CULTURE | ENTREPRISES | AFFAIRES PUBLIQUES
COUP DE PROJECTEUR SUR LE NOUVEAU MONUMENT CULTUREL DE BAKOU Également dans ce numéro : Agdam – 20 ans d’occupation Un nouveau représentant américain pour le Groupe de Minsk de l’OSCE Le monde entier salue le choix du projet TAP Projet de coopération renforcée entre la BERD et l’Azerbaïdjan Le « théâtre menaçant » d’Elchin à Camden www.teas.eu
08 / 2013
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Welcome to the TEAS Magazine Le Cercle Européen d’Azerbaïdjan (The European Azerbaijan Society, TEAS) est une organisation paneuropéenne enregistrée au Royaume-Uni dont l’objet est de faire connaître l’Azerbaïdjan et de renforcer les liens économiques, politiques et culturels entre ce pays et les nations européennes. Tout en promouvant les aspects positifs de l’Azerbaïdjan, TEAS met également en évidence le sort des 875 000 réfugiés et déplacés internes de ce pays. Ces personnes sont dans l’incapacité de retourner dans leurs foyers et sur leurs terres du fait de l’occupation illégale par les forces armées arméniennes du Haut-Karabagh et de sept régions environnantes, au mépris de quatre résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Lancée en novembre 2008, TEAS avait au départ été créée quatre ans plus tôt sous le nom de London Azerbaijan Society. L’organisation a aujourd’hui des bureaux au Royaume-Uni, en Belgique, en France, en Allemagne et en Turquie, ainsi qu’un bureau de représentation en Azerbaïdjan. TEAS base ses interventions sur trois axes principaux : • Culture – TEAS fait connaître la culture riche et dynamique de l’Azerbaïdjan à un public international, en organisant des manifestations culturelles et en servant de centre de networking. •
Commerce – TEAS compte parmi ses adhérents des entreprises européennes et azerbaïdjanaises. Il sert de plateforme à des organisations afin d’établir des liens et de renforcer les relations commerciales existantes par le biais d’un programme de networking à travers le continent.
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Affaires publiques – TEAS entend faire connaître l’Azerbaïdjan et promouvoir le pays auprès des principaux prescripteurs d’opinion, décisionnaires et autres personnalités du monde politique, universitaire et de la société civile.
TEAS se fixe plusieurs objectifs : • Renforcer les liens entre l’Azerbaïdjan et d’importantes structures économiques, politiques et sociales à travers l’Europe •
Organiser des tables rondes, des séminaires et des conférences
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Assurer la production et la publication de brochures, rapports, bulletins, livres et films.
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Faciliter les voyages d’études des politiciens, des journalistes et des hommes et/ou femmes d’affaires.
Infolettre
TEAS propose les toutes dernières nouvelles, positions et interviews sur tous les aspects de l’Azerbaïdjan, lance une e-infolettre gratuite dont la parution interviendra régulièrement. Pour en savoir plus, inscrivez-vous sur www. teas.eu
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Adhésion et parrainage
TEAS propose diverses formules d’adhésion à l’usage des particuliers et des entreprises. Elles donnent droit à divers avantages : publicité, rencontres, voyages et hébergement à prix réduit, et aide à l’obtention de visas. TEAS propose également de nombreuses opportunités de parrainage de ses manifestations et conférences tout au long de l’année. Pour en savoir plus, écrire à l’adresse membership@teas.eu.
Dates à retenir
Pour plus de renseignements sur toutes les manifestations TEAS : www.teas.eu/fr/upcoming-events 15 septembre 2013 Congrès du Parti des Libéraux-Démocrates : Soirée jazz de TEAS Salle Argyll II du Crowne Plaza Hotel – Congress Road, Glasgow, Strathclyde, G3 8QT Principal intervenant : Lord German 22h00 – 23h30. Entrée libre (espace sécurisé) 22 septembre 2013 Congrès du Parti Travailliste : Soirée jazz de TEAS Salle Charlotte, The Grand Brighton, 97–99 King’s Road, Brighton, East Sussex, BN1 2FW Principal intervenant : Gerry Sutcliffe (député) 21h00 – 23h00. Entrée libre (pass congrès obligatoire) 1er octobre 2013 Congrès du Parti Conservateur : Soirée jazz de TEAS Alexandria A, The Midland, Peter Street, Manchester, M60 2DS Principal intervenant : Christopher Pincher (député) 21h30 – 23h00. Entrée libre (pass congrès obligatoire)
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August 2013
Médias Partenaires
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Politique et actualité
Lionel Zetter, Directeur de TEAS
Le mot du directeur
Ce numéro marque le 20e anniversaire de l’invasion par l’Arménie de la plus grande partie de la région azerbaïdjanaise d’Agdam lors du conflit du Haut-Karabagh. Aujourd’hui encore, des tranchées séparent les deux camps, et des snipers se font face. Si la vie suit son cours à peu près normalement côté azerbaïdjanais, tout n’est que désolation dans le camp adverse, comme en atteste la ville d’Agdam elle-même, dont il ne reste rien. Le Centre Heydar Aliyev est actuellement au cœur d’une actualité heureusement moins dramatique. J’ai eu le privilège de pénétrer à l’intérieur de ce bâtiment extraordinaire lors de ma dernière visite en Azerbaïdjan. Si l’extérieur rappellera à juste titre d’autres phares culturels mondiaux comme l’Opéra de Sydney, l’aménagement intérieur dépasse l’entendement, avec ses escaliers majestueux, ses galeries ouvertes, ses musées et son auditorium de mille places. L’Azerbaïdjan peut être fier de ce nouveau monument culturel, tout comme le Royaume-Uni, terre d’adoption de la plus grande architecte au monde, Zaha Hadid. Alors que 70% des Azerbaïdjanais ont aujourd’hui accès à Internet, la Banque Mondiale manifeste son soutien à l’un des projets du pays : devenir le centre des TIC de la région entière. Avec le lancement d’Azerspace-1 (premier satellite azerbaïdjanais de télécommunications), l’Azerbaïdjan réaffirme ses ambitions en matière de communications. Soutenu par l’ONU et l’Union Internationale des Télécommunications, le sommet sur la cyber-sécurité organisé en décembre débouchera, espère-t-on, sur la signature de l’accord mondial de la Déclaration de Bakou dans ce domaine. Difficile, enfin, d’évoquer l’Azerbaïdjan sans parler ni de pétrole, ni de gaz, tant ces deux énergies contribuent à la renaissance du pays. Le projet TAP, choisi pour acheminer le gaz azerbaïdjanais extrait de la Mer Caspienne vers l’Europe occidentale en traversant la Grèce, l’Albanie et l’Italie, fait (enfin !) du couloir gazier méridional une réalité. L’Azerbaïdjan vient de faire un pas de plus vers l’Europe.
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L’extérieur tout en courbes du Centre Heydar Aliyev
Gros plan sur le nouveau haut lieu de la culture à Bakou Le Centre Heydar Aliyev, œuvre de l’architecte iraqo-britannique Zaha Hadid, sera présenté au cours d’une manifestation extraordinaire organisée sous les auspices de l’International Architectural Review les 16 et 17 septembre 2013 prochains. Cet incroyable bâtiment, inauguré officiellement par le Président Aliyev, a vocation à devenir l’un des monuments emblématiques de Bakou. Il abrite une bibliothèque, un musée, des salles de conférence, des galeries, et sera en tous domaines le centre de la culture azerbaïdjanaise. Sa « carapace » extérieure, composée d’environ 12 000 panneaux de béton fibré
(GRC), est totalement dépourvue du moindre segment rectiligne. D’où qu’on le regarde, le bâtiment semble sortir de terre et pointer vers le ciel, créant ainsi une image singulière. Les nombreux interstices vitrés dans les « plis » inondent l’intérieur de lumière naturelle. Le Centre est d’ores et déjà nominé pour décrocher les plus prestigieuses récompenses du Festival mondial de l’architecture et de l’Inside Festival. La chaîne de télévision BBC 1 a consacré un long reportage au Centre Heydar Aliyev en juillet dans le cadre de l’émission Imagine. Intitulé Zaha Hadid: Who Dares Wins, le reportage est disponible à l’adresse http:// bit.ly/heydaraliyev.
Stabilité du secteur bancaire en Azerbaïdjan (Moody’s) Pour la troisième année consécutive, Moody’s Investors Service a qualifié le système bancaire azerbaïdjanais de « stable ». Dans son rapport, le service d’analyse détaille les différents moteurs fondamentaux : contexte favorable, amélioration de la qualité des actifs, capacité d’autofinancement permettant d’éponger les pertes, amélioration des niveaux de rentabilité et adéquation des profils de liquidités. Lev Dorf, analyste chez Moody’s et auteur du rapport Banking System Outlook: Azerbaijan, a déclaré : « La stabilité du secteur bancaire sur la période visée dépendra avant tout de la qualité des conditions macroéconomiques
à 12 ou 18 mois. D’après nos prévisions, le PIB de l’Azerbaïdjan s’appréciera en valeur absolue de 3,5% en 2013 (contre 2,2% en 2012), sous l’effet d’une croissance soutenue dans un secteur non-pétrolier bénéficiant d’investissements gouvernementaux dans des projets d’infrastructure à grande échelle. « La forte croissance des secteurs nonpétroliers en Azerbaïdjan améliorera la qualité des actifs bancaires, ce qui ramènera la part des prêts douteux (c’est-à-dire, qui présentent des retards de 90 jours et qui peuvent faire l’objet d’une restructuration) sur l’ensemble des prêts contractés de 14% (fin 2012) à 11% à la fin de la période visée ».
L’élection présidentielle aura lieu le 9 octobre La Commission électorale centrale (CEC) d’Azerbaïdjan a officiellement fixé la date de la prochaine élection présidentielle au 9 octobre prochain. Le Président sortant Ilham Aliyev sera en lice pour un troisième mandat de cinq ans. M. Aliyev est au pouvoir depuis 2003 et un amendement constitutionnel a abrogé en 2009 la limite des deux mandats présidentiels jusqu’ici en vigueur. M. Aliyev a été désigné par le parti au pouvoir, le Nouveau Parti Azéri. 12 candidatures ont été validées à ce jour par le CEC, qui précise que chacune d’entre
elles devra avoir été soutenue par 40 000 signataires. Ces candidats sont : Khafiz Gadjiyev (Parti Musavat moderne), Faraj Guliyev (Mouvement de la Renaissance Nationale), Ahmed Orudj (Parti de la Liberté), Igbal Agazade (Parti de l’Espoir), Fuad Aliyev (Parti Libéral-Démocrate), Ali Aliyev (Parti des Citoyens et du Développement), Araz Alizade (Parti Social-Démocrate), Gudrat Gasanguliyev (Parti du Front Populaire Azéri), et les indépendants Zahid Orudj (député), Arastun Orujlu (directeur du Centre de Recherches Orient-Occident) et Ilgar Mamedov (avocat).
Lionel Zetter, Directeur de TEAS www.teas.eu
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Politique et actualités Silk Way Airlines a commandé deux exemplaires du dernier modèle de gros porteur de Boeing
Silk Way Airlines commande deux Boeing 747-8F
ASAN salué par un
quotidien britannique
Dans une tribune parue dans le quotidien britannique The Guardian, Kamal Jafarov, Secrétaire général de la Confédération des Avocats azerbaïdjanais, a expliqué dans quelle mesure les nouveaux « guichets uniques » azerbaïdjanais rendaient les services plus efficaces et accessibles à l’ensemble des citoyens de son pays : « Le modèle du guichet unique permettant aux citoyens d’accéder à plusieurs services publics dans un seul et même centre, a été mis en place dans des pays comme le Royaume-Uni, le Canada et la Géorgie. L’Azerbaïdjan vient d’adopter ce modèle à son tour, ce qui se ressent fortement sur la façon dont les citoyens accèdent aux différents services. » Il explique ensuite que ce réseau de services et d’évaluation ASAN (Azerbaijan Service and Assessment Network) fait appel aux dernières technologies pour mettre les services gouvernementaux à la portée des citoyens, puisque l’ensemble des services sont traités en ligne : « Les six principes fondamentaux du modèle ASAN sont : se préoccuper avant tout des citoyens, assurer le lien avec le gouvernement, renforcer les capacités, tenir ses engagements, innover et lutter contre la corruption. » M. Jafarov explique enfin qu’au nombre des services proposés figurent des consultations juridiques gratuites, des services d’assurance voiture et habitation, et des services médicaux. Des jeunes adultes âgés de 17 à 25 ans viennent en aide aux personnes qui ont du mal à remplir leurs formulaires en veillant à ce qu’ils ne se sentent pas privés de quelconques droits, et des services mobiles ASAN sont proposés aux personnes qui sont dans l’incapacité de se rendre en personne dans les centres ASAN. L’article est disponible en intégralité à l’adresse http://bit.ly/asanguardian.
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Boeing vient d’enregistrer la commande de deux très gros porteurs 747-8F (version cargo du 747 civil). Silk Way Airlines, compagnie cargo basée à Bakou, a annoncé la commande de deux B747-8F pour un montant total d’environ 540 M€. Zaur Akhundov, président de Silk Way Holding, maison-mère de Silk Way Airlines, a déclaré : « La commande de deux Boeing 747-8F constitue une étape importante de notre développement. Silk Way Airlines entend
devenir une compagnie de fret prospère et rentable en investissant dans sa flotte d’appareils, en améliorant la qualité de ses services et en continuant d’augmenter son implantation régionale et internationale. » Silk Way Airlines exploite déjà des Boeing 747-400F et 767-300F et dessert l’Europe, le Moyen-Orient et l’Extrême-Orient, et d’autres destinations internationales par le biais d’un réseau d’alliances.
La France souhaite un Azerbaïdjan fort et
indépendant, estime l’ambassadeur en poste à Bakou
Au cours d’une réception organisée le 14 juillet à l’Ambassade de France en Azerbaïdjan à l’occasion de la Fête nationale française, S.E. Pascal Meunier, Ambassadeur de France en Azerbaïdjan, a déclaré : « Nos pays entretiennent des relations basées sur une confiance mutuelle. La France souhaite ardemment avoir affaire à un Azerbaïdjan fort et indépendant. »
Évoquant le dynamisme du développement de l’Azerbaïdjan, il a exprimé sa confiance dans le renforcement des relations politiques et économiques et de la coopération des deux pays en matière de science, d’éducation et de culture. Il a expliqué que l’Azerbaïdjan pouvait compter sur le soutien de la France dans l’optique d’une résolution pacifique du conflit du Haut-Karabagh, et a remercié l’Azerbaïdjan pour avoir affiché son soutien à la France sur les dossiers iranien et syrien. L’ambassadeur Meunier a ensuite salué la coopération
humanitaire entre les deux pays et l’ouverture prochaine du Lycée Français de Bakou en septembre. Samir Sharifov, Ministre des finances de l’Azerbaïdjan, a répondu qu’un cadre juridique très poussé avait été établi pour faciliter le développement des relations économiques entre les deux pays. Il pensait particulièrement au rôle d’Arianespace et aux autres entreprises françaises impliquées dans le lancement réussi d’Azerspace–1, le premier satellite azerbaïdjanais de communications.
S.E. Pascal Meunier lors de son intervention Forum d’Affaires Paris 2013 de TEAS a souligné le besoin de renforcer les relations franco-azerbaïdjanaises
Accord entre l’UE et l’Azerbaïdjan sur les visas L’UE et l’Azerbaïdjan se sont mis d’accord sur une simplification des visas, à l’initiative de S.E. Fuad Isgandarov, Ambassadeur d’Azerbaïdjan en Belgique et Président de la délégation azerbaïdjanaise auprès de l’UE, et Stefano Manservisi, direteur général des Affaires intérieures à la Commission européenne. L’accord sera signé au mois de novembre à l’occasion du sommet du Partenariat Oriental de l’UE à Vilnius. Après ratification, il entrera en
vigueur le 1er janvier 2014.
Cet accord est de nature à faire baisser le prix du visa et à réduire les formalités administratives nécessaires à leur délivrance. Plusieurs visas d’entrée pourront être délivrés dans certains cas. Cette procédure de simplification se destine particulièrement aux étudiants, aux personnes en déplacement officiel ou ayant besoin de soins médicaux.
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Politique et actualités
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Bakou va accueillir la conférence mondiale sur la cyber-sécurité
Le complexe touristique sera construit sur les rives de la Baie du Kotor
L’Azerbaïdjan va construire un complexe touristique de 500 M€ au Monténégro Des investisseurs azerbaïdjanais vont construire au Monténégro un complexe touristique d’un coût de 500 M€. L’annonce de cette information dans les médias russes faisait suite à la rencontre entre le Premier ministre monténégrin Milo Dukanovic et une délégation de promoteurs.
anciennes installations militaires a été émis en 2012 par les autorités monténégrines et remporté par la SOCAR (compagnie nationale pétrolière d’Azerbaïdjan), représentée par Triangle Investments et Development Ltd. L’Azerbaïdjan a ensuite confié la conduite du projet à l’entreprise Azmont Investments LLC.
Le complexe touristique de 25 hectares sera construit sur les rives de la Baie du Kotor, sur le site des anciennes casernes de Kumbor. Il sera composé d’un hôtel, de villas, d’un système d’amarrage pour bateaux et yachts de luxe, d’un quai pour bateaux de pêche, d’un marché au poisson, d’environ 70 commerces, cafés et restaurants, d’un centre de tennis centre, d’un héliport et d’autres installations diverses.
Azmont avait d’abord proposé un plan d’investissement de 250 M€ sur huit ans, avant de revoir ce chiffre à la hausse, le montant total étant même doublé. Ce nouveau complexe sera le premier du réseau One&Only Luxury Resorts en Europe. Sol Kerzner, président de One&Only Luxury Resorts a déclaré : « C’est le site idéal pour notre premier complexe en Europe ». En termes d’investissement, le projet de Kumbor est le plus important entrepris par l’Azerbaïdjan en dehors de ses frontières.
Un bail d’une durée de 90 ans portant sur les
EN DIRECT DE BRUXELLES C’est avec une grande tristesse que TEAS a appris le décès de Patrick Moriau, des suites d’un cancer à l’âge de 62 ans. Au cours d’une longue carrière politique, M. Moriau a occupé notamment les fonctions de viceministre des Affaires sociales de Wallonie (1988–92), de vice-secrétaire général du Parti Socialiste belge (1992–95), de bourgmestre de Chapelle-lez-Herlaimont (1995–2012) et de député fédéral (PS) depuis 1995.
: brussels@teas.eu
Que ce soit au sein du Comité fédéral des affaires étrangères de la Chambre des Représentants de Belgique ou à la présidence du groupe belge de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), M. Moriau a toujours manifesté son intérêt pour la région du Sud Caucase, et plus particulièrement pour l’Azerbaïdjan, qu’il tenait pour « l’un des pays les plus intéressants du monde ». Ancien président du groupe d’amitié belgoazerbaïdjanais du Parlement fédéral belge, M. Moriau était une voix respectée et écoutée sur les questions relatives à la société azerbaïdjanaise dans les contextes politiques belge et international. Les questions internationales étant pour lui de toute première importance, il a toujours soutenu directement et indirectement de très nombreuses initiatives en divers domaines politiques.
Patrick Moriau était un fervent partisan de l’Azerbaïdjan en Belgique et au plan international
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Avec le décès de M. Moriau, le Parlement belge perd un homme de combat doublé d’un politicien tenace, doté d’une excellente compréhension de la société azerbaïdjanaise et de ses citoyens.
Le Ministère des Communications et des Technologies de l’information (TIC) d’Azerbaïdjan et l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) organiseront conjointement la conférence mondiale de Bakou sur la cyber-sécurité du 2 au 5 décembre 2013. L’événement sera organisé parallèlement à BakuTel, le salon international des technologies des télécommunications et de l’information. La conférence proposera une tribune d’échange des meilleures pratiques à l’œuvre et facilitera les discussions sur les modèles et les solutions viables permettant de renforcer la sécurité des TIC au niveau mondial. L’événement s’ouvrira par une session plénière réservée aux ministres, aux chefs de délégation et aux principaux acteurs du secteur d’activité. Le deuxième jour, auront lieu des discussions interactives sur les défis et les opportunités à venir en matière de cybersécurité. La manifestation se terminera par la Déclaration de Bakou sur la cyber-sécurité.
Azerspace–1 est opérationnel
Azerspace–1, le premier satellite azerbaïdjanais de télécommunications, est entré dans sa phase d’activité commerciale. Selon l’agence APA-Economics, Azercosmos OJSC et ANS Independent Broadcasting and Media Company ont ratifié un accord portant sur le déploiement de transpondeurs de satellites de télécommunications (The Launch of the Transponder Capacity of Telecommunication Satellites). Il a été signé par Rashad Nabiyev (président d’Azercosmos) et Vahid Mustafayev (président d’ANS Independent Broadcasting and Media Company). Dans un premier temps, en plus des chaînes locales, 50 chaînes de télévision et de radio seront diffusées en anglais, russe, turc et farsi. Le nombre de chaînes est appelé à augmenter par la suite.
Internet couvre 70 % du pays
Le Ministère azerbaïdjanais des Technologies de l’information et des communications (TIC) a annoncé que le taux de pénétration d’Internet s’élevait à 70 %. D’après le Ministère des TIC, l’utilisation d’Internet a doublé au cours des cinq dernières années, et la bande passante mobilisée pour chaque centaine d’utilisateurs a été multiplié par 12,9 sur la même période pour atteindre 4 187 kbit/s. Cette progression s’explique en grande partie par la diminution des coûts d’accès à Internet, qui ont été divisés par 12,5 en cinq ans. 47,7% des foyers azerbaïdjanais sont équipés d’un ordinateur. August 2013
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Personnalités – Nick Pelas Nick Pelas :
voyage dans la paranoïa et création de l’Enfer
Depuis 2008, Nick Pelas a mis en scène un large éventail de pièces dans le cadre de la production théâtrale indépendante à Londres, notamment La Nuit des rois de Shakespeare et L’Enfer de Dante. Il a par ailleurs mis en scène sa propre pièce, All About Poe and his Return to Bath, inspirée par Le Masque de la Mort Rouge d’Edgar Allan Poe. Il dirige de quatre à six pièces par an. Nick a récemment mis en scène la première représentation au Royaume-Uni de la traduction anglaise de Citizens of Hell du Professeur Elchin Afandiyev, au Theatro Technis de Camden, dans le nord de Londres. Appartenant à une famille littéraire prestigieuse, le Professeur Elchin fête cette année son 70e anniversaire. Sa première œuvre a été publiée en 1959 et il figure parmi les écrivains et dramaturges azéris vivants les plus renommés. Il est l’auteur de plus de 100 livres, traduits dans plus de 20 langues. Son œuvre comprend des comédies, des farces, des tragi-comédies ainsi que des tragédies. En outre, depuis 20 ans, il exerce la fonction de vice-Premier ministre de l’Azerbaïdjan. Citizens of Hell représente l’une de ses œuvres les plus sombres. Écrite en 2007, son action se déroule il y a 70 ans à Bakou, alors que la ville était déchirée par les politiques de Joseph Staline, Secrétaire général du Comité central du Parti communiste et celles de Lavrentiy Beria, Directeur du NKVD (ancêtre du KGB). À cette époque, les grandes purges battaient leur plein en URSS. Les délations et les simulacres de procès étaient monnaie courante et la visite d’un officier du NKVD signifiait souvent un arrêt de mort. Tandis qu’un couple d’époux s’apprête à fêter le Nouvel An, un inconnu frappe à la porte avant de s’introduire chez eux et de s’immiscer dans leur vie, mettant au jour plusieurs niveaux de duplicité. Cette pièce aux accents menaçants restitue avec véracité une impression de paranoïa. TEAS est allé à la rencontre de Nick Pelas à L’Actors’ Centre de Covent Garden : En quoi avez-vous été inspiré par Citizens of Hell ? De prime abord, rien ne m’a particulièrement inspiré concernant cette pièce. À vrai dire, elle m’a été confiée comme projet, alors que j’ai tendance à me consacrer à des productions dont j’assure moi-même le financement. On me demande cependant souvent de travailler sur une pièce en me rémunérant et j’ai récemment mis en scène un spectacle familial de fin d’année, Aladin. Je ne savais rien de Citizens of Hell et n’avais aucun préjugé. J’ai rejoint la pièce car je connais David Parry et je savais qu’il s’était impliqué dans la littérature et la dramaturgie de l’Azerbaïdjan. David soutient et admire mes pièces depuis un certain temps, notamment L’Enfer de Dante et All About Poe and his return to Bath, qui se déroulaient toutes les deux en Enfer. Il était persuadé que je serais en mesure de conférer à l’ensemble l’ambiance démoniaque requise. Je ne savais rien de la pièce avant d’en recevoir le texte. Ensuite, comme avec tous les films, morceaux de musique et pièces de théâtre de qualité, je ne l’ai pas aimée. Cependant, au fil du temps, lors des répétitions et des lectures du texte en groupe, j’ai progressivement été conquis et j’ai compris qu’il s’agissait d’une excellente pièce. Les œuvres importantes mettent un certain temps à s’animer. Seules les œuvres médiocres suscitent immédiatement une réaction positive.
Grâce à la mise en scène de Nick Pelas, le sentiment de menace est juste et palpable
August 2013
Deux éléments m’ont véritablement inspiré : la noirceur abstraite de l’Enfer et de Satan et celle de cette famille normale qui se retrouve déchirée, ce qui pourrait se produire en n’importe quelles circonstances. Comme l’a souligné David lors de la dernière représentation face à un public d’invités, on pourrait transposer l’action dans n’importe quel pays sous une dictature et ce n’est pas forcément l’URSS de Staline. Il pourrait s’agir de la Chine, de l’Allemagne nazie ou de la société britannique actuelle, placée sous étroite surveillance. Pour moi, cette pièce revêt un caractère universel. J’avais conscience de la situation politique de l’Azerbaïdjan au sein de l’URSS sous Staline, mais j’ai évité ce contexte et je me suis concentré sur les aspects les plus purs et sur le contexte d’un couple déchiré par le Diable. Bien que certaines références historiques subsistent dans le texte, la magie de l’écriture permet cette approche. C’est également pour cela que j’ai choisi des costumes qui ne sont pas spécifiques à cette période. Staline et les purges n’avaient pas de pertinence. En fait, la pièce peut parler à n’importe qui, ce qui explique pourquoi elle m’a plu.
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Personalities – Nick Pelas
J’ai vu d’autres pièces politiques. Elles sont parfois très intenses et il faut posséder beaucoup de connaissances politiques dans certains cas pour saisir toutes les références. D’après moi, cette pièce s’en éloignait, malgré les références aux purges qui la jalonnaient. Lors des premières représentations, certains membres du public avaient demandé une brève présentation de la politique stalinienne, mais les spectateurs invités à la dernière représentation n’ont pas formulé cette demande. À quels défis cette pièce vous a-t-elle confronté ? Les défis étaient liés au travail avec trois personnes. Ma pièce précédente comportait neuf acteurs. Quand on se retrouve avec trois personnes, qui sont sur scène la majorité du temps, il devient plus difficile de travailler avec elles. Je me suis efforcé de susciter des interactions entre tous les participants, au sein d’un ensemble homogène. Ils n’avaient jamais travaillé ensemble auparavant, même si j’avais eu l’occasion de travailler avec Priscilla Fere, qui a participé à l’Enfer de Dante. David l’avait remarquée dans cette production. Je me suis lancé quasiment sans préparation avec les acteurs et j’ai réussi à établir un bon rapport. Quelques tensions se sont manifestées, comme toujours dans le théâtre, mais en fin de compte, tout s’est très bien passé. Pour certains acteurs, le défi s’est situé dans l’interprétation que je voulais qu’ils adoptent, qui ne correspondait pas forcément à l’idée qu’ils se faisaient de leur rôle. Ainsi, Dominic O’Flynn, qui interprétait le Diable, interprétait au départ le rôle d’une manière bien plus physique. Or, l’impression de menace est plus forte s’il se contente de s’asseoir sur la chaise et de regarder le couple pendant quelques minutes, au lieu de se lever sans arrêt. Il devrait uniquement se lever quand lorsque c’était nécessaire, comme pour examiner une photo de l’épouse (Priscilla Fere) ou pour lire la lettre. À vrai dire, il s’en tenait aux indications scéniques, mais je suis d’avis qu’on ne doit pas les suivre aveuglément, ce que devrait respecter tout metteur en scène. Dans ma production de L’Enfer de Dante, Jack l’Éventreur fait une apparition et passe un certain temps assis en contemplation dans sa chaise. Je tenais à susciter une impression de menace similaire avec Dominic. Toutefois,
Le Diable (Dominic O’Flynn) oblige le mari (Andrew Boxer) à admettre son impuissance. Sa femme (Priscilla Fere), mesure l’impact du stalinisme sur son existence (Photos Fedor Toshchev) www.teas.eu
je l’ai laissé se lâcher à la fin, quand il fait irruption en tant que membre du KGB. Je crois fermement que la sobriété permet d’obtenir les plus grands effets et Priscilla a grandement axé son interprétation sur cette optique. Brando adoptait la même approche, qui constitue l’art de la fonction d’acteur.
Du Diable (Dominic O’Flynn) suinte un charme… démoniaque
Quelles modifications avez-vous apporté au texte ? Je suis resté fidèle au texte et apporté très peu de modifications. J’ai cependant ajouté les éléments liés aux meurtres. Il y avait des morts dans la version d’origine, mais ils étaient différents. J’ai apporté le concept des meurtres dans la deuxième partie, avec les doigts dans les yeux et l’étranglement dans la chaise. Chacun a sa source d’inspiration et le film de Hitchcock Le Rideau déchiré (1966) m’a énormément impressionné. Le meurtre dans la chaise vient de là. Ce n’est pas facile de tuer quelqu’un, comme l’illustre ce film. Il arrive qu’une mort sur scène incite le rire, ce que je tenais à éviter. Quand j’ai mis en scène All About Poe and his return to Bath, et que le personnage de la mort touchait tous les protagonistes, j’ai évité de mettre en scène la mort des personnages sur scène. J’ai préféré qu’ils quittent la scène en marchant dans une sorte d’état second. Lorsque le mari dans Citizens of Hell (Andrew Boxer) se suicide en se défénestrant, au lieu de sauter, je lui ai dit de gravir deux marches et d’attendre que la scène fonde au noir, pour lui permettre de disparaître. David Parry, le producteur, avait précédemment mis en scène la pièce. Dans quelle mesure avez-vous concilié sa conception et votre interprétation de l’œuvre ? C’est de l’approche de David que proviennent les vêtements rouges et noirs, représentant l’anarchie. Il a décidé d’utiliser les films tournés par Eva Terzoni sur les tableaux de Philip Firsov marquant le début et la fin de la production, ainsi que l’image immense de la main qui frappe à la porte. J’ai pu mettre en scène les acteurs librement sur scène, même si j’ai abordé les idées les plus importantes avec David à l’avance. La pièce utilise très peu d’accessoires et d’éléments décoratifs. Pourquoi avez-vous adopté une approche aussi minimaliste de cette œuvre ? Tous mes décors sont minimalistes. Dans ma version de La Nuit des rois, un morceau de
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bois représentait une épave de navire. Dans cette production, la seule différence était la nourriture, car il était nécessaire d’avoir de la nourriture sur la table. Le concept du décor venait de David. Selon vous, qu’apportent les films d’Eva Terzoni à la représentation ? Il s’agit d’une approche multimédia. Nous avons proposé au public des acteurs, un film axé sur des tableaux ainsi que de la musique. Je suis d’avis que le film qui jalonne le début et la fin de la représentation apporte un plus indéniable à la production, même si la version finale aurait pu être projetée sur un meilleur écran avec une meilleure qualité sonore. Il rappelle également le théâtre expérimental soviétique, au sein duquel le cinéma et le théâtre étaient mêlés en se complétant. En dépit d’une carrière littéraire prolifique, l’œuvre du Professeur Elchin reste relativement méconnue en Occident. Selon vous, où pourrait-on situer son œuvre dans le concept du théâtre de l’absurde ? Je n’en n’ai pas assez lu pour me prononcer, mais cette pièce possède indéniablement un caractère qui évoque Kafka. Je viens d’ailleurs de mettre en scène une version de La Métamorphose de Kafka. It On retrouve assurément des échos rappelant Le Château et le Procès de Kafka. Citizens of Hell véhicule un courant indiscutablement lié à l’absurde. Avez-vous l’intention de mettre en scène d’autres pièces du Professeur Elchin ? Absolument, si David me le demande. Je m’en remettrai à son avis pour les choisir, mais les pièces du Professeur Elchin représentent un immense intérêt pour moi. Sur quelles pièces se concentrera la nouvelle compagnie théâtrale que vous avez établie avec David Parry et John Dunne, Directeur du London Irish Theatre ? Le monde du théâtre est entièrement verrouillé de l’intérieur, par élitisme et c’est à cause de cela que je suis entré dans le métier sur le tard. Les portes étaient fermées. Désormais, avec David et John, nous allons frapper à ces portes. Nous venons tous de l’extérieur du théâtre de masse et nous produisons des œuvres de pointe. Je pense qu’ensemble, nous pourrons associer nos forces et faire des vagues. Quelle sera votre prochaine production ? Il s’agit de A Certain Library in Bath, qui rend hommage à Alfred Hitchcock, en s’inspirant librement de La Corde et en puisant de nombreux autres éléments dans sa filmographie. Le spectacle sera proposé du 26 août au 1er septembre au Baron’s Court Theatre. Pour réserver vos places, composez le +44(0)20 8932 4747. August 2013
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Culture
Moment de félicité pour le Professeur (Ralph Bogard) et l’Infirmière (Victoria Sye) pendant leur recherche du personnage-titre (photo ALOFF Theatre – Londres)
Le théâtre azerbaïdjanais fête sa première à Édimbourg
La compagnie de théâtre londonienne ALOFF Theatre emmenait pour la première fois le théâtre azerbaïdjanais au Festival d’Édimbourg, pour des représentations à Gryphon Venues. L’action de My Favourite Madman, une farce du prolifique « Professeur » Elchin Afandiyev, se situe à Bakou en 1995, et plus précisément dans un hôpital psychiatrique et dans la salle de rédaction d’un journal. Son intrigue principale (on recherche un détenu en cavale…) est surtout qui ont été divisés pprétexte à une série de situations savoureusesar 12,5 en cinq ans illustrant la déformation de la réalité et le sentiment paranoïaque qui a suivi l’effondrement du bloc soviétique. Après le triomphe du premier cycle de cinq représentations données au mois d’avril au Tristan Bates Theatre de Covent Garden, à Londres, la pièce a pris cette fois la direction d’Édimbourg. Matthew Gould assurait toujours la mise en scène sur une musique de Memed Ansari. À Londres, la pièce a fait l’objet de plusieurs critiques enthousiastes, dont celle d’Everything Theatre : « My Favourite Madman est un reportage complexe sur l’héritage culturel, la fragmentation identitaire et la formation d’une nation. »
La violoniste Nazrin Rashidova se produira au Wigmore Hall de Londres La jeune violoniste Nazrin Rashidova donnera son premier récital à Londres, au Wigmore Hall, le 26 septembre à 13 h 00. Accompagnée du pianiste Roderick Chadwick, elle interprétera la Sonate pour violon en si bémol de Mozart, La Fontaine d’Aréthuse de Szymanowski, et cinq des Douze impressions pour violon et piano de Leopold Godowsky, composées en 1916 pour le légendaire Fritz Kreisler et son épouse. Ce concert marquera la sortie du premier CD de Nazrin sur le label Naxos, qui reprendra les 12 « impressions » et d’autres compositions de Godowsky interprétées avec Roderick et enregistrées pour la première fois sur disque. Pour réserver des places pour le concert, rendez-vous à l’adresse http://bit.ly/ Nazrinconcert, et pour commander le CD : http:// bit.ly/NazrinCD.
Nazrin Rashidova a également enregistré (avec le guitariste bulgare Stanislav Hvartchilkov) un autre CD, Dreams, contenant des œuvres du compositeur azerbaïdjanais Tofig Guliyev (1917– 2000), réarrangées par les deux musiciens. Le CD est disponible sur demande sur le site de Nazrin Rashidova à l’adresse http://nazrin.co.uk.
La sortie du CD intervient après un été particulièrement chargé pour la violoniste, qui s’est produite avec FeMusa, son orchestre à cordes 100% féminin, au Théâtre National Philharmonique d’Azerbaïdjan pour un concert au cours duquel la formation a joué des compositions d’Antonio Vivaldi, Edvard Grieg, Gustav Holst et du compositeur azerbaïdjanais Fikret Amirov. Ce concert était parrainé par TEAS.
Haut les masques ! Nazrin Rashidova et les musiciennes de FeMusa se produisent ici au Théâtre Philharmonique National d’Azerbaïdjan
5e Festival International de Musique de Gabala : encore un succès ! Le cinquième Festival International de Musique de Gabala, organisé par la Fondation Heydar Aliyev et le Ministère de la Culture et du Tourisme d’Azerbaïdjan, a eu lieu du 24 juillet au 6 août au Qafqaz Resort Hotel. L’événement a rassemblé de nombreux interprètes de renom, des ensembles de musique de chambre, des solistes et des chefs d’orchestre de nombreux pays (Azerbaïdjan, Russie, Turquie, Royaume-Uni, États-Unis, Italie, France, Corée du Sud, Israël, Lituanie, Cuba et Kazakhstan. Les directeurs du festival étaient Farhad Badalbeyli, grand pianiste, chef d’orchestre et directeur de l’Académie de musique de Bakou, et le violoncelliste et chef d’orchestre Dimitry Yablonsky. Les
deux
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orchestres
résidents
étaient
l’Orchestre symphonique de Jérusalem et l’Orchestre symphonique de Nouvelle Russie, dirigé par Yuri Bashmet. Deux concerts principaux étaient organisés chaque jour : un concert de chambre à l’hôtel et un grand concert en plein air dans ses jardins. Parmi les temps forts du festival, on retiendra une rare interprétation de Symphonie concertante pour violon et orchestre du compositeur azerbaïdjanais Musa Merzoev (80 ans), jouée par Umida Abasova (au violon) avec l’Orchestre National Symphonique d’Azerbaïdjan, sous la baguette de Yalchin Adigezalov ; le concert Viva Verdi par l’Orchestre Symphonique de Jérusalem dirigé par Jader Bignamini avec le baryton Carmel Corado Caruso ; un concert de musique cubaine traditionnelle par le Septeto
Santiaguero ; une rare interprétation du Double Piano Concerto de Rachmaninov réarrangé pour un orchestre et deux pianos, joué par Farhad Badalbeyli et Murad Adigezalzade avec l’Orchestre Symphonique de Jérusalem ; un concert par les vainqueurs du concours de chant Bul-Bul, avec le baryton Sergei Leiferkus ; et bien sûr, la nuit du mugham. Pour voir le reportage d’Euronews consacré au festival : http://bit.ly/gabala. Gabala a été désignée comme l’une des capitales culturelles de la Communauté des États Indépendants en début d’année. La ville a accueilli plusieurs concerts du festival Space of Mugham en mars, et le troisième Gabala International Art Exhibition a eu lieu au mois de mai. www.teas.eu
Culture
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Sabina Rakcheyeva et le Deco Ensemble jouent Piazzolla, passionnément… La violoniste Sabina Rakcheyeva, conseillère culturelle de TEAS, accompagnait des membres du Deco Ensemble pour interpréter un vibrant concert d’œuvres du légendaire compositeur argentin et joueur de bandonéon Astor Piazzolla à l’Église St. George de Bloomsbury. Bien connu pour avoir marié avec talent le tango de son pays d’origine avec des éléments de jazz et de musique classique, Piazzolla a développé une forme de musique connue sous le nom de « nuevo tango ».
Toute la virtuosité de la violoniste Sabina Rakcheyeva lors de son récital d’œuvres d’Astor Piazzolla
La formation composée de Bartosz Glowacki (accordéon), Ricardo Gosalbo (piano), Rob Luft (guitare électrique) et Andrew Vicker (contrebasse) a interprété les plus célèbres compositions de Piazzolla : Michelangelo 70, Libertango, Milonga del Angel, les Quatre Saisons de Buenos Aires et l’hypnotique Oblivion. L’événement était organisé au bénéfice de Protimos, une organisation qui fournit une assistance juridique aux communautés dans les pays en voie de développement. Pour de plus amples informations et pour effectuer vos donc, rendezvous à l’adresse www.protimos.org. Pour écouter le Deco Ensemble interpréter des œuvres d’Astor Piazzolla, rendez-vous sur le site www. decoensemble.com.
La télévision allemande saisit l’essence du jazz-mugham TV Berlin a diffusé un documentaire sur le jazz azerbaïdjanais et sa synthèse réussie avec le mugham. Intitulé Sari Gelin – La promise aux cheveux blonds : jazz et mugham en Azerbaïdjan, le documentaire réalisé par Klaus Bernhard dresse un historique du jazz-mugham et l’illustre d’interviews d’interprètes comme le chanteur de mugham Alim Qasimov, le pianiste Salman Gambarov, le saxophoniste Rain Sultanov, le pianiste et compositeur Farhad Badalbayli et le pianiste Isfar Sarabski, lauréat du concours de piano du Festival de jazz de Montreux en 2009. Le documentaire dresse en filigrane un portrait de l’histoire et de la culture du pays, en expliquant notamment le rôle majeur d’une ville comme Chouchi (dans la région du Haut-Karabagh occupée par l’Arménie) dans la musique azerbaïdjanaise.
Alim Qasimov (ici en concert à Varsovie) apparaît à de nombreuses reprises dans le documentaire (Photo ZEBRAne w kadrze)
L’héritage de Sahand dignement fêté L’Azerbaijan House Cultural and Friendship Centre de Shoreditch (Londres) accueillait un brillant hommage au poète Bulud Garachorlu (Sahand) (1926–1979). Originaire du sud de l’Azerbaïdjan, né à Maragha, étudiant à Tabriz, engagé très tôt politiquement, il a soutenu l’indépendance du sud de l’Azerbaïdjan et son rattachement à la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan (la République d’Azerbaïdjan actuelle). Travaillant comme ouvrier le jour, il écrivait la nuit et a été publié pour la première fois en 1953. Soucieux de mettre ses œuvres à la portée du plus grand nombre, son style était simple, concis, efficace, ce qu’il revendique dans les longues préfaces et épilogues de ses livres. Malgré ses relations suivies pendant de nombreuses années avec des poètes de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, il ne s’est rendu qu’une seule fois à Bakou, en 1969. La manifestation s’est ouverte par des commentaires d’Ali Tekin Atalar, Président de l’Azerbaijan House, et a été suivie d’une courte biographique du poète par Farida Panahova. Babak Bakhtavar a interprété I Went From the Sea to Sea et d’autres chansons populaires www.teas.eu
en s’accompagnant au saz, pas tout à fait par hasard puisque les deux ouvrages de poésie de Sahand s’intitulent The Word of My Saz. Hediyat Soltanzadeh, ami de Sahand, a ensuite raconté l’amitié qui le liait au poète et l’importance de ses œuvres, et Aladdin Fatherazi a rappelé à quel point Sahand a pu être censuré. Rose Fatherazi a ensuite interprété une pièce au piano de Frédéric Chopin, puis, à la guitare, a livré une interprétation intimiste de la célèbre chanson Moon River. Le ténor Farhad Nishat a chanté des chansons lyriques azerbaïdjanaises, la poétesse Ziba Karbbasi a ensuite proposé une lecture de ses propres œuvres. Ozan Toprak a chanté des chansons turques en s’accompagnant au baglama, un instrument voisin du saz. L’un des moments les plus forts de la soirée restera une performance au tambour nagara par Hosain Faraji. La soirée s’est terminée par une présentation en anglais par Sahand Bagmesheh, qui a expliqué que qui a expliqué que l’oeuvre de Sahand louait la liberté, la justice, l’égalité des races, avant de lire sa propre traduction d’Armaghan (Un cadeau).
Le ténor lyrique Farhad Nishat est à créditer d’une prestation très empreinte de passion
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Conflit du Haut-Karabagh L’Azerbaïdjan accepte
un sommet présidentiel sous l’égide de l’OSCE
Interrogé par des journalistes à Bruxelles, M. Elmar Mammadyarov, Ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, a exprimé son soutien à l’initiative de l’OSCE visant à organiser une nouvelle rencontre entre les présidents azerbaïdjanais et arménien, MM. Aliyev et Sargsyan : « Après examen préalable à Vienne, il a été décidé de donner suite à cette idée, et Bakou accepte la rencontre ». Par ailleurs, les co-présidents du Groupe de Minsk de l’OSCE se réuniront à New York lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’un des nombreux bâtiments en ruines de la région azerbaïdjanaise de l’Agdam sous occupation (Photo Marco Fieber)
Agdam : vingt ans d’occupation Le 23 juillet dernier, TEAS a tenu à commémorer le 20e anniversaire de l’occupation de la majeure partie du district d’Agdam par l’Arménie en raison du conflit dans le Haut-Karabagh. Au cours de l’invasion, les forces arméniennes se sont emparées de 882 km² de territoire, englobant une ville et 80 villages. Les opérations militaires ont coûté la vie à 6 000 personnes. L’occupation de la région d’Agdam par l’Arménie s’est traduite par le déplacement de 128 000 Azerbaïdjanais, devenues des Personnes Déplacées Internes (PDI).
peu de cette occupation et de déchirement subis par ma famille et par le peuple d’Azerbaïdjan. Nous avons fui à Soumgayit en espérant rentrer un jour chez nous, dans une ville réunifiée, mais 20 ans ont passé et nous attendons toujours. J’espère que l’UE va enfin jouer son rôle et panser cette plaie ouverte aux portes de l’Europe, avant qu’il ne soit trop tard. J’ai confiance en la capacité de ma génération, et de celles qui suivent, à vivre en paix, comme avant, aux côtés de notre voisins Arméniens, une fois rétablie l’intégralité territoriale de l’Azerbaïdjan. »
Le 29 juillet 1993, en votant la résolution 853, le Conseil de Sécurité des Nations Unies exigeait « qu’il soit mis fin immédiatement à toutes les hostilités et que les forces d’occupation en cause se retirent immédiatement, complètement et inconditionnellement du district d’Agdam et de toutes les autres zones récemment occupées de la République azerbaïdjanaise. » Trois autres résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies n’ont, elles non plus, toujours pas été mises en œuvre.
Lionel Zetter, directeur de TEAS, a déclaré : « En 20 ans, c’est toute une génération qui n’a connu que l’exil et le déplacement dans leur propre pays. Il est temps que la communauté internationale permette à tous ces gens de rentrer chez eux, dans la partie occupée de l’Agdam. »
Ulfat Hajiyev, stagiaire chez TEAS Belgique, nous parle de cette période pénible : « En tant que jeune Azerbaïdjanais de la région d’Agdam qui poursuit ses études à Bruxelles, au cœur de l’Europe, je suis effaré de constater que l’on se soucie aussi
Malgré le cessez-le-feu établi en 1994, les abords de la « ligne de contact » entre l’Azerbaïdjan et les territoires occupés font toujours des victimes. Il y a deux ans, un sniper arménien a tiré sur Fariz Badalov, une enfant azerbaïdjanais de neuf ans, qui jouait près de sa maison, dans le village d’Orta Garvand, dans la partie non-occupée du district d’Agdam. On estime par ailleurs à 4 milliards d’euros les dégâts occasionnés dans tout le district d’Agdam.
La Grèce et Chypre accusés de briser l’embargo sur l’armement
Selon l’agence APA, l’Azerbaïdjan enquêterait actuellement sur une suspicion de vente de missiles antichar francoallemands à l’Arménie par l’intermédiaire de la Grèce et de Chypre. Citant des sources militaires anonymes, les autorisés azerbaïdjanaises ont déclaré : « Les investigations menées par l’Azerbaïdjan ont révélé que l’Arménie a acheté des missiles
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antichar, des mitrailleuses et des lancegrenade à la Grèce et à Chypre au cours des deux dernières années. Aux dernières nouvelles, l’Arménie aurait acheté plus de 20 missiles MILAN à la Grèce, en provenance de l’arsenal de l’armée grecque ». Ce que l’Ambassade de Grèce en Azerbaïdjan a démenti.
(de g. à d.) Les présidents arménien, russe et azerbaïdjanais, MM. Sargsyan, Medvedev et Aliyev lors de la rencontre à Sochi en mars 2011
« Les Arméniens qui vivent dans le HautKarabagh sont des citoyens azerbaïdjanais, et nous soutenons l’idée d’une rencontre entre les communautés arménienne et azerbaïdjanaise du Haut-Karabagh. » M. Mammadyarov était à Bruxelles à l’occasion d’une réunion des membres du Partenariat oriental de l’UE.
Condamnation de la
visite d’une délégation australienne dans les territoires occupés
La visite illégale effectuée par une délégation de parlementaires de la province australienne de Nouvelle-Galles du Sud a été condamnée de toutes parts. M. Elman Abdullayev, porteparole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, a expliqué aux médias que ces parlementaires ne respectaient ni la position officielle de leur pays ni les principes du droit international. M. Abdullayev a déclaré que les visites des citoyens étrangers dans le Haut-Karabagh n’avaient fait l’objet d’aucun accord préalable avec les autorités azerbaïdjanaises, dont la position sur le sujet demeure inchangée. Bakou les considérera toujours comme illégales en ce qu’elles constituent une reconnaissance de l’occupation arménienne. M. Abdullayev a par ailleurs rappelé que « l’Australie a souvent rappelé qu’elle soutenait l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, et de telles initiatives ne reflètent pas la position officielle du pays. » www.teas.eu
Conflit du Haut-Karabagh L’Arménie plus que
jamais sur le pied de guerre
Né à Choucha, le ministre arménien de la Défense M. Seyran Ohanian a réuni ses responsables militaires au cœur de la région azerbaïdjanaise occupée
Les premiers généraux de l’armée de l’Arménie et d’autres responsables militaires ont assisté à un rassemblement sans précédent dans le Haut-Karabagh, au mépris manifeste de l’engagement d’une résolution pacifique du conflit. Selon le Ministère de la Défense d’Erevan, cette réunion était consacrée au renforcement de l’armée du pays. La réunion de Khankendi (Stepanakert en arménien) était présidée par le ministre arménien de la Défense, M. Seyran Ohanian, et rassemblait les responsables des différents départements du Ministère de la Défense, les chefs d’État-major et des principaux détachements de l’armée, ainsi que les hauts officiers des forces armées en place dans les territoires occupés.
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Dans un communiqué provocateur du Ministère, M. Ohanian appelle au « renforcement de la coopération et des échanges d’expériences entre les forces armées des deux républiques arméniennes. » Les rapports présentés ensuite sur les dernières manœuvres militaires arméniennes (intitulées Phase d’entraînement Hiver 2013) font état de « préparation au combat et à la discipline » dans les rangs de l’armée. M. Ohanian aurait donné des ordres de nature à combler « des lacunes constatées au cours du semestre » et de stimuler la discipline et la préparation au combat. Ce rassemblement a été suivi de la réunion annuelle des officiers arméniens stationnés dans le Haut-Karabagh, au cours de laquelle un point de situation a été fait au sujet de la « ligne de contact ».
John Kerry – Une chance unique de régler le conflit du Haut-Karabagh Dans un article publié dans la revue américaine National Interest (http://bit.ly/kerrykarabakh), le commentateur politique Alexandros Petersen, auteur de nombreux ouvrages, dont The World Island: Eurasian Geopolitics and the Fate of the West, explique le caractère crucial d’une résolution pacifique du conflit du HautKarabagh pour le Secrétaire d’État américain John Kerry.
Après quelques considérations sur le choix du gazoduc trans-adriatique TAP, il écrit : « Les gazoducs qui relient l’Azerbaïdjan à l’Europe doivent contourner l’Arménie voisine en raison de la nature délicate du conflit du Haut-Karabagh. Ce conflit soi-disant gelé symbolise depuis la fin de la Guerre froide les brasiers lointains, compliqués et ingrats dont Washington ne veut pas se mêler. Mais ce conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie n’est pas gelé : il couve, et il se rappellera bientôt au mauvais souvenir des États-Unis si tout n’est pas mis en œuvre pour trouver une procédure qui permettrait d’y mettre un terme. » M. Peterson reconnaît ensuite que « la Russie a longtemps joué un rôle de tuteur pour
l’Arménie, en la soutenant notamment pendant les hostilités qui l’ont opposée à l’Azerbaïdjan dans les années 1990, et en conservant sur place une importante base militaire sur la promesse que l’Arménie serait défendue en cas d’attaque. L’Azerbaïdjan ayant choisi de devenir un allié de plus en plus fidèle des États-Unis (en témoignent la participation du pays aux opérations en Afghanistan et en Irak), les relations entre Moscou et Bakou sont plutôt fraîches, malgré les efforts déployés par les autorités azerbaïdjanaises pour maintenir des relations cordiales avec l’allié de leur ennemi.
Moscou pourrait très bien contrarier la fourniture de gaz aux alliées européens de l’Amérique – ou même réaffirmer sa pugnacité dans une région géopolitiquement instable – en ravivant le conflit du Karabagh, avec les conséquences que cela suppose dans le nord de l’Iran et dans l’est de la Turquie. Cette manœuvre n’est d’ailleurs pas sans précédent : sous prétexte d’intervention dans un conflit similaire, les forces russes avaient envahi les Géorgie voisine en 2008. » Il explique ensuite que le Secrétaire d’État
John Kerry a toutes les cartes en main pour négocier une paix durable : l’Azerbaïdjan est un partenaire important pour l’Amérique, et M. Kerry a toute la confiance des Arméniens pour avoir fait valoir les intérêts des Arméniens d’Amérique quand il était sénateur du Massachusetts. M. Peterson estime que le statut du district est la pierre d’achoppement : « La recherche d’un accord, ne serait-ce que de pure forme, sur un quelconque statut administratif, est vouée à l’échec. Cela revient à mettre la charrue avant les bœufs. » Il doute également de la possibilité de toute avancée vers la paix, à moins que « le Secrétaire d’État Kerry ne mène les négociations au plus haut niveau et puisse s’appuyer sur des progrès tangibles sur le terrain, sans conditions préalables. Après deux décennies de discussions, nous disposons d’un certain nombre de plans de résolution dont les modalités sont bien connues. Les deux camps ayant déjà un avis sur ces plans, aucun accord ne sera trouvé si le statu quo perdure. Aucun Secrétaire d’État n’est mieux placé que John Kerry pour organiser de telles négociations. »
Kerry names new US OSCE Minsk Group Co-Chair representative
Le Secrétaire d’État américain M. John Kerry a nommé le nouveau représentant des ÉtatsUnis, co-président du Groupe de Minsk de l’OSCE créé pour parvenir à une résolution pacifique du conflit du Haut-Karabagh. M. James Warlick siègera aux ôtés des représentants français et russe : « À ce poste, l’ambassadeur Warlick apporte toute son expérience de l’Europe et de l’Eurasie. Les États-Unis restent engagés pour aider les parties à trouver une solution durable et pacifique au conflit du Haut-Karabagh », indique la déclaration de M. Kerry. M. Warlick occupait les fonctions d’adjoint au représentant spécial du Président des
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États-Unis en Afghanistan et au Pakistan, de négociateur principal de l’accord bilatéral sur la sécurité entre les États-Unis et l’Afghanistan. Avant cela, M. Warlick a occupé les fonctions d’Ambassadeur des États-Unis en Bulgarie (2009-2012), de Sous-Secrétaire d’État américain chargé des Organisations internationales (2006-2009) et Directeur du Bureau américain en charge des questions européennes de politique et de sécurité (2005-2006). « C’est un diplomate qualifié et je suis convaincu qu’il effectuera un travail remarquable à ce poste important », indique également la déclaration de M. Kerry. M. Warlick prendra ses fonctions au mois de septembre.
James Warlick, nouveau représentant de la co-présidence américaine du Groupe de Minsk, participera aux négociations de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan (photo Ambassade des États-Unis à Sofia)
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Conflit du Haut-Karabagh Initiatives de l’OSCE
en matière de dialogue intercommunautaire
Un sniper arménien près de la « ligne de contact » (Photo Photolur)
Un soldat de 24 ans abattu par l’armée arménienne Selon le Ministère de la Défense de l’Azerbaïdjan, l’armée arménienne a abattu un soldat de l’armée azerbaïdjanaise le 29 juillet sur la « ligne de contact » près du village de Chayli, dans le district de Terter entre l’Azerbaïdjan et les territoires occupés ; « Un soldat de l’armée azerbaïdjanaise est mort en raison d’une violation du cessezle-feu par l’Arménie », a déclaré Eldar
Sabiroglu, porte-parole du Ministère de la Défense de l’Azerbaïdjan. La victime est Kainat Abdullayev (24 ans), sous-officier de l’Unité Militaire N. Le Ministère indique également que les forces azerbaïdjanaises en poste dans le village de Munjuglu, dans le district de Tovuz, ont essuyé des tirs de la part des forces arméniennes à Aygedzor, dans le district arménien de Berd.
De Waal : « Le Haut-Karabagh entre dans une phase pré-conflictuelle » Dans un article publié par le groupe de réflexion Foreign Policy Research Institute, Thomas de Waal, auteur de Jardin noir : l’Arménie et l’Azerbaïdjan par la paix et la guerre et associé principal du Programme Russie et Eurasie de la fondation Carnegie Endowment for International Peace, exprime son pessimisme quant aux espoirs de paix dans le conflit du Haut-Karabagh (http://bit.ly/ dewaalkarabakh).
Après avoir déploré l’indifférence des médias à la déclaration faite au Sommet du G8 par les Présidents américain, français et russe (les trois nations qui co-président le Groupe de Minsk de l’OSCE), M. de Waal écrit : « L’interminable bras de fer au sujet du Karabagh doit être perçu comme le plus dangereux et le plus « oublié » des conflits pour l’Europe. Et il entre désormais dans une nouvelle phase pré-conflictuelle. » M. de Waal attire tout spécialement l’attention sur l’instabilité de la situation : « Le Karabagh n’est pas un conflit gelé. Rien à voir avec Chypre, où la situation actuelle peut durer plusieurs années sans que cela ne présente de risques de nouveaux combats. Ici, plusieurs facteurs rendent ce conflit « durablement instable », et laissent penser que le statu quo peut s’arrêter à tout moment, en faveur de la paix ou de la guerre. » Il traite ensuite la question des districts limitrophes du Haut-Karabagh, également sous occupation arménienne : « Quand le conflit s’est transformé en guerre ouverte, August 2013
les Arméniens se sont emparés de tout ou partie de sept régions azerbaïdjanaises en dehors du Karabagh. Certaines régions d’Azerbaïdjan ont eu la malchance d’être importantes d’un point de vue stratégique et géographique dans la conquête du Karabagh. En tout, ces régions sont deux fois plus vastes que le Haut-Karabagh, et leur population de 550 000 Azerbaïdjanis bien supérieure aux 40 000 personnes du seul Karabagh. » Il rappelle ensuite que l’Azerbaïdjan n’acceptera jamais la moindre perte de souveraineté sur ces sept régions occupées : « Dans l’ensemble, la population arménienne ne qualifie plus ces territoires d’occupés, mais de libérés. Et la distinction entre Haut-Karabagh et les régions voisines s’estompe de plus en plus. Plus aucun panneau ne vous dit quand vous quittez l’une et entrez dans l’autre. Ce simple fait est de nature à entretenir le feu sous la braise. » Il explique plus loin que la reconstruction et le projet de réouverture de l’Aéroport de Khojaly constituent un défi pour la paix. Les Azerbaïdjanais estiment d’ailleurs qu’ils constituent une violation manifeste de la Convention de Chicago. « La question de l’aéroport a cristallisé les deux camps dans des positions figées », écrit Thomas de Waal. « Les Arméniens ont rénové l’aéroport et semblent déterminés à s’en servir, avec toutes les conséquences militaires que cela implique. Il n’est pas à exclure qu’ils comptent exploiter un quelconque incident, comme une urgence médicale dans le Karabagh, pour inaugurer la desserte du nouvel aéroport depuis Erevan.
Bakou se réjouit d’initiative de M. Leonid Kozhara, Président de l’OSCE et Ministre ukrainien des Affaires étrangères, visant à faire dialoguer les différentes communautés du Haut-Karabakh. M. Elmar Abdullayev, porteparole du Ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, a indiqué que l’Azerbaïdjan comptait sur la communauté internationale pour établir des mesures de confiance entre les communautés azerbaïdjanaise et arménienne du Haut-Karabagh, afin d’encourager le dialogue intercommunautaire. « À Bakou, nous estimons que cette initiative est de nature à faire naître une confiance mutuelle entre les parties impliquées. », a-t-il déclaré. M. Abdullayev a rappelé que l’Azerbaïdjan soutient les initiatives d’organisations de rencontres intercommunautaires dans des villes européennes depuis plusieurs années, bien que la communauté arménienne ne réponde jamais à l’invitation : « Les représentants de la communauté azerbaïdjanaise ont toujours assisté aux réunions organisées dans un pays tiers, bien que Erevan fasse tout pour empêcher le dialogue. »
Leonid Kozhara, Président de l’OSCE et Ministre ukrainien des Affaires étrangères (à g.) et Edward Nalbandian, Ministre arménien des Affaires étrangères (à d.)
L’expert du Caucase Thomas de Waal a fait part de son inquiétude quant à la nature instable du conflit (Photo Eurasia Foundation)
« Si le gouvernement azerbaïdjanais a renoncé à sa menace initiale d’abattre les avions illégaux, il veut aussi rassurer l’opinion au cas où les Arméniens feraient voler des appareils, par exemple en envoyant un missile sur la piste d’atterrissage en pleine nuit ou par des tirs de mortier par-dessus la « ligne de contact ». Bref, la situation peut vite dégénérer, montrant au passage les limites des dispositifs internationaux en matière de réactivité. Tout ceci démontre l’insuffisance du modèle actuel du Groupe de Minsk, tant en matière de négociations que de ligne de cessez-le-feu. » www.teas.eu
Personnalités – Günay Mirzayeva Günay Mirzayeva et Francesco Maggio à l’unisson au cours d’un remarquable « concert visuel »
Günay Mirzayeva – un mélange cataclysmique de force et de passion
Désormais âgée de 28 ans, Günay Mirzayeva est en passe de devenir l’une des artistes azerbaïdjanaises au plus retentissant succès international. Originaire d’une famille de musiciens, elle a débuté l’apprentissage du piano à six ans. Elle a étudié la théorie musicale au Conservatoire de musique de Bakou, tout en suivant des cours de composition à l’Académie de musique de Bakou sous l’égide des Professeurs Khayyam Mirzazadeh et Ismayil Hacibeyov. Elle a déjà composé des œuvres pour de nombreux ensembles musicaux et sa Première symphonie a été donnée en concert pour la première fois en fin d’année dernière.
l’Azerbaïdjan. Avant ce projet, il avait composé des œuvres consacrées à l’Azerbaïdjan. L’une d’elle, intitulée Bayraq (dédié au drapeau de l’Azerbaïdjan) a été donnée en concert pour la première fois au théâtre de Bergame en Italie, aux côtés d’une autre œuvre que j’ai composée, intitulée Bahar Yagishi. Il s’agissait de notre premier projet commun. Francesco m’a toujours dit que la musique azerbaïdjanaise méritait d’être entendue dans le monde entier. Après cette initiative, nous avons décidé de nous lancer dans d’autres projets afin de renforcer les liens entre l’Europe et l’Azerbaïdjan.
Ayant obtenu une bourse dans le cadre du Programme présidentiel azerbaïdjanais pour les études de jeunesse, Günay a étudié la composition auprès de l’École Supérieure Nationale pour la Musique et les Arts vivants de Stuttgart, en Allemagne, sous le Professeur Caspar Johannes Walter, obtenant son diplôme en 2011. Poursuivant actuellement ses études à Rome et Karlsruhe, elle réside à Stuttgart.
Comment décririez-vous cette œuvre ? Le projet Il Fiore del Fuoco a été développé en collaboration avec le Centre international du mugham ainsi que l’ensemble italien Contempoarte, avec le soutien de l’Ambassade d’Italie en Azerbaïdjan. Notre partenaire médiatique était la Compagnie nationale azerbaïdjanaise de radio-télévision et le projet a été placé sous la direction d’Etibar Babayev, Directeur artistique d’AzTV.
Günay a récemment collaboré avec le compositeur italien Francesco Maggio dans le cadre d’un « concert visuel » intitulé Il Fiore del Fuoco (La Fleur du feu) pour un ensemble musical comprenant flûte, clarinette, violon, alto, piano et trio de mugham. La première de l’œuvre a eu lieu au Centre international du mugham à Bakou, puis un deuxième concert a été donné au Palazzo Medici Riccardi de Florence. TEAS est parti à la rencontre de cette artiste à Stuttgart : Comment est né le concert Il Fiore del Fuoco ? La première a été rendue possible par une bourse de la Fondation azerbaidjanaise de la Jeunesse ainsi que du Ministère azerbaïdjanais de la Jeunesse et des sports, qui sont les principaux mécènes du projet de concert visuel de Il Fiore del Fuoco à Bakou. D’où est née la collaboration avec Francesco Maggio ? Francesco Maggio est un compositeur italien qui adore la culture, l’art et la musique de
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Lors du concert Il Fiore del Fuoco, l’ensemble Contempoarte; accompagné par un trio de mugham, a interprété deux nouveaux morceaux : Atesgah (Temple du feu) composé par Francesco, basé sur le mode de mugham Chahargah, et Alovun Sesi (Le Son de la flamme) que j’ai composé en m’inspirant du mode de mugham Shur. Le projet était dédié aux symboles du feu, qui caractérisent l’Azerbaïdjan. Pendant que ces morceaux étaient interprétés par l’ensemble, des extraits d’Atesgah et de Yanar Dag (Montagne de feu) ainsi que d’autres magnifiques vidéos de l’Azerbaïdjan ont été projetés. Le thème du feu qui accompagne l’œuvre a été sciemment choisi car les flammes possèdent une valeur symbolique aussi bien pour les Azéris que pour les Italiens. Nous avons appelé cette œuvre Il Fiore del Fuoco, puisque les fleurs symbolisent Florence tandis que le feu représente l’Azerbaïdjan. Où l’œuvre a-t-elle été donnée en concert ? La première du projet a eu lieu au Centre
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international du mugham de Bakou, puis une représentation a été donnée à Florence dans le cadre historique du Palazzo Medici Riccardi. Elle a été financée par la Municipalité de la Région de Toscane, la Province de Florence, le Ministère italien de la Culture, l’Ambassade de l’Azerbaïdjan en Italie ainsi que le Consortium Made Group Florence. La réaction du public a été exceptionnelle aussi bien à Bakou qu’à Florence. Les salles affichaient complet lors des deux concerts et le programme a été chaleureusement salué. Le maire de Florence nous a invités à rééditer ce projet en Italie et en Azerbaïdjan. Au Centre international du mugham, Mario Giorgio Stefano Baldi, Ambassadeur d’Italie en Azerbaïdjan, a déclaré que cet évènement avait grandement contribué à la consolidation des relations culturelles entre les deux pays. Intigam Babayev, Vice-ministre de la Jeunesse et des sports de l’Azerbaïdjan, a reconnu que le concert participerait à la diffusion de la culture azerbaidjanaise en Italie.
La première a été donnée au Centre International du Mugham de Bakou
Gulu Novruzov, Vice-ministre azerbaidjanais de l’Éducation, a rappelé que le Programme présidentiel azerbaïdjanais pour les études de jeunesse avait été approuvé en 2007, ce qui m’a permis de poursuivre mes études en Europe. Dans quelle mesure la section du trio de mugham a-t-elle été improvisée ? Pour les deux morceaux, le trio de mugham a improvisé sur les modes de mugham que nous avons évoqués. Les membres du trio ont improvisé seuls sur certaines parties et ont également collaboré avec l’ensemble, tout en respectant les modes de mugham. Sur quels projets travaillez-vous actuellement ? Je travaille sur une adaptation d’Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietzsche, le philosophe, poète, compositeur et critique culturel allemand. Je composerai ensuite deux autres œuvres. La première d’entre elles sera destinée à un quatuor à cordes et une chorale, tandis que le deuxième sera consacré à un ensemble.
Pour écrire Günay à Mirzayeva : gunaymirzayeva@hotmail.de
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Économie-Affaires (de g. à d.) Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, le président géorgien Mikheil Saakashvili et le président turc Abdullah Gül ont donné le premier coup de pioche de la ligne ferroviaire BTK en 2007
Le SOFAZ accorde 335 M€ au projet ferroviaire régional Le Fonds pétrolier national d’Azerbaïdjan (SOFAZ) a accordé un prêt de 335 M€ pour la construction de la ligne Bakou-Tbilissi-Kars (BTK). Les fonds sont disponibles depuis le 1er juillet. Au cours de l’année 2012, 116,5 M€ avaient déjà été accordés. Les fonds seront mis à la disposition du Ministère des Transports de l’Azerbaïdjan via la Banque Internationale d’Azerbaïdjan, en vertu de l’accord signé par les gouvernements azerbaïdjanais et géorgien. Le projet donne naissance au passage à l’entreprise Marabda-Kartsakhi LLC, qui se chargera de la conception, de la construction, de l’entretien et du fonctionnement du segment ferroviaire de Marabda en Géorgie,
dont la frontière longe la Turquie. L’Azerbaïdjan a accordé un prêt s’élevant à 596 M€ dans le cadre de la construction de la portion géorgienne de la voie ferrée. Dans le cadre du même projet, une nouvelle voie de 105 kilomètres de long sera construite, et des travaux de mise aux normes seront effectués sur la voie Akhalkalaki-Tbilissi-Marabda afin de porter sa capacité de transport de fret à 15 millions de tonnes par an. Plus de 30 millions de tonnes seront acheminées chaque année par la voie BTK, qui deviendra une route directe vers le réseau ferré d’Europe.
La Banque Mondiale soutient l’Azerbaïdjan dans son rôle de locomotive caucasienne des TIC
M. Ali Abbasov, ministre azerbaïdjanais des technologies de l’information et
L’an dernier, Bakou avait accueilli le Forum sur la gouvernance de l’Internet
de la communication (TIC) a rencontré Mme Mona Prasad, économiste en chef de la Banque Mondiale pour l’Europe et l’Asie Centrale, ainsi que Mme Larisa Leshchenko, chargée de l’Azerbaïdjan à la Banque Mondiale. Selon le Ministère des TIC, Mme Prasad a salué la diversification économique de l’Azerbaïdjan et souligné que des travaux efficaces avaient été effectués dans le pays dans les domaines des télécommunications, de l’Internet et de l’industrie spatiale, et que les réalisations obtenues en ce sens profitaient non seulement à l’Azerbaïdjan, mais à l’ensemble des pays du Caucase.
« L’évolution du secteur des TIC contribue à la pérennité de la diversification économique. La Banque Mondiale soutient cette démarche pour trois raisons qui tiennent à la réforme du capital physique, du capital humain et des institutions nationales. De telles évolutions sont de nature à inscrire dans la durée l’ambition économique du pays ». Faisant référence au secteur des TIC en Azerbaïdjan, Mme Prasad a fait observer que le développement du secteur reposait sur l’extension de la couverture d’Internet, sur le rôle de locomotive des TIC de l’Azerbaïdjan dans le Caucase, et sur l’évolution du contexte réglementaire.
Des perspectives de coopération renforcée entre la BERD et l’Azerbaïdjan Au cours d’un point presse à Bakou, le président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), M. Suma Chakrabarti, a fait part de la volonté de la BERD de renforcer sa coopération avec l’Azerbaïdjan dans plusieurs domaines d’activité. L’une des nombreuses opportunités de collaboration entre la BERD et l’Azerbaïdjan concerne l’efficacité énergétique. Il a également indiqué que la mise en place de plans d’action en faveur des femmes d’affaires : « Il existe maintenant des prêts réservés aux femmes d’affaires en Turquie et dans d’autres pays voisins. » Sir Suma a ensuite salué l’importante marge de développement de l’Azerbaïdjan dans certains secteurs nonpétrolier, comme l’agriculture.
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À ce jour, le volume des prêts consentis par la BERD à l’Azerbaïdjan s’élève à 1,6 Md €, répartis en 134 projets. Un peu plus d’1 Md € ont été répartis sur 125 projets du secteur privé. Sir Suma a ensuite souligné les différentes réussites économiques accomplies par l’Azerbaïdjan au cours des dix dernières années : « L’économie azerbaïdjanaise a connu une transition spectaculaire qui se traduit par un net recul de la pauvreté, passant de 50% en 2001 à 6% aujourd’hui. Je félicite le peuple et le gouvernement azerbaïdjanais pour cette réussite. La BERD est l’un des principaux bailleurs de fonds du secteur nonpétrolier de l’économie azerbaïdjanaise, et à ce titre, est fière de participer au recul de la pauvreté dans le pays. »
Sir Suma a indiqué qu’en deux décennies, environ 6,7 Mds € ont été investis dans des projets mis en œuvre en Azerbaïdjan avec le concours de la BERD : « Nous sortons d’une année très positive. 16 projets, tous du secteur privé, ont été financés à hauteur de 90 M€. Nous avons pour objectif principal d’accompagner l’Azerbaïdjan dans sa croissance, et notamment sa diversification économique. Les résultats sont au rendezvous, puisque la croissance du secteur nonpétrolier s’est élevée à 10% en 2012. » Au cours de sa rencontre avec Shahin Mustafayev, le ministre azerbaïdjanais du Développement économique, Sir Suma a laissé entendre que Bakou était en lice pour accueillir le Conseil d’administration annuel de la BERD en 2017.
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Économie-Affaires
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Le gazoduc TAP transportera le gaz azerbaïdjanais à travers la Grèce, l’Albanie et la Mer Adriatique, jusqu’en Italie (copyright TAP)
Le choix du projet TAP applaudi au Congrès américain
Les ambassadeurs d’Azerbaïdjan, d’Albanie, de Grèce et d’Italie, principaux pays bénéficiaires de la construction du couloir gazier méridional, ont tenu une important réunion conjointe dans des locaux de la Chambre des Représentants américains, à Washington. Son objet était de cerner l’importance stratégique de la décision du Consortium Shah Deniz du 28 juin, à savoir le choix du gazoduc trans-adriatique (TAP), maillon essentiel du couloir gazier méridional qui acheminera à terme le gaz azerbaïdjanais vers l’Europe (et à hauteur de 10 milliards m3 par an) depuis la frontière euro-turque, dans le prolongement du gazoduc transanatolien (TANAP). La fin des travaux est prévue pour 2018.
S.E. Gilbert Galanxhi (ambassadeur d’Albanie aux États-Unis), ses homologues azerbaïdjanais et grec Elin Suleymanov et Christos
Panagopoulos, et Lorenzo Galanti, conseiller de l’ambassade d’Italie, sont intervenus à tour de rôle avec Elshad Nasirov, vice-président chargé des investissements et du marketing (SOCAR) et Greg Saunders, directeur des affaires internationales de BP. Les différents intervenants ont convenu que le TAP était de nature à fournir toute la diversité et la sécurité énergétique dont l’Europe a besoin et qu’il ouvrait des opportunités d’investissement pour la région, et contribuerait à la croissance énergétique en Europe et au-delà. En plus du TAP, des quantités supplémentaires de gaz azerbaïdjanais seront acheminées dans les zones extérieures aux pays de transit d’énergie, au moyen d’un réseau d’interconnexions, dont un premier véhiculera le gaz caspien de la Grèce vers la Bulgarie.
Des liens plus forts entre l’Italie et l’Azerbaïdjan Le Premier ministre italien Enrico Letta et le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev se sont rencontrés à Bakou pour évoquer les conséquences du choix du projet TAP. Au cours d’un point presse, M. Letta a déclaré : « Une décision a été prise en matière de pipelines d’énergie. Le choix du projet TAP revêt bien sûr une grande importance pour l’Italie et l’essentiel de l’Europe. Qu’il me soit permis de rappeler l’importance que nous attachons au renforcement de nos liens. Nos accords en matière d’énergie déboucheront sur des coopérations de
plus en plus étroites au plan économique et politique. La collaboration de nos troupes est déjà excellente sur le terrain, par exemple en Afghanistan et nous souhaitons bien entendu développer notre collaboration économique. » La visite a débouché sur la signature d’une déclaration commune. M. Letta a indiqué qu’une délégation d’importantes personnalités se rendrait à Bakou au début du mois de novembre afin de renforcer les liens qui unissent déjà les deux pays.
L’Azerbaïdjan déploie le haut-débit dans tout le pays
Le Ministère azerbaïdjanais des TIC indique que le projet de développement de l’Internet à haut-débit en Azerbaïdjan est en cours de validation par les pouvoirs exécutifs. Booz & Co, l’un des principaux cabinets-conseils en télécommunications, a déjà évalué l’étude initiale. Le plan de déploiement, qui devrait commencer cette année, prévoit la modernisation de l’intégralité du réseau de télécommunications dans toutes les zones peuplées à l’horizon 2015.
Un terminal informatique public à Khachmaz, installé par IREX dans le cadre de l’Azerbaijan New Media Project financé par USAID (photo USAID)
Au cours des trois dernières années, l’Azerbaïdjan s’est classé en tête des pays
Le Premier ministre Enrico Letta a souligné l’importance du choix du projet TAP
de la C.E.I. pour le taux de couverture de l’Internet à haut débit, passé de 65 à 70% en 2012. Des travaux ont également été consacrés à l’amélioration de la qualité des services de transmission des données. La capacité des canaux de communication a plus que doublé par rapport à 2011 à l’échelle internationale, alors que les frais d’accès diminuaient de 35%. À l’heure actuelle, les frais d’accès à l’Internet à haut débit (1 Mbit/s) représentent environ 3% du salaire moyen en Azerbaïdjan, alors qu’ils peuvent atteindre 20% dans les pays en voie de développement.
Un gigantesque aéroport de fret verra le jour à Bakou Namig Hasanov, porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Transports, a annoncé le projet d’ouverture d’un nouvel aéroport de fret dans le district d’Alat, près de Bakou : « La construction de l’aéroport complètera celle du port maritime de Bakou, lui-même
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en construction non loin de là. Alat deviendra à terme une base logistique. Un canal de 7,5 kilomètres a déjà été creusé à l’usage du port de Bakou », a déclaré M. Hasanov. Le port maritime de Bakou (www.bakuport.gov.az) sera terminé en 2014.
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