Les droits de la personne : les bons et moins bons coups du Canada Par Martha Beach
44 TEACH | LE PROF
B
eaucoup d’entre nous tiennent probablement pour acquis les droits de la personne fondamentaux et universels. Pourtant, sur le plan juridique, les droits de la personne existent depuis moins de 75 ans. Lorsque la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies (l’ONU) le 10 décembre 1948, elle s’est fait le tremplin d’un vaste ensemble de lois internationales sur les droits de la personne, y compris ici au Canada. L’avocat et universitaire canadien John Peters Humphrey est devenu directeur de la Division des droits de l’homme des Nations Unies en 1946 et a joué un rôle clé dans la rédaction de la DUDH. À l’époque de Humphrey, le Canada était réticent (et dans certains cas politiquement opposé) à l’application de telles lois. Depuis lors, l’intérêt et l’engagement se sont accrus et, à bien des égards, le Canada est considéré comme un chef de file en droits de la personne. Mais il ne faut pas croire pour autant que nous avons tout accompli : il reste du chemin à faire à certains égards. Humphrey était un jeune professeur de droit à l’Université McGill et était connu comme une autorité en matière de droit international. Il est né à Hampton, au Nouveau-Brunswick. À l’âge de 11 ans, le cancer emporte ses deux parents et il perd un de ses bras dans un incendie. Les railleries et l’intimidation ont donc été fréquentes dans sa jeunesse. À l’âge de 15 ans, il entre à l’Université Mount Allison,
Novembre/décembre 2020