Hélène TESTUD
CHEF-D’ŒUVRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DPCU SCIENCES DE L’EDUCATION EDUCATION POPULAIRE Année 2011-2012 « L’éducation populaire c’est du passé !!! Et si Internet était un vaste champ d’application de quelques principes d’éducation populaire . » Date de soutenance 8 Septembre 2012 Jury
SOMMAIRE I.
RECIT DE VIE : UN DEMI-SIECLE DE VIE EN CINQ TEMPS ..............................................................4
II. MA PROBLEMATIQUE .....................................................................................................................................11 III. QUELQUES NOTIONS DE L’HISTOIRE DE L’EDUCATION POPULAIRE ......................................13 III.1 DE L’INTELLIGENCE COLLECTIVE DANS L’EDUCATION POPULAIRE : L’ EXEMPLE DES SCOPS : LES COOPERATIVES D’ EDUCATION POPULAIRE ...............................................................................................................13
III.2 EDUCATION POPULAIRE PUISSANCE D’AGIR- EMANCIPATION-CONSCIENTISATION.......................................14 III.3 APPROPRIATION DES MEDIAS UNE TRADITION DE L’ EDUCATION POPULAIRE ..............................................17 IV BREF SURVOL DE L’HISTOIRE DE L’INTERNET ..................................................................................19 IV.1 HISTORIQUE ......................................................................................................................................................19 IV.2 DE LA CONTRECULTURE AU CYBERESPACE .....................................................................................................21 IV.3 L’INTELLIGENCE COLLECTIVE DE LA RUCHE A L’HOMME: .............................................................................22 IV.4 LE WEB 2.O ......................................................................................................................................................23 V. CARTOGRAPHIE DE « MON WEB » .............................................................................................................24 V.1 JE TRAVAILLE DANS UN EPN ...........................................................................................................................25 V.2 LE LOGICIEL LIBRE : UNE AFFAIRE DE PHILOSOPHIE ........................................................................................30 V.4 LE BLOG UNE ECRITURE DE SOI/UN RECIT DE VIE ............................................................................................35 V.5 LES RESEAUX SOCIAUX OU LES AMIS DE MES AMIS…......................................................................................37 V.6 SOCIAL MEDIA ( LES COMMUNAUTES AGISSANTES) .......................................................................................39 V.7JE PARTAGE : APOLOGIE DU « CO »....................................................................................................................41 V.8 LE DEVELOPPEMENT DU PEER TO PEER (PAIR A PAIR-DON CONTRE DON) .....................................................48 V.9 ENTREPRENARIAT SOCIAL : DES NOUVELLES PRATIQUES COOPERATIVES ....................................................49 V.10 JE PRENDS CONSCIENCE : LA FABRIQUE DU CONTRE- POUVOIR .....................................................................50 V.10.1 Hackers et activisme du Caos computer club (CCC) à Anonymus ......................................................51 V.10.2 Internet militant et citoyen ......................................................................................................................53 V.11 J’ORGANISE MA VIE PRIVEE, MODES DE VIE : CONSOMMATION COLLABORATIVE, « CONSOMACTEUR » OU POURQUOI POSSEDER QUAND ON PEUT PARTAGER ..................................................................................................58
V.12 LE MONDE DU « RAISONNABLE »-LA DEFENSE DU CONSOMMATEUR : RALPH NADER L’A IMPULSE, INTERNET L’A FAIT....................................................................................................................................................59 V.13 JE M’AUTORISE, JE M’AUTONOMISE : EMPOWERMENT, LITTERACY ............................................................60 CONCLUSION : EDUCATION POPULAIRE 2.0 ...............................................................................................62 GLOSSAIRE................................................................................................................................................................66 BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................................................................72 SITOGRAPHIE...........................................................................................................................................................77 ANNEXES ....................................................................................................................................................................80
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MERCI À
Nicolas Fasseur que m’a fait connaître l’Université Populaire de Paris 8. Jean-louis Le Grand qui a permis avec toute sa rassurante bienveillance, que l’aventure se fasse.
Yvette Moulin, Amar Si Hadj Mohand, Christine Jacques, Paul Scheffer pour leur soutient, encouragement, recadrage, redynamisation ….. Jean-Marie Sanchez mon tuteur. Les apprentis chercheurs de l’U2P8, avec qui j’ai co-construit ce mémoire. Dominique Dardel qui m’a initiée au web2.0 quand il en était encore à ses balbutiements.
Merci aussi à Delicious, Scoopit, Viméo, Calaméo, Pearltrees, Knowtex, Creatives Commons pour avoir contribué de manière très active à ma E-Literacy, sans ces sites, je me serais perdue dans la jungle inextricable du WEB
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I.
Récit de vie : Un demi-siècle de vie en cinq temps
À propos de ma petite enfance Mon enfance et ma petite adolescence ont
été
marquées par la question du
colonialisme. On ne choisit pas l’endroit où l’on naît et moi je suis née en Algérie à l’époque où elle était qualifiée de « Française », d’un père métropolitain et d’une mère pieds-noirs dont l’implantation de la famille remonte jusqu’en 1848. De ma vie en Algérie je ne me souviens que de 6 ans de guerre civile, d’attentats, de peur diffuse. Et pour terminer le départ en catastrophe en bateau avec des enfants en pleurs, et des odeurs tenaces de vomi….. C’est un passage de ma vie qui m’a profondément marqué, et qui a laissé plus de traces que je le pensais. J’ai gardé tout ça sans pouvoir en parler à qui que se soit en dehors de ma proche famille. Évoluant dans mon adolescence dans des milieux gauchisants la question du colonialisme était quelque peu univoque, la nuance n’étant pas de mise. J’ai donc gardé secret ce que je croyais être une tare résultant du simple fait hasardeux d’être née quelque part. Et n’il y a que quelques années que j’arrive à parler de cette partie de ma vie plus sereinement, les années abolissant l’acuité du problème ou le rendant moins chaud. Il y a même de mes connaissances qui s’étonnent que je puisse être pied-noir tant je n’en parle pas. 1978 : À nous deux Paris Je suis montée à Paris quand la septième
décennie du siècle dernier allait se
terminer, et j’avais une furieuse envie de mordre la lune. Je venais de Romorantin la ville où l’on s’arrête quand la voiture est en panne, et où l’on vit quand on ne peut plus réparer : une ville mortellement ennuyeuse. Mes années de collège et lycée sont pour moi une longue suite de mois avec pour principal ressenti : l’ennui, l’ennui d’une petite ville repliée sur elle-même, ou il faut déployer une telle énergie pour tromper son ennui qu’il n’en reste plus pour autre chose. Être enfermé dans une salle de classe n’a pas été beaucoup plus plaisant pour moi. Je me suis constamment évadée à la MJC, et surtout à la médiathèque, la lecture à haute dose voilà la seule activité intéressante à Romorantin. Et oui mes parents ont eu la malchance de tomber en panne dans cette charmante bourgade, un beau jour de l’année 1967, et de ne pas pouvoir réparer. Alors j’ai installé une annexe de ma chambre à la
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médiathèque en dévorant beaucoup de romans en particulier Américains, des revues comme les cahiers du cinéma, me remplissant par la lecture de ce que je ne pouvais pas vivre dans ce monde étriqué de province. Bien que mon père exerçât le métier d’instituteur, le lycée devenait de plus en plus lourd à supporter. Après un échec au bac, je décidais de dire au revoir à cette institution, et repasser mon bac par correspondance, d’exercer un petit boulot : guide au château de Cheverny, qui a servi de modèle à Hergé pour Moulinsart, et faire le conservatoire d’art dramatique de Tours, car au milieu de toutes mes activités, j’ai commencé à pratiquer le théâtre à la MJC , et encore aujourd’hui cette activité tient une grande part dans ma vie…J’ai eu mon bac et avec lui ma liberté, ma liberté de quitter Romorantin et d’enfin vivre tout court . Mon passage à Tours à la fac François Rabelais en sociologie à été un sas de sécurité pour ma mère, une femme nerveusement fragile et
une mama
méditerranéenne, que je ne voulais pas traumatiser en m’éloignant trop brutalement. Mais mon véritable but, depuis des années c’était d’aller à Paris. Me voilà donc à Paris 8, durant la dernière année qu’elle passa dans le bois de Vincennes. J’ai connu cette fac dans son lieu historique, au milieu des luttes entamées pour y rester, luttes qu’elle ne gagna pas bien sûr. J’étais inscrite en double cursus Cinéma et théâtre. Le département-cinéma était le royaume des « Cahiers du Cinéma », des personnalités sortaient d’un magazine de papier, pour m’enseigner «à moi» l’histoire du cinéma, et je buvais leurs enseignements. J’y ai passé quatre ans, déménagé à Saint-Denis, et me suis préparé à une vie professionnelle des plus précaire, mais pleine de plaisirs, de culture, de politique. S’en est suivi une quinzaine d ‘années d’intermittence très intermittente dans l’audiovisuel, une précarité institutionnalisée et pleinement consentie, sans souci du lendemain à la fin de ce que nos économistes ont appelé les trente glorieuses, une période où le CDI était fréquent et le souci du lendemain, un peu moins âpre que maintenant. Mais j’arrête là avant le « c’était mieux avant » récurrent chez les personnes de plus de 50 ans dont je fais partie.
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2001 reconversion professionnelle Après avoir travaillé dans l’audiovisuel une quinzaine d’années, et ce milieu devenant de plus en plus dur de fait l’hégémonie de certaines boîtes de production Endemol pour ne pas la citer, j’ai commencé à envisager de quitter ce métier,
je
me suis retrouvée en contact avec le monde socioculturel. D’abord bénévole en soutient scolaire traditionnel au Centre social de Belleville, rue Jules Romain dans le 19éme, j’ai vite utilisé l’informatique en soutient à mon activité, on ne parlait pas alors d’espaces publiques numériques et les outils étaient bien limités. Puis en 2002 les centres sociaux de la ville de Paris remportent l’appel d’offre de la ville de paris pour être la structure porteuse d’espace numériques initiés par le PARVI (Paris ville informatique) sur des territoires politique de la ville dans le cadre de programmes de réduction de la fracture numérique. Me voilà impliquée avec le coordinateur du centre social, un animateur de terrain et quelques bénévoles, à la création du futur EPN du centre social de Belleville : de la rénovation du local, à l’installation de 20 postes en open source, avec des ordinateurs récupérés. En plus des traditionnelles activités d’un EPN : initiation Internet, outils bureautiques, soutient scolaire, pao,1 mao2… Cet EPN à été de par la nature de son coordinateur un laboratoire d’expérimentations de diverses utilisations innovantes du Web, il a été un fervent et militant défenseur, de l’open source un des premier EPN en logiciels libres, un des premiers en 2004 à expérimenter le Web2.0,
à avoir mis en pratique des outils collaboratifs (wiki, blogs,
etc.…).Mon expérience m’a mise vraiment dans la situation d’animateur TIC et m’a donné l’assise de mes futures activités, en immersion totale dans la préfiguration de ce que l’on appelle maintenant un espace de coworking
concept inconnu à
l’époque, qui allait prendre naissance quelques années plus tard du côté de San Francisco et qui à donné à Paris la fameuse Cantine Numérique. J’ai durant mon passage à l’EPN Belleville, été mise en contact avec une large population tant en âge (de 12 à 80 ans) qu’en situation sociale. 1
Publication assistée par ordinateur
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musique assistée par ordinateur voir glossaire
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J’ai poursuivi de loin en loin cette activité jusqu’à aujourd’hui. Mon chemin de reconversion m’a amené ensuite à un stage professionnel de 6 mois d’assistanat réseaux pour me rendre plus autonome dans un EPN . De 2004 à 2006 Bénévole à la cyberbase de l’agora d’Emmaüs où là aussi en pionnière, j’ai fait partie de l’équipe d’animateurs bénévoles et ce jusqu’en 2006, et je m’occupais, vous vous en douterez d’un public adulte éloigné de la situation d’emploi, la plupart de mes actions avaient pour but la resocialisation de publics en difficulté extrêmes, SDF en majorité. J’ai été par la suite employée par le rectorat, durant deux années, comme animatrice TICE au lycée autogéré de paris, sur la base de 20H/semaine de présence durant deux années scolaires. Mes actions ont couvert un large champ de la gestion d’un espace numérique, l’animation multimédia, la maintenance, la gestion d’un site Web, la formation et j’y ai gagné une grande autonomie, tout en développant une grande faculté d’adaptation. J’ai enchaîné ensuite avec un emploi d’un an au service du travail pénitentiaire, dans les studios de numérisation l’animation, ce travail a été
de la Centrale de Poissy. Sans rapport avec
surtout un travail de technicienne multimédia, j’y ai
exercé un travail de numérisation, transfert de documents iconographiques avec constitution de base de données et stockage sur différents supports (disk, cd, dvd ainsi que : utilisation de logiciels de traitement de l’image, scanner) . Ce fut un travail dur, et je n’avais pas été préparée à travailler en milieu carcéral A la fin de ce cdd, j’ai effectué un « petit bilan personnel », une petite pause pour réfléchir qu’avais-je en main : une vae partielle (1dspp sur les deux) pour le CATIC(conseiller animateur technologie information communication ) qualification du ministère du travail qui ne m’a
pas satisfaisait outre mesure, en effet les
décisionnaires de l’animation TIC à qui j’en parlais me paraissaient perplexes quant a son efficacité et en conclusion : j’avais acquis beaucoup de connaissances en
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« autodidacte », qui
même si elles étaient bien réelles manquaient de
reconnaissance « diplômante » . Dans le même temps au forum d’éducation populaire de Seine St Denis j’ai rencontré Nicolas Fasseur, qui m’a présenté l’université populaire de Paris VIII. San Francisco décembre 2008 Je suis arrivé à San Francisco, un mois après l’élection historique d’un président métis, à la tête d’un pays occidental qui a aboli la ségrégation raciale il n’y a pas si longtemps…Cette ville et moi c’est une longue histoire. Nourrie tout d’abord par les récits de Jack London : la ruée vers l’or, le port de San Francisco avec sa population interlope, sa description des miséreux qu’il a baptisés « peuple de l’abîme », sa fascination pour le grand Nord que j’ai fini par embrasser jusqu’à apprendre les rudiments de la langue inuit appelée Inuktitut. Longtemps j’ai imaginé SanFrancisco, lus tous ou presque les romans, vu les films …Et quand j’ai effectué ma reconversion professionnelle dans les TIC, j’ai pu enfin découvrir ce lieu magique et mystérieux appelé « Silicon Valley », ce groupe de petite ville entourant San Francisco, berceau de toutes les technologies informatiques, s’étalant autour de l’université de Stanford. Cette université est avec le « Massachusetts Institute of Technology » (MIT), le lieu le plus important de la recherche en Intelligence Artificielle. En arpentant le campus je me suis surprise à regarder tous ces buildings d’architecture hispanique, à scruter les fenêtres en me disant que c’est là que sont nées quelques-unes des théories les plus importantes de l’informatique. San José le poumon de la Silicon Valley, ville entièrement dominée par la firme Hewlet-Packard : le musée, le stade tous les édifices publics ont été financés par la « boîte » historique, née dans les années quarante, fabriquant de machines à calculer, puis d’ordinateurs. Silicon Valley c’est quelques petites villes abritant les « bureaux » de tous ces noms que l’on affiche en virtuel sur un écran d’ordinateur : Google, Facebook, Cisco, Apple, Microsoft, des immeubles entiers de start-up à durée de vie plus ou moins variables, et qui trouvent leurs équivalents en personnes bien vivantes, travaillant dans des buildings bien réels, comme n’importe quel quidam, de n’importe quelle partie du monde. À une différence prés : ce sont tous de grands « baba-cool » qui même s’ils portent un costume cravate, ont gardé les stigmates de cette époque pour les plus vieux
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d’entres eux, pour les autres plus jeunes ils ont étés « éduqués », dans le même sens. Quelle drôle de contradiction, des hommes et des femmes qui gagnent des millions de dollars, et qui ont gardé un esprit juvénile, témoins les salles de repos de leurs bureaux où tout le monde chahute entre deux « brainstorming » ou se jouent des enjeux mondiaux. À deux pas de San Francisco et pas très loin de son esprit « flower power », ils ont bâti des immeubles à « haute qualité environnementale », Google pousse à l’extrême le développement raisonné en recrutant 200 chèvres pour tondre les pelouses ! …. Mais oui. Une ambiance de travail, qui rejaillit sur toute la vie de ces villes, un monde difficile à imaginer en Europe, j’ai eu en traversant la Silicon Valley, l’impression d’être dans un monde parallèle, pas tout à fait sur terre. Mon séjour en Californie du Nord a mis fin à une trentaine d’années d’envies, de rêves entre technologies de pointe et déambulations dans les rues escarpées de San Francisco sur les pas de Jack London, Jack Kerouac, Francis Ford Coppola, du flower power des magnifiques années soixante-dix, du mouvement des « diggers », ces blancs qui, à l’image des soupes populaires des black-panthers, récupéraient de la nourriture, pour la redistribuer aux plus pauvres. J’ai même cherché la maison bleue de Maxime Le Forestier à Haight-Asbury, mais je ne l’ai pas retrouvée puisqu’elle a été repeinte et se trouve à Castro. Je suis revenue à Paris consciente qu’une autre partie de ma vie commençait, que San Francisco pour moi est devenu une réalité, la réalité d’une ville la moins américaine d’Amérique, et dont Alfred Hitchcock disait que c’est la ville la plus française d’Amérique. Et même maintenant, deux ans après mon retour, je garde une partie de moi là-bas, persuadée qu’un jour je pourrais m’y installer définitivement. 2010 Reprise des études université populaire de Paris 8 Me voilà replongée dans la même université, trente ans après, mais cette fois ci pour une expérience des plus nouvelle : celle d’une université populaire au sein d’une université traditionnelle avec cours magistraux, licence master etc.…. Apparemment le mariage de la carpe et du lapin, mais
à coup sûr un super
challenge à relever, et le fait de remettre en action mes neurones vieillissants, m’aiderait peut-être à échapper à la maladie d’Alzheimer.
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Cette université populaire seule à être implantée dans une université, propose à des personnes de tous âges, sans condition de diplôme de s ‘essayer à entreprendre une recherche sur un sujet et d’en faire un mémoire.
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II. Ma problématique
« Personne ne sait tout, tout le monde sait quelque chose, et la totalité du savoir vit dans l'humanité toute entière ». Pierre Lévy3 « L’éducation populaire c’est du passé !!! »Et si l’Internet était un vaste champ d’application de quelques principes d’éducation populaire ». La thèse principale de ce mémoire est qu’aujourd’hui Internet répond consciemment ou non a quelques principes essentiels de l’éducation populaire, comme par exemple le partage non-marchand, le travail collaboratif, la formation permanente tout au long de sa vie, la révolution du co comme coopération, comme ensembles … Au-delà du simple outil de communication, je vais questionner « la philosophie d’Internet » et ses potentialités politiques. « L’éducation populaire c’est du passé », c’est cette phrase entendue lors des journées des Centres Sociaux de la ville de Paris, qui m’a amenée à me questionner sur les raisons de cette assertion faite par une personne du public. Est ce que cette réflexion, entendue au hasard, reflèterait une certaine perte de sens de l’éducation Populaire ? « Un secteur qui souffre d’une image poussiéreuse
et d’une perte de légitimité
auprès des pouvoirs publics et des autres acteurs sociaux et dont les militants euxmêmes reconnaissent la situation de perte de sens » Nathalie Boucher-Petrovic4 Mais avant de s’interroger il convient
d’essayer de définir ce qu’est l’éducation
populaire, et ce n’est pas chose facile, tant ses champs sont multiples. Pour ma part
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Pierre Lévy né en 1956 est un philosophe qui étudie l'impact d' Internet sur la société,. Son travail est souvent cité dans le
champ de I’nformation ethics ou éthique appliquée aux NTIC. 4
Nathalie Boucher-Petrovic est maître de conférences en Sciences de l'information et de la communication à l'université
Paris13
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je retiendrais la définition de Benigno Caceres5: « celle d'une conception citoyenne visant à donner à chacun l'instruction et la formation nécessaire pour devenir un acteur capable de participer à la vie du pays et celle d'une conception humaniste qui conduit à vouloir partager le savoir avec d'autres. » Ainsi que celle de Christian Maurel6 : « l'ensemble des pratiques éducatives et culturelles qui œuvrent à la transformation sociale et politique, travaillent à l'émancipation des individus et du peuple, et augmentent leur puissance démocratique d'agir ». J’articulerais mon survol de l’histoire de l’éducation populaire en trois points : de l’intelligence collective dans l’éducation populaire, l’éducation populaire puissance d’agir, et appropriation des médias une tradition de l’éducation populaire ; dans la perspective de ma problématique : « Et si Internet était un vaste champ d’application de quelques principes d’éducation populaire ? » : ou et comment retrouve-t-on de l’éducation populaire
dans Internet. Je vais essayer de démontrer dans cette
deuxième partie, qu’Internet a des méthodes
de fonctionnement, des outils qui
s’apparentent de très prés à des méthodes d’éducation populaire comme entre autres : le travail collectif, coopératif le partage des connaissances, l’éducation par ses pairs, le passage d’un savoir pyramidal a un savoir latéral. Après un survol de l’histoire d’Internet et au travers d’une cartographie de mon implication dans les usages du Web, j’étudierais les principaux outils sous le prisme de mes pratiques, de mes observations directes dans des lieux de pratiques numériques (physiques ou virtuels), de mes décryptages. J’ai avant tout privilégié une approche sociologique et me suis arrêté plus sur l’aspect philosophique que l’aspect purement technique du médium. J’ai considéré un Web bienveillant, je ne suis pas sans savoir les débordements les excès, les effets pervers qu’il peut susciter mais ces questions n’entrent pas dans ma problématique.
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Benigno Cacérès (1916-1991) est un militant, historien autodidacte, figure de l'éducation populaire au sein du mouvement
Peuple et culture. 6
Christian Maurel né en 1948 est un sociologue spécialisé sur la culture et sur l'éducation populaire. Il est ancien directeur et
délégué régional des Maisons des jeunes et de la culture, et ancien professeur associé à l'université d'Aix-Marseille I
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III. Quelques notions de l’histoire de l’éducation populaire
III.1 De l’intelligence collective dans l’éducation populaire : l’exemple des scops : les coopératives d’éducation populaire « Nous avons besoin d’une intelligence collective partagée de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. C’est une des missions prioritaires de nos réseaux fédératifs régionaux que de mettre en résonance la réflexion et l’action. » Christian Maurel L’éducation populaire s’est depuis longtemps organisée en réseaux, avec pour but de faire remonter de la base aux têtes de réseaux des expériences, des vécus, des pratiques souvent informelles, et de les diffuser, les théoriser, les vulgariser, réseaux qui n’ont rien de pyramidal, et font appel à une intelligence collective . Notion largement vulgarisée avec Internet, elle est en fait bien antérieure à ce média. On a commencé à parler d’intelligence collective avec l’apparition des sciences cognitives, et avant les réseaux informatiques, elle s’appliquait aux sociétés d’insectes comme les abeilles, aux neurones, aux sociétés humaines. Créer des synergies, une circulation du bas vers le haut, sur les modes de la coconstruction et de la coopération ; sont des modes de fonctionnement de base de l’éducation populaire. Autant de notions qui appartiennent aussi à Internet et sur lesquelles je reviendrais plus tard Examinons la façon de travailler de la scop « le pavé » à la base du mouvement des coopératives ouvrières de production d’éducation populaire, crée en 2007, par un collectif d’animateurs sociaux, las d’être des « rustines » auprès des acteurs de la citoyenneté locale. L’idée leur est venue de reprendre
le modèle économique des coopératives
ouvrières de production du 19éme siècle, pour en faire un véritable outil démocratique d’éducation populaire et exercer un réel contrepouvoir. Tous font à peu prés la même chose, perçoivent le même salaire, et refusent les subventions publiques, et le responsable (et non le patron) est nommé par tous les autres.
voir glossaire
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Leur ambition : changer le monde ! pousser l’action collective sous toutes ses formes et au besoin en inventer de nouvelles. Comment : l’arme de construction massive : la conférence gesticulée « L’idée de la conférence gesticulée est celle d’une transmission, qui n’est jamais autorisée, jamais organisée : la transmission de l’expérience collective, (c’est-à-dire politique) que nous emmagasinons au fil de notre expérience. La conférence gesticulée est une arme que le peuple se donne à lui-même. » « Une conférence gesticulée,
c'est
de
l'autobiographie,
de
l'analyse,
et
de
la
théorie,
Mélange de choses vécues et de choses comprises et de choses apprises. » Franck Lepage. Cofondateur de la scop « le pavé » Plutôt que grossir ils ont préféré essaimer des scops se sont créé un peu partout en France : Tours, Toulouse, Grenoble. Et je laisse encore la parole à Franck Lepage en guise de conclusion : « Imagine, dans dix ans il y aura peut-être des centaines de Scop d’éducation populaire dans tout le pays ! En les balançant ensemble dans la gueule des puissants, on pourra peut-être vraiment changer les choses. »
III.2 Education populaire puissance d’agir-émancipation-conscientisation.
« Personne n’éduque personne, personne ne s’éduque seul, seuls les hommes s’éduquent ensemble par l’intermédiaire du monde » Paolo Freire. « Pédagogie des opprimés » Au 19éme siècle, émancipation et puissance d’agir passe avant tout par l’instruction des masses, l’instruction en dehors d’une école « Jules Ferry ». Ce sont les hussards noirs de la République qui le soir ouvrent les portes de leurs écoles aux adultes, c’est aussi la naissance des universités populaires : « L'université populaire, "amitié" entre intellectuels et manuels, veut favoriser leur rencontre pour une éducation mutuelle.»7 « La Coopération des idées » : c'est le nom de la première université populaire française, fondée en 1896 à l'initiative
7
Lucien Mercier in « Dictionnaire des intellectuels »
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d'ouvriers de Montreuil-sous-Bois. Elles seront 124 en 1901. L'éducation est un outil d'émancipation, de combat pour l'établissement de la République sociale. Mais le mouvement s’essouffle, cet état de fait est
dû
en
grande partie au
paternalisme de nos « intellectuels ». « Bien loin de donner aux ouvriers l’esprit scientifique, on les a dégoûtés d’une science parcellaire… Ils ont pris en défiance cette autre bonne chanson dont ils ont cru qu’on voulait bercer leur misère et endormir leurs espoirs ». « Venir au Peuple » ne signifie pas « apprendre à connaître ce peuple et ses préoccupations8». Le mouvement s’éteint après la guerre de 14, mais on peut voir d’après le document ci-dessous que la fréquentation de ces UP n’était pas négligeable, du moins sur la ville de Paris
Fréquentation de l’UP de Belleville Paris-1900-
De nos jours, le mouvement des UP semble retrouver une certaine vigueur due en particulier à la grande médiatisation de l’université populaire de Caen crée par Michel Onfray. En 2012, au 7éme « Printemps des universités populaires » à Ris-Orangis on s’interroge encore et l’on affiche ses buts clairement : -Faire œuvre collective autour d’alternatives à construire -Travailler plus profondément sur la construction et la transférabilité des savoirs de la pratique. 8
Emile Khan président de la Ligue des droits de l'homme de 1953 à 1958. In « Le Peuple Français-Revue d’histoire populaire »
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-Quelle forme se donner, quelles relations entre l’individuel et le collectif (Christian Maurel -Compte rendu du 7éme Printemps des universités populaires) -Les pédagogies alternatives comme facteur d’émancipation : le peuple possède les ressources pour apprendre par lui- même. Pour
Célestin Freinet9 militant de « l’école émancipée », il s’agit d’autonomiser
l’individu et cela le plus tôt possible. Le premier pas vers l’autonomie c’est l’implication par les processus suivants : -confrontation à un problème -recherche d’information -recherche d’une solution Ainsi l’apprenant par lui même : -surmonte des difficultés - résout des problèmes - assimile des concepts - élabore des plans pour les mettre en œuvre. -va chercher chez ses pairs, en faisant des enquêtes, l’information dont il a besoin La classe est assimilée à une coopérative scolaire, l’estrade disparaît, la gestion des tâches quotidiennes se fait collectivement, sans hiérarchie, des groupes de parole s’instituent. « On aurait dit une classe sans instituteur avec des enfants qui jouent a
être
devenus grands. » René Frégni, élève de l’école Freinet de Vence. C’est une pédagogie de l’aide et de la coopération, que l’on retrouve dans le monde entier. Il existe en France plusieurs centaines d’écoles Freinet, ce n’est donc pas une pédagogie qui appartient
au passé. Sans compter que beaucoup d’enseignants
mettent « un peu » de Freinet dans leur enseignement institutionnel. Mon père qui était instituteur, pratiquait dans sa classe l’auto-correction avec des fiches rédigées collectivement, la classe promenade/enquête, une autogestion de la classe, la
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Célestin Freinet est un pédagogue français, né le 15 octobre 1896 à Gars dans les Alpes-Maritimes, mort le 8 octobre 1966 à
Vence dans les Alpes-Maritimes.
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rédaction d’un journal à l’époque roneotypé, la coopérative. On comprend pourquoi et très vite la pédagogie Freinet s’est emparé des outils numériques. -L’éducation populaire comme praxis : « une réelle praxis individus et les rapports sociaux tout en produisant
qui transforme les l’intelligence de ces
transformations » repensée à la dimension des enjeux de notre temps III.3 Appropriation des médias une tradition de l’éducation populaire Dés le commencement, l’éducation populaire s’est intéressé aux « médias », « aux technologies de l’information » qui à l’époque ne portaient pas encore ce nom. À sa création en 1880, la Ligue de l’Enseignement animait ses conférences avec une lanterne magique·. En 1881 on débat dans les universités populaires d’une loi qui vient juste d’être promulgué : celle de la liberté de la Presse10 En 1958 l ‘Oroleis (Office Régional des Œuvres Laïques d’Éducation par l’Image et le Son) avec Raymond Bordes critique de cinéma et fondateur de la cinémathèque de Toulouse, fonde un ciné-club, pour éduquer à l’image et au son, activité qui perdure encore aujourd’hui. Joffre Dumazedier11 fonde sur ce modèle des télé-club. " Joffre Dumazedier trouvait que la télévision c’était un instrument extraordinaire de diffusion de la connaissance. On l’utilisait mal, mais lui il n’arrêtait pas de dire, regarde en Amérique, il y a des télés éducatives tout au long de la journée, ça veut dire que la ménagère peut repasser et préparer à manger en apprenant une langue étrangère."12 Dans les années 80 ce sont des associations de téléspectateurs qui s’interrogent sur ce que la télévision, qui vient juste de devenir un media de masse, donne à voir « Les pieds dans le PAF »13 L'association est née en 1988 en réaction au comportement des médias lors des élections présidentielles, et a l'absence en voir glossaire 10
e
La loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 votée sous la III République définit les libertés et responsabilités de la
presse française, imposant un cadre légal à toute publication, ainsi qu'à l'affichage public, au colportage et à la vente sur la voie publique. 11
Joffre Dumazedier : Fondateur du mouvement Peuple et Culture en 1945, sociologue des loisirs et du temps libre (1915-
2002) 12
source : http://www.injep.fr
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Paysage audiovisuel français
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France d'une véritable politique de l'audiovisuel que se soit en matière d'éducation aux médias ou de démocratisation de l'accès à la diffusion. Des télés libres naissent, la plus connue « Télémillevache », surnommée « télé brouette », parce que les animateurs se déplacaient de petites villes en petites villes du plateau de Millevaches pour faire des projections, avec des cassettes vidéos qui étaient à l’époque de bonne taille. Télé bocal fait de même sur Paris et a obtenu un créneau sur la TNT14 Parisienne Ces télévisions dites à l’époque « télés libres » possèdent aujourd’hui un outil non négligeable : une plateforme de diffusion en ligne sur Internet. Il n’était pas à l’époque une MJC, qui ne possédait un ciné-club et un atelier vidéo ayant pour but : l’appropriation et l’analyse critique du média, la production d’outils pédagogiques. En 1997 l’association Canal Marche crée l’université Populaire audiovisuelle (UPOPA) Canal Marches est une association crée par des professionnel(e) s de l’audiovisuel, des chômeurs et précaires, des militant(e) s des mouvements sociaux. Buts : contribuer à l’expression, à la visibilité des “sans voix” et de leurs résistances, et plus largement, des personnes issues des milieux populaires ; valoriser leur créativité, notamment, mais pas exclusivement, par l’appropriation de l’outil vidéo. Les acteurs de l’éducation populaire ont toujours exprimé une grande méfiance envers les médias traditionnels. Les principaux reproches qu’ils leur ont été faits sont : manque d’objectivité, inféodation politique et économique, manipulation, manque de pluralisme. Et c’est toujours cette attitude qui perdure : appropriation et méfiance. Mais Internet n’est pas un média comme les autres et ne s’inscrit pas comme un aboutissement logique du continuum histoire des médias. L’impératif de modernité a toujours tenaillé le monde de l’éducation populaire, ne pas « s’exclure des innovations sociales mais y contribuer. » Elle s’interroge sur sa pertinence à l’aune du numérique : il n’est pas un organisme, une association d’éducation populaire qui n’ai organisé un colloque, une rencontre sur « les enjeux du numérique pour l’éducation populaire ». On a souvent attribué un rôle pionnier aux militants d’éducation populaire dans l’appropriation et l’adaptation des médias
14
Télévision numérique Terrestre
18
« En réunissant sur la même interface les outils de l’échange interpersonnel et ceux de la communication de masse, Internet instaure un nouveau type de relations entre sphère de la conversation, et celle de l’information. »15 Politique-transchamp-émancipation-Puissanced’agir-Modernité-internationalisation. Tous ces concepts sont largement visibles dans le champ de l’Internet. « L’éducation populaire c’est du passé » et si c’était le moment d’envisager des nouvelles voies de modernisation, passant par cet outil planétaire qu’est Internet. Voilà ce qui m’a amenée à me poser la problématique suivante : Et si Internet était un vaste champs d’application de quelques principes d’éducation populaire.
IV Bref survol de l’histoire de l’Internet IV.1 Historique 1958
La BELL crée le premier Modem permettant de transmettre des données binaires sur une simple ligne téléphonique
1961
Leonard Kleinrock du Massachusetts Institute of Technology publie une première théorie sur l'utilisation de la commutation de paquets pour transférer des données
1962
Début de la recherche par ARPA, une agence du ministère de la Défense américain, où J.C.R. Licklider y défend avec succès ses idées relatives à un réseau global d'ordinateurs.
1964
Leonard Kleinrock du MIT publie un livre sur la communication par commutation de paquets pour réaliser un réseau
1967
Première conférence sur ARPANET Connexion des premiers ordinateurs entre 4 universités américaines via
1969
L'Interface Message Processor de Leonard Kleinrock
1971
23 ordinateurs sont reliés sur ARPANET. Envoi du premier courriel par Ray Tomlinson.
1972
naissance du Internetworking Working Group, organisme chargé de la gestion de l'Internet
15
Dominique Cardon La démocratie Internet
19
1973
L'Angleterre et la Norvège rejoignent le réseau Internet avec chacun 1 ordinateur
1979
Création des NewsGroups (forums de discussion) par des étudiants américains
1981
Apparition du minitel en France
1982
Définition du protocole TCP-IP et du mot « Internet »
1983
Premier serveur de noms de sites
1984
1 000 ordinateurs connectés
1987
10 000 ordinateurs connectés
1989
100 000 ordinateurs connectés
1990
Disparition d'ARPANET
1991
Annonce publique du World Wide Web
1992
1 000 000 ordinateurs connectés
1993
Apparition du Navigateur Web NCSA Mosaic
1996
10 000 000 ordinateurs connectés
1999
200 000 000 utilisateurs dans le monde
2000
Explosion de la Bulle Internet
2005
1 000 000 000 utilisateurs dans le monde
2007
2 320 000 000 utilisateurs dans le monde
Source wikipedia
Au début de l’informatique des ordinateurs ont été mis au point, dès qu'ils furent aptes à fonctionner seuls, des personnes eurent l'idée de les relier entre eux afin qu'ils puissent échanger des données, c'est le concept de réseau Il a donc fallu mettre au point des liaisons physiques entre les ordinateurs pour que l'information puisse circuler, mais aussi un langage de communication pour qu'il puisse y avoir un réel échange, on a décidé de nommer ce langage: protocole. Ce tableau nous montre d’Internet,
l’essor considérable et exponentiel
des utilisateurs
passant en une cinquantaine d’années de moins de dix à 2 320 000
000…..Et contenant en germes dès le début toutes les grandes lignes du Web d’aujourd’hui. Apparaît en 1991 la notion de World Wide Web plus communément
: toile d’araignée ou
: le Web ou la toile. Le Web n’est qu’une partie d’Internet, et ne
concerne que le maillage des sites Web, et les façons de naviguer de l’un à l’autre, à l’exclusion des messageries. Tim Berners-Lee16 conçoit en 1989 l’idée de naviguer 16
Principal inventeur du concept World Wide Web
20
simplement d’un espace à un autre d’Internet à l’aide de liens hypertextes grâce à un navigateur. C'est en effet un maillage d'informations qui permet de naviguer par simples clics de souris sur environ 700 millions de pages : actualité, recherche, informatique, loisirs, art, vie pratique … De cette idée vont découler toutes les notions du Web actuel.
IV.2 De la contreculture au cyberespace Penchons nous d’abord sur le terreau qui a permis à Internet de prendre racine. La première fois que l’on a mis en relation quelques ordinateurs (moins de dix), cela se passait du côté de San Francisco, en plein « flower-power », manifestation majeure de la contreculture américaine, et contenait en germe, tous les aspects de l’Internet actuel. « L’esprit d’Internet est né du fait que pour changer la société, il fallait se changer soi-même et notamment à travers des technologies permettant de réinventer la manière de communiquer par le réseau avec les autres. »18 . Dés sa naissance Internet met en place
des règles de vie collective, une forme de
communication qui s’émancipe du pouvoir, au service de communautés déjà préoccupées de problèmes d’écologie, d’égalité sociale, avec pour outil : Usenet
le
premier réseau d’échange d’information. Pour bien comprendre les modes de fonctionnement d’Internet , il faut savoir qu’il est né en Californie du Nord, dans un pays politiquement décentralisé ; rapidement pris en main par des individus : des communautés qui ne sont pas encore virtuelles, et qui ont mis en place une façon de penser qui perdure, amplifiée par l’incroyable essor des technologies de l’information ces dix dernières années.
voir glossaire 18
Dominique Cardon
voir glossaire
21
IV.3 L’intelligence collective de la ruche à l’homme: « Qu’est-ce que l’intelligence collective ? C’est une intelligence partout distribuée, Sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences. » Pierre Lévy L’intelligence collective et la faculté d’un groupe uni par des affinités électives à produire des idées qui seront réinjectées dans ce groupe et le feront évoluer vers une réponse collective, et ce autant de fois que nécessaire, et de façon latérale. Il faut comprendre le mot intelligence dans son sens premier : du latin interligere : comprendre. Bien qu’antérieure à l’Internet, cette notion à été largement vulgarisée avec son développement. « Encore très jeune, le cyberespace commence tout juste à former, par catalyse, les collectifs qui supplanteront peu à peu la vieille garde des organisations à intelligence collective pyramidale. Ce n'est qu'une question de temps. Chaque jour des millions de nouveaux liens interpersonnels se tissent, de nouveaux collectifs émergent. L'intelligence Collective globale est en route, il ne lui reste qu'à grandir. » Jean Francois Noubel19 De cette notion découle celle de communauté virtuelle : des personnes unies par des liens numériques (réseaux), pour accomplir une même chose : on parle de la communauté virtuelle du logiciel libre pour désigner les personnes qui travaillent à faire que les logiciels soient accessibles à tous, gratuitement si ce n’est à très faibles coûts, et créer des ressources redistribuées. « L’usage socialement le plus riche de l’informatique de communication est sans doute de fournir aux groupes humains les moyens de mettre en commun leurs forces mentales pour constituer des collectifs intelligents et faire vivre une démocratie en temps réel. » Pierre Lévy « L’intelligence collective,pour une anthropologie du cyberespace »
19
Dans : « Intelligence collective, révolution invisible » 2004
22
IV.4 Le Web 2.O
Au début des années 2000 est apparue
la notion
de Web 2.0, dernier
développement du Web, qui a fait faire un grand bond quantitatif mais surtout qualitatif à l’Internet. La « révolution », due en grande partie aux développements techniques, consiste à passer d’un Web « passif », statique, à prédominance marchande, ou l’on consulte un site de façon unilatérale, à un Web interactif permettent par des hyperliens de passer très vite d’un site à l’autre, et d’interagir dans le site donnant naissance entre autre à ce que l’on appelle : le Web social, et à des outils comme les blogs et les wikis ; à des communautés virtuelles agissantes, organisées affranchies de toute considération sociale ou géographique. Ajouté à cela la version sémantique du bookmarking : c’est-à-dire au nuage de tags qui par son graphisme traduit la densité des personnes utilisant le même « bookmark », et donne une radiographie de la communauté virtuelle. Le développement du Web 2.0 va de pair avec l’augmentation des utilisateurs qui passe de 45 millions d’utilisateurs à un billion en une dizaine d’années. Le Web2.0 envisage le nomadisme, l’individu n’est plus inféodé à une machine, mais peut accéder à ses données personnelles où qu’il soit car elles sont en ligne accessibles par Internet, et non dans un dossier fermé. voir glossaire voir glossaire
23
V. Cartographie de « mon Web »
Je travaille dans un EPN Le
logiciel
l’open
libre
source,
créative commons
Je travaille en collaboration-Wiki-Coworking-
Je travaille en E-learning Le blog une écriture de soi
Je reconnais mes réseaux
Ma vie dans
Echanges pair à pair
le Web Le management
Social Media : innovation
collaboratif
sociale
Je prends conscience : la fabrique du contre-pouvoir Internet : laboratoire politique -soft power-medias indépendants -Militantisme -citoyenneté Je
-activisme
partage :
apologie
« co » Vive la co-révolution
En conclusion je m’autorise Je m’autonomise empowerment, litteracy,
24
du
V.1 Je travaille dans un EPN20 Ne pas confondre un espace publique numérique, et l’Espace Publique Numérique qui est l’appellation que l’on donne à la partie du Web ou l’on s’expose publiquement. A l’origine de la création des Espaces publique Numérique le constat d’une fracture numérique. Très vite, après les débuts d’Internet, est apparue la notion de « fracture numérique », pour formuler les disparités d’accès au matériel informatique et à une connexion Internet. En 2003, dans son rapport « Projet Proxima : pour une appropriation de l’Internet à l’école et dans les familles », Bernard Benhamou constate des disparités dans l’accès aux ressources Internet des familles, ces disparités sont de trois sortes : -géographique -générationnelle -sociale A cela s’ajoute la fracture ADA disparité d’accès selon le genre, du nom de Ada Lovelace fille du poête Lord Byron, qui a élaboré avec Babbage le premier calculateur universel, donné comme un des ancêtres de l’ordinateur, et appelé « La machine de Babbage ».Vous l’avez deviné les femmes souffrent d’une disparité d’accès à l’Internet. La fracture géographique concerne principalement la disparité d’accès
à une
connexion entre pays pauvres et pays riche selon un axe nord-sud, en France elle se caractérise par la différence d’infrastructure des réseaux haut et très haut débit entre milieu urbain et milieu rural. C’est un véritable enjeu de développement pour les politiques territoriales. Cette fracture-là ne s’inscrit pas dans ma problématique. Le CREDOC21 en 2010 fait état des chiffres suivants, concernant les fractures générationnelle et sociale : En France : -40% de la population paupérisée22 n’utilise jamais Internet -80% de la population de plus de 60 ans ne se connecte jamais 20
espace public numérique
21
CREDOC : centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, dans « La diffusion des technologies de
l'information et de la communication dans la société française » (2011) 22
En dessous du seuil de pauvreté
25
-94% de la population des 12-25 ans possède un ordinateur -21% de la population de plus de 70ans possède un ordinateur -90% des cadres possèdent un ordinateur. Dans le monde, plus de 80% des êtres humains restent exclus des réseaux informationnels. Ces quelques chiffres établissent des fossés qui freinent E-inclusion , en créant des clivages : -Clivage Digital Natives (ou génération Y) -E-migrant : clivage entre ceux qui sont nés avec Internet
(15-30 ans ), et ceux pour qui il y a eu un avant et un
après Internet. -Clivage de la langue : l’anglais est la langue de l’Internet, et cet état de fait laisse sur la route pas mal de personnes. -Clivage big brother : « Ils » gardent tout, « on voit tout ce qu’on fait » Méfiance de la part des E-Migrants pour ce « media » qui leur est exogène. Le déploiement des EPN, politique de la ville entre dans le plan de contrat cohésion sociales : CUCS23, dont une des actions et l’appropriation des outils informatiques par les populations défavorisées.Répondant à un appel d’offre de la ville de paris ils ont été mis en place par des associations d’éducation populaire dont les centres sociaux de la ville de Paris et sont les chevilles ouvrières de la lutte contre la fracture numérique. Un EPN24 est un lieu physique possédant au minimum dix ordinateurs, une connexion wifi pour le branchement des ordinateurs de passage, au moins un animateur, ouvert au minimum 2OH/semaine. Je n’étudierais ici que les EPN de la ville de Paris, qui sont au nombre de 20, majoritairement situés dans l’est parisien.. J’ai moi-même participé comme je le dis dans mon histoire de vie, à la mise en place de l’ENP du centre social de Belleville. Les EPN de la ville de paris ont pour but principal E-inclusion . Il existe sur la France environ 4500 EPN.
voir glossaire 23
Les Contrats urbains de cohésion sociale (Cucs) ont succédé en 2007 aux contrats de ville comme cadre du projet de
territoire développé au bénéfice des quartiers en difficultés. 24
Voir en annexe charte des EPN-NETPUBLIC
voir glossaire
26
Sur Paris l’implantation des EPN est la suivante : · Les 20 EPN sont répartis sur 10 arrondissements (la moitié des arrondissements parisiens ne disposent donc pas d’EPN) ; · Les EPN sont principalement situés dans les arrondissements périphériques du croissant Est de la capitale (17ème, 18ème, 19ème, 20ème, 12ème, 13ème et 14ème arrondissements) ; · 11 EPN sont implantés dans des quartiers « Politique de la Ville » (ce chiffre passe d’ailleurs à 15 si l’on comptabilise les EPN qui se trouvent à proximité immédiate d’un quartier « Politique de la Ville »)25 Exemple d’activités proposées au sein d’un EPN :
EPN/CYBERBASE26 Réseau-2000, 61 rue riquet 75019 Paris Formations : -Maniement souris / clavier- Premiers pas informatiques - Initiation Internet - Initiation Traitement de texte - Intitation Tableur - Initiation Logiciel de présentation (Power Point)
25
source : audit des espaces publics numérique de la ville de Paris, février 2011
26
Une cyberbase est un EPN qui répond à une offre de service de la caisse des dépots et consignations. C'est un espace
public numérique pour l'initiation aux Technologies de l'Information et de la Communication, qui répond aux mêmes critères que la charte net-public
27
- Systèmes d'exploitation - Perfectionnement Internet - Perfectionnement Traitement de texte - Perfectionnement Tableur Entre 2 et 5 séances d'1 heure 30. Ateliers : - Création Web - Messagerie Instantanée - Espace Web Perso - Bons plans du Web - Découverte de la photo numérique - Création de carte de visite - Petits dépannages informatiques - Choisir son ordinateur et sa connexion Internet 1 séance de 2 heures. Libre accès : -2 heures par jour (planning disponible en début de chaque mois).·Tarifs : -20 euros, l'adhésion familiale pour l'année scolaire. Formations et ateliers, en sus, prix calculé en fonction des revenus et du nombre d'enfants à charge. En 2010 la cyberbase Réseaux 2000, a enregistré 5OO adhérents concernant à 90% un public de proximité. Durant mon stage d’observation j’ai pu constater que la fréquentation moyenne par jour était de 15 personnes, 80% était des seniors, et que l’activité principale était la consultation de Messagerie. Ces ENP sont aussi des lieux de socialisation et chacun se spécialise de façon concerté Access-site : EPN accessible aux personnes handicapées, ou de fait l’EPN du centre social de Belleville à sa création, avait un public de jeune impliqué dans le tissus associatif qui venait chercher de l’aide pour faire un site Internet, ou ayant des activités de musiciens et venant apprendre la mao,27 d’autres sont plus impliqués comme la cyberbase d’EMMAÜS
dans la
recherche d’emploi sur Internet. Les EPN de la ville de Paris recouvrent donc un
27
Musique assistée par ordinateur
28
large éventail d’activités et remplissent au mieux la première mission qui leur est dévouée de réduction de la fracture numérique. Mais au-delà de la simple réduction de la fracture numérique, les EPN doivent être aussi des lieux de pratiques numériques citoyennes. Car, la majorité des personnes qui fréquentent un EPN ont à la maison un ordinateur et une connexion Internet, ils viennent donc chercher autre chose qu’une infrastructure technique. Un EPN se doit d’être un laboratoire, un carrefour de pratiques numériques citoyennes, et un lieu de socialisation J’ai axé mon travail dans les EPN,( à l’epn du centre social de Belleville et à la cyberbase Emmaüs) sur deux points : - E-litteracy -Identité numérique . La E-litteracy, que certains nomment aussi « alphabétisation électronique », est le moyen par la maîtrise des techniques d’arriver à une meilleure appréhension du savoir et accroître l’égalité des chances devant l’outil. C’est pour moi mettre en place des modules d’initiation à
la navigation Internet, des séances d’exploration de
concepts comme « le métamoteur de recherche » ou
bien « qu’est-ce le Web
caché ». La e-litteracy est une conscientisation de l’individu par sa capacité
à
trouver l’information sur le net, et à acquérir les stratégies qui vont avec : choix de l’outil adéquat pour effectuer une tâche précise ou obtenir un résultat particulier. Je me suis occupée d’un groupe de collégiens en leur faisant prendre conscience qu’ils pouvaient prétendre à poursuivre leurs études dans la voie désirée, et ce malgré l’obstacle qu’il leur était mis de maîtriser quelques outils informatiques : ils avaient demandé une filière technique intégrant un cursus CAO28. Quant a l’identité numérique, il s’agit de comprendre qu’Internet n’est pas un média comme les autres, et que derrière chaque clic de souris, il faut s’imposer quelques règles de bon usage. Etablir un climat de confiance, et une relation avisée et raisonnée au numérique. Les EPN, au delà du respect de la charte, sont en réalité le reflet de leurs coordinateurs et de leurs structures mères ceux des centres sociaux
Voir glossaire Voir glossaire Voir glossaire 28
conception assistée par ordinateur
29
de la ville de Paris mettent en pratique
des principes d’émancipation, et
de
facilitateur de cohésion sociale . Sur la base de ces deux principes, on peut entamer un véritable 29
médiation
travail de
numérique, dans des tiers lieux d’apprentissages informels que sont
devenus les EPN. En effet les EPN ont plus d’une dizaine d’année de vie et sont, me semble-t-il, en train de négocier un virage. Ils ne peuvent plus se contenter d’apprendre aux usagers à se servir des outils informatiques et tendent à se muer en
véritable
laboratoires
d’innovation
sociale
qui
contextualiseraient
des
apprentissages dans le cadre d’usages sociaux de l’Internet.
V.2 Le logiciel libre : une affaire de philosophie Avant 1995 , le mouvement du logiciel libre (open source) passait pour un agrégat de joyeux geeks illuminés et utopistes à tendance fortement bidouilleuse, mais il est à l’heure actuelle, une grande force d’opposition à la société marchande des logiciels. À l’origine: Richard Stallman s’aperçoit que sa photocopieuse toujours en panne, possède un programme dont le code source est verrouillé, irrité , il voit là un manquement à la liberté informatique, une menace et commence à penser à un système informatique libre : le projet GNU,30 le logiciel libre était né. Comme beaucoup de révolution du Web, le mouvement du logiciel libre est partie d’une petite chose, de la base, et non d’une volonté pyramidale, d’un business model réfléchi.
voir glossaire 29
la mediation numérique consiste à accompagner des publics variés vers l’autonomie, dans les usages quotidiens des
technologies, services, et medias numériques Voir glossaire 30
GNU est un système d'exploitation libre lancé en 1984 par Richard Stallman et maintenu par le projet GNU. Son nom est un
acronyme récursif qui signifie en anglais « GNU's Not UNIX » (littéralement, « GNU n'est pas UNIX »). Il reprend les concepts et le fonctionnement d'UNIX
30
Richard Stallman à La Mutinerie juin 2012 J’ai assisté à une « conférence », de Richard Stallman, l’événement revêt toujours un côté
loufoque, décomplexé qui laisse un peu perplexe sur les facultés
intellectuelles de ce monsieur….mais le malaise et vite dissipé. Parti du logiciel Libre, avec la Free Software Foundation, Richard Stallman étend sa théorie du partage à toute la société. Selon lui, les idées ne peuvent pas être possédées, elles doivent être enrichies redistribuées. Il a mis sur pied la charte du copyleft, jeu de mot sur copyright, que l’on pourrait traduire par « gauche d’auteur », encore une facétie de lutin du Web, et qui établit les droits à reproduire gratuitement tout logiciel.
Pictogramme du copyleft
Un dérivé du copyleft : les creatives communs : CC . Crée en 2002 c’est la charte de bonne conduite du droit à reproduire un document. Etabli la façon dont on peut utiliser les documents reproduits : une éthique en somme. L’objectif recherché est d’encourager de manière simple et licite la circulation des œuvres, l’échange et la créativité
31
Les enjeux du logiciel libre 31: -Un enjeu de société : le logiciel libre et un bien non-marchand inscrit à la liste des « Amis des trésors du monde » de la Fédération mondiale des clubs UNESCO.32 -un enjeu économique : faible obsolescence, création d’une économie de services autour du logiciel libre, outil de lutte contre la fracture numérique, s’inscrit dans les politiques de développement durable. -un enjeu stratégique : utilisés par des ONG, des gouvernements, ils s’affranchissent d’une situation hégémonique mettant en péril leur sécurité informatique. Les états utilisent souvent des logiciels dont le code source n'est pas disponible, ce qui leur interdit de faire corriger les erreurs que les fournisseurs refusent de corriger eux-mêmes
ou
de
vérifier
l'absence
de
défauts
de
sécurité
dans
des
applications sensibles, qui transmettent en secret des informations a priori confidentielles, à des sociétés ou organismes étrangers. Jean-Christophe Becquet administrateur de l’APRIL en charge de l’éducation populaire, parle de ses rapports avec les associations d’éducation populaire.33 « Le constat que nous avons fait est que l’éducation populaire et le logiciel libre ont clairement des fondamentaux communs en termes de responsabilisation de l’individu, à travers l’idée que le citoyen, lorsqu’il est informé, sensibilisé, est plus fort, peut prendre des décisions en conscience, et à travers la conviction que les nouvelles technologies aujourd’hui sont trop omniprésentes dans notre vie quotidienne pour laisser faire n’importe quoi. Les logiciels libres, c’est quoi ? C’est retrouver la maîtrise et la transparence, c’est la possibilité d’un contrôle démocratique et citoyen.» « Les acteurs de l’éducation populaire sont ouverts à l’idée mais ne connaissent pas forcément le logiciel libre. Lorsqu’on va vers eux et qu’on leur explique, ils sont sensibles à l’idée et ils sont d’accord. Par contre, ils ne sont pas forcément informés. Nous avons donc à faire un travail de sensibilisation en disant : "Non, ce n’est pas un débat de techniciens, c’est un débat d’acteurs citoyens et de gens qui veulent
31
source : Association APRIL : promouvoir et défendre le logiciel libre 2009
32
le programme "Patrimoine Trésors du Monde" revêt le double aspect de Conservation- Valorisation du
Patrimoine tangible et intangible et du Développement par l'intégration dans une perspective sociale et économique locale. 33
In http://www.generationcyb.net/
32
défendre - pour reprendre les termes de la Ligue de l’Enseignement, qui a récemment adhéré à l’APRIL - une certaine manière de faire société » Le logiciel libre à connu une progression de 33% en 2009. Comme on peut le voir l’éducation populaire et le logiciel libre travaillent ensemble, mais peut-être pas assez encore. Il
lui reste encore
à en faire une véritable
philosophie et « militer non pas pour des outils, mais pour un idéal, une utopie , une conception des relations humaines et sociales..! »34 V.3 J’étudie en E-learning « L’élargissement mondial des milieux d’acquisition des connaissances dans le cyberespace n’a d’égal que leur élargissement dans le quartier où se situe l’école. Le mur traditionnel qui sépare la classe de la localité chancelle : s’instruire devient une activité distribuée qui passe par des modes d’éducation à la fois formels et informels dans des espaces sociaux plus larges et plus diversifiées au sein de la société civile. » JEREMY RIFKIN La troisième révolution industrielle,comment le pouvoir latéral va transformer l’énergie, l’économie et le monde Paris 2012, Page 345 Le travail en E-learning est une pratique de travail collaboratif, en communauté virtuelle d’apprentissage, communauté qui s’épaule, dans un forum, collabore à l’aide d’un wiki, et construit à plusieurs de ce qu’il est convenu d’appeler « un devoir ».Une plateforme d’E-learning comme la plateforme « claroline » (plateforme que je connais bien puisque j’ai été tuteur C2I, sur celle de Paris VIII, et qui soit dit en passant est open-source : issue de la philosophie du logiciel libre), se compose d’une base de données étudiants, d’une messagerie, d’un forum, d’un wiki : Un wiki n’est pas un forum mais un outil de co-construction chacun intervient et corrige les articles de la communauté, sa finalité
est de produire ensemble un document,
Wikipedia est un des plus grand wiki du monde, tous les sites comportant wiki dans leur appellation fonctionnent sur ce type ; d’un espace numérique de travail (ENT)35 34
Guy Pastre, animateur socioculturel in http://tinyurl.com/9mhhuo2
35
Un espace numérique de travail ou environnement numérique de travail ou « bureau virtuel » ou « portail de services » (ENT)
est une plateforme de travail collaboratif respectant le cahier des charges réalisé dans le cadre des Tice
33
ou les étudiants déposent leurs travaux (portefolio) et ont accès à des sites utiles à leur travail. Pas de cours magistraux, pas d’intervention directs de professeurs, mais la possibilité d’accéder à une base de données de cours ou résumés de cours, déposés selon leur gré, par des professeurs. Tous les membres mutualisent leurs compétences, participent
à la production
collective et chacun est responsable de l’ensemble. Dans cette configuration, il s’agit de poser les bonnes questions pour progresser et « poser les questions justes est toujours plus difficile que fournir des réponses justes. » « l’enseignant 2.036 c’est celui qui accepte que la connaissance passe ailleurs que par l’état, la classe le professeur et qui admet la collaboration, et la co-création des connaissances ». Mario Asselin (blogueur influent Canadien, Chargé de cours à l'Université de Montréal.) Pour Christophe Christensen professeur à la Harward Business School l’éducation en ligne (E-learning) va transformer l’apprentissage en développant l’évaluation et la personnalisation. Comprendre comment on apprend : demander à un étudiant d’expliquer des concepts ou faire enseigner les uns aux autres le matériel qu’il vient d’apprendre et une technique courante sur une plateforme de E-learning, à l’antipode du cours magistral ; permettre aux étudiants de faire sens de ce qu’ils apprennent, poser des questions, extraire des connaissances pour les appliquer à d’autres contextes. Le Rapport du Gouvernement au Parlement de décembre 2009 relatif à la lutte contre la fracture numérique
note l’importance du E-learning dans le
processus de formation tout au long de la vie notamment sur le fait qu’il facilite l’intégration d’un cursus sans condition de diplôme. La Commission européenne pour l’éducation et la formation tout au long de la vie ou « lifelong learning » définit l’elearning de cette façon : « il s’agit bien de l’utilisation des nouvelles technologies multimédias et de l’Internet pour améliorer la qualité de l’apprentissage en facilitant l’accès à des ressources et des services, ainsi que les échanges et la collaboration à
36
L'expression « 2.0 » est maintenant utilisée comme un terme générique pour appliquer le concept du Web 2.0 à d'autres
domaines.
34
distance ». En privilégiant les relations de pair à pair37: les relations pédagogiques en ligne peuvent se développer avec le tuteur de formation et les autres étudiants, de manière plus flexible, plus fluide : des pratiques pédagogiques dans lesquelles les étudiants interagissent avec d’autres étudiants afin d’atteindre un but éducatif. Pour Kenneth Bruffee, l’apprentissage38 collaboratif qu’il soit virtuel ou non est avant tout une création de liens à travers un construit social et aboutissant à un consensus dans une communauté apprenante, une expérience collective et une explication aux expériences vécues. Il est troublant de constater à quel point une plateforme de E-learning fonctionne sur le mode des pédagogies non institutionnelles. À l’U2P8, nous fonctionnons de manière similaire nous sommes un groupe d’apprentis chercheurs, nous confrontons notre travail et nous nous enrichissons de celui des autres sur le principe d’égalité des chances
V.4 Le blog une écriture de soi/un récit de vie Erwing Goffman39 dans son livre « la mise en scène de la vie quotidienne » compare la vie quotidienne à une mise en scène avec, comme au théâtre, une scène, des acteurs, le public. Nul doute que le théâtre planétaire qu’est le Web, offre un espace de choix à tout individu désireux de s’exposer en gardant l’espace opaque d’un Web en clair-obscur.
37
Un pair est un membre d'un groupe social, avec une connotation d'égalité de rang : « jugé par ses pairs » Le processus
collaboratif pair à pair (en anglais Social peer to peer process) décrit une forme décentralisée de travail reposant sur des principes proches des réseaux informatique peer to peer Les collaborateurs ne sont pas soumis à une autorité hiérarchique et chacun est libre de contribuer sans sélection préalable 38
L'apprentissage en collaboration a été développé par Kenneth Bruffee et ses collègues dans un collège de New York en 1995
39
Erving Goffman,(1922 -1982) est un sociologue et linguiste américain d'origine canadienne. Avec Howard Becker il est un
des principaux représentants de la deuxième Ecole de Chicago de sociologie.
35
source D.Cardon « La démocratie Internet » (page 43)
Le blog ou Weblog et un site ou une partie de site construit par une personne ou un groupe de personne qui se compose d’articles (posts) , commentés pour créer un dialogue émetteur-commentateur, il est un theâtre moderne et planétaire de la vie quotidienne Typologie des blogs :
36
Comme le montre ce schéma, les blogs sont omniprésents dans le Web, et sont utilisés à des fins totalement différentes
allant des blogs marchands aux blogs
militants, en passant par les blogs passion, et de partage Sans oublier les blogs politiques et citoyens des révolutions arabes, qui ont joués un rôle si important et singulier . Leur influence est si importante que je reviendrais dans d’autres chapitres sur leurs rôles. Chiffre de la blogosphère 40 -parmi les blogueurs : 67% sont des hommes, 33% des femmes -26% des blogueurs sont âgés de 20-25 ans, 24% entre 25-30 ans contre 8% entre 40-50 ans -49% sont des employés -Cela reste une activité urbaine 39% des blogueurs se trouvent à Paris-Région Parisienne -47% des blogueurs bloguent moins d’une heure par semaine -on notera d’aprés le tableau ci dessus la prédominence des blogs journaux intimes « Le blog apparaît dans des moments d’interrogation personnelle où se redéfinit la trajectoire de vie des individus »41 et en cela il peut être assimilé au récit de vie
V.5 Les réseaux sociaux ou les amis de mes amis… La base du réseau social c’est la communauté virtuelle : une communauté d’intérêts qui répond aux critères suivants Une libre appartenance : Une adhésion fondée sur des buts communs. Une confiance mutuelle entre les membres. Une structure horizontale : Des règles (tacites ou explicites) identiques pour tous les membres.
40
source : www.nowhereelse.fr 2011
41
Dominique cardon, Hélène Delaunay-Teterel : La production de soi comme technique relationnelle un essai de typologie des
blogs par leurs publics.La découverte-Réseaux n°138, pages 15 à 71
37
Une organisation dynamique : la répartition des rôles est fondée sur le volontariat et la complémentarité des compétences. Une gestion collective : Autonomie des membres : chacun est responsable de sa propre action. Les décisions stratégiques sont basées sur le vote ou sur le consensus. Un espace collaboratif Des outils de coopération : Un réseau de communication permettant l'interaction entre tous les membres. Des interfaces facilitant la coordination des actions : procédures, normes, standards. Un système d'information Un accès total et en temps réel à l'information pour l'ensemble de la communauté. Une vue synthétique et contextuelle de la situation pour chaque membre. Un processus d’apprentissage Un système de régularisation : évaluation, contrôle, optimisation, correction des erreurs. Constitution
d'un
corpus
de
connaissances
:
archivage,
indexation42,
de
l'information. Partage d'expériences et de pratiques, émergence d'une conscience commune Un réseau social est un ensemble d’individus ou de structures reliés par une folksonomie. La folksonomie l’outil du réseau social et un système d’indexation43 fait par des nonspécialiste, elle rend plus fluide la circulation de l’information et établit une communication entre les différents contributeurs. Le nuage de tag est sa transcription sémantique.
42
En sciences de l’information l’indexation d'un texte consiste à repérer dans celui-ci certains mots ou expressions
particulièrement significatifs (appelés termes) dans un contexte donné, afin de créer un index terminologique.
38
Un nuage de tags -http://delicious.com/ est
un site permettant de sauvegarder et de partager ses
marque-pages Internet et de les classer selon le principe de folksonomie avec des mots clés.
V.6 Social Média ( les communautés agissantes)
« Internet (les réseaux sociaux) favorise les liens faibles et donc l’hétérogénéité sociale » BernardLahire44. Le Web social fait référence à une vision d'Internet considéré comme un espace de socialisation, un lieu dont l’une des fonctions principales est l'interaction entre les personnes, et non plus uniquement la distribution de documents. Il est considéré comme un aspect très important du Web 2.0. Contrairement aux medias traditionnels les medias sociaux sont des outils ouverts, peu coûteux. En 2009 36% de la population française et 75% des 15-25 ans sont inscrits sur un ou plusieurs réseaux sociaux. Au delà de Facebook le plus connu des réseaux sociaux, il existe aussi - http://www.knowtex.com/ « Knowtex est une communauté qui explore les transformations du XXI éme siècle provoquées par la recherche scientifique » 44
Bernard Lahire (né en 1963) est un sociologue français, professeur de sociologie à l'École normale supérieure de Lyon et
directeur de l'Équipe Dispositions, pouvoirs, cultures, socialisations du Centre Max-Weber (CNRS)
39
Et aussi YouTube, Flick’r, Myspace, linkedin, viadeo…..Un blogueur45
recence
plus de 100 sites de réseaux sociaux dans des thématiques très larges (économie, vie quotidienne, monde du travail etc….) « Les réseaux sociaux spécialisés démocratisent la valorisation des savoirs, pour le débutant comme pour l’expert »46. Un réseau social possède comme outils une plateforme d’échange et de dialogue entre membres cooptés, un moteur de recherche « d’amis », une base de données images et à pour but le partage et l’interaction sociale par la création de contenus "Networked nonprofit" : comment les réseaux sociaux transforment l’action associative. -Internet et innovation sociale L’innovation sociale c’est l’innovation par les gens pour les gens, pour sortir de la crise, et Internet s’empare de cette notion avec empressement « L’innovation sociale peut être considérée comme un espace expérimental où se joue le renouvellement des services (marchands ou publics), mais aussi des principales figures (l’entrepreneur, l’utilité, la valeur) qui animent nos sociétés. »47 « L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service, que le mode d’organisation, de distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les discriminations… »48
45 46
http://www.faucompre.com/ Yoni Assia in http://www.journaldunet.com
47
source http://www.paristechreview.com/
48
Une définition proposée par le groupe de travail “innovation sociale” du Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire
(CSESS)
40
V.7Je partage : apologie du « co » « Nous pensons ensembles donc nous sommes ensembles » Jean François Chantaraud (initiateur du concept d’intelligence sociale49) Où 1+1=350 Que ce soit Joel de Rosnay dans « surfer la vie », ou Jeremy Rifkin dans « la troisième révolution industrielle » ou encore Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot dans « vive la co-révolution » tous s’accordent pour dire que l’Internet à instauré de nouveaux comportements basés sur l’empathie, la spiritualité laïque51,la latéralité , la collaboration de pair à pair, le partage, et ce à tous les niveaux de la société : les individus, les groupes , les associations, les collectivités, les entreprises. Yann Leroux docteur en psychologie spécialiste des jeux vidéo, donne sa définition de l’empathie dans les mondes numériques : « L’Internet permet de partager des informations à une rapidité sans égale. Mais avec l’information, les internautes partagent également des émotions et des pensées. Ce partage peut se faire sur le mode de la contagion (mode viral) ou sur un mode plus distancié. C’est cette extension de la sollicitude à des personnes qui sont largement au-delà de nos horizons sociaux, qui a pu être constaté » On peut voir comment par exemple les révolutions Arabes ont suscité un immense mouvement d’empathie dont des témoignages remplissent les blogs, les forums, les réseaux sociaux. Et quand on parle de spiritualité laïque, il faut encore une fois, remonter aux origines de l’Internet, la contre-culture, l’état d’esprit « Peace and love» (en faisant abstraction de toutes les caricatures qui en ont été faites) : un internaute est par essence bienveillant, et fait attention à l’autre, partage avec lui.
49
L’intelligence sociale est la connaissance du lien social et sa capacité à le transformer de façon consciente et maîtrisée en
aidant les parties prenantes à progresser dans la complexité 50
symbole de la synergie : la valeur de l'union de deux entités est plus importante que la valeur de la somme des deux entités
séparées. 51
Ce n'est pas une religion, un dogme établi, mais un mode de vie, une façon d'appréhender le monde, de vivre le divin en soi,
en harmonie avec les autres et la nature.
41
La logique de la co-révolution -source « vive la co-révolution »
-http://ouishare.net
recense toutes les initiatives de partage à un niveau
international : « l’objectif de notre collectif est aujourd’hui de fédérer le mouvement de l’économie collaborative via l’organisation d’événements de sensibilisation et de soutient aux entrepreneurs et catalyser les collaborations entre les innovateurs de l’économie collaborative. Ce collectif, cette communauté, c’est « Ouishare » né de manière informelle dans un groupe sur Facebook il y 1 an, et rassemblant aujourd’hui 300 personnes de 15 nationalités différentes, partageant leur veille et échangeant en trois langues (français, anglais, espagnol). » Les auteurs de « vive la co-révolution » basent leur théorie sur le principe de la sagesse des foules (qui est aussi un axiome du Web 2.0), thèse exposée par James Surowiecki dans son livre éponyme paru en 2004, qui contrairement à ses prédécesseurs qui pensaient qu’une foule était par définition bêtement grégaire, défend l’idée que la perception et la résolution d'un problème est plus efficace par une foule que par n'importe quel individu en faisant partie ou non ; sur la coopétition : mot-valise formé avec coopération et compétition :
notion apparue à la fin des
années 90 notamment dans le milieu de la recherche médicale, elle est plus difficilement perceptible en France
empreinte de cartésianisme ; et sur la co-
création, pour proposer une nouvelle société « collaborative », dont je présenterais dans les chapitres qui suivent quelques éléments -Le coworking : « partageons ensembles » ; durant l’été 2005 à San Francisco les fondateurs de l’espace de coworking citizen space décident de se regrouper dans un même lieu et invitent amis, clients et partenaires à en faire de même. Le premier
42
espace co-working était né. A ce jour le mouvement s’est fédéré et a pénétré jusque
dans les entreprises: des programmes de mobilité alliant flexibilité et
télétravail se mettent en place. A l’origine l’idée est qu’un espace de coworking doit permettre aux travailleurs indépendants de ne pas rester isolés et de trouver avec un lieu physique une communauté, un réseau coopératif, des pairs tout disposés à partager dans une ambiance créative et studieuse. Les espaces “Coworking” sont plus que des simples espaces ce sont aussi les dimensions suivantes qui prévalent dans ces lieux : -Economique : mutualisation et partage des connaissances, expertises, expériences -Socioprofessionnelle : flexibilité et circulation fluide de l’information favorisant l’apparition d’un réseau social -Culturelle : chacun est libre de s’investir comme il le souhaite -Spatiale/territoriale : il est rassurant d’ancrer dans un lieu bien physique des personnes aux pratiques numériques de travail fortement dématérialisées
Espace coworking La Mutinerie Paris 19éme
Cette façon de travailler s’affranchit du modèle de travail « ancien » pyramidal en privilégiant le travail en réseau fondé sur « l’agrégat ponctuel de compétences » et « la coopération à durée limitée »52
52
Source : Document de diffusion du concept de la Cantine par Silicon Sentier
43
Pyramide de Maslow du coworking source : http://www.mutinerie.org/
53
Profil des coworkers : Une clientèle ciblée : les coworkers sont âgées de 25 à 40 ans avec un âge moyen de 34 ans. 2/3 sont des hommes. 54 % sont des pigistes et 20 % sont des entrepreneurs. 4 coworkers sur 5 ont un diplôme universitaire. Le fait de fréquenter un coworking aurait un effet positif sur leur travail. 43 % des répondants y ont rencontré 3 ressources pratiques au cours des deux derniers mois. Des emplois liés au Web 1 répondant sur 9 est un designer graphique ou un développeur Web L’industrie des relations publiques et du marketing est la 4e plus représentée dans les coworkings Des projets courts 1 projet sur 4 dure moins d’une semaine 2/3 de tous les projets sont réalisés en moins d’un mois Des voyageurs urbains 50 % des coworkers vivent dans un rayon de 5 kilomètres du lieu où ils travaillent 50 % visitent entre 3 et 4 villes par année
53
La pyramide de Maslow est un modèle de hiérarchie des besoins humains.
44
Le magazine http://www.deskmag.com a réalisé le sondage ci-dessus en 2011 auprès de 661 participants dans 24 pays. A ce jour les espaces coworking sont au nombre 400 de en France dont une dizaine à Paris, j’ai étudié trois espaces de coworking sur Paris -La Cantine : espace historique crée en 2007, situé passage des panoramas 75010 Paris http://lacantine.org/
Un lieu collaboratif pour les acteurs numériques Un espace de CoWorking Produire, tester et diffuser des projets innovants Des événements pour et par les communautés En 2010 La Cantine a accueilli : 757 coworkers 16.000 visiteurs 400 événements récurrents ou ponctuels, au vu de ces chiffres on ne peut nier l’importance de cette structure. IL existe sur Paris une dizaine d’espace de coworking dont : -La mutinerie - 29 rue de meaux 75019 Paris http://www.mutinerie.org/ -Le laptop-6 rue Arthur Rosier 75019 Paris http://www.lelaptop.com/ Pour engager encore plus de convivialité, un espace de coworking se doit de posséder en espace bar, une cuisine, et des casiers de consigne, pour que le coworker étranger puisse poser son sac à dos ; et doit conjuguer lieu de vie, d’échanges et de business. “ Dans un lieu de coworking, on se sent bien, chacun est considéré, l’ouverture est au cœur du bon fonctionnement. En journée, des personnes travaillent, pendant que des étudiants révisent et d’autres dessinent ou bouquinent. C’est un lieu où il est possible de venir demander conseil pour trouver un emploi ou encore pour créer son emploi. Et puis, se former par l’échange, discuter ses opinions, s’enrichir, etc..” Guillaume Libersat, de l’espace coworking La Coroutine à Lille. Principal outil des lieux de covorking le Barkamp : Un Barcamp est une rencontre, une non conférence ouverte qui prend la forme d'ateliers-événements participatifs où
45
le contenu est fourni par les participants qui doivent tous, à un titre ou à un autre, apporter quelque chose au Barcamp. C'est le principe pas de spectateur, tous participants(source wikipédia). Le premier Barcamp s'est tenu à Palo alto en 2005 Il a été organisé en moins d'une semaine, de la conception au déroulement de l'événement, avec près de 200 participants
Le concept du barcamp repose sur l’idée de débats libres et participatifs en groupes. Les barcamps sont constitués non pas de participants mais d’ acteurs ». Il n’est pas question ici d’intervenants comme lors d’un séminaire. Lors d’un barcamp, chacun peut proposer spontanément une session.Une liste de propositions de sessions sera établie au préalable afin de faciliter l’organisation du barcamp et naturellement de susciter l’intérêt à participer à ce type d’événement . Il se déroulent de la façon suivante : 1/ Rassemblez des gens qui ont un intérêt commun et le besoin de résoudre certains problèmes et/ou des gens qui innovent autour de cet intérêt.Le champ des intêréts et très large. 2/ Prévoyez un grand tableau de planning blanc sur le lieu d’accueil. 3/ Laissez les gens remplir chaque horaire avec les sujets auxquels ils pensent. 4/ Laissez vos invités s’inscrire aux sujets qui les intéressent le plus. 5/ Sélectionnez les sujets qui suscitent le plus d’intérêt. (Si vous avez la place pour deux groupes séparés, prenez deux sujets. Si vous avez la place pour cinq groupes, prenez cinq sujets) 6/ Divisez vous en groupe et faites place au brainstorming de groupe. Il doit y avoir un sujet principal Les possibilités sont infinies. Généralement, votre sujet ne doit être ni trop large ni trop précis, et concerne tous les pans de l’économie de la société Les BarCamps attirent bien sûr les professionnels directement impliqués dans le genre d’activités du théme du BarCamp, mais ils attirent également les gens de secteurs associés. Cette hétérogénéité des points de vue contribue à leur créativité.
46
A priori, vous connaissez déjà les personnes les plus influentes de votre spécialité : les blogueurs, les experts, les leaders d’opinion. Contactez les pour en parler et lancez votre machine à relations sociales sur tous les réseaux sociaux qui vous touchent. Diffusez le logo et créez l’excitation dans la communauté ciblée par votre Barcamp. Gardez à l’esprit que si votre communauté cible n’est pas très geek ou connecté, vous aurez sans doute un effort supplémentaire à faire pour expliquer ce qu’est un Barcamp. Quant à la question de savoir qui va parler ou diriger les sessions, les influenceurs mentionnés ci-dessus seront généralement les premiers à se proposer et à inscrire des sujets sur votre tableau d’organisation. Mais gardez votre liste de participants à l’œil, et si vous voyez plus de suiveurs que de leaders, essayez d’identifier et d’encourager les gens qui feraient de bons conférenciers. Exemple de déroulement : Le barcamp débutera par une présentation de l’ensemble des participants sous la forme d’un tour de table durant lequel chacun se présente et donne des mots-clés permettant de définir ses centres d’intérêt. Les participants sont ensuite invités à renseigner les thèmes/sujets qui les intéressent dans un tableau affiché au mur (matrice avec salle et créneaux horaires). Tous les participants sont encouragés à intervenir, à présenter un projet, une expérience…Pour chaque atelier un rapporteur sera désigné. Un Maître du temps veillera au respect des horaires54. Les barcamps auxquels j’ai assisté n’ont toujours apporté
une somme de
connaissances, de pistes de recherche utiles dans mes pratiques professionnelles. Je ne me suis pas sentie isolée parce que j’ai parlé de mes expériences, je les ai confrontées à d’autres, sans notion hiérarchique. Si je me suis arrêtée sur ce type de manisfestation c’est parce qu’elle s’inscrit parfaitement dans un processus de savoirs informel, dans des situations d’autodidactie et qu’en cela elle intéresse ma problématique. Coworking et barcamp
des lieux et un outil de médiation et de
facilitation pour les porteurs de projets numériques, et représentatif de l’esprit qui règne dans ces milieux.
54
Source La cantine numérique Paris 2008
47
V.8 Le developpement du Peer to Peer (Pair à Pair-Don contre don) Au début le Peer to Peer (P2P), concernait
un système plus ou moins illégal
d’échange de fichiers (notamment des fichiers musique), et qui a mis en colère l’industrie du disque française. Aujourd’hui le peer to peer va beaucoup plus loin, d’une notion technique on est passé à une notion sociale. D’une architecture de réseaux Web on passe aux pratiques et usages qui s’y développent. Les relations P2P sont un booster d’autodidactie, facteur d’augmentation du capital relationnel, réputationnel, basé sur la réciprocité55, le principe du don contre don, concerne les biens matériaux et immatériaux au croisement de l’intérêt personnel-collectif, à tous les niveaux de société : l’idée prend quand les deux intérêts font sens. On peut aisément dire que le P2P pali aux misères de ce temps de crise. En 2011 plus de trois millions de personnes dans 235 pays ont déjà couchsurfé (partage de canapé) : effectué un séjour de très courte durée chez des particuliers, qui à leur tour iront faire de même chez d’autres personnes http://www.ouishare.net/ : fédére toutes les actions P2P au niveau mondial Lu sur le site « Aujourd’hui, avec le développement de l’accès à Internet, un modèle se développe et semble être plus à même de répondre à ce type de demande : le modèle “peer-topeer“ (P2P). Ce modèle, inspiré de l’informatique, permet de construire un système où chaque client est également un fournisseur. En étant basé sur une plus grande efficience dans l’exploitation des ressources, il va permettre de faire évoluer le curseur d’une économie de la rareté vers une économie de l’abondance. Naturellement, ce type d’organisation est de plus en plus utilisé notamment au sein de l’économie collaborative ». En dehors des sites d’échanges de savoir qui SEL(système d’échange solidaire), il existe aussi : http://www.spark-angels.com Lu sur le site 55
in L’exposé de Michel Bauwens à la cantine numérique
48
préexistait à Internet comme le
« Vous avez besoin d'aide et vos amis ne sont pas disponibles ? Vous voulez un avis ou une assistance professionnelle en informatique ? SparkAngels, via sa base de données, trouve la personne compétente qu'il vous manque. Et si vous avez une compétence à rentabiliser, inscrivez-vous et devenez accompagnateur" http://www.super-marmite.com/ Un site Web permettant à des particuliers de vendre une ou plusieurs parts d’un repas qu’ils ont cuisiné pour faire bénéficier d’autres particuliers. https://www.cupofteach.com/ Cup of teach est la première université entre particuliers. Le Web regorge de site de ce genre, mais je vous éviterai un inventaire à la Prévert, sachez qu’il existe un site de partage p2p pour à peu prés tous les actes de la vie quotidienne
V.9 Entreprenariat social : des nouvelles pratiques coopératives A l’origine : les coopératives sociales et solidaires dont l’origine remonte à la fin du 19éme siécle. On parle aujourd’hui de co-construction, de coopétitivité. Selon Amandine Barthélemy et Romain Slitine: "l’entrepreneuriat social recouvre l’ensemble des initiatives économiques dont la finalité principale est sociale ou environnementale et qui réinvestissent la majorité de leurs bénéfices au profit de cette mission. »56 L’exemple le plus connu et celui de Danone et la Grameen bank de Muhamad Yunus, créateur du micro-crédit et prix Nobel de la Paix. Cela va plus loin que du simple mécénat, Danone s’implique sur le terrain, et apporte une partie de sa logistique, aux projets de micro-crédit principalement en Asie et Afrique. Une tendance émergeante le crowfunding littéralement : le financement par la foule, qui permet un financement par les internautes pour produire des biens redistribué : -http://www.mymajorcompany.com/ : productions musicales -http://www.monfilm.com : production cinématographiques -http://www.kisskissbankbank.com/ : productions en tous genres
56
in Entrepreneuriat social, Innover au service de l'intérêt général, Vuibert, 2011
voir glossaire
49
« Soutenons la création ensemble » Ici des centaines de projets créatifs ou innovants naissent grâce à des milliers de contributeurs.Sur « KissKissBankBank », le contributeur se voit récompenser de différentes manières, par des bonus variant selon la somme investie.» Il ne s’agit pas de mécénat mais bien de financement coopératif, on redistribue les « bénéfices »(pas obligatoirement financiers) aux participants : des solutions alternatives au consumérisme capitaliste.. Il s’agit là des petites émancipations individuelles dont parle Christian Maurel, qui mises bout à bout peuvent engendrer de grandes émancipations collectives, la posture de refus du consumérisme, et l’esprit du craddle to craddle individuel, va engendrer une transformation sociale, et espérons le politique.
V.10 Je prends conscience : la fabrique du contre-pouvoir « Valorisant une culture de l’échange et du partage, et la coopération entre égaux , l’architecture57 de l’Internet accorde peu d’importance aux règles de centralisation, de hiérarchisation et de sélection » Dominique Cardon « La démocratie Internet » Page 16 Pour comprendre comment fonctionne la démocratie sur Internet il faut remonter à sa source, dés son origine Internet à été conçu pour faciliter les relations entre personnes, dés le début il élargit l’espace public et bouscule les relations entre journalistes et professionnels de la politique ; élargit le dialogue avec le public
qui
n’est plus silencieux et déférent, c’est la société toute entière qui peut prendre la parole, et enfin Internet propose à l’échelle planétaire des moyens d’action et des alternatives
voir glossaire 57
En informatique architecture désigne la structure générale inhérente à un système informatique, l'organisation des différents
éléments du système et/ou et des relations entre les éléments.
50
-Le Parti Pirate
logo du parti pirate 58
Le parti Pirate
fondé en 2006, et un parti qui a inscrit dans son programme la
défense des libertés numériques, et travaille à la rédaction de la « Déclaration des droits de l’internaute » dont voici le préambule : Depuis l'avènement de l'informatique, une communauté numérique internationale a vu le jour.Toute la technologie et la diversité culturelle sur lesquels s'appuient Internet doivent s'accompagner du respect de droits inaliénables. Conscient de nos devoirs et de l'importance de la défense sur Internet de nos droits et libertés que traités, conventions et déclarations consacrent déjà, et pour nous prémunir de toutes atteintes à ceux-ci, à l'aube de cette ère de paix et de révolution numérique, nous, Internautes, déclarons……… Le parti pirate est né en Suède , et essaime très vite dans toute l’Europe puis dans le monde entier. « Les candidats aux législatives du Parti Pirate sont loin d'être des politiciens de carrière, ce sont juste des citoyens concernés par l'évolution de la société face aux défis des révolutions technologiques. Nos élus ont cessé depuis trop longtemps de nous représenter correctement ; aujourd’hui les citoyens doivent se réapproprier directement l’outil politique, pour défendre leurs valeurs : le Parti Pirate veut leur proposer des élus dans lesquels ils puissent se reconnaître » Communiqué de presse parti Pirate V.10.1 Hackers et activisme du Caos computer club (CCC) à Anonymus « La culture hackers repose sur la foi commune dans le pouvoir de l’informatique en réseaux et la détermination à conserver à ce pouvoir technologique un statut de bien public » Manuel CASTELLS « La galaxie Internet ».
58
Le 25 Mai 2012 le parti pirate annonce 101 candidats pour les législatives.
voir glossaire
51
Un hacker est avant tout un pirate, un poil à gratter du bidouillage ou plus sérieusement, selon Manuel Castells , une partie des quatre cultures de l’Internet avec les chercheurs, les communautés virtuelles et les entrepreneurs. D’un point de vue historique ce sont les premiers à avoir mis en place la culture du don, et a avoir parlé de statut de bien collectif pour l’informatique en réseaux. Au début des années 80 naît en Allemagne le « caos computer Club » : -http://www.ccc.org, Le premier groupe de hackers le CCC, exploite les failles de sécurité des systèmes informatiques pour défendre les libertés informatiques « CCC montre comment un petit nombre de personnes curieuses, critiques, intelligentes, lucides et désintéressées peuvent avoir une influence importante dans la société jusque dans les hautes sphères de l’économie et la politique. C’est la démarche désintéressée (dans le sens pécuniaire) il me semble, qui n’est pas et ne sera que rarement comprise ou acceptée par les pouvoirs économiques et politiques d’aujourd’hui. Elle est la bête noire du capitalisme. » (source wikipedia) -Anonymus : les derniers arrivés du cyberactivisme. Il est bien difficile de cerner le groupe Anonymus au regard de leur volonté de ne pas s’exposer, de rester masqué. Anonymus est né en 2006, juste après la fermeture du site megaupload, comme son illustre prédécesseur le CCC, Anonymus procède à des attaques (piratages) informatiques et cherche avant tout à alerter sur les dangers d’un gouvernement (Chine ou USA principalement) à modeler son cyberespace en y appliquant
sa
propre géopolitique menaçant la vision universaliste et démocratique d’Internet. L’éthique du hacker est la suivante: le partage des connaissances, le refus de l’autorité et le perfectionnisme.
Anonymus Février 2008
52
V.10.2 Internet militant et citoyen On peut décrire l'« Internet citoyen » par les caractéristiques suivantes : -non-commercial, non-marchand sans transactions financières à but lucratif ; -issu de l'économie sociale et solidaire, du secteur public ou de la recherche ; -d'intérêt général: emploi, patrimoine, Santé, éducation, formation ; -de services essentiels : information, aide aux projets, démocratie locale, mise en réseaux des personnes et organismes locaux pour l'échange et la co-production ; -accessible : favorisant les publics éloignés culturellement (personnes âgées, refus de la technologie, peu de pratique de l'écrit,...) économiquement (pas d'accès), socialement (personnes isolées discriminées.). La lutte contre la marchandisation de l’Internet (neutralité du net) est la première préoccupation de toutes ces associations. Les radicaux : -L’Altermondialisme
http://tinyurl.com/cj8bk56
-Les désobéissants
http://www.desobeir.net/
-Le mouvement «Occupy » http://occupyfrance.org/59 -Les indignés :
http://lesindignesdefrance.fr/
Les façons d’agir de ces groupes sont catégorisées comme suit : -Sensibilisation : largement facilité par Internet -organisation/mobilisation : avec comme outil principal la pétition en ligne -action/réaction. : les cyberactivistes savent utiliser Internet comme personne, et en particulier les réseaux sociaux, certains sont des architectes réseaux et font partie de réseaux de hackers (source http://vecam.org) -http://www.indymedia.org Site d’information fer de lance de l’altermondialisme, crée au moment du forum de seatle, et véritable contre pouvoir médiatique. Aux États-Unis, Indymedia a suivi la campagne de Ralph Nader à la Présidence, occultée par les media dominants …
59
Le mouvement Occupy ou Occupy movement (en français : mouvement d'occupation) est un mouvement international de
protestation sociale, principalement dirigé contre les inégalités économiques et sociales Ce mouvement est assimilé au mouvement des Indignés. Occupy Wall Street (OWS) fut à l'origine proposé par le groupe activiste canadien Adbusters, dont la principale source d'inspiration fut le printemps arabe
53
Et bien sûr Indymedia participe activement aux manifestations contre le FMI et la Banque Mondiale Les adeptes du soft power et de la démocratie participative60 -Vecam : http://vecam.org Vecam se définit sur son site comme suit : « L’information, les productions culturelles et le savoir connaissent une numérisation croissante. Les réseaux informatiques maillent progressivement les territoires ; toutes les forces structurant les sociétés humaines sont ou seront touchées par la combinaison de ces éléments. Le rôle de Vecam est de donner aux citoyens les moyens de s’interroger, comprendre, débattre et s’approprier ces transformations. Plus que la maîtrise technique des outils numériques, c’est au décryptage politique et social que l’association tente de contribuer. » -ANIS : http://www.nord-Internet-solidaire.org/ Créée en juillet 2001, l’Association Nord Internet Solidaire (ANIS) est une association loi 1901, agréée « Education Populaire », qui a pour objet la valorisation, la réflexion et l’animation autour du numérique, de l’innovation sociale et des usages citoyens et solidaires des Technologies de l’Information et de la Communication. -La quadrature du net : http://www.laquadrature.net/fr/ La Quadrature du Net défend des droits et libertés des citoyens sur Internet et promeut une adaptation de la législation française et européenne qui soit fidèle aux valeurs qui ont présidé au développement d'Internet, notamment la libre circulation de la connaissance et la neutralité du Net. - http://www.globenet.org/ Globenet, une association militante, au service de la liberté d’expression, proposant des services Internet : un service de messagerie respectant la vie privée : no-log, un service d’hébergement de sites, et milite pour la neutralité du net61. Créée en 1995, Globenet est aujourd’hui une structure d’appui méthodologique et technique aux projets d’utilisation de l’Internet par le secteur associatif militant.
voir glossaire 60
La démocratie participative est une forme de partage et d'exercice du pouvoir, fondée sur le renforcement de la participation
des citoyens à la prise de décision politique. 61
La neutralité du Net est un principe fondateur d'Internet qui garantit que les opérateurs télécoms ne discriminent pas les
communications de leurs utilisateurs, mais demeurent de simples transmetteurs d'information.
54
-La maison de Grigny : http://maison-tic.org/ Un des nombreux exemples d’association active dans le développement des tic en région(ici Rhône-Alpes) ), la maison de Grigny organise une biennale, qui est devenu un événement national, traitant de l’appropriation citoyenne des TIC -E-Brest : http://www.a-brest.net/ E-Brest est une plateforme d’information et de communication initiée par la ville de Brest et témoigne de la vitalité de cette ville
dans les initiatives numériques
citoyennes dans les domaines sociétaux , culturels et techniques. E-Brest et devenu une référence dans l’engagement des collectivités territoriales en matière de technologies de l’information et étend son influence bien au delà de la région Bretonne -http://www.medias-cite.org/ Le propos de notre association est de reconstruire du lien entre les hommes dans cette société de l'information. Pour cela nous accompagnons les projets portés par les acteurs éducatifs, culturels, artistique et d'éducation populaire. Plus généralement nous sommes au service des projets qui croisent les innovations sociales et les innovations numériques.(source sur le site) -Les blogs d’information citoyenne - Bondy blog http://yahoo.bondyblog.fr/ Le bondy blog : la voix des débats dans les « quartiers ». En novembre 2005, des journalistes Suisses viennent vivre à Bondy durant les émeutes, et communiquent par l’intermédiaire d’un blog ils veulent ainsi faire taire l’idée que les journalistes ne s’impliquent pas sur le terrain. Ils restent 3 mois et en partant laissent le blog à une équipe locale composée d’un journaliste et une équipe de rédacteurs de jeunes de Bondy. « le Bondy Blog, c'est toute la différence : ce sont des jeunes qui sont dans une espèce de propulsion vers l'avant et ont utilisé les nouvelles technologies pour faire porter leur parole sur la place publique, puisque celle-ci n'existait pas dans les médias classiques » Nordine Nabili, président du Bondy Blog, sur Le Monde.fr En 2009, le Bondy Blog reçoit le Prix Challenge du « meilleur blog politique » Aujourd’hui le le bondy blog est hébergé par yahoo, et a franchisé son concept.
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En 2007, l’audience du Bondy Blog a été de 200 000 visiteurs par mois en moyenne. Le million de lecteurs cumulés a été atteint début septembre. Fin décembre, il a comptabilisé 1 674 241 visiteurs. Deux articles en moyenne sont publiés chaque jour, certains contiennent des éléments sonores et vidéo. L’association qui gère le blog assure son indépendance grâce à des partenariats. Ce grand essor a peut-être lissé et édulcoré le propos de départ de ce média unique en France. -Les medias participatifs -http://www.agoravox.fr/ Agoravox est un média indépendant à 1OO% Politique éditoriale : AgoraVox est un média citoyen : tout un chacun peut devenir rédacteur d’AgoraVox . Les articles proposés sont votés par les modérateurs, c’està-dire tous les rédacteurs ayant publié au moins quatre articles sur le site. La synthèse des votes, la mise en ligne et les dernières vérifications d’usage sont réalisées par une équipe de professionnels. Cette modération a pour fonction principale de filtrer les articles qui ne rentrent pas dans le cadre de la politique éditoriale et de garantir par là même une qualité d’information argumentée et une expression citoyenne.(source sur le site) -http://www.rue89.com/ : fonctionne comme Agoravox -http://www.mediapart.fr/ Mediapart publie à la fois des articles rédigés par les journalistes professionnels de la rédaction, « Le Journal », et un espace animé par les abonnés de façon collaborative« Le Club », différent des deux premier car il dissocie les journalistes professionnel, et les abonnés participants et l’abonnement est payant Les trois se présentent sous la forme d’un blog Cette libération de la parole journalistique, a renouvelé les rapports aux médias, et a fait reculer la désaffection des adolescents pour l’information institutionnelle. Les journalistes ne se cachent plus derrière leurs « plumes », emploient volontiers le jeu. C’est une information en temps réel, interactive et non consensuelle. -Le cas : http://www.wikileaks.org : le canard enchainé numérique Planétaire. « les principes généraux sur lesquels notre travail s'appuie sont la protection de la liberté d'expression et de la diffusion par les médias, l'amélioration de notre histoire commune et le droit de chaque personne à créer l'histoire » Déclaration d’intention de Julian Assange fondateur de wikileaks
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Wikileaks a été fondé en 2006, sur le principe du dévoilement des grandes affaires d’état internationales. Wikileaks devient vite l’ennemi public n°1 de biens de gouvernements qui tenteront par tous,les moyens de le faire taire. Véritable contrepouvoir, militant de la transparence il a bouleversé les rapports du citoyen à l’information. Victime de censure, de prétendus complots, de nombreux sites se proposent de l’héberger comme Anonymus.org, ou Owni .fr (un site de défense des libertés numériques) -Faculté à se mobiliser rapidement-autrement : - http://www.avaaz.org Avaaz se décrit dans son site comme suit : « Les précédents mouvements sociaux et organisations citoyennes internationales ont dû construire une base militante pour chaque thème, année après année et pays par pays, afin d'atteindre une taille leur permettant de faire bouger les choses. Aujourd'hui, grâce aux nouvelles technologies et à l'essor d'une éthique de l'interdépendance mondiale, cette contrainte n'a plus lieu d'être. Alors que les autres organisations de la société civile d'envergure mondiale sont composées de réseaux consacrés à une seule thématiques et réparties en antennes nationales, chacune avec ses propres équipe, budget et structure de décision, Avaaz n'a qu'une seule équipe, mondiale, qui a pour mandat d'agir sur toute thématique d'intérêt général, ce qui permet des campagnes extraordinairement réactives, flexibles, précises et touchant un très grand public. » De plus avaaz dispose d’un outil puissant de mise ligne de pétitions, qui permet une mobilisation rapide touchant environ 200 pays. Le Web militant est devenu un véritable outil de coordination et d’action sur un mode autogestionnaire et intercontinental au service d’une transformation d’abord sociale puis politique : la transformation sociale enjeu majeur de l’éducation populaire. Pour Christian Maurel c’est « une question d’une brûlante actualité, une révolution sociale consécutive au développement accéléré des nouvelles technologies qui remettent en cause les rapports sociaux et interindividuels. »
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V.11 J’organise ma vie privée, modes de vie : consommation collaborative62, « consomacteur »63 ou pourquoi posséder quand on peut partager
Source : http://www.lamutinerie.org
Une multitude de petits riens de ma vie privée s’organisent autour du Web. J’achète et je vends sur « E-bay » le souk planétaire, je possède un espace personnel sur « A little market » ou je vends mes productions artisanales, je me groupe pour avoir de meilleurs prix sur « groupon.com », je partage mon appartement avec « couchsurfing.org », ma voiture avec « covoiturage.fr » je loue un mari bricoleur sur « Lemarialouer.fr » (le concept de « location de mari » est né en Italie et arrive en France. Il s'adresse en priorité aux femmes seules qui ont besoin d'aide pour de menus travaux de bricolage ! ), je fais du troc sur troctoo.com, je donne ce que je ne veux plus sur freecycle.org, Je fais des achats groupés auprès des producteurs sur la ruchequiditoui.fr, etc ... J’entretiens des relations avec un groupe de femmes Inuit qui vendent leurs productions textiles sur le net, elle vivent
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La consommation collaborative désigne un modèle économique où l'usage prédomine sur la propriété :
l'usage d'un bien, service, privilège, peut être augmenté par le partage, l'échange, le troc, la vente ou la location de celui-ci 63
La consom’action ou consommation responsable est un néologisme qui exprime cette idée selon laquelle on peut « voter
avec son caddie » en choisissant à qui l'on donne son argent, en choisissant de consommer de façon citoyenne et non plus seulement de manière consumériste
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sur un territoire très excentré au Nord du Canada, sans grands moyens de communications terrestre, la vente sur Internet est pour elles un important facteur d’empowerment. Ces petites actions du quotidien , si modestes soient-elles sont aussi le témoin de changements de comportement via Internet : l’empowerment et la consommation raisonnable passe aussi par la vie quotidienne « Ces transformations silencieuses (que sont les modes de consommation coopératives) vont dans le sens d’une plus grande collaboration, d’une manière de repenser la protection de la propriété et les grands monopoles » Anne-Sophie Novel- « Vive la co-révolution »
V.12 Le monde du « raisonnable »-La défense du consommateur : Ralph Nader l’a impulsé, Internet l’a fait. Ralph Nader instigateur du mouvement « consommacteur » des années 60 et à l’origine de combats acharnés pour la défense du consommateur « mon bulletin de vote est dans mon caddie », son message avec Internet est toujours aussi frais 40 ans après. « Ralph Nader décida en 1963 de dédier sa vie à la défense des citoyens contre la toute-puissance des multinationales qui dirigent le monde. Il voulait que les citoyens concernés jouent les chiens de garde de leur propre cause » Joelle Penochet. Agoravox. Le père du contre-pouvoir citoyen et des class-actions64 peut se réjouir de l’ampleur qu’Internet a donné à ses théories. Les altermondialistes, et le mouvement d’écologie politique continue son action. Dans les années 60 Yvan Illich, dans son livre : « la convivialité » , nous propose de stopper « la machine à prédation » pour « travailler ensemble et prendre soin les uns des autres »via des outils qui doivent selon lui répondre à trois exigences : -Il doit être générateur d'efficience sans dégrader l'autonomie personnelle -Il ne doit susciter ni esclave ni maître
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Un recours collectif ou une action de groupe (« class action » en anglais) est une action en justice ou une procédure qui
permet à un grand nombre de personnes, souvent des consommateurs, de poursuivre une personne, souvent une entreprise ou une institution publique, afin d'obtenir une indemnisation morale ou financière.
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-Il doit élargir le rayon d'action personnel Il parle bien avant qu’Internet et les décroissants ne le fasse, de « la limitation de la croissance », et dénonce « le mode industriel de production et les conséquences qu’il entraîne pour l’humanité. » V.13 Je m’autorise, je m’autonomise : empowerment, litteracy -Les grandes bibliothèques numérique vecteur de E. litteracy -Bibliothèque mondiale de l’UNESCO -http://www.wdl.org/fr/ La Bibliothèque numérique mondiale de l’UNESCO met à disposition sur Internet, gratuitement et en plusieurs langues, une documentation considérable en provenance des pays et des cultures du monde entier. Les principaux objectifs de la Bibliothèque numérique mondiale sont les suivants : Promouvoir l'entente internationale et interculturelle. Développer le volume et la diversité des contenus culturels sur Internet ; Fournir des ressources pour les éducateurs, les chercheurs et le grand public Donner les moyens aux établissements partenaires de réduire les fractures numériques au sein des pays et entre pays. -Europeana Europeana est une bibliothèque numérique européenne lancée en novembre 2008 par la Commission européenne -http://www.europeana.eu/portal/ - Gallica bibliothèque numérique de la BNF -http://gallica.bnf.fr/ Les bibliothèques numériques sont des outils puisants de démocratisation de la culture tout en préservant des dégradations dues à la consultation physique, les documents.( notamment les incunables)65. Facteur d’accroissement de la E-litteracy, elles mettent à la disposition de tous un nombre considérable de documents et ce gratuitement, facilement consultables grâce à de puissants métamoteurs. Et n’oublions pas Wikipedia -http://fr.wikipedia.org
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Manuscrits d’époque pré-gutemberg
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Cette grande encyclopédie collaborative cet enfant singulier du Web. Wikipedia tient sa crédibilité du nombre de personnes ayant lu et corrigé un article : le nombre fait foi. Son influence mondiale témoigne de son sérieux, et son organisation à fait taire ses détracteurs. Pour Bernard Stiegler66 c’est un exemple frappant « d'économie de la contribution » et que l'encyclopédie « a conçu un système d'intelligence collective en réseau ». Pour ma part je lui fais confiance, car je sais comment elle est organisée, et modérée par toute la communauté mondiale. -E-literacy et veille documentaire « L’Internet ne permet pas seulement de distribuer l’information à des millions de gens mais permet à des millions de gens de distribuer l’info » Douglas Rushkoff 67 La veille documentaire est un outil importante pour la E-Literacie, c’est une façon d’organiser sa recherche d’information, de la hiérarchiser et de la faire venir à soi, ses outils sont principalement la newsletter et les alertes, qui envoient par Email les informations aux internautes, les réseaux sociaux possédent des outils de veille, notamment sur les réseaux sociaux de partage de vidéos. Elle a pour but de faciliter l'identification des ressources pertinentes et de maintenir un flux régulier d’informations appropriées dans ces domaines.
V.13 Retour aux sources de l’empowerment : L’empowerment contient dans sa structure la notion de prise de pouvoir, mais aussi celle d’action, ou capacité d’action ou plus largement encore celle de changer le cours d’une société par la force des citoyens.On peut voir des traces d’empowerment dans bien des domaine du Web, et même en poussant le raisonnement jusqu’au
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Bernard Stiegler,est un philosophe français qui axe sa réflexion sur les enjeux des mutations actuelles,sociales, politiques,
économiques, psychologiques, portées par le développement technologique et notamment les technologies numériques
.
voir glossaire 67
Douglas Rushkoff, né le 18 février 1961, est un essayiste américain, écrivain, chroniqueur, conférencier, romancier graphique
et documentariste. Il est surtout connu pour son association avec la culture cyberpunk et son plaidoyer en faveur de solutions open-source à des problèmes sociétaux. voir glossaire
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bout ne peut-on pas dire que
le Web social
est à lui tout seul un outil
d’empowerment au service d’un public émancipé. En s’émancipant le public Internet fait passer pour « ringardes » toutes les autres formes « traditionnelles » de communication : il prend la parole et décide de ce quoi il va débattre, et avec qui. Témoin l’échec de la tentative de démocratie participative de Ségolène Royale pour « désirs d’avenir », on a demandé à un public de débattre sur des idées déterminées de façon pyramidale, et on l’a bien compris c’est l’internaute qui décide de quoi il va débattre. Outre le fait que Ségolène Royale ait voulu « breveter » la notion d’université populaire68,
son site de démocratie
participative, ne fut en somme qu’une opération de marketing politique.
Conclusion : Éducation populaire 2.0 De bien des façons Internet met en œuvre des pratiques d’éducation populaire -Internet force l’esprit critique : contrairement aux livres ou aux medias traditionnels que l’on
prend d’
emblé pour « vérité », Internet force à l’esprit critique
en
proposant une grande masse d’information qu’il convient de trier, hiérarchiser, vérifier, ordonner. -Internet est en majorité une plateforme d’échange et de transmission réciproque de savoirs, légitimé par « le plus grand nombre », facilitatrice pour l’autodidactie. On passe du « puisque c’est écrit c’est que c’est vrai » à « puisque que plus grand nombre a avalisé l’information c’est sûrement vrai » -Les outils d’échange sur le Web sont des outils d’organisation, de production de capitalisation : « ensemble », et prennent en compte toutes les coopérations des plus grandes aux plus petites, ces outils permettent d’atteindre des échelles Sans précédent de taille et de puissance. -Le Web est massivement participatif
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Ségolène Royal a déposé à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) les marques "Fête de la fraternité", "ordre
juste" et "université populaire", mais a décidé de retirer cette dernière appellation, face à l’émoi de chercheurs et d’associations qui s’indignaient de cette "marchandisation du savoir". Source http://www.mille-et-une-vagues.org
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Ce sont les utilisateurs qui fournissent le contenu, la plupart du temps gratuitement. Les échanges sont, en ce sens, horizontaux : celui qui ne sait pas, demande ; celui qui sait, partage69 . -«L’homme est un animal social et le Web est son terrain de jeu ». Quand on analyse le langage des internautes, entrepreneurs ou autres on s’aperçoit que les arguments, sont souvent exprimés sur un monde léger, ludique, mais néanmoins sérieux, entraînant une décompléxification du savoir et un accroissement du capital Social70 -Le Web désinhibe les rapports sociaux « sur Internet personne ne sait que vous êtes un chien » Cette boutade reprise d’un dessin humoristique du New-Yorker, résume bien la position de l’internaute
qui communique
d’égal à égal , sans
distinction d’âge de statut social, de sexe, sans contrainte géographique. La simplification et la mise au même niveau des rapports sociaux sur Internet favorise la prise de parole dont les débordements sont vite autorégulés par la communauté (la riposte communautaire est souvent aussi radicale qu’instantanée), et augmente la puissance d’agir
-Internet intéresse l’éducation populaire en ce qu’il invente des formes inédites de partage du savoir, de mobilisation collective et de critique sociale. « L’éducation populaire doit développer un apprentissage horizontal fondamental » Hervé le Crosnier, maître de conférence université Caen Basse-Normandie lors de
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in Web 2.0 : l’heure est au participe actif, Euromag.com Au sens « Bourdieusien» du terme : le capital social est l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la
possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d’interconnaissance et d’inter-reconnaissance; ou, en d’autres termes, à l‘appartenance à un groupe
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la manifestation : Vers de nouvelles formes d’actions collectives et d’éducation populaire, organisée en 2010 par la fédération des MJC de Poitou Charente Cet apprentissage horizontal (ou latéral) que l’on retrouve dans tous les domaines de l’Internet c’est un peu de l’ADN de l’éducation populaire. -Développement du concept de Pair à Pair. « Pair », « éducation par ses pairs » mots qui résonnent aux oreilles de l’éducation populaire, comme un credo. Quelle étrange étrangeté que ce concept soit aussi un concept-phare d’Internet . -Internet booster d’autodidactie et d’empowerment par la coopération des « petits riens » à l’échelle planétaire -Internet agent de transformation sociale : les nouvelles technologies remettent en cause les rapports au travail, et la manière de travailler. -Un grand bond en avant du militantisme : des millions de personnes peuvent se mobiliser en pétitionnant en ligne, des mobilisations peuvent se faire en temps réel grâce au réseaux sociaux, des partis politiques se créent sur et avec Internet. -Une possible réconciliation avec les médias : « les médias numériques semblent correspondre davantage aux démarches actives et collaboratives propre à l’éducation populaire »71 - Vers un nouvel humanisme : accès à la culture gratuit ou à moindres frais et mutualisation de la culture contre marchandisation de la culture. Hervé le Crosnier dans un article intitulé : « Le libre accès à la connaissance, à la culture, aux émotions et à l’élaboration collective », nous propose un fervent plaidoyer
pour les
bibliothèques numériques : « cette bibliothèque sera mondiale. Elle traversera les époques, les civilisations, les regards sur le monde. Elle s’enrichira non seulement des oeuvres, mais des exégèses, des commentaires, des critiques, des rebonds, des échanges qui ont lieu autour des oeuvres. La véritable mondialisation, celle que nous attendons, la mondialisation des humains qui fera de nous tous des frères et des soeurs partageant le même intérêt pour la Paix, la protection de la nature et la démocratie collective est en germe dans ce formidable projet culturel coopératif72. » « Un véritable système éducatif devrait se proposer trois objectifs : premièrement, donner accès aux ressources éducatives existantes à tous ceux qui veulent
71
Nathalie Boucher-Pétrovic, « La société de l’information appropriée par l’éducation populaire »Revue TIC et société
72
source sur le site http://www.wdl.org/fr/
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apprendre, et ce à n’importe quel moment de leur vie ; deuxièmement, faire en sorte que ceux qui souhaitent partager leurs connaissances puissent rencontrer ceux qui souhaitent les acquérir et, troisièmement, permettre aux porteurs d’idées nouvelles qui veulent affronter l’opinion publique de se faire entendre. » Internet dispose de tous ces outils : un accès libre et gratuit de tous à la culture, des réseaux sociaux pour la partager, en discuter, et le moyen de se faire entendre par le plus grand nombre sans avoir peur de l’affrontement dans un environnement bienveillant et empathique.
Ce tableau établit par Nathalie Boucher-Pétrovic , met en lumière les filiations et les points de convergence entre éducation populaire et société de l’information. Voilà quelques points qui établissent un pont entre Internet et éducation populaire Jeremy Rifkin nous brosse une société où le pouvoir latéral d’Internet
va
transformer notre façon de commercer, gouverner la société, éduquer nos enfants, nous engager dans la vie civique… Si cette prospective venait à se vérifier complètement : ce passage d‘une société du pouvoir hiérarchique au pouvoir latéral ne serions-nous pas en droit d’espérer une future grande victoire de l’Education Populaire ?
°*°*°*°*°*°
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GLOSSAIRE
Adresse IP Identifiant unique, qui d'un point de vue conceptuel, est similaire à un numéro de téléphone. Cette adresse numérique est utilisée pour identifier un composant (en général un ordinateur, mais aussi un routeur, une imprimante, etc.) sur un réseau local, un réseau étendu ou sur Internet. Elle peut être attribuée de façon fixe ou de manière dynamique à chaque connexion (adresse I.P. dynamique). BarCamp : Un BarCamp est une rencontre, une non-conférence ouverte qui prend la forme d'ateliers-événements participatifs où le contenu est fourni par les participants qui doivent tous, à un titre ou à un autre, apporter quelque chose au Barcamp.C'est le principe pas de spectateur, tous participants. Cyberculture Apparu au début des années 1990, le terme cyberculture désigne à la fois un certain nombre de productions culturelles et un nouveau rapport à la culture en général, notamment par les internautes. La cyberculture succède à un certain nombre d'autres cybertermes dont elle est censée faire l'addition, tels que cyberpunk, cyberespace ou même cybernétique.( Wikipédia) Cohésion sociale : La cohésion sociale est la nature et l'intensité des relations sociales qui existent entre les membres d'une société ou d'une organisation. Contre-culture La contre-culture des années 1960 est un terme décrivant le mouvement culturel qui s'est principalement développé aux États-Unis d'Amérique et en Grande-Bretagne, puis qui s'est répandu dans la plus grande partie du monde
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Coworking Le coworking est un type d'organisation du travail qui regroupe deux notions : un espace de travail partagé, mais aussi un réseau de travailleurs encourageant l'échange et l'ouverture. Craddle to craddle Du berceau au berceau (Cradle to cradle pour les anglophones, aussi abrégé en C2C), est un concept d'éthique environnementale ou de philosophie de la production industrielle qui intègre, à tous les niveaux, de la conception, de la production et du recyclage du produit, une exigence écologique dont le principe est : zéro pollution et 100 % recyclage. Crowdfunding Le crowfunding est une approche permettant le financement de projets en faisant appel à un grand nombre de personnes ordinaires (internautes, réseaux de contact, amis, etc.) pour faire de petits investissements. Une fois cumulés, ces investissements permettront de financer des projets qui auraient potentiellement eu de la difficulté à recevoir un financement traditionnel (banques, investisseurs, etc.) Démocratie participative La démocratie participative est une forme de partage et d'exercice du pouvoir,fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique. E-inclusion : L'e-inclusion (ou inclusion numérique) désigne l'ensemble des politiques viSant à mettre en place une Société de l'Information inclusive et non exclusive. L'e-inclusion désigne donc les manières de lutter contre la fracture numérique.
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Empowerment : L’empowerment, terme anglais traduit par autonomisation ou capacitation, est la prise en charge de l'individu par lui-même, de sa destinée économique, professionnelle, familiale et sociale.(Wikkipédia)
Folksonomie Une folksonomie, ou indexation personnelle, est un système de classification collaborative décentralisée spontanée, basé sur une indexation effectuée par des non-spécialistes. Intelligence collective : L'intelligence collective désigne les capacités cognitives d'une communauté résultant des interactions multiples entre ses membres (ou agents). Epistémologie :
L'épistémologie
serait
selon
la
« tradition
philosophique
francophone », une branche de la philosophie des sciences qui « étudie de manière critique la méthode scientifique, les formes logiques et modes d'inférence utilisés en science, de même que les principes, concepts fondamentaux, théories et résultats des diverses sciences, afin de déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée objective Fracture numérique La fracture numérique est la disparité d'accès aux technologies informatiques, notamment Internet.Cette disparité est fortement marquée d'une part entre les pays riches et les pays pauvres, d'autre part entre les zones urbaines denses et les zones rurales. Fracture sociale La fracture sociale est une expression utilisée essentiellement en France qui désigne généralement le fossé séparant une certaine tranche socialement intégrée de la population d'une autre composée d'exclus.
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Identité numérique L’identité numérique est constituée des informations que l’usager rentre dans ses profils, ses contributions (par exemple dans les blogs) et des traces qu'il laisse sur les sites web visités..Traces qui sont souvent insoupçonnables, pour l’utilisateur de base.
Innovation sociale L'innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, Litéracy Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la litéracy est « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d'étendre ses connaissances et ses capacités. » (dans le rapport publié le 14 juin 2000 : La litéracy à l’ère de l’information) E-literacy est l’aptitude à trouver dans le net l ‘information pour étendre ses capacités Medias sociaux Les médias sociaux sont des medias qui utilisent des techniques de communication hautement accessibles pour faciliter les interactions sociales. Pédagogie Freinet La pédagogie Freinet est une pédagogie originale, mise au point par Célestin Freinet, fondée sur l'expression libre des enfants ; texte libre, dessin libre, correspondance inter-scolaire, imprimerie et journal étudiant, etc., qui se perpétue de nos jours. Célestin Freinet pensait avant tout en termes d'organisation du travail et de coopération
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Praxis Praxis (nf, d'origine grecque), signifiant action sous-tendue par une idée vers un résultat pratique, désigne l'ensemble des activités humaines susceptibles de transformer les rapports sociaux et/ou de modifier le milieu naturel. Sérendipité La sérendipité est le fait de réaliser une découverte inattendue grâce au hasard et à l'intelligence au cours d'une recherche dirigée initialement vers un objet différent de cette découverte. Pour Robert King Merton, la sérendipité est l'observation surprenante suivie d'une induction correcte Ce concept discuté est utilisé en particulier en recherche scientifique. Soft power Le soft power ou la puisSance douce est un concept utilisé en relations internationales. Développé par le professeur américain Joseph Nye il a été repris depuis une décennie par de nombreux leaders politiques. Colin Powell l'a employé au Forum économique mondial en 2003 pour décrire la capacité d'un acteur politique – comme un État, une firme multinationale, une ONG, une institution internationale (comme l'ONU ou le FMI) voire un réseau de citoyens (comme le mouvement altermondialiste) – d'influencer indirectement le comportement d'un autre acteur ou la définition par cet autre acteur de ses propres intérêts à travers des moyens non coercitifs Start up Start up est traduit en français par le terme jeune pousse. Une Start up est une jeune entreprise
innovante
à
fort
potentiel
de
développement,
nécessitant
un
investissement important pour pouvoir financer sa croissance rapide.
TIC Les notions de technologies de l'information et de la communication (TIC) et de nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) regroupent les techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations, principalement de l'informatique, de l'Internet et des télécommunications.
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Travail collaboratif C’est un travail réalisé en commun par plusieurs personnes aboutissant à une oeuvre commune (travail en groupe ou en équipe). Il suppose que les personnes interagissent pour accomplir l’objectif fixé, chacun selon ses compétences et le rôle qu’il joue dans la dynamique de groupe.
USENET Usenet est un ensemble de protocoles servant à générer, stocker et récupérer des « articles « et permet l'échange de ces articles entre les membres d'une communauté Usenet est organisé autour du principe de groupes de discussion ou groupes de nouvelles (en anglais newsgroups), qui rassemblent chacun des articles (contributions) sur un sujet précis. WEB 2.0 désigne l'ensemble des techniques, des fonctionnalités et des usages du World Wide Web qui ont suivi la forme initiale du web en particulier les interfaces permettant aux internautes ayant peu de connaissances techniques de s'approprier les nouvelles fonctionnalités du web d’ interagir (partager, échanger, etc.) de façon simple, à la fois avec le contenu et la structure des pages, mais aussi entre eux. WEB caché Le web profond ou web invisible ou encore web caché (en anglais deep web) est la partie du web accessible en ligne, mais non indexée par des moteurs de recherche classiques généralistes WEB social Le Web social fait référence à une vision d'Internet considéré comme un espace de socialisation un lieu dont l'une de ses fonctions principales est de faire interagir les utilisateurs entre eux afin d'assurer une production continuelle de contenu, et non plus uniquement la distribution de documents.
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Wiki Un wiki est un site Web dont les pages sont modifiables par les visiteurs afin de permettre l'écriture et l'illustration collaboratives des documents numériques qu'il contient.
BIBLIOGRAPHIE
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72
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• KAMBOUCHNER Denis-MEIRIEU Philippe-STIEGLER Bernard, « L’école,le numérique, et la société qui vient », ED Mille et une nuits,collection petits livres, 2012, 203 pages •LEPAGE Franck, Inculture(s) - 1 - « L'éducation populaire, monsieur, ils n'en ont pas voulu... », 2005. Texte de 63 pages •MAUREL
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et
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73
•RIFKIN Jeremy, « Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Civilisation de l'empathie », traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Françoise et Paul Chemla Ed.LLL Les liens qui libèrent, 2011,Paris 650 p •SERRES Michel, « Petite poucette »,ED Manifeste le pommier.2012 Paris 82 pages •VERGNIOUX Alain, « Cinq études sur Célestin Freinet »,
Caen, Presses
universitaires de Caen, 2005. – 133 p. •Ouvrage collectif « Libres Savoirs : Les biens communs de la connaissance - produire collectivement, partager et diffuser les connaissances au XXIe siècle », Coordonné par l'association Vecam Paris, 2011.
Revues •« Le fossé numérique : « Internet facteur de nouvelles inégalités » Sous la direction de Michel ELIE Problèmes politiques et sociaux n°861.Paris. La Documentation Francaise.2001.84 pages. •«Apprentissage en ligne et medias modernes »,Education des adultes et développement N°76, ED DVV 2011 Allemagne,249 pages • CARDON Dominique et DELAUNAY-TETEREL Hélène, « La production de soi comme technique relationnelle ».Un essai de typologie des blogs par leurs publics », La Découverte-Réseaux n°138, 2006, Page 15 à 71
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• BOUCHER-PETROVIC Nathalie, « La société de l’information appropriée par l’éducation populaire : une tradition en question », Tic&société Vol. 2, n° 2 | 2008, URL : http://ticetsociete.revues.org/528
• BAUWENS Michel en collaboration avec Rémi SUSSAN « LE PEER TO PEER : NOUVELLE FORMATION SOCIALE, NOUVEAU MODÈLE CIVILISATIONNEL La découverte/revue du M.A.U.S.S 2005/n°26 page 193 à 210 •HALPERN Catherine, « Quand Internet réinvente le politique » Revue Sciences humaines 2008/2 (N°190) 114 pages
Rapports • « LE PROJET PROXIMA POUR UNE APPROPRIATION DE L’INTERNET A L’ECOLE ET DANS LES FAMILLES » par Bernard BENHAMOU Maître de conférence pour la Société de l’Information à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris Rapport remis à Xavier DARCOS, Ministre Délégué à l’Enseignement Scolaire et Christian JACOB, Ministre Délégué à la Famille 2005
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• « ESSAI SUR LA CYBERCULTURE : L'UNIVERSEL SANS TOTALITÉ » RAPPORT AU CONSEIL DE L'EUROPE Par Pierre Lévy Professeur à l'Université Paris-8 St Denis
• « L’ÉDUCATION AUX MÉDIAS ENJEUX, ÉTAT DES LIEUX, PERSPECTIVES » MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE AOÛT 2007 N° 2007-083 • BIGOT Régis, CROUTTE Patricia « La diffusion des technologies de l'information et de la communication dans la société française » CREDOC, Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie, 2011 •DEPAROIS Vivien -MARY Juliette -VILLEMONTE de la CLERGERIE Cécile « Le fossé numérique en France » Rapport du Gouvernement au Parlement 2011
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SITOGRAPHIE E-Brest : citoyenneté et nouvelles technologies http://www.a-brest.net/ Le blog de la génération Y http://blog.lesoir.be/geek-politics/ Technologie et sociétés http://homo-numericus.net/ Centre d’animation et de recherche en écologie politique http://www.etopia.be/ Education populaire et transformationsociale-Offre Civile de Réflexion http://mille-et-une-vagues.org/ocr/
Les Amis de Freinet : http://www.amisdefreinet.org La quadrature du net : internet et liberté http://www.laquadrature.net/ Sharing in the internet age http://www.sharing-thebook.com/ Fondation internet nouvelle génération (FING) http://www.fing.org/ OWNI : sociétés, pouvoirs, cultures numériques http://owni.fr/
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Imagination for people http://imaginationforpeople.org Accompagner l’accés de tous à Internet http://www.netpublic.fr coworking http://www.deskmag.com/ http://citizenspace.us/about/our-philosophy/ http://www.mutinerie.org/ http://lacantine.org/ http://www.lelaptop.com/ La communauté de l’économie collaborative http://signup.oui-share.com/ Réseau social marseillais http://www.reseaumarseillais.com/ Electronic frontier foundation https://www.eff.org/ Education populaire et transformation sociale http://tinyurl.com/6mtjrfb Site de Bernard Stiegler http://www.arsindustrialis.org/ Logiciel libre http://www.framablog.org/ http://www.april.org Le blog de la communauté numérique des centres sociaux http://numerique.centres-sociaux.fr/
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Jeremy Rifkin and the Foundation on Economic Trends http://www.foet.org
Coopérative de la Nouvelle Education Populaire (La CEN) http://archives.la-cen.org/ Agence des usages des TICE http://www.cndp.fr/agence-usages-tice/
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ANNEXES -Charte des EPN
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