R Magazine_Numero 6_Achrome

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portrait | mode | lifestyle | commercial

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Lettre de

l’ Editrice Photo : Bassam Sabbagh Maquillage : Dorota Sobkowiak-Goulet Modèle : Blacky Gyan

Nous vivons dans un terrible monde avec des gens qui font des

choses horribles à cause de la couleur (de peau). D’ailleurs, la chanson qui me vient à l’esprit est «Black or white» de Mickael Jackson : «... It’s black, it’s white It’s tough for you To get by Pour devenir It’s black, it’s white, whoo»

Après Albus, un numéro tout «blanc» qui traitait de l’albinisme, Achrome ne vient pas parler du noir et du blanc, en tant que couleurs qui, souvent, «dérangent» dans la société ou sont synonyme de tristesse et de dramatisme. Avec ce thème, je tenais à montrer la beauté et la richesse que ces couleurs dégagent dans l’art. Certains les classent dans une époque révolue mais nombreux sont les artistes, de nos jours, qui utlisent toujours cette technique. Alors qui de mieux que R Magazine, le magazine de la re-naissance de l’Art pour déterrer les vieux clichés en noir et blanc ou pour nous faire visionner un film à la Chaplin ? Alors, bonne lecture !

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Blacky Gyan

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Linda Chaabna France - Canada

Ivan Alejandro Velasco Mexique - Canada

Marie Édouard Diouf Sénégal - Canada

Gabrielle Ovinet France - Canada

Les fées de la pop culture se sont penchées sur le berceau de Linda un soir d’automne dans les années 80. Cinéma, séries, musique et mode ont bercé son quotidien depuis lors. Créative et curieuse, c’est donc tout naturellement qu’elle entreprend des études d’audiovisuel et travaille plusieurs années à Paris en production télé. Attirée par l’énergie créative de Montréal, elle décide l’an dernier de s’y installer et travaille dans la musique le jour, tout en s’impliquant auprès de R magazine la nuit, comme rédactrice bénévole. Dans la vie tout l’intéresse : les dernières tendances, l’actualité, les films à l’affiche, la cuisine et même le tricot ! Un seul mot d’ordre : créativité.

D’origine mexicaine, il est présentement candidat au doctorat en sciences de l’énergie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Lauréat d’un prix étudiants-chercheurs étoiles du gouvernement du Québec, il se spécialise dans l’étude de semi-conducteurs pour les périphériques de mémoire et les cellules solaires. Outre l’université, ses intérêts incluent, entre autres, la promotion de l’égalité des genres, les droits des communautés autochtones ainsi que l’éducation scientifique chez les jeunes. De plus, Ivan Alejandro adore faire de la photographie.

Avec des études en science politique et un intérêt marqué pour les relations internationales et la coopération, cette fille voue également une passion pour la mode, l’art et la culture. « Je suis une touche-à-tout », voilà comment se décrit cette jeune sénégalaise qui s’est établie au Canada en 2008. Entre le mannequinat, sa vie professionnelle, le sport et ses loisirs, elle trouve le temps de se consacrer à son activité favorite, la fabrication de cosmétiques ; d’où, son rêve de créer sa gamme de cosmétiques naturels. Elle vous parlera de beauté, de santé et de bien-être; sujets pour lesquels elle porte un grand intérêt.

Jeune architecte de 24 ans, Gabrielle vit actuellement au Canada. Originaire de Toulouse, en France, elle cherche à se nourrir de nouvelles expériences dans le voyage, les rencontres et ses activités. Après un passage d’un an au Pérou, elle est venue s’installer à Montréal pour participer à la vie sans relâche d’une métropole nord-américaine et aller à la rencontre des immenses paysages sauvages. Passionnée d’art, de graphisme, et bien sûr d’architecture, elle se lance dans la rédaction de quelques articles pour R Magazine.

Julieta Rosibel Nicaragua - Canada Née au Nicaragua et ayant grandi à Montréal, Julieta est experte-comptable de profession. C’est suite à ses études universitaires en administration des affaires qu’elle dédie plus de temps à sa grande passion, la mode. Petite fille, elle feuilletait les magazines spécialisés en mode et en arts que sa mère empruntait à la bibliothèque du quartier. C’est ainsi qu’elle a développé sa curiosité pour l’histoire de la mode, la confection de vêtements et le stylisme. Au fil des années, la mode est devenue pour elle tout comme la culture une façon d’exprimer sa personnalité. Aujourd’hui, en qualité de rédactrice, Julieta s’implique régulièrement dans le domaine des arts et de la culture mais également en tant que mannequin et styliste depuis plusieurs années.


Jean Vigo France Aujourd’hui, âgé de 26 ans, il réalise un rêve en intégrant l’équipe. Mettre sa plume au service de R Magazine est une chance pour lui d’aborder des sujets alternatifs touchant aux arts et aux sujets de société. Cadet d’une famille de six enfants, il a pu s’abreuver de la culture et des expériences de ses frères et sœurs, tous musiciens ou artistes. Il apprécie la photo, surtout en noir et blanc, car les expressions et l’histoire racontée par ces clichés sont différents et plus

« Candy, c’est un peu le bonbon acidulé de la littérature : elle vous fera passer de gros pavés pour de délicieuses sucreries! » (Anaïs Caura, Motion designer, France). Passionnée par la littérature et par la transmission de cette même passion, Candy Hoffmann a obtenu tout récemment son doctorat en littérature à l’Université de Montréal et Paris IV Sorbonne. Telle une amazone (!), elle est à cheval entre l’enseignement (elle a été chargée de cours plusieurs fois à l’Université de Montréal) et le journalisme (rédaction de chroniques littéraires et animation d’émissions radio). Alors, plume à la main,

intenses que celle réalisée en couleurs. Son parcours professionnel lui a permis de rencontrer des gens de tous horizons. Il est serveur-barman depuis maintenant 10 ans, ce qui lui a permis de travailler dans différents lieux, avec différents milieux socio-culturels. Il a posé ses valises au Rockstore depuis maintenant un an et demi...Cette salle mythique du sud de la France ouverte depuis plus de 25 ans accueille, en plus de la boite de nuit, de nombreux concerts d’artistes nationaux et internationaux. Là encore, il s’enrichit personnellement à chaque rencontre avec les artistes et le public : Bjorn Berge, Staff Benda Bilili, Poppa Chubby pour ne citer qu’eux...

Alanie Genest aka Améthyste Canada C’est une femme de 28 ans, verseau et engagée, de surcroît, à guider les hommes sur le chemin de la Lumière, en cette fin du monde. Elle a, comme tous, toujours eu un immense besoin de se connaître et ne savait pas du tout ce qui allait advenir de son moi ... si il y en avait bien un. C’est ainsi qu’après avoir fait mille erreurs dont la première était de croire qu’elle pouvait vivre sans effort et sans vraie parole, la vérité l’a bien vite rattrapée et elle dû entreprendre, en 2012, une thérapie de 6 mois pour reformuler ce que la vie signifiait pour elle. Par la suite, elle a étudié en coiffure et a exercé comme chroniqueuse hebdomadaire. Avec un tel enchaînement harmonieux de cette branche de sa vie, elle se mit à parfaire sa vocation affiliée à l’écriture : la musique. 10 chansons imparfaites mais très poussées philosophiquement et enregistrées sous le nom d’Améthyste l’ont portée à croire qu’elle pouvait encore écrire pour du visuel, et c’est donc dans ce merveilleux exutoire artistique qu’est R-Magazine qu’elle a choisi de faire travailler sa plume.

Barbara Wilbert France - Allemagne

Candy Hoffmann France - Canada muses en tête, à la recherche des mots exacts pour traduire mille idées et mille sentiments, elle s’évertuera à vous ouvrir à des univers littéraires et artistiques fabuleux et fascinants, à vous faire voyager dans l’espace et dans le temps, à vous faire toucher du doigt un interstice du réel et du fictif assurément dépaysant !

À 28 ans, cette maman de 2 enfants vit en Bavière avec son époux et a un parcours professionnel assez «catastrophique». Elle vient d’effectuer une reconversion, après des mois de réflexion. Elle se lance, en effet, dans la phyto-aromathérapie et sera, dans 1 an, officiellement conseillère. Depuis plusieurs années, elle se sert d’huiles essentielles dans son quotidien aussi bien pour la santé que la beauté et le bien-être. Elle a banni, depuis quelques mois, les produits ménagers, de beauté, ... vendus en magasin et préfère les préparer elle-même,

chez elle. Cette passionnée d’écriture et de séries TV chiante, gentille et forte de tête revendique ses côtés végétarien, écolo et féministe mais avec sa propre définition pour les deux derniers. Entre marche, musique, lecture, dessin, cuisine et photographie, elle trouve du temps pour s’occuper de ses mômes.


REVISION

Anne Solange Diène Sénégal - Canada

Riche en expérience … dotée d’une belle plume … élégante ... coupable d’être soucieuse du bien-dire… voilà la traductrice rêvée de toute personne qui cherche à résoudre les énigmes verbales à la Shakespeare !

Madjiguène Diop Sénégal

TRADUCTION

Cette résidente sénégalaise intégra le programme Bachelor de l’ISM Dakar, après des études en t é l é c o m mu n i c a tions à l’Ecole d’Ingénieurs Louis de Broglie à Rennes, en France qui lui ont valu d’être titulaire d’un Bachelor en management en 2011. Mais, elle décida de ne pas s’arrêter là et entama un master of sciences en Finance internationale à l’Esc Rennes School Business. Aujourd’hui, à 28 ans, elle est à la recherche d’un stage qui lui permettra de valider son diplôme de master. Polyglotte, c’est sa maitrise des langues française, anglaise et espagnole qui l’ont poussée à se joindre à l’équipe du magazine.

Marie Agathe Ndiaye Sénégal Passionnée par les voyages et le caritatif, elle est très imaginative avec un esprit curieux et le souci du détail. Elle exerce un métier diamétralement opposé et on peut dire qu’elle assume très bien cette cohabitation des chiffres avec les lettres.

Candy Hoffmann France - Canada

Jayne Mandat Haïti - Canada

Née à Montréal d’une famille Haïtienne, Jayne est une âme créative qui se passionne de l’écriture, de la musique et de l’art. Elle vit pour voyager, découvrir de nouvelles cultures et réaliser ses passions.

Abdoulaye est diplômé de l’université d’Abidjan où il a obtenu sa licence en linguistique anglaise avant d’entrer à l’École normale supérieure d’où il est ressorti avec un certificat d’aptitude pédagogique pour le corps Elle apporte, dans ses des professeurs licenciés traductions, une touche (CAP/CPL) après celui d’Angleterre, pays où elle a pour les collèges modvécu plusieurs années.

Abdoulaye Coulibaly Côte d’Ivoire - Canada ernes (CAP/CM). À la suite de ses études supérieures, il entame une carrière d’enseignant d’anglais comme langue étrangère aux apprenants de 12 à 18 ans pendant une quinzaine d’années. Il exercera sa profession dans plusieurs établissements secondaires publics de son pays, la Côte d’Ivoire avant d’opter pour une réorientation professionnelle en traduction de l’anglais vers le français à l’Université de Montréal.


Lanciné Kouyaté France - Canada Arrivé sur Montréal avec un Programme Vacances-Travail, il a profité pleinement de cette expérience pour découvrir le Canada. Diplômé d’une maitrise en finances et de gestion, il a également toujours été attiré par le monde de la presse, de la littérature et de la mode. R magazine lui permet de vivre cette passion et de continuer aussi à exercer son anglais.

DESIGN GRAPHIQUE

Mouhamed Dieng Sénégal

Axelle Port-Lis Guadeloupe - Canada

Joseph Barrera Colombie - Canada

Originaire de la capitale sénégalaise, ce jeune dakarois, surnommé Misterio Design, est un passionné du graphisme, des effets spéciaux et de la photographie. Hormis ces activités, il exerce en philosophie. Il s’est donné pour mission de forger une perfection dans sa vie tant personnelle que professionnelle et tout ceci, avec la volonté de poursuivre, un jour, des études approfondies en graphisme et d’avoir des expériences professionnelles pour une meilleure satisfaction de ses futurs clients.

Originaire de l’île de la Guadeloupe, Axelle a vécu 6 ans dans différentes villes de France pour ses études en repartant à chaque fois de zéro.

Né en 1976 à Carthagène en Colombie, ce dessinateur graphiste, illustrateur et artiste 3D a obtenu son diplôme à l’université Jorge Tadeo Lozano en 2002. Deux ans après, il travaillait, à la fois, comme professeur en graphisme, illustration et multimédia dans la même université et pour différentes entreprises gouvernementales et publicitaires. Il y a 5 ans, il a décidé de venir à Montréal pour donner une autre tournure à sa carrière en qualité de graphiste et artiste 3D. En 2013, il a un diplôme au collège Bois-deBoulogne en modélisation et animation 3D où il a su faire preuve de professionnalisme tant dans le monde du jeu de vidéo que celui de la modélisation et de l’animation. Durant son temps libre, il travaille comme photographe et fait des illustrations pour différents clients et pour ses projets personnels.

Laura Bonnieu France - Canada

Elle se décrit comme aventureuse et vit depuis peu à Montréal à la recherche de nouvelles aventures tout en espérant gagner en expérience professionnelle dans le design graphique, profession qui la passionne.


Liliana Lemus Colombie - Canada

Jonas Simberg Brésil - Canada

Graphiste de formation, il revêt plusieurs casquettes : illustrations, animations, design graphique et design web. La musique, le cinéma, l'image et le design créatifs le passionnent depuis toujours.

Née à Colombie et établie à Montréal depuis 7 ans, cette ancienne médecin-vétérinaire et mère d’un enfant de 5 ans, découvre dans le design et l’infographie le plaisir d’une nouvelle carrière.

ILLUSTRATION

Lucie Barrol France Le jour, Lucie est chargée de Ressources Humaines ; la nuit venue, elle dessine pour s'évader. Folle de dessin depuis toute petite, elle est aussi geek dans l'âme et fan de gastronomie.

Lành Nguyễn Vietnam Crayon, fusain, pastel, rêve, aquarelle, ... sont ses mâitres-mots. Elle dessine, au fil du temps, un univers aussi apaisant que réel. Imaginative avec un esprit curieux et créatif développé et le souci du détail, elle maîtrise parfaitement les techniques de mises en valeur. Sans exagération, on pourra un jour citer son nom après celui des «grands» comme Warhol, Lichtenstein, Geluck, ....Sacha, …


CORRESPONDANCE France

Espagne

Sénégal

Stéphane André Pierre Diène aka Stefdekarda Sénégal

Bernie Diène Sénégal - France

Ray Senpai Indonésie - France

José Vidal Espagne

Parisienne trentenaire, exerçant une activité salariale dans le domaine des chiffres, elle est une grande passionnée de photographie qu’elle exerce à ses heures perdues, sous le pseudo The glob’girl. La photographie représente, en effet, pour elle un moyen d’exprimer la fibre artistique qui l’a toujours animée, dès son plus jeune âge, période durant laquelle elle adorait dessiner. D’ailleurs, il lui arrive de reprendre le crayon pour griffonner des idées pour ses futurs shootings. Ses inspirations actuelles contribuent à la mise en valeur de la féminité quand elle n’essaye pas de délivrer des messages d’amour et d’harmonie raciale. Toutefois, un de ses prochains défis sera de collaborer avec des modèles masculins.

Ray est un photographe d’origine indonésien basé à Paris. Autodidacte, ses travaux sont tournés vers les photographies de voyages effectués essentiellement en Asie et en Europe. Il travaille récemment sur un projet mettant en scène différents portraits de personnes rencontrées dans les 4 coins du monde et leur perception de la vie

Il est né en juillet 81, dans la municipalité de Gáldar en Grande Canarie. Après avoir obtenu son baccalauréat, il a croisé, sur son chemin, le monde fascinant de la photographie et a commencé à photographier de façon autodidacte paysages, architecture etc... Telle la photographie qui croise son chemin, la mode a fait pareil. Il a exercé dans la consultation de mode, le stylisme personnel, l’événementiel et continue, aujourd’hui, à travailler dans ces domaines. Il a également fait ses preuves en qualité de locuteur de radio et actuellement, il collabore comme rédacteur de mode et de nouvelles dans divers blogs, magazines en ligne et pour une chaîne télévisée.

Photographe et graphiste pour de grands artistes de la scène sénégalaise ; Correspondant Afrique d’un magazine franco-américain ou encore chargé de production d’émissions à succès sur deux grandes chaines télévisées sénégalaises, il a récemment participé à une télé-réalité avec à la clé, pour le gagnant, une reconnaissance à travers l’Afrique en tant que styliste, entre autres.



- Gestionnaire administratif & financier

Fadji Vovor Togo - Canada Canadien de citoyenneté, ancien suisse de résidence et alpin togolais de naissance, Fadji, titulaire d’un master en Sciences de Gestion à l’université de Genève, au département des Hautes études commerciales, est un passionné des chiffres et des grandes villes. Membre des administrateurs agréés du Québec (2011-2012), il excelle actuellement dans la gestion de trésorerie à Montréal et c’est dans ce domaine qu’il souhaiterait apporter son expertise.

WEB DESIGN

Marcel Lamarre Canada ILS ONT ÉGALEMENT TRAVAILLÉ AVEC NOUS ...

Victoire Ndong Sénégal - États Unis

Sacha Hemel Côte d’Ivoire

Tomas Larivière Canada

Patrick Coakley Irlande

Ndeye Fatou Kane Sénégal - France

Germaine Deilhes Ndour Sénégal - France

Samantha Graham Canada

Brianna Farrell Canada

Andréa Deloche France

Olivier Badin Canada

Samantha Graham Canada

Andrew Kennedy Canada

Marie Yolande Hyjazi Sénégal - France

Clémence Modoux France - Canada


Dorota Sobkowiak-Goulet Maquilleuse

Ju Jin

Dorota S. Goulet, Make Up Artist





L’architecture doit elle se démarquer

par la couleur?

On dit que les particularités chromatiques de l’architecture dépendent de l’histoire et de la culture de la ville, de la région ou du pays en question. La couleur a souvent été utilisée pour ses caractéristiques principalement décoratives dans les constructions religieuses, publiques ou pour distinguer une construction singulière des autres, dites populaires. Cependant, sans pour autant parler d’architecture achromique, puisqu’il me semble que l’architecture se compose toujours de couleurs, nous observons, dans notre environnement urbain, l’utilisation d’une gamme de coloris plutôt restreinte. Symbole d’identité, élément de branding, ou attrait publicitaire, certaines couleurs s’affichent pourtant dans nos rues plus couramment que d’autres

L’éloge du brut La première façon d’intégrer le travail de la couleur dans la conception architecturale correspond au choix des matériaux et à leurs assemblages. Par leurs rendus texturés, les matériaux bruts font ressortir la technique de mise en œuvre, ou bien les caractéristiques intrinsèques du matériau. Lisse ou rugueux, le béton brut ne révèle sa structure interne que par traitement mécanique ou chimique, qui modèle sa surface en rendant apparents ses différents composants. La brique peut, elle aussi, proposer une gamme de textures colorées, patinées ou industrielles. Le travail de composition passe nécessairement par un travail graphique qui se perçoit lorsque l’on observe l’édifice dans son ensemble. Je considère l’architecture comme un art et une technique pouvant et devant être appréciée et jugée par tous. La pensée procède par contraste. Ainsi, la couleur est capable de révéler à chacun les perceptions que nous avons du paysage urbain contemporain en accentuant ou en atténuant certaines particularités bâties. Elle met en valeur les qualités architecturales comme peut jouer l’ombre avec la lumière.

La couleur comme matière La couleur est aussi définie comme matériau essentiel de l’architecture. On la retrouve, d’ailleurs, au cœur de certains travaux d’architectes. Une couleur appliquée sur une surface verticale transforme la perception de l’espace chez l’individu qui en fait l’expérience. Trop souvent, la couleur intervient en fin de construction, pour harmoniser, souligner ou décorer ce qui a déjà pris forme. Notre œil est souvent frappé par la beauté des paysages urbains colorés dans de nombreuses villes à travers le monde. À Montréal, et pas plus loin que dans ma rue, j’admire chaque jour les couleurs vives que les habitants ont choisies pour peindre leur façade et leur toiture. Au-delà de son potentiel identitaire, la couleur renvoie un sentiment de bien être et de joie à ceux qui la regardent. Afin de reprendre cette gaîté urbaine, pourrai ton alors construire avec la couleur? La couleur a un avantage indéniable, elle peut s’appliquer sur tous les supports qui lui semblent adéquats. La particularité sur laquelle je souhaiterais attirer l’attention c’est lorsqu’elle s’applique sur du verre. À cet instant, elle devient matière et la lumière qui la traverse lui donne vie. Les vitraux ou, plus contemporains, les verres teintés, sont une source inépuisable de jeux de couleurs, qui s’animent et se transforment selon le moment de la journée. Cette matière en mouvement, qui éveille nos sens à chaque heure du jour, pourrait elle changer d’apparence selon les saisons ? Et pourquoi pas ? Rédaction : Gabrielle Ovinet Mise en page : Liliana Lemus


VINCENT DEBONNE

Médiathèque-Colomiers-Rudy Ricciotti

Photographe d’Architecture


P

C omment bâtiments ?

L’architecture nous entoure au quotidien et, aujourd’hui, on peut vite s’enfermer dans une routine ennuyeuse sans prêter attention à ce qui nous entoure. Par la photo d’architecture, j’ai pris le parti de proposer une autre perception de notre quotidien en révélant le beau et le sensible dans ce qui peut paraître triste et monotone.

Je procède de différentes manières. En général, avant de visiter une ville, je repère des bâtiments sur internet et Google Earth. Je choisis mes bâtiments en fonction de leur architecture (formes, matériaux, couleurs etc.. ). Ensuite, il m’arrive très souvent de prendre des photos par instinct, sans préparation préalable. Quand je me balade, mon regard est sans cesse en train d’arpenter la ville, à la recherche d’un bâtiment intéressant.

ourquoi avoir choisi la photographie d’architecture ?

Bonjour Vincent et merci d’avoir accepté cette interview.

Peux-tu te présenter brièvement ? Bonjour. J’ai 29 ans, je vis actuellement à Toulouse, en France. Je travaille dans le domaine de l’architecture en tant que dessinateur, perspectiviswwte et photographe. Beaucoup disent que je suis un grand rêveur et j’aime cette idée mais je suis surtout quelqu’un de passionné.

L

a spécialité qu’est la photographie d’architecture me semble peu connue. En quoi consiste cette pratique ? La photographie d’architecture est en effet peu connue, car elle répond souvent à une commande et sort peu du contexte de commercialisation. Les photographies d’architectures sont en général faites pour vendre un bien immobilier ou un savoir-faire (architecte, déco, etc.. ). Elle est peu connue du grand public. Cette pratique permet, en premier lieu, de vendre un bien, donc de le valoriser par la photo pour attirer l’oeil. Même s’il m’arrive de répondre à des commandes, je la pratique plutôt de manière artistique car, pour moi, l’architecture a autre chose à offrir que sa fonction première (habitat, bureaux, musée, accueil de public, parking, hangar, etc.. ). L’architecture a aussi une sensibilité et une poésie à partager.

J’ai envie de partager des émotions, de la poésie et de la sensibilité, choses que l’on ne voit pas assez actuellement. L’architecture fait partie intégrante de notre vie. Le fait de proposer des photos sensibles de ce que l’on croise tous les jours, sans y prêter attention, permet de transmettre un nouveau regard sur ce qui nous entoure et de véhiculer de l’optimisme. Je n’ai pas la prétention de venir tout bouleverser avec mes photos mais c’est ma manière de participer à un « monde meilleur ». La photo me sert à extraire toute la poésie d’une architecture sensible pour la partager avec un maximum de personnes. Je fais également de la photo de paysages naturels pour sensiblement les même raisons.

Qu’est ce qui est le plus difficile dans cette pratique ? Le plus difficile est de savoir gérer la météo. Il faut toujours avoir un oeil sur le temps et être prêt à tout moment pour obtenir les photos que l’on souhaite (nuages chargés, ciel bleu, nuage blanc et cotonneux etc.. ) L’autre facteur important est l’Homme. Suivant où se trouve le bâtiment et l’heure qu’il est, il peut y avoir beaucoup de monde ou au contraire personne. Il faut savoir s’adapter. Si, par exemple, je veux prendre un bâtiment administratif vide en photo, j’attendrai le dimanche.

choisis-tu

tes

Q

u’est-ce qui distingue ton travail ? C’est une question très difficile. Je pense que ce qui distingue mon travail est la vision et la connaissance que j’ai de l’architecture. Je fais de la photo depuis peu, mais je baigne dans l’architecture depuis une dizaine d’années (du début de mes études à aujourd’hui). Quand je photographie un bâtiment, je cherche en priorité à extraire la poésie que l’on ne voit pas forcément au premier abord. Je pense ma photo comme un tableau et non comme une représentation commerciale.

T es photos représentent exclusivement des bâtiments vus de l’extérieur. Est-ce un choix ?

Oui, c’est vrai, je n’y avais jamais pensé. C’est intéressant, il m’arrive de faire un peu de photo d’intérieur (hors commande) mais c’est très rare. En général, j’aime arpenter la ville à la recherche de ce qu’elle peut refléter. Puisque l’extérieur des bâtiments est l’aspect le plus visible, je préfère travailler cet aspect-là.. Mais la photographie d’intérieur pourrait tout à fait être un projet à venir.


D

’où te viennent ces passions que sont la photographie et l’architecture ?

Ê

tre photographe d’architecture demande-t-il un matériel spécifique ? Pour être photographe d’architecture, ce n’est pas la peine d’avoir le dernier reflex sorti du marché. Avec un petit reflex, on peut faire de très belles photos. Je dirais que le plus important dans la photographie d’architecture est un bon trépied, notamment pour les photos d’intérieur, car le temps de pose peut être un peu plus long. Il vaut mieux investir dans un bon trépied plutôt que dans un gros

Bureaux-Toulouse-Architecte inconnu

Elles me sont tombées un peu dessus. Au départ, je n’avais jamais envisagé de travailler dans ce secteur, mes notes à l’école étant trop faibles pour pouvoir intégrer une seconde générale. J’ai donc d’abord fait un CAP de sculpture sur bois, puis un Bac Pro de Taille de Pierre. J’ai beaucoup aimé ces études, mais j’avais envie de faire autre chose, et mes professeurs de l’époque m’ont suggéré l’école d’architecture de Montpellier. C’est ce que j’ai fait et j’ai très vite accroché. Pris de passion, j’ai continué jusqu’à obtenir la Licence. Je me suis ensuite rendu compte que j’étais beaucoup plus attiré par le côté graphique de cette discipline. J’ai donc arrêté et j’ai commencé à travailler en tant que perspectiviste, puis j’ai trouvé du travail dans une agence. Pour la photographie j’ai toujours été plus ou moins attiré mais sans trop oser en faire. J’avais acheté un reflex bas de gamme pendant mes études mais je ne l’ai pas beaucoup utilisé. Un jour, j’ai eu l’occasion d’acheter un reflex semi-pro pas très cher. Du coup, ça m’a donné l’envie de franchir le pas et c’est comme ça que, petit à petit, j’ai commencé à prendre de plus en plus de photos. C’est vite devenu une passion.

reflex. Ensuite un objectif grand angle peut être utile pour jouer avec les perspectives en extérieur et agrandir la pièce en intérieur. Je dirais que ce sont les principales choses à avoir. Il existe ensuite d’autres objectifs plus sophistiqués, notamment ceux à décentrement ou encore des flashs pour les photos d’intérieurs, mais on peut s’en passer facilement.

Q

uels logiciels utilises-tu pour la retouche numérique ? J’utilise essentiellement Lightroom qui me permet de classer mes photos très rapidement et efficacement. Il permet également de faire de légères retouches (balance des blancs, contraste, etc.). J’utilise plus rarement Photoshop qui va me servir à supprimer des éléments indésirables sur mes clichés (personnes, déchets par terre, tâches sur le bâtiment, etc.. )


tout. Ce thème m’a inspiré dans le sens où j’aime relever les défis et m’imposer des contraintes. J’ai trouvé le thème de ce numéro très intéressant pour essayer d’éduquer un peu plus mon regard. Du coup, je ne dirais pas que c’était difficile ou facile mais plutôt ludique. J’aime quand il y a des contraintes à respecter ; je me sens plus libre d’agir.

Médiathèque José Cabanis-Toulouse-Jean Pierre Buffi et agence Séquence

Aimes-tu

Q

uelles sont tes références dans le domaine de la photo ? Ma première référence dans le domaine de la photo est Vincent Munier, photographe naturaliste. Pour prendre en photo l’architecture, je m’inspire beaucoup de sa manière de photographier les animaux. Ensuite, il y a d’autres photographes d’architecture qui m’aident à aiguiser mon regard comme Eric Dufour ou encore Eric Forey.

E

t dans celui de l’architecture ? Il y en a beaucoup, j’aime beaucoup l’architecture

travailler en noir et blanc ? Pour quelles raisons ? Je ne travaille pas souvent en noir et blanc mais quand je le fais c’est pour une bonne raison, par exemple, pour accentuer les formes et la composition. Ce que j’aime dans le noir et blanc c’est que la photo a un plus fort impact qu’en couleurs.

Comment

décides-tu si le résultat final d’une photo sera en couleurs ou en noir et blanc ? Cela dépend, des fois je pense la photo en noir et blanc dès la prise de vue mais je shoote quand même en couleurs. Même si une photo est pensée en noir et blanc, elle peut rester intéressante en couleurs. japonaise. Les oeuvres de Toyo Ito,, Kenzo Tange ou encore Tadao Endo m’inspirent beaucoup. J’aime également Mies van der Rohe, Norman Foster, Herzog et Demeron, Renzo Piano, Peter Zumthor, la liste est longue et je pourrais en citer encore plein d’autres. Mais globalement j’aime l’architecture affirmée et épurée.

As-tu des projets à venir que t’aimerais partager avec nous ?

e thème de notre numéro « Achrome » t’a-t-il inspiré ? Cette exigence a-t-elle été difficile à respecter ?

Oui, j’ai comme projet de faire plusieurs expositions photos un peu partout ; j’ai plusieurs idées de thème, à travailler encore, mais je ne vais pas tarder à sortir une série pour une expo qui se tiendra à Toulouse. Je fais aussi beaucoup d’images de synthèse donc je commence à développer également ce projet en parallèle. J’ai également un gros projet photographique mais il n’est pas encore assez abouti pour que j’en parle tout de suite.

C’est vrai que je n’ai pas l’habitude de travailler en noir et blanc, j’en ai fait quelques-unes, de temps en temps, mais c’est

Interview & Mise en page : Laura Bonnieu

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AĂŠroport Charles de Gaulle - Paris - Paul Adreu


RĂŠsidence Origami - Toulouse - Bernard BĂźhler



VICTOR VASARELY : Père de l’Op Art Plasticien hongrois naturalisé français, Victor Vasarely est une figure essentielle de l’op art

« Op art », kézako ? L’op art est l’abréviation d’« art optique ». C’est un courant artistique né vers la fin des années 50. Cependant, ce n’est qu’en 1965, après l’exposition du MoMA de New York intitulée « The Responsive Eye » (« l’œil réceptif » en français) que cette désignation est officiellement instaurée. Cette exposition propulse ce mouvement abstrait en Europe et aux Etats-Unis.


CARACTÉRISTIQUES L’op art se caractérise par un travail sur le mouvement et joue sur l’ambivalence des sens visuels. Les œuvres donnent l’impression de bouger. Elles s’appuient sur les illusions d’optiques et déstabilisent ainsi l’œil du spectateur. Le spectateur entre dans la toile dès que son œil se pose dessus. Il est le moteur naturel de l’œuvre. Voilà une manière de rendre l’art accessible à tous ! Le spectateur s’interroge sur sa réalité et ressent un sentiment de vertige proche du déplaisir. Il reste pourtant captivé presque absorbé par le phénomène. Les artistes de ce mouvement jouent sur la perception visuelle et montre que nos sens ne sont pas entièrement fiables et qu’ils peuvent se faire berner par des illusions. Ces artistes ont révolutionné l’art, le rendant à la portée de tous. En plaçant le spectateur au cœur de l’art, l’op art est finalement le précurseur de l’art contemporain. Son succès étant planétaire, la mode et le design s’emparent du concept.

TECHNIQUES Pour donner cette illusion de mouvement, les artistes utilisent diverses techniques artistiques telles que : la superposition des lignes, les contrastes de couleurs ou l’utilisation de trames. Une profondeur presque tangible prend forme. L’œuvre semble vibrer, onduler, glisser alors qu’elle est absolument statique.


Qui est Vasarely ?

Victor Vasarely est né à Pécs en Hongrie en 1906. Il entreprend des études de médecine avant de s’inscrire aux BeauxArts puis à l’école du Bauhauss, à Budapest. En 1930, il s’installe à Paris et se consacre à des travaux publicitaires pour une agence. Il s’intéresse déjà aux effets optiques et cinétiques. Avec le temps, il redécouvre la peinture et la création abstraite pour laquelle il a toujours eu un attrait. Inspiré par le cubisme et le surréalisme, il se livre à des études graphiques en deux dimensions dominées par des rayures et des damiers au sein d’une période qu’il nommera « fausses routes ». C’est en 1938 que Vasarely peindra « Zebra », un ensemble de rayures d’où semblent émerger deux zèbres en relief. Cette toile est considérée aujourd’hui comme le premier travail dans le genre Op Art.

« La forme n’existe que différenciée par une qualité colorée, et la couleur que délimitée vpar une forme. » Les séjours que l’artiste va faire d’abord à Belle-Isle (1947-1958) puis à Gordes vont marquer son art à jamais. Avec la période « Belle-Isle », l’artiste commence une véritable démarche abstraite. Il transforme des matériaux bruts en matériaux abstraits. Il utilise des formes géométriques, notamment ovoïdes qui signifient « le sentiment océanique ». Il travaille sur son propre modèle d’art abstrait en utilisant un nombre minimal de formes et de couleurs. Une période d’approfondissement de ces idées va naître. Ses activités se concentrent, d’une part, sur la création d’œuvres monumentales et, d’autre part, sur le cinétisme qui donne l’impression d’une toile animée, d’un mouvement illusoire. « L’hommage à Malevitch » (1952-1958) le fait entrer dans

le cinétisme. Il crée une illusion visuelle où la forme géométrique carrée devient losange. Dans la même lignée, Victor Vasarely entre dans sa période « Noir-Blanc » (1954-1960). Ainsi, il crée des grilles en noir et blanc. Il n’est pas le premier artiste à travailler sur le concept du mouvement et sions d’optiques mais Vasarely est dans la recherche permanente de nouvelles possibilités. Plus tard, en 1973, il fait réapparaître la couleur dans son travail. Il imagine un alphabet de formes élémentaires et une gamme de couleurs avec leurs tons dégradés qu’il nomme « Folklore planétaire ». L’artiste aux préoccupations philosophiques et humanistes crée un musée didactique Vasarely au château de Gordes (1970) et une fondation vouée à l’embellissement de « l’environnement artificiel » (1976). Cette fondation a pour but de diffuser la croyance en l’artiste d‘une « ville de demain » où art et architecture cohabitent pour offrir un « art pour tous ». « Ce que je me suis fixé comme tâche, c’est de faire un art trésor commun à la portée de tout le monde, pour le bien physique et psychique de l’humanité. » (Vasarely – Expo d’Avignon 2003) L’artiste décède à Paris en 1997 à l’âge de 91 ans.


Focus sur sa période Noire et blanche « Le contraste maximum c’est Blanc et Noir. […] La même composition résolue en blanc et noir me donne automatiquement une deuxième composition résolue en noir et blanc. Les deux œuvres sont qualitativement égales, à la fois identiques et diamétralement opposées : images-miroirs. » – Victor Vasarely La période noir-blanc de Victor Vasarely débute en 1954. Il replonge dans ses études graphiques, son travail linéaire et ses déformations ondulatoires. Ses compositions binaires de formes noires sur fonds blancs et/ou de formes blanches sur fonds noirs constituent la base de ses recherches. Les formes géométriques noires et blanches accentuent l’impression de mouvement créant ainsi une vibration optique. Cette période illustre l’apogée du mouvement de l’art optique. « L’enjeu n’est plus le cœur, mais la rétine, le bel esprit devient sujet de la psychologie expérimentale. Les contrastes aigus noir-blanc, l’insoutenable vibration des couleurs complémentaires, le papillotement des réseaux rythmés et des structures permutées, le cinétisme optique des composants plastiques, autant de phénomènes physiques présents dans nos œuvres, dont le rôle n’est plus d’émerveiller ou de nous plonger dans une douce mélancolie, mais de nous stimuler et de nous procurer des joies sauvages. » Victor Vasarely Fondation Vasarely : http://www.fondationvasarely.fr Rédigé par Laura


Laura Schneider



Weird Beauty Zoom sur

Alexander Khokhlov

Gros plan en ce numéro « Achrome » sur la série de portraits « Weird Beauty», collaboration du photographe Alexander Khokhlov et de la maquilleuse Valeriya Kutsan. Leurs associations sont multiples mais « Weird Beauty » est la plus connue d’entre elles.


Weird Beauty Photo et maquillage Réaliser des photos sans maquiller peut donner d’excellents résultats. Cependant, en studio, il semble préconisé de maquiller les modèles pour un résultat optimal. Dans « Weird Beauty», le maquillage monochrome est primordial. Il constitue presque exclusivement la visée artistique du projet. C’est à Valeriya Kutsan, une artiste atypique reconnue en Russie, que l’on doit ces véritables peintures sur peau ! Elle joue sur les variations de formes et de lumières pour créer des illusions optiques. Tout l’art réside dans les symétries et les contrastes. Voilà la preuve qu’il n’y a pas que les maquillages traditionnels qui permettent d’embellir un visage. Cette série est un savant mélange d’art et de modernité. Les portraits révèlent des femmes maquillées de symboles contemporains, de marques ou de personnages familiers en noir et blanc. Les modèles sont des supports à Wi-Fi, QR code, logo Chanel, Mickey Mouse etc. Les maquillages sont d’une précision parfaite à tel point qu’ils semblent faits au pochoir ! Dans un premier temps, les symboles noirs s’emparent de nous. C’est dans un second temps seulement que l’on aperçoit le doux visage des mannequins en dessous. Cette série de clichés est la fusion incroyables de deux arts, la photographie et le maquillage. « Weird Beauty» peut être interprété comme une critique de la société de consommation où l’individu s’efface derrière les technologies nouvelles et les marques.

Zoom sur Alexander Khokhlov Alexander Khokhlov commence la photo en 2007. Il est fasciné par le réel, le concret. En 2008, il se dirige vers la mode et la beauté, domaines dans lesquels il excelle! Lors d’un shooting avec la maquilleuse Veleriya Kutsan, ils créent une illusion optique presque par pur hasard… Ils en ont fait une récurrence, jusqu’à en devenir la marque de fabrique du photographe russe. L’ « Art of Face » est sa distinction. Alexander met en scène des trompe-l’œil humains. Voilà une paire d’années que le photographe fait parler de lui dans la photosphère grâce à sa collection « Weird Beauty » et à ses photos si particulières. Rédaction : Laura Bonnieu



L’AIL, BLANC OU NOIR : CONDIMENT VERTUEUX Notre rubrique beauté, santé et bien-être se penche aujourd’hui sur l’ail, ce condiment auquel on reconnaît de nombreuses vertus.

A

llium sativum, de son nom scientifique, l’ail serait originaire d’Asie Centrale. Il fut ensuite introduit en Égypte antique en vue d’être utilisé pour ses qualités culinaires et pour relever la saveur des plats. Les grecs de l’Antiquité le nommèrent la rose puante à cause de la forme de ses fleurs et de sa forte odeur caractéristique. Toutefois, de par ses vertus médicinales, les soldats, les lutteurs, les athlètes en consommèrent de grandes quantités car il contribua à l’apport de force physique et de protection contre les maladies.

Rédaction : Melle Édouard Mise en page : Blacky Gyan

Ail blanc ou ail noir ? Cru ou cuit, l’ail blanc ou l’ail noir est consommable pour les nombreux avantages qu’il procure. Il s’agit de l’un des aliments les plus prisés depuis des générations. Toutefois, l’ail noir est également utilisé dans la préparation de certaines boissons asiatiques. Pour les frileux d’odeur, adoptez l’ail noir car il ne laisse pratiquement pas d’effluves et son goût est moins prononcé voire plus doux que l’ail blanc. Sur le plan scientifique, l’ail noir est très intéressant mais vu que l’ail blanc a une présence supérieure en allicine, le premier en ressort donc moins efficace. De plus, la réputation de l’ail noir n’a pas encore traversé toutes les frontières.

Retrouvez la santé et le bien-être avec l’ail blanc traditionnel ! Aujourd’hui, ce n’est plus un secret que l’ail est un puissant antibiotique. Pour ceux qui ne sont pas adeptes des antibiotiques pharmaceutiques, l’ail pourra dans bien des cas soulager vos maux. Attention : consommez de l’ail en petites quantités dans des plats cuits, en ayant pris soin de retirer le bulbe à l’intérieur responsable de problèmes digestifs, peut aider à bénéficier de ces avantages. Cru, en conservant le bulbe et toujours à petite quantité, il devient un puissant antibiotique naturel. Quatre à cinq fois par semaine suffisent pour en profiter pleinement, pas besoin de consommer de l’ail à tous les repas ! Ajoutez donc de l’ail écrasé aux salades, soupes, sauces, assaisonnements et marinades pour engranger ses bienfaits pour la santé.

En rajoutant ce condiment à votre alimentation quotidienne, l’ail peut aider à la prévention des troubles cardio-vasculaires, en raison de ses effets hypolipémiants qui favorisent la diminution du taux de lipides dans le sang. Il améliore également la circulation sanguine par dilatation au niveau des petits vaisseaux. D’autres indications thérapeutiques de l’ail ont été également démontrées par la médecine moderne. En effet, il posséderait des


propriétés antioxydantes qui protègent les cellules contre le vieillissement et aurait, de ce fait, une action contre certaines maladies neurodégénératives, comme celle d’Alzheimer. Les composants soufrés de l’allicine agissent en prévention du cancer. Enfin, c’est un agent protecteur des complications liées au diabète, grâce à ses vertus hypoglycémiantes. En phytothérapie, on vous recommandera fortement l’ail si vous êtes sujet aux troubles gastro-intestinaux tels que les coliques, les flatulences, les diarrhées ou les infections parasitaires. L’ail est fortement conseillé

mais de préférence cru.

Mais aussi avec l’ail noir ! Obtenu suite à un processus de fermentation, l’ail noir est moins riche en allicine mais rengorge plus d’antioxydants que l’ail blanc traditionnel et ce, à poids identique. En 2009, des scientifiques japonais ont démontré que la tumeur présente chez les animaux diminuait plus avec l’ail noir. On lui attribue aussi une autre utilité : celle de réduire le cholestérol ou encore celle de traiter le psoriasis. Côté nutritionnel, l’ail noir offre une plus grande quantité de phosphore, de calcium et de protéines. Et des études menées encore au Japon montrent qu’il contribue à l’amélioration des aptitudes physiques et du métabolisme du glucose, à la diminution de la fatigue, à la favorisation de la guérison d’un état grippal et du bon entretien du cœur.

Des préparations faites maison sont possibles À croquer : une gousse d’ail, une ou deux fois par jour. En infusion ou en décoction : une gousse d’ail frais dans une tasse d’eau, à laisser infuser pendant 3 à 5 minutes. Consommer de 1 à 3 tasses par jour. Comme vermifuge : 4 gousses d’ail râpées à faire bouillir dans une tasse de lait. Laisser macérer toute la nuit et boire une tasse le matin à jeun. Renouveler la prise jusqu’à l’élimination des vers. En application locale : l’ail écrasé sera utilisé en cataplasmes ou en emplâtres, pour lutter contre les infections cutanées, les verrues et les douleurs articulaires ou musculaires.

L’ail, un allié pour votre beauté ? Souvent boudé à cause de sa forte odeur qui donne mauvaise haleine, l’ail peut surprendre avec ses bienfaits sur le corps et ses vertus beauté. L’ail contient des taux élevés d’allicine, un composé soufré semblable à celui que l’on trouve dans les oignons et dont on se sert pour traiter efficacement la chute de cheveux. Pour concocter une huile antichute pour les cheveux, laissez macérer une gousse d’ail hachée dans de l’huile d’olive durant une journée. Filtrez l’huile et appliquez-la pour un massage du cuir chevelu. Renouvelez l’opération 1 à 2 fois par semaine. Il est à noter que l’odeur de l’ail disparaît dès que les cheveux sont lavés et séchés! Abîmés, cassés ou ternes, les ongles perdent de leur force pour différentes raisons (tâches ménagères, carences en vitamine A....). Grâce au soufre qu’il contient, l’ail fortifie les ongles et les aide à repousser plus rapidement. Il suffit de frotter les ongles avec de l’ail le soir pendant une semaine, et le tour est joué ! L’acné se définit comme une affection de la peau due à des lésions inflammatoires des follicules pilosébacés. Il se manifeste la plupart du temps sur le visage et quelque fois sur le cou et le haut du torse. Les vertus antiseptiques et antibactériennes de l’ail permettent d’éviter la surinfection et accélère la guérison en complément d’un traitement médical. Pour aider à soigner l’acné, consommez beaucoup d’ail, de préférence cru ! Pour un cataplasme contre les cors aux pieds et les verrues, pilez une gousse d’ail et appliquez-la directement sur la partie à traiter, en protégeant la peau saine alentour avec un sparadrap. Les résultats sont concluants en moins de 15 jours.



Les héritiers du noir et blanc Au commencement, le noir et blanc était l’apanage de toutes les œuvres photographiques et cinématographiques. Les procédés utilisés depuis l’invention de la photographie (et repris par la suite au cinéma) ne permettaient que le noir et blanc, à quelques variantes près. Puis la couleur fut ! Mais c’était compliqué et onéreux. L’élaboration de films ou photos en couleurs supposait l’utilisation de procédés techniques encore coûteux à l’époque. C’est pour cette raison que le cinéma en noir et blanc a largement dominé le paysage artistique jusqu’aux années 50-60.

À ce moment-là, s’opère une mutation vers la couleur (comme ce fut le cas dans les années 30, au passage du muet vers le parlant). La pellicule couleur telle que nous la connaissons aujourd’hui ne date que des années 30. Progressivement, films et photos sont passés à la couleur, sans pour autant que le noir et blanc ne tombent en désuétude. De nombreux irréductibles ont continué à filmer en noir et blanc. Exercice de style ponctuel ou marque de fabrique de l’artiste, l’achromie inspire et possède encore sa place parmi les œuvres contemporaines. Petit tour d’horizon...


La recherche de l’authenticité Pourquoi le noir et blanc muet ne devrait-il être l’apanage que des Chaplin, Keaton et Valentino ? Michel Hazanavicius s’est imposé l’exercice en 2011 avec The artist, servi par le talentueux Jean Dujardin, oscarisé pour l’occasion. Le réalisateur y reprend tous les codes du genre en plaçant l’intrigue dans les années 1920 : musique, costumes, cartons de textes et replace même l’histoire à cette époque du cinéma originel.

Dramatiser Quand le film met en scène l’horreur absolue, la couleur semble soudain de trop. Trop gaie, trop vivante. C’est pour cela que Steven Spielberg a choisi le noir et blanc pour son film La liste de Schindler, car, pour le réalisateur, il était tout simplement impossible de montrer l’horreur de l’holocauste en couleurs. Dans un autre registre, le contraste visuel que permet le noir et blanc reflète les contrastes d’une société en perte de repères dans le film La haine (Mathieu Kassovitz, 1995).



Sublimer Parfois, l’absence de couleur retranscrit à la perfection l’univers d’un artiste. Musique sombre, personnage torturé : le film Control d’Anton Corbijn relate la courte et néanmoins intense vie de Ian Curtis, chanteur de Joy Division. En noir et blanc évidemment, pour coller au plus près de l’esthétique du groupe. Dans son film Nebraska, Alexander Payne choisit de montrer le Midwest en noir et blanc afin de mettre en évidence les caractéristiques de ses paysages et habitants : modestie et austérité. En résulte un excellent road movie, drôle et qui, même sans couleurs, réussit à montrer la beauté des paysages ruraux du nord des Etats Unis.


Et le clip ?

Même en format court, le noir et blanc apporte une esthétique différente dont les réalisateurs usent souvent en vidéo. Nostalgique de l’âge d’or d’Hollywood ? ‘Prenez la pose’ et dansez sur Vogue de Madonna. Réalisé par David Fincher (à qui l’on doit Seven et Fight club entre autres), la vidéo, tout comme les paroles, rendent hommage aux plus grands noms du cinéma américain dans une explosion de glamour. Toujours dans un souci d’illustrer l’ambiance d’une chanson, Yohann Lemoine alias Woodkid, réalise le clip visuellement très fort d’Iron, qu’il a, par ailleurs, écrite. Scènes de combats épiques et vision apocalyptique en noir et blanc pour renforcer l’intensité du morceau. Enfin, je ne pouvais pas ne pas évoquer le clip de Nuit 17 à 52 de Christine and the Queens, réalisé par The Barbarians. On y retrouve la jolie Héloïse Letissier dans l’intimité d’une chambre d’hôtel interprétant les 4 rôles d’un huis-clos amoureux compliqué dont les émotions s’expriment à travers une palette en noir et blanc. Le noir et blanc, paradoxalement, n’est pas un attribut du passé, il continue d’inspirer et d’occuper le paysage artistique grâce à des artistes faisant appel à son esthétique à la fois sobre et puissante, élégante et intemporelle. Rédaction: Linda Chaabna Mise en page : Axelle Port-Lis



T E T C E R de E Linda

Thème de ce numéro : Achrome. Mais difficile de trouver une recette d’un plat en noir et blanc ! J’ai donc eu l’idée d’associer deux ingrédients, un sombre et un plus clair : le chocolat et la vanille ; ce qui, j’en suis sûre, ravira vos papilles. Un quatre-quarts aux pépites de chocolat ! Pas besoin de balance, tout se dose en tasses ou contenants. Ce gâteau est délicieux au déjeuner, pour le brunch, au goûter avec un café...

Ingrédients 4 œufs 1 tasse de sucre 2 tasses de farine 1 tasse (250 grammes) de beurre demi-sel mou (sorti à l’avance) 2 cuillères à café de levure chimique 1 cuillère à café d’extrait naturel de vanille 1 tasse de pépites de chocolat

Préparation Préchauffer le four à 350°F (ou 180°C). Battre les œufs et le sucre jusqu’à ce que le mélange soit bien mousseux. Ajouter progressivement tous autres ingrédients dans l’ordre. Terminer en ajoutant la tasse de pépites de chocolat. Mettre la pâte dans un plat tapissé de papier parchemin (papier sulfurisé). Et enfourner pendant environ 45 minutes. Le quatre-quarts est cuit lorsqu’en le piquant avec un couteau, celui-ci ressort propre. Retirer du four et déguster quand le gâteau a tiédi. Régalez-vous !

Rédaction : Linda Chaabna Mise en page : Axelle Port-Lis





Fotofibre Coussin “Réservoir Van Horne”

Doudoulab Poupée de chiffon en tissus recyclés

CHAMBRE A COUCHER

iLikeMaps Affiche de carte Québec

Zatdesigns Coussin-poisson : La femme à Charlie, la sardine chic

Cyandegre Cerceau décoratif silhouette chat noir et petits pois

Rédaction & Mise en page : Blacky Gyan



J

À LA RENCONTRE DE :

OSEPH KENDY

DESSINATEUR & ILLUSTRATEUR AUTODIDACTE

Ayayi : Permettez que nous démarrions cet interview par une question qui nous taraude depuis que nous avons découvert vos oeuvres. Vos illustrations parlent d’elles-mêmes, le lecteur déduit sans peine l’histoire qu’elles racontent, sans bulle de dialogue ni de texte explicatif. Comment en êtes-vous arrivé à cette forme d’expression ? Et pourquoi un tel choix ? Joseph : L’idée de nous A : Enfant, pouvons-nous, à juste titre, supposer que vous étiez un amateur de bandes dessinées ? Quelle était votre préférée ? Et à ce jour ? lancer dans la narration d’histoires en images vient J : En effet, j’étais un fan de BD ; j’adorais “les aventures de Tintin”, “Astérix et les d’un collègue de Chevelin Gaulois”, les “Picsou Géant”. Je raffolais des magazines de bandes dessinées. Plus Illustration. Chevelin illustration est une équipe tard, j’ai fait la connaissance du monde de Marvel, puis celui des Mangas. Je continue à les lire à ce jour. Pour moi, ces choses là ne vieillissent pas. de plusieurs dessinateurs haïtiens, dont moi-même, qui produit dans le domaine de l’illustration, la bande dessinée etc… Chevelin Pierre proposa un jour à l’équipe de lancer une série d’histoires en images. Le but est de raconter une histoire séquentielle que le lecteur pourrait suivre le plus aisément possible. Déjà, une histoire narrée sans texte semblait être idéale pour communiquer avec les gens, qui malheureusement de nos jours lisent A : RaconJ : Tout d’abord, je ne dessinais que pour mon simple plaisir. Tout de moins en moins. L’idée tez-nous comme la plume pour l’écrivain, mon crayon me permettait de nous intéressait tous et on l’expérience m’exprimer, il me donnait accès à tous les recoins de mon imags’est lancé qui vous a ination. Déjà, j’étais fan de BD. J’avais donc moi-même des tas motivé à d’histoires qui n’attendaient que moi pour exister. Suite à mon “Et si l’histoire devenir il- premier travail en tant qu’illustrateur dans une édition haïtienne, était à l’avenir, lustrateur ? j’ai réalisé que dessiner, ça paie. Puis, j’ai rencontré Chevelin Ilcontée sans un Est-ce votre lustration, un groupe formidable qui, comme moi, partageait la unique acpassion du dessin et de la BD. Depuis, j’y travaille comme dessimot ?” tivité ? nateur illustrateur et c’est mon unique activité.


A : Afin d’aider nos lecteurs à se mettre dans votre peau, ne serait-ce que le temps de cet article, racontez-nous une semaine de votre vie ! J : La semaine, je me lève le matin entre 7h-8h. Je file au bureau (de Chevelin Illustration). Là, mes collègues et moi, nous nous occupons de commandes d’illustrations pour nos clients, de nos projets de BD et d’autres activités. Lors de mes temps libres, je fais de la lecture, j’écoute de la musique, j’essaie d’apprendre de nouvelles techniques de dessin (c’est assez banal, je sais). Si on mélange ces activités avec une petite dose d’imprévus, on a ma routine de la semaine depuis que j’exerce le metier de dessinateur illustrateur. A : Vos travaux sont appréciés, les commentaires sur les réseaux sociaux en témoignent. Vous arrive-t-il d’être critiqué ou de recevoir des commentaires désobligeants sur vos oeuvres ? Pouvez-vous en partager quelques uns ?

adultes que l’on a, d’où le choix des thèmes.

J : Assez souvent, je ne me rappelle pas chaque cas particulièrement, mais quelques personnes se sont plaintes de la présence de nudité dans nos histoires en images, ce que des fois on essaie de comprendre. Mais Chevelin Illustration produit principalement de la BD et des livres pour enfants et tout âge. Les histoires en images que l’on a commencées à publier il y a à peine quelques mois représentent la seule catégorie pour

J : Depuis septembre 2014, Chevelin Illustration publie des histoires en images sur sa page facebook. J’ai moi-même illustré certaines de ces histoires dont NOIR & BLANC. Chevelin illustration est d’abord une édition de BD. Nous avons donc près d’une dizaine de BD déjà sorties en livre dur et disponibles dans des librairies en Haïti et en version numérique sur Amazon et sur Apple iBook Store.

A : Nous avons découvert vos oeuvres en ligne sur internet. En avez-vous des éditions en papier ? Sous quelles formes (romans, tableaux…) ?


A : On retrouve dans votre œuvre NOIR & BLANC une description de la relation entre les esclaves noirs et leur maitre blanc. Est-ce de là que vient le titre ? J : À peu près oui ! Le titre NOIR & BLANC est en lui-même assez abstrait et tient pour beaucoup de choses dans l’histoire : les relations de couleurs de l’époque, les hauts et les bas des personnages, etc… A : Vous racontez une histoire sans mettre de nom sur les acteurs. Pourquoi ? Est-ce une façon de généraliser l’histoire, de la raconter comme étant l’histoire de « monsieur tout le monde » ? J : Ce sont des histoires que l’on veut sans texte. On a alors laissé aux lec-

“Quand notre métier consiste à faire ce que l’on aime faire le plus, les frontières entre loisir et travail se confondent.”

teurs le soin de donner un nom aux personnages. Je dois avouer que cela m’amuse beaucoup ; j’ai l’impression d’interagir avec eux. A : Pour finir, quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui, comme vous, ont une passion pour l’illustration, afin qu’ils aient une fin heureuse comme dans votre illustration NOIR & BLANC ? J : Quand on aime quelque chose qui est bien, alors on a toutes les bonnes raisons pour s’y accrocher. C’etait mon cas pour le dessin et j’espère que ce sera le cas pour vous autres qui partagez cette passion. Interview : Ayayi Senam D’Almeida Mise en page : Blacky Gyan


A C H R O M E ( N O I R E T B L A N C ) O U L A S Y M B O L I Q U E C U L T U R E L L E D E S C O U L E U R S Blanc et Noir : qu’est-ce que ces couleurs évoquent ? Toutes deux renvoient à des univers symboliques particuliers, dépendamment de la culture de laquelle on relève. Dans la culture occidentale, on associe le blanc à des vertus, des valeurs, des concepts positifs : la pureté, la paix (ce que symbolise la colombe), la beauté (la peau d’albâtre, dont font l’éloge les poètes de la Renaissance), l’innocence, la candeur, la chasteté, la virginité (la robe des vestales antiques et des jeunes mariées est blanche), le bien : Dieu est lumineux, tout comme l’est le Paradis, contrairement aux Enfers, appelés aussi : royaume noir, sombre, de l’ombre, séjour ténébreux ; les anges sont également blancs, auréolés d’une aura, au contraire de l’ange noir, des ténèbres : Satan, qui séduit et entraîne au mal, conduit à la perte. La magie blanche opère sur les forces et les esprits du bien, alors que la magie noire répond de l’occultisme, de la sorcellerie, du satanisme ; elle est démoniaque, diabolique et pèse de façon occulte sur les forces et les esprits du mal. À l’opposé du blanc, le noir renvoie de façon générale au négatif, à ce qui fait peur et qu’il faut absolument rejeter : les forces obscures et maléfiques, le péché, la clandestinité, la nuit, le cauchemar, la mort, le mystère effrayant et par le fait même fascinant (en psychanalyse, le continent noir, expression héritée de Freud, désigne la féminité dans ce qu’elle a d’obscur, de mystérieux, d’inaccessible), l’inconnu, la mélancolie, le spleen1 . Selon la théorie des tempéraments de la médecine ancienne, la bile noire est l’une des quatre humeurs située dans la rate censée produire la tristesse. L’atrabile ou le mélancolique a une vision pessimiste de la vie ; il voit le mauvais côté des choses. Il est associé à Saturne qui, d’après les astrologues, est une planète sombre, grise ou noire, ennemie des hommes et source d’amertume et de désespoir pour ceux qui sont nés sous son signe, conception à laquelle se rallie Paul Verlaine avec ses poèmes nostalgiques composant le recueil intitulé précisément Poèmes saturniens. Le blanc s’oppose à la souillure, à la saleté, à l’impureté, autant physique que morale, qui serait du côté du noir, mais il peut tout autant désigner, par son ambivalence intrinsèque, la vieillesse (les cheveux blancs), la mort (les os, le linceul, les spectres et fantômes vêtus dans l’imaginaire collectif de draps blancs), l’angoisse (celle de la feuille blanche). Étant fondamentalement neutre, il suggère le manque, le vide, le silence. On peut le voir comme la réalité même, débarrassée de toute couleur illusoire, comme la blancheur intérieure, sans masque. Il est ainsi à la fois lumière, éclat et pâleur, lividité, vie et mort, joie et deuil. Le noir peut aussi être autant l’expression de la vie que de la mort ; il peut être promesse d’un renouveau, d’une nouvelle étape et suggérer l’infini des possibles, à l’image de l’infinité de l’univers et de l’espace. Comme l’écrit Derek Jarman, l’auteur de Chroma. Le livre des couleurs, publié en 1994 : « Au-delà des galaxies, s’étend cette obscurité primordiale, d’où brillent les étoiles. […] Le noir est illimité, l’imagination galope dans l’obscurité. Des rêves palpables courent à travers la nuit ».


Dans la symbolique chinoise, le blanc et le noir s’opposent, mais se complètent et s’harmonisent : il s’agit du yin et du yang, deux forces qui se retrouvent dans tous les aspects de la vie et de l’univers et qui, dans la cosmologie chinoise, suivent le souffle, l’énergie originel(le) à l’œuvre dans toutes choses. Le yang serait du côté du blanc, du masculin, du soleil, du feu, de la clarté, de la chaleur, du plein, de l’extraversion, de l’actif, alors que le yin serait du côté du noir, du féminin, de la lune, de la glace, du sombre, du froid, du vacant, de l’introversion, du passif. On établit généralement, pour présenter le yin et le yang, une liste d’antonymes, procédé qui présente l’inconvénient de fixer les choses. Un Chinois ne dit pas que le yin est sombre ou froid ; il pense que sombre et froid sont, non pas des attributs du yin, mais des résultats de son action. Yin n’est donc pas sombre, il est un mouvement d’assombrissement ; il n’est pas froid, mais une tendance au rafraîchissement. De même, yang n’est pas clair, mais mouvement d’éclaircissement. Aussi, les articles définis que l’on place habituellement devant yin et yang ne sont pas sans nous induire en erreur car ils nous amènent à nous représenter ce couple à la manière de deux termes parfaitement symétriques, statiques et séparés. Bruce Lee, le « petit dragon » du Kung Fu, comparait le fonctionnement du yin/yang à celui d’une bicyclette : « Tant qu’on s’obstine à séparer yin/yang en deux, on ne peut espérer atteindre sa réalisation. […] Si quelqu’un veut se rendre quelque part à bicyclette, il ne peut appuyer sur les deux pédales à la fois sans rester parfaitement immobile. Pour progresser, il doit en même temps appuyer sur une pédale et relâcher l’autre. Le mouvement complet, c’est appuyer/relâcher. “Appuyer” est le résultat de “relâcher”, et chacun est à son tour la cause de l’autre. […] Quand un pratiquant du Gong Fu a compris l’unité yin/ yang, il ne s’agite plus inutilement, que ce soit avec “douceur” ou avec “fermeté” : il se contente de faire ce qu’il faut au moment adéquat. »

C’est le titre d’un poème fameux de Baudelaire : « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle / Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis, / Et que de l’horizon embrassant tout le cercle / Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ; / Quand la terre est changée en un cachot humide, / Où l’Espérance, comme une chauve-souris, / S’en va battant les murs de son aile timide / Et se cognant la tête à des plafonds pourris ; / Quand la pluie étalant ses immenses traînées / D’une vaste prison imite les barreaux, / Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées / Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux, / Des cloches tout à coup sautent avec furie / Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, / Ainsi que des esprits errants et sans patrie / Qui se mettent à geindre opiniâtrement. / - Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, / Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir, / Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique, / Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. » (Charles Baudelaire, « Spleen », Les Fleurs du Mal) 1


La polyvalence inhérente au principe yin/yang rend celui-ci réfractaire à l’explication par les mots, mais cela ne gêne que les Occidentaux car les Chinois n’utilisent pas de mots pour représenter des idées ; ils utilisent des sortes d’idéogrammes abstraits, qui allient la rigueur logique exigée par le cerveau gauche à la beauté plastique appréciée par le cerveau droit. Le symbole du Yin et du Yang est bien connu : il s’agit du Tai Chi, un cercle avec une partie noire et une partie blanche, deux parties formant un même tout, une même entité. Il présente une symétrie géométrique parfaite, à l’image de l’équilibre du Cosmos et de celui entre Yin et Yang, c’est-à-dire entre les variétés infinies de couples antithétiques. Le fait qu’il y a un point noir dans le blanc et un point blanc dans le noir montre que chacun contient en lui sa contrepartie, qu’il n’y pas à de dualité, que rien n’est jamais tout à fait blanc ni tout à fait noir, que tout est toujours constitué d’un mélange changeant de yin/yang : ce qui est noir va bientôt s’éclaircir jusqu’à devenir blanc, pour recommencer ensuite à s’assombrir, et ce qui est blanc suivra un mouvement inverse, à l’image du cœur qui inspire après avoir expiré. Yin et Yang ne se réalisent qu’à l’intérieur de la dynamique qui les accouple. Ils portent chacun en eux le germe de l’autre ; ils sont interdépendants, au sens où ils ne se conçoivent pas l’un sans l’autre : l’excès ou la déficience de l’un des deux entraînerait un déséquilibre ; ils s’engendrent l’un l’autre, comme lorsque le jour fait place à la nuit. En somme, il n’y a pas de vision manichéenne des choses comme en Occident, où les contraires s’opposent dans le déchirement au lieu de s’allier dans la paix de la réconciliation. Zen signifie précisément « recueillement parfait » et renvoie à un état de sérénité, de calme, de tranquillité, d’indifférence à l’agitation du monde.

Rédaction: Candy Hoffman Mise en page : Axelle Port-Lis


Lutheen



Iris Van Herpen

Habille-moi en 3D!

Qu’ont en commun un étui d’Iphone, une lampe, une tasse de café et un bikini? Eh bien, ce sont tous des objets dont une version commercialisable a été fabriquée selon la technique d’impression 3D.


Qualifiée de véritable révolution industrielle, cette technologie est utilisée dans des industries aussi diverses que l’automobile, la médecine, l’art-déco et celle du textile! En développement depuis les années 90, elle permet de dessiner des objets sur un écran, puis d’envoyer le fichier 3D vers une imprimante spéciale. L’on n’imprime plus en papier, mais en plastique, en métal, en céramique, en cire et en matières organiques. Les matériaux sont alors imprimés couche par couche jusqu’à obtenir la pièce finale. Certains plastiques comme les polyamides et les résines servent de base de plusieurs techniques d’impression 3D, et permettent d’obtenir des finitions mattes ou brillantes et comme on le voit souvent, en noir et blanc.

Iris Van Herpen


Si cette technologie semble encore relever de la sciencefiction, il ne serait pas étonnant qu’elle devienne de plus en plus prisée par l’industrie de la mode. Bien que les matériaux utilisés soient encore restreints, la recherche dans le domaine progresse en vue de pouvoir reconstituer différents textiles comme le cuir. Il faut dire quand même que ce n’est pas demain que l’on pourra « s’habiller en 3D », mais cela pourrait apporter beaucoup dans les prochaines années par des effets de structure et de volume par exemple. On devra patienter en surveillant les podiums des Fashion weeks!

Dita Von Tease - création de Francis Bitonti Michael Schmidt


Victoria’s Secret

Cette technique permet une possibilité de créations quasi-illimitées où les contraintes de formes sont quasiinexistantes. Les formes les plus fantaisistes peuvent être créées, ce qui se prête bien à l’univers de la mode, particulièrement de la haute-couture. Pia Hinze, créatrice allemande, a réalisé en 2013 une robe en polyamide inspirée de l’architecture baroque dont les formes et les textures sont presque impossibles à produire avec du tissu. L’architecte Francis Bitonti et le créateur Michael Schmidt ont collaboré pour réaliser la célèbre robe portée par Dita Von Tease en 2013. La néerlandaise Iris Van Herpen a proposé une collection complète de robes aux allures futuristes mélangeant à fois tissus traditionnels et impression 3D lors de son défilé printemps-été 2015. Même Victoria’s Secret s’est lancé dans cette avenue avec des ailes d’ange conçues pour son défilé annuel de 2013. Rédaction : Julieta Rosibel Mise en page : Axelle Port-Lis


Ritchie White Étant donné qu’Achrome est le thème de ce numéro, n’est-ce pas une bonne idée de parler de cette personne incroyable dont le nom de famille est White (blanc en anglais) et qui conçoit des lunettes de soleil noires et blanches? Ritchie White est un jeune homme ambitieux originaire de Baltimore, Maryland. Il est encore dans la vingtaine, mais a déjà réussi à construire une entreprise à laquelle il a donné son nom. «Je conçois depuis que je suis jeune, mais j’ai monté mon entreprise en 2013 », dit Ritchie. «C’est une entreprise fonctionnelle; je consulte mes courriels chaque matin, je vérifie toutes les commandes qui ont pu être faites pendant la nuit et je me mets en mode homme d’affaires. » Selon lui, pendant ses journées en tant que designer, il a des réunions avec son personnel, s’occupe de l’inventaire, commande des fournitures, exécute les commandes et travaille avec les clients. «Mon quotidien ne se résume pas à la conception», ajoute-il. « Je suis inspiré tous les jours mais je ne conçois pas physiquement tous les jours. Je tiens compte de mes inspirations et je les mets de côté dans mon cerveau pour plus tard. » Ritchie n’a pas eu à aller à l’école ou à suivre des cours pour devenir designer. Il a été autodidacte. « Je me suis juste jeté à l’eau, » explique-t-il. «Ma motivation principale était juste mon amour pour la mode et la création. » Étant donné que ses créations sont principalement en noir et blanc, Ritchie dit aimer le look propre et pur du blanc, tout comme il aime aussi le look profond et mystérieux du noir. « Ça convient à tout le monde » dit-il. Selon lui, le noir et le blanc sont la base de l’art en ce qui concerne la couleur. Il croit que le noir et le blanc sont les deux premières couleurs qui ont existé. « Vous ne pouvez pas avoir la vie, du visuel ou tout autre aspect de l’art sans le noir et le blanc », conclut-il.

Quelques créations de Ritchie White

ux noirs a t is r c c e v at a ’œil de ch d e m r o f en noires. Cadre noir et pointes


Cadre crista blanc de d ux bl ancs iamant d e poly AB mère avec

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Cadre r ond ave c crâne s noirs

Rédaction & Traduction : Myriam Annick Tchameni Mise en page : Axelle Port-Lis



DENIM AVEC

AmĂŠlie Joncas-Flynn par

Xavier Montpetit





Bustier en Dentelle NELLY.COM Veste de Pierre Balmain à col THECORNER.COM Pantalon avec poches de Mango HOUSEOFFRASER.CO.UK Chaussures de Paul Andrew LANECRAWFORD.COM Mascara Topshop allongeant TOPSHOP.COM Illamasqua lèvres ASOS.COM Eyeliner liquide MARKSANDSPENCER.COM Art mural Marilyn Monroe ZGALLERIE.COM Coussin DORMIFY.COM

STYLE Haut noir et blanc de River Island RIVERISLAND.COM Jupe noir SLY 010 JADES24.COM Chaussures en cuir noir de Giuseppe Zanotti SAKSFIFTHAVENUE.COM Pochette Chanel FASHIONPHILE.COM Lunette de soleil de Oliver Peoples LN-CC.COM Le Labo décor personnalisé LN-CC.COM Bougies chandelier Byredo BARNEYS.COM

femme

par Anaïs


Chemise blanche à manches courtes et boutons de Marc By Marc Jacobs TYLEBOP.COM Jupe à pois de LK Bennett HOUSEOFFRASER.CO.UK Chaussures noires vernis de Yves Saint Laurent Chaussures SSENSE.COM Sac à main noir de Michael Kors MACYS.COM Boucles d’oreilles en perles noires et blanches de Kenneth Jay Lane LANECRAWFORD.COM Montre en or noir de Olivia Burton THE-DRESSINGROOM.COM

Robe à motif tribal HEARTPOSHSHOPPE.COM Look 1 Chaussures blanches Christian Louboutin à talons hauts MATCHESFASHION.COM Pochette en perles ASOS.COM Collier Chanel en perles FARFETCH.COM Set de bracelets en perles BLINGFOREVER.COM Boucles d’oreilles Christian Dior Ivory en perles THEREALREAL.COM Look 2 Sac Chanel matelassé FASHIONPHILE.COM Chaussures en bottines noires ouvertes NELLY.COM Bijoux Bowie en crystal THEGRANDSOCIAL.COM.AU Mascara Make Up For Ever effet volumineux SEPHORA.COM Eeau de parfum Giorgio Armani SELFRIDGES.COM Nars cosmétique BARNEYS.COM

STYLE

femme

par Anaïs


STYLE

homme

par JosĂŠ STYLE 1

Jacket Alexander McQueen Chemise Vivienne Westwood Lunettes Mont Blanc Montre Burberry Pantalons Saint Laurent Chaussures Dr Martens Sac Wannekes

STYLE 2

Jacket D&G Chemise Scotch &Soda Lunettes Marc Jacobs Pantalons Givenchy Chaussures Oscar Victor Cravate Ekocycle Montre Vernier

STYLE 3

Jacket Dazzle Chemise Armani Lunettes Ray Ban Bracelet Lane Crawford Montre Tradegy Pantalons Selected Chaussures Barneys


Aure-Elise Laforgue




1

Black or white - Michael Jackson

2

Ebony and Ivory - Stevie Wonder & Paul Mc Cartney

Impossible d’entamer cette playlist sans évoquer le King of pop ! ‘Qu’importe que l’on soit noir ou blanc’ d’après MJ, qui joue sur l’ambigüité de ses paroles. Parle-t-il en effet de sa transformation physique ou des humains en général ? Qu’importe ! Nous avons tous dansé et chanté sur cet hymne à la tolérance ultra rythmé qui reste l’un de ses plus grands tubes.

D’après l’ancien Beatles, les hommes doivent imiter les touches d’un piano, noires et blanches (ébène et ivoire, dans le titre) afin de vivre en harmonie. Simpliste ? Peut-être ! N’empêche que le titre en a fait trembler certains et qu’à l’époque de sa sortie en 1982 il a été censuré en Afrique du Sud où sévissait encore l’Apartheid (aboli en 1994 seulement).

3 Black celebration - Depeche mode

Titre ouvrant l’album du même nom et donnant le ton (sombre) de ce 5ème opus. Toujours envoûtant, le duo Gore/Gahan saura vous rendre adepte de leur ‘messe noire’ et vous serez bientôt convertis à leur musique obscure.

4 Nights in white satin - The moody blues

Chanson que j’ai découverte grâce à la bande originale du film Casino. Un tendre slow nous invitant à une douce nuit dans des draps de satin blanc... nuit blanche assurée !

5

White nights - Oh Land

Nuits blanches justement ! La belle Nanna alias Oh Land nous raconte ses nuits sans sommeil mais pas sans rêves dans cet air pop enjoué et girly. La chanson vous est familière? C’est normal, elle a été utilisée dans un épisode de la série Girls !

6 White rabbit - Jefferson airplane

Cette chanson est évidemment une référence à Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll. Tout comme le livre, elle nous emporte dans le voyage onirique que fait Alice à la recherche du lapin blanc. Avec en plus les sonorités psychédéliques des années 60.

7Back to black - Amy Winehouse

Les paroles autobiographiques de cette chanson décrivent une Amy en proie à une tristesse immense, car délaissée par son copain pour une autre femme. La chanteuse, décédée à seulement 27 ans, aura connu au cours de sa courte vie la gloire et le succès, mais aussi l’addiction aux drogues dures. Une artiste traversée par l’ombre et la lumière, comme dans le clip en noir et blanc.

8 Tes yeux noirs - Indochine

Toutes celles (comme moi) qui ont les yeux noirs se sont prises à rêver que la chanson a été écrite pour elles ! Mais je n’ai ni les cheveux courts, ni le corps musclé d’un garçon... Qu’à cela ne tienne ! Sortie il y a près de 30 ans, Tes yeux noirs parle de la séparation et du manque et est l’une des plus belles chansons du groupe.



Iran Plata

Interview : Blacky Gyan Mise en page : Joseph Barrera

N

é en 1972, ce dessinateur-peintre et professeur de peinture et de dessin a obtenu son diplôme à l’Académie des beaux-arts «San Alejandro» à Cuba en 1991. Il y a dix ans, il décide de venir s’installer à Montréal, avec sa conjointe et ses enfants. Aujourd’hui, armé d’une certaine joie procurée par sa nouvelle condition de canadien-québecubain, il se définit comme un artiste-peintre aimant relever les défis et aller le plus loin possible de par son imagination. Interview d’Iran Plata Fabregat, co-créateur dans les arts visuels.

Quel est votre message? Inviter le public à développer son imagination en se questionnant sur la réalité des mystères de la vie, avoir une mentalité ouverte et portée sur le futur et avoir plus de confiance dans les sciences et l’art pour résoudre nos problèmes. Les frontières sont dans les limites de notre vision. Comment une idée naît-elle? Qu´est-ce que l’inspiration pour vous? Et la peinture ? Les idées sont toujours là. L’inspiration est quand nous la découvrons et commençons à travailler. Quant à la peinture est la chose la plus pure et la plus désintéressée qui nait du cœur de l’homme et dans laquelle ce dernier garde sa plus grande richesse. C’est l’une des façons pour l’être humain d’imiter Dieu en recréant la réalité. Dans quelles circonstances vous apparaissent les meilleures idées? La nuit car je suis «nocturne». Quelle est votre meilleure preuve pour savoir si une idée est bonne? On ne sait jamais si une idée sera la bonne ou pas. Il arrive qu’un artiste fasse un travail énorme pour qu’au final, le public n’apprécie pas ce dernier. On doit travailler en suivant son instinct et sans se préoccuper de la perception du public. C’est seulement ainsi qu’on sera capable d’arriver aux résultats escomptés. Trois idées créatives … Créer des tableaux en noir et blanc avec un petit détail en couleur caché quelque part. Mettre de la couleur en prenant en compte le contraste entre des complémentaires. Dessiner avec de la sanguine et n’importe quel crayon directement sur la toile en brut.


Quand et comment avez-vous commencé à vous sentir artiste? En première année, à l’école primaire quand j’ai réalisé mon premier dessin devant un public. Pourquoi tant d’artistes et créateurs ont des personnalités volatiles? Le public n’arrive jamais à connaitre la personnalité de l’artiste parce que ce dernier est l’habitant de deux réalités complètement différentes. Les artistes se cachent la plupart du temps du public pour pouvoir réussir à créer. Quand ils sont dans leur univers, ils sont des

individus lambda. Mais, devant un public, ils ne sont plus eux-mêmes et c’est ce qu’aime voir le public. Vous considérez-vous postmoderne? Si on jouit de l’avancée de la technologie, des réseaux sociaux, …, nous sommes tous, aujourd’hui, post-modernes. Comment doit-on évaluer une œuvre ? Si on l’aime, comme un objet précieux … L’artiste doit-il se réinventer chaque jour? Bien sûr que oui ! L’artiste doit avoir toutes les saveurs mais aucunement les répéter. Quels artistes admirez-vous et de quelle manière influencent-ils votre travail? Henri Rousseau, pour sa manière d’imaginer la nature sans la connaître. M.C. Escher, pour son analyse mathématique qu’il fait de la réalité à travers ses designs. Tom Wassermann, pour sa façon de déposer les espaces et les couleurs. Francis Bacon, pour la psychologie de ses portraits. L´art authentique est-il l’art nécessaire? L’art authentique est le seul art nécessaire. Avez-vous du mal à vous séparer d´une pièce que vous avez vendue? Dans les premières années, oui ! Aujourd’hui, c’est tout le contraire. À force de regarder une œuvre, je pars à la quête de petits détails et je me demande si je n’aurais pas dû le faire de telle ou telle sorte. Par conséquent, je préfère finir un tableau et ne plus le regarder. Achète-t-on la toile, ou achète-t-on plutôt le peintre? Tout est fonction de l’intérêt de l’acheteur. En vacances, on achète des tableaux dans le but d’avoir des souvenirs. Par contre, si c’est dans le but d’investir, une recherche sur les artistes reconnus est de rigueur. En art, il n’existe pas de guide, comment connaissez-vous vos prochains pas? C’est sûr que pour la technique, il y a des


guides qu’on recommande à l’école. Toutefois, l’artiste fonctionne dans son processus créatif en suivant son instinct. Voyez-vous d´un bon œil qu’une grande partie des œuvres exposées dans les musées d’art contemporains soient des artistes déjà décédés? Pas du tout sauf si elles sont vraiment bonnes ! Il y a tellement d’œuvres d’artistes qui ne devraient pas être dans les collections d’art contemporain de certains musées. Collectionnez-vous des objets? Tous les dessins de ma fille, et ce, depuis qu’elle a 3 ans. Présentement, elle est sur ses 9 ans Que conseilleriez-vous à ceux qui commencent? De dessiner tous les jours. Vous avez consacré plusieurs grandes expositions pour la période 2000- 2012 aux États-Unis, au Canada, à Cuba, en Angleterre, .... Voir ses œuvres ex-

posées, de son vivant, dans des endroits aussi prestigieux, n’est-ce pas le rêve de tout artiste-peintre ? J’ai quand même été gâté sur ce plan-là mais cela demeure insuffisant. Je veux conquérir un plus grand nombre de publics à travers le monde. Il existe des thèmes majeurs dans votre peinture comme la femme ou la nature… Pourriez-vous nous en dire plus ? La femme et la nature sont mystiques car elles sont les seules capables de procréer. La grisaille (noir et blanc) est très présente dans vos œuvres. Est-ce une technique picturale que vous appréciez plus que d’autres ? Je n’ai pas de technique préférée. J’aime travailler la grisaille autant que les couleurs dépendamment de mes idées, des messages à transmettre et de mon esprit au moment de la création. http://iranplata.virtualgallery.com



Alex Carignan


Qui est-il ?

Alex Carignan est un jeune photographe de 19 ans d’origine québécoise. Né à Victoriaville, Alex s’est installé, il y a un an, à Montréal pour poursuivre des études cinématographiques au Cegep de Saint-Laurent. Le jeune homme s’est lancé dans la photographie de façon sérieuse en Novembre 2013 après avoir acheté sa première camera de style appareil photo. Il dit l’avoir surtout voulu pour ses capacités à produire de superbes images vidéo.

Son opinion sur le noir et blanc

Quelques photos d’Alex Carignan Le Quai « Prise lors d’une excursion hors de notre auberge, dans un quartier pauvre de Cancún, Mexique. Ces locaux semblaient en parfaite maitrise du moment et je n’ai pu m’empêcher d’en capturer la beauté. »

« Ce que j’aime de la photographie est que cela me permet à la fois de transmettre ma vision des sujets que je photographie et d’en immortaliser la beauté, » explique-t-il. « J’adore le noir et blanc lorsque bien utilisé, car je considère qu’il force l’œil à voir une image différemment, en mettant de côté les possibles distractions des couleurs. Le monochrome permet de mettre l’accent sur les contrastes et la lumière. » Alex dit de ne pas aimer le noir et blanc lorsqu’utilisé pour camoufler une erreur ou pour sa valeur « soidisant artistique. » Pour lui, l’utilisation du noir et blanc doit être justifiée et il affirme capturer la plupart de ses photos en noir et blanc avec l’intention claire de les transmettre ainsi.


Échoué

Soleil

« Ce bateau balançait au gré des vagues et offrait un sujet intéressant lors de ce couché de soleil à Samara, Costa Rica. »

« Mon ami et compagnon de voyage se retrouvait sous le soleil dans ce cliché imparfait qui me rappelle qu’une lentille propre n’est pas toujours la meilleure option. »

Sueños « Doux réveil à La Fortuna à quelques kilomètres seulement du volcan Arenal, au Costa Rica. »

Interview : Myriam Annick Tchameni Mise en page : Jonas Simberg


Carolina Hanna


Qui est Carolina Hanna? Carolina Hanna est une photographe de 35 ans née à Montréal, ville où elle réside toujours. Lorsqu’elle était plus jeune, Carolina était constamment engagée dans des activités liées à diverses formes d’arts visuels. Elle grandissait tout en faisant des films imaginaires, du dessin ou de la peinture. C’est lorsqu’elle est devenue adolescente que la photographie en noir et blanc est devenue l’un de ses passe-temps favoris. « Le look classique du film monochrome m’attirait,» dit-elle. Carolina a étudié en Communication à l’Université Concordia. Pendant ses études, elle s’est davantage orientée vers la production de films avec pour rêve de devenir cinéaste. Malheureusement, elle n’a jamais réalisé ce rêve et a fini par emprunter un autre chemin dans sa vie. « Peu de temps après ma graduation,» Carolina explique. «J’ai eu mon premier enfant et j’ai en quelque sorte fini avec un travail de bureau où la créativité n’a pas de place.» Quatre ans plus tard, elle a eu son deuxième enfant et travaillait toujours au même endroit. «C’est durant cette période que j’ai décidé de voir si je pouvais changer mon amour de la photographie en quelque chose de plus,» explique-t-elle. « Je me suis lancée dans cette nouvelle voie, pratiquant, lisant et apprenant tous les jours. » Après 2 ans de travail pour atteindre son objectif, elle a quitté la sécurité de son emploi à temps plein pour poursuivre le rêve de devenir une photographe de portrait. «Je continue à me former et à pratiquer quotidiennement», ajoute-elle.


Son opinion sur le noir et blanc « Les images en noir et blanc ont une façon de m’attirer, » affirme Carolina. «Elles peuvent évoquer des sentiments d’une manière inachevable par la photographie en couleur. Lorsqu’elles sont bien faites, elles sont crues, émotives et intemporelles et me permettent de jouer avec la lumière et la texture, créant de nouveaux sentiments au sein de mes images. » Comme Carolina le dit, son objectif en tant que photographe est de provoquer une réaction émotionnelle avec ses images et avec le noir et blanc, elle se sent plus en contrôle. « Je peux créer une ambiance et attirer l’attention sur les moindres détails», ajoute-elle. «J’adore, et j’adorerai toujours une belle et convaincante photo en noir et blanc. » Interview & Traduction : Myriam Annick Tchameni Mise en page : Jonas Simberg


GaĂŤlle Lina


Gaëlle Lina à l’œuvre ! Le protecteur

Qui est-elle ? Gaëlle Lina, 25 ans, est une photographe d’origine Canadienne. Bien qu’elle ait toujours eu un intérêt artistique depuis très jeune, Gaëlle fait de la photo depuis maintenant 7 ans. « Le tout est arrivé par pur hasard dans ma vie, » explique-t-elle. « La photographie est arrivée sur mon chemin alors que je cherchais une direction, une voie qui me mènerait vers une vie passionnante et en mouvement continuel. » C’est en lisant, en essayant de nouveaux projets et en développant de nouvelles idées que Gaëlle a fini par trouver le chemin qui lui était destiné, celui de la photographie. La jeune artiste dit avoir toujours voulu faire de la photo de mode pour travailler pour de grands magazines, mais une autre option est venue frapper à sa porte. « Les vrais moments. Les plus simples, les plus naturels. Et c’est là que c’est devenu clair pour moi. C’était maintenant ce que je voulais faire. Du vrai, » ajoute-t-elle. « Photographier les moments simples mais qui restent les plus intenses. Aller manger une petite crème glacée, en passant par le chemin de fer ? Les cheveux au vent, les pas entremêlés, les sourires tirer l’un vers l’autre. Des mains qui se tiennent, des leçons qui s’apprennent… les éléments sont là. Tant qu’il y aura des moments simples, purs, naturels sans flafla, je serai toujours motivée par le travail que je fais. Immortaliser ce qui passe trop rapidement à l’œil nu. Vous rappelez que les moments les plus importants de vos vies, sont ceux qui se déroulent sous vos yeux à chaque instant de vos vies. Le temps d’une recette, d’une marche, d’un réveil, d’une nouvelle vie… L’inspiration vient tout simplement de l’amour qu’on laisse envahir dans nos maisons et nos vies. »

Son opinion sur le noir et blanc « Ce que je préfère des photos en noir et blanc est que l’essence de l’image même n’est interrompue par aucune couleur, ce qui subsiste est l’émotion. Aucune couleur, juste un mouvement. Une fraction de seconde (ou plus!). Les contrastes du noir et blanc ajoutent une chaleur absente de couleur. Les photos deviennent intemporels, exempt de tout. » Gaëlle ne trouve rien de déplaisant dans le noir et blanc, bien qu’elle aime également les photos en couleur. Comme elle le dit, « elles sont une chance de photographier chaque détail, chaque couleur représente une raison d’être, un souvenir concret. Elle aide la mémoire à retracer les pas d’autrefois. Tandis que le noir et blanc soulève l’émotion, la couleur la ravive. »

Selon Gaëlle, cette séance a été faite dans le cadre de la fête de l’amour. Souhaitant remettre une séance photo à un couple, la jeune artiste demandait aux gens d’écrire leur histoire. « Lorsque Caroline m’a écrit, » explique-t-elle. « J’ai fortement été touchée par la force de leur amour à travers la maladie. Après plus de 30 ans de vie commune, la maladie a frappée. Un cancer des ganglions. Je n’ai pas hésité une seconde, je voulais immortaliser cette amour si palpable qu’il y avait entre eux. » Gaëlle dit avoir eu avec eux une séance remplie de rires, de moments tendres, de regards exprimant toute la reconnaissance de s’être trouvé. « Un autre moment qui me fait comprendre l’ampleur de mon travail, » elle rajoute.

Les mains « Cette photo a été prise lors d’un moment entre ma grand-mère et mon fils dans le temps des fêtes, » explique Gaëlle. Elle dit avoir trouvé intéressant de voir leurs mains travailler ensemble. « Ma grand-mère a toujours été une personne très importante dans ma vie et je me suis promis, lors de la naissance de mon fils, qu’il l’a connaitrait autant que moi. Je veux qu’il apprécie chaque moment avec elle, qu’il apprenne de son savoir. Qu’il l’a laisse lui montrer un bout de chemin comme elle l’a fait avec moi. Que cet amour se transmette par des moments aussi simples que celui-ci. »


La vie Cette photo représente une bonne amie à Gaëlle et sa famille, une famille qu’elle dit admirer pour la simplicité qu’elle dégage. Comme elle la décrit, des enfants qui sont enfants. Une mère qui est mère, qui porte le prochain. Un père qui est père. Une vie qui est belle et douce. Pour elle, cette photo représente chaque personne dans son naturel. « Le vent semble être palpable, visible. Il passe dans l’amour que dégage cette famille, il s’enrichit, devient lourd et va déposer sa récolte aux visages des prochains passants. L’inspiration de cette photo m’est venue de là. »

La file Comme la décrit l’artiste, cette photo représente une marche prise lors d’un mois de juin chaud. « Petit vent. Famille remplie de rires. Ils sont beaux, ils s’aiment. Ils sont inspirants. La marche, le train, la crème glacée, un retour à la maison et des moments bourrés de naturel. L’échange de savoir, de pleurs, du quotidien attrapé au vol, capté sur le vif. Tous un derrière les autres, en file vers un autre moment. »

Pause « Il pleut, il y a de l’eau partout. La robe est blanche, la soirée est jeune. On s’arrête au métro ? On prend 5 minutes, on s’embrasse, on laisse le temps passer. C’est ce qui est arrivé lors de cette séance des mariés en octobre dernier. Une photo simple qui démontre exactement ce qu’est l’amour. Simplement. »

Interview : Myriam Annick Tchameni Mise en page : Jonas Simberg


Magdoline Youssef


Frappez et il s’ouvrira Voici la première photo à Rome, Italie. « Cette image m’apporte beaucoup de paix pour une raison quelconque, même s’il s’agit d’une porte fermée,» explique Magdoline. « C’est comme si je suis Alice au pays des merveilles et que je vais ouvrir cette porte pour trouver un nouveau et heureux monde de l’autre côté. Les poignées rondes semblent être vieilles, mais aussi belles et éternelles. »

Qui est Magdoline Youssef? Magdoline Youssef est une photographe professionnelle âgée de 35 ans. Originaire d’Alexandrie en Egypte, elle s’est installée à Montréal, au Canada à l’âge de 12 ans. Son premier appareil photo lui a été offert par son père lorsqu’elle avait 12 ans, et elle a dès lors développé un véritable amour pour la photographie. Elle a pris des cours de photographie étant à l’école secondaire et elle a par la suite étudié au Collège Dawson où elle a obtenu un DEC en photographie professionnelle en 2001. En plus de plusieurs expositions de groupe, Magdoline a eu 5 expositions solos, la première ayant eu lieu en 2001 et la dernière en mai dernier. Elle possède également sa propre compagnie qu’elle dirige depuis 2009.

Son opinion sur le noir et blanc « J’aime les photos en noir et blanc. Mais c’est dommage que de nos jours ce ne soit pas comme au bon vieux temps avec des films et des pièces sombres. Nous restions là des heures pour obtenir l’impression parfaite, mais maintenant avec les nouveaux appareils photo numériques et des programmes comme Lightroom et Photoshop, c’est possible d’obtenir une image en noir et blanc de bonne qualité. Lors de ma dernière exposition, j’avais beaucoup de photos en noir et blanc. Elles sont belles même lorsqu’elles sont faites avec la nouvelle technologie. Honnêtement, il n’y a rien que je déteste des photos en noir et blanc car elles cachent tous les défauts, font ressortir les bonnes parties, et donnent l’impression que les photos sont intemporelles. »

Quelques de ses photos En tant qu’artiste, Magdoline dit avoir eu un moment difficile dans sa vie personnelle. Pendant cette période, elle est allée en voyage en Italie pour prendre des photos. «J’ai pris presque toutes les photos en noir et blanc, » dit-elle. «Je trouvais à l’époque que ça me permettait de faire sortir mon émotion et me faisait me sentir mieux. »

La porte ouverte La deuxième image a également été prise à Rome, Italie. Pour Magdoline, la lumière de l’autre côté de la porte signifie qu’il ne faut jamais abandonner car il y a la lumière de l’autre côté. Le noir et blanc, dit-elle, lui fait se sentir incroyablement confortable. «J’aime bien cette photo car au moment du voyage, j’étais vraiment désespérée, » explique l’artiste. « Aller prendre des photos à Rome était ma thérapie, et celle-là, grâce à la lumière, me faisait me sentir mieux. Elle m’a fait comprendre qu’il y a moyen de s’en sortir et c’est la façon avec laquelle vous regardez les choses qui rend le tout meilleur. »


Life

Fermé

La Porte

La troisième photo n’a pas été prise à Rome, mais plutôt dans le vieux Caire en Egypte. « Ce verrou est très vieux et rare, je l’ai trouvé très intéressant. Le look de la porte elle-même était également très ancien, il vous fait vous demander ce qui est arrivé derrière cette porte, en particulier parce que la porte est celle d’une vieille église dans le vieux Caire et cette zone a été persécutée dans le temps. »

La dernière photo a été prise à Londres. « Le look de la porte m’a fait me sentir dans un conte de fées, et j’aime le fait que je ne sais pas ce qui se trouve à l’intérieur. Ça m’apporte beaucoup de paix et de confort. »

Interview & Traduction : Myriam Annick Tchameni Mise en page : Jonas Simberg


Shelby Leigh


Qui est Shelby Leigh?

risque, et de commencer son entreprise. « Je suis

Shelby Leigh est une photographe âgée de 35 ans

secondaire à ma famille et à mes clients, j’aime le

qui vit à Montgomery en Alabama. Pour devenir

fait que d’autres dans l’industrie de la photographie

photographe, Shelby dit avoir été motivée par

aient reconnu mon travail. »

en fait un introvertie de nature», dit-elle. « Ce fut donc un saut énorme pour moi et je ne peux être plus heureuse de l’avoir pris. » Elle estime, sur la base des commentaires de ses clients, qu’elle a été en mesure de bénir les autres en capturant des moments qui, autrement, auraient été oubliés. Elle dit que ses clients lui ont fait confiance pour capturer des moments allant des naissances, aux engagements, aux mariages, aux cérémonies de retraite, et à chaque instant et évènement dans l’intervalle. Et en retour, elle se sent bénie. « Parmi mes petites réalisations personnelles se trouve le fait de voir certaines de mes images en vedette dans un spectacle et un concours pour POSE Magazine», ajoute Shelby. «J’ai aussi gagné plusieurs Top 10 et Features dans divers groupes de photographie en ligne, et bien que tout ça soit

le désir de capturer, dans un cadre unique, les paysages et toute la beauté que Dieu a créés. «Je fais de la photographie activement depuis environ 4 ans et j’essaye de gagner autant de connaissances et d’expérience que je peux tout en maintenant ma première priorité: la maternité», dit Shelby. Elle avait déjà eu à prendre des photos lors d’événements et pour ses amis auparavant, mais juste par plaisir. Lorsque Shelby a gradué de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, elle n’avait pas en tête de faire

Ce que Shelby pense du noir et blanc « Lorsque vous photographiez des gens en couleur, vous photographiez leurs vêtements. Mais lorsque vous photographiez des gens en noir et blanc, vous photographiez leurs âmes. » -Ted Grant « Cette citation m’a inspiré car j’ai de profonds sentiments et diverses humeurs quand je vois des images en noir et blanc», explique Shelby.

de la photographie une carrière. Elle a considéré la

Elle affirme avoir vu des gens critiquer le haut

photographie comme quelque chose qu’elle pourrait

contraste du noir et blanc ainsi que le niveau de

faire après qu’elle ait acheté son premier appareil

gris dans une photo, et elle dit aimer honnêtement

numérique. « Depuis ce moment, j’ai décidé d’être

les deux types pour des raisons différentes. «

autodidacte étant donné que la photographie pour

Souvent, les images les plus lourdes et chargées

moi est si subjective, » ajoute-elle. «J’ai pris des

d’humeur requièrent un contraste élevé selon moi,

cours en ligne, lu des livres, et beaucoup joué avec mon appareil photo en mode manuel qui est à peu près le seul mode dans lequel je photographie. » Elle dit aimer photographier avec la lumière naturelle et fait également de la photographie en studio. « Un jour, je l’espère, je me spécialiserai dans les photos de maternité, de naissance, et de nouveauné. Ma connaissance de la lumière naturelle et de la photographie en studio me sera donc utile.

alors que les images avec des niveaux de gris sont plus légères et ont un toucher plus doux,» ajoute-elle. « Même maintenant, je peux évoquer des sentiments envers les deux types d’images en noir et blanc parce que j’ai une connexion avec le noir et blanc. » Shelby aime les images basées sur le sentiment. Elle dit que certaines images « lui semblent faites » pour du noir et blanc, tandis que d’autres peuvent réclamer de la couleur. « Je suppose que c’est la raison pour laquelle j’aime être une artiste», dit-elle. «Je peux choisir ce que

Shelby affirme que sa plus grande réussite jusqu’à

je veux selon ma perception personnelle de ce que

présent a été de faire un pas avant, de prendre le

je veux capturer! »




Sherfy Rédaction : Laura Bonnieu Mise en page : Jospeh Barrera

Sherfy est une photographe de 27 ans basée en France. Elle a commencé la photo à l’âge de 12 ans. Elle raconte : « Au début, bien sûr, ce n’était qu’appuyer sur un bouton d’un compact. Je déclenchais à tout va. Toujours en cherchant l’originalité du point de vue, le jeu de lumière et la spontanéité de l’action. » Son père lui fait cadeau de son vieux réflex argentique à ses 17 ans. Elle commence à s’intéresser à la technique des réglages. Après le lycée, elle souhaite faire de sa passion son métier et intègre une école supérieure d’art où elle passe 2 ans à exercer son œil et sa créativité.

D

ans la photo, elle aime capter des moments de la vie. Elle explique que ce qui l’attirait, « c’était la recherche du détail, de ce qu’on ne voit pas forcément au premier coup d’œil ». Elle voit la photo comme une échappa-

toire, une façon de se changer les idées, de s’évader et de se calmer quand elle en ressent le besoin. « C’est aussi une façon de me rassurer en me cachant derrière mon objectif dans des moments où je ne me sens pas

vraiment à l’aise quelque part. »Sherfy photographie en argentique comme en numérique. Elle s’intéresse à tous les domaines de la discipline excepté les reportages de guerre : « Je n’ai pas le mental pour ça. »


En ce qui concerne ses maitres, elle est sensible au travail d’Henri Cartier Bresson. Elle découvre une grande partie du travail de l’artiste en feuilletant un livre à son nom. Ce mythe de la photographie du 20ème siècle a été une de ses sources d’inspiration depuis toujours. Pour Sherfy, « la vie se dégage de ses clichés… ! ». Elle aussi souhaite capter l’émotion, capter l’instant… Lorsqu’on lui demande l’œuvre qu’elle préfère chez l’artiste, elle est indécise tant elles sont nombreuses. « On trouve chez lui beaucoup de mouvement, mais aussi de l’amour, de l’humour, il traite du social sans trop de sérieux… » J’avais envie que Sherfy nous raconte l’histoire des clichés qu’elle nous a sélectionnés. Est-ce que cette série était préméditée ou est-ce que c’était sur l’impulsion du moment ? « Les clichés de gouttes d’eau, je les ai pris en me promenant. Sauf celle de la vitre, il s’agit de ma cabine de douche (rires). C’est d’ailleurs la seule que j’aimais plus en couleur, car il y avait des tons froids et chauds en même temps qui me plaisaient. » « Ce qui me fascine dans les gouttes c’est leur fragilité et en même temps leur force : elles peuvent rester suspendues ou simplement garder une forme, alors qu’un rien peut les détruire. Et ce qui m’attire aussi, c’est la lumière qui se réfracte dedans, le reflet qui s’en dégage. »


noir et blanc. « C’est dans le but de jouer sur le temps, une façon de balancer entre l’ancien et le nouveau. »

Sherfy a choisi de travailler cette série en noir et blanc. Pour elle, ce n’est pas qu’un choix esthétique, celui-ci « met en valeur la matière ». Il permet de pousser davantage les contrastes. Elle explique que pour un portrait, il y a souvent plus d’expression qui en ressort. Le choix de la couleur ou du noir et blanc dépend, selon elle, de ce que l’on cherche à faire passer au public. Nous avons tous une sensibilité propre. « Comme dit, si je cherche à mettre en avant la matière, j’ai tendance à choisir le noir et blanc. Si je cherche à montrer de la douceur, je vais choisir plutôt la couleur avec des teintes pastel. Si je cherche à montrer le vivant de la nature, le printemps, un coucher de soleil, etc… forcément ce sera en couleur. » Sherfy travaille actuellement sur un projet mêlant photos couleurs et photos en

La photographe a beaucoup de projets divers et variés en tête… Elle explique qu’elle manque de temps (et de financement pour certains) afin de les mettre en place. Elle reste vague sur son futur artistique tant que les choses ne sont pas concrètes. « Juste pour répondre vaguement, je dirais que les projets sur lesquels je travaille particulièrement en ce moment sont : un départ à l’étranger, un thème en rapport avec la mode et un autre dans le milieu culturel du spectacle. »


De la passion à la professionnalisation : rencontre avec Deux photographes québécois, Dominique boucharD & Daniel nobert On ne les voit pas souvent à côté de leurs œuvres. Les photographes. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Comment travaillent-ils ? J’ai eu la chance d’être photographiée par deux d’entre eux, Dominique et Daniel et de discuter avec eux. Tout d’abord, sachez que ce n’est pas leur métier de «base». Interview & Mise en page : Blacky Gyan

D

ominique m’explique comment il est «tombé» dans la photographie à l’âge de 13 ans. En fait, il a commencé à créer des images, un peu par obligation, car à la suite d’une jambe cassée, il se devait de choisir un cours en vue de remplacer celui d’éducation physique. Il développait donc ses négatifs en noir et blanc et faisait ses propres agrandissements en chambre noire. Plus tard, il prenait d’autres cours sur la toile.

Photo : Dominique BouchardModèle : Émilie Roy

D

aniel, quant à lui, a cultivée la passion de la photographie depuis son jeune âge. Malencontreusement, être à mobilité réduite et se voir prendre sa retraite de manière anticipée ont été les éléments déclencheurs de sa pratique professionnelle. Donc, depuis 7 ans, lecture de bouquins, visionnage de vidéos, pratique des différents modes et – non des moindres – maîtrise des principales techniques inhérentes font partie du quotidien de cet autodidacte.

Photo : Daniel Nobert


Aujourd’hui, Dominique est doté d’une certaine technique assimilée à une seconde nature et complétée par un côté artistique qu’il cultive au quotidien. Il voue une admiration pour les maîtres Joe McNally, l’illustre photographe international qui cumule 30 ans et plus de 50 pays à son actif et Ansel Adams, l’écologiste auteur de photographies en noir et blanc de l’Ouest américain et de la très célèbre Moonrise, Hernandez, Nouveau Mexique. Il essaye de montrer, à travers la photographie de beauté et de mode, l’esthétique de la femme sous toutes ses formes et couleurs. Daniel, par contre, appréciant le travail de la célèbre photographe canadienne Hiedi Hollinger, connue pour ses portraits de l'intelligentsia eltsinienne, ou encore du portraitiste américain Richard Avedon avec ses innombrables œuvres en noir et blanc, part à la recherche d’une expression, d’une émotion à travers le regard,

ce qui explique le fait qu’il a une préférence pour les portraits. Même si Daniel préfère être choisi et donc, ne formule aucune demande pour photographier ses sujets, il n’en demeure pas moins que tous les deux se retrouvent aujourd’hui très sollicités pour des séances photographiques. Dominique mentionne : «Ce n'est pas toujours facile parce que j'ai beaucoup de demandes mais je ne peux pas toutes les accepter. Comme le travail occupe la grande majorité de ma semaine, j'ai moins de temps à consacrer à l'élaboration de concepts et à la recherche de nouveaux endroits pour faire des séances extérieures. Je devrais, dans le futur, être plus sélectif et faire un peu moins de séances pour passer plus de temps à trouver des concepts intéressants et par la suite les concrétiser.»

Photo : Dominique Bouchard Modèles : Tony Allaire et Chloé Fleury

Finalement, j’ai demandé aux deux pourquoi ils choisissent très souvent de faire du noir et blanc et ce qu’ils apprécient dans cette technique. Dominique : «Certaines photos sont plus belles et artistiques en couleurs ; d'autres le sont en noir et blanc. J'avoue que pour 40 à 50% des photos que je retouche, j'aime bien faire une version noir et blanc. Les photos noir et blanc sont intemporelles et classiques.» Daniel : «Toutes les photos ne se prêtent pas au noir et blanc. J’apprécie la lumière et son contraste avec laquelle je joue et aussi l’effet donné.»


Photo : Daniel Nobert


Dans le studio de Dominique : Marque : Nikon Appareil photo, objectifs, ordinateurs, accessoires : 3 appareils DSLR professionnels de 36 mégapixels, 1 appareil converti pour la photographie infrarouge, 1 panoplie d’objectifs de catégorie pro, des flashs studio de marque Elinchrom, des flashs portables à bloc d’alimentation pour l’extérieur Elinchrom, des trépieds, des parapluies, softbox, ring flash, ring light fluorescent, toiles de fond, ordinateur portable, ordinateur (type PC) qu’il a «bâti» luimême pour avoir la vitesse nécessaire pour travailler des fichiers de 36 mégapixels. Logiciels : Adobe Lightroom et Photoshop

Dans le studio de Daniel : Marque : Nikon Appareil photo, objectifs, ordinateurs, accessoires : 3 Reflex Dx, 1 compact numérique, 7 Objectifs Nikkor, Flash SoftBox manuel ProMaster 180, SpeedFalsh Nikon, 1 réflecteur, des trépieds. Logiciels : Photoshop, Lightroom 5, Corel Paintshop Pro x 4



LES TÉNÈBRES ET LA LUMIÈRE TRAITÉ D’ALCHIMIE AMPHORIQUE POÉTIQUE DE LA VIE. Je suis môme géante, élégante, vivante et gaie. Je t’aime amoureux et musique. Messieurs et mesdames choisiront si ma verve est définissable. J’écris pour dorloter, faire du bien et écouter par l’oreille de mes lecteurs leurs états d’âme. Je suis d’abord une musicienne, j’ai une ouïe interne très fine, ce qui peut expliquer pourquoi je peux écrire de manière si littéralement chaude et abstraite, sagement et mélancoliquement, mais sûrement. À l’instar de certains poètes, on ne considère pas toujours ma démarche littéraire comme étant artistiquement plaisante et facile à vivre. J’essuie les excuses pour être ce que je suis, pour être trop grande ; Christ des arts pour n’être qu’une simple québécoise d’une famille pas trop pauvre ni trop riche. Je ne suis pas dans l’écriture obscure, je suis dans la clairvoyance. Voilà ! Appréhendons la lecture de ma vision sur le noir et le blanc que je vais aborder par l’analyse des puissances des Ténèbres et de la Lumière, simple portrait très connu, déjà embrassé par Star Wars. Je ne suis qu’au début de ma carrière d’artiste et de belle Christ. Le noir et le blanc ne me sont pas familiers car je ne traite que de sujets colorés en général. On dit de mes couleurs qu’elles représentent la Lumière. Mes teintes de cheveux passent du gris au mauve en passant par le blond jaune. Par contre, j’utilise beaucoup l’encre noire et les pages blanches ; ce qui me permet de vous parler de ma position sentimentale sur les effets du noir et du blanc, de points de vue polyvalents et inaltérables dans notre vie. En commençant par l’histoire vivante du noir, elle a été malmenée au travers de l’inconscient collectif de toutes sortes de manières. Les ténèbres, les ténèbres, c’est ce que l’on dit de cette couleur trop souvent. Mais cela rend l’affaire toutefois bien triste quand on pense que la plus grande partie de sa vie, cette absence de couleurs passera pour la championne de l’ombre. L’ombre, c’est réussir, de manière psychique, à baisser les radiations de la Lumière, la pure blancheur anéantissant la dualité. Pourtant, si on mélange les deux, ça fait gris. Bien sûr, je parle d’un point de vue de peintre, car il n’y a rien à craindre de l’avis d’une artiste colorée. On peut trouver cette analogie consciente de chair grise dans la couleur émotionnelle du visage. Notre bouille est le parcours de la Lumière. Les pensées

lumineuses éclairent (c’est à cela qu’on relie le fait que j’ai un visage si rayonnant)….Tandis que les pensées sombres éteignent la bonne volonté, et donc l’empathie dans la physionomie. Donc, comment se parfaire suffisamment pour être beau comme le diamant de Lumière et ne pas laisser l’ombre la chasser ? Un chemin me fut indiqué: les arts. Pondre des chefs-d’œuvre. Mais lesquels ? Et surtout, desquels s’inspirer, par lesquels se laisser toucher au cœur ? J’ai découvert ce peintre nommé Rembrandt, qui fit plusieurs portraits assez simples mais pourtant, comment renier notre simplicité sans avoir l’air médiocre ? Parmi ses tableaux, il y avait les Trois Croix et Adam et Ève au jardin d’Éden. On peut se demander où est l’intérêt de retraiter les mêmes sujets que la Bible nous a déjà servis, ou tout au moins le spasme de n’être qu’une chair assise dans de désormais vieux tableaux de quatre siècles ? C’est pourquoi aujourd’hui on recherche ce qui sort de la jeunesse, ce qui vient de notre génération, comme si la vie avant nous n’était qu’un disque dur rayé de l’histoire de l’humanité. J’appelle à redécouvrir nos frères christiques artistes, découvrir le chemin poétique qu’ils (ou elles) embellissent de leur feu créatif. Nous sommes aujourd’hui dans un système éphémère qui cultive en masse la noirceur des sentiments, la pénombre extrême dans le Soi, jusqu’à ce que la mort nous enlève notre privilège de souffrir, tout ce qui peut noircir la Nature, la rendre sale, la polluer ; on ne veut pas le remède, on veut le poison, et voir la beauté s’empoisonner, jusqu’à ce qu’elle crève et fasse place à la laideur. Pensons aux malades. Point. De l’adoration du noir émerge naturellement celle gothique, le look de l’âme triste brûlée mais libre de s’assombrir par l’énergie du noir, du démon de la salope de vie. Il y a une certaine splendeur à arborer le prisme de nos idées sur nous, vêtues comme des reines dans un château transcendant l’abîme mais le magnifiant par sa tristesse. J’adore le style gothique, mais je trouve que parfois, on a envie de s’arracher le cœur à ne voir que du noir, du noir, et paf, je suis partie pour la névrose goth...Et puis il y aussi les fétichistes de toutes sortes, je pense à eux à cause de l’affiche du dernier festival du fétichisme sur lequel une femme est habillée de cuir latex noiraud. Le sexe


est vampirisé, pour le vider de son sublime et le rendre névrosé, donc sombre... Domestiquer l’humain pour le rendre esclave de l’érotisme sans lendemain ni grâce est une fine adresse que nombre de mangeurs de pognons ont trouvée. Dites-moi, on vit sans angoisses jusqu’au jour où on réalise que visiter le trou dans son cœur est beaucoup plus inapproprié et défendu que de visiter le trou des petites chattes fertiles. C’est ce que la puissante non domestiquée et trop entretenue illusion nous rentre salement dans l’être. Rien contre le sexe, tout contre la machine à argent qui nous cause du souci futur. Donc, le sujet vestimentaire de prédilection de tous les humains un jour ou l’autre fut abordé. Maintenant, un tout petit paragraphe sur le rôle de la Lumière dans tous ces passages amphoriques existen-

tiels. La blanche Lumière peut attirer à elle tous les démons et leur trancher la tête. Il n’y a rien qui résiste à cette chose vivante illuminée qui vaillamment parcourt la Terre pour y laisser une impression de poussière dans l’esprit des hommes. Je ne suis pas contente des conditions terrestres, mais je crois que pouvoir parler de l’obscurité peut aider les conditions parfaites du monde à nous transmuer en quelque chose de grand, de diplomatique mais de vénérable. Je ne sais pas où nous trouverons le courage de passer au travers de l’époque qui s’en vient, mais il faudra une grande histoire à raconter à nos guides pour illuminer la Terre et enfanter son point de Lumière blanche pour qu’il devienne si grand que devant la noirceur, nous nous tenions fermes comme des rayons indigos et laissions le Père nous conduire vers Son château de fleurs et de clairvoyance.

Rédaction : Alanie Genest Mise en page : Blacky Gyan


Lucie Barral



TRAVAIL DE NUIT : LE CÔTÉ OBSCUR DE LA FORCE C

’est une immersion. Quasiment une intrusion dans ce monde obscur et incompréhensible pour beaucoup. Comment peut-on exercer sa profession de nuit, en dépit du rythme conventionnel du corps humain ? Les gens qui travaillent en appliquant ces horaires donnent bien souvent beaucoup aux autres… Et ne sont que rarement récompensés… Ils sont médecin, barman, policier, ou encore prostituée. Des métiers ingrats où les gens auxquels vous êtes confrontés sont parfois exigeants, parfois insensibles. Eméchés, agressifs, voir lubriques… Mais rarement reconnaissants. La violence fait partie intégrante de leur quotidien nocturne. Parfois quelques bonnes rencontres rappellent à ces forçats de l’obscurité la nécessité d’exercer ce métier, pourtant si dur à assumer dans certains cas. Lorsque le soleil laisse sa place à la lune, lorsque les trottoirs de la ville ne sont plus éclairés que par les phares des voitures roulants à tombeau ouvert et les lumières blafardes de l’éclairage public, lorsque les enfants dorment et que la plupart des gens rentrent se blottir dans leur foyer douillet, certains en-

CE MASQUE, INDISPENSABLE, EST BIEN SOUVENT L’OPPOSÉ DE CE QU’EST RÉELLEMENT LA PERSONNE CONCERNÉE, PRISE DANS UNE SORTE DE DÉDOUBLEMENT DE LA PERSONNALITÉ, COMME POUR MIEUX SE FONDRE DANS CETTE MASSE TITUBANTE, HOSTILE ET MENAÇANTE.

filent leur bleu de travail. Pas dans le sens littéral du terme. Un masque, une protection contre ce monde où les fêtards croisent les amoureux, où les plus avinés cuvent accoudés à un comptoir, tandis que d’autres se battent à un carrefour pour un motif bien souvent futile.


L’un travaille pour divertir ses semblables, confronté en permanence à l’excès humain, contraint de faire croire à une sympathie sans faille. Il connaît tout le monde, tout le monde le connaît. Toutes et tous le saluent, dans un élan de cordialité fallacieuse. L’autre endosse un uniforme porté fièrement, car signe de dévouement à la Nation et à la protection de ses concitoyens, au final bien souvent contre eux-mêmes. Le troisième soigne les maux et les dégâts collatéraux de ces escapades nocturnes qui finissent mal, parfois épaulé par son collègue en uniforme, sait-on jamais… La misère humaine est leur quotidien et l’empathie leur meilleure alliée. Enfin le dernier revêt ses plus beaux habits, pour briller sur le trottoir, car son corps est son employeur… Il devra céder aux caprices de ses clients et se plier à leurs exigences, sans flancher ; car, baisser sa garde, céder ne cesserait-ce qu’un centimètre, c’est perdre la face sur ce bout de bitume qui leur sert de bureau… Est-il possible d’exercer ces professions sans que les amis, la famille ne se détournent ? Est-il possible de vivre « comme tout le monde » ? Comment ces gens perçoivent-ils leur passé, leur présent et leur futur ? Quels sont leurs regrets ? Leurs envies ou leurs rêves ? Rédaction : Jean Vigo Mise en page : Blacky Gyan


Lucie Barral



Dans le

noir et le blanc, toutes les couleurs s'accordent


L’art de la rue peut-il se passer de la couleur ? Au vu des peintures murales colorées qui inondent nos villes, on pourrait penser que le noir et blanc est trop limitatif pour exprimer tout son potentiel créatif. Le champ des possibilités est immense et plus encore lorsqu’on exploite le cercle chromatique ; pourtant, certains artistes font le choix du minimalisme et s’obstinent à immortaliser dans la brique des silhouettes monochromes. Se restreindre ? Il n’en est rien et la liste des artistes ayant opté pour le noir et blanc est longue ; à commencer par Miss’tic. Ses pochoirs (vous les croiserez au détour d’une ruelle d’Arles ou de Paris, tantôt humoristiques, tantôt romantiques) s’accompagnent souvent d’un jeu de mots doux et amusant : sa marque de fabrique. Le visage latin au regard sombre de son héroïne fétiche nous questionne depuis plus de vingt ans, sans jamais nous lasser. L’Angleterre n’est pas en reste avec son Phlegm énigmatique, basé à Sheffield. Ses personnages graciles s’étirent sur les murs des villes, jetant, çà et là, un regard inquiétant. Araignées, crocodiles dévorants bonhommes étranges aux longues jambes, son installation à Londres reste là aussi épargnée par la couleur. Dans ces décors en trois dimensions à la manière d’un Escher, pas l’ombre d’un ocre mais l’atmosphère inquiétante et surréaliste de son univers en noir et blanc.

«Dans le noir, toutes les couleurs s’accordent.» Francis Bacon

Et que dire de Bansky ? Ses œuvres parlent pour lui. Y a-t-il nécessité d’ajouter le rouge du sang versé et de tomber dans le sensationnalisme, lorsque la simple vue d’une fillette qui s’envole au-dessus du mur séparant Gaza d’Israël, une poignée de ballons à la main, est bien plus forte ? L’artiste-activiste agit dans l’anonymat en conservant la même efficacité. La couleur s’invite parfois mais tout en sobriété, lorsqu’elle se justifie. Le rat, son animal totem, est l’illustration même de cette touche minimaliste, témoin discret des évènements de notre époque. Derrière un nom se cachent aussi des communautés d’artistes pour qui le noir et le blanc sont déjà un vaste terrain de jeu pour la culture pop. Le collectif canadien En Masse nous le prouve à travers ses peintures murales énergiques et graphiques. Fondée en 2009 par Tim Barnard et Jason Botkin, entourés d’une équipe à géométrie variable, En Masse est un laboratoire de recherche où chaque artiste explore et s’initie à de nouvelles techniques et où l’identité de chacun se fond dans des fresques communes. Le street-art en noir et blanc prend la place qu’il mérite, visible dans les bars ; il pousse même les portes des sièges sociaux de la ville. Parmi ceux qui se distinguent : Mas Paz et son style plus ethnique, héritage inconscient de ses origines colombiennes qui se devinent dans les courbes généreuses de ses graphismes. Lui aussi cède parfois à la couleur, mais lorsqu’il offre la possibilité de copier librement et de diffuser son message de paix via son site web, c’est en noir et blanc qu’il le fait. Finalement il y a déjà tant à dire en noir et blanc que la couleur ne ferait qu’éloigner le spectateur de la cible, qu’il soit slogan politique ou simple accroche. Nul besoin de noyer le graphisme dans la couleur, le message suffit à exprimer et refléter la diversité et les contrastes de notre société. A eux seuls, le noir et le blanc donnent naissance à un vaste spectre de tonalités.


C I T ' S MIS ce) n a r F ( s i Ă Par

Web : missticinparis.com Facebook : Miss Tic - Officiel


M G E L H P t e j Pro e i l a r t s u A s n i a r g silos Ă

Blog : phlegmcomicnews.blogspot.ca Facebook : Phlegm Instagram : phlegm_art


Y S K N BA

Web : banksy.co.uk


E S S A M N E t Proje arcité - Montréal P e c n e résid

Web : enmasse.info Facebook : EN MASSE


Z A P S MA

Web : maspaz.co Affiches, pochoirs ou des autocollants : maspaz.co/diy Facebook : MasPaz Instagram : maspaz


E R A D E R A jet D

Pro stati

l a é r t n o M t n e r u a L t S on

Web : www.dare-dare.org Facebook : DARE-DARE

Rédaction : Karima Kebabi Mise en page : Laura Bonnieu


Ju-Jin



La science est-elle à l’art ce que le noir est au blanc? La science et l’art sont deux domaines culturels con-

sions artistiques telles que le chant, la danse, le théâtre

sidérés transcendantales pour notre évolution en tant

et la peinture. Nous sommes nés avec une capacité de

que société et en tant qu’individus. Leurs similitudes et

création, d’observation et de la curiosité. Au cours de

leurs différences font l’objet constant d’un débat, mais

notre enfance, nous explorons systématiquement notre

plus récemment, de nouvelles pistes de réflexion ont

espace; nous commençons à faire des essais, à expéri-

fait leur apparition : la nécessité d’une réintégration et

menter, sentir et apprendre de nouvelles choses. Peu de

d’une revitalisation de ces deux disciplines à l’intérieur

temps après, à l’école, les enseignants proposent des

du système d’éducation global pour le bien de l’human-

activités qui aident à stimuler nos aptitudes innées, par

ité et de la nature.

exemple en nous encourageant à devenir des artistes ou à nous intéresser à la science. Parfois, ces activités

À un certain moment de notre vie, lors de notre en-

se révèlent frustrantes et lorsque nous atteignons l’âge

fance pour être précis, nous nous sommes inévitable-

adulte, nous en arrivons malheureusement à trouver la

ment sentis attirés par de nombreux types d’expres-

science et l’art fastidieux, ennuyeux ou inaccessibles.


Dans cette optique, il apparaît que ce que les deux disciplines ont en commun est une approche éducative pauvre qui a été tolérée pendant des décennies. Intuitivement, nous apprenons que la science et l’art sont « opposés ». La science est objective et l’art est subjectif. Un autre exemple de « dualisme antagoniste » est le concept de noir et blanc. D’un point de vue scientifique, ces deux « couleurs » reposent sur le concept de la lumière. Ainsi, le blanc est le résultat de la superposition de toutes les couleurs dans le domaine visible du spectre électromagnétique, tan-

« La science fournit une compréhension d’une expérience universelle, tandis que l’art offre une compréhension universelle d’une expérience personnelle. » Mae Carol Jemison

dis que le noir est le résultat de l’absorption ou de l’absence de lumière. D’un point de vue artistique, le noir et le blanc sont considérés comme des couleurs

En tant que membres d’une société consciente,

qui peuvent être appliquées à œuvre afin de créer et

nous devons nous intéresser davantage à no-

de désigner les émotions, en amplifiant une situation

tre avenir immédiat. Ce que nous faisons en ce

vécue ou imaginée par l’artiste. En fait, grâce aux

moment sera notre héritage. Nous devons être

couleurs, l’art stimule et génère plus de pensées, tout

attentifs aux « brillantes » propositions de nos

en permettant des discussions ouvertes avec l’esprit

politiciens de réduire le budget en culture, en

libre et en favorisant des idées, de la créativité, du

éducation et dans le domaine de la science afin

multiculturalisme et par conséquent, de la tolérance.

d’« investir » l’argent public dans des ressourc-

Si nous manquons d’art, nous sommes destinés à ne

es de « sécurité » ou des armes létales mod-

retenir de notre éducation que les bases d’une so-

ernes. L’État doit garantir l’accès à l’art et à la

ciété individualiste, matérialiste et de compétition. Il

science et créer plus d’espaces pour la liberté.

faut se rappeler que la compétition est à la base de

Nous devons travailler pour une véritable édu-

toute guerre.

cation qui favorise le travail collectif, l’harmonie et la reconnaissance des différences. Nous de-

Une astronaute peu connu, Mae Carol Jemison, la

vons parvenir à une coexistence entre les hu-

première femme afro-américaine à voyager dans

mains et la nature, et cela peut passer par une

l’espace, en 1992, a affirmé que : « La science four-

synergie entre la science et les arts.

nit une compréhension d’une expérience universelle, tandis que l’art offre une compréhension universelle

*

d’une expérience personnelle. » Mae, qui a obtenu au

teaching_arts_and_sciences_together

http://www.ted.com/talks/mae_jemison_on_

fil des ans neuf doctorats honorifiques en sciences, en génie, en lettres et dans les domaines des scienc-

Remerciement à Carol-Anne Massé

es humaines, propose d’enseigner les arts et les sciences ensemble*. Elle considère que la science et les arts doivent être revitalisés en synchronisation.

Rédaction : Ivan Alejandro Velasco-Davalos Mise en page : Jonas Simberg



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