Portfolio Architecte DE / Thaïs Guichard

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Thaïs GUICH ARD

PORTFOLIO

titulaire du diplôme d’Etat d’Architecte



sommaire

mémoire de master Les villes face à l’accueil : entre urgence, résistance et proximité

la ressourcerie du Dorat

la gare de Bassens

projet de fin d’études

master 1

la gare de Bègles master 2

le projet collectif commande SNCF

la ville accueillante master 1



matière grise déconstruire, valoriser, réemployer la ressourcerie de la friche du Dorat

projet de fin d’études


matière grise

minérale naturelle ou manufacturée ne pouvant se décomposer ou être brûlée.

déconstruire, valoriser, réemployer la ressourcerie de la friche du Dorat

moins de matières grises, plus de matière grise

prise de conscience Il est aujourd’hui commun de voir apparaître régulièrement dans le débat public le questionnement du rapport de l’homme avec sa consommation. Il s’agit le plus souvent de le questionner, pour arriver presque toujours à la même conclusion : la prise de conscience de l’impact de chacun sur son propre environnement est nécessaire, et doit faire l’objet d’un remaniement immédiat. Si l’on a absorbé cette donnée comme vouée à devenir omniprésente dans notre vie future, c’est comme très souvent dans le passage du concret à l’action individuelle et collective que peut demeurer la difficulté. Les architectes (dont on n’oublie pas qu’ils sont des terriens comme les autres) se trouvent touchés doublement par ce questionnement de leur impact, par l’essence même de leur profession : les architectes participent à la construction du cadre de vie. Par conséquent, une certaine responsabilité quant au fruit et à l’impact de leur travail leur incombe, ils se trouvent acteurs d’un pan important des modifications effectuées sur les sols et les écosystèmes. En France, le secteur du BTP génère 260 millions de tonnes de déchets par an, et à lui seul le secteur du bâtiment en génère 42 millions. Principalement issus de démolitions et de réhabilitations, leur majeure partie est constituée de déchets inertes, de matière

Cette expression empruntée au catalogue de l’exposition éponyme organisée en 2014 par le collectif Encore Heureux, révèle tout l’enjeu du travail des architectes dans ce contexte. Comment penser des projets en diminuant la part d’énergie, de matières grises, à savoir la quantité d’énergie consommée lors du cycle de vie d’un matériau ou produit, grâce à une réflexion préalable, au moment même de la conception. Ce questionnement anime un grand nombre d’architectes et acteurs du monde du bâtiment aujourd’hui, pour justement permettre une réponse à la mesure de la nécessité d’action de notre siècle. Le réemploi en architecture, l’architecture du réemploi, sont au cœur de l’actualité, et portés par ces acteurs engagés, qui doivent, par leur force de conviction de d’ingéniosité, jouer des normes et règlements pour concrétiser leurs aspirations. de la valeur de ce qui reste Mon projet porte sur l’établissement d’un espace de réemploi sur la friche ferroviaire du Dorat, au sud de la gare de Bègles. Un tel lieu prend généralement le nom de recyclerie, ou de ressourcerie après entrée dans le réseau national lié. Toutefois, il m’apparaît plus juste, et probablement plus clair, de nommer mon projet ressourcerie puisqu’il s’agit justement de permettre et promouvoir le réemploi et la réutilisation des ressources existantes, pour les soustraire au recyclage, lui lié à une

nouvelle consommation d’énergie pour transformer à nouveau. Une ressourcerie est un lieu qui va porter une ambition écologique, par la remise en circulation de ressources existantes, en limitant donc le recours à de nouvelles extractions et productions de matières, dans une gestion locale ; elle est territorialisée, puisqu’elle s’adresse aux habitants comme service de proximité, et s’affirme comme un lieu pouvant rassembler et fédérer les actions locales, notamment par la sensibilisation à un mode de consommation plus responsable ; et enfin, elle est un acteur de l’économie sociale et solidaire, puisque 50% de ses emplois sont adressés à des personnes en insertion. l’architecture du réemploi, le réemploi de l’architecture J’ai choisi dans mon projet de travailler la question du réemploi à plusieurs niveaux. D’une part l’architecture dédiée à un espace de réemploi, qui par son expression même et son inclusion visible dans la ville sera actrice de la médiation en faveur de celui-ci. D’autre part, un tel lieu semble être l’occasion évidente de participer à la dynamique « d’innovation millénaire », du réemploi de matériaux et éléments structurels existants pour faire projet à nouveau. Enfin, il s’agit de réemployer le délaissé ferroviaire, vaste, imperméable, en portant une attention toute particulière à la valorisation de ses aspérités, de ce qui y a poussé lorsque les cheminots l’ont abandonné.


Cité M. Thorez

Sew&Laine

Gare de Bègles Ecole F. Buisson Cité du Dorat Etang du Dorat

friche du Dorat

Jardins partagés

tr

am

C

ASPOM

Parc de Mussonville Delta Vert Gare de triage d’Hourcade


plan masse du projet

magasin

avenue lénine

ressourcerie

café cantine travail partagé fablab

médiation

logements

parc de l’Estey


axonométrie de la ressourcerie - RDC

e nu

e nin

e

av

stockage

pré-tri

Envie33 textile test mobilier

Solibat vaisselle

LEC OL

TE E T D ÉP

OS

C

livres

E

La nouvelle mémoire de la matière va commencer par l’apport par la collecte ou par la dépose spontanée des particuliers ou entreprises.

LORISATIO N VA

jeux

A la suite d’un tri, et d’une attribution par ateliers thématiques, la matière et les objets vont être valorisés en vue de leur remise en circulation.


axonométrie de la ressourcerie - R+1

e nu

e nin

e

av

atelier bois espace partagé

atelier métal conférences

cellules

E FABRIC RD A IE

ON TI

Destinés à rassembler des indépendants, entreprises en lancement autour de la question du réemploi, de la réutilisation et du recyclage, pour favoriser des collaborations.

AT EL

VAIL PARTA G RA

É

T

espace libre

salles de travail

Ateliers accessibles aux travailleurs comme aux particuliers, ils vont générer des croisements. Ils sont aussi l’occasion de favoriser le « faire soi-même » en donnant les outils.

DIATION MÉ

Mission essentielle de l’action d’une ressourcerie, elle se fait auprès des scolaires, jeunes en insertion comme lors de séminaires ou conférences


axonométrie du magasin et café cantine

halle

magasin

café cantine

G ASIN ÉNÉR AG

A L

M

aire de jeux

Lieu du relais entre la valorisation et la nouvelle mémoire des objets, il va participer à promouvoir l’idée d’un réemploi adressé à tous.

F CA

É CANTI

NE

Il va prolonger l’attractivité du lieu, d’une manière quotidienne comme ponctuelle et festive, et participer à son rayonnement dans le quartier.


coupe sur le bâtiment principal de la ressourcerie

coupe sur le magasin et le café cantine


axonométrie des logements

serre horticole

logement atelier logements valoristes

noues

logements ateliers

logements ateliers

AB

ITAT ATELI

E

M

EN

TS DE FO NC

Des logements en collocations sont adressés aux valoristes en insertion dans la ressourcerie, pour favoriser les rencontres en dehors du cadre de travail, consolider un tremplin pour le retour à l’emploi.

RR SE

E HORTIC

OL

E

Ces logements ont vocation à être habités et travaillés par des artisans apparentés au réemploi. Il s’agit de favoriser une dynamique commune tout en donnant une vitrine à ces artisans.

ON TI

R

H

LO GE

logements valoristes

Dans une structure réemployée sur place vient s’implanter une serre destinée à fournir la cantine et animer des ateliers auprès des scolaires du quartier.





projet collectif commande SNCF Gares & Connexions master 1 - master 2


projet collectif commande SNCF Gares & Connexions

Dans le cadre du master Intelligence et Architecture des Territoires, une rencontre se crée avec le master Stratégies et Gouvernances Métropolitaines de SciencesPo Bordeaux, sous la direction de Stéphane Hirschberger, Géraldine Valois, Gilles Pinson et le tutorat d’Antonio Gonzalez Alvarez. Nous avons répondu à la commande de la SNCF Gares & Connexions portant sur l’étude prospective sur l’avenir des petites gares de Bordeaux métropole, et plus particulièrement sur les gares de Bassens, Talence, Bègles et Caudéran-Mérignac. Ce travail a donné lieu à quatre projets d’architecture, un rapport écrit de notre étude et une soutenance en présence de maires, élus du Département, employés de Bordeaux Métropole et de l’Agence d’Urbanisme de Bordeaux Aquitaine. Il se place dans le cadre d’un questionnement sur la place de la gare dans la ville, hors gare centrale, d’un point de vue ferroviaire par le développement du projet de RERmétropolitain. Nous avons alors dégagé des axes de travail, qui s’ils comprennent la mise en réseau de ces gares périphériques, portent aussi l’attention sur la spécificité de chaque gare, sa « couleur », l’attachement de chaque quartier à ce symbole, et la possibilité d’y projeter de nouveau un lieu de vie quotidien pas uniquement rattaché au transport.

Une couleur de gare

Mise en réseau des gares de la métropole

De la gare au quartier

https://issuu.com/parcoursiat/docs/sncf_le_futur_des_gares_m_tropolitaines_lt


réseau des gares périphériques de la métropole Macau Le Verdon

Périgueux

Saintes

Blanquefort

Bassens

Bruges Le Bouscat

Caudéran Mérignac

Cenon

Mérignac Arlac Talence Médoquine Bordeaux St Jean Pessac

Pessac Alouette

Bègles

Arcachon Bayonne Langon Agen

Saint-Eulalie Cardon blanc


gare de Bègles commande SNCF Gares & Connexions

Située au sud de Bordeaux, la ville de Bègles se démarque dans la métropole par un engagement citoyen et associaitf fort, notamment en lien avec une forte conscience écologique. La gare, à l’écart du centre, se trouve même au sein de son quartier, enclavée, à l’écart des usages et, étrangement, des flux. Très proche du pont de Birambits, où passe le tram, elle est forte de symbole, dans un quartier à l’histoire cheminote omniprésente encore aujourd’hui. Nous avons choisi de déplacer la halte de gare plus au sud, dans en lien avec le pont, pour la raccorcher avec l’intermodalité et s’extraire de la nécessité de créer une passerelle pour l’accès aux quais. Le projet se développe en accompagnant la pente générée par le pont de Birambits, ainsi il dialogue par des rez-de-chaussées diverses : rez-de-pont, rez-de-rue et rez-de-quai. Le choix s’impose de greffer d’autre programmes à cette gare, en lien avec les mobilités douces et la projection d’une augmentation de la fréquentation liée au RERm. Ainsi, les flux se concentrant au sud, la place de la gare, avec le bâtiment voyageur et l’ancienne halle deviennent des endroits préservés et dédiés au quartier. Ils dialoguent avec l’école primaire toute proche, pour offrir un point de rencontre dans ce quartier familial manquant d’une centralité.

Avenue Lénine

Rue Jean Macé

Place de la Gare


axonométrie générale du projet

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 373.61.68.89


rez-de-pont

rez-de-rue

Arrêt de bus RU

EJ EA

N

Espace voyageurs NE NI

E

U EN

MA

Garage à vélos

Atelier

AV

Bureaux

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 373.61.68.89

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 373.61.68.89

coupe longitudinale du ech. 1/250


rez-de-quai

Café Garage à vélos

RU

Dépose-minute

EJ EA

N

MA

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 373.61.68.89


façade sud - rez-de-pont ech. 1/250

façade nord - sur place centrale ech. 1/250

façade nord - sur parvis ech. 1/250


Le projet de réhabilitation de la gare ancienne et de la création de la nouvelle halte multimodale a été pensé dans un plan plus large incluant d’autres types de programmes. La SNCF étant propriétaire de nombreux terrains à Bègles, nous avons pensé développer autour de la gare des usages en lien avec la tonalité verte de la ville, et en cohérence avec l’engagement associatif fort des citoyens béglais. Au nord de la gare, nous avons choisi d’implanter une ferme pédagogique, proche des écoles pour sa partie de médiation, et en résonance avec les anciens jardins cheminots. Au sud, nous avons souhaité implanter une recyclerie, faisant coïncider les pratiques plus responsables locales avec un lieu de vie et de formation pour le quartier.


gare de Bassens

Centre de Bassens

commande SNCF Gares & Connexions

La ville de Bassens se situe au nord-est de Bordeaux. Elle accueille la large zone industrialo-portuaire de la métropole. La gare et son faisceau de rails forment une frontière très nette entre cette zone et le centre de Bassens. Aussi, l’enjeu pour cette gare a été de trouver quelle peut être son identité, comment peut-elle trouver sa place et devenir la liaison entre industrie et bourg. C’est à travers le programme ajouté à la halte de gare que j’ai souhaité mêler les différents publics qui fréquentent la gare de Bassens. Ainsi, le projet s’inscrit dans le prolongement des deux bâtiments, voyageur et halle, présents sur site, dialoguant avec leurs profils significatifs de toitures doubles pentes. Le bâtiment voyageur accueille des bureaux, destiné à des personnes souhaitant se rapprocher de ce bassin d’emploi et de technologie. Une cantine inter-entreprise s’implante dans le bâtiment greffé, pour répondre à une demande forte pour les quelques 2000 personnes travaillant à proximité. Enfin une micro-crèche est installée dans l’ancienne halle, s’adressant aux habitants comme aux travailleurs locaux. La gare est dégagée pour permettre un accès direct aux quai, et permettre des usages ponctuels sur son parvis.

Bordeaux-Lac

Lormont


plan RDC du projet

Zone technique Sncf


Coupe du passage vers les quais

Coupe du patio de la micro-crèche

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 150.70.78.89

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Coupe de la cantine inter-entreprises

Coupe de la micro-crèche

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mémoire de master Séminaire Repenser la Métropolisation master 2


mémoire de master les villes face à l’accueil : entre urgence, résistance et proximité

Au moment de mon entrée dans ce travail de mémoire, je me suis intéressée à la place offerte à la migration dans la ville. Comme espace habité, lieu de concentration des flux, des pratiques sociales, cette entité urbaine m’a semblé porter un rôle primordial dans le rapport aux personnes arrivant sur le territoire. Mon travail s’est en premier lieu porté sur la mise en contexte de la question de la migration, afin d’en intégrer les enjeux. Il m’est très vite apparu complexe de ne m’intéresser qu’à une entité, le questionnement étant bien plus large. En effet, dès l’année 2015, on a vu en Europe une augmentation des arrivées de personnes en exil, fuyant leur pays d’origine. Les traversées de la Méditerranée, souvent tragiques, ont donné lieu à un emballement médiatique autour de la « crise des migrants ». Cette expression s’est imposée dans le vocable commun, dans les médias et discours politiques. La réponse faite à cette situation de crise s’est fait attendre, au moment où de nombreuses associations ont appelé à une mobilisation internationale pour aider les personnes en migration. Des camps se sont formés, dans les villes, laissant une impression d’inaction face à une urgence sociale de grande ampleur. Les Etats européens ont semblé peiner à prendre position, menant à une « inaction », dénoncée maintes fois par des associations,

auteurs, sociologues. Une brèche entre les pouvoirs européens et les acteurs de terrain s’est formée, semblant dissocier deux réalités bien distinctes. Les uns ont souligné l’importance d’une fermeture des frontières dans ce contexte, et d’une sécurisation plus forte du continent. Les autres ont contesté cette approche, et réclamé une aide d’urgence là où la question n’était plus à la gestion des entrées, mais à la prise en charge de personnes sur le territoire européen. C’est dans ce rapport fracturé qu’on a vu une émergence de la parole des villes. Dans le contexte de crise, les villes européennes ont vu affluer les migrants à leurs portes. Certaines d’entre elles ont pris la parole sur le sujet de la migration. Elles ont pu se rassembler, former de coalitions afin de porter plus haut leur engagement, s’adressant à l’Union Européenne. Des réseaux de villes ont été remis sur le devant de la scène politique, démontrant une affirmation de l’échelon urbain. Au cœur des arrivées en Europe, une prise de position des villes, donc du local, est apparue comme un signal fort. Certaines se sont opposées à leurs états, sont entrées en résistance contre les politiques nationales, marquant significativement un tournant dans le jeu d’acteur de l’asile et l’immigration. Cette contestation a marqué la fracture entre les discours politiques et l’action menée sur le terrain. Cette résurgence de la ville dans le débat de l’accueil m’a interrogée. Elle mène à la question de sa place dans celui-ci. J’ai repris l’hypothèse qu’une prise en charge locale de l’accueil des personnes en migration peut être bénéfique à celle-ci. L’affirmation du local a replacé le débat à un autre niveau. Si les décisions liées à l’asile et l’immigration

relèvent de l’Union Européenne, prendre en compte l’expérience des acteurs de terrain m’a semblé pertinent, d’autant plus qu’il s’agit là d’une expression qui alarme sur la situation. Je me suis particulièrement tournée vers la question des demandeurs d’asile et des réfugiés en Europe. Mon regard s’est donc porté sur les dispositifs mis en place pour prendre en considération l’asile, avec tous les paramètres sociaux qui l’accompagnent. Aussi, la notion d’accueil s’est révélée être importante. Plus que la mise à l’abri, l’urgence, j’ai souhaité m’intéresser à ce qui différencie ces niveaux d’hospitalité, et qui nuance l’action menée. Comment la ville peut-elle se rendre actrice de l’accueil ? Quel rôle a-t-elle à jouer pour l’intégration des personnes une fois qu’elles ont obtenu le statut de réfugié ? La ville peut-elle ouvrir un « espace original que le droit inter-état-national a échoué à ouvrir ? ». C’est-à-dire, la ville ne serait-elle pas le lieu de l’ouverture à l’autre, là où les états peinent à faire converger leurs multiples politiques à un niveau européen ? En quoi l’affirmation des villes dans le jeu d’acteur de l’accueil peut-elle leur permettre de se positionner comme fédératrices de l’hospitalité ? En quoi les stratégies, actions et initiatives des villes favorisent l’accueil des réfugiés ? En quoi les politiques des villes peuvent-elles être le lieu d’un véritable projet d’accueil, et favoriser un point de départ pour un chemin d’intégration? C’est la ville à la fois comme actrice, fédératrice de l’action d’accueillir, témoin des citoyennetés, point d’étape, et guide pour favoriser l’intégration qui m’a intéressée. Ainsi, pour étudier ce phénomène mon attention s’est portée sur deux cas d’étude.


Palerme, ville ouverte

Paris, accueillir dans les interstices

Le choix de Palerme, capitale sicilienne et cinquième ville d’Italie, tient à son rapport particulier avec la migration et l’accueil. Elle m’a amenée à observer une ville particulièrement militante pour l’accueil des étrangers, et pourtant au cœur d’une politique d’Etat prônant la fermeture des frontières. Portée par son maire, Leoluca Orlando, cette politique est très clairement en opposition avec l’Etat italien, et se place en tête d’un sillage de dissidence. Palerme, ville d’entrée dans l’Europe, port sur la Méditerranée, a construit son identité par rapport à son statut de « ville ouverte », ville refuge accueillante. Elle est notamment médiatisée, particulièrement pour les actions provocatrices de son édile, dans une posture de défi face à l’autorité européenne et italienne. Palerme est comme une ville mosaïque, l’étude de son système d’accueil, et du réseau de ses acteurs permet de se pencher sur une cohésion presque exemplaire des acteurs de l’accueil. C’est cette généralisation de l’engagement que j’ai choisie de développer dans ce mémoire. Plus que le fonctionnement au cas par cas des entités, j’ai axé mon travail sur la particularité d’un ensemble à l’échelle métropolitaine, s’affirmant comme une forme d’ « incubateur des problématiques mondiales ».

La capitale française a plusieurs fois été médiatisée pour ses camps insalubres, notamment au nord de la ville. Contrairement à Palerme qui est une ville de transit, elle est un point de destination des personnes en migration en Europe. C’est la ville française « accueillant » le plus de personnes. Aussi, la demande d’hébergement y est très forte, et entre en tension avec une pression foncière importante et une raréfaction des espaces disponibles. Cela représente un défi considérable pour la ville, qui mène une recherche pour y répondre. Je me suis intéressée pour ce cas d’étude à un projet particulier à Paris. Contrairement à Palerme, où j’ai étudié l’ensemble, j’ai choisi de me concentrer sur un Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU) innovant dans son rapport à l’urbain et son architecture, situé dans le XVIème arrondissement. J’ai voulu montrer l’intérêt que porte la ville de Paris à trouver des brèches d’innovation pour implanter des lieux d’hébergement, et comment elle se place comme initiatrice de projets différents. Ce cas d’étude permet de m’intéresser au défi de la densité, presque inhérent à la ville, et d’explorer la notion du transitoire, et du rôle des architectes pour l’accueil. https://issuu.com/seminairerlm/docs/guichard_tha_s_m_moirefinal_janvier2020



la ville accueillante Intelligence et Architecture des Territoires master 1


la ville accueillante

coupe transversale

master 1

A partir de la thématique donnée de « la citoyenneté dans la métropole aujourd’hui », nous nous sommes intéressés aux populations dont la citoyenneté est remise en cause, et qui par obligation à l’exil, ont fuit vers la France. Aussi, notre problématique a été comment la métropole bordelaise peut accueillir ces citoyens d’ailleurs, et favoriser leur intégration, et non leur mise à la marge. Suite à des entretiens avec des axonométrie générale travailleurs sociaux de l’asile, des réfugiés en France, nous avons développé un programme ayant pour but de repenser l’atFood-court tente, omniprésente, imposée, intrisèque à la demande d’asile. GSEducationalVersion GSPublisherVersion 1.88.98.89

Aussi, il s’agit dans ce projet de rassembler les points administratifs stratégiques (CAF, CMU, Pôle Emploi) en un lieu moins austère et plus accessible, mis en lien avec les associations et Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA) et une aide médicale et psycologique. Il s’agit de regrouper, pour faciliter, et donner une façade lisible. Nous avons choisi de faire de ce lieu non seulement un point administratif, mais surtout un équipement pour la ville, lieu d’expression de toutes les cultures qu’il va abriter, lieu de rencontre par la musique et la danse, par la nourriture, la culture et l’apprentissage. Il s’agit de rendre visible ces personnes, afin de les rattacher à la citoyenneté, et de favoriser les croisements, les évènements, qui feront de cet espace un endroit à part mais ouvert à des histoires multiples.

Salles de classe

Salle de spectacles

Pôle administratif

Studio de musique Atelier

Studio de danse Médiathèque

Pôle associatif Relais CADA


Belcier, organisme vivant

Régénérer Projets urbains

plan RDC

Frontières / rails

Organes asso

Parasite/ Un centre culturel d’accueil

Implantation dans l’hôte

11 rangées de 10 places

11 rangées de 10 places

scène escamotable

Symbiose

coupe longitudinale

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 0.89.99.89


Thaïs GUICH ARD la ressourcerie du Dorat le projet collectif la gare de Bègles la gare de Bassens mémoire de master la ville accueillante

Titulaire du Diplôme d’Etat d’Architecte


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