le dragon des mares - le triton

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Wanted!

Le dragon des mares

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Sommaire Le dragon des mares

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Passeport

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Un amphibien? Oui, mais la famille est grande!

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Comment leur venir en aide?

13-17

Trucs et astuces

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Triton crê té

–©

x lloc Wi go Hu

Le dragon des mares Il était une fois…

... Au cœur de la mare se trouve une créature visqueuse, la crête dressée sur le dos et la queue, le ventre orangé, tacheté de noir. Parfois appelé le dragon des mares, son vrai nom est le Triton crêté. Tantôt dans l’eau, tantôt au bord de la mare, il fait partie de la famille des amphibiens, comme le crapaud et la grenouille. Il peut aussi bien respirer dans l’eau que sur la terre ferme. Autrefois, on le rencontrait fréquemment dans nos contrées. Aujourd’hui sa survie est menacée. Les mares adaptées aux tritons disparaissent de nos campagnes et de nos villes. Les abris terrestres comme les haies, les tas de bois et de pierres se font de plus en plus rares. Les tritons courent également un grand danger en traversant nos routes à la recherche de ces refuges. Dans nos jardins, les anciennes mares naturelles font place aujourd’hui à de nouveaux bassins d’agrément aux berges abruptes et peuplées de poissons, limitant la survie des larves de tritons.

Wanted? Non, ce “dragon” n’est pas un criminel! Le triton crêté est le plus fragile et le plus exigeant de nos amphibiens en Eurométropole. Nous sommes à sa recherche pour mieux lui venir en aide. En connaissant ses lieux de vie et de reproduction, nous pouvons mieux le protéger. Indicateur d’une bonne qualité des milieux humides, sa présence témoigne également d’une bonne diversité d’amphibiens: tritons, grenouilles et crapauds. Les pages qui suivent vous invitent à découvrir le triton crêté, son mode de vie, comment l’aider et le protéger.

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Passeport Nom français / flamand

Triton crêté / Kamsalamander

Nom latin

Triturus cristatus

Nom commun

Triton crêté, triton à crête

Famille

Salamandridae

Caractéristiques Corps brun foncé à bleu-noir Taches noires sur le dos et les flancs Taches blanches sur les flancs

Taches sombres sur la gorge Ventre jaune orangé avec des taches noires

Caractéristiques chez les mâles pendant la période de reproduction

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• Crête dorsale irrégulière se prolongeant sur la queue • Bande bleuâtre et blanchâtre de chaque côté de la queue

Taille

Mâle: 10 - 15 cm Femelle: 11 - 19 cm Larve: jusque 8,5 cm

Durée de vie

Jusqu’à 17 ans dans la nature

Lieu de vie

Les campagnes et paysages ouverts, les prairies, les haies, les lisières, les friches et les bosquets. Pendant la période de reproduction, il affectionne les eaux profondes des mares ensoleillées sans poissons. On le retrouve également dans les étangs, les fossés, les carrières…

Hibernation

Habituellement en profondeur dans un sol meuble ou dans les terriers de petits mammifères. Parfois au fond d’une mare.


Alimentation

Larves: de petites proies telles que les petits crustacés, plancton ou larves d’insectes et d’amphibiens. Adultes: les larves d’insectes, vers, mollusques, œufs et têtards d’amphibiens, petits crustacés…

Mode de vie

De février à début mars, les tritons crêtés migrent vers les mares. Ils peuvent faire des centaines de mètres pour rejoindre leur lieu de reproduction (souvent le lieu où ils sont nés). Après la période de reproduction (avril-juin), ils adoptent un mode de vie terrestre et nocturne, se cachant dans la végétation ou sous des pierres. Ils partiront entre septembre et octobre rejoindre un lieu d’hibernation pour se protéger du gel.

Reproduction

La femelle pond entre 200 et 400 œufs vert-jaune au milieu de la mare. Elle les dépose individuellement entre les feuilles repliées des plantes aquatiques.

De l’œuf à l’adulte (la métamorphose)

Après 2 à 3 semaines, les œufs libèrent une larve de 10 à 15 mm de long. Entre 2 et 4 mois, les larves d’environ 5 cm sont prêtes à se transformer (métamorphose). Au bout de 2 ans, les jeunes tritons mesurent entre 5 et 8 cm. La maturité sexuelle est atteinte au cours de la troisième année.

Prédateurs

Poissons et oiseaux (canards, oies, hérons). Les larves sont plus vulnérables que les adultes. Elles sont des proies faciles pour les insectes aquatiques, les poissons et les oiseaux d’eau (poules d’eau, grèbes…).

Autres menaces

• • • •

Pollution de l’eau de surface Disparition des mares et des haies Trafic routier Introduction de poissons dans les mares

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Un amphibien? Oui, mais la famille est grande! Qu’est-ce qu’un amphibien? Le terme “amphibien” (du grec amphi “double” et bios “vie”) signifie “qui a deux vies”. Les amphi­ biens vivent à la fois dans l’eau (larves ou têtards) et sur terre (jeunes et adultes). Les adultes effectuent des déplacements annuels entre leur lieu de séjour terrestre et le milieu aquatique où ils se reproduisent. La peau des amphi­ biens est mince, sujette à la déshydratation. Elle est utilisée conjointement avec les poumons pour respirer. Pour éviter d’endommager cette peau déli­ cate, les amphibiens ne doivent pas être manipulés avec des mains sèches. Et les batraciens, c’est cooaaa? Le terme “batracien” vient du grec batracos qui signifie grenouille. Aujourd’hui, batracien est synonyme d’amphibien.

Avec ou sans queue? On distingue deux grandes catégories d’amphibiens (ou ba­ traciens): les anoures sont caractérisés par l’absence de queue à l’âge adulte (grenouilles, crapauds, rainettes, ...), tandis que les urodèles conservent une queue fonc­ tionnelle, même après leur métamorphose en adulte (tritons, salamandres...).

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Grenouille rousse - © Hugo Willocx

Les anoures (grenouilles et crapauds) La Grenouille rousse est la plus commune et la plus répandue en Europe. On la rencontre dans de nombreux biotopes comme les bois, les prairies, les parcs et les jardins.

Crapaud commun - © Hugo Willocx

Grenouille verte - © Hugo Willocx

Contrairement à sa cousine rousse, la Grenouille verte mène une vie essentiellement aquatique, dans les mares et étangs ensoleillés. En Europe, on peut différencier 3 espèces de grenouilles vertes: la grenouille rieuse, la grenouille de Lessona et la grenouille verte.

Le Crapaud commun est trapu et couvert de petites verrues sail­ lantes. Il préfère les milieux fores­ tiers mais on le retrouve un peu partout, y compris dans les parcs et les jardins. Ami du jardinier, il engloutit quantités d’invertébrés comme les limaces ou les vers. C’est l’espèce la plus fréquemment rencontrée lors des migrations printanières. Le Crapaud commun se déplace lentement, il est souvent victime du trafic routier!

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Grenouille verte Pelophylax spec.

3 lignes longitudinales sur le dos

Sacs vocaux

Tympans

Pattes palmées

Tête

Pattes

Peau

Taille

Caractéristiques

Les anoures (grenouilles et crapauds)

6-9 cm (mâle), 8-12 cm (femelle)

Lisse

Longues et fines

Tête étroite et museau pointu

Pattes Généralearrière ment bien entièrement visibles palmées

Extérieurs

6-8 cm (mâle) 9-10 cm (femelle)

Lisse

Longues et fines

Museau court et arrondi

Moitié des pattes arrière palmées

Bien visibles

Intérieurs

7 cm (mâle) 8-10 cm (femelle)

Rugueuse et verruqueuse

Courtes et trapues

Tête trapue

Pattes arrière faiblement palmées

Peu visibles

Absents

Se déplace par longs sauts

Grenouille rousse Rana temporaria

Tache sombre derrière l’œil Se déplace par longs sauts

Crapaud commun Bufo bufo

Glande venin derrière l’œil Se déplace en marchant ou par petits sauts

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Maturité sexuelle

Métamorphose

Têtard (larve)

Œufs

Période de reproduction

Durée de vie

Habitat hivernal

Habitat estival

Régime alimentaire Petits animaux terrestres et aquatiques, œufs de poissons et de grenouilles

Mares et Au fond de rivières l’eau, parfois enterrée

5-7 ans

Avril à mi-mai

5000-10000 œufs brun-noir en amas dans la végétation aquatique

5-8 cm Vert olive avec des taches brunes, le ventre est clair. La queue est forte.

En aoûtseptembre ou hiberne au stade de larve

A partir de 2-3 ans

Petits animaux terrestres (insectes, araignées, cloportes, vers ...)

Terrains humides

Sous la végétation ou sous la terre

6-9 ans

Début février à mi-mars, migre en masse

750- 4500 œufs noirs, en amas flottant à la surface de l’eau et fixé à la végétation

4-5 cm Brun foncé avec des points brillants. La queue est fine.

En mai-juin

A partir de 2-4 ans

Petits animaux terrestres (insectes, araignées, cloportes, vers, escargots ...)

Sols secs et humides

Enterré, sous-sol humide

10-15 ans et plus

Mi-février à fin mars, migre en masse

2000-7000 œufs noirs regroupés en long cordon (chapelet) entourant la végétation aquatique

2-3,5 cm Dos noir et ventre gris

En juin-juillet A partir de 4-5 ans

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Les urodèles (tritons et salamandre)

Triton palmé - © Hugo Willocx

Le Triton palmé est l’espèce la plus pe­ tite et la moins commune de nos régi­ ons. On le rencontre dans tous les types d’eaux stagnantes, principalement dans les régions boisées.

Le triton ponctué est une espèce plus fréquen­ te dans les régions agricoles. Il fréquente les plans d’eau ensoleillés de petite taille avec une forte végétation aquatique.

Triton ponctué - © Hugo Willocx

Triton alpestre - © Hugo Willocx

Le Triton alpestre est le plus représenté au sein de l’Eurométropole. On le trouve dans les points d’eau stagnante de toutes sortes, des étangs jusqu’aux fossés, mares de jardin, abreuvoirs et ornières forestières.

La Salamandre tachetée fréquente les milieux forestiers où elle pond dans les sources, mares, ornières et petits ruisseaux. On la rencontre régulièrement sur les chemins forestiers. En Salamandre tachetée - © Hugo Willocx toute saison, elle est reconnaissable à sa co­ loration noire et jaune. L’espèce est rare dans notre région peu boisée.

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Triton ponctué

Lissotriton vulgaris

Triton alpestre

Ichthyosaura alpestris

Triton palmé

Lissotriton helveticus

Taille

6-11 cm, femelle légèrement plus petite que le mâle.

7-10 cm (mâle) 8-12 cm (femelle)

5- 8 cm (mâle) 6,5-9 cm (femelle)

Profil

Corps brun-jaune parsemé de taches noires.

Le mâle a le dos gris-bleuté taché de noir.

Corps jaune-vert à brun foncé avec des taches rondes foncées.

En période nuptiale, le mâle se pare d’une crête dorsale lobée se prolon­ geant sans interruption sur la queue.

En période nuptiale, le mâle arbore une bande claire parsemée de noir sur les flancs. Il se pare d’une petite crête jaune avec des taches noires. La femelle est brun-vert, marbrée.

En période nuptiale, le mâle a les pattes palmées et l’extrémité de la queue terminée par un petit filament. La femelle est terne, son dos est brunâtre et sa gorge blanc-rosé, souvent sans taches.

> > Ventre

Rosé avec une large bande jauneorangé et des taches brunes rondes. La gorge est tachetée de noir.

Jaune-orange voire rouge sans tache. De petites taches sombres peuvent être présentes sur la gorge.

Orange pâle avec de petites taches noires sur les côtés. La gorge est blancrosé sans tache.

3-5 cm Corps fin avec la queue effilée en pointe. Il est difficile de la distinguer de la larve du triton palmé.

4-6 cm Brun foncé avec des taches sombres. La queue se termine en arrondi.

3-5 cm Corps fin avec la queue effilée en pointe. Il est difficile de la distinguer de la larve du triton ponctué.

> Larve

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Des espèces protégées Toutes les espèces indigènes de batraciens vivant à l’état sauvage sont strictement protégées. Il est interdit de les chasser, de les tuer, de les captu­ rer, de les détenir en captivité, de les transporter et de les perturber, quel que soit le stade de leur développement (œuf, têtard, adulte) et de détruire intentionnellement leur habitat. En France et en Belgique, la capture, pour réaliser des études et des inventaires, fait l’objet d’une demande d’autorisation.

Amphibiens en danger En raison de plusieurs facteurs, les amphibiens sont menacés dans nos régions: ils trouvent de moins en moins de mares qui leur sont pourtant indispensables pour vivre. Les berges abruptes, l’introduction de poissons, le manque de plantes aquatiques ren­ dent invivables certaines mares. Ils sont empoisonnés par les pesticides et autres produits utilisés dans les jardins ou les champs. Souvent, les abris environnants tels que les haies ont disparu. Ils se font écraser sur nos routes lors de leur migration de printemps. Sans oublier qu’ils ont beaucoup d’ennemis naturels. Les œufs, les larves et les adultes sont les proies des renards, hérons et tortues de Floride (espèce exotique introduite par l‘homme). Heureusement, nous pouvons les aider à faire face à ces problèmes… Comment? C’est simple: • Creuser une mare dans son jardin; • Bannir les produits toxiques de nos allées, terrasses et jardins; • Aménager des petits abris pour l’hiver: en laissant par exemple un tas de pierres, de bois ou de feuilles mortes non loin de la mare; • Mettre en place des dispositifs de sécurité pour les faire traverser ou participer en tant que bénévole à des opérations de sauvetage des batraciens (contactez un des partenaires du projet BiPS à ce sujet – voir rubrique ‘contacts’); • Ralentir et rouler prudemment sur les routes de campagne en période de migration.

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Mare agricole – © Vildaphoto – Yves Adams

Comment leur venir en aide? Une mare au jardin Quoi de plus agréable que de remplacer quelques mètres carrés de gazon par une aire de vie aquatique qu’égayent un vol de libellules, le chant de joyeuses grenouilles et de jolis iris multicolores. La création d’une mare naturelle, oasis dans son jardin, constitue une valeur écologique et esthétique à la portée de chacun. Voici les étapes à suivre pour créer une mare naturelle au jardin: 1. Avez-vous la place nécessaire? La réponse est oui si vous disposez d’une surface ensoleillée d’au moins 2 à 3 m² pour assurer chaleur et lumière, indispensables à l’équilibre de la mare (si possible, elle sera exposée au sud et dégagée à l’est et à l’ouest). Evitez d’aménager une mare trop près d’un arbre: les feuilles ou aiguilles mortes rendent l’eau acide et les racines risquent de trouer le système d’imperméabilisation que vous aurez choisi. 2. Prévoyez bêche, pelle et de quoi imperméabiliser le trou que vous creuserez. Vous pou­ vez choisir une bâche, un béton imperméabilisé ou tout simplement une couche d’argile. 3. La profondeur et la pente sont deux facteurs particulièrement importants: pour permettre le développement d’une végétation variée, adoptez des rives en pente douce. Elles éviteront les éboulements de terre et offriront également une voie de sortie aux animaux tombés accidentellement dans la mare. Des zones plus profondes (de 80 cm à 1m20) permettront de conserver des zones d’eau libre, dépourvues de végétation aquatique, constituant un abri pour les animaux de la mare en cas de gel. L’idéal est de creuser une rive en pente douce (ou pente escalier) au nord de la mare (= rive exposée au sud) et une rive abrupte. 4. Quant à la forme de la mare, n’hésitez pas à varier avec des contours courbes et asymétriques. Pensez également à y aménager les alen­ tours immédiats: récupérez une partie de la terre de creusement pour créer des abords vallonnés. Ceux-ci seront appréciés par la faune qui choisira d’élire domicile dans votre mare.

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5. Remplissez d’eau de pluie (si possible) et attendez quelques jours. Idéalement, il faut remplir la mare une première fois puis la vider. Cette opération permet de suppri­ mer les substances chimiques qui recouvrent les matériaux imperméables utilisés. Remplissez alors votre plan d’eau pour de bon (dans nos régions, l’eau de pluie aura rempli la mare en quelques semaines voire quelques mois). 6. Vous pouvez éventuellement disperser une fine couche (max 5 cm) de mélange 50/50 sable/argile pour constituer un premier substrat pour la végétation. Disposez alors vos plantes aquatiques en veillant à respecter leur profondeur d’eau idéale… Les plantes se­ ront soit plantées dans le substrat que vous aurez placé, soit en pot (ce qui est préférable pour les plantes qui ont un système racinaire puissant et qui risqueraient de trouer votre bâche).

Laissez faire la nature Votre mare sera très rapidement peuplée de petits organismes, invertébrés microsco­ piques ainsi que d’insectes aquatiques. La colonisation animale de la mare se fait donc toute seule et même assez rapidement. Pour ne pas perturber cet équilibre biologique spontané, il y a lieu de ne pas y introduire d’animaux. En particulier, on veillera à ne pas introduire de poissons dans les mares de petite dimension (moins de 25 m²). Si votre jardin est situé dans un environnement favorable, les grenouilles, crapauds et tritons coloniseront spontanément votre mare. Tous les organismes vivants d’une mare naturelle sont soumis à la même loi: manger ou être mangé. Il en résulte la constitution d’une chaîne alimentaire complexe reliant les végétaux aux prédateurs, en passant par les herbivores, sans oublier les décomposeurs qui transforment les organismes morts en substances nutritives assimilables par les plantes. La boucle est bouclée ... et le cycle peut recommencer indéfiniment. Dans la mare naturelle, ces cycles fonctionnent bien et un équilibre entre les organis­ mes en décomposition et les décomposeurs s’établit de lui-même après quelque temps. Cependant, toute intervention extérieure telle que l’introduction de poissons et de plantes non indigènes, l’installation d’une pompe à air, ... risque de déséquilibrer l’écosystème ou d’engendrer des perturbations.

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Migration de

crap aud s

–©

Hu go cx illo W

La grande migration Grenouilles rousses, crapauds et tri­ tons migrent chaque année pour re­ trouver leur site de reproduction. A par­ tir du mois de février, par un temps doux et humide, les amphibiens partent, à la tombée de la nuit, retrouver leur lieu de nais­ sance. Les grenouilles vertes peuvent attendre jusqu’au mois de mai pour débuter leur périple. Certaines mares et fossés sont si populaires que les am­ phibiens s’y retrouvent par milliers. Il est facile d’observer les crapauds migrer lors de journées particulièrement favorables (doux et humide). Souvent le mâle est accroché avec ses pattes au dos de la femelle (amplexus) et se laisse porter jusqu’à sa destination.

Chaque année, des milliers de ces migrateurs meurent en traversant les routes. Les crapauds, plus lents, sont particulièrement victimes du trafic routier. A de nombreux endroits, associations, bénévoles et services publics organisent des opérations pour aider les amphibiens à traverser nos routes.

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Barrière temporaire, crapauduc – © Mario Desloovere

Des aménagements, appelés barrières temporaires ou cra­ pauducs sont installés le long des routes très fréquentées au printemps. Il s’agit de bâches et de seaux enterrés à distance régulière. Les amphibiens sont arrêtés par la bâche et récupérés dans les seaux par des volontaires les amenant sains et saufs de l’autre côté de la route.

Vous souhaitez aider les amphibiens à traverser nos routes? Contactez les associations et services ‘Environnement’ de votre territoire (voir Contacts).

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Migration de crapauds – Bron: Shutterstock

La sécurité sur la route Grâce aux efforts des bénévoles, de nombreux écrasements ont été évités. Mais ce n’est souvent pas suffisant. Les actions de traversée demandent de la main-d’œuvre et nous manquons parfois de volontaires. Une solution permanente et durable existe. Il s’agit de la construction de tunnels sous la route qui assurent le passage des amphibiens: le Crapauduc.

Fonctionnement d’un crapauduc Vue en coupe de la route

Vue de profil de la route

La réalisation d’un tel aménagement coûte assez cher, il existe d’autres mesures. Parfois des portions de route peuvent être fermées temporaire­ ment le temps de la migration des amphibiens. Des panneaux de signalisation peuvent être in­ stallés demandant aux automobilistes de rédui­ re leur vitesse lors de la migration. La construction de nouvelles mares de chaque côté de la route peut aussi réduire le besoin qu’ont les amphibiens de traverser le macadam. Signalétique ‘amphibiens’ – © Quentin Spriet

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Trucs et astuces Le saviez-vous? Le triton crêté est l’une des espèces étudiées au sein du projet européen BIPS (Biodiver­ sité/Biodiversiteit Périurbaine/in de Stadsrand). Ce projet, partenariat unique autour de la biodiversité de l’Eurométropole, réunit 7 par­ tenaires en France (L’Espace Naturel Lille Métropole), en Wallonie (Province du Hainaut, les communes de Comines-Warneton, Estaimpuis et Mouscron) et en Flandre (Province de Flandre occidentale et le parc régional des monts de Flandre). L’aspect transfrontalier de protection de la biodiversité est unique et nécessaire car la nature ne s’arrête pas aux frontières ! Nous nous efforçons, par nos actions, de mieux protéger et de valoriser la biodiversité dans les zones urbaines de l’Eurométropole.

J’ai entendu dire que… … bénévoles, associations naturalistes et services publics font tout pour donner un meilleur avenir aux amphibiens comme le triton crêté.

Inventaires de mares – © Mario Desloovere

Dans différentes régions de part et d’autre de la frontière, des amoureux de la nature s’engagent pour trouver de nouveaux lieux appropriés à la création de mares. Ils repèrent également les zones humides ayant besoin d’être restaurées.

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Les volontaires permettent souvent, par leurs observations, de suivre l’évolution des amphibiens dans les mares. Sur la base des inventaires et des ob­ servations, des mesures de protection peuvent être engagées. La Province de Flandre occidentale réalise des opérati­ ons de conservation des espèces cibles; l’Espace Naturel Lille Métropole creuse des réseaux de mares sur ses territoi­ res; les communes wallonnes organi­ sent des opérations de sensibilisation du public par le biais des PCDN (Plan Com­ munal de Développement de la Nature).


Vos observations! Vos observations de tritons crêtés et autres amphibiens peuvent nous aider! Pour une meilleure connaissance de ces espèces, nous recueillons un maximum d’informations, d’observations. Si vous trouvez un ‘Spot’ à triton crêté, n’hésitez pas à partager votre observation: • en France: nordpasdecalais.observado.org • en Wallonie: observations.be • en Flandre: waarnemingen.be Si vous souhaitez avoir des informations sur les amphibiens ou participer à des sorties nature, devenez volontaire en contactant les partenaires du programme BIPS: www.bipsweb.eu

Pour en savoir plus… • Visitez le site de la Région wallonne: www.batraciens.be rubrique ‘Découvrez les batraciens’. • Demandez la brochure ‘Les amphibiens, connaissances et protection’ de l’union des CPIE du Nord Pas-de-Calais: opicque@mnle-sensee.fr • http://www.natagora.be/rainne: groupe de travail consacré aux amphibiens, nombreuses infos en ligne et brochures à commander ou télécharger • Retrouvez les acteurs travaillant sur la protection, la gestion et la mise en valeur pédagogique des mares du Nord Pas-de-Calais: www.groupemaresnpdc.org • Retrouvez toutes les informations sur les amphibiens et reptiles de notre région avec la campagne ‘Un dragon dans mon jardin?’: www.undragondansmonjardin.eu

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Contacts www.bipsweb.eu Wallonie: cel.env@mouscron.be Flandre: leander.depypere@west-vlaanderen.be

V.U.: Rik Samyn, dienst EEG, Provinciehuis Boeverbos, Koning Leopold III-laan 41,8200 Sint-Andries

France: rmorvan@enm-lille.fr

Photo’s: Hugo Willocx, Mario Desloovere, Vildaphoto, Shutterstock, Quentin Spriet • Illustrations: Martine Le Comte, Vincent Jourdain

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