Été 2012
Marilyn Monroe
Lawrence Schiller dans l’intimité de Marilyn : l’histoire de sa vie en paroles et en images
Crumb
1 344 pages de pépites tirées des planches du maître de la B.D.
Marc Newson De la salière au vaisseau spatial : une encyclopédie de son œuvre complète
The Beatles Dans les coulisses de la Beatlemania avec Harry Benson
SA MajestÉ Les célébrations du 60e anniversaire du couronnement de la reine Élisabeth II
Est. 1980 It’s different – I like it!
Été 2012
A high-octane mechanical tribute to the automobile spirit
4
22
Mon livre TASCHEN préféré…
94 la vérité toute nue
Marily Monroe : la dernière séance. Une biographie en images et en paroles
Des célébrités partagent leurs coups de cœur
102 alors que le xxe siècle touchait à sa fin…
Klimt comme vous ne l’aviez jamais vu…
Les films inoubliables des années 1990
104 l’art du bien-vivre Demeures de designers aux quatre coins du globe
8
L’évangile selon marc
106 voici le Volume 2, pour vous ! Le tout nouveau bestseller de TASCHEN
Les œuvres complètes de Marc Newson
18 Le magicien à l’appareil photo
108 1 000 x TASCHEN
Benedikt Taschen fête son 1 000e ouvrage dans la boutique légendaire de Walther König à Cologne
Mario Testino, un maître du portrait et de la photo de mode
22 le prince de la décadence Une monographie inédite de l’œuvre de Klimt
110 la griffe Tadao Les œuvres complètes de Tadao Ando
30 trésors enfouis
111 à l’affiche !
Crumb : un florilège de planches signées par le maître de la B.D.
Un tour d’horizon de nos titres actuels
112 sa peinture se résume
36 quand l’histoire
en 4 lettres : TRBL
se déroule sous vos yeux
Une monographie détaillée qui explore le sens des message signés Wool
Une somptueuse version enluminée du Livre d’Esther
114 résolument modernes
40 PRINCIPE DE PLAISIR
L.U.C Engine One Tourbillon. High-end mechanical watchmaking and the best of motor sports meet and mingle in a handsome and powerful timepiece. This limited-edition model celebrating Chopard’s 150th anniversary vividly embodies the spirit of automobiles, a world with which the brand has enjoyed strong ties over several decades. It is driven by a hand-wound tourbillon movement machined – and signed – like an engine block and mounted on shock-absorbing silent-blocks. Beating at 28,800 vibrations per hour and endowed with a 60-hour power reserve, this mechanical L.U.C Calibre 1TRM was designed, developed and produced by Chopard Manufacture and its impressive precision is chronometer-certified by the Swiss Official Chronometer Testing Institute. Other subtle nods to classic motor racing include the gleaming titanium “bodywork” of the case, curving lugs shaped like aerodynamic car wings, as well as four reinforced inserts on the strap reminiscent of historical car seats.
117 il était une fois… L’univers magique et intemporel des frères Grimm au fil d’illustrations anciennes
46 entre les plis
18
Gaga de Testino !
La ligne légendaire de vêtements révolutionnaires signés Issey Miyake
Des tableaux de légumes des jardins français qui mettent l’eau à la bouche
50 Mad for ads Les fous de pub de Madison Avenue
56 architectes d’aujourd’hui Courants actuels dans l’architecture mondiale
57 Concepts dans l’espace L’art expérimental d’Olafur Eliasson
58 L’architecture hors les murs Concevoir l’espace extérieur
60 la culture du plastique Kartell hier et aujourd’hui
Une rétrospective complète des typographies expérimentales
64 London calling Un périple photographique à travers Londres
74 cinq garçons dans le vent Dans les coulisses de la Beatlemania avec Harry Benson
82 Vinylmania
40
Kinbaku-bi : ça vous dit ?
118 Anatomiquement correct Le traité monumental et inégalé de Bourgery sur le corps humain
48 LIVRE d’art pour gourmets
62 UN OUVRAGE DE CARACTère(s)
L.U.C Engine One Tourbillon: available in a limited numbered series of 150 in titanium, in honour of Chopard’s 150th anniversary, ref. 168526-3001.
Les œuvres de l’art morderne qui comptent
Araki et l’art provocateur du bondage japonais
Pochettes de disques de jazz des années 1940 à 1990
84 sa majesté la reine Un exceptionnel portrait en images de la reine la plus célèbre de la planète
121 Toges, turbans, queues-de-pie
et hauts-de-forme
L’évolution du vêtement de l’Antiquité à 1888
123 notre Fair Lady Une romance en photos avec Audrey Hepburn
129 Tout ça pour si peu ! Gros avantages + petit format = bonne affaire
132 l’art et la science de la cuisine Les techniques avant-gardistes utilisées par les plus grands chefs de la planète
133 beautiful losers Des livres de rêve engloutis par la machine à avaler les dollars
Été 2012
A high-octane mechanical tribute to the automobile spirit
4
22
Mon livre TASCHEN préféré…
94 la vérité toute nue
Marily Monroe : la dernière séance. Une biographie en images et en paroles
Des célébrités partagent leurs coups de cœur
102 alors que le xxe siècle touchait à sa fin…
Klimt comme vous ne l’aviez jamais vu…
Les films inoubliables des années 1990
104 l’art du bien-vivre Demeures de designers aux quatre coins du globe
8
L’évangile selon marc
106 voici le Volume 2, pour vous ! Le tout nouveau bestseller de TASCHEN
Les œuvres complètes de Marc Newson
18 Le magicien à l’appareil photo
108 1 000 x TASCHEN
Benedikt Taschen fête son 1 000e ouvrage dans la boutique légendaire de Walther König à Cologne
Mario Testino, un maître du portrait et de la photo de mode
22 le prince de la décadence Une monographie inédite de l’œuvre de Klimt
110 la griffe Tadao Les œuvres complètes de Tadao Ando
30 trésors enfouis
111 à l’affiche !
Crumb : un florilège de planches signées par le maître de la B.D.
Un tour d’horizon de nos titres actuels
112 sa peinture se résume
36 quand l’histoire
en 4 lettres : TRBL
se déroule sous vos yeux
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Une somptueuse version enluminée du Livre d’Esther
114 résolument modernes
40 PRINCIPE DE PLAISIR
L.U.C Engine One Tourbillon. High-end mechanical watchmaking and the best of motor sports meet and mingle in a handsome and powerful timepiece. This limited-edition model celebrating Chopard’s 150th anniversary vividly embodies the spirit of automobiles, a world with which the brand has enjoyed strong ties over several decades. It is driven by a hand-wound tourbillon movement machined – and signed – like an engine block and mounted on shock-absorbing silent-blocks. Beating at 28,800 vibrations per hour and endowed with a 60-hour power reserve, this mechanical L.U.C Calibre 1TRM was designed, developed and produced by Chopard Manufacture and its impressive precision is chronometer-certified by the Swiss Official Chronometer Testing Institute. Other subtle nods to classic motor racing include the gleaming titanium “bodywork” of the case, curving lugs shaped like aerodynamic car wings, as well as four reinforced inserts on the strap reminiscent of historical car seats.
117 il était une fois… L’univers magique et intemporel des frères Grimm au fil d’illustrations anciennes
46 entre les plis
18
Gaga de Testino !
La ligne légendaire de vêtements révolutionnaires signés Issey Miyake
Des tableaux de légumes des jardins français qui mettent l’eau à la bouche
50 Mad for ads Les fous de pub de Madison Avenue
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57 Concepts dans l’espace L’art expérimental d’Olafur Eliasson
58 L’architecture hors les murs Concevoir l’espace extérieur
60 la culture du plastique Kartell hier et aujourd’hui
Une rétrospective complète des typographies expérimentales
64 London calling Un périple photographique à travers Londres
74 cinq garçons dans le vent Dans les coulisses de la Beatlemania avec Harry Benson
82 Vinylmania
40
Kinbaku-bi : ça vous dit ?
118 Anatomiquement correct Le traité monumental et inégalé de Bourgery sur le corps humain
48 LIVRE d’art pour gourmets
62 UN OUVRAGE DE CARACTère(s)
L.U.C Engine One Tourbillon: available in a limited numbered series of 150 in titanium, in honour of Chopard’s 150th anniversary, ref. 168526-3001.
Les œuvres de l’art morderne qui comptent
Araki et l’art provocateur du bondage japonais
Pochettes de disques de jazz des années 1940 à 1990
84 sa majesté la reine Un exceptionnel portrait en images de la reine la plus célèbre de la planète
121 Toges, turbans, queues-de-pie
et hauts-de-forme
L’évolution du vêtement de l’Antiquité à 1888
123 notre Fair Lady Une romance en photos avec Audrey Hepburn
129 Tout ça pour si peu ! Gros avantages + petit format = bonne affaire
132 l’art et la science de la cuisine Les techniques avant-gardistes utilisées par les plus grands chefs de la planète
133 beautiful losers Des livres de rêve engloutis par la machine à avaler les dollars
Juin 2012
Chères lectrices, chers lecteurs, Bravo à tous les veinards tirés au sort parmi les milliers de lecteurs qui ont réussi à dénicher notre Faulpelz dans le précédent magazine (il était caché à la page 100, sous les traits de Ron Burgundy). Un défi plutôt costaud, car vous n’avez été que 60 % à le démasquer ! Les 10 gagnants des bons d’achat en livres d’une valeur de 1 000 $ chacun sont… 1. Eduardo Silva, San Jose, États-Unis ; 2. Heidi Jungjohanns, Edelsfeld, Allemagne ; 3. Jérôme Soulès, Toulouse, France ; 4. Marco Dileonardo, New York, États-Unis ; 5. Nigel Webb , Bath, Royaume-Uni ; 6. Lisbeth, Danemark ; 7. Frédéric Demontoux, Carpentras, France ; 8. Laura Furque ; 9. Simon Knight, Bowral, Australie ; 10. Vera, Pays-Bas.
I L Y A DES HISTOIRES QUI MÉRITENT D’ÊTRE ÉCRITES.
Et le grand gagnant du séjour tous frais payés à Los Angeles est… Michael Raffael, Tübingen, Allemagne. Félicitations ! Photo : Verena Günther
À l’occasion de la sortie de notre 1 000e titre, je fus invité à décorer une vitrine d’exposition de livres TASCHEN d’hier et d’aujourd’hui dans la librairie légendaire de Walther König à Cologne (voir page 108). Ne manquez pas le lancement de nos nouveaux e-books ! À partir de cet été, profitez d’un vaste choix de livres numériques bon marché et encore plus faciles d’accès. Bon été à toutes et à tous ! Paix
Créée en 1931 pour les joueurs de polo, la Reverso compte parmi les rares montres cultes de l’histoire de l’horlogerie. Son second visage personnalisable vous permettra d’immortaliser un moment unique et précieux. Choisissez l’instant qui vous appartient. Nos graveurs, émailleurs, sertisseurs feront de votre histoire une légende. Il n’y a qu’une Reverso comme la vôtre. GRANDE REVERSO ULTRA THIN TRIBUTE TO 1931. Calibre Jaeger-LeCoultre 822.
Votre serviteur aux côtés de Walther König, Cologne, avril 2012.
VOUS MÉRITEZ UNE VRAIE MONTRE.
Prochainement sur votre iPad !
NIO MUN MO D RI
L IA
PA T
En partenariat avec
Jaeger-LeCoultre en partenariat avec l’UNESCO pour sensibiliser le public et protéger le patrimoine mondial marin. —2— www.jaeger-lecoultre.com
Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
I
N
R
E
MO
E W O R LD H
ND IA L •
•
IT AG
E
•
P AT R IM
O
Centre du patrimoine mondial
Publication semestrielle de TASCHEN Hohenzollernring 53 D–50672 Köln
Tél : +49 221 20 18 00 contact@taschen.com Publicité : media@taschen.com
Textes : Alison Castle Édition : Alison Castle & Margit J. Mayer Conception : Andy Disl & Benedikt Taschen Coordination : Florian Kobler Production : Ute Wachendorf, Claudia Frey Dirigé et produit par Benedikt Taschen —3—
Imprimé en Allemagne Couverture : SM la Reine Élisabeth II, alors princesse Élisabeth, photographiée par Yousuf Karsh, 1951. Photo © CAMERA PRESS / Yousuf Karsh. Dos de couverture : Lady Gaga. Photo © Mario Testino.
Juin 2012
Chères lectrices, chers lecteurs, Bravo à tous les veinards tirés au sort parmi les milliers de lecteurs qui ont réussi à dénicher notre Faulpelz dans le précédent magazine (il était caché à la page 100, sous les traits de Ron Burgundy). Un défi plutôt costaud, car vous n’avez été que 60 % à le démasquer ! Les 10 gagnants des bons d’achat en livres d’une valeur de 1 000 $ chacun sont… 1. Eduardo Silva, San Jose, États-Unis ; 2. Heidi Jungjohanns, Edelsfeld, Allemagne ; 3. Jérôme Soulès, Toulouse, France ; 4. Marco Dileonardo, New York, États-Unis ; 5. Nigel Webb , Bath, Royaume-Uni ; 6. Lisbeth, Danemark ; 7. Frédéric Demontoux, Carpentras, France ; 8. Laura Furque ; 9. Simon Knight, Bowral, Australie ; 10. Vera, Pays-Bas.
I L Y A DES HISTOIRES QUI MÉRITENT D’ÊTRE ÉCRITES.
Et le grand gagnant du séjour tous frais payés à Los Angeles est… Michael Raffael, Tübingen, Allemagne. Félicitations ! Photo : Verena Günther
À l’occasion de la sortie de notre 1 000e titre, je fus invité à décorer une vitrine d’exposition de livres TASCHEN d’hier et d’aujourd’hui dans la librairie légendaire de Walther König à Cologne (voir page 108). Ne manquez pas le lancement de nos nouveaux e-books ! À partir de cet été, profitez d’un vaste choix de livres numériques bon marché et encore plus faciles d’accès. Bon été à toutes et à tous ! Paix
Créée en 1931 pour les joueurs de polo, la Reverso compte parmi les rares montres cultes de l’histoire de l’horlogerie. Son second visage personnalisable vous permettra d’immortaliser un moment unique et précieux. Choisissez l’instant qui vous appartient. Nos graveurs, émailleurs, sertisseurs feront de votre histoire une légende. Il n’y a qu’une Reverso comme la vôtre. GRANDE REVERSO ULTRA THIN TRIBUTE TO 1931. Calibre Jaeger-LeCoultre 822.
Votre serviteur aux côtés de Walther König, Cologne, avril 2012.
VOUS MÉRITEZ UNE VRAIE MONTRE.
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NIO MUN MO D RI
L IA
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En partenariat avec
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Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
I
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Centre du patrimoine mondial
Publication semestrielle de TASCHEN Hohenzollernring 53 D–50672 Köln
Tél : +49 221 20 18 00 contact@taschen.com Publicité : media@taschen.com
Textes : Alison Castle Édition : Alison Castle & Margit J. Mayer Conception : Andy Disl & Benedikt Taschen Coordination : Florian Kobler Production : Ute Wachendorf, Claudia Frey Dirigé et produit par Benedikt Taschen —3—
Imprimé en Allemagne Couverture : SM la Reine Élisabeth II, alors princesse Élisabeth, photographiée par Yousuf Karsh, 1951. Photo © CAMERA PRESS / Yousuf Karsh. Dos de couverture : Lady Gaga. Photo © Mario Testino.
« Les photos de Dennis Hopper montrent des moments quotidiens de la culture américaine, presque à la manière d’un journal. De plus, elles sont prises par un des protagonistes de cette culture, ce qui leur confère un point de vue unique. Hopper avait beaucoup de talent et d’intuition. »
Les coups de cœur recommandés par les célébrités Illustrations : Robert et Astrid Nippoldt
« La monographie Christo and Jeanne-Claude, avec les images tellement séduisantes de Wolfgang Volz, qui décrit de façon si vivante leur processus créatif et la nature profondément intuitive et provocatrice de leur travail, où l’intégrité et la matérialité jouent un rôle décisif. »
« Mon livre TASCHEN favori est Funk & Soul Covers. Vingt ans ne suffiraient pas à épuiser tous les stimuli qu’il contient. Cela dit, je n’ai pas vraiment besoin d’être stimulé quand il s’agit d’acheter des disques. »
« Chaque page de Modernist Cuisine réserve une nouvelle surprise. Je suis moi-même un chef domestique honorable, mais le volume sur les “Ingrédients et préparations” me donne l’impression d’être un homme des cavernes. La science au service du plaisir, un savoir étendu illustré par des photos élégantes – c’est une combinaison digne de la Renaissance ! Il ne s’agit pas d’un livre de cuisine, mais d’une œuvre d’art. »
« Je pense que mon livre TASCHEN préféré est toujours celui consacré aux peintures de Van Gogh, qui reste une très bonne affaire, à seulement 40 euros. »
« G.O.A.T. The Greatest Of All Time. Mon Maître Absolu Mohammed Ali. » –4–
« Je suis chez moi à Los Angeles depuis plus de quarante ans, et pourtant j’en découvre davantage sur cette ville à chaque fois que j’ouvre le livre de TASCHEN qui lui est dédié. Il renferme tout ce que j’aime chez elle – Muscle Beach, les palmiers, les collines de Hollywood – et parvient même à me faire apprécier les choses que j’y déteste – le fantastique plan de l’immense ancien réseau de transports publics qui a été démantelé et détruit me rappelle ainsi à quel point ma ville a la tête dans les étoiles et manque de vision à long terme. Benedikt Taschen a accompli l’impossible : créer, à partir d’une ville obsédée par la nouveauté et l’éphémère, un souvenir magnifique et durable. »
« Les photos de Dennis Hopper montrent des moments quotidiens de la culture américaine, presque à la manière d’un journal. De plus, elles sont prises par un des protagonistes de cette culture, ce qui leur confère un point de vue unique. Hopper avait beaucoup de talent et d’intuition. »
Les coups de cœur recommandés par les célébrités Illustrations : Robert et Astrid Nippoldt
« La monographie Christo and Jeanne-Claude, avec les images tellement séduisantes de Wolfgang Volz, qui décrit de façon si vivante leur processus créatif et la nature profondément intuitive et provocatrice de leur travail, où l’intégrité et la matérialité jouent un rôle décisif. »
« Mon livre TASCHEN favori est Funk & Soul Covers. Vingt ans ne suffiraient pas à épuiser tous les stimuli qu’il contient. Cela dit, je n’ai pas vraiment besoin d’être stimulé quand il s’agit d’acheter des disques. »
« Chaque page de Modernist Cuisine réserve une nouvelle surprise. Je suis moi-même un chef domestique honorable, mais le volume sur les “Ingrédients et préparations” me donne l’impression d’être un homme des cavernes. La science au service du plaisir, un savoir étendu illustré par des photos élégantes – c’est une combinaison digne de la Renaissance ! Il ne s’agit pas d’un livre de cuisine, mais d’une œuvre d’art. »
« Je pense que mon livre TASCHEN préféré est toujours celui consacré aux peintures de Van Gogh, qui reste une très bonne affaire, à seulement 40 euros. »
« G.O.A.T. The Greatest Of All Time. Mon Maître Absolu Mohammed Ali. » –4–
« Je suis chez moi à Los Angeles depuis plus de quarante ans, et pourtant j’en découvre davantage sur cette ville à chaque fois que j’ouvre le livre de TASCHEN qui lui est dédié. Il renferme tout ce que j’aime chez elle – Muscle Beach, les palmiers, les collines de Hollywood – et parvient même à me faire apprécier les choses que j’y déteste – le fantastique plan de l’immense ancien réseau de transports publics qui a été démantelé et détruit me rappelle ainsi à quel point ma ville a la tête dans les étoiles et manque de vision à long terme. Benedikt Taschen a accompli l’impossible : créer, à partir d’une ville obsédée par la nouveauté et l’éphémère, un souvenir magnifique et durable. »
Conçue pour les hommes qui écrivent leur propre légende.
Montre d’Aviateur Chronographe Edition Antoine de Saint Exupéry. Réf. 3878: Pour les aviateurs, les années 30 ont constitué une période éprouvante. Tous étaient hautement qualifiés et quelques-uns sont même devenus des héros. Pourtant, un seul est devenu immortel: Antoine de Saint-Exupéry, l’un des écrivains français les plus célèbres et les plus appréciés, même si lui ne s’est jamais présenté qu’en tant que pilote professionnel. Depuis sa plus tendre enfance, il ne rêvait que d’une chose: voler. Cette passion l’habitera jusqu’à la fin de ses jours. Il s’est inspiré de ses expériences pour écrire sur l’amitié et l’humanité: des récits qui ont passionné des millions de personnes dans le monde entier. En 2012, l’année des montres d‘aviateur, la manufacture située à Schaffhausen lui rend hommage en créant à son effigie sa Montre d’Aviateur Chronographe Edition Antoine de Saint Exupéry en or rouge 18 ct ainsi que le modèle représenté ici, en acier inoxydable de haute qualité. IWC. Engineered for men. Boutiques IWC Schaffhausen: New York I Genève I Hong Kong I Paris I Shanghai I Zurich I Moscou I Singapour I Vienne I Istanbul I Pékin
—6—
www.iwc.com
—7—
Conçue pour les hommes qui écrivent leur propre légende.
Montre d’Aviateur Chronographe Edition Antoine de Saint Exupéry. Réf. 3878: Pour les aviateurs, les années 30 ont constitué une période éprouvante. Tous étaient hautement qualifiés et quelques-uns sont même devenus des héros. Pourtant, un seul est devenu immortel: Antoine de Saint-Exupéry, l’un des écrivains français les plus célèbres et les plus appréciés, même si lui ne s’est jamais présenté qu’en tant que pilote professionnel. Depuis sa plus tendre enfance, il ne rêvait que d’une chose: voler. Cette passion l’habitera jusqu’à la fin de ses jours. Il s’est inspiré de ses expériences pour écrire sur l’amitié et l’humanité: des récits qui ont passionné des millions de personnes dans le monde entier. En 2012, l’année des montres d‘aviateur, la manufacture située à Schaffhausen lui rend hommage en créant à son effigie sa Montre d’Aviateur Chronographe Edition Antoine de Saint Exupéry en or rouge 18 ct ainsi que le modèle représenté ici, en acier inoxydable de haute qualité. IWC. Engineered for men. Boutiques IWC Schaffhausen: New York I Genève I Hong Kong I Paris I Shanghai I Zurich I Moscou I Singapour I Vienne I Istanbul I Pékin
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www.iwc.com
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Photo : Tom Vack, avec l’aimable autorisation de Magis SpA
L’évangile selon Marc
Les œuvres complètes de Marc Newson
« J’aurais tant aimé qu’il dessine les décors de 2001. » —Arthur C. Clarke, coscénariste du film de Stanley Kubrick 2001 : l’odyssée de l’espace
Fauteuil Nimrod, 2002.
Photo : Tom Vack, avec l’aimable autorisation de Magis SpA
L’évangile selon Marc
Les œuvres complètes de Marc Newson
« J’aurais tant aimé qu’il dessine les décors de 2001. » —Arthur C. Clarke, coscénariste du film de Stanley Kubrick 2001 : l’odyssée de l’espace
Fauteuil Nimrod, 2002.
Quelques mots avec Marc Newson
Page ci-contre, en haut : Marc Newson à la Galerie Gagosian, New York 2010. Page ci-contre, en bas : Premières ébauches de l’avion Kelvin40 dessiné par Newson. Ci-dessous, à gauche et à droite : Construction de la structure interne du Kelvin40 chez Body Lines, au Royaume-Uni. Colonne de droite, en haut : Essai de pose et ajustage de la verrière. Colonne de droite, en bas : Structure interne définitive du Kelvin40. En bas : Le Kelvin40 achevé, 2004.
Photo : Jesse Shadoan, courtesy of Whitewall Magazine
fourni de directeur de publication pour chapeauter le projet. AC : En définitive, ce qu’ils voulaient, c’était que vous fassiez tout le travail et que vous leur livriez un livre prêt-à-imprimer ? MN : Oui. Un livre, c’est une somme de travail inouïe, en termes personnels et professionnels […] Pour moi, ç’était comme si je devais réorganiser toute ma vie : tout ce que j’ai jamais fait a dû être passé au crible et mis en ordre. C’est un peu comme une thérapie personnelle. Aujourd’hui, je connais sur le bout des doigts ce que j’ai fait ces 25 dernières années ; si je n’avais pas fait ce projet, je n’en saurais pas le dixième. C’est vraiment bizarre. Les gens pensent que comme c’est votre propre travail, vous savez absolument Alison Castle : Peux-tu nous dire quelques mots sur la manière dont est né ce projet ? Marc Newson : J’ai rencontré Benedikt Taschen en 2007 à la foire de Miami, peu après mon exposition chez Gagosian. Il faisait partie du groupe qui dînait au Joe’s Stone Crab Restaurant, et nous nous sommes vraiment très bien entendus. Benedikt a évoqué la possibilité de faire un livre, et j’ai tout de suite été enthousiasmé – j’avais toujours été un immense admirateur des livres de TASCHEN et j’ai réalisé que ce serait la meilleure et la seule possibilité de faire le genre de livre dont je rêvais. Très vite, Benedikt et moi avons noué des liens d’amitié très étroits qui, au-delà de la réalisation de mon livre, ont aussi débouché sur la collaboration autour du projet MoonFire. Ça a été un vrai plaisir de développer une relation de travail aussi incroyablement proche avec lui. Pour moi, c’est ce qui a fait toute la différence – […] il s’est réellement passionné pour mon projet. Je ne peux pas imaginer qu’il en soit autrement pour tous ses autres projets. AC : Pour toi, c’est ce qui distingue TASCHEN d’autres éditeurs ? MN : Absolument. Cela semble être un cas unique dans le monde de l’édition. Particulièrement en termes de ressources mobilisées en vue d’une collaboration fructueuse. J’avais déjà réalisé quelques livres, mais mon expérience n’était pas aussi enthousiasmante. Même si de mon côté, nous avons accompli un immense travail pour mener ce projet à bien, toi et TASCHEN, vous en avez fait au moins autant. Les éditeurs que j’ai pu côtoyer par le passé promettaient de faire un livre, mais ils n’y ont pas mis les moyens ni
tout sur ce que vous avez fait. Mais quand on s’y met vraiment… c’est beaucoup plus qu’un livre, ça devient l’œuvre d’une vie. AC : Il t’a fallu une éternité pour mener à ce projet à bien, n’est-ce pas ? MN : Pas loin de quatre ans. Et il n’y a jamais vraiment eu de temps mort ; nous avons travaillé à peu près sans relâche pendant toute cette période. En fin de compte, c’est le temps qu’il faut pour réunir tous les éléments. Une grande partie a dû être créée – il y avait tellement de choses à rephotographier, à redocumenter… ça a été une immense somme de travail pour tout le monde. Je ne sais pas combien d’heures nous avons passé à discuter et à travailler ensemble, toi et moi, des centaines d’heures sans doute […] Le texte
loppé il y a une centaine d’années et il était très en avance sur son temps. Aujourd’hui, il a des qualités anachroniques et une haute valeur perceptive. C’est un matériau obscur, mais je pense que c’est tout à fait « moi », il me semble très précieux et je crois que les gens commencent peut-être même à l’associer à ma personne. On peut le travailler comme on veut, ce qui en fait un matériau parfait pour un coffret de livre.
Photos: Nicolas Register
Alison Castle et Marc Newson évoquent les joies et les peines occasionnées par la réalisation d’un grand livre rétrospective
est excessivement détaillé… en toute honnêteté, je peux dire que je ne vais probablement plus jamais me lancer dans une entreprise aussi vaste et minutieuse pendant le restant de mes jours – sauf peut-être pour le deuxième tome de cet ouvrage ! AC : Ce projet de livre a-t-il changé la manière dont tu abordes ton propre travail ? MN : Il a changé bien des choses dans ma manière de travailler […] Aujourd’hui, je travaille de manière beaucoup plus ordonnée. Le plus gros travail de mon studio ont sans doute été les recherches menées pour ce livre. C’est merveilleux d’avoir pu le faire, particulièrement au niveau philosophique. Quand ce livre existera, je sens que pour moi, ce sera comme commencer une nouvelle carrière.
AC : Parlons des choix que tu as faits pour l’édition limitée. MN : Pour le coffret, j’ai choisi du Micarta. C’est un matériau avec lequel je travaille beaucoup depuis 2006 environ. J’adore ce matériau parce qu’il possède de nombreuses qualité. Il est très chaleureux. Il a été déve-
Photo : Daniel Adric
AC : Une nouvelle étape… MN : On peut dire ça. En fait, je vais continuer, mais on peut dire que – tout comme TASCHEN d’ailleurs – j’ai pris ce projet plus au sérieux que tout ce qui a jamais été fait pour une autre monographie sur un designer.
Je n’ai jamais vu un livre de design aussi complet et détaillé ! Comparés à celui-ci, la plupart sont plutôt superficiels. On y trouve vraiment tout ce que j’ai jamais fait – avec tous les défauts –, y compris les projets de mes débuts qui me gênent un peu. Mais pour d’autres, j’espère que ce sera instructif. De mon point de vue, c’est une extraordinaire opportunité pour remettre les pendules à l’heure. Je crois que les gens ne se font pas une idée très claire du travail des designers en général, et du mien en particulier […] Pour moi, c’est une grande aide de savoir qu’il existe aujourd’hui un document qui explique tout ça. Je n’aurais pas pu le faire autrement. En termes de contenu – à la fois des images et du texte –, je ne sais comment ce livre pourrait être mieux fait.
— 12 —
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AC : Et la marqueterie de cuir sur la couverture ? MN : Je voulais faire appel à un artisanat presque oublié. Je ne voulais pas concevoir une solution hypermoderne ou avant-gardiste que beaucoup de gens pouvaient attendre de moi. Je voulais faire quelque chose qui soit un peu inattendu et revenir à mes sources, l’artisanat. Encore une fois, la marqueterie est un artisanat anachronique, un artisanat qu’on n’utilise presque plus aujourd’hui, si ce n’est pour réaliser ce genre d’ouvrage pour TASCHEN – je ne trouve pas d’autre justification pour faire de la marqueterie ! C’est merveilleux de travailler sur des projets où personne ne vous interroge sur vos motivations. Habituellement, dans mon activité, on n’arrête pas de me poser des questions et d’anticiper mes réponses. C’est dans la nature des choses. Mais avec TASCHEN, la démarche est différente : « C’est ça que vous voulez faire ? O.K., nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça marche. »
Quelques mots avec Marc Newson
Page ci-contre, en haut : Marc Newson à la Galerie Gagosian, New York 2010. Page ci-contre, en bas : Premières ébauches de l’avion Kelvin40 dessiné par Newson. Ci-dessous, à gauche et à droite : Construction de la structure interne du Kelvin40 chez Body Lines, au Royaume-Uni. Colonne de droite, en haut : Essai de pose et ajustage de la verrière. Colonne de droite, en bas : Structure interne définitive du Kelvin40. En bas : Le Kelvin40 achevé, 2004.
Photo : Jesse Shadoan, courtesy of Whitewall Magazine
fourni de directeur de publication pour chapeauter le projet. AC : En définitive, ce qu’ils voulaient, c’était que vous fassiez tout le travail et que vous leur livriez un livre prêt-à-imprimer ? MN : Oui. Un livre, c’est une somme de travail inouïe, en termes personnels et professionnels […] Pour moi, ç’était comme si je devais réorganiser toute ma vie : tout ce que j’ai jamais fait a dû être passé au crible et mis en ordre. C’est un peu comme une thérapie personnelle. Aujourd’hui, je connais sur le bout des doigts ce que j’ai fait ces 25 dernières années ; si je n’avais pas fait ce projet, je n’en saurais pas le dixième. C’est vraiment bizarre. Les gens pensent que comme c’est votre propre travail, vous savez absolument Alison Castle : Peux-tu nous dire quelques mots sur la manière dont est né ce projet ? Marc Newson : J’ai rencontré Benedikt Taschen en 2007 à la foire de Miami, peu après mon exposition chez Gagosian. Il faisait partie du groupe qui dînait au Joe’s Stone Crab Restaurant, et nous nous sommes vraiment très bien entendus. Benedikt a évoqué la possibilité de faire un livre, et j’ai tout de suite été enthousiasmé – j’avais toujours été un immense admirateur des livres de TASCHEN et j’ai réalisé que ce serait la meilleure et la seule possibilité de faire le genre de livre dont je rêvais. Très vite, Benedikt et moi avons noué des liens d’amitié très étroits qui, au-delà de la réalisation de mon livre, ont aussi débouché sur la collaboration autour du projet MoonFire. Ça a été un vrai plaisir de développer une relation de travail aussi incroyablement proche avec lui. Pour moi, c’est ce qui a fait toute la différence – […] il s’est réellement passionné pour mon projet. Je ne peux pas imaginer qu’il en soit autrement pour tous ses autres projets. AC : Pour toi, c’est ce qui distingue TASCHEN d’autres éditeurs ? MN : Absolument. Cela semble être un cas unique dans le monde de l’édition. Particulièrement en termes de ressources mobilisées en vue d’une collaboration fructueuse. J’avais déjà réalisé quelques livres, mais mon expérience n’était pas aussi enthousiasmante. Même si de mon côté, nous avons accompli un immense travail pour mener ce projet à bien, toi et TASCHEN, vous en avez fait au moins autant. Les éditeurs que j’ai pu côtoyer par le passé promettaient de faire un livre, mais ils n’y ont pas mis les moyens ni
tout sur ce que vous avez fait. Mais quand on s’y met vraiment… c’est beaucoup plus qu’un livre, ça devient l’œuvre d’une vie. AC : Il t’a fallu une éternité pour mener à ce projet à bien, n’est-ce pas ? MN : Pas loin de quatre ans. Et il n’y a jamais vraiment eu de temps mort ; nous avons travaillé à peu près sans relâche pendant toute cette période. En fin de compte, c’est le temps qu’il faut pour réunir tous les éléments. Une grande partie a dû être créée – il y avait tellement de choses à rephotographier, à redocumenter… ça a été une immense somme de travail pour tout le monde. Je ne sais pas combien d’heures nous avons passé à discuter et à travailler ensemble, toi et moi, des centaines d’heures sans doute […] Le texte
loppé il y a une centaine d’années et il était très en avance sur son temps. Aujourd’hui, il a des qualités anachroniques et une haute valeur perceptive. C’est un matériau obscur, mais je pense que c’est tout à fait « moi », il me semble très précieux et je crois que les gens commencent peut-être même à l’associer à ma personne. On peut le travailler comme on veut, ce qui en fait un matériau parfait pour un coffret de livre.
Photos: Nicolas Register
Alison Castle et Marc Newson évoquent les joies et les peines occasionnées par la réalisation d’un grand livre rétrospective
est excessivement détaillé… en toute honnêteté, je peux dire que je ne vais probablement plus jamais me lancer dans une entreprise aussi vaste et minutieuse pendant le restant de mes jours – sauf peut-être pour le deuxième tome de cet ouvrage ! AC : Ce projet de livre a-t-il changé la manière dont tu abordes ton propre travail ? MN : Il a changé bien des choses dans ma manière de travailler […] Aujourd’hui, je travaille de manière beaucoup plus ordonnée. Le plus gros travail de mon studio ont sans doute été les recherches menées pour ce livre. C’est merveilleux d’avoir pu le faire, particulièrement au niveau philosophique. Quand ce livre existera, je sens que pour moi, ce sera comme commencer une nouvelle carrière.
AC : Parlons des choix que tu as faits pour l’édition limitée. MN : Pour le coffret, j’ai choisi du Micarta. C’est un matériau avec lequel je travaille beaucoup depuis 2006 environ. J’adore ce matériau parce qu’il possède de nombreuses qualité. Il est très chaleureux. Il a été déve-
Photo : Daniel Adric
AC : Une nouvelle étape… MN : On peut dire ça. En fait, je vais continuer, mais on peut dire que – tout comme TASCHEN d’ailleurs – j’ai pris ce projet plus au sérieux que tout ce qui a jamais été fait pour une autre monographie sur un designer.
Je n’ai jamais vu un livre de design aussi complet et détaillé ! Comparés à celui-ci, la plupart sont plutôt superficiels. On y trouve vraiment tout ce que j’ai jamais fait – avec tous les défauts –, y compris les projets de mes débuts qui me gênent un peu. Mais pour d’autres, j’espère que ce sera instructif. De mon point de vue, c’est une extraordinaire opportunité pour remettre les pendules à l’heure. Je crois que les gens ne se font pas une idée très claire du travail des designers en général, et du mien en particulier […] Pour moi, c’est une grande aide de savoir qu’il existe aujourd’hui un document qui explique tout ça. Je n’aurais pas pu le faire autrement. En termes de contenu – à la fois des images et du texte –, je ne sais comment ce livre pourrait être mieux fait.
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AC : Et la marqueterie de cuir sur la couverture ? MN : Je voulais faire appel à un artisanat presque oublié. Je ne voulais pas concevoir une solution hypermoderne ou avant-gardiste que beaucoup de gens pouvaient attendre de moi. Je voulais faire quelque chose qui soit un peu inattendu et revenir à mes sources, l’artisanat. Encore une fois, la marqueterie est un artisanat anachronique, un artisanat qu’on n’utilise presque plus aujourd’hui, si ce n’est pour réaliser ce genre d’ouvrage pour TASCHEN – je ne trouve pas d’autre justification pour faire de la marqueterie ! C’est merveilleux de travailler sur des projets où personne ne vous interroge sur vos motivations. Habituellement, dans mon activité, on n’arrête pas de me poser des questions et d’anticiper mes réponses. C’est dans la nature des choses. Mais avec TASCHEN, la démarche est différente : « C’est ça que vous voulez faire ? O.K., nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça marche. »
“Rotman magazine tackles real ideas with a verve and style that I have not encountered anywhere else.” – Peter Day BBC Radio Presenter, “In Business” and “Global Business”
Rotman School of Management Design Thinking Speaker Series May 3, Toronto June 3, New York City September 20, London, UK 18h00 to 20h15 Speakers: Heather Fraser Co-Founder and Director, Rotman DesignWorks Strategy Innovation Lab; Adjunct Professor, Rotman School of Management, U of Toronto; Author, Design Works: How to Tackle Your Toughest Innovation Challenges through Business Design (Rotman-UTP Publishing, May 2012)
Il a conçu des fauteuils, des restaurants, des boutiques, des voitures, des avions et même un vaisseau spatial. Rien n’arrête le designer industriel australien Marc Newson. Des produits fabriqués en série au mobilier design en passant par la mode, Marc Newson est devenu une superstar internationale en brouillant les frontières de la création et en défrichant de nouveaux territoires. Ce volume très complet dresse le catalogue exhaustif de toutes les œuvres de Newson à ce jour ; de ses premières créations, comme la Lockheed Lounge (qui détient le record mondial du prix atteint par un meuble de designer, avec plus de deux millions de dollars) en passant par la conception d’objets ménagers, jusqu’aux projets plus récents et de plus grande envergure, comme le concept car Ford 021C, le jet Kelvin ou l’intérieur de l’airbus A380 de Qantas.
Édition limitée à 1 100 exemplaires numérotés et signés par Marc Newson – Entrées encyclopédiques classées chronologiquement et par catégorie : Mobilier, Objets, Horlogerie et Bijouterie, Véhicules et Projets inédits – Un index visuel répertoriant par ordre chronologique toutes les œuvres de Newson – Une interview exclusive de Newson par Louise Neri
Roger Martin Dean and Professor, Rotman School of Management, U of Toronto; Author of 6 books including The Design of Business: Why Design Thinking is the Next Competitive Advantage (HBR Press, 2009) Topic: How to Tackle Your Toughest Innovation Challenges through Business Design To Register: rotman.utoronto.ca/events
Édition de luxe n° 1–100
Édition de luxe limitée à 100 exemplaires, couverture avec marqueterie en cuir et coffret en Micarta. Design signé Marc Newson € 4 000 / CAD 7 000
Édition collector n° 101–1 100
Édition limitée à 1 000 exemplaires numérotés et signés, sous coffret en lin € 750 / CAD 1 200
Try a risk-free issue: rotman.utoronto.ca/must-read
Né en 1963 à Sydney, en Australie, Marc Newson étudie la joaillerie et la sculpture au Sydney College of the Arts avant de s’installer à Tokyo où il conçoit ses premières œuvres comme designer de mobilier pour Idée. Basé ensuite à Paris puis à Londres, où il vit et travaille aujourd’hui, Newson devient rapidement l’un des chefs de file les plus accomplis et les plus influents du design contemporain. Ses œuvres sont exposées dans la plupart des collections muséales permanentes. Newson est professeur auxiliaire de design au Sydney College of the Arts et à la Hong Kong Polytechnic University. En
XL
2012, il est fait commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique par Sa Majesté la reine.
Format
Éditeur et auteur : Alison Castle est titulaire d’un doctorat de philosophie de l’université de Columbia et d’un master en photographie et cinéma de l’université de New York. Elle a signé pour TASCHEN des ouvrages sur la photographie, le cinéma et le design. Auteurs collaborateurs : Laszlo Adams, Nicholas Foulkes, Louise Neri et Alice Rawsthorn. — 15 —
Marc Newson Alison Castle Relié, format : 33 x 44 cm, 610 p.
“Rotman magazine tackles real ideas with a verve and style that I have not encountered anywhere else.” – Peter Day BBC Radio Presenter, “In Business” and “Global Business”
Rotman School of Management Design Thinking Speaker Series May 3, Toronto June 3, New York City September 20, London, UK 18h00 to 20h15 Speakers: Heather Fraser Co-Founder and Director, Rotman DesignWorks Strategy Innovation Lab; Adjunct Professor, Rotman School of Management, U of Toronto; Author, Design Works: How to Tackle Your Toughest Innovation Challenges through Business Design (Rotman-UTP Publishing, May 2012)
Il a conçu des fauteuils, des restaurants, des boutiques, des voitures, des avions et même un vaisseau spatial. Rien n’arrête le designer industriel australien Marc Newson. Des produits fabriqués en série au mobilier design en passant par la mode, Marc Newson est devenu une superstar internationale en brouillant les frontières de la création et en défrichant de nouveaux territoires. Ce volume très complet dresse le catalogue exhaustif de toutes les œuvres de Newson à ce jour ; de ses premières créations, comme la Lockheed Lounge (qui détient le record mondial du prix atteint par un meuble de designer, avec plus de deux millions de dollars) en passant par la conception d’objets ménagers, jusqu’aux projets plus récents et de plus grande envergure, comme le concept car Ford 021C, le jet Kelvin ou l’intérieur de l’airbus A380 de Qantas.
Édition limitée à 1 100 exemplaires numérotés et signés par Marc Newson – Entrées encyclopédiques classées chronologiquement et par catégorie : Mobilier, Objets, Horlogerie et Bijouterie, Véhicules et Projets inédits – Un index visuel répertoriant par ordre chronologique toutes les œuvres de Newson – Une interview exclusive de Newson par Louise Neri
Roger Martin Dean and Professor, Rotman School of Management, U of Toronto; Author of 6 books including The Design of Business: Why Design Thinking is the Next Competitive Advantage (HBR Press, 2009) Topic: How to Tackle Your Toughest Innovation Challenges through Business Design To Register: rotman.utoronto.ca/events
Édition de luxe n° 1–100
Édition de luxe limitée à 100 exemplaires, couverture avec marqueterie en cuir et coffret en Micarta. Design signé Marc Newson € 4 000 / CAD 7 000
Édition collector n° 101–1 100
Édition limitée à 1 000 exemplaires numérotés et signés, sous coffret en lin € 750 / CAD 1 200
Try a risk-free issue: rotman.utoronto.ca/must-read
Né en 1963 à Sydney, en Australie, Marc Newson étudie la joaillerie et la sculpture au Sydney College of the Arts avant de s’installer à Tokyo où il conçoit ses premières œuvres comme designer de mobilier pour Idée. Basé ensuite à Paris puis à Londres, où il vit et travaille aujourd’hui, Newson devient rapidement l’un des chefs de file les plus accomplis et les plus influents du design contemporain. Ses œuvres sont exposées dans la plupart des collections muséales permanentes. Newson est professeur auxiliaire de design au Sydney College of the Arts et à la Hong Kong Polytechnic University. En
XL
2012, il est fait commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique par Sa Majesté la reine.
Format
Éditeur et auteur : Alison Castle est titulaire d’un doctorat de philosophie de l’université de Columbia et d’un master en photographie et cinéma de l’université de New York. Elle a signé pour TASCHEN des ouvrages sur la photographie, le cinéma et le design. Auteurs collaborateurs : Laszlo Adams, Nicholas Foulkes, Louise Neri et Alice Rawsthorn. — 15 —
Marc Newson Alison Castle Relié, format : 33 x 44 cm, 610 p.
Dreamcatcher. Maximum performance. Minimum consumption. The new SLK 55 AMG. With the world’s most fuel-efficient V8 engine: 310 kW (421 hp), 8.4 litres per 100 km. www.mercedes-amg.com
Fuel consumption (urban/extra urban/combined): 12.0/6.2/8.4 l/100 km; CO₂ emissions
The figures are not based on an individual vehicle and do not constitute part of the product offer; they are provided solely for purposes of comparison between
(combined): 195 g/km. different vehicle models.
Dreamcatcher. Maximum performance. Minimum consumption. The new SLK 55 AMG. With the world’s most fuel-efficient V8 engine: 310 kW (421 hp), 8.4 litres per 100 km. www.mercedes-amg.com
Fuel consumption (urban/extra urban/combined): 12.0/6.2/8.4 l/100 km; CO₂ emissions
The figures are not based on an individual vehicle and do not constitute part of the product offer; they are provided solely for purposes of comparison between
(combined): 195 g/km. different vehicle models.
Le magicien à l’appareil photo Un maître contemporain du portrait et de la photo de mode
Séance de shooting avec Daria Werbowy pour British Vogue, Cusco, Pérou, 2008.
Le magicien à l’appareil photo Un maître contemporain du portrait et de la photo de mode
Séance de shooting avec Daria Werbowy pour British Vogue, Cusco, Pérou, 2008.
Le seul nom de Mario Testino provoque une montée d’adrénaline chez toute personne un tant soit peu intéressée par l’univers de la mode et des célébrités. Indissociable des séances photo des grands magazines et des événements les plus courus – insider s’il en est –, il est lui-même devenu une célébrité. Lancé à l’occasion de sa première exposition en Chine, son dernier livre réunit une époustouflante sélection de ses meilleures photos de studio, enrichie de clichés glamour pris sur le vif. Gwyneth Paltrow radieuse serrant l’oscar qu’elle vient de remporter, Jennifer Lopez en fourrure sur le haut d’une commode, les inoubliables portraits royaux, notamment ceux de la princesse Diana et de ses fils, sont quelques-unes des centaines d’images iconiques réunies pour la première fois dans ce livre. Le meilleur du travail récent de Testino pour la mode et la publicité complète ce florilège pour en faire un objet collector incontournable.
Édition limitée à 1 500 exemplaires numérotés et signés par Mario Testino
Présentée dans un coffret en plastique moulé par injection avec un portrait de Lady Gaga sur couverture lenticulaire.
Auteurs collaborateurs : Graydon Carter, Karl Lagerfeld, Jennifer Allen et Patrick Kinmonth.
XL
Format
Mario Testino Private View Relié, sous coffret plastique avec couverture lenticulaire, format : 33,5 x 45 cm, 300 p.
€ 500 / CAD 800
Disponible également en version grand public
Mario Testino Private View Relié, avec couverture lenticulaire, format : 23,4 x 31,4 cm, 300 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 Page ci-contre : Gisele Bündchen dans Vanity Fair, New York, 2007. — 21 —
Le seul nom de Mario Testino provoque une montée d’adrénaline chez toute personne un tant soit peu intéressée par l’univers de la mode et des célébrités. Indissociable des séances photo des grands magazines et des événements les plus courus – insider s’il en est –, il est lui-même devenu une célébrité. Lancé à l’occasion de sa première exposition en Chine, son dernier livre réunit une époustouflante sélection de ses meilleures photos de studio, enrichie de clichés glamour pris sur le vif. Gwyneth Paltrow radieuse serrant l’oscar qu’elle vient de remporter, Jennifer Lopez en fourrure sur le haut d’une commode, les inoubliables portraits royaux, notamment ceux de la princesse Diana et de ses fils, sont quelques-unes des centaines d’images iconiques réunies pour la première fois dans ce livre. Le meilleur du travail récent de Testino pour la mode et la publicité complète ce florilège pour en faire un objet collector incontournable.
Édition limitée à 1 500 exemplaires numérotés et signés par Mario Testino
Présentée dans un coffret en plastique moulé par injection avec un portrait de Lady Gaga sur couverture lenticulaire.
Auteurs collaborateurs : Graydon Carter, Karl Lagerfeld, Jennifer Allen et Patrick Kinmonth.
XL
Format
Mario Testino Private View Relié, sous coffret plastique avec couverture lenticulaire, format : 33,5 x 45 cm, 300 p.
€ 500 / CAD 800
Disponible également en version grand public
Mario Testino Private View Relié, avec couverture lenticulaire, format : 23,4 x 31,4 cm, 300 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99 Page ci-contre : Gisele Bündchen dans Vanity Fair, New York, 2007. — 21 —
Photo : Musée des beaux-arts du Canada
Le prince de la décadence
Une monographie inédite et un éclairage nouveau sur l’œuvre de Klimt
— 22 —
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Photo : Musée des beaux-arts du Canada
Le prince de la décadence
Une monographie inédite et un éclairage nouveau sur l’œuvre de Klimt
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« Très chère Mademoiselle ! Il m’a été malheureusement impossible d’être au Tivoli le jour convenu – je n’ai pas eu le temps. »
Photo : Imagno/Austrian Archives
—Klimt à Camilla Sodoma, mars 1899
« Je veux à nouveau éviter les hommes. Je ne vaux rien en société – je ne sais pas me tenir. » Double-page précédente : L’Espoir I (détail), 1903–1904. Huile sur toile, 189 x 67 cm. Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada. Ci-dessus : Gustav Klimt lors d’une fête donnée par Otto Primavesi dans sa maison de Winkelsdorf (Moravie), 1916. Page ci-contre : Judith II (Salomé ; détail), 1909. Huile sur toile, 178 x 46 cm. Venise, Ca’ Pesaro, Galleria Internazionale d’Arte Moderna, Musei Civici Veneziani. — 24 —
Photo : Archives Alinari
—À son ami artiste Carl Moll, mai 1899
— 25 —
« Très chère Mademoiselle ! Il m’a été malheureusement impossible d’être au Tivoli le jour convenu – je n’ai pas eu le temps. »
Photo : Imagno/Austrian Archives
—Klimt à Camilla Sodoma, mars 1899
« Je veux à nouveau éviter les hommes. Je ne vaux rien en société – je ne sais pas me tenir. » Double-page précédente : L’Espoir I (détail), 1903–1904. Huile sur toile, 189 x 67 cm. Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada. Ci-dessus : Gustav Klimt lors d’une fête donnée par Otto Primavesi dans sa maison de Winkelsdorf (Moravie), 1916. Page ci-contre : Judith II (Salomé ; détail), 1909. Huile sur toile, 178 x 46 cm. Venise, Ca’ Pesaro, Galleria Internazionale d’Arte Moderna, Musei Civici Veneziani. — 24 —
Photo : Archives Alinari
—À son ami artiste Carl Moll, mai 1899
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« Je travaille trop pesamment. Je pense tout le temps à [l’hôtel] Stoclet et le travail n’avance pas… je suis soit trop vieux, soit trop nerveux, soit trop bête. »
Photo : Vienne, Belvédère
Photo : Vienne, Belvédère
—Klimt à Fritz Waerndorfer, mécène et cofondateur de la Wiener Werkstätte
— 26 —
Page ci-contre : La Frise Beethoven (détail), 1901-1902. Fusain, mine de plomb, craie noire, craies de couleur, sanguine, pastel, peinture à la caséine, application d’or et d’argent, stuc rapporté et dorure, incrustations. Vienne, Sécession ; prêt du Belvédère. Ci-dessus : La Forêt de bouleaux (La Forêt de hêtres), 1903. Huile sur toile, 110 x 110 cm. Collection privée. Restituée aux héritiers légitimes en vertu de la loi de restitution de 2006. — 27 —
« Je travaille trop pesamment. Je pense tout le temps à [l’hôtel] Stoclet et le travail n’avance pas… je suis soit trop vieux, soit trop nerveux, soit trop bête. »
Photo : Vienne, Belvédère
Photo : Vienne, Belvédère
—Klimt à Fritz Waerndorfer, mécène et cofondateur de la Wiener Werkstätte
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Page ci-contre : La Frise Beethoven (détail), 1901-1902. Fusain, mine de plomb, craie noire, craies de couleur, sanguine, pastel, peinture à la caséine, application d’or et d’argent, stuc rapporté et dorure, incrustations. Vienne, Sécession ; prêt du Belvédère. Ci-dessus : La Forêt de bouleaux (La Forêt de hêtres), 1903. Huile sur toile, 110 x 110 cm. Collection privée. Restituée aux héritiers légitimes en vertu de la loi de restitution de 2006. — 27 —
Photo : bpk / The Metropolitan Museum of Art / Schecter Lee
Tout Klimt
Depuis la totalité de ses peintures jusqu’à sa riche correspondance avec ses maîtresses, ses amis et ses collectionneurs : une étude fascinante de l’œuvre et de la vie de l’artiste.
Avec de nouvelles photos de la frise du palais Stoclet réalisées spécialement pour cet ouvrage !
Le nombre impressionnant d’événements organisés pour le 150e anniversaire de sa naissance prouve bien l’intérêt enthousiaste que suscite encore l’œuvre de Gustav Klimt. Klimt reste un sujet de conversation omniprésent dans la presse et le grand public. De son vivant, il fut une vedette controversée dont les œuvres déchaînèrent les passions : bien que héraut du modernisme, il incarne aussi la tradition. Ses tableaux ont polarisé et divisé le monde des amateurs d’art. Journalistes et grand public se sont déchirés autour de la question « Pour ou contre Klimt ? »
Tobias G. Natter a travaillé à la Galerie autrichienne Belvédère à Vienne pendant quinze ans et a été un des curateurs de la Neue Galerie de New York. De 2006 à 2011, il a dirigé le Vorarlberg Museum de Bregenz. Depuis octobre 2011, il est directeur du musée Leopold de Vienne. Auteurs collaborateurs : Evelyn Benesch, Marian Bisanz-Prakken, Rainald Franz, Anette Freytag, Christoph Grunenberg, Hansjörg Krug, Susanna Partsch, Angelina Pötschner et Michaela Reichel
XL
Format
Un ouvrage inégalé qui revisite l’œuvre et la carrière de Klimt sous l’œil de ses contemporains.
Ci-dessus : Lettre à Camilla Sodoma (détail), 22 juillet 1897. Collection privée. Page ci-contre : Portrait de Mäda Primavesi, 1913. Huile sur toile, 150 x 110 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art. — 28 —
Gustav Klimt. Tout l’œuvre peint Tobias G. Natter (Éd.) Relié, format : 29 x 39,5 cm, 600 p. ¤ 150 / CAD 225 — 29 —
Photo : bpk / The Metropolitan Museum of Art / Schecter Lee
Tout Klimt
Depuis la totalité de ses peintures jusqu’à sa riche correspondance avec ses maîtresses, ses amis et ses collectionneurs : une étude fascinante de l’œuvre et de la vie de l’artiste.
Avec de nouvelles photos de la frise du palais Stoclet réalisées spécialement pour cet ouvrage !
Le nombre impressionnant d’événements organisés pour le 150e anniversaire de sa naissance prouve bien l’intérêt enthousiaste que suscite encore l’œuvre de Gustav Klimt. Klimt reste un sujet de conversation omniprésent dans la presse et le grand public. De son vivant, il fut une vedette controversée dont les œuvres déchaînèrent les passions : bien que héraut du modernisme, il incarne aussi la tradition. Ses tableaux ont polarisé et divisé le monde des amateurs d’art. Journalistes et grand public se sont déchirés autour de la question « Pour ou contre Klimt ? »
Tobias G. Natter a travaillé à la Galerie autrichienne Belvédère à Vienne pendant quinze ans et a été un des curateurs de la Neue Galerie de New York. De 2006 à 2011, il a dirigé le Vorarlberg Museum de Bregenz. Depuis octobre 2011, il est directeur du musée Leopold de Vienne. Auteurs collaborateurs : Evelyn Benesch, Marian Bisanz-Prakken, Rainald Franz, Anette Freytag, Christoph Grunenberg, Hansjörg Krug, Susanna Partsch, Angelina Pötschner et Michaela Reichel
XL
Format
Un ouvrage inégalé qui revisite l’œuvre et la carrière de Klimt sous l’œil de ses contemporains.
Ci-dessus : Lettre à Camilla Sodoma (détail), 22 juillet 1897. Collection privée. Page ci-contre : Portrait de Mäda Primavesi, 1913. Huile sur toile, 150 x 110 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art. — 28 —
Gustav Klimt. Tout l’œuvre peint Tobias G. Natter (Éd.) Relié, format : 29 x 39,5 cm, 600 p. ¤ 150 / CAD 225 — 29 —
Crumb parle
À l’âge de 69 ans, le dessinateur de B.D. connu pour être peu disert se dévoile enfin et explique pourquoi il signe là ses dernières planches
La série des planches de B.D. commence réellement avec mes premiers dessins à la plume technique Rapidograph, en 1964. Je travaillais alors pour un éditeur de cartes de vœux. J’ai rencontré une jeune artiste, Liz Johnston, qui m’a conseillé d’abandonner le crayon pour le stylo. Elle m’a incité à me balader avec mon carnet d’esquisses afin de croquer sur le vif. Elle ne m’attirait pas sexuellement, ce qui explique qu’on se soit si bien entendus. Nous partions dessiner ensemble. Elle me rebattait les oreilles de Buzzy Linhart, un héros de Cleveland, un musicien folk avec qui elle avait une liaison. Elle était désespérée parce qu’il couchait avec d’autres filles. On dessinait et elle me parlait de Buzzy. Dès l’âge de 18 ans environ, j’ai pris l’habitude d’emporter mon carnet partout avec moi. J’écrivais également, tenant un journal. Si bien que je vivais sur le papier. Je vivais dans mes carnets et caché derrière. Je ne pouvais pas parler, alors je dessinais. Avant de devenir célèbre, j’étais un vrai ringard, tellement ballot que les gens ne s’intéressaient pas à ce que je faisais. De temps en temps, quelqu’un disait : « Laisse-moi voir ce que tu fais. Ah, c’est pas mal. Ils sont bien tes dessins. » Toutefois, j’étais gêné quand les gens me remarquaient et attiraient l’attention sur mes dessins. À présent, je ne peux plus travailler en public car je suis trop connu. Les gens disent : « Hé, regardez ! C’est le grand Robert Crumb en train de dessiner. » Ils veulent toujours voir ce que je suis en train de faire. Ils me demandent de leur montrer mes dessins, puis se lancent dans de grandes discussions sur leur valeur marchande. Ça me donne envie de les déchirer.
J’étais cinglé Naturellement, j’espérais que mes dessins attireraient les filles, mais, sur ce plan, ça ne marchait pas du tout. Les femmes n’étaient pas intéressées par des hommes qui faisaient des bandes dessinées. C’était l’activité la moins glamour du monde. Quant à révéler ses fantasmes sexuels au monde entier ? La réaction des femmes était systématiquement négative. Le rejet des filles hippies me désolait plus que tout. Quand j’ai commencé à dessiner mes fantasmes, je ne les montrais à personne. Je les déchirais et les jetais dans les W.-C. Plus tard, j’ai commencé à dessiné des B.D. pour Zap et à être reconnu par les hippies. J’ai vu un jour le travail de S. Clay
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Wilson qui était proprement scandaleux. Il ne cachait rien. Je me suis dit qu’il avait raison et que je devais en faire de même. Je n’ai même pas réfléchi à la réaction du public. Je m’étais fait à l’idée d’être un cinglé, d’être hors norme. J’étais aussi un peu exhibitionniste. Comme un type qui s’exhibe en ouvrant son imper. J’ai montré Snatch Comics à une jeune hippie quand il est sorti en 1969. Elle me l’a rendu sans un mot en le tenant du bout des doits comme si ça sentait très mauvais. Puis je suis devenu célèbre. Je me souviens qu’Art Spiegelman m’a présenté un jour à une beauté de 17 ans. Elle n’avait jamais vu mon travail, mais il a déclaré : — 31 —
« Crumb est un grand artiste hippy très célèbre. » Il avait prononcé les mots magiques. Tous mes personnages sont d’abord nés dans mes carnets. Mr. Natural est apparu dans les années soixante. Il figurera donc dans la prochaine série, les volumes de 1 à 6. En 1966, je me trouvais chez mon ami Marty Paul. Il écoutait une chaîne de station noire de Chicago. Ils ont passé de la musique instrumentale funky, puis l’animateur a dit « Vous venez d’entendre Mr. Natural ». Il tenait son surnom de sa coiffure afro, le « naturel africain ». J’ai aussitôt commencé à dessiner Mr. Natural dans mon carnet, créant spontané-
Crumb parle
À l’âge de 69 ans, le dessinateur de B.D. connu pour être peu disert se dévoile enfin et explique pourquoi il signe là ses dernières planches
La série des planches de B.D. commence réellement avec mes premiers dessins à la plume technique Rapidograph, en 1964. Je travaillais alors pour un éditeur de cartes de vœux. J’ai rencontré une jeune artiste, Liz Johnston, qui m’a conseillé d’abandonner le crayon pour le stylo. Elle m’a incité à me balader avec mon carnet d’esquisses afin de croquer sur le vif. Elle ne m’attirait pas sexuellement, ce qui explique qu’on se soit si bien entendus. Nous partions dessiner ensemble. Elle me rebattait les oreilles de Buzzy Linhart, un héros de Cleveland, un musicien folk avec qui elle avait une liaison. Elle était désespérée parce qu’il couchait avec d’autres filles. On dessinait et elle me parlait de Buzzy. Dès l’âge de 18 ans environ, j’ai pris l’habitude d’emporter mon carnet partout avec moi. J’écrivais également, tenant un journal. Si bien que je vivais sur le papier. Je vivais dans mes carnets et caché derrière. Je ne pouvais pas parler, alors je dessinais. Avant de devenir célèbre, j’étais un vrai ringard, tellement ballot que les gens ne s’intéressaient pas à ce que je faisais. De temps en temps, quelqu’un disait : « Laisse-moi voir ce que tu fais. Ah, c’est pas mal. Ils sont bien tes dessins. » Toutefois, j’étais gêné quand les gens me remarquaient et attiraient l’attention sur mes dessins. À présent, je ne peux plus travailler en public car je suis trop connu. Les gens disent : « Hé, regardez ! C’est le grand Robert Crumb en train de dessiner. » Ils veulent toujours voir ce que je suis en train de faire. Ils me demandent de leur montrer mes dessins, puis se lancent dans de grandes discussions sur leur valeur marchande. Ça me donne envie de les déchirer.
J’étais cinglé Naturellement, j’espérais que mes dessins attireraient les filles, mais, sur ce plan, ça ne marchait pas du tout. Les femmes n’étaient pas intéressées par des hommes qui faisaient des bandes dessinées. C’était l’activité la moins glamour du monde. Quant à révéler ses fantasmes sexuels au monde entier ? La réaction des femmes était systématiquement négative. Le rejet des filles hippies me désolait plus que tout. Quand j’ai commencé à dessiner mes fantasmes, je ne les montrais à personne. Je les déchirais et les jetais dans les W.-C. Plus tard, j’ai commencé à dessiné des B.D. pour Zap et à être reconnu par les hippies. J’ai vu un jour le travail de S. Clay
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Wilson qui était proprement scandaleux. Il ne cachait rien. Je me suis dit qu’il avait raison et que je devais en faire de même. Je n’ai même pas réfléchi à la réaction du public. Je m’étais fait à l’idée d’être un cinglé, d’être hors norme. J’étais aussi un peu exhibitionniste. Comme un type qui s’exhibe en ouvrant son imper. J’ai montré Snatch Comics à une jeune hippie quand il est sorti en 1969. Elle me l’a rendu sans un mot en le tenant du bout des doits comme si ça sentait très mauvais. Puis je suis devenu célèbre. Je me souviens qu’Art Spiegelman m’a présenté un jour à une beauté de 17 ans. Elle n’avait jamais vu mon travail, mais il a déclaré : — 31 —
« Crumb est un grand artiste hippy très célèbre. » Il avait prononcé les mots magiques. Tous mes personnages sont d’abord nés dans mes carnets. Mr. Natural est apparu dans les années soixante. Il figurera donc dans la prochaine série, les volumes de 1 à 6. En 1966, je me trouvais chez mon ami Marty Paul. Il écoutait une chaîne de station noire de Chicago. Ils ont passé de la musique instrumentale funky, puis l’animateur a dit « Vous venez d’entendre Mr. Natural ». Il tenait son surnom de sa coiffure afro, le « naturel africain ». J’ai aussitôt commencé à dessiner Mr. Natural dans mon carnet, créant spontané-
« (Crumb est) le Brueghel de la seconde moitié du xxe siècle. » —Robert Hughes, critique et essayiste
« Je dirais plutôt : le Brueghel de
la deuxième quinzaine de ce mois. » —Robert Crumb
monde voulait m’éditer. On a assisté à une exploitation frénétique du label « Crumb ». Mon nom est devenu célèbre sans que les gens voient réellement mon travail ni ne sachent de quoi il s’agissait. Aujourd’hui, ma notoriété dépasse de loin mes dessins. Ça ne m’a pas valu pour autant plus de succès auprès des femmes. Je crois que, dans ce film, elles m’ont trouvé répugnant. Je me souviens d’avoir assisté à une projection dans une université. Il y a une scène où Kathy Goodel me donne un coup de pied dans le tibia. Les femmes dans la salle ont applaudi [Il rit]. Le film n’était pas fait pour me rendre attirant aux yeux des femmes. Un des effets les plus inattendus et ironiques du film fut de me donner un certain panache.
utile pour entretenir sa technique, dessiner spontanément et trouver un tas d’idées. Mais la célébrité a eu raison de cette manière de travailler. Je suis devenu trop conscient de mon image et le côté commercial a tué mon côté créatif et ludique. À mesure que ma célébrité augmente et que je deviens une sorte de grand monsieur de la bande dessinée ou je ne sais quoi, ça empire. On ne me lâche jamais la grappe. Le dessin jaillissait d’une partie spontanée, expérimentale, onirique de mon cerveau. Elle a disparu. Ce lent ralentissement de mon besoin compulsif de dessiner s’est fait progressivement
au fil des décennies. Ce besoin a connu un apogée quand j’avais environ vingt ans. Je dessinais tout le temps. C’était une manière de sublimer mon énergie sexuelle, de me
La valeur de mes dessins doublera prouver quelque chose, de chercher à être aimé, une quête désespérée. Puis la célébrité est venue : « C’est bon, à présent, ils m’aiment ; ils m’aiment à mourir ; ils me tuent. Désormais, chaque dessin que je fais a de graves conséquences. » Quand le travail sur
Perversité sexuelle
ment la petite bande dessinée avec le sage barbu. Dans ces volumes, il y a un personnage de saint homme que je n’ai jamais utilisé dans des bandes dessinées. Il n’apparaît que dans mes carnets [volume 9]. À l’époque, Sophie était petite et elle l’avait baptisé « Roamin’ Dodo ». Je l’avais dessiné tenant un chat et elle a demandé : « Il n’aime pas le minou ? » Sa question a atterri dans le carnet. Quand elle était petite, Sophie a beaucoup influencé mes carnets. Vous l’y retrouverez souvent. Quand je feuillette mes carnets aujourd’hui, j’ai un sentiment d’autosatisfaction devant leur richesse, mais c’est un peu comme si quelqu’un d’autre les avait dessinés.
Je retrouve à peine celui que je suis aujourd’hui. Après en avoir parcouru quelques centaines de pages, on commence à entrevoir d’où je viens et où je vais, pour le meilleur et pour le pire.
Une exploitation frénétique du label « Crumb » Nous nous sommes installés en France avant la sortie du film Crumb. Nous n’imaginions pas l’impact qu’il aurait et l’intérêt qu’il susciterait. Pour moi, ça s’est surtout traduit par plus de harcèlement de la part des médias et plus de « Crumbspoitation ». Soudain, tout le — 32 —
Il m’a également valu l’estime du monde de l’art, suffisamment pour qu’il m’accueille dans ses musées et ses galeries. Ma célébrité a également un effet pervers et triste : les gens sont attirés par tout ce qui est répréhensible et interdit dans mon travail. Certains galeristes comme Paul Morris, et tous ceux du monde des beaux-arts, appellent ça mes dessins « durs ». Les gens font la queue pour les voir. Il y a quelque chose qui les branche là-dedans. Ce sont aussi les dessins qui se vendent le mieux : ceux qui montrent la perversité sexuelle. Nous avons publié un livre intitulé « Le côté doux de R. Crumb ». C’était l’idée d’Aline de montrer des dessins qui n’avaient rien de menaçant. Devinez quoi ? Ce fut un bide total. Il est possible que les dessins « durs » illustrent une partie universelle du ça ou quelque chose que le surmoi refoule sans cesse, quelque chose dont les gens ont honte. À travers mes dessins, ils peuvent le vivre par procuration. D’un autre côté, ils horrifient les femmes. On obtient une réaction à la Trina Robbins : « C’est affreux ! » Trina m’a accusé de corrompre les jeunes illustrateurs en leur faisant croire qu’il était acceptable de dessiner des scènes de grande violence contre des femmes. Hormis pour une poignée d’imitateurs flagrants dans les années soixante-dix, je n’ai jamais pu le constater. Je crois que très peu d’auteurs de bandes dessinées, voire aucun, n’oseraient afficher des fantasmes sexuels aussi personnels dans leur travail. J’ai pratiquement cessé de dessiner dans mes carnets. C’est un tort, je le sais. C’est très — 33 —
carnets a commencé à ralentir et que je devais tout le temps dîner au restaurant avec des gens, je me suis mis à dessiner sur les sets de table. On utilise beaucoup les sets de table en papier en France. Je dessinais spontanément dessus en attendant qu’arrive mon plat. Les restaurants ont commencé à récupérer les dessins. Bientôt, les gens se battaient pour les avoir. « Oh, je ne pourrais pas prendre celui-ci ? Non, je veux celui-là ! » Les gens s’installaient autour de moi et plaisantaient sur la valeur de mes dessins, sur leur prix sur le marché, etc. Puis les dessins ont été publiés. Donc, je ne dessine plus sur les sets en papier. C’est mort. C’est comme si on m’avait sucé le sang. Les vautours tournent autour de moi depuis longtemps. Dès l’instant où je serai mort, la valeur de mes dessins doublera, sinon plus. Un jour, j’ai appelé Federal Express parce que je devais envoyer un paquet aux ÉtatsUnis. Quand je leur ai dit qu’il s’agissait d’œuvres d’art, ils m’ont demandé : « Ce sont des œuvres originales ? » J’ai répondu « oui ». « L’artiste est vivant ou mort ? » J’ai répondu qu’il était vivant. « Ah, dans ce cas, c’est beaucoup moins cher » [Il rit]. À l’époque où je travaillais sur la Genèse, Aline m’a trouvé un coin perdu dans les montagnes. Je ne peux pas vous dire le bien que ça m’a fait de me retrouver tout seul pendant des semaines sans que personne ne sache où me trouver. Aline était la seule à le savoir et à pouvoir me téléphoner. J’ai adoré ça. Là, je me suis remis à dessiner. Quand j’étais jeune, j’étais un observateur de la vie, une sorte de créature invisible, un fantôme. J’observais le monde comme si je n’en faisais pas partie. Puis, je suis devenu l’observé. Ça me rend fou qu’on me regarde. J’aime être invisible. Au début, c’était douloureux de se fondre dans le décor, de ne pas être aimé, mais, à présent je me rends compte que c’était une chance que je ne retrouverai jamais. Aline me dit que c’est très laid de se lamenter et de pleurnicher sur son propre sort. C’est vrai que beaucoup de gens aimeraient avoir mes problèmes. Je ne peux pas vraiment me plaindre. La vie est plutôt belle.
« (Crumb est) le Brueghel de la seconde moitié du xxe siècle. » —Robert Hughes, critique et essayiste
« Je dirais plutôt : le Brueghel de
la deuxième quinzaine de ce mois. » —Robert Crumb
monde voulait m’éditer. On a assisté à une exploitation frénétique du label « Crumb ». Mon nom est devenu célèbre sans que les gens voient réellement mon travail ni ne sachent de quoi il s’agissait. Aujourd’hui, ma notoriété dépasse de loin mes dessins. Ça ne m’a pas valu pour autant plus de succès auprès des femmes. Je crois que, dans ce film, elles m’ont trouvé répugnant. Je me souviens d’avoir assisté à une projection dans une université. Il y a une scène où Kathy Goodel me donne un coup de pied dans le tibia. Les femmes dans la salle ont applaudi [Il rit]. Le film n’était pas fait pour me rendre attirant aux yeux des femmes. Un des effets les plus inattendus et ironiques du film fut de me donner un certain panache.
utile pour entretenir sa technique, dessiner spontanément et trouver un tas d’idées. Mais la célébrité a eu raison de cette manière de travailler. Je suis devenu trop conscient de mon image et le côté commercial a tué mon côté créatif et ludique. À mesure que ma célébrité augmente et que je deviens une sorte de grand monsieur de la bande dessinée ou je ne sais quoi, ça empire. On ne me lâche jamais la grappe. Le dessin jaillissait d’une partie spontanée, expérimentale, onirique de mon cerveau. Elle a disparu. Ce lent ralentissement de mon besoin compulsif de dessiner s’est fait progressivement
au fil des décennies. Ce besoin a connu un apogée quand j’avais environ vingt ans. Je dessinais tout le temps. C’était une manière de sublimer mon énergie sexuelle, de me
La valeur de mes dessins doublera prouver quelque chose, de chercher à être aimé, une quête désespérée. Puis la célébrité est venue : « C’est bon, à présent, ils m’aiment ; ils m’aiment à mourir ; ils me tuent. Désormais, chaque dessin que je fais a de graves conséquences. » Quand le travail sur
Perversité sexuelle
ment la petite bande dessinée avec le sage barbu. Dans ces volumes, il y a un personnage de saint homme que je n’ai jamais utilisé dans des bandes dessinées. Il n’apparaît que dans mes carnets [volume 9]. À l’époque, Sophie était petite et elle l’avait baptisé « Roamin’ Dodo ». Je l’avais dessiné tenant un chat et elle a demandé : « Il n’aime pas le minou ? » Sa question a atterri dans le carnet. Quand elle était petite, Sophie a beaucoup influencé mes carnets. Vous l’y retrouverez souvent. Quand je feuillette mes carnets aujourd’hui, j’ai un sentiment d’autosatisfaction devant leur richesse, mais c’est un peu comme si quelqu’un d’autre les avait dessinés.
Je retrouve à peine celui que je suis aujourd’hui. Après en avoir parcouru quelques centaines de pages, on commence à entrevoir d’où je viens et où je vais, pour le meilleur et pour le pire.
Une exploitation frénétique du label « Crumb » Nous nous sommes installés en France avant la sortie du film Crumb. Nous n’imaginions pas l’impact qu’il aurait et l’intérêt qu’il susciterait. Pour moi, ça s’est surtout traduit par plus de harcèlement de la part des médias et plus de « Crumbspoitation ». Soudain, tout le — 32 —
Il m’a également valu l’estime du monde de l’art, suffisamment pour qu’il m’accueille dans ses musées et ses galeries. Ma célébrité a également un effet pervers et triste : les gens sont attirés par tout ce qui est répréhensible et interdit dans mon travail. Certains galeristes comme Paul Morris, et tous ceux du monde des beaux-arts, appellent ça mes dessins « durs ». Les gens font la queue pour les voir. Il y a quelque chose qui les branche là-dedans. Ce sont aussi les dessins qui se vendent le mieux : ceux qui montrent la perversité sexuelle. Nous avons publié un livre intitulé « Le côté doux de R. Crumb ». C’était l’idée d’Aline de montrer des dessins qui n’avaient rien de menaçant. Devinez quoi ? Ce fut un bide total. Il est possible que les dessins « durs » illustrent une partie universelle du ça ou quelque chose que le surmoi refoule sans cesse, quelque chose dont les gens ont honte. À travers mes dessins, ils peuvent le vivre par procuration. D’un autre côté, ils horrifient les femmes. On obtient une réaction à la Trina Robbins : « C’est affreux ! » Trina m’a accusé de corrompre les jeunes illustrateurs en leur faisant croire qu’il était acceptable de dessiner des scènes de grande violence contre des femmes. Hormis pour une poignée d’imitateurs flagrants dans les années soixante-dix, je n’ai jamais pu le constater. Je crois que très peu d’auteurs de bandes dessinées, voire aucun, n’oseraient afficher des fantasmes sexuels aussi personnels dans leur travail. J’ai pratiquement cessé de dessiner dans mes carnets. C’est un tort, je le sais. C’est très — 33 —
carnets a commencé à ralentir et que je devais tout le temps dîner au restaurant avec des gens, je me suis mis à dessiner sur les sets de table. On utilise beaucoup les sets de table en papier en France. Je dessinais spontanément dessus en attendant qu’arrive mon plat. Les restaurants ont commencé à récupérer les dessins. Bientôt, les gens se battaient pour les avoir. « Oh, je ne pourrais pas prendre celui-ci ? Non, je veux celui-là ! » Les gens s’installaient autour de moi et plaisantaient sur la valeur de mes dessins, sur leur prix sur le marché, etc. Puis les dessins ont été publiés. Donc, je ne dessine plus sur les sets en papier. C’est mort. C’est comme si on m’avait sucé le sang. Les vautours tournent autour de moi depuis longtemps. Dès l’instant où je serai mort, la valeur de mes dessins doublera, sinon plus. Un jour, j’ai appelé Federal Express parce que je devais envoyer un paquet aux ÉtatsUnis. Quand je leur ai dit qu’il s’agissait d’œuvres d’art, ils m’ont demandé : « Ce sont des œuvres originales ? » J’ai répondu « oui ». « L’artiste est vivant ou mort ? » J’ai répondu qu’il était vivant. « Ah, dans ce cas, c’est beaucoup moins cher » [Il rit]. À l’époque où je travaillais sur la Genèse, Aline m’a trouvé un coin perdu dans les montagnes. Je ne peux pas vous dire le bien que ça m’a fait de me retrouver tout seul pendant des semaines sans que personne ne sache où me trouver. Aline était la seule à le savoir et à pouvoir me téléphoner. J’ai adoré ça. Là, je me suis remis à dessiner. Quand j’étais jeune, j’étais un observateur de la vie, une sorte de créature invisible, un fantôme. J’observais le monde comme si je n’en faisais pas partie. Puis, je suis devenu l’observé. Ça me rend fou qu’on me regarde. J’aime être invisible. Au début, c’était douloureux de se fondre dans le décor, de ne pas être aimé, mais, à présent je me rends compte que c’était une chance que je ne retrouverai jamais. Aline me dit que c’est très laid de se lamenter et de pleurnicher sur son propre sort. C’est vrai que beaucoup de gens aimeraient avoir mes problèmes. Je ne peux pas vraiment me plaindre. La vie est plutôt belle.
Édition limitée à 1 000 exemplaires numérotés, accompagnés d’un tirage couleur signé par Crumb
Un florilège de planches sélectionnées par le très exigeant Robert Crumb en personne
– Le coffret est confectionné avec un grand souci du détail, dans un format et une reliure sélectionnés par l’artiste. – Chaque volume du coffret est composé de 224 pages, soit un total de 1 344 pages de Crumb à l’état pur. – Le coffret inclut une introduction manuscrite par l’artiste. – Chacun des 1 000 coffrets de cette édition limitée contient également un tirage d’un croquis original tiré de The Little Guy That Lives in my Brain, signé par Crumb (voir page ci-contre).
Robert Crumb est né en 1943 à Philadelphie ; encouragé dès sa prime enfance par son frère aîné Charles à dessiner des planches de B.D., il attribue à sa consommation de LSD au milieu des années 1960 sa conversion au style Underground qui a fait sa renommée, grâce notamment à des titres comme Zap, Snatch, Big Ass, Weirdo et Hup. Auteur d’innombrables livres, il a par ailleurs été le sujet du film biographique Crumb (1994). Il vit en France avec son épouse Aline Kominsky-Crumb. Dian Hanson est née à Seattle en 1951. En 2001, elle a repris la tête de la collection « Sexy » de TASCHEN. Elle est l’auteur de nombreux livres dont Vanessa del Rio: Fifty Years of Slightly Slutty Behavior, Tom of Finland XXL et The Big Butt Book. Robert Crumb. Sketchbooks. Volumes 7–12, 1982–2011 Dian Hanson (Éd.), Robert Crumb Relié, 6 volumes sous coffret, avec tirage couleur, format : 20,5 x 27 cm, 1 344 p. ¤ 750 / CAD 1 200
Inclus dans chaque coffret : un tirage couleur signé par l’artiste.
Volumes 1–6, 1964–1981 : sortie prévue en 2013 — 34 —
— 35 —
Édition limitée à 1 000 exemplaires numérotés, accompagnés d’un tirage couleur signé par Crumb
Un florilège de planches sélectionnées par le très exigeant Robert Crumb en personne
– Le coffret est confectionné avec un grand souci du détail, dans un format et une reliure sélectionnés par l’artiste. – Chaque volume du coffret est composé de 224 pages, soit un total de 1 344 pages de Crumb à l’état pur. – Le coffret inclut une introduction manuscrite par l’artiste. – Chacun des 1 000 coffrets de cette édition limitée contient également un tirage d’un croquis original tiré de The Little Guy That Lives in my Brain, signé par Crumb (voir page ci-contre).
Robert Crumb est né en 1943 à Philadelphie ; encouragé dès sa prime enfance par son frère aîné Charles à dessiner des planches de B.D., il attribue à sa consommation de LSD au milieu des années 1960 sa conversion au style Underground qui a fait sa renommée, grâce notamment à des titres comme Zap, Snatch, Big Ass, Weirdo et Hup. Auteur d’innombrables livres, il a par ailleurs été le sujet du film biographique Crumb (1994). Il vit en France avec son épouse Aline Kominsky-Crumb. Dian Hanson est née à Seattle en 1951. En 2001, elle a repris la tête de la collection « Sexy » de TASCHEN. Elle est l’auteur de nombreux livres dont Vanessa del Rio: Fifty Years of Slightly Slutty Behavior, Tom of Finland XXL et The Big Butt Book. Robert Crumb. Sketchbooks. Volumes 7–12, 1982–2011 Dian Hanson (Éd.), Robert Crumb Relié, 6 volumes sous coffret, avec tirage couleur, format : 20,5 x 27 cm, 1 344 p. ¤ 750 / CAD 1 200
Inclus dans chaque coffret : un tirage couleur signé par l’artiste.
Volumes 1–6, 1964–1981 : sortie prévue en 2013 — 34 —
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Quand l’Histoire se déroule sous vos yeux
Une occasion rare de posséder un fac-similé du Rouleau d’Esther dans sa somptueuse version enluminée de 1746 — 37 —
Quand l’Histoire se déroule sous vos yeux
Une occasion rare de posséder un fac-similé du Rouleau d’Esther dans sa somptueuse version enluminée de 1746 — 37 —
Le miracle de la Meguila
Ce que le Livre d’Esther peut nous enseigner aujourd’hui
Avec nos remerciements spéciaux à Jewish Voice from Germany
Une leçon d’histoire – et de complexité féminine – avec rabbi Homolka
Un roi plein de sagesse, un scélérat plein de fourberie, deux femmes courageuses : pas besoin d’être rabbin pour apprécier cet ancien récit, même si cela peut aider, comme nous l’a appris rabbi Walter Homolka, professeur à Potsdam, près de Berlin, en nous livrant sa vision du Livre d’Esther. TASCHEN : Pour un Allemand, le revirement de fortune dans la Meguila – le Livre d’Esther – se lit comme un conte de fées classique. Y a-t-il des similitudes entre les deux genres ? Rabbi Homolka : Les contes de fées relatent des événements merveilleux. Le bien et le mal y sont clairement distincts. Le rôle central est joué par un héros. Dans l’histoire de Pourim, le héros est une héroïne. L’histoire d’Esther se déroule à la cour du roi Assuérus – vraisemblablement Xerxès Ier, qui régna
de ses origines. Esther devient l’épouse du roi de Perse et infléchit le destin de son peuple. Soit dit en passant, Dieu n’est pas mentionné une seule fois dans le Livre d’Esther. TASCHEN : Que représente Esther ? Rabbi Homolka : L’héroïne de l’histoire de Pourim utilise des habits pour déguiser sa
En révélant sa véritable identité au bon moment, [Esther] a sauvé son peuple de l’extermination. véritable identité. Son nom hébreu est Hadassa, mais vêtue de robes somptueuses et soigneusement parée, elle paraît devant le roi Assuérus comme une beauté persane appelée Esther, nom qui signifie « cachée ».
L’incroyable récit de la manière dont Esther sauva son peuple
public comme des chrétiennes, nous apprend Gottlieb. « Elles dirigeaient les prières de la communauté, célébraient des mariages et développèrent les rituels entourant le jeûne d’Esther. » Esther illustre donc la persévérance du peuple juif à préserver son identité. TASCHEN : Certaines interprétations contemporaines voient en Esther et Vasthi, la première épouse d’Assuérus, des icônes féministes. Rabbi Homolka : Le peuple juif en Perse ayant été sauvé par une femme, le talmud prescrit que « c’est un devoir pour les femmes d’écouter la lecture de la Meguila parce qu’elles bénéficient ainsi du même miracle » (Meg 4a). Certaines lectures féministes analysent les rôles de Vasthi et d’Esther pour éclairer le statut de la femme dans le
aux Gentils de son époque le même traitement qu’ils ont fait subir aux Gentils de Perse au temps d’Esther. Quoi qu’il en soit, la Meguila célèbre à mon sens la victoire des Juifs en état d’autodéfense. Haman avait reçu un mandat royal pour tuer les Juifs. Esther tente d’abord d’annuler l’ordre d’extermination, en vain – l’édit porte le sceau royal et ne peut être révoqué. Mais le roi permet à Esther d’édicter de nouveaux ordres : « Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour sauver votre peuple. » L’autodéfense est donc permise à
– Édition limitée du rouleau en facsimilé : 1 746 exemplaires – Richement illustré, texte continu, 6,5 m de long, se déroulant vers la gauche à partir d’un cylindre relié en cuir – Le volume d’accompagnement dans un emboîtage protecteur contient le texte biblique du Livre d’Esther en trois langues ainsi qu’une feuille dépliable présentant une vue d’ensemble du rouleau complet. TASCHEN : C’est ce qui est célébré le jour de Pourim. Rabbi Homolka : Une des caractéristiques les plus importantes des jeux de Pourim est le don de costumes. Pourim est le moment de
Enluminé de cartouches rappelant des bandes dessinées contemporaines, le rouleau entièrement déroulé mesure 6,5 mètres ! sur la Perse de 486 à 465 av. J.-C. Son ministre Haman veut se venger du Juif Mardochée et projette de faire tuer tous les Juifs du royaume. Mais ceux-ci sont sauvés par l’habileté d’Esther. Juive de naissance, elle garde le secret
En cachant son héritage juif, Esther a pu devenir reine. Et en révélant sa véritable identité au bon moment, elle a sauvé son peuple de l’extermination. Rabbi Lynn Gottlieb nous rappelle qu’Esther fut un symbole d’espoir pour les marranes, les Juifs d’Espagne et du Portugal qui avaient été contraints d’adopter la foi catholique au Moyen Âge. « Les femmes des communautés marranes se voyaient ellesmêmes comme la reine Esther » dans la mesure où elles pratiquaient le judaïsme en secret tout en vivant en — 38 —
judaïsme. Vasthi, qui s’oppose ouvertement à son époux, et Esther, sont considérées comme des oppositions dynamiques incarnant deux niveaux de la conscience féministe, à savoir la résistance et le stratagème politique. TASCHEN : Quel message les Juifs d’aujourd’hui peuvent-ils tirer de l’histoire d’Esther ? Rabbi Homolka : Un passage tout à fait remarquable de la tradition juive relate un dialogue fictif : quand la reine Esther demanda aux rabbins de son époque d’inclure son livre dans la Bible, on dit que les sages lui répondirent d’une seule voix : « Tu vas susciter l’animosité entre nous et les nations ! » Et de fait, dans son traité antisémite de 1543 Des Juifs et leurs mensonges, Luther accuse les Juifs de vouloir infliger
l’égard de Haman, qui n’a pas prévu la capacité de résistance des Juifs. Le rabbin libéral allemand Max Dienemann a compris Pourim de manière symbolique. « Israël est toujours minoritaire, écrit-il en 1930, toujours
L’humanité triomphera de la pression que les tyrans […] exercent pour empêcher notre développement spirituel et intellectuel. entouré de menaces, toujours proche de la fin. S’il devait s’appuyer sur la force, sa perte serait assurée. S’il devait s’appuyer sur des hommes, il serait impuissant. Le fait qu’il perdure et endure est la volonté souveraine de Dieu guide de l’histoire. »
l’année où les juifs pratiquants sont autorisés à être turbulents et où les règles de conduite à la synagogue sont suspendues. Le dicton talmudique selon lequel, pendant Pourim, tout homme doit boire du vin jusqu’à ne plus savoir s’il maudit Haman ou s’il loue Mardochée, est pris au pied de la lettre […] Selon la tradition juive, Pourim sera la seule fête encore célébrée à l’ère messianique. Alors le peuple triomphera de toutes les normes régressives et surmontera la pression que les dirigeants tyranniques comme Haman exercent pour empêcher notre développement spirituel et intellectuel. Rabbi Prof. Dr. Walter Homolka est recteur de l’Abraham Geiger College, séminaire rabbinique de l’Université de Potsdam et membre du directoire de la World Union for Progressive Judaism. — 39 —
Falk Wiesemann, l’auteur du volume de commentaires, est spécialiste de l’histoire judéo-allemande, de l’histoire de l’édition juive et de l’histoire sociale allemande du xxe siècle. The Esther Scroll Falk Wiesemann Rouleau manuscrit dans un présentoir en bois, livre d’accompagnement inclus, format : 642 x 33,5 cm (rouleau) ; 33,5 x 22 cm, 144 p. (livre) ¤ 500 / CAD 800
Le miracle de la Meguila
Ce que le Livre d’Esther peut nous enseigner aujourd’hui
Avec nos remerciements spéciaux à Jewish Voice from Germany
Une leçon d’histoire – et de complexité féminine – avec rabbi Homolka
Un roi plein de sagesse, un scélérat plein de fourberie, deux femmes courageuses : pas besoin d’être rabbin pour apprécier cet ancien récit, même si cela peut aider, comme nous l’a appris rabbi Walter Homolka, professeur à Potsdam, près de Berlin, en nous livrant sa vision du Livre d’Esther. TASCHEN : Pour un Allemand, le revirement de fortune dans la Meguila – le Livre d’Esther – se lit comme un conte de fées classique. Y a-t-il des similitudes entre les deux genres ? Rabbi Homolka : Les contes de fées relatent des événements merveilleux. Le bien et le mal y sont clairement distincts. Le rôle central est joué par un héros. Dans l’histoire de Pourim, le héros est une héroïne. L’histoire d’Esther se déroule à la cour du roi Assuérus – vraisemblablement Xerxès Ier, qui régna
de ses origines. Esther devient l’épouse du roi de Perse et infléchit le destin de son peuple. Soit dit en passant, Dieu n’est pas mentionné une seule fois dans le Livre d’Esther. TASCHEN : Que représente Esther ? Rabbi Homolka : L’héroïne de l’histoire de Pourim utilise des habits pour déguiser sa
En révélant sa véritable identité au bon moment, [Esther] a sauvé son peuple de l’extermination. véritable identité. Son nom hébreu est Hadassa, mais vêtue de robes somptueuses et soigneusement parée, elle paraît devant le roi Assuérus comme une beauté persane appelée Esther, nom qui signifie « cachée ».
L’incroyable récit de la manière dont Esther sauva son peuple
public comme des chrétiennes, nous apprend Gottlieb. « Elles dirigeaient les prières de la communauté, célébraient des mariages et développèrent les rituels entourant le jeûne d’Esther. » Esther illustre donc la persévérance du peuple juif à préserver son identité. TASCHEN : Certaines interprétations contemporaines voient en Esther et Vasthi, la première épouse d’Assuérus, des icônes féministes. Rabbi Homolka : Le peuple juif en Perse ayant été sauvé par une femme, le talmud prescrit que « c’est un devoir pour les femmes d’écouter la lecture de la Meguila parce qu’elles bénéficient ainsi du même miracle » (Meg 4a). Certaines lectures féministes analysent les rôles de Vasthi et d’Esther pour éclairer le statut de la femme dans le
aux Gentils de son époque le même traitement qu’ils ont fait subir aux Gentils de Perse au temps d’Esther. Quoi qu’il en soit, la Meguila célèbre à mon sens la victoire des Juifs en état d’autodéfense. Haman avait reçu un mandat royal pour tuer les Juifs. Esther tente d’abord d’annuler l’ordre d’extermination, en vain – l’édit porte le sceau royal et ne peut être révoqué. Mais le roi permet à Esther d’édicter de nouveaux ordres : « Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour sauver votre peuple. » L’autodéfense est donc permise à
– Édition limitée du rouleau en facsimilé : 1 746 exemplaires – Richement illustré, texte continu, 6,5 m de long, se déroulant vers la gauche à partir d’un cylindre relié en cuir – Le volume d’accompagnement dans un emboîtage protecteur contient le texte biblique du Livre d’Esther en trois langues ainsi qu’une feuille dépliable présentant une vue d’ensemble du rouleau complet. TASCHEN : C’est ce qui est célébré le jour de Pourim. Rabbi Homolka : Une des caractéristiques les plus importantes des jeux de Pourim est le don de costumes. Pourim est le moment de
Enluminé de cartouches rappelant des bandes dessinées contemporaines, le rouleau entièrement déroulé mesure 6,5 mètres ! sur la Perse de 486 à 465 av. J.-C. Son ministre Haman veut se venger du Juif Mardochée et projette de faire tuer tous les Juifs du royaume. Mais ceux-ci sont sauvés par l’habileté d’Esther. Juive de naissance, elle garde le secret
En cachant son héritage juif, Esther a pu devenir reine. Et en révélant sa véritable identité au bon moment, elle a sauvé son peuple de l’extermination. Rabbi Lynn Gottlieb nous rappelle qu’Esther fut un symbole d’espoir pour les marranes, les Juifs d’Espagne et du Portugal qui avaient été contraints d’adopter la foi catholique au Moyen Âge. « Les femmes des communautés marranes se voyaient ellesmêmes comme la reine Esther » dans la mesure où elles pratiquaient le judaïsme en secret tout en vivant en — 38 —
judaïsme. Vasthi, qui s’oppose ouvertement à son époux, et Esther, sont considérées comme des oppositions dynamiques incarnant deux niveaux de la conscience féministe, à savoir la résistance et le stratagème politique. TASCHEN : Quel message les Juifs d’aujourd’hui peuvent-ils tirer de l’histoire d’Esther ? Rabbi Homolka : Un passage tout à fait remarquable de la tradition juive relate un dialogue fictif : quand la reine Esther demanda aux rabbins de son époque d’inclure son livre dans la Bible, on dit que les sages lui répondirent d’une seule voix : « Tu vas susciter l’animosité entre nous et les nations ! » Et de fait, dans son traité antisémite de 1543 Des Juifs et leurs mensonges, Luther accuse les Juifs de vouloir infliger
l’égard de Haman, qui n’a pas prévu la capacité de résistance des Juifs. Le rabbin libéral allemand Max Dienemann a compris Pourim de manière symbolique. « Israël est toujours minoritaire, écrit-il en 1930, toujours
L’humanité triomphera de la pression que les tyrans […] exercent pour empêcher notre développement spirituel et intellectuel. entouré de menaces, toujours proche de la fin. S’il devait s’appuyer sur la force, sa perte serait assurée. S’il devait s’appuyer sur des hommes, il serait impuissant. Le fait qu’il perdure et endure est la volonté souveraine de Dieu guide de l’histoire. »
l’année où les juifs pratiquants sont autorisés à être turbulents et où les règles de conduite à la synagogue sont suspendues. Le dicton talmudique selon lequel, pendant Pourim, tout homme doit boire du vin jusqu’à ne plus savoir s’il maudit Haman ou s’il loue Mardochée, est pris au pied de la lettre […] Selon la tradition juive, Pourim sera la seule fête encore célébrée à l’ère messianique. Alors le peuple triomphera de toutes les normes régressives et surmontera la pression que les dirigeants tyranniques comme Haman exercent pour empêcher notre développement spirituel et intellectuel. Rabbi Prof. Dr. Walter Homolka est recteur de l’Abraham Geiger College, séminaire rabbinique de l’Université de Potsdam et membre du directoire de la World Union for Progressive Judaism. — 39 —
Falk Wiesemann, l’auteur du volume de commentaires, est spécialiste de l’histoire judéo-allemande, de l’histoire de l’édition juive et de l’histoire sociale allemande du xxe siècle. The Esther Scroll Falk Wiesemann Rouleau manuscrit dans un présentoir en bois, livre d’accompagnement inclus, format : 642 x 33,5 cm (rouleau) ; 33,5 x 22 cm, 144 p. (livre) ¤ 500 / CAD 800
« Araki préfère briser la censure imposée dans son propre pays plutôt que de transiger avec sa vision des choses. » — The Art Newspaper, Londres
Le Kinbaku-bi, ça vous dit ? L’esthétique du bondage japonais
« Araki préfère briser la censure imposée dans son propre pays plutôt que de transiger avec sa vision des choses. » — The Art Newspaper, Londres
Le Kinbaku-bi, ça vous dit ? L’esthétique du bondage japonais
« La photographie est l’art de l’amour et de la mort. » — Nobuyoshi Araki
— 42 —
« La photographie est l’art de l’amour et de la mort. » — Nobuyoshi Araki
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Des liens très intimes L’art provocateur du bondage japonais
Littéralement « la beauté du lien étroit », le Kinbaku-bi, art japonais du bondage érotique, fascine depuis longtemps Nobuyoshi Araki, qui en a fait un de ses sujets de prédilection. Araki a été qualifié de génie et de poète, mais aussi de misogyne, de pornographe et de monstre, et son œuvre transcende les classifications moralistes et simplistes. Il a dit de son travail : « Il n’y a pas de conclusion. C’est totalement ouvert. Cela ne va nulle part. » Que ce soit au sens littéral ou figuré, ses sujets sont certes immobilisés, mais d’une manière on ne peut plus envoûtante.
Édition limitée à 995 exemplaires numérotés et signés par Nobuyoshi Araki Trois volumes coquinement reliés à la main dans la plus pure tradition japonaise et rassemblés dans un coffret en bois, présentant la sélection de photos de bondage préférées d’Araki sur toute sa carrière.
Édition de luxe n° 1–150
• Limitée à trois éditions de 50 exemplaires numérotés et signés par Nobuyoshi Araki, incluant chacun une photographie couleur ; reliure japonaise, format : 24 x 29 cm
€ 2 500 / CAD 4 500
Édition collector n° 151–995
• Limitée à 845 exemplaires numérotés et signés par Nobuyoshi Araki
€ 750 / CAD 1 200
Nobuyoshi Araki est né à Tokyo en 1940. Son père lui a offert son premier appareil à l’âge précoce de douze ans et, depuis, Araki n’a jamais cessé de prendre des photos. Si, au fil des années, les clichés osés et décomplexés de sa vie privée ont provoqué scandale et censure (en particulier dans son Japon natal), cela n’a en rien bâillonné l’artiste ou affaibli son influence. À ce jour, Araki a publié plus de 350 livres sur son travail.
Nobuyoshi Araki. Bondage 3 vol. sous coffret, reliure japonaise, format : 29 x 33 cm, 600 p. Plus d’informations sur www.taschen.com — 45 —
Des liens très intimes L’art provocateur du bondage japonais
Littéralement « la beauté du lien étroit », le Kinbaku-bi, art japonais du bondage érotique, fascine depuis longtemps Nobuyoshi Araki, qui en a fait un de ses sujets de prédilection. Araki a été qualifié de génie et de poète, mais aussi de misogyne, de pornographe et de monstre, et son œuvre transcende les classifications moralistes et simplistes. Il a dit de son travail : « Il n’y a pas de conclusion. C’est totalement ouvert. Cela ne va nulle part. » Que ce soit au sens littéral ou figuré, ses sujets sont certes immobilisés, mais d’une manière on ne peut plus envoûtante.
Édition limitée à 995 exemplaires numérotés et signés par Nobuyoshi Araki Trois volumes coquinement reliés à la main dans la plus pure tradition japonaise et rassemblés dans un coffret en bois, présentant la sélection de photos de bondage préférées d’Araki sur toute sa carrière.
Édition de luxe n° 1–150
• Limitée à trois éditions de 50 exemplaires numérotés et signés par Nobuyoshi Araki, incluant chacun une photographie couleur ; reliure japonaise, format : 24 x 29 cm
€ 2 500 / CAD 4 500
Édition collector n° 151–995
• Limitée à 845 exemplaires numérotés et signés par Nobuyoshi Araki
€ 750 / CAD 1 200
Nobuyoshi Araki est né à Tokyo en 1940. Son père lui a offert son premier appareil à l’âge précoce de douze ans et, depuis, Araki n’a jamais cessé de prendre des photos. Si, au fil des années, les clichés osés et décomplexés de sa vie privée ont provoqué scandale et censure (en particulier dans son Japon natal), cela n’a en rien bâillonné l’artiste ou affaibli son influence. À ce jour, Araki a publié plus de 350 livres sur son travail.
Nobuyoshi Araki. Bondage 3 vol. sous coffret, reliure japonaise, format : 29 x 33 cm, 600 p. Plus d’informations sur www.taschen.com — 45 —
Entre les plis
« Des esprits créatifs se rassemblant pour qu’un produit se réalise. Il n’y a pas d’autre vêtement qui capte mieux l’air du temps que PLEATS PLEASE ! » —Kazuko Koike
La ligne légendaire de vêtements révolutionnaires signés Issey Miyake
Pleats Please Issey Miyake Midori Kitamura Couverture souple, format : 19,6 x 24,9 cm, 576 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99
Issey Miyake a lancé ses premières collections Pleats Please en 1993. Réalisés à partir d’une seule pièce de tissu 100 % polyester de haute qualité, les vêtements Pleats Please sont fabriqués selon un procédé innovant : les habits sont d’abord coupés et cousus deux fois et demie plus grands qu’ils ne le seront une fois terminés,
puis les pièces sont passées individuellement à la main dans une presse à chaud, placées en sandwich entre deux feuilles de papier. Des robes tubes aux cardigans, en passant par les jupes, les chemises ou les pantalons taille élastique, le vêtement en ressort avec des plis permanents. Ce procédé industriel permet de — 46 —
créer en même temps texture et forme. Le plissé vertical, horizontal ou en zigzag est employé pour créer des effets mouvants et des formes architecturales. Pour la première fois, l’histoire du tissu plissé révolutionnaire d’Issey Miyake est contée dans un livre. Une vaste palette de textes et d’images
explore le concept fondamental des Pleats Please d’Issey Miyake, retraçant leur parcours de la conception à la confection jusqu’à l’accueil du public. On y suit également la technologie utilisée dans le procédé de production, dont la fabrication du fil d’origine : vous verrez pour la première fois révélé le secret du plissé ! — 47 —
Entre les plis
« Des esprits créatifs se rassemblant pour qu’un produit se réalise. Il n’y a pas d’autre vêtement qui capte mieux l’air du temps que PLEATS PLEASE ! » —Kazuko Koike
La ligne légendaire de vêtements révolutionnaires signés Issey Miyake
Pleats Please Issey Miyake Midori Kitamura Couverture souple, format : 19,6 x 24,9 cm, 576 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99
Issey Miyake a lancé ses premières collections Pleats Please en 1993. Réalisés à partir d’une seule pièce de tissu 100 % polyester de haute qualité, les vêtements Pleats Please sont fabriqués selon un procédé innovant : les habits sont d’abord coupés et cousus deux fois et demie plus grands qu’ils ne le seront une fois terminés,
puis les pièces sont passées individuellement à la main dans une presse à chaud, placées en sandwich entre deux feuilles de papier. Des robes tubes aux cardigans, en passant par les jupes, les chemises ou les pantalons taille élastique, le vêtement en ressort avec des plis permanents. Ce procédé industriel permet de — 46 —
créer en même temps texture et forme. Le plissé vertical, horizontal ou en zigzag est employé pour créer des effets mouvants et des formes architecturales. Pour la première fois, l’histoire du tissu plissé révolutionnaire d’Issey Miyake est contée dans un livre. Une vaste palette de textes et d’images
explore le concept fondamental des Pleats Please d’Issey Miyake, retraçant leur parcours de la conception à la confection jusqu’à l’accueil du public. On y suit également la technologie utilisée dans le procédé de production, dont la fabrication du fil d’origine : vous verrez pour la première fois révélé le secret du plissé ! — 47 —
© Muséum national d’Histoire naturelle, Paris
Un livre d’art pour gourmets Des tableaux de légumes des jardins français qui mettent l’eau à la bouche
La société française Vilmorin-Andrieux et Cie est née au xviiie siècle. Au sommet de sa renommée internationale, l’entreprise publie son splendide Album Vilmorin : les plantes potagères (18501895), contenant 46 magnifiques planches en couleur. Pour créer ce chef-d’œuvre d’iconographie agrobotanique, les Vilmorin ont employé une quinzaine de peintres. Les illustrations reproduites ici, avec un soin et une précision remarquables, ne revêtent pas qu’un simple intérêt artistique, aussi belles soient-elles ; elles représentent également une source précieuse pour tous ceux qui s’intéressent à l’évolution des variétés cultivées et aux anciennes variétés de fruits et légumes.
Album Vilmorin The Vegetable Garden Werner Dressendörfer Relié, format : 29,6 x 42 cm, 136 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
© Muséum national d’Histoire naturelle, Paris
Un livre d’art pour gourmets Des tableaux de légumes des jardins français qui mettent l’eau à la bouche
La société française Vilmorin-Andrieux et Cie est née au xviiie siècle. Au sommet de sa renommée internationale, l’entreprise publie son splendide Album Vilmorin : les plantes potagères (18501895), contenant 46 magnifiques planches en couleur. Pour créer ce chef-d’œuvre d’iconographie agrobotanique, les Vilmorin ont employé une quinzaine de peintres. Les illustrations reproduites ici, avec un soin et une précision remarquables, ne revêtent pas qu’un simple intérêt artistique, aussi belles soient-elles ; elles représentent également une source précieuse pour tous ceux qui s’intéressent à l’évolution des variétés cultivées et aux anciennes variétés de fruits et légumes.
Album Vilmorin The Vegetable Garden Werner Dressendörfer Relié, format : 29,6 x 42 cm, 136 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
Mad for ads La publicité américaine dans la presse des années 1950–1960
L’ouvrage Mid-Century Ads en deux volumes présente un large choix des meilleurs publicités de la presse américaine à l’âge de la « Grande Idée », remasterisées en numérique pour leur restituer leur éclat d’origine.
« L’abondance et son miroir… Cet ouvrage nous propose un large tour d’horizon de cette “vitrine du monde” que constitue la publicité, à son apogée dans l’Amérique des années 1950 et 1960… » —L’Humanité, Paris
Page ci-contre : Western Electric, 1959. En haut, à droite : Maidenform, 1963. En haut, à gauche : White Horse, 1956. Ci-dessus : Knoll Textiles, 1965. Ci-contre, à gauche : Budweiser, 1962. Ci-contre, à droite : Pontiac, 1958 (détail).
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Mad for ads La publicité américaine dans la presse des années 1950–1960
L’ouvrage Mid-Century Ads en deux volumes présente un large choix des meilleurs publicités de la presse américaine à l’âge de la « Grande Idée », remasterisées en numérique pour leur restituer leur éclat d’origine.
« L’abondance et son miroir… Cet ouvrage nous propose un large tour d’horizon de cette “vitrine du monde” que constitue la publicité, à son apogée dans l’Amérique des années 1950 et 1960… » —L’Humanité, Paris
Page ci-contre : Western Electric, 1959. En haut, à droite : Maidenform, 1963. En haut, à gauche : White Horse, 1956. Ci-dessus : Knoll Textiles, 1965. Ci-contre, à gauche : Budweiser, 1962. Ci-contre, à droite : Pontiac, 1958 (détail).
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C’est quoi la Grande Idée ?
« Notre nouvelle stratégie marketing pouvait se résumer ainsi : comment vendre le maximum de voitures nazies dans une ville juive ? »
par Steven Heller
—George Lois
Si les publicités contenues dans ce volume cyclopéen étaient les uniques sources à la disposition de l’historien pour étudier et analyser les turbulentes années 60, il s’en dégagerait une image de la culture américaine bien éloignée des réalités sociales et politiques de l’époque. Car où sont les Noirs, les Latinos et les Asiatiques ? Vues d’ici, les années 60 n’auraient pas connu les manifestations pour les droits civiques, ni la guerre du Vietnam, le sexe, la drogue ou le rock and roll – du moins pas de façon signifiante. Les pubs que l’on voit ici sont exhumées des cryptes de Madison Avenue, telles qu’elles ont été momifiées dans les magazines grand public de ces années-là, où elles étaient aseptisées, homogénéisées, cautérisées. Cela ne signifie pas qu’elles soient dépourvues de style, de goût ou d’humour, ni qu’elles ne reflètent pas l’air du temps avec amertume. Après tout, la publicité se fonde sur une vérité artificielle. Bien sûr, certaines affirmations demeurent exactes : le maquillage dissimule les défauts, les sodas sont sucrés, la
mauvaise haleine sent, la migraine fait mal et les lunettes de soleil protègent les yeux. À l’évidence, dans les années 60, les publicités début de siècle pour fausses huiles de serpent et remèdes de charlatan avaient disparu et depuis longtemps. Mais la publicité, alors et plus que jamais, visait à surpasser toute concurrence possible en intelligence, en savoir-faire et en volume de vente, quels que soient les moyens, pourvu qu’ils s’inscrivent dans une doctrine de prétendue « vérité publicitaire » […] Les falsifications et les exagérations ne manquaient pas, mais tout le monde s’en fichait car les images, les mots et les concepts respectaient la distinction entre le possible et l’absurde. Par ailleurs, au début des années 60, les Américains d’après-guerre étaient merveilleusement conditionnés de façon à croire tout ce que racontaient les médias, et toute réclame était acceptée sans la moindre remise en question. Par conséquent, les nombreuses publicités de magazines ou de télévision étaient davantage considérées comme
du divertissement – ou du passe-temps – que comme des boniments accrocheurs. Au cours de cette période, la publicité passe de textes longs et ampoulés à des ensembles de slogans et d’images incisifs et pleins d’esprit, selon la méthode dite de la « Grande Idée ». Cette expression dénote à la fois un changement radical par rapport au passé, et un genre spécifiquement américain, consistant à promouvoir l’esprit de créativité. Les pionniers de la prétendue « Révolution créative », d’où émerge le concept de la Grande Idée, comprennent que pour capter l’attention du public et imposer des messages durables, il faut amuser en permanence. Donc, pour garder le public en éveil, Madison Avenue fait sonner la charge de ses meilleurs créatifs. Sonner la charge est une bonne métaphore car une campagne publicitaire diffère à peine d’une manœuvre de bataille. Plus la puissance de feu est grande, la stratégie fine et les ressources en hommes abondantes, plus on gagnera les cœurs et les esprits. Un bombar-
dement continu de slogans et d’images réduisait manifestement la résistance et garantissait la reconnaissance du produit vanté. Si ce dernier tenait réellement ses promesses, tant mieux. Mais cela n’était pas nécessaire, surtout si la bataille était sans adversaire. En témoignent les publicités pour certaines des plus grandes marques de l’époque : Maidenform, Anacin, General Electric et Clairol. Tandis que les produits faisaient efficacement leur travail, leur aura fabriquée et leur fausse mythologie conféraient à chacun une stature et un attrait commercial tels, qu’ils pouvaient s’assurer une forte part de marché, jusqu’au moment où ils se voyaient contestés par une puissance mythologique plus formidable encore. Le sort de produits existants était souvent modifié par des campagnes publicitaires plus astucieuses, mais aussi plus acharnées, tandis que de nouvelles marques prospéraient grâce à ce que l’argot de Madison Avenue allait appeler du « créatif » spectaculaire.
1954
1951
William Golden dessine l’« œil » de CBS en s’inspirant d’un symbole religieux amish.
1953
Henry Wolf devient le directeur artistique d’Esquire.
1945
Leo Burnett Co. lance la campagne « La viande, c’est de la vie » pour l’American Meat Institute.
1951
L’image du colonel Sanders, qui évoque celle d’un propriétaire de plantation du Vieux Sud, est enregistrée en tant que marque commerciale de Kentucky Fried Chicken.
1955
Publication du roman L’Homme au complet gris, de Sloan Wilson, qui analyse la vie mouvementée du monde de l’entreprise.
Hewitt, Ogilvy, Benson & Mather présente la pub de l’« Homme à la chemise Hathaway ».
La série I Love Lucy fait un tabac à la télévision.
Doyle Dane Bernbach ouvre ses portes.
1959
James Modarelli conçoit le logo de la NASA.
1957
Ford Motor Co. lance l’Edsel, l’un des plus grands fiascos dans l’histoire du marketing automobile.
Suzy Parker, prestigieux mannequin et égérie de Coco Chanel, gagne 100 000 $.
1959
L’illustratrice Joyce Ballantyne se voit confier le projet de la « Coppertone girl » (crème solaire).
1958
« Regarde, maman ! Aucune carie ! », lit-on sur une pub créée par Benton & Bowles pour les dentifrices Crest.
1955
Des ailerons arrière apparaissent sur les automobiles américaines de gamme moyenne.
1952
1954
La série télévisée Ozzie & Harriet dépeint la famille américaine idéale.
De jeunes rédacteurs et designers lancent la « Grande Idée » de la Révolution créative dans le monde de la pub.
1950
1952
1954
Tony le Tigre, créé par Martin et Alice Provensen pour Leo Burnett Co., apparaît sur les paquets de Frosties de Kellogg’s.
1957
1955
Grey Advertising crée la campagne « Laissez-nous le volant » pour les autocars Greyhound.
Sony lance la première radio à transistors.
L’« Homme Marlboro » de Leo Burnett Co. est né : en deux ans, les ventes de Marlboro augmentent de 300 %.
Le rédacteur Howard Luck Gossage fonde Freeman, Mander & Gossage à San Francisco et devient l’un des moteurs du mouvement qui vise une plus grande responsabilité sociale de la publicité.
Ogilvy, Benson & Mather invente le slogan « Bon jusqu’à la dernière goutte » pour Maxwell House.
La National Association of Broadcasters interdit la publicité subliminale.
1957
« Le fait-elle ou pas ? » La campagne de Foote, Cone & Belding pour les teintures Clairol intrigue les consommateurs.
Une photo de Marilyn Monroe nue pimente les pages centrales du premier numéro de Playboy, fondé par Hugh Hefner.
1957 — 52 —
1959 1958
1957 1955
Giovanni Pintori, directeur artistique d’Olivetti, apporte de nouvelles idées dans la communication graphique des entreprises.
Dans la fonderie typographique Haas, en Suisse, Max Miedinger et Eduard Hoffmann inventent la police de caractères Neue Haas Grotesk qui, en 1961, sera rebaptisée Helvetica.
Paul Rand crée le logo d’IBM avec des « slab serif » (égyptiennes), en se basant sur la typo « City » de Georg Trump.
1954
1949
Marlboro courtise les mères en mettant des bébés en vedette dans ses pubs.
AaBb
Taubin, Helmut Krone ou Bob Gage. Tous s’ingéniaient à capturer la force inhérente à une bonne typographie et à une imagerie forte, pour donner une certaine classe à des publicités qui, loin de mépriser les masses, leur accordaient le plus grand des respects. Pourtant, leurs joyaux respectifs côtoyaient souvent des bijoux de pacotille. Les années 60 sont une période de transition au cours de laquelle la Révolution créative s’attaque à la médiocrité en place. Or, là encore, médiocrité ne signifie pas manque de professionnalisme. Une publicité typique vantant la saucisse à petit-déjeuner Swift Premium – avec une photographie imitant un tableau de
1957
1956
1950
1957
Ainsi, dans les années 60, la campagne publicitaire lancée pour Volkswagen par Doyle Dane Bernbach, fit d’une petite voiture nazie, conçue « pour le peuple » […] la voiture économique la mieux vendue dans une Amérique habituée aux grosses cylindrées, en affirmant que ses défauts évidents étaient en fait de réels avantages. C’est le meilleur exemple d’ingéniosité stratégique et de génie publicitaire. De toute évidence, la Grande Idée rendit la publicité plus intelligente, plus drôle et plus divertissante que jamais. De nouvelles règles furent fixées par les enfants prodiges de Madison Avenue, tels les directeurs artistiques George Lois, Gene Federico, Bill
Les Soviétiques lancent le Spoutnik, inaugurant le début de l’ère spatiale.
1959
1958
La pub du « ramoneur » de Herbert Matter, pour Knoll, apparaît au verso de la couverture du « numéro anniversaire » de The New Yorker.
George Lois quitte Doyle Dane Bernbach pour fonder Papert, Koenig, Lois, Inc. ; l’agence démarrera officiellement en 1960.
C’est quoi la Grande Idée ?
« Notre nouvelle stratégie marketing pouvait se résumer ainsi : comment vendre le maximum de voitures nazies dans une ville juive ? »
par Steven Heller
—George Lois
Si les publicités contenues dans ce volume cyclopéen étaient les uniques sources à la disposition de l’historien pour étudier et analyser les turbulentes années 60, il s’en dégagerait une image de la culture américaine bien éloignée des réalités sociales et politiques de l’époque. Car où sont les Noirs, les Latinos et les Asiatiques ? Vues d’ici, les années 60 n’auraient pas connu les manifestations pour les droits civiques, ni la guerre du Vietnam, le sexe, la drogue ou le rock and roll – du moins pas de façon signifiante. Les pubs que l’on voit ici sont exhumées des cryptes de Madison Avenue, telles qu’elles ont été momifiées dans les magazines grand public de ces années-là, où elles étaient aseptisées, homogénéisées, cautérisées. Cela ne signifie pas qu’elles soient dépourvues de style, de goût ou d’humour, ni qu’elles ne reflètent pas l’air du temps avec amertume. Après tout, la publicité se fonde sur une vérité artificielle. Bien sûr, certaines affirmations demeurent exactes : le maquillage dissimule les défauts, les sodas sont sucrés, la
mauvaise haleine sent, la migraine fait mal et les lunettes de soleil protègent les yeux. À l’évidence, dans les années 60, les publicités début de siècle pour fausses huiles de serpent et remèdes de charlatan avaient disparu et depuis longtemps. Mais la publicité, alors et plus que jamais, visait à surpasser toute concurrence possible en intelligence, en savoir-faire et en volume de vente, quels que soient les moyens, pourvu qu’ils s’inscrivent dans une doctrine de prétendue « vérité publicitaire » […] Les falsifications et les exagérations ne manquaient pas, mais tout le monde s’en fichait car les images, les mots et les concepts respectaient la distinction entre le possible et l’absurde. Par ailleurs, au début des années 60, les Américains d’après-guerre étaient merveilleusement conditionnés de façon à croire tout ce que racontaient les médias, et toute réclame était acceptée sans la moindre remise en question. Par conséquent, les nombreuses publicités de magazines ou de télévision étaient davantage considérées comme
du divertissement – ou du passe-temps – que comme des boniments accrocheurs. Au cours de cette période, la publicité passe de textes longs et ampoulés à des ensembles de slogans et d’images incisifs et pleins d’esprit, selon la méthode dite de la « Grande Idée ». Cette expression dénote à la fois un changement radical par rapport au passé, et un genre spécifiquement américain, consistant à promouvoir l’esprit de créativité. Les pionniers de la prétendue « Révolution créative », d’où émerge le concept de la Grande Idée, comprennent que pour capter l’attention du public et imposer des messages durables, il faut amuser en permanence. Donc, pour garder le public en éveil, Madison Avenue fait sonner la charge de ses meilleurs créatifs. Sonner la charge est une bonne métaphore car une campagne publicitaire diffère à peine d’une manœuvre de bataille. Plus la puissance de feu est grande, la stratégie fine et les ressources en hommes abondantes, plus on gagnera les cœurs et les esprits. Un bombar-
dement continu de slogans et d’images réduisait manifestement la résistance et garantissait la reconnaissance du produit vanté. Si ce dernier tenait réellement ses promesses, tant mieux. Mais cela n’était pas nécessaire, surtout si la bataille était sans adversaire. En témoignent les publicités pour certaines des plus grandes marques de l’époque : Maidenform, Anacin, General Electric et Clairol. Tandis que les produits faisaient efficacement leur travail, leur aura fabriquée et leur fausse mythologie conféraient à chacun une stature et un attrait commercial tels, qu’ils pouvaient s’assurer une forte part de marché, jusqu’au moment où ils se voyaient contestés par une puissance mythologique plus formidable encore. Le sort de produits existants était souvent modifié par des campagnes publicitaires plus astucieuses, mais aussi plus acharnées, tandis que de nouvelles marques prospéraient grâce à ce que l’argot de Madison Avenue allait appeler du « créatif » spectaculaire.
1954
1951
William Golden dessine l’« œil » de CBS en s’inspirant d’un symbole religieux amish.
1953
Henry Wolf devient le directeur artistique d’Esquire.
1945
Leo Burnett Co. lance la campagne « La viande, c’est de la vie » pour l’American Meat Institute.
1951
L’image du colonel Sanders, qui évoque celle d’un propriétaire de plantation du Vieux Sud, est enregistrée en tant que marque commerciale de Kentucky Fried Chicken.
1955
Publication du roman L’Homme au complet gris, de Sloan Wilson, qui analyse la vie mouvementée du monde de l’entreprise.
Hewitt, Ogilvy, Benson & Mather présente la pub de l’« Homme à la chemise Hathaway ».
La série I Love Lucy fait un tabac à la télévision.
Doyle Dane Bernbach ouvre ses portes.
1959
James Modarelli conçoit le logo de la NASA.
1957
Ford Motor Co. lance l’Edsel, l’un des plus grands fiascos dans l’histoire du marketing automobile.
Suzy Parker, prestigieux mannequin et égérie de Coco Chanel, gagne 100 000 $.
1959
L’illustratrice Joyce Ballantyne se voit confier le projet de la « Coppertone girl » (crème solaire).
1958
« Regarde, maman ! Aucune carie ! », lit-on sur une pub créée par Benton & Bowles pour les dentifrices Crest.
1955
Des ailerons arrière apparaissent sur les automobiles américaines de gamme moyenne.
1952
1954
La série télévisée Ozzie & Harriet dépeint la famille américaine idéale.
De jeunes rédacteurs et designers lancent la « Grande Idée » de la Révolution créative dans le monde de la pub.
1950
1952
1954
Tony le Tigre, créé par Martin et Alice Provensen pour Leo Burnett Co., apparaît sur les paquets de Frosties de Kellogg’s.
1957
1955
Grey Advertising crée la campagne « Laissez-nous le volant » pour les autocars Greyhound.
Sony lance la première radio à transistors.
L’« Homme Marlboro » de Leo Burnett Co. est né : en deux ans, les ventes de Marlboro augmentent de 300 %.
Le rédacteur Howard Luck Gossage fonde Freeman, Mander & Gossage à San Francisco et devient l’un des moteurs du mouvement qui vise une plus grande responsabilité sociale de la publicité.
Ogilvy, Benson & Mather invente le slogan « Bon jusqu’à la dernière goutte » pour Maxwell House.
La National Association of Broadcasters interdit la publicité subliminale.
1957
« Le fait-elle ou pas ? » La campagne de Foote, Cone & Belding pour les teintures Clairol intrigue les consommateurs.
Une photo de Marilyn Monroe nue pimente les pages centrales du premier numéro de Playboy, fondé par Hugh Hefner.
1957 — 52 —
1959 1958
1957 1955
Giovanni Pintori, directeur artistique d’Olivetti, apporte de nouvelles idées dans la communication graphique des entreprises.
Dans la fonderie typographique Haas, en Suisse, Max Miedinger et Eduard Hoffmann inventent la police de caractères Neue Haas Grotesk qui, en 1961, sera rebaptisée Helvetica.
Paul Rand crée le logo d’IBM avec des « slab serif » (égyptiennes), en se basant sur la typo « City » de Georg Trump.
1954
1949
Marlboro courtise les mères en mettant des bébés en vedette dans ses pubs.
AaBb
Taubin, Helmut Krone ou Bob Gage. Tous s’ingéniaient à capturer la force inhérente à une bonne typographie et à une imagerie forte, pour donner une certaine classe à des publicités qui, loin de mépriser les masses, leur accordaient le plus grand des respects. Pourtant, leurs joyaux respectifs côtoyaient souvent des bijoux de pacotille. Les années 60 sont une période de transition au cours de laquelle la Révolution créative s’attaque à la médiocrité en place. Or, là encore, médiocrité ne signifie pas manque de professionnalisme. Une publicité typique vantant la saucisse à petit-déjeuner Swift Premium – avec une photographie imitant un tableau de
1957
1956
1950
1957
Ainsi, dans les années 60, la campagne publicitaire lancée pour Volkswagen par Doyle Dane Bernbach, fit d’une petite voiture nazie, conçue « pour le peuple » […] la voiture économique la mieux vendue dans une Amérique habituée aux grosses cylindrées, en affirmant que ses défauts évidents étaient en fait de réels avantages. C’est le meilleur exemple d’ingéniosité stratégique et de génie publicitaire. De toute évidence, la Grande Idée rendit la publicité plus intelligente, plus drôle et plus divertissante que jamais. De nouvelles règles furent fixées par les enfants prodiges de Madison Avenue, tels les directeurs artistiques George Lois, Gene Federico, Bill
Les Soviétiques lancent le Spoutnik, inaugurant le début de l’ère spatiale.
1959
1958
La pub du « ramoneur » de Herbert Matter, pour Knoll, apparaît au verso de la couverture du « numéro anniversaire » de The New Yorker.
George Lois quitte Doyle Dane Bernbach pour fonder Papert, Koenig, Lois, Inc. ; l’agence démarrera officiellement en 1960.
« Les produits sont fabriqués dans les usines… et les marques dans les têtes. » — Walter Landor
Norman Rockwell qui montre une maman façon Betty Crocker et deux frères bon chic étudiant, en train de se chamailler gentiment pour cette gâterie industrielle – coûtait beaucoup d’argent et d’énergie. Pourtant ses créateurs n’avaient apparemment ni la vision, ni l’intuition que ce genre de publicité, même pour un produit aussi courant que de la saucisse de porc, pourrait introduire une pointe d’humour, afin de dépasser le cliché. De même, et malgré sa simplicité désarmante, la publicité pour Dr Pepper, boisson sans alcool, dont l’objectif déclaré était de siphonner des parts de marché à Coke Pepper, et qui montre une jeune fille assoiffée rêvant d’une deuxième bouteille de Pepper, était une affaire coûteuse pour son agence. Il fallait rendre les lèvres, les yeux et les cheveux du mannequin assez attrayants pour donner envie d’une boisson dont le nom
comporte le mot poivre (sans parler du docteur), ce qui nécessitait un certain aplomb. En revanche, une publicité pour 7-up, qui avait autant à gagner que Dr Pepper d’un message direct et bien ficelé, utilise une approche et une expression beaucoup moins conventionnelles : au lieu d’une photographie ou d’une peinture réaliste, l’agence choisit une illustration conceptuelle où un homme regarde un match de football (à travers le prisme de ses jumelles), tandis que la bouteille est à peine suggérée (alors que, par convention, dans ce genre de publicité, on montrait le produit). Cela donnait au spectateur un message supplémentaire à méditer, et c’était ça l’astuce. Peu à peu, les annonces de produits de consommation étaient injectées de
Paul Rand dessine le logo de Westinghouse.
1960
« Pensez petit ». Tel est le slogan de la pub imprimée pour Volkswagen, créée par Doyle Dane Bernbach.
Un chimpanzé montre aux téléspectateurs comment fonctionne la nouvelle technologie Xerox.
Pour sa gamme Corvette, Chevrolet remplace les illustrations par des photos et des phrases d’accroche comme « Deux fois par jour, il part en vacances ».
1966 1964
Benton & Bowles crée la campagne « Ne tripotez pas les Charmin ! » pour la marque de papier hygiénique du même nom.
1964
Bill Taubin, de chez Doyle Dane Bernbach, signe la pub « Il ne faut pas forcément être juif pour aimer Levy’s », pour les pains Levy’s.
1964
1962
Le directeur artistique Stephen Baker crée la campagne « Faites marcher vos doigts » pour les Pages Jaunes.
George Lois, de l’agence Papert Koenig Lois Inc., signe la campagne pour la vodka Wolfschmidt.
Les designers Massimo Vignelli (de Unimark) et Bob Noorda créent la signalétique et les plans du métro de New York.
A C E N Q R W S 1 2 3 7
1964
Bob Jones crée la campagne « Mettez un tigre dans votre moteur » pour la marque d’essence Esso, de la Humble Oil & Refining Company.
1965
« Fumer peut gravement nuire à votre santé. » Ce message devra figurer sur les paquets de cigarettes, sur ordre du directeur du Service de la santé publique des États-Unis.
1968
« Si vous passiez quarante jours au soleil, vous aussi vous seriez tout rouge et rondelet. » Pub créée par Lynn St. George pour les sauces tomates Hunt’s Catsup.
1966
Woody Allen apparaît sur les affiches de pub de Smirnoff Mule.
1969
Sortie du film des Beatles Yellow Submarine, dont le graphisme est signé Heinz.
1966
Pour Naugahyde, un fabricant de cuir synthétique, George Lois crée le « Nauga », un personnage qui deviendra très populaire aux États-Unis.
1969
McDonald’s rajeunit son logo avec les fameuses « arches dorées » qui ornent bon nombre de ses franchises.
1963
Les États-Unis pleurent la mort du président John F. Kennedy, assassiné par Lee Harvey Oswald à Dallas (Texas).
1961
Doyle Dane Bernbach présente la campagne « Pour la Fête des Pères, offrezlui une ceinture chère », pour le whisky Chivas Regal.
bourgeois « sociables » qui « préfèrent Pepsi », quand ils batifolent sur les pistes de ski et dans les penthouses de l’Amérique. Non seulement cette publicité encourage son public cible à vivre dans le plaisir, mais le slogan va devenir le mantra de toute une génération. […] La publicité ne sera jamais neutre. Elle doit toujours démontrer qu’une chose est meilleure qu’une autre, et que celle-ci est également la meilleure. Pendant les années 60, la définition de la vente offensive passe du déferlement de mots et d’images rebattus sur la tête du consommateur à une créativité malicieuse, dont le but avoué consiste à mieux faire entendre la publicité. Et cela a fonctionné. Mais indépendamment de la méthode, les publicités présentées dans cet ouvrage – véritables vecteurs de l’économie capitaliste – sont régies par une priorité élémentaire : parvenir à une identification si évidente que le public va réclamer, désirer et exiger tout ce qu’on veut lui vendre. C’est cela, en un mot, la Grande Idée.
1961
Henry Dreyfuss crée le design du Land Camera Automatic 100 de Polaroid.
Lancement du magazine Show, pour lequel son directeur artistique, Henry Wolf, réalisera des couvertures inventives.
Pub « Avant/Après » de Papert, Koenig, Lois, Inc. pour les tubes de rouge à lèvres Coty.
La campagne baptisée « Génération Pepsi », de l’agence Batten, Barton, Durstine & Osborn, déclenche ce que l’on nommera la « guerre du cola ».
1963
1961
restaient inoffensifs, d’autres insipides. Parmi ces derniers, les plus mémorables sont souvent ceux consacrés aux cigarettes, comme celui-ci, pour les cigarettes à bout filtre Lucky Strike : « Montrez-moi une cigarette filtre qui mérite son titre et je suis prêt(e) à avaler mon chapeau ! » Si la blague semble laborieuse, elle devient inoubliable quand elle est accouplée à la photo d’un ravissant mannequin, coiffé d’un chapeau auquel manque un grand morceau, emporté par une morsure. Dans cette campagne, qui dura longtemps, une autre publicité montre une Vietnamienne qui sourit timidement sous son couvre-chef traditionnel en paille, et ce sera l’un des rares petits coups de chapeau, si l’on peut dire, à l’engagement politique américain en Asie du Sud-Est (vu, entre autres, comme terrain idéal pour écouler la surproduction de cigarettes). Autre pub marquante de l’époque, et constante thématique de l’expression américaine, la campagne « Soyez amis, buvez Pepsi ». Dans la plupart de ces annonces, on voit des illustrations hyperréalistes de jeunes
1962
Frank Zachary devient directeur artistique du magazine Holiday.
1963
Doyle Dane Bernbach signe une pub pour Avis, qui porte pour slogan « Nous, on redouble d’efforts ».
La « conquête de l’espace » – rétrospective sur la publicité américaine des années 1950-1960 !
1964
1963
1961
1960
pointes d’originalité. Cependant, la publicité des années 60 hérita de survivances des années 50 qui marchaient si bien à l’époque d’Eisenhower qu’il était inutile de les modifier à l’époque de Kennedy. Ainsi, la campagne pour Budweiser, « Là où il y a de la vie, il y a de la Bud », se prolongea pendant presque une génération. Les images minutieusement mises en scène de pépées ou de play-boys attablés devant de grands verres pleins du breuvage mousseux, étaient tellement ancrées dans l’imagerie populaire, que le magazine MAD, tristement célèbre pour ses pastiches publicitaires, en composa une parodie montrant un ivrogne mélancolique, et intitulée : « Pas très fier, mais très bière. » Malgré cette critique, s’assurer un slogan, un indicatif sonore ou un logo enraciné dans la langue américaine, garantissait une publicité gratuite. Les années 60 donnèrent naissance à leurs propres classiques construits sur des titres et des slogans astucieux, destinés à s’infiltrer dans le subconscient des masses. Beaucoup
La Grande Idée
L’anthropologue culturel et expert en design graphique Jim Heimann est directeur d’édition pour TASCHEN à Los Angeles. Il est également l’auteur de nombreux livres sur l’architecture, la culture pop et l’histoire de la côte ouest, de Los Angeles et d’Hollywood. Son incomparable collection privée de curiosités a déjà été exposée dans plusieurs musées à travers le monde et publiée dans des dizaines d’ouvrages. Steven Heller, co-président du département de design de la School of Visual Arts de New York et responsable de la rubrique « Visuals » du supplément Livres du New York Times, est l’auteur de plus de 120 livres sur le design, l’illustration et l’art satirique.
1964
Le Saturday Evening Post souhaite moderniser son image et se sépare de Norman Rockwell, qui aura illustré 200 couvertures.
1965
« Qui se cache derrière ces Foster Grant ? » Geer DuBois fait appel à des célébrités pour vanter cette marque de lunettes de soleil.
1970 1967
Landor & Associates dessine le fameux logo rouge de Levi’s.
Les frères Maurice et Charles Saatchi fondent leur agence éponyme à Londres.
Mid-Century Ads: Advertising from the Mad Men Era Jim Heimann, Steven Heller Relié, 2 volumes sous coffret, format : 24 x 33,6 cm, 720 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
« Les produits sont fabriqués dans les usines… et les marques dans les têtes. » — Walter Landor
Norman Rockwell qui montre une maman façon Betty Crocker et deux frères bon chic étudiant, en train de se chamailler gentiment pour cette gâterie industrielle – coûtait beaucoup d’argent et d’énergie. Pourtant ses créateurs n’avaient apparemment ni la vision, ni l’intuition que ce genre de publicité, même pour un produit aussi courant que de la saucisse de porc, pourrait introduire une pointe d’humour, afin de dépasser le cliché. De même, et malgré sa simplicité désarmante, la publicité pour Dr Pepper, boisson sans alcool, dont l’objectif déclaré était de siphonner des parts de marché à Coke Pepper, et qui montre une jeune fille assoiffée rêvant d’une deuxième bouteille de Pepper, était une affaire coûteuse pour son agence. Il fallait rendre les lèvres, les yeux et les cheveux du mannequin assez attrayants pour donner envie d’une boisson dont le nom
comporte le mot poivre (sans parler du docteur), ce qui nécessitait un certain aplomb. En revanche, une publicité pour 7-up, qui avait autant à gagner que Dr Pepper d’un message direct et bien ficelé, utilise une approche et une expression beaucoup moins conventionnelles : au lieu d’une photographie ou d’une peinture réaliste, l’agence choisit une illustration conceptuelle où un homme regarde un match de football (à travers le prisme de ses jumelles), tandis que la bouteille est à peine suggérée (alors que, par convention, dans ce genre de publicité, on montrait le produit). Cela donnait au spectateur un message supplémentaire à méditer, et c’était ça l’astuce. Peu à peu, les annonces de produits de consommation étaient injectées de
Paul Rand dessine le logo de Westinghouse.
1960
« Pensez petit ». Tel est le slogan de la pub imprimée pour Volkswagen, créée par Doyle Dane Bernbach.
Un chimpanzé montre aux téléspectateurs comment fonctionne la nouvelle technologie Xerox.
Pour sa gamme Corvette, Chevrolet remplace les illustrations par des photos et des phrases d’accroche comme « Deux fois par jour, il part en vacances ».
1966 1964
Benton & Bowles crée la campagne « Ne tripotez pas les Charmin ! » pour la marque de papier hygiénique du même nom.
1964
Bill Taubin, de chez Doyle Dane Bernbach, signe la pub « Il ne faut pas forcément être juif pour aimer Levy’s », pour les pains Levy’s.
1964
1962
Le directeur artistique Stephen Baker crée la campagne « Faites marcher vos doigts » pour les Pages Jaunes.
George Lois, de l’agence Papert Koenig Lois Inc., signe la campagne pour la vodka Wolfschmidt.
Les designers Massimo Vignelli (de Unimark) et Bob Noorda créent la signalétique et les plans du métro de New York.
A C E N Q R W S 1 2 3 7
1964
Bob Jones crée la campagne « Mettez un tigre dans votre moteur » pour la marque d’essence Esso, de la Humble Oil & Refining Company.
1965
« Fumer peut gravement nuire à votre santé. » Ce message devra figurer sur les paquets de cigarettes, sur ordre du directeur du Service de la santé publique des États-Unis.
1968
« Si vous passiez quarante jours au soleil, vous aussi vous seriez tout rouge et rondelet. » Pub créée par Lynn St. George pour les sauces tomates Hunt’s Catsup.
1966
Woody Allen apparaît sur les affiches de pub de Smirnoff Mule.
1969
Sortie du film des Beatles Yellow Submarine, dont le graphisme est signé Heinz.
1966
Pour Naugahyde, un fabricant de cuir synthétique, George Lois crée le « Nauga », un personnage qui deviendra très populaire aux États-Unis.
1969
McDonald’s rajeunit son logo avec les fameuses « arches dorées » qui ornent bon nombre de ses franchises.
1963
Les États-Unis pleurent la mort du président John F. Kennedy, assassiné par Lee Harvey Oswald à Dallas (Texas).
1961
Doyle Dane Bernbach présente la campagne « Pour la Fête des Pères, offrezlui une ceinture chère », pour le whisky Chivas Regal.
bourgeois « sociables » qui « préfèrent Pepsi », quand ils batifolent sur les pistes de ski et dans les penthouses de l’Amérique. Non seulement cette publicité encourage son public cible à vivre dans le plaisir, mais le slogan va devenir le mantra de toute une génération. […] La publicité ne sera jamais neutre. Elle doit toujours démontrer qu’une chose est meilleure qu’une autre, et que celle-ci est également la meilleure. Pendant les années 60, la définition de la vente offensive passe du déferlement de mots et d’images rebattus sur la tête du consommateur à une créativité malicieuse, dont le but avoué consiste à mieux faire entendre la publicité. Et cela a fonctionné. Mais indépendamment de la méthode, les publicités présentées dans cet ouvrage – véritables vecteurs de l’économie capitaliste – sont régies par une priorité élémentaire : parvenir à une identification si évidente que le public va réclamer, désirer et exiger tout ce qu’on veut lui vendre. C’est cela, en un mot, la Grande Idée.
1961
Henry Dreyfuss crée le design du Land Camera Automatic 100 de Polaroid.
Lancement du magazine Show, pour lequel son directeur artistique, Henry Wolf, réalisera des couvertures inventives.
Pub « Avant/Après » de Papert, Koenig, Lois, Inc. pour les tubes de rouge à lèvres Coty.
La campagne baptisée « Génération Pepsi », de l’agence Batten, Barton, Durstine & Osborn, déclenche ce que l’on nommera la « guerre du cola ».
1963
1961
restaient inoffensifs, d’autres insipides. Parmi ces derniers, les plus mémorables sont souvent ceux consacrés aux cigarettes, comme celui-ci, pour les cigarettes à bout filtre Lucky Strike : « Montrez-moi une cigarette filtre qui mérite son titre et je suis prêt(e) à avaler mon chapeau ! » Si la blague semble laborieuse, elle devient inoubliable quand elle est accouplée à la photo d’un ravissant mannequin, coiffé d’un chapeau auquel manque un grand morceau, emporté par une morsure. Dans cette campagne, qui dura longtemps, une autre publicité montre une Vietnamienne qui sourit timidement sous son couvre-chef traditionnel en paille, et ce sera l’un des rares petits coups de chapeau, si l’on peut dire, à l’engagement politique américain en Asie du Sud-Est (vu, entre autres, comme terrain idéal pour écouler la surproduction de cigarettes). Autre pub marquante de l’époque, et constante thématique de l’expression américaine, la campagne « Soyez amis, buvez Pepsi ». Dans la plupart de ces annonces, on voit des illustrations hyperréalistes de jeunes
1962
Frank Zachary devient directeur artistique du magazine Holiday.
1963
Doyle Dane Bernbach signe une pub pour Avis, qui porte pour slogan « Nous, on redouble d’efforts ».
La « conquête de l’espace » – rétrospective sur la publicité américaine des années 1950-1960 !
1964
1963
1961
1960
pointes d’originalité. Cependant, la publicité des années 60 hérita de survivances des années 50 qui marchaient si bien à l’époque d’Eisenhower qu’il était inutile de les modifier à l’époque de Kennedy. Ainsi, la campagne pour Budweiser, « Là où il y a de la vie, il y a de la Bud », se prolongea pendant presque une génération. Les images minutieusement mises en scène de pépées ou de play-boys attablés devant de grands verres pleins du breuvage mousseux, étaient tellement ancrées dans l’imagerie populaire, que le magazine MAD, tristement célèbre pour ses pastiches publicitaires, en composa une parodie montrant un ivrogne mélancolique, et intitulée : « Pas très fier, mais très bière. » Malgré cette critique, s’assurer un slogan, un indicatif sonore ou un logo enraciné dans la langue américaine, garantissait une publicité gratuite. Les années 60 donnèrent naissance à leurs propres classiques construits sur des titres et des slogans astucieux, destinés à s’infiltrer dans le subconscient des masses. Beaucoup
La Grande Idée
L’anthropologue culturel et expert en design graphique Jim Heimann est directeur d’édition pour TASCHEN à Los Angeles. Il est également l’auteur de nombreux livres sur l’architecture, la culture pop et l’histoire de la côte ouest, de Los Angeles et d’Hollywood. Son incomparable collection privée de curiosités a déjà été exposée dans plusieurs musées à travers le monde et publiée dans des dizaines d’ouvrages. Steven Heller, co-président du département de design de la School of Visual Arts de New York et responsable de la rubrique « Visuals » du supplément Livres du New York Times, est l’auteur de plus de 120 livres sur le design, l’illustration et l’art satirique.
1964
Le Saturday Evening Post souhaite moderniser son image et se sépare de Norman Rockwell, qui aura illustré 200 couvertures.
1965
« Qui se cache derrière ces Foster Grant ? » Geer DuBois fait appel à des célébrités pour vanter cette marque de lunettes de soleil.
1970 1967
Landor & Associates dessine le fameux logo rouge de Levi’s.
Les frères Maurice et Charles Saatchi fondent leur agence éponyme à Londres.
Mid-Century Ads: Advertising from the Mad Men Era Jim Heimann, Steven Heller Relié, 2 volumes sous coffret, format : 24 x 33,6 cm, 720 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
Photo : Marcus Leith & Andrew Dunkley
Photo : Tim van De Velde/OWI
Architectes d’aujourd’hui Courants actuels dans l’architecture mondiale
Concepts dans l’espace L’art expérimental d’Olafur Eliasson
Cet ouvrage de référence permet au lecteur de pénétrer au cœur des multiples projets du Studio d’Olafur Eliasson. Il présente la majorité des installations, photographies, sculptures et projets architecturaux audacieux d’Eliasson référencés à ce jour, ainsi que des éléments sur le processus de recherche du Studio.
« Les passionnés apprécieront ce nouvel opus indispensable. »
Publié à l’origine en édition collector limitée, cet ouvrage est enfin disponible en version grand public.
—Infra Rouge, Paris
La « Maison étroite » conçue par Bassam el Okeily, au milieu d’un pâté de maisons traditionnelles à Bilzen, en Belgique. La nuit, la façade se transforme en un cube de lumière faisant office d’éclairage public.
Architecture Now! Vol. 8 Philip Jodidio Couverture souple avec rabats, format : 19,6 x 24,9 cm, 480 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99
Le très populaire « Weather Project », dans le Turbine Hall du musée Tate Modern, de Londres explore l’obsession la plus typiquement britannique : les caprices du ciel.
Studio Olafur Eliasson Philip Ursprung Relié, format : 19,7 x 25 cm, 532 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99
Photo : Marcus Leith & Andrew Dunkley
Photo : Tim van De Velde/OWI
Architectes d’aujourd’hui Courants actuels dans l’architecture mondiale
Concepts dans l’espace L’art expérimental d’Olafur Eliasson
Cet ouvrage de référence permet au lecteur de pénétrer au cœur des multiples projets du Studio d’Olafur Eliasson. Il présente la majorité des installations, photographies, sculptures et projets architecturaux audacieux d’Eliasson référencés à ce jour, ainsi que des éléments sur le processus de recherche du Studio.
« Les passionnés apprécieront ce nouvel opus indispensable. »
Publié à l’origine en édition collector limitée, cet ouvrage est enfin disponible en version grand public.
—Infra Rouge, Paris
La « Maison étroite » conçue par Bassam el Okeily, au milieu d’un pâté de maisons traditionnelles à Bilzen, en Belgique. La nuit, la façade se transforme en un cube de lumière faisant office d’éclairage public.
Architecture Now! Vol. 8 Philip Jodidio Couverture souple avec rabats, format : 19,6 x 24,9 cm, 480 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99
Le très populaire « Weather Project », dans le Turbine Hall du musée Tate Modern, de Londres explore l’obsession la plus typiquement britannique : les caprices du ciel.
Studio Olafur Eliasson Philip Ursprung Relié, format : 19,7 x 25 cm, 532 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99
Concevoir l’espace extérieur
L’installation permanente « 11 Minute Line » signée Maya Lin, qui serpente à travers le parc du château de Wanås, dans le sud de la Suède, est le plus important projet jamais réalisé pour la fondation Wanås.
Landscape Architecture Now! Philip Jodidio Couverture souple avec rabats, format : 19,6 x 24,9 cm, 416 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99
Photo : Anders Norrsell
L’architecture au-delà des murs
L’architecture paysagère est un des domaines les plus en pointe de l’architecture contemporaine. Quel que soit leur style, les espaces verts autour des maisons, des stades ou des sièges sociaux ont pris une importance considérable avec l’avènement de l’écologie et du design « vert ». Ce livre ouvre portes et fenêtres de l’architecture contemporaine sur les jardins de demain.
Concevoir l’espace extérieur
L’installation permanente « 11 Minute Line » signée Maya Lin, qui serpente à travers le parc du château de Wanås, dans le sud de la Suède, est le plus important projet jamais réalisé pour la fondation Wanås.
Landscape Architecture Now! Philip Jodidio Couverture souple avec rabats, format : 19,6 x 24,9 cm, 416 p. ¤ 29,99 / CAD 49,99
Photo : Anders Norrsell
L’architecture au-delà des murs
L’architecture paysagère est un des domaines les plus en pointe de l’architecture contemporaine. Quel que soit leur style, les espaces verts autour des maisons, des stades ou des sièges sociaux ont pris une importance considérable avec l’avènement de l’écologie et du design « vert ». Ce livre ouvre portes et fenêtres de l’architecture contemporaine sur les jardins de demain.
Photo Ruy Teixeira/Studio Ghiglieri
La culture du plastique
« Ce qui compte avant tout, c’est le produit, pas le marketing. » Quelques propos chic et choc du big boss de Kartell
Photo : Fabrizio Bergamo
L’histoire de la maison qui a rendu le plastique séduisant
TASCHEN : Vos meubles et accessoires ménagers sont célèbres pour l’étendue de leur palette de couleurs. Parmi vos designers, qui est le génie de la couleur ? Claudio Luti : La première fois que j’ai travaillé avec Philippe Starck, il est arrivé avec un nuancier Pantone japonais. Nous avions une réunion avec un grand fabriquant de plastiques spéciaux. Son catalogue ne proposait qu’un rouge, un blanc et un noir. Et voilà Starck avec ses subtiles nuances […],
suis tout le temps en train de regarder autour de moi pour voir s’il y a quelqu’un de nouveau faire entrer dans l’équipe. J’ai une longue liste de noms, tous loués par leurs pairs ou par la critique, mais je préfère regarder les choses par moi-même. Kartell est synonyme de design industriel – fonctionnel, robuste, avec une longue durée de vie. Une production en grandes quantités, mais avec un vrai contenu émotionnel. Et ce que je recherche constamment, c’est l’innovation au niveau du matériau lui-même. Nous investissons beaucoup dans la manière dont sont fabriquées nos pièces. Prenez l’Audrey de —Claudio Luti Lissoni : cette chaise [son visage s’anime et il leur dit : « Il me faut une couleur diffébrusquement] est incroyable : elle est faite rente par objet. » Ils nous ont ri au nez – de seulement deux pièces d’aluminium avec mais ils ont suivi. Et les chaises ont été un des éléments en plastique intégrés. [Il se immense succès. Cela dit, les designers lève d’un bond, se retourne et dessine le japonais comme Tokujin Yoshioka évitent contour du siège]. La partie inférieure est souvent la couleur. Quand je leur demande coulée en une seule pièce intégrant les un rouge rubis, ils me disent : « Vraiment, pieds. Ceci a permis à l’artiste de travailler Claudio, je ne sais pas… ? pourquoi pas tout sur une forme affinée – génial ! Tout dans simplement du blanc ? » [rires] cette chaise a été conçu pour être entièrement fabriqué par un robot. Du coup, le TASCHEN : Combien de tables, de chaises coût est moins élevé que si nous la fabriet de lampes Kartell lance-t-il par an ? quions en Chine. […] C’est ce que j’ai touCL : Au départ, j’ai une petite centaine de jours voulu faire avec Kartell […] : une quadesigns chaque année, et à l’arrivée, nous en lité supérieure à un prix abordable grâce à retenons dix, quinze ou vingt […] une recherche technologique de pointe. Ma Une douzaine de designers travaillent avec stratégie a été de revenir à l’excellence créanous en continu, et je les vois toutes les tive des années 1970 : ce qui compte avant trois ou quatre semaines. […] Ensuite, je tout, c’est le produit, pas le marketing.
« Kartell est synonyme de design industriel – fonctionnel, robuste, avec une longue durée de vie. Une production en grandes quantités, mais avec un vrai contenu émotionnel. »
— 61 —
L’entreprise italienne Kartell est célèbre dans le monde entier pour avoir inventé la culture du meuble et de l’aménagement intérieur en plastique. Kartell a été fondé en 1949 par Giulio Castelli, un ingénieur chimiste dont la vision était de faire quelque chose de bien avec le plastique, matériau dont le champ d’application était encore relativement inexploré à l’époque. Débute alors une fructueuse collaboration avec le grand designer Gino Colombini qui vaudra à l’entreprise son premier Compasso d’Oro en 1955. Depuis la célébration du plastique par le pop et le style jet-set, Kartell est devenu synonyme d’articles ménagers de qualité parmi les connaisseurs. Des célèbres designs d’Anna Castelli Ferrieri et Joe Colombo dans les années 1960 à des succès plus récents comme les chaises Ghost de Philippe Starck ou la lampe Cindy de Ferruccio Laviani, Kartell a choisi de travailler avec quelques uns des meilleurs designers mondiaux tout en transformant le plastique en matériau précieux à l’ère de la mondialisation. Ce volume de TASCHEN couvre toute l’histoire de la marque, décennie par décennie, explorant tous les aspects de son évolution ainsi que les qualités sociales et technologiques des produits Kartell. Il inclut également un entretien avec « M. Plastique », alias Claudio Luti, propriétaire et patron de Kartell depuis plus de vingt ans et « architecte » de son succès actuel. Ci-dessus : Campagne de publicité, 2007. Page ci-contre : Fauteuils Stone, dessinés par Marcel Wanders, sous l’œil étonné d’un phoque à l’aquarium de Gênes. Toutes les photos © Kartell.
Kartell The Culture of Plastics Hans Werner Holzwarth Relié, format : 28 x 33,5 cm, 400 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99
Photo Ruy Teixeira/Studio Ghiglieri
La culture du plastique
« Ce qui compte avant tout, c’est le produit, pas le marketing. » Quelques propos chic et choc du big boss de Kartell
Photo : Fabrizio Bergamo
L’histoire de la maison qui a rendu le plastique séduisant
TASCHEN : Vos meubles et accessoires ménagers sont célèbres pour l’étendue de leur palette de couleurs. Parmi vos designers, qui est le génie de la couleur ? Claudio Luti : La première fois que j’ai travaillé avec Philippe Starck, il est arrivé avec un nuancier Pantone japonais. Nous avions une réunion avec un grand fabriquant de plastiques spéciaux. Son catalogue ne proposait qu’un rouge, un blanc et un noir. Et voilà Starck avec ses subtiles nuances […],
suis tout le temps en train de regarder autour de moi pour voir s’il y a quelqu’un de nouveau faire entrer dans l’équipe. J’ai une longue liste de noms, tous loués par leurs pairs ou par la critique, mais je préfère regarder les choses par moi-même. Kartell est synonyme de design industriel – fonctionnel, robuste, avec une longue durée de vie. Une production en grandes quantités, mais avec un vrai contenu émotionnel. Et ce que je recherche constamment, c’est l’innovation au niveau du matériau lui-même. Nous investissons beaucoup dans la manière dont sont fabriquées nos pièces. Prenez l’Audrey de —Claudio Luti Lissoni : cette chaise [son visage s’anime et il leur dit : « Il me faut une couleur diffébrusquement] est incroyable : elle est faite rente par objet. » Ils nous ont ri au nez – de seulement deux pièces d’aluminium avec mais ils ont suivi. Et les chaises ont été un des éléments en plastique intégrés. [Il se immense succès. Cela dit, les designers lève d’un bond, se retourne et dessine le japonais comme Tokujin Yoshioka évitent contour du siège]. La partie inférieure est souvent la couleur. Quand je leur demande coulée en une seule pièce intégrant les un rouge rubis, ils me disent : « Vraiment, pieds. Ceci a permis à l’artiste de travailler Claudio, je ne sais pas… ? pourquoi pas tout sur une forme affinée – génial ! Tout dans simplement du blanc ? » [rires] cette chaise a été conçu pour être entièrement fabriqué par un robot. Du coup, le TASCHEN : Combien de tables, de chaises coût est moins élevé que si nous la fabriet de lampes Kartell lance-t-il par an ? quions en Chine. […] C’est ce que j’ai touCL : Au départ, j’ai une petite centaine de jours voulu faire avec Kartell […] : une quadesigns chaque année, et à l’arrivée, nous en lité supérieure à un prix abordable grâce à retenons dix, quinze ou vingt […] une recherche technologique de pointe. Ma Une douzaine de designers travaillent avec stratégie a été de revenir à l’excellence créanous en continu, et je les vois toutes les tive des années 1970 : ce qui compte avant trois ou quatre semaines. […] Ensuite, je tout, c’est le produit, pas le marketing.
« Kartell est synonyme de design industriel – fonctionnel, robuste, avec une longue durée de vie. Une production en grandes quantités, mais avec un vrai contenu émotionnel. »
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L’entreprise italienne Kartell est célèbre dans le monde entier pour avoir inventé la culture du meuble et de l’aménagement intérieur en plastique. Kartell a été fondé en 1949 par Giulio Castelli, un ingénieur chimiste dont la vision était de faire quelque chose de bien avec le plastique, matériau dont le champ d’application était encore relativement inexploré à l’époque. Débute alors une fructueuse collaboration avec le grand designer Gino Colombini qui vaudra à l’entreprise son premier Compasso d’Oro en 1955. Depuis la célébration du plastique par le pop et le style jet-set, Kartell est devenu synonyme d’articles ménagers de qualité parmi les connaisseurs. Des célèbres designs d’Anna Castelli Ferrieri et Joe Colombo dans les années 1960 à des succès plus récents comme les chaises Ghost de Philippe Starck ou la lampe Cindy de Ferruccio Laviani, Kartell a choisi de travailler avec quelques uns des meilleurs designers mondiaux tout en transformant le plastique en matériau précieux à l’ère de la mondialisation. Ce volume de TASCHEN couvre toute l’histoire de la marque, décennie par décennie, explorant tous les aspects de son évolution ainsi que les qualités sociales et technologiques des produits Kartell. Il inclut également un entretien avec « M. Plastique », alias Claudio Luti, propriétaire et patron de Kartell depuis plus de vingt ans et « architecte » de son succès actuel. Ci-dessus : Campagne de publicité, 2007. Page ci-contre : Fauteuils Stone, dessinés par Marcel Wanders, sous l’œil étonné d’un phoque à l’aquarium de Gênes. Toutes les photos © Kartell.
Kartell The Culture of Plastics Hans Werner Holzwarth Relié, format : 28 x 33,5 cm, 400 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99
Des idées qui font évoluer le design Rétrospective intégrale de FUSE, l’incontournable publication expérimentale
Livre conçu par Neville Brody en personne ! Cette édition spéciale comprend : – 10 affiches exclusives des éditions de FUSE19 et FUSE20 encore inédites – Des affiches réalisées par les designers typographiques les plus célèbres et les plus innovants des vingt dernières années – Une carte à code pour télécharger les polices des numéros 19 et 20 – L’intégralité des numéros 1 à 18 épuisés
FUSE 1–20 Neville Brody, Jon Wozencroft Couverture souple, 10 affiches, étui, accès à une bibliothèque de polices en ligne, format : 17,1 x 21,9 cm, 416 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
Des idées qui font évoluer le design Rétrospective intégrale de FUSE, l’incontournable publication expérimentale
Livre conçu par Neville Brody en personne ! Cette édition spéciale comprend : – 10 affiches exclusives des éditions de FUSE19 et FUSE20 encore inédites – Des affiches réalisées par les designers typographiques les plus célèbres et les plus innovants des vingt dernières années – Une carte à code pour télécharger les polices des numéros 19 et 20 – L’intégralité des numéros 1 à 18 épuisés
FUSE 1–20 Neville Brody, Jon Wozencroft Couverture souple, 10 affiches, étui, accès à une bibliothèque de polices en ligne, format : 17,1 x 21,9 cm, 416 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
Photo : Elmar Ludwig/John Hinde Collection
London calling
Un périple photographique dans l’histoire d’une ville mythique
« Dans une décennie dominée par la jeunesse, Londres explose. Elle swingue : c’est l’endroit où il faut être ». —Time Magazine, 15 avril 1966, extrait du célèbre article « Swinging London »
Photo : Elmar Ludwig/John Hinde Collection
London calling
Un périple photographique dans l’histoire d’une ville mythique
« Dans une décennie dominée par la jeunesse, Londres explose. Elle swingue : c’est l’endroit où il faut être ». —Time Magazine, 15 avril 1966, extrait du célèbre article « Swinging London »
Photo : Bill Brandt Archive
« On reconnaît les grands combattants à la capacité qu’ils ont à se relever après avoir été mis à terre. C’est ce que fait Londres tous les matins. »
Photo : Hulton-Deutsch Collection/Corbis
—Extrait du documentaire London Can Take It, 1940
Double-page précédente : Depuis 1954, l’immense enseigne lumineuse de Coca-Cola domine Piccadilly Circus, ainsi transformé en équivalent londonien (certes plus modeste) de Times Square, années 1960. Ci-dessus : Des enfants prennent un bain de soleil autour de l’ancienne piscine à ciel ouvert située sur la terrasse de l’Oasis Leisure Centre, à Covent Garden. Des bains et des lavoirs ont existé sur ce site depuis 1853. Page ci-contre : Image romantique d’une femme paisiblement endormie alors que les faisceaux lumineux qui ratissent le ciel à la recherche de bombardiers projettent la silhouette du profil de son fiancé sur l’oreiller, vers 1940.
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Photo : Bill Brandt Archive
« On reconnaît les grands combattants à la capacité qu’ils ont à se relever après avoir été mis à terre. C’est ce que fait Londres tous les matins. »
Photo : Hulton-Deutsch Collection/Corbis
—Extrait du documentaire London Can Take It, 1940
Double-page précédente : Depuis 1954, l’immense enseigne lumineuse de Coca-Cola domine Piccadilly Circus, ainsi transformé en équivalent londonien (certes plus modeste) de Times Square, années 1960. Ci-dessus : Des enfants prennent un bain de soleil autour de l’ancienne piscine à ciel ouvert située sur la terrasse de l’Oasis Leisure Centre, à Covent Garden. Des bains et des lavoirs ont existé sur ce site depuis 1853. Page ci-contre : Image romantique d’une femme paisiblement endormie alors que les faisceaux lumineux qui ratissent le ciel à la recherche de bombardiers projettent la silhouette du profil de son fiancé sur l’oreiller, vers 1940.
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Photo : Mirrorpix
Photo : Inge Morath Foundation/ Magnum Photos/Agentur Focus
Photo : B. Anthony Stewart/ National Geographic Society/Corbis
Page ci-contre : L’Union Jack prêt à être hissé sur la tour Victoria du palais de Westminster, 1946. En haut : Les balcons des appartements des Queen Mary’s Buildings, dans Stillington Street, Victoria, fournissaient une salle naturelle pour voir le spectacle donné en juillet 1953 pour les enfants par le Conseil de la Ville de Westminster dans le cadre de l’action « Vacances à la maison », 1953. Ci-dessous : Un magasin de quartier à Chelsea. Les Regency Terraces (à droite) comptent aujourd’hui parmi les immeubles les plus chics du pays, 1955.
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Photo : Mirrorpix
Photo : Inge Morath Foundation/ Magnum Photos/Agentur Focus
Photo : B. Anthony Stewart/ National Geographic Society/Corbis
Page ci-contre : L’Union Jack prêt à être hissé sur la tour Victoria du palais de Westminster, 1946. En haut : Les balcons des appartements des Queen Mary’s Buildings, dans Stillington Street, Victoria, fournissaient une salle naturelle pour voir le spectacle donné en juillet 1953 pour les enfants par le Conseil de la Ville de Westminster dans le cadre de l’action « Vacances à la maison », 1953. Ci-dessous : Un magasin de quartier à Chelsea. Les Regency Terraces (à droite) comptent aujourd’hui parmi les immeubles les plus chics du pays, 1955.
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Un observateur du Swinging London
« La plupart des clients préféraient tout simplement entrer, dénicher quelques vêtements et ressortir. Le message officiel de la direction était que poursuivre les voleurs à l’étalage n’était pas sympa. »
Barry Miles se souvient des Sixties à Londres
monde, les conservateurs criaient au scandale devant les deux dernières exportations britanniques : les cheveux longs pour les garçons et la minijupe pour les filles. Les années soixante à Londres démarrèrent en noir et blanc et se terminèrent dans une explosion de couleurs, comme l’illustrent les Beatles, dont l’iconographie commença en noir et blanc contrasté et qui achevèrent la décennie comme les maîtres du psychédélisme, tout en fleurs et dentelles. Lorsqu’ils
Photo : Terry O’Neill/Hulton Archive/Getty Images
Au début des années soixante, Londres la tranquille prit le monde par surprise en produisant ce qu’il se faisait de mieux et de plus novateur en musique, en art, en théâtre, en mode et en cinéma. Le rock and roll britannique dominait le hit-parade US ; partout on faisait la queue pour voir le dernier James Bond ; les touristes se ruaient à Londres pour assister à la nouvelle pièce de Joe Orton ; New York ne jurait plus que par les œuvres Op Art de Bridget Riley. Partout dans le
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déménagèrent de Liverpool à Londres en 1963, la ville se remettait encore péniblement de la guerre. […] Toutefois, il y avait de l’euphorie dans l’air et ils en faisaient partie. […] Les baby-boomers étaient devenus de jeunes adultes. 40 pour 100 de la population avait moins de 25 ans et c’était une époque de plein emploi : les jeunes avaient de l’argent et voulaient le dépenser. John Stephen créait des vêtements moulants dans un style Mod à l’italienne qui étaient accessibles à toutes les bourses et révolutionnèrent la mode masculine. Il transforma la petite ruelle tranquille de Carnaby Street en la rue la plus branchée du monde. Quinze des boutiques qui s’y trouvaient lui appartenaient dont Mod Male, Domino Male, His Clothes et, naturellement, John Stephen. Jusqu’aux années soixante, après le lycée, les jeunes filles s’habillaient comme leurs mères. Mary Quant y remédia quand elle ouvrit sa boutique Bazaar dans Kings Road, à Chelsea en 1955. Elle dessinait des vêtements pour des femmes actives aimant faire la fête […] Les clientes s’arrachaient ses minijupes, lancées en 1963, et ses petits hauts […] Suivant l’exemple de Mary Quant, les boutiques de mode fleurirent un peu partout […] En 1967, le grand Londres comptait plus de 2 000 boutiques. Les mannequins de Mary Quant devinrent des célébrités à part entière, notamment Twiggy et Jean Shrimpton qui incarnaient l’esprit du « Swinging London », expression inventée par le Time qui, le 15 avril 1966, publia à la une un article de Phil Halasz : « Ce printemps, plus que jamais depuis les temps modernes, Londres a le vent en poupe. L’ancienne élégance et la nouvelle opulence s’entremêlent dans un tourbillon étourdissant de Op et de Pop. » Le « Op » renvoie à l’art optique qui était alors à la mode. La galerie de Victor Musgrave, Gallery One, présenta pour la première fois les œuvres de Bridget Riley en 1962. À la galerie Signals, on pouvait voir les objets de Taki suspendus dans des champs magnétiques ainsi que les créations cinétiques hypnotiques de Jésus-Rafael Soto. Lorsque Signals ferma, de nombreux artistes passèrent chez Indica, surtout célèbre pour avoir présenté le travail de Yoko Ono en Angleterre, et John Lennon à Yoko Ono. Indica avait d’autres liens avec les Beatles : Paul McCartney avait aidé à monter les étagères et à peindre les murs. Il dessina également le papier d’emballage. C’est encore à Indica que Lennon découvrit le mantra
« Turn off your mind, relax and float downstream » (« Éteins ton esprit, détendstoi et laisse-toi porter par le courant ») dans un livre de Timothy Leary. La « Pop » dans l’article de Halasz renvoyait naturellement à la grande révolution du rock and roll anglais, menée par les Beatles qui furent rapidement suivis par les Rolling Stones, les Who, les Kinks, les Animals, les Moody Blues, les Hollies et des douzaines d’autres groupes, une explosion d’énergie juvénile qui ne tarda pas à devenir planétaire. Une série d’établissements ouvrirent pour accueillir cette nouvelle aristocratie du rock, à commencer par Ad Lib, une discothèque tapissée de miroirs et disposant d’une terrasse d’où l’on voyait tout le West End. Le propriétaire avait compris que sa clientèle aimait par-dessus tout se regarder ellemême. Elle n’accueillait pas uniquement l’élite de la Pop mais également de jeunes acteurs comme Michael Caine ainsi que les photographes du East End David Bailey et Terry Donovan, qui avaient supplanté dans le monde de la mode les photographes traditionnels de la haute société. Ad Lib fut détruite par un incendie en 1965 mais, déjà à l’époque, la jeunesse dorée avait commencé à la déserter pour affluer au Scotch of St. James. Partout où allaient les Beatles et les Stones, les autres suivaient. Le vendredi soir, Vicki Wickham, le producteur de Ready Steady Go, sans doute la meilleure émission télévisée de rock jamais réalisée, débarquait avec une flopée de stars pour le concert hebdomadaire : les Supremes, James
« 40 % de la population avait moins de 25 ans et c’était une époque de plein emploi : les jeunes avaient de l’argent et voulaient le dépenser. » Brown, les Ronettes, Rod Stewart ou Tom Jones. Les Moody Blues y passaient tellement de temps qu’une banquette fut baptisée « le coin des Moody Blues ». Puis ouvrit le Bag O-Nails, où Jimmy Hendrix faisait des jams au petit matin et où les Beatles venaient manger un steak frites après leurs séances d’enregistrement de Sgt. Pepper. C’est là que Paul McCartney rencontra Linda. Le Swinging London céda le pas au Summer of Love quand Allen Ginsberg présida un ras-
Photo : Bill Zygmant/Rex Features
—Christopher Sandford, biographe de Paul McCartney à propos des boutiques Apple
semblement pour la légalisation de la marijuana à Hyde Park. […] Le phénomène underground londonien (comme s’appelaient les hippies) vit le jour en juillet 1965 lors d’une immense lecture de poésie rassemblant Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Gregory Corso et bien d’autres poètes de la Beat Generation au Royal Albert Hall, qui pouvait accueillir sept mille personnes. Pour la première fois, des étudiants, des acteurs, des photographes, des psychiatres alternatifs, des poètes et des artistes se trouvaient réunis en un même endroit et se rendaient compte qu’ils formaient une communauté distincte. Ils lancèrent aussitôt leur propre journal pour s’adresser à leurs semblables. International Times, plus connu sous l’abréviation IT, offrait une vue alternative sur l’actualité, tout en informant ses lecteurs sur le cours du hash au Népal. Il fut rapidement suivi du magazine Oz, un journal hédoniste hippy en couleurs (à vrai dire, tellement coloré que le texte était parfois illisible). Il fallait absolument en avoir un exemplaire sous le bras quand vous descendiez Kings — 71 —
Road pour faire votre shopping chez Granny Takes Trip, Hung on You ou Dandy Fashions, les nouvelles boutiques de mode dirigées par et pour les hippies et les rocks stars. Les hippies avaient leur boîte de nuit, le UFO Club, où se produisaient régulièrement les Soft Machine et les Pink Floyd […] L’événement underground le plus spectaculaire de tous fut le « 24 Hour Technicolor Dream » organisé par IT : quarante et un groupes se réunirent pour une nuit folle de concert au Alexandra Palace, un immense bâtiment en verre et fonte à Muswell Hill. Le moment fort du rassemblement se produisit à l’aube, quand les premières lueurs du jour illuminèrent l’immense rosace de l’aile lorsque les Pink Floyd jouèrent Interstellar Overdrive, l’une des chansons les plus emblématiques de la scène underground. Inévitablement, cet âge d’or se termina, même si certains considèrent qu’il s’est étendu des Beatles aux punks : de 1963 à 1977. Quoi qu’il en soit, pour une brève période vers la fin du siècle dernier, Londres fut le centre du monde.
Un observateur du Swinging London
« La plupart des clients préféraient tout simplement entrer, dénicher quelques vêtements et ressortir. Le message officiel de la direction était que poursuivre les voleurs à l’étalage n’était pas sympa. »
Barry Miles se souvient des Sixties à Londres
monde, les conservateurs criaient au scandale devant les deux dernières exportations britanniques : les cheveux longs pour les garçons et la minijupe pour les filles. Les années soixante à Londres démarrèrent en noir et blanc et se terminèrent dans une explosion de couleurs, comme l’illustrent les Beatles, dont l’iconographie commença en noir et blanc contrasté et qui achevèrent la décennie comme les maîtres du psychédélisme, tout en fleurs et dentelles. Lorsqu’ils
Photo : Terry O’Neill/Hulton Archive/Getty Images
Au début des années soixante, Londres la tranquille prit le monde par surprise en produisant ce qu’il se faisait de mieux et de plus novateur en musique, en art, en théâtre, en mode et en cinéma. Le rock and roll britannique dominait le hit-parade US ; partout on faisait la queue pour voir le dernier James Bond ; les touristes se ruaient à Londres pour assister à la nouvelle pièce de Joe Orton ; New York ne jurait plus que par les œuvres Op Art de Bridget Riley. Partout dans le
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déménagèrent de Liverpool à Londres en 1963, la ville se remettait encore péniblement de la guerre. […] Toutefois, il y avait de l’euphorie dans l’air et ils en faisaient partie. […] Les baby-boomers étaient devenus de jeunes adultes. 40 pour 100 de la population avait moins de 25 ans et c’était une époque de plein emploi : les jeunes avaient de l’argent et voulaient le dépenser. John Stephen créait des vêtements moulants dans un style Mod à l’italienne qui étaient accessibles à toutes les bourses et révolutionnèrent la mode masculine. Il transforma la petite ruelle tranquille de Carnaby Street en la rue la plus branchée du monde. Quinze des boutiques qui s’y trouvaient lui appartenaient dont Mod Male, Domino Male, His Clothes et, naturellement, John Stephen. Jusqu’aux années soixante, après le lycée, les jeunes filles s’habillaient comme leurs mères. Mary Quant y remédia quand elle ouvrit sa boutique Bazaar dans Kings Road, à Chelsea en 1955. Elle dessinait des vêtements pour des femmes actives aimant faire la fête […] Les clientes s’arrachaient ses minijupes, lancées en 1963, et ses petits hauts […] Suivant l’exemple de Mary Quant, les boutiques de mode fleurirent un peu partout […] En 1967, le grand Londres comptait plus de 2 000 boutiques. Les mannequins de Mary Quant devinrent des célébrités à part entière, notamment Twiggy et Jean Shrimpton qui incarnaient l’esprit du « Swinging London », expression inventée par le Time qui, le 15 avril 1966, publia à la une un article de Phil Halasz : « Ce printemps, plus que jamais depuis les temps modernes, Londres a le vent en poupe. L’ancienne élégance et la nouvelle opulence s’entremêlent dans un tourbillon étourdissant de Op et de Pop. » Le « Op » renvoie à l’art optique qui était alors à la mode. La galerie de Victor Musgrave, Gallery One, présenta pour la première fois les œuvres de Bridget Riley en 1962. À la galerie Signals, on pouvait voir les objets de Taki suspendus dans des champs magnétiques ainsi que les créations cinétiques hypnotiques de Jésus-Rafael Soto. Lorsque Signals ferma, de nombreux artistes passèrent chez Indica, surtout célèbre pour avoir présenté le travail de Yoko Ono en Angleterre, et John Lennon à Yoko Ono. Indica avait d’autres liens avec les Beatles : Paul McCartney avait aidé à monter les étagères et à peindre les murs. Il dessina également le papier d’emballage. C’est encore à Indica que Lennon découvrit le mantra
« Turn off your mind, relax and float downstream » (« Éteins ton esprit, détendstoi et laisse-toi porter par le courant ») dans un livre de Timothy Leary. La « Pop » dans l’article de Halasz renvoyait naturellement à la grande révolution du rock and roll anglais, menée par les Beatles qui furent rapidement suivis par les Rolling Stones, les Who, les Kinks, les Animals, les Moody Blues, les Hollies et des douzaines d’autres groupes, une explosion d’énergie juvénile qui ne tarda pas à devenir planétaire. Une série d’établissements ouvrirent pour accueillir cette nouvelle aristocratie du rock, à commencer par Ad Lib, une discothèque tapissée de miroirs et disposant d’une terrasse d’où l’on voyait tout le West End. Le propriétaire avait compris que sa clientèle aimait par-dessus tout se regarder ellemême. Elle n’accueillait pas uniquement l’élite de la Pop mais également de jeunes acteurs comme Michael Caine ainsi que les photographes du East End David Bailey et Terry Donovan, qui avaient supplanté dans le monde de la mode les photographes traditionnels de la haute société. Ad Lib fut détruite par un incendie en 1965 mais, déjà à l’époque, la jeunesse dorée avait commencé à la déserter pour affluer au Scotch of St. James. Partout où allaient les Beatles et les Stones, les autres suivaient. Le vendredi soir, Vicki Wickham, le producteur de Ready Steady Go, sans doute la meilleure émission télévisée de rock jamais réalisée, débarquait avec une flopée de stars pour le concert hebdomadaire : les Supremes, James
« 40 % de la population avait moins de 25 ans et c’était une époque de plein emploi : les jeunes avaient de l’argent et voulaient le dépenser. » Brown, les Ronettes, Rod Stewart ou Tom Jones. Les Moody Blues y passaient tellement de temps qu’une banquette fut baptisée « le coin des Moody Blues ». Puis ouvrit le Bag O-Nails, où Jimmy Hendrix faisait des jams au petit matin et où les Beatles venaient manger un steak frites après leurs séances d’enregistrement de Sgt. Pepper. C’est là que Paul McCartney rencontra Linda. Le Swinging London céda le pas au Summer of Love quand Allen Ginsberg présida un ras-
Photo : Bill Zygmant/Rex Features
—Christopher Sandford, biographe de Paul McCartney à propos des boutiques Apple
semblement pour la légalisation de la marijuana à Hyde Park. […] Le phénomène underground londonien (comme s’appelaient les hippies) vit le jour en juillet 1965 lors d’une immense lecture de poésie rassemblant Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Gregory Corso et bien d’autres poètes de la Beat Generation au Royal Albert Hall, qui pouvait accueillir sept mille personnes. Pour la première fois, des étudiants, des acteurs, des photographes, des psychiatres alternatifs, des poètes et des artistes se trouvaient réunis en un même endroit et se rendaient compte qu’ils formaient une communauté distincte. Ils lancèrent aussitôt leur propre journal pour s’adresser à leurs semblables. International Times, plus connu sous l’abréviation IT, offrait une vue alternative sur l’actualité, tout en informant ses lecteurs sur le cours du hash au Népal. Il fut rapidement suivi du magazine Oz, un journal hédoniste hippy en couleurs (à vrai dire, tellement coloré que le texte était parfois illisible). Il fallait absolument en avoir un exemplaire sous le bras quand vous descendiez Kings — 71 —
Road pour faire votre shopping chez Granny Takes Trip, Hung on You ou Dandy Fashions, les nouvelles boutiques de mode dirigées par et pour les hippies et les rocks stars. Les hippies avaient leur boîte de nuit, le UFO Club, où se produisaient régulièrement les Soft Machine et les Pink Floyd […] L’événement underground le plus spectaculaire de tous fut le « 24 Hour Technicolor Dream » organisé par IT : quarante et un groupes se réunirent pour une nuit folle de concert au Alexandra Palace, un immense bâtiment en verre et fonte à Muswell Hill. Le moment fort du rassemblement se produisit à l’aube, quand les premières lueurs du jour illuminèrent l’immense rosace de l’aile lorsque les Pink Floyd jouèrent Interstellar Overdrive, l’une des chansons les plus emblématiques de la scène underground. Inévitablement, cet âge d’or se termina, même si certains considèrent qu’il s’est étendu des Beatles aux punks : de 1963 à 1977. Quoi qu’il en soit, pour une brève période vers la fin du siècle dernier, Londres fut le centre du monde.
Londres chérie
Photo : Corbis
La capitale britannique célébrée dans toute sa diversité
Samuel Johnson est l’auteur de la fameuse formule « Quand un homme est fatigué de Londres, c’est qu’il est fatigué de la vie ». Londres la mythique, avec son histoire, son architecture, ses monuments emblématiques, ses rues, son style, la nonchalance, l’orgueil et la bravoure de ses habitants, est dépeinte dans des centaines de photographies envoûtantes tirées d’un vaste éventail d’archives du monde entier. Si Londres est une métropole tentaculaire en constante évolution, ses habitants ont toujours fait preuve, au cours de son passé complexe et de son présent en pleine mutation, d’un humour constant, d’un caractère unique et d’un entêtement à toute épreuve. Ce livre est un hommage à tous les Londoniens, à leur ville et à leur histoire. Au fil d’innombrables clichés – dont certains inédits –, l’histoire de Londres est déroulée sur fond de centaines de citations, de récits vivants et de références majeures au cinéma, à l’édition et à la scène musicale. Du Londres victorien aux folles Sixties, de la bataille d’Angleterre au mouvement punk, du Festival of Britain aux Jeux olympiques de 2012, des rues pavées enveloppés de brouillard aux prouesses architecturales des célébrations du millénaire, des pubs encanaillés aux clubs feutrés, des mariages royaux aux rave parties, du charme de l’East End aux merveilles de Westminster, des filles de Chelsea aux hippies de Hoxton, du pouvoir à la gloire : au fil de photographies étonnantes, reproduites en grand format à l’image de la ville, Londres reçoit enfin l’hommage photographique qu’elle mérite. En haut : La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres sous l’égide du credo olympique de Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes, 1948. Page 70 : Le photographe David Bailey expliquant une pose au mannequin Jean Shrimpton, vers 1967. Page 71 : La première Apple Boutique, décorée par le collectif de design hollandais The Fool, créateur de la peinture de façade, était située à l’angle de Paddington Street et de Baker Street. Le conseil municipal de Westminster prononça l’injonction de repeindre la peinture murale psychédélique, 1967.
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Watch out for the collector’s edition designed by
Plus d’informations sur www.taschen.com
Reuel Golden édite des livres de photographie chez TASCHEN, dont New York: Portrait of a City. Ancien rédacteur en chef du British Journal of Photography et de Photo District News, il a publié Masters of Photography et Witness: The World’s Greatest News Photographers avant de rejoindre les rangs de TASCHEN. Né à Londres, où il a grandi, il vit aujourd’hui à Brooklyn. Le coauteur Barry Miles fut le copropriétaire, dans les années 1960, de l’Indica Gallery et contribua au lancement d’International Times. Auteur prolifique, il a signé des biographies de Frank Zappa, Paul McCartney, Allen Ginsberg ainsi que London Calling: A Countercultural History of London Since 1945 et In the Seventies: Adventures in the Counterculture.
London. Portrait d’une ville Reuel Golden (Éd.) Relié, format : 25 x 34 cm, 552 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99
Londres chérie
Photo : Corbis
La capitale britannique célébrée dans toute sa diversité
Samuel Johnson est l’auteur de la fameuse formule « Quand un homme est fatigué de Londres, c’est qu’il est fatigué de la vie ». Londres la mythique, avec son histoire, son architecture, ses monuments emblématiques, ses rues, son style, la nonchalance, l’orgueil et la bravoure de ses habitants, est dépeinte dans des centaines de photographies envoûtantes tirées d’un vaste éventail d’archives du monde entier. Si Londres est une métropole tentaculaire en constante évolution, ses habitants ont toujours fait preuve, au cours de son passé complexe et de son présent en pleine mutation, d’un humour constant, d’un caractère unique et d’un entêtement à toute épreuve. Ce livre est un hommage à tous les Londoniens, à leur ville et à leur histoire. Au fil d’innombrables clichés – dont certains inédits –, l’histoire de Londres est déroulée sur fond de centaines de citations, de récits vivants et de références majeures au cinéma, à l’édition et à la scène musicale. Du Londres victorien aux folles Sixties, de la bataille d’Angleterre au mouvement punk, du Festival of Britain aux Jeux olympiques de 2012, des rues pavées enveloppés de brouillard aux prouesses architecturales des célébrations du millénaire, des pubs encanaillés aux clubs feutrés, des mariages royaux aux rave parties, du charme de l’East End aux merveilles de Westminster, des filles de Chelsea aux hippies de Hoxton, du pouvoir à la gloire : au fil de photographies étonnantes, reproduites en grand format à l’image de la ville, Londres reçoit enfin l’hommage photographique qu’elle mérite. En haut : La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres sous l’égide du credo olympique de Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes, 1948. Page 70 : Le photographe David Bailey expliquant une pose au mannequin Jean Shrimpton, vers 1967. Page 71 : La première Apple Boutique, décorée par le collectif de design hollandais The Fool, créateur de la peinture de façade, était située à l’angle de Paddington Street et de Baker Street. Le conseil municipal de Westminster prononça l’injonction de repeindre la peinture murale psychédélique, 1967.
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Reuel Golden édite des livres de photographie chez TASCHEN, dont New York: Portrait of a City. Ancien rédacteur en chef du British Journal of Photography et de Photo District News, il a publié Masters of Photography et Witness: The World’s Greatest News Photographers avant de rejoindre les rangs de TASCHEN. Né à Londres, où il a grandi, il vit aujourd’hui à Brooklyn. Le coauteur Barry Miles fut le copropriétaire, dans les années 1960, de l’Indica Gallery et contribua au lancement d’International Times. Auteur prolifique, il a signé des biographies de Frank Zappa, Paul McCartney, Allen Ginsberg ainsi que London Calling: A Countercultural History of London Since 1945 et In the Seventies: Adventures in the Counterculture.
London. Portrait d’une ville Reuel Golden (Éd.) Relié, format : 25 x 34 cm, 552 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99
Cinq garçons dans le vent Dans les coulisses de la Beatlemania
Devenu légendaire, le passage des Beatles dans l’émission de variétés Ed Sullivan Show fut suivi par près de 75 millions de téléspectateurs, New York 1964.
Début 1964, Harry Benson s’apprête à monter dans un avion pour une mission en Afrique quand il reçoit un appel de Londres. Le chef du service photo du Daily Express lui annonce qu’il va finalement suivre les Beatles à Paris pour immortaliser la Beatlemania qui fait alors rage en France. C’est le début d’un voyage qu’il n’oubliera jamais.
Cinq garçons dans le vent Dans les coulisses de la Beatlemania
Devenu légendaire, le passage des Beatles dans l’émission de variétés Ed Sullivan Show fut suivi par près de 75 millions de téléspectateurs, New York 1964.
Début 1964, Harry Benson s’apprête à monter dans un avion pour une mission en Afrique quand il reçoit un appel de Londres. Le chef du service photo du Daily Express lui annonce qu’il va finalement suivre les Beatles à Paris pour immortaliser la Beatlemania qui fait alors rage en France. C’est le début d’un voyage qu’il n’oubliera jamais.
Ma virée avec les Fab Four Harry Benson se souvient du contrat qui a changé sa vie
Je suis né à Glasgow mais j’ai grandi dans sa banlieue. Mon père était zoologiste. Fondateur du zoo de Glasgow, il écrivait des articles et était passionné de photographie. J’ai aimé l’école jusqu’à l’âge de six ans, puis les ennuis ont commencé. L’éducation était très importante en Écosse mais, en dehors de l’histoire et de l’art, j’étais nul. J’ai quitté l’école à treize ans. Mon rêve était de devenir gardien de but pour l’Écosse. J’ai fait quelques essais dans des équipes de Glasgow, mais je n’ai jamais progressé au-delà d’un certain niveau. Il y a des parallèles entre le photographe et le gardien de but : vous êtes seul, vous n’avez pas droit à l’erreur et vous devez prendre vos décisions au quart de tour. Le sport m’a donné de l’assurance sur le plan physique. Les autres joueurs étaient des fils de mineurs, des petits durs, et j’ai appris à me défendre. Je devais avoir une quinzaine d’années quand mon père m’a offert mon premier appareil photo, mais cela n’a pas révolutionné ma vie. En fait, je l’ai troqué pour m’acheter un blouson qui était présenté dans une vitrine comme « le nouveau look Robert Mitchum ». Ce soir-là, mon père m’a passé un sacré savon. Cependant, nous avions une chambre noire à la maison et, avec le temps, j’ai fini par attraper le virus de la photo. J’ai commencé en photographiant des mariages catholiques à Glasgow. C’était dur, les gens étaient pauvres et, si on ratait une photo, on ne pouvait pas la refaire. Ces mariages m’ont appris
la discipline et m’ont permis d’acquérir de très précieuses compétences en relations humaines.
L’appel de la presse
J’ai travaillé dans une agence photographique située sur les berges du Loch Lomond pendant environ un an avant de décrocher ma première vraie opportunité : photographier pour le Hamilton Advertiser, qui était alors le plus grand hebdomadaire écossais. Je voyageais dans tout le Lanarkshire, principalement en bus, pour photographier des réceptions de dames patronnesses, des kermesses, des événements sportifs, et cetera. C’était épuisant mais je savais que je tenais là une chance de m’en sortir. J’étais comme un rat qui venait de s’échapper de sa cage. Je me suis rendu une dizaine de fois à Londres par le train de nuit afin de montrer mon portfolio à des chefs de service photographique de Fleet Street. Fleet Street était alors le centre du monde de la presse et c’était là que je voulais faire carrière. On me refusait sans cesse puis, un jour de 1956, un assistant de Freddie Wackett, le chef du service photographique du Daily Sketch, m’a appelé pour me confier une mission. Il y avait eu un meurtre sur un terrain de golf à East Kilbride (l’œuvre d’un tueur en série appelé Peter Manuel). J’ai eu la chance de pouvoir photographier de près le lieu du crime alors que les autres photographes avaient été maintenus à cent cinquante mètres de distance. C’était parce que
j’étais arrivé en retard avec ma vespa et que la police était déjà repartie. Le Daily Sketch a fini par m’engager à plein temps comme photographe pour l’Écosse. À certains égards, ce fut la meilleure période de ma vie. Je gagnais un salaire correct, j’ai pu m’acheter une voiture et, surtout, j’avais le pied à l’étrier. J’étais sans pitié. Je ne voulais pas simplement supplanter mes concurrents, je voulais les éliminer. Dans mon esprit, c’était clair : aussi ennuyeuse ma mission soit-elle, j’en reviendrais avec une bonne photo, voire une très bonne. J’ai ensuite déménagé à Londres, toujours au service du Daily Sketch. Je supportais très bien la pression quotidienne. En 1958, je suis entré au Daily Express. Le journal appartenait au légendaire lord Beaverbrook, qui fut pour moi un mentor très important. À cette époque, c’était un excellent canard. Je photographiais des membres de la famille royale, des politiciens, des stars de cinéma de passage à Londres, mais on m’envoyait également en mission à l’étranger. On avait intérêt à rapporter le bon cliché, autrement on risquait de recevoir un appel du vieux à 23h30 nous disant que le Daily Mail ou le Daily Mirror nous avait grillés en publiant une Page ci-contre : L’arrivée à l’aéroport JFK. Les Beatles se retournent pour sourire à Benson, 7 février 1964. Ci-dessus : Les Beatles en train de composer I Feel Fine à l’hôtel George V, Paris 1964. Ci-contre : Lorsque John [Lennon] déclara que les Beatles étaient plus populaires que Jésus, des gens brûlèrent leurs disques dans les États du Sud. John est assis seul dans son coin après avoir exprimé ses regrets devant la presse, Chicago 1966.
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Ma virée avec les Fab Four Harry Benson se souvient du contrat qui a changé sa vie
Je suis né à Glasgow mais j’ai grandi dans sa banlieue. Mon père était zoologiste. Fondateur du zoo de Glasgow, il écrivait des articles et était passionné de photographie. J’ai aimé l’école jusqu’à l’âge de six ans, puis les ennuis ont commencé. L’éducation était très importante en Écosse mais, en dehors de l’histoire et de l’art, j’étais nul. J’ai quitté l’école à treize ans. Mon rêve était de devenir gardien de but pour l’Écosse. J’ai fait quelques essais dans des équipes de Glasgow, mais je n’ai jamais progressé au-delà d’un certain niveau. Il y a des parallèles entre le photographe et le gardien de but : vous êtes seul, vous n’avez pas droit à l’erreur et vous devez prendre vos décisions au quart de tour. Le sport m’a donné de l’assurance sur le plan physique. Les autres joueurs étaient des fils de mineurs, des petits durs, et j’ai appris à me défendre. Je devais avoir une quinzaine d’années quand mon père m’a offert mon premier appareil photo, mais cela n’a pas révolutionné ma vie. En fait, je l’ai troqué pour m’acheter un blouson qui était présenté dans une vitrine comme « le nouveau look Robert Mitchum ». Ce soir-là, mon père m’a passé un sacré savon. Cependant, nous avions une chambre noire à la maison et, avec le temps, j’ai fini par attraper le virus de la photo. J’ai commencé en photographiant des mariages catholiques à Glasgow. C’était dur, les gens étaient pauvres et, si on ratait une photo, on ne pouvait pas la refaire. Ces mariages m’ont appris
la discipline et m’ont permis d’acquérir de très précieuses compétences en relations humaines.
L’appel de la presse
J’ai travaillé dans une agence photographique située sur les berges du Loch Lomond pendant environ un an avant de décrocher ma première vraie opportunité : photographier pour le Hamilton Advertiser, qui était alors le plus grand hebdomadaire écossais. Je voyageais dans tout le Lanarkshire, principalement en bus, pour photographier des réceptions de dames patronnesses, des kermesses, des événements sportifs, et cetera. C’était épuisant mais je savais que je tenais là une chance de m’en sortir. J’étais comme un rat qui venait de s’échapper de sa cage. Je me suis rendu une dizaine de fois à Londres par le train de nuit afin de montrer mon portfolio à des chefs de service photographique de Fleet Street. Fleet Street était alors le centre du monde de la presse et c’était là que je voulais faire carrière. On me refusait sans cesse puis, un jour de 1956, un assistant de Freddie Wackett, le chef du service photographique du Daily Sketch, m’a appelé pour me confier une mission. Il y avait eu un meurtre sur un terrain de golf à East Kilbride (l’œuvre d’un tueur en série appelé Peter Manuel). J’ai eu la chance de pouvoir photographier de près le lieu du crime alors que les autres photographes avaient été maintenus à cent cinquante mètres de distance. C’était parce que
j’étais arrivé en retard avec ma vespa et que la police était déjà repartie. Le Daily Sketch a fini par m’engager à plein temps comme photographe pour l’Écosse. À certains égards, ce fut la meilleure période de ma vie. Je gagnais un salaire correct, j’ai pu m’acheter une voiture et, surtout, j’avais le pied à l’étrier. J’étais sans pitié. Je ne voulais pas simplement supplanter mes concurrents, je voulais les éliminer. Dans mon esprit, c’était clair : aussi ennuyeuse ma mission soit-elle, j’en reviendrais avec une bonne photo, voire une très bonne. J’ai ensuite déménagé à Londres, toujours au service du Daily Sketch. Je supportais très bien la pression quotidienne. En 1958, je suis entré au Daily Express. Le journal appartenait au légendaire lord Beaverbrook, qui fut pour moi un mentor très important. À cette époque, c’était un excellent canard. Je photographiais des membres de la famille royale, des politiciens, des stars de cinéma de passage à Londres, mais on m’envoyait également en mission à l’étranger. On avait intérêt à rapporter le bon cliché, autrement on risquait de recevoir un appel du vieux à 23h30 nous disant que le Daily Mail ou le Daily Mirror nous avait grillés en publiant une Page ci-contre : L’arrivée à l’aéroport JFK. Les Beatles se retournent pour sourire à Benson, 7 février 1964. Ci-dessus : Les Beatles en train de composer I Feel Fine à l’hôtel George V, Paris 1964. Ci-contre : Lorsque John [Lennon] déclara que les Beatles étaient plus populaires que Jésus, des gens brûlèrent leurs disques dans les États du Sud. John est assis seul dans son coin après avoir exprimé ses regrets devant la presse, Chicago 1966.
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« Ces images évoquent une période très heureuse pour eux comme pour moi. Tout nous ramène à la musique, on ne peut pas faire sans, et ils furent sans conteste le plus grand groupe du xxe siècle. C’est pourquoi ces images sont si importantes. » —Harry Benson
phier en concert. Avant de grimper sur scène, je suis retourné à ma voiture chercher quelque chose. En revenant dans le foyer, je les ai entendus chanter les premières phrases de All My Loving : « Close your eyes and I’ll kiss you, Tomorrow I’ll miss you. » J’ai compris alors que je couvrais la bonne histoire et que quelqu’un là-haut veillait sur moi.
instruction. C’était de la joie totalement spontanée, capturée au moment parfait. Le tout a duré environ quinze minutes durant lesquelles j’ai dû utiliser cinq rouleaux de pellicule avec un Rolleiflex 120 et un flash tenu à la main. Je suis retourné dans ma chambre et j’ai calfeutré ma salle de bain pour la transformer en chambre noire. J’avais apporté mon agrandisseur. J’ai rincé plusieurs fois les épreuves. Vers six heures
du matin, je les ai envoyées à Londres. Elles sont parues le samedi. Le dimanche, l’édition avec mes photos servait déjà à envelopper des fish and chips, et le lundi on était passé à autre chose. C’était comme ça à Fleet Street. On ne recevait pas beaucoup d’éloges pour son travail. On savait qu’on avait fait du bon boulot quand on vous confiait une autre mission. C’était le cas et je me suis envolé vers les États-Unis avec les Beatles.
Les Beatles vus de près
meilleure image. On était prêt à tout pour éviter ça. J’avais un gros avantage sur les autres photographes : pour moi, le travail ne s’arrêtait jamais, ce qui ne me rendait sans doute pas très populaire auprès de mes collègues. J’étais un solitaire tenace. J’accompagnais généralement un journaliste, mais ces derniers ne pensaient qu’à eux. Ils étaient particulièrement dangereux quand ils concoctaient une histoire depuis leur chambre d’hôtel. J’étais ensuite censé revenir avec une photographie illustrant ce qu’ils avaient inventé de toutes pièces. Mon salaire était de 35 livres par semaine, mais on gagnait surtout notre vie grâce à nos défraiements. C’était la pratique habituelle à Fleet Street. Quand ils voulaient vous virer, ils épluchaient vos notes de frais. Le 14 janvier 1964, alors que je m’apprêtais à prendre l’avion le lendemain matin pour une mission en Afrique ( j’avais déjà fait tous mes vaccins), j’ai reçu un appel du directeur du
service photographique m’annonçant que je devais partir à Paris avec les Beatles qui donnaient une série de concerts à l’Olympia. Je lui ai expliqué que c’était impossible puisque je partais en Afrique. Naturellement, je savais qui étaient les Beatles mais suivre un groupe de rock’n’roll ne m’intéressait pas. Je me considérais comme un photographe de presse sérieux. Un peu plus tard, le téléphone a de nouveau sonné. Le directeur du service photographique m’a annoncé : « Le rédac a dit que tu allais à Paris. » J’étais furax mais j’ai obéi. Le lendemain matin, j’ai retrouvé trois d’entre eux à l’aéroport de Londres ; Ringo prenait un autre vol. Un membre de leur entourage m’a entraîné à l’écart peu après et m’a glissé : « Les Beatles vous aiment bien ; tout se passera bien parce que vous n’êtes pas laid. » Ils attachaient une grande importance à la beauté physique. La première nuit, ils jouaient au Cinéma Cyrano à Versailles et je devais les photogra— 78 —
Nous logions tous au même étage du George V à Paris et ma mission était de les couvrir comme un reportage d’actualités. Leur manager, Brian Epstein, était un type bien, et du moment que vous étiez réglo, il ne se mettait pas dans vos pattes. Ils étaient sympathiques et je me suis entendu avec tous. George et moi avons même plusieurs fois dormi dans la même chambre – soit dit en passant, c’était un grand amateur de femmes. Cependant, je n’irai pas jusqu’à dire que nous étions intimes et je ne tenais pas à l’être. Ma philosophie a toujours été de photographier ce que je voyais, de prendre des photos qui transmettaient une information puis de m’éclipser. Je crois que c’est pour cette raison qu’ils me respectaient. Quand votre sujet commence à vous considérer comme un copain, les ennuis commencent. Observer la « Beatlemania » d’aussi près était fascinant. Le groupe était convaincu que cela ne durerait pas, même quand on a appris à Paris que I Want to Hold Your Hand était numéro un aux États-Unis et qu’ils étaient invités à se produire dans l’émission de variétés The Ed Sullivan Show. C’est ce soir-là que j’ai pris la fameuse photo de la bataille de polochons. Chaque photographe peut se résumer à une photo et celle-ci est la mienne. Quelques soirs plus tôt, j’avais entendu dire qu’ils aimaient les batailles de polochons et je m’étais dit que ça pourrait faire une image formidable. Il y avait aussi un photographe du Daily Mirror dans la pièce ce jour-là, mais heureusement il n’a rien entendu. Quand la nouvelle de leur hit aux États-Unis est tombée, je leur ai suggéré d’organiser une séance de photos sur ce thème. Au début, ils n’étaient pas chauds. John trouvait qu’ils paraîtraient trop gamins, puis il a donné un coup d’oreiller sur la nuque de Paul et tout est parti de là. Je ne leur ai donné aucune Page ci-contre : Hôtel George V, Paris 1964. Ci-dessus : Les Beatles en train de faire les pitres avec la maquilleuse, Amsterdam 1964.
— 79 —
La conquête de l’Amérique
Nous n’avons mesuré l’énormité de leur succès que lorsque des milliers de fans les ont accueillis avec des hurlements à New York. Quand ils sont sortis de l’avion, je me tenais juste derrière eux et Ringo leur a rappelé de se retourner et de me sourire comme nous l’avions convenu. Ce fut un grand moment. Dans la limousine qui nous conduisait du Plaza Hotel au Ed Sullivan Show, j’étais assis
« Ces images évoquent une période très heureuse pour eux comme pour moi. Tout nous ramène à la musique, on ne peut pas faire sans, et ils furent sans conteste le plus grand groupe du xxe siècle. C’est pourquoi ces images sont si importantes. » —Harry Benson
phier en concert. Avant de grimper sur scène, je suis retourné à ma voiture chercher quelque chose. En revenant dans le foyer, je les ai entendus chanter les premières phrases de All My Loving : « Close your eyes and I’ll kiss you, Tomorrow I’ll miss you. » J’ai compris alors que je couvrais la bonne histoire et que quelqu’un là-haut veillait sur moi.
instruction. C’était de la joie totalement spontanée, capturée au moment parfait. Le tout a duré environ quinze minutes durant lesquelles j’ai dû utiliser cinq rouleaux de pellicule avec un Rolleiflex 120 et un flash tenu à la main. Je suis retourné dans ma chambre et j’ai calfeutré ma salle de bain pour la transformer en chambre noire. J’avais apporté mon agrandisseur. J’ai rincé plusieurs fois les épreuves. Vers six heures
du matin, je les ai envoyées à Londres. Elles sont parues le samedi. Le dimanche, l’édition avec mes photos servait déjà à envelopper des fish and chips, et le lundi on était passé à autre chose. C’était comme ça à Fleet Street. On ne recevait pas beaucoup d’éloges pour son travail. On savait qu’on avait fait du bon boulot quand on vous confiait une autre mission. C’était le cas et je me suis envolé vers les États-Unis avec les Beatles.
Les Beatles vus de près
meilleure image. On était prêt à tout pour éviter ça. J’avais un gros avantage sur les autres photographes : pour moi, le travail ne s’arrêtait jamais, ce qui ne me rendait sans doute pas très populaire auprès de mes collègues. J’étais un solitaire tenace. J’accompagnais généralement un journaliste, mais ces derniers ne pensaient qu’à eux. Ils étaient particulièrement dangereux quand ils concoctaient une histoire depuis leur chambre d’hôtel. J’étais ensuite censé revenir avec une photographie illustrant ce qu’ils avaient inventé de toutes pièces. Mon salaire était de 35 livres par semaine, mais on gagnait surtout notre vie grâce à nos défraiements. C’était la pratique habituelle à Fleet Street. Quand ils voulaient vous virer, ils épluchaient vos notes de frais. Le 14 janvier 1964, alors que je m’apprêtais à prendre l’avion le lendemain matin pour une mission en Afrique ( j’avais déjà fait tous mes vaccins), j’ai reçu un appel du directeur du
service photographique m’annonçant que je devais partir à Paris avec les Beatles qui donnaient une série de concerts à l’Olympia. Je lui ai expliqué que c’était impossible puisque je partais en Afrique. Naturellement, je savais qui étaient les Beatles mais suivre un groupe de rock’n’roll ne m’intéressait pas. Je me considérais comme un photographe de presse sérieux. Un peu plus tard, le téléphone a de nouveau sonné. Le directeur du service photographique m’a annoncé : « Le rédac a dit que tu allais à Paris. » J’étais furax mais j’ai obéi. Le lendemain matin, j’ai retrouvé trois d’entre eux à l’aéroport de Londres ; Ringo prenait un autre vol. Un membre de leur entourage m’a entraîné à l’écart peu après et m’a glissé : « Les Beatles vous aiment bien ; tout se passera bien parce que vous n’êtes pas laid. » Ils attachaient une grande importance à la beauté physique. La première nuit, ils jouaient au Cinéma Cyrano à Versailles et je devais les photogra— 78 —
Nous logions tous au même étage du George V à Paris et ma mission était de les couvrir comme un reportage d’actualités. Leur manager, Brian Epstein, était un type bien, et du moment que vous étiez réglo, il ne se mettait pas dans vos pattes. Ils étaient sympathiques et je me suis entendu avec tous. George et moi avons même plusieurs fois dormi dans la même chambre – soit dit en passant, c’était un grand amateur de femmes. Cependant, je n’irai pas jusqu’à dire que nous étions intimes et je ne tenais pas à l’être. Ma philosophie a toujours été de photographier ce que je voyais, de prendre des photos qui transmettaient une information puis de m’éclipser. Je crois que c’est pour cette raison qu’ils me respectaient. Quand votre sujet commence à vous considérer comme un copain, les ennuis commencent. Observer la « Beatlemania » d’aussi près était fascinant. Le groupe était convaincu que cela ne durerait pas, même quand on a appris à Paris que I Want to Hold Your Hand était numéro un aux États-Unis et qu’ils étaient invités à se produire dans l’émission de variétés The Ed Sullivan Show. C’est ce soir-là que j’ai pris la fameuse photo de la bataille de polochons. Chaque photographe peut se résumer à une photo et celle-ci est la mienne. Quelques soirs plus tôt, j’avais entendu dire qu’ils aimaient les batailles de polochons et je m’étais dit que ça pourrait faire une image formidable. Il y avait aussi un photographe du Daily Mirror dans la pièce ce jour-là, mais heureusement il n’a rien entendu. Quand la nouvelle de leur hit aux États-Unis est tombée, je leur ai suggéré d’organiser une séance de photos sur ce thème. Au début, ils n’étaient pas chauds. John trouvait qu’ils paraîtraient trop gamins, puis il a donné un coup d’oreiller sur la nuque de Paul et tout est parti de là. Je ne leur ai donné aucune Page ci-contre : Hôtel George V, Paris 1964. Ci-dessus : Les Beatles en train de faire les pitres avec la maquilleuse, Amsterdam 1964.
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La conquête de l’Amérique
Nous n’avons mesuré l’énormité de leur succès que lorsque des milliers de fans les ont accueillis avec des hurlements à New York. Quand ils sont sortis de l’avion, je me tenais juste derrière eux et Ringo leur a rappelé de se retourner et de me sourire comme nous l’avions convenu. Ce fut un grand moment. Dans la limousine qui nous conduisait du Plaza Hotel au Ed Sullivan Show, j’étais assis
Édition limitée à 1 964 exemplaires numérotés et signés par Harry Benson
Dans l’intimité des Fab Four à l’apogée de la Beatlemania
Édition de luxe n° 1–200
– Limitée à deux éditions de 100 exemplaires numérotés, signés par Harry Benson et accompagnés d’un tirage argentique ; format : 34,5 x 45 cm N° 1–100: George V Hotel suite, Paris 1964 (page 79) N° 101–200: The Beatles and Cassius Clay, Miami Beach 1964 (ci-contre) – Présenté dans un coffret de luxe entoilé
é s i Épu
€ 1 250 / CAD 2 000
Édition collector n° 201–1 964
– 1 764 exemplaires numérotés et signés par le photographe € 500 / CAD 800 sur les genoux de John, photographiant les fans en folie à travers la vitre. S’ils ont connu un tel succès aux États-Unis, c’est aussi parce qu’ils se rendaient disponibles pour la presse. Si un journaliste d’un petit canard de Boise, dans l’Idaho, se présentait, Brian Epstein veillait à ce qu’il ait ses dix minutes avec le groupe, puis il était photographié avec eux et, dès le lendemain, la photo paraissait dans le journal en question avec la légende : « Je suis le cinquième Beatle. » Cela se reproduisit dans tous les États-Unis. En Floride, j’ai eu la chance de les photographier avec Cassius Clay qui était sur le point d’affronter Sonny Liston pour le titre de
H A N D - C R A F T E D OUTDOOR FURNITURE W I T H O V E R 2 0 Y EARS OF DEDON EXPERIE NCE
Available at DEDON showrooms and select dealers worldwide www.dedon.de
dominé la séance de prises de vue. C’est l’une des rares personnes à être parvenue à voler la vedette aux Beatles. Quand nous sommes remontés en voiture, Lennon fulminait : « Clay s’est foutu de nous et c’est de ta faute, Harry ! » Après ça, ils ne m’ont plus parlé pendant des semaines. […]
L’héritage
Mes photos constituent un témoignage historique de l’image qu’ils renvoyaient et de celle qu’ils se faisaient d’eux-mêmes à cette époque. Le meilleur photo-journalisme consiste à communiquer aux lecteurs des informations au moment opportun, ce qui fut notamment le cas en 1964, où mes photos ont donné [des Beatles] une image de nouveauté et de fraîcheur. Ces images évoquent une période très heureuse pour eux comme pour moi. Tout nous ramène à la musique, on ne peut pas faire sans, et ils furent sans conteste le plus grand groupe du xxe siècle. C’est pourquoi ces images sont si importantes. Je finis toujours par me repencher avec sourire sur les clichés de la bataille de polochons. Je pense que j’aurais pu mieux réussir la plupart de mes photos, mais j’étais là au bon moment et tout cela ne se reproduira plus jamais. Moi, j’y étais.
« Je pense que j’aurais pu mieux réussir la plupart de mes photos, mais j’étais là au bon moment et tout cela ne se reproduira plus jamais. » champion du monde des poids lourds. Il n’était pas donné gagnant, loin de là. En réalité, les Beatles ne voulaient pas être photographiés avec lui mais avec Liston. Selon Lennon, Clay n’était qu’une « grande gueule ». Liston n’était pas intéressé alors, sans qu’ils ne s’en rendent compte, je les ai conduits au gymnase de Fifth Street à Miami où Clay s’entraînait. Avec son humour, son charisme et sa présence physique, Clay a
XL
Format
Harry Benson. The Beatles Relié sous coffret de luxe, format : 31,2 x 44 cm, 272 p. Les prix peuvent changer sans préavis — 81 —
Édition limitée à 1 964 exemplaires numérotés et signés par Harry Benson
Dans l’intimité des Fab Four à l’apogée de la Beatlemania
Édition de luxe n° 1–200
– Limitée à deux éditions de 100 exemplaires numérotés, signés par Harry Benson et accompagnés d’un tirage argentique ; format : 34,5 x 45 cm N° 1–100: George V Hotel suite, Paris 1964 (page 79) N° 101–200: The Beatles and Cassius Clay, Miami Beach 1964 (ci-contre) – Présenté dans un coffret de luxe entoilé
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€ 1 250 / CAD 2 000
Édition collector n° 201–1 964
– 1 764 exemplaires numérotés et signés par le photographe € 500 / CAD 800 sur les genoux de John, photographiant les fans en folie à travers la vitre. S’ils ont connu un tel succès aux États-Unis, c’est aussi parce qu’ils se rendaient disponibles pour la presse. Si un journaliste d’un petit canard de Boise, dans l’Idaho, se présentait, Brian Epstein veillait à ce qu’il ait ses dix minutes avec le groupe, puis il était photographié avec eux et, dès le lendemain, la photo paraissait dans le journal en question avec la légende : « Je suis le cinquième Beatle. » Cela se reproduisit dans tous les États-Unis. En Floride, j’ai eu la chance de les photographier avec Cassius Clay qui était sur le point d’affronter Sonny Liston pour le titre de
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dominé la séance de prises de vue. C’est l’une des rares personnes à être parvenue à voler la vedette aux Beatles. Quand nous sommes remontés en voiture, Lennon fulminait : « Clay s’est foutu de nous et c’est de ta faute, Harry ! » Après ça, ils ne m’ont plus parlé pendant des semaines. […]
L’héritage
Mes photos constituent un témoignage historique de l’image qu’ils renvoyaient et de celle qu’ils se faisaient d’eux-mêmes à cette époque. Le meilleur photo-journalisme consiste à communiquer aux lecteurs des informations au moment opportun, ce qui fut notamment le cas en 1964, où mes photos ont donné [des Beatles] une image de nouveauté et de fraîcheur. Ces images évoquent une période très heureuse pour eux comme pour moi. Tout nous ramène à la musique, on ne peut pas faire sans, et ils furent sans conteste le plus grand groupe du xxe siècle. C’est pourquoi ces images sont si importantes. Je finis toujours par me repencher avec sourire sur les clichés de la bataille de polochons. Je pense que j’aurais pu mieux réussir la plupart de mes photos, mais j’étais là au bon moment et tout cela ne se reproduira plus jamais. Moi, j’y étais.
« Je pense que j’aurais pu mieux réussir la plupart de mes photos, mais j’étais là au bon moment et tout cela ne se reproduira plus jamais. » champion du monde des poids lourds. Il n’était pas donné gagnant, loin de là. En réalité, les Beatles ne voulaient pas être photographiés avec lui mais avec Liston. Selon Lennon, Clay n’était qu’une « grande gueule ». Liston n’était pas intéressé alors, sans qu’ils ne s’en rendent compte, je les ai conduits au gymnase de Fifth Street à Miami où Clay s’entraînait. Avec son humour, son charisme et sa présence physique, Clay a
XL
Format
Harry Benson. The Beatles Relié sous coffret de luxe, format : 31,2 x 44 cm, 272 p. Les prix peuvent changer sans préavis — 81 —
Vinylmania Pochettes de disques de jazz des années 1940 à 1990
Cet ouvrage présente un large choix de pochettes de 33 tours éditées depuis les années 1940 jusqu’au déclin de la production de disques vinyles, au début des années 1990. Chaque pochette est accompagnée d’un descriptif où figurent noms de l’artiste, de l’album, du directeur artistique, du photographe et de l’illustrateur, date de sortie, maison de disque, label, et tout autre renseignement utile. Les amateurs de jazz découvriront avec plaisir le classement des dix disques préférés des meilleurs DJs spécialistes du jazz, parmi lesquels King Britt, Michael McFadden, Gilles Peterson, Andre Torres et Rainer Trüby, ainsi que des entretiens avec des légendes du jazz comme Rudy Van Gelder, Creed Taylor, Michael Cuscuna, Bob Ciano, Fred Cohen et Ashley Kahn. Cette nouvelle édition est composée de 2 volumes glissés dans un étui.
Jazz Covers Joaquim Paulo, Julius Wiedemann Relié, 2 volumes sous coffret, format : 30 x 30 cm, 560 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
Vinylmania Pochettes de disques de jazz des années 1940 à 1990
Cet ouvrage présente un large choix de pochettes de 33 tours éditées depuis les années 1940 jusqu’au déclin de la production de disques vinyles, au début des années 1990. Chaque pochette est accompagnée d’un descriptif où figurent noms de l’artiste, de l’album, du directeur artistique, du photographe et de l’illustrateur, date de sortie, maison de disque, label, et tout autre renseignement utile. Les amateurs de jazz découvriront avec plaisir le classement des dix disques préférés des meilleurs DJs spécialistes du jazz, parmi lesquels King Britt, Michael McFadden, Gilles Peterson, Andre Torres et Rainer Trüby, ainsi que des entretiens avec des légendes du jazz comme Rudy Van Gelder, Creed Taylor, Michael Cuscuna, Bob Ciano, Fred Cohen et Ashley Kahn. Cette nouvelle édition est composée de 2 volumes glissés dans un étui.
Jazz Covers Joaquim Paulo, Julius Wiedemann Relié, 2 volumes sous coffret, format : 30 x 30 cm, 560 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
Un exceptionnel portrait en images de la reine la plus célèbre de la planète
Photo : anonyme © Rex Features
Mesdames et Messieurs : la Reine
Un exceptionnel portrait en images de la reine la plus célèbre de la planète
Photo : anonyme © Rex Features
Mesdames et Messieurs : la Reine
Photo : anonyme © Getty Images
— 86 —
Photo : Victoria and Albert Museum, Londres
Photo : anonyme © Getty Images
Double-page précédente : Debout entre Victor Mature et Anthony Quayle, Marilyn Monroe attend fébrilement son tour pour saluer la reine à l’occasion de la projection en avant-première de La Bataille du Rio de la Plata, Londres 1956. En haut : La reine perchée sur un éléphant au cours d’une chasse au tigre, Népal 1961. Page ci-contre : La reine photographiée par Cecil Beaton en 1953, l’année de son couronnement. Ci-dessous : Au volant avec ses enfants à ses côtés, Windsor 1957.
Photo : anonyme © Getty Images
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Photo : Victoria and Albert Museum, Londres
Photo : anonyme © Getty Images
Double-page précédente : Debout entre Victor Mature et Anthony Quayle, Marilyn Monroe attend fébrilement son tour pour saluer la reine à l’occasion de la projection en avant-première de La Bataille du Rio de la Plata, Londres 1956. En haut : La reine perchée sur un éléphant au cours d’une chasse au tigre, Népal 1961. Page ci-contre : La reine photographiée par Cecil Beaton en 1953, l’année de son couronnement. Ci-dessous : Au volant avec ses enfants à ses côtés, Windsor 1957.
Photo : Getty Images
« Ils sont très drôles tous autant qu’ils sont. Dans le cercle intime, ma famille ressemble à toutes les autres en matière d’humour. » La famille royale britannique à Windsor. De gauche à droite : le prince Edward, duc d’Édimbourg, la reine Élisabeth II, la princesse Anne, le prince Charles et le prince Andrew, 1969.
—Le prince Harry à propos de la reine et du duc d’Édimbourg, 2012
Photo : Getty Images
« Ils sont très drôles tous autant qu’ils sont. Dans le cercle intime, ma famille ressemble à toutes les autres en matière d’humour. » La famille royale britannique à Windsor. De gauche à droite : le prince Edward, duc d’Édimbourg, la reine Élisabeth II, la princesse Anne, le prince Charles et le prince Andrew, 1969.
—Le prince Harry à propos de la reine et du duc d’Édimbourg, 2012
Photo © Popperfoto/Getty Images
« Contrairement à d’autres reines comme Élisabeth Ier et Victoria, qui ont mis un certain temps à régner sur les cœurs de leurs sujets, Élisabeth II les a conquis dès les premiers instants. »
En haut : La princesse Élisabeth (future reine Élisabeth II) en train de s’adonner à des jeux de pont avec l’équipage du HMS Vanguard au cours de la traversée de la famille royale vers l’Afrique du Sud, 1947. Ci-contre : Photographie informelle de la reine en train de rire à bord du yacht royal Britannia, 1971. Page ci-contre : Dancing Queen : Sa Majesté guinche avec le Premier ministre du Ghana, 1961.
— 90 —
Photo : Ian Berry/Magnum photos
Photo : Patrick Lichfield
—The Guardian couvrant les festivités du couronnement, 1953
Photo © Popperfoto/Getty Images
« Contrairement à d’autres reines comme Élisabeth Ier et Victoria, qui ont mis un certain temps à régner sur les cœurs de leurs sujets, Élisabeth II les a conquis dès les premiers instants. »
En haut : La princesse Élisabeth (future reine Élisabeth II) en train de s’adonner à des jeux de pont avec l’équipage du HMS Vanguard au cours de la traversée de la famille royale vers l’Afrique du Sud, 1947. Ci-contre : Photographie informelle de la reine en train de rire à bord du yacht royal Britannia, 1971. Page ci-contre : Dancing Queen : Sa Majesté guinche avec le Premier ministre du Ghana, 1961.
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Photo : Ian Berry/Magnum photos
Photo : Patrick Lichfield
—The Guardian couvrant les festivités du couronnement, 1953
Photo : Camera Press
Longue vie à la reine ! Un hommage très, très royal
En l’honneur du jubilé de diamant de la reine — 60 ans de règne ! —, TASCHEN rend hommage à l’extraordinaire destin de Sa Majesté au travers d’une iconographie retraçant sa vie privée et publique. Née en 1926, mariée en 1947, couronnée reine en 1953, Élisabeth a servi son pays pendant plus de 6 décennies avec constance et fidélité, sans un seul faux pas ni écart de langage. L’ouvrage retrace l’histoire de cette remarquable destinée royale au travers de centaines de photographies étonnantes, inédites pour beaucoup d’entre elles, puisées dans diverses archives du Royaume-Uni (dont la célèbre Collection royale), d’Europe et des États-Unis. Ce trésor iconographique embrasse tout : de l’Histoire aux voyages en passant par la politique, le glamour et la mode, sans oublier, bien sûr, les fameux chapeaux. À l’occasion de ses innombrables déplacements aux quatre coins du globe, son statut royal l’a conduite à côtoyer toutes les grandes personnalités du xxe siècle, parmi lesquelles John F. Kennedy, les Beatles, Marilyn Monroe, et à participer à des milliers de réceptions et de cérémonies officielles, tout en assurant son rôle de mère de quatre enfants sous le regard constamment attentif du public. Ces photographies couvrent tous les aspects de son règne : ses jeunes années, le passage à l’âge adulte en pleine Seconde Guerre mondiale, ses noces, son couronnement et sa maternité, les voyages royaux, les palais, les bains de foule, les mariages, la famille royale, le jubilé d’argent en 1977, jusqu’aux années les plus récentes. « God save the Queen ! »
Ci-dessus : Sa Majesté photographiée et coiffée par Rankin : l’une des photographies prises à l’occasion du jubilé d’or de la reine, 2002. Page ci-contre : Portrait formel de Sa Majesté par Cecil Beaton, 1968.
bIENTôt la sortie de l’édition Royale conçue par
Plus d’informations sur www.taschen.com
Christopher Warwick est une sommité de l’histoire contemporaine de la royauté. Auteur de la biographie à succès de S.A.R. la princesse Margaret, sœur de la reine Élisabeth II, il a également signé George VI & Queen Elizabeth, Two Centuries of Royal Weddings et Abdication.
XL
Format
Her Majesty, Queen Elizabeth II Reuel Golden, Christopher Warwick Relié, format : 29 x 39,5 cm, 400 p. ¤ 99,99 / CAD 170 — 93 —
Photo : Camera Press
Longue vie à la reine ! Un hommage très, très royal
En l’honneur du jubilé de diamant de la reine — 60 ans de règne ! —, TASCHEN rend hommage à l’extraordinaire destin de Sa Majesté au travers d’une iconographie retraçant sa vie privée et publique. Née en 1926, mariée en 1947, couronnée reine en 1953, Élisabeth a servi son pays pendant plus de 6 décennies avec constance et fidélité, sans un seul faux pas ni écart de langage. L’ouvrage retrace l’histoire de cette remarquable destinée royale au travers de centaines de photographies étonnantes, inédites pour beaucoup d’entre elles, puisées dans diverses archives du Royaume-Uni (dont la célèbre Collection royale), d’Europe et des États-Unis. Ce trésor iconographique embrasse tout : de l’Histoire aux voyages en passant par la politique, le glamour et la mode, sans oublier, bien sûr, les fameux chapeaux. À l’occasion de ses innombrables déplacements aux quatre coins du globe, son statut royal l’a conduite à côtoyer toutes les grandes personnalités du xxe siècle, parmi lesquelles John F. Kennedy, les Beatles, Marilyn Monroe, et à participer à des milliers de réceptions et de cérémonies officielles, tout en assurant son rôle de mère de quatre enfants sous le regard constamment attentif du public. Ces photographies couvrent tous les aspects de son règne : ses jeunes années, le passage à l’âge adulte en pleine Seconde Guerre mondiale, ses noces, son couronnement et sa maternité, les voyages royaux, les palais, les bains de foule, les mariages, la famille royale, le jubilé d’argent en 1977, jusqu’aux années les plus récentes. « God save the Queen ! »
Ci-dessus : Sa Majesté photographiée et coiffée par Rankin : l’une des photographies prises à l’occasion du jubilé d’or de la reine, 2002. Page ci-contre : Portrait formel de Sa Majesté par Cecil Beaton, 1968.
bIENTôt la sortie de l’édition Royale conçue par
Plus d’informations sur www.taschen.com
Christopher Warwick est une sommité de l’histoire contemporaine de la royauté. Auteur de la biographie à succès de S.A.R. la princesse Margaret, sœur de la reine Élisabeth II, il a également signé George VI & Queen Elizabeth, Two Centuries of Royal Weddings et Abdication.
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Her Majesty, Queen Elizabeth II Reuel Golden, Christopher Warwick Relié, format : 29 x 39,5 cm, 400 p. ¤ 99,99 / CAD 170 — 93 —
Marilyn & Me est le récit intime d’une légende vivante au seuil du déclin et d’un jeune photographe en pleine ascension. Par le biais des mots et des images – plus des deux tiers de ces photos extraordinaires n’ont jamais été publiées ou l’ont rarement été –, Schiller nous transporte dans le passé et nous fait revivre le lien étonnant entre une star à la stature immense et un gamin de Brooklyn plein d’ambition mais sans expérience. L’ouvrage de Schiller raconte une histoire jusque-là restée secrète, et il nous la livre avec pudeur, humour et compassion. Il en résulte un portrait vivant et inattendu qui brosse le portrait de la star en train de livrer son dernier combat.
La vérité toute nue Marilyn: Roll 11, Frame 12, May 1962, scène de la piscine de Something’s Got to Give.
Juste avant sa mort, Marilyn Monroe a propulsé la carrière d’un jeune photographe. Voici leur histoire.
Marilyn & Me est le récit intime d’une légende vivante au seuil du déclin et d’un jeune photographe en pleine ascension. Par le biais des mots et des images – plus des deux tiers de ces photos extraordinaires n’ont jamais été publiées ou l’ont rarement été –, Schiller nous transporte dans le passé et nous fait revivre le lien étonnant entre une star à la stature immense et un gamin de Brooklyn plein d’ambition mais sans expérience. L’ouvrage de Schiller raconte une histoire jusque-là restée secrète, et il nous la livre avec pudeur, humour et compassion. Il en résulte un portrait vivant et inattendu qui brosse le portrait de la star en train de livrer son dernier combat.
La vérité toute nue Marilyn: Roll 11, Frame 12, May 1962, scène de la piscine de Something’s Got to Give.
Juste avant sa mort, Marilyn Monroe a propulsé la carrière d’un jeune photographe. Voici leur histoire.
Une star d’exception Extrait de Marilyn & Me par Lawrence Schiller
En entrant sur le parking des studios de la 20th century-fox à Los Angeles au volant de mon break en avril 1960, je me répétais que ce qui m’attendait n’était qu’une commande de plus, rien qu’une autre jolie fille à photographier. En réalité, celle que j’allais rencontrer n’était pas qu’une jolie fille parmi d’autres. J’avais découvert son visage angélique sur la couverture du Time en 1956, […] mais je n’avais jamais imaginé avoir l’occasion d’immortaliser la star qui faisait alors rêver tous les hommes – et toutes les femmes. Et voilà que, quatre ans après, la revue Look me chargeait de ce travail ! J’allais me retrouver en présence de « la » Marilyn Monroe, face à face avec elle sur le tournage du Milliardaire. […] Venue d’on ne sait où, il y avait de la musique et la voix de quelqu’un en train de chanter ; soudain, comme surgie de nulle part, Marilyn est apparue. Elle était là, en justaucorps noir et bas noirs très fins, son visage aussi délicat qu’un drap de soie mais avec une expression qui faisait clairement
comprendre qu’elle était inapprochable. Passant près de moi comme si j’étais invisible, elle s’est engagée dans l’escalier qui conduisait à la loge. « C’est Larry, est intervenue l’attachée de presse. Il travaille pour Look. Il va être avec nous quelques jours. » Marilyn a fait halte, s’est retournée vers moi et a redescendu une marche. Inopinément, ses yeux se sont animés et elle a souri. « Hello, Larry de Look. Je suis Marilyn. — Et moi le Grand Méchant Loup », ai-je répondu.
Page ci-contre : Marilyn: Color 2, Frame 29, May 1962. « Marilyn était un sujet rêvé pour tout photographe, avec et – plus surprenant encore – sans ses vêtements, écrit Schiller. Une semaine avant le jour de ses 36 ans, elle était plus belle que jamais. » En haut : Marilyn: Color 2, Frame 21, May 1962. Selon Schiller, « Marilyn a jeté sa jambe droite par-dessus le rebord de la piscine tout en dissimulant le reste de son corps derrière la maçonnerie. Comme le dira ma fille quelques années plus tard, “cette photo ne montrait rien mais disait tout” ». Ci-contre : Marilyn voulait faire la une dans le monde entier et Schiller le lui a permis. Ici, une couverture du San Francisco Chronicle du 18 juin 1962.
— 96 —
Cette répartie inopinée m’a rendu encore plus nerveux que je ne l’étais déjà. Quand j’ai tendu la main pour serrer la sienne, les trois appareils photo que je portais autour du cou se sont entrechoqués. Marilyn a gloussé, puis franchement éclaté de rire. « Vous avez l’air un peu jeune pour être si méchant. — J’ai vingt-trois ans mais je fais de la photographie depuis que j’en ai quinze », ai-je réussi à proférer. De me dire que je m’adressais à une femme de trente-trois ans ne m’a servi à rien : c’était Marilyn Monroe et j’étais là pour la photographier ! Je ne pense pas avoir jamais eu aussi peur de ma vie. « Vingt-trois ?, a-t-elle repris d’un ton presque nostalgique. C’est l’âge que j’avais quand j’ai fait Asphalt Jungle… » Achevant de gravir les deux dernières marches, elle s’est adossée à la porte verte de sa loge. « Entrez ici, M. le Loup », a-t-elle dit de sa douce voix ; jusqu’alors, j’avais cru qu’elle ne l’employait que devant les caméras mais c’était apparemment sa manière coutumière de s’exprimer, et c’était renversant… *** En mai 1962, Paris Match m’a engagé pour photographier Marilyn sur le tournage de Something’s Got to Give, dans lequel elle devait tenir la vedette aux côtés de Dean Martin et de Wally Cox. En feuilletant le scénario qui comportait de nombreuses modifications, je sui tombé rapidement sur une
« Marilyn & Me est un document d’archive qui dissèque d’une manière experte l’anatomie de la star. » —Steven Klein
Une star d’exception Extrait de Marilyn & Me par Lawrence Schiller
En entrant sur le parking des studios de la 20th century-fox à Los Angeles au volant de mon break en avril 1960, je me répétais que ce qui m’attendait n’était qu’une commande de plus, rien qu’une autre jolie fille à photographier. En réalité, celle que j’allais rencontrer n’était pas qu’une jolie fille parmi d’autres. J’avais découvert son visage angélique sur la couverture du Time en 1956, […] mais je n’avais jamais imaginé avoir l’occasion d’immortaliser la star qui faisait alors rêver tous les hommes – et toutes les femmes. Et voilà que, quatre ans après, la revue Look me chargeait de ce travail ! J’allais me retrouver en présence de « la » Marilyn Monroe, face à face avec elle sur le tournage du Milliardaire. […] Venue d’on ne sait où, il y avait de la musique et la voix de quelqu’un en train de chanter ; soudain, comme surgie de nulle part, Marilyn est apparue. Elle était là, en justaucorps noir et bas noirs très fins, son visage aussi délicat qu’un drap de soie mais avec une expression qui faisait clairement
comprendre qu’elle était inapprochable. Passant près de moi comme si j’étais invisible, elle s’est engagée dans l’escalier qui conduisait à la loge. « C’est Larry, est intervenue l’attachée de presse. Il travaille pour Look. Il va être avec nous quelques jours. » Marilyn a fait halte, s’est retournée vers moi et a redescendu une marche. Inopinément, ses yeux se sont animés et elle a souri. « Hello, Larry de Look. Je suis Marilyn. — Et moi le Grand Méchant Loup », ai-je répondu.
Page ci-contre : Marilyn: Color 2, Frame 29, May 1962. « Marilyn était un sujet rêvé pour tout photographe, avec et – plus surprenant encore – sans ses vêtements, écrit Schiller. Une semaine avant le jour de ses 36 ans, elle était plus belle que jamais. » En haut : Marilyn: Color 2, Frame 21, May 1962. Selon Schiller, « Marilyn a jeté sa jambe droite par-dessus le rebord de la piscine tout en dissimulant le reste de son corps derrière la maçonnerie. Comme le dira ma fille quelques années plus tard, “cette photo ne montrait rien mais disait tout” ». Ci-contre : Marilyn voulait faire la une dans le monde entier et Schiller le lui a permis. Ici, une couverture du San Francisco Chronicle du 18 juin 1962.
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Cette répartie inopinée m’a rendu encore plus nerveux que je ne l’étais déjà. Quand j’ai tendu la main pour serrer la sienne, les trois appareils photo que je portais autour du cou se sont entrechoqués. Marilyn a gloussé, puis franchement éclaté de rire. « Vous avez l’air un peu jeune pour être si méchant. — J’ai vingt-trois ans mais je fais de la photographie depuis que j’en ai quinze », ai-je réussi à proférer. De me dire que je m’adressais à une femme de trente-trois ans ne m’a servi à rien : c’était Marilyn Monroe et j’étais là pour la photographier ! Je ne pense pas avoir jamais eu aussi peur de ma vie. « Vingt-trois ?, a-t-elle repris d’un ton presque nostalgique. C’est l’âge que j’avais quand j’ai fait Asphalt Jungle… » Achevant de gravir les deux dernières marches, elle s’est adossée à la porte verte de sa loge. « Entrez ici, M. le Loup », a-t-elle dit de sa douce voix ; jusqu’alors, j’avais cru qu’elle ne l’employait que devant les caméras mais c’était apparemment sa manière coutumière de s’exprimer, et c’était renversant… *** En mai 1962, Paris Match m’a engagé pour photographier Marilyn sur le tournage de Something’s Got to Give, dans lequel elle devait tenir la vedette aux côtés de Dean Martin et de Wally Cox. En feuilletant le scénario qui comportait de nombreuses modifications, je sui tombé rapidement sur une
« Marilyn & Me est un document d’archive qui dissèque d’une manière experte l’anatomie de la star. » —Steven Klein
« Avec une précision chirurgicale, l’audacieuse biographie de Schiller passe au scalpel l’enveloppe extérieure de Marilyn Monroe. Un ouvrage révélateur qui vous tient en haleine de la première à la dernière page. » —Tina Brown
scène que je voulais absolument photographier, celle où Marilyn saute dans une piscine afin de séduire Dean Martin. Je savais que je devais contacter Pat Newcomb, l’attachée de presse de Marilyn. Pat nous a proposé une rendez-vous au domicile de la star pour discuter des détails. Je ne voyais pas trop ce qu’il y avait à discuter : Marilyn nage, je la prends en photo pendant les répétitions ou les réglages de caméra, elle sort de l’eau, je la photographie en maillot de bain, et je couvre quelques autres scènes prévues à ce moment… Au salon, Marilyn en est venue aux faits. « Je ne pense pas qu’il devrait y avoir beaucoup de photographes autour de moi, dans ce film, a-t-elle commencé de sa voix inimitable ; comme le studio l’a permis avec Les désaxés. — Ce que j’aimerais vraiment faire, c’est… — Attendez que je devine , m’a-t-elle coupé, “Shplouf, shplaf” ? — La scène de la piscine va sortir partout, c’est évident, ai-je affirmé. Exactement comme votre photo de Sam Shaw dans Sept ans de réflexion. » Je me référais à la photo culte la montrant dans une robe blanche flottante qui révélait sa petite culotte. Elle a paru songeuse un instant, puis dit : « J’ai pas mal réfléchi à cette scène. Quand je me mettrai à l’eau, je serai en maillot de bain, mais je pense en sortir sans. » Pat : « Vous dites ça pour rire, n’est-ce pas ? » Ignorant sa remarque, Marilyn a continué d’une voix un peu plus forte, et en me fixant :
« La Fox devrait commencer à m’accorder autant d’attention qu’à Elizabeth Taylor. » C’était une allusion au fait que la vedette de Cléopâtre à ce moment-là avait reçu un million de dollars pour ce rôle alors que Marilyn était payée dix fois moins pour le film à venir. Tout le monde savait que le studio se faisait une grosse publicité grâce à la liaison que Liz Taylor avait nouée avec Richard Burton et selon toute vraisemblance, Marilyn était résolu à prouver à la Fox qu’elle était capable elle aussi d’accaparer les projecteurs. « Écoutez, Larry, a-t-elle poursuivi en continuant à me fixer, si je ressors de cette piscine sans rien sur moi, je veux que vous me garantissiez que quand vos photos feront la une des revues, Elizabeth Taylor ne sera nulle part dans le même numéro. — Vous pensez sérieusement faire ça ?, a demandé Pat. — Je ne suis pas sûre », a concédé Marilyn. J’ai lancé un coup d’œil à Pat, revoyant en esprit les bandes d’actualité sur lesquelles elle protégeait Marilyn de la horde de photographes qui s’était abattue sur elle, tels des vautours, à sa sortie de la clinique psychiatrique de New York. En ma présence, Marilyn semblait forte, déterminée, et pourtant elle avait cruellement besoin d’assistance médicale. On aurait dit un animal blessé qui cherchait en permanence une issue aux ténèbres en train de se refermer sur elle. « Eh bien, Marilyn, ai-je fait en me levant ; vous êtes déjà célèbre et maintenant… c’est à
moi que vous allez donner la célébrité ! — Ne soyez pas si sûr de vous », a-t-elle répliqué, ce qui m’a aussitôt fait perdre mon sourire satisfait, et d’ajouter : « Un photographe, ça se remplace. » *** […] George Cukor avait installé plusieurs caméras autour du bassin. Il allait avoir besoin de plans rapprochés, de panoramiques et d’angles en hauteur, selon le point de vue de Dean Martin, ce qui signifiait qu’il y aurait du temps pour photographier entre les réajustements de caméras. […] La tension était encore renforcée par le fait que Marilyn, pour ne pas faillir à son habitude, était en retard. Furibond, Cukor faisait les cent pas sur le plateau. Lorsqu’elle est enfin sortie de sa loge, Marilyn portait un maillot de bain deux-pièces couleur chair sous un peignoir en éponge bleu. Elle était quasiment en soutien-gorge et petite culotte. Mon cœur s’est mis à battre encore plus vite. Elle a sauté à l’eau et commencé à barboter. La piscine avait été chauffée à trente-deux degrés, une température de baignoire. Comme une gamine, elle flottait sur le dos. Il n’y avait aucun dialogue. Elle a émis un petit gloussement suivi d’un petit rire. Ce n’était pas sa façon de glousser et de rire quand nous étions ensemble dans sa loge, mais celle du personnage qu’elle incarnait. Étant arrivée au bord de la piscine, elle a redressé la tête et les épaules hors de l’eau et jeté un coup d’œil par-dessus la margelle tout en gardant le reste de son corps immergé. Encore quelques gloussements, puis elle a passé la jambe gauche sur le rebord, encore dissimulée par la maçonnerie. Ainsi que ma fille Suzanne allait l’exprimer de nombreuses années plus tard, la photo que j’ai prise alors disait tout mais ne montrait rien. Soudain, Marilyn est revenue au bord en nageant et elle n’avait plus son soutien-gorge, rien que le bas, qu’elle avait roulé en forme de tanga. Elle s’est assise sur la margelle, posant pour nous un regard à droite, un à gauche, un autre par-dessus son épaule, un autre droit dans mon objectif… Page ci-contre : Marilyn Monroe fête ses 36 ans sur le lieu de tournage, 1er juin 1962. Ci-contre : Photo rarement publiée montrant Marilyn en train de se préparer pour une scène de Something’s Got to Give, mai 1962. De gauche à droite : la coiffeuse Agnes Flanagan (de dos), l’acteur Dean Martin, le maquilleur Whitey Snyder et le coach de jeu Paula Strasberg.
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Je me suis demandé quand elle allait nous donner tout à voir. Avec deux Nikon à moteur autour du cou, [… et] avec Marilyn à cinq ou six mètres de moi, je m’efforçais d’impressionner la pellicule d’autant d’images que possible. La réaction des trois cameramen et des preneurs de son au crépitement de mes appareils m’importait peu : il n’y avait aucun acteur en train de jouer, c’était une scène où le dialogue et les effets sonores seraient ajoutés au montage, donc si le bruit de mes Nikon gênait quelqu’un, on me le ferait savoir. Personne n’a dit un mot, pourtant : tous les yeux étaient fixés sur Marilyn. Sur le bord du bassin, Marilyn a retiré son peignoir bleu, avec lequel elle a masqué son corps tandis qu’elle se mettait à l’eau. Quand elle a émergé quelques instants plus tard, le bas du maillot n’était plus là. Elle l’avait fait, donc ! Et elle s’amusait pour de bon. Alors, pendant les quelques minutes où l’équipe technique réinstallait les caméras, au lieu de retourner dans sa loge, elle est
restée là, à poser pour les photographes. Aucun d’entre nous n’avait besoin de se tourner par là, de s’incliner de tel côté : elle savait précisément ce qu’elle avait à faire. Si Marilyn était un sujet idéal pour un photographe quand elle était habillée, elle était encore plus incroyable lorsqu’elle ne l’était pas. Sa peau mouillée luisait dans le clairobscur. Ses yeux pétillaient, son sourire était provocant. Elle n’était qu’à une semaine de son 36e anniversaire et à l’apogée de sa beauté physique. Elle était tellement à l’aise devant l’objectif que son assurance était contagieuse, sans rien qui laisse deviner les difficultés qu’elle avait connues la majeure partie de sa vie. J’étais persuadé que les images que j’étais en train de saisir allaient être magnifiques, inoubliables. La courbe de son dos rehaussait ses rondeurs naturelles dans les reflets des lumières sur l’eau. Tout scintillait. Je ne me suis même pas demandé combien de ces photos elle accepterait : comment n’allait-elle pas les approuver toutes ? Elle donnait le meilleur d’elle-même, et — 99 —
c’était insurpassable : n’était-elle pas Marilyn Monroe, après tout ? Dès que le directeur a déclaré la scène terminée, vers cinq heures de l’après-midi, je me suis rué en dehors du plateau pour téléphoner à Roger Thérond, le chef du servicephoto de Paris Match. Le standard téléphonique de l’hebdomadaire fonctionnait vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, car Match assurait une couverture mondiale de l’information. Comme je ne lui avais encore jamais téléphoné en plein milieu de la nuit, j’avais besoin que le siège me connecte à son domicile. « Vous n’imaginez pas ce qui vient juste de se passer, Roger ! ai-je crié. Les premiers nus de Marilyn Monroe en plus de dix ans. Vous allez devenir dingue, en voyant ces photos ! — Quand est-ce qu’on peut les avoir ? m’a-t-il demandé avec son fort accent français. Est-ce qu’on doit vous envoyer un journaliste ? —Non, non, pas besoin, Roger, ces images parlent d’elles-mêmes… »
« Avec une précision chirurgicale, l’audacieuse biographie de Schiller passe au scalpel l’enveloppe extérieure de Marilyn Monroe. Un ouvrage révélateur qui vous tient en haleine de la première à la dernière page. » —Tina Brown
scène que je voulais absolument photographier, celle où Marilyn saute dans une piscine afin de séduire Dean Martin. Je savais que je devais contacter Pat Newcomb, l’attachée de presse de Marilyn. Pat nous a proposé une rendez-vous au domicile de la star pour discuter des détails. Je ne voyais pas trop ce qu’il y avait à discuter : Marilyn nage, je la prends en photo pendant les répétitions ou les réglages de caméra, elle sort de l’eau, je la photographie en maillot de bain, et je couvre quelques autres scènes prévues à ce moment… Au salon, Marilyn en est venue aux faits. « Je ne pense pas qu’il devrait y avoir beaucoup de photographes autour de moi, dans ce film, a-t-elle commencé de sa voix inimitable ; comme le studio l’a permis avec Les désaxés. — Ce que j’aimerais vraiment faire, c’est… — Attendez que je devine , m’a-t-elle coupé, “Shplouf, shplaf” ? — La scène de la piscine va sortir partout, c’est évident, ai-je affirmé. Exactement comme votre photo de Sam Shaw dans Sept ans de réflexion. » Je me référais à la photo culte la montrant dans une robe blanche flottante qui révélait sa petite culotte. Elle a paru songeuse un instant, puis dit : « J’ai pas mal réfléchi à cette scène. Quand je me mettrai à l’eau, je serai en maillot de bain, mais je pense en sortir sans. » Pat : « Vous dites ça pour rire, n’est-ce pas ? » Ignorant sa remarque, Marilyn a continué d’une voix un peu plus forte, et en me fixant :
« La Fox devrait commencer à m’accorder autant d’attention qu’à Elizabeth Taylor. » C’était une allusion au fait que la vedette de Cléopâtre à ce moment-là avait reçu un million de dollars pour ce rôle alors que Marilyn était payée dix fois moins pour le film à venir. Tout le monde savait que le studio se faisait une grosse publicité grâce à la liaison que Liz Taylor avait nouée avec Richard Burton et selon toute vraisemblance, Marilyn était résolu à prouver à la Fox qu’elle était capable elle aussi d’accaparer les projecteurs. « Écoutez, Larry, a-t-elle poursuivi en continuant à me fixer, si je ressors de cette piscine sans rien sur moi, je veux que vous me garantissiez que quand vos photos feront la une des revues, Elizabeth Taylor ne sera nulle part dans le même numéro. — Vous pensez sérieusement faire ça ?, a demandé Pat. — Je ne suis pas sûre », a concédé Marilyn. J’ai lancé un coup d’œil à Pat, revoyant en esprit les bandes d’actualité sur lesquelles elle protégeait Marilyn de la horde de photographes qui s’était abattue sur elle, tels des vautours, à sa sortie de la clinique psychiatrique de New York. En ma présence, Marilyn semblait forte, déterminée, et pourtant elle avait cruellement besoin d’assistance médicale. On aurait dit un animal blessé qui cherchait en permanence une issue aux ténèbres en train de se refermer sur elle. « Eh bien, Marilyn, ai-je fait en me levant ; vous êtes déjà célèbre et maintenant… c’est à
moi que vous allez donner la célébrité ! — Ne soyez pas si sûr de vous », a-t-elle répliqué, ce qui m’a aussitôt fait perdre mon sourire satisfait, et d’ajouter : « Un photographe, ça se remplace. » *** […] George Cukor avait installé plusieurs caméras autour du bassin. Il allait avoir besoin de plans rapprochés, de panoramiques et d’angles en hauteur, selon le point de vue de Dean Martin, ce qui signifiait qu’il y aurait du temps pour photographier entre les réajustements de caméras. […] La tension était encore renforcée par le fait que Marilyn, pour ne pas faillir à son habitude, était en retard. Furibond, Cukor faisait les cent pas sur le plateau. Lorsqu’elle est enfin sortie de sa loge, Marilyn portait un maillot de bain deux-pièces couleur chair sous un peignoir en éponge bleu. Elle était quasiment en soutien-gorge et petite culotte. Mon cœur s’est mis à battre encore plus vite. Elle a sauté à l’eau et commencé à barboter. La piscine avait été chauffée à trente-deux degrés, une température de baignoire. Comme une gamine, elle flottait sur le dos. Il n’y avait aucun dialogue. Elle a émis un petit gloussement suivi d’un petit rire. Ce n’était pas sa façon de glousser et de rire quand nous étions ensemble dans sa loge, mais celle du personnage qu’elle incarnait. Étant arrivée au bord de la piscine, elle a redressé la tête et les épaules hors de l’eau et jeté un coup d’œil par-dessus la margelle tout en gardant le reste de son corps immergé. Encore quelques gloussements, puis elle a passé la jambe gauche sur le rebord, encore dissimulée par la maçonnerie. Ainsi que ma fille Suzanne allait l’exprimer de nombreuses années plus tard, la photo que j’ai prise alors disait tout mais ne montrait rien. Soudain, Marilyn est revenue au bord en nageant et elle n’avait plus son soutien-gorge, rien que le bas, qu’elle avait roulé en forme de tanga. Elle s’est assise sur la margelle, posant pour nous un regard à droite, un à gauche, un autre par-dessus son épaule, un autre droit dans mon objectif… Page ci-contre : Marilyn Monroe fête ses 36 ans sur le lieu de tournage, 1er juin 1962. Ci-contre : Photo rarement publiée montrant Marilyn en train de se préparer pour une scène de Something’s Got to Give, mai 1962. De gauche à droite : la coiffeuse Agnes Flanagan (de dos), l’acteur Dean Martin, le maquilleur Whitey Snyder et le coach de jeu Paula Strasberg.
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Je me suis demandé quand elle allait nous donner tout à voir. Avec deux Nikon à moteur autour du cou, [… et] avec Marilyn à cinq ou six mètres de moi, je m’efforçais d’impressionner la pellicule d’autant d’images que possible. La réaction des trois cameramen et des preneurs de son au crépitement de mes appareils m’importait peu : il n’y avait aucun acteur en train de jouer, c’était une scène où le dialogue et les effets sonores seraient ajoutés au montage, donc si le bruit de mes Nikon gênait quelqu’un, on me le ferait savoir. Personne n’a dit un mot, pourtant : tous les yeux étaient fixés sur Marilyn. Sur le bord du bassin, Marilyn a retiré son peignoir bleu, avec lequel elle a masqué son corps tandis qu’elle se mettait à l’eau. Quand elle a émergé quelques instants plus tard, le bas du maillot n’était plus là. Elle l’avait fait, donc ! Et elle s’amusait pour de bon. Alors, pendant les quelques minutes où l’équipe technique réinstallait les caméras, au lieu de retourner dans sa loge, elle est
restée là, à poser pour les photographes. Aucun d’entre nous n’avait besoin de se tourner par là, de s’incliner de tel côté : elle savait précisément ce qu’elle avait à faire. Si Marilyn était un sujet idéal pour un photographe quand elle était habillée, elle était encore plus incroyable lorsqu’elle ne l’était pas. Sa peau mouillée luisait dans le clairobscur. Ses yeux pétillaient, son sourire était provocant. Elle n’était qu’à une semaine de son 36e anniversaire et à l’apogée de sa beauté physique. Elle était tellement à l’aise devant l’objectif que son assurance était contagieuse, sans rien qui laisse deviner les difficultés qu’elle avait connues la majeure partie de sa vie. J’étais persuadé que les images que j’étais en train de saisir allaient être magnifiques, inoubliables. La courbe de son dos rehaussait ses rondeurs naturelles dans les reflets des lumières sur l’eau. Tout scintillait. Je ne me suis même pas demandé combien de ces photos elle accepterait : comment n’allait-elle pas les approuver toutes ? Elle donnait le meilleur d’elle-même, et — 99 —
c’était insurpassable : n’était-elle pas Marilyn Monroe, après tout ? Dès que le directeur a déclaré la scène terminée, vers cinq heures de l’après-midi, je me suis rué en dehors du plateau pour téléphoner à Roger Thérond, le chef du servicephoto de Paris Match. Le standard téléphonique de l’hebdomadaire fonctionnait vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, car Match assurait une couverture mondiale de l’information. Comme je ne lui avais encore jamais téléphoné en plein milieu de la nuit, j’avais besoin que le siège me connecte à son domicile. « Vous n’imaginez pas ce qui vient juste de se passer, Roger ! ai-je crié. Les premiers nus de Marilyn Monroe en plus de dix ans. Vous allez devenir dingue, en voyant ces photos ! — Quand est-ce qu’on peut les avoir ? m’a-t-il demandé avec son fort accent français. Est-ce qu’on doit vous envoyer un journaliste ? —Non, non, pas besoin, Roger, ces images parlent d’elles-mêmes… »
Marilyn : la dernière séance Un portrait puissant et touchant de l’actrice dans les derniers mois de sa vie
Édition limitée 1 962 exemplaires numérotés et signés par Lawrence Schiller
Aujourd’hui, 50 plus tard, TASCHEN publie une monographie limitée à 1 962 exemplaires numérotés et signés – 1962, comme l’année de la disparition prématurée de Marilyn. Le livre et le coffret de luxe à rabat sont recouverts de soie Duchesse provenant de l’une des soieries les plus raffinées au monde, la maison Taroni à Côme (Italie). Bien que façonné comme un livre d’art, Marilyn & Me se lit comme un roman biographique dont la prose en appelle à un lectorat le plus large possible. Pour la première fois de notre histoire, nous nous sommes associés à un éditeur littéraire de renom, Nan A. Talese, dont la maison éponyme rattachée au groupe new-yorkais Knopf Doubleday publie simultanément une édition petit format destinée au grand public. Dans la version avec ou sans photos, l’ouvrage ne vous lâchera pas jusqu’à la dernière page. « Avec le talent d’un Zelig ou d’un Forrest Gump, Schiller surgit comme par magie au milieu des événements historiques… Schiller fait preuve d’un instinct phénoménal et d’une chance encore plus grande. » —Playboy, février 1997
Édition de luxe n° 1–250
– Deux éditions de luxe de 125 exemplaires numérotés et accompagnés d’un tirage signé par Lawrence Schiller ; format : 28,8 x 39,2 cm N° 1–125 : Marilyn: Roll 11, Frame 12, May 1962 Tirage argentique noir et blanc sur papier d’archive (voir p. 94–95) N° 126–250 : Marilyn: Color 3, Frame 18, May 1962 Tirage pigmentaire sur papier d’archive Photo Rag Baryta de la maison Hahnemühle (ci-contre) € 1 500 / CAD 2 250
Édition collector n° 251–1 962
PRINT | THR .COM | EVENTS | SOCIAL | MOBILE
Lawrence Schiller a débuté comme photojournaliste, travaillant entre autres pour Life, Playboy et Paris Match. Il a photographié quelques-unes des icônes des années 1960, de Lee Harvey Oswald à Robert F. Kennedy, d’Ali et Foreman à Redford et Newman. Ses nombreuses collaborations à des livres incluent Le Chant du bourreau (The Executioner’s Song) récompensé
par le prix Pulitzer, avec Norman Mailer. Il est par ailleurs l’auteur de cinq bestsellers salués par le New York Times. Il a aussi dirigé sept films et miniséries télévisées ; Le chant du bourreau et Pierre le Grand (Peter the Great) ont reçu cinq Emmys. Il a également fondé The Norman Mailer Center & Writer’s Colony à Provincetown (Massachusetts). — 101 —
– 1 712 exemplaires numérotés et signés par Lawrence Schiller. Le livre et le coffret de luxe à rabat sont recouverts de soie Duchesse provenant des prestigieuses soieries Taroni, à Côme (Italie). € 750 / CAD 1 200
XL
Format
Lawrence Schiller, Marilyn & Me Relié sous coffret de luxe, format : 29 x 39,5 cm, 210 p. Les prix peuvent changer sans préavis
Marilyn : la dernière séance Un portrait puissant et touchant de l’actrice dans les derniers mois de sa vie
Édition limitée 1 962 exemplaires numérotés et signés par Lawrence Schiller
Aujourd’hui, 50 plus tard, TASCHEN publie une monographie limitée à 1 962 exemplaires numérotés et signés – 1962, comme l’année de la disparition prématurée de Marilyn. Le livre et le coffret de luxe à rabat sont recouverts de soie Duchesse provenant de l’une des soieries les plus raffinées au monde, la maison Taroni à Côme (Italie). Bien que façonné comme un livre d’art, Marilyn & Me se lit comme un roman biographique dont la prose en appelle à un lectorat le plus large possible. Pour la première fois de notre histoire, nous nous sommes associés à un éditeur littéraire de renom, Nan A. Talese, dont la maison éponyme rattachée au groupe new-yorkais Knopf Doubleday publie simultanément une édition petit format destinée au grand public. Dans la version avec ou sans photos, l’ouvrage ne vous lâchera pas jusqu’à la dernière page. « Avec le talent d’un Zelig ou d’un Forrest Gump, Schiller surgit comme par magie au milieu des événements historiques… Schiller fait preuve d’un instinct phénoménal et d’une chance encore plus grande. » —Playboy, février 1997
Édition de luxe n° 1–250
– Deux éditions de luxe de 125 exemplaires numérotés et accompagnés d’un tirage signé par Lawrence Schiller ; format : 28,8 x 39,2 cm N° 1–125 : Marilyn: Roll 11, Frame 12, May 1962 Tirage argentique noir et blanc sur papier d’archive (voir p. 94–95) N° 126–250 : Marilyn: Color 3, Frame 18, May 1962 Tirage pigmentaire sur papier d’archive Photo Rag Baryta de la maison Hahnemühle (ci-contre) € 1 500 / CAD 2 250
Édition collector n° 251–1 962
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par le prix Pulitzer, avec Norman Mailer. Il est par ailleurs l’auteur de cinq bestsellers salués par le New York Times. Il a aussi dirigé sept films et miniséries télévisées ; Le chant du bourreau et Pierre le Grand (Peter the Great) ont reçu cinq Emmys. Il a également fondé The Norman Mailer Center & Writer’s Colony à Provincetown (Massachusetts). — 101 —
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e Alors que le xx siècle
touchait à sa fin…
Les films des années 1990 qui valent la peine d’être retenus
— 102 —
Le choix n’a pas toujours été facile, mais nous avons réussi : en partant de la liste de tous les films sortis dans les années 1990 sur la planète, nous sommes arrivés à ne retenir que 144 de nos coups de cœur. Voici les films qui méritent le plus de rester dans les mémoires.
Description : – Quatre à dix pages sur chaque film, avec pléthore d’illustrations, distribution et fiche technique résumant le genre, l’histoire, le tournage, le budget de production, le box-office, etc. ; – Liste des prix et récompenses ; – Bêtisier, détails croustillants et potins, répliques cultes ; – Index par noms d’acteur, de réalisateur, par titre et par thème. Les Classiques du cinéma des années 90 Jürgen Müller (Éd.) Relié, 2 volumes sous coffret, format : 24 x 30,5 cm, 776 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
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e Alors que le xx siècle
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Les films des années 1990 qui valent la peine d’être retenus
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Le choix n’a pas toujours été facile, mais nous avons réussi : en partant de la liste de tous les films sortis dans les années 1990 sur la planète, nous sommes arrivés à ne retenir que 144 de nos coups de cœur. Voici les films qui méritent le plus de rester dans les mémoires.
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Un coup d’œil chic dans les demeures de designers influents aux quatre coins du globe, d’Acapulco à Hong Kong en passant par Paris et Biarritz
Le salon blanc dans la maison Forest Floor à Nagano, bâtie par l’architecte Kengo Kuma, est un espace transparent, une plate-forme d’où contempler la forêt.
100 – Un tour du monde des intérieurs Relié, 2 volumes sous coffret, format : 24 x 31,6 cm, 720 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
Photo : Reto Guntli
L’art de vivre bien
Cette édition de TASCHEN 25 rassemble ce qu’on trouve de plus exceptionnel et créatif en matière de décoration d’intérieur sur les six continents. Elle vous entraîne en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et en Asie, jusqu’en Afrique et en Australie avec 100 demeures triées sur le volet et superbement photographiées, offrant un panorama mondial des styles contemporains, du minimalisme rustique à l’éclectisme raffiné. Leurs seuls points communs : l’authenticité, l’amour du détail et un sens de l’expression personnelle qui ne se démode jamais.
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L’art de vivre bien
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« De savoureuses portions de philosophie et de sagesse qui sauront vous apporter l’inspiration dans vos moments les plus moroses. »
Voici le volume 2, pour vous ! La suite du bestseller de TASCHEN
—Zink Magazine, New York
ec pli av Rem esse et f in ce par n éléga
se
n Tee
vo Dita
Dear Reader, This instant classic is filled with refreshing philosophy and original wisdom. Keel’s Simple Diary™ entertains, helps you focus and keeps you company.
There are three reasons why most people, although they have tried, won’t keep a diary: 1. Not every day is very eventful. 2. It actually takes a lot of discipline to write. 3. In retrospect, many find what they have written embarrassing. Keel’s Simple Diary Volume Two Philipp Keel Couverture souple, format : 11,7 x 16,6 cm, 136 p. ¤ 12 / CAD 17 Disponible en anglais uniquement
Keel’s Simple Diary™ offers structure for those who don’t have time to wonder, making it easy to record life’s moments. It gives the pleasure of a quick response and the sense that no matter what’s wrong, more is right. Good luck, and thank you for your time. It’s all yours. Philipp Keel
Now you can relax.
Également disponible (anglais uniquement) : Volume 1
— 107 —
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—Zink Magazine, New York
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1 000 titres TASCHEN et ce n’est qu’un début ! 1986
2009
1997
2008
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1997
2011
2004
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1990
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1994
2000
2005
2007
1997
2001
Depuis nos débuts dans la B.D. (1980, Sally Forth) jusqu’aux livres d’art à prix démocratiques (1985, Picasso) et au mémorable SUMO d’Helmut Newton (1999), nous célébrons la sortie de notre 1 000e titre, The Beatles, signé Harry Benson.
1997
1998
2008
2008
Afin de fêter la sortie de notre 1 000e livre, la vitrine de la librairie légendaire de Walther König à Cologne a été entièrement décorée avec une sélection éclectique de titres puisés dans les archives TASCHEN.
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Photo © Verena Günther
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Afin de fêter la sortie de notre 1 000e livre, la vitrine de la librairie légendaire de Walther König à Cologne a été entièrement décorée avec une sélection éclectique de titres puisés dans les archives TASCHEN.
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Photo © Verena Günther
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La griffe Tadao
Architecture
L’Architecture VERTE d’aujourd’hui !
L’Architecture d’aujourd’hui ! MAISONS
L’Architecture COMMERCIALE d’aujourd’hui !
L’Architecture ÉPHÉMÈRE d’aujourd’hui !
L’Architecture EN BOIS d’aujourd’hui !
¤ 29,99 / CAD 49,99
¤ 29,99 / CAD 49,99
¤ 29,99 / CAD 49,99
¤ 29,99 / CAD 49,99
¤ 29,99 / CAD 49,99
Nouveau !
« S’il existe un homme à qui l’on doit d’avoir su redonner au béton un charme sexy, c’est bien Tadao Ando. »
Nouveau !
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—Independent on Saturday Magazine, Londres Neutra
100 maisons contemporaines
Hadid
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Piano
¤ 49,99 / CAD 79,99
¤ 39,99 / CAD 64,99
¤ 7,99 / CAD 11,99
¤ 7,99 / CAD 11,99
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Théorie de l’architecture
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Ando. Complete Works 1975–2012 Philip Jodidio Relié, format : 22,8 x 28,9 cm, 660 p. ¤ 34,99 / CAD 59,99
Photo : Nobuyoshi Araki
Project Japan ¤ 39,99 / CAD 64,99
Prefab Houses
L’Architecture moderne A–Z
¤ 49,99 / CAD 79,99
¤ 39,99 / CAD 64,99
Hadid, Complete Works
Serpentine Gallery Pavilions
Yes is more
Julius Shulman
¤ 99,99 / CAD 170
¤ 39,99 / CAD 64,99
¤ 19,99 / CAD 32,99
¤ 250 / CAD 350
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—Independent on Saturday Magazine, Londres Neutra
100 maisons contemporaines
Hadid
Nouvel
Piano
¤ 49,99 / CAD 79,99
¤ 39,99 / CAD 64,99
¤ 7,99 / CAD 11,99
¤ 7,99 / CAD 11,99
¤ 7,99 / CAD 11,99
Nouveau !
Théorie de l’architecture
¤ 19,99 / CAD 32,99
Ando. Complete Works 1975–2012 Philip Jodidio Relié, format : 22,8 x 28,9 cm, 660 p. ¤ 34,99 / CAD 59,99
Photo : Nobuyoshi Araki
Project Japan ¤ 39,99 / CAD 64,99
Prefab Houses
L’Architecture moderne A–Z
¤ 49,99 / CAD 79,99
¤ 39,99 / CAD 64,99
Hadid, Complete Works
Serpentine Gallery Pavilions
Yes is more
Julius Shulman
¤ 99,99 / CAD 170
¤ 39,99 / CAD 64,99
¤ 19,99 / CAD 32,99
¤ 250 / CAD 350
— 111 —
Photo : Eugene Richards
Cette monographie de quelque 400 pages explore l’œuvre de Wool de manière approfondie. Elle présente toutes les phases de son travail en présentant des reproductions en grand format, accompagnées de Polaroïds pris par Wool lui-même pendant la production et l’installation. Outre d’agréables moments de lecture, ce livre propose également une étude approfondie de l’œuvre de l’artiste des débuts à nos jours.
Nouveau !
Dalí ¤ 39,99 / CAD 64,99
Art Now 3
Les dessous des chefs-d’œuvre
¤ 9,99 / CAD 16,99
¤ 39,99 / CAD 64,99
L’art moderne 1870–2000 ¤ 39,99 / CAD 64,99
Sa peinture se résume en 4 lettres : TRBL
Art
Nouveau !
Monet ¤ 19,99 / CAD 32,99
Leonard de Vinci ¤ 19,99 / CAD 32,99
Renoir ¤ 19,99 / CAD 32,99
Le Livre des symboles
¤ 29,99 / CAD 49,99
Sculpture ¤ 39,99 / CAD 64,99
Koons
Impressionisme
100 artistes contemporains
Michel-Ange
Beckmann
¤ 49,99 / CAD 79,99
¤ 39,99 / CAD 64,99
¤ 39,99 / CAD 64,99
¤ 29,99 / CAD 49,99
¤ 14,99 / CAD 23,99
Une monographie détaillée qui explore le sens des messages signés Wool
Christopher Wool dans son studio, New York 2006.
Wool Hans Werner Holzwarth Relié, format : 25 x 33,4 cm, 424 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99
Hiroshige
Trespass
Caravage. L’œuvre complet
Henri Matisse. Les papiers découpés
¤ 29,99 / CAD 49,99
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¤ 99,99 / CAD 170
¤ 150 / CAD 225
— 113 —
Photo : Eugene Richards
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Nouveau !
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Les dessous des chefs-d’œuvre
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— 113 —
Éditions collector
Résolument modernes Les œuvres de l’art morderne qui comptent
Norman Mailer/Bert Stern. Marilyn Monroe
Pucci. Édition de luxe avec 4 tirages signés
Ellen von Unwerth
¤ 750 / CAD 1 200
¤ 1 250 / CAD 2 000
¤ 1 000 / CAD 1 700
Mark Ryden
Walton Ford
The Pedro Almodóvar Archives
¤ 750 / CAD 1 200
¤ 1 500 / CAD 2 250
¤ 750 / CAD 1 200
L’art moderne 1870–2000 De l’impressionnisme à aujourd’hui Hans Werner Holzwarth, Lazlo Taschen (Éd.) Relié, 2 vol. sous coffret, format : 24 x 230,5 cm, 674 p.
¤ 39,99 / CAD 64,99 seulement
Andy Warhol dans sa « Factory », 1965. Photo : Steve Schapiro.
Christopher Wool
Albert Oehlen
Neo Rauch
¤ 1 000 / CAD 1 700
¤ 1 000 / CAD 1 700
¤ 1 000 / CAD 1 700
Les prix peuvent changer sans préavis. Plus d’informations sur www.taschen.com.
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L’art moderne 1870–2000 De l’impressionnisme à aujourd’hui Hans Werner Holzwarth, Lazlo Taschen (Éd.) Relié, 2 vol. sous coffret, format : 24 x 230,5 cm, 674 p.
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Éditions collector
Miroir, mon beau miroir…
Les contes des frères Grimm édités dans une nouvelle traduction et enrichis d’illustrations anciennes
Deutsches Cover einsetzen
Les contes des frères Grimm Noel Daniel (Éd.) Relié, format : 20,5 x 25,6 cm, 320 p.
¤ 29,99 / CAD 49,99 seulement
Inez van Lamsweerde/Vinoodh Matadin
Alex Steinweiss
¤ 500 / CAD 800
¤ 750 / CAD 1 200
« Publiés pour la première fois dans une version pour les grands et les petits… le complément idéal de toute bibliothèque enfantine qui ensorcellera à la fois le lecteur et ses jeunes auditeurs. » —Daily Telegraph, Londres
Hugh Hefner’s Playboy ¤ 1 000 / CAD 1 200
Steve Schapiro: Taxi Driver
Christo and Jeanne-Claude
¤ 1 000 / CAD 1 700
¤ 1 000 / CAD 1 700
GOAT. Greatest Of All Time: A tribute to Muhammad Ali
¤ 4 000 / CAD 7 000 Les prix peuvent changer sans préavis. Plus d’informations sur www.taschen.com.
Lithographie en couleur de Herbert Leupin, Le chat botté, 1946.
Éditions collector
Miroir, mon beau miroir…
Les contes des frères Grimm édités dans une nouvelle traduction et enrichis d’illustrations anciennes
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Lithographie en couleur de Herbert Leupin, Le chat botté, 1946.
Classiques
Anatomiquement correct Le traité monumental et inégalé de Bourgery
J. M. Bourgery Atlas d’anatomie humaine et de chirurgie Relié, 2 volumes sous coffret, format : 24 x 33,5 cm, 722 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
The Eiffel Tower
Byrne. Six Books of Euclid
¤ 29,99 / CAD 49,99
¤ 39,99 / CAD 64,99
Braun/Hogenberg. Villes du monde
Joan Blaeu. Atlas Maior of 1665
Les contes des frères Grimm
¤ 49,99 / CAD 79,99
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¤ 29,99 / CAD 49,99
Piranesi
Becker. Arts décoratifs
Prisse d'Avennes. L’Art arabe
¤ 39,99 / CAD 64,99
¤ 99,99 / CAD 170
¤ 99,99 / CAD 170
Seba. Le Cabinet des curiosités naturelles ¤ 29,99 / CAD 49,99
Gould. La Famille des Toucans ¤ 74,99 / CAD 120 — 119 —
Martius. Le livre des palmiers
Chefs-d’œuvre de l’enluminure
¤ 99,99 / CAD 170
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Classiques
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Design & mode
Toges, turbans, queues-de-pie et hauts-de-forme L’évolution du vêtement depuis l’Antiquité jusqu’en 1888
Collecting Design
Stationary Design
¤ 29,99 / CAD 49,99
¤ 29,99 / CAD 49,99
The Internet Case Study Book
¤ 29,99 / CAD 49,99
The App & Mobile Case Study Book
¤ 29,99 / CAD 49,99
Logo Design. Vol 2
Logo Design. Vol 3
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Illustration Now! 4
Illustration Now! Portraits
Product Design
Cars Now! Vol 1
D&AD. The Copy Book
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Menu Design in America
La fontaine aux lettres
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Type. A Visual History of Typefaces. Vol. 1 & 2
¤ 39,99 / CAD 64,99 par vol.
NOUVEAUX !
Fashion. xxe siècle
Fashion. xviiie -xxe siècle
Lunettes
100 Contemporary Fashion Designers
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— 120 —
Auguste Racinet The Costume History Relié, 2 volumes sous coffret, format : 24 x 31,6 cm, 792 p. ¤ 39,99 / CAD 64,99
Design & mode
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Une romance en photos
Billy Wilder’s Some Like It Hot
100 classiques du 7ème art de TASCHEN
¤ 39,99 / CAD 64,99
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Films des années 2000
The Godfather Family Album
¤ 29,99 / CAD 49,99
¤ 49,99 / CAD 79,99
The Stanley Kubrick Archives
Stanley Kubrick’s Napoleon
The Pedro Almodóvar Archives
Funk & Soul Covers
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¤ 29,99 / CAD 49,99
Le Cinéma d’horreur
Film Noir
Stanley Kubrick
Alfred Hitchcock
1000 Tattoos
¤ 9,99 / CAD 16,99
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75 Years of DC Comics
Magic
The Great American Pin-Up
Gil Elvgren
¤ 150 / CAD 225
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¤ 14,99 / CAD 23,99
¤ 9,99 / CAD 16,99
— 122 —
Bob Willoughby. Audrey Hepburn Relié, format : 28,5 x 35,7 cm, 280 p. ¤ 49,99 / CAD 79,99
Photo : Bob Willoughby
Notre Fair Lady
Cinéma & pop culture
Audrey monte dans la voiture mise à sa disposition par les Paramount Studios pour rentrer à son hôtel après sa séance photo avec Bud Fraker.
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Lifestyle & voyages
LUTRIN en acrylique transparent
Nouveaux intérieurs ` sur la côte
Nouveaux intérieurs parisiens
¤ 29,99 / CAD 49,99
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Interiors Now! 1
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Living in Bali
Living in Greece
Living in Mexico
Living in Morocco
¤ 9,99 / CAD 16,99
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TASCHEN 4 Cities – 12 Vol.
¤ 39,99 / CAD 64,99
The New York Times, 36 Hours.
TASCHEN’s Paris
TASCHEN’s NewYork
TASCHEN’s London
TASCHEN’s Berlin
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Great Escapes Mediterranean
Great Yoga Retreats
TASCHEN’s Spas
TASCHEN’s Hotels
Inside Havana
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The Polaroid Book
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Los Angeles
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Kate Moss by Mario Testino
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Mario Testino. Rio de Janeiro ¤ 29,99 / CAD 49,99
Eadweard Muybridge
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Wolfgang Tillmans. 3 Vol. ¤ 29,99 / CAD 49,99
Helmut Newton. Polaroids
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Helmut Newton. Sumo
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Photo : Gregory Bojorquez
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Boutique TASCHEN, Beverly Hills.
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« L’ouvrage le plus important dans le domaine des arts culinaires depuis Escoffier. »
Des livres de rêve engloutis par la machine à avaler les dollars
—Tim Zagat, New York
-$ 1,29 million
Diego Rivera Ça parle de quoi ? D’un Mexicain énorme qui fait des fresques murales Le point de vue du critique d’art : « Un chef d’œuvre de l’édition… spectaculaire, somptueux, magnifique. » Et, la suite ? Il n’a pas pu passer la frontière Une autre solution ? Il aurait fallu l’appeler Mr. Frida Kahlo
-$ 1,05 million
Ingmar Bergman Ça parle de quoi ? D’une étude sérieuse et à grands frais consacrée au génie suédois. La presse est éblouie : « … un livre qui ne peut que vous accompagner toute votre vie. » Pourquoi le Suédois a fait l’effet d’une bombe ? Trop long. Trop lourd. Trop noir et blanc. Qu’est-ce qu’on aurait pu faire pour éviter ça ? Rien
Modernist Cuisine : Art et science culinaires Nathan Myhrvold, Chris Young, Maxime Bilet 6 volumes, format : 26,2 x 33 cm, 2 440 p. ¤ 399 / CAD 650 Disponible également en français et en espagnol ! — 132 —
- $ 369,000
America Swings Ça parle de quoi ? C’est une étude qui se penche avec classe sur un style de vie qui manque franchement de classe. Un projet vraiment agréable pour nos experts : « Nous ADORONS ce livre… une photographie hilarante des mœurs sexuelles aux USA. » Et alors, ça partouze ? « C’est trop hilarant de photographier les mœurs sexuels des Américains. » Et la leçon à en tirer ? « La face cachée de l’Amérique puritaine reste une face cachée. »
Car Crashes Ça parle de quoi ? Weegee rencontre Chandler par accident. Et le critique, il en pense quoi ? « Toutes ces images déchirantes vous clouent sur place. » Et alors, pourquoi le crash ? Trop de morts sur les routes. Comment aurait-on pu les épargner ? Impression à la demande
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