maudire Ali ? Modjâhid a dit : « J’entrai un jour à la Mosquée (de Médine) avec ‘Orwa ben Ez-Zobaïr. Ibn ‘Omar était assis adossé contre la chambre de ‘Aïcha, et des fidèles, à ce moment, faisaient dans la mosquée la prière du milieu de la matinée. Nous interrogeâmes Ibn‘Omar au sujet de cette prière, il nous répondit : « C’est une innovation16. » Suivrez-vous ses compagnons dans leurs innovations ? Conclusion : Se borner à dire que l’on doit suivre aveuglement la Sunna des compagnons est insensé, bien plus, ridicule. On se doit toujours d’analyser si tel comportement, ou telle parole de telle ou telle parole, ne contredit ni le Coran ni la Sunna.

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Boukhari 50


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Il faut bien faire la différence lorsque le Prophète interdit, recommande ou garde le silence. Nous avons vu, en ce qui concerne les hadiths sur les Tarawhir, que le Prophète avait clairement interdit leur pratique dans la mosquée. Ayant ordonné aux musulmans de mettre un terme à leurs agissements, contrairement, par exemple, à ce hadith : Le Prophète a dit : « Si je craignais de trop en demander à ma communauté, je lui demanderai d’user du Siwak avant chaque prière. » À la lecture de ce hadith, le Prophète n’a ni interdit, ni obligé les musulmans d’user du Siwak avant chaque prière. En conséquence de quoi, on peut, si on le souhaite, user du Siwak avant chaque prière. Ce n’est ni une obligation, ni une interdiction. Voici un autre exemple : Le Prophète a dit : « Lorsque l’Ikama (le second appel) est prononcé, nulle prière exceptée la prière obligatoire. » (Boukhari & Muslim entre autres.)

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Dans le cas présent, le Prophète a clairement interdit aux musulmans, lorsque le second appel est lancé, d’accomplir toute prière surérogatoire. Nous sommes donc en présence d’un ordre du même degré que celui qui concerne les Tarawhir. Est-il alors concevable que l’on puisse faire des prières surérogatoires, après que le second appel soit lancé, et dire ensuite par exemple : Il n’y a pas de mal à faire des prières, ou encore, si tel savant le fait, on peut donc le faire, etc. ?

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D’ailleurs, demandez à l’un de vos Imams si l’on peut accomplir une prière surérogatoire après que l’Ikama ait été annoncé. Vous aurez, s’il a un minimum de science et de sincérité, la réponse adéquate ! Alors, pourquoi donc ne raisonne-t-on pas de la même façon en ce qui concerne cet ordre du Prophète :

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« Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » Tout simplement parce que Omar en fut le fondateur ! Dans l’esprit sectaire, reconnaître que les Tarawhir sont une innovation blâmable, c’est reconnaître que Omar s’est trompé. Or, comment pouvoir reconnaître que Omar s’est trompé, quand pendant des années et des années, on nous a bourré le crâne en nous disant : « Omar était un second Prophète et parfois même, il fut un Prophète avec le Prophète comme le fut Aaron, puisque Omar a parfois corrigé le Prophète et Allah lui a donné raison. » Bien évidemment, avec ce point de vue, il est difficile d’accepter toute critique (constructive) à l’égard Omar. Alors, que ce point de vue repose, non pas sur une étude impartiale et exhaustive, mais sur une lecture partiale et expéditive des livres de source. Heureusement que Abou Bakr et Aïcha ne raisonnaient pas de la même façon que les néo-Sunnites ! Car, comme on l’a vu, ils n’ont pas hésité à corriger Omar. À aucun moment, ils se sont dit : « Omar est le second Prophète, infaillible, il a alors forcément raison ! »

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« L’innovation blâmable est uniquement celle s’oppose à la Sunna ou qui mène à la changer. » (Ghazzâli.)

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J' ai entendu Al-Shâfi' î dire : « L’innovation est de deux types (al bid'atu bid'atân), approuvée (bid'a mahmûda) et désapprouvée (bid'a madhmûma). Tout ce qui est conforme à la tradition (Sunna) est approuvé (mahmûd) et tout ce qui s’y oppose est abominable (madhmûm). » Al-Shâfi' i nous a dit : « Les affaires innovées (almuhdathâtu min al-umûri darbân) sont de deux types : l’une est une innovation (mâ uhditha yukhâlifu) qui contredit un élément du Coran (Qur'ân), de la Sunna, de la pratique des Compagnons (athar) ou du Consensus (ijmâ'). Cette innovation est un égarement (fahâdhihi al-bid`atudalâla). Seule l’innovation (bid’a) qui contredit la Tradition (Sunna) est blâmable. » Ainsi, nous apprenons qu’il existe deux sortes d’innovations, à savoir : l’innovation acceptable, celle qui ne contredit ni le Coran ni la Sunna, et l’innovation blâmable, celle qui contredit le Coran et/ou la Sunna. La question est de savoir si la prière dite de Tarawhir, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, est une bonne ou une mauvaise innovation. Pour répondre à cette question, je citerai le Prophète par l’intermédiaire de Boukhari et Mouslim: « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, 53


car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » « Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » À la lecture de ces deux hadiths rapportés par le Sahih de Boukhari, Mouslim et bien d’autres, cette pratique contredit radicalement l’ordre du Prophète puisque, jusqu’à preuve du contraire, les Tarawhir ne font partie ni des prières canoniques, ni des prières prophétiques ! De toute évidence, nous sommes donc en présence d’une innovation blâmable, puisque la pratique des Tarawhir contredit clairement et radicalement l’ordre du Prophète, donc la Sunna. Aïcha a rapporté que l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - a dit : « Celui qui introduit dans notre tradition ce qui lui est étranger verra rejeter (ses innovations). » D’après Aïcha, le Prophète a dit : « Celui qui innovera dans notre religion des choses qui n’en font pas partie, aura fait une œuvre vaine. » Le Prophète a dit : « Faites attention aux innovations sur la question de la religion. Chaque innovation est un péché, et chaque péché est un égarement, et chaque égarement conduit directement en enfer. »

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Je tiens à préciser qu’il est inutile que je traduise les hadiths qui vont suivre, car ils disent tous la même chose : D’après Zaïd ben Tsâbit : « Pendant le Ramadan, le Prophète se fit une cellule - je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadith, que Zaïd ajouta : « avec une natte » - Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre des compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu’il s’en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » Ou celui-ci : Zaïd ben Tsâbit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. »

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Nous avons pu lire dans ce fascicule que la prière dite de Tarawhir, c’est-à-dire la prière que les musulmans dits Sunnites effectuent collectivement à la mosquée durant le mois du Ramadan, fut innovée par Omar, fils de Khatab, bien que cette innovation contredise, comme nous l’avons aussi clairement vu, radicalement l’ordre de notre Prophète. Cet Ordre fut rapporté, notamment, par le très respectueux Boukhari, Mouslim, ainsi qu’Abou Daoud, Tabari, Hamed ibn Hanbal et bien d’autres. Les paroles du Prophète ne souffrent sur le sujet, et comme cela est parfois le cas, ni de contradiction, ni de divergence. Voyons, à présent ce que nous dit l’écrivain et « savant », le cheikh Salih b. Abdellah al-Fawzan, dans son livre intitulé « L’hérésie17 ». On pourra entre autres lire dans ce livre ce qui suit : « Il en est de même des prières de at-Tarawaih. En effet, le Prophète (S) les a accomplies quelques nuits avec ses compagnons, mais s’est absenté au cours de certaines nuits, de crainte que ces prières ne deviennent obligatoires. Les compagnons continuèrent à les prier individuellement, du vivant et après la mort du Prophète (S), jusqu’à ce que le calife Omar réunisse les musulmans derrière un seul Imam, comme ils l’avaient pratiqué derrière le Prophète (S). » L’auteur ajoute, je cite : « Cela n’est donc pas non plus une hérésie18. » Mais encore : « Omar réunit les musulmans derrière un seul Imam, comme il l’avait pratiqué derrière le Prophète. Cela n’est donc pas non plus une hérésie19. »

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L’hérésie. Cheikh Salih b. Fawzan b. Abdellah Al-Fawzan. Editions : Assia L’hérésie. Cheikh Salih b. Fawzan b. Abdellah Al-Fawzan. Editions : Assia 19 L’hérésie. Cheikh Salih b. Fawzan b. Abdellah Al-Fawzan. Editions : Assia 18

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Cela est, sans l’ombre d’un doute, mensonger, car, comme nous l’avons vu et revu, le Prophète n’a jamais prié avec ses compagnons ! Puisqu’il faut savoir qu’il n’existe aucun autre texte sur le sujet hormis ceux que je vous cite. A savoir : TEXTE 1 :

« Je n’ignorais pas que vous fussiez ici. »

TEXTE 2 : TEXTE 3 : TEXTE 4 :

« J’ai vu ce que vous avez fait. » (Boukhari-Mouslim.) « Je n’ignorais pas votre présence. » (Boukhari-Mouslim.) « J’ai vu ce que vous avez fait. » (Boukhari-Mouslim.)

(Boukhari-Mouslim.)

D’après Zaïd ben Tsâbit : « Pendant le Ramadan, le Prophète se fit une cellule - je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadith, que Zaïd ajouta : « avec une natte » - Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre des compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu’il s’en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique20. » Mais aussi : Zaïd ben Tsâbit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique21. » À la lecture de ces extraits de récits, ou de récits intégraux, on constate que le Prophète n’a, contrairement à ce qu’affirme Fawzan et bien d’autres, jamais accompli les Tarawhir : « Quelques nuits avec ses compagnons. » Alors, sur quel texte s’appuie-t-il pour affirmer ce qu’il a 20 21

Boukhari & Mousilm Boukhari & Mousilm 64


dit ? Sur absolument aucun, puisqu’il n’en existe aucun ! En effet, nous sommes face à un mensonge évident, et je défie quiconque d’apporter la preuve du contraire ! Alors, comment Fawzan peut-il affirmer que : « Omar réunit les musulmans derrière un seul Imam, comme il l’avait pratiqué derrière le Prophète. Cela n’est donc pas non plus une hérésie », puisque, jamais le Prophète ne pria avec ses compagnons, et ce n’est pas parce que les compagnons prièrent avec le Prophète quelques nuits et à son insu, que l’on peut dire que : « Omar réunit les musulmans derrière un seul Imam, comme il l’avait pratiqué derrière le Prophète. » Ces propos affirment très clairement, que, non seulement, le Prophète pria plusieurs nuits avec certains de ses compagnons, mais aussi, que le Prophète n’a jamais désavoué cette pratique puisqu’il l’aurait lui-même pratiquée. Et que Omar n’a fait que reproduire ce que le Prophète avait jadis fait : « Omar réunit les musulmans derrière un seul Imam, comme il l’avait pratiqué derrière le Prophète. » A l’évidence, ces propos sont mensongers, car comment Fawzan, « le savant », aurait-il pu ignorer ce que l’on a vu. De plus, je pense sincèrement que nous sommes face à une tentative de manipulation. En effet, comment Fawzan « le savant » pouvait-il ignorer les hadiths suivants : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » « Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique.» « La meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique.» Alors, pourquoi Fawzan n’a-t-il pas pris en compte ces hadiths ? Pourtant clairement mentionnés dans le sahih de Boukhari et celui de Mouslim, mais aussi dans le Mosnad d’Hamed ibn Hanbal et ailleurs ! Peut-on penser que Fawzan ne les avait pas vus !!! Peut-on penser qu’un « savant » ignore ce qui est écrit dans le sahih de Boukhari et celui de Mouslim ! On veut bien être crédule, mais à ce point ! Fawzan a tout simplement décidé, pour des raisons qui restent encore à éclaircir, de les occulter tout comme l’a fait son confrère, Albani. Il les a, non seulement occultés, mais bien plus, il a volontairement dénaturé la vérité, en disant 65


que le Prophète avait prié avec ses compagnons, alors que tous les hadiths affirment que jamais le Prophète n’a prié avec ses compagnons ! Fawzan pouvait-il l’ignorer ! Alors bien sûr, si il s’agit d’aller chercher des textes qui n’ont absolument aucune autorité théologique, lesquels laisseraient à penser du contraire, cela est bien perfide ! La règle est, on ne le sait que trop bien, de se référer d’abord sur les deux sahihs, où est donc l’observance de cette règle théologique élémentaire ! De plus, pourquoi Fawzan, Albani et bien d’autres, ne citent jamais les hadiths que l’on a vus comme si ils n’existaient pas ! A contrario, il ne cesse de nous citer, seulement et uniquement, le hadith amputé ! Pourquoi ! En définitive, les Tarawhir sont, sans aucun doute, une hérésie, car cette pratique contredit, qu’on le veuille ou pas, non seulement l’ensemble des paroles du Prophète, mais également les événements relatifs à l’histoire des Tarawhir ci-dessus évoqués. À moins que l’on ne puisse s’accorder sur la définition du mot « hérésie » ? Selon le dictionnaire, l’hérésie consiste à établir « Une doctrine contraire à l'orthodoxie, au sein d'une religion établie », ce qui est, si je ne m’abuse, parfaitement le cas en la matière ! Il est tout de même inadmissible que l’on puisse affirmer que le Prophète pria avec ses compagnons, alors que tous les hadiths, sans exception, affirment le contraire !

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« L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique22. »

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Albani a écrit ce livre qui a pour titre : « La prière de tarawhir » @

Louange et reconnaissance à Dieu (exalté et loué soit-Il) qui a fait de l’amour de son Prophète (ppsl) et de la poursuite de son droit chemin, une preuve de Son amour, et qui a dit également: « Dis : « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (Al Omran, Verset 31.) Prières et Salut sur notre Maître le Prophète Mohammad (ppsl), celui qui a dit : « Priez comme vous me voyez prier », et Salut sur sa Famille et ses Compagnons qui l’ont aimé et suivi, qui nous ont transmis ces hadiths et les ont mémorisés ; Salut également à tous ceux qui les suivent dans le droit chemin, jusqu’au jour dernier. Voici la deuxième des six recherches qui composent mon livre : « La correction de la vérité de ceux qui soutiennent les Califes orthodoxes et les compagnons. » L’objet de ma première recherche fut de répondre aux erreurs et aux errements dans lesquels sont tombés les auteurs qui ont voulu débattre avec moi, dans leur recherche intitulée : « La vérité de ceux qui soutiennent les Califes orthodoxes et les compagnons. » Ces auteurs ne détiennent aucune vérité et n’ont convaincu personne ! Au contraire, dès que j’ai imprimé ma recherche susmentionnée, les meilleurs des savants et des chercheurs de notre communauté l’ont lu, en appréciant sa profondeur et son objectivité. En effet, cette recherche était claire, précise, succincte et tous les arguments sont étayés et soutenus par les preuves les plus convaincantes. J’ai essayé de répondre d’une manière scientifique, juste, équitable et équilibrée. Je demande à Dieu (exalté et loué soit-Il) d’accepter 67


mes œuvres et de me réserver leurs récompenses pour le Jour dernier, le Jour promis : « Le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d' aucune utilité, sauf celui qui vient à Allah avec un cœur sain. » (Al Choura, Verset 88.) Cette deuxième recherche sera suivie de quatre autres qui seront intitulées comme suit : 12345-

La prière de Tarawhir La prière des deux Eids L’innovation La mise en garde contre la prière devant les tombes L’imploration de Dieu, ses façons et ses règlements

La présente recherche aura pour objet : « La prière de Tarawhir » en général, avec notamment le nombre de ses Rakats (étapes). Cela, parce que les autres auteurs ont prétendu dans leur note, intitulée : « La preuve des vingt Rakats selon les Califes orthodoxes sauf As Siddiq », que cette prière est composée de vingt Rakats, et qu’ils ont attribué à Omar une innovation en matière de la Prière de Tarawhir. Ils disent que Al Izz Ben Abdel Salam avait présenté Omar comme étant un innovateur dans la Prière de Tarawhir, et qu’il a fait de celle-ci une Prière collective en vingt Rakats. Mais la vérité est que Omar n’a pas innové et n’a rien inventé concernant cette prière. Il n’a fait que suivre le chemin du Prophète (ppsl), de la meilleure façon qu’il soit. Pour cela, j’ai trouvé nécessaire de parler de ce sujet et d’exposer aux lecteurs la vérité de cette histoire, même si ces auteurs trouvent que c’était une bonne innovation. Je prouverai donc que Omar n’a pas innové. Les savants disent : « Suivre est mieux qu’innover » ; et Ibn Massoud dit : « L’application d’une Sunna est mieux que l’interprétation d’une innovation. » Par ailleurs, la grossièreté de ces auteurs est telle qu’ils en viennent à dire que c’est moi qui accuse Omar d’avoir innové, alors que ce sont eux qui lui jettent cette accusation. Néanmoins, j’ai 68


répondu à ces propos diffamants dans ma première note, aussi, je trouve inutile de répéter la même chose dans la présente. Ils m’ont également accusé d’avoir insulté Omar et de l’avoir maudit ! Alors, à cette accusation, je réponds que Dieu est le plus grand savant, qu’Il voit bien qui insulte les compagnons et qui les défend. Je n’ai jamais vu une telle audace et une telle capacité à accuser des innocents ! Que Dieu leur pardonne et leur indique le droit chemin. Cela se conforme malheureusement à la poésie qui dit : Je me fais punir pour les péchés des autres Comme si j’étais le défouloir de ceux qui ont des remords. C

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1- Il est préférable de faire la Prière de Tarawhir en collectivité 2- Le Prophète (ppsl) n’a pas prié plus de onze Rakats 3- Si le Prophète (ppsl) ne prie que onze alors il est interdit d’en faire plus 4- Omar a réactivé la prière collective et a ordonné de la faire en onze Rakats 5- Aucun des compagnons n’a prié en vingt Rakats 6- Il faut faire la prière en onze Rakats, accompagnée de la preuve 7- Comment le Prophète (ppsl) avait prié la prière impaire 8- Il faut soigner la prière.

Toutes ces sections seront appuyées par des preuves et des hadiths afin que les lecteurs puissent comprendre et connaître la vérité telle qu’elle est. Je prie Dieu pour que cette recherche soit utile pour les musulmans et qu’Il me donne la récompense que je mérite. Il est le Miséricordieux. Damas. Le 04 septembre 1977

Mohammad Nasser Eddine Al Albani

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Aucun savant ne doute aujourd’hui de la légalité de la prière de Tarawhir en collectivité pendant le mois de Ramadan, et cela pour trois raisons : Le Prophète (ppsl) a approuvé qu’elle soit faite en collectivité Le Prophète (ppsl) l’a fait en collectivité ; Le Prophète (ppsl) a montré les bienfaits de cette prière. E "

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Thaalaba Ben Abou Malek Al Qardhi dit : « Le Prophète (ppsl) est sorti une nuit de Ramadan et a vu des gens prier dans un coin de la mosquée, alors il a demandé : « Que font ceux-là ? » On lui dit : « Ô Prophète ! Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran alors ils se sont mis derrière Oubayy Ben Caab pour l’écouter lire le Coran et prier comme lui », le Prophète (ppsl) dit : « Ils ont bien fait ! » Thaalaba ajoute que le Prophète ne leur a pas interdit de faire ce qu’ils font, donc, nous voyons en cela une preuve que le Prophète (ppsl) approuve que cette prière soit faite en collectivité. b – Le Prophète (ppsl) a déjà fait la prière de Tarawhir en collectivité : Noumane Ben Bachir dit : « Nous avons prié avec le Prophète (ppsl) la nuit du vingt-trois du Ramadan jusqu’au tiers de la nuit, puis la nuit du vingt-cinq du Ramadan jusqu’à la moitié de la nuit, et enfin la nuit du vingt-sept du Ramadan jusqu’à l’aube et nous avions cru rater le repas de Souhour. » Ce hadith prouve que la prière de Tarawhir est une Sunna et une habitude du Prophète, et qu’elle doit être faite à la mosquée. Ali Ben Abi Taleb a longuement poussé Omar à l’institutionnaliser. 70


Anas dit : « Une nuit de Ramadan, le Prophète (ppsl) était en train de prier alors je me suis mis à côté de lui, puis un autre vint, puis un autre jusqu’à ce qu’on soit devenus une douzaine. Lorsqu’il nous a sentis derrière lui, le Prophète (ppsl) a vite terminé sa prière et est parti chez lui pour prier tout seul. Le lendemain on lui dit : « Tous nous avons attendu derrière toi ô Prophète ! », il répondit : « Oui, c’est pour cela que j’ai fait ce que j’ai fait ! » Aïcha dit : « Les gens priaient individuellement pendant les nuits de Ramadan, et des fois ils se rassemblaient par groupe de cinq ou de six pour prier derrière quelqu’un qui a bien retenu le Coran. Un soir, le Prophète (ppsl) est sorti à la mosquée après la prière de Ichaa’ et il a fait la prière de Tarawhir avec un groupe de fidèles pendant toute la nuit. Le lendemain tout le monde a parlé de la prière que le Prophète (ppsl) avait faite la veille. La nuit d’après, les gens se sont rassemblés pour faire cette prière avec le Prophète (ppsl), et le lendemain tout le monde a parlé également de cette prière. La nuit suivante, la mosquée n’arrivait plus à contenir les fidèles, alors le Prophète a fait la prière de Ichaa’ en collectivité avec les fidèles et les a laissés après et est rentré chez lui. Il m’a alors demandé : « Pourquoi les gens sont rassemblés de cette manière ? » Je lui répondis : « Ils ont entendu parler de ta prière hier et avant hier alors ils sont venus pour prier avec toi ! » Le Prophète (ppsl) est resté chez lui toute la nuit, mais n’arriva pas à dormir. Le lendemain matin il dit (ppsl) aux gens : « Ô fidèles ! Mes louanges à Dieu, je n’ai pas dormi cette nuit et je suis au courant de ce que vous avez fait hier. Je ne suis pas sorti prier avec vous pour vous éviter de croire que c’est une prière obligatoire ! Au contraire c’est une prière qu’on fait au choix pour ceux qui peuvent la faire. » Il en est resté ainsi jusqu’à la mort du Prophète (ppsl), et pendant le Califat d’Abou Bakr et d’Omar qui a fini par l’institutionnaliser. Tous ces hadiths prouvent clairement la légalité de la prière de Tarawhir en collectivité, or le Prophète (ppsl) l’a faite pendant trois nuits, et le fait de ne pas la faire la quatrième nuit n’enlève rien à sa légalité. Néanmoins, il a expliqué ceci (ppsl) en disant : « Je l’ai laissée par peur qu’elle vous soit imposée » ! Cette peur disparaît avec la mort du Prophète (ppsl) et après que la 71


totalité des règles de l’Islam soient connues. Alors, Omar a bien vu s’instituer cette prière officiellement en prière collective, et les savants s’accordent sur ce fait. E "

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Abou Zarr dit : « Nous avons jeûné tout le mois de Ramadan et le Prophète (ppsl) n’a pas prié avec nous et il ne restait que sept jours de ce mois. Mais la nuit du vingt-trois il a prié avec nous jusqu’au tiers de la nuit, puis la nuit du vingt-cinq du Ramadan jusqu’à la moitié de la nuit, alors nous lui avons dit : « Tu ne restes pas avec nous jusqu’à la fin de la nuit ô Prophète ? » Il répondit : « Celui qui prie derrière l’Imam et reste dans la mosquée jusqu’à ce que celui-là s’en aille sera récompensé comme s’il avait prié toute la nuit. » « Et la nuit du vingt-sept du Ramadan, il vint avec sa famille et ses épouses et resta jusqu’à l’aube et nous avions cru rater le repas de Souhour. » La preuve dans ce hadith est : « Celui qui prie derrière l’Imam… », ce qui signifie qu’il faut prier derrière l’Imam en collectivité. C’est la condition pour que la récompense soit accordée. Abou Daoud dit : « J’ai entendu un homme dire à un autre : Tu préfères faire la prière tout seul chez toi ou bien en collectivité à la mosquée ? » Il lui répondit : en collectivité parce que le Prophète (ppsl) avait dit : « Celui qui prie derrière l’Imam et reste dans la mosquée jusqu’à ce que celui-là s’en aille sera récompensé comme s’il avait prié toute la nuit. » 6 "

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Après avoir prouvé la légalité de la prière de Tarawhir en collectivité, par l’approbation du Prophète (ppsl) ainsi que ses actes et paroles, nous allons montrer combien de Rakats composent cette 72


prière, toujours selon la Sunna du Prophète Mohammad (ppsl) pendant les nuits qu’il passait en priant parmi ses fidèles. De plus, Aïcha qui vit avec le Prophète (ppsl) sait exactement ce qu’il fait et comment il prie. Fin de l’argumentation du cheikh Albani concernant la prière de Tarawhir.

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Nous avons pu prendre connaissance des arguments du cheikh Albani, sensés prouver que la prière dite de Tarawhir fut instituée par le Prophète et pratiquée par lui. Omar n’a fait, selon les termes d’Albani, que « réactiver » ce que le Prophète avait jadis « activé ». Et enfin, que la prière de Tarawhir doit être faite en collectivité. Il m’appartient à présent de reprendre, point par point, les arguments du cheikh Albani, et de les confronter à l’étude que j’ai entreprise. Nous verrons alors si les arguments d’Albani sont solides. Commençons par le début. Le cheikh Albani a dit : « Le Prophète (ppsl) a approuvé le fait que la prière de Tarawhir peut être faite en collectivité », puisque : Thaalaba Ben Abou Malek Al Qardhi dit: « Le Prophète (ppsl) est sorti une nuit de Ramadan et a vu des gens prier dans un coin de la mosquée, alors il a demandé : « Que font ceux-là ? » On lui dit : « Ô Prophète ! Ce sont des gens qui prient. » Le Prophète (ppsl) dit : « Ils ont bien fait !» Thaalaba ajoute que le Prophète ne leur a pas interdit de faire ce qu’ils font. Nous voyons donc, en cela, une preuve que le Prophète (ppsl) approuve que cette prière soit faite en collectivité. Nous constatons, et cela nous interpelle d’emblée, que Albani a commencé son argumentation en éludant les deux principaux et les plus sûrs rapporteurs, c’est-à-dire Boukhari et Mouslim ! Je dis bien que Albani a éludé les textes de Boukhari et Mouslim, puisque ces deux derniers se sont, eux aussi, comme on l’a vu et revu, exprimés très clairement sur la question. Et ils ont, comme on l’a aussi clairement vu, rapporté sur la question de nombreux récits que j’ai cités. 74


La question qui se pose alors est la suivante : Pourquoi Albani a occulté l’intégralité des récits rapportés par Boukhari et Mouslim ? Puisque le texte ci-dessus cité est rapporté par Al Baïhaqi, Abou Daoud et Ibn Nasser, la question que je me pose est la suivante : « Pourquoi Albani s’est-il détourné des deux sahihs pour trouver des arguments ailleurs », en l’occurrence, chez Al Baïhaqi, Abou Daoud et Ibn Nasser ? Pourquoi Albani n’a-t-il cité que ce hadith dont il veut nous faire croire, preuve à lui seul, que les Tarawhir sont une Sunna, alors que 100 % des hadiths mentionnés dans les deux sahihs sont clairement en défaveur des Tarawhir ? Depuis quand met-on de côté Boukhari et Mouslim pour se référer à Abou Daoud, Baïhaqi ou ibn Nasser ! C’est bien la première fois que je vois cela ! Alors que n’importe quel théologien débutant sait que la procédure à suivre, en matière de hadith, est avant tout de prendre acte de ce que rapportent Boukhari et Mouslim, respectivement classés numéro 1 et numéro 2. Puis, en l’absence de réponse, ce qui n’est pas le cas ici, ou afin de corroborer davantage l’argumentation, on se tourne vers d’autres rapporteurs. Alors, pourquoi Albani a fait exactement le contraire, bien plus, puisqu’il a écarté intégralement Boukhari et Mouslim de sa soit-disant étude ? Et c’est exactement ce qu’a fait son condisciple Fawzan ! La réponse coule de source. Albani ne pouvait argumenter à l’aide de récits rapportés par Boukhari et Mouslim, dans la mesure où sa démarche, « son étude », n’avait pas pour but de découvrir si les Tarawhir étaient, oui ou non, une innovation blâmable, mais uniquement de tenter, tant bien que mal, de trouver des arguments allant dans son sens, c’est-à-dire en faveur des Tarawhir. C’est donc une « recherche » fallacieuse, dont le seul objectif est de 75


démontrer, d’une façon profondément perfide, que les Tarawhir sont une Sunna. C’est pourquoi il a mis de côté les deux sahihs, puisque les deux sahihs ne rapportent aucun récit en faveur des Tarawhir. En effet, il n’y a pas, dans les deux sahihs, de désaccord à ce sujet. Albani, le « spécialiste des hadiths », le « lion de la Sunna », le savait parfaitement. Il ne pouvait, en aucun cas, ignorer les textes suivants : D’après Zaïd ben Tsâbit : « Pendant le Ramadan, le Prophète se fit une cellule – je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadith, que Zaïd ajouta : « avec une natte » - Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre des compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu’il s’en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » (Boukhari & Muslim) Zeïd ben Tsabit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait en sorte que je crains que votre faute soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; Il faut en excepter la prière canonique ». (Boukhari & Muslim) C’est pour cette raison, comme je l’ai dit, qu’Albani se détourna de Boukhari et Mouslim. Sinon, je ne vois pas comment il aurait pu se référer à Boukhari et Mouslim tout en prétendant que les Tarawhir sont une Sunna ! Il aurait, sans doute, eu beaucoup de 76


mal à expliquer ces propos : « La meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique », « ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique ». Ainsi, il préféra faire comme s’il ne les avait pas vus, comme si ces récits n’existaient pas ! La « recherche » d’Albani est semblable à celle de Fawzan, à savoir, qu’ayant lu Boukhari et Mouslim, il constata que tous deux n’avaient rapporté que des hadiths nettement en défaveur des Tarawhir. Albani referma alors les livres en question, pour en ouvrir d’autres, car il ne put rien extraire de ces deux derniers. Il ouvrit alors Bayaqui, ibn Nasser, Abou Daoud, et là, effectivement, il a pu trouver des hadiths pour le moins ambigus, isolés et contradictoires, qu’il s’empressa d’extraire et de citer. Albani a commis plusieurs infractions et manquements aux règles théologiques. La première d’entre elles est qu’il éluda tous les textes en défaveur des Tarawhir rapportés clairement et unanimement, par Boukhari et Mouslim, mais aussi, par Hamed, et bien d’autres. La seconde infraction est qu’il n’a extrait, ailleurs, chez d’autres rapporteurs, seulement des textes en « faveur » des Tarawhir, bien que ceux qu’il cite ne le sont en réalité pas. La troisième infraction est qu’il préféra se référer non pas uniquement à des rapporteurs fiables et reconnus, mais plutôt, car en panne d’arguments, à des compilateurs. Bayaqui a vécu entre l’an 384 à 458 de l’hégire, ce qui le classe dans la catégorie, non pas des rapporteurs, mais des compilateurs. Peut-on alors raisonnablement mesurer Bayaqui à Boukhari et Mouslim ! Peut-on ensuite et après avoir constaté ces graves manquements aux règles théologiques, penser que Albani a été impartial dans son « étude » ? Pour ma part, et sans l’ombre d’un doute, je réponds que non. Les textes rapportés par Boukhari, Mouslim et autres, évoquent, explicitement et spécifiquement, les Tarawhir, alors que ceux qui sont rapportés par Abou Daoud 77


n’évoquent pas les Tarawhir. Ainsi, un théologien sincère et intègre ne peut, d’abord et en aucun cas, donner la prédominance sur le texte rapporté par Abou Daoud lequel est contredit par Boukhari, Mouslim entre autres, pour ensuite, délaisser des textes évoquant clairement les Tarawhir pour d’autres qui ne les évoquent pas explicitement ! On marche sur la tête ! Étrangement, les textes rapportés par Hamed et bien d’autres, en défaveur des Tarawhir, Albani ne les a ni extraits, ni cités ! Pourquoi ? Par exemple, Hamed, rapporte, lui aussi, et comme vous avez pu le constater dans le chapitre « Liste des hadiths sur les Tarawhir », le hadith où le Prophète a dit : « Dorénavant ô fidèles priez chez vous. » Peut-on encore croire qu’Albani ne l’a pas vu ! Albani ne les a pas cités, pour la simple et bonne raison que son « étude » est une « étude » jouée d’avance, il ne cherchait pas pour trouver, mais pour prouver un point de vue, le sien ! Cela n’a donc rien à voir avec de la théologie. Mettre de côté Boukhari et Mouslim, extraire des récits dans d’autres livres, tout en laissant de côté d’autres récits dans ces mêmes livres, est contraire à tout esprit impartial et désintéressé. Cette méthode est semblable a été (à celle) employée par Tijani dans son livre minable : « Comment j’ai été guidé ? » Tous les récits clairement en défaveur des Tarawhir, qu’ils se trouvent dans le livre d’Hamed ibn Hanbal, ou dans celui d’Abou Daoud et autres, ont complètement été éludés. Albani n’a cité aucun de ces récits ! C’est une bien curieuse façon d’instruire ! On a vu et on verra que, même en agissant de la sorte, l’argumentation d’Albani est non seulement pas convaincante, mais aussi et surtout, qu’elle est complètement creuse. 78


Thaalaba Ben Abou Malek Al Qardhi dit : «Le Prophète (ppsl) est sorti une nuit de Ramadan et a vu des gens prier dans un coin de la mosquée, alors il a demandé : «Que font ceux-là ? » On lui dit : « Ô Prophète ! Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran alors ils se sont mis derrière Oubayy Ben Caab pour l’écouter lire le Coran et prier comme lui », le Prophète (ppsl) dit : « Ils ont bien fait ! » À la question du Prophète : « Que font ceux-là ? », on lui répondit : « Ô Prophète ! Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran alors ils se sont mis derrière Oubayy Ben Caab pour l’écouter lire le Coran et prier comme lui », le Prophète (ppsl) dit : « Ils ont bien fait ! » Ce texte ne peut aucunement légitimer les Tarawhir tels qu’ils sont pratiqués aujourd’hui, puisqu’un élément particulier et exceptionnel expliquerait l’approbation du Prophète, à savoir : « Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran alors ils se sont mis derrière Oubayy Ben Caab pour l’écouter lire le Coran et prier comme lui. » Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran, c’est donc pour cela que le Prophète n’a rien dit. Un élément spécifique, en l’occurrence : «Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran », permet souvent de changer les règles générales, comme le fait que le Prophète a autorisé un homme à porter de la soie car il souffrait de démangeaisons. Cela ne peut, bien sûr, et en aucun cas s’appliquer aux autres musulmans. De plus, que vaut ce hadith qui n’a aucun lien direct avec les Tarawhir tels qu’ils sont pratiqués de nos jours et, qui plus est, n’est pas rapporté par Boukhari et Mouslim ! Que vaut ce hadith, face aux récits clairs et unanimes, rapportés par Boukhari et Mouslim ! Comment peut-on donner la prédominance à ce texte bizarre, faible, isolé, et particulier, sur tous les autres récits clairs que l’on a pu lire !

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Albani a préféré, pour justifier les Tarawhir, donner la prédominance à ce récit : « Le Prophète (ppsl) est sorti une nuit de Ramadan et a vu des gens prier dans un coin de la mosquée, alors il a demandé : « Que font ceux-là ? » On lui dit : « Ô Prophète ! Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran alors ils se sont mis derrière Oubayy Ben Caab pour l’écouter lire le Coran et prier comme lui », le Prophète (ppsl) dit : « Ils ont bien fait !» (Al Baïhaqi, Abou Daoud et ibn Nasser)

Sur celui-ci : Zeïd ben Tsabit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre ; ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait en sorte que je crains que votre faute soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » (Boukhari, Muslim, Hamed ibn Hanbal et biens d’autres.)

Lorsque Albani dit : « Le Prophète (ppsl) a déjà fait la prière de Tarawhir en collectivité », en s’appuyant sur ce texte, alors que le Prophète, si je ne m’abuse, n’était même pas en prière avec eux. Je suis désolé, mais je ne vois pas de quoi il parle ! De plus, ce texte est bien trop isolé et faible, comparé aux hadiths rapportés, pour ainsi dire, par tous les rapporteurs. Je n’appelle pas ça de la théologie, mais de la supercherie ! En conclusion de quoi, le premier argument d’Albani est fallacieux et infondé. Permettez-moi de poursuivre. 80


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An Noumane Ben Bachir dit : « Nous avons prié avec le Prophète (ppsl) la nuit du vingt-trois du Ramadan jusqu’au tiers de la nuit, puis la nuit du vingt-cinq du Ramadan jusqu’à la moitié de la nuit, et enfin la nuit du vingt-sept du Ramadan jusqu’à l’aube et nous avions cru rater le repas de Souhour. » Ce texte est une fois de plus inexistant dans le livre de Boukhari et Mouslim. De plus, je ne trouve nulle part où le Prophète a prié durant un mois avec ses compagnons ! Il ne s’agit que de quelques jours, en l’occurrence le 23e, le 25e et le 27e, trois jours donc, or, si je ne m’abuse, les Tarawhir ne durent pas trois jours ! Comment peut-on alors le placer au-dessus des récits clairs, sûrs, et spécifiques rapportés par Boukhari, Mouslim, Hamed, et bien d’autres. Comment, peut-on, au nom d’un texte dont l’origine est, de toute évidence, moins certaine que les textes signés Boukhari et Mouslim, se permettre de l’imposer comme étant la vérité absolue. Ce texte ne peut donc en aucun cas avoir la prédominance sur ceux qui sont rapportés par Boukhari, Mouslim et bien d’autres, pour plusieurs raisons : - Ce texte n’a aucun rapport avec les Tarawhir. - Ce texte n’est pas rapporté par Boukhari et Mouslim. - Ce texte est contredit par Boukhari, Mouslim et bien d’autres. De plus, même si la réalité de ce texte est avérée, il est forcément antérieur au texte suivant : D’après Zaïd ben Tsâbit : « Pendant le Ramadan, le Prophète se fit une cellule – je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadith, que Zaïd ajouta : « avec une natte » - Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre des compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu’il s’en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : « Je connaissais bien les sentiments que 81


votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » (Hamed ibn Hanbal, Abou Daoud et autres.) L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » (Boukhari & Mouslim entre autres.) Puisque, comme on le sait, les compagnons du Prophète avaient mis un terme à cette pratique, qui n’a vu le jour qu’au début du Califat d’Omar. En réalité, ce texte n’a aucune valeur puisqu’il concerne un cas spécifique non valable pour le sujet ici abordé. C’est probablement la raison pour laquelle on ne le trouve ni dans le sahih de Boukhari, ni dans le sahih de Mouslim. Je poursuis. Albani cite ce texte : Anas dit : « Une nuit de Ramadan, le Prophète (ppsl) était en train de prier alors je me suis mis à côté de lui, puis un autre vint, puis un autre jusqu’à ce qu’on soit devenus une douzaine. Lorsqu’il nous a senti derrière lui, le Prophète (ppsl) a vite terminé sa prière et est parti chez lui pour prier tout seul. Le lendemain on lui dit : « Tous nous avons attendu derrière toi ô Prophète ! », il répondit : « Oui, c’est pour cela que j’ai fait ce que j’ai fait ! » Mais que se passe-t-il ! Albani semble argumenter sa thèse avec un texte qui va à l’encontre des Tarawhir ! « Une nuit de Ramadan, le Prophète (ppsl) était en train de prier alors je me suis mis à côté de lui, puis un autre vint, puis un autre jusqu’à ce qu’on soit devenus une douzaine. Lorsqu’il nous a sentis derrière lui, le Prophète (ppsl) a vite terminé sa prière et est parti chez lui pour prier tout seul. Le lendemain on lui dit : «

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Tous nous avons attendu derrière toi ô Prophète ! » Il répondit : « Oui, c’est pour cela que j’ai fait ce que j’ai fait ! » On apprend que le Prophète, après avoir senti la présence de personnes venues prier avec lui, a vite terminé sa prière et est parti chez lui pour prier tout seul. On nous dit ensuite que ce texte prouve que les Tarawhir sont une Sunna ! Désolé… mais je n’arrive pas du tout à suivre, et vous ? Si le Prophète : « Lorsqu’il nous a sentis derrière lui a vite terminé sa prière et est parti chez lui pour prier tout seul », c’est qu’il ne voulait pas que cela devienne une pratique courante et moins encore une institution, alors comment peut-on, au nom de ce texte, argumenter en faveur des Tarawhir ! De plus, constater que le Prophète n’a, contrairement à ce qu’affirme Albani, pas prié avec ses compagnons, puisque l’on nous dit, je cite : Lorsqu’il nous a sentis derrière lui », c’est donc bien encore, une fois de plus, la preuve que le Prophète n’a pas prié avec ses compagnons ! Je poursuis. Aïcha dit : « Les gens priaient individuellement pendant les nuits de Ramadan, et des fois ils se rassemblaient par groupe de cinq ou de six pour prier derrière quelqu’un qui a bien retenu le Coran. Un soir, le Prophète (ppsl) est sorti à la mosquée après la prière de Ichaa’ et il a fait la prière de Tarawih avec un groupe de fidèles pendant toute la nuit. Le lendemain tout le monde a parlé de la prière que le Prophète (ppsl) avait faite la veille. La nuit d’après, les gens se sont rassemblés pour faire cette prière avec le Prophète (ppsl), et le lendemain tout le monde a parlé également de cette prière. La nuit suivante, la mosquée n’arrivait plus à contenir les fidèles, alors le Prophète a fait la prière de Ichaa’ en collectivité avec les fidèles et les a laissés après et est rentré chez lui. Il m’a alors demandé : « Pourquoi les gens sont rassemblés de cette manière ? », je lui répondis : « Ils ont entendu parler de ta prière hier et avant-hier alors ils sont venus pour prier avec toi ! » Le Prophète (ppsl) est resté chez lui toute la nuit 83


mais n’arriva pas à dormir. Le lendemain matin il dit (ppsl) aux gens : « Ô fidèles ! Mes louanges à Dieu, je n’ai pas dormi cette nuit et je suis au courant de ce que vous avez fait hier. Je ne suis pas sorti prier avec vous pour vous éviter de croire que c’est une prière obligatoire ! Au contraire c’est une prière qu’on fait au choix pour ceux qui peuvent la faire. » Idem ! Ce texte va à l’encontre des Tarawhir, alors qu’on nous le cite à l’image du précédent, en leur faveur ! De plus, celuici n’est rapporté que par Az Zouhri. Mais qui est-ce donc ce Az Zouri ? Peut-on, là encore, donner la prédominance à Az Zouri sur Boukhari, Mouslim, Hamed ibn Hanbal, Abou Daoud et bien d’autres ? Az Zouri, à lui seul, aurait terrassé les deux sahihs ! « Le match » est forcément truqué ! En réalité, Albani n’a fait qu’extraire des textes, non pas selon les règles théologiques, mais selon son propre intérêt. Alors, lorsque Albani dit : « Après avoir prouvé la légalité de la prière de Tarawhir en collectivité », je ne vois vraiment pas de quelle preuve il parle ! Et lorsque Albani dit : « De plus, Aïcha qui vit avec le Prophète (ppsl) sait exactement ce qu’il fait et comment il prie», il devrait justement appliquer cette science, puisque selon Boukhari et Mouslim, Aïcha a dit : « Quand le Prophète mourut les choses étaient dans le même état. » C’est-à-dire qu’il n’y avait plus de Tarawhir ! Cela rejoint tous les récits selon lesquels le Prophète a refusé d’être suivi durant cette prière en y mettant par la suite un terme ferme. C’est pour cela qu’Aïcha a dit : «Quand le Prophète mourut les choses étaient dans le même état. » Albani a dit : Néanmoins, il a expliqué ceci (ppsl) en disant : « Je l’ai laissée par peur qu’elle vous soit imposée » ! Cette peur disparaît avec la mort du Prophète. Ce qui est, bien sûr, complètement faux ! Puisque, comme nous l’avons vu et revu, ce hadith est amputé, et on ne peut légiférer à partir d’un hadith 84


amputé. Pourtant, tout cela Albani le savait, alors pourquoi a-t-il éludé les hadiths authentiques pour ne citer que ce hadith amputé ! Pour la simple et bonne raison qu’il n’aurait jamais pu prouver son point de vue à partir de ce hadith : « L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » (Boukhari & Mouslim entre autres.) Voilà, sans aucun doute, pourquoi Albani, Fawzan et leurs semblables, ne citent jamais ce hadith bien qu’il figure dans les deux sahihs et ailleurs. Mon argumentation prend ainsi fin.

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Alors, pour celles et ceux qui se posent la question suivante : « Mais comment se fait-il que les savants d’Arabie saoudite n’ont pas dénoncé cette pratique, et qu’elle est suivie à l’échelle planétaire ? » Ce n’est tout d’abord pas à moi de me justifier, mais à Boukhari, Mouslim, Hamed ibn Hanbal, Abou Daoud et bien d’autres rapporteurs. Car ce sont eux, entre autres, qui ont rapporté les récits ici cités. Or, je ne pense pas non plus que ce soit à Boukhari et Mouslim de se justifier et de suivre les savants d’Arabie saoudite, mais bien le contraire ! De cette évidence, si les savants font exactement le contraire de ce qui est écrit dans les recueils authentiques, c’est alors à eux de se justifier, et non pas à Boukhari et Mouslim ! À présent, je vous invite à aller parler avec les « érudits » et les « savants », près de chez vous, des hadiths rapportés par Boukhari et Mouslim, de préférence en arabe, et de leur poser la question suivante : « Pourquoi faisons-nous exactement le contraire de ce qu’il y a d’écrit, là ? » Et si vous avez une réponse, j’entends par là, pertinente, n’hésitez surtout pas à me la communiquer.

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- Albani a éludé l’intégralité des récits des deux plus fiables rapporteurs, Boukhari et Mouslim, lesquels vont tous deux à l’encontre de cette institution. - Albani a cité, afin d’argumenter son livre, différents textes pourtant flous et parallèles, rapportés entre autres par Abou Daoud, en «faveur» des Tarawhir, tout en occultant l’intégralité des textes clairs et spécifiques qui figurent dans ces mêmes livres en défaveur des Tarawhir. - Les arguments cités par Albani sont très faibles. Faibles parce qu’ils ne sont jamais rapportés par Boukhari et Mouslim. De plus, Boukhari et Mouslim contredisent clairement son argumentation. Faibles, parce qu’ils ne font pas allusion aux Tarawhir, contrairement aux textes rapportés par Boukhari et Mouslim. Faibles, parce qu’ils sont impossibles à situer chronologiquement, alors que ceux qui sont rapportés par Boukhari, Mouslim et autres, démontrent fort bien que les deniers mots du Prophète furent : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait en sorte que je crains que votre faute soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » C’est pourquoi l’on apprend, je cite : Ibn Chihâb ajoute : « Quand le Prophète mourut, les choses étaient ainsi et elles continuèrent de la même manière

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sous le Califat de Abou Bakr et jusqu’au début du Califat d’Omar.» (Sahih de Boukhari.) L’étude d’Albani est fallacieuse parce qu’il n’a extrait et cité que des hadiths flous et parallèles, en « faveur » des Tarawhir, tout en occultant les hadiths clairs et spécifiques en défaveur des Tarawhir qui figurent pourtant dans les mêmes livres et, souvent, dans le même chapitre. L’étude d’Albani est fallacieuse car ses arguments sont partiaux, infondés, isolés, fortement contredits, faibles, flous, et aucun d’eux ne fait allusion directement aux Tarawhir. À travers ce constat, le livre d’Albani est fallacieux, contraire à toute étude sérieuse, le rendant gravement préjudiciable pour celles et ceux qui souhaitent apprendre leur religion. Je laisse à présent, à chacun d’entre vous, le soin d’en tirer les conclusions qui s’imposent.

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- Comment se fait-il que, si le Prophète a fait au moins une seule fois durant sa vie les Tarawhir tels que nous les connaissons aujourd’hui, nous n’avons pas l’ombre d’un récit lequel nous apprend que le Prophète a effectué les Tarawhir durant un mois avec ses compagnons ? - Comment se fait-il que, si le Prophète a fait les Tarawhir tels que nous les connaissons aujourd’hui, aucun savant partisan des Tarawhir ne soit capable de dire combien de Rakats le Prophète a accompli durant la prière de Tarawihs? - Comment se fait-il que, si le Prophète a fait les Tarawhir tels que nous les connaissons aujourd’hui, Abou Bakr (que Dieu soit satisfait de lui) n’a jamais connu ces mêmes Tarawhir ? Peuton alors envisager que Abou Bakr se soit détourné d’une pratique pieuse, établie par le Prophète ? - Comment se fait-il que, si le Prophète a fait les Tarawhir tels que nous les connaissons aujourd’hui, tous les hadiths rapportés par Boukhari et Mouslim entre autres affirment exactement le contraire ? Peut-on alors envisager que Boukhari et Mouslim ont dit n’importe quoi ? - Pourquoi Albani a-t-il éludé tous les hadiths clairs et spécifiques rapportés par Boukhari et Mouslim, pour se tourner vers des textes ambigus et faibles de par leurs origines ? - Comment se fait-il que l’Imam Al-Boukhari ne faisait pas les Tarawhir à la mosquée ! Peut-on penser que l’Imam Boukhari fut un égaré ou un Chiite ? - Albani et d’autres, ayant rapporté : « Omar n’a pas innové en matière de prière de Tarawhir, il n’a fait que réactiver et faire revivre la Sunna du Prophète », les questions qui se posent 89


et s’imposent sont les suivantes : Pourquoi donc une pratique, soidisant établie par le Prophète et accomplie par lui-même ainsi que par ses compagnons, fut-elle désactivée par le Prophète ? Et pourquoi Omar réactiva-t-il cette pratique, pourtant désactivée par le Prophète? Que s’est-il passé pour qu’elle soit désactivée par le Prophète, et pour quelle raison Omar la réactiva-t-il ? La seule explication est, comme on l’a vu, et comme l’ont rapporté nos très chers Boukhari, Mouslim et bien d’autres, que le Prophète a dit : « ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » Après quoi, tous les compagnons avaient compris l’ordre du Prophète et depuis ce jour, on n’entendit plus parler des Tarawhir, jusqu’au début du Califat d’Omar. Je termine sur cette parole prophétique :

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