Les gardiens de la paix mondiale : le maintien de la paix est-il encore pertinent? Par Lynn Greiner
É
tant donné le mandat des Nations Unies (l’ONU) pour le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, il semble étrange de remettre en question la pertinence même des missions de maintien de la paix. C’est, après tout, le grand objectif de l’ONU et de ses membres, selon la charte de l’organisation. Les chapitres VI et VII (articles 33 à 51) traitent en détail du règlement des différends et des réactions aux menaces contre la paix, aux ruptures de la paix et aux actes d’agression. Le chapitre VIII parle des accords régionaux ou des agences qui peuvent également s’occuper du maintien de la paix. Il reste que la fonction a quelque peu changé au fil des ans. Depuis le début, trois principes de base régissent les opérations de maintien de la paix de l’ONU : 1. Consentement des parties. Les principales parties au conflit doivent accepter le déploiement des opérations et consentir à un processus politique de résolution du conflit. L’ONU indique sur son site Web que « [f]aute de consentement, une opération de maintien de la paix des Nations Unies court le risque de se voir impliquée dans le conflit et de s’éloigner de sa vocation première qui est de maintenir la paix ». Cependant, même si le consentement a été donné par des autorités haut placées, rien ne garantit que les participants locaux au conflit ou d’autres groupes armés seront d’accord.
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2. Impartialité. Selon le site, les soldats de la paix doivent « rester [impartiaux] dans [leurs] relations avec les parties en conflit. Toutefois, ceci ne signifie pas qu’il[s] [doivent] rester neutre[s] dans l’application du mandat de la mission. » Autrement dit, les actions de l’une des parties qui violent les engagements du processus de paix ou les normes et principes internationaux ne doivent pas être tolérées, de peur que la crédibilité et la légitimité de l’opération ne soient compromises. 3. Non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense et de défense du mandat. Bien que les forces de maintien de la paix de l’ONU ne soient pas aptes à agir au même titre que la police ou l’armée, elles sont autorisées à utiliser la force au niveau tactique en cas de légitime défense et pour défendre leur mandat, mais seulement avec l’approbation du Conseil de sécurité. Les principes soulignent que l’utilisation de la force doit être un dernier recours et que les soldats de la paix doivent employer le minimum requis pour faire face à la situation sans perdre le consentement des parties pour la mission. Dans certaines circonstances, il est autorisé d’augmenter l’intensité d’un cran et d’utiliser toute la force nécessaire pour prévenir les tentatives violentes de perturbation du processus politique, pour protéger les citoyens ou pour aider les autorités à maintenir l’ordre public.
Novembre/décembre 2020